Ia mana te nunaa_Bulletin n°11 FT 5-10 mai 1980.pdf
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'5 - 10 mai
Il Y a une semaine environ, des femmes se sont levées pour clamer
leur indignation.
Au regard du crime crapuleux particull.èrement horrible que nous
avons vécu, au regard de la dépravation, des moeurs d'une certaine classe
politique, quoi de plus légitime et de plus justifié.
.......
...J
Mais au-delà de l'indignation, sachons discerner le sens de ces
évènements. Il est peut être temps de nous poser à nous même des questions
sur la violence de notre société. Ces évènements ont-ils un sens en euxmêmes, seraient-ils fortuits et isolés, sans signification particulière?
Et le meurtre de D'Anglegean, et la mutinerie de la prison de Faaa et le
viol de la petite fille de Takapoto, et le meurt re par ses propres parents
de la petite fille de Pirae soit disant possédée du démon, tout cet engrenage.de faits tragiques serait-il sans rapport avec la société dans laquelle
nous vi.vons 7
Nous ne le pensons pas.
Ces d!lames ne. COn4.tU;uent pOUA noM que .ecu nltttuüe4tation!.> d' un~
e&4e p/l.Ononde de .ôoc{Uê. comme la fièvre ou la toux ne constituent que des
manifestations superficielles d'une maladie.
D'aucuns imaginent avec naïveté guérir la maladie en soignant ses
symptômes, reprimer plus sévèrement pour dissuader. Illusion 1 On ne guérit
pas la tuberculose en prenant du sirop pour la toux 1 Il s'agit de soigner
la maladie donc de s'attaquer aux sources du mal.
Interrogeons-nous sans complaisance.
On reproche à l'Etat Français son laxisme en matière d'immigration.
N'importe qui peut aborder nos rivages hospitaliers et jouir de la Polynésie
et de ses divers avantages sans contrôle. Ainsi des anciens criminels débarquent, s'installent, trafiquent, se lient d'amitié avec des personnes influentes du territoire, les compromettent dans des parties fines et provoquent
le scandale.
Mais s'interrogera-t-on, comment empêcher la venue sur le territoire
de ces personnages sans scrupule et dont le seul but est de gagner le maximum
d'argent dans le minimum de temps, alors que la Polynésie est une sorte de
Paradis fiscal où les riches s'enrichissent à millions en peu de temps. N'a.t-on pa.ô vu .6e C.On6..tU1HUt "légalemen-t" des 6oJt.tul'lcu de p1u6ie.uJt,6 mil..UaJr.d6
de r:Il.MC6 CFP en une cüzcUne d'a.rvtée-6 ?
Comment dès lors éviter que d'autres adorateurs du veau d'or soient
attirés par ce paradis fiscal pour tenter la même aventure ? Et certains voudraient voir Tahiti transfonnée en "port franc" c'est-à-dire accroître encore
les avantages fiscaux pourtant considérables déjà consentis 1 Quelle faune
verrions-nous alors envahir not~e horizon 1
Est-il moral d'autoriser la constitution de telles fortunes, alors
que le SHIG est situé à un niveau indécent ?
Comment nourrir une famille de cinq enfants avec 30 000 F par mois ?
Comment
.eU p~onnage6
s'insurger
contre la déliquescence
de la morale glQ&4
~e
.eU ptu.6 en vue v.io.een-t .ees toM et .te6 Jtègleme.n.taUQM en.
v&gueua : (dégradation du site de la pointe Vénus par le Maire de' la Commune,
lancement des remblais de Patuto'a entre autres par le directeur du Port
Autonome •••)
Est-il moral d'instituer une politique de "solidarité nationale" en
faisant payer à l'Etat Français -c'est-à-dire aux contribuables français dont
certains ont de la peine 'à joindre les deux bouts- nos services territoriaux
alOIl..6 que. lM 6onc,Uo;ma".Ur.e6 qui_gqgne.n-t e.n moyenn.e. de.ux 6o~ p.e.U6 qu 1 en
FlUtttC.e. e;t.eM 9JW44u nOMun,u ,tQca.e~ ne ~orkt 12a~ M4u.lqJ;;t4 à. ,e' ,{m"Qô
de ve)fteJI" .6M la. nOlltune de. que,P..qu,e6 wu ? Sommesnous enco:ce en Polynésie? Payer des polynésiens pour cogner sur d'autres
polynésiens venus contempler dans des vitrines luxueuses des objets qu'ila
ne pourront jamais s'offrir?
!JCeA
pûvée,6
Est-il concevable, dans un pays où 80 % de la population parle mal
le français, le comprend difficilement et l'écrit encor.eplus difficilement,
que tOM lM ~
pUbUC6 .6o.{,eM 1L.~cUp.é6 en FlU1nC44. que. ;tcu,te,ô lu loA.A ,
qu.e toM .ee..6IL.ègleroent.6 .6o-Le.nt lLêcUgé6 e.11 FIUWC4.{A ? Que la justice soit rendue ~n Français? Est-il admissible qu'un polynésien vive ainsi dans la SOC1eté de .60tt PM./) c.omme,.6 1 il. UaLt .tt.U-même un é.tIut.nge"- .6UIL.6011I;?ILOp!te. .6ol ?
lmagine-t-on en France, l'Ecole en chinois, la justice rendue en
chinois, les lois rédigées en chinois, les citoyens français contraints
d'avoir recours à un interprète pour se faire rendre justice ou se guider
dans les dédales d'une administration chinoise dont les subtilités et les
rouages lui échapperaient ?
Quand on parle de violence, a-t-on seulement réfléchi honnêtement à
cette situation là ? li' e.6,t-c.e. peu Me !>,i;tu..aü011.de. \Û.o.e.enc.e. pe/lmfy1en.te Qu{,
.6'e.x~tc.e .6~ 80 % de. la poputatlon de. c.e. Pay4 ? On nous a appris il y a quelque temps que la langue tahitienne était la 2è langue officielle du territoire
où est le décret au journal officiel ? Où sont les actes qui attestent de cette nouvelle réalité ? Mensonge et démagogie au sommet du pouvoir !
Est-il moral d'accepter comme inéluctable la pr.ésence sur notre territoire d'une industrie de mort, l'expérimentation nucléaire, mamelle de notre
économie ? QueUe. lL.ég.{,on de. Fltanc.e ac.ce.!?,teM4 .6u/(' .60n ~o.e {' ,{n6.ta..U.a;Uou du
CEP dont.ee./) e.xprue.nc.e.6 .60n-t c.omplUemen-t bw66enô,[ve..6 cU;t-on ?
Lorsque l'on parle de morale et de qualité de la vie, est-il possible
de ne pas ~
tout celà, de ne pas enteud4e les lamentations des oubli~s, de
ne pas dénonce&, une société polynésienne violentée par la raison d'Etat et les
traffics d'argent d'une minorité privilégiée? Comment dès lors s'étonner que
cette société devienne elle-même chaque jour plus violente?
Des femmes de Polynésie, dans leur émotion et dans leur indignation
ont écrit au chef de l'Etat. Ce n'est peut-être pas au chef de l'Etat qui est
responsable de la situation dans laquelle nous sommes qu'il aurait fallu écrire, mais à tous les Polynésiennes et Polynésiens pour que tous ensembles nous
nous penchions sur les causes de cette violence et que. noU6 y ~uv.{,ott6 nem~de
dan6 le IL.Upe.ct de. l' ,[dentUé. e,t de la cUgnUê dg, .e' hotmle polynu.{,w, da.M un
développement éc.ouQtn.{,gu.efuvtmotUe.ux Qui ~Jt06Ue!L4U éga1.emen-t à. :tntUJ. dtm6 une
!>ocUUé pla!> jU6,te et PM .6o.u.ruwt~
3 . 10 me,
~ PORUER, .. E ffiE TE NUNAA 1 TE HUERA!' PEH0]
la faa-40ohia'tu
i te huru 0
E
to oe reo. tatarahapa,
te paraur.aa, aita oe i ite
1
Le Goff mil, e ERE l TE HAAVARE NEI UA FAITO NOA TA OE HAAVARE
n: HOUA NUI
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0
OROHENA. Teie
aa e ua haavare mau â oe e
te haa-papur
PORLIER.
l roto i te tamite faa-teTe
0
te Socredo e e tii no te apnoraa rahi~
hoe tià no te apooraa r...au. 0 vai rnâ teie na mero e 2 no te apooraa rahi ?
- PORLIER André, 2 - 'TEARTIZI John French.
o vai te tià
0
te Apooraa hau?
Alec-'ATA.
Inaha ua patoi te Socredo e te C.C.C.E., ua faa-ite ia outou, ua faa-ite
i te apooraa rahi, ua faa-ite i te apooraa hau i te tiàraa viivii
0
Le Goff mât
E ere te nunaa maiti i te hueraa pehu, e ere te nunaa maiti i te pute 'faadi haavare.
Te ite nei te nuoaa e taata aoaoa mau
â oe.
Ua ite oe e PORLIER i te mau matini â Le Goff mâ ?
Ua ite
0
lA MANA TE NUNAA e mau matini pê ~o te anotau tahito, no nia mai
paha i te hueraa,pehu.
Ua faa-tià atoà oe ia Le Goff mâ ia ohipa noa e piti ae matahiti ma te ore '
e aufau i te tute ?
Ua horoàhia te moni aitarahu a Le Goff mâ, 20 mirioni. E PORLIER na vai e .
aufau, i te faa-hoiraa i teie moni aitarahu ? No reira paha ia i maraaai te
mon I mori ?
Ua tarere roa ta outou autonomi e PORLIER.
A haa-mau â te poritita faa-hoturaa fenua i nia
1
te ratere, te ite ra oe,
e to oe mau hoa poritita •
....
Teie te manao 0 LA MANA TE NUNAA.
-
Horoà i te nunaa i te mau raveà no te faa-hotu i te fenua.
2 - Horoà i te nunall i te aitarahu i te moni hoe a" faa-nahoraa e ta oe i ,horoà
ia Le Goff ma" na roto i te taatiraa feia faaapu (coopératives de produc tion)
3 - Faa-naho e faa-ohipa i te tururaa i te feia faaapu i te pae
0
te ite faaapu.
4 - Faa tute i te hoê tute teimaha i te mau pû ohipa a te ONA hamani ino ra
i te feia rave ohipa.
S - Haa-mau te aratairaa poritita ia faufaahia te NUNAA'eiaha ra te
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Fait partie de Ia Mana, bulletins hebdomadaires du 1er avril 1980 (n° 6) au 31 mai 1980 (n° 14)