Ia mana te nunaa_Bulletin n°75 F 16 aout 1982.pdf

Texte
16 aout
[ÉMILE VOIT ROSE

1

En 1972, Charles Taufa, Vanizette et Maco (le Autahoeraa) s'étaient mariés
avec F10sse pour constituer la majorité à l'Assemblée Territoria1e.Dù aYlJ.l
pfM tand, ,tou..,t c.e beau
abM!tbé
pM .te II hapuu"

tIIol1de a cLUpcvw dan6 .teJ.J oub-Ue;t;tu
de P..iJc.ae.

de

f_'

Hü-to,j./te,

Emile Vernaudon qui a bonne mémoire ne veut pas finir d'une fin aussi
triste que celle de ses ex-alliés. Quoique leur avenir soit confortablement
assuré. Charles Taufa a été casé à la CPS avec l'appui des patrons et il
gagne 560 000 F par mois. Vanizette est parti à la retraite avec c~lle de
la CPS 507 000 F par mois et celle de l'Assemblée 225 000 F par mOlS. Quant
à Maco, Gaston F10sse lui trouvera bien un job quelque part pour peu qu'il
travaille avec le TAHOERAA comme en 1972. Emile Vernaudon sait que s'il ne
veut pas etre dévoré par le hapuu de Pirae, il faudra bien se le farçir,
mais l'animal est coriace et rusé.
La technique adoptée par le shériff de Mahina consiste à énerver la bête.
Il lui passe sous le ventre une tige de rose avec ses épines dont l'effet
urticant est garanti. Voilà la première phase de la stratégie telle qu'elle
nous apparaît à l'issue du séjour d'Henri Emmanuelli. La suite sera organisée
en fonction des réactions de l'animal.
Le discours d'Emile Vernaudon à l'Assemblée Territoriale résume en effet
cette première phase de la guerre intestine f10sso-shériffienne. Voici notre
fougueux président de l'Assemblée qui, perdant toute notion de généalogie et
de filiation, ap!tèJ.J avo.oc déJ.J..iJc.éê.-tJte
te COU,!>,tVlde lJalé!t1j G,tJ.JcMd d'E6,ta,tng,
meUJte d'envie
de deveni): le neveu de FltaVlço.t-6 /v(.i_.Ue/l/tand et de serrer dans
ses bras son tonton au cours d'un prochain voyage d'icelui sur la terre
Polynésienne.
Oubliant sa parenté et sa filiation polynésienne, oubliant les capitalistes
qui ont financé sa campagne territoriale, ses T Shirts, ses voyages en avion,
oubliant le patronage attentionné de Charles Poroi, président des patrons qui
le sQutint lors de la campagne législative de 1981, voilà notre shériff en
ad~firation devant la politique sociale du gouvernement socialiste avec le
SMIG à 60 000 FCP, la 5e semaine de congé payé, les allocations à la 000 F,
la.semaine de 39 heures, les droits des travailleurs dans les entreprises ...
bref exac-teJnen-t ce que GM-ton F.toJ.JJ.Je!te6u6e, exac-teJnen-t ce que .:tOM J.JeJ.J
J.JuppOJUeJU 6.i_nanueJtJ.J !te6U6 en.:t ...

Exactement ce qu'il a refusé de faire en permettant que la nouvelle majorité rogne le peu que l'ancienne avait concédé aux travailleurs après la
grève d'avril. Alors Emile! Qu'est ce qu'on fait? On ne peut pM deven..iJc.
,.te neveu de M.Lt.teJLJtarld en appüquan-t

FAUT CHOISIR!

la

po.e..u.tque

du cous-in

à Gùca!td

!

1 FLOSSE ET TA TO'1BOLA

Souvenez-vous! Le 4 mai, lA MANA TE NUNAA obtenait lors d'un référé du
Conseil du Contentieux Administratif l'arrêt des opérations de tirage de la
tombola du Pupu Here Ai 'a . lA MANA TE NUNAA demandait par la même occasion
la suppression et le remboursement de toutes les tombolas pol itiques en
vente.
Le Tahoera~ qui avait sa tombola sur l~ marché depuis plus de 21 mois,
qui avait tenté plus d'une fois de la tirer sans succès, s'empressait alors
de la liquider le' 9 mai au marché de crainte de se voir contraindre par la
loi de rembourser tous les acheteurs de billets.
Hélas pour les malheureux acheteurs, certains ont perdu leurs billets,
pensez donc, 21 mois à attendre .., alors qu'elle aurait dû être tirée le
28 décembre 1980. Et bÙ.n ma.e.glté c.e..ta, c.eux qu« ont c.on-6eJwé .te.uru~ bde.e..D~
e.;t ciu. OYlX gagné, a.tte.11de.n,t tou jeun» d'ê.tJLe payé.6. Nous sommes le 16 août
et toujours rien! Or l'on sait que les lots qui n'ont pas été retirés dans
les trois mois sont acquis à l'association. Voilà une bonne opération pour
le Tahoeraa.
Est-ce comme cela que Gaston Flosse compte gérer le Territoire!
Allons Gaston, un petit effort pour récompenser ceux qui ont gagné à ta
tombo la en gardant leurs bi11ets 21 moi s ! S.t r es c.ol'l;t/ubuab.ee..o a;tte.nda..ü.nt
21

l'flOÙ POLllt paye.1t .te.UIt dû, c.Olllme.11t n(!)La,W-tu pOUIt na.tlte rIlCV1c.heJlLe Te.ltJU..to.ute ?

Mais malgré le tirage hâtif du 9 mai, .e.'a66ct-i..lte. de La -tombo.ta.. du Tahoe.Jtaa
Hu.tJtactUlLa n'e..ot pa...o
enc.olte. c...e.a...o.6ée.
au p.e.an de. .ta .eo-i... Et si Gaston Flosse
refuse de payer les quelques gagnants qui attendent depuis le 9 mai,
.6e.

Ite.bLOLLVe.Jte.11C.Olte.au bUbunae

t.e.

va

!

1 LE STATUT APRÈS LE CODE

!1

!

Décidément, tout n'est pas rose entre Gaston Flosse et le pouvoir socialiste. Malgré les consignes de Gaston Flosse à la presse pour laisser croire
que tout est merveilleux, afin d'embobiner l'électeur (les lecteurs), il
semble que la rose ait quelques épines douloureusement plantées dans les
ambitions du Tahoeraa Huiraatira.
En premier lieu, le nouveau statut, l'autonomie interne, celui que
Flosse a tra1né dans la boue pendant 25 ans et qui devait attirer sur la
Polynésie et la famile et la guerre civil~, et celui qu'il réclame aujourd'hui
à cors et à cris, IIS0N STATUT NE SERA PAS PRÊT AVANT LA FIN DE L'ANNÉEII
comme il l'avait annoncé maladroitement. Ca c'est une certitude.
I.e. .oe.JLet pltê.,t .tOf1..oqUe. .e.e.
nouveau c..ode. du .tJtavue aulta été adopté,
et pas
un code à la Charles Poroi ou à la Braun Ortega, mais un code du travail
qui donne aux ouvriers des droits et des moyens de se défendre comparables
à ceux qui existent dans tous les pays civilisés. Ca c'est une autre certitude.

Enfin, il faudra que tous les Amin Dada en puissance, tous les coupeurs
de tête de l'Assemblée Territoriale se fassent une raison, l'article 64
du statut de Flosse, alias décret de 32 ne passera pas. LES EXÉCUTIONS, LES
DÉPORTATIONS POLITIQUES, LE DROIT DE CUISSAGE NE SERONT PAS TOLÉRÉS DANS LE
NOUVEAU STATUT. Voilà une autre certitude. Les maniaques du goulag seront
déçus.
Alors si le code du travail peut être achevé au printemps, le statut
pourra être examiné en été. Les élections municipales seront passées depuis
longtemps. Quelle tristesse! Et puis d'ici là, d'autres roses peut-être
viendront s'ajouter au bOUQuet. ave~ leurs èoines.

Fait partie de Ia Mana : bulletin de liaison du Ia Mana te nuna'a du 31 mai (n° 71) au 30 août 1982 (n° 77)