Ia mana te nunaa_Bulletin n°145 FT nov 1987.pdf
- Texte
-
BULlETlN DE LIAISON DE lA MANA TE NUNAA
VEA AVA'E A lA MANA TE NUNAA'
ISSN 0757-391-Xl '
1
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B.P. 1223 PAPEETE - TEL. : 42.66.69 - COMPTE SOC.
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IL Y A -10ANS DÉJÀ...
U serait.'.
tenti'mt
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go~vernahi:s - ai::tuels, de refuser
u~e...l~~~:de p)us ) I-analy~~ "des
causës .ces ,débordeme'nts _ ~l} 23
Oc-~obt._'Il: est _~acÙ~;: -~apfès
avôlr- 'évoqué -'la Oénédf~Ùo{l-'~U
Sefgneur·
,et
larmoyé
"sifr
1I,,~sgÙalité','polyriésjenne
et la
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que $>ê'~OI'l~':"ex ft-i'1>és de not re
c~munauté. lEfS 'prophètes
de 'la
h1î-i.f'!,~ et\ ..de ., la "violence"
(Edoüard ''',
26/10/87).
-FRITCH
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Ghih-1J!II
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Secrétaire Général de lA MANA
TE
NUNAA accuse
Gaston
FLOSSE
d'être
le ~pier
pyromane du
Vendredi 23 Octobre, il est tout
si.plemant synthétisé Il Pas mal
non 1 Normal ensuite
que ce
, journaliste
zélé fasse par t ie dê·
la
sui te
Présidentielle
en
ballade à
à la mi-novembret
vous poser 1- Un frisson est
passé - dans
le
dos
des
ConseI Ller-s, S'il
existe
des
quest Ions
interrogatives,
il
devrait en exister de négatives,
etc....
Sacré
1
Ils sont tellemel)t imprégnés de
rigueur au Gouvernement de Baby
TEUlRAque l'on a beaucoup de
mal a comprendre que chaque
Ministre,
à commencer par le
premier,
ne sévertue
pas à
~ppliquer ce qu'il
impose aux
autres.
Ainsi Baby TEUIRA,Mn
content
de voyager en 1ère,
embarque bobone, les amis de
Bobonne et se fai t réserver des
voitures
parisiennes
digne de
son
rang
RV5 limousine,
Renault
espace....
Pour
la
petite
histoire,
notre
"Président
tara ra ••••• n
de
était
aussi du voyage.
A R.F.O, qui, chacun le sait,
est la voix de la FRANCE(donc
du Gouvernement CHIRACactuel)
outre-mer, certains journalistes
ne se C,ontentent pas d'être
zélés mais en plus ils tententchaque fois qu'ils sont acculés,
de justifierl'injustifiable.
C'est ainsi \ que la dernière
trouvaille d'un journaliste
bien
en
cour
a
été
d'utiliser
l'antenne
pour expliquer
qu'à
R.F.O on ne censurait pas mais
on synthètisait
1 Censurer est
différent
de synthétiser.
Le
,résultat
est
que lorsque
le
Lors
de
son
monologue
d'ouverture
de
la
session
budgétaire,
Baby TEUIRA, notre
Président biel':l-·aiméa commis un
lapsus
significatif,
jugez
plutot 1 Emporté par sa fougue
il a tout simplement affirmé
"qu'aucun Gouverllell9nt avant le
sien n'avait
autant fait pour
l,es plus favorisés,
pardon, les
plus
défavorisés
1"
Significatif,
non 1
En matière de Iapsus , ii Y.en a
un qui s'y connait,"c'est
PONS,
le cous in d,e Gasto~:' Répondar:lt
à une ir:lterview sur EUROPE
1 le
un sursaut de colère il s'est
écrié : "à partir d'aujourd'hui
il
n'y
aura
plus
un seul
polynésien
pour travailler
à
tl)l)RlJROA1- Ay,mt fait
très
mauvais effet
en PolYr:lésie,
not re pauvre Papi ANGEL!a été
obligé de freiner
des quatre
fers .et expliquer qu'en fait en
disant tous les polynésiens PONS
r:le pensait qu'à une partie des
travailleurs
1 Ouf, on respire.
Entendu pour vous lors de la
première séance budgétai re à
l'Assemblée Territoriale
de la
bouche
d'un
conseiller
"Monsieur le Président j'aurai
une quest ion interrogative
à
Pour un Tee Shi rt chapardé, un
adolescent a été sévèrement puni
là 15 jours de prisor:l ferme. Pour
20 millions
de
francs
CFP
détournés
( soit
20.000 Tee
Shirts
à
1.000F
CP)
Ur:l
Conseiller Territorial
TAHOERAA
ex Maire aux Iles Sous le Vent
est décoré de la médaille du
Mérite.
Moralité
Volez plus,
vous
serez décoré 1
Premier bilan de l'émeute
du 23
Octobre : autour de 5 milliards.
rétection
des
bâtiments
non
comprise.
Le tout devrait
aller
chercher
dans
les
'0
milliards....
C'est
le coût des
dégâts occasionnés
par VEENAle
cyclone
maudit.
Cela revient
à
dire que Monsieur FLOSSEvient
de provoquer è lui tout seul
(avec son ami PONS) autant .de
~ts
qu'un cyclone. Car il est
clair dans l'esprit
de tous que
si FLOSSEet PONSn'avaient pas
o~nè
l'intervention
de
l'an.èe.
le~
commerçants
aujourd' hui sinistrés
seraient
encore en possessIon de leur
capital
et de leur
immeuble
intact.
La
rapidité
àvec
laquelle.
moins de
heures
après la fin de l'émeute. l'Etat
faisait
savoir qu'il
paierait
les dégâts constitue
bien un
aveu
implicite
de
sa
responsabilité
dans
le
déclenc~nt
du processus et
dans les carences incroyables au
niveau du dispositif
général de
sécurité dans la ville.
'-2
notre illustre
secrétaire d'Etat
aux affaires
en prend un sacré
coup. Nous entendons déjà d'ici
les
ricanements
perfides
et
narquois des anglo-saxons
du
Pacifique sur le thème ·au lieu
de s'occuper des affaires
des
autres,
11 ferait
.iaux
de
s'occuper des siennes· ••••
Pour notre part.
nous avons
toujours pensé que Gaston FLOSSE
avait
le sens de la démesure
tant au niveau de ses affaires
personnelles
qu'au niveau des
affaires
publiques...
10
milliards évaporés en 6 heures.
il faut le faire 1 Heureusement
que ce n'est
pas lui
qui
remboursera, une fois de plus
les Français paieront.
França..ls.e
fallait
en
conflit
du
pour
que
dockers,
proVOCdtion
.mettre
CHER GASTON
Décidément.
Monsieur
FLOSSE
commence à
coûter
cher
au
contribuable français. Après les
scandales divers mis à jour dans
la presse hexagonale et touchant
à la personnalité
de G.F.A••
après la peU te fortune qu'au ra
coûté
l'installation
du
Secrétariat d'Etat ~ux problèmes
et l'alimentation
de sa caisse ...
noire pour convaincre les pays
du Pacifique du bien fondé du
C.E.P.
et
de
la
politique
coloniale
de
CHIRAC en
Calédonie. après la tournée des
grands ducs organisée en FRANCE
pour certains
responsables
de
Territoires
du Pacifique. voilà.
comble de l' i~nie.
que le
Secrétaire d'Etat aux probl~'
a lui___
de sérieux problèlles
chez
lui.....
Problèmes'
coûteront
aux
Français!
bagatelle
de 10 milliards
FCP.
a annoncé qu'
alors
que
En tout état
son
Qatloll
. ~
.'
Radlo cocotler .•.....
Un Flasse'un Veena..,
H y a 10 ans déja.:
Plaie d'argent
n'est pas mortal Ie ..
ql.!~'
la
de
IL A BONNE MINE !
Mais le pire risque d'êtrè' ~~
désradat ion de l' œgs de la
Polynésie dans le monde rapport
à la mono industrie
touristique
du Territoire.
Parallèlement.
la'
glorieuse et voyageuse figure de
Impression
te pcLx du bonheur
de Quelques UI15 •••••••
Il
est
facile
de
promettre
le "rétablissement
de
l'harmonie
qui
a
toujours
prévalu
dans
les
rapports
au
sein de notre communauté" et du
même
coup vouloir exclure de
cette communauté "une bande de
voyous et d'idéologues
de la
violence".
(E. FRITCH - R.F.O
26/10/87)
VOYOUS
Car, qui sont ces "voyous" que
Monsieur FRITCHsouhaite exclure
de notre communauté ? Qui sont
ces
"auteurs
d'actes
de
Terrorisme
et de destruction
organisée
(qui doivent
être)
sévèrement punis" ? Sinon tous
les
laissés
pour COIIpte du
syst"
éoonS ique actuel dont
lui-même et
sa famille
sont
parmi
les
principaux
bénéficiaires.
L'ÉTINCELLE ...
Il
faut
que Monsieur FRITCH
comprenne
que
tous
les
ingrédients
de
l'explosion
sociale
du 23 Octobre était
contenus dans la pol i tique même
du TAHOERAA
et que la situation
objective
d'explosion
existait
déjà depuis de nombreux mois. Ce
..,
sont
pas
les
"causes
.asquines"
du
conflit
dockers-C.E.P
qui
sont
à
l'origine
de l'explosion
mais
bien
le
mélange
hautement
dangereux des "causes profond~s·
qui gangrènent
notre
société
depuis l'époque de l'arrivée
du
C.E.P.
dans notre
pays.
il
suffisait
d'une étincelle
pour
mettre le feu aux poudres. Ce
fut l'intervention
de l'armée
sur
les
quais,
intervention
décidée,
rappelons
le,
par
Messieurs . FLOSSE et PONS et
excut6e par Monsieur ANGE
LI et
approuvée par le TAHOERAA.
S'ATTAQUER AUX
CAUSES PROFONDES ...
Il
faut que Monsieur FRITCH
comprenne,
au
delà
de
sa
suffisance, de son air méprisant
et de sa rancoeur vis-à-vis
de
ceux qui entravent sa glorieuse
ascansion dans le sillage de son
beau-père que dans notre pays
trop peu de gens 00IIIlI8 lui ont
tout à gagner à ce que se
poursuive
cette
politique
discriminatoire
et
exclusive
d'appropriation
de la richesse
et que trop de gans n'ont rien
à perdre dans ce système où ils
ne récoltent que les miettes du
festin
que les
seigneurs
se
partagent.
Lorsque l'archevèque de Papeete
parle dans son allocution du 24
Octobre (R.F.O informations) de
"la FRANCE
qui dépense pour nous
en 1986, 81 Milliards de FCP" et
des familles
qui "ne mettent
rien
de côté"
et
qui
se
demandent où passe toute cette
richesse,
voUà bien l'une des
causes profonde de l'explosion
du 21. Monsieur FRITCHest-il en
mesure de comprendre ce constat
simple .et de bon sens ? Nous ne
le pensons pes , L'argent
rend
aveugle et
le
pouvoir
rend
sourd.
Il
est
bien
sûr
difficile,
au lieu de focaliser
l'attention
des gens sur les
conséquences d'un comporta.ent,
au lieu de se pencher sur ses
causes.
Comme le
demande
l'archevêque de Papeete:
"C'est
la volonté de tous que nous nous
attaquions aux causes profondes
de ces
difficultés
et
que
pratiquement
nous
révisions
notre
économie".
(R.F.O.
24/10/87). Formons le voeu que
cette
prière
de
l'une
des
autorités
morales du Territoire
soit
entendue par
tous
les
responsables poli tiques en état
de €9mprendre.
Les
"causes
profondes"
de
l'explosion
du
23
Octobre,
l'archevêque
de Papeete,
le
Maire de Papeete, le Conseiller
RAAPOTOles ont évoquées au
cours de leurs -Intervent Ions ,
Pour sa part, il y a déjà 10 ans
que lA MANATE NUNAA
a fourni
son analyse
sur ces "causes
profondes" qui existaient
déjà
sous le gouvernement du Front
Uni et qui se sont aggravées de
façon
considérable
sous
la
législature
du TAHOERAA.
Dans un
article
intitulé
"V10LENCE ET
POWOIR" paru dans le N"7 du
bulletin mensuel·lA MANA
daté du
Mois d'Octobre 1977, à la suite
des
troubles
provoqués
à
l'époque
par l'assassinat
de
Pierre
D'ANGLE-JEAN, les
responsables du parti donnaient
déjà leur point de vue. Voici
quelques extraits du texte
"Pourtant
la
véritable
cause
profonde saute
aux yeux,
à
partir du moment où les accusés
ou coupables
sont
tous des
Polynésiens. S'ils
se révoltent
aujourd' hui -et ce n'est que le
début d'un mouvementplus vastec'est
parce
que
la
DECOLONISATION
n'a pas encore
été faite' chez nous. Parce que
tout le système ad.inistratif,
Vous Partagez Nos Idées ••?
Rejoignez Nousl
ia mana te nunaa
Tél. : 42.66.69 - 42.26.27 - 43.09.48 PAPEETE- B.P. 1223 PAPEETE
4
~--------------------------------------------
judiciaire. foncier. éducatif et
éoOnodique de
ce
pays est
entièrellent français et. par
conséquent.
totalement
-incompréhensible pour l'immense
majorité des habitants de ce
pays.
désagréables qu'il faut dire,
justement parce qu'elles sont
désagréables, et la prémière est
bien cette constation amère que
cette
immigration massive
et
prolongée
de
Métropolitains
empêche parfois les Polynésiens
de trouver du travail. Et c'est
précls~ment parmi ces jeunes
Polynésiens désoeuvrés, laissés
pour compte, que la criminalité
et la haine contre les popa'a se
développent.
En d'autres termes, l'erreur est
de vouloir perpétuer la fiction
que les Polynésiens sont des
Français comme les autres. Nous
avons nos propres moeurs et
traditions qui sont tenaces,
malgré
les
apparences
extérieures trompeuses.
La conséqüence de cette situation
qui
s'est
considérablement
développé" depuis l'arrivée du
C.E.P. a
été
l'accroissement
chaque année plus visible et plus
indécent de l'écart des revenus
entre le peuple et les nantis••••
Une partie intégrante du système
colonial toujour-s en vigueur
chez nous, .c'est la liberté
totale qui existe pour les
Métropolitains
de
venir
s'installer ici. Avant le C.E.P,
il y avait facilement de la
place
pour
tous
les
Métropolitains
qui
voulaient
rester ici et beaucoup d'entre
eux y ont fait souche et ont
puissamment aidé à développer le
Territoire.
L'édification dans les centres
urbains
de
de
la
palais
consommation protégés par des
polices privées de ceux "là même
qui n'auront jamais la possibilité
d'y acheter quoi que ce soit sont
propres à donner à la population
polynésienne le sentiment de leur
exclusion sociale.
Mais un petit pays comme TAHITI,
où tout le monde veut se fixer,
ne peut pas absorber un nombre
illimité d'immigrants. Bien que
l'administration
fasse
preuve
d'une grande discrétion à ce
sujet, il n'y a pas de doute que
le nombre de popa'a installés
actuellement dans le pays atteint
20000 et que l'apport annuel se
situe aux environs de 1000. Ceci
à une époque où la population
polynésienne ne cesse d'augmenter
et que, chaque année, au moins
1500 jeunes arrivent à l'âge
adulte et commecent à chercher du
travail. Il y a des vérités
Qu'espère-t-on ?
Par la prière et la méditation
leur faire accepter l'injustice
de leur sort, par la matraque, le
fourgon cellulaire et le couvre
.feu les cantonner dans leur misère
?
Il ne s'agit pas de soigner les
manifestations de la maladie mais
de soigner l'ensemble du corps
social.
C'est un problème de société."
Qu'ajouter de plus? Ce qui devait
être dit
l'était déjà
pour
l'essentiel depuis dix ans. Les
responsables d'alors n'en n'ont
pas tenu compte, pas plus que ceux
qui leur succédèrent. Les hommes
politiques
de
l'opposition
d'aujourd'hui et ceux de la
majorité qui sont en état de
comprendre la gravité de la
situation sont-ils disposés à
repartir sur d'autres bases, à
-réviser
notre
éconoIDie-, à
prendre les mesures difficiles qui
s'imposent pour sortir notre pays
de l'impasse où il est acculé
aujourd'hui ? C'est la vraie
question que
se
posent les
citoyens de ce pays.
Le nouveau statut apparaît ainsi
de façon chaque jour plus nette
comme un moyen plus efficace pour
une minorité d'accroftre
ses
privilèges. Le peuple n'y trouvera
pas son compte.
Comment, dans l'ensemble de ce
contexte social, économique et
culturel, empêcher ceux qui n'ont
plus rien à perdre et qui sont les
rejetés
d'un
,système
fondamentalement
injuste
et
discriminatoire de se livrer à des
actes de désespoir?
.-------------------------------------------~
•
A
1
11
BULLETIN D'ABONNEMENT
*\q'"
Bulletinde liaison
1 B.P.1223. Papeete
de lA MANATENUNAA. TAHITI.Tél. : 42.66.69
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partir de 5.000 CFP/an.
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de votre règlement à lA
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Papeete- TAHITI.
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l'Etat
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ci"énk;;.tJ~é:
-;q'oe~orinut
Pa~èta
'
.
manipuler
les
fonds
publics.
.. ..
'. .
,
,.~.;: ,cOurs
de
·laqL!elIe.,. unE;"'( piocher dans les caisses, mener
cinquantaine de .: commerces ont
grand train,
rouler carrosse,
été dé'truits. Quelle dérision !
dispenser argent public à leurAutrement dit : c'est pas grave.
guise sans que pel'sonne n' y
l'Etat paiera. L'essentiel c'est
trouve à redire.
qu'il
n'y ait eu aucun mort.
Quelle indigence 1 Oevant la
Cette pràtique politique
s'est
situation
la
plus
tragique
particulièrement
développée et
qu'ait connu la Polynésie depuis
perfectionnée depuis 1982 avec
bien longtemps. bien plus grave
l'arrivée au pouvoir de Monsieur
que les cyclones car provoquée
FLOSSE et
du TAHOERAA,la
par des citoyens de ce pays,·
créa t ion des;, fonds d'a ides de
voilà la seule réf Iexlon qu'ait
toute taille et' de toute nature,
été
capable
de
livrer
le
la mise en place pour les
représentant du Gouvernement de
distribuer d'hommes dévoués à la
Monsieur CHIRAC.
cause de Monsie.ur FLOSSE,et la
cQntagion
aujourd' hui
à
Alor~ que chacun s'interroge.
bouleversé au plus profond. sur
le
pourquof
d'un
- tel
débordement.
Monsieur
ANGEL!
.
compte ses sous
Il semble
bien, hélas, -que ce soit
la
seu,le chose que le Gouvernement
qu'il sert (Etat et Territoire)
soit capable de faire.
Jamais.
depuis cinq années, nous n'avons
autant
entendu
parler
de
milliards •••• "La Polynésie a le
plus fort Produit Intérieur Brut
du Pacifique", 10 milliards pour
l'A.T.R., cinq milliards pour le
R.P.S.M.R, il suffit de demander
pour obtenir...
Les Polynésiens
ne
ccnnef ssent
par
leur
bonheur.. • • Dans la nuit du 23
au 24 Qctobre, la Polynésie a
payé le prix du bonheur de
quelques uns qui se gargarisent
avec ,l'argent des autres.
l'ensemblé des pays du Pacifique
d'une méthode dont l'efficacité
fut prouvée aux Territoriales •
Il n'est pas sans signification
qué l' étleu'te se soit produite au
l'IIOII9nt où
Monsieur
FLOSSE
offrait
à ses "8IIis" des pays
polynésiens
du Pacifique
une
petite tournée touristique' de la
Franq, riche et gén'éreuse qui
sait si bien alimenter sa bo'î te
, à cadeaux.
LA CORRUPTION
ÉRIGÉE EN SYSTÈME
A voir
ceux qui détiennent le
pouvoir et l'argent
se servir
sans complexes des richesses
dispensées sans contrôle et sans
limite par le Geuvernement de
L'EXEMPLE
VIENT DE HAUT
Lorsque
le
Haut-Commissaire
déclare,
dans la nuit du 23 au
24 Octobre
que
les
Dockers
avaient
pris
l 'habitude
néfaste
de peoser
qu'il
suffisait
de
d8118nder pool' obtenir,
n'est-ce
pas à l'Etat
et au Territoire
que
reviennent
la
lourde
responsabilité
d'avoir
donné
l '8X8IIIple de
cette
pratique
érigée
en
système
de
Gouvernement par les partis au
pouvo r en ce moment. Comment
faire
comprendre aux citoyens
qui croient en la démocratie et
en l'égalité
de tous devant la
loi
que
les
maîtres
du
Territoire
peuvent au moindre
ï
6
_
voir et à
pratIques
. scandaleuses des puissants,. à
entendre
les
accusatiors
calomnieuses' circuler
dans la
presse locale et Française sur
le
comportement
de
nos
dirigeants,
commenteMpêcher que
les gagne-petits
réclament eux
aussi leur part· 'du gâteau ? Que
les
corporations
les
mieux
structurées
~t
plus
les
puissantes
n'organisent
pas
elles
aussi
leur
action
revenaicative
pout
offrir
à
leurs membres un peu de bien
êtr~ ? Le pillage des ressources
publiques
à
. des
fins,
électorales·
voire personnelles
organisé
avec
la
complicité
active
des
responsables
de
l'Etat
~st
devenu actualité
banale et
n'éveille
plus la
lIOindre critique. Par contre, la
mobilisation
des organisations
syndicales
pour obtenir
des
avantages sociaux en rapport
avec la richesse trransférée par
l'Etat
Français est condamnée
comme génératrice
de troubles,
de désordres, de provocation.
Monsieur
connaître
CHIRAC, à
les
La
confrontation
avec
les
Dockers a
été
voulue.
La
mobi1isation
des
gendarmes
mobiles le 23 vers '17 heures a
été un choix délibéré, avoué par
le Haut-Commissaire lors de sa
conférence de ~resse du 24 au
matin puisqu'il
déclarait
"ne
pas pas vouloIr déclencher une
particulièrement dégagé du Haut
bataille' sur le port en présence .,. Co!nn{i.ssaire.·
·'e,n·,.' annonçant
le
d'enfants
et
de femmes· des " bilan d!unè' ini,tiativ9 dont: il
ri' a été," ap.rès tout,'
que
dockers qui s'apprêtaient,
selon
. l'exécutant zélé. Plaie d'argent
lui, à rejoindre lés grévistes
n'.est
pas
mor·telle,
l'Etat
dans la soirée du 23. Monsieur
ANGELI savait
donc que la
paiera, il est habitué à payer
bataille
aurait
lieu
s'il
en Polynésie, c'est d'ailleurs
ordonnait
aux
-forces
de
tout ce qu'on lui demande.
l'ordre" de se diriger vers MOTU Reste désormais à donner une
UTA, il a lui
même choisi
explication
qui pufsse
faire
l'heure qui lui paraissait
la
éChapper le Gouvernement local
meilleure.
et son censeur (Vigilant)
et
maitre Monsieur FLOS·SE
à leurs
. QUI.A DÉCIDÉ
responsabilités.
Aux yeux de la
L'AFFRONTEMENT
popula t ion
en
ef fet,
le
Gouvernement en
place
est
En réalité,
on a peine à
toujours responsable de ce qui
imaginer que le Haut Commissaire
ait pris lui-même l'initiative
se passe de fâcheux. Après les
de cette
grèves dures de Décembre où
opération
dont
il
l'affrontement
a été évité de
connaissait
parfaitement
les
justesse,
après le conflit
sur
risques. Monsieur ANGEL!a été.
les
quais
avec
les
acconiers
qui
choisi
spécialement
par
le
a entraîné
la
promotion de
Gouvernement
CHIRAC
pour
Monsieur FLOSSEau poste des
appliquer
les
directives
du
Affaires 'du Pacifique et
sa
Ministre et aplanir les chemins
disparition
provisoire
de
de Monsieur FLOSSE. En pareil
l'avant scène 'politique locale,
cas, les téléphones se mettent
l'émeute du 23 semble indiquer
à sonner, les télex à crépiter
que
le
Gouvern&lleht
'du
entre Papeete et Paris afin que
Territoire,
incapable d'éviter
la décision
prise
soit
bien
le pire, ne gouverne plus.
celle
des
responsables
DES ÉLÉMENTS
politiques au plus haut niVeau.
L'ordre de l'intervention
n'a pu
INCONTROLÉS ...
être donné que par le Secrétaire
On va donc désormais s'ingénier
d'Etat chargé du Pacifique ou
dans les médias à mettre en
par
le
Minist~
des
avant des -éléments incontrolés"
DOM-TOM
•••••• Cela. expliquerait
(Ch. Pasqua).
des
"éléments
d'ailleurs
l'air
troubles,
mauvais,
irresponsables·
(ANGEU)
lesquels éléments vont bientôt
devenir des "groupes organisés
qui ont attaqué les magasins"
(Ch. Poroi) et pourquoi pas, si
nécessai re,
des
agi tateurs
entraînés
par les Lyl;>iens de
KHADAFI
ou par les cubains de
CASTRO.Cela permettra ae faire
l'I'conomie
d'une
réflexion
sérieuse sur les raisons de ce
déchaînement de violence....
On
pourra ainsi
continuer
COIIIII9
avant •••• jusqU'à la prochaine
fois. et ce sera pire.
Comme nous le pensions, le
miracle ne s'est pas produit il
l'Assemblée Territoriale jeudi.
La famille FLOSSE nous a réservé
son petit numéro habituel avec,
la
dimension
surréaliste
supplémentaire des personnages
qui se dédoublent. A deux ils
ont fait tout le début. Le
Conseiller FLOSSE en pleine
explicationde vote prenant tour
à tour la place du Président de
l'Assemblée Territoriale, un
moment égaré hors des consignes
données, le Conseiller FRITCH se
croyant
par
moments
à
l'Assemblée Nationale et par
moments (il rêve), au Conseil
Municipal de Papeete•••• Ce .2!!!
FLOSSE'5 show ne nous a pas
surpris.
tout est dit, poursuivons. Pas
le moindre doute n'est venu
effleurer l'espritdu grand chef
d'orchestre
le public a
entendu une bien
furieuse
cacophonie mais c'est le public
qui a mal entendu. Si Monsieur
FLOSSE et son gendre et les
moutons qui les suivent veulent
extirper
de
la
Société
POlynésiennes les
"voyous",
jeunes désoeuvrés sans éducation
et sans formation Qui traînent
dans les Quartiers populaireset
les
communes
rurales
de
Polynésie, ils ont intérêt au
préalable à
construire de
nombreuses
prisons
ou
il
transformer
leurs
palaces
hÔteliers en prisons et il
manqueraencore des places 1
Si, comme le dit Monsieur
FLOSSE, l'émeute avait été
organisée, compte tenu de
l'absencequasi totale au départ
de dispositif de sécurité, ce
n'est pas cent commerces qui
auraient été touchés l18istoute
la ville gui aurait pu être
incendiée.
C'est bien pour faire la lumière
sur toutes ces accusations
frivoles du Gouvernement local
et sur les responsabilités
réelles de l'Etat et de Monsieur
FLOSSE Que nous demandons ~
co.nission
d'enquête
Territoriale.....
Que
le
Gouverl'lElllent
refuse Mr peur de
la vérité.
En gros, comme son gendre, il ne
comprend pas pourquoi "çà" a
sauté. Il n'a donc pas pu le lui
expliquer. Il ne voit aucune
raison qui soit de son tait car
celui qui a décidé d'envoyer
l'armée c'est le Haussaire
(c'est le Secrétaire d'Etat qui
parle) mais il a quand même la
bonne grâce de le féliciter,
quant aux causes profondes qui
a.uraientpu être à l'origine de
ce débordement,il n'en voit que
deux : les insU ts ne font plus
la IIOrale6 leurs élèves et les
religions ne font plus leur
travail. A part cela , la somme
de la manne qu'il a distribué
depuis 1982 dans tous les
domaines (c'est le Président au
Gouvernement qui parle), est
considérable et les ~ntents
sont bien des ingrats••••
UN ACCIDENT
DE PARCOURS •••
S' il n'y a donc aucune raison à
cette explosion, il s'agit bien
d'un accident de parcours Qui,
on le jure, ne se reproduira
plus. Passons maintenant aux
coupables
une bande de
"voyous" de "Territoires", de
"nihilistes" Qu'il
convient
d'extirper de notre société.
Pour taire bonne _sure, ces
·agitateurs· pourraient être
I18nieuléspar des •idéologuesde
la violence· et .-.e, par des
·puissances étrangères·. Voilà,
8
\
__
Notre petit pays a connu dans la
nuit du 23 au 24 Octobre 1987
une véritable émeute au cours de
la~uelle
une
centaine
de
commerces ont été incendiés dans
la ville de PAPEETE.
Nous condamnons la décision du
Gouvernement
central
d'avoir
fait donner la force militaire
sur le Port de PAPEETE pour y
régler un conflit social. Cette
intervention, chacun en était
persuadé, était de nature à
provoquer
des
évènements
violents propres à troubler
l'ordre public, surtout dans un
climat social très lourd depuis
plusieursmois. Déjà en Décembre
1986, le pire a été évité de
justesse grâce à l'intervention
des
Eglises,
les
forces
militaires avaient alors été
retirées ·et le calme était
revenu.
Cette décision, prise à PARIS
par
les
responsables du
Gouvernementet exécutée sur le
Territoire
par
le
Haut-Commissaire
n'a
été
accompagnée sur le terrain
d'aucune mesure de sécurité
susceptible de limiter les
conséquences
de
violences
prévisibles.
L'absence de ce dispositif de
sécurité pendant les premières
heures de l'émeute a été à
l'origine de l'incendie et du
Des voitures incendiées.
Légionnaires en trucks.
pillage d'une centaine de
commerces.Malgré l'intervention
de toutes les casernes de
pompiers de l'lIe. les dégâts
résultant
de
l'incroyable
imprévoyancedes responables de
l'Etat va coûter à la communauté
nationale une
dizaine de
milliards
de
indemnisation.
FCP
en
Il nous paralt de la plus
élémentaire équité. aussi bien
vis-à-vis des sinistrés que de
l'ensemble des Fran~ais qui
auront à compenser les dégâts•.
qu'une commission d'enquête
1 parlementaire soit
diligentée
1 afin de faire toute la lumière
sur les conditions exactes qui
ont
conduit à . ce
bilan
catastrophique.
Le peuple polynésiena lui aussi
besoin de savoir.
L'opposition . a
déposé
à
l'Assemblée Territoriale une
question écrite visant à créer
une
commission
d'enquête
Territoriale. Cette question
écrite a été repoussée par la
.majorité TAHOERAA (R.P.R) au
pouvoir pour
des
raisons
statuaires. Nous faisons donc
appel à vous pour que la vérité
éclate
enfin _ sur
les
responsabilitésdes uns et des
autres dans cette affaire qui
met en cause les intérêts·vitaux
de notre Territoire.
9
C'est avec stupeur que nous avpns
entendu les propos du député
FRITai sur les ondes de R.F.O.
Je
ne
comprends
pas
se
d~solait-il ••• je ne comprend pas
1 .Qu'un hommepol i t ~que .qui plus
est élu député soit incapable de
cOmprendreles. évènements sociaux
qui
se
produi~ent
dans
sa
circonscription',
cela
parai t
suréal1ste car enfin c'est bien
là
le
premier
travail
d'un
responsabl~
politique
comprendre, être à l'écoute des
populations qui l "ont élu. Hélas,
Monsieur FRITCHn'est pas en état
de comprendre autre chose que le
tintement
des
pièces
d'or.
L'argent rend aveugle, le pouvoir
rand sourds-aveugles
incapables
de ~prandre
et qui se laissent
aller
à
des
bavardages
incohérents. Nous comprenons ses
efforts
désespérés pour tenter
de disculper son beau-père Gaston
FLOSSE, encore faut-il
que les·
arguments
avancés
aient
un
quelconque
rapport
avec
la
réalité.
basculé et que, la rage,
le
ressentiment et la haine ont
poussé une. partie
de cette
population à saccager et à ~rûler
les magasins avec les élémen.ts
"combustibles trouvés sur place.
4. Que tous les responsables et
militants
politiques
indépendantistes ou non sur place
n' ont eu de cesse de calmeries
émeutiers,
d'éviter
dans
l'embrasement des esprits,
le
pire.
Il est
et
~rticu'li~rement
choquant
irresponsable
qu'un
élu
politique absent du Territoire,
. responsable de la mise en oeuvre
des forces militaires qui ont mis
le feu à la poudrière sociale se
permette de jetter 'le discrédit
sur les responsables poli tiques
de l'OPPOsition qui ce soir là,
en l'absence totale de dispositif
de sécurité,
ont évité que les
dég~ts ne soient encore plus
importants.
Cela, nous comptons bien aussi
que
la
.Commission d'enquête
l'établira •.
C'est
pour
cela
que
nous
réclamons
une
COMmission
d'enquête
Territoriale.
Pour
établir la vérité. La machination
organisée contre POUVANAA par le
TAHOERAA
d'alors ne se reproduira
pas à l'enc~ntre des Dockers. Ce'
ne sont pas les responsables du
TAHOERAA
planqués. dans leurs
Mairies ou installés
dans les
salons de l'Assemblée Nationale
qui imposeront leur vérité.· Il
y 8 dès témoins oculaires.
des
•
1
.. _journalistes
qui faisaient
leur
travail qui pourront témoigner.
Toutes les personnes dignes de
foi pourront prouver :
1. Que depuis la veille, '/grâce
à l'annonce devant la Pisse du
Haut
Commissaire.
toute
la
population
s'attendait
ài des
affront_nts
entre les dockers
et l'armée.
2.Que les premiers bruits
de
l'affrontement ont ramené à MOTU
UTAcommetoujours dans ,ce:s cas
toute une population de cur-Ieux,
.hommes. femmes. enfants
et
jeunes.
:3 .Que ce n'est gu'après que les
grenades aient éclaté au milieu
de catte foule que la raison a
10------
_
Enfin, le plus mauvais moment
est passé 1 Tout rentre "dans
l'6rdre". les débris calcinés,
les mauvais souvenirs chassés,
on va enfin pouvoir continuer•••
Comme avant. Pourquoi changer ?
Les coupables ont été désignés
: après quelques hésitations sur
l'opportunité de rejeter la
faute sur des agitateurs à la
solde de la Lybie, de l'Iran, de
Castro, aidés par le compio~
anglo-saxon visant à évincer la
France
du
Pacifique,
les
coupables sont désignés, ce sont
les dockers. 11 ne reste plus,
pour faire bonne mesure, qu'à
punir pour l'exemple les jeunes
et les moins jeunes qui se sont
servis dans
les
vitrines
éventrées.C'est en cours.
Ah 1 qu'elle est rigoureuse la
justice dès que l'on touche au
Capital 1 Un tricot volé
valeur 5OOFCP, peine prononcée
15 Jours de prison ferme. Bravo
1 La propriété privée est un
bien sacré, d'autant plus sacré
qu'elle appartient aux plus
riches. Imaginons que le même
voleur ait dérobé ce Tee-shirt
dans la maison en pinex qui
jouxte la sienne. Quelle aurait
été la peine prononcée?
Ah
si elle était aussi
rigoureuse pour tout le monde
cette
JUSTICE,
pour
les
puissants et les riches, pour
les élus qui se servent dans,les
budgets publics comme dans des
vitrines éventrées••, Ceux qui
confondent le bien public avec
leur poche personnelle. qui
paient voyages, banquets à leurs
am1.s,s'offrent des villas, les,
aménagent avec l'argent de tous,
corrompent leurs électeurs. font
des faux en 'écritures
••• Ah 1 si
la justice était ce qu'elle
devrait,
si
la
brigade
financière avait pu poursuivre
son travail pour démasquer non
ceux qui volent un Tee-shirt de
500F CP mais les gros qui volent
par millions ou par dizaines de
millions sans être inquiétés,si
les peines étaient en rapport
avec la gravité du délit et non
avec la protection politique '
dont bénéficient les coupables,
alors oui, la justice serait
respectable.
_____________________________
Or la justice est aujourd' h~i,
NOUMEA comme à PAPEETE, le
bras ar~ du pouvoir colonial et
de
l'Argent.
Kanaks
de
Calédonie, Polynésiens laissés
pour
compte d'un
système
économique parasitaire et d'une
politique de clientèle, les
à
La
"Just~ce" coloniale en
Calédonie comme en Polynésie
reste fidèle à sa tradition.
Elle vient d'acquitter les
auteurs de l'embuscade la plus
meurtrière de
toutes ces
dernières années en Calédonie où
10 Kanaks (dont deux frères'de
Jean-Marie TJIBAOU) ont trouvé'
la
, mort.
Mais après tout, qu'est-ce qu'un
Kanak 1 Et qui plus est, qu'est
ce qu'un Kanak indépendantiste
7 Encore une espèce qu'il
convient "d'extirper de notre
communauté"..un empêcheur de se
remplir les poches en rond.
enfants oubliés de la France
savent désormais que sa justice,
oublieuse et cléÎnenteà l'égard
des bien lotis, des bien placés
et des bien pensants sait se
montrer dure et impitoyable à
l'égard des sans nom et des sans
le sous.
Pourquoi donc se lamenter sur la
"liquidation"de 10 spécimens de
cette espèce à éradiquer 7
Mais après tout, qu'est~ce qu'un
jeune' po lynêsten désoeuvré qui
contemple tous les jours passer
son nez les trésors des mille et
une nuits de notre société de
consommation réservés à une
minorité ? C'est un Kanak en
puissance 1 •••
qu'il convient
d'"extirper
de
notre
communauté".
Allons, Messieurs les juges, au
travail 1
LA FRAN'CE
DESHONOREE
CIMETIERE DE TIENDANIT'e.
CE LIEU DEVENU
UN NON.LIEU
11
LE PRIX DU BONHEUR D
QUELQUES-UNS
Notre petit pays a connu dans la nuit du 23 au 24 Octobre 1987 une véritable émeute
au cours de laquelle une centaine de commerce a été incendié dans la ville de
PAPEETE. La polynésie a payé ce soir là le prix du bonheur de gpelgpes uns gui se
gargarisent avec l'argent des autres. En effet, a voir ceux qui détiennent le pouvoir
et l'argent se servir sans complexe des richesses dispensées sans contrôle et sans
limite par le Gouvernement de Monsieur CHIRAC, à voir et à connaitre les pratiques
scandaleuses des puissants, à entendre les accusations calomnieuses circuler dans la
presse locale et Française sur le comportement de nos dirigeants, comment emp{!çher
gye les ga~e-~tits
réclament eux aussi leur part du gâteau ?
La -cotxt ront.at.Lon avec les Dockers a été voulue et la mobilisation' des gendar!fles
mobiles le 23 Octobre vers 17 heures a été un choix délibéré. Cette décision, prise
à PARIS par les responsables du Gouvernement dont Gaston FLOSSE et exécutée sur le
Territoire par le Haut-Commissaire n'a été accompagnée sur le terrain d'aucune mesure
de sécurité susceptible de limiter les conséquences des violences prévisibles. Elle
est à l'origine de l'incendie et du pillage d'une centaine de commerce et elle
coutera à la communauté nationale une dizaine de milliards en indemnisation. ~
condamnons la décision du Gouvernement central d'avoir fait donner la force militaire
sur le PO!t de PAPEETE pour y régler un conflit social.
Elles sont toutes à la fois, sociales, politiques, économiques et culturelles. Ainsi,
depuis la création en Juillet, 1962 du C.E.P et son installation en Polynésie en 1963,
notre dépendance POLITIQUE s'èst transformée en dépendance NEOCOLONIALE qui, a mis en
place les conditions de notre dépendance ECONOMIQUE. Une des conséquences de cette
situation a été l'accroissement chaque année plus visible et plus indécente de
l'écart des revenus entre le peuple et les nantis 1 ••• Il n'est pas étonnant que ceux
qui n'ont plus rien à perdre et qui sont les rejetés d'un système fondamentalement
injuste et discriminatoire se livrent à des actes de désespoir ?
~
~~~~~~~~~
..
Il serait tentant pour les Gouvernants actuels de refuser une fois de plus l'analyse
des causes des débordements du 23 Octobre. Il est facile de promettre le
"rétablissement de l 'harmonie qui a toujours prévalue dans les rapports au sein dei
notre communauté" et du même coup vouloir exclure de cette communauté "une bande de'
voyous et d "idéologues de la violence". Qui sont ces "auteurs d'actes dti,Terrorismeet de destruction organisée sinon tous les laissés pour compte du système économique.
A notre demande de retrait des forces militaires a succédé le souhait du TAHOERAA d~
voir s'installer à demeure deux escadrons de gardes-mobile. A notre désir de savoir
réellement ce qui s'est passé la majorité a opposé une fin de non recevoir. Enfin, àl
nos propositions da dialogue, le TAROERAA et ses valets ont préfl:!ré
"tailler dans le
vif" et réduire à néant toute P9ssibilité d'évolution consensuelle.
'Qu'espère-t-on ?
Par l'abnégation, faire accepter au peuple l'injustice de son sort? Par la matraque,
le fourgon cellulaire et le couvre feu le cantonner dans sa misère? Il ne s'agit pas
de soi~er
les manifestations de la maladie mais de soJ..gp.er
l'ensemble du corps
social.
C'est un problème de société.
ia mana te nunaa
NO TE TIAMARAA MAOHI MANAHUNE
BULLETIN DE LIAISON DE lA MANA TE NUNAA
VEA AVA'E A lA MANA TE NUNAA
ISSN 0757-391-X- B.P. 1223 PAPEETE- TEL. : 42.66.69 - COMPTE SOC. 17.185 F
ATAHI
AHURU
MATABITI
1 TElE NEI
TETEPA / ATOPA 1977 ~N°7
TE AF
Fait partie de Ia Mana : bulletin de liaison du Ia Mana te nuna'a de janvier (n° 140) à novembre (n° 145) 1987