-
extracted text
-
fê
Ir"
i
y
Vm>
^s/oCjg S>
v/r.
P* i,
/
Chevalier
à rions leur le
/
Comme
nous
en
avons
convenu & votre dernière
conférence,
j*ai l'honneur de vous prier do vouloir bien donner
les y
ordres nécessaires pour qu1une
çaueerie soit faite sur
Victor Hugo courant juin, aux élèves de 1«Ecole
Centrale
a 1«occasion du cinquantenaire de la mort du
grand écrivain
cours de cette classe consa¬
qu«auaussi
^11
serait
bon
crée à, v'ictor Hugo il soit donné
lecture d'une nage ou
d'une poésie du puissant génie qui a illustré les
lettres
françaises dans la seconde moitié du XIXe siècle*
Glast dans ce sens que j'ai éc it au
Département
pour
annoncer la participation des écoles
de
publiques
Papeete
à 1 «hommage que la France
se prépare a ren¬
métropolitaine
dre à là m oire de Victor Itugo»
,
a
.’1
i'.
i.
’<
■,
i
■
'U-V;
pjœgK
SÆÿi ,1
-
-1
•
<,
’
5;’"'-Fïvvd'‘KyiS.#;
VF.v^-.&v-
.g,
/
y
.*
I
ni
.
\
.
VW^vF
•
,
.
;V;
•
•
.
,,
■
-
*
.
:
*, v y f v J» /% .1 —c! * L Vi •
*
'l»-.* V .-'L
r
'
I.
i • » tV <*.»!•
«
#
-:
:*■
* V*
\. I-
.
'
Service du Patrimoine
à la date du
Enregistré au Cabinet du Gouverneur sous le numéro
O r j yi|
18 Mai
0
FINISTÈRE DES COLONIES
17,'i
FRANÇAIS DE L’OClt
ETABLISSEMENTS
us
ri °
1935
%*
Iv*
inspection Conseil de
l’Instruction
CABINET DU GOUVERNEUR
publique
J NA LYSE :
L:
COPIE de la Dépêche Ministérielle N°
2092
Itam, U
9 Avril 1935
i
T M T O ’T’fi TT1
LE 1à JL JM 4.
vj
X A vil»
«M,
—
•.
lw/iii o
COLONIES
NOTE DU GOUVERNEUR:
•
Enseignement \
m'en
à Mcsssieurs tes Gouverneurs
des Colonies*r •9
JXjAütk
K*\h Tjnon&'*
±1 Ëv
I jL
Ht
généraux et Gouverneurs
4
parler,/.
France
Métropolitaine s’apprête à célébrer le
Cinquantenaire de la ^ort^ de Victor Hugo: je souhaite
que toutes les Colonies françaises s’associent à cette
commémoration et qu’y soit associée, en particulier,
1’instruction publique, en Mai et Juin 1935, sous les
formes qui vous paraîtront les mêèu s appropriée^
A-
uand
une
oeuvre
*
h
o «
contribue autant que
celle de Vic¬
tor Hugo au rayonnement intellectuel de la
France, il
importe qu’elle soit en quelque sorte relayée dans le mon
de entier par tous les postes d’émission de la
penses
française. Et quand cette oeuvre a été toute pénétrée
de fraternité humaine, comme l’est la colonisation
française elle-même, elle a une raison de plus d’être
évoquée, aux heures d’une commémoration solennelle
tous les territoires où notre pays a
action civilisatrice.
sur
exercé son
signé:LOUIS BOLLIN
Copie conforme transmise pour expédition â
Monsieur le Gouverneur des Etablissements
ffançais
de l'Océanie,
Pr le Ministre et par
on ordre
L'inspecteur de 1’Académie de pari
Coriseil
au
Ministère des Colonies
jsigné:ILL12L LE
H
>
/
,
Inspecteur
T
11 'V ’/
:iv/
•
V
*
: W
->
A
;
^
*
(
0
*
V
$
4
/
'
.*»
4
^
ft
'
é
G-éL^.«C-&
»
A
•
• •
r
•
9ç
•
/a^î^-xr ^<7
y^'c
.
•
•
i
7
•SS
1
•
/1
'H*
à
<
y
<
\
-
Service du Patrimoine
.
t
sïZ
-
SERVICE
(Lç (Çhef du qService de V(instruction
1
publiques
^4 i^bnçrieur le G-ouverreui
de» Etablissements fran¬
çais de l’Qcéarie
J’ai l’honneur de /raB
rendre
ecanpte qu’en conformité^®* instru
tians reçues une causerie a été fa
a\X* élèves âes plus grands de l’le
Centrale pour c emmémerer le cinqus
tenaire de la mort de Victor Hugo
Je me suis chargé moi-meme de ce i
y ail dcait
vous transmets le pis
je
à toutes fins utiles.
COMMEMORATION
DU CINQUANTENAIRE DE LA MORT DE VICTOR HUGO
Plan de la causerie
1— Pourquoi cette causerie?
2._ Biographie résumée de Victor Hugo
3
Son oeuvre: mettre en relief
la variété des genres abordés paf. lui,
_
l’importance considérable de son oeuvre,
la puissance d * imaginât i en, sen étemnsaite fée endité ^d’invention verbale, la
beauté de sa poésie.
4._ Lecture de quelques morceau choisis.
_
__
«•
•••*
Victor Hugo est le poète lyrique le plus puissant. le plus varié, le plus couplet que posee&e
la littérature française.
A l’appui de chacun des points développes, il a
donné lecture clê passages plus ou moires longs des morceaux
sis ci-dessous désignés:
choi¬
f' *
(Ce siècle avait deux ans
cience
-
sails auX
,1
-
Lorsque l’enfant paraît - La grand
%SLO rfjk,
4Atu
«Lfc Haa4^(a>(a^{x^X\/^
yvKVwCtAS *JL.
A^A^Vv^n <V
LA FRANCE DANS L'HISTOIR
Service du Patrimoine
l
\
S
£c«*^Cw^t\uXc Hx XjO ac4*c4/v^l
é) tA-0^^-<—•
i {-(, e
E^ DANS LE MONDE
I»® XVllle siècle n’est pas encore clos qua déjà
jatta dans- 1« plus grand bouleversement d’idées, de sentiments et
cl institutions du* Aient.» connu l^s
peuples
depuis
avènement
Hu
christianisme : elle fait la Révolution. Elle la fait non
pour «IXe
seule, mais pour tout l’univers. Elle écrit les. Droits de l’Homme
pour tous les hommes, Français ou étrangers. Elle proclame le droit
des peuples pour tous les
veut que le grand acte d’
Elle
peuples.
.-.-p 1
-î +
a ^n
émaneîoation nn-’^n.-
v;~
ww ******
Révolution devant Valmy
‘amp
é miem
5,En 1789,
sur 1
écrit-il, au premier rayon du nouveau soleil montant
horizon, 1ersqu*en entendit parler des droits communs à tous
les hommes, de la liberté
bienfaisante et de Inégalité chérie, qui
pourrait nier qu'il n’ait senti son âme s’élever et son coeur battre
d un mouvement plus rapide et
plus fort ?...
fous les peuples opprimés tournèrent leurs
vers la capi¬
regards
tale du monde
Titre glorieux que paris portait depuis si
longtemps
avec justice ot
qu il n avait, jamais plus mérité qu’à cette époque!..
La guerre commença, et les
Français, en bataillons armés, s’ap¬
prochèrent. Mais ils parurent n’apporter que le don de l’amitié.
Ils plantèrent gaiement, les arbres de la
promettant de ne
liberté,
pas usurper le. territoire des nations étrangères et de leur laisser
le droit do se
gouverner elle-^néme. La jeunesse fit éclater les (l)
danses de 1 allégresse commencèrent à se fermer autour
des nouveaux
'
étendards..
Oh ! combien fut heureux, ce temps, #.ù ce que l’homme
juge être
Le bien supreme, la
liberté, se montrait près de nous et pouvait être
langues
muettes;
les
point
de
Il
avait
n’y
atteinte
!
facilement
vieillards, les hommes d’un age mûr et les jeunes hommes parlaient
a haute
voix, pIci.ns de pensées et de sentiments sublimes !!.
Cette liberté dont parle Goethe conquise au prix, de lourds sacri¬
fices, portée a tous les peuples, sera vigoureusement défendue chaque
fois qu*elle sera en danger, c est ainsi
que- depuis 1?89 la France
oarre la crate aux regimes du
passé. Elle prépare le règne de la dé*mocratie, en jeu de la première guerre mondiale, par ses élans de 183<
de 1848 et de 1851. Ce dernier élan est
d’origine de l’histoire de la
plus grande statue du monde. Décembre 1851, la nuit, une rue de par id
(es dexonscurs ce ta .liberté sont
bloqués par une barricade, impos¬
sible de passer, retourner, et est se
dans les bras des égor-•
Jeter
geurs, a ce moment, une Jeune femme en robe blanche, avec autorité
monte sur
pour éclairer la rue.
une
la
main,
torche
à
la.narricade.
Les balles sifflent, 1 une d'elles fait vaciller la flamme...la
femme est toujours là, grande dans sa
longue
robe
blanche,
agrandie
encore par cette torche
qu1 elle tient très haut au-dessus de sa tête.,
-En avant, crie-t-aile, soldats de la liberté î Puis elle tombe,
atteinte d une Dalle, sur 1: amoncellement de
transformé
planches
bientôt en bûcher par la torche
qu’elle n’a pas lâchée.
Bartholdi assiste à jette scène, saisi, affolé, et bientôt hanté
par cette vision et l’idée d’immortaliser cette femme, d’en faire
une statue
géante : L* liberté éeJurant le monde ! Elle se dresse
aujourd’hui à l'entrée du port de New-York, sur l’fle de Bedloe ©ù
débarquèrent la Fayette et Rochambeau. ^enue de la France à travers,
1 ocean, elle a pris pied sur le nouveau
continent; elle semble
s être
retournée
terre cherie que
Ac
comme
on se retourne
instinctivement pour voir la
l’on a quittée. De son gigantesque piédestal où
,
iL
\a>vwma.
Mà
f
ok Aeh
3
»
elle regarde vers le large du plus loin quelle
elle s'est haussée,
courriers
lui
apportant
des
nouvelles
de.
sa patrie natale. La nuit, lorsque sa torche s'allume,
s'inquétant
toujours, elle semble encore scruter les ténèbres comme pour aperce¬
voir le rivage, franç ais. Le génie français a remarquablement person¬
nifié l'idéal français. Mais il faut attendre. Sedan pour que le crime
du deux Décembre soit châtié et que la France retrouve sa marche en
avant. Ce que n'osent pas les grandes nations européennes, elle le
tente : elle fonde chez elle la République; elle y réalise l'Etat
entièrement laïque. L« souci de cette évolution intérieure ne 1'empêche
pas de défendre le Droit des peuples partout où elle le peut."... 1'
histoire vous apprend qu'un peuple a mêlé son sang à celui des peuples
qui ont voulu naître, depuis un siècle et demi* dit E.IAvisse dans
un discours à des enfants (15 Août 1905) c Ce pauple est celui qui^
a fait la guerre d'Amérique pour 1^ indépendance des Etats-Unis, l'ex¬
pédition de M^rée pour l'indépendance de la Grèce, le siège d'An¬
vers pour l'indépendance de la Belgique, la guerre de Lombardie pour
1*indépendance de l'Italie. Ce peuple c'est nous". "Et quand d'autres,
à leur tour, brandissent le principe des nationalités, elle a même
l'air d'oublier que c'est elle, la France, qui l'a fait jaillir de la
Révolution et que c'est elle plus que personne qui, dans la première
guerre mondiale, vient, au prix d'un effort magnifique et surhumain
d'en assurer le triomphe, pendant quatre années d'une lutte dont l'en¬
jeu était tout ce que les hommes ont de plus sacré, le droit de vivre
libres dans une nation libre, *la France a incarné la cause de la li¬
berté et de la justice : presque seule d'abord, elle a tenu tête à
l'Allemagne; sur la Marne, à Verdun; au prix de sacrifices sanglants,
elle a rempli le rôle que la géographie et l'honneur lui avaient assi¬
gné, celui d'"armée de couverture" de l'Entente, puis, quand toutes
les nations alliées, ayant achevé leurs préparatifs, sont intervenues
dans la bataille, elle a continué à combattre au premier rang jusqu'au bout et, finalement, elle a pris la direction de la lutte qui
a mené à la victoire définitive, à la victoire du Droit, Honneur im¬
mense, mais fardeau redoutable, la France, aujourd'hui comme hier,
continue sa mission qui est de frayer la voie aux nations et de tenter
expériences pour l'humanité." •
Oui, aujourd’hui comme hier; car il ne faudrait pas oublier qu«r
dans la bataille qu'elle vient de perdre, elle' a déjà fait le sacrifice
de loo 000 de ses meilleurs enfants qui, sans attendre un équipement
moderne se sont jetés dans la lutte, offrant leurs corps pour Endiguer
le flot des engins blindés ennemis, et, sous le goug allemana, malgré
ses deuils récents, .malgré ses souffrances, la France s'arrête encore
à donner son sang pour la cause de la Libertéï
Mais si, pour donner à l'homme où qu'il vive^ ses libertés essen¬
tielles, la France, au cours de l'histoire, a dufaire d'énormes
sacrifices et surmonter les détresses les plus grandes, ces souffrances
ne sont *ien auprès do cexles que lui cause parfois le inc oubli par
les peuples mêmes qu'elle a affranchis. Cette douleur éclate dans le
poème de Victor Hugo "A la France" au moment même où, abandonnée de
teus, elle venait de payer bien cher son trop grand dévouement à
la cause de
peut, pour voir venir les
i
,
1'humanité (1871).
A la France.
toi. Tous sont d'accord, Celui-ci,
Nommé Gladstone, dit à tes bourreaux: merci !
Cet autre, nommé Grant, te conspue, et cet autre,
personne pour
r.
-,
'
V.
.
*
.
mmm
'’£v£,-'s 'f
■'
fu J
la
Nommé Bancroft, t*outrage; ici c?«st un apôtre,
Là c*«st un soldat, là c'est un juge, un tribun,
1 -*fv
V
•
jjn protro, l?un du Nerd, 1'autre du Sud5-pas un
ten sang, à grands flots versé, ne satisfasse;
'qu4
pas un qui sur ta croix ne te crache à la face.
Hélas î qu'as-tu denc fait aux natiens ? Tu vins
Vers celles qui pleuraient, avec ces mets divins :
jeie et paix ! - Tu criais : - Espérance\ allégresse !
Seis puissante, Amérique, et tei, seis libre, « Grèce !
L'Italie.était grande; elle deit l'otre «neor.
je le veux ! - Tu dennas à celle-ci ten or,
A celle-là ten sang, à teutes la lumière,
Tu défendis le dre it des hommes, coutumière
*
De teus les dévouements et de teus les devoirs.
Cemm* le boeuf revient repu des abreuve1rs,
Les hemmes sent rentrés pas à «pas à l1 étable
Rassasiés de tei, grande soeur redoutable,
De tei qui pretégeas, de tei qui combattis»
Ah 1 se mentrer ingrats, c'est se prouver petits0
N'imparte i pas un d,Teux ne te cennaît. Leur feule
T'a huée, à cette heure où ta grandeur s'écroule,
Riant de chaque ceüp de marteau qui tombait.
Sur tei, nue et sanglante et cloué* au gibet0
Leur pitié plaint tes fils qu* la fertune amère
Cendamne à la rougeur de t5aveuer peur mère,
Tu ne peux pas mourir* c*est 1.1 rogr*+- qu'on a.
Tu penches dans la nuit ten frent qui rayenna;
L'aigle de l'ombre est là qui te mange le feie;
C'est à qui reniera la vaincue; et la jeie
Des reis pillards, pareils aux bandits des Adrets,
Charme l'Eupepe et plaît au mend®...- Ah î je voudrais
je veudrais n'etre pas français peur peuveir dire
Que je te cheisis, France, et que, dans ten martyre,
Je te proclame, tei que ronge. le vautour,
Ma patrie et ma gloire et men unique ameur !
Ta France
A l'heure
dans
La 2me
suerre
\
«iîr
mendiai®
actuelle, peur avoir mis teute sa confiance en des
peuples qu'elle avait/libérés, peur aveir eu un trep grand ameur de
la paix, peur aveir eu un trep grand respect des traités «t une trep
grande herreur de l'agrèssien, la Franc® est à nouveau couverte de
deuils et, de misères ! Désastre sans précédent dans sen Histoire !
Le terrible fracas de cette Grande France qui s'abattait, impi¬
toyablement écrasée et poignardée dans le des, s'est repercuté dans
1«/Monde consterné. Et cemm<* après l'orage, à cette catastrophe sur¬
céda la stupeur. Sous 1a bette des barbares, désemparés, les Français
courbaient.l'échine $ ceux que le flot envahisseur n'avait pas at¬
teints se regardaient sans peuveir prononcer une partie : regards
étonnés. regards remplis de détresse 1 Teut semblait perdu.
Quoi I
«st-ee à cela qu’avaient conduit les sacrifices d/un millinaire ? L*
sang de Poitiers, de Bouvies, d'Orléans, do 89 do 92 avait coulé *n
pure porte ? Quoi I ”1'enfer de Verdun" n'aurait servi à rien? Fal¬
lait-il douter de l'Humanité ?
Mais à peina ce premier moment de stupeur était-il passé, que, de
la terre d'exil, une voix française pleine, de fermeté lançait "La
France a perdu une bataille mais la France n a pas perdu la guerre
Le Général de Gaulle rassemblait autour de lui les éléments d'une
Franco Combattante, sauvait l'Honneur de notre grande France, la
•/ItR«’Tf'1
»
France des usines, la France des campagnes où dans quelque coin re¬
tiré £« chaque foyer sont conservés et pieusement visités des sou¬
venirs des soldats de Verdun, de la Somme, de la Marne, de Magenta,
Selférin*, de V/agjkgramj d* Iona «t peut-ltrê meme de Valmy,
Tout était à refaire, D* quoi disposait le Général de Gaulle?
B*une volonté I la volonté inébranlable et têtue de reprendre la lutta
aux cotés de sa noble aXliéo la Grande Bretagne qui supportait alors
tout le poids de la pression barbaresecouant les esprits abattus,
cet élan puissant, comme une traînée de poudre, fit le tour de la
T«rr«. Et partout où ils n'en furent pas empêchés, volontairement,
3es Français en exil, les Français de PEtranger, les Français do
l'Empire se serrèrent autour dû Chef retrouvé, La force était là,
naissante, Elle fut organisée s armée de terre, armée de mer, armée
de a ’air, volontaires commandés par de jeunes chefs ainsi qu>.n 92
Aussitôt, ces armées entrent en action partout où se trouve Penne
mi : sur les fr/»nt PAfrique* sur#le front russe, sur le front de
Pair occidental, et c’cst Kerr91 Masea^uah, Mouzouk, Koufra..,
de
v
c* est Eirhf.keim
*
Aujourd’hui, avec 1 aide des Alliés, cet+e force a grandi, La
France de lvEmpire à 1 exception de PIndochine est deoout avec
des armées de terre considérablement grossies et rééquipées, une
flotte maritime et une flotte aérienne puissantes, le tout dirigé par
un gouvernement fort, La France résolue et obstinée gravit lentement son
calvaire.
Domain, dans un. élan enthousiaste, la France de P Empire ira li¬
bérer‘sa Grande soeur, qui dasis 1 • attente de ce moment, malgré les
souffrances qu’t 11« en dure, se prépare à reprendre les armes pour
être présente à la Victoire aux cités de ses Alliés, ,f"Altrs, comme
l'écrivait Ernest Laisse en 1919, après le piétinement fébrile,
3
nations se remettront en route pour une nouvelle étape. Nous avens
la droit d'espérer et de croire, qu'à 13avant-garde se tiendra la
Francs11,
h.
<v
\l
,
dernières réunions des instituteurs del'île, J'av^is
demandé que, dans chaque école les élèves écrivent quelque chose
A l'une des
sur
la France.
je recommandai avec
insistance qu'aucune indication ne leur soit
donnée de manière à recueillir pures et personnelles, toutes les
idées qui leur viendraient à 1*esprit.Ûans les devoirs reçus,
sous le coup de 1*inspiration, on sent transparaître sous chaque -mat
faits
phrase bancale, une émotion intense, émotion soulevée parles senti¬
ments les plus variés, allant des plus simples aixplus complexes
et auxquels la gaucherie d'expression ajoute encore une certaine
candeur, un charme délicieux, par les exemples pris au hasard dans
une
centaine de copies vous pourrez
ces
jeunes enfants.
sentir vibrer les coeurs de
D'abord l'amour de la patrie entraînant une réelle souffrance
•
à l'idée de son malheur.
Six ans et demi ,r La France est belle et souffre”.
Un garçon des districts :11 j'ai beaucoup
de la France parce
pitié
qu'elle est malheureuse et je ne peux pas aller la sauver”.
Onze ans ” j'aime la France, c'est ma patrie; soit qu'elle ga¬
gne, soit qu'elle perde, je l'aimerai toujours autant”.
Voici exprimé par un enfant de onze ans un sentiment allant
jusqu'à l'extrême délicatesse ” je travaille bien en classe ce ma¬
tin, je fais du plaisir à la France ” puis il reprend plus loin
Aujourd'hui je pense à la France qui travaille pour moi, ce ma¬
tin je travaille comme la France”.
puis un jugement d'un définitif comique porté par un élève de
13 ans “Tout le monde doit aimer la France, ceux qui ne l'aiment
”
sont des boches”.
La Confiance en l'avenir ne manque pas.
Garçon# de 9 ans venant des Tuamotu.depuis un an seulement à
l'école ” La France faire la guerre, la France est gagnée”.
Un autre se souvient un peu de la proclamation du Général de
Gaulle le 18 Juin 1940 " La France n'a pas perdu.lu guerre mais
la France a perdu la bataille”.
De la presqu'île un enfant de 12 ans écrit “Ne pensions pas que
la France ne ressuscitera jamais. Elle se relèvera plus belle en¬
core s ©us le commandement du vaillant Général de Gaulle”.
”
Ce n'est pas le moment de la piétiner, au contraire, relev©ns-la. Reprenez les armes citoyens I luttez avec héroïsme comme
en 1914. Il faut que l'honneur de la France remonte et plane avec
pas ce
déjà
drapeau tricolore” . Ici, l'on a 15 ans et l'on sent
une
certaine détermination, le désir de faire quelque chose pour la
le
France.
T,o Général de
Une petite
En ce moment le
Gaulle et'son but ne sent pas méconnus.
fille “Avant la France est sauvée par Jeanne d'Arc.
Général de GAULLE veut sauver la France”.
Un jeune métropolitain ” France, je veux retourner sur ta
terre où je suis né. Le Général de GATILE fuit tout sen possible
pour chasser les Allemands de ta terre et il veut rester liore
sur
ton sol
Quant au
Onze ans
riche ”.
Maréchal petain
” Et encore le Maréchal pétain il a vendu les
françaises ”.
colonies
Alliés no sont pas oubliés.
Onze ans ” Las Français et leur amie
Los
l'Angleterre se jettent
dans la bataille pour défendre la France, la France n®tre patrie,
sans oublier la Russie qui nous aide de "plein coeur". La France
commandée par le Général de GAULLE s'est lancée dans la bataille.
Des volontaires de Tahiti, d'Australie, de Nouvelle-Zélande sont
jetés sur le champ de bataille pour mourir, mais jbas mourir pour
rien, mourir pour la France ".
T,a Conscience du role de la France dans la marche en avant de
la civilisation.
Une petite fille
berté ".
après 3 ans d'école 11 La France porte la li¬
12 ans 11 La France est la patrie la plus honnête "
puis plus loin " La France aide les étrangers quand ils viennent
Un garçon
en
France 11.
Une grande
•
idée, mais un peu trop grande, trop abstraite pour
pouvoir être exprimée parfaitement par un enfant "A la fin de la
Grande Guerre de 1914, la France était devenue le symbole du monde
entier, à cause de sa beauté ".
Douze ans " Les Français se battent contre les Allemands peur
gagner la Liberté ".
Un garçon u Aujourd'hui comme toujours, les Français font la
guerre contre les Allemands peur être libres".
En fin voici la confirmation dLo^ la devise de la France da.
on action colonisatrice " plutêt"gagner que soumettre ".
Treize ans " L5Océanie française aime la France parce que,avec
elle, la liberté dure toujours ".
Qulque chose de bien plus simple mais combien touchant, écrit
par une petite fille de 12 ans " La France est comme une maman
peur neus ".
Pour terminer voici trois devoirs dans lesquels il n'a été
e©rrigé que les fautes d'orthographe.
1.
-
La France.
j'entends souvent son nom dans la
ma patrie, je ne l'ai pas vue de
mes propres yeux, mais je l'aime, je l'ai vue
dans
des
images,
c'est vraiment un beau pays. J'ai étudié sa belle histoire qui
m'a émerveillé, sa géographie qui me fait v©ir ses belles villes,
ses belles montagnes. Son nem triomphe des revers, je l'aime
pour la beauté de ses monuments, de ses "boulevards, de ses champs
qui s'étendent à perte de vue, de son armée, de sa flotte, de son
aviation, c'est elle qui m'a nourri, qui m'a élevé, et instruit.
«
pa France est un beau pays,
bouche des personnes. Elle est
patrie, est aujourd'hui envahie. Ce qui faisait sa
beauté et sa farce est détruit par les Allemands, ce beau pays
est plongé maintenant dans de douloureuses souffrances. Oh 1
chère France, je pense toujours à toi. Si j'étais grand, j'irais
La France, ma
couleurs entraîne^
Tu es maintenant re¬
présentée par le Général de GAULLE qui est notre chef et qui avec
l'aide des alliés te sauvera, oh! France chérie, je crois ferme¬
ment qu'un j@ur tu te relèveras et continueras ton chemin fait
de justice et de liberté. Vive lia France i Vive ^ le Général de
combattre pour te sauver, toi qui dans tes
tous les coeurs et fai $ couler les larmes.
GAULLE.
M
»
'YY\co^AA/v\,
_
l X) CtVwû
II.
La Franco.
-
11
N®us aimons cotte belle France
pensons sans cesse à toi dans nos
qui est nôtre chère Patrie. -Nous
prières, car* nous savons que tu
es en guerre depuis quelques années et que tu es triste en ce mo¬
ment. Des milliers d'hommes sent venus pour te délivrer et te dé¬
fendre contre les ennemis. Tous les pays veulent t'avoir parce que
tu es un des plus beaux pays
France sera délivrée. Quelle
ce
*
jour viendra."
III.
"
du monde. Peut-ctre un jour notre belle
joie pour la France et pour nous, quand
Al
-
La France.
âme aux étrangers pour aiaer
et non peur avoir quelque chose. La France est la patrie de teus
les pays. Bile verse s©n sang pour nous défendre. Et, pour cela,
elle envoya tous ses enfants pour lutter centre les ennemis; et
La France donne
son ceeur
eu s@n
elle restait seule. je l'aime ce tte France. Les ennemis l'ont dé¬
coupée en morceaux comme un bois. Elle meurt cie faim. Alliés, aidez-
la, et luttez jusqu'au bout pour mettre notre chère France à l'han--
neur.
Quand elle était vainqueur c'était une espérance pour nous.
Vive la France I
iLcWoû
y
X
'
LA SOUSCRIPTION DANS LUS UCOLUS.
La
souscription en faveur des combattants et des patriotes
de la Résistance en France fut accueillie
avec
joie dans les
écoles.
Une classe maternelle d'une trentaine de bambins ramasse
Chaque élève veut faire un sacrifice; certains vendent
£70 Br.
leurs billes pour apporter
une
ensuite l'argent à lai^maî tresse,
élève donne 5 Fr à son c&marade
faire le geste et en avoir la
vent de
leur
Tous,
dénué, afin qu'il puisse
satisfaction, d'autres se pri¬
cinéma. L©s coopératives scolaires, à la demande de
bureau, versent un fort pourcentage de leur encaisse.
spontanément, joyeusement, ont contribué à cet immense
•
effort de la
France
tachement à la mère
<*
pour sa Liberduk-et montré ainsi leur at¬
patrie.
£
Cka*X/\j*Aa- Æo
JUaa/vs^ û-
RESISTANCE DIJ PEUPLE FRAUSSI S A L * ENVAHISSEUR ET A SES
DOCTRINE
OTALITAIR
Cette résistance ne date\/a'aujourd'hui, elle commence au pre¬
mier jëur de cette guerre, al@rs qu'insuffisamment
préparée, la
France entière n'hésita pas à se lancer dans le plus grand con¬
flit de t®us les temps aux c®tés de son Alliée la Grande Breta¬
gne . ue geste quoique déjà éloigné il est vrai, n'est pas à
sous-estimer ou à laisser tomber dans l'oubli. Moments d'angeisse
cruelle réalité supportés par un peuple qui dès le lendemain
de la dernière/mondiale xx&xxhxxphs:
pour éviter à ja¬
mais une nouvelle catastrophe sanglante, prêche le désarmement
réduit lui-même ses effectifs militaires, chante et glorifie
la Paix universelle et qui brusquement voit s'effondrer ses plus
nobles et plus chers projets, s'évanouir son idéal, combien d'
autres ©nt mieux aimé subir 1'invasion ©u reculer devant cette
terrible décision. La Franc® a un passé trop beau pour se rési¬
gner à le noircir en renonçant à ses engagements ©u même en
faisant preuve de faiblesse devant une juste cause.
LG début de ce conflit fut terrible, elle essuya des revers
dépassant toute imagination. Mais il ne faudrait pas,comme @n est
tenté de le penser, en rendre responsable le soldat français
c'est-à-dire la masse du peuple et dire "les Français ne se sont
pas battus" car partout su il eut à affronter l'ennemi le soldat
français a fait son devoir^. Témoin en est la défense de saumur,
sur
la
Signe de la Loire, par les jeunes élèves officiers de
1'Ecole de cavalerie et du train, défense qui devient dès l'été
1940> le symbàle des qualités de courage, de loyauté et d'abné¬
gation dont fit preuve le combattant français. Le récit de ce
combat demeurera une page fameuse-de l'histoire de France.
\ftkO
Lecture du récit. A
hjt vsici
£ cL**a^*.oI
des chiffres
éloquents, se passant de tout com¬
mentaire. dans un régiment d'artillerie,sur 130 officiers 7 res¬
capés go au moins ©nt été tués.
encore
Dans un bataillon d'infanterie sur goo hommes il en est revenu loo
Dans un régiment d'infanterie sur g.OOG hommes il en est
400
Ax->rès l'Armistice de 1940 viennent les nombreux ralliements héxiçxx roîques, téméraires même, au mouvement France Libre,pour la
.
continuation de la lutte. Ralliementsde territoires entiers effec¬
tués le plus souvent par une poignée d'hommes décidés à maintenir
dans l'honneur le drapeau tricolore ;
petits groupes, tels ces % aviateurs
gnent les volontaires gaullistes
Ralliements individuels eu par
d'Afrique du Nard..qui rejoi¬
l'avion de là commission d'
Armistice italienne, ce sont de jeunes bretons qui passent la
Manche sur de frêles esquifs, au nez des soldats allemands. V©us
v©us rappelez sans doute des 5
jeunes français de Ig à I9 ans reçus
par Churchill. En Indochine ce sont b aviateurs s'échappant sur un
sur
»
A
*
2
cjiüb
avion léger emprunté au
aéronautique de
couvrir leurs mille kilomètres de route, sont
saïgon^et qui, pour
obligés de grimper,
en plein vol, sur les ailes de l'appareil pour transférer dans le
réservoir les bidons d'essence qu'ils avaient emportés, c'est, tout
dernièrement, l'évasion sur un appareil allemand de 3 aviateurs pri¬
sonniers travaillant dans une usine allemande et qui avaient ras¬
semblé litre par litre la quantité d'essence suffisante pour ral¬
lier l'Angleterre, ces audacieux
des
volontai¬
res du général de Gaulle qui devait s'illustrer sur tous les fronts,
grossirent l'armée
particulier sur le front d'Afrique où BIRHAKEM symbolise l'esprit
de résistance de la prance combattante. Mais tous ne pouvaient partir
c'est <fglors que s'organisa en France même l'armée de la Résistance
comptant actuellement plus de 200.000 francs tireurs menant contre
en
.
.
_
l'envahisseur
une
-
ié.
A
guerre sans merci.
Voici tirée du fascicule de Fernand Grenier, Député de paris,
quelques précisions sur cette armée de la Résistance.
lendemain de l'Armistice alors que le Général de Gaulle
lançait son appel et donnait les consignes de confiance et de grou¬
pement des hommes qui voulaient continuer la lutte a laquelle ils
les exhortai#$ft.
depuis le 18 juin.
La prance ressuscitait.
■'icier et d'une poignée d'
D'une part, l'acte de foi d'un
hommes d'honneur.
D'autre part la classe ouvrière de ce paris prestigieux, ces
au
métallos de nos faubourgs, dignes descendants des
vilontaires de 1792,
qui écrasaient les prussiens Me Brunswick, petits-fils des communards
oui s'insurgeaient contre les aapitulards de l87d> des îsrapoléen ill
et les
Bazaine.
Là filiation historique ne s'est pas démentie.
Contre le prussien : en 92 les jacobins; en 7I, les communards;
en 40 1g peuple des faubourgs, héritiers des précédents.
Avec le prussien : en 92 les msahxxx Nobles émmigrés de coblentz;
en 7I les versaillais; en 405 les traites de vichy.
St une fois de plus c'est paris - le paris populaire et vi¬
brant - qui allait montrer le chemin à la province, c&r notre grand
paris est demeuré, dans ces années de douleur, la lumière, le guide,
le frère aîné.
Automne 1940. Deux dates : 5 octobre, 11 Novembre.
5 Octobre. La Gestapo a donné l'ordre et la police de peyrouton
l'exécute servilement. Dans la nuit, bOO communistes sont arrêtés :
députés, des maires, des conseillers municipaux de paris, des
secrétaires d'importants syndicats ouvriers; parmi# eux les hommes
qui seront fusillés, un an plus tard, à chateaubriand.
La classe ouvrière parisienne comprend, dès lors, lumineuse¬
ment ce que signifie la collaboration de vicjay
Deux
étudiants vont à l'Arc de Triomphe apporter
leur hommage à l'inconnu. Des milliers de parisiens acclament la
jeunesse des écoles, La Gestapo charge. Des morts, des blessés;
des centaines de jeunes gens jetés en prison. Les universités fer¬
més huit jours.
Les intellectuels français, le quartierLatin rejoignent ce jourlà les ouvriers de st-Denis, de Boulogne-Billancourt et de edichy.
Usines et universités, dans le même pur patriotisme se rassem¬
blaient dans la lutte contre l'envahisseur et ses laquais.
11 Novembre. Les
#
3
des bras et des cerveaux donnait
dans l'édifice de la trahison.
LG refus
le c©up de pioche décisif
Depuis, les bastions de la résistance sont
et les salles de cours.
demeurés les ateliers,
provinces occupées ne sentaient pas moins la botte nazie, Elles
frémissaient de la meme colère contenue du meme âpre désir de libéra¬
tion, de la même volonté de combat.
Les mineurs du pas-de-calis et du j\!©rd allaient le démontrer magni¬
fiquement en mai 1941.
L'histoire de cette grève est encore mal connue, car jamais la
presse parisienne, pas plus que Radio-paris et les postes de vichy n'en
dirent un seul mot. ce que nous savons de certain, c'est que les mineurs
demandèrent une amélioration de leur ravitaillement et que, devant les
Nos
coalisés avec le comité des Houillères, les "queules
noires" se mirent en grève. La répression fut d'une férocité inouïe :
tous les secrétaires de syndicats emprisonnés, tous les maires communis¬
tes massacrés. Les corons miniers furent soumis à une telle terreur,
que les mineurs sont demeurés dg/puis les plus farouchement hostiles aux
hitlériens et aux traîtres qui les servent.
En faisant couler le sang des ouvriers et des étudiants, c'est l'en¬
nemi meme qui dressait contre lui des masses, sans cesse plus importantes,
refus des occupants
de
Français.
La
résistance allait encore s'accentuer,
et prodigieusement, avec
l'agression d'Hitler contre l'U.R.S*S. le 22 Juin 1941*
Avec son clair# bon sens, îe peuple de chez nous^décelait, dès le
22 juin I94I, que l'Allemagne venait de signer son arret de mort.
Avec la certitude de la victoire alliée, la résistance à xs l'en¬
vahisseur allait rapidement s'amplifier.
août, aux yeux de la classe ouvrière, le nazisme apparaissait
définitivement comme l'ennemi dm socialisme, d'autant plus que l'on
voyait plus nettement, chaque jour les hommes des trusts faire la pluie
et le beau temps à vichy. Hitler voulait détruire les conquêtes sociales
des peuples soviétiques et petain supprimer toutes les libertés arrachées
par les luttes de nos pères. Dès lors, la lutte prenait tout son sens :
contre l'Allemagne hitlérienne, contre ^e fascisme de la croix gammée,
En
contre le fascisme de
Von stuelpnagel
vichy.
compris cette évolution de la situation. En juillet
I94I, il signe un décret : la peine de mort pour tout rédacteur, impri¬
meur et distributeur de tracts ou journaux communistes, et vingt cinq
ans de travaux forcés à quiconque trouvera un tract et 11e le portera pas
à la K©mmandatur la plus proche.
impri¬
mé en quelques jours et distribué à deux cent mille exemplaires, et une
manifestation patriotique à la gare st-Lazare où la foule face aux hitlé¬
riens et aux policiers de vichy chantent la Marseillaise.
Fureur de la Gestapo, vingt otages du çadp de Drancy - dix communis
tes ( dont trois avocats)
et dix israélistes - sont fusillés le lendemain
parmi ces premiers martyrs, un ouvrier de st- Ouen. 5a mère reçoit
la visite de 1'aumônier allemand qui passa les dernières heures avec
les otages :** votre fils, Madame, est un héros. Toute la nuit il a ra¬
conté des histoires
Double réponse : un manifeste
du parti communiste français,
drôles. Tl parvenait à faire rire aux larmes ses
camarades.- La dernière heure, ils ont écrit, voici sa lettre ...Dans *
le camion qui les transportait au M©nt valérien, ils ont chanté sans
arrêt la Marseillaise... Devant le peloton d'exécution, ils ©nt tous
refusé de se laisser bander les yeux..."
\
4
*
*
premières exécutions soulèvent la colère populaire. Le sabo¬
tage se développe, pour essayer de 1*enrayer, de Brinon se rend à Vi¬
chy. Il obtient de Barthélémy, ministre de la justice, et de pucheu,
ministre ue l'intérieur, la constitution des “Tribunaux Spéciaux" ju¬
geant sans appel. Le “vainqueur de Verdun" appose sa signature...pas
un geste de révolte contre les assassinats qui se préparent I
Quinze jours après, le premier de ces “tribunaux® l'ancien
pa¬
s'installe
à
gouver¬
ris. je n'ai retenu que deux des noms des "juges
neur des colonies Marchesseau, et l'ancien ambassadeur Peretti della
K©cca. Devant ces misérables comparaissent une vingtaine d'inculpés:
•n ne peut les accuser de sabotage, de"terrorisme," car ils sent arre¬
tés depuis des mois p©ur édition et distribution de tracts communistes,
je n'ai pas leurs noms; je sais seulement que parmi eux se trouvait
jean Catelas, cheminot, député d'Amiens, trois fois cité et deux fois
médaillé dans l'autre guerre, et Bréchet, le secrétaire du députéMocquet, lui-même emprisonné à Alger et tient le fils de 17 ans sera fusil¬
lé à châteaubriant quelques mois plus tard. Trois sont condamnés à mort,
Cos
forcés.
Devant ce tribunal d'assassins aux ordres de l'ennemi, ces Français
ont une attitude de mépris et de défi, ils fustigent leurs bourreaux,
ils clament leur foi en la prance. Le procès ne dure que quelques
heures, "des heures d'un héroïsme inouï, invraisemblable," nous dira
les autres aux travaux
témoin, ex-militant croix-de-peu qui découvrira - hélas, pour la
première fois l - de quoi sont capables ces ouvriers si ignorés jadis.
Le lendemain même, la sinistre*guill©tine est dressée dans la cour .
de la prison de la santé. Les trois martyrs n'ont pas une minute de dé¬
un
Quand en leur ait; "c'est l'heure I"', ils partent d'un pas
assuré, chantant "La Marseillaise." Dans toutes les cellules, on est
réveillé, on entend:"Adieu, jean!" et le député d'Amiens répond:"cou¬
rage , les gars!" L'atroce machine dans le jour blême...le couteau
tombe sur le c©u du premieCau moment ©ù trois cents patriotes, de leurs
cellules, reprennent 1'immortel refrain :
“aux armes, citoyens !
faillance.
bataillons...“
Quelques semaines plus tard, le premiergreupe de francs-tireurs
est constitué : il a pris le nom do "Jean catelas." il débute par un
coup de maitre: dans la région de nroux, un train militaire saute; plus
d'une centaine d'hitlériens tués, autant do blessés. Le détachement
assiste de loin à l'explosion qu'il a causée; les hommes sont graves,
immobiles. Leur chef dit simplement:"Nous avons commencé à venger notre
Formez vos
jean !".
Depuis, un énorme chemin a été parcouru.
Les F.T.P.(Francs-Tireurs et partisans) se sont multipliés et disci¬
plinés. ils ont beaucoup appris et ils ©nt bénéficié d'une expérience
qu'ils ont payée de leur sang.
A la fin Novembre 1943 le comité Militaire National des prancs-Ti¬
reurs et partisans
Français envoyait au général de Gaulle une longue
lettre dont voici des extraits.
“A la suite des nombreux entretiens cordiaux que nous avons eus
avec vetre représentant, il nous.a semblé utile de vous adresser la
présente information sur* les buts, l'organisation et l'action des
F.m.P.F.7
d'on dégager quelques conclusions.
"Notre organisation des "prancs-Tireurs et partisans Français" groupe^
formes,
collabararésistance
qui prirent naissance en France au début ae l'occupation, en particulier
parmi les travailleurs qui se livrèrent aux premières actions de grève
et de sabotage contre les fabrications allemandes en France occupée,
“ü'est pour riposter à la tentative de l'envahisseur et des traîtres
dos patriotes armés, décidés à mener la guerre sous toutes ses
par tous les moyens, contre les forces d'occupation et leurs
teurs. Elle a son origine dans les premiers mouvements de
...“Les effectifs des F.T,P.F. sont composés d'hommes, de femmes et
de jeunes gens sans distinction d'©pinions politiques ©u religieuses.
Ils rassemblent pour un meme but de£ ouvriers, des intellectuels, des
commerçants, des paysans, De plus, les F.T.P.F. reçoivent une
aide
matérielle appréciable de la part d'un nombre grandissant de petits
patrons et d'industriels, on trouve, enfin, parmâ/üa cadres, des
ficiers et s©us-@fficiers de réserve. La. discipline des F.T.P.F.>
of¬
quoi¬
très rigoureuse, est librement acceptée.
...’‘tes Comités Militaires, outre la direction de l'action générale,
assurent la protection et l'aiae aux familles des combattants tombés vie
times de l'action ©u de la répression. Enfin, les F.T.P.F. éditent un ma
tériel de propagande clandestine sous forme de journaux régionaux, comme
“Francs-Tireurs”, le “Libérateur”, “valmy, le “vengeur,” etc. Des bro¬
chures destinées à l'instruction militaire, au travail de sabotage et de
destruction, sont publiées. Toutes ces publications ont un tirage vari¬
ant entre 20.000 et 100.000 exemplaires.
“Notre tactique est celle de la guerre d'embuscade et de guérilla.
Elle consiste à mener des actions offensives bénéficiant au maximum
des avantages de la surprise et de la ruse. Dans un pays désarmé, ©ù
les forces gouvernementales sont au service de l'occupant, l'exécution
que
'■
_
coups
son
i
à l'ennemi sur tous les terrains, en agissant en meme temps sur
m©ral.
caractère et ae l'importance
de la lutte des F.p.T.F.5 nous vous adressons drivers journaux et com¬
...“Afin de vous donner un aperçu du
WC!
muniqués dans lesquels vous pourrez trouver 1'énumération des actions
les plus marquantes réalisées avec succès, au cours de ces derniers
m©is, par nos groupes de combat, par l'anéantissement de centaines
d'officiers et de soldats allemands, par la destruction de grosses
quantités de matériel ennémi, par les attaques répétées centre le maté¬
riel de transport ennemi, nous avons contribué, tout en portant de
rudes coups à l'envahisseur, à développer l'esprit de résistance de
n®tre
peuple.
"
moins
d'intensité, tf contribué à la résistance des ouvriers français
L'action de nos vaillants Francs-Tireurs et partisans, se mani¬
festant dans toutes les directions, aux moments choisis avec plus ou
“Relève“.
“Un certain nombre d'entre eux désignés pour partir en Allemagne ont
rejoint n®s rangs. D'autres se cachent ©u manoeuvrent pour ne pas partir
et soutiennent notre combat chaque fois que les circonstances le leur
permettent.
c ©ntre
la
V
♦
”6-
" N©us
serames on droit
d'espérer que,
suite à l'action
héroïque de n©s partisans et Francs-Tireurs, des centaines de milliers
de Français qui nous approuvent et nous suivent, grossiront demain
les rangs de la France combattante, peur participer à l'assaut fi¬
nal centre l'envahisseur.
11 La puissance terroriste hitlérienne qui ensanglante et op¬
prime notre peuple repose exclusivement sur la force armée, Le pou¬
voir policier des collaborateurs n'a pas d'autres soutiens en trance.
A plus forte raison, la lutte contre^'envahisseur aussi redouta¬
ble
une propagande idéologique, mais doit
^ne
se
saurait
limiter
à
revêtir le caractère de l'action armée, le rile des F.T.P.F. est donc
de contribuer à détruire l'armée ennemie et de
à détrui¬
s'appliquer
re implacablement son potentiel militaire (industriel et humain)
u N®tr lutte n'aspire qu'à être digne en cherchant à égaler
les prodiges accomplis par les partisans de tous les pays contre
un même envahisseur.
" pour essayer, de nous intimider, de nous faire renoncer à
la lutte, l'ennemi a£ clamé que l'action armée des patriotes entraî¬
ne l'assassinat
des otages. or, la vérité est qu'nitler a commencé
des exécutions de français à partir du moment #u les difficultés pour
se sont accrues, c'est, exaspérée par son impuis¬
gagner la guarre
sance à arrêter la résistance
des masses populaires des pays enva¬
his, KéRistanKRxdE&xjaa&sg&xgjEpKl^xrR» résistance renforcée par 1'
ardeur et l'admirable exemple«du peuple1 seviétique, que la Gestap®
a cemmencé ses assassinats massifs de
patriotes sans, d'ailleurs se
servir toujours du prétexte " d'otages".
"
Hitler a tenté de briser la résistance en France par une
terreur sans bornes, nous avons accrut notre lutte en réponse à
cette terreur et le niveau de combativité des masses populaires
n'a pas cessé de s'élever. Aujourd'hui, toute la France est convain¬
cue que le seul moyen de mettre fin à l'assassinat des otages
ét de
hâter, par tous les moyens, 1'effondrement de 1'Allemagne hitlérien¬
ne. La lutte des partisans est un de .ces moyens, dûs patriotes de
tous les pays envahis la pr&tiqueJ^paur leur honneur, pour*1'intérêt
de leur patrie, c'est notre honneur de vouloir rester, en\dmpl©yant,
dignes des autres peuples...
..." Neus combattent pour la liberté avec la volonté de jouir de
ces bienfaits avec tous nos
compatriotes, unis dans la volonté de
chasser au plus têt l'envahisseur, de punir les traîtres, et de ven¬
ger nos martyrs. r©ur vammere, nous sommes prêts à tous les sacri¬
fices. Les F.T.P.F. ne demandent pour eux que les moyens les plus
' \
puissants pour se battre, ils savent , quand;i il le faut, donner
leur vie comme vos soldats de B&r-H&keim ou bien comme ceux mêlés
au combat de la huitième armée britannique, ils ne peuvent le me ne 3?,
ni vêtus d'un uniforme leur donnant des droits généralement recon¬
nus à tous les soldats, ni dans l'exaltation que donne la bataille
au c@ude à coude, face à l'ennemi. T©nibés aux mains des occupants
leurs corps sont envoyés à la morgue après la torture qui leur a
écrasé le crâne ©u rompu les membres, ©u bien sont enterrés clandes¬
tinement par une police dont rien ne permettra d'oublier les crimes...
cànclusion
de ce document pathétique, la voici iL'émouvante
"
les F.T.P.
se battent, font la geurre, et savent mourir avec un
courage et un coeur de soldat, c'est pourquoi ils demandent aux
grands soldats que vous êtes de ne pas laisser ignorer plus longtemps
qu'ils fent aussi partie de la France combattante.
.
.
.
.
.
.
...
...
comme
/
7
-
-
"
Leur plus ardent désir de soldats obscurs, inconnus, confon¬
dus dans la foule ardente des patriotes, afin de pouvoir mieux
frap¬
per 1'ennemi et de voir se former à 1'appel de la France combattante,
et sur tout le territoire français, l'armée
française
de
la
libéra¬
tion pour en finir avec l'ignoble occupant dont la France toute en¬
tière est souillée. Lo seul droit auquel prétendent tous les FrancsTireurs et partisans de France, sera d'y prendre leur place peur se
battre avec honneur et discipline.
même comité Militaire des F.T.P. publie des communiqués de guerre
bimensuel^ ©ù sont signalées toutes les activités des F.'1’.?, va-âci.
Ce
•”
■
OKU
C^wvUvf Ac***"* ^7
tUt-*
'
■
-
‘
'-4^-é^mses.
^3 des troupes allemande*.
Trains dérailles - destruction des usines travaillant pour l'Al—
ààçs des dépôts de munitions
~
-
LA REPRESSION EST TERRIBLE
Les groupes de francs-tireurs
et partisans se sont formés et dé¬
veloppés en présence de mille difficultés qui sont loin d'être
toutes surmontées : il y avait pénurie de cadres et défaut d'arme¬
ments. Les patriotes
résolus cj^es premiers détachements ne connais¬
saient rien delà tactique, ni de la strétégie des guérillas en rase
campagne ou en pleine ville. L'urgent était rare, alors qu'il conve¬
nait d'assurer
un
minimum de
femmes et
enfants de
ces soldats sans uniforme. Le
problème de la nourriture n'était pas
non plus facile à solutionner.
Quand d'heure sera venue d'écrire
l'histoire détaillée de cette phase sublime de la résistance fran¬
çaise, quand les animateurs des F.T,P. pourront parler librement, on
sera stupéfait d'apprendre avec
quels pauvres moyens le mouvement à
ressources
aux
commencé et quels obstacles il a fallu surmonter.
Car l'ennemi a mis tout enoeuvre pour freiner le
de la lutte des
aux
développement
patriotes armés.
Sa première tactique fut de passer leurs activités sous silence:
elle ne put être maintenue, car le nombre des actes d'héroïsme
augmentait à une cadence telle qu'il devenait impossible de les ca¬
cher.
Alors, la presse vendue à découvert les "terroristes. r,En présen¬
tant les francs-tireurs et partisans français comme des énergumènes
sansfei ni loi, la tourbe des béat et des Loriot appliquait servile¬
ment les ordres de la Gestapo.
Mais le crime des crimes
été l'oeuvre de Vichy.
a
Les Nazis, en réagissant avec férocité, restaient dans leur role
et dans la tradition prussienne.
Tandis que vichy, en organisant scientifiquement la chasse aux
francs-tireurs, livrait les Français les plus courageux à l'ennemi le
plus cruel.
Il faut le dire bien haut
neuf fois sur dix, les patriotes furent
arrêtés non par la Gestapo, mais par les 8brigades spéciales" organi¬
sées par les Préfets de vichy.
Composées d'individus sans aveu, alléchés par des primes allant
jusqu'à 50.000 franc s pour la capture d'un seul franc-rireurçi ces
"brigades spéciales" ont transformé la plupart des prisons de France
en lieux de tortures, tous les francs-tireurs tous, sans exception:
(
8
arretés par ces
bandits, ont subi des supplices d'une cruauté sans
doute inconnue dans l'histoire.
novembre dernier, j'ai été mis au courant du dernier moyen
employé par ces monstres qui ont mérité cent fois le supreme châti¬
ment. Les patriotes arretés étaient laissés des jours entiers sans
nourriture et sans boisson, puis interrogés pendant des heures et
des heures, s'ils ne parlaient pas, les tortionnaires brisaient petit
à petit leurs poignets et leurs chevilles. S'ils résistaient encore
après ce martyre,, on mettait bras et jambes dans le plâtre ! Et tou¬
an
tes les heures, une
malheureux pour lui
des brutes à la solde de vichy venait trouver le
dire î
-"Eh bien ! salaud, tu te remets, @ui Y Quand tu seras rétabli,
la danse recommencera !"
La torture morale après la torture physique I....
Autre fait, parmi des centaines* d'autres.
En décembre ly42, j'ai rencontré le chef d'un détachement de
francs-tireurs, un ouvrier métallurgiste d'une trentaine d'années. La
"brigade spéciale" le recherchait depuis un an. Ne le trouvant pas,
elle avait -pour toucher la prime - arrêté et livré à la Gestapo la
femme, le beau-père- et le beau-frère de ce brave. Elle avait été dé¬
portée en Russie et l'on n'avait depuis aucune nouvelle d'elle. Les
deux hommes ignoraient tout de l'activité de leur parent : ils n'en
furent pas moins massacrés sans jugement.
"Le 27 Novembre, sept francs-tireurs, arrêtés en avril, ont été
exécutés au camp du Ruchard. d*lx avaient été condamnés le mercredi
2l, et un le jeudi. Le vendredi, ils ont été prévenus que leur exé¬
cution aurait lieu le mardi suivant.
"ils ont été extraits de la prison à l'heure des visites et sont
passés au milieu de leurs familles refoulées par la ©eldgendarrnerie.
De la prison de Tours au camp du Ruchard, ©n les amena dans le même
camion que leurs cercueils, ils chantèrent "La Marseillaise" tout le
long du trajet, ils ont été tués en deux groupes : quatre et trois,
jusqu'à la ceinture, pendant que les Allemands, sans se presser,
mettaient les premiers tués dans leurs cercueils, et cela en présence
des trois autres, l'un d'eux âgé de 21 ans, eut une défaillance et
cria :"Maman, MamanI" Puis, il se reprit et, comme les deux autres,
tomba en criant :"Vive la France!" Tous, étaient pères de famille;
l'un d'eux, de quatre enfants et bientôt d'un cinquième.
"Sur l'acte d/'accusation, il est dit : "Les inculpés sont fortement
et suffisamment soupçonnés de faits de guerre envers l'armée ©ccupan te et, cela, sans être revêtus d'un uniforme".
Aussi ces artisans de la Résistance pour se mettre à l'abri de la
gestapo et des mouchards à la solde de Vichy s©nt obligés de quitter
leur famille, de vivre dans le maquis, dans la montagne @u sont
installés leurs postes de commandement, ravitaillés par ceux qui
restent an village, à la ville, c'est-à-dire par les femmes, les en¬
fants qui n'hésitent pas à prélever une large part de leur maigre pi¬
tance pour que vivent et combattent ce qui restait d'hommes valides
dans chaque foyer. La France entière est tendue vers une opiniâtre
Résistance, hommes, femmes., enfants tous, en silence, spontanément
ont pris du fond du coeur l'engagement quoiqu'il arrive de coopérer
nus
directement à la lutte contre l'envahisseur.
Aujourd'hui il nous est offert une occasion de participer aussi
à cet effort gigantesque d'un peuple déterminé, par lui-même, à re¬
couvrer sa liberté, je voudrais que chacun de nous dans la mesure
de ses moyens fasse un véritable sacrifice, un sacrifice Ityal afin
d'aider ceux qui luttent en Territoire Français pour une cause
ntius est chère à t®us, la Liberté.
Un jour, la France entière empruntera les paroles de Victor
rendre h ©minage
p©ur
qui
Hug®,
"Aux martyrs, aux vaillants, aux forts,
A ceux qu ' enflamme
leur exemple,
Qui prennent place dans le temple
Ut qui pourront comme ils sont morts".
Quand Charles Vil jugeait tout perdu, la conscience française se
manifestait avec éclat par la voix d'une bergère de Domrémy : Jeanne
d'Arc. C'est elle qui avait raison.
Quand les girondins voulaient temporiser alors que les nsbles
conspiraient, et que le duc de Brunswick lançait son insolent mani¬
feste à l'adresse de Paris, la patrie en danger s'incarnait dans les
jacobins.
Quand 1'umpire s'effondrait à Sedan, quand Thiers et l'Assemblée
de Bordeaux acceptaient la capitulation, c'étaient Gambetta, les
françs-tireurs bénis par l'évoque a'Orléans et exaltés par Victor
Hug®, et la commune de paris, qui reflétaient la volonté de combat .
et de renaissance de la patrie envahie.
3'il n'y avait pas eu les francs-tireurs et partisans français,
la France serait demeurée la maison de repos pour les divisions al¬
lemandes décimées, ramenées du front russe.
Attendre, au surplus, devient une impossibilité quand la terreur,
les déportations, les privations de toutes sortes durent depuis des
années. Un moment vient - il est venu - ©ù il faut accepter de par¬
tir en Allemagne, dépeupler la France de ses^éléments les plus jeu¬
nes, risquer la mort dans les usines bombardées du Reich ou dans 1'
organisation T®dt, donc au service^direct de 1'ennemi, contre la_
France, ©u lutter de plus en plus âprement sur le sol de la patrie,
pour la cause de la libération du pays.
Rien ne sert de se lamenter devant ce choix rendu inéluctable par
l'ennemi lui-même.
Francs-Tireurs et partisans Français ont choisi le chemin du
combat et du sacrifice, comme leurs camarades ae Bir-Hakeim. ils ont
bien fait, car c'est grâce à eux, grâce à leurs frères soldats, avia¬
teurs, marins de la France combattante et d'Afrique que notre peuple
Les
est
rentré dans la guerre active centre
•
\
l'ennemi.
la France est remontée d'un
profond abîrne et d'un immense dégoût de tout et ae tous.
Les patriotes ©nt réagi durement. Ils n'étaient, au début, qu'u¬
ne poignée à rédiger, imprimer et diffuser des journaux clandestins.
Leur action s'est sans cesse amplifiée, jusqu'à oser s'attaquer non
seulement à la propagande de l'ennemi, mais à sa machine de guerre
même. Autour des résistants.de 1940 s'est rassemblée, petit à petit,
la quasi-unanimité des français, de plus en plus combattit s.
Après s'etre manifesté dans les sables d'Afrique, sur les mers,
les airs, l'hérofsme de notre peuple s'est ainsi affirmé sur
dans
H'oublions jamais, au surplus, que
le s©l national meme.
Officiers, soldats, marins, aviateurs, francs-tireurs ©nt écrit,
avec leur sang, de nouveaux chapitres du courage français.
Ils contribuent ainsi puissamment à redonner à la France un.ideal
de grandeur et de profondes raisons d'espérer en un avenir lumineux.
;
L-WAvf#
HfPlJv?'
•
»>•
r
•'
'
••
èU
OMrtC.
C*<_^
1 £u>£x. (Ld/lDG- -Gu U W^vJlac. ^ ^ H î>
Demain 11 Novembre, vous allez assister à des cérémonies
joyeuses et graves à la fois, joyeuses car elles fêteront ce
fameux anniversaire de la signature de 1*Armistice le 11 no¬
vembre 1918 mettant fin à
mois d'une guerre ininterrompue.
jour tant attendu par vos pères et vos mères, jour de gloire
puisqu'il voyait s'anéantir la tentative de domination universelle d'une Allemagne toujours avide de territoires et de
sang. Graves car cette victoire fut chèrement acquises 1.600.000
français tués, sans compter les grands blessés qui sont morts
dans les mois qui suivaient. Graves qussi car malgré ce sacri¬
fice immense où elle a donné sans compter ses meilleurs enfants
pour la Liberté de tous les peuples, la prance, toujours la
première à défendre une juste cause, s'est vue écrasée par un
désastre sans précédent dans son Histoire.
Allons-nous penser pour cela qu'elle est une nation en dé¬
cadence ? Certes elle a
été fortement touchée
de cette
lyl4, et qui se pour¬
au cours
guerre de trente ans commencée en août
suit actuellement, mais rien ne permet de
s
m
désespérer, Le peuple
français depuis près de y.000 ans s'est endurci aux catastro¬
phes, aux malheurs, aux misères5 il est capable de sursauts qui
étonnent à chaque fois le Monde. Tournez les pages de votre
Histoire et arrêtez-vous par exemple à la convention.
"Quel spectacle que celui de la prance, au commencement du
mois d'août 17981
L'Angleterre a déclaré lqs cotes de prance en état de blocus,
Le territoire est envahi. Los Autrichiens sont entrés dans c@ndé
et vont entrer dans Valenciennes. L'armée du Nord, chassée du
camp de pamars, s'est vue refoulée derrière la ccarpe. Depuis Baie
jusqu'à ustendo, trois cent mille baïonnettes étincellent, tournées
contre nous, cent quatre-vingts mille combattants, s-sus uobourg,
tiennent la frontière, à quarante lieues de paris. Los piémontais
descendant à pas pressés du haut des Alpes. Los espagnols, maîtres
du fort de pellegardd, ont la main sur la clef du Roussillon. ?oulon appelle les Anglais. Los prêtres conspirent. Los Girondins,
échappés à la proscription, soulèvent le Midi. Lyon est en pleine
révolte. Toute la vendée frémit sausles armes. La France étouffe
dans les étreintes de la guerre étrangère, pendant que la guerre
civile, immense incendie, la consume.
Voilà ses périls. St ses ressources ? Nulle s. Le travail arrêté
partout. Lo commerce-, JjLort. L'industrie, morte. Dans les campa¬
gnes, l'extrême misère. Dans paris, la famine. L'infâme industrie
des accapareurs tenant le peuple à la gorge, pour toute monnaie,
des chiffons de papier hypothéqués sur des domaines nationaux dont
personne ne veut, et combattus par l'art meurtrier des faussaires,
pour armées, des ce-huas de volontaires indisciplinés. Lo désordre
dans les camps. La trahison sous lo drapeau, dos hôpitaux sans
médicaments. La cavalerie sans fourrages. Les soldats sans pain
et sans souliers, pas assez de fer. pas de
A quelle époque, dans quel pays trouver
poudre.
quelque chose de com¬
parable à ce qui se vit en ce sombre moment ?
Alors
se
déroula un tableau d'une étonnante grandeur; alors
révélèrent, dans cette prance qu'on croyait aux abois, une
énergie de volonté, une fécondité de ressources, une dé
se
mgmm
/
*
2
certitude de vaincre, presque
sibles à
impossibles à concevoir et impos¬
expliquer...
un no cria plus, ainsi qu’en ±79ü :HLa patrie est en danger.**
le danger, il était pour l’Europe l Les manufactures d’armes
d’âmboise, ue pcives, de aouppes, de chantilly, déployèrent une
activité formidable. A Paris, deux cent cinquante-huit forges
s’allumèrent en un instant. Los horlogers laissèrent là. leurs
travaux ordinaires pour le travail libérateur que réclamait la
République.
Mettre les canons en calibre, les blanchir, forger les cu¬
lasses, forer les lumières, souder les tenons, fabriquer, limer
tremper, ajuster et mentor les platines, futl’occupation favo¬
rite de paris. Les cellules de l’ancien couvent des chartreux
se remplirent d’ouvriers, et il s’y rit un bruit de marteaux
à
réveiller les moines endormis depuis cent ans. un fabriqua mille
fusils par jour, on fabriqua par an sept cents bouches à feu en
bronze, et treize mille bouches à feu on fer, T^ut ce qui était
métal devint canon, mousquet eu épée, il fallait de la poudre : ©n
fouilla le terrain des caves, en retourna le pavé des cuisines,
on enleva les cendres des foyers, en gratta les murs, en les au¬
rait léchés si c’eût été nécessaire, un sel qui fournissait à
peine un million de salpêtre en une année put en fournir douze
millions en neuf mois. La poudre abenda.
Mais le temps pressait. Les volontaires affluaient, ceux à
qui l’or ne put donner des fusils, saisirent des piques; ceux
à qui l’on ne put donner des épées, prirent des bâtons; et tous,
le sourire du triomphe aux lèvres, le défi dans les yeux, par¬
tirent en chantant.
Qu’arriva-t-il ? En moins de cinq mois, l’Eur@pe fut boule¬
versée. Les Anglais, les nanovriens, les Hollandais sant écra¬
sés à Hondschoote. Les Autrichiens sont écrasée à wattignies...
L’Alsace est rendue à la prance.,.Pas de province révoltée qui
ne fût soumise...La Vendée n’était plus. Bu vaste incendie qui,
au m©is d’août, dévorait le coeur de la prance, il ne restait
que des cendres fumantes. u
Louis BLANC.
Aujourd’hui monte déjà dans les rangs des Alliés le bruit des
armes françaises, et du territoire de la
nous arrive
Métropole
une rumeur annoneiûtriee présageant que de graves ch©ses se
préparent.
Demain dès que le premier
aura mis le pied en prance,
éclatera cette sourde colère qui gronde. Et avant que le pro¬
chain 11 novembre arrive, l’ennemi rendra des comptes à l’ar¬
mée .française^
Al©rs nous verrons une ftis de plus la prance^ reprendre sa
place, la première, dans la tourmente pour etrepb?é sente à la
Victoire.
°0 \/>
c'a
N cH.
0*A'"L-
0*M
tU
\1
L
cbwfcC'
/
A- yj
cOULs
VKL