Poilus Tahitiens_PANNEAU 4 Le bombardement de la ville de Papeete.pdf
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Le Bombardement de la Ville de Papeete
Le Gneisenau et le Scharnhorst sont des cuirassés
de onze mille cinq cent tonnes armés de huit canons
de 210, six de 150, vingt de 88, quatre de 37.
Ils sont escortés de petits
croiseurs légers de trois mille
cinq tonneaux armés de
six pièces de 105 et huit de 52 :
l’Emden, le Nüunberg
et le Leipzig.
Collection Daniel Palazc.
Le Gendarme Garet
Courtesy Haynes Garet
Deux grands croiseurs de l’escadre impériale allemande du Pacifique ont quitté la
colonie allemande de Tsing Tao en Chine. Les archipels des Établissements français
de l’Océanie sont sur leur route. Les deux bateaux mouillent à Bora Bora trompant
sur leur nationalité, le gendarme Garet en poste qui leur confirme l’existence d’un
stock permanent de charbon à Tahiti.
Le 22 septembre, les guetteurs tahitiens allument les feux d’alerte. Destremau observe
l’escadre qui s’approche. Les croiseurs Gneisenau et Scharnhorst sont reconnus et
trois salves de 65 sont tirées de la côte pour leur intimer de montrer leur pavillon de
reconnaissance. Les couleurs allemandes sont levées et les cuirassiers allemands se
mettent en ordre de bataille. Destremau donne l’ordre de faire sauter les marques de
la passe. Le feu est mis au dépôt de charbon de Papeete. Les Allemands se résignent
à prendre la passe pensant qu’elle peut être minée et évoluent parallèlement à la côte
pour effectuer trois passes successives ouvrant le feu de leurs pièces de 210 dirigés vers
le mont Faiere et ses batteries qui restent muettes pour ne pas être repérées, puis sur la Zélée restée à quai, qui est touchée et coulée.
Le Walküre est touché à son tour mais il ne coule pas.
Les obus éclatent aussi en centre-ville. Deux quartiers entiers de Papeete sont détruits et brûlent.
Le marché de 1914, ici complètement rasé et en bas, était encore à structures de bois.
Celles-fit furent remplacées en 1927 par une construction métallique.
Le Walküre touché
par des obus,
sombre dans la rade
de Papeete.
Fonds Daniel Palazc
La rue qui sera bâptisée
rue du 22 septembre 1914.
Fonds Daniel Palazc
Le Magasin Leboucher et le Cercle Bougainville
Fonds Daniel Palazc
Maxime Destremeau
On peut situer l’emplacement de
ce bloc détruit, photographié à 15 h,
à la position actuelle de
la Chambre de Commerce.
La cathédrale est vue de profil.
Les premiers coups de
canons allemands
ont provoqué un exode
instantané des
populations qui sont parties se réfugier dans les vallées intérieures. Le gouverneur Fawtier et ses préposés ont
aussi abandonné Papeete avec les fuyards. Seuls sont restés les défenseurs de la ville qui se recroquevillent
tant bien que mal sous les éclats des explosions et la courageuse Jane Drollet pour le maintien des liaisons
téléphoniques entre les principaux postes de défense de l’île.
Destremau a gagné mais sa victoire sera rapidement amère par son discrédit fomenté par le gouverneur Fawtier
qui jouera l’insubordination. Le gouverneur Fawtier doit rapidement retourner à son avantage l’humiliation de
sa fuite de Papeete et ses compassions intéressées pour la protection des intérêts allemands de la colonie.
Destremau plus militaire qu’administrateur civil ne saura se défendre face aux attaques de Fawtier ainsi qu’aux
interrogatoires de l’amiral Huguet revenu à Tahiti. Relevé de ses fonctions, Destremau quitte Tahiti sur le Montcalm.
Il retrouve sa famille en France mais très affecté par la sanction, Maxime Destremau décède trois mois après son
arrivé. Il faudra attendre l’intervention de l’administrateur Mercadet qui est désavoué à son tour par le gouverneur
Fawtier pour que Maxime Destremau soit réhabilité comme le vrai responsable de la défense de Papeete
ce 22 septembre 1914. La guerre est venue jusqu’à Tahiti, les Tahitiens iront désormais
à elle sur les fronts de France et de Salonique.
Fonds Raoul Cere
Fonds Marcel Barrier
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