EPM_Vea Porotetani_199805.pdf
- extracted text
-
Wk9
iMENSUELTCOTmAN^^OmJESI^RANÇAlS^^———
CVANitkIv
»»APEETE - TAHIT
>Vt.
«Rapa : Petera 2
■ Foi et tolérance
■ Penetetote
tl598-1998)
2000
ium
Message du CQEi
pour la PENTECÔTE 1998
SOmïTinUf:
(Extraits)
ÜLC.U. G.[a
•Apo mal apo atu
•Te oraraa faufaa a te Etaretia
•Rapa, la cathédrale accueille
son temple
La Huitième Assembiée du COE (Conseil
oecuménique des Églises) se réunira à
Harare, au Zimbabwe, sur le thème :
«Tournons-nous vers Dieu dans la joie de
l’espérance».
Nous, Églises membres du
sables pour les cinquante années à venir.
C’est un temps pour agir, agir dans l’immé¬
diat,
un temps pour transformer radicale¬
ment les situations qui nous entourent. C’est
pourquoi nous vous exhortons
À
COE, reconnaissons que nous
sommes
d’accord sur
•Forum des langues
ne
polynésiennes
toutes les questions. Mais nous
pas
9^
sérieux les commandements
^ bibliques qui nous appellent à les
réaffirmons notre intention de
•Les boat-people du Pacifique
•Te mau parau no Paofai
demeurer
11/19
pasteur des villes
(T. Wlaraea, M. Arapari, J. Hoiore, V. TuheiavaRichaud, C. Hoiore, 0. Bauer, T. Raapoto,
E. Malé, T. Tutieiava)
et
de
croître ensemble vers l’accom¬
plissement de la prière de Jésus
pour l’unité de tous les
croyants. Notre célébration de
ce jubilé ne prendra véritablement son sens
que lorsque les Églises, les paroisses et les
chrétiens du monde entier s’engageront les
transformer, à les fonder sur la
justice et la dignité, et non pas
sur la charité et la
pitié. [...]
Aujourd’hui, en cette année de jubilé et au
seuil du troisième millénaire, nous adressons
un
appel particulier aux jeunes de nos
uns envers les autres à servir un même but :
Églises. Nous reconnaissons que le flambeau
celui de rendre ensemble
témoignage
est déjà entre leurs mains et nous affirmons
encourageons,
frères et soeurs, à vous joindre à cette célé¬
bration et à oeuvrer pour l’unité du peuple de
que ce sont eux qui devraient nous montrer
la voie. Nous les appelons à guider notre
chrétien
•Pasteur des îles,
ensemble
vivement, en ce temps de
Pentecôte, à regarder les formes
de relations qui existent autour
de vous, et à prendre très au
uni.
Nous
un
vous
Dieu, où que vous soyez.j...]
^Assemblée du Jubilé, c’est ainsi que l’on a
désigné l’Assemblée de Harare. L’année du
jubilé n’est pas un temps de répit qui nous
dispense de prendre des décisions respon¬
communauté pendant cette Assemblée du
jubilé et au-delà, vers le troisième millénaire,
afin que les croyants soient un et que le
monde croie.
Les Présidents du COE
/LuL
Il est des lefautes impardonnables. Et malgré les relectures certaines persistent, même signa¬
20 •Colloque «foi et tolérance»
lées par
correcteur.
Dans le Veà porotetani n°23, en page 2, ce n’est pas la couverture des Actes du Colloque
•Libres et responsables
«1797-1997; Évangile et Mission en Polynêsi&^ qui vous a été présentée mais celle du pro¬
devant Dieu
gramme du bicentenaire (Il n’est jamais trop tard...). Excuses !
Pire que cette inversion, l’agenda du Veà, page 2 toujours, note les dimanches des rameaux et
de Pâques les 12 et 19 avril... Ce n’est pas une spécificité protestante ! Et ces dimanches étaient
I > L
t.
bien le 5 et 12 avril... Mille excuses !
C
L-L[!LLLC.
23 •Eu ùputa no te Pîpiria (Itala)
24
25
•Jeux : Malin comme
un
dauphin (Marc 4, 1-9)
•Tuaroî (loane 14 - 15)
L’agenda du Veà - Mai 1998
DU 4 AU 6 MAI : Rencontre des jeunes UCJG de Polynésie à Tahiti pour la préparation du
14ème Conseil Mondial YMCA en Allemagne.
•
DU 11 AU 15 MAI : Commission Permanente de l’EEPF à Paofai.
•
•
DU 15 AU 16 MAI : Commission CVL (Centre de Vacances et de Loisirs) du 1er arrondisse¬
ment à Mahina.
DU 28 AVRIL AU 8 MAI : Gaston Tauira participe à la réunion bi-annuelle de la S.P.A.T.S
(Association des Écoles Théologiques du Pacifique) à Pago-Pago (Samoa Américaine).
•
DU 29 AU 30 MAI : Commission Permanente du CPED (Comité Protestant des Écoles du
Dimanche) à Paofai
•
CaituLc
•
31 MAI : Pentecôte
•Pômare Show 1998
•Taurua himene na te
Etaretia mahana hitu
ini MENSUEL DE L’EGLISE ÉI/ANGÉLIQUE DE POLYNÉSIE FRANÇAISE ■ CRÉÉ EN 1921
Boîte postale 113.
98713 Papeete, Tahiti - Polynésie française • Tél : (689) 46.06.23 / Fax : (689) 41.93.57
birecteur de Publication : Jacques Ihorai - Rédacteur en Chet : Gilles Marsauche - Secrétariat : Heipua Atger
Comité de RédactionValérie Gobrait, Céline Hoiore, Robert Koenig, Taarii Maraea, Daniel Margueron, Turo a Raapoto,
Sylvia Richaud, Chantal Spitz, Thierry Tapu, Marama Gaston Tauira, Ralph Teinaore
Les photos de couverture
et-lâ collaboration de ; Emile Malé, Patricia Sanchez
Visages, gestes et lieux, les pasteurs en Polynésie
(Photos G.M.)
Prix de l’abonnement : (1 an -10 numéros) Polynésie : 1200F (cfp) • Métropole : 150FF* Suisse : 40FS
Veà porotetani N°24, mai 98
Impression : STP-Tirage : 5000 exemplaires • ISSN : 1278-2599
'
1
PAPtm - TAHiT!
La fête de la
parole
L’Esprit répandu à Pentecôte est
perçu comme le véritable auteur et
promoteur de la propagation de l’ɬ
vangile dans le monde. Et pour sa crédi¬
bilité, il est plus que nécessaire à l’Église
naissante de vivre l’unité, celle deman¬
dée au Père par le Seigneur Jésus-Christ
ressuscité à Pâques.
L’Esprit qui, telle une bourrasque, s’est
emparé des proches du Ressuscité à
Pentecôte, est également reconnu
comme une puissance nécessaire à l’ɬ
glise pour son témoignage du monde
«api», que Pâques nous rappelle.
Mais Pentecôte n’est-elle pas aussi la
célébration
la fête de toutes les
ou
langues, pour que chacun ou chaque
peuple soit reconnu et respecté comme
tel ? I\l’est-elle pas l’événement où la fête
de la Parole, de cette Parole par laquelle
le Seigneur revenu à la vie à Pâques,
engage l’Église ou chaque chrétien à être
Penetetote
e te reo
O la ia. E tià ia parauhia e, te Varna i mairi maii te Mahana
Penetetote, o te tumu mau ia no te ôhipa pororaa evaneria i te ao nei. E no te faufaa o taua ôhipa ra,
ia ora ia te
Etaretia i roto i te hoêraa i hinaarohia e te Fatu. I roto i te hoêraa
no
te parau o te aroha, e riro ai te tahi no te tahi,
ei tiaï.
Oia ia. E tià ia
parauhia e, ua riro te Varna i farara mai i te
Mahana Penetetote, ei puai taaê tei tûrai e tei tono i te Etaretia ia
faaite, ma te taiâ-ore, i te parau ôaôa no te hoê apî o ta te Oroà
Pata e haamanaô ra.
Areà ra, eère ânei te Penetetote i te hoê ôroà atoà e aore ia i te hoê
Taùrua no te
mau
reo
atoà. la itea na
reira te parau o te hoê taata,
te parau o
te hoê nünaa, te parau no te iho o te hoê
nunaa.
Eère ânei te Penetetote i te hoê
édita
un instrument de libération là où la liber¬
atoà Oroà e aore ia i te hoê Taurua no te parau.
té est contestée ?
te parau te poroi a te Etaretia i niuhia i nià i te hoê parau ôaôa o
S’il est nécessaire que l’on écrive pour
manifester sa rage d’exister, à plus forte
raison nous devons aussi nous exprimer
dans notre
langue pour montrer notre
amour de vivre
!
la itea na roto i
te faatiàmâ i te taata e aore ia i te hoê nûnaa i te mau faatîtîraa
hum rau atoà o teie tau.
Teihea te reo o tei haamanaô i te tiàraa o te hoê nûnaa. Teihea te
parau a
te Etaretia e aore ia e «parau» faahou nei ânei tâ te
Etaretia i teie mahana. Aita atu hoi ana e poroi na roto i te parau
Quel langage, aujourd’hui, l’Église parle-
maori râ o te tatara i te taata i rapae i te mau ôhipa atoà o te faao-
t-elle ? A-t-elle
re ra e aore
encore un
message et
lequel ? Parce qu’elle ne peut avoir
d’autre message que celui qui se veut
libérateur contre tout ce qui rend aujour¬
d’hui esclave, dont on célèbre le 150ème
anniversaire de l’abolition ces jours-ci.
Est-ce ce message-là que le pasteur a fait
sienne ? Et comment l’Église voit-elle
aujourd’hui la vocation du pasteur ?
ia o te haamou ra ia na.
Eaha te poroi a te Etaretia. Eaha te ôhipa a te ôrometua e eaha
te ôrometua i hinaarohia e te Etaretia, i teie tau, no te nûnaa. O
te hoê ia no te mau tumu parau o ta tâtou e taiô i roto i teie nei
Veà na tâtou.
Jacques Ihorai
Tels sont entre autres les sujets que vous
trouverez dans ce 24ème numéro de
notre Veà porotetani et auxquelles nous
serions heureux de vous voir réagir.
Veà porotetani N°24, mai 98
3
A
Apo mai, apo atu
Lettre ouverte à une
association catholique
Tu as été comme moi, étonnée de découvrir l’ar¬
rivée de la Techno-dance (1) en Polynésie.
Comme moi, tu t’es demandée qu'elle était cette
nouvelle musique et pourquoi en France la police
lui faisait la chasse et les
jeunes s’y engouf¬
fraient.
Mais voilà, en parlant d’atteinte à la vie, tu es par¬
tie en croisade contre ces rythmes en y ajoutant
pêle-mêle les clips diffusés sur RFO où se croi¬
sent musiques des caraïbes, afro-américaines ou
des banlieues métropolitaines. Maintenant tu y
ajoutes le rock (que j’ai toujours trouvé un peu
machiste), un peu moins le tango (pourtant bien
plus érotique), le rap... bref tout ce qui fait bou¬
ger notre jeunesse (N’es-tu pas choquée par nos
tamure ?) Te voilà parée chevalier de la vertu,
prête à affronter le diable et à lever ton armée
contre. Mais contre quoi ? Comme nous regar¬
dions nos parents qui ne comprenaient pas nos
déhanchements sur les airs des Rolling-Stones
(excuse-moi je n’ai jamais aimé Elvis), les jeunes
te regardent en haut de ta tour et continuent leur
vie.
En France les préfectures ont arrêté de faire la
Le Me à Tiroama
Te oraraa o te Etârëtla i te pae
no
chasse aux rave party(2), le ministère de la cul¬
ture subventionne
musiques actuelles et
même un hebdomadaire du groupe de presse
catholique (3) invite à «entrée dans le techno¬
sphère». Latechno ou musique électronique ins¬
trumentale, fait partie de notre paysage culturel.
Ta guerre contre la musique n’est pas la mienne.
Les notes qui s’élèvent, quelque soit leur forme,
se jouent des prisons. La musique ne pollue pas
les esprits, ce sont les esprits qui polluent la
musique. Comme le blues la musique ne fait que
révéler notre état d’âme. Soyons des forces qui
proposent et non pas des censeurs. Proposons à
nos programmateurs des alternatives mais ne
soyons pas l’allumette d’un autodafé.
Soyons de ceux, auxquels le pape Jean-Paul II a
rendu hommage à Pâques, qui «croient toujours
au dialogue pour résoudre les tensions».
Et je crois que le pasteur Jacques Ihorai a raison
de parler de libération en approchant la résurrec¬
tion du Christ. Je crois que nous sommes tous
appelés à être libérés par sa parole pour, non pas
interdire, sanctionner, blâmer voir même jeter la
première pierre, mais pour aider chacun à se libé¬
rer. De quoi? N’as-tu pas la réponse ami lecteur ?
T. Marutea
1 - NRJ a organisé le samedi 21 mars un concert de
musique techno au profit du Village d’enfants de
Papara, provoquant une vive réaction de l’Association
familiale catholique.
2
Une
party est une fête techno à ne pas
confondre avec une Acid-party, improvisée dans des
usines désaffectées, où toutes drogues circulent, dont
la dangereuse Ecstasy.
-
rave
3 - Télérama n°2505 du 17 janvier 1998.
4
ta na faufaa.
ces
Veà porotetani l\l°24, mai 98
Te hoê teie o te mau tumu
parau e te mau ôhipa rarahi
vai
e
net
i
roto
i
te
tumu matamua
roa
ia
o
ta
na
horoà. la ôre anaè te hui faaroo
ia nâ reira, e riro o ia i te ü i te
teie
ôhipa e vai noa nei i roto noa i te
tahi
faatereraa o te Etârêtia, e ohipa
Te oraraa o te Etârêtia i te pae o
râ tei âmui i te tâatoàraa
ta na faufaa, aore ra te horoàraa
Etârêtia. Aita teie parau e
mau
o
te
faanahoraa ôhipa atoà a te
Apooraa Rahi, te mau Tuhaa, te
mau Pâroita,
mau
âmaa
te mau Amuiraa, te
ôhipa, e ua tae roa
teie parau i roto roa i te oraraa
ùtuafare o te mau mero tei pâpe-
titohia
e
tei ôre i
pâpetitohia i
roto i te Etârêtia. No reira
eere
mau
fifi
parau e te mau
huru rau.
i te moni no te
faatupuraa i te
ôpuaraa i roto i te Etârêtia
(pâroita e te mau âmuiraa) e
ôhipa âmui te reira na te mau
mau
,
mero
o
te
Etârêtia,
eere
râ te
reira
ôhipa no teie mahana. Te
vai ra te reira ôhipa i roto i te
nünaa Iteraèra ia au i te pâpai-
teie i te hoê parau nainaî.
raa
No te faatupuraa i te mau ôhipa
vai atoà ra i te tau o letu e te tau
atoà, mai tei nainaî e tae noa atu
rahi, te riro nei te moni ei
mau
i tei
0
moà a te Faufaa Tahito, e te
te
mau Apotetoro, ia au i te
pâpairaa a te mau Evaneria
râveà matamua roa no te faatu¬
e te
puraa i taua mau ôpuaraa ra, ia
fâîraa faaroo te parau o te horoà.
Epitetore (II Torinetia 8-9). E
riro mai ei ôhipa ia au i te hiôraa
la ara râ te feiâ e tiàau ra i teie
mâtêria. Te tumu râ i tae ai te
faufaa, mea nâ roto mai teie fau¬
moni i roto i taua mau ôhipa ra,
faa i te tiàturiraa faaroo
0
te tiàturiraa ia
o
te taata i te
Atua, nâ roto i te mau haapiiraa
roto i te parau a te Atua. Te
horoàraa i te faufaa moni ei ora¬
no
te Etârêtia
te
no
mea
tîtauhia i to na mau mero,
ao
te
e
Faaitoito i te horoà... (I Torinetia
15/58).
nei,
raa
o
o
te mataùraa to na i te
Atua te horoàraahia mai.
taata,
ia pâpü noa te faaroo i te Atua te
Teaue Tuheiava
Le Samedi
28 mars 1998,
ments, par les sen¬
de fara, de
teurs
moto'i et de tipanié,
par
ne
l’émotion qui
quittera aucun
le village d’Haurei, sur l’île de Rapa, inaugu¬
de ceux-là pendant
rait le nouveau Temple «Petera» en présence
ces
de la direction de l’ÉgUse évangélique et de
de communion.
plus d’une centaine d’invités venus de Papeete
et des Australes. C’est le résultat de près de dix
ans d’effort, de travail, d’abnégation.
C’est en baleinière que tous sont déposés aux
concertation aux tensions. Et le Maire trouve
pieds de la falaise où se dresse le Temple.
normal que «le conseil municipal s’entre¬
Rapa s’ouvre comme une huître et se
tienne régulièrement avec le conseil des
diacres surtout quand on voit les choses dif¬
quelques heures
Le soir tombe sur Rapa, on distingue les
referme. Elle garde jalousement les secrets
collines et leurs fortins. Parti de Papeete le
de
lundi
s’épiaient et se massacraient. Cernée de
roche, ses formes portent au rêve, aux inter¬
prétations. Ce caillou de la baie d’Akatamiro
est-il un Moai (1) de Rapa nui ? Cette grotte
avec
ces
femmes, ces hommes, ces
enfants qui reviennent chez eux ou qui décou¬
vrent l’île la plus éloignée de Taliiti, le Tuhaa
ses
douze fortins d’où
les familles
féremment». Tous les six mois, le 1er janvier
et le 14 juillet, la population est invitée à une
grande assemblée où chacun peut exprimer
ses
critiques et ses attentes. L’esprit commu¬
nautaire maintient les hens qui unissent les
panne, la houle est forte, mais sur le
paquebot l’impatience domine. Dans la nuit
est-eUe la féminité de l’île ? L’île est-elle une
521 habitants, dont 90 % sont protestants. La
récolte du Mikaka se fait en groupe. Le grou¬
cathédrale ou de la pierre oubhée lors de la
pe décide de l’ouverture de la pêche dans les
de ce vendredi, deux baleinières surgissent,
création ?
zones
attaquent les vagues et récupèrent ceux qui
Pourtant si Rapa lutte, elle n’en tire aucune
veillent.
ont le courage
fierté. Le moindre espace de terre, protégé de
Rapa ne connaît pas d’exode et si les
jeunes veulent voir ce qui se passe en ville, làbas, si loin, à Papeete, «une fois qu'ils y ont
goûté, rassure le Maire, ils choisissent la vie
qu’ils veulent mener et ils reviennetit».
pae hésite à entrer dans la baie. Le radar est
en
de sauter de la passerelle en
équihbre, ceux qui doivent participer aux pré¬
paratifs.
A l’aube tout le monde est sur le pont étroit.
Les falaises semblent s’ouvrir pour accueillir
dignement ceux qui ont fait plus de cinq jours
de bateau pour être là. Les baleinières revien¬
nent mais cette fois-ci parées d’auti et portées
par le Toere.
La fatigue des voyageurs est balayée par les
danses, par la longue procession des enlace-
l’océan agité, devient tarodière. Le Paka ne fait
pas encore de ravage. On récolte du café, des
fruits, en cette saison les goyaves se ramassent
à la pelle. Si l’artisanat n’est pas tellement
développé, c’est avec des roseaux et de l’osier
que les petites mains s’affairent.
«L’équilibre est préservé, exphque le nou¬
veau Maire élu en 1995, Tùa Narii. L’île peut
être prospère mais pas pour s’enrichir».
Dans le jeu des institutions, on privilégie la
réglementées. Le Maire et le pasteur
Ainsi
Au crépuscule les deux villages. Area et
Haurei s’animent de blanc. Les robes et les
costumes noirs de Tamuiraa Taroma volent en
traversant la baie. Les femmes et les hommes
sortent
des maisons. Les jeunes forment le
Veà porotetani N°24, mai 98
5
défilé des Uî-âpï. La chorale accompagne le jour
A minuit les chants
dans la nuit. A 18 h, le président Jacques Ihorai
s’éteignent, laissent
place aux murmures
glisse la clef dans la porte, le temple est ouvert, la
paroisse fait son entrée dans sa nouvelle demeure.
On a gardé les pierres rouges de l’ancien temple
pour encadrer le parvis et soutenir la chaire. «Elles
sont les ancêtres qui accueillent les fidèles et
soutiennent la parole», explique Michel Faua,
pasteur de la paroisse de 1993 à 1997.
Autour du pasteur en poste depuis le mois de sep¬
des dormeurs. Mais dès
5 h on se prépare.
La
prière accueille le
jour, les groupes répè¬
tent
leurs chants sous
l’autorité des diacres
de Tiroama, Temarama
tembre 1997, Roger Viriamu, tous ceux qui ont par¬
ticipé à ce projet retrouvent leurs paroissiens, le
pasteur Terai Natiki, en poste de 1986 à 1988, le
pasteur Tetaria "Vane de 1988 à 1992. Us se sou¬
viennent de l’argent coUecté en participant aux
Heiva de 1991 et 1992 (29 millions FCFP), du sable
pelleté dans la grotte d’Anarua cachée au pied
d’une falaise, accessible uniquement en barque.
«C’était, assure le pasteur Vane Tetaria, construi¬
re par le courage, laforce, lafoi et non avec l’ai¬
Emma Make qui vibre aux chants
voit dans ce nouveau temple «le
de des subventions».
lien entre le passé et l’avenir».
Ainsi, soutenu par l’histoire qui vit naître le premier
Elle a retrouvé ses souvenirs et
Temple le 11 août 1884, le pasteur Jacques Ihorai
offre dans la Genèse au chapitre 28 (versets 10 à
22) la signification de Petera en trois questions :
«Béthel c’est la maison de Dieu. Le fare où on se
repose. A Tahiti des enfants errent dans les rues,
les parents ont-ils fui leur responsabilité ? Le
fare où on reprend des forces. Mais est-ce bien
dans le projet de Dieu ? Dieu dit à Jacob : «Je
suis avec toi. Je t’accompagnerai, Je te ramène¬
rai». Ce qui fait vivre le temple ce ne sont pas
ses murs, ce sont les paroissiens accueillis et
accueillants, reposés et renforcés. C’est ce Dieu
que le Christ est venu nous révéler.»
apprécié «les messages du
Président Jacques Ihorai qui a
«Petera 2», te fare
pure âpî i Haùrei
brouülard s’attache
aux
mon¬
tagnes, protection.
donné des repères aux Jeunes,
et Petuera. Pour son premier Dimanche «Petera piti
et du pasteur Tihoti Pittman qui leur a tracé un
Tenate, te fare te Atua» se pare de blanc, de cos-
chemin». Si avant, elle reniait son origine mainte¬
nimes sombres, de chapeaux d’osier et de roseau.
nant elle est «fière d’être de là. »
L’amuiraa Tamara de Haurei étrenne les objets du
Uewellyn Tematahotoa, Ministre de la jeunesse et
des Sports, est admiratif devant «cette île isolée
qui a su maintenir sa culture, sa langue où
culte installés la veille et fait résonner les Himene
Ruau. Tel les
trompettes de Jéricho, le chant
attaque la falaise de Varai, tente l’escalade, pénètre
la grotte, semble hésiter, suspendu dans le vide, se
retire et repart plus fort, plus grand, plus beau (2).
Et la pluie bat les falaises de Rapa, bénédiction, le
mea e,
1 ô tatou nei, te totovâ noa nei â
te hoê
mau taata âpî ia râtou, no te
turuî-ôre e îtea râ o râtou i ô râtou îho e
i pihaîiho 1 tô râtou mau matahiapo.
Ua
sonne le
K, ses traditions et sa communauté».
Remarquant la jeunesse de la population il appré¬
cie que «modernité ne rime pas avec des
demandes exagérées mais avec logement et salle
omnisportspour garder l’espoir de ne pas voir les
enfants partir».
Le président Jacques Ihorai est «épaté par leur
courage. Je m’inquiète pour eux mais eux me
disent qu’ils sont inquiets pour nous. Bien
qu’isolés ils participent activement à la vie de
l’EEPF. Ils nous encouragent à vivre leur unité. Le
champs à semer ce n’est pas eux, c’est nous.
C’est une leçon d’humilité».
(Rapa)
moè ânei i tele mahana i te felâ metua, i
«Petera», o te iôa ia no te fare pure âpî i
faatlàhia i nià i te vairaa o te fare pure
te parau no ta râtou ôhlpa.
Le culte du Dimanche terminé, le dernier festin
O «Petera»,
englouti, après une journée et demie de joie, de
rencontres, de prière, Maurice Hatitio le capitaine
du Tuhaa pae fait retentir la sirène. Il faut quitter
l’île où les enfants marchent sur l’eau, regarder une
dernière fois le Perau qui culmine à 650 mètres,
s’imprégner des parfums.
Et pour le pasteur Terai Natiki comme pour son
père qu’il laisse, l’entrepreneur de ce fare de Dieu,
et qui lui a glissé comme au revoir : «Au prochain
te mau âmulraa faaroo, 1 te mau taatlraa
matamua. Ua
tâpeàhia mai te iôa ra o
«Petera» no te faaora i te ôhlpa 1 ravehla
mai e te mau tOpuna, èiaha râ no te
faaôre.
28 no matl 1998, 1 te hora 6 i te
ahiahi, no te hoê vahl, i roto 1 te pîpïrla,
maa
e
latopa, no te taôto na na
(Tenete 28/19).
O «Petera»,
«fare la no te Atua», te
auraa. E fare ra, e «rafii ia e fariihia ai te
e
taata«. Eère râ ia e, o te reira mau te
ôhlpa e tupu noa ra i ô tatou nei. Inaha
hoi te îte-noa-hia nei a te taata i te ôreraa e
ai te taata». I te mea e, te oraraa 1 hlnaa-
rohla i te taata i te ora, eère ia i te ora¬
raa no râtou anaè, no te tahl pae
E iôa o «Petera», i tomohia i te mahana
1 maîrlhia
«fare ia no te Atua», te
auraa. E fare ra, e «vâhi la e faaitoitohla
e
fariihia i ô râtou iho. Ua ôre ânei i
atoà râ.
ia râtou, te feiâ e
parahi ra i roto i te hepohepo, 1 roto 1 te
No te mea tei rotopu
àti, 1 roto i te veve, to te Fatu tiaî-atoàraa mai ia tâtou e
1 tâ tâtou tauturu.
O «Petera» ia no latopa, ia au 1 ta na taôto
:
«e fare no
te Atua, te ùputa o te rah.
Eiaha râ la moèhia ia tâtou e, na te
bateau !», pour tous ceux qui sont venus ou reve¬
nus
mais repartent,
quand le paquebot s’éloigne
chacun se dit que Rapa rime avec «Je reviendrai».
ôhlpa e ravehia e te hoê taata i roto i to
na oraraa,
0 taua
e faaîte mal ia tâtou i te huru
Gilles Marsauche
taata ra. O la atoà ia te parau no
«Petera».
roto 1 te tiàturiraa o te taata, i tele maha¬
na,
te parau no te fariiraa 1 te fetii, i te
hoa, i te taata ê,
O «Petera»,
Mauruuru â i to Rapa no
te fare pure.
Mauruuru no te fariiraa e no te mau mea
atoà. la ôaôa noa i roto i te taviniraa.
«fare ia no te Atua», te
auraa, E fare ra, e «vâhi ia no te haamâe
haraa i te rohlrohi». E parau faufaa, 1 te
6
Veà porotetani N°24, mai 98
1 - Statue de l’île de Pâques (Rapa Nui)
2 - Lire «Réflexions bibliques à Rapa : la Bible à
l'abri de la tradition» de Yannick Fer et Gwendoline
Malogne, in les Cahiers du Veà porotetani - Les
du Colloque «1797-1997, Évangile et
Mission en Polynésie».
actes
Jacques Ihorai
Rapa,
une
paroisse
générée par
celle de Papara.,,
1826-1831
511
L'arrivée des familles de Tahiti le 28 mars 1998.
l^apa est unique - comme toutes les îles -
l^bien connue non seulement pour être
JLVproche du pôle Sud, pour son pigeon
de leur donner des Uvres et de leur apprendre
l’alphabet - et de leur faire partager ses convic¬
tants
de Rapa et, comme d’habitude, John
Davies leur fait parvenir chaque fois qu’il le
tions religieuses.
peut des lettres et des hvres et assure la forma¬
koko ou ptilope de Hutton, pour ses délicieux
Cette nouvelle vie, ces rencontres et ces expé¬
tion continue de ses enseignants.
«saumons» et sa variété de tara, pour son
riences semblent plaire aux deux Rapaïens -
En avril 1829, deux missionnaires de la LMS,
même s’ils ne comprennent pas bien la langue
Pritchard et Simpson, inspectent l’île de Rapa
taliitienne.
et constatent
Le Snapper quitte Talûti le 27 septembre 1825
sait Ure et connaît le catéchisme en tahitien et a
Mac
Donald, un volcan qui émergera bien un jour,
pour sa bgnite jadis convoitée par les puis¬
sances coloniales, pour son oiseleur Tariirii
qui permit la prise du fort de Fautaua dans les
qu’un bon nombre d’habitants
Paparua et Aitarepu, accomp^nés cette
fait «quelques progrès vers la civUisation». Ils
pour ses for¬
fois de deux membres de l’éghse de Papara,
explorés par tant d’archéologues dont
Thor Heyerdahl, et bien sûr pour sa situation
foncière si particubère : si peu de terres pour
Hota et Nene, qui avaient pubhquement expri¬
ont dans leurs bagages une belle quantité de
hvres d’école et d’objets, des dons de la parois¬
mé leur désir de «servir
se
années 40
-
1840 évidenmient
-
tins
avec
teachers
place leurs futures conditions de travail.
Le 16 novembre, Teraau, le chef principal de
de Papara. Ce succès sur le plan culturel
s’accomp^ne d’un échec sur le plan «agricul¬
ture!» puisque les graines et les plants de Tahiti
ne donnent rien à Rapa, certainement à cause
plutôt que la paroisse de Rapa, dont le nouveau
temple vient d’être inauguré, a été créée par
des membres d’égUse de Papara et par le pas¬
teur John Davies, dont la mémoire vient d’être
honorée lors du Cinquième Colloque des
langues polynésiennes et par l’Académie tahi-
l’île, accueille chaleureusement le petit groupe
du cümat.
tienne ?
te Papara à
Peut-être cette histoire mérite-t-elle d’être rap¬
Nene et leurs femmes, ainsi qu’avec Maliau et
pelée.
Pauo, deux céhbataires : les 6 teachers et le
tant de noms en indivision...
Mais sait-on que Rapa est née de Papara ? ou
comme
parmi les païens» et qui voulaient voir sur
et souhaite voir les Tahitiens revenir avec leur
famille
pour enseigner aux habitants
«quelques-unes des bonnes choses connues à
Une paroisse de 167 ans
Tahiti».
missionnaire
Le 16 janvier 1826 John Davies lui-même quit¬
paroisses et 140 personnes attendent d’être
baptisées : 18 hommes et 13 femmes à Moturi
(teacher Hota) ; 11 hommes et 13 femmes à
Tupuai {teacher Mahana) ; 17 hommes et 14
femmes à Iri {teacher Nene) ; 29 hommes et
25 femmes à Aurai {teacher Pauo).
Dai’hng les baptise tous ainsi que 44 garçons et
51 filles, tous enfants de baptisés.
Nene, qui avait perdu sa femme au début de
1830, s’était remarié avec une femme de Rapa,
bord du Macquarie avec Hota et
missionnaire débarquent à Rapa le 27 janvier,
Deux teachers à Rapa
mais le vieux Teraau est mort, comme une
En juillet 1825 un certain capitaine Shant fait
bonne partie des habitants après le départ du
Snapper. Les Taliitiens s’installent sur une terre
qui avait appartenu au chef, y construisent une
chapelle, préfabriquée à Papara, et une case.
John Davies les quitte alors début février pour
escale à Rapa et prend à bord de son voilier, le
Snapper, deux habitants de l’île, Paparua et
Aitarepu, qu’il amène à Tahiti. Us sont logés à
Papara chez le chef Tati mais passent le plus
clair de leur temps chez le missionnaire, John
Davies, qui s’efforce de les éduquer, de leur
faire rencontrer des gens et connaître l’école.
Deux ans plus tard, au moment du passage du
DarÜng, l’île compte quatre
mais souffre de la tuberculose. Pour l’aider
aller à Raivavae avant de retourner chez lui à
dans sa tâche, DarHng installe comme teacher
Papara.
Hape, un autre habitant de Papara, membre
Les 6 teachers sont bien traités par les habi-
d’éghse, homme d’expérience puisqu’il était
déjà parti en mission aux îles Tonga de mars
1826 à août 1828 à l’initiative de son pasteur,
10 jours de bateau,
quelques heures à terre
Le lundi
23 mars
t surTiroama,
le Tuhaapae
Rapapersonnes
de Papeete,
Faaa, dela Punaaui
a, retour¬
l’amuiTaroma
de laembarquai
paroisse de
près delescent
qui de
prenaient
mer pour
raa
ner au pays et
participer à l’inauguration du temple pour lequel ils avaient récolté 27 millions FCFP.
A Tubuai, le mercredi 25 mars, la délégation de l’EEPF venue en avion, les rejoignait. A sa tête le
pasteur Jacques Ihorai, Henri Chang, trésorier de l’EEPF, le pasteur Tihoti Pittman, président du
7ème arrondissement de l’EEPF. Parmi les invités, s’étaient joints à la délégation, le pasteur Bruno
lotua, président du 5ème arrondissement, le pasteur Grégoire Tumarae, vice-président, Félix
Tanetoa, président de la commission des Finances de l’EEPF. Présents à Rapa au même moment,
LIewellyn Tematahotoa, ministre de la jeunesse et des sports, et Frédéric Riveta, conseiller maire
de Rurutu, s’étaient joints à l’inauguration.
Après cinq jours de bateau, des arrêts et des accueils chaleureux dans les îles de Tubuai, Rurutu,
Raivavae, Rimatara, après 36 heures de fête à Rapa, les invités rembarquaient, les Rapa de Tahiti
reprenaient la mer pour cinq jours et pour retrouver la grande île le samedi 4 avril à l’aube, après
avoir supporté les caprices de l’océan, les long jours à l’horizon infini et... les repas plantureux.
John Davies - mais ceci est une autre histoire.
L’éghse de Rapa est offlcieUement créée le 25
juin 1831.
Il y a alors 357 adultes et 243 enfants ; un
grand nombre sait hre et leur connaissances
catéchistiques sont bien supérieures à cehes
que l’on peut trouver dans d’autres paroisses.
Darhng marque soigneusement tous les noms
des habitants dans un grand registre, et il serait
bien intéressant, cent soixante-sept années plus
tard, au moment où l’Eghse évangéhque fête
solenneUement la construction d’un temple de
pierres, de savoir que sont devenus tous les
noms inscrits sur ces
papiers...
Ropati
Veà porotetani l\l'’24, mai 98
7
INFO... INFO..
Les Anglicans critiquent
Nelson Mandela
Le président Nelson Mandela a vivement
critiqué le nouvel archevêque anglican
Njongonkulu Ndungane - qui a remplacé
Desmond Tutu, parti à la retraite - au
cours d’un déjeuner à la présidence. On
sait que l’archevêque a joué un rôle
important l’an passé lors de la campagne
contre la politique de vente d’armes de
l’Afrique du Sud. Tout récemment il a
5è Conférence du Forum
des langues polynésiennes,
«tu parles !»
dénoncé dans la presse le gouvernement
sud-africain qui ne lutte pas efficacement
contre la violence dans le pays, néglige le
sort des plus démunis, la lenteur du paie¬
ment des retraites et des attributions de
logements, la crise financière des univer¬
sités... L’archevêque maintient qu’il conti¬
nuera
à donner son avis. Il a reçu un
large soutien des anglicans qui considè¬
rent que leur Église, «sans tenir compte
du gouvernement en place, se doit de
lutter contre toute forme de mal et d’in¬
justice». Il a écrit au président Mandela
pour lui reprocher, ainsi qu’à son gouver¬
nement, d’être «extrêmement suscep¬
tibles à toute critique». (Réforme)
Les feinmes demandent
La rencontre de Tahiti avec Rapa Nui
des changements
A la suite de la 9è Assemblée de la
Fédération luthérienne mondiale, des
femmes de 13 Églises d’Afrique leur ont
demandé des
changements concernant
l’éducation théologique des femmes, l’in¬
terprétation biblique, l’ordination des
femmes et de ne pas rester silencieuses
face
aux
traditions
qui oppressent les
femmes. Les femmes souhaitent avoir
une part active dans la liturgie et une
éducation moins tournée vers l’occident
mais plus sur la réalité religieuse, cultu¬
La 5è conférence du Forum des langues
polynésiennes réunissant la Polynésie
française, la Nouvelle-Zélande, Hawaii,
American Samoa et Rapa Nui, s’est déroulée à
Pirae du 21 au 27 mars 1998. Expériences, tra¬
vaux, recherches ont été échangés durant une
semaine et ont abouti à douze résolutions
visant l’intérêt du
Forum, la présence des
langues dans les médias, l’enseignement et
l’ouverture aux moyens de communications
modernes.
relle et sociale de l’Afrique. (FLM info)
Tamagoshis
D’après une organisation protestante de
jeunesse (Évangelishe Landesjugenzdkammer) du Palatinat, les jouets élec¬
troniques que sont les tamagoshis sont
en contradiction totale avec l’image chré¬
tienne de l’être humain. Selon une esti¬
mation de cet organisme, les jeunes sont
Le rêve assassiné
ports en commun à Montgomery, où les blancs
s’installent à l’avant et les noirs s’entassent à l’arriè¬
Participant à de nombreuses actions dans tous
NéUSA)
à Atlalenta15(Géorgi
e,
janvier
re.
1929, Martin Luther
King a été assassiné le
interraciale de protestation sur Washington et pro¬
4 avril 1968.
L’Amérique commé¬
more
cet anniversai¬
les États des USA, il organise une grande marche
le 28 août 1963 son célèbre discours : «Je
fais un rêve, c’est un rêve profondément enraciné
nonce
dans le rêve américain (...) qu’un jour sur les col¬
lines rouges de Géorgie, les fils des anciens
esclaves et les fils des anciens propriétaires d’es¬
détournés d’une relation vraie et réelle
qui vit disparaître un
prophète de la non-vio¬
avec les êtres humains et les animaux, du
lence, un militant de la
fraternité. Je fais un rêve, qu’un jour en Aiabama (...)
fait de leur liaison avec une créature vir¬
déségrégation
mais
aussi le compagnon des
tes petits garçons noirs et les petites filles noires
pourront joindre leurs mains avec les petits garçons
Et de critiquer aussi le fait que ces jeux
pauvres.
Consacré
blancs et les petites filles blanches comme des
frères et des soeurs. Je fais un rêve, qu’un jour, mes
banalisent la naissance et la mort, les
1954,
jeunes ayant l’impression qu’ils sont
King participe dès 1955
au boycott des trans¬
quatre enfants vivront dans un pays où ils seront
jugés selon leur personnalité et non selon la couleur
tuelle.
maîtres de la vie et de la mort.
Veà porotetani N°24. mai 98
re
pasteur en
Martin Luther
claves puissent s’asseoir ensemble à la table de la
de leur peau.»
Enseigner, enseigner, enseigner
La mondialisation un danger
«La connaissance de la langue est un préa¬
La 5è Conférence a aussi été l’occasion de
lable à la connaissance de la généalogie poly¬
diverses rencontres officielles mais surtout avec
nésienne. Or, la généalogie, le rapport aux
ancêtres est fondamental dans notre culture.
situe dans un ensemble géographique, histo¬
Henry Nott, Pômare II et John Davies. Robert
Koenig pour la Société des Études Océaniennes
(SEO), a rendu hommage aux deux premiers
«installés côte à côte sur les pe’ue respectifs et
rique et social» Dans son discours d’ouverture
faisant de la Bible anglaise une Bible tahitien-
le Président Gaston Flosse a donné le ton pour ce
ne».
rassemblement de linguistes, de défenseurs de la
Noti finira dans la station missionnaire, bout à
Mondialisation
langue, de chercheurs. Refusant d’opposer la
langue vernaculaire «garante de l’identitépoly¬
nésienne» et la langue véhiculaire «garante de
bout comme «un vrai tifaifai» (voir "Vea n° 12).
accompagnée des vents destructeurs des cul¬
tures». Ce sont les défis que le Forum des
langues polynésiennes doit relever dans l’urgen¬
C’est un lien qui relie chaque polynésien et le
la communication avec le reste du monde» (le
français ici, l’anglais à Hawaii, l’espagnol à Rapa
Nui), Gaston Flosse a souligné l’importance de
l’enseignement du reo maohi pour qu’il «conti¬
nue à vivre, à se développer et à évoluer».
L’exemplarité est venue des Iles Hawaii où depuis
une visite en Polynésie française, le Punana Léo
est enseigné activement dès la maternelle, avec
d’excellents résultats qui permettent aux enfants
de maîtriser leur langue et d’apprendre plus
facilement l’anglais.
Certains participants ont regretté que les débats
et la résolution finale n’aillent pas plus loin sur
cette question mais ils ne s’en sont pas moins
engagés pour que «les gouvernements concer¬
nés étendent l’enseignement des languespoly¬
nésiennes et leur accordent une place plus
importante dans les programmes scolaires».
La délégation marquisienne a marqué sa diffé¬
rence en réclamant que le «eo enana» soit
«reconnu et enseigné dès la maternelle», et en
souhaitant des programmes sur RFO Tahiti «pré¬
sentés dans ces différentes langues en veillant
tout particulièrement à leur qualité ce qui
n’est pas le cas généralement».
Mais l’objet de cette conférence était avant tout
de mettre en place une banque de données qui
permette de travailler sur ces langues polyné¬
siennes. Et ce n’est pas simple puisqu’il faut
accepter un langage commun à toute la région et
installer une structure. C’est le souci premier du
Forum.
Un travail commencé avec Pômare II que
Parallèlement John Davies arrivé à Tahiti en
1801 édite l’alphabet taliltlen, ouvre l’école «et
quand il n’y a plus de papier il écrit sur le
sable». Il fera aussi imprimer les premiers hvres
Les boat-people
du Pacifique
Au mois de novembre 1997, 110
boat-people fuyant la Chine ont
débarqué en Nouvelle-Calédonie
provoquant un vif émoi dans la popula¬
tion, partagée entre le rejet et l’accueil. Du
côté indépendantiste une manifestation
réclamait leur départ. Le Haut-commissai¬
re, tout en dénonçant les dérives xéno¬
phobes, confirmait fin décembre «le prin¬
cipe d’une reconduite hors du territoire
nationai». Plusieurs associations (MRAP,
Médecins du monde. Secours Catholique)
s’élevèrent contre cette décision «inhu¬
maine».
Après de vives tensions, fin mars le HautCommissaire annonçait l’ouverture de
négociations et la possibilité pour certains
de recevoir le droit d’asile.
ce avec lucidité et fermeté.
Gilles Marsauche
nement
français sur sa responsabilité
compte-tenu du fait que les Kanak ont
perdu leur droit d’accueillir par la prise de
possession du pays», de demander à l’État
que «les ressortissants chinois soient
rapatriés en Métropole mais en aucun cas
dans leur pays d’origine».
Le doute demeure
sur
les raisons invo¬
quées par les boat-people pour recevoir le
droit d’asile. Pour les
uns il s’agit de
risques politiques pour les autres il s’agi¬
rait de raisons économiques qui ne per¬
mettent pas d’accéder à ce droit. L’Église
évangélique, par son Président, le pasteur
Jean Wete, dénonce «une filière qui s'est
mise en place avec des connivences dans
le trajet, le ravitaillement, le soutien avec
comme
destination finale la Nouvelle-
Calédonie».
Le
Président
de
l’EENC
remarque que ces «110 chinois qui peu¬
vent être accueillis viendront renforcer
l’entrée de 20 000 autres depuis la signa¬
ture des Accords Matignon, ce qui a cris¬
pé la population locale».
table» et ne pas «porterpréjudice à la paix
humanitaire
encore fragile en Nouvelle-Calédonie»,
l’EENC se dit consciente «des problèmes
De son côté la communauté protestante
pour l’avenir du pays», reçut le Prix Nobel de la paix en
1964. Il fit adopter deux lois importantes sur l'égalité
Boat-people a surtout fait resurgir les
questions liées à la souveraineté de ce
peuple sur son pays, et cela dans le
contexte tendu des négociations du futur
statut de ce territoire français. Rappelons
que la communauté kanak représente 45
% de la population composée aussi de
métropolitains, de Wallisiens et d’asia¬
tiques.
Début décembre 1997 l’Église évangélique
G. M.
l’horizon...
Entre «une solution humainement accep¬
ressource.
Il annonce fin 1967,
Washinton pour l’été 1968,
parce que, aimait-il à répéter, «où qu'elle se situe, l’In¬
justice représente partout une menace pour la justice».
C’est la goutte qui fera déborder le vase de la haine, il
tombera sous les balles d’un tireur. La veille, de son
assassinat, à Menphis il prononçait son dernier sermon:
«Je veux simplement que la volonté de Dieu soit faite.
Et il m’a permis d'atteindre ie sommet de ia montagne.
Et j'ai regardé autour de moi. Et j’ai vu ma Terre promi¬
se. il se peut que je n'y pénètre pas avec vous. Je ne
m’inquiète de rien. Je ne crains aucun homme. Mes
yeux ont vu la gloire de la venue du Seigneur-'.
assombrissent
Communautaire et
Celui que le FBI qualifiait de «nègre le plus dangereux
une marche des pauvres sur
accueilhe à cette occasion au sein de l’Académie
Tahitienne, car «à peine le renouveau culturel
s’amorçe-t-il que les lourds nuages de la
de chants en tahitien.
polynésienne en Nouvelle-Calédonie a
réagi en apportant l’aide nécessaire que
pouvaient espérer ces personnes sans
des droits politiques et civiques.
«Toujours vivante la Bible de Nott a été, est le
Pacifique»
conclut R. Koenig. Et cette conférence s’est enra¬
cinée dans l’histoire des langues polynésiennes
pour mieux appréhender l’avenir. Lequel est
inquiétant devait souligner Louise Peltzer,
modèle de toutes les Bibles du
Du côté Kanak l’arrivée des
de Nouvelle-Calédonie a rencontré l’Église
catholique et l’Église Libre. Les trois
Églises ont décidé d’intervenir dans le
cadre humanitaire, de demander au Haut-
Commissaire de régler le niveau adminis¬
tratif et juridique, d’interpeller «le gouver¬
causés par une immigration massive»
mais elle confirme aussi son «soutien aux
opprimés dans le but de les réhabiliter
dans leur dignité d’Homme créé à l’image
de Dieu».
On le comprend la position de l’Église se
situe entre la défense des droits commu¬
nautaires,
ceux
du peuple Kanak, et le
devoir humanitaire, celui des chrétiens.
Positions difficiles à tenir dans un contex¬
te de
tension, mais qui éclairent d’une
autre lumière le débat sur l’accueil de
l’étranger (voir veà porotetani n°19 et
n°23). La stabilité de territoires comme la
Polynésie n’attire pas seulement les inves¬
tisseurs mais aussi ceux qui réclament le
droit de vivre.
G. M.
Veà porotetani N°24, mai 98
9
Paôfaî
ntaii parau no
tatou 1 te hinaaro tumu o te Fatu ia
Penetetote 2000
te
riro
Ite taime tatou e o ai i roto i te
ôroà
te Varna maitaî i teie
no
matahiti
Sdegcrééuntarlal
Letre
manào
e
tià ia tatou la haa-
e
te
piri atura tatou i te
2000 taime to te Etaretla
Metla
oraraa
1
te
ôroà
a
letu
no
te
Penetetote.
taeraa
mai
no
te Vania
faaîteraa Evaneria
Etaretla i te faaôraa la na i roto i te
ôaôaraa no te Atua o tei hinaaro ia
tahi mau ohipa e ere i ta na. E noa
ora to na nunaa.
atu te
la au mai ta na i
poroî i to na nunaa i te mau tau
atoà.
raa i te ôroà Penetetote el ôroà fau-
parau mau, no te mea e horoà te
reira na te Atua e o ia atoà i ta na
faa mau no to tatou oraraa faaroo.
Etaretla. No reira la hiô anàe tatou
No te mea e riro te reira ei haapàpO-
i te oraraa no te Etaretla i roto 1 te
o
ia tei horoà mai ia
ora
mau
mau
te taata na roto i te Vârua
tenetere atoà e i te mau fenua
atoà, e tià ia tatou ia parau e àlta to
tatou i te Varna Parau mau no te
na
aratairaa ia tatou i roto i teie ao.
tamata na te mau enemi no te faa¬
E parau faufaa to te Penetetote no
roo e haamou i te Etaretla e te ite ra
te mea i reira to te Fatu faatupuraa
tatou e, 1 teie tau te rave noa hia ra
i ta
tatararaa i horoàhia e
oraraa
i
tupu ôhie noa. Ua
Tera râ noa atu taua mau ôpuaraa
no
te haamâmO i te Etaretla àita
roa
atu te reira i mânuia. E tià roa
al ia tatou i teie a matahiti i te faa-
hanahana i te Atua no ta na tauturu
ta
e no
aratairaa 1 te mau
na
ôhipa atoà a te Etaretla. No reira, e
tià ia tatou la' faaitoito â e la riro te
ôroà Penetetote, ,te ôroà no te Varua
Maitaî
taime'’-! reira tatou
ei
te Vârua ia tau mai i nlà ia tatou. la
roaa a ia tâtou
faatupu i te tahi mau tiàturlraa âpî
te Faaaô no o mai i te Metua ra na
te Atua
ra
no
0
Evaneria
ora
a
no ô 0 ia i
te Metua ra, na na vau e
tei faaitoito maitaihla
mau
faatereraa
no
te
e
te tahi
tahi
mau
fenua.
i te puai no ô mai 1
te
faaîteraa 1 te
te Atua i te
mau
taata atoà.
la maitaî i teie Penetetote.
faaite» (loane 15. 26).
Te
I roto i teie parau, te pàpO ra la ia
tenetere matamua i te tau
mau
e
faaâpïhia ai na roto i te vaiihoraa i
te reira mau ôhlpa. Ua hinaarohla e
ù e tono mai, o te Varna parau mau
parihia te
au ra e ùàna atu ihoâ te faaino e te
poroiraa i te mau pipi i te
taime a parau ai o ia «/a tae mai râ
na
ua
mau haamanl înoraa.
E
te Etaretla
emepera roma àita la i hope
No te haaparuparu 1 te ôhipa
IMaitaî ei taime no te hui faaroo 1
faahou e mea nâhea ta tatou fariro-
i to tatou tüàtiraa e te Fatu no
roa.
reira o ia e faaô al o ia 1 roto i te
No reira e tano ihoâ ia tatou la hiô
raa
mau
ôhipa rlàrià tel tupu i te
no
te
Ralph Teinaore
Message de Pâques 1998 du Président Jacques Ihorai
Chers amis, où que vous soyez en ce jourde Pâques où
nous célébrons la résurrection de notre
Seigneur Jésus
ont perdu toute espérance de vivre ou de revivre. En disant
haut et fort «Notre Seigneur est revenu à la vie», nous
à notre tour poussés dans le monde pour que, à
Christ, recevez mes salutations fraternelles.
Je voudrais aujourd’hui que l’on sache partout, plus particu¬
lièrement là où vous êtes, tout ce que cette fête de Pâques
sommes
représente pour nous comme émotion.
Il faut que, aujourd’hui et à partir d’aujourd’hui, le monde
nous voit sourire à la vie et nous entende chanter notre joie
de vouloir revivre. Il faut que, aujourd’hui et à partir d’au¬
jourd’hui, le monde s’interroge sur notre nouvelle manière de
vivre, laquelle est portée par l’amour de pardonner et non
plus par la peur d’aimer. Il faut que, aujourd’hui et à partir
d’aujourd’hui, en nous voyant revivre, le monde soit dérangé
dans sa façon de percevoir la vie.
Nous devons porter un message de paix partout dans le
monde où il y a la guerre, et je pense plus particulièrement à
celle qui déchire des frères en Christ en Irlande du Nord ou
qui se déroule en Palestine berceau de notre Seigneur. Nous
devons porter un message d’amour partout et plus particu¬
lièrement dans notre fenua où des familles se brisent, où des
couples se battent, où des enfants souffrent. Je pense plus
particulièrement à ces jeunes qui ne croient plus en rien et
qui tentent de se suicider. Leur appel ou leur mort nous obli¬
ge à agir, nous les parents, les diacres, les éducateurs. Nous
devons porter un message d’espoir partout et plus particu¬
lièrement dans nos villes où des jeunes errent sans avenir et
dans nos îles où notre terre est laissée à l’abandon ou pol¬
vivre.
luée.
En disant haut et fort «Jésus Christ est ressuscité», nous
sommes à notre tour envoyés dans le monde pour faire la
promotion de la vie en redressant ce que la bêtise humaine a
fait tomber dans les rapports entre les hommes. En disant
notre contact, les hommes comprennent que jamais dans le
coeur du
Dieu-Père ils n’ont existé pour mourir, mais pour
Mais, avez-vous, chers amis, remarqué que l’événement de
Pâques, selon l’Evangile de Jean, a d’abord concerné les
proches de Jésus, tels que Marie de Magdala et les disciples
Simon Pierre et Jean ? Pour nous dire que si l’Evangile, dont
le coeur est la résurrection, est à annoncer et à proclamer
dans le monde et là où vous êtes, il nous faut être les pre¬
miers convaincus de la force de la vie sur celle de la mort, et
du pouvoir de l’amour sur celui de la peur d’aimer. Il nous
faut d’abord sortir du tombeau de notre mépris de l’autre, de
notre refus de reconnaître aussi autrui, quel qu’il soit et quel¬
le que soit son origine ethnique, cultuelle et culturelle,
comme un enfant du même Dieu-Père. Il nous faut tout
d’abord sortir du tombeau de notre peur de pardonner pour
vivre à nouveau. Il faut que, entre nous, tels ces bandelettes
et ce linge trouvés dans le tombeau ouvert pour annoncer la
résurrection de notre Seigneur Jésus Christ, il y ait aussi des
signes de notre propre résurrection.
Dans ce monde des hommes, sur cette terre qui est la nôtre,
ici et ailleurs, il y a encore des hommes et des femmes,
jeunes ou moins jeunes, qui sont tombés, qui souffrent et qui
pleurent. Puissions-nous être pour eux, là où nous sommes,
émotion de Pâques pour les aider à se redresser, pour mar¬
cher et courir, vivre et revivre.
A vous toutes et à vous tous, chers amis, en ce jour où notre
Seigneur Jésus Christ est ressuscité, Joyeuses fêtes de
Pâques !
haut et fort «Joyeuses fêtes de Pâques»,
nous sommes à
notre tour invités à être des porteurs d’espoir pour ceux qui
Veà porotetani N°24, mai 98
Jacques ihorai
Pasteur des
pasteur des
Le pasteur ne doute pas de
son
ministère et apprécie
ses conditions de travail.
Il est pourtant inquiet, voir mal à
«On a tendance à être des
ministres qui se prennent pour
la voix de Dieu, surenchérit
François Pihaatae, plutôt que
société qui se
transforme et face à une attente
le concernant, qui évolue.
ce des
Guido Toofa à Haapiti, consacré
conseils de diacre, aucun ne
remet en question l’organisation
l’aise dans
une
1997, est réveillé parfois en
pleine nuit parce qu’un mari
en
tout chez lui. Michel
Poareu à Papara, pasteur depuis
casse
des serviteurs».
Mais si chacun déplore l’influen¬
partis politiques dans les
de son Église et tous reconnais¬
joyeuse et essentielle
participation des femmes.
Entre recevoir les familles
1984, reçoit régulièrement des
couples qui ont des problèmes
et qui attendent beaucoup de
«celui qui les a mariés». «Avant
participer, sur¬
tout dans les îles, aux travaux
quotidiens avec les hommes ou
d’aller voir le Tahua on vient voir
animer les comités, le pasteur
le pasteur» constate
prépare dès le Lundi sa prédica¬
tion pour l’alimenter tout au
long de la semaine du vécu et il
se garde, pour certains, un
moment quotidien de lecture ou
de recherche biblique.
Bien sûr il reçoit parfois de sur¬
prenantes demandes comme
prier pour accélérer la mort d’un
malade ou pour découvrir un
voleur, suspendre quelques
jours un engagement à la croix
François
Pihaatae, en poste à Pirae, pas¬
teur depuis 1993. Si le pasteur a
toujours été le conseiller, pas¬
sant avant l’administration ou le
médecin, aujourd’hui, dans une
société où chacun a un rôle spé¬
cialisé et où l’individu prime sur
la communauté, il peine à trou¬
place.
paroisse, Henri Kelly,
pasteur depuis 1976, regrette
«que les anciens freinent les
changements et refusent de
partager les responsabilités
avec les jeunes». Michel Poareu
reconnaît que «le pasteur ne
peut pas être comme les parois¬
ver sa
Dans la
siens, il doit être différent dans
Et tavini no te
sent la
ou
aller les visiter,
Parau a te Atua
Iroto 1 te Ètârêtla Èvaneiia e toru nâ
tôroà 1 itehia e ana e o ta na e faaôhlpa
net no te faatereraa i ta na mau tapura
ôhipa. Te toroà ôrometua, te tiàtono e te
poro-èvaneria ( e aore ia te haapil èvaneria ).
No taua tôroà ra, mai te mau tôroà atoà, e
mea tïtauhia
ia te hoê tau faaineineraa. E
ono matahiti te iti roa no te hoê ôrometua,
e piti no te tiàtono e te poro-èvaneria.
Faaineinehia ia au i te tôroà o ta te reira
taata e tîtau ra. Eere râ
e no te mea, e rahi
aè te matahiti haapiiraa a te hoê ôrometua
i hau aè ai o ta i nâ taata tôroà i mûri nei.
Inaha, te ôhipa paatoà net râtou no te Fatu
hoê, etaha no te tîtau i te hoê mea e aita â
i noaa ia râtou, mat te hoê rave ôhipa tâàvaè e tîtau i ta na utuà i te hôpeà-àvaè, no
te mea râ ua noaa paatoà ia râtou
no
te ora
ô mai i to râtou Fatu ra. No reira, eita
bleue, mais c’est surtout dans
te taata tôroà i roto i te Ètârêtia e ôhipa no
formation qu’il espère un
te tîtau i te tahi utuà, no te faaîte râ i to na
sa
approfondissement le préparant
mauruuru
mieux à son ministère.
rave
Et si les jeunes ne connaissent
i to
na
Fatu i faariro ta na ei
ôhipa.
O te manaô ia e aratai ra i te parau no te
tôroà t roto i te Ètârêtia Èvaneria ia au i ta
fait dire à Guido
plus la Bible par coeur, si on
assiste à une perte d’identité
communautaire, fidèle parmi les
fidèles, le pasteur est prêt à
répondre à tout et n’attend que
Toofa : «j’ai peur de n’être qu’un
cela. En résumé, serviteur de
no
gérant d’entreprise avec ses
Dieu, il n’est satisfait que si l’on
chefs de chantier et ses ouvriers
s’en sert.
reira, aita atu ra e teôteôraa e noaa i te
taata faaroo no te ôhipa, e aore ra, no te
son comportement,
son langa¬
ge... Je travaille avec diplomatie
en suivant le chemin tracé».
C’est ce qui
qui réalisent, alors que je vou¬
drais être prophète et que l’on
partage nos responsabilités et
nos tâches».
na
iâîraa faaroo, tei niuhia i nià i to te
taata faatiàmâraahia nâ roto i to na faaroo
i te ôhipa faaora a te Atua. Te auraa,
to na itoito i noaa ai ia na te ora. No
rahiraa ôhipa i ravehia e ana.
Gilles Marsauche
aita
ôhipa o tê tià i te taata ia rave, e tano ai
ia na ia parau e, no to na haapaô e aore ia
e
Mai te feiâ
tôroà, ôrometua, tiàtono e haapii èvaneria,
e tae noa atu i te taata aita o na e tôroà,
hoê â ia faito i mua i te ôhipa faaora a te
Veà porotetani N°24, mai 98
11
Atua, O ia anaè te tumu hoê roa no te ora
e aita atu.
1 taa ê al te taata faatôroàhia, no
I mua i te aniraa a te Tômite no ta
te faaineineraa ia i ravehia e ana ia au i te
tôroà O ta na e tîtau ra. Oia hoî, ua riro
tâtou Veà, teie te tahi mau manaô no
te faaineineraa mai te hoê râveà tei
noa
horoàhia i te taata tôroà no te tâvini mai-
taîraa i te taata ia
au
roto mai i te mau tino ôrometua
i te hinaaro o te
Èvaneria. Aita râ te reira i faataa ê ia na i
te tahi pae taata.
mai të faanahohia
aravihi, aita te taata tôroà i hau atu i te
tahi no te mea, eere na na e arataî, e aore
ra e horoà i te auraa no
faaîte i to na iho
mau
tauiraa ei tauturu rahi no te îteraa i te
rauraa e vairaa i
No reira, ia
auraa.
i roto i te
I ta na hiôraa, ua riro to na mau
rave.
te Parau. Nâ taua
iho râ Parau o ta na e faaôhipa ra e horoà
e e
ra
pâroita rarahi. Nâ te huru o te oraraa
0 te taata e haapii atoà mai t te ôro¬
metua i te faito ôhipa e tano ia na i te
I mua i te Parau a te Atua, noa atu to na
roto i te Ètârëtia.
horoà anaè te ôrometua i te hoê tatararaa
te Parau
no
te Atua,
a
Te faaîte atoà ra râ o ia i te rahiraa o
ta na noa
eere
te mau fifi o ta na i ora mat i roto i na
parauraa terâ o ta na e faaîte ra, o te
auraa atoà râ o ta te parau o ta na e faaô¬
pâroita tootoru. E mea pâpü e, i te
mau
hipa ra e tîtau ra ia na ia faaîte. Te auraa,
noa
tatara i te parau, eere ta na parauraa tei
hau aè i te Parau i faaôhipahia e ana. Nâ
mauruuru
'i
parauraa. Oia hoî, ua riro noa tatou ei
mau tâvini no te Parau.
e
tei ôre
roa
No te
atu.
parau âhei e tîtauhia ra ta na i te faaî¬
te e aore ia no ta na faaôhiparaa i to
te auraa râ o taua Parau ra e arataî ra i ta
na
vâhi atoà te vai ra ihoâ nâ huru
toopiti i roto i te taata pâroita. Tei
atu te aravihi o te hoê ôrometua i te
na
Tpmarama Arapari ôrometua tei
tôroà ôrometua. Te auraa, aita e
horoà mai i te tahi mau hiôraa i
ôrometua, mai te peu e rave o ia t te
nià i te ôhipa ôrometua
ôhipa t tîtauhia ai o ia, e mauruuru-
riro te ôrometua ei taata tôroà îtehia i roto
i roto i
pâroita
tootoru,
Punaauia,
Maharepa, Ua-Pou, o ta râua i ora
i te nünaa faaroo. A tahi no te hum faai¬
mai. Te faaîte ra o ta i te rauraa no te
i rotopü i te taata pâroita e ua tâpaô o
neineraa e tîtauhia ia na. Te tuhaa rahi no
huru 0 te mau pâroita ia au i te vâhi (
ia i te reira ei mau paraù peàpeà e te
to na faaineineraa, tei nià ia i te îteraa i te
fenua, ôire..) ta au atoà i te rahiraa
mauiui no na i roto i to na oraraa ôro¬
Parau a te Atua. O te parau ia e tîtauhia ia
taata e tae noa atu i te mau haapaô-
metua. Te tahi manaô o ta na e horoà
No te mau Ètârëtia no te Reforomâtio, ua
na
ia faaîte i te nünaa faaroo. Te vai atoà
ra
te îteraa i te
oraraa o
te
Ètârëtia e te
hta e te tâàtoà. Ua îte atoà râ o ia, e t
nâ
raa e ora ra i
te tahi taime, o ia iho te tumu o te fifi
ra,
pthaî iho i te reira pâroi¬
maoti te haereraa ia e farerei i teie
ta. Ua riro te reira mat te tahi haapii¬
mau
tino. E ôhipa te reira na te ôro¬
raa e te tahi atoà
ôhipa e tîtauhia ia na.
faaâpîraa ia na iho t
nià i to na tôroà ôrometua. Mai te peu
metua mai te mâiti ôre i te huru o te
Noa atu ia i teie mahana, të horoà o ia i te
e mea ôhie te mau faanahoraa e e mea
Te hiô atoà nei râ o ia i te mau tau-
rahiraa o to na taime no te faaroo i te àti o
navaî te
tooraa a te Ètârëtia mai te tahi tiaîtu-
hum o te taata i roto i to na oraraa. Te piti,
0
te hum ia
o
te
mau
râveà i roto i te
taata.
mau
pâroita rarahi, aita râ te reira i riro ei
pârururaa t te mau fifi e rave rahi o të
ruraa
rahi o tei faaitoito ia na i roto t
nünaa ia na mai te tahi taata no te Parau.
ta
ôhipa. Mai te mau feruriraa e
No reira, e taata îtehia o ia i mua i te aro o
ôtôi atoà i te fa
ravehia
hiôraa a te
te taata, te vai noa nei râ te
te taata. Te tom, e taata
hoî
o
ia o tei
tîtauhia no te haapii i te nünaa faaroo i te
hinaaro o to na Atua. O ta na ia mânaô-
naôraa matamua roa. E ia faahiti hoî tatou
i te parau no te haapii ra, te faaîte atoà ra
mau
mai, areà i roto i te
motu, mat te mau fenua Ènâna,
e mea iti ta te râveà i te pae
ânet no te
pâroita e aore ia to te mau
taata pâroita iho. Eita atu ra e tano ta
faanaho i te mau tapura ôhipa ia au
oraraa o te
na
e
te Tômite rautî
te
e
mau
manaô e tîtau ra i te mau marumetia
no to
tâtou fenua ia faaitoito t roto t te
hoêraa.
T. M.
i te manaô tîtau i te îte. E te taata hoî tei
îte ra, e taata ia o të tià ia na iho ia rave i
te faaotiraa
no
to
na
oraraa.
Ota hoî, e
taata tiàmâ i roto i to na oraraa.
Te aôraa, aore ra te faaitoitoraa i roto
E aha atu ra i teie mahana. E mea pâpü e,
i te Etârëtia
te taui nei te tereraa ôhipa a te mau ôro¬
metua ia au i te huru no te oraraa. E mea
tià atoà râ i te mau ôrometua ia îte atoà i
te reira. Te îteraa i ta na ôhipa tumu, mat
te haapiiraa e te mau ôhipa rü
fifi
e
fârereihia
ra e
ia au t te
te taata. Teie râ, ia
haamanaô tâtou e, te rave nei te ôrometua
i te ôhipa,
eiaha no na iho e aore ia no to
na tôroà, no te taata râ
i tîtauhia ai o ta ei
ôrometua. Te auraa, na te mau mea e orahia ra e te taata e te tîtauraa a te Èvane¬
ria e faaîte mai ia na i te ôhipa e tano ia
ravehia. Mai te peu e tâvini o ia no te
Parau, e tâvini atoà o ia no te nünaa faa¬
roo e no te mau
taata atoà e rave rahi.
Taarii Maraea
12 Veà porotetani N°24, mai 98
E200 matahiti to teie parau
Evaneria vairaa i roto t te totaiete
mâôhi,
e
i roto i te porotetani.
I roto
Evaneria
e
faatupu, e parau i te parau e tâpii te
taata i nià iho, e roaa ai ia na te taata
ia aô, ei taata ânoi ôre atoà o ia.
noa i teie ârea taime, ua noaa mai â te
Te
tahi haapaôraa Evaneria ê atu â i ta te
Evaneria, mea rahi â te mau mâîmiraa
e rave, no te mea i roto i te Etârëtia
porotetani, e ta te porotetani iho, ua
taui
roa
atoà ta
na
aôraa ia
au
i te
poroîraa
mea
a
te
Etârëtia
no
te
huru navaî te huru nünaa i roto
tupuraa o te tau, ia au atoà i te mau
faaineineraa e haapiihia nei i te mau
ia na ; eere i te mâôhi anaè - o râtou o
ôrometua i teie nei. Te mea ta ù e hiô
nei, mea rahi aè te parau haapiiraa e
parau e, ua here noa te Atua i te
mâôhi anaè, aita te reira i hape noa,
tâtou ia, e tâtou, o râtou ta. Eiaha e
te mau faaauraa e vai ra i roto i te mau
ua
parau o te pîpîria e te oraraa o te taata
i roto i teie totaiete, i te parau no te
ù uiraa : E aha te taata aô ta te nünaa
aôraa.E aha te aôraa
letu i haere e faaîte i to te ao
o
.
1 nià i te auraa
teie parau, e taa tâtou e aha te mea
e
tîoi-roa-hia râ te Evaneria. Teie ta
tiaî mai nei, ia au i te Evaneria ta
.
Teaue Tuheiava
Te tahi âveià haamaitairaa i te faaineineraa
Ôrometua EEPF 2000
Ei hiôraa iti taatoà
nahoraa e te mau haa¬
Alta
piiraa no taua faainei¬
ère nel te
tâpaô no to tatou
faaea ôre i te uiui, te manaônaô, te
feruri e te haa i te parau no te haae
maitaïraa i te faaineineraa i te taata
no
te tôroà ôrometua pae tiàturi-atua
neraa ra.
Ei âveià iti EEPF
I roto i te
roaraa
201
te
âai
teretetiano, e au no terâ tau, no terâ
matahiti
no
fenua, no terâ nunaa, no terâ paroita,
no terâ tûhaa, no terâ
ôhlpa, no terâ
talto, e no terâ e no terâ tumu a terâ e
Etaretia
Teretetiano
terâ Etaretla io tatou nei
raa
te
e
mau
Porotetanl lo tâtou, âita
te mau ôpuaraa haapll¬
faaineineraa taata
Etaretia e val ra na teie Ao.
mâôhi, no te tôroà orometua pae tià¬
Ua faaîte mai te taùrua-vârua lupiri i
Eita atoà râ
turi-atua, i val i râpae mal i te âveià e
te mau hiôraa tumu iti taatoà no nià
te tahi mau tâpaô no to te mau taata
Mal te tau «LMS» i ômuahia ai
tüatapapa-heheu-mauraa i te tahi
tahi
e
ôre i te haapotohia te
haapllraa faaineineraa no taua
huru ôrometua ra mai teie i mûri nei :
nel.
(faaroo) araraa i nià i te parau no te
I te mea i ôrometua al, no letu ia te
taua tuhaa ra (1797-1863), e 1 mûri
mau
Fatu. E no te mea ua horoà mai O IA i
mal, i te tau mono mai al te «SMEP»
Porotetanl Mâôhi Tahiti-Moorea
te hiôraa hîroà ôrometua teretetiano,
(1863-1963), e tae roa aè nel 1 teie tau
mau
e tià roa al ia
EEPF, - ua valvai mâite noa na te mau
SMEP, e to teie tau Etaretia Evaneria
tâpaô püai no taua huru aratairaa nel,
Porlnetla Farani. la ûàna noa atu â te
«...
haapiihia te reira i te pipi
ôrometua, ma te tûatapapa mâite i te
mau
tumu tel
mea
papaî-tâmauhia,
-
a taa noa atu
ai te mau mea rau e te
mai roto atu 1 te Evaneria matamua e
taaê tei (aura mai i roto i te hoê ôpua¬
tae
raa hiô-faaauraa
roa
i
te
Epitetore hüpeà
no
te
âmul.
tühaa
no
Taa-motu
no
te
te
âai
mau
Etaretia
te
e
tau LMS-
reira
araraa i te pae no ta tâtou
manaônaôraa âmui i te huru àveià
haamaitairaa 1 te pae faaineineraa i te
Faufaa Api.»
I mua i te mau huru tupuraa ôhipa 1
mau
Ua tià roa la ôpuaraa, e te reira Ihoâ te
nià nei, ua onoono atoà aè ra te
manaô (e no teie huru raveraa papai-
e
Ele mal nei te tau tiàfaahouraa no te
potopoto) e faa-hitlhiti te parau no
matahiti Etaretia 1998. E tià la poroî
peu 1 haapaô-noahla mai na e tae roa
mai 1 teie mahana. Alta i ère noa aè te
raa
pipi ôrometua faa-tâhinu-ôrehia
tel oti ê na i te faa-tâhlnuhia.
tuhaa tumu haapiiraa Pipiria i roto i
te tahi atoà âveià iti EEPF i roto i ta te
atu ia tâtou e ia tià ma te ara ei ôro¬
te
EEPF mau imlraa râveà haamaltaî i ta
metua
pu haapiiraa a te mau Hau
manahune e te mau pü haapiiraa a te
mau
mau Etaretia teretetiano,
tel faanaho i
na
faanahoraa faaineineraa orometua
no
te tenetere 2000
fatata roa mai
e
faaineine,
ia
mâîmi
te
ma
heheu i te mau âai faaineineraa ôro¬
metua Etaretia
LMS-SMEP-EEPF, ia
haapiiraa faaineineraa taata
no te toroà ôrometua pae tiàturi-atua,
nel. A vaiho mâhora noa al 1 te tahua
naho te haapiiraa ma te noaa te haa¬
faîraa e feruriraa manaô patu e haa-
piiraa faaineineraa taata no te tôroà
tel tano aè no terâ e no terâ tumu... tei
maitai atu â, no te tahi pae taata no te
ôrometua EEPF 2000.
tiàturihia
EEPF e tano paha e irltl 1 te tahi ôpua¬
Ei hiôraa haa-feruriraa iti noa ia tâtou
te
mau
e
mea
teretetiano,
e
mea
! O ia mau, i te mau tau LMS no te
Evaneria, e mea au.
raa âveià na tâtou e no tâtou,
Areà râ, i roto i te tereraa no te mau
tau no te mau matahltl no te oraraa o
atoà i raro nel.
la taâhi noa atu tâtou 1 nià 1 taua
ai te mau faanahoraa mâtamua no te
te mau Etaretia, ua nânea atoà na te
tahua ra, haamanaô tâtou i te titau
haapiiraa haamaltaî 1 te
faanahoraa haapiiraa faaineineraa
roa
haapiiraa faaineineraa e te faa-toroàraa ôrometua mâôhi. Ua haapiihia na
mau
tumu
-
mal teie
mau matahiti
Ihoà i te türamaraa
na
te
tahi
1824-1847, i haapaôhia
(mai ia Patii tahuà rahi no
Moorea) i te mau haapiiraa tei tüàti i
râtou
haapiiraa tei haapaô-tâmau-atoàhia
mai : te «Aal parareraa te Etaretia na
(mau) tOatapaparaa-hlôpoàraa pâpü,
no te huru hîroà atoàraa te (mau) :
tôroà ôrometua teretetiano, taata faalnelnehia, taata faainelne, faanahoraa
teie ao», te «Mau faanahoraa e te mau
haapiiraa,
riro atu râtou ei ôrometua
ôhipa Etaretia», te «Niu faîraa e faaôhiparaa faaroo Etaretia», te «Mau
haapiiraa no te mau huru o te Ao, tei
pâturu 1 na tumu haapiiraa e 4 1 nià
mau
ôrometua
nei».
la ara atoà ia tâtou 1 te tâuà hau noa
orometua teretetiano.
E 4
na
tumu
e te oraraa taatoà no te
pû e te mau tau faaineineraa, tei haapaôhia na ma te paruparu e te
na tumu haapiiraa rarahi e 5 i nià nei.
Alta atu e hoî e fa tumu, maori râ ia
aô,
e
ei
haapli, ei
ôrometua poro
Evaneria i te mau taata atoà...
itoito taata (faaroo) no te mau Etaretia
Joël Hoiore
Mâôhi LMS, SMEP, EEPF.
roto i te
atu â, 1 te mau hiôraa «tau-tini âvae»
haapüairaa 1 te mau tüatapaparaa e te
nânea e te matara aè i mua, o te mau
Ei faa-hororaa iti
hîroà
Colin Newbury : The History of the Tahitian
Ua rave atoàhia te reira
mau
feruriraa
rau
no
na
te hinaaro, te
hiaai e te àlvanaa-àravihi taata (faa¬
Pipiria e Papaa. To râtou hoî
mau tüapaparaa-hiôpoàraa, ua âpeetâmauhia na la i roto i te roaraa 2000
roo), ma te ôpuaraa tumu e ; e haaaraa, e haa-tiàma, e haa-maramara-
matahltl i teie nel. Areà ta tâtou, no te
ma, e haa-tiàturi, e haa-paârl e e haa-
201
ôhipa 1 te pipi i te parau mau. I ôre al
Porotetanl, terâ aè ia e taôto noa mai
i ère roa, e e ôre ai e ère roa te mau :
haa-mâimiraa, haa-tîtîâlfaroraa, haa-
ra
âlmarâraa, haa-râvairaa, haa-tauiraa
rau,
e
te mau haa-pâpüraa no te mau faa¬
noa
i roto
matahiti
i te
mau
âai
vairaa
Etaretia
papaîraa:
ana-puta rau, ana-âau rau, ana-vaha
ana-manaô rau,
vêtahi ê.
-
taata EEPF e
Mission, 1799-1860, 1961.
Tahiti Nui, 1767-1945,1980.
Thomas Arbousset : Tahiti elles lies Adjacentes,
1862-1865,1867.
Charles Vernier ; Tahitiens d'Hieret
d'Aujourd'hui, 1934/49.
Raeburn Lange : Pacific Journal of Theology,
Sériés II, n° 14,1995.
IPT : Etudes Théoiogiques et Religieuses,
Supplément n” 1996/4.
EEPF : Manuel de l'Ecole Pastorale d'Hermon,
96-97.
Veà porotetani l\l°24, mai 98
13
yv
Etre pasteur aujourd’hui comme hier impliquedela part Pasteurs d’hier et
assument cette charge dans l’égli¬
dans l’Église Évangélique de Polynésie
des personnes qui
se, surtout
Française, un certain nombre de devoirs et d’obligations à
remplir à plusieurs niveaux, au niveau de l’institution église
etaretia, du secteur géographique où il est nommé sous
l’autorité d’un président d’arrondissement tuhaa, de la
paroisse placée sous son autorité paroita, sans compter les
àmuiraa. Tous les élève-pasteurs à l’École pastorale
d’Hermon savent ce qui les attend à la sortie de leurs
quatre années de formation, d’autant plus qu’ils sont issus
de la base sur laquelle s’appuie l’Église Évangélique. Ils
viennent pour la plupart de grandes familles protestantes
reconnues à Tahiti, comme dans les îles des archipels envi¬
ronnants, bien implantées dans leurs districts d’origine.
maisons. Un adage disait d'ailleurs :
Daniel Mauer :
«Le pasteur a le mana»
Ainsi,
le pasteur leDanijugement
el HAUER
( 1972)
rapporte
que
«des écrivains occasionnels, voire des
«Un village, une paroisse, un pasteur.»
[...] On doit ajouter qu'il avait aussi sa
(s'ajoutant à ses propres biens)
et qu'il allait passer là trente ou qua¬
rante ans, pièce essentielle de l'échi¬
quier du district, orateur reconnu,
terre
traditionnellement
choisi
pour
de défis et particulièrement exposé au regard des autres,
ethnologues faciles» avaient des mis¬
sionnaires protestants britanniques,
dans la première moitié du XIXe
celui de ses ouailles en premier, celui des diacres avec les¬
siècle
«ils furent assoiffés de puis¬
haranguer les hôtes de passage, ami¬
raux, gouverneurs, députés et, dans
les dernières années, ministres, dans
un langage aux images tout inspirées
quels il doit travailler, celui de ses pairs, celui de ses auto¬
sance, désireux d'établir à tout prix la
de la Bible. Son rôle se limitait aux
rités morales et institutionnelles, et celui de tous les autres
suprématie anglaise, intrigants, voire
trafiquants, détruisant sans pitié une
société bien structurée pour lui
appliquer un mauvais calque de
l'Angleterre puritaine du XVIlle
cultes, aux sacrements, aux mariages
et inhumations, à la présidence des
Le métier de pasteur est noble, exigeant, prenant, plein
pour qui son aide, sa médiation et souvent son charisme
personnel peuvent s’avérer utiles et nécessaires. De par sa
fonction, le pasteur travaille pour le bien des âmes des
paroissiens qu’il guide et forme et ce faisant, il agit directe¬
ment sur leurs consciences. De par la place qu’il détient
dans la commune et, plus largement, dans la société d’au¬
jourd’hui, il est le premier responsable de sa communauté
de fidèles devant les autorités, quelles qu’elles soient. Il en
est l’interlocuteur privilégié. Vu sous cet angle, le pasteur
est le lien par excellence, le passage obligé, l’intermédiaire
ou le relai indispensable entre la base et tous ceux qui,
dans l’exercice de leurs fonctions, sont amenés à entrer en
contact avec la base. Bien sûr que d’autres relais existent,
mais celui représenté par le pasteur (ou le prêtre...) a
l’avantage de la durée et d’une structure fiable et solidement
ancrée.
Vivant au milieu de sa communauté, partageant ses
joies et ses peines, le pasteur ne peut pleinement jouer son
rôle que s’il peut s’appuyer sur sa femme et, dans une cer¬
taine mesure, sur ses propres enfants. On ne dira jamais
assez le rôle déterminant et capital que joue la «femme de
pasteur» dans le ministère pastoral de son mari. La solidi¬
té, la disponibilité, le dynamisme d’un pasteur sont fonc¬
tion de la capacité de sa femme à gérer, en arrière pian, sa
famille, l’éducation des enfants, sa maisonnée et à organi¬
ser leur vie commune dans un système où tout est voué au
:
siècle.»
Quelques pages plus loin, il nous
livre son analyse personnelle, en ces
termes «l'originalité essentielle de l'ɬ
glise reste l'existence d'un corps pas¬
toral tahitien, en place depuis plus de
cent ans et qui n'a guère varié depuis
ses origines, dont la situation était
plus semblable à celle des curés de
campagne d'Europe qu'à celle de ses
coreligionnaires blancs. Le pasteur
était souvent un enfant du village,
choisi par le Conseil des Anciens
(l'Apooraa Diakono), lorsque venait à
décéder un vieux pasteur. Le candi¬
dat (un peu malgré lui) partait à
Moria ou à Hermon, et revenait dans
le village qu'il ne quittait à son tour
qu'au moment de mourir. Il en «fal¬
lait» un, comme il fallait un temple,
un presbytère et toute la gamme des
réunions.
Sa vie est très proche de
celle du
peuple, dont il ne se distingue guère
si ce n'est par une apparente dignité,
de famille
honorable, un
plus strict. Mais le
pasteur finit par être trop connu, trop
familier pour qu'il joue un rôle vrai¬
ment efficace dans la paroisse. Il est
inexact qu'il se compose un person¬
nage, il y croit, sans en savoir vrai¬
une
vie
vêtement un peu
ment les limites. Il a
le mana, mais à
de rares exceptions, il
n'en use pas.
Ce n'est pas un tyranneau de village,
et la contrainte que certains obsen/ateurs
voudraient lui voir exercer sur
les fidèles est ou superficielle ou fic¬
tive. Il suit
une voix,
plutôt le courant, il est
le porte-parole du peuple.»
Source : Daniel MAUER Aimer Tahiti,
Tahiti iesyeux ouverts, Nouvelles Édi¬
tions Latines, 1972 :
p. 94 et
pp.
111-112
service des autres.
Ainsi donc, si le champ d’activité du pasteur est assez
bien délimité, par contre son influence s’étend bien au-delà
de ce qui peut être considéré comme sa sphère «profes¬
sionnelle» pure et dure. Si l’on peut mesurer son travail per¬
sonnel
en
termes de
quantité et de qualité, il est en
Au service de
revanche très difficile de savoir et encore moins d’évaluer
Dieu pour servir
objectivement l’Impact qu’il a sur les autres. Comment le
pasteur est-il perçu dans la société d’hier et d’aujourd’hui ?
Quelles représentations les autres ont-ils du pasteur et de
les femmes et
les hommes
son rôle ?
sûr, c’est qu’il doit vivre malgré tout,
même pendant les périodes sombres
de sa vie. il doit garder le reflet de la
lumière pour que la nuit ne soit pas
trop noire et qu’il puisse garder espoir
de revoir le soleil de nouveau.
C’est précisément sur ce point qu’il nous a paru inté¬
ressant de connaître les points de vue de l’autre, c’est-à-
dire de ceux qui, à un moment donné de l’histoire du fenua,
ont consigné leurs «regards», aussi subjectifs et aussi vrais
soient-ils, par écrit, dans des livres.
Nous ne prétendons pas être exhaustifs en la matière,
là n’est pas la question, mais nous avons volontairement
choisi des passages de quelques sources dont le contenu
est susceptible d’intéresser tout un chacun dans le but de
faire naître une amorce de réflexion et pourquoi pas, une
remise à jour de la question, dans des discussions ou publi¬
cations ultérieures.
Vahi a Tuheiava-Richaud S
14 Veà porotetani N°24, mai 98
de sa vie lui réserve, mais ce qui est
Le soleil se lève pour commencer une
journée ; Il se couche pour que la nuit
puisse prendre la suite, c’est-à-dire
continuer ce que le soleil ne peut pas
L’aube du ministère pastoral, c’est
Dieu qui fait appel à une personne au
moment où elle peut répondre favora¬
rent la continuité de la lumière dans la
blement à cet appel et commencer la
journée de sa vie de pasteur ou de
nuit.
diacre ou d'un autre ministère dans
Ce préambule sous forme de parabo¬
l’église. Elle doit se préparer pour le
lever du soleil, c’est à dire se préparer
aux services du ministère pastoral, où
la température varie de jour en jour.
C’est pourquoi je compare le ministère
faire, mais la lune et les étoiles assu¬
le, retrace ce que je veux dire concer¬
nant le pasteur et le ministère pastoral
aujourd’hui. A l’aube de la vie d’un
individu, nul ne sait ce que la journée
d’aujourd’hui
leurs très longs séjours, les pasteurs et
Gouverneur Grimald : «Le pasteur
est vénéré»
Un
ancien gouverneur de la Polynésie
Française, le Gouverneur GRIMALD (1970),
rend hommage aux pasteurs et prêtres : «Les
représentants des cultes, qu'ils soient étrangers
au pays ou qu'ils appartiennent au clergé indi¬
gène, jouissent auprès de leurs ouailles d'un
indiscutable prestige et, en même temps, d'une
audience qui, tout naturellement dans une
société en évolution les a amenés à ne pas se
limiter aux charges de leur ministère. [..,1 Ayant
généralement une profonde connaissance du
pays, et par la possession de sa langue, et par
les
prêtres y exercent un rôle et y occupent une
place qui peuvent surprendre dans un milieu où
la contrainte sociale est à peu près ignorée ; il
n'en reste pas moins que leur action a préservé
le peuple polynésien d'une décadence morale
qui, sans doute, eût été son lot si n'avait pas été
substitué à l'édifice socialo-religieux du passé
une structure suffisante pour assurer à des
esprits ataviquement religieux une sorte d'enca¬
drement fait principalement de croyances mais
aussi de vénération à l'égard des hommes
d'église pour leur dévouement, leur dignité et,
à l'occasion, leur autorité.»
Source : Gouverneur A. GRIMALD,
Lumières sur Tahiti, 1970, p. 87
moment-là le centre solide de la paroisse et le
conducteur avisé du peuple. Parce qu'il pratique
Henri Vernier : «Une âme
avant tout l'esprit de service, il se montre ouvert
d'apôtre»
à tous ; il accueille, il réconforte, il conseille et
Henri VERNIER (1986) écrit : «A la suite du
aide tous ceux qui viennent à lui. Menant une
départ des missionnaires anglais en 1844 et en
1852, les paroisses tahitiennes furent laissées
aux mains des évangélistes formés par ces pre¬
miers missionnaires. Peu après, ils furent rem¬
placés par des pasteurs élus et nommés selon
vie matérielle semblable à celle de ses parois¬
les lois de 1851 et de 1852. Ces derniers ne
dire d'apôtre. On pourrait citer bien des noms :
recevaient pas de formation bien sérieuse et il y
Raanui et Puhiava à Raiatea, Mehao à Bora-
eut à l'époque bien des déboires. Avec l'arrivée
Bora, Taataparea à Papeete, Tiaihau aux îles
Marquises, Tapuarii aux îles Australes, Tapao à
Moorea, etc. L'hospitalité est la loi première du
foyer pastoral. Tous ceux qui y passent sont
accueillis, instruits, nourris. Les orphelins sont
adoptés, les malades soignés. Ne recevant
qu'une très modeste aide pécuniaire, le pasteur
cultive sa plantation et va à la pêche pour nour¬
des missionnaires protestants français, la forma¬
tion fut améliorée et bientôt fut créée une École
Pastorale. Le ministère organisé ainsi sur des
bases solides donna alors des pasteurs polyné¬
siens fidèles et dévoués à leur peuple.
Ils ont
joué depuis la fin du siècle dernier un rôle
remarquable aussi bien social que religieux, au
milieu d'une population vivant encore dans
l'esprit communautaire du groupe.
Le pasteur qui appartient souvent à une famille
de chefs, connue et estimée, devient à
ce
siens, il est proche de chacun. Il élève sa famil¬
le dans la ligne de sa propre obéissance et de
foi. Beaucoup de ces pasteurs ont une âme
de témoins et d'évangélistes, on pourrait même
rir sa maisonnée. Sa femme lui est en cela pré¬
cieuse. Jamais il
ne
penserait à monnayer son
temps ni amasser de pécule. Sa joie est de se
donner entièrement et totalement. Il a trouvé
liberté dans
le don
doivent d’être en communion pour
servir Dieu et rendre service à tout
moment à tous ceux
qui en ont
besoin. Être au service du Seigneur ce
n’est pas prendre de l’importance aux
yeux des hommes mais tout simple¬
ment servir sans retour. Être pasteur
aujourd’hui c’est savoir écouter, dis¬
cerner la parole de Dieu et
celles^ de
ceux qui ont besoin d’être servis. Être
pasteur aujourd’hui c’est développer
qu'il a fait
de
lui-même
coeur et non avec la tête, cela ne veut
son
peuple et au
pas dire ne pas perfectionner son
niveau intellectuel, (au contraire, être
Dieu de l'Évangile.
son
bon
sens
son
sa
cette
pastoral à une journée éclairée ou
chauffée par le soleil. C’est la lourde
tâche qui attend un pasteur. Un pas¬
teur c’est quelqu’un qui est aux ser¬
vices des autres (familles, vieux,
jeunes, malades, paroisses, amuiraa
et autres) au nom de l’Évangile de
Jésus-Christ. Les pasteurs et l’église
lles-sous-le-Vent qui étaient devenues
champ de travail aimé. Les missionnaires de
cette époque ont souvent été dans l'admiration
devant ces serviteurs de l'Église qui, par leur
action, leur patience, leur humilité et aussi par
leur dignité et leur courage, même devant les
autorités, se sont montrés des guides précieux
et aimés de leur peuple.»
rer aux
et gouverner avec
le
intelligent c’est améliorer son service
envers les autres). L’humilité est un
des atouts primordial du ministère
pastoral, mais la tolérance, la vigilan¬
ce, la sagesse, la foi, l’exemple, la
franchise sont les compagnons de
route du pasteur et le pasteur se
forme au fur et à mesure en formant
l’autre. Enseigner c’est son travail,
accompagner quelqu’un au nom de
te vero. Missions protestantes et Église Évangélique à Tahiti
et en Polynésie française, 1986, pp. 103-104.
Claude Ener : «Comme les
autres»
Claude ENER, dans son récit
romancé de
Maupiti, (1969) parle du pasteur Namata en
ces termes : «C'était un
pasteur réputé pour son
éloquence et la pureté de sa langue tahitienne,
une langue un peu démodée qu'on ne retrouve
plus que dans la Bible et le parler des vieux. [...]
Son père était pasteur de l'île. Il y était né luimême et son premier livre de lecture avait été
une grosse Bible noire, à fermoir de cuivre, dans
laquelle il avait appris à déchiffrer les versets. Et
lorsqu'il eut atteint sa vingtième année il partit
à Papeete pour suivre les cours à l'école des
Le pasteur est un
homme respecté
pasteurs.
Ses études terminées, de retour à
de tous. Tout dans
avait assisté son père. Puis un dimanche ce fut
vie
inspire
dignité et patien¬
sa
ce.
Attaché à son
village,
il
demeure
souvent
y
jusqu'à sa mort.
L'exemple du pas¬
teur
Mehao
l’Évangile, c’est sa prière quotidienne,
Bora-Bora
et son culte c’est proclamer l’amour
typique.
de Dieu envers tout et malgré tout.
les
Teaue Tuheiava
à
Source : Henri VERNIER Au vent des cyclones, Puainoa mai
à
est
Malgré
nombreux
appels
de
la
paroisse
de
Papeete, Mehao
préférera demeu¬
Maupiti, il
à son tour d'ouvrir dans le temple la Bible noire
posée sur un pupitre, puis de monter en chaire
pour le sermon dominical. Son père était mort.
Il avait repris la maison familiale au centre du
village, du côté de la montagne. Les jours de
semaine il s'occupait de son champ, allait à la
pêche, réparait les filets, construisait une
pirogue. Rien ne le distinguait des autres habi¬
tants de l'île, sinon la réserve qu'il tenait de son
état et qui ne l'abandonnait jamais, même
lorsque torse nu, drapé dans un pareo, il se
livrait à des travaux manuels.»
Source : Claude ENER, Maupiti, 1969 (date de la
première édition, Arthaud ), réédité en 1996 par
Les Éditions du Pacifique - p. 63 et p. 66.
Veà porotetani N°24, mai 98
15
Ôrometua vahiné
la haamaitaihla te Atua no te faaotiraa tei ravehia na e te Apooraa
rahi i te matahltl 1996, oia tel farii i te vahlne 1 roto i te tôroâ
Orometua. O marthe Peni, Poetini Vahiné ta tatou tlno vahiné mâtamua.
Tei roto o la i ta na tau faaineineraa 1 Heremona. Aita te mau
vahiné i faaèrehia na 1 te mau faaineineraa tel au atoà ia na 1 roto 1
to na tiàraa rave ôhipa âmui e te ôrometua 1 roto i te pâroita. E rave
rahi o matou tei fanaô 1 teie mau haapllraa âmui.
te Atua e e te auraa o to na tiàraa Metia,
Te Tane te Orometua
I
matahiti
te
1829
tô
te
mitlonare
Pritehard Georges faataaraa ei tane te amo
i teie tiàraa ôrometua. O o ia te faaineine-
ua
faatlà letu 1 tana mau aniraa, ua fare-
rei 1 te mau vahiné i mûri aè i to na tià-faa-
ârivihi 1 nià 1 te ôhipa e te tôroà ôrometua,
houraa.
hia i nià i te tôroà ôrometua. Areà tana
Ua hôroà letu i te mau vahlne te îte e te
vahiné, ia haapii noahia o ia i te ohipa
paâri no te faaite i to na pohe e to na tià-
1 faaôhie 1 to râtou fariiraahla 1 roto i te
mau
pâroita.
te taiô (pipiria e te tahi atu
puta). Paeific Journal, N° 14, 1995.
faahouraa. E tano ai e faahiti i te parau a
Na te tiàturlraa «Teretetlano Mâôhi» turu-
haamâ 1 te Evaneria o te Metia ra, no te
Alta â tâtoù 1 haamata, èita e ore e, ua
te mana ia o te Atua ia ora te felâ
faaoti e na to tâtou mânaô, èlaha teie tino
nira, papai e
mau
hla mai
e
te tahi
mau
taiôraa
«Pipiria» i
Pauro
mea o
to
i
1/16
Roma
«Aore hoî
au
i
i roto 1 ta mâtou pâroita.
I mua i te rauraa
tâôtlà te tiàraa ôrometua i te tane anaè.
atoà i faaroo
201 matahiti 1 teie nel to te mau pâroita
hamani a te Atua, tei faatlàmâ i te iho o te
0
arataîraahia mai e te mau Orometua tane.
vahiné, tel hôroà 1 to na varua 1 te tahi
anaè, e felâ hara tâtou, o te Atua anaèe tei
puai âpî, i ôre al o ia e mâmO 1 mua 1 te pii-
Moà. la
raa a
Te Utuafare Orometua
Tae roa mai 1 teie mahana, e âpee te vahi¬
te mau tamarii 1 te ôrometua 1 te vâhi
né e
ia te pâroita ta te Etaretia i faataa. Te
aore
vai nei te tlàturiraa, e ohipa âmui na raua
te tâvlniraa 1 roto 1 te pâroita. I tlà roa al 1
te âua
pipi e faainelne âmui 1 tana mau
rave ôhipa. E tâpura ôhipa pâpü tel faa-
te Atua
No te maitaî te parau
E ère i te mea ôhie, teie ra...
ra.»
na
ta tâtou
mau
faaotiraa, hamanaô âmui
haapoupouhla ta na hôroà i te
roto 1 ta na Etaretia. E
taata tâtai tahi. A îste atu i te Atua i roto i
tuhaa te reira na te Varua o te Atua e ta te
to na mau tavinl vahiné. Eiaha la hiôhia te
Etaretia e faatlà na roto i te ôroâ faatahi-
mau
na
roto i te tltlà
nuraa e tonoraa i mûri aè 1 te hoê tau faai¬
mata ture haapaôraa àore
ia ture Mâôhi.
Orometua vahlne
la hiô atu ia râtou na roto i to tâtou mata
neineraa.
faaroo.
Te vahiné e ta na târeni
la hiôhia teie tiàraa no te mau vahiné mai
taahla na te vahlne a te mau Orometua i
te hoê hôroà
roto 1 te pâroita.
ôaôa tâtou i teie
na
te Atua 1 te Etaretia. la
tino tel pupu i ta
râtou mau târeni no te haamaitai i te oramau
faaroo o te nunaa o te Atua. Te tlàturi
Te taui nei te tau
raa
E rave rahi mau vâhi âpî i roto i te Etaretia
nei au e, 1 roto 1 te mau tâpura ôhipa atoà,
i teie mahana. E faatere atoà te mau vahi¬
te
Poroïraa
I te mau vahlne atoà o te titau nel 1 te tlàraa
ôrometua, ia faarahi mai te Atua i to
outou faaroo e la itoito i roto 1 te tâvlniraa
i te Atua. E ère to tere 1 te tere manlna,
au
ia
râ to tere i te haereà o te Atua ra. Ruta
raua
10/40-41 «£ Mareta e, e Mareta, ua ahoa-
i te pureraa hoê taime 1 te âvaè e 1 roto
manaô e te vaira te vâhi e hiôraa ê ta te
ho ôe, e te peàpeà na ôe ia ôe iho i te mau
i te tahi mau ôroà teretetlano. Ua matara
tane e hiôraa ê ta te vahiné. la faaôhlpahia
mea e rave rahi :
te tahi mau pâroita, âlta â te vêtahl, la faa-
teie mau rauraa no te haamaitai 1 te ôpua-
rave
turahla te reira. E riro anel teie mau taul-
raa ora na
né
raa
ei râveà faaineineraa i te mau pâroita
no
te farii mai i te hoê ôrometua vahiné ?
te
vaira
mau
vâhi tei tuàti to
hoê roa râ mea tià, e ua
iho nei Maria i taua mea tià ra, e ôre
hoi ta na e riro é».
te Atua.
Céline Hoiore
I roto ia Patitifa e te ao nei
E rave rahi mau vahlne tel faatahinuhia ei
No te Atua ôe i vahiné ai
A ârue i te Atua
no
ôrometua.
teie hüroà. Eiaha
e
-
Te vaira te mau Orometua vahlne tei ôre
manaô e, te hinaaro nei te vahlne la riro
i faaipoipohia. Matara maitaî o ia i roto i ta
atoà mai te tane. Te hinaaro nei
na mau
o
la
e
tataù i te tane. E vahiné ihoâ te vahiné e
-
tâpura ôhipa.
Te vaira te
mau
Orometua vahiné tei
tane ihoâ te tane. la faaturahia teie taaê-
faaipoipohia e fanau i te tamarii. Ua riro te
la tià o ia i roto i to na tôroà Orometua
tane ei tauturu i roto i te oraraa ùtuafare.
raa.
ia au i to na huru vahlne. O vai la vahiné
e
ôre e haapeu 1 to na tiàraa vahiné ? Ua
haapiihia o ia e te Etaretia e «e hôroà o ia
na
te Atua, rahuhia e te Atua ia au i to na
hohoà«Ten. 1,26. Ua piihia o la «e metua
vahiné no te mau taata ora atoà» Ten.
3,20.
Ua faatiàmâhia o ia e te Fatu
-
Orometua. E hôroàhia la raua e
piti na pâroita tâplri, e haapaô tenâ tino i
ta na iho pâroita. Te vaira te mau ùtuafa¬
re, e ôhipa toopiti raua i roto i te pâroita
hoê (âfa taime na te tino hoê). Aore ia, e
hüroà hia ia raua te ôhipa 1 roto i te mau
pü a te Etaretia.
Na te faanahoraa roto o te ùtuafare, e tau¬
te rahi o te here o te Atua. I haamaitai na
turu mâite i te vahiné i roto i to na tôroà
letu i te vahiné, ua faaora i to na mau mai
ôrometua. Ua rau te haaviriôraa a te mau
faaôre i ta na mau hara, ua haa-
pôhue tâfifi a te taata nei (vahiné e tane o
te pâroita iho). Na te faaroo, te itoito e te
pilhia 0 ia i te auraa mau no te patireia o
16 Veà porotetani N°24, mai 98
de trois fonctions
dans l’Église
Te vaira te mau ùtuafare, toopiti atoà ra
o raua e
Hau atu, ua haapii mai te Evaneria ia na i
rau, ua
A propos
Toutes
les prêtre,
Églisesapôtre,
ont besoiprésident
n de responsabl
es.
Pasteur,
évêque,
ou
les noms changent mais une hiérarchie demeure.
La Bible présente de nombreuses fonctions. De
lévite à disciple, d’apôtre à collaborateur, certains
titres sont restés, d’autres ont disparu.
Point commun, toutes les fonctions sont tou¬
jours des dons de Dieu : «Le Christ a fait des
dons particuiiers aux hommes : ii a donné aux
uns d’être apôtres, à d’autres d’être prophètes, à
d’autres encore d’être évangélistes, pasteurs ou
enseignants» (Éphésiens 4, 11). Pas question
donc d’en tirer gloire !
'■4-
fO-
■B.
Iteie mahana.. , i mua ra.. , e pitl
tau teie e hiô àtâ nei te tahi i te tahi,
tau ta te
te itehia teie nâ manaô e piti :
te hiô-
raa ta te roaraa o te tau i haamau
metua, e mal te mea e faaotihla to na
i roto i te âau o te taata, aore ra te tahi
parau, e aha te ôhipa e faufaahia ai to
na haamauraahia mai. No reira, la ôre
papal e tâmata ra 1 te
faatüàti nâ roto i te faaôhlparaa 1 te
huru ta te taata
mot! rau (...), e tau râ tel âtea te tahi I
faaite noa mai i te mea ta na e ère ra.
te tahi, mai te pahî tel faaruè i te uâhu
Mat te peu râ hoi e, tei roto te mau
mea atoà i te tauiraa, mea faufaa ânei
e
te tîtau 1 te tahi fenua ê atu.
hiôhia ra râ mai te mea ra, aita e ôro¬
mai
e
hinaaro ra, e tei
pâpü te manaô 1 nià i te ôhipa e
manaôhia ra e horoà na teie taata e
ia
ia ia ui e : E aha te ôrometua, te auraa
faatupu atu, aita atoà la e ôrometua.
Te vâhi maitai râ ta teie huru uiraa e
E tau teie no te âtearaa e te faaâtea-
ra, te tâmata ra ia tâtou 1 te horoà i te
faatupu mai, te mea ia e, cita e rave-
tau no te rapu e te reru, e tau
no te âmui e te nane, e tau atoà râ tei
hohoà no te tahi mea e haere atu ra i
hia te mau huru taata atoà, elta hoi e
te moèraa. Eiaha no te mea e, e moè te
haamanaô mai te pohe e, te vai ra te
ôrometua, te manaô râ ta te taata e
no
raa, e
tau hoi ta te rahl o te fifi e faa-
tâpeà nei 1 roto i te âau, oia hoi ta na
tâpeàhia mai te taata tê ôre e maraa ia
na te ôhipa no reira i hinaarohia ai te
ôrometua. Te auraa, no te ôhipa te
tupu ra i te mihimihl i roto i te âau,
hiôraa i te reira parau, te reira te mea
tahi taata i ôrometua ai, aita râ la
mihlmihl 1 te tau i mua ra, to mua ra
e
ora ; e
moè atu.
taata i ôrometua no te mea aita e taa-
hau, to mua ra taata..., i mua ra.
hla ra e nâ hea i te vai iho ia na.
Te uiraa paha e tano ia uihia, ei uiraa
I roto i teie tiàrepuraa rahi o te manaô,
râ ta te tâatoàraa
te
tâmata i te pâhono, teie ia :
peu, te hiroà, te paari, eiaha e
manaô e, e ôhie te manaô i te pâhonoE aha te àrometua
àrometua
.
o
te hui faaroo
e
Te ite ra tâtou i teie nei i te taa-ê-raa ta
Ei aha te
te manaô e ite ra ia au 1 te huru faana-
la nâ reira tâtou i te faa-
horaa i te uiraa : E aha te orometua :
naho i te manaô, eere faahou atu ra te
te hohoà o te ôrometua terâ e anihia ra
Ta vai te pâhonoraa e tiaihia mai ra, ta
taata e to na tiàraa terâ e hiôhia ra, te
i te taata ia hâmani mai.
te ôrometua, aore ra ta te taata. No te
Ei aha te àrometua : te ôhipa ia te mea
mea râ e uiraa teie i nià i te ôrometua,
ôhipa râ no reira i hinaarohia ai te
reira taata, te ôhipa hoi e faufaahia al
to na tanoraa mau ra, ia mâmü ia te
to na parau.
taata e au no te faatupuraa i te reira
ôrometua, e ia horoà atu i te tarià i te
Te vâhl taa ê 1 roto i teie huru hiôraa i
ôhipa.
manaô o te taata. I roto hoi i te pâho¬
te parau, te mea ia e, aita e tâmatahia
E tano teie huru faanahoraa i te uiraa
raa
i te uiraa e
noraa e
;
.
nâ roto mai i te taata, e riro i
ra i te faatano i te
tahi mea e vai ra, te
e
tuuhla ra i mua, a hiôhia atu ai te
ia faaauhia i te parau ta
letu e faatla
ra no nâ tamaril too
Pasteur
En reo ma’ohi, «diacre», par l’intermédiaire de l’an¬
Le pasteur est un berger. Il rassemble ses mou¬
glais, a donné «diakono» qui est devenu «tiatono».
tons, leur trouve de la nourriture et les protège de
leur ennemis
(Ésaïe 40, 11). Dans l’Ancien
Testament, c’est David qui représente le berger et
dans le Nouveau Testament, c’est bien-sûr Jésus
(Matthieu 18,12-14). Le terme de «pasteur» n’est
utilisé qu’une seule fois pour désigner le chef
d’une communauté.
Le terme choisi pour désigner le pasteur en reo
ma’ohi, «orometua», n’évoque pas la fonction de
berger, mais celle d'enseignant. Un professeur est
encore appelé «orometua».
Diacre ou Anciens
Dans le Nouveau Testament, le diacre est un servi¬
teur. Il a la même fonction que les Anciens ; diriger
1 mûri iho, ua haere.
Areà te telna, ua farii mai ia i te aniPrêtre
raa a
Dans l’Ancien Testament, le prêtre est le médiateur
entre Dieu et son
péuple (Exode 29). Dans le
Nouveau Testament, l’épître aux Hébreux identifie
Jésus au Grand-Prêtre. Par son sacrifice, il met fin
à cette fonction. Jamais un homme n’est appelé
«prêtre». C’est le peuple des chrétiens qui est un
«prêtre de Dieu et du Christ» (Apocalypse 20, 6).
Dans l’Église catholique, le prêtre est un «Metua
Varna», Père Saint. Les protestants traduisent
«prêtre» par «tahua», qui désigne les prêtres tra¬
ditionnels, spécialisés dans un domaine, construc¬
tion, soins...
Olivier Bauer
la communauté. Les Anciens sont toujours men¬
tionnés au pluriel, pour bien souligner la commu¬
nauté de la responsabilité (1 Timothée 3 et 4).
piti a te tahi faaàpu (Mâtaio 21, 28-30). Ua anl te
metua i te matahiapo e haere i roto i
te faaàpu, ua pâtoi mai teie tamaiti, e
te metua, aita râ i tae i roto 1 te
faaàpu.
Te auraa, mea maitai aè tâtou e faa-
naho i te manaô mal te mea ra aita e
ôrometua, mal te ite atoà râ e, e faatae
te reira hiôraa ia tâtou i nià i te ôhipa.
E tano atoà râ tâtou, mai te teina, e
faaroo 1 te uiraa, oia hoi e pâhono e :
terâ, terâ, terâ te ôrometua, e i te faa-
hopeàraa, aita e ôhipa e ravehla, aita
e ôhipa âpî e itehia atu.
Te val ra te taime e pâhono atu ai
tâtou i teie uiraa, no teie râ taime, e nâ
ô
noa
ia
tâtou
e
:
Te
ôrometua...,
ei aha.
Source : Bernard Gillieron, Dictionnaire Bibiique,
Éditions du Mouiin, 1990.
Turo a RAAPOTO
Veà porotetani l\l°24, mai 98
17
Pasteur : de la
vocation à la
formation
Au cours des premiers siècles et à travers
l'histoire de l'Église, le ministère pastoral
est compris sous des formes et des
appellations diverses, allant du prophète au
presbyte, en passant par didascale, évangéliste,
berger, épiscope, prédicateur, missionnaire... Il y
a donc dès le départ diversité de ministères,
organisés, à travers les Évangiles et surtout dans
les épîtres pauliniennes, autour de trois axes
principaux
la prédication de la parole,
-
té est-elle limitée aux fidèles du dimanche ?
Le ministère pastoral a son origine dans la spé¬
cificité d'une vocation. «Les ministères sont des
Qu'en est-il des brebis égarées ou éloignées
des lotissements sociaux ou des quartiers rési¬
Le minis¬
dentiels ? Nos élèves-pasteurs sont-ils formés à
l'Église
cet aspect de la cure d'âme qu'est la visite pas¬
vocations avant d’être des charges»
-
-
Vocation
l'administration des sacrements,
tère est suscité par l'Esprit et conféré à
la conduite du troupeau.
sein du sacerdoce
baptismal, se choisit des ministres qu'il dis¬
tingue, qu'il met à part.
par le Seigneur '’L Dieu, au
Aujourd'hui, l'Église protestante distingue des
ministères spécialisés et le ministère pastoral
paroissial.
C'est au pasteur de paroisse, sa fonction et sa
formation que nous nous intéresserons ici.
Consécration
L'Église reconnaît cette vocation par une consé¬
en
et de
II est vrai que rien, dans notre quotidien, dis¬
tingue le pasteur du «laïc». Sur le plan spirituel,
il participe au même baptême, à la même
confirmation, aux mêmes sacrements, aux
mêmes moyens de grâce. Il ne peut s'avantager
d'aucun
privilège dans l'économie du salut et
peut se prévaloir d'aucune supériorité hié¬
rarchique. Cependant, dans une société de plus
en plus sécularisée, s'il est dans le monde, il
n'est pas du monde, car il est un homme d'Église et non un homme de société. Ce qui le fait
apparaître souvent comme un «fonctionnaire
du religieux», situation pouvant être perçue
ne
comme
II - Cet honneur d'être choisi pour
le ministère pastoral exige
des compétences professionnelles.
En dehors d'une formation théologique de
base, connaissance des textes bibliques, exégè¬
se, dogmatique, histoire de l'Église, histoire des
de malentendus et de souf¬
difficulté réside dans le sacerdoce
sociales, de la gestion etc...
Qu'en est-il dans notre Église évangélique de
source
autre
glise, il ne dépend pas des hommes, mais de
son Seigneur.
religions, éthique chrétienne, philosophie, théo¬
logie pratique, l'évolution de notre société
demande que le futur pasteur, s'il veut répondre
à sa vocation (il est appelé et envoyé), doit
aussi être préparé sur les plans de la pédagogie,
de la catéchèse, de l'animation, des sciences
frances.
Une
résulte que le pasteur n'est pas un serviteur
de l'Église, mais un serviteur de Dieu dans l'ɬ
l'Église.
Le pasteur, parce qu'appelé d'abord
dans son
Église et sa paroisse est aussi prophète. «Il
ramène les paroles et les actes à la Parole de
cration solennelle et l'imposition des mains. Il
I - Le ministère des croyants
torale ?
Dieu entendue dans la Bible». Par là, il exhorte,
encourage, met en garde ou condamne.
Il y a dans l'Ancien Testament des exemples de
prophètes originaux. Aujourd'hui, quelques
pasteurs, recherchent «une identité maohi». Leur
«paraître doit-il s'imposer ou provoquer la com¬
munauté ? Ne sacrifient-ils pas au superficiel ?
La parole de vie dont ils sont les témoins
éveille-t-elle à la méditation, à la prière, à l'ac¬
tion de grâces ?
Le pasteur, parce qu'il est porteur de connais¬
sances qu'il transmet et fait vivre avec l'aide du
Saint Esprit, est enfin docteur. (Nul besoin que
cela soit reconnu par la Constitution de l'Égli¬
se !).
Lors des cultes en français, la prédication
souffre souvent de deux excès :
soit le contenu doctrinal n'est pas solide, car
-
la théologie exposée est creuse ou incertaine
soit le contenu est un exposé, parfois avec
suffisance, de savoirs mal assimilés.
Les élèves-pasteurs et stagiaires sont-ils formés
-
à
l'homélitique, l'enseignement de la prédica¬
des croyants. «Nous sommes absolument tous
Polynésie ? Je voudrais ici, à partir d'observa¬
tion, annonce de la Parole de Dieu ? Sont-ils
consacrés
prêtres par le baptême», écrivait
tions soit personnelles, soit de personnes enga¬
suivis par un tuteur qui les encourage et les cor¬
Luther
bourgeois allemands. Et encore :
rige lorsqu'ils sont en situation ?
Autant de questions qui peuvent aider à com¬
siastique». Ces citations, appuyées sur des
textes néo-testamentaires,
permettent à cer¬
tains de nier toute fonction pastorale, tout le
gées ou non dans l'EEPF, établir des constats et
poser des questions, non pour critiquer systé¬
matiquement, mais pour apporter ma petite
pierre à une réflexion d'ensemble
Beaucoup ont le sentiment que l'EEPF se replie
monde étant «ministre».
sur
Mais cette «fonction sacerdotale» des baptisés
d'affirmation de son autonomie ? Les pasteurs
aux
«Tous les chrétiens appartiennent à Tétat ecclé¬
n'a pas de fin en soi. Ils forment l'Église, dont
enseignants, même pourvus de diplômes uni¬
le ministère est d'être là pour son Seigneur, et
versitaires, n'ont-ils pas eux aussi besoin de se
prendre pourquoi, dans nos communautés, il y
a des paroissiens occasionnels.
Le ministère pastoral n'est pas le moyen d'une
promotion sociale. Il répond à une vocation.
Son apprentissage est long et difficile, car il
demande des qualités humaines, spirituelles et
des compétences. Il demande aussi simplicité et
d'être vraiment là pour le monde. Sa présence
recycler et remettre à jour leurs connaissances
et leurs méthodes ? Pourquoi ne pas faire appel
Valorisé, il peut être source de vocations.
monde dépend en premier dè son lieu de
culte, de la vie liturgique et sacramentelle, de la
au
communion fraternelle. Les oeuvres de l'Église,
elle-même. Est-ce le résultat d'une volonté
à des intervenants extérieurs ?
giques, économiques ou politiques doivent
L'émotion joue un grand rôle dans la religion.
Quelle place accorde t-on à la formation à l'es¬
prit critique ?
venir en second.
Le pasteur est choisi par Dieu et son Église et
Les ministères dans l'Église, et en particulier le
envoyé dans le monde pour être témoin de
Dieu et de son Évangile. A ce titre, il est apôtre,
«dans une communauté au sein de laquelle il
ses
déclarations
et
ses
manifestes
sociolo¬
ministère paroissial, concourent aussi au minis¬
tère de l'Église, et sont par là aussi des minis¬
tères pour le monde.
18 Veà porotetani N‘’24, mai 98
humilité.
exerce un
ministère d'unité». Cette communau¬
Émile Malé
Renvois :
1-Voir Heb. 13/15:1 Pi. 2/5:1 Pi. 2/9
2 - Ph. H, Menoud ; L’Église et les ministères.
Cahiers
Théologiques n“ 22
3 - Voir Eph. 4/11 : Rom. 12/6:1 Cor. 12/7,11,27 : Act. 20/28
4 - Je m’appuie ici sur un projet de sept. 1997 : «Pour deve¬
nir pasteur ; guide de l’embauche dans l'ECAAL et l’ERAL».
(Le document précise par exemple que le candidat pasteur
doit fournir une attestation de formation à l’animation - BAFA
ou BAFD)
ï" -1,
'
'rt\
'
'r(*.i?ioiiicj
wm
m WÈi
Eômua vau i tele parau nâ roto i
tahl
te
teie taua
parapore ra : E haamata te
mahana i te poipoi nâ roto 1 to te
mâramarama
te pôlrl e
parapore,
e
faaôre-marü-noa-raa
i
tae noa atu 1 te taime e hitl
nl la na iho, la hlti-noa-hla to na oraraa e te râ o
o te hau o
te Evaneria (Parau maital
te Atua). Eiaha o la la hape
hau 0 te Atua. Ei taata ineine no ta na
mau
haapllraa, te mau aôraa, e i roto
eiaha o la ia riro ei
i ta na parauraa,
i te pô e, e ao - el reira o la e hâmani
taata tâmoemoe i te tahi e te tahi. Mea
al i ta na iho Evaneria, riro roa atu ai
maital atoà te tiàtono ia rave atoà i ta
o
la el fa no ta na tâvtniraa. El taata
na
tâviniraa mai teie atoà te huru no
arataî i te
tlà mâ, oia hoi ei taata, la tlà mai, mea
te tautururaa Ihoâ 1 to te taata ôraa i
mahana e tae noa atu i te ùputa o te
mâ te tino, e te hiôraa, e te hlroà - ei
roto 1 te maital a te Atua. E taata noa
rui, hou râ te rui haamata atu ai, te
reira
val noa ra teie ârea e val ra i roto i te
haapii e te aô i te taata - e te parau ta
na e parau, e faaroohla mai la. Ua ôre
anaè e faaroohla mal, ua hlô-poritlta-
mal ai te râ, e na te râ e
râ e te rui,
;
hoi
toeà
e
roa atu
te mâramarama rii noa ra
tlà la parau e, e ahiahi, oia
tatou
e
no
te mâramarama,
pôlrl
ai.
noa
ua
haamata ê
na
la 1 te
o
ôrometua, mai te mau huru taata
atoà. Elta râ o ia e tano e rave i te mau
peu a te mau huru taata atoà, ua
faatâhlnuhia o ia no te tôroà ôrometua
hâmani 1 te ôrometua la au atoà i ta
te àro atoà i te vetahi mau peu e
faalno nel i te oraraa o te vetahi mau
Mea maital atoà
ùtuafare. Eere te ôrometua i te hoê
hia 0 la, te hlnaaro ra la te reira taata
e
te
Te ôrometua, ta na ôhipa, te araraa la,
râtou e hlnaaroa ra
hou te mahana a hitl ai, e te faataôto-
la te hui faaroo
e
.
no
te ôrometua iho la
mataèinaa, ia türamahia râ taua mau
hou te mahana a tâpoîhia ai e te
ara
i te reira huru faahemaraa. E la
hiroà ra e te Evaneria a letu Metia, ia
pôlrl. Parau mau, e parapore teie, oia
ara
atoà te vâhi faalneineraa ôrome¬
here faahou tâtou ia tâtou iho, ia ôre
hoi e faaauraa teie no te mea e hinaa-
tua i te reira flfl. Te ôrometua, e ôro¬
vërâ mâ la àtaàta noa mai i to tâtou
rohia nel e pâpaî i nlà i te huru ôro¬
metua la, eere râ o la i te arli
Ta na
tito-noa-raa tâtou ia tâtou iho. la riro
metua e hinaarohia ra i nlà i to tâtou
ôhipa, e haapii, e aô, e ara, e turama,
te ôrometua ei türulraa no te taata e
fenua,
e tauà no te taata,
e tauaro, e tâvini, e
hepohepo ra, e no të paruparu nei te
parau ta na 1 nlà i te mea tano ôre, e
haamaitairaa ta na i te mea tano, e
faaroo, të fifi nei te oraraa vârua, ia î
ôrometua, tel te maru ao la, e tâvini-
àroraa ta
atoà te
romal, e te hau, e te haèhaa. Ahiri pal
raa teie tlàraa - elta o la e tlà la faataul
faaàmahamaha i te taata e te nünaa,
i te tereraa o te tîtauraa. E faaau vau
mai te mau pupu
te ôrometua eere i te peretiteni no te
Apooraa Tiàtono, to na la tano-roa-
1 te reira i te faraa o te mâramarama o
faanahoraa a te mau haapaôraa faa¬
raa
e
penelaè ta te Etârëtla e tiai
nel.
la tîtauhla te hoê taata
no
te tôroà
na
i te
mau
mea
.
poritita e te mau
maital te ôrometua i te paari, te faao-
raa,
ia riro râ o ia el àratal no te
te rnau aratalraa a te tahl mau
Apooraa Tiàtono e te pâroita. la tlà 1 te
mai, tel roto i te mâîtiraa a te Fatu, nâ
vârua ê atu i ta te Metla 1 horoà mai ei
Atua, te Metua o to tâtou Fatu o letu
roto 1 te mau faalneineraa e rave la au
ora no to te ao. Alta ta na
Metia, la faaara i ta na Etârëtia nâ
roto i te mau ôrometua 1 te ôpuaraa
te
ao
tel hitihia
e
te mahana i mûri
roo e
maital atoà o la la îte e, tel roto o la i
ôhipa 1 faaea
noa 1 reira, ta na ôhipa tumu, te taiôraa la i te pîpîrla e te haapii-noa-raa
te hea Etârëtla i te raveraa i ta na tâvi-
la
nlraa no te tôroà ôrometua, e teie mau
auraro 1 te mau mea atoà e faaora i te
atoà nâ roto 1 to na pohe e to na tià-
mea tâatoà, o
te mahana la e hitl ra i
hoi ta na ôhipa 1 roto i te
taata, te àroraa 1 te mau mea e haa-
faahou-raa. la îte te ôrometua e, ta na
te ao, oia
pohe, e aore ra e faalno i te taata, na
terâ
i te mau târênl i horoàhia la na. Mea
na
iho i te faaroo i te Atua, e te
faaora, no te mau taata atoà tel fai ia
letu el Metia
e
ei Faaora
no
to te
ao
te Atua e tauturu 1 te
ôhipa tumu, teie râ, aita ta na
ôhiparaa i nià 1 te rai, tei roto râ i te ao
ôhipa i roto i te mau pâroita la au i te
ôrometua i te oraraa i te Parau Maital
nel. A rohl e a faaitoito. A haere râ, a
hlroà 0 ta na Etârëtla. Elta e tlà la na
0 te
Hau o te Atua. Eiaha te ôrometua
haere noa, e a haere noa ia. la ora ôe.
la faataul, e faaâpï râ nâ roto i te hiô-
e faaô i roto i te hoê noa aè pupu
mau
raa
faalneineraa
e
tûrama i ta na
âmui, oia la, mai te arataîhia e te
manaô la na iho, e te faariroraa la na
ei taata tâvinihia, e aore el taata tâvi-
te rahu atoà
a
pori¬
tita, no te mea e poritita ta na, o letua
Metia te upoo, e faaite noa o ia i te
parau tià, te parau mau, te aroha e te
Teaue Tuheiava
Veà porotetani N°24, mai 98
19
Regards protestants sur 400
L’Édit de Nantes et après ?
D’abord
une
lecture
historique de l’édit de
s’impose, «La tolérance» religieuse
octroyée en 1598 devait être un état transitoire
Nantes
vers le retour à l’unicité traditionnelle
un
religieuse
roi, une foi, une loi. L’édit révèle l’échec de
l’esprit de la Renaissance, qui souhaitait voir la
concorde s’épanouir dans les relations
humaines, devait préciser le philosophe Paul
Ricoeur. En réahté cet édit fut prophétique car
pour la première fois dans l’histoire il instituait,
même timidement, la pluralité reUgieuse et bri¬
sait le tabou de l’unicité rehgieuse. Ce fut,
comme l’a déclaré l’universitaire
Jean Bauberot,
non-événement fondateur,
tandis que le
journahste Alain Duhamel insistait sur l’usage
avantageux que les protestants ont su faire et sur
le long terme de cet édit de «tolérance».
un
Cette histoire
pourtant peu à peu façonné
Sur le plan pohtique, l’édit de Nantes consacra
citoyenneté, encore moins de modernité démo¬
cratique, mais exclusivement un compromis
pohtique.
L’édit de Nantes fut révoqué 87 ans plus tard par
l’habileté du roi Henri IV (issu du protestantis¬
le roi Louis XIV ; entre l’édit et sa révocation les
française (reconnaissance
persécution, diaspora...),
construit ses mythes et ses références ( précari¬
té, résistance, espérance...) sans oubÜer ses
me) qui choisit, tint à le rappeler l’ancien
ministre et Président de la Cour des Comptes
Pierre Joxe, l’unité nationale et la paix civile.
L’édit ne serait ainsi ni un acte de tolérance, ni de
protestants pourtant ne se sont pas développés
valeurs bées à
car le
(démocratie, Uberté individuelle...). C’est pour¬
quoi on peut dire que, s’il n’existe pas à propre¬
ment parler une culture protestante, il reste
Construire son identité
compromis fut patiemment vidé de sa sub¬
stance après l’assassinat d’Henri IV par ses suc¬
cesseurs.
Des protestants par milliers
partielle,
un don
sont venus de toutes les villes et provinces de
l’hexagone, de là où ils comptent si peu, de là
où les temples sont souvent vides et froids l’hi¬
ver, des beaux quartiers de Paris aussi, édifiés
eux à l’ombre des pouvoirs, ils étaient attendus
ces milliers de pèlerins du protestantisme fran¬
çais.
Colloque
foi et tolérance
Édit de Nantes
1598-1998
Paris 28 février -mars
20 Veà porotetani N°24, mai 98
Ils sont venus, deux jours durant, écouter, voir,
partager, interpeller et comprendre. Être protes¬
tant, être entre soi, être ce peuple aujourd’hui
bien fait, bien mis, choisi. 4000 coeurs qui
entonnent A toi la gloire, dans la pénombre face
au trône d’une seule croix, lieu de présence et
signe du mystère, c’est une émotion en même
temps qu'un lien avant de devenir un souvenir,
au pire une image d’Épinal.
Être protestant, dans ce grand palais des
Congrès, «pour une fois qu’on ne se sent pas
en minorité « devait déclarer Michel Rocard,
être protestant, au-delà des confessions, des
appellations et des rites, cela se remarque dans
le regard de chacun, où l’on y lit une histoire et
une identité, une complicité aussi. Le discours
protestant qui a façonné les caractères ainsi
qu’une éthique de l’existence, est tenace : le tra¬
vail, l’effort, le choix de sa vie, la grâce qui est
puis
son
mode de fonctionnement
pour faire pièce à la misère humaine, la
tolérance, et ne jamais, vraiment jamais renon¬
cer à
Ils ont répondu à l’appel de leurs paroisses et
a
l’identité réformée
l’espérance.
Nous sommes venus dénoncer l’éclipse de Dieu
manifeste dans le scandale de la violence
humaine,
nous sommes venus
proclamer la
forme biblique de l’oubli grâce au pardon, nous
sommes venus affirmer
également que le droit
reposant sur la loi et la justice est supérieur à la
seule tolérance, même scellée par le cachet d’un
roi. Nous les protestants de France, n’avons en
effet jamais toléré de n’être que tolérés, telle est
notre aventure qui s’étend de la persécution à la
reconnaissance.
Il y eut soudain d’un coin de la tribune ce cri du
qui figea la salle : l’histoire du christianis¬
achoppe sur le divorce fatal ayant trop long¬
temps existé entre vérité et amour. Il convient
enfin que le christianisme tourne une page peu
glorieuse de son passé, et réconcilie ces
notions de vérité et d’amour, ce qui signifie que
le croyant, aussi convaincu soit-il de la foi en
son Dieu, doit conserver par-dessus tout
coeur
me
l’amour de l’humanité.
tentation
Il écartera ainsi toute
dogmatique et autoritaire, en deux
mots il doit réunir foi et tolérance.
C’était justement le titre du colloque.
D.M
ans d’histoire
néanmoins un état d’esprit protestant ainsi qu’un
milation et la dilution dans le miUeu national). Y-
apport spécifiquement
a-t-il une troisième voie ?
protestant à la société
dans laquelle il s’inscrit, même timidement.
Le protestant jouit d’une bonne réputation dans
Phénomène minoritaire, le protestantisme fran¬
la société française, il s’est intégré, exerce une
çais n’a guère eu à souffrir des pesanteurs de
influence
ratoire de nombreuse idées qui se sont peu à peu
supérieure à son importance numé¬
rique et souvent gouverne. Aurait-il alors perdu
de son prophétisme, de sa force contestataire, de
son esprit rebelle, tous trois issus de sa lecture
imposées à différentes époques : les protestants
de la Bible ? Il a peut-être trop épousé le confor¬
ont eu raison avant l’heure, déclara l’historien
misme ambiant, celui des valeurs petites bour¬
Patrick Cabanel. Conception de l’État, démocra¬
geoises et conservatrices. Jusqu’où donc le pro¬
testant, de nos jours, défendra-t-il le droit des
minorités, l’intégration des exclus et une société
plus juste ? Le réformé saura-t-il se réformer et
donner à la modernité ses gages d’humanité ?
L’édit de Nantes, comme l’a rappelé l’indostriel
Pierre Bergé est toujours à réinventer : conqué¬
tous les groupes majoritaires. Il fut bien souvent
(et avec d’autres minorités) le ferment, le labo¬
tie, idéal répubbcain, laïcité, engagement social
et
politique..., les protestants ont créé voire
animé des mouvements dont les positions étaient
leur temps
(Hbération de la
femme, planning familial et contraception,
en
avance
sur
accueil des étrangers et des réfugiés...).
rir des
Repli ou assimilation
Le
protestantisme s’est identifié en outre à
l’époque de la diffusion de la civibsation de
l’écrit (traduction dans les langues vernaculaires
et lecbire de la Bible), il se trouve aujourd’hui,
conune tout le monde, confronté au développe¬
ment du monde de l’image, lui qui a consacré
l’écrit sur la représentation graphique.
Le protestantisme va-t-ü mourir, s’il devient trop
soluble dans la société moderne ? Catherine
Trautman, ancien maire de Strasbourg et actuel
ministre de la ctilhtre, pense que le protestantis¬
espaces de liberté, des espaces de
réflexion, non pour soi, mais pour le démuni, le
malade, le pauvre, la veuve et l’orpheUn...
Plusieurs orateurs
au cours du colloque ont
exprimé l’idée qu’on restait protestant en dépit
d’une perte de la foi et de la non-fréquentation
du culte, bref que l’imprégnation protestante
dominait la culture rebgieuse ; il convient quand
même de rappeler que le protestantisme est
d’abord une croyance, que des Égbses consti¬
tuées s’en réclament et que les valeurs culturelles
que le protestantisme affiche ne sont que des
effets des positions théologiques.
Libres et responsables
devant Dieu
Extraits de l’intervention du Pasteur Michel
Bertrand, Président du Conseil National de
l’Église réformée de France, lors de la com¬
mémoration du 4ème centenaire de l’Édit de
Nantes, à l’UNESCO en présence du Président
de la République,
le mercredi 18 février
1998.
me doit éviter deux écueils : le
risque identitaire
(repb, fermeture, passéisme, fondamentabsme
spirituel...) et le risque communautaire (l’assi¬
Daniel Margueron
L’histoire des protestants français est une
histoire aux ffgnes brisées, faite de nais¬
sances et d’exils, de persécutions et de
reconstructions, de déracinements et de
renouveaux. Une Itistome discontinue dont
l’ɬ
dit de Nantes représente incontestablement un
Religion, guerre et paix
Le quotidien catholique La Croix et l’hebdo¬
madaire protestant Réforme ont publié un
hors-série commun sous le titre «Les reli¬
gions, de la guerre à la paix».
A partir des 400 ans de l’Édit de Nantes,
trois thèmes sont proposés.
L’histoire de l’Édit qui devait installer la paix
religieuse, analyses et repères historiques
sont proposés à partir des textes anciens.
Benoît Vandeputte propose «l’Édit de Nantes
en dix
questions» et Bernard Coffret soulève
les contradictions. Thierry Wanegffelen
raconte «ces chrétiens qui osèrent tutoyer
Dieu...»
Catholiques et protestants aujourd’hui, les
regards des uns sur les autres, le dialogue et
l’oecuménisme, font le point 400 ans après.
Laurent Gaguebin rappelle les fondements
du protestantisme autour de trois mots :
aimer, grâce, Bible. Des protestants sont
portraltlsés, aussi différents que le scienti¬
fique Pierre-Gilles de Gennes, l’actrice
Bernadette
Laffont,
le
ministre
Lionel
Jospin.
Au service de la
paix, l’édit de Nantes
peut-il servir d’exemple pour résoudre les
conflits actuels ? Cette partie s’ouvre sur
une photo d’Irlande du Nord et voyage en
Nouvelle-Calédonie, en Algérie, en Croatie...
partout où la religion peut déclencher ou
retarder la réconciliation et la paix.
C’est plus d’une trentaine d’articles qui vous
permettront au-delà de l’événement, de tirer
des «leçons pour tous les temps» comme
l’écrivent les directeurs de La Croix et de
Réforme en introduction, et de découvrir les
«logiques qui s’y nouèrent, et celles qu’il
tenta de dénouer, qui restent au coeur de
nos préoccupations contemporaines».
G. M
jalon important. (...)
Et 400 ans après l’Édit, au coeur d’un présent
déchiré par tant de tragédies, comment ne pas
saluer cet «art de la paix», ce compromis
complexe et fragile qui, au prix de lourdes
concessions et de longues négociations, permit
d’arrêter pour un temps la haine et la colère.
Pour la première fois en Europe, une loi d’État
permettait la coexistence de deux reffgions
dans un même pays. Du coup, et même si
c’était avec bien des restrictions, il permettait
aux
protestants d’être reconnus, à la fois
comme chrétiens et comme
citoyens. (...)
Je voudrais brièvement souUgner trois élé¬
ments des promesses pour la société auxquels
les protestants sont particuüèrement attachés,
trois aspects de ces rêves devenus petit à petit
réabté à la suite de l’Édit, mais qui doivent sans
cesse nous
garder en éveil afin que plus jamais
notre histoire, ne redevienne un cauchemar.
Veà porotetani l\l°24, mai 98
21
EGi,;
du pohtique pour imposer la pabc rehgieuse,
DE
souvent contre les
théologiens et les autorités des
Éghses.
Cela m’amène à mon deuxième point pour souUgner l’importance décisive de la lai’cité, dont l’ɬ
dit de Nantes constitue peut-être une première
lueur. On sait que les protestants lui sont résolu¬
ment attachés et pas
seulement pour des raisons
historiques. Elle correspond en effet chez eux à
une conviction théologique selon laquelle le
monde échappe à l’emprise des religions.
Aucune ne peut prétendre imposer ses vérités,
ses valeurs, sa morale, à l’ensemble de la com¬
munauté humaine, aucune ne peut ignorer, ni
exclure les minorités qui pensent, qui croient et
qui vivent autrement.
Au centre le pasteur Michel Bertrand
lors de l'assemblée de la EPF. (Photo T. Wild)
Et d’abord,
beaucoup d’historiens et de com¬
souligné que l’Édit de Nantes
manifestait l’émergence d’un espace d’arbitrage
autonome, celui du politique, permettant l’élabo¬
ration de compromis au nom de l’intérêt géné¬
mentateurs ont
ral.
qualité des dialogues oecuméniques et
interrehgieux aujourd’hui en France ne doit pas
atténuer notre vigilance, ni nous dissimuler que
notre histoire demeure déchirée par des conflits
rehgieux.
Mais le risque d’intolérance ne menace pas que
les religions. (...)
Pour autant, la laïcité ne saurait réduire la foi à
une
vite glisser vers la compromission. Mais cela ne
doit pas nous faire oublier que dans compromis
il y a aussi promesse. Promesse d’un vivre
ensemble juste et solidaire dont le politique est le
L’expression pubhque des convictions, y compris
éthiques et spirituelles, constitue un élément vital
éthique et d’engagement
responsable, a toujours été
valorisé
par
le
Réformateur et pratiqué
par les protestants, que ce
«la seule mémoire saire dimension sociale des
religions. On ne peut,
l’a fait l’Édit de
nécessaire est
Nantes, les cantonner dans
celle du Christ» quelques lieux à part, dans
de
associative, des syndicats, des mouvements poli¬
tiques ou celui des institutions de l’État.
C’est pourquoi dans un contexte où eUe est trop
souvent dlsquahfiée, il importe de réhabihter la
Quand on ne sait plus articuler le rehgieux et le
pohtique, on fait le ht de l’obscurantisme et de la
violence fanatique, et on prépare le retour des
guerres de rehgion. (...)
nous
l’avez
contraindre.
Ainsi, pour nous, la seule mémoire nécessaire
est ceUe du Christ qui nous ouvre au pardon et à
la réconcihation. Ehe est rappel d’une promesse
imprenable sur nos vies : nous sommes chaque
matin en état de grâce, chaque jour graciés, les
mains hbres pour construire l’avenir et pour
recommencer.
Président de l’Église Réformée de France
(1) - Jacques Chirac, Le Monde du 2 janvier 1998
l’enclos des maisons et de
la conscience personnelle.
tâche pohtique.
clergé, ni d’assemblées spectaculaires, il suffit de
vies habitées par le Christ, source d’une
hberté qu’aucun édit ne peut contenir ni
comme
soit dans le cadre de la vie
Vous
pour vivre ni de temples, ni d’institutions, ni de
du débat démocratique pour une
conviction
service de la communauté humaine, avec ce qu’il
réclame
(...)
Le coeur de la foi protestante n’a d’abord besoin
Pasteur Michel Bertrand
société en
quête de sens. Lorsqu’elle vient à s’effacer c’est
toute la communauté humaine qui risque d’en
pâtir.
C’est pourquoi je voudrais souhgner dans mon
troisième point cette néces¬
garant contre toutes les formes de l’exclusion. Ce
mémoration peut être un temps privilégié d’ap¬
profondissement de la foi. Et pour cela, le texte
de référence de nos lïdéhtés n’est pas l’Édit de
Nantes mais c’est la Bible seule d’où jaihit la
Parole qui nous dresse comme des êtres hbres et
responsables devant Dieu et devant les hommes.
«affaire privée», ni exiler les rehgions hors
de l’espace pubhc.
Certes nous savons bien que le compromis peut
C’est dire que pour nous protestants, cette com¬
nos
Et ta
'.W
pensée unique où petit à petit s’anéantit la hberté de conscience, la hberté de croire, de penser
et d’agir autrement. La hberté de dire non devant
l’injustice. (...)
rappelé lors de vos voeux
Monsieur le Président «Notre'pays n’est pas et
jamais l’addition de communautés
juxtaposées. Le bien public n’est pas et ne sera
jamais l’addition d’intérêts particuliers». (1)
Comment, pour reprendre une expression chère
aux protestants, vivre l’imité dans la diversité ?
Cette question ne peut trouver réponses que par
ne sera
l’action déterminée d’humbles serviteurs du bien
Mais cette nécessaire dimension pubhque
des
rehgions est aussi une interpehation pour nous
protestants.
En effet, et sans doute parce que nous gardons
vive la mémoire douloureuse de l’intolérance qui
brime les consciences, il nous arrive parfois de
pratiquer Y «autorévocation» et d’être trop
silencieux ou discrets, alors qu’il faudrait ris¬
LA BIBLE
DISPONIBLE
La TOB,
Traduction Oecuménique
de la Bible,
capables de faire vivre’ ensemble ce
qu’on croyait incompatible. Ce qui implique de
regarder l’autre, l’étranger, le différent, non
quement ce que nous croyons.
Car la véritable tolérance ne se conçoit, ne se vit,
Biblique Universelle,
comme une menace mais comme une richesse.
ne se
qu’entre des hommes et des
femmes de conviction et de courage. Que ce soit
disponible à la librairie
commun,
quer notre parole pour dire clairement et pubh-
maintient
On n’en était pas encore là au XVIème siècle, où
dans le débat pohtique, les relations oecumé¬
on préférait mourir avec l’autre au nom de sa
vérité plutôt que de vivre et gagner avec lui. Dans
niques ou le dialogue interrehgieux, il faut refu¬
ce contexte
d’intolérance, il a fcülu l’intervention
22 Veà porotetani N°24, mai 98
ser les consensus ou se
gomment les aspérités et
s’éteignent les différences, toutes les formes de
éditée par l'Alliance
est de nouveau
Te Tiarama à Paofai
(ouvert du lundi au vendredi de 8h à 15h30)
«t/a faariro (te Atua) i ta ù vaha ei ôè ôài,
ua
huna o ia ia ù i roto i te marü o ta na
rima ; o ia ia, ua
faariro o ia ia ù ei àhe
ànaàna ; i vaifho-màite-hia vau e ana i roto
i ta na piha ohe» (Itala 49/2)
1 roto 1 te pltl 0 te hlmene, o te tâvini Iho
terâ e ôrero ra, inaha o ia iho terâ e faataa
ra
te huru no to te Atua maltiraa ia na, e
te tëimaha hoi no te hopolà ta na e amo ra.
«Ua horoà mai te Fatu ra o te Tumu Nui ia
ù i te arero o te feia ite, ia tià ia ù ia parau
i te parau au i tei rohirohi...
te faaara nei o
ia i ta ù tarià ia haapaà vau mai te taata e
haapii ra... Ua haafatafata te Fatu i ta ù
tarià e aore hoi au i ôrai tià i mûri... Ua tuu
noa
e
atu vau i ta ù tua i te feiâ i tâiri mai ;
taù pâpârià i te feiâ i huhuti i te ùmiùmi ;
aore
hoi au i huna ê atu i ta ù mata i te
vahavaha
e
te
tufatufa
haere.»
(Itala
50/4,5,6)
I te toru 0 te hlmene, o te tâvini â terâ e
haapâpO ra i to na tuàtlraa 1 te Atua e to te
Atua hoi tautururaa la
mau
na
no
te âro i te
haaflfiraa ta na e farerei ra.
O vai te tavini
0
te Atua
«Mai te ôhi âpT ra hoi o ia i
mua ia râtou ; e mai te aa i
te tupuraa i
te repo maro ra :
aita o na e huru, e te nehenehe, ia haapaà
El pâhonoraahlmene
1 tele ulraa tumu a te Veà,topahla
e hiô teâmui
iôa
toomaha a Itala tel
tatou 1 nâ
ra, te mau hlmene no te tavml o te Atua Tumu Nul (Itala
42/1-7 ; 49/1-6 ; 50/4-11 ; 52/13-53/12).
E tano râ e faataa 1 te tahl maa talme no te talô malte 1
nâ hlmene toomaha ma te haamanaô e, noa atu to râtou
atea te tahl 1 te tahl, hoê â manaô e hoê â fa ta te taata
papal 1 tîtau, mâotl te tatararaa 1 ta na hlôraa 1 te parau
no
te tâvlnl o te Atua Tumu Nul. No te mea hoi tel roto
nâ hlmene toomaha 1 te tuhaa puta 1 topahla te lôa ra o
Itala Pltl (pene 40-55), e tano la e talô la râtou na roto 1
te mata o te taata 1 ora na 1 te tau o te Titîraa, te tau 1
parahl al te nunaa Iteraèra 1 roto 1 te tlairaa 1 te hoê
tâpaô no ô mal 1 te Atua ra, hoê tâpaô e faaite la râtou e,
e Atua ora ta râtou e
atu tatou ia na,
aita hoi o na
hohoà,
e
hinaaro atu ai tatou ia na... Ua rave mau
râ 0 ia i to tatou paruparu, e ua hopoi ê o
ia i to tatou àto... 1 paruparu
râ o ia i ta
tâtou nei hara, i tairihia o ia i to tatou nei
ino ; e te aô i hauhia ai to tâtou, tei nià ia
ia na, e no to na paruparu e ora ai tâtou.»
(Itala 53/2,4,5)
Na te maha o te hlmene e hôhora mai i te
huru tâvlnl o tel horoà i to na tâatoàraa no
te faatupu i te hinaaro o te Atua,
ia ora e
ia roaa te parau mau e te parau tià 1 te feiâ
i tuu i to râtou tlàturlraa 1 te Atua.
tlàturl ra, e Atua te tâuà 1 to râtou
flfl e ta râtou autâraa.
No reira, 1 mua i tele mau pehepehe, te pltl
0
te manaô tumu e tano e tâpeà, mâotl ia
te îteraa e te farllraa e, eère te mea ôhle te
rlroraa el tâvini
no
te Atua Tumu Nui. E
vaiiho râ te tâvini ia na iho, e haamoè o ia
«A hià na i ta ù tâvini, ta ù e tauturu net ; ta ù i hinaaro i mauruuru roa
ai tau varua ; ua tuuhia e au tau varua i nià ia na e na
na e faaite haere i
te parau-tià i te mau etene» (Itala 42/1).
Te pehepehe ra o Itala e, o te Atua Iho te fatu ôhlpa,
O la terâ e
faaite ra 1 te huru e te hopolà a te taata 1 farll 1 te faarlro la na Iho
el tâvlnl. I roto 1 te
reo e
te hîroà Hepera,
te tâvini e aore râ te
1 to na parau no te amo i te roo o to na Fatu
e no
te tümâ i te flfl o te feiâ e hiaâi ra i te
ora.
Tele râ, ia haamanaô noa te tâvini e,
tei pihaiho noa te Atua ia na,
tei nià e tei
roto roa te Vârua o te Fatu la na e ua faaineine mâite te Atua ia na mâ te horoà i te
«ebed», o te hoê la taata tel tuu la na Iho 1 raro aè 1 te arataîraa a
mau
te hoê taata mana mal te arll, te tavana. I roto 1 te oraraa faaroo,
tâvinlraa. Te matara atoà
0 te taata hoê la e aore râ o te hoê pupu
manaô tumu, o ia hoi, e faufaahia te tâvini
taata tel maîtlhla, tel faataahla no te faaite, no te faatupu 1 te hinaaro o te Atua, mai te
mau perofeta e te mau tahuà. No reira, te manaô tumu mâtamua
e tano e tâpeà, tele ia : te tâvini, o te hoê taata e aore râ te hoê
pupu taata te farll eère o ia iho e aore râ o râtou Iho te fatu no te
ôhlpa ta na e aore râ ta râtou e faatupu ra. E feiâ faaineine-pâpûhia e te Atua no te faatupu i te hopolà 1 pOpOhla mai, ola hoi, te
faaiteraa i te parau au e te parau-tià i te mau taata atoà e i te mau
vâhi atoà.
râveà e manula al o ia i roto i ta na
ra
te toru
o
te
i te talme e haamoè ai o ia ia na iho e e ite-
hla to
parau 1 te talme e itehia ai te
tupu-hope-raa o ta na ôhlpa. E faufaamau-hla te tâvini mai te peu e faariro o la
la na iho ei molhaa faatupu ora, ei aral 1
rotopO i te Atua e te taata.
na
Emma Tufariua
Veà porotetani N°24, mai 98
23
li/1 conne un c<çMphin
propotii par i'autuontrLt tccialrt tf U.
Lti )tux.
du Ljjc^t-CoOfc^t fcm^art IV
Marc 4,1-9
Joue avec nous autour de ce texte biblique
4^ Lt ïwof cAcke xur Le wvo^
Lex Mofx du rtc^u\
Pour trouver le mot caché, barre toutes les lettres
Range les lettres dans l’ordre et fait une phrase
qui se retro'uvent deux fois verticalement, horizon¬
talement ou en diagonale
Déchiffre la phrase avec le code secret
L A
0
m
^
U
^
M
F
M
X
G
A
E
N
Z
1
vv-
0
U
W
N
R
P
E
H
K
P
D
X
s
A
V
U
D
M
U
R
K
C
R
0
S
H
B
Y
B
1
Y
c?
ci
&
V
G
C
l') Lt code xccref de U. pirogue
F
<Z<2o
Gt
"•î"© O
X
AT]
n
à lA-
O
<s>
b
0=5?
©
e. a
Y' CJ
&0 00
(ij
ooOo
©QCJCJQ
Lt fibut de La roùt
Trouve une phrase avec ces dessins
Lex iMot-x du La0oi\
Barre tous les mots de la liste que tu retrouves dans la grille
Ane - Ange - Bible - Brun - Dieu - Foi - Ile - Louer - Lumière Parabole - Paradis - Pierre - Revenir - Semeur - Terre - Verser
P
A
R
A
D
1
S
J
1
A
1
E
1
L
E
U
E
W
R
N
E
E
M
S
6^ Lex InlfcALex dAnx Le covaIL
R
R
E
A
U
U
E
A
de chaque dessin et refais un mot
R
E
L
S
B
R
U
N
E
U
M
1
C
0
R
G
A
O
B
H
B
E
L
E
N
L
R
W
V
R
F
E
0
E
1
E
R
E
R
E
V
E
R
R
E
T
S
L
U
M
1
T
R
R
E
S
■
Pour trouver ce que sème le semeur, prends la première lettre
■
Solutions des jeux
3 1 0 y V d (9
24 Veà porotetani N°24, mai 98
-
saujBjB sap amas n (g - jnaaias (t - eJJa; auuoq b| ap jns saujBJb sag (z - saujEJb sap auras jnauias aq (p
loane 14.15
‘Ua hinaaro ôutou la ù ra,
haapaô la i ta ù parau’
e
Te tahi mau manaô i nià i
te talôraa
I roto i teie taiôraa na tatou
teie
no
mahana, te haapâpü faahou nei letu i
te parau no
to na taa-ê-raa i ta na
pipi, tei riro mai te tahi area tei vaiiho-hia mai e te Fatu i rotopü i to na
mau hoa rave ôhipa. Te uiraa e tano e
ui i teie nei : E aha atu ra ia te faufaa
to na oraraa, to na iho parau,
e ta
Teie parau no te ‘tahi Faaaô’ e faaîte-
Te riro mau nei teie mau parau ei tau-
atoà-hia ra i roto i teie taiôraa, ua faaî¬
tururaa, ei tâmâhanahanaraa, e ei
faaitoitoraa ia tâtou i teie mahana, i
te âtea
letu i te reira parau
i te
pene 2.1, ta na hoî i parau e, o na iho
na
te Faaaô o to na mau tâvini i pihaî iho
roto i to tâtou oraraa e i roto atoà i te
Metua, to râtou pâruru, tei
parau no ta tâtou faaîteraa i te here e
te aroha o te Atua i teie nei ao. Eere
âpee noa na ia na i te taime a ora noa
ai O ia i pihaî iho ia râtou. E aha atu
ra ia ta te mau pipi e faaîte i te taata i
faaîte tâmau i to na pârahi-fatata-raa
teie mau parau no te mau pipi noa a
tei riro hoî ei uruài
letu, teie ‘ôutou’ ta loane e horoà nei i
pâpü i roto i ta râtou faaîteraa. Te
ta na Parau Maitaî, o te feiâ atoà ia e
teie nei, te mea i noaa ia râtou no roto
reira tauturu, te riro nei ia ei vârua no
taiô i teie parau.
mai i to râtou Fatu. Eita ânei teie peà-
te parau mau, no te faaîte i te parau
mai teie mau pipi tei pârahi i roto i te
peà no te taa-ê-raa e upootià i nià i te
mau, e ia îte te feiâ atoà tei here ia letu
peàpeà no te taa-ê-raa, i rotopü i te
i horoàhia, mai te
i taua tauturu ra, no te mea, e pârahi
Revaraa o te Fatu
miti e tümâ i te mea i pâpaîhia i nià i
noa â 0 ia i
mahana Penetetôte. Te tîtau nei teie
te one.
ei haamanaôraa
no
na mau
haapiiraa i teie mau taeaè tei
mau mea
tahi àre
i to
na
i to na
taata,
e
pihaî iho ia râtou, e ia riro
râtou i te
na
mau
ôhipa atoà ta letu i rave i rotopü ia
mau parau
Ua riro atoà tâtou
e
tae
noa
atu i te
ia tâtou ia pârahi i roto i te
Teie mau poroî hopeà ta letu i ta na
râtou. Te reira te tîtauraa rahi e vai ra
pure, no te ani i te Fatu i te mea ta na
i faaau no tâtou, ia faaîte faahou te
mau
pipi, ua haamata ê mai na ia te
14, tei
riro mai te tahi mau parau no te faai-
i roto i teie parau e : ‘Ua hinaaro ôutou
ôroà 0 te Vârua Moà e to tâtou âmui-
reira mau faaararaa i te pene
ia ù ra, e haapaô ia i ta ù parau’. Te
raa
auraa, na te mau
taata e ôtare, mai te peu e, e haapaô
toito ia râtou, o râtou hoi i manaô e,
haapii ia râtou, ia fariihia râ te reira i
ua faaruèhia râtou e to râtou Fatu.
roto i te vârua o te here e te aroha. 1
Ua
parau noa a letu e
haapâpü atoà râ hoi letu ia râtou e,
roto anaè i te vârua
eita O ia e vai iho ôtare noa ia râtou, e
aroha e îte ai te taata atoà e, te ora
hoi mai â o ia ia râtou ra. Te auraa,
noa ra
o
te here
e
te
i ta
na
àmuraa mâa e, e aita e
te taata i ta
na parau. Te auraa, te
vâhi tei reira te Fatu, aita e pârahiraa
to te ôtare i reira, aita e ôtare i râpae i
te parau o te Metua.
to râtou Fatu, e e noaa hoî ia
eita 0 ia e faaruè ia râtou. E aha teie
râtou te ora i roto ia na, te tahi ora i
Mai te peu e, ua riro na te Penetetôte
hoîraa mai ta letu e faaîte ra. Te piti
vai ora noa na i roto i te tüàtiraa o te
ei ôroà no te fariiraa i te mau mero âpî
ânei o to na hoîraa hanahana, mai tei
Tamaiti i to na Metua. E nâ roto hoî i
i roto i te Ètârëtia, te riro atoà ra ia i
faaîte-noa-hia na e te tahi mau taiôraa
taua tüàtiraa
i roto i te Faufaa
Âpî. Te haapâpü nei
no
râua
ra,
ua
haaàti-atoà-hia tâtou i te here
âua-
teie nei ei ôroà no te fariiraa i te mau
te
te Metua, e tei
parau atoà ta te Fatu i horoà i te mau
maru-metia no teie mahana e no a
roto i te haereraa mai o te Vârua. Te
tîtau atoà ia tâtou ia here i to tâtou
nanahi, i roto i ta râtou tâviniraa i roto
te tahi taime maoro i
mau tauaro. Te tüàtiraa tei tîtauhia ia
i te Ètârëtia. E ia riro te reira ei ôaôa-
roto i te tau. No teie râ taime nei, e vai
tupu i rotopü i te mau pipi, ia niuhia
raa na te feiâ atoà tei faariro i te parau
ôtare noa ia te mau pipi, teie râ, mai
ia te reira i roto i to râtou hinaaro-
a
te peu e, e haapaô râtou i ta na parau,
pâpü-raa i to râtou Fatu, e to râtou
haapaô-pâpü-raa i ta na mau haapii-
nià i te nota no te tiàturiraa e te tiaî-
râ loane e, e
tupu te reira hoîraa nâ
auraa, eere no
e
îte râtou e, tei roto mau to râtou
aroha
o
te Tamaiti
e
e
Fatu i ta na parau, taa ê noa atu ai o
raa.
Te tuhaa a te Faaaô, no te haere
ia. Te riro nei to na taa-ê-raa mai te
noa
mai ia
tahi haapâpüraa i to na pârahi -fâtata-
reira, e inaha hoî, te
i
pihaî ia râtou. Te riro nei teie
mau poroî hopeà ta letu ei mau parau
raa
e
haamanaô ia râtou i te
haapaôraa i te
haapiiraa a te Fatu, o te faatupuraa ia
i te ture no te here e te
tururaa.
Uiraa : E aha te utuà e noaa i te taata
tei haapaô i te parau a to na Fatu .
aroha, inaha
fafau tei faarirohia e loane ei niu no ta
hoî,
na faaîteraa.
Parau a te Atua i roto i te reira parau.
ua
te Fatu mai te pehe tei faatanohia i
haapotohia te tâatoà
o
te
Julien Mahaa
Veà porotetani N°24, mai 98
25
jOIUBJd
SUOM
1668
IAiaB
qoaua
qB
uob
iubu
qb
i
o
ub
iubu
qBqon
BdB
uo
BdiqqiB
EjaBJaB
a
qaia
iubi
BJBAiqi
qa
qiiuaua
i
qa
iuBiiuiJBB
iubu
qiaraua
jpjB
a
dndn
qa
ub
a
qa
jao
1
qa
qidaa■
qBnqi
iubu
joqo
JB
dajaqBua
iuBn
iqo'
qBiUBJii
i
qa
jao
qBBiUBn-
ABiqi'
JBqon
jnnjnqiB
qp
qB
qBqon
jBBiuaiua
iuBn
iuBiqBi
qBJUBJii‘
qB
i
JBqon
iuBn
qiBnqi•
yjBqBi
uobrib
bi
qa
qBUB
Bjni
qal
iuBqon
UB
UOB
nini
JB
qa
qa
BJB
1
uiBUBO
jb‘
qiaB
BqnjB
ib
qa
O
BBiun
a‘
BJaB
jqnBiuBUB’
obob
al
JBqi
qo
iuBqon
i
qa
iqajBB
dndn
qp
iqoiqo
i
qa
jBUBqo
iubi
i
qa
i
qa
iubu
qoqoB
daul
a
qa
J
vub
o
jqnBiUBUB
i
uiB
i
qa
BBiun
iubi
iubu
qBqnB
qqB
oji
qBqiqi
jBqi
ua
uaqauaqa
qa
oji
uo
UOB
BV
T9
VNV‘
xa
qa
Bqn
lAjBoqii
qBqi
'
ual
jb
qB
iuaB
qBqon
dBdBB
uiBn
jBBiqa
ib'
qBiUBJii
ib
qBqon
iuBiqBi■
jBdBa
IUBI
I
qBnB
ub
jijo
job
qaia
iubu
dan
a
qpa
iuBn
a‘
vojbi
xiui
auqB
jb
heu'
qfini
boj
b
qa
iuBUBO
ipa
ROl
iipa
a
qa
a‘
Bjni
ojB
qa
jB"
iubu
i
jBBUBqo
iubi
ub
xBdBO
fdaa
ual
jBBiqa
qB
qa
qgqon
joijb
iubu
ib
qBqon
qBiUBJii
a‘
1
jao
qa
qidaa
hiubbjo
qgqon
i
qaia
ual
daqa
qnijoo
uo
qa
jaunB
hiubbjo
jBqi
dndn
a
iqa
dondon
i
qa
i
dii-[AiBqo
BBiun
0
qpa
qouB
bbi
a
)ni-qBiUB
qouB
qp
vuB•
ijiqi
i
qa
qBUjnB
ub
xa
a
qBUB
uo
a
IB
JBqon•
BBjunqiiB
IB
UB
Bual‘
qiJOB
dajaqiqB‘
qa
joqo
abi
i
qBUB
BqoB
iuBjoqB‘
UBAauBAa
a
qa
ABiqi
iaia
o
a
qa
IB
BajB
HUBIUBUB'
a
ib
BBiunqiiB
UB
JBqon
jBJBUl•
qaia
iubu
IAlSORi(
joqo
lAjaB
qiiiuaua
jb
JOqO
iaibqri
i
qa
iubu
jao
a
qa
iuBU
ou
P
qpq3B
UO
JBdB3
qiBB-
qimaua
i
Bqof
»iBdBa«
HJUBBJO
O
no
qa
BBiun
qo
iUBJiqa
Bjni‘
lfi
nb
p
BauB
qqi-Bdi
jbujbb
i
qBuiqiB
qo
ub
bi
BqiJBB
a
qa
Bqn
iuBn
uiB
aiBqB
dan
dBJi-dBJi‘
UO
jBdBO
IUBT
qfi-Bdi'
1
t
0
qa
IB
IUBU
IB
X3
ABi
imi
uob
BBiun
O
up
b
^UBIUBUB
IR
3
i
up
iqo
X3iq3B
iqo
T3
up
IUBI‘
Houzouieiaiuaul
jeq
v'
gAuouAjua
pa
paunajuauj
gsdBoa
pa
}aiods
g-
gAuiqoïa
aqiuiibna
dausaj
b
oaim
pa
düAaa
pa
i.iopa■
pa
V
aB|bui
MButas'
gAjuqoïa
i.nsaBa
pa
|e
pa
ajqiniu
dEJ0|0'
Q'
g'
ooupjEija
ooonda
pa
iuoaiTEiu
djoBjassiAajuauq
oqiüja
gAjuqo|a
oauq
yajsouua
joulbiu‘
pn
aoit
gAjuqoïa
aqiuiibna
i.oxABaua
pa
3'
a
njja
yaBua
baso
iupiBias
|a
p,nu
jot
gu
dJOja
juapapu
e
pa
bu6|B!S‘
jajuoqou■
ua
e
qouB
y
yjauiiaja
gaujou
iauja
eAbui
Z6E-.1
)t
|,E|dqBqai
pa
pa
|,ajudajanj
jOJUEiu
Bjao'
paaul
|,!usn}j!SEuoa
pas
6|Bupas
snj-
89o(‘
O
jauEias
ua
b
g"
q
asj
|b
goqojupoip
d|Euia
EymaujEiJa
)\/Anjjajuqaj6(
|b
d|ns
nuïAajsanaiuauj
)tSEh-lBOO(‘
DniJiApa
p,nu
iuAaujanj
moianj
iuqiBias
iaBaj
m
p,nu
Bbz
iuBauïanj
pa
dajjoïa
EiiauLEup‘
).188/('
H'
a
nua
qBjBanj
p.nua
atoya'
gAutqoïa
|,a|aojJOU'
pa
qeus
|a
iauidia
pa
AanAS
ua
sas
panx
daqtas
diaoas
q
gAuiqoïa
i.aiaoitou
pa
iuipEias
uiisajEqia
A
juq
BnssI
pajnsEiam‘
p.nu
aoJiAEju
pBus
ia
oojuja
p.Qxjojp
buB|B!s‘
3
).lS-lrt-LSSrt(‘
Enpanj
pa
jojubus
gAruqoïa
t
goupuEija
pa
jaBnsjas
)iaujEpou
oqjULibna
pn
jajuqia‘
.ig/t('
gAjuqo|a
pa
i.aiaoijou'
aa
UEissEuoa■
dqosdqoja
uopas'
d
Aatpioeiaiuaul
O
p-
gAuouAuia
pa
denAja
Z'
gAiuqoïa
oqimibna
pa
!,!opa
|\[ou
piAisaa'
qEjBanj
p.nua
sAiaqoïa
aqi-
ajoya'
ua
utibna
pn
dqosdqoja
£'
vipa-
QiAjupa
aBAdqauua
p,nu
|U!pB|as
rt'
qouLiua
doiiqbna
E
iJBUÔEis‘
H
djasipautpn
).lSW-tG/o('
OEJdaujjEs
oousaN
ps
.16E8
?
tehO
jBp
dausaj
b
|b
juouinja
bm
doiTB
yEpioBi‘
ooufouaqou
pasns
|0JS
pa
sou
autjaa
b
rajnsBiajU'
iAiouuBia-
g-
ooutJEjja
pa
denAjas'
sAuiqoïa
pn
aO|t
g-
I
uiBJbnBuj
|B
übisou■
gAiuqoïa
aqijuibna
pa
i.iopa
sAuiqoïa
pa
i.Biudaja'
vpAajqa
AoniEuj
p!ja
U,B
at
gAruqoïa
pn
ui9)ja'
sAuiqoïa
pn
jgutBau'
gAiuqoïa
pn
joutBau'
8'
om
e
dajpn
sou
iJOjs
dBS
Lois'
i’
oouiJEO-
uiBU‘
r
;a
nu
uonAaEn
sAiuqoïa
.peC
.tuoT
.E
.01
.engaM
.erI
.9
.snoD
.evueV
.8
.E
.R
.R
.M
.7
.reT
.A
.I
.tE
.6
.V
pa
tUEUEBa'
i.aiaojjou
.sehciR
.5
.ucÉ
qaBs'
vpASjqa
.enÂ
6'
QOiaja'
siBupiEUl
.reidalaD
yaBjou
pa
aupajauiauT
drauodÉ
.4
.âR
|e
iEoouia
yap
.ecivreS
pa
.3
)da|odouuasa(
)HBq
iAiBiuoias(
.P
.eL
.enU
.I
.2
.elbarésiM
.1
:
tnemelacitreV
.servuaP
.selrahC
edaeR
.E
.I
.cnorT
.E
.eL
68
^
Aaç
lC0J0}9)EU!
N„2>
iUE!
.H
.beilttoG
relmiaD
.élB
.G
.samohT
nosiddA
.raséC
.A
.F
.umÉ
.enieR
.E
.0
.V
.ihavnE
.D
.teuM
.C
.ruS
.C
10'
AjBuo■
.RE
.tidÉ
.I
.B
.eiV
.erèsiM
.A
:
.J
.eéN
.E
tnemelatnoziroH
te
mau
hlmene, te
mau parau
mau pariparl, te
paâri tel au no te faahana-
hana e ârueraa ia Ruamana ? Elta e
ôre e tano te parau a te hoê pîahl no
Pômare Helata 2A «Alta i rave mâltehia
te mâîmlraa 1 nià 1 te tumu parau.»
la hîroà i te Uî-Mâôhi e, e tühaa na na
i te
haapoupou i to na âamu e ta na
peu mal tana e faahanahana nei 1 te
mau âamu e te mau ôri no
râpae mai.
E âamu e e reo to ôe e te tama Mâôhl
e. la haapeu ôe na roto ia na, ia ôri ôe
la na, ia hlmene ôe la na, la parau ôe
ia na. la faaîte ôe la na ra, o ôe Iho ta
ôe e faahanahana nei. Hoê taime i te
matahitl
tele
taùrua, te tiàturi nei
matou e, e poroi ta ôe i te nunaa o teie
mahana e ia matou te feiâ metua.
Teie te tahi mau manaô no roto mal i
te
piha 2A no Pômare (MeherioOrama-Maui-Helata) 1 nià 1 te taùrua :
«Nehenehe te
mau
hohoà peni.
Mea
maitai te mau haùtl i faanahohia, mea
itolto te mau tamarii noa atu te rohl-
rohi. la
tupu â teie taùrua i te mau
taime 1 mûri nei.» Te tahi mau vâhi e
tlà la haamaitaî : «E poto roa te hora
taùrua ; ia faarâval te maîmlraa i nià 1
te falto àhu e te mau haùti ; ua faari-
rohia ei taùrua arearea arataîhla e te
tahi pupu noa ; la rahi te haùti no te
fenua nei
;
faaea te haapilraa 1 te
mahana maa poîpoî.»
Céline Hoiore
himene mai mai te faatahe i to râtou roi-
Taùrua himeneraa na te Etaretia mahana hitu
mata. E mea huru ôto atoà hoî ia hiô atu
la râtou. Ua tià atoà mal te mau tama no
matahiti i maîrl aè nei. 1 roto i te nahoà
matahiti, ua tupu i roto 1 te fare Aorai
Tinlhau, te hoê a ruî himeneraa tel faa¬
Ite mahana mâa 24 no Tenuare no teie
hau e haapaô ra i te mau ôhipa tôtlare, oia
nahohia e te Etârêtla mahana hitu. Te vâhi
hoî 0 Béatrice Vemaudon, te peretitenl o te
taa ê 1 taua a ruî himeneraa ra te mea la e,
rahi i tae mal, ua âmul atoà mai te faatere
mai
piha mâtutu tla rau o Joseph Teanotoga, e
to tatou peretitenl no te Etaretia Evanerla
Jacques Ihoral. E tâpura ôhipa maitaî
mau tei faanahohia no taua pô ra, oia hoî,
te mau pupu hîmene reo navenave tei
rarahi, mal te mai mâfatu e aore la te mai
faaôto mai 1 te mau himene e au no te hoê
mâpê. Ua faataa te Etârëtia mahana hitu e
6 tâatiraa no Tahiti nei, tel Papeete e te
mau ôlre tâpiri mai ta râtou pû ôhiparaa,
mai te tâatiraa e tauturu i te feiâ mai mâpê
ôhipa e no te hoê fa pâpO maitaî e aore la,
te mau tamaroa e te mau tamahlne âpî tei
te faufaa e roaa mai, e faataahia ia na te
tahi mau pu i roto i to tatou fenua e haa-
paô ra 1 te mau huma mero e aore ia, te
mau
tâatlraa
e
tauturu
ra
i te
mau
(Association pol)mésienne pour transplan¬
tation Inter-relnal), te tâatiraa huma mero
no Arue, te tâatiraa aho nui, te pü o te
hau, te tâatiraa tiaî nui here e te tâatiraa
faaîte atoà mai i to râtou àravlhl i roto i te
parau no te himene e te navenave atoà to
râtou reo ia himene tâtai plti mai, ia tâtai
toru mal, mai te âpitihia e te mau pororaa
a te taata, Teie râ, hou te mau pupu
hime¬
ne no roto i te Etaretia mahana hitu a faa-
Uruaî a tama. Ua tae rahi mai te taata i
naho mai ai i ta râtou mau himene, ua tià
faaîte i to râtou manaô
tâtai tEihi atoà mai i nià i te tahua himene¬
tauturu i te ôhipa e ravehia ra e teie mau
6, no te faaîte i mua i te
nahoà rahi, i te mau târëni e vai ra i roto i
taua pô ra no te
tâatiraa, tel ômuahla nâ roto i te ôreroraa
a
te
peretitenl iho o te Etârëtia mahana
raa nâ tâatiraa e
tamarii huma mai te
hoê
tamahine iti tel himene mai mâ te
reo
te
tahi
mau
oia hoî te ôrometua Marama
Tuarllhionoa tei mono mai i te orometua
navenave,
Marcel Doom 1 roto i te
patapata mal i ta na tîtâ uira, e aore ia te
hitu,
mau
tlà faatere
o
faaâpïraa no te
taua Etârëtia ra i te
mau
aore
ia te hoê tamaiti iti tei
roto i te Pü Uruaî a tama tei faanaho mal i
ta râtou mau hlmene rahi no taua pô ra,
mai te arataihia
e
te ôrometua Charles
Atger, ta tâtou atoà paha 1 mâtaîtai 1 roto 1
te faanahoraa a RFO i te a ruî Noera 1 te
âvaè Tltema 1 maîrl. Ua tlà atoà mai te pôtli
tuiroo ra, o Maire Atger tei faaîte mai i te
navenave o
mau
to na reo ta na 1 faataa no te
himene faaroo, el râveà na na no te
faahoî i te haamaitaî i te Atua i horoà mai
i te reo navenave no na, a faaôhipa atu ai
tauturu i te feiâ i roto 1
0 ia 1 te reira no te
te flfi e te àtl. Hora àhuru mâ hoê maîri, te
hoperaa te mau tuhaa ôhipa no taua pô ra.
E
tlà
roa
ia
haamaururu
taa-ê-hia
te
Etârëtia mahana hitu no te faatupuraa 1 te
hoê faanahoraa mai teie te huru. Ua nâ
reira atoà na o ia i te matahiti 1 maîri, no
te
mau
tâatiraa
ôhipa ra i te mau pae
e
Taravao mâ. El faaîte-atoà-raa i te tuhaa e
te faaîteraa a te Etârëtia 1 roto i te oraraa
totiare
o
te
taata
Ua
rave
te
Etârëtia
mahana hitu te tuhaa tei maraa ia na i te
rave.
A hea ia to mûri mai.
Gaston Tauira
mâmâ tel roo-atoà-hla 1 te mai e tel
Veà porotetani N°24, mai 98
27
No ô mai te mau
mea atoà i te Atua ra
O te Atua anaè te horoà i te tiàturiraa e te faaroo.
E tià atoà râ ia ôe ia horoà i ta ôe faaiteraa.
O te Atua anaè të horoà i te tiaitururaa.
E tià roa râ ia ôe ia horoà i te tiàturiraa i roto i to ôe
mau taeaè.
O te Atua anaè të horoà i te Aroha.
E tià roa atoà râ ia ôe ia haapii i te tahi i te here.
O te Atua anaè të horoà i te hau.
E tià atoà râ ia ôe ia faatupu i te hoêraa.
O te Atua anaè te horoà i te puai.
E tià atoà râ ia ôe ia turu i tei paruparu.
O te Atua anaè te èà.
E tià roa ai ia ôe ia aratai i te taata na taua èà ra.
O te Atua anaè te mâramarama.
E tià ia ôe ia faaànaàna i te reira i mua i te aro o te
mau taata atoà.
O te Atua anaè te ora.
E tià ia ôe ia faatupu,
i te hiaai i te ora, i roto ia
vetahi ê.
O te Atua anaè të faatupu i mau mea atoà të ôre roa
e
tià ia tâtou ia faatupu.
E e tià ia ôe ia tautoo mâite i te reira.
Ua hope te mau mea atoà i roto i te Atua, teie râ, te
hinaaro e te tiàturi mai nei O ia ia ôe...
Fait partie de Vea Porotetani 1998