EPM_Vea Porotetani_195619571201.pdf
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Abonnement pour un an:
Cinquante francs— M. Adnvî, Dincleur-Gérant
I TE S AB ATI 3 NO MATI OROA FAAHAAMANA‘ORAA KO TO TE EVA-
NELIA TAERAA MÂI.
Âoalfse de la réponse oatfioljiluë
à l’Âdresse protestante concernant les ouest» scolaires
—-1.
...
ainsi que de notre “an¬ joint^ à l’adresse: «... nous avons tenu à
goisse” (ahoaho) devant le “progrès de affirmer que les difficultés financières du
sc^^sinDràs, aient considéré les articles des “l’école catholique”. Cela a aussi l’avan¬ Territoire ne justifieraient jamais l’implan¬
journaux catholiques comme une réponse tage de détourner l’attention de l’inquié¬ tation d’écoles catholiques subvention¬
officielle ! Or, si intéressante que soit la po¬ tude catholique devant la qualité montante nées, là où une population en majorité
lémique soulevée par Monseigneur MAZE, de l’Enseignement publique. Quant à protestante est en droit d’attendre des Pou¬
elle n'a contribué qu’à, obscurcir un texte
voirs Publics les moyens d’instuire ses en¬
nous, nous parlerons plutôt d’un recul de
dont il déclarait lui-même « qu'il avait le l’influence des écoles catholiques. L’en¬ fants, l’instruction étant gratuite et obliga¬
mérite, de la clarté ».
seignement officiel fut retiré des mains toire. Le Gouvernement doit donner au
des congrégations religieuses en 1882. Les
'{S
H
pays l’infra-structure scolaire nécessaire
pétitions qui, en 1897, prétextaient de la à l’instruction publique ». Car, pendant
En introduisant la réponse par des ques¬ faiblesse de
l’Enseignement pour deman¬ que nous y sommes, pourquoi le Terri¬
tions comp lètement étrangères à l’adresse
der que le monopole soit à nouveau con- toire ne demanderait-il jias aux Mormons
(attaques à la radio etc.
le journal ca-'" -fié aux congrégations catholiques subirent ou aux catholiques canadiens de nous "
tliolique tend à faire croire que la déci¬ un échec. L’Enseignement protestant dont construire des écoles sous prétexte que
sion du congrès s’inscrit dans un plan con¬ les débuts furent freinés
l’école privée coûte moins cher au Terri¬
par les avantages
certé de campagne anti-catholique dont
énormes accordées au catholicisme d’a¬
toire que l’école publique”. Tel est le sens
les dirigeants protestants seraient les res- lors, a actuellement
plus de 1.400 élèves de la phrase de l’adress? qu’on a essayé
-pgl^ables! Ce qui a l’avantage de détour- (et non 1.200 comme l’indique le V.K.), de nous faire oublier: « Les difficultés de
"n^^'attentiou sur le fait important, à sa¬ de bons résultats aux examens, un per¬ de la conjoncture
économique ne permet
voir que plus de cent délégués officiels du
sonnel qualifié et une réputation qui jus¬ en aucun cas de faire ouidier aux auto¬
protestantisme tahitien ont voté à l’una¬ tifie les crédits qu’on lui accorde.
rités l’aspect spirituel de leur responsa¬
nimité une adresse à l’Assemblée Terri¬
bilité».
En faisant valoir l’économie que vaut
toriale et que cette adresse a été transmise au Territoire les écoles
N’oublions pas, d’autre part, que l’école
catholiques de
et approuvée par l’organisme officiel char¬
Faaa, de Taunoa, etc., le V.K. oublie-t-il catholique s’est vu augmenter d’année en
gé de la direction des Eglises protestantes que toutes ces écoles sont des écoles pri¬ année ses moyens financiers: En 1950, elle
tahitiennes. Nous ne répondrons pas aux
vées, confessionnelles, des créations d’ini¬ obtint que les subventions ne soient plus
reproches concernant nos émissions à la tiative privée et qu’elles ne permettent en. accordées a égalité entré les confessions
radio; M*-'’'Mazé reconnaît, en effet, qu’il rien d’éluder le
problème de la création catholique et pa'otestante mais au prorata
ne les écoute pas lui-même mais que ce
d’école laïque là où la population est en du nombre d’élèves. Cette mesure, qui
sont des choses qu’on lui a rapportées.
droit d’en attendre. Faaa n’est-il pas jus¬ peut paraître équitable, n’en est pas moins
(V.K. p. 1).
tement un exemple de la compétition des
injuste à partir du moment où dépassant
Ce journal catholique parle par ailleurs écoles
publique et privée au détriment -les besoins de la seule population catho¬
de la “faiblesse ” de l’Enseignement Pro¬ de l’école
publique et contrairement au lique, l’école catholique devient un ins¬
testant (V.K. p. 4). (Le frère Directeur vœu de la
population non-catholique? trument de prosélytisme. Or, les écoles
parlait plus franchement il y a trois ans Quanta Taunoa, voici l’extrait de la lettre catholiques à Tahiti n’ont pas encore re¬
devant l’Assemblée Territoriale: “ d’Ecole à M'" le Conseiller de LUnion Française noncé à leur politique d’expansion et de
Si nous en jugeons au silence de l’Asseinil semble que certains de
à la traîne.. !”),
.
“
VEA
leur existence dans
le plan d’implantation du Service de l’En¬
seignement dans des pays de majorité non
catholique, comme Tulniai, par exemple,
et leurs efforts dans des pays 90 % pi'o-
masse, i)reiive en est
testanls
comme
les lies Sous-le-Vent, ou
dans les dernières années à Moorea.
En 19,59, l’école
catholique obtint par
délégués que l’indemnité de fourni¬
tures scolaires versée pour les enfants de
nationalité française soit étendue aux
étrangers; l’intérêt saute aux yeux quand
par ailleurs, les Ecoles catholiques recon¬
naissent une proportion de plus de 407o
de Chinois dont la majorité sont étran¬
gers. Et comment faire connaître notre
point de vue puisque la décision fut prise
sans que la commission scolaire consul¬
tative soit convoquée, malgré la promesse
formelle du Secrétaire général d'alors que
cette question serait étudiée par une com¬
mission mixte! La question des Chinois
étrangers est complexe et souvent fort
ses
emban-assante, mais il est anormal que
le territoire subventionne le prosélytisme
chinois catholique auprès des étrangers
Si le Territoire souhaite l’assimilation
progressive des éléments étrangers, il doit
prendre en charge lui-même celte politi¬
que dans un esprit de neutralité. Si la
propagande confessionnelle et le prosély¬
tisme catholique sont légitimes dans les
écoles privées, ce n’est pas au Territoire
à en faire les frais, particulièrement dans
un pays aux 3/4 non catholicjue (recense¬
ment de 1953; 15.096 catholiques pour une
population de 62.828)
Pour
terminer, enfin, avec ces ejuestions financières, à sa dernière session
où
on
en
ne
nous
a
parlé que de difficultés
financières, l'Assemblée a voté in extrémis
prêt de trois m'illions aux écoles catholicjues à valoir sur une subvention Fidès
1957 incertaine, sans que ni la commis¬
sion, locale du Eidès ni la commission
un
scolaire consultative n'aient été entrete¬
de ces questions.
nues
En
faisant remarejuer que
les écoles
catholiques du Territoire n’ont pas eu
cette année la tranche du Fidès qu’elles
avaient demandée, et en nous invitant à
renseigner auprès du Pasteur Adnet,
le Journal catholicpie veut-il dire cjue les
protestants sont responsables de leurs dif¬
ficultés? Ne sait-il pas que les demandes
Fidès des écoles privées sont étudiées par
la Commission locale du Fidès après ac;
cord de tous, qu’elles sont approuvées
par l’Assemblée mais que seul le Comité
Fidès de Paris, en pleine indépendance,
décide des subventions? Les explications
que ce Comité a données à la direction
des Ecoles catholiques, n’out rien à voir
dans ce qui nous oppose. Quant à nous.
nous
nous
n’avons
POROTETANI
obtenu
avions demandé,
que ce
que
nous
les arguments de notre
demande a3'ant été acceptés.
*
>*:
*
En revendiquant pour les Catholiques
le “ droit d’ouvrir des écoles pour leurs
enfants ” le journal
catholique semble ne
pas comprendre que nous n’avons parlé
d'écoles catholiques autrement que sub¬
ventionnées.
Qu’il y ait des écoles catho¬
liques, construites avec l’argent recueilli
par l’Eglise catholique (Monseigneur Mazé
organisant des collectes
ou
des tombo-
journal cjue chacun lira, que la posi¬
laïcjue est la position normale d’un
gouvernement de constitution laïque.
Nous en terminerons avec l’analyse de
la réjDonse catholicjue j3ar l’argument qui
a paru à son rédacteur le jilus convain¬
quant, à savoir les lettres de Maheanuu
au sujet de cjuelques jeunes gens envo-'
yés clans une école catholique en ITance.
Le journal catholique semble
complète-^
ment ignorer cjue Maheanuu était le Pré¬
sident de l’Assemblée qui signa la décla¬
ration de 1860 et qu’on a cle la peine à
penser cju’elle exprimerait le contraire de
ses sentiments. Disons pour le moins cju’il
savait faire passer l’intérêt général avant
des goûts particuliers. C’est aussi Mahea¬
nuu
qui demanda cjuelques années plus
tard que des pasteurs français fussent en¬
voyés pour l'cprendre la direction du j3ro-
(
tre
tion
las), la loi le permet, mais que de nou¬
velles créations d’écoles catholiques enga¬
gent de nouvelles subventions au détri¬
ment des projets de création d’écoles laï¬
ques et malgré le vœu de la population,
voilà bien ce que nous voulons éviter. La
conséquence de l’inattention des pouvoirs testantisme lahitien.
publics dans ce domaine serait un état de
Mais on api)réciera mieux la pertinence
fait rendant les écoles catholiques indis¬
de l’argument “historique” du journal ca¬
pensables là où la population souhaiterait tholique en se rappelant qu’à l’époque ou
des éc(4es laïques.
Maheanuu et la reine Pômare IV écrivaient
De plus si les enfants catholiques sont leurs lettres il
n’y avait encore ni école
si à Lélroit dans leurs écoles, comment
protestante ni école laïque. On (j|mexpliquer cjue ces écoles acceptent une jDrencl dès lors “les vrais sentimeni^lle
telle, r .'portion d étrangers et de “païens”. l’élite tabitienne d’alors envers les écoles
La proportion d’étrangers dans les écoles
catholicjues”. En effet, elles étaient
catholiques diminuent leur droit de par¬ à exister! Et le journal catholicjue pKrler au nom des citoyens.
suit ingénuement; « 11 ne semble pas que
La réplique du journal catholicjue au leurs sentiments aient changé depuis cette
sujet de la déclaration de l’Assemblée légis¬ époque reculée ». Ce qui veut dire pour
lative de 1860 est un exemple frappant de qui ne comprendrait pas que la préférence
la volonté de ce journal d’obscurcir la pen¬ cle “ l’élite tahilienne ” (donc aussi de l’As¬
sée de l’Adresse. Que “la valeur de la dé¬ semblée, nous suj)posons) va bien aux
claration reste inchangée”, signifie en effet écoles catholicjues! Nous ne l’avons pas
que “les positions protestantes n’ont pas fait dire à Monseigneur Alazé !
Mais depuis “l’époque reculée” où l’é¬
changées”. Maiseju’il faille renouveler une
telle déclaration après 97 ans prouve cjue lite tahitienne n’avait
pas le choix cle ses
les prétentions des écolescatholicjues n’ont
écoles, des écoles jjrotestantes jDuis publi¬
pas non plus changées. La différence, et
ques ont été fondées et les écoles catho¬
c’est ce cjui nous navre, est cju’on 1860,
licjues n’ont plus le inonoj^ole de l’ensei¬
c’était l’assemblée cjui votait une déclara¬
gnement
cle cjualité. C’est aussi le senti¬
tion tandis que cette année, c’est à EAsment d’une élite authenticjuement
i^isemblée qu’il faut en adresser une. Notre
tienne que le journal catholicjue seUPrii^
assemblée dans les innombrables préoccuignorer.
jjations cju’elle a, en particulier ses sou¬
cis économicjues, et jjoliticjues, semblent
oublier les “j)osiLions jjrotestantes”, ou
lEcoie
tout simplement laïques, tandis qu’elle
comjDrend très bien les besoins scolaires
(points de vue protestants)
de la minorité catholique “persécutée” ou
DansJe présent article, nous essaierons
“brimée” comme le dit Monseigneur Mazé.
de définir notre position vis à vis de l’é¬
Nous avons dit à l’assemblée cjù’elle ne
doit pas fuir devant les responsabilités cole laïque. Notre attitude n’est pas, en
nouvelles que lui valent l’accroissement effet, comme l’exjjrinie fort désohligeamde la population. Nous lui avons rappelé ment Monseigneur Mazet “une tentative
que c’est à elle à cherclier la solution des pour nous a.ssurer les bonnes grâces et
proj) nic.s scolaires. Nous avons parlé au l’aide jjuissantc de l’école publique et de
nom de la très grande majorité des pa¬
.ses maîtres”, elle n’est pas cle “la plati¬
rents d'élèves des écoles laïques qui sont
protestants ou non-catlioliques. Nous lui tude” (sic).
expliquons, enfin, dans ce numéro de no¬
Publique et TEcole Privée
têu
toi:
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les
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I
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gai
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dis
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pr<
(1)
VEA
oâ^i’un
de
qui
lin-
Ce n’est pas par hasard que
le fonda¬
Uiïque, gratuite et obliga¬
toire Jules FERRY, était protestant. Ce
n’est pas non plus par hasard si, parmi
les pionniers de l’école laïque figurent les
protestants Ferdinand BUISSON, FELIX
teur de l’école
îUll
PEtiAU'r et Jules STEEG, ces deux der-
vo-’’
riiers
ète-
ayant été pasteurs. Les positions
protestante et catholique envers l’école
laïque diffèrent en effet historiquement
^ré-"
^t doctrinalement.
ice.
:1aà
e
Les Protestants Français sont atta¬
de
ii’il
chés au Princlpêde la Laïcité Scolaire :
ant
cipe de la laïcité scolaire, c’est qu’il n’a
pas un idéal thépcratique et que les pro¬
;
lea-
)lus
eii-
)ro-
nce
Si le protestantisme reste attachéau prin¬
France et ont encore
à l’heure actuelle dans de nombreux pays
à souffrir du monopole catholique de l’en¬
testants ont
ca-
remettre
de
:ole
iê
3les
en
seignement. Le protestantisme ne veut pas
être “un état dans l’état” et accepte de
! ou
ient
eu
à l’état le soin de l’instruction
enfants, (’.eci
explique qu’il ait en
France fait confiance à l’enseignement pu¬
blic en lui remettant spontanément ses hàses
tiii^fflts scolaires après la création de l’é-
coHliïque, gratuite et obligatoire. Les éco¬
les protestantes qui sont demeurées et cel-
leajfci.se sont créées par la suite n’ont pas
pol^hut de faire de la concurrence à l’é¬
que
elle
cole laïque. Le catholicisme, au contraire,
est entré en lutte ouverte avec l’école laï¬
our
que qui portait un coup sérieux à sa puis¬
uce
pas
temporelle en France.
Le protestantisme français a salué la
fondation de l’école laïque comme l’heure
de “ la liberté de conscience ”, Il est une
l’é-
sourire les protestants
’Asaux
ses
bli:hoseiuti-
K;
ee
ous
le-'
sance
tive
>
et
de
atl-
de protestants? “soi-disante intolérance”
la confiscation des bibles, la fermeture des
écoles pastorales, l’interdiction des maria¬
catholique-protestant en Espagne?
Dirons-nous que tout le catholicisme n’est
ges
pas
responsable de toutes
ces
choses?
(iertes.les persécutions de fépoque moder¬
sont pas
le fait de tous les catho¬
liques, mais comme le catholicisme ne se
désapprouve jamais et se considère comme
un bloc monolytique, partout fidèle à luimême, il est bien difficile qu’une partie
ne
se
ne
désolidarise du tout.
Ecoutons plutôt cette déclaration du
R.P. Cavalli en réponse à l’intervention
d’un ministre italien. Celui-ci demandait :
Ces
faits ramènent les choses à leur
catholique n’est ni “soi-disante” ni “pas¬
sée’’ tandis que ‘T’asservissement” de la
minorité catholique à Tahiti est une plai¬
rité catholique en danger d’asservissement
santerie.
à Tahiti,
“Soi-disante intolérance” là Révocation
de l’Edit de Nantes, les
dragonnades, les
galères, les enlèvements d’enfants, les bû¬
chers, les convertisseurs du Roi? “Soidisante
intolérance”
la
destruction
au
véritable pi’oportion. Pour parler de mino¬
il faut que la hiérarchie catho¬
lique souffre d’un véritable complexe de
supériorité qui lui fait perdre le sens des
proportions. Comment en serait-il autre¬
ment d’une Eglise qui se dit seule dans
la Vérité, infaillible, et “qui aurait seule
temples et des écoles
protestantes de ('.olomhie et l’assassinat
le droit d’exister”.
(1) au recensement de 1953, 15ff96 catholiques.
(2) d’autres diraient:
XX‘-'"“’
siècle
des
3
L’Ecole protestante est
notre Ecole en tant que Protestant
mais l’Ecole publique est
notre Ecole en tant que citoyen.
La question
des rapports entre l’ensei¬
gnement privé et l’enseignement public
est complexe. Les quelques thèses qui
suivent constituent les
notre
grandes lignes de
position.
1. Il n'y a qu'une Scc-le publique tan¬
dis qu'il y a des Ecoles privées.
Certains
ignoreut que la loi française
permet à n’importe qui (fonvrir une école
privée pourvu qu’il suit français, d’ins¬
truction suffisante et (|ue les locaux des¬
“Pourquoi deux poids et deux mesures?
Pourquoi demander la liberté pour les
catholiques dans les pays non-catholiques tinés à la cla'sse soient conformes aux
et refuser cette liberté aux nou-catholiques
règles d’hygiène. S’il existe des écoles con¬
dans les pays catholiques?” Et voici ce fessionnelles il existe aussi des écoles pri¬
vées sans rapport avec la religion ( métho¬
que répliquait le R. P. Cavalli: “Dans un
des spéciales d’éducation, cours privés
élut en majorité catholique, l’église deman¬
etc...). L’école publique est, par contre,
dera qu’on refuse toute existence légale à
fécole de tous. Elle est un capital faisant
l’erreur,.. Léi où l’hostilité du gouvernement partie du patrimoine national. L’école pri¬
ou
le nondu'é des dissidents (protestants
vée, elle, représente des intérêts particu¬
etc...) ne permettent pas l'application inté¬ liers, elle n’est pas la propriété de tous,
mais d’une église, par exemple.
grale de ce principe, l’église romaine deman¬
L’école publique, gratuite et obligatoire
dera pour .soi les plus grandes concessions
est une conquête de la liberté de cons¬
possibles, se résignant à la “ coiwivance ” cience. Elle représente un idéal sur lequel
(2) là où elle aurait seule le droit de vivre" le pa5"s doit veiller. Il serait grave pour
un peuple de se désintéresser du déve¬
(sic) (Civilta Catolica).
Qui dès lors, s’étonnera de ce que le loppement de son école publique au profit
d’une école privée, si qualifiée fut-elle.
protestantisme soit attaché am principe
L’école
publique sera fidèle à son idéal
de la laïcité ? Voici encore ce que fAset respectera sa neutralité dans la mesure
semhlée européenne de l’Alliance Réfor¬
où elle restera la préoccupation de TOUT
mée mondiale déclarait au sujet de la
le paj-s et non de quelques-uns. Elle
situation en Espagne : “... Nous ne pou¬
deviendra vite à son tour “privée’’ et
vons
croire que l’Eglise romaine n’ait
aurait à son tour des tendances (politi¬
aucune possibilité d’intervenir pour que
ques ou autres) si seule une partie de la
disparaissent ces entraves, alors que dans population en soutenait la cause.
phrase de Monseigneur Mazé qui ferait
si elle ne leur rap¬
pelait de douloureux souvenirs. Nous ci¬
tons : “ Et parce ([ue les protestants sont
plus nombreux à Tahiti, les 20.0ÜÜ (1)
catholiques des E.F.O. n'auraient pas le
droit d’ouvrir des écoles pourleurs enfants?
bien des nations, soit de constitution laï¬
Vous qui reprochez sans cesse leur SOlque, soit de majorité protestante, fEglise
Î^TE INTOLERANCE (sic) dans le' romaine, non seulement
jouit d’une liberté
pa^é comment qualifierez-vous dans le d’enseignement, mais aussi réclame une
présent votre attitude à leur égard ? aide matérielle
pour ses écoles confes¬
Auriez-vous donc l’intention d’ASSERVlR
sionnelles”. (comme à Tahiti).
la minorité catholique” ! L’intolérance
en
am-
POROTETANl
*
*
«
coexistence”
2.
Les
Ecoles
confessionnelles sont
'^libres"parce qu'elles sont'’pri¬
vées".
Il serait faux, comme le demandait un
délégué de l’Assemblée Territoriale l’an¬
née dernière, de cesser d’appeler les éco¬
les libres des écoles “privées”. En effet,
c’est parce qu’elles sont privées qu’elles
sont libres.
privées se mani¬
propriété des bâtiments,
findépendance dans le recrutement des
élèves et du personuel enseignant, la
liberté des méthodes d’enseignement pour¬
vu
que le programme soit respecté, le
La liberté des écoles
festent dans
la
manuels, findépendance du
budget, la liberté, enfin, d’un enseigne¬
ment religieux qui est la raison essentielle
de fécole. Cu faisant, les écoles libres sont
choix
des
VEA
4
POROTETANI
1
-î
malaisées à contrôler par l’état qui bien
souvent n’exerce que superficiellement le
droit de regard légitime qu’il a sur leur
personnel et sur leur enseignement. C’est
pourquoi, à moins d’être un état dans
l’état, une école dans l’école, l’école libre
est et doit rester une école jJrivée.
3. Les Ecoles privées ne figurent au
budget local que comme des éco¬
les subventionnées. Encore nij figu¬
rent-elles qu’à certaines conditions.
Pai’ce
qu’elles sont libres, qu’elles ne
propriété de fétat et qu’elles
échappent en bien des domaines au con¬
trôle officiel, les écoles privées ne peu¬
vent figurer au budget local que sous la
sont
pas
forme de subventions. Les subventions
des écoles privées sont proportionnelles
à la place que leur accorde le Service de
l’Enseignement dans fimplantation géné¬
rale des écoles du territoire. Or le Service
de fEnseignement doit pour juger de ces
problèmes tenir compte : a) des possibi¬
lités respectives de renseignement privé
et de renseignement public,
b) des diffi¬
cultés financières du Territoire,
structure
de la
sociale, politique et religieuse
du pays et
du vœu de la population.
Dans un paj^s où les locaux et le per¬
sonnel scolaire sont suffisants, il n’3^ a
aucune raison pour que des subventions
soient accordées à des écoles privées.
Toute exception constitue un privilège
qui ne peut en aucun cas être considéré
enfants par un enseignement catholique
et de “mettre en danger” la foi de quel¬
ques
protestants qui s’y trouvent ( Le Se¬
6 ). Il ne vient à l’idée de per¬
( pas même de renseignement laï¬
que ) de reprocher aux écoles catholiques
de rechercher à éclairer les jeunes pro¬
testants. Tout le monde sait qu’un caté¬
meur
p.
sonne
chisme
contenant
des affi.rmations
vent radicalement opposées à
sou¬
la foi évan¬
gélique est entre les mains des enfants,
que l’histoire religieuse est enseignée sous
une
optique trè ; particulière, que les
manuels de lecture des petits sont emmail¬
lés de belles affirmations “ théologiques ”
telles que ; ‘"Le stijlogrnphe est aussi appe¬
lé poi'te-plume réservoir. La Sainte-Vierge
a
promis à tous ceux qui mourraient revê¬
tus du scapulaire d’être préservés des feux
de fenfer. La scarlatine est une maladie...
Examinez-vous chaque soir comme si
vous deviez mourir durant la nuit... La
dévotion à la Sainte-Vierge est un signe
de prédestination... ” Et tout à favenant
( Méthode de lecture
par une commis¬
sion d’instituteurs frères de Ploërmel
2emc livret p. 164 p. 141 p. 137 ). Mais ceci
fait partie des droits de l’école catholique
et de sa mission religieuse ! Qui s’en
offusquera ? C’est aux parents protestants
de savoir où ils envoient leurs enfants !
Quand à ne pas forcer les jeunes au
baptême, chacun fespèi'e ! Y a-t-il donc
eu des plaintes que le journal catholique
instruction et éducation morale. Mais il est.
insuffisant et incompétent (il
lereconnaiF)
l’éducation spirituelle et religieuse. ;
î.e complément indispensable est l’instruc¬
tion religieuse, qué l’Eglise doit développer
et organiser aussi sérieusement que jjossi-"
ble. Les écoles du jeudi et du dimanche,
les programmes d’instruction ^cligieuse^,
pour
les brevets de mcmiteurs d’instruction reli¬
gieuse, les aumônerics d’écoles sont au-"
tant de moyens que l'Eglise à a sa dispasition. Dans
un
climat normal de bomi^
intelligence entre les responsaides de l’enseignement public et les autorités ccclé-.
siasliques, cette double éducation de l’en¬
fant se fait sans heurt, pourvu que chacun
respecte le domaine qui lui est confié.
.
h)L’Ecole privée protestante est l'expres¬
sion du témoignage de l’Eglise auprès"
de l’enfance et de la famille :
L’école privée protestante est le fruit
de la foi de l’Eglise. L’Eglise est son sou¬
tien. L’école protestante doit même pren¬
dre garde à ce que les soutiens extérieurs
ne faussent pas sa véritable significatiolï.
Elle ne doit pas être, par exemple, l’éco¬
le d’un parti protestant, ni l’école offici¬
elle d’un état en principe laïque. Elle con¬
cerne tous les fidèles, même ceux
qj^î’y
envoient pas leurs enfants. De
la mission médicale est l’e.xpression de la
charité de l’Eglise, la mission
mêmUfue
scolàii|||e,st
l’expression de la mission enseigiUnte
(catéchétique) de l’Eglise. Le personnel
ait voulu s’en défendre?
enseignant des écoles protestantes n’exerce
Soyons donc plus simples et disons ; pas sa profession comme un gagne-pain
Ecole catholique, école protestante, cha¬ mais comme un ministère dans
l’Eglise
comme un droit.
cune est dans le
pays pour éclairer les qui suppose une vocation.
Dans un pays trop pauvre pour assurer
gens à sa manière ”. Et laissons fargument
L’école protestante est aussi un témoin
le budget de l’enseignement public, il est de la neutralité à renseignement public.
dans la cité. En tant que tel, elle a un rôle
normal d’accorder des subventions subs¬ On ne peut tout avoir, les avantages de
tantielles aux établissements privés qui fécole confessionnelle et tout à la fois spirituel auprès de l’école laïque .et de
toute autre école auxquelles elle.s l’appel¬
pallient par leur présence à cette carence. ceux de l’école laïque.
lent constamment la vocation spirituelle
Mais il est très grave pour un état d’en¬ 5. Le rôle de l'Ecole Protestante : de l’enfant selon
l’évangile, vocation que
tretenir cette situation provisoire. En effet,
elle est la vol jî compétente de l'E¬ doivent respecter les méthodes d’ensei¬
du fait que finstruction est obligatoire,
glise en matière d instruction et gnement, les programmes et les maîtres.
Elle rappelle à l’enseignement laïque ses
l’état se doit de donner à chacun cette ins¬
d'éducation :
limites, mais aussi sa responsabilité et sa
truction gratuitement ; elle ne peut être
Après avoir lu ce qui précède, et donné noblesse. Elle annonce l’évangiledu Lhrist
que laïque, en tous cas pas contraire au un telle
place à l’école laïque, on peut se que l’école laïque ne ])eut et ne doy|kaa.'
vœu de la population. Or, quand une ma¬
demander quel rôle il reste à jouer à fé- prêcher mais dont elle enseigne
làTrifi|çe.
jorité protestante, par exemple, fait savoir cole protestante.
L’école protestante est aussi un témoin
à son gouvernement qu’elle n’acceptera
pour les parents quelque soit l’école où
a) L’Ecole protestante ne se présente pas ceux-ci
pas que de nouvelles écoles catholiques
envoient leurs enfants. Car elle
comme une école concurrente de l’Ecole
figurent au plan d’implantation en lieu
leur fournit l’exemple d’un t3fpe d’ensei¬
laïque.
et place d’écoles laïques, il est du devoir
gnement conforme à l’évangile. Elle *èst
du gouvernement de rechercher’une solu¬
Pourquoi? Parce que fécole laïque s’est la voix compétente de l’Eglise en matière
tion. Dans les pays d’Outre-Mer où la imposé elle-même des limites qui sont d’éducalion et d’instruction.
L’école protestante ne dissimule pas
Métropole doit continuer les subventions une garantie de non-intervention dans
dans les secteurs vitaux, renseignement des domaines où chacun est libre de choi¬ qu’elle annonce l’évangile de Jésus-Christ
sir, en particulier dans le domaine reli¬ aux enfants. Au.contraire, elle le procla¬
est un de ces secteurs. Voilà aussi le sens
de l’adresse du congrès à l’Assemblée Ter¬ gieux. 11 n’y a pas de raison à priori de me, en prévient les familles, protestantes
ne pas faire confiance à renseignement
ou non. L’école protestante ne
cherche
ritoriale, assemblée qui, sachez-le, n’a
public sur ce point. Si l’on évoque l’exem¬ pas à entrer en compétition avec l’ensei¬
pas encore répondu ni accusé réception^
ple historique de tendances anti-clérica- gnement public dont elle souhaite le suc¬
4. Les écoles eonfessionnellessonf là listes dans l’école laïque, on .se souvien¬ cès.
dra humblement que Lanti-clériclisme a
pour la propagation d'une fol.
L’école protestante veut être l’école de
souvent sa source dans le cléricalisme
Il est
paradoxal qu’une école catholi¬
que semble se défendre d’influencer les
“
qu’il combat. L’enseignement laïque est
suffisant pour les buts qu’il se propose :
J. ADNET
la Parole de Dieu.
Imprimerie Elle 1*. JuY.9Qtin •> 1, rue Coxnt Dcstremcau - Papeeter.
HV
J..
Fait partie de Vea Porotetani 1956