Ia mana te nunaa_Bulletin n°138 FT novembre 1986.pdf
- Texte
-
r.
PARACHUTISTES "'1
RI/DIO
1 totO 11ER
1
FIDELE 7
Durant
l'unique
séance de la
session extraordinaire
du mois d'octobre
à l'Assemblée territoriale et
alors qu'on l'interrogeait sur sa ppsition. plùtôt ambiguë face au monopole du pavillon maritime français
outre-mer,
notre gendre-député-remplaçant a eu cette réponse superbe :
« J. reste ... i fidèle 1 » A quoi,' nul
n'a pu le savoir! Restera-t-il fidèle
à lui-mfrne,
c'est-à-dire pas très
roté, ou. fidèle à son beau-père, à
sa femme, au Tahoerea, au RPR,
c'est le mystère!
Ce qui n'est pas
un mystère c'est que notre député
remplaçant· a voté contre le monopole du pavillon maritime français
à l'aaembl6e
territoriale
et pour
ce même monopole. à I;aSl8mbl ..
nationale à Paris! Et cela ne le gê'1e
pas outre
mesure 1 C'est peut-être.
cela la fidélité selon notre députéremplaçant!
E PRIeH : Gendre député
remplaçant
Aux dernières nouvelles, notre
sous-ministre chargé des problèmes
se présenterait aux élections muni·
cipales de PUNAAUIA, le ministricule du Tourisme à PAPEETE et·
son homologue du Trav!,il à PIRAE.
FLOSSE à la Pointe des Pêcheurs
(de voix), LEONTIEFF au Pic Rouge
(de colère) et BUILLARD à l'hippodrome
(pour tourner en rond
comme d'habitude 1).
Le prochain trio de BATTUS
ou de COCUS? Qui sait?
2
ECLAIRCIE ...
1 nformation
complètement passée
sous silence par les médias locaux,
- l'élection
de notre camarade Peni
ATGER. au comité de gestion du
Fonds 1ntercommunal de Péréquation
(F ,I.P.). A l'Assemblée territoriale,
il n'a pas manqué une seule voix' à
l'opposition à .... Peni puisque celuici a recueilli 15 voix sur 15. Est-ce
l'hirondelle annonçant le ·printemps?
la Mana Te Nunaa s'y emploie!
RÉUSSITE!
Durant la même séance et alors
que les conseillers débattaient
sur
l'avis à donner sur un projet de création d'une université du Pacifique,
le président « Baby TEUIRA » 'a
trouvé la cause de l'échec scolaire.
« Si les directeurs d'école se mettent à parler en tahitien» a-t-il déclaré
du haut de son perchoir, « comment
voulez-vous que nos enfants réussissent ? Il Un conseiller de l'opposition lui a alors fait remarquer que
la plaisanterie était peut-être un peu
vaseuse, ce à quoi « Baby TEUIRA »
répondit qu'il ne plaisantait nullemerit! Alors, Mesdames et Messieurs
les Directeurs, bouclez-la (en tahitien)
et nos enfants seront des petits génies! Comme « Baby TEUIRA ! ».
MALPROPRES!
Il ne fait pas bon travailler avec
velléités dans l'entourage
du sousministre chargé des problèmes! Y'en
a deux qui ont en fait la triste expérience, plein d'espoir, il y a tout juste
quelques mois. Venus de la préfectorale, ils n'ont pas eu l'heur de
« plaire» au maître. Résultats : ils
ont été vidés comme des malpropres et priés d'aller se faire voir ailleurs, Cet ailleurs étant en l'occurrence deux petites sous-préfectures
françaises
bien éloignées des feux
de l'actualité. Ils n'auront que leurs
yeux pour pleurer et tout le temps
pour méditer sur' l'ingratitude
du
prince qui nous gouverne! Dur, dur,
la vie ... 1
du popotin aguichant, point de salut!
Après la maternelle
au berceau,
l'université. bidon, voici les CJA
.préparateurs en misses de tous poi Is !Il
Y a pas à dire, il est vraiment fûté
notre ministricule de l't:ducation !
MAQUILLAGE
ET
DÉFILE
Pour ne pas être en reste avec
le syndicat d'initiative qui, comme
chacun le sait, organise le concours
annuel de l'élection de MISS TAHITI, notre ministricule de l'Éduca·
tian vient de se signaler en embauchant un personnage hors du commun
pour un CJA (Centre de Jeunes Adolescents). Jugez plutôt ! " vient
d'embaucher la belle-sœur du ministricule du Tourisme pour apprendre
aux jeunes filles du CJA à se maquiller et à se déhancher sur un podium 1
L'éducation mène à tout, n'est-ce
pas, et pour notre ministricule, en
dehors de la poudre aux yeux et
_._---------
Peni ATGER
BABY
COMME PAPA?
En sa qualité de Président de la
SETI L, notre « Baby TEU 1RA »
.national aurait mené des tractations
avec UTA et sa filiale service-transport, l'UST. Motif? Faire participer la SETI L à l'augmentation du
capital de la société UST. Mais comme
on n'a rien sans rien notre ({ Baby
TEUIRA » national s'est octroyé
une indemnité exceptionnelle de un
million de francs CP. Pas mal, nol')?
Après tout, il ne fait qu'imiter « Papa
Floc ».
Mt:CANICIEN-INFIRMIER?
Selon une étude récente, il y
aurait à l'hôpital Mamao, 90 % de
médecins, 62 % de sage-femmes et
58 % d'infirmiers D.E. non originaires
de Polynésie.
Par contre, 73 % des adjoints de
soins, 93 % du personnel administratif et 97 % du personnel technique
sont bien de chez nous! Sur un total de 835 employés, l'étude conclut
à un pourcentage général de 70 %
d'originaires
contre 30 % de nonoriginaires de Polynésie. Il est bon
d'ajouter
à ces chiffres le nombre
d'élèves fréquentant la première année
de l'école d'infirmiers-infirmières
à
la rentrée 1986 : 9.
Cet édifiant constat ne fait nullement frémir notre ministricule de
la Santé. Pour lui, la situation est
saine I!! Saine? oui, si l'on dem ande
à un mécanicien de placer une perfusion à un malade !
MONSIEUR
10 %
Chacun a encore en mémoire l'article de « Libération » qui titrait :
« Monsieur 10 % ne fait plus recettes 1 )1 Notre sous-ministre chargé
des problèmes avait alors été dans
tous ses états, jusqu'à intenter un
procès au quotidien
en question.
Si ce procès a lieu, on parle de début
novembre, on sera alors réellement
fixé sur les éventuelles combines
de notre
sous-ministre.
A moins
qu'en dernière minute, et pour « des
raisons indépendantes de sa volonté Il,
il décidait de reti rer sa plai nte !!!
FOOT - POLITIQUE
FICTION?
La dernière édition de la coupe
de Tahiti a opposé l'A.S. POSTES
(émanation de la Poste, grassement
payée par l'Etat) à l'A.S. PIRAE
(émanation de la mairie du même
nom, grassement soutenue par notre
sous-ministre !). L'A.S. POSTES a
battu l'A.S. PIRAE par 4 à 0, au
tant dire à plate couture. Les mauvaises langues s'en sont donné à
cœur joie : l'Etat bat le Territoire
4 à 0, ou CHI RAC bat FLOSSE
4 à 0, ou FLOSSE le début de la
fin 1 On frémit à l'idée de penser
à la rencontre POSTES·EXCELSIOFl:
CHIRAC contre MONSEIGNEUR, ou
CENTRAL-VËNUS, Napo contre le
shériff??? Non, cela n'est vraiment
pas très sérieux. Notre sous-ministre
sera battu par lui-même, à force
de trop en faire!
Sommaire
éditorial
Les vacances de la Toussaint
se situent à peu près à la moitié du chemin parcouru du
premier trimestre scolaire. Après
deux mois de classes et à deux
mois des vacances de Noël.
il nous a paru intéressant de
présenter notre analyse sur l'école d'aujourd'hui
Ce sera le corps de l'actuel
numéro dè :lA MANA et une
large part y sera consacrée.
Sans complaisance et avec la
lucidité que doivent avoir toutes cel/es et tous ceux qui ont
à faire à nos enfants, nous
voulons ouvrir un débat. Les
colonnes du « Vea» seront largement ouvertes à celles et
ceux qui souhaitent apporter
leur contribution positive, tant
au niveau de l'analyse de la
situation qu'à celui des propositions pour l'avenir. n vous
suffit simplement de nous écrire
à la B.P 1223, Papeete.
Si la vie scolaire est ainsi
marquée périodiquement par des
phases plus ou moins longues
de vacances, il n'en va pas
tout à fait de même de la vie
politique locale ainsi que de
la vie internationale. Nous aborderons des suje ts d'ordre « planétaire » afin de ne pas rester
prisonniers du microcosme polynésien. Nous sommes à la périphérie des centres de décisions
et il est bon quelques fois d'analyser les événements interttatio. naux qui. souvent, trouvent leurs
prolongements jusque dans notre
vie locale. C'est ainsi que le
combat de nos amis kanakes
pour la souveraineté de KANAKYest indissociable du nôtre
au FENUA MAORI. Le 11011lieu décrété par la justice coloniale française à propos des
assassinats prémédités de dix
Canaques à HIENGENE /lOUS
fair mesurer la complicité objective entre la politique et le judiciaire et il est urgent de Ile
jamais l'oublier. Bonne lecture
à
[OUS .'
Radio Cocotier
Page 2
Editorial ...•.•...••. Page 3
La justice coloniale
Colonialisme
pas mort "'
Page 4
:
........... '"
Page S
Même mort, 11s gènent
Page 5
Spéciale école
Page 6
••
'" "''II
••
Enfoncer des portes
ouvertes
'" '" '" "'
..
..... '" '"
Page IS
Aux grands mots
les grands remèdes ••. Page 15
Raison d'état:
le cynisme
du plus fort ......•.. Page 16
1
Bulletin de liaison
de lA MANA TE NUNAA.
BP.1223. Papeete
TAHITI. Tél : 42~-66 - 69.
Directeur-d~1I ~!1bl!tatloll
Jean Paul BARRAL
Tirage
française
Maohi.
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Abonnement
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Banque SOCREDO : 17185 F
Impression: PUBLLPRESS.
~~----------------------------------------------------------
3
LA JUSnCE 'COLONIALE
lA MANA tE NUNAA est ·indigné pa" la mise en liberté des organisateurs de l'embuscade de HIENGENE où dix Kaneks dont deux des
frères de Jean-Marie TJIBAOU' ont
trouvé la mort.' Indigné mais pas
surpris. LA JUSTICE COLONIALE
DEMEURE FIDELE A SA LONGUE
TRADITION ... D'INJUSTICE ... · Nous
avons pu l'apprécier à plusieurs rep.rises d.ans notre pays et nous l'avons
abondammem dénoaGé.
Harki de Kanaky!
Voilà ce que vient de dire la justice coloniale française en terre kanake.
nait les « rebelles» et les « terroristes» vietnamiens ou algériens, nous
la combattrons aussi jusqu'à ce qu'elle
disparaisse de notre vie, et de notre
souvenir telle une blessure honteuse.
tette même justice qui condam-
BWENANDO
La Justice coloQiale a déjà èhoisi
son camp. Les coüpabJes, ce ne sont
pas les FAUTEURS DE TROUBLES
de l'extrême-droite caldoche, les IMPORTA TEURSD'ARMES d'Australie,
pris la main dans le sac, les POSEURS
'OE BQMBE de Nouméa. LES ORGA-
LE PREMIER
N" 60
mu
JOURNAL DE KANAKY
17 OCTOBRE 1986 - 100 F
HEBDOMADAIRE
t" "
LA FRANCE
DESHONOREE
NISA TEURS DE LA TUERIE DE
HIENGENE, L'ASSASSIN DE PIERRE DECLERCQ ou d'Elo'i Machoro...
les coupables' ce sont les Kanaks
ql:li circulalent sur la route de HIEN·
GENE avec toutes leurs « sales»
idées en tête, c'est Pierre' Declercq,
assis à son bureau avec toutes ses
mauvaises idées en tête, LE COUPABLE C'EST I.E KANAK INDEPENDANTISTE, . c'est-à-dire
80 %, des
Kanaks de Calédonie. Qu'elle serait
belle la Calédonie sans les, Kànaks!
On pourr-ait ia la rigueur tolérer,
à condition qu'ils continuent de bien
se- tenir les 20 % de Kanaks dociles
et bien élevés, obéissants et fQlklotiques du style de Dick Ukeiwe, le
TËLËGRAMME:
Destinataire' : Jean-Marie TJIBAOU.
FNLKS . B.P. 1671, NOUMEA;
KANAKY.
CIMETIERE DE' TIENDANITE
CE LIEU DEVENU
lA MANA TE NUNAA INDIGNE·
LI BE RA TlON DES COUPABLES
MASSACR4 HIENGENE. JUSTICE
COLONIALE
EGALE A ELLEMEME. A VOS COTES DANS COMBA r COMMUN POUR JUSTICE,
DIGNITE ET EMANCIPATlON.
..
1
UN NON.LIEU
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.
BULLETIN D'ABONNEMENT
1
1
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Bulletin de liaison
1 B.P.1223. Papeete
de lA MANATENUNAA. TAHITI.Tél. : 42.66.69
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1
COLONIALISME:
PAS MORT
Monsieur MESSMER vient de sévir,
une fois de plus, sur les antennes
de RFO jeudi soir 9 octobre dans
une diatribe contre l'ONU et particulièrement contre l'offensive des pays
au forum du Pacifique, visant à
réinscrire la Calédonie sur la liste
des pays à décoloniser.
Reprenant les propos du Général
de Gaulle sur « le grand machin »,
il a décrété sans ambage que l'ONU
ne servait à rien. On se demande
alors pourquoi le gouvernementqu'il
soutient déploie tant d'efforts au
plan international pour améliorer
son image de marque sur le problème
kanaque?
Pourquoi notamment
ce gouvernement CH 1 RAC a jugé utile de promener dans la délégation française
son Harki kanak de service Dick
UKEIWE? En vérité, Monsieur MESSMER, par son intervention,
laisse
percer l'embarras et la fureur rentrée
de son patron CH 1 RAC à propos
de l'évolution de la situation dans
le Pacifique.
Il est indéniable que Jean-Marie
TJIBAOU a marqué des points décisifs depuis quelques mois. Après
le succès remporté à la conférence
des pays non alignés, son apparition
dans les couloirs de l'ONU à l'intérieur de la délégation du V ANUATlJ
a été une manœuvre très habi le,
réussie et pleine de signification :
le kanak blanc UKEIWE arrivant
dans les valises du colonisateur,
Jean- Marie TJI BAOU arrivant parmi
une délégation kanak indépendante
et souveraine.
Il faut dire aussi que CH1RAC
joue de malchance. Après le vote
unanime du forum du Pacifique.
il avait tenté de mettre sur pied
une entreprise de séductionau cours
de son voyage sur le caillou en diraction des maires FNLKS : une petite
tournée des maires de Calédonie
à PARIS... Hélasla justice coloniale..
sans doute peu au fait des ruses
subtiles de CH 1RAC en prononçant
la libération des assassins des militants
FNLKS de HIENGENE
a
fait capoter l'opération... sans doute
un coup de LE PEN! Et voilà tous
les maires kanaks déclinant l'offre
de voyage à PARIS.
Quant à Gaston FLOSSE, il n'a
pas tardé à provoquer la méfiance
et là suspicion des gens du RPCR.
Écœures par le « lachage» de notre
sous-ministre au Forum du Pacifique
et par sa tendance à ramener tout
à lui selon l'adage « ce qui est bon
pour la Polynésie est bon pour le
Pacifique », les Calédoniens sentent
qu'à la limite, on les sacrifiera sur
l'autel du réalisme politique pour
sauver Moruroa ...
Perspective peu réjouissante,
l'histoire en a vu d'autres!
_
_
mais
1
MEME MORTS, ILS GENENT !
Quel toupet ces Canaques! Oser
réclamer l'indépendance,
le respect
de leurs droits sur leurs Terres! Quel
culot! Oser se ranger parmi les victimes de la colonisation alors que
la puissance colonisante, la France,
est, chacun le sait, le berceau des
idéaux de liberté et de fraternité,
ils ont du so uff le ces Kanaks !...
Alors que la France, grande et
généreuse, a même organisé officiellement sous la houlette de Pierre
Messmer la venue massive de populations extérieures venues leur apporter « la civilisation », le « progrès»,
la culture et la démocratie tant et
si bien que les voilà aujourd'hui
ces Kanaks mal polis en minorité
dans leur propre pays ...
Décidément, ces gens ne sauront
jamais rien apprécier. C'est sans doute
la nature
des peuples colonisés!
Une nature perverse basée sur l'ingratitude et un sens immodéré de
la dignité et de la justice. Ces dernières tares leur coûtent pourtant
très cher : « deux millions de Viet·
nsmiens, un million d'Algériens dont
on découvre encore euiourd'hui les
chaniers,mais rien n'y tait, les morts.
les massacres ne font. pas reculer
ces « fanatiques».
ces « rebelles »,
ces « terroristes », ces « communistes » .••
Mais ce qui est plus encore éton-
nant c'est leur acharnement. à parIer de justice, à clamer leur bon
droit. On leur tire dessus, on les
massacrepour essayerde leur inculquer quelques rudiments de bonne
conduite et de « civilisation Il... et
ils osent protester. On reconnaît
bien là l'ambition démesurée de ces
séparatistes... se saisir de toutes les
occasions pour faire valoir leur cause
et donner du mouvement à leurs
idées. Qui sait! C'est peut-être eux
qui ont organisé la fusillade de Hiengene où dix d'entre eux ont péri,
histoire ensuite de pouvoir en par-'
1er...
Quoi de plus naturel que de relâcher les coupables de l'embuscade
de HIENGENE, venus faire « œuvre
de civilisation » en pays Kanak,
et victime « du climat qui régnait
alors en Calédonie ». Il serait juste
qu'ils soient indemnisés. De même
l'assassin de Pierre Declercq, secrétaire général de l'ue devait lui aussi
être victime du « climat qui régnait
à Nouméa ». Il est sûr que, s'i 1 a
abattu froidement le responsable indépendantiste assis à sa tablë de travail, c'était « cm acte de légitime
défense »! Décidément, les Kanaks
(l'ont qu'un défaut, celui d'exister
et même lôrsqu'on les fait disparaître,
ils continuent d'embêter le monde.
Que faire?
Vous Partagez Nos Idées ••?
Rejoignez Nous!
ia mana te nunaa
: 42.66.69 - 42.26.27 - 43.09.48 PAPEETE - B.P. 1223 PAPEETE
'-------------------------------------------------------------------------5
------------------------------~éCo~----------------------------LES MISSIONS SE SUCCÈDENT •••·ET SE RESSEMBLENT
Toutes les occasions sont bonnes
pour organiser une « mission d'inspection
générale
» en Polynésie
dans' le domaine
de l'Ëducation.
D'abord, la baisse des tarifs aériens
avec les vols charters va permettre
à tous les spécialistes chiraquièns
de venir ausculter la Polynésie tout
'en s'offrant une petite cure de dépaysement. Ensuite, le passage de l'enseignement secondaire au Tenritoire au
plan des compétences mais surtout
pas au plan financier comme le veut
1983 dont les conclusions
n'ont
jamais été rendues publiques par
les responsables politiques' locaux ...
Va-t-on du 26 septembre au 11 octobre vers un remake qui sera TORAILLE III à l'image, des célèbres
exploits de RAMBO? Si TORAI LLE
III il y a, espérons au moins, que
la mission ne sera pas muette et
que ses conclusions seront rendues
publiques ...
... Va pour TORAI LLE III! Que
vont découvrir nos sorciers que nous
buable français plus cher que le
plus beau fleuron du genre hexagonal ..• Parfois TROP BEAUX, TROP
. CHERS, TROP GRANDS,
TROP
CONCENTRËS (c'est le cas du « complexe éducatif»
de FAAA), parfois
surdimensionnés,
irréalistes et voués
à la faillite comme le CETAD d'Atuona (Marquises) où 5 PROFESSEU RS
ETAIENT AFFECTËS A L'ËDIFICA
TION MORALE, INTELLECTUEL
LE ET TECHNIQUE DE 11 ELE·
VES ... Avant qu'on ne le ferme!
Derrière
la façade du luxe des
moyens, du prestige des apparences,
l'édifice impressionnant
qui coûte
à l'État une quinzaine de milliards
FCP par an contre 5 au Territoire
(on a l'autonomie
qu'on
peut!)
est lézardé de 'lrofondes
incertitudes.
RÉSULTATS DÉCEVANTS"""
Prenons les chiffres ...
Entre 1977 et 1984, le nombre
de naissance en Polynésie oscillait
entre 4.300 et 5.000. Prenons une
classe d'âge moyenne de 4.200 enfants. Chaque année devraient donc
sortir du système scolaire environ
4.200 jeunes avec une formation
débouchant
sur un métier et lin
emploi. Qu'en est-il exactement?
En juin 1985, à l'issue des examens,
nous comptions:
&ortie d'école à PlRAE
lia politique « d'autonomie» bien comprise justifie amplement de la part
de « Ministre» Territorial l'invitation
d'une mission d'experts pour dresser
un inventaire des lieux.
Nous avions déjà connu TORAI LLE 1, la mission d'inspection
de
juin 1980 puis TORAILLE
Il en
ne connaissons déjà?
TOUT DANS LE LOOK
De belles écoles, de beaux collèges,
de magnifiques lycées d'enseignement
professionnel ayant coûté au contri-
Un avenir lézardé d'incertitudes.
POUR LES FORMATIONS
DE
NIVEAU IV.
492 élèves admis au Baccalauréat
classique ou au Bac de technicien.
Sur ces 492, une bonne partie (environ 30%) ne peut être cornptabilisée parm i les 4.200 jeunes nés sur
le Territoire puisque originaires d'autres contrées.
Reste environ 350
originaires du Territoire.
11 élèves obtenaient
leut Brevet
de technicien du Tourisme.
15 élèves étaient admis à un Brevet
de technicien supérieur (gpstioll, éleetro-technique, secrétariat)
4 élèves obtena ient leut Brevet
de technicien de l'hôtellerie
Voilà pour les formations les plus
prestigieuses du Ten itoire. Pour encadrer le développement hvpettrophique
du secteur hôtelier et touristique,
le Territoire n'est capable que de
former 15 cadres moyens par an!
Et encore, une fois sortis de l'école,
ces jeunes ne trouvent pas à s'ernployer à des conditions de salaire
correctes.
POUR LES FORMATIONS
DE
NIVEAU V (CAP et BEP)
495 admis au CAP et 261 au ·BEP.
Soit en tout 756 diplômés de niveau
V. Il s'agit du niveau le plus bas
de la formation professionnelle.
6--------------------------------~------------------------------~
--------------Quantitativement,
et sans tenir
compte de l'adéquation de la formation au marché de l'emploi, nous
pouvons estimer, en étant optimistes,
que 1.500 de nos jeunes ont pu
trouver
dans le système scolaire
actuel une formation qui leur servira
dans la vie. Sur 4.200 jeunes d'une
classe d'âge, cela ne concerne donc
que 35 % de l'ensemble. La question
qui demeure se pose pour les 65 %
restants.
TRES CHER PAYÉS
La question qui se pose est de
savoir si, avec un investissement
annuel de 20 milliards de FCP, ce
bilan est acceptable.
Encore que
nous n'ayons sur ces résultats jeté
qu'un regard QUANTITATIF car sur
quoi débouche réellement le CAP
d'employé technique de collectivité
réussi par les 123 candidats? Même
question pour les CAP du secteur
tertiaire (128 candidats reçus). Ces
formations débouchent·elles RËELLE·
MENT sur un emploi alors que toutes les entreprises recherchent actuellement un personnel plus qualifié? Que dire aussi de la répartition
sectorielle des formations.
SPÉCIAL ÉCOLE--------------Voilà
bien une image fidèle à
l'orientation
de la politique
écono·
mique
du
Territoire.
Priorité
au
secteur tertiaire.
- ADMINISTRATION EN TETE,
la première « industrie»
du Territoire, ambition et objectif de toutes
les familles pour leurs enfants.
- COMMERCE ENSUITE, seconde mamelle du Territoire, qui tire
sa substance de l'exubérance de la
première mamelle (l'administration).
laquelle tire son suc des transferts
financiers
de la mère nournciere
(l'Ëtat), en toute autonomie. bien
entendu!
Quant au SECTEUR HOTELIER,
il souffre de l'hypertrophie
et de
l'attraction
des deux mamelles. Il
est difficile de convaincre les familles
et les jeunes qu'un mauvais salaire
dans l'hôtellerie
équivaut
à une
place en or dans l'administration
avec congés, sécurité de l'emploi,
voyages en France tous les 3 ans ...
Ainsi si l'on considère les deux îles
les plus touristiques
de Polynésie
Moorea et Bora Bora, voici les résultats des Choix des familles (et des
élèves) à l'issue des procédures d'orientation en fin de 59 et de 3e.
de direction
mais aussi du personnel
de maîtrise et même les techniCiens
les moins qualifiés.
Quant au SECTEUR
PRIMAIRE,
il demeure
dans l'e~prit de nos responsables
politiques
un appendice
à caractère
social et à vocation électorale.
Hélas, il est à craindre que, dans
le domaine de l'orientation de l'économie générale du Territoire,
la
mission d'inspection TORAILLE III
n'ait pas son mot à dire.
Mais revenons maintenant sur les
2.700 jeunes qui sortent du système
scolaire sans formation professionnelle. Que sont-ils? Où sont-ils? Que
font-ils ? Les missionnaires auront à
les examiner de près.
LE ·PRESTIGE AVANT TOUT
Ne gâchons pas le plaisir de la
découverte ...
Il faut qu'après
d'autres,
nos
missionnaires
puissent goûter aux
fru its des « parti culari smes locaux»,
des « spécificités locales», des « situations particulières» liées à l'éloignement, la dispersion des îles, l'ori ..
ginalité de la culture et du mode
NOMBRE DE CANDIDATS A UNE FORMATION
HOTELIERE OU TOURISTIQUE
NIVEAU V :
36 % pour le secteur tertiaire.
36 % pour le secteur industriel.
7 % POUR LE SECTEUR HOTELIER.
21 % pour le secteur E.T.C. et
santé.
NIVEAU IV :
58 % pour l'Enseignement g'énéral
(Bac).
33 % pour le tertiaire.
6 % pour le secteur industriel.
3 % POUR LE SECTEUR HOTELIER ET TOURISTIQUE.
ILE
BORA BORA
BEP Hôtellerie
(fin de 3e)
BTT ou 8TH (1)
(fin de 3e)
0
0
2
1
0
_.
MOOREA
~~.
5
(1) BTT: Brevet de Technicien du Tourisme
8TH: Brevet de Technicien de l'Hàtellerie
RËALlTË INCONTOURNABLE!
Il faudra que Monsieur Fiasse
importe pour faire fonctionner ses
hôtels non seulement du personnel
de vie... Autant de phrases, de mots
qui sont utilisés pour dissimuler
l'injustice. le déséquilibre. l'irresponsabilité, l'iniquité, le mensonge.
--~~-----------------,
DÉSÉQUILIBRES
RÉVÉLATEURS
Ainsi, au DËSÉQU ILiBRE ENTRE
LES NIVEAUX DE FORMATION:
756 diplômés de niveau V pour
211 diplômés de niveau IV disposant
d'une réelle formation (sont exclus
de ce compte les 296 bacheliers
de l'enseignement général qui devront
poursuivre leurs études pour accéder à une formation), se superpose
un DÉSËQUILIBRE ENTRE LES
SECTEURS ËCONOMIQUES : tous
niveaux confondus, c'est 35 % de
diplômés pour le secteur tertiaire
25 % pour le secteur industriel et
5 % pour le Tourisme et l'hôtellerie.
QUANT AU SECTEUR PRIMAIRE,
il n'existe que dans' les discours démagogiques des ministres de l'aqriculture et de la pêche.
CAP Hotellerie
(fin de 5e)
l 5 cadres
moyens par
au
~,------------------------------------------------------------------7
----------------~------------SPÉCIALÉCOLE----------~~
Afin qu'ils ne s'égarent pas dans
les labyrinthes des agréables coutumes 1oca tes, confions quand mème
quelques réflexi0!ls à médit~r à nos
missionnaires qUI leur serviront de
fil d'Ariane dans le dédale des faux
semblants, des perspectives en trompe
l'œil qu'ils seront amenés à découvrir au long de leur séjour.
« SPÊC1FICITËS
LOCALES
.,:.---------------------------------------,
»...
SITUATION PRIVILËGIËE DE LA
FONCTION PUBLIQUE en général
et de la fenction
publique enseignante en particulier
par rapport
au milieu humain où elle sert. Influence sur les comportements,
sur
l'image de l'ens_eignant dans la population et sur son action éducative
dans le milieu
Un normalien en, formation, sortant du lycée gagne près de 3 fois
le salaire d'un ouvrier charg'é de
famille.
Une petite visite au parking de l'Ëcole Normale peut être
édifiante.
- Un professeur du second degré
a un niveau de vie double au moins
de ce' qu'[l est: en France. Certains
professeurs spécialisés dans la chasse
aux heures supplémenfpires (chasseurs
de primes) ont pû cumuler jusqu'à
18 heures supplémentaires
et gagner
plUS'O'un miiiion par mois.
- Alors qu'en France les !!lirecteurs
d'école
ne sont pratiquement
jamais décharqés de classe, renseignezvous sur le nombre de postes d'enseignants
primaires
gelés par les
déchargés de directions
et parfais
les' déchargés des déchargés... Renseignez-v.ous aussi sur le nombre
d'enseiqnants déchargés de classe qui
jouent les bonnes à tout faire dans
les officines du pouvoir.
Quelle est la valeur d'un mercenariat culturel
dans un processus
L
Quel est le r e Le de l'ins.titution
de développement?
DÉRACINEMENTS •..
Situation de pauvreté et d'isolement géographique,
écenomique et
culturel des populations insulaires,
situation de misère, file détresse familiale et sociale de nombreuses familles dans la zone urbaine et suburbaines? Problèmes sociaux et familiaux qui rejaillissent sur le cornportement scolaire des enfants; alcoolisme, chômage, foyers disloqués,
femmes battues, logements précaires et exigus, et maintenant drogue,
sont les maux dont souffrent les
familles en difficulté.
Et elles sont
nombreuses.
Quel est le rôle de l'institution
scolaire dans ce paysage social délabré, m.ÎSà mal par une prolétarisation
accélérée et u~ philosophie économique plus préoccupée de profit
que d'égalité des chances p()ur les
enfants ?
.
scolaire
..
~_'
.•. -
INADAPTATION
...
Inadaptation des formations auxconditions d'un véritable développement économique
endogène (nous
l'avons vu dans le précédent artielal.
inadaptation
des structures des méthodes, à un pays dispersé, insulaire,
à une population ayant une unité
culturelle.
Plaçage des modèles métropolitains,
des normes, des mentalités, des pro
cédures... Comment s'étonner d'un
tel gâchis! ... Depuis la première
mission TORAI LLE, les mêmes constats sont faits à chaque fois. A quoi
servent les missions de l'inspection
générale? .
Les archipels sont toujours avec
70 % de suppléants les oubliés de
l'Éducatien. On envoie .toujours vers
les populations les plus défavorisées
.•.dans un paysage suci~l délabré
8----------__---------------------------------------------~
--------------------
-----SPÉCIAL ÉCOLE-----------------
les maîtres les moins formés.
La mission TORAI LLE
avait
observé des enfants s'exprimant peu,
et mal en français victimes de blocages et ajoutons, pour la plupart,'
s'exprimant
tout aussi peu et tout
aussi mal en langue maternelle. Mais
comment débloquer les enfants, les
faire s'exprimer librement alors que
la majorité des institutrices et instituteurs sont eux-mêmes contraints par
l'insécurité de l'emploi, le régime
de surveillance et de contrôle hiérarchique et syndical à la dévotion
du pouvoir, le type même de formation qu'ils ont reçu qui porte plus
à reproduire des modèles qu'à analyser les réalités pédagogiques et
à agir en conséquence.
Quelles ont été les réponses du
pouvoir politique jusqu'à ce jour?
Particulièrement depuis 1982 date
d'entrée en fonction du gouvernement
R.P.R. Tahoeraa?
LA
POUDRE
AUX
YEUX, •.
Outre. les missions qui défilent
pour reprendre chaque fois les mêmes éléments d'analyse connus depuis
déjà plus de quinze ans, le gouvernement s'est lancé dans une vaste
opération publicitaire et dérnaqoqique.
- Scolarisation
précoce {tranche
des 2 ans.
- Mise sur pied d'un enseignement
universitaire
(formation de PEGC).
A ces initiatives. nous avons déjà
répondu.
1) Avant de scolariser les enfants
privilégiés des zones urbaines à 2 ans,
il serait logique de scolariser tous
ceux de 3 ans et même de 4 ans
non encore scolarisés.
2) Avant de se préoccuper d'un
pré-enseiqnernent
tr ès coûteux
en
moyens matériels et humains, il serait
peut-être plus raisonnable d'assurer
à l'enseignement pré-élémentaire
une
qualité égale partout Car si certaines
écoles maternelles sont dotées de
personnels bien formés, dans la zone
urbaine, c'est loin d'être le cas partout.
3) Avant de rêver à un corps
de PEGC polynésiens, il serait peut·
être plus avantageux de conserver
dans l'enseignement élémentaire les
meilleurs maîtres qu i nous feront
cruellement défaut s'ils passent dans
le premier cycle secondaire.
Alors que le gouvernement singénie à déplacer l'attention du public
vers ces opérations de prestige qui
coûteront cher, les vrais problèmes
demeurent.
en amont et en aval n'est conduite,
aucune
action
significative menée
qu'il s'agisse de l'articulation maternelle CP ou élémentaire
premier
cycle ou premier cycle deuxième
cycle. Chaque catégorie de personnel
demeure prisonnière de ses certitudes,
de ses habitudes, de son esprit de
corps, de ses préjugés.
Le résultat est là qui crève les
yeux d'un observateur profane.
ARTICULATION
rifié à ce jour quant à la priorité
'd'une langue et quant aux méthodes d'apprentissage.
- Le passage à l'écrit qui ne peut
être que la conséquence d'une appro ..
priation structurale. Hélas les chif ..
fres nous montrent l'échec complet
de la démarche qui se répercute
bien au delà du CE 1 puisque, entre
le CE 1 et le CE 2, le pourcentage
des retards s'accroît
de pratique"
MATERNELLE
- PRIMAIRE
RETARD SCOLAIRE DANS LE SYCLE ËLËMENTAIRE
(Données du Service de la Statistique - rentrée 1984)
Age
6 ans
7 ans
8 ans
9 ans
10 ans
Entrée au
CP
CE 1
CE 2
CM 1
CM 2
En avance
Age normal
5,2 %
87,9 %
3,6%
66,3 %
4,1 %
53,8 %
3,8 %
45,1 %
1,2 %
37,8 %
Retard
.6,9 %
30,1 %
42,1 %
51,1 %
62,0 %
Retard + 1 an
Retard - 2 ans
6,7 %
0,2 %
29,7 %
0,4%
37,0 %
5,1 %
37,1 %
14 %
39,3 %
22,1 %
Comment
ne pas être frappé
par la réalité
incontournable
de
ces ch iffres. A l'entrée en CP, seuls
6,9 % des enfants sont en retard.
A l'entrée en CE 1, un an plus tard,
ils sont 30,1 % soit une augmentation de 436 % du nombre de retards
EN UN AN f Voi là le problème le
plus grave de l'enseignement dans
le Territoire car il se dissimule derrière cet ËCHEC MASSI F les vraies
difficultés
et les vrais enjeux de
l'enseignement.
- L'appropriation
d'une langue et
de ses structures
: laquelle? Dans
le discours biculturatiste des penseurs
du gouvernement,
rien n'a' été ela-
ment 10 % d'une année sur l'autre.
Notons au passage que les 62 % qui
sont en retard à l'entrée a u CM 2
sont en réalité bien plus pu isque la
partie de la population scolaire la
plus handicapée est déjà orientée
à ce niveau en classe de CT 1 ou
CT2.
ARTICULATION
SECONDAIRE
PRIMAIRE
Là encore, on assiste au langage
démagogique et parfaitement
irréaliste des responsables politiques de
l'Éducation. Dans sa luxueuse pla-
INCOHÉRENCE
D'UN SYSTEME SCOLAIRE
SANS PERSPE·CTIVE
Au niveau de la fonction entre
les différents niveaux d'enseignement,
aucune réflexion entre les partenaires
conserver
d a n.s l'~il:_;ei3nement
l,=·, ne t l t.eu r s mat t r s s
è
Léme n t a i r e
·~----------------------------------------------------------------------9
______________________________
La qualité
elle baissé?
quette « Ëducation, le renouveau »
publiée à la veille des dernières élections territoriales,
le Ministre local
de l'Ëducation
s'extasiait
sur les
succès de l'enseignement
primaire
en arguant du pourcentage plus important
chaque année passant du
CM 2 en 68• Qu'en est-il réellement?
Voici les chiffres officiels des
passages en CM 2 en 68 depuis 1980.
--------TAUX
ANNËE
SPÉCIALÉCOLE
des
maîtres
Comment, d'une année sur l'autre,
dans certaines écoles le taux d'admission en 68 se peut-il chuter DE
DEPASSAGE
CM2-68--------1980
1981
65,5
65,03
Notons qu'en France, en l'absence
des classes de CT, le pourcentage
oscille d'une année sur l'autre entre
8; et 82 %_ La question que nous
posons est la suivante : comment
expliquer qu'en Polynésie les taux
de passage qui mesurent normalement l'évolution de la qualité générale
de l'enseignement
peuvent fluctuer
de près de 10 points d'une année
sur l'autre?
Comment expliquer la brutale et
phénoménale
amélioration
de l'enseignement primaire entre 1981 et
1982 (passage de 65 % à 75 % du
taux de réussite)? Le Ministre pourrait-il expliquer de même la détérioration apparente des résultats entre
84 et 85 (-2%)
et surtout entre
85 et 86 (- 7 %).
10--------------------
aurait-
Les « cuvées» d'élèves seraient-elles
soumises comme les vins aux fluctuations des saisons?
1982
1983
1'984
1985
1986
74,06
72
65
"
%
_
75,02
66,11
MOITIË?
Autant de questions qui illustrent
l'inconséquence
des propos ministériels, l'absence de cohérence, le
manque de références d'un système
éducatif qui navigue à l'estime, sans
politique et sans détermination.
TROIS TIERS
_
- Un tiers de l'effectif ne présente
pas de problèmes
particuliers
et
poursuivra une scolarité normale jusqu'en 38 et même au delà.
- Un tiers de l'effectif qui entre
en 68 n'est pas scolarisable dans une
structure
traditionnelle
de collège.
Enfants non structurés en français,
langue opératoire
pour toutes. les
matières enseignées, ils ne s'expriment pas du tout en français ou
très peu et très mal. Ils comprennent
très partiellement ce que le protesseur enseigne. En situation permanente
d'échec
dans toutes
les matières,
ils se déscolarisent rapidement.
SANS RÉPONSE
- Le 38 tiers concerne
des enfants en difficulté mais possédant
les moyens d'améliorer leur situation : connaissance approximative du
français,
désir d'aller
de l'avant.
Une partie de ces enfants pourra,
par des procédures de soutien pédagogique, sauver sa scolarité.
Sur les enfants qui parviennent
en 68 en provenance du CM 2, après
l'écrémage des classes de fin d'études
CT 1 et CT 2, et le tri des redoublements, tous les responsables de l'enseignement secondaire s'accordent à
estimer qu'en moyenne (sur l'ensemble des collèges).
Ces pourcentages varient d'un secteur à l'autre. Légèrement plus favorables en zone urbaine grâce à l'apport de la population métropolitaine
et à l'imprégnation linguistique plus
forte, ils sont encore plus désastreux
à mesure que l'on s'éloigne de Papeete
et que l'on gagne les archipels éloignés.
au ESTIONS
Co 1 l e g e :..\:'1F.NNAl:;
~
· SPÉCIAL ÉCOLE
SECOND CYCLE =
10 % DU PREMIER CYCLE
Cela se matérialise de façon l'lette
par la diminution des effectifs de près
(je 55 % en passant de /a 69 à la 39
dans le premier cycle de l'enseignement secondaire public du Territoire
(statistiques 85-86). Ainsi, si 2.980
élèves sont en 68 ils ne sont plus que
1.353 en 39 et ·489 en seconde... soit
16 % des effectifs de 69. Si l'on considère le rapport des populations seo/aires (jes premier et second cycles d'un
même secteur scolaire, il est de la %
aux iles sous le vent et de 11% pour /e
reste de la Polynésie...
Et avec un rel palmarès, on ambitionne
€le créer une université!
Une université pour qui? Qui sont
les rescapés du système qui arrivent
au baccalauréat ? Essentiellement les
enfants des fonctionnaires de passage
sur le Territoire, ceux des classes
aisées et francophones d'origine demie
ou chinoise. quant aux Polynésiens
au nom de qui l'on parle, et qui
constituent
70 % de la population
du Territoire, ceux-là ont des enfants qui n'errivent ,statistiquement
pas au beeesteuréet: l'Université ce
n'est donc pas pour eux. Il fallait
bien le dire!
PRESTIGE
ET DÉMAGOGIE ...
Il est bien sûr plus ~ratifiant et
plus glorieux d'inaugurer une Uni-
Des enfants
exclns
du partage
College
Pomaré
IV
versité que de porter remède aux
difficultés qui font que les enfants
polvnésiens sont exclus du partage
équitable du savoir, de la connaissance
et de la culture .•. Car ces remèdes
mettraient
à nu les contradictions
d'un système scolaire hérité de l'époque coloniale, avec ses enjeux €le
pouvoir, ses castes et ses privilèges,
ses « situations acquises )i, sa fonction de reproduction sociale.
C'est à croire que le luxe conduit
à une indig'eFICede ttiflexion et â'initietive pédagogique Quelques ques-
équitabLe
du savoir
tions sufflsent pourtant
à démystifier l'édifice imposant et onéreux
du système scolaire. Il semble hélas'
que le confort intellectuel et le mercenariat éducatif interdisent que chacun
se les Illosent.
QUESTIONS ...
Comment apprend-on l'anglais a.u
collège? Avec des méthodes de langues étrangères 1 Dans la connaissance d'une langue qu'est-ce qui
lrnpoete ? D'en connaître de manière
Ecole
TIT [ORO
(Papeete)
'~------------------------------------------------------------------------------II
SPÉCIAL ÉCOLE---------~-·---~
--------------parfaite les structures et de
les utiliser pour s'exprimer et
comprendre son interlocuteur.
ment cela s'apprend-il? Par un
abondant
de l'oral. Pour les
nésiens, le français est comme
glais une langue étrangère.
savoir
pour
Comusage
Polyl'an-
Peut-on apprendre une langue
étrangère sans être structuré dans
sa propre langue? Tous les psychopédagogues répondent
NON! C'est
pourtant
ce qu'on essaie de faire
en Polynésie avec les Polynésiens!
Il faut donc prendre des options
clairessur la nécessitépour lesenfants
de se STRUCTUAEA~·dans leur langue
maternelle, non seulement le dire,
mais le faire. Ces premières années
de scolarité, nous l'avons vu dans
un précédent article, sont décisives
pour ·l'avenir des enfants. Pourquoi
tolérer encore que les meîtres 'es
moins formés soient affectés dans
les classesles plus décisives (mater·
nelles CP)? Comment ose-t-on encore
confier les classes de CP à des suppléants sans formation?
Cela constitue un acte délibéréde SABOTAGE
de -qénérations d'enfants polynésiens.
tard? Faut-il commencerl'apprentissage de la lecture et de l'écriture
dans la langue maternelle, ou dans
la langue étrangère? Autant de questions qui conditionnent l'avenir scolaire des enfants de Polynésie et auxquelles il n'a été apporté à ce jour
aucune réponse argumentée, étayée
et sérieuse. Comment, dès lors, s'étonner que le taux de retard scolaire
passe de 7 % à 30 % en fin de classe
de CP et atteigne 62 % au CM 2 ?
Si l'accueil des enfants se fait
dans certaines écoles maternelles dans
la langue de l'enfant, et cela constitue un progrès, la démarche pédagogique ne va pas beaucoup
plus
rom. Fsut-ii commencer à introduire
le français en maternelle? Ou plus
Un normalien en formation
3
f o ts
le
sa 1., ire
d'lin
o uv r i.e r
Ne sont-ce pas là des problèmes
plus urgents et plus essentielspour
l'avenir du Territoire... qu'une Université qui concernera une majorité
d'enfants issus de milieux aisés et
qui sont déjà pratiquement
tirés
d'affaire ... et qui de surcrolt peuvent
bénéficier d'un avantageux système
de bourses ou d'aides scolaires pour
poursuivre leurs études en France
ou ailleurs?
!!!
12----------------------------------~----------------~------------~
SANS Rt:PONSE
Compte tenu de ces hypothèses
qui pèsent sur les choix pédagogiques
fondamentaux de départ, on peut
poursuivre nos questions : combien
de temps un enfant polynésien parlet-il français en classe chaque jour?
Pourquoi, arrivés en 68, 70 % des
enfants ont-ils des difficultés à s'exprimer- simplement, 30% à articuler une phrase simple au présent
sans erreur, 10% à prononcer un
seul MOT? Les mêmes questions
valent d'ailleurs en languematernelle
ce qui paralt encore plus tragique
mais tout à fait concevable.
Dans combien de classesles horaires officiels sont-ils respectés? Ceux
de l'arrêté 872/CM du 5 =eptembre
1985 qui impose 3 h 30 hebdomadaires d'EPS, 1 h de reo maohi, 1 h 30
de sciences et technologie en CP et
2 h 30 en CM, 2 h d'histoire géoinstruction civique en CM dont 30 mn
en reo maohi, 2 h d'éducation artistique dont 40 mn en reo maohi.
Dans combien -de classes ces programmes sont-ils mis en œuvre 7 Chacun
sait très bien, à commencer par les
inspecteurs départementaux de l'education que ces programmes ne sont
pas respectés tant s'en faut! Là
encore nous nous trouvons en présence d'une façade en trompe 'l'œil,
FAAA
Une visite au parking de l'Ecole Normale
d'une politique de l'apparence, spé-
cialité du Territoire... Beaux programmes, belles instructions, belles
écoles, grands discours psychopédagogiques.
Pourquoi
les meilleurs meîtres
sont-ils concentrés dans la zone
urbaine autour de Papeete alors
que les besoins pédagogiques sont
urgents et massifs dans les lies où
réside une population à 100 % po Iynésienne?
Pourquoi les deux tiers des enfants
qui entrent en 68 ont-ils une note
inférieure à la moyenne dans un test
fait au collège et de niveau de CM2 ?
Pourquoi aucune concertation ssRIEUSE n'existe-t-elle pas entre les
CM2 et les 68 ? Pourquoi ne rendraiton pas OBLIGATOIRE un travail
minimum commun entre les mettres des zones de fracture du système éducatif : maternelle - CP,
CM 2 - 68, 38 - 29 ?
Comment apprendre l'histoire et
la géographie en 68 à des enfants
qui semblent découvrir ces matières
en 68 et dont certains i~norent le,
le prestige avant tout
~------------------------------------------------------~~----.
-----------------------------spÉc~ÉCOLE---------------------------nombre de jours dans une année
et le nombre d'heures dans une journée ?
Comment des enfants, déficients
lourds en français,. peuvent-ils profiter pleinement d'un enSllignement
de sciences humaines, de sciences
expérimentales,
de mathématiques
donné en français? Est-il bien utile
pour ceux-là qui ne possèdent plus
leur langue maternfl/le, qui bredouillent en français incorréct, d'apprendre
une 3· langueen 6· ?
eCOLE ET SOCieTe
J
A côté de tous
ces problèmes
spécifiquement pédagogiques, se greffent les problèmes sociaux et familiaux. Ces problèmes que l'on peut
découvrir. dans le rapport
rédigé
à propos du Collège de FAAA par
les travailleurs sociaux qui ont eu
à intervenir en 1985 auprès dé la
population
scolaire du Secteur, on
les retrouve à des degrés divers dans
tous les établissements:
enfants battus,
femmes battues,
couple séparé
migration trimestrielle de l'enfant d'un foyer à l'autre au
Collège de ?AAA
Des problèmes sociaux et familiaux
sein d'une famille élargie
absence de suivi familial
fugues
conditions
de vie difficiles
habitat, nourriture
alcoolisme
drogue
chômage des parents
sont autant de problèmes qui viennent s'ajouter aux précédents. Cornment de's enfants et ils sont nombreux, peuvent-ils s'investir dans leurs
une remise en
Céinse
études s'ils sont concernés par un
de ces maux ou· de ces carences?
C'est donc une remise en cause
profonde qu'il convient d'entreprendre
en Polynésie qui concerne tout à la
fois l'institution dans son fonction·
nement, ses objectifs, ses pratiques,
ses méthodes,
ses démarches, ses
finalités, et la société tout entière
tant il est vrai que ces deux éléments
sont en interaction permanente.
profonde
14----------------------------------------------------
~
ENFONCER DES PORTES OUVERTES
Après deux journées de « colloque»,
le ministre de l'agriculture.
connaît enfin les problèmes des agriculteurs. Il était temps 1 Etait-il vraiment nécessaire de mobiliser tous
ces agriculteurs pour découvrir au
bout de deux journées que:
- le problème foncier,
- le problème de l'eau,
- le problème des routes de pénétration,
- le problème de la production.,;
Sont les soucis majeurs du monde
agricole. Cela, le plus' [eune des techniciens du service de l'agriculture
aurait pu l'expliquer
au ministre
sans tout ce remue-mériage.
Ce qui est intéressant, ce n'est
pas d'enfoncer
cies portes ouvertes
mais de donner des solutions,
Monsieur Kelly incrimine L'INDI·
VISION' comme facteur limitant des
activités agricoles. Or, les îles Cook
qui vivent en régime foncier traditionnel fondé sur l'indivision sont
un pays où l'agriculture est florissante 1 De qui se moque-t-on ? Certes, l'indivision doit être aménagée,
mais qu'attend le gouvernement pour
proposer un statut de l'indivision ?
Monsieur Kelly incrlrnine LES
CULTURES EN MONTAGNE pour
expliquer les prix de revient élevés des
produits maraîchers, mais le territoire
ne dispose-t-il pas du vaste domaine
d'Atimaono
en grande partie en
plaines .. idéales pour l'agriculture?
Pourquoi' ne pas affecter PRIORITAIREMENT ces terres domaniales aux
ACTIVITËS AGRICOLES? C'ést en
tout cas l'engagement qu'avait pris
ta Mana Te Nunaa devant les agri·
culteurs.
Cesser de considérer le
monde agricole comme une clientèle
électorale que l'on achète à force
de subventions et lui donner enfin
les moyens de travailler : terre en
plaine, route d'accès, eau, crédit
à long terme, organisation du marché
des produits, n'lise en cohérence des
TION : les agriculteurs mettraient • 'disposition dés services techriiqu"
(~conomie rurale et SDAP) les tir ....
nécessaires, le\. services techniqu
mettraient
eI1 valeur, planteraient.
aménageraient et enfin, le mament de
la récolte venu, les agriculteurs toucheraient 60 % des ventes.~. Si le
Ministre souhaite caresser !.'agriculture
dans le sens de la feuille. cette solution
apparalt la meilleure 1
productions ...
... A moins que le ministre de la
chose agricole et forestière n'envisage pour l'agriculture UNI; SOLU·
TION ANALOGUE A CELLE APPLIQUËE ~OUA l.A DËFORESTA-
Georges
KELLY
AUX GRANDS MOTS LES GRANDS REMÈDES
Poussée de fièvre anti-indépendantiste dans le haut état-major de l'ambassade de l'Ëtat en Polynésie ...
Qu'est-ce à dire?
De ces poussées de fièvre et de
gratte, les Polynésiens sont fam iliers.
Si, aujourd'hui, le slogan à la mode
est Il plutôt mon qu'indépendant... »,
il fut un temps (pas si lointain) où
il était de bon ton de clamer « plutôt mort qu'autonomiste »... et le
chef d'orchestre
de cette clameurlà, préside aujourd'hui
à .. l'auto- .
nomie interne!
Ces petits rappels historiques doi ..
vent nous permettre de relativiser
les déclarations des uns et des autres
et de retrouver le sens de la mesure.
La rumeur d'alors, et Monsieur Angéli
devrait s'en souvenir, sussurait que
l'autonomie
interne serait le chaos
économique, social et politique car
il était bien sûr impensableque l'Etat
continue de financer « comme par
le passé», un Territoire devenuautonome... On sait ce qu'il est advenu
des subventions
de l'Etat depuis,
et par un cheminement
cartésien
de la pensée, on pourrait déduire
logiquement que l'indépendance,
au
contraire devrait conduire, comme
l'autonomie
interne, à encore plus
d'assistance de l'Etat ...
C est d'ailleurs un phénomène remarquable et constant de la politique de l'Etat dans le Territoire que de
"e jamais tenir d'attitude en cohë-
renee avec sespropos. Il en fut ainsi
des gouvernements de droite comme
de gauche...
A plus d'autonomie
devait correspondre,
et c'est bien
normal, plus de responsabi lités et
plur d'efforts
financiers du Territoire ... il suffit de parcourir les conventions Etat-Territoire
qui ont proliféré à parti r de 1977 pour être
persuadés qu'à plus de compétence
politique corresponda it en vérité plus
d'irresponsabilité financière et... politique.
La gauche, elle, avait promis
de nettoyer le Territoire de toute
la fange politico-affairiste qui qouverne la société civile du Territoire ...
Après un beau départ des activités
de la brigade financière venue spécialement de France, nous avons assisté
à la plus lamentable déconfiture de
ces beaux projets qui sombrèrent
jusqu'à la complaisance 'des responsables de l'Ëtat vis-à-vis des tripato u iliages de l'AT A... mamelle éleetorale triturée par le pouvoir en
place.
C'est bien parce que la FRANCE
n'a jamais su, en Polynésie, comme
ai lieurs sans doute, faire correspondre à son discours chargé des idéaux
de justice, de dignité et d'égalité,
des actes conséquents,une attitude
ferme et déterminée face aux petits
potentats locaux, aux profiteurs, aux
appétits des petits groupes sociaux
dominant, c'est à cause de cela que
les idées d'émancipation pri rent naissance dans les populations colonisées.
En Indochine,' en Algérie hier, en
Calédonie aujourd'hui, en Polynésie
demain, des hommes et des femmes
se sont levés, se lèvent et se lèveront
parce qu'ils ont dans leur cœur les
principes mêmes que la France a
donné au monde. Et ce mouvement,
ni la force, ni l'argent, ni le mensonge
ne pourront
l'arrêter car c'est le
mouvement même de l'Histoire.
Papi ANGELI
~--------------------------------------------------------------~--~
RAISON D'ÉTAT: LE CYNISME DU PLUS FORT
1
1
.
Décidément, la raison d'État, sous
ses divers habillages a encore de
beaux jours devant elle. Que cela
se passe en Afghanistan, au Nicaragua ou dans le Pacifique, les grandes puissances et celles qui, grâce
à l'arme nucléaire, ambitionnent de
faire partie des ténors qui font chanter le reste du monde, ces puissances
ont en réalité des comportements
tout à fait similaires. la seule chose
qui les distingue c'est la manière
dont ils présentent à leur opinion
publique les horrible.s machinations
de l'adversaire.
Si l'armée rouge est en Afghanistan, c'est bien sûr pour « aider les
patriotes afghans à protéger les acquis de la Révolution de 79 contre
les forces obscurantistes et rétrogrades soutenues par l'impérialisme américain ». Si l'armée américaine s'engage de plus en plus e'n Amérique
centrale comme elle l'a fait au Vietnam, c'est bien sûr pour « rétablir
la démocratie au Nicaragua et sauvegarder les valeurs de liberté mises
en péril par le régime communiste
de ce pays».
Chaque année, le cynisme des
gouvernements
des États les plus
puissants
'se développe
en toute
impunité.
De Prague il Saïgon, de
Varsovie à Managua, de Santiago
du Chili au Paraguay, les peuples
des petits Ëtats sont toujours sauvés
de la catastrophe
et conduits sur
le chemin du bonheur par un « grand
frère » attentionné qui ne recherche
que le bonheur de ces petits peuples
si sympathiques
mais hélas si menacés.
Dans le camp occidental, la menace c'est le communisme. « Le « grand
frère » américain qui, comme chacun
/e ssit.. l'éfend Dieu et /a liberté
(ce qui n'est pas rien!) est passé
champion toutes catégories pour don-
ner au monde des leçons de morale.
Voi là coup sur coup que le prophète
Reagan vient de libérer d'une horrible dictature deux petits pays Haïti
et les Philippines. Ah! si seulement
cet acte d'abnégation
et de justice
avait pu se produire il y a vingt ans,
que de vies, que de souffrances auraient pu être épargnées. Au lieu
de cela, pendant vingt ans, les Etats-
Unis ont soutenu, économiquement,
politiquement, militairement ces dictatures sanglantes et corrompues,
1
formé les cadres militaires chargés
de torturer, de massacrer étudiants,
paysans, syndicalistes,' religieux ... au
nom de la raison d'Etat « plutôt
la dictature, la corruption, le massades innocents que le communis,me» --~--
i cre
1
C'est
ainsi
que
par
le monde
l'amour de la liberté et de la justice
déclamée par les gouvernements américains s'est traduit sur le terrain,
particulièrement
en Amérique
latine
par un soutien sans faille aux pères
dictatures aux pères crimes et atrocités. Ce soutien se poursuit jusqu'au
moment
où, les conditions
étant
remplies pour que le peuple chasse
son tyran, le « grand frère » retire
à ce dernier appui et recherche alentour un homme !lu une femme providentielle capable d'assurer la sauvegarde de ses intérêts dans la région
(intérêts stratégiques, militaires, économiques).
Mais nous dira fan quel rapport
avec la Polynésie?
La France est une puissance généreuse qui veille sur le bonheur des
Calédoniens et des Polynésiens, elle
a même avec les Socialistes soutenu
le gouvernement sandiniste du Nicaragua contre les entreprises militaires
des Etats-Uni!! ... Et pourtant, à une
bien moindre échelle, le gouvernement
français dans le fond se comporte
con me les grands Ëtats pour sauvegarder ses intérêts d'État dans la
région.
le fiasco de l'invasion de Cuba
sous la présidence de J.F. Kennedy,
avec la débâcle pitoyable de la baie
des Cochons, nous en avons eu une
version française tout aussi pitoyable
avec le dynamitage du Rainbow
Warrioren Nouvell~Zélande.
le parti pris du gouvernemen.t
socialiste de faciliter la reconduction
de Gaston Flosse aux affaires avec
notamment
toutes les facilités qui
lui ont été octroyées en le' maintenant en poste pendant la campagne
électorale
de piocher dans. toutes
les caisses selon son bon vouloir,
cela, c'est aussi une attitude qui ne
trompe pas"
Qu'importent les pratiques, les méthodes, la corruption à l'aide des
fonds publics, l'important c'est la
bombe ... et les intérêts de la France
dans le Pacifique. La concordance
des comportements et des pratiques
des gouvernements de. droite et de
gauche sur cette affaire nous permet
d'affirmer que les Polynésiens sont
bien eux aussi sous l'empire de la
raison d'État.
BULLETIN DE LIAISON' DE lA MANA TE NUNAA
VEA AVA'E A lA MANA TE NUNAA
ISSN 0757-391-X - B.P. 1223 P~
- TEL. : 42.66.69 - COMPTE SOC. : 17.185 F
lEUIM· 1 t. tu. IIÏIU 80,.. t.
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rururaa a te Apooraa Rahl i
tupu i te avae atopa, ./3 1 te taime
a tuatapapa hia ai te pa,rau no te
tereraa 0 te IllaU pahi tarani Io
tatou ua pahono 0 "TaaroaTeputeItJnoa· i te hoe pahonoraa huru
.,ere
: "Alta to'u manao e taui
.- No te aha ra aner 1 1 te mea
ua 11181t i oia i te Apooraa Rahl i
Tahlti la patoi -1 te ture fa rani
e ia tae i Fèris i te Apooraa Rahl
aita e patoi faahou, e taarii ra'
,taua ture noe ra 1 E tiara 1 a RIaU
te reira 0 te ~EHAU1
heepllra'a
:
tu.u 0 te oreraa
• .oola,
0
te
IIIIU reatir.
heapUrea teie e t_u
008 nei 1
te I*rau na roto 1 te reo Meohl
•• 0 te ,reo Maohi te tu.u 1 la ore
te .u ora.etua haapll t_atlarii •
Pll!rau f.hou
1 te reo Maohi 1
relre
to tatou .au tatlarli
•
..... la .1 • E ere paha 0 ·Baby
lEUI""- 1 te Meohi ,1 E lllltinita
pehe _1 ia -Baby COC· 1
PENIRA'A
MATA
No te faa,tltiai~
i te _itlrllill
purotu no Tahiti,
ua faeoti t.
.loita
0 te
fare haapiira.,a· i t.
tlhepu 1 t. hoe potli no te ohipa
atu i roto 1 te _u pu FAAUI
(CJA). E tauete vahine na te
.lnita
haapao 1 te feariira'a
retere. E vahine haapii i te _u
poUi 0 te _u pu FAAUIna fee la
.,..1 1 to ratau _ta,
na fee ia
porota. e ta vai atura ••• Ua ,oU
atura ta fara haapllraa haapao aiu
e 2 ..tahltl,
a heapllraa tua toru
no ta
ratara.
teie
atura
te
heapUraa toroe .Iss
• Te haere
Roe tu ra taie
nei taata i te
heapaoraa ore III
TUATIMAI TATA'I
PEREO'O 7
la
au 1 te hoe titorotororea
hopea, te va1 ne1 i te Fare .. i
no Maeao 901 taote,
621 vahine
É FRIeR
MANUIA._;'
_
1 te taime atoa 0 taua rururaa
apooraa rahi ra, ia tuatapapa hie
ta par eu no te haapi i raa tua tor.u.
.ue faaito mai ta Fèretiteni "Baby
faafanau e 581 tuati l1li i e are no
te tenue .. 1. Te' pua1 0 te tenua
nel te1 te tauturu tuatl _i 731.
te IIIIU reve ohipe pepel 931 e' te
IIIIU ohlpe
ril tatal
e te talla
haere 971. Te rahl raa 0 te _u
taata rave ohlpe 1 te tare lIIIi no
MaIIao, e 835 la. T. rah1 rae 0 ta
ratere tei te toroe taote e
tuatl .. l, area ra te rahi rea 0
te Maohl, te1 te toroa oh1pa rll
tatal BOa' la. la ani hia te manao
o ta .i~rtalhapao i ta raira tuhaa
a oeheno liai oia : "aita a tifi,
~
.1.-' .
lII&amaltai ,_r08 1" Aita a titi 1
Aita, mai ta peu a taarii taua a
te nunaa, na te taata ta'tai pereOo
e rapeu 1 te _1 1 Aue ena e 1
IMU
BABY MAI lA PAPA?
Na nia i tona tiara'a
peratitani
o ta SETIL ua tarerei atu 0 "Baby
TEUIRA"i ta taiata UTAa te tahi
taiate UST. No te aha 1 No ta faa
o raa la 1 ta SETlL i roto i te
taiate UST Ilte'!II8a
ra aita e
ohipa aita e aratita,
ua faataa
te SETIL 1 te boe: tino IIOnl 1
.1rlooi
na ·Baby TEUIRA".no ta
faaauroa 1 E ere atoa i te mea ino
r08, eaha to ce manao ? Aita 0
"Baby TEUIRA·a haapeapea nei 1 e
mata noa oia ia "FA Pi FLOC·, rave
at08 ai mai iana, ua reka te hana
1
TE AlTO
10 %.
Te lieU 008 ra la tatou paatoe i
te parau 1 atutu na mua noe ae te
uitiraa
no uU 1986 e 0 tel pia
hla i roto 1 te 'vee ra 0 •
LIBERATION"
no te tenue FARANI.
Tele taua perau ra : E ani 0 ~
FlOC 10 1 nia 1 ta henera 0 te eau
ohlpe atoe a faatupu hie i ta
FEtIJA nel. E rlri
rahi to FIosse
1 teue taill8 ra a ua taaoU oia
i te horo 1 te vea -LIBERATION·.
Te tlai nel te taata i te haavaraa
no te hic tei hea te parau tia 1
Aita ra 1 papu r08 e tupu RIaU anei
1 ta haavara'a no ta .aa ta atutu
nei te parau e. alta 0 Rtpy FlOC
• horo faehou • Eahe ra 1
TIHATI
HIA.
la IIIInula Ml 0 "mPi Floc·. e
rave rahi tei tiaturi e rave i t.
ohlpa 1 pl1haiho Iane , Ua nli reira
a plU popaa, tei rave aana 1 te
ohipa plihaiho
1 te Toeite ra
Teitei. Aita ra i raval i te pio.
Ua pia rH 008, aita ra i pio roe
1 Eaha te ohlpa i ta mal 1 Ua
tlavaru hia na taata toopltl • tel
roto raua, 1 tei • .ahana, i ta hoe
olr.,
lU
no
tarani
1
te
pat.patar..
1
.,.rau .
Ua
t.
tiaturl
hol 1 te paratalto
a
Flosse e tel roto 1 te pani auahi
a tatane 1 Ua tihati hla 1
HAAVARA'A
MIRO.
Ua taaroo peatoe te nunaa i te
parau e ua rave 0 • Rlpy FLOC- i
te ~1
a te Mau no te tuu atu 1
roto 1 na titlete tooplt1 tana. 0
te taieta VAHINETAHITI TRAVELa
te taiate HINERAVA.
Tei mua a taie
ohlpa i te ture a ua pia atoa hla
1 roto vetahi I18U vea 0 te tenu a
fal'1tni. Ua manao 0 • Papy FLOC· i
te horo i taie nai mau vea i te
haavaraa. aita ra i taa ohipa, ua
otohe. No te aha 7 la au i tana
pahonora'a. ua rahi roa te mau vea
i pla i taua parau ra 1 E ere anai
i te l118aa pansu _tia tal puhara
hla 1 otohe el 7 E ere ra i ta
pupuhl miro, a HAAVARA'
A MIR) 1
TE AFATA
MONI A TE
OIRE.
Alta te I118U vea i puhara noe ee
1 te hoe ohipa tautaa i tupu i
roto i ta Apooraa Rahl i ta avaa
atope. Ua malti hia to tatou taaae
o flNl ATGERai tla no ta Apooree
RIIIhl i roto i ta tomit-e opereraa
.".1 a ta I118U otre, Ua tamata ta
Tahoeraa a patoi 1 tale ohlpa aita
ra 1 llanuia. Ua maltl na maro 16
o te pee patol 1 roto i ta Apooraa
Rahl la ~ni ei Ua i roto i te
FIP. E rlro taie nai hoeraa 0 ta
pee patoi _ite taatupu mai i _te
rave amui ananahi. Te mea
la 0 ta ta nunaa e tiaai nei 1
.neo
EIOMUARAA
Tai ta afan!la 0 ta tuhaa matamua
o ta haapliraa
ta tupuraa
ta
faaearaa haapiire'a
Alatamua 0 ta
œatahiti.
E teime tano no te
faruri hohonu i te parau 0 te tara
haapiira'a,
0 te tugu hoe ia 0 ta
tatou vaa lA MANA.Ta hinaaro nei
ta tOAlita papai vaa ia tuatapapa
amui ta faia taio vaa 1 te parau
no te _nu la. aore ra te aaanula
ore rea to tatou lI8U t8118rii. la
ita otou a.' a neheneha otou e
papai mai 1 to otou mau manao i
roto i ta tatou vaa, a fairii
noa
hia te raire.
la papai mal 1 ta
atata rata 1.223 i Papeeta.
1 te paa no ta oraraa 0 taia nel
ao, a riro atoa tatou 1 te faruri
1 ta RIaU parau a puhera hia ra a
tara
tanua a tera
taatereraa.
Eiaha tatou a hiopoe nos 1 to
tatou oraraa ma te- ore a tariu i
to mata 1 nfe i to rapaa. Noa' tu
altll tatou a fa80tl 1 te parau no
te 80, ·n08'tu ta aaanao nei tet~u
a are i ta _a fau 18e la taua 1
to repee, ta .anao nel to -oteu
tavinl.
e rlro atoe te _u pareo
no rapee 1 te tuati 1 nia 1 to
tatou orarea 1 te FEtIJAMAOHI.A
hic noe na tatou 1 ta ohipa e tupu
nai i ta fanua KANAKY,
aita tatou
a nehanelle a haal108. Ua pupuhi
polle roa hia 10 teeta
tullU no
Kanaky e ua haru hia ta I18U taata
na ratou i rava i taua ohiPe ra.
Eeha ta ta ture fareni_ i taaoU
7 E are i te l118athl ia tapea hia
ta aaau taata taparahl taate i ta
fare tapearaa 1 Hoa la huru le
pahono : aita na teata tu... 10 i
Mte 1 taparahl pohe hla. E riro
ia tatou i ta feruri i ta tiara'a
mau 0 te ture 1 raro ae i te
porltita
aitenua a Feranl i roto
1 ta moana patltita
apatoa.
Tirara parau iti, ia orana.
Radio Cocotier •••. .Api 2
Ei Omuaraa ..•...••.Api 3
Mea tutiro noa ia
rapa 'au i te mai ••.Api 4
Te Mau Farani
e ta' na Ture .••....Api 5
Vavahi te mau uputa
tei vai Taha noa ! Api 6
Vea Ta'ae :
Te fare Haapiira'a
••_;._ ù ':ÛÇ.!
Api 7
c...1
lA MANA TE NUNAA
• Afata rata 1223 Papeete
TAHITI. Niuniu.42.66.69
• Raatira haapao vea
Jean-Paul BARRAL
• Rahiraa vea neneihia
1 000 reo farani
3 000 reo maohi
• Moni matahiti
200 tara
• Moni 0 te hoe vea
20 tara
Numera puta moni
i fe SOCREDO 17 185
MEA JUnJO NOA lA RAPA'AU
1TE'MAI_!
Te Uva hla ra te I118U tl'a no te
Hau Faranl e ohlpe ne1 i Fbrinetia
nei, 1 tele I118U .ahana ; fiva pato'i 1 te tl'alll8ra'a
••• Nahea to'a'tu 1 ta pareu 7 Alta ta nunaa
maohl 1 poiri hia i taie I118U ma'i
fiva e te ma'ero. Te reo a faaroo
hia ra 1 taie lllahanateie S. Maa
heu ae te pohe i ta tiallla
••• Mai
tale ato'a ta topa ra'a reo 1 tera
tau (aÙa 'to'a 1 1180ro a'a nei).
Ua pareu hia na e mea heu ae te
pohe, i ta -autonoalla-.Ta taata
1 arata,1 mal tela perau, ola la
te faatera nel i tala tanua 1 raro
ae i ta... ·Autonomia nterne",
E IIi!IU hio'ra'a tela ai taateruri
la tatou te huru a te perau e parau hia ..,ii mua la tatou. Te ha'etI808'o ra onel 0 Angel! tane,
i tera onotau, ta parau tana 1 faahiti, i te orer~'a te Hau e tauturu, foahou."ite ho'e fenua 0 tel
hoera i te e'a 0 te -autonomie-.
Eaha 'tura te parau no tele !DaU
tauturu, ua tape'a hia anel. Ho'e
S ato'a 1a, .ia tl'alll8tatou 0
œuo'tu ia te tauturu a te Hau
Faranl. Tera ihoa te huru 0 te
poritita a ta Hau Farani i to
tatou fenua, aita ho'e tuaeara'a
te perau i ~e ohipa. 1 raro ee
anel ite fa'atere ra'a a te pae
atou e aora ra a te pee aui. Rahi
noa'tu â te -autonomie- e puai
noa"tu tatou i te faatere i to
tatou fenua, e Ma tano Ihoe iê!!
te reira••• Iê!!hi'o hiê!!ra te mau
parau fê!!'aû1 rotopu te Hau Farani
e te tenua nei lDai ta matahiti 77
mai â, e Ite
tatou
i te aura'a
... ia
:- -.
.
ï
mau 0 te faatare ra'ê!!1 horo'o hio
mai 1 roto i to tatou rillll,ua
riro ei rave'a no te nane,ra'a i
ta tatou faufaa lIOn1 e te
hê!l8vlra'aporitita. Ua fafau te
pae aui e tama oia ,ite I118U viivii
a teie !DaU one a faatère nei to
tatou fenua. Maa au ho'l ta ohipa
1 amua hla mal a te mau muto'l tel
'tono hia mai, mai Farani mai, tae
,ra'a r$ 1 ta ho'a talme alta te
polri i faarii faahou i te lllaramarallia,'
ua ho'1 faahou â te ohipa
mai te huru aata.ua, ua ite tê!!tou
i te reira 1 roto i ta taarapu ra'a a te ATR, turu hia mai e te mlSU
ti'a '8 te Hau Farani ... Faariro
hia'tu al el ainu poritlta na te
faaterera'a a te tenua.
Ua rava'i te nunaa i te perera'à
a te fenuo farani tal ore i fa8Ohlpa 1te ture i nIa te taia e hape nei i nia 1 ta faateraraa 0
te fenua, aita e ture to teie I118U
MM aia, e na raira to te IRaU
taatira'a a pere nel i te moni.
Na teie I118U llea 1 ta'ahotu mal
ta 111808
'0 aniraa i te ti'all8 1
roto 1 te nunaa. Ua tupu 1 Initia
taina e i Areteria 1 nanahi ra,
te tupu nei i teie œahana 1 Taratoni, no ananahi la e tupu mal
e 1 Fbrinetla nel e na teie mau
hoho'a tl'a ore ta te tenua faranI 1 faaara, 1 faatia, 1 faapual
teie mlSU tane e teie mau vahine.
Alta e haavl, alta e mon1, aita
a haavara no ta rore 1 teie titau
ra'a 1 taie tl'amara'a, no te-mea
e e'a teie ta te Hau 1 fa'ataa.
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BU,LLETIND'ABONNEMENt
Bulletinde liaison
de lA MANATENUNM.
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Nom
l'
l' B.P.1223.Papeete
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
TAHI11.Tél. : 42.66.69
l '1
,1
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Adresse
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1 1..1 l
1._.;.
,1
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l, 1
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l '1
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1
1
TARIF:
1
1.000 CFP/an.
1
Abonnementde soutienà 1
partir de 5.000CFP/an. ' 1
l
1
1 1 1
,'tClhencapital. Eaha,
tas roe mai i taia mahana, tei te
mau orometua mono te mau piha fautaa rahi mai te CP 7 E opuaraa hinaaro hia no ta vavahi i te u'i maohi no amuri aeu, Oia mau? 1 taie
mahana te taaril
hia nei i roto i
te mau tare haapiiraa
tamahou ia
na roto i te reo maohi. E taahiraa
rahi te raira i mua. 1 reira _noe
ra te mauraa te faanahoraa. E mea
taaô anei te reo Farani i rotq i
te mau tare haapiiraa tamahou 7
E aora ra, a muri a'a ? E omua anai
i ta haapI I i ta ta i '0 na roto i
ta reo tumu ? E papai anai na roto
i te reo tumu ? E aora Ia na rOto
faufaa
noa
raa
raa
ril
i ta rao tipea. Na teie mau u1e tarai i te taanahoraa haapiino amuri a'e, no te nunaa tamamaohi.
Iteie mahana ua mamûnca te taatareraa, aita a pahonoraa papu. E maare
hia ia, ta marirauraa mai ta CP e
7'J, taahi atu ai i te faito i ni' a
i te 62$ i roto i te piha CM27 E
era anai tei onai te imiraa i te
arai i te mau titi no R:>rinetia amuria' a 7... E ara _i roto i te
tare haapiiraa teitei Tua Toru. Ta
tua toru no te mau tamarii utuatare
ravai ana'a ia fare haapiiraa.
Ua
papu e , e maiha mai ratou i rapaa
i ta mau tatitiraa
0 te taanahoraa
hia â ratou no ta ratou haapiiraa
i roto i ta tua tor~ i Farani a aore ia i ta tahi ê atu tanua.
AORE E PAHONORA'A.
la au i te mau mana'o a te taruri-
raa a ui hia ra i ni'a nai, aie â
te- tahi mau anl rae : Ehia hora ta
te hoê tamar 11 Jll80hl 0 paraparau
nei i te reo Farani i ta tare haapiiraa i te mahana hoê ? Eaha te
tumu, i_a ô i roto i te piha 60, a
70$ ua titi i roto i te taaohlparaa
1 te reo taranl a, e 30$ aore rca
1 i ta i te aparau ma te haamahor~
i te hoe nca mana'o poto, a 10$ aore a ot I i te parau hoê noe parau
? E tano ato'a taia mau uiraa, no
te reo tumu 0 taia tamarii, i raira
E NA REIRA NOA ANEI TATOU l TE PATU l TE FARE
..----------------------------------~--------------~~~~~
te flfl rahi roo atp. Te faarii nei
te oratairaa
porlt1ta
i taua huru
rô. 1 roto 1 ehia plha haapllraa
i teie 1Ieh8na. ua faatura hia te
IllaU hors i faahepohia
e t~U.rcB ?
Ua taahepo te ture. 1 te IlIatahiti
1985. la rave hia a 3 hora e ta afa
no te faaetaetaraa
tino. 1 hors no
te reo II8Ohi. 1 hora a te afa no
te ihlnatura e te ihiito 0 roto i
te pihe CP. 2 bore no te aaifenua
e te parau tenua. E 30 lDinuti na
roto i ta réa maohi no te oraraa
tivira.
2 hora no te mau haapiiraa
ia unauna te tino e te terurlra8.
Ua ite paur08 ta mau orometu8 e tae
n08 atu i te mau paoti taatere tare
haapiiraa e , aita teie mau hora a
taatura hie nei. Eaha taie huru 7
E peu haavarevare noa. E poritita
no te unauna noa 0 te pa' a la au
i tee pori H ta e aratai
hia nei i
te Fenua maohl••• E 11188l'el'e
te
t8pura ohipa. e mea nehenehe te mau
faaueraa a te ture. e mea h8raviti
te mau fare haapiiraa. e mea nav.nave mau S te mouoraroraa i orer9hia no tt. hài15hana 0 te fare haapUraa. Eaha 'i heapuhapa a-;ui ai
i ,roto
noa i te hoê tuhaa no
R:>rinetia te mau orometu~ aravihl,
mai la fbpeete. Tei te mau 11I0tUho i
te vahl teno no te ta80hipa i to
ratou aravihi. E. e maohi ana'e hoi
te noho ri i raira. Eaha te tumu,
ia hi'opo'e
hia te mau tamarii 1
roto 1 te piha 6e. te mau uirea no
te piha 0012aore ratou i i t:ë" i te
pa hono 7 Eaha te tumu 1 ore' ai te
lieU oro_tua
no te mau piha CM2 i
ore ai e farerei 1 te mau orometue
no te mau piha 6e 7 Eaha 1 ore al
e healll8u feahepeh.ie al te hoâ mau
faatarereiraa
papu i roto i te mau
orometue i muri nei : t8mahou e CP,
0012'e 69. 3e e "Seconde" 7 Nahea
ia haapii i te aaifenua e 'te ihlpereutenue i te mau tamarii 1 ore
e haapi ihia i teue mau me8 ra hou
e tooo 8tu al 1 roto 1 te 6e. Aore
te hoê pae tamarii i ite el ahia
ra mahana i roto 1 ta matahiti hoê
e ehia ri hora i te mahana hoê. E
nehee te hoê tamarii e ite al 1
roto 1 te heapiiraa mai ta mea a
sore ola e ta'a râ 1 te parau e parau hia ri na roto 1 te reo Farani
ta8
haa~îi e tc-
ru reo i roto 1 te piho 6e. ~i te
aore ree hoê reo papu te ta1lerU 1
111$0
e oraraa
veve. e pohe po'ia,
e inu
eve, e puhipuhi avaava taero e ua
ere te llletua 1 te ohipa moni. Teie
fi t i 0 te oreraa, ia tuati atu.
i te fifi 0 te tare haapiiraa.
el
faaaehuehu i te hia'ai 0 te tamarii
i te He. E. e ,rave 0 retou e fiti.
IllaU
TE FARE HAAPIIRA'A
TE ORARAA NUNA'A.
E
1 pihe' 1 iho i teie MU f if 1. te
vai nal te f if i oraraa utuetare i
roto 1 ta oreree fifi 0 te, .nunee
i,teie
mahana. Eaha te ite hie nel
E IDee talD8u te taparahi i te
tamarii. i te taparahi ,1 te 'III8Umetue vshtne , ua ta'a na metua. ua
tauiul noa te tamarii i to'na Ut~8tare.
aita te metua e anaanatae
maira i te haapii rea a ta' na tamaril, e mairi tamau i te heapiiraa,
taponi aore e hoi i te utuatare,
TE HAAPIIRAA
E MAU FI,FI
No reira~ le taul hia i roto i te
hohonuraa no te taanahoraa 0 te tare haapiira8.
e Ua ai. la ruri e
hia te aratairaa
tia ore 0 teie mahana : ta'na avei'a tia ore. ta'na
~u raveraveraa i roto i te haaplirae, ta'na I118Ufa. ta'na !DaU aratairaa.
0 te orerea taato'a
0 te
taule la na reira hia. e oteu mai
al te hoe ohipa paari e te tautaa
no te tamerii i ta tenua maohi nai.
TOROA OROMETUA HAAPII
NO TE OMRAA
TURU UTA' A E UTUAFARE
NO TE TIAMARAA MAOHI MANAHUNE
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Fait partie de Ia Mana : bulletin de liaison du Ia Mana te nuna'a de août (n° 135) à décembre 1986 (n° 139)