EPM_Vea Porotetani_199811.pdf
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sommnirfî
A la librairie Te Tiarama on se prépare
déjà aux cadeaux de Noël.
mai
atu
4 Apo
Lycée Samuel Raapoto
apo
5
6
7
8
9
10
11
Retrouvez la merveil euse histoire
La ville dont le prince
est un piéton
e;
Dimanche noir à Opoa
■
Te tere i Vaiaau
"
Te tere i Tevaitoa
4 questions sur un conflit
«i,
de Sa naissance, les aventures
incroyables qu'il a vécu pour nous,
les mystères, les miracles et Sa fin
tragique où commence la joie,
le pardon, l'amour, dans des livres
pour les enfants, les jeunes, les parents,
les grands parents. Donner un sens à
Noël, offrez un livre de la
librairie Te Tiarama
à Pâiofai
I te paroita no Piraè
S Emeutes :
Un procès sans décor
BP 113 Papeete. - Tél : 46.06.00
Ouvert du lundi au vendredi
de7h30à15h30.
® Te tamarii, o vai ola
L’agenda du Veà - Novembre 1998
^9êuki
• 1er Novembre : Dimanche de la Réformation.
• du 2 au 6 novembre : Commission Permanente de l'EEPF.
Rupture
JLt#/ JiO et dialogue
• du 7 au 21
novembre
:
Ralph Teinaore participe au Comité Exécutif de la CEVAA
à Strasbourg.
(B. Davidson, V. Gobralt, T. Maraea,
D. Margueron, G. Marsauche,
• 8
F. Pihaatae, S. Racine, B. Sandras,
novembre
:
UCJG
Rassemblement
7ème arrondissement (Union
du
Chrétienne
des Jeunes Gens) à Tipaerui pour le Dimanche de la Paix sur le thème "Briser le silencë'.
R. Teinaore)
• 14 novembre : Journée mondiale de la PAIX.
19
20
CEVAA : Être divers
et ensemble
®l^êtetani
®Te mau parau no Paôfai
MENSUEL DE
L’EGLISE ÉVANGÉLIQUE
DE POLYNÉSIE FRANÇAISE
CRÉÉ EN 1921
t
21
23
24
MERCURYi
Boîte postale 113.
# La liberté selon Luther
■98713 Papeete, Tahiti
9 Te Reforomatio
Polynésie française
Tél : (689) 46,06.23
• Te pure / La prière
Fax: (689) 41.93.57
Directeur de Publication
• Jeux : Malin comme
Jacques. Ihorai
dauphin
# Te taô haapeà
un
Rédacteur, en Chef
Gilles Marsauche
Secrétaire de rédaction
Céline Hoiore
• Tuaroi : Mataio 5/9
Des moteurs pour travailler dur
et longtemps ! De 15 à 225 cv
Plus économiques que les autres moteurs !
Vitesse
jgk
A
■
Secrétariat
Heipua Atger
.
la ora na Coco Sommers
I
1
Sylvia Richaud, Chantal Spitz, ■
Marama Gaston Tçiuira,
Daniel Margueron,
Valérie Gohrait, RobeitKoenig,
et la collaboration dé
1
Tltairaa
I
Emile Malé,'éatricia Sanchez
1
A taio atu : Veà Porotetani n“ 28, api. 20,
i
Prix de l'abonnement
j
te tuhaa hopeà :
j
I
“Aita atu e tlàturlraa e vai nel 1 roto I te
I
Faatereraa o te Etaretia Maohi, la parahl
}
(1 ap -10 numéros)
Polynésie : 1200F. (cfp)
Métropole': 150FF
à te mau taeaè e tuahlne o na paroita e
I
Suisse : 40FS
I
I
I
toru i roto i te hau. la ora i te Atua.
Or. Taarii Maraea. "
I
Embase renforcée
résistante
Comité de Rédaction
Taarii Maraea, Ralph Teinaore
Turo a Raapoto, Thierry Tapu,
|
Impression hSTP
Tirage ; 5000 exemplaires
|
ISSN : 1278-2599
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LE CENTRE DE LA MER
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Photo de couverture : la rupture (Photo Veà)
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1
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Veà porotetani N°29, novembre 98
yKÎ'E UTf.
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^5.48.37 ^
Se risquer
Tamata e tauàparau
Ta tatou tumu
parau e tüapapa
veà porotetani,
mâoti te1
roto i te
au
dialogue
Le thème du dossier de ce Veà porotetani, “Rupture et dialogue", s'est impo¬
sé de lui-même. L'actualité nous rappeile les événements de 1995 où l'ab¬
Ua faahamanaô mai te mau ôhipa o
sence de dialogue allait provoquer ia violence, celle des essais nucléaires et
celles des émeutes. A Raiatea le refus du dialogue était évoqué de part et d'autre
te matahitl 1995 mai te pâtoîraa i te
pour expliquer la cassure qui frappe trois
faataa-ê-raa e te tauàparau.
tâmatamataraa âtomï e te mau faa-
huehueraa, ua tupu te reira no te
mea, àita te tauàparauraa i tupu.
I Raiatea, te pâtoîraa i te tauàparau¬
raa O te
tahi o te mau fifi tei vâvâhi i
pâroita porotetani too-toru.
1 roto i te Ôitumene o te faaineine nei
na
t te 8raa o ta na Apooraa Rahi e mea
htnaarohia te tauàparauraa i roto i
Etârëtia, te mau faaroo, te
tôtaiete, noa atu e mea teimaha, teie
râ, e mea faufaa no te feiâ atoà tei faî
te
mau
i te Metta.
I roto i te hoê tauàparauraa, e mea
hinaarohia e piti tino, èiaha râua ia
huri tua, ia huri aro ra, èiaha râua e
faatito, ia vai ra i roto i te mânaônaô
no
te parau, no te faaroo ia haere i
mua.
paroisses protestantes. Au Conseil
oecuménique des Églises qui prépare sa Sème Assemblée générale, à la CEVAA,
s'est aussi de dialogue qu'il s'agit entre Églises, entre religions, un dialogue à
l'image de la société, difficile, nécessaire, mais du rôle de tous ceux qui se récla¬
ment du Christ.
Mais pour qu'il y ait dialogue il faut être deux, non pas dos à dos, mais face à
face, non pas l'un contre l'autre, mais avec le souci de dire, d'écouter, d'avancer.
Il est risqué. Parler c'est se dévoiler, c'est accepter de se tromper, c'est se renier
mais c'est aussi offrir ses richesses, ses expériences, ses idées pour en faire pro¬
fiter l'autre. Ce n'est pas discourir, c'est parler. Écouter c'est faire un pas vers
l'autre pour le comprendre, l'accepter, construire
avec lui. Ce n'est pas
entendre, c'est écouter.
Une société, une Église, une communauté se
construit non pas dans le béton mais dans le dia¬
édito
logue. Que l'un manque au dialogue et pour se
faire entendre l'autre ne verra que la force. Que
l'un fasse mine d'écouter et qu'il ne change rien à son attitude et c'est renvoyer
l'autre dans le silence.
i to ôe hape,
Rencontrer l'autre c'est se préparer à une révolution de soi-même. Et c'est cela
qui nous attend avec la rencontre des évangiles, c'est cela que nous venons cher¬
cher dans la Parole qui nous est délivré dans le temple, c'est cela que nous
to ôe àravihi, to ôe manaô ia ianaô te
demandons en la portant.
tahi pae. Te faarooraa o to ôe haafa-
En ouvrant la Bible nous ouvrons notre coeur... au dialogue.
Te parauraa o to ôe ia faîraa, fariiraa
haapaeraa ia ôe iho, o
to ôe ia pOpOraa i to ôe mau maitai,
tataraa i te tahi no te taa atu, no te
iarii atu e no te patu âmui.
Ua patuhia te hoê tôtaiete, Etârëtia,
âmuitahiraa e ère i roto i te âuri, i
Gilles Marsauche
roto ra i te tauàparau.
Te fârereiraa i te tahi ê atu, o to ôe ia
faaineineraa ia ôe iho ia tupu te tahi
tauiraa faaâpîraa. Te reira te faufaa
e tîaî maira i roto i to
ôe fârereiraa e
te mau èvaneria e te reira te faufaa
ta tâtou e îmi nei i roto i te Parau o
te horoàhia ia tâtou t roto i te fare
pure.
la îriti tâtou i te Pïpîria te îriti atura
tâtou i to tatou aau no te...
tauàpa¬
Vous découvrirez dans ce Veà une nouveauté. Afin de ne pas augmenter
le prix du numéro ou de l’abonnement, pour satisfaire le lecteur par une
lecture plus aérée et en augmentant le nombre de pages à partir du
prochain numéro, nous nous ouvrons à la publicité.
rau.
3
Â
Apo mai, apo atu
Le Christ s'est
arrêté à Tevaitoa
Ce dimanche était comme beau¬
coup d'autres. En France on mani¬
festait pour ou contre (mariage ou
PACS). En Algérie on égorgeait pour la
"loi" (celle de l'État ou celle de la reli¬
gion). En Palestine on se battait pour la
terre (à savoir à qui elle appartenait et
Lycée Samuel Raapoto :
du projet à la réalisation
appartiendrait). Et puis un peu partout
dans
le
monde, des femmes, des
hommes, des enfants, de tous les âges,
préparaient, s'habillaient, se rassem¬
blaient en famille pour se retrouver au
se
temple avec tous. Au temple ils allaient
chanter, ils allaient prier, ils allaient
communier et écouter
une
Parole, la
Parole.
Cette Parole
qui depuis bientôt 2000
les coeurs, non pas
ans tente de percer
d'une lance, mais d'un mot : Amour,
d'une référence : l'Évangile, d'une
action
celle de
chaque croyant qui
s'engage par la confirmation à porter de
part le monde ce message.
«Quand il approcha de la ville et qu'il
l'aperçut, il pleura sur elle. Il disait: “Si
toi aussi tu avais su, en ce jour, com¬
ment trouver la paix... ! Mais hélas, cela
a été caché à tes yeu/». (Luc 19/41).
Voilà ce que dit Jésus en approchant de
Jérusalem, voilà ce qu'il dit aujourd'hui
en approchant de Tevaitoa. Qui va l'ac¬
cueillir ? Ceux qui mettent des barbelés,
non pas autour de leur temple, mais
autour du temple du Seigneur à qui ils
:
-|r'ai l'honneur de vous faire connaître qu'après examen de votre demande, je vous
I autorise à entreprendre la construction d'un lycée polyvalent à Arue...
I C'est en ces termes que le ministre de l'Aménagement du Territoire, Gaston Tong
^^g, a écrit le 29 septembre 1998 au Président de l'Église évangélique, le pasteur
Jacques Ihorai, pour lui annoncer la délivrance tant attendue du permis de construi¬
re. Deux jours après, les architectes, les responsables de l'Enseignement protestant
et l'entreprise chargée du gros oeuvre effectuaient leur première visite de chantier, le
Jeudi 1er octobre. Ce qui n'était depuis quatre années qu'un projet au service de la
jeunesse de Polynésie, un dossier construit avec ténacité, une volonté, une préoccu¬
pation bien souvent, va devenir dans les prochaines semaines un chantier visible à
l'entrée de la commune d'Arue. L'espérance devient ainsi réaUté. En principe, si les
subventions sont versées à temps et si les entreprises respectent les délais impartis,
l'ouverture d'un premier bâtiment à usage de formation professionnelle (CAP/BEP)
doit se faire dès la prochaine rentrée scolaire d'août 1999 avec 150 élèves.
Le lycée Samuel Raapoto est maintenant sur les rails.
Daniel Margueron
La ville dont
le prince
ordonnent le silence de ce Dimanche ?
Ceux qui mettent en avant les enfants,
boucliers
de
leurs
querelles ? Ils
est un piéton
bâillonnent le chant qui devait rejoindre
les milliers, les millions d'autres chants
de ce dimanche dans chacune de ces
églises qui sont ouvertes à tous, pour
tous et qui n'ont pas plus d'importance
Jésus que le temple qu'il
contemple et dont il ne “restera pas
pierre sur pierré' (Luc 21/5). "Ne vous
laissez pas égarer... ne les suivez pad'
ajoute-t-il.
Opoa, Vaiaau, Tevaitoa, trois noms qui
ont fermé ce dimanche leur porte à la
venue du Seigneur, qui ont fait de sa
maison un camp retranché, qui ont
remplacé Sa parole par leur pouvoir. Le
temple est devenu froid, vide, mort et le
Christ s'est arrêté et pleure.
aux yeux de
T. Marutea
'4' Veà porotetani l\l°29, novembre 98
Papeete change de visage. Immeubles
construction, nouveau plan de cir¬
culation, port aménagé et Vaiete
en
déménagé avec une place au tare Tauhiti
Nui, tout contribue à développer économi¬
quement la ville et à donner aux piétons des
espaces pour l'habiter agréablement.
L'inauguration de la première rue piétonne,
en partie puisque la rue Lagarde abrite
aussi un parking, lie les deux pour la plus
grande joie des promeneurs et des com¬
merçants. Mais cette opération ne peut
avoir un avenir que si elle n'est pas isolée,
si cet espace de vie n'est pas entouré par
l'incessant tourbillonnement des voitures,
où, embouteillés sur le front de mer, de nos
voitures, nous regarderions avec envie les
familles déambuler rue Lagarde. Les deux
grands chantiers sur lesquels les habitants,
les enfants et ceux qui travaillent à Papeete
attendent des réponses urgentes, concer¬
nent la circulation, ia nécessité de réduire
ies moyens de locomotion individuel par le
développement des transports en commun,
et l'installation de trottoirs dans
une
ville
qui en manque dangereusement, (voir Veà
porotetani n°25, page 9).
A Papeete qui étouffait, il était temps de
redonner un visage humain. La rue Lagarde
rend la ville au piéton (en espérant que les
commerçants ne s'accaparent pas l'espa¬
ce). Mais le piéton attendu, c'est aussi celui
qui ne peut se passer de son véhicule. C'est
donc aussi à chacun de nous de devenir
piéton.
G. M.
Tevaîtoa, Opoa, Vaiaau, la longue marche
Le président Ihorai à la porte du temple,
la route sépare les paroissiens d’Opoa.
Les paroisses protestantes de Tevaitoa, Opoa,
Vaiaau ont accueiili ie Dimanche 27 sep¬
tembre, ies 53 déiégués du Synode de i'EEPF.
Dimanche noir à Opoa
C'est à ieur demande que le 114è Synode, réuni
à Arue au mois d'août, avait décidé de faire de
réconciliation et de la repri¬
se des locaux paroissiaux appartenant à I'EEPF
et occupés par les Associations cultuelles.
Après trois années de recherche du dialogue,
de péripéties judiciaires et de tensions, cette
initiative a marqué un tournant dans ces
ce jour, celui de la
conflits.
Natiki Terai, Céline Hoiore, Gilles Marsauche
racontent cette journée, Vahi a Tuheiava-
Richaud témoigne de ces répercussions dans
(Pirae) et le Veà vous propose les
éléments pour comprendre.
une paroisse
Tevaitoà, Opoa, Vaiàau,
èere i te mea ôhie.
Ite tâpatl 27pâroita
no Tetepa
i maîii
aè nei, i
too-toru
no Tevaitoà,
farii ai na
Opoa e Vaiàau, i na mero e 53 no te
Apooraa Rahi Amui a te Etaretià Evaneria.
E tere teie o tei faaotihia na e te Apooraa
Rahi Amui i roto i tana putuputuraa i
tupu i te âvae Atete ra i roto i te pâroita no
Arue. E tere no te fareret, no te tauàparau
e no te faahau i teie na pâroita too-toru o
tei topa na i roto i te ftfi e no te faahoî atoà
i te taatoàraa t roto i te mau
fare (tare
pure, fare uî-âpî, fare ôrometua...) e fatuhia ra e te Etaretia Evaneria.
No reira, na te talü mau tià mai ia Terai
Natiki, Céline Hoiore e o Gilles Marsauche
e
faatlà atu 1 te mau ôhîpa i tupu i taua
tâpatl ra, i roto i na pâroita too-toru. Areà
L'aube prometteuse d'un rayon de
"Heureux les doux : iis auront ia
soleil découvre la baie d'Opoa qui
terre en partage" (Matt. 5)
s'éveille. Devant un fare de taules
La pression médiatique aura, tout au
assoupi
regarde d'un oeil distrait passer le
long cortège de bâchés, voitures et
long de la semaine, préparé les parois¬
véhiculant femmes
et
hommes de blanc vêtus. Ce pourrait
samedi matin à l'aéroport d'Uturoa, se
assemblées,
un
homme
scooters
être un dimanche comme un autre où
la communauté joyeuse se prépare à
la communion, prise en son Nom.
La route de ceinture est à cette heure
vide. De la baie on aperçoit le temple
de la paroisse protestante d'Opoa, on
siens
au
face à face. L'arrivée des
membres du
Synode de I'EEPF, le
fait discrète. C'est dans le fare amuiraa que les colliers de fleurs, les joues
et les chants accueillent. Sur les murs
s'étend la méditation sur la montagne :
"f ao to tei faatupu i te parau Hau ra!'
(Matt. 5). On murmure des mots de
bienvenue, de soutien comme pour
veillée funèbre.
Le
Président
devine la paix de son architecture pro¬
une
tectrice. Mais sur la ligne droite qui
mène à la maison du Seigneur, le cor¬
Jacques Ihorai prend la parole devant
le Synode : "Notre but c'est la paix. SI
vous n'êtes pas dans cette optique
vous n'êtes pas avec nous. Nous ne
sommes pas deux groupes face à face
mais un devant le Seigneur dans la
tège ralentit, il y a là-bas, devant la
grille du temple, un rassemblement
silencieux, une foule qui longe le
muret. Le cortège longe la foule qui ne
bouge pas, aucun signe, ni d'accueil ni
de rejet. Ce dimanche 27 septembre la
route va séparer durant plusieurs
heures la paroisse en deux. D'un côté
ceux qui refusent la destitution de
Philippe Tupu et qui, derrière le diacre
Edgar Teriinoho, ont créé l'Association
cultuelle de la paroisse protestante
d'Opoa et occupe le temple, le presby¬
tère, la salle paroissiale. Ils estiment
que ce sont la propriété des parois¬
siens ou du moins de ceux qui les sui¬
vent. De l'autre les fidèles à l'Église,
la Vahi a Tuheiava-Richaud, e faatlà mai o
dans ses décisions, dans leur apparte¬
la i te mau ôhipa 1 orahla 1 roto i te pârol-
nance, et la délégation du Synode de
diversité de nos idées!'. Le message
est clair : nous sommes venus soute¬
nir les paroissiens, tous les parois¬
siens, pour qu'ils retrouvent leur
temple, nous le ferons dans la non-vio¬
lence et la seule force de notre prière.
Le culte qui rassemble pour la com¬
munion les fidèles, le samedi après-
midi, dans le temple d'Uturoa, plein et
tout habillé de blanc, est aussi porteur
de ce message. Les visages sont dou¬
loureux
mais
déterminés.
Les
guerrières ont semé l'inquié¬
tude. Et quand le soir le Synode se
divise en trois groupes qui vont pas¬
ser la nuit près des trois villages, cha¬
rumeurs
ta no Pirae i taua atoà tâpati ra, a nehe-
I'EEPF D'un côté des femmes, des
nehe atu ia tâtou ia maramarama rii i te
mau
hommes, des jeunes, de l'autre, des
femmes, des hommes, des jeunes,
te
tous tournés vers le même Seigneur
re qui ne peut pas être celle d'une
communauté porteuse de la bonne
mais pas au même drapeau.
nouvelle, chacun a hâte de la voir finir.
ôhipa i faanahohia no teie nei tere no
Apooraa Rahi Amui a te Etârêtia
Evaneria i Raiatea.
cun a le sentiment de vivre une histoi¬
Veà porotetani N°29, novembre 98
vient dans cet esprit.
gent que viennent creuser les querelles fami¬
liales. "Ce sont aussi nos parents, nos amis!' dit
Dans la salle de la Mairie, là où les paroissiens
fidèles à l'Église se rassemblent le dimanche
Maurice.
depuis deux ans, à côté d'un escadron de gen¬
darmes prêt à intervenir si la violence s'impo¬
sait, les deux parties avec leur avocat tentent
d'avancer. Et devant le temple on se mélange,
on s'abrite du soleil, on discute, certains chan¬
tent. Edgar assure s'être éloigné de P. Tupu
mais ne croit pas en la réconciliation, "c'est
trop tard'. Jacques Ihorai y croit "si notre vision
de la foi nous réunit et si nous répondons aux
attentes notamment pour que l'information
dans nos paroisses passe mieux et que nos
structures permettent à la parole de circulef.
Interruption de séance pour informer ses com¬
pagnons restés près du temple, fermeté de
Maître Cross avec les jugements rendus, tenta¬
C'est ce qui fait le malheur de Roland dont le
frère, Edgar, est responsable de l'association
cultuelle : “Depuis 1996 nous n'avons plus dis¬
cuté ensemble, il n'a jamais voulu me rencon¬
trer tant que je ne l'aurai pas rejoint Mais je
suis pour et dans l'Églisé'.
Chacun espère en la paix retrouvée. "C'est un
devoir de réconciiiatiorf, pense Mina, qui passe
par "la parole quand tout le monde se sera
assid suggère Maurice, mais "tout le monde ne
reviendra pad' regrette Roland.
"Heureux êtes-vous lorsque l'on vous
insulte... à cause de moi"
h, le Président de l'Église se présente
devant la grille fermée avec chaînes et cadenas.
A 8
Son premier regard se porte sur les enfants
assis devant la grille sous des barbelés et des
“Heureux ceux qui font oeuvre de paix :
ils seront appelés fils de Dieu"
il l'a toujours souhaitée et encore aujourd'hui il
revendication "d'autonomie religieuse. Ils y
voient la main de la tentation de pouvoir, d'ar¬
tive de Maître Des Arcis pour ne pas désespérer
client, Edgar cherche une issue, Jacques
Ihorai la lui propose en acceptant d'attendre le
son
'6^ novembre un nouveau passage au tribunal
d'Uturoa.
siens, diacres, pasteurs et délégués se rassem¬
panneaux le dénonçant. Ce sera son seul
moment de doute : "j'aipensé que les membres
blent. Il y a là, Raita, Florida, Lindi, Aida, Rava,
de l'association n'étaient pas conscients de ce
"Soyez dans la joie et l'allégresse"
Monia, Samantha... elles ont entre 16 et 20 ans.
qu'ils faisaient Ils sacrifiaient leurs enfants à
leur détermination. Je ne voyais plus l'Église
qui doit être pour l'enfant et non pas défendre
des pierres, des murs."
Déjà Edgar Teriinoho se présente devant le
Président entre respect et défiance. Alors com¬
mence un long dialogue de plus de cinq heures
où l'on se regarde, s'explique, se détourne,
revient et repart, où paroles et silences se
répondent, entrecoupés de prises de parole
parfois véhémentes comme celle d'Élisabeth
Letang qui reproche à l'Église le procès, la sai¬
sie sur compte bancaire et le manque de dia¬
logue. Jacques Ihorai encaisse, ne comprend
pas, perd espoir devant "cette amie qui me
reproche ce que l'association nous a obligé de
faire ou nous a empêché de faird'. La rencontre.
Il est 13 h 30, tous se retrouvent devant le
Sous un préau, le dimanche, dès 6 h, parois¬
La main posée sur une Bible ou sur un recueil
de chants, elles n'écoutent pas les discussions
des adultes, elles chantent, doucement, et leurs
voix emportent tout. Il y a là Maurice Teheura et
Mina Delord qui attendent le regard porté sur le
lointain. Pour Mina la propriété du temple est
comme la foi et ne se discute pas : "Je suis née
et baptisée et confirmée dans
i'Égiise évangé-
iique et ne veux pas en changer. Pour moi c'est
important de revenir dans ce tempie que j'ai,
moi aussi, aidé à construira. Ce sentiment
d'être d'un temple, Maurice ne le connaît pas,
lui qui veut que sa fille "puisse entrer dans un
temple, partout dans le monde et s'en sentir
membré'. Ils dénoncent la politique qui a attisé
ce conflit qui lie à Opoa, l'affaire Tupu et une
Te pupu i faataahla no te pâroita no Vaiaau, mal Fetuna mal
faaôhleraa 1 te faanahoraa.
Ua tae te pupu 1 te vâhi e farerel al 1 te mau taeaè e te mau
tuahlne, e tae noa atu 1 te mau rautî la tupu te àparauraa na roto
tahl taaêraa te tahl e te
1 te autaeaèraa. Te îtehla nel 1 reira te
tahl, te tahl pae o te pâroita ua pônao la râtou 1 roto 1 te âua no
pâroita. Ua Inelne tele màu taeaè 1 te tîaîraa mal la
mâtou. Elaha no te farll 1 te àparauraa, la tlà râ 1 te tere 1 te faa1 to râtou mau manaô. E rave rahl mau parau ta râtou 1 faahltl no te faahaparaa 1 te faatereraa o te Etârêtla, e tae noa atu 1
roo
te mau irl pâpaî nd te faahapa 1 te mau ôhlpa tel otl 1 te
Gilles Marsauche
ua faaea noa 1 raro aè 1 te taupee fare pure. Ma te
manaô e, e haere atu te mau fatu fare pure e haru na roto 1 te
Ua tupu te Hau o te Atua
te fenua
Un instant nous étions tous en Un. Et si à
Vaiaau et Tevaitoa la situation est restée tendue,
ici le dialogue a été renoué mais le chemin de la
réconciliation est encore long et demandera une
bonne volonté de part et d'autre.
1 te pae âua,
Te tere i Vaiaau
la mâtou 1 te haereraa mal el
temple. Le Président propose que tous se ras¬
semblent dans la cour du temple pour la prière,
l'association refuse. Il demande à Edgar de le
rejoindre pour qu'elle soit commune, il préfère
rester en face de lui. Mais tous prient, tous
chantent, juste troublés par deux chiens qui se
déchirent, ce que l'on a évité. Tous s'enlacent et
se saluent avant de reprendre la route.
faaâfa-
rohla 1 mua 1 te Ture. Mea na roto la ta râtou mau parau 1 te
haapüalraa reo, a faaroo noa al mâtou, ma te faatura. El te otlraa ta râtou mau faaiteraa manaô, ua hlnaaro mâtou 1 te anl 1 te
àparauraa 1 te mau taata 1 roto mal 1 te âua, àlta roa râ 1 manula.
Val noa atu ra mâtou 1 nlà 1 te püromu, faaôto noa al 1 te mau
hlmene el faaltoltoraa 1 te tere no te faatupu 1 te hau e te hoêraa
püal. E înaha hoî, èere te reira te ôpuciraa, la tupu râ te farerelraa na roto 1 te hau, haamata atu al te pureraa, 1 roto 1 ta tâtou
fare pure, te tahl pae e te tahl pae.
Noa atu â la, e àlta tele mau faanahoraa 1 tupu, te vâhl râ e tâpeà
mal 1 tele tere mâotl râ la, to te hau la o te Atua valraa mal 1 ropu
1 ta na mau tamarll no na pae e pltl. Faatupu-noa-hla atu al te
tahl mau faaàrahutaraa e te pupu taata 1 pünao la râtou 1 roto 1
te âua pâroita. Alta roa te hau 1 âueue lil aè 1 te hoê talme.
la tae 1 te talme e âvarl al te haapae, ua faaotl te mau rautî e, e
hoî te tere na roto 1 te hau 1 te ùtuafare no Tehulotoa Louis, te
vâhl mâtou 1 haaputuputu al 1 te ômuaraa, 1 reira atoà mâtou 1 te
faaotlraa 1 to mâtou pure no te haapurara. Hoî atu al to Fetuna,
e to
Apooltl.
Te ôhlpa 1 râvehla e tlà la parauhla, o te hoê tele faanahoraa no
te horoàraa 1 te tahl auraa no te hau, tel faatupuhla na roto 1 te
faarooraa 1 te mau manaô faahapa mâ te pâhono ôre. Val noa atu
ra te felâ
faahapa mâ te îte ôre, èaha te parau e tâno faahou e faa-
hltl. Ua noaa râ tele hau no roto 1 te faaôromaî, a tlrâ noa atu,
àlta 1 tupu te farerelraa, ua tupu râ te HAU O TE ATUA. Tlrârâ.
no te mau tamarll a te Atua. E tlà râ la
parauhla e te val ra te tahl
ôhlpa tel tupu 1 na pae e pltl, na roto la 1 te mau fetll 1 te tahl pae
e 1 te tahl pae. Te vâhl peàpeà râ, àlta te mau tîaî 1 haafatata mal
6
Veà porotetani N°29, novembre 98
Terai Natiki
Ôrometua no te pâroita Punaauia
1 te hora hoê, ua faaoti te mau mero o te
Apooraa Faatere, turuhia e te ARA, ia
faaea e hoi i mûri, eiaha e tomo i roto 1 te
mau fare.
E ère te mea ôhie no te Apooraa
Tiàtono e te feia tumu o te pâroita Tevaitoa
i te farii i teie
faaotiraa. Ua umeume te
manaô i te mea e, aita e tü faahou ra te fâ
e te tumu o te tere i nià 1 teie faaotiraa
api.
Ua tâmaru te ôrometua Ralph Teinaore e
Iteraera 1 to te Apooraa tiàtono. Ua farii te
taatoà e hoi 1 mûri.
Na te teimaha ânei o te ati ta te tomoraa,
te "aroraa"
e
ite oramahia atura i tamaru
te aau.
Na te manaô faatura ânei i te faaotiraa a te
faatereraa Etârëtia o tei turuhia e te uitie.
Na te hlroà faaroo ânei 1 faaôhie i teie hoi¬
raa.
Te vâhi faahiahia tei iteahia
Ua faea hau noa te mau taata pâroita o na
pae toopiti atoà ra. Noa atu te taratara o te
Na te pâroita Tehurui i farll mal i te
Ua haafatata to te tere 1 te ùputa, âpitihia
te ultle. Ua anl te ôrometua Ralph
tahi mau tlà o te Apooraa Rahi Amui
mai
(ARA). Ua tûtonu te faanahoraa, te
Teinaore e maha taime "ia horoàhia mai te
tâuaparauraa 1 nià i te hoîraa i roto i te
mau tare a
te Etârëtia e vai i Tevaitoa.
e
tâviri o te ùputa". E maha atoà taime to te
auaha Claude Tarati patoiraa mai. Ua imi
Toru matahiti tiaîraa, faaôromaî i te mau
à te pâpai parau rahi, te ôrometua Iteraera
parau faaino a te pupu e faaôhipa ra i te
tare. I roto 1 te mau manaô, e tere ôhie e
e
te uitie, 1 te mau
raveà atoà la tupu te
niuniu aita te reira i paruru i te haafatata-
hlô mai,
tâuaparau e ua farerei rima. Ua âpee
noa te taata pâroita i te faaueraa, ua faa¬
roo, ua uiui. Ua farii i te faaotiraa eiaha e
tomo, e faaôromai a, e tïai i te faaôtiraa a
raa te tahi i te tahi, ua hiô atu ua
ua
te Ture i te 6 no novema.
tâuaparauraa 1 roto i te fare pure. Ua tae
tino roa te uitie Abel Teriipaia e taua
parau ia Philippe Tupu ua pâhono mai oia
na roto 1 te hoê epltitore tei tarimahia e
Claude Tarati "...Eita, e tiai...'
faltohla te parau, ia haapaehia te huru Irià
topa te ua, ua âpee i te tere o te ARA e na
pâroita tooplti Tevaitoa e Uturoa.
Ua parahi âmul to te tere i roto i te pure,
Te hinaaro tumu o te Etârëtia, ia farerei na
Ua ite mâtou e, ua âpee outou i tele tere na
pupu tooplti ia tâuaparau i roto i te Hau, i
roto atoà i te fa "e târima i te hoê parau
roto i te pure e te haapaeraa, eita e ôre, ua
te haapaeraa maa, te tiàturiraa e tere hau
faaau no te faahoiraa tâviri mai te peu e
hohoà manula te hoiraa tare. Hau atu, ua
haapâpü te ture i te tlàraa mana o te
Etârëtia i nià 1 tele mau maltai.
I te poipol tâpati, ua rumaruma te rai ua
ia faaea hau noa. la itoito te tlno tatai
ûpootià te Etârëtia i roto i te faaotiraa i te
tahi i te parahi i roto 1 te Hau e te aratai-
6 no novema". Ua tiai, ua tiai, ua tiai aita
raa a te Atua.
e tauiraa.
Ua hoê te manaô : / teie mahana tâpati, i
felâ faaroo i mua i te mana e te puai o te
roto tatou i te fare pure no Tevaitoa e haa-
"Aita", e te etaeta o te aau ?
e
Ua vai te Aita el Aita. E nahea te
Hoa here ma e, eère i te hoê tere ôhie.
e
la
te riri vave noa, ia vai 1 roto i te hau te
maru e
rau
te faaoromai.
to ôutou mau manaô i nià i te faaoti¬
raa tei ravehia e te ARA, o tei
ôre paha i tü
1 ta outou mau tiairaa rau. Teie te faaoti¬
raa
tei manaôhia, e mea maitai no tâtou i
taua taime ra.
Céline Hoiore
mori ai i te Atua. Aue ia parau i te ôaôa e
te mahanahana. Tere noa ai te
faurao,
Dialogue à Opoa
mataîtai noa al te mau horofenua, tei nià
ôhlpa e tiai maira,
eaha te tupu i Tevaitoa. Ua papu e, aita to
te aroraa e parahiraa i roto i tele tere.
te ferurlraa eaha te
I mua i te ùputa âua fare pure
I to te tere taeraa atu i te hora 8 i Tevaitoa,
ôpanihia te âua fare pure, ua natlhia e
te fifi, ua haatihia te âua fare pure e te
ua
nluniu târatâra. O vai ia taata faaroo porotetani
e ore e
mauiui te aau i mua i teie
huru raveraa. Alta faahou tera aau mataû
Atua
e
faatura 1 te mau fare haamoriraa
faito
rahi o te riri maha ore. Eaha tua te,maoro.
Aue ia huru e, ua tae roa tatou e te feia
Atua. Ua faahiroâ mai te reira i te
faaroo i terâ fâito. Tei roto mal te mau
tamaril, te mau metua, mau taeae e tuahine area to te tere ua faaea noa 1 nià 1 te
purumu. Te tià ra te mau auaha parau o
Philippe Tupu i te ùputa, ua ineine, te tiai
maira. Vahi maere tei te ùputa fare pure,
hanere metera i te atea to Philippe Tupu e
te mau metua paarl tiairaa. Aita i âmui
Leresponsables
soleil nous tape
dessusà depui
s 8 h.li Les
discutent
la Mairie,
y a
ià deux jeunes assis sur ia chaussée,
i'un
porte un bébé. Je m'approche d'une femme
Elle : Oui.
Moi : Alors tu acceptes que tout appartienne
à toute i'Église.
Elle : Mais on ne sait pas ce qu'ils font de
et d'une jeune filie.
notre argent. Les pasteurs dorment à l'hôtel.
Pourquoi occuper un temple qui
appartient à toute i'Église ?
La jeune fille : Mais c'est notre temple, c'est
nous qui i'avons construit !
Moi : Et demain si tu te maries avec quel¬
qu'un de Maupiti...
Elle : Ah, çà non !
Moi :... ou d'une autre paroisse, si tu aides à
la construction du tempie, lequei t'appartien¬
Ils ont des milliards.
Moi
:
Moi : Demande à tes délégués au Synode de
te montrer les comptes et tu verras que le
Président gagne dix ou vingt fois moins
qu'un chef d'entreprise qui a une centaine de
dra ?
salariés comme l'EEPF.
Elle : Ils mentent tous. On ne sait même pas
où sont les 90 millions qui ont été détour¬
nés.
Moi : Mais la justice a tranché et c'est bien
(Siience)
l'Église qui en a été victime.
Elle : Nous voulons nous en occuper nous-
mêmes, faire ce qu'on veut avec notre
argent.
La dame est aussi intervenue plusieurs fois.
Moi : Es-tu protestante ?
comprenais pas ce Dimanche.
Elle : Oui.
Mol: Es-tu membre de l'Église évangélique?
Les jeunes sont restés
silencieux et je ne
G. M.
mai i roto i te tâuaparauraa.
Veà porotetani N°29, novembre 98
7
INFO... INFO..
lyJsaltTATE paroita
1.Les 3.Y-atil
«■«»!«>/
Le pari de la foi
Synode de l'Église évangélique en
Nouvelle-Calédonie et aux îles Loyauté
réuni à Banoutr (Ouvéa) du 6 au 10
Le
Septembre 1998, après ses prises de
position en 1979, a confirmé son sou¬
tien à l'Accord de Nouméa et sa volonté
d'une "décolonisation qui jette les bases
d'une
citoyenneté de la Nouvelle
Calédonie, permettant au peuple Kanak
de construire avec toutes les commu¬
nautés qui y vivent une conscience
identitaire nationale vers un destin com■
muni'.
Appelant chacun à s'engager
dans la construction de la grande case
il demande aux Églises du
PCC, du COE et de la CEVAA "de prier et
commune,
de contribuer à la réalisation de ce nou¬
veau pari de la fol'.
Les élections
législatives en Australie
n'ont pas vu se réaliser les craintes
d'une montée du parti nationaliste "One
Natiorf. Mais le gouvernement a une
fois de plus critiqué les prises de posi¬
tion des
Églises - Unie (proche de
l'EEPF), catholique et anglicane - à la
veille des élections, qui ont condamné le
nouvel impôt GST (taxe sur les produits
et services), la législation sur les droits
fonciers des
Aborigènes et qui ont
demandé au gouvernement de faire des
excuses à cette communauté dans l'af¬
faire des “enfants voléd', arrachés à leur
famille pour être élevés dans des insti¬
tutions.
En remportant de justesse les élections
malgré la forte poussée du parti tra¬
vailliste, la coalition conservatrice devra
modérer ses réformes si elle ne veut pas
agrandir le fossé qui traverse la société.
Dans les eaux du
L'Église c'est l'ensemble de ses membres, femmes,
manipulation politique
associations
cultuelles
créées à Raiatea ?
D'uii'côté l'EEPF dénonce des visées politiciennes
tiennes protestantes ont été rattachées à la Société
des missions évangéliques de Paris (SMEP) qui,
L'appartenance de Philippe Hipu à un parti poli¬
tique est connue de tous. A peine créées les asso¬
1939, avec le décret Mandel, a confié au Conseil
ciations cultuelles recevaient des subventions du
Églises tahitiennes protes¬
gouvernement et prenaient pour avocat Maître
Quinquis qui est aussi celui du gouvernement. De
plus Philippe Tupu trouvait un poste d'enseignant
en
d'administration des
tantes la gestion des biens des paroisses. Avec l'ac¬
cession à l'autonomie en 1963, de l'Église évangé¬
lique de Polynésie française, le SCI des Missions
évangéliques de Paris a transféré l'ensemble de ses
locaux paroissiaux au Conseil d'admiifistration des
biens de l'EEPF. Cette volonté de rassembler tous les
Lycée d'Uturoa alors qu'il n'en a pas les
diplômes, des pressions pohtique ont été faites sur
des personnes, et la visite du Président du gouver¬
nement à Raiatea le 26 septembre n'a fait qu'attiser
biens sous la responsabilité de l'Église, était guidé
les rumeurs.
au
par la crainte qu'une paroisse ne se coupe de l'ɬ
"Apporter la discorde voire la violence dans les
glise pour fonder une autre Église ou une secte. De
même en laissant aux paroisses la gestion de ses
locaux, l'Église permet à celle-ci d'en être respon¬
sable au quotidien.
rangs de l'EEPF, écrit le pasteur Jean Teururai, ne
doit pas déplaire aux sphères du pouvoir qui
n'ont pas digéré l'intervention des Églises pour
régler ses conflits sociaux, ni les interpellations
de l'EEPF. L'intercession du gouvernement pour
contrôle le paroissien peut-il
avoir sur les dépenses de l'Église ?
Il est choquant de hre sous la plume d'un ancien
rétrocédés aux arrondissements.
en 1967, et transformé en zone militaire
tion de
protégée par des champs de mines. Ce
site n'était accessible depuis 1967 que
trois jours par an pour permettre aux
pèlerins chrétiens de s'y rendre.
Selon le ministre, les champs de mines
seront nettoyés et le gouvernement
mettra de l'argent à disposition pour
financer un centre de pèlerinage.
De même
Veà porotetani N°29, novembre 98
une
les
dans ces conflits, de l'autre Philippe Ihpu accuse
risent l'espoir de voir rouvrir ce site
occupé depuis la guerre des six jours,
8
derrière
l'Église de les politiser. Seulement les faits sont là.
Chaque délégué au Synode est porteur des comptes
de l'EEPF. Si les pasteurs ne sont pas comptables et
les diacres pas forcément, ils n'en sont pas moins
délégués pour informer leurs paroisses de la ges¬
tions menées avec les Palestiniens auto¬
.
1884, les Églises tahi-
ment de cet ensemble. En
Après plus de 30 années de fermeture
du site, Israël envisage de rouvrir aux
pèlerins le lieu de baptême du Christ.
"Plus aucune raison de sécurité empê¬
fiques avec la Jordanie et les négocia¬
I
fAAEA Wû^Tu | ÜIÛHM
louer le Seigneur et Le servir. La paroisse est un élé¬
pasteur, membre du Synode, que pour l'ÉgUse “le
risme israélien. Les négociations paci¬
TEVAITOA Ntl
‘JaaniTS
2.Quel 4.Falit-
locaux paroissiaux sont-ils la
propriété de la paroisse ou de l'Église ?
paroissien n 'a pas à savoir ce que l'onfait de cet
argent" et de hre dans le même journal que le bud¬
get de l'EEPF est de 1 milliard FCFP. Voté au Synode
du mois d'Août à Arue, le budget de l'EEPF est de
300 millions FCFP, la participation au Mê des
paroisses est de 280 millions FCFP dont 10 % sont
Jourdain, près de Jéricho" a déclaré
voici quelques jours le Ministre du tou¬
I
iâm
mm'
Jourdain
cherait l'accès à la rive ouest du
^
mmoi
hommes ou jeunes, qui se sont assemblés pour
L'Australie partagée
.
eaha.,te nri m» outou ?
UTOAO», CAHATA OUTouAHiBt
jFQiS
l'Église.
chaque membre peut demander des
explications. Depuis le détournement de fonds dont
a été victime l'Éghse, certains alimentent la suspi¬
cion. Contre la rumeur, l'EEPF demande à un
Commissaire aux comptes, désigné par l'État, de
vérifier sa comptabilité. La comptabilité de l'EEPF
se fait à livre ouvert, l'utilisation de ses fonds est
décidée par le Synode.
ramener
la paix en l'Église évangélique serait
une victoire
politique appréciable, la discréditer
la réduirait au silence".
faire intervenir la justice ?
Les associations cultuelles poussent l'EEPF à cette
réaction. Le refus du dialogue en 1996 et la créa¬
tion des associations cultuelles se réclamant pro¬
priétaires des biens de l'Éghse ont obUgé l'EEPF à
demander à la justice de dire qui l'est. Le refus des
associations d'accepter la décision de justice ont
obhgé l'EEPF à faire pression par une saisie sur
compte bancaire des responsables de ces associa¬
tions, toujours dans l'unique but que les parois¬
siens, leurs diacres et leurs pasteurs puissent habi¬
ter les locaux paroissiaux. Si les associations refu¬
sent toujours et la décision de justice et la main qui
leur est tendue aujourd'hui, c'est vers le Haut-com¬
missaire que l'EEPF devra se tourner pour faire
respecter la loi et éviter que les paroissiens ne
récupèrent les biens de l'Église par la force.
G.M.
taa ê, e tià ia parau e ua tü te manaô
e ua
I te paroita no Piraè,
hoê te paroita i roto 1 ta na faaî-
teraa i to na tauà i te ôhipa e tupu nei
i roto i te Etaretia. Mea nehenehe mau
i te hoê tapâti 27 no Tetepa 1998...
â te
mau
hïmene farâni
e
te hîmene
mâôhi ta te pupu feiâ âpî 1 faaôto mai
nlà mai 1 te tahua hoê. E putapü ihoâ
te àau ia faaroo atu e ia parau roa i te
Mal tel ôpuahia e tel faaarahia e
tiàtono
te
mau
no
Piraè
no
te
te turu
no
pâroita
no
e
te
âpee i te mau mero o te Apooraa Rahl
O ta tatou Etaretia i to râtou tere faaâ-
faro i te fifi
val
e
noa
Opoa,
nei â i
Tevaitoà e 1 Valàau nâ roto i te manaô
hau,
tupu Ihoâ te ôroà pureraa
haapaeraa mâa 1 taua tâpati 27 no
ua
Tetepa ra. A tahi ra huru pureraa haa¬
paeraa mâa mai teie te huru e faatupuhla ai i teie mau area taime !
Ua tairuru mai nâ pupu reo e piti o te
paroita no Piraè, te reo farâni e te reo
mâôhi, i roto 1 te tare pureraa Tâpora,
mal te hora 8 e tae
ma
te tuutuu
ore.
atu i te hora 12,
Ua itehia te
mau
taeaè e te mau tuahlne reo farâni i te
pârahi- haere-raa 1 terâ e terâ vâhi, i
Porinetla Farâni, e
pârahlraa naho e
te pâpü ihoâ to te mau âmulraa. Te
pupu 1 tei te pae àtau ia hiôhia atu te
terôno, te pupu 2 i mûri ia na 1 te
hopeàraa o te ânaîraa pârahlraa i
mûri i te fare pure ; nâ pupu e maha
e toe ra të pârahi i nâ âpaparaa pârahiraa e pltl e vai ra i rôpü e i te hiti.
Te vâhi taa ê roa
e te faahiahia mau
1
taua tâpati ra, o te faanahoraa ia o te
mau
îrava tei î i te parau no te aroha,
te here e te hau, mai teie te huru :«Ne
chanter le cantique de
veux-tu pas
Paix...
A tono mai (1) to hau e letu
I rotopu ia mâtou
Haamaitai mai
la mâtou atoà
A noho vârua mai.»
Nâ reira atoà hoî te mau hîmene nota
pureraa tei faatere-pâpûhla nâ roto 1
e
nâ reo e piti, mai te ômuaraa e tae atu
faaroohia i taua tâpati ra.
i te
hopeàraa. Mai te Aroharaa e te
te mau hîmene târava e rave rau i
I roto i ta râua aôraa, ua
hou mai te tiàtono Gilles Fourny e te
parau, te Faaitoitoraa, te Pure arai. Te
mau Parau Faaara, te Pure a te Fatu e
tae
atu
i
te
Faaitoitoraa e te
No te au o te mau parau, te mau pure
ôrometua François Pihaatae i te auraa
mau o
e
te
te ôhipa haapaeraa mâa.
mau
àrueraa hîmene,
âmulraa. No te
Haamaitaîraa, aita te tahi reo i poi i te
tahi. Ua faaàifaito maitaîhia nâ reo e
27 no Tetepa,
mâôhi, aita te vâhi pârahlraa i taui.
piti i roto i te ôhlparaa. la haamau-
te àau o te taata faaroo.
Mai tei mâtauhia i roto 1 te fare pure¬
ruuruhia te mau tâvlni atoà o te Fatu
raa, e mea nâ reira atoà te faanahoraa
tei faaineine e tei faanaho mâite mai i
mau
na
e
ta
na
i roto 1 te mau fare pureraa atoà a te
Etaretia
Evaneria
e
àti
aè
tià
o
aita te
parau o te hora i tauà-noa-hia aè. No
reira, e ôhipa tei tupu i taua tâpati ra,
taeaè e te mau tuahine no te reo
roto i ta
faaiho faa-
Taùraa, te Haamaitaîraa, te Ture a te
Fatu, te Fâîraa hara, te Matararaa
hara, te Fâîraa faaroo, te Taiôraa
1 Piraè, tei faaputapü i
teie tâpura ôhipa faahiahia mau.
Taa ê noa atu te au i teie faanahoraa
Vahi a Tuheiava-Richaud
Les médias dans le conflit
Mon Dieu, fais que je cesse de
blâmer l'Église, pour me dis¬
penser
moi-même d'y tra¬
vailler. Fais que je cesse de lorgner ses
déficiences, par le trou de sa serrure,
pour me protéger moi-même de franchir
sa
porte. Fais que je quitte le banc des
spectateurs et des moqueurs pour m'as¬
seoir au banc des acteurs et des célé¬
brants. Car ainsi seulement je m'arrêterai
de regarder ton Église, qui est notre
se, pour y
Égli¬
vivre avec les autres. JJ
André Dumas
"
Cent Prières Possibles "
Les médias ont largement couvert le conflit à la veil e du 27 septembre. Du côté
des quotidiens, si les Nouvelles a consacré plus de place au mois d'Août au
Synode de l'EEPF qu'au mois de septembre au conflit, par contre celui-ci inté¬
resse plus la Dépêche qui pour une fois a demandé à l'EEPF son analyse et fait
preuve de moins de parti pris pour les amis de Philippe Tupu décrit comme un
martyr. Ainsi sur les trois lieux, ses journalistes ont retranscrit l'évolution des
discussions. Dommage que la rédaction ait cru utile de glisser dans l'interview
de P. Tupu du 26 septembre des encadrés sur les finances de l'EEPF sans rap¬
port avec la réalité et sans s'être informée à la source.
Côté télé, RFO a fait le minimum avec un court reportage sur Tevaitoa ou mal¬
heureusement la réalisation a préféré montrer le Pasteur Ralph Teinaore se
détournant de la main qui lui était tendu, alors que c'est fraternellement que les
deux parties se sont quittées.
Les radios ont tout au long de la semaine donné la parole à chacun, avec un plus
pour Radio Tefana, qui ne nous a pas habitués à une rigueur objective, mais qui,
ce jour-là, a enregistré et diffusé presqu'en direct les discussions, donnant par
cette retransmission une leçon radiophonique et pédagogique du rôie d'un
média.
G.M.
Veà porotetani N°29, novembre 98
9
3 ans après la reprise des essais nucléaires
De l'indignation à la violence
Au-has de l'escaher du Tribunal de grande ins¬
Un procès sans décor
tance, un attroupement se fait le lundi 21 sep¬
tembre dès 7 h. Ni banderole, ni manifestation.
Si chacun a conscience de venir à un procès
pohtique, on n'échappe pas à la tradition et on se
rassemble pour la prière, croyants et noncroyants, sans distinction de reUgion. Pendant
trois jours les accusés vont défiler ; ils sont 63 à
répondre d'actes de violence contre les bâti¬
ments, les avions ou pour coups et blessures.
Meneurs, mihtants, sympathisants ou curieux,
tous s'expUquent. Us dénoncent la reprise des
pOr
jfleMcieuse.
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essais nucléaires. Us reconnaissent ou refusent
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Jo»'""
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née ou orchestrée. Us accusent l'attitude poUcière.
'é'ié'iVn'
J
l'accusation. Us justifient une présence sponta¬
replonger dans ce cauchemar, ont fait de ce pro¬
cès une chambre de non-dit et une échappatoire
à la mémoire, dont quelques uns garderont la
trace dans l'oubü de la majorité. Pourtant cette
semaine aura révélé l'état de la société polyné¬
L'interprète a parfois du mal à traduire en fran¬
çais le reo maohi et réclame une aide longue à
trouver. Ce mépris de la langue choque et sou¬
ligne le face à face justice/papaa et
accusés/Maohi. Des témoignages sont remis en
cause par les témoins qui se rétractent. Des
manipulations apparaissent. Mais le tribunal
tient le cap pour ne juger que les faits.
Quand le Jeudi 24 septembre les témoignages
appelés par la défense se succèdent, ce sont les
essais nucléaires qui font figure de premiers
accusés. Le pasteur Jacques Ihoral dénonce
"une politique d'indifférence" et défend un
peuple "indigné dans sa chair, dans sa foi,
dans sa terre". Monseigneur Michel Coppenrath
défend la pohtique de défense nucléaire pour
construire la paix mais comprend la condamna¬
sienne.
tion de l'armement pour vivre en paix.
-tourMiT le
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^
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Uh JiuJi 124 i
Stpien^he- icu TrlL uha
Les émeutes du 6 septembre 1995 ont cher¬
ché leur logique du 21 au 25 septembre
1998, trois années après, au Tribunal de
Papeete. Mais le jeu entre la défense et l'accusa¬
tion pour
souhgner ou éluder les causes, les
contradictions et les silences, le refus de se
U y a d'incessants incidents.
Te tiàraa-mana o te taata ia paruruhia na roto i to na reo
i
Te nâ ô ra paî te tahl parau ta te
papaa "nul n'est sensé ignorer la
loi". 01a hoî, ia îte te taata atoà i te
ture e tià al. Eere ânei o to na ia tanoraa mau.
la ite te taata i te mea e tlà e
te ôre e tià ia na 1 te rave, la îte te
te
mau
faanahoraa
no
te
huriraa
titauhia 1 te àuvahaparau la tâôtià i ta na talme huriraa ia
parau,
e
mea
ôre 0 la ia fifi i roto ta na huriraa. Hau
roa
atu, 1 roto 1 te hoê tiripuna, e mea
Tiripuna te pârururaa i te tiàraa-mana
0
te taata noa atu 1 te tahi aè pae
rave
te
atoà ra o ia 1 te faahaparaa no te
feiâ i ôre i faatura 1 te titauraa
a
te
Ture.
taata i te ôtlà o to na tiàraa-mana, te
titauhia te mâramaramaraa o te parau.
Te piti o te vâhi paruparu, o te navaî-
haamataraa e te hoperaa. Te iteraa 1 te
ôre ia o te taata huri i te paari i to na
Te nâ ô ra hoî te hoê parau ; "te reo, o
te fauraà ia no te îte e te paari o te hoê
ture e i ta na mau faaueraa, o te haa¬
Iho reo e i te reo e faaôhipahla ra i roto
nünaa". Inaha hoî, te reo, te râveà noa
1 te haavâraa ; oia hoî, te reo Farâni.
la e mauhia e te hoê taata no te faaite 1
Teie râ, e tano tele huru hiôraa no te
E parau peàpeà teie no te feiâ aita roa i
ra i roto
feiâ ia 1 mâramarama i te reo o verâ ;
îte 1 te reo Farâni. Na vai e haapâpO ia
ana e aore ra o
oia hoî, tel mâramara 1 te reo Farâni.
râtou 1 te tiàraa mau no te mau faaoti-
râveà atoà hoî e tae ai o ia 5 te tahi e e
roto râ 1 te nünaa mâôhi no teie maha-
raa e ravehia no ta râtou
tae mai al hoî te tahi 5 na ra e noaa atu
na, e rave rahl o tei ôre roa atu 1 îte Iti
hia. la hiôhia 1 te pae no te mau pâru-
te
aè i te reira-reo. E aha la te mâra-
ru, te feiâ 1 tlàturihia e nâ râtou e pâru-
pae e piti atoà. E aha râ te faufaa o te
tiàraa-mana o te taata ia haavâhia o ia
0
mataraa ia
no
te tlàmâraa
o
te hoê
to na manaô e i te auraa o ta na e tuu
taata.
noa
maramaraa e noaa i te reira pae
1
taata i
nià i te parau no te ture.
I te haavâraa rahl 1 maîri aè nel no te
mau
ôhlpa i tupu 1 te àvaè tetapa no te
ôhipa 1 haavâ-
ru i te feiâ e tià atu 1 mua i te
e mea iti roa o tei
Tiripuna,
îte i te reo Mâôhi.
tâuàparauraa la mâramarama nâ
i râpae 1 te paâri o to na
reo, inaha ua
faaèrehia o ia 1 te tiàraa-mana mata¬
tano atoà la tâtou la ui e, no te
mua roa 1 horoàhla la na, te reo ei râveà
reo, e
aha te Tiripuna i ôre
al e horoà i teie
feiâ aore i îte i te reo Farâni i te mau
te hurlraa parau i te Tiripuna no
Papeete. Hoê noa àuvaha no te huri 1 te
parau 1 te mahana hoê. Inaha hoî, i roto
râveà atoà la mâramarama râtou i mua
10 Veà porotetani N°29, novembre 98
ta na i faaruru mal. Te
Ôre noa atu ai râ râtou e îte i to tâtou
matahiti 1995 ra, ua îtehia te paruparu
no
1 te mau ôhlpa atoà 1 ravehia e
i
to râtou tiàraa-mana.
reira te
Eere ânei te
ôhlpa matamua roa a te hoê
aè no te faaîteraa i to na manaô.
Taarii Maraea
Les Images viennent aussi témoigner, on passe et
repasse les actualités télévisées de l'époque. Avec
la distance, la répétition des mêmes gestes ont fini
par lasser, comme un mauvais scénario qui bal¬
butie. Alors viennent les
dialogues ahurissants
d'un ministre qui ne voyait pas d'urgence dans un
dossier annonçant une grève, qui n'avait pas de
pouvoir décisionnaire et même pas la possibilité
de prévenir son chef. Mais quand vient le
Président qui affirme déléguer ses pouvoirs, alors
on peut se demander si cette journée d'action n'a
pas été voulue au plus haut niveau. Maître Stanley
Cross ira jusqu'à accuser l'État de son inertie dans
Papeete en flammes. Maître Des Arcis demandera
des comptes au Président sur son garde du corps,
employé par le GIP (Groupe d'intervention de
Polynésie) présent dans le boxe des accusés.
Même le téléphone grésille, ce jour-là nul ne sait
chez qui il sonnait, qui appelait, et si ces ren¬
contres téléphoniques avaient eu heu. Chacun
refuse d'entrer dans le décor de l'autre, qu'il soit
sur fond d'essais nucléaires, de grève, de déstabiüsation politique, de violences populaires ou poUcières. Dans les boxes on regarde ces joutes ora¬
toires en se demandant dans quelle société nous
m
\
L'enfant en danger doit compter sur nous.
Te Tamarii e, o vai oe na
Ua riro te âvaè Novema, ei haamanaôraa i te tiaraa mana o te tamarii i te ao
taatoa nei. E ture tele tei faatiamà e tel paruru i te mau tamarii i te mau huru
hamaniînoraa atoà i roto e i rapae i te utuafare. Tei te mau vahi atoà teie fifi e
aita 0 Porinetia i ere i te reira.
vivons.
Tamata na tatou e hiô amui i te tahi mau tumu
i fifi ai ma te horoâ atoà râ i te tahi mau raveà tauturu.
On frise parfois l'outrage, partie civile et défense
jouent des débordements comme trois ans plus
tôt ceux de Faaa, mais qui, ceux-là, amènent sur
les bancs des gens qui sont encore tout étonnés
Te ture faatiàmaraa e parururaa.
d'être là, et des meneurs ou des manipulateurs,
no vai ?
leur procès reste à faire.
Auê ia parau ôaôa e ! E parau ôaôa teie
-
Quels sont les
droits de l’enfant ?
de la
l’homme
d’autres
des droits de
Décembre avec l’ACAT et
associations. Mais le
20
en
novembre nous fêterons le 39ème anni¬
versaire des droits de l’enfant.
Ce sont les droits civils qui lui permet¬
tent d'être de et dans la communauté
to terâ aroaro feruriraa o tei türori e ua
No ôe, tei tôhia e au, oia te iô o to ù nei
rërü roa.
No de e te vaha o taua taata paâri ra,
-
îô, te ivi o to ù nei ivi, te maimoa o to ù
nei hiaâi, te fa o to maua net àravihi e
tei iriâ atu, tei tuhi atu, tei pari tâno ôre
te paâii, te rê o to mâua nei here.
teimaha atu,
No ôe, ta mâua âlü, ta tâtou tama arit.
-
noa
atu i to ôe pour! no na,
tei parau
ino atu, tei
parau faufau atu, tei ôre e pii atu (ia pii
tei parau
No ôe, te taureàreà tei haavevo i te
ùmere o te hinuhtnu tâvai.
mai), tei ôre i tâmarü atu (la marü mai),
No ôe ta mâua i arataî i roto i te tiàmâ
Aore roa de i ara e, te hahae roa atura
-
-
Nous fêterons
déclaration
le 50ème anniversaire
Aore roa de i ara e, te hahae atura de i
pii i to vârua i mua e i
roto i te Atua.
-
No de e te âvae o taua taata paâri ra
tel tüè atu, tei taataahi atu, tei haapararî atu, tei haaperehü atu.
No ôe, o tei fa mai i teie nei ao, pâho-
noraa i ta mâua
Gilles Marsauche
-
patuhia i te faaôromaî, te aroha, te
ôaôa, te roimata o te here, te rima pSihere, turu e te faaherehere.
No ôe te reo âhitahttaht ôre, te reo
-
tei ôre e âpa atu (ia âpa mai).
de i to terâ aroaro vârua ia riro ia hâte.
No de e te mero o taua taata paâri o tei
-
mâfera atu i terâ ra.
Aore roa de i
ara
e,
te haamarae roa
atura de i terâ feruriraa, i to terâ vârua,
marü, te reo tauturu.
No ôe tei faî t to ôe tautooraa, fatu ai
i to terâ tumu hiroà i to terâ tino iti âpT
hoî t ta ôe iho râ... e to ôtahiraa.
roa.
par son nom et sa nationalité. Ils lui
donnent le droit d’être défendu contre
Te aha nei oe i to tama e tera ra taata
ra i te tau-too-raa,
toute violence ou
Auê atoà ia ture i te haamâ e te peàpeà.
exploitation notam¬
ment sexuelle.
-
-
paari e ?
E parau haamâ teie no vai ? - No de e te
tion, l’information, l’expression, le droit
à la liberté de la presse et de pensée.
Ce sont les droits sociaux pour la santé.
Ce sont les droits économiques pour un
niveau de vie suffisant sans être obligé
de travailler pour vivre.
Avec vos enseignants, vos parents, vos
animateurs dans votre paroisse, discu-
tez-en, informez-vous, dîtes ce qui vous
choque dans votre vie quotidienne.
taata tei î i te paari, no ôe e te metua.
-
No àe e te rima o tâua taata paâri ra
tei pôàra, tei moto, tel plu atu i te pôromu, tel tain atu i te tâpO râau, tel hutl-
huti i te rourü e te târlà, tei tütui atu i
te
àvaàva, tei paverô atu i rapae 1 te
ùputa, tel tapai atu i te pâni i nià i te
upoo, tei tâora atu i te ôfal i nià i te tua,
tei ôre e toro atu no te faaàmu i te mâa,
tei ôre e toro atu no te taurüml 1 te
mâulul, tei ôre e tauahi mal no te tâma-
terâ taataraa ia taeàhia te tiàraa ânimara.
hamahana.
to terâ feruriraa ia taraoha i te repô.
No de e terâ taata paâri e paru atu ra
1 to terâ tino iti
âpî roa i te taiàta, te
àvaàva taêro, te àva, te eiâ, te tâparahi
taata.
Aore roa de i ara e, e herepata haaviriô
i to na natura taata ia
taeàhia te faitô
mâruhi mâhihi.
-
No de e teie taata paâri tei faatiàtià 1 to
terâ manaô.
Aore roa de i ara e, te rohl mâite ra de
no
-
Aore roa de i ara e, ua haapitaataa de i
te tau-reà-reà-raa.
Aore roa de i ara e, te faahià ra de i to
-
Ce sont les droits culturels pour l’éduca¬
Nodee terâ fatu dhipa nounou o te êià
te faatià i te hoê patu Papera.
No ôrua e na metua e tâputô ra, e faaî-
no ra la
ôrua i mua i to terâ aro.
Aore roa ôrua i
ara
e,
te faaineine ra
Veà porotetani N°29, novembre 98
11
fifi, i reira e nahonaho ai te faaôhipa i te
mau râveà facihinuhinu.
ia ara, ia ite, ia farii e ia pâhono atoà i te
mau hinaaro tumu o te mau
tamarii.
Te haa matamua roa a te metua, te iteraa
Te ûana nei te mau fifi rau i roto i te tiàraa
ta nâmua roa i te haamâha i to na tho mau
metua, mai te veve, te èreraa ôhipa, te ère¬
hinaaro tumu. I roto i te tôtaiete faatiania-
raa i te parau
ni ta tâtou e ora net, e hotu matahataha ta
va
tO-îte, te hupehupe, te àvaà-
taêro, te àva, te îmiraa moni pâpû ôre,
te haama ânei i te ani i te haamaramaramaraa
i roto i te feiâ pâpû,
te parahi moè-
ôe e te ui mâôhi. E fenua to ôe,
e
taro, e
mauttni, e tama e maniota... e tai to ôe e
ià ta ôe...e rai to oe, e manu, e mahana...
moè noa ânei i te fenua t hoo tâvirihia atu.
Alta anei teie mau ftfi i faaohie i te
mau
haamauiuiraa tâno ôre i te tama ?
Te mau raveà tauturu
1 te mau matahiti matamua roa o te oraraa
Ei hioraa na tatou
hoê tama, e hopoià na ôe te oraraa o
te hoê tama, e hopoià na ôe i te araraa e i
Te hiti mai ra i tau hîroà te hoê âamu i
te haamaharaa i to na mau hinaaro tama¬
0 te
ôrua i te nanahiraa pouri no na.
-
No ôrua
hinaaro
o
e na
metua te faatiàtià ra i te
te hoê tamarii,
e
haapae i te
orahia mai e te hoê metua tâne : "E îvi au,
rii. Aore o ia i ite i te faaôromai, te rü noa
i ta na parauraa, i mûri aè i to ù oraraa e
râ.
40 matahiti e ta ù vahiné faaipoipo, ua
ianau mâua 10 tamarii. Aita ta ù imiraa
la tupu o ia i te rahiraa, e ite o ia i te haa-
tahi.
tôata i râpae atu i te faaâpu e te tâià. Aita
Aore roa ôrua i ara e, te àto ra terâ i te oto
mâua e to ù hoa vahiné i horoà faaàmu i
ère e ère roa atu ai te tama arii.
ta mâua rahiraa tamarii. Ua faatere mâite
paô ia na e to na mau hinaaro. Na te
metua râ e âpee, e tauturu i te aratai mâiteraa atu ma te haapii e te faatura i ta na
mau ôpuaraa ia vai râ o ia i roto i te faa-
mâua i to mâua oraraa e ta mâua huaâi. I
tuTa i te
Te Vai Araraa
te pae no te oraraa e haere te mau tamarii
tamarii.
Te vai araraa tele te parau e au no tatou.
e
faaâpu e tâià e o vau, e rave i te àhipa
ùtuafare e ta ù vahiné. I te pae no te haa-
E faaôromai te metua i te farii i te
Te haa te reira no.te ôpaniraa i te mea tià
ôre ia ô, ia aa, e ia raa i roto i te metua.
Te haa atoà te reira no te arataîraa mat t te
piiraa èita mâua e nehenehe e tauturu ia
râtou àita ta mâua e parau tû-ite. E tau¬
mau
hiaâi tumu
o
te tahi pae
mau
hape a te mau tamarii. E ture te reira no
te tau haapiiraa e te oraraa. I te tau reàreàraa, tâmau mâite â te metua t te tautu¬
ôaôa, te hiaâiraa i te ôtahiraa, taèrehta e te
paâri, te aroha, te here, te faaôromaî.
turu mâua ia râtou
E hoa here ma, te vai araraa e niu te reira no
pâpû no te àhipa haapiiraa, ma te faaitoito, te tautoo ia roaa te parau tO-îte, e te
noa te metua ei faaaô no na i te mau taime
reira ta râtou rê. Terâ ta mâua fâ no râtou.
atoà.
te ùtuafare.
na
roto i to mâua
tâmâraa ia râtou, faataaraa i te hoê taime
To tatou ftfi i teie mahana, o te èreraa ia i
E 9 o râtou o tei roaa te "BAC. " âreà hoê ra
te ite e nâhea te tTtià i te maitai i te ino, no
e
te ineine ôre ânei,
"BEP électricité"...
ôre, e àore ia, no te matara ôre...
Te haapii mai nei teie aamu ia tatou e mea
Te pônao e te tâviri tei roto i te taata tâtaî-
faufaa te
tahi.
taaminomino
horoà te reira ta ôe i te ite e te àravihi i roto
haere e paremo roa atu hoî te tino. la tâta-
i te ôhipa no te pâhono pâpü ia âifâito te
hiaâi e te paia. E faaôhte te reira i te metua
la
pônaohia te fifi
e
rahia te pônao e îtehia te haamataraa o te
huru
na
hoturaa. la fârii te metua e te
ra te metua i te reira. Teie râ, ta riro tâmau
Te maitai o te Ui-Hou no
ananahi, i teie mahana tâtou e patu ai. la
morohi teie àti te hamaniinoraa tamarii.
haapiiraa atoà. E
"Aira'a upu" pour l'enfant
Le foyer éducatif Uruai a Tama a inauguré le samedi 10 octobre, un Fare
potee "Aira'a upu". Aira'a c'est pour désigner l'endroit où l'on se nour¬
rit, Upu c'est le savoir. D'une charpente de bois couverte de pandanus
et prolongée d'un superbe balcon ouvert sur la baie de Papeete, ce sera la
maison des enfants de la classe agricole. Ils l'ont construite, avec les autres
classes, pour avoir un lieu à eux proche de la nature. Un an de travail a été
nécessaire pour monter cette structure "pour le repos, la discussion, la
méditation et transmettre le savoir par la voie traditionnelle, Torallté,
explique le Vice-président de l'Église évangélique, le pasteur Taarii Maraea,
dans ses paroles d'inauguration. On doit nourrir nos enfants aussi du
savoir."
Devant les personnalités du territoire, Béatrice Vernaudon, Ministre de la
solidarité, Marie-France Luneau et Véronique Denizot de la magistrature, les
36 enfants ont offert leur joie par la danse marquisienne, maori, maohi ou
disco. À leurs parents venus nombreux pour une fols et à leurs parrains, ils
ont offert le résultat de leur créativité manuelle ou florale (plantes, monoi,
paniers, vases). Pouvoir montrer à leur famille et à leurs éducateurs leurs
oeuvres est un moment essentiel de leur réinsertion.
Le fare Aira'a upu sera heureux d'accueillir leurs doutes, leurs inquiétudes,
leurs questions, leurs joies et d'essayer d'y répondre et de les accompagner.
12 Veà porotetani N°29, novembre 98
i to
tupu net teie taurea i te rahiraa. la faatu¬
Ei püôhuraa :
e àore ia, no te àravihi
mau
ru
Léone Teihotu
Pâroita Pirae
et diêl pgue
La société polynésienne souffre d'un
manque de lieu de dialogue, du manque de
volonté et de ne pas en saisir l'utilité.
Pourtant dès qu'une porte s'entrouvre chacun
s'y engouffre et prend le pouvoir de la parole
pour dire, crier, interroger, se révolter, com¬
prendre, avancer... Par ce dossier nous avons
cherché les signes d'un dialogue possible
dans la société (la rencontre syndicale, poli¬
tique), l'émergence de lieux possible de dia¬
logue (l'école, l'Église, la famille), les risques
que chacun prend dans le dialogue et les
formes qu'il peut prendre, propres à chaque
culture.
Notre conviction est que toutes paix se réali¬
sent par le dialogue.
Notre espoir est que la
Polynésie trouve les conditions d'un dialogue
nécessaire face aux bouleversements que
nous connaissons et qui nous attendent.
Te faataaêraa
e te
tauàparauraa
Tevâhi
èretauàparauraa,
nel te tôtaiete àlta
porinetia
1 te ihoê
te manaô
tae
S'interroger en profondeur sur le thème du dialogue est un projet de
vaste envergure qui ne se contente guère de quelques
impressions
jetées sur le papier et alignées en fonction d'une cohérence aussi
légitime soit-elle, de la part de ceux qui de près ou de loin (parents, édu¬
cateurs, enseignants, psychologues, sociologues, hommes politiques,
hommes d'Eglise] travaillant de leur plume ou sur le terrain sont concer¬
nés par la communication entre les hommes.
Par-delà le lien et l'étiquette qui rattachent chacun de ceux-ci à l'univers
de ia communication, un élément paraît essentiel à la diversité des
approches, qui est le sens, pour chaque parternaire conscient de la mis¬
sion qui lui incombe, de la responsabilité qui apparaît dès lors qu'il
touche à ce domaine, sacré entre tous, de l'échange entre les êtres.
L'aboutissement, pour simple qu'il puisse sembler, de l'équilibre indivi¬
duel, familial, communautaire, social, national, n'en est pas moins la vic¬
toire du partage harmonieux, de l'union, sur la séparativité et les conflits
qui touchent i'être dans son intimité ou dans les rapports avec ceux qui
partagent sa vie quotidienne.
roa e àlta e haafaufaahla.
Te vâhl mâere, 1 te taime e matara ai te
tahl ùputa, pauroa e popoî 1 nià iho no te
faaite i to na manaô, e tuotuo, uiui, faa-
huehue. feruri, tautoo. Na roto i teie tüa-
tapaparaa ua mâîmi matou i te tahl mau
hohoà no ''te tauàparauraa" o te tupu nei
i roto i te tôtaiete (mai te farereiraa aupu-
Dans le cadre de cette réflexion, un
point retiendra mon attention, qui est
le silence.
-
Un silence contre lequel luttent bien
des
personnes pour améiiorer ies
échanges entre parents-enfants?
Un silence combattu par les parents,
les psychologues, tous les gens de
-
pu e poritita) e o te tupu atoà ra (i roto i
te tare haapiiraa, Etârêtia e ùtuafare), te
mau
fifl tei farereihla e te taata tâtai-tahi
tauàparauraa e te mau faanahoraa tei fa mai, te tüàti roa 1 ta terâ e
1 roto i te
terâ peu tumu.
To matou manaô hôhonu, oia ia, ia noaa
te hau na roto 1 te
tauàparau. To matou
tiàturiraa, oia hoi, ia îteahla ia i Porinetia
nei te mau ràveà tauàparauraa te au no
tatou. 1 mua i te mau faaârepurepuraa o
ta tatou 1 ora mal, e o te tiai atoa mai ra
ia tatou.
parole, l'on accorde enfin aux choses
une existence et que l'on fasse sortir
du néant, ce qui sans les mots n'exis¬
te pas ?
bonne volonté pour permettre aux
enfants, aux adultes, toutes classes
sociales, toutes origines ethniques
confondues, de les libérer des vagues
de non-dit qui les étouffent ?
Un silence familial qui demande à
être rompu ?
Un silence scolaire qui souhaite être
-
-
combattu ?
-
Un silence intérieur qui demande à
être dépassé, pour que, par l'accès à la
Chacun de ces silences
a
sa
réalité.
Pour clarifier ma position, je vais choi¬
sir
un
domaine de communication,
celui
auquel je suis le plus sensible,
puisque je suis enseignante, et qui est
le cadre scolaire.
Nos élèves ne s'expriment pas...
Combien de fois n'avons-nous pas
entendu dire de la part d'enseignants,
pour beaucoup venus de Métropole :
"Nos élèves ne parlent pas!”
Que pouvons-nous faire pour les
amener à s'exprimer, à donner des
Veà porotetani N°29, novembre 98
13
impressions sur un récit, à analyser un mode de
discours, à dire ce qu'ils pensent de la violen¬
ce, de l'amour, de la jeunesse, de façon
constructive, structurée et convaincante, dans
une langue juste et correcte ?
monde et de le dire ! Alors ! Quel est le sens
de cette parole inhibée, refoulée, muette ?
Une observation ouverte, sans à-priori, des
enfants m'a permis de constater que certains
des idées, encore moins du sens critique !
à un repli sur soi, cause d'une attitude, tou¬
jours familiale, à garder le silence, puisque la
parole appartient aux adultes ?
-
d'entre eux, au-delà d'une absence de parole
avalent toutefois une écoute très active, c'est à
Par conséquent, si les parents imposent le silen¬
Au Commencement était le Verbe
dire, qu'ils étaient tout à fait présents intellec¬
ce alors
Avant que l'on ne touche aux mots, nom¬
breuses étaient les traditions où s'est affirmée la
tuellement et affectivement dans le cours, qu'ils
primauté d'un Verbe divin. Le langage des ori¬
gines était "pouvoir créateur". L'on affirme que
la Première Parole, Celle de Dieu, fut aussi Celle
de la Création, geste primordial, appel à la vie,
à l'existence. Dans les sociétés traditionnelles,
la signification du nom était en lien étroit avec
et
dans le mutisme.
implication.
C'est ici qu'il est utile à l'enseignant de s'inter¬
roger sur les causes possibles d'un tel compor¬
Vers une approche de la Parole...
prenaient une part active à l'écoute des autres
de l'enseignant, mais que là....s'arrêtait leur
tement.
immédiate, je préfère laisser à chacun le soin de
méditer sur les hypothèses que m'ont dictées'
l'essence même des choses et dans de nom¬
breuses civilisations, la
magie du
nom
est
considérable. Nommer revient à créer ?
Sans chercher à imposer une réponse
une
attention soutenue et
une
tentative de
compréhension des élèves.
L'enfant qui accède à la parole touche à l'es¬
Pour ces élèves-là, le silence ne serait-il pas dû :
l'Egypte Ancienne au christianisme en passant
par la spiritualité hindoue où la vie religieuse
de l'homme s'est toujours inscrite sur les "traces
de la parole."
Le silence et la Parole
au respect de celui qui parle, comme l'on res¬
pectait autrefois dans la société polynésienne
celui qui possédait le savoir donc le pouvoir ?
N'étant pas encore "habilités" à prendre la
parole, ils la laissent à ceux qu'ils pensent être
investis de ce pouvoir ?
à la crainte et à la gêne dues par conséquent
à ce statut d'élève, qui n'est qu'un disciple sur
Qu'en est-il de l'enfant polynésien à l'école, au
la route de "l'initiation intellectuelle" ?
-
-
collège, au lycée ? Quel est son rapport intime
à la parole ? Quel est son rapport au monde ?
Comment le voit-il, le ressent-ll dans le cadre
collectif des échanges scolaires ? Pourquoi ce
mutisme de la part de certains ? Que signifie ce
silence forcé, douloureux chez d'autres ?
Pourtant, l'homme est un être de paroles ; l'en¬
fant équilibré semble avide de s'approprier le
Deux attitudes sont
-
à une maîtrise insuffisante de la langue fran¬
çaise qui renvoie au silence, plutôt qu'à la
honte des moqueries ?
-
à une maîtrise insuffisante de la situation de
communication ?
-
d'une part, du côté des enseignants, afin qu'ils
comprennent que parler est un acte de confian¬
qui nécessite du temps et l'intégration de
leur part, de certains modèles culturels de com¬
ce
pour mieux unir des systèmes
d'échanges différents.
de la part des familles, afin qu'elles compren¬
nent l'enjeu d'équilibre dans le développement
de l'enfant, qu'il y a à intégrer la parole, le dia¬
logue, l'échange dans le quotidien, en respec¬
tant la place de ceux qui découvrent le monde
avec les mots pour mieux le posséder et par
conséquent, mieux se posséder, se connaître,
-
mieux être.
C'est en libérant les mots qui habitent l'esprit et
le coeur de chacun que le silence retrouvera
son
véritable statut de partenaire à l'apprentis¬
sage et qu'ensemble paroles et silence aideront
la jeunesse à grandir.
Le manque d'habitude familiale à débattre de
tel ou tel sujet avec les enfants dès leur plus
Sylviane Racine
Enseignante au Lycée Lamenais
jeune âge, ne contribue pas au développement
Le dialogue social
Les événements de ces dernières semaines ont mis tout particulière¬
C'est le chantage à l'emploi perma¬
nent. Le tissu économique et social
ment en lumière la nécessité et l'importance que doit prendre le dia¬
est si étroit que ce genre de propos
logue dans notre vie quotidienne. Cette notion de dialogue peut revê¬
tir plusieurs aspects selon l'interprétation et la place que chacun veut
porte sur un monde salarial dont le
niveau de formation général est, il
faut bien le reconnaître, assez faible.
Il est certain en tout état de cause
lui donner. Pour ma part, responsable syndical, je vais essayer de
cerner la notion de "dialogue social' à laquelle, nous, acteurs de la vie
sociale, sommes confrontés en permanence.
qu'un manque évident de volonté de
dialogue social peut conduire à des
situations d'une extrême
Le droit de dire
.
Réglementairement, il est claire¬
ment stipulé que : "le droit d'expres¬
Les événements du 6
dans la réalité ?
1995, loin de les excuser, sont à ce
point révélateurs de ce qui peut se
passer et qui aurait pu être évité si
sion des salariés, sur les lieux et
Il serait long et fastidieux de dresser
une
teur est bafouée quotidiennement !
la mise en oeuvre d'actions desti¬
Le nécessaire
liste de situations, où, malheu¬
reusement, cette volonté du législa¬
dialogue social est
encore une notion incomprise par
bon nombre d'employeurs qui
On constate donc que le législateur
considèrent leurs salariés comme
des sujets taillables et corvéables à
merci. Cela se vérifie de manière
a institué de manière non
encore
par convention et accord collectif de
travail'.
équivoque
le principe de la nécessaire expres¬
sion des travailleurs sur leur lieu de
travail et,
corrélativement, de la
nécessaire prise en compte de celle-
14 Veà porotetani N°29, novembre 98
gravité.
septembre
ci par les employeurs. Qu'en est il
pendant le temps de travail, sur le
contenu et l’organisation de leur
travail ainsi que sur la définition et
nées à améliorer les conditions de
travail dans l'entreprise est institué
possibles qui pourraient
libérer l'élève du joug d'un silence inopportun :
munication
sence du monde et par
conséquent acquiert sur
lui un pouvoir. Cette réalité a traversé les âges,
les civilisations et les grandes religions : de
que les enseignants invitent à la paro¬
le, l'enfant est "pris entre deux eaux" et un
conflit s'installe qui ne peut se manifester que
plus flagrante de nos jours
où les propos suivants sont tenus ;
"Si vous n'êtes pas contents, il y a
des milliers de jeunes qui attendent
un emploi f
dialogue il y avait eu.
de situations critiques la
Polynésie aurait pu faire l'économie,
si de chaque côté, il y avait eu une
réelle volonté de dialoguer ! La
Polynésie, a, de ce point de vue,
nous importe que le patronat soit
capable de devenir un véritable
interlocuteur social. Qn emploie
communément l'expression “les
partenaires sociau/ sans préciser
ce qu'elle recouvre exactement.
Pour moi, elle recouvre, d'un côté,
les forces syndicales organisées et,
de l'autre, les forces patronales
organisées. Le patronat s'interroge
aujourd'hui sur la légitimité et la
représentativité des syndicats. Il
serait souhaitable qu'il s'interroge
autant sur sa propre légitimité et sur
les organismes qui le représentent.
Que
hérité d'une tare des sociétés occi¬
dentales qui consiste en l'art de se
convulser, de se déchirer et de s'ai¬
mer qu'au travers de crises perma¬
nentes.
Se reconnaître pour se parler
Je voudrais souligner ici combien il
Il est néanmoins intéressant de
constater qu'à chaque fois qu'il y a
un
fort mouvement
social, il y a
dynamique nouvelle qui
embraye immédiatement et qui
conduit à un véritable dialogue
social constructif comme la signa¬
ture des accords tripartites de
Novembre 1996. A cet égard, il est
intéressant d'analyser l'évolution
des partenaires sociaux sur ce
thème. En effet, les premiers
comme une
Te £@rëtia, e vâhi noa
ânei no te faarooraa,
aore
ia, no te tauàparauraa ?
Ta ù hiôraa i nlà I teie
tumu
parau, e hiôraa
taata hoê ia e e hiôraa ia
i te vâhi te reira
au
vau
i te
ôhiparaa, o la hoî i roto i te
pâroita. E la parau hoi
tatou e pâroita ra, o te hoê
hoê
parau no teie âmuiraa no
râtou. A piti, te haapaàraa,
àore râ, te tauàraa te tahi 1 to
te tahi manaô. la ôre anaè,
èlta te tauàparauraa e haere 1
Taua
e
faa-
roohia te tahi ia parau,
"aita
mua.
mea
ra
ia
e
tüàti mai 1 nià 1 te
mea
i
rau,
te Itiraa
te
o
taata
e
horoà i te manaô.
tupu nei i mûri aè,
Te îtehla nei vêtahl e te mea
Noa atu te iaito o te rahi e te
paha àutou e tauà mai ra i ta
ù parau". Te auraa, tâpiri mai
i pihaiiho i te tauà, te val ra la
faaotlhia, aita ihoâ te tauàpa¬
te mea noa e tîtauhia nei i te
pineplne roa ia te reira huru,
itl
te tauà dre, e te hâoaoa atoà.
taatoàraa, " te faaàhiparaa i te
mea tâàuvaha ta râtou parau,
noa ia teie tühaa itl i roto 1 ta
tatou Etârêtla.
te pâroita,
te mea pâpü
hoê pupu taata teie e âmui
Te
nei i te vâhi hoê. Eiaha râ no
tâtou
te mea te âmui nei râtou i te
manaô e mauhla ra e teie taô,
vâhi hoê, e tapaô faaîte ia e,
te tîtauraa rahi
0
mâramarama
atoà
ra
ia
rauraa e
mau
faaotiraa". Te vâhi peà-
e vêtahi
ia oti ia te putuputu¬
raa, oia hoî 1 rapae, o râtou ia
anlhla ra i
peà roa atu râ, te feiâ 1 faaotl
i te parau, te feiâ tauà ôre roa
aè ia. Tâpiri noa mai i pihaî
hoê ia ratou. Te âmui nei
te feiâ e âmui nei no te tauà¬
Iho 1 teie parau, te pureraa ia
hia i roto i te putuputuraa. E
ihoâ râtou, âreà te manaô ra,
parau, te tariiraa ia e te faaturaraa, te tahi i te tahi 1 roto
1 te
na
ua
pOrara ia. E tel roto i teie
pürararaa o te manaô e îtehla
mea
ai te faufaa
o
te
tauàparau¬
e,
i mua 1 teie mau
e
i te rauraa o to râtou manaô i
tâpatl atoà. Te mea
plneplne ê îtehla nei, te otlraa
ihoâ te pureraa, te püraa-
te haamataraa. E 1 mûri mai,
atoà-raa te taata. Mea iti roa
raa.
te imiraa ia i te râveà ia tüàti
la au i te manaô e mauhla ra
te
e
teie taô
atoà
ra
la
tauàparau, te îte
tatou
te
mea
e
manaà
i
nià hoê
tahua
farereiraa, ei reira te tauàpa¬
rauraa e nuu
al i mua.
tîtauhia ra i te felâ atoà e ô
^
nei 1 roto i te tauàparauraa. A
Te Etârëtia, e vâhi noa ânei no
tahi,
te faarooraa i te parau,
te tûtonuraa to râtou
manaà i nià 1 te tahi tumu
àore
ia no te tauàparauraa ?
I roto i te hiôraa, te mea e
orahia nei 1 roto 1 te pâroita,
te îtehla nei ihoâ nâ mea e piti
accords tripartites d'Octobre
atoà. E rave noa mai au e piti
1983
ont été signés après des conflits
hiôraa :
sociaux assez durs alors que ceux
de Novembre 1996, l'ont été dans
E vahi
un cadre social
"paisible". Cela n'en¬
lève en rien la teneur de ces accords
et les fortes avancées obtenues.
Même si certains partenaires n'ont
pas signé ces accords par souci de
démagogie électoraliste plus que
par une réelle divergence de fond, il
est important de souligner l'esprit
de réel dialogue qui a prévalu tout
au long des discussions.
Le
développement harmonieux et
durable d'un réel dialogue social
sera Tune des clés du développe¬
ment harmonieux de la société poly¬
nésienne. La notion de "tripartismé'
très usité par nos voisins anglosaxons est également un concept à
creuser et à expérimenter plus lar¬
gement en Polynésie.
Bruno Sandras
Secrétaire Général de la
Confédération A TIA I MUA
mau
I te po Faralte
te faarooraa:
Ôroà, e âmui te
taata no te faaroo i te parau e
aôhia i terâ pô e tae noa atu i
te mau parau faaara e te mau
faaotiraa no roto mal 1 te
âpooraa tiàtono, te tüàti mal
te tahi pae e te ôre te tahi pae
mau taata paraparau roa
aè i nlà i te mau parau 1 hlô-
te reira atoà
huru
mau
e
haapâpü noa mai ra ia tâtou
"aita tâtou i îte faahou i te
faatura ia tâtou iho".
e,
te faaea mai nei nâ roto i te
haapupuraa ia râtou no te
tauàparau ânei 1 nià i te
parau no te reira mahana,
Te manaô râ i nlà i teie ulraa,
àore râ, no terâ mea a tahi ra
râ 1 te vâhi 1 reira e ôpanihla
râtou a farerei faahou ai.
no ù iho nei te Etârêtia e vâhi
ia
no
te
tauàparauraa. Eere
ai te manaô o te taata, e vâhi
râ e hinaarohla al ia mârama¬
No te tauàparauraa : Te îtehla
rama te taata atoà, èlaha noa,
nei ia te reira i te
taime
i nià i te parau a te Atua, i nià
haapilraa pâroita ânei, haapllraa tâpati ânei, te mau
putuputuraa ânei, nâ roto 1 te
atoà râ i te huru tupuraa no
mau
mau
âmuiraa, àore râ, na te
pâroita. Aore râ, 1 roto atu i te
noa no
te
tahi
mau
farereiraa
taaê
e
faatupuhla nei i roto i te
pâroita. Te vâhi fifi râ e îtehla
nei 1 roto i teie mau haaputuputuraa, to te taata ia tâôtiàraa
to tâtou oraraa i teie mahana.
No te mea, èiaha la moèhia ia
tatou, te tiàraa o te Etârêtia 1
roto 1 to tâtou
fenua, "e fiai
mata
nià i
ara
ia
i
to
na
nunaa". Te auraa, no te maltai o ia i tîtauhia al
e
to na
Fatu, tîrâ râ parau.
la na iho i roto i te taime
no te
tauàparauraa, te tahi te
itiraa la o te taata
e
parapa-
François Pihaatae
Bonjour et la ora na
L'ejours
ntrée dans
une discussi
on commence
tou¬
l'interjection
"Bonjour"
"la
nd'.
par
ou
ora
Il y a quelques années les Polynésiens préféraient
la seconde et les
métropolitains tentaient de
l'adopter. Aujourd'hui les premiers se sont mis au
“Bonjour". Simplification du vocabulaire ou chan¬
gement d'attitude ?
Le bon exprime une dualité et s'enracine dans
bonus, bene, bien. Il espère le meilleur. Le
Bonjour c'est offrir un petit plus dans la journée.
Il apparaît au Xlllè siècle. Il n'engage pas celui qui
le prononce qui peut s'adresser à une personne
comme à une assemblée. Il n'accueille pas (ce
qui ne veut pas dire qu'on ne puisse pas accueillir
en
le
disant), il souhaite simplement dans un
temps limité.
Ora c'est le salut et la vie et la santé et la déli¬
vrance, on l'emploie même pour se serrer. Le la
montre que c'est bien cela et le Na que c'est
adressé à toi. Certains y voyaient une contraction
de Your Honnor. En fait c'est l'engagement du
locuteur qui accueille, offre et accompagne.
Alors, comment entrer dans le dialogue. Bonjour
ou
la ora na ?
G. M.
Veà porotetani N°29, novembre 98
15
Al'occasion du colloque consacré à
l'Edit de Nantes qui s'est tenu à Paris
les 28 février et 1° mars 1998 (voir
Vea n° 22 et 23 de mars et avril
atelier
s'est
réuni
sous
1998), un
le
thème
Convictions, conflits et communion. Il
s'agissait de comprendre comment, à l'inté¬
rieur d'une Eglise proclamant l'Amour chré¬
tien, se vivent et sont gérés les conflits que
toute relation humaine, naturellement, pro¬
Être tous associés aux décisions qui nous concernent
fil du temps. Ce sont quelques
des réflexions de ce groupe agrémen¬
principe plus démocratique...), son degré de pré¬
tention à incarner la vérité (tentation sectaire ou
gument en vue de convaincre. Vision optimiste un
tées de méditations tirées dans l'actualité
libérale), le discours générai qu’elle tient notam¬
ment sur l'être humain (l'importance du péché et
de la faiblesse de la nature humaine en général
dans la théologie protestante, doit inciter une
Eglise issue de la Réforme à l'humilité et au par¬
don),
le conflit et sa nature : exprime-t-il une différen¬
ce théologique, pose-t-il, au contraire, un problè¬
me de pouvoir et d'ambition personnelle (la mise
en avant de différences éthiques ou théologiques
ne doit pas
masquer fréquemment les jeux per¬
sonnels) ?
que chacun sera atteint par la "vérité" et surtout s'y
voque au
unes
locale qui sont présentées ici.
C'est le professeur Jean Baubérotqui a introduit
le débat par cette question : Y-a-t-il un art chré¬
tien de vivre ies confiits ? La charité
ne
ies
étouffe-t-eiie pas ?
Le conflit dans ses contextes
Schématiquement on peut dire que la manière
d’aborder, de gérer et de régler un conflit dépend
d'un certain nombre de conditions que l'on
essaye d'énumérer ici :
la culture dans laquelle se déclare le conflit révè¬
-
le les modes de fonctionnement de l'autorité
(l'Eglise "primitive" institua la peine de mort pour
hérésie dès l'an 382...),
l'époque imprime un mode de relation à autrui
(question de la vérité incarnée et de l'erreur),
le rapport de forces entre l'Institution et ceux qui
posent le conflit (individu, groupe structuré ou
nonj. L’Eglise connut tout au long de son histoi¬
re des schismes à commencer par celui de 1054
qui sépara l'Eglise romaine de l'Eglise d'Orient qui
s'appela Orthodoxe -droite dans ia doctrine),
la tradition propre à l'Eglise : son propre mode
de fonctionnement (hiérarchie autoritaire et verti¬
cale, cléricalisme, système presbytéro-synodal en
-
-
-
-
Attitudes devant un conflit
Face à un conflit trois attitudes sont possibles :
-l'ignorer en privilégiant la force et la légitimité de
la structure, l'autorité d'une hiérarchie reconnue,
laisser agir le temps; en deux mots étouffer la
peu angélique des rapports humains qui suppose
soumettra.
Parabole et Actualisation
Prenant à son tour ia parole lors du colloque sur
l'Edit de Nantes, le philosophe Paul Ricoeur s’ap¬
parabole du bon grain et de l'ivraie
(Matthieu 13 v. 24 à 30) dans laquelle Jésus
déclare qu'il n’est pas bon de retirer d'un champ
la mauvaise herbe, de peur d'arracher aussi le blé,
la bonne plante. Cette parabole est rappelée par
le philosophe afin de justifier un mode de relation
humaine plus démocratique et pluraliste surtout,
basé sur la tolérance. Il n'y a pas de mai sans bien,
et écarter le mai ( par l'inquisition, la mise à mort,
les guerres saintes etc.) c’est aussi peut-être
puya sur la
condamner le bien. Cette vision des relations
humaines privilégie le pluralisme sur une appro¬
communication. Il reste à l'individu de sortir de
priation exclusive de la vérité. Elle a le mérite non
l’Institution (s'il le peut) ou d'y demeurer, résigné
de supprimer
et sans espoir ou convaincu de son erreur.
-laisser croire qu’on intègre le conflit dans une
démarche de conciliation, mais en réalité s’en
détourner
au
moyen
d'un discours unanimiste,
centralisateur, affectif, paternaliste, bref manier le
cynisme.
-aborder de face le conflit au moyen d’un débat
ies conflits mais d'apaiser les
périodes où ils s’expriment. Paul Ricoeur suggère.
Ecriture à l’appui, que les Chrétiens devraient avoir
une autre conception de l’autorité et du rapport
au pouvoir que celle qui prévaut dans la société
civile. C'est cela le message ou l'esprit de l'Edit de
Nantes, c'est aussi le "gouverner autrement" des
hommes politiques issus du protestantisme.
où devrait théoriquement dominer la force de l’ar¬
Pardon et oubli
Qu'en est-il enfin des relations humaines, une fois
La communication dans le dialogue
le conflit réglé ? Le pardon implique l'oubli. Un
oubli non pas fait d'un refoulement, toujours prêt
Lesles nouveaux
communi
cation quiet, depui
s pluspour
d'uncomprendre
siècle, tententet dechoisir
rapprocher
hommes, moyens
de leur de
donner
l'information
le savoir
par la
presse écrite, la radio, la télévision, la télématique et maintenant Internet, ont fait ia consta¬
tion que le dialogue ne se décrétait pas, que ce n'était pas un miracle et que ces technologies
se sont développées au même rythme que le manque de dialogue, voire de l'indifférence.
Nous avons déjà parlé de la presse et de son absence de dialogue (voir Veà porotetani n°22 Mars 1998). A l'image du territoire (ou du pays), elle lui préfère un repli frileux. Submergée
de communiqués de presse venus de partis politiques, de syndicats, d'associations ou de
l'EEPF, elle les publie ou ne les publie pas, intégralement ou sans ce qui lui déplaît, mais
jamais le journaliste ne les travaille, jamais il n'en confronte les arguments, lui préférant, ce
qui est parfois surréaliste quand on en manque un, la guerre des communiqués d'un jour sur
l'autre.
A la télévision les espaces de débat ont disparu au profit de l'information-promotion qui frise
parfois la publicité. On en arrive à regretter Zig-Zag.
Pourtant, s'il y a bien un lieu qui doit être investi par le dialogue ce sont les médias. Cela les
obligerait à s'ouvrir, à tendre leurs micros à tous, à analyser, à être objectifs et sans parti-pris.
On voit ce qu'ils risquent au dialogue.
à réapparaître, mais d’un oubli assumé par un tra¬
vail volontaire sur soi et sur le groupe. Le pardon
biblique est un événement rendu possible par la
Grâce. L’une des caractéristiques de l’utopie chré¬
tienne réside ici. C'est dans ce
sens
qu’il faut
comprendre les paroles du pasteur Jacques Ihorai
à Uturoa : "ces tempies, ces maisons de prière à
propos desqueis on se déchire, nous appartien¬
nent à nous tous, vous qui croyez être sortis de
i'Egiise et qui vous ies appropriez, et nous qui
voulons ies réouvrir au bénéfice de tous". Jacques
a en tête la réconciliation inévitable qui devra
suivre l'apaisement du conflit. Aujourd'hui, dans
le monde de la communication qui est le nôtre,
l'homme veut être associé aux décisions qui le
concernent. Il souhaite un mode de pouvoir plus
transparent, une communication plus authentique.
Dans l'Eglise aussi, dans l’Eglise surtout.
G. M.
Daniel Margueron
16 Veà porotetani N°29, novembre 98
Le Tuaroi,
lieu de concertation
pour la paix sociale
Héritage culturel anglo-chrétien du XlXè siècle, le Tuaroi offre un
lequel chacun s'investit, où la réalité quoti¬
dienne a toujouts embrassé le message biblique et où aujourd'hui,
cet espace de rencontre empêche, grâce à la parole et à l'écoute,
l'isolement qu'impose le mode de vie actuel.
énorme chantier dans
Espace de rencontre
d'hui doit être ciblé, structuré et surtout court.
Au
Les
départ, le discours chrétien tel qu'il s'est
réalisé dans la parole et la prédication des mis¬
sionnaires
apparaissait comme un principe
intégrateur à la culture de l'Autre. Et le rapport
du message biblique à ce discours était obscur,
mystérieux et difficiie. Il a donc fallu former
des polynésiens, traduire en langue tahitienne
la Bible afin de bâtir un pont entre deux
mondes différents visant à discuter, confronter
des points de vue, se disputer s'entendre enfin,
bref à dialoguer dans un contexte alors très
différent. Aujourd'hui, les interprètes de ce
message c'est-à-dite les diacres, les pasteurs,
les futurs pasteurs, les membres d'église sont
majoritairement polynésiens, ii s'agit moins
d'approchet la civilisation européenne au tra¬
vers de l'Histoire de la Bible que d'actualiser le
texte au contexte polynésien. Il est davantage
question de connaître le rapport immédiat du
polynésien par rapport à ce message en fonc¬
tion des réalités économique, sociale, poli¬
tique, culturelle plutôt que de déchiffrer l'Évan¬
gile du Dieu vivant.
En 1849, le pasteut Orsmond remarquait
déjà : ”... les discussions sur les terres, les lois,
la propriété, le privilège continuent souvent
jour et nuit, et sont suivies avec une ardeur
sans faiblesse. Nos réunions
religieuses servent
obstinément aux chefs pour faire proclamer
des avis [...].
Il se passe rarement un sabbat
le temps soit pris par des discussions
politiques dès que le missionnaire se retire [...]”
sans que
Une évolution avec le temps
Aujourd'hui, on parle de culture religieuse du
polynésien. Le message biblique apparaît
comme une parole pleine dans le sens où sassée, ressassée, tournée et retournée dans tous
les sens dans les soirées de commentaires, elle
s'est Intégrée à l'identité même du polynésien.
Ce discours s'est adapté quant à lui à la com¬
munication moderne. Le commentaire court,
ciblé
mieux
apprécié car moins lassant
qu'un commentaire général s'articulant autour
du verset tout en l'interprétant mais sans
jamais l'expliquer.
Ce type d'intervention cher aux anciens et aux
grands orateurs pourrait même être la victime
de
sera
murmures
de lassitude de l'assistance, et
l'on entend aisément parfois "Na nià iho
noa..." ce qui signifie : Il n'arrête pas de se répé¬
ter. Ainsi le discours, pour être efficace aujour¬
résistances
de certaines
paroisses devant la perte de vitesse du Tuaroi y
insèrent des systèmes de questions - réponses,
ou encore des petits travaux par groupe ou
bien enfin proposent des "Faatupuraa paraît"
qui participent du même principe : Verset
donné court, réponses courtes et ciblées en
E tano anei ia uiui
courageuses
évitant les redondances.
i nià i te Pïpïria
Ite taime a hurihia ai teierahi
puta nâ
roto i to tatou reo, e rave
o tei
râtere mal nâ te mau motu no te tii
mai i teie puta, no
te mea te vai
mau ra te hinaaro e ite i te hinaaro
O teie Atua âpî. I teie mahana, o te
puta hoo-roa-hia aè ia e te taata i
En perte de vitesse...
Pour quelles raisons ? La soif de cultures
-
biblique et européenne - est pour ainsi dire
assouvie, d'autant que les mass-média, l’école,
la culture livresque ont eu tôt fait de prendre le
dessus. La foi ? peut-être, peut-être pas.
Certains attribuent à cet espace de rencontre
roto i teie nei ao. I ô tatou nei, aita
ùtuafare e aita ta na e Pïpïria.
Ôre noa atu al te taata e taiô faae
hou i teie puta, mal tei itehia 1 te
tau 0 to tatou mau metua, te val
râ te tüàtiraa i roto i te
l'appellation d'"Opium du peuple" du fait qu'il
mau ra
maintient, dans une certaine mesure, la popu¬
taata e teie
lation à l'écart des problèmes réels de la socié¬
uiui i nià i teie puta. No te hoê pae,
té et des injustices flagrantes.
èita roa, no te mea, e Parau teie nâ
Mais c'est surtout
puta. E tano anei ia
de respect où
te Atua. O val hoi te taata nei ia ul
celui qui prend la parole se sait écouté et donc
atu i te mau parau o ta te Atua 1
horoà i to na mau tâvini nâ roto i to
un
espace
respecté quelle que soit la catégorie socio-pro¬
fessionnelle dans laquelle la vie actuelle l'aura
classé. Si l'on admet que le dialogue est un
contact et un lieu de compromis où malgré les
confrontations diverses il y a volonté de cher¬
cher un accord commun et une entente, alors
le Tuaroi est un espace et un temps de dia¬
logues.
Le temps imparti à chacun est lié à sa position
dans la structure de sa paroisse. Mais dans le
même temps, la reconnaissance de soi par
l'autre passe par celle de l'autre par soi. Après
s’être exprimé, l'approbation par l'onomatopée
"Mm !" signifiera qu'il aura été reconnu par
na
Wrua. Hoê noa ohipa e tià ia
tâtou i te haapaô mâotl, te taiôraa
e te peeraa
ta teie
i te mau tïtauraa atoà o
pâpairaa e faaite ra,
mau
atlrâ atu al...No te tahi aè pae,
te
uiuiraa i nià i te mau parau o ta
teie puta e faaite ra, o te râveà hau
roa
aè la no te tïtauraa i te mâra-
te mau parau e faahltihia ra. Mai te îteraa i te huru o
maramaraa o
te taata (e àore te mau taata) pâpai,
te huru o to râtou oraraa, ta râtou
l'auditoire.
tiàturiraa
C'est l’apprentissage de l'écoute qui permet ce
ulraa
type de dialogue.
Celui-ci semblait fâché aujourd'hui, celle là
n'est pas inspirée sans doute trop fatiguée. Ou
puta. Te faufaa o teie puta, èere la
tei roto i te mau reta-parau i
encore
celle-ci
a
énormément de
problèmes,
l'autre là-bas est trop timide, il a peur, manque
de confiance. La parole, tout comme l'écoute
enseignent la tolérance. Tout le monde est
témoin silencieux de tout le monde et s'en¬
courage pacifiquement.
Dans cette vie qui va vite, trop vite peut-être :
Comment ne pas se perdre d'isolement dans
e
e
te vai
noa
atu
ra
te
tano ia uihia i nià i teie
nanaôhia, tei roto râ i te auraa o ta
teie mau taô e faaite ra e i ta râtou
mau
poroiraa ia tâtou i teie maha¬
na ia ite tâtou i te hinaaro o te Atua
ia tâtou nei. No reira, ia riro te
pïpïria ei râveà tâuàparauraa na
tâtou i te Atua 1 te mau mahana
atoà.
toutes ces courses de vitesse ?
Taarii orometua.
Valérie Gobrait
Veà porotetani N'’29, novembre 98
17
Oitumene,
te eà no te tüàtiraa
Mai te mau tau atoà i ômuahia ai te pororaa i te èvaneria
ora a
to tatou Fatu, ua âmahamaha na te Etârëtia i nià i
te tahi mau parau faufaa roa no te tiàturiraa, te hiroà faaroo e
te mau faanahoraa i roto i te oraraa o te Etârëtia.
A2000 matahiti i teie nei te oraraa te
tei ôre i tano faahou i nià
etârëtia i roto i te âmahamaha e ua
i ta râtou e tiàturi ra no
tupu roa na te aroraa 1 rotopü i te
te
tahi
âmuitahiraa
tahi âmaa e te tahi atu âmaa faaroo. Ua îte
etârëtia. Te auraa no teie
tatou i te reira i roto i te mau fenua atoà o
parau, oia hoi, te faaara
te ao nei, e ua ûàna roa atoà atu i te taime
ra
a haamata
mai te peu èita teie ôhipa
ai te pororaa èvaneria.
e
te mau "orthodoxe"
e
âfaro, èita e ôre e faa-
A 50 matahiti i teie nei ua haamata te mau
tea mat râtou i te COE. E
etârëtia porotetani i te âmui faahou i roto
te reira o te mataùhia ra
i te taàtiraa ôitumene
e
atu
mau
e ua
tîtau i te tahi
faaroo mai te tatorita e te
mau
tupu i teie âpooraa
rahi t Harare i teie mata¬
"orthodoxe" ia âmui mai i roto i taua âmui-
hiti.
tahiraa.
No reira, ua faanaho te
E tià ia parauhia e i teie taime o te faaroo
COE t te tahi mau fare-
"orthodoxe" noa tei pâhono pâpO mat i teie
retraa i
L'œucuménisme vivant comme la vigne.
hiti 1991, ua faaîte na te mau "orthodoxe"
rotopü i te mau
porotetani e te mau "orthodoxe". Ua faatupuhia te tahi mau rururaa i reira te mau
orometua âpî o na pae e piti e tuatapapa
ai i te tahi mau parau faufaa i te pae no te
hîroà faaroo, te mau feruriraa plpïria e tae
noa atu i te papa haamori e haapàohia ra
e na pae e piti. E tià ia haamanaôhia eère
a tahi ra te COE a rave ai i teie huru ôhipa
i te mea ua tuatapapa âmui na te mau etaretia mero i te parau no te papetitoraa, te
i to râtou manaô 1 nià i te tahi mau fifi ta
ôroà a te Fatu e te tâviniraa e rave rahi aè
râtou e îte ra i te pae no te hîroà faaroo e i
nei matahiti. Te vâhi âpî i teie nei o te mau
i teie mau taime.
te faanahoraa tereraa ôhipa i roto i te COE
taata âpî ia teie e haafarereihia nei.
Tei hau roa atu i roto i teie faanahoraa, oia
ptiraa, e ua riro mai râtou ei mero pâpO i
roto i teie
âmuitahiraa. Ua riro
noa
te
etârëtia tâtortta i teie taime ei mero mâmO
noa i roto
i te mau rururaa a te COE.
Teie râ, i teie taime eère atoà i te mea pâpü
te parau no te tüàtiraa o te mau
"orthodoxe" e te âmuitahiraa o te COE, i te
roa
apooraa rahi tei tupu na i
"Canberra" i te fenua Auteraria i te mata¬
mea,
i te
Te faatura i roto i te hoêraa
Ua faaitoito maitai te COE t teie tühaa
ôhipa i te mea ua hinaaro o ia ia vai a te
tauàparauraa èiaha te reira ia mutu a riro
atu ai e faataupüpüraa i te mau tüàtiàtiraa. Tei nià te COE t terâ manaô faufaa roa
e hoê a tâtou e ua riro tâtou
tamarii na te Atua. Te
paatoà et mau
patu tei faa-
mau
taaê na ia tâtou i mua ra e tià roa ia tuuhta i raro, èiaha e haamau i te patu âpî, e
aore
ia, i te faaetaeta i te mau patu e vaira
hoi, o te feiâ âpî o tei tîtauhia e ia tauàpa-
Partage et Communication
L'Échangé
glise vitle contexte
aujourd'hdeui launcatéchèse.
changement de contexte : la sécularisation. Elle a beaucoup
On ne baigne plus dans l'ecclésiale, mais on est confronté à l'arrivée de différentes cul¬
tures, Certaines familles ont des attentes différentes et des savoirs différents bien précis.
Elles font face à la multiplication des religions qui arrivent chez nous. Donc découvrent dif¬
férentes théologies, différentes façons de lire la Bible, de nouvelles questions interrogeant
notre foi. Elies sont d'autre part influencées par les sciences humaines.
Ces évolutions font que la personne avec qui l'on communique est perturbée par l'attrait
des cultures étrangères, l'apport des médias, leurs nouvelles situations sociales.
Pour nous catéchiste, il nous faut redécouvrir l'enfant, savoir que l'on n'a pas réponse à
tout ou que l'on n'a pas de réponse du tout, prôner l'importance de la Parole. Ne pas pro¬
jeter une certaine image d'une Église à venir, mais nous baser sur la réalité quotidienne.
Il nous faut montrer l'importance du vécu, du faire et de l'expérimentation, leur donner des
points de repères et nous devons tenir trois pôles : être articulateur, critique et analyste
mais en même temps prendre de ia distance pour mieux témoigner. C'est en instaurant un
dialogue que nous saurons comment accompagner le jeune vers sa vie d'adulte.
Être Aumônier aujourd'hui est à la fois une tâche joyeuse et porteuse d'espérance humble,
faite de patience, exigeante et stimulante.
Et nous devons l'assurer avec d'autres, avec tous ceux qui oeuvrent pour les enfants.
Il est indispensable quejes enfants puissent découvrir, à travers ce qu'ils voient et enten¬
dent, la cohérence de l'Évangile.
Davidson Bennett
18 Veà porotetani N°29, novembre 98
rau
i roto i teie mau farereiraa. Ua faattoi-
to atoà hia te feiâ âpî i te faaôraa i roto i
teie ôhipa no te mea o râtou o te ora âmui
ananahi e tei ia râtou ra te tahi mau tâviri no te iritiraa i te mau ùputa no te tauà¬
parauraa.
No te mea, èiaha tâtou e manaô noa e, te
ôitumene ra o te ora âmui noa raa ia tirârâ
atu ai. Te ôitumene o te ineineraa ta t te
âparau âmui i nià i te mau parau et reira
te etârëtia i te tîtauraahta ia faaîte i to na
tiàraa. Eère atu ra e na te hoê pae e ora i
te parau no te
na
Ôitumene na te taatoà ra,
roto i te tauàparauraa.
E hau roa atu
mai te peu e tupu te reira na roto i te faa-
turaraa te tahi i te tahi, ma te ôre e faahu-
ruê t to te tahi hîroà, e àore ia i ta te tahi
tiàturiraa. Eère teie ôpuaraa i te mea ôhie
i te haapaô,
tiàturi râ tâtou e o te reira te
hinaaro o te Atua.
Ralph Teinaore
Visite de la CEVAA
Etre divers
et ensemble
Le Secrétaire général de la CEVAA
(Communauté
évangélique d'Action
Apostolique qui regroupe près de cinquan¬
te Églises protestantes dans le monde représen¬
tant près de 10 millions de croyants), le pasteur
Alain Rey, était en visite officielle en Polynésie du
14 au 18 septembre, accompagné de son épou¬
se
Élisabeth.
L'occasion pour la CEVAA et l'EEPF de réaffirmer
leurs liens, de rendre visible leur solidarité et de
mettre en oeuvre quelques chantiers.
Les liens de la communauté
Les élections du Conseil de la CEVAA en 1997
provoqué la colère des Églises du
Pacifique sous-représentées dans les instances
dirigeantes. Un an après, la présence de son
Secrétaire général au Synode de l'Église évangéhque de Nouvelle-Calédonie, qui devait être
accompagné par son Président Emmanuel Njiké,
empêché au dernier moment, puis la réponse
avaient
favorable à l'invitation du Président de l'EEPF, a
tion, que ce soit avec celles du Togo pour le res¬
échanges de vues au cours desquels étaient
pect de l'état de droit aujourd'hui ou contre la
abordées l'évolution de la communauté, sa
reprise des essais nucléaires en 1995. Cette fra¬
ternité s'exprime aussi contre la douleur et a
mené la délégation à Huahine le mardi 15 sep¬
tembre, pour apporter une aide aux familles
sinistrées et évaluer les dégâts à Raiatea. Face à
"la violence des éléments, exphque-t-il, nous
avons lancé un appel en 1998 à toutes les
Églises membres pour venir en aide à ceux
qui ont subi les dépressions en Polynésie".
Comme une "lettre vivante", il est venu appor¬
restructuration par plus de transparence et ses
celles des
familles, de la paroisse, des coeurs, un accueil
privilégiant l'échange,
après 27 années d'existence dans l'héritage de
la SMEP (Société des Missions Évangéhques de
Paris). A ces défis internes s'ajoutent ceux du
monde, "l'injustice sociale et économique, la
montée des mouvements religieux sectaires,
précise le Secrétaire général. On assiste à des
phénomènes de nationalisme, de replis, de
tribalisme et de réflexes identitaires qui ten¬
dent à faire de Dieu, un Dieu de son ethnie.
Dans la Communauté nous essayons de vivre
un partage qui vient casser ces frontières.
Notre richesse est de pouvoir vivre Dieu dans
la pluralité".
C'est l'importante réflexion qui attend la CEVAA
aujourd'hui et à laquelle doivent participer les
théologiens de Nouvelle-Calédonie et de
Polynésie, dans la perspective d'un travail régio¬
sans limite".
nal.
Partager le lien au fenua
L'apport des Églises est spirituel. L'originafité du
Pacifique est dans son rapport avec la terre.
Pour Alain Rey "le lien au fenua est autre. Il y
permis de montrer la vitaÜté des Mens qui unis¬
ter
ÉgUses du Pacifique souvent oubliées,
aux Égüses d'Europe, qui portent l'essentiel du
poids financier, et aux Églises d'Afrique ou
monde. A la fois impressionnés, par les dégâts
sent les
d'Amérique latine qui subissent les fléaux de
cette fin de siècle.
Pour le pasteur Alain Rey, qu'une profonde ami¬
tié avait lié à Henri Hiro
:
"Les
Églises du
Pacifique ont un apportfondamental dans la
Communauté. Elles ont fait partie de ces
visionnaires qui l'ont créée en 1971 et parmi
lesquels se trouvait le pasteur Samuel
Raapoto".
Un des principes de la Communauté est la soHdarité avec les Églises dans leurs prises de posi¬
nouvelles orientations
les messages des soeurs et des frères du
causés aux Iles-Sous-Le-Vent et par le traumatis¬
me causé
qui laisse place au silence à chaque
bourrasque de vent, à chaque averse, et ce jour
là n'en manquait pas, Alain et ÉUsabeth Rey ont
eu le sentiment "d'entrer dans les maisons ou
les portes sont grandes ouvertes,
Dès
arrivée Alain Rey
était reçu par la
puis par la
Commission d'animation théologique pour des
son
Commission
Permanente
a
une
conscience vivante et
quotidienne
d'une grande richesse. La communauté doit
s'imprégner de ces regards dijférents et doit
faire de cette différence une approche qui
rende compte de Dieu lui-même".
En rassemblant cette diversité
la CEVAA veut
dialogue avec les autres reli¬
gions, et déjà avec l'Islam des rencontres ont
lieu en Afrique.
L'appartenance à la terre, Alain et ÉUsabeth l'on
aussi entrer en
vécu avec émotion à Huahine où la communau¬
té de Tefarerii leur a donné le nom de Reiatua,
la proue du bateau qui précède et entraîne, qui
porte l'espérance et qui est portée par Dieu. Un
Uen s'est tissé qui donne au couple "le senti¬
ment d'être des enfants de ce fenua parce que
donner un nom c'est donner la vie, c'est don¬
ner
le droit d'exister, de vivre,
d'aimer, de
croire et d'espérer avec cette terre".
Gilles Marsauche
Veà porotetani N°29, novembre 98
19
Te mau parau no Paôfaî
Le dimanche 27 septembre 1998
Je crois que nous avons eu raison de
J'aurais honte et je vivrais avec cette han¬
faire la paix. Pacifiquement ils sont venus
tise de lui avoir fait du
chez nous, et
pacifiquement ils sont
tembre 1998, contre la volonté de nos
mal, de ne pas
avoir réussi à lui faire éviter cette image
de la folie, de la violence, de l'idiotie.
Je veux aussi espérer que les parents de
paroissiens et paroissiennes constitués
Nous n'avons pas eu tort de nous enga¬
ces
le chemin de la paix face à la
force. Nous avons eu raison, face à la
violence, de rechercher la voie du dia¬
logue.
Oui, je crois fermement que nous avons
conscience de la gravité et de la violen¬
le temple de
Opoa, à Raiatea, le dimanche 27 sep¬
ne
en
entrer dans
pas
"association cultuelle”.
ger sur
Si nous l'avons fait, avec les droits que la
Justice
permettait, du sang, peutêtre même celui d’un enfant, aurait coulé
nous
devant l'entrée principale barricadée du
de
raison
temple.
eu
Cela
valait-il la peine, au risque de
blesser un adulte ou un enfant ? Les
dimanche-là, notre volonté de rechercher
le chemin de la négociation et de la
du temple, les cailloux, les par¬
paings, le ciment, auraient-ils plus de
Si
valeur pour nous que
droit de
en
murs
le corps d'un
enfant, que la vie d'un enfant ? Serionsnous devenus idolâtres au point de sacri¬
fier nos enfants pour l'amour des choses,
des objets, des pierres, des murs d'un
temple ?
Oui, lorsque j'ai vu, assis sur le banc,
devant l'entrée de la cour du temple, des
enfants dont quelques-uns n'arrivaient
pas à toucher le sol de leurs petits pieds
innocents, j'ai eu peur pour eux. Très
peur.
Comment
possible que des
parents puissent placer leurs enfants
pour servir de barricades vivantes ?
Comment est-ce possible que des
parents puissent utiliser leurs enfants
pour dire aux membres du Synode leur
revendication ? Pourquoi est-ce possible
que le sort des enfants soit utilisé pour
se
est-ce
faire entendre ?
mettre
avant,
en
ce
réconciliation.
nous
biens
usé ce jour-là de notre
reprendre possession de nos
avons
immobiliers
et
mobiliers,
nous
aurions montré à la face du monde notre
non-sens
quant à
célébration
notre
bicentenaire de l'arrivée de
l'Evangile à
Tahiti, en Polynésie et dans le Pacifique :
oui à ce qui favorise la vie mais non à ce
qui la met en danger.
Sinon, nous entendrions encore aujour¬
d'hui dans les rues de Papeete et de
ge pour empêcher l'accès des cours des
temples aux membres du Synode et des
paroissiens de l'île de Raiatea !
On raserait, pour moi, le temple et les
autres immeubles de notre communauté,
les brûlerait même, je ne serais pas
malheureux et je ne souffrirais pas. hdais
on
si
enfant
un
tombait
sur
la
route, si on le
blessait ou s'il
se
mettait
à
pleurer
par
peur de voir
deux
leurs enfants et
les entrées de
en
les
adultes
battre, alors
jusqu'à la fin
de mes jours je
se
souffrirais.
alignant devant
la cour du temple !
ne sais quand la paix reviendra à
Opoa, Tevaitoà et Vaiaau, mais je sais
qu’elle arrivera tôt ou tard. Avec de la
patience. Avec beaucoup de patience. Je
sais que la joie de vouloir à nouveau
prier et communier ensemble reviendra
dans ie coeur de tous les paroissiens et
de toutes les paroissiennes de Opoa,
Tevaitoà et Vaiaau. Parce que cela n’est
pas possible que des enfants du même
Père restent pendant toute leur vie sans
se parler. Cela est inimaginable. Cela ne
peut pas être vrai.
Le Père soit remercié de ce que ce jourlà rien de dramatique n'est arrivé à nos
Je
dans
violence 1
notre
"fenua", et
ne
genre
pas
être
capables de régler leurs propres pro¬
blèmes ? Voyez ce sang versé à Raiatea !"
Nous aurions laissé aux polynésiens une
bien piètre image de l’Evangile, de la foi,
de la communauté croyante en Polynésie !
Je veux croire que ces enfants amenés
par leurs parents sur les lieux de la reven¬
l'idiotie, i'amour du droit, la paix de la
On
me demandait un jour si j'ai une
parole que me tient le plus à coeur dans
la Bible. J’ai répondu que non, mais qu'il
y en a une à laquelle, à sa lecture, je suis
très sensible. C'est cette prière du
Seigneur : "Fais venir ton Règne, fais se
réaliser ta volonté sur la terre à l'image
du ciel" (Mt 6, 10). C'est-à-dire, que le
monde nouveau, à nous, aujourd'hui, se
manifeste dans toute
force et dans
sa
plénitude. Qu'il soit là mainte¬
nant même ce monde "apî" où une fois
pour toutes les gens se parleront et s'ac¬
cepteront comme enfants du même Dieu
toute sa
Père. Ce monde nouveau où l'amour fra¬
ternel
se
vivra tout naturellement entre
citoyens du Règne de Dieu, en tant
qu'enfants
enfant
un
était bousculé,
si
de leurs gestes envers leurs enfants i
Qu'ils sont allés très loin, en amenant
dimanche-là la sagesse a triomphé de
du
leur coeur l'image et l'exemple d’un
Synode et de paroissiens attachés à la vie
et au respect de l'être humain. Je veux
croire que, demain, lorsqu'on les interro¬
gera sur la venue du Synode, leur répon¬
se sera : "Les membres du Synode et les
paroissiens qui les ont accompagnés
sont des gens bien ! Ils ne sont pas
venus pour faire la guerre, mais pour
des parents se sont servis comme grilla¬
pris
ont
enfants 1 Le Père soit loué de ce que ce
réactions
dication des adultes, ont conservé dans
dimanche 27
aujourd'hui,
:
des
sep¬
ce
ce
enfants,
"Comment peuvent-ils, ces protestants,
aider à résoudre les conflits sociaux
Raiatea
tembre 1998 en voyant ces enfants dont
J'ai été blessé
repartis".
\ taiô nei anei to te
ôfaî, noa atu e, no te
Et/fare
f
pure, i mua i te parau o te taata.
mau i te Lioê taatiraa na râtou.
Ua tià to te
O te parau nei anei no te taoà e no te mau
Apooraa Rahi Amui îmtraa i te tauàparauraa i mua i te pàtoîraa ia na i te tomo i roto
atoà i rahuLiia e te Metua tei riro et
t to na mau fare. No te hau tatou, èère râ
mea
manaônaôraa tuutuu-ôre na te Metua, e
àore ta o te parau o te taata o ta na i
no te tamai e roohia ai te taata i te àti.
hamani i te tiere no na. O te taata e o te
1998, no te
mea o te parau no te ora o te taata o ta
tatou i faarahi, èiaha râ te parau o te taoà.
Mauruum t ta tâtou pure e i ta tâtou haapaeraa mâa. Mauruum i te mau pâroita
ora 0 te taata tei riro ei parau
tumu i roto
i te manaônaôraa o te Metua. No taua
tumu ra e 0 ia i hiô mai ta tatou, èialia na
roto i te parau-tià na na, na roto râ t te
parau no te Iiere no na ia tatou, ua tano
to te Apooraa Rahi Amui o te Etaretia ôreraa
i tomo i roto i to na
mau
fare o tei
pâtoîhia e te Jioê pae o to na mau taata
pâroita i Opoa, Tevaitoà e Vaiàau, i haa-
20 Veà porotetani N°29, novembre 98
Ua tià tatou i te parahiraa t roto i te hau i
taua tapati ra 27 no tetepa
no Raiatea i âpee mai e i turu mai i te
Apooraa Rahi Amui i to na tere hoiraa i ô
na iho, na roto i te hau, i Opoa, Tevaitoà e
Vaiàau. Ei to tatou Metua i te rai ra te
âmeraa !
de
Dieu.
Père, aide-nous,
à
montrer
au¬
tour de nous la
réalité
nente
immi¬
de
ce
monde "apî".
Jacques Ihorai
481™'- Anniversaire de la Réforme
La liberté selon Luther
Lesnovembre
égliseslaprotestantes
célèbrent commé¬
le 1er
fête de la Réformation
R. : Comment caractérisez-vous la spiri¬
morée depuis le XVIè siècle autour de la nais¬
tualité de Luther ?
sance de Martin Luther
(1483-1546) et de l'affi¬
chage des thèses à Wittenberg (31 octobre
1517) fondatrices de la Réforme protestante.
Ancien directeur de l'hebdomadaire "Réforme",
Michel Leplay vient de pubher simultanément
deux livres consacrés à Luther, une biographie et
une présentation des textes du Réformateur.
Dans un entretien accordé au journal protestant,
le 26 mars 1998, il rappelle la spiritualité du
protestantisme dans l'oeuvre du prédicateur.
M. L. : Venue du Moyen Age et débouchant sur
Réforme : Vos deux ouvrages se complè¬
tent : l'un parle de Luther, l'autre lui
donne la parole. Quelle est, dans son
oeuvre, l'importance des psaumes de
pénitence et des sermons sur la Vierge
grâce. Pour Luther, comme pour la tradition
augustienne, l'homme est complètement pécheur
et il lui faut la totahté de la grâce - le sola gratia pour sortir de l'abîme où U se trouve.
Marie ?
•Michel
Leplay : Ces textes constituent un
ensemble très typique de sa spirimalité et de sa
le monde moderne, elle oscille entre l'obéissan¬
ce attendue du fidèle et sa nécessaire responsa¬
bilité dans le monde. Luther est engagé dans ce
qu'on appelait à l'époque la "via modema",
c'est-à-dire
un cheminement de piété, de
confiance, de mystique, sur les traces de saint
Paul et de saint Augustin, en rupture avec saint
Thomas d'Aquin qui pensait que l'homme avait,
par sa raison, un premier accès à Dieu, suscep¬
tible de lui permettre ensuite de demander
ment de Luther aux alentours de 1514-1517,
marqué par la quête du salut, le prélude de sa
révolte contre la vente des indulgences et la
découverte que ce n'est pas par les "oeuvres de
moinerie" que l'on gagne le Ciel mais parce que
Dieu nous tend les bras de sa miséricorde et
tru¬
culent et hon père de famille ?
le chemin de
M. L. : Oui, pour l'authenticité de sa foi, pour la
puissance de sa pensée, pour son courage et sa
volonté réformatrice. Mais, à partir de 1521,
prédication. Luther y affirme que tout nous est
donné par grâce, même lorsque Dieu nous
éprouve. A l'occasion des trois fêtes mariales
nous
conservées dans la messe allemande (l'annon-
conque ne se fait pas grâce,
ciation, la visitation et la présentation au
temple), il a écrit quatre vingts sermons sur
grâce."
Marie dans lesquels il magnifie la foi de Marie en
temps de maturation, d'approfondissement, de
conversion, de hbération. C'est l'époque du
Jésus-Christ. Quant aux commentaires des
psaumes, ils sont représentatifs de l'enseigne¬
Éprouvez-vous de la sympathie pour
cet homme hon vivant et musicien,
l'éternité : "Car quiconque veut sefaire grâce à
emmène
lui
R. ;
avec
sur
lui-même encourt la disgrâce de Dieu, et qui¬
Dieu lui fait
Moment majeur, ces textes coïncident avec un
meilleur Luther.
lorsque la Réforme est refusée par l'Église cathoHque et qu'il est excommunié, il tient des propos
de plus en plus critiques à l'égard du pape.
Quand les paysans de Souabe, qui ont interprété
le message de la Uberté chrétienne comme la
bonne nouvelle de leur fiberté poHtique, se sou-
Te Reforomatio, te faufaa o te tau e te ohipa i tupu !
hui faaroo
Te hamanaô nei te mau Etaretla porotetani o te ao nei i te
ôroà Reforomatio, te tumu e te metua tel faafanau mai la
mau
o
te
Etârêtia
1
te
ôroà
no
te
feiâ
pohepohe
(Toussaint). Ua mâîtl maltaî o Rutero i taua taiô mahana no te
râtou. Ua tae roa teie mau Etaretla porotetani i te haa-
31 no Atopa 1517, no to na la îte e, e rahi te taata 1 te haere
i te hoê tâatiraa rahi tel parauhla te Alliance Réformée
mal i te pureraa 1 taua poîpoi ra, e rahi atoà ia râtou e taiô i
te mau parau ta na i pia i nià 1 te ùputa o te tare pure.
Mondiale (ARM) 1 te matahiti 1875 e ua hau 1 te 60 mlrlonl
huifaaroo porotetani no roto mai i na fenua e 99 no teie ao.
I te matahiti 1992 to te Etaretla Evaneria no Porinetia farani
I teie mahana te faahanahana nei te Etârêtia 1 tâua ôroà ra i
riroraa et mero 1 roto i taua tâatiraa ra. Ua âmui atu to tatou
Papal Parau Rahi Ralph Teinaore 1 roto i te rururaa rahi a te
tâpati mâtamua no te âvae Novema, elaha râ 1 te 31 no
Atopa no te mea eita taua taiô mahana ra e tano hia i te tapa-
ARM i "Auckland" 1 te fenua Niuterani.
ti i te mau matahiti atoa. Te manaô tumu o te Reforomatio no
la hîo anaè tatou i roto i te âai, i te talô mahama 31 no Atopa
matahiti 1517 (16 o te Tenetere), i taua poipoî tâpati ra,
to
te
te faaâpî, no te taui, no te hoê fanau faahouraa. E tâua ôhipa
ra, na
te Pîpîria ia, na te Parau a te Atua e faatupu.
Na te
Maratino Rutero, taote no te Parau o te Atua, e e metua vârua
Vârua no te Parau a te Atua 1 türai la Rutero ia faatupu 1 te
tâtorita, piaraa no te talme mâtamua roa, na rahiraa parau e
95 1 nià i te ùputa no te tare pure no "Castle", i te ôire no
Reforomatio. O tâua Vârua nei â, ta tâtou e tiàturl, nana e
"Wittenberg", i te fenua Heremani, no te faaite i to na manaô
hohonu i nià i te parau no te "Indulgences" (raveà hooraa i te
hla no te maitaî o to na oraraa i teie mahana.
vârua o te taata]. E mahana atoà te reira e faahanahana al te
türaî i ta tâtou faaîteraa, e te faaîteraa a te Etârêtia ia faaâpï-
Tauira Gaston
Veà porotetani N°29, novembre 98
TT
lèvent, Luther soutient la répression brutale
menée par les seigneurs. Enfin, l'Église s'étant
donne l'Évangile aux sécurités que pro¬
oeuvres de circonstance et de combat ainsi que
pose l'Église...
de merveilleux commentaires bibliques. Mais il
débarrassée des scandales et rapprochée de la
•M. L.
parole de Dieu, il pense que les juifs doivent se
sécurité où sont données, par l'institution et par
convertir au christianisme et s'emporte contre
son
:
Il rejette, en effet, une religion de la
n'y a pas chez lui construction systématique
d'une doctrine et d'une morale chrétienne, com¬
savait pécheur. A la fin de sa vie, il demande qu'à
l'avenir personne ne s'appelle luthérien : "Je ne
rieur d'acceptation de la grâce est l'unique assu¬
suis qu'un pauvre corps destiné à être mangé
te de Luther.
parables à l'Institution de Calvin ou à la
Dogmatique de Karl Barth. Luther est avant tout
un homme engagé dans le combat, un militant
qui écrit sous la pression des événements, pour
répondre à une interpellation ou relever un défi,
pour prêcher et pour enseigner encore.
vés ; soyez chrétien à cause du Christ, mais ne
R. : Le christianisme de Luther n'est pas
R. : Quelle définition de la liberté nous
soyez surtout pas luthérien à cause de Luther. "
Il a une conscience très juste de ce qu'a été sa
triste cependant. Vous évoquez, à propos
a-t-il laissée ?
de sa
vie : un ministère, c'est-à-dire un service de l'ɬ
d'Issenheim et les "Passions" de Bach...
ceux
qui ne se convertissent pas. Il ne faut donc
pas faire de Luther une figure de perfection. U se
ministère, des assurances que l'on peut
acheter, comme un verrou de sécurité pour pro¬
téger une porte contre les voleurs. Le travail inté¬
rance dont
dispose l'homme : c'est la découver¬
par les vers ; ce n'est pas moi qui vous ai sau¬
vangile. Cet homme est exceptionnel par son
•M. L.
immense intuition de la faiblesse humaine et de
mort et
la grâce de Dieu, par sa totale confiance en son
attente. On a l'impression
reux
qu'il est même heu¬
d'être pécheur, tant son assurance de la
grâce est grande : convaincu que là où le péché
abonde, la grâce surabonde. Il n'est jamais
désespéré, même quand la situation est difficile :
la parole de Dieu accoraphra ce qu'elle a promis
et le juste vit par la foi, don de Dieu. Cette affir¬
mation du don gratuit du salut, sans aucun
secours de l'homme mais par la seule grâce de
Dieu, est le message central de la Réforme.
R. : Vous analysez sa théorie du salut en
écrivant
qu'il oppose la certitude que
théologie de la croix, le retable
:
•M. L. : La liberté chrétienne est, pour lui, une
Uberté servante, obéissante. Elles n'est pas une
Sa théologie est centrée sur le Christ
liberté soumise à des
ressuscité
contraintes, des obfigations, des rites. Elles est la
pourquoi dans les
éghses luthériennes ont voit souvent un crucifix
sur l'autel. Calvin, lui, insiste davantage sur
l'oeuvre de l'Esprit saint, qui témoigne en nous
de la vérité de l'Écriture et qui nous ouvre à la
:
c'est
réglementations, des
hberté que l'Esprit nous ordonne d'avoir pour
obéir à ce que Dieu veut faire de nous. C'est une
hberté difficile et magnifique : "Le chrétien est
un libre
seigneur de toutes choses et n 'est sou¬
Calvin la rééquilibre en réintroduisant, dans sa
mis à personne. Le chrétien est en toutes
choses un serviteur et il est soumis à tout le
doctrine de l'Église et de la sanctification, la per¬
monde." (De la hberté du chrétien, 1520).
sanctification. Luther centre la foi sur le Christ ;
sonne du
Saint-Esprit.
Propos recueillis par Éric Mension-Rigau
R.
:
Vous insistez sur son grand souci
pastoral et sa puissance intellectuel stu¬
péfiante...
•M. L. : Luther, qui a fait un immense effort de
catéchèse, a beaucoup écrit, principalement des
Martin Luther
Leplay, coll. ‘Temps et VisageS',
Éditions Desclée de Brouwer.
de Michel
Du fond de ma détresse
Sermon
sur la Vierge Marie de Martin Luther,
éditions Desclée de Brouwer.
Ouverture de
FAI^E TOA POLYNESIA
Avenue Poware Y, Taunoa • Tel 45.62.6^
(Près du temple protestant)
22 Veà porotetani N°29, novembre 98
Te Pure
NIU 0 TE HIROÀ FAAROO POROTETANI
REPERES PROTESTANTS
Te Pure e te Pure Teretetiano
La prière
Te faarooroo noa hia râ te mau taîraa
Que tu pries tout seul ou en groupe, de toute
façon tu t’adresses à Dieu. Aucune autre per¬
sonne, j’ai bien écrit aucune, n’a assez de
pouvoir et d’amour pour exaucer tes prières.
Tu peux remercier Dieu — prière de louanges — ou
lui adresser une demande
prière d’intercession.
Prier, c’est faire confiance à Dieu, reconnaître qu’il
agit dans nos vies. Tu peux prier pour toi seul ou
dans un groupe. Si sur le fond, la prière ne varie
pas, sa forme doit changer.
E taata pure te Mâôhi ;
Ua rahi
paha te ohipa Pure ; Te haere
morohi atura paha te mau Pure. Eaha râ,
no te aha râ, e na hea râ te pure i teie mahareo e ;
roa
na
—
?
"E taata pure te Maôhi! Fatata e, aita e
èhlpa e rave hia e aita e pure!" Te tahi teie
reo
tumu no te mau papaa e te mau ratere
i teie tau àpî taaê, tei huru tüea i to
te mau
pâpaa Europa matamua, ihitai aore ra poro
La prière
evaneria noa atu â ratou.
Ei tapaô haapapu mai ia te reira e, èere i te
tau
no
te Etaretia Porotetani LMS-SMEP i
aahia ai te pure io tatou nei.
Ua riro ê na râ teie tuhaa ei peu tumu i roto
i te hiroà o te mau tupuna raro roa. E no te
mea,
ua
àti i te
mau
papaa
Europa i te
haaàti i teie nei ao, ua tià atoà ia ratou ta
parau e, aita e nunaa e aita e taata pure e
vai net.
Hau atu, ua titià atoà na ratou i te mau mea
e
tuàti ra e te taaê ra, i roto i te tahi hiô
amuiraa i te mau auraa, te mau tumu e te
mau raveraa e
Après la Sainte-Cène, c'est sur la
prière que nos deux théologiens
réfléchissent. Elle est dans la
liturgie protestante un moment
important de dialogue avec Dieu,
d'espérance et d'engagement.
I mûri ae i te Oroà Eufarl, e
La prière individuelle
Prie seul ! Prie dans ta chambre, à ton travail, dans
le truck, ou sur ton engin. Prie seul ! Comment
pries-tu ? Assis ? Debout ? Agenouillé ? Les mains
jointes ? Les doigts croisés ? Les mains ouvertes ?
En silence ? A haute voix ? Aucune importance. Il
suffit que ton corps soit à l’aise et que ton esprit
soit disponible. Dieu a de bonnes oreilles. Il entend
aussi bien les murmures dans les bruits de la cir¬
culation que les grosses voix qui résonnent dans
les temples.
tutonu to tatou na rauti i nia
La prière communautaire
i te pure.
ou
I roto i te rituria
porotetani, e taime faufaa teie
no
te farereiraa 1 te Atua oia
to tatou tiai-turu e tauturu.
vai mau râ i mûri mai i te
pure. Na teie tuatapaparaa i turai atoà i te
feia LMS matamua e haafaufaa t te mau
mea no te pure i tupu ê na, e ua aahia, e ua tumuhia, e ua roâhia io
Pômare II, Patii, Oito, e te vai noa atu ra terâ e terâ nana tane e vahiné.
Priez en groupe I Priez au culte, dans votre famille
avant votre match. Priez en groupe
! Priez
ensemble, une prière connue ! Prie au nom des
autres une prière que tu composes ! Priez librement
chacun à votre tour ! Mais si tu te fais le porte-paro¬
le d’un groupe, ta prière doit être intelligible.
Tu t’adresses certes toujours à Dieu, mais les autres
doivent entendre et comprendre ce que tu dis.
Comme Paul, je préfère dire devant la communauté
cinq mots que tout le monde comprend que des
Ua rave faahou râ râtou i te mau titiàraa e te mau faatanotanoraa a ôpua
milliers dans
ai e hamani i te mau hohoà pure Mâohi teretetiano porotetani matamua.
thiens14; 19).
O ia mau, i roto i te rahiraa iôa pure tei tuàti i te mau hohoà pure, inaha,
La prière libre
te huru ite ra râtou e, na taô ra upu e pure te faaôhipa pinepine hia ra,
Parfois, quand j’entends quelqu’un prier, mon esprit
vagabonde. J’en avais un peu honte, jusqu’à ce que
je comprenne que l’Esprit de Dieu me permet ainsi
de raccrocher la prière à ma vie quotidienne.
Notre Père... (Un seul père pour tous)
Qui es
aux deux... (Donc partout: au-dessus de la pirogue
ou de la salle de réunion)
Que ton nom soit
sanctifié... (J’aime bien tutoyer Dieu)
Que ton
règne vienne... (Et vite !)
Que ta volonté soit
faite sur la terre comme au ciel... (Au ciel, je ne
sais pas, mais sur la terre, c’est pas encore ça)
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour...
(Et si possible quelque chose dessus, jambon, tuna,
pâté)
Pardonne-nous nos offenses... (J’en ai
bien besoin)
Comme nous pardonnons aussi à
ceux qui nous ont offensés (Pardonne-nous même
un peu plus, s’il-te-plaît)
Et ne nous soumets
pas à la tentation... (C’est si bon d’y succomber)
Mais délivre-nousdu mal... (Du mal que jetais,
du mal qu’on me fait)
Car c’est à toi qu’appar¬
tiennent le règne, la puissance et la gloire... (Si
après ça quelqu’un dit que tu n’es pas le boss)
Aux siècles des siècles, amen (Ça veut dire : c’est
vraiment vrai, pour toujours toujours)
aora
râ, ta râtou e faaroo pinepine ra. Teie nei, no te mea ua iti aè te tià-
turiraa e te feruriraa tahutahu i roto i te taô pure, i ôre ai ratou e haafau¬
faa roa i te taô upu.
une
langue inconnue (1 Corin-
...
No reira, i rotoraa ra i ta râtou haapiiraa faaroo matamua (1801) te faaô-
hiparaahia te taô pure. E ua tae roa te feia tahitohito i te piiraa atu i tei
tipee i te mau hohoà haamoriraa LMS, i te "Pure Atua". I te pae no te mau
pure a Pômare II, inaha, ua api roa ia i te manaô âau faî hara e te tatarahapa. Ua api a i te manaô âau haamaitai e te ani uâna i te Atua ia lehova
e
tana tamaiti ia letu-Christ, e to na Varua Maitai, i mua i te aroha o te
haava e te paruru parau-tià o te taata hara.
Eita râ tatou
e
maere
i teie aveià tei titau i te turamaraa a te araraa
...
...
...
...
...
Reforomatio, tei haapapu faahou i te pure a te Fatu, ei hohoà tumu no te
pure teretetiano. E tià ia parau e, ua riro teie mau aratairaa ei papa no te
mau
haapiiraa tumu no te auraa, te faufaaraa e te raveraa o te pure, mai
mua mai e
tae mat i teie ui oraraa e tiàturiraa taata.
I na ô noa atoà ai te ui t roto i te puta Haapiiraa Faaroo Evaneria a te
EEPF: Eaha te pure ?
O te farereiraa Varua ia i te Atua mâ te parau atu
lana, mai te hoê tamarii e parau atu i Tona metua here. "
...
...
...
...
...
Joei Hoiore
Faahororaa : SMEP-EEPF : Haapiiraa Faaroo Evaneria, 1981. LMS : E Aôraa, e Tuatapaparaa, 1865.
Olivier Bauer
J. Nicole : Au Pied de l'Ecriture, 1988. D. Oliver : Ancien! Tahitian Society, 1974. B. Reymond : Liturgies en Chantier, 1984.
Veà porotetani N°29, novembre 98
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Mâtaio 5/9 : "E daoaraa to te feiâ
e
faatupu i te hau, e piihia rïïtou
te tahl râveà no te faatupu i te faahauraa
e
to na Atua. O te Atua iho tel faanaho 1
nei ao no te hopoi mal i te hau na roto i te
toto no to na pohe tâtauro.
taua tâpura ôhipa ra na roto i te pohe o ta
e tamarii na teAtua"
na
Te tahl mau manaô i nià 1 te taiôraa
taata, ia ora atoà ra o ia, e na roto ia na ia
ora te mau taata atoà. Mai ta te rata 1 to
ra
tâtou mal tele atu nei, e mau mauhaa
I te mau matahiti atoà, i te taime e faaha-
Roma
faaite ra, "na roto ia Âtamu, ua
na
taua hau ra. Te taata e hinaaro e ite e
nahana al tatou i te fanauraa o te hoê tel
âmui te mau taata atoà i roto i te hara. E
pii-noa-hia 1 te Tamaitl hui arii o te hau, te
no
Tamaiti, eiaha noa ia noaa te hau i te
e
te mea, e feiâ hara tatou, e mau taata
Mai te peu e, te noaa nei ia tâtou te hau na
roto i te toto o te Metia, te faarlro-atoà-hia
e fânaô i te hau a te Atua,
0 la e ua
ia ite ia e ia fâril
pohe te Metia no ta na mau hara
ite atoà ra tatou e, "e àita roa e hau e noaa
èê ia tatou i te aro o te Atua, e àore roa e
e ua
J te feiâ hno, te nâ reira mai ra te Atua"
hau e noaa ia tatou i reira..." (Roma 5/12).
atoà 1 te hau a te Atua. Mal te peu e, ua
tlàfaahou no te horoà 1 te mau taata
atea te taata i te Atua e to na hau, ua atea
(Itaia 57/21). I mua i teie parau, te imi noa
nei tele ao i te hau, e aore â 1 itea.
Te hau o te tlà roa ia tatou ia horoà e la
atoà la te taata i to na tauaro e te hau ta
te Atua i hinaaro
I roto i tele taiôraa no te Èvaneria a Matalo
faatupu, 0 te hau ia 1 rotopü 1 te taata hara
e te Atua. 1 roto 1 tele parau ta te Fatu : "E
àaàaraa to te feiâ e faatupu i te hau...",
aita 0 la e faanaho
hoêraa o te tino o te Metia. Te mau mea
5/9, te faaite nei te Fatu 1 te haamaltaîraa
o
ta na e horoà nei i te taata : "E àaoaraa
ra
i te tahi haamau-
haamau i
rotopü ia
te feiâ faaoromai. Te
atoà e aratai nei i te taata i roto i te âmahamaharaa te tahi e te tahi, te faaino atoà
i te taata i te ôhipa o ta te Fatu o letu Metia
parau noa ra o la 1 te feiâ tel parahi i roto
i te hau e te Atua, ia âfai 1 te tahl poroi no
faatupu, ôla hoî, te horoàraa i te hau 1 te
te hau 1 te mau taata atoà, ia noaa faahou
I roto 1 te hoêraa ta te hau a te Atua e faa¬
mau
taata atoà e te faarlroraa ia râtou el
la râtou te hau e te Atua. E ôaôaraa to te
mau
tamarii na te Atua.
feiâ e faaite 1 te hau i te mau taata atoà, te
hau ta te Faaora nul a te Atua i âfai mai, e
tupu, 1 reira noa ta tâtou mau pure e faaroohia e e pâhonohia mai ai. Te manuia o
te mau pure, ia faatanohia te reira i nià i
merahi i himene i te mahana
te hoêraa e orahia ra e te âmuitahiraa. Te
te Metia (Ruta Ev. 2/11). Ua
titauraa i te
to te feiâ e faatupu i te hau, e piihia râtou
e tamarii na te Atua". Te horoà nei te Atua
e
taa-ê
e
râtou, la itehla te parau no te hoêraa. Mea
faufaa te reira i mua i te Atua, ia itehia te
ruururaa
na
ra te
reira i te hoêraa o te tino o te Metia.
Te hau, na te Atua te reira e no ô mal hoi
ta te
te reira la na anaè ra. Alta te reira i horoà-
fanauraa
hla i te taata hara, no te mea, tel roto
ite-atoà-hia te reira manaô 1 roto i na para-
râtou e, e noaa i te taata te hau e te Atua
râtou i te tahl hum oraraa o te ôre e au i
pore e 3 no te Èvaneria a Ruta 15, ôla hoi,
te ôaôaraa e te hau e noaa i te Atua ia
na
te Atua e te mau tauaro ta na e tuu nei i
mua
i te feiâ e hinaaro nei e faatupu i te
hau. Te taata i parahi noa i roto i te hara,
mau
o
roto 1 te
mau
maru-metia, ia faaite
pohe e te tiàfaahouraa o te
Metia. Ta tâtou te reira tOhaa, te faatupu-
âmui te tâatoàraa o ta na mau tamarii i
raa i nià i te tino o
roto i te hau o to na ra Hau.
0 te
te fenua nei i te hoêraa
tino o te Metia i roto i te hau.
alta 5 na e ite ra 1 te hau, e èita atoà e tano
ia na ia faaite i te tahi oraraa peàpeà-ôre.
Mal te mamoe 1 moè, mal te moni i moè,
E riro tâtou ei mauhaa no te hau o te Atua
Teie Atua ta tatou e tâvinl nei, e Atua la no
mal te reira atoà te taata ia ôre la faaitehla
e e fanaô
te hau e te parahi ra o ia 1 roto i te hau, e
ia na te eà e tae al o ia 1 roto i te ora, te
ta
àita e parahlraa to te peàpeà i roto ia na.
Âreà te taata, na roto i te hara o ta na i
rave, ua ateà roa o ia i tele ôtahiraa, e no
reira, ua val-tahaa noa te peàpeà i nià i to
ôaôa e te hau. Ôla atoà hoi te taata e atea
parau o te hau. "E ôaôaraa to te feiâ e faa¬
haereà. E no te mea, aita i noaa
faahou 1 te taata te hau i roto 1 te âmuitahiraa i te Atua, aita atoà 1 noaa ia na taua
hau ra no na iho. Eita e noaa 1 te taata
taua hau ra, mai te peu e, eita o ia e imi i
na mau
i te hau o te Atua, èita o la e fanaô faahou
i taua hau ra.
"E ôaôaraa to te feiâ e faa¬
tupu i te hau; e piihia râtou e tamarii na te
Atua". "E ôaôaraa to te feiâ, mai te Tamaiti
a
te taata, tel haere e imi e e faaora i te feiâ
na
e
atoà 1 te haamaitairaa a te Atua,
horoà i te feiâ atoà e faaite 1 te
tupu i te hau, e piihia râtou e tamarii na te
Atua".
Uiraa : I imi mat na, te imi noa nei, e imi noa
a, eaha ra te uiraa t vai uiraa noa ai ?
tel moè, no te aratai ia râtou i roto i te Hau
o
te Atua". Mal ta te Torota 1/20 e faaite
ra, ua haere mai letu Metia 1 roto i teie nei
Julien Mahaa
Veà porotetani N°29, novembre 98
25
la ora na Coco
E mea tano ia turuhia râtou, faahoi faa-
Coco : Te haapiiraa o te parauraa ôe i te
hou i nià i te faito. No reira, ua farii au e
tamarii e te âfaî atoàraa ia râtou i te vâhi
haere e haapii i te reo mâôhi.
e
tupu ai te ôhipa.
Ei hiôraa : la parau anaè pai e, e haere e
Veà P. : Eaha te tereraa haapiiraa tei au
tâpahi i te haâri, no te pâna i te pOha, e
no te Mâôhi ?
âfaî roa ia ôe i te tamarii i terâ vâhi i reira
Coco : I te mea hoî e, e tamarii Mâôhi, faa-
e ravehia ai terâ
naho ihoâ ia ôe i te tahi tereraa tei au no
rii e ora nei i roto i te ôire, àita e tâpahi-
te Mâôhi. Eita ia ôe e haere e tii i te tahi
raa
vâhi ê, e tii ôe i o ôe iho. Haere ia ôe i roto
pOhâ faahou. Mea tià ia âfaîhia râtou no
te faaîte e mea nâhea ia haaputu i te
haari, ia pâtia, ia tâora, ia tâpahi, ia
paàro e ia oti àfai atu i nià i te paèpaè.
Tîaî ta ôe mai te peu e mahana maitaî,
èita ihoâ ia e maoro ua màrô. E âpitihia
te reira tereraa haapiiraa e te mau haùti
i te fenua e te miti. Te nâtura o te
fare
haapiiraa mâtamua roa ia ta te Atua i
horoà i te Mâôhi. E vahiné au tei ora i roto
i te natura, e tei ora atoà i roto i te miti.
Coco itona tau reàreàraa
Ua haamauruuru vau i to ù papa e to ù
marna
E parau to oe
Mâôhi,
a haapii atu
e te
U a fanauhia Coco
Sommera i Raiatea i te
i te mea e, râua ta ù na ôrometua
haapii mâtamua roa. Ua haapii râua ia ù
O ia i roto
e te
i te Haapiiraa Tâpati
Uî-Âpï no Uturoa e te
TOhaa 4. Ua faaôhia o ia ei
Etârëtla i te 18raa o to na
matahiti i Maupiti.
Maupiti, i Uturoa (tare
haapiiraa Porotetani e tinlto e i
Vienot i Tahiti). Ua haapaô na i
te mau tâmahine no Uturoa e
pû tôtiare i te tare haapiiraa
àita atoà
e
paèpaè
faaànaanatae.
roto i te miti. Te fenua e te tai, hoê râua.
Veà P. : E nehenehe ânei e türaî ia mânuia
te reira hum tereraa haapiiraa ?
i haapihahia, E âparau râua, te parau ra
Coco : Te vai ra ihoâ te vâhi mea ôhie ia
to te fenua i te tai, te parau maira to te tai
faaterehia terâ huru râveà haapiiraa,
i te fenua. Te na ô ra paî o Papi Paimore
vai ra te mau vâhi, èere t te mea ôhie. 1 te
"te fenua e te miti o na tîtî maa ia a te
fenua Tahiti noa iho i te ôire Papeete, mea
Mâôhi."
huru fifi te âfai t te tamarii i te mataèinaa
no
Veà P : Eaha te tahi hibraa no te âparauraa te
te pOhâ.
mau
te
Parau mau te tae atu nei te
putë pOha i Papeete àita râ râtou i
îte i te haamataraa e noaa mat ai te hinu.
fenua i te tai ?
Coco : Te tahi mau hiôraa; - la ûaa te àtae,
la taa maitaî ia ôe te parau o to ôe fenua.
ûaa ùteùte to na, te faaîte mai ra te
la matau maitaî ia ôe te mau taata e noho
e
reira, ua âàhia te ià ùteùte o te moana.
la para
-
te rauère àuteraa ua âpapa te
ra i nià i to
e
ôe fenua e te feiâ e nehenehe
tauturu mai i roto i te faaineineraa. 1
Uturoa nei, mea fatata te àfata faaàpu i te
la para te rauère ùru, ia topa o na i raro,
-
haere i nià i te aau, te âpapa noa ra te
fee. E rave mai te fee i terâ uri to te para.
a
la ûaa te mSù tâpaô faaite e, ua horo te
ôperu, a haere a tuu i te ûpeà.
la paâri te mâa o te vavai, e pâ te nehu.
la para te rauère vî àvaàva, ua âàhia te
-
-
Pômare IV. Ua ôhipa i roto i te
e
Aita râua i taaê te tahi i te tahi, àita râua
nohu na tâhatai e ara i te âvae.
Ua haapii na o ia te tamarii i
haari faahou
i te faufaa o te fenua, e nâhea i te tautai i'
31 no Atete 1936. E 2
tamarii ta na i fanau. Ua ôhipa
ôhipa. No te mau tama¬
-
fare haapiiraa, ia hinaaro te tamarii e poi
i te autë
"marcottef
e
tüatâpapa i te
parau o te àta vanira e te tânuraa vanira
mea ôhie roa. Te vai ra te mau hôhoà e
nehenehe ôe haaparaparau, te vaira atoà
ra
te tâviri hohoà no te tauturu, na ôe
atoà pai e faaitoito. Mea faufaa ta îte mata
te tamarii.
vana.
Vienot. E vahiné ièiè, faaroo,
tauturu. E pou teie i roto i te
Terâ te târena a te Mâôhi. Na te nâtura e
Veà P.
tâpura ôhipa a te
Etârëtia. Vaù matahiti to na
faaîte mai ra ta na iho.
ânei te râveà te au no te Mâôhi ?
mau
riroraa ei peretiteni no te
toniite Tûhaa 4 a te mau
vahiné. Ahuru matahiti to na
tautururaa e haapiiraa i te reo
Mâôhi i te tare haapiiraa teitei
no
Coco : Te tumu i na reira ai au, te îte ra
hiô râ ihoâ te Mâôhi t te âvaè
vau
e
te taiô
mahana. Ua mau ia na te mau ià e horo i
mau tamarii tei
Mâua to ù metua tâne te haere e tâià t te
vai
pô, ia na ô mai o ia e, te ià i teie po e ôèo,
metua, te tauturu ra. Te reira ta tâtou
fare haapiiraa matâmua.
te reira ihoâ èita e tâîriiri.
Veà P : Nâhea mai teie paâri ?
haapii reo Mâôhi i noaa mai ai ia àe ?
tâpaôpaô e ua tâmau âau àita i pâpai. Ua
ôpere i to râtou îte na roto i te ôrero, te
faaîteraa e te haapiiraa i ta râtou mau
Coco : Na te taata ra na Nedo Salmon, i
tamarii, ta râtou i rave no te âfaî roa i te
ani mai ia ù. Teie to na reo "Coco e haere
vâhi ôhiparaa. Ua fanau vau hoê tamaiti,
tauturu i ta tatou mau tamarii." I
te ora noa ra to ù Papa. 1 teie mahana, ua
e
roto i terâ parau tauturu
raa o te
te vai ra te tere-
tau e te ôhipa. Nâhea e maraa ai
terâ ôhipa ? la turuhia ia, mai te peu, èita
âravihi o na i te ôhipa tautai no te mea,
ua
haere na o ia na mûri i to ù papa e
tautai. Ua mau tei haapiihia.
ôe e turu i te hoê ôhipa, e marna o ia. I
roto i te hiôraa, te fifi atura ta tatou mau
Veà P. : Te haapiiraa na roto i te faaohi-
tamarii i roto i te parauraa i to tâtou reo.
paraa eaha te vâhi âpî ?
26 Veà porotetani N°29, novembre 98
i ta râtou ôhipa e rave ra e to râtou
ère i roto i te faanahoraa mâôhi. 1 roto i te
terâ e terâ âvaè.
Coco : Ua ora mai to tâtou mau metua, ua
àe
Haapii e faaohipa roa. Te reira
Eita atoà te Mâôhi e haere noa e tautai, te
Faaroa e Uturoa.
Veà Porotetani : E mea nâhea teie tôroà
:
ra
haapaôhia mai na e au, te
ra i pihaîiho i te
ihoâ te faaea
I
Sommers
Te
mau
metua
tamarii
no
e
parahi i pihaîiho i te
te tauturu, e taa ia ràtou te
ôhipa. I teie mahana, àita i rahi te tamarii
i ite
e mea nàhea ia tahu 1 te ahimâa, ia
rehü i te ùru e àita atoà i taa e "eaha te rehô
uru". Inaha hoî e orahia te reira i te ùtua¬
fare.
I te ùtuafare terâ àravihi, terâ mau maitai
e noa
ai. Te ère
ra
terâ mau tamarii. Te
tumu ia vau i puai ai e tOtava i teie huru
haapiiraa. Hinaaro vau, èiaha no te hoî
tâtou i mûri. Eere te reira te parau, faahoi
Panaraa haàri i o Tehati Maihuti i Tepua
râ i te Mâôhl i nià i to na tiàraa. E Mâôhi
ôe a ora i to ôe oraraa Mâôhl.
putâ ei tauturutururaa ia
tare hapliraa mâtamua roa. Na roto mai i te
mâtou 1 roto i te haapiiraa i te tumu parau
ùtuafare te parau te haamataraa, mai te
nainaîraa mai te tamarii e tae atu i te taime
te reira
Veà P. : Eaha te faufaa o te reo Mâôhi, eaha
O
mau
te hïaalhia matra e te tamarli.
te mau puta ta oe e faaàhipa ra?
e haere
ai o ia i te haapiiraa. Ani atoàraa i
Coco : Mâôhi ôe a parau 1 to ôe reo. Inaha
Veà P : Eaha te tahi poroiraa na ôe i te feiâ
te tamarii, faaitoito i te parau i to ôutou iho
hoî, te reo, ua rlro ia ei fauraô arataîraa i
raetua, te mau tamarii no ânanahi e no tatou
reo, terâ to ôe iho, to ôe mâfatu,
te hoê nünaa, e na terâ reo e faaîte mai e,
paatoà ?
to ôe puo.
0 vai ôe.
Coco
farereihia nei e te
Mai te peu àita to ôe e puo, e râau pohe.
Alta atu e parau no tatou paatoà e ora nei
Hoê nünaa àita to na e reo, e nünaa pohe,
tamarii te ôre i pâpO maltaî i to tatou reo.
1 nià i te fenua mâôhi, a parau i to tatou
àita i taa e nohea roa mai. Tauturuhia mai
Eère au a tahi ra a parau ai i te mau metua
reo,
e "a parau
na verâ ma e
au e
te mau pâpaîraa na te mau tamarii o
:
I roto i te fifi
e
i ta àutou mau tamarii na roto i
èlaha e vâiho, e na te tamarii aore ia
haapii mai, èere i te mea maitaî no tatou paatoà. Te na ô ra paî te hoê
terâ e terâ fare haapiiraa.
to tatou reo". Te tahi mau reo e atu, vaiho
Te
ôutou, te vaira te mau vahl haapiiraa, na te
reo :
tare haapiiraa e haapil atu i te tahi atu mau
tâno te parau a Turo Raapoto no tatou i
teie mahana "Mai te peu èita àe e parau i
faaôhipa atoà nei au i te mau puta
pehepehe e te pinaînaî o te âàu tei pâpalhia e Turo Raapoto, te putâ a Hiro Henri,
ta Louise Peltzer e te mau âài no roto mai i
I ô ôe iho, a parau ôe i to ôe, ma te
ânoi ôre. Te tamarli ia faaroo mai o na ia ôe
te putâ Tahiti i
ia ânoî te reo Mâôhl e te reo farani, te reira
te tau tâhito ra ta Maco
Tevane i huri atoà. Te vai atoà ra te âàmu
0
Maui - te mau Aài no Porinetia - Ua riro
reo taaê.
"E reo to ù e faufaa râ ta ù atoà". E
to àe reo, na vai ia e parau i to àe reo".
Coco Sommers
te mea e mau ia na, e ânoi atoà o na.
E te mau metua e, te ùtuafare, tel reira te
Uiuihia e Céline Hoiore
BP. 70 UTUROA • RAIAIEA • TAHITI • TÉL : (689) 66.33.53 • FAX : (689) 66.24.77
BOUTIQUE PAPEETE/MAMAO • TÉL ; (689) 45.59.00
Veà porotetani l\l°29, novembre 98
27
I-l
Le décalogue du dialogue
Cest moi le Seigneur ton Dieu qui t'ai
fait sortir de la sécurité et de ia servi¬
tude des croyances et des
pratiques
religieuses.
Tu n'auras pas d'autres dieux en dehors de moi car il n'y a qu'une réalité
ultime pour donner un sens au monde et à ta vie.
Tu ne feras aucune représentation du divin ; tu ne prendras pour Dieu
aucune image, aucun concept et tu ne
reconnaîtras comme absolu rien de ce
qui est dans le monde car Dieu ne supporte aucune comparaison.
III - Tu ne prononceras pas à tort le nom du Seigneur ton Dieu, mais tu res¬
pecteras ce nom quel qu'il soit car il est un accès à ma transcendance.
IV - Tu mettras un temps à part pour te rappeler le mystère du monde. Tu lais¬
seras
en
de côté tes préoccupations, tes activités et tes engagements pour être
communion avec la nature de l'humanité.
V - Honore ton père et ta mère qui t'ont précédé dans la foi et respecte l'hé¬
ritage qu'ils t'ont transmis car tu peux en tirer le sens et l'épanouissement de
ta vie.
VI - Tu ne porteras pas atteinte à la vie ni à la foi d'autrui par ta violence, ton
mépris ou ton ignorance.
Vil - Tu ne céderas pas à la confusion ni aux amalgames en te créant une reli¬
gion à ta convenance.
VIII - Tu n'accapareras pas les biens ni les personnes des autres traditions.
IX - Tu ne porteras pas de faux témoignages contre ton prochain en dénigrant
sa
foi et ses pratiques.
X - Tu n'auras pas de visées sur la famille religieuse de ton prochain.
Jean-Claude Basset
(Terre Nouvelle - Mal 1998)
Fait partie de Vea Porotetani 1998