EPM_Vea Porotetani_201202.pdf
- extracted text
-
EGLISE PROTESTANTE MAOHI
Centre de Documentation
w.
d’Infprmatiçn (C.D.I.)
PAPEETE
-
TAHITI
Porotetani
40 matahiti iteôpereraa
e te famteraa i te Metia
des églises en mission
Comunaté
C:evm
^Üne séance de travail à la Maison des^Missions, à la veille de l'Assemblée Générale, be gauche à
àdroite : le pasteur J-J. GAILLARD (Egljse Nafionale Vaudoise, membre du Comité) ; le pasteur
mjean KOTTO (Secrétaire général de l'Eglise Evangélique du Cameroun) ; M. Robert ^ONN/^L
'4(ERF France et membre du Comité) ; le pasteur NÙONG AMVAME (Président de l'Eglise Evan-
ÿgélique du Gabon)
I
tl
0 Photos : Cevaa
^ Organisation & Information : Cevaa
^ Édito & Intro : Pasteur Samuel Désiré Johnson
2&31
4
5
MENSUEL DE
Dossier
•
6/31
L’ÉGLISE PROTESTANTE MAÔHI
EN POLYNÉSIE FRANÇAISE
CRÉÉ EN 1921
Cevaa
40 matahiti i te ôpereraa e te faaîteraa i te Metia
Boîte postale. 113 - 98713 Papeete, Tahiti - PP.
Tél. (689) 46.06.99 - Fax. (689) 41.93.57
Email : veaporotetani@epm.pf
Cevaa
40 ans de partage et de témoignage du Christ
Directeur de Publication
& Rédacteur en Chef
MARAEATaarii
Secrétariat-Maquettiste
POHUE Ben,
TEVAARAUHARA Iteata
Comité de Rédaction
HCaORE Céline, TEURURAI Jean,
I
PIFAO Heiata, IHORAI Jacques,
TAPU Thieny, FAUA-TUFARIUA Emma,
TAUIRA Gaston, MARGUERON Daniel, PUGIBET Marc,
et la collatoration de
MALÉ Émile
Etàrétia
• Message du Président de la Cevaa
• Animations : Ésaïe 54,2-4
10 • Feruriraa pipiria
12 • L’utopie Cevaa est-elle toujours actuelle ?
16 • La Misison, hier (1971) et aujourd’hui
18 • Cevaa, le pari du partage
20 # Apooraa rahi a te Ceva i te matahiti 1993
22 • L’animation théologique dans la Cevaa
24 • Te tere i Farâni
25 • La Cevaa pourquoi faire ?
27-30 • Uiuiraa manaô na te Peretiteni o te Ètârêtia ia
Prix de l’abonnement
6
8
John Doom, Tematauira tiàtono faaturahia
(1 an -10 numéros) - Polynésie : 1200 F (cfp)
Métropole : 22^7 Euro / Suisse ; 41 FS
Impression : Tahiti Graphics
Tirage : 4500 ex.
Photos
Veà porotetani
Pré-inscription au Lycée-CoU^e POMARE IV
Pré-inscription au Lycée
Pour la rentrée soclaire 2012-2013,
Iæ Lycée-Collège POMARE IV ouvrira 3 classes de
SAMUEL RAAPOTO
Terminales : S : Scientifiques, STI 2D : Sciences
Technologiques de l’Industrie et du Développement
Durable (spécialité : Système Informatique et
Numérique), STG : Sciences Technologiques de
Gestion, à la rentrée d’août 2012.
Les pré-inscriptions pour toutes les classes débute¬
•
Pour la rentrée soclaire 2012-2013,
Le Lycée Samuel Raapoto à Ame (Lycée général
Technologique et Professionnel) ouvrira ses préinscriptions à compter du samedi 24 mars
ront le lundi 27 février 2012. Pour cela, les familles
2012.
peuvent se présenter au secrétariat du Lycée-Collège
Tout renseignement au secrétariat, Tél.
502150 et par mail lsr@lsrdepjedu.pf, ouvert
de07H(X)àl6H15.
pendant les horaires d’ouvertures du bureau, munies
des photocopies des bulletins ou des carnets de notes
de leurs enfants de l’année en cours et de la précéden¬
te.
Le Directeur,
RodneyLLVINE
|
1
■
Le Directeur,
Jean-Pierre SARTORE
v'Oüï
^
^
■
I
[
A
Communauté des Eglises en Mission
Tààtiraa o te mau Etàrétia tonohia
a Cevaa est une
Communauté d'Eglises
protestantes en Mission, créée en 1971
à Paris. Elle regroupe actuellement 37
Eglises protestantes réparties dans 24 pays en
Afrique, en Amérique Latine, en Europe, dans
l'Océan Indien et dans le Pacifique.
Cevaa, te tààtiraa o te mau Ètârêtia
porotetani e tono-haere-hia na te ao,
tei haamauhia i te matahiti 1971 i
Paris. 37 Etàrétia ta na e haaputuputu no
roto mai e 24 fenua : mai ia Aferita, Marite,
Eurôpa, na te mau pae miti i Initia e i
Kih
Pàtifita.
?
-n
,
MC I
\Cpnsultafion de ùouala (24-27 octobre 1965). De gauche a droite : pasteur KOLLE (Secrétaire généra! de l'Union des
'"^Eglises Baptistes du Cameroun) ; pasteur SamupI RAAPOTO (Secrétaire général de lEglise évangélique de Tahiti ; pasteur
i^
^Victor
RAKOJOARIMANANA (Président de lEglise^évangélique de Madagascar) ; pasteur Albert BRUT5CH (Secrétaire
énéral de
lEglise évangélique du Togo, le pasteur Elle MONÙJO (Président de lEglise évangélique du Cameroun).
Les 40 ans de la Cevaa
40raa o te matahiti
O te Cevaa
Bien-aimés(e)s dans le Seigneur,
Eaù mau here e i te Fatu, te mau Ètàré-
Chères Eglises membres,
Chers Animateurs/Animatrices
théologiques, Notre Communauté d’action
et de partage, la Cevaa-Communauté
d’Eglises en rrtission, a aujourd’hui 40
ans
!
La Cevaa est l’héritière de l’action mission¬
tia mero, te mau rautî i te Parau a te
Atua, 40 matahiti to te Tààtiraa o te
mau Etârétia
No roto mai te Cevaa i te dhipa pororaa
Evaneria i haahia mai e to Eurôpa i te 19 o te
tenetere.
naire occidentale du 19e siècle. Depuis la
naissance de la Cevaa en 1971, le monde a
connu la décolonisation
de l’Afrique, le
choc pétrolier, la chute du mur de Berlin
(fin des années 80), les luttes ou manifesta¬
tions pour la démocratisation de l’Afrique
(début années 90), la mondialisation (fin
des années 90), l’attentat terroriste aux
Etats-Unis (2001), les différentes crises
financières, les printemps arabes et la reco¬
lonisation de l’Afrique depuis peu. En un
mot, la prise de conscience que nous
vivons aujourd’hui dans un monde devenu
non
seulement multiculturel et multireli-
te, est évidente.
Ce bref rappel du contexte sociopolitique
Afirita i te Hau Earàni, te maraaraa te hoo o te
morî àrahu, te toparaa te patu rahi no Berlin,
te mau àroraa i te mau matahiti 90 i Afirita, te
totoàraa no te 2001 i tefenua Marite, te mau
fifi i te pae no te tapihooraa i roto i teie nei ao,
te ôrureraa hau i te maufenua Arapia e te
haru-faahou-raahia te maufenua Afirita i teie
mahana. la haapoto-anaè-hia, ua riro teie hidraa ei haapàpüraa i to tatou màramaramaraa i
te rauraa o te mau fifi e vai nei i teie mahana,
mai te rauraa o te haapadraa faaroo, te rauraa
te mau hiroà tumu, te èreraa te taata i te hoê
oraraa
àifàito.
Teie haamanaàraa poto i te huru oraraa, i
reira te Cevaa te dhiparaa a 40 matahiti i teie
te années vise à faire comprendre aux chré¬
nei, eifaaîteraa ia i te feiâ faaroo e, aita tatou
tiens de la Cevaa qu’ils ne vivent pas en
e ora nei
clos, mais dans un monde qui change,
Si
roto i te mau faataa-ê-raa o te tahi maufenua
dans lequel évolue la Cevaa depuis quaran¬
vase
Edita
Mai to na haamataraa i te 1971, ua ô o ia i
o
gieux, mais aussi et surtout inégal et injus¬
Cevaa i teie nei !
i roto i te hoêfàrii tei ôpanipanihia, i
roto râ i te hoê ao tei taui noa, te tumu ia
i
d’où la nécessité de toujours adapter leur
tïtauhia o ia i te mau taime atoà iafaatano i ta
message au contexte.
nafaaiteraa i te huru o te oraraa o te taata.
Pasteur Samuel Désiré JOHNSON
Ei huriraa reo màôhi - Veà porotetani
Secrétaire exécutif Pôle Animation
Veà Porotetani n°2 Février 2012
Intro
Message du Président de la Cevaa
Chères Eglises membres, « Que le Seigneur de la paix vous donne
lui-même la paix, toujours et de toute manière. Que le Seigneur soit
»!^ C’est pour moi un immense privilège et une abon¬
dante bénédiction de vous adresser ces quelques mots à l’occasion
avec vous...
.
du 40ème anniversaire de notre Communauté de partage et d’action.
partout vers partout. C’est le prin¬
cipe de la mission sans frontières,
après plusieurs siècles de la mis¬
sion à sens unique, c’est-à-dire du
Nord vers le Sud : « Ainsi, après
la mission de grand-papa déjà
auréolée de légende, avant que ne
décline celle de papa, commençait
celle des enfants comme une nou¬
velle naissance au nom d’une
obéissance inchangée. C’était par
la pure grâce de Dieu un recom¬
Lors de la création de la Cevaa le 30
octobre 1971, nos pères fondateurs
avaient une ferme volonté, celle d’an¬
noncer la Bonne
Nouvelle au-delà de toute
frontière, unis dans la foi en Jésus-Christ, le
Sauveur et Seigneur. Les Eglises fondatrices de
la Communauté Cevaa étaient en effet :
«
convaincues qu’au-delà des liens historiques
créés entre elles par l’activité de diverses
Sociétés missionnaires, le Seigneur les appelle
à s’engager dans des relations nouvelles ».
'y
C’est ainsi que vit le jour la CEVAA
fi
Etât
(Communauté Evangélique d’Action
Apostolique), devenue plus tard la CevaaCommunauté d’Eglises en mission.^ Cette
nouvelle appellation traduit le souci des
Eglises membres de souligner le caractère mis¬
sionnaire qui porte leur action. La Cevaa se
veut en effet une Communauté missionnaire de
^
6
^
yeà Porotetani n°2 Fépuare 2012
mencement, un redépart [sic !] ensemble qui se
dessinerait»
Depuis 1971, la Cevaa a parcouru un long
joies et de
peines. La Cevaa est devenue une
Communauté adulte âgée de 40 ans, qui pra¬
tique modestement le partage, l’action et le
témoignage. La Cevaa se veut en effet avant
tout une communauté de vie qui compte
aujourd’hui 37 Eglises membres en Afrique, en
Amérique latine, en Europe et dans le
Pacifique.
et difficile chemin, parsemé de
VAnimation Théologique est la spécificité
de la Cevaa. Les Eglises membres de la Cevaa
sont convaincues que la Parole de Dieu est le
socle de leur engagement, qu’elle est offerte à
tous, et que chacun est capable de le lire et de
l’interpréter. En proposant une écoute commu¬
nautaire de cette parole, l’animation théolo-
gique est, et demeure l’essence de la
invitation à plus d’engagement et de détermi¬
Communauté, car c’est cette Animation théolo¬
nation dans la mission que nous a confiée Dieu
gique qui les met en mouvement dans la mis¬
sion pour les actions et la rencontre.
pour le monde.
Grâce à la Parole de Dieu, notre
Communauté d’action et de partage a depuis
quarante années partagé ses ressources (finan¬
cières, matérielles et humaines), dans le but de
renforcer les capacités des ses Eglises membres
à travers (entre autres) :
-l’animation théologique
qu’en comptant sur Dieu qui nous a soutenus
durant toutes ces années et qui continuera à le
faire si nous restons à son écoute ! « Ce n’est
pas par la puissance, ce n’est pas par la force,
mais c’est par mon souffle, dit le
Seigneur... »^, d’où notre slogan : Cevaa : va
les forces que tu as, c’est-à-dire les
forces et les moyens mis à ta disposition par
Dieu ! La Cevaa continuera par conséquent à
assumer sa mission en comptant sur le
Seigneur et sur chacune de ses Eglises
avec
-les programmes et projets missionnaires
-l’échange de personnes
-la formation et le programme
Consciente du fait qu’elle vit dans un
monde de plus en plus mondialisé, s’est à dire
un monde devenu multiculturel et
Nous ne pouvons réaliser cette mission
multireli-
gieux, la Cevaa a depuis son AG de Bouznika
au Maroc (2006), décidé d’aller a la rencontre
de ses voisins, notamment le voisin malade
membres.
A Dieu seul soit la Gloire !
MARAEA Taaroanui,
Président de la Cevaa
(pour lutter contre la pandémie du VIH/SIDA),
le voisin migrant (afin d’aborder le phénomène
de la migration) et le voisin croyant autre
(pour souligner la nécessité du dialogue inter¬
religieux).
Notre communauté célèbre cette année ses
quarante années d’existence et l’on serait tenté
de lui poser la question de son bilan ! Nous ne
voulons pas nous glorifier à cause de nos
bonnes réalisations, encore moins nous lamen¬
ter sur tout ce que nous n’avons pas pu
réaliser.
Je vous invite par conséquent et conformément
au
souhait de notre dernière AG, a saisir l’op¬
portunité que nous offre cette célébration pour
faire, non seulement une rétrospective des qua¬
rante dernières années, mais aussi et surtout
projection vers l’avenir, afin de donner une
nouvelle perspective à notre Communauté.
une
1. Deuxième Epître aux Thessuloniciens 3,1 (TOB)
2. Charte de la Cevaa adoptée à l’Assemblée Générale de
Porto-Novo (Bénin) en 2002
3. Décision du Conseil de Nece (Maré, Nouvelle Calédonie) en
octobre 1999
Le thème que nous nous sommes choisis :
4. Extrait de l'article de L’illustré Protestant, Décembre 1964
La Cevaa : 40 ans de partage pour témoigner
5. Zacharie 4,6 La Nouvelle Bible Segond (2002) Version inté¬
du Christ dans un monde en mutation, est une
grale
Veà Porotetani n°2 Février 2012
1
Animation Es. 54,2-4 :
« Les Missions
protestantes face aux
Eglises nouvelles - les païens d’hier
évangélisateurs de demain »i
Selon l’interprétation traditionnelle, le chapitre 54 du livre du
prophète Esaïe parle, sans les nommer, de Sion et de Jérusalem.
Ces villes sont représentées par la femme abandonnée, délaissée,
qui a subi la honte de son adolescence - image qui désigne l’exode
puis la risée de son veuvage - où on peut voir l’exil à Babylone.
-
'auteur des
Tout est parti
chapitres 40M J 55, nommé le
second Esaïe, a prêché,
■
lorsque le pasteur
Kotto interpella le pré¬
au nom de
l’Eternel,
sident de la SMEP en
une bonne
nouvelle au
ces termes :
«Monsieur
le président, élargis
peuple exilé et captif à
Babylone pour le
consoler, l’encourager
l’espace de ta tente,
déploie les couvertures
à supporter ses vexa¬
de ta demeure, car tu
répandras à droite et
tions et lui redonner
te
l’espoir d’un retour à
à gauche, et ta postéri¬
Jérusalem. Il a partagé
té envahira les nations.
Ne crains pas, car tu
dans le quotidien la
Les vv.2-4 d’où est tiré le thème qui a gouver¬
confondu» (Es .54, 2-4)2. Ces ver¬
sets marquent une nette rupture, un change¬
ment de paradigme dans un moment précis de
né la Cevaa ces quarante dernières années pro¬
l’histoire de l’ancienne Société des Missions
viennent de la péricope du 54® chapitre vv. 1-
Evangéliques de Paris (SMEP) dans sa relation
avec ses anciens champs missionnaires. Ces
versets sont à l’origine de la « mort » de la
SMEP et de la « naissance » de la Cevaa et du
Defap en 1971 :
« Après une nuit de réflexion -une très sage
mesure qui gardait l’assemblée de tout romantisme facile- les délégués avec une unanimité
étonnante, dans la diversité de style de leurs
interventions, vinrent déclarer leur certitude.
Le vent du large avait soufflé. Un nouveau che¬
situation dramatique du peuple juif qui s’est
senti brisé, abandonné et esclave.
14 qui parlent de la restauration de Sion après
l’exil. Ces versets mettent en exergue l’universalité de Dieu qui implique nécessairement
l’égalité des Hommes et des peuples devant le
Dieu créateur et Tout-Puissant (vv.4-8). Le
texte rappelle les hauts faits de Dieu dans l’histoire, hauts faits qui illustrent sa toute puissance et son action renouvelée de génération en
génération (vv.9-10). Enfin, le texte parle de la
restauration du peuple de Dieu qui se révèle
être une promesse de consolation pour tous les
exilés, opprimés et exclus de la terre (vv.ll14).
8
Veà Porotetani n°2 Fépuare 2012
ne seras pas
min venait de s’ouvrir... Par un vote solennel
et à bulletin secret, elle manifestait sa volonté
de s ’engager résolument dans cette aventure
3.Aproiatn
le « leit motive » de la Communauté
de la foi qui la ferait renaître autre, mais plus
nu
jeune que jamais ».3
L’interpellation du pasteur Kotto basée sur
le texte d’Esaïe 54,2-4 a conduit à la naissance
d’une communauté nouvelle, intercontinentale,
supranationale et supra raciale, rassemblant les
Eglises francophones et anglophones à travers
une action missionnaire commune qui va se
concrétiser par l’institution des Actions
Apostoliques Communes (AAC). Les AAC
devaient permettre d’une part aux Eglises
issues des anciens champs missionnaires de la
SMEP et celles d’Europe (Erance et Suisse
notamment) de collaborer sur le même plan et
de dépasser ainsi des schémas ressentis comme
paternalistes : d’autre part l’expérience pos¬
sible d’une nouvelle action d’évangélisation.
signe d’universalité de la mission confiée par
le Christ à ses disciples.
Cevaa ? L’interprétation de ce texte par l’an¬
Texte Es. 54,2-4
Elargis l’espace de ta tente, les toiles de tes
demeures, qu’on les distende ! Ne ménage
rien ! Allonge tes cordages et tes piquets, faisles tenir, car à droite et à gauche tu vas débor¬
«
der : ta descendance héritera des nations qui
peupleront les villes désolées. Ne crains pas
car tu n’éprouveras plus de honte, ne te sens
plus outragée, car tu n’auras plus à rougir »
(Version TOB)
cienne génération a conduit à la prise de
mesures ou à d’actions
concrètes : Pouvez-
vous en citer
quelques-unes ? Les « païens »
d’hier sont-ils vraiment devenus les « évangélisateurs » d’aujourd’hui comme le souhaitaient
les pères fondateurs de la Cevaa ? Veuillez jus¬
tifier votre réponse en donnant des exemples
précis.
L’interprétation de ce texte est à l’origine
d’une rupture ou changement de paradigme qui
est à l’origine de l’utopie Cevaa. Deux princi¬
paux objectifs (égalité entre missionnaires et
missionnés d’hier et partenariat dans la mission
commune) ont été fixés lors de la naissance de
la Cevaa. Selon vous, ces objectifs ont été ; a)
totalement réalisés ; b) seulement à moitié et il
reste beaucoup à faire (préciser s’il vous plait)
ou c) pas du tout (dites pourquoi selon vous) ?
du texte pour aujour¬
d’hui :
Objectif : Recevoir le message de ce texte
aujourd’hui afin de susciter un nouvel engage¬
ment dans le Communauté Cevaa :
Ce texte nous parle t-il encore aujourd’hui ? En
d’autres termes, les deux objectifs qui ont été
fixés lors de la naissance de la Cevaa (égalité
entre missionnaires et missionnés d’hier et par¬
Animation biblique en 3 temps
tenariat dans la mission commune) sont-ils tou¬
1. Entrer dans le texte :
jours actuels? Si oui dites en quoi et si non
pourquoi ? Après quarante années d’existence,
Objectif : Permettre aux participants de s’im¬
prégner du texte biblique à partir des questions
la Cevaa a-t-elle besoin d’une nouvelle ruptu¬
? Pourquoi ? Comment pourrait se matériali¬
suivantes ;
re
De quoi est-il question dans ce texte ? Qui sont
ser cette nouvelle
les principaux acteurs/personnages et quel (s)
rôle (s) jouent-ils ? Quelle est la signification
pouvons-nous faire aujourd’hui de notre « tente
» Cevaa
qui a été élargi et semble avoir atteint
de la tente dans la Bible ? (consulter les dic¬
les limites de son élargissement.
rupture selon vous ? Que
tionnaires bibliques et commentaires)
Animation biblique proposée par
2. Contexte historique de la Cevaa :
Objectif : Permettre à la nouvelle génération
de faire un lien avec le passé de la
Samuel Désiré Johnson
Secrétaire exécutif Pôle Animations
Communauté Cevaa :
Dans quelles circonstances ce texte est-il deve¬
Veà Porotetani n°2 Février 2012
.
-Ùid
FERURIRAA PIPIRIA
Ua tapeàhia te tumu parau « E haere ma tena na puai iti no de na ia au i
Te mau Tàvana 6, 14 mà te haafaufaa i te parau o te Faufaa o te ora a te Atua.
«
E haere mà tenà na pûai iti no ôe na e te
faufaa o te ora a te Atua ia au i Te mau
Tàvana 6,14. E parau teie tei tupu i te tau o Te
mau tàvana. Tei roto o Iteraèra i te mataù i te
nûnaa Mitiana tei hâmani îno ia na no te îno ta na
i rave i mua i te Atua ia au i te irava 1. Ua tae roa
o Iteraèra i te piiraa i te Atua. E ua tono mai te
Atua i te tahi veà ia Titeona no te faaîte i to te
Atua hinaaro i te ôreraa Iteraèra e mataù i te mau
atua o te nûnaa Amori e te ôreraa o ia e faaroo i te
reo o te Atua ia au i te irava 10. Te faaara atoà ra
te veà a te Atua ia Titeona i te mau ôhipa ta te
Atua i rave no Iteraèra i te faaoraraa ia na mai te
titîraa i Aifiti.
E teie parau ta te veà e faaara ra ia Titeona no
te haere e àro i te nûnaa Mitiana ia au i te pûai e
vai ra i roto ia na. Te auraa, eiaha o Titeona e taià,
tei pihaî iho te Atua ia na. E tautum te Atua ia na.
Te reira atoà te parau ta tatou e tâpeà mai ôia
hoi teie parau a te Atua ia Titeona : « E haere mà
tenà na pûai iti no ôe na ». Terà maa püai iti to
tàtou e haere ia au i te hinaaro o te Atua. Eiaha
e taià i te haere no te mea teie haereraa eere o
tàtou noa e ta tàtou mau ràveà. E haere tàtou ia au
i te hinaaro o te Atua. E tautum te Atua ia tàtou i
roto i te haereraa. E tautum te Atua ia tàtou i roto i
te
ôhiparaa. E tautum te Atua ia tàtou i roto i te
teie të faaitoito ia tàtou i te ôhipa
oraraa. E parau
vàhi te reira tàtou te oraraa i
Màôhinui nei. E tano e hiô i teie parau no te taata
hoê. E tano atoà e hiô no te tahi pupu taata, te tahi
no te Atua i te
âmuiraa, te tahi pàroita, te tahi Tuhaa e te Etàrëtia.
Teie haereraa to tàtou ia au i te hinaaro o te
Atua, e haereraa mà te haafaufaa i te Faufaa
ora ta te Atua i horoà mai. Te faufaa ora e
parauhia ra : Te fenua, te raî, te moana e te taata.
Tei roto tàtou i teie faufaa ora i te oraraa. Ua
horoà mai te Atua i te reira ei ora no tàtou. To
tàtou fenua o Màôhinui, e mau fenua tei î i te fau¬
10
Veà Porotetani n°2 Fëpuare 2012
faa ora e tei parare i nià i te moana. E rahi aè o ia
ia Eurôpa ia faaauhia.
E piti hum fenua e vai nei : Te mau fenua
mouà e te mau fenua aita e mouà. Te mau fenua
mouà mai ia Tahiti, Moorea, Maiào, Raromatai
mà, Tuhaa pae mà, Enana mà. Te mau fenua aita
e mouà o Tuamotu mà e miti atoà to rôpû i te
fenua.
I nià i teie mau fenua to tàtou, e faufaa rahi teie
i te pae o te reo e te
e vai nei. Te vai ra te taa-ê-raa
peu. E hum tùàti to Tahiti, Moorea, Raromatai
mà. Te itehia ra te taa-ê-raa i Tuhaa pae mà i te
pae o te reo e te peu. Te vai ra i Enana mà e
Enata mà e piti hum reo. E mea hum rahi te reo i
Tuamotu mà : te Mihiroa, te Vàhiti, te Poerani, te
Parata, te Maragai. Te Maareva o na e to na reo.
Mea rahi teie faufaa ta te Atua i horoà mai i te pae
o te reo, te peu. E te reira fenua, to na parau e ta
na faufaa tupuna.
I teie mau fenua to tàtou, te vai ra te mau mai-
tai o te fenua e to te moana. E te fànaô noa ra
tàtou i te mau maitai no terà e terà fenua. Tei titau
ia tàtou e tanu, e àtuàtu, e aupum. Te tautum noa
ra to Tuamotu i to Tahiti i te ià. To Tuhaa 5 te
tautum ra i to Tahiti i te taro, te
pàhua e te ià. Te
nà reira atu ra e te nà reira atu ra. Te îte-atoà-hia
ra i teie mahana te tahi mau maitai tei iti e tei ôre
roa i te tahi mau vàhi mai te pàhua, te maôa, te ià.
Te faaara mai ra te reira e imi i te mau ràveà no te
faahotu faahou i teie mau maitai e ia rahi. Ua rave
te ARA i te faaotiraa i nià i teie parau i te matahiti
2008 i te Tuhaa 7. E piiraa i to te Etàrëtia e to te
nûnaa tàatoà e faaôhipa i te mau ràveà no te faa¬
hotu faahou i to tàtou fenua.
I nià i te parau o te faufaa ora, te vai atoà te
parau o ta tàtou mau ràau. Te reira fenua e ta na
ràau e te reira fenua e ta na ràau. E faufaa rahi
atoà teie e vai nei i roto i te mau taata e faaôhipa
ra i teie faufaa no te horoà i te ora i to tàtou mau
taata mai. E tano e parau, ua maïhia to tatou nünaa
mai te ômaha tihota, te mâriri àitaata e tae noa atu
te sida e te vai atu ra. Te haere noa ra te ôhipa
tanu e te pûpûhi i te àvaàva taèro nà reira te ôhipa
taparahiraa taata.
Te taata te tahi faufaa ora. la ïte te taata o
teie fenua i te ora e mauhia ra e te fenua, te moana
e te rai. Te taata e ôpuaraa e e hinaaro no te Atua.
la îte O na i te parau o to na fenua, te mouà, te
âfaa, te ânavai... la ite o na i to na paparaa.
Te ite-atoà-hia ra i teie mahana te mri-ê-raahia
te parau o te taata, te tahi ia fifi i teie mahana i te
faaearaa te tâne i te tâne e te vahiné i te vahiné.
Eiaha e vaiiho i teie fifi ia haere noa.
I teie mahana, te itehia ra te tahi mau fifi tei
faataupupù i te oraraa o te tahi mau ùtuafare mai
te ôreraa te tahi mau taiete ôhipa, te vaiihoraahia
te tahi mau rave ôhipa, te maraaraa o te hoo. Te
ite atoà ra te taata i te ôvereraa na te ôire no
Papeete e te tàparu ra i te moni. Te rahi noa atu ra
te mau ôhipa èià i roto i te mau ùtuafare. Te rahi
Terâ püai iti ta te Atua i horoà mai ia tâtou noa
atu e te vai ra te fifi, e haere tâtou mai te reira i
roto i teie faatüàtiraa e te Etârëtia no Cameroun. E
haere tâtou e te faufaa ora ta te Atua i faafânaô ia
tâtou mai to tâtou reo, ta tâtou peu, ta tâtou mâa,
ta tâtou râau, to tâtou ite, to tâtou faaroo e to tâtou
hinaaro e îte atoà i te faufaa ta te Atua i horoà ia
ràtou. E haere e faaîte i te faufaa ta te Atua i horoà
mai ia tâtou te Mâôhi. Te auraa, e ora i te târëni e
vai ra i roto i te fenua nei. E faaôhipa i te târëni a
te Atua.
Eere teie faatüàtiraa i te faarahiraa te reira ia na
aore râ te faaîteraa e mea maitaî aè te tahi i te tahi.
Te nà ô ra te parau : « E haere mâ tenâ na püai iti
no ôe na ». Terâ mea naînaî roa ta te Atua i horoà
mai e faarahi mai te Atua i roto i te haereraa no
na. Te haere Etârëtia ra tâtou no te fàrerei i te tahi
atu Etârëtia. E haapii te tahi i te tahi. E ôpere i te
faufaa ta te Atua i horoà i terâ e terâ. la tautum
mai te Atua ia tâtou i roto i teie faatüàtiraa i te
Etârëtia no Cameroun e teie haereraa ia au i te
parau : « E haere mâ tenâ na püai iti no ôe na ».
atu ra te mau ùtuafare e fifi ra i roto i te oraraa.
Teie parau ta tatou : « E haere mâ tenâ na pùai
iti no ôe na », te titau ra ia tatou e ôhipa i roto i to
tatou nünaa ia au i to tatou püai. E tautum te Atua
ia tatou.
Te Etaretia Porotetani Màôhi, te vai ra ôna i
roto i te mau tuhaa atoà o Mâôhinui. E 3 Tuhaa i
Tahiti : Tuhaa 1,2 e 7. Tuhaa 3 o Moorea-Maiào.
Tuhaa 4 o te mau fenua Raromataî e 5 fenua o
Huahine, Raîàtea, Tahaa, Popora e Maupiti. Tuhaa
5 e 5 fenua o Rumtu, Rimatara, Tupuaî, Raîvavae
e Rapa. Tuhaa 6 o Tuamotu mâ : Mihiroa e 6
fenua Raîroa, Tikehau, Mataiva, Amtua, Kaukura,
Apataki. Vâhitu e 4 fenua Takapoto, Takaroa,
Manihi, Ahe. Poerani e 4 fenua : Makemo, Hao,
Amanu, Maareva. Enana e 3 fenua Hiva Oa,
Tahuata, Eatu Hiva. Enata e 2 fenua Nuku Hiva,
Ua Pou. Te tuhaa 8 tei te fenua Taratoni.
I roto i te faanahoraa a te Cevaa no te 40raa o
âmui tatou e te Etârëtia no
Cameroun. Ua putuputu te mau âmaa ôhipa no te
faanaho i teie ôhipa. No te faatupuraa i teie parau
ta te Atua ia Titeona, ua tâpeàhia mai te tumu
te matahiti, e ôhipa
parau no te faufaa o te ora a te Atua e vai ra i nià i
to tatou fenua no te tauturu ia tatou i te faatüàtù-aa
i te Etârëtia no Cameroun.
Pasteur Jean TEURURAl
^
Veà Porotetani n°2 Février 2012
11
Dosier
L’Utopie Cevaa
est-elle toujours
actuelle ?
La Cevaa a été créée le 30 octobre 1971 suite à la disparition de la Société des
Missions Evangéliques de Paris (SMEP). Voici ce que stipule la Charte adoptée à
l’Assemblée Générale de Porto-Novo au Bénin en 2002 : « Des Eglises protestantes de
divers continents réunies le 30 octobre 1971 à Paris, Reconnaissantes envers Dieu qui
leur a révélé en Jésus-Christ son amour pour le monde entier, Reconnaissantes d’avoir à
témoigner de cet amour et de pouvoir participer à l’action du Saint Esprit pour le salut
et le renouvellement de tout l’être humain. Unies dans la foi en Jésus-Christ, le Sauveur
et le Seigneur, et dans l’obéissance à Celui qui est venu comme un serviteur. Se sachant
appelées, dans la fidélité à l’Ecriture Sainte, à annoncer la bonne nouvelle au-delà de
toute frontière. Convaincues qu’au-delà des liens historiques créés entre elles par l’acti¬
vité de diverses Sociétés missionnaires, le Seigneur les appelle à s ’engager dans des
relations nouvelles. Ont décidé de constituer la Communauté Evangélique d’Action
Apostolique (CEVAA) ».
Lors du Conseil du 30 octobre 1999 à
de l’Europe, persistance des difficultés de
Nece (Maré, Nouvelle Calédonie),
l’Afrique, dégradation relations Nord/Sud, etc.
elles ont décidé de modifier le nom de
la Communauté et de la nommer Cevaa -
Au cœur de toutes les raisons, il y avait égale¬
ment le questionnement autour d’un modèle
Communauté d’Eglises en mission.
qui n’avait pas su conjuguer la confiance et le
contrôle.
Un brin d’histoire
La Cevaa est créée en 1971 dans un contex¬
te de libération. La décolonisation a fait place à
des Etats indépendants. Les Eglises issues de la
mission sont autonomes et se libèrent d’une
tutelle. La théologie est fortement marquée par
tous ces mouvements de libération. La Cevaa
est au croisement de toutes ces attentes. Elle
Eace à cette situation, plusieurs questions
sont posées :
-Est-ce possible de concilier famille et entrepri¬
se, confiance et contrôle ?
-Comment concilier histoire et avenir ?
-Où la Cevaa a-t-elle son centre ?
-Comment retrouver le sens de la confession
commune ?
est la concrétisation de l’utopie
portée au
niveau du mouvement œcuménique. Elle incar¬
ne un paradigme nouveau, porteur des espé¬
rances de l’époque : communauté, responsabili¬
té, la mission vers partout, la mission comme
responsabilité de l’Eglise. C’est une théologie
du monde, de la participation et de l’engage¬
ment.
Le modèle «missionnaire» s’est usé rapide¬
ment. Plusieurs raisons expliquent cette usure :
développement du «sans frontière», fin des glo¬
rieuses et vigilance sur l’argent, sécularisation
12
Veà Porotetani n°2 Fépuare 2012
La Communauté s’est donnée pour objectif
«de permettre à ses membres d’assumer
ensemble certaines des responsabilités qui leur
incombent pour remplir la mission que JésusChrist leur assigne». A cet effet, elle :
-mène une réflexion continue sur la significa¬
tion de l’Evangile et sur la mission de l’Eglise ;
-crée un espace d’ouverture et d’interpellations
réciproques sur sa manière d’être et d’agir en
mission dans le contexte respectif de chaque
membre ;
-recherche une unité d’action fondée sur la jus¬
Cevaa et l’AG de Neuchâtel en 2008 a réaffir¬
tice, la recherche de la paix et de la réconcilia¬
tion, sur la dignité de la personne humaine et la
mé qu’elle demeure son cœur. La Cevaa se
veut avant tout une communauté de vie au sein
de laquelle on vit pleinement le partage, l’ac¬
tion et le témoignage. A la Cevaa, la foi se vit
de façon plurielle en fonction des contextes et
situations. Elle compte aujourd’hui 37 Eglises
membres.
sauvegarde de la création, (cf. article 5 des
Statuts)
Pour réaliser ses objectifs, la Communauté :
-identifie les besoins au travers des demandes
exprimées par chacun et leur donne une priori¬
té tenant compte des ressources humaines et
matérielles disponibles ;
-décide des modes de mise en œuvre et d’exé¬
cution des tâches en les prenant en charge ou
en les confiant à certains de ses membres ou à
certaines personnes morales non membres ;
-veille à leur réalisation et en rend compte, lors
de l’assemblée générale, en termes de résultats
obtenus et d’utilisation des ressources, (cf.
art. 6)
La vision des fondateurs à l’origine
La vision des pères fondateurs se trouve
clairement exprimée dans la Charte de la
Cevaa qui stipule entre autres :
-la formation d’une communauté d’Eglises née
à la suite du mouvement missionnaire protes¬
tant des siècles précédents ; communauté issue
d’une conscience renouvelée des relations entre
Les ressources de la Cevaa sont principale¬
ment constituées par les apports, cotisations et
contributions de ses membres. Chaque membre
contribue à la vie de la Communauté par ses
ressources
40ème anniversaire : pourquoi faire ?
spirituelles, humaines et financières.
La Cevaa organise ses activités selon les axes
de travail suivants :
-l’animation théologique
-les programmes et projets missionnaires des
Eglises membres
-l’échange de personnes
-la formation et les bourses
-l’information et la communication
-la justice et les droits de la personne humaine.
(cf. art. 12 du Règlement Intérieur).
Il faut rappeler que l’Animation
Eglises du Nord et du Sud et résolue à déve¬
lopper son témoignage chrétien commun en
paroles et en actions ;
-l’appartenance à un monde de contrastes et
d’inégalités, capable du meilleur et du pire, en
quête d’une unité toujours à trouver dans la
diversité des langues, des cultures et des
convictions humaines. L’Evangile de Jésus
Christ est pour la Communauté la source de vie
qui nous permet d’aimer, de partager, de
construire et de résister dans ce monde.
La Cevaa se veut missionnaire de «partout
partout». C’est le principe de la mission
Cevaa, les Eglises vivent la
foi de façon plurielle en fonction des contextes
vers
sans frontière. A la
et situations.
Théologique a toujours été la spécificité de la
Veà Porotetani n°2 Février 2012
de femmes pour
L’animation
perpétuer les acquis
théologique est un
principe de vie
de la Caravane des
femmes pour la
communautaire,
une
paix. Nous pouvons
citer l’échange entre
dynamique
pour partager la foi
et la vivre en actes
dans un mouve¬
ment de libération
et de réconciliation.
Pasteurs Niaraea Taaroanui, Jase Kinson et Célestin
Kiki à la paroisse francophone d'Antananarivo
La Cevaa se veut avant tout une communau¬
té de vie. En ce sens, les 37 Eglises membres
travaillent ensemble, dans toutes les directions
; cela veut dire des échanges du Nord vers le
Sud, du Sud vers le Sud, du Sud vers le Nord
et du Nord vers le Nord ; sachant bien sûr que
doigts de la main se sont pas égaux»
selon un proverbe béninois.
«tous les
Quels acquis de ces quarante années ?
Parler des acquis de la Cevaa, c’est peutêtre prétentieux, car nous sommes dans le
domaine de la foi. Mais comme la foi s’expri¬
me aussi à travers des actions concrètes, nous
pouvons dire que la vision communautaire a
été renforcée grâce à l’Animation Théologique.
Il y a eu :
-des Actions Apostoliques Communes (AAC)
comprenant l’accueil de l’étranger (AACRome et AAC Lausanne), un projet de déve¬
loppement (AAC-Nyengo-Makoma-Liuwa) et
un projet de la revalorisation identitaire (ACCTobas) et la réalisation de plusieurs projets
missionnaires au sein de plusieurs Eglises ;
-la formation des ouvriers des Eglises, des
enseignants et des laïcs (hommes et femmes)
dans plusieurs domaines ;
-les échanges de personnes dans tous les sens
(Nord-Sud, Nord-Nord, Sud-Nord et Sud-Sud).
Ils se traduisent par :
-la diversité culturelle et cultuelle ;
-les échanges de personnes et les visites multi¬
culturelles. Nous avons des envoyés au Nord
comme au
Sud (Italie, Togo, Sénégal, Bénin,
Cameroun, Madagascar, Réunion, Nouvelle
Calédonie, Polynésie Française, etc.) et des
visites réciproques organisées par des groupes
14
Veà Porotetani n°2 Fépuare 2012
une dizaine de
femmes des Dorcas
de l’Eglise
Protestante de la
Réunion (EPR) et des femmes de l’Eglise
Réformée Evangélique (ERE)/Eglise Réformée
de Erance (ERE) d’Alès en 2009 et l’échange
entre les femmes du Cameroun et du Bénin en
2009-2010.
-le partage des ressources à travers notre systè¬
me de contribution et d’attributions ;
-la mise en place des programmes et projets
missionnaires ;
-le renforcement du travail en réseau avec des
partenaires oecuméniques ayant la même
vision tels que le Council for World Mission
(CMWM) dont le siège est à Londres en
Angleterre, la Mission Evangélique Unie
(VEM) dont le siège est à Wuppertal en
Allemagne. Avec ces deux organisations
soeurs, nous soutenons financièrement la chai¬
re de missiologie à Bossey en Suisse et menons
des actions communes de lutte contre le
Vih/Sida notamment en Afrique australe.
-La Caravane des femmes pour la paix qui a
parcouru toutes les Eglises membres de la
Cevaa en semant des graines d’espérance, en
posant des gestes de paix, de réconciliation et
de guérison et en tissant une chaîne de solidari¬
té dans l’Eglise et dans la société civile.
Ces acquis ne doivent pas nous pousser à
l’autosatisfaction, mais plutôt à la vigilance et
au travail car comme le dit un proverbe afri¬
cain : « une pirogue n 'est jamais grande pour
chavirer ».
L’élargissement de la Cevaa à d’autres
Eglises : une préoccupation permanente.
La question de l’élargissement est préoccu¬
pante depuis la création de la Cevaa. Au cours
des dernières Assemblées générales, elles s’est
souvent posée et des décisions ont été prises.
En 2001, il y avait deux préoccupations,
que l’on peut retrouver aujourd’hui en 2011, à
savoir :
-la limite des ressources financières de la
Communauté. Il faut signaler ici que le retrait
de Mission 21 en 2003 a aggravé cette situation
avec la situation économique mondiale qui
s’est transformée ;
-le souci que le secrétariat puisse être handica¬
pé par le poids d’une institution trop lourde
pour un nombre limité ou insuffisant de secré¬
taires avec aujourd’hui 1 Secrétaire Général et
2 Secrétaires Exécutifs.
faut approfondir le travail par rapport aux dif¬
férentes lectures de l’Evangile que les Eglises
font et leur prise de position dans les questions
d’actualité (politique, sociale, économique,
écologique, etc.) Il faut que les Eglises arrivent
à s’interpeller les unes les autres sur tel ou tel
sujet dans le cadre de la Communauté.
Que conclure ?
Aujourd’hui comme hier, l’attente est tou¬
jours très forte de la part des Eglises dans la
Communauté, de pouvoir vivre des relations de
partage, d’échange ; des relations vivantes.
Une 3^*”^ préoccupation est celle des
Eglises membres de la Communauté. Leurs
visages ont été profondément modifiés tant par
les difficultés liées à une survie économique
difficile pour les unes ou par l’émergence de
nouvelles familles théologiques pour d’autres.
L’élargissement, dans sa globalité, est un
enrichissement mais aussi une responsabilité
y compris dans son aspect financier. Il nous
met devant des enjeux et des priorités.
L’AG prendra certainement une décision par
rapport à ce sujet qui est à l’ordre du jour et un
dossier faisant une analyse pertinent est déjà
produit et envoyé aux délégués à l’AG.
Le modèle de la Cevaa : une pertinence
Le modèle Cevaa nous semble évidemment
Pour paraphraser le théologien pratique suis¬
Reymond^,
nous dirons que la
Cevaa est toujours en chantier.
se Bernard
Il nous faut revisiter les mots d’ordre
déployés par la Cevaa dès sa naissance et qui
correspondaient à son ambition théologique,
ecclésiologique, socio-politique :
-« Tout
l’Evangile à tout l’Homme » ;
-« Redonner la Parole au
peuple de Dieu » ;
-«
la mission de partout vers partout ».
Tout en revisitant ce passé pour nous proje¬
ter dans l’avenir, il nous faut travailler à notre
mission aujourd’hui. D’où la réflexion sur le
thème : « La Cevaa : 40 ans de partage pour
témoigner du Christ dans un monde en
mutation » ! Nous terminons avec cette phrase
du pasteur Jacques Terme : « la Cevaa est une
chance, non une charge, pour nos Eglises ».
pertinent, quand bien même il y a eu des muta¬
tions
il fallait que « les pas du danseur chan¬
gent, quand le rythme du tambour a changé »
dit un proverbe béninois - mais les idéaux
Par Célestin Gb. KIKI,
communautaires demeurent et se concrétisent à
^ Bernard
-
travers le témoignage, le partage et
l’action.
Aujourd’hui, nous pouvons situer les fai¬
Secrétaire Général de la Cevaa
^
Reymond a publié un ouvrage sous
le titre ‘Liturgie en chantier’ Lausanne, BelleRivière, 1984.
blesses de la Cevaa à deux niveaux : la solida¬
rité, le dialogue et l’interpellation. Au niveau
de la solidarité, il y a encore du chemin à faire
dans la mise en commun des ressources maté¬
rielles et humaines. La contribution financière
de certaines Eglises paraît seulement théorique
et il faut qu’elle soit effective.
Au niveau du dialogue et de l’interpellation
qui sont des maîtres-mots de la Cevaa, il nous
Veà Porotetani n°2 Février 2012
15
La Mission
hier (1971) et aujourd’hui
La mission hier
reprendre plus en
(1971)
détail certains
éléments qui
Les années qui
façonnaient la
ont précédé la
vision de la mis¬
création de la
sion au moment
Cevaa ont été
où se créait la
témoin de plu¬
Cevaa. Cet
sieurs modifica¬
article opère des
tions impor¬
choix et ne sau¬
rait offrir un por¬
tantes en matiè¬
re
de témoigna¬
trait complet de
ge chrétien.
Depuis 1963 en
effet, on parlait de «mission dans les six conti¬
nents» ce qui représentait un élargissement
conséquent de l’horizon géographique par rap¬
port à l’image missionnaire traditionnelle véhi¬
culée dans de nombreuses Eglises. Le contenu
de la mission avait également dépassé les limi¬
tations classiques pour recouvrir de plus en
plus de domaines : il y avait donc eu élargisse¬
ment théologique. Le passage de témoin des
sociétés missionnaires aux Eglises en tant que
telles représentait là où cela s’était fait un élar¬
gissement institutionnel. Enfin, suite aux déve¬
loppements au sein du Conseil Œcuménique
des Eglises (COE) et de l’Eglise catholique, les
dialogues sur la mission réunissaient désormais
protestants, orthodoxes et catholiques. Il y
avait eu en ce sens un élargissement œcumé¬
nique de la missiologie. Il convient de
Veà Porotetani n°2 Fépuare 2012
la situation. Ce
sont des pistes pour une réflexion plus appro¬
fondie.
Mission de Dieu
Le virage sans doute le plus significatif pris par
la théologie de la mission au milieu du siècle
passé fut la reconnaissance qu’en définitive, la
responsabilité première pour la mission appar¬
tenait à Dieu et non aux Eglises. Depuis la
réunion de Willingen (Allemagne) en 1952, il
était donc question de missio Dei. Parler de
mission dépasse de loin les limites des actions
et prédications chrétiennes et implique une
confession de foi considérant Dieu comme un
Dieu dynamique et porteur d’un projet de justi¬
ce, de paix, d’humanisation, ce que l’Ancien
Testament nomme «shalom». La notion de mis¬
sion de Dieu pouvait recouvrir deux concep-
tiens principales. L’une, plus traditionnelle,
de sociétés missionnaires et la création de
estimait que parler de missio Dei renvoyait à
départements de mission dépendant des
Eglises. La Cevaa est une fille et un des plus
beaux fruits de l’intégration, incarnant la vision
d’une missio n assumée par chaque Eglise dans
son propre contexte. Ea mission mondiale
quant-à-elle relevait d’une négociation entre
responsables d’Eglises en dialogue œcumé¬
nique. Toutefois, le changement ne s’est fait
que partiellement dans certains pays, pas du
l’envoi du Fils par le Père, un Fils qui par
l’Esprit envoyait l’Eglise proclamer l’Evangile
dans le monde. Dieu faisait donc face au
monde avec un message à porter au monde.
L’autre conception opérait un véritable retour¬
nement de perspective : Dieu était considéré
comme directement actif en mission dans le
monde séculier, politique, économique et reli¬
gieux. Par les «signes des temps» qu’il conve¬
nait de discerner. Dieu appelait Eglises et chré¬
tiens à le rejoindre en mission dans le monde.
Dans cette deuxième perspective qui est deve¬
nue majoritaire dans le mouvement œcumé¬
nique pour de nombreuses années. Dieu précé¬
dait l’engagement chrétien et l’Eglise n’avait
qu’un rôle second. L’accent portait sur l’enga¬
gement socio - politique pour un monde plus
juste, faisant avancer le royaume à venir. Cette
deuxième interprétation a permis un important
renouveau du témoignage chrétien, mais a éga¬
lement provoqué des débats très vifs entre et au
sein des Eglises.
Eglise et mission
L’intégration du Conseil International des
Missions (CIM) et du COE en 1961 fut un des
pas les plus marquants de l’histoire ecclésias¬
tique institutionnelle du siècle
passé. Suite à une longue collabora¬
tout dans d’autres. Même au sein de la
Communauté et encore plus au-delà, des
formes institutionnelles très différentes ont
continué de coexister, certaines Eglises se
dotant d’outils indispensables au dialogue œcu¬
ménique et interculturel, d’autres non, soit en
gardant les vieilles structures, soit en négli¬
geant la responsabilité pour le témoignage.
Un effet peut-être non involontaire de l’inté¬
gration fut de limiter parfois la mission à la
vision des relations entre Eglises, négligeant le
témoignage auprès de ceux et celles qui en
étaient éloignés. On a beaucoup parlé de «vivre
l’Eglise universelle» de manière un peu ecclésiocentrique. Or, sans pointe apostolique, la
mission perdait sa raison d’être.
Par Jacques Matthey
tion et réflexion, on s’était rendu à
l’évidence que l’engagement pour
l’unité et l’engagement pour la mis¬
sion ne pouvaient être séparés. La
mission relevait de la responsabilité
de l’Eglise dans son ensemble et
donc de chaque Eglise locale en
particulier. Il fallait dépasser une
notion de mission comme l’affaire
«des missions». La grande œuvre
des années 50 et 60 fut d’inscrire
cette vision théologique dans
les
institutions. Cela s’est fait en 1961
au
niveau international, puis dans
les années qui suivirent en Suisse,
en France et
ailleurs, par l’abolition
Veà Porotetani n°2 Février 2012
17
Consultation de Douala (24-27 octobre 1965). De gauche à droite : Al.
Jean COURVOI5IER (ERF France et membre du Comité) ; iei foasteur
Charles BONBON (Direction) : ie pasteur Jean KOTTO (Secrétaire
[général de l'Eglise évangélique du Cameroun) ; le pasteur NDON6) ; ie
pastejur Gilbert MUSIALELA (Délégué du Presbytère du Barotseland
de l'Eglise Unie de Zambie)
‘Cevaa, le pari du partage’ ou
‘Cevaa, l’enjeu du partage’
La parole qui résonne en ce quarantième anniversaire de la Cevaa est
celle qui a convaincu l’assemblée générale de la Société des Missions^
Evangéliques de Paris en 1965 à s’engager dans une étape missionnaire
nouvelle, l’action apostolique commune. Le pasteur Kotto, de l’Eglise
évangélique du Cameroun avait, à cette occasion, interpellé son président
Marc Boegner, avec les mots du prophète Esaïe (54, I) ‘Elargis l’espace de
ta tente’. Il me semble intéressant de réfléchir à la manière dont cette paro¬
le touche aujourd’hui les Eglises membres de la Cevaa, Communautéfon¬
dée sur la conviction que la mission dans la quelle Dieu nous demande
d’entrer à sa suite est mission commune, gagne à être partagée, ne peut
être réduite à l’espace de notre tente ecclésiale et nationale.
Je voudrais partager ici deux
réflexions :
La première concerne les Eglises dites ‘du
Eglises soeurs du sud, mais je pense que la
Communauté peut admettre que cela fait préci¬
nos
sément partie de notre solidarité dans la mis¬
sion.
nord’. Car je suis persuadé qu’aujourd’hui,
leurs responsables reçoivent cette parole avec
une
acuité toute particulière. Dans un monde
globalisé et devant les crises financières et éco¬
nomiques qui se succèdent et rendent l’avenir
incertain, les Eglises dans leur paroles
publiques résistent de toutes leurs forces aux
tentations nationaliste et xénophobes. Je n’étais
pas dans le secret des décisions prises à l’as¬
semblée générale de la Cevaa à Bouznika en
2008, mais le programme de travail commun
intitulé ‘à la rencontre de nos voisins’, et parti¬
culièrement les sous-programmes qui concer¬
nent le défi des migrations ou le dialogue
interreligieux répondent à des Eglises qui
savent le danger de rester enfermées, ou de se
refermer sur elles-mêmes. Nos Eglises cher¬
chent des contacts, des échanges, des envois de
jeunes, moins par désir d’aller ‘évangéliser le
monde’, que pour sortir d’elles-mêmes et faire
sortir leurs membres. Je comprends bien que
cela puisse même être un peu encombrant pour
,
18
Veà Porotetani n°2 Fépuare 2012
Ma deuxième remarque concerne les Eglises
‘du sud’. La Cevaa, à ma connaissance, ne
publie pas de statistiques, du moins dans la
durée. Si je consulte un site international
comme ‘Pew Forum’ (remarquable !) je note
trois chiffres au hasard ! Les protestants à
Madagascar seraient 8,1 millions sur une popu¬
lation chrétienne de 15,5 millions et une popu¬
lation totale de 20,7 millions ; au Cameroun,
les chiffres respectifs seraient de 6,2 millions
de protestants, 13,8 millions de chrétiens, pour
une
population de 19,6 millions. Pour compa¬
rer, les chiffres donnés pour la Polynésie
Française sont de IIO’OOO protestants pour
250’000 chrétiens et une population totale de
270’000. Pour la France, 1,2 millions de pro¬
testants, 39,5 millions de chrétiens et une
population de 63 millions. Ces chiffres n’ont
d’intérêt que comparés. Or si l’on se reporte de
quarante ans en arrière, on trouvera des popu¬
lations moitié moins importantes, du moins
pour le Cameroun ou Madagasear que j’ai pris
exemples. Et simultanément une eroissance
du nombre des protestants beaueoup plus rapi¬
de que la croissance de la population... ce que
je veux dire c’est qu’en dehors de la solidarité
dans des projets de développement, dans les
géopolitiques qui n’ont plus aucun sens. Nous
sommes liés les uns aux autres par la Parole de
Dieu qui nous met debout, par la foi qui nous
anime, bien avant de prendre conscience de la
globalisation de notre monde. Encore faut-il
que nous nous donnions les moyens de le vivre
domaines de la formation, de l’économie ou de
ensemble, et la Cevaa en est un. Elle peut nous
la culture, je comprends aisément que ces
offrir de nous retrouver côte à côte dans les
Eglises n’aient pas grand-chose à attendre des
Eglises du Nord, confrontées à la stagnation ou
différents domaines de nos engagements, de la
à une croissance minime.
commun pour
en
Et pourtant nous avons ensemble constitué,
et développé une communauté de partage.
Comment la faire vivre, alors que nos situa¬
tions et nos attentes sont si différentes ? Ma
conviction est que malgré les apparences nous
embarqués dans le même bateau.
Qu’il s’agisse de justice sociale, de réchauffe¬
ment de la planète, de liberté de circulation...
Qu’il s’agisse de formation, de résolution des
conflits, de communication... aucune action ne
peut être conduite qui n’engage d’une manière
lecture pluriculturelle de la Bible au plaidoyer
la justice. Elle le peut si elle le
veut ; si elle donne priorité aux échanges entre
chrétiens des divers continents, attachés à
témoigner de leur foi dans le quotidien de leurs
engagements familiaux, professionnels, cultu¬
rels et politiques. La Cevaa peut être en cela un
ferment et un modèle.
sommes
ou d’une
Jean-Arnold de Clermont
Président du Service protestant
de mission- Défap
Paris, le 30 janvier 2012.
autre l’ensemble de la communauté
humaine, du sud autant que du nord, notions
Vie communautaire de la Cevaa et gouvernance dans les Eglises membres : La Cevaa.
Une utopie toujours actuelle ! Juin 2011.
Le Pasteur Jean Kotto, président de l’Eglise Evangélique du Cameroun avait une voix pro¬
fonde et sonore. Je l’entends encore ! Même si je n’étais pas présent lorsqu’à l’Assemblée géné¬
rale de la Société des Missions Evangéliques de Paris (SMEP), en 1964, où, prêchant sur le
texte d’Esaïe 54, versets 2 à 4, il apostrophe directement le Président Marc Boegner :
« « Le
Seigneur lui-même sait, si par la puissance de son Saint Esprit, à travers cette action
missionnaire commune, au moment où il le faudra, Il nous rassemblera en une communauté
nouvelle, intercontinentale, supranationale et multiraciale... » et il poursuit « Monsieur le
Président, élargis l’espace de ta tente, déploie les couvertures de ta demeure, tu te répandras à
droite et à gauche, ta postérité envahira des nations ; ne crains pas car tu ne seras pas confondu(e)’.
Sept ans plus tard est née la Cevaa dont un autre pasteur, Seth Ametefe Nomenyo, qui a mar¬
qué ses premières années donne la clé de lecture suivante : «Le problème théologique primor¬
dial pour l’action missionnaire aujourd’hui me semble être celui-ci : dans le contexte de notre
monde contemporain, où Dieu en est-il dans sa mission ? De la réponse que vous donnerez à
le reste découlera. Si Dieu s’est forgé un instrument nouveau, c’est qu’il en
nouvelle. Le but de la mission de Dieu est d’amener tous les hommes à la vie
cette question tout
est à une étape
nouvelle en Jésus -Christ. Des hommes nouveaux dans ^un monde nouveau. Cette mission de
Dieu c’est une action en marche, un plan qui se déroule, qui est en mouvement. Où Dieu en est-
il aujourd’hui? »
^ Toutes citations extraites de ‘Journal des Missions
Evangéliques’ 146^ année. N°9-10, Oct-Nov-Déc. 1971.
Veà Porotetani n°2 Février 2012
19
ÂPOORAA RAHI A TE CEVAA
I TE MATAHITI1993
Mai te 2] no tiunu e tae atu i te 5 no tiurai, e tupu te Apooraa Rahi a te
Cevaa i tefenua nei no te taime màtâmua roa i roto i te âamu no teie nei tààti-
Ètârétia, e no ta tatou atoà Etàrétia. Uafdrii na tatou i te Tomite Faatere a
piti taime, i te matahiti 1976 e i te matahiti 1986. E i teie matahiti, o
te tààtoàraa ia no te mau mero no te Apooraa rahi a te Cevaa teie e haere mai e
raa
te Cevaa e
putuputu i O tatou nei.
mau tià no
Eita e ôre vëtahi i te uiui noa e, e aha te
tumu i mâiti ai te Cevaa i te putuputu i
O
tatou nei. E tià ia pâhono e, e mea nâ
te mau Ètârétia o te Cevaa, e tae
noa atu i te tahi mau manihini no te mau tààtiraa
Ètârétia e ôhipa âmui nei e te Cevaa. E
roto ia i ta tatou titauraa i haere mai ai te Cevaa
tupu te rururaa a te Âpooraa Rahi a te Cevaa i
e
putuputu i O tatou nei. No te mea i te mau
matahiti atoà, te tupu nei ta te Cevaa Apooraa
Rahi, e te tâmata nei o ia e haere i roto i te mau
roto i te pàroita no
fenua tei reira te mau Ètârétia mero e rave ai i
pühapa ai. E tià ia haamaumum-maitaî-hia te
pàroita no Âme i te fàriiraa mai e amo i teie
ôhipa i ta tàtou.
ta na mau putuputuraa. E
râveà te reira no
râtou no te hiôraa i te huru no te mau ôhipa e
ravehia ra e te mau Ètârétia e tae noa atu i te
mau fifi e
vai ra i roto i terâ fenua ia au i te
huru no te tereraa o te tau.
atoà i te mea ôhie no te Cevaa i te faatupuraa i
teie âpooraa i o tàtou nei no te rahi ihoà no te
mau haamàuàraa e
tupu mai i roto i teie huru
ôhipa. I manaô ai te Eaatereraa o te Ètârétia e,
atoà tàtou i teie rururaa a te
Cevaa nà roto i te raveraa mai te fàriiraa e na
tàtou e haapaô i te reira. E tià roa atu ai ia tàtou
ia parau e, ua ô pààtoà tàtou i roto i teie ôhipa.
No reira, e tae mai i o tàtou nei i te fàito e
50 e tiàhapa mau mero no te
20 '
E haamata te tàpura ôhipa a te
Âpooraa
Rahi a te Cevaa i te moniré 21 no tiunu nà roto
i te tahi pure ïritiraa o té tupu i roto i te pàroita
no
Punaauia. E titauhia te tahi mau pàroita no
te Tuhaa 1, te Tuhaa 2 e te Tuhaa 7 no te âmui
Te tahi râ parau e tià e haapàpù, oia hoî, eita
e mea tià e tauturu
Âme, ei reira atoà ràtou e
Âpooraa Rahi, e
Veà Porotetani n°2 Fépuare 2012
mai i roto i teie ôroà. Na te Eaatereraa o te
Ètârétia e haapaô mai i teie nei pureraa.
E tupu atoà te tahi mau fàriiraa nà roto i te
mau Tuhaa e te mau
pàroita, no te mau pô
mahana toru 23 no tiunu tei roto ia i te Tuhaa
2, e i te moniré 28 no tiunu tei roto ia i te
Tuhaa 7. E âmui atoà atu te mau mero o te
Âpooraa Rahi i te mau pureraa o te tàpati 27 no
tiunu i roto i te mau pàroita no Tahiti nei, e i te
tàpati 4 no tiurai, tei roto ia i te mau pàroita no
Moorea.
E tupu te pure ôpaniraa i teie putuputuraa i
No reira, mâ te tiàturi e e nahonaho maitaî
te mahana pae 2 no tiurai i roto i te pâroita
Evaneria no Taunoa, ei reira atoà e haamauhia
te tereraa o teie nei putuputuraa a te Cevaa i o
ai te Tomite Eaatere âpi o te Cevaa. Inaha hoî,
mero tâàtoà i roto
ei teie âpooraa e faaâpihia ai te mau mero no te
raa i te tauturu a te Atua i nià i teie
Tomite Eaatere no te roaraa e toru matahiti. E i
tatou, ia maitaî e ia manuia te mau tâpura ôhipa
atoà i manaôhia e rave i roto i teie âpooraa.
taua atoà pô ra e haamauhia ai te pàpaî parau
âpi O te Cevaa, i te mea i teie atoà âpooraa e
màîtihia ai te tino e mono atu i te ôrometua
Samuel ADA no te fenua Togo i nià i teie tiàraa. Na te
tatou nei, e tâmata atoà tatou i te tuu i te mau
i ta tatou mau pure no te ani-
ôhipa i ta
R. Teinaore
Veà no Âtete 1993
peretiteni âpi ia o te Cevaa e arataî i
teie ôroà pureraa.
Te tumu parau no teie rururaa a te
Âpooraa
Rahi a te Cevaa, oia hoî, « ïte no te parau-tià e
te tiaîtururaa ora... A tià i nià, a haere i te iôa o
letu Metia ». Na te Eaatere o te Âua pipi no
Suva, oia hoî o te Taote Eaitala Talapusi e ara¬
taî i te mau feruriraa pipiria i nià i
teie tumu parau. E te tààtoraa no te
oraraa o te
Âpooraa rahi, i roto i ta
na mau taime
ôhiparaa, feruriraa
parau e te haamoriraa, e ravehia ia
mâ te hiô maite i te auraa hohonu
no teie tumu parau
tei màîtihia no
te arataîraa i te putuputuraa a te
Âpooraa Rahi.
E tià atoà ia faaarahia ete mau
taime haamoriraa i te ômuaraa e i te
ôpaniraa o te mau mahana âpooraa
tâtaî tahi, na te mau ôrometua haa?
pii e te mau pipi-ôrometua ia o
Heremona, mâ te âpeehia mai e te
tahi mau tamarii haapii no ta tâtou
mau fare haapiiraa tua rua no
Pômare IV e rauti mai i te reira.
E tupu atoà te tahi fàrereiraa no
Âpooraa Rahi a te Cevaa e te
Âpooraa Eaatere o ta tâtou nei
te
Ètârëtia, i te monirë 2 no tiurai i te
pae poîpoî, hou râtou a hoî atu ai i
te reira âruî.
Veà Porotetani n°2 Février 2012
21
L’Animation Théologique
dans la Cevaa
L ’Animation théologique au sein de la Cevaa est née du souci que celle-ci avait,
dès ses origines, d’aider les Eglises membres de la Communauté à mener une
réflexion continue sur la signification de l’Evangile et sur la mission de l’Eglise.
Cette réfiexion d’un autre type devait être menée par le peuple de l’Eglise luimême.^ Elle favorise une méthode de recherche de travail accessible à tous (nul
ne doit se sentir exclu ou supérieur aux autres). L ’Animation théologique est donc
participative, puisqu ’elle invite l ’ensemble des membres de l ’Eglise à s ’impliquer.
Dans la Cevaa, l’Animation théologique
été initiée par le pasteur Seth AMETEFE NOMEYO du Togo, en sa quali¬
a
té de Secrétaire théologique de la Cevaa. Il a en
effet dans son rapport présenté au Conseil de la
Cevaa à Glay en 1984, défini les caractéris¬
tiques de l’Animation théologique. Il en a déga¬
gé quatre (4) principales:
Un travail de réflexion et de recherches à la
portée de tous : C’est-à-dire que la réflexion
théologique ne doit plus seulement être faite par
les seuls «professionnels» que sont les pasteurs
et autres évangélistes. Tout chrétien devrait être
en mesure de lire et d’interpréter la Bible.
Une théologie reliée au vécu quotidien,
c’est-à-dire qui prend en compte le contexte, le
milieu de vie des femmes, hommes et jeunes qui
écoutent ensemble ou individuellement la paro¬
le de Dieu. Il s’agit d’articuler l’Evangile et la
afin d’aider à sa croissance. En
d’autres termes, la transformation de l’Homme
crée à l’image de Dieu mais corrompu par le
en nous
péché, est le but ultime de l’Animation théolo¬
gique. La parole de Dieu n’a pas seulement
d’impact sur les croyants, mais aussi sur toute
la société.
De ce qui précède, l’on peut conclure que
l’Animation théologique vise à rendre la parole
de Dieu (théologie) et la Mission de Dieu
(l’évangélisation) au peuple de Dieu, c’est-àdire au chrétien ou croyant ordinaire.
L’Animation théologique au sein de la
Cevaa a connu une nouvelle évolution en 2007.
Lors de la session des Coordinations qui a eu
lieu à Rome en 2007, la question du sens et de
la compréhension de l’Animation théologique a
été reprise. Le constat fait à cette époque était
que certaines Eglises avaient du mal à com¬
foi avec les réalités locales et les situations des
gens (réalités sociopolitiques, culturelles, éco¬
nomiques, etc.}.
prendre le rôle de l’Animation théologique et
surtout son opportunité ou son utilité pour les
Eglises.
Déboucher sur du concret, du pratique, du
vivable. Les études, la réflexion et la recherche
En conclusion à ce débat au sein de la
Coordination Animations, les enjeux de
l’Animation théologique ont été définis, mieux
biblique ou théologique doivent aider hommes
et femmes à produire des réponses concrètes à
leurs questions... à s’engager, à mieux assumer
leurs responsabilités et à témoigner. C’est dire
en d’autres termes que les études bibliques et
la réflexion théologique doivent nécessairement
aider les hommes et les femmes à trouver des
réponses concrètes aux questions de la vie et à
mieux s’engager dans la société.
Discerner la vision de l’homme avec lequel
travaillons ; prendre au sérieux la réalité
de T «Homme nouveau » que Dieu veut créer
nous
22
Veà Porotetani n°2 Fepuare 2012
reprécisés en cinq critères qui ont été adoptés
par l’AG de Neuchâtel en Suisse en 2008 :
La Bible et le vécu : L’étude de la Bible
n ’est pas entreprise par curiosité ou pour aug¬
menter ses connaissances ; déjà le théologien
Karl Barth invitait les pasteurs à prêcher en
tenant la Bible dans une main et le journal
dans l’autre. La Bible est toujours lue à la
lumière de l’expérience quotidienne, personnel¬
le et communautaire, et vice versa, le contexte
social, économique et culturel est analysé à la
lumière de
ment et ses
l’Evangile.
convictions dans
la mission de
Dieu d’une part,
et de l’autre
comme le socle
La participa¬
tion commu¬
nautaire : Le
travail biblique
n’est pas l’affaire des spécialistes ; au contrai¬
re, l’Animation théologique repose sur l’idée
d’un partage communautaire sur la base de
l’égalité de tous devant la Bible, pasteurs et
laïcs, hommes et femmes. La contribution de
chacun est requise car chacun a un regard spé¬
cifique et irremplaçable.
La dimension interculturelle : Parce qu’el¬
le est foncièrement contextuelle, l’Animation
théologique est enrichie par la confrontation
avec d’autres
lectures réalisées dans des
contextes sociaux, politiques et économiques
différents. La Cevaa offre le cadre idéal pour
développer cette dimension interculturelle au
travers de sessions interrégionales et de
l’échange de personnes.
La perspective missionnaire : L’Animation
biblique vise à réactualiser l’engagement dans
la mission de Dieu, tant sur le plan du témoi¬
gnage personnel et communautaire que d’un
engagement pour la justice sociale, la libéra¬
tion des opprimés et la paix dans le monde.
U objectif de capacitation : l’Animation
théologique atteint son but lorsqu’elle rend les
participants capables d’affronter les défis de
leur vie personnelle et s’inscrit dans la dyna¬
mique des Actions Communes. C’est ce qu’ex¬
prime le mieux le terme espagnol de « capaci¬
tation » et ce que traduit le souci de démulti¬
plication dans les différents lieux de vie.
Au vu de ce qui précède, l’on peut affirmer
risque de se tromper que l’Animation
Théologique est le point déterminant à partir
duquel les programmes et les actions d’une
Eglise (évangélisation, mission, projets,
femmes, jeunes, enfants, catéchumènes etc.),
sans
s’enracinent et s’élaborent.
Avec la mise en place des programmes mis¬
sionnaires au sein de la Cevaa, l’Animation
sur lequel repose notre Communauté. Elle
exige par conséquent une organisation et un
effort d’engagement soutenu de chaque Eglise
membre.
L’Animation théologique peut par consé¬
quent être considérée comme une remise en
cause de la réflexion
et de l’action de l’Eglise,
c’est-à-dire comme un outil rendant capable les
croyants de vivre les combats de la mission
aujourd’hui. Grâce à l’Animation théologique,
des thématiques telles que la migration, la pan¬
démie du VIEl/Sida et les relations avec les
croyants d’autres religions peuvent être abor¬
dées sans complexes ni peurs.
Par l’Animation théologique, la Cevaa rêve
de construire un vivre ensemble (à l’intérieur
de l’Eglises et en rapport avec les autres, qu’ils
soient croyants ou non) suffisamment fort pour
accueillir nos désaccords théologiques. Elle
crée ainsi un espace fraternel pour comprendre,
accepter les travailler nos différences.
L’Animation théologique créée les condi¬
tions d’un dialogue franc entre nos Eglises,
mais elle permet aussi une interpellation frater¬
nelle dans la considération de leur souveraine¬
té, d’une mise en commun de nos apports théo¬
logiques sur les questions qui touchent notre
monde le VIH/Sida, la mondialisation, la
-
migration ou le dialogue interreligieux par
exemple - ou sur lesquels nos discours ne se
rejoignent pas (l’homosexualité, l’éthique chré¬
tienne...). Cette discordance devient richesse
quand elle nous oblige à l’écoute respectueuse
de l’autre.
^
Pasteur Samuel Désiré JOHNSON
Secrétaire exécutif Pôle Animations
De la Cevaa.
^
Nomenyo, S.A. : 12 ans d'Animation rhéologique. Rapport du
Secrétaire théologique, Session, internationale de Vallecrosia,
15-27 septembre 1986.
théologique a été renforcée comme principe
autour duquel chaque Eglise, chaque commu¬
nauté locale est appelée à refonder son engage¬
Veà Porotetani n°2 Février 2012
23
h
)
T
e
e)-T
f)-Te
/ roto i te hidraa âmui, ua tupu maitaï te mau tapura dhipa atoâ, tei tïtauhia e
teie pupu nainaï i te rave i roto / te mau tere tei faanahohia mai.
a)-Tumu parau
Tonoraa i te mau veâ porotetani no te ïte i te oraraa
faaroo i Farâni. E te fifi o te mau taata e hinaaro ra e
taui i to râtou hiroâ tumu (immigraiton).
Fâ o teie tere
vàhi maitaî
Te îmiraa ia i te mau ràveà atoà ia riro te mau taata no
râpae mai ei taata ‘tumu’ atoà. hni te nohoraa no
ràtou, ia îtehia to ràtou parau tiàraa taata. Nà ràtou e
patu i te oraraa faaroo i Farâni ia au i to ràtou iho
E tere farerei i te mau pâroita porotetani i te mau vâhi
hiroà tumu.
tei tâpurahia e te CEVAA, i : Paris, Alsace,
i)-Pùôhuraa
Montbéliard i Farâni, PACCA (Provence, Alpes,
Ua rito teie tere e haapaèpaèraa i ta tàtou mau faanahoraa tataî tahi i roto i te mau pàroita, te mau Tuhaa
ànei no te rave âmui i te ôhipa faaroo. Eiaha tatou ia
tae i nià i terà hiroà popaâ, o tei haapaô ia na iho, no
Corses, Côte d’Azur), e te faaîteraa i te 40raa o te
matahiti o te faateieraa a te CEVAA.
I roto i te oraraa faaroo, tei nià te fâito 4% porotetani
farâni e ora ra i to râtou faaroo, no te huru oraraa ta
ràtou e mau nei. E fenua rahi teie tei î i te mau taata
no
râpae mai. Te auraa, ua rau te hiroà e ua rau atoà
te faaroo tei haamauhia e te mau taata no râpae mai. I
mua i teie rauraa, ua
haamauhia te nûnaa farâni i nià
te mea ua riro tàtou ei moihaa no te faatupu i te hinaa¬
ro o te
Atua, eiaha rà no te faatupu i te hinaaro o te
taata.
Manaônaôraa
No te tià ia tono-anaè-hia i roto i teie mau tere, e mea
iho i te maitaîraa o to râtou oraraa ùtuafare e aita atu.
hau roa atu, ia tonohia e piti tià to tàtou no teie mau
Ua vai noa râ râtou i nià i te manaô, haapaô noa terà
ia na iho, eita te tahi e tàuà i te tahi. Te auraa, te
tere i mûri nei. Te tumu, e îte teie tià tahito i te mau
mahana tàpati, e mahana faafaaearaa ia no ràtou. Te
haamaitaîraa i roto i te mea ta na i ora mai, mai te peu
te vai ra. No te tautum atoà i to na âpiti i te îteraa atu
parau no te faaroo, eita te leira i te mea faufaa no
ràtou.
e, terà te mea i orahia mai e te mau vâhi aita i haa-
1 roto i te mau pàroita, te èrehia ra te feià âpi, te haa-
Te vai ra te tahi parau tei tae mai nà roto i te tahi tià,
piiraa tàpati e ravehia te reira i roto i te mahana o te
hepetoma, aoie ia i te taime pureraa rahi, te vai ra te
mau vàhi faataahia no te mau tamarii. E feiâ paari
te Peretiteni o te mau Tuahine no Montbéhard, Agnès
anaè te ora ra i to ràtou faaroo. Terà rà, i mua i te mea
o ta màtou i ora mai, ua tupu te ôpereraa manaô (par¬
tere fàrerei e no te hiô i to tàtou oraraa faaroo. E taua
tager), i nià i te mea ta màtou tataî tahi e ora i roto i to
màtou âià. Te mau faaôhiparaa (Agk), te mau ràveà
atoà no te rave âmui i te ôhipa faaroo (H^püraa tàpa¬
ti, Uî-âpi, Tuahine, Haapii parau maitaî). Ite (témoi¬
gner) no te mau vâhi e tüàti.ai te oraraa totiare e te
faaroo no te rave âmui i te ôhipa.
vâhi paruparu
Te haapae roa i te oraraa faaroo. Te îte-ôre-raa i te
feià âpi i roto i te oraraa faaroo no to na ia hum oraraa
i teie mahana (mondialisme). Etva...
24
Veà Porotetani n°2 Fépuare 2012
maitaîhia.
Chavey. O ia tei hinaaro e faahaeie mai i te hoê tere
màmà i Tahiti, i te matahiti 2013. Te fà o teie teie, e
matahiti atoà, o tatou te reva atu i Farâni i
Montbéliard. I teie rà mau taime i mûri nei e pàpü ai
to na faanahoraa.
Moeata a TEURURAI, Arürua v
La Cevaa pourquoi faire ?
(Réflexions documentaires Août 1993)
Évangélique d’Action
Apostolique naît en 1971, lorsque les Églises perçoivent que la
Mission, dans le monde moderne, est appelé à se transoformer.
La C.E.VAA., Communauté
STRUC¬
LesÉglises
liens
entre les
TURES DE LA
d’Europe et
CEVAA
La CEVAA est
celles nées de
composé aujour¬
l’action mission¬
d’hui de 42
naire ont besoin
d’être redéfinis
Églises membres
et de 5 Églises
la base de
associées (15 en
sur
l’autonomie de
leur donne l’en¬
Afrique, 1 en
Amérique latine,
29 en Éurope et 2
tière responsabi¬
dans le
lité de leur ges¬
Pacifique). Le
tion et qui
Conseil directeur
ces
dernières qui
accroît en même temps de nécessaires soli¬
rassemble 25 membres nommés pour trois
darités nouvelles. Vingt cinq Églises
ans, se réunit annuellement alternativement
d’Afrique, du Pacifique et d’Europe s’unis¬
sent pour annoncer Jésus-Christ dans leur
milieur de vie en s’épaulant les unes les
Europe et en Afrique, en Amérique latine
dans le Pacifique. Le secrétariat est com¬
posé de 5 membres permanents (secrétaire
général, à l’échange de personnes, à la com¬
autres. Elles déclarent vouloir vivre
en
ou
ensemble dans l’unité et le service la
munication, financier, à la formation et à
Mission. Égalité de droits et devoirs, partage
des ressources, dialogue interculturel entre
les Églises grâce à l’Évangile, tel était le
l’animation théologique).
contenu donné à la CEVAA lors de sa créa¬
tion il y a vingt trois ans. La communication
de
l’Évangile est donc au centre de la vie de
la Communauté autant sur le plan théolo¬
gique que matériel. Mais comment faire ?
APRÈS 20 ANS D’ACTION...
Évangélisation : base de l’action chrétien¬
ne, cette activité est rendue difficile dans le
monde moderne. La primauté est donnée au
témoignage : être ensemble une communauté
de foi, d’adoration, d’évangélisation et de
service. « Tout l’Évangile à toute la person¬
ne
humaine » se traduit en un programme en
Veà Porotetani n°2 Février 2012
25
trois points : vie spirituelle et éthique socia¬
La CEVAA introduit donc un peu d’unité, de
le, formation, développement.
conscience commune dans des mosaïques
Accueil réciproque : cette activité se tra¬
duit par l’échange de personnes d’une
Église
à une autre et par l’octroi de bourses. L’une
des originalités de la CEVAA est d’avoir
rompu avec les relations séculaires nord/sud
et de proposer des échanges interactifs entre
toutes les
Églises, même si cela pose des
problèmes d’accueil, d’intégration, bref de
culture. Chaque envoyé en Europe ou
d’Europe ne vit pas toujours bien son arri¬
vée et sa fonction dans l’Église d’accueil en
remplaçant le terme vieilli de
« missionnaire »
par celui « d’envoyé », la
CEVAA souhaitait renouveler la forme et le
contenu de la coopération entre
Églises. Le
bilan depuis vingt ans est relativement miti¬
gé. L’ambiguïté entre l’attente d’une Église
et la réalité vécue au quotidien est grande.
Annonce de l’Évangile : la CEVAA a
mis en place des actions communes, des
équipes d’évangélisation en Europe comme
en Afrique ; initiatives limitées mais utiles
pour redynamiser un secteur essentiel et pas
toujours prioritaire de l’action des Églises.
d’Églises structurées nationalement et par¬
fois insensibles aux problèmes extérieurs.
Par ailleurs les difficultés économiques des
pays d’Afrique ou du Pacifique rendent plus
nécessaires que jamais les coopérations de
toutes sortes alors que les moyens financiers
ont tendance à se raréfier. Les oeuvres des
Églises ressentent durement la crise des
aides extérieures.
Après vingt années de vie, de projets,
d’actions, la CEVAA tient conseil à Tahiti :
quel avenir pour cette structure missionnaire
originale et inédite ?
LA CEVAA A TAHITI
Au moment où le conseil de la CEVAA vient
une nouvelle fois siéger en Polynésie, il
paraît utile que chacun se pose les questions
suivantes :
-Qu’est-ce que la CEVAA pour moi parois¬
sien de l’Église
l’Église de Polynésie ?
-Parle-t-on de la CEVAA dans la paroisse,
dans les émissions de « Présence
Partage des ressources : c’est aussi un
pari ; quels moyens financiers les Églises,
riches et pauvres, acceptent-elles de placer
Protestante » ?
dans l’action de la CEVAA ? Y a-t-il tou¬
postes ?
jours ceux qui donnent et ceux qui tendent
la main ? L’idée de la CEVAA consiste à
partager une partie librement consentie des
ressources
des Églises afin de rompre avec
la coopération-assistanat... à sens unique.
Les besoins des
Églises sont importants :
oeuvres, formation, développement, commu¬
nication etc. Vivre l’Évangile, c’est vouloir
partager le peu dont on dispose...
Le pari de la CEVAA consiste à faire
vivre à des Églises des expériences com¬
munes, définies ensemble, alors que géogra¬
phiquement, culturellement, historiquement,
politiquement leurs situations sont diverses.
26
Veà Porotetani n°2 Fepuare 2012
Évangélique ?
-L’action de la CEVAA est-elle visible dans
-Y a-t-il actuellement des envoyés de la
CEVAA dans l’Église Évangélique ? A quels
Daniel MARGUERON
Séminaire régional Pacifique - Amérique latine
Interview de John DOOM par le Presiden
de l'Eglise Protestante Mâohi
Uiuiraa manao na te Peretiteni
O te Etaretia ia John Doom,
Tematauira tîàtono faaturahia
y
I riro mai na o ia ei pàpal-parau-rahi no te Etârétia, mai te
1963-1988, i dhipa atoà na i roto i te Amuitahiraa o te mau
Etârétia no teie nei ao ei pâpaî parau i roto i te Piha ôhipa e
haapaà i te mau Etârétia no Patitifa e o ia te hoê o te mau
Peretiteni no te Amuitahiraa o te Etârétia o teie nei ao. I teie
mahana, te haa nei i roto i te Tâàtiraa Moruroa e tâtou.
Ta tâtou tumu parau no teie uiuiraa
Totaiete faatupuraa parau no Paris i terà ra tau.
manao, tei nià ia i te 40raa o te matahi-
Te rahiraa o teie mau Ètârétia tei te pae ihoà ia
ti
no
o
te Cevaa. Uiuihia
o
John Doom,
Tematauira tiàtono faaturahia e te Peretiteni o te
Etârétia porotetani mâohi e Peretiteni atoà no te
Aferita, Màtetàta, i Pàtitifa nei e tae noa
atoà atu i te fenua Marite apatoà. E i roto i te
Amuitahiraa Etârétia Cevaa mai te matahiti
tuatàpaparaa, e nehenehe e ïtehia e, hou te mau
fenua no Àferita i faaterehia na e te hau Earàni
2008 mai ra.
a faatere ai
ia ràtou iho, ua nà mua na te mau
tuhaa dhipa tei riro ei tumu parau na tâtou oia
Ètârétia i te faatere ia ràtou iho, ia au i terà
parau e, ua paari te Èvaneria i roto ia mâtou, ua
âfaï mai ôutou to te fenua Èurôpa i te Èvaneria
i to mâtou fenua, ua fàrii mâtou i te reira, ua
paari mâtou i teie mahana, e te hinaaro nei
mâtou, na mâtou iho i teie mahana e faatupu i
teie parau i roto i to mâtou nünaa.
hoï te parau no te Cevaa, mea nâfea to te
Etârétia riroraa ei mero no te faatupu i teie nei
No reira, mai te mau matahiti 1960 e i mûri
mai, ua tiàmà teie mau Etârétia tei faaterehia
Peretiteni Taarii
I teie mahana, e tâmata tâtou i te parauparau e
haamanaà atoà i te tahi atu â dhipa tei
orahia mai e ana no te mea ua riro atoà o ia o
te hoê o te mau àito i haa mai na i roto i teie
âmuitahiraa no te mau Ètârétia. E hinaaro ia
vau e ui ia na e, ahiri, e tano ânei de e haamanad rii noa mai i te tahi maa vâhi iti no te mau
ômuaraa no teie nei âmuitahiraa no te mau
Etârétia piihia Cevaa.
Tiàtono faaturahia Tematauira
te Totaiete faatupuraa parau no Paris, aita
à ia te tahi mau fenua i tiàmà, Togo ânei,
na e
Cameroun, e te tahi mau hau. I mûri iho, ua ô
mai terà manao e, mea maitaï paha i teie nei, e
faatupu i te tahi âmuitahiraa Etârétia tei àifàito
to ràtou tiàraa, hoê huru e, eiaha e na
noa e haere mai e titô
Èrurôpa
i te parau no te Èvaneria
i roto i te mau Etârétia no te aramoana, e rave
E, na mua roa, mauruuru e Peretiteni i teie
fàrereiraa no tâtou e te feià atoà e faaroo mai
nei ia Radio Pâôfaî. Mauruuru maitaï atoà no
teie tumu parau no te Cevaa oia hoï te âmuita¬
hiraa no te mau Ètârétia tei faaterehia na e te
âmui rà. No te mea, e parau atoà ta te mau
fenua Àferita i to
Èurôpa, e parau atoà ta to
Pàtitifa i to Èurôpa, e haere marü noa mai ai
teie parau. Ua fàriihia e te mau
Ètârétia no
Earàni, no Herevetia, e faatupu te reira.
Veà Porotetani n°2 Février 2012
27
■.M'
atoa la râtou
Eere
ihoâ i te
ia rave i te
mea ôhie
faatereraa.
roa no te
mea, te vai
F te
Pasteurs Jacques IHORAI, Kai-mana et Alain Rey
J
i
parau atoà
ta ù e hinaa-
i
ra ihoâ te
tahi mau manaô e parau ra e, eiaha, to tâtou,
[...] terâ metua, te Totaiete faatupuraa parau no
Paris, ua mâtauhia. Ua haere mai te tahi mau
tino pâpü, mai to tâtou Peretiteni màtàmua, o
Tâmuera a Raapoto e tae noa atoà atu ia Jean
Koto, te Peretiteni no te Ètârëtia Èvaneria no te
fenua Cameroun, te vai atoà ra te tahi atu mau
Peretiteni e i te pae no Èurôpa, e haamauruuru
maitai i te Peretiteni i te reira tau no te Ètârëtia
Reforomâtio no Farâni o Jacques Maury, tei
riro mai i mûri iho ei Peretiteni no te Tâàtiraa
no te mau
noa atu
Ètârëtia Porotetani no Farâni e tae
i te mau tino ôrometua no te fenua
Herevetia. No reira, ua tae i te mau matahiti
1970, ua araa roa mai teie parau e haamau ihoâ
pai te reira. Te vâhi i mau maitaî ia ù, te fâ a te
Cevaa, e ôpere te mau mea i noaa ia tâtou.
Outou to Èurôpa, cita e ôre tei roto ia ôutou te
faufaa moni ânei. I roto ia mâtou to te pae aramoana, te huru ia no te taiôraa e faaôhiparaa i
te Èvaneria.
Peretiteni Taarii
E au ra e, aita i àtea roa te parau no te
tiàmâraa o te mau Etârétia i te Totaiete faatu¬
puraa parau no Paris e te parau no te tiàmâ¬
raa o
te mau Hau i faaterehia na e Earâni.
Tiàtono faaturahia Tematauira
F, no te mea, nâ mua te mau Ètârëtia, e i te
fenua Pâtitifa atoà, ia au i te mau tuatàpaparaa
ro nei e parau,
te Cevaa i te haamata-roa-raa, te
faatere ra ia na, to na Peretiteni
màtàmua no te fenua Herevetia ia, o Fugène
Hotz. Te Peretiteni mono, te ôrometua Jacques
mau mero e
Maury ia no Farâni. To tâtou Pàpaî parau rahi
màtàmua o Victor rakotoarimanana no te
fenua Matetàta. Te Haapaô faufaa, e taata
Herevetia atoà, to na tôroà no roto mai i te
Fare moni. Ua faaruè o na te reira no te haere
mai i te Cevaa, o Tiercy. O na tei haere mai e
te pàpaî parau no te Cevaa, to tâtou ia
Peretiteni
o Tâmuera a
Raapoto. Te Pàpaî
parau i roto i te Piha Tôroà, o Berthoud Aimée
no Herevetia.
Te parau faufaa roa, te parau no te ôpereraa,
Èvaneria.
No reira, ua îmihia te
tahi tino, e nehenehe o ia e amo terâ tôroà. Nâ
te parau no te
fea te taiôraa te Èvaneria i te fenua Togo ânei i
te fenua Aferita, mea nâ fea ta na màramaramaraa i
te huriraahia te pipiria i roto i to na
reo, mea nâ fea te Farâni màramaramaraa i roto
i ta na taiôraa.
Te tahi hiôraa te pure a te Fatu. To mâtou
metua i te ao ra. Te parau ra te reo
farâni e.
Notre Père. To tàua reo, ia parau tàua te
Metua, e tàne aore ra e vahiné e tae noa atu i te
tahi tamarii no te mea, i roto i ta tâtou tiàturiraa, te metua o te hoê ia tino na na e amo to
tâtou mau fifi atoà. Mea navaî maitaî te mau
tàtararaa.
parau no to tâtou pae, ua faatere ihoâ te mau
Ètârëtia ia râtou iho, nâ mûri mai te mau fenua,
cita e ôre no te mea, no te püai ihoâ o te Èva¬
Amétéfé Noménio ôrometua no te fenua Togo,
Te Rauti i te Parau a te Atua i màîtihia, o
neria i teie mau pae fenua, cita e ôre atoà, ua
tei àravihi i roto i te tàpura ôhipa. Te vai ra te
turu te mau Ètârëtia aore ra te tahi nünaa i terâ
tahi puta ta na i pàpaî, e te tahi manaô tei arataî
parau no te mea ua îte râtou e, e nehenehe ia
râtou ia amo i to râtou parau. I te mâtâmua, ua
noa e tei
taiâ noa râtou, e nâ roto to te mau Ètârëtia faatereraa ia râtou iho, ua îte râtou e, e nehenehe
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Veà Porotetani n°2 Fépuare 2012
paèpaè te parau no te Cevaa i roto i te
parau no ta na tiàturiraa e parauhia nâ roto i te
reo farâni. Tout l’Évangile à tout l’homme, oia
I
t
!1
L
hoï, te taàtoraa o te Èvaneria no to tatou taàtoàraa, no to tatou oraraa taata.
Tiàtono faaturahia Tematauira
Ta ù e nehenehe e parau no to tatou âmuiraa
Peretiteni Taarii
atu i roto i te Cevaa, teie ia. To tatou mau tià e
E, oia mau, o te tahi te reira pou i reira te
âmuitahiraa o te mau Etàrétia o te Cevaa, e
tae roa mai i teie mahana. E aha te tuhaa a te
Cavaa i roto i te pàtururaa i ta tatou mau àro-
haere nei i roto i terâ mau putuputuraa mai ia
ôe i teie mahana, to tatou Pâpaï parau rahi i
mairi aè nei o Ralph Teinaôre ôrometua, e tae
noa atoà atu
ia Rosa Klima mero no te âpooraa
raa.
faatere, mai ia ù iho Pàpaî parau i te reira tau.
Te faufaa rahi to terâ mau putuputuraa, te mau
Tiàtono faaturahia Tematauira
parau ia e faahoîhia mai i roto i te Etàrétia.
E mea pàpü maitaï te reira. Ei hiôraa, i to
tatou faatereraa ia tatou iho, i te matahiti 63, te
Te tiàturi nei au e, te feruriraa a te Ètàrétia i
teie mahana, te feruriraa ia i to na parau, i to na
matahiti atoà ia i faaoti ai te Hau Faràni e haa-
nünaa, i to na reo, i ta na faanahoraa, no roto
mau i te mau tâmatamataraa âtômï io tatou. No
mai i te Cevaa. E terà ihoà rà parau e, e ôpere i
reira, i roto i ta tatou veà no te pâroita no
Pétera, tei reira te ôrometua o Jean Adnet, e
ora ra i teie mahana i Faràni, mea feruri-âmuihia teie parau, e ani i te nünaa e, e tano ànei e
rave i teie mau tâmatamataraa âtômi
i te fenua
nei. No to na noa pàpaîraa e, enquête comman¬
do et incommando, e ua ôpanihia o na e hoï
mai i te fenuna nei e te Tenerara de Gaulle. I te
Âpooraa Rahi no te matahiti 1963 ua faataehia
te tahi parau tuurimahia (pétition). Na te ôro¬
metua Marc Boegner, Peretiteni no te Tààtiraa
no te mau Etàrétia porotetani no Faràni i te
reira tau i fàrerei roa i te Tenerara de Gaulle ia
faahoîhia mai o Jean Adnet ôrometua e 6 àvaè
noa e
i mûri aè i to tàtou fenua. Te faatereraa o
te Hau Faràni e tûàtiraa to tàtou e to te mau
Etàrétia porotetani no Faràni e to teie nei ao.
Aita te reira turu i faaea e tae roa mai i teie
mahana.
Peretiteni Taarii
Te pàpü noa ra ihoà ia te tiàturiraa e, i roto
i te oraraa o te hoê Etàrétia, te ràveà pàpü i
roto i ta na faaîteraa, ia vai noa te tûàtiraa i
roto ia na e te tahi mau Etàrétia i roto i teie
nei ao. I te matahiti 1971 ifaatiàhia ai te
Cevaa, e tano ànei ia de ia horoà i te tahi mau
manaô i nià iho i te mau mea ta de i îte e tae
mai i teie nei.
te parau a te Atua ia au i ta tàtou màramarama-
raa, eiaha ia au noa te màramaramaraa tei
horoàhia mai e te mau mitionare, aita vau e
faahapa ra te reira. Ta tàtou rà màramaramaraa
e nà roto
i to tàtou reo. Terà te tahi faufaa, terà
ôpereraa, (partage) i roto i te reo faràni, ôpereraa i roto i te Cevaa.
Terà te niu ta ù e tiàturi nei i teie mahana,
ua faufaahia
tàtou, nà roto ànei i te tahi tauiraa
ôrometua, ua ô atoà tàtou i roto i te reira
manaô. Ua tono tàtou ia Tihoti Kelly i te fenua
Bénin no te poro i te Èvaneria. E te mau noa ra
iaù, i terà tau, te vàhi ta na i haere i te fenua
Aferita, ua pàpaî mai te peretiteni no terà
Etàrétia e, « rendez-nous l’apôtre de
l’Afrique », a faahoï mai te àpotetoro no
Aferita. A hiô na i to tàtou huru, no te mea, ua
ôhipa pàpü teie tino ta tàtou i faaineine. Ua ô
ihoà rà i roto i te manaô o te Cevaa, terà manaô
ôpere i te mau maitaï e vai ra ia tàtou nei.
Peretiteni Taarii
E rave rahi to ràtou tei haere mai io tàtou
nei. 1 ta de hiôraa, e aha te mea e tano efaahiti i teie mahana no te rahiraa o terà mau taata
i tae mai io tàtou.
■’l
Hoê fane pure
11«'- "
Tiàtono faaturahia Tematauira
Peretiteni-mono tei haere atoà mai io tâtou nei
e tei
I te taime a faatià ai tatou i te Cevaa, te vai
ra e 23
veà tono, i roto i te Ètârêtia. Te rahiraa
tei te fare haapiiraa porotetani, i te âua pipi
ânei e i roto i te ôhipa no te haaparareraa
parau. Te manaô tumu e vai ra i mûri, Eiaha
ôutou e hoî, e faaineine ôutou te taata no teie
fenua hou ôutou a reva atu ai. No reira tatou i
tono ai i te mau tino no te faatere i ta tatou âua
pipi, no te mea e tau roa no te faaineineraa i te
hoê Faatere no te âua pipi. Nehenehe atoà e
parauhia e, i roto i te mau tino tei tonohia, ua
fànaô tatou e i teie mahana, ua amo tatou i te
mau tiàraa i roto
i te Ètârêtia, te mau tiàraa i
amohia mai e te mau veà tono no roto mai i te
hoî e faatià i te mea ta na i îte i ta na mau
Etârêtia i Farâni, terâ ta râtou parau, E
aha ta ôe i rave i to mâtou Peretiteni, ua taui
mero
roa to na manaô. E parau noa o na
te parau no
te Ètârêtia Tahiti. Ua nâ ô atu ra vau e, E ia
haere mai te tahi mitionare i Tahiti, e îte ihoâ o
to mâtou huru, mea taa ê rii, eere no te
faatietie ia tâtou, te vai ra râ te tahi mau rnea
na i
noa, no roto râ te âau, no terâ Èvaneria i ô i roto ia tâtou, e te ora ra tâtou i te
eere te peu
Parau a te Atua, te Èvaneria. Terâ ia püai e vai
noa ra e te
ôperehia nei e tâtou e te mau tià no
te Cevaa.
No reira, eiaha tâtou e manaô e, aita ta tâtou
oia. I roto i terâ 40 matahiti
Cevaa. Noa atu ra te reira, eere no te mea e, o
e tuhaa rahi i roto,
tatou anaè teie e faatere nei i teie mahana, aita
i haerehia mai, e tuhaa rahi ta te Ètârêtia
tatou e hinaaro faahou ra ia râtou. Eita e ôre, te
Porotetani Mâôhi i horoà i roto i te Cevaa no to
na ihoâ huru e no to na mau tino ta na i màîti
vai ra ihoâ te tahi mau tuhaa e titauhia tatou te
Ètârêtia ia ani faahou i te Cevaa i te tahi ânei
tino no te tahi atu ôhipa taa ê no te tahi tau
poto, e ia mâramarama maitaî e aha te mea ta
tâtou e hinaaro ra.
Peretiteni Taarii
E aha ta de hiàraa i nià i te mau faatüàtiraa
e
te mau Etârêtia i roto i te Cevaa.
i te reira faanahoraa.
la haamaitaîhia te Atua tei horoà mai i terâ
mau ràveà i roto ia tâtou. Taa ê noa atoà atu to
tâtou âmuiraa i roto i teie tâàtiraa no te Cevaa,
ua nâ reira atoà tâtou i roto i te Apooraa rahi
no teie nei ao, hoê â arataîraa, ua faufaa-atoàhia nâ roto ia tâtou e tae noa atu te Apooraa
rahi no te mau Ètârêtia no Pâtitifa i teie maha¬
no te tià atu no na i roto
na, tei ô i roto i te tahi mau ârepurepuraa i teie
Tiàtono faaturahia Tematauira
matahiti i maîri aè nei. E i teie mahana, ua
ravehia te tahi ôrometua no roto atu i te Ètârê¬
Oia, te parau no te tüàtiraa tâtou e te mau
Ètârêtia i roto i te Âmuitahiraa a te Cevaa,
nehenehe e parau e, e tuhaa rahi ta tâtou i amo,
mai to tâtou Peretiteni i te haamataraa, te mau
mero tei mono
mai e tae roa mai i teie mahana.
Eere te faatietieraa ia tâtou. Mai te peu, ua
mâîtihia to tâtou mau tià i roto i teie Amuitahi-
piti taime ei Peretiteni, e ua mâîtihia ei
Pâpaî parau, ua mâîtihia no te tahi mau tiàraa,
e tàpaô ia e, e ôhipa rahi ta te Ètârêtia i horoà
atu i roto ia râtou. E mea pâpü maitaî, te mau
raa e
tino atoà tei haere mai i mûri aè e tei hoî, ua
ôpere atoà râtou te huru no to tâua nünaa e ta
na peu i roto i ta râtou mau Ètârêtia. Aita e
moèhia ra ia ù teie parau no Jacques Maury, e
30
Veà Porotetani n°2 Fépuare 2012
tia Porotetani Mâôhi no te arataî e no te tâtara i
te fifi. Aita vau e faatietie ra ia tâtou.
Na te Atua e tauturu mai ia tâtou i roto i ta
tâtou faaîteraa i to na hinaaro !
Cevaa
:
Tâàtiraa
o
et
mau
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Le Logo du 40ème Anniversaire
«
CEVAA, VA ! Avec les forces que tu as !» - Juges 6 :14
La Communauté a un passé, un présent, et
un
avenir.
Mais elle reste la Communauté et un lien
indissociable existe entre les trois. Le passé
restera toujours un support, le présent une réa¬
Les Eglises sont (le présent). Et d’ailleurs la
composition de la Communauté a un peu chan¬
gé au fil du temps. La couleur du « E » a donc
été prélevée dans le logo actuel de la Cevaa, au
creux des mains qui représentent cette
Communauté.
lité et l’avenir sera toujours à construire.
La distribution des couleurs sur ce logo
représentent cette idée.
La Cevaa a un passé, un présent et un futur,
et les couleurs (gris, bleu clair et
bleu foncé)
sont réparties de manière a donner au nom une
profondeur, une consistance visuellement, mais
aussi dans le temps, pour montrer que chaque
moment fait et fera encore partie de cette
Communauté.
Et la suite s’écrira (le futur) par ses projets
et son action. La couleur du « VA !
» a
donc
été prise dans les pieds de la personne, car
c’est ce qui exprime le mieux le fait qu’elle se
met en mouvement.
« Avec les forces
que tu as ! » arbore les
couleurs du cœur de cet individu, cette même
couleur qui vient du logo actuel de la Cevaa,
car, de même que l’individu est au cœur de la
Peut-on dire cela ainsi ?
Communauté, la Communauté est dans le cœur
de l’individu, c’est là qu’il va puiser ses forces,
dans la Cevaa, dans le présent, pour construire
La Communauté a été créée (dans le passé).
l’avenir.
La couleur du « C » a donc été prise dans
l’ombre représentant toute l’histoire de la
Cevaa.
Florence LEZAIS
Fait partie de Vea Porotetani 2012-2013