EPM_Vea Porotetani_199604.pdf
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Mensuel Protestant de Polynésie Française
Sommaire
Tauà parauraa
41I Apo
La CEVAA
mai apo atuPolynésie
en
Quelle ne fut pas ma surprise
d’avoir entre les mains, le numéro 1 du
Parau api
mensuel
protestant, nouvelle formule :
format réduit, textes plus concis mais
bien présentés et pour le top, la
51I Faaineineraa
no te maiti
Nouvelle-Calédonie
i
nunaa mâôhi o Niu-Taratoni
81I Maire
Écoles de Papeete, Visite du
au
monde matériel qui agresse. [...]
En partant donc de
notre mensuel, de
format, de ses couleurs, et de ses
articles, voyez, chers.lecteurs, dans quoi
je me suis embarqué, agréablement. [...]
son
donné le chemin à
couverture en couleurs...
Le Christ
Bonne initiative et félicitations à l’équipe
suivre ; (voir versets) à nous de faire le
du Veà.
reste.
nous
a
Jean Juventin
Mais, me plongeant dans son contenu,
je me suis mis à méditer comme ça,
pour changer un peu.
Chers lecteurs, vous me direz qu’on ne
médite pas sur des images, mais plutôt
Fenua
91I développement
Rivnac : un enje?u pour quel
sur des textes de réflexion que soustendent des messages spirituels. Et bien
Dossier
si!
Cela
justement possible. La
méditation peut se porter sur n’importe
quoi, car tout est création de Dieu et il
faut s’en inspirer. [...]
J’ai donc, en tout premier lieu, médité
sur le format et une
phrase m’est
apparue : «Pourquoi un journal ramené
à des proportions moindres et non pas
1i //“tI 0|
QI hors
Partager
l’Évangile
du temple
I
•J'étais en Prison et vous m'avez visité
•Te mou tuhoo ôhipo no te fore moi :
Eoho to no porou ?
•Une présence oux armées
1797-1997 une étrange comptabilité
aumônerie
•Te mau haapiiraa faaroo i roto
i te mau fore haapiiraa
est
celui dont nous étions accoutumés» ?
De ce pas, et à partir des notions» petit
5 mars 1996
grand», je m’efforçais de les
rapprocher et de les analyser à travers la
lentille du plan divin.
Mais bien sûr ! Ce qui est petit pour
l’homme peut être grand pour Dieu.
Reste petit dans ta présentation actuelle
mais soit toujours grand dans les valeurs
chrétiennes que tes pages distillent. [...]
Poursuivant ce voyage, mon esprit
vagabonde et s’arrête sur les voeux de
ou
181 A Papeete, Paea, Huahine
Oroà Pata
Te oroà Pata :
tei pohe O tei tiàfaahou mai
Culture
24 Hakka en Polynésie
Les
familles
Mâohi, étudiant
au
Collège Théologique du Pacifique à
Suva Fidji, se joignent à moi pour vous
saluer et vous dire : la ora na I roto i te
aroha o te Atua. Celles-ci
me
chargent
de vous faire par de leur plaisir et de leur
joie
de
recevoir
«Nouvelle robe» et
le Veà
vous
dans sa
félicitent des
efforts que vous et votre équipe avez
mis dans sa réalisation. Je suis
personnellement touchée de cette
innovation pour avoir eu le plaisir et le
privilège d’oeuvrer pour une courte
période à la rédaction du Veà. Nous
vous souhaitons ainsi qu’au Veà, une
continuation dynamique et pleine de
couleurs.
Emma Tufariua
notre Président. Voeux axés sur le non-
respect de la Vie dans le monde et chez
nous [...]
Quel est le mécanisme, la procédure, les
formules, l’état des lieux, pour Vivre la
la ora na
26 Simone Reiatua
vraie Vie et
s’y intégrer pour ressentir
qui revitalisent la nôtre ?
Pour cela, je me dirige, avec vous, chers
lecteurs, vers la lecture de Mathieu (6-6
à 8) ou dans Luc (11-2 à 4)....
Quelle belle méditation j’ai faite, mais
ses effets
r
\
Veà porotetani
Mensuel de l’Église évangélique de Polynésie Française
Créé en 1921
BP 113 - Papeete
Tel: 42.00.29 - Fax: 41.93.57
hélas ! Je me réveille et me voilà revenu
Directeur de Publication
Jacques IHORAI
Rédacteur en Chef
Gilles MARSAUCHE
Secrétariat
Heipua ATGER
Comité de Rédaction
Valérie GOBRAIT, Robert KOENIG,
Taarli MARAEA, Daniel MARGUERON,
Rocky MEUEL, Turo RAAPOTO, Sylvie RICHAUD,
Thierry TAPU, Marama Gaston TAUIRA,
Ralph TEINAORE
et la collaboration de Emile MALE,
Jeannie PITTMAN, Patricia SANCHEZ.
Imprimerie STP
Tirage : 5700 exemplaires
Prix de l’abonnement (1 an -10 numéros):
Polynésie : 1000 CFP
Métropole : 150 FF - Suisse : 40 FS
ISSN : 0763 4021
2 Veà porotetani n°3. Avril 1996
L’agenda du Veà d’Avril 1996
•31 mars-7 avril : Semaine sainte
•7 avril : Pâques
•9-16 avril : «Regards sur la Polynésie»
Exposition photos Noir et Blanc de Ghislaine Prévitali au foyer des jeunes
filles de Paofai (Papeete)
•12-19 avril s Jean Teururai et François Pihaatae rencontrent l’EENC en
Nouvelle-Calédonie pour préparer le rassemblement «culture et évangile»
qui aura lieu au Brésil en Novembre
•13 avril : Rassemblement des protestants du 1er arrondissement
à Mahina (Tahiti)
•14 avril : Mê de Paofai à Vairao
fSlISE ÉVANGÉLIQUE
rf» POLYNÉSIF
Centra de Oocumentotùyrt
.
--
TAHiTf.
Vous etes venas^mot'
Au lendemain de ce 5 mars je me suis réveillé avec la gueu¬
le de bois. Pas
Ua haere mal
outou iaù nel
I te 5 no mati ra, e mau reo pure
faaroohia, e mau orl atoà tel
mataîtaîhia, e hau atu, ua amui
tel
mai te feia paari e te mau tamarii
te mau tane
te
e
mau
vahiné, te
tête que provoque
la boisson ou la
bringue, non, une tête qui a beaucoup vu, qui, sous la cha¬
leur, a regardé, écouté, goutté et a senti un peuple vibré. Il
y avait de la danse mais plus que cela. Il y avait une parole
et des prières, mais plus que cela. Il y avait des enfants et
des vieillards, des femmes et des hommes, il y avait une
foule qui offrait sa force d’espérance.
Et à tous ceux-là qui nous ont transformé ce jour-là de spec¬
tateurs venu regarder en communauté, je veux dire merci.
Mais l’autre objet de mon mal de tête venait des rumeurs qui
une
ne cessent de salir notre
Église.
hoê nahoà rahi mau tei faaite i te
Un mot lancé devient information et libre à celui qui est sali
puai O to’na tiàturiraa. Matou te
de répondre, mais le mal est fait, le doute inscrit. Et malgré
feià mâtaîtaî riro atoà tura matou
e mau mero no
taua amuitahiraa
ra.
mé en éclat de joie, je veux dire merci.
Mauruuru no te retra.
I teie mau mahana nei e rave rahi
te mau parau e faahitihia nei e ua
riro
re
reira
ei
faainoraa
te
i
Etârëtia.
mai outou
ma
te tauà-ôre i taua
parau
ra
i faahitihia.
Mauruuru no te retra.
mau
I haere nâ outou e farerei i terâ e
terà taata, mai ta to tatou mau
Orometua fare mai
fare tapeà-
e
haa nei, oia hoî, te farereiraa te feià tei manaô e aita râtou
raa e
tâuàhia atu nei
e
aore
ra
tei
manaô e ua faaruèhia râtou. I «tei
poîa ua faaamu outou ia na i tei
poîhâ ua horoâ outou i te pape,
ua farii e ua haapaô atu outou i te
taata
ê, ua haere e farerei tei
maôhia e aore ra tô roto i te fare
tapeàraa (Mataio 25/35-36). O
outou i nâ reira i te hoê taeae iti,
O
te Fatu ia tâ outou i nâ reira».
E mea faufaa mau no tâtou tataî-
tahi ia tutonu e ia feruri mâite i te
auraa no teie nei parau ia ore
tâtou ia tae i te hoê mahana ià ui
atu i te Fatu
e
i te
mau mea
i ravehia
e
au
nô
ore
outou
e
x
En venant tous, comme ça, s’interpellant
le long des routes, heureux de se retrouver
■ ■ m
v7Cil £
d’une année sur l’autre, je nous voyais par
dizaines de millier l’année prochaine pour le bicentenaire de
I te pae no mati ra, ua tae pauroa
e
cela, ils étaient tous là ce 5 mars, riant au nez des rumeurs.
A tous ces rieurs qui ont foulé notre dégoût et l’ont transfor¬
na.
tei
No tâ
horoâ nei i te mahana
tataîtahi, te parau nei te Fatu,
Mauruuru !
l’arrivée de l’évangile. Là ce n’est plus une gueule de bois,
j’explose, de joie ! Et je pensais à celui que vous veniez visi¬
ter, comme nos aumôniers qui vont de prisons en hôpitaux,
d’armée et école porter la parole à ceux qui sont isolés ou
qui se sentent abandonnés.
En venant, moi qui avait «faim, m’avez donné à manger, moi
qui avait soif, vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger,
vous m’avez visité, en prison, vous êtes venus à moi».
(Matthieu 25, 35-36). En vous rassemblant, en offrant tous
vos efforts à tous et par tous au Seigneur, en montrant votre
foi inébranlable, vous êtes allé visiter chacun, visiter le
Seigneur car dit-il «ce que vous avez fait à l’un de ces plus
petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez faitl»
M. 25, 40).
Chacun devrait méditer ces paroles pour pas avoir à
demander «Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir
affamé ou assoiffé, étranger ou nu, malade ou en prison,
sans venir t’assister ?» (M. 25 - 44)
Alors pour tout ce que vous donnez chaque jour sans comp¬
ter ni trier, sans malentendu ni mensonge, pour le geste que
vous ferez pour le plus petit, pour tout cela, le Seigneur vous
dit merci.
Gilles Marsauche
Veà poroiefani n° 3, Avril 1996
3
Apo mai, apo atu
La CEVAA témoigne
de son amitié
Je vais mentir
Je croyais qu’en lisant le Veà porotetani je serais au
courant de tout, enfin presque tout, en tout cas de tous
qui concerne l’Église évangélique.
Et bien, pas du tout ! Je découvre dans mon quotidien
ce
d’incroyables révélations. L’Église m’aurait caché qu’el¬
le avait en disponibilités 1 milliard de CFP. Un instant je
me suis pris pour un milliardaire, un co-milliardaire, l’ɬ
glise ne nous appartient-elle pas ? Heureux de ce loto
imprévu, voulant en savoir plus, je suis allé me rensei¬
gner, je veux dire pas comme un journaliste, moi je suis
allé vérifier aux sources. Ô surprise on m’a ouvert les
comptes sans rien me demander, pas même le silence.
Quelle déception ! D’abord ce n’est pas un milliard
mais 813 millions de CFP (ce n’est déjà pas si mal),
mais en plus ils n’appartiennent pas à l'Église, iis sont
là c’est vrai, mais elle n’a pas le droit d’y toucher, ce
sont des réserves appartenant aux paroisses pour leur
travaux futurs.
De plus j’apprends, toujours dans mon quotidien, que
le Synode du mois d’Août 1995 comprenait 59 délé¬
gués. J’avais lu dans le Veà, 53, alors je vais vérifier
aux sources, le procès verbal, lui ne ment pas. 51 délé¬
gués présents pour le vote. Mon quotidien, plein d’in¬
formations, lui, me dit que seulement quatre voix
départageaient les deux candidats au poste de
L’aéroport de Faaa, ce Vendredi 16 février à l’aube, a
senti le souffle de l’Église universelle. Pour une semai¬
ne, arrivaient de Nouvelle-Calédonie une délégation du
Bureau de la CEVAA (Communauté protestante de 47
Églises du monde entier), conduite par son Président, le
pasteur Emmanuel Njiké, accompagné de Lucette
Tinembart, Marcel Piguet et Anani Kuadjovi-Ayedewou.
Plus qu’une visite de courtoisie, il s’agissait pour la CEVAA
d’apporter son amitié à l’Église évangélique après la pério¬
de difficile de la reprise des essais nucléaires, de rencontrer
les
Polynésiens pour témoigner auprès des Églises de la
Communauté, et de retrouver pour certains le fenua.
Ni un paradis, ni un enfer
Secrétaire Général.
Au long de la semaine ils ont sillonné Tahiti et Moorea, par¬
Par hasard je tombai sur les chiffres. Si quatre voix ont
ticipé à des réunions avec la commission permanente de
l’EEPF, des pasteurs, des diacres, la commission des
femmes et ils ont eu des entretiens avec Monseigneur
Coppenrath et les autorités politiques du Territoire de tous
bords, des discussions avec les deux envoyés de la Cevaa
en Polynésie, le pasteur Olivier Bauer et Gilles Marsauche.
Anani Kuadjovi-A. a été frappé par leur conscience des dan¬
gers de l’avenir des essais nucléaires. Lucette Tinembart qui
connaît bien Tahiti, a été choquée par l’absence de réponse
de certains hommes politiques concernant l’avenir du terri¬
toire. «J’étais aussi frappée d’entendre ie Maire de Papeete
parler de l’arrogance des européens par rapport aux tahitiens, de la presse tenue par des européens qui ne fait plus
de l’information mais du déballage». Pour Lucette Tinenbart,
les retrouvailles n’ont pas été celles du paradis, «la nature
est toujours aussi belle mais la saleté gagne du terrain,
détritus sur les plages, cocoteraies pas nettoyées, satura¬
tion de Papeete et demain de Moorea», Marcel Piguet ne
voit pas non plus de paradis «ni de purgatoire ou d’enfer,
en effet
manqué à l’élu pour qu’il le soit au premier tour,
le Synode imposant pour passer au premier tour une
élection aux deux tiers des votants, soit un minimum de
34 voix, c’est donc 30 voix recueillies au premier tour,
sur 51 l’autre candidat n’a donc eu que 21 voix soit
neuf d’écart... pas quatre !
Autre anecdote si cela ne suffisait pas pour salir l’ɬ
glise, j’apprends toujours dans mon quotidien (tiens,
aurait-il des comptes à régler) que les mamans du mar¬
ché aux fleurs de Matatia sont expulsées du terrain par
l’Église évangélique.
Décidément l’Église expulse beaucoup ces temps-ci.
Mon sang ne fait qu’un tour, les protestants de France
lutteraient aux côtés des mal-logés et des expulsés et
ceux de Polynésie expulseraient, on n’est pas à une
contradiction près sur ce territoire !
Je fais une pétition et me précipite chez ces
pauvres femmes agressées par le vilain propriétaire.
Et les voilà un peu gênées me disant qu’il y a erreur et
rien d’irrégulier, le terrain devait un jour être récupéré
par la paroisse. Et inquiètes pour l’avenir de leur com¬
merce elles avaient interpellé les pouvoirs publics et
étaient heureuses de la visite du
ministre Patrick
Howel, prêt à les aider. Ca je l’ai aussi lu, un peu plus
tard, dans mon quotidien...
Dois-je croire qu’il y a là. la juste revanche d’un lobby
pro-nucléaire trop content de tenir, un peu vite, sa ven¬
geance ? En tous cas mentir à l’air de rapporter et atta¬
quer l’Église passe bien dans les médias, alors, en ces
temps d’élection territoriale si cela peut servir...
T. Marutea
mais un fenua merveilleux où des femmes et des hommes
vivent, certains bien, d’autres difficilement».
Lancer un débat
Leur solidarité avec l’Église évangélique fait dire à Anani,
qu’elle «doit continuer à témoigner même si ses prises de
positions sont parfois impopulaires». Marcel pense qu’il est
du «rôle de l’EEPF d’ouvrir un débat sur l’avenir de la
Polynésie, les questions sociales, la jeunesse, la famille, l’in¬
dépendance. La célébration du bicentenaire ne doit pas être
la commémoration du passé mais aussi le départ d’un nou¬
vel élan». Lucette s’inquiète en voyant les villas fleurir sur la
montagne et les bidonvilles à ses pieds, mais avec nostalgie
et peut-être un peu de tristesse, elle me confie «j’aimais
vivre dans ce pays !».
Gilles Marsauche
Veà porotetani n°3. Avril 1996
.
i te tiamaraa i Nouvelle-Calédonie,
E i roto i teie nei mau fifi te vai ra ia
Te tau no te
te pae no te faaineineraa, te haapiiraa
faaineineraa ?
i te nunaa. Tei reira te
Mal te matahlti
Rahl
1979 to te Apooraa
Etaretia Evaneria no
te
a
taupupu o te
tahi tuhaa rahl no te nunaa kanak, i
te
tafifî rii te mau haapiiraa
haapàohla nô râtou, nâ roto 1 te
mea ua
Taratoni faaotiraa e ia faaineinehia te
tei
fenua no te tlàmaraa. Mal taua taime
ra e rave rahi mau ôhipa rarahi tei
ravai-ôre ihoà
tupu ; te vaira tei faatupu i te peàpeà
mau raveà atoà ia
e
te înoîno i roto i te âàu
roa
i te
mau
e
tei nane
tuàtiatiraa i rotopû
i te
mau nunaa e ora ra i nlà i taua fenua
Ua tupu
o
te
mau
raveà i faa¬
taahia nô râtou. Aita râtou i fanào i te
pàpü te parau no tô
râtou faaineineraa, inaha e rave rahi
feiâ âpi nô te nunaa kanak tei ôre i
taeàhia ia râtou te tahi faito maitaî i
atoà te mau àroraa e te
taparahl raa taata. E i te mata¬
roto
1988,
pupu
teie râ noa atu te mau raveà i faaôhl-
atoà i te parau faaau, e ia faaineine¬
hia te nunaa o teie fenua no te faaoti
pahia, i roto i te hiôraa a te tahi pae,
ra.
mau
hlti
târima te
ua
mau
1 to na iho parau i mûri aè i na mata¬
hlti
e
10.
O
te
matahlti
1998
tei
tapàohia no taua tapura ôhipa ra.
te
i
mau
haapUraa teiteî. Ua
tâmatahia e faatitiaîfaro i taua fifi ra
aità â i ravai maitaî, mea titauhîa râ
ia faaravaî â i te taime no teie tapura
ôhipa.
I roto i teie tere 1 te fenua Taratoni, nâ
roto i te mau farereiraa tei tupu, e tià
ia parauhia e aita teie parau i faaea i
te tuatapapahia, no te mea ua val noa
te mau taata i roto i te manàonàoraa
De retour d'une réunion de lu CBi'AA (Communauté
internationale d'Églises Protestantes) en Nouvelle-
Coiédanie, Ralph Teinaore a rencontré l'Église évangé-
aha te ohipa e tupu mai ia tae i
taua taime ra. E ia hiô amui-noa-hia
te val nei tei inelne no te haapâpû i tô
e e
ratou manào, area te tahl pae ra tei
roto â ia i te taa-ôre. E te val atoà ra
tei parahi noa i roto i te mataù, no te
peuple Kanak n'o pas plu à tout le monde, tes occords
de Matignon en )988 lui ont permit de jouer pleine-
pâpû-ore ihoâ i te mea e tupu mal ia
oti te mâîtiraa no te 1998.
E teie manào oia hoi no te mau taata
ihoa ia tei ôre i hinaaro ia haamata
faahou te mau àroraa ia au mal tei
dum d'auto-déterminotion en 1988. Personne ne veut
revivre les événements des années 80. S'il y a un per¬
dant, l'acceptera-t’il ? S'il y a un gagnant, n'en profi-
tupu i te matahlti 1984. To râtou
manào, oia hoî eiaha te pae e pau i
roto i teie mâîtiraa ia faatupu nâ roto
i te puai 1 te mea tel ôre i faarilhia e te
pae rahi. E nâ reira atoà te pae e
upootià eiaha atoà ia e faariro i te tahi
pae ei faahamâraa nâ râtou, e ei
faatîtî atu ai ia râtou.
Aita tâ te tau
e parau
?
I te fenua taratoni, e au ra e aita tâ te
tau e parau. O ia mau i te taime a faa¬
taahia ai e 10 aè matahlti no te nunaa
o
teie fenua no te faaineine ia na no
teie
mâîtiraa
totaiete
e
e
e
aha tâ
hinaaro,
e
na
huru
faanahoraa
papaâ tei tuuhia i nià i teie nunaa, te
nunaa kanak ihoa
râ.
Te tumu, no te mea, i roto i te faana¬
horaa tumu a teie nunaa, e ère nâ te
tau e faataa i tô ôe tnelneraa no te
rave i te tahi ôhipa. E ère roa atu. Nâ
to ôe ihoà râ manaô, o ia hoî ia tae i
te taîme ta ôe i faataa e rave ôe i tâ ôe
ôhipa ua rave oe. Nâ mua aè, ua hape
ia, e ia na mûri mai ua taere roa. No
reira nâ oe e malti i te taime tano, e
ere ra na te
ohipa e faataa mai, e e ere
atoà hoi e nâ te tahi atu mau taata.
Teie te tahi haapiiraa rahi tâ te nunaa
kanak e haapii noa nei i tô te ao, aita
râ tâtou
Te tau no te
Mal te 4 e tae atu 1 te 16 no ôôtir^ ?
Fepuare 1996, ua tupu na te
Apooraa a te Tomlte Faatere a
te Cevaa i te fenua Taratoni i te matel-
No te pâhonoraa i teie parau ua rau
atoà te
mau
manào, te vai nei tei
Palta 1 Kaala-Gomen.
haapàpü e, e maoro mahana noa, e ia
la au mal te mau matahlti atoà, e rave
rahl mau tâpiua ôhlpa 1 arataîhla 1 te
taime no te putuputuraa a te Tomlte
Faatere. E tlà la parau e te val nel te
mau tumu parau tel mâtaro-noa-hla
e no tele matahlti te tumu parau rahl
tel hlôhla o la hoî o te faalnelneraa la
1 te Apoora Rahl Taaê o te tupu 1 Itarla
1 te avàe Tlunu 96.
A taa noa atu al te reira te val atoà ra
te mau tuatapaparaa tel arataî-atoàhla 1 nlà 1 te oraraa o te fenua e o te
Etaretia E>anerla 1 Taratoni, o tel rlro
atoà el mero tumu no te Cevaa. E no
taua ohlpa ra ua faanahohla te tahl
mau farerelraa e te mau faatere o te
fenua e te tahl mau arataî no te ora¬
tae i taua taime ra ua ineine râtou no
naa no
porltita e te mau aupupu e tae roa
atoà atu 1 te mau taata tumu Uio no
te fenua Taratoni.
raa
te rave i tâ râtou mau tuhaa ôhipa. No
te tahi pae ua
manàonào,
e e
vai râtou i roto i te
aha te ôhipa e tupu
mai ia tiàmâ noa atu tô râtou fenua.
E teie manào nô te faaîteraa ia 1 te
ineln-ôre o te Taratoni i te haapàoraa
i tô râtou oraraa,
eiaha no te mea e
feia potri, no te mea ra aita ratou i
tauturuhia i te faaineineraa i te
haapào ia râtou iho. Ua poto roa atoà
te taime i faataahia nâ râtou. No reira
te manào
ra
ratou
e
mea
maitaî aè
paha e faanuu faahou i te matahlti
mâîtiraa,
e
faataa faahou i te tahi â
taime ê atu. la ravaî maitaî te taîme
no
e haapaô atu ra. No te mea
tâàmuhia tâtou i nlà i tô tâtou
mau uati. E ia hiô tatou i teie parau e
haamanào noa na vau i te haapiiraa a
te Orometua tuîroo o Haveà no te
fenua Tona, tei rave na i te hohoà no
te haari no te tatara i tona manào i
nià i te parau no te taime tâ te Atua i
mâîti no te haere mai i rotop ia tâtou.
Te parau ra o ia e mai te haari, tei ôre
ua
te faanahonahoraa i te oraraa o te
roa e
pâpO ia tâtou i te taime e topa
mal al o ia nâ nlà 1 te tumu. O ia atoà
te Atua ia haere mai i rotopû ia tâtou,
eita e roaa ia tâtou 1 te tuatàpapa i te
taime tano. Nâ te Atua ihoà râ e maîti
i te taime ma te ani-ôre mai i tô tâtou
manaô.
No reira
no
te
nunaa
kanak,
mea faufaa te tau e tano al e
e
ere
haapâpû
nâ roto i te mâîtiraa i te huru oraraa
tâ râtou e hlnaaro. Te mea faufaa roa
atu râ ia tae 1 taua taime ra, ua inei¬
râtou i te rave i te faaotiraa tano.
ne
fenua e to te nunaa. Eiaha ra ia rünoa-hia a tupu te tahi mau flfi i mûri
mai, tei ôre i arahia atu.
Ralph Teinaore
Veà porotetani n° 3, Avril 1996
5
I
Te niinaa maôhl
i Niu-Taratoni
La prise de position de l'Église Évangélique a eu
lieu à un moment déterminant dons la vie socia¬
le et politique du poys. Ce fut pour moi une véritoble parole prophétique qui encore aujourd'hui
connaît une incidence très fortement ressentie
concernant la présence française.
Dans le peuple kanak, il existe une structure de
société traditionnelle qui vient se superposer à
celle du gouvernement fronçais. Pour les
kanaks, la question n'est pos réglée. Beaucoup
d'interrogations subsistent ; quel genre d'indé¬
pendance ? Avec quel statut ? Les chefs coutu¬
miers auront-ils toujours des responsabilités par
rapport au pays ?
Pour nous, l'indépendance n'est pas un but. Ce
qui est important c'est que le pays puisse trouver
une certaine sérénité et qu'il puisse vivre dans la
paix. L'essentiel est que le Kanak soit reconnu
chez lui, qu'il puisse lui-même décider se son
avenir.
Pasteur Hallo
Dans cette communauté kanak où je vis, je per¬
çois un problème d'identité : j'ai le sentiment
profond que beaucoup de mes compatriotes
attendent des autres qu'ils les reconnaissent
comme des personnes. A mon avis, la démarche
première consiste d'abord à être soi-même, o se
découvrir soi-même et s'accepter en tant que tel.
Pour moi la priorité ce n'est pas l'indépendance... la priorité c'est de se comprendre les uns les
autres, de s'accepter, de trouver une lecture de
Makatea
Dons les années 1950 des tohitiens sont parfis
travoiller sur les mines de Nickel en NouvelleCalédonie. Aujourd'hui cette communauté ras¬
semble près de 5000 personnes.
Dons les années 1980 les événements l'ont
divisée entre pro et anti-indépendandistes.
i
,
notre histoire, plus objective. Nous devons orriver à nous
dire les uns les autres : il y a cette
terre qui ne nous appartient pas mais à
nous
opportenons les uns les autres.
Ben Houmbouy
taua
i
area
o
tei parauhia i mûri nei o Kouaua,
o
Thio, o Poro, o Nepui... te matara-
te mau vahi heruraa repo
«Nickel» mâtamua roa. 1 teie maha-
raa
leur pays.
nei i te fenua Taratoni
langue maternelle des enfonts tahitien qui
grandissent lô-bas.
Théologien
Niu-Taratoni
matahiti 1950 ra e tei te mau vâhi ra
taata no te fenua nei
de Houveile-Colédonie sont fraternelles. Lo
communauté est confrontée à la perte de lo
pas l'inverse !
fenua
na, ua piri ïa i te
l'Église évongélique de
Polynésie Française et de l'Église évongélique
orrivès après. Nous appartenons o la terre... et
taata no te fenua nei i reva atu 1 te
«coillou», la Nouvelle-Calédonie est devenue
entre lo poroisse de
Le '<cailloun était là avant nous, nous sommes
te îmiraa faufaa repo
Pour beoucoup dont les enfants sont nés sur le
Le 25 novembre 1965 le temple
«Betelehema» a été inauguré, les relotions
laquelle
no
maatea). E pirl i te falto e 3 000
faito 5 000 rahiraa
e ora tumu roa
(e 4 000 i te
matahiti 1965). E porotetanl te rahi¬
raa e
te tatorita, te sanito, te momo-
ni... E tau taata atoà râ tei reva atu
i
Niu-Heperita (o Vanuatu îa i teie
mahana)
no
te haere
e
rave
i te
ôhipa na te pû heruraa repo maatea
Forari, i Port-Vila, i Santo, i
Malicolo... 1 te area matahiti 1960,
i
ua
raeàhia e 200 taata no te fenua
nei i reva atu i Niu-Heperita e o tei
hoî mal i teie mahana te pae rahi, i
mûri aè i to te fenua
Niu-Heperita
riroraa ei fenua tiàmà. Te val
Tpi te area matahiti 1950 i tupu
rahi
o
te
mau
porotetani i Forari e i Santo, i tomo-
no
te
mau
hia i te matahiti 1964, i te tau a oro-
motu atoà no Porinetla nei i te fenua
metua ai o Joseph Hunter i Nouméa
Niu-Taratoni, no te haere e rave i te
mal te matahiti 1962 -
al te
revaraa
taata
no
Tahiti
e
ôhipa i te heruraa repo «Nickel». E
8
i te fenua Niu-Taratoni, te hoê pae,
atoà
rahi, no te îml noa la i te monl
hoî faahou mai ai i te fenua no te
e pae
la Tamuera
no
Raapoto, peretiteni
te Etârêtia, i taoto aè nei.
Mal te matahiti 1988 i hoî haere mai
al te hoê pae i te fenua nei, i mûri aè
âehuehuraa i
faatupu i ta râtou mau ôpuaraa mal
1 te
te faalnelneraa nei anei i tô râtou
fenua Niu-Taratoni, mai tâ tâtou i
oraraa ûtuafare e
te val noa atura...
mau
tupu i te
pûhapa tumu roa atu
îte, e nô te topa-atoà-raa te parau no
te hoo o te faufaa «Nickel», o tei
maraa ril râ i teie mahana. I mua i
ai i Niu-Taratoni. (Hoê â îa huru faa-
te parau no te maîtlraa e fatata mal
nahoraa te reira e tei îtehla i te mau
nei i te matahiti 1998, ia au i te faa-
mâôhi 1 reva atoà atu i te motu no
nahoraa faaauraa i parauhia e,
e
te tahl pae, te pae iti, no te îml ïa
i te toata e
Veà porofefani n°3. Avril 1996
1976, i pihaî
iho i te peretiteni-Tuhaa o te Tuhaa
tau taata nô te fenua nei tel reva atu
e
6
noa
nei â râ nâ fare pure no te âmuiraa
e
«te
faaauraa no Matignon», a peretlteni
Joseph Hunter orometua i mono atu
al
ia Tumata orometua) e ua monohia
François Mitterrand tâne, ua
faaea noa te nunaa mâôhi i ropû i te
parau no te farilraa e aore ia no te
faiii-ôre-raa 1 te parau no te faataaêO
raa.
Te auraa, aita e manaô âmui e
îtea ra i roto i te nunaa mâôhi i mua
i te parau no
atu o la e te mau tino orometua ra e
Richard Mahanora, Léonard Haapü,
Tihoti
Pittman
Tainanuarii
e
Moreau
o
i
teie
mahana
amuiraa taata
rau
teie
no
te
...
E
mau
taua maîttraa ra o te
motu no Porinetia nei e ora ra 1 Niu-
tupu i te matahiti 1998, ei faaiteraa
paha i to te nunaa mâôhi faaturaraa
Taratoni, e amulraa, e parau mau, o
te ora ra i to na faaroo i te fenua ê, e
i te manaô
te nunaa tumu o taua
o
fenua ra. E ere te parau fifi te parau
amuiraa atoa râ
o
tei hlnaaro i te
faaîte i te faaiteraa a te Etârëtia i te
te hoîraa mai i te fenua nei no te
fenua Niu-Taratoni. Mai te mea e, te
mau mâôhi i fanauhia i te fenua nei,
val noa ra te reo tumu i roto i te mau
te mau tamarii râ o tâ râtou i
fanau i te fenua Niu-Taratoni, oia la,
Taratoni, e tià ia parauhia e, i roto i
no te mea ua riro atoà taua fenua ra,
te mau tamaiil 1 paari i Niu-Taratoni
no
no
te fenua Niu-Taratoni, ei fenua atoà
no râtou. I te
pae no te oraraa faaroo, e taamuraa papû te val ra i roto-
pû i te paroita mâôhi no te Etârëtia
e tô te paroita reo farani no «Vieux
Temple» i roto i te faanahoraa a na
me tua
i
reva
la i
e aore
atu
i
fenua Niu-
te
fanauhia e i paari i Niu-
Taratoni, te moè roa atura te reo
tumu i teie mahana, maori râ te ioà
tumu. I parau atoà al au i te pureraa
pô matahiti i Nouméa : «1 roto 1 te
hoê areà 20 matahiti toe, mai te peu
Etârëtia evaneria i Porinetia nei e i
e,
Niu-Taratoni. Te îte-atoà-hla nei te
reira i roto i te mau ôhipa e i te mau
paruruhia e te mau metua na roto i
tô râtou parauraa i taua reo ra, i roto
ôpuaraa no te feià âpî e no te mau
i te oraraa utuafare, e moè taua reo
Archipel composé de la Grande Terre
et des lies Loyauté (Ouvéa, Lifou,
Maré).
tumu
■
nunaa
taata rau atoà e ora ra i Niu-
Taratoni e te tupu noa nei te tautururaa te
tahi i te tahi i roto i te mau
cita te reo tumu, te reo mâôhi, e
ra
! Te ioà tumu
noa tei mâôhi,
(te paèraa)
areà râ te feruriraa, e
ère la i te feruriraa mâôhi. E parau
178
000
habitants dont 65 000
Mélanésiens, 59 000 Européens, 36
000 autres.
ôhipa o te faaroo e i te amulraa te
tahi i ta te tahi Apooraa Rahi. Te val
peapea
Ressouraes :
reo
nei â te opuaraa no te tauiraa-orometua i rotopû i na Etârëtia nei, mal
mâôhi i te tahi, e mea faufaa roa atu
râ to oe îho reo tumu o te faaîte mai
te tupu nei e to Rarotoà. Mai te peu
Nickel, agriculture, élevage, forêts,
pêche.
Langues utilisées : français, lifou,
e,
altâ o la i tupu atura i teie mau
taime, te tiàturi nei tâtou i to na
oe».
e,
tupuraa no ananahi. I te matahiti
1965, i te 25 no tltema, 1 tupu ai te
tomoraa
fare
te
no
«Peterehema»
i
«Vallée
Nouméa
i
te
pure
du Tir», i
tau o Joseph
Hunter orometua o tel tauturuhia e
îho,
teie ! E mea hmaarohia te
tipee no te haafarereiraa i te
«O val oe, e tei hea oe, e no te aha
E tuhaa rahi ta te Etârëtia i ô
nei
na roto
anei 1 te ôhipa o te
Haapiiraa Tapati no te faaararaa i te
mau
tamarii mâôhi i te ara i te fau¬
faa rahi o tô tâtou reo
hiroà.
e
o
tô tâtou
maré.
Religions :
■ Église protestante : 20 % (dont 86 %
de Mélanésiens)
Église catholique : 64 % (dont 54 %
d’Européens et 33 % de Mélanésiens)
■ Églises indépendantes : 4 %
Religion musulmane : 3,5 %
■
Tupai Tahua pipi orometua
e o
Ramon Brothers-Teore orometua (na
Jacques Ihoral
L’Église évangélique
en
Témoignage
Nous appartenons à la terre
En 1979, l'Église évongélique de Nouvelle-Calédonie et des Iles loyautés a pris position pour l'indépen¬
dance. C'était en pleine revendication Kanok, quand 21 % seulement des terres leur appartenaient, que
Nouméa était surnommée la blanche et avant le drame d'Ouvéa en 1988 et les accords de Matignon
signés la même année. En 1994, l'Église évangélique, lieu de dialogue, o organisé une table ronde
réunissant les forces vives du coillou, sociales, politiques, syndicales, et religieuses. A deux ans du réfé¬
rendum d'autodéterminotion, des pasteurs font le point dans Mission du 15 décembre 1995.
Un point de vocabulaire aidera à situer le problème : le mot «indépendance» n'existe pas dans les
longues konak. Un Kanok ne peut songer à être indépendont, puisque toute la culture kanak est basée
sur la relation entre les gens, donc sur l'interdépendance. Il est donc clair que la revendicotion d'indé¬
pendance est la traduction politique d'une revendicotion beaucoup plus profonde : celle d'être reconnu
et respecté au même titre que le blanc. Personne ne veut d'un référendum couperet. Llieure est ô la
recherche d'une solution consensuelle. En 1988, les signotaires des Accords de Matignon ont décidé que
400 jeunes, en majorité mélanésiens, devraient bénéficier d'une formotion et d'un enseignement supé¬
rieur financés par la Fronce et dispensés en Métropole. Il reste que la formation à la prise en chorge du
pays ne saurait se limiter aux seuls cadres. C'est dans les tribus, les écoles, les paroisses que l'effort doit
être fait. L'enjeu de ces formations est outant d'acquérir des compétences et des outils de développe¬
ment qu'une meilleure confiance en soi et une vision plus large du monde et des problèmes. A partir de
là, le pays pourra se construire en utilisant toutes les forces disponibles.
Pasteur Didier Crouzet
Il a enseigné à l'école Pastorale é Uiou de 1991 à 1995
Nouvelle-Calédonie
et aux mes loyauté
CEENCIL).
L’EENCIL est autonome depuis 1960
a 20 000 membres dont 4 000 confes¬
sants
B 80 pasteurs
kanak, 2 pasteurs
envoyés de la CEVAA
B 100 paroisses
B Une école pastorale comptant 14
étudiants
Oeuvres scolaires gérés par l’Alliance
Scolaire de l’EENCIL :
B 30 écoles primaires et maternelles
B 6 collèges
B 2
lycées, le lycée agricole de Do-
Nère et le Lycée de Do-Kamo
D’autre part l’Église évangélique a des
Oeuvres sociales d’éducation familia¬
le, sanitaire et de formation à l’artisa¬
nat, ainsi qu’une association de déve¬
loppement rural à travers TECARE
(Témoignage chrétien pour l'Animation
Rurale et l’Évangélisation).
Veà porotetani n° 3, Avril 1996
^
Action des Chrétiens
acat
pour l’Abolition
de la Torture.
;
En Argentine, une junte militaire prend ie pouvoir
en 1976. Une répression sauvage s’abat sur tout
le
pays, qui va durer de 1976 a 1983. Pendant cette
période, ia méthode de répression la plus courante
est la “disparition forcée". Le nombre de disparus a
été évalué à 30 000 dont 500 enfants. Les familles
font des démarches auprès des autorités militaires,
politiques et religieuses pour connaître ie sort des
disparus, sans aucun résultat. Une forte mobilisa¬
tion des femmes en quête des disparus commence
dès avril 1977. Elles sont alors une dizaine : c’est ie
mouvement des “Mères de la Place de Mai”.
A la suite du conflit des Malouines, Raui Alphonsin
est élu président eri décembre 1983. Deux lois sont
alors votées qui garantissent l’impunité des crimes
de la dictature : celle de “Point Final”(1986) et celle
du "Devoir d’obéissance’'(1987). Depuis ce temps,
une double plaie reste ouverte dans la société
argentine ; pas de vérité sur fe sort des détenusdisparus et impunité des assassins et tortion¬
naires.
Douze ans après la fin de la dictature militaire, des
officiers reconnaissent pour la première fois le rôle
^
joué par les forces armées dans les abus commis
sous ce régime. Des enfants ont été enlevés et
confiés à des couples sans enfant. A l’heure actuel¬
le, 58 enfants ont été retrouvés. L’ACAT participe à
ces recherches.Entre 1500 et 2000 des “disparus"
ont été jetés vivants à la mer depuis des avions par
des membres de la marine argentine.
Au momerit du 2De anniversaire du coup d'Etat mili¬
taire de mars 1976, i’ACAT propose à tous ceux qui
refusent d’oublier et qui veufent aider ces nom¬
breuses familles qui ont perdu l’un des leurs, d’écri¬
re au Président de la République Argentine Carlos
MEMEM pour obtenir ia vérité sur le sort des
Ecoles
de Papeete,
visite
de Monsieur
le Maire
Vendredi 23 février, Monsieur ie Maire,
Buiiiard, accompagné de ses
adjoints, Roméo Legayic, Jacqui Van Bastoiaer, Charies Maoni, ont
visité nos écoies protestantes : Taunoa, Maheanuu et Charies Vienot.
La visite du premier magistrat de ia commune dans une écoie est
toujours quoique chose d’important, un événement qui se prépare.
Michei
Michel propose
Michel écoute
Nos hôtes ont tenu
tresse de faire un peu d’instruction
maximum de locaux, ils sont ren¬
trés dans beaucoup de classes, ils
civique,
d’expliquer
comment
marche notre petite société... Cette
ont traversé les cours,
explication s’arrêtant parfois à faire
retenir aux enfants que Monsieur le
Maire s’appelle Michel, qu’il est
très gentil et que c’est grâce à lui
qu’on a pu acheter les livres et les
cahiers. Chaque directrice en profi¬
te pour faire l’inventaire de tous ses
besoins, préparer un petit discours
le plus gentiment tourné où elle va
demander le maximum en espé¬
rant, peut-être, obtenir le minimum.
Les parents aussi sont sollicités ;
cantines, ils ont pris le temps qu’il
faire mettre à leurs enfants leurs
demandes
il
faut
successives
d’avoir toujours été
présentes et d’avoir répondu aux
demandes dans la mesure de leurs
moyens : élagage des arbres de la
transport d’élèves lors des
cour,
sorties de classes, mise à disposi¬
tion
matériel
de
municipal... Les
qui ont été fomulées
tie des classes, une meilleur sur¬
veillance des quartiers la nuit, des
goudronnées, des trottoirs
dégagés de tout détritus, des cani¬
veaux qui marchent les jours de
pluie...
routes
un
moment
important
pour Monsieur le Maire car, tout
fraîchement élu, il doit se faire
connaître
de tous, se montrer,
écouter, s’informer, répondre aux
questions et aussi promettre... en
visites
se
sont déroulées : dans
école. Président des
d’élèves et secrétaire
Général de l’Enseignement en tête,
chaque
parents
La directrice de l’école Viénot
a
demandé l’autorisation d’implanter
un nouveau préau le long de la rue
Charles Viénot. Un dossier devra
être oonstitué. A Taunoa où un très
gros effort de promotion des écoles
est
entrepris, les directrices ont
axé leur demande sur l’aide néces¬
saire à l’ouverture d’une deuxième
Prince Hinoï ; ce
entrée
rue
tous ont su faire honneur à leurs
nouvel
accès serait
visiteurs, les enfants ont bien chan¬
té, les directrices ont bien parlé, les
ment intéressant pour les enfants
des familles habitant la côte Est. La
institutrices
se
sont
faites
plus
jolies et Monsieur le Maire a félici¬
té, encouragé tout le monde en
assurant de sa volonté de vouloir
Tous ceux qui veulent lutter contre la torture sontinvMs à
apporter toute l’aide possible. Il a
Nous nous retrouvonsà PaofaI (EEPF) de
16H45 à 18H tous les 3èn}e vendredi de chaque mois (19
Avril, 17 Mai, 21 juin) Fraternellement en Christ
substantielle des subventions de
.
limités,
mamans pouvaient se libérer, ce
serait bien s’ils étaient présents.
espérant avoir les moyens de res¬
pecter ses engagements. Et les
nous rejoindre.
sont
rendre hommage aux municipalités
centrées sur la sécurité, la propre¬
té et l’hygiène : des Mutoi à la sor¬
leur tee-shirt
C’est aussi
— •**
S’il est vrai que les moyens de la
commune
cette année ont été prinoipalement
et
gnons, et des enfants nés en détention ou dispa-
..c»»**
fallait.
préférés,
robes
Michel apprend
>61:in»*
pénétré les
apporter des colliers de fleurs et
même, si quelques papas et
femmes enceintes, de leurs maris ou compa¬
(modèle de lettre)
à visiter le
C’est l’occasion pour chaque maî¬
même confirmé une augmentation
fonctionnement,
bonne nouvelle.
ce
qui est une
du
particulière¬
route est assez dangereuse à cet
endroit et des
signalisations spé¬
ciales devront être installées. La
matinée
se terminant,
l’horaire
n’ayant pas été trop dépassé, toute
l’équipe s’est retrouvée autour d’un
petit buffet. La prochaine visite.
Monsieur le Maire l’a promis, sera
pour le Lycée-Collège Pômare IV.
•Âoat-Polynésie : B.P.11543 Mahina
Tél/Fax 48,04.01 ou Tel 53,14.58.
Jean-Michel Rouet
8
Veà porofefani n°3. Avril 1996
Rivnac : un enjeu
H i s t O r i q U e
pour quel dévellopement ?
■ il
faut créer de
Bref rappel
du conflit
l’emploi, mais à quel coût
III social, en se fondant sur quel choix de société
I et en hypothéquant jusqu’à quel point
notre capital nature et culture ?
71 y a eu des centaines
de Rivnac avant Rivnac,
mais 11
ne
doit plus y
Rivnac
d’autres
avoir
après Rivnac."
Juin
1992. Ixs promoteurs
de la
Société hôtelière Rivnac, annoncent
à la population de la pointe de
Nu'uroa leur intention de démarrer
les travaux de construction d’un
hôtel Méridien
sur le site-Rivnac.
choc. Un hôtel de 320
chambres, haut de 33 mètres, qui
C'est le
s’étale sur les 3 hectares du dernier
massif arborescent de la côte. Un
clône de béton en plein milieu d’un
quartier d’habitation En prime, une
plage privée et des bungalows sur
l’une des dernières zones lagonaires
de pêche traditionnelle et de baigna¬
de publique de cette partie de l’île de
Tahiti.
Les riverains
interrogent :
“pourquoi n’avons-nous pas été
consultés ?" i^s réponses des pro¬
La politique territoriale
de l’environnement est atteinte d’un handi¬
cap sérieux : elle n’arrive pas à joindre le geste à la paro¬
le. Souvent même la main fait le contraire de ce que la
moteurs
nous
sont vagues
ont donné le
sommes en
: “Vos élus
feu vert.. Nous
règle. Mais nous sommes
prêts à vous écouter." En réponse,
les riverains demandent à ce qu’un
auUe emplacement soit trouvé, Mais
bouche annonce. En d’autres termes, la volonté politique
les promoteurs Ibnl la sourde oreille.
ne suit pas les déclarations de bonnes intentions des
élus. Pourtant, tout le monde semble d’accord : le facteur
Ânssi, le 14 jtÉn 1992, les riverains
se regroupent au sein d’une associa¬
tion appelée la ora o Nu’uroa et
déclarent : "U n'y aura pas d'hôtel à
environnement est déterminant dans l’approche de tout
projet de développement, au même titre que les facteurs
économiques et sociaux. On est même encore plus sur¬
pris de lire dans le bilan de l’action du ministre de l’environnement depuis
qu’il est au gouvernement, que les remèdes aux atteintes à l’environnement
«doivent se concevoir, écrit-il, dans un cadre cohérent, planifié dans le
temps, ayant reçu l’adhésion de la population».
de l’hôtel Méridien sur la terre Tetaitapu à Nu’uroa, plus connu sous le nom
de Rivnac, puisque c’est celui qu’il ont tenu depuis trois ans et demi à tous
pas hostiles au développement de
l’économie touristique ni à la construction d’un hôtel s’il doit y contribuer,
mais nous demandons à être consultés sur ce sujet dans le cadre de la
en
d'inscrire toutes ces propositions
dans le cadre d'un Plan général
tain nombre d'irrégularités.
Un leitmotiv que connaissent bien les opposants au projet de construction
mise
fants, : une maison de retraite, et
outre que le projet renferme un cer¬
mais à quel prix ?
: «nous ne sommes
aire de détente et de loisirs, tme
plage publique, une garderie d’en¬
d'aménagement. Ils affirment en
Des emplois
leurs détracteurs
Rivnac I".
Ils proposent à la place de reprendre
le projet du maire de Pima’auia : une
place d’un Plan général d’aménagement de la commune de
Puna’auia.»
En fait, le dossier était aisé à dénon¬
cer.
Michel Jau, le, précédent Haut-
commissaire de la République fran¬
çaise en Polynésie, l'avait finalement
lui-même reconnu : “mal ficelé !"
Etude d'impact incomplète, aucune
enquête publique préalable, non res¬
pect des règles d’urbanisme et de
salubrité publique,
permis de
construire non conforme et surtout
d’autorisations et de
concessions contestable. Des irrégu¬
larités tellement flagrantes que la
Un discours de bon sens qui n’a trouvé comme seul écho de la part des pro¬
obtention
moteurs et du gouvernement que deux arguments : cet hôtel va créer 1000
emplois directs et indirects et il se construira là où cela a été décidé, quitte
à faire intervenir la force publique. Chassez l’argument massue économique
et il revient au galop, piétinant au passage l’adhésion préalable de la popu¬
lation. Et pourtant aujourd’hui tous les socioprofessionnels honnêtes ne
justice finit par inculper deux des
promoteurs du projet hôtelier pour
abus de biens sociaux. Malgré cela,
le patron de la S.H.R., conforté par le
Veà porotetani n° 3, Avril 1996
9
gouvernement territorial qui lance un
véritable appel à la violence en récla¬
Texpulsion, va plus loin j II
au représentant de FÊtat
français de faire Intervenir les gardes
mobiles pour déloger les famflles.
Craignant le risque d'émeute, le
mant
sont pas dupes d’une telle argumentation. Oui il faut créer de l’emploi, mais
à quel coût social, en se fondant sur quel choix de société et en hypothé¬
quant jusqu’à quel point notre capital nature et culture ?
demande
Hautrcommissafre demande à la
S.H.R. de réviser encore une fois son
au ministre des
D.O.M.-T.O.M. en visite. oflieieEe à
Tahiti, Dominique Perben, pense lui
projet.
Quant
aussi qu'M est souhaitable d’airiver à
une
solution négociée entre les par¬
ties. 11 ajoutera avec perfspicaclté :
“ce
n 'est pas aux
gendannes de régler un
problème culturel". En effet l’associa¬
tion n'a pas que des arguments poli¬
tico-financiers pour combattre le pro¬
jet. Elle fait prévaloir l’approche poly¬
nésienne du patrimoinenaturel et
culturel : "pas question de toucher à
la terre, notre mère et à la mer, notre
sanctuaire. Les arbres, l’eau, les pois¬
sons
qui font vivre nos familles
depuis des générations doivent être
protégés et transmis à nos enfants,"
Après juin 1993, les gardes mobiles
repartirent mais les astreintes finan¬
cières
continuèrent
à courir
:
la
S.H.R, réclama 1 000 000 F CFP par
jour de retard et le paiement de 11
000
000
F
CFP
d'arriérés.
L’association fut donc mise en liqui¬
dation judiciaire puis dissoute. Mais
les opposants qui campaient toujours
sur le terrain créèrent une nouveSe:
association “Paruru ia Tetaltapu et o
Nu'uroa" pour poursuivre le combat.
Depuis un mois, les riverains de la
Tetaltapu vivent, sous haute
terre
surveillance. Des dizaines de gardes
mobiles ont transformé Tetaitapu en
véritable camp retranché et en inter¬
disent l'accès à quiconque. Ils filtrent
tous les accès et surveillent les va-et-
vaent des habitants du quartier. Vu la
gravité de cette situation, que l'on
peut qualifier d'état d'urgence, l’asso¬
ciation a fait appel comme en 1992
aux partis politiques d'opposition.
Préserver et construire l’avenir
Dans leur Mémorandum en vue du règlement de l’affaire Rivnac, les oppo¬
sants au projet d’hôtel Méridien à Nu’uroa ont apporté une réponse à cette
triple question. Outre la mise en place du Plan général d’aménagement, l’as¬
sociation des riverains proposait au Territoire d’orienter une politique de sou¬
tien à l’emploi dans la commune de Puna’auia, d’une part en chargeant les
services compétents de constituer un dossier technique et statistique des
données du chômage sur la commune de Puna’auia afin de planifier les
aides à l’emploi. D’autre part, il était proposé dans la perspective de maintien
de l’emploi, voire son augmentation durant un laps de deux ans, que le
Territoire négocie avec toutes les parties concernées des conventions por¬
tant sur la création d’emploi et la formation professionnelle en faveur des chô¬
meurs de Puna’auia. Il était proposé de porter l’accent sur les chantiers de
développement, la définition d’actions prioritaires en faveur des petites et
moyennes entreprises et la formation aux carrières de l’hôtellerie et du tou¬
risme.
Parmi ces actions, l’association des riverains proposait, soit de reprendre le
projet initial du maire de Puna’auia qui proposa dès 1988 de faire du site
Rivnac une aire de détente et de loisirs avec des aménagements spécifiques:
aire de baignade, parc pour enfants, garderie, crèche, maison de repos pour
personnes âgées ; soit de compléter ce projet en y construisant des écoles
pour remplacer celles menacées de destruction par le passage de la route
des plaines et en y aménageant un village culturel et artisanal - premier du
genre sur l’île de Tahiti - qui aurait pu du même coup drainer une bonne par¬
tie des touristes des grands hôtels. Entre les chantiers que ces projets favo¬
riseraient et les multiples activités génératrices de devises qu’ils entraîne¬
raient immanquablement, le nombre d’emplois ainsi créés n’atteindrait certes
pas celui annoncé par les promoteurs de l’hôtel Méridien, mais il aurait
l’avantage de correspondre à un mode de développement durable plus à la
mesure de
l’homme ma’ohi.
La principale richesse de la Polynésie ce sont ses hommes, leur culture et
leur environnement naturel, ne se lassent de répéter les entrepreneurs les
plus éclairés. Une richesse oui I Mais à exploiter, non pas comme on extrait
une mine de son gisement jusqu’à épuisement, mais comme on pêche dans
une zone poissonneuse en veillant à ne pas compromettre le renouvellement
du stock, tant en qualité qu’en quantité.
Jean-Marc Pambrun
Avec rengagement du Tavlni huF
ra'atira aux côtés de ParurU: ia
Tetaitapu e o Nu’uroa, pour beau¬
coup, l’aftaire est devenue politique.
En fait, elle a toujours été politique.
L'association prit en effet conscience,
dès le début du conflit, qu’elle devait
mettre fin à ce cercle infernal : “Il y a
Te «Oitumene»
E tumu parau teie o tel tauàparaunoa-hia mal na e te mau Etârêtia o
teie nel ao, to
Patiüfa nei e tae noa
E
aha
mau
na
te
auraa
no
teie
parau.
des centaines de Rivnac avant
atu i to Mâôhi nui nei. Te uiraa, tel
E taô hereni teie. la huri taô-noa-
Rivnac, mais H ne doit plus y avoir
hea atura te vairaa o teie parau 1 o
hia, teie ia to na auraa : hoê fare, hoê
d'autres Rivnac après Rivnac. Nous
n’allons pas continuer à nous battre,
tatou nei i teie mahana ?
fenua
Eîta e ôre e, tei roto noa â i te tauà-
Atua i teie nei ao, ua rahu ia te Atua
pères et les pères de nos
pères l’ont fait depuis 150 ans pour
protéger nos terres, et prouver inlas¬
parauraa, aore ra, ua moè—roa-hia e
te tahl pae tô tatou. Eita atoà e ôre e
i te «Oitumene» ei vâhl e ianaô al te
flfl i taere noa al te
taua taura no te ora, e aha ia te mea
sablement notre propriété ancestrale
tupuraa no teie parau. I hiôhia te fifi
prétexte que nous n’avons que
ça à faire et que c’est notre lot. Nous
mâtamua
eu
comme nos
sous
avons
droit
au
bonheur et
nous
avons droit à avoir un
gouvernement.
qui casse une bonne fois pour toutes
ce cercle insensé'',
Jean-Marc Pambrun
no
te tahi
mau
Vëà porofefani n°3. Avril 1996 ■
aore
taata i te
e
rà hoê
ora.
A
ao.
A rahu ai te
tapü rà te taata i
fanaô faahou al o ia i taua ora ra.
tei riro atoà ei fifi
No te aroha rahi râ o te Atua 1 te
tumu, o te taata iho ia : to na hlnaaro ôre e âmul, tô na hinaaro e vavàhi
i te oraraa ùtuafare, e àro atu i te
taata, ua haere mai o ia no te tàamu
Fatu e te Tumu
te ûputa no te ora, te pii noa mai ra
roa
e
o
te «Oltumene». Te
faahou i taua taura no te ora nà roto
ia letu. I teie nei, ua matara faahou
<A haere mai i te fare
piti o te fifi tumu, te auraa la o tà te
te Atua e,
taata e horoà ra i roto i teie parau,
tâmaa, a tomo mai i roto i te
«Oltumene» e àmu i te ora».
Maehaa
hinaaro atura o ia e faatupu eiaha i
te auraa mau o te parau,
I
rà o tà na iho i horoà no teie parau.
i te auraa
e
r
j'ai eu faim et vous m'avez
donné à manger, j'ai eu soif
et vous m'avez donné à boire ; j'étais un
étranger et vous m'avez recueilli; nu, et
vous m'avez vêtu; malade, et vous
m'avez visité en prison, et vous êtes
venus à moi... Chaque fois que vous l'avez
fait à l'un de ces plus petits qui sont mes
frères, c'est à moi que vous l'avez fait //
Par ces paroles le Christ (Matthieu 23/35-40] a
mis sur la route des chrétiens qui partout dans
le monde accompagnent ceux qui sont dans la
douleur, dans la solitude ou dans le questionne¬
ment. A la fois -prêcheur de rue- et confident,
P
I
hors du temple
,
«J’étais
en
ollés à la rencontre de ces
femmes et de ces hommes qui sortent de leur
sommes
nous
prison
et vous m’avez
temple, de leur communauté, pour aller à la
rencontre des autres. Sur un champ de bataille,
aumônier aux armées, ou dans une prison,
aumônier de prison, dans un hôpital ou dans
visité»
école, pasteur ou laïque, par eux des murs
brisent, le doute est accompagné. In question
trouve un début de réponse, la communauté se
découvre d'autres espaces. Ce dossier est aussi
un hommage à ces travailleurs discrets.
une
se
«I poià faaâmu mal
outou la ù, 1
poihâ na e ua faalnu mal outou
la ù ; 1 laata ê na vau c ua farll
mal outou la ù ; 1 val àhu-ôre noa
na vau e ua faaâhu
mal outou la
ù : 1 maîhla na vau e ua haere
mal outou e farerel la ù ; 1 mau
1 te fare tapeàraa e ua
haere mal outou e hlô la ù... O
outou 1 na reira 1 te hoê o to ù
na vau
taeaè, ua nâ reira la outou
mau
la ù.))
.Mra lia lolo i u-ic' nci niaii paraii
If)
r:iii.i
11'
lonora?!
i to
na
iiiaii
i piliai itio 1 ir
Ifiviiii no te ohip,i
^
U'ia i rolo i te oio. to iriatiitii. i mro
i to nioômoo
o aom ni
la
iiiatoii
i
«lit
ro
Kvtinoria nâ to
ra.
i roro i to
tiâma
-porf)
iii.tii aroa- o aoro
taat.i n toi lioroâ i to na taitito
Ikaroo aiit L to lahi. na noho
no to
noho ia maton ta t'aroroi atu i tora
tuahino o lorii
mau
laoaô o
niait
toi vîiiho i ta raton iaro pnn- o i ta
raton
liaapiiiiipiil nraa no to
haoro o i.iroroi i to talii atii ni.'tn
taoao. ] niâ iho i to taliua àroraa.
to vai rn la to Oroinolna o to maii
nnn. o aoro ra to ommouia o io
laro
o
lo
atoâ
Avec Jean Teururai, nous grim¬
pons
dans sa voiture la route
étroite et cabossée qui mène au
centre pénitentiaire de Nuutania.
Jean est pasteur depuis
directeur de l’école
1987,
pastorale
d’Hermon, il est aussi aumônier
des prisons, «j’aimB bi6n ce
lo mita.
rôie d’écoute mais aussi
\a mlo i là latoii liaaraa. ua liià
10
lahi
aïoà
mau
pain, na
liaoro
ia
api])iii o lo mau
laotio i rolo i to loaà. ua
atoa
ia
nolKaiolio
hornâhia
lo
nolionolio
tahi m.in
pahonoraa iii ia an i lo uiraa; lo
itohia ra o lo \ai ain ra to taiii
valii no lo otiipar.ia.
I-'i liaainanafinia i iaua loia ra toi
mau
horoà
ia
râtou
no
loic
luliaa
ôhipa ma te ite-ôre-hia'tu,
papaihia ai teie mau parau.
i
ce
on
n’est pas une prison
voit dans les films,
en
mais quand on arrive de l’extérieur,
l’enfermement, la promiscuité, la
chaleur et les odeurs mettent mal à
ministère, ie pasteur a un
to oromotn.i o
Nuutania
comme
tapoàraa: no to mau f'aro mai
rnaii laro haapiiraa, to \ai
ra la
L’aumônier, pasteur
et visiteur
aide ies détenus à retrou¬
ver
confiance
en
eux
et
ceci à ia iumière de l’É-
vangiie» dit-il
en
arrivant
l’aise. 218 détenus pour 200 places,
des
grilles, des barreaux, des cel¬
lules, il y a deux mondes dont l’un
permet de supporter l’autre, l’éta¬
blissement pénitentiaire et le service
de réinsertion. L’aumônerie dépend
du second. Elle existe depuis le 18è
siècle. Le Directeur du service d’in¬
sertion
et
de
probation, Philippe
Pautier, qui se défend de contrôler
l’aumônerie mais
l’accompagne et
surtout fait confiance à
devant la large porte de fer.
l’aumônier.
à la culture, ancienne ou religieuse.
Le polynésien fonctionne avec la
Retrouver
la communauté
notion d’interdit. Parmi les gars
qui
sont ici, je n’en ai jamais vu un qui
dise qu’il ne devrait pas être là. Ils
savent qu’ils ont franchi un interdit, le
tapu c’est le tapu. Et si on disait un
jour qu’il n’y a plus de visite pastorale,
ce serait une catastrophe».
Le ministère de Jean est doublement
important pour les détenus. Morio ne
le cache pas. Il y a la visite mais aussi
la responsabilité donnée par le pas¬
Et Jean Teururai a bien conscience de
cette réalité, qui grimpe trois fois par
devient la communauté. Il
semaine la route de la colline pour
«les visites individuelles, le culte du
Mercredi pour les prévenus,
talme
haere
nel
te
i
hepetoma te
Orometua Jean
Teururai e farerei 1 te mau taeae i
roto i te tare tapeàraa i Nuntanla.
te
N5 tS râtou pureraa i te tapati, te
horoâ ra ola i te tahi mau faalnei-
nous
dit
l’importance des écritures pour
accepter, trouver du courage et don¬
le culte
du Dimanche pour les condamnés».
ner sens.
Une question me brûle les lèvres, la
deux le
Mais on sent chez tous les
regret que leur paroisse les
oublie, de ne pas avoir de visite
bible est
A toru
le sentiment d’être utile. Un
teur,
jeune détenu, Raphaël, qui supporte
très mal l’éloignement des siens, s’ac¬
croche à la vie paroissiale, le pasteur
pleine de liberté, le pardon
ne passe pas par la prison,
quelle
parole le pasteur apporte-t-il durant
ces célébrations ? «Il n’y a pas
que le
pasteur qui donne une bonne parole,
dit-il avec un sourire malicieux, j’ai
adopté un autre système. Je donne le
verset pour le Dimanche suivant.
même s’ils ne sont pas pardonnés de
leur acte. Ils ont besoin de ce contact
Toute la semaine les détenus peuvent
l’extérieur, avec les gens qu’ils
«Mais, dit Jean amère¬
ment, certains détenus n’ont même
pas la visite de parents qui ne veulent
plus entendre parler d’eux».
L’aumônerie dépasse le cadre médi¬
méditer dessus, préparer le culte indi¬
tatif. mais n’est-ii pas là le message,
viduellement ou collectivement et sur¬
sortir de chez soi pour
avec
connaissent.
partager la
parole avec ceux qui en ont besoin ?
neraa aoraa, e raveà te retra no te
tout tous ceux qui le souhaitent pré¬
tautururaa
ia
parent une prédication de cinq ou dix
Avant,
nehenehe nâ roto i te parau a te
minutes. Ils sont dix à le faire actuel¬
lement sur trente participants. J’ai
détenu par Mau auri «celui qui est
derrière les barreaux». Aujourd’hui on
adopté ce système pour les motiver à
venir au culte, mais surtout pour qu’ils
se rendent compte qu’eux aussi
peu¬
vent donner une bonne parole aux
autres et que l’important est de vivre
cette parole, de ne pas tout attendre
de l’extérieur. Il faut que çà vienne
d’eux aussi et ils s’y donnent vrai¬
dit
1
tele
mau
taeae
Atua ia roaa faahou te tlàturiraa
la râtou Iho. I te tare tapeàraa ua
rlro la te Orometua el hoa e te faa-
taa nèi ola 1 te hoê taime ravaî
maltal no te faaroo atu i te feiâ i
tapeâhia.
Areà te taata i tapeàhla, ua rlro te
talme farerelraa ei
ana e
mea
tiaîhla
e
tiàturi atoà nei ola i te mau
mero o
la na parolta ia haere mai
e farerei ia’na.
en
reo
mâôhi
on
traduisait
Taata tapeahia, «celui qui est
gardé». Peut-être demain parlera-t’on
de «celui qui donne», parce que le
pasteur aura participé à leur redonner
confiance et responsabilité dans la
société, un long réapprentissage de
soi-même
sur
un
chemin
nouvelle¬
ment éclairé.
ment»
Gilles Marsauche
nous explique qu’au 19ème siècle «la
prison était imprégnée de religieux,
c’était le lieu de rédemption». Si en
1946 l’aumônier était le seul visiteur
O
extérieur, aujourd’hui il y a aussi les
I
g
n
a
g
e
travailleurs sociaux.
Pour le Directeur, le pasteur aide les
personnes à supporter la condamna¬
tion et l’incarcération.
Jean les écoute «surtout durant les
premières visites, s’ils ne parlent
jamais des raisons de leur détention,
ils ont besoin de vider ce qu’ils ont sur
le coeur, ils se confient».
Le détenu a aussi
la parole
Arrivé de France,
Philippe Pautier a
tout de suite fait la différence entre la
laïcité vécue en Métropole et ici l’im¬
portance du religieux. «Il y a en
Polynésie une référence permanente
12 Veà porofefani n°3. Avril 1996
«La visite du pasteur, je l’attends, elle me fait toujours
très plaisir. Il est le seul à me rendre visite, mais si un
paroissien venait à Papeete et venait me rendre visite,
j’en serais très heureux. J’attends l’homme d’Église mais
aussi l’homme à qui je me confie. Mais je préfère parler
des écritures plutôt que de la vie à l’extérieur.
Nous préparons le texte du Dimanche à venir, les chants
et je les relis avec d’autres détenus. J’aime bien lire la
bible dans la journée et surtout le soir.
Parfois à plusieurs on fait une lecture biblique, on prie
ensemble, on prie pour tous, ceux qui sont ici et ceux qui
sont à l’extérieur.
Morio
Te mau tuheia ôhlpa
Eaha to na parau ?
m'avez rendu visite.
(Matthieu 25)
C'est pourquoi, depuis plusieurs années,
l'Église Évangélique a délégué un
Pasteur aumônier auprès des malades
hospitalisés dans les divers centres hos¬
pitaliers du Territoire en particulier à
Tahiti, aidé dans sa tâche par des per¬
sonnes
volontaires afin d'assumer la
Te hoê tuatapapa
Ua anihia i te fenua Niu Terani i
raa iti
atoà
te tahi mau tauturu taata e moni
Ua haamauhia te tare mai matamua roa i Tahiti nei e te
farani
Octave
orometua
no
te
Faatupuraa Parau
no
malades et cette mission est concrétisée
Paris, i roto i te mataeinaa
no
sous forme de visite
Mahina na roto i te pû tâ tatou i
évangélique auprès des
mission
pastorale, de priè¬
o
Totaiete
re, de recueillement et de partage.
mataû
C'est en général à cette tâche que sont
Orofara. I te matahiti 1924, mata-
appelés les serviteurs qui oeuvrent
auprès des malades pour leur apporter
le réconfort spirituel aux côtés des souf¬
frances physiques éprouvés par les
malades.
Il
faut pas oublier
l'aide des
paroisses et rappeler que le premier
centre hospitalier a été fondé en 1924
por le pasteur Octave Moreau.
ne
noa
i
hiti i iriti ai te
ua
te
Moreau,
pii, te pû no
ûputa no teie pû,
ôhipa i reira vêtahi mau mitio-
nare
vahiné Porotetani no te tau-
tururaa i te utuutu i te feiâ mai
arataihia e te vahiné ra o Marie de
no te parururaa i te taata
eiaha ia roaahia teie ma’i e te reira
nâ
roto
ia
i
te
taatiraa
ra
te
«Leprosy Trust Board». I taua tau
ra,
e
faanâhoraa hum aravehi e
vai ra i te fenua Niu Terani. I teie
mahana, ua iti rii te parau no teie
ma’i i ô tatou nei, te tamau-rii-
noa-hia
ra
te
mau
farereiraaraa
mai roto mai i te mau faaroo no te
fenua
te
faaroo
Tatorita,
Porotetani, mahana hitu...
mai
Te mau tuhaa
Roudillon. 1 te matahiti 1951, ua
îtehia te aanoraa no te mau mai i
ôhlpa
Orofara i te mea hoi, vêtahi mau
I
taata tei farerei i te mai ra tâ tatou
parauhia ua hum nahonaho rii te
parau no te mau ôhipa e ravehia i
e
te
parau nei e te mai oovi e aore ia
mai
lepera. Nahea ia
tinairaa i teie mai ?
no
te
teie
mahana,
e
nehenehe
e
roto i te mau fare mai no te fenua
nei. I te mea hoi te amo atoàhia ra
Veà porotetani n° 3, Avril 1996
13
ravehia no te fare maî no Taravao
e te CAPPA,
teie te faanahoraa o te
nehenehe e faaara raa no nià iho
i te
ôhipa opéré oro’a i roto i te
mau
fare maî atoà no te oire nei
oia hoî na nâ Tomite e piti oia hoî
Tomite
te
^
Fare
maî
e
Poro
Evaneria e rave i taua ôhipa ra i
roto i te
haapae matamua no te
ava’e (la tapati Ui-Api ana’e i roto
i te mau paroita, e tapati oro’a nâ
te fare maî). Teie ia te auraa,
e
alta
ôpereraa oro’a tâ te mau paroi¬
ta. Nâ te fare maî râ e rave i taua
ôhipa ra. Ua hinaarohia e rave
hoê aê reni ôpereraa eiaha ia tupu
te tahi mau umeumeraa no nià i
teie tuhaa ôhipa.
I te pae no te mau àti pohe, no te
mau
motu mal Ihoà râ, te ravehià
nei ia te tahi faanahoraa pureraa
fetii
e
tae noa’tu te iritiraa tino
hou taua tlno ra a faahoî hià’tu ai
i roto i te motu no reira mai o ia.
Te mau àti pohe no te Fenua nei,
te reira mau tuhaa ôhipa e nâ faa-
Adevenite, Momoni e
te Etârëtia Evaneria, i
roo Tatorita,
Sanito
e
Faafaaearaa
mhimhîa
te
no
î
Taravao (C.A.P.P.A.) e tae noa’tu î
te faatere maîteraa î te pureraa i
haamau atoàhia ai te hoê Tomite
te mahana tapati
Oikumene tei faatahoê i nâ faeiroo
nîà î te maha nâ tâtou te tereraa
e
te
pae no te ôhipa âmui ia i roto i
roa raa no te matahiti mai te
parau no te oro’a Noera a te mau
ma’i i Mamao ihoà râ e te faatupuatoà-raa
hoê
te
i
(E tom tapatî î
E
roto i te mau fare maî atoà no te
mau
fenua nei. la ite atoà râ tâtou e, e
I roto i te parau no te mau ôhipa e
rave rahi atoà mau ma’i no te mau
tamauhia nei e nâ Tomite e
motu mai. E tuhaa atoà tâ tâtou i
rave
tautum nô roto mai vetahi
hoê
faanahoraa
mau
pure raa poipoi i roto i te tare pure
iti NO TE AROHA, i Mamao haa-
paroita no Tahiti nei. Ei hiôraa,
nâ
paroita no Taravao e nô
Afaahiti e ôhipa atoà ra i roto i te
tae i te hora
fare ma’i no Taravao e te CAPPA,
7h30 e te reira mai te Montre e tae
te paroita no Ame e no Taunoa e
mata i te hora 7
e
i te mahana pae.
Ua operehia te
poîpoî
ra i roto i nâ faaroo e pae mai teie
rautiraa
no
taua pureraa
ma’i
a
te
nuu
o
ia hoî
o
Prince, te paroita no Punaauia e
Etârëtia Sanito. Ua riro teie mau
tâtou
poîpoî eî irîtî raa i te
ôhîparaa a te feiâ rave
ôhîpa’toà no Mamao. I tô tâtou
pae no te Etârëtia Evaneria, te
amo itoito hia nei te mau ôhipa no
paroita ra i nâ Tomite e piti, Fare
Maî e poro Evaneria.
noa’tu
te
Betera,
Tiroama
loridana
e
i
te
tautum
a
taua
•
Scolaire ; Davidson Bennett
•
Hôpitaux : Gaston Tauira
•
Prison : Jean Teururai
B. P 113 Papeete
Te ôpereraa
ou 41.22.24
raa
Paofal e Cardella, te Pû te Tîare î
mau
Veà porotetani n°3. Avril 1996
qui contacter ?
Tél 42.00.29
ôhipa no te farereiraa i te mau
maî î Mamaô, î roto i nâ Clinîque
Pû
Aumôneries
mau
Ua faanahohia na te hoê faanaho¬
•
te
ôpereraa i te Oro’a
Euphari nâ te mau maî i roto i te
no
fare maî atoà
no
te Fenua
nei. Taaê noa’tu te faanahoraa e
e,
«I
Gaston Tauira Or.
e
ôhipa atoà ra i roto i nâ Clinique e
piti e i Vaiami atoà. Te ite ra ia
te arataî raa a te Orometua mai te
tae noa’tu te
raa
mai outou e farerei ia’u».
paroita no
Papeete mai ia Te Rau Orive,
Oro’a
e
ô
pohehia vau i te ma’i, e ua haere
mau
te Tomite Poro Evaneria i raro ae i
Outoumaoro
na
Jean
tae
te tare maî e te Tomite Fare Mai e
iti tô te Fatu i te
ôhipa’toà ra i Mamao, te paroita
Plrae e haapaô atoà ra te fare
mahana piti, nâ te
Etârëtia Tatorita ; te mahana
tom, na te Etârëtia Adevenite ;
mahana piaha, nâ te Etârëtia
Momoni e te mahana pae, nâ te
pureraa
mahana
pihaiiho i taua ma’i ra.
ana’e i terâ reo
A faatupu tamau
no
te hum : te montre, nâ te Etârëtia
Evaneria ; te
ôhipa rahi mau teie e vai nei i
faaroo).
piti nei, eîta’toà e haamoehia te
te
Ei opaniraa
pureraa. Hoê tapatî nâ te Etârëtia
hiti. Ua faanaho atoà teie tomite
i
paroita no
Tatorita. Alta tâ te tahi atu
pureraa
Oikumene ia tae i te hope’a mata¬
Oikumene
e faahoîhia ia i roto i te
relra mai taua mau mai ra.
Armées : Pierre Unger
SP 91654/P 200 Armées
Papeete.
Tél 46.25.12
i
Armées est
un
I Fédération
:
1
—
service de la
Protestante
de
France, chargé au nom des
Églises qui composent cette
Fédération, de «continuer le
ministère évangélique auprès de
leurs membres présents sous
Dessin Eric
les drapeaux».
C’est donc parce qu’une partie
de «l’être» de l’Église se trouve
dans les Armées (c’est à dire les
:
protestants qui effectuent leur
service militaire, ou qui sont
engagés, ou qui y font carrière)
et que leurs conditions de vie,
Un ministère
d’accompagnement
Il n’est pas forcément simple d’an¬
le message de Paix du
Aumôniers
noncer
Aumôniers des prisons ou des hôpi¬
Christ dans l’accompagnement des
taux le font dans leur
militaires. Encore que les Armées
de nos pays démocratiques ont
complir
essaient,
comme
les
cadre, d’ac¬
opérations extérieures fces der¬
nières années la guerre du Golfe,
la Somalie, le Cambodge, le
Rwanda, l’ex-Yougoslavie) ne
leur permettent pas de suivre la
vie normale des paroisses que la
ces der¬
nières années, n’est intervenue mili¬
ministère d’accompa¬
gnement, non seulement au profit
des protestants présents sous les
drapeaux, mais au profit de tous les
militaires, de tous les grades qu’ils
rencontrent et au milieu desquels ils
tairement que sous le Casque Bleu
vivent. C’est donc aussi, au sens
Fédération Protestante de France
ou sous
(FPF) a créé ce service.
Mais où et dans
notamment
en
manœuvre
ou
Les
Aumôniers
sont
des
Pasteurs d’une Église ou Union
d’Églises membres de là FPF qui
sont détachés de leur Église
durant un temps plus ou moins
long pour assurer ce service, et
qui sont donc dans la même
situation ecclésiastique que les
Pasteurs détachés au COE, au
DEFAP, ou à la CEVAA, etc.
pour mission de maintenir la paix (et
non de mener des guerres offen¬
sives) et que la France,
mandat international.
large,
quelles circons¬
tances est-il facile d’annoncer l’ɬ
vangile ? Où et dans quelles cir¬
constances
est-il
facile
même
un
un lieu
si dans
d’évangélisation,
le
cadre
de
la
République laïque, le prosélytisme
est exclu.
d’être
Chrétien ? Est-il facile d’être patron,
Le pasteur Hiro en
ouvrier, syndicaliste, banquier, com¬
merçant etc. et de laisser sa foi
chrétienne orienter, irriguer l’exerci¬
ce
de
sa
profession ? Nos
ex-Yougoslavie
Même si l’E.E.P.F. ne fait pas partie
de la FRF, les liens historiques avec
le
protestantisme français, et les
Veà porotetani n° 3, Avril 1996
ns
continus à travers la CEVAA,
1797-1997
us ont conduit à
déroger du princiqui veut que seuls les pasteurs
ne Église membre de la FPF peu-
La Révolution des valeurs
nt être Aumôniers. A l’heure actuel-
une
pasteur polynésien, formé à
'Kermont et consacré à Paofai lors
n synode, sert comme Aumônier
litaire, il s’agit du Pasteur Henri
un
étrange comptabilité aumônerie
ou
Circulaire-Rapport sur les stations missionnaires
des îles de Otaheite et Eimeo de mai 1819 à mai 1820.
jro qui dessert le 11’ O.R à Pau. Il
MWhl
sabbat pour prêcher. La paroisse s'est considérablement
partie de sa Division. Dans
passé récent, le Pasteur Samuel
apoto était Aumônier du BIMAT à
ravao (devenu RIMAP/T depuis), et
il en a été de même pour la pasteur
Occupée ouparovon! par le æui frère Wilson, cette station
l'est aussi par frère Noi venu 4e Hunhine à bord du
Howeis ; tous deux sont responsobles de la stotion. Après
beaucoup d'enseignement, 14 hommes, 1 femme et 1
enfant ont été consacrés à Dieu par le baptême le 1er
Marurai Utia.
juillet et ont rejoint ceux qui ovuient été baptisés par
frères Bicknell et Wilson dons la chapelle royale de
Poopoo. Le é octobre, 21 personnes ont été baptisées, et
agrandie et pendant l'année 151 adultes et 86 enfants ont
été baptisés, le nombre des candidats est encore grand. 10
indigènes accompagnent les frères et les soeurs à la table
du Seigneur. Ceux qui ont reçu le boptême sont divisés en
classes qui suivent le catéchisme et l'école choque semai¬
ne. Le nombre d'adultes, bien réguliers à l'école, s'élève à
200 environ et, souvent, bien plus. Le nombre des enfants
qui suit l'école est d'une centaine et, en plus de cette ins¬
truction journalière et hebdomadoire, ils suivent le caté¬
chisme chaque sabbat après-midi.
t en ce moment en ex-Yougoslavie
vec une
Ce même
Pasteur Marurai,
alors
Pasteur de Pirae, se rendait une fois
par trimestre passer un Week-end à
Moruroa pour y apporter le culte en
le 1er sabbat de la nouvelle année 22 autres ont été
tahitien, réunir les diacres et ainsi
sont ajoutés aux précédents. Leur nombre total s'élève
maintenir
odmises au repos du Seigneur. 26 adultes et 16 enfants se
Plus de 2900 exemploîres de l'Évangile de Matthieu ont
été imprimés ici et distribués à Otaheite et à Eimeo ; les
les
maintenant dons cette station à'73 adultes et à 18 enfants.
Polynésiens des sites et l’EEPF.
La situation
polynésienne n’est
d’ailleurs pas unique puisque en
[...]. L'enseignement à la fois pour les adubes et pour les
enfonts se poursuit et les districts voMns de Pare et de
Nouvelle-Calédonie,
aumônier
mestre frère Wilson a été molade et il l'est aujourd'hui ou
PAPARA
Métropole travaille
avec deux Aumôniers, pasteurs méla¬
nésiens, qui en plus de leur paroisse,
desservent à mi-temps des unités
point qu'il n'est plus capaMe de bouger, d cause de cela
l'activité scolaire a diminué. Frère Nott travaille avec zèle
C'est à cette stotion éloignée que travaillent frères Bicknell
à lo traduction des Saintes Écritures.
La paroisse est grande et de nombreux habitants des dis¬
Militaire
les
venu
liens
entres
un
de
militaires.
Popenoo sont visités ù l'occasion. Pendant le dernier tri¬
WILK'S HARBOUR
en
Frère Crook est le seul missionnaire de cet endroit depuis
que frère Bourne est port! a Atohuru où il a été rejoint par
nous
réserve
l’avenir
terme du CEP de Moruroa,
il ne soit
plus nécessaire d’avoir d’Aumônier
militaire à plein temps, mais que la
desserte des militaires (sans oublier
le S.M.A. aux Marquises) soit confié à
des Aumôniers, à temps partiel ou
bénévoles, qui seraient des pasteurs
de l’EEPF. C’est ce genre de sujet qui
est
soulevé
avec
le
Président de
l’EEPF, ou le Conseil Supérieur, tous
lors des passages
l’Aumônier Général des Armées
les trois
ans
de
en
Polynésie, car nous travaillons tous à
œuvre pour le Seigneur
la même
Jésus-Christ, et c’est en concertation
avec le DEFAR
la CEVAA et les
Églises locales que nous organisons
frère Darling, peu après notre dernière rencontre annuel¬
le. Ici 81 hommes, 39 femmes et 54 enfants ont été bap¬
tisés pendant l'onnée ; 50 hommes et 19 femmes commu¬
nient et participent chaque mais au repas du Seigneur. Ces
derniers, ensemble ovec les candidats ou baptême qui sont
plus d'une centaine, se rencontrent chaque semaine pour
l'BisIruciion et le catéchisme.
Soeur Crook (aidée en tahitimi par ses deux filles les plus
âgées] organise chaque semaine des réunions avec les
femmes, les confirmées, les baptbées et les candidotes et
nous espérons qu'il s'ensuivra du bien.
Le nombre des adultes qui participe ù l ècole très réguliè¬
rement s'élève à 300, celui des enfants à qui on enseigne
le motin et le soir bien à 200 le |our du sabbat, lorsqu'ils
ne sont pas
occupés à s'occuper de nourriture etc., il ne
sort pas loin de ce chiffre éaque jour,
te Poumotu du voisinage sont présents et ont été pacifiés ;
18 participent à nos réunions et 3 ont été baptisés.
Quelques cas d'inconduite se sont révélés et remarqués
n^me parmi ceux qui communient ; les pécheurs se sont
corrigés souf 2 qui avaient l'hobitude de vivre dans l'immorolîté.
BURDER'S POINT
Aumônier Général des Armées
6 Veà porofetani n°3. Avril 1996
et Tessier (décédés, celui-ci le 23
juillet, celui-là le 7 août).
sonnes
suivent l'école dirigée por frère Tessier.
Frère
Bicknell a prêché de tempsè autres, rendant visite aux dis¬
tricts voisins jusqu'à Toiarabu.
Près de 280 adultes et 14 enfants de ce district ont été
baptisés ainsi que des gens de Papeuriri et de Papeari, 27
adultes ont pris part avec les missionnaires à la table du
Seigneur. Une grande ottention a été accordée aux
malades et aux infirmes. Le chef toti et sa femme particil!
pent activement à cette bonne oeuvre.
Roby’s Place à Eimeo : Frères Henry et Plaft nous font par-j
venir un rapport bien agréable de cette station, Tous les
hobitants de l'de les considèrent comme leurs maîtres et.
accordent une grande attention ù la parole. 408 odultes et
308 enfants ont été baptisés l'an dernier, 65 adultes com¬
munient, Les frères ont fait le tour de l'île pour en voir
l'état eux-mêmes, observé aussi grâce à leurs aides indi¬
gènes : partout une grande attention à la Parole.
Adultes et enfants «suivent beoucoup l'école. Chaque
semaine des réunions sont tenues avec les femmes quii
communient ou qui sont candidates au baptême, elles sont
organisées en généra! par soeur Henry. Les frères obser¬
vent qu'ils ne sont pas abandonnés mais bénéficient des
bienfaits et des bénédictions de Dieu (...)
i
Ainsi voici exposés les portraits rapides de la Mission l'an¬
née dernière.
Nous engogeons tous ceux qui craignent Dieu de prier
la desserte des unités militaires.
Pasteur Yves Gounelle
rons, non sons profit pour leurs âmes.
tricts voisins viennent y passer le sabbat. 2 à 300 per¬
Polynésie ? Que dit le statut d’auto¬
nomie et quel changement va-t-il
apporter ? Il est permis de penser
qu’avec la fin définitive des essais
nucléaires et le démontage à moyen
Que
gens les reçoivent et les lisent avec plaisir et, nous l'espé¬
Occupée par frères Sourne et Darling, cette station se trou¬
ve dans le grand district de Atohuru qui o été divisé en
deux grâce à la persuasion des deux mksionnaires ; les
habitanis se sont installés à Border's Point et, par consé¬
quent, les travaux des frères se concentrent à cet endroitlà : ils n'ont plus à se déplacer sur plusieu5 milles chaque
pour nous afin de nous rendre fidèles jusqu'à la mort et de
recevoir alors to couronne de vie.
H, Bicknell, W. Henry,. Ch. Wilson,:
R. Bourne, H. Nott, W. Crook,
G. flott, 0. Dorling, S. Tessier
et Ropati
Te haapiiraa fai
i te mau fare heiapitraa
Matahiti
faahou
1992,
atura
rururaa na
tupu
te mau haa¬
piiraa porotetani i te
fare
haapiiraa
Taunoa.
I
no
reira,
te
manaô i matara mai : te
hiaal nei te mau haapii¬
tamahou
raa
tuatahi
e
ia haere atu te ôrometua
faataahia no te mau fare
haapiiraa i roto atoà ia
■ :
...
râtou. I taua tau ra e piti
ia nau ôrometua e haa¬
paô i te haapiiraa faa¬
roo,
o
TAUMAA Arthur
ôrometua tei haapaô i te
Le pasteur Olivier Bauer propose l'Evangile.
fare
mau
haapiiraa i
Raromatai mai
e
o
vau
teie i te hoê
ere
ôhipa âpî, ua
fatata e 30 matahlti i teie nei to te
I faanaho ai te Tomite
haapiiraa
faaroo ia haamau i te tahi
mau
Etârëtia fàanahoraa i te parau no
amaa na roto
te
haapiiraa faaroo i roto i ta na
mau tare haapiiraa.
raa
To’na manaôraa e e faataa i te tahi
Apooraa Faatereraa o te Etârëtia
Evaneria, eere te ôrometua haapii¬
raa faaroo no te mau fare
haapii¬
ôrometua taaê
no te haapaô i te
haapiiraa porotetani. E
veà tono ia tei haapaôhia mal no
fare
mau
te vahi
atoà e,
e
i te mau fare haapii¬
matara,
te mea
no
i roto i te aratarraa
raa noa a
a
te
te Etaretia, no te mau
taua tau ra, o Dimier ôrometua, i
vâhi atoà râ e matara taua faana-
mûri mai ia’na o Smith ôrometua
horaa ra, i faanahohia ai te hoê
ia i
tapura ôhipa no te area e maha
roto
i
to’na tere
monohia mai
mâôhi
e
matamua,
te hoê ôrometua
TAUMAA Arthur ôrome¬
Un aumônier
scolaire, à
quoi ça sert ?
A quoi sert l’aumônier scolaire ?
Même moi, qui en suis un, je ne le
sais
pas
toujours très bien.
Heureusement, des élèves et des
professeurs viennent parfois me
poser des questions, me laissant
croire que je ne suis pas parfaitement
inutile.
il y a des
questions religieuses ou
ecclésiales. Une élève qui allait être
marraine me demandait ce qu’était le
baptême. Je
débattu
tei haapaô i Tahiti nei.
E
g n a g e
tahi
te
matahiti.
avec
me
un
souviens avoir
élève, mor¬
autre
mon, des ministères dans nos diffé¬
rentes
Un professeur voulait
Églises.
des renseignements sur le mariage
dans l’Église protestante... Il y a des
questions plus générales. Pour les
élèves, elles tournent souvent autour
des relations et de l’amour. Comment
faire pour qu’un garçon qu’on aime
nous aime aussi ?
Pourquoi les élèves et les profes¬
seurs
viennent-ils débattre de
ces
questions avec moi et pas avec leur
pasteur ou leur prêtre ? Je vois deux
raisons principales et j’espère qu’il y
en a une troisième. D’abord la
proxi¬
mité. Je traîne ma carcasse
au
No te mau matahiti i mûri nei, oia
Lycée-Collège Pômare iV, et il est
tua. I taua tau
hoî, 1996-2000 : te haamauraa te
toujours
facile
rave
L’occasion
amaa
faisant le
o
ra e piti vâhi tei
pâpOhia te ôhipa maoti, te
fare haapiiraa tôro’a no Uturoa i
Raromatai e i Pômare IV i Papeete
i roto i te mau fare haapiiraa
Tamahou, Tuatahi. Na te mau ôro¬
metua haapii noa îa e haapaô mai
te reira. I te matahiti 1988 to ù
hoîraa mai mal Farani mai i roto i
te
tahi
tau
faaineineraa
i
haapiira i te
matara ; te
mau vâhi e
piti, nâ roto i te mau
fïfi tâ mâtou i hiô mai i roto i tâ
mâtou
feruriraa,
teie
te
tumu
parau e aratai ia mâtou i roto i nâ
matahiti e 4 i mûri ia mâtou :
Université
du
Pacifique,
Marquises, Rangiroa, Bon
teur, Te Ui Mata Ara
;
aux
Iles
pas¬
Iles
de
m’aborder.
larron, c’est
peut-être de me voir qui fait surgir
certaines questions. Ensuite, les
élèves
et les professeurs - savent
qu’ils ne sont que de passage à
Pômare IV. En générai, je ne connais
pas leurs parents, je ne sais ni où, ni
-
comment ils vivent. Je ne les vois que
de temps en temps. Je n’ai aucun
moyen de les surveiller. Ils me disent
ce
qu’ils veulent - et ils cachent ce
Sous le Vent : Internat de Uturoa.
qu’ils veulent - je n’ai heureusement
aucun moyen de contrôle. Je pense
piti matahiti tei haapaôhia mai e
Te ite faahouraa te tamarii i to na
que cette liberté, cette discrétion faci¬
lite les discussions.
te tahi taeàe o TEAMO Tiatono o ia
faufaa i roto i te ôpuaraa a te Atua.
hoî o BOOSIE hou vau â tae mai
No reira, e manaô haamaumuru i
Strasbourg, ua haapaô mai au te
parau no te haapüraa i Raromatai
e
ai. I te âvae
1989
tupu te
te mau tià âmaa atoà e rohi nei nô
tahi rururaa na te mau fare haa¬
te ôhipa a te Atua i terâ e terâ vâhi,
piiraa porotetani i Taravao. Te
tô
manaô tumu i matara mai i reira
Hinano, tâ na turu pàpû i roto i te
maoti
:
ôhipa.
ei niu
no
me
ia riro te
ua
haapiiraa faaroo
te faatüàiti te
mau
mâtou
Peretiteni
o
Coulon
fare
haapiiraa i te Etârëtia Evaneria.
Enfin, mais ça, c’est surtout un
espoir, j’essaye de ne pas juger, de
ne pas imposer mon opinion, ma
conception ni même ma foi. J’essaye
d’écouter, de comprendre, parfois
d’interpréter ou d’expliquer quand je
le peux. J’essaye de rester ouvert. Et
j’espère que les autres le sentent.
Olivier BAUER
Hitiura Or.
Veà porotetani n° 3, Avril 1996
Ma te hio fatata atu
1 te oroà lupiri
no te matahiti
Ua amui atu
vau
e
te
1997
haapao faufaa o te
Etaretia i te oroà 5 no matl o teie matahiti i
Tautira o tei ruru mal i na paroita atoa 13 no
te Tuhaa Hoê, i raro aè i te aratairaa a te per-
etitenl e te Apooraa Tuhaa.
Ua fatata 1.200
rahiraa taata i tairuru mal 1 taua mahana ra,
i roto i te hloraa. Mal tei itea i te tahi atu mau
mars
L’arrivée de l’Évti
évoquée par le
Tuhaa, e tià la parauhla e, tei nia te hui faaroo
porotetani i te hoê eà papû o te aratal atu
ia na i roto i te oroà lupiri no te matahiti 1997,
haamanao al te
e
nunaa
faaroo atoà
no
Porlnetla - e no Patltlfa -1 te piti-hanere-raa o
te matahiti
o
to te evaneria taeraa mai i ô
tatou nei, Ua riro te oroà 5 no mati o teie
matahiti, e parau mau, ei oroà o tei faaineine
ia tatou no te oroà lupiri no te matahiti 1997,
ei oroà atoà rà o tei haamanao ia tatou e, te
evaneria i porohia i ô tatou nei i te matahiti
1797, 0 te hoê ia parau api oaoa o tei farü i te
rauraa e te taaêraa o te mau nunaa i te pae o
te reo e i te pae o te peu ... i rapae mal hoi i te
parau no te evaneria porohia e e farUhla, aita
e haafatataraa e e faaturaraa i te parau no te
ora, no te aroha e no te hau, mai ta tatou e ite
noa nei à i teie mahana i ô tatou nei e i te ara
i roto i te parau no te hamani ino-raa tamarii,
no
te taparahi-pohe-roa-raa i te taata no te
hoê nunaa ê atu, no te haapao-noa-raa ia na
i te taime te pohe ra te hoê pae i te atl maaore...
i pihal atu. Mal te mau mitionare per-
etane i faaore i te patu no te atearaa tatou ia
ratou, na roto i to ratou tere poro evaneria i ô
tatou nei, ma te turalhla e te parau no te ora,
no te aroha e no te hau o ta ratou i ite i roto i
te Atua 0 ta te Pipiria e faalte ra, i teie maha¬
na,
ananahi e e amuri noa atu, ia liro noa
atoa te evaneria mal te hoê tapao o te haama¬
nao tamau ia tatou i te tumu no to tatou tiaraa e no to tatou valraa mal i nia i te fenua nei :
no
T
te ora, no te aroha e no te hau tatou. El
é
m
b
i
g
n
a
g
e
mauhaa tatou i roto i te rima no te Atua o ta
«Les autres années, on parlait des problèmes sociaux. Il m’a semblé que
te Metia i haere mai e faaite i te ao nei no te
faatupuraa i te mau ohipa atoa o te haafaufaa
i te parau no te ora, no te aroha e no te hau.
O te raveà hoê roa îa e aita atu e ore al tatou
e paremo
i te mau are e i te mau matai no te
mata-ê-raa e no te faatura-ore-raa i te taata. E
l’Évangi¬
le ne vient que résoudre les problèmes de drogue, d’alcool. C’était comme un médica¬
ment, mais l’Évangile, n’est ce pas quelque chose de plus fort ? Car c’est un élément
de vie et de changement. Mais il reste vrai que ce n’est que lorsqu’on a des problèmes
qu’on se retourne vers l’Évangile.
L’Évangile cette année : Il y a un effort pour apporter un message mais il ne porte
poroi teie na Tei hamani i teie nei ao e tei rahu
i te taata, o tei afaihia mai e te papaa i ô tatou
e 0 tei afai atoa-hia e to tatou mau tupuna i
pas un espoir de réflexion pour l’avenir.
est semé selon les terres, mais à un
moment donné il faut redynamiser ia tene, il faut donc accepter de se remettie en ques¬
roto i te mau motu no Patitlfa. I teie mahana,
tien. Je n’ai retenu que du culturel et de l’historique. Ce qui est l’objectif même de cette
tei ia tatou ra taua faufaa ra o ta tatou e faao-
hipa i roto i to tatou nunaa e i te mau vahi
atoa, ma te oaoa. O taù ia i maramarama atu
i roto i te manao o te hoê marna paari i
Tautira, o tei na ô mal ia ü e : «E oaoa iti rahi
toù i teie mahana, e peretiteni, i te mea e, ua
tae mai au i te outu no te oroà e haamanao al
tatou i te 200 raa o te matahiti o to te evane¬
ria taeraa mai i ô tatou nei. Te tiàturi nei au e,
e
tapae au i taua mahana ra e haamanao ai
tatou, no te taime roa i te 200 raa o te mata¬
hiti 0 to te evaneria taeraa mai i ô tatou nei».
Jacques Ihorai
Veà porotetani n°3. Avril 1996
L’Évangile
tion pour enlever les mauvaises herbes. Je ne veux qu’exprimer une opinion d’un chré¬
commémoration : un rappel historique. Mais est ce l’objectif principal
nous des chrétiens
Car sommes-
du passé ? du présent ? Et l’avenir ? Peut-être qu’il faudrait créer,
en même temps que
la préparation du 5 mars, un groupe de travail de jeunesse en mis¬
sion. Comment évangéliser aujourd’hui ? Car il manque une expérience d’évangélisa¬
tion, c’est certain ! Peut-être parce qu'on a une vie trop facile, on ne se bat plus. En on
se
complaît dans les reconstitutions historiques.
Ces spectacles conespondent à une répétition générale pour l’an prochain. C’est
très bien ! Seulement, a -t-on pensé à quelque nourriture spirituelle ? Car l’évangile,
c’est aussi l’avenir. Que proposons-nous, chrétiens d’aujourd’hui à la jeunesse de
demain ?
Monsieur CHAN,
spectateur attentif et averti du 5 mars,
diacre dans la Paroisse de Jourdain
uingile aux lies Australes
‘>ma ai
me arrondissement
Les festivités
débutèrent
dès
7h30
la
sur
plage
de
cigogne
Paofai.
de Rau Orive de Tipaerui, ce fut l’his¬
toire d’un jeune homme pas très gâté
bonne Nouvelle dans
jour qu’il partait à la pêche, il fut enle¬
vé par les missionnaires et après sa
un
monde
en
A
bord
perpétuelle mutation et en plein bou¬
voilier,
les
leversement ? Enfin, une célébration
missionnaires
par les chants et les prières vint clô¬
turer ce moment de recueillement et
d’un
rejoignirent
la
rive en pirogue.
De là, le cortège
s’avança vers le
stade Bambridge
où
allait
se
dé¬
rouler la reconsti¬
tution
historique
de l’évangélisa¬
tion des cinq îles
de l’archipel des
Australes.
ne
fallait plus que s’en remettre à
son
petit programme très pratique
il
distribué à l’entrée.
Regarder
hiti»
première partie concernait l’arri¬
sainte
1820 par Tiroama 1 et à Tubuai en
1824 par les paroisses de Béthel et
Cérémonie.
le «Aeho»
cène
et
de
la
fin
de
la
Il faut reconnaître la bonne mise en
bien remplie en attendant le Jubilé de
scène de Tiroama 1 et le parler en
l’année prochaine...
Tarava, ruau et de danses donnent
richesse
sieurs
une
Monsieur
diversité d’illustrations. L’information
personnalités politiques dont
le Maire de Papeete,
Monsieur le Député Jean Juventin,
ou encore le président d’une des
ligues des droits de l’homme
Monsieur Stanley Cross... et reli¬
gieuses dont le Pasteur Joël Hoiore,
Docteur en théologie et professeur à
l’Université de Suva Fidji et sa
femme et d’autres encore tous impa¬
et
une
En début d’après-midi, ce fut l’évan¬
senta une épidémie qui faillit ravager
toute
l’île
de
Rurutu.
Seules
2
reviendront
langues : français, tahitien, chinois,
anglais, par Tihiri Lucas, Céline
pour évangéliser leur île.
avec
des missionnaires
Président Taari
L’évangélisation de Rimatara par la
paroisse Evaneria de Taunoa a insis¬
té sur la nécessité du baptême des
Maraea. L’idée directrice des quatre
enfants. Quant à l’arrivée de l’Évangi¬
interventions était que l’Évangile est
le à Rapa présentée par la paroisse
Hoiore, Thérèse Lehartel, Madame
(P:hot
gélisation de Rurutu le 8 juillet 1821 :
Tiroama 2 remonta le temps et pré¬
Le culte fut prononcé dans les quatre
l’Évangile en Polynésie
GPhriselavinteal)
est riche sur tous les plans.
Française.
tients de commémorer ensemble l’ar¬
Valérie Gobrait
plus grande
pirogues de jeunes pourront arriver
jusqu’aux Tuamotu où ils découvri¬
ront l’Évangile. Trop intéressés, ils se
dirigeront jusqu’à Raiatea pour
apprendre à lire et à écrire. De là ils
Vice
ou
et
tous. Ainsi, avec la présence de plu¬
le
Raivavae
Près de 2000 personnes s’étaient
rassemblées cette journée entière et
lège de chants, de danses et de
et
pour
pour Rapa ou encore le «Fara» pour
les Rurutu etc..., vint le moment de la
vée de l’évangile à Raivavae le 8 mai
sketchs pour le plus grand plaisir de
Chin
Après ce programme de chants et
danses riche en diversité, malgré
l’uniformité des costumes, la différen¬
langue vernaculaire et la bonne cho¬
régraphie du Tomite Vahiné de Béthel
pour les danses.
La mise en scène, accompagnée de
de
bonne nouvelle.
de Jourdain.
arrondissement allaient offrir un flori¬
rivée
conversion, il revint dans son île avec
les missionnaires pour apporter la
ciation pour chaque île venait de la
confection des couronnes, le «poro-
et apprendre
La
par la nature et qui subvenait à tous
les besoins vitaux de sa famille. Un
Raivavae, Tubuai,
Rurutu, Rimatara
Rapa. Les
respectives du 7ème
paroisses
parole de joie, mais pour l’avenir,
quelle est la mission que Dieu a pré¬
vue pour chacun d’entre nous ?
L’Évangile restera-t-il encore la
une
Et demain, quel regard sur l’Évangile ?
Veà porotefani n° 3, Avril 1996
19
mars
A Huahine,
la création
Le jour a découvert dans les sept paroisses de
Huahine, à l'aube du 5 mars, des femmes et
des hommes en prière et en communion. Étaitce une commémoratian, une de
plus, de l'arri¬
vée de l'Évangile ? Une de celle aù on ne sait
plus vraiment pourquoi il est arrivé, ni pourquoi
on la fête pour le 199ème fois ? Il y avait ce 5
mars 1996 quelque chose en plus qui a ras¬
semblé toute l'ile vers midi à tare, plus de
neuf cents personnes, trois fois plus que les
années précédentes.
Le retour de Mahine
Dès l'ouverture, le Président du Comité préparant le
Jubilé donnait le ton, «aujourd'hui en ] 996 nous pré¬
parons ] 997, le bicentenaire de l'arrivée de l'Evangi¬
le, et Huahine représentera le 4ème arrondissement».
Ce sont les messages et les mises en scène, en musique
et en chant de ce jour qui allaient donner corps au
spectacle donné dans i i an à Papeete.
La figure emblématiq r de l'île apparut avec la
paroisse de Haapu : le Roi Mohine qui tend la main
aux deux enfants qui allaient être sacrifiés en offran¬
de. Invité à Moorea en 1808 il revient converti à l'ɬ
vangile.
Il détruit les statues et tend un miroir au grand prêtre
Te Moohono pour
ancêtres.
qu'il voie ses
Mais auparavant la paroisse de Fare
aura
fait une entrée remarquée avec
les missionnaires débarquant d'un navi¬
re trop grand pour pénétrer dans un
fare d'aujaurd'hui. «Votre Dieu est un
dieu mort, nous vous apportons le Dieu
clament-ils, soutenus par les
explications de Jean (3-16). Reprise
aussi par le paroisse de Maeva, avec un
missionnaire irrésistible parlant Miiohi avec un fort
accent anglais, cette arrivée ne plaît pas à taus le
monde. Le Dieu du peuple Mâèhi, Taaroa, s'en va crier
sur la montagne, écauter le clameur.
vivant»
entre leur Walkman. Autre regret, celui des «touristes»
de passage, qu'aucune traduction ne leur aura permis
de ne pas être juste spectateur. Mais Parea, en nous
faisant tous lever à l'appel de la guerrière, nous
montre qu'au
L'arbre de l'unîon
la paraisse de Fitii nous rappelle par les racines de son
Mais la réponse vient de Maroe qui rassemble au son
nom, l'arbre de Fitii, l'alliance entre ceux d'en des¬
de la cloche les fidèles pour la reconstitutian d'un
culte. Taaroa n'est pas pour autant réduit au silence et
fait redoubler la pluie qui couvre la prédication. Ou
sous, la mer, et ceux d'en dessus, la terre. Dans l'es¬
prit d'unian de la famille, Fitii accepte l'Évangile.
Huahine ou l'écume qui se pose sur le corps de la
femme, retrouve en ce jour les pages de san histoire,
celles qui l'ont chaque fois fait renaître, identique et
peut-être n'était-ce qu'un signe pour ne pas aublier de
de mars. Ce ne sera pas
le seul signe. La longueur des sketchs éparpillera le
se méfier des andées du mois
différente.
public avant la fin, les uns rentrant chez eux, d'autres
discutant à l'écart et certains jeunes trouvèrent refuge
Te oroà
5 no Maü 1996
i Paea.
Gilles Marsauche
I to te mau paroita taeraa mai
hoêraa o te mau aau atoà i roto
ta râtou faaîteîteraa haùti 1
i te mau faaîteiteraa himene, te
no
te pae avatea no taua mahana
tià ia parau e ua îte ôra-
ra, e
mahia
atu
Pattreia
o
hohoà
te
no
te Atua. Eiaha
te
noa
ôri
e
te
haùti. Aita
mau
atu i itehia atu te manaô
roa
tataû e aore ia te faafaahiahia
noa i ta na iho.
Ua itehia atu râ
te manaô hoê no te ôhipa hoê,
taata, ua raeâhia te 2500 taata
i roto i te hiôraa. Eita atoà no te
tatou oia hoi te ôaôa e te here
àhu mai te taatoà i te
te tahi i te tahi, riro atu ai teie
te
àhu
mea ua
e
tano
râtou atoà
no
te oroà, ma to
mau
ùnaùna, eita
atoà no te puai o te mau himene e te navenave atoà
hoî, e tae
noa atu i te mau
pehe e te mau
ôri tei rave papûhia mai. E ere
atoà
no
te
huru
o
te
mau
o
ta te Evaneria i
faatupu no
nei oroà 5 no Mati ei oroà mau
no te E>aneria,
o tei haamoè no
te tahi tarme i te flfi atoà e ora-
hia nei e te mau taata atoà i te
mau
mahana atoà. No reira,
aita atu e parau rahi, ia vai noa
teie manào tumu i roto i teie
manaô maitataî tei faahitüiia i
matahiti ta tatou
taua mahana ra,
nei, a faaineine noa ai tatou i te
e
tîa rà ia
parauhia e ua ptri rü atu tatou
oroà lupiri
i te Pattreia
te
mea
te
o
te Atua, no te
i roto i te hiôraa âmui no
mau
mau
e
haere atu
1997. Mauruuru e
paroita no te Tuhaa
Plti.
ôhipa atoà tei tupu i
taua mahana ra, ua itehia te
Veà porotetani n°3. Avril 1996
mau
tae rahi mai te
no
mea ua
I
delà des regrets nous sommes tous unis
derrière la parole mais aussi depuis le Genèse. Ce que
Ralph Teinaore
E aroha te Atuà^
5 no maü 1797 - 1997
te
area no
ômuaraa
te
hopeà o teie avaè mâti
te avaè eperera, na te
Tomite PCC râ e hiô mai i te hoê taiô
no
mahana.
Te parau no te aroâ 5 no mâti
1797,
tupu te tahi â farereiraa i rotopu i
te Faatereaa oire no Papeete e tâtou
mau
ua
Pâpaiparau rahi no te COE, Charles-
(tei tiàhia atu i te Mono Peretiteni
CEVAA,
Taarii MARAEA, te
Peretiteni
pâpaiparau Rahi
Ralph TEINAORE e te pâpaiparau no
te Tomite lupiri o Danou HEUEA). I
mûri aè 1 te tahi mau tuatâpaparaa,
ua tü na manaô e teie aroâ i
rotopü i
te fare pure Tiroama e te Foyer no
manihini
:
Raiser
Emmanuel NDJIKE
,
Jacques
KONRAD,
Peretiteni no te
STEWART,
Fédération Protestante
de France, Peretiteni no te Alliance
Mondiale Réformée. Jill TABBART
no
Vahiné,
no
Pâôfai haere tià atu i uta te aroâ 5 no
Peretiteni no te Uniting
Church in Australia. E âmui mai ia
teie nei mau Tià i roto i teie nei Oroà.
la faaitoito mai tâtou i ta tâtou Oroà
fepuare 1996, ua faaoti te Apooraa
mâti 1797. Te parau no to tâtou âhu
lupiri...
Iroto i ta na rururaa ôhipa tel tupu
mai
te
12
e
tae mai i te
16
Faatere a ta tatou Etârëtia, e haamata te matahiti lupiri mai te Apoooraa
Rahi Amui
a
avaè Atete 96
ta tatou Etârëtia
no
te
tae atu i te Apooraa
iupiri, ua pâpü i teie nei, na te taiete
«Arii Créations» e haapaô mai, te roto
i teie taime te mau tuatâpaparaa, te
mau
faanahoraa
Rahi Amui no te avaè Atete 97.
tâtou
e
Ua tupu te tahi farereiraa na te
Tomite Rautî e te Tomite 5 no mâti o
taime i mûri tâtou e faaarahia atu ai
te Tuhaa
Ua
3,
e
ua
tuati
na
manaô,
e
o
Arii
e
au
i
te
ravehia
to na faanahoraa.
roto i te mau faanahoraa haùti âmui
Tuhaa 1-2
e 7. Te faanahoraa a te
Tuhaa 3, eita o ia e pûhapa mai, e
haere noa mai o ia no te mau tâpura
mâti 1997. no te Tuhaa 5 e te Tuhaa
ôhipa, ia hope e hoî roa o ia.
Tomite
Te parau no ta
PCC i Ame, ua
tea 5 no mâti 1997. Na roto i te tahi
Haapiiraa Tâpati e to te Uî-âpî i
tatou Fare Apooraa
pâpü i teie taime e
patu ihoâ teie fare, ua tae mai te
parau faatià no roto mai i te
«Urbanisme», e riro te oroà haamauraa i te ofaî tihi o teie fare i te
tupu i
Danou HEUEA
Tomite lupiri 19970
Créations, i teie mau
pâpü i teie taime, na te fenua
Huahine e tià mai no te Tuhaa 4 i roto
i teie Oroà lupiri, e tae mai ia râtou i
te ahiahi 4 no mâti e hoî atu i te 7 no
âmui atoà mai to te Tuhaa 3 te pae no
te
horoàhia ia râtou e piti âvaè no te
faalneineraa, i te 6 ia no më i mûri nei
e îte atu ai te Tomite
lupiri.
No teie Oroà lupiri, ua tltauhia te tahi
6, te roto ia i te femriraa.
I
roto
i
te tahi
Rautî,
putuputuraa
na
te
haapâpühia ai te
haùti âmui a te Uî-âpî no te pae ava-
mau
i
ori no teie tau e faaite mai te feiâ
mau fifi e farereihia nei e
râtou i teie mahana e na roto i te tahi
âpî i te
mau
Le jeudi 15 février Héièna
Wang reçoit ie prix du concours de iogo
des mains du président Jacques Ihorai,
poroîraa ta râtou,
devant ia Commission permanente et sous
i’oeit de son professeur Jean-Pierre Hua
du Lycée-Coliège Pômare iV.
no reira ua
L’oecuménisme
au service de la langue
mer».
Les préparatifs de l’Assemblée
Générale du Conseil des
en
Églises
du Pacifique (PCC) qui aura lieu
même temps que le bicentenaire de
l’Arrivée de
l’Évangile en Mars 1997,
ont pris leur rythme de croisière.
Et c’est pour cette assemblée que,
dans une ambiance très oecuménique,
les
Interprètes se sont retrouvés du 7
au 12 décembre 1995 au siège de l’ɬ
glise évangélique, autour de
Mademoiselle Maria Wolf, traductrice et
interprète du PCC. Elle avait organisé
un atelier d’interprétariat pour ces volontaires qui auront la char¬
ge de traduire dans chaque langue les interventions pour les
délégués et les invités présents.
Partager le grand bleu
Pour le Président de l’EEPF, Jacques Ihorai, qui parlait aussi au
de
Monseigneur Coppenrath, «te rôle du traducteur est
apnée dans le film Le grand
bleu, par qui ceux qui l’attendaient faisaient eux-mêmes l’expé¬
rience de la rencontre avec les mystères et les profondeurs de la
nom
comme
celui du plongeur en
«Par vous, s’est-il exclamé, ceux
qui ne comprennent pas la langue de
l’intervenant pourront être corps et âme
dans cette assemblée... et qu’elle ne
soit pas pour eux Le grand flou».
Nous voilà ensemble
Les
participants venaient de Fidji, de
et de l’Église
catholique. Cette dimension oecumé¬
nique a été très appréciée et devait faire
dire à un participant, dans le Semeur
tahitien, «Il s’est passé quelque chose
de très beau et de très grand... Cet atelier nous a permis de nous
connaître, de travailler ensemble pour une même espérance,
l’unité en Dieu pour la nouvelle évangélisation». Par cet engage¬
ment commun, les Églises catholique et protestante montrent
qu’elles savent oeuvrer ensemble. Bravo aux «élèves inter¬
prètes» qui se sont lancés avec passion dans cette aventure dif¬
ficile. Beaucoup de la compréhension entre délégué dépend de
leur traduction, et merci à Maria Wolf pour l’offrande de son
l’Église évangélique
savoir.
G.M.
Veà porofetani n° 3, Avril 1996
Te ôroà Pata :
tei pohe o tel tlàfaahou mal
e faa
tia faahou hia oia ia tae i te rui
0
E mea nà roto i te poheraa o te tino e
E parau atoà-hia : - Ua pohe roa vau i
mai ai te Ora mure ôre mal teie
te poîa (no te taata e hinaaro rahi ra i
roaa
te tâmâa)- E pohe poihâ to na (no te
atoà e tiàturi e e ora i te Parau a te
taata e hinaaro ra i te tnu 1 te pape) -
Fatu. Ta letu i fârii i Pâta, ua farii o ia
Te pohe-noa-hia mai ra o mâmâ i te
tâtou, te taata nei, ia ora tâtou nâ
mai (no te mâmâ e mai to na, noa atu
roto ia na. No retra alta e ora ê atu no
te hum e te pûal o te mai) - E pohe to
te taata maori ra te Ora i roaa ia letu
ù (no te hoê vahiné i pohehia i te mai
nà roto mai i te pohe. I te ôroà Pâta, ua
âvaè) - Ua pohe ôe ia ù (no te taata i
pohe. Ua tlà faahou mai o
letu. Mal tei pâpaîhla i roto ia Roma
6/23 “E utua te pohe no te hara, area
riri i te tahl atu taata e te ôpua ra e
ora mai tei
mort serve
sa',
d’exemple à toutes les -j
morts d’hommes, Sa mort sur M croix ' "
au vu
et au su des hommes de son
annonce sa résurrection qui -i
est victoire de la Vie sur la mort. A par- j
tir de ce sacrifice unique, ia mort n’a v
époque
plus de prise sur les hommes qui
croient en Dieu car Dieu nous fait la : '•
atu ra. Nâ roto noa i teie mau hlôraa e
taa rli al ia tâtou aita te pohe i âtea
hia mai la e te Atua i roto i to tatou ra
rahi i te taata i roto 1 to na oraraa tino.
Fatu ia lesu Mesia” Auaè o letu i pohe
Ua riro te pohe mai te hoê ôhlpa e
tupu ôiôi e e tupu ôhie la ôre ia haapaôhla te tahi mea i mâtauhia i te
hia
sa vie qui lui vient du Père pour que
faahoi i tei ravehla i nià ia na) e te val
te ora mure ore ra, e mea horoa noa
i matara al ta tâtou mau hara, i tâmâ-
Noël, a accepté de mourir, de donner
ia.
nei e a mûri noa atu, no te mau taata
no
Pâques, c'est la suite de la fête de
Noël. Pâques, c’est raboutissement de ■
Noël. Jésus, incarnation de Dieu à -
Tira 1 roto pO i to na fetil, ua rave-ê-hia
toru ra" (Mataio XVI/21).
ai tâtou i ta tâtou mau hara. Tei
vilvii tei ôre faahou i viivil. Alta to te
rave.
la ôre te taata ia tauà i te tahi
pohe e mana faahou i nlà 1 te taata no
te mea o letu tei pohe roa tei ôfati i te
tara o te pohe no te taata. Ta Pâta ia
parau âpî ôaôa e te faufaa rahi. Mm ta
mea
i tüàühia i nià i te ora i roto i to
na oraraa,
i reira te pohe e ô mal al. la
tauàhia
ia
tâtou i ôaôa mai 1 Noera ra i te faataa-
haapaôhia te poia, te
poihâ, te mai, te mai âvaè, e te taata e
roa al te ora e e iti ai te pohe. Te
taraa mai te Atua ia na, ta tâtou ia e
manaô noa nei à te Mâôhi, te tumu o
rahi nei i teie ôroà Pâta no te
te mai e te tumu o te pohe, eere nâ te
ôaôa
mea ua
tauihla te
pohe taata ei ora
taata.
e
faaite
Te
ELUS
ra
te
mltionare
te
mau
matahiti
mau e ei ora mure ôre nâ roto i te faa-
^William
tatauroraahia te Tamaiti a te Fatu. Ua
1816-1824
upootià te ora i nia i te pohe i Pâta. Ta
roa mal te tumu o te mai i te mau atua
ua
i
tiàturi te Mâôhi
no
ô
te mea e faautuàraa terà no te
tatou ia e haamanaô nei e e faahana-
ra no
promesse d’une vie éternelle par la
mort et la résurrection de son Fils.
La question pour nous est de tenter de
hana nei i te mau ôroà Pâta atoà.
hoê tapu tei ôre i faaturahia e te taata
I teie nei ra, i mua i te parau no
i roaahia i te mai, aore ra e pâhonoraa
comprendre comment les Mâàhi intè* '4
grent la notion de mort et de résur¬
rection, le processus qui mène à la
mort, ia mort physique et la vie après
te
poheraa e no te tiàfaahouraa, e aha ta
te Mâôhi e mâramarama ? No te mea
iml hara i faatae i mua i to râtou aro
la mort.
e
taata tumu o ia no te fenua ta na e
terâ i te tahi pûpûraa ô ta te hoê taata
no
te haafifi i te tahi atu taata. Na
pârahi nei, e peu ê ta na, e tiàturiraa ê
reira atoà te pohe,
ta na i ta vetahi ê. Ta tâtou ia e tâma-
te atua e tuhaa i roto. la pohehia te
ta i te perehahu. E aha te auraa o te
hoê taata i te mai, eita te mai e tauà¬
pohe e te tiàfaahouraa i roto i te tiàtu¬
riraa tupuna a te Mâôhi?
hia no te mai, e hiô ihoâ te Mâôhi i te
aita e pohe aita ta
tumu te mai i ô ai aore ra i haere mal
ai i roto i te reira tino taata. Te tumu o
Pâta te ôroà ia ta Noera i ômua e i faalnetne mal. Ta Noera i fanau mai, ta
E aha te pohe ?
Pâta ia i rave no te faahoi atu i te vahi
Te pohe, o te hopeà ia o te ora.
no
reira mai o ia. Te auraa ra,
Pâta mal te peu aita e Noera.
mauhia ai te ôroà Pâta
no
alta e
I haa-
te mea ua
te mai, eita e itehia e te mata taata, ta
te taata e imi. Na ô te taata ia parau :
la nâ
reirahia i te hlô, te pohe te ôtià o te
ora.Te pohe, te tauiraa hopeà alta atu
E aha terâ? E aha ta teie i rave i mai-
e ôre al
hoê taata, rahi noa atoà atu â te para-
te ora.
^Alaln
hla al o ia mal teie te hum? O vai terâ
e
tâhoo ra? Roa noa atu â te mai o te
fanauhia mai te tamaiti ra o letu no te
No retra, e tià ia parau mai ia
faaora
i «to na taata i ta ratou hara»
Babadzan e piti auraa to te pohe mai
parau a te taata. No reira io tâtou, eita
te mai e faamèhla, eita te mai e vaiho-
(Matmo 1/21) nâ roto i to na pûpûraa
to te ora. Te pohe, a tahl, te mea ia e
noa-hia. E âpee te fetii ia na, nâ roto i
ia na iho ei taraèhara no te tâatoàraa.
roaa ia
Ua farii te Tamaiti a te Taata ia pohe o
pohe te hoê mea ora ; a piti, te
tupuraa ia o te hoê mea ia ôre noa atu
te pure aore ra nâ roto i te farerei pmeptneraa ia na e to na fetü ia horo te
ia la au 1 te ôpuaraa a to na Metua, to
la roaa i te rave e haere na te èà e ôre
mal. Te rahtraa o te talme, e farerel-
e hoîhia mal.
atoà-hia te tahuà mai no te manaô e
ôpuaraa hou o ia a faautuàhla al e a
1 roto i to tâtou reo, mea rahi te mau
râveà hau atu ta na i ta te taote. Ta te
faatataurohia al, mal ta na üio i faaa-
parau e taô pohe to roto. Na mua roa,
taote e rapaau, te tino noa ia, àreà ta
tâtou
ra
Metua. Ua îte ê na o letu i teie
i ta na mau pipi i Kalsarea ‘7 reira
e
faaôhipa-atoà-hla te taô mate e te
lesu te faa ite raa tu i tana mau pipi, e
taô faamè no te faaîte i te hoê mea tei
haere oia i lerusalema e erahi tona
te mau tahua rarahi ra e te mau papai
pohe, mal teie te hum, 1 roto i te irava :
Ua mate o pâpâ Tira - Ua faaruè mal
o pâpâ Tira ia tâtou. 1 û nei, ua pâpü
parau, e e taparahi pohe roa hia hoi, e
maitaî ia ia tâtou alta faahou o pâpâ
e
hamani tno hia i reira e te feia paari, e
Veà porofefani n°3. Avril 1996
-
te tahuà, e
âpee o ia i te vàma, e
rapaau o ia 1 te vâhi no reira mal te
tumu o te mai.
la pohe tâûe te hoê taata, e parauhia
“ua hamhia e te atua”. I nià i te tahua
àroraa, ia pohe te tahl taata, e atua te
tumu tel tomo i roto i te moihaa tamai
Te tahl pahonoraa
e te tahi tatararaa
i nlà i te uiraa
no te tuaroî n° 2
te
haapohe la na. No retra, aita e
pohe alta e tumu to na.
la pohe anaè te taata, e faaruè te vârua
i to na tlno no te haere atu i te
pô. Te
pô te vâhi i reira te mau atua e pârahi
no
ai, i reira te mau vârua tel riro ei atua
e faaea al. lo tatou, e taa ê aore ra e
âtea te vârua i te taime o ia e pohe ai.
I mûri iho, e ora noa o ia ia na iho. Na
te faataa-ê-roa-raa aore ra na te âtearoa-raa te vârua i te
tino e horoà mal i
te pohe. E parauhia i te reira taime : ua
unuhi te vârua e te atua. I roto i te
puta a STeuira HENRY, e faaôhipahia
te taô unuhi no te vârua ia matara, ia
ora mai i te
paa o te tino. Eita te hohoà
o te vârua e taa ê i te hohoà o te tino ta
na i faaruè. la tià mai te vârua taata,
eita ta na mau peu e taa ê atu i te peu
a te felâ ora : e àmu o ia i te mâa, e tnu
e e haùti mai te hoê taata ora te
huru,
Iratva Tuaroî :
Matalo 17,7
v.h.i.. A tià,
eiaha e mataû»
atoà
ora a
la pohe te taata, mai te ao to na vârua
pô.
ata 0 te mataù
e
I roto râ i te tiàturiraa
val te tià ra i mua
ia râtou.
a
te mau
4|
JY
perofe-
ta.
te
mau
metia
mâtamua,
fanaôraa
i
te
te
®îta te reira e
navaî noa i roto i
I
_4llgg|iL
Te mea e tià ia tapeà mai no teie tumu
parau, teie ia : te vai ra te parau no te
tiàfaahouraa mai i nià i roto 1 te tiàtu-
no
maru
parau no te ora,
Julien Mahaa : O
e
Mote
no
râua o Eria.
ia tià mal râtou, o
Pahonoraa
ia i
o
ôpuaraa
te Atua tei
1 te tau
Uiraa : la pee te
te tià ia no te ture
E aha te tiàfaahouraa ?
la
haamata ê mai na
terâ ra, e mau mea anaè teie no te pô.
e haere atu ai i te
ra
roto i te
faarooraa ia
Metia, ia
apiti atoà hia râ
te
;
letu
Tatararaa
:
mau,
ua
riro te
te parau no te
Ture e te mau
riraa a te Mâôhi. Mea taa é ni ra teie
parau no
te faa-
Perofeta,
tiàfaahouraa i ta ta Mitionare i àfaî
huru-ê-raahia
mal.
letu i mua 1 te aro
o nâ taeaê tooto-
la pohe te taata, e haere to na vârua i
roto i te
pô, e faaea noa ia te vârua
(eiaha te vârua ino) i roto i te pô. Eere
faahou o ia no te ao nei. I te ôraa mal
te Evanerla i roto i te tiàturiraa
a
te
Mâohi 1 tupu ai te mau tauiraa hohoHoê
taua tauiraa ra, te faahoiraahia ia te vârua o te taata i faaruè
nu.
o
mai te pô i roto 1 te ao. Na reira atoà o
letu i te poheraa, ua tià faahou mai o
ia i roto i te ao i te ao 1 retra te taata e
pârahi al. Eita te vârua e mau faahou i
roto i te pô, te pô ta tatou i maramarama i reira te
Mâôhi e haapârahi ai i te
vârua hou te riroraa mai te nOnaa ei
nûnaa teretetlano.
O ia
o
Petero, latopo e o loane, mai te
tahi haapapû-faahou-raa i teiü tuàtlraa i val na i rotopû i te Metua e te
e
te faaroo, o te reira anaè te èà e tae
atu al 1 te ora. Aita râ te reira manaô
e
haamanaô i te mau pipi. Ua riro o
Mote e 0 Eria nâ pou rarahi no te
alto
Faufaa Tàhlto, no te mea, te tià ra te
hoê no te Ture.areà te tahi ra,te tià
malra ia no te mau Perofeta. E te
te Ture
te mau
Perofeta, ua tupu hope roa te reira i
roto la letu Metia, mal ta na iho hoi 1
parau : «Alta vau i haere mal e faaôre
i te Ture e te mau Perofeta, e faahope
no
e
râ». Te auraa, i roto anaè ia letu e
maramarama
hope roa ai te auraa
(tei tatara-
hia 1 roto i te Ture e te mau Perofeta)
Tamaitt, o <â Môte e o Eria i haere e
hoi
te
i te hinaaro o te
Atua
ru nei,
parau
no
mea, te auraroraa
farii poupouhia ra e te tahi mau
o
te Faufaa
Âpî. Te parau ra o
Pauro, te èà anaè e tae ai 1 te ora, o te
faaroo ia, e ua faatlàmâhla hoi tâtou
1 roto i te faaroo. Areà o latopo ra, tei
rave hoi i
te parau no Aperahama no
te paturu i tâ na faaiteraa,
ra ia o ia :
mea
te parau
«Te faaroo e aita e ôhlpa, e
pohe ia» (latopo 2, 20 : 26). E ua
tae roa atoà o ia i te parau e, te reira
huru faaroo, te vai atoà râ ia tô te
temonl (latopo 2,
19).
Te mea faufaa roa atu râ ta tâtou e
faahopeàraa i ta tâtou mâîmlraa
poto, teie te tahi làal no Ruapaauri e
te hinaaro o te Atua tel faaîtehla i roto i te Ture e te mau
Perofeta. Nâ na e horoà nei i te tahi
no Taioaia no roto mal 1 na
Tamaitl here a te Atua, mai teie atoà
auraa
âpî i roto 1 terâ arataîraa mata¬
tâ tâtou i ite 1 roto i teie talôraa. Mal
ta te Atua i faanaho no tô na
te peu e, ua haaühia o ia e te hana¬
hana 0 te rai, e haapapOraa atoà râ te
mau no
Ei
puta tupu-
pitl no Tuhaa pae mâ :
“Ua parauhia teie atua e atua no te
opu taata, eere i te atua no te fenua
na e
taatoa. E taata o ia i te matamua roa
ra.
E alto, ua parahi oia i roto i te opu
taata. E taata tiaturihia i roto i te opu
taata. I to na poheraa, ua tanuhia oia.
mua
nunaa.
Mal te peu e, te îtehia ra teie nâ tià 1
te taime no to letu faahuru-ê-raa hia,
te âmui atoà ra ïa raua i roto i te mau
àtl 0 te Fatu tâ na e Ineine ra i te farii
i nià i te tatauro. I nià i teie èà e haere
tià i te pohe e te tiàfaahouraa, tô te
Atua tiaîraa mai 1 te Tamaltl nô te
faaàhu ia na i te hanahana o te rai,
tapeà mal 1 roto i teie parau, o te hiôi te parau no letu, te
raa la a Mareto
retra i to te Atua püpü hope-roa-raa i
te mana i roto 1 to na rima. Alta taua
hanahana no na ra 1 hunahia i te
mata o te taata, ua ite nâ pipi e toru
i te reira, a taa noa atu ai, aita râtou
poheraa ua tia oia i nia e ua riro ei
to na faahuru-ê-raa-hia.
e maramarama ra i te auraa. E hana¬
hana râ teie tei faaîtehla i roto 1 te
haèhaa, te marü e te mauiul, e o tâ te
Fatu iho i ôpani ètaèta i te mau pipi,
eiaha roa atu ia faaitehla i te taata,
Varna mana no te reva nei.”
Te haapli atoà malra râ teie parau ia
no
tatou e, i te taime te taata e haapapü
faahou al i to na tiàturiraa i nià i teie
Fatu tei farlihia e te Ture e te mau
tupu hope roa al te mau parau atoà i
I mûri aéra ua tla oia i nia”
“Eere oia i te Atua mau, e taata oia i te
matamua,
e
taata aito, i mûri i tona
Vâhi a Tuheiava-Richaud
•
1 Alain BABADZAN Naissance d'une Iradilian, Orsiom, Paris, 1982 • 2
William ELUS A la recherche de la Polynésie d'autrefois, Volume I, Publications
de la Société des Océonisles, Poris 1972 • 3 Teuira HENRY Tahiti aux temps
anciens. Publications de la Société des Océonisles, Paris 1962.
tei haamata ê mai na hoi i te taime no
Perofeta, te vaUho atoà ra ia te reira
huru taata i tô na oraraa ia faahuruê-hla e te Varna o te Atua, e te âmui
te mea, aita â i tae 1 te taime e
tohuhla nô na i roto 1 te Ture e te mau
Perofeta,
Julien Mahaa
Veà porotetani n° 3, Avril 1996 23
CultRIKQi
POLYNESIE
par JimiTiy M. LY, Association WEN FA,
Jimmy LY, 1996, 136 pages
toute communication et permet à
l'autre, culturellement
On attendait la voix du Tinito car tout ce qui avait été
constituer une gêne en ce sens que l'on a parfois l'im¬
écrit sur les Tinito, mis à part l'Histoire et portrait de la
pression que l'auteur n'a pas été le seul à écrire ou
communauté chinoise de Tahiti par l'association WEN
alors que des passages entiers ont été écrits et travaillés
à des époques différentes. Si les chapitres 1, 2, 6, 7, 8
et 9 révèlent une unité et une cohérence d'écriture, il en
FA, a été fait par des non-Tinito (Les chinois de Tahiti
re
Philippe DRAPERI à n'en citer que quelques-uns). Dans
qui se joue actuellement en
Polynésie, il y avait comme un manque et ce manque
vient d'être comblé par ce que nous dit Jimmy LY à tra¬
vers son
livre.
pour moi ?
ne
deuxième tirage une semai¬
après sa sortie en librairie!) chez les lec¬
teurs "tahitiens" et recueilli autant d'écho
favorables dans les médias qui ont large¬
ment contribué à sa publicité et à sa diffu¬
sion. Il faut croire que le livre que Jimmy
LY vient de publier, recueil auto-biogra¬
phique à compte d'auteur, sous le titre tout
à fait banal en d'autres temps, Hakka en
Polynésie, tombe à point et constitue un
évènement en soi pour plusieurs raisons.
Préfacé sur 14 pages, en premier par CHING Tchoung
Chong en "chinois" (Même si l'idêe est excellente, pour
tout le monde, cela reste du "chinois") et par deux per¬
sonnalités contrastées du territoire, Maco TEVANE et
Emmanuel LOU qui nous livrent successivement avec
talent, amour et sincérité leurs émotions, leurs interro¬
gations, leurs compréhensions et d'une certaine maniè¬
re
leurs points de vue face aux défis que leur lance
Jimmy LY, Hakka en Polynésie gagne d'emblée la
faveur et la sympathie des lecteurs qui sont ainsi ame¬
nés à lire, sans plus tarder.
A la page 25 une courte citation de LE CLEIO (page 23)
succède un poème de l'auteur intitulé Hakka qui fait
écho à la question soulevée par LE CLEIO sur la notion
d'insularité et qui sert d'introduction au gros de l'ou¬
vrage qui totalise 94 pages réparties en 9 chapitres. Ces
9 chapitres sont de longueur presque identique (5
à8
pages) sauf pour le deuxième qui retrace en 28 pages,
Une recherche
d'identité
depuis sa
naissance à Tahiti jusqu'à son adolescence en France,
mais également ses questionnements divers ayant rap¬
port avec sa quête
cieux. Faire correspandre la sortie du premier ouvrage*
cette partie du livre (page 57) que Jimmy LY nous inter¬
(jamais écrit par un Tinito de Palynésie) au moment où
une grande partie des Hakka se retrouve soudée pour
pelle très fortement et très justement par ces mots:
"Aujourd'hui, je me demande toujours, comme un vrai
hakka déplacé, s'il y a une place pour moi sur cette
terre et si oui, quelle est-elle? On m'assure et on vou¬
drait me rassurer en affirmant que chacun a sa place
dans la société, que c'est le droit inaliénable de chaque
individu, mais ce n'est pas tellement "la" place qui me
préoccupe tant que de savoir et de déterminer "quelle"
est cette place qui définit ma relation avec moi-même et
territoire qui voient dans les festivités du Nouvel An chi¬
nois à la fois un élément fédérateur de leurs différentes
sensibilités et un moyen d'expression appropriée de
leur désir d'exister et de se démarquer des autres com¬
posantes ethniques du territoire.
Le sujet du livre pouvant se résumer en une quête de
l'identité Hakka qui débouche sur une quête spirituelle,
est d'un intérêt culturel, philosophique et spirituel indé¬
niable pour la société polynésienne d'aujourd'hui à un
tournant fatidique de son histoire et de son évolution.
La personnalité de l'auteur est à lui seul un atout consi¬
dérable pour le livre et pour ce que le livre prétend
défendre ou du moins apporter au monde. On ne peut
entendre parler Jimmy LY sans être frappé et séduit par
la pétillance de son regard, le ton rassurant de sa voix,
la clarté de ses propos, l'aisance de son élocution, la
richesse de son langage et surtout, son ouverture d'es¬
prit alliée à une humilité naturelle qui rend possible
24
outre les grandes étapes de la vie de l'auteur
Le choix du moment de sa parution est tout à fait judi¬
célébrer la fête de l'année est signe de bon sens et gage
de réussite. Plus encore, la date choisie a pour particu¬
larité d'être chargée de symbole pour tous les Tinito du
les autres chapitres.
Doux réglements
de compte
A la lecture de cet ouvrage, nous comprenons mieux ce
qu'est le Tinito de Polynésie dans ce qu'il a d'unique, de
Quelle place
thousiasme voire d'engouement (le livre
va autrement pour
de fin d'études de Bruno SAURA, La nef des fous par
le concert culturel
est déjà à son
présente
territoire.
par Gérald COPPENRATH, Economie relations of Chinese
in the Society Islands par Richard MOENCH, un mémoi¬
suscité à Tahiti autant de curiosité, d'en¬
troisième personne du pluriel "ils", ce livre
des irrégularités, des inégalités de ton et de style
d'écriture qui détonnent et étonnent sans vraiment
différent de lui, de se raccorder avec tous les Tinito du
identitaire. C'est d'ailleurs dans
semblables et avec les autres."
Chacun des 9 chapitres commence systématiquement
avec mes
par soit une citation d'un auteur (pages 36, 65,105,
] ] ] ), soit par un titre original conçu par l'auteur (pages
72, 80, 98), soit par les deux à la fois (pages 27,89),
lesquels contribuent pour beaucoup à mettre en valeur
solidement ancré en lui et d'universel. La question que
l'on peut se poser face aux nombreuses interrogations
soulevées par Jimmy est de 2 ordres :
Est-ce le lot de toute communauté culturelle minoritaire
éloignée de la terre mère, dans le temps et dans l'es¬
pace, de disparaître de façon inéluctable en se fondant
dans le moule collectif lui-même en pleine mutation ?
On parle de diaspora chinoise, nous aurions aimé
savoir, par curiosité intellectuelle, comment les autres
Hakka éparpillés dans le monde, à Fiji, en NouvelleCalédonie, en Californie, à l'île Maurice etc. ont réussi
ou raté leur intégration scolaire, socio-culturelle et reli¬
gieuse ?
Que pensent les Miiàhi, les Popaa, les Demis des Tinito
de Polynésie ?
Ce qui est sûr, c'est que nous avons en face de nous un
interlocuteur de taille qui manie avec aisance et érudi¬
tion la langue de Molière, qui a le sens de l'humour et
de la répartie en réglant dans un gant de velours les
comptes aux Anciens (page 31 ), aux diverses associa¬
tions culturelles chinoises (page 81 et 86), aux jeunes
chinois d'aujourd'hui (page 90 et 91 ), aux Popaa par le
biais de certains écrivains comme Jean REVERZY (p. 52
et 53) et Philippe DRAPERI (p. 89). Y a-t-il une ou des
raisons particulières à ce que l'auteur n'égratigne pos le
Maôhi ?
Le livre de Jimmy LY présente le très grand avantage
d'être écrit par un Hakka sur les Hakka, même si ce
qu'il dit ne reflète pas, semhlerait-il, la pensée de tous
les Hakka du territoire, même si ce qu'il écrit ne pèse
pas lourd en densité de pages. Qu'importe !. Ce qui
compte, c'est sa voix qui est authentique, donc forte.
Elle est l'expression d'un désir de vie et de rédemption
tellement fort que son cri fend l'espace polynésien et
oblige ceux et celles qui l'entendent à se positionner par
ropport à elle. Elle est vérité et exigence pour lui
comme pour les autres pour la construction d'une
Polynésie meilleure et plus fraternelle.
On a envie de dire à Jimmy, en toute simplicité :
"Surtout, ne t'arrête pos d'écrire. Tu as si bien com¬
mencé!"
le message contenu dans chaque chapitre tout en asso¬
ciant le lecteur au long voyage culturel et intellectuel
effectué par les Hakka de Polynésie.
Les 12 dernières pages qui précèdent la
matières sont les
VahiaTUHEIAVA-RICHAUD
*
table des
références explicatives aux notes
indiquées pur l'outeur en bas de page.
Ecrit tour à tour à la première personne du singulier
"je", à la première personne du pluriel "nous" et à la
Nous avouons, à noire grand regret, ne pas connaître
le recueil d'écrits de René SHAN, jamais publié semble¬
rait-il, que cite Jimmy LY dans son ouvrage, à la page
52. Nous formulons le voeu pour qu'un jour, les pro¬
ductions écrites de René 5HAN puissent être livrées à la
connaissance du grand public qui saura apprécier.
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Une voix qui s’élève
elle fait partie de l’Union Chrétienne des
la directrice. On se fréquente beaucoup
généralement d’anciens missionnaires,
l’ethnologie, l’archéologie, l’anglais
etc... Elle put visiter le Musée de l’hom¬
entre responsables protestants ; tout est
me
prétexte à réunion y compris le lundi
Pâques où la tradition des DeuxSèvres est d’offrir, ce jour là, le tourteau
fromager dont l’aspect «cramé» est peu
engageant mais le mets est si délicieux !
gnie du pasteur Leenhardt, spécialiste
de la Nouvelle-Calédonie. Le jour arriva
Jeunes Filles, dont elle devient plus tard
,
de
et même
enfin où,
ses
réserves en compa¬
missionnaire, elle
reconnue
exprima le désir de partir. Trois destina¬
s’offraient
tions
à
elle
Tahiti,
Madagascar, la Nouvelle-Calédonie. Ce
fut Tahiti !
Le désir de servir
A 17 ans, Simone fait sa communion. A
17
aussi, elle entend la voix du
ans
Seigneur qui l’interpelle : «Pourquoi pas
toi
?», semble -t-il lui dire. Elle est au
Ce 28 octobre, notre jeune missionnai¬
des films
Nouvelle
Calédonie ! Mais pour être utile, il vaut
re fut éblouie de découvrir l’île, ses
montagnes rassurantes qui se décou¬
paient sur un ciel immensément bleu,
ces pics multicolores, l’ancienne poste
qui ne délivrait le courrier que toutes
les six ou sept semaines... Quelle ne
mieux être bachelière. Simone finit donc
fut
les pays où
sur
ils exercent
Mer n’effrayent personne dans la famil¬
le Thezard
Gabon,
d’Amiens franchissait la passe
de
Papeete. Sur les quais, la foule des
parents, des amis, des curieux atten¬
daient, les bras chargés de couronnes
de fleurs. Un groupe d’élèves, encadré
par leurs professeurs, guette la sil¬
houette de la remplaçante d’Anna
Cook, accidentellement décédée.
«La voilà l...
Elle est toute jeune !»
Simone THESARD a 25 ans. Elle a trou¬
vé la traversée un peu longue... 43
jours, surtout la deuxième partie du
voyage : 17 jours de Panama à Tahiti,
sans apercevoir la terre ! A bord, elle a
eu le temps de penser à ses parents,
elle ne peut oublier le visage de son
père, à la grille de la maison familiale, ni
celui de sa mère, venue l’accompagner
à Marseille. Simone quitte la France,
pour exercer à Tahiti son métier et son
apostolat d’institutrice-missionnaire.
Simone appartient à une famille protes¬
tante
très ancienne
;
ses
aïeux ont
les temps difficiles des guerres
de Religion, l’époque du désert, ce lieu
connu
secret
où
les «Réformés»
se
fai¬
saient
baptiser clandestinement. Pour
ne pas se faire prendre, ils cachaient
leur croix huguenote dans leur bouche.
Elle a donc reçu l’éducation religieuse
traditionnelle que des rencontres fami¬
liales ou amicales avec le milieu pasto¬
ral rendaient très vivante. Adolescente,
Veà porofefani n°3. Avril 1996
de découvrir
milieu des missionnaires qui font passer
leur apostolat. Les départs pour l’Outre-
Le 28 octobre 1946, le Vil e
La volonté
:
une
cousine est
autre
une
déjà au
en
ses
études au Lycée, gardant pour elle
son
désir de «servir au loin». Elle avait
pas sa surprise, son émotion
lorsque les élèves de l’internat, au
grand complet, lui passèrent autour du
mis cependant dans le secret son oncle
cou
Paul,
des
au
Missions. Sa mère reçoit ce périodique
fut
responsable
du journal
merveilleux colliers de fleurs
ces
parfum si nouveau ! Suzanne Golaz
la
première
à
couronner
et découvre ces lignes. Une des nièces
«Mademoiselle» et elles s’en souvien¬
de l’Ouest demande
nent encore toutes les deux ! Le pas¬
qu’il faut faire
pour être «institutrice-missionnaire».
Elle comprend tout de suite, elle connaît
la foi de sa fille, son dynamisme, sa
générosité et son audace ! Simone a
déjà dirigé des camps d’évangélisation,
monté des chorales
ce
avec ses
soeurs,
joué des pièces de théâtre. Elles est
pleine de talent, musicienne, comédien¬
ne (elle aurait pu faire carrière au
théâtre !), et si entreprenante !
A l’époque, pour être institutrice. Il fallait
passer par l’École Normale et choisir
cette voie dès la classe de seconde.
C’était donc trop tard. Elle opta pour des
études
d’infirmière
Bordeaux,
à
qu’elle suivit à
l’école
Florence
Nightingale. La guerre interrompit ces
études et lui permit de rentrer dans l’en¬
seignement, on avait besoin d’institutri¬
ce remplaçante. Au gré des affectations,
elle parcourut le département, descen¬
dant du train pour enfourcher un vélo et
rejoindre ainsi l’école. Elle exerça dans
des écoles laïques et au bout de trois
ans, ayant assuré des intérims de plus
en plus longs, elle obtint son CAP. Elle
était institutrice diplômée, restait à
devenir missionnaire ! Elle partit à Paris,
à la Maison des Missions, boulevard
Arago, étudia avec les professeurs.
Rey-Lescure était là ainsi que
Églantine Béguin.
Simone, était très attendue à l’internat ;
elle y passera un an à préparer les
élèves, garçons et filles, au brevet. Ils
avaient 15 ou 16 ans, s’appelaient
Alban Ellacott, Napoléon Spitz, Abel
teur
Mademoiselle
Iris Teai
!
Et tous avaient
Bloin
ou
envie
d’apprendre. Elle se souvient
encore
de cette élève de Bora-Bora
qui se planta, un jour, devant elle, lui
demandant de la gifler. Elle avait fait
une bêtise et voulait être punie ! Sa
grand-mère lui avait dit que si elle
commettait
une
faute, elle devait être
giflée ! Ce geste, Simone, médusée, le
transforma en légère tape, ce qui sou¬
lagea la jeune fille qui s’en retourna à
sa place non sans avoir oublié de dire
merci ! Simone comprit ce jour là que
les tahitiens n’appréciaient pas l’indul¬
gence qu’ils prenaient pour une fai¬
blesse ! Sa plus grande joie était de
chanter et de faire chanter. Elle appré¬
cia vite ces voix et cette facilité natu¬
relle
laquelle ils trouvaient la
qui ne s’harmonisait
pas toujours avec les deux autres
qu’elle espérait faire apprendre pour
un choeur à quatre voix !
avec
seconde voix...
ora na Simone
de joie
La rigueur
des «demoiselles»
Puis ce fut le départ pour Raiatea, l’île
sacrée,
très protégée,
encore
très
sauvage. On ne connaissait à i’internat
ia iampe tempête, la lampe à
pétrole, le gros fer à repasser à charbon
de
bois.
Ce
séjour, bien que
passionnant, fut un peu pius difficile.
Simone était sur la coupe, bienveillante
que
certes, de ces demoiselles si zélées, si
attachées
aux
aux
convenances
sacro-saints
missionnaire,
on
d’une certaine
manière
principes ! On était
devait donc se tenir
façon, s’habiller d’une
discrète
sorties. Invitée
comme
et...
mesurer
ses
jour par un couple
ami, un juge et sa femme, à dîner au
un
restaurant de l’hôtel,
«la Croix du sud»
peut être, elle se vit opposer un refus de
directrices. Il y avait au-dessus de
l’entrée une lanterne... rouge ! Le dîner
ses
eu
donc lieu au domicile de ses amis,
et, à 10 heures, une élève vint chercher
Simone. Qu’importait une sollicitude un
peu étouffante ! Simone était heureuse
de pouvoir exercer son métier et surtout
talentueux
La musique au coeur
Mariée à
un
«local», son salaire n’est
traditionnel
langue ! Et l’île avait conservé son
sens
de l’hospitalité :
plus celui d’une expatriée, c’était le
règlement ! Au bout de quelques temps
elle décide d’utiliser son diplôme
d’institutrice laïque et demande un
poste à Apooiti dans cette école dont
«Haere mai, haere mai !» entendait-elle
elle devient la directrice en 1955. Elle
lorsqu’elle passait d’un district à
est
sa mission.
Et puis ici aussi, on chantait
en
tahitien, belle occasion d’apprendre
la
un
alors
maman
d’une
petite
En 1950 elle fait la connaissance d’un
Évangéline, née en 1953. Il n'y aura
jamais cependant rupture avec TÉglise ;
infirmier.
Loulou
autre.
Loulou
Reiatua.
Celui-ci,
originaire de Raiatea, avait remarqué
cette jeune missionnaire qui chantait si
joyeusement «Mes amis, la vie est
belle» en balayant les salies de classe !
De retour des Marquises où il avait été
affecté, il passe son congé à Papeete, il
rencontre à nouveau Simone alors en
et
Simone
s’occupent des
jeunes tous les samedis après-midi,
parfois même le dimanche. Simone est
restée
au
fond
missionnaire et
convictions.
d’elle
même
une
mari partage ses
anime toujours la
son
Elle
chorale : elle ne peut vivre sans chanter
ou faire chanter
I
Elle décide de lui écrire pour
En juillet 1955 elle s’embarque sur «le
distraire charitablement sa solitude, car
tahitien», elle retourne en France en
vacances, après 9 ans d’absence.
A son retour, Simone Reiatua est
nommée au petit Lycée et devient
vacance.
il
reparti.
De
lettres
en
retrouvailles, Simone
se
fiance,
au
est
déjà
grand dam de ces demoiselles qui
auraient bien préféré garder, encore un
peu, cette jeune missionnaire à la seule
dévotion de l’école ou de la mission.
professeur d’enseignement général au
Lycée Paul Gauguin jusqu’en 1981,
date à laquelle elle prend une retraite
méritée. Elle est «Officier dans
Le mariage est célébré dans le vieux
temple de Raiatea, cette île à laquelle
bien
elle est très attachée... N’a t-elle pas vu
Durant
disparaître le vieil internat et bâtir le
Papeete, Simone a la chance de faire
partie d’un petit groupe de musiciens de
talent. Le Pasteur Sanito Tyrée joue du
nouveau ?
l’ordre des Palmes Académiques».
ces
années
citadines,
a
haut-bois et de la flûte, sa femme est
violoncelliste, le dentiste Simonet est un
excellent pianiste, Gérard Muller un
violoniste.
Monsieur
Narigon, lorsqu’il on a le temps, se joint
à
et
eux,
Simone
chante
!
Elle
remplacera le Pasteur Tyrée à la radio
ou il animait deux fois par mois, une
émission «Connaissance de la musique
tahitienne» en tahitien.
Aujourd’hui encore, Simone Reiatua
tient l’orgue du temple de Pirae deux ou
trois fois par mois, joue du piano chez
elle et chante à la Chorale protestante
ou
à
la
chorale
«Pro
Musicale».
Toujours engagée auprès de l’Église,
elle prêche de temps en temps, chaque
fois que cela lui est demandé.
Sa lecture quotidienne est la bible ou La
Bonne Semence ; elle y trouve sa force,
sa joie de vivre et des trésors de
patience ! Je n’ai jamais vu Simone de
mauvaise humeur, colère parfois contre
l’injustice, inquiète de voir cette
jeunesse qui ne croit plus en rien, mais
toujours dynamique, souriante, pudique
et discrète de ses soucis, ses nostalgies
et
toujours accueillante, prête à
recevoir, et à écouter les autres.
Cette année Simone
Reiatua affiche
allègrement ses 75 printemps, fête ses
45 ans de mariage, ses 50 ans de
Polynésie et ses 15 années de retraite !
Tous ces chiffres contiennent un 5, les
cinq qualités les plus visibles de Simone :
profondément croyante, elle est
généreuse, énergique, musicienne... et
toujours missionnaire !
Michèle de Chazeaux
Veà porotetani n° 3, Avril 1996
«Il faut mener la guerre la plus dure qui est la guerre contre soi-même.
Il faut arriver à se désarmer.
J’ai mené cette guerre pendant des années, elle a été terrible.
IVIais je suis désarmé.
Je n’ai plus peur de rien, car l’amour chasse la peur.
Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison,
de me justifier en disqualifiant les autres.
Je ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses.
J’accueille et je partage.
Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets.
Si l’on m’en présente de meilleurs, ou plutôt non, pas meilleurs,
mais bons, j’accepte sans regrets.
J’ai renoncé au comparatif.
Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours pour moi le meilleur.
C’est pourquoi je n’ai plus peur.
Quand on n’a plus rien, on n’a plus peur.
I
Si l’on se désarme, si l’on se dépossède,
si l’on s’ouvre au Dieu homme qui fait toutes choses nouvelles,
|
i
alors,
>
lui efface le mauvais passé et nous rend un temps neuf où tout est possible».
Athenagoras
Patriarche oecuménique de Constantinople
Veà porotetani
Fait partie de Vea Porotetani 1996