EPM_Vea Porotetani_199611.pdf
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if*??
^(a>Mr
•Apo mai, apc
•L’art contre t
Paiau âpi
peuple, de son Église. Son chant est un appel
à tous pour se rassembler et célébrer le Dieu
•Avec le soleil sauvons la terre
5
7 •Catholiques et protestants
vivant.
disent non au casino
La plaquette en français et anglais, présente
l’Flistoire, les raisons de cette célébration et
le programme.
Oraraa Parofta
Q I •Mai Niu-Taratoni i Tevaitoà
101 •Tuaroi : Mataio 23 .11
Dossier
1I "110
ni
■
I I ^Ul Quel avenir ?
lupiri
QQ I •Le Duff ou l’Arche
I du Capitaine Wilson
24 •Tribune Libre à Chantal Spitz
Culture
25
26
à se laisser «transporter par ces paroles
d’amour et de paix».
L’Affiche du
G. M.
Bicentenaire
De
Papeete à Paris, de
Rangiroa à New York, voici l’affiche qui invi¬
Prières pour le Jubilé
te tous à la célébration du bicentenaire de
Le Veà Porotetani vous invite, tous, enfants,
l’arrivée de l’Évangile.
Financée par le GIE
jeunes, parents, grands parents... à nous
envoyer votre prière, les paroles que vous
voulez adresser à Dieu, à l’occasion du
Tahiti Tourisme que
l’EEPF remercie fraternellement, elle servira
21 •Te matahiti tapati o te Atua
221 •Ei faaineineraa i te lupiri 1997-3
de
support à l’annonce en français, reo
maohi, et anglais de cet événement dans
bicentenaire de l’arrivée de l’Évangile.
Les prières seront publiées dans notre maga¬
tous les lieux de promotion de la Polynésie.
zine du mois de Mars 1997.
L’affiche est en trois parties.
(Envoyer votre prière avant le 1er février
En fond le temple de Tiva dont le noir et blanc
1997 au Veà porotetani - BP 113 - Papeete).
fait
ressortir,
entre
passé et présent,
l’Flistoire de l’évangélisation, deux siècles de
présence protestante. Les fenêtres sont
ouvertes, ouverture sur le monde, accueil de
ce qui vient du dehors. Devant des enfants
sourient enlacés, heureux de liberté et soli¬
•Lia farii-maitai-hia vau i Hamoa
daire.
•Mots croisés
En
•la Ora Na Marna Ebb
Le Président Jacques Ihorai
invite chacun à venir «partager notre joie» et
bas
d’affiche
île
de
Polynésie
(Moorea). C’est par là que l’Évangile est arri¬
vé, c’est ici qu’il s’est installé au milieu de
l’immensité océanique. Là aussi l’accueil, du
lagon, de la baie.
Au premier plan un enfant souffle dans le Pü.
Assis sur un tronc d’arbre, il est dans la paix
de son fenua. Il porte le vêtement de son
une
Te mau pure no te lupiri
Te
poroî atu nei te Veà Porotetani, ia
ôutou pâatoà,
te mau tamarii, te mau
taureàreà, te mau metua, te mau metua
paarl... ia hâpono mai ôutou i ta ôutou
mau pure, te mau parau ta ôutou e
hinaaro ra e ani i te Atua, i te area no te
200raa o te matahiti to te Evaneria taeraa mai.
E piahia teie mau pure i roto i ta tatou
nei veà no te âvaè mâti 1997.
(Hâpono mai ta ôutou mau pure na mua
aè i te mahana mâtamua no fepuare
1997) i te Veà porotetani - BP 113 Papeete)
Veà porotetani
Mensuel de l'Eglise évangélique de Polynésie française
Erratum
Créé en 1921
BP 113 - Papeete • Tél : 42.00.29 • Fax : 41.93.57
Directeur de Publication
Jacques IHORAI
Rédacteur en Chef
Gilles MARSAUCHE
Secrétariat
Une double erreur s’est glissée dans l’article de
Bruno Saura dans le Veà porotetani n°8, p. 15,
«Faut-il l'indépendance pour sauver la tangue tahitienne ?».
En haut de la troisième colonne il fallait lire : «Que
diraient les Français si à Paris, Brest ou Perpignan,
-
l’enseignement primaire se déroulait obligatoire¬
ment en anglais ou en allemand, à hauteur de 90 %
des cours ?».
En haut de la quatrième colonne il fallait lire :
«Jusque dans les années 1980, le tahitien n'était
pas enseigné dans les écoles publiques, mais les
jeunes tahitiens parlaient leur langue. Depuis quin¬
ze ou vingt ans, la dégradation du parler tahitien
-
est notoire...»
Heipua ATGER
Comité de Rédaction
L’agenda du Veà de Novembre 1996
Valérie GOBRAIT, Robert KOENIG, Taari MARAEA,
Daniel MARGUERON, Rocky MEUEL,
Turo RAAPOTO, Sylvia RICHAUD, Thierry TAPU,
Marania Gaston TAUIRA, Ralph TEINAORE
et la cellaboration de :
•
•
18 au 22 novembre : Commission Permanente de l’EEPF
•
24 novembre au 3 décembre : François Pihaatae participe à la Conférence mondiale
Emile MALE, Jeannie PIÏÏMAN, Patricia SANCHEZ
Impression : STP - Tirage : 5200 exemplaires
Prix de l'abonnement (i an - iO numéros) :
Polynésie : 1200F (CFP) - Métropole : 150FF - Suisse : 40FS
ISSN: 0763 4021
2
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
2 au 10 novembre : Ralph Teinaore sera à Glay (France) pour un Comité Exécutif de
la CEVAA.
sur la mission et
l’évangélisation du COE au Brésil
Tous les lundis : Étude Biblique de 18 h à 20 h organisée par Davidson Bennett à
Paofai (sauf pendant les vacances scolaires)
•
Si Tahiti
m’était comptée...
La nature était en
Tahiti,
ua lahiti roa !
paix avant
que l’homme ne l’abîme de sa
I vai hau na te natura e to na mau hotu atoà hou te taata a faa-
tupu ai i to na iho hinaaro... E inaha, faariro iho ra i te fenua ei
na. E aha te tahi tupuraa e îtehia ra i teie
main. Le réchauffement de la
haamauraa Hau no
terre montre que la nature est
mahana : E au ra, te ahu ra te fenua, te ahu ra to tatou nei mau
saturée.
Elle était généreuse
mais, aujourd’hui elle crie «je
meurs de ta
polluüoip.
Nous avons perdu le sens de la
vie. Elle ne peut-être sans cet
argent qui te met en valeur.
Après le CEP, comment expli¬
quer la floraison de casinos ?
Interrogez un joueur et il vous
répondra «Pas d’problème frère,
je m’débrouHle !»
Certains diront qu’il n’y a pas
d’autres solutions pour s’en
sortir, certains pencheront pour
l’autonomie, d’autres pour l’in¬
dépendance, d’autres pour... Où
va t’on ? Est-ce cela la vie ?
Apparemment il n’y a pas de
problème puisque 120 000
véhicules se croisent chaque
jour à Papeete.
On remplace un problème par
un autre. Et dans ces projets de
développement, quelles pers¬
pectives pour le reo maohi ?
motu. E tahi
tâpaô faaara paha e, ua
tâhiti te fenua i to
na
vai-hiti-noa-raa.
Mai te tau e te tau, ua horoà te natura i
to na maitaî. Te ôto nei to na reo i teie
mahana :
«ua
vlivii roa
vau
i ta de mau
édito
haapaàraa ôre h.
Ua moèhia paha te parau, e aha mau na te auraa o te ora. I teie
tau, e aha mau na te ora mai te peu e, aita faahou terâ taoà paari
iti haafaufaa ia ôe. Feruri rii na, e aha e ùàna mai ai teie mau fare
pereraa moni io tatou nei. E imiraa ia i te tahi atu faufaa i mûri
mai i te C.E.P. Hoê a no taua mau fare haùti «LOTO». E parau
mau
ihoâ taata aè ra e : «Aite raveà Brad, îmi te ora !».
I te hoiraa mai na Hâmoa mai, i reira te
tupuraa iho te taùrua
rahi faaiteiteraa peu e te hiroà tumu no te mau nunaa atoà no te
Moana Patitifa àpatoà, tupu mai nei te manaô e, e mea au aè
paha te tiàmaraa o te oraraa. Tiàmâraa, faataaêraa ?
Teieraa ra, e tahi raveà atoà imiraa ora na roto i te faahinaaroraa
i te tahi. E aha mau na râ te auraa.
E haere ra ia i hea...
Aita roa atu ia e fifi. E âpee atu i teie mau hânere e piti tauatini
hàruru màtini ôtaataa haere na Papeete nei e
imi ai i te ôhipa.
Terâ pai to ôe ora.
E vâhi ànaanatae roa atu, e tauiraa terâ e ôpuahia ra :
«E mono-
hia te tahi fifi e te tahi atu fifi».
E i roto i teie
mau
tauiuiraa rahi haamaitai i te faahoturaa i te
fenua nei, të hea te reo mâôhi.
E aha mau na to na tiàraa i teie mahana e to na ânanahi. Maa
uiuiraa manaô ia teie ei ômua i ta tatou veà no teie nei âvaè.
Valérie Oobrait
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
3
Apo mai, apo atu
Violence
Violence au Collège de Faa’a, violence à la télévi¬
les déchets
sion, violence au petit Lionel... Trois visages de la
violence avec ses commentaires des journalistes,
des spécialistes, des gens de la rue, des témoins,
des victimes...
A Faa’a la nuée des médias cherche les quelques
mots, les visages qui donnent vie à l’affaire au
journal de 19 h 15. Mais, sereins, les protago¬
nistes s’esquivent. I\li Vaulx en Vélin, ni
Montereau, à Faa’a direction et enseignants font
barrage pour empêcher qu’un incident ne devien¬
ne
prétexte à débordement médiatique.
Heureusement, pour sauver la face, on trouve
quelques élèves à interviewer pour ne rien dire,
Au Lycée-Collège Pômare IV, les
plastiques se veulent reflet
de ce que nous vivons. Ainsi les
arts
ordures ménagères se transforment en
matériaux pour artis¬
te... beau
l’honneur de l’info est sauf...
recyclage !
professeur d’art
plastique de la classe
A la télévision, on s’interroge sur la violence à la
de Terminale L avait
télévision. On déverse des sitcom qui rivalisent
entre violence et vulgarité. Essoufflé, on fait une
donné
pause sur le nuage de Hours pour repartir de plus
belle survoler la désolation du monde et offrir sa
soirée à un justicier quelconque ou un animateur
prêt à baisser culotte. Au journal télévisé en tahitien, c’est le Président de l’Église évangélique qui
interroge sur l’image de violence donnée à tous
comme seule réponse aux doutes, et le lendemain
au journal en français, c’est RFO qui jure avoir une
déontologie... Mais ne soyons pas trop sévères
(mais critiques), depuis l’arrivée des programmes
inutilisables.
Le
Conscience
du
autour de thème «accumulep>. Le résul¬
danger, c’est dès le
plus jeune âge qu’il
faut apprendre à
protéger la créa¬
tion. Et vive ces initiatives qui comme
la campagne de Punaauia, «Opération
tat de certains travaux pourrait n’être
Cristal», donne sens à la communauté
qu’une photo de nos plages, les lits de
en attendant le réflexe individuel.
comme
consigne aux élèves
d’utiliser la technique
qu’ils souhaitaient pour une oeuvre
nos
rivières, de l’arrière-cour des ïfiaiun fatras d’objets utilisés et
Q.M.
sons...
de la 5 et de Arte, le niveau a monté.
Lionel lui, malgré les professions de foi qui jurent
que seul compte le bonheur de l’enfant, on ne lui
demande pas son avis. Et son bonheur, c’est bien
les adultes qui en décident. D’un côté le méchant
la haamauruuruhîa
te veà ra
O Tahiti Maruao
père biologique qui n’a pas droit à la repentance,
d’un autre la mère prisonnière de son geste et
enfin les parents adoptants dans leur plaisir de
E
materner. Au milieu Lionel. Et tout autour la foule
taiô Veà PorotetcUii
hurlante qui a tout vu, qui sait tout, trop contente
de s’attaquer à la justice et au père fauteur et qui
sait ce qu’il lui faut, à Lionel. Certains à qui on
feiâ talô veà nâ roto i te
ra Tahiti
demande leur avis, sans le donner,
mâôhi
par une
mea
ôaôa no tatou, te feiâ
aore
ra
te
reo
Mâôhl, i te hoo e 1 te taio i te veà
Matin, i raro aè i te iôa
ra
Tahiti Maruao hoê aè
pirouette prennent l’exemple d’adoptions qui don¬
nent des génies (premier en math, premier en
piano, premier...), comme quoi, après le CEP, la
chance de la Polynésie ne serait-elle pas dans
l’adoption ?
Mais surtout que l’on ne vienne pas nous parler
d’enfant faamu, offert à un proche, quand l’enfant
quitte ses racines, mais interrogeons-nous sur le
problème actuel en Polynésie de la délégation
d’autorité parentale pour que chacun puisse faire
valoir ses droits, que l’adoption ne cache pas son
nom et que tous aient confiance en la justice de
taime i te hepetoma. Ota mau, teie
leur pays.
tumu 0 te fenua nei.
Quand à Lionel, que tous se préparent à l’aider
la mau ta ôe hoe e ia tâpeà maitaî ôe i ta
quand il va atterrir et découvrir ce gâchis. Lui seul,
qui n’a rien demandé a un droit, celui d’être aimé.
Dans nos actes n’oublions pas que «le Seigneur
apprécie le juste, il déteste le méchant et l’ami de
la violence». (Psaume 11-5)
ôe âveià !
T. Marutea
te hoê veà e tauà nei i te parau o te
reo mâôhi nâ roto i te
faaôhiparaa i
taua reo ra i roto i te pâpaî, t te mau
mahana mâa atoà.
la
haamauruuruhia
te
Matin no ta na tauturu
veà Tahiti
e no
to
na
tauàraa i té parau o te reo mâôhi.
la haapoupouhia o John Mairaî, te fatu
pâpaî e te rohi pâpaî no teie nei ôpuaraa, no ta na ôhtpa turu tuutuu ôre i te
haafaufaaraa e te haaparareraa i te reo
I mua t te itotto o teie taeaè, te uiui nei te manaô. Mai te peu te oti noa ra ta
te tahi pae, no te aha paî ia eita ta te tahi pae e maraa i te rave ?
la rahi te feiâ rave ôhipa e ia hoê te manaô türaî i te reo mâôhi i te hoê faito
faahiahia, mai tei îtehia nei no te reo farâni, peretâne, panlora, tâpone, e
àuhune pâpu ihoâ te parau o te reo mâôhi, e i mûri mai i te reo, te parau o
te nûnaa no na te reira reo.
Vahi a Tuheiava-Richaud
4
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
sauvons la terre
En avril 1995, le pasteur Arapari
Paparai a participé à une conférence
de rONU sur les changements clima¬
tiques (voir Veà n°14 du 1er juin 1995) au
cour de laquelle protestants et
catholiques
ont lancé un appel aux chrétiens pour agir
contre le réchauffement qui menace la pla¬
nète. Aujourd’hui le Conseil oecuménique
des Eglises (COE) nous invite à signer une
pétition «Le climat change ! Agissons main¬
tenant». Avec le magazine protestant Suisse
«Terre Nouvelle»
nous
vous
fut l’année la plus chaude du millénaire,
avec des records de températures enregis¬
trés de
Chicago à Delhi, de Londres à
Tokyo.
Le principal polluant est le dioxyde de
Carbone (C02). Sa concentration dans l’at¬
mosphère a augmenté de 30 % depuis le
début de la révolution industrielle, il y a
deux siècles.
Réduire
proposons
cette information et nous vous invitons à
la pollution
signer cette pétition.
11 y a d’abord eu le Sommet «Planète
Terre» à Rio de Janeiro en 1992, puis
Berlin en 1995 sur les changements clima¬
tiques. Christine Von Weizsâsher, experte
scientifique du COE, devait déplorer à
Berlin le peu d’avances et l’absence d’effet
après les engagements pris à Rio pour sta¬
biliser les émissions de gaz à effet de serre.
De plus, d’après le Groupe intergouveme¬
mental sur l’évolution du climat (GIEC), ce
Ce gaz produit une couche atmosphérique
qui renvoie les rayons solaires, réfléchis
par la surface terrestre, vers elle. Ce phé¬
nomène risque d’augmenter de 1 ° à 5° les
températures de la terre, entraînant
un
recul des récoltes notamment dans les
régions pauvres, une augmentation des cas
Selon les experts, le monde doit réduire de
moitié sa consommation de pétrole et de
charbon, et en premier lieu les pays riches
responsables de près de 80 % de la pollu¬
tion de l’air.
de malaria, une désertification accélérée de
L’atoll baromètre
l’Afrique, la disparition de forêts, une fonte
de 10 à 20 % des glaciers et une élévation
Gilbert
du niveau de l’océan de 15 à 95 cm.
Tinembart
raconte
que
«les
mineurs, autrefois, emmenaient avec eux
un canari qui signalait la présence de gaz
La mort d’un atoll
en 3 images
Je suis très admiré, je suis un atoli. On dit souvent que je suis le para¬
dis sur terre !
C’est vrai, je suis beau et attirant ; mais si fragile. Si fragile, que la
moindre augmentation de la température de notre terre va me tuer.
Mon état normal ? C’est quand le niveau de l’océan, qui m’entoure
totalement, est normal... Car ma végétation, ma vie donc, dépend de
l’eau douce, celle du ciel, conservée dans mon sous-sol, dans de véri¬
tables lentilles vitales.
Fragile, je le suis assurément : il suffira d’une très légère hausse du
niveau des eaux de la mer et des océans, hausse provoquée par une
plus grande chaleur... L’eau salée envahira alors mes fameuses len¬
tilles d’eau douce, et toute ma végétation de mourir. Et je cesserai de
vivre.
Et lors des tempêtes, les vagues vont achever le travail de ma des¬
truction. Car sans végétation, désertique, sans défense, je serai bien¬
tôt entièrement englouti. Surtout que la mort de mon corail augmen¬
te ma faiblesse : ce joli animal ne supporte pas la plus petite élévation
de la température de l’eau !
Je suis un atoll, on dit souvent que je suis le paradis sur terre !
Mais je suis fragile, et surtout, je suis la sonnette d’alarme de notre
planète...
(Terre nouvelle - N°1-91
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
5
Énergie solaire,
éolienne, biogaz :
la solution du futur ?
dangereux par son changement de
comportement Aujourd’hui ce sont de
petites îles, les îles basses, les atolls
qui jouent pour le monde le rôle du
canari». Pour empêcher ces catas¬
trophes, le COE nous invite à réagir
Parce que nous ne voulons pas nous
résigner, parce que Dieu nous invite à
son amour pour la vie, parce que nous
sommes responsables de sa création,
doublement. D’abord en faisant atten¬
nos habitudes en
tion à notre consommation, véhicules
Un Sommet solaire vient de se tenir à
polluants ou embouteillages, fumées
Harare
d’usine ou bombes aérosols... Puis en
(Zimbabwe) sous l’égide de
l’Unesco. Depuis une dizaine d’années, les
inquiétudes suscitées par le réchauffe¬
ment climatique annoncé ont redonné de
l’espoir aux partisans des énergies renou¬
nous
devons dénoncer les forces de la
mort et nous engager, jusqu’à remettre
question, pour empê¬
cher le réchauffement climatique.
Oilles Marsauche
appelant nos gouvernements à agir, à
informer, à aider ceux qui seront les
plus touchés.
Source : Terre nouvelle n°97
Juin-Juillet 1996
velables. En effet les combustibles fos¬
siles, consommés à 80 % dans les pays
industrialisés, sont à l’origine, on le sait
désormais, de 80 % des émissions totales
de gaz carbonique, principal responsable
de \’»effet de serre». Et la consommation
Le climat change I
gé par la digestion des animaux. Il est préconi¬
Agissons
meilleur usage des fertilisants. Il s'agit aussi de
cultiver des plantes qui absorbent de grandes
maintenant !
un
changement d'alimentation et un
d’énergie, même revue à l’économie,
devrait tripler d’ici le milieu du XXè siècle.
Une alternative existe : les énergies renou¬
Acte de solidarité envers les victimes du chan¬
Suit la panoplie habituelle : économies d'éner¬
gement climatique et les générations futures,
velables.
le Conseil oecuménique des Eglises (COE) lance
gie, carburants alternatifs, transports publics.
Malgré quelques pays pionniers d'Europe du
Nord, le monde industrialisé n'a jusqu'ici pas
montré l'exemple. Et la santé de l'industrie
automobile reste l'étalon de la prospérité éco¬
1990, les «nouvelles» énergies
renouvelables, soleil, vent, petite hydrau¬
lique, biomasse moderne (bois récolté
sans altérer la forêt, cultures énergé¬
Or,
en
tiques), ne représentaient que 2 % de la
demande mondiale en énergie. Seule une
politique de grande ampleur, coordonnée
au plan international, pourrait accélérer le
mouvement et donner ses premiers résul¬
tats à partir de 2020. D’où le Sommet
solaire d’Harare...
(Réforme)
une pétition internationale : «Le climat change!
Agissons maintenant I».
Cette pétitian internatianale appelle les états à:
tout mettre en oeuvre, dès maintenant, pour
tenir les engagements pris au Sommet de Rio
(1992), stabiliser les émissians de COo à leur
niveau de 1990, fixer des objectifs plus
contraignants pour le début du XXlè siècle. Le
but à long terme est de ramener les émissions
de COo de 6,5 tonnes actuellement à un maxi¬
-
habitant et par an ;
lutter contre tous les gaspillages, promouvoir
mum de 2 tonnes par
-
un usage plus efficace et rationnel de l'éner¬
gie, promouvoir les énergies renouvelables,
via notamment une taxation appropriée et une
réforme écologique du système fiscal ;
s'employer à faire respecter ces objectifs au
-
TVaduction de
la bible
plan international ;
aider les pays les plus touchés à faire face
aux conséquences des changements clima¬
-
La Bible a été traduite en 2 123 langues
nomique.
Alors, si le souvetage de l'atmosphère devenait
un intérêt économique ? L'Américain Florentin
Krause, membre du Groupe inter-gouvernemental sur l'évolution du climat, affirme qu'il
est rentable de fabriquer l'électricité avec des
cellules solaires, même si c'est plus cher que le
pétrole : car on économisera ainsi l'argent
nécessaire pour combattre les effets du
réchauffement. De même les fabriquants de
gaz propulseur CFC (tueur d'ozone) ont décou¬
vert qu'ils pouvaient faire des profits en ven¬
dant des substituts moins nocifs. Si les services
publics se mettent à faire des grosses com¬
mandes de technologies propres, leurs prix
vont baisser et deviendront compétitifs.
Dawe/ Wermus.
encourager un débot public sur le réchauffe¬
ment de la planète et ses conséquences.
dans le monde en 1995, soit 31 langues de
Les
plus qu’en 1994. C’est ce qu’a rapporté le
11 mars dernier la Société biblique suisse.
La Bible reste le livre le plus traduit au
monde. Plus de 550 ans après être devenu
le premier livre imprimé au monde, grâce
à Gutenberg, la Bible ne cesse d’être tra¬
duite dans de nouvelles langues.
C’est en Afrique que la Bible est la plus tra¬
duite, avec 601 langues et dialectes. En
Asie, on la trouve en 527 langues, en 446
en Amérique du Nord et du Sud, en 355 en
Océanie et en 191 en Europe.
L’Alliance biblique universelle compte 230
retombées sociales, économiques et person¬
nelles qu'aura l'adoption des mesures récla¬
sociétés dans le monde.
limiter la hausse des températures.
L'agriculture est un gros émetteur de gaz à
effet de serre, en particulier le méthane déga¬
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
quontités de C02.
tiques ;
-
6
sé
signataires s'engagent à accepter les
Émission de gaz carbonique
par personne en 1989
mées, à réduire leur propre consommation
d'énergie et leurs émissions de gaz à effet de
(tonnes métriques)
serre.
•
Madagascar
0,1
•
Cameroun
0,5
demandée et les signatures sont à envoyer à la
•
Nicaragua
0,6
Communauté oecuménique de travail Eglise et
•
Chine
(COTE), C.P. 7119, 3001
Berne, 031/372 44 14; 031/371 12 64.
•
France
2,2
6,5
•
Japon
Allemagne
La récolte de signatures se déroule du 1er juin
1996 au 25 janvier 1997. La pétition peut être
environnement
•
Australie
USA
•
Émirats Arabes unis
•
Que faire ?
L'ONU propose une série de mesures concrètes
pour
•
Au dessus de 3 tonnes
8,5
10,5
15,5
19,7
32,9
métriques
l’émission de gaz carbonique devient
dangereuse.
PaiaiitâDi
Catholiques
disent
NOHivU
CASINO
puisse accepter les jeux d’argent. Ily a un
tiques qui existent déjà. Les expériences
concours des raisons et des intérêts fami¬
dans d’autres pays le montrenb>. Et Mgr
liaux, sociaux et territoriaux qui nous
poussent à dire non aux jeux d’argent, non
Coppenrath d’ajouter que «quand on volt
les risques, même si la législation veille. Il
y a des risques à ne pas prendre».
aux casinos».
Le pasteur Ralph Teinaore, secrétaire
général de l’Église évangélique de
Polynésie française, rappelle que déjà
quand le pasteur Raapoto était Président
de l’EEPF, l’Église avait condamné les jeux
d’argent non pas parce que «jouer serait
un pêché, mais à cause des conséquences
sur la
vie familiale, sur le bien être des
enfants et sur leur éducation. Il faut tirer la
sonnette d’alarme !».
Casi No !
L’ouverture prochaine d’un
casino à Papeete réveille la
conscience des Églises de
Poiynésie contre les jeux d’ar¬
gent. Si de tous temps il y a eu
des jeux clandestins, ies tom¬
bolas ont été soumises à des
astreintes limitant à des lots en
nature et non en argent, en rai¬
son
d’abus. L’installation d’un
casino
toujours mis face à
face une conception du touris¬
a
me et travailleurs sociaux.
Le père joue, l’enfant paie
Pour les instances sociales les jeux d’ar¬
gent font partie de la mentalité polynésien¬
ne. Ils répondent à un besoin de rencontre,
de vie communautaire pour tromper l’en¬
nui, ils reflètent l’insouciance de l’avenir et
le manque du sens de responsabilité édu¬
cative et économique. Le joueur dépense,
gagner ne fait qu’accentuer la dépense au
mépris de ses charges familiales.
C’est ce qui fait dire à Monseigneur
Coppenrath, archevêque de Papeete, «en
tant que chrétien je ne pense pas qu'on
Pour les défenseur du projet il y a d’abord
l’intérêt touristique. La fréquentation du
Territoire pourrait augmenter de 10 % à 20
% et amener une population venue dépen¬
ser de l’argent, ce que Ralph Teinaore
balaie d’un revers de main «ne rêvons pas,
Papeete n’est pas Las Vegas, et est-ce cela
que nous voulons ?».
Mgr Coppenrath revient de Guaham où il
est question de l’ouverture de casinos. «Ils
vont recevoir, dit-il, plus d’un million de
touristes cette année et sans casino, ce
n’est donc pas cela qui fait venir du
monde. La population a trouvé un slogan
«Casi No !», parce qu’elle n’en veut pas.
L’archidiocèse fait campagne à cause des
risques».
Ces risques sont divers. Pour ceux qui
sont favorables à un établissement légal,
c’est au contraire lutter contre les jeux
Accompagner le joueur
plus l’Église est au pied du
Laisser s’ouvrir un casino, l’accepter
Une fois de
mur.
comme inéluctable, et ce sont les femmes
qui viendront frapper chez le prêtre, chez
le pasteur, pour sauver leur famille du
démon du jeu. Ils retourneront en chaire
pour recommander aux fidèles de ne pas
se soumettre à la tentation de ce gain faci¬
le. Ralph Teinaore admet que «ce pays
n’est pas sans vice. Il y a partout des gens
qui jouent de l’argent, le casino ne fera
qu’empirer la situation. Ce n’est pas d’un
casino dont ce peuple à besoin mais
d’éducation, l’aider à se tourner vers l’ave¬
nir et à profiter de ses richesses.»
«On ne soigne pas le jeu par le jeu» affir¬
me Mgr Coppenrath. «SI le casino volt le
jour, on redoublera d’effort pour aider les
familles, promet Ralph Teinaore. Certains
joueurs signent à la croix bleue un enga¬
gement devant Dieu, de ne plus rentrer
dans ce cercle vicieux pendant une pério¬
de et nous assistons à des revirements
spectaculaires, ils ne retourneront plus
aux jeux».
Mais plutôt que d’offrir la tentation, ie rôle
de l’état est-il d’atténuer, de contrôler ce
mal ou de nous en débarrasser ?
Gilles Marsauche
clandestins et enrichir l’état par les taxes
qui lui échappent. S’il y a de l’argent, Mgr
Coppenrath préférerait que»notys fassions
prévaloir la solidarité, qu’elle serve à la
communauté, parce que même s’il y a
taxe, une masse d’argent disparaît au pro¬
fit des banquiers».
Mais plus que le Casino, ce qui préoccupe
Ralph Teinaore «c’est ce qui tourne autour,
machines à sous, blanchissement de l’ar¬
gent sale, drogue, prostitution».
L’état n’est il pas capable de contrôler effi¬
cacement l’environnement ?
«Je
ne
le
Sources :
Interviews de Mgr Coppenrath
et de Ralph Teinaore réalisés
pour le Veà porotetani.
Rapport sur les jeux du
Comité économique et social
crois pas, dit-il, les contrôles n’empêche¬
de
ront pas
(Décembre 1983).
le développement de ces pra¬
Polynésie
française
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
7
Tomite
Faatere PCC
i Papua
Mai te
1
tae atu i te 6
e
no
Tetepa ua tupu na te putuputuraa
a
te Tômite Faatere
Taatiraa
te
o
mau
a
te
Etârëtia
no
Pâtitifa (PCC) i Port Moresby te
ôire pu no
te fenua Pâpua. E
tupu teie nei huru putuputuraa
(PhotoR.T.)
i te mau matahiti atoà, e e taui
noa te Etaretia e te fenua e farii
mai i teie
âpooraa. O teie ia te
putuputuraa hopeà a teie
Tômite hou te Âpooraa Rahi a te
PCC O te tupu i ô tatou nei i teie
matahiti i mûri nei mai te 2
e
tae atu i te 13 no Mâti, mai ta
tatou i îte.
tiraa. No reira, ua tïtauhia te mau Etârëtia
mero
ia faataa i te tahi
mau
tino
no
te
hororaa i roto i teie mâîtiraa no te tiàraa,
Peretiteni, Pâpaî Parau rahi e te Haapào
Faufaa.
E rëni i te mau ôpuaraa
A taa noa atu ai teie mau parau,
te faai-
neine atoà ra te PCC i ta na mau tâpura
ôhipa no te mau matahiti i mûri nei, i te
pae ihoâ râ no te mau rururaa rau o ta na
faatupu nei, no te tautururaa i te mau
Etârëtia i te ôhipa âmui raa i nià i te tahi
e
Faaineine i te Âpooraa Rahi
I roto i teie âpooraa o te tupu 1 te fenua
Pâpua, e rave rsihi te mau parau i tuatâpapahia e te tahi mau faaotiraa i rave hia.
Te tahi parau rahi i hiôhia mai o te huru
ia no te
mau
faaineineraa no te Âpooraa
Rahi a te PCC. No reira atoà to outou tâvini i âmui atu ai i Port Moresby, ei pâhonoraa i te tîtauraa a te
ôpuaraa, e tae noa atu i te tahi mau
tumu parau fifi e farerei hia nei e te mau
mau
nunaa
faaroo no Pâtitifa. Ua ite tâtou, e
aita tâtou e ora faahou nei i roto i te tahi
ao ôhie, e
ua rau te mau fifi e iri nei i nià
hipahia no te tautururaa i te mau nünaa
ei reira te mau Etârëtia i te ôhiparaa.
No reira, ua tïtauhia te mau pâpaî parau e
haapào neî i teie mau Tômite ôhipa a te
PCC, ia faanaho i ta râtou mau ôpuaraa
tâpura ôhipa, no te tuu atu i mua i te mau
mero no te Âpooraa Rahi i te âvàe Mâti
1997. Na te Âpooraa Rahi ia e faaoti i taua
mau ôhipa ra, e na na atoà e faataa i te
mau rëni ôhipa, ia au i te hiaai o te mau
Etârëtia mero.
Te tiàturi nei tâtou e, teie mau faainemeraa tâatoà,,no te
maitaî ta no te ôhipa a te
Fatu ta tâtou
tâvtni nei, te toe noa ia
e
tâtou, 0 te pure raa ta t te Atua, ia tautu¬
ru mai o ia e ta haamaitai mat i te mau
rima atoà e haa noa nei no te faaineineraa
i teie
Âpooraa Rahi a te PCC.
i to tâtou mau taata. Te uiraa rahi i ô nei,
eaha ta te mau Etârëtia parau i mua i teie
mau
fifi, e eaha te mau râveà e tià ia faaô-
Ralph TEINAORE
Pâpaî Parau Rahi o te
PCC o Dick Avi ôrometua.
Ua faaotihia te parau no te tumu parau e
arataî i te
mau
tâpura ôhipa atoà a te
Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture
Âpooraa Rahi a te PCC i Tahiti, oia hoî «E
haapâpQ, te Atua te tiaîtururaa
o te
fenua». Oia mau, na teie tumu parau e
tauturu i te mau feruriraa parau atoà e
tae noa atu i te mau taime feruriraa pïpïria. la au hoi mai tei mâtarohia, ua fàataa
atoà te Tômite i te tahi mau tino o te aramau feruriraa pîpîria i te mau
mahana atoà, a taa noa atu ai te mau
tai i te
taime haamoriraa.
•Timor Oriental
C’est avec une grande joie que nous apprenons que le prix Nobel de la
Paix a été décerné à deux militants pour les Droits de l’Homme au Timor
Oriental, Monseigneur Belot et José Ramos-Hortas. Nous prions pour que le peuple
Timorais retrouve la dignité et la paix.
•Célébration Œcuménique
Vendredi 6 décembre nous aurons une célébration œcuménique, avec une présentation
de l’ACAT, pour le 48ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de
E faaineine i te faaâpîraa
l’Homme. Elle se fera à la chapelle du collège-lycée La Mennais, de 18h à 19h (parking
dans la cour). Le thème sera la réconciliation. Nous invitons tous ceux qui veulent lutter
I te taime no te âpooraa, ua hiô atoà hia
mai te parau no te mau tià faatere no te
au
PCC, i te mea e hope ta râtou tau tâvini-
17 janvier, 21 février, 21 mars, 18 avril, 16 mai et 20 juin.
raa
i te taime no te
Âpooraa Rahi, e ia au
contre la torture à venir participer à cette célébration. Nous nous retrouvons, cette année,
collège La Mennais, salle de catéchèse, de 15H45 à 17H, les vendredis 15 novembre,
Fraternellement en Christ
i te faatureraa a te PCC, e tià ia faaâpîhia
teie mau tiàraa i te taime no te
Âpooraa
Rahi, na roto i te faatupuraa i te tahi mâi-
8
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
Acat-Polynésie • B.P.11 543 Mahina - Tél et Fax 48 04 01 ou Tél 53 14 58.
Mai Niu-Taratoni i Tevaitoà
Mai Niu-Taratoni...
Etârêtia
No te haamau ia Tuheiava Teihoaril
hinaaro ra no ânanahi».
ôrometua e no te farerei i te paroita e i
I te Apooraa Tlàtono, i te
pâroita, 1 te mau âmui-
te mau âmulraa e vai ra i te mataèlnaa,
ia ite mai râtou i te ôrometua âpî i o
râtou, i tupu ai taua tere ra no ù i NiuTaratoni, mai te âpeehia mai e na
taeaè ôrometua o Terai Natiki no
Punaaula
e
o
Aneterea
Ihorai
no
Papara e to râua na hoa vahiné, mal te
montre 16 e tae atu i te montre 23 no
tetepa 1996. E tere ôaôa tel faaite mai
a i te tuàtiraa papü o te mau âmulraa
P5ro, Kouaua e no Thio 1 nlà i te
no
rêni aratairaa ôhipa e faaterehia
mau
ra e
0
te ôrometua e te Apooraa Tlàtono,
ta ù iho
e
haamaumum nei. Na te
raa e
i taua mau
âmulraa ril ra, 1 vai pâpü al taua taura
taamu ra no te tiàturlraa e no te tuàti¬
e
1 te mau utuafare
atoà i fârii mai ia matou
i Nouméa e i te mataèinaa,
e no
te
mau mea
atoà, te faatae faahou
atu nei â vau ia ôutou i
te
tâpaô 0 to mâtou
aroha e te maumum. la
ôaôa ôutou i teie Oroà
Noera e ia reàreà noa i te
Raîvavae
tâviniraa i te roaraa o te
Te hoê fare pure apî (o «lerutarema» te lôa) 1 oti 1
matahiti apî e fatata mal
te
nei ia tatou.
patuhla ma te tarahu-ôre e te amuiraa no
Mahanatoa (paroita Raima) ma te tumhia atu e
te amuiraa «Taroma» (paroita «Tiroama»-Papeete)
tere tâmau 1 rotopû
mau
tatou
ta
o
...
e
i Tevaitoa
E maumum rahi to ù i
i tomohia 1 te mahana maa 7 no tetepa
1996,
te mau tiàraa rau e amohla ra e te mau vahiné e
rotopü i te mau âmulraa e te
paroita reo mâôhl no Nouméa, noa atu
Iteraèra
te mau tane i roto i te oraraa paroita, e te aroha
Tamôura i haamauhia i
1 roto i te parau no te farllraa ei ôhipa tumu na
te vâhl nohoraa
te taata.
Tehumi 1 te tâpati 29 no
poroiraa maori râ ia tupu
tâmau ia te mau tere i te mataèlnaa 1
tetepa ei ôrometua no
na pârolta no Tevaitoa e
te mea e, na roto i taua mau tere ra, o
no
te Faatereraa iho o te Etârëtla atoà terâ
mea
e faaite ra i te
raa
raa
i
te atea
o
Eaha te
o
tâpaô o to na manaônaô
i to na mau taata e pârahi ra i te atea,
haapaô noa ai râtou ma te ôaôa 1 te
ôrometua
te
Vaiaau. Te ôaôa i te
aita te haamau¬
e,
i riro no na ei haa-
mataraa
te
no
ôhipa 1
roto i na pâroita net,
te nunaa, o te faufaa ia e te poroiraa i noaa mai
Etaretla. I to te fenua Raivavae e te mau fenua
atoà o te Tuhaa V i faril malte mal i te tere, ia ora
na, maumum e ia oaoa noa i roto 1 te parau no
ù, no te reira, e haamauruuru faahou
ei
haapâpüraa râ no te
ôhipa 1 haamatahia mal
nei mai ta ù atoà e haamauruuru net i
e ana
te tâatoàraa
faaîte-raa-hia i mua i te aro o te pâroi¬
mau faaueraa âmul a te Etârêtia
o
te
mau
.
O ta
pârolta o te
i muii aè i to
fenua Raivavae mai te 6-12 no
i to te tere 1 te
tetepa 1996... Ua haamanaô-atoà-hia atu râ i
roto i taua tere ra te parau no te oraraa o te
Haapüraa Tapati e no te tereraa faufaa a te
te tavlniraa.
Jacques Ihorai
na
faahoi-faahou-raa mai i te hau 1 roto i
Etârêtia... No reira to ù ôaôa i te tere i
ta i te tâpati
15 no tetepa. O ta ù ia i
te pâroita e to na iho ôhlparaa no taua
faatupuhla no te haere e hiô i te vâhi
tunuraa e e faataheraa repo «Nickel» no
parau i mua 1 te peretiteni-mono o te
Etârêtia e i te peretlteni o te Tuhaa 4 1
parau ra na roto i te haehaa, te marü e
te faaoromal oia hoi na roto 1 te pâra-
Nouméa ia ite tel âpee mai la ù i te tei-
te
hiraa i roto i te parau no te aroha o te
maha e te ataata o te imiraa faufaa a te
tâpati o to na haamauraa, ôre noa
atu ai te reira 1 tupu i roto i te fare pure
taata i te fenua Niu-Taratoni. Mai te
no
mea e, i te tahl atu mau vâhi no te
Etârëtla, i parauhla e, «E mea telaha aè
pârolta : «Te mea faufaa roa aè i roto i
te manaà o te Apooraa Rahi, eere ia te
parau no te vâhi, te parau râ no te
ohipa» oia hoi no te taata 1 riro ai te
ôrometua ei tâvlnl. Mai te peretitenl o
te Tuhaa 4 e ta na Apooraa Tuhaa i
te tara i reira i to Tahiti !»,
i Niu-
Taratoni, e tià ia parauhia e, «E mea
faufaa aè te tarai te hoê atu mau vâhi i
ô tatou nei !» I mûri aè 1 te haamauraa
0
Tuheiava Telhoarii
ôrometua i te
Tevaitoà, mal tei hinaarohia
faaite i to
na
e
te
aroha i te ôrometua
ôre e faataaê i te taata, o te haafarerei
râ e 0 te faatâhoê.
Ei poroiraa i te mau
tino ôrometua
Ma te haamaumum i te Faatereraa o
te Tuhaa tei tum mai i te Apooraa Rahi
1 te pae no te nohoraa 1 roto i ta na ton¬
nera i te ôrometua
âpî no Tevaitoa e no
tâpati 22 no tetepa o ta ù, i te iôa o te
Iteraera Taruoura, e i to na hoa e 1 ta
Apooraa Rahi, e haamauruuru maitai
râua fetii tamarii, i roto i te tonnera a
nei â, e tae noa’tu ia Tuheiava vahiné,
te Apooraa Rahi, o ta ù iho e ôaôa ra, i
1 te farllraa i te tonnera a te Etârëtla, e
te iôa
tià roa ia ù ia hamanaô atoà 1 te faufaa
faahou nei au i to ù aroha 1 te ôrome¬
i na pâroita no Tevaitoa e no Vaiaau, o
tua
tei ite mal e tei farii tâmau mai i te tere
no
te tuàtiraa i rotopü i te pârolta reo
0
te Apooraa Faatere,
te faaite
apî no Tevaitoà e no Vaiaau i te
mâôhi no Nouméa e te Etârêtia evane-
fâriiraa i te faaotiraa a te Etârêtia. Na
rla i Niu-Taratoni e 1 te mau pae motu
na la 1 teie nei,
«Loyauté», o ta ù atoà e haamauuru nei
i pihai iho e ma te tum
0 to na mau tuahtne e e taeaè tiàtono,
i ta râtou tauturu la tatou. la ite-atoà-
e
hia te reira i roto 1 te oroà lupiri no te
o na pârolta no Tevaitoa e no
Vaiaau i nià i te hinaaro o te Apooraa
taeraa mai o te Evaneria o ta râtou e
ôhipa mâite ia ite-faahou-hia te hoê-
raa
Vaiaau, te haamauruuru atu nei â vau
i
te
ôrometua Arthur Taumaa
e
ia
Arthur Taumaa vahiné tei haapaô mai
0
te mau tià o te Faatereraa i Ralatea.
Ta ù poroiraa i te mau tino ôrometua,
no
te fenua Ralatea e no te mau fenua
atoà, ia riro la râtou «ei Apooraa Rahi e
ei
Apooraa Faatere na te Etârêtia» i
mau pârolta. Ei Noera
roto i ta râtou
mai, te pârolta reo mâôhi no Nouméa e
te Etârêtia evaneiia i Niu-Taratoni, ia
Rahi 0 ta tatou Etârëtla. Tel ôaôa-roa-
ôaôa ta tâtou 1 teie matahiti e ei haereà
hla atu râ e au, o to te Apooraa Tiàtono
âpî atoà i te matahiti 1997 e liai maira
i te tumu parau i faataahia na te
Tuhaa 8 oia hoi «Eaha te hohoà no te
ia tiàturlraa i te Faatereraa o ta tatou
au
Etârêtia i roto 1 taua hinaaro ra no te
ia tâtou.
Jacques Ihorai
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
9
Taiôraa : Mataio 23.1 - 12.
Irava tuâroi : Mataio 23.11 «E tei rahi i roto ia àutou na, ei tâvini ia no outou»
Margueon)
El haamanaàraa : Te haamanaà faahouhia atu nei tatou, te feiS taià veà, mai te peu
ta tatou i nia i teie uiraa, a faatae noa mai i te reira i te Piha Ôhipa a
Te faaarahia atu nei
e, e pâhonoraa
te Veà Porotetani i te Faatereraa a te Etârëtia i te Pii no Pâàfaî.
D.(Phot
tatou, e aita e pâhonoraa i nià i te tuâroi n° 8 i roto i teie veà, no te vai iho ihoâ i te
tahi tuhaa no te mau pâhonoraa i horoàhia mai i nià i te tuâroi i na mua atu. E pâhonohia atu râ te reira i roto i ta tâtou tuâroi n° 10.
Te tahi manaô tatara i nià i te
taiôraa
I roto i teie taiôraa na tâtou, aita
te tau no letu, te mau tTephilin -
piti no te faahaparaa a letu ia
hinaaro o te taata i te «faarahi» ia
prières-bandes» (te tahi mau
îrava pîpirià tei faarirohia ei ture
haapaôraa, tei tuuhia i roto i te
râtou tei taa ê roa i te mea mâta-
na, to letu hinaaroraa e tuu i ta
horoàhia, oia hoî, to te
mua
i
mau
Fâritea îmiraa
te
i
mau
tahi mau àfata nainaî hou a tâa-
râveà atoà ia îtehia mai râtou e
te
muhia atu ai i nià i te rae, e aore
te
na roto nei râ o ia i te mau parau
ia, i te rima àui : Teut. 11.13-22;
pârahi
hânoa i terâ mau pârahiraa rii i
ta na e horoà nei i te nOnaa e ta
6.4-9; Etoto 13.2-16) no te faanehenehe noa i te hiü àhu. Aita
mûri, e îmi roa râtou i te mau
râveà atoà ia noaa mai terâ mau
O
letu
e
âfaro nei i teie
parau
mau arataî faaroo o te nOnaa,
na
iho
mau
pipi, i te faaîteraa
taata.
Eita râtou
e
na mau
pipi i mua i te parau no
te «tâviniraa».
E parau rahi roa teie, tei tTtau i
te taata i roto i to na oraraa, ia
papa i ta na tâvtniraa i nià i te
hohoà no te tâviniraa i horoàhia
mai e te Fatu. Teie manaô no te
faahaehaaraa e horoàhia i roto i
atu i to râtou huru e to râtou îno
roa
faahapa nei i to
pârahiraa h8mahana, na reira
i nià i te mau tamarii a te Atua.
râtou paruparu i mua i te faana¬
atoà hoî te tîtauraa i te taata ia
te îrava 12, e tüàtîraa rahi to na
faahapa nei i ta
haapaôraa, no to na noa
hinaaro e faahapa, te tuu nei râ
horaa ta râtou iho i haamau, te
haametua ia râtou, moè roa atu
ai te tiàraa metua o te Atua. Aita
atoà hoî te parau no te aroharaa
i nià i teie parau no te tâvini.
0 ia ia na iho i
te faarahi roa atu i te
tâviniraa mau ?
Aita
0
letu
e
râtou
atu letu
e
faahapa nei râ o ia ia râtou, i te
mea râtou i faaôhipa i te reira no
mau arataî faaroo, no te
faaîte i ta râtou faaôhiparaa
taata,
te tiàraa arataî, e haapoto
ra i teie tâpura.
I roto i te îrava 5 e tae atu i te
I mua i teie mau parau ta tâtou i
hape i te parau no te mana i nià
îrava 7, te îte ra tâtou i reira i te
hiô iho nei, tei faaîte noa mai i te
ropO i te nOnaa e
teie
àti o te
e no
Uiraa ; Eaha te papa no te tahi
Julien MAHAA
te feiâ riirii. Eere anei no teie
huru to te Fatu, i îmi onoono roa
1 roto i te tiàraa tamarii na te Atua, ua haamau
ai te mau Pâpaî Parau e te mau
Fâritea e haapohe ia letu. ! roto i
Pâhonoraa o te Uiraa
Na roto i te haehaa te aau, te aroha ia vêtahi ê,
0 la i na taahiraa e vaù. la nehenehe te taata nei
ta râtou hiôraa, e taata faahue-
te mâ te aau, te hlaài te maitaî, te marû, te faa¬
ia ora ia ôaôa, ia maitaî.
hue teie, e taata faaturori i te
manaô o te nOnaa, e mea maitaî
tupu te parau hau.
E parau na râ tâtou e, te ôfaî i faaruèhia e te feîa
ia faaôre roa hia to na parau.
vai noa ra ia e tae roa mai i teie nei.
Parau mau, te faahaparaa mâta-
tâmau tâtou i to na taahiraa âvae ma te parau
mua roa ta letu e hinaaro e faaî¬
mau, no te fânaô i te ora mure ôre horoà noa. la
E pâhono tâtou
1 - la tûruî i nià iho i teie ôfaî eita e haama (Itaia
te, tei nià iho ia i te mau haapiita teie mau arataî faaroo e
horoà ra î te nOnaa. Eiaha mai te
fânaô tâtou i te reira i teie mahana.
28/6)
Ua taahi-ê-hla na e letu. To na putaraa âvae, te
P. E. no Paea
raa
ta râtou haapiiraa i
patu, teî riro Iho nei ei ôfaî tlàvâ.
la âpee
2 - To na ètaèta, e to na puai o te Atua ia (Tenete
49/24)
3 - A hiô 1 nià i taua ôfaî ra e tauturu mai o ia ia
aita râtou iho e ora nei i ta
Pahonoraa Mataio pene 21 - Irava 42
la ora na e te Faatereraa no ta tâtou Etârëtia.
Mauruuru no teie nei îrava nehenehe roa. Teie te
râtou parau. No Paraita mâ noa
tahi manaô pâhonoraa no teie parau. E hio na
te haapiiraa, âreà o Tihôni mâ, e
tâtou i mûri.
feiâ horoà noa ia. O Tihôni mâ te
feiâ horoà parau, âreà te feiâ
neine i te tahi
fenua, ei fenua maitaî ra e te
râpae.
heeuri maitaî
E parau
E haere i râpae, e fâriu mal al no te àro mai 1 te
mea e, eere
te mea faufaa, te fifi rahi e îtehia
ra,
rave
ra,
o
Pmaita mâ ia. O te
manaô rahi ia e yai ra i roto i te
îrava 4. Aita te reira huru e faa^
tiàmâ ra i te taata, mai ta te Atua
i hinaaro,
te haapciremo roa atu
ra râ te reira i te taata i roto i te
faanahoraa a te taata.
I roto i te
haapiiraa a te
mau Pâpaî Parau e te mau
Fâritea, tei papa-atoà-hia i nià i
te arataîraa a te mau Râpi, te
haapâpO maitaî ra râtou ra e, î
roto i teie parau no te «haapaô»,
mau
I roto i te val Atua raa, ua manaô te Atua e faal-
tâtou e no te aha. E
parau tâtou e, no te huero varua ia, ta te Atua e
;
faainelne ra i te tuu i roto 1 taua fenua ra e na
taua fenua ra e faaôhipa ia tae mai i teie ao. la
tae râ i to na taime. Ua faaroohia te tahi reo,
eiaha e mataù ia âfaî i to vahiné 1 te ùtuafare, no
ôe, 0 te fatu mau o ia, eita ôe, e haamâ (Itaia
50/7)
4 E rave rahi te taata tei faaruè 1 taua ôfaî ra.
-
No te nounou i te tiàraa i roto i te mau faaroo
faaroo metua, aita e feruri ra, e no ô nei i horoi
hia ai 1 to râtou mata, i îte aî râtou i te ao. I
parau ai te Ôhipa 4/11-12 «E ui tâtou e, e ôfaî
maitai anei taua ôfai ra». E parau tâtou ia haa-
paôhia. No te aha. E pâhonoraa âfaro te manaô
të Vâma 0 ia i hapü al. Ua manaô mal te Atua 1
e, e mea âfaro te Etârëtia evaneria.
to na hohoà ta te taata i faarepo. la tae râ i to na
Te Etârëtia evaneria e ta na facmahoraa. E haa-
taime, ua pu mai i teie ao. E ui tâtou e, ua haa¬
manaô, ta teie e faaruè ra i ta tâtou faaroo e, no
paô te taata i te faaararaa a te mau perofeta, e
te îno 0 te feruriraa.
te mau tâvini tei faarirohia e te Atua ei auvaha
Ua tuu atoà mai te Atua 1 te ôfai Turoriraa e te
parau na na. O vai tei fârii i te horoà a te Atua.
Te mau ânlmara
papa ei mâheaituraa. Roma 9/!r. 32 v. h. - Ir. 33
-1 Petero 2/6/7/8
2 - Te mau tiaî mamoe
Ei faahoperaa i teie manaô iti, ei te Atua ôutou e
tâpeàraa i te mau haapiiraa tei
horoàhia e te faatupuraa i te
O vai tel haamaitaî. O te mau Merahi ia.
tâtou i te parau no to na aroha.
la tae i to na taime, ua îtehia ta na ôhipa, to na
Ei îrava ôpaniraa i to ù manaô no ta tâtou îrava
reira. Te auraa, aita e faufaa to
maitaî, ta na pororaa evaneria, te faaoraraa i te
mai e rave rahi ; faatlà 1 tei pohe i nià, faaamu
A faaitoito e te mau taeaè no ta tatou pü. E la
Temeio-raa i te taata.
ora na i te Aroha o te Atua.
te vai
mau
ra
te manaô
no
te
te haapiiraa, mai te peu e, no te
faaapiapi noa i te feruriraa. la
riro râ te parau i horoàhia ei
parau tei faatupu, eiaha râ mai
te mau lurâtâteri, tei parauhia i
10 Veà porotetani N°9, Novembre 1996
1
-
E rave rahi mau ôhipa ta na i rave 1 teie ao ia au
i te tonoraa a to na metua, no te faahoî i te taata
Efetia2/lr. 20/21/22
Le paradoxe du reo maohi
Après la première partie de ce dossier sur le reo maohi
dans le Veà porotetani n“8 d’octobre 1996 qui faisait le
point sur l’identité et la réalité de la langue en Polynésie,
nous continuons ce mois-ci notre analyse en proposant
un état des lieux et des perspectives pour l’avenir.
Alors qu’il n’y a pas si longtemps, parler en classe le tahitien provoquait la colère et les punitions du professeur, à
la maison le français n’entrait pas.
Aujourd’hui le reo maohi est (insuffisamment) reconnu et
enseigné mais le français s’infiltre sous les toits des tare.
Ce paradoxe provoque l’inquiétude, certaines solutions se
mettent en place, d’autres sont revendiquées ou espérées
mais tous reconnaissent que l’avenir du reo maohi est en
danger. Alors comme en appelle le Président de l’Église
évangélique et le Ministre de l’Éducation, discutons !
Reo maimi
quel avenir ?...
Ce dossier est une porte ouverte, volontairement incom¬
plet. Il ne traite pas des autres langues mais ne les oublie
pas, il ne traite pas du rôle des médias ni des arts... il
souhaite offrir des réflexions pour engager une action.
E piti huru taaê to
te reo mâôhi
Mai te mea ra ua hiôhia mai i roto i te tuhaa
no
te Veà no te âvaè Atopa ra, numera
8 te
parau no te reo mâôhi e to na tiàraa i Porinetia
nei.
I teie a, e hohora manaô teie i nià i te mauraa
V(Pheotà)
te reo mâôhi i to tatou nei fenua e to na âna-
nahi.
I te tahi tau, ia faaôhipa-noa-atu-hia taua reo
iti ra i roto i te piha haapiiraa, e riri mai te ôrometua o tei riro atoà i te faautuà mai.
Areà i te tare ra, e parau tahiti noa anaè ia e
aore e
parau farani.
I teie nei, aita te reo mâôhi i ite-maite-hia e
aita atoà i ravai to na haapiiraahia. Te parau
râ no te reo farani, ua 5 roa ia i roto i te mau
ùtuafare atoà. No reira, e mea huru peàpeà ia
manaônaô i te tiàraa no te reo mâôhi.
Te râveà, te vai nei ihoâ. Të faaôhipahia ra te
Enseigner sans enseignement
Léon Taerea se souvient encore de ses années d’école où à Vienot,
il était interdit de parler reo maohi en classe. Un mot dans sa
langue maternelle et le voilà tributaire du coquillage. Le dernier à
le posséder à la fin de la journée était puni. Il fallait alors jouer au
plus fin pour provoquer un mot en tahitien chez son voisin et ainsi
s’en débarrasser pour éviter les coups.
Aujourd’hui le reo maohi est revendiqué, il est entré dans les
classes, on l’enseigne.
tahi e, të ferurl-noa-hia ra. Te manaô âmui râ,
te peàpeà râ ia i te mea e aha mau na taua reo
iti, e aha to mûri mai. E aha pai to na ânanahi.
Ua tano
mau
â te
piiraa a te Peretiteni a te
Etaretia Evaneria râua te faatere Hau
no
te
pae Haapiiraa. A tâuà parau anaè na râ !
E ùputa matara noa teie tuhaa. Aita te mau
manaô i hope roa i te vauvauhia. No te mau
reo mâôhi ê atu, aore i tuuhia mai maa manaô
i nià ia râtou, aita râ i faataa-ê-hia atu e aita
atoà i haamoèhia.
Aita atoà
i faahiti-noa-aè-hia te parau no
te
haapurororaa veà e aore râ te parau no te
faaùnaùna...
e
to râtou tiàraa ia
au
te
reo
mâôhi.
Te hiaai nei râ teie tuhaa iti e ia feruri maite
tâtou hou a haa ai...
Veà Porotetani
Contre le charabia
La
durée
maohi
du
varie
cours
d’une
de
reo
plus des popaa
qui eux découvrent et reprodui¬
école
à
sent sans besoin d’effacer de
ne se moquent
l’autre, d’une classe à l’autre.
Plus
rapproche de
Papeete, plus le temps est
on
se
court, 15 minutes, une demiheure contre 2 h 40 à Mataura
aux
Australes.
Ceci
pouvant
dépendre du nombre de fran¬
çais dans la classe. Pour Olivia,
enseignante depuis dix
ans,
actuellement à Paea, «la diffi¬
culté pour les jeunes tahitiens
est de réapprendre leur langue
qu’ils ne maîtrisent pas bien et
dont ils découvrent que tel mot
ne se dit pas comme ils le pro¬
noncent, et, dit-elle en riant, ils
mauvaises habitudes».
Le problème de la maîtrise de
la
langue revient dans la
bouche de tous les instituteurs.
Henri
aux
Australes, qui
enseigne depuis 25 ans, s’in¬
quiète du mélange des langues.
Florida à l’école de Hane aux
Marquises, 18 ans d’enseigne¬
ment, a du mal à les aider à
séparer la structure du français
qu’ils connaissent d’une autre
langue qu’ils parleraient, ce qui
donne pour Jean-Pierre de
Tatakoto aux Tuamotu «du cha¬
rabia, un mélange de langues à
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
IT'
i maison qu’il faut corriger à l'école».
pour les îles il faudrait ajouter la langue
èmaculaire (eo enana...) utilisée dans la
^Usse et l’apprentissage du reo maohi en
^us du français. «Richesse ! s’exclame Jeanlyerre, richesse des mots, des notions, mais
'mcore faudrait-il avoir les outils néces-
'-^iresR.
Te reo mâôhi
i roto i te fare
haapiiraa
jàanque de formation, manque de méthode,
manque de livres scolaires ou généraux, tous
!|^p plaignant d’être lancer dans ce sauvetage
la langue sans moyen.
■idrey à Papeete enseigne depuis deux ans.
Sans document elle adapte à la situation,
chiffres, jours, corps... elle enrichit leur voca¬
bulaire. Jean-Pierre utilise des chansons, des
contes, des poèmes et lui aussi part du vécu
de l’enfant. Olivia a profité de la visite de
marna venues
conter lors de la semaine du
3ème âge. Céline à Raiatea, depuis 24 ans, à
l’école, part d’»un thème étudié en français et
le lendemain je le reprends en tahitien. Mais
je n’étudie pas la langue, juste le vocabulai¬
re».
Ia tûtonu-anaè-hia i te ture a te Hau e
faire des élèves de bons citoyens français.
i te ptha Ono oia te haapiiraa tuarua, e
ciha te fa
:
Comment le reo maohi avec son caractère
la riro mai te mau haapiiraa
propre peut-il coopérer ?
Son origine semble venir de l’Asie du sud-est.
Prendre textuellement des manuels en fran¬
atoà O të faaterehia nei ei haamauraa i te
tahi taata tiàmâ, i roto 1 te oraraa âmui no
ânanahi. la îte 1 to na reo e te faatura 1 te
mau
çais et les traduire en tahitien est donc impos¬
ture naho o te oraraa âmui. Teie te
haapiiraa atoà, e tuatua ânei, e
parau tumu fenua ânei, e NOmera ânei, e
reo noa atu te reo e haapiihia ra : E mau
faahoturaa ia i te parau no te reo farani e
sible. Par contre la cohabitation des deux
auraa : Te
te hiroà
tumu faremi i roto i te Hau
Repupiiita farani.
Te manaô e matara mai, te haapiiraa reo
mâôhi, no te mea tê 5 atoà ra ia i roto i te
langues est un enrichissement, le vocabulaire
peut se développer, il peut emprunter des
mots à l’autre langue mais cela à la condition
_
de bien maîtriser les différences.
C’est en définissant clairement l’avenir du reo
maohi, sa place dans la société, dans la scola¬
rité, les diplômes et les débouchés, qu’il trou¬
vera son sens pour
l’élève.
ture haapiiraa a te Hau, e tià ia ia na e îmi
i te mau râveà atoà e hotu al te reo farani.
E huru-ê-hia ia talô i taua mau faatureraa
Définir le but
A Papeete, Chan est heureuse de voir «que
les enfants réclament le cours de reo maohi».
Elle remarque que «ceux qui fréquentent
l’école du Dimanche ont plus de facilité>. Elle
utilise encore «un vieux fascicule en loque».
Mais surtout elle est intraitable, «je parle uni¬
quement en reo maohi pendant ce cours,
qu’ils comprennent ou pas. S’ils me répon¬
dent en deux langues, je ne comprends pas,
quand c’est en reo maohi c’est en reo maohi
!» Comme Olivia, comme Audrey, elle reprend
des cours suivis à l’Université, qu’elle adapte.
Mais alors vient la question de la graphie,
«j’ai appris ma langue, dit-elle, à l’école du
Dimanche, dans la Bible et maintenant il me
faut enseigner une autre écriture». Elle parta¬
ge l’inquiétude de l’Église évangélique. Olivia
aussi, mais elle craint que «la culture maohi
devienne
une
mode. Porter le pareo, se
tatouer, parler tahitien, il faut savoir pourquoi
on le fait, il ne fâut pas défendre sans com¬
prendre, sans but>.
Mal préparées, déstabilisées, les écoles avan¬
cent dans le brouillard, sans savoir ce que
l’on attend d’elles, ce que sera l’avenir et en
doutant de l’utilité de cet enseignement. JeanPierre regrette qu’»;/s parlent le français, un
peu
Au Collège dès la 6ème on nous demande de
nià i te parau no te haapiiraa a tomo ai
le
reo
maohi et presque plus le
Tuamotu.»
i te mea hoî, e Moana patitlfa teie e aore
roa îno tOàtiraa e vai nei i
rotopû i taua na
piti. E tano la e ui e : Mea nâhea pai
ia te reo mâohl e riro ei pou tumu i te haapliraa reo farani maotl eere roa atu i te reo
fëtli. Te reo farani, te reo peretâne e aore
râ te reo pâniora, e nau reo fetii râtou i te
reo e
mea e, e reo ratino.
«malgache», i te mitonetia e te vai atu ra :
-anaè-
e nau reo fetii auteronetia ia parau
hia i roto i te àài o te mau reo fetii. E no
te mea e faanahoraa ê, e feruriraa ê atoà
ia. Teie te uiraa e fa mai : E mea nâhea pai
ia te reo mâôhi e faatae ai i te fa a te Hau
hoi râua.
Ua moèhia paha i te hiô mal 1 to tatou nei
mau
pae e inaha, ua ô Porinetia 1 te ture
question cet apprentissa¬
ge, chacun y voit un enrichissement et un
plus pour les études de l’enfant, une facilité
aux langues si utiles en Polynésie. «Et puis,
dit Olivia, elles sont si beiles». «Surtout ie
tahitien, dit Chan en riant, c’est ma langue I».
aucun ne remet en
Gilles Marsauche
12 Veà porotetani N°9, Novembre 1996
te tahi i te tahi : E pae hora no te reo fara¬
ni, e hoê hora no te reo mâôhi. E ahlri te
reo mâôhi e faaôhipahia nei i roto i te mau
ùtuafare. Aita nei hoi ! I te mau motu, oia
ia. E no te mea atoà e mea iti roa te ânairaa
taô mâtauhia e to tâtou mau tamarii
no
te oire, i ô mal ai te mau taô farani i
mau
la i te ânairaa taô tano no te
tahi
tumu parau, e haamâtau atoà 1 te tairaa
tairaa reo, e
toparaa reo taaê to te tahi reo 1 to te tahi.
reo mâôhi ia hiroà râtou e, e
la roaa 1 te faataa ê, e roaa ai i te tâmau,
e roaa i te parau
âfaro.
Te hum tamarii
I roto i te raveraa, eere te puta te fifi. E tae
roa e
parau e, eere te puta ôre te fifi aore
râ te itiraa o te pâpai te fifi.
haapiiraa a te Hau.
Te mea pâpO : Aita roa atu e tano e rave
Te fifi, e faaite i te tamarii, e faufaa atoà to
i te tahi puta haapii reo farani, per¬
te tau titauraa parau tüite, i teie nei tau
mau
etâne ânei
e
huri tià atu i roto i te reo
mâôhi ei moihaa haapii 1 te reo mâôhi. la
nâ reira anaè ra, e reo mâôhi noa ia la au
te arataîraa a te reo farani e aore râ ia au
te papa reo a te reo peretâne.
Te raveraa
teie reo 1 roto i te oraraa âmui ôhipa ôre, 1
hohoà teata e te roro ulra. E tiàraa atoà to
na i roto
i te mau tauiuiraa e rave rau, e
âpee atoà te taata, e âpee atoà te reo ia
ora 0 ia. Ua paari teie mau tamarii 1 roto i
te parau haperaa 1 te reo mâôhi e i roto
atoà 1 te tahi manaônaôraa hape (eere hoi
no
râtou) o taua reo ra.
Taaê noa atu teie mau uiuiraa manaô, e
E reo teie, e faufaa to na.
aha te tupuraa o te haapiiraa reo mâôhi 1
faufaa ai te reo.
No te taata e
I roto i te
te vai nei nâ
E parau atoà to te reo mâôhi i roto i te
piti, te reo farani e te reo mâôhi.
Aita te irava i hope e parau faranlraa Iho.
E parau taô te rahlraa e aita e âfaro te taîraa. Ua ânoi roa nâ reo e piti noa atu â te
taaêraa. Te taa pâpü mai râ i te mea e faa-
mahana atoà 1 Tcihiti nei e i to tâtou nei
roto i te mau piha haapiiraa.
parau a te tamarii tuarua,
reo e
Tous ils aiment ces langues complémentaires,
â haereraa taime. E mea iti te haapiiraa o
roto i te mau hâmantraa irava. E haatâ-
Areà te reo mâôhi, e reo atia teie. E ua
tOàti ia i te na mau reo mai te flriplno, te
i te hopeà, e mea taaê roa
aita pai nâ reo e piti e haapii-plti-hia hoê
taahia nei, aita roa atu ia e fifi.
Te raveraa ; e faatano ia i te parauraa te
oraraa
âmui
mau motu.
no
ânanahi,
e
1 te mau
I hoi anaè mai 1 nià i te fa o te
ture Hau, e tano ihoa e parau : te val nei
te reo farani e to na faufaa i roto i te hau
repuplrita. E te vai atoà ra te reo mâôhi ei
reo piti haapiihia ia tià mâ te tamarii i roto
i te oraraa âmui no ânanahi.
tahi vae, te tahi taô e aore râ te tahi atu
taô rautahi. E ua ô roa te taîraa o te reo
farani i roto i te mau taô mâôhi. Te fifi.
Valérie Gobrait
«Le reo maohi coule dan
Nicolas Sanquer, ministre de l’Éducation, a reçu
le Veà Porotetani à la veille de son départ pour
la Métropole. Dans ses valises il emmène de
nombreux dossiers, dont l’enseignement du reo maohi
n’est pas absent. Depuis 1993 à ce ministère essentiel
dans la vie et l’avenir de la Polynésie, conscient des
enjeux de la langue, il défend les résultats du gouver¬
nement sans nier les questions et en ouvrant le dia¬
logue pour les perspectives.
Veà Porotetani ; Comment qualifiez-
Bible,
vous la situation actuelle du reo maohi?
Mais
Nicolas Sanquer : le reo maohi est une
langue vivante qui se porte bien. 70 % de
des
contes.
enseigner la
langue n’est pas suffi¬
la population la parle et si nos jeunes
sant, il faut porter nos
efforts sur la pratique
ont plutôt tendance à parler le français,
hors du cadre de la
dans les familles, les religions, en poli¬
mots, à la déperdition du vocabulaire,
c’est là où les écoles, publiques, privées
leçon, dans la communication courante.
V. P. ; Le reo maohi est-il une langue
préservée ou une langue évolutive qui
s’enrichit d’apports extérieurs ?
N. S. : Je ne crois pas qu’elle évolue
mais aussi école du Dimanche comme
dans le vocabulaire. L’Académie tahitien-
chez les protestants, peuvent aider à une
ne a
pratique correcte de la langue et à
concerver notre patrimoine culturelle.
V. P. : Dans le primaire les maîtres
regrettent le manque de formation et de
manuel scolaire pour l’enseigner.
Pensez-vous que des efforts doivent être
ne
tique on pratique le reo maohi. Pourtant
il faut être attentif à Tutilisation des
«Les langues nous enrichissent» (Photo Veà)
donné de nouveaux mots mais ils
N. S. : Je pars en Métropole avec ce
dossier. La situation actuelle n’est pas
adaptée. Nous avancerons par étape, la
prochaine ouvrira les métiers de l’ensei¬
gnement. Je ne peux vous en dire plus.
V. P. : Après son I I2ème Synode est-ce
le message que vous voulez transmettre
utilisés. Je pense à «Te
Tau», le temps, on dit toujours «Te huru
à
sont pas
l’Église évangélique, «Avançons par
étapes» ?
no te reva». Le tahitien traduit par exten¬
N. S. : L’Église évangélique est résolu¬
sion.
ment ancrée dans le reo maohi et je féli¬
V. P. : La guerre entre linguistes sur la
cite
graphie est-elle un frein ?
enfants qui en sortent en maîtrisant leur
faits ?
N. S. : Je ne crois pas. Notre référence
N. S. : On ne peut pas dire qu’aucun
c’est l’Académie, de plus c’est la commu¬
langue. Je peux comprendre sa réaction
mais je crois qu’il y a une méconnais¬
sance des problèmes. Croyez-vous que je
vais laisser tomber ma langue maternel¬
le, la langue avec laquelle je commu¬
nique avec ma mère ? Mais quand elle
parle en tahitien avec ses petits enfants,
ils lui répondent en français. Pourtant ils
la comprennent, ils sont dans le bain de
ce langage. A l’école, les institutrices uti¬
lisent chaque occasion pour le parler,
c’est dans notre sang. Je ne veux pas
polémiquer mais étudions ce qui ne
marche pas et trouvons les moyens
d’agir pour le reo maohi comme pour les
autres langues de Polynésie. Discutons !
Tout ce qui peut contribuer à une
meilleure maîtrise de la langue, faisons-
effort n’a été fait. Depuis dix ans nous
nication qui prime, l’écrit viendra ensui¬
avons mis en
te. Nos enfants doivent pouvoir conver¬
place des conseillers péda¬
gogiques en reo maohi, la formation à
l’école Normale comprend environ 80
heures par an, de la 6ème à la termina¬
le les élèves ont au moins une heure de
maohi, des cours sont donnés à la
chambre du commerce, il est obligatoire
reo
ser en
tahitien à la sortie de la mater¬
nelle. 11 n’est pas normal que des enfants
mélangent français et tahitien dans la
discussion. Et ce n’est pas que le rôle
des écoles de les aider à faire la diffé¬
rence, c’est aussi celui de la famille.
et éliminatoire au concours de l’école
V. P. : Dans un Pacifique anglophone,
terminons le manuel
d’apprentissage du reo maohi en mater¬
nelle, puis viendra celui du deuxième
Polynésie francophone et des
maohiphones, cette diversité
est-elle une richesse ou un handicap
pour l’enfant ?
N. S. : L’outil de travail pour l’apprentis¬
sage scolaire c’est la langue française. 11
ne faut pas rêver, pour avoir des
diplômes, réussir socialement, il faut la
maîtriser. De plus, plus on connaît de
langues plus on s’enrichit à condition de
les maîtriser et non pas de les mélanger.
Normale,
nous
cycle, ces parutions se dérouleront sur
quatre ans. Je viens de demander à Turo
Raapoto, conseiller pédagogique, de
réunir tous les professeurs en reo maohi
et de revoir le programme du secondaire.
11
vrai
que nous manquons de
manuels scolaires et de livres. Alors j’in¬
est
vite tous ceux qui écrivent le reo maohi
à écrire des romans, des nouvelles, de
courtes
histoires, des histoires de la
une
familles
V, P. : Le CAPES de reo maohi va t-il
voir le jour ?
l’école
du
Dimanche
pour ces
le, c’est l’affaire de tous.
Propos recueillis par
Gilles Marsauche
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
13
la parau te maôhi
i to na reo !
la îtehla te reo mâôhi e ta haapii-atoà-hia
A la suite de l’interpellation du
112ème Synode de l’EEPF sur
le reo maôhi, la lettre que nous
Ua ôaôa vau i te faarooraa i te Peretiteni no te
Hau Fenua i te faahitiraa i to te reo mâôhi riro-
envoyée le Président du
ei tâpaô no te faufaa o te reo mâôhi, i to ù manaô,
a
...
atoà-raa nô na ei mea faufaa ! No reira, e mea tià,
ia faatupuhia te hoê rururaa o te haaputuputu i
Gouvernement, Gaston Flosse,
te mau ôrometua e haapii ra i te tamarii i te reo
m'a rassuré sur l’attachement
qu’il porte au reo mâôhi.^ Mon
souhait et celui
l’Église
de
Évangélique
est que notre
langue soit reconnue et ensei¬
gnée comme une langue offi¬
cielle, qu’elle ne soit pas seule¬
ment une langue parlée à la
maison mais que tous les
efforts soient portées pour
qu’elle ait droit à un apprentis¬
sage complet oral et écrit.
La langue nous permet d’aller
l’autre, c’est un chemin
qui favorise la rencontre, alors
pourquoi ne pas utiiiser cette
route pour nous ouvrir et che¬
vers
miner ensemble ? Je souhaite
l’organisation d’états généraux
du reo maôhi qui mettent
autour
d’une table
:
cher¬
cheurs, enseignants, étudiants,
associations, élus et Églises.
Ils nous permettraient d’avan¬
cer sur les questions d’ensei¬
gnement, de graphie, de
moyens mis en oeuvre, de
place du reo mâôhi dans notre
société. Ils nous permettraient
d’être côte à côte pour arrêter
les querelles et construire.
Notre langue doit être vivante.
Comme pour les rencontres
sportives ne pourrait-on pas
organiser des journées cultu¬
relles autour de la langue ? A
l’Université ne pourrait-on pas
accéder à des diplômes en reo
maôhi reconnus ? Pourquoi ne
pas aider à l’édition et à la dif¬
fusion de livres en reo mâôhi ?
A quand un Top 50 de la chan¬
son mâôhi ? Tous nous devons
nous mobiliser.
mâôhi, i te mau mero no te Fare Vanaa, i te feiâ
àravihi i te pae no taua reo ra, i te mau faaroo, i
te mau aratai poritita o te fenua... no te haamau
i te hoê mau faanahoraa o te tûraî i te mâôhi ia
parau, ia haapii e ia teôteô i to na reo. Oia mau,
ua ôaôa vau i to te Peretiteni no te Hau Fenua
faariroraa i te reo mâôhi ei reo faufaa atoà no na
E rahi roa atu râ to ù
ôaôa mai te peu e, ei tâpaô no te faufaa o taua
i pihaî tho i te reo farâni.
reo ra no tatou,
ia tuu-roa-hia atu taua parau ra
i roto i te papa ture âpl e aratai ra i te pae oraraa
poritita o to tatou fenua. Te tâpiti nei au i te
parau i faahitlhia aè na e au e, e mea faufaa ta
parau te mâôhi i to na reo i ô na iho, 1 roto i to
i roto 1 to na utuafare, i roto i to na
fenua, aita râ te reira i ravai ia ôre o ia ia haapiihia e ia parauhia i te mau vâhi e haaputuputu ai
na oraraa,
te tamarii e te taata paart 1 roto i te hepetoma.
Aita tatou e patoi nei i to te tahi ê atu reo mat te
reo farâni e haapithta ra i ô tatou nei, te patoi net
râ tatou i to te mâôhi haapaeraa i to na tho reo,
no te rave mai i to te tahi ê reo ei reo tumu no na.
Auê ia parau i te peàpeà e e te haamâ atoà !
mâôhi mais pas sans le
français ni sans le reo tinito.
Notre langue est une,richesse,
elle n’existera pas sans les
reo
autres
langues,
mais
elle
n’existera pas non plus écrasée
langue. Il faut
respecter les langues. Je parle
avec mon coeur d’égalité des
langues, de notre liberté de
penser, parler et d’écrire et en
par une autre
toute fraternité.
Ua riro te reo no ù ei eà o ta tatou i tarai ia tae
-
-
ia faatupuhia i roto i te
tau haapiiraa te hoê
farereiraa na te mau tamarii haere haapiiraa i
nià 1 te parau no te reo mâôhi,
ia riro te reo mâôhi ei reo matamua roa 1 roto i
-
te mau piha raveraa ôhlpa a te Hau Fenua,
-
i roto i te mau tataùraa tîtauraa ôhipa i te pae
0 te
Hau Fenua e i râpae atu, ia riro te taiô o te
reo mâôhi ei taiô rahi aè i to te reo
-
farâni,
la turuhia te mau ôpuaraa faatupuraa Veà na
roto 1 te reo mâôhi,
ia faaitoitohia te ôhipa hlmene na roto i te reo
mâôhi 0 te haamauruuruhla i roto 1 te matahiti e
1 te tenetere... E tià ia tuatâpapahia atu â tefe nei
-
parau ia riro te reo mâôhi 1 pihaî iho i te reo farâ¬
ni ei reo îte-atoà-hia e ei reo tumu no te mâôhi.
Te reo mâôhi ei reo tumu no te Etârêtia
atu tatou t ô mai no te fârerei i te taata i ô na tho.
No te Etârêtia evaneiia, ua riro te reo mâôhi i
Mai te mea e, t ô vêtaht ê, te haapii e te parau nei
pihaî iho 1 te reo farâni, e i te reo tinito e parau-
tatou i to na reo, no to tatou ia hinaaro i te fare-
atoà-hia ra i roto ia na, ei reo matamua no na.
Eere te rerra i te parau maere no na i te mea e, o
te reo iho â ia o te nunaa i te taeraa mal te tahi
atu mau reo 1 ô na. No reira to na îteraa i roto i
rei ia na i ô na. Eaha atura la e tià al la tatou ia
fâiil e, i ô tatou, e mea tià atoà la tatou ia faaiiro i te reo o vêtahl ê ei reo tumu e na rerra al o la
i te fârerei ia tatou i ô tatou. Mai tel faahitihla 1
te pTpîria i hurihia na roto i te reo mâôhi, i roto i
roto i te «Veà porotetani n°8> i mairi aè nei, «aita
te ôhipa o te Haapiiraa Tâpati, i roto i ta na ôhipa
no te feiâ api, i roto i ta na mau rururaa... i te
te papaâ e maere ra ia haapü te mâôhi i to na reo
maori râ ia anihia o ia la haapii atoà i te reo o te
faufaa o te reo mâôhi no na, ei reo tumu no na i
mâôhi. «Te fifi i teie nei, maori râ ia haapae te
mâôhi i to na reo i te taime te ànaànatae ra te
pihaî iho 1 te reo farâni e i te reo tinito... Te faa-
papaâ i te haapii i to na reo h.
mai i te Atua ra, 1 te Tumu no te reo e te ôaôa ra
No reira, eere 1 te mea ravai la parau noa te
mâôhi i to na reo 1 te utuafare mai te peu e, aita
0 ia i riro ei reo îte-atoà-hla mai te reo farâni, mal
te peu e, eita o ia e haapii-atoà-hia i roto i te mau
i ta na mau tamarii i te haapii-atoà-raa i te reo o
vêtahi ê. E rahi roa atu râ to na ôaôa la ite o ia 1
ta na mau tamarii i te haapiiraa, i te parauraa e
i te teôteôraa i to na iho reo.
E tià anei ia haamanaôhia ia tatou e, no te fau¬
faa 0 te reo mâôhi no na, o te pâpairaa a Turo a
piha fare haapliraa atoà e i roto 1 te mau fare
haapllraa teitei atoà o te fenua nei.
Ei pârumraa i te reo mâôhi
Eere i te mea ravai i te mea e, no to na tupu-mairoto i te tau e i te haereraa o te tau, ia ôre ia rave-
hia te hoê mau faanahoraa haapiiraa tel pâruru
i te reo, tel faaherehere e tel poihere ia na. Mal te
hoê âua tiare o te àiherehia e e moè roa atu ai ia
ôre ia Otaruhia e ia àtuàtuhia, oia atoà ia te
parau no te reo ia ôre ia haapilhia e ia parauatoà-hia ! No te pâruru i te reo mâôhi, no te faa¬
riroraa ia na ei reo i nunaahia ai te hoê nunaa,
no te faariro ia na mai te mau reo atoà la riro ei
horoà no ô mai i te Tumu no te reo, ei haapeuraa, ei teôteôraa e ei ôaôaraa na te mâôhi, e mea
maital, ôre noa atu ai te feiâ àravihi i te pae no te
reo mâôhi i roto 1 te Etârêtia i te roaa ia ù i te faia;
-
ia haapilhia i te hepetoma te reo mâôhi i roto i
te mau fare haapiiraa atoà o te fenua nei,
Hau e ta te faaroo.
Veà porotetani N®9, Novembre 1996
ia tâpeà-tâmau-
la riro te reo ei eà no te farereiraa
tai-raa, no to na ùnaùna e to na vai mâororaa i
A l’Église évangélique on parle
-1 roto i te mau piha tua-toru,
hia te haapliraa reo mâôhi, e ia turaihia atu â i
mua i nià i te faito hôpeà i roto 1 te fare haapiiraa
teitei no Pâtitifa.
ia àifaito te taiô i te pae no te hiopoàraa o te reo
mâôhi i to te reo farâni,
tura nei o ia i te mau reo atoà, i te mea e, e no ô
Raapoto tel tîtauhia e te Apooraa Rahi Amui i ta
na mau fare haapiiraa e 1 te mau pâroita atoà ia
faaôhipa e. E ia hiô-faahou-hla te parau no te
huriraa 1 te pîpïria ia au 1 te reo e i te pâpairaa o
teie mahana !.
Ma teie nei tuatâpaparaa i hope e i ôpanihla i
mua i te mau manaô e hinaaro ra i te ôpere e 1 te
haafaufaa 1 te parau no te reo mâôhi, o tel riro ei
reo tumu no te Etârêtia i roto i te ite-atoà-raa 1 te
reo farâni e i te reo tinito e parau-atoà-hia ra i
roto ia na e i pihaî iho i te tahi atu mau reo e vai
ra i Pâtitifa nei.
la ôre te hoê nunaa ia parau i to na reo, aita ia o
«O vai râ o na, no hea mai o na e te
haere tià ra o ia i hea». «E ia haapae te hoê taata
ia 1 ite e,
i to na reo, te haamâ ra ia i te Tumu no te reo !».
E reo to te mau nunaa atoà o te ao nei. E reo atoà
râ to ôe. A teôteô no te reira.
ta te
Jacques Ihorai
Les difficultés
de la traduction
La traduction, n’est pas seulement une technique avec ses impé¬
ratifs, mais c’est aussi un art, où le traducteur doit s’investir,
s’imprégner, élucider et se mettre à la place de l’auteur d’un mes¬
sage ou d’une pensée. Pour interpréter une oeuvre, il faut la sentir, lui
rendre une âme, et la faire vibrer, sinon l’oeuvre est sans intérêt, l’au¬
teur de l’oeuvre mal jugé, et l’interprète hué. 11 en est de même de la
traduction, on ne peut se contenter de transmettre un message, ou de
faire passer une pensée d’une langue de départ dans une langue d’ar¬
rivée sans l’interpréter.
Maintenant toute la question est de savoir comment faire passer une
pensée, et c’est aussi toute la difficulté de la traduction. Faut-il don¬
priorité au sens du mot ou à l’idée générale du message ? Équi¬
valence sémantique ou équivalence fonctionnelle ? Transfert ou adap¬
tation de situation ? Jusqu’à quel point, peut-on rester fidèle à la pen¬
ner
sée du message de départ ?
Une traduction qui enchante.
Faire passer le message
duire une belle infidélité.
Nous savons que faire passer un messa¬
En reo maohi, la pensée est conçue de
d’une langue de départ dans une
langue d’arrivée, en essayant de rester
fidèle à la pensée du message de départ,
est un exercice intellectuel qui requiert,
telle sorte que l’action prime sur le sujet,
ge
dès
le
commencement, une habileté
constante de deux langues, une connais¬
pertinente de deux modes de pen¬
sée, une approche judicieuse de deux
visions spécifiques de l’espace, de l’envi¬
sance
dans
un groupe, alors que «verà» est
l’étranger qui n’est pas inclus dans un
groupe et qui ne le sera pas.
ainsi :
Le tiers-monde = «fenua veve»
«l’enfant mange» se traduira par «te
tamia ra te tamarii» et non pas «te
tamarii tamâa».
Cette traduction ne met l’accent que sur
11 en est de même à l’inverse :
«e haamata
te dhipa» se dira «le travail
commence»,
et non pas «commence le
travail».
la pauvreté, mais tout ce qui a trait aux
échanges, aux richesses naturelles du
à l’appartenance politique sont
ignorés. Tout ce qui fait la force du mot
«Tiers-monde» ne pourra être traduite,
pays,
seuls les effets directs de la situation ont
ronnement, du vécu et de l’autre. L’issu
Mais le reo maohi permet que la phrase
été pris en considération. Dans ce cas, il
de ce jonglage de pensées serait un pro¬
commence par
le sujet :
faudrait interpréter l’idée du message, au
duit fini semblable au message d’origine.
«te tamarii te tamaa» mais ici encore la
A ceci s’ajoutent des exigences d’arrivée.
traduction sera :
L’auteur du message-clé peut exiger une
«ce sont les enfants qui mangent».
Ainsi, nous n’aurons toujours pas résolu
risque de tomber dans l’explication et
d’alourdir le message, si l’on veut rester
fidèle au message source. Ici, nous nous
contenterons de rester sur l’adaptation,
mot à mot. Si le message est court, on
notre problème grammatical.
c’est un choix, et on doit l’assumer.
peut satisfaire l’exigence. Sinon la portée
Toutefois, nous pouvons nous retrouver
Ces quelques exemples nous montrent
du message peut être moindre ou aga¬
dans
çante parce qu’incompréhensible. La
telle que :
technique de la traduction automatique
uniquement puisque
la conduite à prendre a déjà été dictée à
«lorsque tu entendras la voiture» = «ia
faaroo ôe i te pereôo» mais la structure
de la phrase reste toujours différente.
«ia ôe i faaroo i te pereôo...» = «lorsque
qu’on ne peut se permettre de trans¬
mettre seulement au risque d’amputer
l’essentiel du message, tant dans sa
forme que dans le fond, et de repousser
l’avance.
tu as entendu la voiture...»
Mais la plupart du temps il est néces¬
sous-entend une suite.
traduction littérale, pour ne pas dire du
ou
assistée, sans sensibilité, se canton¬
nera sur le transfert
une
forme de
phrase prépositive
l’intérêt du destinataire au message pro¬
posé, et de falsifier le sens même du
message.
Mot-idée/transposer-adapter
saire et primordial de s’en tenir à la pen¬
Chaque mot est une force en lui même,
sée du message de départ. Les mots
n’ont pas le même sens selon le contex¬
il peut changer selon le contexte dans
L’obstacle à franchir est maintenant de
lequel il est utilisé :
savoir comment procéder au transfert du
te ou la situation.
un tiers = «hoê tuhaa i nia i te toru»,
Ainsi dans les
une tierce personne = «te
phrases suivantes : «le
tiers des enfants» «outrage à un tiers»
«le tiers-monde», nous avons toujours
l’idée de 3 mais nous ne pouvons axer
notre traduction sur le
chiffre trois, au
risque de faire un contresens et de pro¬
tahi taata», «te
tahi taata é» ou «vëra»,
«te tahi taata» signifie en
réalité une
personne quelconque, et dans la notion
«é» entre l’idée d’une autre personne qui
pourrait éventuellement être admise
-
message : rester fidèle au mot, qui peut
avoir plusieurs sens, selon la situation,
ou
le contexte, ou se focaliser sur le
général du message, phrase après
phrase, ou idée après idée, restant ainsi
très près de l’évolution de la pensée de
sens
l’auteur du message.
Veà porotetani N®9, Novembre 1996
nationaliser ou rendre universel
mot typiquement
un
polynésien
(vahiné, pareu, hoa) ?
Les pionniers de la traduction de
Si
s’en tient seulement
entre
la Bible ont choisi de transcrire
aisé.
la phonétique des mots étrangers
Même la traduction assistée par
et de l’introduire dans le parler et
ordinateur (T.A.O.) pour être bien
le vécu de la société polynésien¬
finie doit passer entre les mains
ne. Une nouvelle vision de la vie
de
prenait naissance, élargissant les
perspectives de cette société qui
exergue dans la «science du
concret». Aujourd’hui lorsqu’on
parle de «faraoa», nul ne pense à
«flower» farine en anglais, le
pain ayant pris la place du taro
Le pasteur interprêtre.
départ qu’à l’arrivée. Naviguer
l’explication et devenir la
projection même du concepteur
de message n’est pas toujours
au
l’homme qui se chargera
d’adapter les mots et les situa¬
tions. Sans cette sensibilité que
l’homme seul est en mesure de
maîtriser, le message restera
erroné.
et du ùru. Le mérite revient à
Chaque traduction est un oeuvre
personnelle, la fidélité de la tra¬
duction dépendra de la sensibili¬
celui
té même du traducteur. De toute
qui a osé imposer un tel
terme. Mais à quel prix !
évidence, il est presque impos¬
11
sible
parfois des impératifs
(SMIQ par exemple) pour le mot
lui-même ou pour la portée don¬
née à ce mot par l’usage. Un mot
passé dans le vocabulaire de la
population doit-il être oublié ou
rayé de l’écrit ? Le public a par¬
fois ces exigences que la traduc¬
a
y
d’avoir
traduction
une
«radicale» d’un message. Qui ne
l’a démontré dans sa Thèse de
l’Indétermination de la traduc¬
tion?
Chaque étape de la traduction
au
manière le message que l’audi¬
mot, il peut en résulter des aber¬
teur métropolitain qui connaît et
rations, et si on ne retient que
vit
l’idée générale, on peut omettre
Maintenant
des détails, anodins certes, mais
autant traduire par
manque de rigueur d’esprit mais
qui ont de l’importance tant par
leur place dans la phrase que
dans la conception même du
popaa», «faaàpu
deux expressions.
par nécessité.
adapter, tantôt transposer. Mais
le souci majeur du traducteur est
le produit fini à l’arrivée. 11 se
posera continuellement la ques¬
Comment trouver des mots signi¬
tion de savoir si le message-sour¬
ficatifs d’une pensée, d’une situa¬
message.
Dans une
nous avons falsifié ?
tion
A l’aube du XXème siècle, tout
passé chercher les mots enfouis
dans les pensées des ancêtres,
transmis à nous aujourd’hui par
portée au
départ qu’à l’arrivée, si lui-même
a pu déceler tous les sous-messages, et s’il a pu être projecteur
de pensée.
Traduire, c’est ouvrir son milieu à
on
de ces correspon¬
dances John Davies affirmait que
la langue tahitienne «peut expri¬
dans
contexte
ce
faudra-t-il
?
pour
«faaàpu to
tomati» ces
Nous avons
essayé d’adapter, mais en réalité,
point de la terre peut être relié
en moins de quelques fractions
de seconde par les méthodes
modernes et sophistiquées de
tion doit suivre
:
non
pas par
faut-il retourner dans le
est une difficulté. Tantôt il faudra
ce
la
aura
même
dont les habitants sont fami¬
communication.
nouvelles
l’écrit, et les remettre à jour.
Faut-il traquer les quelques
grands orateurs qui semblent
liers».
d’ailleurs et d’ici nous sont trans¬
détenir une certaine science du
cier à sa juste valeur par l’autre,
C’est ainsi, lorsque nous sommes
mises à l’heure, au jour le jour
parler, ésotérique certes, ou res¬
c’est essayer
dans
avec des
ter dans le présent et faire valoir
mer avec
ce
perfection et abondan¬
des idées sur tous les sujets
Les
et l’autre juridique.
«Faaàmu» signifie «faire manger»
naître l’abstrait pour se concen¬
trer dans le concret selon la tra¬
il doit évoluer dans le temps.
A l’inverse il est des situations
des mots existant dans un autre
aisés à affronter. On
locales qui sont encore mal com¬
milieu
essayera de s’imprégner du style
de l’auteur du message, la place
prises. La notion de «faaàmu» est
traduite par «adoption», l’une se
mettre le mot phonétiquement en
du mot mis en valeur devra être
situe dans un contexte culturel,
contexte
obstacles sont
mais
non
perçue,
les personnages princi¬
repérés et compris, le
paux
contexte assuré. Le vocabulaire
images à l’appui.
social,
dans le sens de donner à man¬
polynésien est assez varié, subtil
et même très éloquent.
ger, mais le lien ombilical n’a pas
été rompu. Adoption devrait être
Le
11 est des situations où il faudra
«faariroraa
ei tamarii fanau»
adapter le contexte et d’autres se
dans le contexte européen.
mettre dans les
Quant au domaine technique, il
faut jongler dans la nouveauté.
tances. Dans l’idée de «champ de
blé», «une vigne», ou autre situa¬
tion concrète, la traduction de
C’est-à-dire créer des concepts
non encore existants à partir
«faaàpu titona» «te ovine» seraitelle assez claire pour que le mes¬
sage d’arrivée soit compris ?
Dans un pays où il n’y a ni
champ de blé, ni vigne, l’auditeur
d’images et de signification des
mots. La pensée voyageant plus
rapidement dans l’espace que les
maohi recevra-t-il de la même
16 Veà porotetani N°9, Novembre 1996
créations, nous sommes souvent
en
butte à
Faut-il
plusieurs solutions.
polynésianiser un terme.
polynésien. Faut-il trans¬
reo maohi, évoluant ainsi avec la
société, le monde, ou mécon¬
dition ?
mêmçs circons¬
connaître l’autre, se faire appré¬
d’universaliser sa
pensée, sa vision du monde
proche, lointain ou à venir. Le
traducteur ne peut faire passer
un message que selon la com¬
préhension du moment. 11 est
vrai que toute science évolue. Le
produit fini ne doit pas être figé,
littéraire, les
contournables,
un
l’invasion d’un autre milieu, c’est
Pourquoi la Bible, le livre par
traducteur devra
trancher
pour lui, et l’histoire dira si
choix a été judicieux ou pas.
le
excellence, aurait-il été revu tant
de fois, et est sur le point d’être
révisé ?
Mais quel plaisir de savoir qu’à
Interpréter le message
l’issue du travail accompli on a
Le traducteur n’étant qu’un inter¬
collaboré
médiaire il lui est difficile de s’en
construction.
tenir à ce rôle
construction
sans
mettre un
peu de soi-même. Et pourtant il
doit rester porte-parole en s’ef¬
forçant de ne pas escamoter le
contenu du message, mais en fai¬
à
une
Et
certaine
dans
cette
simple¬
ment, avec la plus grande honnê¬
teté d’esprit, essayé de briser une
on
a
tout
barrière, celle de la communica¬
tion.
sant tout pour que ce message
ait la même force de conception
Voltina Roomataaroa-Dauphin
Le Reo Maôhi à l’orée
de l’An 2 000 : Quelle graphie ?
les meilleures intentions du monde, sur une relation
verticale opposant d'un côté et vers le haut "ceux qui savent
avec
La diversité des systèmes graphiques servant de support
Maôhi des Iles de la Société est sans doute l'un
des ospects le plus déroutant de notre langue aujour¬
d'hui. Nous vivons en effet une époque caractérisée autant
au Reo
par l'appauvrissement que par la confusion linguistiques. A
la limite et en exagérant à peine les choses, chacun devient
presque, en matière d'écriture notamment, sa propre réfé¬
rence
graphique et linguistique.
Face à cette situation un peu troublante, on peut se demonder si l'adoption d'une graphie unique qui constituerait en
même temps l'un des supports et l'un des vecteurs du Reo
Maôhi, ne serait pas un objectif ô la fois noble et porteur
autour duquel pourraient se rassembler et se mobiliser toutes
les bonnes volontés décidées ô oeuvrer pour la défense et
pour l'épanouissement de notre langue, à la veille de notre
entrée dans le nouveau millénaire.
L'unité graphique : une perspective possible
nu seuil du 3è
millénaire ?
Mais on se rendrait très vite campte, car il faut être clair en
la matière, que cette finalité, pour noble qu'elle soit, ne peut
pas se mettre en place, loin s'en faut, dans le cadre d'une
démarche directiviste et de caractère doctrinal, idéologique
ou
politique, car la graphie, contrairement aux apparences,
ne
relève pas uniquement de mesures conventionnelles deve¬
inadéquates et qu'on pourrait tout d'un coup décider de
balayer et de changer, d'un simple revers de la moin, ô coup
nues
de décision solennelle ou de délibération officielle.
"
à " ceux qui ne savent pas " vers le has, ne donne jamais
à terme les résultats attendus » se vérifie encore aujourd'hui.
A preuve !...
Mais le problème est bien plus grave que cela, car une étude
plus attentive de cette graphie traditionnelle issue de la Bible
protestante révèle que ce qui a été parfois mis sur le compte
d'une insuffisance ou d'une incohérence de ses dispositions
internes, n'était le plus souvent que la manifestation concrè¬
te de sa logique intrinsèque, mais que l'on n'a pas su ou que
l'on n'a pas voulu intégrer et comprendre comme telle, alors
que les utilisateurs ô la base l'avaient depuis longtemps par¬
faitement compris.
Si on ne perd pas de vue que c'est pour le maôhi que la Bible
a été traduite par Nott (pour simplifier^) qui ne savait pas la
langue et qui a dû l'apprendre, la pratique d'une telle gra¬
phie supposait en effet une connaissance préalable de la
langue, c'est-à-dire, par exemple :
la capacité de faire soi-même et sans le secours obligé d'un
signe graphique spécifique, la discrimination spontanée et
selon le contexte, entre les formes vocaliques nécessitant
impérativement une occlusion glottale et celles qui n'en
-
réclament pas :
«mai»
VS
comme un
«mal»
[ma:?i] VS [ma:i] (s'échapper, fuir,
goz vs impropre ô la consommation, lorsqu'on
parle du manioc, du « taro » )
l'aptitude ô distinguer et sans le recours nécessaire du
macron (~) les formes dans lesquelles la quantité vocalique
est requise, de celles où la seule voyelle brève est pertinente:
«mai» VS «mai» [ma:i] vs [mai] (impropre ô la consom¬
mation s'ogissont du « tara » vs déictique ou locatif spatial.)
-
A l'origine était lu graphie de lu Bible tuhitienne
De ce point de vue, on observera d'abord que la population
tahitienne, et celle des Iles de la Société en général, connais¬
saient l'écriture depuis la traduction en Reo Maôhi de la Bible
protestante dont la première édition remonte ô 1838. Notons
au passage que cette grophie était également celle de
l'Académie Tahitienne ô ses débuts^. Elle fait donc également
partie intégrante, qu'on le veuille ou non, du patrimoine cul¬
turel maôhi. Aussi canvenait-il ô cet égard de réserver un
maximum de précautions ô toute tentative de modifications
graphiques, qui peuvent naturellement se révéler utiles voire
indispensables, compte tenu notamment de l'évolution que
subit la langue dans le temps, de façon continue sinon inexo¬
rable. Et ô tout le moins, on aurait pu consulter la population
sur l'opportunité de modifier la graphie.
La graphie, c'est également un autil au service
de la langue.
Mais si l'on veut bien admettre que la langue n'est rien
d'autre que lo verbalisation du réel et de l'expérience
humaine, il arrive fréquemment qu'au cours de son histoire,
elle se charge d'une certaine opacité sémantique, voire syn¬
taxique, consécutive notamment ô des démarches collectives
de simplifications souvent outrancières de ses propres struc¬
tures, un long cheminement qui s'inscrit dans l'évolution.
Devant cette situation, la graphie peut se révéler un des
moyens utiles et commodes de clarification, de réactualisa¬
tion et de redynamisation de la langue surtout si cette opé¬
ration intègre d'emblée les données et les apports de la
lin¬
guistique moderne. C'est dire que personne n'aurait pu véri¬
tablement s'opposer au changement...
La graphie tahitienne de la Bible : un autil dont la
logique interne était bien comprise par « la bose »,
il y a plus de 20 ans.
Force est de constater cependant qu'il y a plus de 20 ans,
cette population aurait eu légitimement son mot ô dire dans
un tel débot, si on avait bien voulu se donner la peine et les
moyens de l'instaurer. Mais on ne l'a pas fait, de sorte que
l'adage selon lequel « toute démarche qui se fonde, même
Aujourd'hui, un cruel paradoxe à gérer...
Ainsi, grâce à ce « corollaire » du système graphique tradi¬
tionnel que certains spécialistes n'ont pas su ou n'ont pas
voulu prendre en considération, il a été possible de foire une
très grande économie dans l'utilisation et la gestion des
signes orthographiques et, par voie de conséquence, de pré¬
server ô la langue une très grande cohésion lexicale : en
d'autres termes, éviter l'éclatement inutile de la structure des
mots en préconisant d'écrire, entre autres exemples « haapiiraa » au lieu de « ha'api'ira'a ». C'est qu'on a tendance ô
oublier que chaque vocable a une identité, un visage et il
importe de ne pas le défigurer pour valider une démonstra¬
tion qui reste ô faire.
Mais le vrai paradoxe, et il est difficile à digérer, c'est qu'aujourd'hui, nous avons, dit-on volontiers, un système gra¬
phique performant, et même « scientifique » mais que nos
étudiants ne savent plus déchiffrer correctement - c'est un
comble car pendant que nous passions notre temps ô légi¬
férer sur la graphie, sur les mots nouveaux, sur tout et sur
n'importe quoi, la langue elle, ne nous a pas attendu, et elle
a foutu le camp... dare-dare.
-
Redéfinir une nouvelle problématique de lu graphie ?
Mais encare...
La problématique d'une nouvelle graphie unitaire revêt en
effet aujourd'hui un caractère beaucoup plus délicat et la
solution appropriée est peut-être devenue moins évidente et
sereine, depuis que l'Eglise évangélique de
Polynésie française a décidé de se démarquer de façon signi¬
ficative et substantielle de la graphie « officielle », en l'oc¬
currence celle préconisée par l'Académie Tahitienne. Reste ô
en tout cas moins
savoir maintenant, en raison notamment de l'influence pré¬
pondérante et réelle prise par certains responsables et per¬
sonnalités catholiques au sein des structures décisionnelles de
l'Académie, mais compte tenu également des enjeux straté-
Une logique dictée par la langue.
giques et du champ d'application et d'expérimentation for¬
midable que constitue le milieu scolaire laïc - milieu « officiel »
par définition - si la langue globalement considérée, c'est-àdire, au travers de sa graphie, de sa grammaire mais égale¬
ment de son lexique, n'est pas en train de devenir, face ô
l'histoire linguitique et culturelle de ce pays, un enjeu et un
outil politiques entre les mains de quelques uns, au vu et au
su de tout le monde, mais sans que personne n'en pipe mot.
Cette hypothèse permettrait en tout cas de donner une expli¬
cation ô la décision prise par l'E.E.P.E. de prendre une certai¬
ne distance par rapport ô l'Académie.
Une graphie pour le Reo Maôhi,
deux principes de base :
L'adoption d'une graphie est une opération devant conduire
à l'élaboration d'un système d'écriture autonome, ayant sa
logique propre dictée par la langue. C'est dire qu'elle devrait
avant toute chose se fonder sur sa capacité ô être au service
de la langue - et il s'agit bel et bien du Reo Maôhi des Iles de
la Société considérée en elle-même et pour elle-même, et
non au service d'une idéologie (qui peut être également une
Ecole) même déguisée, quelle qu'elle soit.
Un tel système devrait également se préoccuper des futurs
utilisateurs que sont nos enfants : il est clair de ce point de
-
la dimension pédagogique du problème ne doit en
façon être occultée. La graphie de l'Académie - que
l'on me pardonne l'énonciation de cette vérité - est une
contradiction ô l'acte de lecture qui consiste ô faire des asso¬
ciations de phonèmes de proche en proche, dans la syllabe,
dans le mot, le groupe rythmique... D'emblée, cette graphie
vue que
aucune
éclate la structure du mot : « E’ere tënâha’apl’ira’a ‘1
te hë’ë ‘ohipa maita’i »
une
(Cet enseignement n'est pas
bonne chose). Résultat de la course : une page de cette
graphie fatigue les yeux. Je souhaiterais que mes petits
enfants lisent demain des livres entiers en Reo Maôhi, mais
autant que possible, sans le secours de verres de correction ;
si non,... le plus tard possible.
Jean-Marius Haapoto
1. Rappelons ô cet effet qu'un long article de (H) COPPENRATH relatant l'historique de la création de
l'Académie Tahitienne jusqu'au jour de sa séance inau¬
gurale qui s'est tenue le 02 Juillet 1974 (cela fait plus
de 20 ans), sous la présidence du Gouverneur Daniel
VIDEAU, a été publié dans le n° 48 du Journal de la
Société des Océanistes, Tome XXXI, Septembre 1975,
pp. 262-300. Figurent égolement dans cette publication
les principaux extraits du Statut de cet organisme.
2. Nott en effet n'était pas seul dans cette entreprise
colossale.
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
17
La science au service
de la langue
Au premier abord, l'association de
ces
deux termes peut apparaître
comme
paradoxale. Les individus
n'ont jamais eu besoin d'études scienti¬
fiques pour communiquer et trans¬
langue.
Lo langue, c'est à dire le langage articu¬
lé de l'homme (qu'il est seul à possé¬
der) plonge en effet dans la nuit des
temps, à des époques si reculées qu'il ne
nous est plus possible d'imaginer des
hommes sans langue. C'est d'ailleurs
bien ce que nous enseigne la Bible en
mettre leur
disant, au commencement étoit le
Verbe, la parole de Dieu, c'est à dire
l'origine. (Jean, C. 1, v. 1).
C'est surtout le passage de l'oralité (la
langue est essentiellement une manifestotion orale) à l'écrit qui a donné lieu
aux premières réflexions et codifica¬
tions sous l'appellation de grammaire,
les premières connues, celle de Panini
en sanscrit au 4ème siècle et de Denys
de Thrace, pour le grec, au 2ème siècle
avant Jésus Christ. Les
préoccupations
de ces recherches, au-delà de la codifi¬
cation nécessaire à l'écrit, étaient avant
tout d'ordre
religieux et philosophique
(interprétation correcte des textes
anciens, valorisation des textes sacrés,
étymologie). Le 18° siècle s'est surtout
intéressé à l'origine du langage et le
19° siècle se passionna pour Phistoire
des langues, leur évolution et leur filia¬
tion par le biois des études compara¬
tives.
Sans nier l'intérêt de ces recherches,
celles-ci avaient l'inconvénient de ne
rien dire sur le fonctionnement de la
longue elle-même.
Ferdinond de Saussure (fondateur de la
linguistiaue : 1857-1913) tournera le
dos résolument à toutes ces considéra¬
tions
ne
l'objet privilégié de la recherche. Ainsi
dégagent les particularités de la
langue écrite et la possibilité d'une
étude de l'interdépendance de ces deux
codes. La langue étant définie en syn¬
chronie (instant donné), cette perspecti¬
se
devient dominante. La séparation
radicale avec le point de vue diachro¬
nique (évolution) est une nécessité fon¬
damentale. Enfin, résultat de l'observa¬
tion, la langue est une structure, une
forme non une substance, c'est un swtème de valeurs, ses unités étant diffé¬
rentielles et oppositives.
ve
pose à l'individu et s'oppose à la paro¬
le, manifestation individuelle. De cette
définition découlent certains principes
méthodologiques, que l'on peut très
brièvement résumer.
La langue comme moyen
de transport
La linguistique générale ne peut se pla¬
cer à fa fin des enquêtes menées sur les
langues mais à leur origine. Ce oui
conduit à une rupture avec les études
grammaticales du 19° siècle et une
reprise dans un contexte scientifiaue.
Tous les faits de langues sont étudiés, le
point de vue normatif est exclu, les lais
recherchées sont des lois de fonctionne¬
ment du langage, ce ne sont pas des
normes sociales. La langue parlée,
oubliée pendant longtemps, devient
18 Veà porotetani N°9, Novembre 1996
langue. Chaque communauté humaine
donc créé sa propre horloge linguis¬
tique tout aussi belle, toute aussi per¬
formante et toute aussi précise, bien
que basée sur des principes différents,
que toutes les autres. Le lexique en
revanche peut présenter des écarts
a
considérables puisqu'il est le reflet des
préoccupations de chaque communauté
Pour tenter de comprendre de façon
et des aléas de son histoire qui peuvent
les réserves que comporte ce
genre de comparaison, avec une auto¬
guiste aura pour devoir d'identifier. La
langue, organe vivant, ce qui la dispen¬
se de toute comparaison matérielle,
possède ainsi les cellules nécessaires à
simple en quoi cette vision linguistique
de la longue se distingue des études
anciennes, faisons un parallèle, avec
toutes
mobile.
Nous utilisons nos véhicules comme
moyen de transport sans beaucoup nous
préoccuper du moteur, à la limite, on
l'ignore (souf en cas de panne).
Nous agissons de même face à la langue
que nous utilisons comme moyen de
communication, que nous transmettons
à nos enfants, aue nous enseignons
même, sans
à
les
principes de son fonctionnement. La
chercher comprendre
grammaire, dans cet exemple, étant
assimilé au code de la route (code
orthographique).
F. de Saussure a donc été un banal
conducteur qui, à un moment donné, a
arrêté son véhicule, ouvert le capot et
s'est demandé, comment marche le
moteur? Cette merveilleuse mécanique
que l'on appelle une langue ne nous est
révélée que
par l'usage de ses locu¬
teurs, qui en détiennent seuls les clés de
sa survie.
prenant pour objet de son
étude que la langue, système de signes,
composante sociale du langage oui s'im¬
l'amour qu'il portait à sa propre langue
s'étendra à toutes les langues, il devien¬
dra un amoureux des langues et com¬
prendra que le premier respect que l'on
doit aux nommes c'est de respecter leur
Respecter les langues
Analysant chacun des éléments, après
en avoir fait l'inventaire phonique et
constitutif, le linguiste tentera de déter¬
miner le rôle, la place, la fonction et les
rapports privilégiés qu'il entretient avec
les éléments qui l'entourent. Sa
démarche sera scientifique en ce sens
que chacune de ses hypothèses devra
être confirmée par une démonstration à
l'aide des outils linguistiques de la comhinatoire, la substitution, la commuta¬
tion, la permutation etc. Son analyse
terminée, il sera, théoriquement, en
mesure d'expliquer le fonctionnement
de cette merveilleuse mécanique que
l'on appelle une longue et faisant de
langue étrangère.
Surpris, il constatera que, sur des prin¬
cipes parfois tout différents, le moteur
même
avec
une
tourne aussi bien avec les mêmes per¬
formances. Sa surprise se transformera
en émerveillement, le respect et
ralentir son développement naturel ou
l'accélérer en utilisant les multiples pro¬
cédés de la création lexicale que le lin¬
épanouissement.
Cette première constatation est de taille,
elle balaie les préjugés que l'on peut
avoir sur la langue des autres. C'est le
génie des langues qui est universel pas
son
celui d'une langue particulière.
La linguistique pour comprencfre
guistique de l'anglais. Enseigner une
langue sans définir au préalable sa
structure est un non-sens, on enseigne à
lire et à écrire mais pas à comprendre,
fait plus appel à la mémoire qu'à
l'intelligence.
L'Education nationale a été prudente
dans ce domaine et à juste raison, il fal¬
lait au préalable attendre que les
recherches linguistiques atteignent une
certaine maturité, puis former les pro¬
fesseurs de grammaire à lo linguistique.
C'est chose faite pour le supérieur et
partiellement pour le secondaire. Il faut
ottendre quelques décennies supplé¬
mentaires pour l'étendre aux autres
cycles de l'enseignement. Mais déjà, les
élèves de troisième connaissent la signi¬
fication des termes barbares, tels que
syntagme, phonème, prédicat etc...
L'avantage est qu'ils retrouveront la
même terminologie, la même démarche
analylique, en anordant l'étude d'une
deuxième ou troisième langue. On
conçoit qu'ayant compris l'organisation
des éléments de la langue et les rap¬
ports qui les lient entre eux, l'apprentis¬
sage en soit facilité. Il n'est pas commo¬
de, pour un francophone de com¬
on
prendre comment peut fonctionner une
langue sans verbe auxiliaire, d'ad¬
peut être cohé¬
la forme cano¬
mettre qu'une phrase
rente sans sujet, que
nique sujet-verbe-complément n'est pos
forcément universelle etc...
Transmettre la langue
La linguistique a pénétré de nom¬
breuses disciplines des sciences
humaines et en a créé de nouvelles,
sionnante.
La linguistique n'apporte donc rien à la
l'ethnolinguistique, la sociolinguistiaue,
la psycholinguistique etc... La produc¬
tion mondiale est considérable, les
congrès internationaux thématiques se
multiplient de par le monde si bien que
l'on a peine à suivre cette évolution
accélérée. Pourtant n'oublions pas les
choses simples ; ce sont les parents, la
famille et plus tard la communauté qui
transmettent la langue au nouveau-né.
Les parents et plus particulièrement la
maman, sont donc investis d'une lourde
responsabilité dans la transmission et
donc la survie de la langue maternelle
et, dans ce processus, toute la science du
hension de celle-ci, on peut l'espérer. La
langue est ce qu'elle est, le linguiste a
justifie leur infinie patience, c'est leur
les méthodes
d'analyse ont donc pour
objectif de mieux comprendre le fonc¬
tionnement d'une langue et de faire
ainsi apparaître sa véritable structure,
non pas à travers le prisme d'une autre
langue (le latin pour les longues
romanes), mais dans sa logique propre.
Mais si les langues ont leur logique
propre et leur cohérence interne, cer¬
tains faits de langue ne se laissent pas si
facilement appréhender par l'analyse,
c'est ce qui rend sans doute la recherche
linguistique longue et aride mais pas¬
langue, sinon une meilleure compré¬
pour tâche de
comprendre les phéno¬
mènes, non d'aair sur eux. Malgré ses
longues rechercnes, il n'aura aucune
prétention à parler ou écrire mieux ou
moins bien que n'importe quel individu,
l'usage sera sa seule référence.
La linguistique n'a pas pour seul objet
de satisfaire la curiosité du chercheur
aussi légitime soit-elle, ses retombées
couvrent de
larges domaines sur les¬
quels nous ne pouvons nous étendre,
pour ne citer que les plus récentes, la
traduction assistée par ordinateur, le
langage artificiel etc... et bien sûr l'en¬
monde ne sera d'aucun secours.
Ce qui fait la force des Polynésiens et
droit, non pas celui du législateur, mais
le droit naturel et imprescriptible des
peuples
de parler leur langue maternel¬
le et de
l'enseigner afin de la trans¬
mettre à leurs enfants.
Pour terminer, je livre à la méditation
des lecteurs du ve'a, que je sais déjà
convaincus, cette phrase relevée récem¬
ment dans le Cours de Littérature
ancienne allemande de Friedrich
Schlegel (1772-1829) : "Une commu¬
nauté qui se laisse ravir sa langue perd
l'ultime rempart de son autonomie spi¬
seignement. "Comment enseigner une
rituelle et intérieure et cesse, à vrai
Adamcvewski dans sa Grammaire lin¬
Louise Pelizer
langue sans comprendre son fonction¬
nement T, s'interroge le professeur
dire, d'exister."
“E aha tâ te ‘ihi
(tâ te ti’alte)
e ‘afa’i mai no te reo ?”
E pa’i, ‘aore ho’l te ta’ata i tia’i i te mau ‘alvana’a no te parau e no te
ha’aparare i tô râtou reo.
Tê nâ'ôhla ra i roto i te Pipiria, Evanelia a loane, Pene 1 - Irava 1:
“/ vaJ na te Logo i te matamua ra, i te Atua ra hoi te Logo, eote Atua
hoi te Logo."
Tê nâ ‘ô mai ra tele Parau e o te reo te matameha’i, o ia tei te ‘omuara’a o te mau mea ato’a.
Louise Peltzer avec Bruno Saura.
E aha te ‘ihireo ?
ha’apa’o noa râ o ia i te hi’o, i te
mono,
Ena a’e na te tau a ha’amata ai te
‘imi e mea nâ fea i te fa’atere, no
mea. la oti teie
tâtaratarara’a, teie
mau reo ato’a, no te mea e ‘ite teie
mau ‘aivana’a i te feruri i ni’a i te
te aha o ia i tere ai ? E’ita te ‘ihi¬
reo e tâu’a mal i te parau e
haraharara’a, e hi’o o ia e aha te
mau rave’a i ravehia no te tâhô’ê,
no ni’a i te mau molha’a e te mau
parau no te reo, tei hea te puna o
te reo, no hea mai, e mea nâ fea i
te pararera’a ? Teie ia te tahi mau
anei tô te hô’ê reo, e reo fa’ahla-
no te ‘âmui 1 teie mau tuha’a.
hia anei tera, e reo nehenehe anei
Teie matini fa’ahiahia roa, nâ te
ferurira’a matamua.
tera, no hea mai ? E ha’apa’o noa
fa’a’ohipara’a ia a te hô’ê nuna’a
Nâ ni’a i teie ha’ara’a o tâ na, tê
‘ite nei o ia e mea iti ha’iha’i roa te
ta’ata (o te hô’ê ‘atvana’a ato’a) i
0 ia i te ‘imi i te
ta’ata i fa’ahiti mai ia na, i horo’a
mua
teie tuha’a ‘ohipa e pi'ihia nei ‘ihi¬
pahono i teie mau
uluira’a no te aha teie ‘ohipa e
mai i te hô’ê tino no na, i horo’a i
reo.
reo, e nehenehe ia ia parau e nâ
tere ai e e mea nâ fea i te terera’a,
te aho, i te ora no na,
Tê fa’ahiti nei teie ‘orometua
teie ta’ata
e aha te reo ?
nehenehe i te pâ atu i te rima.
Adamcvewski : e mea nâ fea i te
A
Tera râ te ha’2imatara’a
mau
o
SAUSSURE tâne te
o
i’oa (1857/1917) i ha’amau i teie
‘ohipa.
Te
‘ohipa i ravehia e teie ta’ata,
ia :
e’ohipa patuhia te reo, e tino
‘ohipahia teie e’ita râ e nehenehe
i te fâfâ, mai te hô’ê ‘ohipa hâma-
ferurira’a no ni’a i te parau
no te puna, no
te ‘a’ai, no te para¬
rera’a 0 te reo, ua ha’apa’o noa râ
nihia te huru ‘aore râ te rima
i te parau no te fa’anahora’a o te
ta’ata i rave, e hoho’a e’ita râ e
‘itehia atu. E mau tuha’a fa’ana-
paraparauhia ra i te hô’ê
ho-’amui-hia tô teie ‘ohipa, e mau
tau, ua hma’aro o ia i te ‘ite e aha
tuha’a ti’a ta’a’ê, ti’a pâpû maita’i
reo
e
râ te reo ?
,
e ti’a pato’i ato’a râ.
Teie tâ na i fa’ata’a mat ;
te reo, e tino ‘ohipa ‘amui teie, e
No te ha’amâramarama atu i te
fa’anahora’a ‘ohipa ‘amui, no roto
mai i te hô’ê nuna’a ta’ata, e
terera’a, i te ‘aura’a o te ‘ohipa a
te ‘ihireo, e fa’ahoho’a ia tâtou i
-
puro’u mai teie ‘ohipa ia na
te nuna’a
e
,
nâ
ha’amau mcit i teie
‘ohipa,
-
teie
‘ohipa i te parau no te per-
e’o’o uira. Tê fa’ahoro nei tâtou i
i tô na matinl (maoti râ i te taime
ta’ata hô’ê teie, nâ te parau e
noa a ’lno al).
fa’a’ohipa i te reo, ‘oia ho’i nâ roto
Teie ato’a tô tâtou huru i mua i te
1 te reo te hô’ê ta’ata i te parau.
reo. Tê
Nâ ni’a i teie fa’ata’a’êra’a (reo /
parau) t ravehia e teie ‘Ihireo,
roa’a mai nei te mau rave’a no te
fa’a’ohipara’a i teie ha’a :
aita atu ra te parau ua tano /
aita i tano e fa’a’ohipa-fa’ahou-
0
te reo
e
parauhia nei tê
ha’apa’ohia,
-
te mau ture e ‘imihia nei, o te
mau ture ia no te terera’a o te reo,
-
e
haraharahia
te
reo,
e
fa’ahu’ahu’a-roa-hia, e ‘imihia e e
fa’ata’a’êhia te mau tuha’a, e ‘imi¬
hia te mau rave’a e ravehia ra no
te pu’oi, no te fa’atu’ati’ati, no te
‘amui, no te ta’amu (‘aore ra no te
pato’i) i teie mau tuha’a, no te
rara’ara’a i te tino o te reo.
Tei te
e’ita râ e
ai te ‘ihireo
pû mau te ‘ihireo, tei te
‘omuara’a o te ferurira’a i ni’a i te
hô’ê reo, aita o ia i tâu’a mai i te
‘ohipa i ravehia i mûri,
ua
fa’a’ohipa noa nei tâtou ia
na mai te hô’ê faura’o o tâ tâtou e
horo’a nei nâ tô tâtou mau tama-
ri’i, tâ tâtou e ha’api’i nei, tâ tâtou
e fa’atere nei ma te
tâu’a ‘ore atu
i tô na "matinf (‘oia ho’i i tô na
pû-fa’aharurura’a, tô
na
pû-
fa’aterera’a, tô na huru). O
teie
matini tâ te ‘üiireo e titau nei.
O Saussure tâne, e ta’ata fa’aho¬
ro faura’o teie mai ia
tâtou, tae a’e
ra râ i te hô’ê taime, ua tape’a o ia
i tô na faura’o, ua tatara i te
tapo’i e ua uiui iho ra, e mea nâ
fea râ ho’i teie matini e tere ai ?
Ua hi’opo’a maita’i o ia e ua tâtaratara üio ra i te mau tuha’a ato’a
0 teie matini, ua tai’o i te rahira’a
0
te
mau
‘ohipa e fa’a’ohipahia
nei, ua hi’ohi’o i teie mau tuha’a,
i tô râtou huru, i tô râtou vaira’a,
i tô râtou ti’ara’a, i tô râtou fau¬
fa’a, i tô râtou pu’oi’oira’a ma te
fa’atu’ati’ati, ma te tapiri, ma te
e
nehenehe i te
fa’a’ohipa no te
fa’a’ohipara’a i teie mau motha’a.
t teie
‘ohipa e pi’ihia nei e
o
teie
ha’api’i i te hô’ê reo ma te ta’a ‘ore
‘ohipa, tê haere noa ra ia tô na
i tô na fa’anahora’a ? I teie rave-
tô na fa’ahiahia i te rahi
ra’a ra, e ha’api’i-noa-hia ‘outou i
no teie faura’o iti. A haere atu ho’i
te tai’o, i te parau e i te pâpa’i ma
harahara i te tahi ‘ê atu reo, tê
te ta’a ‘ore i te terera’a o teie ha’a,
rave
maere,
noa
i
e
‘ite nei o ia e, noa atu tê vai nei te
0 tô ‘outou noa ‘â’au tê
tahi
hia e’ita râ tô ‘outou mâramara-
moiha’a ta’a ‘ê
mau
o
te
fa’a’ohipa¬
Nâ fea ato’a i te ha’api’i atu i
fa’a’ohipahia ra e tera e tera reo,
ma.
hô’ê â huru rara’ara’ahia te mau
tô râpae e tê vai nei, i roto i te reo
reo
ato’a.
nuna’a
e
Ua rara’o
mai
tena
tena nuna’a i te hô’ê
tcihiti, te tahi mau ‘irava ‘aore e
tumu fa’aue, tê vai nei te tahi
faura’o iti ia au i tâ na mau moi¬
mau ta’oha’a e vai ra i roto i te reo
ha’a, ia au 1 tô na hina’aro, ia au
i tô na hia’ai, ia au 1 tô na orara’a.
I teie taime, tê ta’a nei o ia i te
popa’a e aita e vai nei i roto i te
aura’a
te fa’anahora’a
o
teie parau:
“te ‘ohipa
matamua o tâ te hô’ê ta’ata e rave
no
te hô’ê nuna’a ta’ata maoti râ
0 te fa’atura atu ia i
tô na reo."
teie faura’o iti ma te tâu’a ‘ore atu
te parau râ (te ‘orero), e tuha’a
hia,
mau
-
aita 0 ia i ha’apa’o fa’ahou i te
mau
Te ‘ohipa i roa’a mai nâ roto mai i
teie mau ‘imira’a a te ‘ihireo, teie
teie ia :
-
faufa’a
te hurt...i teie
ma
E aha tâ te ‘ihireo e ‘afa’i mai
no te reo ?
Mai tei
pahonohia atu, aita te
reo
tahiti, e te fa’anahora’a taratumu-ni-toro, e’ere te reira i
me :
te
mau
reo
Tê
fa’a’ohipahia nei te tuha’a
‘ohipa ‘ihireo i roto i te mau
ha’api’ira’a, i roto i te tahi atu
mau tumu ‘ohipa, teie râ “/a ‘ore
ia mo’ehia
e nâ te metua, nâ te
feti’i, nâ te nuna’a e ha’api’i nei i
nuna’a ta’ata i tia’i i te mau ‘aiva¬
te tamari’i i te
na’a no te parau
amo
i tô râtou reo,
e’ita ato’a te ‘ihireo e parau mai e
no
ato’a e tê vai atu ra â...
nei
i
reo.
Nâ râtou
e
uta’a: paruru,
teie
ha’aparare, hi'i ora no te reo, e
fa’ahiahia a’e, te reo
faufa’a 'ore te rahira’a o te ‘ite no
maita’i a’e, te reo hi’i ora no te
mea ua ‘ite o ia, nâ roto i tâ na
te tauturu mai mai te peu aita te
nuna’a i ha’a i teie ‘ohipa."
e faufa’a tô te mau reo
Te puai o te nuna’a mâ’ohi, o tô
tera te
reo
‘imira’a,
na ‘ite e e ti’ara’a mana tô te mau
ato’a.
Te ‘ohipa a te ‘ihireo e ‘afa’i mai :
-
0
te ha’amâramaramara’a i te
terera’a o te hô’ê reo,
-
e fa’a’ite ato’a mai tera te huru o
e’ita atu
ia
o
ia
e
tipe’e
fa’ahou i te ‘ahu o te tahi ‘ê atu
i tô na iho reo.
reo no te fa’a’ahu
Nâ te ‘ihireo e tauturu i te mau
‘aivana’a ato’a e ‘ohipa ra i ni’a i
au
ia feruri mai te
tai’o ve’a i ni’a i te aura’a o
teie parau i pâpa’ihia e teie ‘aiva¬
na’a
ra
‘opani i teie parau iti, tê
hina’aro nei
mau
tera reo,
-
reo, i te fa’a’ohipa i tô na reo e i te
horo’a atu no te u’i ‘amuri.
No te
nâ na e heheu mai e tera te tino
0 tera e o tera reo,
-
nuna’a ato’a i te parau i tô na iho
purutia
ra
o
Friedrich
Schlegel :
“Te hô’ê nuna’a
e
vai iho noa ia
ravehia atu tô na reo, tê fa'aru’e
ato’a nei ia i te paruru hope’a no
te ti’amâra’a o tô na varua, o tô
na manava, e tê mou ato’a nei ia."
te mau reo.
Te ‘ite o te ‘ihireo, o te hô’ê ta ‘ite
Louise Peltzer
Veà porotetani N®9, Novembre 1996
19
no
Te Reo Maôhi, Eaha to na
te reo Maôhi 1 roto i te mau
fare haapii raa, te ite atoa hia nei
râ i te hoê mau anoi raa i roto 1
te hum parau raa no te reo
parau no ânanahi
Maôhi, oia hoi te émoi raa te reo
ttnito e te reo Maôhi e taua hum
ite hia ia i roto i te ohipa
tapihoo raa i rotopu 1 te tinito e
ra e
Polynésie, huit langues
dialectes
côtoient
se
ou
«Reo
:
moihaa, oia hoi te Pipiria, e
Te rauraa o te
...
En
reo Maôhi...
I roto i te hoê mau tuatapapa raa
tapea rii noa ra te parau no te
reo Maôhi o te faaohipa hia 1 roto
i te mau taime pure raa, te mau
taime haapii raa e aore ia i roto i
te mau putuputu raa. Rau noa
Tahiti», Marquisien, Paùmotu,
Maareva,
Rapa,
Rurutu,
tel rave hia i te matahlti 1991,
Raivavae et Rimatara. Pour faci¬
parau-tamau-hia net i roto 1 to
liter l’évangélisation, en 1838, le
tatou ao Maôhi nui nei. Te val ra
atu ai te reo Maôhi i roto i to’na
te reo tumu oia hoi te reo Tahiti,
rau raa,
missionnaire Henri Nott a traduit
la bible en Reo Maôhi, c’était le
premier livre dans notre langue,
apprentissage était un
objectif des missionnaires. Par la
suite, l’apprentissage du français
pour les Maôhi et du Maôhi pour
les pasteurs venus de France,
son
mal te
Rimatara. I pihal iho i tele mau
reo
parau-noa-hia nei, te val
e
E tuhaa
ohipa rahl ta te mau
mau
tupuna
no
te
reo
oia hoi
na
te Hau tâmâru
Maohl a farerel ai te mau ihitai
a
papaa no Europa mai i te 18 no
ua
te tenetere mai te
hinaeiro o te Hau Farani e haa-
tapena Tute,
raa ora raa
tupuna Maôhi faaroo raa i
Porotetani matamua roa i te
te fauraô no te Ite e te paari o te
i Tahiti nei, ua ite paatoa ratou e
te tauturu
te
ra
i te fenua nei i te faanaho
mau
Tei taua area taime atoa ra to te
mau
(Protectorat),
ite hia i taua taime
Wallis, Bougainville, Bligh etv.
hoê
papaâ e tae noa’tu i
te haapii raa 1 te reo farani i roto
i te mau fare haapii raa i te
fenua net. 1 te taime a tae mai al
te
mau
Porotetani
mitionare
mati
Farani i Tahiti nei i te matahitl
1797 e 1 to ratou parahi raa mal
1863, ua ite atoa hia terâ manao
e, eiaha te parau no te reo Maôhi
e
no
te faaohie raa i ta
ia mo’e e ia paremo 1 mua 1 te
faanaho raa a te Hau Tamarû. 1
i te parau raa e, ua mo’e
anaè te reo o te hoê nunaa, ua
mo’e atoa ia to’na hiroa tumu. I
ratou ohipa, mea na roto ia i te
haapil raa ia ratou iho i te reo
Maôhi. O te ohipa matamua ia ta
parau-atoa-hia na e, te reo o te
ratou i rave, tau matahitl i mûri
ae
tao’a horoa ia te reira na te Atua
mai, 1 te taio 16 no atete 1801,
ua nehenehe ia Henere Noti e a’o
i te Parau na te Atua no te taime
Farani
nehenehe e parau hia, ua mana
matamua
ei reo tumu 1 roto 1 te mau fare
vaamataeinaa. E mai te
roa
na
roto i te
reo
te taime a riro ai te taatoa raa no
te mau fenua no Porinetia 1 raro
Faatere
i te
i
te
raa
matahitl
roa la te parau
a
te Hau
1880,
e
no te reo Farani
peu e e taoa horo’a na te Atua,
eaha ia te ohipa e tano e rave ? A
Maôhi i mua 1 te hoê pae huiraa-
haapii raa’toa. Area râ te
tlra Maohl.
haamanao na, i te taime a pupu
haapuai raa i te mau mltionare i
roto 1 te parau no te haafaufaa
Maôhi, te reo matamua roa o te
mau tupuna Maôhi, aita ia to’na
ai te hoê taata i te tahi tao’a
Ua rlro te reira ei
horo’a na te tahi atu taata, aita
raa 1 te reo
ia e ani raa no te taime e te hoo
Atopa 1801, ua nehenehe â i te
no
taua tao’a
ra.
No te taata i
mau
Maôhi. 1 te taio 8 no
mitionare ia nenei i te hoê
reo
e parau i roto i te faanaho raa
haapii raa. I roto i te hoê o te
mau ruru raa Orometua tel tupu
1 Papeete nei i te area matahitl
pupu atu i ta’na tao’a, hoê noa
ta’na e hinaaro, ia aupuru hia, ia
puta haapii raa faaroo na roto i
1970, ua faahlti te mau orome¬
te reo Maohl no te mau tamaril e
tua
atuatu hia, la poihere hia ta’na
te feia api e ora ra i te tuhaa no
ratou manaonao rahl 1 mua i te
tao’a
noa’tu. Mai te peu ra
Matavai. 1 te matahitl 1810, ua
nenei atoa hia te hoê puta no te
parau no te reo Maôhi. Tei taua
area matahitl atoa ra, i faalte
pupu ola 1
mau ta’o
atoa ai te
horo’a
ia
e
vai
maoro
hoi e, e
ta’na tao’a i tele
Maôhi (Alphabet tahl-
mahana, e ananahi noa nei ua
tlen) tei reira te haaputu raa hia
ino, eita e ore oia i te inoino. Mai
te
tele rii atoa ta tatou
teie mau tuhaa ohipa matamua,
Porinetia nei i te
e ora
mea
nei i
hoi, i te
taime a rlro ai te faanàho raa ora
raa o te totaiete
maôhi i raro ae i
te faatere raa a te hoê nunaa e te
mau
ta’o
reo
Maôhi. Ua riro
oia hoi te haapii raa i te reo,
nenei
raa
te tahi
mau
te
puta na
roto i te reo Maôhi, ei faaineine
raa no te ohipa rahi e val ra ola
a
te Etaretia Evaneria i to
Apoo raa Rahi a te
Etaretia i to’na atoa manao pea-
pea no teie atoa parau no te reo
Maôhi mâ te tuu roa’toa’tu taua
manaonao
raa
ra
1
mua
i
te
Faatere raa Hau o te fenua nei. I
e
te
Maôhi ia riro ei reo tumu atoa i
mûri ae i te mau hi’o faahou raa
1 te mau metua i roto 1 te ora raa
parau i te reo maôhi. E reo haviti hoi te reo Maôhi. E tao’a horoa
nehenehe ta te Atua na tatou te
Maôhi. E nahea râ hoi ?
hia taua Pipiria ra tei parau atoa
utuafare ia faaitoito i te parau no
te reo Maôhi i mua i te mau
tamarii. Mai te peu i teie maha¬
Pipiria a Noti, teie ia te
faufaa rahl i valiho hia mai i roto
i te rima no te Etaretia. Na teie
te Hau
a
âpî atoà tei manii mal i nlà i to
i te tauiraa rahi o te oraraa o te
nunaa
Mâôhi e tae noa atu i te
parau o to na iho reo.
A hiô al tâtou 1 te mau tamarii o
te fenua nei tei ôre i hinaaro 1 te
parau faaihou i to na iho reo, oia
te reo Mâôhi, e ô mai Ihoâ te
aha te parau o to
tâtou reo Mâôhi a nanahi. Te hoê
uiuiraa e, e
0
te mau faaiteraa no roto atu i
te
Etârêtia
i
mûri
aè
fenua nei mâ te faaitoito atoa râ
na, ua haapuai roa hia te parau
i
te
Faaroorooraahia terâ parau e, e
faaôrehia te haapilraa reo Mâôhi
i roto 1 te Fare haapilraa o te
Fenua nei. Taua faaiteraa na te
Etârêtia ra, no to na ia manaônaô rahi 1 te reo Mâôhi, te reo ta
na e
faaôhlpa nei i roto i ta na
mau
pureraa,
te putuputuraa
etv... No reira, na vai e tâpeà 1 te
parau o te reo Mâôhi ia ôre la
ânoî-noa-hia, e te mea peàpeà
roa atu, ia ôre la haamouhia. Te
nâ ô ra te hoê parau iti, «to nana¬
hi ra, eita e roaa faahou ia faa-
taui, ârea to a nanahi, e roaa ia
ia taui, ia faaàre, e ia tâpeà noa.*
Te Atua anaè tê tano
e
parau
mai ia tâtou
i te parau no a
nanahi. Te tiàturi mai ra o ia ia
tâtou no te
àtuàtu, te poihere i
teie Faufaa ta
na
i horoà
na
tâtou e te nünaa Mâôhi.
E fenua teie no te nünaa Mâôhi,
peu ta na no te faanahonahoi te parau o to na oraraa, e
hiroà tumu to na, e e reo atoà to
na. A hiô anaè i tele mau Faufaa
e
raa
i roto 1 to na rauraa, e aha atu â
te mea e tîtauhia ra. I te taime
ua
roto 1 te mau fare haapii raa o te
hia te
âtômî
paura
Hau Fenua i te parau no te reo
Maôhi, tei oti roa 1 te
matahitl 1838. 1 teie mahana, i
Novembre 1996
Faaa
tâmatama-
mau
noa atu e ôre ai teie mau
hoi te huri raa te Piplrla na roto
i te reo
haamataraa te
te matahitl 1980, ua haamana te
hoê Hau ê atu, i taua atoa taime
ra i haamata ai te reo o te Maôhi
i te ruri-ê-hia e ua tae roa i nia i
terâ manao e, e haapae roa i te
20 Veà porotetani
manureva no
tâtou fenua, te mea ia i 1 faaohie
atu râ hou te
outu no Matavai i te 5
ora raa
tauraa
fenua no Tahiti e o
Moorea 1 raro ae 1 te faanahoraa
re
ai taua nunaa ra i roto i te
râpae mai i te ârea mata¬
hlti 1960,1 te îritiraahia te tahua
Farâni i Pormetia, e te mau mea
Porinetia nei, eere ia no teie
mahana 1 te parau-raa hia. Tel ô
nei i Porinetia. 1 parau hia na, e
te parau-noa-hia nei â*e, te reo o
ora
mea no
taraa
nei ao, mai la tatou atoa e ora
i terâ e terâ nunaa i te hoê tau a
tumu. Teie mau taulraa 1 tupu i
nlà 1 te reo Mâôhi, no te iritlraahla ia te Fenua Tahiti i te mau
Maôhi. Teie râ, i te taime a
rlro ai te hoê tuhaa no Porinetia,
faaohipa hia nei 1
e
1 te tae raa mai te mau mitiona-
manao
tumu no te Fenua nei tei faahua
ite ôre 1 te parau i to na iho reo
haafaufaa raa i te parau no te
reo
te hoê reo ê atu 1 to te reo Maohl.
Na reira atoa terâ
Ei aro raa no te tapea i te
...
reo Maohl...
Te vai atoà ra te tahi mau taata
Raro matai mâ. Te rau raa o teie
te hoê nunaa i roto i tele
nunaa.
te reo te titiro raa hia maori ra,
te Pipiria.
pahono hia mai ia na roto i te
reo Farani.
mitionare Peretane i rave
E parau rahl roa te parau no te
reo O
hoê noa râ vahi tei reira
e
atoa ra te reo Maupiti no te pae
roa
Et taoà horoà na te Atua...
e vau reo e
reo Raivavae e tae noa’tu i te reo
Maôhi devint une préoccupation
...
e,
Rapa, te reo Rurutu e Tupual, te
mau
sant du français officialisé.
ra
te vai ra te reo Matulta, te reo
Paumotu, te reo Maareva, te reo
devait faciliter l’accès aux cul¬
tures. Ce n’est que vers les
années 1970 que la défense du
de l’Église face au statut envahis¬
mea
te Maohl, na reira atoa i mua i te
parau no te reo farani. la ulhla te
hoê taata na roto 1 te reo Maôhi,
Faufaa,
riro ia tâtou ei nünaa aita e
mauraa faahou.
Aita tâtou
e
e
hinaaro
ra
i te
reira.
Tauira Gaston
Te lupiri, te matahiti tâpati
O
te Atua
Revetito 25/8-17;
Ruta ev. 4.16-21.
Te lupiri
Te
haapiiraa no nia 1 te parau no te
tâpati e te luplrl, e tlà ia ia
faaauhia 1 te parau no te faahuruê raa
1 te mau ôhipa atoà. Ua riro atoà el
pâhonoraa, ei râveà no te faatitiàlfaro i
matahiti
te fifi O te nunaa i te pae no te oraraa
vaamataèina.
E haapaô hia te lupiri, i roto i te faaroo
Ati luta i te mahana no te faaore raa
hara, te Yom Kippur, te mahana moà
roa
aè teie no te mau Ati luta. I taua
mahana ra e i taua mahana anaè ra e
tomo ai te Tahuà rahi i roto i te tuhaa
Atua
moà roa aè o te Hiero no te püpüraa i
Tahito. Ua tae roa te tahi mau perofeta
Ua haapii letu i tâ na mau pipi 1 te pure
te tütia ei tâmâraa i te
hiero, te mau
i te uiuiraa e, ua temo anei hoî te haa-
no
te tupuraa o
tahuà e te nunaa. E tuu atoà hia i taua
moriraa a te nunaa Iteraêra e ua tohu
ua
ani ia râtou la faaôre i te
mahana ra te tahi puaanüio i roto i te
atoà hoî
tâvini ma te haehaa e ia faaineine i te
mêtepara, ei tàpào e ua matara te mau
hara a te nunaa.
lerutarêma. I to na anotau, ua faaara
faahou letu i taua mau parau ra, e ua
No reira
faahepohia i te nunaa
faaroo Ati luta ia haapaô i teie faanahoraa no te mea na te reira e haapâpO
faaite atoà o la i to Na memaô tûàtl-ôre
I mûri aè 1 teie mau manaô ta tatou 1
1 te faanahoraa a te mau ôna fenua o
ite mai, e tià ia tâtou ia ul ia tâtou iho,
taua tau ra, te mau tahuà rarahl e ta
ua tâmata anei tâtou
i te tüàtiraa o te nunaa i to na Atua. Ua
râtou mau peu e tae roa atu i to râtou
nei faaueraa ta te Atua e tîtau mal nei
riro atoà teie ôroà i teie nei ei papa no
tütürlraa i mua 1 te püai o te nuu faè-
ia tâtou. I roto i te matahiti tâpati e te
te tiàturiraa o te nunaa Ati luta.
hau a te Hau Roma.
lupiri, na hea tâtou i te faatupuraa 1
mea
e
te
mau
e
e
Perofeta
o
te Faufaa
vavaihi hia te hiero
o
Te tîtauraa a te Fatu
te Pâtireia o te Atua,
hara, ia
püpü 1 to râtou ora mai tâ na 1 rave
atoà.
i te faatupu 1 teie
teie mau mea tâatoà. Na hea tâtou 1 te
Te tumu no te matahiti tâpati
letu e te lupiri
faaîteraa i te parau maltaî i te feiâ veve.
Eere te matahiti tâpati e te lupiri i te
Ua faaîte letu e e faatupu te Atua i to
Na hea tâtou i te faatiàmâraa i te feiâ i
tahi mau faaueraa tei faataaê hia i te
Na hau, na roto i te faaora raa 1 te feiâ
tâpeà hia. Na hea i te faaoraraa 1 te feiâ
matapô ? Na hea 1 te faatlà faahou i te
oraraa o te nunaa.
Ua haamauhla râ ei
tei
tâpeà hia 1 te tare tâpeàraa no te
feiâ tei haavîhla ?
faaiteraa i te htnaaro no te Atua 1 to na
rahi o ta râtou mau târahu, te faaora
nunaa, e ei haapâpOraa e te ôhipa noa
raa
i te matapô e te fêla mai atoà e te
Mea tîtauhia tâtou ia faariro i teie mau
nei te Atua i roto 1 te aai o te nunaa. Te
faatiàmaraa te feiâ tei haavîhla. Alta
faaueraa a te Atua ei ôhipa tumu na
tâtou i roto i to tâtou oraraa i te mau
Iteraêra
letu i faaora noa 1 te feiâ mai, ua ôfati
mai roto mal i to na oraraa tîtî i Aifiti
atoà ra i te tahi mau faatureraa tei faa¬
mahana atoà. Ma te haamanào e, mea
arataî i roto i te fenua «tahe pape
taaê roa 1 te fêla hara, te Vcihlne e te
na
Atua
no te
0
tei faaora i te
nunaa
noa te O e te
meri», o ia teie e titau nei
i teie nunaa ia faataui i te mau ôpua-
raa a
te taata o tel haapûai i te îmiraa
tei haaveve i te tahi pae, e te
mau faanahoraa tei haamaitaî noa i te
mau
tamaril, e ua horoà no râtou i te
roa
mau mea atoà ra, ua
Atua ia tomo mal 1 roto i teie ao.
tahi pae e tei faarlro i te tahi pae el tîtî.
Te hinaaro tumu o te Atua tei patuhia
Na mua roa te
i nia i to na Aroha, te tîtau ra ia i te ora
mau
faritea, i mûri mai te mau herô-
tiana
e
no te
e
tâatoàraa.
Ua haapâpû hia teie nei hinaaro o te
atu 1 te vâvâhiraa i te
pâreihlraa matamua roa i roto i te
Hau 0 te Atua. No te faatupuraa i taua
mau
àro letu 1 te mau
tiaî o te faanahoraa tôtiare, îmiraa fau¬
faa, poritita e te faaroo o taua tau ra.
monl
roto i te tahi mau ôhipa haîhaî roa
to letu raveraa i teie mau ôhipa e tae
mau
pâpaî parau e te
mau
patu
ètaèta o te aau taata ia tlà i te Hau o te
E tià ia tâtou ia pure no te ani 1 te Atua
ia haavave mai o la i te mahana e tae
mal al to na Pâtireia na roto i te parau
no
te luplrl.
te tâtutea, e i te hopeà roa te
mau tahuà rarahl.
Ralph TEINAORE
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
Ei faaineineraa i te lupin 1997
Te tere o te pahi ra o Tarapu i te mau fenua
i tâpaehia hou te taeraa i Tahiti
pae no te mau mütoî no te
tuhaa no Santa Cmz, e hiô i te
Commission Historique
de i’Égiise ;
ôlre
Rio de Jerneiro. la hiô
no
hia mai te mea ra, te vai ra te
En guise de préparation
hoê faanaho
pour le Jubilé
de mars 1997
hia no te
raa
mau
ètaèta i
rave
îhitai no râpae
mai ia tomo i roto i te fenua no
L’article de ce mois-ci est consa¬
Peretiria (Brésil). Mai te reira
cré au voyage du «DUFF». Après
avoir
quitté définitivement
noa te hum i roto i te roa raa no
te hepetoma ta râtou i ora i roto
l’Angleterre le 24 septembre
1796, le DUFF fait deux escales
i teie tuhaa no Rio de Janeiro. 1
reira atoà to râtou ite
raa
avant d’arriver à Tahiti. La pre¬
ôhipa faatîtî
raa
no
te mau
mière, aux îles du Cap Vert, où il
taata ereere,
eita
e
accoste le 14 octobre 1796. Le
mau taata ereere ra no roto mai
i te
taua
ore
Capitaine Wilson décide d’ancrer
i te fenua Aferita e tei parau hia
le bateau dans la baie du Port
Praya, de l’île de Saint Jago. Une
partie de l’équipage descend à
terre pour ramener de l’eau et de
la nourriture. Il ne reste que 5
jours dans cette île. A Rio de
Janeiro, au Brésil, il fait la
ànapa te
te mau «nègres» râtou tei hoo
pâte hia mai te hum ra, e mau
tauüiaa teie e hoo pâte hia nei,
Jago, e ua tOtau hia te pahî i
roto i te ôoà no Port-Praya o te
tâpeà raa mâtamua roa teie. I
uira, âreà râ i nia i te pahi, aita
ia hoê noa aè taata i mai hia, ua
mara, e taata hoî. No te aha hoî
faaoromaî mâite râtou i te hum
teie hum faanaho raa i te fenua
roto i taua tuhaa mâtamua roa
tâùeùe o te pahi noa atu ia te
Peretiria ? Eita e ore, ua hinaa-
rahi raa o râtou, a tahi ra a tere
ro te mau ôna no taua fenua ra
ai na nia i te pahi.
i te taata rave ôhipa tapi hoo, e
ai râtou i te motu
to
râtou
tere,
no
Saint-
pârahi
deuxième escale où il accoste le
12 novembre 1796 après avoir
no
quitté les îles du Cap Vert le 19
mau îhitai atoà i roto i te
octobre 1796. Là, les mission¬
naires sont choqués par le mar¬
ché de l’esclavage auquel sont
te poîpol, te avatea e te ahiahi,
tâmau te
mau
ua
mîtionare
te
e
pure i
e ua na reira noa e tae noa atu
ra
i te motu no Salnt-Jago.
Ua
assujettis à la vente beaucoup de
«nègres». Le 20 novembre
haere
1796, le «DUFF» quitte Rio de
Janeiro, pour son long et
périlleux voyage pour les mers
du Sud en passant par le Sud de
l’Afrique, de l’Australie, de la
hoî i roto i te ôire, no te taplhoo
Nouvelle-Zélande et près de l’île
de Tubuai pour finalement
mâa na râtou no te tanu ia tae
atteindre Tahiti le 4 mars 1797.
Le voyage dura plus de six mois.
hoê pae o te mau
mîtionare i nià i te fenua, oia
i
te
te vêtahi
mau
tauihaa i ta
râtou, mai te àhu üioâ râ, e taui
i te mâa e te pape. Ua rave atoà
mai râtou i te tahi mau huero
i Tahiti. E 5 noa tau mahana rii
to râtou faaea raa i taua mau
tuhaa fenua ra.
Imuri aè i to te pahi Tarapu
i
te
ôtià
moana no te fenua Peretâne i
te
24
hoi
0
Tetepa 1796, ua
manaô te tapena o te pahi, oia
no
James
Wilson,
e
fano
râtou i te motu no Saint Jago, i
te mau pae motu no Cap Vert,
ei vâhi e nehenehe ai ia râtou ia
tâpeà no te hoê maa taime iti.
Mea maitaî
eere
te
tere, te matai
i te mea puai roa, i te tahi
taime e mâtaare rii te miti.
mau
taime
e
1 te taiô 12 no Novema 1796, 1
te âahiata roa e na roto i te hoê
rahi,
tomo atu râtou 1
roto i te ôoà no Rio de Janeiro.
ua
ua
1 mua i to râtou aro, ua vai noa
mat te hoê fare rahi pêni ùoùo,
tei parau hia te «Monastère des
Bénédictins», fatuhia e te faaroo
Tâtorita tei tae atu i reira i te
ropü raa no te tênetere 16. Ua
tâmau te ua i te topa, paha e
ore e hum fâril raa teie i te mau
tâvini api e ua faaea noa te mau
mîtionare e te mau îhitai i nia i
te pahi i te tâatoà raa no taua
1 te taiô 19 no Atopa
faaruè-roa-raa
vêtahi
1796, 1 te
poîpoî, to te pahi faaruè raa i te
ôoà no Port-Praya, no te hoê
tere api. Mea maitaî â te reva
mahana ra. la poîpoî aè, oia hoî
te taiô 13
no
Novema 1796, e
mahana tâpati ia, ua rave hia te
înaha hoî eere râtou i te âni-
te vai atoà ra te tahi mau ôna o
tei haere
e
taata îri
eere
peta mai te mau
no
te tahi atu
fenua, a tuu atu al ia râtou i
roto
i
te
ôhipa tapi hoo
raa
(Marchands d’esclavage). 1 mua
1 taua
ôhipa ra, te haamanaô
maira te reira i te mau mîtiona¬
re
i te hoê aro raa tel rave hia i
te fenua Marite e te taata ra o
William Willberforce 1 te ômuaraa no te
18 no te tênetere no te
haamou i taua hum ôhipa tià-
ôre oia hoî te hoo pâte raa i te
taata. Ua ô te manaô peàpeà i
roto i te
mau
mîtionare i to
râtou îteraa i taua hum faana¬
ho raa ra.
1 te taiô 20 no Novema 1796, e
e
pureraa i nia i te pahi rautî
mâite hia e na tino ôrometua
matai puhihauhau noa. 1 roto i
toomaha. Ua âmui atoà mai no
teie tere
api arataî hia â e te
tapena Wilson, ua tâpaô oia te
taua pure raa ra,
te hoê tià no
te tâvana hau
te tahi
mau
tâpati taua mahana ra, 1 mûri
aè 1 te hoê pureraa faatere hia i
nià i te pahî e na Ôrometua toopiti 0 Eyre e Jefferson, ua faa-
tuhaa no te fenua Marite râti-
mûtoî no Santa Cmz, no te hiô
mè râtou i taua tuhaa no Rio
no, oia hoî te tuhaa no Rio de
Janeiro, no te fenua Peretiria
atoà i to râtou parau oia hoi te
de Janeiro no to râtou tere i te
vâhi ta râtou i tere mai, te tumu
fenua Tahiti, na mua râ i te
oia hoî te miti
mea
manino,
e
tomo na roto i te
Cape
(Brésil) te piti aè no te vâhi
tâpeà raa no râtou. Areà râ, i te
no
ôhipa e rave hia ra e te mau
Hom. E fânaô mai â ôutou i te
taiô mahcma 20 e tae i te 22 no
mOtoî no te ôtià moana. 1 te pae
püôiraa no teie parau i roto i te
Atopa, ua taui roa te hum o te
reva. Ua püai mai te matai, na
avatea no te taiô 14 no Novema,
veà i mûri nei.
to
râtou
tere
etv.
mai
te
1 te taiô 14 no Atopa 1796, i te
reira atoà te miti ua poopoo ia,
haere atu te hoê pae o te
mau mîtionare e vêtahi mau
hora hoê i te avatea, i tâpae atu
e
hamm atoà te pâtiri i te pô.
îhitai arataî hia râtou e te hoê
Veà porotetani N‘’9, Novembre 1996
e
ava no
ua
Gaston Tauira
'7/il
Le Duff
ou l’Arche
du
.‘î ■
Capitaine
Wilson
Il y a deux cents ans, le 30 septembre
1797, le capitaine James Wilson fait
hisser son pavillon et le Duff quitte un
convoi formé de vingt-sept voiliers et
protégé des corsaires français et des
pirates par un navire de guerre anglais,
l’Adamant.
Désormais isolé du monde à part une
courte escale à Port-Praya aux îles du
Le Duff à Rio de Janeiro
dant responsable de la cuisine et des
réserves de vivres et participe â l’élabo¬
ration d’un emploi de temps avec prières,
avec surprise qu’il n’y est entendu nul
juron ni injure. Même le verre de rhum
est remplacé par la tasse de thé avec
culte, études de géographie, de langues
anciennes et océaniennes, apprentissage
de lecture en public, de prêches et de
sucre et lait â volonté...
Duff, un voilier de 300 tonneaux, sera un
«foyer de foi flottant sur les eaux» et un
extraordinaire huis-clos...
conférences bibliques.
gresse et que le temps passe, tout cela
de régulier devient routinier et si le pro¬
La journée commence à 6 h 30 du matin
gramme
prière familiale parmi les
hamacs ; une heure plus tard lui succè¬
de la prière commune au gaillard d’ar¬
rière. Les heures du matin et de l’après-
pas modifié, celui de l’apprentissage plus
Cap Vert en octobre et une autre, plus
longue, à Rio de Janeiro en novembre le
qui va durer
presque six mois.
par
Une traversée studieuse
Comment vivre à bord ou plutôt sur¬
vivre? Peut-être un peu mieux que dans
les navires de cette fin du XVlllè siècle,
grâce au capitaine à l’expérience peu
commune, grâce à une nourriture sou¬
vent fraîche, abondante et équilibrée,
grâce aussi â un mélange étonnant de
navigation, d’études et d’activités reli¬
gieuses.
Seul maître à bord après Dieu, le capi¬
taine Wilson est aussi le seul chef de la
Mission ; il commande ses 3 officiers
(dont son neveu, William Wilson, l’au¬
teur du Récit du Voyage), 1 commis aux
vivres, 1 canonnier, 1 charpentier, 1
1 boy, 1 maître-voilier, 1 cui¬
sinier et 12 marins ; il est responsable
aussi de 4 pasteurs, de 6 couples, de 3
enfants âgés de 16 semaines â 12 ans et
de 24 célibataires. 11 y a donc sur ce
navire 22 membres d’équipage pour 39
mousse et
passagers venus de tous les horizons,
pour toutes sortes de raisons, liés par un
projet spirituel et par leur engagement,
le soir du jeudi 28 juillet 1796 dans la
chapelle de Sion â Londres.
de la semaine, sauf le
dimanche, le capitaine invite â sa table 5
missionnaires ; il préside un comité, élu
une
midi sont consacrées â l’étude du grec et
de l’hébreu, des techniques de naviga¬
Au fur et â mesure que le voyage pro¬
des activités religieuses n’est
profane est allégé ; mais il reste fonda¬
mentalement le même jusqu’au dernier
jour et même au-delâ. Ainsi le premier
culte, à l’arrivée à Tahiti, ne sera pas
célébré â terre comme on pourrait croi¬
tion ainsi qu’â la lecture des récits de
re, mais â bord, comme d’habitude c’est-
des premiers explorateurs
anglais, français et espagnols des îles de
la Société, des îles Marquises et des îles
des Amis. Un effort très particulier est
fait en milieu de matinée pour l’étude de
la langue tahitienne grâce au vocabulai¬
re Maohi recopié par Thomas Haweis en
personne, qu’il avait collecté auprès de
ceux qui, en Angleterre, la connaissaient
le mieux, les mutins de la Bounty... Sans
oublier la lecture de livres pieux, ni la
leçon d’anatomie faite par un chirurgienmissionnaire, John A. Qlllham, grâce au
squelette tout spécialement préparé et
emporté â cet effet.
à-dire dans la grande salle du gaillard
voyage
arrière, à 9 h 30. Et si James Fleet Cover
est ce jour-là le premier pasteur à parler
langue tahitienne, ce n’est pas parce
qu’il la maîtrise mieux que ses collègues,
mais parce que c’est son tour de prêcher,
par ordre alphabétique.
Les Instructions données par les
en
Directeurs de la Mission de Londres
régulièrement, rituellement ? Relues à
bord du Duff, sont très précises : «Votre
exemple doit prêcher aussi fort que vos
mots». 11 a donc fallu tout apprendre,
parler, être, voir et être vu, ne pas être
vu sans doute
aussi, être à la fois acteur
et spectateur sur la scène
Votre exemple
Chaque jour, habillés en marins, les mis¬
sionnaires participent â la vie du navire,
â son nettoyage régulier, et ils font par¬
tie d’une des trois équipes de quart qui
Tous les jours
veillent la nuit.
Le comportement des passagers-mis¬
sionnaires-marins influence l’équipage
tous les mois, avec secrétaire et archi¬
puisque les rares visiteurs du Duff, des
viste, organise des tablées avec inten¬
officiers venus d’autres navires, notent
étroite d’une
coquille de noix, l’arche du capitaine
James Wilson.
Ro pati atea
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
TRIBUNE
LIBRE
Libérer Dieu
Deux cents années de christianis¬
me au travers de la
fn déclarant l’année du
Jubilé
(Août 1996 à
Août 1997) le 112ème
Synode de l’Église évangélique
tourne vers chacun pour
se
regarder le chemin parcouru
Église et préparer
par notre
ensemble l’avenir à l’aube de
l’an 2000. Pour participer au
présence pro¬
testante.
Déjà... Seulement...
Attentes et dés-attentes, espéran¬
ce et dés-espérance, engagement
et dés-engagement...
L’Église protestante est depuis le
début de son histoire dans notre
pays, intégrée à ia société qu’elle
a
façonnée comme elle a influé
le
sur
des événements,
cours
s’imposant et tentant d’imposer
sa
vision
du
monde
comme
débat nous proposerons tout au
«pensée unique». Son engage¬
long de l’année à des person¬
ment
-
nalités de dire leurs attentes.
son
souci
Chacun d’entre vous peut parti¬
peuple dans sa quotidienneté,
mais... ne finit-on pas par mettre
en doute sa capacité à témoigner
de son essence même, tant elle
paraît engluée dans sa matérialité
au détriment d’une spiritualité
ciper au débat et nous envoyer
impressions (maximum 1
ses
Après
page).
Annick
Lombardini, la parole est à
Chantal Spitz.
A îritihla mai ai te matahiti
militantisme ?
-
traduit
d’accompagner le
chrétienne vivante et vivifiante ?
Certes l’Église protestante doit
continuer de militer activement
gée des fidèles dans la mégalo¬
manie des temples... Et de cher¬
cher la plénitude de la foi dans la
creuse et sempiternelle redite des
versets vidés de leur sens... Et de
chercher l’infinitude de Dieu dans
un Dieu humanisé et fini...
L’Église évangélique a pris
conscience de cet état de choses,
puisqu’elle a, lors de son dernier
synode, appelé au choix entre
engagement en Église et en poli¬
tique. Appel courageux, lucide,
qui permet d’espérer une Église
en éveil, en marche vers l’indis¬
pensable équilibre auquel nous
aspirons.
Une Église militante «sentinelle
vigilante» dans notre quotidien¬
neté matérielle en même temps
qu’une Église militante «porteuse
de Dieu» dans notre quotidienne¬
té spirituelle.
Et si le Jubilé servait à une redéfi¬
nition de la démarche de l’Église
pour la reconnaissance des droits
du peuple, quels qu’ils soient,
protestante. Et si nous décidions
de libérer Dieu du carcan dans
Apooraa Rahi a te Etârëtia
telle est
Evaneria i te 112raa
cependant se préserver de la
lupiri (Atete 1996 i te
te hià nei te
Atete 1997)
vocation. Elle doit
de
lequel nous le maintenons enfer¬
mé à force de dogmes, de vraie
lumière, de bonne parole... Et si,
hommes d’église qui de plus
confiants en lui, en nous, nous le
rendions à lui-même, à nous-
I te roaraa o teie matahiti,
plus confondent militantisme
gratuit qui aime, aide
son prochain sans attendre rien
en retour, et engagement person¬
nel intéressé pour tirer profit du
statut - hautement respecté - de
te manaà o te tahi
Etaretia ou tiàtono et accéder à
na
o
ta
putuputuraa i nià 1 te
ràhiraa
àhipa i ravehia
mai e te fariu atu nei i nià
ia
ôutou
no
te faanaho-
âmui-raa ia a nanahi i te
ùtu O teie matahiti 2000.
e anihia
mau
taata
atu ai te
tiai nei.
a
mea
îte-atoà-hia
ta râtou
e
Ua hinaaro atoà
ôutou i te faaîte i to ôutou
manaô,
a
pâpaî roa mai i
te Veà nei, eiaha râ ia hau
atu i 1
àpi. I mûri mai ia
A. Lombardini, o Chantal
Spitz ia i teie nei.
déviation
ses
sa
-
du dévoiement
-
en
chrétien
une gloire sociale
Et de
se
temporelle.
demander si dans
d’hui, demain, l’Église protestante
après deux siècles, nous accom¬
pagnait pour la réconciliation
nous-mêmes, avec notre
part divine... vers l’Amour... vers
avec
un
monde de
plus en plus déserté
par les valeurs morales, l’Église
protestante est capable d’accom¬
pagner les femmes et hommes
engagés dans une quête spirituel¬
le et les aider à la paix de Dieu. Et
de chercher l’amour chanté par
les Évangiles dans les mesquine¬
ries de certains hommes d’égli¬
se... Et de chercher l’humilité exi¬
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
mêmes, pour enfin nous re-trouver, nous re-connaître...
Et si... et si... et si enfin, aujour¬
la
Connaissance...
vers
la
Compassion... vers la Liberté...
vers notre Père qui est en nous...
Chantal Spitz
Epiti motu rahi ite fenua Hâmoa tooà
o te râ, 0
Upolu e o Savait. O Apia te
Dire pü 0 teie fenua. Aita te oraraa i
roto i teie fenua i taa ê roa atu i ta tâtou e
ora
nei io tâtou. Mea mattai roa e
farii roa te
mau
e mea
taata i ô, ua ineine noa
râtou i te tauturu i te tcihi. Mai ta tâtou i
îte, i roto i teie fenua e pârahihia nei e 162
000 taata te tupuraa te Hituraa o te Heiva
Nui no te mau motu no Pâtitifa, i te âvaè
tetepa i maîri aè nei.
I roto i nâ hepetoma e piti ta ù i ora mai i
ô, ua îte au i te taa-ê-raa o te hîroà tumu
0 terâ e terâ fenua na roto i te ùnaùna o te
àpa, te reo, te hîmene, te ùpa, te àhu e tae
roa
atu i te nehenehe e te tairaa o te mau
pahu, tôère, vivo
... E mea na roto i teie
taa-ê-raa e îte maitaüita ai te faufaa
tei roto tatou i te hoê oraraa ôhie e te faa-
te mau ôri e te mau hîmene. Te ôri a te
peu. Ua faainelne te pupu no
Pôrînëtia Farâni 1 ta na ôhipa i nià i te
mau Mâori no Aotearoa ta ù t au maitaî no
tumu parau no te farereiraa. Ua tano mai-
noa
te tino pautuutu o te feiâ ôri e no te mau
tai te reira tumu parau i te faancihoraa o
nOnaa. la ôre ia moè to tatou hîroà tumu,
tatau e vai ra i nià i to râtou îri.
te Heiva Nui, te tumu mau te mau fenua
No te mea ta ù i ora mat i to ù taeraa i terâ
atoà
Pâtitifa i taîruru atu ai. Na te
haamata ai i te rave. No te reira, e farerei
Heiva Nui, ua îte au i te faufaa o teie fâre-
Heiva Nui e haafarerei nei i te mau Mâôhi
ia tatou i te Fenua Taratoni i te matahiti 2
reiraa no te mea na te reira faanahoraa e
atoà no Pâtitifa hoê aè taime i na matahiti
000 no te Vaùraa o te Heiva Nui no te mau
faatho mai i te
e
mau
0
pupu i tae atu i
Hâmoa i te hîroà tumu o te nünaa Pâtitifa
na
mau
roto i te mau hîmene, te mau ôri e te
mau
no
te
mau
hîroà tumu
i teie neiraa ra e
no
terâ e terâ
tauà ai. Eiaha ia moè e
fenua no Pâtitifa.
maha.
I to ù mcmaô, mea faufaa roa no te feiâ âpî
Victor TEHIVA pii-noa-hia Vito
ia tauà t to na iho hîroà tumu no te mea
§5;: M o T s
de
hema, tei roto tatou t te hoê oraraa ua ânoî
C
R
Jacques
o
I
s
Ihorai
E-'y
HORIZONTALEMENT
A Fête chrétienne B. Adjectif féminin possessif - Affreuse. C. Navire à voiles à un mât.
D. Initiales d’un poète argentin, né à Concepcion del Uruguay (1841-1882) - Initiales d’un
philosophe allemand, né à Düsseldorf (1854-1924) - Adjectif féminin possessif. E. Note
de musique - Fiole généralement longue et étroite. P. Initiales d’un écrivain italien, né à
Saluces (1789-1854) - Préposition - Patriarche biblique, fils de Lamech. Q. Fête catho¬
lique célébrée le 1er novembre. H. Affluent du Danube - Charge d’un âne. 1. Lieux plan¬
tés d’osiers. J. Note de musique - Symbole chimique de sodium.
VERTICALEMENT
1. Fête catholique célébrée le 15 août. 2. Denrées alimentaires qu’on a salées pour les
3. A la première page d’un journal. 4. Cyniques - Initiales d’un métis cana¬
conserver.
dien, né â Saint-Boniface (1844-1885) et pendu pour avoir combattu le lotissement des
terres. 5. Japonais - Fleuve de France, navigable de Saint-Omer â la mer du Nord.
6.
Initiales d’un philosophe écossais, né â Edimbourg (1753-1828) - Histoire en reo maohi.
7. Nom d’un poète russe, né â Konstantinovo (1895-1925) et mort en se suicidant. 8.
Conjonction - Qui sont sans vigueur. 9. Initiales d’un poète et musicien provençal, né à
Monteux (1614-1675), auteur d’un recueil de Noël - Crâne. 10. Prophète juif, né â Tishbé
Symbole de déca
-
Solution I
■BO - 8113 '01- 'Slgi - ^loqes se|00!N '6
souoiv - no '8 auiussspi 'l Ibv - P|E6na jjbmois '9 bv - suoddjM -g
smoq loia - spiuoqg 'tr ’oun '8 suosmiBS ’Z uoqdujossv ’l. • luauiaieaiJjaA
•EM - E"! T'saiEjasQ 'l'sauv - uu| ’h 'luiESsnoi
'0 'SON - U3 - 0!A|!s oo!i|0d 'd'ausdoi - m '3 'bs - [HEd dJoiEM - apEjpuv ouEBaio '0 'doois '3 ’asnapiH - eq ’g -uoisuaosv ’V • luauiaiBiuozuoH
Veà porotetani N®9, Novembre 1996
25
la Ora Na Marna Ebb
En
guise de pain, à
l’heure du café, on pre¬
nait du uru, du taro ou
mieux
on
râpait du
mape que l’on arrosait
de lait de coco «c’était
Vahiné Pahutinu meurt...
bon !».
exige le papa. Arieta pleure mais obéit.
Elle emporte tristement ses livres dans
ses bras, elle n’a même pas de panier
pour les y ranger. Elle a conscience
qu’elle ne parle pas encore bien le fran¬
çais, qu’elle a du mal avec cette langue
qu’elle comprend mais ne manie pas
assez bien à son goût. Cette ignorance
toute relative, ne lui permet pas, dit-elle,
de recevoir, de dialoguer comme elle le
voudrait. Ce regret est si profond que,
Avec sa petite
Bible
Marna Arieta est mani¬
heureuse
festement
aujourd’hui de raconter
ses
souvenirs, les sou¬
venirs
d’une
enfance
travailleuse, entourée de
ses
frères
et
soeurs
l’aide de Dieu
Ce n’est pas à Raiatea que j’ai ren¬
contré Marna EBB mais à Mahina
dans la maison de sa fille
laquelle elle
a
avec
fait échange de fare.
Eunice, en effet, a été nommée directrice
de
l’École de Tevaitoa.
En attendant
lors de notre entretien, sa voix se casse
s’amusait à faire des
petits ahimaa.
subtile, si fine le langage du coeur et des
Arieta, comme tous les
enfants, est allée à
l’école, l’école publique
yeux qu’il faudrait être bien imbu de sa
lesquels
elle
Tevaitoa, avec son
frère Samuel que tout le monde jugeait
plus doué, plus intelligent. C’est sur lui
que se fondaient probablement tous les
espoirs de ce père, diacre et membre des
Tohitu. «A lui, on ne demandait rien à la
maison I». Arieta aime l’école, même si
elle trouve parfois les devoirs difficiles !
Elle est studieuse et, petite écolière, ne
trouve pas trop longue la journée alors
qu’il n’y avait ni récréation, ni cantine.
de
Pleurer pour
«// faut quitter l’école, tenir la maison»,
et ses yeux se remplissent de larmes...
Mais Marna EBB possède de façon si
avec
Marna Ebb devant M. et Mme Vernier à l'école pastorale.
grande admiration qu’elle évoque les
grands orateurs de l’époque.
Malheureusement, alors qu’Arieta n’a
que 12 ans sa maman Tetuanui te
Heureusement dans les jardins
personne pour ne pas la comprendre.
Vers Hermon
Revenue donc à la maison paternelle,
elle rêve de travailler seule et de présen¬
ter l’examen du certificat l’année suivan¬
te. Son père n’y tient pas. Alors au fond
d’elle même, elle décide que si, un jour,
elle a des enfants, elle leur fera faire des
études même si elle doit travailler dur
cela. «Je ne veux pas que mes
enfants soient comme moi, sans diplô¬
pour
me».
Avec son père cependant, elle étudie la
La famille n’était pas riche mais chacun
à sa manière, participait aux besoins de
avoisi¬
nants poussaient des manguiers et des
goyaviers et des avocatiers !.
Elle fréquente, bien sûr, l’école du
dimanche que dirige le pasteur Puihiava.
Elle a sa petite bible et s’exerce à
apprendre les psaumes, les versets par
coeur, il faudra bien, un jour, faire bonne
figure au Tuaroi ! Ces jours là, elle aime
rester avec les adultes qui savent si bien
chanter le Tarava, son chant préféré ! Le
1er dimanche du chaque mois, c’est la
la maison. Le samedi, jour sans école, on
sainte cène, les fidèles viennent de tous
partait cueillir le café planté par les
parents, on dépulpait les graines à la
main, on les lavait, ou les faisait griller
les districts, parfois même de Tahaa, en
13 ans peut être,
lorsque pour la première fois, elle prend
la parole devant tout le monde, c’est un
texte rédigé avec l’aide de son père et
récité d’un seul jet devant l’assemblée
des paroissiens ! A partir de ce moment
là, elle prendra la parole chaque fois
qu’elle en sentira le besoin, la nécessité.
Elle prépare ses textes, les étudie. Si tu
apprends par coeur, cela vient plus faci¬
pirogues à voile, à pieds, à bicyclettes et
l’on chante toute la journée, quelquefois
très fidèle et quelle ne fut pas ma sur¬
! A la saison, on
du soir au lendemain matin. Discours et
qu’elle construise sa maison, elle occupe
le logis de Philippe et Arieta, ses parents,
qui eux habitent sa maison à Tahiti !.
Toute la vie de Marna EBB tourne
autour de ce district, de cette commune
de Tevaitoa. Elle y est née le 5 mars
1924 et c’est là qu’elle a vécu avec ses
parents, son frère Samuel Raapoto, ses
demi-frères et des demi-soeurs.
au
moment voulu
mariait la vanille «j’aimais ailer dans la
brousse, on y travaillait gaiement !».
26 Veà porotetani N°9, Novembre 1996
commentaires
bibliques se succédaient
et c’est avec une grande émotion, une
bible «Il parle si bien, il parle en sourianP. Comme lui, elle veut apprendre à
oser
parler en public.
Elle est très jeune,
lement ! Elle a d’ailleurs une mémoire
prise de l’entendre réciter parfaitement
deux fables de la Fontaine : «La cigale et
la fourmP, et «le Laboureur et ses
faibles.»
ment double accompagne le rapport. La
«Te aau paruparu e
joie d’avoir participé à ce congrès et la
désagréable impression de n’avoir pu
parler au nom de toutes les femmes de
Polynésie, faute d’enquêtes préalables.
Ce rapport cependant est très intéres¬
sant puisqu’il laisse apparaître le néces¬
te oto, e ore te Atua
e
vahavaha
i
te
(verset dans
la Bible)
reira»
Écouter la
sité de créer un Comité des femmes de
femme
Polynésie française. Aidée, soutenue par
Rosa Klima, ce Comité verra le jour en
En 1948, le pasteur
Samuel
Avec les femmes de Raiatea.
enfants»
qu'elle interprète
comme un
Raapoto,
1987 Elles sont treize dans le bureau :
affecté
à
l’école
Rosa, Arieta, Yvette Temauri, Olga,
Emma, Tupu Vahiné, Paparai Vahiné,
Pastorale
a
la
Jeannie Pittman...
sur¬
prise de voir sa
soeur
prendre la
parole lors du rassemblement des pas¬
teurs, des élèves pasteurs et des mis¬
sionnaires qui réunissaient pour la pre¬
mière fois les épouses. «Les femmes de
pasteurs sont abandonnées, dit-elle,
Les débuts sont difficiles, il faut changer
les mentalités et marna Arieta visite les
à faire le ménage... à garder les
paroisses, toutes les paroisses de l’île...
et même de beaucoup d’autres îles.
Aujourd’hui, Marna Arieta est vice-prési¬
dente de ce Comité et continue à parler,
à dire, à aider les femmes qui ont peur
de s’exprimer ou d’agir...
Pleine d’indulgence et de compréhen¬
cochons. Elles sont tenues à l’écart de
sion, elle refuse l’oubli de Dieu ou l’in¬
tout Cela ne doit pas durer. Il faut tra¬
différence. Comme elle refuse la mise à
mais cultive aussi la vanille et les tarua
vailler ensemble. Dieu n’a pas créé Eve
l’écart des femmes.
dans son faaapu. Quand il le peut, il y
pour rien
Maman heureuse, car ses sept enfants
part toute la journée avec un morceau
de pain et sa bible. Un jour, le pasteur
Le ton était donné et l’Église
fort encouragement à conserver ses
terres.
Elle avait 15
lorsqu’elle rencontra
Philippe EBB «Nous nous sommes fré¬
quentés pendant quatre ans, on parlait.,
comme ça !».
En 1942 le pasteur Preiss les marie. Le
couple fait des travaux de maçonnerie
ans
elles sont condamnées à rester à la mai¬
son,
mais pour aider Adam. Le
femme doit être une aide pour l’homme».
Évangé¬
Preiss leur demande de venir habiter
lique ne tardera pas à comprendre ce
chez lui, ce qu’ils acceptent. En 1947, il
message.
En 1951, c’est le retour à Tevaitoa, enfin!
leur faut
quitter Raiatea, et rejoindre
l’école pastorale d’Hermon à Tahiti...
Arieta est enceinte, prête à accoucher.
Cela ne fait rien, on embarque sur le
ffiro avec le linge du futur bébé, on ne
sait jamais ! Evelyne ne naîtra pas sur le
bateau mais l’après midi même de l’arri¬
La maison du pasteur précédent est bien
délabrée aussi revient-on chez le
père
d’Arieta. La paroisse est importante puis¬
vée à Tahiti.
qu’elle comporte quatre amuiraa.
En 1957, Philippe est amené à remplacer
à Orovini le pasteur Koringo, Hermon est
vide ou presque mais on suit le pasteur
Philippe et Arieta habitent donc Hermon,
Adnet dans ses innovations
avec les autres familles d’élèves pasteurs
Les
.
et des missionnaires chez qui, d’ailleurs
«Ui-Api» sont créés et les mouve¬
ments de jeunesse prennent de l’impor¬
elle travaille. Arieta est une femme orga¬
tance... Arieta s’intéresse à cette évolu¬
nisée
tion comme elle n’a cessé de militer en
:
Première levée, elle fait son
ménage, lave le couches, prépare le maa,
nettoie la cour, parfois même il ne fait
pas encore jour lorsqu’elle balaye les
feuilles... à la lueur d’une lanterne.
C’est
une
vie communautaire
Michèie de Chazeaux
faveur des femmes
avec
qu’il faut écouter,
lesquelles il faut
travailler.
C’est ainsi que un jour,
certes
à
son
grand étonne¬
mais les femmes s’y sentent bien seules.
ment, elle sera choisie
Les maris étudient, travaillent à l’exté¬
rieur, assistent à des réunions mais de
pour
toutes ces activités rien ne transpire à la
représenter la
délégation féminine de
Polynésie française à
maison. Arieta est heureuse de servir
Suva. Elle sera accom¬
Dieu, elle qui est habitée d’une foi pro¬
fonde, mais cela ne l’empêche pas de
temps en temps de pleurer. «C’est mieux
de pleurer, comme ça tu as envie que
pagnée d’Élise Aroma
qui parle anglais. A son
Dieu t’aide. Si tu ne pleures pas, cela
de l’Église évangélique,
veut dire que
(elle en a eu onze mais quatre sont
morts) ont tous obtenu des diplômes.
Marna Arieta est restée la vraie polyné¬
sienne accueillante, énergique, organi¬
sée, convaincue du rôle que la femme
peut jouer dans l’Église et dans la socié¬
té, totalement, profondément croyante.
Son verset préféré lorsqu’elle parle aux
femmes «la grâce est trompeuse, et la
beauté est vaine ; la femme qui craint
l’Éternel est celle qui sera louée.
Récompensez-la du fruit de son travail et
que ses oeuvres publient sa louange».
(Proverbe 31/30).
tu as envie de travailler
seule, ou Dieu est prêt à recevoir les
retour, elle rend compte
nouveau Président
au
au
pasteur Marurai, de
sa
mission,
un
senti¬
Veà porotetani N°9, Novembre 1996
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«Prières» E Étions Ouvrières
Veà porotetani
Fait partie de Vea Porotetani 1996