EPM_Vea Porotetani_200206.pdf
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MENSUEL PROTESTANT DE POLYNESIE FRANÇAISE
^Porotetani
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4 ^ Momroa e tatou
5 9 Edito
6 9 Courriers du Président
8
Le Pômare Show
10 IP Le Pômare Prix
12 IP L’école à la maison
13/23 ^ Te fenua tupuna
L’indivision de la terre
(T. Raapoto, C. Hoiore, J. Ihoraî,
T. Neuffer, R. Calinaud)
24 IP Lettre du Président
25 IP Te tama i roto i te ôhipa a
te Atua
26 9 Conte et Art de la Parole
28 9 Comité protestant des
Jeunes
30 IP Les hommes font
la différence
31 ^ Trouver un but à sa vie
34 9 Tômite Rautï
36 IP Aimeho i te rara varu
Photos : Veà porotetani
Veà Porotetani N°24 3
La lüà/iia :;a/ninuiVa
Association Moruroa e tatou
BüMüt'ité Suf'üpa Püsififjua
Tel : 430905
BP : 5456 Pirae
/4 Strasbourg
Papeete le, 10 septembre 2002
ùepuis 1989, ce séminaire per¬
COMMUNIQUÉ
met la rencontre de représen¬
tants des ONô du Pacifique
« Je vous
insulaire et d'une dizaine de
pays de l'Union européenne sur
des sujets d'intérêt de ces
C’est en ces termes lapidaires que les membres de Moruroa e tatou peu¬
vent résumer la rencontre voulue et obtenue avec le président du Sénat.
deux régions du monde. Cette
Lorsque Christian PONCELET a pu enfin comprendre qu’il s’agissait
d’évoquer les problèmes de santé des anciens travailleurs des sites, il a
exprimé son étonnement que « 30 ans après que les essais soient ter¬
minés, comment se fait-il qu’aujourd’hui il y a des problèmes de
année, à Strasbourg, les débats
porteront sur les conflits
actuels dans le Pacifique,
reçois, je vous écoute , mais je ne vous comprends pas ! »
le
problème de la pêche
européenne dans le Pacifique et
santé ? »
Il est vrai : nous avions oublié que « les essais nucléaires français étaient
le suivi des essais nucléaires
particulièrement propres » contrairement aux essais anglais et améri¬
cains qui eux, ont été particulièrement destructeurs à leur population et
dans le Pacifique.
Les débats
seront présentés et animés par
des experts du Pacifique et
d'Europe.
à l’environnement.
Un président du Sénat ne devrait, à priori, pas être n’importe qui, même
si, de Gaulle avait rêvé de supprimer l’institution, l’estimant sans doute
onéreuse et inutile.
L'atelier sur le suivi des essais
La rencontre d’hier le confinne : La santé des Polynésiens en général et
nucléaires sera animé conjointe¬
Moruroa e tatou en particulier ne l’intéressent pas. Mieux vaut, à ses
ment par John
yeux polémiquer comme il s’y est essayé avec eux en critiquant le rôle
de l’Eglise Evangélique, partie prenante dans le combat que mène
Taroanui Doom,
coordinateur de l'association
polynésienne Moruroa e tatou et
par Bruno Barrillot, chercheur à
Moruroa e tatou. L'Eglise Evangélique n ’a guère manifesté son opposi¬
l'Observatoire des armes
Christian Poncelet devrait savoir que
nucléaires françaises.
église autonome de Polynésie.
Indifférence à la culture polynésienne ou stratégie de diversion ? En tous
les cas le sujet n’avait aucun rapport avec le but de la rencontre.
Le Président du Sénat est d’avis que Moruroa e tatou fait fausse route :
les problèmes de la santé des anciens travailleurs des sites ne relèvent
pas de la responsabilité de l’Etat français mais du Territoire puisque des
fonds de reconversion (18 milliards par an) lui sont reversés. C’est à
celui-ci de gérer ses fonds. L’on est bien content de l’apprendre : une
partie des fonds versés au titre du FREP devraient donc être employés à
rendre aux Polynésiens leur santé et leur dignité.
tion aux essais américains dans les années 40 assure-t-il sans faiblir.
®Pofâtetani
■
*
MENSUEL DE L’ÉGLISE ÉVANGÉLIQUE
-
EN POLYNÉSIE FRANÇAISE
fcRÉÉ EN 1921
Boîte.postale 113 - 98713.Papeete, Tahiti. PF.
Tél.. (689). 46r06.23 - F,âx. (689) 41.93.57
■ É'-maii :
eepfOdia'il.pf
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celle-ci n’était pas encore une
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•
'Directeur de.Publication
T
'
•'
,
,
■
•
-
.
•
Jacques IhoraT
.•
■
Rédacteur en Chef
Abinera Tematahotoa
.
.
’ ■ Ben Pohuei
-
.
»
.
■
-
Jeffry Tamati, Turo a Raapoto,
Thierry Tapu, Sylvia Richaud,
Gaston Tauira, Daniel Mqrgueron,
Valérie Gobrait, Robert Koenig.
■
planète. Alors de quoi se plaint-on ? 18 milliards par an sans aucun con¬
trôle de l’utilisation de ces fonds représentent la récompense à ces sa¬
crifices. Alors, les conséquences des essais sur la santé des Polynésiens
Rappelez-nous les grandes valeurs de la République. Est-ce bien LI¬
EGALITE, FRATERNITE ?
Céline Hoiore, Taarii Maraea,
.
faire chez elle. Ils ont fait de la France la 3® puissance nucléaire de la
et sur leur environnement, c’est leur affaire....
»
Comité de Rédaction
>
'
•'
Secrétariat ét Maquette
■
Car Christian Poncelet le reconnaît, les 193 essais nucléaires ont été
effectués chez les Polynésiens parce que la France n’aurait jamais pu les
•
BERTE
,
Que ce soit une ministre ou un président de Sénat, les problèmes de fond
soulevés par Moruroa e tatou ne sont toujours pas débattus. C’est, pour
le moment, la seule réponse à nos questions.
et 1a collaboration de
Emile Malé
Prix de i’abonnement
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(1 an - 10 numéros) - Polynésie : 1200 F (cfp)
Métropole: 22,87 Euro l Suisse: 40 FS
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Impression : Tahiti Graphics
Tirage : 5000
4 Veà Porotetani N°24
.
Mr. Roland OIdham
Président de Moruroa e tatou
La Bible
Lieu
de
Naissance
de Dieu
La Bible est Parole de
Dieu. C’est par la Bible
Dieu nous parle et
que
se
fait
connaître.
La
Bible fut aussi pour les
Évangélistes l’instru¬
ment qui leur permet de
faire connaître Dieu à
nos
ancêtres
Dieu
:
Créateur, Dieu Amour,
Dieu Incarné dans
un
enfant en un lieu et un
moment
inattendu.
Et
c’est à travers la vie
d’un
peuple,
d’une
communauté, d’un indi¬
vidu
(Jésus) que Dieu
se manifeste et fait con¬
naître un étemel Amour.
Mais Dieu ne se mani¬
feste pas
seulement au
travers de la Bible, mais
aussi par sa création, et
surtout dans l’homme.
La Bible
nous
le dit
elle est
notre
histoire,
;
le lieu de notre rencon¬
tre
avec
Dieu...
Bible nous lit aussi...
Te Pïpîria te parau o te Atua e te parau a te Atua.
Moihaa matamua roa a te feiâ Haapii-Èvaneria.
Tei reira to te mam-metia haapiiraa i te here i te
Atua O te mau atua, te Atua tei fanau e tei haafanau i te mau mea faahiahia o teie nei ao,
te Atua
tei fanau i roto i te hoê àiu. I roto i te oraraa o te
nünaa, te hoê pupu taata, te taata tâtai tahi, to te
Atua haafanauraa i to na Aroha faito ère. Parau
mau roa
ia, aita te Atua i ôpanipanihia i roto i te
Pïpîria. E farereihia o ia i roto i te rahu, hau atu
i roto i te farereiraa i te taata. Ta te Pïpîria ia e
faaite nei ia tatou i te mau mahana atoà. E parau
to ôe i roto. Te taiô atu ra ôe i to ôe parau i roto
i te Pïpîria, te taiô atoà mai ra te Pïpîria ia oe.
La
Céline
Veà Porotetani N°24 5
électeur(trice)s pour les candidats du <•< Fetia Api ».
Papeete, le 05 juin 2002
Monsieur le Président du Gouvernement
de la Polynésie française
Je persiste à croire que ce rassemblement
public à Toàtâ n’avait qu’un seul but : être avec les
familles de Madame Ferfine BEYSSERE et de
Messieurs Gilbert KELLY,
Monsieur le Président,
Lucien KIMITETE,
Boris LEONTIEEF et Arsène TUAIRAU.
«
Te aroha ia rahi ! »
Lorsqu’on me rapporte que votre presse
la haute silhouette de Jacques
CHIRAC a plané sur la place Toàtâ » lors du
rassemblement du dimanche 26 mai 2002, je n’ai
pas cru que c’était pour préparer les législatives
que vous aviez fait venir à Toàtâ des confessions
religieuses, mais bien pour être avec les familles de
aurait écrit que «
Madame Ferfine BEYSSERE et de
Mais, lorsqu’on me rapporte aussi que vous
auriez déclaré à la télévision que les protestants et
leur président n’ont pas
voté pour vos candidats
législatives, seriez-vous en train de me dire
que les catholiques ont voté pour les catholiques et
les protestants pour les protestants ?
aux
Croyez-vous sensé. Monsieur le Président,
Messieurs
de se fier à des programmes politiques qui ignorent
Gilbert KELLY, Lucien KIMITETE, Boris LEON-
le sens de la dignité humaine, de son respect et de
TIEFF et Arsène TUAIRAU.
ses
droits d’exister et de vivre ici, à Tahiti, et dans
les îles ?
Je refuse de croire que vous avez fait venir
En un mot, est-ce possible d’aller à l’en¬
ces confessions
religieuses à Toàtâ pour une raison
autre que familiale, lorsque les protestants, eux,
sont en paroisse, c’est-à-dire en famille, pour être
plus proches des familles de Madame Ferfine
BEYSSERE et de Messieurs
Gilbert KELLY,
Lucien KIMITETE, Boris LEONTIEFF et Arsène
TUAIRAU.
contre de ses propres convictions ?
Les protestants et leur président ne dépen¬
dent d’aucune couleur
politique, et parce qu’ils
de parti politique, chaque citoyen
(protestant) est donc libre de se prononcer pour le
n’ont pas
candidat de son choix.
Madame Ferfine BEYSSERE et Messieurs
Elle est importante, voire vitale, pour moi,
Gilbert KELLY, Lucien KIMITETE, Boris LEON¬
TIEFF
Arsène
TUAIRAU, Monsieur le
Président, continuent de « vivre » là où ils sont,
et
parce que « Dieu n’est pas Dieu des morts, mais
des vivants ; et pour lui tous sont vivants. »
cette devise chère à la République française, parce
que, d’abord, biblique, évangélique et chrétienne,
elle m’engage à vous accueillir non comme un
«
raatira », mais comme un « tâvini ». En effet, si
le Roi Jésus s’est fait notre serviteur, pourquoi se¬
Lorsqu’on me rapporte que vous auriez
analysé les voix obtenues aux législatives par les
candidats du « Fetià Âpl » comme étant celles de
l’émotion, parce qu’en rapport avec ce qui s’est
passé avec leurs amis et les familles de leurs amis,
j’aurais aimé ne pas avoir appris cette déclaration
que vous avez tenue à la télévision, car elle
n’honore pas, pour moi la mémoire de Madame
Ferfine
rions-nous un chef pour le peuple ?
C’est la prière des protestants, que les élus
politiques restent des « tavini », mais non des
raatira », parce que le « tâvini » est au service
de son peuple, mais non le « raatira » qui veut
avoir le peuple à son service.
«
Lucien
Pour la dignité de la personne humaine, de
KIMITETE, Boris LEONTIEFF et Arsène
TUAIRAU, ainsi que de Monsieur Gilbert KELLY,
bien au contraire, elle la remet en question.
respect et de ses droits d’exister et de vivre ici,
à Tahiti, et dans les îles : « Te aroha ia rahi ! »
BEYSSERE
et
de
Messieurs
Au travers de cette analyse, je veux espérer
que
vous
ne
6 Veà Porotetani N°24
regrettez
pas
le
vote
des
son
Monsieur le Président.
Jacques IHORAI
Première assemblée generale
Paris, le 19 avril 2002
des Vétérans des essais
PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE
Le Conseiller pour VOutre-Mer, BG-1018
nucléaires
Monsieur le Président,
La santé : un problème majeur
Les 25 et 26 mai 2002, à Angers, s’est tenue la pre¬
Votre courrier du 5 avril dernier concernant votre ré¬
mière assemblée
flexion
vétérans des essais nucléaires (AVEN). Vétérans
les
conséquences des essais nucléaires
français à FANGATAUFA et à MORUROA a retenu toute
l’attention du Président de la République.
sur
générale de l’association des
des essais du Sahara et de Polynésie, veuves ou
enfants de vétérans décédés ont
participé
aux
débats.
Chargée de vous répondre, je vous informe que les con¬
séquences environnementales et sanitaires des essais
nucléaires français dans le Pacifique ont fait l’objet de
très nombreuses études et analyses, de l’administration et
d’organismes indépendants français et étrangers. On ci¬
tera notamment les missions Tazieff (1982), Atkinson
(1983), Cousteau (1997) et celles des laboratoires aus¬
L’extraordinaire
développement de l’association
depuis sa création, le 9 juin 2001, - elle compte
aujourd’hui plus de 650 membres et sympathisants
a nécessité l’élargissement du conseil d’adminis¬
-
tration.
traliens et néo-zélandais de 1991 à 1994. Plus récemment
L’assemblée générale a décidé le lancement d’une
l’INSERM a étudié spécifiquement en 1995 les rapports
grande campagne d’action auprès
nationaux et locaux pour l’adoption
de causalité entre les
expérimentations et les décès par
cancers. Les conclusions de ces études corroborent celles
des élus
d’une loi
française sur la prise en compte des conséquences
de l’AIEA en 1998. Elles ont été validées par l’Office
des effets des essais nucléaires de la France sur la
Parlementaire d’Evaluation des
santé
choix
stratégiques et
et
l’environnement.
Les
nombreux
technologiques en février 2002.
témoignages de vétérans ou de leurs veuves
recueillis par l’association et dont certains ont été
Il en ressort qu’aucune des 5 000 personnes ayant, par¬
renouvelés par quelques vétérans présents
ticipé à la mise en œuvre des essais nucléaires n’a été
soumise à des radiations dépassant les normes sanitaires
gnent ;
autorisées.
souli¬
l’absence de précautions élémentaires prises par
les autorités militaires pour une protection efficace
-
des personnels lors des essais,
A la demande du Président de la République une surveil¬
-
l’importance des problèmes de santé qui tou¬
lance très étroite des sites d’expérimentation a été main¬
chent une grande majorité des membres de l’asso¬
tenue et riNSERM poursuit ses
ciation et même leurs descendants.
investigations sanitaires.
L’assemblée générale s’élève avec vigueur contre
Si d’anciens employés de FANGATAUFA et MORUROA
la mauvaise volonté des services de santé du mi¬
conséquences des essais, ils
doivent se mettre au plus vite en rapport avec le Ministère
de la Défense et engager une procédure administrative ou
judiciaire.
nistère de la défense qui persistent à traiter avec
s’estiment victimes des
légèreté et mépris les demandes de dossiers médi¬
caux des vétérans.
Les premiers résultats d’une enquête de santé réa¬
Le Chef de l’Etat reste très attentif à la protection des
lisée auprès des membres de l’association dépouil¬
droits individuels de tous, qu’ils soient Polynésiens ou
lés par le docteur Jean-Louis Valatx, président de
métropolitains.
l’association et chercheur à l’INSERM, montrent
Je vous prie d’agréer. Monsieur le Président, l’expression
que 85 % des vétérans ont des problèmes de santé.
En ce qui concerne les pathologies “ 32,4 % des
de ma considération distinguée.
vétérans signalent un ou plusieurs cancers alors
le pourcentage de l’incidence annuelle du
17 %. Bien qu ’il s'agisse
de résultats préliminaires, ces chiffres sont simi¬
laires aux résultats des enquêtes de santé réalisées
auprès des vétérans britanniques “ a déclaré le
que
Brigitte GIRARDIN
Monsieur Jacques IHORAI
Président du Conseil supérieur de l’Eglise
Evangélique en Polynésie Française
BP 113 - 98714 PAPEETE
cancer en France est de
docteur
Dr.
Jean-Louis
Valatx
Président
de
l’Association de Vétérans de France.
Veà Porotetani N°24 7
Les objectifs du
Pômare Show
Le Pômare Show est
spectacle de va¬
présenté par
le Collège POMARE
IV. Les objectifs de ce pro¬
jet artistique restent les
mêmes depuis sa création
un
riétés
en
1981 :
faire travailler la trans¬
versalité en permettant à
-
(enseignants et non
enseignants) de participer
de près ou de loin à la mé¬
diatisation du spectacle, à
tous
l'élaboration des
numéros
et à la prise en charge de la
partie technique du specta¬
cle (régie ou coulisses)
-
développer et regrouper
les sens artistiques et cul¬
turels des élèves
-
favoriser
les situations
d'expression, d'invention et
d'élaboration chorégraphi¬
ques
-
privilégier
la
relation
humaine pour aider tous les
enfants à réussir dans
un
climat de confiance et de
convivialité.
Tous les ans, la spontanéité
l'épanouissement des
300 élèves et personnels du
Collège dans une production
chorégraphique suivie d'une
représentation
publique
ainsi que l'esprit de service
et de famille de l'équipe
et
d'encadrement contribuent
8 Veà Porotetani N°24
largement à la réussite du
Pômare Show.
chaîne
préférée vu qu'a
régné tout au long de la
soirée
entente
et
bonne
humeur de toute la famille
Le
Collège POMARE IV a
présenté les vendredi 17 et
de
samedi 18 mai 2002 au Fare
Show
21^
Tauhiti Nui (OTAC) la
édition du POMARE SHOW
thème
le
avec
«
Zap'in
Pômare TV ».
Une
occasion
rêvée pour
d'inaugurer le jeune
bouquet
de
chaînes
tous
télévisées « POMARE TV »
devant un public chaleureux.
Grâce à
la
chaînes
qui ont
multitude de
été pro¬
posées, les (télé)spectateurs ont eu le privilège
d'apprécier et d'applaudir
des numéros
présentés
forme
sous
de
séries
télévisées, de saynètes, de
sketchs, de jeux et d'émis¬
sions sur des thèmes d'actu¬
alité
tels
que
l'environ¬
nement, la mode, les voya¬
les
danses et les
musiques du monde entier.
Les présentations ont bien
sûr été entrecoupées de
spots publicitaires ou de
clips vidéo d'ici et d'ailleurs.
ges,
Qui aurait pu rester insen¬
sible aux évolutions, jeux de
scène
300
et
productions des
acteurs,
cameramen,
scripts, journalistes recru¬
tés parmi les élèves et per¬
sonnels du Collège Pômare
IV?
Grand
petit, fille ou
garçon, papa ou maman, tout
ou
le monde a pu choisir sa
réunie : le « Zap'in » était
rigueur dans ce Pômare
2002, pour le plus
grand plaisir de tous !
CHENE Christian
(Directeur du collège
Pômare IV)
Le Pômare Prix: Distribution des prix
de fin d’année Quin 2002)
Afin de clôturer dans
la
joie et dans la
bonne
humeur
une
année scolaire fruc¬
bien
remplie, le
Collège Pômare IV a organisé
le dernier jour de classe la
tueuse
et
\
14eme édition de la cérémonie
de Distribution des Prix de
fin d'année. Ainsi 120 élèves
choisis
parmi les 780 que
compte rétablissement ont
été
récompensés
pour
leurs
réussites, leur mérite, leur
as-siduité, leur ponctualité,
leur courage et la progression
de leurs résultats.
Une belle tradition pour
dis¬
tinguer et féliciter les élèves
qui ont travaillé avec beau¬
coup de sérieux et de régula¬
rité et ceux qui ont accompli
des efforts
ou
des
progrès
louables.
C'était
également l'occasion
de dire merci à tous les per¬
sonnels qui ont toujours
oeuvré dans un esprit de ser¬
vice et de
famille, propre à
notre établissement et auquel
10 Veà Porotetani N°24
nous
sommes
profondément
attachés, pour que cette
année soit
réussite
une
en
tout point.
V:,....
-.
k
A'
Pour donner un autre cachet
,
à la fête et clôturer la céré¬
monie,
danse
le
,
de
professeur
,
niv 'o’ .AI.AM
'',\niv 5 ■ T.AITI
..^/4" VAN:B^
traditionnelle PIRI-
TU/A Teraurii et ses élèves
ont offert un spectacle hors
du
commun
dans
une
choré¬
graphie de la Troupe Artis¬
tique du Collège sur le thème
de
«
Vahi¬
Aimata Pômare
numéro de
techno afro-polynésien « Ta¬
hiti Mix » présenté au der¬
né
»,
ainsi qu'un
la^KiG CMAU
riiC [#ATAU’Jonstlis^
te •"
niv 6"
r>4
m
(4-'P -■
humA' AI'iuurs
nier Pômare Show.
Tous
ont
amplement mé¬
rité de bonnes vacances.
Ont contribué à la réussite
de cette manifestation
Coopérative,
Anciens
“.ty -.fl
d«-l
J
k
la
l'Association
des Parents d'Elèves,
des
:
Elèves
l'Union
et
les
généreux donateurs : SHRT,
Shop Tahiti, la Brasserie de
Tahiti, Mac Donald, la Banque
de Polynésie, SDAP, Yune
Tung, la Charcuterie du
Pacifique, Mamaô Palace,
Qu'ils en soient remerciés de
...
tout cœur.
Christian CHENE
birecteur du Collège
Veà Porotetani N°24
L’école à la maison
Rentréespéciale pourun
million
de
petits
des arts plastiques, du sport et de
logues d’enfants,
la santé.
suffisant. Nombre
Américains : ils restent
à
la
maison
la
pensent que les parents veulent
Quand elle ne se sent pas à l’aise
dans une de ces matières, elle
étouffer leurs enfants, empêchant
utilise des cassettes vidéo
tion de leur identité. De plus, ils
Timothy a 12 ans. Il n’a jamais
mis les pieds dans une école. Ses
péda¬
gogiques ou fait appel à un
groupe de soutien pour les enfants
sœurs, Hannah, 10 ans, et Felicity,
scolarisés à la maison.
le temps
et
maîtresse, c’est maman.
7 ans, non plus. Leur mère, Kathy
Brophy, la femme du pasteur
d’une petite église en Californie,
Aux
a choisi
suivre l’école chez
de les scolariser à la mai¬
son, et c’est elle qui fait les cours.
Elle explique vouloir les « élever
en
leur donnant une éducation et
des avertissements inspirés par le
Seigneur » Ep 6,4.
Kathy a une double maîtrise de
sciences et de théologie. Son
mari, Mike, diplômé de théologie,
enseigne la Bible aux enfants.
Kathy se charge de l’anglais, des
maths, des sciences, de l’histoire.
*
Sodexho
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POLYNESIE
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dans les services que nous offrons
NOS VALEURS
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de différences
■1
ce n’est pas
d’entre eux
Self-Service Paofai
Traiteur : Tél 43.89.42
Sodexho Papeete
Tél 43.92.73 - Fax 41.09.44
12 Veà Porotetani N°24
un
Etats-Unis, ils sont environ
million, soit 2% des enfants, à
eux
comme
Timothy, Hannah et Felicity. Ce
phénomène, appelé
homeschooling » (l’école à la maison),
est de plus en plus populaire. Tout
d’abord parce que le système sco¬
laire public américain se dégrade
à vue d’œil. A Los Angeles, par
exemple, il n’est pas rare qu’un
enfant ne sache toujours pas lire à
9 ans. Ensuite, la violence dans
les établissements publics ne
cesse
de
croître,
comme
en
témoignent les récurrentes fusil¬
lades dans les écoles. Enfin, et
surtout, les parents, très souvent
chrétiens, veulent que 1 ’ enseigne¬
ment religieux fasse partie inté¬
grante de l’éducation de leurs
petits. Finie la dichotomie entre
« école » et « école biblique ».
Cl
Mike
et moi avons
décidé de
garder [nos enfants] à la maison
parce qu’il serait injuste de
demander à de jeunes enfants de
suivre des principes moraux dans
un environnement qui n ’y adhère
pas », explique Kathy Brophy.
Pourtant, le <■<■ homeschooling »
suscite plusieurs inquiétudes chez
les législateurs et les spécialistes
de l’enfance. Les premiers ont
adopté. Etat par Etat, des lois plus
ou moins
contraignantes, obli¬
geant, par exemple, les enfants
scolarisés à la maison à passer des
tests en fin d’année, tests inexis¬
tants dans l’enseignement « clas¬
sique ». Mais, pour les socio¬
la rébellion nécessaire à l’affirma¬
doutent de leurs capacités à vivre
en
société, puisqu’ils restent tout
chez eux. « Faux »,
rétorquent les parents des enfants
en question, dont les activités de
groupe extrascolaires sont en effet
nombreuses. Natation, hockey,
foot, danse et piano sont au pro¬
gramme,
par
exemple, pour
Timothy, Hannah et Felicity.
Que l’on soit pour ou contre, une
chose est sûre : les enfants scola¬
risés
la
à
maison
mieux que les autres.
réussissent
Une étude
menée en 1999 par l’Association
de défense juridique de l’école à
la maison révèle en effet que les
enfants scolarisés à la maison ont,
lors
de
tests
nationaux,
une
de 15/20, contre 11/20
les élèves des écoles
publique et privée. Un quart d’en¬
moyenne
pour
tre
eux
à même sauté une,
deux classes. Ces
sont
dues
avant
voire
performances
tout
au
ratio
enfants/professeur : une maman
pour 2 ou 3 enfants, contre une
maîtresse pour 25 ou 30 élèves.
Le bon climat familial joue cer¬
aussi (très peu de
tainement
divorces), ainsi que la situation
sociale des parents, dont le revenu
moyen est de 40% supérieur à
celui de la moyenne nationale.
Pourtant, de manière générale, un
seul parent travaille, souvent
comme pasteur, « Dieu est fidèle
et ne vous déçoit jamais », en con¬
clut Kathy Brophy.
Marie LEFEBVRE-BILLIEZ
(Réforme n°2994p. 2)
Te Fenua, e faufaa tupuna
Fenua Tupuna, e metua vahiné, faufaa ia na te
tâatoà O te mau tamarii, vâhi. Te nohoraa âmui i
nià i te fenua, tei aupuru mai na i te hui tupuna,
tei faaàmu e tei horoà i te ora. la tae mai ra te
faanahoraa e vavâhi i te fenua, tapihoohia iho ra
te metua vahiné i te moni, ô mai nei to râpae i
roto, ôvere atu ra te huaai. Te fenua tupuna, e
faaôruraa na te mâôhi, e taura pito tâàmu ia na i
to na ôpu fëtii, haapâpû i to na tiàraa tamarii âià.
Te vai ra te mau râveà pâruru ia tatou te mâôhi,
èiaha tatou ia riro ei hotu pâinu io tatou iho ra.
TE FENUA,
E METUA VAHINE NO TÀTOU
I roto i te hioraa a te Mâôhi, ua riro te fenua
mai te tahi metua vahiné nô na, e o na iho te
tamarii. la ite râ tâtou,
i tae ai to tâtou mau
tupuna i te fairaa i te fenua ei metua vâhine, no
te fenua te parau i roto i to râtou oraraa. Ua ite
hoi râtou e, te tuhaa a te fenua o te farii ia, te
aupuru, te faaàmu e te pâruru ia râtou. Oia hoi,
e horoà te fenua i te ora no râtou. Ua pâpü hoi
ia râtou e, tei roto anaè to râtou ora i te fenua,
e
aita to râtou e parau i râpae aè i te fenua. No
Taiô mai tatou te mau ôpuaraa vâvâhiraa fenua
te fenua hoi i ora ai râtou. No reira râtou i faa-
e te manaô
hoi ai i te pOfenua i roto i te fenua ia fanau-
pâruru i te faufaa tupuna.
anaè-hia te tahi tama. To na auraa ra, e tOàtiraa
pâpü to râtou i te fenua. E taua tüàtiraa i rotopO
ia râtou e te fenua, ua ite ia râtou e to râtou atoà
ia tüàtiraa i te Atua, no te mea nâ na i rahu i te
L’indivision,
La terre héritée des
source
ancêtres, est une mère,
vivante pour l’ensemble des enfants et
de ses descendants
visible
.
C’est sur cette terre indi¬
forme la communauté où
l’ensemble des enfants partage les richesses
développées par les ancêtres. Le système fonci¬
er divisible a facilité la vente de sa propre mère,
des inconnus ont intégré la terre et les enfants
sont devenus des étrangers sur leur propre terre.
Un système foncier indivisible est le point de
repère, une fierté, un cordon ombilical, une
valeur qui affirme son identité mâôhi.
Des textes sur l’indivision nous sont proposés
comme avant-garde pour justement éviter que
le mâôhi devienne un hotu pâinu ou un étranger
que
fenua e i faatupu te mau î atoà i nià iho. E ui na
tâtou, e auraa faahou ânei to taua parau ra no
tâtou i teie mahana. Te aha nei hoi tâtou i to
tâtou metua vâhine.
se
la vai noa mai to tatou metua vâhine,
tatou e
eita la
ôtare, eita hoi e ôvere. la hamani ino
tatou ia na, eere ânei o tatou iho ta tatou e nâ
reira ra. Te tamarii e hoo i to na metua vâhine,
eere
ânei ua moèhia to na hiroà. No reira, mea
maitai ia tâtou na roto i te parau o te fenua ia
îte faahou i te auraa no te parau no te hereraa
te metua i ta na tamarii, e te hereraa te tamarii
i to na metua, te hereraa hoi te taata i te fenua
mai te fenua e here noa ra ia na, te hereraa hoi
te taata i te Atua mai te Atua e here noa mai nei
ia na na roto i te fenua.
Tnro a RAAPOTO
chez soi.
Veà Porotetani
Puta Faraite Moà Haapaeraa mâa no te Hau
(àpi36-37)
Vea Porotetani N 24 13
Te faufaa tupuna, eita e vavahihia
Imuri aè i te hiôraa nehenehe
fenua
vahiné», e
ôiôi te manaô i te faaoti e, eita
«te
e
e
tià e hoo i te fenua i te taata ê.
Te haapâpO mai ra teie hiôraa mâôhi
te fenua na mua e faatüàti i te
na
taura
mau
Te faaèreraa fenua e to na a nanahi
metua
fetii, to na mau metua, to na
tupuna, to na mau taeaè e
tuahine e ta na huaai no a nanahi e to
na Atua.
Aita e moèhia ra ia ù, te tiàturiraa
metua, Haafaufaa te mau metua i te
fenua na roto i te tanuraa i te mau
A hiô na tâtou i te faaheporaa e vai ra
i roto i te ture. Hoo mai ôe i to ôe tuhaa
e, ei faahoiraa, terâ mai te tino moni.
Te fifi matamua e farereihia, tei roto ia
i te faito moni ta râtou i faataa. E
haapâpü mai ihoâ te tià rave ôhipa o te
Hau e, terâ te faito moni mau o te
tuhaa fenua o teie pae e i terâ pae. Aita
o ia e tâtara nei e, no te aha i faataahia
ai teie faito moni. Ua ite pâatoà tâtou
e, eere teie faito i te mea tano. Terâ râ,
hooraa fenua i te taata râpaè aore ia
i te Hau. Te vai atoà ra terâ raveraa
ta te hau àore ia ta te ôire e faahepo
i te mau ôpu fetii na nià i te iôa o te
mana huiraatira.
Te mau hooraa fenua i te feiâ èê, i
teie mahana, te
riro nei te faufaa
tupuna e faufaa na te feiâ ôna, na te
reira atoà i faaôhie te ùmeraa mai i
râpae io tâtou nei. Noa atu te
piiraa ûàna a te Etârëtia Evaneria i
Porinetia Farâni, èiaha e hoo i te
to
nâ hea te fatu fenua e ite ai i te faito
fenua. Parau mau e mana to te taata
moni mau. E tiàmâraa to te fatu fenua
tâtai tahi i nià i ta na faufaa. Te vâhi
manaô e, e faufaa aè ta râtou e vai
ia ani i te tià rave ôhipa fenua ia horoà
iho
mai o ia i te hoê târifa no te hoê hooraa
atoà ra e haamanaô, aita roa atu e
moni e tià e àufau i te iôa tupuna, te
mâa hotu i nià i te fenua, i roto i terâ
no
te
huaai
no
a
nanahi. Te
âanoraa e te hohonuraa o te fenua. A
auraa, ia fanau te metua i te tamarii,
fenua ê atu i tupu i pîhai
te faanaho atoà ra i te oraraa o te
fenua, ei haapâpüraa e, terâ ihoâ te
mou ia
tamarii, èiaha te tamarii ia vai ôtare
tino mau.
fenua i to na vairaa, èita o na e pau i
roto i to na oraraa a nanahi. Te
noa i
iho i to na
Ei hiôraa na tâtou, te faaèreraa fenua i
patu atu ra i to terâ, te faanaho atu ra
te ôire no Mahina, i te faa no
i to terâ. I roto i terâ manaô e, moè
uta.
noa
atu o ia ra, te vai ra te tamarii i
te vâhi hoê, mai ta na i mataro
i te
Ua ôpua te Hau fenua i te ôhi i te
iriîri e vai ra i roto i te ânâvai, eere râ
o
ia i te fatu.
Gaby TETIÀRAHI
ite ia râtou i roto i to na ùtuafare
hoê. Te vai ra ia te reira huru metua
Àhonu i
hooraa fenua e te mau ture farâni.
reira i te faatüàti i te taura pito
tâàmu i te mau tupuna e te fenua. Te
parau o teie mau tamarii, tei roto i te
fenua tei reira râtou i te nohoraa,
haamaitai ai te metua e âme ai i te
Atua.
E tuhaa na te metua tâtai tahi i te
mu
i to
Te vai atoà ra te mau fenua tupuna
tei riro na roto i te mau râveà piô a
te feiâ
tiàraa taata âià
na
o
te
tiàraa fenua. Te hoê atoà te reira
faufaa tei haapâpü i to ôe tüàtiraa e
te fenua. Te mau tiàraa iôa fenua, ua
mau
tamarii.
moni o terâ tau e o teie tau.
Aita te tiàraa iôa i faataaê ia tâtou i
te
tâpeàraa i te faufaa tupuna, tei faatu-
àau te reira i te mau tupuna, te
vai ra te tuatua i roto i te ôpü fetii. la
Te tupu nei te ôpereraa fenua i roto i
te mau ôpu fetii i teie mahana, i roto
huhu e te pë.
te
Te moni, e taime
poto to ôe ôaôaraa e o na.
Te vâhi auraa ôre i roto i teie faana-
horaa, maoti ra, te ùmeraahia te feruriraa i nià i te parau o te faahoturaa i
te fenua.
Ua tae i te taime eiaha e hema noa i
te mau parau faatîani.
tei fânaôhia e te mau tamarii. E riro
te
ui, a mou ia ui, e vai mai â te
riro te fenua i te tahi taata ê, te riro
atoà atu ra ia te âamu o terâ fetii i
roto i te taata ê.
Te mau fenua tei pupuhia i te
Ètârê-
tia
Tâpaô turu na terâ e terâ ôpu fetii i
te ôhipa pororaa èvaneria. Ua tià ia
râtou
e
horoà i te tahi
mau
tuhaa
fenua i roto i te tereraa
ôhipa. E
parauhia to na faaroo i roto i teie
faufaa ta na i vai iho mai i roto i te
âmuiraa. Ua faaôhie atoà te reira i te
âmuiraa o te taata i te vâhi hoê. Te
tâmau nei â tâtou i te parau e,
i terâ manaô e, faataa to terâ e to terâ
tuhaa, no te pupu i roto i te mau
tamarii. Tei te tamarii atu ra ia te
aupururaa i teie mau faufaa tupuna.
Aita atoà e moè ra ia tâtou i te rahihaavâraa e tupu noa nei i te
fenua nei, to te mau huaai imiraa i to
raa
râtou fenua.
Te vai atoà
te tahi hum
metua,
èita e ore no te rahi o te faufaa ua
ra
hoo i te tahi pae fenua i te taata ê,
mâôhi ânei, papaâ ânei, toe mai ai ta
na
Faateni Aià
E te tarià e,
Tei hea huru metua tâtou i te tiàraa i
E te mata e,
teie mahana ? Te vâhi pâpü, e tiairaa
A hiô i te nehenehe o to ù fenua
ta te tamarii ia tâtou e te mau metua.
E te ihu e,
A hoi i te noànoà o te miri
Te vai atoà ra te metua e, no te fifi
faufaa ta
Céline HOIORE
A faaroo i te navenave o ta ù pehe
te tamarii iho.
i farerei, ua hoo i te
fenua riro mai nei te mau tamarii ei
ôvere. Ua faaôhiehia te reira
14 Veà Porotetani N°24
mau
Te parau maehaa eiaha e hoohia te
fenua tei vâvâhihia, ua
faaôhie te reira i te parau no te
No te
E te vaha e,
A fanaô i te haumârü o te pape
fenua
mau
te
taata te mea faufaa, te taata to mua.
E taù vârua e,
A teôteô, e fenua maitai to ôe
A ôuàuà, tei mua ia ôe te ora
L’INDIVISION
EN POLYNÉSIE FRANÇAISE
générations d’aujourd’hui et
de leurs propriétaires.
En octobre 1990, le
de demain.
Assem¬
DEFINITION
blée Plénière le rapport présen¬
L’indivision est
situation
des droits effectifs et poten¬
té
juridique
dans
laquelle
plusieurs personnes détiennent
des droits sur un ou plusieurs
tiels, indivisibles et inalié¬
nables, parce que « la filiation
ne saurait être ni morcelée, ni
biens déterminés. Il en existe
cédée
plusieurs formes.
(PANOFF). Les droits des per¬
Conseil
Economique
Social
et
adoptait
en
par Madame GIRARDGOUPIL Denise et moi-même
sur
l’indivision
française.
De
études ont. été
...Partant du principe que les
droits sur les terres ne sont que
Culturel
Polynésie
nombreuses
en
faites
sur
le
sujet. Des magistrats, des avo¬
cats, des chefs de service, des
sociologues, des techniciens
du régime foncier... se sont
penchés sur la question.
L’indivision
une
vécue
en
sonnes
des
à
ne
tiers...
sont rien
»
d’autres
Polynésie est l’indivision suc¬
cessorale qui remonte au «
que des droits d’usage, des
droits d’accès à la terre, de
fatu fenua » déterminé en 1852
l’exploiter de leur vivant...
Le contexte
Tous ont proposé des solutions
1888, indivision perpétuée
pendant plusieurs générations,
sans faire l’objet d’un quel¬
mais rien de positif n’a été fait,
conque partage.
le droit traditionnel de rési¬
ou
politique trouble
de l’époque, la confusion entre
dence et la reconnaissance par
mises à part la création du
Fichier généalogique en 1956
LE DROIT D’ USAGE
la
et celle du Service des Affaires
Le problème foncier n’est pas
droits réels et potentiels à des
de Terre en 1964.
spécifique à la Polynésie
Française. Mais ici, il revêt un
caractère particulier, le Poly¬
nésien étant d’une part, attaché
quasi-viscéralement à sa terre
et d’autre part, très procéduri¬
individus qui ne résident plus
Pour essayer de cerner le sujet
sans
vous
trop lasser les lecteurs, il
proposé quelques
du rapport précité.
est
extraits
Tout d’abord, Tun des constats
juridiction française des
depuis fort longtemps, amène¬
ront des situations compli¬
quées, parfois douloureuses,
lors des déclarations de pro¬
priété (Tomite Fenua).
er.
Ceci
économique et culturel com¬
pliqué, complexe, difficile
auquel nous sommes confron¬
propriété
tés.
lectif familial. Les conflits de
explique pourquoi les
Polynésiens ont marqué dès
l’origine, après les revendica¬
tions, une certaine répugnance
à procéder au partage de leur
Ensuite, suivront quelques élé¬
ments de réponse à propos de
l’éternelle question sur les
terre étaient réglés par la cou¬
terre.
pour situer le contexte
social,
A l’origine, bien avant 1852, la
immobilière
était
certainement à caractère col¬
tume et aucun titre écrit n’exis¬
viscéral
du
L’attachement
effets de l’indivision.
tant, l’occupation de pur fait
constituait la seule garantie du
Est-ce un bien, est-ce un mal ?
droit de chacun.
une
familial, de rompre avec son
groupe et de porter ainsi
de mesures concrètes suscepti¬
Cependant, la notion de pro¬
priété individuelle semblait
déjà établie avant l’arrivée de
la France, et dès l’établisse¬
bles de sortir le «fenua » d’une
ment du Protectorat, on s’était
situation
préoccupé du pro-blème de
Cet
l’identification des terres et
encore
Quelques
recommandations
ouvriront, c’est aussi le vœu du
C.E.S.C,
des
pistes qui
aboutiront à la mise en place
préoccupante et de
plus en plus préjudiciable aux
Polynésien à sa terre tient à
espèce de crainte de
couper le cordon du nombril
atteinte à la solidarité fami¬
liale.
esprit de cohésion survit
mais tend de plus en
Veà Porotetani N°24 15
plus à disparaître. Il est doublé
d’un certain opportunisme,
également forme de passivité
sociale, du fait que le
Polynésien
a
vécu
très
longtemps d’une façon très
optimiste, vivant au jour le jour
et s’accommodant d’une situa¬
tion indivisaire qui ne lui por¬
tait pas préjudice... les pro¬
blèmes étant réglés par le chef
sociale communautaire tradi¬
taire.
tionnelle.
De même, celui qui occupe une
terre
sans
interruption
de
LES EFFETS DE L’INDI¬
bonne foi, c’est-à-dire qui sait
VISION
qu’il n’est pas propriétaire
qui se comporte comme
tel, peut le devenir au bout de
trente ans, s’il est assigné en
L’indivision produit des effets
favorables et défavorables
:
cependant, ces derniers sont
multiples et graves et cette
gravité s’accentue davantage
chaque jour.
mais
revendication par une personne
qui se prétend le vrai proprié¬
taire par un « tomite ».
de famille.
Fort heureusement, la situation
assainie
Peu à peu,
s’est
détaché du groupe.
d’une part, par les sorties d’in¬
le Polynésien s’est
Le métis¬
sage tant avec les colons dès
l’origine, qu’avec les asia¬
tiques plus tard, les exigences
Affaires de Terres de Papeete
de la vie moderne ont
et
con¬
tribué à lui faire abandonner
coutumes. Il s’est
depuis 1960
de Uturoa et
possession que les polynésiens
appellent « vol » quand il ne
joue pas en leur faveur, lèse le
ou les véritables propriétaires,
qui perdent ainsi leurs droits au
profit d’un « usurpateur ». Et si
d’autre part par le jeu des pres¬
le Code Civil veut ainsi pro¬
téger l’occupant ( celui qui met
en valeur par rapport à celui
qui s’en désintéresse), il ne fait
que rejoindre, sur ce point, les
usages tahitiens de la période
antérieure au Protectorat qui
donnaient primauté à l’occu¬
division entreprises principale¬
ment
son
par
le
antenne
Service
des
déplacé
criptions décennale et trente-
d’autres îles
naire. Il paraît donc opportun,
pour y trouver d’autres moyens
de subsistance et chercher
ici, de dire quelques mots sur
ses
vers
Tahiti
ou
d’autres
plaisirs. La grande
famille polynésienne a éclaté
pour se limiter à la famille au
sens étroit du terme (Parents,
enfants et quelquefois grands
parents).
l’acquisition de la propriété par
la prescription décennale et
trentenaire.
LA PRESCRIPTION
son et l’habiter.
Cette volonté d’accession à la
pant.
ACQUISITIVE OU USUCAPION
En
Aujourd’hui à Tahiti, chacun
vit pour soi dans une famille
réduite à quelques éléments et
aspire à la propriété individu¬
elle pour pouvoir exploiter sa
parcelle, y construire sa mai¬
Il est certain que cet effet de la
matière
A - LES INCONVENIENTS
immobilière, la
possession prolongée peut en
effet faire acquérir la propriété.
C’est ce qu’on appelle la pres¬
cription acquisitive ou usucapion ou « aitau » en tahitien.
Elle permet ainsi à quelqu’un
qui a occupé une terre pendant
un certain laps de temps (10 ou
30 ans) d’en devenir proprié¬
DE L’INDIVISION
L’indivision est une source de
conflits familiaux et sociaux.
Elle étouffe la Société et para¬
lyse l’essor de l’économie. Elle
constitue un frein au dévelop¬
pement agricole.
Cependant,
il
n’est
pas
souhaitable de vouloir
de leur vivant et sont à l’ori¬
par exemple, qui y a construit
gine de beaucoup de sortie de
et l’a occupée pendant plus de
systé¬
matiquement, eu égard à la
mentalité locale, supprimer
l’indivision, d’autant qu’il
n’est plus possible, avec l’ac¬
croissement de la population,
de partager les terres entre tous
l’indivision.
dix ans, pourra
les indivisaires.
propriété individuelle se ren¬
contre particulièrement chez
les jeunes qui poussent leurs
parents à partager leurs biens
Ainsi, la valeur économique
et commerciale
de la terre
s’est substituée à
16 Veà Porotetani N°24
sa
valeur
taire.
Celui qui a acquis de bonne foi
une
terre, par un acte de vente
invoquer la
prescription décennale, s’il est
inquiété par un tiers qui
revendique la terre en préten¬
dant être le véritable proprié¬
1°/ - Au point de vue social
La complexité du problème de
l’indivision ne fait que grandir
au
fur et à mesure du temps et
il devient encore plus difficile
sion soit un obstacle à l’amé¬
nagement.
d’en sortir. L’ indivision de¬
vient alors inextricable.
L’accroissement
du
nombre
des ayants droit, qui ne con¬
naissent pas la quotité de leurs
droits, contribue à développer
les querelles. Ce problème
pourrait être, en partie, solu¬
tionné une fois que l’on ren¬
seignera les titulaires de la
quotité de leurs droits.
L’expropriation pour cause
d’utilité publique, réglementée
par un décret du 05 novembre
1936, actuellement en voie de
réforme, a permis au Territoire
de développer sa politique
d’aménagement, tant à Tahiti
que dans les îles, pour la cons¬
criptions du Plan. En général,
les plans d’occupation des sols
ne sont pas mis en pratique car
ils sont contraignants.
B - LES
AVANTAGES
DE
L’INDIVISION
E’indivision étant dans la tradi¬
tion familiale polynésienne,
il
faudrait la maintenir et l’orga¬
niser.
truction des routes, des ponts,
des aérodromes, des
lotisse¬
L’aménagement de l’indivi¬
sion
ments sociaux, etc...
Au fil des ans, on est arrivé à
Les partages par souches, s’ils
mettent pas
ne
fin à l’indivi¬
la cons¬
truction et le crédit. Les habi¬
détruire l’organisation de l’in¬
pouvoir bâtir en
dant coutumièrement organisée
L’Indivision paralyse
sion, permettent de déterminer
tants, pour
la liste des
toute
propriétaires. Les
partages par compensation en
argent seraient possibles mais
d’
besoin
propriétaire à part
sécurité,
être
ont
difficiles. En effet, les gens
entière, notamment pour les
maisons modernes en dur. Mais
sont, en général, viscéralement
tant
attachés à leurs terres.
seront
Depuis les revendications, le
métissage et les exigences de la
vie moderne ont peu à peu
modifié le comportement du
Polynésien. Plus informé de
ses droits, il a commencé à se
lasser des querelles de terres,
fami¬
les propriétaires ne
identifiés, il sera
souvent impossible à celui qui
que
veut
pas
construire, d’obtenir
un
crédit bancaire et le marché
hypothécaire, qui représente un
atout, semble difficile à mettre
en place.
à rechercher un autre mode de
vie.
sont réalisés en vue
de dissensions
liales et de nombreux procès, et
de l’habi¬
tat.
Aujourd’hui, la majorité des
Polynésiens aspire à la pro¬
priété individuelle pour pou¬
voir exploiter sa parcelle de
terre, y construire sa maison et
l’habiter.
2°/
-
Au
point
de
encore
assez
longtemps dans
certaines îles (Iles sous le Vent
exemple). Le changement
provient de la pression démo¬
graphique, qui a fait qu’il était
de plus en plus difficile, pour
une population croissante, de
s’organiser sur un espace resté,
lui, inchangé.
par
Sous certaines conditions, l’in¬
division
serait
une
bonne
chose, dans la mesure où elle
Il convient donc d’aider les
propriétaires à sortir de l’indi¬
vision, du moins au niveau des
souches, lorsque les partages
source
division, qui est restée cepen¬
serait
organisée de manière
rationnelle, mais tant que les
propriétaires ne seraient pas
identifiés, l’organisation ne
serait possible qu’au niveau
des partages par souches et
seulement dans certaines îles
Par contre, en zone rurale,
il
indispensable de créer des
agricoles. En 1974,
celles-ci ont fait l’objet d’un
arrêté de mise en place mais il
n’a jamais été appliqué.
est
comme
les Iles sous le Vent ou
les Tuamotu.
zones
Aux Tuamotu par exemple où
80 % des terres sont indivises,
il faudrait plutôt aménager l’in¬
division en instituant un statut
vue
économique
Le Code de l’Aménagement du
de l’indivision. Il serait primor¬
Autorités pensent que
l’Indivision constitue un frein
Territoire de 1981, modifié en
dial de déterminer, au
Les
développement économique
1984, a défini le Plan Général
d’Aménagement (RG.A.) toute
du fenua. Au niveau territorial,
opération d’utilisation du sol
il ne semble pas que
devant être conforme aux pres¬
au
l’indivi¬
préa¬
lable, les ayants droit des ter¬
res.
Compte tenu des nouveaux
Veà Porotetani N°24 17
de cet
archipel (perliculture, touris¬
me), l’organisation de l’indivi¬
aspects économiques
L’indivision constitue un frein
les
cerne
transferts
entre
pro¬
Cet effet de l’indivision est à la
étrangers. Il serait souhaitable
qu’elle soit rétablie dans tous
les cas pour permettre le con¬
fitable, en établissant des con¬
fois un avantage et un incon¬
trôle des maires sur les terres
d’exploitation afin
d’enlever une partie de la pré¬
carité à la possession et
d’éviter des litiges pénibles.
vénient.
de leur commune.
serait
sion
trats
une
chose
types
La loi du 31 décembre 1976 est
applicable dans le Territoire,
depuis un arrêt de la Cour
d’Appel de Papeete du 04 mars
1982, ayant fait l’objet d’un
pourvoi rejeté par la cour de
Cassation
du
16
novembre
1983.
Cette
loi, tout en freinant les
partages et les ventes de droits
indivis, a organisé l’indivision.
Cependant, l’indivision, telle
qu’on la connaît actuellement,
ne peut pas être organisée, vu
le nombre trop important des
co-indivisaires qui plus est dis¬
persés dans les différents
archipels et quelquefois incon¬
nus
les uns des autres.
aux transactions
immobilières
Certains transferts
sont
sou¬
haitables pour certaines
réali¬
sations, ne serait-ce qu’entre
co-indivisaires par exemple,
pour réduire le nombre de co¬
propriétaires dans une souche.
constitue désormais un gardefou aux ventes de droits indi¬
vis. Elle
prévoit en effet un
droit de préemption pour éviter
qu’un
étranger
dans
l’indivision
intervienne
et puisse
L’indivision bloque ces trans¬
ferts. Autrefois, beaucoup de
provoquer le partage.
actes de vente.
hésitaient à passer des
Cependant, à
une époque, ces actes ont pro¬
liféré et ont été à l’origine de
Dorénavant, lorsqu’un indivi¬
saire veut vendre sa quote-part
indivise, il doit, au préalable,
nombreuses licitations de ter¬
notifier le projet de vente aux
gens
res
indivises.
Aujourd’hui, la
autres
co-indivisaires, à peine
loi de 1976 avec les sanctions
de nullité de ce contrat. Les co¬
qu’elle comporte freine réelle¬
indivisaires ont un certain délai
ment ces transferts.
pour racheter la part proposée
à la vente.
code
Le
tahitien
de
1842
prévoyait qu’aucune vente ou
C- RECOMMANDA¬
location d’immeuble ou dona¬
TIONS
tion ne pouvait intervenir sans
En
un
contrôle du Directeur des
Domaines
et
de
l’enre¬
gistrement et du Juge du dis¬
Par contre, il est possible d’or¬
La loi du 31 décembre 1976
conclusion,
il
apparaît
souhaitable de remédier à cet
état d’indivision et de faire les
recommandations suivantes :
trict.
ganiser l’indivision au niveau
1/- INFORMER tout d’abord
les gens des possibilités qui
leur sont offertes pour sortir de
des souches. Le Service des
Le décret du
Affaires de Terre a été mis en
relatif
place précisément pour réaliser
les partages par souches, afin
de permettre, aux membres
d’une même famille et qui ne
se connaissent pas mais qui
peuvent avoir des intérêts com¬
muns, d’exploiter leurs biens.
Ces types de partage rendent
possibles l’organisation de
l’indivision et permettraient à
chaque famille de récupérer
ses biens et d’organiser par la
biliers,
aux
25 juin
1934,
transferts immo¬
qu’aucun
l’indivision ( Service des affai¬
transfert de propriété immobi¬
res de Terre et Assistance Judi¬
lière ne pouvait intervenir sans
ciaire
autorisation du Gouverneur du
d’un avocat, soit pour les frais
Territoire. Les transferts passés
de géomètre et le paiement des
sans
disposait
cette
autorisation étaient
soit pour
l’assistance
droits d’enregistrement).
nuis de plein droit et la nullité
était d’ordre public. L’avis des
A cet effet, le Conseil Econo¬
chefs de district de
plus tard aux maires d’avoir un
mique Social et culturel se pro¬
pose de faire éditer une pla¬
quette d’information sur l’indi¬
certain contrôle sur ces ventes.
vision.
Depuis 1974, cette autorisation
ne subsiste qu’en ce qui con¬
2/- INCITER les gens à sortir
l’époque
était sollicité, ce qui a perniis
suite l’indivision avec l’accord
de tous les attributaires de la
souche.
18 Veà Porotetani N°24
des grandes indivisions par des
partages par souches et les
chier généalogique.
droits réels
sions et essayer d’adapter la loi
d’Occupation des Sols (P.O.S.)
immobiliers, sont
une
procédure
préalable, avant toute action en
Justice, de conciliation devant
du
au
dans
les
la CCOMF.
jurispru¬
Plans
Généraux
ENCOURAGER à organiser,
si
possible les petites indivi¬
31
décembre
1976
Territoire
par une
dence plus souple.
10/-
DEFINIR
Plans
des
et
communes
des
d’Aménage(P.G.A.) par île pour
favoriser le développement de
l’activité économique en géné¬
ral, notamment du secteur pri¬
maire de l’agriculture.
ment
3/- ACCORDER
largement
l’Assistance Judiciaire pour les
droits d’enregistrement et les
frais de géomètre et inciter le
Territoire (Service de l’Enre¬
gistrement) à procéder au
recouvrement des
soumises
frais
avan-
à
I
En
application d’une conven-
i
tion Etat / Territoire du 25 mai
|
1998, la DAF met à disposition
'
de fonctionnement et par con-
|
D - COMPLEMENTS
séquent la DAF accomplit différentes missions pour la
Depuis la sortie du rapport, de
CCOMF.
nombreuses
décisions
des
Autorités du Territoire ont fait
Le Bureau d’Assistance
Judiciaire (AJ)
dans un délai de dix ans.
l’objet de mesures concrètes
parmi lesquelles figurent :
4/- EVITER lors des partages,
La Réorganisation du
tance Judieiaire où deux
trop grand morcellement
Service des Affaires de
eats sont à la
eés, auprès de l’assisté judici¬
aire, en cas de vente de son lot
un
La DAF est
également com¬
posée d’un bureau d’Assis¬
avo¬
disposition des
personnes bénéficiant de TAJ.
des terres en freinant les sous-
Terres
partages et en organisant Tin-
La délibération n° 97-87 du 29
division à ce stade.
mai 1997 crée la Direction des
4) L’informatisation
Affaires Foncières (DAF). Elle
L’informatisation du cadastre
aujourd’hui et
permet une eonsultation par le
public de données cadastrales.
5/- ETOFFER le Serviee des
est, entre autres, composée de
Affaires de Terre et créer une
la Division de l’Assistance aux
antenne de ce service
Particuliers (DAP) dont la mis¬
aux
Iles
Marquises et aux Australes.
(Recruter des avoeats, des
juristes,, des agents fonciers,
des spéeialistes en généalogie).
une
générale est d’apporter
aux personnes phy¬
siques et morales dans la
Le
fichier immobilier de la
recherche et la définition de
est en cours d’informatisation
leurs droits immobiliers.
ainsi que
sion
aide
6/- TERMINER le Cadastre
des terres
en
se
dotant des
moyens nécessaires pour y par¬
venir.
la DAP est
chargée d’éclairer les usagers
sur le plan juridique,, de les
de leur faciliter l’accès à
7/- CREER un fichier immo¬
et
l’information
Service des Affaires de Terres)
généalogique.
foncière
et
2) La création de la
fert immobilier et éviter les
étrangers en
encourageant
les
beaux
emphythéotiques.
ventes
aux
d’Aménagement Général
(PGA)
Depuis 2 ans, certaines com¬
munes
(Tumaraa, Moorea,
Mahina,...) ont établi des PGA
Obligatoire en Matière
Foncière ( CCOMF)
La loi du 5 juillet 1996 en son
article
38
Toutes
les
institue
immobilières
CCOMF.
actions
ainsi
zones
respectivement à
l’habitat, à l’agriculture, au
convenant
Commission de Conciliation
administrative pour tout trans¬
La mise en place du Plan
afin de déterminer les
Hypo¬
8/- RETABLIR l’autorisation
le Fichier Généa¬
Concrètement,
bilier (un embryon existant au
thèques.
Conservation des Hypothèques
logique.
orienter dans leurs recherches
à la Conservation des
réalité
est
une
tourisme et à l’industrie.
la ora na i te aroha o te Rahu
Nui
réelles
que
les
Teriivaea NEUFFER
actions relatives à l’indivision
91- INFORMATISER le fi¬
ou au
.
de la CCOMF certains moyens
partage portant sur des
Veà Porotetani N°24 19
,
|
Ulndmsion
meilleure
qu’une
autre, quelle soit
("r farâni », « tinitô »
mâàhi ». Mais
ou <r
si, tout d’un coup,
une
culture se met¬
tait
à
vouloir
dominer une autre,
c’est
alors
que
naîtront
les
blèmes
familiaux
pro¬
qui peuvent aller
jusqu’à la haine ou
l’élimination
qui
passe,
en
ce mo¬
mâàhi » est bous¬
respectée en
tant que telle, alors ce sera le
pas
nautaires
sibles
«
indivi¬
ou
de la mise
décédée
-
en
ou
terre de
la mère
du père. Avant, le
corps de la mère décédée était
enterré dans sa propriété, dans la
maison ou sous la maison, pour
chaos dans la famille <r mâàhi »
et entre les ^ mâàhi ».
travers de la terre où elle
s’y
repose et, d’autre part, pour les
empêcher de vendre le bien
foncier qu’elle leur a laissé.
Même morte, la mère comptera
toujours dans la vie de ses
enfants. Elle ne sera pas comme
papier d’emballage jeté à la
poubelle parce que vidé de son
contenu.
C’est pourquoi le
cimetière n’est pas une création
un
<r mâàhi »,
mais non
mâàhi ».
le
Il n’y a pas, pour le « mâàhi »,
mâàbi », mais individuels ou
de problèmes d’indivision, il y a
La culture du
seulement
donc que lorsque l’on quitte
pour
divisibles pour le « farSni » :
que son système
indivisible n’est pas
Lorsque, pour le <r farâni », ce
qui est communautaire au
« mâàhi » que je suis en matière
de biens fonciers, cela est un
péché, parce que individuels
pour le (T farâni », j’ai revu le
visage amer de cette femme qui
en
voulait à mort à
sa
aujourd’hui décédée
mère
-
Avant qu’il n’ait perdu en 1880
laissé à l’abandon. Il restera tou¬
sa
dignité d’exister et de vivre
tant que tel, le « mâàhi »
accueillait le « fenua » (terre)
jours la propriété de la famille,
en
c’est-à-dire du ^ Nous » et non
par le
comme une
le « rai »
système foncier
mère nourricière et
(ciel) comme un père
pour
nourricier. La terre héritée des
(ancêtres) ne se
non seulement
parce qu’elle est hors de prix,
mais parce que la vendre, c’est
aussi vendre sa propre mère.
Le « mâàhi » qui s’entêterait à
vendre la terre laissée par les
rr tupuna » n’est donc
pas un
rr mâàhi ». C’est quelqu’un
qui
n’a pas de tête. C’est un drôle et
leur laisser, à elle et à sa sœur. Si
celles-ci
étaient
des
fonciers hérités des
biens
ancêtres,
c’est-à-dire communautaires et
non
divisibles, la vente n’aurait
Cette femme et
pas pu se faire.
sœur
en
seraient à l’heure
d’aujourd’hui les héritières.
n’existe pas de culture
Il
20 Veà Porotetani N°24
mâàhi » veut
divisible du « farâni ».
reconnu
avoir vendu ses terres sans rien
-
«
le
fenua », on ne le vende pas et
que, occupé ou non par d’autres
proches de la famille, il n’est pas
foncier
sa
qu’il ne s’enrichit pas, mais
qu’il s’appauvrit, qu’il n’existe
plus, qu’il n’est plus rien.
Ainsi, ce qui était vrai autrefois
ne l’est plus aujourd’hui au sujet
avec eux et de veiller sur eux au
ce
que la culture du
mâàhi » ne sera
A propos des biens
parce
se
C’est
culée par celle du
« farâni ». Et tant
commu¬
phénomène
que, en vendant la terre héritée
des « tupuna », il ne sait pas
rappeler aux enfants, d’une part,
que leur mère continue de vivre
ment, ici, en Poly¬
nésie : la culture du
fonciers,
triste
de
l’autre.
«
bien
«•
tupuna »
vendait
pas,
(T
du (T Je ».
Vous levez l’ancre pour
partir
horizon, mais vous
n’emporterez pas le quai avec
vous. Vous laissez le cr
pëùe »
sur place lorsque vous
quittez
vers un autre
les lieux.
Hélas, avec le système foncier
de l’accueilli, l’accueillant s’est
retrouvé dépossédé de sa terre
pour l’avoir hébergé chez lui
pendant une trentaine d’années.
L’accueilli est devenu le pro¬
priétaire et l’aceueillant le pos-
sédé.
Le
maôhi » que je
suis est
triste aujourd’hui de voir partir
«
en d’autres mains la terre héritée
des
le
C’est
tupuna », ou divisée en
(T
système foncier de
l’autre, et non celui du
« mâôhi », qui est à l’origine des
problèmes dans la famille et
entre les « mâôhi », parce qu’il
ne respecte pas le système fon¬
parcelles avec des numéros à la
place des noms chargés d’his¬
cier du « mâôhi ».
toires et souvent en rapport avec
C’est le divisible
la famille.
mais non l’indivisible !
Des îlots, tel un lot de pastèques
J’ai donc
ou un <r
tui mâpë »,
vendus
Comment
sont même
plus offrants.
cela puisse-t-il être
aux
qui divise,
souffert, le vendredi
Tribunal
de
Papeete,
lorsqu’on
a qualifié de pro¬
l’indivision chère au
vrai ? Comment ?
blèmes
A ce rythme-là,
(r
transformera
que le
mâôhi » ne pense pas
d’abord à lui, mais à l’ensemble
le petit trou se
gros trou, le
gros trou en fossé, et le fossé en
en
abîme.
Voilà
pourquoi, notre Synode
général s’est opposé aux essais
nucléaires français à Fangataufa
mâôhi », c’est-à-dire
le fait
mes
frères.
le
mâôhi » que je suis, des pro¬
poussé à renier mon système
et
chez les
qui est personnel, individuel et
que l’on ne
faire chez soi et à soi.
veut pas
divisible.
L’indivision est une perle que le
mâàhi » chérit parce qu’elle
condamne la vente des terres
«
héritées des
^ tupuna ». Elle
n’est jamais un problème pour le
« mSôhi » parce qu’elle fait que
le (T mâôhi » ne sera jamais un
étranger chez lui.
L’indivision est une
source
de
fierté pour le (r mâôhi ». Etre un
hotu pâinu » chez moi-même,
je ne veux pas.
Combien
sont-ils
embrasser celui de
Ce
dans votre droit de vivre que
vous ne leur rendez pas.
encore,
aujourd’hui, des « mâôhi » qui
peuvent être fiers de l’être ?
sont plus que
des locataires ou
des squatters sur leurs propres
terres ? A qui donc la faute si,
aujourd’hui, en passant devant
propriété bâtie, il y a des
enfants qui disent : « Elle serait
encore à nous, cette propriétélà, si nos parents ne l’avaient
pas vendue ».
La divisibilité est peut-être une
valeur
«
française, mais pas
mâôhi », parce que, pour le
mâôhi », le <•<' fenua » légué par
à tous,
c’est-à-dire
qu’il est la propriété de la
génération d’aujourd’hui com¬
me
et
celle de demain.
Jacques Ihoraî
foncier communautaire, c’est-à-
dire de (T fëtii » (famille), pour
Donc, que vous ne pouvez pas
demander aux autres le respect
donc la faute si, aujour¬
d’hui, il y a des enfants qui ne
blèmes, c’est lorsque je serai
de notre mère nourricière et,
d’autre part, qu’il est insensé de
ce
A qui
les « tupuna » aux enfants est à
prendre
au
Gouvernement
français, d’une part, que faire
exploser ses bombes dans la
terre, c’est le faire dans le ventre
autres
le
toutes
«
autres
valorise
moi, mais aussi à mes sœurs et à
C’est là où il y aura, pour
aux
qui
mâobi ».
de la communauté. Parce que
ma mère n’est pas seulement à
et à Moruroa. Il veut faire com¬
faire
«
une
11 janvier 2002, dans le prétoire
du
Car la terre est déjà en soi une
valeur
n’est
l’accueilli
système
foncier qui divise les « mâôhi »,
pas,
mon
mais celui du <r farâni ». Et tant
ici, chez nous, le
système foncier
farâni » sur
celui du « mâôhi »
les
^ peàpeà
» (problèmes) en
famille et parmi le peuple
« mâôhi » diviseront toujours
que primera,
‘Remette*
BERNINA®
La couture facile
et parfaite
,
les « mâôhi ».
L’indivisibilité est
une
valeur
« mâôhi » parce qu’elle protège
la vente des terres héritées des
« tupuna » sans lesquelles vous
n’êtes rien. Elle ne me rend pas
libre de vendre la terre que j’ai
héritée de mes ancêtres, mais de
la
protéger comme je veux et
qui je veux.
Maison Aurore
30, rue Colette - Papeete
Tél 42.97.03
avec
Veà Porotetani N°24 21
tain. Elles
L’indivision est le
régime juridique
dans lequel un bien
est
la
propriété
simultanée de plusieurs per¬
sonnes
dépourvue d’une
structure commune. Les lé¬
gislateurs du code civil l’ont
considérée comme impar¬
faite et essentiellement tem¬
poraire. Ceci peut concerner
un
bien mobilier comme un
immeuble, mais c’est la se¬
conde de
catégories, et
plus spécifiquement celles
des propriétés terriennes, qui
a un impact social.
ces
là
au
en
trouvaient par
situation
d’indivision,
occidental.
sens
cette
se
Mais
indivision était orga¬
22 Veà Porotetani N°24
fonciers, le but étant de
réduire ce type de litiges. Il
n’a commencé à être
con¬
qu’avec la loi tahidu
dirigée par un ou
quelques « anciens », ce qui
lui permettait de fonctionner
sans trop de heurts. Teuira
Henry cite l’exemple d’un
arbre à pain ou chacune des
branches familiales de la
lignée ancestrale possédait
la récolte des fruits sur une
24
mars
1852,
l’objectif du législateur tahitien restant apparemment le
même,
mais
la
tutelle
Certes, il se produisait par¬
conflits, mais con¬
française nouvelle ayant
pour
arrière-pensée
de
provoquer le passage à la
propriété individuelle, afin
de faciliter les acquisitions
par ses colons.
L’opération d’enregistrement
des droits fonciers (le tômite)
cernant surtout des questions
s’est étalée de 1852 à
de limites.
pour
aboutir à
60 000 titres. Parallèlement
branche
ou
un
rameau.
fois des
textes
lignées familiales issues d’un
ancêtre plus ou moins loin¬
livres
tienne
vidus
des
des
était
Suite
à
dans
nisée, parce que leur gestion
Polynésie
pré¬
européenne,
les
terres
appartenaient non à des indi¬
mais
terres
crétisé
En
isolés
les
1932,
environ
la
à
apparue
l’introduction
population,
fortement
de
décimée, était tombée à en¬
est
viron 22 000 autour de 1890.
dès 1825-26 (cf.
d’enregistrer
On aurait donc pu penser
écrits,
William Ellis)
l’idée
que l’individualisation était
l’obtention d’un titre
accomplie, pourtant ce n’a
pas été le cas parce qu’en
moins jusque dans les années
vent
1960. Depuis, l’évolution de
individuel. Ainsi la pression
fait, souvent, les titres ont été
déclarés sous les noms, soit
la
de
plusieurs
personnes
démographie, des tech¬
niques et des mentalités a
induit d’importants change¬
La
situation
socio-économique accroît le
besoin
la demande
et
de
partage.
s’est
ensemble, soit d’un ancêtre
ments.
parfois éloigné de plusieurs
générations, soit d’un indi¬
vidu et de son cousinage (ses
dégradée aussi en raison de
l’imperfection des premiers
Si Ton veut encourager les
sorties d’indivision, il con¬
titres
vient de les aider en suppri¬
fetii). Comme si les gens,
délibérément ou non, avaient
choisi de perpétuer un mode
généalogiques qui
coulent, mais ceci n’est pas
cles dissuasifs.
imputable à l’indivision en
faciliter
d’appropriation
elle-même.
juridico-administratives
communau¬
des
et
difficultés
dé¬
en
mant ou réduisant des obsta¬
les
c’est là
taire.
Ainsi,
maintenue
s’est
avec
les
et,
générations suivantes, les
patrimoines successoraux
n’étant pas partagés, elle
s’est amplifiée et com¬
plexifiée. Au début des
années
1960,
elle
était
estimée entre 75% et 90%
selon les
districts
«
».
A
plusieurs reprises, l’adminis¬
tration
coloniale
a
tenté
d’élaborer des politiques en
vue
de « l’éradiquer ».
Tentatives maladroites, sou¬
vent à contre-sens voire dis¬
suasives.
Par ailleurs,
l’introduction
Le lien à la terre ancestrale
est un élément essentiel
de
l’identité polynésienne, et la
commission
D’autre part lever la diffi¬
culté financière que cons¬
tituent
du lien familial. Est-elle de¬
accessoirement
? Son bilan est
de
conciliation foncière.
persistance de l’indivision
correspond à l’importance
venue néfaste
-
des rôles de la
un
nouvelle
l’indivision
D’une part
démarches
principalement les
d’enregistrement,
droits
raires
des
les
hono¬
divers
inter¬
contrasté. On dit qu’elle fait
venants. Mais on ne pourra
obstacle
pas partager indéfiniment la
limite dépendant de la super¬
aux
immobilières,
transactions
qui n’est
peut-être pas un mal puisque,
grâce à elle, la grande
majorité des terres est restée
aux mains de la population
locale. Elle n’a pas entravé
l’exploitation des cocoteraies, ni leur régénération
d’après cyclones. Elle ne
gêne pas l’implantation hôte¬
ce
ficie aménageable. Une solu¬
tion serait à chercher dans la
voie des « sociétés d’indivi¬
sion
»,
sens
communautaire tradi¬
qui concilierait le
tionnel et le souci de moder¬
nité efficace.
Toutefois, les dispositions du
code civil
sur
point ne
ce
sont pas bien adaptées à nos
lière, notamment au moyen
de faux indivis, et pas davan¬
particularités propres. Dans
tage celle de l’industrie per¬
lière. Par contre, elle défa¬
réformes
en
vorise l’agriculture moderne,
saires.
théorie, car dans la pratique
celle du maraîchage ou de la
l’exploitation des cocoteraies plantées sur des terres
indivises s’est poursuivie de
façon coutumière, selon des
tours de récolte générale¬
ment dirigés par les anciens.
Une organisation de fait s’é¬
vanille, et elle génère de
René Calinaud
nombreuses difficultés dans
Conseiller honoraire à la
le secteur de l’habitat. Les
Cour d’Appel de Papeete
projets de construction en
raison des techniques plus
développées, des contraintes
d’urbanisme, des exigences
Président de la Commission
tait
bancaires, nécessitent
du code civil est de son esprit
égalitaire a bouleversé le
principe de gestion ancien en
supprimant les prérogatives
des
aînés.
donc
Du
moins
maintenue,
au
l’un
et
l’autre
cas,
seraient
des
néces¬
de conciliation obligatoire
en matière
foncière.
sou¬
Veà Porotetani N°24 23
./■
Lettre du Président
Papeete, le 4 Avril 2002
est désormais une éternité.
Monsieur le Président
Mais, qu’est-il donc arrivé aux français que vous
de la République française
représentez, Monsieur le Président, pour qu’ils
aient jugé bon faire ici, à Tahiti et dans nos îles,
et sans notre approbation,
puisque n’ayant
jamais été consultés, ce qu’ils savaient dan¬
gereux à faire en France pour le peuple français ?
Et, comment des politiciens, ici, ont-ils trouvé
bon d’accorder à des français leur bénédiction
pour qu’ils puissent tester et faire exploser leurs
bombes nucléaires sur la tête et sous les pieds de
leurs propres enfants ? Que s’est-il donc passé
pour que, même pour votre ami président du
Monsieur le Président,
«
la ora na ! »
Publiquement, lors de la conférence de presse
donnée ici, à Papeete, le Jeudi 14 mars 2002, par
l’Association « Moruroa e tatou » (« Moruroa et
»), trois d’entre des anciens travailleurs, à
Fangataufa et à Moruroa, s’étaient présentés
nous
comme
des
victimes
des
essais
nucléaires
français.
Gouvernement local, la vie et la santé de mes
enfants et de mon peuple n’aient aucune impor¬
tance pour eux, et que nous soyons, depuis
Ils n’en sont pas seulement victimes parce qu’ils
1966,
condamnés à vivre avec la mort nucléaire ?
le croient, mais aussi parce que les attestations
médicales le confirment.
Cependant, lorsque le
service des Armées françaises refuse, à cet égard,
de reconnaître
ment
sa
part de responsabilité, com¬
faut-il que je comprenne la politique de
<•<
Auë ta ù mau tamarii e to ù nûnaa i te àti e,
te rave a mea ma !
'
C;
(Traduction : « Quel malheur pour moi de voir mes enfants et mon peuple
souffrir par la faute des autres ! »)
l’Etat français ?
Ni
Vous souvenez-vous de vos propos lors de notre
entrevue, là au Palais de l’Elysée, le jeudi
21
septembre 1995 ? Vous me disiez que, avec vos
essais nucléaires, le « mâôhi » n’avait pas à avoir
peur, parce que la Erance a pris toutes les dispo¬
sitions nécessaires qu’aucune nation, dans le
monde, avant elle, n’a prises avec les siens, pour
parer à toute éventualité. A vos propos, je vous
avais alors répondu que je prierai pour que vous
ayiez raison, car le contraire serait vraiment dra¬
matique pour mes enfants et pour mon peuple !
aujourd’hui ni demain, comme je voudrais
enfants ne fassent jamais aux autres
enfants, « mâôhi » ou non, ce qu’ils ne feront pas
que mes
à eux-mêmes !
Oui, Monsieur le Président, je pleure pour la vie
de mes enfants et de mon peuple que votre ami
président du gouvernement local et vous-même
n’ont pas respectée avec vos bombes nucléaires !
y.
A votre devise :
«
Liberté
»,
c’est-à-dire
«
Vous
avez
mon
»,
c’est-à-dire
«
Vous
avez
mon
amitié ! »
Sept
ans
après l’entrevue
que vous
m’aviez
accordée, à Paris, et vis-à-vis de ces victimes de
«
Egalité
respect ! »
vos essais nucléaires,
atmosphériques et souter¬
rains, à Fangataufa et à Moruroa, comment faut-
protection ! »
il que je reçoive l’indifférence du service de
l’Armée française et le silence de l’Etat
Monsieur le Président, « Te aroha ia rahi ! »
et
«
Eratemité », c’est-à-dire
«
Vous avez ma
français ? Faut-il qu’il y ait d’abord des victimes
«
farâni » de vos essais nucléaires pour qu’il y ait
des victimes
«
mâôhi
»
des essais nucléaires
français ?
Je souffre, Monsieur le Président, pour ces vic¬
times, « mâôhi » ou non, de vos essais nucléaires
pour lesquels, chaque seconde qu’ils passent en
famille, avec leurs enfants et avec leurs épouses.
24 Veà Porotetani N°24
Jacques IHORAÏ
Président de l’Eglise évangélique
en
Polynésie française
;
'i
»
Te tama i roto i te ôhipa a te Atua
Ua rto noa ânei te tama ei
taoà boroà na te Atua no
tatou. E aba atu ra to àe parau
e te « Tama ».
Ia maitai te Atua i to tatou nei fa-
rereiraa nâ roto i to na tâàmuraa
ia tatou, nâ roto i te mau mea atoà
O
ta na i tuu mai i mua i to tatou nei
mau aro.
Teie mai nei te tâpaô no te Aroha e te
Here
o
te
mau
fanauà ùnaùna
a
te
Tumu Nui e vai nei i Fïtî, o ta matou
e
faatae atu nei i rotopü ia ôutou na.
Te tama e te ôhipa a te Atua
Ua riro ia ei
ôaôaraa, e, ei tâpura
ôhipa o ta te Atua i hinaaro ia faatupu
te taata i te reira. I
mua
i teie nei
ta te Taramo « te tamarii, e
tufaa ia no ô mai i te Atua ra, e ta te
0 tei âmuihia e mâtou ei faahiroà mai
Te tama, o te hinaaro ia o te Atua
ia râtou i to tâtou hiroà faaroo, e, e
Te tama i roto i te ôhipa a te Atua, e
ôpü i fanaii ra e iituà ia », e faatupu ia
tüàtiraa i te Atua nâ roto i te Metia.
faaite mai â te reira e, e tuhaa ta te
parau
i roto i to tatou àau i te manaô e, e
tumu te tama i fa mai ai, e, e tâpura
ôhipa atoà ta na i roto i te oraraa e te
ôhipa a te Atua. Te tama i roto i ta te
Atua ôhipa e faatütonu ia te reira ia
tatou i roto i te mau ôhipa atoà e
haahia ra, e, e ferurihia ra no to tâtou
maitai i mua i te aro o te Atua.
-
Te toru,
ia faaitoito ia te reira i te
tama i roto i te haamoriraa e te tiàraa
tâpeà-noa-raa i to tâtou nei reo
e
eiaha te reira ia moè i roto i te roaraa
i mua i te aro o te taata no te Atua.
pârahi ai mâtou i teie nei fenua.
teie nei tama, no te mea, aita to te
E te
tama e parau i râpae aè i te parau o te
e
-
maha, ia huru ôhie te mau
tamarii i te ô i roto i ta tatou iho
Eiaha râ no te mau metua na râtou
Atua e te haamori-atoà-raa ia na.
faanahoraa
haapiiraa tâpati e te uiâpl ia hoi anaè mâtou i te fenua nei.
E te parau e hiti mai, o te haamoriraa
la hiô-anaè-hia te taata, e hinaaro te
reira no te Atua, e, e tupuraa atoà te
ia. Oia hoi, to te taata ia imiraa i te
Nâ roto i te reira ôhipa tei âmuihia e
reira no ta na parau. Te tama i roto i
râveà ia itehia te hanahana e te parau
mâtou, i tupu atoà
te ôhipa a te Atua, ua riro
Te reira te ôhipa tei mânaônaôhia e
ai te manaô e
faaôhipa roa i te mau tamarii i roto i
te parau no ta mâtou pureraa tââvaè e
te pureraa tei tltauhia ia mâtou i te
rave i roto i teie nei pu haapiiraa a
P.T.C. (Pacific Theological College).
E pureraa teie tei horoàhia, na te
nünaa e vai nei i teie nei pû haapiiraa
mâtou, no ta mâtou iho mau tama oia
e
a te
Atua e ia itehia te maitai i roto i
taua ôhipa ra.
Aita râ te ôhipa a te Atua i tâôtià-noahia i roto i te haamoriraa. E tano atoà
ra
te ôhipa a te Atua ia faaôhipahia
i
rSpae aè i te parau no te haamoriraa.
hoi, te faaôraa ia râtou i roto i te
ôhipa a te Atua e te faaiteraa e, e
ôhipa atoà ta râtou i roto i te faaite¬
raa
i te hinaaro o te Atua.
I tae ai to mâtou iho manaô i te
faatupuraa i te tâpati i te fenua Fïtî
rautî
mua
ia ei taata i
i te aro o te Atua no te mea, te
taata, e tupuraa atoà te reira i roto i te
hinaaro e te parau a te Atua. Te mea
faufaa, eere ia i te tià-noa-raa i mua i
te aro o te taata nâ roto i te haamori¬
raa, o te iteraa e, e, tuhaa, e, e hinaaro
atoà teie ta te Atua i te taata e te tama.
mai, e, e faaite i te mea e
faaôhipahia, e, e orahia ra i roto i ta
Te tama i roto i te ôhipa a te Atua, o
râtou Etârëtia.
te tama ia tei faaite i te Flanahana e te
I te taeraa i to mâtou nei
taime, i
faaôhipahia ai te mau tamarii i roto i
ihoâ e,
te ôhipa a te Atua. No te faaite
Hau
o
te Atua. Te tama
i roto i te
ôhipa a te Atua, o te tupuraa ia te
reira no te parau e te ôpuaraa a te
nei. I te mau piti o te tâpati o te mau
faaôhiparaa i te mau tamarii i roto i ta
mua i teie nei parau ta te
Taramo : «Te tamarii, e tufaa ia no ô
âvaè atoà, e
tâtou huru haamoriraa i te Atua.
mai i te Atua ra, e ta te ôpü i fanau e
faatupu ai mâtou i te
haapiiraa tâpati no ta mâtou mau
tamarii.
Te tumu, eiaha ia te tuhaa a te
tamarii ia ôre i roto i to mâtou nei
-
tonoraahia mai e te Atua na roto i te
Etârëtia èvaneria i Fît! nei.
-
Te piti, ia riro ia te mau ôhipa atoà
e
ua
matara ta tâtou Etârëtia
tuhaa mai
i te
taùraa, te
faaitoitoraa e te baamaitakaa, na
Mereama, Vaimataarii e o Nâtana ia i
haapaô mai. Âreà te toeà o te ôhipa
mai te pure, te taiôraa i te parau e te
mau himene, na mâtou ia (te mau
metua) te reira i haapaô mai.
Te
mau
te
Atua. I
utuà ia » ei manaô
...
la ora na
Te mau fanauà ùnaùna
a te Tumu Nui
Veà Porotetani N°24 25
Conte et art de la parole
rivières, lorsqu’il
parlait ;
disait un
« faateniteni »
(type de discours
utilisé afin de louer, de glorifier,
en
c’était un orateur qui
de mettre sur des hauteurs,
une
héros
civilisateur, un fait ou une
action) ; un « paripari » (un des
genres littéraires ; vient de la
notion « pari » qui veut dire
terre, un personnage, un
montrer, nommer, accuser ; l’o¬
rateur s ’attachera à montrer en
les nommant tous les lieux fon¬
dateurs
et
prestigieux de
son
district).
Il devenait
sable
;
une
intaris¬
source
toute l’assemblée
s’y
retrouvait un moment à un autre
dans le contexte de
La Tradition Orale Poly¬
nésienne
une
genres,
se
traduit par
grande diversité des
certains
communs
aux
cinq archipels de la Polynésie
française, d’autres spécifiques à
chaque entité culturelle et lin¬
guistique.
Cette tradition orale se transmet
(rayon vermillon)
beau
un
cela
soleil couchant dans
un
reconnaître le lieu de
ciel sans nuage. Un soir, devant
ce
panorama
indescriptible,
imprenable,
intransmissible
mais qui s’ancre au fond des
entrailles (àau), Hihiùra se rap¬
pela les enseignements de son
grand-père.
Cet homme d’une carrure à faire
généralement sous forme de dis¬
cours : parole, chants ou
gestes,
réalisés seuls ou accompagnés
plier les fortes têtes et à faire
de l’un et/ou l’autre des trois
devant
émerveiller toute une assemblée
l’aisance
qu’il a de
d’enseigner, d’édu¬
quer, Hihiùra se revoyait assise
à ses pieds buvant les paroles de
formes. On peut ainsi établir
une typologie de ces
types de
discours, ou chaque acte de
parole, chaque mélodie, chaque
ce vieil homme.
geste, se caractérise par un con¬
Parole, un bien grand mot pour
spécifique, un style propre,
pour une finalité définie, et se
réalise en fonction de circon¬
l’enfant qu’elle était qui aujour¬
tenu
stances
un
particulières. En effet,
raconter,
d’hui est source de richesse vers
laquelle
tout
imprègne.
peuple
de la même
manière, que l’on assiste aux
obsèques d’un « arii » (roi) ou à
celles d’un « toa » (guerrier).
pas
sa
nais¬
sance, ses montagnes, sa vallée,
rivière.
Grand-père connais¬
comme sa poche
dirait un étranger.
sa
sait
son
Hihiùra
île
entend
encore
son
grand-père lui dire : « Connaître
son fenua
(pays) appelle à bien
connaître son histoire (tuatua),
la maîtrise de sa langue (reo) en
fera un atout dans la recherche
de sa mémoire.
L’orateur n’a pas besoin d’une
feuille écrite car son histoire, il
l’a ancrée dans ses entrailles, ses
tripes (àau) qui fait que le
« ôrero »
bouge, les gestes étant
le prolongement de la parole. Il
bouge tant qu’il semble danser.
s’y
Mais
heva ou chant de deuil ne se
chantera
l’histoire,
permettait à chacun de
comme
la
parole d’où vient-
elle ? D’où vient PARAU ?
Parole (parau)
Dans le peuple Mâohi de tradi¬
tion orale était sacrée, respectée,
écoutée, retenue. Le sage en
détenait le « mana » (pouvoir) et
C’est ce que nous rappelle l’ɬ
vangile de Jean 1/1 : « Au com¬
lorsque Dieu créa
la terre, la parole existait déjà ;
celui qui était la parole était
mencement,
'Voici un des contes recueilli :
transmettait
Il était une fois, vivait dans une
famille.
île
La parole était Dieu, et aujour¬
Grand-père connaissait les val¬
lées, les caps, les montagnes, les
d’hui la parole est Dieu. Mais
une méconnaissance de cet élé-
du
femme
pacifique,
une
du
de
nom
26 Veà Porotetani N°24
jeune
Hihiùra
de
famille
en
avec Dieu
et était Dieu.
»
majeur et fondamental
ment
dans la vie de l’homme, le fait
faire des choses contradictoires.
AIMER cette parole qui nous est
dite.
AIMER
le
(here) le faire
comprend peut
comme
on
amener
l’homme
à être tout
autre, comme devenir un assas¬
sin d’avoir trop aimer ou d’avoir
trop donné de liberté.
Dieu
parole à l’homme
comme un moyen de communi¬
cation. Dieu communique avec
l’homme (Hébreux 1/1) et Dieu
continua de parler à nos ancêtres
à plusieurs reprises et de
plusieurs manières, par les
prophètes par son fils JESUS.
La parole est un vis-à-vis entre
donna
la
l’homme et Dieu, entre Dieu et
l’homme. C’est aussi un moyen
de
connaître
Dieu.
Le
mot
Parole
(parau) a plusieurs sens
dans le lexique du polynésien.
Parau signifiant : « action » (II
Rois 7/9) « Eere ta tatou i te
parau maitai » Traduction : Ce
que nous faisons là, n’est pas
bien.
rajoute un très fort sentiment
d’orgueil et de défi) les évène¬
ments bibliques, ou retracer l’ar¬
bre généalogique des grandes
familles juives d’où était issu
JESUS. Les réunions amenaient
les « àito » à bien connaître son
sujet (parau) donne par cœur
(tâmau àau) pour faire dire à
l’assemblée le
signifiant : « histoire »
(Gen 37/2) « Voici l’histoire des
fils de Jacob : Teie te parau ia
latopa ra » etc...
Cette parole, don de Dieu à tout
être vivant, est à l’homme de le
maîtriser et de s’en servir, lui
donne
(à l’homme)
riorité
sur
une
supé¬
la création de Dieu,
l’amenant à oublier
qu’il est
aussi une création de Dieu.
Il était
important
dans
la
vie
du
peuple
polynésien. Le « TUAROI »,
un
moment
moment où se réunissait la com¬
munauté religieuse pour enten¬
dre, partager la parole de Dieu,
symbolique où se ren¬
« ôrero » (orateur),
les « àito » (guerrier).
Les « ôrero », « àito », s’étant
préparés, ont des moyens dif¬
férents pour relaté (Faatara
comme le « faateniteni », mais y
moment
contrent les
»
a un
langage qui coule de source
(tahe pape).
Le
mâôhi
«
souvent est vu
»
grand timide, il ne
parle pas d’emblée à un
étranger. Oui, il utilise son
temps de silence. Le temps de
silence
pour
le
peuple
polynésien est un moyen de con¬
comme
Parau
ôrero
«
un
naître l’autre
en
l’observant. Il
attendra pour voir si son juge¬
ment s’avère exact avant de le
formuler. Il ne parle pas mais il
sait. Il sait, selon la position des
au-dessus de l’horizon,
qu’il n’est pas temps à aller à la
pêche, un vent fort se prépare. Il
sait, selon la couleur du soleil à
nuages
de soleil,
Hihiùra aperçut le
rayon vert signe qu’il fera très
beau demain. Hihiùra revit son
grand-père lui racontant la
légende du cocotier. Un arbre
aux milles vertus
aujourd’hui
délaissé pour une société de
consommation et de globalisa¬
Ce
tion.
envahi
monde
de
paroles lues par les yeux qui
donnent une signification rapide
aux
mots avec un
abondant de
plus en plus réel de la mémoire
auditive. La parole est rem¬
placée par l’image. Le grandpère « le vieux » n’a plus sa
place dans la famille il est relayé
au
fond de la salle sur son fau¬
teuil. Plus personne n’écoutera
grand-père parler de son île, de
sa vallée, de son cap. Le petit
chantonnera une musique de
film plus qu’un « pâtaùtaù »
(discours scandé et très rythmé
utilisé pour compter, énumérer
ou lister un procédé, une tech¬
nique, un savoir-faire) de la
mère.
Hihiùra se lève, s’en allant, bien
déterminée d’apprendre
tion de la nouvelle lune que le
à con¬
(parau) sa
langue (parau) afin de recon¬
quérir la parole (parau) et
mois sera pluvieux ou très sec.
devenir
son
coucher et celui du ciel,
qu’il fera beau
demain. Il
Le
«
ou
pleuvra
sait, selon l’orienta¬
mâôhi
»
n’attend pas
de
réponse à ses prières. Il sait à
l’avance qu’il a reçu sa réponse.
naître
son
un
histoire
«
ôrero
»
comme
grand-père.
Propos recueillis par Ghislaine
LEMAIRE
Devant
ce
magnifique coucher
Veà Porotetani N°24 27
coup des énergies inutilement.
Cette situation très divisée de
Du vendredi 10 mai
dimanche
au
mai,
les
12
l’ensemble
mouve¬
de
de
nos
Propositions d’actions
elles
Les participants du Séminaire
qu’à
lieux de leurs activités et de
Préoccupations des
de
leurs
projets d’action. Cette
redéfinir la
au
sein de
l’EEPF
la
société
et
de
de
tentatives
être
demande
reconnues
pallier à certaines des
préoccupations émises cipour
Manque de structures d’ac¬
Rassemblement de la
Jeunesse Protestante
Mise en place d’actions pré¬
-
Insertion sociale et profesion-
nelle
-
Demande de formation de ca¬
dres
-
infruc¬
Dévalorisation des BAFA et
BAFD par rapport
à la nou¬
législation territoriale
concernant les CVL ( Centre
Quelques constatations
de Vacances et de Loisirs )
issues de leurs réflexions
Etant toutes des associations
Manque de spiritualité (esprit
protestant) dans les différentes
appartenant à l’EEPF et tra¬
actions
-
vaillant en son sein, elles veu¬
-
lent mettre en évidence le cloi¬
-
Désengagement
spirituel
Besoin de soutien financier
trouvent aujourd’hui. Les asso¬
entre
elles et
Nouvelles
connaissent
orientations
du
CPJ
pas ce que font les autres.
en
tant
que
Le choix du 05 mars est condi¬
tionné par :
-
Une plus grande flexibilité de
-
sation
-
Le CPJ doit être un lieu de
réflexion
Ce cloisonnement de fait
Jésus-Christ
la mise en place et de l’organi¬
rencontrent pas
ne
grand regroupement de la
jeunesse protestante prévu
pour
le 05 mars 2004.
L’objectif est de permettre la
rencontre des jeunes de notre
Eglise, afin qu’ils puissent
exprimer ensemble leur vision
commune de l’arrivée de l’ɬ
vangile, dans l’aujourd’hui de
leur vie, comme une invitation
à témoigner de leur foi en
jeunes...
dans les animations cultuelles
sonnement dans lequel elles se
Le CPJ se propose d’organiser
un
velle
se
dessus.
mouve¬
ventives
tueuses.
ciations ne
ont arrêté les actions suivantes
par
cueil et de moyens de transport
-
Polynésienne.
C’est la première fois qu’un tel
rassemblement ait pu avoir lieu
après plus d’une dizaine d’an¬
nées
marge, ne
ments
-
sion de rencontre pour mieux
mission du CPJ
en
l’institution.
réunion a aussi été une occa¬
se connaître et pour
associa¬
tions a laissé certaines d’entre
jeunesse
l’EEPF, à l’initiative du
CPJ (Comité Protestant à la
Jeunesse) se sont réunis en
séminaire pour faire l’état des
ments
servir au mieux les intérêts de
la jeunesse polynésienne.
et
de partage
des
Un besoin d’exprimer leur foi
entre
et avec les adultes
eux
qui en seront les parrains
Le CPJ a choisi comme thème
les actions par rapport aux ori¬
expériences acquises, partage
des compétences et des idées
qui peuvent enrichir la vision
entations prises par les synodes
de notre mission en faveur de
«
des années passées.
la jeunesse.
votre foi
en¬
traîne des incohérences dans
Elles ont aussi noté le manque
d’une vision globale dû à l’en-
fennement.
Séparées les unes des autres,
elles ne pouvaient donc béné¬
ficier des potentiels existant
dans les associations et parfois
se
faisaient
entre
elles
la
concurrence
perdant du même
28 Veà Porotetani N°24
-
Le CPJ doit élaborer un pro¬
d’actions
socioéducatives, culturelles, sporti¬
ves et évangéliques de manière
à rassembler la jeunesse pour
témoigner de sa foi.
gramme
-
Le CPJ doit faire connaître
l’étendue et la diversité des
actions menées par les mouve¬
ments
qui le composent pour
de ce rassemblement :
Jeunes,
chantez,
dansez
et prenez en main
votre avenir ».
Ce type de rassemblement peut
se
faire à une autre date...
La réflexion théologique
Le groupe constate que malgré
l’appartenance confessionnel¬
le de nos associations, la
réflexion théologique demeure
parfois absente de nos pro-
jets d’activités. Il y a une con¬
fusion
manifeste
entre
la
3 - Planification d’actions
commnnes sur les 2
-
années à
Jeux inter-associations de
l’Eglise
réflexion
venir
tude
En complément des manifesta¬
Conclusion :
tions
les
Pour permettre au CPJ de rem¬
CPJ, notam¬
l’UCJG (26 octobre 2003 au 2
plir pleinement ses missions
auprès des œuvres et associa¬
tions de l’EEPF, celui-ci a
novembre 2003), les 40 ans du
besoin de l’adhésion et du sou¬
théologique et l’é¬
biblique. Pour la pre¬
mière, cela reste une activité
réservée aux spécialistes, et
pour la seconde, une activité
propre à l’église et en milieu
paroissial.
Selon le groupe, la réflexion
théologique est un moyen pour
doimer du sens à nos projets
programmées
mouvements du
ment
F.E.
les
:
Uruai
a
50
Tama
par
de
ans
en
mars
tien de tous.
2003, les 30 ans du Foyer de
(26 octobre ou
novembre 2002), les 30 ans de
Temarama en octobre 2003, le
CPJ propose de mettre en place
Le CPJ se veut être :
économique, culturel et poli¬
tique) dans lequel l’association
des activités éducatives. Elles
besoins et devenir ainsi
travaille.
cipaux :
cela, le groupe pense
qu’il est souhaitable de :
L’adhésion de plusieurs asso¬
ciations dans la planification et
l’idée
d’une
théologique
dans
l’organisation.
La participation de jeunes
d’activités. Elle s’intéresse non
seulement
surtout
aux
au
Ecritures mais
contexte
(socio¬
Pour
-
Promouvoir
réflexion
chaque
association
favoriser le travail
avec les
en
et
de
réseau
autres associations.
Refuser l’idée d’une super
commission théologique qui
Jeunes Filles
auront
axes
prin¬
permettre aux
pour
mouvements
des
trouver
de
jeunesse de
réponses à leurs
un
partenaire à part entière dans
toutes
leurs actions spéci¬
fiques.
-
-
d’horizons
divers dans
une
lieu
Un
partage
entre
de
et
nos
rencontre,
de
d’aide mutuelle
mouvements
de
jeunesse.
même activité.
-
-
-
risquerait de nuire aux carac¬
tères propres des associations.
comme
L’outil
-
Une ou des excursions à vélo
Un moyen qui remet en place
Des randonnées pédestres
les liens en vue d’une cohésion
Une ou des chasses au trésor
des
(légendes)
Un rallye biblique
-
-
relations
d’une
humaines
cohérence
dans
et
nos
actions.
Grand rassemblement de
mouvement de jeunesse EEPF
(5 mars 2004)
Comité Protestant des
Jeunes
Veà Porotetani N°24 29
Les hommes font la différence
Briser le silence
L’opinion publique, que ce soit
dans un contexte religieux, cou¬
tumier ou social, n’est pas tou¬
jours favorable à des campagnes
d’information
Et
sur
le VIH/SIDA.
sont
pourtant ces mêmes
communautés
auxquelles
il
ce
incombe de donner ces informa¬
Soutenir un enfant séropositif
tions, a-t-il ajouté. « En tant
qu’institution qui protège la vie,
l’Eglise se doit d’assumer ses
responsabilités à cet égard. Elle
prescrits dans le cadre de la
médecine conventionnelle.
Prendre l’enfant par la main
Bien
qu’ils viennent d’horizons
très différents, Teamo Bopp
Dupont, un mécanicien-élec¬
tricien de Polynésie Française, et
Sailali Passa, un pasteur protes¬
tant de
Nouvelle-Calédonie, ont
bien des choses en commun. Ils
ont tous deux connu la douleur
temps et corriger les
commises dans le passé.
mettre en accusation, a dit le pas¬
d’une vie. Nous devons évoluer
avec
notre
erreurs
Il existe bien
fectiblement soutenu cet enfant
dans l’épreuve et ont courageuse¬
lequel « vous avez besoin de deux
vies pour mieux comprendre »
ment affronté
mais vous ne pouvez pas remon¬
l’opinion publique.
André, mort du SIDA en 1994.
Quoi que vous sachiez à propos
du VIH/SIDA, dit-il, vous n’êtes
jamais prêts à recevoir la nou¬
velle que vous êtes infectés ou
que quelqu’un qui vous est
proche l’est. Rien n’aurait pu le
préparer au choc de la révélation
que lui fît son fils. « Il y a une dif¬
férence entre la connaissance que
vous
avez
du
VIH/SIDA et la
parole de votre enfant qui vous
annonce qu ’il est séropositif ».
La fille de M. Bopp Dupont,
Maire, est une militante bien con¬
nue
dans
la
lutte
contre
le
VIH/SIDA dans le Pacifique. Sa
séropositivité a été diagnostiquée
le
ter
un
temps.
dicton selon
Vivre,
c’est
évoluer. »
penser qu’ils sont censés dis¬
simuler leurs émotions ou leurs
angoisses et cela exerce une pres¬
sion considérable sur eux, dit le
pasteur Passa.
«
Le sens de la
responsabilité envers sa famille
la
plupart des hommes et apprendre
que son enfant est séropositif
entraîne une immense souffrance.
Même si, par fierté, l’homme joue
l’indifférence, il cache au fond de
est un sentiment que partagent
cœur un
sentiment d’amour
paternel ? »
«
Lorsqu’un enfant attrape cette
maladie, poursuit-il, sa première
1998. Littéralement mourante
réaction est de se tourner vers ses
quand le diagnostic est tombé,
parents. Il a besoin de savoir si
en
elle a pourtant recouvré la santé
avec
le
soutien
l’administration
de
sa
famille,
d’une
plante
poly¬
nésienne que lui fournit son père
et
la prise de médicaments
médicinale traditionnelle
l’aiment toujours et
rejettent pas. Je me sens
concerné en tant que père parce
que l’avenir de nos enfants, c’est
leur famille et la façon dont nous
ses
parents
ne
le
les élevons. »
«
teur Passa.
ne
» Même si
personne
le montrait ouvertement, il lui
reste le souvenir indélébile de ce
sentiment
insupportable d’être
mis en examen chaque fois qu’il
était en publique avec André .
Les hommes sont nombreux à
son
cadre de séminaires d’éducation
familiale. Même en milieu coutu¬
mier, les gens doivent pouvoir se
rencontrer pour discuter ensem¬
ble de toutes ces questions. »
Briser le silence signifie pren¬
dre des risques parce que la
société a toujours tendance à
d’apprendre que leur enfant était
séropositif, ont tous deux indé-
Le pasteur Passa a perdu son fils,
30
Son père est son conseiller et son
partisan le plus fervent. Il dit
qu’il est vain de ressasser le passé
alors que c’est dans l’avenir
qu’est le progrès. «Beaucoup de
choses changent en l’espace
doit encourager les discussions
concernant la sexualité dans le
«
Il est difficile d’accepter l’opi¬
nion des autres mais notre famille
a
décidé de briser le silence et de
parler ouvertement pour que tout
le monde sache qu’il est néces¬
saire de se mobiliser et de faire
cause commune
pour affronter
des
maladies
graves,
qu’il
s’agisse de SIDA ou d’autres
maladies. Il est bien plus impor¬
tant de lutter pour défendre la vie
que de se laisser décourager par
les paroles d’autrui. Si nous
voulons prendre part à l’édifica¬
tion et à la stabilité d’une société
digne
et responsable,
devons faire preuve de
nous
com¬
préhension et de tolérance. Ce
serait être hypocrite que de dire
que nous voulons vivre dans une
société respectée de tous si nous
n’acceptons pas en même temps
d’affronter
ce
type
de
questions. »
Le Rôle Primordial de Pères
Sensibiliser et changer les com¬
portements
Sensibiliser au VIH/SIDA n 'est pas
suffisant, il faut aussi changer les
comportements, a dit M. Bopp
Dupont. La société doit remettre
en question les normes et tabous
culturels, religieux et autres pour
éviter de perpétuer les erreurs
commises. Lorsqu’il accompagne
Maire dans les campagnes qu’elle
mène dans toute la région, les
femmes réagissent habituellement
de façon plus favorable que les
hommes qui tentent à manifester
moins d’intérêts, a-t-il ajouter.
Certaines normes sociales doivent
être
bousculées
pour que les
hommes jouent un rôle plus actif
sur
le plan de la prévention. Dans
de comportement
parce qu’il s’agit d’une pratique
acceptée par la communauté.
changent
pas
leurs enfants à
'
que les écoles assument la
responsabilité de l’éducation
com¬
coordonner leur action avec celle
prendre la sexualité, a dit M. Bopp
Dupont. Il pense que les parents
des écoles afin qu 'elles se complè¬
modernes
ont
abandonné
cette
responsabilité qui était la leur en
des temps plus anciens. « Dans nos
îles (de la Polynésie française),
avant que la religion n 'impose ses
tabous, la sexualité était librement
débattue entre parents et enfants.
Aujourd’hui cependant, de
nom¬
breux parents considèrent que l’é¬
ducation sexuelle est du ressort de
il fait observer, il semble que ce
soit une norme culturelle que les
Mais
plusieurs parte¬
qu’ils soient
conscients du risque de contracter
le risque du VIH/SIDA, ils ne
i
ble
jours un rôle à jouer et doivent
est d’aider
l’aise pour en parler eux-mêmes.
aient
avec
leurs enfants. » Le pasteur Passa
en convient. « De nos jours, il sem-
hommes qui sont pères de famille
l’école parce qu’ils ne sont pas à
naires sexuels. Bien
du bon,
sexuelle. Mais les parents ont tou¬
parties de Papouasie-
hommes
comme
L’éducation sexuelle
Un autre rôle important pour les
Nouvelle-Guinée par exemple, a-t-
certaines
du mauvais
nous
devons
prendre
tent.
I
Souvent les hommes ne par-
lent pas
de sexualité avec leurs
enfants de crainte de saper le
respect filial. Mais le VIH/SIDA ne
reconnaît pas les vertus de ces
principes. Il est plus important de
parler de cette maladie que de se
soucier d’un simple principe de
respect. La sexualité humaine est
une sexualité responsable et la
société doit adopter cette façon de
voir. »
con¬
Tione Chinula
science de la réalité et oublier les
Alerte au Sida Océanie
tabous à présent que nous sommes
n° 22/23/2002
confrontés à ce redoutable fléau
qu’est le VIH/SIDA. Les parents
doivent pouvoir discuter de tout.
Trouver un but à sa vie
Vince Crisostomoest le directeur exécutif de la CorelLife Foundation (CLF), une organisa¬
tion dont te siège est à Guam et qui vise à ta prévention du VlH/SlDA par l’information et ta
sensibilisation, ti a été diagnostiqué séropositif en 1989 à 28 ans quand il vivait à New York.
H travaille dans des organisations de iutte contre le VIH/SIDA depuis le début des années
1990. En Janvier 2001, il est revenu chez lui, à Guam, où il poursuit sa tâche de prévention. Il nous
a
parlé de son combat quotidien consistant à relever le défi de vivre avec le VIH/SIDA et de conti¬
nuer à
voir la vie du bon côté.
Alerte au SIDA : Quelle a été
ta réaction quand tu as appris
que tu étais séropositif ?
Vince Crisostomo :
Lorsqu’on m’a donné les résul¬
tats de mon test de dépistage,
j’étais effondré. À la fin des
années 1980, la mort survenait
habituellement six mois à
an
après
un
un
diagnostic de
séropositivité. C’était comme
si je venais d’entendre mon
j’étais homosexuel.
arrêt de mort. Mon médecin
Alerte au SIDA : Quel conseil
m’a demandé si
j’avais pris
toutes les dispositions néces¬
saires et je me suis rendu
donnerais-tu aux jeunes gens
compte qu’il me demandait si
j’avais fait un testament. J’ai
aussi pris conscience du fait
que j’allais devoir en parler à
mes parents et leur dire que
homosexualité aux membres
quant à l’annonce de leur
séropositivité
ou
de
leur
de leur famille ?
: Ma première réaction a
été la crainte d’être rejeté.
VC
Veà Porotetani N°24 31
'
j
mais c’est le contraire qui s’est
comme
passé et mon retour a marqué
réalité de la maladie et la
l’aube
souffrance qui l’accompagne,
la force de continuer à vivre ?
d’un
renouveau.
Je
remercie tous les jours le ciel
toi, qui connais la
d’avoir pris cette décision. J’ai
pu prendre un nouveau départ,
VC : Mourir du SIDA est une
ici, dans le Pacifique, grâce
mort
compétences que j’avais
acquises aux États-Unis. Je
préfère regretter ce que j’ai fait
plutôt que ce que je n’aurais
pas fait. L’autre choix possible
aussi
aux
est de vivre
sa
vie et de
ne
laisser personne savoir qui on
est vraiment.
Mais
on
a
besoin d’énormé¬
de soutien. Si tu
ment
as
le
courage de t’en ouvrir à ta
famille, elle reconnaîtra ce
courage. Au début, mes parents
acceptaient mieux ma séropo¬
sitivité que mon homosexua¬
lité. Mais au lieu de nous divi¬
séropositivité a rap¬
proché tous les membres de ma
ser,
Alerte
au
SIDA
:
Pourquoi
est-ce si important pour toi de
te rapprocher de ta famille et
de ta communauté d’origine ?
VC : Si on n’en parle pas aux
membres de sa famille, on leur
ôte la possibilité d’aider s’ils le
souhaitent.
Une fois la
nou¬
velle annoncée à la famille, ne
oublier cependant qu’il
pas
faudra ensuite affronter tous
qui ne font pas partie de
la famille, dans le village ou
ceux
dans
l’île
où
l’on
dernière volonté
vit.
d’un
La
grand
nombre de malades du SIDA
auprès desquels j’ai travaillé
aux
Etats-Unis était de revenir
chez
eux.
Pourtant, je n’arrê¬
tais pas de différer mon retour
à Guam parce que je
pensais
que j’y reviendrais pour mourir
32 Veà Porotetani N°24
mais
on
peut
s’épanouir et donner un
plus grand sens à sa vie en lui
fixant un but. Si on
se
laisse
aller, on est déjà mort. Parce
je pensais
j’allais
un certain
nombre de choix que je n’au¬
rais pas fait autrement. Quand
je mourrai, ma réussite se
que
que
mourir, j’ai fait
Alerte au SIDA : Que penses-
mesurera à l’aune de ces
tu de ceux qui ne veulent pas
que j’aurai fait dans ma vie et
je sais aussi que quand ce jour
viendra, je serai en paix avec
moi-même. Je suis plein d’é¬
nergie et j’ai une attitude posi¬
tive envers la vie parce que je
me suis fixé des
objectifs. Si le
plan qu’on élabore a de bons
repères, on se sent moins perdu
car on sait où on va. J’ai
acquis
à présent des compétences et
une confiance en moi
que je ne
possédais pas auparavant. Il
faut vivre pleinement sa vie.
publiquement leur
séropositivité ?
annoncer
VC
Si tu
:
sais que tu es
séropositif, ce n’est pas un
devoir d’annoncer publique¬
ment ta
séropositivité mais, si
parles ouvertement, tu
ma
famille.
affreuse
tu
en
crées
des
occasions
pour
d’autres gens qui ont besoin
d’entendre ton histoire et de
savoir qu’il y a quelques réus¬
sites, que les choses peuvent
être différentes et que cela ne
se termine pas
toujours mal.
Alerte
au
SIDA
:
choix
Comment
distingues-tu les bons choix ?
Alerte
au
SIDA
:
Comment
as-tu fini par accepter la nou¬
velle de ta séropositivité ?
VC : Il faut savoir ce que l’on
veut et avoir des convictions
fermes. Il faut aussi être capa¬
VC
:
Au début, l’attitude qui
prévalait consistait en général
à
préparer les personnes
séropositives à mourir. J’ai
ble de refuser des conseils ou
de récuser des attitudes qui ne
te
conviennent pas.
à la mort. Mais j’ai
renversé
J’essaie
toujours d’être positif. Il arrive
souvent que des gens que tu
pensais être des alliés se révè¬
lent tout le contraire simple¬
situation
pensant
ment parce que vous ne voyez
plus à mourir mais, en fait, à
les choses dans la même
perspective. C’est à toi seul
qu’il appartient de choisir, aux
conditions que tu fixeras. Fais
confiance à ton instinct quand
assisté à de nombreux sémi¬
naires qui préparaient les gens
cette
en
ne
vivre.
Alerte
au
SIDA
qui donne à
:
Qu’est-ce
une personne
pas
forcer à aller de l’avant mais il
tu sais que quelque chose ne va
horrible.
ces
malades
pas, qu’il s’agisse
du traitement qui
morts
t’est administré
les
du médecin
suit.
Ne
ou
dégager
responsabilité dans
cette vie, c^est soi-même.
;
besoin
si
à
au
SIDA
:
Que penses-tu de
de
l’attitude
la
société, à l’égard
est.
des
vivre
prendre des
risques, qu’il s’agisse de
dévoiler sa séropositivité ou de
se
décider à postuler à un
emploi. Il est indispensable
d’accepter de prendre ces
risques.
faut en même temps connaître
ses
VC
m’abandonne à la volonté de
nous
Dieu.
faut
Il
écouter
le
nombreux aspects
culturels de nos sociétés ne
De
:
sont pas propices dans le
combat que nous menons con¬
tre le VIH/SIDA.
Chacun doit
réfléchir à ces modes de pen¬
Alerte
infecté ? Est-elle terminée ?
surmontes-tu
au
:
Comment
sée afin de ne pas les perpétuer.
les
préjugés
J’ai constaté que les
SIDA
de la vie sexuelle quand on est
:
VC
:
attitudes
beaucoup
évolué
depuis le début de nos actions
avaient
socioculturels ?
plus satisfaite parce qu’on est
plus attentif. Le sentiment
d’intimité que procure la com¬
le
VIH/SIDA ?
plus, je prie beaucoup. Dès que
je ne sais plus quoi faire, je
Alerte au SIDA : Qu’en est-il
fait, la sexualité peut être bien
avec
limites et les respecter. De
Seigneur quand il te parle.
Il y a bien des façons
d’être sexuellement actif. En
personnes
vivant
c’est
VC
souffrances
Alerte
assumer la
sois
courageux et change
Continuer
paix avec
malgré
endurées.
seul être dont on puisse
pas
que tu ne peux pas te
sont
eux-mêmes
qui te
crois
en
Les tabous culturels et
sociaux peuvent exercer une
forte pression sur une personne
sensibilisation
[au
VIH/SIDA] à Guam. Le nom¬
de
bre de personnes prêtes à nous
aider est aussi plus important à
munication avec un autre être
séropositive ainsi que sur la
famille qui apprend qu’un de
ses membres est séropositif.
humain peut
être bien plus
agréable que ce que l’on attend
Mais
que les gens ne vous aimeront
conseil pourrais-tu donner ?
habituellement
plus parce que vous êtes
séropositif ou que, dès le
VC
de
rapports
sexuels. Il faut
toujours être
très prudent et prendre des pré¬
cautions.
on
aurait tort de penser
moment où vous êtes
infecté,
ils
dans
vous
trameront
la
boue. Il ne faut pas se laisser
Alerte au SIDA :
Quel mode
de vie as-tu adopté pour rester
en
bonne santé ?
VC
:
Il est bon d’avoir
un
régime alimentaire équilibré et
il est important de manger ce
qu’on aime mais avec modéra¬
tion.
Prendre
de
l’exercice
améliore la circulation et le
tonus musculaire.
Il faut être
attentif à son corps ; le som¬
meil et le repos sont impor¬
tants. On peut avoir intérêt à se
paralyser par la peur qui t’em¬
pêcherait de réagir ou te con¬
duirait à penser que Dieu ou
toute autre puissance suprême
t’a abandonné. Tout ce qui
présent qu’il y a dix ans.
Alerte au SIDA : Quel ultime
:
La seule personne
dont
puisse assumer la respon¬
ici-bas, c’est soimême. Il faut prendre toutes
les précautions nécessaires et
ne pas se mettre dans une situ¬
ation qui serait désastreuse
pour soi comme de se droguer
on
sabilité
ou
de se laisser entraîner dans
raison
des comportements violents ou
la foi,
alors tu te perdras toi-même. Je
n’envisagerai jamais de me
suicider parce qu’un tel acte a
un effet négatif sur tous ceux
qui nous sont proches. Même
autres. Il faut avoir le courage
de choisir ce qui est bon pour
arrive
ici-bas
a
une
d’être mais si tu perds
soi et peut aider à vivre.
Alerte au Sida
N°22/23 2002 (page 8 et 9)
si la mort de malades du SIDA
que j’ai connus a
parfois été
Veà Porotetani N°24 33
Te dhipa pororaa èvaneria i te fenua Raïvavae
parauhia nei, te fenua ia e ta na faate-
ia ineineraa i te farii i te parau ia tae i
roto
marite. Teie râ ta tâtou
eita te parau o te faaroo e hope i ô nei
Ite fenua Raivavae, te ôhipa tumu
reraa, ei hiôraa : te Hau farâni, te Hau
pâroita.
Hau ia o te Atua, o ta te Tamaiti i haere
no te mea, te
E ôhipa te reira o ta râtou e rave i mûri
mai e faaite e o ta na e tïtau ra i te taata
te haapaô-atoà-raa ia i te parau maitai
aè i te pureraa ahiahi i te tâpati. I roto
ia faatupu.
tei tae i roto i te tarià. Te faaroo i te
a
te haapii-èvaneria o te tere fa-
rerei ia
e
faaitoito atoà hoî i te
mau taata mai no ta râtou
e
hiô nei, te
i teie mau tere to te mau haapii-èvane¬
ria, te âmui atoà nei te tahi
^
Te piti 0 te parau ta tâtou e hiô mai, te
tiàtono. E piti pâroita, e haapii-èvane¬
ria ta râua. O Anatonu e o Vaiuru. E te
parau ia o te tâtarahapa
Mai te peu e anihia tâtou e tâtara i teie
haapii-èvaneria a Mahanatoa e o
taô tâtarahapa, eita e ère tâtou i te na ô
I
I
Raima, tei roto ia i te faaineineraa.
hoi e âfai te roo o taua parau maitai ra.
haapâpü maitai i te auraa o te tâtaraha¬
pa. la parau anaè letu i teie parau, no
Mai ta tâtou i hiô mai i te parau o te
i te parau maitai a te Atua i te tâatoàraa
rave
fenua. E tom mahana mâa tei
te
faataahia no teie tâpura ôhipa
I
mahana mâa 20, na Mahanatoa e o
I
manaô i hape, aita atoà râ i ravai no te
parau teie no te tahi taata tei ite i
ino 0 te ôhipa o ta na i rave, tei
e : e
te
peàpeà to na àau, e tei farii i te faatupu
I
I
faahou i taua ôhipa ra. Aita teie
te parau tei tae i roto i te tarià e
haapaôhia. No reira, i mua i te
parau o te faaroo, te ite ra tâtou e, nâ
mua roa, ia tae te parau i roto i te tarià
i mûri mai ia haapaô i taua parau ra e
no te mea hoi, e parau maitai ta na i
faaroo, eita e tià ia na ia tâpeà noa i
taua parau maitai ra na na, i tîtauhia ai
0 ia e faaite i taua parau maitai ra, oia
1 roto i te faanahoraa a te fenua, e âvaè
faataahia te âvaè èperëra no te pororaa
o
: te
faaroo i te parau maitai o
parau maitai, o te âfai-atoà-raa ia i te
mau
mau
i to na tarià, ia ite mai râ tâtou,
i te tauiraa i roto ia na ia ôre o ia ia
roo 0
tei
Raima, te mahana mâa 27, na Anatonu
e te mahana mâa 4 no më, na Vaium.
te mea ia te vai ra te maitai e tîtauhia
maitai, e
tâtarahapa, aita e parau to te faaroo i
râpae aè i te parau o te Hau o te Atua,
e te riro atoà ra teie parau ei tantum i
Ua mâitihia te Mareto 1/15 ei parau
aita hoi o ia e ite ra i te râveà e roaa
te taata i te faaineineraa ia na i te fari¬
tumu no teie mau tere. Ua faaarahia te
mai ai, e tupu ai te tâtarahapa. No te
iraa i te Hau o te Atua.
mau
taata râ
no
ùtuafare e faaineine mai ia râtou
te fariiraa i te mau haapii-èvaneria
te tâuà parau
e no
i nià i te Mareto
1/15.
ra e te ère ra te taata i te reira
e
maumum
noa
ra
ia na, te
taata të ôre e manaô ra e, te ère ra o ia
No reira teie nâ parau, te tâtarahapa e
i te tahi mea e tei ôre i ite e hapa ta na,
te faaroo tei faaitehia e loane Papetito
eita ia te parau no te tâtarahapa te mea
e 0
faufaa no na. Te uiraa :
atoà ai te taata no te tupuraa o te Hau
o
vai ia taata
letu, o te râveà ia e ite ai, e rohi
Ua tupu te faaineineraa o teie mau tere
aita ta na e bapa, o vai ia taata eita e
o
to te mau haapii-èvaneria i Vaiuru i te
tano ia na te tâtarahapa.
E tom uiraa tei tuuhia i mua i te mau
ahiahi mahana tom 17 no èperëra i nià
i te Mareto 1/15 tei nâ ô e : « [/a fae i
te
tau, te fatata mai ra te patireia o te
ùtuafare i roto i te mau tere :
Te tâtarahapa ta letu e ani nei , aita to
na e
parau i râpae aè i te Hau o
te
Atua, a tâtarahapa, a faaroo mai i te
Atua, o ia to na pâtireia. No reira, mai
èvaneria nei ». Na Nâmata ôrometua i
te peu eita te taata e ite ia na ei tupuraa
rave
mai i te faaineineraa.
no
o
Teie te mau manaô ta na i horoà i nià i
teie irava.
te hinaaro o te Atua, oia hoi ia ôre
ia ia ite e ia farii ia na ei ôpuaraa na
eita atoà o ia e peàpeà ia ôre
ia tupu te hinaaro o te Atua.
te Atua,
1 te haamataraa o loane Papetito i ta na
ôhipa, teie to na reo : « E tâtarahapa
àutou te fatata mai nei te patireia o te
(Mâtaio 3/2). Teie hoi manaô ta
loane Papetito e faaite ra, te mea atoà
ia ta letu e parau ra i to na faarooraa e,
ua
tâpeàhia o loane Papetito. Te auraa
ra, a piti atu ra ia taime te parauraahia
te parau ta loane i faaara, ia tâpitianaè-hia te tahi parau mai teie te hum,
e tâpaô ia no te faufaa rahi o te parau e
ao »
te Atua.
la pâpü
maitai mai tâtou e, aita e
tâtarahapa mai te peu eita te taata e
farii e, e hapa ta na. Te vâhi faufaa i
roto i te tâtarahapa, to te taata ia iteraa
i ta na hapa e to na hinaaroraa eiaha o
ia ia faaea noa i roto i te hapa. Te
auraa, ua farii o ia i te haamata âpî faa¬
hou, oia hoi te hoiraa i te vâhi i reira o
ia i te haparaa e nâ reira o ia i te faaâ-
1/ E aha te pâtireia.
2/ E aha te tâtarahapa.
3/ E aha te faaroo i te Èvaneria.
No te mau tere i roto i te mau ùtuafare,
e
faanaho mai te
tômite i te
mau
pâpai parau o te
No te tere i
pupu.
Mahanatoa e i Raima, ua faanahohia e
16 pupu, e 5 i Mahanatoa e 11 i
Raima. 1 Mahanatoa te pure te rave-
raahia, ia oti te pure, i reira e haamata
ai te haapae e te tere.
la hope te tere, e âmui te mau haapii-
èvaneria i Raima no te hiô i te hum o
te tere e no te rave i te pure faaotiraa i
reira e hope atoà ai te haapae.
la haamaitaihia te Atua no teie maitai
tei fanaô-atoà-hia i te fenua Raivavae.
faro faahou mai.
Ôre noa atu e ite i te tâatoà o te tere o
hinaarohia ra i te taata ia
Te ite ra tâtou i mua i te tïtauraa o te
te mau haapii-èvaneria, ua ora râ i
mâramarama mai. Te nâ ô ra ta tâtou
parau o te tâtarahapa, te riro mau ra te
tere matamua. Aita atu e poroi, ia tau-
parau : « Ua tae i te tau, te fatata mai
nei te Patireia o te Atua, a tâtarahapa,
reira
turu
te manaô
a
e
faaroo mai i te Èvaneria nei ».
ei
tautururaa
ia
tâtou
i
te
te
mai te Atua i te ôhipa a te mau
faaineineraa i te farii i te pâtireia o te
haapii-èvaneria,
Atua.
faaineineraa
a
nâ
reira te
nâ ôrometua i te
mau
mau
haapii-èvaneria no Raivavae.
E hiô mai tâtou nâ mua roa i te parau
E aha te faaroo i te parau maitai
o te «
Te parau ta tâtou e
patireia »
Teie taô « patireia », e taô herêni. Te
mea ta te herêni e parau ra patireia, te
parau ra te mâôhi e Hau. Teie Hau e
34 Veà Porotetani N°24
hiô i roto i teie
Jean a Teururai Ôr.
tuhaa, te parau ia o te faaroo, te parau
(Tebaapapa)
maitai o te parau ia a te Atua.
Te faaroo i te parau maitai, to te taata
BP. 70 UTUROA • RAIATEA • TAHITI
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