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avons
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convenu & votre dernière
conférence,
prier do vouloir bien donner les y
ordres nécessaires pour qu1une
çaueerie soit faite sur
Victor Hugo courant juin, aux élèves de 1«Ecole
Centrale
a 1«occasion du cinquantenaire de la mort du
grand écrivain
cours
qu«auaussi
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serait
bon
crée à, v'ictor Hugo il soit donné
de cette classe
consa¬
lecture d'une nage ou
d'une poésie du puissant génie qui a illustré les
lettres
françaises dans la seconde moitié du XIXe siècle*
Glast dans ce sens que j'ai éc it au
Département
pour
annoncer la participation des écoles
de
publiques
Papeete
à 1 «hommage que la France
se prépare a ren¬
métropolitaine
dre à là m oire de Victor Itugo»
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Demain 11 Novembre, vous allez assister à des cérémonies
joyeuses et graves à la fois, joyeuses car elles fêteront ce
fameux anniversaire de la signature de 1*Armistice le 11 no¬
vembre 1918 mettant fin à
mois d'une guerre ininterrompue.
jour tant attendu par vos pères et vos mères, jour de gloire
puisqu'il voyait s'anéantir la tentative de domination universelle d'une Allemagne toujours avide de territoires et de
sang. Graves car cette victoire fut chèrement acquises 1.600.000
français tués, sans compter les grands blessés qui sont morts
dans les mois qui suivaient. Graves qussi car malgré ce sacri¬
fice immense où elle a donné sans compter ses meilleurs enfants
pour la Liberté de tous les peuples, la prance, toujours la
première à défendre une juste cause, s'est vue écrasée par un
désastre sans précédent dans son Histoire.
Allons-nous penser pour cela qu'elle est une nation en dé¬
cadence ? Certes elle a
été fortement touchée
de cette
lyl4, et qui se pour¬
au cours
guerre de trente ans commencée en août
suit actuellement, mais rien ne permet de
s
m
désespérer, Le peuple
français depuis près de y.000 ans s'est endurci aux catastro¬
phes, aux malheurs, aux misères5 il est capable de sursauts qui
étonnent à chaque fois le Monde. Tournez les pages de votre
Histoire et arrêtez-vous par exemple à la convention.
"Quel spectacle que celui de la prance, au commencement du
mois d'août 17981
L'Angleterre a déclaré lqs cotes de prance en état de blocus,
Le territoire est envahi. Los Autrichiens sont entrés dans c@ndé
et vont entrer dans Valenciennes. L'armée du Nord, chassée du
camp de pamars, s'est vue refoulée derrière la ccarpe. Depuis Baie
jusqu'à ustendo, trois cent mille baïonnettes étincellent, tournées
contre nous, cent quatre-vingts mille combattants, s-sus uobourg,
tiennent la frontière, à quarante lieues de paris. Los piémontais
descendant à pas pressés du haut des Alpes. Los espagnols, maîtres
du fort de pellegardd, ont la main sur la clef du Roussillon. ?oulon appelle les Anglais. Los prêtres conspirent. Los Girondins,
échappés à la proscription, soulèvent le Midi. Lyon est en pleine
révolte. Toute la vendée frémit sausles armes. La France étouffe
dans les étreintes de la guerre étrangère, pendant que la guerre
civile, immense incendie, la consume.
Voilà ses périls. St ses ressources ? Nulle s. Le travail arrêté
partout. Lo commerce-, JjLort. L'industrie, morte. Dans les campa¬
gnes, l'extrême misère. Dans paris, la famine. L'infâme industrie
des accapareurs tenant le peuple à la gorge, pour toute monnaie,
des chiffons de papier hypothéqués sur des domaines nationaux dont
personne ne veut, et combattus par l'art meurtrier des faussaires,
pour armées, des ce-huas de volontaires indisciplinés. Lo désordre
dans les camps. La trahison sous lo drapeau, dos hôpitaux sans
médicaments. La cavalerie sans fourrages. Les soldats sans pain
et sans souliers, pas assez de fer.
A quelle époque, dans quel pays
pas
de poudre.
trouver quelque chose de com¬
parable à ce qui se vit en ce sombre moment ?
déroula
tableau d'une étonnante
grandeur; alors
se révélèrent, dans cette prance qu'on croyait aux abois, une
énergie de volonté, une fécondité de ressources, une dé
Alors
se
un
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2
certitude de vaincre, presque
sibles à
impossibles à concevoir et impos¬
expliquer...
un no cria plus, ainsi qu’en ±79ü :HLa patrie est en danger.**
le danger, il était pour l’Europe l Les manufactures d’armes
d’âmboise, ue pcives, de aouppes, de chantilly, déployèrent une
activité formidable. A Paris, deux cent cinquante-huit forges
s’allumèrent en un instant. Los horlogers laissèrent là. leurs
travaux ordinaires pour le travail libérateur que réclamait la
République.
Mettre les canons en calibre, les blanchir, forger les cu¬
lasses, forer les lumières, souder les tenons, fabriquer, limer
tremper, ajuster et mentor les platines, futl’occupation favo¬
rite de paris. Les cellules de l’ancien couvent des chartreux
se remplirent d’ouvriers, et il s’y rit un bruit de marteaux
à
réveiller les moines endormis depuis cent ans. un fabriqua mille
fusils par jour, on fabriqua par an sept cents bouches à feu en
bronze, et treize mille bouches à feu on fer, T^ut ce qui était
métal devint canon, mousquet eu épée, il fallait de la poudre : ©n
fouilla le terrain des caves, en retourna le pavé des cuisines,
on enleva les cendres des foyers, en gratta les murs, en les au¬
rait léchés si c’eût été nécessaire, un sel qui fournissait à
peine un million de salpêtre en une année put en fournir douze
millions en neuf mois. La poudre abenda.
Mais le temps pressait. Les volontaires affluaient, ceux à
qui l’or ne put donner des fusils, saisirent des piques; ceux
à qui l’on ne put donner des épées, prirent des bâtons; et tous,
le sourire du triomphe aux lèvres, le défi dans les yeux, par¬
tirent en chantant.
Qu’arriva-t-il ? En moins de cinq mois, l’Eur@pe fut boule¬
versée. Les Anglais, les nanovriens, les Hollandais sant écra¬
sés à Hondschoote. Les Autrichiens sont écrasée à wattignies...
L’Alsace est rendue à la prance.,.Pas de province révoltée qui
ne fût soumise...La Vendée n’était plus. Bu vaste incendie qui,
au m©is d’août, dévorait le coeur de la prance, il ne restait
que des cendres fumantes. u
Louis BLANC.
Aujourd’hui monte déjà dans les rangs des Alliés le bruit des
armes françaises, et du territoire de la
nous arrive
Métropole
une rumeur annoneiûtriee présageant que de graves ch©ses se
préparent.
Demain dès que le premier
aura mis le pied en prance,
éclatera cette sourde colère qui gronde. Et avant que le pro¬
chain 11 novembre arrive, l’ennemi rendra des comptes à l’ar¬
mée .française^
Al©rs nous verrons une ftis de plus la prance^ reprendre sa
place, la première, dans la tourmente pour etrepb?é sente à la
Victoire.
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