EPM_Vea Porotetani_199819991201.pdf
- extracted text
-
Noël
c'est à la librairie Te Tiarama,
à Paofai
SOO
U.
Ouverte du lundi au vendredi
de 7h30 à ISh30.
Tél : 46.06.00
Pour les petits et les grands.
Pour ceux qui croient et ceux
qui voudraient croire.
Pour interroger et comprendre.
Pour faire un cadeau :
OFFREZ un livre.
L’agenda du Veà - Décembre 98 / janvier 99
• du 3 au 14 décembre 1398 ; Sème Assemblée Générale
• du 16 décembre 1998 au 2 janvier 1999 : Colonie du
du COE à Harare (Zimbabwe) à laquelle participeront le
CPCV à Faaite.
• du 16 décembre 1998 au 3 janvier 1999 : Voyage du
président Jacques Ihorai, le secrétraire général Ralph
Teinaore, la présidente du Comité des Femmes de l'Église
Jeannie Pittman et une représentante des Jeunes de l'ɬ
glise (UCJG) Martha Ihorai.
• 9 décembre 1998:50‘"' anniversaire de la signature de la
Déclaration universelle des droits de l’homme, rassemble¬
ment à rinitiative de l’ACAT, Place Tarahoi (Papeete).
• 10 décembre 1998 à 17 h 30 : Célébration œcuménique
pour les Droits de l’Homme à l’église Maria no te Hau,
organisée par l’ACAT.
• 12 décembre 1998 : Noël Pour Tous du CPED du 2*'™
Arrondissement dans la paroisse de Mataiea.
• du 14 décembre 1998 au 5 janvier 1999 : CLSH Maternel
et Primaire
(Centre de Loisirs Sans Hébergement) du
CPCV (Comité Protestant des
L’école Maheanuu et Viénot.
^i^Sâtetani
MENSUEL DE •
L’EGLISE ÉVANGÉLIQUE
DE POLYNÉSIE FRANÇAISE
CRÉÉENIS^I
Boîte postale 113.
98713 Papeete, Tahiti
'
Polynésie française
Tél : (689) 46.06.23
Fax: (689) 41.93.57
Directeur de Publication
Jacques. Ihorai
Rédacteur en Chat
Gilles Marsauche
Secrétaire de rédaction
Céline Holore
•
Secrétariat
Heipua Atger
,
Comité de Rédaction
Taarli Maraea, Ralph Teinaore
Turo a Raapoto, Thierry Tapu,
Sylvia Richaud, Chantal Spitz,
Marama Gaston Taulra,
Daniel Margueron,
Valérie Gobrait, RobeitKoenig,
et la collaboration de
Emile Malé, Patrrcia Sanchez
Prix de l’abonnement
(1 ap -10 numéros)
Polynésie : 1200F. (cfp)
Métropole ; 150FF
Suisse : 40FS
Impression fSTP
Tirage ; 5000 exerriplaires
ISSN : 1278^2599
2
Veà porotetani N'GO, décembre 98 / janvier 99
Centre de Vacances) à
CPED en Australie pour des échanges culturels et cultuels.
• 19 décembre 1998 au 10 janvier 1999 : Ralph Teinaore
célébrera le culte de Noël et le Jour de l’an à Rurutu.
• 20 décembre 1998 ; Inauguration du temple de Teahupoo.
• du 24 décembre 1998 au 12 janvier 1999 : Taarll Maraea
célébrera le culte de Noël et Jour de l’an à Takaroa.
• 26 décembre 1998 au 6 janvier 1999 ;
Jamboree
mondial à Picarquin (Chili).
• du 3 au 10 janvier 1993 : Semaine de prière pour l’Unité
des Chrétiens.
• 18 janvier au 2 février 1999 : Taarli Maraea et Joëi Holore
participeront à la réunion de la CEVAA en Côte-d’Ivoire sur
l’échange de personnes.
Le droit d’amour
La citoyenneté est aujourd’hui un sujet
qui nous interroge. Comment, arri¬
vant d’un autre “ fenua ”, nous pourrions
être ici, en Polynésie, quelqu’un du
fenua ” ? Comment, ici, un “ papaa ”
“
Te ture no te aroha
serait un “ papaa-maohi ” ? Et un “ tlnito ” un “ tinito-maohi ” ?
Pour Dieu tous sont égaux et ont leur
place dans ce monde. Tous, avec leurs
diversités ethniques, culturelles et cul¬
tuelles, sont des êtres humains à respec¬
ter dans leurs droits d’exister et de vivre.
Chacun et chacune sont une perle pour
Lui. Des femmes et des hommes qu’il a
en souci et qu’il protège.
Hélas, ce désir de nous voir respecter
dans notre droit de vivre, n’est pas tou¬
jours reconnu dans le monde et même à
notre porte. Ainsi pour avoir osé dire une
opinion autre de celle de leur gouverne¬
ment, des citoyens ont été privés de tra¬
vail, jetés en prison, persécutés et même
parfois mis à mort. Aussi voyons-nous
aujourd’hui se lever dans le monde des
citoyens pour réclamer justice pour leurs
morts.
Il est recommandé aux citoyens de res¬
pecter les autorités politiques ou reli¬
gieuses. Mais l’autorité pour laquelle le
respect est demandé est celle qui sert.
Elle est celle qui écoute, se reconnaît
faillible et se laisse interpeller. Ce droit-là
nous le vivrons cette année, le 10
décembre, avec le 50*™ anniversaire de
la déclaration des droits de l’homme.
Créés libres, nous sommes à notre tour
mandatés à faire, là où nous sommes
des actions libératrices et porteuses de
vie. Libérés pour libérer, voilà ce qui est
attendu de nous. Même d’une Église.
Noël, vers lequel notre regard est tourné,
un nouvel espoir qui nous est
offert. Pour que, une nouvelle fois, nous
nous souvenions que c’est pour vivre, et
“E nahea tatou e riro ai ei taata no te hoê fenua ”, o te hoê atoà ia parau rahi i
ô tatou net i tele net puè mahana, e o ta tatou atoà e ite mai i roto i teie nel Veà
porotetani hopeà na tatou no teie matahiti. O ia hoi, e riro nei ânei te tahi taata
te hoê nünaa ê et taata tumu atoà no te fenua e orahia ra e ana. E riro nei
no
ânei te papaa ei paapa màôhi e aore ia ei mâôhi papaa. E riro nei ânei te tinito i
ô nei ei tinito màôhi e aore ia ei mâôhi tinito. Aita vau i ite. Te tiàturi nei râ vau
e,
i roto i te aau e i te hinaaro o te Atua, tei rahu i teie nei ao e tet hamant i te
taata, i te vahi e orahia ra e tatou e e taaê noa atu ai te parau no te reo, no te
peu, no te tiàturiraa, i nOnaahia ai tatou, e mau tamaril anaè tatou na te Atua.
E tiàraa-taata to tatou i mua ia na. E tiàraa-taata o tei paruruhia e o tei faaturahia e ana.
Eère râ ia e, ia hiôhia te ôhipa e tupu ra i roto i teie nei ao e i ô tatou tho nel, o
te mea mau ia e tupu ra. No to râtou faaîteraa i to râtou manaô taaê i te manaô
1 faaotlhia e te faatereraa poritita o to râtou fenua, ua faaèrehia te hoê mau taata
i ta râtou ôhipa, ua hurihia i roto i te fare tapeàraa, ua
hamanl-îno-hla e ua taparahi-pohe-roa-
hla i te tahi talme. E te tîtau ra te hoê pae i teie
mahana i te haavaraa o taua mau taata poritita
ra
i rave i taua huru ôhipa ra.
la tupu te parau-
tià.
édito
Mal te peu e, e mana to te hoê faatereraa poritita,
eère ia i te mana haavî i te
nünaa, e mana faatura râ i te tiàraa-mana o te taata. E mana tâvini, eère râ i te
mana tâvlrl. O te mana ia 1 tïtauhia 1 te taata ia faatura o ia hoi te mana tei tâvi¬
ni, tel pâruru e tel faatura 1 te tiàraa-mana o te taata.
Haamanihla e te Atua ei taata tlàma, no te ôhipa o te tauturu i te taata i roto i
to na oraraa, i tïtau-atoà-hia ai tâtou ia faaôhipa i taua tiàmaraa ra. O te poroîia a te Atua i te taata, 1 te hoê nünaa e aore ia i te hoê faatereraa poritita.
Noera, o te hoê atoà ta tîaitururaa âpî i pupuhia mai e te Atua, ia haamanaô faahou tâtou e, no te ora tâtou i hamanlhla al e ana. No te hoê oraraa ôaôa, i niuraa
hia i nià i te parau no te faaüraraa i te taata. Mai te tamaril e ôre e faatupu i te
mataù i roto i te taata e tlà atu i mua ia na, i te manaô aroha râ e te faatura.
la vave mai te mahana, i roto i te ao âpî i faainetnehla e te Atua no tâtou, e faa-
tura-mau-hia al te tiàraa-mana o te taata.
c’est
Jacques Ihorai
pour vivre heureux, que nous existons
Pour une vie solidaire de
sur cette terre.
l'autre. Pour une vie portée par notre res¬
pect d’autrui, quel qu’il soit, dans son
droit de vivre, d’évoluer, de s’épanouir.
Que vienne vite ce jour où tous “ tinito ”,
“
papaa ”, “ maohi ” ou autre, se recon¬
naîtront enfin comme des enfants de
Dieu. Comme des
citoyens du monde
nouveau.
Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
3
Â
Cavada reviens,
ils sont devenus fous
Apo mai, apo atu
Il vient
La venue de Jean-Marie Cavada en
Novembre 1997, a réveillé l’espoir de
C'est une planète que l’on appelle
terre où les hommes aiment à se
battre pour un peu plus de pouvoir, un
peu plus d’argent, un peu plus de place
pour essayer leurs nouvelles inven¬
tions.
ou
C’est un pays que l’on appelle par le
nom de ceux qui y naissent, où chacun
garde jalousement ce qui lui appartient
et se détourne de celui qui en demande
sa part et met des barrières, des barbe¬
lés, des vigiles, des chiens, des cade¬
nas, pour décourager ceux
draient prendre une part.
qui vou¬
C’est un territoire que l’on arrive pas à
nommer
parce que d’Outre-mer,
il est
en fait d’Océan, où les familles viennent
admirer la construction d’un
palais
avant de retourner dormir entassées
sous une taule ondulée, où l’on deman¬
de au
Seigneur d’écouter notre prière
sans entendre le cri étouffé d’un enfant
violé ou d’une mère battue ou d’un père
exclu.
C’est une ville où l’on défile à moitié nu,
pour rire, sans voir pour ne pas savoir
qu’un enfant nous regarde.
C’est un village où un temple est plus
qu’une communauté.
C’est une maison où une bière vaut plus
qu’un sourire, où par peur de dire la
réalité les hommes préfèrent le silence,
où par peur du silence les hommes s’in¬
sultent.
C’est un enfant. Il nous est né.
voir un jour RFO devenir un outil formi¬
dable d’éducation, d’information, de divertis¬
sement, de communication et de proximité
(voir Veà n°20 - décembre 1997). On lui prê¬
tait l’ambition d’une “ révolution culturelle ”
indispensable. Patrick Durand Gaillard en
charge de l’information en a fait les frais, une
mission a été chargée d’un audit rendu en mai
1998, et depuis, plus rien. Ou plutôt des chan¬
gements mais allant à l’encontre d’une poli¬
tique audiovisuelle audacieuse et innovante.
RFO faisait le pari de l’intelligence, de la
proximité, de la culture, de la polynisation des
animateurs.
Côté radio “ Rue piétonne ” a largement
ouvert ses
micros, des échos viennent du
Pacifique mais encore trop peu des îles poly¬
nésiennes.
Côté télé, le projet était de permettre à tous les
téléspectateurs de recevoir les émissions d’in¬
(Thalassa, La marche du
formation
siècle...) : résultat deux soirs de suite, elles
tion du référendum
en
Nouvelle-Calédonie.
préoccupations ne sont-elles pas les
nôtres ? Ne peut-on débattre ici de ces sujets ?
Le plus inquiétant est la disparition d’émis¬
sions de débat. Exit Quartier Libre, exit Amphi
2000 même l’émission Zig-Zag décriée a dis¬
paru, finis les regards sur l’actualité, place aux
souvenirs fleuves (pas inutiles), les anima¬
teurs deviennent joumaHstes (Studio 5), les
journalistes passent les plats (Veà Tahiti et
Journal). Adieu les invités dans l’actualité,
bonjour la pubficité et un jeu (!!!) durant le
journal rogné quand on fait un “publi-reportage ” sur une voiture... U y aurait long à dire
sur le traitement de l’information, les choix
locaux, les coupes dans l’international.
Pourtant les moyens et les compétences ne
manquent pas à Pamatai qui a vu Brigitte
Olivier et Heia Parau primées pour leur repor¬
tage sur l’inceste. Mais une émission littéraire
et culturelle “ Paka ” a été déprogrammée à la
dernière minute et la grève qui a débuté le
Leurs
mardi 10 novembre montre les tensions qui
persistent depuis plusieurs mois.
La direction s’appuie sur les rivalités entre
passent sur chacune des chaînes ; se limiter au
corps ou entre polynésiens et métropolitains,
premier canal aurait été suffisant. Le deuxiè¬
les
capacités sont remplacées
par
les
canal devait être un choix local d’émis¬
influences ou les opportunités, les rumeurs
sions de métropole. Seul l’habillage a changé
vont bon train qui font croire à des discrimi¬
(très agréable et moderne) mais c’est tou¬
jours de Paris que coule le robinet (faut-il s’en
nations
plaindre ?).
Le petit écran devait nous faire entrer dans le
continent Pacifique... mais rien sur les élec¬
tions australiennes, et c’est par le journal de
France 2 ou de FR3 qu’on a suivi la prépara¬
nous
me
ethniques. L’habillage a changé, les
sourires sont d’ici, mais nous, téléspectateurs,
sommes
les témoins attristés d’un
immense gâchis dont on peut craindre qu’il
reflète la société polynésienne.
G. Marsauche
C’est un bébé qui déjà illumine et plus
grand il sera de paix, d’amour, de véri¬
té.
S’il pousse la porte de la maison alors
la parole renaît.
S’il rentre
au
village alors tous se
regroupent et partagent.
S’il entre dans la ville les haines
La recherche médicale coûte chèr.
Depuis 1987, l’Association Française
se
meurent.
S’il arrive sur le territoire alors l’amour
domine.
S’il habite le pays alors les coeurs s’ou¬
vrent.
S’il vient sur cette terre alors règne la
paix.
Et le 25 décembre nous allons tous l’ac¬
cueillir.
T. Marutea
contre les Myopathies (AFM, fondée en
1958) recueille des fonds par le Téléthon
aider la recherche sur les maladies
génétiques et améliorer la prise en charge
pour
des malades.
Ainsi des avancées sont perceptibles contre
les maladies neuro-musculaires, les mala¬
dies métaboliques (diabète, obésité...), les
maladies cardio-vasculaires (hypertension
artérielle...), les maladies neuro-psychia¬
triques, etc...
Pour la première fois le Téléthon se dérou¬
lera aussi en Polynésie, à la Mairie de
Papeete, du vendredi 4 décembre à 9 heures
financera des projets en Polynésie française
au samedi 5 décembre à minuit.
génétique. L’EEPF a apporté son soutien à
De Tahiti à Moorea des animations sont pré¬
cette initiative.
vues
4
Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
où seront recueillies les dons qui
seront transmis
intégralement à l’AFM qui
pour l’accompagnement des malades et des
familles et pour mettre en place un Conseil
Pour tous contacts : 58 43 04
321)C“es )De
Le mariage, un engagement dans la communauté
La Polynésie fidèle au mariage
Le Pacte civil de solidarité (PACS) a fait couler beaucoup d'encre, provoqué quelques frayeurs à l'Assemblée
nationale et réveillé les discours fleuves et leurs vertus. Cette loi, si elle est votée, ne sera pas promulguée sur
le territoire. Mais aurait-elle son utilité ? Nous avons rencontré Maiana Bambridge, directrice de la Caisse de
prévoyance sociale (CPS), elle fait le point sur la famille en Polynésie.
PACS : la grogne des
“Éléments de réflexion sur la famille,
la conjugalité et la filiation ”
Lavient
Fédérati
on protestante
de Francede
d’adopter
ies “ Éléments
réflexion sur la famille, la conjugalité
et la filiation ” proposés par sa
Commission d’Éthique, au moment
où i’Assembiée nationaie doit pro¬
chainement légiférer à propos du
Pacte civil de Solidarité (PACS).
Ce document aborde le thème de la
famille et de la filiation de manière
globale au-delà du PACS.
Églises
La définition de la famille n’est pas simple. Si on s’attache
point nous réaffirmons notre convic¬
tion que l’institution de la filiation
suppose deux parents de sexes diffé¬
rents, notamment du fait que toute
l’histoire du devenir adulte est celle
de la différenciation entre soi et
l’autre.
ce fait il nous semble important
que la société continue à soutenir le
mariage entre conjoints de sexes dif¬
férents comme une institution centra¬
le
aux liens biologiques, on en exclut les enfants
adoptés.
D’ailleurs de qui ces derniers sont-ils les enfants ? La recon¬
naissance sociale d’une famille s’acquiert quand elle reçoit
les allocations familiales. “C’est la naissance de l’enfant
qui crée socialement la famille" écrit la sociologue Irène
Théry(l).
Mais en France, en 20 ans, les familles monoparentales ont
augmenté de 63 %. Si en 1980,11,4 % des enfants naissaient
hors mariage, en 1998 ils sont 37,6 %, les concubins repré¬
sentent 4,2 miUions des couples (14 %) contre 25,2 milhons
mariages. Ce bouleversement ne pouvait que lancer un
débat, ü est apparu avec le PACS. Ce statut doit permettre un
accord de sobdarité financière entre concubins. Mais il
qu’il faudrait défendre sur des
bases autres que seulement “ utili¬
pourrait être aussi contracté par des couples homosexuels,
Dans l’attente de la législation
plus ambitieuse que nous souhaitons,
il nous semble suffisant de prévoir un
encadrement juridique et fiscal des
taires ”. Et il nous semble urgent de
voire une fratrie.
trouver un équilibre,
Parce qu’üs y voient la porte ouverte au
diverses formes “ vivre ensemble ”.
être subordonné à l’autre. C’est le
projets de PACS posent la
question plus large de la reconnais¬
sance institutionnelle et donc symbo¬
lique d’autres formes d’union que
celles de conjoints mariés de sexes
différents, et indirectement la ques¬
sens même de l’institutionnalité qu’il
En résumé :
tion de la filiation. Sur ce dernier
dans la famille,
entre le lien de conjugalité et le lien de
filiation, aucun des deux ne pouvant
nous faut ainsi retrouver,
redéfinir, et
réinventer ensemble ”.
Ce document est disponible au Centre
de documentation de l’EEPF
n°1463 du 7 octobre 1998)
(BIP.
mariage homo¬
sexuel, les évêques de France considèrent le PACS inutile et
dangereux.
Ils dénoncent la possibilité d’adoption d’enfants par des
couples hés par ce régime. Du côté des protestants (voir
encadré) on est plus circonspect. D’abord parce que le
mariage n’est pas vécu comme un sacrement, il peut donc y
avoir plusieurs approches de contrat, mais il y a aussi la
conscience d’un problème qui doit trouver une réponse
dans la législation, même si le PACS n’est pas satisfaisant.
Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
Le pacte Polynésien
Ces droits s’arrêtent à l’adoption
21% des couples vivent en concubinage en Polynésie
Mais beaucoup se retranchent dans la pratique
faaamu. Et pour ce qui est de l’héritage, il suffit
d’en faire son héritier. D’ailleurs la tradition
faaamu donne la même part à cet enfant qu’aux
enfants biologiques ”.
Églises chrétiennes. (Réforme)
(16353 pour 58306 marines). “ le mariage,
Bambridge, tient une grande
place dans la vie familiale. Il a une signification
importante, religieuse et ajfective, à laquelle les
Polynésiens sont attachés. Si en France on se
marie pour consolider les liens de deux personnes
qui s’aiment, ilfaut en Polynésie, compter aussi
avec l’environnement, les proches ”. C’est la
constatation faite par le pasteur Samuel Raapoto en
1961 quand il déclarait : “ Le christianisme... a
été compris dans le contexte de “ l’esprit de grou¬
pe ” e?presque jamais dans un esprit de réflexion
personnelle ”. H souUgnait la difficile assimilation
du mariage et de la famille vécus comme un imita¬
tion. Il regrettait que “ dès le début, nous nous
heurtons à des notions imprécises sur la réalité
éduqué”?
L’an 2000 à Uluru
de la famille...
Tous ceux qui dorment sous le
même toit font partie de la famille au moment
Plus de cent enfants sont adoptés par des familles
même où ils sont réunis ”.
est trop souvent considéré comme “ la
Cette difficile prise en charge des responsabilités est
de la maison ” et la responsabibté confiée aux
INFO... INFO..
Général de la paix ?
Les regards vers l'Afrique rencontrent géné¬
ralement souffrance et guerre. Le Nigeria qui
a
souvent fait la une de l'actualité avec le
conflit entre le nord musulman et le sud
chrétien, a-t-il à sa tête un général qui l'en¬
traînera vers la paix ? C’est ce que laisse
croire le droit au retour pour les exilés, des
élections locales, législatives et présidentiel¬
le pour la fin de l'année décidées par le géné¬
ral Abubakar, chef de l'État. L'opposition a
souhaité mettre en place une Commission
"Vérité et Réconcilla-tion" favorablement
accueillie par les forces politiques et les
Les Églises australiennes vont organiser en
l’an 2000 un pèlerinage oecuménique à Uluru
ce rocher gigantesque (427 mètres de haut
-
constate Maiana
d’un enfant.
Préserver la famille
La nécessité d’un PACS n’est donc pas ressentie sur
le territoire. Pourtant la famille reste un sujet de
préoccupation. Ne sommes-nous pas encore dans
ce “ no man’s land ” décrit par Samuel Raapoto :
“
entre l’ancienne société aux coutumes bien éta¬
blies et le monde moderne, l’esprit individualiste
et égoïste qui ruinent la vraie notion
de lafamil¬
le et du mariage ” ? Ne faut-il pas encore aujour¬
d’hui dénoncer “ l’enfant jouet, aimé mais non
non
polynésiennes chaque année. L’enfant faaamu
Cendrillon
et 3,2 kilomètres de long) connu auparavant
souvent vécue comme une Uberté. “ Je crois que
grands-parents porte le risque d’une démission à
comme Ayers Rock, le plus grand monolithe
plus permissifs qu’en Métropole.
Les homosexuels et les travestis font partie de
notre vie et cette proximité ne choque pas les
gens. Ils ne sont pas parqués. Je crois que c’est
l’adolescence.
du monde, au centre du continent australien
et au cœur de la spiritualité aborigène. Les
responsables des Églises accompagnés d’un
jeune partiront de Canberra durant la
Semaine de prières pour l’unité des chré¬
tiens, à la rencontre des habitants des terres
traversées et en particulier des Aborigènes.
A Uluru, une célébration œcuménique de
Pentecôte 2000 marquera le début d’un pro¬
cessus national de réconciliation d’une
année. Cette initiative veut marquer et pro¬
longer la reconnaissance des torts présents
et
passés depuis l’arrivée des premiers
colons blancs il y a 210 ans, vis à vis de la
communauté aborigène. C’est d’Uluru que
partira la flamme olympique pour les Jeux
qui se dérouleront à Sydney. David Gill,
secrétaire général du Conseil national des
Églises, voit dans ces pèlerinages '* une
réponse à l’an 2000 authentiquement austra¬
lienne et véritablement œcuménique ” et un
moyen “ de faire de cet événement une part
active du pèlerinage intérieur de nos
Églises". (ENI)
nous sommes
De trop
nombreuses adolescentes se retrouvent
trop nombreux
enceintes. La violence habite de
homosexuels travaillent, au moins pour l’un des
foyers.
Il y a de profonds périls d’ordre économique où le
chômage brise les repères.
Mais au regard des chiffres, famille et mariage se
portent bien en Polynésie et finalement quel que soit
le pacte conclu, l’amour n’est-ü pas le seul ferment
deux, il n’y a donc pas deproblèmes de couvertu¬
de la famille ?
notre manière de vivre le PACS sans avoir besoin
de statut particulier. L'intégration est d^àfaite.
Pour ce qui est du concubinage,
il est reconnu
dans nos textes et il y a des droits. Les couples
sociab. S’ils sont démunis tous les deux ils
Propos recueillis par Gilles Marsauche
reçoivent tous les deux le RST (Régime de solida¬
rité territoriale).
2 - In “ La route du Soleil’’ - Conférence de Samoa (1961)
re
1 - In Télérama n°2543 du 10 octobre 1998.
Pani Heimau, te hoê tâvini
no te Etârêtia e no te tôtaiete !
Eita paha e ôre tatou i te haamanaô i teie taeaè iti ia Pani Heimau, tei rlro atoà
ei tâvini no te Atua e e rave ôhipa na te Etârêtia, tel moè aè nel la tâtou
àita 1 maoro roa aè nel, o ia tei pâpaî 1 te hoê puta Iti e 67 âpi parau, no nià i
na
Christophe Colomb jugé
Le 12 octobre, 506 ans après sa découverte
du nouveau monde, le navigateur d’origine
te àito parau rahi la Pouvanaa a Oopa e te iôa o ta na puta iti tei neneihla 1 te mata-
italienne, Christophe Colomb, a été déclaré
coupable de nombreux crimes, vols, génoci¬
de, viols, commerce d'esclaves, invasion,
meurtres, tortures... cités à partir du récit de
Tahiti ”. I roto i teie puta iti, e faatiàraa ia na Pani Heimau no te oraraa e te àroraa
son fils
e
Fernando. Le comité des organisa¬
tions populaires et autochtones du Honduras
Amérique Latine, avait organisé son
procès " dans la capitale, Tegucigalpa, au
Parlement national. Pour le prêtre Ceiso
Sanchez, “ ce procès informe sur la conquê¬
te dont on nous avait parlé seulement des
en
“
hiti 1970 “ Puta âamu no Pouvanaa a
tel ravehia e Pouvanaa a Oopa no nià i te oraraa poiitlta o to tâtou nel fenua. Aita
i moèhla ia tâtou 1 te matahiti 1945 1 te faariroraahia te nünaa mâôhi ei taata farâ-
rii na roto i te tiàraa “ Citoyenneté Française ”, ôhipa tei ôre i mauruum maitaihia
Pouvanaa. No te haapâpüraa 1 tâua manaô ra, ua haamau o la i te “ Tômite
Pouvanaa ” 1 te matahiti 1947 o te riro mai i mûri aè ei tomite rahi tei parauhla te
R.D.P.T. i te matahiti 1949. Tel te matahiti 1958, ola hoi, 1 te 29 no tetepa, te tupuraa
te “ Référendum ”, mâitiraa tei faatupuhla e te Tenerara De Gaulle no nià i te
parau no te faaea-noa-raa i roto i te Hau farâni, e aore ia, àita (Référendum du Oui
et Non). Ua îtehia te tâhuaraa o Pouvanaa i roto i tâua mâitiraa ra e to na atoà faatearaa ia na i te Etârêtia Evaneria. Mea na reira mal te fanauraa mai te faaroo
“
aspects positifs et les gens ont le droit de
Oopa, te âito roonui no te mau motu no
Teretetiano ” na Huahine mai, âia tumu o Pouvanaa. la hinaaro ôutou te hôhônuaâmu no Pouvanaa, te tîtauhia nei ôutou e taiô i te puta iti tei pâpaihia e
savoir la vérité et de connaître leur propre
raa no te
histoire ”.
Pani Heimau, o ia tei horoà atoà i ta na iho hiôraa no te oraraa faaroo e te oraraa
Le
pasteur Andres Thomas
Conters y voit les prémices à une " authen¬
tique réconciliation ” et un progrès sur “ la
voie de la justice pour les autochtones ”.
tôtiare o te nünaa mâôhi e tae noa atu i te aratairaa tel hinaarohla e Pouvanaa a
Oopa, no to na here rahi i teie fenua no Porlnetia nei.
Tauira Gaston
U
Veà porotetani N^SO, décembre 98 / janvier 99
Citoyenneté : Quelques réflexions
sur l’évolution statutaire
Si la définition de la citoyenneté polynésienne, discutée actuellement avec
Paris n’est pas encore arrêtée, il nous est toutefois possible d’imaginer ce
qu’elle sera dans le cadre de la République. La définition la plus classique
de “ citoyen ” est celle de membre de la communauté politique jouissant du
droit de vote : c’est la dimension politique de la citoyenneté.
L’océanisation des cadres
Cette dimension
Il
exister d’autres définitions.
Communément, la citoyenneté est liée à la
avant par le Territoire rappelle la revendication
nationalité alors que
le découplage de la
citoyenneté est un sous-ensemble de la caté¬
gorie nationalité. La citoyenneté polynésienne
existera au côté de la citoyenneté française et
de la citoyenneté européenne. Mais cela peut
tique polynésienne d’" océanisation des
cadres ”. C’est-à-dire que, grâce aux “ événe¬
ments ” de la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie
française a trouvé la parade juridique qui per¬
”. Le sénateur
Jean-Marie Girault alla encore plus loin en
mettra au Territoire de protéger l’emploi local
affirmant : "... Nous nous rapprochons d’une
être aussi l’inverse ; en URSS avant 1991, tous
sans
les habitants
sait précisément de modifier la Constimtion
peut
possédaient la qualité de
citoyen soviétique ”, mais chacun était
rangé dans une “ nationalité ” indiquée sur les
papiers d’identité : Russe, Lituanien,
“
Arménien...
Là, inversement, la nationaUté
socio-économique mise en
ancienne et constante de toute la classe poli¬
porter atteinte à la Constitution. Il s’agis¬
pour que cela soit possible. Toute tentative
d’insérer dans un texte cette “ océanisation
des cadres ” depuis Pouvanaa a Oopa était
vouée à l’échec car contraire aux dispositions
était un sous-ensemble de la citoyenneté.
constitutionnelles, l’égalité étant le pivot de la
Pour la Polynésie française, la citoyenneté ne
République
serait donc pas bée à la participation poH-
tique, au droit de vote, comme en NouvelleCalédonie, mais ne concernerait que l’accès
aux emplois et à la propriété foncière. Cette
définition est possible car la citoyenneté est
multidimensionnelle
:
dimension
politique
(droit de vote), dimension civile (droit de
penser, de circuler...), dimension juridique
(droit de vote, droit à un passeport, d’accéder
à la fonction publique... et des devoirs :
accomplir le service national, payer des
impôts...), dimension socio-économique
comme l’accès aux emplois.
une et indivisible. Thierry
Michalon rapporte d’ailleurs que le Conseil
constitutionnel s’est
prononcé à plus de
quatre-vingt-dix reprises sur l’égahté : “ égali¬
té devant l’impôt, égalité devant la justice,
égalité devant les charges publiques, égalité
du suffrage, égale admission aux emplois
pmblics... ”. Il a fallu aussi qu’ü y ait un risque
sérieux d’indépendance en Nouvelle-Calédonie
pour que l’État décide de revoir sa conception
propre de l’État unitaire. A ce propos le séna¬
teur sociahste Guy Allouche précisait, lors du
Congrès du Parlement le 6 juillet 1998 : “ Ce
projet heurte notre culture républicaine et
TAHITI ET LA FRANCE
Le partage du pouvoir
La revendication statutaire
A la protection de l’emploi s’ajoute l’acquisi¬
tion foncière
:
cette
protection rappelle les
mesures d’interdiction mises en
place dans la
plupart des États du Tiers Monde. C’était le
corollaire de la décolonisation. S’agit-il ici de
toutes propriétés foncières ou de la seule zone
rurale ? Les détails ne sont pas encore connus.
La
citoyenneté polynésienne sera accordée
automatiquement à tous les natifs et les
enfants de natifs. Apporter une dimension eth¬
nique à la citoyenneté, en déclarant par
exemple “ tous lespolynésiens sont citoyens
de plein droit ”, eut été contraire à la
Constitution et à l’esprit de la République :
parler des “ natifs ” permet de contourner le
problème. Pour les autres personnes, le prési¬
dent du gouvernement a précisé, le 10
novembre 1998 à l’université, qu’il s’agira de
rempÜr deux conditions : être Français et rési¬
der en Polynésie française depuis un certain
déterminé). Depuis de nombreuses
années, les actes du Territoire portant cette
encore
TAHITI
Le partece du pouruir
La complexité des rapports entre la France et ses “départements d’outre¬
mer”, ses “collectivités territoriales à statut particulier” et ses “territoires
d’outre-mer” est riche de clivages, de tensions, de conflits, de mesquine¬
ries... C’est une affaire politique, juridique, économique, sociale, aux règles
souvent floues. C’est aussi le reflet de l’évolution du
certaine forme de fédéralisme... ”.
nombre d’années (5 ou 10 ans, cela n’est pas
ET LA FRANCE
De Sémir AL WARDI - Editions L’Harmattan, 320 pages
traditions jacobines...
nos
regard de la “mère-
patrie” sur ses “colonies” qui a évolué.
Sémir Al Wardi, dans sa thèse éditée par L’Harmattan, raconte les relations
entre l’État et le Territoire de Polynésie française, à-travers l’évolution de son statut : autonomie
de gestion (1977), autonomie interne (1984), autonomie (1996), “véritable laboratoire constitutionrier. “Crises sérieuses entre l’État et le pouvoir local", “frustration statutaire”, État réticent à
céder des compétences", émancipation du territoire", “ne pas accorder l’autonomie c’est risquer
l’indépendance... L’accorder c’est aussi la risquer... ”, cette histoire est parsemée de dangers, de
pièges, d’espérances, de contraintes et de réelles avancées. C’est l’aventure politique d’un couple
au statut évolutif. A partir d’archives et de témoignages, il interroge les travers bureaucratiques
ou politiciens, il analyse les comportements des leaders et des groupes. Ce livre est l’outil indis¬
pensable pour comprendre trente années de vie politique en Polynésie et la nécessaire citoyen¬
neté, pour préparer les statuts d’autonomie à venir, en comprendre les limites et les enjeux, pour
s’ouvrir à la vie politique locale.
G.M.
obUgation de résidence pour accéder à cer¬
tains emplois, et annulés par le tribunal admi¬
nistratif de Papeete, exigeaient, en général,
une présence d’au moins cinq années en
Polynésie.
Enfin, notons qu’à chaque évolution stamtaire,
le ministre en charge de l’outre-mer rappelle
qu’au delà du texte adopté, c’est de l’indépen¬
dance qu’il s’agit. Ce qui n’empêche pas
l’adoption d’un texte plus décentrahsateur par
la suite. La revendication statutaire étant au
centre du
débat poUtique en Polynésie fran¬
çaise, il est dès lors possible de dire que cela
ne s’arrêtera pas là. Mais cela ne signifie pas
indépendance nécessairement car les possibi¬
lités
d’évolution
au
sein
même
de
la
République ne sont pas encore épuisées.
Sémir Al Wardi
Veà porotelani N°30, décembre 98 / janvier 99
T
INFO... INFO
Un Rabin à la rencontre des chrétiens de Polynésie
L’œcuménisme qui semble souvent en panne en Polynésie a fait un bond en avant le jeudi
L’Amérique centrale
dévastée
12 novembre, quand le Rabbi Léonard SZTEJNBERG a rencontré le Président de l’Église
évangélique, le pasteur Jacques Ihorai, et l’un des responsables catholiques, Mgr. Hubert
Coppenrath, accompagnés de plusieurs ecclésiastiques, au siège de l’EEPF.
Le premier week-end de novembre, un
cyclone, Mitch, a dévasté le Honduras et
le Nicaragua provocant des inondations,
des éboulements, l’éruption du volcan
Le prochain, ange de l’Éternei
Après des entretiens informels avec les diri¬
geants des deux Églises, le pasteur Ihorai a
tiens. En
Casitas et des tremblements de terre. Le
souhaité cette entrevue commune afin de réflé¬
bilan est catastrophique : près de 30.000
chir ensemble sur un texte écrit par R. L. SZTE¬
pour ne plus connaître les drames qui ont bou¬
leversé ce siècle. “ Les gens sont de bonne foi,
JNBERG autour du thème du prochain et de sa
explique-t-il, mais ça ne suffit pas, il faut lever
les tabous ”.
organisée malgré les difficultés de com¬
signification biblique. Pour le chercheur juif une
confusion s’est développée dans le milieu
judaïque puis chrétien sur le sens donné au
terme “ prochain ” utilisé dans la Bible. “ Le
terme hébreu “ réa ”, traduit par prochain, écrit-
munication mais aussi dans un manque
il, veut dire seion te contexte, l’ami, le compa¬
croyances chrétiennes opposées à la foi juive
de Jésus ”. Il voit un danger quand l’homme se
gnon, l’amant ou l’autre (au sens d’autrui). En
prend pour Dieu, qu’il “ refuse à autrui le droit
morts ou disparus, près de 3 millions de
sinistrés, un paysage apocalyptique où
des villages entiers ont disparu sous la
boue. La solidarité internationale s’est
d’organisation internationale.
De leur côté, les Églises se mobilisent
pour venir en aide aux plus démunis et
apporter un soutien à la reconstruction.
En
France
la Cimade
(177 rue de
Grenelle - 75007 Paris) qui participe à
des projets de développement dans la
région, lance un appel aux dons. Le COE
(Conseil Œcuménique des Églises) de
son côté ouvre un compte pour soutenir
grec le terme “ plesion ” veut dire prochain
dans le sens d’une personne proche ”. Il s’élè¬
ve donc contre ceux
qui “ imaginent Dieu à leur
idée ”. De même, tout en reconnaissant l’acte
charitable au cœur de la foi juive, chrétienne ou
les initiatives du Conseil des Églises au
islamique, il prend l’exemple du bon Samaritain
pour voir dans le “ prochain ” celui qui vient en
aide à autrui plutôt que celui qui est aidé.
C’est donc à chaque instant et en “ toutes cir¬
constances ” qu’il faut reconnaître en autrui le
prochain, sans attendre pour intervenir, qu’il
Honduras et au Nicaragua.
soit dans la détresse.
L’EEPF récolte vos dons qui seront par¬
tagés entre ces deux organisations et
qui viendront compléter son soutien
financier et sa prière de solidarité.
tion intolérable ” et condamne cette
“
déclaration
devant
les
gendarmes ” et la justice, “si ce n’est en
présence d'un Interprète qualifié ”, et de
refuser d’apposer leur signature au bas
de leurs procès-verbaux d’interrogatoire
“
ou d’audition ”. Le LDHP demande à
l’ɬ
tat “ la création d'un service de l’inter¬
prétariat ”.
8
Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
En 1994 il écrivait dans le
quotidien “ Le
Monde ” sous le titre “ Pourquoi Auschwitz ?”,
un
appel au judaïsme pour dénoncer les
“
d’être différent ”.
Jusqu’à Papeete le Rabin a porté ses pensées.
Cet échange, même s’il a été parfois doulou¬
reux dans le rappel de la responsabilité ou des
silences chrétiens face à la Shoah, qui faisaient
dire à ses parents en voyant un prêtre en sou¬
tane : “ voici l’ange de la mort ”, a ouvert une
nouvelle porte dans
l’œcuménisme en
Polynésie et une volonté de poursuivre chez
Jacques Ihorai qui y croit. “ Un événement à
répéter pour lever les doutes et approfondir
notre connaissance. N’oublions pas que Jésus
était juif”.
Gilles Marsauche
dépôts de déchets radioactifs
L’Agence Nationale des déchets radioactif
(ANDRA) vient de publier l’Inventaire des
déchets radioactifs en y incluant, pour le pre¬
mière fois, les atolls de Moruroa et de Fangataufa.
Cet organisme de l’État contredit l’affirmation des
déchets et que les sites sont contaminés.
toute
et des autres enrichisse chacun
Moruroa et Fangataufa,
Uèrement propres ”. Il admet qu’ils ont produit des
“
uns
te et la porte partout où il peut visiter des chré¬
des Droits de l'Homme ”, qui condamne
capables de relire leurs déclarations
avant de les signer ou à ignorer ce qui se
dit et se décide au jugement. Face au
désintérêt des instances judiciaires pour
appliquer ce droit, la LDHP suggère aux
Polynésiens ne maîtrisant pas la
langue française... de refuser de faire
des
Dépasser les tabous
violation grave des dispositions de
l’article 6 de la Convention Européenne
des personnes interrogées à ne pas être
ce
Cette clarification R. L. SZTEJNBERG la souhai¬
Le droit de comprendre
Trop souvent le manque d’interprète reo
maohi/français dans les commissariats
de police et au tribunal entraînent des
incompréhensions ou des contresens
qui se retournent contre les prévenus.
La Ligue des Droits de l’Homme de
Polynésie dénonce cette “ discrimina¬
permettant cette rencontre avec le
judaïsme, il veut qu’une meilleure connaissan¬
mihtaires comme quoi “ nos essais étaient particu-
“
Les deux pages de l’Inventaire de l’ANDRA pour
1998 consacrées à Moruroa et Fangataufa, affirme
Bruno BariUot dans le dernier bulletin d’information
“
Stop essais ”, ne nous apprennent pas grand
chose que nous ne savions d^à : plusieurs kilos
de plutonium dans les deux lagons, provenant de
la période des essais atmosphériques et des essais
dits “ de sécurité ” ; les eaux des lagons contami¬
nées au tritium “ dans des concentrations plus éle¬
Une mobilisation qui ne faiblit pas.
associations
mobilisées contre les essais
vées que dans l’océan ” ; des matières radioactives
Les
“
résiduelles ” n’ayant pas été piégées dans la
nucléaires dans le monde, continuent à réclamer la
fameuse “ lave vitreuse "formée lors de l’explosion
souterraine, mais qui sont dispersées dans le
sous-sol des atolls en attente de rejoindre l’océan
ou le lagon ; et des déchets “ technologiques ” offi¬
ciellement “ stockés par couches ” dans deux puits
spécifiques et bétonnés à Moruroa. ”
transparence en demandant l’ouverture des archives
de
la
DIRCEN
(Direction des Centres
d’Expérimentation Nucléaire) et une étude sur les
sites que l’AIEA n’a pas pu visiter, ainsi qu’une
contre-expertise.
G.M.
A la rencontre de la parole...
reprise
Lorsque le dimanche 27 septembre
ghse doit revenir à tous les paroissiens de
1998, à Vaiaau, Tevaitoa et spéciale¬
Opoa, Tevaitoa et Vaiaau.
ment à Opoa où j’étais avec notre avo¬
Et lorsque, le 6 novembre, le Tribunal de
cat Maître Stanley Cross,
les responsables
Uturoa
reconnut
au
Conseil
des associations cultuelles nous promirent
d’Administration des Biens de l’Éghse évan-
de nous restituer les clefs des immeubles si,
géhque ses droits de propriété à Vaiaau,
Tevaitoa et Opoa, accompagné du Vice-pré¬
le vendredi 6 novembre 1998, les droits de
propriété du Conseil d’Admlnlstration des
Biens de l’Église évangélique de Polynésie
française étalent à nouveau reconnus par le
Tribunal de Uturoa, mon cœur fut emph de
joie. J’y voyais, dans cette parole donné
d’adultes et de responsables de paroisse, un
espoir de pouvoir à nouveau se retrouver
ensemble pour chanter et prier.
Alors, au fur et à mesure que la date du 6
novembre approchait, je formais des vœux
très forts pour que les droits de propriété
sident de notre Éghse et de notre avocat, je
pris l’avion pour Uturoa avec beaucoup
d’enthousiasme et de détermination, pour
me voir remettre les clefs des immeubles,
comme promis, par les responsables des
du Conseil d’Admlnistration des Biens de
l’Éghse évangéhque de Polynésie française
avait été... reprise.
à nous, c’est aussi contre la Justice de notre
soient à nouveau confirmés par le Tribunal
De la tristesse dans le camp de ceux qui
“fenm "que les associations cultuelles s’en
de Uturoa. Pour que les biens immobihers à
m’avaient accompagné à Opoa, Tevaitoa et
prennent.
Opoa, Tevaitoa et Vaiaau soient la propriété
de tous les protestants, en association cul¬
Vaiaau, où les responsables des trois asso¬
Puisse donc
ciations cultuelles s’étaient donnés rendez-
retrouver sa
tuelle ou non. Parce qu’il est inconcevable
vous, il y en avait. On y croyait teUement en
paroissien protestant.
qu’un groupe de protestants ou qu’une
association, fut-elle cultuelle, puisse s’ap¬
proprier un bien collectif. Ce qui est à l’ɬ
la parole donnée le dimanche 27 septembre
Cela est mon vœu.
3 années de dialogue impossible.
trois associations cultuelles.
Hélas, à notre rencontre du samedi 7
qu’il nous faut encore inviter nos parois¬
novembre avec ces derniers et devant un
siens non en association cultueUe à croire
portail cadenassé, pour nous empêcher
d’entrer dans la cour paroissiale, nous
fera à nouveau bon d’être ensemble pour
fûmes
surprime! peinés d’apprendre que la
louer le Créateur Dieu et Père. De la honte,
parole donnée le dimanche 27 septembre
il y en avait aussi, parce que, en s’opposant
et à œuvrer pour un lendemain
proche où il
un jour la parole donnée
place dans notre cœur de
devant les
temples de Opoa, Tevaitoa et
Vaiaau. De la peine, il y en avait aussi, parce
Jacques Ihorai
Etârëtia, to tatou paruru e te
mau
taatiraa
Tevaitoa
e
tîtauraa
a
no
Vaiaau, ia
te
Opoa,
au
1 te
Haavaraa
no
Uturoa no te 6 no novema, àita
te tâviri i faahoîhia mai, ia au i
te parau i faaauhia i mua i te
fare pure i te tâpati 27 no tete¬
pa.
E
peàpeà, e parau mau, tei
tupu mai i roto i te aau i taua
mahana ra no te parau faaau i
ôre i faaturahia. Ua fanau atoà
mai râ te haamâ i roto i te aau,
i te
mea
e, na
roto i to taua
taatiraa ra ôreraa i
tâpeà 1 te
parau
i horoàhia,
o
te
Haavaraa atoà no Uturoa o ta
U a monohia te oàoà i te parau faaau no te tâpati 27 no
tetepa 1998 e te pâhonoraa peàpeà i horoàhia mai i te
mahana maa 7 no novema 1998 e te mau tlà faatere
râtou e’aro ra i roto i ta na mau faaotiraa.
la pure e ia ôhipa uàna te mau pâroita atoà no Opoa,
Tevaitoa e Vaiaau no te hoê hoîraa vave mai o te hau i roto i
no
te mau taatiraa no Opoa, Tevaitoa e Vaiaau. Te na ô ra
hoi râtou i taua tâpati ra 27 no tetepa e, e faahoi mal râtou
te aau o te
i te mau tâviri no te fare, ia haapâpO noa atu â te Haavaraa
roto i te fare pure.
Uturoa, 1 te mahana pae 6 no novema, i te Tomlte faate¬
re i te mau maitaî a te Etârëtia ei tlaau no te mau faufaa
E te Metua e, a turu mai ia mâtou. E te Metua e, a aroha mat
no
taatoàraa, e no te hoê hinaaro-faahou-raa o te
taatoàraa o te taata pâroita o te arue âmui atoà i te Atua i
ia mâtou.
{fenua, fare...) e val ra 1 Vaiaau, Tevaitoa e Opoa. I te maha¬
na maa
râ 7 no novema, la matou (te mono peretltenl o te
Jacques Ihorai
Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
*9"
L'espérance du mouvement
oecuménique
Depuis
13 septembre
les paroi
sses des Égldeisesl'oecuménisme,
membres du Consei
l oecuménilaqueSème
des
Églisesle (COE)
célèbrent
le dimanche
et préparent
Assemblée du COE qui réunira du 3 au 14 décembre 1998 à Harare, au Zimbabwe, les délé¬
gués de plus de 300 Églises venues des cinq continents.
A la veille du troisième millénaire, le COE fête le 50ème anniversaire de sa création et doit
relever les défis de l'oecuménisme dans un monde de mutations, dans un dialogue difficile
d'Église pas toujours conciliables. "Tournons-nous vers Dieu dans lajoie
de l'espérance" est le thème de ce Jubilé (voir Veà porotetani n'"26).
et des situations
Surmonter les divisions
Quand le 22 août 1948, à Amsterdam, les Églises
de 44 pays décident la création du COE, elles
répondent à une attente en germe depuis le
19ème siècle pour une unité visible souhaitée
par le Christ, mais eOe répondent aussi à la
recherche d'espérance devant renaître sur les
cendres de la seconde guerre mondiale. Le
thème de cette première Assemblée était :
"Désordre de l'homme et dessein de Dieu".
hturgie imprégnée de l'âme des peuples, éclate¬
ment des Éghses, ont doimé au COE une voca¬
tion, non pas de super - Éghse mais de heu de
rencontre, d'échange et de solidarité.
Pourtant le COE doit toujours faire place à la non
participation de l'Éghse cathohque qui est pour¬
tant présente dans sa commission "Foi et consti¬
tution". Ce refus d'entrer dans le mouvement
Aux thèmes de l'unité, de la mission et de la paix
pour des raisons écclésiologiques souÜgne le
débat sur la raison d'être du COE, heu de
ajoutés au cours des années, ceux de la
recherche de l'unité ou de dialogue inter-confes¬
justice et de la sauvegarde de notre planète, la
création de Dieu, repris à la 7ème Assemblée de
Camberra (Australie) en 1991.
sionnel, carrefour des responsables d'ÉgUse ou
soutien à l'œcuménisme vivant à la base, dans les
communautés. Après avoir réglé ses problèmes
structurels et financiers, le COE doit maintenant
faire face à la grogne des Orthodoxes qui mena¬
cent de le quitter, à cause de leur "divergence de
se sont
Mais la recherche de l'unité a aussi évolué en
une
reconnaissance des différences de chacun.
Interprétation de la Bible, inculturation de la
La première Assemblée en 1948 à Amsterdam.
(Photo Oikoumene/COE)
culture spirituelle, ecclésiale, théologique qui
sépare l'Orient de l'Occident chrétien" Il y a
aujourd'hui un nationalisme ecclésial qui bloque
le dialogue œcuménique. Il oppose le rôle actif
de l'Éghse dans le monde à sa relation statique
avec les Écritures. Il s'oppose à la présence
d'autres Éghses et refuse la coexistence avec
d'autres rehgions.
Les risques de conflits sont réels et le Secrétaire
général du COE, Konrad Kaiser, n’a pas ménagé
ses forces pour les désamorcer notamment sur
les questions de sexuahté et le regard des Éghses
sur l’homosexuahté.
Entre mondiahsation et reph sur soi, le COE doit
inventer une voie originale et non exclusive. En
Harare, Zimbabwe
réaffirmant "Tournons-nous vers Dieu", il pro¬
clame l'essentiel dans lequel chacun se retrouve
LesJeannie
délégués
de l'EEPF àIhoral,
la 8èmevontAssembl
ée du COE, deJacques
, Ralph Teiproche
naore,
PIttman
découvrir
l'AfriqueIhoral
sud-tropicale,
et Mata
un pays
de l'Afrique du Sud, dont l'histoire accompagne les turbulences du mouvement missionnaire.
Anciennement la Rhodésie, c'est en 1980 que ce pays prend le nom de dzimba dza mabwe
(Zimbabwe) qui signifie les Demeures de pierre, et qu'il se libère du colonialisme dé l'Empire
britannique (jusqu'en 1965) venu y chercher l'or et les terres agricoles, et d'une politique
d'apartheid dans les années 60.
A la fin du 19ème siècle les missionnaires aidèrent les Britanniques à prendre possession des
terres. Mais en 1964 le Conseil des Églises de Rhodésie s'engage dans la lutte anti-coloniale
et anti-raciste, soutenu par le COE dont i'aide à certains mouvements de libération fut vive¬
ment critiquée par des responsables blancs d'Église.
La naissance du nouvel État du Zimbabwe portait l'espoir, mais la répression dans les années
80, le soulèvement populaire au début de cette année, l'accroissement du chômage qui touche
40 % de la population, l'épidémie du SIDA qui tue cent personnes chaque jour et la sécheres¬
se, donnent un enracinement au Jubilé du COE à la mesure des enjeux mondiaux.
Q.M.
(Sources : Demeures de pierre par Hugh Mc Cullum, publié par le COE)
10 Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
et est appelé "à une nouvelle spiritualité qui
s'exprime par toute une manière de vivre
orientée vers le Dieu vivant et par l'établisse¬
ment de nouvelles relations, non seulement
avec soi-même mais aussi avec les autres"
Vivre la diversité
Cette recherche sera ihustrée par une importan¬
te présence des jeunes, 400 venus de toutes les
Éghses, et par le bilan de la Déceimie des
femmes
(1988-1998), dans laquehe se sont
engagées toutes les Éghses. Prenant l'image de la
pierre qui scehe l'entrée du tombeau de Jésus,
les femmes appeUent les Éghses à "rouler la
pierre de la violence, du racisme, de l'injusti¬
ce économique et de l'exclusion'"-^''. Ehes
seront ntiUe à Harare pour interpeUer les Éghses
et s'engager dans le monde. Ehes ne dénonce-
à Harare
(Zimbabwe - Afrique du Sud)
ront pas seulement la place laissée à la femme
dans nos pays mais aussi celle qui leur est laissée
dans les Eglises qui "ont tendance à laisser agir
les hommes violents et à empêcher lesfemmes
de parler... Et l'immense majorité desfemmes,
à cause d'un sentiment de honte, de culpabi¬
lité, de peur ou de loyauté, tendent à subir
cette violence en silence". Certaines témoigne¬
ront de violence subie dans leur paroisse, par
leur pasteur, elles s'interrogeront sur l'attimde
des Églises en avance ou en retard sur la société,
elles désigneront les obstacles qui bloquent leur
participation aux responsabibtés dans l'ÉgUse.
Cette approche dans la reconnaissance de l'acti¬
vité des femmes dans la foi, montre la mutation
qui s'opère dans le christianisme. De même
l'Assemblée du COE qui était d'origine nordaméricaine et européenne pour les deux tiers en
1948, est dans la même proportion en 1998,
d'Afrique, d'Asie, des Caraïbes, d'Amérique lati¬
Là où les
différentes approches étaient entre Anglicans,
Luthériens, Calvinistes et Méthodistes à l'origine
du COE, elles sont aujourd'hui dans le domaine
ne, du Moyen-Orient et du Pacifique
culmrel, dans la relecture des Évangiles par une
affirmation identitaire qui tend à s'approprier les
I nià i te eà no Harare
textes et à les contextuabser.
Parallèlement à l’Assemblée, le padare ® où se
retrouveront des groupes de travail indépendants
des délégations officielles, sera le lieu où émer¬
geront les nouveaux défis et où chacun pourra
Ite ômuaraa no te âvaè Titema no teie
matahiti,
e
tupu
fenua
te
i
no
na
matahiti e hitu
haerehia atu
e
nei.
Zimbabwe te tahi Apooraa rahl no te
No reira ua tupu maitaî teie rururaa, e
Etârëtia atoà o te ao nei, mero no
ua nehenehe i te mau tià tei âmui atu i
apporter la lecture, la réponse propre à son envi¬
mau
ronnement social, culturel, économique, géogra-
te Amuitahiraa
te faaite i to râtou
mau
pliique et religieux.
teie nei ao, pii-noa-hia te COE.
râtou atoà e tîai ra
no
Cette diversité peut être richesse si chacun vit "la
E âmui mai hau atu i te 5000 tià no te
joie de l'espérance" qui a vu la chute de régimes
totalitaires, de régimes communistes, de
l'Apartheid, des tentatives de paix en Palestine,
en Irlande : "ce sont les
signes puissants de la
présence de Dieu dans l'histoire". Le mouve¬
ment oecuménique peut-être aujourd'hui ce heu
de témoignage, de réflexion, de partage pour se
mau Etârëtia no teie nei ao,
Apooraa i Harare. E rave rahi te mau
uiulraa, i te mea no vêtahi pae, a tahi
mettre au service du monde. Les
Éghses doivent
rassembler pour la Koïnônia, la communion de
l'homme et de la femme avec Dieu, Père, Fils et
Saint-Esprit. En 1948 ehes ont rassemblé dans le
rejet de la mort, en 1998 ehes doivent rassem¬
bler dans l'acceptation des différences et la joie
de les partager.
no
te
mau
Etarêtia
o
i roto i teie
e
ta
âmui atu ai i roto i teie huru
Apooraa Rahi o te tupu i te mau hitu
roa ra a
matahiti atoà. I te matahiti 1991, ua
Apooraa mai teie 1 te rahi.
tupu na i te fenua Auteraria i te ôire no
Canberra e i teie matahiti 1998, e tupu
manaô
roto mai i teie
1 roto i te mau tumu parau tei mâitihla
no
te âfai atu 1 roto i te Apooraa rahi,
ia i te fenua Zimbabwe i te ôire no
ua
hiôhia mal nâmua
Harare.
tumu parau tei riro ei fifi rahi no te
mau nOnaa no Patîtîfa i roto i te pae no
No te faalneineraa i te
mau
mau
tià no te
Etârëtia no Patitifa e âmui atu i
teie
Apooraa Rahi, ua tupu aè nei te
tahi rururaa i te fenua Tonga i te ôire
no
Nukualofa. Na te COE
faanaho i teie
rururaa
e
e
na
te oraraa tôtiare
e
roa
i te pae
i te
mau
âtoà no te
oraraa faaroo.
te PCC 1
te
mau
Etârëtia no te fenua Tonga i faril mai i
teie rururaa.
Te fâ matamua roa no teie rururaa, no
Gilles Marsauche
te hiô âmuiraa ia te mau tià no Patîtîfa
e eaha te mau parau
1 ■ Interview de Konrad Raiser, dans Réforme du 18
juin 1998,
i teie Apooraa e faaotlhia ai te mau renï
2 ■ Contribution de Thomas F. Best du Secrétariat
Foi et constitution " du COE.
"
Z • “ Un appel à la conversion ",
Miriam Reidy.
contribution de
4 •" Le COE fête son cinquantenaire ”, contribution
de Marlin Van Elderen.
5
-
Padare
(Zimbabwe).
ta râtou e âfai atu
i roto i teie Apooraa Rahi. I te mea i roto
signifie lieu de rencontre
en
shona
ôhipa a te COE no te mau matahiti e
haere mai, no reira, e mea faufaa roa te
tumu parau atoà la tapaôhia la
ôre te tahi vâhi ia moèhia i roto 1 te
mau
mau
ôhipa ta te mau Etârëtia e hinaa-
ro ra
ia tauturuhla mai e to te Coe
i
roto i te tenetere âpî e haere mai nei, e
Jeannie Pittman représentante des femmes de Polynésie
Veà porotetani l\l°30, décembre 98 / janvier 99
11
8*" Assemblée Générale du COE à Harare (Zimbabwe - Afrique du Sud)
Ua itehia te âmuiraa te taatoàraa i nià i
te parau no te viivii âtomi o te tü îno noa
nei i te moana Patïtïfa i mûri aè i te
mau
tâmatamataraa âtomi a te marite,
te peretâne e te farâni. Te vai atoà ra te
parau no
te tiàraa mana o te mau
nünaa tumu no Patïtïfa nei.
Ua tapaô-atoàhia te parau no te fariiraa
râtere, i te mea i te tahi pae te vai ra te
âpï, te vai atoà ra râ te vâhi ino, i te mea
aita
e
faatura-faahou-hia
ra
te hïroà
tumu 0 te mau nunaa no Patïtïfa, e tae
noa atu i to râtou oraraa faaroo.
Ua faa-
hiti te tahi tià e i roto i te tahi mau motu
ua riro
te mau fare pure i te taime haa-
moriraa ei vâhi mataîtairaa na te mau
râtere. E âmui mai te tahi mau râtere,
èiaha no te haamori i te Atua no te pata
ra i
te hohoà o te mau taata pâroita.
Te vai atoà ra te parau no te mau faaroo
êê tei tae âpï mai i roto i te mau fenua
no
Patïtïfa nei tei riro ei haafifiraa i te
ôhipa a te mau Etârëtia tumu. Te vai
nei te tahi mau âmahamaharaa tei tupu
i roto i te tahi mau opü fetii. I te tahi aè
pae ua fifi atoà te oraraa o te nünaa i te
pae no te hiroà tumu e te tahi atu mau
peu tei orahia mai e te nünaa.
taata i
mau
mau
mua
te tiàraa mana o te
i te mau hamani ino e te
faatura-ôre-raa te
mau
èita te mau Etârëtia e tià no te parau i
to râtou
mau
manaô i nià i teie tumu
teie mau fifi. Tiàturi râ tâtou e na roto i
teie fârereiraa rahi
hau i te
ture e paruru nei i te nünaa. E ère
teie parau no Patïtïfa noa nei. Aita ra o
Patïtïfa i ère i teie fifi o te nehenehe e
üàna roa atu i te tahi tau mai te peu
e
tupu i Harare ei
parau.
reira te mau manaô maitatai e matara
Na reira atoà te parau no te mau hama-
mai ai
ni-îno-raa i teie mahana o te rahi roa
Fatu 0 la teie e tïtau noa mai ia tâtou "E
atura i roto i te mau ôire pû no te mau
fenua no Patïtïfa nei. la au ihoà mai tei
fariu anaè i te Atua ra i roto i te oàoà o
na
roto i te tauturu
a
to tâtou
te tlaitururaa".
itehia na i roto i te tahi atu mau fenua
Ralph Teinaore
rarahi o te ao nei.
Te vai atoà ra te mau tià Etârëtia tei faa-
hiti i te parau no
Les délégués de l’EEPFà l'Assemblée du COE. (Photos R. T.)
I roto i teie mau manaô rarahi e vai nei,
te pâpü atoà ra ia ia tâtou e ua rahi roa
te mau fifi i roto i teie moana to tâtou ia
au
mai te tahi atu mau tühaa o te ao
nei. E mai te peu èita tâtou e àra maitai
e aore ia e îmi i te mau râveà atoà no
te
arairaa i taua mau fifi ra, te vai ra te
mahana èita tâtou
e
tiàturi faahouhia
mai. Mea na roto i taua manaô tumu ra
i tâmauhia mai ai teie mau tumu parau
Un pèlerinage
de foi
no
te afai i Harare ma te tïtau i te tau-
turu
no
Etârëtia
Pour accompagner
la réflexi(affiches
on du COEde
série de 16 posters
roto
o
te
mai
ao
i te
tahi atu
mau
nei tei nuu-rii atu ta
râtou feruriraa e to râtou àravehi i nià i
J. Ihorai rencontre
une
format 42 x 59 cm) a été éditée autour
des mots clés qui ont accompagné l'oe¬
cuménisme depuis 52 ans,: Dieu, Évangi¬
*E fariu anaè tatou i te Atua i roto
i te àaoa o te tiaïtururaa\
le, unité, avenir, vie, espérance, action.
pèlerinage parcourt ies thèmes de
Ce
l'action du COE qu'elle soit théologique,
sociale ou libératrice. Il met en mots et en
images le rôle du COE mais surtout com¬
ment le COE permet à des femmes, des
hommes, des Églises de jouer un rôle
dans l'espérance contre l'injustice, dans
l'aide contre la division (on peut lire : le
Taaê matahiti,
paha te Rururaa
Etârëtia
Tühaa
7 no
roto to
te
rautï tühaa
teie
i
na
mau
faanahoraa i te tahi puta haapiiraa i nià i te
tumu parau ‘E fariu anaè tatou i te Atua i roto
i te àaàa o te tiaitururaa'. Te tüaroî parau ra te
feiâ
haapii i nià i te mau huru fariuraa tau
te mau papairaa èvaneria e ta
COE : les chrétiens unis dans un monde
Faufaa Apï no
divisé/Le COE aide les femmes, les
Pauro, tae noa atu i te mau huru fariuraa tau
femmes se donnent la main...). La créa¬
Etârëtia Evaneria no to Tahiti ma e to Pômare
tion est illustrée par une photo de cou¬
II. Te hinaarohia
cher de soleil et
parau ei vauvau no te taatoàraa o te Hui faaroo
Porotetani, e ei faaineineraa i te tomo i roto i te
21raa o te tenetere.’
une
photo d'ordures
dans un ruisseau. Voilà qui donne à réflé¬
chir.
(Outil d'animation, la série est en
prix de 4 000 FCFP +
frais de port).t
vente au COE au
12 Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
ra
e
‘ia ravehia teie tumu
Taoahere Or.
Les droi
en
Polyn
50®'^® anniversaire de la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme ne doit pas être
une célébration du souvenir mais la revendication
d’un monde où la dignité de l’homme est reconnue,
Le
soutenue, défendue.
Le piège est grand de ne voir dans cette question
que les aspects négatifs de la vie politique, sociale,
culturelle, religieuse en Polynésie. Le piège est
grand de ne regarder qu’ailleurs. où le malheur est
si grand et les droits bafoués, du Pacifique à la
Sibérie.
Notre but est que chacun puisse les connaître, les
accepter, les appliquer et se battre si nécessaire
pour les voir appliquer.
Te tiàraa mana o te taata,
te hoê feruriraa 5 àtâ io tatou nei
Iteie matahiti 1998, i te 10 no te âvaè Tïtema i mûri nei, e tupu al te
pae-àhuru-raa o te matahitl i tuurimahia ai te “ Pororaa i to te ao nei
i te Tiàraa Mana o te taata ” ta te tâatoàraa o te mau hau o te ao e tià
nei i roto i te Hau Amui e haamanaô e e faahanahana. Mai te peu e haa-
Te turaraa o te taata i Mâôhinui nei
manaôraa rahi e te faahlahia teie, mal ta tatou 1 rave hanahana mai nei
Eiaha te SOraa no te matahitl i te haamauhia ai te
no
te luplrl 1 te pltl hânereraa to te Evanerla taeraa mai 1 Tahiti nei, e
talme tano atoà la teie no tatou i te pârahl e te hiô mâlte 1 te auraa mau
0 teie tumu parau no te ao nei e,
no tatou nei i roto 1 to tatou oraraa
âmui e to tatou oraraa tâtai tahl, tae noa atu i te mau mea e tano ia tatou
ia ara e la haamata i te feruri.
Te auraa o teie Pororaa i to te ao nei
Firlpino e ia upootià mai te tiàmâ-
i te Tiàraa Mana o te Taata
raa o te
no te ao nei
i raro aè i te faatereraa vî a Pol Pot
I te 10
taata), 1 te fenua Cambodge
Tïtema 1948, ua tü te
(ua oti to na parau i teie nei, ua
manaô o te mau fenua atoà o te ao
ture tumu na râtou no te faaîte i to
pohe haapaô-raa ôre o ia) e i Mérita
Apatoà i vai aè nei i roto i te faate¬
reraa Apartheid, oia hoi te hoê faa¬
tereraa poritlta i papahia 1 nià 1 te
râtou manaô pâtoi e te faaôre-roa-
faataa-ê-raa 1 te mana o te taata ia
no
nei i roto i te Hau âmui e farii e e
faarlro i teie parau poro el paparaa
raa
i te mau ôhipa hâîriîri i tupu i
i te huru
au
o
to ha
îri, te taata
te Piti 0 te Tamaî Rahi o te ao nei.
èreère i te tahi pae (aore reà mana
Hoê moihaa pflai
Mal te reira mal â talô matahiti, ua
pae (tel roto ia râtou te rahiraa, e
nehenehe e parau te tâatoàraa o te
îtehia te püairaa o teie moihaa àro
mana).
to na) e te taata ùoùo i te tahi atu
no
Le 9 décembre, Place Tarahoi
Concert de musique, stands d’exposition des associa¬
te faatura i te tiàraa mana o te
taata i roto Ihoâ ra 1 te mau fenua
Te tahi mau fifi no te faaôhiparaa i
atoà
teie moihaa
tel raro aè te nünaa i te hoê
faatereraa
faatîtl
mai
tei
rave-
la îte atoà ra tâtou e, ia tuu te hoê
tions et conférence-débat à l’Assemblée de Polynésie.
huna-hla i te
Ceux qui ne pourront pas venir ce jour-là mais qui veu¬
Hitiaa o te râ (Inaha, ua pararî te
Pororaa na te Hau Amui, te faaîte
lent participer à cette manifestation, nous leur propo¬
paturaa porltita “ communiste ” e
ra
d’envoyer des écrits, des dessins, des chants ...etc.
qui auront pour thème :
“les Droits de l’Homme, comment les vois-tu ?“
Nous vous encourageons aussi à faire une célébration
sur votre île en associant les écoles, les Églises, les
Municipalités et toute association intéressée.
N’hésitez pas à nous contacter !
tâatl ra i te mau fenua ia ROtia), i
e e faatura
Firlplno 1 te pae Tooà o te râ la
Pâtitifa ta te taata püal ra o Marcos
i faatere mai nei (Ua topa roa taua
peretetinl nei, e ua pohe o ia i teie
mahana, no te itoito e te pûai o te
pae 0 te nünaa i turu 1 te vahiné ra
0 Corlna Aqulno i roto 1 ta na àro-
i
sons
Le coordonnateur du comité du cinquantenaire de la DUDH :
Olivier Richaud B.P. 11543 Mahina Tél-Fax 48 04 01
raa
ia
ôre
mau
te
fenua
Europa
faatereraa
titî
1
hau i to
na
rima i
raro
aè i teie
ia 0 ia i to na hinaaro e haapaô
i te mau îrava ture atoà
plahia i roto 1 teie Parau, mâ te
faa-utuà atoà i te mau taata atoà e
ôre
e faatura
i ta na i tuurima. I ô
net te tahi mau flfi e vai mâtahata-
ha ai : te haîhai, te paruparu e te
taere
o
te
mau
moihaa e tuuhia i
roto i te rima o te ture e te mau tiri-
puna e
haa nei 1 ta râtou tuhaa
Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
13
purupuru noa ra i te mau ôhipa aita t riro
ei fifi e ei mai no te mâôhi i roto i to na ora¬
Te vai ra te tahi mau îrava ture aita e
raa.
faufaa e pâpaî mat no te mea, i Porinetia
net, ua pâpü ê na tâtou i te retra parau, mai
te îrava 3 e te 16. Te vai ra te tahi mau îrava
aita tâtou i îte i te
auraa
mat te peu
tâtou i haamaramarama-mâite-hia,
îrava 6, 8, 10
raa
aita
mai te
11 e te 12. No te tahi puèîrava, e mau ôhipa anaè ia aita tâtou i
,
faariro ta râtou et àroraa ia roaa mai te tahi
âpî no tâtou i teie taime ; peneiaè, a raùaè
tâtou e îte roa ai i to râtou faufaa. 1 teie ra
taime, e vâhi ê roa to tâtou püai t te haamauraahia.
Ei taata reva pineplne
Les Sroiis de l'homme contre la violence.
tiraa rau i te fenua net e i râpae i te fenua
net tê îte
ôhipa, e te mau tâvirlraa rau a te poritita la
ôre taua mau parau ia mâlhaiha mai.
No reira, eiaha no te mea ua piahia te
Pororaa i to te ao nei i te Tiàraa Mana o te
Taata i roto i te hoê fenua e oti noa te ôhipa.
Eere mai te reira. la haamau-pâpü-hia ra te
hoê Faatereraa Hau papahia i nià i te parau
faanahoraa ture to te mau mea atoà,
e, e
mâôhi. Te arii nui to nià roa, te mau arii rii
to raro iho, te mau raatira to mûri mai e nâ
reira noa e tae atu i te mau mahanune. Te
vai hoê noa e ia maitai te nünaa i roto i to
A toru, te
na oraraa vârua e
to na oraraa vaa mataèi-
i roto i teie mau îrava, e
parau noa ia teie parau, eere t te hoê ôhipa
ta ù e haafaufaa.
manaô e arataî nei i teie mau
îrava pta, e mau manaô e tano no te feiâ e
ôhipa tumu nei i roto i te ture, te pârururaa
râtou e fifi ai. Nâ roto i teie huru arataîraa
na mau
ia i te taata pârahi tumu i te
tâtou i te tahi mau taata e raeàhia ra t te
parau e var nei
naa.
e roaa
ôiôi e tê ànaànatae i te tauà i te
îrava
i piahia i roto i te pororaa a te
Hau âmui. la ôre teie taura e tâamu ra ta
mau
te ture ta
te taata tâtai tahi e haapaô, e mau ture
anaè ia ta te mana rahi e tâpeà, te arii ia, ia
ture ta te nünaa e haapaô,
mau
parauhia i te reo farâni, “ un Etat de droit ”
no te tauturu e no te pâruru i te mau taata
pârahl tumu i nià i te hoê fenua i te taime
ture,
nâ te ara, et taata
mâtau i te feiâ e roht nei i roto i te mau tâa-
I teie tau, aita e arii faahou, terâ ra, aita te
e te faaotiraa i te parau o
tiàturiraa hohonu o te taata i te mea ta to
ture. Aita tâtou, te taata
tupuna i faariro ei ture na na i taui
rahi roa, noa atu ia te hee rii marü noa atu
roto i teie huru faanahoraa. Aita to tâtou
tâtou i roto i te tahi arataîraa ê.
te taata t mua i te
mâôhi, i paari i
mau metua i nâ reira mai nei i te haere.
I to tâtou ta uî e taui ai ? Nâ to tâtou ia uî e
hoê fenua i te haere e farerei i te mau pû
ra
mana atoà i reira to na
monohia mai te faatereraa tahito hoê ta te
haamata i te faa-ô
mau arii i haa
pâpü mai i te faatereraa rau
âpî : te poritita, te tîvira e te faaroo. No te
poritita, te vai ra ta na mau ôpuaraa e ta na
huru faanahoraa ture ? Ua îte ânei tâtou i
arataîraa ta te ture no ô mai i te Hau
la hiô anaè tâtou i te ôhipa e ravehia nei i
nià i te peretetini iho o te fenua Marite, o
peàpeà e tâpaôhia ai
e e tuuhia ai i mua i te mau haavâ,
nâ reira
atoà te mau râveà horo-faahou-raa i mua i
te ture ia ôre noa atu o ia i mauruuru i te
mau faaotiraa
tiripuna i ravehia mai.
mau
Ua
farâni ra e faatià ia na i te rave. Eere atu ra
Te
auraa
o
teie Pororaa Amui i Porinetia
Farâni nei
ia tâtou
i roto i teie
te ôhipa e te hohonuraa o ta tâtou e rave ia
nâ nià iho tâtou t te reira huru èà ?
ta te ture no te poritita e na te poritita anaè,
Bill Clinton tâne, e haere roa ânei tâtou i te
atoà ra ta te taata, te taata fhoâ ra
reira vâhi ? Te manaô e vai nei i roto i teie
e parau
la hiô-âmufhia te mau îrava ture i piahia i
i îte i te taiô i te ture.
roto i teie Pororaa, e au ra ua faaau-noa-hia
Te vâhi taa ê roa i te faatereraa tahito, teie
pororaa teie e arataî nei i te taata, i terâ
vâhi e i terâ vâhi, e faaîte i to na tiàraa
i mua i te aro o te tahi atu taata, ia
te taata i nià i te raveraa a te Ture, oia hoî,
ia ; ua faataa ê hia te ture i te mana e faao¬
mana
i iteahia ai te taata ei taata no te mau ture
ti e e faatere nei i tei faaotihaa. Aita te mana
ia i ôpuahia e
tâamu faahou ia na i to na
i roto i te rima o te hoê noa taata aore ra
taata no te hoê vâhi tei haamau-ê-
hia na i nià i te ture. Noa atu te tanoraa e
pupu taata. E pupu taata ê tê hiô e te horoà
i te faaotiraa ture ta te ture a te tahi pupu
upootià 0 ia i nià i te tahi. Tei hea atu ra ia
te autaeaèraa e te here ta letu i haapii mat
ia tâtou ? Tei hea atu ra ia te tatara-haparaa ? Tei hea atu ra ia te parau tià tei ôre e
te faufaa o teie pororaa, e huru ê te Mâôhi
taata ê i ôpua e e haamau,
ia taiô o ia i teie mau îrava ture no te mea
tê faatupu i teie faaotiraa.
oraraa
mea
rahi te mau mea e faaâtea ra ia na i
teie huru parau.
A tahi, e ture teie. Te taô türe, no roto mai
e pupu taata ê
haafefe i te tahi e e tüvavahi i te tahi?
lo tatou nei, ua îte te taata i te auraa o te
Ei püôhuraa
parau ture. Eere ra teie i te hoê parau ôhie
no na. Eere te ture i te hoê ôhipa matara
Mea rahi te parau e parau i mua i te pae-
te mea ia faahiti- anaè-hia te
Tiàraa Mana o te Taata, i tuurimahta i te 10
â i te reo hepera : torah.
noa no na no
Mai te peu e ture teie i mua ia na, e auraa
pâpü to te reira parau i roto i to na hiroà.
parau o te ture i mua ta na, e taiâ e e mataù
tê roaa mai. Teie te hoê hiôraa : aita â te
1 riro ai te ture ei ture no ù no te mea ta e
manaô i roto i te rahiraa o te mau mâôhi e,
tüàtiraa to ù i te mea ta te ture e faaîte ra,
e faatià te
ture ia na ia horo faahou t mua i
àhururaa o te
no
“
Pororaa i to te
ao
net i te
tîtema 1948, i Porinetia nei.
Hoê â ture no te taatoàraa ”
: e parau
nehenehe e te tano roa teie no tâtou i teie
mahana.
te tahi atu tiripuna ê ia faaroo-faahou-hia
Terâ râ, ua ineine ânei tâtou i te faa-5 ia
te mau mahana atoà.
mai to na reo hou a horohia mai ai te hoê
No te taata Mâôhi, ia au i ta ù i maramara-
faaotiraa ta na e fârii.
e
tüàtiraa to te ture i te mea ta ù e ora ra i
mai, aita te ture ta na e faatura e faa-
A piti, te reo e faaôhipahia net i ô nei tê riro
tâtou t roto i teie mau raveraa âpî ? Ua
paari ânei tâtou i te faa-ô ta tâtou i roto i
teie àroraa tei tae mai nâ râpae mai, mâ te
taa-ê-hia i te taata faaoti ture. Te taata
ei mea rave àtâ no te mâôhi ta taa t te mea
ôre e tauà i to tâtou huru mâôhi tei mâtau
faaoti ture, o na te tumu te ture e riro ai ei
e
parauhia mat nei. Na reira atoà ia te mau
taô i piahia t roto i teie pororaa. Eere i te
i te faatupu i te hau e te tauàparau ?
ture no te taatoàraa. Te auraa ra, e arii nui,
e arii nui ia te
mea ôhie no na ia taiô e
I
râtou i roto t te tahi faaroo i nià i te fenua
te nOnaa e vai i raro aè i to na mana. E
te mau taô noa ra e tupu mai ai te ànaàna-
nei, e haapaô e e feruri hohonu mai i teie
raatira ra, e raatira ia te tumu no te ture e
tae ôre i te taiô faahope i teie parau. Eiaha
arataî i te mau taata e iarii ia na ei raatira
no te mea aita o na i îte
parau ia maitaî e ia ora te taata
hau e te faatura te tahi i te tahi.
ma
0
no
tumu e te hôpeàraa o te ture
râtou. Ua îte hoi tâtou i te huru àpapa-
raa o
te mana i roto i te oraraa tumu o te
14 Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
ra ua
ia
maramarama.
i te taiô, no te mea
Na tâtou, te feiâ faaroo e te feiâ atoà aita
t roto i te
rahi roa te mau taô e te mau hâma-
niraa îrava t roto i teie pororaa e
faahiti
Vâhi a Tuheiava-Rlchaud
La Déclaration universelle des droits de
l'homme proclamée par l'Assemblée
Générale des Nations Unies le 10
décembre 1948, a été signée par les gou¬
vernements pour
combattre le retour des
atrocités vécues durant la seconde guerre
mondiale.
Liberté, égalité, sécurité, justice, éducation
sont
détaillées dans trente articles dont
toute
peut se saisir pour
droits quand il se sent en
personne
défendre
ses
danger.
En Polynésie, loin des pays qui bafouent
les droits de l'homme, doit-on pour autant
nous contenter
de ce que nous avons et
?
naux
Quelle nécessité y a-t-il à fêter, rappeler et
pour
apprendre les droits de l'homme ? Quatre
personnalités de Polynésie ont accepté de
répondre à nos questions, d'autres ont
accepté mais n'ont pas donné suite
notamment dans la majorité à l'Assemblée
de Polynésie, nous le regrettons, leurs
regards auraient clarifié leurs intentions.
naturelles.
dans chacune de mes rencontres avec mes
Le troisième point que je trouve important
collègues de la Police ou de la
Gendarmerie, j'insiste sur l'importance de
la déontologie.
J'ai toujours été aussi attentif aux condi¬
tions de vie des prisons, aussi bien pour
les personnels qui accomplissent une
tâche essentielle et difficile, que pour les
détenus qui doivent vivre dans des condi¬
tions dignes. Voilà pourquoi j'al visité la
prison de Nuutania dès ma prise de fonc¬
tions en Poiynésie française.
A tous ceux qui détiennent le pouvoir, je
nous
taire
aux
"Le polynésien
entorses
constatées
doit se saisir du droit
d'expression"
indigènes. Ce combat est lié à ceiui
l'environnement et les ressources
c'est le
problème de la liberté de cuite.
Beaucoup de Polynésiens continuent à
croire dans la religion ancienne, mais iis ie
cachent en acceptant de vivre deux reli¬
gions, l'une en Christ i'autre en Taaroa, ou
en attendant la libre expression de leur
foi. De plus on folklorise la religion
Taurua.
ancienne, ce qui est une atteinte à son
expression, mais je crois que ia destruc¬
tion par les missionnaires anglais n'a pas
“Il
atteint la croyance profonde qui n'est pas
Frère Maxime, directeur du Foyer des îles
n'y a pas de préoccupation en
Polynésie concernant les droits de l'hom¬
me alors qu'il y a beaucoup de choses à
dire. Les Polynésiens n'ont pas de liberté
intérieure et ils se plient devant l'autorité,
qu'elle soit politique, religieuse ou éduca¬
tive. le crois que le premier droit que nous
comme
certains le pensent une supersti¬
tion."
recommande volontiers la lecture
ou
la
relecture du conte d'Adersen «Le costume
neuf de l'Empereur». C'est une leçon d'hu¬
“Le droit de résistance et ie combat
milité. J'ai toujours aimé aussi la parabole
pour la liberté "
des Talents, texte que j'ai mis longtemps à
Jean Aribaud, Flaut-Commissaire de la
devons réclamer c'est celui de vivre notre
culture. Mais nous sommes esclaves des
“Dans
avantages acquis et certains craignent que
le réveil culturel les remette en cause. Il n'y
coup lu le philosophe Alain qui prône la
a pas
de débat de fond notamment sur ce
que c'est d'être un homme libre culturelle¬
d'une opposition systématique, mais d'une
ment et intérieurement.
vigilance. La liberté mérite que l'on se
batte sans cesse pour elle. Ma liberté s'ar¬
Le diaiogue se limite à celui qui dit d'un
rête là où commence celle de l'autre. Peut-
côté, celui qui écoute de l'autre. En limi¬
tant leur droit, parler ou écouter, ils tuent
être que le premier des droits de l'homme
le droit ".
Les droits de l'homme sont magnifique¬
mes
résistance
années d'étudiant,
au
pouvoir. Il
ne
j'ai beau¬
s'agit pas
est un devoir : ie respect d'autrui.
ment
résumés
dans la formule de
comprendre, m'indignant de voir puni le
avait enterré sa pièce d'ar¬
gent, alors que c'est un appel à faire fruc¬
tifier, au service des autres, nos capacités”.
serviteur qui
République en Polynésie française.
“Il faut libérer le culte"
quelque chose est pourri. En Poiynésie elie
est acceptée et respectée. Voilà pourquoi,
la
“
Plus jamais cela "
Pasteur Jacques Ihorai, Président de l'EEPF.
"En célébrant la Déclaration Universelle
des Droits de l'Homme, je souhaite que les
grandes nations du monde remarquent la
présence des polynésiens dans le
Pacifique. Tous les peuples doivent être
respectés dans leurs droits d'exister. C'est
pourquoi j'espère que nos droits culturels
comme celui de pouvoir parler notre
langue, le reo maohi, nous seront recon¬
“Nous manquons de lieu d'expression de
République : Liberté, Égalité, Fraternité.
Au fond, quand je m'interroge sur ce qui
caractérise une société iibre, je retiens
quatre critères.
libres opinions. Les fous du roi sont tolé¬
La liberté d'aller et venir en toute sécurité ;
sables politiques, syndicaux et religieux, le
rés tant qu'ils ne remettent rien en ques¬
et c'est bien ce qui se passe en Polynésie.
tion. Il vaut mieux, pense-t-on, une pensée
La iiberté de la presse, ce qui est aussi le
respect et l'attention, de la nourriture, des
vêtements et un toit. Ce sont les droits
excessive
qu'une critique objective qui
deviendrait dangereuse. S'ii n'y a pas de
répression visible, il faut sans cesse négo¬
cier son espace d'expression et la pensée
dominante exile les dissidents, ce qui
cas
revient à les assassiner comme Henri Hiro
Il y a le problème fon¬
que les garçons. Cela me paraît être le cas
ici. Enfin, le regard qu'une population
cier qu'on peut ignorer, mais ii perdurera
porte sur sa Police, sur ses gardiens de ia
Propos recueillis par
tant que /'on ne reconnaîtra pas ies tribu¬
paix. Si on craint la Police, alors c'est que
Gilles Marsauche
Jean-Marc Pambrun, ethnologue, direc¬
teur du Fare Tauhiti Nui.
ou Pascai Couraud.
dans ce territoire. Tout au plus pour-
rait-on souhaiter une plus grande pluralité
et moins d'autocensure ?
Le sort réservé aux filles qui doivent avoir
la même éducation et les mêmes chances
nus.
L'être humain attend de ses respon¬
auxquels il nous faut être attentif
Il faut rendre à César ce qui est à César,
et à Dieu ce qui est à Dieu ". Ce verset
biblique nous rappelle que les droits de
i'homme sont une reprise de la volonté
"
éternelle de
nous
voir vivre heureux
sur
cette terre. "
Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
tli
Hommes Droits et
Droits de KHomme
Qu'est-ce que le droit ? Une idée, un idéal, ce qui devrait être"l
Que peuvent alors être les droits de l'homme si ce n'est cela : les
idées des hommes sur eux-mêmes et sur les autres, une sorte d'ima¬
ge de soi et des autres, une représentation de la dignité ?
Les hommes droits s'indignent précisément de ce manquement à la
dignité de l'humanité, et l'histoire de Tahiti et des îles s'est faite de
ces frissons d'indignité dont, pour le moment, nous ne retiendrons
que deux, l'indignation missionnaire et l'indignation coloniale.
1884, la guerre entre Tahitiens et soldats français. (Revue historique de Tarmée)
L'indignation missionnaire
être avant de retrouver
l'homme sont invoqués.
Du regard à la plume, il n'y a qu'un pas pour
sous
les marins du siècle des Lumières ; le regard
les antiques terreurs. Qu d'essayer de conci¬
de Wallis, de Bougainville, de Cook,
Boenechea est désormais enfermé en
lier ancienneté et nouveauté, incontournable
En effet, comment juger ? Selon le droit des
îles, les lois anglaises, françaises, américaines
ou autres ? Un malade débarqué pour être
soigné, les marins en goguette, des commer¬
de
de
lourds et précieux volumes, mais pèse enco¬
re
aujourd'hui sur les habitants des îles. Entre
le Club Med de la Nouvelle-Cythère et la
réalité, il y a de la place pour le rêve et pour
l'indignation, du rêve pour les continentaux
français et allemands, de l'indignation pour
parfois bien vite et
d'autres noms la pesanteur sociale™ et
modernité
et
douceurs
du
passé, vieilles
l'on fait les
outres et vin nouveau, comme
çants en affaires, quelques consuls en
Mamaia juste après la mort de Pômare II.
tique ou des missionnaires en chaire, ont-ils
une aura extra-territoriale, une immunité de
L'indignation missionnaire est bien à l'origine
d'une nouvelle image de la personne humai¬
et
ne
de sa dignité dans les îles : plutôt le
droit des hommes que le tapu des dieux.
naissance ? Qu sont-ils soumis
autres au
poli¬
comme
les
droit du sol et de la plage qui les
accueille ?
Ces questions peuvent prêter à sourire sinon
les insulaires britanniques.
La liberté des hommes et des femmes, les
sacrifices humains, l'infanticide sont telle¬
L'indignation coloniale
à réfléchir ; mais l'indignation coloniale voit
S'il n'y a plus de tapu, alors les hommes et
ment scandaleux et si peu conformes à l'idée
les femmes sont libres de leurs choix et de
l'idéal humanitaire que des hommes
fondent en 1795 la Société des
leurs vies ; mais, dans cette première moitié
du XIXème siècle, pourquoi alors s'interdire
déjà dans l'homme de son temps le consom¬
mateur de demain. La dignité n'est-elle alors
que la protection et la conservation de
valeurs incontestables et de l'équilibrage
et à
droits
Missions de Londres
; sans
état d'âme, ils
font de Tahiti le premier objet de leur souci,
des désirs qui pourraient être légitimes s'ils
ne
La question se pose à partir des années
1830 avec une acuité
l'espérance prioritaire, un formidable champ
d'expérimentation dans
le Pacifique et le modè¬
[Le 6 avril 1850, à Tahiti, une espè¬
le
de
toutes
leurs
actions dans le monde
entier.
Les droits de l'homme
sont précisément nés de
cette
indignation mis¬
sionnaire
:
ne
d’apartheid sépare nettement
les Européens des indigènes
comme en témoignent ces deux
textes promulgués le même jour,
l’arrêté n°5 pour les premiers et la
loi “ ta'ftienne ” pour les seconds :]
ce
féroce
et
un
cynisme
exemplaire dans l'ur¬
gence des canons qui
surplombent les cases
du
Grand
Qcéan.
Prenons
quelques
exemples, d'abord la
liberté du choix de son
pas
social ? Qu bien est-ce la liberté d'accéder
aux
sont pas encore légaux ?
nouveaux
marchés de la colonisation,
mondialisation ?
avant ceux de la
Les droits de l'homme, la vision d'un homme
nouveau
aux
droits
nouveaux
et
d'un
homme désormais
plus général que local,
plus universel qu'enraciné et plus cosmopo¬
lite que " nésopolite
ont fait éclater la
société traditionnelle puis la société pré¬
coloniale, comme ils feront éclater la société
coloniale et même post-coloniale. Les droits
de l'homme à Tahiti et dans les îles ont
d'abord porté sur le droit à la liberté et aux
accepter, ne pas tolérer ce qui se faisait aux
cœur et
temps désormais païens ; réformer ce qui est
A-t-on le droit de se marier à Tahiti ? Suffit-
choix de chacun, sur le droit à
déjà modifié par 30 ans de contacts avec
il vraiment de prendre son partenaire par la
tous devant le marché et les désirs
main droite, de le présenter au missionnaire,
résultats que tout lecteur du Veà connaît
bien.
l'extérieur, et proposer une autre manière
d'être, de croire et d'avoir peur, un idéal dif¬
férent de la tradition, une nouvelle tradition.
Les journaux des missionnaires™ foisonnent
de cette indignation première et Pômare II,
une décennie plus tard, brise le tapu des tor¬
tues et des femmes : il mange l'animal consa¬
cré aux dieux et réservé aux prêtres, il parta¬
les femmes. Le premier
droit de l'homme n'est-il pas de se libérer du
passé et d'accéder ainsi librement avec les
ge ses repas avec
autres aux ressources de la nature ?
D'autres sociétés ont connu
et connaissent
cette ivresse de liberté où tout est possible et
d'égalité où tous les hommes sont frères, où
tourner le dos à ce qui devient un ancien
régime signifie inventer de nouvelles règles
politiques, économiques et religieuses. Peut16 Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
de se marier.
juge et à la communauté comme le stipu¬
le le code Pômare™ ? Ce droit n'existe plus
au
s'il s'agit de se marier avec un étranger, et il
faut attendre le mois de janvier
1842 pour
l'abrogation exceptionnelle et temporaire et
cette loi du mariage par la reine Pômare IV
elle-même, pour qu'Alexandre Salmon puisse
l'égalité de
avec
les
Gageons que les hommes droits d'aujour¬
d'hui ont à cœur de s'indigner face aux ten¬
tations du travail-famille-patrie, face aux faci¬
lités du racisme et à la résignation devant
l'injustice.
Ropati
épouser son Ariioehau et Charles Brémond
son
Qopa...
Quels sont les droits des habitants, des rési¬
dents, des gens de passage ? Au moment où,
1-11 existe sans doute aussi d’autres idées sur le droit, plus posi¬
tives et plus historiques.
2 - Cf. i’édition du bicentenaire, 1797, Un voyage missionnaire.
jamais, le Pacifique s'ouvre au monde
extérieur, l'individu a-t-il le droit d'acheter
3 - Le premier vote dans les îles du Pacifique a eu lieu à main ievée
par exemple les liqueurs fortes™ ? C'est parce
4 - f ture no Tahiti, un code pour Tahiti, Bulletin de ia SEO 269-
comme
le droit est clair, clairement écrit en
langue autochtone dans les codes insulaires
de ce siècle de fer et d'acier, que les droits de
que
le 13 mai 1819 à Arue,
démarche démocratique.
i’unanimité couronnant cette première
270, mars-juin 1996.
5 - Nous aurions aussi pu prendre à ia rigueur les exemples de la
liberté religieuse ou de vente des terres.
6 - Du grec nesos, île et polis, cité ; ce n'est qu’un prudent néolo¬
gisme pour ne pas abuser de la litote.
La Bible et les Droits de rHomme
Sous ce titre deux écueils se
cachent : le premier consisterait
à prétendre retrouver tout le
message biblique dans la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme ; le
second écueil serait de retrouver mot
pour mot dans le texte biblique l’équi¬
valent de cette déclaration de telle
sorte que les chrétiens pourraient dire
triomphalisme
Il y a long¬
temps que nous savons tout cela, la
Bible avait raison ! ”, ce qui serait bien
déplacé, car on pourrait leur rétor¬
quer : “ Si vous saviez cela si bien
pourquoi ne l’avez-vous pas observé
dans le passé, vous qui avez au cours
des âges pratiqué l’intolérance, l’in¬
quisition, la torture, le paternalisme et
autres pratiques peu glorieuses ? ”
Cependant il y a une certaine conver¬
gence, une harmonie, entre les
avec
articles de la Déclaration des Droits de
l’Homme et la Bible.
Martin Luther King, la Bible pour le droit d’être homme.
L’homme dans le projet de Dieu
la paix, l’ordre ne peuvent s’établir qu’en
Si l’influence chrétienne n’a pas été nulle
revenant
le mouvement des idées qui devait
aboutir à cette déclaration, il n’est pas
Charte violée est le début des malheurs
sur
à l’alhance
avec
son
Dieu. La
sociaux, moraux, poütiques, qui suivent.
nécessaire d’être chrétien ni même d’invo¬
des hommes qui est victoire sur le mal et la
mort.
Dans la charte des dix Paroles
(Exode), malgré la faiblesse et la désobéis¬
sance de son peuple. Dieu renouvelle la
promesse d’un temps nouveau vécu dans la
joie et la vérité. Cette première expérience a
marqué la conscience d’Israël dans son his¬
quer la présence et les auspices de l’être
Un message de libération
Suprême comme en 1789 et 1793, pour
Dans le Nouveau Testament
souscrire à ces valeurs et les défendre. Si
Alliance, nous lisons que la venue de Jésus,
toire. Le Dieu créateur se révèle dans notre
dans un temps combien douloureux et un
histoire et dans l’histoire de chaque homme
Droits de l’Homme ou en revendiquer la
monde soumis
comme un acte
source, on peut pourtant y entendre le pro¬
renaître
jet de Dieu pour l’humanité.
reconstruit et reposant sur les valeurs pos¬
Dès l’Ancien Testament cette idée surgit au
sibles pour l’homme. Le N. T. nous révèle
aucun
de nous
ne
peut s’approprier les
ou
Nouvelle
pouvoir absolu, fait
l’espoir immense d’un monde
au
début de la Genèse ; “ Dieu créa l’homme
donc que Dieu est un Dieu Ubérateur. Nous
à Son image, à l’image de Dieu II le créa ”
lisons par
(Genèse. 1/27). Si l’homme est à l’image de
Dieu, alors atteindre l’homme c’est
atteindre Dieu, mépriser l’homme c’est
mépriser Dieu, humilier l’homme c’est
humilier Dieu, torturer l’homme c’est tortu¬
rer Dieu. Dès le début du
Décalogue (Exode
20) il est affirmé que Dieu est le libérateur
de son peuple. Il l’a déUvré de son esclava¬
ge en Égypte, de son état de servimde ; il
doit comprendre que la Charte des dix
exemple dans Luc, ch.4, que
Jésus un jour de sabbat adressa à ses com¬
patriotes un message de hbération pour les
pauvres, les prisonniers, les opprimés et
même les aveugles. Plusieurs fois au cours
de son ministère il guérit des aveugles :
Dieu m'a oint pour annoncer le retour
à la vue des aveugles ” (Luc 19/35-43) ;
image de ceux qui sont enfermés dans la
"
nuit de leurs cachots et reviennent à la
lumière de la hbération et de la vie. Jésus
Paroles mène à un homme libre et respon¬
proclame une année de grâce du Seigneur,
sable. Si l’homme s’enorgueillit et manifes¬
allusion à la libération des esclaves à
te une volonté de puissance et
de ses ennemis (intérieurs et extérieurs). Il
chaque année sabbatique (coutume du
peuple hébreux). Comme le prophète Ésaïe,
Jésus a pris conscience d’être le porteur
redevient esclave et soumis. Mais par un
d’une bonne nouvelle annonçant une inter¬
retour à ses valeurs, à ses convictions et à sa
vention hbératrice. Sans doute dans le
raison, il doit redécouvrir le grand dessein
contexte de la prophétie
pour lequel il existe.
Tous les prophètes d’Israël sont comme des
retour des déportés de Babylone, mais on
d’asservisse¬
ment de l’autre, il retombe vite au pouvoir
d’Ésai'e s’agit-il du
voix qui rappellent sans cesse que l’homme
peut y voir comme une déüvrance pour
aujourd’hui et pour demain, l’ultime et défi¬
doit être respecté, que la hberté, la justice,
nitive intervention de Dieu dans l’histoire
d’amour, un événement fon¬
dateur pour tout peuple, tout homme qui
écoute, entend et agit. U nous libère aujour¬
d’hui de tous nos esclavages. Il volt nos
misères, nos vides, nos peines. Il nous fait
passer de la servitude au service, de la nulhté à la
dignité. Il remet tout homme
debout.
Un
des textes fondateurs de
l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition
de la Torture) se trouve dans l’évangile de
Matthieu ch. 25 : Jésus dit “J’ai eu faim et
vous
m’avez donné à manger... j’étais
étranger et vous m’avez recueilli... j’étais
malade et vous m’avez visité ; j’étais en
prison et vous êtes venus vers moi... Oui,
c’est vrai, toutes les fois que vous avez
fait ces choses à l’un de ces plus petits de
mes frères c’est à moi que vous les avez
faites ”. C’est tout un programme. Nous
sommes
solidaires
de
nos
frères les
hommes, particuhèrement ceux qui sont
malheureux, méprisés, malades, emprison¬
nés, torturés. Aller vers l’autre en toute simpHcité ni arrière-pensée, c’est l’aimer, c’est
découvrir le visage de Jésus-Christ dans son
visage.
Henri Vernier
Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
17
'..jjua nu! enftnt
nt son tournis
ilalortun,
tWidespatiws
ou inltemmts
Inhumains
ou
cruais.
dégradanOLj"
Célébration oecuménique du 9 décembre 1997.
Nous voulons cette année qu'en Polynésie
soit célébré le cinquantenaire de la
Etre vigilant
Déclaration universelle des droits de l'hom¬
Le groupe Acat-Polynésie s'qui
est constitué
en des1994,
après la
engendré
Acatjuste
dans20 anstrentaine
création de l'Acat-France
une
a
de pays d'Europe, d'Amérique, d'Afrique et même aux Philippines, toutes
(F.I.ACA.T). En 1998
l'Acat-Polynésie s'est faite enregistrer comme association.
affiliées à la Fédération internationale de l'Acat
me
par le plus de gens et que la sensibilisa¬
tion à ces droits soit la meilleure. C'est pour¬
quoi nous avons invité tous ceux qui étaient
préoccupés par la défense des droits de
l'homme à célébrer ensemble ce cinquante¬
naire.
Que ce 9 décembre, sur la place Tarahoi, à
l'Assemblée de Polynésie et dans toute la
Émeutes et Vaiami
bâtiments et le manque de personnel étaient
Chaque mois, l'ACAT se réunit pour échan¬
ger des informations, mener des réflexions,
engager des actions et prier. Nous invitons
toute personne intéressée à le contacter.
Chaque fois que nous parlons de notre lutte
contre la torture, il y a comme un étonne¬
ment de la part de notre interlocuteur : "Mais
en Polynésie, il n'y en a pas !".
Disons tout d'abord que nous luttons aussi
contre la peine de mort et contre tous les
traitements inhumains et dégradants.
Pour ce qui est de la torture et de la peine de
mort en Polynésie, on ne peut que se réjouir
de
constater
qu'elles n'existent pas.
N'oublions pas tout de même que la peine
flagrants mais déjà des travaux de rénovation
més et soutenus
étaient en cours en attendant la reconstruc¬
entier : nous vous invitons à vous joindre à
tion à Jean Prince et de nouvelles affectations
nous.
Le 10 décembre nous aurons une célébration
œcuménique à l'église Maria No Te Hau.
N'oublions jamais que dans un monde où
tout semble pouvoir être acheté, l'Homme
(homme et femme) est le seul à ne pas avoir
de prix : il a une dignité comme l'affirme le
premier paragraphe de la Déclaration
Universelle. Il doit donc être respecté dans
Suicide, prison et solidarité
La troisième est celle du nombre important
de suicides : autant que de morts sur la route
même nous devons rester très attentifs à ce
cés dans des conditions difficiles. 270 per¬
que la torture ne s'introduise pas, car aucun
sonnes pour
n'est à l'abri de dérapages ; cela fût
constaté trop souvent dans l'histoire des
peuples.
Par contre nous avons été interpellés par des
situations préoccupantes. La première, ponc¬
tuelle, fut l'interpellation brutale de syndica¬
listes trois jours après les événements de
1995. Nous sommes intervenus auprès du
Haut-Commissaire sans obtenir de réponse
et auprès de la Direction de la gendarmerie
nationale à Paris qui a répondu ; nous regret¬
tons que cet événement ne fût pas instruit
lors du procès d'octobre. Cela montre, enco¬
re une fois, que la vigilance doit être pour¬
au
190 places, des cellules de 6m2
lieu des 9m2 réglementaires.
Enfin nous n'oublions pas la situation anor¬
male des plongeurs dans les fermes perlières,
la maltraitance des enfants, la situation des
handicapés qui manquent de structures d'ac¬
cueil...
A l'extérieur nous intervenons chaque semai¬
ne auprès de gouvernements et d'autorités
civiles ou militaires. Nous les interpellons au
sujet de tortures, d'exécutions extrajudi¬
ciaires, de disparitions, d'emprisonnements
illégaux,... constatés dans leur pays. Nous
demandons que justice soit faite, que des
enquêtes soient menées, que les coupables
suivie sans cesse. La seconde a été celle de
soient arrêtés.
l'hôpital Vaiami ; nous avons rencontré le
directeur de l'établissement ainsi que le
Nous parainons aussi un prisonnier Péruvien
Ministre de la santé. Effectivement l'état des
son
18 Veà porotetani N°30, décembre 98 / ianvier 99
dans le monde
vigilance s'impose.
crimes ; nous devons donc rester vigilants. De
pays
comme
d'infirmiers venaient de se faire. Là encore la
d'après les renseignements fournis par le
ministère de la santé. Sachant qu'il y a 10
tentatives environ pour un suicide il faut
compter plus de 600 familles confrontées à
cette douloureuse question. Il est urgent de
mener une action de prévention d'envergure.
Une quatrième nous interpelle, vus les
articles de presse et les rumeurs qui circulent :
la prison de Nuutania, avec des détenus pla¬
de mort existait encore en 1981 et que cer¬
tains voudraient la rétablir pour des grands
Polynésie, les droits de l'homme soient affir¬
et nous
lui écrivons pour le soutenir dans
épreuve.
corps, ses croyances, sa culture, sa liber¬
té. Luttons pour ce respect, avec la force de
son
l'amour, inspirés et guidés par l'Esprit Saint.
Olivier Richaud
Action et prière
Depuis 1974 l’ACAT (Action des Chrétiens pour
l’Abolition de la Torture) agit pour tous ceux qui
torturés, détenus dans des conditions
inhumaines, exécutés, ou qui ont disparu, quels
que soient leur pays, leur race, leurs opinions
politiques et religieuses.
Association œcuménique, elle rassemble des
catholiques, des orthodoxes et des protestants.
Avec 11.000 adhérents, elle regroupe 450
groupes locaux, 450 communautés religieuses
et monastiques.
sont
responsabilité propre
loin d’être un alibi, est un
appel à l’action : prier pour les torturés et les
persécuteurs, c’est prier pour la libération des
victimes, pour la réconciliation de l’homme avec
Les chrétiens ont une
dans la prière, qui
Dieu.
Te tiàraa mana o te taata
e te
Ètârëtia
Bénis sois-tu. Seigneur,
Source et avenir
De notre dignité.
Tu manifestes ta tendresse
Ote hoê la parau faufaa rahl o
Envers le plus petit.
tê tlà 1 te mau nûnaa atoà la
Nous avons tant de mal
ferurl e la tuatâpapa. Alta e
moèhla ra la tatou e 1 te mau mata-
À déceler ta présence
hltl 1 maîrl, ua
En ceux que nous jugeons indignes
topatopa te mau
faatereraa hau fenua 1 paèpaèhla
na e
De notre humanité.
Aide-nous, toi qui as vécu
Notre vie d'homme,
À ne jamais déshumaniser
Celui qui paraît plus éloigné de toi.
faatereraa faatïtï e te rlro mau
nel te àroraa no te tiàraa mana o te
taata 1 tele mahana el àroraa tuu-
tuu-ôre tel horoà 1 te taata 1 te hoê
tlaîtururaa pâpu no to na oraraa no
Seigneur, toi qui as connu
Les pleurs et l'angoisse, bénis sois-tu.
ananahl.
Mal te
mea
te
mau
tâatlraa tele
Tu oses manifester ton émotion
e
Devant la mort et l'abandon.
haa nel e e ite-plneplne-hla 1 roto 1
tele
mau
Tu dis ta compassion envers ceux
tautooraa, e tano atoà la
parau e, alta te mau Ètârëtia 1 faaèrehla no te horoàraa 1 to râtou manaô e 1 ta râtou mau hlôraa 1 nlà 1 tele parau.
Inaha, te haapllraa e te mau tltauraa a te Èvanerla, ua haamau atoà-hla la 1 nlà
1 tele parau, no te tiàraa mana o te taata o ta te Atua 1 horoà la na mal te haa-
mataraa mal e o ta te Tamaltl hoî 1 haere mal e haamanaô la tatou nâ roto 1 to
na oraraa e
1 ta na mau haapllraa.
Tele râ, alta te Ètârëtia 1 rlro noa el vâhl e tupu maltai te tlàraamana o te taata.
1 ite atoà-hla na o la 1 te faaèreraa 1 te reira 1 te lôa o ta na Iho hlôraa, o ta na
Iho mâramaramaraa e mau tatararaa 1 te hlnaaro o te Atua e au 1 te taata la haa-
paô. Ua tae roa atoà o la 1 te tahl talme 1 te faaotlraa 1 te ora e te pohe o te taata.
I mûri mal 1 te Reforomâtlo e tae roa mal 1 tele mahana, te val nel â tele huru
Qui " pourraient défaillir en chemin ".
Nous avons tant de mal devant la souffrance
Qui nous rend absents, ou bavards.
Apprends-nous, toi qui sais aussi souffrir,
À être pleinement présents
Aux côtés de ceux que la douleur accable.
Seigneur, révolté par l'injustice
Et par l'hypocrisie, béni sois-tu.
Tu nous donnes
Une loi d'amour et de partage.
Tu nous demandes d'y ajuster nos vies.
Dis-nous, toi qui meurs, par fidélité
haavïraa 1 te ferurlraa o te taata la ôre o la la rlro faahou el taata tlàmâ 1 mua 1
À ton message.
te Atua.
Comment inventer sans cesse
No reira, e mea tlà la tatou te mau marumetla o tele mahana la val ara 1 mua 1
tele parau, la rlro te tlàraamana o te taata el àroraa atoà nâ tâtou.
Inaha, la hlô
anaè tâtou 1 te mau ôhlpa 1 ravehla e to tâtou Fatu, no te faaora ânel 1 te taata,
e aore
la 1 roto 1 ta na mau haapllraa,
alta atu e manaô tumu e ïtehla ra maotl,
te faatlà-faahou-raa 1 te taata 1 nlà, te horoà-faahou-raa 1 te taata 1 te mau mea
e rlro
al o la el taata tlàmâ no te haamaltaî 1 te Atua mâ to na manaô e mâ to na
àau. Alta râ o la 1 faahepo 1 te taata la tlàturl 1 te Atua mal te ite-ôre 1 te auraa
no
te mea o ta na e tlàturl ra. El tautururaa 1 te faaiteraa 1 te hlnaaro o te Atua
1 te taata nel.
Taarii Maraea
Les règles d'un monde plus juste.
Seigneur, tu sais te retirer et prier.
Béni sois-tu.
Tu nous révèles la fraternité
En nous désignant le Père.
Nous avons tant de mal à choisir
Entre l'activisme et la démission.
Nous craignons le silence de ton absence
Qu l'exigence de ton appel.
Viens prier en nous lorsque
Le découragement se fait sentir.
Quand la prière paraît scandaleuse
Face à tant de violences.
re
pour les droits
Es inensusl rhréiien Ses droits ils roamoi
A Tahiti, un groupe ACAT existe depuis 1994. ii
Tu dénonces sans concession
est
œcuménique et se réunit chaque mois.
Depuis piusieurs années, début décembre, ii
organise une céiébration reiigieuse œcuménique
pour la paix et ia réconciiiation dans ie monde,
avec ie soutien du pasteur Jacques Ihorai et de
Monseigneur Michei Coppenrath.
Cette année, pour fêter ie 50®'^® anniversaire de
la Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme, il animera une
célébration œcuménique à l’église MARIA NO
TE HAU, le jeudi 10 décembre à 17 b 30.
Seigneur, tu as parlé aux méchants
Et à tes bourreaux, béni sois-tu.
Celui qui ne sait pas aimer.
Et dans une même parole
Tu l'invites à changer.
.
Nous avons tant de mal à prier aussi
Peine
Pour les tortionnaires,
de mort
AiirÈsl’exécuflon
I
A célébrer le pardon
deKa/loTucker... I
Dont certaines victimes sont capables.
■ Del'obélssi
à l'ainnrlté
Inspire-nous les paroles du vrai dialogue
Et le courage de faire le premier geste
Table lortde avec
Jean-Louis Ihuille.
Pierre Ccurcollo
ol Jean Le Derre
-J
.Gameroun
Vers la réconciliation.
ieschrôtisivs
Tous les chrétiens sont fraternellement invités à
crient
leur indlgn^on
Seigneur, tu es vivant, béni sois-tu.
y participer.
.France
Ta parole et tes gestes nous remettent
L'ultime strat^ie
de survie
Pour information sur l’ACAT, on peut contacter Olivier Richaud
48 04 01 ou Béatrice Egretaud 53 27 48
Sur le chemin de la vie.
Guy Aurenche
Président de la Fédération internationale de l'Action des Chrétiens
pour lAbolition de la Torture (FIACAT)
Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
19
üimjjjiWiDiniiiiiffîiDiiffîv
uuMiiiimiUiUiuOffîiiii
Tribune libre
rXTTTTTrrn
(ot5\
r.
La Défense des Droits
^
.
'
ui111111 ü
qu’elle a
rêt que porte le Gouvernement de la
Polynésie ne se
saisi le Bureau International du
Travail (B.LT.) à Genève pour qu’il
nucléaires décidée unilatéralement
Polynésie pour les droits écono¬
mique et sociaux avec les injustices
qui sont de plus en plus flagrantes
et que symbolisent, d’un côté, la
construction d’un palais présidentiel
démesuré, à l’image de ses promo¬
teurs, et de l’autre les tavelas dignes
des plus bas quartiers des pays
d’Amérique du Sud où s’entassent
des dizaines de milliers d’exclus qui
souffrent dans leur dignité, du
népotisme et de l’affairisme de ce
Gouvernement. Et ce, avec le silen¬
ce coupable de l’État français II!.
par le Président de la République
française Jacques Chirac et sans
consultation préalable du peuple
maohi ; qu’elle a interpellé, souvent
en vain, les pouvoirs publics sur le
danger que représentaient les
groupes sectaires et totalitaires offi¬
ciant sous couvert d’idéologies reli¬
gieuse, scientifique ou autre : qu’el¬
le a révélé à l’opinion publique la
vétusté des bâtiments de l’Hôpital
psychiatrique Vaiami qui rappellent
dire du Procureur de la
République lorsqu’il se permet, au
cours du procès sur les événements
de l’aéroport de Faa’a de septembre
1995, d’accuser les membres fon¬
dateurs de la Ligne des Droits de
l’Homme de Polynésie de faire de la
démagogie, alors qu’ils œuvrent et
qu’ils luttent, avec abnégation, pour
que la Polynésie de demain ne soit
pas l’Algérie d’aujourd’hui où on
les asiles de fous du siècle dernier,
assassine les défenseurs des Droits
tous les cas, source d’aggrava¬
de l’Homme, ni le Rwanda d’hier où
statue
dans le combat
des
r\e nombreux pays se préparent à
l’Humanité : la célébration du cin¬
quantenaire
de
Déclaration
la
Universelle des Droits de l’Homme
adoptée par l’Assemblée Générale
des Nations Unies le 10 décembre
1948.
A sa manière, et sans aucune aide
financière ni de l’État français ni du
Territoire de la Polynésie française,
la Ligue des Droits de l’Homme de
Polynésie a voulu marquer cet évé¬
nement d’une pierre blanche. Elle a
choisi
de
faire
traduire
la
Déclaration Universelle des Droits
de l’Homme en reo maohl en faisant
appel à un maohl dont les compé¬
tences Indéniables sont contestées
des seules autorités du Territoire.
Et, c’est de manière délibérée qu’el¬
pénitentiaire
sur
;
la situation dramatique
plongeurs polynésiens tra¬
vaillant dans les fermes perlières qui
perdure encore, alors que le carac¬
tère discriminatoire de la législation
territoriale sur la plongée profes¬
sionnelle par rapport à celle de la
Métropole a été relevé, déjà en mars
1996,
par
ie
Conseil
d’Administration du B.LT. ; qu’elle a
condamné la reprise des essais
le n’a reproduit sur raffiche(l), que
en
le seul texte en reo maohl : car. Il est
tion de la souffrance mentale de ses
avant tout à l’adresse du peuple de
patients ; que ses membres fonda¬
pays ; mais aussi. Il donne l’oc¬
casion à la Ligue de dénoncer cette
teurs ont dû se défendre avec suc¬
discrimination
contre les poursuites en diffamation
ce
persistante entre le
reo maohi et le reo farani, cette der¬
nière
ax
ment lorsque l’on voit le peu d’inté¬
nistration
^Vl Vi i~^ LJfêter un avènement majeur pour
H
Comment pourrait-t-il en être autre¬
l’État de la gestion de l’admi¬
de l’Homme en
conçoit que
Itrcna^
dénonciation qui a abouti à la repri¬
se par
étant
la
seule
reconnue
comme langue officielle.
cès devant le Tribunal correctionnel
par le Président du
Gouvernement pour avoir dénoncé
les violations des droits de l’homme
diligentées
par
le Territoire. Et, la liste est
longue des combats menés, béné¬
Défendre les droits
chez nous
volement et
sans aucune
subven¬
tion, par les membres de la Ligue
pour la défense et la promotion des
droits de l’homme en Polynésie.
l’Homme ne sont pas
acquis et, que la défense des Droits
de l’Homme en Polynésie ne se
conçoit que dans ie combat.
D’ailleurs, les six années d’existence
de la Ligue des Droits de l’Homme
de Polynésie en sont une parfaite
illustration : c’est ainsi qu’eile a
Défendre nos droits
a massacré, pour des raisons
ethniques et religieuses, des cen¬
on
taines de milliers d’hommes, de
femmes et d’enfants innocents.
C’est la seule raison d’être de la
Ligue des Droits de l’Homme de
Polynésie qui s’est récemment
insurgée contre la création du
Groupement d’intervention de
Polynésie (G.LP.) qui pourrait être,
du fait du profil de certaines recrues
et surtout, si nous ne réagissons
pas dès maintenant, la brigade des
macoutes
”
de
la
Stanley Cross
Le Président de la Ligue
notre avenir
des droits de l’Homme - Polynésie
Que sera la Polynésie après espé¬
le 10
décembre 1998 ? Peut-on
que les Droits de l’Homme
deviendront ce nouveau concept
à la maison d’arrêt de Nuutania,
que
équivalents à des traitements
cruels, inhumains ou dégradants.
pays prendront en compte demain ?
rer
(1) Dessinée par Mathius, artiste
peintre et secrétaire général de la
Ligue des droits de l’homme,
elle peut être utilisée pour des
les autorités politiques de ce
animations avec les enfants.
est permis d’en douter.
M
4^
tpGcoteit
tontons
Polynésie de demain.
c’est préparer
dénoncé les conditions de détention
t a-rnri q
Et que
“
C’est vrai que les Droi
s de
des tdroits
.TflIliTTTVl 1 n
m
nahoraa pâturuhia e te Amuitahiraa o
Apotarupo i te pene 21, nâ irava mata¬
âmui te Hui Faaroo
te mau Etârëtia o teie ao e tae noa atu
mua e
Èvaneria i roto i te faanahoraa
no te Hepetoma Pure no te Hoêraa o te
hoi te Tomite Tatôrita no te hoêraa o te
irava 3 ia : “ Inaha te noho ra te Atua
mau
maru-metia, ua horoàhia na te
maitiraa i te tumu parau âmui i te hoê
i rotopO i te taata, e noho o ia i ô râtou
pupu rautîhia e te Tomite parauhia te
oia ei Atua i rotopü ia râtou ”.
Tomite no te Faaroo e te Ture Tumu.
IVlai te âvaè Tlurai ra to te hoê pupu iti
No reira, mai te matahiti 1968, e toru
ôhiparaano te huri e no te faatano hoi
i taua tumu pure ra la au i te faana¬
horaa e au no te Hui Faaroo Èvaneria.
Mai te mau ômuaraa matahlti
atoà,
e
mau Maru-Metia o
te ao nei. Na roto i
faanahoraa, te hinaaro ra te
Etârëtia e âpiti atu i te pureraa tau e
faatupuhia e te mau maru-metia i te
teie
fenua atoà o teie ao. Noa atu te
taaêraa o te hepetoma i maitihia i roto
i te âvaè Tenuare, inaha ua maiti te
hoê pae, mai ia tatou i Porlnetia net, t
mau
te
hepetoma matamua roa, e te taht
pae ra, i te toru o te hepetoma, te vâht
faufaa râ, o te hinaaroraa ia e âmui i
àhuru ia tumu parau âmui i ôperehia
na e i faaôhipahia na no te arataî i te
pureraa tau. I te matahiti 1998, ua
ravehia na te parau no te “ Varna, o ia
te turu atoà nei i to tatou paruparu ”
la au te faaîteraa a te Roma 8/26 vm.
Na te
mau
maru-metia
no
Farânl 1
hitu (1-7) e te irava tumu, o te
e e riro râtou
ei nünaa no na, e e riro
Na roto i te faaueraa
Faatere
te Apooraa
e
a
te
Apooraa
Rahi Amui, ua
faaôhia te tahi mau tumu parau, mau
manaônaôraa e mau hîaalraa hoi o te
tano ia tatou ia tuu i roto 1 te ferürîraa
faalneine mai 1 taua tumu parau. No
e
tuu i mua t te Atua e i mua atoà hoî ia
te matahiti
ne
i te mau htaâtraa, te mau
manaônaôraa, te mau râveà atoà hoi
no
IVIarëtia i te mau pae fenua Atia i
faalneine 1 te tumu parau e te mau
metia
ta tatou te taata nei t manaô e au no
te faahau-
pure e au ia haapaôhla i roto i te hepe¬
toma pure e na te Tomite a te
pa 1 te tereraa pureraa e te papa haamorl i ferürîrhla no te taatoàraa. E
rotopO t te mau âmuiraa faaroo e
Amuitahiraa i faaôti roa 1 taua tâpura
ôperehia te puta i faainelnehia i roto i
te mau pârolta ia au i te faanahoraa 1
te
roaraa
o
taua
hepetoma ra no te
tatou
te faatupuraa i te hoêraa,
raa i
vai ra i roto i teie ao.
1999, na te mau Etârëtia
ôhipa.
Ua manaô te pupu faaineiputa, e tano e tîtau i te mau maru-
te pure.
no
Porinetla la faaô ia râtou i
roto i te faanahoraa âmui e ia faaôhl-
mâtarëhia.
I
roto
i
nâ
matahiti
e
toru
ahuru
(1968-1998) te faatupuraahia teie faa¬
Te taiôraa tumu
e
aratai ia tatou i
taua hepetoma ra, no roto ia i te puta
Emma Tufariua
Le dimanche de la paix
vérité sur la résurrection parce que Dieu n’est
pas le Dieu des morts mais des vivants.
Il n’y a pas de paix sans opposition, il n’y a pas
de
paix sans affrontement, pourquoi souhai¬
tons-nous faire la paix ? La paix est une affir¬
mation de Noël, c’est un besoin d’aide, elle
Lemondiale
Dimanchede 8la novembre
la journée
paix avant1998,
la Commémo¬
des adultes, les uns la réalisation des pro¬
ration de l’Armistice le 11 novembre 1918, a
réuni des centaines de Ui-Api.
monde, les uns que les religions se tendent la
main, les autres plus de solidarité pour les
La Marathon de la paix
déshérités.
Ils étaient Tehina, Manolanie, Mijanou, Pascal,
messes, les autres de lutter pour la paix dans le
Le samedi 7 novembre, le marathon pour la
Poehere, Jean-Pierre, Moerii, René... tous
paix a rassemblé 300 jeunes du 2*™arrondisse¬
essoufflés et fiers d’avoir “ couru pour la paix
ment. Ils se sont mis en route et ils se pas¬
saient le relais tous les 3 ou 4 km, un bambou
et pour faire réagir les gens ”.
porteur de 6 messages qu’ils avaient écrits et
qu’ils ont remis aux autorités municipales, gou¬
vernementales, religieuses et Ui-Api.
Les uns demandaient des lieux pour l’épa¬
nouissement des jeunes, les autres le respect
représente aussi la sagesse répond le “ Orero ”.
Nos jeunes ont vécu la haine, renversement de
la vie, et l’amour, fruit de la paix.
Heipua Atger
La vérité de la résurrection
Salle Maco Mena, 500 jeunes du
arron¬
dissement ont chanté et dansé sur le thème :
“
Je suis le chemin, la paix et la vie ”. Nous
l’avons parcouru ensemble à ia recherche de la
Veà porotetani l\l°30, décembre 98 / janvier 99
21
Te mau parau no Paôfai
Te mau ôroà topeà matahiti
tupuhia ra i te fenua Tona i te
âvaè Tenuare 2000 no te feiâ âpï
atoà no te mau Etârêtia no Patltîfa
Sdecgréutai
nei. E te vai atoà nei hoi te tahi
atu mau parau no te faanahoraa i
te mau tâpura ôhipa e râvaî ai ta
tâtou mau râveà no te tautururaa
i ta tâtou feiâ âpï i roto i
te mau
matahiti e haere mai nei, ma te ite
tâtou e ia ineine râtou e tâtou atoà
hoî no te mau tau âpï e haere mai
nei.
Ua feruri atoà te Apooraa faatere i
Letre
te
parau no te papetito e te
haapâpüraa papetito. 1 nià ihoâ râ
i te parau no te mau faanahoraa e
haapaôhia nei e te mau tühaa e te
mau pâroita. 1 te mea, i roto i te
hiôraa, ua araaraa-rii te faanaho¬
raa a te tahi mau
ua
tühaa ia hiô faahou i teie
Icône russe.
Ite talme te tupu ra te Apooraa
tatou nei fenua e i roto i teie nei
nei i Harare mai te 3 e tae atu 1
ao.
no
tae
roa
atoà atu ai i te Mahana
Fânauraa. E mai ta tatou i ite
e
tau atoà teie no te reàreàraa e no
mau
ôroà matahiti
âpï mai ta
mau
parau e ia faanaho faahou ia hoê
aè reni ta te taatoàraa. Ua ô atoà
mai i reira te parau no te fifi e fare-
reihia ra e te tahi mau ôrometua
Tltema, te ora atoà nel
tatou i roto 1 te tau no te TTairaa e
te
i te tiàraa mana o te taata i to
Rahi a te mau Etârêtia o te ao
te 14
pâroita. No reira
faauehia te mau tià o te mau
pâroita i roto i te tüàtiraa e te
Iteie âvaè Novema i mairi aè nei
Etârêtia TatSrita i nià i te parau no
tupu na te putputuraa a te
Apooraa faatere e ua hiôhia mai
te mau parau e rave rahi no te
ua
oraraa o te Etârêtia.
raa i roto
ua
A taa noa atu
tatou i mataro noa i te ora i te mau
ai te mau parau no te oraraa roto
te papetitôraa e te faaipoiporaa. E
îtehia i reira,
e
èere i te mea
ôhie te oraraa i te parau no te hoêi te rauraa.
matahiti atoà.
0
Teie râ, i pihaiiho i taua mau mea
raa
i tupu i rotopO i te mau mero
atoà ra, e tià ia tatou ia haamanaô
no
te Tomite rautï
i te tumu mau no to tatou ora o ia
Faatere, e aore ia, te hiô faahou-
hoî te horoà a te Atua na roto i ta
tâtou mau ôpuaraa ia hiôpoà faa¬
raa i te tahi mau parau
hou tâtou i ta tâtou mau faanaho¬
Na Tamaiti. I ôre ai i tià ia tatou ia
tumu a te Etârêtia, ua feruri atoà
raa
faaô noa i roto i teie mau ôroà ma
te
tâtou i ora mai na e tei arataî ia
te Etârêtia, ia au mai te farerei-
e
te
Apooraa
mai te ture
No reira, èere anei i te mea
faufaa o tâtou i mua i terâ
mau
fifi
e
i roto
atoà i ta
ia au i te vârua no te lupiri ta
te ôre e hiôpoà faahou i te hum no
Apooraa faatere i te tahi mau
parau no te mau ôpuaraa e vai net
to tatou tüàtiraa i nià i te tumu no
i roto i te Etârêtia.
mau
te ora, oia hoî, to tatou Fatu, te âiü
Te vai nei te ôpuaraa no te patu-
noa i ta tâtou i mataro, e aore ta,
no
Noera.
Tàpiri mai i teie parau faufaa
haamanaô atoà to te
ao nei e a 50 matahiti teie nei
te
târimaraahia
te
mau
Parau
taime
e
faaea tâtou i te hiô
i
i te Pû fartiraa i te mau tâma-
ta tâtou i faaoti. E tano râ, t te tahi
ôhipa o te arataîhia e te Uiâpî, te CPCV e te Tomite fare haapiiraa porotetant. E patuhia ia pû
pae, ia haamanaô tâtou e i nià aè
i nià iho i te fenua Tettamoarii
haapaô atoà i to Na hinaaro, ta au
raa
roa,
mau e
tâtou i roto i te feruriraa e i te tahi
vai ra i Paofat i
e
pihaiiho i te Pû
ia tâtou te vaira te Atua
e
mea
maitaî ta ia hiô tatou ia na ra no te
mai ta tâtou e pure noa
nei i te
haapâpüraa i te pammraahia te
fâriiraa o te mau tâmahine. Tiàturi
tiàraa mana o te taata. Penei aè
tâtou
mau
râveà e tae ai tâtou t nià i taua reni
tatou i te na ô e, èere te reira i te
ra, maori râ, na roto i te farturaa i
parau, i te mea, ua pâpO i teie nei
ôpuaraa faufaa roa no te oraraa
ta tâtou feiâ âpï i roto i te mau
matahiti e haere atu nei. Te ôhipa
nei teie mau âmaa feiâ âpï i ta
te tupu atoà nei te faatura-ôre-
tâtou no te imiraa i te mau tautu-
la ora na t teie Noera e i teie Tau
ôhipa na tatou. Terà râ,
e mea
maitai tatou ia manaônaô i teie
e
raa no
te tiàraa mana o te taata i
e
o
teie te tahi
o
te
no
ru
i te Hau ra no te amoraa i teie
to tatou nei fenua. No reira, i te 10
ôpuaraa.
e mea maitaî ia haama¬
naô tatou i te mau taata atoà tei
Ua hiô-atoà-hia mai te tahi atu
pupu ia râtou iho no te pammraa
teie tere i te tahi fârereiraa e faa-
no titema,
22 Veà porotetani N°30, décembre 98/janvier 99
mau
mau
mahana
atoà.
Aita
atu
e
nià i to tâtou Atua ra, o la te faao¬
ti i te parau no to tâtou oraraa.
âpï.
ôpuaraa no te feiâ âpï mai
Ralph Teinaore
Te fatene
NIU 0 TE HIROÀ FAAROO POROTETANI
REPERES PROTESTANTS
Te fatene
La crèche
Te tâpaô hapüraa o te vahiné
Faites vous-mêmes votre crèche
e te vâhi ^nauraa te tama
Marie dit à Joseph : “Joseph, aide-moi à descendre
de i’âne. L’enfant, en moi, me presse et va naître. ”
// iui fit mettre pied à terre et toi dit: “Où t’emmener
Mai te pô âuîuî mai, ua hapü noa na
terâ vahiné i terâ tane e terâ vahiné
? Où abriter ta pudeur ? L’endroit est à découvert. ”
i terâ tane. la hapü hoî te vahiné,
Mais a trouva ià une grotte, i’y conduisit et ta confia
te
tahi tâpaô tumu te reira no te noaaraa e te
à ia garde de ses fiis. Puis ii partit chercher une
hohoàraa te hoê tamahine, àore râ, te hoê
râ, e rau te vâhi fanauraa e oraraa no te tama pO âpi mai. E pü mai anei i roto
sage-femme dans ie pays de Bethtéem.
“Or moi, Joseph, Je regardai en i’air et tes oiseaux
étaient arrêtés en ptein vot. Et j’abaissai mes yeux
suria terre et je vis une écueite et des ouvriers éten¬
dus pour te repas, et leurs mains demeuraient dans
l’écuelle. Et ceux qui mâchaient ne mâchaient pas,
et ceux qui prenaient de la nourriture ne la pre¬
naient pas, et ceux qui la portaient à ta bouche ne
l’y portaient pas. Toutes les faces et tous les yeux
i te ôuma vairaa tamarii, i roto anei i teie ao, i roto anei i te ùtuafare,
étaient levés vers les hauteurs. ’’
tamaroa na roto i to na metua vahineraa. E
hia atoà râ vahiné
mau
taiâraa ta te
hapü tei vai i roto i te
mau
tumu e rave rahi e
faafânau mai. E mai reira, tae
roa
atu ai
râtou i te mau faito hamani înoraa tamarii.
E hia tamarii fâriihia e e hia mea farii ôre-
hia e te àau metua ? Areà râ, te hinaarohia e te hinaaro ôrehia, te hopeà iho
atu anei te vâhi naho
-
eaha
pû mai ai. Tütonu na tâtou i na hiôraa nei. Te
parau ia no Maui, te hoê o te mau Aito no Tahiti mâ. Te na ô ra: ‘O Uahea te
noa
e
vahiné, o Hihi Râ te tane, iânau mai ra ta raua - i mûri roa - E tamarii mairi
pü fenua o Maui - mai te paîpai ra te vehi - aore te metua i îte e huru taata to
roto.’ Ua na ô aè ra : ‘Ua mate te tama nei ! A ôtaa i te maro puupuu, a tâài i
te tiitii rouru e ia hope - e taora atu i te tai. Hope atu ra te ôtaa - tei te tai atu
ra ! Te mâfatu râ o Maui, te oraora noa ra ta t roto i to na ôuma a pâinu noa
ai i te àre miti !’ Terâ râ : ‘A îte mat na tupuna - o Roura mâ (raua) Rofero i te
ôtaa pâinu, haru ihora, rave atu ra i te tama iti mat roto mat i te vehi, îte atu
ra e e
taata ora - A (ua) hii i te tama i roto i te ana feo i raro aè i te moana,
tupu atu ra e paari atu ra.’
Mea na retra rii noa atoà te huru tupuraa ohtpa t teie mau tau
i Tahiti mâ. Oia mau,
‘ua hinaaro na te hoê vahiné hapü e haamarua i ta na
àtO, no te mea cita ta na tane e hinaaro i taua àtû ra. Hau atu, eita e maraa i
Drôle d’histoire i On raconte la naissance de Jésus,
mais ce n’est pas comme dans la Bible. Il y a bien
les mêmes personnages, mais ça ne se passe pas
dans les Évangiles. Pour construire une
crèche, il faut un récit. Nous en avons au moins
trois à disposition: les Évangiles de Matthieu et de
Luc et ce texte qu’on appelle le “Protévangile de
Jacques”. Les premières Églises chrétiennes ont
choisi de faire figurer les deux premiers dans le
Nouveau Testament. Elles ont refusé d’y faire figu¬
rer le troisième. En comparant les textes, je vais
préciser comment vous pouvez construire votre
comme
crèche cette année.
taua vahiné ra i te haapaô, no te anotau oraraa fifi.
Teie nei râ, te faaroorooraa to na mau tuahine faaàmuhia i ta na ôpuaraa, aita
Le décor
atoà râtou i haamarirau i te faaara i to râtou metua vahiné faaàmu. Oiôi noa
Dans l’Évangile de
atu ra te metua vahiné faaàmu i te fare faafânauraa vahiné no te ôire pû e
tamata i te âparau ia na. Na ô atu ra o ia i ta na tamahine faaàmu : ‘Aita anei
ôe i îte, e hara ta ôe i te Atua ia tâparahi i te taata ? Aita anei ôe i îte, èere ôe
no roto
mai i te moni i ora mai ai ? Aita anei ôe i îte, no roto mai i te rauhuru
meià e te aupuru a te fetii i ora mat ai ôe na ?’ Onoono aè ra : ‘No reira, ôre
noa
atu ai ôe e hinaaro i tena na tamarii,
rua
ia na, vaiho noa mat e na to ôe mau metua e to ôe fetii e faaàmu ia na
atià ta ! Teie râ, èiaha ôe e haama¬
e
tae noa atu i te mahana e hinaaro ai ôe ia na !’
‘I te faarooraa te metua vahiné i taua mau parau ra, putapü atu ra te âau. Tià
roa aè ra ia na ia faaherehere
t taua tama ra, ma te horoà ia faaàmuhia. Rave
mau hia atu ra taua tama ra e
paari roa aè ra i pihaî i to na mau tupuna vahi¬
né
faaàmu.’ I teie area haamanaoraa Teretttiano i te fânauraa o letu Metia, te
faaora o teie ao, ia paèpaè atoàhta ia e te mau hiôraa no nià nei. Te ôroà Noera
tei aahia i te maha o te tenetere i roto i te etaretia popaa. Ua haamata io tâtou
i te 1797 e ua mau roa, mai te
1900 tae mal i teie nei.
Aita atu e hiôraa e porohia,
maori râ, te iteraahia letu ei tama na Maria tei
tohla e te varua, faaea noa atu al la lotefa. Taa noa atu ai no te ôpü o ia no
Tavita, e taata Natareta noa râ tei fanauhia i roto roa i te fare faaàmuraa ânimara no
Peterehema.
E hoahia o ia 1 te tahi mahana, e haehia râ o ia i te tahi atu mahana. Te mea
pâpO e val noa nei, te fâriiraahia to letu fânau tama-atuaraahia, te mea tumu
ra e tlaî-noa-hla ra, te fanauraa e te oraraa letu i roto roa i te àau taata, ia riro
e
la hohoà tama-atua te taata i roto i te ôuma Atua-Metua na roto 1 te rauraa
no
te oraraa e te faaoraraa Atua-Metua.
Joël Holore
Tuatapaparaa : Teulra Henry : Tahiti aux Temps Anciens, 1988. EEPF : Veà Porotetanl, n°20, 1997.
Richard Paquler : Traité de Liturgique, 1954. Joël H. Holore : Aoraa Reforomatio, 1998.
Matthieu on lit : “Les savants
entrèrent dans la maison et virent l’enfant avec sa
mère, Marie. ” Et dans celui de Luc : “ Marie mit au
monde un fils, son premier-né. Elle l’enveloppa de
langes et le coucha dans une crèche. "Alors, grot¬
te, maison ou crèche ? Peu importe ! Ce que tous
veulent souligner, c’est la surprise et l’indifférence
dans laquelle naît Jésus. Personne ne s’attend à le
voir naître. Personne n’est prêt pour l’accueillir. Pas
même Joseph, pas même Marie. Dès sa naissance,
Jésus est en avance sur les hommes.
Il naît dans un endroit inhabituel. Et pourtant ses
parents font tout pour le protéger. La crèche est une
mangeoire pour l’alimentation du bétail. Elle a
l’avantage d’être creuse - le bébé ne tombera pas et d’être haute - il sera à l’abri. On peut y mettre de
la paille - il n’aura pas trop froid.
Les personnages
Il y a les personnages incontournables : Marie,
Joseph et Jésus. Mais dans le “Protévangile de
Jacques", Joseph est déjà un vieil homme, père de
plusieurs enfants. Il n’est pas l’époux de Marie,
mais son protecteur, une sorte de grand-papa. Ce
texte souligne ainsi l’origine divine de Jésus. Il ne
laisse aucun doute sur le père de Jésus. Les Évan¬
giles du Nouveau Testament sont, à ce sujet, beau¬
coup plus discrets et beaucoup moins catégoriques !
Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
ÎT
Les seconds rôles varient : des ouvriers, des ber¬
gers, des savants, des anges, une étoile. Ils vien¬
nent tous témoigner de l’importance de l’événe¬
ment, Dans le “ Protévangile de Jacqued', la nais¬
sance de Jésus concerne tout l’Univers.
Lorsque
naît Jésus, tout s’arrête ! Les hommes suspen¬
dent leurs
gestes, ils en oublient
Même les oiseaux cessent leur vol.
de manger.
Les Évangiles du Nouveau Testament sont, enco¬
plus mesurés. Dans les récits de
de gens se rendent
compte de la naissance de Jésus : trois savants,
quelques bergers. Ni les habitants de Bethléem,
ni Hérode à Jérusalem ne savent ce qui se passe.
Seules de longues recherches dans les vieux
re une fois, bien
Matthieu et de Luc, peu
textes fournissent des informations sur cet évé¬
nement.
Restent l’âne et le bœuf. Ils doivent leur présen¬
Hosanna au Fils de David !
Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient !
ce dans la crèche à un passage
du prophète Isaïe
propriétaire, et un âne le
maître qui lui donne à manger. Mais Israël ne
veut rien savoir, mon peuple ne comprend rien. ”
"(Isaïe 1,3)
Ils sont là pour souligner l’incrédulité des
hommes, leur désobéissance et leur orgueil.
: “ Un bœuf connaît son
Construisez votre crèche cette année. C’est un
excellent moyen de découvrir et de faire décou¬
vrir les récits de la Nativité. Suivez
plutôt les
Évangiles de Matthieu et de Luc que le
“Protévangile de Jacques”. Ce n’est pas parce
qu’il n’est pas dans la Bible qu’il n’est pas chré¬
tien. Mais c’est parce qu’il est moins chrétien ou qu’il l’est différemment - qu’il n’est pas dans
la Bible.
Olivier BAUER
Hosanna au plus haut des deux !
Un âne pour aller vers l’Avent
Les évangiles nous racontent l’his¬
toire d’une formidable attente,
celle d’hommes et de femmes qui
espèrent en un sauveur. Aux alentours
de Tère chrétienne, la situation poli¬
tique et sociale n’est certes pas brillan¬
te, mais plus encore que d’une bonne
conjoncture, la foule est dans l’attente
d’un nouveau souffle. L’épisode de l’en¬
trée de Jésus à Jérusalem est raconté de
manière assez différente par les quatre
évangéUstes. Matthieu, en une scène
rapide et précise, nous donne sa vision
de la réponse de Jésus à cette grande
solex de l’époque. Souvent Jésus-Christ
se
présente à nous d’une manière inat¬
tendue.
La scène des vêtements
terre en signe
disposés par
d’accueil est une manière
très concrète de nous dire que c’est
d’abord à nous d’accueilMr Jésus-Christ
avant
d’attendre
qu’il fasse quelque
chose pour nous. C’est à nous d’étendre
notre chemise sur son passage, c’est à
nous
de " donner notre peau " pour
l’accueillir. Jésus
Christ nous renvoie
d’abord vers nous-mêmes, pour nous
ânesse et son
faire réfléchir à notre comportement
ânon, il entre dans Jérusalem sous les
acclamations de la foule qui étend
vis-à-vis de lui, et plus généralement vis-
devant lui vêtements et branchages en
L’entrée de Jésus à Jérusalem est une
attente
:
assis
sur une
à-vis des autres.
signe d’accueil. Les disciples, en tête,
manière de nous dire : “ Vous atten¬
placent eux-mêmes leurs vêtements sur
diez quelqu’un qui vous sauverait,
la monture.
qui vous aiderait à passer par-dessus
vos problèmes, eh bien, je vous propo¬
se
quelqu’un que vous devrez
accueillir et accompagner. ’’
Plutôt que d’attendre le salut qui nous
viendrait de Dieu, qui nous tomberait
du ciel, l’histoire de Matthieu nous pro¬
pose d’^r et d’accueiUir.
La scène a de quoi nous surprendre.
Aujourd’hui, comment Jésus se présen¬
te-t-il à nous, et de quelle manière le
recevons-nous ?
Souvent, je crois que nous attendons
Jésus-Christ comme les gens de
Jérusalem l’attendaient ; nous attendons
qu’il vienne nous aider à régler nos
problèmes, à trouver des solutions pour
notre vie, à faire des choix. Et puis,
nous nous retrouvons
face à un hvre
difflcüe, qu’on appelle “ Nouveau ”
Testament, mais qui parle de choses fort
anciennes...
On cherchait Jésus sur un char, avec
baguette magique, et on le
découvre sur un ânon, le petit d’une
une
Gentile da Fabriano, Adoration des mages.
nérable sur une monture populaire - le
En ce temps de l’Avent, il est bon de
faire la fête pour celui qui vient vers
nous, et de savoir dire comme ces gens
de
Jérusalem : " Hosanna (Dieu
sauve)..., béni soit au nom du
Seigneur celui qui vient. ’’
Seigneur donne-nous le courage d’aller
vers les autres dans la simpHcité, sur
n’importe quelle monture, avec un
esprit d’accueil et d’ouverture.
ânesse. On l’attendait glorieux, vlcto-
deux, écrasant les méchants et relevant
les justes, et on le trouve humble et vul-
24 Veà porotetani N°30, décembre 98 / lanvier 99
Thierty Legrand
Messager évangélique N'‘48, 30/11/98
alin comme un dauphin
Les jeux bibliques proposés par l’aumônerie scolaire
^ Noël (Matthieu 2/1-14)
I Jeu proposé par Olivier Bauer
P ur arriver à la
3". ORDRE
I
crèche ?
\
\
\
\
l
„„ „01
'iu0000«
l
l
\
\
\
l
l
I
I10010-EU109-«‘^9''®'"
utions
9!SS9|/\| ■£
-
3 9LliU!JAqEl Z
-
LU9|ESnJ9p 'H / SU90U3 ‘0 /
SïUEABS ‘3 / 8P0J9H '3 / JO 'a / 9J9|/\I '0 / uosiEiAi 'g / jue^ug y ■ i.
Les mots croisés de Jacques Ihorai
: I. Synonyme de astre - Note de
musique. II. Fête de la naissance du Christ - Symbole
du volt
Initiales d’un aviateur français, né à Rennes
(1889-1934), qui réalisa la première liaison commer¬
ciale avec Ankara (1922), puis avec l’Indochine (1931).
III. Solennité religieuse ou civile, en commémoration
d’un fait important - Contraire de mauvaise, IV.
Symbole de l’ampère - Personne qui excelle en
quelques chose - Largeur d’une étoffe entre ses deux
lisières - Initiales d’un auteur dramatique d’origine
roumaine, né à Slatina en 1912, dont son théâtre peint
la tragédie dérisoire de l’homme. V. Négation Synonyme de divertissement ou de récréation Initiales d’un mathématicien suisse, né à Bâle (17071783), dont l’astronomie lui doit la “ Théorie du mou¬
vement des planètes et des comètes ”. VI. Initiales d’un
homme d’État. roumain, né à Cralova (1882-1941),
ministre des Affaires étrangères, président de la
Société des Nations (1930-1931) - Symbole chimique
de l’oxygène - Chiffre romain, valant dix - Symbole du
Horizontalement
1
23456789
10
-
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
litre. VII. Dénomination ancienne des membres du
parti conservateur anglais - Monture utilisée par Jésus
lors de son entrée à Jérusalem. VIII. Qui n’est pas mal¬
heureuse - Symbole chimique de l’uranium. IX. Très
vaste étendue d’eau salée - Joindre l’un à l'autre -
Symbole chimique du rôntgen. X. Initiales d’un homme
d’État turc, né à Odémis (1887-1953), ministre des
Affaires étrangères (1938-1942) et chef du gouverne¬
ment (1942-1946) - Chiffre romain, valant dix - Genre
de légumineuses voisines des vesces, et dont le type
est la lentille.
Verticalement ; 1. Nom masculin désignant un fils ou
une fille, quel que soit l’âge - Initiales d’une aviatrice
française, née à Levallois-Perret (1903-1946), célèbre
par ses raids à longue distance et ses records d’altitu¬
de, 2. Reste, en reo maohi - Assemblées bout à bout.
3. Montagne de Grèce (Thessalie)
2 152 mètres Mammifère de l’ordre des carnassiers, plantigrade, au
corps lourd et massif, 4. Étendues entourées d’eau de
tous côtés
Initiales d’un écrivain français, né à Paris
(1877-1933), dont l’œuvre, d’une imagination très
riche, en fait un précurseur des surréalistes et des
adeptes du “ nouveau roman ” - (Impressions
d’Afrique, 1910 ; Locus solus, 1914). 5. Symbole du
litre - Contraire de triste. 6. Symbole de l’électron Plante herbacée annuelle, dont on tire la farine utilisée
notamment à la fabrication du pain. Chiffre exprimant
une unité. 7. Synonyme de souhaits - Note de
musique. 8. Symbole du litre - Symbole chimique de
l’azote Qui est au grand air. 9. Temps que met la Terre
à faire sa révolution autour du Soleil - Symbole du
newton - Symbole du rôntgen. 10. Ceux qui sont pré¬
,
-
-
férables à tout.
Solutions des mots croisés
'Sjna|||8|A|
’Ot a - N - 88UUV '6 ’UJSV - N -1 '8 'IS - xnæA L ’un - 8ia - 3 '9 ’xneAor - 3 'S ■(puoiufe)a (|8Ssno)a - sag t 'sjno - etao ■£ 'septUB - aoi z ■(9sAjb)i/\| (zs|!)h - TOug -p : tu8iu3|B0!iJ9A
■SJ3 - X - (DJ)in)S (no|Bo[pBJB)s ’X ’a - JiUfl - J8y\| 'XI Tl - ssnajneH 'IIIA 'buv - Ajoi 'ha 1
-
X - O - (88|00!)n (nDS0|nt!)i ’ia ■(pJBquo8)3 (J0|n)3 - nep - 9n 'A
(oosauQ)! (0U9Bn)3 - 03 - sv - v 'AI 'Buuog - 8}03 -||| •(90unB)i/\i (s8n6o)N - A - |80N Tl ET - 8||Ot3 I : iU9Ui9|Btuoz!40H
Veà porotetani N^SO, décembre 98 / Janvier 99
Un conte de Noël
La liberté de Painapo
Puta, il s'est débarrassé du pied qui le
retenait à la terre et, sans bruit, sans
réveiller ses oncles, tantes, cousins,
frères et soeurs, il a glissé le long du
chemin. Il a plongé, tête la première,
dans la rivière
d'Opunohu et il s'est
laissé emporter dans l'eau fraîche qui
dévalait la colline. Il sentait la brise du
Painapo poussait, grandissait,
mûrissait,
tranquillement
à
l'ombre de son père, de sa mère
et du Tohiea. Painapo aimait découvrir
chaque matin la baie de Cook d'un
côté et celle d'Opunohu de l'autre, les
rayons du soleil qui illuminait petit à
petit le Rotui et le vent qui chassait les
nuages. Painapo aimait cette vie. Mais
ce
matin-là
une
ombre est venue la
briser.
Il avait entendu des voix et ce n'était
gnés parfois de cris soudains quand
l'une d'elles frôlait une de ses feuilles,
ça le faisait beaucoup rire. Mais ce
matin deux pieds se sont arrêtés
devant lui, un peu sales, pleins de
boue. Une main s'est approchée et a
caressé ses parents. Il a juste eu le
temps de voir son père fermer les
yeux, la main s'est refermée et une
lame l'a coupé. Il a juste eu le temps
sa
mère
murmurer
un
adieu, la main s'est refermée et une
lame l'a coupée.
Malgré le soleil et le chant des
oiseaux, malgré le Tohiea protecteur et
les parfums des fruits, Painapo a senti
le monde basculer, l'ombre disparaître
et le soleil le gifler. Painapo s'est mis à
pleurer.
Plus loin, son oncle, dans un murmu¬
re, lui a expliqué la vie des Painapo, “la
course pour être le plus beau, pour
être le premier prêt et être choisi pour
ouvrir un repas, décorer un poisson
ou être pressé et dégusté, rafraîchis¬
sant. La vie des Painapo s'est d'être le
meilleur pour faire plaisir à la bouche
de
quelqu'un. Ton tour viendra "
disait-il.
"
rétréci. Et il a découvert la route dure,
noire et sans poussière. Chantonnant,
évitant les pas des hommes, Painapo
savourait sa nouvelle vie, sa liberté et
pas la première fois. Il avait aperçu
des pieds et des mains, accompa¬
d'entendre
large, c'était son premier voyage. En
passant sous un pont il a eu un peu
peur en entendant des voix. Un peu
plus loin il s'est accroché à des herbes
hautes qui se miraient dans l'eau.
D'une secousse il a sauté sur la berge.
Le soleil se levait. Il apercevait le Mont
Tohiea, si loin qu'il a cru qu'il avait
Jamais, pensa Painapo, plutôt mourir
que de finir en rondelles ".
La nuit venue, alors que la lune tentait
de s'infiltrer dans le trou que la flèche
de Pai fit dans la montagne de Moua
26' Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
ces
paysages.
Il découvrait des enfants joyeux qui
tournaient autour des leurs parents,
des parents agacés qui portaient de
de jolis papiers et
Il y avait des
lumières partout, de drôles d'hommes
qu'il n'avait jamais vus près de chez
lui, avec de longues barbes blanches
et habillés de rouge, qui faisaient rire
les enfants ou les faisaient pleurer
gros paquets avec
de
beaux
mais
se
rubans.
réconciliaient avec des bon¬
bons.
Il y avait
des vitrines. Elles proté¬
geaient des petits hommes. Ils ne bou¬
geaient pas et ils entouraient un bébé
souriant à un âne et un bœuf figés.
"
Peut-être qu'ils dorment " se dit
Painapo, " mais pourquoi ce bébé estil si heureux ? " se demanda-t-il.
Il devait faire attention
aux
voitures,
vélos, aux pieds et c'est devant un
grand magasin qu'il s'est arrêté. Il y
aux
avait tant de choses à voir et une foule
qui lui donnait le tournis. Il s'est
approché. Dans une poussette un petit
d'homme lui a souri, essayant de l'at¬
traper, mais Painapo approchait, se
cachait, revenait. L'enfant tapait des
mains, ils allaient devenir copains,
mais Painapo leva les yeux. Il y avait
une table, très grande, et une femme
qui criait, tendait des sacs, prenait la
monnaie. Etonné, Painapo s'est appro¬
ché, il a grimpé sur la table et il a
découvert avec stupeur ce qu'elle por¬
tait. Il y avait là des centaines de
Painapo qui passaient d'une main
dans l'autre, d'un plastique à un panier
et disparaissaient dans la foule. Il a
reconnu les siens, il les a appelés, sans
réponse. Il a vu les regards des gens
qui se régalaient et respiraient le déli¬
cieux parfum des Painapo. Il a voulu
les rejoindre, mais soudain une main
l'a agrippé, secoué, regardé, une voix
s'est exclamé " trop p'tit, pas assez
mûr, allez hop ! " et il a été jeté. Il a
sur des caisses et des cartons,
milieu de Painapo écrasés, coupés,
atterri
au
percés, un vrai paysage de déluge et
d'horreur. Sans attendre Painapo s'est
enfui.
Il
a
couru.
Painapo pleurait. Il a filé
hors de cette ville. Painapo criait. Il a
JLcÉ
traversé les bois hors d'haleine.
n'en
pouvait plus. Sous
une
Painapo
racine de
Purau il s'est étendu et il a dormi.
Ala nuit tombée il s'est réveil é, il
pleurait. Pas de cri, peut-être même pas de
larme, mais des soupirs et des yeux qui
suppliaient pour que ce soir ne soit ]
solitude, des mains qui se révolt
contre
l'absence de
sa
maman
à
avait chaud. Les étoiles ne voulaient
pour trouver à manger, de son papa m pn-
pas crever les nuages et semer de la
son
pluie. Il a marché. Après un petit pont de
bois il a aperçu une lumière, il s'est appro¬
ché par curiosité. C'était une cabane,
quelques planches, une taule, un pareu fai¬
sait la fenêtre. Entre ses plis, Painapo a
tenté un coup d’œil, il entendait un petit
bruit, comme un gémissement.
Un peu ébloui par la lumière, Painapo n'a
pas vu tout de suite l'intérieur de la mai¬
son. Il l'a découvert petit à petit : une table,
un tabouret, des boîtes de conserve vides
parterre, un filet d'eau qui coulait d'un
robinet, un cafard qui préparait son lit et
justement pas de lit ou plutôt une paillas¬
se posée dans un coin. Mais il y avait quel¬
qu'un sur cette paillasse. Painapo s'est un
peu penché. Il a découvert un enfant, tout
seul, qui tenait son visage dans ses bras, il
pour payer ses fautes, et sa voix mur¬
murait la solitude.
Painapo regardait ce spectacle inattendu. Il
revoyait les enfants joyeux devant les bou¬
tiques et il ne comprenait pas qu'on ait
oublié celui-là. Et il se penchait encore et
encore pour mieux voir. Tant et si bien qu'il
tomba de la fenêtre sur le plancher dans
un grand badaboum. Il a roulé et s'est
cogné, il s'est arrêté aux pieds du tabouret.
Il allait prendre ses jambes à son cou vers
la porte entrebaîllée pour retrouver le
silence de la forêt, mais il a vu le visage de
l'enfant étonné. Il
a
revu
Dessins de l’auteur.
Ia/vi[|e
tous ceux pour
qui bbnnaissait la vie des Painapo et, qui
savait pourquoi les Painapo devaient être
beaux.
L'enfant s'est approché. Il ne pleurait plus.
Ses yeux se sont séchés. Painapo se disait :
"
je ne peux pas partir ". Le sourire de l'en¬
fant s’est dessiné. Painapo murmurait : " je
dois pas partir ". L'enfant tendait les
mains comme tous ces enfants ce soir vers
ne
leurs cadeaux.
Painapo pensait : " voilà
celui pour lequel je me suis enfui. Voilà le
regard qui me remercie d'être venu. Voilà
pourquoi le bébé me faisait signe derrière
la vitrine. Je vais là où une bouche attend
qui ce soir était fête. Il a revu ce bébé sur
le
la
l'amour, un repas de fête. Me voilà, enfant.
paille derrière la vitrine et son sourire
paisible qui disait tant d'amour. Il a revu la
foule joyeuse autour des Painapo qui les
prenait par paquet. Il a pensé à son oncle
parfum de la liberté, la
saveur
de
Joyeux Noël "
T. Marutea
Taiôraa : Mâtaio 3.1-12.
ïrava tuàroî : Mâtaio 3.11 ‘Te pâpetito nei ia ôutou i te pape
e
pâpetito o ia ia ôutou i te Vârua Maitaî e te auahi’.
Te tahi mau manaô i nià i te taiôraa
I teie mahana
no
te tiaîraa matamua
e
nOnaa, e tae roa i te arataîraa ta na i roto
Teie râ ua riro te reira ei faaineineraa i te
i te mêtêpara. E faufaa rahi to te mëtëpa-
taata i te pâpetitoraa o ta te Fatu e rave. Te
faaara atoà ra râ o loane e, mai te peu eita
haamanaô faahou ai tatou i te haereà mai
ra i roto i te tahi titauraa no te
O to tatou Fatu i roto i teie nei ao,
faatupu i te
te hinaa-
tahi farereiraa e te Atua, ia noaa t te taata
te taata e farii i teie pâpetitoraa i teie nei â,
ro nei o Mâtaio e faaara ia tatou i te ômua-
te fânau-faahou-raa na roto t te tataraha¬
te îriti atoà ra ia te huru reira farii-ôre i te
ôhipa a letu na roto atu i te
pa, no te mea aita o ia e ora faahou ra i
roto i te faaauraa t haamauhia i rotopO ta
ùputa no te haavâraa a te Atua i nià ia
râtou, mai te ôpahi tei ineine i te rave i ta
raa
no
te
parau no te ôhipa a loane Pâpetito i roto i
to na Atua.
te mêtêpara no lutea, mai tei faaite-atoàhia i te ômuaraa no te Èvanerla a Mâreto.
na e
Aita roa atu e haapâpüraa i nià i te parau
I mua i teie na ôhipa e ravehia ra e loane e
na tuhaa i nià i
te tumu râau tei ôre i faa-
hotu mai i te mâa.
ai teie mau ôhipa. Te
tae noa atoà atu t ta letu, te titau nei râua
Te pâpetitoraa, e îriti te reira i te àveià âpî
ta Mâtaio e faahiti ra, o teie
parau ‘I te reira ànotau’ . E parau noa râ
i te taata ia hoî faahou i te Atua ra, e hoî
i roto i te oraraa o te taata. Mai te peu, eita
faahou i roto t te faaauraa ta te Atua i haa-
te reira vâhi e tâuàhia, te horoà noa ra ia
te reira tei faaara faahou i te tahi manaô i
mau
i roto ia na e to na nünaa. Eere teie
te taata i teie parau no te pâpetitoraa i te
tohu-atea-hia e te perofeta ra e îtaia.
Te
hoîraa i te tahi hoîraa i nià i te mau hapa
tahi arataîraa piô i roto i ta ta na titauraa
auraa, te faaaraaraa-faahou-hia ra te mau
i ravehia, e hoîraa râ i pthaî iho i te Atua,
i te tatarahapa. Eere teie parau no te pâpe¬
tâpura ôhipa tei tupu i roto i te âai o te
tei ia na te parau no te ora, e ia hohoà faa¬
titoraa no te pâhono noa t te tahi manaô i
nünaa o te Atua, o ta Mâtaio e hinaaro ra
hou to na Hau i nià i te tino o te fenua nei
vai i roto i te taata, e faaotiraa râ teie o ta
tei ineine no te farii i ta na mau tamarii, ia
te taata tâtaî tahi e rave no te püpO i to na
îte faahou râtou i to na mana faatere.
tâatoàraa no te ôpuaraa ora a te Atua. Ua
no
te taime i tupu
parau noa
e faaîte i te mau taata e taiô i ta na
Èvane-
ria i teie mahana.
riro
I roto i teie taiôraa na tâtou, te faaîte pâpO
mau
te
pâpetitoraa a loane mai te
tâmâraa i te oraraa o te taata, no te faai-
Mâtaio e, ua haamata letu i ta na
No teie hoîraa ta tâtou i faahiti iho nei, aita
ôhipa, i mûri noa aè i te faaîte èvaneria a
loane Pâpetito, te manaô tumu hoî e vai ra
i roto i ta na poroî i nià i te parau no te
tatarahapa e te Pâtireia o te Atua, e tae
noa atu i te parau i faahitihia e îtaia. la
atu e ùputa e matara faahou ai te parau o
neine ia na ia farii i te mau horoà atoà a te
te taata, mâoti e na roto t te pâpetitoraa.
Vârua o te Atua.
ra
0
hiôhia, te faanahoraa i ravehia e loane, ua
na reira atoà to te Atua faainetneraa i to na
Parau mau, te pâpetitoraa a loane, e parau
àimârô-roa-hia teie, mai teie mau manaô e
Uiraa : E aha te titauraa a te pape, te Vârua
vai ra i roto i te mau farltea e te mau tâtu-
Maitaî e te auahi i roto i te pâpetitoraa ?
tea, e tae noa atoà atu i te mau âti-Iuta iho
i mua i te mau titauraa a letu ia râtou.
Julien Mahaa
Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
27
a Na Flora Devatine
forgé dans le cadre de
ses
recherches le
concept "d'oraliture", qui définit "toute forme
"J'écris et vous invite à l'écriture'
Flora Devatine est connue en Polynésie française grâce aux multiples fonctions
officielles qu'elle a exercées ou continue de mener : enseignante, académicienne,
déléguée à la condition féminine, présidente du groupe des Soroptimist, interve¬
nante dans divers colloques, chercheur, enfin écrivain. C'est à l'occasion de la
publication de son livre "Tergiversations et Rêveries de TEcriture Orale”, paru aux
éditions Au vent des îles {232 pages, format 110x195) qu'elle a bien voulu ren¬
contrer le "Veà porotetanr, s'ouvrir à lui et préciser sa conception de l'écriture.
scripturalisée relevant de l'oral"; Flora de son
côté emploie l'expression d'"écriture orale":
c'est indiquer que la source de l'écriture est
encore en partie dans la parole et ne s'effectue
pas en référence à l'écrit : "l'écriture est enco¬
re l'expression de la parole de l'oralité". C'est
vrai, la tradition encore modeste de l'écriture
polynésienne ne permet pas encore d'en faire
un repère. "En Polynésie, les gens sont jugés
par rapport à l'absence de littérature" consta¬
te Flora. Ce message est capital : l'écriture va
permettre de valoriser la culture polynésienne
moderne. La littérature participe ainsi au com¬
bat pour la reconnaissance culturelle et iden¬
titaire, au combat pour l'égalité.
Ce livre veut inciter les Polynésiens à écrire,
l'appel rejoint celui d'Henri Hiro (Tahiti),
d'Alan Duff (Nouvelle-Zélande) ou d'Albert
Wendt (Samoa) ; Ce livre existe pour montrer
le chemin. Il tourne autour de l'unique ques¬
tion de l'écriture. C'est un regard-miroir de
l'écriture. Qu'est-ce qu'écrire ? Que se passet-il en moi, autour de moi quand j'écris ? Qù
sont les mots pour dire et comment accéder à
l'écriture ? Question récurrente, où cette mise
perspective de l'écriture renvoie à un cer¬
narcissisme, le "je" étant toujours au
centre de la problématique : "C'est vrai je ne
fais pas référence à Duro ou à la Bible, en fait
je tourne, et d'autres aussi, autour de l'écriture
avec les mots qui sont les miens et qui sont
en
tain
"Ce besoin d'écrire..."
"J'écris
depuis longtemps, pour ne pas dire
depuis toujours... un besoin de parle/". Parler
ou écrire ? Nous sommes déjà entrés dans la
problématique : ces modes d'expression
seraient-ils identiques ou exprimerait-ils diffé¬
remment le même besoin de communication ?
"Henri Hiro a utilisé toutes les formes de l'es¬
thétique (poésie, théâtre, cinéma...), quant à
moi j'ai choisi l'écriture. Ma recherche de
l'écriture est au départ une démarche person¬
nelle qui peut exprimer autant la difficulté, la
souffrance que le plaisir; mais une fois effec¬
tuée, elle appartient à tout le monde : aussi je
m'adresse aux Poiynésiens, à ceux qui ne s'ex¬
priment pas ou plus". L'écriture peut être per¬
çue par certains comme une revanche sur la
vie, Flora préfère l'appréhender comme un défi
personnel. Flora lisse à travers les mots qu'elle
emploie, les gestes qu'elle accomplit, à travers
le regard qu'elle pose, c'est son tempérament,
elle lisse donc les tensions et les conflits
latents : elle n'accusera pas l'histoire, la colo¬
nisation et ses frustrations, la confiscation de
la
parole, l'omniprésence, suffocante parfois,
du discours des autres sur la Polynésie, pour¬
tant elle laisse échapper au fil dé la conversa¬
tion des
phrases comme ; "On passe à côté
des Polynésiens, de leur vie, on n'a qu'un
regard extérieur".
certes, mais surtout, à ce lieu où se croisent
les influences qui façonnent, fabriquent et
nouent la Polynésie contemporaine. "Jadis, la
parole n'étalt pas libre, elle était l'apanage
d'une caste qui avait droit à la parole, elle ne
se prenait pas comme ça". L'arrivée des mis¬
sionnaires protestants n'a-t-elle pas libéré la
parole, au nom du concept de sacerdoce uni¬
versel et du fait de ses structures d'inspiration
démocratique ? "Même dans l'Eglise, il y a une
distribution de la parole qui ne se fait pas au
hasard (Valérie Gobrait l'a très bien dit dans
son mémoire'), il y a donc une hiérarchie et
en même temps c'est dans la paroisse qu'il y
a apprentissage et appropriation de la parole.,
des plus jeunes aux moins jeunes, des laïques
au pasteut". La Polynésie apparaît en effet
comme une terre présentant bien des para¬
doxes ! Et Flora se reproche de ne pas avoir
suffisamment développé les capacités langa¬
gières et créatrices des élèves tout au long de
sa carrière d'enseignante^. Un regret ou pire
"lé sentiment d'avoir quelque part échoué".
Surtout lorsqu'elle revoit certains anciens
élèves jugés fermés dans le cadre scolaire et
dépositaires aujourd'hui d'une pensée riche et
profonde. "Qui cherche vraiment à ressentir ce
que ressent l'enfant qui ne parle pas à l'école
7'
"Ecrire n'est pas un acte innocent"
"L'écriture m'a reliée à la parole"
La voix de Flora, dont les propres contradic¬
tions rejoignent aussi celles de la Polynésie, la
voix
de
Flora, patiemment, obstinément,
construit un discours qui renvoie à elle-même
Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
'Tergiversations et rêveries de l'Ecriture Orale",
le titre de l'essai de Flora Devatine, exprime à
aussi
ceux
de
tout
le monde. L'écriture est
dans l'air en ce moment".
"Ecrivez vos paysages intérieurs"
Ecrire sur l'écriture (produire donc un méta¬
langage), est utile, mais après ? N'y aurait-il
pas une autre manière d'aborder l'écriture, pré¬
cisément en produisant des poésies, des
romans, des nouvelles, en racontant des his¬
toires, comme l'ont fait entre autres Michou
Chaze, Henri Hiro, Louise Peltzer, Chantal
Spitz, ou Charles Manutahi ? "Je ne suis pas
encore
vraiment dans cette situation. C'est ce
que j'attendrai maintenant des autres, j'ouvre
un
chemin pour que
d'autres puissent passer.
l'écriture pure, c'est
Ce n'est pas encore de
plutôt de l'écriture intermédiaire. J'ai fait un
travail préliminaire, il ne faut plus qu'il y ait de
blancs dans l'enchainement culturel, je reviens
en arrière, je déblaie. Il y a tant à écrire, à
réécrire, à dire en tant que Polynésien. Je veux
donner la vision polynésienne de tout ce qui
dit, s'est écrit et continue de s'écrire". Dire,
révéler, proclamer, rectifier aussi, telles sont les
missions que confie Flora Devatine à l'écriture.
Et pourquoi ne pas créer des ateliers d'écritu¬
re en Polynésie ? "J'ai envie de créer des
centres de réunion, il ne s'agirait pas de dire
ce qu'il faut faire ni comment le faire, mais de
se
la fois les hésitations du sujet abordant l'écri¬
se
ture comme un art de
l'inconnu et les ambi¬
L'obstacle c'est l'individualisme ; l'intérêt de
guités du concept d'écriture. Winston Pukoki^ a
cette initiative n'est pas encore vraiment corn-
regrouper,
d'échanger, de dialoguer.
Ode à l’écriture
polynésienne
“Il
pris et partagé."
avec i'histoire".
"Ecrire c'est notre liberté"
"Ecrire sur la difficulté à être soi"
Dans quelle langue écrire et pour quel public ?
L'écriture
Ce sont, parmi d'autres, les questions que se
modestement l'écriture-orale - atteste de "la
posent les écrivains issus de cultures orales,
structuration d'une identité", en même temps
imprégnées de façon récente par ia civilisation
qu'elle est le signe d'une entrée dans la cultu¬
re moderne. Faite de collages, d'apports divers,
métissée par l'emploi des langues, elle révèle
une appropriation, exprime une identité-reiation, multiple et polymorphe. Pourtant confie
Flora "iorsque j'ai commencé à écrire, je n'ai
pas imité ies Français, j'ai imité i'oraiité
ancienne des Polynésiens. Il est là le chemin
de mon appropriation de i'écriture". Flora le
sait bien que c'est par la poésie qu'on renoue
avec les origines. "J'ai appris beaucoup avec
de l'écriture (apports missionnaire et colonial).
A la première question Flora rappelle qu'elle y
répondu dans un article du bulletin de la
SEO"* : "il n'y a rien de tei pour bioquer ies
gens" que de leur reprocher de ne pas écrire
en tahitien ; "Il n'y a pas de règle ; l'écriture,
c'est la liberté, l’important c'est que l'être s'ex¬
prime. Assez de mettre des freins ; aujourd'hui
personne n'ose rien dire parce que les gens
ont peur de ne pas correspondre à ce qu'on
attend d'eux".
Un peu plus tard dans la
conversation Flora reconnaîtra que "la langue
française permet de s'adresser à un publia
pius vaste que ie pubiic iocal, alors que les
écrits rédigés en langue tahitienne appartien¬
nent plus au domaine de la littérature".
Nouveau paradoxe ou puzzle complexe, en
tout cas l'illustration d'une double impossibi¬
a
lité : créer de la littérature ou être lu ?
"Ecrire, un projet de vie nouvelle"
Quant à la deuxième question, Flora déclare
s'adresser aux Polynésiens. Mais lesquels ? "Je
souhaite que le lectorat polynésien existe",
confie-t-elle modestement. Y-aura-t-il, comme
le pense
Jean-Marc Pambrun', des lecteurs
polynésienne
même baptisée
-
les anciens orateurs. Par ia famille aussi. Je
n'ai pas tellement été formée par l'Eglise pro¬
testante contrairement à ce qu'on croit". Flora
vit ainsi à la frontière ou
sur
la crête d'une
pluralité de mondes ; son écriture signe cette
appartenance, essaie de recomposer ces uni¬
vers, donne une cohérence, peut-être un sens
à une personnalité morcelée, mais ô combien
riche et secrète. "Je ne peux nier ma culture de
base, mon horizon est celui du Pari,‘ mais je
suis aussi le produit de ma vie. Le dessin de
ia couverture du livre exprime mes lieux per¬
sonnels de vie, mon espace intime, ainsi que
mon imaginaire. L'écriture me ramène tou¬
jours à mes origines."
Ecrivain, Flora Aurima-Devatine ? "Je ne sais
pas à partir de quand on
peut qualifier quelqu'un
d'écrivain. Peut-être lorsque
l'écriture n'existe que pour
elle-même."
Offert aux lecteurs, cet essai
l'écriture polynésienne
échappe désormais à son
auteur, il est livré au regard
et aux critiques du public. La
sur
reconnaissance sociale
sera
le fait de ceux qui vont faire
vivre ce livre, par leur lecture,
leurs discussions, peut-être à
leur tour par une écriture
tant souhaitée.
"Ce livre était à faire, c'est
fait, je passe à autre chose” :
on
attend
prochain
polynésiens lorsque les livres écrits par des
Polynésiens, parleront d'eux et exprimeront
leur propre imaginaire ? "En réalité si les
Polynésiens lisent peu, c’est qu'ils se figurent
que les livres ne font pas partie de leur
monde. En général, ceux qui passent à l'écri¬
ture ont déjà reçu en héritage des bribes
d'écriture chez eux (généalogies, récits légen¬
daires, puta tupunaj". Il convient, ici comme
ailleurs, d'inventer un sillage, une tradition. Ce
qui ne signifie pas qu'un livre écrit par un
Polynésien sera automatiquement lu par les
Polynésiens. ”11 faudra compter avec le temps.
maintenant
livre
de
le
Flora
Devatine, il est d'ailleurs déjà confié à son édi¬
teur.
Entretien et récit : Daniel Margueron
Les intertitres sont tous extraits du livre de Flora Davatine
1 -Valérie Gobrait, Le Tuaroi, rituel religieux, mémoire de maîtrise, universi¬
té d'Aix-en-Provence, 1989.
2 - Voir le Pomarescope (nom du magazine annuel du lycée-collège Pômare
IV) n" 20 de juin 1998, Papeete.
3 -Winston Pukoki, Langage, culture et communication chez les Polynésiens.
thèse pour le doctorat, université de Paris tll, 1993.
4 - Flora Devatine ; Y-HI une littérature maohi ? bulletin de la SEO n° 271,
Papeete, septembre 1996.
5 - Jean-Marc Pambrun, Clairs obscurs ma'ohi, revue Dixit, Papeete 1997.
6 - Le Pari ou fénua aihere, région isolée de la presqu'île de Tahiti, au-delà
du village de Tautira, où Flora a grandi dans la propriété familiale.
faut
écrire
I
C’est important !
C’est essentiel !”
écrit Flora Devatine,
par la voix de
Tokainina
{p.26)
dans
son
nouvel
ouvrage
“Tergiversations et
Rêveries de l’Écri¬
ture Orale - Te
Pahu a Hono’ura”.
Un titre qui étonne,
écarte et intrigue.
Il étonne parce qu’il n’est pas racoleur, il n’est
pas un raccourci ni un effet de mode alors que
l’auteur parle à tous et pius particulièrement
jeunes plumes de demain. Il écarte par sa
complexité avec déjà un dilemme ; “l’Écriture
Orale”. Il intrigue à l’heure où on parle de
citoyenneté et quand on sait l’importance de
aux
l’écriture dans l’identité.
Sur 209 pages Flora Devatine mène l'enquête
l’écriture, son crime, son assassinat, sa
condamnation pour non assistance à personne
sur
en danger. A la fois procureur, avocat,
prévenu,
elle s’adresse aux jurés, elle est juge. On peut
toujours l’accuser de faire préfacer son livre
par un papaa qui de plus donne plus des
conseils de lecture qu’une ouverture au livre,
de ne pas écrire en reo maohi, de se laisser
aller aux jeux des mots pour finalement
admettre “Et j’écris que je ne sais pas écrire ”
(p.80). Mais d’avance elle semble répondre : et
pourquoi pas ?
Elle avoue “Écrire c'est effrayant !... C’est
dangereux ! Parce que c’est traître !' (p.28),
“Écrire c’est douloureux !... C’est découra¬
geant I Et c’est frustrant’. Et les mots défilent
pour témoigner : “J’écris Parce que j’ai mal Et
ignore ce qui fait mal P (p.50) “Et j’écris En
ressentant mon ventre”. C’est l’écriture prise
par les tripes qui nous approche, nous lecteur,
du drame. Écrire pour un polynésien devient
être mère de l’écriture, l’un des premiers, le
représentant, celui qui engendre l’écrit, qui
doit donner envie d’écrire en plus de se la don¬
ner, quelle responsabilité !
Flora Devatine veut en sortir, en finir avec ces
mythes et libérer l’écriture, en contant ses
doutes. Il n’est pas sûr qu’elle y réussisse mais
ne faut-il pas encore passer par là, par le
pito-encrier”. Si elle ne répond pas à sa ques¬
tion “Qu’est-ce que l’écriture Pour un peuple
sans écriture 7' (p.51) elle a conscience que
“L’écriture c’est... la passe royale... De ma
“ma’ohitude” ! Ma polynésianité f’ (p.145),
“
une manière de se libérer enfin “d’un siècle et
demi de “métropolisation” et d’acculturation"
(p.185).
Alors coupable ou non coupable ? De quoi ?
D’avoir eu le courage d’écrire des cris ?
D’avoir fait de i’écrit le héros de
ce roman
d’amour ? D’avoir mis entre
guillemets les
mots de sa langue ? Les futurs écrivains poly¬
nésiens jugeront, mais elle serait coupable de
ne plus écrire sa voix.
Gilles Marsauche
Veà porotetani N^SO, décembre 98 / janvier 99
29
Ils sont venus nombreux, très nombreux,
enthousiastes, visiblement heureux aussi,
enfants, jeunes, adultes, entre copains ou
en
famille... Ils ont battu l’asphalte du front
de mer, avec leurs chars, leurs pas, leurs cho¬
régraphies. Et, comme une haie d’honneur,
dense et vibrionnante, la population bigarrée
est descendue en masse des quartiers et dis¬
tricts assister à cette fête d’un nouveau genre.
25.000 spectateurs, 19 chars conçus autour
du thème “ le monde des fleurs ”, une parade
parfaitement réglée, contrôlée, un succès
incontestable, étonnant.
La population en fête
Le carnaval de Tahiti est la seule fête organisée
en
Polynésie où se retrouvent d’un côté
comme
de l’autre et côte à côte toutes les
conununautés vivant sur le Territoire et qui,
bien souvent, s’ignorent dans la vie quotidien¬
ne : en
effet le masque lève bien des inhibi¬
Lorsqu'un C
d’animation.
traits culturels
Cette mobilisation pour le corso et la foule qui
spécifiques. Initié à l’origine
pour les communes, le carnaval est donc à
se
l’image de ces communautés géographiques
pluri-ethniques.
La mobilisation des jeunes dans la confection
des déguisements et des chars, dans le défilé
et parmi la foule des spectateurs ou lors du
bal populaire, est significative d’une attente et
elle est encourageante si les communes arri¬
vent à réutiliser cette énergie créatrice dans
des projets d’éducation, de développement ou
vagance contenue, les organisateurs doivent
faire celui d’une fête pour les enfants et celui
Pour quelques vieux philosophes d'avant la
Carnaval ?
Pendant plus de 30 ans le CEP a été la figure
dominante de la vie sociale, économique et cui-
décrié par les
autres, défilant comme une fatalité nécessaire
avec les hommes de la politique ou des Egiises,
les chefs d'entreprise, les syndicalistes, ies tra¬
vailleurs, les propriétaires et leurs locataires, les
civils et les militaires, une manne pour tous et
chacun à sa place, chacun sous son masque —
celui qui cache l'identité et facilite la reconnais¬
chacun dans son rôle citoyen d'abord
assez improvisé puis, avec l'expérience et les
expérimentations, de pius en plus professionnel.
sance ;
C'est fini.
Depuis un an le béton est remplacé par le cartonpâte, le feu nucléaire par les feux d'artifice, le
brasier par ie Brésil et les trépidations telluriques
de la terre-mère par les vibrations de cœurs et de
corps plus adolescents.
Et les emplois-CEP par les Dij.
A l'image de la société, de l'économie et de la
culture post-CEP, Carnaval est arrivé : il se pro¬
pose comme la nouvelle figure dominante avec
ses paiilettes, son toc et ses tics, drainant, cana¬
lisant, exorcisant des énergies moins atomiques
et plus collectives. Mais sous son masque.
Carnaval reste très sérieux ; dans notre démo¬
cratie, le roi, la reine n'ont rien à dire mais tout à
montrer ; il faut s'exprimer et le comité organi-
30 Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
sateur et décideur l'affiche très clairement et très
gravement : Carnaval est une arme de dissua¬
sion destinée comme toutes les autres à limiter
la violence et les risques, la montée de l'incerti¬
tude et de l'insécurité. Le mois d'octobre^ n'a tii pas été choisi parce que statistiquement calme
d'un point de vue touristique, et dans l'espoir de
quelques retombées dans ce domaine ?
C'est rassurant.
Rassurant pour l'image traditionnelle et pour le
pito puisque, en fait et "en quelque sorte"^, ce
sont les 'ar/o/qui l'avaient déjà inventé ; rassu¬
rant pour l'avenir et pour le Nie millénaire ; doré¬
navant plutôt le Carnaval que le champignon !
A moins que.
Pendant toute une génération, le CEP a projeté
les îles dans la modernité de gestes, de dires et
de savoirs nouveaux, et ii a bien fallu faire
avec..., on a très
déplace obligent à des choix. Dans l’extra¬
d’un défilé pour les adultes. Moins nombreux
que l’année
dernière, les “ rae rae ” n’en
étaient pas moins présents, courtement vêtus,
légèrement provocants et chaloupant à l’arriè¬
re des chars sous le
regard d’enfants qui les
suivaient.
Le public encourageait le défilé, mais il est
resté un peu extérieur à la fête.
en chasse un autre...
philosophie elle-même, tout change, sauf le
changement bien sûr. Paradoxalement et
aux antipodes de la Grèce, cela peut se vérifier
en quelque sorte ici quelques siècles plus tard :
qu'est-ce qui change quand on passe du CEP au
turelle ; appiaudi par les uns,
tions. Il retire peut-être aussi à chacun ses
bien fait avec. Quelle mer¬
veilleuse sagesse insulaire, quelle extraordinai¬
adaptation ! Et, peut-être, quelle inquiétante
adaptabilité !
Depuis deux ans, serait-ce le Carnaval de Tahiti
qui dessine avec ses rythmes, ses poudres
ambiguës, ses chars fleuris et ses nuits popu¬
re
laires les contours d'une autre modernité ? Et si
c'était cela le défilé du carton-pâte local flanqué
de son Ronald ?
Vive Carnaval 99 !
Ropati
Rarement
maquillé ou déguisé, U était en fait plus spec¬
tateur qu’acteur. Le thème “ le monde des
fleurs ” n’est peut-être pas d’ailleurs le mieux
adapté à un carnaval ; ü conviendrait mieux à
un corso fleuri de printemps ; ce thème
manque un peu de vie, de dynamisme, car un
carnaval, c’est le mouvement, le déguisement,
les paillettes, la critique sociale et l’inversion
des rôles. Personne n’a pensé aux fleurs du
mal et l’année prochaine verrons-nous dans
notre panier des fruits défendus ? Cette déme¬
sure de la fête n’était pas, cette année encore,
au rendez-vous, malgré de belles réalisations.
La culture
ne
s’efface pas
“Le carnaval est un de nos prpjets. On
ne peut pas dissocier les différentes
activités culturelles auxquelles nous
participons. Elles font parti de notre
culture et des apports de l’extérieur.
Le carnaval nous permet de nous
éclater, de voir ce qui se fait dans
d’autres pays sans passer par la télé.
Le territoire fait beaucoup pour la cul¬
ture depuis piusieurs années et ies
jeunes se donnent à fond et pour ie
Heiva et pour ie carnavai. La cuiture
ne s’efface pas. Je pense qu’il ne faut
pas imaginer un carnavai traditioonnel, ii y a le Heiva pour ceia, ii doit
garder son ouverture et son moder¬
nisme.”
1 - Qui aurait pu être piacé sous ies auspices des atom-
ythes de Sirius, d'Uiysse A, de Machaon, de Héro, de
Codros, d'Heienos, d'Acrisios, d'Hysipyie, d'Erigone, de
Pioutos et d'Aepyios en des temps pius anciens...
2 La Dépêche du 20/10/98 p. 20.
-
Eva Terooatea
Présidente de l’association des jeunes de
Mahina Painaveniti
Danou s’était fait
fleur-lumière, un couple
masqué dansait, la femme habillée d’une
ample robe de fleurs en papier virevoltait avec
grâce, les tournesols s’ouvraient au soleil, etc.
Ce carnaval imite ceux existant à travers le
monde, il ne s’en cache pas d’aüleurs puis¬
qu’il est parramé par celui de Nice. Il exprime
une forme de mondiaUsation dans ses thèmes,
chorégraphies, musiques et matériaux utilisés.
Il donne l’impression d’un déjà vu, en mieux ;
l’expression d’une diversité, d’un morcelle¬
ment aussi, d’un désarroi peut-être. Le succès
populaire de cette parade ne peut que condui¬
re les responsables des autres fêtes à s’inter¬
roger sur leur originalité, sur leurs ouveitures
possibles à la modernité et sur la hberté lais¬
sée à l’imagination des participants, notam¬
ment des jeunes.
Ce carnaval à Papeete est une activité de loisir,
de détente, c’est un plaisir des yeux où l’extra¬
le génie créateur maohi ne pourrait-il pa à
vagance souhaitée ou redoutée cherche une
l’avenir s’exprimer davantage ?
expression. Mais peut-il, par sa nature et le
sens qu’on lui donne aujourd’hui, participer
Fêtes à volonté
de manière constructive à la recherche d’une
Ce carnaval 1998, en s’ouvrant aux comités
identité polynésienne si souvent déniée par
d’entreprise, a peut-être ouvert une brèche
dans la relative égalité de traitement qui pré¬
valait. Pour des raisons d’image de marque ou
l’histoire ?
de communication externe, une entreprise a
Daniel Margueron et Gilles Marsauche
(Photos DM et GM.)
tout intérêt à investir des moyens
financiers
importants, ouvertement ou de manière
détournée dans ce type de promotion, afin
d’en recueillir des dividendes commerciaux.
Les résultats du
concours
en
donnent les
signes. Ne serait-ce pas là un détournement
fâcheux de l’esprit de la fête ?
Dorénavant, il existe en Polynésie de nom¬
breuses fêtes dont il serait intéressant de
savoir si, dans l’esprit de la population, elles
de manière complémentaire ou
sont vécues
cloisonnée
:
les célébrations
religieuses
(Noël, le 5 mars, Pâques), une fête territoria¬
le (le 29 juin), une fête cnlturelle (le Heiva) et
une fête
communalo-laïque (le carnaval), aux¬
quelles il faudrait ajouter Halloween qui prend
de l’ampleur dans les écoles. Le carnaval est
9UIMA7X.AS
ARsuETr
BP. 70 UTUROA • RAIATEA • TAHITI • TÉL : (689) 66.33.53 • FAX : (689) 66.24.77
BOUTIQUE PAPEETE / MAMAO • TÉL : (689) 45.59-00
Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
31
Une étoile
Tai mis
Une étoile sur mon chapeau
Une étoile à mon veston
Une étoile à mon drapeau
Une étoile à ma maison
Une étoile au monument
Mais
Elles n'ont pas brillé
Personne ne les a remarquées
Je les ai jetées
Les enfants en ont joué
Dans le ciel
Une étoile s'est allumée
Elle a scintillé
Je m'en suis approché
Elle s'est arrêtée
Et sa lumière a éclairé
Un enfant nouveau né
Qui murmurait à l'étoile
Des mots à emporter.
Gilles Marsauche
taata
I te iôa O te ACAT e te
Turo a Raapoto, ia ù i
Veà
te aniraa a te Taatiraa
porotetani, terà
parau hurUiia
mai te
no
paruru i te tiàraa mana
O te taata i Porinetia
te tiàraa mana o te
nei.
taata, i ravehia mai e
Pororaa i to te ao nei i te turaraa o te taata hau
manaô, ia tiàturi i te mea tei au i to na âau, te
âmui i te 10 no titema 1948
tinairaa i te hâmani-ino-raa taata e te veve.
E faufaa tinitahi(l) e te ara marna noa(2) to te
taata atoà mai to na mai â pûraa mai i te ao
nei, e tiàraa tumu e te mahere ôre, hoê no te
tâatoà.
1 te hiôraa i te faufaa rahi ia pâruruhia te tura
0
te taata e te tahi faanahoraa ture ia ôre o ia
ia tae roa i roto i te tiàrepuraa e te àroraa atu
i te haavïraa e te faatîtîraa.
Te tautooraa tumu ia a te Hau Amui, oia te
I te hiôraa i te maitai rahi ia haapopouhia te
pârururaa, te haafaufaaraa, e te ara-mâite-raa
tupuraa o te au-hoa-raa i roto i te mau nünaa
ia itehia te tura
atoà.
o
te taata tâtai tahi. No te
haapâpüraa te mau Hau atoà o te ao nei i to
râtou ttàturiraa i ntà i te mau ôhipa atoà e
ravehia nei no te faaîte i te tura o te taata, i
rave ai râtou i teie nei pororaa.
I te hiôraa e, i roto i ta na Ture Tumu, ua
haapâpu te mau nünaa atoà i faaô mai i to
râtou tiàturi i te tiàraa àrori ôre e te tura o te
taata, te tiàraa upoo faito o te tâne e te vahiné,
te Ture Tumu a te Hau
mai te haapâpü mai i to râtou ineine i te haa-
Amui i reira to te mau nOnaa atoà o te ao nei
maitai i te oraraa o te taata, i te faaôhieraa i te
mau mea atoà e mahorahora ai te oraraa hau
Tahi teie
aveave no
haapâpüraa i to râtou tiàturiraa i te tiàraa
àrori ôre e te tura hoî o te taata.
e te matara noa no te tâatoà.
I roto i te Pororaa i to te Ao i te turaraa o te
I te hiôraa e, ua fafau te mau Hau atoà i âmui
taata, ua faaôhipa te Hau Amui i te tahi mau
mai mai te turu-atoà-hia mai e te Hau Amui i
parau rii ôhie e te mâramarama maitai ei faaîteraa i te tiàraa upoo faito o te taata atoà.
te haapâpüraa e, e haapaô-mau-hia te tura o
te taata e to na mau tiàraa atoà i te ao tâatoà
To ôe atoà tiàraa teie
E tiàraa no ôe
nei.
I te hiôraa i te faufaa rahi ta tüàti te manaô o
te tâatoà i te auraa e horoà i taua faufaa tini-
A tâmau iho, e ia mau maitai atu. A rohi ia riro
tahi e taua ara marna no te tupu-mau-raa o
atoà atu ôe ei veà e ei rima pâruru, ia ôe iho, e
i te taata atoà.
teie mau parau fafau.
Parau ômuaraa
Te poro nei te Apooraa Rahi Amui i teie Ture e
îte nei i te tura o te taata
I te hiôraa e, te iteraa i te tura o te taata atoà
e
to râtou tiàraa upoo fâito e te riro ôre, o te
papa ia o te oraraa mahorahora, te parau tià,
e te hau i te ao nei.
Ei fa hanahana ta te mau nünaa atoà e te mau
Hau atoà e tîtau. la îmt te taata tâtai tahi e tae
noa atu i te mau âmuiraa taata atoà i te râveà
ia tupu te manaô farii e te faaôhipa hoi i teie
I te hiôraa e, no te farii ôre e te vahavaha i te
nei mau ture, nâ roto i te haapiiraa, e ia para-
tura 0 te taata i tae ai te tahi pae i te raveraa i
re
te ôhipa iino e tupu ai te faufau i roto i te âau,
atoà, mai te mau fenua no roto i te Hau Amui
to na roo nâ te
mau
fenua e te mau Hau
te faartroraa ei mea hanahana no te taata te
e tae noa atu i te mau fenua i raro aè i to râtou
rohiraa ia tià te taata atoà ia parau i to na
tâmaru.
Irava 1
Ei ara marna noa
Irava 9
te àifaito to te taata atoà ia
Eiaha roa te hoê ia tâpeà-tià-ôre-noa-hia, ia tâmau-
fanauhia, ma te tura, e te faufaa tinitahl. Ei taata
ma to na feruriraa e to na hiroà taata, ei taata hoî
tei rohi te tahi no te tahi, i roto i te autaeaèraa.
hia i te âuri, e la tlàvaru-tià-ôre-noa-hia i râpae 1 to
Irava 2
E faufaa tinitahi na te taata atoà, te îteraahia ta na
E faufaa tinitahi na te taata atoà teie e faaîtehia nei
parau e te hoê tiripuna ôpaepae ôre e te âfaro, ia
ravehia te retra mal te tià i mua i te mata o te taata
e
i roto i teie pororaa, mai te faataa ôre i te nünaa, te
îri, te huru o te taata, te reo, te Haapaôraa, te
na fenua.
Irava 10
manao
atoà, no te haapâpü i ta na faufaa tinitahi e ta na
pâhonoraa tahitini, aore ra no te hiô i te tanoraa o
te mau pariraa atoà i faautahia i nià ia na.
i te taoà, te finauraa, e te tahi atu mau peu.
Eita atoà e hiôhia te huru faatereraa, nâ reira te
Irava 11
poritita, e te tahi atu huru manaô e mauhia
e te hoê Hau, te hoê pupu taata, mai te hiô ôre hoî
arataîraa ture e faanaho ra i te oraraa o te fenua no
reifa mai te taata no na te parau e hiôhia ra :
ei
fenua toia(3), ei Hau tâmaru, ei fenua àimama(4),
aore ra ei fenua mana màtuulS).
I mua i te hoê pariraa, e vai tiàmâ noa te hoê taata
e tae noa atu i te taime e ite
pâpO ai te ture i ta na
hapa, i roto i te hoê haavâraa huna ôre, e mai te
horoà-atoà-hia atu te mau râveà atoà no te pâruru¬
raa ia na.
Irava 3
Alla e taata e faautuàhia no te ôhipa ta na i rave,
E faufaa tinitahi na te taata atoà te ora, te ara
aore ra ta na i ôre i rave, mai te peu
marna noa, e te haereà mai i te haafifi-ôre-hia.
fenua fho, aore ra te ture o te mau Hau atoà i îte i
Irava 4
Eiaha roa te hoê ia topa i roto i te faatïtïraa e te
haavîraa. E mea ôpani-roa-hia te faatïtïraa e te hootïtï-raa i te taata, rau noa atu to na huru tupuraa.
Irava 5
Eiaha roa te hâmani-ino-raa e te haamâuiuiraa i te
taata, eiaha hoî te mau peu au ôre e viivii ai te tiàraa tura o te taata.
Irava 6
E faufaa tinitahi na te taata tâtai tahi te iteraahia o
ia i nià i te tiàraa taata ta na e mau ra i te mau vâhi
atoà ta na e tià atu.
Irava 7
aita te ture o te
te reira ei hara i te tau i ravehia ai. Eita atoà e tano
e horoà i te tahi utuà hau atu i te teimaha i tei faao-
tihia e te ture i te tau teie hara i ravehia ai.
Irava 12
Eiaha roa te tïtorotororaa tià ôre la tae roa i roto i te
oraraa o te taata, i roto i to na
ùtuafare, to na noho-
raa, ta na rata, eiaha hoî te mau ôhipa atoà e îno ai
te tura e te roo maitaî o te taata. E faufaa tinitahi na
te taata atoà te pârururaa a te ture i mua i te reira
mau
ôhipa tià ôre.
Irava 13
E ara marna noa te fenua no te taata atoà, e tano ai
0 ia e pârahi i roto i te Hau ta na 1 manaô.
E faufaa tinitahi na te taata atoà te faaruèraa i te
Ua àifaito te tiàraa o te taata i mua i te ture, e üa
faito atoà hoî ta te ture pârururaa 1 te taata atoà mai
fenua ta na i manaô, e tae noa atu i to na iho fenua
te hiô ôre i te tahi e te tahi. Ei hoê aè a pârururaa to
atu i to na iho âià.
no te haere i te tahi fenua ê atu, e te hoî-faahou-raa
te taata atoà i mua i te mau faanahoraa atoà e faaère nei i te taata i to na tiàraa i faaîtehia i roto 1 teie
nei Pororaa, e i mua i te mau ôhipa atoà e rave-noa-
hia atu no te tâmata i te haamau mai i te reira mau
faataa-ê-raa.
Irava 14
I mua i te mau hâmani-ino-raa atoà, e faufaa tinita¬
hi na te taata te maùe i te tahi fenua ê atu, e e tià¬
raa atoà hoi no na te fariiraahia mai e taua fenua ra.
No te taata râ i rave mau i te hara, te taata i rave i
Irava 8
E faufaa tinitahi na te taata atoà te hororaa i mua i
te Tiripuna a te Hau tei ia na te mana i mua i te mau
ôhipa atoà e faaère ra ia na i taua faufaa tinitahi ra
tei îtehla e te ture tumu o te fenua, aore ra te ture a
te haavâraa.
iiin»iii»
te ôhipa e faahapa i te fa e tïtauhia ra e
te Hau
Amui, ua ère ia taata i taua faufaa na na ra.
Irava 15
E tâamuraa to te taata atoà i nià i te hoê Hau.
Aita roa atu e taata e tano ia faaèrehia i taua tiàraa
ra,
eita atoà hoi e tano ia faahepohia e taui i taua
Ma atu e tumu to te mana e mauhia ra e te mau pu
tâamuraa no na ra.
faatereraa o te fenua maoti râ, te faaotiraa a te
Irava 16
nünaa. Te reira faaotiraa, ia nâ roto mai ia i te mâî-
la tae i te taureàreàraa, e tano te taata atoà, te tâne
tiraa porahu ôre(7), e tupu i te tau i faanahohia, ei
mâitiraa huna, aore ra ia au i te tahi atu huru tere-
e te
vahiné, e faaipoipo e e haamau i te tahi ùtuafa-
re, mai te riro ôre te nünaa, te Hau, e te Haapaôraa
et tumu haafifi ia râua.
raa e tano ai te taata atoà e faaîte i to na manaô mai
te haapeàpeà-ôre-hia.
Teie noa te mea e tano ai e tâàti i te tahi nâ taata
maoti râ, ia tià te reira t te mea ta râua iho i faaoti.
Te ùtuafare, o te niu hoê roa ia o te vaa mataèi-
naa(6), ei ia na atoà ia te pâmruraa a te vaa mataèinaa e tae noa atu i ta te Hau.
Irava 17
E tiàraa to te taata atoà, o ia anaè ra, aore ra nâ roto
i te âmuiraa i te tahi atu mau taata, te faturaa i te
taoà.
Irava 22
la ianaô te taata atoà i te tauturu no roto mai i te Pû
pâmruraa i te rave ôhipa, inaha ei mero o ia no te
vaa
mataèinaa. E tiàraa no na te iteraahia to na
mau
hinaaro atoà i te pae no te mau maitai o te
fenua, te mau faanahoraa e haamaitai ra i te oraraa
0 te taata atoà, e tae noa atu i te tîtauraa i te mâramarama.
E mau mea faufaa hoi teie no te tupu-
mahorahora-raa o to na hiroà taata ; e tautooraa hoi
Ma e taata e tano ia faaèrehia i ta na faufaa mai te
tumu ôre.
te reira na te mau Hau tâtai tahi, e e rohi-âmui-raa
na
te mau Hau e rave rahi, ia au i te faufaa i faa-
taahia e te Hau tâtai tahi no te faatupuraa i te reira.
Irava 18
E tiàraa no te taata atoà te manaô i te mea ta na i
hinaaro, te tiàturi i te mea tei au i to na âau, e te pee
hoi i te Haapaôraa tei au ia na. No taua tiàraa ra, e
tano ai te taata atoà e taui i ta na Haapaôraa, aore
ra te mea ta na e
tiàturi, e te faaîteraa hoi i te reira,
i te vâhi moèmoè, aore ra i te vâhi taata, nâ roto ânei
i te haapiiraa, te tahi mau peu, te haamoriraa, e tae
noa atu i te tahi mau faanahoraa e au mai i te reira.
Irava 23
Ei ôhipa ta te taata atoà e tià ai ; e tiàraa hoi no te
taata atoà te raveraa i te ôhipa tei au ia na, e te
fanaôraa i te mau haamaitaîraa atoà i nià i te vâhi
raveraa, e
ia pâmmhia o ia ia ôre ia ère i ta na
ôhipa.
Ei hoê utuà ta te taata atoà e rave i te ôhipa hoê,
mai te hiô ôre i te hum o te taata.
Irava 19
E tiàraa no te taata atoà e rave i te ôhipa te fanaô-
E tiàraa no te taata atoà te manaô i te mea ta na i
raa i te tahi moni tano e te ravai e
hinaaro, e te faaîteraa hoi i to na manaô, no reira e
na ùtuafare i roto i te tura,
ôre roa ai e tià ia haapeàpeàhia te tahi taata no to
reira e te mau tautum atoà e pâmm nei i te rave
manaôraa, e no te îmiraa i te râveà haaparare i
taua mau manaô no na ra, nâ te mau vâhi atoà, rau
noa atu te mau ôtià fenua, e mâ te mau râveà atoà
ôhipa.
i roaa ia na.
ra, ei pâmmraa i to na tiàraa rave ôhipa.
na
pârahi ai o ia e to
e ia haamaitaîhia atu te
E tiàraa no te taata atoà te haamauraa i te aupupu,
aore ra te
faaôraa atu i roto i te mau aupupu e vai
Irava 20
Irava 24
E tiàraa no te taata atoà te tairururaa e te haamau-
E tiàraa no te taata atoà te fanaôraa i te tahi taime
raa i te tahi tâàtiraa mai te hau.
tâmarüraa i to na tino, e te faaànaànataeraa i to na
Ma roa e mea e tano ai e faahepo i te tahi taata ta
manaô, no reira, ia faataahia te ôtià o te tau raveraa
tomo i roto i te tahi tâàtiraa.
ôhipa, e ia àufauhia te tau faaearaa ôhipa.
Irava 21
Irava 25
E tiàraa no te taata atoà te faaô-atoà-raa ia na i roto
E tiàraa no te taata atoà te fanaôraa i te tahi fâito
i te faatereraa o to na fenua, o ia fho tê tià mai, aore
faufaa e ôhie ai o ia i te pâmmraa ia na iho i mua i
ra nâ roto i te feiâ i matara mai nâ roto i te mâitiraa.
te àti mai, e te haamaitairaa i to na iho oraraa, nâ
E tiàraa àrfaito to te taata atoà tei hinaaro i te faaô i
reira te oraraa o to na ùtuafare, i mua ihoâ râ i te
roto i te
parau no te mâa, te nohoraa, te utuuturaa mai, e te
tahi mau tautum i faanahohia no te vaa mataèinaa.
fenua.
mau
pu ôhipa a te Hau faatere o to na
s
atu â te îte 1 noaa mai i te taata i roto i ta na
E tiàraa no na ia pâruruhia o ia i mua i te èreraa i
noa
te ôhipa, te àti mai, te fifi tino e ôre roa ai e ôhipa e
imiraa i te râveà haamaitai i te oraraa.
oti la na, te îviraa, te ruhiruhiaraa, e te tahi atu mau
Te taata atoà i fatu i te tahi ôhipa, ia pâruruhia o ia,
fifi e ôre ai o ia e ora ia na iho, i mûri aè i te tahi
e ia fânaô hoi 1 te
mau àti manaô-ôre-hia.
E tiàraa no te vahtne fanau e tae noa atu i te tamarii rii te fanaôraa i te tahi mau tauturu taa ê. Te tâà-
tihia e te ôre e tâàtihia nâ metua, hoê â huru pârururaa i faataahia no te tamarii atoà.
Irava 26
E tiàraa no te taata atoà te fanaôraa i te haapiiraa.
Ei mea tâmoni ôre te reira, i roto fhoâ râ i te papa
tahi(8), no te mea o te niu te reira o te haapiiraa. la
ôhipa ta to na manaô i fatu mai.
Irava 28
E tiàraa to te taata tâtai tahi i te hinaaroraa e ia
haamauhia i roto i te mau Hau atoà te tahi faana¬
horaa e itehia ai te tiàraa o te taata e faaîtehia nei i
roto i teie pororaa.
Irava 29
E rohi tahitini ta te taata tâtai tahi no to na vaa
mataèinaa, o te vâhi noa iho hoi te reira e tupu
mahorahora ai to na hiroà taata.
rahi e ia parare te mau haapiiraa tôroà, e ia faaô-
Ma atu e mea e haaflfi i te taata i te fanaôraa i ta
hlehia te ôraa atu te taata atoà i roto i te haapiiraa
na
0 te papa
toru, ia au i to na haapaô maitai, e mai te
àtfaito hoî te tiàraa o te tâatoà.
Te vâhl ta te haapiiraa e tïtau, te tupu-mahora-raa
ia te hlroà o te taata, e te pâpOraa i roto i te taata
atoà te manaô faatura te tahi i te tahi. la riro te reira
ei râveà faaôhle i to te tahi fariiraa i to te tahi taa-ê-
faufaa tinitahi, e te haereraa nâ nià i te ara
marna noa
maoti râ, te ôtià i haamauhia e te ture.
Ua riro te reira ei ite-atoà-raa e ei faaturaraa hoi i te
faufaa tinitahi é te ara marna noa e mauhia ra e te
tauaro, te mea hoi te reira e itehia al te tupuraa o te
parau tià, te hau, e te maitai no te tâatoà, i roto i te
vaa mataèinaa tei ite i te faatura i te taata.
raa, te tupuraa te manaô hau i roto i te mau nünaa
Ma râ e taata e fanaô i te reira faufaa tinitahi e te
atoà, te mau taura taata atoà, te mau Haapaôraa
atoà, e te ruperuperaa hoi te mau tapura ôhipa atoà
reira ara marna noa mai te peu e faahapa te mau
a te Hau Amui no te
faatupuraa i te hau.
ôhipa ta na e rave atu i te fi e te mau manaô i niu i
te Hau Amui.
Tei te metua te tiàraa matamua roa no te faaotiraa i
te haapiiraa e au 1 ta na tamarii.
Irava 27
Ma roa e irava, e hoê iti aè, i roto i teie nei pororaa
e tano ia faahitihia mai te mea ra te faatano ra 1 te
E tiàraa no te taata atoà te rohi-atoà-raa i roto i te
mau faanahoraa e ravehia no te haafaufaa i te mau
peu tumu 0 te fenua, te fanaôraa i te mau mea atoà
ta te taata i fatu(9) mai, e te tautoo-atoà-raa ia rahi
:ï
Irava 30
M
hoê Hau, te hoê pupu taata, aore ra te taata tâtai
tahi tei manaô 1 te ôhipa atu no te haafaufaa-ôre-raa
i te mau parau atoà i haamanahia nei.
(1) Tinitahi : te tini, te àhuru ia, oia hoî te rahi, âreà te tahi, te hoê ia. Te faufaa tinitahi, te ôhipa
ia e tîtauhla i te tini (oia te pae rahi o te taata) ia rave no te taata hoê ; âreà te tahitini, te ôhipa
ia e tîtauhia i te taata hoê la rave no te tahi atu mau taata.
(2) Ara marna noa : Te èà matara noa ; te auraa : eiaha ei mea e haaflfi 1 te taata i roto i to na ora¬
raa, ia vai matara (marna) noa râ to na èà.
(3) Toia : Te tamarii 1 toi, te tamarii ia i taa ê mai i te tare metua no te faanaho 1 to na iho oraraa.
(4) Àimama : Te tamarii ia e pârahl noa 1 plhai i nâ metua, noa atu e, ua paari o ia ; e au atu ra
e, na te metua noa â e marna mai i ta na mâa.
n
Riig
(5) MStuu : Te mana 1 tuuhia mai, te mana atoà ia tei faatiàhia o ia ia faaôhipa atu,
(6) Vaa mataèinaa : E nflnaa te auraa o teie taô mataèinaa ; ua faahohoà te IVIâôhi i te fenua e te
faatereraa ta na e mau ra i te hoê vaa. No reira, te vaa mataèinaa, te nünaa la e pârahl ra i nià i
taua vaa ra ; hoê hoi vaa to te tâatoà.
(7) Pôrahu ôre : Hapa ôre, tâfeta ôre.
(8) Papa tahi : Te papa, te niu ia, te mauraa o te mau ôhipa rarahi atoà. E toru papa rarahi to te
haapiiraa : te papa tahi, te papa rua e te papa toru. I roto i te papa tahi, e haapâpOhia al te tama¬
rii i te pâpai, te talô e te nûmera ; t roto 1 te papa rua e tâmatahia al i te haamahorahora i to na
feruriraa, i roto i te papa toru o ia e haapiihia ai i te tuatâpapa e te tütonu i to na mâramarama
i nià noa i te tahi haapiiraa tê riro atu ei tôroà no na.
(9) Fatu : Te mau ôhipa ta te taata i faatupu, e mau ôhipa tei ôre â 1 ravehia aè nei, e tei liro ei
mauruururaa na to na âau.
La Déclaration universelle des droits de l'homme a été adoptée et proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1948. Elle
a été traduite en Reo Maohi par Turo a Raapoto pour la Ligue des droits de l'homme de Polynésie.
Document édité par le Veà porotetani, BP 113 - Papeete. Tél : 46 06 23 / Fax : 41 93 57.
Fait partie de Vea Porotetani 1998