EPM_Vea Porotetani_199805.pdf
- Texte
-
Wk9
iMENSUELTCOTmAN^^OmJESI^RANÇAlS^^———
CVANitkIv
»»APEETE
>Vt.
«Rapa : Petera 2
tl598-1998)
■
Foi et tolérance
■
Penetetote 2000
-
TAHIT
ium
Message du CQEi
pour la PENTECÔTE 1998
SOmïTinUf:
(Extraits)
ÜLC.U.
G.[a
La Huitième Assembiée du COE (Conseil
oecuménique des
•Apo mal
apo atu
•Te oraraa faufaa
te Etaretia
a
•Rapa, la cathédrale accueille
son temple
•Forum des langues
polynésiennes
Harare,
Églises)
«Tournons-nous
vers
réunira à
le thème :
Dieu dans la joie de
Zimbabwe,
au
se
sur
sables pour les cinquante années
C’est un temps pour agir, agir dans
diat,
pourquoi
À
Nous, Églises membres du
COE, reconnaissons que nous
ne
pas d’accord sur
questions. Mais nous
sommes
•Les
•Te
boat-people du Pacifique
mau
parau no
Paofai
ensemble
croître ensemble
vers
de
et
l’accom¬
plissement de la prière de Jésus
pour l’unité de tous les
croyants. Notre célébration de
ce jubilé ne prendra véritablement son sens
que lorsque les Églises, les paroisses et les
chrétiens du monde entier s’engageront les
les autres à servir un même but :
celui de rendre ensemble un témoignage
uns envers
chrétien
•Pasteur des îles,
11/19
pasteur des villes
(T. Wlaraea, M. Arapari, J. Hoiore, V. TuheiavaRichaud, C. Hoiore, 0. Bauer, T. Raapoto,
E. Malé, T. Tutieiava)
uni.
Nous
vous
nous vous
exhortons
vivement, en ce temps de
Pentecôte, à regarder les formes
de relations qui existent autour
de vous, et à prendre très au
9^
sérieux les commandements
^ bibliques qui nous appellent à les
réaffirmons notre intention de
demeurer
l’immé¬
temps pour transformer radicale¬
ment les situations qui nous entourent. C’est
un
l’espérance».
toutes les
à venir.
encourageons,
frères et soeurs, à vous joindre à cette célé¬
bration et à oeuvrer pour l’unité du peuple de
Dieu, où que vous soyez.j...]
^Assemblée du Jubilé, c’est ainsi que l’on a
désigné l’Assemblée de Harare. L’année du
jubilé n’est pas un temps de répit qui nous
dispense de prendre des décisions respon¬
transformer, à les fonder sur la
justice et la dignité, et non pas
sur
la charité et la
pitié. [...]
Aujourd’hui, en cette année de jubilé et au
seuil du troisième millénaire, nous adressons
appel particulier aux jeunes de nos
un
Églises. Nous reconnaissons que le flambeau
est
déjà entre leurs mains et nous affirmons
que ce sont eux qui devraient nous montrer
la voie. Nous les appelons à guider notre
communauté pendant cette Assemblée du
jubilé et au-delà, vers le troisième millénaire,
afin que les croyants soient un et que le
monde croie.
Les Présidents du COE
/LuL
Il est des lefautes impardonnables. Et malgré les relectures certaines persistent, même signa¬
20 •Colloque «foi et tolérance»
•Libres et
lées par
responsables
devant Dieu
correcteur.
Dans le Veà
porotetani n°23,
«1797-1997;
Évangile
gramme
I
> L
t.
23 •Eu ùputa no te Pîpiria (Itala)
24
25
•Jeux
:
Malin
inversion, l’agenda du Veà, page 2 toujours, note les dimanches des rameaux et
Pâques les 12 et 19 avril... Ce n’est pas une spécificité protestante ! Et ces dimanches étaient
bien le 5 et 12 avril... Mille excuses !
C
L-L[!LLLC.
un
2, ce n’est pas la couverture des Actes du Colloque
du bicentenaire (Il n’est jamais trop tard...). Excuses !
Pire que cette
de
en page
et Mission en Polynêsi&^ qui vous a été présentée mais celle du pro¬
comme
dauphin (Marc 4, 1-9)
•Tuaroî (loane 14
15)
-
L’agenda du Veà
Mai 1998
DU 4 AU 6 MAI : Rencontre des jeunes UCJG de Polynésie à Tahiti pour la
14ème Conseil Mondial YMCA en Allemagne.
•
DU 11 AU 15 MAI : Commission Permanente de l’EEPF à Paofai.
•
•
DU 15 AU 16 MAI
:
Commission CVL
préparation du
(Centre de Vacances et de Loisirs) du 1er arrondisse¬
ment à Mahina.
•
DU 28 AVRIL AU 8 MAI
(Association des
•
CaituLc
-
Gaston Tauira participe
à la réunion bi-annuelle de la S.P.A.T.S
du Pacifique) à Pago-Pago (Samoa Américaine).
Commission Permanente du CPED (Comité Protestant des Écoles du
:
Écoles Théologiques
DU 29 AU 30 MAI
:
Dimanche) à Paofai
•
31 MAI
:
Pentecôte
•Pômare Show 1998
•Taurua himene
na
te
Etaretia mahana hitu
ini MENSUEL DE L’EGLISE
Boîte
postale 113. 98713 Papeete, Tahiti - Polynésie française • Tél : (689) 46.06.23 / Fax : (689) 41.93.57
Publication : Jacques Ihorai - Rédacteur en Chet : Gilles Marsauche - Secrétariat : Heipua Atger
Comité de RédactionValérie Gobrait, Céline Hoiore, Robert Koenig, Taarii Maraea, Daniel Margueron, Turo a Raapoto,
Sylvia Richaud, Chantal Spitz, Thierry Tapu, Marama Gaston Tauira, Ralph Teinaore
et-lâ collaboration de ; Emile Malé, Patricia Sanchez
Prix de l’abonnement : (1 an -10 numéros) Polynésie : 1200F (cfp) • Métropole : 150FF* Suisse : 40FS
Impression : STP-Tirage : 5000 exemplaires • ISSN : 1278-2599
'
birecteur de
Les photos de couverture
Visages, gestes et lieux, les pasteurs
(Photos G.M.)
Veà
porotetani N°24, mai 98
en
Polynésie
ÉI/ANGÉLIQUE DE POLYNÉSIE FRANÇAISE ■ CRÉÉ EN 1921
1
PAPtm
-
TAHiT!
La fête de la
parole
L’Esprit répandu à Pentecôte est
perçu comme le véritable auteur et
promoteur de la propagation de l’ɬ
vangile dans le monde. Et pour sa crédi¬
bilité, il est plus que nécessaire à l’Église
naissante de vivre l’unité, celle deman¬
dée au Père par le Seigneur Jésus-Christ
ressuscité à Pâques.
L’Esprit qui, telle une bourrasque, s’est
emparé des proches du Ressuscité à
Pentecôte, est également reconnu
comme une puissance nécessaire à l’ɬ
glise pour son témoignage du monde
«api», que Pâques nous rappelle.
Mais Pentecôte n’est-elle pas aussi la
célébration
ou
la fête de toutes les
langues, pour que chacun ou chaque
peuple soit reconnu et respecté comme
tel ? I\l’est-elle pas l’événement où la fête
de la Parole, de cette Parole par laquelle
le Seigneur revenu à la vie à Pâques,
engage l’Église ou chaque chrétien à être
instrument de libération là où la liber¬
té est contestée ?
un
S’il est nécessaire que l’on écrive pour
manifester sa rage d’exister, à plus forte
raison nous devons aussi nous exprimer
dans notre
amour
langue pour montrer notre
de vivre !
Quel langage, aujourd’hui, l’Église parlet-elle ? A-t-elle encore un message et
lequel ? Parce qu’elle ne peut avoir
d’autre message que celui qui se veut
libérateur contre tout ce qui rend aujour¬
d’hui esclave, dont on célèbre le 150ème
anniversaire de l’abolition ces jours-ci.
Est-ce ce message-là que le pasteur a fait
sienne ? Et comment l’Église voit-elle
aujourd’hui la vocation du pasteur ?
Penetetote
e te reo
O la ia. E tià ia parauhia e, te Varna i mairi maii te Mahana
Penetetote,
te tumu
o
mau
ia no te
ria i te ao nei. E no te faufaa o taua
Etaretia i roto i te hoêraa i hinaarohia
no
te parau o
te Fatu. I roto i te hoêraa
e
te aroha, e riro ai te tahi no te tahi, ei tiaï.
Oia ia. E tià ia
parauhia
faaite,
ma
Pata
haamanaô
te Varna i farara mai i te
e, ua riro
Mahana Penetetote, ei puai
e
ôhipa pororaa evaneôhipa ra, ia ora ia te
taaê tei tûrai
te taiâ-ore, i te parau
ôaôa
no
e
tei tono i te Etaretia ia
te hoê apî o ta te Oroà
ra.
Areà ra, eère ânei te Penetetote i te hoê ôroà atoà e aore ia i te hoê
Taùrua
te
no
mau
reira te parau o
reo
atoà. la itea
na
édita
te hoê taata, te parau o
te hoê nünaa, te parau no
te iho o te hoê
Eère ânei te Penetetote i te hoê
nunaa.
atoà Oroà
e aore
ia i te hoê Taurua
no
te parau.
la itea na roto i
te poroi a te Etaretia i niuhia i nià i te hoê parau ôaôa o
te parau
te faatiàmâ i te taata
e aore
ia i te hoê nûnaa i te
mau
faatîtîraa
rau
atoà
o
Teihea te
reo o
tei haamanaô i te tiàraa
parau a
te Etaretia e aore ia e «parau» faahou nei ânei tâ te
hum
teie tau.
Etaretia i teie mahana. Aita atu hoi
maori râ
o
Eaha te
ia
poroi
Veà
na
no
te
poroi na roto i te parau
i te mau ôhipa atoà o te faao-
o
te haamou
a
te Etaretia. Eaha te ôhipa a te ôrometua e eaha
te ôrometua i hinaarohia
te hoê ia
te hoê nûnaa. Teihea te
ana e
te tatara i te taata i rapae
re ra e aore
o
mau
e
ra
ia na.
te Etaretia, i teie tau, no te nûnaa. O
tumu parau o
ta tâtou e taiô i roto i teie nei
tâtou.
Jacques Ihorai
Tels sont entre autres les sujets que vous
trouverez dans ce 24ème numéro de
notre Veà
porotetani et auxquelles nous
vous voir réagir.
serions heureux de
Veà
porotetani N°24, mai 98
3
A
Apo mai, apo atu
Lettre ouverte à
association
Tu
as
été
comme
une
catholique
moi, étonnée de découvrir l’ar¬
rivée de la Techno-dance (1) en Polynésie.
Comme moi, tu t’es demandée qu'elle était cette
nouvelle musique et pourquoi en France la police
lui faisait la chasse et les
jeunes s’y engouf¬
fraient.
Mais voilà, en parlant d’atteinte à la vie, tu es par¬
en croisade contre ces rythmes en y ajoutant
tie
pêle-mêle les clips diffusés sur RFO où se croi¬
musiques des caraïbes, afro-américaines ou
des banlieues métropolitaines. Maintenant tu y
ajoutes le rock (que j’ai toujours trouvé un peu
machiste), un peu moins le tango (pourtant bien
plus érotique), le rap... bref tout ce qui fait bou¬
ger notre jeunesse (N’es-tu pas choquée par nos
tamure ?) Te voilà parée chevalier de la vertu,
prête à affronter le diable et à lever ton armée
contre. Mais contre quoi ? Comme nous regar¬
dions nos parents qui ne comprenaient pas nos
déhanchements sur les airs des Rolling-Stones
(excuse-moi je n’ai jamais aimé Elvis), les jeunes
te regardent en haut de ta tour et continuent leur
sent
vie.
Le Me à Tiroama
Te
te Etârëtla i te pae
ta na faufaa.
oraraa o
En France les
préfectures ont arrêté de faire la
chasse aux rave party(2), le ministère de la cul¬
ture subventionne ces musiques actuelles et
même un hebdomadaire du groupe de presse
catholique (3) invite à «entrée dans le techno¬
sphère». Latechno ou musique électronique ins¬
trumentale, fait partie de notre paysage culturel.
Ta guerre contre la musique n’est pas la mienne.
Les notes qui s’élèvent, quelque soit leur forme,
se jouent des prisons. La musique ne pollue pas
les esprits, ce sont les esprits qui polluent la
musique. Comme le blues la musique ne fait que
révéler notre état d’âme. Soyons des forces qui
proposent et non pas des censeurs. Proposons à
nos programmateurs des alternatives mais ne
soyons pas l’allumette d’un autodafé.
Soyons de ceux, auxquels le pape Jean-Paul II a
rendu hommage à Pâques, qui «croient toujours
au dialogue pour résoudre les tensions».
Et je crois que le pasteur Jacques Ihorai a raison
de parler de libération en approchant la résurrec¬
tion du Christ. Je crois que nous sommes tous
appelés à être libérés
parole pour, non pas
interdire, sanctionner, blâmer voir même jeter la
première pierre, mais pour aider chacun à se libé¬
rer. De quoi? N’as-tu pas la réponse ami lecteur ?
par sa
no
Te hoê teie o te mau tumu
hi
vai
e
NRJ
organisé le samedi 21 mars un concert de
musique techno au profit du Village d’enfants de
Papara, provoquant une vive réaction de l’Association
familiale catholique.
-
2
Une
a
party est une fête techno à ne pas
confondre avec une Acid-party, improvisée dans des
usines désaffectées, où toutes drogues circulent, dont
la dangereuse Ecstasy.
-
rave
4
-
Télérama n°2505 du 17 janvier 1998.
Veà porotetani l\l°24, mai 98
i
te
mau
huru
rau.
faatereraa
Te
te
o
Etârêtia,
e
ohipa
râ tei âmui i te tâatoàraa
o
te
faanahoraa
ôhipa atoà a te
Apooraa Rahi, te mau Tuhaa, te
mau
mau
mau
Pâroita, te
âmaa
mau
ôhipa,
Amuiraa, te
e ua tae roa
teie parau
ùtuafare
titohia
e
i roto roa i te oraraa
mau mero tei pâpetei ôre i pâpetitohia i
o
te
roto i te Etârêtia. No reira
teie i te hoê parau
No te faatupuraa i
eere
nainaî.
atoà, mai tei nainaî e tae noa atu
rahi, te riro nei te moni ei
i tei
puraa i
roa no
te faatu¬
ôpuaraa ra, ia
ôhipa ia au i te hiôraa
taua
ta
mau
ta
o
faufaa,
te horoàraa
aore ra
i te moni no te
faatupuraa i te
ôpuaraa i roto i te Etârêtia
(pâroita e te mau âmuiraa) e
ôhipa âmui te reira na te mau
mau
,
mero
o
reira
vai
te
Etârêtia,
ôhipa
ra
no
te reira
nünaa Iteraèra ia
moà
vai atoà
0
te
mau
e
te
a
ra
râ te
eere
teie mahana. Te
ôhipa i roto i te
au
te Faufaa
i te tau
o
i te
pâpai-
Tahito,
letu
e
Epitetore (II Torinetia 8-9). E
faa i te tiàturiraa faaroo
0
te tiàturiraa ia
Atua, nâ roto i te
o
te taata i te
mau
haapiiraa
roto i te parau a te Atua. Te
horoàraa i te faufaa moni ei ora¬
no
raa
ia
no
te Etârêtia
tîtauhia i to
o
te
ao
te
fâîraa faaroo te parau o te horoà.
la ara râ te feiâ e tiàau ra i teie
faufaa,
ra,
e
te tau
mau Apotetoro, ia au i te
pâpairaa a te mau Evaneria
mâtêria. Te tumu râ i tae ai te
ôhipa
fifi
te Etârêtia i te pae o
moni i roto i taua
mau
na
parau e te mau
oraraa o
na
raa
te mau ôhipa
ia
roa
ia nâ reira, e riro o ia i te ü i te
teie
ôhipa e vai noa nei i roto noa i te
mea
3
rara-
roto
i
tahi
riro mai ei
1
net
Etârêtia. Aita teie parau e
râveà matamua
T. Marutea
ôhipa
parau e te mau
tumu matamua
horoà. la ôre anaè te hui faaroo
mea
nâ roto mai teie fau¬
te mataùraa to
Atua te horoàraahia mai.
taata,
e
na
o
te
i te
Faaitoito i te horoà... (I Torinetia
15/58).
nei,
na mau mero,
pâpü noa te faaroo i te Atua te
Teaue Tuheiava
Le Samedi
ments, par les sen¬
de fara, de
teurs
moto'i et de
28
mars
1998,
le
village d’Haurei, sur l’île de Rapa, inaugu¬
rait le nouveau Temple «Petera» en présence
de la direction de l’ÉgUse évangélique et de
plus d’une centaine d’invités venus de Papeete
et des Australes. C’est le résultat de près de dix
ans d’effort, de travail, d’abnégation.
tipanié,
l’émotion qui
par
ne
quittera aucun
de ceux-là
ces
pendant
quelques heures
de communion.
C’est
en
baleinière que tous sont
pieds de la falaise où
se
déposés aux
dresse le Temple.
Rapa, on distingue les
collines et leurs fortins. Parti de Papeete le
lundi avec ces femmes, ces hommes, ces
enfants qui reviennent chez eux ou qui décou¬
sur
l’île la
plus éloignée de Taliiti, le Tuhaa
pae hésite à entrer dans la baie. Le radar est
en panne, la houle est forte, mais sur le
paquebot l’impatience domine. Dans la nuit
vrent
de
vendredi, deux baleinières surgissent,
attaquent les vagues et récupèrent ceux qui
ce
le courage
de sauter de la passerelle en
équihbre, ceux qui doivent participer aux pré¬
paratifs.
A l’aube tout le monde est sur le pont étroit.
Les falaises semblent s’ouvrir pour accueillir
dignement ceux qui ont fait plus de cinq jours
de bateau pour être là. Les baleinières revien¬
nent mais cette fois-ci parées d’auti et portées
par le Toere.
La fatigue des voyageurs est balayée par les
danses, par la longue procession des enlaceont
aux
tensions. Et le Maire trouve
normal que
«le conseil municipal s’entre¬
régulièrement avec le conseil des
diacres surtout quand on voit les choses dif¬
féremment». Tous les six mois, le 1er janvier
et le 14 juillet, la population est invitée à une
grande assemblée où chacun peut exprimer
tienne
Rapa s’ouvre comme une huître et se
Le soir tombe
concertation
referme. Elle
de
ses
garde jalousement les secrets
douze fortins d’où
les familles
s’épiaient et se massacraient. Cernée de
roche, ses formes portent au rêve, aux inter¬
prétations. Ce caillou de la baie d’Akatamiro
est-il un Moai (1) de Rapa nui ? Cette grotte
est-eUe la féminité de l’île ? L’île est-elle
cathédrale
ou
de la
une
pierre oubhée lors de la
critiques et ses attentes. L’esprit commu¬
qui unissent les
521 habitants, dont 90 % sont protestants. La
récolte du Mikaka se fait en groupe. Le grou¬
ses
nautaire maintient les hens
pe
décide de l’ouverture de la pêche dans les
réglementées. Le Maire et le pasteur
création ?
zones
Pourtant si
Rapa lutte, elle n’en tire aucune
fierté. Le moindre espace de terre, protégé de
l’océan agité, devient tarodière. Le Paka ne fait
veillent.
pas encore
Rapa ne connaît pas d’exode et si les
jeunes veulent voir ce qui se passe en ville, làbas, si loin, à Papeete, «une fois qu'ils y ont
goûté, rassure le Maire, ils choisissent la vie
qu’ils veulent mener et ils reviennetit».
fruits,
de
en cette
ravage.
On récolte du café, des
saison les goyaves se ramassent
à la
pelle. Si l’artisanat n’est pas tellement
développé, c’est avec des roseaux et de l’osier
que les petites mains s’affairent.
«L’équilibre est préservé, exphque le nou¬
veau
Maire élu
en
1995, Tùa Narii. L’île peut
Ainsi
Au
crépuscule les deux villages. Area et
Haurei s’animent de blanc. Les robes et les
costumes noirs
être prospère
traversant
Dans le
sortent
mais pas pour s’enrichir».
jeu des institutions, on privilégie la
de Tamuiraa Taroma volent
en
la baie. Les femmes et les hommes
des maisons. Les jeunes
Veà
forment le
porotetani N°24, mai 98
5
défilé des
A minuit les chants
dans la nuit. A 18
s’éteignent, laissent
place aux murmures
Uî-âpï. La chorale accompagne le jour
h, le président Jacques Ihorai
glisse la clef dans la porte, le temple est ouvert, la
paroisse fait son entrée dans sa nouvelle demeure.
On a gardé les pierres rouges de l’ancien temple
pour encadrer le parvis et soutenir la chaire. «Elles
sont les ancêtres qui accueillent les fidèles et
soutiennent la parole», explique Michel Faua,
pasteur de la paroisse de 1993 à 1997.
Autour du pasteur en poste depuis le mois de sep¬
des dormeurs. Mais dès
5 h
on se prépare.
prière accueille le
jour, les groupes répè¬
La
tent
leurs chants
sous
l’autorité des diacres
de Tiroama, Temarama
tembre 1997, Roger Viriamu, tous ceux qui ont par¬
ce projet retrouvent leurs paroissiens, le
pasteur Terai Natiki, en poste de 1986 à 1988, le
pasteur Tetaria "Vane de 1988 à 1992. Us se sou¬
ticipé à
viennent de
l’argent coUecté
Heiva de 1991 et 1992
en participant aux
(29 millions FCFP), du sable
pelleté dans la grotte d’Anarua cachée
d’une falaise, accessible uniquement en
«C’était,
re
brouülard s’attache
pied
barque.
au
Emma Make
le pasteur Vane Tetaria, construi¬
assure
voit dans
par le courage, laforce, lafoi et non avec l’ai¬
Ainsi, soutenu par l’histoire qui vit naître le premier
et Petuera. Pour son
mai
te
e
tâpeàhia mai te iôa ra o
ôhlpa 1 ravehla
mau tOpuna, èiaha râ no te
faaôre.
E iôa
Ruau. Tel les
maa
28
ahiahi,
no
no
matl 1998, 1 te hora 6 i te
te hoê vahl, i roto 1 te
1 maîrlhia
e
latopa,
no
pîpïrla,
te taôto na na
(Tenete 28/19).
O «Petera»,
Et la
auraa.
taata«. Eère râ ia e, o te reira mau te
ôhlpa
e tupu noa ra i ô tatou nei. Inaha
hoi te îte-noa-hia nei a te taata i te ôreraa e
fariihia i ô râtou iho. Ua ôre ânei i
roto 1 te tiàturiraa
o
te parau no te
hoa, i te taata ê,
na,
O «Petera»,
auraa,
Veà
temple «le
1 ô tatou nei, te totovâ noa nei â
te hoê
i
taata
mau
îtea râ
e
o
âpî ia râtou,
no
râtou i ô râtou îho
te
e
pihaîiho 1 tô râtou
mau matahiapo. Ua
moè ânei i tele mahana i te felâ metua, i
te
ta râtou ôhlpa.
O «Petera»,
e
ai te taata». I te mea e,
te
oraraa
1 hlnaa-
rohla i te taata i te ora, eère ia i te ora¬
anaè,
no te tahl pae atoà râ.
rotopu ia râtou, te feiâ e
parahi ra i roto i te hepohepo, 1 roto 1 te
râtou
mea
tei
àti, 1 roto i te
:
«e
veve,
mai ia tâtou
fare
no
no
e
to te Fatu tiaî-atoà-
1 tâ tâtou tauturu.
latopa, ia
te Atua, te
taôto
te rah.
au 1 ta na
ùputa
o
Eiaha râ la moèhia ia tâtou e, na te
ôhlpa
na
0
donné des repères aux Jeunes,
Tihoti Pittman qui leur a tracé un
chemin». Si avant,
nant elle est «fière
elle reniait
son
origine mainte¬
d’être de là. »
Uewellyn Tematahotoa, Ministre de la jeunesse et
des Sports, est admiratif devant «cette île isolée
qui a su maintenir sa culture, sa langue où
le K, ses traditions et sa communauté».
Remarquant la jeunesse de la population il appré¬
cie que «modernité ne rime pas avec des
demandes exagérées mais avec logement et salle
omnisportspour garder l’espoir de ne pas voir les
sonne
enfants partir».
Le président Jacques Ihorai est «épaté par leur
courage. Je m’inquiète pour eux mais eux me
disent qu’ils sont inquiets pour nous. Bien
qu’isolés ils participent activement à la vie de
l’EEPF. Ils nous encouragent à vivre leur unité. Le
champs à semer ce n’est pas eux, c’est nous.
C’est une leçon d’humilité».
Le culte du Dimanche
«fare ia no te Atua», te
E fare ra, e «vâhi la e faaitoitohla
auraa.
raa
du pasteur
âmulraa faaroo, 1 te mau taatlraa
mau
te parau no
No te
et
e
ravehia
oraraa, e
e
englouti, après
bateau !», pour tous ceux qui sont venus ou reve¬
nus
mais
chacun
se
repartent, quand le paquebot s’éloigne
dit que Rapa rime avec
ra.
«Je reviendrai».
te hoê taata i roto i to
faaîte mal ia tâtou i te huru
taua taata
terminé, le dernier festin
journée et demie de joie, de
rencontres, de prière, Maurice Hatitio le capitaine
du Tuhaa pae fait retentir la sirène. Il faut quitter
l’île où les enfants marchent sur l’eau, regarder une
dernière fois le Perau qui culmine à 650 mètres,
s’imprégner des parfums.
Et pour le pasteur Terai Natiki comme pour son
père qu’il laisse, l’entrepreneur de ce fare de Dieu,
et qui lui a glissé comme au revoir : «Au prochain
une
Gilles Marsauche
O la atoà ia te parau no
«Petera».
te taata, i tele maha¬
fariiraa 1 te fetii, i te
Mauruuru â i to
Mauruuru
no
atoà. la ôaôa
Rapa
te fariiraa
noa
no
te fare pure.
e no
te
mau mea
i roto i te taviniraa.
«fare ia no te Atua», te
E fare ra, e «vâhi ia no te haamâe
haraa i te rohlrohi». E parau
6
trompettes de Jéricho, le chant
pluie bat les falaises de Rapa, bénédiction, le
O «Petera» ia
«fare la no te Atua», te
E fare ra, e «rafii ia e fariihia ai te
e
objets du
attaque la falaise de Varai, tente l’escalade, pénètre
la grotte, semble hésiter, suspendu dans le vide, se
retire et repart plus fort, plus grand, plus beau (2).
raa no
«Petera», i tomohia i te mahana
o
cos-
roseau.
culte installés la veille et fait résonner les Himene
âpî i Haùrei
(Rapa)
te faaora i te
de blanc, de
L’amuiraa Tamara de Haurei étrenne les
turuî-ôre
no
se pare
sombres, de chapeaux d’osier et de
nimes
mea e,
«Petera»
premier Dimanche «Petera piti
Tenate, te fare te Atua»
«Petera 2», te fare
matamua. Ua
qui vibre aux chants
ce nouveau
apprécié «les messages du
Président Jacques Ihorai qui a
Temple le 11 août 1884, le pasteur Jacques Ihorai
offre dans la Genèse au chapitre 28 (versets 10 à
22) la signification de Petera en trois questions :
«Béthel c’est la maison de Dieu. Le fare où on se
repose. A Tahiti des enfants errent dans les rues,
les parents ont-ils fui leur responsabilité ? Le
fare où on reprend des forces. Mais est-ce bien
dans le projet de Dieu ? Dieu dit à Jacob : «Je
suis avec toi. Je t’accompagnerai, Je te ramène¬
rai». Ce qui fait vivre le temple ce ne sont pas
ses murs, ce sont les paroissiens accueillis et
accueillants, reposés et renforcés. C’est ce Dieu
que le Christ est venu nous révéler.»
«Petera», o te iôa ia no te fare pure âpî i
faatlàhia i nià i te vairaa o te fare pure
mon¬
lien entre le passé et l’avenir».
Elle a retrouvé ses souvenirs et
de des subventions».
pure
aux
tagnes, protection.
porotetani N°24, mai 98
faufaa, 1 te
Statue de l’île de Pâques (Rapa Nui)
Lire «Réflexions bibliques à Rapa : la Bible à
l'abri de la tradition» de Yannick Fer et Gwendoline
1
-
2
-
Malogne, in les Cahiers du Veà porotetani - Les
du Colloque «1797-1997, Évangile et
Mission en Polynésie».
actes
Jacques Ihorai
Rapa,
une
paroisse
générée par
celle de Papara.,,
1826-1831
511
L'arrivée des familles de Tahiti le 28
l^apa est unique - comme toutes
l^bien
connue non
seulement
JLVproche du pôle Sud,
koko
ou
ptilope de Hutton,
«saumons» et sa
Donald,
les îles -
pour
pour être
son pigeon
pour ses
délicieux
variété de tara, pour son Mac
volcan qui émergera bien un jour,
pour sa bgnite jadis convoitée par les puis¬
sances coloniales, pour son oiseleur Tariirii
qui permit la prise du fort de Fautaua dans les
un
années 40
1840 évidenmient pour ses for¬
explorés par tant d’archéologues dont
Thor Heyerdahl, et bien sûr pour sa situation
foncière si particubère : si peu de terres pour
-
-
tins
tant
de
indivision...
noms en
Mais sait-on que
Rapa est née de Papara ? ou
plutôt que la paroisse de Rapa, dont le nouveau
temple vient d’être inauguré, a été créée par
des membres d’égUse de Papara et par le pas¬
teur John Davies, dont la mémoire vient d’être
honorée lors du
tants
tions
peut des lettres et des hvres et assure la forma¬
religieuses.
Cette nouvelle vie, ces rencontres et ces
riences semblent
même s’ils
juillet 1825
escale à Rapa et
un
Rapa
certain capitaine Shant fait
prend à bord de son voilier, le
Snapper, deux habitants de l’île, Paparua et
Aitarepu, qu’il amène à Tahiti. Us sont logés à
Papara chez le chef Tati mais passent le plus
clair de leur temps chez le missionnaire, John
Davies, qui s’efforce de les éduquer, de leur
faire rencontrer des gens et connaître l’école.
Rapa et, comme d’habitude, John
parvenir chaque fois qu’il le
tion continue de
En avril
ses
enseignants.
1829, deux missionnaires de la LMS,
Pritchard
et
Simpson, inspectent l’île de Rapa
qu’un bon nombre d’habitants
et constatent
sait Ure et connaît le catéchisme
avec
fait
Snapper quitte Talûti le 27 septembre 1825
Paparua et Aitarepu, accomp^nés cette
fois de deux membres de l’éghse de Papara,
Hota et Nene, qui avaient pubhquement expri¬
place leurs futures conditions de travail.
Le 16 novembre, Teraau, le chef principal de
l’île, accueille chaleureusement le petit groupe
du cümat.
mé leur désir de «servir
teachers
comme
parmi les païens» et qui voulaient voir sur
et
souhaite voir les Tahitiens revenir
famille
pour
enseigner
aux
«quelques-unes des bonnes choses
avec
leur
habitants
à
connues
paroisse de 167 ans
ans plus tard, au moment du
passage du
DarÜng, l’île compte quatre
paroisses et 140 personnes attendent d’être
baptisées : 18 hommes et 13 femmes à Moturi
Deux
missionnaire
Le 16
janvier 1826 John Davies lui-même quit¬
Papara à bord du Macquarie avec Hota et
Nene et leurs femmes, ainsi qu’avec Maliau et
Pauo, deux céhbataires : les 6 teachers et le
missionnaire débarquent à Rapa le 27 janvier,
mais le vieux Teraau est mort, comme une
bonne partie des habitants après le départ du
Snapper. Les Taliitiens s’installent sur une terre
qui avait appartenu au chef, y construisent une
chapelle, préfabriquée à Papara, et une case.
John Davies les quitte alors début février pour
aller à Raivavae
Une
avant
de retourner chez lui à
Papara.
Les 6 teachers sont bien traités par
les habi-
(teacher Hota) ; 11 hommes et 13 femmes à
Tupuai {teacher Mahana) ; 17 hommes et 14
femmes à Iri {teacher Nene) ; 29 hommes et
25 femmes à Aurai {teacher Pauo).
Dai’hng les baptise tous ainsi que 44 garçons et
51 filles, tous enfants de baptisés.
Nene, qui avait perdu sa femme au début de
1830, s’était remarié avec une femme de Rapa,
mais souffre de la tuberculose. Pour l’aider
dans
sa tâche, DarHng installe comme teacher
Hape, un autre habitant de Papara, membre
d’éghse, homme d’expérience puisqu’il était
déjà parti en mission aux îles Tonga de mars
1826 à août 1828 à l’initiative de
10
jours de bateau, quelques heures à terre
Le lundi
23 mars
t surTiroama,
le Tuhaapae
Rapapersonnes
de Papeete,
Faaa, dela Punaaui
a, retour¬
l’amuiTaroma
de laembarquai
paroisse de
près delescent
qui de
prenaient
mer pour
raa
pays et participer à l’inauguration du temple pour lequel ils avaient récolté 27 millions FCFP.
A Tubuai, le mercredi 25 mars, la délégation de l’EEPF venue en avion, les rejoignait. A sa tête le
ner au
pasteur Jacques Ihorai, Henri Chang, trésorier de l’EEPF, le pasteur Tihoti Pittman, président du
à la délégation, le pasteur Bruno
lotua, président du 5ème arrondissement, le pasteur Grégoire Tumarae, vice-président, Félix
Tanetoa, président de la commission des Finances de l’EEPF. Présents à Rapa au même moment,
7ème arrondissement de l’EEPF. Parmi les invités, s’étaient joints
LIewellyn Tematahotoa, ministre de la jeunesse et des sports, et Frédéric Riveta, conseiller maire
s’étaient joints à l’inauguration.
Après cinq jours de bateau, des arrêts et des accueils chaleureux dans les îles de Tubuai, Rurutu,
Raivavae, Rimatara, après 36 heures de fête à Rapa, les invités rembarquaient, les Rapa de Tahiti
reprenaient la mer pour cinq jours et pour retrouver la grande île le samedi 4 avril à l’aube, après
avoir supporté les caprices de l’océan, les long jours à l’horizon infini et... les repas plantureux.
de Rurutu,
tahitien et a
en
«quelques progrès vers la civUisation». Ils
ont dans leurs bagages une belle quantité de
hvres d’école et d’objets, des dons de la parois¬
se de Papara. Ce succès sur le plan culturel
s’accomp^ne d’un échec sur le plan «agricul¬
ture!» puisque les graines et les plants de Tahiti
ne donnent rien à Rapa, certainement à cause
te
En
deux Rapaïens ne comprennent pas bien la langue
aux
de
Davies leur fait
Le
tienne ?
Deux teachers à
plaire
expé¬
taliitienne.
Tahiti».
pelée.
1998.
de leur donner des Uvres et de leur apprendre
l’alphabet - et de leur faire partager ses convic¬
Cinquième Colloque des
langues polynésiennes et par l’Académie tahiPeut-être cette histoire mérite-t-elle d’être rap¬
mars
son
pasteur,
John Davies - mais ceci est une autre histoire.
L’éghse de Rapa est offlcieUement créée le 25
juin 1831.
Il y a alors 357 adultes et 243 enfants ; un
grand nombre sait hre et leur connaissances
catéchistiques sont bien supérieures à cehes
que l’on peut trouver dans d’autres paroisses.
Darhng marque soigneusement tous les noms
des habitants dans un grand registre, et il serait
bien intéressant, cent soixante-sept années plus
tard, au moment où l’Eghse évangéhque fête
solenneUement la construction d’un temple de
pierres, de savoir que sont devenus tous les
noms
inscrits
sur ces
papiers...
Ropati
Veà porotetani
l\l'’24, mai 98
7
INFO... INFO..
Les
5è Conférence du Forum
Anglicans critiquent
Nelson Mandela
Le
président Nelson Mandela a vivement
critiqué le nouvel archevêque anglican
Njongonkulu Ndungane - qui a remplacé
Desmond Tutu, parti à la retraite - au
cours d’un déjeuner à la présidence. On
sait que l’archevêque a joué un rôle
important l’an passé lors de la campagne
contre la politique de vente d’armes de
l’Afrique du Sud. Tout récemment il a
des
langues polynésiennes,
«tu parles !»
dénoncé dans la presse le gouvernement
sud-africain qui ne lutte pas efficacement
contre la violence dans le pays, néglige le
sort des plus démunis, la lenteur du paie¬
ment des retraites et des attributions de
logements, la crise financière des univer¬
L’archevêque maintient qu’il conti¬
sités...
nuera
à donner
son
avis. Il
a
reçu un
large soutien des anglicans qui considè¬
rent que leur Église, «sans tenir compte
du gouvernement en place, se doit de
lutter contre toute forme de mal et d’in¬
justice». Il a écrit au président Mandela
pour lui reprocher, ainsi qu’à son gouver¬
nement, d’être «extrêmement suscep¬
tibles à toute critique». (Réforme)
La rencontre de Tahiti
Les feinmes demandent
des
Rapa Nui
changements
A la suite de la 9è Assemblée de la
Fédération luthérienne mondiale, des
femmes de 13
Églises d’Afrique leur
ont
demandé des changements concernant
l’éducation théologique des femmes, l’in¬
terprétation biblique, l’ordination des
femmes et de ne pas rester silencieuses
face aux traditions qui oppressent les
femmes. Les femmes souhaitent avoir
une
avec
part active dans la liturgie et une
éducation moins tournée
vers
l’occident
mais
plus sur la réalité religieuse, cultu¬
relle et sociale de l’Afrique. (FLM info)
D’après une organisation protestante de
jeunesse (Évangelishe Landesjugenzdkammer) du Palatinat, les jouets élec¬
troniques que sont les tamagoshis sont
en contradiction totale avec l’image chré¬
mation de cet
une
esti¬
organisme, les jeunes sont
détournés d’une relation vraie et réelle
avec les êtres humains et les animaux, du
fait de leur liaison avec une créature vir¬
tuelle.
Et de critiquer aussi le fait que ces jeux
banalisent la naissance et la mort, les
jeunes ayant l’impression qu’ils sont
maîtres de la vie et de la mort.
Veà
porotetani N°24. mai 98
polynésiennes réunissant la Polynésie
française, la Nouvelle-Zélande, Hawaii,
American Samoa et Rapa Nui, s’est déroulée à
Pirae du 21 au 27 mars 1998. Expériences, tra¬
vaux, recherches ont été échangés durant une
semaine et ont abouti à douze résolutions
visant l’intérêt du
Forum, la présence des
langues dans les médias, l’enseignement et
l’ouverture aux moyens de communications
modernes.
Le rêve assassiné
Tamagoshis
tienne de l’être humain. Selon
La 5è conférence du Forum des langues
NéUSA)
à Atlalenta15(Géorgi
e,
janvier
1929, Martin Luther
King a été assassiné le
ports en commun à Montgomery, où les blancs
s’installent à l’avant et les noirs s’entassent à l’arriè¬
Participant à de nombreuses actions dans tous
États des USA, il organise une grande marche
interraciale de protestation sur Washington et pro¬
re.
les
nonce
le 28 août 1963
son
4 avril 1968.
fais
L’Amérique commé¬
dans le rêve américain (...)
lines rouges de Géorgie,
more
cet anniversai¬
qui vit disparaître un
prophète de la non-vio¬
re
lence,
un
militant de la
déségrégation
mais
des
aussi le compagnon
pauvres.
Consacré
1954,
pasteur en
Martin Luther
King participe dès 1955
boycott des trans¬
au
un
célèbre discours
:
«Je
rêve, c’est un rêve profondément enraciné
qu’un jour sur les col¬
les fils des anciens
esclaves et les fils des anciens propriétaires d’es¬
claves puissent s’asseoir ensemble à la table de la
fraternité. Je fais un rêve, qu’un jour en Aiabama (...)
tes petits garçons noirs et les petites filles noires
pourront joindre leurs mains avec les petits garçons
blancs et les petites filles blanches comme des
frères et des soeurs. Je fais un rêve, qu’un jour, mes
quatre enfants vivront dans un pays où ils seront
jugés selon leur personnalité et non selon la couleur
de leur peau.»
Enseigner, enseigner, enseigner
La mondialisation
«La connaissance de la
La 5è Conférence a aussi été l’occasion de
langue est un préa¬
lable à la connaissance de la généalogie poly¬
nésienne. Or, la généalogie, le rapport aux
ancêtres est fondamental dans notre culture.
C’est un lien qui relie chaque polynésien et le
situe dans un ensemble géographique, histo¬
rique et social» Dans
son
discours d’ouverture
un
danger
diverses rencontres officielles mais surtout
faisant de la Bible anglaise une Bible tahitien-
le Président Gaston Flosse a donné le ton pour ce
ne».
rassemblement de
Noti finira dans la station
linguistes, de défenseurs de la
langue, de chercheurs. Refusant d’opposer la
langue vernaculaire «garante de l’identitépoly¬
nésienne» et la langue véhiculaire «garante de
la communication avec le reste du monde» (le
français ici, l’anglais à Hawaii, l’espagnol à Rapa
Nui), Gaston Flosse a souligné l’importance de
l’enseignement du reo maohi pour qu’il «conti¬
nue à vivre, à se développer et à évoluer».
L’exemplarité est venue des Iles Hawaii où depuis
une visite en Polynésie française, le Punana Léo
est enseigné activement dès la maternelle, avec
d’excellents résultats qui permettent aux enfants
de maîtriser leur langue et d’apprendre plus
facilement l’anglais.
Certains participants ont regretté que les débats
et la résolution finale n’aillent pas plus loin sur
cette question mais ils ne s’en sont pas moins
engagés pour que «les gouvernements concer¬
nés étendent l’enseignement des languespoly¬
nésiennes et leur accordent une place plus
importante dans les programmes scolaires».
La délégation marquisienne a marqué sa diffé¬
rence en réclamant que le «eo enana» soit
«reconnu et enseigné dès la maternelle», et en
souhaitant des programmes sur RFO Tahiti «pré¬
sentés dans ces différentes langues en veillant
tout particulièrement à leur qualité ce qui
n’est pas le cas généralement».
Mais l’objet de cette conférence était avant tout
de mettre en place une banque de données qui
permette de travailler sur ces langues polyné¬
siennes. Et ce n’est pas simple puisqu’il faut
accepter un langage commun à toute la région et
installer une structure. C’est le souci premier du
Forum.
avec
Henry Nott, Pômare II et John Davies. Robert
Koenig pour la Société des Études Océaniennes
(SEO), a rendu hommage aux deux premiers
«installés côte à côte sur les pe’ue respectifs et
bout
Un travail commencé
avec
Pômare II que
missionnaire, bout à
vrai tifaifai» (voir "Vea n° 12).
John Davies arrivé à Tahiti en
1801 édite l’alphabet taliltlen, ouvre l’école «et
quand il n’y a plus de papier il écrit sur le
sable». Il fera aussi imprimer les premiers hvres
comme «un
Parallèlement
de chants
en
aimait-il à répéter, «où qu'elle se situe, l’In¬
justice représente partout une menace pour la justice».
C’est la goutte qui fera déborder le vase de la haine, il
parce que,
tombera
sous
les balles d’un tireur. La veille, de son
assassinat, à Menphis il prononçait son dernier sermon:
«Je
veux simplement que la volonté de Dieu soit faite.
Et il m’a permis d'atteindre ie sommet de ia montagne.
Et j'ai regardé autour de moi. Et j’ai vu ma Terre promi¬
il
peut que je n'y pénètre pas avec vous. Je ne
m’inquiète de rien. Je ne crains aucun homme. Mes
yeux ont vu la gloire de la venue du Seigneur-'.
se.
se
G. M.
accueilhe à cette occasion
Tahitienne,
car
au
sein de l’Académie
«à peine le renouveau culturel
s’amorçe-t-il que les lourds nuages de la
Mondialisation assombrissent l’horizon...
accompagnée des vents destructeurs des cul¬
tures». Ce sont les défis que le Forum des
langues polynésiennes doit relever dans l’urgen¬
lucidité et fermeté.
ce avec
tahitien.
Gilles Marsauche
Les
boat-people
du Pacifique
nement
français sur sa responsabilité
compte-tenu du fait que les Kanak ont
perdu leur droit d’accueillir par la prise de
possession du pays», de demander à l’État
que «les ressortissants chinois soient
rapatriés
Au mois de novembre 1997, 110
boat-people fuyant la Chine ont
débarqué en Nouvelle-Calédonie
provoquant un vif émoi dans la popula¬
tion, partagée entre le rejet et l’accueil. Du
côté indépendantiste une manifestation
réclamait leur départ. Le Haut-commissai¬
re, tout en dénonçant les dérives xéno¬
phobes, confirmait fin décembre «le prin¬
cipe d’une reconduite hors du territoire
nationai». Plusieurs associations (MRAP,
Médecins du monde. Secours Catholique)
s’élevèrent contre cette décision «inhu¬
maine».
Après de vives tensions, fin mars le HautCommissaire annonçait l’ouverture de
négociations et la possibilité pour certains
de recevoir le droit d’asile.
en Métropole mais en aucun cas
dans leur pays d’origine».
Le doute demeure sur les raisons invo¬
quées par les boat-people pour recevoir le
droit d’asile. Pour les
uns il s’agit de
risques politiques pour les autres il s’agi¬
rait de raisons économiques qui ne per¬
mettent pas d’accéder à ce droit. L’Église
évangélique, par son Président, le pasteur
Jean Wete, dénonce «une filière qui s'est
mise en place avec des connivences dans
le trajet, le ravitaillement, le soutien avec
comme
côté la communauté protestante
polynésienne en Nouvelle-Calédonie a
Du côté Kanak l’arrivée des
Boat-people a surtout fait resurgir les
questions liées à la souveraineté de ce
peuple sur son pays, et cela dans le
contexte tendu des négociations du futur
statut de ce territoire français. Rappelons
que la communauté kanak représente 45
% de la population composée aussi de
métropolitains, de Wallisiens et d’asia¬
tiques.
Début décembre 1997 l’Église évangélique
a
rencontré
l’Église
catholique et l’Église Libre. Les trois
Églises ont décidé d’intervenir dans le
l’EENC
solution humainement accep¬
«une
pas «porterpréjudice à la paix
fragile en Nouvelle-Calédonie»,
l’EENC se dit consciente «des problèmes
causés par une immigration massive»
ne
mais elle confirme aussi
son
«soutien
aux
opprimés dans le but de les réhabiliter
dans leur dignité d’Homme créé à l’image
de Dieu».
On le
comprend la position de
l’Église
situe entre la défense des droits
nautaires,
ceux
se
commu¬
du peuple Kanak, et le
devoir humanitaire, celui des chrétiens.
Positions difficiles à tenir dans un contex¬
te de
tension, mais qui éclairent d’une
autre lumière le débat sur l’accueil de
l’étranger (voir veà porotetani n°19 et
n°23). La stabilité de territoires comme la
Polynésie n’attire pas seulement les inves¬
tisseurs mais aussi ceux qui réclament le
droit de vivre.
cadre humanitaire, de demander au HautCommissaire de régler le niveau adminis¬
tratif et
de
encore
son
de Nouvelle-Calédonie
Président
l’entrée de 20 000 autres depuis la signa¬
ture des Accords Matignon, ce qui a cris¬
table» et
humanitaire
ressource.
Le
remarque que ces «110 chinois qui peu¬
vent être accueillis viendront renforcer
Entre
Communautaire et
De
destination finale la Nouvelle-
Calédonie».
pé la population locale».
réagi en apportant l’aide nécessaire que
pouvaient espérer ces personnes sans
Celui que le FBI qualifiait de «nègre le plus dangereux
pour l’avenir du pays», reçut le Prix Nobel de la paix en
1964. Il fit adopter deux lois importantes sur l'égalité
des droits politiques et civiques. Il annonce fin 1967,
une marche des pauvres sur Washinton pour l’été 1968,
«Toujours vivante la Bible de Nott a été, est le
Pacifique»
conclut R. Koenig. Et cette conférence s’est enra¬
cinée dans l’histoire des langues polynésiennes
pour mieux appréhender l’avenir. Lequel est
inquiétant devait souligner Louise Peltzer,
modèle de toutes les Bibles du
G. M.
juridique, d’interpeller «le gouver¬
Veà
porotetani N°24, mai 98
9
ntaii
Paôfaî
parau no
tatou 1 te hinaaro tumu
Penetetote 2000
te
riro
Ite taime tatou e o ai i roto i te
ôroà
te Varna maitaî i teie
no
matahiti
Sdegcrééuntarlal
Letre
manào
te
e
tià ia tatou la haa-
e
piri atura tatou i te
2000 taime to te Etaretla
Metla
oraraa
1
a
ôroà
te
letu
no
te
Penetetote.
No reira
faahou
raa
faa
e
tano ihoâ ia tatou la hiô
e mea
nâhea ta tatou fariro-
i te ôroà Penetetote el ôroà faumau no
No te
mea e
to tatou
oraraa
riro te reira ei
i to tatou tüàtiraa
raa
te Etaretla
o
e
faaroo.
haapàpO-
te Fatu
no
ia tei horoà mai ia
tatou i te Varna Parau
mau no
aratairaa ia tatou i roto i teie
te
ao.
taeraa
IMaitaî ei taime
reira
ia
o
ôaôaraa
ora
to
poroî i to
te Fatu ia
mau
te Vania
roa.
ia 1 roto i te
o
te Atua
o
la
na nunaa.
o
no
te hui faaroo 1
no
faaô al
e
no
mai
tei hinaaro ia
mai ta
au
na nunaa i
na
i
te mau tau
atoà.
te taata na roto i te Vârua
ora
parau mau, no te mea e horoà te
reira na te Atua e o ia atoà i ta na
Etaretla. No reira la hiô anàe tatou
i te
oraraa no
te Etaretla i roto 1 te
mau
tenetere atoà
atoà,
e
na
i te
e
fenua
mau
tià ia tatou ia parau e àlta to
oraraa
tamata
na
i
te
tupu ôhie noa. Ua
mau
enemi
no
te faa¬
i ta
te reira mau ôhlpa. Ua hinaarohla e
faatupu i te tahi mau tiàturlraa âpî
poroiraa i te
mau pipi i te
parau ai o ia «/a tae mai râ
te Faaaô no o mai i te Metua ra na
ù
e
no
a
tono mai, o te Varna parau mau
ô 0 ia i te Metua ra, na na vau e
faaite» (loane 15. 26).
I roto i teie parau, te
tei faaitoito maitaihla
0
mau
e
te ite
ra
faatereraa
no
te
e
te tahi
tahi
mau
fenua.
Te
pàpO ra la ia
haamou i te Etaretla
tatou e, 1 teie tau te rave noa hia ra
mau
ua
Etaretla i te faaôraa la
tahi
mau
atu te
roa
e ere i ta na. E noa
tatararaa i horoàhia e
e
te
haamanl înoraa.
noa
atu taua
mau
ôpuaraa
te haamâmO i te Etaretla àita
atu te reira i mânuia. E tià
al ia tatou i teie
a
e no
ta
na
roa
matahiti i te faa-
hanahana i te Atua
ru
i roto i te
na
ùàna atu ihoâ te faaino
au ra e
no
la i hope
1 te ôhipa
parihia te
ohipa
mau
Tera râ
E
roo e
na
faaîteraa Evaneria
mau
E parau faufaa to te Penetetote no
te mea i reira to te Fatu faatupuraa
taime
emepera roma àita
No te haaparuparu
no
ta
na
tautu-
aratairaa 1 te
ôhipa atoà
a te Etaretla.
tià ia tatou la' faaitoito â
mau
No reira,
e
e
la riro te
ôroà Penetetote, ,te ôroà no te Varua
Maitaî ei taime'’-! reira tatou e
faaâpïhia ai
na
roto i te vaiihoraa i
te Vârua ia tau mai i nlà ia tatou. la
roaa a
ia tâtou i te
te Atua
ra
Evaneria
ora
no
a
te
puai no ô mai 1
faaîteraa 1 te
te Atua i te
mau
taata atoà.
la maitaî i teie Penetetote.
ôhipa rlàrià tel tupu i te
tenetere matamua i te tau
no
te
Ralph Teinaore
Message de Pâques 1998 du Président Jacques Ihorai
Chers amis, où que vous soyez en ce jourde Pâques où
nous
célébrons la résurrection de notre
Christ,
recevez mes
Seigneur Jésus
salutations fraternelles.
Je voudrais aujourd’hui que l’on sache partout, plus
lièrement là où vous êtes, tout ce que cette fête de
particu¬
Pâques
représente
ont
perdu toute espérance de vivre ou de revivre. En disant
haut et fort «Notre Seigneur est revenu à la vie», nous
sommes à notre tour poussés dans le monde pour que, à
notre contact, les hommes comprennent que jamais dans le
du Dieu-Père ils n’ont existé pour mourir, mais pour
coeur
pour nous comme émotion.
Il faut que, aujourd’hui et à partir d’aujourd’hui, le monde
nous voit sourire à la vie et nous entende chanter notre joie
de vouloir revivre. Il faut que, aujourd’hui et à partir d’au¬
vivre.
jourd’hui, le monde s’interroge sur notre nouvelle manière de
vivre, laquelle est portée par l’amour de pardonner et non
plus par la peur d’aimer. Il faut que, aujourd’hui et à partir
d’aujourd’hui, en nous voyant revivre, le monde soit dérangé
dans sa façon de percevoir la vie.
Nous devons porter un message de paix partout dans le
monde où il y a la guerre, et je pense plus particulièrement à
celle qui déchire des frères en Christ en Irlande du Nord ou
qui se déroule en Palestine berceau de notre Seigneur. Nous
devons porter un message d’amour partout et plus particu¬
Simon Pierre et Jean ? Pour nous dire que si l’Evangile, dont
le coeur est la résurrection, est à annoncer et à proclamer
dans le monde et là où vous êtes, il nous faut être les pre¬
miers convaincus de la force de la vie sur celle de la mort, et
du pouvoir de l’amour sur celui de la peur d’aimer. Il nous
faut d’abord sortir du tombeau de notre mépris de l’autre, de
notre refus de reconnaître aussi autrui, quel qu’il soit et quel¬
le que soit son origine ethnique, cultuelle et culturelle,
comme un enfant du même Dieu-Père. Il nous faut tout
d’abord sortir du tombeau de notre peur de pardonner pour
vivre à nouveau. Il faut que, entre nous, tels ces bandelettes
lièrement dans notre fenua où des familles se brisent, où des
couples se battent, où des enfants souffrent. Je pense plus
particulièrement à ces jeunes qui ne croient plus en rien et
qui tentent de se suicider. Leur appel ou leur mort nous obli¬
ge à agir, nous les parents, les diacres, les éducateurs. Nous
devons porter un message d’espoir partout et plus particu¬
lièrement dans nos villes où des jeunes errent sans avenir et
dans nos îles où notre terre est laissée à l’abandon ou pol¬
luée.
En disant haut et fort «Jésus Christ est ressuscité», nous
sommes à notre tour envoyés dans le monde pour faire la
promotion de la vie en redressant ce que la bêtise humaine a
fait tomber dans les rapports entre les hommes. En disant
haut et fort «Joyeuses fêtes de Pâques», nous sommes à
notre tour invités à être des porteurs d’espoir pour ceux qui
Veà porotetani N°24, mai 98
Mais, avez-vous, chers amis, remarqué que l’événement de
Pâques, selon l’Evangile de Jean, a d’abord concerné les
proches de Jésus, tels que Marie de Magdala et les disciples
et ce
linge trouvés dans le tombeau ouvert pour annoncer la
résurrection de notre Seigneur Jésus Christ, il y ait aussi des
signes de notre propre résurrection.
Dans ce monde des hommes, sur cette terre qui est la nôtre,
ici et ailleurs, il y a encore des hommes et des femmes,
jeunes ou moins jeunes, qui sont tombés, qui souffrent et qui
pleurent. Puissions-nous être pour eux, là où nous sommes,
émotion de Pâques pour les aider à se redresser, pour mar¬
cher et courir, vivre et revivre.
A vous toutes et à vous tous, chers amis, en ce jour où notre
Seigneur Jésus Christ est ressuscité, Joyeuses fêtes de
Pâques !
Jacques ihorai
Pasteur des
pasteur des
Le pasteur ne doute pas de
son
ministère et apprécie
ses conditions de travail.
Il est pourtant inquiet, voir mal à
l’aise dans une société qui se
«On a tendance à être des
ministres qui se prennent pour
la voix de Dieu, surenchérit
François Pihaatae, plutôt que
des serviteurs».
transforme et face à une attente
le concernant, qui évolue.
ce
Guido Toofa à Haapiti,
conseils de diacre, aucun ne
remet en question l’organisation
consacré
en 1997, est réveillé parfois en
pleine nuit parce qu’un mari
tout chez lui. Michel
Poareu à Papara, pasteur depuis
casse
Mais si chacun
de
des
déplore l’influen¬
partis politiques dans les
Église
et tous reconnais¬
joyeuse et essentielle
participation des femmes.
son
Et tavini
te
no
sent la
Entre recevoir les familles
Parau
te Atua
a
1984, reçoit régulièrement des
couples qui ont des problèmes
et qui attendent beaucoup de
«celui qui les a mariés». «Avant
aller les visiter, participer, sur¬
tout dans les îles, aux travaux
Iroto 1 te Ètârêtla Èvaneiia e toru nâ
quotidiens avec les hommes ou
d’aller voir le Tahua
vient voir
animer les comités, le pasteur
ôhipa. Te toroà ôrometua, te tiàtono e te
poro-èvaneria ( e aore ia te haapil èvaneria ).
François
Pihaatae, en poste à Pirae, pas¬
teur depuis 1993. Si le pasteur a
toujours été le conseiller, pas¬
prépare dès le Lundi sa prédica¬
tion pour l’alimenter tout au
long de la semaine du vécu et il
se garde, pour certains, un
moment quotidien de lecture ou
de recherche biblique.
Bien sûr il reçoit parfois de sur¬
prenantes demandes comme
prier pour accélérer la mort d’un
malade ou pour découvrir un
voleur, suspendre quelques
jours un engagement à la croix
on
le pasteur» constate
sant avant l’administration ou le
médecin, aujourd’hui, dans une
société où chacun
rôle
spé¬
cialisé et où l’individu prime sur
la communauté, il peine à trou¬
ver sa place.
Dans la paroisse, Henri Kelly,
pasteur depuis 1976, regrette
«que les anciens freinent les
changements et refusent de
partager les responsabilités
avec les jeunes». Michel Poareu
reconnaît que «le pasteur ne
peut pas être comme les parois¬
a un
ou
bleue, mais c’est surtout dans
sa
formation qu’il espère un
tôroà 1 itehia
net
no
matahiti te iti
ono
e
tapura
roa no
te hoê ôrometua,
piti no te tiàtono e te poro-èvaneria.
Faaineinehia ia
taata
e
tîtau
i hau aè ai
o
au
i te tôroà
Eere râ
ra.
aè te matahiti
e no
haapiiraa
o
ta te reira
te mea, e rahi
te hoê ôrometua
a
ta i nâ taata tôroà i mûri nei.
Inaha, te ôhipa paatoà net râtou no te Fatu
hoê, etaha no te tîtau i te hoê mea e aita â
i noaa ia râtou, mat te hoê rave ôhipa tâàvaè
te
tîtau i ta
e
mea
no
râ
na
utuà i te
ua noaa
hôpeà-àvaè, no
paatoà ia râtou te ora
ô mai i to râtou Fatu
te taata tôroà i roto i te
te tîtau i te tahi
mauruuru
rave
Et si les jeunes ne
faaôhlpa
tïtauhia ia te hoê tau faaineineraa. E
mea
mieux à
ministère.
na e
na mau
No taua tôroà ra, mai te mau tôroà atoà, e
approfondissement le préparant
son
ta
e ana e o
te faatereraa i ta
i to
No reira, eita
e ôhipa no
te faaîte râ i to na
Fatu i faariro ta na ei
utuà,
na
ra.
Ètârêtia
no
ôhipa.
aratai
O te manaô ia
e
tôroà t roto i te
Ètârêtia Èvaneria
ra
i te parau no
te
C’est
ce
connaissent
plus la Bible par coeur, si on
assiste à une perte d’identité
communautaire, fidèle parmi les
fidèles, le pasteur est prêt à
répondre à tout et n’attend que
Toofa
:
cela. En résumé, serviteur de
no
Dieu, il n’est satisfait que si l’on
reira, aita atu ra e teôteôraa e noaa i te
taata faaroo no te ôhipa, e aore ra, no te
rahiraa ôhipa i ravehia e ana. Mai te feiâ
siens, il doit être différent dans
comportement, son langa¬
ge... Je travaille avec diplomatie
son
en
suivant le chemin tracé».
qui fait dire à Guido
«j’ai peur de n’être qu’un
gérant d’entreprise avec ses
chefs de chantier et ses ouvriers
qui réalisent, alors que je vou¬
prophète et que l’on
partage nos responsabilités et
drais être
nos
s’en sert.
Gilles Marsauche
na
ia
i ta
au
iâîraa faaroo, tei niuhia i nià i to te
na faaroo
taata faatiàmâraahia nâ roto i to
i te
ôhipa faaora a te Atua. Te auraa, aita
ôhipa o tê tià i te taata ia rave, e tano ai
ia na ia parau e, no to na haapaô e aore ia
e
to
na
itoito i
noaa
ai ia
tôroà, ôrometua, tiàtono
e
tae
noa
e
mua
i te
tâches».
Veà
te
No
ora.
haapii èvaneria,
atu i te taata aita
hoê â ia faito i
na
o na e
tôroà,
ôhipa faaora
a
porotetani N°24, mai 98
te
11
Atua,
ia anaè te tumu hoê roa no te ora
O
aita atu. 1 taa ê al te taata
e
faatôroàhia,
te faaineineraa ia i ravehia
tôroà
ta
O
tîtau
na e
I
Oia hoî, ua riro
ra.
horoàhia i te taata tôroà
taîraa i te taata ia
Èvaneria.
te tâvini mai-
no
te tahi pae
na
horoà i te
mai të faanahohia
auraa no
ta
o
faaîte i to
e e
na
iho
i roto i te
ra
na
hiôraa,
mau
riro to na mau
ua
tauiraa ei tauturu rahi
ra e horoà
No reira, ia
auraa.
I ta
rave.
te Parau. Nâ taua
faaôhipa
na e
no
pâroita rarahi. Nâ te huru o te oraraa
0 te taata e haapii atoà mai t te ôro¬
metua i te faito ôhipa e tano ia na i te
Atua, noa atu to na
aravihi, aita te taata tôroà i hau atu i te
tahi no te mea, eere na na e arataî, e aore
ra e
manaô
mau
tino ôrometua
mau
taata.
iho râ Parau
ta
no
i
i te Parau a te
mua
te Tômite
a
Veà, teie te tahi
roto mai i te
i te hinaaro o te
au
Aita râ te reira i faataa ê ia
i te aniraa
mua
tâtou
te faaineineraa mai te hoê râveà tei
noa
I
no
ia au i te
e ana
vairaa i roto i te
rauraa e
te îteraa i te
no
Ètârëtia.
horoà anaè te ôrometua i te hoê tatararaa
te Parau
no
te Atua,
a
Te faaîte atoà
ta na noa
eere
te
fifi
mau
o
ra
ta
râ
ia i te rahiraa
o
i
na
mat i roto i
ora
o
na
parauraa terâ o ta na e faaîte ra, o te
auraa atoà râ o ta te parau o ta na e faaô¬
pâroita tootoru. E mea pâpü e, i te
ra e tîtau ra ia na ia faaîte. Te auraa,
o te hoê ôrometua i te
toopiti i roto i te taata pâroita. Tei
hipa
tatara i te parau, eere ta na parauraa
hau aè i te Parau i faaôhipahia e ana.
te
râ
auraa
na
taua Parau
o
Oia hoî,
parauraa.
mau
tâvini
arataî
ra e
Nâ
te
e
tôroà ôrometua. Te auraa, aita e
na
Tpmarama Arapari ôrometua tei
horoà mai i te tahi
mau
ôrometua, mai te peu e rave o ia t te
hiôraa i
ôhipa t tîtauhia ai
riro te ôrometua ei taata tôroà îtehia i roto
ôhipa ôrometua i roto i
pâroita
tootoru,
Punaauia,
Maharepa, Ua-Pou, o ta râua i ora
i te nünaa faaroo. A tahi no te hum faai¬
mai. Te faaîte
i
neineraa
to
Ètârëtia
mau
tîtauhia ia
e
Reforomâtio,
te
no
Te tuhaa rahi
na.
ua
no
faaineineraa, tei nià ia i te îteraa i te
na
Parau
te Atua. O te parau
a
ia e tîtauhia ia
na
ia faaîte i te nünaa faaroo. Te vai atoà
ra
te îteraa i te
hum
o
te taata i roto i to
te hum ia
Ètârëtia
te
oraraa o
Te
na oraraa.
e
te
piti,
te
ôhipa e tîtauhia ia na.
Noa atu ia i teie mahana, të horoà o ia i te
0
rahiraa
to
o
o
na
taime
no
te faaroo i te àti
o
hta
nâ
huru
0
te
ra o
mau
ta i te
rauraa no
te tahi taime, o ia
au
iho te tumu
mauiui
atoà i te rahiraa
no na
i roto i to
haapaôpthaî iho i te reira pâroi¬
ta. Ua riro te reira mat te tahi haapii¬
raa e te tahi atoà faaâpîraa ia na iho t
metua. Te tahi manaô
nià i to
taata.
taata
e
tae
raa e ora ra
e mea
noa
atu i te
mau
ra,
i
tôroà ôrometua. Mai te peu
ôhie te mau faanahoraa e e mea
mau
râveà i roto i te
Te hiô atoà nei râ
mau
tooraa
a
o
Ètârëtia
te
No reira, e taata îtehia o ia i mua i te aro o
ôtôi atoà i te fa
ravehia
te taata. Te tom, e taata
mau
tîtauhia
no
hinaaro
o
te
to
ia o tei
o
haapii i te nünaa faaroo i te
na
Atua. O ta
naôraa matamua
i te parau no
hoî
te Parau.
na
ia mânaô-
E ia faahiti hoî tatou
roa.
te haapii ra, te faaîte atoà
ra
mai, areà i roto i te
motu, mat te
mau
fenua
na
Ènâna,
iti ta te râveà i te pae
oraraa o te pâroita e aore ia
ânet no te
to te mau
taata pâroita iho. Eita atu ra e tano ta
faanaho i te mau tapura ôhipa ia au
e mea
na
manaô
no
o
te ôro¬
mau
mau
tîtau
ra
o
te
tau-
na
i te
mau
i roto t
feruriraa
te Tômite rautî
e
e
ia i te
tei faaitoito ia
ôhipa. Mai te
no
farerei i teie
mai te tahi tiaîtu-
rahi
mai te tahi taata
e
ôro¬
horoà
na e
ôhipa te reira
ta
na
te
ta
metua mai te mâiti ôre i te huru
na
navaî te
tino. E
na oraraa
o
maoti te haereraa ia
mau
ruraa
nünaa ia
a
te fifi
o
rotopü i te taata pâroita e ua tâpaô o
ia i te reira ei mau paraù peàpeà e te
te
pâroita ia au i te vâhi (
fenua, ôire..) ta
o ia, e mauruuruo ia, e t
te tâàtoà. Ua îte atoà râ
e
pâroita rarahi, aita râ te reira i riro ei
pârururaa t te mau fifi e rave rahi o të
hiôraa
te taata, te vai noa nei râ te
No te
atu.
roa
âhei e tîtauhia ra ta na i te faaî¬
aore ia no ta na faaôhiparaa i to
parau
nià i te
No te
ihoâ nâ huru
ra
tei ôre
e
mauruuru
'i
i ta
ra
tatou ei
ua riro noa
te Parau.
no
tei
vâhi atoà te vai
mau
atu te aravihi
noa
te
e
e
mau
marumetia
to tâtou fenua ia faaitoito t roto t te
hoêraa.
T. M.
i te manaô tîtau i te îte. E te taata hoî tei
îte ra, e taata ia o të tià ia na iho ia rave i
te faaotiraa
to
no
na
taata tiàmâ i roto i to
E aha atu
ra
i teie mahana. E
te taui nei te tereraa
metua ia
au
ôhipa
i te huru
tià atoà râ i te
mau
Ota hoî, e
no
te
na
mea
pâpü e,
a te mau
ôro¬
E
mea
oraraa.
ôhipa tumu, mat
haapiiraa
fifi
e
e te mau ôhipa rü ia au t te
fârereihia ra e te taata. Teie râ, ia
haamanaô tâtou e, te
i te
na
rave
nei te ôrometua
ôhipa, eiaha
no na iho e aore ia no to
tôroà, no te taata râ i tîtauhia ai o ta ei
ôrometua. Te auraa, na te mau mea e orahia ra e te taata e te tîtauraa a te Èvane¬
ria
e
faaîte mai ia
ravehia. Mai te
Parau,
e
roo e no
tâvini atoà
te
mau
i te
ôhipa
tano ia
peu e tâvini o ia no te
na
o
ia
no
taata atoà
aôraa,
Te
ôrometua ia îte atoà i
te reira. Te îteraa i ta
te
oraraa.
na oraraa.
e
te nünaa faa¬
e rave
rahi.
aore ra
i te Etârëtia
E200 matahiti to teie parau
Evaneria vairaa i roto t te totaiete
mâôhi,
noa
e
i roto i te
porotetani. I roto
i teie ârea taime, ua noaa mai â te
tahi
haapaôraa Evaneria ê atu â i ta te
porotetani, e ta te porotetani iho, ua
taui
roa
atoà ta
tupuraa o te
faaineineraa
na
12
Veà porotetani N°24, mai 98
aôraa ia
i te
au
tau, ia au atoà i te mau
haapiihia nei i te mau
e
ôrometua i teie nei. Te
mea
ta ù
e
hiô
nei, mea rahi aè te parau haapiiraa e
te mau faaauraa e vai ra i roto i te mau
parau o
i roto i
te pîpîria e te oraraa o te taata
teie totaiete, i te parau no te
aôraa.E aha te aôraa
Taarii Maraea
te faaitoitoraa i roto
o
teie parau, e
.
1 nià i te
auraa
taa tâtou e aha te
mea
Evaneria
e
faatupu,
e parau
i te parau e tâpii te
taata i nià
iho, e roaa ai ia na te taata
ia aô, ei taata ânoi ôre atoà o ia.
Te
poroîraa
Evaneria,
e rave,
mea
ia
mea
no
te
a
te
Etârëtia
rahi â te
mea
no
te
mâîmiraa
mau
i roto i te Etârëtia
huru navaî te huru nünaa i roto
na ;
eere
i te mâôhi anaè
-
o
râtou
o
tâtou ia, e tâtou, o râtou ta. Eiaha e
parau e, ua here noa te
mâôhi anaè, aita te reira i
ua
Atua i te
hape noa,
tîoi-roa-hia râ te Evaneria. Teie ta
ù uiraa
:
E aha te taata aô ta te nünaa
tiaî mai nei, ia au i te Evaneria ta
letu i haere e faaîte i to te ao
e
.
Teaue Tuheiava
Te tahi âveià haamaitairaa i te faaineineraa
Ôrometua
EEPF 2000
Ei hiôraa iti taatoà
nahoraa
Alta
piiraa no taua faainei¬
ère nel te
tâpaô no to tatou
faaea ôre i te uiui, te manaônaô, te
feruri e te haa i te parau no te haamaitaïraa i te faaineineraa i te taata
e
te tôroà ôrometua pae
no
teretetiano,
fenua,
talto,
terâ
no
terâ
no
e au no
e no
terâ paroita,
Etaretia
Etaretia
val
e
Eita atoà râ
ra na
huru ôrometua
I te
raa
mau
teie Ao.
te
no
mai teie i mûri nei
mea ua
:
letu ia te
horoà mai O IA i
te hiôraa hîroà ôrometua teretetiano,
e
tià
al ia
roa
ôrometua,
mau
haapiihia te reira i te pipi
te tûatapapa mâite i te
tumu tel papaî-tâmauhia,
ma
mea
mai roto atu 1 te Evaneria matamua
tae
i
roa
Faufaa
Ua tià
peu 1
te
Epitetore hüpeà
te
la
ôpuaraa, e te reira Ihoâ te
haapaô-noahla mai na e tae roa
tuhaa tumu
aè te
noa
haapiiraa Pipiria i roto i
pu haapiiraa a te mau Hau
manahune e te mau pü haapiiraa a te
mau
mau
Etaretia teretetiano, tel faanaho i
te
mau
no
te
haapiiraa faaineineraa taata
toroà ôrometua pae tiàturi-atua,
tel tano aè
no
tiàturihia
e
terâ
e no
terâ tumu... tei
teretetiano,
mea
Evaneria, e mea au.
Areà râ, i roto i te tereraa
tau
te
no
te
mau
mau
mau
matahltl
Etaretia,
tumu
faanahoraa
ua
no
e
mea
no
te
te
mau
oraraa o
haapiiraa haamaltaî 1 te
haapiiraa faaineineraa
E 4
na
tumu
haapiiraa tei haapaô-tâmau-atoàhia
mai : te «Aal parareraa te Etaretia na
teie ao», te «Mau
faaineineraa taata
faanahoraa
e
te
mau
te tôroà orometua pae
no
tià¬
âveià e
nià
no
Mal te tau «LMS» i ômuahia ai
nel.
taua tuhaa
(1797-1863),
ra
1 mûri
e
mal, i te tau mono mai al te «SMEP»
(1863-1963),
EEPF,
-
ua
tâpaô püai
-
taa
a
e
aè nel 1 teie tau
roa
valvai mâite
no
noa
tae
te
noa na
mau
taua huru aratairaa nel,
atu ai te
mau mea rau e
taaê tei (aura mai i roto i te hoê
te
ôpua¬
hiô-faaauraa âmul.
raa
mua
i te
huru
mau
Ua faaîte mai te taùrua-vârua
lupiri i
to te mau taata
(faaroo) araraa i nià i te parau no te
tüatapapa-heheu-mauraa i te tahi
te tahi
mau
tühaa
mau
SMEP,
reira
mau
hiaai
roo),
feruriraa
e
rau
roto i te
no
te hinaaro, te
te àlvanaa-àravihi taata
ma
te
ôpuaraa tumu
e ; e
(faa¬
haa-
haa-tiàma, e haa-maramarama, e haa-tiàturi, e haa-paârl e e haaôhipa 1 te pipi i te parau mau. I ôre al
i ère roa, e e ôre ai e ère roa te mau :
haa-mâimiraa, haa-tîtîâlfaroraa, haaâlmarâraa, haa-râvairaa, haa-tauiraa
araa,
e
te
e
mau
haa-pâpüraa
no
te mau faa¬
te
e
tau LMS-
noa
atu â te
te
ra
te
faaineineraa i te
pipi ôrometua faa-tâhinu-ôrehia
mau
e
tel oti ê
na
i te faa-tâhlnuhia.
papai-
Ele mal nei te tau tiàfaahouraa
no
e faa-hitlhiti te parau no
te tahi atoà âveià iti EEPF i roto i ta te
matahiti Etaretia 1998. E tià la
poroî
potopoto)
raa
EEPF
mau
imlraa râveà haamaltaî i ta
na
faanahoraa faaineineraa orometua
no
te tenetere 2000
nel. A vaiho mâhora
fatata
e
noa
roa
mai
al 1 te tahua
faîraa
e feruriraa manaô patu e haamaitai atu â, no te tahi pae taata no te
EEPF e tano paha e irltl 1 te tahi ôpua¬
âveià
atoà i
-
na
tâtou
e no
tâtou, mal teie
nel.
raro
la taâhi
noa
atu tâtou 1 nià 1 taua
tahua ra, haamanaô tâtou i te titau
Ihoà i te türamaraa
roa
na
tahi
te
(mau) tOatapaparaa-hlôpoàraa pâpü,
no te huru hîroà atoàraa te (mau) :
tôroà ôrometua teretetiano, taata faalnelnehia, taata faainelne, faanahoraa
e te oraraa taatoà no te
pû e te mau tau faaineineraa, haapaôhia na ma te paruparu e te
haapiiraa,
atu ia tâtou
itoito taata
(faaroo)
no
te
mau
e
ia tià
faaineine,
metua
heheu i te
metua Etaretia
ma
te
hîroà
mau
e
LMS-SMEP-EEPF, ia
haapiiraa ma te noaa te haa¬
piiraa faaineineraa taata no te tôroà
ôrometua EEPF 2000.
Ei hiôraa haa-feruriraa iti
mau
matahiti 1824-1847, i
ai te
mau
haapiiraa faaineineraa
raa
noa
la i roto i te
matahiti
Porotetanl, terâ aè ia
ra
i roto
i te
roaraa
2000
mau
e
âai
Etaretia
taôto
noa
vairaa
mai
papaîraa:
ana-puta rau, ana-âau rau, ana-vaha
rau,
ana-manaô
vêtahi ê.
haapaôhia
faanahoraa mâtamua
te
no
faa-toroàhaapiihia na
e te
ôrometua mâôhi. Ua
(mai ia Patii tahuà rahi no
Moorea) i te mau haapiiraa tei tüàti i
râtou
tumu
e 5 i nià nei.
fa tumu, maori râ ia
riro atu râtou ei ôrometua haapli, ei
na
Alta atu
haapiiraa rarahi
e
hoî
aô,
e
ôrometua poro
ei
e
taata atoà...
mau
hiôraa «tau-tini âvae»
matahltl i teie nel. Areà ta tâtou, no te
201
ia tâtou
Joël Hoiore
Pipiria e Papaa. To râtou hoî
tüapaparaa-hiôpoàraa, ua âpeena
noa
! O ia mau, i te mau tau LMS no te
noa
te matara aè i mua, o te mau
tâmauhia
te
Etaretia
atoà ia tâtou 1 te tâuà hau
atu â, 1 te mau
nânea
ei ôro¬
ma
naho te
Mâôhi LMS, SMEP, EEPF.
ara
ara
mâîmi
ia
te
âai faaineineraa ôro¬
mau
la
na
mau
pae no ta tâtou
manaônaôraa âmui i te huru àveià
nei».
tüatapaparaa e te
i
araraa
ôrometua
mau
Etaretia
to teie tau Etaretia Evaneria
e
Evaneria i te
atoàhia te reira
te
no
Porlnetla Farani. la ûàna
tei
rave
âai
te
no
Taa-motu
mau
mau
Ua
no
Porotetanl Mâôhi Tahiti-Moorea
ôhipa Etaretia», te «Niu faîraa e faaôhiparaa faaroo Etaretia», te «Mau
haapiiraa no te mau huru o te Ao, tei
pâturu 1 na tumu haapiiraa e 4 1 nià
haapüairaa 1 te
tâpaô
haamaitairaa 1 te pae
tupuraa ôhipa 1
nià nei, ua onoono atoà aè
manaô (e no teie huru raveraa
raa
nânea atoà na te
orometua teretetiano.
ôpuaraa haapll¬
mau
turi-atua, i val i râpae mal i te
te mau hiôraa tumu iti taatoà
I
mai 1 teie mahana. Alta i ère
te
no
e
Api.»
roa
te
mâôhi,
i ôrometua al, no
mea
Fatu. E
ra
Teretetiano
te
ôre i te
e
âai
te
Porotetanl lo tâtou, âita
a
haapotohia te
haapllraa faaineineraa no taua
tahi
«...
e
201
roaraa
no
no terâ
terâ e
ôhlpa,
terâ tumu
terâ Etaretla io tatou nei
haa¬
Ei âveià iti EEPF
I roto i te
matahiti
terâ
no
terâ
mau
neraa ra.
terâ tau, no terâ
nunaa, no
tûhaa,
e no
tiàturi-atua
te
e
rau,
-
taata EEPF e
Ei faa-hororaa iti
Colin
Newbury : The History of the Tahitian
Mission, 1799-1860, 1961.
Tahiti Nui, 1767-1945,1980.
Thomas Arbousset
:
Tahiti elles lies
Adjacentes,
1862-1865,1867.
Charles Vernier
;
Tahitiens d'Hieret
d'Aujourd'hui, 1934/49.
Raeburn Lange : Pacific Journal of Theology,
Sériés II, n° 14,1995.
IPT : Etudes Théoiogiques et Religieuses,
Supplément n” 1996/4.
EEPF
:
Manuel de l'Ecole Pastorale d'Hermon,
96-97.
Veà
porotetani l\l°24, mai 98
13
yv
Etre pasteur aujourd’hui comme hier impliquedela part Pasteurs d’hier et
des personnes
qui assument cette charge dans l’égli¬
l’Église Évangélique de Polynésie
Française, un certain nombre de devoirs et d’obligations à
remplir à plusieurs niveaux, au niveau de l’institution église
etaretia, du secteur géographique où il est nommé sous
l’autorité d’un président d’arrondissement tuhaa, de la
paroisse placée sous son autorité paroita, sans compter les
àmuiraa. Tous les élève-pasteurs à l’École pastorale
d’Hermon savent ce qui les attend à la sortie de leurs
quatre années de formation, d’autant plus qu’ils sont issus
de la base sur laquelle s’appuie l’Église Évangélique. Ils
viennent pour la plupart de grandes familles protestantes
se, surtout
reconnues
dans
à Tahiti, comme dans les îles des archipels envi¬
ronnants, bien implantées dans leurs districts d’origine.
Le métier de pasteur est noble, exigeant, prenant,
plein
particulièrement exposé au regard des autres,
celui de ses ouailles en premier, celui des diacres avec les¬
quels il doit travailler, celui de ses pairs, celui de ses auto¬
de défis et
rités morales et institutionnelles, et celui de tous les autres
qui son aide, sa médiation et souvent son charisme
personnel peuvent s’avérer utiles et nécessaires. De par sa
fonction, le pasteur travaille pour le bien des âmes des
paroissiens qu’il guide et forme et ce faisant, il agit directe¬
ment sur leurs consciences. De par la place qu’il détient
dans la commune et, plus largement, dans la société d’au¬
jourd’hui, il est le premier responsable de sa communauté
de fidèles devant les autorités, quelles qu’elles soient. Il en
est l’interlocuteur privilégié. Vu sous cet angle, le pasteur
est le lien par excellence, le passage obligé, l’intermédiaire
ou le relai indispensable entre la base et tous ceux qui,
dans l’exercice de leurs fonctions, sont amenés à entrer en
contact avec la base. Bien sûr que d’autres relais existent,
mais celui représenté par le pasteur (ou le prêtre...) a
l’avantage de la durée et d’une structure fiable et solidement
pour
ancrée.
Vivant
au milieu de sa communauté, partageant ses
joies et ses peines, le pasteur ne peut pleinement jouer son
rôle que s’il peut s’appuyer sur sa femme et, dans une cer¬
taine mesure, sur ses propres enfants. On ne dira jamais
assez le rôle déterminant et capital que joue la «femme de
pasteur» dans le ministère pastoral de son mari. La solidi¬
té, la disponibilité, le dynamisme d’un pasteur sont fonc¬
tion de la capacité de sa femme à gérer, en arrière pian, sa
famille, l’éducation des enfants, sa maisonnée et à organi¬
ser leur vie commune dans un système où tout est voué au
maisons. Un
Daniel Mauer
:
«Le pasteur a
le
mana»
Ainsi,
le pasteur leDanijugement
el HAUER
( 1972)
rapporte
que
«des écrivains occasionnels, voire des
ethnologues faciles» avaient des mis¬
sionnaires protestants britanniques,
dans la première moitié du XIXe
«ils furent assoiffés de puis¬
désireux d'établir à tout prix la
suprématie anglaise, intrigants, voire
trafiquants, détruisant sans pitié une
siècle
:
sance,
bien
adage disait d'ailleurs :
village, une paroisse, un pasteur.»
[...] On doit ajouter qu'il avait aussi sa
terre (s'ajoutant à ses propres biens)
et qu'il allait passer là trente ou qua¬
rante ans, pièce essentielle de l'échi¬
quier du district, orateur reconnu,
«Un
traditionnellement
choisi
de la Bible. Son rôle
se
limitait
réunions.
Sa vie est très proche de
siècle.»
si
Quelques pages plus loin, il nous
livre son analyse personnelle, en ces
termes «l'originalité essentielle de l'ɬ
glise reste l'existence d'un corps pas¬
toral tahitien, en place depuis plus de
cent ans et qui n'a guère varié depuis
ses origines, dont la situation était
plus semblable à celle des curés de
campagne d'Europe qu'à celle de ses
coreligionnaires blancs. Le pasteur
était souvent un enfant du village,
choisi par le Conseil des Anciens
(l'Apooraa Diakono), lorsque venait à
décéder un vieux pasteur. Le candi¬
dat (un peu malgré lui) partait à
Moria ou à Hermon, et revenait dans
le village qu'il ne quittait à son tour
qu'au moment de mourir. Il en «fal¬
lait» un, comme il fallait un temple,
un presbytère et toute la gamme des
une
structurée
pour
aux
cultes, aux sacrements, aux mariages
et inhumations, à la présidence des
lui
appliquer un mauvais calque de
l'Angleterre puritaine du XVIlle
société
pour
haranguer les hôtes de passage, ami¬
raux, gouverneurs, députés et, dans
les dernières années, ministres, dans
un langage aux images tout inspirées
peuple, dont il
celle du
distingue guère
apparente dignité,
ne se
n'est par une
de famille
ce
honorable, un
plus strict. Mais le
pasteur finit par être trop connu, trop
familier pour qu'il joue un rôle vrai¬
ment efficace dans la paroisse. Il est
inexact qu'il se compose un person¬
nage, il y croit, sans en savoir vrai¬
vie
vêtement
ment
de
un
peu
les limites. Il
a
le
mana,
mais à
exceptions, il n'en use pas.
Ce n'est pas un tyranneau de village,
et la contrainte que certains obsen/arares
teurs
voudraient lui voir
les fidèles est
tive.
une
exercer sur
superficielle ou fic¬
Il suit plutôt le courant, il est
voix, le porte-parole du peuple.»
Source
ou
:
Daniel MAUER Aimer Tahiti,
Tahiti iesyeux ouverts, Nouvelles Édi¬
tions Latines, 1972 : p. 94 et pp.
111-112
service des autres.
Ainsi donc, si le champ d’activité du pasteur est assez
bien délimité, par contre son influence s’étend bien au-delà
de ce qui peut être considéré comme sa sphère «profes¬
sionnelle» pure et dure. Si l’on peut mesurer son travail per¬
sonnel
en
termes de
quantité et de qualité, il est en
revanche très difficile de savoir et
encore
moins d’évaluer
objectivement l’Impact qu’il a sur les autres. Comment le
pasteur est-il perçu dans la société d’hier et d’aujourd’hui ?
Quelles représentations les autres ont-ils du pasteur et de
rôle ?
C’est précisément sur ce point qu’il nous a paru inté¬
ressant de connaître les points de vue de l’autre, c’est-àdire de ceux qui, à un moment donné de l’histoire du fenua,
ont consigné leurs «regards», aussi subjectifs et aussi vrais
de
Au service de
Dieu pour servir
les femmes et
les hommes
de revoir le soleil de
son
soient-ils, par écrit, dans des livres.
Nous ne prétendons pas être exhaustifs en la matière,
là n’est pas la question, mais nous avons volontairement
choisi des passages de quelques sources dont le contenu
susceptible d’intéresser tout un chacun dans le but de
faire naître une amorce de réflexion et pourquoi pas, une
remise à jour de la question, dans des discussions ou publi¬
est
cations ultérieures.
Vahi a Tuheiava-Richaud S
14
Veà porotetani
N°24, mai 98
sa vie lui réserve, mais ce qui est
sûr, c’est qu’il doit vivre malgré tout,
même pendant les périodes sombres
de sa vie. il doit garder le reflet de la
lumière pour que la nuit ne soit pas
trop noire et qu’il puisse garder espoir
Le soleil
se
nouveau.
lève pour commencer une
journée ; Il se couche pour que la nuit
puisse prendre la suite, c’est-à-dire
continuer ce que le soleil ne peut pas
L’aube du ministère pastoral, c’est
Dieu qui fait appel à une personne au
moment où elle
rent la continuité de la lumière dans la
peut répondre favora¬
appel et commencer la
journée de sa vie de pasteur ou de
nuit.
diacre
Ce préambule sous forme de parabo¬
le, retrace ce que je veux dire concer¬
nant le pasteur et le ministère pastoral
l’église. Elle doit se préparer pour le
lever du soleil, c’est à dire se préparer
aux services du ministère pastoral, où
la température varie de jour en jour.
C’est pourquoi je compare le ministère
faire, mais la lune et les étoiles
assu¬
aujourd’hui. A l’aube de la vie d’un
individu, nul ne sait ce que la journée
blement à cet
ou
d'un autre ministère dans
d’aujourd’hui
leurs très longs séjours, les pasteurs et
Gouverneur Grimald
:
«Le pasteur
est vénéré»
Un
ancien gouverneur de la Polynésie
Française, le Gouverneur GRIMALD (1970),
rend hommage aux pasteurs et prêtres : «Les
représentants des cultes, qu'ils soient étrangers
au pays ou qu'ils appartiennent au clergé indi¬
gène, jouissent auprès de leurs ouailles d'un
indiscutable prestige et, en même temps, d'une
audience qui, tout naturellement dans une
société
en
limiter
aux
évolution les
a
amenés à
ne
pas se
charges de leur ministère. [..,1 Ayant
généralement une profonde connaissance du
pays, et par la possession de sa langue, et par
Henri Vernier
:
les
prêtres y exercent un rôle et y occupent une
place qui peuvent surprendre dans un milieu où
la contrainte sociale est à peu près ignorée ; il
n'en reste pas moins que leur action a préservé
le peuple polynésien d'une décadence morale
qui, sans doute, eût été son lot si n'avait pas été
substitué à l'édifice socialo-religieux du passé
une structure suffisante pour assurer à des
esprits ataviquement religieux une sorte d'enca¬
drement fait principalement de croyances mais
aussi de vénération à l'égard des hommes
d'église pour leur dévouement, leur dignité et,
à l'occasion, leur autorité.»
Source
:
Gouverneur A. GRIMALD,
Lumières
Tahiti, 1970, p. 87
sur
moment-là le centre solide de la paroisse et le
conducteur avisé du peuple. Parce qu'il pratique
«Une âme
l'esprit de service, il se montre ouvert
il accueille, il réconforte, il conseille et
aide tous ceux qui viennent à lui. Menant une
vie matérielle semblable à celle de ses parois¬
siens, il est proche de chacun. Il élève sa famil¬
avant tout
d'apôtre»
à tous ;
Henri VERNIER (1986) écrit : «A la suite du
départ des missionnaires anglais en 1844 et en
1852, les paroisses tahitiennes furent laissées
aux mains des évangélistes formés par ces pre¬
miers missionnaires. Peu après, ils furent rem¬
placés par des pasteurs élus et nommés selon
les lois de 1851 et de 1852. Ces derniers
ne
le dans la
ligne de sa propre obéissance et de
Beaucoup de ces pasteurs ont une âme
de témoins et d'évangélistes, on pourrait même
dire d'apôtre. On pourrait citer bien des noms :
sa
recevaient pas
Raanui et Puhiava à Raiatea, Mehao à Bora-
Bora, Taataparea à Papeete, Tiaihau aux îles
Marquises, Tapuarii aux îles Australes, Tapao à
Moorea, etc. L'hospitalité est la loi première du
foyer pastoral. Tous ceux qui y passent sont
accueillis, instruits, nourris. Les orphelins sont
adoptés, les malades soignés. Ne recevant
qu'une très modeste aide pécuniaire, le pasteur
cultive sa plantation et va à la pêche pour nour¬
tion fut améliorée et bientôt fut créée
une
École
Pastorale. Le ministère organisé ainsi sur des
bases solides donna alors des pasteurs polyné¬
siens fidèles et dévoués à leur
peuple. Ils ont
joué depuis la fin du siècle dernier un rôle
remarquable aussi bien social que religieux, au
milieu d'une population vivant encore dans
l'esprit communautaire du groupe.
Le pasteur qui appartient souvent à une famille
de chefs, connue et estimée, devient à
ce
rir
sa
maisonnée. Sa femme lui est
cieuse. Jamais il
ne
penserait à
en
monnayer son
liberté dans
le don
doivent d’être en communion pour
servir Dieu et rendre service à tout
moment à tous ceux
qui en ont
besoin. Être au service du Seigneur ce
n’est pas prendre de l’importance aux
yeux des hommes mais tout simple¬
ment servir sans retour. Être pasteur
aujourd’hui c’est savoir écouter, dis¬
cerner la parole de Dieu et
celles^ de
ceux qui ont besoin d’être servis. Être
pasteur aujourd’hui c’est développer
son
bon
coeur
sens
et gouverner avec
et non avec la
tête, cela
ne
le
veut
pas dire ne pas
niveau intellectuel,
perfectionner son
(au contraire, être
intelligent c’est améliorer son service
envers les autres). L’humilité est un
des atouts primordial du ministère
pastoral, mais la tolérance, la vigilan¬
ce, la sagesse, la foi, l’exemple, la
franchise sont les compagnons de
route du pasteur et le pasteur se
forme
au
fur et à
mesure en
formant
l’autre. Enseigner c’est son travail,
accompagner quelqu’un au nom de
l’Évangile,
et
son
de Dieu
c’est sa prière quotidienne,
culte c’est
envers
cela pré¬
temps ni amasser de pécule. Sa joie est de se
donner entièrement et totalement. Il a trouvé
cette
pastoral à une journée éclairée ou
chauffée par le soleil. C’est la lourde
tâche qui attend un pasteur. Un pas¬
teur c’est quelqu’un qui est aux ser¬
vices des autres (familles, vieux,
jeunes, malades, paroisses, amuiraa
et autres) au nom de l’Évangile de
Jésus-Christ. Les pasteurs et l’église
son
foi.
eut à
de formation bien sérieuse et il y
l'époque bien des déboires. Avec l'arrivée
des missionnaires protestants français, la forma¬
lles-sous-le-Vent qui étaient devenues
champ de travail aimé. Les missionnaires de
cette époque ont souvent été dans l'admiration
devant ces serviteurs de l'Église qui, par leur
action, leur patience, leur humilité et aussi par
leur dignité et leur courage, même devant les
autorités, se sont montrés des guides précieux
et aimés de leur peuple.»
rer aux
proclamer l’amour
malgré tout.
tout et
Teaue Tuheiava
qu'il
a
fait
de
lui-même
à
son
peuple et
au
l'Évangile.
Dieu de
Le pasteur est un
homme respecté
de tous. Tout dans
vie
inspire
dignité et patien¬
sa
ce.
Attaché à
village,
il
demeure
son
y
souvent
jusqu'à sa mort.
L'exemple du pas¬
teur
Mehao
Bora-Bora
typique.
les
à
est
Malgré
nombreux
appels
de
la
paroisse
de
Papeete, Mehao
préférera demeu¬
Source
:
Henri VERNIER Au vent des
cyclones, Puainoa mai
à Tahiti
te vero. Missions protestantes et Église Évangélique
et en Polynésie française, 1986, pp. 103-104.
Claude Ener
:
«Comme les
autres»
Claude ENER, dans son récit
romancé de
Maupiti, (1969) parle du pasteur Namata
ces termes :
«C'était
un
en
pasteur réputé pour son
éloquence et la pureté de sa langue tahitienne,
une langue un peu démodée qu'on ne retrouve
plus que dans la Bible et le parler des vieux. [...]
Son père était pasteur de l'île. Il y était né luimême et son premier livre de lecture avait été
une grosse Bible noire, à fermoir de cuivre, dans
laquelle il avait appris à déchiffrer les versets. Et
lorsqu'il eut atteint sa vingtième année il partit
à Papeete pour suivre les cours à l'école des
pasteurs.
Ses études terminées, de retour à
Maupiti, il
dimanche ce fut
à son tour d'ouvrir dans le temple la Bible noire
posée sur un pupitre, puis de monter en chaire
pour le sermon dominical. Son père était mort.
Il avait repris la maison familiale au centre du
village, du côté de la montagne. Les jours de
semaine il s'occupait de son champ, allait à la
pêche, réparait les filets, construisait une
pirogue. Rien ne le distinguait des autres habi¬
tants de l'île, sinon la réserve qu'il tenait de son
état et qui ne l'abandonnait jamais, même
lorsque torse nu, drapé dans un pareo, il se
avait assisté
son
père. Puis
un
livrait à des travaux manuels.»
Source
: Claude ENER, Maupiti, 1969 (date de la
première édition, Arthaud ), réédité en 1996 par
Les Éditions du Pacifique - p. 63 et p. 66.
Veà
porotetani N°24, mai 98
15
Ôrometua
vahiné
la haamaitaihla te Atua
te faaotiraa tei ravehia
no
te
na e
Apooraa
rahi i te matahltl 1996, oia tel farii i te vahlne 1 roto i te tôroâ
Orometua. O marthe Peni, Poetini Vahiné ta tatou tlno vahiné mâtamua.
Tei roto
o
la i ta
vahiné i faaèrehia
to
na
rahi
tiàraa
na
ôhipa âmui
rave
matahiti
te
Pritehard
1829
faaineineraa tel
mau
matou tei fanaô 1 teie
o
tô
te
mitlonare
Georges faataaraa ei tane te amo
mau
1 roto 1
na
haapllraa âmui.
te
e e
rei 1 te
to
auraa o
faatlà letu 1 tana
ua
atoà ia
au
te ôrometua 1 roto i te pâroita. E rave
e
mau
te Atua
Te Tane te Orometua
I
tau faaineineraa 1 Heremona. Aita te
na
1 te
mau
tiàraa Metia,
na
aniraa, ua fare-
vahiné i mûri aè i to
mau
tià-faa-
na
ârivihi 1 nià 1 te
i teie tiàraa ôrometua. O o ia te faaineine-
houraa.
hia i nià i te tôroà ôrometua. Areà tana
Ua hôroà letu i te
vahiné, ia haapii noahia o ia i te ohipa
paâri no te faaite i to na pohe e to na tià-
papai e te taiô (pipiria e te tahi atu
puta). Paeific Journal, N° 14, 1995.
faahouraa. E tano ai
Na te tiàturlraa «Teretetlano Mâôhi» turu-
haamâ 1 te Evaneria
nira,
mau
hla mai
te tahi
e
mau
taiôraa
«Pipiria» i
Pauro
te
mea o
mana
tâôtlà te tiàraa ôrometua i te tane anaè.
atoà i faaroo
201 matahiti 1 teie nel to te
hamani
arataîraahia mai
e
te
mau
pâroita
mau
Orometua tane.
e
te
faahiti i te parau a
1/16 «Aore hoî au i
Roma
to
i
vahlne te îte
mau
ia
o
te Metia ra, no te
o
te Atua ia
te felâ
ora
te Atua, tei faatlàmâ i te iho o te
a
vahiné, tel hôroà 1 to
na varua
1 te tahi
puai âpî, i ôre al o ia e mâmO 1 mua 1 te piiTe Utuafare Orometua
Tae
mai 1 teie
roa
te
né e
e
âpee te vahi¬
tamarii 1 te ôrometua 1 te vâhi
mau
ia te
aore
mahana,
pâroita ta te Etaretia i faataa. Te
tlàturiraa,
vai nei te
ohipa âmui na raua
te tâvlniraa 1 roto 1 te pâroita. I tlà roa al 1
te âua pipi e faainelne âmui 1 tana mau
rave ôhipa. E tâpura ôhipa pâpü tel faataahla
na
roto 1 te
tuhaa te reira
Etaretia
te vahlne
a
te
Orometua i
mau
mau
i te pureraa
i te tahi
te tahi
mau
vâhi
âpî i roto i te Etaretia
hoê taime 1 te âvaè
ei râveà faaineineraa i te
raa
vahi¬
e 1
roto
ôroà teretetlano. Ua matara
turahla te reira. E riro anel teie
no
mau
pâroita, âlta â te vêtahl, la faa-
mau
mau
taul-
No te Atua ôe i vahiné ai
manaô
e,
e
te hinaaro nei te vahlne la riro
la
e
tataù i te tane. E vahiné ihoâ te vahiné
e
o
tane ihoâ te tane. la faaturahia teie taaê-
ia
la tià
au
ôre
i to
o
ia i roto i to na tôroà Orometua
na
huru vahlne. O vai la vahiné
haapeu 1 to na tiàraa vahiné ? Ua
haapiihia o ia e te Etaretia e «e hôroà o ia
e
na
e
te Atua, rahuhia e te Atua ia au i to na
hohoà«Ten. 1,26. Ua piihia o la «e metua
vahiné no te mau taata ora atoà» Ten.
3,20.
Ua faatiàmâhia
Hau atu, ua
te rahi
o
o
ia
e
te Fatu
haapii mai te Evaneria ia
te here
o
na i
te Atua. I haamaitai na
letu i te vahiné, ua faaora i to na mau mai
rau, ua
faaôre i ta
na mau
pilhia
0 ia i
16
porotetani N°24, mai 98
Veà
hara,
ôhie, teie
mea
ra...
faaoti
to tâtou
e na
i roto 1 ta mâtou
0
mânaô, èlaha teie tino
pâroita. I mua i te rauraa
mau faaotiraa, hamanaô âmui
felâ hara tâtou, o te Atua anaèe tei
ta tâtou
anaè,
e
Moà. la
haapoupouhla ta
na
hôroà i te
taata tâtai tahi. A îste atu i te Atua i roto i
to
na mau
tavinl vahiné. Eiaha la hiôhia te
Orometua vahlne
mau
na
roto i te tltlà
haapaôraa àore ia ture Mâôhi.
mata ture
la hiô atu ia râtou
na
roto i to tâtou mata
Te vahiné
ta
e
na
la hiôhia teie tiàraa
te hoê hôroà
nei
te
au e,
vaira
manaô
tane
teie
e
e
o
te
mau
vahiné mai
tino tel pupu
te haamaitai i te
mau
no
mau
i ta
ora-
te Atua. Te tlàturi
nunaa o
1 roto 1 te mau
te
te
te Atua 1 te Etaretia. la
na
târeni
mau
faaroo
târeni
no
tâpura ôhipa atoà,
vâhi tei tuàti to
te vaira te vâhi
e
raua
hiôraa ê ta te
hiôraa ê ta te vahiné. la
mau rauraa no
raa ora na
te
faaôhlpahia
haamaitai 1 te ôpua-
Poroïraa
te titau nel 1 te tlà-
mau
ôrometua, ia faarahi mai te Atua i to
outou faaroo
e
o
la itoito i roto 1 te tâvlniraa
ère to tere 1 te tere manlna, ia
râ to tere i te haereà o te Atua ra. Ruta
i te Atua. E
au
10/40-41 «£ Mareta e, e Mareta, ua ahoaho ôe, e te
peàpeà
mea e rave
rave
rahi
:
na
hoê
ôe ia ôe iho i te
mau
tià,
e ua
roa
iho nei Maria i taua
hoi ta
te Atua.
vahlne atoà
I te
raa
na e
râ
I roto ia Patitifa
rave
rahi
mau
e
te
ao
mea
mea
tià ra, e ôre
riro é».
Céline Hoiore
nei
vahlne tel faatahinuhia ei
ôrometua.
teie hüroà. Eiaha
atoà mai te tane. Te hinaaro nei
raa.
ta te
e
E ère i te
Alta â tâtoù 1 haamata, èita e ore e, ua
faaroo.
E
no
pâroita.
mau
pâroita
mau
te farii mai i te hoê ôrometua vahiné ?
A ârue i te Atua
te Atua
neineraa.
raa
i teie mahana. E faatere atoà te
né
o
Etaretia. E
roto i te ôroâ faatahi-
na
ôaôa tâtou i teie
pâroita.
rahi
te Varua
na
faatlà
na
e
Te taui nei te tau
rave
e
roto 1 ta
na
tonoraa i mûri aè 1 te hoê tau faai¬
nuraa e
râtou
E
te Atua
raa a
te tôroà ôrometua,
e
e
No te maitaî te parau
ra.»
ôhipa
1 faaôhie 1 to râtou fariiraahla 1 roto i te
ua
haa-
te auraa mau no te patireia
o
-
Te vaira te
mau
Orometua vahlne tei ôre
i
faaipoipohia. Matara maitaî
na mau tâpura ôhipa.
-
Te vaira te
mau
roto i ta
o ia i
Orometua vahiné tei
faaipoipohia
e fanau i te tamarii. Ua riro te
tane ei tauturu i roto i te oraraa ùtuafare.
-
Te vaira te
o raua e
mau
raua e
piti na pâroita tâplri, e haapaô tenâ tino i
ta na iho pâroita. Te vaira te mau ùtuafa¬
re, e ôhipa toopiti raua i roto i te pâroita
hoê (âfa taime na te tino hoê). Aore ia, e
hüroà hia ia raua te ôhipa 1 roto i te mau
pü a te Etaretia.
Na te faanahoraa roto
o
te ùtuafare, e tau¬
turu mâite i te vahiné i roto i to
rau
dans
l’Église
ùtuafare, toopiti atoà ra
Orometua. E hôroàhia la
ôrometua. Ua
A propos
de trois fonctions
te haaviriôraa
na
a
te
tôroà
mau
pôhue tâfifi a te taata nei (vahiné e tane o
te pâroita iho). Na te faaroo, te itoito e te
Toutes
les prêtre,
Églisesapôtre,
ont besoiprésident
n de responsabl
es.
Pasteur,
évêque,
ou
les noms changent mais une hiérarchie demeure.
La Bible présente de nombreuses fonctions. De
lévite à disciple, d’apôtre à collaborateur, certains
titres sont restés, d’autres ont disparu.
Point commun, toutes les fonctions sont tou¬
jours des dons de Dieu : «Le Christ a fait des
dons particuiiers aux hommes : ii a donné aux
uns d’être apôtres, à d’autres d’être prophètes, à
d’autres encore d’être évangélistes, pasteurs ou
enseignants» (Éphésiens 4, 11). Pas question
donc d’en tirer gloire !
'■4-
fO-
■B.
Iteie mahana.. , i mua ra.. , e pitl
tau teie
e
hiô àtâ nei te tahi i te tahi,
tau ta te
e
papal
faatüàti nâ roto i te
mot!
te
rau
(...),
e
tâmata ra 1 te
faaôhlparaa 1 te
e
tau râ tel âtea te tahi I
tahi, mai te pahî tel faaruè i te uâhu
te tîtau 1 te tahi fenua ê atu.
no
te itehia teie nâ manaô
raa
ta te
i roto i te âau o te
no
te âtearaa
e
te faaâtea-
tau no te rapu e te reru, e tau
no te âmui e te nane, e tau atoà râ tei
haamanaô mai te pohe e, te vai ra te
ora ; e tau hoi ta te rahl o te fifi e faaraa, e
tupu ra i te mihimihl i roto i te âau,
mihlmihl 1 te tau i
hau, to
mua ra
mua ra,
taata..., i
to
mua ra
faaite
noa
Ta vai te
te
mea
to
râ
na
e
tanoraa
manaô
o
e
aore ra
tiaihia mai
ra,
.
ta
ta te taata. No te
uiraa teie i nià i te
ôrometua,
noraa e
E aha te àrometua
pâhonoraa
ôrometua,
mau ra,
mea
ta
na e
ère
ra.
Mat te peu râ hoi e, tei roto te mau
mea atoà i te tauiraa, mea faufaa ânei
e :
E aha te
ôrometua, te
auraa
ra
metua,
e
ôrometua,
ia mâmü ia te
ia horoà atu i te tarià i te
te taata. I roto hoi i te pâho¬
e
nâ roto mai i te taata, e riro i
râ mai te
mea
ra,
En
Le pasteur est un berger. Il rassemble ses mou¬
glais,
reo
a
(Ésaïe 40, 11). Dans l’Ancien
Testament, c’est David qui représente le berger et
dans le Nouveau Testament, c’est bien-sûr Jésus
(Matthieu 18,12-14). Le terme de «pasteur» n’est
utilisé qu’une seule fois pour désigner le chef
d’une communauté.
Le terme choisi pour
désigner le pasteur en reo
ma’ohi, «orometua», n’évoque pas la fonction de
berger, mais celle d'enseignant. Un professeur est
encore appelé «orometua».
Diacre
ou Anciens
Dans le Nouveau Testament, le diacre est un servi¬
teur. Il a la même fonction que les Anciens ; diriger
la communauté. Les Anciens sont toujours men¬
tionnés au pluriel, pour bien souligner la commu¬
nauté de la responsabilité (1 Timothée 3 et 4).
ôro¬
na
ia
pâpü te manaô 1 nià i te ôhipa e
manaôhia
ra e
horoà
na
teie taata
e
faatupu atu, aita atoà la
e ôrometua.
Te vâhi maitai râ ta teie huru uiraa e
faatupu mai, te
te moèraa. Eiaha
na
tâpeàhia mai te taata tê ôre e maraa ia
na te ôhipa no reira i hinaarohia ai te
ôrometua. Te auraa, no te ôhipa te
te reira te mea
tahi taata i ôrometua ai, aita râ la
no te mea e, e moè te
ôrometua, te manaô râ ta te taata e
tâpeà nei 1 roto i te âau, oia hoi ta
hiôraa i te reira parau,
e moè atu.
hia te
paha
e
àrometua
o
te hui faaroo
e
pâhono, teie ia
.
: Ei aha te
la nâ reira tâtou i te faa-
naho i te manaô, eere faahou atu ra te
taata
e
to
ôhipa râ
reira
to
na
tiàraa terâ
no reira i
taata, te
na
te
no
mea
aita
nâ hea i te vai iho ia
ra e
e
taa-
na.
tano ia uihia, ei uiraa
râ ta te tâatoàraa
tâmata i te
mea ia e, cita e ravehuru taata atoà, elta hoi e
mau
taata i ôrometua
e
hiôhia
ra,
te
hinaarohia ai te
ôhipa hoi
e
faufaahia al
Te ite
ra
e
ite
te hohoà
o
ia
ra
horaa i te uiraa
:
1 te huru faana-
au
E aha te orometua
te ôrometua terâ
e
anihia
:
ra
i te taata ia hâmani mai.
Ei aha te àrometua
e
tuuhla
taata
parau.
tâtou i teie nei i te taa-ê-raa ta
te manaô
ra
te
:
i mua, a
e au no
te
ôhipa ia te
mea
hiôhia atu ai te
faatupuraa i te reira
Te vâhl taa ê 1 roto i teie huru hiôraa i
ôhipa.
te parau, te mea ia e, aita e
ra i te faatano i te tahi mea
E tano teie huru faanahoraa i te uiraa
tâmatahia
e
vai ra, te
ma’ohi, «diacre», par l’intermédiaire de l’an¬
donné «diakono» qui est devenu «tiatono».
tons, leur trouve de la nourriture et les protège de
leur ennemis
e
parau, e aha te ôhipa e faufaahia ai to
na haamauraahia mai. No reira, la ôre
ia faaauhia i te parau ta
nâ tamaril too piti a
ra no
Pasteur
aita
mal te mea e faaotihla to
te tâmata ra ia tâtou 1 te horoà i te
hohoà no te tahi mea e haere atu ra i
ra,
Te uiraa
e ;
te tahi
hinaaro ra, e tei
e
mai i te
aore ra
hiôhia
hla
tiàrepuraa rahi o te manaô,
te peu, te hiroà, te paari, eiaha e
manaô e, e ôhie te manaô i te pâhonoi te uiraa
taata,
mua ra.
I roto i teie
raa
e piti : te hiôte tau i haamau mai
huru ta te taata
ia ia ui
E tau teie
roaraa o
pu (Mâtaio 21, 28-30). Ua anl te
metua i te matahiapo e haere i roto i
te
faaàpu,
1 mûri
iho,
ua
ua
Areà te telna,
Prêtre
raa a
Dans l’Ancien Testament, le
prêtre est le médiateur
péuple (Exode 29). Dans le
Testament, l’épître aux Hébreux identifie
entre Dieu et son
Nouveau
Jésus au Grand-Prêtre. Par
son
sacrifice, il met fin
à cette fonction. Jamais
un homme n’est appelé
«prêtre». C’est le peuple des chrétiens qui est un
«prêtre de Dieu et du Christ» (Apocalypse 20, 6).
Dans l’Église catholique, le prêtre est un «Metua
Varna», Père Saint. Les protestants traduisent
«prêtre» par «tahua», qui désigne les prêtres tra¬
ditionnels, spécialisés dans un domaine, construc¬
tion, soins...
Olivier Bauer
letu e faatla
te tahi faaà-
pâtoi mai teie tamaiti,
e
haere.
ua
farii mai ia i te ani-
te metua, aita râ i tae i roto 1 te
faaàpu.
Te auraa, mea maitai aè tâtou e faa-
naho i te manaô mal te
mea ra
ôrometua, mal te ite atoà râ
aita
e
e, e
faatae
te reira hiôraa ia tâtou i nià i te
ôhipa.
E tano atoà râ tâtou, mai te teina, e
faaroo 1 te uiraa, oia hoi
e pâhono e :
terâ, terâ, terâ te ôrometua, e i te faa-
hopeàraa, aita e ôhipa e ravehla, aita
e ôhipa âpî e itehia atu.
Te val ra te taime e pâhono atu ai
tâtou i teie uiraa, no teie râ taime, e nâ
ô
noa
ia
tâtou
e
:
Te
ôrometua...,
ei aha.
Source
:
Bernard Gillieron, Dictionnaire Bibiique,
Éditions du Mouiin, 1990.
Turo
Veà
a
RAAPOTO
porotetani l\l°24, mai 98
17
Pasteur : de la
vocation à la
formation
Au cours des premiers siècles et à travers
l'Église, le ministère pastoral
compris sous des formes et des
l'histoire de
est
appellations diverses, allant du prophète au
presbyte, en passant par didascale, évangéliste,
berger, épiscope, prédicateur, missionnaire... Il y
a donc dès le départ diversité de ministères,
organisés, à travers les Évangiles et surtout dans
les épîtres pauliniennes, autour de trois axes
principaux
la prédication de la parole,
l'administration des sacrements,
la conduite du troupeau.
-
Aujourd'hui, l'Église protestante distingue des
ministères spécialisés et le ministère pastoral
paroissial.
C'est au pasteur de paroisse, sa fonction et sa
formation que nous nous intéresserons ici.
I
Le ministère
Le ministère des croyants
et de l'Église.
II est vrai que rien, dans notre quotidien, dis¬
tingue le pasteur du «laïc». Sur le plan spirituel,
il participe au même baptême, à la même
confirmation, aux mêmes sacrements, aux
mêmes moyens de grâce. Il ne peut s'avantager
d'aucun
privilège dans l'économie du salut et
peut se prévaloir d'aucune supériorité hié¬
rarchique. Cependant, dans une société de plus
en plus sécularisée, s'il est dans le monde, il
n'est pas du monde, car il est un homme d'Église et non un homme de société. Ce qui le fait
apparaître souvent comme un «fonctionnaire
du religieux», situation pouvant être perçue
ne
cet
Consécration
L'Église
reconnaît cette vocation par une consé¬
cration solennelle et l'imposition des mains. Il
en
résulte que
de
l'Église,
Luther
bourgeois allemands. Et encore :
Tétat ecclé¬
siastique». Ces citations, appuyées sur des
textes
le pasteur n'est
glise, il ne dépend
son Seigneur.
II
-
aux
néo-testamentaires,
permettent à cer¬
tains de nier toute fonction
pastorale, tout le
«fonction sacerdotale» des baptisés
n'a pas de fin en soi. Ils forment l'Église, dont
le ministère est d'être là pour son Seigneur, et
d'être vraiment là pour le monde. Sa présence
monde dépend en premier dè son lieu de
culte, de la vie liturgique et sacramentelle, de la
au
communion fraternelle. Les
déclarations
et
ses
oeuvres
de
manifestes
l'Église,
sociolo¬
giques, économiques ou politiques doivent
Polynésie ? Je voudrais ici, à partir d'observa¬
personnelles, soit de personnes enga¬
gées ou non dans l'EEPF, établir des constats et
poser des questions, non pour critiquer systé¬
matiquement, mais pour apporter ma petite
pierre à une réflexion d'ensemble
Beaucoup ont le sentiment que l'EEPF se replie
elle-même. Est-ce le résultat d'une volonté
l'Église,
ministère
tères
18
et en particulier le
paroissial, concourent aussi au minis¬
et sont par là aussi des minis¬
pour le monde.
Veà
l'Église,
porotetani N‘’24, mai 98
son
autonomie ? Les pasteurs
enseignants, même pourvus de diplômes uni¬
versitaires, n'ont-ils pas eux aussi besoin de se
recycler et remettre à jour leurs connaissances
et leurs méthodes ? Pourquoi ne pas faire appel
aspect de la cure d'âme
torale ?
qu'appelé d'abord dans
Le pasteur, parce
son
Église
et sa paroisse est aussi prophète. «Il
ramène les paroles et les actes à la Parole de
Dieu entendue dans la Bible». Par là, il exhorte,
garde ou condamne.
dans l'Ancien Testament des exemples de
prophètes originaux. Aujourd'hui, quelques
pasteurs, recherchent «une identité maohi». Leur
«paraître doit-il s'imposer ou provoquer la com¬
munauté ? Ne sacrifient-ils pas au superficiel ?
La parole de vie dont ils sont les témoins
éveille-t-elle à la méditation, à la prière, à l'ac¬
tion de grâces ?
Le pasteur, parce qu'il est porteur de connais¬
sances qu'il transmet et fait vivre avec l'aide du
Saint Esprit, est enfin docteur. (Nul besoin que
cela soit reconnu par la Constitution de l'Égli¬
se !).
Lors des cultes en français, la prédication
encourage, met en
Il y a
souffre souvent de deux excès
:
soit le contenu doctrinal n'est pas
solide, car
incertaine
soit le contenu est un exposé, parfois avec
suffisance, de savoirs mal assimilés.
Les élèves-pasteurs et stagiaires sont-ils formés
à l'homélitique, l'enseignement de la prédica¬
tion, annonce de la Parole de Dieu ? Sont-ils
suivis par un tuteur qui les encourage et les cor¬
rige lorsqu'ils sont en situation ?
Autant de questions qui peuvent aider à com¬
prendre pourquoi, dans nos communautés, il y
a des paroissiens occasionnels.
Le ministère pastoral n'est pas le moyen d'une
promotion sociale. Il répond à une vocation.
Son apprentissage est long et difficile, car il
demande des qualités humaines, spirituelles et
des compétences. Il demande aussi simplicité et
-
la
théologie exposée est
creuse ou
-
humilité.
Valorisé, il peut être source de vocations.
à des intervenants extérieurs ?
L'émotion joue un grand rôle dans la religion.
Quelle place accorde t-on à la formation à l'es¬
prit critique ?
Le pasteur est
second.
Les ministères dans
tère de
pastoral exige
professionnelles.
tions soit
d'affirmation de
en
l'ɬ
des hommes, mais de
En dehors d'une formation théologique de
base, connaissance des textes bibliques, exégè¬
se, dogmatique, histoire de l'Église, histoire des
sur
venir
pas
des compétences
Mais
ses
serviteur
Cet honneur d'être choisi pour
le ministère
monde étant «ministre».
cette
pas un
mais un serviteur de Dieu dans
sociales, de la gestion etc...
Qu'en est-il dans notre Église évangélique de
«Tous les chrétiens appartiennent à
sont-ils formés à
qu'est la visite pas¬
dentiels ? Nos élèves-pasteurs
charges»
Le minis¬
l'Esprit et conféré à l'Église
par le Seigneur '’L Dieu, au sein du sacerdoce
baptismal, se choisit des ministres qu'il dis¬
tingue, qu'il met à part.
difficulté réside dans le sacerdoce
des croyants. «Nous sommes absolument tous
consacrés prêtres par le baptême», écrivait
Qu'en est-il des brebis égarées ou éloignées
des lotissements sociaux ou des quartiers rési¬
vocations avant d’être des
de malentendus et de souf¬
source
autre
origine dans la spé¬
religions, éthique chrétienne, philosophie, théo¬
logie pratique, l'évolution de notre société
demande que le futur pasteur, s'il veut répondre
à sa vocation (il est appelé et envoyé), doit
aussi être préparé sur les plans de la pédagogie,
de la catéchèse, de l'animation, des sciences
frances.
Une
a son
tère est suscité par
-
comme
pastoral
cificité d'une vocation. «Les ministères sont des
-
-
té est-elle limitée aux fidèles du dimanche ?
Vocation
choisi
par
Dieu et
son
Église
et
envoyé dans le monde pour être témoin de
Dieu et de son Évangile. A ce titre, il est apôtre,
«dans une communauté au sein de laquelle il
exerce un
ministère d'unité». Cette
communau¬
Émile
Renvois
Malé
:
1-Voir Heb. 13/15:1 Pi. 2/5:1
2 - Ph. H, Menoud ; L’Église
Pi. 2/9
et les ministères. Cahiers
Théologiques n“ 22
3 - Voir Eph. 4/11 : Rom. 12/6:1 Cor. 12/7,11,27 : Act. 20/28
4 - Je m’appuie ici sur un projet de sept. 1997 : «Pour deve¬
nir pasteur ; guide de l’embauche dans l'ECAAL et l’ERAL».
(Le document précise par exemple que le candidat pasteur
doit fournir
ou
BAFD)
une
attestation de formation à l’animation
-
BAFA
ï"
-1,
'
'rt\
'
'r(*.i?ioiiicj
wm
m WÈi
Eômua vau i tele parau nâ roto i
tahl
te
teie taua
parapore ra : E haamata te
mahana i te poipoi nâ roto 1 to te
parapore,
faaôre-marü-noa-raa
mâramarama
te
e
i
pôlrl e tae noa atu 1 te taime e hitl
arataî i te
mal ai te râ, e na te râ e
mahana
nl la
te hau
o
i te
na
val noa ra teie ârea e val ra i roto i te
haapii
râ e te rui,
na e
tlà la parau e, e ahiahi, oia
no te mâramarama, pôlrl
tatou
;
hoi
toeà
roa
e
e
atu ai.
reira
haapllraa, te
na
parauraa,
e
maital atoà te tiàtono ia
rave
ta
tâvtniraa. El taata
na
tino,
noa
e
ua
te hiôraa,
aô i te taata
e te
te hlroà
e
haamata ê
na
e
-
-
ei
la 1 te
o
te parau ta
na
na
roto
eiaha o la ia riro ei
iho Evaneria, riro roa atu ai
no
ta
no
aôraa,
mau
el reira o la e hâmani
-
e i
te tahi. Mea
atoà i ta
tâviniraa mai teie atoà te huru
no
te tautururaa Ihoâ 1 to te taata ôraa i
roto 1 te maital
te
te Atua. E taata
a
ôrometua, mai te
atoà. Elta râ
o
ia
mau
tano
e
noa
huru taata
e rave
i te
mau
peu a te mau huru taata atoà, ua
faatâhlnuhia o ia no te tôroà ôrometua
hia
no
0
la, te hlnaaro ra la te reira taata
hâmani 1 te ôrometua la
hlnaaroa
Te ôrometua, ta na
râtou
hou te mahana
la te hui faaroo
ôhipa, te araraa la,
hitl ai, e te faataôto-
i ta
te Atua. Ei taata ineine
0
mau
parau, e faaroohla mai la. Ua ôre
anaè e faaroohla mal, ua hlô-poritltae
a
hau
taata tâmoemoe i te tahi
tlà mâ, oia hoi ei taata, la tlà mai, mea
mâ te
noa ra
o
la el fa
o
te Evaneria
o
pô e, e ao
al i ta
na ora-
(Parau maital
te Atua). Eiaha o la la hape
te râ
e tae noa atu i te ùputa o te
rui, hou râ te rui haamata atu ai, te
te mâramarama rii
iho, la hlti-noa-hla to
na
raa e
e
ra
au
atoà i ta
Mea maital atoà
.
te ôrometua iho la
e
te àro atoà i te vetahi
faalno nel i te
mau peu e
te vetahi mau
oraraa o
ùtuafare. Eere te ôrometua i te hoê
mataèinaa, ia türamahia râ taua
mau
raa
hou te mahana
te
pôlrl. Parau mau, e parapore teie, oia
ara
i te reira huru faahemaraa. E la
hiroà
ara
atoà te vâhi faalneineraa ôrome¬
here faahou tâtou ia tâtou iho, ia ôre
hoi
e
tua i te reira flfl. Te
faaauraa teie
rohia nel
metua
e
fenua,
e
e
tâpoîhia ai
a
no
te
mea e
e
hinaa-
pâpaî i nlà i te huru ôro¬
hinaarohia
ra
i nlà i to tâtou
penelaè ta te Etârëtla
tiai
e
nel.
la tîtauhla te hoê taata
ôrometua, tel te
raa
teie tlàraa
i te tereraa
-
maru ao
elta
ao
la
e
la, e tâvinitlà la faataul
te tîtauraa. E faaau
o
1 te reira i te faraa
te
o
te tôroà
no
tel hitihia
e
o
vau
te mâramarama
o
te mahana i mûri
mai, tel roto i te mâîtiraa a te Fatu, nâ
roto 1 te
mau
faalneineraa
horoàhia la
i te mau târênl i
maital atoà
o
mea
no
te tôroà
tâatoà,
o
na.
la
au
Mea
la la îte e, tel roto o la i
te hea Etârëtla i te
nlraa
e rave
raveraa
ôrometua,
e
metua la, eere râ o la i te arli
ôhipa,
e
tauà
e
faanahoraa
roo e
te
te
a
rnau
Alta ta
mau mea
taata, te àroraa 1 te
pohe,
te rahu atoà
e aore ra e
ôrometua i te
a
e
faaô i roto i te hoê
tita,
na
faataul, e faaâpï râ nâ roto i te hiôâmui, oia la, mai te arataîhia e te
manaô la na iho, e te faariroraa la na
ei taata
tâvinihia,
e aore
el taata tâvi-
o
te
atoà
e
faaora i te
mau mea e
oraraa
raa
e
mau
haa-
e
na
tauturu 1 te
i te Parau Maital
te Atua. Eiaha te ôrometua
la
Etârëtla. Elta
te tahl
faalno i te taata,
te Hau
na
a
na
te Atua
0
ta
haapaôraa faa¬
iho i te faaroo i te Atua, e te
1 te
te ôrometua ei türulraa
no
te taata
e
hepohepo
ra, e no të paruparu nei te
faaroo, të fifi nei te oraraa vârua, ia î
maital te ôrometua i te
noa
romal,
paari, te faao-
raa,
e
ia riro râ o ia el àratal no te
Apooraa Tiàtono
Atua, te Metua
te pâroita. la tlà 1 te
e
o
to tâtou Fatu
o
letu
Metia, la faaara i ta na Etârëtia nâ
roto i te mau ôrometua 1 te ôpuaraa
faaora,
no
te
letu el Metia
mau
e
taata atoà tel fai ia
ei Faaora
atoà nâ roto 1 to
no
to te
ao
pohe e to na tiàfaahou-raa. la îte te ôrometua e, ta na
na
terâ
ôhipa tumu, teie râ, aita ta na
ôhiparaa i nià 1 te rai, tei roto râ i te ao
nel. A rohl
e a
faaitoito. A haere râ,
a
haere noa, e a haere noa ia. la ora ôe.
aè pupu pori¬
poritita ta na, o letua
faaite noa o ia i te
parau tià, te parau mau, te aroha e te
no
mai i to tâtou
tito-noa-raa tâtou ia tâtou iho. la riro
Apooraa Tiàtono, to na la tano-roa-
mau
e
atoà te
ôhipa 1 faaea
noa 1 reira, ta na ôhipa tumu, te taiôraa la i te pîpîrla e te haapii-noa-raa
auraro
noa
letu Metia, ia
te nünaa,
mea
to te
na
vërâ mâ la àtaàta
a
poritita e te mau
aratalraa
ao.
te Evaneria
te hau, e te haèhaa. Ahiri pal
te ôrometua eere i te peretiteni no te
mau
ora no
mau
0
turama,
vârua ê atu i ta te Metla 1 horoà mai ei
te ao, oia
hlroà
e ara, e
faaàmahamaha i te taata
mau
tlà la
i te
na
mai te mau pupu
teie
ôhipa i roto i te mau pâroita la au i te
aô,
te taata, e tauaro, e tâvini, e
àroraa ta
la
hoi ta na ôhipa 1 roto i te
faalneineraa e tûrama i ta na
e
.
ôro¬
Ta na
e
parau ta na 1 nlà i te mea tano ôre, e
haamaitairaa ta na i te mea tano, e
tâvi-
te mahana la e hitl ra i
haapii,
no
na
i ta
ôrometua,
ra e
Teaue Tuheiava
mea e
Metia te upoo, e
Veà
porotetani N°24, mai 98
19
Regards protestants
L’Édit de
D’abord
une
Nantes et
lecture
sur
400
après ?
historique de l’édit de
s’impose, «La tolérance» religieuse
octroyée en 1598 devait être un état transitoire
Nantes
le retour à l’unicité traditionnelle
religieuse
loi. L’édit révèle l’échec de
l’esprit de la Renaissance, qui souhaitait voir la
concorde s’épanouir dans les relations
humaines, devait préciser le philosophe Paul
Ricoeur. En réahté cet édit fut prophétique car
pour la première fois dans l’histoire il instituait,
même timidement, la pluralité reUgieuse et bri¬
sait le tabou de l’unicité rehgieuse. Ce fut,
vers
un
roi,
comme
une foi, une
l’a déclaré l’universitaire Jean
Bauberot,
non-événement
fondateur, tandis que le
journahste Alain Duhamel insistait sur l’usage
avantageux que les protestants ont su faire et sur
le long terme de cet édit de «tolérance».
un
Construire
son
identité
Sur le
encore moins de modernité démo¬
cratique, mais exclusivement un compromis
Cette histoire
pohtique.
partielle,
citoyenneté,
plan pohtique, l’édit de Nantes consacra
l’habileté du roi Henri IV (issu du protestantis¬
L’édit de Nantes fut
me) qui choisit, tint à le rappeler l’ancien
ministre et Président de la Cour des Comptes
Pierre Joxe, l’unité nationale et la paix civile.
L’édit ne serait ainsi ni un acte de tolérance, ni de
protestants pourtant ne se sont pas développés
le roi Louis XIV
car
;
révoqué 87
entre
l’édit et
ans plus tard par
sa révocation les
le compromis
stance
fut patiemment vidé de sa sub¬
après l’assassinat d’Henri IV par ses suc¬
cesseurs.
Des
protestants par milliers
Ils ont répondu à l’appel de leurs paroisses et
sont venus de toutes les villes et
provinces de
l’hexagone, de là où ils comptent si peu, de là
où les temples sont souvent vides et froids l’hi¬
ver, des beaux quartiers de Paris aussi, édifiés
eux à l’ombre des pouvoirs, ils étaient attendus
ces milliers de pèlerins du protestantisme fran¬
çais.
Colloque
foi et tolérance
Édit
de Nantes
1598-1998
Paris 28 février
20
Veà porotetani
-mars
N°24, mai 98
Ils sont venus, deux jours durant, écouter, voir,
partager, interpeller et comprendre. Être protes¬
tant, être entre soi, être ce peuple aujourd’hui
bien fait, bien mis, choisi. 4000 coeurs qui
entonnent A toi la gloire, dans la pénombre face
au trône d’une seule croix, lieu de présence et
signe du mystère, c’est une émotion en même
temps qu'un lien avant de devenir un souvenir,
au pire une image d’Épinal.
Être protestant, dans ce grand palais des
Congrès, «pour une fois qu’on ne se sent pas
en minorité « devait déclarer Michel Rocard,
être protestant, au-delà des confessions, des
appellations et des rites, cela se remarque dans
le regard de chacun, où l’on y lit une histoire et
une identité, une complicité aussi. Le discours
protestant qui a façonné les caractères ainsi
qu’une éthique de l’existence, est tenace : le tra¬
vail, l’effort, le choix de sa vie, la grâce qui est
a
pourtant peu à peu façonné
l’identité réformée
française (reconnaissance
persécution, diaspora...),
construit ses mythes et ses références ( précari¬
té, résistance, espérance...) sans oubÜer ses
puis
valeurs bées à
son
mode de fonctionnement
(démocratie, Uberté individuelle...). C’est pour¬
quoi on peut dire que, s’il n’existe pas à propre¬
ment parler une culture protestante, il reste
don pour
faire pièce à la misère humaine, la
jamais, vraiment jamais renon¬
cer à l’espérance.
Nous sommes venus dénoncer l’éclipse de Dieu
un
tolérance, et
ne
manifeste dans le scandale de la violence
nous sommes venus proclamer la
biblique de l’oubli grâce au pardon, nous
sommes venus affirmer également que le droit
reposant sur la loi et la justice est supérieur à la
seule tolérance, même scellée par le cachet d’un
roi. Nous les protestants de France, n’avons en
effet jamais toléré de n’être que tolérés, telle est
notre aventure qui s’étend de la persécution à la
humaine,
forme
reconnaissance.
Il y eut
soudain d’un coin de la tribune ce cri du
qui figea la salle : l’histoire du christianis¬
me achoppe sur le divorce fatal ayant trop long¬
temps existé entre vérité et amour. Il convient
enfin que le christianisme tourne une page peu
glorieuse de son passé, et réconcilie ces
notions de vérité et d’amour, ce qui signifie que
le croyant, aussi convaincu soit-il de la foi en
son Dieu, doit conserver par-dessus tout
coeur
l’amour de l’humanité.
tentation
Il écartera ainsi toute
dogmatique et autoritaire, en deux
mots il doit réunir foi et tolérance.
C’était justement le titre du colloque.
D.M
d’histoire
ans
néanmoins
état
d’esprit protestant ainsi qu’un
apport spécifiquement protestant à la société
dans laquelle il s’inscrit, même timidement.
Phénomène minoritaire, le protestantisme fran¬
çais n’a guère eu à souffrir des pesanteurs de
tous les groupes majoritaires. Il fut bien souvent
(et
avec
un
d’autres minorités) le ferment, le labo¬
ratoire de nombreuse idées
qui se sont peu à peu
imposées à différentes époques : les protestants
raison avant
l’heure, déclara l’historien
Conception de l’État, démocra¬
tie, idéal répubbcain, laïcité, engagement social
et politique..., les protestants ont créé voire
animé des mouvements dont les positions étaient
en avance sur leur temps (Hbération de la
femme, planning familial et contraception,
ont
eu
Patrick Cabanel.
accueil des
étrangers et des réfugiés...).
Repli
Le
ou assimilation
protestantisme s’est identifié en outre à
l’époque de la diffusion de la civibsation de
l’écrit (traduction dans les langues vernaculaires
et lecbire de la Bible), il se trouve aujourd’hui,
conune tout le monde, confronté au développe¬
ment du monde de l’image, lui qui a consacré
l’écrit sur la représentation graphique.
Le protestantisme va-t-ü mourir, s’il devient trop
soluble dans la société moderne ? Catherine
Trautman, ancien maire de Strasbourg et actuel
ministre de la ctilhtre, pense que le protestantis¬
doit éviter deux écueils
milation et la dilution dans le miUeu national). Ya-t-il une troisième voie ?
Le
protestant jouit d’une bonne réputation dans
la société
française, il s’est intégré, exerce une
supérieure à son importance numé¬
rique et souvent gouverne. Aurait-il alors perdu
de son prophétisme, de sa force contestataire, de
son esprit rebelle, tous trois issus de sa lecture
de la Bible ? Il a peut-être trop épousé le confor¬
misme ambiant, celui des valeurs petites bour¬
geoises et conservatrices. Jusqu’où donc le pro¬
testant, de nos jours, défendra-t-il le droit des
minorités, l’intégration des exclus et une société
plus juste ? Le réformé saura-t-il se réformer et
donner à la modernité ses gages d’humanité ?
L’édit de Nantes, comme l’a rappelé l’indostriel
Pierre Bergé est toujours à réinventer : conqué¬
rir des espaces de liberté, des espaces de
réflexion, non pour soi, mais pour le démuni, le
malade, le pauvre, la veuve et l’orpheUn...
Plusieurs orateurs au cours du colloque ont
exprimé l’idée qu’on restait protestant en dépit
d’une perte de la foi et de la non-fréquentation
du culte, bref que l’imprégnation protestante
dominait la culture rebgieuse ; il convient quand
même de rappeler que le protestantisme est
d’abord une croyance, que des Égbses consti¬
tuées s’en réclament et que les valeurs culturelles
que le protestantisme affiche ne sont que des
effets des positions théologiques.
influence
:
responsables
devant Dieu
Extraits de l’intervention du Pasteur Michel
Bertrand, Président du Conseil National de
l’Église réformée de France, lors de la com¬
mémoration du 4ème centenaire de l’Édit de
Nantes, à l’UNESCO en présence du Président
de la
République, le mercredi 18 février
1998.
le risque
identitaire
(repb, fermeture, passéisme, fondamentabsme
spirituel...) et le risque communautaire (l’assi¬
me
Libres et
Daniel Margueron
L’histoire des protestants français est une
histoire
ffgnes brisées, faite de nais¬
d’exils, de persécutions et de
reconstructions, de déracinements et de
renouveaux. Une Itistome discontinue dont l’ɬ
sances
aux
et
dit de Nantes
Religion, guerre et paix
Le
quotidien catholique La Croix et l’hebdo¬
madaire protestant Réforme ont publié un
hors-série
commun sous
le titre «Les reli¬
gions, de la guerre à la paix».
A partir des 400 ans de l’Édit de Nantes,
trois thèmes sont proposés.
l’Édit qui devait installer la paix
religieuse, analyses et repères historiques
sont proposés à partir des textes anciens.
Benoît Vandeputte propose «l’Édit de Nantes
en dix questions» et Bernard Coffret soulève
les contradictions. Thierry Wanegffelen
raconte «ces chrétiens qui osèrent tutoyer
L’histoire de
Dieu...»
Catholiques et protestants aujourd’hui, les
regards des uns sur les autres, le dialogue et
l’oecuménisme, font le point 400 ans après.
Laurent Gaguebin rappelle les fondements
du protestantisme autour de trois mots :
aimer, grâce, Bible. Des protestants sont
portraltlsés, aussi différents que le scienti¬
fique Pierre-Gilles de Gennes, l’actrice
Bernadette
Laffont,
le
ministre
Lionel
Jospin.
Au service de la
paix, l’édit de Nantes
peut-il servir d’exemple pour résoudre les
conflits actuels ? Cette partie s’ouvre sur
une photo d’Irlande du Nord et voyage en
Nouvelle-Calédonie, en Algérie, en Croatie...
partout où la religion peut déclencher ou
retarder la réconciliation et la paix.
C’est plus d’une trentaine d’articles qui vous
permettront au-delà de l’événement, de tirer
des «leçons pour tous les temps» comme
l’écrivent les directeurs de La Croix et de
Réforme en introduction, et de découvrir les
«logiques qui s’y nouèrent, et celles qu’il
tenta de dénouer, qui restent au coeur de
nos préoccupations contemporaines».
G. M
représente incontestablement un
jalon important. (...)
Et 400 ans après l’Édit, au coeur d’un présent
déchiré par tant de tragédies, comment ne pas
saluer cet «art de la
paix», ce compromis
complexe et fragile qui, au prix de lourdes
concessions et de longues négociations, permit
d’arrêter pour un temps la haine et la colère.
Pour la première fois en Europe, une loi d’État
permettait la coexistence de deux reffgions
dans un même pays. Du coup, et même si
c’était
aux
avec
bien des restrictions,
il permettait
protestants d’être reconnus, à la fois
comme
chrétiens et
comme
citoyens. (...)
Je voudrais brièvement souUgner trois élé¬
ments des promesses pour la société
les protestants sont particuüèrement
auxquels
attachés,
trois aspects de ces rêves devenus petit à petit
réabté à la suite de l’Édit, mais qui doivent sans
cesse nous garder en éveil afin que plus jamais
notre
histoire,
ne
redevienne un cauchemar.
Veà porotetani
l\l°24, mai 98
21
EGi,;
du
DE
pohtique
pour
souvent contre
imposer la pabc rehgieuse,
les théologiens et les
autorités des
Éghses.
Cela m’amène à
mon
deuxième point pour
souU-
gner l’importance décisive de la lai’cité, dont l’ɬ
dit de Nantes constitue peut-être une première
lueur. On sait que les protestants lui sont résolu¬
ment attachés et pas seulement pour des raisons
historiques. Elle correspond en effet chez eux à
conviction théologique selon laquelle le
monde échappe à l’emprise des religions.
Aucune ne peut prétendre imposer ses vérités,
ses valeurs, sa morale, à l’ensemble de la com¬
une
munauté
humaine,
aucune ne
peut ignorer, ni
exclure les minorités qui pensent, qui croient et
'.W
Au centre le pasteur Michel Bertrand
lors de l'assemblée de la EPF. (Photo
Et
T. Wild)
d’abord, beaucoup d’historiens et de com¬
souligné que l’Édit de Nantes
mentateurs ont
manifestait
l’émergence d’un
espace
de
le compromis peut
la compromission. Mais cela ne
doit pas nous faire oublier que dans compromis
il y a aussi promesse. Promesse d’un vivre
ensemble juste et solidaire dont le politique est le
garant contre toutes les formes de l’exclusion. Ce
service de la communauté humaine, avec ce qu’il
glisser
réclame
vers
de
conviction
éthique et d’engagement
responsable, a toujours été
valorisé
par
le
Réformateur et pratiqué
par les protestants, que ce
la laïcité
nous
l’avez
rappelé lors de
Monsieur le Président
jamais l’addition de communautés
juxtaposées. Le bien public n’est pas et ne sera
jamais l’addition d’intérêts particuliers». (1)
Comment, pour reprendre une expression chère
aux protestants, vivre l’imité dans la diversité ?
Cette question ne peut trouver réponses que par
l’action déterminée d’humbles serviteurs du bien
comme
comme une
non
richesse.
On n’en était pas encore
là au XVIème siècle, où
on préférait mourir avec l’autre au nom de sa
vérité plutôt que de vivre et gagner avec lui. Dans
Veà porotetani N°24,
mai 98
est ceUe du Christ qui nous ouvre au pardon et à
la réconcihation. Ehe est rappel d’une promesse
sur nos vies : nous sommes chaque
état de grâce, chaque jour graciés, les
imprenable
matin
en
construire l’avenir et pour
recommencer.
Pasteur Michel Bertrand
Président de
l’Église Réformée de France
(1) - Jacques Chirac, Le Monde du 2 janvier 1998
ne peut,
l’a fait l’Édit de
quelques lieux à part, dans
la conscience
personnelle.
Quand on ne sait plus articuler le rehgieux et le
pohtique, on fait le ht de l’obscurantisme et de la
violence fanatique, et on prépare le retour des
guerres de rehgion. (...)
Mais cette nécessaire dimension
rehgions est aussi
une
pubhque des
interpehation pour nous
protestants.
En
effet, et
sans
doute
parce que nous
a
fcülu l’intervention
gardons
vive la mémoire douloureuse de l’intolérance
brime les consciences, il nous arrive
qui
parole pour dire clairement et pubh-
quement ce que nous croyons.
ne se
conçoit, ne se vit,
qu’entre des hommes et des
femmes de conviction et de courage. Que ce soit
ne se
maintient
dans le débat
LA BIBLE
DISPONIBLE
parfois de
pratiquer Y «autorévocation» et d’être trop
silencieux ou discrets, alors qu’il faudrait ris¬
Car la véritable tolérance
22
Ainsi, pour nous, la seule mémoire nécessaire
Nantes, les cantonner dans
regarder l’autre, l’étranger, le différent,
d’intolérance, il
d’une
contenir ni
religions. On
quer notre
ce contexte
source
saire dimension sociale des
capables de faire vivre’ ensemble ce
qu’on croyait incompatible. Ce qui implique de
commun,
mais
ne peut
vos voeux
«Notre'pays n’est pas et
ne sera
comme une menace
saurait réduire la foi à
le Christ,
édit
l’enclos des maisons et de
tiques ou celui des institutions de l’État.
C’est pourquoi dans un contexte où eUe est trop
souvent dlsquahfiée, il importe de réhabihter la
pohtique.
vies habitées par
«affaire
«la seule mémoire
nécessaire est
celle du Christ»
associative, des syndicats, des mouvements poli¬
tâche
ne
privée», ni exiler les rehgions hors
l’espace pubhc.
L’expression pubhque des convictions, y compris
éthiques et spirituelles, constitue un élément vital
du débat démocratique pour une société en
quête de sens. Lorsqu’elle vient à s’effacer c’est
toute la communauté humaine qui risque d’en
pâtir.
C’est pourquoi je voudrais souhgner dans mon
troisième point cette néces¬
une
soit dans le cadre de la vie
Vous
de la foi protestante n’a d’abord besoin
vivre ni de temples, ni d’institutions, ni de
clergé, ni d’assemblées spectaculaires, il suffit de
coeur
pour
mains hbres pour
ral.
vite
(...)
Le
hberté qu’aucun
contraindre.
d’arbitrage
bien que
être un temps privilégié d’ap¬
profondissement de la foi. Et pour cela, le texte
de référence de nos lïdéhtés n’est pas l’Édit de
Nantes mais c’est la Bible seule d’où jaihit la
Parole qui nous dresse comme des êtres hbres et
responsables devant Dieu et devant les hommes.
nos
qualité des dialogues oecuméniques et
interrehgieux aujourd’hui en France ne doit pas
atténuer notre vigilance, ni nous dissimuler que
notre histoire demeure déchirée par des conflits
rehgieux.
Mais le risque d’intolérance ne menace pas que
les religions. (...)
protestants, cette com¬
mémoration peut
qui vivent autrement.
Pour autant,
nous savons
C’est dire que pour nous
Et ta
autonome, celui du politique, permettant l’élabo¬
ration de compromis au nom de l’intérêt géné¬
Certes
pensée unique où petit à petit s’anéantit la hberté de conscience, la hberté de croire, de penser
et d’agir autrement. La hberté de dire non devant
l’injustice. (...)
pohtique, les relations oecumé¬
niques ou le dialogue interrehgieux, il faut refu¬
ser les consensus ou se gomment les aspérités et
s’éteignent les différences, toutes les formes de
La TOB,
Traduction
Oecuménique
de la Bible,
éditée par l'Alliance
Biblique Universelle,
est
de
nouveau
disponible à la librairie
Te Tiarama à Paofai
(ouvert du lundi
au
vendredi de 8h à 15h30)
«t/a faariro (te Atua) i ta
huna
ua
ù vaha ei ôè ôài,
ia ia ù i roto i te marü
o
o
ta
na
faariro o ia ia ù ei àhe
ànaàna ; i vaifho-màite-hia vau e ana i roto
rima ; o ia ia, ua
i ta na
piha ohe» (Itala 49/2)
pltl 0 te hlmene, o te tâvini Iho
1 roto 1 te
terâ
ôrero ra, inaha o ia iho terâ e faataa
e
te huru
ra
to te Atua maltiraa ia na, e
no
te tëimaha hoi
te
no
hopolà ta
«Ua horoà mai te Fatu
ù i te
te feia
arero o
ra o
na e amo ra.
te Tumu Nui ia
ite, ia tià ia ù ia parau
i te parau au
i tei rohirohi... te faaara nei o
haapaà vau mai te taata e
haapii ra... Ua haafatafata te Fatu i ta ù
ia i ta ù tarià ia
tarià
e
taù
aore
hoi
e aore
atu
noa
au
i ôrai tià i mûri... Ua tuu
i ta ù tua i te feiâ i tâiri mai ;
vau
pâpârià i te feiâ i huhuti i te ùmiùmi
hoi
vahavaha
;
i huna ê atu i ta ù mata i te
au
tufatufa
te
e
haere.»
(Itala
50/4,5,6)
I te toru
te hlmene, o te tâvini â terâ e
0
i to na tuàtlraa 1 te Atua e to te
Atua hoi tautururaa la na no te âro i te
haapâpO
mau
ra
haaflfiraa ta
farerei
na e
ra.
O vai te tavini
te Atua
0
«Mai te ôhi
mua
aita
El pâhonoraahlmene
1 tele ulraa tumu a te Veà,topahla
e hiô teâmui
iôa
toomaha
tatou 1 nâ
ra,
a
Itala tel
te mau hlmene no te tavml
42/1-7
;
49/1-6
E tano râ
e
;
50/4-11
faataa 1 te tahl
;
o te Atua Tumu Nul (Itala
52/13-53/12).
maa
talme
no
te talô malte 1
nâ hlmene toomaha ma te haamanaô e, noa
atu to râtou
atea te tahl 1 te tahl, hoê â manaô e hoê â fa ta te taata
papal 1 tîtau, mâotl te tatararaa 1 ta
no
te tâvlnl
o
na
te Atua Tumu Nul. No te
hlôraa 1 te
mea
parau
hoi tel roto
nâ hlmene toomaha 1 te tuhaa
Itala Pltl
te mata
(pene 40-55),
o
te taata 1
e
puta 1 topahla te lôa ra o
tano la e talô la râtou na roto 1
ora na
1 te tau
o
te Titîraa, te tau 1
parahl al te nunaa Iteraèra 1 roto 1 te tlairaa 1 te hoê
tâpaô no ô mal 1 te Atua ra, hoê tâpaô e faaite la râtou e,
e
Atua
flfl
ora
ta râtou
e
âpT
ia râtou
; e
ra hoi o ia i te tupuraa i
mai te aa i te repo maro ra :
huru,
o na e
e
te nehenehe, ia
aita hoi
atu tatou ia na,
hinaaro atu ai tatou ia
râ 0 ia i to tatou paruparu, e ua
ia i to tatou àto... 1 paruparu
; e
hopoi ê
o
râ o ia i ta
te aô i hauhia ai to tâtou, tei nià ia
to na paruparu e ora ai tâtou.»
(Itala 53/2,4,5)
Na te maha
huru tâvlnl
o
o
te hlmene
hôhora mai i te
e
tel horoà i to
te
faatupu i te hinaaro
ia
roaa
te parau
tâatoàraa
na
no
te Atua, ia ora e
mau e te parau tià 1 te feiâ
o
i tuu i to râtou tlàturlraa 1 te Atua.
tlàturl ra, e Atua te tâuà 1 to râtou
te manaô tumu
te îteraa
e
tano
e
i ta ù tâvini,
na
ruuru roa
ai tau
ta ù
varua ; ua
e
tauturu net
tuuhia
e au
;
tau
ta ù i hinaaro i mauvarua
i nià ia na e na
faaite haere i te
parau-tià i te mau etene» (Itala 42/1).
Te pehepehe ra o Itala e, o te Atua Iho te fatu ôhlpa, O la terâ e
faaite ra 1 te huru e te hopolà a te taata 1 farll 1 te faarlro la na Iho
el tâvlnl. I roto 1 te reo e te hîroà Hepera, te tâvini e aore râ te
te hoê la taata tel tuu la na Iho 1 raro aè 1 te arataîraa a
te hoê taata
mana
te taata hoê la
mal te arll, te tavana.
râ o te hoê pupu
I roto 1 te
oraraa
faaroo,
taata tel maîtlhla, tel faataahla no te faaite, no te faatupu 1 te hinaaro o te Atua, mai te
mau perofeta e te mau tahuà. No reira, te manaô tumu mâtamua
e tano e tâpeà, tele ia : te tâvini, o te hoê taata e aore râ te hoê
pupu taata te farll eère o ia iho e aore râ o râtou Iho te fatu no te
ôhlpa ta na e aore râ ta râtou e faatupu ra. E feiâ faaineine-pâpûhia e te Atua no te faatupu i te hopolà 1 pOpOhla mai, ola hoi, te
faaiteraa i te parau au e te parau-tià i te mau taata atoà e i te mau
e aore
1 to na parau no
e no
ora.
tei
te Atua Tumu Nui. E
no
haamoè
e
o
ia
te amo i te roo o to na Fatu
te tümâ i te flfl
o
roa
noa
te feiâ
e
hiaâi
i te
ra
te Atua ia na, tei nià e tei
te Vârua
o
te Fatu la
neine mâite te Atua ia
mau
iho,
na
Tele râ, ia haamanaô noa te tâvini e,
pihaiho
roto
pehepehe, te pltl
tâpeà, mâotl ia
e
te farllraa e, eère te mea ôhle te
vaiiho râ te tâvini ia
0
hohoà,
rave mau
ta râtou autâraa.
e
o
haapaà
ia na, e no
rlroraa el tâvini
«ebed»,
e
tâtou nei hara, i tairihia o ia i to tatou nei
ino
0
na e
Ua
na...
No reira, 1 mua i tele mau
«A hià
o na
râveà
e
manula al
o
faai-
ia i roto i ta
o
tâvinlraa. Te matara atoà
manaô tumu,
na e ua
mâ te horoà i te
na
ra
te toru
o
na
te
ia hoi, e faufaahia te tâvini
i te talme e haamoè ai o ia ia na iho e e ite-
hla to
na
parau
1 te talme e itehia ai te
o ta na ôhlpa. E faufaamau-hla te tâvini mai te peu e faariro o la
la na iho ei molhaa faatupu ora, ei aral 1
tupu-hope-raa
rotopO i te Atua e te taata.
vâhi atoà.
Emma Tufariua
Veà
porotetani N°24, mai 98
23
li/1 conne un
propotii
Lti )tux.
par
c
Fait partie de Vea Porotetani 1998