-
Texte
-
VOYAGE
l»K L’ASTROLABE ET DE LA ZÉLÉE,
*O lI» l.f.» OMIIKLS
D u c o i i f r c - a i n i r a l D u i n o v it - < r U r v H le ,
PEXDAMT LES ANNÉES 1*57”, 5 8 , 59 tT curieuses antiquités; mais pendant plus d'un
mois les vents nous furent coutraircs, cl nous finies
route vers l’archipel Gambier. aujourd’hui Mnngaréva.
Voici la première de ees des nommée Crescent;
nous ne nous y arrêtons pas, et nous liions droit sur le
groupe même pour mouiller au milieu des rescifsqui
le protègent. Tnudisqu’à petites voiles nous cherchons
un passage, deux pirogues se détachent de la cote,
l'une se dirigeant vers l'Astrolabe, l’antre vers la Z ti
lde. Plusieurs hommes ou teint brun-rouge, et. dont
deux bu trois seulement tatoués, montent vibord; ils
108
VOYAGE AUTOlft n i NO.XDF.
étaient tons couverts de vêtements à l’européenne, dé
chirés, niais propres; ils se montrèrent confiants et
gais, nous serrant la main et nous saluant en étant
leur chapeau : on eût dit de bons bourgeois endiman
chés, mais pieds nus. lis prononçaient avec empresse
ment les deux mots Catholica Romana, qu'ils s’ap
pliquent avec une sorte d’orgueil. Nous les interro
geons par nos gestes les plus significatifs et à l’aide de
quelques mots de la langue taïtienne, puisés dans le
vocabulaire de Bougainville; ils nous font à leur tour
parfaitement.comprendre qu’ils ont tous reçu le bap
tême et qu’ils ont dans leurs iles diverses personnes
de notre nation.
C'était pour eux une joie que notre arrivée; c'était
pour nous un grand étonnement que de trouver nu
milieu de l'Oeéan-Pacilique, dans un de ces archipels
jadis si funestes aux explorateurs, des êtres à demi
civilisés, des costumes de notre pays et quelques-uns
de nos usages. Nos missionnaires avaient opéré ce pro
dige, et nous leur rendions grâces d’avoir presque ci
vilisé des insulaires qui avaient jusque-lù considéré
tout visiteur comme un ennemi à combattre.
Au surplus, disons que le commerce plus encore
que ln marine militaire est utile aux progrès de la civi
lisation. Ici déjà, avant les missionnaires français, des
pécheurs de perles, mouillés au milieu de l'archipel,
avaient commencé l’œuvre de régénération, et leur
conduite toute bienveillante et pacifique était parvenue
à vaincre les défiances des insulaires. Lo bronze peut
soumettre, mais l'empire des bons procédés a plus
DE L'iST&OUDË ET UE 1.4 ZÉLÉE.
. « '
!
1 ‘
J - >*ON'% -
v
V
-
.
>**
NOUKAH1TA.
V aiiY B fC en . — l,o » F o m m o N . — D é f a i t » .
Le hasard plus encore (pic le calcul fait les conquê
tes. Dites-uioi pourquoi, par exemple, cet archipel,
Pun des premiers découverts par les navires européens,
est encore aujourd'hui le plus sauvage, le plus rebelle
à la civilisation?
Comme aie Sandwich, aux Philippines, aux Mariannes. dans l'archipel des amis, à Tnlti, à la Nou
vel le-Zélnnde, les missionnaires ont apporté à \oukaliiva «les paroles de paix et de bienveillance, des ronsnInlions pour le présent, des espérances pour Pavenir.
Comme partout, ils se sont jetés ici avec un /èle ai
dent pour la propagation du christianisme qu'ils
venaient v prêcher. Comme nulle part, ils ont eu de<
11