Ia mana te nunaa_Bulletin n°105 FT 18 aout 1983.pdf
- Texte
-
1B no Atete/
Août
ÉDITORIAL
• Cénéralerent, le rmis d'août
est lm rmis calrre en Polynésie.
Les enfants sont en congé, il
fai t frais et bon, et chacun en
profi te pour rrener une vie fantliale plus intense. Les rmis de
j ui llet et d'août sont aussi des
rrni s creux pour les activi tés
parlementaires
françaises
et
chaque année voit son lot de
missions-bidon de
l'Assarblée
Nationale et du Sénat. Le rmis
dernier, on a eu droit à une mission
sénatoriale,
lm
sous
ministre,
deux ex-personnal i tés
sur leur autarne...
du gratin
quoi. Ils parlent beaucoup ces
missionnaires, came pour se justifier et justifier
les crédits
qu'il se doivent de consarnmer.
Vous vous rendez carpte, en être
réduit à consamer des crédi ts ,
sinon ils sont sur::Pr
irrés. En ces
terps de restriction, c'est quarrl
rrâra un corble.
En dehors de nos "cigognes"
d'été, S1.J!:¬Caston
r
continue de
sévir partout où i l ~ut. et à
grard
renfort
de
publicité.
Refait-on les
revêtements de
chaussées à Papeete, qu'il fait
clarrer haut ct fort par ses scriboui l lards zélés que c'est pas
.Ii j i nais Caston ! Un ministre
des Cook vient-il à passer, qu'il
le suit dans son si 11age jusqu'à
Avarua pour découvrir qu' il n' y
a plus de Premier Ministre
Eanrrque-t-il des coins passants
qu'il y fait installer des poubelles à couvercles jaune-orange
bardées d'autocollants
féi. ..
Müs à force de vouloir trop en
faire, on finit toujours par s'enrréler les pinceaux et S1.J!:¬Caston
r
nécbappera pas à la règle. Tôt
ou tard, il se prendra dans ses
filets, ses propres contradictions, ses propres exigences. Ce jour là, son édifice
s'écroulera mais une fois ·de plus
le mal sera fait et ce sera encore
Tetuanui qui tr irquera !
prôpres
LES CENTRES DE JlUNES ADOLESCENTS
.19
centres de jeures acblescents répart is sur tout le Territoire œ· la Polynésie ouvr ircnt
leurs portes à environ un millier
de jeures à cette rentrée. r:e
plus en plus, l'c.pinion plbliqS
est sensibilisée sur ces centres,
nais bien peu de gens perçoivent
assez préci sérent le fooctiooS rrent et l'intérêt
œ ces structures. C'est pourquoi, IX>US avons
jugé utile de tenter d'inforner
ms lecteurs sur l'origiœ
œ
ces centres, les objectifs qu'ils
poursuivent ,
les
acblescents
qu'ils accueillent.
Eh 1978,. les 2 prEmiers centres
ont été créés dans les ccrmuS s
Vairao et Taputapuatea à titre
expérirrental. Il faut savoir qS
depuis déjà de oorbreuses années,
ln IDIbre coosidérable de j aIES
de 14 ans sortent œ l'école
priImire sans au::une fonmtien.
Ils œ trouvent ni erploi , ni
structure d'accueil et vienS nnt
gcnfler le rrrrbre de désoeuvrés
avec toutes les conséqS nncesd'ure
telle situation. Bien qS l'échéan::e, avec le passage sans
exaren en 6e r::?UI" ure gran::le pn--
œ
tie des enfants, soi t repoussée,
le problème reste entier (les
C.J.A ccmS nncent
à recevoir outre
les enfants du prirmire, des
enfants de 6e et 5e).
Après œux années d'expérirrentat icn, œ tâtcoS rrent, de recber cbe , cette structure a pris son
essor de rmnière spectaculai re
à part Ir de 11 itique
de la dissuasion
et l'ame nucléaire est nécessaire
à cette
dissuasion.
Q..el qu'en
sera le prix, les Français paieront !
Troisiàre
visite,
celle
des
deux ex-requins
sur le décI in
aux dents éroussées et à qui certains ont voulu faire
la part
belle.
Un numéro deux patronal
et un ex-ministre
réfugié chez
les sénateurs au rnrrent où le
bateau gouvemerental sur lequel
il étai t , prenai t l'eau de toute
pu-t . Leur cooplet à eux deuK
n'était
JBS tellaS nnt la borbe
rrais plutôt les gros sous, ils
venaient en quelque sorte cbnner
des
conseils
à
leurs
mlnl lxnnlogues "IX>1ynésiens" et les
encourager dans leurs entreprises
de recherche de prof i ts .
"Le
profit?
disait
l'un d'eux, il
n'y a que cela de vrai ! Il n'y
a pas de honte à cela. C'est dans
la nature des choses !".
Ce qui frap{:¬ le plus chez
nos "cigognes", c'est leur suffisance. L'art
du 'rmi je" leur
est Iani 1ier et devant un parterre
de "retardés"
ils rroussent plus
qu'une hinano qu'on aurait posée
brutalarent.
Ils
savent
tout,
ont tout décidé, nous autres on
a que le droi t d'être érervei llé
et de dire rS rci rressieur s,
ND rressieurs , vous vous trantEZ d'ép;que ! La borbe et : son
industr ie de rrort mus ont été
irrposés sans consultation.
Elles
ont défonné notre éconcrrùe en
nous rendant de .plus en plus
dépendants , Elles
ont détrui t
notre ce Il ule f'ani 1iale et acculturé notre peuple. Elles ont fait
perdre le goût de l'effort
nécessaire
à la prcdoction pour le
rerplacer
pu- la rS nn:licité. Et
vous voulez rS ssieurs que l'on
continue à vous rerercier ? Peprenez donc votre arrre de rrort si
inoffensive à vos yeux et conservez-la
comme dissuasion bien
au chau::l à l'intérieur
du territoire
français
et vous feriez
de plus des éconcrrùes substancielles
en ces
terps de vaches
rmigres.
La réal i té est que vous prof itez sur le cbs des travai LIeurs
fraoçai s, lli plus ces miss ions
bidons que vous effectuez
"aux
colonies" vous les fai tes sans
p.deur par vos déc1ara t ions gui gnolesques et rrépr isantes . Alors
rS ssieurs
les prof i teurs , ne
venez pas nous empoisonner en
Polynésie,
on ne s'en
portera
que mieux.
DÉSARMEMENT NUCLÉAIRE
LES PROPOSITIONS DU PARTI SOCIALISTE
~
- UN TEXTE OUI FAIT RÉFLÉCHIR -
• C'est en déca:rbre 1977 qS
François Mi. tterarrl présente dans
œux articles du M:n:Ie (14 et
15 décaIbre) 1U1 plan carplet et
uS stratégie IXJUI" la France en
rmtière de désanS rrent.
"la France est
depuis vingt
internationale en rmtière de désamm:ent.
lb gouvernerent
de Gtuche fera
du désamm:ent \IDaspect essentiel
de la pol i tique française de sécurité. Le changarent ccnplet des
perspectives passe par la mise
en oeuvre d'tme volonté pol it iqœ
d'ensarble qui tienne cmpte des
irrpératif s de la défense nationale, des rapport s de force existants et agissent dans tous les
UrQOOi
pas et cela n'a
den d'extraordinaire. l'bn Voyezvous, ce qui frappe lorsqS l'on
fraochi t le seui1 de cet imS uble,
~enœ Bruat , c'est qS sur la
poeoel le , il y a un autocollant
et sur l'autocollant il ya écrit
"Je vote JacqS sChirac".
Müntenant je
carprerrl tout.
Q..rurl Super--Giston parle de sa
"rrajor i té écrasante", c'est qS
dans son esprit toutes les pouS tles de Polynésie votent pour lui,
cela devient clair ! Vousavoœrez
quarrl rrâre que carptabil iser les
p:>ubelles, avoir des pouoel Ies
comme électrices
c'est pas du
gateau. Y a pas à dire il est
vrairrent le plus fort,
SuperGlston !
ver
une place
au. Forum
du
~ud.
de choix
Pacifique
Quand on vous disait
que
Super
Gaston
était
un
vrai
renard,
ce
n'était
pas
pour
rire,
car bientôt
il chantera
sur
tous
les
toits
les
mérites
de l'Indépendance.
Ce
sera
le
me i Ile urs
ta tut
po s s i ble,
celui
qui
renforcera
encore
plus
nos
liens
d'amitiés
avec
la
France.
Comprenne
qui pourra
!!!
(j)
~
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.11·, .;'.
...
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'--'!
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~
...
N ~ENDR_J
EST PAS FORCi.
MENT CQMPÉTENT
• Il paraît
qS
l 'ordinate
de l'A1R devait régler tous le
problèmeS des sinistrés
! Tout
au rmins c' étai t ce qui mus avait
été dit dans les journaux. Il
sarblerai t pourtant que tout
fooctionS pas came prévu. MhE
Franklin n'est pas content (mus
en ccnnaissons un par contre qui
va être fur ieux) ,
Eh tout cas, le rmins qS l'
puisse dire c'est qS le super
IIBni tou a rrarqoé de perspicac i té
dans ce cbmine (came dans bie
d'autres d'ailleurs).
Eh effet,
commenta-t-il
croire qu'une entreprise de cette
envergure JX>UITai
t être rS née
à bien par une seule personne
en l'occurrence son gerrlre. Il
aurai t dû savoir qS l 'habit de
gerrlre ne fait pas la ccnpétence.
-.......
"
$q:er Caston, tu as fait unel
gaffe, ITBis tu es tellarent fier
que tu ne veux pas l' avoS r. Mire
tes f idèles servi teurs te le
reprochent (qS dire de Tetuanuij
, lui continœ à s'abriter sous
lA POLYN"ËSIE A
BESOIN DE PRODUIRE
.aLa nature humaine est ainsi
.faite que l'homme a besoin..pour
vivre et survivre de se nourrir
et de procréer. Il s'agit de deux
fonctions qui ne sont pas uniques,
mais qui, pour mo i sont vltales,
deux fonctions sans qui le reste
ne peut pas exister. Au moment
présent, il est quasiment impossible pour l'homme de pr odu ire et
consommer tout ce dont il a besoin. Il ne peut pas tout produire, donc il a besoin des autres
pour le complément et quand il
produit, il a besoin de .vendre
car il ne peut consommer tout
le fruit de son travail. Si au
début il s'agissait de troc.
désormais, l'argent sert, quel
que soit le pays où l'on est,
d'intermédiare entre les producteurs et les consommateurs et
vice-versa. Les polynésiens et
la Polynésie n'échappent pas à
cette règle.
Lorsque je regarde derriére
moi et que j'analyse le passé,
je me rends compte que dans les
années 50, mon pays avait une
balance
commerciale
équilibrée
aux alentou rs du mi 11iard de
francs pacifique. Nos parents
produisaient du coprah, de la
vanille,
du
phosphate,
des
nacres••• et achetaient en contre
partie ce d~nt ils avaient besoin
en plus de ce qu'ils produisaient
de comestibles. "Bien sûr ce n'était pas le grand luxe" aimait
à me répéter mes pa rerrts , " mais
cela avait le mérite d'être sain.
Puis est arrivée. sans que les
Polynésiens
soient
consultés,
l'industrie de mort.
Germée
dans
l'esprit
d'un
homme,
l'idée d'installer
un
centre d'expérimentation nucléaire
dans mon pays, prend ses racines
en 1954. au début de la guer re
d'indépendance des Algériens alors
que son issue était déjà pressentie. En
signant" les accords
d'EVIAN. en 1962, la France se
mettait en règle avec l'histoire
d'un peuple algérien mais par
contrecoup. déplaçait son impérialisme dans mon pays. Mais qu'estce que la guerre d'algérie a à
voir avec la production de la
Polynésie, me direz-vous ? Tout,
justement.
C'est à partir de l'installation du C.E.P que l'économie polynésienne s'est mise à vaciller.
Immaginez un éléphant dans un
magasin de porcelaine et ·vous
comprendrez tout le mal que le
CEP nous a fait et continue à
nous faire. Sans parler du domaine
de la pollution nucléaire. je
me
contenterai
d'analyser
le
désastre économique 'que subit
la Polynésie~ Ce monstre a déformé
notre économie et transformé le
peuple en assité. en mendiant.
en être sans âme. Mais, me direzvous, l'aérodrome de Faaa, le
front de mer, les beaux bâtiments ... tout cela c'est le CEP.
Oui bien sûr, mais à qui sont-ils
et à quoi servent-ils s'ils ne
profitenr qu'à quelques uns et
qu'ils rendent le peuple encore
plus dépendant, encore plus étranger dans son propre pays ? On
dit que Papeete est la capitale
des Polynésiens, mais où sont-ils
dans la ville ? Ils sont dans
des ghettos. des bidonvilles sordides, au fond des vallées sans
le minimum nécessaire pour vivre.
Mon peuple sert aujourd'hui de
main d'oeuvre. de force de travail
pour une minorité bourgeoise qui
a tout intérêt à ce que le système
se pérennise, donc a tout intérêt
à servir de relais entre l'impérialisme français et sa stratégie
nucléaire coloniale.
C'est pourquoi le combat que.
je mène avec lA MANA TE NUNAA
repose sur deux idées maîtresses:
1) le mons tre CEP a déformé
not re économie, or si l'on veut
la remettre sur ses pieds, cela
passe
obligatoirement
par
le
départ de tout ce qui touche à
l'industrie nucléaire. Le probléme
de la dissuasion, cher à certains
ministres, même socialistes, ne
nous concerne pas. La France a
toute la liberté de procéder à
ses expériences en Bretagne ou
sur le Puy de Dôme, c'est son
affaire, comme c'est l'affaire
des français qui paient des impôtspour cela.
2) Seule une indépendance
politique est à même de nous
extirper ce cancer et nous permettre de produire pour procurer
en échange ce dont chacun peut
avoir besoin.
Mais me direz-vous, produire
quoi, vous n'avez rien
C'est
l'éternelle rengaine des fabricants de défaitistes pour protéger
leurs propres intérêts. Nous avons
de quoi produire et équilibrer
nos échanges au moins dans trois
domaines principaux. l'agriculture, la pêche et le tourisme.
Nous ne croyons pas. pour le moment, au développement de l'industrie, même de transformation car
elle sera
toujours dépendante
et notre réflexion se situe dans
une perspective d'échanges équilibrés avec d'abord les pays de
la zone Pacifique puis d'autres
éventuellement qui seraient intéressés par nos produits.
Dans le cadre de cette rubrique
de libre-propos. je me propose
dans un prochain veà, de développer ces idées-forces et d'apporter
ma petite pierre â la reflexion
sur le thème de l'indépendance
politique et économique de mon
pays. Si l'indépendance politique
résu1te plus de rapports de force
(physique), l'indépendance économique se définit plus pour moi
comme un état d'échanges économiques équilibrés entre plusieurs
pays. Mais de tout cela, si vous
le voulez, on en reparlera la
prochaine fois.
Bulletin de liaison - lA MANA T&NUNAA ISSN 0153-6869
conçu, rédigé, monté, tiré, distribué par les militants.
G'\8
no te tiamaraa maohi manahune
G'\8
1B .no Atete/'Août
EIOMUARAA
.Ua
r iro te âvaè mo tiurai e
atete na i te tahi IJiBU âvaè
fafaaèaraa na te taata i te Ferma
IY.R'ehi. Arta ta te tarmrii e baapi iraa , etau
faahiahia rrau no
te farererraa I roto i te utuàf are. I te ferma Earani , heê â
huru i te paè no te por i t i ta.
Ai. ta e ohipi i te AI;Doraa a te
IlE!U 'Iepute e ai ta atoà i ta: te
mau "Sénateurs". [lb reira, e faaroo pinepine tatou ê, ua taè rra i
·te boê toni te hi®~â, aore te
boê f aatere bau, ël@17e
te tahi
atu rrau taata tiàraa tei tei . E
ia t ihë rrai , hopeà ore ratou i
te pata rua, i te parau nai i
ta ratou rrau mana'o e i te baapii
rrai ia tatau. Eiaha râ' e vare
e te nunaa, e rroa toto anaè ratou,
aita râ e huera rroa, e rmtai anaè.
00
I.bê â a toà te huru a ta ta tau
ai ta rahi e Super-GIston. E imi
Dia i te rrau raveà a toà ia pa ta
hia tena hoheà , ia i te te taa toà
ê, a na anaè e aita atu. la tâ
hia te pururu, i Papeete, e oioi
G 'ia
i te papai ê e ère na
Juvent.in , na na râ. la tere rmi
te beê f aatere bau l'J.(')' Cook
te boê, faaruèraa pehu lm te tapiri
Airangi, e oioi 0 ia i te na rruri
-atu i te aoao i ta na mm te i
atu, e haere Fœ. atu ai i te fenua
ta{DLri . ia i te ateà te taacàraa ,
Farotoa rra te ani i te I1Rti papai
veà e taviri hohoà ia pee atoà
E te vai atura ta na ITB11l .peu ri i
na rrur i ia na. la ite 0 ia i te
rmi teie te huru. A ara râ 'e
hoê vahi rrataro hia e .te
Fait partie de Ia Mana : bulletin de liaison du Ia Mana te nuna'a du 8 juillet (n° 102) au 27 octobre 1983 (n° 110)