EPM_Vea Porotetani_199819991201.pdf
- Texte
-
Noël
c'est à la librairie Te Tiarama,
à Paofai
SOO
U.
Ouverte du lundi au vendredi
de 7h30 à ISh30.
Tél
46.06.00
:
petits et les grands.
qui croient et ceux
qui voudraient croire.
Pour les
Pour
ceux
Pour interroger et
Pour faire
OFFREZ
comprendre.
cadeau
un
:
livre.
un
L’agenda du Veà
-
Décembre 98 / janvier 99
Générale
• du 16 décembre 1998 au 2
janvier 1999 : Colonie du
(Zimbabwe) à laquelle participeront le
président Jacques Ihorai, le secrétraire général Ralph
Teinaore, la présidente du Comité des Femmes de l'Église
Jeannie Pittman et une représentante des Jeunes de l'ɬ
glise (UCJG) Martha Ihorai.
• 9 décembre 1998:50‘"' anniversaire de la signature de la
Déclaration universelle des droits de l’homme, rassemble¬
ment à rinitiative de l’ACAT, Place Tarahoi (Papeete).
• 10 décembre 1998 à 17 h 30 : Célébration œcuménique
pour les Droits de l’Homme à l’église Maria no te Hau,
organisée par l’ACAT.
CPCV à Faaite.
• du 16 décembre 1998 au 3
janvier 1999 : Voyage du
• du 3 au 14 décembre 1398 ; Sème Assemblée
du COE à Harare
• 12 décembre 1998 : Noël Pour Tous du CPED du 2*'™
Arrondissement dans la
paroisse de Mataiea.
du 14 décembre 1998 au 5 janvier 1999 : CLSH Maternel
et Primaire (Centre de Loisirs Sans Hébergement) du
CPCV (Comité Protestant des Centre de Vacances) à
•
L’école Maheanuu et Viénot.
^i^Sâtetani
MENSUEL DE •
L’EGLISE ÉVANGÉLIQUE
DE
POLYNÉSIE FRANÇAISE
CRÉÉENIS^I
Boîte postale 113.
98713 Papeete, Tahiti
'
Polynésie française
: (689) 46.06.23
(689) 41.93.57
Tél
Fax:
Directeur de Publication
Jacques. Ihorai
Rédacteur en Chat
Gilles Marsauche
Secrétaire de rédaction
Céline Holore
•
Secrétariat
Heipua Atger
,
Comité de Rédaction
Taarli Maraea, Ralph Teinaore
Turo a Raapoto, Thierry Tapu,
Sylvia Richaud, Chantal Spitz,
Marama Gaston Taulra,
Daniel Margueron,
Valérie Gobrait, RobeitKoenig,
et la collaboration de
Emile Malé, Patrrcia Sanchez
Prix de l’abonnement
(1 ap -10 numéros)
Polynésie : 1200F. (cfp)
Métropole ; 150FF
Suisse
:
40FS
Impression fSTP
Tirage ; 5000 exerriplaires
ISSN
2
Veà
porotetani N'GO, décembre 98 / janvier 99
:
1278^2599
Australie pour des échanges culturels et
• 19 décembre 1998 au 10 janvier 1999 : Ralph
CPED
en
cultuels.
Teinaore
célébrera le culte de Noël et le Jour de l’an à Rurutu.
• 20 décembre 1998
;
Inauguration du temple de Teahupoo.
janvier 1999 : Taarll Maraea
• du 24 décembre 1998 au 12
célébrera le culte de Noël et Jour de l’an à Takaroa.
• 26 décembre 1998 au 6
janvier 1999 ;
Jamboree
Picarquin (Chili).
du 3 au 10 janvier 1993 : Semaine de prière pour l’Unité
mondial à
•
des Chrétiens.
janvier au 2 février 1999 : Taarli Maraea et Joëi Holore
participeront à la réunion de la CEVAA en Côte-d’Ivoire sur
l’échange de personnes.
• 18
Le droit d’amour
La citoyenneté est aujourd’hui un sujet
qui nous interroge. Comment, arri¬
vant d’un autre “ fenua ”, nous pourrions
être ici, en Polynésie, quelqu’un du
fenua ” ? Comment, ici, un “ papaa ”
serait un “ papaa-maohi ” ? Et un “ tlnito ” un “ tinito-maohi ” ?
“
Pour Dieu tous sont
égaux et ont leur
place dans ce monde. Tous, avec leurs
diversités ethniques, culturelles et cul¬
tuelles, sont des êtres humains à respec¬
ter dans leurs droits d’exister et de vivre.
Chacun et chacune sont une perle pour
Lui. Des femmes et des hommes qu’il a
en souci et qu’il protège.
Hélas,
ce désir de nous
dans notre droit de vivre,
voir respecter
n’est pas tou¬
jours reconnu dans le monde et même à
notre porte. Ainsi pour avoir osé dire une
opinion autre de celle de leur gouverne¬
ment, des citoyens ont été privés de tra¬
vail, jetés en prison, persécutés et même
parfois mis à mort. Aussi voyons-nous
aujourd’hui se lever dans le monde des
citoyens pour réclamer justice pour leurs
morts.
Il est recommandé
citoyens de res¬
pecter les autorités politiques ou reli¬
gieuses. Mais l’autorité pour laquelle le
respect est demandé est celle qui sert.
Elle est celle qui écoute, se reconnaît
faillible et se laisse interpeller. Ce droit-là
nous
aux
le vivrons cette année,
décembre,
avec
le 10
le 50*™ anniversaire de
la déclaration des droits de l’homme.
Créés libres, nous sommes à notre tour
mandatés à faire, là où nous sommes
des actions libératrices et porteuses de
vie. Libérés pour libérer, voilà ce qui est
attendu de nous. Même d’une Église.
Noël, vers lequel notre regard est tourné,
Te ture
“E nahea tatou
te aroha
no
te hoê fenua ”, o te
hoê atoà ia parau rahi i
ta tatou atoà e ite mai i roto i teie nel Veà
porotetani hopeà na tatou no teie matahiti. O ia hoi, e riro nei ânei te tahi taata
e
riro ai ei taata
ô tatou net i tele net
no
puè mahana,
e o
te hoê nünaa ê et taata tumu atoà
no
te fenua
no
e
orahia
ra e ana.
E riro nei
ânei te papaa ei paapa màôhi e aore ia ei mâôhi papaa. E riro nei ânei te tinito i
ô nei ei tinito màôhi e aore ia ei mâôhi tinito. Aita vau i ite. Te tiàturi nei râ vau
e,
i roto i te aau e i te hinaaro o te Atua, tei rahu i teie nei ao e tet hamant i te
taata, i te vahi
e
orahia
ra e
tatou
e e
taaê
noa
atu ai te parau no te reo, no te
peu, no te tiàturiraa, i nOnaahia ai tatou, e mau tamaril anaè tatou na te Atua.
E tiàraa-taata to tatou i mua ia na. E tiàraa-taata o tei paruruhia e o tei faaturahia e ana.
Eère râ ia e, ia hiôhia te
ôhipa e tupu ra i roto i teie nei ao e i ô tatou tho nel, o
tupu ra. No to râtou faaîteraa i to râtou manaô taaê i te manaô
faaotlhia e te faatereraa poritita o to râtou fenua, ua faaèrehia te hoê mau taata
ta râtou ôhipa, ua hurihia i roto i te fare tapeà-
te
1
i
mea mau
ia
e
hamanl-îno-hla
raa, ua
e ua
hla i te tahi talme. E te tîtau
mahana i te haavaraa
ra
i
rave
i taua huru
o
taparahi-pohe-roa-
taua
ôhipa
te hoê pae i teie
taata poritita
ra
mau
la tupu te
ra.
parau-
tià.
édito
Mal te peu e, e mana
to te hoê faatereraa poritita, eère ia i te mana haavî i te
nünaa, e mana faatura râ i te tiàraa-mana o te taata. E mana tâvini, eère râ i te
mana tâvlrl. O te mana ia 1 tïtauhia 1 te taata ia faatura o ia hoi te mana tei tâvi¬
ni, tel pâruru e tel faatura 1 te tiàraa-mana o te taata.
Haamanihla e te Atua ei taata tlàma, no te ôhipa o te
to
na
raa
oraraa,
ia
i tïtau-atoà-hia ai tâtou ia
te Atua i te taata, 1 te
a
tauturu i te taata i roto i
faaôhipa i taua tiàmaraa ra. O te poroî-
hoê nünaa
te hoê atoà ta tîaitururaa
e aore
ia i te hoê faatereraa poritita.
e te Atua, ia haamanaô faahou tâtou e, no te ora tâtou i hamanlhla al e ana. No te hoê oraraa ôaôa, i niu-
Noera,
o
hia i nià i te parau no
mataù i roto i te taata
la
vave
mai te
âpî i pupuhia mai
te faaüraraa i te taata. Mai te tamaril e ôre e faatupu i te
e
tlà atu i
mahana, i roto i te
tura-mau-hia al te tiàraa-mana
o
mua
ao
ia na, i te
manaô aroha râ
âpî i faainetnehla
e
e
te faatura.
te Atua no tâtou, e faa-
te taata.
un nouvel espoir qui nous est
offert. Pour que, une nouvelle fois, nous
nous souvenions que c’est pour vivre, et
c’est
Jacques Ihorai
pour vivre heureux, que nous existons
cette terre. Pour une vie solidaire de
sur
l'autre. Pour
une vie portée par notre res¬
pect d’autrui, quel qu’il soit, dans son
droit de vivre, d’évoluer, de s’épanouir.
Que vienne vite ce jour où tous “ tinito ”,
papaa ”, “ maohi ” ou autre, se recon¬
“
naîtront enfin
comme
Dieu. Comme des
des enfants de
citoyens du monde
nouveau.
Veà
porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
3
Â
Cavada reviens,
ils sont devenus fous
Apo mai, apo atu
Il vient
La venue de Jean-Marie Cavada en
Novembre 1997, a
C'est une planète que l’on appelle
terre où les hommes aiment à se
battre pour un peu
peu
ou
plus de pouvoir, un
plus d’argent, un peu plus de place
pour essayer leurs nouvelles inven¬
tions.
C’est
l’on appelle par le
qui y naissent, où chacun
garde jalousement ce qui lui appartient
et se détourne de celui qui en demande
sa part et met des barrières, des barbe¬
lés, des vigiles, des chiens, des cade¬
nom
un
de
pays que
ceux
nas, pour décourager ceux
draient prendre une part.
C’est
qui vou¬
territoire que
un
nommer
parce que
l’on arrive pas à
d’Outre-mer, il est
fait d’Océan, où les familles viennent
admirer la construction d’un palais
en
avant de retourner dormir entassées
taule ondulée, où l’on deman¬
Seigneur d’écouter notre prière
sous une
de
au
sans
entendre le cri étouffé d’un enfant
violé ou d’une mère battue ou d’un père
exclu.
C’est une ville où l’on défile à moitié nu,
rire, sans voir pour ne pas savoir
qu’un enfant nous regarde.
C’est un village où un temple est plus
qu’une communauté.
C’est une maison où une bière vaut plus
qu’un sourire, où par peur de dire la
réalité les hommes préfèrent le silence,
où par peur du silence les hommes s’in¬
pour
sultent.
C’est
un
enfant. Il
C’est
un
bébé qui déjà illumine et plus
grand il
sera
est né.
nous
réveillé l’espoir de
jour RFO devenir un outil formi¬
d’information, de divertis¬
sement, de communication et de proximité
(voir Veà n°20 - décembre 1997). On lui prê¬
voir
un
dable d’éducation,
tait l’ambition d’une “ révolution culturelle ”
indispensable. Patrick Durand Gaillard en
charge de l’information en a fait les frais, une
mission a été chargée d’un audit rendu en mai
1998, et depuis, plus rien. Ou plutôt des chan¬
gements mais allant à l’encontre d’une poli¬
tique audiovisuelle audacieuse et innovante.
RFO faisait le pari de l’intelligence, de la
proximité, de la culture, de la polynisation des
animateurs.
Côté radio “ Rue
piétonne ”
a
largement
micros, des échos viennent du
ouvert ses
Pacifique mais
encore trop peu
des îles poly¬
nésiennes.
Côté télé, le projet était de permettre
à tous les
téléspectateurs de recevoir les émissions d’in¬
formation
(Thalassa, La marche du
siècle...)
:
résultat deux soirs de suite, elles
passent sur chacune des chaînes ; se limiter au
premier canal aurait été suffisant. Le deuxiè¬
me
canal devait être
un
choix local d’émis¬
sions de
métropole. Seul l’habillage a changé
(très agréable et moderne) mais c’est tou¬
jours de Paris que coule le robinet (faut-il s’en
plaindre ?).
Le petit écran devait nous faire entrer dans le
continent Pacifique... mais rien sur les élec¬
tions australiennes, et c’est par le journal de
France 2 ou de FR3 qu’on a suivi la prépara¬
tion du référendum
en
Nouvelle-Calédonie.
préoccupations ne sont-elles pas les
nôtres ? Ne peut-on débattre ici de ces sujets ?
Le plus inquiétant est la disparition d’émis¬
sions de débat. Exit Quartier Libre, exit Amphi
2000 même l’émission Zig-Zag décriée a dis¬
paru, finis les regards sur l’actualité, place aux
souvenirs fleuves (pas inutiles), les anima¬
teurs deviennent joumaHstes (Studio 5), les
journalistes passent les plats (Veà Tahiti et
Journal). Adieu les invités dans l’actualité,
bonjour la pubficité et un jeu (!!!) durant le
journal rogné quand on fait un “publi-reportage ” sur une voiture... U y aurait long à dire
sur le traitement de l’information, les choix
locaux, les coupes dans l’international.
Pourtant les moyens et les compétences ne
manquent pas à Pamatai qui a vu Brigitte
Olivier et Heia Parau primées pour leur repor¬
tage sur l’inceste. Mais une émission littéraire
et culturelle “ Paka ” a été déprogrammée à la
dernière minute et la grève qui a débuté le
Leurs
mardi 10 novembre montre les tensions qui
persistent depuis plusieurs mois.
La direction s’appuie sur les rivalités entre
polynésiens et métropolitains,
capacités sont remplacées par les
influences ou les opportunités, les rumeurs
vont bon train qui font croire à des discrimi¬
nations ethniques. L’habillage a changé, les
sourires sont d’ici, mais nous, téléspectateurs,
corps ou entre
les
nous
sommes
les témoins attristés d’un
immense
gâchis dont on peut craindre qu’il
reflète la société polynésienne.
G. Marsauche
de paix, d’amour, de véri¬
té.
S’il pousse la porte de la
la parole renaît.
S’il rentre
au
maison alors
village alors tous se
regroupent et partagent.
S’il entre dans la ville les haines
se
meurent.
S’il arrive
sur
le territoire alors l’amour
domine.
S’il habite le pays
alors les
coeurs
s’ou¬
vrent.
S’il vient
sur
cette terre alors
règne la
paix.
Et le 25 décembre
cueillir.
La recherche médicale coûte chèr.
Depuis 1987, l’Association Française
Myopathies (AFM, fondée en
1958) recueille des fonds par le Téléthon
pour aider la recherche sur les maladies
génétiques et améliorer la prise en charge
contre les
des malades.
Ainsi des avancées sont
perceptibles contre
les maladies neuro-musculaires, les mala¬
dies métaboliques (diabète, obésité...), les
maladies cardio-vasculaires
nous
allons tous l’ac¬
T. Marutea
(hypertension
artérielle...), les maladies neuro-psychia¬
triques, etc...
Pour la première fois le Téléthon se dérou¬
lera aussi en Polynésie, à la Mairie de
Papeete, du vendredi 4 décembre à 9 heures
au
samedi 5 décembre à minuit.
De Tahiti à Moorea des animations sont
vues
4
Veà
porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
où seront
pré¬
recueillies les dons qui
seront transmis
intégralement à l’AFM qui
financera des projets en Polynésie française
pour l’accompagnement des malades et des
familles et pour mettre en place un Conseil
génétique. L’EEPF
a
apporté
son
cette initiative.
Pour tous contacts
:
58 43 04
soutien à
321)C“es )De
Le mariage, un engagement
dans la communauté
La
Polynésie fidèle
au
mariage
Le Pacte civil de solidarité (PACS) a fait couler beaucoup d'encre, provoqué quelques frayeurs à l'Assemblée
nationale et réveillé les discours fleuves et leurs vertus. Cette loi, si elle est votée, ne sera pas promulguée sur
le territoire. Mais aurait-elle son utilité ? Nous avons rencontré Maiana Bambridge, directrice de la Caisse de
prévoyance sociale (CPS), elle fait le point
sur
la famille
réflexion sur la famille, la conjugalité
et la filiation ” proposés par sa
Commission d’Éthique, au moment
où i’Assembiée nationaie doit pro¬
chainement légiférer à propos du
Pacte civil de Solidarité (PACS).
Ce document aborde le thème de la
famille et de la filiation de manière
l’autre.
ce fait il nous semble important
la société continue à soutenir le
mariage entre conjoints de sexes dif¬
que
institution centra¬
le
En résumé
:
Dans l’attente de la législation
plus ambitieuse que nous souhaitons,
il nous semble suffisant de prévoir un
encadrement juridique et fiscal des
des deux
ne
pouvant
projets de PACS posent la
question plus large de la reconnais¬
sance institutionnelle et donc symbo¬
lique d’autres formes d’union que
celles de conjoints mariés de sexes
différents, et indirectement la ques¬
sens
dernier
Mais
en France, en 20 ans, les familles monoparentales ont
augmenté de 63 %. Si en 1980,11,4 % des enfants naissaient
hors mariage, en 1998 ils sont 37,6 %, les concubins repré¬
sentent 4,2 miUions des couples (14 %) contre 25,2 milhons
mariages. Ce bouleversement ne pouvait que lancer un
débat, ü est apparu avec le PACS. Ce statut doit permettre un
accord de sobdarité financière entre concubins. Mais il
Parce
être subordonné à l’autre. C’est le
ce
Théry(l).
voire
équilibre, dans la famille,
entre le lien de conjugalité et le lien de
diverses formes “ vivre ensemble ”.
tion de la filiation. Sur
qui crée socialement la famille" écrit la sociologue Irène
trouver un
aucun
nous
même de l’institutionnalité qu’il
faut ainsi retrouver, redéfinir, et
réinventer ensemble ”.
Ce document est
disponible au Centre
de documentation de l’EEPF (BIP.
n°1463 du 7 octobre
des Églises
liens
qu’il faudrait défendre sur des
bases autres que seulement “ utili¬
taires ”. Et il nous semble urgent de
filiation,
la grogne
simple. Si on s’attache
biologiques, on en exclut les enfants adoptés.
D’ailleurs de qui ces derniers sont-ils les enfants ? La recon¬
naissance sociale d’une famille s’acquiert quand elle reçoit
les allocations familiales. “C’est la naissance de l’enfant
aux
l’histoire du devenir adulte est celle
de la différenciation entre soi et
comme une
:
La définition de la famille n’est pas
point nous réaffirmons notre convic¬
tion que l’institution de la filiation
suppose deux parents de sexes diffé¬
rents, notamment du fait que toute
férents
globale au-delà du PACS.
Polynésie.
PACS
“Éléments de réflexion sur la famille,
la conjugalité et la filiation ”
Lavient
Fédérati
on protestante
de Francede
d’adopter
ies “ Éléments
en
1998)
pourrait être aussi contracté par des couples homosexuels,
une
fratrie.
qu’üs y voient la porte ouverte au mariage homo¬
sexuel, les évêques de France considèrent le PACS inutile et
dangereux.
Ils dénoncent la possibilité d’adoption d’enfants par des
couples hés par ce régime. Du côté des protestants (voir
encadré) on est plus circonspect. D’abord parce que le
mariage n’est pas vécu comme un sacrement, il peut donc y
avoir plusieurs approches de contrat, mais il y a aussi la
conscience d’un problème qui doit trouver une réponse
dans la législation, même si le PACS n’est pas satisfaisant.
Veà porotetani N°30,
décembre 98 / janvier 99
INFO... INFO..
Général de la paix ?
Les regards vers l'Afrique rencontrent géné¬
ralement souffrance et guerre. Le Nigeria qui
a
souvent fait la une de l'actualité avec le
conflit entre le nord musulman et le sud
tête un général qui l'en¬
la paix ? C’est ce que laisse
chrétien, a-t-il à
traînera vers
croire le droit
sa
au retour pour les exilés, des
élections locales, législatives et présidentiel¬
le pour la fin de l'année décidées par le géné¬
ral Abubakar, chef de l'État. L'opposition a
souhaité mettre en place une Commission
"Vérité et Réconcilla-tion" favorablement
accueillie par les forces politiques et les
Églises chrétiennes. (Réforme)
L’an 2000 à Uluru
Les
Églises australiennes
vont organiser en
à Uluru
l’an 2000 un pèlerinage oecuménique
ce rocher gigantesque (427 mètres
de haut
kilomètres de long) connu auparavant
comme Ayers Rock, le plus grand monolithe
-
pacte Polynésien
couples vivent en concubinage en Polynésie
(16353 pour 58306 marines). “ le mariage,
constate Maiana Bambridge, tient une grande
place dans la vie familiale. Il a une signification
importante, religieuse et ajfective, à laquelle les
Polynésiens sont attachés. Si en France on se
marie pour consolider les liens de deux personnes
qui s’aiment, ilfaut en Polynésie, compter aussi
avec l’environnement, les proches ”. C’est la
constatation faite par le pasteur Samuel Raapoto en
1961 quand il déclarait : “ Le christianisme... a
été compris dans le contexte de “ l’esprit de grou¬
pe ” e?presque jamais dans un esprit de réflexion
personnelle ”. H souUgnait la difficile assimilation
du mariage et de la famille vécus comme un imita¬
tion. Il regrettait que “ dès le début, nous nous
heurtons à des notions imprécises sur la réalité
de la famille... Tous ceux qui dorment sous le
même toit font partie de la famille au moment
Le
21% des
même où ils sont réunis ”.
Cette difficile
prise en charge des responsabilités est
comme une Uberté. “ Je crois que
vécue
et 3,2
souvent
du monde, au centre du continent australien
et au cœur de la spiritualité aborigène. Les
plus permissifs qu’en Métropole.
font partie de
notre vie et cette proximité ne choque pas les
gens. Ils ne sont pas parqués. Je crois que c’est
responsables des Églises accompagnés d’un
jeune partiront de Canberra durant la
Semaine de prières pour l’unité des chré¬
tiens, à la rencontre des habitants des terres
traversées et en particulier des Aborigènes.
A Uluru, une célébration œcuménique de
Pentecôte 2000 marquera le début d’un pro¬
national de réconciliation d’une
année. Cette initiative veut marquer et pro¬
cessus
longer la reconnaissance des torts présents
et
passés depuis l’arrivée des premiers
colons blancs il y a 210 ans, vis à vis de la
communauté aborigène. C’est d’Uluru que
partira la flamme olympique pour les Jeux
qui se dérouleront à Sydney. David Gill,
secrétaire général du Conseil national des
Églises, voit dans ces pèlerinages '* une
réponse à l’an 2000 authentiquement austra¬
lienne et véritablement œcuménique ” et un
moyen “ de faire de cet événement une part
active du pèlerinage intérieur de nos
Églises". (ENI)
Le 12 octobre, 506 ans
du
nouveau
après
sa
découverte
monde, le navigateur d’origine
italienne, Christophe Colomb, a été déclaré
coupable de nombreux crimes, vols, génoci¬
de, viols,
commerce
d'esclaves, invasion,
meurtres, tortures... cités à partir du récit de
fils Fernando. Le comité des
organisa¬
populaires et autochtones du Honduras
en Amérique Latine, avait organisé son
procès " dans la capitale, Tegucigalpa, au
Parlement national. Pour le prêtre Ceiso
Sanchez, “ ce procès informe sur la conquê¬
te dont on nous avait parlé seulement des
aspects positifs et les gens ont le droit de
son
tions
“
La nécessité d’un PACS n’est donc pas
le territoire. Pourtant la famille reste
préoccupation. Ne
ce
“
“
no
avoir besoin
sans
de statut particulier.
L'intégration est d^àfaite.
qui est du concubinage, il est reconnu
dans nos textes et il y a des droits. Les couples
homosexuels travaillent, au moins pour l’un des
deux, il n’y a donc pas deproblèmes de couvertu¬
Pour
re
ce
Pani
blies et le monde
moderne, l’esprit individualiste
égoïste qui ruinent la vraie notion de lafamil¬
le et du mariage ” ? Ne faut-il pas encore aujour¬
d’hui dénoncer “ l’enfant jouet, aimé mais non
éduqué”?
Plus de cent enfants sont adoptés par des familles
non polynésiennes chaque année. L’enfant faaamu
est trop souvent considéré comme “ la Cendrillon
de la maison ” et la responsabibté confiée aux
grands-parents porte le risque d’une démission à
nombreuses adolescentes
enceintes. La violence habite de
se retrouvent
trop nombreux
foyers.
Il y a de profonds périls d’ordre économique où le
chômage brise les repères.
Mais au regard des chiffres, famille et mariage se
portent bien en Polynésie et finalement quel que soit
le pacte conclu, l’amour n’est-ü pas le seul ferment
de la famille ?
Propos recueillis par Gilles Marsauche
1
2
-
-
In Télérama n°2543 du 10 octobre 1998.
- Conférence de Samoa
(1961)
In “ La route du Soleil’’
Heimau, te hoê tâvini
te Etârêtia e no te tôtaiete !
no
Eita paha e ôre tatou i te haamanaô i teie taeaè iti ia Pani Heimau, tei rlro atoà
te Atua
ôhipa na te Etârêtia, tel moè aè nel la tâtou
pâpaî 1 te hoê puta Iti e 67 âpi parau, no nià i
te àito parau rahi la Pouvanaa a Oopa e te iôa o ta na puta iti tei neneihla 1 te matahiti 1970 “ Puta âamu no Pouvanaa a Oopa, te âito roonui no te mau motu no
Tahiti ”. I roto i teie puta iti, e faatiàraa ia na Pani Heimau no te oraraa e te àroraa
tel ravehia e Pouvanaa a Oopa no nià i te oraraa poiitlta o to tâtou nel fenua. Aita
ei tâvini
àita 1
no
maoro roa
e e rave
aè nel, o ia tei
i moèhla ia tâtou 1 te matahiti 1945 1 te faariroraahia te nünaa mâôhi ei taata
rii
na
Pouvanaa ” 1
Citoyenneté Française ”, ôhipa tei ôre i mauruum maitaihia
No te haapâpüraa 1 tâua manaô ra, ua haamau o la i te “ Tômite
te matahiti 1947 o te riro mai i mûri aè ei tomite rahi tei parauhla te
R.D.P.T. i te matahiti 1949. Tel te matahiti 1958, ola hoi, 1 te 29 no
raa
faatupuhla e te Tenerara De Gaulle no nià i te
te faaea-noa-raa i roto i te Hau farâni, e aore ia, àita (Référendum du Oui
Non). Ua îtehia te tâhuaraa
tearaa ia
“
tetepa, te tupu-
te “ Référendum ”, mâitiraa tei
parau no
et
farâ-
roto i te tiàraa “
Pouvanaa.
e
na
Conters y voit les
tôtiare
na
te aâmu
o
ra e
to
na
atoà faa-
Huahine mai, âia tumu o Pouvanaa. la hinaaro ôutou te hôhônu-
no
Pouvanaa, te tîtauhia nei ôutou
Pani Heimau, o ia tei horoà
Oopa,
Pouvanaa i roto i tâua mâitiraa
i te Etârêtia Evaneria. Mea na reira mal te fanauraa mai te faaroo
Teretetiano ”
raa no
o
te nünaa mâôhi
no to na
e
atoà i ta
tae
noa
na
iho hiôraa
e
taiô i te puta iti tei pâpaihia e
te oraraa faaroo e te oraraa
no
atu i te aratairaa tel hinaarohla
here rahi i teie fenua
no
e
Pouvanaa
a
Porlnetia nei.
Tauira Gaston
U
Veà
porotetani N^SO, décembre 98 / janvier 99
:
bien éta¬
et
sociab. S’ils sont démunis tous les deux ils
reçoivent tous les deux le RST (Régime de solida¬
rité territoriale).
dans
Samuel Raapoto
entre l’ancienne société aux coutumes
De trop
de vivre le PACS
ressentie sur
un sujet de
sommes-nous pas encore
man’s land ” décrit par
l’adolescence.
notre manière
se
Préserver la famille
nous sommes
savoir la vérité et de connaître leur propre
histoire ”. Le pasteur Andres Thomas
prémices à une " authen¬
tique réconciliation ” et un progrès sur “ la
voie de la justice pour les autochtones ”.
l’adoption d’un enfant.
retranchent dans la pratique
faaamu. Et pour ce qui est de l’héritage, il suffit
d’en faire son héritier. D’ailleurs la tradition
faaamu donne la même part à cet enfant qu’aux
enfants biologiques ”.
beaucoup
Les homosexuels et les travestis
na
Christophe Colomb jugé
Ces droits s’arrêtent à
Mais
Citoyenneté : Quelques réflexions
sur
l’évolution statutaire
Si la définition de la
citoyenneté polynésienne, discutée actuellement avec
arrêtée, il nous est toutefois possible d’imaginer ce
qu’elle sera dans le cadre de la République. La définition la plus classique
de “ citoyen ” est celle de membre de la communauté politique jouissant du
droit de vote : c’est la dimension politique de la citoyenneté.
Paris n’est pas encore
L’océanisation des cadres
Il
exister d’autres définitions.
Communément, la citoyenneté est liée à la
peut
nationalité alors que
le découplage de la
citoyenneté est un sous-ensemble de la caté¬
gorie nationalité. La citoyenneté polynésienne
existera au côté de la citoyenneté française et
de la citoyenneté européenne. Mais cela peut
être aussi l’inverse ; en URSS avant 1991, tous
les habitants
possédaient la qualité de
citoyen soviétique ”, mais chacun était
rangé dans une “ nationalité ” indiquée sur les
papiers d’identité : Russe, Lituanien,
Arménien... Là, inversement, la nationaUté
“
était
sous-ensemble de la
citoyenneté.
Pour la Polynésie française, la citoyenneté ne
serait donc pas bée à la participation poHtique, au droit de vote, comme en NouvelleCalédonie, mais ne concernerait que l’accès
aux emplois et à la propriété foncière. Cette
définition est possible car la citoyenneté est
multidimensionnelle : dimension politique
un
(droit de vote), dimension civile (droit de
penser,
de circuler...), dimension juridique
(droit de vote, droit à un passeport, d’accéder
à la fonction
publique... et des devoirs :
accomplir le service national, payer des
impôts...), dimension socio-économique
comme l’accès aux emplois.
Cette dimension
socio-économique mise en
le Territoire rappelle la revendication
ancienne et constante de toute la classe poli¬
tique polynésienne d’" océanisation des
cadres ”. C’est-à-dire que, grâce aux “ événe¬
ments ” de la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie
française a trouvé la parade juridique qui per¬
mettra au Territoire de protéger l’emploi local
sans porter atteinte à la Constitution. Il s’agis¬
sait précisément de modifier la Constimtion
pour que cela soit possible. Toute tentative
avant par
d’insérer dans
des cadres ”
un
océanisation
texte cette “
depuis Pouvanaa
vouée à l’échec
car
contraire
a
aux
Oopa était
dispositions
constitutionnelles, l’égalité étant le pivot de la
République
une et indivisible. Thierry
Michalon rapporte d’ailleurs que le Conseil
constitutionnel s’est prononcé à plus de
quatre-vingt-dix reprises sur l’égahté : “ égali¬
té devant l’impôt, égalité devant la justice,
égalité devant les charges publiques, égalité
du suffrage, égale admission aux emplois
pmblics... ”. Il a fallu aussi qu’ü y ait un risque
sérieux d’indépendance en Nouvelle-Calédonie
pour que l’État décide de revoir sa conception
propre de l’État unitaire. A ce propos le séna¬
teur sociahste Guy Allouche précisait, lors du
Congrès du Parlement le 6 juillet 1998 : “ Ce
projet heurte notre culture républicaine et
TAHITI ET LA FRANCE
Le partage du pouvoir
-
La revendication statutaire
A la
protection de l’emploi s’ajoute l’acquisi¬
: cette protection rappelle les
tion foncière
d’interdiction mises
place dans la
plupart des États du Tiers Monde. C’était le
corollaire de la décolonisation. S’agit-il ici de
toutes propriétés foncières ou de la seule zone
mesures
rurale ? Les détails
ne
en
sont pas encore connus.
La
citoyenneté polynésienne sera accordée
automatiquement à tous les natifs et les
enfants de natifs. Apporter une dimension eth¬
nique à la citoyenneté, en déclarant par
exemple “ tous lespolynésiens sont citoyens
de plein droit ”, eut été contraire à la
Constitution et à l’esprit de la République :
parler des “ natifs ” permet de contourner le
problème. Pour les autres personnes, le prési¬
dent du gouvernement a précisé, le 10
novembre 1998 à l’université, qu’il s’agira de
rempÜr deux conditions : être Français et rési¬
der en Polynésie française depuis un certain
déterminé). Depuis de nombreuses
années, les actes du Territoire portant cette
encore
ET LA FRANCE
Editions L’Harmattan, 320 pages
Le partece
du pouruir
La complexité des rapportsterritoriales
entre la France
ses “départements
d’outre¬
à statutetparticulier”
et
“territoires
mer”, ses “collectivités
d’outre-mer” est riche de
Jean-Marie Girault alla
nombre d’années (5 ou 10 ans, cela n’est pas
TAHITI
De Sémir AL WARDI
traditions
jacobines... ”. Le sénateur
encore plus loin en
affirmant : "... Nous nous rapprochons d’une
certaine forme de fédéralisme... ”.
nos
ses
clivages, de tensions, de conflits, de mesquine¬
ries... C’est une affaire politique, juridique, économique, sociale, aux règles
souvent floues. C’est aussi le reflet de l’évolution du regard de la “mèrepatrie” sur ses “colonies” qui a évolué.
Sémir Al Wardi, dans sa thèse éditée par L’Harmattan, raconte les relations
entre l’État et le Territoire de Polynésie française, à-travers l’évolution de son statut : autonomie
de gestion (1977), autonomie interne (1984), autonomie (1996), “véritable laboratoire constitutionrier. “Crises sérieuses entre l’État et le pouvoir local", “frustration statutaire”, État réticent à
céder des compétences", émancipation du territoire", “ne pas accorder l’autonomie c’est risquer
l’indépendance... L’accorder c’est aussi la risquer... ”, cette histoire est parsemée de dangers, de
pièges, d’espérances, de contraintes et de réelles avancées. C’est l’aventure politique d’un couple
au statut évolutif. A partir d’archives et de témoignages, il interroge les travers bureaucratiques
ou politiciens, il analyse les comportements des leaders et des groupes. Ce livre est l’outil indis¬
pensable pour comprendre trente années de vie politique en Polynésie et la nécessaire citoyen¬
neté, pour préparer les statuts d’autonomie à venir, en comprendre les limites et les enjeux, pour
s’ouvrir à la vie politique locale.
obUgation de résidence pour accéder à cer¬
tains emplois, et annulés par le tribunal admi¬
nistratif de Papeete, exigeaient, en général,
une présence d’au moins cinq années en
Polynésie.
Enfin, notons qu’à chaque évolution stamtaire,
le ministre en charge de l’outre-mer rappelle
qu’au delà du texte adopté, c’est de l’indépen¬
dance qu’il s’agit. Ce qui n’empêche pas
l’adoption d’un texte plus décentrahsateur par
la suite. La revendication statutaire étant
au
du débat
poUtique en Polynésie fran¬
çaise, il est dès lors possible de dire que cela
ne s’arrêtera pas là. Mais cela ne signifie pas
indépendance nécessairement car les possibi¬
centre
lités
d’évolution
au
République ne sont pas
G.M.
sein
encore
même
de
la
épuisées.
Sémir Al Wardi
Veà
porotelani N°30, décembre 98 / janvier 99
T
INFO... INFO
Un Rabin à la rencontre des chrétiens de
Polynésie
L’œcuménisme qui semble souvent en panne en
L’Amérique centrale
dévastée
Polynésie a fait un bond en avant le jeudi
12 novembre, quand le Rabbi Léonard SZTEJNBERG a rencontré le Président de l’Église
évangélique, le pasteur Jacques Ihorai, et l’un des responsables catholiques, Mgr. Hubert
Coppenrath, accompagnés de plusieurs ecclésiastiques, au siège de l’EEPF.
Le premier week-end de novembre, un
cyclone, Mitch, a dévasté le Honduras et
le Nicaragua provocant des inondations,
des éboulements, l’éruption du volcan
Le prochain, ange de l’Éternei
Après des entretiens informels avec les diri¬
geants des deux Églises, le pasteur Ihorai a
Casitas et des tremblements de terre. Le
souhaité cette entrevue
chir ensemble
commune
afin de réflé¬
texte écrit par
organisée malgré les difficultés de com¬
R. L. SZTE¬
JNBERG autour du thème du prochain et de sa
signification biblique. Pour le chercheur juif une
confusion s’est développée dans le milieu
judaïque puis chrétien sur le sens donné au
terme “ prochain ” utilisé dans la Bible. “ Le
terme hébreu “ réa ”, traduit par prochain, écrit-
munication mais aussi dans
il, veut dire seion te contexte, l’ami, le compa¬
bilan est catastrophique : près de 30.000
morts ou
disparus, près de 3 millions de
sinistrés, un paysage apocalyptique où
des villages entiers ont disparu sous la
boue. La solidarité internationale s’est
un
manque
d’organisation internationale.
De leur côté, les Églises se mobilisent
pour venir en aide aux plus démunis et
apporter un soutien à la reconstruction.
En
France
la Cimade
(177 rue de
Grenelle - 75007 Paris) qui participe à
des projets de développement dans la
région, lance un appel aux dons. Le COE
(Conseil Œcuménique des Églises) de
son côté ouvre un compte pour soutenir
les initiatives du Conseil des
Honduras et
Églises
au
Nicaragua.
L’EEPF récolte vos dons qui seront par¬
tagés entre ces deux organisations et
qui viendront compléter son soutien
financier et sa prière de solidarité.
au
Le droit de
tion intolérable ” et condamne cette
ve
idée ”. De même, tout en reconnaissant l’acte
au cœur de la foi juive, chrétienne ou
charitable
islamique, il prend l’exemple du bon Samaritain
pour voir dans le “ prochain ” celui qui vient en
aide à autrui plutôt que celui qui est aidé.
C’est donc à chaque instant et en “ toutes cir¬
constances ” qu’il faut reconnaître en autrui le
prochain, sans attendre pour intervenir, qu’il
soit dans la détresse.
violation grave des dispositions de
l’article 6 de la Convention Européenne
des Droits de l'Homme ”,
qui condamne
des personnes interrogées à ne pas être
capables de relire leurs déclarations
signer ou à ignorer ce qui se
dit et se décide au jugement. Face au
désintérêt des instances judiciaires pour
appliquer ce droit, la LDHP suggère aux
Polynésiens ne maîtrisant pas la
langue française... de refuser de faire
avant de les
“
déclaration
devant
les
gendarmes ” et la justice, “si ce n’est en
présence d'un Interprète qualifié ”, et de
refuser d’apposer leur signature au bas
de leurs procès-verbaux d’interrogatoire
“
ou
d’audition ”. Le LDHP demande à
l’ɬ
tat “ la création d'un service de l’inter¬
prétariat ”.
8
Veà porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
permettant cette rencontre avec le
judaïsme, il veut qu’une meilleure connaissan¬
ce
des
uns
et des autres enrichisse chacun
pour ne plus connaître les drames qui ont bou¬
leversé ce siècle. “ Les gens sont de bonne foi,
explique-t-il, mais ça ne suffit pas, il faut lever
les tabous ”.
En 1994 il écrivait dans le
quotidien “ Le
?”,
un appel au judaïsme pour dénoncer les
croyances chrétiennes opposées à la foi juive
de Jésus ”. Il voit un danger quand l’homme se
prend pour Dieu, qu’il “ refuse à autrui le droit
Monde ”
sous
le titre “ Pourquoi Auschwitz
“
d’être différent ”.
Jusqu’à Papeete le Rabin a porté ses pensées.
Cet échange, même s’il a été parfois doulou¬
reux dans le rappel de la responsabilité ou des
silences chrétiens face à la Shoah, qui faisaient
dire à ses parents en voyant un prêtre en sou¬
tane : “ voici l’ange de la mort ”, a ouvert une
nouvelle porte dans
l’œcuménisme en
Polynésie et une volonté de poursuivre chez
Jacques Ihorai qui y croit. “ Un événement à
répéter pour lever les doutes et approfondir
notre connaissance. N’oublions pas que Jésus
était juif”.
Dépasser les tabous
Cette clarification R. L. SZTEJNBERG la souhai¬
te et la
Gilles Marsauche
porte partout où il peut visiter des chré¬
Fangataufa,
dépôts de déchets radioactifs
Moruroa et
L’Agence Nationale des déchets radioactif
(ANDRA) vient de publier l’Inventaire des
déchets radioactifs
mière
Cet
“
toute
l’amant ou l’autre (au sens d’autrui). En
terme “ plesion ” veut dire prochain
sens d’une personne proche ”. Il s’élè¬
donc contre ceux qui “ imaginent Dieu à leur
gnon,
grec le
dans le
comprendre
Trop souvent le manque d’interprète reo
maohi/français dans les commissariats
de police et au tribunal entraînent des
incompréhensions ou des contresens
qui se retournent contre les prévenus.
La Ligue des Droits de l’Homme de
Polynésie dénonce cette “ discrimina¬
sur un
tiens. En
en
y
incluant,
pour
le
pre¬
fois, les atolls de Moruroa et de Fangataufa.
organisme de
mihtaires
l’État contredit l’affirmation des
quoi “ nos essais étaient particuUèrement propres ”. Il admet qu’ils ont produit des
déchets et que les sites sont contaminés.
Les deux pages de l’Inventaire de l’ANDRA pour
comme
“
1998 consacrées à Moruroa et Fangataufa,
affirme
Bruno BariUot dans le dernier bulletin d’information
“
Stop essais ”, ne nous apprennent pas grand
chose que nous ne savions d^à : plusieurs kilos
de plutonium dans les deux lagons, provenant de
la période
des essais atmosphériques et des essais
dits “ de sécurité ” ; les eaux des lagons contami¬
nées au tritium “ dans des concentrations plus éle¬
vées que dans l’océan ” ; des matières radioactives
résiduelles ” n’ayant pas été piégées dans la
“
fameuse “ lave vitreuse "formée lors de l’explosion
souterraine, mais qui sont dispersées dans le
sous-sol des atolls en attente de rejoindre l’océan
ou le lagon ; et des déchets “ technologiques ” offi¬
ciellement “ stockés par couches ” dans deux puits
spécifiques et bétonnés à Moruroa. ”
Une mobilisation
Les
qui ne faiblit pas.
associations
mobilisées contre les essais
nucléaires dans le
monde, continuent à réclamer la
transparence en demandant l’ouverture des archives
de
la
DIRCEN
(Direction des Centres
d’Expérimentation Nucléaire) et une étude sur les
sites que l’AIEA n’a pas pu visiter, ainsi qu’une
contre-expertise.
G.M.
A la rencontre de la
parole...
reprise
Lorsque le dimanche 27 septembre
1998, à Vaiaau, Tevaitoa et spéciale¬
ment à Opoa où j’étais avec notre avo¬
cat
Maître
Stanley Cross, les responsables
des associations cultuelles
promirent
de nous restituer les clefs des immeubles si,
le vendredi 6 novembre 1998, les droits de
nous
ghse doit revenir à tous les paroissiens de
Opoa, Tevaitoa et Vaiaau.
Et
lorsque, le 6 novembre, le Tribunal de
au
Conseil
d’Administration des Biens de
l’Éghse évan-
Uturoa
reconnut
géhque ses droits de propriété à Vaiaau,
Tevaitoa et Opoa, accompagné du Vice-pré¬
propriété du Conseil d’Admlnlstration des
Biens de l’Église évangélique de Polynésie
française étalent à nouveau reconnus par le
Tribunal de Uturoa, mon cœur fut emph de
joie. J’y voyais, dans cette parole donné
d’adultes et de responsables de paroisse, un
espoir de pouvoir à nouveau se retrouver
ensemble pour chanter et prier.
Alors, au fur et à mesure que la date du 6
novembre approchait, je formais des vœux
très forts pour que les droits de propriété
sident de notre Éghse et de notre avocat, je
pris l’avion pour Uturoa avec beaucoup
d’enthousiasme et de détermination, pour
me voir remettre les clefs des immeubles,
comme promis, par les responsables des
du Conseil d’Admlnistration des Biens de
parole donnée le dimanche 27 septembre
l’Éghse évangéhque de Polynésie française
soient à
confirmés par
le Tribunal
de Uturoa. Pour que les biens immobihers à
Opoa, Tevaitoa et Vaiaau soient la propriété
de tous les protestants, en association cul¬
tuelle ou non. Parce qu’il est inconcevable
qu’un groupe de protestants ou qu’une
association, fut-elle cultuelle, puisse s’ap¬
proprier un bien collectif. Ce qui est à l’ɬ
nouveau
3 années de
dialogue impossible.
Hélas, à notre rencontre du samedi 7
qu’il
nous
faut
novembre
siens
non en
trois associations cultuelles.
avec ces
portail cadenassé,
d’entrer dans la
fûmes
derniers et devant
un
empêcher
paroissiale, nous
pour nous
cour
surprime! peinés d’apprendre que la
avait été...
reprise.
et
à
œuvrer
encore
lendemain proche où il
pour un
bon d’être ensemble pour
louer le Créateur Dieu et Père. De la honte,
fera à
nouveau
il y en avait aussi, parce que, en s’opposant
à nous, c’est aussi contre la Justice de notre
De la tristesse dans le camp de ceux qui
m’avaient accompagné à Opoa, Tevaitoa et
prennent.
Vaiaau, où les responsables des trois asso¬
Puisse donc
ciations cultuelles s’étaient donnés rendez-
retrouver sa
il y en avait. On y croyait teUement en
la parole donnée le dimanche 27 septembre
paroissien protestant.
vous,
inviter nos parois¬
association cultueUe à croire
“fenm "que les associations cultuelles s’en
Cela est
un jour la parole donnée
place dans notre cœur de
mon vœu.
devant les
Vaiaau.
temples de Opoa, Tevaitoa et
De la peine, il y en avait aussi, parce
Jacques Ihorai
Etârëtia, to tatou paruru e te
taatiraa
mau
Tevaitoa
tîtauraa
Uturoa
te 6
no
au
1 te
Haavaraa
no
no novema,
àita
te
a
Opoa,
no
Vaiaau, ia
e
te tâviri i faahoîhia mai, ia au i
te parau i
fare pure i
faaauhia i mua i te
te tâpati 27 no tete¬
pa.
E
peàpeà, e parau mau, tei
tupu mai i roto i te aau i taua
mahana ra no te parau faaau i
ôre i faaturahia. Ua fanau atoà
mai râ te haamâ i roto i te aau,
i te
mea
taatiraa
roto i to taua
ôreraa i tâpeà 1 te
e, na
ra
parau
i horoàhia,
o
Haavaraa atoà no Uturoa
U a monohia te oàoà i te parau faaau no te tâpati 27 no
tetepa 1998 e te pâhonoraa peàpeà i horoàhia mai i te
mahana
maa
7
no novema
1998
e
te mau tlà faatere
Opoa, Tevaitoa e Vaiaau. Te na ô ra
tâpati ra 27 no tetepa e, e faahoi mal râtou
i te mau tâviri no te fare, ia haapâpO noa atu â te Haavaraa
no Uturoa, 1 te mahana pae 6 no novema, i te Tomlte faate¬
no
te
mau
taatiraa no
hoi râtou i taua
re
i te
mau
maitaî
te Etârëtia ei tlaau no te mau faufaa
ra
i roto i ta
na mau
te
aau o
te taatoàraa, e no te
taatoàraa
o
te taata
ta
faaotiraa.
la pure e ia ôhipa uàna te mau pâroita
Tevaitoa e Vaiaau no te hoê hoîraa vave mai
atoà
o
no
Opoa,
te hau i roto i
hoê hinaaro-faahou-raa
o
te
pâroita o te arue âmui atoà i te Atua i
roto i te fare pure.
E te Metua e, a turu mai ia mâtou. E te Metua e, a aroha mat
ia mâtou.
val ra 1 Vaiaau, Tevaitoa e Opoa. I te maha¬
râ 7 no novema, la matou (te mono peretltenl o te
{fenua, fare...)
na maa
a
râtou e’aro
te
o
e
Jacques Ihorai
Veà
porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
*9"
L'espérance du mouvement
oecuménique
Depuis
13 septembre
les paroi
sses des Égldeisesl'oecuménisme,
membres du Consei
l oecuménilaqueSème
des
Églisesle (COE)
célèbrent
le dimanche
et préparent
Assemblée du COE qui
réunira du 3 au 14 décembre 1998 à Harare, au Zimbabwe, les délé¬
gués de plus de 300 Églises venues des cinq continents.
A la veille du troisième millénaire, le COE fête le 50ème anniversaire de sa création et doit
relever les défis de l'oecuménisme dans un monde de mutations, dans un dialogue difficile
et des situations d'Église pas toujours conciliables. "Tournons-nous vers Dieu dans la joie
de l'espérance" est le thème de ce Jubilé (voir Veà porotetani n'"26).
Surmonter les divisions
Quand le 22 août 1948, à Amsterdam, les Églises
de 44 pays décident la création du COE, elles
répondent à une attente en germe depuis le
19ème siècle pour une unité visible souhaitée
par le Christ, mais eOe répondent aussi à la
recherche d'espérance devant renaître sur les
cendres de la seconde guerre mondiale. Le
thème de cette première Assemblée était :
"Désordre de l'homme et dessein de Dieu".
hturgie imprégnée de l'âme des peuples, éclate¬
ment des Éghses, ont doimé au COE une voca¬
tion, non pas de super - Éghse mais de heu de
rencontre, d'échange et de solidarité.
Pourtant le COE doit toujours
faire place à la non
participation de l'Éghse cathohque qui est pour¬
tant présente dans sa commission "Foi et consti¬
tution". Ce refus d'entrer dans le mouvement
des raisons écclésiologiques souÜgne le
Aux thèmes de
pour
débat
se sont
recherche de l'unité
l'unité, de la mission et de la paix
ajoutés au cours des années, ceux de la
justice et de la sauvegarde de notre planète, la
création de Dieu, repris à la 7ème Assemblée de
Camberra (Australie) en 1991.
Mais la recherche de l'unité
a
aussi évolué
en
reconnaissance des différences de chacun.
une
Interprétation de la Bible, inculturation de la
sur
la raison d'être du COE, heu de
ou de dialogue inter-confes¬
sionnel, carrefour des responsables d'ÉgUse ou
soutien à l'œcuménisme vivant à la base, dans les
communautés. Après avoir réglé ses problèmes
structurels et financiers, le COE doit maintenant
faire face à la grogne des Orthodoxes qui mena¬
cent de le quitter, à cause de leur "divergence de
La
première Assemblée
1948 à Amsterdam.
culture spirituelle, ecclésiale, théologique qui
sépare l'Orient de l'Occident chrétien" Il y a
aujourd'hui un nationalisme ecclésial qui bloque
le dialogue œcuménique. Il oppose le rôle actif
de l'Éghse dans le monde à sa relation statique
avec les Écritures. Il s'oppose à la présence
d'autres Éghses et refuse la coexistence avec
d'autres rehgions.
Les risques de conflits sont réels et le Secrétaire
général du COE, Konrad Kaiser, n’a pas ménagé
ses forces pour les désamorcer notamment sur
les questions de sexuahté et le regard des Éghses
sur
l’homosexuahté.
Entre mondiahsation et
inventer
Harare, Zimbabwe
en
(Photo Oikoumene/COE)
une
voie
reph sur soi, le COE doit
originale et non exclusive. En
réaffirmant "Tournons-nous
vers
Dieu", il pro¬
clame l'essentiel dans
LesJeannie
délégués
de l'EEPF àIhoral,
la 8èmevontAssembl
ée du COE, deJacques
, Ralph Teiproche
naore,
PIttman
découvrir
l'AfriqueIhoral
sud-tropicale,
et Mata
un pays
de
l'Afrique du Sud, dont l'histoire accompagne les turbulences du mouvement missionnaire.
Anciennement la Rhodésie, c'est en 1980 que ce pays prend le nom de dzimba dza mabwe
(Zimbabwe) qui signifie les Demeures de pierre, et qu'il se libère du colonialisme dé l'Empire
britannique (jusqu'en 1965) venu y chercher l'or et les terres agricoles, et d'une politique
d'apartheid dans les années 60.
A la fin du 19ème siècle les missionnaires aidèrent les Britanniques à prendre possession des
terres. Mais en 1964 le Conseil des Églises de Rhodésie s'engage dans la lutte anti-coloniale
et anti-raciste, soutenu par le COE dont i'aide à certains mouvements de libération fut vive¬
ment critiquée par des responsables blancs d'Église.
La naissance du nouvel État du Zimbabwe portait l'espoir, mais la répression dans les années
80, le soulèvement populaire au début de cette année, l'accroissement du chômage qui touche
40 % de la population, l'épidémie du SIDA qui tue cent personnes chaque jour et la sécheres¬
se, donnent un enracinement au Jubilé du COE à la mesure des enjeux mondiaux.
Q.M.
(Sources : Demeures de pierre
10
Veà porotetani
N°30, décembre 98 / janvier 99
par
Hugh Mc Cullum, publié par le COE)
lequel chacun se retrouve
et est appelé "à une nouvelle spiritualité qui
s'exprime par toute une manière de vivre
orientée vers le Dieu vivant et par l'établisse¬
ment de nouvelles
avec
relations,
soi-même mais aussi
non
avec
seulement
les autres"
Vivre la diversité
Cette recherche
sera
ihustrée par une importan¬
présence des jeunes, 400 venus de toutes les
Éghses, et par le bilan de la Déceimie des
femmes (1988-1998), dans laquehe se sont
engagées toutes les Éghses. Prenant l'image de la
pierre qui scehe l'entrée du tombeau de Jésus,
les femmes appeUent les Éghses à "rouler la
pierre de la violence, du racisme, de l'injusti¬
ce économique et de l'exclusion'"-^''. Ehes
seront ntiUe à Harare pour interpeUer les Éghses
et s'engager dans le monde. Ehes ne dénoncete
à Harare
(Zimbabwe
Afrique du Sud)
-
seulement la place laissée à la femme
mais aussi celle qui leur est laissée
dans les Eglises qui "ont tendance à laisser agir
les hommes violents et à empêcher lesfemmes
de parler... Et l'immense majorité desfemmes,
à cause d'un sentiment de honte, de culpabi¬
lité, de peur ou de loyauté, tendent à subir
cette violence en silence". Certaines témoigne¬
ront pas
dans
nos
pays
ront de violence subie dans leur paroisse, par
leur pasteur, elles s'interrogeront sur l'attimde
des Églises en avance ou en retard sur la société,
elles
désigneront les obstacles qui bloquent leur
participation aux responsabibtés dans l'ÉgUse.
Cette approche dans la reconnaissance de l'acti¬
vité des femmes dans la foi, montre la mutation
qui s'opère dans le christianisme. De même
l'Assemblée du COE qui était d'origine nordaméricaine et européenne pour les deux tiers en
1948, est dans la même proportion en 1998,
d'Afrique, d'Asie, des Caraïbes, d'Amérique lati¬
du Moyen-Orient et du Pacifique
Là où les
différentes approches étaient entre Anglicans,
Luthériens, Calvinistes et Méthodistes à l'origine
du COE, elles sont aujourd'hui dans le domaine
ne,
culmrel, dans la relecture des Évangiles par une
affirmation identitaire qui tend à s'approprier les
textes et à
I nià i te eà
les contextuabser.
Parallèlement à l’Assemblée, le padare ® où se
retrouveront des groupes de travail indépendants
des
délégations officielles, sera le lieu où émer¬
geront les nouveaux défis et où chacun pourra
apporter la lecture, la réponse propre à son envi¬
ronnement social, culturel, économique, géograpliique et religieux.
Cette diversité peut être richesse si chacun vit "la
joie de l'espérance" qui a vu la chute de régimes
totalitaires, de régimes communistes, de
l'Apartheid, des tentatives de paix en Palestine,
en Irlande : "ce sont les
signes puissants de la
présence de Dieu dans l'histoire". Le mouve¬
ment oecuménique peut-être aujourd'hui ce heu
de témoignage, de réflexion, de partage pour se
mettre au service du monde. Les Éghses doivent
rassembler pour la Koïnônia, la communion de
l'homme et de la femme
avec
Dieu, Père, Fils et
Saint-Esprit. En 1948 ehes ont rassemblé dans le
rejet de la mort, en 1998 ehes doivent rassem¬
bler dans l'acceptation des différences et la joie
de les partager.
Ite ômuaraa no te âvaè Titema no teie
matahiti,
Zimbabwe te tahi
Etârëtia atoà
mau
te Amuitahiraa
teie nei ao,
Etârëtia
mau
■
Interview de Konrad Raiser, dans Réforme du 18
2
"
■ Contribution de Thomas F. Best du Secrétariat
Foi et constitution " du COE.
mau
mero no
Etarêtia
o
no
te
teie nei ao, i roto i teie
no
no
na
Harare
matahiti
o te tupu i te mau hitu
matahiti atoà. I te matahiti 1991, ua
tupu na i te fenua Auteraria i te ôire no
Canberra e i teie matahiti 1998, e tupu
e
hitu
haerehia atu
e
nei.
No reira
ua
ua
tupu maitaî teie rururaa, e
nehenehe i te
mau
te faaite i to râtou
râtou atoà
Apooraa Rahi
e
tîai
tià tei âmui atu i
mau
ra no
manaô
e
ta
roto mai i teie
Apooraa i Harare. E
rave rahi te mau
uiulraa, i te mea no vêtahi pae, a tahi
roa ra a âmui atu ai i roto i teie huru
Apooraa mai teie 1 te rahi.
1 roto i te
mau
tumu parau
tei mâitihla
Apooraa rahi,
no
te âfai atu 1 roto i te
ia i te fenua Zimbabwe i te ôire no
ua
hiôhia mal nâmua
Harare.
tumu parau tei riro ei fifi rahi no te
mau nOnaa no Patîtîfa i roto i te pae no
te oraraa tôtiare e i te pae âtoà no te
No te faalneineraa i te
Etârëtia
mau
no
Apooraa Rahi,
tahi
rururaa
no
mau
Patitifa
teie
ua
i te fenua
Etârëtia
no
no
te
tupu aè nei te
Tonga i te ôire
rururaa
te fenua
tià
âmui atu i
e
Nukualofa. Na te COE
faanaho i teie
e
e
oraraa
roa
i te
mau
faaroo.
te PCC 1
te
na
mau
Tonga i faril mai i
rururaa.
roa no
te hiô âmuiraa ia te
eaha te
teie rururaa, no
mau
tià
no
Patîtîfa
ta râtou e âfai atu
i roto i teie Apooraa Rahi. I te mea i roto
i teie Apooraa e faaotlhia ai te mau renï
ôhipa a te COE no te mau matahiti e
e
juin 1998,
te
no
nei,
ao
pii-noa-hia te COE.
Te fâ matamua
1
te
o
E âmui mai hau atu i te 5000 tià
teie
Gilles Marsauche
tupu i te fenua
Apooraa rahl no te
e
no
mau
parau
haere mai, no reira, e mea faufaa roa te
Z • “ Un appel
Miriam Reidy.
à la conversion ", contribution de
4 •" Le COE fête
son
cinquantenaire ”, contribution
de Marlin Van Elderen.
5
-
Padare
(Zimbabwe).
tumu parau atoà la tapaôhia la
ôre te tahi vâhi ia moèhia i roto 1 te
mau
mau
ro ra
signifie lieu de rencontre
en
shona
ôhipa ta te
mau
Etârëtia
ia tauturuhla mai
roto i te tenetere
âpî
e
e
e
hinaa-
to te Coe
haere mai nei,
i
Jeannie Pittman
e
représentante des femmes de Polynésie
Veà porotetani l\l°30, décembre 98 / janvier 99
11
8*" Assemblée Générale du COE à Harare
(Zimbabwe - Afrique du Sud)
Ua itehia te âmuiraa te taatoàraa i nià i
te parau no
te viivii âtomi o te tü îno noa
nei i te moana Patïtïfa i mûri aè i te
tâmatamataraa âtomi
mau
te
a
te marite,
peretâne e te farâni. Te vai atoà ra te
te tiàraa mana o te mau
parau no
nünaa tumu
Ua
no
Patïtïfa nei.
tapaô-atoàhia te
râtere, i te
parau no te fariiraa
i te tahi pae te vai ra te
mea
âpï, te vai atoà
aita
ra râ te vâhi ino, i te mea
faatura-faahou-hia ra te hïroà
e
tumu
0
te
Patïtïfa, e tae
faaroo. Ua faa-
mau nunaa no
atu i to râtou
noa
hiti te tahi tià
oraraa
i roto i te tahi mau motu
e
fare pure i te
moriraa ei vâhi mataîtairaa
ua
riro te
mau
taime haana
te
mau
râtere. E âmui mai te tahi mau râtere,
èiaha
ra
te haamori i te Atua no te
no
i te hohoà
Te vai atoà
êê tei tae
no
o
te
mau
taata
pata
pâroita.
te mau faaroo
âpï mai i roto i te mau fenua
ra
te parau no
Patïtïfa nei tei riro ei haafifiraa i te
ôhipa
a te mau Etârëtia tumu. Te vai
nei te tahi mau âmahamaharaa tei tupu
i roto i te tahi mau
opü fetii. I te tahi aè
fifi atoà te oraraa o te nünaa i te
pae no te hiroà tumu e te tahi atu mau
peu tei orahia mai e te nünaa.
pae ua
Te vai atoà
te
ra
mau
hiti i te parau no
taata i
mau
te tiàraa mana o te
i te mau hamani ino e te
faatura-ôre-raa te
ture
mau
hau i te
nei i te nünaa. E ère
parau no Patïtïfa noa nei. Aita ra o
mau
teie
mua
tià Etârëtia tei faa-
e
paruru
Patïtïfa i ère i teie fifi
üàna
roa
o
te nehenehe
e
atu i te tahi tau mai te peu
Les
délégués de l’EEPFà l'Assemblée du COE. (Photos R. T.)
èita te
mau
to râtou
e tià no te parau i
manaô i nià i teie tumu
Etârëtia
mau
pèlerinage
e
e na
roto i
tupu i Harare ei
reira te mau manaô maitatai e matara
mai ai
atura i roto i te
fenua
no
itehia
na
rarahi
o
mau
ôire
Patïtïfa nei. la
pû
au
no te mau
ihoà mai tei
ao
0
na
roto i te tauturu
la teie
e
tïtau
fariu anaè i te Atua
manaô rarahi
mau
e
te
mau
moana
ra
a
to tâtou
mai ia tâtou "E
i roto i te oàoà o
Ralph Teinaore
vai nei,
pâpü atoà ra ia ia tâtou e ua rahi roa
fifi i roto i teie
noa
te tlaitururaa".
nei.
te
au
Fatu
i roto i te tahi atu mau fenua
te
I roto i teie
to tâtou ia
mai te tahi atu mau tühaa o te ao
nei. E mai te peu
e aore
èita tâtou
e
àra maitai
ia e îmi i te mau râveà atoà no te
arairaa i taua mau fifi ra, te vai ra te
mahana èita tâtou
mai. Mea
no
na
e
tiàturi faahouhia
roto i taua manaô tumu ra
te afai i Harare
no
Etârëtia
Pour accompagner
la réflexi(affiches
on du COEde
série de 16 posters
fifi. Tiàturi râ tâtou
Na reira atoà te parau no te mau hamani-îno-raa i teie mahana o te rahi roa
turu
de foi
mau
teie fârereiraa rahi
parau.
i tâmauhia mai ai teie mau tumu
Un
teie
roto
o
te
mai
ao
râtou feruriraa
e
ma
parau
te tïtau i te tau-
i te
tahi atu
mau
nei tei nuu-rii atu ta
to râtou àravehi i nià i
J. Ihorai rencontre
une
format 42
59
cm) a été éditée autour
qui ont accompagné l'oe¬
cuménisme depuis 52 ans,: Dieu, Évangi¬
le, unité, avenir, vie, espérance, action.
Ce pèlerinage parcourt ies thèmes de
l'action du COE qu'elle soit théologique,
x
des mots clés
sociale
ou
libératrice. Il met
en
mots et en
images le rôle du COE mais surtout com¬
ment le COE permet à des femmes, des
hommes, des Églises de jouer un rôle
dans l'espérance contre l'injustice, dans
l'aide contre la division (on peut lire : le
COE
: les chrétiens unis dans un monde
divisé/Le COE aide les femmes, les
femmes se donnent la main...). La créa¬
tion est illustrée par une photo de cou¬
cher de soleil et une photo d'ordures
dans un ruisseau. Voilà qui donne à réflé¬
chir. (Outil d'animation, la série est en
vente au COE au prix de 4 000 FCFP +
frais de port).t
12
Veà
porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
*E fariu
anaè tatou i te Atua i roto
i te àaoa
te tiaïtururaa\
o
Taaê matahiti,
paha te Rururaa
Etârëtia
Tühaa
7 no
roto to
te
rautï tühaa
teie
i
na
mau
faanahoraa i te tahi puta
haapiiraa i nià i te
‘E fariu anaè tatou i te Atua i roto
tumu parau
i te àaàa o te tiaitururaa'. Te tüaroî parau ra
te
feiâ
haapii i nià i te mau huru fariuraa tau
Faufaa Apï no te mau papairaa èvaneria e ta
Pauro, tae
noa
atu i te
Etârëtia Evaneria
no
II. Te hinaarohia
ra
mau
huru fariuraa tau
to Tahiti ma e to Pômare
e
‘ia ravehia teie tumu
parau ei vauvau no te taatoàraa o te Hui faaroo
Porotetani, e ei faaineineraa i te tomo i roto i te
21raa o te tenetere.’
Taoahere Or.
Les droi
en
Polyn
50®'^® anniversaire de la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme ne doit pas être
une célébration du souvenir mais la revendication
d’un monde où la dignité de l’homme est reconnue,
Le
soutenue, défendue.
Le piège est grand de ne voir dans cette question
que les aspects négatifs de la vie politique, sociale,
culturelle, religieuse en Polynésie. Le piège est
grand de ne regarder qu’ailleurs. où le malheur est
si grand et les droits bafoués, du Pacifique à la
Sibérie.
Notre but est que chacun puisse les connaître, les
accepter, les appliquer et se battre si nécessaire
pour les voir appliquer.
Te tiàraa
o
Eiaha te SOraa
te taata i Mâôhinui nei
no
te matahitl i te haamauhia ai te
Iteie matahiti 1998, i te 10 no te âvaè Tïtema i mûri nei, e tupu al te
pae-àhuru-raa
o
i te Tiàraa Mana
manaôraa rahi
te
no
te matahitl i tuurimahia ai te “ Pororaa i to te ao nei
o
te taata ” ta te tâatoàraa
0
teie
âmui
ia
auraa o
oraraa
tâtai tahl, tae
teie Pororaa i to te
o
te
mau
0
fenua atoà
te Tamaî Rahi
cinquantenaire de la DUDH :
Olivier Richaud B.P. 11543 Mahina Tél-Fax 48 04 01
tano ia tatou
mau mea e
Firlpino
te
e ia upootià mai te tiàmâtaata), 1 te fenua Cambodge
aè i te faatereraa vî
raro
(ua oti to
a
Pol Pot
te
o
farii
ao
e e
o
te
ao
nei.
na parau
i te huru
au
mana o
te taata ia
îri, te taata
to ha
o
èreère i te tahi pae (aore reà mana
to na) e te taata ùoùo i te tahi atu
pae (tel roto ia râtou te rahiraa, e
nehenehe e parau te tâatoàraa o te
îtehia te
mana).
püairaa o teie moihaa àro
te faatura i te tiàraa
taata i roto Ihoâ
atoà
tel
raro
faatereraa
ra
1 te
mana o
mau
te
fenua
aè te nünaa i te hoê
faatîtl
Hitiaa
Le coordonnateur du comité du
e
pflai
Ceux
Églises, les
atu i te
raa o
pâtoi e te faaôre-roaôhipa hâîriîri i tupu i
mau
huna-hla i te
écoles, les
noa
i
tions et conférence-débat à l’Assemblée de
votre île en associant les
tià
haa-
Mal te reira mal â talô matahiti, ua
no
Municipalités et toute association intéressée.
N’hésitez pas à nous contacter !
nei
Tïtema 1948, ua tü te
Hoê moihaa
sur
ao e
faataa-ê-raa 1 te
o
i te
te Piti
“les Droits de l’Homme, comment les vois-tu ?“
Nous vous encourageons aussi à faire une célébration
te
o
râtou manaô
raa
Polynésie.
qui ne pourront pas venir ce jour-là mais qui veu¬
lent participer à cette manifestation, nous leur propo¬
sons d’envoyer des écrits, des dessins, des chants ...etc.
qui auront pour thème :
hau
mau
faarlro i teie parau poro el paparaa
ture tumu na râtou no te faaîte i to
no
nei i roto i te Hau âmui
musique, stands d’exposition des associa¬
te
i teie nei, ua
pohe haapaô-raa ôre o ia) e i Mérita
Apatoà i vai aè nei i roto i te faate¬
reraa Apartheid, oia hoi te hoê faa¬
tereraa poritlta i papahia 1 nià 1 te
manaô
Concert de
ao
te Taata
te ao nei
I te 10
décembre, Place Tarahoi
o
faahanahana. Mai te peu e
la haamata i te feruri.
i te Tiàraa Mana
no
e e
te faahlahia teie, mal ta tatou 1 rave hanahana mai nei
e
to tatou
e
ara e
Te
haamanaô
e
luplrl 1 te pltl hânereraa to te Evanerla taeraa mai 1 Tahiti nei, e
tano atoà la teie no tatou i te pârahl e te hiô mâlte 1 te auraa mau
tumu parau no te ao nei e, no tatou nei i roto 1 to tatou oraraa
talme
Le 9
taata,
te hoê feruriraa 5 àtâ io tatou nei
nei i roto i te Hau Amui
Te turaraa
te
mana o
mau
mai
tei
fenua
rave-
Europa
o te râ (Inaha, ua pararî te
paturaa porltita “ communiste ” e
tâatl
ra
i te
mau
fenua ia ROtia), i
pae Tooà o te râ la
Pâtitifa ta te taata püal ra o Marcos
i faatere mai nei (Ua topa roa taua
Firlplno 1 te
Te tahi
la îte atoà
hau i to
Pororaa
ra
ia
e e
i
0
na
faaôhiparaa i
te
tâtou e, ia tuu te
rima i
na
faatura i te
raro
hinaaro
mau
e
haapaô
plahia i roto 1 teie Parau, mâ te
mau
ôre
na
e
faatura i ta
ha ai
:
taere
o
mau
puna e
flfi
e
taata atoà
e
i tuurima. I ô
vai mâtahata-
te haîhai, te paruparu e te
te mau moihaa e tuuhia i
roto i te rima
Veà
hoê
aè i teie
îrava ture atoà
faa-utuà atoà i te
net te tahi
pae 0 te nünaa i turu 1 te vahiné ra
0 Corlna Aqulno i roto 1 ta na àroraa
ia ôre te faatereraa titî 1
no
te Hau Amui, te faaîte
ia i to
mahana,
e ua pohe o ia i teie
te itoito e te pûai o te
ra
na
peretetinl nei,
no
fifi
mau
teie moihaa
o
te ture
e
te
mau
tiri-
haa nei 1 ta râtou tuhaa
porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
13
purupuru noa ra i te mau ôhipa aita t riro
ei fifi e ei mai no te mâôhi i roto i to na ora¬
Te vai
raa.
faufaa
ra
te tahi
îrava ture aita
mau
net,
te îrava 3
te 16. Te vai
e
aita tâtou i îte i te
te tahi
ra
mau
îrava 6, 8, 10
îrava,
raa
e te 12. No te tahi puèôhipa anaè ia aita tâtou i
mai te tahi
roaa
; peneiaè, a raùaè
ai i to râtou faufaa. 1 teie ra
tâtou i teie taime
no
tâtou
e
îte
roa
taime, e vâhi ê roa to tâtou püai t
mauraahia.
Sroiis de l'homme contre la violence.
pineplne nâ te ara, et taata
mâtau i te feiâ
e
tiraa
te mau tâvirlraa rau a te poritita la
ôre taua mau parau ia mâlhaiha mai.
No reira, eiaha no te mea ua piahia te
e
Pororaa i to te
nei i te Tiàraa Mana
te
mâôhi. Te arii nui to nià roa, te mau arii rii
to
iho, te
raro
reira
raatira to mûri mai
mau
tae atu i te
noa e
ture ta te nünaa
e
nâ
mahanune. Te
mau
Eere mai te reira. la
haapaô, te ture ta
te taata tâtai tahi e haapaô, e mau ture
anaè ia ta te mana rahi e tâpeà, te arii ia, ia
hoê
vai hoê
ao
o
Taata i roto i te hoê fenua
e oti noa te ôhipa.
haamau-pâpü-hia ra te
Faatereraa Hau papahia i nià i te parau
faanahoraa ture to te
e, e
parauhia i te
reo
te tauturu
farâni, “
atoà,
mau mea
un
Etat de droit ”
te
pâruru i te mau taata
pârahl tumu i nià i te hoê fenua i te taime
no
râtou
ture,
e no
fifi ai. Nâ roto i teie huru arataîraa
e
atoà i reira to
mana
tuuhia ai i
e e
atoà te
mua
farerei i te
e
peàpeà
na
i te
mau
noa
faaotiraa
atu
tâpaôhia ai
e
haavâ, nâ reira
ia i
o
pû
mau
râveà horo-faahou-raa i
mau
te ture ia ôre
mau
pârahi tumu i te
ia i te taata
e roaa
hoê fenua i te haere
mua
i
i te
mauruuru
tiripuna i ravehia mai.
mau
auraa
teie Pororaa Amui i Porinetia
o
tiàturiraa hohonu
îrava ture i
mau
roto i teie Pororaa, e au ra ua
te taata i nià i te
raveraa a
te Ture, oia hoî,
i iteahia ai te taata ei taata no te
ôpuahia
ia i
e
piahia i
faaau-noa-hia
mau
ture
tâamu faahou ia na i to na
te hoê vâhi tei haamau-ê-
oraraa
taata
hia
i nià i te ture. Noa atu te tanoraa e
na
te faufaa
ia taiô
o
o
teie pororaa, e
ia i teie
rahi te
mea
no
mau
huru ê te Mâôhi
îrava ture
no
te
mea
faaâtea
ra
ia
na
mau mea e
i
teie huru parau.
reo
mataèi-
te taata i te
o
ta to
mea
rahi roa, noa atu ia te hee rii marü noa atu
tâtou i roto i te tahi arataîraa ê.
ra
Ua
monohia mai te faatereraa tahito hoê ta te
arii i haa
pâpü mai i te faatereraa rau
âpî : te poritita, te tîvira e te faaroo. No te
poritita, te vai ra ta na mau ôpuaraa e ta na
mau
arataîraa ta te ture
faatià ia
ra e
ta te ture
no
te
na
ô mai i te Hau
no
i te
Eere atu
rave.
ra
poritita e na te poritita anaè,
te taata fhoâ ra
parau atoà ra ta te taata,
i îte i te taiô i te ture.
Te vâhi taa ê
ia
roa
i te faatereraa
faataa ê hia te ture i te
; ua
tahito, teie
rau
faao¬
mana e
türe,
roto mai
no
hepera : torah.
te hoê
noa
ôpua e e haamau,
faatupu i teie faaotiraa.
tê
taata
e pupu
aore ra
taata ê
lo tatou nei, ua îte te taata i te auraa o te
ture. Eere ra teie i te hoê parau ôhie
na. Eere te ture i te hoê ôhipa matara
no
te
ia faahiti- anaè-hia te
mea
te ture i mua ta na, e taiâ e e mataù
tê
mai. Teie te hoê hiôraa
1 riro ai te ture ei ture
manaô i roto i te rahiraa
tüàtiraa to ù i te
e
ta te ture
mea
tüàtiraa to te ture i te
te
mau
te
no
mea
faaîte
e
ta ù
ta
mea
e
ra,
e ora ra
i
mahana atoà.
e
mai, aita te ture ta
maramara-
faatura
A
ei
faaoti ture, o na te tumu te ture
e
no
te taatoàraa. Te
e
arii nui ia te tumu
0
te nOnaa
e
vai i
e
na e
raro
riro ai ei
e
auraa ra, e
te
hôpeàraa
aè i to
e
arii nui,
o
te ture
na mana.
E
na reo
hou
na e
mea rave
àtâ
mea
te
ôhie
mau
no na
taô
raa o
14
e
iarii ia
na
ei raatira
te
Veà
mana
i roto i te
oraraa
àpapa-
tumu
porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
o
te
mau
a
horohia mai ai te hoê
fârii.
no
te mâôhi ta taa t te
mea
te
mea
rahi
ia taiô
e
ia
maramarama.
I
tupu mai ai te ànaànafaahope i teie parau. Eiaha
noa ra e
no
taata
te
parauhia mat nei. Na reira atoà ia te mau
piahia t roto i teie pororaa. Eere i te
arataî i te
mau
mâôhi e,
ia horo faahou t mua i
o
taô i
tae ôre i te taiô
râtou. Ua îte hoi tâtou i te huru
aita â te
piti, te reo e faaôhipahia net i ô nei tê riro
raatira ra, e raatira ia te tumu no te ture e
no
na
:
tiripuna ê ia faaroo-faahou-hia
faaotiraa ta
faa-
ture
faatià te ture ia
te tahi atu
taa-ê-hia i te taata faaoti ture. Te taata
ma
roaa
mai to
No te taata Mâôhi, ia au i ta ù i
Hau âmui. la ôre teie taura
tâtou i te tahi
taata
mau
e
e
pororaa a te
tâamu ra ta
raeàhia
ra
t te
nei i roto i teie mau îrava, e
parau noa ia teie parau, eere t te hoê ôhipa
parau e var
ta ù
e
haafaufaa.
manaô
A toru, te
îrava pta, e mau
arataî nei i teie
e
mau
tano no te feiâ e
ôhipa tumu nei i roto i te ture, te pârururaa
e te faaotiraa i te parau o te taata t mua i te
ture. Aita tâtou, te taata mâôhi, i paari i
manaô
e
roto i teie huru faanahoraa. Aita to tâtou
metua i nâ reira mai nei i te haere.
mau
I to tâtou ta uî
e
taui ai ? Nâ to tâtou ia uî
haamata i te faa-ô
ia tâtou
e
i roto i teie
huru faanahoraa ture ? Ua îte ânei tâtou i
te
ôhipa
e
te hohonuraa o ta tâtou e rave ia
nâ nià iho tâtou t te reira huru èà ?
la hiô anaè tâtou i te
nià i te
ôhipa e ravehia nei i
peretetini iho o te fenua Marite, o
Bill Clinton tâne, e haere roa ânei tâtou i te
reira vâhi ? Te manaô
e
vai nei i roto i teie
pororaa teie e arataî nei i te taata, i terâ
vâhi e i terâ vâhi, e faaîte i to na tiàraa
mana i mua i te aro o te tahi atu taata, ia
haafefe i te tahi
o
parau o
ù
râpae i te fenua
tê ànaànatae i te tauà i te
e
piahia i roto i te
i
tâa-
mau
taata ê i
i roto i te rima
mana
ture teie i mua ia na, e auraa
pâpü to te reira parau i roto i to na hiroà.
no
i
e
pupu taata. E pupu taata ê tê hiô e te horoà
i te faaotiraa ture ta te ture a te tahi pupu
faatere nei i tei faaotihaa. Aita te
e e
noa no na no
Mai te peu e
ôiôi
îrava
mau
roht nei i roto i te
i te fenua net
nià i te tahi. Tei hea atu ra ia
e te here ta letu i haapii mat
ia tâtou ? Tei hea atu ra ia te tatara-haparaa ? Tei hea atu ra ia te parau tià tei ôre e
ti
parau
A tahi, e ture teie. Te taô
â i te
na oraraa vaa
tupuna i faariro ei ture na na i taui
na mau
e
la hiô-âmufhia te
to
e
I teie tau, aita e arii faahou, terâ ra, aita te
mau
Farâni nei
vârua
naa.
farâni
Te
ia maitai te nünaa i roto i to
noa e
na oraraa
e
te haa-
Ei taata reva
net tê îte
ôhipa,
aita
mai te
11
,
e mau
faariro ta râtou et àroraa ia
âpî
îrava
mat te peu
auraa
tâtou i haamaramarama-mâite-hia,
Les
e
pâpaî mat no te mea, i Porinetia
ua pâpü ê na tâtou i te retra parau, mai
e
aita
o na
i îte i te
no
te
mea
hâma-
niraa îrava t roto i teie pororaa e
faahiti
roa
te
mau
taô
taiô,
mau
ra ua
e
te
upootià
0 ia i
te autaeaèraa
Ei
e e
tüvavahi i te tahi?
püôhuraa
Mea rahi te parau e parau i mua i te paeàhururaa o te Pororaa i to te ao net i te
Tiàraa Mana
“
o
te Taata, i tuurimahta i te 10
tîtema 1948, i Porinetia nei.
no
Hoê â ture
nehenehe
e
no
te taatoàraa ”
te tano
roa
teie
no
:
e
parau
tâtou i teie
mahana.
Terâ râ, ua ineine ânei tâtou i te faa-5 ia
tâtou t roto i teie mau raveraa âpî ? Ua
paari ânei tâtou i te faa-ô ta tâtou i roto i
teie àroraa tei tae mai nâ râpae mai, mâ te
tauà i to tâtou huru mâôhi tei mâtau
ôre
e
i te
faatupu i te hau
Na tâtou, te
e
te tauàparau ?
feiâ faaroo
e
te feiâ atoà aita
râtou i roto t te tahi faaroo i nià i te fenua
nei,
e
haapaô
e e
feruri hohonu mai i teie
t roto i te
parau ia maitaî e ia ora te taata
hau e te faatura te tahi i te tahi.
Vâhi
a
Tuheiava-Rlchaud
La Déclaration universelle des droits de
l'homme proclamée par l'Assemblée
Générale des Nations Unies le 10
décembre 1948, a été signée par les gou¬
vernements pour
combattre le retour des
atrocités vécues durant la seconde guerre
mondiale.
Liberté, égalité, sécurité, justice, éducation
détaillées dans trente articles dont
sont
toute
peut se saisir pour
droits quand il se sent en
personne
défendre
ses
danger.
En Polynésie, loin des pays qui bafouent
les droits de l'homme, doit-on pour autant
nous contenter
de
que nous avons et
ce
?
naux
Quelle nécessité y a-t-il à fêter, rappeler et
pour
apprendre les droits de l'homme ? Quatre
personnalités de Polynésie ont accepté de
répondre à nos questions, d'autres ont
accepté mais n'ont pas donné suite
notamment dans la majorité à l'Assemblée
de Polynésie, nous le regrettons, leurs
regards auraient clarifié leurs intentions.
naturelles.
dans chacune de
Le troisième point que
c'est le problème de
je trouve important
la liberté de cuite.
Beaucoup de Polynésiens continuent à
croire dans la religion ancienne, mais iis ie
cachent en acceptant de vivre deux reli¬
gions, l'une en Christ i'autre en Taaroa, ou
en attendant la libre expression de leur
foi. De plus on folklorise la religion
ancienne, ce qui est une atteinte à son
expression, mais je crois que ia destruc¬
tion par les missionnaires anglais n'a pas
atteint la croyance profonde qui n'est pas
comme certains le pensent une supersti¬
collègues de la Police ou de la
Gendarmerie, j'insiste sur l'importance de
la déontologie.
J'ai toujours été aussi attentif aux condi¬
tions de vie des prisons, aussi bien pour
les personnels qui accomplissent une
tâche essentielle et difficile, que pour les
détenus qui doivent vivre dans des condi¬
tions dignes. Voilà pourquoi j'al visité la
prison de Nuutania dès ma prise de fonc¬
tions en Poiynésie française.
A tous ceux qui détiennent le pouvoir, je
tion."
relecture du conte d'Adersen «Le costume
nous
taire
aux
entorses
"Le
polynésien doit
d'expression"
se
constatées
saisir du droit
Frère Maxime, directeur du Foyer des îles
Taurua.
“Il
n'y a pas de préoccupation en
Polynésie concernant les droits de l'hom¬
me alors qu'il y a beaucoup de choses à
dire. Les Polynésiens n'ont pas de liberté
intérieure et ils se plient devant l'autorité,
qu'elle soit politique, religieuse ou éduca¬
tive. le crois que le premier droit que nous
indigènes. Ce combat est lié à ceiui
l'environnement et les ressources
pour
la liberté "
Jean Aribaud, Flaut-Commissaire de la
devons réclamer c'est celui de vivre notre
en
culture. Mais
“Dans
années d'étudiant,
esclaves des
ment et intérieurement.
Le
limite à celui qui dit d'un
côté, celui qui écoute de l'autre. En limi¬
tant leur droit, parler ou écouter, ils tuent
rête là où
le droit ".
Les droits de l'homme sont
a
de débat de fond notamment sur ce
c'est d'être un homme libre culturelle¬
pas
que
diaiogue
se
coup
Jean-Marc Pambrun, ethnologue,
teur du Fare Tauhiti Nui.
direc¬
“Nous manquons de lieu d'expression de
libres opinions. Les fous du roi sont tolé¬
rés tant
celle de l'autre. Peut-
être que le premier des droits de l'homme
est un devoir : ie respect d'autrui.
ment
“Il faut libérer le culte"
commence
résumés
magnifique¬
dans la formule de
la
République : Liberté, Égalité, Fraternité.
Au fond, quand je m'interroge sur ce qui
caractérise une société iibre, je retiens
quatre critères.
La liberté d'aller et venir
et
c'est bien
ce
qui
en toute
se passe en
sécurité
;
Polynésie.
qu'ils ne remettent rien en ques¬
tion. Il vaut mieux, pense-t-on, une pensée
excessive qu'une critique objective qui
La iiberté de la presse, ce qui est aussi le
cas dans ce territoire. Tout au plus pour-
deviendrait
dangereuse. S'ii n'y a pas de
répression visible, il faut sans cesse négo¬
cier son espace d'expression et la pensée
rait-on souhaiter une
dominante
la même éducation et les mêmes chances
exile les
revient à les assassiner
dissidents,
comme
Pascai Couraud. Il y a
ce
qui
Henri Hiro
le problème fon¬
cier qu'on peut ignorer, mais ii perdurera
tant que /'on ne reconnaîtra pas ies tribu¬
ou
et moins
que
ici.
plus grande pluralité
d'autocensure ?
Le sort réservé
aux
filles qui doivent avoir
les garçons. Cela me paraît être le cas
Enfin, le regard qu'une population
on
une
la
leçon d'hu¬
milité. J'ai toujours aimé aussi la parabole
des Talents, texte que j'ai mis longtemps à
comprendre, m'indignant de voir puni le
qui avait enterré sa pièce d'ar¬
gent, alors que c'est un appel à faire fruc¬
tifier, au service des autres, nos capacités”.
“
Plus
jamais cela "
Ihorai, Président de l'EEPF.
Pasteur Jacques
"En célébrant la Déclaration Universelle
des Droits de l'Homme, je souhaite que les
grandes nations du monde remarquent la
présence des polynésiens dans le
Pacifique. Tous les peuples doivent être
respectés dans leurs droits d'exister. C'est
pourquoi j'espère que nos droits culturels
comme celui de pouvoir parler notre
langue, le reo maohi, nous seront recon¬
nus.
L'être humain attend de
ses
respon¬
sables
politiques, syndicaux et religieux, le
respect et l'attention, de la nourriture, des
vêtements et
auxquels il
un
toit. Ce sont les droits
faut être attentif
Il faut rendre à César ce qui est à César,
et à Dieu ce qui est à Dieu ". Ce verset
biblique nous rappelle que les droits de
i'homme sont une reprise de la volonté
nous
"
éternelle de
nous
voir vivre heureux
sur
Propos recueillis
par
cette terre. "
porte sur sa Police, sur ses
paix. Si
l'Empereur». C'est
ou
serviteur
Polynésie française.
j'ai beau¬
lu le philosophe Alain qui prône la
résistance au pouvoir. Il ne s'agit pas
d'une opposition systématique, mais d'une
vigilance. La liberté mérite que l'on se
batte sans cesse pour elle. Ma liberté s'ar¬
avantages acquis et certains craignent que
le réveil culturel les remette en cause. Il n'y
mes
mes rencontres avec mes
recommande volontiers la lecture
neuf de
“Le droit de résistance et ie combat
République
nous sommes
quelque chose est pourri. En Poiynésie elie
est acceptée et respectée. Voilà pourquoi,
gardiens de ia
craint la Police, alors c'est que
Gilles Marsauche
Veà
porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
tli
Hommes Droits et
Droits de KHomme
Qu'est-ce que le droit ? Une idée, un idéal, ce qui devrait être"l
Que peuvent alors être les droits de l'homme si ce n'est cela : les
idées des hommes sur eux-mêmes et sur les autres, une sorte d'ima¬
de soi et des autres, une représentation
Les hommes droits s'indignent précisément
de la dignité ?
de ce manquement à la
dignité de l'humanité, et l'histoire de Tahiti et des îles s'est faite de
ces frissons d'indignité dont, pour le moment, nous ne retiendrons
que deux, l'indignation missionnaire et l'indignation coloniale.
ge
1884, la guerre entre Tahitiens et soldats français. (Revue historique de Tarmée)
L'indignation missionnaire
être avant de retrouver
Du regard à la plume, il n'y a qu'un pas pour
les marins du siècle des Lumières ; le regard
sous
de Wallis, de Bougainville, de Cook,
Boenechea est désormais enfermé en
de
de
d'autres
noms
parfois bien vite et
la pesanteur sociale™ et
les antiques terreurs. Qu d'essayer de conci¬
lier ancienneté et nouveauté, incontournable
modernité
et
douceurs
du
passé, vieilles
l'on fait les
l'homme sont invoqués.
En effet, comment juger
affaires, quelques consuls en poli¬
des missionnaires en chaire, ont-ils
lourds et précieux
outres et vin nouveau, comme
çants en
re
Mamaia juste après la mort de Pômare II.
tique
L'indignation missionnaire est bien à l'origine
d'une nouvelle image de la personne humai¬
ne et de sa dignité dans les îles : plutôt le
une aura
autres au
droit des hommes que
accueille ?
volumes, mais pèse enco¬
aujourd'hui sur les habitants des îles. Entre
le Club Med de la Nouvelle-Cythère et la
réalité, il y a de la place pour le rêve et pour
l'indignation, du rêve pour les continentaux
français et allemands, de l'indignation pour
les insulaires britanniques.
La liberté des hommes et des femmes, les
sacrifices humains, l'infanticide sont telle¬
scandaleux et si peu conformes à l'idée
à l'idéal humanitaire que des hommes
ment
et
droits
fondent
1795
en
Missions de Londres
la
; sans
Société
des
état d'âme, ils
font de Tahiti le premier
L'indignation coloniale
leurs vies ; mais, dans cette première moitié
du XIXème siècle, pourquoi alors s'interdire
des désirs qui pourraient être légitimes s'ils
objet de leur souci,
l'espérance prioritaire, un formidable champ La question se
d'expérimentation dans
le Pacifique et le modè¬
[Le 6 avril 1850, à Tahiti, une espè¬
le
de
d’apartheid sépare nettement
Européens des indigènes
comme en témoignent ces deux
textes promulgués le même jour,
l’arrêté n°5 pour les premiers et la
loi “ ta'ftienne ” pour les seconds :]
Les droits de l'homme
précisément nés de
cette indignation mis¬
sont
:
ne
A-t-on le droit de
il vraiment de
ans
de contacts
avec
l'extérieur, et proposer une autre manière
d'être, de croire et d'avoir peur, un idéal dif¬
férent de la tradition, une nouvelle tradition.
Les journaux des missionnaires™ foisonnent
de cette indignation première et Pômare II,
une décennie plus tard, brise le tapu des tor¬
tues et
cré
des femmes
dieux
:
il mange
l'animal
consa¬
et réservé aux
prêtres, il parta¬
ge ses repas avec les femmes. Le premier
droit de l'homme n'est-il pas de se libérer du
passé et d'accéder ainsi librement avec les
aux
autres aux ressources
D'autres sociétés
cette ivresse
de la nature ?
ont connu et connaissent
de liberté où
possible et
d'égalité où tous les hommes sont frères, où
tourner le dos à ce qui devient un ancien
régime signifie inventer de nouvelles règles
politiques, économiques et religieuses. Peut16
Veà porotetani N°30,
et
une
un
acuité
cynisme
Grand
Qcéan.
Prenons
quelques
exemples, d'abord la
tout est
décembre 98 / janvier 99
cœur
et
de
se
immunité de
droit du sol et de la
comme
les
plage qui les
déjà dans l'homme de
son temps le consom¬
dignité n'est-elle alors
que la protection et la conservation de
valeurs incontestables et de l'équilibrage
mateur
de demain. La
social ? Qu bien est-ce la liberté d'accéder
nouveaux
avant ceux
marchés de la colonisation,
de la mondialisation ?
Les droits de l'homme, la vision d'un homme
nouveau
aux
droits nouveaux et d'un
homme désormais
plus général que local,
plus universel qu'enraciné et plus cosmopo¬
lite que " nésopolite
ont fait éclater la
société traditionnelle puis la société pré¬
coloniale, comme ils feront éclater la société
coloniale et même post-coloniale. Les droits
de l'homme à Tahiti et dans les îles ont
marier à Tahiti ? Suffit-
d'abord porté sur le droit à la liberté et aux
choix de chacun, sur le droit à l'égalité de
tous devant le marché et les désirs avec les
marier.
se
une
son
liberté du choix de
déjà modifié
30
avec
féroce
du
pas
accepter, ne pas tolérer ce qui se faisait aux
temps désormais païens ; réformer ce qui est
par
à partir des années
1830
exemplaire dans l'ur¬
gence des canons qui
surplombent les cases
les
entier.
sionnaire
pose
extra-territoriale,
naissance ? Qu sont-ils soumis
aux
légaux ?
ce
leurs
toutes
sont pas encore
ou
Ces questions peuvent prêter à sourire sinon
à réfléchir ; mais l'indignation coloniale voit
S'il n'y a plus de tapu, alors les hommes et
les femmes sont libres de leurs choix et de
ne
actions dans le monde
le tapu des dieux.
? Selon le droit des
îles, les lois anglaises, françaises, américaines
ou autres ? Un malade débarqué pour être
soigné, les marins en goguette, des commer¬
prendre son partenaire par la
main droite, de le présenter au missionnaire,
au juge et à la communauté comme le stipu¬
le le code Pômare™ ? Ce droit n'existe plus
s'il s'agit de se marier avec un étranger, et il
faut attendre le mois de janvier 1842 pour
l'abrogation exceptionnelle et temporaire et
cette loi du mariage par la reine Pômare IV
elle-même, pour qu'Alexandre Salmon puisse
épouser son Ariioehau et Charles Brémond
son Qopa...
Quels sont les droits des habitants, des rési¬
dents, des gens de passage ? Au moment où,
comme jamais, le Pacifique s'ouvre au monde
extérieur, l'individu a-t-il le droit d'acheter
par exemple les liqueurs fortes™ ? C'est parce
que le droit est clair, clairement écrit en
langue autochtone dans les codes insulaires
de ce siècle de fer et d'acier, que les droits de
résultats que tout lecteur du Veà connaît
bien.
Gageons
les hommes droits d'aujour¬
de s'indigner face aux ten¬
tations du travail-famille-patrie, face aux faci¬
lités du racisme et à la résignation devant
l'injustice.
que
d'hui ont à
cœur
Ropati
1-11 existe sans doute aussi d’autres idées sur le droit, plus posi¬
tives et plus historiques.
2 - Cf. i’édition du bicentenaire, 1797, Un voyage missionnaire.
3
- Le premier vote dans les îles du
Pacifique a eu lieu à main ievée
le 13 mai 1819 à Arue, i’unanimité couronnant cette première
démarche démocratique.
4
- f ture no Tahiti, un code pour Tahiti, Bulletin de ia SEO 269270, mars-juin 1996.
5 - Nous aurions aussi pu prendre à ia rigueur les exemples de la
liberté religieuse ou de vente des terres.
6 - Du grec nesos, île et polis, cité ; ce n'est qu’un prudent néolo¬
gisme pour ne pas abuser de la litote.
La
Bible
et les Droits de rHomme
Sous ce titre deux écueils se
cachent : le premier consisterait
à prétendre retrouver tout le
message biblique dans la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme ; le
second écueil serait de retrouver mot
pour mot dans le texte biblique l’équi¬
valent de cette déclaration de telle
sorte que les chrétiens pourraient dire
triomphalisme
Il y a long¬
temps que nous savons tout cela, la
Bible avait raison ! ”, ce qui serait bien
déplacé, car on pourrait leur rétor¬
quer : “ Si vous saviez cela si bien
pourquoi ne l’avez-vous pas observé
dans le passé, vous qui avez au cours
des âges pratiqué l’intolérance, l’in¬
quisition, la torture, le paternalisme et
autres pratiques peu glorieuses ? ”
Cependant il y a une certaine conver¬
gence, une harmonie, entre les
avec
articles de la Déclaration des Droits de
l’Homme et la Bible.
Martin Luther
L’homme dans le
la paix,
projet de Dieu
Si l’influence chrétienne n’a pas
l’ordre
été nulle
qui devait
revenant
aboutir à cette déclaration, il n’est pas
nécessaire d’être chrétien ni même d’invo¬
sociaux,
le mouvement des idées
sur
la présence et les auspices de l’être
Suprême comme en 1789 et 1793, pour
quer
souscrire à
de
aucun
ces
nous
valeurs et les défendre. Si
ne
Droits de l’Homme
peut s’approprier les
King, la Bible pour le droit d’être homme.
ne peuvent
à l’alhance avec
s’établir qu’en
son
Dieu. La
Charte violée est le début des malheurs
moraux,
Un message
poütiques, qui suivent.
de libération
Dans le Nouveau Testament
Alliance,
dans
nous
ou
Nouvelle
lisons que la venue de Jésus,
temps combien douloureux et un
au pouvoir absolu, fait
un
revendiquer la
source, on peut pourtant y entendre le pro¬
jet de Dieu pour l’humanité.
monde soumis
Dès l’Ancien Testament cette idée surgit au
début de la Genèse ; “ Dieu créa l’homme
sibles pour l’homme. Le N. T. nous révèle
donc que Dieu est un Dieu Ubérateur. Nous
à Son
lisons par
ou en
image, à l’image de Dieu II le créa ”
(Genèse. 1/27). Si l’homme est à l’image de
Dieu, alors atteindre l’homme c’est
atteindre Dieu, mépriser l’homme c’est
mépriser Dieu, humilier l’homme c’est
humilier Dieu, torturer l’homme c’est tortu¬
rer
Dieu. Dès le début du
Décalogue (Exode
20) il est affirmé que Dieu est le libérateur
de
peuple. Il l’a déUvré de son esclava¬
ge en Égypte, de son état de servimde ; il
doit comprendre que la Charte des dix
son
Paroles mène à
un
sable. Si l’homme
homme libre et respon¬
s’enorgueillit et manifes¬
volonté de puissance et d’asservisse¬
ment de l’autre, il retombe vite au pouvoir
te une
(intérieurs et extérieurs). Il
redevient esclave et soumis. Mais par un
de
ses
ennemis
à
valeurs, à ses convictions et à sa
raison, il doit redécouvrir le grand dessein
retour
ses
pour lequel il existe.
Tous les prophètes d’Israël sont comme
voix
respecté,
que
l’espoir immense d’un monde
reconstruit et reposant sur
Jésus
les valeurs
pos¬
exemple dans Luc, ch.4, que
jour de sabbat adressa à ses com¬
un
patriotes un message de hbération pour les
pauvres, les prisonniers, les opprimés et
même les
de
"
son
aveugles. Plusieurs fois au cours
guérit des aveugles :
ministère il
Dieu m'a oint pour annoncer
le retour
des
la hberté, la justice,
(Exode), malgré la faiblesse et la désobéis¬
de son peuple. Dieu renouvelle la
promesse d’un temps nouveau vécu dans la
joie et la vérité. Cette première expérience a
marqué la conscience d’Israël dans son his¬
sance
toire. Le Dieu créateur
se
révèle dans notre
histoire et dans l’histoire de
chaque homme
d’amour, un événement fon¬
dateur pour tout peuple, tout homme qui
écoute, entend et agit. U nous libère aujour¬
d’hui de tous nos esclavages. Il volt nos
misères, nos vides, nos peines. Il nous fait
passer de la servitude au service, de la nulhté à la dignité. Il remet tout homme
comme un
debout.
acte
Un
des textes fondateurs de
l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition
de la Torture) se trouve dans l’évangile de
Matthieu ch. 25 : Jésus dit “J’ai eu faim et
m’avez donné à manger... j’étais
vous
aveugles ” (Luc 19/35-43) ;
image de ceux qui sont enfermés dans la
étranger et vous m’avez recueilli... j’étais
malade et vous m’avez visité ; j’étais en
nuit de leurs cachots et reviennent à la
prison et vous êtes venus vers moi... Oui,
c’est vrai, toutes les fois que vous avez
fait ces choses à l’un de ces plus petits de
mes frères c’est à moi que vous les avez
faites ”. C’est tout un programme. Nous
à la
des
vue
lumière de la hbération et de la vie.
Jésus
une année de grâce du Seigneur,
allusion à la libération des esclaves à
proclame
chaque année sabbatique (coutume du
peuple hébreux). Comme le prophète Ésaïe,
Jésus a pris conscience d’être le porteur
d’une bonne nouvelle annonçant une inter¬
vention hbératrice. Sans doute dans le
prophétie d’Ésai'e s’agit-il du
déportés de Babylone, mais on
peut y voir comme une déüvrance pour
aujourd’hui et pour demain, l’ultime et défi¬
contexte
de la
retour des
qui rappellent sans cesse que l’homme
doit être
renaître
des hommes qui est victoire sur le mal et la
Dans la charte des dix Paroles
mort.
sommes
solidaires
de
nos
frères les
hommes, particuhèrement ceux qui sont
malheureux, méprisés, malades, emprison¬
nés, torturés. Aller vers l’autre en toute simpHcité ni arrière-pensée, c’est l’aimer, c’est
découvrir le visage de Jésus-Christ dans son
visage.
Henri Vernier
nitive intervention de Dieu dans l’histoire
Veà
porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
17
'..jjua nu! enftnt
nt
son tournis
ilalortun,
tWidespatiws
ou
inltemmts cruais.
Inhumains
ou
Célébration oecuménique du 9 décembre
dégradanOLj"
1997.
Nous voulons cette année qu'en Polynésie
soit célébré le cinquantenaire de la
Etre
vigilant
Le groupe Acat-Polynésie s'qui
est constitué
en des1994,
après la
engendré
Acatjuste
dans20 anstrentaine
création de l'Acat-France
Déclaration universelle des droits de l'hom¬
me
une
a
par
tion à
le plus de gens et que la sensibilisa¬
ces
droits soit la meilleure. C'est pour¬
quoi nous avons invité tous ceux qui étaient
préoccupés par la défense des droits de
l'homme à célébrer ensemble ce cinquante¬
de pays d'Europe, d'Amérique, d'Afrique et même aux Philippines, toutes
affiliées à la Fédération internationale de l'Acat (F.I.ACA.T). En 1998
l'Acat-Polynésie s'est faite enregistrer comme association.
naire.
Que
ce
9 décembre,
sur
la place Tarahoi, à
l'Assemblée de Polynésie et dans toute la
Émeutes
et
Chaque mois, l'ACAT se réunit pour échan¬
ger des informations, mener des réflexions,
engager des actions et prier. Nous invitons
toute personne intéressée à le contacter.
Chaque fois que nous parlons de notre lutte
contre la torture, il y a comme un étonne¬
ment de la part de notre interlocuteur : "Mais
en Polynésie, il n'y en a pas !".
Disons tout d'abord que nous luttons aussi
contre la peine de mort et contre tous les
traitements inhumains et dégradants.
Pour ce qui est de la torture et de la peine de
mort en Polynésie, on ne peut que se réjouir
de
constater
qu'elles n'existent pas.
N'oublions pas tout de même que la peine
de mort existait
encore en
1981 et que cer¬
tains voudraient la rétablir pour
crimes ; nous
même
nous
de personnel étaient
flagrants mais déjà des travaux de rénovation
bâtiments et le manque
Vaiami
des grands
devons donc rester vigilants. De
devons rester très attentifs à
ce
la torture ne s'introduise pas, car aucun
n'est à l'abri de dérapages ; cela fût
constaté trop souvent dans l'histoire des
peuples.
Par contre nous avons été interpellés par des
situations préoccupantes. La première, ponc¬
tuelle, fut l'interpellation brutale de syndica¬
listes trois jours après les événements de
1995. Nous sommes intervenus auprès du
Haut-Commissaire sans obtenir de réponse
et auprès de la Direction de la gendarmerie
nationale à Paris qui a répondu ; nous regret¬
tons que cet événement ne fût pas instruit
lors du procès d'octobre. Cela montre, enco¬
re une fois, que la vigilance doit être pour¬
étaient
en cours en
tion à Jean Prince et de nouvelles affectations
d'infirmiers venaient de
été celle de
la
La troisième est celle du nombre important
la route
d'après les renseignements fournis par le
ministère de la santé. Sachant qu'il y a 10
tentatives environ pour un suicide il faut
compter plus de 600 familles confrontées à
cette douloureuse question. Il est urgent de
mener une action de prévention d'envergure.
Une quatrième nous interpelle, vus les
articles de presse et les rumeurs qui circulent :
la prison de Nuutania, avec des détenus pla¬
190 places, des cellules de 6m2
réglementaires.
Enfin nous n'oublions pas la situation anor¬
male des plongeurs dans les fermes perlières,
la maltraitance des enfants, la situation des
handicapés qui manquent de structures d'ac¬
porotetani N°30, décembre 98 / ianvier 99
dans le monde
vous
joindre à
nous.
Le 10 décembre
nous aurons une
célébration
œcuménique à l'église Maria No Te Hau.
N'oublions jamais que dans un monde où
tout semble pouvoir être acheté, l'Homme
(homme et femme) est le seul à ne pas avoir
de prix : il a une dignité comme l'affirme le
premier paragraphe de la Déclaration
Universelle. Il doit donc être respecté dans
corps, ses croyances, sa culture, sa liber¬
té. Luttons pour ce respect, avec la force de
son
l'amour, inspirés et guidés par l'Esprit Saint.
Olivier Richaud
Action et
prière
Avec 11.000 adhérents, elle
nous intervenons chaque semai¬
auprès de gouvernements et d'autorités
civiles
ou
militaires. Nous les
interpellons
au
sujet de tortures, d'exécutions extrajudi¬
ciaires, de disparitions, d'emprisonnements
illégaux,... constatés dans leur pays. Nous
demandons que justice soit faite, que des
enquêtes soient menées, que les coupables
soient arrêtés.
son
Veà
comme
invitons à
ne
cueil...
Ministre de la santé. Effectivement l'état des
18
nous vous
A l'extérieur
Nous parainons aussi un prisonnier Péruvien
et nous lui écrivons pour le soutenir dans
; nous avons
:
Depuis 1974 l’ACAT (Action des Chrétiens pour
Torture) agit pour tous ceux qui
sont torturés, détenus dans des conditions
inhumaines, exécutés, ou qui ont disparu, quels
que soient leur pays, leur race, leurs opinions
politiques et religieuses.
Association œcuménique, elle rassemble des
catholiques, des orthodoxes et des protestants.
pour
lieu des 9m2
rencontré le
directeur de l'établissement ainsi que le
l'hôpital Vaiami
més et soutenus
entier
cés dans des conditions difficiles. 270 per¬
au
a
encore
de suicides : autant que de morts sur
sonnes
La seconde
faire. Là
Suicide, prison et solidarité
pays
sans cesse.
se
vigilance s'impose.
que
suivie
attendant la reconstruc¬
Polynésie, les droits de l'homme soient affir¬
épreuve.
l’Abolition de la
groupes locaux,
et monastiques.
regroupe
450
450 communautés religieuses
responsabilité propre
prière, qui loin d’être un alibi, est un
appel à l’action : prier pour les torturés et les
persécuteurs, c’est prier pour la libération des
victimes, pour la réconciliation de l’homme avec
Les chrétiens ont une
dans la
Dieu.
Te tiàraa
te taata
Ètârëtia
te
e
mana o
Bénis sois-tu.
Seigneur,
Source et avenir
De notre
dignité.
Tu manifestes ta tendresse
Ote hoê la parau faufaa rahl o
tê tlà 1 te
ferurl
moèhla
ra
mau
la
e
hltl 1 maîrl, ua
faatereraa hau
na e
tuatâpapa. Alta
la tatou
1 te
e
no
mau
Nous
e
te rlro
e
te tiàraa
En
tuu-ôre tel horoà 1 te taata 1 te hoê
Mal te
mea
haa nel
tele
e e
mau
te
to na oraraa no
mau
tâatlraa tele
Seigneur, toi qui as connu
Les pleurs et l'angoisse, bénis sois-tu.
Tu
e
e
Qui " pourraient défaillir en chemin ".
e
1 ta râtou mau hlôraa 1 nlà 1 tele parau.
Èvanerla,
Inaha, te haapllraa e te mau tltauraa a te
mataraa mal
na oraraa e
1 ite atoà-hla
ta te Tamaltl hoî 1 haere mal
na mau
Ètârëtia
Tele râ, alta te
haamau atoà-hla la 1 nlà
na mal te haa-
na o
e
haamanaô la tatou nâ roto 1 to
1 rlro noa el vâhl e
tupu maltai te tlàraamana o te taata.
la 1 te faaèreraa 1 te reira 1 te lôa
e mau
paô. Ua tae
o
atoà
tatararaa 1 te hlnaaro
o
o
ta
na
te Atua
Iho hlôraa, o ta na
e au
1 te taata la haa-
la 1 te tahl talme 1 te faaotlraa 1 te ora e te pohe o te taata.
I mûri mal 1 te Reforomâtlo
haavïraa 1 te ferurlraa
o
e
tae
roa
mal 1 tele mahana, te val nel â tele
te taata la ôre
o
huru
la la rlro faahou el taata tlàmâ 1 mua 1
te Atua.
tele parau,
la rlro te tlàraamana o te taata el àroraa atoà nâ tâtou. Inaha, la hlô
mau ôhlpa 1 ravehla e to tâtou Fatu, no te faaora ânel 1 te taata,
roto 1 ta na mau haapllraa, alta atu e manaô tumu e ïtehla ra maotl,
anaè tâtou 1 te
la 1
te faatlà-faahou-raa 1 te taata 1
e
rlro al
o
te
nlà, te horoà-faahou-raa 1 te taata 1 te
mau mea
la el taata tlàmâ no te haamaltaî 1 te Atua mâ to na manaô e mâ to na
àau. Alta râ
no
avons tant
de mal devant la souffrance
Aux côtés de
ceux
mea o
la 1
o
ta
faahepo 1 te taata la tlàturl 1 te Atua mal te ite-ôre 1 te auraa
na e
que
tlàturl
ra.
El tautururaa 1 te faaiteraa 1 te hlnaaro
o
te Atua
1 te taata nel.
Taarii Maraea
la douleur accable.
Seigneur, révolté par l'injustice
Et par l'hypocrisie, béni sois-tu.
Tu
nous
donnes
Une loi d'amour et de partage.
Tu nous demandes d'y ajuster nos vies.
Dis-nous, toi qui
À
meurs, par
fidélité
ton message.
Comment inventer
No reira, e mea tlà la tatou te mau marumetla o tele mahana la val ara 1 mua 1
e aore
Nous
Qui nous rend absents, ou bavards.
Apprends-nous, toi qui sais aussi souffrir,
À être pleinement présents
haapllraa.
Iho mâramaramaraa
roa
ua
te tiàraa mana o te taata o ta te Atua 1 horoà la
e o
1 ta
manifester ton émotion
Tu dis ta compassion envers ceux
tano atoà la
parau e, alta te mau Ètârëtia 1 faaèrehla no te horoàraa 1 to râtou manaô
1 tele parau, no
oses
Devant la mort et l'abandon.
ite-plneplne-hla 1 roto 1
tautooraa,
que
de mal
présence
nous jugeons indignes
Aide-nous, toi qui as vécu
Notre vie d'homme,
À ne jamais déshumaniser
Celui qui paraît plus éloigné de toi.
te
taata 1 tele mahana el àroraa tuu-
tlaîtururaa pâpu no
ananahl.
ceux
tant
ta
De notre humanité.
mau
mana o
plus petit.
avons
À déceler
mata-
topatopa te mau
fenua 1 paèpaèhla
faatereraa faatïtï
nel te àroraa
Envers le
nûnaa atoà la
Les
sans cesse
règles d'un monde plus juste.
Seigneur, tu sais te retirer et prier.
Béni sois-tu.
Tu
nous
révèles la fraternité
En
nous
désignant le Père.
Nous
avons tant
de mal à choisir
Entre l'activisme et la démission.
Nous craignons le silence de ton absence
Qu l'exigence de ton appel.
Viens prier en nous lorsque
Le découragement se fait sentir.
Quand la prière paraît scandaleuse
Face à tant de violences.
re
pour
A
les droits
Es inensusl rhréiien Ses droits ils roamoi
Tahiti,
un groupe ACAT existe depuis 1994. ii
œcuménique et se réunit chaque mois.
Depuis piusieurs années, début décembre, ii
organise une céiébration reiigieuse œcuménique
pour la paix et ia réconciiiation dans ie monde,
avec ie soutien du pasteur Jacques Ihorai et de
Monseigneur Michei Coppenrath.
Tu dénonces
est
Cette année, pour fêter ie 50®'^® anniversaire de
la Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme, il animera
une
célébration œcuménique à l’église MARIA NO
TE HAU, le jeudi 10 décembre à 17 b 30.
Tous les chrétiens sont fraternellement invités à
y
.
Peine
AiirÈsl’exécuflon
deKa/loTucker...
I
A célébrer le
I
Table lortde
capables.
Inspire-nous les paroles du vrai dialogue
Et le courage de faire le premier geste
avec
Jean-Louis Ihuille.
Pierre Ccurcollo
ol Jean Le Derre
-J
.Gameroun
pardon
Dont certaines victimes sont
Del'obélssi
à l'ainnrlté
■
Vers la réconciliation.
ieschrôtisivs
crient
leur indlgn^on
L'ultime
Olivier Richaud
concession
Tu l'invites à changer.
Nous avons tant de mal à prier aussi
Pour les tortionnaires,
de mort
strat^ie
de survie
Pour information sur l’ACAT, on peut contacter
48 04 01 ou Béatrice Egretaud 53 27 48
sans
Celui qui ne sait pas aimer.
Et dans une même parole
.France
participer.
Seigneur, tu as parlé aux méchants
Et à tes bourreaux, béni sois-tu.
Seigneur, tu es vivant, béni sois-tu.
parole et tes gestes nous remettent
Ta
Sur le chemin de la vie.
Guy Aurenche
Président de la Fédération internationale de l'Action des Chrétiens
pour
lAbolition de la Torture (FIACAT)
Veà
porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
19
üimjjjiWiDiniiiiiffîiDiiffîv
uuMiiiimiUiUiuOffîiiii
Tribune libre
rXTTTTTrrn
(ot5\
r.
nucléaires décidée unilatéralement
par le Président de la République
française Jacques Chirac et sans
consultation préalable du peuple
maohi ; qu’elle a interpellé, souvent
en vain, les pouvoirs publics sur le
danger que représentaient les
groupes sectaires et totalitaires offi¬
ciant sous couvert d’idéologies reli¬
gieuse, scientifique ou autre : qu’el¬
le a révélé à l’opinion publique la
vétusté des bâtiments de l’Hôpital
psychiatrique Vaiami qui rappellent
dire du Procureur de la
République lorsqu’il se permet, au
cours du procès sur les événements
de l’aéroport de Faa’a de septembre
1995, d’accuser les membres fon¬
dateurs de la Ligne des Droits de
l’Homme de Polynésie de faire de la
démagogie, alors qu’ils œuvrent et
qu’ils luttent, avec abnégation, pour
que la Polynésie de demain ne soit
pas l’Algérie d’aujourd’hui où on
les asiles de fous du siècle dernier,
assassine les défenseurs des Droits
tous les cas, source d’aggrava¬
tion de la souffrance mentale de ses
teurs ont dû se défendre avec suc¬
où
massacré, pour des raisons
ethniques et religieuses, des cen¬
taines de milliers d’hommes, de
cès devant le Tribunal correctionnel
femmes et d’enfants innocents.
par l’État de la gestion
nistration pénitentiaire ;
se
de l’Homme en
Polynésie
Itrcna^
^
.
'
ui111111 ü
conçoit que
Travail
(B.LT.) à Genève
dans le combat
statue
sur
r\e nombreux pays se préparent à
^Vl Vi i~^ LJfêter un avènement majeur pour
l’Humanité
la célébration du cin¬
:
de
quantenaire
Déclaration
la
Universelle des Droits de l’Homme
par l’Assemblée Générale
des Nations Unies le 10 décembre
adoptée
1948.
A
sa
manière, et sans aucune aide
financière ni de l’État français ni du
Territoire de la Polynésie française,
la Ligue des Droits de l’Homme de
Polynésie
a
voulu marquer cet évé¬
pierre blanche. Elle a
nement d’une
choisi
de
faire
traduire
la
Déclaration Universelle des Droits
de l’Homme en reo maohl en faisant
H
appel à un maohl dont les compé¬
tences Indéniables sont contestées
des seules autorités du Territoire.
Et, c’est de manière délibérée qu’el¬
le n’a
reproduit sur raffiche(l), que
le seul texte en reo maohl
: car.
avant tout à l’adresse du
peuple de
Il est
pays ; mais aussi. Il donne l’oc¬
casion à la Ligue de dénoncer cette
discrimination persistante entre le
ce
reo
maohi et le
nière
ax
comme
étant
reo
la
farani, cette der¬
seule
de l’admi¬
qu’elle a
saisi le Bureau International du
ne se
reconnue
langue officielle.
pour qu’il
la situation dramatique
des plongeurs polynésiens tra¬
vaillant dans les fermes perlières qui
perdure encore, alors que le carac¬
tère discriminatoire de la législation
territoriale sur la plongée profes¬
sionnelle par rapport à celle de la
Métropole
a
été relevé, déjà en mars
par
ie
Conseil
d’Administration du B.LT. ; qu’elle a
condamné la reprise des essais
1996,
en
patients
; que ses
membres fonda¬
poursuites en diffamation
diligentées par le Président du
Gouvernement pour avoir dénoncé
les violations des droits de l’homme
le Territoire. Et, la liste est
longue des combats menés, béné¬
chez
nous
volement et
sans aucune
subven¬
tion, par les membres de la Ligue
pour la défense et
droits de l’homme
la promotion des
en Polynésie.
l’Homme ne sont pas
Défendre
c’est
nos
droits
on
m
C’est la seule raison d’être de la
Ligue des Droits de l’Homme de
Polynésie qui s’est récemment
insurgée contre la création du
Groupement d’intervention de
Polynésie (G.LP.) qui pourrait être,
du fait du profil de certaines recrues
et surtout, si nous ne réagissons
pas dès maintenant, la brigade des
tontons
macoutes
”
de
la
Polynésie de demain.
préparer
Stanley Cross
Le Président de la
-
Ligue
Polynésie
Que sera la Polynésie après espé¬
le 10
décembre 1998 ? Peut-on
que les
deviendront
à la maison d’arrêt de Nuutania,
que
équivalents à des traitements
cruels, inhumains ou dégradants.
pays
Droits de l’Homme
ce
nouveau
(1) Dessinée par Mathius, artiste
peintre et secrétaire général de la
Ligue des droits de l’homme,
elle peut être utilisée pour des
concept
les autorités politiques de ce
prendront en compte demain ?
est permis d’en douter.
animations
M
4^
tpGcoteit
a
des droits de l’Homme
dénoncé les conditions de détention
t a-rnri q
de l’Homme, ni le Rwanda d’hier
notre avenir
rer
.TflIliTTTVl 1 n
Et que
“
C’est vrai que les Droi
s de
des tdroits
acquis et, que la défense des Droits
de l’Homme en Polynésie ne se
conçoit que dans ie combat.
D’ailleurs, les six années d’existence
de la Ligue des Droits de l’Homme
de Polynésie en sont une parfaite
illustration : c’est ainsi qu’eile a
ment
contre les
par
Défendre les droits
Comment
pourrait-t-il en être autre¬
lorsque l’on voit le peu d’inté¬
rêt que porte le Gouvernement de la
Polynésie pour les droits écono¬
mique et sociaux avec les injustices
qui sont de plus en plus flagrantes
et que symbolisent, d’un côté, la
construction d’un palais présidentiel
démesuré, à l’image de ses promo¬
teurs, et de l’autre les tavelas dignes
des plus bas quartiers des pays
d’Amérique du Sud où s’entassent
des dizaines de milliers d’exclus qui
souffrent dans leur dignité, du
népotisme et de l’affairisme de ce
Gouvernement. Et ce, avec le silen¬
ce coupable de l’État français II!.
dénonciation qui a abouti à la repri¬
La Défense des Droits
avec
les enfants.
Mai te mau ômuaraa matahlti
atoà,
mau
âmui te Hui Faaroo
Èvaneria i roto i te faanahoraa
Hepetoma Pure no te Hoêraa o te
te
no
e
Maru-Metia
o
te
nei. Na roto i
ao
faanahoraa, te hinaaro ra te
Etârëtia e âpiti atu i te pureraa tau e
faatupuhia e te mau maru-metia i te
teie
fenua atoà o teie ao. Noa atu te
taaêraa o te hepetoma i maitihia i roto
i te âvaè Tenuare, inaha ua maiti te
hoê pae, mai ia tatou i Porlnetia net, t
mau
te
hepetoma matamua
roa, e
te taht
pae ra, i te toru o te hepetoma, te vâht
faufaa râ, o te hinaaroraa ia e âmui i
te
roaraa
o
tuu i
mua
tatou
i
taua
hepetoma
t te Atua
te
mau
manaônaôraa, te
e
i mua
ra no te
atoà hoî ia
htaâtraa, te mau
râveà atoà hoi
mau
ta tatou te taata nei t manaô
te
e au no
faatupuraa i te hoêraa, te faahaui rotopO t te mau âmuiraa faaroo e
raa
vai
ra
i roto i teie ao.
nahoraa
te
mau
pâturuhia
Etârëtia
o
te Amuitahiraa o
e
teie
ao e
hoi te Tomite Tatôrita
no
tae
noa
te hoêraa
atu
o
te
maru-metia, ua horoàhia na te
maitiraa i te tumu parau âmui i te hoê
mau
rautîhia
pupu
Tomite
no
te Tomite parauhia te
e
te Faaroo
e
te Ture Tumu.
No reira, mai te matahiti 1968, e toru
àhuru ia tumu parau âmui i ôperehia
na e i faaôhipahia na no te arataî i te
pureraa tau. I te matahiti 1998, ua
ravehia na te parau no te “ Varna, o ia
te turu atoà nei i to tatou paruparu ”
la au te faaîteraa a te Roma 8/26 vm.
Na te
mau
maru-metia
no
Farânl 1
faalneine mai 1 taua tumu parau. No
te matahiti 1999, na te mau Etârëtia
no IVIarëtia i te mau pae fenua Atia i
faalneine 1 te tumu parau e te mau
pure e au ia haapaôhla i roto i te hepe¬
toma pure e na te Tomite a te
Amuitahiraa i faaôti roa 1 taua tâpura
ôhipa.
Apotarupo i te pene 21, nâ irava mata¬
mua e
hitu (1-7) e te irava tumu, o te
: “ Inaha te noho ra te Atua
irava 3 ia
i
rotopO i te taata, e noho o ia i ô râtou
e e
riro râtou ei nünaa no na, e e riro
oia ei Atua i
rotopü ia râtou ”.
IVlai te âvaè Tlurai
ra
to te hoê pupu
iti
e no te faatano hoi
i taua tumu pure ra la au i te faana¬
horaa e au no te Hui Faaroo Èvaneria.
ôhiparaano te huri
Na roto i te faaueraa
Faatere
te
e
a te Apooraa
Apooraa Rahi Amui, ua
faaôhia te tahi
mau
manaônaôraa
e mau
tumu parau, mau
hîaalraa hoi o te
tano ia tatou ia tuu i roto 1 te ferürîraa
e
Ua manaô te pupu faaineiputa, e tano e tîtau i te mau maru-
te pure.
ne
metia
no
Porinetla la faaô ia râtou i
roto i te faanahoraa âmui
pa 1
e
ia faaôhl-
te tereraa pureraa e te papa haa-
morl i ferürîrhla
no
te taatoàraa. E
ôperehia te puta i faainelnehia i roto i
te mau pârolta ia au i te faanahoraa 1
mâtarëhia.
I
roto
i
nâ
matahiti
e
toru
ahuru
(1968-1998) te faatupuraahia teie faa¬
Te taiôraa tumu
taua
hepetoma
e
aratai ia tatou i
ra, no
Emma Tufariua
roto ia i te puta
Le dimanche de la paix
vérité
la résurrection parce que
Dieu n’est
des morts mais des vivants.
de paix sans opposition, il n’y a pas
de paix sans affrontement, pourquoi souhai¬
tons-nous faire la paix ? La paix est une affir¬
sur
pas le Dieu
Il n’y a pas
mation de Noël, c’est un besoin d’aide, elle
Lemondiale
Dimanchede 8la novembre
la journée
paix avant1998,
la Commémo¬
des adultes, les uns la réalisation des pro¬
ration de l’Armistice le 11 novembre 1918, a
réuni des centaines de Ui-Api.
les autres de lutter pour la paix dans le
monde, les uns que les religions se tendent la
main, les autres plus de solidarité pour les
La Marathon de la
déshérités.
Ils étaient Tehina, Manolanie, Mijanou, Pascal,
paix
la
paix a rassemblé 300 jeunes du 2*™arrondisse¬
Le samedi 7 novembre, le marathon pour
sont mis en route et ils se pas¬
saient le relais tous les 3 ou 4 km, un bambou
ment. Ils
se
porteur de 6 messages qu’ils avaient écrits et
qu’ils ont remis aux autorités municipales, gou¬
vernementales, religieuses et Ui-Api.
Les uns demandaient des lieux pour l’épa¬
nouissement des jeunes, les autres le respect
représente aussi la sagesse répond le “ Orero ”.
Nos jeunes ont vécu la haine, renversement de
la vie, et l’amour, fruit de la paix.
messes,
Heipua Atger
Poehere, Jean-Pierre, Moerii, René... tous
essoufflés et fiers d’avoir “
et pour
couru
pour
la paix
faire réagir les gens ”.
La vérité de la résurrection
Salle Maco Mena, 500 jeunes du
arron¬
dissement ont chanté et dansé sur le thème :
Je suis le chemin, la paix et la vie ”. Nous
l’avons parcouru ensemble à ia recherche de la
“
Veà
porotetani l\l°30, décembre 98 / janvier 99
21
Te
mau
Paôfai
parau no
Te
mau
topeà matahiti
ôroà
ra i te fenua Tona i te
âvaè Tenuare 2000 no te feiâ âpï
tupuhia
atoà
Sdecgréutai
atu
te
te
Etârêtia
mau
Patltîfa
no
parau no te faanahoraa i
tâpura ôhipa e râvaî ai ta
mau
mau
tâtou
râveà
mau
i ta tâtou feiâ
matahiti
tâtou
hoî
e
mau
haere mai nei, ma te ite
ia ineine râtou
te
no
e
te tautururaa
no
âpï i roto i te
tau
mau
âpï
e
tâtou atoà
e
haere mai
nei.
Ua feruri atoà te
Apooraa faatere i
te papetito e te
haapâpüraa papetito. 1 nià ihoâ râ
i te parau no te mau faanahoraa e
haapaôhia nei e te mau tühaa e te
mau pâroita. 1 te mea, i roto i te
Letre
te
parau
hiôraa,
Icône
Ite talme te tupu ra te Apooraa
te
a
Etârêtia
mau
nei i Harare mai te 3
te 14
Tltema, te
no
tatou i roto 1 te tau
tae
e
te
ao
tae atu 1
te TTairaa
Fânauraa. E mai ta tatou i ite
tau atoà teie
te
no
te reàreàraa
ôroà matahiti
mau
tatou i mataro
noa
i te
e
e no
âpï mai ta
ora
i te mau
Iteie âvaè Novema i mairi aè nei
mau mea
tupu na te putputuraa a te
Apooraa faatere e ua hiôhia mai
mau parau e rave rahi no te
te
ai te
i
raa
tupu i rotopO i te
na
ora o
ia
roto i ta
te Tomite rautï
raa
faaô
te
i roto i teie
ôroà
e aore
i te tahi
tumu
noa
atu
te
a
mau
mau mero
te
e
Apooraa
ia, te hiô faahouparau mai te ture
Etârêtia,
feruri atoà
ua
hiôpoà faahou i te hum
no
Apooraa faatere i te tahi mau
parau no te mau ôpuaraa e vai net
to tatou tüàtiraa i nià i te tumu
no
i roto i te Etârêtia.
te ora, oia
no
mau
ma
hoî, to tatou Fatu, te âiü
Noera.
Te vai nei te
raa
Tàpiri mai i teie parau faufaa
haamanaô atoà to te
mau e
te
nei
ôpuaraa
no
i te Pû fartiraa i te
50 matahiti teie nei
e a
târimaraahia
te
mau
Parau
te patutâma-
mau
vai
ra
i Paofat i
na
ô e, èere te reira i te
tatou. Terà râ,
o
e
te
o
mau
te taata i
roa no
mau
te oraraa
ta tâtou feiâ
matahiti
ru
no
i te Hau ra no te
mau
tautu-
amoraa
i teie
to tatou nei fenua. No reira, i te 10
ôpuaraa.
titema, e mea maitaî ia haama¬
naô tatou i te mau taata atoà tei
Ua hiô-atoà-hia mai te tahi atu
no
pupu ia râtou
iho
no
te pammraa
Veà porotetani N°30, décembre 98/janvier 99
raa
i roto i te
e
èere i te
i te parau no
oraraa
mea
te hoê-
rauraa.
No reira, èere anei i te mea
faufaa
mau
tâtou
mau
tâtou i
o
fifi
e
ia
au
tâtou i
i te vârua
ora
atoà i ta
ôpuaraa ia hiôpoà faa¬
hou tâtou i ta tâtou
raa
mai
e
faanaho¬
mau
te
no
na e
lupiri ta
tei arataî ia
tâtou i roto i te feruriraa
taime
i terâ
mua
i roto
e
i te tahi
faaea tâtou i te hiô
i ta tâtou i
mataro,
e aore
ta, i
ta tâtou i faaoti. E tano râ, t te
tahi
haamanaô tâtou e i
ia tâtou te vaira te Atua
mea
noa
mau
ôpuaraa
maitaî ta ia hiô tatou ia
no
atoà.
nià aè
e
na ra no
e
te
te imiraa i te
mana o
îtehia i reira,
ôhie te
râveà
o
tâtou
te tiàraa
ua
mahana
nei teie
tupu atoà nei te faatura-ôre-
Etârêtia TatSrita i nià i te parau no
te papetitôraa e te faaipoiporaa. E
mau
parau, i te mea, ua pâpO i teie nei
te
ôrometua
mai ta tâtou e pure noa
âpï i roto i te mau
e haere atu nei. Te ôhipa
mau âmaa feiâ âpï i ta
e
te fifi e fare-
mau
pihaiiho i te Pû
no
raa no
te tahi
tâmahine. Tiàturi
teie te tahi
ôpuaraa faufaa
e
e mea
maitai tatou ia manaônaô i teie
na
ra e
haapaô atoà i to Na hinaaro, ta
tâtou
te taata. Penei aè
mai i reira te parau no
i nià iho i te fenua Tettamoarii
tiàraa
mana o
mau
pae, ia
fâriiraa
ôhipa
mau
ôhipa o te arataîhia e te Uiâpî, te CPCV e te Tomite fare haapiiraa porotetant. E patuhia ia pû
haapâpüraa i te pammraahia te
tatou i te
te
o
parau e ia faanaho faahou ia hoê
aè reni ta te taatoàraa. Ua ô atoà
mau
roa,
ao
tià
parau no te oraraa roto
te Etârêtia, ia au mai te farerei-
Na Tamaiti. I ôre ai i tià ia tatou ia
e
pâroita. No reira
mau
mau
Faatere,
te Atua
a
te Etârêtia. A taa
oraraa o
i te tumu mau no to tatou
hoî te horoà
i roto i teie nei
ua
no
te ôre
mau
faauehia te
reihia
atoà ra, e tià ia tatou ia haamanaô
noa
araaraa-rii te faanaho¬
pâroita i roto i te tüàtiraa e te
0
pihaiiho i taua
e
ao.
e
matahiti atoà.
Teie râ, i
i te tiàraa mana o te taata i to
tatou nei fenua
atoà nel
ora
no
o
atoà atu ai i te Mahana
roa
ua
tühaa ia hiô faahou i teie
russe.
Rahi
no
te tahi
raa a
ua
22
no
nei. E te vai atoà nei hoi te tahi
Aita
te
au
nei i te
atu
e
tae ai tâtou t nià i taua reni
maori râ, na roto i te farturaa i
nià i to tâtou Atua ra, o la te faao¬
ra,
ti i te parau no
la
ora na
to tâtou oraraa.
t teie Noera
e
i teie Tau
âpï.
te feiâ âpï mai
teie tere i te tahi fârereiraa
e
faa-
Ralph Teinaore
Te fatene
HIROÀ
NIU 0 TE
FAAROO POROTETANI
REPERES PROTESTANTS
Te fatene
Te
tâpaô hapüraa
o te
La crèche
Faites vous-mêmes votre crèche
vahiné
Marie dit à
Joseph : “Joseph, aide-moi à descendre
de i’âne. L’enfant, en moi, me presse et va naître. ”
// iui fit mettre pied à terre et toi dit: “Où t’emmener
te vâhi ^nauraa te tama
e
Mai te pô âuîuî mai, ua hapü noa na
terâ vahiné i terâ tane
i terâ tane. la
e
? Où abriter ta
terâ vahiné
tahi
tâpaô tumu te reira no te noaaraa e te
hohoàraa te hoê tamahine, àore râ, te hoê
tamaroa
roto i to
na
hia atoà râ vahiné
taiâraa ta te
mau
metua vahineraa. E
na
hapü tei vai i roto i te
tumu
mau
râtou i te
e
atu ai
roa
faito hamani înoraa tamarii.
mau
E hia tamarii fâriihia
hia
rahi
e rave
faafânau mai. E mai reira, tae
e e
hia
mea
farii ôre-
te àau metua ? Areà râ, te hinaarohia e te hinaaro ôrehia, te
e
râ, e rau te vâhi fanauraa
hopeà iho
te tama pO âpi mai. E pü mai anei i roto
i te ôuma vairaa tamarii, i roto anei i teie ao, i roto anei i te ùtuafare, - eaha
noa atu anei te vâhi naho e pû mai ai. Tütonu na tâtou i na hiôraa nei. Te
e oraraa no
parau ia no Maui, te hoê o te mau Aito no Tahiti mâ. Te na ô ra: ‘O Uahea te
vahiné, o Hihi Râ te tane, iânau mai ra ta raua - i mûri roa - E tamarii mairi
pü fenua o Maui
roto.’ Ua
te tiitii
mai te paîpai ra te vehi
-
ô aè
na
- aore te metua i îte e huru taata to
‘Ua mate te tama nei ! A ôtaa i te maro puupuu, a tâài i
ra :
ia
hope
taora atu i te tai. Hope atu ra te ôtaa
tei te tai atu
ra ! Te mâfatu râ o Maui, te oraora noa ra ta t roto i to na ôuma a pâinu noa
ai i te àre miti !’ Terâ râ : ‘A îte mat na tupuna - o Roura mâ (raua) Rofero i te
ôtaa pâinu, haru ihora, rave atu ra i te tama iti mat roto mat i te vehi, îte atu
rouru e
taata
ra e e
ora
-
e
-
A (ua) hii i te tama i roto i te ana feo i raro aè i te moana,
-
tupu atu ra e paari atu ra.’
Mea
retra rii
na
noa
atoà te huru
tupuraa ohtpa t teie mau tau
i Tahiti mâ. Oia mau,
àtO,
te
no
‘ua hinaaro na te hoê vahiné hapü e haamarua i ta na
cita ta na tane e hinaaro i taua àtû ra. Hau atu, eita e maraa i
mea
taua vahiné
i te
ra
haapaô,
ôpuaraa, aita
atoà râtou i haamarirau i te faaara i to râtou metua vahiné faaàmu. Oiôi
ra
te metua vahiné faaàmu i te fare faafânauraa vahiné
na. Na ô atu ra o ia
ôe i îte, e hara ta ôe i te Atua ia tâparahi
tamata i te
no
âparau ia
roto mai i te moni i
meià
rua
pû e
‘Aita anei
i ta na tamahine faaàmu :
i te taata ? Aita anei ôe i îte, èere ôe
mai ai ? Aita anei ôe i
vaiho
ia na,
îte,
no
roto mai i te rauhuru
noa
mat e na to ôe mau metua e to ôe fetii e faaàmu ia na e
e hinaaro ai ôe ia na !’
atu i te mahana
‘I te faarooraa te metua vahiné i taua
aè
mau
né
te ôire
e
noa
roa
no
noa
te aupuru a te fetii i ora mat ai ôe na ?’ Onoono aè ra : ‘No reira, ôre
atu ai ôe e hinaaro i tena na tamarii, atià ta ! Teie râ, èiaha ôe e haama¬
noa
tae
ora
ra
ia
hia atu
ra
taua tama
faaàmu.’ I teie
faaora
o
area
ra e
tei aahia i te maha
tohla
e
Tavita,
e
hiôraa
te varua,
e
mara no
E hoahia
parau ra, putapü atu ra te âau. Tià
te horoà ia faaàmuhia. Rave
haamanaoraa Teretttiano i te fânauraa
o
e
te tenetere i roto
i te 1797 e ua mau roa, mai
o
letu Metia, te
te mau hiôraa no nià nei. Te ôroà Noera
i te etaretia popaa. Ua haamata io tâtou
te 1900 tae mal i teie nei.
porohia, maori râ, te iteraahia letu ei tama na Maria tei
faaea noa atu al la lotefa. Taa noa atu ai no te ôpü o ia no
e
taata Natareta noa râ tei fanauhia i roto roa i te fare
Peterehema.
o
ia 1 te tahi
mahana,
e
haehia râ
o
faaàmuraa âni-
ia i te tahi atu mahana. Te mea
pâpO e val noa nei, te fâriiraahia to letu fânau tama-atuaraahia, te mea tumu
ra e tlaî-noa-hla ra, te fanauraa e te oraraa letu i roto roa i te àau taata, ia riro
e
la hohoà tama-atua te taata i roto i te
no
te
oraraa e
vers
les hauteurs. ’’
Drôle d’histoire i On raconte la naissance de Jésus,
mais ce n’est pas comme dans la Bible. Il y a bien
les mêmes personnages, mais ça ne se passe pas
dans les Évangiles. Pour construire une
crèche, il faut un récit. Nous en avons au moins
trois à disposition: les Évangiles de Matthieu et de
Luc et ce texte qu’on appelle le “Protévangile de
Jacques”. Les premières Églises chrétiennes ont
choisi de faire figurer les deux premiers dans le
Nouveau Testament. Elles ont refusé d’y faire figu¬
rer le troisième. En comparant les textes, je vais
préciser comment vous pouvez construire votre
comme
crèche cette année.
Le décor
Dans
l’Évangile de Matthieu
on
lit
:
“Les savants
entrèrent dans la maison et virent l’enfant
avec sa
mère, Marie. ” Et dans celui de Luc : “ Marie mit au
monde un fils, son premier-né. Elle l’enveloppa de
langes et le coucha dans une crèche. "Alors, grot¬
te, maison ou crèche ? Peu importe ! Ce que tous
veulent souligner, c’est la surprise et l’indifférence
dans laquelle naît Jésus. Personne ne s’attend à le
voir naître. Personne n’est prêt pour l’accueillir. Pas
même Joseph, pas même Marie. Dès sa naissance,
Jésus est
en avance sur
les hommes.
paari roa aè ra i pihaî i to na mau tupuna vahi¬
paèpaè atoàhta ia
teie ao, ia
Aita atu
mau
ia faaherehere t taua tama ra, ma
na
étaient levés
te anotau oraraa fifi.
no
Teie nei râ, te faaroorooraa to na mau tuahine faaàmuhia i ta na
atu
pudeur ? L’endroit est à découvert. ”
une grotte, i’y conduisit et ta confia
à ia garde de ses fiis. Puis ii partit chercher une
sage-femme dans ie pays de Bethtéem.
“Or moi, Joseph, Je regardai en i’air et tes oiseaux
étaient arrêtés en ptein vot. Et j’abaissai mes yeux
suria terre et je vis une écueite et des ouvriers éten¬
dus pour te repas, et leurs mains demeuraient dans
l’écuelle. Et ceux qui mâchaient ne mâchaient pas,
et ceux qui prenaient de la nourriture ne la pre¬
naient pas, et ceux qui la portaient à ta bouche ne
l’y portaient pas. Toutes les faces et tous les yeux
Mais a trouva ià
hapü hoî te vahiné, te
ôuma Atua-Metua
na
roto 1 te
rauraa
te faaoraraa Atua-Metua.
Joël Holore
Tuatapaparaa : Teulra Henry : Tahiti aux Temps Anciens, 1988. EEPF : Veà Porotetanl, n°20, 1997.
Richard Paquler : Traité de Liturgique, 1954. Joël H. Holore : Aoraa Reforomatio, 1998.
Il naît dans un endroit inhabituel. Et pourtant ses
parents font tout pour le protéger. La crèche est une
mangeoire pour l’alimentation du bétail. Elle a
l’avantage d’être creuse - le bébé ne tombera pas et d’être haute - il sera à l’abri. On peut y mettre de
la paille - il n’aura pas trop froid.
Les personnages
Il y a les personnages incontournables : Marie,
Joseph et Jésus. Mais dans le “Protévangile de
Jacques", Joseph est déjà un vieil homme, père de
plusieurs enfants. Il n’est pas l’époux de Marie,
mais son protecteur, une sorte de grand-papa. Ce
texte souligne ainsi l’origine divine de Jésus. Il ne
laisse aucun doute sur le père de Jésus. Les Évan¬
giles du Nouveau Testament sont, à ce sujet, beau¬
coup plus discrets et beaucoup moins catégoriques !
Veà
porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
ÎT
Les seconds rôles varient : des ouvriers, des ber¬
des savants, des anges, une étoile. Ils vien¬
témoigner de l’importance de l’événe¬
ment, Dans le “ Protévangile de Jacqued', la nais¬
sance de Jésus concerne tout l’Univers. Lorsque
naît Jésus, tout s’arrête ! Les hommes suspen¬
dent leurs gestes, ils en oublient de manger.
gers,
nent tous
Même les oiseaux cessent leur vol.
Les
Évangiles du Nouveau Testament sont, enco¬
re une
fois, bien plus mesurés. Dans les récits de
Matthieu et de Luc, peu
de gens se rendent
compte de la naissance de Jésus : trois savants,
quelques bergers. Ni les habitants de Bethléem,
ni Hérode à Jérusalem ne savent ce qui se passe.
Seules de longues recherches dans les vieux
textes fournissent des informations
sur
cet évé¬
nement.
Restent l’âne et le bœuf. Ils doivent leur
présen¬
du prophète Isaïe
: “ Un bœuf connaît son propriétaire, et un âne le
maître qui lui donne à manger. Mais Israël ne
veut rien savoir, mon peuple ne comprend rien. ”
"(Isaïe 1,3)
Ils sont là pour souligner l’incrédulité des
hommes, leur désobéissance et leur orgueil.
ce
dans la crèche à
un
Hosanna
passage
Construisez votre crèche cette année. C’est
un
Béni soit
Hosanna
Aux alentours
chrétienne, la situation poli¬
tique et sociale n’est certes pas brillan¬
en un sauveur.
nouveau
manière
souffle.
d’une bonne
L’épisode de l’en¬
à Jérusalem est raconté de
différente par
les quatre
évangéUstes. Matthieu, en une scène
rapide et précise, nous donne sa vision
de la réponse de Jésus à cette grande
disposés
par
assez
terre en
d’attendre
qu’il fasse quelque
chose pour nous. C’est à nous d’étendre
notre chemise sur son passage, c’est à
nous
de " donner notre peau " pour
l’accueillir.
d’abord
Jésus Christ nous renvoie
nous-mêmes, pour nous
vers
son
faire réfléchir à notre comportement
ânon, il entre dans Jérusalem sous les
acclamations de la foule qui étend
vis-à-vis de lui, et plus généralement visà-vis des autres.
devant lui vêtements et
L’entrée de
:
La scène
assis
sur une
ânesse et
de quoi nous
surprendre.
Aujourd’hui, comment Jésus se présen¬
te-t-il à nous, et de quelle manière le
a
recevons-nous
?
Souvent, je crois que nous attendons
Jésus-Christ comme les gens de
Jérusalem l’attendaient ; nous attendons
qu’il vienne nous aider à régler nos
problèmes, à trouver des solutions pour
notre vie, à faire des choix. Et puis,
nous nous retrouvons
face à
un
hvre
difflcüe, qu’on appelle “ Nouveau ”
Testament, mais qui parle de choses fort
anciennes...
On cherchait
Jésus sur un char, avec
baguette magique, et on le
découvre sur un ânon, le petit d’une
ânesse. On l’attendait glorieux, vlcto-
une
deux, écrasant les méchants et relevant
les justes, et on
décembre 98 / lanvier 99
La scène des vêtements
avant
encore que
la monture.
Veà porotetani N°30,
tendue.
d’un
plus
branchages en
signe d’accueil. Les disciples, en tête,
placent eux-mêmes leurs vêtements sur
24
populaire - le
l’époque. Souvent Jésus-Christ
se présente à nous d’une manière inat¬
sur une monture
solex de
conjoncture, la foule est dans l’attente
te, mais
attente
Gentile da Fabriano, Adoration des mages.
nérable
signe d’accueil est une manière
très concrète de nous dire que c’est
d’abord à nous d’accueilMr Jésus-Christ
trée de Jésus
Olivier BAUER
aller vers l’Avent
celle d’hommes et de femmes qui
de Tère
Fils de David !
Seigneur celui qui vient !
plus haut des deux !
Les évangiles nous racontent l’his¬
Évangiles de Matthieu
la Bible.
au
toire d’une formidable attente,
espèrent
“Protévangile de Jacques”. Ce n’est pas parce
qu’il n’est pas dans la Bible qu’il n’est pas chré¬
tien. Mais c’est parce qu’il est moins chrétien ou qu’il l’est différemment - qu’il n’est pas dans
au
du
Un âne pour
excellent moyen de découvrir et de faire décou¬
vrir les récits de la Nativité. Suivez plutôt les
et de Luc que le
au nom
le trouve humble et vul-
manière de
Jésus à Jérusalem est
nous
dire
:
une
“ Vous atten¬
diez
quelqu’un qui vous sauverait,
qui vous aiderait à passer par-dessus
vos problèmes, eh bien, je vous propo¬
se
quelqu’un que vous devrez
accueillir et accompagner. ’’
Plutôt que d’attendre le salut qui nous
viendrait de Dieu, qui nous tomberait
du ciel, l’histoire de Matthieu nous pro¬
pose d’^r et d’accueiUir.
En
ce
temps de l’Avent, il est bon
faire la fête pour
nous, et
celui qui vient
de savoir dire
de
vers
comme ces gens
de
Jérusalem : " Hosanna (Dieu
sauve)..., béni soit au nom du
Seigneur celui qui vient. ’’
Seigneur donne-nous le courage d’aller
vers les autres dans la simpHcité, sur
n’importe quelle monture, avec un
esprit d’accueil et d’ouverture.
Thierty Legrand
Messager évangélique N'‘48, 30/11/98
alin
Les
dauphin
comme un
jeux bibliques proposés par l’aumônerie scolaire
^ Noël (Matthieu 2/1-14)
I Jeu proposé par Olivier Bauer
P ur arriver à la
crèche ?
3". ORDRE
I
„„
\
\
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\
l
„01
'iu0000«
l
l
\
\
\
l
l
I
I10010-EU109-«‘^9''®'"
utions
9!SS9|/\| ■£
-
3
9LliU!JAqEl Z
-
LU9|ESnJ9p 'H / SU90U3 ‘0 /
SïUEABS ‘3 / 8P0J9H '3 / JO 'a / 9J9|/\I '0 / uosiEiAi 'g / jue^ug y ■ i.
Les mots croisés de
Jacques Ihorai
: I. Synonyme de astre - Note de
musique. II. Fête de la naissance du Christ - Symbole
du volt
Initiales d’un aviateur français, né à Rennes
(1889-1934), qui réalisa la première liaison commer¬
ciale avec Ankara (1922), puis avec l’Indochine (1931).
III. Solennité religieuse ou civile, en commémoration
d’un fait important - Contraire de mauvaise, IV.
Symbole de l’ampère - Personne qui excelle en
quelques chose - Largeur d’une étoffe entre ses deux
lisières - Initiales d’un auteur dramatique d’origine
roumaine, né à Slatina en 1912, dont son théâtre peint
la tragédie dérisoire de l’homme. V. Négation Synonyme de divertissement ou de récréation Initiales d’un mathématicien suisse, né à Bâle (17071783), dont l’astronomie lui doit la “ Théorie du mou¬
vement des planètes et des comètes ”. VI. Initiales d’un
homme d’État. roumain, né à Cralova (1882-1941),
ministre des Affaires étrangères, président de la
Société des Nations (1930-1931) - Symbole chimique
de l’oxygène - Chiffre romain, valant dix - Symbole du
Horizontalement
1
23456789
10
-
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
litre. VII. Dénomination ancienne des membres du
parti conservateur anglais - Monture utilisée par Jésus
lors de son entrée à Jérusalem. VIII. Qui n’est pas mal¬
heureuse - Symbole chimique de l’uranium. IX. Très
X
vaste étendue d’eau salée
-
Joindre l’un à l'autre
-
Symbole chimique du rôntgen. X. Initiales d’un homme
d’État turc, né à Odémis (1887-1953), ministre des
Affaires étrangères (1938-1942) et chef du gouverne¬
ment
(1942-1946)
-
Chiffre romain, valant dix - Genre
de légumineuses voisines des vesces, et dont le type
est la lentille.
Verticalement
1. Nom masculin
désignant un fils ou
Initiales d’une aviatrice
française, née à Levallois-Perret (1903-1946), célèbre
par ses raids à longue distance et ses records d’altitu¬
de, 2. Reste, en reo maohi - Assemblées bout à bout.
3. Montagne de Grèce (Thessalie)
2 152 mètres Mammifère de l’ordre des carnassiers, plantigrade, au
corps lourd et massif, 4. Étendues entourées d’eau de
tous côtés
Initiales d’un écrivain français, né à Paris
(1877-1933), dont l’œuvre, d’une imagination très
riche, en fait un précurseur des surréalistes et des
adeptes du “ nouveau roman ” - (Impressions
d’Afrique, 1910 ; Locus solus, 1914). 5. Symbole du
litre - Contraire de triste. 6. Symbole de l’électron Plante herbacée annuelle, dont on tire la farine utilisée
notamment à la fabrication du pain. Chiffre exprimant
une unité. 7. Synonyme de souhaits - Note de
musique. 8. Symbole du litre - Symbole chimique de
l’azote Qui est au grand air. 9. Temps que met la Terre
à faire sa révolution autour du Soleil - Symbole du
newton - Symbole du rôntgen. 10. Ceux qui sont pré¬
une
;
fille, quel que soit l’âge
-
,
-
-
férables à tout.
Solutions des mots croisés
'Sjna|||8|A|
’Ot a
-
X
-
O
-
-
N
-
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-
N -1 '8 'IS
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■SJ3 - X - (DJ)in)S (no|Bo[pBJB)s ’X ’a - JiUfl - J8y\| 'XI Tl - ssnajneH 'IIIA 'buv - Ajoi 'ha 1
'A (oosauQ)! (0U9Bn)3 - 03 - sv - v 'AI 'Buuog - 8}03 -||| •(90unB)i/\i (s8n6o)N - A - |80N Tl ET - 8||Ot3 I : iU9Ui9|Btuoz!40H
3 '9
9n
Veà
porotetani N^SO, décembre 98 / Janvier 99
Un conte de Noël
La liberté de
Painapo
Puta, il s'est débarrassé du pied qui le
retenait à la terre et, sans bruit, sans
réveiller ses oncles, tantes, cousins,
frères et soeurs, il a glissé le long du
chemin. Il a plongé, tête la première,
dans la rivière
d'Opunohu et il s'est
laissé emporter dans l'eau fraîche qui
dévalait la colline. Il sentait la brise du
Painapo poussait, grandissait,
tranquillement
à
père, de sa mère
et du Tohiea. Painapo aimait découvrir
chaque matin la baie de Cook d'un
côté et celle d'Opunohu de l'autre, les
rayons du soleil qui illuminait petit à
petit le Rotui et le vent qui chassait les
nuages. Painapo aimait cette vie. Mais
mûrissait,
l'ombre de
matin-là
ce
son
une
ombre est
venue
la
briser.
Il avait entendu des voix et ce n'était
la première fois. Il avait aperçu
pieds et des mains, accompa¬
gnés parfois de cris soudains quand
l'une d'elles frôlait une de ses feuilles,
ça le faisait beaucoup rire. Mais ce
matin deux pieds se sont arrêtés
devant lui, un peu sales, pleins de
boue. Une main s'est approchée et a
caressé ses parents. Il a juste eu le
temps de voir son père fermer les
yeux, la main s'est refermée et une
lame l'a coupé. Il a juste eu le temps
sa
mère
murmurer
un
adieu, la main s'est refermée et une
lame l'a coupée.
Malgré le soleil et le chant des
oiseaux, malgré le Tohiea protecteur et
les parfums des fruits, Painapo a senti
le monde basculer, l'ombre disparaître
et le soleil le gifler. Painapo s'est mis à
pleurer.
Plus loin, son oncle, dans un murmu¬
re, lui a expliqué la vie des Painapo, “la
course pour être le plus beau, pour
être le premier prêt et être choisi pour
ouvrir un repas, décorer un poisson
ou être pressé et dégusté, rafraîchis¬
sant.
La vie des
Painapo s'est d'être le
meilleur pour faire plaisir à la bouche
de quelqu'un. Ton tour viendra "
disait-il.
"
Jamais, pensa Painapo, plutôt mourir
de finir en rondelles ".
que
La nuit venue, alors que la lune tentait
de s'infiltrer dans le trou que la flèche
de Pai fit dans la montagne de Moua
26'
Veà porotetani N°30,
premier voyage. En
passant sous un pont il a eu un peu
peur en entendant des voix. Un peu
plus loin il s'est accroché à des herbes
hautes qui se miraient dans l'eau.
D'une
son
secousse
Le soleil
se
il
a
Tohiea, si loin qu'il
rétréci. Et il
noire et
sauté
sur
la
berge.
levait. Il apercevait le Mont
a cru
qu'il avait
a
découvert la route dure,
sans
poussière. Chantonnant,
évitant les pas des hommes, Painapo
savourait sa nouvelle vie, sa liberté et
pas
des
d'entendre
large, c'était
décembre 98 / janvier 99
ces
paysages.
Il découvrait des enfants joyeux qui
tournaient autour des leurs parents,
des parents agacés qui portaient de
de jolis papiers et
Il y avait des
lumières partout, de drôles d'hommes
qu'il n'avait jamais vus près de chez
lui, avec de longues barbes blanches
et habillés de rouge, qui faisaient rire
les enfants ou les faisaient pleurer
gros paquets avec
de
beaux
mais
se
rubans.
réconciliaient
avec
des bon¬
bons.
Peut-être qu'ils dorment " se dit
Painapo, " mais pourquoi
il si heureux ? "
un
âne et
un
bœuf
figés.
se
ce
bébé est-
demanda-t-il.
Il devait faire attention
aux
voitures,
vélos, aux pieds et c'est devant un
grand magasin qu'il s'est arrêté. Il y
aux
avait tant de choses à voir et
une
foule
qui lui donnait le tournis. Il s'est
approché. Dans une poussette un petit
d'homme lui
a
souri, essayant de l'at¬
traper, mais Painapo approchait, se
cachait, revenait. L'enfant tapait des
mains, ils allaient devenir copains,
mais Painapo leva les yeux. Il y avait
une table, très grande, et une femme
qui criait, tendait des sacs, prenait la
monnaie. Etonné, Painapo s'est appro¬
ché, il a grimpé sur la table et il a
découvert avec stupeur ce qu'elle por¬
tait. Il y avait là des centaines de
Painapo qui passaient d'une main
dans l'autre, d'un plastique à un panier
et disparaissaient dans la foule. Il a
reconnu les siens, il les a appelés, sans
réponse. Il a vu les regards des gens
qui se régalaient et respiraient le déli¬
cieux parfum des Painapo. Il a voulu
les rejoindre, mais soudain une main
l'a agrippé, secoué, regardé, une voix
s'est exclamé " trop p'tit, pas assez
mûr, allez hop ! " et il a été jeté. Il a
atterri
sur
des caisses et des cartons,
milieu de
Painapo écrasés, coupés,
paysage de déluge et
d'horreur. Sans attendre Painapo s'est
au
percés,
Il y avait des vitrines. Elles proté¬
geaient des petits hommes. Ils ne bou¬
geaient pas et ils entouraient un bébé
souriant à
"
un
vrai
enfui.
Il
a
couru.
Painapo pleurait. Il a filé
Painapo criait. Il a
hors de cette ville.
JLcÉ
traversé les bois hors d'haleine.
n'en
pouvait plus. Sous
Purau il s'est étendu et il
une
a
Painapo
racine de
dormi.
Ala nuit tombée il s'est réveil é, il
avait chaud. Les étoiles
ne
voulaient
les nuages et semer de la
pluie. Il a marché. Après un petit pont de
bois il a aperçu une lumière, il s'est appro¬
ché par curiosité. C'était une cabane,
quelques planches, une taule, un pareu fai¬
sait la fenêtre. Entre ses plis, Painapo a
tenté un coup d’œil, il entendait un petit
bruit, comme un gémissement.
Un peu ébloui par la lumière, Painapo n'a
pas vu tout de suite l'intérieur de la mai¬
son. Il l'a découvert petit à petit : une table,
un tabouret, des boîtes de conserve vides
parterre, un filet d'eau qui coulait d'un
robinet, un cafard qui préparait son lit et
justement pas de lit ou plutôt une paillas¬
se posée dans un coin. Mais il y avait quel¬
qu'un sur cette paillasse. Painapo s'est un
peu penché. Il a découvert un enfant, tout
seul, qui tenait son visage dans ses bras, il
pas crever
pleurait. Pas de cri, peut-être même pas de
larme, mais des soupirs et des yeux qui
suppliaient pour que ce soir ne soit ]
solitude, des mains qui se révolt
pour trouver
son
e
Te tahi
mau
pâpetito
o
:
no
O
l'enfant étonné. Il
o
Mâtaio
e
e
faaara ia tatou i te ômua-
i te
ra
mêtêpara. E faufaa rahi to te mëtëpafaatupu i te
tahi farereiraa
I
haapâpüraa i nià i te parau
no te taime i tupu ai teie mau ôhipa. Te
parau noa ta Mâtaio e faahiti ra, o teie
parau ‘I te reira ànotau’ . E parau noa râ
atu
e
te reira tei faaara faahou i te tahi manaô i
tohu-atea-hia
auraa,
e
te
perofeta
ra e
îtaia. Te
te faaaraaraa-faahou-hia ra te mau
tâpura ôhipa tei tupu i roto i te âai o te
nünaa
e
o
te Atua, o ta Mâtaio e hinaaro ra
faaîte i te
mau
taata
e
taiô i ta
na
Èvane-
e
te Atua, ia noaa t te taata
te fânau-faahou-raa na roto t te tataraha¬
Aita
parau no
roa
tous ceux pour
i roto i te tahi titauraa no te
pa, no
te
no
revu
te mea aita o ia e ora faahou ra i
rotopO ta
roto i te faaauraa t haamauhia i
to
na e
na
Atua.
tae
noa
ôhipa
faaîte pâpO
haamata letu i ta na
e
Mâtaio e, ua
atoà atu t ta letu, te titau nei râua
i te taata ia hoî faahou i te Atua ra, e
hoî
faahou i roto t te faaauraa ta te Atua i haamau
i roto ia
na e
to
na
nünaa. Eere teie
hoîraa i te tahi hoîraa i nià i te
i
ravehia,
tei ia
na
hou to
e
mau
hapa
hoîraa râ i pthaî iho i te Atua,
te parau no te ora, e ia hohoà faa¬
Hau i nià i te tino o te fenua nei
na
tei ineine
no
te farii i ta na mau tamarii, ia
na mana
faatere.
No teie hoîraa ta tâtou i faahiti iho nei, aita
matara faahou ai te parau o
roto t te pâpetitoraa.
te pâpetitoraa a loane, e parau
ôhipa, i mûri
loane
te taata, mâoti e na
ùputa
noa aè i te faaîte èvaneria a
Pâpetito, te manaô tumu hoî e vai ra
i roto i ta na poroî i nià i te parau no te
tatarahapa e te Pâtireia o te Atua, e tae
noa atu i te parau i faahitihia e îtaia. la
Parau mau,
hiôhia, te faanahoraa i ravehia e loane, ua
tea,
reira atoà to te Atua
L'enfant s'est approché. Il ne pleurait plus.
Ses yeux se sont séchés. Painapo se disait :
"
je ne peux pas partir ". Le sourire de l'en¬
fant s’est dessiné. Painapo murmurait : " je
ne dois pas partir ". L'enfant tendait les
mains
comme tous ces
enfants
soir
ce
vers
leurs cadeaux.
Painapo pensait : " voilà
celui pour lequel je me suis enfui. Voilà le
regard qui me remercie d'être venu. Voilà
pourquoi le bébé me faisait signe derrière
la vitrine. Je vais là où
une
bouche attend
le
parfum de la liberté, la saveur de
l'amour, un repas de fête. Me voilà, enfant.
Joyeux Noël "
T. Marutea
faainetneraa i to
na
Teie râ
riro te reira ei faaineineraa i te
ua
pâpetitoraa o ta te Fatu e rave. Te
ra râ o loane e, mai te peu eita
e farii i teie pâpetitoraa i teie nei â,
taata i te
faaara atoà
te taata
te îriti atoà
ra
ia te huru reira farii-ôre i te
no te haavâraa a te Atua i nià ia
râtou, mai te ôpahi tei ineine i te rave i ta
na tuhaa i nià i te tumu râau tei ôre i faa-
ùputa
Te
pâpetitoraa, e îriti te reira i te àveià âpî
eita
i roto i te oraraa o te taata. Mai te peu,
te reira vâhi
e
e
àimârô-roa-hia teie, mai teie mau manaô e
vai
i
ra
i roto i te mau farltea e te mau tâtu-
e
tae noa atoà atu i te mau âti-Iuta iho
i te mau titauraa a letu ia râtou.
e
tâuàhia, te horoà
noa ra
ia
te taata i teie parau no
te pâpetitoraa i te
tahi arataîraa piô i roto i ta ta na titauraa
i te tatarahapa. Eere teie parau no te pâpe¬
titoraa no te pâhono noa t te tahi manaô i
vai i roto i te taata, e
faaotiraa râ teie
o
ta
te taata tâtaî tahi e rave no te
tâatoàraa
riro
atu
na
et, qui
les Painapo devaient être
ravehia ra e loane e
I roto i teie taiôraa na tâtou, te
0
savait pourquoi
beaux.
hotu mai i te mâa.
i teie na
mua
îte faahou râtou i to
ria i teie mahana.
ra
bbnnaissait la vie des Painapo
qui
Mâtaio 3.1-12.
:
ôhipa a letu na roto atu i te
te ôhipa a loane Pâpetito i roto i
te mêtêpara no lutea, mai tei faaite-atoàhia i te ômuaraa no te Èvanerla a Mâreto.
raa
a
soir était fête. Il a revu ce bébé sur
la paille derrière la vitrine et son sourire
paisible qui disait tant d'amour. Il a revu la
foule joyeuse autour des Painapo qui les
prenait par paquet. Il a pensé à son oncle
ce
nOnaa, e tae roa i te arataîraa ta na i roto
te tiaîraa matamua
to tatou Fatu i roto i teie nei ao, te hinaanei
de son papa m pnfautes, et sa voix mur¬
manger,
pour payer ses
Painapo regardait ce spectacle inattendu. Il
revoyait les enfants joyeux devant les bou¬
tiques et il ne comprenait pas qu'on ait
oublié celui-là. Et il se penchait encore et
encore pour mieux voir. Tant et si bien qu'il
tomba de la fenêtre sur le plancher dans
un grand badaboum. Il a roulé et s'est
cogné, il s'est arrêté aux pieds du tabouret.
Il allait prendre ses jambes à son cou vers
la porte entrebaîllée pour retrouver le
silence de la forêt, mais il a vu le visage de
qui
Dessins de l’auteur.
Ia/vi[|e
pâpetito nei ia ôutou i te pape
ia ia ôutou i te Vârua Maitaî e te auahi’.
haamanaô faahou ai tatou i te haereà mai
ro
à
maman
Mâtaio 3.11 ‘Te
manaô i nià i te taiôraa
I teie mahana
à
sa
murait la solitude.
Taiôraa
ïrava tuàroî
l'absence de
contre
mau
no
te
püpO i to na
te ôpuaraa ora a te Atua. Ua
pâpetitoraa a loane mai te
tâmâraa i te oraraa o te taata, no te
na
Vârua
te Atua.
Uiraa
o
:
Maitaî
E aha te titauraa
e
te
faai-
ia farii i te mau horoà atoà a te
neine ia
a
auahi i roto i te
te Vârua
pâpetitoraa ?
te pape,
Julien Mahaa
mua
Veà porotetani N°30,
décembre 98 / janvier 99
27
Na Flora Devatine
a
forgé dans le cadre de
recherches le
ses
concept "d'oraliture", qui définit "toute forme
"J'écris et
vous
Flora Devatine est
connue en
scripturalisée relevant de l'oral"; Flora de son
côté emploie l'expression d'"écriture orale":
c'est indiquer que la source de l'écriture est
encore en partie dans la parole et ne s'effectue
pas en référence à l'écrit : "l'écriture est enco¬
re l'expression de la parole de l'oralité". C'est
vrai, la tradition encore modeste de l'écriture
polynésienne ne permet pas encore d'en faire
un repère. "En Polynésie, les gens sont jugés
par rapport à l'absence de littérature" consta¬
te Flora. Ce message est capital : l'écriture va
permettre de valoriser la culture polynésienne
moderne. La littérature participe ainsi au com¬
bat pour la reconnaissance culturelle et iden¬
titaire, au combat pour l'égalité.
Ce livre veut inciter les Polynésiens à écrire,
l'appel rejoint celui d'Henri Hiro (Tahiti),
d'Alan Duff (Nouvelle-Zélande) ou d'Albert
Wendt (Samoa) ; Ce livre existe pour montrer
le chemin. Il tourne autour de l'unique ques¬
tion de l'écriture. C'est un regard-miroir de
l'écriture. Qu'est-ce qu'écrire ? Que se passet-il en moi, autour de moi quand j'écris ? Qù
sont les mots pour dire et comment accéder à
invite à l'écriture'
Polynésie française grâce aux multiples fonctions
: enseignante, académicienne,
déléguée à la condition féminine, présidente du groupe des Soroptimist, interve¬
nante dans divers colloques, chercheur, enfin écrivain. C'est à l'occasion de la
publication de son livre "Tergiversations et Rêveries de TEcriture Orale”, paru aux
éditions Au vent des îles {232 pages, format 110x195) qu'elle a bien voulu ren¬
contrer le "Veà porotetanr, s'ouvrir à lui et préciser sa conception de l'écriture.
officielles qu'elle a exercées ou continue de mener
l'écriture ? Question récurrente, où cette mise
perspective de l'écriture renvoie à un cer¬
narcissisme, le "je" étant toujours au
centre de la problématique : "C'est vrai je ne
fais pas référence à Duro ou à la Bible, en fait
je tourne, et d'autres aussi, autour de l'écriture
avec les mots qui sont les miens et qui sont
en
tain
"Ce besoin d'écrire..."
"J'écris
depuis longtemps,
dire
depuis toujours... un besoin de parle/". Parler
ou écrire ? Nous sommes déjà entrés dans la
problématique : ces modes d'expression
seraient-ils identiques ou exprimerait-ils diffé¬
remment
pour ne pas
le même besoin de communication ?
"Henri Hiro
a
utilisé toutes les formes de l'es¬
thétique (poésie, théâtre, cinéma...), quant à
moi j'ai choisi l'écriture. Ma recherche de
l'écriture est au départ une démarche person¬
nelle qui peut exprimer autant la difficulté, la
souffrance que le plaisir; mais une fois effec¬
tuée, elle appartient à tout le monde : aussi je
m'adresse aux Poiynésiens, à ceux qui ne s'ex¬
priment pas ou plus". L'écriture peut être per¬
çue par certains comme une revanche sur la
vie, Flora préfère l'appréhender comme un défi
personnel. Flora lisse à travers les mots qu'elle
emploie, les gestes qu'elle accomplit, à travers
le regard qu'elle pose, c'est son tempérament,
elle lisse donc les tensions et les conflits
latents
:
elle n'accusera pas l'histoire, la colo¬
ses frustrations, la confiscation de
nisation et
la
parole, l'omniprésence, suffocante parfois,
sur la Polynésie, pour¬
tant elle laisse échapper au fil dé la conversa¬
tion des phrases comme ; "On passe à côté
des Polynésiens, de leur vie, on n'a qu'un
regard extérieur".
du discours des autres
certes, mais surtout, à ce lieu où se croisent
les influences qui façonnent, fabriquent et
nouent la Polynésie contemporaine. "Jadis, la
parole n'étalt pas libre, elle était l'apanage
d'une caste qui avait droit à la parole, elle ne
se prenait pas comme ça". L'arrivée des mis¬
sionnaires protestants n'a-t-elle pas libéré la
parole, au nom du concept de sacerdoce uni¬
versel et du fait de ses structures d'inspiration
démocratique ? "Même dans l'Eglise, il y a une
distribution de la parole qui ne se fait pas au
hasard (Valérie Gobrait l'a très bien dit dans
son mémoire'), il y a donc une hiérarchie et
en même temps c'est dans la paroisse qu'il y
a apprentissage et appropriation de la parole.,
des plus jeunes aux moins jeunes, des laïques
au pasteut". La Polynésie apparaît en effet
comme une terre présentant bien des para¬
doxes ! Et Flora se reproche de ne pas avoir
suffisamment développé les capacités langa¬
gières et créatrices des élèves tout au long de
sa carrière d'enseignante^. Un regret ou pire
"lé sentiment d'avoir quelque part échoué".
Surtout lorsqu'elle revoit certains anciens
élèves jugés fermés dans le cadre scolaire et
dépositaires aujourd'hui d'une pensée riche et
profonde. "Qui cherche vraiment à ressentir ce
que ressent l'enfant qui ne parle pas à l'école
7'
"Ecrire n'est pas un acte innocent"
"L'écriture m'a reliée à la parole"
La voix de Flora, dont les propres contradic¬
tions
rejoignent aussi celles de la Polynésie, la
de Flora, patiemment, obstinément,
construit un discours qui renvoie à elle-même
voix
Veà porotetani N°30, décembre 98 /
janvier 99
'Tergiversations et rêveries de l'Ecriture Orale",
le titre de l'essai de Flora Devatine, exprime à
aussi
ceux
dans l'air
"Ecrivez
Ecrire
est utile, mais après
? N'y aurait-il
manière d'aborder l'écriture, pré¬
cisément en produisant des poésies, des
romans, des nouvelles, en racontant des his¬
toires, comme l'ont fait entre autres Michou
Chaze, Henri Hiro, Louise Peltzer, Chantal
Spitz, ou Charles Manutahi ? "Je ne suis pas
pas une autre
encore
vraiment dans cette situation. C'est
ce
j'attendrai maintenant des autres, j'ouvre
un chemin pour que d'autres puissent passer.
Ce n'est pas encore de l'écriture pure, c'est
plutôt de l'écriture intermédiaire. J'ai fait un
travail préliminaire, il ne faut plus qu'il y ait de
blancs dans l'enchainement culturel, je reviens
en arrière, je déblaie. Il y a tant à écrire, à
réécrire, à dire en tant que Polynésien. Je veux
donner la vision polynésienne de tout ce qui
que
dit, s'est écrit et continue de s'écrire". Dire,
révéler, proclamer, rectifier aussi, telles sont les
missions que confie Flora Devatine à l'écriture.
Et pourquoi ne pas créer des ateliers d'écritu¬
re en Polynésie ? "J'ai envie de créer des
centres de réunion, il ne s'agirait pas de dire
ce qu'il faut faire ni comment le faire, mais de
se
se
guités du concept d'écriture. Winston Pukoki^
cette initiative
a
le monde. L'écriture est
moment".
paysages intérieurs"
l'écriture (produire donc un méta¬
la fois les hésitations du sujet abordant l'écri¬
de l'inconnu et les ambi¬
ture comme un art
tout
vos
sur
langage),
de
en ce
regrouper,
d'échanger, de dialoguer.
L'obstacle c'est l'individualisme
;
l'intérêt de
n'est pas encore vraiment corn-
Ode à l’écriture
polynésienne
“Il
pris et partagé."
avec
i'histoire".
"Ecrire c'est notre liberté"
"Ecrire
Dans
L'écriture
quelle langue écrire et pour quel public ?
Ce sont, parmi d'autres, les questions que se
posent les écrivains issus de cultures orales,
imprégnées de façon récente par ia civilisation
de l'écriture (apports missionnaire et colonial).
A la première question Flora rappelle qu'elle y
a répondu dans un article du bulletin de la
SEO"* : "il n'y a rien de tei pour bioquer ies
gens" que de leur reprocher de ne pas écrire
en tahitien ; "Il n'y a pas de règle ; l'écriture,
c'est la liberté, l’important c'est que l'être s'ex¬
prime. Assez de mettre des freins ; aujourd'hui
personne n'ose rien dire parce que les gens
ont peur de ne pas correspondre à ce qu'on
attend d'eux".
Un peu plus tard dans la
conversation Flora reconnaîtra que "la langue
française permet de s'adresser à un publia
pius vaste que ie pubiic iocal, alors que les
écrits rédigés en langue tahitienne appartien¬
nent plus au domaine de la littérature".
Nouveau paradoxe ou puzzle complexe, en
tout cas l'illustration d'une double impossibi¬
lité
:
créer de la littérature
ou
être lu ?
"Ecrire, un projet de vie nouvelle"
Quant à la deuxième question, Flora déclare
s'adresser
aux
Polynésiens. Mais lesquels ? "Je
souhaite que le lectorat polynésien existe",
confie-t-elle modestement. Y-aura-t-il, comme
le pense Jean-Marc Pambrun', des lecteurs
la difficulté à être soi"
sur
polynésienne
même baptisée
-
modestement l'écriture-orale
atteste
-
de "la
structuration d'une
identité", en même temps
qu'elle est le signe d'une entrée dans la cultu¬
re moderne. Faite de collages, d'apports divers,
métissée par l'emploi des langues, elle révèle
une appropriation, exprime une identité-reiation, multiple et polymorphe. Pourtant confie
Flora "iorsque j'ai commencé à écrire, je n'ai
pas imité ies Français, j'ai imité i'oraiité
ancienne des
Polynésiens. Il est là le chemin
de mon appropriation de i'écriture". Flora le
sait bien que c'est par la poésie qu'on renoue
avec les origines. "J'ai appris beaucoup avec
les anciens orateurs. Par ia famille aussi. Je
n'ai pas
testante
tellement été formée par l'Eglise pro¬
contrairement à ce qu'on croit". Flora
vit ainsi à la frontière
ou
la crête d'une
sur
pluralité de mondes ; son écriture signe cette
appartenance, essaie de recomposer ces uni¬
vers, donne une cohérence, peut-être un sens
à une personnalité morcelée, mais ô combien
riche et secrète. "Je ne peux nier ma culture de
base, mon horizon est celui du Pari,‘ mais je
suis aussi le produit de ma vie. Le dessin de
ia couverture du livre exprime mes lieux per¬
sonnels de vie, mon espace intime, ainsi que
mon imaginaire. L'écriture me ramène tou¬
jours à mes origines."
Ecrivain, Flora Aurima-Devatine ? "Je ne sais
pas à partir de quand on
peut qualifier quelqu'un
d'écrivain. Peut-être lorsque
l'écriture n'existe que pour
elle-même."
Offert
lecteurs, cet essai
polynésienne
échappe désormais à son
auteur, il est livré au regard
et aux critiques du public. La
sur
aux
l'écriture
reconnaissance sociale
le fait de
sera
qui vont faire
vivre ce livre, par leur lecture,
leurs discussions, peut-être à
leur tour par une écriture
tant
ceux
souhaitée.
"Ce livre était à faire, c'est
fait, je passe à autre chose” :
on
attend
maintenant
prochain
polynésiens lorsque les livres écrits par des
Polynésiens, parleront d'eux et exprimeront
leur propre imaginaire ? "En réalité si les
Polynésiens lisent peu, c’est qu'ils se figurent
que les livres ne font pas partie de leur
monde. En général, ceux qui passent à l'écri¬
ture ont déjà reçu en héritage des bribes
d'écriture chez eux (généalogies, récits légen¬
daires, puta tupunaj". Il convient, ici comme
ailleurs, d'inventer un sillage, une tradition. Ce
qui ne signifie pas qu'un livre écrit par un
Polynésien sera automatiquement lu par les
Polynésiens. ”11 faudra compter avec le temps.
livre
de
le
Flora
Devatine, il est d'ailleurs déjà confié à son édi¬
teur.
Entretien et récit
:
Daniel Margueron
faut
par la
Tokainina
dans
Les intertitres sont tous extraits du livre de Flora Davatine
rituel religieux, mémoire de maîtrise, universi¬
Voir le Pomarescope (nom du magazine annuel du lycée-collège Pômare
IV) n" 20 de juin 1998, Papeete.
Langage, culture et communication chez les Polynésiens.
thèse pour le doctorat, université de Paris tll, 1993.
2
-
3 -Winston Pukoki,
- Flora Devatine ;
Y-HI une littérature maohi ? bulletin de la SEO n° 271,
Papeete, septembre 1996.
- Jean-Marc Pambrun, Clairs obscurs ma'ohi, revue Dixit, Papeete 1997.
6 - Le Pari ou fénua aihere, région isolée de la presqu'île de Tahiti, au-delà
du village de Tautira, où Flora a grandi dans la propriété familiale.
4
5
I
voix de
{p.26)
son
nouvel
ouvrage
“Tergiversations et
Rêveries de l’Écri¬
Orale - Te
a Hono’ura”.
ture
Pahu
Un titre qui étonne,
écarte et intrigue.
Il étonne parce
qu’il n’est pas racoleur, il n’est
pas un raccourci ni un effet de mode alors que
l’auteur parle à tous et pius particulièrement
jeunes plumes de demain. Il écarte par sa
complexité avec déjà un dilemme ; “l’Écriture
Orale”. Il intrigue à l’heure où on parle de
citoyenneté et quand on sait l’importance de
aux
l’écriture dans l’identité.
Sur 209 pages Flora Devatine
l’écriture,
sur
son
mène l'enquête
crime, son assassinat, sa
condamnation pour non
assistance à personne
danger. A la fois procureur, avocat, prévenu,
elle s’adresse aux jurés, elle est juge. On peut
toujours l’accuser de faire préfacer son livre
par un papaa qui de plus donne plus des
conseils de lecture qu’une ouverture au livre,
en
de
écrire en reo maohi, de se laisser
jeux des mots pour finalement
admettre “Et j’écris que je ne sais pas écrire ”
(p.80). Mais d’avance elle semble répondre : et
pourquoi pas ?
Elle avoue “Écrire c'est effrayant !... C’est
dangereux ! Parce que c’est traître !' (p.28),
“Écrire c’est douloureux !... C’est découra¬
geant I Et c’est frustrant’. Et les mots défilent
pour témoigner : “J’écris Parce que j’ai mal Et
ignore ce qui fait mal P (p.50) “Et j’écris En
ressentant mon ventre”. C’est l’écriture prise
par les tripes qui nous approche, nous lecteur,
du drame. Écrire pour un polynésien devient
être mère de l’écriture, l’un des premiers, le
représentant, celui qui engendre l’écrit, qui
doit donner envie d’écrire en plus de se la don¬
ner, quelle responsabilité !
Flora Devatine veut en sortir, en finir avec ces
mythes et libérer l’écriture, en contant ses
doutes. Il n’est pas sûr qu’elle y réussisse mais
ne faut-il pas encore passer par là, par le
pito-encrier”. Si elle ne répond pas à sa ques¬
tion “Qu’est-ce que l’écriture Pour un peuple
sans écriture 7' (p.51) elle a conscience que
“L’écriture c’est... la passe royale... De ma
“ma’ohitude” ! Ma polynésianité f’ (p.145),
ne
aller
pas
aux
“
une
manière de
demi de
1 -Valérie Gobrait, Le Tuaroi,
té d'Aix-en-Provence, 1989.
écrire
C’est important !
C’est essentiel !”
écrit Flora Devatine,
se
libérer enfin “d’un siècle et
“métropolisation” et d’acculturation"
(p.185).
Alors coupable ou non coupable ? De quoi ?
D’avoir eu le courage d’écrire des cris ?
D’avoir fait de i’écrit le héros de ce roman
d’amour ? D’avoir mis entre guillemets les
mots de sa langue ? Les futurs écrivains poly¬
nésiens jugeront, mais elle serait coupable de
ne
plus écrire sa voix.
Gilles Marsauche
Veà
porotetani N^SO, décembre 98 / janvier 99
29
Ils sont venus nombreux, très nombreux,
enthousiastes, visiblement heureux aussi,
enfants, jeunes, adultes, entre copains ou
en
famille... Ils
ont
battu
l’asphalte du front
de mer, avec leurs
chars, leurs pas, leurs cho¬
régraphies. Et, comme une haie d’honneur,
dense et vibrionnante, la population bigarrée
est descendue en masse des quartiers et dis¬
tricts assister à cette fête d’un
nouveau genre.
25.000 spectateurs, 19 chars conçus autour
du thème “ le monde des fleurs ”, une parade
parfaitement réglée, contrôlée,
un
succès
incontestable, étonnant.
La population en fête
Le carnaval de Tahiti est la seule fête
en
Polynésie où
comme
de l’autre
se retrouvent
et
conununautés vivant
côte à côte
sur
bien souvent, s’ignorent
ne : en effet le masque
Lorsqu'un C
en
chasse
Carnaval ?
Pendant plus de 30 ans le CEP a été la figure
dominante de la vie sociale, économique et cuiturelle ; appiaudi par les uns, décrié par les
fatalité nécessaire
les hommes de la
politique ou des Egiises,
d'entreprise, les syndicalistes, ies tra¬
vailleurs, les propriétaires et leurs locataires, les
civils et les militaires, une manne pour tous et
chacun à sa place, chacun sous son masque —
celui qui cache l'identité et facilite la reconnais¬
sance ; chacun dans son rôle citoyen d'abord
assez improvisé puis, avec l'expérience et les
expérimentations, de pius en plus professionnel.
avec
les chefs
C'est fini.
Depuis un an le béton est remplacé par le cartonpâte, le feu nucléaire par les feux d'artifice, le
brasier par ie Brésil et les trépidations telluriques
de la terre-mère par les vibrations de cœurs et de
corps plus adolescents.
Et les emplois-CEP par les Dij.
A l'image de la société, de l'économie et de la
culture post-CEP, Carnaval est arrivé : il se pro¬
pose comme la nouvelle figure dominante avec
ses paiilettes, son toc et ses tics, drainant, cana¬
lisant, exorcisant des énergies moins atomiques
et plus collectives. Mais sous son masque.
Carnaval reste très sérieux ; dans notre démo¬
cratie, le roi, la reine n'ont rien à dire mais tout à
montrer ; il faut s'exprimer et le comité organi-
30
Veà
les
dans la vie quotidien¬
lève bien des inhibi¬
Pour quelques vieux philosophes d'avant la
comme une
toutes
le Territoire et qui,
philosophie elle-même, tout change, sauf le
changement bien sûr. Paradoxalement et
aux antipodes de la Grèce, cela peut se vérifier
en quelque sorte ici quelques siècles plus tard :
qu'est-ce qui change quand on passe du CEP au
autres, défilant
organisée
d’un côté
porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
tions. Il retire
d’animation.
traits culturels
Cette mobilisation pour le corso et la foule
peut-être aussi à chacun ses
spécifiques. Initié à l’origine
pour les communes, le carnaval est donc à
l’image de ces communautés géographiques
pluri-ethniques.
La mobilisation des jeunes dans la confection
des déguisements et des chars, dans le défilé
et parmi la foule des spectateurs ou lors du
bal populaire, est significative d’une attente et
elle est encourageante si les communes arri¬
vent à réutiliser cette énergie créatrice dans
des projets d’éducation, de développement ou
suivaient.
Le
public encourageait le défilé, mais il est
un peu extérieur à la fête. Rarement
maquillé ou déguisé, U était en fait plus spec¬
tateur qu’acteur. Le thème “ le monde des
fleurs ” n’est peut-être pas d’ailleurs le mieux
adapté à un carnaval ; ü conviendrait mieux à
un corso fleuri de printemps ; ce thème
manque un peu de vie, de dynamisme, car un
carnaval, c’est le mouvement, le déguisement,
les paillettes, la critique sociale et l’inversion
des rôles. Personne n’a pensé aux fleurs du
mal et l’année prochaine verrons-nous dans
notre panier des fruits défendus ? Cette déme¬
sure de la fête n’était pas, cette année encore,
au rendez-vous, malgré de belles réalisations.
resté
autre...
un
sateur et décideur l'affiche très clairement et très
gravement : Carnaval est une arme de dissua¬
sion destinée comme toutes les autres à limiter
la violence et les risques, la montée de l'incerti¬
tude et de l'insécurité. Le mois d'octobre^ n'a tii pas été choisi parce que statistiquement calme
d'un
point de vue touristique, et dans l'espoir de
quelques retombées dans ce domaine ?
C'est rassurant.
Rassurant pour l'image traditionnelle et pour le
pito puisque, en fait et "en quelque sorte"^, ce
sont les 'ar/o/qui l'avaient déjà inventé ; rassu¬
rant pour l'avenir et pour le Nie millénaire ; doré¬
navant plutôt le Carnaval que le champignon !
A moins que.
Pendant toute
génération, le CEP a projeté
les îles dans la modernité de gestes, de dires et
une
de savoirs nouveaux, et ii a bien fallu faire
très bien fait avec. Quelle mer¬
veilleuse sagesse insulaire, quelle extraordinai¬
re adaptation ! Et, peut-être, quelle inquiétante
adaptabilité !
Depuis deux ans, serait-ce le Carnaval de Tahiti
qui dessine avec ses rythmes, ses poudres
ambiguës, ses chars fleuris et ses nuits popu¬
avec..., on a
laires les contours d'une autre modernité ? Et si
c'était cela le défilé du carton-pâte local flanqué
de son Ronald ?
Vive Carnaval 99 !
La culture
ne
s’efface pas
“Le carnaval est
ne
un
de
nos
prpjets. On
peut pas dissocier les différentes
activités culturelles auxquelles nous
participons. Elles font parti de notre
culture et des apports de l’extérieur.
Le carnaval nous permet de nous
éclater, de voir
ce qui se fait dans
d’autres pays sans passer par la télé.
Le territoire fait beaucoup pour la cul¬
ture depuis piusieurs années et ies
jeunes
se
donnent à fond et pour ie
Heiva et pour ie carnavai. La cuiture
ne s’efface pas. Je pense qu’il ne faut
pas imaginer un carnavai traditioon-
Ropati
nel, ii y a le Heiva pour ceia, ii doit
garder son ouverture et son moder¬
nisme.”
1
Qui aurait pu être
piacé sous ies auspices des atomythes de Sirius, d'Uiysse A, de Machaon, de Héro, de
Codros, d'Heienos, d'Acrisios, d'Hysipyie, d'Erigone, de
Pioutos et d'Aepyios en des temps pius anciens...
2 La Dépêche du 20/10/98 p. 20.
-
-
qui
déplace obligent à des choix. Dans l’extra¬
vagance contenue, les organisateurs doivent
faire celui d’une fête pour les enfants et celui
d’un défilé pour les adultes. Moins nombreux
que l’année dernière, les “ rae rae ” n’en
étaient pas moins présents, courtement vêtus,
légèrement provocants et chaloupant à l’arriè¬
re des chars sous le
regard d’enfants qui les
se
Eva Terooatea
jeunes de
Présidente de l’association des
Mahina Painaveniti
Danou s’était fait
fleur-lumière, un couple
masqué dansait, la femme habillée d’une
ample robe de fleurs en papier virevoltait avec
grâce, les tournesols s’ouvraient au soleil, etc.
Ce carnaval imite
monde, il
ceux
existant à travers le
s’en cache pas d’aüleurs puis¬
qu’il est parramé par celui de Nice. Il exprime
une forme de mondiaUsation dans ses thèmes,
ne
l’expression d’une diversité, d’un morcelle¬
ment aussi, d’un désarroi peut-être. Le succès
populaire de cette parade ne peut que condui¬
re les responsables des autres fêtes à s’inter¬
roger sur leur originalité, sur leurs ouveitures
possibles à la modernité et sur la hberté lais¬
sée à l’imagination des participants, notam¬
ment
des jeunes.
chorégraphies, musiques et matériaux utilisés.
Il donne l’impression d’un déjà vu, en mieux ;
le génie créateur maohi ne pourrait-il pa à
l’avenir s’exprimer davantage ?
Ce carnaval à
Fêtes à volonté
de manière constructive à la recherche d’une
Ce carnaval 1998, en s’ouvrant aux
comités
peut-être ouvert une brèche
égalité de traitement qui pré¬
valait. Pour des raisons d’image de marque ou
d’entreprise,
a
dans la relative
Papeete est une activité de loisir,
de détente, c’est un
plaisir des yeux où l’extra¬
souhaitée ou redoutée cherche une
expression. Mais peut-il, par sa nature et le
sens qu’on lui donne aujourd’hui, participer
vagance
identité
polynésienne si souvent déniée par
l’histoire ?
Daniel Margueron et
de communication externe, une entreprise a
tout intérêt à investir des moyens financiers
Gilles Marsauche
(Photos DM et GM.)
importants, ouvertement ou de manière
détournée dans ce type de promotion, afin
d’en recueillir des dividendes commerciaux.
Les résultats du
concours
en
donnent les
signes. Ne serait-ce pas là un détournement
fâcheux de l’esprit de la fête ?
Dorénavant, il existe en Polynésie de nom¬
breuses fêtes dont il serait intéressant de
savoir
si, dans l’esprit de la population, elles
vécues de manière
complémentaire ou
religieuses
(Noël, le 5 mars, Pâques), une fête territoria¬
le (le 29 juin), une fête cnlturelle (le Heiva) et
une fête communalo-laïque (le carnaval), aux¬
quelles il faudrait ajouter Halloween qui prend
de l’ampleur dans les écoles. Le carnaval est
sont
cloisonnée
:
les célébrations
9UIMA7X.AS
ARsuETr
TÉL : (689) 66.33.53 • FAX : (689) 66.24.77
BOUTIQUE PAPEETE / MAMAO • TÉL : (689) 45.59-00
BP. 70 UTUROA • RAIATEA • TAHITI •
Veà
porotetani N°30, décembre 98 / janvier 99
31
Une étoile
Tai mis
Une étoile
sur mon
chapeau
Une étoile à
mon veston
Une étoile à
mon
Une étoile à
ma
Une étoile
drapeau
maison
au monument
Mais
Elles n'ont pas brillé
Personne ne les a remarquées
Je les ai jetées
Les enfants en ont joué
Dans le ciel
Une étoile s'est allumée
Elle
a
scintillé
Je m'en suis
approché
Elle s'est arrêtée
Et
sa
lumière
Un enfant
a
éclairé
nouveau
né
Qui murmurait à l'étoile
Des mots à emporter.
Gilles Marsauche
taata
I te iôa
Veà
mai
no
Turo
te ACAT e te
O
paruru
te tiàraa mana o te
ao
no
nei i te turaraa
nei.
o
te taata
hau
1948
titema
te mahere ôre, hoê no te
e
Te tautooraa tumu ia
manaô, ia tiàturi i te
mea
tei
i to na âau, te
au
tinairaa i te hâmani-ino-raa taata e te veve.
E faufaa tinitahi(l) e te ara marna noa(2) to te
taata atoà mai to na mai â pûraa mai i te ao
nei, e tiàraa tumu
tâatoà.
i te tiàraa mana
te taata i Porinetia
O
taata, i ravehia mai e
âmui i te 10
Raapoto, ia ù i
te aniraa a te Taatiraa
porotetani, terà
te parau hurUiia
Pororaa i to te
a
te Hau Amui, oia te
1 te hiôraa i te faufaa rahi ia
0
te taata
ia tae
tiàrepuraa
i roto i te
roa
pâruruhia te tura
te tahi faanahoraa ture ia ôre o ia
e
i te haavïraa
e
e
te àroraa atu
te faatîtîraa.
I te hiôraa i te maitai rahi ia
pârururaa, te haafaufaaraa, e te ara-mâite-raa
haapopouhia te
tupuraa o te au-hoa-raa i roto i te mau nünaa
ia itehia te tura
atoà.
a
te taata tâtai tahi. No te
o
mau Hau atoà o te ao nei i to
râtou ttàturiraa i ntà i te mau ôhipa atoà e
ravehia nei no te faaîte i te tura o te taata, i
haapâpüraa te
rave
ai râtou i teie nei pororaa.
Tahi teie
mau
nOnaa atoà
o
te
ao
nei
haapâpüraa i to râtou tiàturiraa i te tiàraa
àrori ôre
e
te tura hoî
o
te taata.
o
te
faaôhipa te Hau Amui i te tahi mau
parau rii ôhie e te mâramarama maitai ei faaîteraa i te tiàraa upoo faito o te taata atoà.
ua
no
e
te tura o te
faito o te tâne e te vahiné,
haapâpü mai i to râtou ineine i te haa-
maitai i te
mau mea
te taata, i te faaôhieraa i te
mahorahora ai te oraraa hau
oraraa o
atoà
te matara
e
noa no
I te hiôraa e, ua
te tâatoà.
fafau te
mau
Hau atoà i âmui
mai mai te turu-atoà-hia mai e te Hau Amui i
te
haapâpüraa
te taata
e
to
e, e
haapaô-mau-hia te tura o
tiàraa atoà i te
na mau
ao
tâatoà
nei.
To ôe atoà tiàraa teie
E tiàraa
mai te
e
I roto i te Pororaa i to te Ao i te turaraa
taata,
nünaa atoà i faaô mai i to
mau
râtou tiàturi i te tiàraa àrori ôre
taata, te tiàraa upoo
te Ture Tumu a te Hau
aveave no
Amui i reira to te
I te hiôraa e, i roto i ta na Ture Tumu, ua
haapâpu te
I te hiôraa i te faufaa rahi ta tüàti te manaô o
ôe
te tâatoà i te
A tâmau iho, e ia mau maitai atu. A rohi ia riro
tahi
atoà atu ôe ei veà
i te taata atoà.
teie
e
ei rima
pâruru, ia ôe iho, e
e
taua
mau
auraa e
horoà i taua faufaa tini-
ara marna no
parau
te
Parau ômuaraa
Te poro nei te Apooraa Rahi
îte nei i te tura o te taata
I te hiôraa e, te iteraa i te tura o te taata atoà
e to râtou tiàraa upoo fâito e te riro ôre, o te
Ei fa hanahana ta te
papa ia o te oraraa
e te hau i te ao nei.
mahorahora, te parau tià,
Hau atoà
noa
e
tupu-mau-raa o
fafau.
mau
Amui i teie Ture e
nünaa atoà e te mau
tîtau. la îmt te taata tâtai tahi e tae
atu i te
mau
âmuiraa taata atoà i te râveà
tupu te manaô farii e te faaôhipa hoi i teie
nei mau ture, nâ roto i te haapiiraa, e ia paraia
I te hiôraa e, no te farii ôre e te vahavaha i te
0 te taata i tae ai te tahi pae i te raveraa i
tura
te
ôhipa iino
e
tupu ai te faufau i roto i te âau,
re
to
na roo
atoà, mai te
te faartroraa ei mea hanahana no te taata te
e
rohiraa ia tià te taata atoà ia parau
tâmaru.
i to na
tae
noa
nâ te
mau
mau
fenua
atu i te mau
fenua
e
te
mau
Hau
roto i te Hau Amui
fenua i raro aè i to râtou
no
Irava 1
Ei
Irava 9
te àifaito to te taata atoà ia
ara marna noa e
fanauhia,
ma
to
na
te tura,
ma
feruriraa
tei rohi te tahi
no
e
te
te faufaa tinitahl. Ei taata
e
to na hiroà taata, ei taata hoî
tahi, i roto i te autaeaèraa.
Irava 2
Eiaha
te hoê ia
roa
Irava 10
E faufaa tinitahi
E faufaa tinitahi
te taata atoà teie
na
e
faaîtehia nei
i roto i teie pororaa,
mai te faataa ôre i te nünaa, te
Haapaôraa, te
manao poritita, e te tahi atu huru manaô e mauhia
e te hoê Hau, te hoê pupu taata, mai te hiô ôre hoî
i te taoà, te finauraa, e te tahi atu mau peu.
Eita atoà e hiôhia te huru faatereraa, nâ reira te
îri, te huru
te taata, te reo, te
o
tâpeà-tià-ôre-noa-hia, ia tâmau-
hia i te âuri, e la tlàvaru-tià-ôre-noa-hia i râpae 1 to
na fenua.
te taata atoà, te îteraahia ta na
na
parau e te hoê tiripuna ôpaepae ôre e te âfaro, ia
ravehia te retra mal te tià i mua i te mata o te taata
atoà, no te haapâpü i ta na faufaa tinitahi e ta na
pâhonoraa tahitini, aore ra no te hiô i te tanoraa o
te mau pariraa atoà i faautahia i nià ia na.
Irava 11
I
mua
e
tae
i te hoê
reifa mai te taata
pariraa, e vai tiàmâ noa te hoê taata
e ite pâpO ai te ture i ta na
hapa, i roto i te hoê haavâraa huna ôre, e mai te
horoà-atoà-hia atu te mau râveà atoà no te pâruru¬
Irava
Alla
arataîraa ture
e
faanaho
ra
i te oraraa
o
te fenua
no
no na te parau e hiôhia ra : ei
fenua toia(3), ei Hau tâmaru, ei fenua àimama(4),
aore ra ei fenua mana màtuulS).
3
E faufaa tinitahi
marna
noa, e
na
te taata atoà te ora, te ara
te haereà mai i te haafifi-ôre-hia.
Eiaha
te hoê ia
roa
tïtï-raa i te
topa i roto i te faatïtïraa e te
ôpani-roa-hia te faatïtïraa e te hootaata, rau noa atu to na huru tupuraa.
mea
roa
te hâmani-ino-raa
taata, eiaha hoî te
raa
tura
o
mau
e
te haamâuiuiraa i te
peu au
ôre
e viivii ai
taata
ta
aore ra
faautuàhia
e
na
te tià-
te taata.
tihia
Irava 6
te taata tâtai tahi te iteraahia
ia i nià i te tiàraa taata ta
atoà ta
na e
na e mau ra
i te
roa
oraraa o
ta
raa,
te tura
te tïtorotororaa tià ôre la tae
te taata, i roto i to na
rata, eiaha hoî te
na
te
e
roo
maitaî
mau
vâhi
Irava 7
Ua àifaito te tiàraa o te taata i mua i te ture, e üa
faito atoà hoî ta te ture pârururaa 1 te taata atoà mai
te hiô ôre i te tahi e te tahi. Ei hoê aè a pârururaa to
re
nei i te taata i to
nei
i te
mau
na
faanahoraa atoà
e
no
tiàraa i faaîtehia i roto 1 teie
e i mua i te mau ôhipa atoà e rave-noate tâmata i te haamau mai i te reira mau
Irava 8
E
ara marna noa
0
ia
e
no
te fenua
no
te taata atoà, e tano ai
pârahi i roto i te Hau ta
fenua ta
i
na
na
manaô,
na 1 manaô.
te taata atoà te faaruèraa i te
e
tae
noa
atu i to
te haere i te tahi fenua ê atu, e te
atu i to
na
na
iho fenua
hoî-faahou-raa
iho âià.
Irava 14
I
mua
hi
te
te taata atoà te hororaa i
na
ôhipa tià ôre.
na
i te mau hâmani-ino-raa
mua
i
atoà hoi
ôhipa
Amui,
atoà,
e
faufaa tinita¬
tià¬
te taata te maùe i te tahi fenua ê atu, e e
no na
No te taata râ i
na
te taata. E faufaa tinitahi
Irava 13
raa
faataa-ê-raa.
E faufaa tinitahi
noho-
ôhipa atoà e îno ai
faaè-
Pororaa,
hia atu
mau
i roto i te
na
pârururaa a te ture i mua i te reira
E faufaa tinitahi
mua
o
roa
ùtuafare, to
o
tià atu.
te taata atoà i
na i rave,
aita te ture o te
Irava 12
mau
na
ôhipa ta
te ture i te tau teie hara i ravehia ai.
e
te taata atoà te
E faufaa tinitahi
te
no
i ôre i rave, mai te peu
horoà i te tahi utuà hau atu i te teimaha i tei faao-
e
Eiaha
Irava 5
Eiaha
na.
e
fenua fho, aore ra te ture o te mau Hau atoà i îte i
te reira ei hara i te tau i ravehia ai. Eita atoà e tano
Irava 4
haavîraa. E
ia
raa
atu i te taime
noa
e
ua
te fariiraahia mai
rave mau
i te
faahapa i te fa
e
e
taua fenua
hara, te taata i
tïtauhia
ère ia taata i taua faufaa
ra e
ra.
rave
i
te Hau
na na ra.
te
Tiripuna a te Hau tei ia na te mana i mua i te mau
ôhipa atoà e faaère ra ia na i taua faufaa tinitahi ra
tei îtehla
e
te ture tumu
te haavâraa.
iiin»iii»
o
te
fenua,
aore ra
te ture
a
Irava 15
E tâamuraa to te taata atoà i nià i te hoê Hau.
Aita
roa
atu
e
taata
e
tano ia faaèrehia i taua tiàraa
eita atoà hoi
ra,
tâamuraa
tano ia
e
faahepohia
e taui i taua
la tae i te taureàreàraa, e tano te taata atoà, te tâne
e
vahiné,
te
faaipoipo e e haamau i te tahi ùtuafamai te riro ôre te nünaa, te Hau, e te Haapaôraa
re,
e
et tumu haafifi ia râua.
Teie
te
noa
tano ai
mea e
naa(6), ei ia
tae
noa
mea
ta râua iho i faaoti.
roa
ia
o
te
mataèi-
vaa
atoà ia te pâmruraa a te vaa mataèi-
na
mauhia
mana e
te
ra e
te fenua maoti râ, te
o
mau
faaotiraa
a
pu
te
faaotiraa, ia nâ roto mai ia i te mâî-
tiraa
porahu ôre(7),
raa e
tano ai te taata atoà
e tupu i te tau i faanahohia, ei
mâitiraa huna, aore ra ia au i te tahi atu huru terete
e
faaîte i to
na
manaô mai
haapeàpeà-ôre-hia.
tâàti i te tahi nâ taata
e
tià te reira t te
Te ùtuafare, o te niu hoê
maoti râ, ia
naa e
tumu to te
e
nünaa. Te reira
16
Irava
Ma atu
faatereraa
no na ra.
Irava 22
la ianaô te taata atoà i te tauturu
mataèinaa. E tiàraa
vaa
atu i ta te Hau.
roto mai i te Pû
no
pâmruraa i te rave ôhipa, inaha ei mero o ia no te
te iteraahia to
no na
na
hinaaro atoà i te pae no te mau maitai o te
fenua, te mau faanahoraa e haamaitai ra i te oraraa
mau
Irava 17
E tiàraa to te taata atoà, o ia anaè ra, aore ra nâ roto
i te âmuiraa i te tahi atu mau taata, te faturaa i te
taoà.
Ma
e
taata
e
tano ia faaèrehia i ta
na
faufaa mai te
tumu ôre.
te taata atoà te manaô i te
no
hinaaro, te tiàturi i te
mea
tei
au
Haapaôraa tei
au ia na.
tano ai te taata atoà e taui i ta
ra
te
i te
ta
na e
tiàturi,
moèmoè,
aore ra
mea
i te vâhi
haapiiraa, te tahi
noa
atu i te tahi
Irava
roa
noa
na
i
fanaôraa i te
mau peu, te haamoriraa, e tae
faanahoraa e au mai i te reira.
mea
ta
na
i
e
e no
mau
manaô
atu te
mau
te îmiraa i te râveà
no na
ra,
ôtià fenua, e
haaparare i
vâhi atoà, rau
mâ te mau râveà atoà
nâ te
mau
Ma
no
te taata atoà te tairururaa
e
te haamau-
te
i te faufaa i faa-
au
faatupuraa i te reira.
mau
e
i te
tià ai ; e tiàraa hoi no te
ôhipa tei au ia na, e te
haamaitaîraa atoà i nià i te vâhi
pâmmhia
ôre ia ère i ta
o ia ia
na
ôhipa.
Ei hoê utuà ta te taata atoà
mai te hiô ôre i te hum
raa
na
o
te taata atoà
no
i te tahi moni tano
e rave
te ravai
e
i te
e rave
ôhipa hoê,
te taata.
i te
ôhipa te fanaôpârahi ai o ia e to
e
ùtuafare i roto i te tura, e ia haamaitaîhia atu te
e te mau tautum atoà e
pâmm nei i te rave
reira
ôhipa.
E tiàraa
aore ra
te taata atoà te haamauraa i te aupupu,
no
te faaôraa atu i roto i te
ei pâmmraa i to na
roa e mea e
tano ai
e
E tiàraa
faahepo i te tahi taata ta
manaô,
tomo i roto i te tahi tâàtiraa.
ôhipa,
Irava 21
Irava 25
no
te taata atoà te faaô-atoà-raa ia
i te faatereraa
ra
raveraa
to
na
fenua,
na
i roto
ia fho tê tià mai, aore
nâ roto i te feiâ i matara mai nâ roto i te mâitiraa.
o
no
tiàraa
mau
rave
aupupu e vai
ôhipa.
te taata atoà te fanaôraa i te tahi taime
tâmarüraa i to
i te tahi tâàtiraa mai te hau.
E tiàraa
no
Irava 24
Irava 20
E tiàraa
ia
raveraa, e
ra,
na.
rahi, ia
e rave
ôhipa ta te taata atoà
aore
te faaîteraa hoi i to na manaô, no reira e
tià ia haapeàpeàhia te tahi taata no to
e
ai
i roaa ia
raa
Ei
Haapaôraa,
na
noa
Irava 23
taata atoà te
te faaîteraa hoi i te reira,
i te vâhi taata, nâ roto ânei
tae
te Hau tâtai tahi
e
ra, e
e
e
mau mea
Hau
mau
E tiàraa
manaôraa,
taua
ta
E
No taua tiàraa
te taata atoà te manaô i te
no
hinaaro,
na
mau
mea
i to na âau, e te pee
19
E tiàraa
ôre
te
taahia
E tiàraa
hoi i te
marama.
na
Irava 18
atoà,
te taata
atu i te tîtauraa i te mârafaufaa hoi teie no te tupumahorahora-raa o to na hiroà taata ; e tautooraa hoi
te reira na te mau Hau tâtai tahi, e e rohi-âmui-raa
0
o
no
e ia
na
no
faufaa
ôhie ai
te àti
mai,
e
te faaànaànataeraa i to
o
te tau
na
raveraa
àufauhia te tau faaearaa ôhipa.
E tiàraa
e
tino,
reira, ia faataahia te ôtià
e
te taata atoà te fanaôraa i te tahi fâito
o
ia i te
pâmmraa ia na iho i mua i
te haamaitairaa i to
na
iho
oraraa,
nâ
reira te
roto i te
parau no te mâa, te nohoraa, te utuuturaa mai, e te
tahi mau tautum i faanahohia no te vaa mataèinaa.
fenua.
mau
pu
ôhipa
a
te Hau faatere o to na
oraraa o
to
ùtuafare, i
E tiàraa àrfaito to te taata atoà tei hinaaro i te faaô i
na
mua
ihoâ râ i te
s
E tiàraa
no na
pâruruhia
ia
o ia i mua
i te èreraa i
oti la na,
fifi
ôre ai
e
o
ia
e ora
ia
na
E tiàraa
rii rii te fanaôraa i te tahi
tihia
e
ruraa
Irava
te ôre
Ei
e
mau
tae
noa
atu i te tama-
tahi(8),
haamauhia i roto i te
e
horaa
te taata atoà te fanaôraa i te
te
mea o
haapiiraa.
Te vâhl ta te
haapiiraa
ia te hlroà
te taata, e te
o
e
e mai
Ma atu
na
te
tïtau, te tupu-mahora-raa
pâpOraa i roto i te taata
a
te
no
te
haapiiraa
e au
mau
Ma râ
reira
no
M
te ture.
ara marna noa e
mauhia
ra e
te
taata e fanaô i te reira faufaa tinitahi e te
mai te peu e faahapa te mau
atu i te fi e te mau manaô i niu i
Irava 30
Ma
te haafaufaa i te
roa e
irava,
e
hoê iti aè, i roto i teie nei pororaa
tano ia faahitihia mai te
mea ra
te faatano
ra
1 te
hoê Hau, te hoê pupu taata, aore ra te taata tâtai
tahi tei manaô 1 te ôhipa atu no te haafaufaa-ôre-raa
mau
tumu 0 te fenua, te fanaôraa i te mau mea atoà
te taata i fatu(9) mai, e te tautoo-atoà-raa ia rahi
:ï
e
te faaotiraa i
roa no
peu
ta
e
na e rave
te Hau Amui.
faatupuraa i te hau.
ravehia
te ôtià i haamauhia
ara marna noa
ôhipa ta
1 ta na tamarii.
e
maoti râ,
parau
mataèinaa tei ite i te faatura i te taata.
te taata atoà te rohi-atoà-raa i roto i te
faanahoraa
haaflfi i te taata i te fanaôraa i ta
vaa
e
no
na vaa
tupuraa o te
tià, te hau, e te maitai no te tâatoà, i roto i te
Irava 27
E tiàraa
to
tauaro, te mea hoi te reira e itehia al te
tupuraa te manaô hau i roto i te mau nünaa
te Hau Amui
e mea e
faufaa tinitahi é te
atoà, te mau taura taata atoà, te mau Haapaôraa
atoà, e te ruperuperaa hoi te mau tapura ôhipa atoà
Tei te metua te tiàraa matamua
no
o
Ua riro te reira ei ite-atoà-raa e ei faaturaraa hoi i te
ei râveà faaôhle i to te tahi fariiraa i to te tahi taa-ê-
te
faaîtehia nei i
faufaa tinitahi, e te haereraa nâ nià i te ara
marna noa
atoà te manaô faatura te tahi i te tahi. la riro te reira
raa,
e
te vâhi noa iho hoi te reira e tupu
mahorahora ai to na hiroà taata.
te niu te reira o te haapiiraa. la
maitai,
te taata
29
mataèinaa,
ia parare te mau haapiiraa tôroà, e ia faaôhlehia te ôraa atu te taata atoà i roto i te haapiiraa
te papa toru, ia au i to na haapaô
àtfaito hoî te tiàraa o te tâatoà.
o
E rohi tahitini ta te taata tâtai tahi
e
0
Hau atoà te tahi faana¬
mau
itehia ai te tiàraa
e
roto i teie pororaa.
Irava
no
ôhipa, ia pâruruhia o ia,
ôhipa ta to na manaô i fatu mai.
ia fânaô hoi 1 te
E tiàraa to te taata tâtai tahi i te hinaaroraa e ia
tauturu taa ê. Te tâà-
tâmoni ôre te reira, i roto fhoâ râ i te papa
mea
rahi
e
26
no
na
oraraa.
Te taata atoà i fatu i te tahi
iho, i mûri aè i te tahi
tâàtihia nâ metua, hoê â huru pârui faataahia no te tamarii atoà.
E tiàraa
mai i te taata i roto i ta
Irava 28
te vahtne fanau
no
noaa
imiraa i te râveà haamaitai i te
àti manaô-ôre-hia.
mau
atu â te îte 1
noa
mai, te fifi tino e ôre roa ai e ôhipa e
te îviraa, te ruhiruhiaraa, e te tahi atu mau
ôhipa, te àti
te
i te
mau
parau
atoà i haamanahia nei.
(1) Tinitahi : te tini, te àhuru ia, oia hoî te rahi, âreà te tahi, te hoê ia. Te faufaa tinitahi, te ôhipa
ia e tîtauhla i te tini (oia te pae rahi o te taata) ia rave no te taata hoê ; âreà te tahitini, te ôhipa
ia
e
tîtauhia i te taata hoê la
rave no
te tahi atu
mau
taata.
te auraa : eiaha ei mea e haaflfi 1 te taata i roto i to na ora¬
raa, ia vai matara (marna) noa râ to na èà.
(3) Toia : Te tamarii 1 toi, te tamarii ia i taa ê mai i te tare metua no te faanaho 1 to na iho oraraa.
(4) Àimama : Te tamarii ia e pârahl noa 1 plhai i nâ metua, noa atu e, ua paari o ia ; e au atu ra
(2) Ara marna noa : Te èà matara
e, na
n
Riig
noa ;
te metua noa â e marna mai i ta na mâa.
(5) MStuu : Te mana 1 tuuhia mai, te mana atoà ia tei faatiàhia o ia ia faaôhipa atu,
(6) Vaa mataèinaa : E nflnaa te auraa o teie taô mataèinaa ; ua faahohoà te IVIâôhi i te fenua e te
faatereraa ta na e mau ra i te hoê vaa. No reira, te vaa mataèinaa, te nünaa la e pârahl ra i nià i
taua
vaa ra ;
hoê hoi
vaa
to te tâatoà.
(7) Pôrahu ôre : Hapa ôre, tâfeta ôre.
(8) Papa tahi : Te papa, te niu ia, te mauraa o te mau ôhipa rarahi atoà. E toru papa rarahi to te
haapiiraa : te papa tahi, te papa rua e te papa toru. I roto i te papa tahi, e haapâpOhia al te tama¬
rii i te pâpai, te talô e te nûmera ; t roto 1 te papa rua e tâmatahia al i te haamahorahora i to na
feruriraa, i roto i te papa toru o ia e haapiihia ai i te tuatâpapa e te tütonu i to na mâramarama
i nià noa i te tahi haapiiraa tê riro atu ei tôroà no na.
(9) Fatu : Te mau ôhipa ta te taata i faatupu, e mau ôhipa tei ôre â 1 ravehia aè nei, e tei liro ei
mauruururaa na
to
na
âau.
La Déclaration universelle des droits de l'homme a été adoptée et proclamée par l’Assemblée générale
a été traduite en Reo Maohi par Turo a Raapoto pour la Ligue des droits de l'homme de Polynésie.
Document édité par le Veà porotetani, BP 113 - Papeete. Tél : 46 06 23 / Fax : 41 93 57.
des Nations Unies le 10 décembre 1948. Elle
Fait partie de Vea Porotetani 1998