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Ènregistré au Cabinet du Gouverneur sous le numéro
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I. G. n- 175
MINISTÈRE DES COLONIES
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COLONIE
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DES
ETABLISSEMENTS FRANÇAIS DE L’OCEANIE
Commissariat aux Colonies
CABINET DU GOUVERNEUR
ANALYSE:
Réponse à télégramme
n°
445/Cab.
COPIE de la Dépêche Ministérielle N° iæ5/dP
ALGER
28 Décembre 1943
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I
Le Comadssalre aux1 Colonies,
NOTE DU GOUVERNEUR:
à
Monsieur le Gouverneur des Etabli
I de l’Océanie,
I
En
vous
fient s Français
PAPEETE
réponse à votre télégramme N° 445/Cab, j’ai l’honneur de
faire connaître
:
1°/ qu’il semble y avoir contradiction entre les termes de
ce
télégramme et ceux de votre 418/Cab qui l’avait précédé. En ef¬
fet, vous indiquez d’abord que l’actuel Chef du Service de l’Ensei¬
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I
.
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gnement donnait toute satisfaction et vous me demandiez de ne pas
le remplacer dans ses fonctions avant son
de la colonie, puis,
départ
dans votre 445/Cab - secundo - vous soulignez l’utilité d’affecter
à la Direction de l’Enseignement à TAHITI "un jeune professeur de
l’Ecole normale primaire”.
Il me
paraît difficile d’admettre que, dans le court inter¬
valle qui a séparé la rédaction de vos deux
condi¬
les
télégrammes^
tions de l’organisation de 1’Enseignement dans les Etablissements
Français d’Océanie#aient pu varier sensiblement ou que la valeur de
l’instituteur actuellement Chef de Service ait pu diminuer de fa¬
çon à modifier votre jugement sur lui;
2°/; que l’arrêté local N° I54/IP de Février 1938, réorganisant
l’Enseignement dans la colonie, prévoit comme Chef du Service de
l’Instruction Publique à Papeete un Inspecteur de l’Enseignement
du premier degré du cadre métropolitain.
cette disposition est jus¬
tifiée par le souci d’avoir un fonctionnaire spécialement formé pour
diriger avec compétence un enseignement primaire et ayant, d’autre
part, grâce à son titre, une autorité suffisante tant sur l’Ensei¬
gnement privé que sur l’Enseignement public.
Je
vois pas
ne
très bien l’intérêt qu’il y aurait à nommer à
place un "jeune professeur d’Ecole normale. Les Inspecteurs pri¬
maires métropolitains sont souvent pourvus eux-mêmes d’une licence
ou d’un professorat et, d’autre part, il se pourrait très bien qu’
un "jeune professeur d’Ecole normale" n’ait qu’une formation pédago¬
gique rudimentaire.
sa
Si vous comptes utiliser ce professeur à la mise sur pied du
cours normal
ar la formation des maîtres locaux, cours dont la jé
création avait, en effet, été envisagée et qui est indispensable, je
pense que le temps de ce fonctionnaire serait suffisamment occupé
de culture généraient de formation pédagogique qu’il
aurait à donner aux titulaires du^t'evet Elémentaire, candidats à
un poste
d’instituteur. Il faudrait même, dans ce cas, prévoir au
moins deux professeurs : un scientifique et un littéraire.
par les cours
f
Il va de soi qu’il sera de plus en plus necessaire, alors,
d’avoir un Chef du Service détenteur d’un titre mversi taire ég
à celui de ces professeurs d’Ecole normale (licence ou professera
et,
plus, du C.A. à l’Inspection primaire e^à la Direction des
en
Ecoles normales.
i
Je vous serais très reconnaissant ùf bien vouloir me préciser
créatJon du Cours normal sur les bases que je
ufJPn que nous prenions, dns maintenant, des
dispositions pour le recrutement du personnel supplémentaire qui vous
si vous envisagez la
viens de vous indiquer
serait nécessaire;
3°/ que $e pense aussi qu’il vous faudrait un personnel renfor¬
cé d’instituteurs métropolitains jeunes et actifs. Le rapport de
M. LELàuE, le seul que nous possédions sut Tahiti, soulignait la né¬
cessité de ce renforcement du cadre de l’Enseignement métropolitain
et je m’étonne que vous ne m’ayez pas précisé déjà vos besoins à ce
sujet. Je vous prie de bien vouloir me dire le plus tôt possible
quel nombre de ces maîtres vous serait nécessaire, compte tenu des
deux ménages que je vous envoie.
taillé
4°/ que j’attends à bref délai l’envoi de votre rapport dé¬
sur
l’Enseignement.
Signeî it. PLEVEN.
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Enregistré au Cabinet du Gouverneur sous le numéro
MINISTÈRE DES COLONIES
Commissariat aux Colonies
ANALYSE:
Situation de l’Enseignement
dans les Etablissements F ran—
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he Ministérielle JVt%757/cglalg/ip
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d’Océanie.
ALGER
i
^ 15 Mai 1344
l
Le Commissaire aux colonies
NOTE DU GOUVERNEUR:
ts français
Monsieur le Gouverneur des Etablis
de 1’Océanie,
Gomme suite a votre rapport sur
dans les Etablissements français
communiquer les remarques suivantes
situation de l’Enseignement
,
y a±X l’honneur de vous
A/ - Ce rapport contient des renseignements d’autant plus uti¬
les que je n’avais encore reçu aucune indication precise et détaillée
sur l’état actuel de l’Enseignement dans votre colonie,
le compte
qu’un rapport annuel me sera envoyé régulièrement à l’avenir.
Les efforts
accomplis pour développer l’Enseignement en Océanie
sont importants et intéressants; l’action du jeune instituteur cumu^à
lant les fonctions de Chef,de Service avec celles de Directeur d’Eco¬
le Centrale et de Professeur au cours complémentaire apparaît donc
comme
très méritoire.
B/ - Cependant, le rapport est
ses
parties essentielles
pour
certaines de
:
a) au point de vue de i’organisation pédagogique:il signale
Service du Patrimoine
méthodes et les programmes en usage -sont ceux de la Métropole,
fixés par-les arrêtés de 19 £5 et de 19 fcS/éen^ndi quant plus loin que
le travail manuel et plus particulièrement 1*enseignement agricole
ont ’’une place importante” dans les programmes, ainsi que la puéricul¬
ture et 1*éducation physique,
dette place est-elle supérieure à celle
qui lui est faite par les arrêtés sus-vises? Pour le savoir, il fau¬
drait que le rapport contienne un exemplaire des programmes réellement
employés avec un modèle de répartition mensuelle et d’emploi du temps
que les
aux
divers
cours.
D’autre part, je ne trouve aucune mention des- efforts qui ont dû
être faits pour adapter 1*Enseignement au milieu, spécialement en ce
qui concerne la géographie et l’histoire locales ainsi que/ les leçons
de choses et de langage ou, même, le choix des centres d’intérêts.
Le, réforme réalisée pour le cours préparatoire est excellente, mais
elle doit évidemment être étendue aux autres cours. Il conviendrait
d’indiquer, par exemple, de quelle façon l’oeuvre des ateliers artisa¬
naux ou des jardins scolaires a
pû être utilisée pour renforcer le
caractère concret de l’enseignement océanien et pour faire disparaître
le divorce entre la vie réelle de i’^enfant au village et sa vie à
l’Ecole.
Enfin, le paragraphe traitant û$ 1’Enseignement professionnel,
enseignement qui est présenté comme étant ”de t&ute nécessité dans la
colonie”, est notoirement insuffisant. Les buts ne sont pas fixes
avec assez de
précision et aucune ébauche de programme n’est donnée
pour l’Ecole professionnelle dont vous envisagez l’ouverture l’an pro
chain à Papeete. Il conviendrait
sec¬
moins,
d’indiquerait
quelles
tions y seront organisées et vers quelles j/Pbrières ÿv seront orient
les élèves.
b) au point de vue dif niveau des maîtres et des élèves, le rap¬
port est beaucoup trop sommaire.
En
effet, il se borne à indiquer le nombre des élèves présentés
et reçus aux examens actuellement passés dans la colonie.
Pour le Cer¬
tificat d’études primaires élémentaires, comme pour le brevet élémen¬
taire, il faudrait un compte-rendu complet comprenant une analyse des
sujets posés-et des résultats obtenus dans les diverses matières, sur¬
tout en Français, en insistant sur les plus mauvaises copies et sur les
meilleures. Sans ces indications, 1’étude du pourcentage des succès
est sans valeur, du moins tant que ce pourcentage demeure normal.
L’absence de
renseignements est particulièrement grave en ce
qui concerne le brevet Elémentaire. Cet examen est exactement conforme
ces
à ceiui
et
il
donne
lieu
la délivrance, par
dans
la
Métropole
à
^pssé
l’Education
Nationale, d’un diplôme identique à celui de France. Ce
diplôme est un des titres decapacité à l’Enseignement, prévus par les
articles &Û et &1 de la loi organique de 1886 (chapitre II - du per¬
sonnel enseignant - conditions requises).
Il est, encore aujourd’hui,
le seul exigé pour les maîtres des Ecoles primaires et, comme pour le
baccalauréat, des précautions supplémentaires sont prévues pour lui
conserver, aux Colc&ies, son équivalence avec 1’examen de France.
Etant donné
son
éloignement, Tahiti avait obtenu de choisir sur
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place les sujets (Pépreuves et de nommer une Commission d'examen ne
correspondant pas* exactement à celle prévue par les reglements, mais,
par contre, les procès-verbaux complets des sessions et toutes les
copies corrigées devaient être, chaque année, examiné^ par l'Educa¬
tion Nationale pour approbation et, le cas échéant, délivrance des di¬
plômes.
pièces n'est parvenue à Londres ou à Alger depuis
1940, ni aucun commentaire complet sur l'examen. Cependant, le pour¬
centage des succès pendant cette période augmentait considérablement
(52,1% en 1941, 77,7% en 1942, 86,6% en 1945). Dans ces conditions,
il est à craindre que les résultats ne puissent pas être tous validés
et que des jeunes gens déclarés admis à Tahiti ne puissent pas obtenir
leur diplôme, ce qui entraînerait de graves inconvénients en particu¬
lier pour ceux qui désireraient poursuivre leurs études.
En consé¬
quence, je vous prie de bien vouloir m'expédier d'urgence les dossiers
complets des sessions de novembre et février pour les années I94U, 1941,
194b et 1945, afin qu'il soit mis un terme à cette situation anormale.
Aucune de
ces
c) au point de vue des cadres •métropolitains necessaires au bon
fonctionnement du service de l'Enseignement dans les Etablissements
français d'Océanie, je vous confirme les termes de ma lettre N°I£85/dp,
du b8 Décembre 1945, pour les fonctions de
Chef^etu Service et pour les
professeurs licenciés à affecter au Cours Complémentaire de l'Ecole
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Centrale et au Cours normal de Papeete.,
Contrairement aux conclusions de votre
rapport je ne pense pas
qu'un "jeune instituteur muni du brevet supjpWlfLr,
exercé dans une école d'application
ayant de préférence
d'Eco^^normale" soit capable d'as¬
surer la direction
pédagogique
d'un
important
et
enseignement
primaire
d'un enseignement primaire teupérieur.
De plus, les incidents qui avaient
eu lieu entre Ecoles confessionnelles et Ecoles publiques lors des ses¬
sions de brevet Elémentaire de 1937-58, ont démontré suffisamment qu'il
y a inconvénient à ce que le Chef de Service soit en même temps direc¬
teur du cours complementaire.
De toute évidence, il faut un Inspecteur
primaire licencié à la tête du service.
J'approuve entièrement, au contraire, la nomination d'un insti¬
tuteur métropolitain chargé de la Direction de la principale école dans
chaque archipel et de l'Inspection des maîtresde l'archipel.
Je vous serais reconnaissant de me faire connaître le nombre
exact de professeurs
et d'instituteurs européens dont vous avez besoin,
compte tenu des deux ménages mis en route au début de cette année.
Signé: R. PLEVEN.
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Service du Patrimoine
*
Fait partie de Dépêches ministérielles relatives à l'état de l'enseignement dans les Etablissements français de l'Océanie.