Ia mana te nunaa_Bulletin n°37 FT Editorial fev-mars 82 La course aux sièges.pdf
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1 - La course au siège
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2 - Le jeu des capitalistes
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3 - Le gouvernement des capitalistes
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4 - Bonnet blanc et blanc bonnet
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r-- 5 - Un bilan désastreux
E 5 matah-it-i 6aa,tehehaa tanene
Manifestation anti-nucléaire du 27 février
Paro oiaa atom_{
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Soutien au grévistes
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Congrès extraordinaire du 10 avril
Apoohaa Amui no :te 10
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Bulletin tiré à 5 000 exemplaires _-_
ISSN 0153-6869
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caJRSE NJ SIÈGE 1
Lorsque l'on regarde la mêlée confuse qui s'engage pour les élections
territoriales, le premier sentiment que l'on en retire c'est que dans bien
des cas, les hommes ne se battent pas pour des idées mais pour des places.
Adieu programmes, options fondamentales, ~ype de développement, questions
de fond, chacun veut être élu.
Ainsi, Mate Hart, leader historique et fidèle du Tahoeraa aux Iles Sous
le Vent, écarté par les manoeuvrei aes jeunes maires orportunistes de Hua~ine
et de Taputapuatea venus récemment au Tahoeraa par des itinéraires complexes,
sort du Tahoeraa et constitue sa propre liste. Mais quelle politique fera-til s'il est élu? Sinon celle qu'il a toujours appliquée avec le T3hoeraa
une politique en faveur des riches.
Ainsi, Jacky Graffe que l'on donnait à un moment 4e sur' la liste du
Pupu Here Ai 'a juge-t-il cette place au-dessous de ses mér ites et forme sa
propre liste. Pour quoi faire? Pour dire quoi? Pour proposer quoi? Qu'importe, le problème c'est d'être élu. Il a pensé quune prem'ièi"€place sur sa
propre liste était plus sOre qulune 4e place sur une autre. Quant aux orientations politiques de tous ces ambitieux, inutile de s'en préoccuper. elles
iront dans le sens dicté par les capitalistes.
Ainsi, Emile Vernaudon, secrétaire général du E'a Api, parce qu'on lui
a refusé la présidence de son parti, démissionne et fonde un nouveau parti.
Pour appliquer quelle politique? La même que celle de son ancien parti, clest
sOr et nous le verrons dans les pages qui suivent mais ce sera lui le chef.
Ainsi, voyons nous fleurir en cette période des dizaines de partis politiques éphémères destinés à porter les espoirs de quelques d'izaines d1ambitieux
ne supportant pas llidée de jouer les seconds rôles alors que d'autres qu1ils
jugent médiocres, tiennent la scène depuis parfois un quart de siècle. Folle
illusion!
L1action politique ne s'improvise pas, en quelques semaines, elle demande
un effort continu de sensibilisation, d'information, d1action concrète sur le
terrain ou à défaut, de l'argent, beaucoup d1argent pour tenter d'acheter des
voix et cela coOte cher, et les capitalistes qui financent les partis politique~
favorables à leur politique hésitent à investir et à miser sur les marginaux
et les folkloriques.
Pour notre part, voilà 6 ans que lA MANA TE NUNAA se prépare à cette
échéance électorale. Ayant refusé toute compromission avec la politique traditionnelle qui depuis vingt ans fait le jeu des capitalistes, nous avons mis en
place avec les ·faibles moyens financiers des militants et grâce à leur ardeur
inépuisable une structure d'information et de formation politique sur llensemble de la Polynésie. Depuis le mois d'aoOt 1981 nous avons entamé le processus
de la définition du programme à travers nos congrès fédéraux et le pruces sus
de désignation démocratique des candidats sur les différentes listes. Ce processus s'est achevé au Congrès Territorial extraordinaire du 10 avril. Ces
candidats savent très bien qu'ils ont été choisis dans leur commune, dans leur
île pour aller à l'Assemblée, défendre le programme de lA MANA TE NUNAA. Ils
connaissent aussi quelles seront les règles du parti qui régiront leurs activités à l'Assemblée.
Tout est clair entre nous.
.:
~
1
LE JEU DES CAPITALISTES
Depuis vingt quatre ans, après la liquidation de POUVANAA A OOPA et du
RDPT, les capitalistes ont contrôlé la situation politique du Territoire. En
effet, tous les partis qui se sont succédés à la direction du Territoire,
Tahoeraa-Autahoeraa, Front-Un; ont toujours appliqué une politique économique
et sociale qui avait la faveur des capitalistes,
Ainsi ces capitalistes ont toujours soutenu l lun ou l'autre et souvent
les deux blocs politiques de l'Assemblée, leur fournissant argent, moyens de
transport, programmes économiques ...
+
Mais depuis 1975 un dafiger réel est apparu. La naissance de lA MANA TE
NUNAA. Seul parti socialiste du Territoire, constitué de H:ilitants insensibles
aux sollicitations du pouvoir et de l'argent, irrécupérables pour le système
capitaliste il fallait s'organiser pour réduire au maximum l 'influence r~ntante
du socialisme au sein du peuple polynésien. Pour cela plusieurs stratégies.
11 Ren6o"""" tu paJ!Ül, tMdUi.onneJ'h
L'aide des capitalistes aux partis traditionnels nia jamais été aussi
importante. Depuis 1977 les capitalistes chinois ont même financé leur propre
représentation à l'Assemblée Territoriale pour être sOrs de la sauvegarde de
leurs propres intérêts. Mais si le Tahoeraa demeure pour eu\ L.nevaleur sûre
le Front Uni commence sérieusement à s'effondrer et depuis juin 1981 lA MANA
TE NUNAA devient un danqer réel.
2)
p~
lte.1aM
Aussi pour empêcher que les électeurs déçus du Front Uni ou du Tahoeraa
se rptournent vers lA MANA TE NUNAA, les capitalistes ont imaginé une stratégie de partis relais dont le but est de capter les électorats déçus afin qu'ils
ne viennent pas jusqu'à lA MANA TE NUNAA.
Cette opération a été entreprise du côté du Tahoeraa, voici plus d'un an,
où l'idée avait été émise dans la presse de la création possible, souhaitable,
d'un "bon" parti socialiste polynésien, à la fois réaliste, défenseur du CEP
et anti-indépendantiste. Le propre gendre de Gaston Flosse, Paul KOURY fut
chargé de cette opération et la victoire de François MITTERRAND le la mai
donnait le signal en Polynésie de la création du Parti Socialiste Flossien.
Côté Front Uni, les erreurs accumulées en 5 années par la coalition
Here Ai'a-E'a Api a largement affaibli les positions des uns et des autres.
Particullèrement, l'audience et le prestige de Francis Sanford diminuait rapidemert Il fallait au plus vite trouver une solution de replatrage avant que
cet é12ctorat ne glisse vers lA MANA TE NUNAA. Cette solution vint grâce au
fougLeux shériff boxeur de Mahina qui, dès juin 81, se met en position de
p~encre le relais du vieux lion fatigué. Des oppositions de personnes alliées
à la nérvosité maladive du maire de Mahina ont empêché la réussite de cette
--e ~tlon en douceur. Là aussi, un nouveau parti siest créé: le AIA API,
v~tenu par les capitalistes dont le rôle est là encore de geler une partie
de l 'électorat du Ela Api qui risquait de rejoindre TA MANA TE NUNAA.
3) Viv.u. VL lA /V(AI~ATE IVNAA
Dernière stratégie des capitalistes: susciter au sein même de lA MANA
TE NUNAA des divergences ou des ambitions personnel les propres à faire éclater
le parti. Six années de formation ont heureusement donné à la quasi totalité
des responsables du parti une maturité politique suffisante pour écarter ce
danger. Les quelques membres de lA MANA TE NUNAA qui se sont laissés entraîner
dans les manoeuvres des capitalistes se sont exclus eux-mêmes du parti.
Les électeurs jugeront.
[I]
1
LE GOUVERNEMENTDES CAPITAlISTES
Pour bien comprendre la situation politique actuelle, lA MANA TE NUNAA
a souvent recours à des images. En voici une.
La Societé Polynésienne actuelle peut être comparée à une maison à deux
étages.
Le rez-de-chaussée est obscur, aucune ouverture ne l'éclaire. Le sol est
boueux et le "manahune" est enfermé dans cette partie de la maison. Le
petit peuple y vit à l'étroit, se dispute et s'agresse dans l'obscurité. Il
se bat contre lui-même, dans le noir, sans savoir ce qui se passe, pourquoi
il se retrouve dans cette situation.
L'étage est bien éclairé et spacieux, y vivent les cnpitalistes et ceux
qui profitent du systême actuel, ceux qui mangent dans la main des capitalistes et qUl font leur politique à l'Assemblée Territoriale contre quelques
miettes de richesse ou de pouvoir. Les classes moyennes vivent aussi dans
cette atmosphère de richesse, de gaspillage, de surconsommation et d'insouciance. L'ensemble de ces gens possèdent le pouvoir de ï 'argent et le pouvoir
du savoir. Ce sont eux qui gouvernent la maison.
Entre les deux étages, pratiquée dans le plancher du premier êt~ge. une
trappe par où descend une corde: la corde de la promotion sociale: "Nous
sommes un pays libre, nous sommes en démocratie, tout le monde peut accéder
à l'étage, voyez on a tout prévu, il y a une corde par où le peuple peut
s'élever". Cette corde, c'est l'Ecole, c'est une corde enduite de graisse,
les milliers d'enfants polynésiens qui s'y précipitent. retombent par la
quasi-totalité dans la situation de départ. Seul l % réussit et arrive à
passer sa tête à travers la trappe. C'est alors que les capitalistes entourent
le rescapé, le flattent, l'embauchent, c'est alors que les valets politiques
des capitalistes lui offrent une bonne place sur la liste des Territoriales,
les honneurs, l'apparence du pouvoir. Et c'est ainsi que les quelques rescapés
de la corde glissante deviennent les plus fidèles valets des capitalistes et
oublient crnnplètement ceux du rez-de-chaussée qui continuent de se battre
dans l'obscurité.
Mais les festins, les fêtes et les libations de ceux d'en haut, finissent
par arriver aux oreilles et aux narines de ceux d'en bas par les fissures du
plancher, Un sentiment d'injustice nait et se développe, le peuple commence
à grogner ... Depuis le temps qu'on lui promet ses aises, la lumière et le
pouvoir, 11 manlfeste bruyamment son impatience. Alors. vite. vite, une petite
ouverture se dégage dans le plancher et les élus politiques. valets des capitalistes descendent par une corde une corbeille pleine de présents offerts
par les capitalistes eux-mêmes: sacs de farine, de sucre, tôles. ciment,
oeufs ... etc, .. petite augmentation du SMIG, allocations familiales. aides
aux paroisses, peinture pour les églises. promesses d'embauches à la mairie,
promesses de subventions, de logement. .."11 n'yen aura pas pour tout le monde
mais ça les ca1merau, En effet, beaucoup se précipitent, quelques uns arrivent
à se saisir de la corbeille et demandent aux autres de "faire confiance" aux
bienfaiteurs, leur tour viendra. Tout le monde met son bulletin de vote dans
la corbeille, les politiciens du dessus remontent la corbeille et l'ouverture
se referme dans le plancher.
A nouveau l'obscuri té ... Les problèmes quoti diens, 1a mi sêre , l'échec
scolaire, la recherche d'un travat l, l'attente de la proçha+ne corbeille ...
Voilà plus de vingt ans que ce système dure. C'est le système capitaliste
dans lequel seule une minorité possède. seule une minorité profite. seule
une minorlté sait, seule une minorité vit dans le confort et parfois
l'opulence.
-,
Ce que deS"'t?f'lt
le Tahoeraa. le Ea Ao i , le A.i'a .l\~·i. i~, Here />13.
le
Pupu TA;r'a, :e T~a";;""èa, etc ... ces t que ce système de la corbe1i1e et
de la corde g~issa~te ~e poursuive 1e plus ~o~gtemps possiDI~. Ce que rous
voulon~ a lA MANA TE NU~AA. clest démolir le plancher qui sepa~e le peuple
~c ,~ lumière, le peuple de son gouvernement afin que chaque jour il puisse
juger ses élus et décider de son avenir. Nous voulons une maison 00 tout le
[,JOnc.e
v;ve ensemble dans un seul niveau de pouvo ir , de responsabilité, de
so 1 1 da"Hé, de fra tern Hé.
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[ BONNET BLANC ET BLANC BONNET
Les capita'istes bien sOr ne se montrent pas dans les batailles électorales~
ils serdient vi~e teconnus par le pet1t peuple et personne ne voterait pour eux.
Alors, ils envo+en ...à la ba ta+lls leurs politiciens qui les servent avec zèle
et fidélité. fes pol'tlciens quelquefois issus du peuple, parlant le langage du
peuple, sacnant flatter le peuple, ont pour tâche de ras semb Ier les voix du
petit peuple (r.ous scnme s en d'-',nocratie)pour ensuite appliquer la politique
des capitalistes.
Mais pour re~dre le choix plus crédible, ces politiciens lnventent toutes
sortes de ruses po~r essayer de faire croire aux électeurs que un tel est différent
de un tel, parce qu'il est plus beau, parce qu'il a la peau plus bronzée, parce
qulil est plus jeune et que l autr-e par exemple est au bout du rou leau ...
l
CharllA€' ,~/ed,cl/(l' eô3t L'/nai
sans im{'oY'LrlYt. '_, 1:/" qu'il
inv1_ ré ; se dé t emm.ner sur' des appCll'enC28
OUFLU Dt' HL. I~E(,HTR ::iUR L'ES:_:J','NTIE.'L.
C?t des détails
Ainsi, [mile VERNAUDON est contre Francis SANFORD. Est-il opposé à sa
politique éCOnûlTIlque, sociale, au type de développement mis en oeuvre jusqulà
présent? Est-il pour revaloriser le SMIG .'Bloquer lesprix ? Instituer llimpôt
sur le revenu? Non pas du tout! S'il est plu, on peut être assuré qulil fera
la même po l it i que que f..ri'lncis.
D'ailleurs ( 1 juin 81, il était soutenu totalement
par Charles POROI, le président des capitalistes qui soutient Francis aujourdlhui.
Il s'agit donc bien ni:. '>..J MEM['_' PULf'I'jQU!:.. EN Fr1VE:JR DES CAPITALISTES.
Mais Emile
est contre Francis parce que Francis est vieux et lui est jeune. Qu'est que cela
changera pour les travailleurs, pour le petit peuple? RIeN.
Ainsi, FLOSSE est contre Francis et TEARIKI non pas parce qulil a un autre
choix politique à proposer aux Polynésiens~ mais tout simplement parce qu'il
regrette de ne pas avoir fait entre 77 et 82 ce que les autres ont fait à sa
place. Il suffit de voir dans le détail la politique appllquée par Gaston FLOSSE
au pouvoir entre 1972 et 1977 pour se rendre compte qulelle est identique à celle
appliquée par le Front Uni de 1977 à 1982. La comparaison des deux budgets êlect o r iu rie FI osse de 1976 et du Front Uni de 1982 nous 1 e prouve.
1
Budget 76
Gaston Flosse
Budget
Emprunts
Part des emprunts
Impôts sur coneommat-ion
Impôiie d'l-rects
Par-i:de l'impôt
ind'l-rect
Servi.ce de la Pêche
Part dans le budget
Subventions aux
associations
Comparaison du budget
de la Pêche et des
Associations
Part du CEP
Budget 82
Front Uni
RemaPClues
14 mi Zliards
28 mi lliards
4., 6
33 %
4 6
16 %
5., 6
974
11-
mùl.l-arde
millions
14.J 7
3.J 5
/1
même po li tique
d+emprunt:«
mi.l.l-iards
Il
.'
B5 %
35 millions
0,25 %
115
3,2
millions
fois
650 mi l.l-ione
4,6
%
f
BOJ 7 %
_190 millions
O.J67 %
427
même po li tique
fiscale
même politique
économique
millions
même poz'itique
démagogique
2,2 fois
2,3
mùl.l-iarde
-
même po z'-i
tique
à L'égard du CEP
B.,2 %
1
Alors Monsieur FLOSSE aujourd'hui fait semblant de critiquer le Front Uni
sur sa gestion présente en oubliant que de 1972 a 1977 il aurait pu car il était
au pouvo i r, réaliser toutes les critiques qu'il formula aujourd'hui.
réforme de la fiscalité? Pourquoi ne l'a-t-il pas faite entre 72 et 76 ?
statut des baux ruraux? Pourquoi ne l'a-t-il fait voté entre 72 et 76 ?
développement rural? Pourquoi n'avoir rien fait entre 72 et 76 ?
réformes statutaires? Pourquoi était-il opposé au statut d'autonomie
interne entre 72 et 76 ?
--L'accroissement
de la dette publique? La période 72-76 a été celle où
les emprunts ont le plus augmenté.
-----La
-Le
-----Le
-----Les
Allon~ Monsieur FLOSSE, vous prenez les électeurs pour des naTfs ou des
gens sans mémoire. Vous êtes en réalité PARFAITEMENT D'ACCORD sur le fond de la
politique du Front Uni: faire payer l'ensemble des contribuables polynésiens
grâce a l'impôt indirect, refuser de faire participer a l'impôt les riches et
les privilégiés en proportion de leur richesse, refuser de donner aux travailleurs le minimum nécessaire pour vivre, refuser de contrôler les prix qui montent,
refuser de donner aux travailleurs de la terre un statut de contrôler de la terre,
refuser de réformer le système éducatif, refuser d'accorder a la langue Maohi
sa juste place dans notre société, faire payer par le système des conventions
le contribuable français plutôt que le capitaliste du Territoire.
Alors, pourquoi vous iriez tant contre le Front Uni ! VOUS ETES D'ACCORD
SUR TOUT ... y compris sur la manière de voler les pauvres gens avec votre
tombola de 30 millions qui devait être tiré2 le 28 décembre 1980 et qui n'a
jamais été tirée, tombola que vos amis du Front Uni ont autorisée en conseil
de gouvernem~nt, le 20 août 1980, en violant la loi sur les tombolas pour vous
fé1ire plaisir.
'.
lIll
UN BILAN DÉSASTREUX 1
Mal 1977 - Mai 1982, cinq années de gouvernement du Front Uni. Qu'a-t-on
fait d'extraordinaire pendant ces cinq années? Qui a tiré profit de la gestion
du Front Uni? En 1977, ce qui tenait lieu de programme du Front Uni stipulait
qu'en cas de victoire, la liste élue du Front Un; instituerait un impôt sur le
revenu afin d'établir une meilleure justice sociale et de permettre au Territoire
de financer ses propres services pUblics, condition essentielle a une bonne
application du nouveau statut.
Rappelons qu'a l'époque le Tahoeraa et Gaston Flosse se battaient contre
le statut d'autonomie interne, pour l'application de conventions avec la France
laissant au contribuable français le soin de payer les services publics du
Territoire que les capitalistes de Polynésie Française refusaient de financer
par l'impôt sur le revenu contre lequel Gaston Flosse se battait aussi.
Arrivé au pouvoir en mai 1977, le Front lJni abandonnait son projet d'impôt
sur le revenu et adoptait l'idée flossienne des conventions qui allait accro1tre
davantage la dépendance du Territoire à l 'égarJ du budget de la France.
AINSI DONC, SITÔT ARRIVÉS AU POUVOIR LES ÉLUS DU FRONT UNI ONT APPLI9UÉ
LA POLITIQUE DU TAHOERAA. GASTON FLOSSE RONGÉ UN Mav1ENT PAR LE DÉPIT ET .L AfvIERTUME SE CONSOLAIT EN RENIANT LUI AUSSI SES ENGAGEMENTS STATUTAIRES ET EN ENFOURCHl\NT LE CHEVAL STATUTAIRE ru FRONT UNI TANT DÉCRIÉ PAR LE PASSÉ, L/AUTONŒ1IE
INTERNE.
Curieuse situation aujourd'hui du Tahoeraa Huiraatira, critiquant sa propre
politique appliquée par le Front Uni en mettant en avant les revendications
statutaires du Front Uni contre lesquelles le Tahoeraa s'élevait avec force en
1977
Mais qu'est-ce qui a changé en cinq ans pour le petit peuple de la ville.
des communes rurales et des îles?
Pour les salariés. le SMIG a augmenté, mais pas autant que les prix. La
vie est toute aussi difficile pour ceux-la. Les droits sociaux des travailleurs
restent rudimentaires, le projet de refonte du code du travail n'a pas encore
abouti et personne ne s9it encore quel sera son contenu. En attendant, les droits
des travailleurs dans l'entreprise sont sans comparaison avec les privilèges
patronaux. Alors que les capitalistes réexportent chaque année plus de 4 milliards
de capitaux a l'étl~anger, aucune caisse de chômage n'existe, les prestations
sociales demeurent a un niveau médiocre.
Pour les travailleurs de la terre, aucune amélioration n'a été apportée
à leur sort hormis des aides ponctuelles et électoralistes de la Chambre d'Agriculture. Le 6tatut de6· baux JUlhaux qui garantirait à l'agriculteur la maîtrise
de son outil de travail, la Terre, est toujours dans les tiroirs sous la pression
des capitalistes fonciers. A-t-on vu le Pl~sident de la Chambre d'Agriculture
mobiliser ses troupes pour exiger le vote de ce statut des baux ruraux? A-t-on
vu le Président de la Chambre d'Agriculture Sylvain Millaud, poulain de Francis
devenu récemment poulain de Vernaudon manifester contre le cta66ement eomme
zone Aé6~vée au zo~me
de toute la plaine d'Atimaono ? A-t-on songé a un
6.:ta.;tu;t
Aég..e.ementantl'incü\J)Aion au profit de ceux des indivisaires qui exploitent la Terre? Aucune politique sérieuse de développement rural ne peut être
établie avant que soient résolus ces problèmes fonciers.
Pour ce qui concerne le prix du coprah qui est chaque année 1 'enjeu de
surenchères verbales entre le Front Uni et le Tahoeraa, nous avons constaté
que la dernière augmentation cOUVhe à peine l'augme~on
du coût de la vie.
Il n'y a pas de quoi pavoiser, ce n'est pas cela qui va améliorer le pouvoir
d'achat de l'agriculteur des îles d'autant que TOUT CET ARGENT FINIT TOUJOURS
DANS LA POCHE DES CAP ITALI STES DE L 1 IM~RT. DE ~ ,H~ 1L~~ 1~ DE !AH II 1 ET iE~
ARWfUSS.
Cette augmentation du prix li êopra n aalll.eurs
pas emp.c é la
pro uc t ton de chuter au point que l'on hnpoJt;te duoltmw
du copltah du VanwLtu.
Pour ce qui concerne la pêche et l'aquaculture, la même politique des
petits cadeaux électoraux aux coopératives de pêche ne constitue pas une réponse
au déficit économique lancé a la Polynésie par notre zone économique de 4.5 millions de km2 d'océan et de lagons.
Aucune politique de la mer nia été établie. Le budget du Service de la'
Pêche, pièce ma'tresse de tout processus de développement des richesses de la
mer est passé de 0,25 % du budqe t total du Territoire en 1976 MUA le gouveJl.ne.:
men-t de. Gcuton FloA6e à 0,67 % en 198? avQ.c te, Ftr..oVl/t(l'll,.Quelle
dérision!
plus est, ~EPUIS 1981, L~ $.ERV~çEDE LA PËCHE N'EXISTE PLUS. t1AIS
echerche et d Expl01 tat ion des Ressources Océan'iques).NE_
FONCTIONNE TOUJOURS PAS. Ainsi, en 1981, le personnel du Service de la Pécne
a été payé sur un budget fantôme. Comble de l'incohérence, 2n 1981, est nommé
en Conseil de Gouvernement un Chef de Service de la Pêche. alors que le Service
n'existait plus! Tt e/.)t ttr..èf.>di6Mule. à nottr..e_.6eYl.6
d'aLevL alU..6,LloA._n daVL6
J_rinc_ohéJLenCe, -e_'im12lté.voyanc_e., l'itr..he.6pOMabiWé.
et l'inc_olnpéte.nc.e ..
Qui
L' ORERO (Office de
Alors que l'esprit mégalomane de nos responsables s'agitait de façon stérile
dans les sphêres utopiques d'un prestigieux office de la chose océanique. nous
constations la simple et prosaïque absence sur notre Territoire d'une .6imp,fe.
éc_olede 12êc_he.alors que 4,5 millions de km2 d'océan nous entourent. Nous constations aussi, par le miracle du commerce à l'aventure et de la dictature exercée
sur ces îles éloignées par les armateurs qu'un pa,qu~t cie pOiMOVL6 payé. 70 FCFP
au pêc.heUltde KaUltUlta .6e ltetJtouvait
à 900 F .6U1tte. maJtché. de Pa12ee..te.. Cela est-il
acceptab 1e ?
Dans le domaine de l'énergie, après l'opération manquée d'ÉNERPOL ET DU
BARRAGE DE LA PAPENOOI qui nous a coûté près d'un mt lli ard pour aucun rèsultat
concret, après la brève vélléité de territorialisation de l 'EOT, l'e.xp~enc.e
du baJtJtage de Pape.aJti ne semble pas entrer dans une politique générale d'aménagement hydraulique. De plus, l'introduction d'un actionariat privé dans l'affaire
alors que la municipalité pouvait aisément contrôler l'ensemble de l'opération.
enlève la plus grande partie de l'intérêt que l'on pouvait légitimement accorder
à une initiative pleine de promesse. ,I.e/.) énengie/.) tr..enou.ve.table..6 ne bénéficièrent
pas au cours des cinq dernières années de l'impulsion suffisante. Citons le cas
de l'énerg ie thermi que des mers pour 1tique11e 1e 'r erritoi re accorde 18 millioVL6
en 1982, alors qu'une usine ETM permettrait de fournir Tahiti en électricité.
Comparés aux 500 milUoVL6 de/.) .6UbVeJ1û'J'lI.I
du budgu 82 aux a6.6oua.tioYLé pltivé.e/.)
,
cela ne fait pas sérieux.
Mais résumons-nous, si les agricult~urs, si les travailleurs de la zone
urbaine, si les pêcheurs des îles n'ont guère de motifs de se rejouir de ces
5 dernières années, les capitalistes eux ',ontsatisfaits, ils l'ont fait savoir
par la bouche de leur président Charles POROI sur les ondes de FR3 samedi 20 mars.
Charles POROI accorde en effet son soutien a Francis SANFORD pour les Territoriales
aprês avoir soutenu avec enthousiasme Emile VERNAUOON pour:les élections légis·
latives de B81. S'ils sont sa t isf'ai ts, c'est bien entendu qu'ils tirent les
ficelles. QUi IMPORTE LE PANTIN, Qy'IMPORTE LA MARIONNETTE, FRANCIS OU ÉMILE,
TANT QU'ILS TIRENT LES FICELLES C EST DU PAREIL AU MËME.
1 MANIFESTATION ANTI-NUCLÉAIRE
DU
27
FÉVRIER
1
Ce fut un grand tournant dans l'évolution du parti. Lors du Comité Directeur
de Ma~ina le 30 janvler était prise la décision d'organiser une marche de protestation dans le cadre de la journée du 1er mars contre les essais nucléaires
de la Frdnce a Moururoa, pour la dénucléarisation du Pacifique et pour l'arrêt
des acti\ites du C~P dont tout le monde reconnait aujourd'hui les aspects catastr-optriqucstout au moins, de façon cer ta ine , sur le plan économique et social.
Un mois durant, dans tous les comités de militants la journée du 27 février
fut preparée avec minutie. Et le 27 au matin dans la cour de la Mairie de Papeete
800 mt 1i tants ar rivè rent de toutes les communes des 1les du Vent pour entr-eprendr-e
la marche à trave)' l1.èq.e.e.!.>JL~cUA..Ve..6
1
2
3
4
aux
é.tu..6 du tQM.t{ :
-
Signature par tous les candidats les lettres de dénnssion anticipée
Ubllgation de slexprlmer en tahitien en séance publique a l'Assemblée
Interdiction aux élus d'être actionnaires d'une societé capitaliste
Participation des élus à hauteur de 15 % de leur salaire aux finances
du parti lune réglementatlon similaire a été adoptée pour ~ous les
membres du comité directeur)
5 - Règles de non cumul des mandats.
PU1S
a l'unanimité, après un vote sur la place de Moorea sur la liste des
î let;du Vent, ,te. COVtgJLè.6 Jr.a.u1)ie. .te_Il ptLO'(.Jo.6'{_;tLon,6 de. w.te-6 adopté.eh dcU1.6 chaque.
Seule la liste des Marqul ses nia pu être ratifi ée et 1e Congrès
chargea le bureau exécutif de la mission de constituer cette li~te avant le
L3 avril, date limite du depôt des listes.
ciJu:oVt.6c./ur.:t-
Fait partie de Ve'a a te nunaa 1981-1982