Poilus Tahitiens_PANNEAU 17-2.pdf
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Le Bataillon
Le 3 août 1917, le Bataillon gagne la zone des armées. Le transport s’effectue en deux échelons forts de 20 officiers, 1062 hommes, 87 chevaux, 42 voitures. La montée en train au front sera cependant fatale au tirailleur Henri Bouzer qui monté sur le toit du wagon, heurte de la tête la paroi supérieure d’un tunnel.
Son frère Charles Bouzer incorporé à Belfort a été tué sur le front de Salonique le 25 décembre 1916. Le 5 août 1917, le Bataillon débarque à la gare de Rouilly- Géraudot dans l’Aube. La 2ème compagnie cantonne à Assencières, les 1ère, 3ème et 4ème compagnies stationnent dans le village de Luyères villages
respectivement situés à 15 kilomètres de Troyes. La Ville de Troyes sera pendant toute la durée de la guerre un centre de transit stratégique par lequel a aussi transité l’été 1914, le Dr Fernand Cassiau ainsi qu’ une ville hôpital.
La Ville de Troyes accueillera jusqu’à 20 hôpitaux. Les hôpitaux sont installés le plus souvent dans des écoles. L’orphelinat Audiffred, 3 rue des Tauxelles devient l’hôpital complémentaire n° 3 de Troyes.
Cet hôpital dispose notamment d’une aile réservée à l’isolement et au traitement des tuberculeux. Le 17 octobre 1917, Tehaotua a Pea dit Papoioo de la 4ème compagnie de Punaauia, atteint de tuberculose, y décède. Le soldat Ru Marae de Haapiti s’y éteint le 17 août 1917.
Le lycée de jeunes filles Marie de Champagne devient en 1917 l’hôpital complémentaire n° 8 de Troyes, un hôpital militaire canadien, d’une capacité de mille quatre cent lits. Le 2ème classe Metua Tuahu a Mateau, de Tiarei y décède le 26 août 1917.
Metua a été hospitalisé, le 7 août 1916, le lendemain de son arrivée au bivouac de Luyères. Les trois Tahitiens sont inhumés au carré militaire du cimetière de Troyes. En 1959, leurs restes mortels seront transférés au cimetière militaire de Suippes-la-Ferme, situé à 100 kilomètres de Troyes.
Le Bataillon rembarque les 25 et 26 août à la gare de Rouilly-Géraudot pour gagner Valmy où il cantonne jusqu’au 26 août. Le Bataillon est ensuite dirigé le 27 août sur le Moulin de Virginy-Minaucourt pour être rattaché au 72ème d’infanterie.
Lorsque le Bataillon mixte du Pacifique rejoint la zone des combats, près de Moronvilliers en Champagne, il est assigné à des travaux de tranchées et forestiers consistant à l’abattre des arbres, pour les ébrancher et en tirer des poutres pour les tranchées.
Hors travaux, les hommes poursuivent leur instruction. Le 30 août, le sergent Tahitien Tabanou est tué par un éboulement d’une tranchée dans lequel est aussi blessé le soldat Robert Harry qui est évacué. Les tranchées sont terminées le 27 octobre 1917.
Le 8 novembre, le Bataillon est embarqué en gare d’Arcis-sur-Aube pour regagner en train le camp de Fréjus pour hiverner. Le voyage vers le sud se fait en deux jours sans incidents. Le Bataillon débarque le 10 novembre à Marseille en gare d’Arenc et gagne à pied par étapes de trente kilomètres par jour
le camp de Fréjus. Un tirailleur témoigne : Quelle chance, j’ai eu de ne pas participer à cette marche qui fut très dure d’après ce que m’a dit Tony (Bambridge). Lorsque le Bataillon est arrivé à Marseille, il ne pouvait plus disposer de train à cause du grand mouvement de troupes vers l’Italie
(Les Italiens sont défaits à Caporetto le 24 octobre 1917). Ca fait qu’ils ont fait les quelques soixante-seize kilomètres à pied, c’est quelque chose… Mano Tony Bambridge écrit : Nous sommes en marche de Marseille à Saint Raphaël, nous avons déjà fait quatre-vingt-dix kilomètres (…) Je t’écrirais plus long, je suis fatigué
de cette marche d’aujourd’hui. Tony. Le 24 novembre, les hommes retrouvent le camp de Darboussières à quatre kilomètres à l’ouest de Fréjus, leurs baraques Adrian et ils peuvent prendre enfin de vraies douches. Certains tirailleurs tahitiens partent en permission et en profitent pour découvrir comme de vrais
touristes le sud de la France. Ils sont parfois accueillis par des proches de Tahiti. Le 22 janvier 1918, le Kantara débarque à Marseille un quatrième contingent fort de 357 tirailleurs Néo-calédoniens et Tahitiens.
À gauche, poilus tahitiens dans l’Aube autour de leur aumônier.
Mentions manuscrites de Tony Bambridge.
Fond Tony Bambridge
Les effectifs du camp de Boullouris devant le Grand Hôtel.
Fond Tony Bambridge
Le contingent du 3 décembre 1916 salue une dernière fois la foule.
Fonds Tony Bambridge.
Fait partie de Poilus Tahitiens_PANNEAU 17 (1 à 6)