B987352101_S701_Lettres Taïtiennes, Tome I.pdf
- Texte
-
17!'l6
[MONBARD DE LESCUEN, Marie-Jo
sèphe de]. Lettres tahitiennes.
Bruxelles, B. Le Francq, 1786. 2 vo1.,
14 cm.
[9306
Marie- Josèphe de Lescuen de Monbard,
en
1750, femme de
teur de
beaucoup d'esprit,
née
fut rau
plusieurs ouvrages.
Roman par lettres,
de la plus « naïve immoralité s. Le Tahi tien' Zcir
-
est
venu à
Paris, clélaissant son amante Zulica.
Le réci t cles a ven turcs sen timen tales cie ce tendre
sensible sauvage
permet de chanter, dan>
une «
langue charman te » les mérites sans nombre
cie Tahiti, et COuvre une satire cie la société du
XVIIIe
siècle, Finalement Zulica rejoint SOli
amant, et les cieux Tahitiens s'en retournent
chez eux.
Sur ce
voir:
et
livre,
-
[ournal
de
p. 50-52,
o
la
Sociëtë
(
,RL It'1
des
J.-M. Gautier,
Ocëanistcs, 19n,
"
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I!>a l: ""'W'c:, ....
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BRUXELLES,
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Libraire,
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Magdelaine
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Il efl: des
n.clks que le
-facenr point.
tems
impreffions
éter
ginales? les ai-je CO,,772pofée,r
d: plaifir? Lecteur,
que vous
ru les, foins
n:ei
tmporie
fent:
.Ji.
J.
ROUSSEAU,
dans la nouvelle
Héloife,
ET RE
,
fi
elles
le hdros /1"
DE
vous
efl point
RAISON,
verrez trop aux'
tem�ffènt.ro72
plus de plaifir
vops le
S'il y
à
prendre
qu' Lis devrotent être, il Y plus d'u-
J.iùté d: les montrer tels
qu'ils
font.
a
les
J
un
défauts qùi
caractere.
.
amu
hommes tels
.
a
.
Î
Je
ne
di/ai' rien
en
f'7.veur
allé
du flile; il[eroii
peut-é tre
-
:� 3
'
,
'l'J A VER TISSEMENT.
de demander. gra,ce
pour deux:
j'euneJ
gens Jimples:J qui Ize
doivent avoir eu d) autre mai-
que la nature, mais. je
m'en difPenfera,i pour plu-
.tre
fleurs 'railons fi �e pub?i.c ":
INTRODUCTION.
L'ISLE de Tnia J'laquelle
Cythère
qu'elLe reçoit
{es
du
Sud, &, quoique }itltle
habuans
,
efl,
deux
& je
climats de l'univers.
dé
..
,.
de
cueille t ouvrage:J zl fera
Juge:J
n'apprendrai point fa
\ifion fans ituerét,
avoiz
tropiques,' lt'_l
dans la
mer
entre
les
plus_ doux
des
v
Des
montagnes ifcarpées cou
ju/qu'aux fomm·'ts d' �rbres
,
vertes
toujours verts,
brulame.s
a,rdeurs
la
defendent
du hndi
des
des vents.
:
dolt::ti, &frais, quiyfOl�t1[empérroJi".
quement
,
conferven:
a' la
'Jo!
erdure
celte nuance déli�ale
qu.'un [oleil trop.
ardent ternirait
pide,s, après
perue
;
:_
milles fou rces lim
avoir learement
pour flrtilier
ces
JJrée..s ,yitmnmtJe réunir
fer
belles' con»:
en
'1
napes ds:
4.�
•
/
donné le. nom çle nouveite
avant de [avoir celui
:
.
,,1
on
_
INTRODU·CT10-N.
/
Î::);;:
ii) INTRODUCTION.
.& la bonne
crula!
dans l'indrieur de L'Isle,
r�tomber
long
des
en
colomnes
rochers qui
Des arbres de
verts
ou
Le
argentées
Le Dieu
la bordent.
/
nes
,
dent
toute
efpèCè-
cou
,
d'UlZ� ;nzdticude d'oiflaux
,
cœur, etle
qu'ils
inacceJ!ibles· aux.
mions du
hommes heureux habitent
Isle fortunée. -: ils [acrifieru
plaifirs
,
épare [on 'adte:
6, Leur
L'amour
cft
leur
palJion domilZclllte, Olt pùuôc ils
n'en cOlZno�nt point d!autre: tous
Les
momens
lui
de Leur vie
'
l'Isle
conJacrés
w71fLe
,
les
eruiete
ga{ons
fis
Jont
efl Jon
auieis
,
eux
plair�: l�
'dtfigure
efl com;ne leur
Laif!e deviner les
cet
chàrmes.
r
fo>nd
de
poins
heureux coin de La
Leurs Loix fimpl.es
[ont
au
i�nocence
elle
car
L'odieux préjugé n'a
.
Dieu aCJ
leur donna la fa-
.
qu'elle enferme.
[0-
cës dans
cette
qui
plus difficile de
.la _beauté,
lei],
v
de.fis
beait/iRait ci Tai�i donner des gra
ces â La
parure, & n)'
pas
cour
de riantes caba� pour'embmffer
dérobent a La vue & ren
Des
garant
cuité d'aimer n' oubùa pas
pour
Le don
bent mollement leurs bràncltes enla
cées
fei"_le
[ermens,
beur
la
nature.
La
vertu parce
Us
ame
&
d'�;
terre.,
gravées
ml
_leur côde-ejl
recompenfen: point
qu'ilsfiont tous b ons.
s'ilspuniflént le vice*) c'ell
°L'
l' que es
':JJ_
ne
'
____
�
)
'"
'----�o'
'Ï'aitiens:
in:molent les m,zlf�
divinité
Il
une
un
genre d'utilité d'ltllC coûtume atroce,
inférieure, c'efl
tirer
t
lN 'TR 0 DUC T l o N.
LETTRES
T.Ai:rI)E:;tV1V7E.S & y entretienne le feu
de la 'jeuneffe. Que lerois-je devenue
dans
abfence
ton
qui dire
cher
mon
,
Zeïr, à
regrets? quand les plaifil:s
rnenvironnent, à qui confier mes peI
mes
nes? Lumiere de
bi�n vrai
être
au
il dl:
vie,
donc
'
,
les autres?
Zeïr,
tendre Zulica
fil-it
tous
Zeïr,
ta
fes cris
ma
que l'on peut s attac l ier a un
point de .devenir indifferent
pour
rivage
ce
où elle
mon.
cher
retentir
de
vit s'éloi
te
de
gner d'elle, j'y cherche
tes pas, j'arTole de mes larmes 1 en
l'empreinte,
droit où
bras
m
tu me
vers
'�gite
dis aJieu.
toi, & dans
J'étends
je
qui _nous répare.
vrai que le
mes
IS! tranfporr qui
voudrais franchir
immenfe
l'.elpace
Efi-ll bien
pays que tu vas
de diflance de nous
plus
,
"
.
que mon, imagination ne peut en concevoir? Quand je demande à qUE lques
dans
�O\lP
de
ces
notre
où fe borne Je
ils rient &
Etrangers qui
font reflés
Isle, fi leur France efi beau
plus éloignée
de 110).15
qu.e
terme
de
pêches
nos
paroiffent étonné
fimplicité.
Qui pourra donc me
idée jufie de l'éloignement
de
Ions vivre? Zeïr
te
>
on
faire parvenir m�s
mes
doutes,
di{l:ance
va
dis moi
l
nous
unè'
al�
promet de
me
Lettres-:éclajrci
je
le veux.
nous féparer
franchira pour unir
Âh Zeir,
donner
où
mon
,
ma
quelle
penfée la
arne, à la
tienne,
pourquoi m'avoir quittée?
oh trouveras-tu
plus de plaifirs, des
femmes plus tendres, un ciel
plus pur t
Toutes nos belles Taïtiennes
pleurent
ton
départ; la douce Zaira la' vive
,
Dalila
ont
rure, &
des
vec
c�ée.
ta
oublié le foin de leur
pa
tendre Zulica couchée [ui'
gâlons fleuris n'entend plus qu'a
frémiffement chanter l'Hymne
fa
") Reviens ZeÏr,. s'il en efl tems
encore,
abjure
t'a lé duit
,
une
vaine curiofiré
que cherche tu? Le
qui
repos?
r
nS!1!!
,
ma
.
nouveau
habiter efl à
uns
T'aitiennes,
perpétuellement dans
"') Efpece
de chanfon
que chantent les
Tairiens pendant l'union
de deux
A
Z
Amans.
\
,
Lettres
4
l'as
tu
les
quitté;
�
plaifirs
.
? tu, les fuis ]
le trouvois dans mes
efpoir qui m'abufe tu
n'entends point mes gémifTemens l'é
cho ne te porte plus mes foupirs, j'erre
le
bonheur?
'
bras
tu
Vain
�
T'aitlennes.
s
'point éprouvé tous les mouvernens
qui l'agitent & auxquels il ne me Ce
roit pa5 poilible de donner un nom.
...
'
,
inutilement
témoins de
ces
tre
dans
bois fi
ces
bonheur !
mon
aborderent-ils dans
Etrangers
no
Isle? Pourquoi les fîmes-nous par
ticiper
nous
à
ont
nos
plaifirs?
fait
Les cruels! ils
la
conno irre
pour prix de nos bienfaits;
avides ils voudraient pour
\111
louvent
Pourquoi
bonheur que
nous
douleur
injufies
leur
permîmes
de partager; ils
le trouble dans ces paifibles
imprudemment
porté
trée$;
reils,
ton
rein
cette
fu
qui t'entr-aine loin de
e-ux mes jours paifibles au
moment
auroit fermé
n'eut
con
curiofité
moi; fans
roient coulés dans
qu'au
ont
c'dl: eux, c'efi leurs -fatals con
qui t'arracherent à mon amour:
ils allumerent dans
neûe
&
feuls
eux
connu
où
mes
que
les
un
plaifirs juf
d_?ux
paupieres.
Dis-moi
Mon
Zeir,
fentirnent ,fi cloux, fi naturel ; ce
ptéfent facré 'd'une divinité bienfaifan
ce
te, efl:-il devenu pour moi
douloureux & pénible ;.
ment
Ïenti-"
un
pourquoi
prin
cipe
flamme pure -qui fernbloit le
de rna vie quand je l'a
dans
tes
cette
.
�
puifois'
-
yeux; n'efi-elle plus qu'ua
feù dévorant qui me confume ?
Mes compagnes pleurent ;llIffi ton
mais elles peuvent encore
abfence
fe livrer
,
au
plaifir
mais elles (ont
elles
te
,
elles
encore
te
regrettent.
heureufes , "')
t'aimaient donc pas
ne
moi? Ah fi cela
comme
eH, quelles femmes
cheriront comme Zulica !
Mille idées confufes fe
dévelopent
dans
ma
rance. au
fornraeil
l'amour j, il
d'où vient l'amour,
tête; je regrette mon igno
ce cahos,
quand
milieu de
cœur
n'eut
"')
mes
La
eft
pluralité
des hommes & des fern-,
également perrniïe
il Tarti,
A, 3
.
'1
6
Lettres
)e
{avais que te
j'erois bien plus
ne
ceperidanr
cet
art
T'oliiénnes,
plaire, & t'aimer;
heureufe; j'admire
ingenieux qui me
donne la faculté de fixer
& d'offrir
papier,
ce
toutes
une
les fenfations
fleur qlle
•
à
regards
qui l'agitent. Si
m'avais
tu
fur
\
fi chere
tes
,
-Une feule
tu
chofe
c'efl
m'afflige,
,
fentois
ce
que j'éprouve
en
t'écri
nous
ver
peut avoir été in
"Ventée que par des amans malheu
Que
reux,
rien
ne
pouvoicnr s'écri;e
fepare, qui toujours
ceux
-
que
enfemble
n'ont befoin que de leurs
yeux pour
s'exprimer
ce
qu'ils
fentenr.
leurs iours
Leurs
réponden�
s'entendent & fe
même fans le fecours de la
coeurs
parole;.
heureux .font terminés
par
/
que nous
ils n'ont été in
arts
tous ces
imprudents
nous
des rcmec\es à des
n'avions
pas!
avons
maux
Reviens Zeïr-,
que
re'
nous
,
ceront
comme
diŒpe
un
fongé pénible
agréable.
un
réveil
que
��-*=�����
LET
je ferois cent fois plus infortunée.
Plus j'y (onge, & plus je trouve
ne
fort &
pourrons encore retrou
le bonheur, & nos peines s'effa,.
viens
vanr ,
que l'écriture
ton
ventés que pom cacher, ou diminuer
le malheur ; devions-nous jamais les
cher�hé
peignant ma douleur, je
de la faire pafler dans ton ame;
fi je te rendois
malheureux, fi
7
fut long
tel
Zetr, &
admirés:
avons tant
connaître ?
ces,
te
crains
le mien. Vas
cueillie m'é-
que ma main a tracé ne te fe
ront-elles pas délicieufement treflaillir,
Zeir
cher
mon
combien
Jignes
qu'en
tems,
'
C
autre rois
toit
mon ame
plus fo;tunées:
des nuits
Z
T
U LIe A
à Z
E
1.1
es
plus,
ils reviennent &
vû
il auroit falu avoir
:
jours paflent
tourment
Qu'ai-je
ï
R.
je ne te vois
je ne t'ai point
&
une
idée du
que j'epdme P9Ut le craindre.
fait, qu'as ru fais toi même?
Comment
qui
l J.
E
Il
v
Iuporterois je
m'accable?
-
Chaque
la douleur
inftant fernble
A4
1
8
Lettres
l'accroître & emporter
,partie de l'eCpoir qui
les
plaifirs
font
me
rappelleroicnt
heur; où dl:
avec
Tnitiennes.
{oi
une
foutenoit;
me
odieux, ils
l'idée
comme
de
-
me
bon
mon
tu, que fa.is· tu? Si Te
pou vois du moins me former une idée
_
9
objets qu'on apperçoi t
dans le lointain &
qui s'éloignent, ou
difparoiffent à mefure qu'on fe croit
plus près d'eux.
ces
-
-
d'es lieux
attentif
tes
eue
tu
habites,
t'y'fuivroit
moindres
(
œil
mon
dans le détàil de
occupations;
linon
ame
nuage léger erreroit autour
de toi, & femblable
,à l'a vapeur
déliée de nos plus délicats parfums
elle
pénétreroit jufqu'à la tienne, pour
.lui communiquer la tendre émotion
qui l'agite.
Heureux ZeÏr, ton imagination peut
,
tranfpojrer
délicieufe
quitrer,
-de
,
tu
encore
que
tu
peux
dans
n'aurais
nous
Terre
cette
point
dû
fuivre dans Je
paifible vie, tandis
oue
moi malheureufe Je n'ai- nulle
�onfolation; mon ame fatiguée a beau
s'élancer vers toi, elle ne te voit ja
mais, que dans des régions incon
cours
notre
-
nues
•
&
ton
image
refle que le trifie
ne' me
t'écrire, puiflai
mais connu,
foin que' de
je
pui:!Tai je
-
-
mes
yeux
ne
n'avoir
p';;ur
plaifir
l'avoir
eu
ja
'be
t'exprimer
&. de mon cœur pour
te le
Nous
étions fi heureux,
prouver!
Zeïr! Que peut on défirer après le
mon
comme un
te
Il
de
amour,
-
bonheur? Pui:!Te-tu
rement
ne
pas trOp amè
regretter celui que
perdu!
tu as
les
nouveaux
puiffcnt
objets-qui vg_nt
frapper tes regards, porter à ton cœur
ces
fenfarions délicieufes
bénir
de
ta
notre
exiilance
Zulica te foit
la 'douce odeur de
,
qui
nous
font'
que 'l'e fouvenir
agréabie
nos
prés
.de
comme
au
matin
l'année, & que tout le bonheur
qu'elle a perdu puiffe être ajouté au tien.
fuit devant elle.
A )
:
Lettres
T'aitlennes,
���������,
LET
Z
Que
T
m'a -t-on
à Z
ne
Lettres
mes
parviendront que quand
te
terme
au
des
quand
de
efpaces
tu
fe
ton
voyage, que
immenfes nous fé
pareront, que quand peut- être il ne
fera plus -poflible de nous réunir?
Cruels!
vous
vous avez
aurois
dit
-
qu'il
tu
no�s
abufé de'
quitté
faloit
ne
rois-tu aband6nné
,
'Vû
naître,
ce
notre
trompés,
fimplicite:
Zulica , fi l'on
plus
au
qui
terre
pere vénérable
�ui
;
t'a
la revoir il
cette
foin de tori
,
avez
t'a
prit
enfance, tes amis tes
compagnes? Que de biens les barbares t'ont ravi, qui pourra jamais
les rernplscer dans ton cœur! Ah ce
n'dt plus fur moi que je
pleure, c'efl:
fl
p oint
volu ptueufe
ces
éprouver une
qu'une prairie
Ienfation fi
émaillée de
fleurs nouvellement éclofes
&
,
cou
ronnée par ces bofquets que la nature
fe plût à femer dans notre île fortunée
pour fervir d'azile à d'heureux amans.
o douces mœurs de mon païs,
aimable
pagnes,
..,)
autant
avec
avois de
39
Je
en un mot
ingénuité de mes belles Com
que je regrette les plaifir s purs
& faciles que
mon
vous
imprudence
m'oflriez
m'a fait
,
& que
perdre.
1,1.1
III
Nous allons dans
quelques jours
à
la campagne, Julie m'a dit à la de
robée que nous y ferions plus libres
& moins
fervira
o.bCervés;
de
mais à
liberté li
cette
quoi
eÙe fe
tivité des habitàns
-
qu'alors je ferai plus tranquille.
vement
de
quel
bonne quantité
on
Ïert pour
1
à fa vie
utiles
fe procurer tout
ou agréable.
Je
ne
donne
pour
un e
métal que tu connois fans le
ne fait rien en France: l'on
ce
s'en
partant m'a vi
recommandé à Madame de St,
il m'a laiITé
Val,
en
Le
ce
conçois
quelque
un
échanger les chofes
& généralement pour
qui
dl: néceflaire
que l'on
d'or
qui
ne
peut
fervir ni à fe vêtir ni à fe nourrir,
l'on m'a dit que c'étoit pour faciliter
les
échanges.
& que cela revenoit
terre
t
,
1
on:
1
du pays
J'écoute beaucoup' & ne comprends
chofe bien des François
pas grande
m'ont paru dans le même (las & cela
me confole.
,
Il y
or
,
ni
reux
ici
a
autre
une
refervé pour
merce
forte de corn":
qui n'ont Iii
Ceux
il y a des malheu
I'état n'a rien donné
car
t-erre ;
aùxquels
ceux-là fe vendent &
pour vivre,
ou telle quantité de ce
telle
pour
cieux métal, ils fe donnent à un de
pre:
de les
employer
pénibles.
Il y
a
un
qui acquiert
aux
travaux
troifleme
�
1
comme
gra�lde 13artie
l"aITure qu'une
en inculte.
que l'ac
multi
pourroient
furtout s'il dl: vrai
leurs Cemblables
pas bien
ohofe de vraiment utile,
morceau
plier,
pas de'
efl:
il' n'en
s'épuifer,
peut
croit
Son frere fera du voyage, on' l'at
fous peu de jours, peut être'
Comte de Brunoi
métal que la France
même des fruits de la
'impofer
obligée
plus auflere contrainte.
tend
parfaitement,
cependant ce
ne
produit pa!>
même,
au
nous
à elle même la
s
41
Taitiennes.
Lettres
40
le droit
105
ufage qui
plus
me
parait plus naturel: c'efl que l'homme
le plus ind\"'fl:üellx vend à [;'1 v oifin
1
-
Leures
42
parefi'eux l'art d'embellir fa mai(on;.
ou fa
perfonne d'une foule d'orne
mens,
ou
de commodités
l'a8.:ivité de leur imagination;
auxquelles
l'œil s'accoutume infenfiblemenr
qui fans être peut être
,
toutes
tarde
plus
quoi
Julie fi refervée
tacitement
ont
vous,
je
me
aifernent
plus
oe d'autant
quand
,
le
le
perfua
que
on nous
cette
obfer
Je
eit bien plus tendre quand j'ai
feule.
bonheur de- la rencontrer
'ici de l'ame ur
felume
ve
'
m
Fait partie de Lettres Taïtiennes, T. I