EPM_Vea Porotetani_19980708.pdf
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quel prix
■ Veà vacances
|32 pages
■ Tarava
somiTir.irr:
Les oiseaux de Uruai a Tama
Neuf jeunes du Foyer Educatif Uruai a
dimanche de la Pentecôte s'est déroulé
spectacle «Les
Oiseaux!» dirigé par Patricia Molié. Le spec¬
tacle a été présenté au Country Club à
Faaa, pendant quatre soirées en mai. Pour
ce spectacle les jeunes ont suivi des cours
plein de vie, de chants, du Saint-Esprit.
Nous n'avions plus de place à l'intérieur
avec les 20 confirmations et les 4 bap¬
Tama
)
L tLLtlLL HLlL
^
P-
4#Apo mai apoplaceatudu Seigneun
5 •La
longue routeladevie
l’alcoolique
6
-
Arue : «la
participé
au
têmes !
Une telle célébration montre le travail dur
de théâtre durant 7 mois.
qui a été fait depuis 3 ans par le pasteur
Écrit par le Grec Aristophane, 400 ans
Temarama Arapari et la communauté pro¬
testante. Ce travail n'était pas qu'au niveau
avec quelques passages traduits en
tahitien. En plus ils ont monté deux danses
guerrières Maohi, un Haka et un Kamate.
C'est la première fois que les jeunes du
spirituel mais aussi dans les activités
locales (projets d'artisanat et d'agriculture :
vanille, nono, monoi, etc). Avec ces projets
mis en place, le peuple de Ua-Pou peut
(Le suicide tue autant
Foyer participent à un spectacle hors du
vivre de ses propres ressources, (lan Telfer)
que
qu
centre, devant un public. Ils ont joué avec
*Te àroraa àva e te înuraa àva
7“ la route
^ •Débat : Au fait citoyen !
^ • Tei hea te parau mau ?
LiÊiGiîü
çais
beaucoup d'énergie et d'enthousiasme.
C'est une expérience à renouveler pour ces
Brest la polynésienne
jeunes qui ont des problèmes de relation
s'est mise
et de communication, (lan Telfer)
de soieil... qui
fait».
Capes reo
Le premier concours
Le pasteur Thierry Tapu et le stagiaire en
mission australien lan Telfer se sont dépla¬
i/c(i llcl
vLSème Assemblée
Générale du COE
•Te mau parau no Paofai
OTuaroî : Ruta Ev. 11/1-
25
2« dauphin (Gen. 11)
12 ; 17-20
•Jeux : Malin comme un
s'est prolongée jusqu'au
petit matin ! De l'avis de tous, ce fut par¬
•Apooraa Rahi Amui a te
Am Haapiiraa Tapati
(G. Tauira, J. Ihorai, C. Spitz, C. Vernaudon,
T. Nhun-Fat, C. Hoiore, S. Nejin, G. Marsauche)
rassemblées pour partager
le Tamaaraa, les Himene et les danses.
Le mensuel «Le protestant de l'ouest» parle
pure
aquel prix?
aux couleurs des Polynésiens
présents dans la région. Environ 350 per¬
d'une «soirée mémorabie, pieine de joie,
4
«LE TOURISME
Le 14 mars la paroisse protestante de Brest
sonnes se sont
Pentecôte aux Marquises
10 @Te oraraa âmui i Rairoa
U®Tupuai : Tomoraa fare
22
dans la vallée de Hakahetau, le temple était
avant Jésus-Christ, leur texte était en fran¬
vers
Æ
ont
du Capes tahitien-
français a eu lieu à Papeete au mois de mai
1998, l'Église évangélique avait fait partie
cés à l'île de Ua-Pou du 28 mai au 4 juin,
ceux qui s'étaient mobilisés pour la
reconnaissance de l'enseignement du reo
pour tourner une émission protestante sur
maohi dans l'enseignement supérieur.
la vie de la communauté protestante à Ua-
Félicitations aux six lauréats de cette pre¬
Pou.
mière cession de 1998 et plus particulière¬
A Ua-Pou, le Me est une fête pour tous les
ment à
protestants de l'île. Chaque dimanche, une
des vallées accueille les autres. Le
Comité de rédaction du Veà porotetani,
de
notre
collaboratrice, membre du
Vahi a Tuheiava-Richaud.
L’agenda du Veà - Juillet - Août 1998
•5 juillet : Retour de Raiph Teinaore du Conseii de ia CEVAA
•du 6 au 17 juillet : Commission permanente de i’EEPF à Paofai
•du 10 au 11 juillet : Grand rassembiement des femmes de i’Église évangéiique dans ia paroisse
de Paea sur ie thème «Réaffirmer Dieu l’espérance du Fenua».
•du 13 au 20 juillet : Conseil mondial des UCJG à Cologne en Allemagne sur le thème : «Affrontez
demain ensemble, un moment pour agir».
•19 juillet : Accueil de la chorale des îles Cook «Boy’s and Girl’s» au temple Tiroama à Papeete,
•du 25 juillet au 14 août ; Camp mondial des UCJG aux États-Unis.
•du 27 au 31 juillet : Pastorale de l’EEPF dans la paroisse de Arue sur le thème «Te Taviniraa».
•Dimanche 2 août : Culte d’ouverture du 114 ème Synode de l’EEPE au temple de Gethsemane de
Mahina.
CllLilllc
27
29 •la ora te papal
30 Tarava
•du 3 au 0 août : 114 ème Synode de l’EEPF dans la paroisse de Arue.
•Dimanche 9 août : Culte de clôture du 114 ème Synode de l’EEPF au temple Thabor de Pirae.
Livres
2
Veà porotetani N°26, iuillet - août 98
MENSUEL DE L’EGLISE ÉVANGÉLIQUE DE POLYNÉSIE FRANÇAISE - CRÉÉ EN 1921
Boîte postale 113.
98713 Papeete, Tahiti - Polynésie française ‘Tél : (689) 46.06.23/Fax : (689) 41.93.57
Directeur de Publication : Jacques Ihorai - Rédacteur en Chef : Gilles Marsauche - Secrétariat : Heipua Atger
Comité de Rédaction : Valérie Gobrait, Céline Hoiore, Robert Koenig, Taarii Maraea, Daniel Margueron, Turo a Raapoto,
Sylvia Richaud, Chantal Spitz, Thierry Tapu, Marama Gaston Tauira, Ralph Teinaore
et la collaboration de : Emile Malé, Patricia Sanchez
Prix de l’abonnement : (1 an -10 numéros) Polynésie : 1200F (cfp) • Métropole : 150FF • Suisse : 40FS
Impression : STP - Tirage : 5000 exemplaires • ISSN : 1278-2599
Te feia âpi ei tuhaa
na tatou
Ite mau matahiti atoà, te riro nei te tau no te faaearaa haapiiraa ei
taime faaearaa ôhipa na te tahi pae rahi o te feiâ rave ôhipa areà
La venue de l’enfant
no
te mau mero o te âpooraa rahi âmui, e taime faaineineraa ia i
te rururaa i reira e tuatâpapahia ai te oraraa o te Etârêtia no te mata¬
Chaque année, l’approche des
vacances annonce
les préparatifs
du
Synode. Moment Important
dans la vie de l’Église puisque ce sera le
temps du bilan de l’année écoulée et
celui des projets à réaliser.
Le Synode n’est pas seulement le lieu
réservé aux questions internes à l’Église,
il est aussi celui de la réflexion sur des
sujets de société.
Un des grands thèmes de cette année
sera consacré à la jeunesse. Mais la jeu¬
nesse n’est pas seulement ce qui est lié
aux différents problèmes de notre socié¬
té. La jeunesse c’est aussi l’espoir de
tout un peuple, d’un pays. A ce titre, il
convient d’y veiller dès aujourd’hui. Les
centres de vacances du mois de juillet,
réalisés chaque année par nos mouve¬
ments, avec la participation de nombreux
bénévoles qui croient à leur engagement,
ne doivent pas masquer l’énorme travail
qui reste à faire.
Il est donc important que le Synode se
pose la question de savoir ce que recher¬
chent les jeunes que nous accueillons
dans
nos
mouvements, sans compter
que bon nombre d’entre eux sont venus
malgré eux. Ce qui est certain, d’après
les récents rapports des différentes
associations, c’est que l’effectif de
jeunes diminue à commencer par les
hiti i haerehia mai e no te faanaho atoàraa hoî i te mau tâpura ôhipa
no
te mau tau i mûri nei. E ère râ te âpooraa rahi i te vâhi e hiô noa
ai te Etârêtia ia na iho e i to na mau fifi. la au i ta na faîraa faaroo e
i ta na faaîteraa Evaneria, te hiô atoà nei o ia i te mau ôhipa e te mau
ftfi e tupu nei i roto i to tatou totaiete e o tei riro hoî ei manaônaôraa
atoà nâ na.
Te hoê 0 te mau tumu parau rahi no teie matahiti, o te parau ia o te
feiâ âpî. E parau teie i feruri pinepinehia no te mea te vai mau ra te
fifi o ta râtou e fârerei nei i teie mahana. Eiaha atoà râ to tâtou manaô
ia tâàmu noa te parau o te feiâ âpî i nià i te mau fifi o teie tau. E mea
tano atoà ia îte tâtou i te faufaa rahi e vai
ra i roto ia râtou o tê
tià ia àtuàtuhia i teie
nei â. E ère ânei te mea o të tanuhia i teie
mahana o ta tâtou
e
ôôti ananahi. I teie
édito
tau faaearaa
haapiiraa, e hia tâàtiraa e
ôhipa nei no te rautîraa i ta tâtou feiâ âpî. Tapura ôhipa arataîhia e
te tahi mau tino i horoà i to râtou taime mâ te tiàturi i te faufaa no
taua ôhipa ra. O te hoê noa teie tuhaa iti o te ôhipa. Eiaha te reira ia
riro ei haamoèraa i te rahiraa ôhipa e toe ra.
E tano atoà râ i te âpooraa rahi âmui ia ui e hia rahiraa uî-âpî e noaa
nei ia tâtou i te haapaô e ia faaauhia i te rahiraa e ôvere hânoa ra nâ
roto i te mau aroâ, e hia e tae mai nei i roto i ta tâtou mau faanahoraa,
aita â ia i hiôhia atu ra tei farii ànaànatae. Te mea pâpû, te iti
noa
atu ra te feiâ âpî e hinaaro nei i te haafâtata mai.
Ua haamata
mai nâ roto i te mau tamarii no te Haapiiraa tâpati.
No reira, te hiôraa i te parau o te feiâ âpî, e ère ia i te tuatâpapa-noaraa i te huru no te mau
fifi e orahia ra e ana, o te hiô atoàraa râ i te
vâhi, te taime e te tiàmâraa o ta tâtou e faanaho no nâ. O ia hoî, eita
te parau o te feiâ âpî e matara mai te peu aita tâtou i ineine i te horoà
i taua vâhi ra, i taua taime ra i reira o ia e tupu i to na rahiraa.
enfants des écoles du dimanche.
Ainsi, notre réflexion sur la jeunesse ne
doit pas se limiter à notre vision de la
Taarii Maraea
situation mais elle doit surtout nous
rendre capable de donner un
lieu, un
temps et une liberté suffisante à son épa¬
nouissement.
Veà porotetani N°26, juillet - août 98
3
Apo mai, apo atu
«La place du Seigneur»
Démocratie, j’écris
ton nom
Comme un feu qui me brûle et sans plus
attendre, je veux partager avec toi lecteur, ce
sentiment de tristesse ressenti à la sortie des
élections territoriales partielles.
Je ne suis pas de ceux qui crient au requin
parce que Alan aurait servi une liste contre
une autre. Ni de ceux qui accusent le gou¬
vernement de son efficacité contre le drame,
au
moins nous avons vu cette capacité de
tous qui sût réchauffer les coeurs meurtris.
Et ainsi, et par la voix de chaque candidat,
apprécié cette unanimité pour
les victimes rappelant que la politique c’est
avant tout servir son prochain.
Non, ma tristesse vient du manque de choix.
Cette absence de propositions politiques qui
auraient permis de choisir un développement
plutôt qu’un autre. Même certains candidats
ne prirent pas le temps d’antenne auquel ils
nous avons
La paroisse d’Arue
accueille un nouveau
fare amuiraa...
avalent droit, sont-ils de silences ? Même le
chroniqueur politique de la télévision était
bien gêné dans ses inutiles commentaires
après les professions de foi. Et s’il en était
besoin, il nous fallu supporter les Injures qui
n’élevèrent pas le débat. Insupportables, sur¬
tout quand elles viennent d’un homme enga¬
gé dans son Église (la mienne I). On me dira
que les promesses non tenues, les ministres
qui n’ont rien d’autre à faire que d’attendre
des semaines près des urnes, les propos
outranciers des meetings sont autant d’in¬
jures à la face de l’électeur. Injures reprises à
...en
presencede la
direction de l’Église
et de la Mairie.
l’Assemblée territoriale, merci pour vos
épouses Messieurs ! Mais de grâce, et cette
élection en était l’occasion, parce que partiel¬
le, faites-nous de belles fêtes de la démocra¬
tie où les idées s’affrontent mais dans la clar¬
té, le dialogue, la vision de ce qui nous
attend. La démocratie a tout à y gagner. A
moins que vous n’ayez plus d’idée, si ce
n’est celle de votre propre pouvoir et que de
la démocratie
nous
n’ayons plus qu’à en
écrire le nom.
Mais
croyez pas que je sois d’humeur
mauvaise et je veux même suggérer à nos
ne
États d’organiser une coupe du monde de
football perpétuelle. Grâce à elle Papeete
devient vivable et parce que le ballon tourne,
les voitures, elles, se reposent. Et au matin
de la finale (dimanche 12 juillet) j’attends de
voir combien
nous
serons au
culte. Mais
peut-être Dieu aussi, ce matin-là, demandera-t-il une pause.
T. Marutea
Il ya des années que la paroisse d’Arue
attend l’inauguration du Fare amuiraa
Epene-Etera. Le diacre ne sait plus très
bien si la recherche de fonds pour finan¬
cer sa construction a commencé en
Veà porotetani l\l°26, juillet - août 98
d’Arue.
Le pasteur Jacques Ihorai, sur le texte
1
Samuel 7/7-17, s’est inquiété de «laplace
que chacun réserve au Seigneur dans
1994, déjà l’assemblée du PCC en mars
1997 y avait installé son secrétariat. Petit à
petit à force de mobilisation, d’apport des
uns et des autres (la mairie pour le gros
son
outillage, le conseil des diacres pour plus
du Fare, aux sons du Pou et des guitares,
de 2 milhons de FCFP, les paroissiens pour
entraînait l’assemblée
les matériaux), la maison du plus petit
mains, non pas à s’enfermer entre quatre
groupe de la paroisse, 137 adultes et 78
murs mais à
enfants, prenait forme, sortait de terre, et
le samedi 13 juin 1998 enfin, les trois
diacres Bastien Temataru, Paul Panapa et
Paruparu Teriitehau entourés de tout
l’amuiraa du quartier Tefaaroa d’Arue, ces
femmes et ces hommes originaires des
lles-Sous-Le-Vent ou des Australes, pous¬
et surtout à ceux qui souffrent ou qui sont
ou
saient officiellement la
4
1993
accueilhr la direction de l’EEPF et le maire
porte pour y
coeur, une place de plus en plus
réduite qui laisse d’autres préoccupa¬
tions l’envahir». Mais la chorale
en
entonnant «la Ora Na tatou» à l’extérieur
qui battait des
porter la parole à l’extérieur
dans la détresse, comme l’amuiraa le fait
chaque jour dans
son
quartier, des
groupes de femmes à ceux des jeunes, de
l’hôpital aux réunions bibliques.
G.M.
La longue route de l’alcoolique
vers la vie
L’alcoolisme reste un des fléaux qu’affronte quotidienne¬
ment la Polynésie française. Malgré les campagnes d’infor¬
mation, du Ministère de la Santé aux Églises, des associa¬
tions aux enseignants, la consommation ne baisse pas, les
accidents sont toujours aussi
nombreux, les familles en
souffrent, la communauté en est meurtrie.
Le combat contre l’alcoolisme est-il impuissant face à la
publicité pour l’alcool ? L’industrie de ces boissons doitelle compter sur la dépendance ? La raison sera-t-elle tou¬
jours perdante face à la tentation ?
Un lent suicide
et les Alcoohques anonymes. Parfois des ini¬
la consommation d’alcool. Maltei Ihorai qui
L’alcoolisme c’est être dépendant de l’al¬
tiatives locales sont mises en œuvre, c’est le
vient de fêter cinq années d’abstinence, le
cool comme un drogué de sa drogue (toxi¬
(tabagisme). La dépendance commence
quand on ne peut pas se passer de quatre
bières, à partir de 40 grammes d’alcool par
jour pour l’homme ou de vingt pour la
cas à la paroisse protestante d’Arue.
Depuis 1993 le conseil des diacres a décidé
que chaque paroissien désirant entrer dans
le conseil devrait signer à la Croix bleue
(2). Cette règle a été proposée par Moïse
Maitau qui ne supportait plus de voir des
femme (1 verre de vin = 1 bière = 1 apéri¬
«diacres boire
tif = 10 gramme d’alcool).
devant les magasins, à la vue de tout le
aussi. Boire fait partie de la vie relation¬
Le docteur Hammann (1) voit trois types de
monde jusqu’à en être saoul Servir Dieu
de cette façon c’était inadmissible et les
Alors Henere est convaincu que le rôle de
comanie)
ou un
fumeur de sa cigarette
dépendance. L’alcoolisme qui pousse à
boire aux repas ou durant une fête.
L’alcoolisme qui est l’expression d’une pro¬
fonde tristesse (un échec, un deuil mal
vécu, le divorce, le chômage), c’est l’alcoo¬
lisme de compensation. Enfin l’alcoohsme
«toxicomaniaque», celui que pratique les
jeunes à la recherche d’une ivresse immé¬
diate, abrutissante, qui est censée faire pas¬
ser l’ennui ou le manque de projets, c’est
celui pratiqué le long de nos routes, devant
les magasins.
Celui qui boit de manière excessive doit être
amené à la tempérance, à se restreindre, le
buveur dépendant doit être poussé à l’absti¬
qu’il dresse un mur entre lui et
sa bouteille, pour qu’il stoppe ce lent suici¬
nence pour
de.
Autour de lui il doit recevoir le soutien
nécessaire pour trouver le chemin qui mène
de la dépendance à la vie retrouvée et pour
le suivre. Il doit être accompagné par le
médecin, les travailleurs sociaux, les mou¬
avec
leur amuiraa
ou
jeunes qui les écoutaient le week-end,
comment pouvaient-ils les suivre en les
voyant boire durant la semaine ?»
Au début cette décision a été difficilement
acceptée, d’autant plus qu’elle concernait
aussi le conjoint du candidat hé par l’enga¬
gement du diacre.
«C’était dur, confie Henere Tavaarii, le plus
ancien. Chacun avait pris des habitudes, à
la maison comme à l’extérieur, mais k
diacre doit marcher comme quelqu’un
qui sème son peuple, il a une autorité et
doit donc donner l’exemple».
Jean Hérault lance «charité bien ordonnée
commence par soi-même et tu ne peux
pas faire un sermon si on te voit tituber
une heure après, tu ne peux pas discuter
avec quelqu’un qui est bourré l».
Depuis 1993 la paroisse mène ce combat.
Le pasteur Marcus Godfrey reconnaît qu’il
est difficile et que «ce n’est pas évident de
parler de l’alcool aux Polynésiens qui
vements de lutte contre l’alcoohsme et sur¬
sont de sacrés fêtards et dans toute fête il
tout par ses proches, sa
famille et ses amis.
Mais, souligne le Docteur Hammann,
y a de l’alcool et cela depuis toujours.
C’est même délicat d’en parler à partir
thérapie n’est possible sans
démarche intérieure de l’alcoolique».
des textes bibliques où l’alcool apparaît.
«aucune
C’est un fléau dans la vie polynésienne,
dans la vie de tous les jours et même dans
Donner l’exemple
la vie de la paroisse. »
En Polynésie plusieurs associations aident
Mais Moïse est satisfait des résultats et le
celui qui veut s’en sortir dont la Croix Bleue
temple est entouré de panneaux interdisant
13 mars 1998, apprécie le résultat et comp¬
te
persévérer, «c’était un grand change¬
ment pour moi, pour ma famille et mes
amis, je suis devenu moins violent, plus
calme».
C’est une des ambiguïtés de l’alcool qui est
«synonyme
de convivialité, de virilité
nelle» constate le Docteur Hammann.
l’ÉgUse est d’aider, que ce soit par «l’Évan¬
gile ou que ce soit par une intervention
contre les problèmes dans la vie qui pous¬
sent à boire, problèmes économiques ou
sociaux». Si on lui demande s’il ne vaut pas
mieux apprendre à boire plutôt que d’inter¬
dire l’alcool, pour lui il n’y a pas de
remèdes miracles. «On a essayé de l’élimi¬
du territoire,
explique-t-il, puis de
(pas plus de
deux bières par jour) ou de dim inuer le
ner
limiter la consommation
taux d’alcool dans la bière».
Il sait que la journée sans alcool sera suivie
par une campagne de publicité pour la
bière. Il sait que de Papeete à Paris, de New-
York
à
Moscou,
aujourd’hui
comme
demain, l’alcool tuera. Mais tous les diacres
d’Arue réunis savent que leur combat per¬
sonnel est gagné, qu’ils peuvent regarder les
paroissiens la tête haute, être des exemples
et
ils
espèrent que bientôt toutes les
paroisses de Polynésie suivront leur
exemple.
Gilles Marsauche
(1) ■ in le Messager évangélique n°10/98
(2) - La Croix bleue propose la signature
d’un engagement avec Dieu qui interdit de
boire de l'alcool durant cinq années. En
Polynésie française c’est une solution qui
fonctionne bien et offre aussi un engage¬
ment avec soi-même.
Veà porotetani l\l°26, iuillet - août 98
5
Te àroraa àva
INFO... INFO..
e te inuraa àva
Le concile de l’an 2000
Le
âueue i te pae Etârêtia. E au ra, ua paari
roa atu te mau àveià LMS i nià nei,
mai ta
te mau hiôraa e faaîte mai i teie nei
:
Te
haapaôraa etârêtia 1900, «e huriatoà-hia i âapae te feâa ètârêtia atoà tei
ture
aohia
e
tei
vaihohia
te
i
ôroà...
O tei
pasteur Konrad Baiser, secrétaire
taèro i te àva» ; Te ture haapaôraa ôrome-
général du COE a regretté le 25 avril,
devant 15000 personnes, le peu de
progrès accompli sur la voie de la
tua 1928 : «Haapae te orometua te uaina...
E ture pâruru i nià i te èà» ; Te ture haa¬
paôraa ôroà 1935 : Ua haapâpü na te
Apooraa Rahi Amui Etârêtia i to na matara
e te ineine ia haafaufaa i te pape mâôhi e te
pape haari, ei monoraa i te uaina ôroà. No
réconciliation entre les différentes tra¬
ditions chrétiennes.
Constatant certaines avancées
vers
te mea, e au ra, te iarii-taèro-àva-hia ra te
l’unité entre des Églises protestantes et
reira.
anglicanes, il a appelé à nouveau les
grandes Églises chrétiennes à réunir en
Te huru «haapaôraa faataata paari roa» no
l’an 2000 un concile chrétien universel
te tau EEPF (1963-1988) i mua i te huru
régler toutes les
questions, mais en abordant entre
hiôraa faatiàmâ a te tahi mau ture taôtià i
sans
pour autant
Une des affiches sur l’alcoolisme
te mau ôhipa : hâmaniraa àva, hooraa àva,
de la 4eT du collège Pômare iV
inuraa àva no te mau tau hau metua farâ¬
autres celles de la tradition dans l’Égli¬
ni e te hau fenua mâôhi (1977-1998).
se orthodoxe, du ministère et de l’auto¬
Te auraa «mea maitaî te mau mea atoà, eita
rité dans les Églises de la Réforme et
de la primauté du pape
dans l’Église
catholique romaine.
râ e tià i te tâatoà o te taa ta e te mau ture
Teie mai nei â te tau manaônaô-pûalraa i te tumu parau no
te àva e te mau
hiôraa rau e hotu mai. Nâ roto râ i teie
pâpaîraa iti, e hiôpoà poto noa tatou i te
Le terrorisme contraire
tahi tuhaa ma te türamaraa a te âai o te
ètârêtia atoà
Etêrêtia io tatou.
vaiho-faahou-hla i te ôroà, maori râ, ta
râtou anaè ôhipa të tâpeàhia ia au te tahi
201 matahiti hiôraa i te
à l’Islam
haapaôraa a te mau au-pupu taata». No te
EEPF i te matahiti 1975, to te Apooraa
Rahi Amui Etârêtia haapâpOraa, eita te feiâ
oraraa
Etêrêtia
e
huri-faahou-hia,
e
eita
e
Mâôhi i teie nei. E tano ia faaauhia te reira
hiôpoàraa.
i te huru no te tupuraa râau, mai te faaau
la au i teie àveià, elaha e tlaî i te Itiraa te
( tau EEPF ) ei ômou no te
( tau SMEP )
e no te aa
ètàrêtia ( tau LMS )
E inaha, i roto i te
huru raurâau no te ômou EEPF, te vat ra te
ôhipa inuraa àva, e ûàna râ paha. E hia
rité de l’homme ; le terrorisme est un
faito
taata paari. E hia tel inu hua,
phénomène International qui menace
cette dignité et cette sécurité.»
En France, protestants, catholiques et
juifs de Strasbourg ont soutenu le pro¬
jet de construction d’une mosquée par
souci de justice et de dignité.
mau aveave no te tumu SMEP e te aa LMS.
Le 21 avril dernier, la première conven¬
tion arabe de lutte contre le terrorisme
été
signée au Caire par les pays
arabes, qui ont tenu à souligner :
«L’Islam respecte la dignité et la sécu¬
a
i te Etârêtia
tumu ètârêtia
,
.
pâpüraa no te vai oraoraraa te tahi
No reira, i mua i te tumu parau no te àva,
e
tano ia parauhia e, i tupu âpipiti noa na
La
Place Simon
Bogota
(Colombie) voit le 19ème jour de
chaque mois une étonnante veillée qui
rassemble des chrétiens de plusieurs
confessions. Par la prière, le chant, le
théâtre, ils espèrent mobiliser la popu¬
lation au problème de l’injustice et de la
violence. En 1995 il y a eu 33147
meurtres, la Colombie a le taux le plus
élevé d’homicides au monde. Après
des décennies de tension entre protes¬
tants et catholiques, cette quête com¬
mune de la paix est un véritable signe
d’espoir pour le pays. Ces veillées ont
créé un espace de dialogue, d’échange
d’expériences, de réconciliation,
auquel les organisateurs veulent asso¬
cier les Églises d’autres pays dans la
prière.
tel mu ino,
tei ôre ite i te inu, tei inu tamarii. E hia tei
àti roa e tei pohe roa... E hia, e hia...
I
mua
1 teie huru
mai nei, e
e araa
tià ia
haapâpü 1 nâ la tumu 1 tïtauhia
te mau tau EEPF, SMEP, LMS. Teie râ, ua
Etârêtia 1 te mau tau EEPF, SMEP, LMS :
ûàna aè te ôhipa àroraa àva i te mau tau
Te manaônaô-paruparu-raa i te taata nei ia
SMEP, LMS, âreà râ, ua ûana aè te ôhipa
ôre ia riro i roto i te herepata faatïtîraa a te
inuraa àva i teie tau EEPF.
àva, tae noa atu i te mau àti e te mau pohe
ta te reira e haafanau ; Te manaônaô-pâru-
raa
Bolivar à
inu, tei iti roa 1 te inu, tei ite i te Inu, tei inu
te ôhipa inuraa àva e te ôhipa àroraa àva t
Oia mau, e au ra e, te taa ra te mau tupu¬
Le 19ème jour
feiâ tôroà poro
evaneria, tiàtono, ôrometua... tê ôre roa e
taata EEPF, feiâ ètârêtia,
ôhipa ia au i nâ huru hiôraa nei.
Te huru
«haapaôraa tinai roa» no te tau
LMS (1797-1863) i te huru hiôraa matara
roa no te mau
raa
ôhipa : hâmaniraa àva, hoo-
àva, inuraa àva, no te mau tau îhitai
e
te
ru-raa i te taata ia ôre la faariro i te inuraa
uaina faaôroà
euhariraa, ei ôroà inuraa
uaina/àva faataèroraa
;
Te manaônaô-
paruru-raa i te taata ètârêtia ia ôre ia huru
ê to na haereà tiàmâ türamahla e te faaoraraa faaroo.
popaâ Europa (1767-1797).
Fâtata 2000 matahiti 1 teie nei, te huru nâ
Tütonu hau ai tâtou i te huru faanahoraa-
ô ra te hiôraa faataata paari a Pauro i ta na
hia te oraraa Etârêtia matamua roa i mûri
mau
aè i te tamai Fëî-Pï 1815. Inaha, te «haa¬
i mûtaa ra : «Eiaha te inu hua i te uaina...
paôraa tinai roa» 1 te àva, te hoê o te mau
ùputa faufaa roa ia haapaô i te mau mata¬
ei maa uaina iti râ ta àe». (Timoteo I, 3/8,
5/23). «O tei faahuru ê râ i te mâa nei, ua
hiti 1819-1824. I reira e 5 ai i roto i te mau
faahapahia o ia ia àmu ra, no te mea eere
pupu : Haapii Parau, Etârêtia, Poro èvaneria, Tiàtono. Te feiâ e haapaô ôre noa atu,
ta na i te àmu faaroo.» (Rôma 14/23).
tê
tamarii i te faaroo no te mau Etârêtia
Joël Hoiore
topa ia i roto i te : aôraa, hiôpoàraa,
huriraa.
Te huru «haapaôraa haapae roa» no te tau
Ei faahororaa rii :
-
SMEP (1863-1963) i te huru hiôraa rave
huna e haamatara faahou i te mau ôhipa :
hâmaniraa àva, hooraa àva, inuraa àva no
te
mau
tau hau farâni (1847-1976). Areà
-
-
1900.
-
-
-
râ, tâmaru-noa-hia atu â te mau faanahoraa
pae oraraa nünaa Hau,
aita noa aè i
Charles Barff : Tau Parau... No te pohe i te taero àva, 1847.
Collin Newbury : The History of the Tahitian Mission, 1799-1860.
SMEP Etaretia Tahiti : Ture Haapaôraa na te mau Etaretia Tahiti,
SMEP Etaretia Tahiti : Rata HaaatiARA 1935-1936.
Charles Vernier ; Tahitiens d’hier et d’aujourd’hui, 1934-1949.
Ah-Min Turoa Maurice : «Ministry to Drug Abusers in Tahitian
Society», 1990.
-
Joël Here Hoiore : Haapiiraa Heremona, Ôroà, Aôraa. Oraraa, 1998.
Le suicide
tue autant que
la route
Les passages entre guil emets contenus
dans cet article sont extraits d’un cour¬
rier adressé au Ministère de la Santé et
de la Recherche (le 22 février 1998) et de
la réponse du Ministère (courrier 151/MSR
du 20 mars 1998).
“Les chiffres de décès par suicide sont en
augmentation. Le dernier chiffre connu
en
1995 était de 54 décès dont 38
hommes et 16femmes, avec un regroupe¬
ment des cas entre 15 et 44 ans. Nous
n’avons pas de données sur les tentatives
de suicide.” Ministère de la Santé et de la
Recherche, 20 mars 1998.
qu’une indicible farce quand nous ne pose¬
comme intolérable, le naufrage
moral, intellectuel, sentimental, physique,
social, de tous ceux qui souffrent.
[...] Le bricolage ne suffit plus quand l’édi¬
rions
fice s’écroule. Le suicide n’est que l’extré¬
mité de toutes les violences non identifiées
non
Pourquoi le silence ?
“Comme bien des maux qui nous frappent,
dérangeant la bonne conscience de la socié¬
té moderne, celui-ci est passé sous silence
par les médias et les services territoriaux
responsables. Notre pays, on nous le ditécrit tous les jours, doit réussir sa recon¬
version de l’après-CEP [...]. La Polynésie
parlées non reconnues.
[...] Notre pays ne peut continuer de se
cacher les yeux. Le problème du suicide
doit être posé et reconnu publiquement de
une main un sourire...une
espérance. “Au-
delà d’un centre spéciafisé certes indispen¬
sable mais financièrement lourd, n’y a-t-il
pas possibilité de créer des structures plus
nombreuses et plus légères qui pourraient
être animées par
des bénévoles sur le
alcooliques anonymes, véri¬
tables espaces où la souffrance peut se dire,
où les souffrants peuvent trouver écoute et
soutien. Cela éviterait peut-être à quelquesmodèle des
uns une lente et douloureuse descente aux
enfers, une longue et douloureuse thérapie.
façon claire. Nous sommes tous concernés.
Il faut briser le silence imposé par la honte
et la culpabilité. Honte et culpabifité de
n’avoir su de n’avoir pu empêcher son
enfant son conjoint son ami son père sa
mère de préférer l’extrême. Honte et culpa-
grammes d’information de la Direction
de la Santé, il est prévu en 1998 une cam¬
palpable puisque
quand le bâtiment va tout va. Le budget du
territoire se chiffre par centaines de mll-
bibté d’être enfermé à Vaiami. Chez les fous.
pagne de prévention globale des troubles
Il est temps de dire pubfiquement que la
psychiques en plusieurs étapes, à partir
des émotions, de leur expression et de
hards. C’est bien. Furieuses allures du
teuse ni
retrousse ses
manches et la relance de
l’économie est réahté
grand bon en avant de la Chine de Mao...
Et si on parlait d’être humain.
La France vient d’organiser pour la deuxiè¬
me fois ses journées annuelles de réflexion
sur le suicide, reconnaissant ainsi pubhquement que le problème existe et qu’il est
urgent d’essayer quelque chose pour, sinon
l’éradiquer, du moins apporter une aide à
ceux qui sont dans la dés-espérance. Car le
suicide n’est pas tant l’acte qui met fin à la
vie, mais l’acte qui met fin aux souffrances
devenues in-humaines.
Notre pays ne peut se payer le luxe d’igno¬
rer la souffrance
qui détruit une partie du
peuple et le mène au suicide. Suicide radi¬
cal par un acte extrême, irréversible. Mais
aussi suicide plus sournois par la mort lente
due à l’alcool et aux drogues. Les droits de
l’Homme et les droits de l’enfant ne seraient
souffrance, quelle qu’elle soit, n’est ni hon¬
culpabilisante. Elle est humaine.
Simplement."
Cela éviterait de même
au
territoire des
dépenses douloureuses".
Du côté du territoire “Parmi les pro¬
leur maîtrise. Par ailleurs, le schéma ter¬
Une réelle volonté d’améliorer la situation
ritorial d’organisation de la psychiatrie
prévoit non pas une augmentation des
capacités hospitalières, mais le dévelop¬
pement du secteur extra-hospitalier avec
anime l’actuel ministère de la Santé, “[...]
soutien et aide à domicile, et maintient
pour que des travaux de remise en état et
d’humanisation de Vaiami soient réalisés
autant que possible en milieu non psy¬
Écoute et soutien
sans attendre la construction
du nouvel
hôpitalpsychiatrique qui reste le premier
projet du futur campus hospitalier. La
Direction de la Santé recrute un cinquiè¬
me psychiatre pour Vaiami, et une bonne
partie des infirmiers CEAPF récemment
recrutés, ont été affectés en psychiatrie
infanto-juvénile et adulte. “
Ces seules mesures ne sauraient cependant
suffire. Nous devons tous
chiatrique ; votre idée de “lieu de
paroles"pourrait effectivement s’inscrire
dans cette politique".
La solidarité n’a jamais été un vain mot dans
notre pays. Une fois encore faisons en sorte
que cela soit.
N’oublions jamais que, chaque semaine, en
Polynésie, l’un d’entre nous se suicide.
sentir
ACAT-Polynésie
concernés et donner de nous-mêmes pour
B.P II543Mahina
offrir aux souffrants un regard une écoute
Tét et Fax 48 04 01 ou Tél332748
nous
Veà porotetani N°26, juillet - août 98
7
INFO... INFO.
Télévision catholique
La télévision numérique ouvre des hori¬
zons nouveaux aux
producteurs du Jour
du Seigneur diffusé le Dimanche matin
en France. Alors que TF1 et TPS étudient
la faisabilité d’une chaîne chrétienne
«Odyssée-Religion», des contacts ont
été pris avec le Comité français de radio¬
télévision (CFRT) responsable des émis¬
sions catholiques. Pour la
hiérarchie
catholique, la télévision offre les moyens
de s’adresser au plus grand nombre,
croyants ou non-croyants, et elle ne veut
pas passer à côté des nouvelles possibi¬
lités qu’offrent le numérique. Il y a en
France plus de 7 millions d’abonnés au
câble et au satellite qui ont accès à plus
de quarante chaînes de télévision.
qui seront développés en guise d’explications ont
commencé à poindre, évitant ainsi les dimensions
humaine et historiqne. La citoyenneté nous per¬
mettra entre autres, de protéger l’emploi local,
les seuls citoyens polynésiens ayant droit de tra¬
vailler en Polynésie française. La citoyenneté nons
Au fait
citoyen !
La République française une et indivisible
vient d’accorder aux habitants de Kanaky la
Les crimes du Rwanda
L’organisation de défense des droits de
la personne, African Rights, dans une
lettre ouverte au pape Jean-Paul 11, tout
en reconnaissant les efforts héroïques
de certains prêtres «pour sauver des
vies, réconforter les affligés, soigner les
malades et nourrir ceux qui avaient
faim» durant le génocide de 1994 au
Rwanda, demande au pape d’enquêter
sur le rôle de l’Église dans ce génocide
et regrette la protection des évêques et
des prêtres ayant pris une part active
aux massacres.
Le Vatican
a
démenti
accusations. Bien que dominante,
l’Église catholique au Rwanda n’est pas
la seule désignée par cette lettre qui pré¬
ces
cise que «des prêtres de toutes
confessions sont recherchés».
Rwanda
:
les
l’aide contre
les massacres
La
Fédération
luthérienne
mondiale
(FLM) maintient son action en faveur
des réfugiés (Tutsis et Hutus) malgré les
attaques dont ils sont victimes dans
leurs camps notamment à Bukora dans
la nuit du 11 au 12 mars qui a fait huit
morts. Ishmael Noko, secrétaire général
de la FLM se montre inquiet face à ces
«actes insensés et brutaux qui annulent
les efforts de réconciliation du passé et
détruisent les espoirs du futur». Tout en
réclamant une meilleure sécurité la FLM
se dit déterminée à rester avec les com¬
munautés et à ne pas les abandonner en
moment décisif. Le président de l’ɬ
ce
glise presbytérienne du Rwanda (EPR)
le pasteur André Karamaga reconnaît
que «le culte ne peut plus se réduire à
un endroit où le pasteur parle mais qu’il
est désormais le lieu où les survivants
parlent et où d’autres se confessent».
citoyenneté calédonienne. Si l’on en croit le
dictionnaire de la langue française de Bordas, un
citoyen est «celui qui, étant ressortissant d’un
État, est une personne civique et jouit des
droits politiques». Comment donc être citoyen
d’un État qui n’existe pas...
Bien sûr le gouvernement de la République va
modifier sa constitution pour rendre possible
cette
un
citoyenneté. (L’État français deviendrait-il
État non-unitaire fédéral dont les états bénéfi¬
cieraient d’une certaine autonomie
en
matière
d’administration et de législation mais ne bénéfi¬
cieraient pas de souveraineté en matière de droit
international public
?). Quelles raisons essen¬
tielles ont donc prévalu pour une aussi importan¬
te décision. Sans aucun doute «le fait colonial»
posé et reconnu dans le préambule des accords
de Nouméa, complexe culpabilisant et honteux
pour le pays des lumières et de la Déclaration de
1789. Un acte courageux et grand à l’heure
même où le gouvernement australien refuse de
faire des excuses aux Aborigènes pour «les géné¬
rations volées». Un acte volontaire qui démontre
en tous cas l’extrême capacité des Calédoniens à
faire face à leur histoire la connaître la dire l’as¬
sumer la
dépasser la revendiquer pour pouvoir
revendiquer une citoyenneté spécifique, avantgoût d’une citoyenneté authentique dans leur
futur État souverain.
évitera aussi que les expatriés métropolitains se
mêlent de nos choix en matière de pohtique loca¬
le, puisqu’ils ne pourront exercer leur devoir de
citoyens qu’üs ne seront pas. Les compétences
élargies du gouvernement local empêcheraient
même le tribunal administratif de rendre des
conclusions contraires
aux
délibérations de
l’Assemblée désormais lois.
Relents putrides de xénophobie recouverte d’un
civü qui masque
terme
excluantes
les idées nationalistes
(bien sûr nous restons français et
refusons la voie de la pauvreté financière écono¬
mique de l’indépendance) et qui prive tous les
habitants de Polynésie française de la possibihté
de faire face à leur histoire la connaître la dire
l’assumer la dépasser la revendiquer pour reven¬
diquer «le fait colonial» «le fait nucléaire»
préambule d’une citoyenneté digne.
Ce manque patent de réflexion s’est ressenti lors
du micro-trottoir de RFO télévision. Les Chinois
sont-ils polynésiens ? Les papaà sont-ils polyné¬
siens ? Les Polynésiens grandis ailleurs sont-ils
polynésiens ? Comme nne tendance à
confondre être Polynésien et citoyen de Polynésie
encore
française.
Le rapport du CESC a, il n’y a pas très longtemps,
fait scandale en demandant le rétabfissement du
contrôle aux frontières afin de protéger l’emploi
local. Le rapporteur a même été accusé publi¬
quement par l’éditorialiste de la Dépêche lors
L’unicité et l’indivisibilité de la République fran¬
çaise violées, le président du Territoire demande
aussitôt au gouvernement central Tappücation de
la mesure chez nous. Celui-ci, Président de la
République en tête, y semble plus que favorable.
Les négociations sont d’ores et déjà entamées et
tout paraît aller très vite. Précipitation somme
toute hautement suspecte, puisque sous-tendue
par aucune revendication du peuple, aucune
réflexion ni débat pubfics.
QneUes raisons essentielles seront avancées pour
notre pays... «Le fait du précédent historique»
sans doute. A moins que nous puissions faire
l’économie de raisons essentielles. On
annonce bien sûr un référendum. Les
d’un face à la presse de faire le jeu du Tavini en
appelant à la xénophobie.
Quelle évolution fulgurante. On ne parle plus de
mesure
discriminatoire
(les hommes naissent
libres et égaux en droit) ni de xénophobie. Nous
nous
contentons
d’une définition
depuis long¬
temps oubliée qui faisait du citoyen «celui, celle
qui dans une cité antique, jouissait du droit de
cité (par opposition aux étrangers, aux
métèques, aux esclaves...)».
Il snffisait de changer les termes. Tout le monde
est content... Un peu comme
Serge Lama est
content content content... cocu mais content.
nous
arguments
Chantal T. Spitz
Tei hea te parau mau ?
Ite 15 no tiurai 1995 ua ani te per-
etiteni o te hau faranl 1 te mau Atl
luta
no
farani "E faaàre mai i ta
I teie mau mahana i maîrl aè nei, ua
vauvau na
te tahi mau âivanaa no te
hau âmul i ta ratou mau tuatapapa-
matou hara”. Te tumu no te haamani
raa
ino a te hau farani i te mau Ati luta i
Moruroa e i Fangataufa i mûri 1 to te
te
hau farani tâpeàraa 1 ta na mau tama-
piti O te tamai rahl (1939-1945). I
i nià i te mau ino âtomi e valra i
taua tau ra ua haamou te nuu faehau
tamataraa âtomi. Te faaara ra te haa-
purutia i te mau Ati luta i roto i te
mau pü tâpeàraa o ta râtou i haama¬
ni i te fenua purutia e i te fenua poro-
potoraa no ta râtou mau mâîmiraa e
àita
roa
IVIoruroa
atu
i
e
e
ino atomi
e
vaira i
Fangataufa. E ua tuàtl
Ua tauturu te hau farani i te
noa
teie mau parau i te faaîteraa a te
purutia i te haruraa i te mau Ati luta
no te târï ia râtou i purutia.
I te 29 no me 1998, ua haapâpO te
Apooraa îriti ture no farani e ua tupu
nuu
faèhau farani e “mea ma te tama-
nia.
mau
te mau haamani înoraa a te hau
tamataraa atomi a faranf.
Eita e ôre e ua tano ihoâ paha ta râtou
mau faaîteraa ia au ihoâ i te mau maî-
miraa âravehi e te faîtoraa rehu âtomi
turetia i te nunaa aremenia i te hopeà-
i ravehla.
raa no te tenetere i mairl aè nei.
Eita e ôre e àita ihoâ 1 toe mai te tahi
faito
e
1
mirioni
e
Tei te
tlàhapa rahlraa
noa
aè înltl tâèro âtomi 1 nià 1 teie na
Présentation du rapport de l'AlEA à
l'Université du Pacifique
nei te tahi mau fifl i îteahia 1 Reganne
i te fenua Areteria, te
vahi matamua
motu, a hape al to tatou mataùraa a
tei faaôhlpahia e te nuu faehau farani
tupu mai te tahi flfi 1 nià 1 ta tatou
no ta na tamatamataraa
haapâpü al 1 teie parau noa atu ia te
faaheporaa a te hau turetia elaha teie
parau ia haapâpühia.
I mua i teie nau parau faufaa roa tei
faatupu 1 te ôaôa i roto i te mau nOnaa
huaai no ananahi.
ra
Ati luta e i te nünaa Ai'emenia. E tià ia
net
taata no taua nOnaa ra tei taparahl-
hla.
A
tahl
ra
te
fenua
farani
a
Eita e ôre e ua hape tâtou i te uiuiraa
1 te hau farani ia îritihia te mau parau
haaputu no nià 1 teie mau tamatamataraa ia ite te nünaa mâôhi e to te ao
te
âtomi. A tahi
puharahia al. E te uiraa e toe
mai, oia hoî mai te peu e aita ihoâ e
a
flfl, e aore râ “mea ma te tupita âtomf
a te nuu faehau farani, eaha ia i pâtoîhla al te aniraa a te mau taata atoà tei
hinaaro i te ite i te parau mau.
felâ tei
ôhipa i tupu mau i
Moruroa ia au mai tei faarooroohia 1
mânào e la ravehla teie huru faaotiraa
roto i te mau veà e i roto 1 te puta ta
letu “Eaha te parau mau”, ua ite tâtou
tâtou 1 pla “Moruroa e tatou”.
i te pâhonoraa a letu o ta na i faaîte na
tatou ia haamauruuru
i
te
te tamataraa e tâmarü i te mauiui
no
i
mau
I te tahi atu tau ua ui na o Pirato la
metua e te mau tamarll tei
Mea rahl noa atu â te mau uiuiraa e
i ta
flfl roa no te mea ua moè to râtou mau
èita roa atu e faaea no te mea a taa
fetii na roto i te mau haamani înoraa
noa
haapiiraa ia râtou. Ua faaîte pâpü na
0 ia ia râtou “O vau te parau mau”.
tei ravehia. Terâ ra èita e ôre e ui atoà
mau âivanaa no teie Tomite
tatou e àita ânei i tâere roa, àhiri ihoâ
i te atomi
0
te
mau
e ua rave
mâite te hau farani i te tahi
atu al te
a
nâmua mai
mau
te hau
e
maîmiraa
a
teie
tuatapapa
Aita tâtou
teie parau
àita ihoâ
e
topa ra te
àita te hau
hau. Te tumu no te
èita e ôre e hau roa atu ia 1 te anl-noa-
farani 1 farii e îriti i e taatoàraa o te
i teie mahana e “A faaàre mai i ta
matou hara”.
mau
mau
âmul, te valra tei
faaotiraa e tauturu 1 teie mau nunaa,
raa
na
mea
parau no nià i ta na mau tama-
tamataraa âtomi i ô tâtou nei. E te vai
e
pipi i roto i ta na mau
hinaaro
ra
e
faahuruê i
ta te Fatu no te mea o te
parau-tlà te reira. Te mea noa râ e
tano la parauhla oia hoî, i mua i te
mau parau tel faaroohia e i mua i te
mau ôhipa i tupu na i nià i te mau
rave ôhipa no Moruroa e tae noa atu i
to râtou mau fetii, eaha te fifl e vaira e
Essais nucléaires ; un nouveau voile levé
tei ôpani i te nuu faèhau i te faaîte 1 te
parau mau.
No t e mea o te reira noa tei hinaaro-
«L’EEPF se réjouit que des agences puissent enquêter et apporter aux populations
hia la faaîtehia te taatoàraa o te mau
concernées leurs conclusions», a déclaré l’Église évangélique à la suite de la pré¬
sentation du rapport succinct de l’Agence internationale de l’énergie atomique
parau fifi i tupu no te ôhipa i ravehia
i Moruroa. E tià ânei ia tiaî roa i te
(AIEA), à Papeete, le 4 juin 1998,
tahi tau ê ei reira
Cette étude porte sur la «situation radiologique sur les atolls de Moruroa et
Fangataufa». Elle ne cherche pas à évaluer les conséquences immédiates des 193
parau mau, e el reira e ani atoà ai mai
expériences nucléaires effectuées de 1966 à 1996, mais elle apporte son éclairage
sur l’évolution des atolls et les risques depuis 1996. A ce titre l’EEPF regrette que
«de nombreuses craintes restent sans réponse notamment concernant les tra¬
vailleurs polynésiens ayant effectué de longs séjours sur les atolls durant les pre¬
e
pOhara ai i te
ta te peretiteni o te hau farani “A faadre
mai i ta matou hara”. E ère ânei o
te talme tano teie ia tià i mua i te mau
fifi e tupu no te huaai no ananahi, ia
îmihia te râveà i teie nei raa ra no te
mières années des essais».
Tout en reconnaissant que des fuites radioactives ont eu lieu à ia suite d’essais sou¬
arairaa i te mau fifi e nehenehe e tupu
terrains ce que les autorités du CEP ont toujours niées, l’AlEA conclut qu’il n’y a
No reira i mua i te mau parau atoà e
la population et le milieu biologique maintenant ou à l’avenir.
Si l’Agence juge inutile toute surveillance des deux atolls, de son côté l’EEPF, en
accord avec ses partenaires (COE, Hiti Tau...), continue à réclamer «l’accès aux
archives militaires» pour que soient «levées toutes les Inconnues des consé¬
quences des essais nucléaires depuis 1966».
parauhia nei, e toe mai ihoâ te uiraa
G.M.
Ralph Teinaore
aucun risque pour
mai i nià la râtou.
e :
«Tei hea te parau mau.''-’
Veà porotetani N°26, juillet - août 98
9
Te vâhi faufaa roa râ, te pârahlraa ia e te
hlô-âmui-raa teie feiâ 1 to râtou pârau; noa
atu te taa-ê-raa te tahi 1 te tahi, te manaô
tumu râ tel itehia teie la
:
Eiaha
e
hlô-
àpaàpa-hia te parau o te nünaa. Te flfi hoî
e farerelhia nei e te feiâ âpî, e fifi no te tâatoà. E îmi âmui la 1 te mau râveà mal te
tauturuhia e te Apooraa ôire.
Tel roto atoà te Tomlte tel haamau-âpî-hla
te pâroita no Avatoru 1 te faaôhiparaa i
te mau râveà 1 ferurlhia e teie tomlte âmui,
no
mai te tere fâreireiraa 1 te feiâ âpî,
varaa,
mau
mau
te hei-
te araraa pô, e te himene hoî i te
tâpati atoà. Te vai nei te tahi atu â
ôpuaraa no te feiâ âpî no te Etârëtla
Tâtorita,
te Tânïtô, no te tere i roto i te
tahi atu mau motu.
I mua i te parau o te feiâ âpî 1 teie maha¬
Te oraraa âmui i Rairoa
na, ua hlnaarohia te mau
nei i nià 1 teie motu
püai atoà e vai
ia horoà i ta râtou
tuhaa no
Rairoa, o te motu rahi roa aè ia i te
pae fenua Tuamotu. E dire huru
nahonaho atoà i te pae oraraa tivira.
Te mau motu
faaroo i Rairoa nei.
Nâ faaroo
rarahl
Tikehau ia, e o Mataiva.
Tâtorita
te Etârëtla Tânïtô. Te Etârëtla
E rave rahi atoà te taata e haere mai nei i
Evaneria, tel Avatofu la e i Tîputa. Te vai
e
tâamu i nià la Rairoa, o
râpae mai nei i te haere mai 1 Rairoa nei.
E aha ia te huru o te parau no te oraraa
Rairoa no te rave i te ôhipa. Ua faaea tumu
roa
mal te tahi pae o râtou.
e
e
val
nei,
te Etârëtla
atoà nei te Etârëtla Mômoni, e te Mahana
hltu.
Te vai atoà ra te mau râtere, i haere mai e
Te rahiraa taata e ora nei i Rairoa, e feiâ
mâtaitaî i te nehenehe o te mau motu, te
Te mau ùtuafare e faril nei i te râtere, mea
âpî te rahiraa. I mua 1 to râtou parau, ua
âmui te mau haapaôraa i to râtou mau tlà
feiâ âpî no te feruri e no te faaôhipa 1 te
mau ôpuaraa i faainetnehia e râtou Iho.
rahi roa ia 1 Rairoa nei. I te mau hepetoma
Ua haamauhia te hoê tômite tel âmui i tele
atoà, aita
haapaôraa no te faatupu i te mau
îmiraa râveà, no te tauturu i te feiâ âpî i
ùoùo, te uri ta te moana e faaîte noa
mai nei, mai te ià e tae atu i te poe pârau.
one
tere
pahï e maîri nei, mal
Papeete e Rairoa. E tâpaô faaîte atoà te
e
reira e, i te
rahlraa o te
mau
mea
e
nâ
te râveà, te mothaa e te vaî atu ra, mal te
tauturuhia e te
mau
Etârëtla 1 roto 1 ta
râtou tuhaa no te haapli, no te faaîte 1 te
èà ta te Atua e hinaaro mai ra ia rave
tâtou.
Te tuhaa rahi roa râ, te mau metua ia e ta
râtou haapiiraa i te mau tamarli 1 roto 1 te
ùtuafare. Eiaha râtou e faaea 1 te rave 1 ta
râtou tuhaa, e te horoà atoà 1 te hlôraa
maitaî, te hlôraa e noaa atoà al ta te feiâ
âpî haamaltaîraa i te Atua, te tumu o te
ora.
Kura Ora.
mau
Clet Tehuiotoa
roto i to râtou oraraa.
Le culte invite la messe
Les paroisses de Faaa, Punaauia et Paea se sont rassemblées le samedi
13 juin 1998 pour réfléchir ensemble aux questions qui préoccupent
les jeunes. Le lendemain, dimanche, les UCJG de Punaauia ont
accueilli leurs soeurs et frères cathoflques pour une célébration œcumé¬
nique, une première pour ces paroisses.
Le temple décoré de ballons, des filets de pêcheurs, de pirogues et de
fleurs, respirait aux voix successives des chorales.
De l’Évangile de Luc (9/11-17), le père André retient que «l’homme ne vit
pas seulement de pain» et que la distribution du poisson et du pain à la
foule rassemblée, annonçait «celle d’une nourriture spirituelle. Jésus a
nourri, Jésus a guéri, Jésus a enseigné, Jésus a aimé l’homme dans toute
sa dimension : charnelle et
spirituelle. Et Luc nous invite à aimer
l’homme comme Jésus l’a aimé».
En rassemblant les deux confessions, les chrétiens affirmaient que si l’ɬ
vangile fîit' apporté par des protestants de la LMS(l), «vous êtes nos
grands frères» assura le prêtre, «il n’appartient pas aux protestants ni à
aucune confession mais à tous ceux qui confessent Jésus-Christ,»
souhgna
le pasteur Natiki.
Dans sa prédication, son homéfle, le père dit :
«A la vue des hommes
innombrables qui manquent de nourriture, de flberté et de dignité, Jésus
nous dit : «Donnez-leur vous-mêmes à
manger !». 11 introduisait par ces
paroles la prière d’intercession proposée par les jeunes protestants et les
jeunes cathoflques autour de quatre fléaux qu’ils subissent : l’alcool, la
drogue, la violence, l’inceste. L’assemblée sentit le regard de Jésus se poser
10 Veà porotetani N°26, juillet - août 98
La présence active des jeunes catholiques.
sur chacun des
adultes, pour qu’ils donnent eux-mêmes ce qui manquent
à ces enfants blessés, l’accueil et l’amour, l’initiative et la dignité, pour
qu’ils «compatissent envers les victimes de l’inceste et qu’ils aient le
courage de dénoncer, de lutter contre tout ce qui rabaisse l’homme au
niveau de la bête».
Face à ces drames, les croyants rassemblés, sans cacher leur émotion,
offraient une clameur de joie à travers les Himene, un silence de prière et
des paroles d’espoir pour l’unité de ses disciples, pour qu’ils donnent sans
cesse à manger
à celui qui a faim.
Gilles Marsauche
(1) - London Missionary Society
Tomoraa fare pure «'lïroama 2»
i Mataùra - lUpuai i te mahana pae 5 no tiunu 1998
Ite hora 5.30 1te ahiahi mahana pae 5
no
tiunu i faaruè ai to matou manu-
reva no
te tere tià atu i Tupuai,
i te
ôroà tomoraa fare pure âpï o «Tiroama
II». 1 na Rurutu atu râ matou i te haere.
Hoê hora hau i mûri aè, te taime ia no te
faaî-faahou-raa i to matou manureva i te
morï, i reva faahou ai to matou manure¬
va.
Ua fatata roa i te hora 10 i te pô i tae
ai matou i te tahua tauraa manureva no
Mataùra,
mûri noa atu i te tahi
na
âfaro noa mat i Tupuai.
manureva i tere
I mûri aè i te fariiraa na roto i te himene
e te
tariparau a to Tupuai, o tei turuhia
mai e te mau marna e te mau papa no te
Tuhaa i ruru mai i Tupuai no ta râtou
Apooraa Tuhaa,
e
fariiraa ôaôa
e
te
mâhanahana, i tere mai ai matou i roto
i te ôire no te àmuraa maa i faamemehia
e te
e
paroita no Tupuai na matou. Eita ia
tià ia parau i te inetne o te paroita i te
pae no te fariiraa. No reira, e aroha tei
tupu mat i roto i te aau i to te taata
paroita tiairaa mat ia matou, noa atu te
mâoro o te hora. Ei faattàraa paha i te
maa parau iti ra a te Fatu e, «Ua rahi aè
te ôaôa i te horoà atu, i te rave mai».
Maumuru râ e e mauruuru â no te farii¬
raa i faataahia no matou e no te tere mai
Papeete atu i taua ôroà tomoraa fare
pure ra. E te tahi ôhipa o tei riro atoà ei
matapô, mai to na fanauraa mai, horoi-
Atua tiàmâ te ôre e mau 1 roto i te fare
e hoî mai ai o ia ma te
ârueraa maori râ o to taua ia ôroà ra
ite to na mata (loane 9, 7). Eère râ e na
pure, mai ia «Tiroama II» i tomohia iho
nei. Ua î te fare pure i te taata, i raro e i
riroraa ei ôroà na to te fenua e na te mau
te pape i faaaraara faahou i to na mata,
nià 1 te tahua. E ua ôpanihia te pureraa
Etaretia atoà... No reira, te haamanaô ra
na letu râ i tonohia mai e ta na Metua na
i ômuahia mai i taua
te hoê tiàtono no Tupuai
0 tei parau mai ia ù e, te mau tamahine
e tuati ra ia mâtou, e ère ia i te porote-
roto 1 te tâpaô o taua pape ra. Mai taua
TEHAHE
pape hopu ra («Tonohia», te
haamanaôraa ia fétu i ora i
Tuhaa II, e e Hitiura BENNETT orome¬
tani anaè, e mau tamahine atoà râ no
auraa) ei
rotopü ia
tâtou mai te hoê taata, mai te hoê veà
roto atu i te tahi mau Etaretia. Auê ia
tono e mai te hoê tamaiti na te Atua, la
Peretiteni
parau i te ôaôa e !
riro atoà ia te paroita o Mataùra ei taata
FLORES orometua no Teavaro. I mûri aè
tel âpee 1 te taata i roto i to na oraraa, ei
i te parau no te fariiraa pae tino,
vau i te parau a
raa i to na mata,
orometua,
tapati ra e Paul
peretiteni no te
tua no te pae haapiiraa faaroo, na roto i
te ôroà a te Fatu i haapaôhia mai e te
o
te
Tuhaa
III,
e
Vaetua
Mahana maa 6 no tiunu 1998
reo no
E nahoà rahi taata tei tairuru mai i te
e
ei taeaè e aore ia ei tuahlne no te feiâ
i haa¬
paôhia ai, ia au i te peu, te parau no te
pûpûraa taoà na to te tere e hoi mai i
hora 10 i te avatea i mua 1 te ùputa no
atoà 0 ta na e farerei i roto i to na ora¬
taua ahiahi ra, toe atu ai te toe o te tere
«Tiroama If», i roto e i rapae i te âua. Ua
raa.
raeàhia anel 1500 taata ! Eita e ôre. I
navenave e o tei ôre atoà i mâtauhia i te
mûri aè i te ôreroraa parau a te orome-
faaroo, mai ta to Rapa, ua raeàhia e 4
I
te Fatu no te faaîte i te parautia,
pihai iho i te mau reo himene
tiàhapa monl ô i noaa mai 1
0
te hoi mai 1 te montre, e o te âmui atu
iritiraa i te putuputuraa a te
Apooraa Tuhaa V. E mea huru toètoè o
Tupuai i na mahana i orahia e mâtou i
i te pure
tua Bruno lOTUA, peretiteni atoà no te
mirioni
Tuhaa, e te vauvauraa i te parau no te
taua ôroà tomoraa ra. I mûri aè i te farii¬
reira. Na roto râ i te fariiraa a to te fenua
haamauàraa o te fare pure, (31 miiioni)
raa
tamarii
Haapiiraa
Tupuai ia mâtou, ua monohia te toètoè o
1 tomo al te taata i roto ia «Tiroama II», o
Tapati o tei arataîhia mai e LUI FLORES
vahiné, ua âmui atu te taatoàraa, mai te
te reva e te mahanahana o te aau maitai
Faatereraa Hau o te fenua e to te Oire o
Faatereraa e no te tere, tei faaite faahou
Tupuai, 1 nià i te ôroà tamaaraa 1 faaineinehia mai e te paroita.
nei â mâtou i te
tei îritihia, na roro i te himene a te tere
Papeete atu. Eita e tià ia parau i te
nehenehe o taua fare pure ra, e te auraa
no te mau tâpaô e vai ra i nià i te purupiti e i roto i te fare. la haamauruuruhia
ia te feiâ atoà i patu e 1 turu i te paturaa
i taua fare pure ra, na reira atoà te mau
tâmuta e te feiâ atoà 1 pûpû mai te taoà
no taua fare pure ra. Ua rautîhia mai te
pureraa e matou o Timona HATITIO tià¬
no
tono no Tiroama, e e na orometua o Paul
a
e
te
mau
o
te
Tapati 7 no tiunu 1998
Na te Peretiteni mono
o
te Etaretia na
i
reira
to
te
hoê taata
Mauruuru roa no te fariiraa
mai te Varna o te Fatu ia ôutou i te puai
au i te faaîteraa a loane
raa
16 (Ir. 12 - 15).
E poroiraa puai o tei haamanaô mal i te
lerutarema
mauruuru.
poroiraa i taua avatea tapati ra i nià i te
tumu parau no te «Varna parau mau» ia
Atua mai te hoê Metua tei hSroà i to na
E ioà 0 «Tiroama» no te hoê pape hopu i
Apooraa tiàtono, i te
paroita no Tupuai e i te utuafare o te
orometua i faril poupou mai ia mâtou, i
te tâpaô 0 to mâtou aroha e o to mâtou
ôaôa i fariihia ai mâtou i Tupuai. la faaî
no te Tuhaa II
III.
te taata. 1 te iôa o te mau mero no te
Taarii MARAEA orometua, 1 rave mai i te
TEHAHE e o Vaetua FLORES, peretiteni
-
0
na na,
ia riro noa te parau no te tâvini-
ei mea ôaôa.
Varna i tei hinaaro e tei ani atu ia na. E
Atua hôroà, e ère râ i te Atua pipiri.
E
Jacques Ihorai
Veà porotetani N°26, juillet - août 98
Apooraa Rahi Amui a te Haapiiraa Tapati
i Mataiea 12 e te 13 no tiunu 1998
Ua âmui mai na mero e 73 no na tuhaa e 8 1 teie Apooraa. Na te tomite
faatere e to na papai parau rahi i rautî i teie Tapura ôhipa. Ua âmui atoà
mai te tahi mau tino orometua e te faatereraa o ta tatou Etaretia. E tià ia
haamauruuru i te paroita Mataiea no ta na fariiraa.
feiâ tel iml 1 te mau râveà atoà no te haafarerei la tatou e te Atua. la riro te reira
tâvinlraa ei ôaôaraa na ôe
e
te ôrometua
pupu, noa atu te vero, te toètoè o te parau.
Tâpaôraa ioà tamarii
Ua poroi te peretlteni Haapiiraa Tapati 1 te
tuhaa atoà
mau
la faaitoito i te mau
e
tâpaôraa ioà tamarii. la rü i te faahoî mai 1
teie mau puta i te faatereraa ia nehenehe
ia îte pâpühia te numera tamarii HT.
Te puta haapiiraa : Te
ôpua nel te HT. e
papai 1 te puta i nia i te tahi taura metua
el aratalraa 1 te tamarii mai te tamahou
atu e tae atu i te taime e haapâpO ai o la i
to
papetitoraa. Te titau nei te tomite
puta i te feiâ atoà e târeni papai puta ta
na
râtou e haere mal e tauturu i teie ôhipa.
Rururaa : Ua itehia te itolto i roto i ta na
mau
te
ôhipa Rururaa i roto 1 te fenua nei e i
41 Rururaa tei tâpaôhia no teie
ara.
matahltl 1998.
Te tüàtlraa : la haapaari â te CPED 1 to na
tüàtlraa e te CPCV, e te Ui-âpî, i roto 1 te
mau tuhaa e te mau
paroita.
Te haapiiraa tapati e utuafare faaroo no te
tamarii
No
te
teretetlano,
ua
te
riro
haapiiraa
tapati ei papa matamua roa no te haapilraa
i te
faaroo. Eita te reira tau
oraraa
haapiiraa faaroo e moèhia. I reira tâtou e
haapiihia al «te tâmau i te îrava pipiria, te
pure, te ture, te himene, te taià pipiria reo
mâàhi, te tuatapapa i te mau râveà faaora a
te
te Atua i te nunaa Iteraera, te tiàraa o
mau
perofeta, letu e ta na Evaneria,
Pauro e ta na Epitetore i te mau Etaretia.»
Te hohoà o te hoê Atua faaora tel hau i te
mana,
ta ôe e tâmau. Te ite ra tâtou, te
ôhipa a te HT. o te âpitiraa ia i te metua
fanau e te metua pupu no te haapii e te
roto 1 te faaroo a te metua pOpO. Ua ului-
Te haapaeraa maa : Ua faaite mal te tuhaa
aratairaa i teie
tamarii te iteraa «la
hia te tiàraa o te mau metua pûpü. Te riro
4 i to na mau àti. Te vai ra te mau tamarii
letu-Metla». Te reira te fâ a te HT. Ua riro
nel teie tiàraa ei «imiraa moni» aita te fâ a
HT. i roto i teie mau àti vero 1 tupu aè nei
teie mau haapiiraa el turu 1 to na mau taa-
te Etaretia e tâuà faahouhia nel.
(El Nino). Ua faatupu to te tuhaa 5 taatoà
mau
hlraa âvae i roto i te oraraa nei. Ua taui te
tau,
ua
taui te flfl, ia taui atoà te râveà
haapiiraa eiaha râ te fâ e taui.
i te hoê «haapaeraa maa» ei haamanaôraa
Femriraa
1 te nunaa i roto 1 te àti. Ua faaitoitohia teie
Te vai nel te tamarii 1 roto 1 te èreraa i te
tâpura ôhipa o te tià i te tahi atu mau
here metua fanau (ua pohe anei, e àti mai,
tuhaa la faatere.
Te tahi mau tumu parau tel ferurihia
ua
Te itehia nel te
«toparaa te numera o te
tapati». Ua rau te mau
tamarii i roto i te haavîraa a te feiâ metua
Iho. Ua riro atu 1 roto i te mau faatianlraa.
1999.
horoàhia ra e te mau tuhaa ; Te
Ua pampam te feiâ Metua 1 te rave hope i
Tomite faufaa
tuàti ôreraa te haapiiraa e te râveà i nlà i
to râtou tiàraa.
haamata te reira mai te 1
te hum tamarii o teie tau
Nahea tâtou i teie mau tamarii, râtou tei
moti tià atu i te 31
hinaaro
na
tamarii haapiiraa
tumu
e
tûtava nei te
;
te fifi reo : te
HT., i te reo mâôhl, âreà te
tamarii, mea ôhie aè na na te reo fararii ;
te iti nel ,te mau âlù fanau âpï ; te mau
faaruè etv.). Te parahi nei te tahi pae
e
la herehia râtou. Te auraa, ia
rahi atu â te metua àtuàturaa i teie tama-
E tupu ta na ARA i Moorea i te matahlti
:
No to na oraraa faufaa e
no
no
tenuare
atoà o ia 1 ta na tâpura faufaa 1997 e
1998.
rll. la paruparu te metua fânau, te aupum
metua fanau tel haamoê i te «euhe» ta
atura te metua püpü.
Püôhuraa
râtou i faî i te mahana Papetitoraa. la rave-
Te reira te piiraa rahi i te mau orometua
Te
hia te tahi femriraa i nià i na ôroà moà te
Papetitoraa e te Haapâpüraa Papetito. Ua
tuatapapa maorohia teie flfl. Te vai nei te
pupu. E tuhaa ta tâtou i pihaiiho i teie
mau tamarii, eiaha noa i te tapati, 1 te mau
mahana atoà râ. la riro el mata ara tautu-
i te paroita ia itoito i roto 1 te taviniraa.
tahi mau metua aita e tütava nel i te tama-
m fatata ia roohia râtou e te àti.
rli e haere 1 te HT.
nel â hoi to tâtou Atua 1 tae mal al, i riro
No te here
la faahamanaôhia te metua fanau i to na
mal ai ei taata. 1 roto i to tâtou oraraa tâvl-
tiàraa. No te tahi mau metua fânau, te farli
nl, e hoi pineplne mai te ioà o ta tâtou mau
ôhie nei râtou
ôrometua pupu.
e
ia arataüila te tamarii 1
12 Veà porotetani N°26, juillet - août 98
e
titema. Ua haama-
E haamanaô tâtou i te
poroi nei tâtou i te mau faatere o te
haapiiraa tapati, te mau ôrometua pupu
(6000) e te mau tamarii HT. (80 000) 1 roto
«la lupuru ta tatou mau faaàtiraa. la roaahia to tâtou faaroo e te Here Atua».
Céline Hoiore
prix
Letourisme se développe après la ferme¬
ture du CEP comme première ressource
économique de la Polynésie française. Il
pénètre toute la société, il s’installe sur
toutes les îles, envahissant ou intégré, il est
le fer de lance de l’économie, il change la vie
d’un peuple.
Certains y croient d'autres le subissent, cer¬
tains s’y intègrent d’autres en sont exclus,
aucun ne le refuse, tous se posent des ques¬
tions : sommes-nous bien préparés ?
Comment ne pas perdre notre identité ? Que
vient chercher le touriste ? Que peut-on ou
veut-on lui proposer ? Quels sont les dan¬
gers du tourisme ? Entre le touriste et son
hôte ne peut-il y avoir que profits et relations
superficielles ? A ces questions le Veà porotetani vous proposent des réponses pour
ouvrir une nécessaire réflexion de fond, qui
rassemble tous ceux qui sont concernés par
le tourisme, c’est-à-dire l’ensemble de la
Te Etaretia e te ôhipa
fariiraa râtere
Mai tel faaroo-rahi-hia i tele mahana, mai roto mai ânel i te faa-
nahoraa porltita o te fenua, e aore ia te mau àivânaa no te ôhipa
population polynésienne.
tuatâpapa i te oraraa totaiete, ua riro te parau no te fariiraa râte¬
re
ei ôhipa faufaa, e ei îmlraa pâpû no te faahotu i te oraraa o te fenua,
I pihaî iho i te rahi o te mau parau atoà i faahitlhia, mea iti roa te reo e
aore ia te manaô no
te pae no te faaroo, oia hoî te Etârêtia. E aha râ hoî
Aita ihoâ ia to te Etârëtla e manaô i mua i teie parau rahi ? I
Te fariiraa ratere,
te tumu
eaha to na hoo ?
te matahiti 1992, ua faatupuhia te hoê tâuà- parau-raa 1 nià 1 te ôhipa
fariiraa râtere i te fare rau maire matutu tià rau, i Papeete (CESC) e ua
.
tïtau- atoà-hla te
mau
tià
no
na
Etârëtla
e
pitl, oia hoi te Etârêtia
Evanerla e te Etârêtia Tâtorita. Tele te tahl mau manaô e tano e faahiti-
Imurl aè 1 te hoperaa no te mau tama-
tamataraa atomi, te riro nei te fariiraa
râtere ei ôhipà matamua roa i roto i te
îmlraa faufaa o to tatou fenua. Tel roto
hia nâ roto i te mau rëni i mûri nei.
Te ôhipa fariiraa râtere, te farereiraa
râtou ia àufau i te piha taôtoraa i nià
ia i to tatou oraraa vaamataènaa taatoà,
ia te taata i te taata
i te faito
tel roto i te mau motu, te faaapiapi ra e
E tano e parau, te pororaa rahi a te
hoê. la ite atoà râ tâtou, te vai ra te
te haafifi ra 1 te tahl mau vâhl, e te faaô
Etârêtia ia au te mau haapiiraa a te
mau
atura hoî la na 1 te tahl atu vâhl ma te
Evaneria, te faaîte-ûàna-raa ia i te
faufaa e tei hinaaro i te haere e ora i
taul i te oraraa o te nunaa.
parau no te
maitai, no te ora o te
roto i te tahi mai ùtuafare e aore ia
taata ia au i te rahuraa a te Atua. Ua
mau hotëra rii mâmâ
Te ôhipa i
tupu na e 0 te riro â i te tupu, te mau
râveà tià ôre ia i faaôhipahia no te
Te farli ra te tahl pae,
te faaruru ra te
tahl, te faaô atura te tahl, te tutehia
atura te tahl 1 râpae, aita râ hoê noa aè
riro te Evaneria a te Fatu ei faaiteraa
i te tiàraa tiàmâ o te taata, eiaha râ,
e
8000 târâ i te mahana
râtere mea haîhaî roa ta râtou
.
mai ta te àpotetoro Pauro i faahitl, ei
«tautairaa mai» te moni
tuto tâvini (Taratia 5/1). Te auraa o
râtere mai roto mai i to râtou pûtë.
teie parau
1 roto i te oraraa no te
ôhipa fâriiraa râtere, eiaha mai te
mea, eita te parau o te tâviniraa e
tupu, e hlô râ i te mau râvea e faaôhipahia no te tîtauraa i te maitaî o te
hoê pae i nià i te tapono o te tahi
pae. Ua hiô-noa-hia na te mau râte¬
Te tiàraa o te hoê taata teretetiano i
oia hoî te feiâ e hare mai nei i
moè, tei moè i roto i te hoê Fenua
atu nei te Veà porotetanl i te tahi mau
Porinetia nei, ei mau taata moni, ei
âpï, aita o ia i îte i te huru o taua
pâhonoraa. ia nehenehe ia tâtou ia feru-
feiâ e tae i roto i te mau hotëra rara-
fenua ra ( i teie mahana, te vai nei te
rl hohonu i nià i teie parau.
hi 0 te fenua nei, no te mea e pee ia
râveà
e
pâtoî ra, te ulul paatoà nei râ tatou e :
ua
ineine mau ânel hoî tatou no te farli
1 te râtere ? Eaha te mea e rave ia ôre to
ù hiroà ia moè ? Eaha ta te râtere e tli
mai nei ? Eaha te mea e
aore
tià ia tâtou e
ia, o ta tâtou e hinaaro nei e faaîte
ia na ? Eaha te mau fifi o te fariiraa râte¬
re
? I mua 1 teie mau uiuiraa, te horoà
re,
mua
a
te
mau
to na ia îteraa nâ
teie feiâ i tae mai i nià i te
i teie parau
mua roa e,
fenua, e taata atoà la mai ia na te
huru, eere i te ânimara, eere i te hoê
taihaa, e taata râ, e ôhipa na te
Atua. E au te râtere i te hoê mâmoe
:
mau
parau
faatiani ), e tei
Veà porotetani N"26, juillet - août 98
13
hinaaro i te tahi mau aratairaa no te faariro
arataîraa no te taata i raro aè i te hoê mana
taihaa, na te feiâ riirii la» (Cindy Bindlecomb,
i to na puè mahana ei taime e îte atoà ai o ia
no te tïtau i te hoê fâ
Ancient Tahltian Society, Vol 1, Honolulu, p.
i te hau i nià i te fenua eere i to na. E ia hoî
O
ia i to na fenua âià, ia taîtaî atoà o ia i te
mau
parau
fenua.
maitataî e riro ei maitaî no te
pâpü. Te mana e arataî
ra i taua pupu taata ra, tei parauhia te mau
teretetiano, e aore ia mam metia, te mana ia
0 te Fatu e te ture àuro e aratai ra t taua
24. Hurihia mai roto mai i te reo peretâne).
I roto i teie faaroo rahi, ala e
àifâitoraa. Te
I roto i te Pîpïria, te vai ra te mau râtere mai
no te
autaeaè, no te maitaî, no te ora I roto i
te îmiraa ia i te mau râveà
la rahi e ia rahi noa atu â te râtere e haere
te tau no Aperahama e tae roa mai ia letu. Te
te hoê parau tuatâpapa tei ravehia e te ôro¬
mai i to tâtou nei fenua, e rahi noa atu â ia
pororaa rahi, ia here te taata ia na iho e i to
metua ra 0 John Peter Holden, ua faaau o ia
te tuhaa a te feiâ ôna.
na taata
i te oraraa o te hoê Etârêtia i te ôhipa fâriiraa
âmuiraa faaroo ra, o te ture ia no te aroha,
tupu.
râtere nâ roto i te parauraa e, e faaroo moni
manaô e vai ra,
Te ôhipa fâriiraa râtere, te Etârêtia e te mau
rahi roa teie, te feiâ moni anaè tê ô i roto. I
ôpuaraa
roto i taua ôhipa ra, te vai ra te mana e ara¬
1 te mau taime i mahemo, ua faahiti na te
1 roto i te rahiraa râtere e tae mai nei i te
tai ra, oia hoî te mana o te moni. Te vai atoà
Etârêtia i to na manaô tüàti ôre i mua i te
fenua nei, vetahi i roto ia râtou, te vai mau ra
ra
to râtou hiroà faaroo e te hinaaro e haere i te
râ no te faaàifaito, no te faatahua râ, oia hoî,
mau ôpuaraa no te paturaa i te mau
hotêra âpî i Opunohu, i Punaaula, e ua riro
vâhi e haaputuputu ai te feiâ faaroo i te fare
te feiâ e ônahia i roto i teie ôhipa e te feiâ tê
te reira huru to te Evaneria ei faahaparaa nâ
pure anei aore ia i te fare âmuiraa. I roto t te
mau motu, te vai ra te tahi mau faanahoraa
ore e fanaô
mua roa,
Te
ôhipa fartiraa râtere,
e
tahua pororaa
Evaneria atoà ia
no
te mau râtere, oia hoî te faatupuraa t te
tahi mau taime pureraa i roto i te mau hotêra, e aore
ia mau himeneraa faaroo, no te
te hoê arataîraa,
te hoê faanahoraa, eere
maitaî, mai roto mai i teie faaroo
mea, ua riro la taua huru to te Etaretia ra, ei
ôhipa. A hiô na tâtou. Te mau taiete manu-
faaapiapiraa 1 te ôpuaraa e faahotu i te
ta râtou mau râveà no te utaraa mai i
fenua, te feiâ farii râtere, e e rave rahi atu â
te mau râtere, te mau fatu hotêra tei îmi i ta
te feiâ tei hiô mata ê i te tiàraa o te Etârêtia i
reva e
poto 0 to râtou taime faafaaearaa i te fenua
nei. Mea iti
mau
hotêra, te rahiraa feiâ rave
te reira atoà te tahi tahua pororaa Evaneria
ôhipa e tâvlni nei i te mau hotêra, te mau
fatu pereoo uta taata e ta ratou mau râveà
rii, etv. E ia hiôhia i roto i te ôpereraa i te fau-
no te faaite atoà i te hoê hohoà ê atu i te mau
faa e roaa mai ra, mea iti roa te fanaô o te
mea tei îte- pinepine-hia e te mau râtere, oia
hoî te mau hotëra rarahi, te mau piha hâviti,
mau taata o te fenua.
ia aita
roa
atu te reira
tuhaa ôhipa e ravehia nei i Tahiti nei, e inaha
te
mau
pereôo utaraa taata mea faatoètoè,
1 te mau tià faatere o te fenua no te
rahi. Mea rahi mau â te feiâ e ô i roto i teie
râtou tho
e aore
tahi
I roto i teie faaroo rahi,
i teie mahana, e tîtauhia te feiâ e parau pOîte
tei haere i te tahi
mau
faamemeraa no te
mua i
teie parau. Te parau e tano e faahiti ,
eere te tiàraa o te Etârêtia e,
no te pâtoî noa.
E hiôraa ê râ ta na 1 nià i te huru oraraa e te
ôhipa e tupu ra i nià i te fenua. Na ta na
iho papa ture i turaî ia na la riro ei mata hiômau
hiô, ei âral e ei tiai i nià 1 te mau mea e riro i
te faaîno, e aore ia te faaapiapl i te oraraa o
te taata, te vâhi e orahia ra e ana, e te nâtura e haaàti ra la na. 1 roto 1 te hiôraa, eita e
te arataî i te râtere i roto i te hoê hiôraa âpî .
ôhipa atu e no te tïtau atoà atu i te tahi mau
tiàraa teitei. Te ture rahi e aratai ra i te ôhipa
No te reira hum manaô, i faaineine-atoà-hia
fâriiraa râtere, te ture ia a te taata. E no
faahuru ê i te oraraa e te tupuraa o te nâtu-
ai vetahi mau ôrometua a te Etârêtia no te
reira, mea maitaî ia hiôhia te parau no te
tuàtiraa i roto i te feiâ e faatere nei i teie
ra, e
la ara noa o ia i mua i te mau ôpuaraa a te
Te ôhipa fariiraa râtere, e «faaroo» moni rahi
ôhipa e te feiâ e tâvini ra, (relation direction personnel) la au i te manaô o te hoê vahiné
tuatâpapa no taua parau ra, o Clndy
Binddlecomb, tel parau e, «I roto i te ôhipa
fâriiraa râtere, mea pae hoê noa te tuàtiraa,
atoà
oia hoî, te mau arataîraa, no roto noa mai i
manaô 1 mua i te mau ôhipa tià ore e tupu i
la hiô tâtou i te auraa o te parau no te faa¬
te mau faatere, âreà te faaôhlparaa, tei roto
nià 1 te fenua nei. Aita to na e manaô mai te
roo, e aore ia te Etârêtia, e ô mai te manaô e,
noa ia i te feiâ rave
te vai ra te tahi mau faanahoraa, te tahi mau
rii mai te tâmâraa, te puàraa àhu, te tietleraa
peu e, eita te mau ôpuaraa a taata e faahuru
ê i te mau mea 1 rahuhla e te Atua.
etv. No te faaîte atoà râ, te vai ra te faaroo, no
tautum i te faatupuraa i taua mau faanaho¬
raa ra
nâ roto ihoâ râ i te reo peretâne. Mea
tano atoà ia faarirohia teie
ôhipa ei tahua
pororaa Evaneria.
ôhipa. Te mau ôhipa ril-
tano i te taata la rave noa i te mau mea
e
to te taata. Ua tîtauhia, e ua pilhia te
Etârêtia, ia mata ara i nià i te rahu a te Atua,
taata. Ua tiàtià na o ia no te pâtoî i te mau
tâmatamataraa paura âtômï, ua faaîte na o
ia i to na manaô i mua 1 te parau no te hooraa
fenua etv.
e
faaîte
noa
â
o
ia i to
na
1 roto i te hoê hiôraa, mai tei ravehia 1 te mau
taime i mahemo no nià i te parau no te haa-
Chartre du tourisme durable
piira, ua haamauhia te hoê faanahoraa e te
hoê tombe no te hoê arataîraa maitaî no te
La Conférence mondiale du Tourisme durable organisée par l’UNESCO, l’Organisation
Mondiale du Tourisme et divers institutions internationales, réunie en Espagne du 27 au
28 avril 1995, a adopté un texte en 18 principes et objectifs.
En préliminaire les participants reconnaissent la possible contribution du tourisme «au déve¬
loppement socio-économique et culturel mais aussi à la détérioration de l’environnement et
à la perte de l’identité locale». Ils jugent prioritaires «la protection et la consolidation de la
dignité humaine des populations locales tout comme des touristes» et nécessaire «un par¬
tenariat entre les principaux acteurs qui participent à cette activité».
Les 18 points sont proposés à tous ceux qui oeuvrent dans le tourisme, des gouvernements
aux professionnels en passant par les institutions, les associations. Ils préconisent un déve¬
loppement durable pour préserver «les ressources dont cette activité dépend», et «respec¬
ter les équilibres fragiles» en «s’intégrant dans le milieu naturel, culturel et humain». Ils invi¬
tent à définir des critères de qualité préservant la destination touristique et assurant la satis¬
faction du touriste, avec les populations locales. De même l’économie locale et son déve¬
loppement sont considérés comme le moteur de l’activité touristique notamment pour «un
partage équitable des bénéfices et des charges engendrés par le tourisme».
Ainsi ils suggèrent aux gouvernements d’aider en priorité les projets qui «contribuent à
l’amélioration de la qualité de l’environnemenb>.
Enfin c’est à un code de conduite que ce document invite pour que «les principaux acteurs
intervenant dans les activités touristiques favorisent la durabilité du développement touris¬
tique».
G.M.
14 Veà porotetani N°26, juillet - août 98
pae no te haapliraa tei parauhia «Charte de
l’Éducation» no te mea, ua riro te parau no te
haapliraa ei parau rahi i roto i te oraraa o te
fenua. 1 mua atoà i te tahi o teie parau no te
fâriiraa râtere, te rahiraa taata e ôhipa ra i
roto 1 teie îmiraa rahi, mea maitaî ahiri e tano
atoà e haamau i te hoê faanahoraa e te hoê
tombe tê tâhoê i te feiâ atoà e tuhaa ta râtou
i roto i teie ôhipa rahi, nâ reira atoà 1 te pae
no
te faaroo, ia haamau-atoà-hla te hoê faa¬
nahoraa e parauhia «Charte du Tourisme» i
reira e tuatâpapahla ai te mau parau atoà no
te tîtauraa i te hoê fa, oia hoî, te maitaî no te
tâatoàraa. Na teie paha faanahoraa e faariro
mau 1 teie
ôhipa fâriiraa râtere ei ôhipa na te
tâatoà, elaha râ na te hoê noa pae. Tel te reo
0
te Peretbeni o te Hau Marite o L3nidon B.
Johnson i te matahlti 1963 : «Eita e roaa faahou ia tâtou ia haru 1 te mau mea no nanahi
ra, to a nanahi râ, tei roto ia tâtou te manuiaraa e te ôreraa e manuia».
Gaston Tauira
10 queg|^s,jjur le tourisme
^Le tourisme on en vit ou on le subit. Le touriste on l’accueille ou on le rejette.^
L’hôte est formé ou se déforme. Pour comprendre les enjeux aujourd’hui, enB
»
'
l’hôtellerie,^
Polynésie, du tourisme, nous avons interrogé des professionnels de
de la culture, du tourisme, des responsables politiques(l) ou religieux. Leurs
réponses nous ont permis de déchiffrer le tourisme à4ravers dix questions.
■
...
La Polynésie vit-elle
active en dépend. Les professionnels du
pour ne pas seulement la subir.
révolution ?
tourisme poussent la population poly¬
nésienne à accepter ses règles qui chan¬
Quelles sont les chances
une
Sommes-nous en train d'assister à
une
troisième mutation de la Polynésie après
celle, culturelle, de l'arrivée de l'Évangile
et après celle du CEP ?
Christian Vernaudon, s'il réfute le terme
de «troisième révolution», admet que sur
gent profondément les habitudes (ryth¬
me
de travail, disponibilité, sens de
du tourisme ?
l'hospitalité...).
ouvre
En
des
^
.
Le tourisme est une activité moderne qui
l'esprit sur le monde. Il provoque
des personnes de
certaines îles la vie est bouleversée.
privilégiant le tourisme de luxe, la
population se sent dépossédée par les
investisseurs et précipitée dans la
A Tahiti, par exemple, le tourisme fait
modernité dont elle doit être à la poin¬
partie des secteurs économiques, il n'est
pas envahissant. A Moorea, la présence
des touristes est forte mais permet de
maintenir ou de développer d'autres
activités. A Bora Bora, il est envahissant
et plus de la moitié de la population
te, notamment en ce qui concerne les
services et la communication.
d'être confrontée au regard de l'autre.
Malgré
sources
réserves, les polynésiens
acceptent ce choix économique en l'ab¬
sence d'alternative, mais il leur faut les
moyens d'accompagner cette conversion
ces
rencontres entre
cultures et de modes de vie différents.
Il permet à une culture de se montrer,
d'offrir une représentation identitaire et
Parce que les îles possèdent des res¬
qui intéressent le tourisme et
les touristes ont du plaisir à se
déplacer, il favorise une économie
que
décentralisée et une auto-suffisance. De
Tourisme et tourisme
C’était un dimanchedel’année 1974.Alors que nous étions,
nous
les membres du Synode en réunion de travail dans
la paroisse de IMgatangiia, avec nos homologues rarotongiens, quelqu’un vint informer des responsables de l’Église pro¬
testante aux îles Cook de l’arrivée d’un paquebot dans la rade et
de la nécessité de l’accueillir. Le diacre, une personnalité dans
la promotion du tourisme à Rarotonga, n’eut pour réponse que
d’inviter les touristes à patienter jusqu’au lundi pour voir les
rarotongiens danser.
Ainsi, le tourisme aux îles Cook, ai-je compris, ne consiste pas
à montrer aux touristes, c’est-à-dire à ceux d’une autre culture,
d’un autre pays, ce qui leur ferait plaisir ou ce qu’ils attendent,
mais ce qui se fait et ce qui se vit dans un pays.
séjour parmi nous, mais pour lui faire découvrir tout naturelle¬
ment notre «fenua» et la vie de celles et ceux qui lui sont liés.
Par exemple : au niveau de l’environnement, avec la découver¬
te de la flore et de la faune, des rivières et des vallées, des quar¬
tiers et des communes... ; au niveau de la culture polynésienne,
avec la visite des lieux de culte (les «marae») de nos «tupuna»
(nos ancêtres), la rencontre avec nos chants et danses, le
contact avec notre artisanat et nos jeux, tels que la course des
pirogues, le lancement du javelot... ; au niveau de la religion,
la visite des églises et des temples, la fréquentation des
rassemblements ou des fêtes propres à chaque confession reli¬
gieuse...
avec
,
Un partage
Une ouverture
Du coup, j’ai fait un rapprochement avec le tourisme qui est fait
A deux jeunes étudiants polynésiens qui me demandaient si le
tourisme comptait pour moi - personnellement -, j’ai répondu
hésitation que le tourisme importait pour moi, à
condition qu’il soit le reflet de ce que nous vivons et faisons. En
ici, en Polynésie. Est-ce aussi, de cette manière-là, me suis-je
demandé, que la promotion touristique est comprise ici, chez
nous ? Est-ce aussi pour montrer ou pour partager avec l’étran¬
ger ce que nous faisons et ce que nous vivons, que nous
sans aucune
sommes ouverts au tourisme ?
tion, le «maohi» ne sera plus aux yeux du touriste un poster
portant une femme polynésienne à la poitrine dénudée, mais
Partant donc du message de cet ami diacre engagé dans la pro¬
un mot, si le tourisme tend bien vers la connaissance par l’autre
de notre vrai visage, de notre âme polynésienne. A cette condi¬
motion du tourisme dans son pays, je crois que le tourisme a
une «vahiné» au buste caché et au
place dans la vie d’un peuple, quel qu’il soit, ou dans la vie
de notre «fenua», quand il est ouverture vers l’autre pour s’en¬
richir en retour de sa culture. Je crois que le tourisme a sa place
en Polynésie, lorsqu’il est partagé avec l’étranger de ce qui nous
fait rire ou pleurer. En un mot, si le tourisme est pour nous
synonyme de ce que nous vivons et de ce qui nous porte au jour
le jour.
touriste avec
Ainsi, le touriste, s’il veut venir à notre rencontre, doit impéra¬
tivement savoir que nous n’existons pas pour faire ce qui lui
ferait bien plaisir ou ce qu’il veut pendant le temps de son
A ce tourisme-là, je serai partant avec lui.
sa
un
visage radieux accueillant le
signe d’ouverture vers
collier de fleurs, en
l’autre.
Si donc une pension, un hôtel ou une agence fait ce qui plaît à
l’étranger, il ne fait pas, pour moi, du tourisme, mais de l’ani¬
mation. Mais s’il existe pour montrer au voyageur ce qui fait
partie des mœurs de son peuple, ce qui chavire et émeut le
cœur de son peuple, c’est-à-dire le sien propre, alors il fait pour
moi du tourisme.
Jacques Ihorai
Veà porotetani I\l°26, juillet - août 98
15
plus les métiers du tourisme attirent les
jeunes et c'est donc un moyen de les retenir.
De nombreuses et diverses activités écono¬
miques trouvent des débouchés dans le tou¬
risme.
Quels dangers porte le tourisme ?
Les cas ne manquent pas où la population le
subit violemment. En Birmanie, après le coup
d'état de 1988, une année du tourisme a été
décrétée en 1996 et a provoqué le déplace¬
ment de villages entiers et mis des popula¬
leur affaire». Encore faudrait-il que
les
profitent aux polynésiens,
que ce soit «plutôt les petits investisseurs qui
soient aidés plutôt que les gros venus de
l'étranger» regrette Ato Tinorua, directeur
d'une pension à Bora Bora, d'autant plus que
le tourisme génère des retombées écono¬
miques qui sont faciles à répartir dans une
est
investissements
communauté.
En permettant à toutes sortes d'hôtellerie, et
d'abord les pensions de famille, de se déve¬
Le tourisme tue-t-il la culture ? «Il nous
faudrait tout d'abord savoir quelle est notre
culture, s'emporte Danou Heuea, on se dégui¬
Polynésien, c'est du cinéma !». Les cho¬
se en
régraphes constatent l'appauvrissement cul¬
plaire au plus grand
nombre qui, si elle tue l'imagination identi¬
taire, ouvre à la création moderne. Une étude
de rOMT (1984) sensibilise aux risques que
portent la «massification de la production
culturelle» et s'inquiète de la perte de «signi¬
turel et la volonté de
fication sociale des manifestations folklo¬
rUttar Pradesh (Indes) s'est mobilisé contre
lopper, le territoire permettrait une croissan¬
ce à un rythme humain et sans remettre en
cause les équilibres, sans abandonner les
contre culturel polynésien ? Le carnaval peut-
la prostitution. Au Sri Lanka, les casinos fer¬
autres sources de revenu.
il être polynésien ?
Le tourisme est-il une chance
ristes a montré qu'ils étaient déçus par l'inté¬
pour l'emploi ?
rêt culturel de la Polynésie.
«A Bora Bora le tourisme ne nous rapporte
Il y a quelques années 24 animateurs touris¬
tiques avaient été formés pour accueillir les
tions aux travaux forcés. Le gouvernement de
les étrangers. Au
magazine Maclean's, la
Gendarmerie attribue au jeu et aux casinos :
vols, fraudes, suicides, enfants négligés...
L'organisation mondiale du tourisme (OMT)
a appelé le 12 mai 1997 à «maîtriser le ryth¬
me de croissartce du secteur touristique là où
celle-ci risque de mettre en péril les commu¬
més
ont
Canada
rouvert
selon
Une enquête de satisfaction auprès des tou¬
pour
le
riques». Le Heiva est-il encore ce lieu de ren¬
rien, les emplois qualifiés sont occupés par
des «zoreilles», les tahitiens n'ont pas le
touristes dans les hôtels et leur proposer des
niveau et sont payés moins que le SMIC (70
activités liées à l'environnement. Il n'en reste
000 FCFP) ; à la moindre faute on nous met
nautés locales et les valeurs de la société».
dehors et les stages de formation nous pro¬
plus aucun aujourd'hui. Ils coûtaient de l'ar¬
gent aux hôtels, ils ne leur rapportaient rien
Au GIE Tourisme, on constate que la prosti¬
posent d'apprendre "à balayer et à laver le
et détournaient les touristes d'autres activités
tution ne se développe pas. Par contre le pro¬
linge ! » S'exclame acerbe un habitant, sans
renier son appartenance à la majorité muni¬
cipale. Pourtant le tourisme génère des
emplois, de la construction aux services, mais
beaucoup de professionnels se plaignent
d'un système éducatif déconnecté des réali¬
tés et des blocages de part et d'autre. On
préférera l'administration mieux payée et
moins contraignante. Les choix de l'hôtellerie
ne favorisent pas non plus une embauche
locale, le polynésien refuse de devenir
«papaa sous une peau maohi».
plus lucratives.
jet de casino fait son chemin. C'est l'industrie
la
plus rentable du monde, souligne un
expert canadien, elle rapporte des devises et
attire les touristes. Deux craintes sont émises
par
les Églises, l'éclatement des familles où
les parents aiment le jeu, le recyclage de l'ar¬
gent sale (trafic de drogue, pot de vin...).
De son côté l'ONU (27 juin 1997) s'est
intéressé aux problèmes de l'environnement
et aux risques de dégradation.
L'environnement devient une priorité avec le
La «World Travel and Tourisme Review»
Les attentions que réclame le touriste obli¬
dora c. valayer
a
publié en 1991 des projections réalisées
estimer le nombre d'arrivées de tou¬
le respect des hôtes
pour
et
l'an
2000.
Pour
l'Océanie on passe de 4 664 000 à 2 407
communiquer, à suivre leurs enfants.
si la communauté leur survivra.
libre s'est instauré.
tourisme, ravages
et promesses
mique en pleine expansion.
En Polynésie sa progression est sans cesse
remise en cause (en 1996 par la reprise des
De plus les pensions de famille sont une
forme de préservation de soi tout en maîtri¬
sant la
modernité.
Pour beaucoup il faut imposer notre manière
de voir, de vivre. Et pourquoi pas garder les
essais nucléaires, en
16 Veà porotetani N°26, juillet - août 98
mal à
A Moorea où la pêche et l'agriculture sont
ancrées dans la vie traditionnelle, un équi¬
secteur écono¬
1998 avec les cyclones),
pourtant Kinvestissement augmente pour
passer de 3092 chambres d'hôtel en 1997 à
6000 chambres en 2006. Le territoire y voit
le fer de lance de sa politique économique,
il réclame de lourds investissements pour les
routes, les aéroports, l'adduction d'eau..., pro¬
fitables aux populations mais dont la quasi¬
totalité des équipements nécessaires doit
être importée, entraînant un lourd endette¬
ment. Mais constate Thieriy Nhun-Fat si «le
CEP a échappé aux polynésiens, le tourisme
vaille la nuit, l'homme le jour et ils ont du
communautaires se transforment sans savoir
(estimation supérieure) (2). La fréquentation
touristique peut diminuer de moitié comme
être multipliée par dix.
Actuellement il représente 6% du PNB mon¬
dial (3) et l'ONU y voit une des grandes
un
gent à une présence 24h/24h. Dans cer¬
taines familles qui vivent de lui, la femme tra¬
Des pasteurs se plaignent de ne plus voir
leurs paroissiens... Petit à petit les habitudes
000 (estimation inférieure) ou 48 444 000
industries mondiales et
l'autre, pour celui qui reçoit, son pas ne doit
pas être vers la ressemblance à l'autre mais
d'amener l'autre à découvrir ses richesses,
sans lesquelles l'autre n'aura aucun intérêt à
venir chercher le dépaysement ici.
ENTRÉE LIBRE
Le tourisme est-il l'avenir économique ?
1988
s'inquiète Ato.
Et si le tourisme c'est faire un pas l'un vers
munauté ?
tions, pour proposer un paysage propre.
entre
tements». «On nous demande de nous refai¬
re»
Le tourisme est-il un risque pour la com¬
tourisme pour éviter les abus et les destruc¬
ristes
L'OMT reconnaît aussi qu'on assiste souvent
à une «modification artificielle des compor¬
«Le respect des hôtes»
Les
Éditions Labor et Fides proposent
magasins fermés le dimanche pour, non pas
servir le client, mais l'inviter au service... reli¬
gieux.
dans leur collection Entrée libre, un
ouvrage court (84 pages) qui ouvre une
réflexion autour des différents aspects du
tourisme, regards croisés entre ceux qui
visitent et ceux
qui accueillent. Il est
signé par Dora C. Valayer, pasteur de l’ɬ
glise réformée de France et présidente de
l’association Traverses
92100 Boulogne).
(7 rue Eyraud -
Comment préparer le touriste ?
«Le pays où vit l'amour» clamait les affiches
la Polynésie aux USA Cette image
véhiculée par les opérateurs touristiques où
vantant
on retrouve
ne
les mythes, du rêve au paradis,
peut que provoquer la déception de leurs
De plus la population n'est pas
prête ou ne veut pas correspondre à ce que
voyageurs.
vendent les agences. Le touriste doit être pré¬
paré, et même si les images ont la vie dure ii
doit savoir ce qui l'attend sans trop enjoliver
et en
l'invitant à partager ce qui se vit ici et
non
pas ce qu'il vit chez lui. Par des dépliants
ou
un
manuel
il
pourrait s'intéresser à
d'autres réalités que le loisir touristique mon¬
dialisé.
Comment se préparer au tourisme ?
Tous
en conviennent, il faut préparer les
polynésiens. La formation aux métiers du
tourisme et pas seulement à ceux de l'hôtel¬
lerie, est importante mais il faut aller plus loin
et dès le collège comprendre le phénomène
et son Intérêt.
Une information est à trans¬
l'environ¬
enraciner l'identité culturelle.
Les îles doivent être impliquées dans cela
mettre pour conserver et protéger
nement, pour
comme
dans la recherche et la formation
d'une main-d'oeuvre locale, dans
l'Investis¬
sement pour profiter des retombées.
Nos îles : une ressource
Mais pour que la préparation soit efficace il
conviendrait que chacun sache quelle direc¬
tion prendre et connaisse le but recherché.
Quel tourisme ?
En 1978 et en 1992, des tables rondes ont
permis en Polynésie de réfléchir à ce déve¬
loppement. Aujourd'hui l'ONU réclame un
code mondial d'éthique du tourisme.
On l'a vu, l'envolée actuelle ne devra sa réus¬
touristique inépuisable
La beauté de nos îles, que beaucoup disent supérieure à ceiies d’autres destinations
touristiques importantes du Pacifique ou d’Asie et leur tropicalité font de la
Polynésie une région à vocation touristique évidente. En effet, ie tourisme tropicai
bainéaire qu’incarne le tourisme polynésien, s’appuie sur des ressources natureiies
que sont ie soieii, ie iagon, ia nature, les paysages. Et ces ressources sont juste¬
ment inépuisables dans nos archipels. Nos îles sont donc naturellement faites pour
se vouer au tourisme.
site qu'à la capacité des promoteurs à impli¬
quer les populations les plus touchées. Si la
Une économie adaptée à la dispersion
population se sent exclu des décisions, si elle
ne
profite ni de l'investissement ni des
emplois, si le monde des hôtels est à l'oppo¬
sé de ce qu'elle vit au quotidien, si elle a le
sentiment de perdre son âme, les investis¬
seurs n'auront fait que dresser des murs bien
gardés qui un jour s'écrouleront.
On parle aujourd'hui d'éco-tourisme, de tou¬
risme durable qui implique tous les acteurs et
profite des richesses naturelles du pays, il est
temps d'organiser des états-généraux du tou¬
risme en Polynésie pour adopter une Charte
du tourisme qui unisse les professionnels et
la population à ce formidable chantier. La
Polynésie a les ressources nécessaires et les
atouts humains, la Polynésie a le temps pour
devenir un exemple dans la maîtrise de cette
révolution et montrer au monde qu'il est
possible de faire de l'argent avec les relations
de nos îles
humaines sans les dénaturer.
Gilles Marsauche
1- Nous regrettons que le Ministre du tourisme n’ait
pas accepté de répondre à nos questions, nous sou¬
haitions son éclairage, mais sa responsabilité de
Président du gouvernement ne lui en a pas laissé le
temps.
Nous regrettons aussi que
concernées directement par
certaines personnes,
le développement du
tourisme, aient refusé de participer à ce dossier parce
qu’elles considéraient que leur analyse pouvait être
récupérée par i’opposition.
2- Le respect des hôtes - Dora C. Vaiayer (Ed. Labor
et Fides) p, 39.
3- Le monde diplomatique (1997) «Pour une révolu¬
tion du tourisme».
il est évident, et nul n’a besoin d’être
Sur le plan économique, du fait que les
touristes se déplacent vers ces îles, les
retombées financières profitent directe¬
devin ou expert pour penser, que ie tou¬
risme est et sera ie domaine écono¬
ment aux populations locales.
mique d’avenir pour notre pays.
Actueilement dans le monde près de
600 millions de personnes effectuent
des voyages internationaux et ce chiffre
Les défis du développement de notre
tourisme
La réussite de notre tourisme résultera
des efforts conjugués et cohérents des
ira en augmentation grâce à l’éiévation
du niveau de vie de certains nouveaux
vées.
pays industriaiisés d’Asie et de l’Est.
La Polynésie profitera de cette tendance
mondiale. Mais il faut que notre pays
fasse le choix d’un tourisme qui respec¬
te la taille de nos milieux insulaires
naturellement et humainement fragiles.
C’est pourquoi, des ensembles hôteliers
de petite taille
(moins de 30 bunga¬
lows), qu’ils soient de luxe ou qu’ils
soient plus simples, seraient ce qu’il y a
de plus adapté d’une part aux éco-systèmes et aux espaces fonciers insu¬
laires et d’autre part aux polynésiens
qui pourront plus facilement exprimer
leur naturel convivial et hospitalier.
Actuellement, près de 30 îles réparties
sur l’ensemble des 5 archipels offrent
des possibilités d’hébergement chez
l’habitant plus vastes que celles des
hôtels de standard international.
Grâce à ces hébergements chez l’habi¬
tant, les touristes peuvent se rendre
dans des îles où l’on trouve la vie
authentique
des
populations
des
Tuamotu, des Marquises, des Australes
et des Gambiers.
pouvoirs publics et des entreprises pri¬
De la part des pouvoirs publics, 4
grands défis liés spécifiquement au tou¬
risme doivent être menés impérative¬
ment et nous citons : l’aménagement du
territoire pour définir les espaces et les
pôles ayant vocation touristique et ainsi
prévoir les infrastructures nécessaires à
une économie touristique ; le dévelop¬
pement des ressources humaines pour
une population sensibilisée sur le tou¬
risme et pour disposer de personnel
formé ; la protection de l’environnement
pour préserver et valoriser la beauté
naturelle de nos îles ; une réforme fon¬
cière pour disposer et valoriser des
espaces fonciers nécessaires à l’im¬
plantation d’hôtels ou d’entreprises
d’animations et d’excursions.
De la part des entreprises privées, il
s’agit de relever le défi de l’imagination
et d’un professionnalisme accru pour
que les richesses et l’intérêt culturels de
notre pays soient mieux intégrés et
mieux perçus par les touristes à travers
Veà porotetani N°26, juillet - août 98
17
les prestations et les produits offerts, pour que
les populations locales bénéficient au maximum
emplois et des retombées économiques
(artisanat, agriculture, pêche, commerce...) et
pour faire émerger un nécessaire encadrement
polynésien dans les entreprises.
des
Une nécessaire implication des populations
Une hôtellerie polynésienne
Christian Vernaudon, PDG d’Air Tahiti
et directeur général de la Financière
hôtelière polynésienne (1), propose
conception polynésienne de i’hôles
Il n’y aura pas de réel développement du touris¬
une
l’implication et la participation des
polynésiens à la dynamique touristique.
Si la dynamique touristique est uniquement
impulsée par des entités, personnes ou entre¬
prises, de l’extérieur alors cette dynamique ren¬
contrera de plus en plus de rejet de la part des
populations insulaires.
Or, je crois pouvoir affirmer grâce aux nom¬
breux déplacements que j’ai pu effectuer dans
les îles, que les populations, partout où j’ai pu
me rendre, sont prêtes à accepter et à faire du
tourisme. C’est la nature hospitalière du polyné¬
teilerie qui engage ies financiers,
communes et les employés.
me sans
sien.
Mais si elles sont prêtes, elles ne sont pas pour
autant préparées à assumer cette activité éco¬
nomique de nature moderne et nouvelle pour
ces populations. C’est là un point capital qu’il
faut comprendre.
En effet, si les populations insulaires ne sont
pas hostiles au tourisme, cela ne permet pas à
un investisseur étranger à la communauté d’ac¬
cueil, d’agir à sa guise en ignorant l’existence et
les aspirations sociales et économiques de la
population d’accueil.
Beaucoup d’hôtels implantés dans des com¬
munes rurales sont coupés de l’espace humain
et social qui les entoure. La cohabitation est
parfois difficile. Elle se manifeste par des vols
dans les bungalows, par des pugilats avec les
dirigeants d’hôtels, par des taux importants
d’absentéisme du personnel, etc...
«Le tourisme doit permettre de maintenir
les avantages que procuraient le CEP et
de
ne
pas
domaines
revenir en arrière sur des
la santé ou les
comme
moyens modernes de liaisons inter-îles.
La Polynésie ne trouvera demain ses res¬
sources
qu'au-travers d'activités d'export
de biens ou de services comme le tou¬
ter avec les partenaires et les élus de la
risme.
commune.
Depuis cinq ans ilya un développement
spectaculaire de l'hôtellerie, notamment
du logement chez l'habitant qui n'est
malheureusement pas médiatisé comme
Il le mérite, le guide de la petite hôtelle¬
rie met en évidence ce phénomène et je
trouve ridicule d'opposer la grande
hôtellerie au logement chez l'habitant.
Ils ne sont pas concurrents mais com¬
plémentaires. Les uns entraînent les
autres, l'exemple de Rangiroa en est
l'Illustration, la promotion de l'hôtel
naires
Ils doivent aussi être parte¬
les pensions.
l'apport, par
exemple, du terrain. Les hôtels que nous
construisons aux Marquises, à Atuona et
à Nuku-HIva, un ensemble de vingt
chambres, sont une révolution pour la
collectivité. Il y a des Interrogations sur
les changements apportés dans la vie
quotidienne, auxquelles nous devons
répondre et pour mol il y a en premier
lieu l'intégration de l'hôtel dans la natu¬
re pour qu'il ne défigure pas le paysage
et puis les emplois, dont on sait qu'ils ne
seront pas suffisants pour répondre à la
Un tourisme se construit avec des pro¬
demande. L'essentiel du tourisme sert en
duits qui correspondent aux différentes
final à payer les salaires des gens qui y
bourses».
travaillent et je pense
draine
une
clientèle
vers
financiers
avec
365 jours par an auprès du client, il va
qu'il n'est pas
impossible d'arriver à ce que la totalité
des empiois, y compris l'encadrement,
soit tenues par des locaux. A Bora-Bora
c'est notre politique et la clientèle est
monieusement avec cette activité moderne et
donc changer les habitudes en profon¬
très satisfaite. Il faut donner leur chance
nouvelle que représente le tourisme. Des
méthodes de sensibilisation et de formation
deur. Je trouve sain de retrouver les
aux
valeurs du travail et que nos moyens
financiers en soit la contre-partie. Mais
essayer de les transformer puisque
touristes apprécient avant tout
il y a aussi un tourisme dévastateur qui
contact naturel. Il ne faut pas dénaturer
entraîner la prostitution par
exemple, on est à l'abri de cela en
Polynésie et il faut le gérer de manière
très strict pour ne pas entrer dans ce
cette
C’est pourquoi, il est nécessaire que les popula¬
tions locales des zones à vocation touristique
soient préparées à assumer et à cohabiter har¬
adaptées à cette population existe. Pour agir,
des solutions techniques existent, mais encore
faut-il une volonté politique provenant à la fois
du maire et des autorités gouvernementales. Il
est nécessaire que les investisseurs respectent
et associent les populations locales à la
construction de leur projet et à l’exploitation de
leur entreprise, que les populations locales
puissent également créer leurs propres entre¬
prises, liées directement (hôtels, excursions,...)
ou
indirectement (artisanat, agriculture,
pêche...) au tourisme.
Bref, pour que le tourisme soit véritablement le
fer de lance de la construction économique de
la Polynésie de l’Après-CEP, cela passe néces¬
sairement par la préparation et l’implication des
populations pour les rendre capables d’assu¬
mer un développement touristique durable et
intégré.
Qui respecte les équilibres
«Le tourisme demande une présence de
peut
processus.
Dans les îles ce qui me paraît Important
c'est de respecter les équilibres globaux,
que le développement du tourisme ne
soit pas disproportionné par rapport à
la taille de la communauté. Je
plaide
soient développés plusieurs
types d'hôtellerie mais tous très polyné¬
pour que
siens
avec
des bungalows par opposi¬
au
béton
peut pas Imaginer s'implanter
dans une île sans que la population soit
«On
le
des règles
erreur.
J'ai
vu
des ambiances cassées
qu'un directeur appliquait ses
règles contre un service polynésien, cha¬
leureux, au contact du client. On ne fait
pas un produit polynésien avec des
Métropolitains ou des Philippins, les
investisseurs étrangers doivent avoir i'intelligence de faire des hôtels polyné¬
parce
siens dans leur architecture, leur concep¬
tion, leur gestion du personnel qui doit
être majoritairement polynésien».
sur
ne
la principale bénéficiaire et sans discu-
18 Veà porotetani N°26, juillet - août 98
valeur pour plaquer
les
internationales, ce serait une grossière
plusieurs étages. A
Bora-Bora le seuil d'équilibre est atteint et
il faudra réfléchir avant d'aller plus loin.»
tion
Qui s'intégre à ia nature
Thierry Nhun Fat
jeunes, leur faire confiance sans
Propos recueillis par Cilles Marsauche
(1) - La financière hôteiière polynésienne (FHP)
investit dans l'hôtellerie avec des capitaux
exclusivement polynésiens. Elle est propriétai¬
des Pearl Beach Resort à Bora-Bora et à
Manihi et a deux projets aux Marquises.
re
Te faniraa ratere e ohipa tumu ia na te MaàhL
E tià ânei e farii ôhie, teie manad. Aita vau e tiàturi ra.
La culture à Port-Moresby. (Photo R. Teinaore)
E râtere atoà te Mâôhi
Te râtere i te fenua nei
Te fariiraa i te taata i te ùtuafare, e nâtura te reira no te
taata Mâôhi. Te râtere nel tatou 1 terâ e terâ motu, no te
E mea hanihla to tatou fenua e te mau râtere o te ao nei.
âmui i roto i te mau tâpura ôhlpa a te Etârêtia, no te fare-
riro el râveà imiraa faufaa na te Hau fenua e te tahl mau
rei i te mau fetii, no te tere mâtaîtaï i te mau motu, etv.
ùtuafare.
Ua tae roa ta tatou Haapliraa tâpati, Uî-âpî e te mau pâroi-
Mea ôaôa ia îte e, te
Ua rau te mau râveà faatianl no te ùme mai i te râtere. Ua
tere i te fenua Aotearoa,
faatupu nel te tahi mau ùtuafare
Mâôhi 1 te ôhipa fâriiraa râtere. Ua taa maltaî ia na te mau
Auterârla, Marite, Vëhï, Farâni, etv. Ua farerei na ta tatou
vâhl e tià i te mau râtere ia mâtaitaî. Te tupu nel te fare¬
ta i te faanahoraa i te
mau
tâpati 1 te mau taata no te fenua
Aotearoa, ua mâtaitaî 1 te nehenehe o te fenua, ua haapii i
ta râtou peu tumu, e ua ôpere atu râtou i ta tâtou. Ua faa-
reiraa i roto i te ùtuafare Mâôhi e te râtere. E haafaufaahla
tura i te feiâ e farii mai ra e ua ineine atoà i te fârii atu ia
Areà i te tahi aè pae : ua api te mau vâhl nehenehe o Tahiti,
râtou.
Moorea, Popora to tâtou mau taha motu i te mau hotëra
Ua taa ia tâtou e, na te moni e rautî nei i te tere i terâ e
târahu rahi. Ua fatuhia e te mau ôna no râpae mai. Ua tae
terâ fenua. Teie ra, i roto i te farereiraa tei tupu, ua hau atu
roa
to râtou fanaô la faaauhia 1 te hoê tere i roto i te hotëra. la
râtou mâa e te inu, te mau tauihaa e te faanahoraa hotë¬
manaô vau, teie te huru fâriiraa râtere
ra.
mau
tamarii haapliraa
e
tià ia tâtou ia
te mau hotu o te fenua. Hau atu, ua tâôtiàhia ta râtou mau
fare fariiraa i nià i to râtou fenua fetii.
i te taîtai mai te feiâ faatere
ôhlpa no râpae mal, ta
Ua faaùnaùnahia ta râtou mau hotëra e ta râtou iho
tauihaa. Rave atu ai vërâ i to tâtou mau taata ei tâvi-
tûtava.
mau
Eita e tià ia tâtou ia farii noa mai te peu, te vai ra te tahl
ni. Te feiâ moni anaè të tano e âmui i roto i teie mau hotë¬
mau
no
faanahoraa tano ôre. la vai tâtou 1 roto i te tlàmâraa
ra no
te rahi o te hoo. Ua vai mai te hoê ârea e te nOnaa.
te mâîti i tel au no tâtou.
E aha te hoo o te ôhipa fariiraa râtere ?
E aha te fa o to ôe tere na te ara ?
E ônahla te mau fatu hotëra, e hoî ta râtou moni io râtou.
I teie mahana, aita ânei te tere 1 te ara e riro noa nel ei
Ua rave-peu-hia ta tâtou mau ôroà mâôhi el ùmeraa mai i
râveà taplhooraa na tâtou no te mâmâ te hoo i roto i te mau
te râtere. E hoo-atoà-hia te tahi mau hohoà nehenehe tei
fenua no râpae. Moèhla ia tâtou 1 te tâuà i te peu tumu, te
haamoemoeâ, e tei huna i te fifi o te nünaa ( te àvaàva e te
ààmu e te piri o te fenua, te oraraa o te mau Etârêtia, te
mau
àroraa a te nOnaa e to na flfi.
“La malédiction des casinos”
àva taèro, te ôhlpa ôre a te feiâ âpî, te vlivii âtomT, te fifi
ùtuafare, te oraraa veve o te nünaa, te mau àroraa a te
Etârêtia, te hâmanl-îno-raa tamarii etv.).
E riro te râtere i te taîtai i te hoê hiôraa hape no te nünaa.
Aita i horoàhia te talme no te haapii la na «o vaf te nünaa
mâàhp. Eere ânei no râtou i manaôhia al e hâmani i te tahi
La plus grande Église protestante du Canada, l’Église unie du Canada
(EUC), a lancé une campagne contre le secteur canadien du jeu, dont
les gains se chiffrent en milliards de dollars, et va demander au gou¬
vernement fédéral d’ouvrir une enquête sur les effets sociaux, écono¬
miques et juridiques du jeu légal et illégal, ainsi que d’autres formes de
jeu, comme ia loterie, dont profitent les oeuvres de bienfaisance. La par¬
ticipation des autorités dans des entreprises de jeu est immorale, dit-elle,
et elle interpelle tous les croyants.
Depuis longtemps, l’Église unie s’oppose à la pratique du jeu. L’EUC refu¬
également d’accepter tout argent gagné au jeu. «Le jeu n’engendre pas
la richesse. Ce n'est pas de cette façon que l’on bâtit une société»,
constate le théologien Bonnie Greene.
La dépendance des joueurs à l’égard de leur passion cause de grandes
difficultés, si l’on en croit un certain nombre de rapports. Selon le maga¬
se
tahua Golf i Moorea aore ia te Casino.
Püôhuraa
I mua i teie mau haapâinuraa e rave rahi, mea tià ia riro te
mau
manlhini et «râtere haapaà maitah e te feiâ farii râte¬
re
el «mata ara». la riro te fâriiraa râtere ei râveà fârereiraa
na
te râtere i te nünaa e ta na mau haapliraa i nià 1 to na
iho, ta na peu, to na faaroo. El taime ôpereraa i to râua fifi
e to râua mau ôaôa, noaa mai ai te tahi tüàtiraa pâpü,
Eiaha ia faaînohia te fâriiraa a te nünaa, ia faaturahla te
nâtura e te mau fatu fenua. la farereihia te taata i te vâhl
tei reira o ia. Na te reira e horoà mai 1 te tahi hiôraa tano i
nià 1 te hoê nünaa hou tâtou a faatüàti ai i te vâhi tel taa ê
e
tel tüàti.
zine Maclean’s (11 mai), la Gendarmerie royale du Canada attribue au jeu
la faanaho-maitaî-hia te fâriiraa râtere, ia ôaôa te tâatoà e
une muititude de problèmes : vols, voies de fait, fraude, failiites, incen¬
dies criminels, enfants négligés, personnes disparues et suicides.
ia tura to tâtou fenua, ta tâtou peu tumu, to tâtou hiroà.
L’hebdomadaire a publié un article Intitulé The Curse of Casinos (La malé¬
diction des casinos), dans lequel il avance que le secteur du jeu a un
chiffre d’affaires global de 2100 milliards de FCFP et qu’un ménage
Céline Hoiore
moyen consacre au jeu 90 000 FCFP par an. (Bulletin EIMI)
Veà porotetani N°26, juillet - août 98
19
Hôtels ou pensions de famille :
le pot de terre contre le pot de fer
Depuis quelques années
polémique s'est
mise en place, au sujet
des retombées économiques
locales des grandes struc¬
tures hôtelières implantées
une
le Territoire.
sur
nombreuses
sonnes qui
sont
Ces
deux
ment
proposés aux touristes
sont
pourtant
types
d'héberge¬
complémen¬
taires. D'une part parce qu'ils
ne s'adressent pas aux
En
effet,
mêmes
catégories de touristes et,
d'autre part, les pensions de
les
per¬
famille ont besoin de la pro¬
motion faite par
mettent en doute
les grands
l'apport économique de ces
hôtels pour faire connaître les
grands ensembles hôteliers et
qui ne jurent que sur l'intérêt
îles où elles sont implantées.
Mais il est difficile de pro¬
mouvoir des structures d'ac¬
de la création des pensions
de famille. Qu'en est-il au
cueil d'une grande hétérogé¬
juste ?
néité,
Il est vrai que les grandes
chaînes hôtelières internationales comme Sofitel, Beachcomber
mentation. En effet, trop
ou
Méridiens, n'ont pas de financements locaux. L'essentiel de
profite, d'une
certaine manière, de l'apport économique du tourisme. Mais
comme la gestion se fait par le biais de ces sociétés internatio¬
nales, la population a l'impression d'être volée d'une grande par¬
leur personnel est tout de même Polynésien et il
tie des bénéfices.
Dans le
des pensions
de famille, il en va tout autrement
puisque les retombées économiques sont directes, donc parais¬
sent plus importantes.
cas
Souriez
ils
Comment ça.
-
Tahiti et ses îies. Le paradis du bon sau¬
vage. La douceur et la joie de vivre. Les
vahiné iascives. Les plages de sable
blanc. Les lagons turquoises.
Clichés pour
vendre la Polynésie à l’extérieur.
Développement économique. Bénéfices pour
tous. Emploi pour la jeunesse. L’accueil une
tradition de notre fenua. Mets un sourire à
ton accueil. Souris on te
regarde. Slogans
pour vendre le tourisme aux Polynésiens.
d'hébergement au profit des grandes chaînes hôtelières, qui, elles,
ont fait de la qualité leur priorité.
En conclusion, nous pouvons dire que cette polémique n'a pas
lieu d'être car ces deux modes d'hébergement touristique doivent
se compléter et non s'affronter, de par leurs caractéristiques
propres. De plus, il faut que chaque touriste y trouve son compte.
nous
Sophie Nejin
regardent
Il n’y a aucune barrière ni
Vous voyez bien que nous sommes là et
que c’est notre maison. Je vous demande de
partir. Il y a plein d'accès à la plage plus loin.
Il n’en est pas question. Rien ne me prouve
que vous êtes chez vous.
C’en est trop. Suit un échange assez dur. Le
couple s’en va non sans m’avoir traitée de
-
sauvage sous-développée.
Bonjour les touristes. Bienvenue.
der avec certains d’entre eux. C’est vrai nous
Je rentre de l’école après une dure journée
sommes contents de les aider de les rensei¬
professionnelle. Il
le pont à voie unique pour
accéder au motu sur lequel je vis. Une voitu¬
re de location est stationnée en plein milieu
toutes portières ouvertes pendant que quatre
personnes prennent des photos. Ils ne m’ont
sans doute pas vue. Je klaxonne. Ils me
regardent et continuent. Je descends.
Vous ne voyez pas que je ne peux pas tra¬
Mais parfois...
C’est
une
belle matinée ensoleillée. Nous
assis sur un peue à l’ombre à la
lisière de la plage. Conversation tranquille.
sommes
Une voiture de location fait irruption. En des¬
cend un couple qui traverse la cour et se diri¬
ge vers la plage sans un regard pour nous
qu’il frôle.
Bonjour où allez-vous comme çà ?
A la plage pourquoi ?
-
-
-
Veuillez m’excuser monsieur mais c’est une
propriété privée.
20 Veà porotetani N°26, luillet - août 98
comme parfois dans la vie
être contents que nous venions chez vous.
Nous vous faisons vivre.
C’en est trop. Leur arrogance me met hors
de moi. Plus fort que moi je les insulte.
Bonjour les touristes. Bienvenue.
Il y a aussi ceux qui, heureux sur leur vélo de
location, occupent la moitié de la route par
rangée de quatre ou cinq, sans se soucier de
gêner la circulation. Ceux qui entrent chez les
gens pour voir comment ils vivent. Ceux qui
font du nudisme intégral juste devant votre
habitation. Ceux qui cueillent les fleurs ou les
fruits de votre propriété.
me faut emprunter
-
verser.
-
Dieu merci ils ne sont pas tous comme ça.
Le tourisme c’est bien. C’est sûrement indis¬
pensable au développement économique de
la Polynésie. Encore faut-il développer un
tourisme sain. Non un tourisme qui permet
aux visiteurs de se comporter irrespectueu¬
sement. Quels slogans pour les touristes
pour les éduquer au respect des indigènes ?
On prend des photos. Attendez.
Je n’en crois pas mes oreilles.
-
Vous vous arrêtez au milieu de la route chez
vous ?
-
de
ment de l'argent et ne répondent pas aux règles élémentaires
d'accueil et d'hygiène. Ceci a pour effet, de dévaloriser ce mode
Depuis une dizaine d’années ils traversent le
village. Je les observe. Il m’arrive de bavar¬
gner de leur parler un peu de nous.
véritable régle¬
familles s'improvisent «pension de famille», pensant gagner facile¬
aucune pancarte.
-
sans
Nous sommes des touristes. Vous devriez
Chantal T. Spitz
«Dommage qu'ils ne soient
ossien
plus sauvages»
Dans les métiers du tourisme on
pense
Le touriste ! Mais quel touriste ?
l'aéroport de Faaa pour reprendre
un
On peut être cuisinier,
le B. Hôtel d'où il ne sortira plus jus¬
comme
qui
celle de chez
lui ?
photographie dans la
lagon ou celui qui semble suivre son
appareil photo dès qu'il voit un visage
autochtone ? Celui qui reviendra chez
lui des poissons pleins la tête ou celui
qui mettra sous vitrine quelques sta¬
hôtels,
aux
réceptionniste,
hôtesse, guide, maître nageur... Le
lycée technique d’hôtellerie et de touris¬
me de Taaone y voit six raisons d’être
motivé : il y a du travail, ce sont des
qu'à l'heure de repartir ou celui qui
pousse la porte d'une pension de
famille
aux
plages...
avion vers Bora-Bora et un taxi vers
Celui
d’abord
restaurants, mais il y a aussi les
agences, les sites culturels, les
Il est divers. Celui qui débarque à
métiers au contact avec les gens, on
se
Affiche de la campagne
«Tourisme et développement»,
il leur conseille de rester chez eux plu¬
peut changer d’établissement, on peut
progresser dans la carrière, on peut tra¬
vailler à l’étranger, les emplois sont très
divers. Mais il rappelle aussi les exi¬
gences : des horaires qui demandent
une grande disponibilité, une disponibi¬
Celui qui parlera durant des heures de
tôt que de chercher un «chez soi loin
de chez soi». On le voit, il n'y a pas de
la culture polynésienne en montrant
touriste
quelques photos de danses exotiques
prises de sa table de restaurant ou
celui qui maudira son imprévoyance
parce qu'il aura oublié son appareil
photo à l'hôtel quand il est monté au
peuvent être aussi les nôtres parce
oublier la réputation d’un établissement
qu'il est comme nous avec ses désirs
de voir pour découvrir, d'entendre
pour apprendre, de goûter pour
qui recruterait les élèves en échec sco¬
tuettes
marae
marchandées
Matairea
Rahi
au
à
marché
?
Huahine ?
parfait mais
ses
exigences
savourer.
C'est ce que rappelle dans son Édito¬
Celui qui passe d'un loisir à un autre,
rial «Le Semeur Tahitien» du
boulimique du mouvement ou celui
qui doucement pédale sur les routes
de corail ? Celui qui photographie
sans regarder ou celui qui cherche une
vahiné ? Celui qui murmure difficile¬
ment la ora na ou celui qui braille
Hello avec certitude ? Celui qui appel¬
le George la serveuse, «ma tante», en
riant grassement ou celui qui rougit
quand George lui demande ce qu'il
veut ? Celui qui admire l'océan en
brassant dans la piscine ou celui qui
rêve de faire Moorea-Papeete à la nage ?
Celui qui dit j'ai visité..., je suis allé...,
j'ai vu... ou celui qui s'exclame je me
1998, «le touriste est un homme en
chemin ; il cherche lui aussi ; il attend
suis fait... ? Celui
10 mai
qui peut le satisfaire pleinement : la
paix, le bonheur réel d'une population
toute entière, le sentiment qu'il est
accueilli mais qu'il contribue à l'enri¬
ce
chissement matériel de ceux et celles
qui reçoivent. Le tourisme est donc
une
forme
de
communication,
d'échange, de partage». Dora Valayer
(1 ) écrit que c'est sa vocation, «deve¬
nir un lieu de dialogue entre les êtres
humains et leurs cultures, entre les
êtres humains et leur humanlté>.
C'est donc à chacun
lité souriante et dynamique en perma¬
nence.
Le
Proviseur, André Ratel, veut faire
laire, il croit au tourisme et cherche des
candidats après la 5ème, la 3ème ou le
BAC, «motivés, capabies d’arriver à un
bon niveau». C’est pourquoi il travaille
avec des
collèges comme celui de l’en¬
seignement protestant à Uturoa.
S’il a pour but de former des élèves «à
servir un client et à répondre à ses
questions, à intégrer la culture hôteliè¬
re», il apprécie «l’esprit polynésien
qu’il faut préserver mais adapter pour
un tourisme international». Conscient
des difficultés, qu’il ne faut pas être inti¬
midé pour pousser à consommer, que
les salaires sont plus bas que dans la
fonction
publique, que certains
employeurs préfèrent chercher quel¬
qu’un qui a fait ses preuves en France
plutôt que prendre un polynésien sans
expérience, il constate que plus de la
moitié des élèves diplômés trouvent du
travail.
plus d'ac¬
cueillir les touristes, de permettre leur
Par contre le tourisme a perdu sa place
dans le lycée par la suppression du BTS
en
qui en prenant une
douche regrette les temps anciens ou
celui qui garde sur lui son couteau
suisse parce qu'on ne sait jamais ?
Certainement celui qui est un peu de
information et leur formation.
tourisme mais un module est mis en
Ainsi plutôt que de voir débarquer, le
tous ceux-là.
de caméscopes ou des
place pour avoir une formation mini¬
mum et faire du futur lycée hôtelier à
Punaauia, un établissement digne du
choix touristique du territoire où un
enseignement de base sera dispensé
aux élèves qui choisiront ensuite une
formation spécialisée.
Et si l'OMT, l'ONU, l'UNESCO... s'in¬
quiètent du développement sans règle
du tourisme, sa réflexion se porte aussi
sur le touriste. En 1975, en Malaisie,
un code éthique pour les touristes a
été adopté pour écouter et observer
plutôt qu'entendre et regarder. Il les
encourage à suivre les coutumes du
pays visité pour éviter un comporte¬
ment qui l'offense. Il les invite à voir
d'une autre façon et à poser des ques¬
tions plutôt que d'imposer leur vision.
dimanche matin, dans les temples de
Polynésie, des hommes en short armés
femmes en
pareu l'appareil photo en bandoulière
qui, au moment du himene pureraa,
viennent se coller sous le menton des
paroissiens, les hôtels, les agences et
G. M.
l'office du tourisme seraient bien avi¬
sés de rappeler à ces hordes qu'à côté
du tourisme, en
Polynésie, un peuple
D’où viennent-ils ?
vit.
25 % d’Amérique du Nord
Cilles Marsauche
(1) - in Mission (n°61-15 mars 1996)
Tourisme qui est gagnant ?»,
«
46 % d’Europe dont 29 % de France
14 % du Pacifique
9 % d’Asie
6 % d’Amérique du Sud
Veà porotetani N°26, juillet - août 98
21
*
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU COE A
Tournons-nous vers Dieu
dans la joie et l’espérance
La HuitièmeAssemblée du COE aura beu du
avec
l’ÉgUse CathoUque Romaine qui
n’est toutefois pas
à Harare au Zimbabwe. Ce sera une mani¬
comme
festation importante de la vie du Conseil œcumé¬
nique des ÉgUses, une Assemblée exceptionnelle
et mémorable puisque ce sera l’occasion de fêter
le cinquantième anniversaire de sa création. Des
cérémonies importantes seront spécialement
organisées à Harare pour célébrer l’événement.
Cette Assemblée
sera
aussi le moment où les
ÉgUses membres exprimeront leur conception et
leur vision commune du COE. EUes renouvelle¬
ront
contacts
3 au 14 décembre 1998 en Afrique du Sud
solenneUement leur engagement œcumé¬
nique au moment où eUes abordent un nouveau
miUénaire. C’est pour cela qu’il est important
membre mais présente
observateur, et il coopère avec des orga¬
nismes nationaux, régionaux, des organisations
confessionnelles et autres groupes œcumé¬
niques.
Le lupiri du COE
«Le COE est une communautéfraternelle d’Églises qui confessent le Seigneur Jésus-Christ
comme Dieu Sauveur selon les
Écritures et qui
s’efforcent de répondre ensemble à leur com¬
mune vocation pour la gloire du seul Dieu,
Fils et Saint Esprit. »
Si nous regardons le passé, voici quelques ques¬
Une solidarité avec les femmes
que
tions qui ont été posées par le COE lui-même et
Avant l’Assemblée Générale du
Assemblée.
qui trouveront réponses durant les travaux de
cette Assemblée : qu’a accompU le COE durant
de la Décennie des Églises en solidarité avec
50 années ? A-t-il rapproché les ÉgUses les
les femmes. On célébrera la fin de la décennie
ÉgUses d’ex¬
qui a commencé en 1988 et se termine cette
année. Ces dix années ont été un temps donné
les responsables des ÉgUses (Présidents,
Archevêques, etc...) participent à cette
Le 13 décembre, les délégués présents à Harare
ces
participeront à un service d’action de grâces, de
unes des autres
prière et de louange et reprendront l’engage¬
ment solennel exprimé à Amsterdam en ces
plorer ensemble les questions de la Mission, de
l’ÉvangéUsation, du Renouveau ? A-t-il favorisé le
partage œcuménique qui soulage ceux qui sont
termes : «Ainsi à Amsterdam, en constituant le
? A-t-il permis aux
COE, nous avons contracté envers lui un nou¬
dans la détresse et aidé à construire un monde
vel engagement et nous nous sommes liés les
réconciUé et plus humain ? A-t-il faciUté le dia-
décidés à
logne entre les peuples des différentes traditions
reUgieuses ? A-t-il fait avancer la cause des
femmes et des jeunes dans les ÉgUses et dans la
Société en général ? A-t-il encouragé par ses acti¬
vités la justice, la paix, le respect de la création ?
uns
aux
autres.
Nous
sommes
demeurer ensemble. Et nous appelons toutes
nos
paroisses et communautés chrétiennes à
travers le monde à reconnaître le lien que
nous avons noué et à le maintenir dans leurs
relations mutuelles. Reconnaissants
nous
confions l’avenir.»
aux
ÉgUses pour qu’eUes fassent en sorte que la
participation des femmes soit de plus en plus
reconnue au sein de l’ÉgUse soit en tant que
simple membre, soit en tant que responsable de
groupe, diacre, pasteur ou autre... On s’aperçoit
que c’est parfois la culture qui fait que la femme
n’a pas sa place là où on a l’habitude de voir
l’homme. Aujourd’hui, certaines responsabiUtés
sont confiées à des femmes qui sont d’aiUeurs
très consciencieuses dans leur rôle.
envers
Dieu de ce qu’il nous a donné, c’est à LUI que
COE, il y aura
d’autres manifestations, entre autres, le Festival
Le thème choisi pour cette Assemblée Jubilé est :
Ce Festival aura Ueu du 27 au 30 décembre et
Tournons-nous vers Dieu dans la joie de
rassemblera 1200 personnes y compris 100
hommes qui ont été très soUdaires des femmes
l’espérance.
Ce thème nous appeUe à nous tourner vers Dieu
durant les années passées.
gués de 147 ÉgUses réunies à Amsterdam. A
l’origine, ce sont deux mouvements dont l’objec¬
qui le premier dans son amour s’est tourné vers
En ce qui nous concerne,
tif était de surmonter les divisions des ÉgUses
détournons des idoles, de toutes les valeurs et
création en son sein du Comité des femmes qui
dans les questions relatives à la doctrine et à la
sécurités
fête cette année son 20ème anniversaire, mais
mobiUser
surtout aussi grâce à la conûance que
En effet, le COE a été fondé en 1948 par les délé¬
nous.
En
nous
tournant vers
LUI, nous nous
l’ÉgUse ÉvangéUque a
fait un grand pas dans ce domaine grâce à la
pratique sacramenteUe (Foi et Constitution) et
de promouvoir une action commune dans les
domaines du témoignage et du service chrétien.
Par la suite, deux autres grands mouvements ont
mensongères qui cherchent à nous
aujourd’hui ; nous nous tournons
aussi vers notre prochain avec bonté, amour et
dans un esprit d’humble service ; c’est un mou¬
vement par lequel nous cherchons à rendre jus¬
fusionné avec le COE : le Conseil International
tice aux autres et à toute la création de Dieu.
des Missions en I96I, le Conseil Mondial de l’ɬ
Le thème nous appeUe aussi à être dans la joie de
l’ÉgUse que dans la société car il
oubüer que nous sommes membres
de l’ÉgUse mais aussi membre à part entière de
cette société polynésienne.
ducation Chrétienne en 1971.
l’espérance, une espérance qui ne se fonde pas
sur les capacités de l’être humain mais sur la
fidéUté et les grandes œuvres de Dieu, une espé¬
rance ouverte à tous, une espérance qui affirme
que l’amour de Dieu s’étend à tous et que per¬
Jeannie PUtmm
Aujourd’hui, en 1998, cinquante ans après, 330
ÉgUses sont membres du COE, protestantes et
orthodoxes de toutes les régions du monde. Il est
à noter que le COE entretient de nombreux
22 Veà porotetani N°26, juillet - août 98
sonne ne LUI est indifférent.
l’ÉgUse
accorde aux femmes. Il y a beaucoup à faire
aussi bien dans
ne faut pas
H
te
Apooraa,
e
mau
Etârëtia
mero
tià râ i te
Te vaùraa no te
o
Apooraa Rahi Amui
teie matahiti, âreà i te mata¬
a
(330 1
hiti 1948, 147 la), hou aè e i
mûri aè 1 teie nei
te mau Etârëtia o
Rahi
Amui
Apooraa
Harare,
no
ia
tuatâpapa e to râtou mau tià
i taua Apooraa ra, 1 te mau
parau 1 tuatâpapahla 1 te
Apooraa Rahi no Harare, na
teie nei ao
(Harare - Zimbabwe
03 - 14 no titema 1998).
reira atoà i te mau feruriraa
Etupu ia Apooraa i Harare
(Zimbabwe) i te âvaè titema 1998,
àhuru matahltl i mûri aè 1 te
putuputuraa
matamua
i
tupu
i
pae
pïpîria i tâpaôhia mai no
taua Apooraa ra, ia au i te
huru no te ôhipa e tupu ra i
roto i ta râtou iho Etârëtia.
Te tumu parau no te Apooraa Rahi Amui o
tatou Etaretia i mua i te feia i haapaehia
Amsterdam i te matahiti 1948.
teie matahiti, o teie ia «I roto i te ôaôa no te
(no te mau tumu e rave rahi)
E tiàhia atu tatou i taua Apooraa ra e Mata
tiàturiraa, a fariu anaè tâtou i nià i te
Atua» (Tournons-nous vers Dieu dans la
«la tauturu te tahi i te tahi» : loane 13, 1-
a
Ihorai, te hoê tamahlne uî-âpï no Arue, 1
te Tuhaa Hoê, e Jeannie Plttman orometua
vahiné, te Peretitenl no te âmultahiraa a te
mau
vahiné, e o vau iho nei e tae noa atu
i
tatou
to
Pâpai
parau
rahi
o
Ralph
haamanaô nei ia tâtou
:
Mai te horoiraa âvae, e aha te hoê ôhipa, ia
au 1 ta tâtou peu -
te fariu nei te
mahana -
Atua i nià la tâtou nâ roto i te aroha faao-
No te aha teie huru mâîtiraa. No te hiôpoà
ia i te ôhlpa i ravehia e te Apooraa Rahi
Amui 1 Canberra (Australie) 1 te matahltl
1991. (Ua tiàhia atu tatou 1 reira e mâua o
Sylvia Richaud) ; no te faaineine 1 te mau
parau rarahl no te ivaraa o te Apooraa i
mûri nei (matahiti 2005) ; no te faaâpî 1 te
mau tià no te aratai i te Apooraa 1 taua
area taime ra.
E tià la haamanaôhia e, 1 te matahiti 1968,
1 Upsal (Suède) to tatou riroraa ei mero no
te Apooraa Rahi Amui a te mau Etârëtia o
te tiai nei tâtou i taua haereà mai no te
«Ei ite no te mau ui atoà» : lotua 22, 10-29;
Atua ta te nâtura e faaite noa ra ia tâtou.
Teuteronoml 6, 20-25 ; 2 Timoteo 1, 1-7.
No reira, te Etârëtia, e âmultahiraa ia tei
E aha te manaônaôraa a te Etârëtia i mua
haamanaô e tel faaîte i te parau a te Atua,
i te parau o te mau ruhiruhia, te feiâ âpT .
tei
«Te hoê nahoà ite»
ôhipa i roto i te aroha e tel ora i te
parau no te tiàturiraa.
Teie ia na feruriraa pïpîria e hltu 1 tâpaô¬
hia no taua Apooraa Rahi Amui ra a te
mau
Etârëtia no teie nei ao, o te
Hepera 11, 1 -3 ; 11,
Te faaroo e te tiàturiraa, e parau tâamu ia.
E aha ta ôutou e tiai nei.
Harare (Zimbabwe) :
O te hoê noa teie mau ulraa 1 tâpeàhia mai
no
«No te hoê tau mai teie» : Itaia 1, 2-17 ; 1
loane 1, 1-4. E aha te mau hara ta tâtou e
i te matahltl 1974, ua tiàhia atu tatou e te
ôre nei e faî la au i to tatou tiàraa Etârëtia.
Utia, hou aè to
:
39- 12, 2.
tupu i
teie nei ao. Mai taua matahiti ra e tae mai
a
tei moè atoà paha i teie
tei faaite mai i te faufaa no te
parau o te farllraa e no te haèhaa. 1 hea e
e aha te taime taua ôhipa ra e ravehia al.
te pâhono nei tatou ia na ma te
faaroo e te ôhipa nei nâ roto 1 te aroha ; e
ra no na ;
Telnaore orometua.
Peretitenl Marurai
35 ; Tenete 18, 1-15 ; Taratia 6, 1-10.
joie de l’espérance).
E toru parau rarahi ta teie nei tumu parau
e
.
roto i te
mau
uiraa i
tâpaôhia
no na
feruriraa pïpîria e hitu.
Te hinaaro o to ôutou mau tià i te Apooraa
no
na
Harare maori râ,
ia
pâhono mai ia
mono-raahia atu e John Taroanui a Doom
«Te luplii : ei matahiti e ïtehia mai ai e te
ôutou i taua mau uiraa ra, të riro ei pâho-
tiàtono.
Fatu»
noraa e
Ei tâpaôraa i te 50 raa o te matahltl o te
16-21.
tupuraa o te Apooraa Rahi Amui a te mau
E aha te auraa 1 teie mahana terâ parau :
la aratai te Vârua o te Fatu ia ôutou i roto
Etârëtia o teie nei ao, e tîtauhla te mau
faatiàmâ 1 te mau tltî
i ta ôutou mâimiraa.
aratai
o
te Etârëtia
e
te
mau
tià atoà
e
âmui atu i te Apooraa i teie matahiti, ia
ôhipa no te hoê hiôraa âpï no te oraraa
âmui o te
mau
Etârëtia no te
mau
tau i
mûri nei, o tel faalneinehia mai e te Tomite
:
Revltlto 25, 8-17, 39-43 ; Ruta 4,
no
.
hopofhia atu i te Apooraa i te 3-14
titema 1998.
«O tâtou e rave rahi, e mero hoê ia no te
tmo» : 1 Torlnetia
Jacques Ihorai
12, 12-31.
O val teie e rave nei i te ôhipa i roto 1 te
ùtuafare, i te pâroita, i te oraraa totalete. E
mea faufaa ânei
te reira no tâtou ?
faatere a te Apooraa Rahi Amui.
E parau mau e,
eita te tâatoàraa e âmui
atu i taua Apooraa ra no te tere-maitai-raa
Ua turuhia atu teie nei parau pâpai e te mau manaô
atoà no te puta a te Apooraa Ralii Amui a te mau
Etârëtia o teie nei ao no Harare (Zimbabwe).
«1 roto i te Atua, hoê â tâtou» ; Taratla 3,
26-28 ; Ohipa 11, 1-18. E aha te huru o ta
Etudes bibliques
1
Les délégués
de i’EEPF à i'Assembiée Généraie du COE
1 1 n cahier d’études bibliques sur le thème de l’Assemblée «Tournons-nous vers Dieu dans
U la joie de l’espérance», a été édité autour des textes d’Ésai'e 1 (2-17), Jean 1 (1-4) et 13
(1-35), Lévitique 25 (8-17/39-43), Luc 4 (16-21), 1 Corinthiens 12 (12-31), Galates 3 (2628) et 6 (1-10), Actes 11 (1-18), Genèse (1-15), Deutéronome 6 (20-25), 2 Timothée 1 (17) et Hébreux 11 (1-3/39) et 12 (2).
Cette approche doit permettre aux Églises de préparer la réflexion de l’Assemblée, d’enrichir
la vision de chacun de l’engagement de tous.
Chaque lecture biblique est accompagnée d’une étude et d’éléments pour animer une dis¬
cussion autour de questions.
•Jacques ihorai. Président de l’Église
évangélique de la Polynésie française.
•Ralph Teinaore, Secrétaire Général de
l’Église,
•Jeannie Pittman, Présidente du Comité
des Femmes de l’Église,
•Martha Ihorai, Représentante des
Jeunes de l’Église (UCJG).
Veà porotetani N°26, juillet - août 98
23
Te mau parau no Paôfai
Tuè i te popo, haru i te tau
Secgrééntairal
i teie parau no te tâviniraa e e
riro atoà ia te reira ei râveà no te
haapâpü faahouraa i te tahi
mau vâhl faufaa no ta râtou ôhi-
paraa i roto i te mau vâhi o tei
pOpühia e te Apooraa Rahi e na
râtou aè e haapaô. Te tiàturiraa
0
hoi, ia riro te reira tumu
ia
parau ei reni faahouraa i te
huru tâviniraa e tano no te faa-
Letré Iteie mau mahana ua ô roa
tatou i roto i te haùtlraa rahi
tupuraa i te hinaaro o te Atua.
E mai ta tâtou atoà i ite e tupu
atoà te Apooraa Rahi amui mai
maitaî au, e ère no ô nei noa i o
te 2 e tae atu i te 9
tâtou nei, te na reira ra, i te mau
Arue. E
no
Atete i
tupu te pure îritiraa i
roto i te paroita no Mahina e te
pure ôpaniraa roto i te paroita
no Pirae e tupu ai. E tià ia
parauhia e no teie matahiti e
O te tupu i te mau maha
matahiti atoà, oia hoi, te tuèraa
fenua atoà râ.
popo no te âuà o te ao nei. E
rave rahi mau fenua o tei âmui i
te Cevaa ua faatanohia te mau
hora
farani
ôhipa e i
te mau mâtaîtairaa tuèraa popo
rave
roto i te hiôraa ua tûtonu mâlte
i roto 1 te âfata teata. I te mea no
tuatapapahia e e ü atoà tâtou i
roto i te tau no te faaineineraa
no
teie tuhaa
I te rururaa a te Apooraa Rahi a
putuputuraa, èiaha ia fifi
rahi
tupiu parau e
mau
te mau mata atoà i nià i teie faa-
teie matahiti, aita ta te Apooraa
nahoraa rahi. I te mea noa atu
Rahi a te Cevaa e putuputuraa i
ia tâtou iho no te matahiti 2000.
èita te taatoàraa e tâpae roa atu
te p5. Te reira ei pâhonoraa ia i
Te tahi o te mau parau e tuata¬
te htnaaro o te mau taeaè no te
papahia o te haapâpüraa ia i te
tahi tumu parau ei reniraa i te
mau ôhipa e arataihia ra i roto i
i te fenua farani, ua ite râ tatou
e
na
teata
roto i te râveà
o
tià roa i te
mau
e
atoà 0 te
ao
nei i te
te âfata
fenua
mâtaîtaî i
mau
fenua o tei ü atoà ta râtou
maîti i roto i teie tuè¬
mau pupu
raa.
Hoê â faanahoraa teie e i te
teie mau tuèraa popo. Ua riro te
matahiti
reira ei raveà ia fanaô te taatoà¬
putuputuraa
faataimehia
a
ai
te
te
Etaretia.
la nehenehe
tomite atoà ia
mau
i
te
faaôhipa i
a
te Apooraa
Faatere a te Etaretia no te mea e
taua tumu parau ra i roto i ta
Teie râ ua ite tatou i te fifi o ta te
tuèraa rahi to taua mahana ra.
roto i ta râtou
reira
faatupu ra no te mau
fatu rave ôhipa, te oraraa utua-
E tiàturi tâtou e èita e fifi i teie
fare e te vai noa atu ra. Te vai
parau.
Terâ ia te tahi mau tapura ôhipa
No te mea e tau teie no te mau
nei te mau rave ôhipa o tei uta
âpooraa. Te
vai nei te putuputuraa a te
Apooraa Faatere a te Etaretia e
raa
i te mau haùti atoà.
e
atu i ta râtou
roa
mau
âfata
teata i te mau pü ei reira râtou e
matahiti.
rururaa
te mau
e
ôhipa ai. E te vai atoà ra o te ôre
atu e tae i te ôhipa. Te vai
atoà ra te mau pu o tei faanaho
roa i te tahl
piha mâtaîtairaa
hamata i te 6 e e faaotl i te 17 no
âfata
te
roa
teata
na
te
mau
rave
ôhipa.
E fifi atoà te mau faanahoraa no
te
oraraa
faaroo,
e
hia
mau
tiurai. E mal te
Etaretia.
rau e
te mau rururaa e ère i te
mea ôhie no te feiâ
tei maamaa-
hia i teie haùti, e tâfifi roa te
mau
tâpura ôhipa. E tiàturi
24 Veà porotetani N°26, juillet - août 98
feruriraa
tupu i teie mau âvaè e
haere mai nei, e no te tautururaa 1 teie mau rururaa e
te mau
âpooraa ei reira te parau no te
oraraa o te Etaretia e
tuatapa¬
pahia ai, e tià roa ia tâtou ia
âmui i roto i taua mau ôhipa ra
na
roto i ta tâtou mau pure. No
te
mea o
te râveà te reira ta te
te amo âmuiraa i te mau ôhipa
rarahi. E tiàturi atoà tâtou i roto
e
tae atu i te 31
no
tupu atoà te rururaa
e
orometua
i
Arue
i
te
fare
Outuàiài. Te tumu parau no te
âpooraa
àore ia i
tupu atoà te rururaa a te vahiné
i Paea.
Tiurai
I roto i teie mau taime
e
e
mau
rururaa
Atua i horoà i ta na Etaretia no
âmui atu i te pureraa i te tapati
i te âfata teata.
rahi
mau
atoà ra i te 10 e te 11 no tiurai e
Mai te 27
te mea e tuèraa popo to roto
matahiti
faufaa no te oraraa o
I taua hepetoma
mau parau
taata paroita o te ôre roa atu e
no
mau
atoà ei reira e tuatapapahia ai te
râtou
rururaa
orometua tei faaineine-
hia mai e te Tomite rautî o «Te
tâviniraa
i
te Atua».
E
i te tauturu a te Varua Maitai no
te arataîraa
mau
e
te tururaa i te
râveà atoà ta tâtou e faaô¬
hipa nei no te faatupuraa i te
hinaaro
o
te
Atua
no
to
na
nunaa i teie mahana.
tâuà
parau ia te mau orometua e tae
noa atu i to râtou mau hoa i nià
Ralph Teinaore
Taidraa : Ruta Èv. 10.1-12; 1720.
Ruta Èv. 10.2 Va parau atu ra
O la la râtou,
Te rahi mau nei te
àuhune titona, te iti nei râ te
feiâ ààti : e teie nei, e pure
ôutou i te Fatu
o
te
àhipa, la
tono â O la i te rave àhipa e ààti’.
Te tahi mau manaô i nià i te taiôraa
Te tatara nei teie taiôraa ia tatou 1 te
âano O te tahua ôhiparaa a teie mau pipi
70 tel taa ê roa 1 te tahua ôhiparaa tel
te ùtuafare atoà no te tîtau i te tahi mea
Te faaara ra ta tâtou taiôraa e, i te taime
faaauhia 1 na pipi 12 i roto 1 te tonoraa
hau atu i te maitai, ia rahi atu to na mai¬
i hoi mai ai na veà-tono e 70, e ôaôa rahi
matamua. Mai te peu e, te horoà nei o
Ruta ia tatou i teie nümera 70, tâpaô
tai. Te vai ra te tahi mau parau i faahiti-
to râtou i te mea ua vî te mau trmoni ia
hia na i roto i te ‘Haapiiraa a na
faaîte te reira i te rahi o te ôhipa e tiaî
toro 12’ tei
e
na
ô mai
e,
Àpote-
‘te perofeta e
mai ra i te mau tâvlni o te Atua. E nûme-
ôhipa i roto 1 te hoê ôire hau atu i te 3
ra teie tel
tâpeàhia e te nunaa âti-Iuta no
mahana mâ te ôhipa ôre, eere o la i te
te faaau i te mau mea tel tupu i roto i to
perofeta, e te perofeta hoi e ani 1 te monl
râtou oraraa, mai te parau ânei no nâ
taata paari e 70 tei mâîtihia no te tautu-
e te mâa i te
ru ia Môte i roto i te
aratairaa 1 te nOnaa
iteraêra i roto i te mêtepara (Nümera
11.16, 17, 24, 25); te parau ânei no nâ
70
te Tüneteri
âtl-Iuta; te
râtou i te iôa o letu. Ua parau
letu ia
râtou, ‘ua ite au ia Tâtani i te mairiraa
mai nià mai i te rai mal te uira te huru’.
E aha mau na râ te parau i hunahia i
roto 1 teie pâhonoraa. E tano roa râ ia
la 1 te tahi tonoraa, eere atoà te reira i
tâtou ia parau e, ua pau te mau puai o
te p5 e te pohe i te mana rahi o te Atua
te perofeta, no te mea, e noaa i te rave
tei faaôhlpahia e te mau pipi i roto i to
ôhipa ta na ùtua i te ôhipa i ravehia. Te
râtou tere. E upootlàraa teie
taata tei faataa ia na no to na Fatu tei
faahou i te èà no te tupuraa o te Hau o
0
taata, mal te peu e, tel roto
tei vai iho
faatataurohia no na, eiaha o ia e iml i te
te Atua. Teie râ, e tano atoà râ ia tâtou ia
parau ânei no te mau nOnaa i roto i teie
nei ao la au 1 te hlôraa âti-Iuta; e aore ia
maitai no
parau e, e faaararaa atoà teie na letu i
teie manaô faateitei o te mau pipi, mai te
te parau ânei no teie mau tino tel tïtauhla no te tautururaa ia letu i roto i te
na,
ôhipa i püpûhia i roto i to na rima i roto
manaô faateitei o Tâtani. Te reira huru
ôhipa pororaa èvaneria. E itehia ihoâ teie
huru hiôraa rahi i te tahua ôhiparaa 1
roto 1 te Èvaneria a Ruta, no to na hinaa-
i te tonoraa e tae noa atu i te tauturu ia
manaô terâ atoà e hlnaarohia ra e tâora
I roto 1 teie faa¬
i nià i te fenua nei. Alta hoi e faufaa to te
nahoraa, te ôhipa âmui nei te taata tono
reira huru tîtauraa i te teitei, no Tâtani
ro tumu e tîtau i te tâatoà o teie nei ao ia
e te taata e tonohla ra no te
anaè te reira tara. E ôaôa te taata i te
here i te Fatu o teie nei ao.
raa o
Te parau rahi roa râ ta tâtou e tâpeà mai
Te faarooraa e te fâriiraa i te Parau a te
to na varua i te àuru o te teitei, e au atoà
i roto i teie taiôraa, te mau faanahoraa ia
Atua, e tâpura ôhipa rahi roa teie. I nià 1
ia te reira huru taata mai ia Tâtani tei
te mea o ta na i faaroo e o tei tîtauhia la
mairi mai mai nià mai i te rai. Mai nià
mero
e
no
na
iho. la ite maitai atoà te
taata e tonohla ra i te taata e tono ra ia
na
i te vahi e tonohia ai o ia, te tumu
1 roto i ta na ôhipa.
tupu-maitai-
te faaauraa.
huru e,
ua
tomo-atoà-hla râtou
e
te
manuia i noaa ia na i roto i ta na ôhipa,
elaha râ te reira ôaôa e huti to na àau e
e horoàhia nei 1 te
taata âfai parau e tae
atu i te
faanahoraa atoà
fauraô, i reira noa atoà o ia e faito-
noa mai i te tahi vâhi haèhaa, mea navai
tîtauhia ra i te taata e faaroo mai i teie
hla ai.Te farli ra hoi tâtou i te mau mea i
i te mauiui, e aha atu pai ia mai nià roa
parau. Te taata âfai parau, mea
tîtauhia ia na elaha e faaapiapi i to na
horoàhia i te tamaril, o ta tâtou e faaha-
1 te rai.
haapaôraa ôre, o te
pa ra i roto i te tahi taata paari. Te iteatoà-hia ra i roto 1 to tâtou ao te tahi pae
Eere noa te manaô faateitei teie e hinaa-
riro te reira mau mea i te faataupupu i ta
i te faaôreraa i te hapa a te êtene e te faa-
ro-noa-hla
ôhipa, te tumu mau no to na tere.
haparaa i te feiâ pure atua. Te faaara
Elaha o ia e aroha 1 te taata i nià 1 te
noa mai ra teie mau faanahoraa 1 te tahi
porümu. O te reira te tahi mau faaueraa
tuhaa o te tâpura ôhipa i horoàhia i roto
‘vau pohe ôre’. Parau mau roa, ua horoà¬
hia i te mau tâvlni te mana, te mea fau¬
Èritaia ia Têhaü (2 Mau
i te rima o te mau tâvlni o te Atua. Te vai
faa râ no râtou, ia pâpaihia ia to râtou
i roto i te tâviniraa te tîtauraa a
iôa i nià i te rai. Te hanahana o te taata,
noa
mau
e
mau
tere 1 te
na
mau
tei horoàhia e
mea
Arii 4.29). Eere teie
faanahoraa no te
na la
mau ra
ra e ôfatl, te manaô tiàturi
atoà râ 1 to na iho pûai, e aore ia, teie
haafaufaa-ôre-raa i te parau no te aro-
te Atua i to na mau ite. Te mea peàpeà
haraa e no te hiôraa atu i te taata, eiaha
roa
to na mau tâvlni i
râ i te ôhipa ta te Atua i rave no na. Te
râ te taata o te Atua e haamâuà noa i to
taua tîtauraa ra, o te riro hoi te reira e
hanahana o te taata, i roto anaè i te hae-
i nià i teie mau faanahoraa lii,
faahaparaa ia râtou. Tei faril râ i teie
haa e faufaahla ai te reira parau.
na taime
mai te peu e, te vai ra te tahi mau tâpu-
atu râ, ia pâtoi
eere
la i nià i te ôhipa ta na i rave, i nià
ôhipa rarahl e tiai mai ra ia na. Eiaha
tîtauraa, e riro te reira mau parau
fafau ei ite no ta na ôhipa, o te ôre râ e
Uiraa : Ua faarevahia atu te parau tîtau¬
atoà te veà-tono e tîtau 1 te tahi maitai
farli i te mau faaueraa no ô mai i te Atua
raa, e aha râ te maoro o te pâhonoraa .
ra
no na
ra.
iho i roto i te ôhipa o ta na e rave
E farli noa o la i te mea i tuuhia i mua
i ta na aro,
eiaha râ o la e tîpae hânoa i
mau
ra, e
riro atoà ta na ôhipa ei ite no te
reira huru to na. Te uiraa i teie nei, te vai
mau ra ânei
te hanahana o te taata.
Julien Maliaa
Veà porotetani N°26, juillet - août 98
25
Malin comme un dauphin
Les jeux bibliques proposés par l’aumônerie scolaire
et la 5èO du Lycée-Collège Pômare IV
Genèse 11
Joue avec nous autour de ce texte biblique
U. Le
l.^.ordrec.roWontverefeja''^
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2. Le labyrinthe du Moua
Quel chemin conduit au sommet de la tour 7
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6. Les mots cachés du lagon
Barre les mots suivants
Babel - Ciel - Désordre - Dieu - Disperser - Esprit - Est - État - Four
I
/ Réponse...
•onse...
'^‘^^f^ommes
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I
I
Langue - Mésopotamie - Mortier - Peuple - Pot - Seigneur -
Sommet - Terre - Terre - Tour.
Solutions des jeux
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26 Veà porotetani N°26, juillet - août 98
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Le nationaliste
Pouvanaa
SON JOURNAL
OES ANNÉE
DECUERR
et l’autonomiste
FRANCIS SANFORD
A cm OUVERT
dans le siècle
L’un a été le père de la culture politique tatiitlenne, l’autre celui du sta¬
tradition orait
tut d’autonomie. L’un a vu le jour à Huahine, le 10 mai 1895, l’autre à
des traditions > or
Papeete le 11 mai 1912 et de tous les deux, la Polynésie a porté le deuil,
le 10 janvier 1977 pour l’un, le 21 décembre 1997 pour l’autre.
Tous les deux ont joué un rôle majeur dans la vie politique polynésien¬
les mjthes d’OTgnKTtçpreanent sur les baiKs d
ne
et dans son éveil à la fin de la seconde guerre mondiale. Lun est
en
effet, qu
la nu
luit Qw). Aujourd’hu
^
.rUnivetsité de
rauioiioMftiui (Le
Punaauia:^ noms de terre et le
taititicn.), la
l^^gies au tribunal de^pecte à l'occasiai di
règlèimt d’incessante litiges fonciers...
Pouvanaa a Oopa et Bruno Saura lui consacre une biographie
l’autre
est Francis Sanford dont Yves Haupert a recueilli les mémoires®.
«Le droit de gérer
le CEP et contre l’autonomie dans les années
nos affaires internes»
50-60, il ne retient que son combat des
années 70 pour l’arrêt des essais nucléaires et
Ces deux livres
qui paraissent en même
temps, témoignent de l’intérêt grandissant des
chercheurs (universitaires
journahstes)
pour, à la fois graver les portraits des hommes
qui ont fait l’époque, mais aussi comprendre
la vie pohtique polynésienne pour ne pas la
ou
la naissance de l’autonomie. Mais il ne cache
pas ses contradictions (p. l4l).
Le sujet principal de «Francis
coeur
Sanford à
ouvert» c’est l’iiistoire de la lente
matnrité de l’autonomie.
«Tb n’auras pas
d’autre Dieu que moi»
Les deux hommes semblent
ne s’être que
croisés depuis le 24 novembre 1946 quand
Pouvanaa pousse sa femme Louise Oopa, à se
présenter à l’élection de l’Assemblée nationa¬
le et que F. Sanford est aussi candidat.
Pourtant l’ouvrage de Bruno Saura nous
subir.
La relation autonomie-indépendance (p. 164),
montre un homme au centre de la confronta¬
Avec Yves Haupert nous remontons dans le
le soutien à Valéry Giscard d’Estaing qui avait
tion autonomie-indépendance, illustrée par le
temps au gré des souvenirs de Francis
quer avec eux mais à les inscrire dans l’his¬
permis le premier statut, les accords et les
trahisons, les espoirs de l’homme pohtique et
ses fiu..., en remontant le temps l’auteur nous
référendum, Oui a De Gauhe, p. 317).
C’est le troisième essai sur le «Metua», après
toire, à comprendre le regard d’un homme
entraîne aux profondeurs d’une revendication
sur les
essentiehe
Sanford. L’auteur ne cherche pas à polémi¬
événements, la guerre, la découverte
de l’engagement pohtique avec le droit de
accordé le 24 mars 1945,
quand les
polynésiens deviennent citoyens des EFO ®’,
vote
l’instaUation du CEP, le statut d’autonomie...
Le journahste intervient parfois,
corrige ou
rappelle mais ne contredit pas, même quand
cela pourrait être nécessaire à la compréhen¬
sion. Parfois même, on ne fait plus de diffé¬
rence entre ce qu’il commente et ce que dit
Francis Sanford. Il occulte ou passe rapide¬
ment sur les positions prises par celui-ci pour
laquehe Francis Sanford ne
mâche pas ses mots, jugeant que le dernier
statut est <fait sur mesure pour Gaston
Flosse... Trop de pouvoirs sont concentrés
aujourd’hui en un seul homme, alors que
simultanément on diminue les possibilités
sur
de contrôle... Le moment venu,
il est
capable d’être plus indépendantiste que les
indépendantistes» (p. 158).
l’apologétique du pasteur T. Pani et l’iüstorique de J-M. Régnault
avant celui d’A.R.
Grand®. Le personnage est une mine pour les
historiens. Il «aime l’histoire, la lutte, les
batailles, les drapeaux, les célébrations, la
foule, les défilés et ces grands discours qui
font soudain se taire toutes les voix pour
laisser la parole aux entrailles, siège des
émotions chez les Tahitiens», écrit B. Saura
(p. 207),
«son
combat est celui d’un
Sanford et
homme foncièrement religieux, profondé¬
Pouvanaa a Oopa il n’y a que quelques évoca¬
ment désintéressé, faisant passer les réali¬
tions.
tés économiques au second plan derrière
les aspirations profondes de l’homme» (p.
Des
relations
«Non et Oui» au référendum de 1958 (Non
au
entre
Francis
317). Cette description exphque le succès et
l’échec de Pouvanaa.
Il y a d’abord l’homme de Huahine, sa généa¬
logie par l’histoire de son nom (p. 35), le
combattant de la première guerre et le résis¬
tant de la seconde avec son journal (19421944). Puis vient l’homme pohtique. Son
ascension fulgurante, par lui les taliitiens ont
«le sentiment d’être écoutés, d’être com¬
pris, et surtout, d’être dignement représen¬
tés» (p. 261). Mais ce sentiment se retourne
contre lui puisque si «beaucoup le suivent
dans son combat pour la justice», ils ne
sont pas «prêts à faire le pas vers l’indépen¬
dance» (p. 325). Et son échec en 1958 est sa
perte et déclenche des haines (p. 337).
B. Saura suit aussi les relations de l’homme
de foi avec son Église, le conflit avec le pas¬
teur Charles Vernier pourtant très proche de
Veà porotetani N°26, juillet - août 98
27
ses
thèses (p. 243), le rapprochement avec
Olivier Bauer,
les mormons (p. 333). Il relate en détail les
Le jeu de Dieu et de Jonas,
minutes du procès de 1959-
84 pages, éditions du Moulin, Suisse 1996.
J-M. Régnault suggérait dans son ouvrage l’in¬
térêt d’une biographie, B. Saura nous la pro¬
pose aujourd’hui. Les deux hommes auraient
peut-être pu faire œuvre commune, ils n’en
sont pas moins complémentaires, chacun
s’appuyant sur ses propres sources et
L’histoire
de Jonas dans
est i’uianeBible.
des plOlivier
us captiBauer
vantes et desconduit
pius fécondes
qui soit racontée
à ia fois
nous
dans ie récit et dans ie commentaire. Le récit met en scène un person¬
nage qui s’oppose apparemment à l’obiigation de prophétie édictée par
Dieu et pour iaqueile Jonas n’est qu’un intermédiaire. Oiivier Bauer fait découvrir par étapes le
archives.
cheminement libre de cet homme qui de ia contestation, se risque au jeu de ia désobéissan¬
ce, se plie à
«Francis
Sanford à
coeur ouvert»
donner des ordres qui n’auront aucune portée, se sent donc humilié et en arrive
finaiement au doute de Dieu. La communication de i’homme et de Dieu se révèle ainsi aussi
et
compiexe qu’un jeu dont ies règles ne sont pas écrites. Un iivre ciair et maiicieux.
«Pouvanaa a Oopa» sont tous les deux d’une
lecture agréable, avec une traduction pour le
Francine Margueron
Uvre de B. Saura, en tahitien de Valérie
Gobrait qui a réussi l’impossible, sans acadé¬
misme, avec l’esprit de sa langue. Les deux
André Nouis,
ouvrages comblent, avec ceux parus ces der¬
nières années, un vide historique sur la pen¬
un
sée pohtique polynésienne. Ils invitent chaque
B.P. 4464, 69241
Réveil publications,
polynésien à visiter son histoire récente et
peut-être certains à s’atteler à l’écriture de
quelques autres portraits manquants de la vie
artistique comme de la vie pohtique et pour¬
quoi pas ceux de Gaston Flosse et d’Oscar
catéchisme
protestant
’rûfnce dn Mir.lii-I lioultici-
à Dieu ia seconde à i’Homme. Au sein de cette
sion, vingt thèmes qui présentent ies points essentiels de la foi
à partir des textes bibliques. Dans la partie consacrée à Dieu
sont évoqués : la Bible, Dieu le père, Jésus, sa vie et la croix,
par l’actuahté.
i’Esprit sain, la Trinité, l’attente de Dieu, la création, les autres
religions, enfin le peuple juif. Au cours de la deuxième partie
consacrée à l’Homme, sont abordés : l’homme devant Dieu,
l’origine de la foi, le salut, la loi et la morale, la prière, le mal, la mort, l’Eglise, ie baptême et
Gilles Marsauche
(1) - «Pouvanaa a Oopa», Biographie par Bruno
Saura. Bilingue, traduit en tahitien par Valérie
Gobrait (Ed. Au vent des îles. 480 pages)
(2) - «Francis Sanford à coeur ouvert. Les
mémoires du dernier metua, père de l’autonomie
Polynésienne», d’Yves Haupert (Ed. Au vent des
îles, 364 pages)
(3) - Établissements Français d’Outre-Mer.
(4) ■ Buka aamu no Pouvanaa a Oopa, te aito roo-
la Cène.
Ce livre s’adresse à tous ceux, pasteurs, diacres, responsables d’Ecole du dimanche qui cher¬
chent une présentation de la foi chrétienne, une synthèse des positions réformées en matière
théologique. C’est un ouvrage de formation, compiet (autant qu’on peut l’être), moderne dans
son expression, pédagogique dans sa démarche.
L’auteur, né en 1955, pasteur de l’Egiise Réformée de France à Vaience dans la Drôme, cherche
dans ce livre «une annonce de l'Evangile qui soit à la fois authentique, profonde et tolérante».
Ce n’est pas un ouvrage fait de vérités toutes faites, mais d’éclairage, d’interrogations pour
l’homme d’aujourd’hui. Un ouvrage à posséder, à lire et relire absoiument,
nui no te mau fenua motu no Tahiti, de Teriitavaroa
Pani (imp. Multipress, 66 pages)
(5) - Te Metua, l’échec d’un nationalisme tahitien 1940-1964, de Jean-Marc Régnault (Ed.
Polymages, 239 pages).
(6) - Alfred René Grand, auteur d’un mémoire sur
Pouvanaa, a le projet de l’éditer avec des témoi¬
gnages inédits.
1
Lyon Cedex 04, 1997, 570 pages.
Ce livre est composé de deux parties : la premièregrande
consacrée
divi¬
Temaru dont l’histoire est souvent occultée
Les
Antoine Nuiii»
catéchisme protestant,
Daniel Margueron
croisés
mots
23456789
10
de
Ih o r a i
Jacques
Horizontalemant : I. Synonyme de délivrance. II.
Quinzième jour du mois de mars, de mai, de juillet et
perdu une jambe à Wagram), 2. Quinzième jour du
mois de mars, de mai, de juillet et d’octobre, et trei¬
zième jour des autres mois, dans la calendrier
d’octobre, et treizième jour des autres mois, dans ie
caiendrier romain - Symboie chimique de i'iode Fleuve de l’Italie du Nord, né dans les Alpes, au mont
Viso, tributaire de l’Adriatique, qu’il rejoint en for¬
mant un grand delta, 652 km. III. Action de balancer
un
enfant dans son berceau. IV. Bruits scandaleux
provoqués par un événement fâcheux. V. Symbole
de rbntgen - Liquide transparent, insipide, inodore Symbole de l’électron - Grand dieu solaire des Égyp¬
tiens, représenté sous les traits d’un homme qui
porte sur la tête un disque solaire. VI. Pièce quel¬
conque ayant la forme d’un T. - Symbole du volt Sans mélange - Symbole du mètre. VII. Port
d’Allemagne occidentale (Basse-Saxe), à l’embou¬
chure de l’Ems. Symbole du rôntgen - Pronom per¬
sonnel de la première personne du singulier des
deux genres. VIII. Genre de légumineuses voisines
des vesces, et dont le type est la lentille. Symbole
chimique du carbone. Conjonctions servant à indi¬
quer une alternative. IX. Fleuve de l’Afrique du Nord-
Ouest, né dans le Haut Atlas, 1000 km environ Contraire de entrer. X. Instrument servant à Imiter le
chant des oiseaux - Adjectif possessif au pluriel.
romain. Roche naturelle contenant les cristaux d’alu¬
mine d’une grande dureté, et dont la poudre est uti¬
lisée comme abrasif. 3. Plante commune dans les
lieux humides, à grandes ombrelles, portant des
fleurs blanches (hauteur 1
à 1,50 m ; famille des
ombellifères) - Tissu de laine dont les fils ont été feu¬
trés. 4. Qui sont sous la puissance absolue d’un
maître qui les a rendus captifs ou qui les a achetés Symbole de l’électron. 5. Symbole du rôntgen Liquide transparent, insipide, inodore - Symbole chi¬
mique de l’azote - Adjectif féminin possessif. 6.
Symbole de l’are - Initiales d’un romancier égyptien,
né au Caire en 1912 Symbole chimique du phos¬
phore - Partie du corps qui joint la tête aux épaules.
7. État de ce qui est entre le chaud et le froid Symbole du rôntgen. 8. Symbole chimique de l’iode
Initiales d’un général français, né à Tulle (18561924) - Successeur de Joffre comme général en
chef, il dirigea la vaine offensive sur l’Aisne (avril
1917) et fut remplacé par Pétain - Symbole de rônt¬
gen - Initiales d’un ingénieur américain d’origine
russe, né à Chpotovka, près de Kiev, en 1878, spé¬
-
-
cialiste des études sur l’élasticité. 9. Choisir entre
a '9 '3 - saAEpsg 'v
-
dejo - 0OJ8B '8 iJaujg - sapi
z dO - aysqn l ■ luaiuaieaiiJaA
sas - naadid 'X Jiuos
BJQ 'XI no - '9 - Sjg -niA 'ap - a - uapuig -ma iai - ina - A - ai 'lA aa - g - neg a 'A sajpuBpsg AI tuaujaojaa 'iii od - ■\ - sapi 'n uogajpqn T : luauiaiatuazuaH
uopnios
28 Veà porotetani N°26, juillet - août 98
Verticalement
1.
Synonyme de indépendance.
Initiales d’un général français, né à Périgueux (17761832). Chargé, en 1814, de défendre Vincennes et
sommé de rendre la place, il répondit : «Je rendrai
Vincennes quand on me rendra ma jambe.» (Il avait
:
plusieurs choses qu’on ne peut faire ou avoir à la fois
Synonyme de jubilation. 10. Cuvette lacustre, peu
profonde, du Soudan méridional - Personnes qui
répandent du grain.
-
la ora te pâpai :
Ishido Kato e nâ tamahine
Alice Temauri râua o Tiare
Fareea tei haru mai i te rë
Te oraraa o te
poipoi i te hora hitu. I te hora iva e
hoê ùtuafare i
«haapllraa tâpati», te metua tâne
tonohia atu te
mau
tamarii i te
oia atoà o te hoê o te mau ôrome¬
tua pupu e tae noa atu i te metua
vahiné. I te hora àhuru e te âfa, te
Rimatara
hora ia
Eôhlpa matauhia teie, ite tare haapllraa tua-
I Rimatara, i nià i te taamotu no
Tuhaa pae, te noho ra i reira
hoê ùtuafare fetli Hatitio, o
no te pureraa avatea. I te
hora hoê, e tupu ia te tuaroî vahi¬
I te hora toru, o te pureraa
ahlahi ia. E 1 te hora pae, e tupu i
né.
porotetani no Pômare IV, 1 te faaô i te
haapii i roto 1 te tataùraa pâpaî
pü a te hau fenua, te CTRDP (Centre
Tuahlti te metua tâne e o Hlva, te
te tuaroîraa i roto 1 te fare mâtütO-
Territorial de Recherche et de Documentation
metua vahiné. Ua fanau mal râua
raa, e tuaroîraa teie na te
Pédagogiques), e faatupu nei i te mau matahiti
e
ma
mau tamarii
ta
te
atoà. Tei te ànaànataeraa te ôrometua haapii i te
rave i
teie ôhipa i roto i ta na mau haapiiraa, no
iva tamarii
paroita
pae tamahine e e
maha tamâroa. E ùtuafare veve
tâatoà. I roto i te tuaroi, e tuuhia
hoê irava no te tâtararaa, e haa-
roa teie i te pae
mata te mau tamarii 1 te tâtara, i
:
e
moni no te mea, te
te reo farâni e no te reo miôhi, nâ mua roa hou a
mau taata ravai i terâ ra tau,
faarave ai i ta na mau tamarii haapii. la ànaàna-
te feiâ e tâvini ra i te hau mai te
né, e te hopeà,
ôrometua haapii tamarii, te tuatl
mai e te mutoi ôire.
roto i te mau hîmene târava, e te
tae atoà ihoâ ra te tamarii haapii e tano maitaî ai
teie ôhipa e turai pâpü nei la râtou 1 te ôhipa talô
oia ia
mûri mai ia râtou ra, te mau vahi¬
te mau tâne ia.
E faataimehia te mau tâtararaa nâ
Te ôhipa a te metua tâne, te tanu-
hopeà 0 te taata tâtara o te fatu
1 te matahiti i maîri aè nei, te tumu parau no Te
raa la i te mâa
tupu e te mâa hotu
irava ia, e i mûri mai ia na o te
Pô tei horoà-faahepohia mai.
I teie matahiti. Te
mal te taro, te meià, te maniota, te
ôrometua ia e nâ na e faatltiàifaro
Utuafare la tel mâitihia mai ei arataîraa i te mau
taruâ, te feî, te taofe, te vânira e te
tumu fara. Te faaàmu atoà ra o na
roa mai
e
te ôhipa pâpai.
tama i roto i ta râtou mau faanahoraa pâpai. Mai
i te tumu parau.
tel faaarahia atu, e pitl huru reo e faatiàhla ei reo
1 te puaa, te moa, te puaa niho e te
I te mau matahiti atoà, e faatupu-
pâpai : te reo farâni ihoâ ia e te reo mâôhi, noa atu
te huru o te reo mâôhi e faaôhipahia mai : te reo
paùmotu, te reo ènana /ènata, te reo maareva...
aita e ôpanlraa no te reira. No te mau rê, e plti
tâtuhaaraa rarahi : te pâpai tâtaîtahi i te tahl pae,
e te pâpai pupu i te tahi atu
pae, mai te taito
moorâ. E te tâià atoà nei o ia no te
hia te ôroà faatupuraa parau 1 te
faatâmâa i te ùtuafare. Areà ta te
âvaè më. E ôroà faaroo teie no te
metua vahiné, nâ na e faanaho 1 te
àufauraa i te hoê tuhaa moni nâ
paeaù o te ùtuafare, faanahoraa i
te fare, puà i te àhu, tâmâ i te
nià i te taata tâtaîtahi e hôroà atu
nohoraa.
haerehia atu teie moni 1 roto 1 te
tamahou-tuatahl e tae atu i te tuarua.
Te îmiraa faufaa a te metua tâne,
Te mau tamarii â no ta tatou fare haapiiraa tua¬
e
rua tel haru mai i te rë matamua 1 teie matahiti :
al 1 te puhâ, e ia marô , e hoo atu
al o na 1 nià 1 te pahî ra o Terehau.
o
“
Alice Temauri
e
o
Tiare Fareea
no
te
plha
Secondes C” tei manuia mai e ta râua parau To
ù nâ metua e o vau^ no te pâpai pupu, àreà i te
pâpai tâtaitahi, ua roaa mai ia te rê matamua la
Ishido KATO, no te plha “ Premières S ”, no ta na
vâhi ia 0 ia i te haarl a târaî atu
E pâfaî atoà o ia i te
taofe a hoo
atu ai 1 te fare toa. Areà ta te
metua vahiné, e raraa o ia i te
pëùe, te potaataa, te ôa, te tâupoo
hoo atoà atu ai i te fare toa ia
i te tuhaa moni e au la na. E faa-
faatereraa o te Etaretia Evaneria e
vai nei i Tahiti.
E
faatupuhia te
ôroà më 1 roto i nâ ôire e toru. I te
tâpati matamua o te âvaè më, e
tupu ia te ôroà 1 roto i te hoê ôire
e âmul atoà mai nâ ôire e piti, mai
te reira atoà te piti e te hopeà o te
tâpati.
I te hora hoê
Te oraraa o te hoê ùtuafare i Rimatara. Ua haa-
a
poupou-ê-na-hia râtou too toru, e tae noa atu i ta
roaa mal te
moni. Te mau tamarii
mau
râtou ôrometua reo mâôlil,
tamaroa,
haere atu ia râtou
e
àufauraa
haaraatahia ai te
a
te
mau
tamarii
atu 1 teie parau i raro nei. E tià tâtou pauroa e tlà-
tauturu i te metua tâne 1 roto i ta
«haapiiraa tâpati», ia otl anaè ta
râtou, e haapaôhia atu ai ta te faa-
turi net i te faufaa e te maltai o te haapllraa 1 ta
na mau
ôhipa. Te mau tamahine
tere. Nâ na ia e taiô i te moni. E tià
tâtou iho mau tamarii 1 to tatou reo tupuna e haa-
ra, e pârahi la râtou i pihai iho i te
tâtaîtahi mai te taata no te taiô i ta
metua vahiné no te tauturu atu la
na
te tuahine e tuurima
poupou taa ê faahou ia râtou tootoru no te ôhipa
ta râtou 1 rave maltai mai te ômuaraa e tae atu i
na
e
i roto 1 ta na mau
e
ôhipa. E te
tîtetl, i mûri mai hopoi atu ai i
ta na tuhaa moni 1 mua i te tomi-
moni 1 roaa mal ia râua, no te hoo-
te mai te reira
hooraa mai la i te mau mâa a te
taata. I mûri mai i te reira, e taiô-
la rlro atoà ta râtou rë ei faaitoitoraa i te tamarii
ùtuafare mai te tihota, te raiti, te
hla mal te faufaa i roaa i te paroi¬
haapii e rave nei i te reo mâôhi 1 te fare haapilràa,
pata, te ü, te faraoa ota, te htnu, te
mit! papaâ e te mau talhaa o te
ta 1 te reira matahiti. la otl anaè te
ùtuafare mal te àhu e te vai atu ra.
manihini e tâmâa.
te hopeà. Penelaè e faaroo faahou mal â tâtou i to
râtou parau i te mau matahiti 1 mûri nei.
ei faaitoitoraa atoà ia ôutou e te mau metua 1 te
tururaa i ta ôutou mau tamarii ia ite pâpü râtou i
1 te
No teie âvaè Tlurai, e fanaô mai ia tâtou i te àai a
Ishido Kato.
Vâhi a Tiiheiava-Richaud
Concours Vive l’écrit 98
Les œuvres primées en langue polynésienne:
Catégorie Collectif Lycée : Prix décerné à
deux élèves de Seconde C du lycée Pômare
IV, Papeete, pour leur oeuvre « To ù na metua
e 0 vau».
Catégorie Individuel Lycée : Prix décerné à
Kato Ishido de première S du lycée Pômare
IV, Papeete, pour son œuvre «Te oraraa o te
hoê utuafare i Rimatara».
e
hope pauroa te
haere atu te
mau
E la pô, e tupu atu ai te tuaroî tê
te parau, i te taiô 1 te reo mâôhi, e i te pâpaî nâ
roto i te reo mâôhi.
àufauraa,
e
paeàu o te faaroo, hoê anaè
faaroo e haapaôhia nei i nià i teie
haapaôhia e nâ ôire e toru e ao
noa aè. Hou a tupu ai te ôroà më,
faaineine te ùtuafare
Tuahiti
fenua, oia hoi te faaroo porotetani.
e
Teie nâ metua, te tâpeà net râua i
râua
0
te tlàraa tiàtono, e ùtuafare faaroo
râtou
roa teie e te
mea
àhu, te tâupoo e te mâa. E
pinepine râtou,i roto i teie
haapaô i te parau a te
Atua.
I te pô montre, e haere atu râua i
te haapiiraa uî âpl, e tae noa atu 1
o
Hiva i ta râtou moni, to
ùtuafare, i te faataa 1 ta râtou
moni no te àufauraa më no roto
mai i te moni taofe ta râtou i pâfaî
ta râua tamarii paari. E haapllraa
mai i te âvaè èperera. 1 te pae no te
teie e faaterehia nei e te ôrometua.
àhu, e àhu faaau to te paroita. Na
Hiva la e nira 1 to râtou àhu, e te
1 te mau poipoi mahana toru e
te
faraire, e tupu te pure hepetoma.
1 te po mahana mâa, e haere atu
râtou i te faaineineraa hîmene no
tâupoo atoà o ta na iho e faanehenehe atu i te mau ùnaùna e rave
rau.
te pureraa i te tâpatl.
Areà i te pae o te mâa, na Tuahiti
E i te
ia e ta na mau tamarii paari e haa-
tâpati, e tupu atoà te pure
Veà porotetani N°26, Juillet - août 98
29
paô. E tOpaihia hoê puaa rahi, tâpOpühia,
pOôhuhla 1 roto i te àutï e tuuhia atu ai i
roto i te umu e tae noa atu i te tîromi, te
tOparu e te rêtlà. la àma mal teie mau
mâa, e faataa o Tuahiti i ta te paroita
tuhaa mâa tare. E faataa atoà o Tuahiti i te
E tau faaineineraa teie na te mau pupu no terâ
hoê tuhaa mâa e horoà na te fetii piri e vai
ra
i roto i tera nâ ôire e piti.
e terâ mataèinaa, no terâ e terâ âmuiraa.
Te vai atoà nei te tahi atu ôroà rarahi ta
Tuahiti râua
Hiva
o
e
ta râua tamarii
Te haaplipii ra, te tâmaumau ra i te mau hïmene rau
e
haapaô ra, te ôroà o te matahiti âpî ia. E
ôroà faaroo atoà teie e tupu i te 31 no tîtema.
e âfai 1 nià i te
tahua i Vaiete no teie Heiva 1998.
E haamata i te hora hitu i te pô e e
faaoti i te hora àhuru mâ piti. I te mahana
matamua no tenuare, e tupu faahou te hoê
pureraa i te avatea, e taiô atoàhia te tîteti
nâ nià i te taata. Te tîteti, hoê îrava la ta te
ôrometua e horoà mai no te tâmau àau.
E i mûri i teie pureraa, e haere atu ai te
paroita e tomo i roto i te mau fare atoà. E
fare teie
mau
o
tel faanehenehehla i te
pëuè âpî, te tîfaifai âpî, te tOruà âpî e
ua hope te mau faanehenehe atoà. Na te
mau
fatu fare
fârii mai 1 te mau manlhini i
e
U a pâtôtô mai te reo tütonu o te taureàreà i te aniraa mai
:
«Ahani,
e
mââa iti e, a faaite mal na, a haamâ-
ramarama
mai na, e aha mau
târava ? «. E
Oia mau
.
.
e ora nei i roto i te oraraa
râtou
e
manaô
te himene
‘E mea rahi râtou
tîpee, e mea rahi
imi nei i te hoê oraraa ia hoê te
e
te fenua, ia ôaôa e ia
hau te
i te reira mau puta 1 te pu a te Société des
Etudes Océaniennes e vai ra i Te Ana Tau
Roa i Tipaerui.
E piti tuhaa rahi e vauvauhia atu i raro nei
: a
tahi, te faanahoraa o te mau reo
rau e
ôto ra i roto i te târava ; a piti, te âpaparaa
0 te mau parauparau e
parauhia ra i roto i
te târava ; Na te tahi manaô hopeà e püôhu
te ôpani o to na fare mâ te tuô mai :
«Haere mai, a tomo mai», mâ te pipi atu la
vârua.Ua pâpaihia teie parau ei pâhonoraa
râtou i te mono! e te ueue. E iarllhia mal te
1 roto i teie parau pâpai, aita i faahuàhuà-
taata atoà mâ te horoà atu 1 te mau mâa e
roa-hia e aita atoà hoi i faahohonu-roa-hia
E taiôhia e 60 e tae roa tu i te 80 taata
te Inu. Mai te pôpoi, te tüparu, te palnapo,
te parau no te târava ; na te taata tâtai tahi
himene, te tâne e te vahiné, i roto i te hoê
te merêni e te vai atu ra. E i te poîpoî aè, e
e imi atu.
faatupuhia te hoê tere no te haere e faaàti
vauvau i te mau tuhaa rarahi o te târava, ia
pupu himene. 1 âmui ai râtou, no to râtou
ia faaearaa 1 roto i te mataèinaa hoê, aore
i te fenua. E tere teie no te haere e farerei
taa rii i te ui âpî e, no hea mai te navenave
ra
i te mau taata paaii,
0 te mau reo rau e tai ra e e vevovevo ra.
te faaroo
Te rahiraa o te ite e te haamâramarama-
taua
mua i
te mau tlà mana no
teie fenua. E reva atu teie tere nâ nià 1 te
mau
pereôo tei faanehenehehla.
Ua faaùnaùna te
mau
vahiné
Ua tâmata noa te taata pâpai i te
raa, no roto mai ia
e
te
mau
tâne ia râtou mâ te àhu mai i te àhu âpî e
te heiraa mal i te mau «hel poro». E hîme-
nehia nâ roto 1 te pereôo mâ te faataîhia te
tîtâ. E ôaôa rahi to te taata ia tere rmaè. E
ia hoi mai teie tere, e
faatupuhia te hoê
àrearearaa rahi i te pae tahatai, 1 raro aè 1
i teie vauvauraa parau.
i te hiaai 0 te uî âpî.
i to ù mau ôrometua
Mâmâ Penina Itae Tetaa
Teikloitu, o Pâpâ Rai a Tautu, e o Tutea
Itae Tetaa, ôrometua haapii i te Fare ‘Upa
Rau no Tipaerui (Conservatoire Artistique
haapii, oia
o
Territorial). Te faatae atu nei au ia râtou i
to ù maururu rahi no te faaôromai, te haè-
Te faanahoraa o te pupu himene
i roto i te pâroita porotetanl hoê. Maoti
mau
porotetani tei tâpeà noa mai i
himene ra, mai te tau i tâpae
mai ai te Evaneria i Tahiti nei, i vaivai noa
mai ai.
la faaauhia te faanahoraa o te târava i nià
i te faatiàraa fare, e tom ia âpaparaa rahi
to na : a tahi, te tahua o te fare, oia te Hâû,
a piti, te tino o te fare, oia te mau reo e
himene i te mau paraparau, i te ààmu o te
haa e te tîtauraa i te faito teitei i roto i ta
himene ; te vai ra ia hoê reo tâne, te Marü
te maru àito. Ta râtou e inu, e àva tahiti ia.
râtou haapiiraa. A Mrii mai i te tâpaà o te
Tâmau e e tom reo vahiné, te Faaàraàra, te
I reira e îtehla ai ia Tuahiti râua o Hiva la
aroha, te here e te mauruuru rahi.
Paraparau e te Huti, a tom, te faaneheneheraa i te fare, oia te mau reo iti e tai ia tae
i to na tiàraa ia Tâhape, ia Marü teitei e ia
Tuahiti râua Hiva i ta râua tamarii 1 te pae
Ua tuatâpapa te hoê popaâ, o Raymond
Mesple tâne, i te parau no te mau himene
rau 0 te fenua nei. E ôrometua haapii i te
himene i te pu faainetneraa i te mau ôro¬
haapiiraa a te hau. I te mau poîpoi atoà, te
metua a te hau, i te area matahiti
faaineine ra o Hiva i te taofe e te taro na te
1986. Ua vai iho mai o ia i ta na mau imi-
mau tamarii. E faanehenehe o ia ia râtou a
raa
ôriôri, âreà ra te mau tamarii e ôaôa rahi
atoà to râtou ia haùti i te perê tâpô nâ roto
i te vao tita.
Noa atu teie
mau
ôroà, te haapaô nei o
tuu atu ai i te haapiiraa. E mea haere âvae
noa
râtou i te haapiiraa no te mea e mea
fatata roa te fare haapiiraa.
la pô, e tâmau râtou i ta râtou parau no te
haapiiraa i pihaî iho i te hoê môrî ramepa.
Areà la Hiva ra,te raraa ra o ia i te pêùe e
1983-
i roto i te hoê puta «Les himene en
Polynésie Française». Te vai nei teie puta i
roto i te mau fare taiôraa puta (biblio¬
thèques) ; e tano e taiô atu i reira. Ua îriti
mai au, i raro nei, i te tahi mau parau
haamâramaramaraa no roto mai i ta na
mau imiraa.-
te taiô ra ia i te pîpîria. Te tau-
Te vai atoà ra vetahi mau àivânaa no te
too nei râua 1 ta râua mau tamarii i roto 1
fenua nei e tuatâpapa ra e e faahohonu ra
haapiiraa, no te mea te hinaaro
i te parau no te mau himene tumu. la riro
o Tuahiti,
ta râtou
Perepere, na te tâmuta e faatià i te fare, e
hoi e aratai i te himene.
na te Raatira pupu
Te âpaparaa matamua
O te Hâû ia. E reo tâne, e reo raro roa; e
haùti te tino no te huti i te aho ia rahi te
matai i roto i te ôuma e ia puai te Hâû. E
piri rii to râtou reo 1 te pahu.
la tomo mcii te pupu i nià i te tahua e ia
pârahi anaè te pupu i raro, tei mûri roa
râtou, e faaàti i te pupu tâatoà. 1 nià i te
hohoà i te àpi hopeà, o râtou te nümera (1).
Te piti 0 te âpaparaa
O te mau reo ia e faatià i te ààmu, tei ia
nei râua ia manuia, la maitaî râtou i roto i
teie mâimlraa ei faaitotitoraa ia râtou.
râtou ra te taô, te parau. E maha reo i roto:
to râtou oraraa.
Te faahiti ra vau i te tahi mau
te Marü Tâmau e reo tâne, e pupu rahi
râtou, e pehe râtou mai te faataa maitai e
paripari
fenua i raro nei. No roto mai ia i te mau
E i teie mahana, hoê ta râua tamarii 1
manuia i roto i ta na haapiiraa e te rave nei
o
ia i te
ôhipa a te hau, oia ia te haapii
tamarii.
pehepehe i himenehia e te mau mataèinaa
rau
i te matahiti 1928 i te taeraa mai te
manuâ
ra o
Tourvllle i te fenua nei. Ua
neneihia teie mau paripari fenua i roto i te
mau
Ishido Kato
Première S. Pômare IV
30 Veà porotetani N"26, juillet - août 98
Bulletins de la Société des Etudes
te haapâpû i te parau. Te vai ra të ôfatifati
i te pehe,
te vai ra tê faatere i te pehe. E
pârahi râtou i mua noa aè i te Hâû. 1 nià i
te hphoà i te àpi hopeà, o râtou te nümera
(2). Te Faaàraàra : e reo vahiné, eere râtou i
Océaniennes nOmera 33 e 34 no te âvaè
te pupu rahi, e piti, aore ra e
àtopa e titema matahiti 1929. E tano e taiô
râtou, terâ râ, e tuhaa rahi ta râtou no te
tom anaè
mea, na râtou e ômua 1 te mau îrava atoà o
i te târava
to ù vaa e
te hïmene. E reo paaina e te puai e te nave-
Tel te faito hoê àhuru e haere atu, te rahi¬
Tei tâhirihiri i to ù vaa, tei tâhiri aè nei
nave.
Na râtou atoà e horoà i te teitei e te
raa
îrava i roto i te hoê himene târava. Te
I reira hoî au e tâmaumau ai i te taura e
peepeee o te himene.
E pârahi râtou i rôpû mau 1 te pupu, i te
mau irava matamua, e
îrava aroharaa ia. Te
irava i raro nei, na te mataèinaa Pueu i
toru fenu e
rênl i mua noa aè i te MarO. I nlà i te hohoà
pehe atu i te matahitl 1928 ra.
Te Faufaa o te târava
i te
àpi hopeà, o râtou te nOmera (3).
Te Paraparau : e reo vahiné, e pupu rahi
râtou, tei ia râtou ra te ààmu. E ômua te
faaàraàra, e haru te paraparau e e faatae
roa atu 1 te
parau i te hopeà o te irava.
E pârahi râtou i mua mai i te Marû.I nià i te
hohoà i te àpi hopeà, o râtou te nümera (4).
Te Huti : e reo tamahine âpî teie. E parapa¬
rau râtou te tahi âfa, e EHE e e AHE râtou
1 te tahi âfa. Na râtou atoà
e
huti mâ te
la ora na àe e te mau Tômite e te tâvana dire
E aha ta te himene târava e haapii mai ia ù
Te haapiiraa matamua, o te parau ia no te
Hoê. la tüàtiàti mâite te mau reo rau, e
.
la ora atoà hoî te feiâ mana i roto i teie taùrua e
Te Teva-i-uta, te Teva-i-tai, ia ora i te farereiraa
E te Porionuu, e te Ono e, ia ora i te farereiraa e
E Tahiti nui e, Eimeo e
,
mânava ia ora
tatou
putapü ihoâ te âau, e taratara atoà te iri, e
e
tahe hoi te roimata.
Te parau ra o
Raymond Mesple «fe himene târava demeu¬
re le joyau sonore le plus éblouissant de la
Polynésie traditionnelle.-» No hea mai te
nehenehe e te navenave o te târava. No te
hoêraa te mau reo rau. Te piti o te haapii¬
raa, 0 te parau la o te Ite. Mea
faufaa roa i
EEEEEEEE i te hopeà o te ‘irava, eiaha te
E faaîte atoà hoi te mau irava ômuaraa no
himene ia mutu.
hea mal te pupu, mai teie pupu no Mataiea
te mâôhi ia ite o ia e, no hea mai o ia. Te
E pârahi râtou i mua roa. 1 nià i te hohoà i
i te taùrua 1 tupu i te Fare Tauhiti Nui i te
te àpi hopeà, o râtou te nümera (5).
14 no èperêra matahiti 1978 ra.
paripari fenua, to na la parau tiàraa taata
tumu. Noa atu â te âtea la tere, ua mau âau
Te toru o te âpaparaa
la ora na te mau taeèe i roto i teie nei fare,
Matou teie no Vaiuriri, mânava i teie a rui
roa te iôa o to na
Te mau reo rii ia e faanehenehe i te himene.
Eere i te reo himene tâmau. E tai i te hoê
taime, e e vai muhu hii i tetahi atu. Te vai
ra :
te Tâhape hoê, aore ra e piti râua e
Mai mai nei i te mau pehepehe no to tâua
âià,
Ei faaùnaùna, ei faaruperupe i teie taùrua
na àe.
tâhape 1 te himene mai te faahoro i te hime¬
ne aore ra
mal te haruharu i te tahi mau
paraparau.
E
pârahi te Tâhape i pihaî iho i te
Faaàraàra. I nià i te hohoà i te àpi hopeà, o
râtou te nümera (6).
Te mau îrava i mûri mai, e paripari fenua
rii, te taôtoôto ra te àiü. Te 5 atoà ra teie
mau ite 1 roto i te tarià e te haapii atoà ra.
Te toru o te haapiiraa, o te parau ia o te
AROHA
paripari fenua, te
ri 0 te mataèinaa. Teie te tahi, na to Mâhina
i te here e te faatura i to na fenua.
tâamu ra ia ia na i to na âià, te faaora ra la
pehepehe ra :
Mouà tei nàa Orohenâ,
tahua tei
raro
Matavai,
tae roa atu i te maha rahiraa râtou tâne,
Outu tei tai Tefauroa.ua pererau manu i te
E reo teitei roa to râtou, na
la haapiihia te himene, te haùti ra te tama-
la himene te taata i te
Te Marü Teitei e te Perepere . Mal te hoê e
aore ra vahiné.
mouà, to na tahua, to na
pape, te mau peho feî, e te mau âpoo hîraa
ià 0 to na mataèinaa.
ia, e moti i te tahi ôtià e haere roa i te tahi,
mai te faateni maitaî i te mau vâhi rii heeue
Cuit
Tetuaripa a VEHIATUA
Pû Te Ana Vaha Rau
28 Mê 1998
tai
râtou e âfaîfaî 1 te himene.
Niuhiti te matai o Rai-a-Manu,
I roto i te tahi mau pupu, e pârahi râtou i
Ahuroa e
rotopü 1 te Paraparau, i roto i te tahi, e tià
râtou i te hiti o te pupu himene. I nià i te
hohoà i te àpi hopeà,o râtou te nümera i7) e te (8).
Mâhina teie i te ua naunau,
no
àe Te
te ua no to ù
âià
E faatara atoà te târava i te mau arii, te
mau àlto tâne e te vahiné no te mataèinaa i
Te maha
Te Raatira ia, tei pii-atoà-hia e, te Aratai. E
tuî to râtou roo. Teie te parau a tô Mâhina :
tâne aore ra e vahiné. Na na i haapii i te
Te haere atu ra o Ruanuu, na nià i te taura
pehe i te pupu, ua mau ia na te mau reo
atoà. E tià o ia i mua no te haapeepee aore
ra no te tâpeà rii i te tereraa o te pehe, no
te haapûai aore re no te tâmarü i terâ e terâ
pôhue
reo.
e
la tae te himene i nlà i to na faito mau,
Nâ tahatai noa o Tehoho tei iri hânoa i te
one e
No te rahi hoi o to na roi mata i parauhia ai
0 Matavai
huri te Raatira i to na aro, e fâriu 1 te
Tümite mai te pehepehe atoà hoî e te tüàti i
te reo o te marü teitei. 1 nlà i te hohoà i te
àpi hopeà, o na te nümera (9).
Te mau parau e faatiàhia i roto
E haamanaô atoà te târava i te mau flfl i
tupu e te mau râveà i faaôhipahia no te âral
i taua
fifi ra.
Varua Temeharo te matai rahi e, tei tâhiri i
TE FAANAHORAA I TE MAU REO E HlMENE I TE TARAVA
Veà porotetani N°26, juillet - août 98
31
^
Si c'est un homme
Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons.
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis.
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue
Qui ne connaît pas de repos.
Qui se bat pour un quignon de pain.
Qui meurt pour un oui pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir.
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut.
Non, ne l'oubliez pas :
Gravez ces mots dans votre coeur.
Pensez-y chez vous, dans la rue.
En vous couchant, en vous levant,
Répétez-le à vos enfants.
Ou que votre maison s'écroule.
Que la maladie vous accable.
Que vos enfants se détournent de vous.
Primo LEVI «SI c'est un homme»
Juiliard/Presse Pocket (3117) 1994
Fait partie de Vea Porotetani 1998