B987352101_R134.pdf
- Texte
-
Paoe te
GH.GLEÎZAL
EDITEUR
L’art (lu laluiiage, »ouv(‘iit
la
plupart du temps
coiniue
roiunu*
a su
pression où l’Iioinme,
Les
et
est au sein
inonde de tradition
aux
yeux
une
foruu; d’ex
de tous,
expose
changeante
et pourtant
de lu communauté.
images-signes du tatouage dans leur diversité
leur agencement
étaient
sources
de beauté,, poi'
de savoir, mémoire transmise, garanties de
teuses
pouvoirs et
aux
un
développer
l’iinage iiiiinédiate, indélébile
qu’il
ou
luarquisieniie. Aux Marfjuises c’était la
orale, le Mar
rWaml^jx
;r
f/4/L,r,
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la
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Port Madré
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^
de
Dio
s
.iSji.oS,.
Eclielley dwi MiIfey //uIû
-
E^nard Direæ
Les
Les
C’est
en
1595
sources
explorateurs et les premiers résidents
qu’apparaît,
pour
la première
fois dans la culture occidentale, la mention écrite
(du groupe sud, tout d’abord). Le navi¬
espagnol A. Mendana de Neyra, et son pilo¬
te portugais P.F. de Quiros, laissèrent d’intéres¬
sants renseignements sur ces “indiens au corps
peint” qui les accueillirent, entre “Kivoa”
(HivaOa) “Tacriata” (Fatuiva) et Taliouata (sic),
en
juillet de cette année là. Leurs problèmes immé¬
de
ces
îles
gateur
diats de ravitaillement
leur
et
leur comportement ne
permirent guère de s’informer
sur cette popu¬
lation, l’une des premières de culture polynésienne
rencontrée par
“ceux d’au-delà de l’horizon ”.
Près de deux siècles s’écoulèrent avant que
“étranges étrangers” atteignent, à
d’autres
nou¬
arcbipel. Il s’agit, en 1774, de la seconde
expédition autour du monde de J. Cook. Mais tout
l’équipage, scientifiques aussi bien que
veau, cet
marins, était alors exténué
historiques
par
cependant de renseignements précieux dont
Ingraham, très prudent, ne peut être
crédité. “Il est un autre fait, cet officier français
abonde
celui de J.
(É. Marchand)
est imprégné des idées de son
du Siècle des Lumières, de la
proclamation des Droits de l’homme ; il
appartient à cette génération qu’ont fait rêver
les récits de Bougainville et l’ensemble du récit de
son journal en témoigne. Son approche des popula¬
tions marquisiennes sera toute différente de celle
de ses prédécesseurs...
C’est l’époque de l’ex¬
ploration des Terres australes.
En cette fin de XVIIF siècle, l’esprit mercan¬
tile se développait en Europe et la nécessité de
conquérir d’intéressants marchés lança sur les
mers
beaucoup plus d’entreprises marchandes que
de missions scientifiques. La connaissance des
Marquises, dès lors, dépendit essentiellement des
esprits les plus curieux : navigateurs, marchands
ou militaires, rares expatriés à y séjourner,
pays
et
marins de
longue navigation dans les
une
diverses
régions polaires si bien qu’une
nouvelle fois les Marquises n’appa
rurent,
pour
comme une
y
ces
Européens,
et
un
missionnaire protestant,
l’on
première description d’en¬
(entre 1797-1799)
demi,
22
ans
an
dirigea trois expédi¬
de
la
Missionary
Society dans le Pacifique,
de vivre et partager sa
Marquisiens. Ces derniers se montrè¬
perplexes et beaucoup plus polis, qu’intéres¬
sés par la curieuse démarche de cet être fragile et
incompréhensible à leurs yeux.
foi
avec
les
rent
lundi 11 avril 1774. La durée de celui de E.
an
20 juin
1797, n’excéda guère celle de Cook. Son journal
1. J.L.
et
Candelot
archéologie
en
:
ne
fit
aux
Marquises lors de la première.
Portrait par
A. de
arrivé
J. Webber.
Mendana,
aux
îles
découvre les îles
15
croyant
être
Salomon,
Marquises le
juillet 1595. La première île
en vue
est
Fatuiva mais c’est à
Tahuata que
les Espagnols
-
membre de la
allait essayer
groupe
Marchand, dans la même baie du 14
y
et
jeune artisan
-
London
observa¬
sud
nord, découvert pour la
première-fois en cette année 1791 par les équipages
des navires Hope, de J. Ingraham, et surtout du
Solide, d’E. Marchand. Le séjour de Cook à
Vaitaliu ne dura pas plus de cinq jours, du jeudi 7
au
ce
ans
un
missionnaire
tions des habitants du groupe
puis du
plus grand explorateur du
Pacifique,
débarquent.
première expédition
de
descriptions
d’attentives
des habitants
mœurs
Durant
trouver
vivantes
que
Marquises.
trois jours !
en
près de vingt
avril
c’est à
semble des
bien
Il faut attendre-*
et
1793 que se
doit la
maigres. Que faire
pour
en
W.P. Crook
observations
enregistrées restent brèves,
plus
James Cook (1728-1779)
le
tions successives mais
mier contact de
refaire du ravitaillement,
courte étape vers un
prometteuses mais
églises.
produisit le pre¬
plusieurs semaines entre
Marquisiens et Européens (J. Roberts)
C’est
que
halte salutaire pour
Les
missionnaires de
qu’une brève escale
une
ailleurs.
toutes eaux et
“Mémoire de pierres et mémoire d’homme. Tradition
Océanie”, publication de la Sorbonne, 1996.
Page de
Carte
ga uche
française des découvertes
de A. de Mendana.
Te Patu Tiki
L’Art du
•
Tatouage
aux
Iles Marquises
Malgré d’énormes difficultés, faciles à imagi¬
ner, il sut pénétrer autant qu’il lui fut possible le
quotidien des insulaires, à Tahuata tout d’abord,
puis et surtout à Nuku Hiva. Sans pouvoir faire
tous les liens nécessaires, ou parfaitement com¬
prendre la langue et les multiples usages dont il fut
témoin, il laissa
tuait,
pour
la société
riche tableau de
un
ce
qui consti¬
lui, les principales caractéristiques de
marquisienne de
son temps.
Si pour
le tatouage, Crook nous laisse des
précises, il n’en va
de même du second informateur
informations
#_
W. P. Crook (1775-1846)
débarque du Duffle 6juin 1797
avec
la volonté
d’évangéliser les
Marquisiens mais ne connaît ni
la langue ni leur façon de vivre.
Il les
quitte le 9 janvier 1799 ;
le rapport
L.M.S.
qu’il rédige
est une
pour
précieuse
la
source
d’information.
pas
assez
E.Robarts. Ce matelot écossais
réfugie lui aussi
se
Tahuata,
choisir
en
une
décembre 1798,
Nuku Hiva où il
resta
ses
avant
de
ridicule.
revanche, le souci de cet
déserteur de la marine
anglaise, J.B. Cabri. Ce Bordelais, rescapé des pri¬
sons
anglaises de la guerre anglo-française, nous
est décrit, par les navigateurs russes, si totalement
immergé dans la vie locale qu’il en avait perdu, en
grande partie, l’usage de sa langue, le français.
Pour cet être que rien n’attachait plus à un
continent en guerre et brutalement enlevé par
Ce
autre
ne
fut pas, en
marin, naufragé
ou
jusqu’en
Calcutta,
journal est d’une
grande richesse des¬
criptive. Il rapporte
les expériences vécues
par ce matelot débrouillard
mais peu attaché, au fond de
lui-même, à ceux qui le reçu¬
rent. Il tarda à s’intégrer à
eux, préférant tester les divers
accueils empressés dont il fut
souvent
l’objet, tout en
obtenue
fin tressage de fibres
végétales propulsait des galets
par un
ovoïdes de la taille d’un œuf.
J.B. Cabri
dit aussi J.Kabris
tiré des
(1780-1822)
prisons anglaises
pour
anglais
séjourna de 1796 à 1804
servir
sur un
à Tahuata
baleinier
puis Nuku Hiva où
il servit
G.H.
d’interprète à
von
Planche
Langsdorff.
d’objets
marquisiens composée dans
le
goût des collections exotiques
des “cabinets de curiosité” de
l’Europe des lumières.
Hodges.
Planche de W.
trop
aucun
Ce
fut
tatouages
son
habitants de Nuku Hiva, où
sou-
aventure
il avait été
adopté par deux familles de haka’iki
(chefs), après avoir épousé la fille de l’un
d’entre
eux,
1798-1799. Ce fut le
vers
premier mariage mixte de l’archipel. Le
peu
de
ce
qu’il écrivit .porte la
marque
de l’attachement.
Ce très
témoignage est d’anplus précieux qu’il
preuve d’une volonté
court
tant
fait
réelle de rendre “acces¬
sibles ”
et
humains
ceux
qui l’accueillirent, même
sans
si certains des usages,
comme
du chef
qu’il
de la baie de Taiohae,
préféré d’aiguade des bateaux étrangers
baie, il s’ingénia à
préserver son identité anglaise et à se démar¬
quer le plus possible des coutumes indigènes,
rompant de nombreux tapu. Trop conscient
peut-être de son identité, il refusa de s’intégrer
au-delà de ce qui était nécessaire. C’est une des
raisons, sans doute, pour laquelle il minimisa, ou
gomma, dans son journal certains aspects des
mœurs de ces îles, en
particulier le tatouage dont il
ses
finir, son gagnepain. Avant de mourir de
misère il “rédigea” un petit
cahier (v. p.l50) rapportant les grandes
lignes de ce que fut sa vie et celle des
En s’attachant à la
une
lieu
en
pel,
et, pour
doute difficile.
personne
à “son ” archi¬
vénir de
impliqué dans leurs
affaires.
teurs
restèrent le seul
cherchant à éviter d’être
La fronde
naviga¬
mêmes
ces
mémoires
dans les années 1810.
Son
en
de
quelques années après son
départ, alors qu’il s’enlisait
dans la misère des “petits
blancs ”
coup trop
plus calme à
résidence
février 1806, écrivit
qui
d’abord à
tout
parle quasiment pas. Cette pratique était beau¬
“incorrecte”, “sauvage” et difficile¬
ment compréhensible, pour être vraiment décrite,
sous peine d’être
repoussé par les “siens” et tourné
ne
le
cannibalisme,
rapporte
totale
avec
naïveté,
paraître
reproche¬
peut-être, à son
pouvaient
raison de la sûreté de la
inouïs. On
ra,
livret
d’avoir
été
des col¬
J.B.Cabri n’y
histoire avec des mots
écrit pour
porteurs.
fait que raconter son
simples et l’espoir de pouvoir rejoindre ce peuple
qui l’avait mieux accueilli que ceux des nations
dites “éclairées ”.
Les îles
Les premières
Dès les années 1798-1799 apparurent
rivages des déserteurs
enquêtes ethnographiques
ainsi
sur
des naufragés, chacun
portant en lui son lot “d’étrangetés” et de connais¬
sances, qu’ils soient, en fonction de leur recrute¬
ces
ou
D. Tilesius
avec son
Langsdorff qui,
physiologie J. F. Blumenbach, se
surtout
maître
en
G. H.
von
d’origine européenne, amérindienne ou par
asiatique. De décennies en décennies ces
apports nouveaux finirent par influencer une part
des comportements. Parmi les toutes premières
pratiques qui se modifièrent, il faut citer les tac¬
tiques guerrières ; dans bien des cas, c’est pour
leurs connaissances en la matière que les arrivants
furent attachés à la personne des chefs.
Ce n’est qu’à partir des expéditions de
questions jusque dans les années
l’appui de ces observations, qui demeurè¬
rent les plus complètes jusqu’aux travaux de l’eth¬
nologue K. von den Steinen, vinrent s’ajouter les
remarquables planches tirées des travaux de
D. Tilesius et G. H. von Langsdorff.
Les membres de cette expédition remarquè¬
rent la symétrie des ornements corporels. 11 est
permis de penser qu’aux croquis précis pris sur le
vif, par pans de motifs, en fonction peut-être des
différentes zones du corps délimitées par les
E. Marchand
tatoueurs
ment,
la suite
et
de A. J.
von
Krusenstern,
en
1804,
nouèrent parfois, entre marins et
Marquisiens, des contacts qui ne reposaient pas
uniquement sur des questions de ravitaillement. La
découverte de leur façon de vivre fut rendue pos¬
que
sible
se
navigateurs du tsar grâce à la présence
déjà prolongée de J.B. Cabri et E. Robarts dans
l’archipel. Cette expédition scientifique menée par
ce
aux
baron balte de 34
ans
comptait, entre autres, le
cartographe E.G. Bellinghausen, le naturaliste
G. H. von Langsdorff et le médecin-dessinateur
D. Tilesius. La plupart relatèrent leurs impressions
de voyage, et trois récits de ce tour du monde
furent publiés dans quatre des principales langues
européennes. C’est dire la curiosité du temps pour
ces
découvertes.
Des années
russes
et
ces savants,
allemands, continuèrent à s’intéresser à
comme
sur ces
1810. A
eux-mêmes, furent substitués,
du voyage,
vés. Ces
autant
îles consi¬
ces
de laboratoires d’étude des
premières grandes étapes de la vie en société. Les
plus importants de ces mémoires, pour ce qui est
Marquises et du tatouage, ont été rédigés
A. J. von Krusenstern, U.F. Lisiansky. -
des
.
par
puis
en
au cours
Russie, des dessins plus ache¬
derniers, très minutieux, donnaient
une
plus rapprochée possible des originaux.
Cette hypothèse sur la façon de procéder des
Russes, suggérée par K. von den Steinen, est d’au¬
tant plus plausible que le travail se trouvait facilité
par cette méthode et la présence à bord de
J. B. Cabri jusqu’au Kamtchatka. Ce dernier,
d’après leurs propres témoignages, se livra à toutes
sortes de récits et même d’expériences au cours du
voyage et put, sans aucun doute, rectifier et pallier
idée la
les éventuelles difficultés
quis
ou
et
défaillances des
A.J.
Krusenstern,
von
baron balte
expédition
dirige la première
du
russe autour
monde, du temps du Tsar
Alexandre T% et
séjourne douze
jours à Nuku Hiva.
cro¬
de la mémoire.
mentaire il fallut attendre
de cette richesse docu¬
l’expédition française de
J. Dumont d’Urville,
1838, et les esquisses et
Pour
durant, certains de
quelques-uns des particularismes de
dérées
pencha
et
retrouver un
peu
en
aquarelles dues à certains membres de la garnison
stationnée, ou en relâche, dans l’archipel au cours
de cette première moitié
jf;
du XIX” siècle.
Madisonville, fort
en
1813 par
baie de Taioliae
accordée par
créer
une
construit
D. Porter dans la
sur
la concession
les chefs
pour y
base navale de
(Vue inversée).
repli.
Marquises
Jk^.üo
Ci'iiinal
y
.'/4,
1^,10
zo
®I.de Cû/Yul.
Ata^ive'"'
Patu Tiki
•
L’Art du
Tatouage
Ileii Marquises
aux
\
Les escalesldes navires santaliers
Moitka, -hi/oa
et
baleiniers
Z
JTom.-i\àou.
lt/?u
iBautf]
yjUoà}
-
jma-ûû
_
r%PàmAnû
Mâtû.
Carte de 1
archipel,
publiée dans le Musée des
Famïïlës^cTe* J ani^èr
"mi,
illustre la difficulté à
la
langue marquisienne, aussi
bien la
toponymie
que
de personnes ou
les
les
noms
noms
de
motifs de tatouage.
De 1804 à 1813 l’archipel, notamment le grou¬
nord plus proche de l’équateur, connut une très
sévère période de sécheresse et de misère humaine.
C’est une époque où croisaient surtout dans ces
eaux des
équipages attirés par le commerce des
peaux de phoque ou les cétacés. L’archipel fournis¬
sait un asile où “ se refaire ” après les solitudes et
périls du grand Pacifique. Les échanges très avan¬
tageux qui s’établissaient alors s’accompagnaient,
le plus souvent, d’exactions de la part des uns et
d’escarmouches de la part des autres, entraînant
parfois la mort.
C’est à partir des années 1810 que débutèrent
les pratiques d’enlèvements, courantes pour l’épo¬
que, destinées à compenser les désertions. C’est
aussi à cette époque que les Américains découvri¬
rent et exploitèrent, pour la plupart, le santal de
l’archipel. Il devint un élément du trafic lucratif
qu’ils entretenaient alors avec la Chine. En six
pe
G. H.
Langsclorff
von
(1774-1862), médecin allemand
qui participa à l’expédition
Krusenstern. Avec D. Tilésius
et
J.F, Blumenbàch, ils étudièrent
plus particulièrement le tatouage.
Ci-dessus
U Astrolabe
corvettes
et
la
Zélée,
l’expédition de
de
J. Dumont d’Urville dans les
mers
firent escale
1838 ;
(1837-1840),
australes
c’est à
aux
Marquises
lotete. Dessin
contacts avec
et
sur
ressources en
santal de
qua¬
l’archipel fut “efficacement” exploité et
pratiquement épuisé.
en
cette occasion que
s’établirent les
années, l’essentiel des
lité
lithographie
de L. Lebreton.
qui suivirent, les échanges ne
plus s’appuyer sur d’aussi précieux char¬
gements, diminuèrent. Les contacts se raréfièrent
et devinrent d’autant plus précieux pour les insu¬
Dans les années
pouvant
laires que ces
cier
derniers avaient commencé à appré¬
quelques produits et certains effets de cette
ouverture.
Des centaines de baleiniers
et
navires de
firent pourtant escale, mais
peu de notes vinrent nourrir la connaissance de ces
îles ; spoliations et revanches devinrent par contre
monnaie courante dans certaines baies peu visitées.
C’est ainsi que quelques îles comme Hiva Oa furent
évitées par les navires. Seuls les journaux de
F. D. Bennett pour Tahuata et de C. de Roquefeuil
pour Hiva Oa nous permettent d’aborder ces
rivages avec un regard observateur.
Le témoignage du capitaine H.W. Fowler sur le
pillage de son navire australien, la Mathilda, date
de cette époque. Cet intéressant récit vint nourrir
quelques historiettes, rapportées dans les ports, et
s’ajouta aux “récits-à-sensation” des gazettes et
chroniques à deux sous qui contribuèrent à forger
à l’archipel une image de férocité. Férocité répon¬
dant, en représailles, aux enlèvements et aux exac¬
tions commises par bon nombre des navires de
l’époque.
Parmi les récits de ces séjours très courts et,
dans la plupart des cas, purement techniques il
faut signaler quelques exceptions ; l’une, sujette à
caution, est le témoignage purement fantaisiste de
commerce
Lafondde
de passage
Ladebat, les
autres nourries
de détails
'•
intéressants
le fait du Suédois J. A. Graaner,
sont
l’Anglais J.A. Shillibeer et de l’Américain
de
D. Porter.
L’expérience du commodore D. Porter qui
se
situe entre la fin octobre et la mi-décembre 1813
d’un carac¬
tère exceptionnel. Ses activités militaires, malgré
l’intérêt réel qu’il sut porter à ces îles, à leurs habi¬
est, par sa nature et par son contexte,
à leurs
tants et
habitantes,
ne
lui permirent
cepen¬
guère de connaître par lui-même les coutumes
Nuku Hiva où il séjourna environ six semaines.
dant
de
partie informé par ses contacts
quelques Européens résidents d’alors,
surtout l’Anglais J. Wilson (qui le trahit dès son
départ), que par l’entourage de la belle princesse
Il
en
fut toutefois
tant avec
en
les
Paetini.
A
partir des années 1820, les missionnaires
de la London Missionary Society tentè¬
de courts séjours, essentiellement à
Nuku Hiva et Tahuata. Ce furent d’abord quelques
teachers” venus des missions du Pacifique mais
protestants
rent
à
nouveau
navires. C’étaient
Lettre
la plus
grande majorité, des baleiniers
qui mouillaient à Nuku Hiva, en
premier lieu, et pour de plus courtes escales, à Ua
par
alors,
Huka
pour
au
nord
et
à Fatuiva
ou
à Tahuata
au
sud. Ua
longtemps à l’écart en raison du manque
de hons mouillages. La littérature témoigne avec
complaisance de l’enthousiasme des insulaires à
entrer en possession des biens les plus divers à l’oc¬
Pou
resta
casion de
ces
ne
restèrent,
pour
les plus tenaces, guère plus
de six mois ! Puis des membres de “l’encadrement”
épisodes. En dehors de
Ch. Stewart, de passage en 1829, c’est le révérend
D. Darling qui, de tous, entre 1834 et 1841, totali¬
sa le
plus long séjour en cette période. Il allia un
esprit remarquablement observateur à un souci de
comprendre la vie locale. Malgré de piètres résul¬
prirent alors le relais,
le zèle de
tats,
effets
sur
ces
par
missionnaires
les habitants de
leur vision de Punivers
et
ces
de
Progressivement, sous l’influence des marins,
l’esprit local, frondeur et indépendant, se trouva
plus libre d’enfreindre quelques-unes des innom¬
brables contraintes, jusqu’alors imposées par la tra¬
dition, qui ne leur semblait plus toujours capable de
faire respecter les usages et de punir les actes et les
propos sacrilèges perpétrés ou tenus, consciem¬
ment ou non, par ces hommes de mer ou d’église,
de plus en plus nombreux à fréquenter les Marquises.
;
notamment sur
lois
qui n’avaient
jusqu’alors guère souffert de profondes remises
en
cause.
auxquelles étaient arrivés ces
pasteurs généralement en tournées d’inspection,
étaient si désespérées sur la “morale” de ces
“pauvres diables” (sic) qu’elles laissent supposer
une
profonde imperméabilité de la part des
Marquisiens aux injonctions que lançaient ces
Les conclusions
adressée
Pômare II à la L.M.S.
Ci-dessous
Charles
Stewart,
missionnaire à bord de
ru.S.
aux
Ship Vincennes, de
Marquises
en
passage
1829.
Missionary
Socioty réunit méthodistes,
La London
presbytériens, calvinistes...
Ces années Consacrées
au
commerce-roi n’ont
public, surtout anglo-saxon, que quelques
pages, plus souvent dues à un capitaine ou membre
lettré d’une expédition, qu’aux gens “de sac et de
corde” qui formaient alors ce genre d’équipages.
Cela fait peu ! Il faut cependant citer J.D.Gillis,
H.Paulding, C.P.Troost, J.Coulter, F.D.Bennett
livré
au
etE.Belcher.
dans le but de convertir les
peuples des régions nouvellement
découvertes.
Ci-dessous
^3
D. Porter
(1780-1843),
commandant l’jEsse;r,
mission,
en
pleine
a pour
guerre contre
l’Angleterre, de protéger
les intérêts américains dans
Parallèlement à
ne resta pas sans
îles
ses
ces
récits
se
diffusa
une
litté-
le
Pacifique.
langue anglaise et d’obé¬
très caractéristique de l’épo¬
que. Bien que ne reposant, la plupart du temps,
que sur un texte édifiant se limitant au rôle et à la
vision des missions sur le futur du Pacifique,
rature
missionnaire
en
dience protestante,
quelques-unes de
ou
ces pages
font état de
remarques
de faits vécus,
général
choquants.
en
réformateurs, à l’allure si sévère.
Aux
alentours
qu’ébranlée dans
des
années
1840,
bien
fondements, la vie marquisienne conservait une originalité peu touchée par
une présence européenne quasiment inexistante.
Les Marquisiens, dans leur ensemble, faisaient
encore
preuve d’une vigoureuse volonté de préser¬
ver leur façon de vivre. Toutefois, à partir des
années 1830 déjà, certains signes de changement
étaient perceptibles sur les lieux fréquentés par les
ses
Marquises
contacts.
“
qui
Les îles
Les navires
de
commerce
qui doivent faire
halte pour
reconstituer leurs
réserves
en eau
duits frais, en
du
troc et
et
pro¬
profitent
pour
obtenir du bois de
santal. Navire marchand à
Liverpool
vers
1818.
♦
Les Baleiniers
Vers 1840 il y a plus
de 400 baleiniers dans le
Paeificjue,
hommes
ce
sont
soit environ 13 000
d’équipage. Pour la plupart
des hommes que
des traversées pousse
ou
à déserter. Les
j)our
à
la difficulté
révolter
se
conséquences
les îles sont désastreuses
alcool, maladie
:
à terme, ilépo|>u-
et.
Marrpnses
lation. Les îles
j)assent
brutalement de 18 000 individus
1842 à 5 436
mier
en
en
1887, date du pre¬
recensement.
Les baleiniers
la
BALEINIER N9 15.
zone sont
saxons.
qui fréquentent
l’essentiel anglo-
pour
La France
est
trop
éloignée,
c’est la raison pour
laquelle une
petite communauté s’installe en
Nouvelle-Zélande. Mais
a
des
faut
vues sur
le pays et
trouver une autre
regards
l’Angleterre
i\iix ili's
pTir.
divisées
Mart|uises los
La cliaviii'ule l'sl
eu
cases
en
iiliisi'iii's piéciis
tiw iiaUmils siml élevées
sur un
inassif
en
haniknis; le Uiil eiirmilles-Je palmier. Elles sonl
des ualics épuises teuiliius eu guise de dofsoiis.
par
lorsqu’il
Jn the Marquesas Ik haklations of llie natives are raised on a masonry-work.
The liinler-'Vfork is made oui of bamboos: lhe roof.isthalclied over witlipalm-leaves.
Theyarc ilivided'inloscveral roomsbymeans oFllikk'inats'huiiguplikeaparlilion-mll.
base. les
se tournent vers cette
partie du Pacifique.
Harpons et barque de
baleiniers
L-’x monïs smil
en
grand mnuk’e. De même qu’aux ilcs llawaï.ony sacrifiait
des viclinics huiiminps-, parliculipreinenL lorsque et peuple ai\tropopl\age demandüil à ses dieux de lui 1
"t
—
uwvLu
In rfri.
rr>* ,n
ETUATAFEL.
20.
pEiua potiki* v. Puamau, Stein (S. ISO). B, C, D Knocben, Pottvalzahn. E Schiidpatt i Jour.
C, H, 1 Schildpïti- K Holz pKrabbe". U—Q Orig.-Z. und Tai.: L—O pScbildkr8ten-kea“ (S. 154),
P, Q pPohu* (S. 154). R, S Bambus. a—I Sch achminnchen: a—c Talauieniog; d Holz, e GeOecbt:
Abb. 100. A
Tableau d'etua
du vol. 1 de K.
32.
:
von
planche 100
den Steinen.
F Holz.
F—I Bambus.
P
«MSnner."
m—o
Sirichmânnchen Tatauierung. pMBnner“ allgemein; m, o Keld pKena*;
Canin Tefio. q Fan aua wei bcben (S. ISS, 156). r, s Pohu. t Himmel des Tiu, Vol kenb im m el.
pTii-vaetabi*, Einbein-Troglodyten (S. 155). u—z U-Hinde (u—y Bambus, z Holz).
Tatouage,
motif circulaire, formé de deux
demi-etua affrontés dans un
visage du type ipu ani [im. 132].
15.
39
y
■TTTTTTTTTTT
Carnet de A. Seale
(1902)
:
[im. 164] dessiné par Tamo
(ci-contre) chef à Taiohae (Nuku
Hiva), et planche (ci-dessus) non
légendée du tatoueur de Anaho
(Nuku Hiva).
kaketun
,
,KA KE-TiliL
TTTTTTTTTTT
Bambou
2. PI.
22.
Tatouage, pierre, bois
ve
ke’a., motif qui se trou¬
à la commissure des lèvres.
7. 8. 1 7.
Etua
pétroglyphes
SO.
;
Etua,
Punaei Huo
;
,
9.11.
F
motif dérivé des
W.H. 1938.
Tiki de ])ierre
S. Millerstrôm.
100; KvdS 1925.
5. Ke’a
1. Tortue
de
Bordeaux
KvdS.
;
,
P.Ottino.
bambou de
10. Demi-etua intégré à
pahilo [im. 290] ; KvdS.
Idülîk
31.
etua ;
Demi-efua
24. Demi-etua ;
25. Demi-etuo
KvdS.
.
26.27.31. Etua ;
28. 29. Etua
Noury in KvdS.
intégré à
bambou de Toulouse
33.
;
un
pahito,
KvdS.
Etua ;
1938
W.H.
d’après
KvdS.
29.
ADÎIil
30.
un
Te Patu Tiki
•
L’Art du
Tatouage
aux
Iles Marquises
Quelques calendriers polynésiens ont été
qui concernent justement des activités
liées à la mer ou bien aux plantations. D’après les
travaux des Handy et de R.C. Suggs (1966), les
conservés
moments retenus
pour
le tatouage semblent s’être
sèche, entre octobre et jan¬
fasse la principale des récoltes
situés durant la saison
vier, avant
que ne se
de l’arbre à
pain qui
a
lieu, selon les variations cli¬
matiques, à partir de décembre-janvier.
La
période où
être collectés
fruits, enfin mûrs, peuvent
rythmait profondément l’année marces
quisienne puisqu’ils constituent l’essentiel de l’ali¬
mentation de base’k Le fait que
charnière est
sans aucun doute riche de sens ! Il s’agit à la fois de
ne
pas polluer la récolte par le sang, véhicule
contaminateur ” et de faire pourtant l’offrande de
celui des jeunes du clan, “premiers fruits” de la
communauté, symboles nourriciers et fécondants
tatouage se
“
dit la
Noukahiviens
se tatouant ”
légende. Il s’agit
d’un
moment
Gravure de G.H.
von
en
fait
de repos.
Langsdorff.
déroulaient à
les séances de
ce moment
“
Quel besoin avait-elle de recevoir de la fécondité...
plutôt à elle de la leur accorder ?
posée, la qnestion néglige tout un côté impor¬
N’était-ce pas
Ainsi
polythéisme... Les dieux avaient autant
adorateurs que les adorateurs
avaient besoin d’eux. Les avantages conférés
étaient réciproques. Si d’une part les dieux fai¬
saient produire la terre en abondance, s’ils don¬
naient la fécondité... à la race humaine, ils espé¬
raient d’autre part qu’on les récompenserait de
leur générosité en leur octroyant la dîme de leurs
bienfaits ou des tributs. Ils ne vivaient que de cette
du
tant
besoin de leurs
dîme ; sans
Leur
elle, il leur aurait fallu mourir de faim.
ventre
énergie procréatrice revivifiée
;
humains devaient leur donner
viande
de leur boisson
et
sacrifier, à leur inten¬
qu’il y avait de plus viril chez l’homme et
plus féminin chez la femme
tion,
de
et
rempli et leur
c’est pourquoi les
une
part de leur
divin demandait à être
ce
de la récolte à venir.
Une réflexion de J.G.Frazer
d’offrande peut en
“
sur ce
éclairer le
Une tradition des îles de la Société, relevee
type
sens :
quelle raison, peut-on se
demander, (faisait-on) une
Pour
telle offrande de fécondité
exemple) à (une
divinité) qui
elle-même
grande déesse
de la fertilité ?
par
M.W. Makemson, peut aider à situer la lune
V. Lallour''* ! Parmi les dix étoiles,
aux piliers célestes sup¬
portant les dix voûtes superposées du ciel tahitien,
c’est au pied de l’une d’elles, rouge-orangé, por¬
tant le nom de Ana mûri que se situait l’emplace¬
ment dévolu au tatouage. Ana mûri, Heeti aux
Marquises, correspond à Aldébaran, l’oeil du
Taureau, étoile remarquable toute proche des
Hyades. De ce que l’on sait des périodes où le
tatouage était le plus pratiqué: “...Epidémie de
tatouage... en ce moment... L’un d’eux a le corps
extraordinairement enflé, plusieurs ont la face
énorme et l’un des bras phlegmoneux... ”, il semble
que cette période corresponde effectivement à un
moment privilégié'k D’antre part, la première, et
plus importante récolte, mei nui, celle qui permet
évoquée
par
Ana, qui correspondaient
le renouvellement des silos de
ainsi l’alimen¬
et
ma
long de l’année, se situe en
plein été austral. A cette époque apparaissent à
l’horizon les Hyades et le Baudrier d’Orion, Na
Tuitui Hoehoe ou Haka’iki e To’u, qui marquent le
tation des familles
ciel
du
au
scintillement
majeures
pour
de
deux
étoiles
les Polynésiens
de la constellation d’Orion
et
;
Aldébaran de
la constellation du Taureau. Cette
de récolte
les îles
des
:
est
associée à
Mei, Hai
ou
rouges
Bételgeuse,
période
Antarès, selon
Ehua, quatrième
dix-sept étoiles saisonnières du
calendrier
marquisien.
1187..HH
ù
Le choix des lieux
Pacifique, comme partout
lorsqu’une création corres¬
pond à un acte essentiel, recherchent la paix mora¬
le et l’isolement. Pour le tatouage il en va de même,
car toute “chose... sacrée ne se fait qu’en secret ou
dans un lieu saint...
Les caractéristiques essen¬
tielles, d’après les indications relevées dans la litté¬
rature orale et ethnographique, concernaient des
Les artisans du
ailleurs dans le monde
lieux
relativement à l’écart des
trouvant
se
de passage et
dans
un espace tenu ou
zones
rendu sacré.
plus simples il pouvait s’agir
dégagé, un peu écarté et protégé des
importuns par la difficulté d’accès, telles les hroussailles à l’ahri desquelles opérait le tuhuna Taïpi de
Dans les
les
cas
d’un endroit
H. Melville
où les
flanc d’un
a
versant,
Puaiki s’étaient
Alors, les témoins parlent de vahi tapu,
littéralement
Pour
emplacement
fils
un
tapu, et
même
ou
grand guerrier, le choix
se
une
de
case tapu.
fille de chef,
portait
sur un
un
lieu
caractère sacré ou sa valeur aux
de la communauté. Le tatouage se déroulait
pour son
connu
yeux
devant témoins
la vie sociale
mana
cas
au
du récit de Teahi
tatoueurs
retirés'^
clairière,
la
ou
;
et
le tohua
de la
case
rang, attenante
généralement, sur un centre de
religieuse, lui-même empreint de
et
,
abords. C’était
ou ses
souvent
le
des hommes d’une famille de haut
à la maison principale et où avaient
déjà lieu parfois les superincisions (la superincision
est une “variante” de la circoncision).
Quel que soit le type de construction et la
situation sociale du patient, le silence et l’isolement,
même relatifs, marquaient ces lieux du respect ren¬
forcé par le tapu toujours de règle. D’après
G.H. vonLangsdorff, le père pouvait exceptionnel¬
lement lever le tapu pour des visiteurs masculins.
■
Le
silence
Le silence était
exigé lors de la plupart des
il était donc de règle quelles que
mais pas à tout moment.
Son respect s’appliquait au tatoué, aux éventuels
observateurs et aux personnes passant au loin,
même pour les séances ordinaires. Ainsi, lorsqu’après une fête un tatoueur itinérant en avait
actes
importants
;
soient les circonstances,
fini
avec
ses
clients
et
les abandonnait chacun à
eux-mêmes, isolés de leurs voisins souffrants et
ils se devaient
de respecter cet interdit'”. Cela n’empêchait pas
toutefois le tuhuna, durant les séances les plus
pénibles, de chanter ou d’évoquer quelques
convalescents
sons son
abri de tapa,
L‘
ma
12. Les
que la koina tiihi tiki semblait
octobre et janvier; c’est-à-dire
Handy et R. Suggs apprirent
habituellement
s'être située
entre
associée à Ehua, lu deuxième grande période de l^’anAntarès.
Père M.G. Mathias, 1843: “Plusieurs de ces fêtes sont fixées à cer¬
durant la période
née, dominée
par
époques de l’année, qu’ils reconnaissent et dénomment par les
et reviennent pas conséquent assez périodiquement ; ...
celles qui arrivent aux saisons signalées de l’année, par exemple la fête
de l’abondance... kava koina tapa vau, ou de la grande récolte d’au¬
tomne, au mois de juin pour eux... ” p. 70-74.
taines
lunes, miihina,
vol. 1, chap. 1,
13. J. G. Frazer, 1988,
p.
30.
Handy. 1923, p.350.
de périodes lunaires, qu’il rassembla, correspondent souvent
14. E.S.C.
Les
noms
à des
noms
d’étoiles. Selon
janvier, sont appelées :
Novembre : .Avea, Puaka
et
ces
les lunes,
sources,
Oaoa Manu
pour
entre
novembre
et
M'"' R.î. Dordillon et le
Kekela et Ehua dans A. Fornander : “An account oj' the
Polynesian race” 1878, p. 332.
Décembre : Avea, Ehua et Mei pour
R.I. Dordillon ; Ehua pour le
pasteur Kekela et Veo pour A. Fornander.
Janvier: Ehua, Veo et Tautoii pour M'-'’ R.I. Dordillon et le pasteur
Kekela et JJaoa pour A. Fornander.
pasteur
15. Note, du
journal de
A. Lesson
date du 22 Janvier 1844.
en
16. Père M.G.
voyage
Mathias, 1843,
p.
du chirurgien
en
chef de la Marine,
Melville, 1847
un
:
lieu destiné
au
ms.
tatouage.
“La fête étant finie, les patients re.stnient sou¬
seuls quelques jours sous leur petite “tente” de tajia ; il leur était
cependant formellement interdit de converser avec leurs voisins et
camarades de souffrance qui attendaient, comme eux, d’être remis des
opérations de tatouage. ” p. 30.
vent
source
de Hanatefaii,
près de
Hapatoni, qui aurait été un lieu
de tatouage. Il s’y succède et
parfois s’y superposent cupules,
regards
cercles
ou mata
[im.226],
concentriques et visages
proche du komo’e [im.211].
Relevé de S. Millerstrôm.
Ci-dessus
Fa’e tupapau, abri
pour un
défunt. Le cadavre était embau¬
mé par
par
des “femmes désignées
leur parenté
avec
Elles le massaient
le mort”.
avec une
spéciale qui aidait à
huile
sa conserva¬
tion et faisait ressortir les
opération avait
hakapa’a.
tatouages ; cette
Aquarelle de Cl. Ch. Antig.
131.
Melville, 1984, p.300-301 et S.Elbert, 1934,
isolé, aurait été
fond
Pétroglyphes proches d’une
pour nom
conservé au
B.P. Bishop Muséum, Hawaii. Linton, 1925, p. 180,'mentionne le cas
d’un rocher poli par les eaux, situé tout à côté d’une source dans une
petite vallée au nord de Hapatoni, à Tahuata, site 173. Celui-ci est
couvert de pétroglyphes, en majorité des visages, et de 23 cupules, sou¬
vent très proches les unes des autres, placées pour la plupart sur la
paroi verticale. Elles sont d’un diamètre moyen de 5 cm sur 5 cm, pour
une
proj’ondeur d’1,5 cm. Ces représentations sont constituées de
cercles concentriques (4), de quelques cercles simples, d’une paire
d’yeux assortie d’un trait vertical pour le nez et de visages, plus ou
moins complexes (8), proches du motif de tatouage dit komo’e ou mata
komo’e (S. Millerstrôm). D’après un informateur de R. Linton ce site,
assez
En
Te Patu Tiki
•
Tatouage
L’Art du
aux
Iles Marquises
blagues,
au
fait
seconde
une
moins
l’apprenaient,
écoutant les
XIX*' siècle. Le silence était en
les Marquisiens qui
pour
leur sécurité, dès l’enfance
conteurs
caractère sacré
rompre.
au
nature pour
leur
;
qu’il
convenait
ne
effet
art avait en
H. Lavondès le rapporte à
d’inter¬
pas
propos
de
qu’il rencontra à Ua Pou qui l’exigeaient
dans les années 1970...
actuellement. W.
n’était
et
le demandent
Handy note dans
en
un
ceux
encore
toujours
ses carnets
qu’il
question d’interrompre
fumer ni même pour un
un récit ni pour
besoin naturel ; elle nomme
cette
obligation koekehu mais le mot est difficile¬
ment
lisible.
■
W.
L’isolement
Handy l’explique
comme une
règle généra¬
présidant à toute création : “
il était indispen¬
l’ouvrage de toute influence contaminatrice, afin de conserver intacte l’atmosphère sur¬
naturelle engendrée par l’incantation (au début de
toute création). Aussi élevait-on une maison spécia¬
le pour y exécuter le travail. Elle était protégée de
tapu qui en interdisaient l’accès aux personnes
le
...
sable d’isoler
•—
Les motifs
poteaux
arrières,
différents de
Relevés
ou pou,
ceux
aux
étaient
du tatouage.
d’après R. Linton.
tohlLCl^
Les
destinés
de forme rectan¬
gulaire, matérialisée
ou non par
gradins, pouvaient accueillir,
des
pour
sonnes.
des
des
millier de per¬
place était entourée
certains,
La
un
plates-formes des maisons
guerriers, des vieillards, des
femmes
extrémités
et
se
des visiteurs. Aux
faisaient face celles
des chefs
et
des
prêtres.
contaminatrices ; notamment aux
de la souilliire
leurs
femmes
en
raison
ijui çmane de tout ce qui a trait à
fonctiq^f^^^es et aussi du penchant qu’on
leur attribuait
''poyr la compagnie des mauvais
esprits””. G.H/yonLangsdorff le confirme à pro¬
pos du fils de Kiatqnui, chef de Taiohae, qui allait
être
tatoué
:
t
“Pour
sonne
qu’il était proche de la per¬
plus importante de l’île, il fut placé, pour
cela,
la
et parce
plusieurs semaines, dans un bâtiment séparé, tapu.
C’est-à-dire qu’il était interdit à tous d’en appro¬
cher, en dehors de ceux exemptés de ce tapu par le
père du jeune homme. Celui-ci devait y résider tout
le temps des opérations. Toute femme, même sa
propre mère, était empêchée de le voir tant que le
tapu était en vigueur”™. Le père M.G. Mathias
reconnaît que : “ Ce ne fut que par un privilège spé¬
cial qne nous obtînmes, un jour, d’être témoins,
bien que profanes étrangers, après avoir été chas¬
sés une autre fois par des gardes, loin de la case
tapu où se faisait une semblable opération et près
de laquelle nous passions sans le savoir”^'.
Cette nécessité d’éviter les parages du lieu où
l’on tatouait était bien sûr en rapport direct avec le
souci d’éviter toute influence néfaste.
Elle était
début des opérations,
annoncée à tous, au
au son
des décharges dg.,:
effet supposé à’
les mauvais esprits. Les femmes
leur faudrait faire de longs détours afin d
de portée de regard de la case tapu.
des conques,
fusils
ne
; ce
des tambours
fracas avait
oublieuse,
autre
ou non
chemin par un
ou par
pour
avertie, était
homme veillant
prescriptions,- à moins
au respect
que son sort ne
soit moins
enviable, si les circonstances le commandaient.
La célébration du tatou âge
Ce souci
tout acte
d’isolement, essentiel
ses
assistants et
patient. Selon les circonstances, cette règle
nait
cependant
un
caractère plus
ou
pre¬
moins absolu
Le tatouage
à
rituel, persista jusque dans les derniers
temps’^ Il concernait le tatoueur,
le
et commun
;
très documenté, pour la première moitié
du XIX’ siècle, et ne l’est guère plus ensuite ! Cette
rareté des détails semblerait indiquer qu’il s’agis¬
n’est pas
que
sait d’un
les
chefs et les grands guerriers, les séances pouvaient
prendre parfois l’allure d’un “huis-clos”.
caractère
les
étaient de trop
uns
d’autres
■
se
petites
gens
alors
devaient à la communauté et, pour
Les bâtiments
toutefois que,
dès 1804, la pratique du tatouage avait déjà pris
une teinte commerciale. Ainsi G.H. von Laiigsdorff
parle d’un maître de Taiohae qui venait sur les
navires proposer aux marins ses talents. Cet
homme possédait à terre trois “ maisons de tatoua¬
ge ” destinées aux profanes et qui pouvaient
accueillir de huit à dix personnes ; elles n’en
étaient pas moins tapu. H. Melville décrit ce type
d’établissement à Hiva Oa : il s’agissait de bâti¬
ments spacieux, divisés en un grand* nombre de
petits “appartements” ou chambres. Chaque per¬
sonne
y était tatouée en privé et alimentée discrète¬
ment par “ une main invisible glissant la portion de
nourriture sous le rideau de tapa.
II se peut
que ce dernier détail tienne au fait que ce soient
des femmes qui distribuaient la nourriture, nous
le verrons plus loin, mais il s’explique aussi par la
fragilité de l’état dans lequel se trouvait le
patient” et le respect envers tout acte sacré.
Parfois la simplicité de la tâche, ou de la
personne, ne nécessitait aucun aménagement
et le tatoueur opérait dans la nature à l’écart
de tout importun : “Au cours de mes randonnées... comme je longeais la lisière
d’un épais fourré de brousse, un
bruit singulier attira mon attention. Et pénétrant dans le four¬
ré, je fus témoin pour la prefois de l’opération du
tatouage, telle que l’exécutent
K.
von
den Steinen
remarque
les insulaires”^'.
des femmes semble avoir nécessité
particuliers. Le sujet
moins d’interdits et de rites
les
banal, alors qu’il présentait
acte
obligatoire justifié
femmes
par
les rapports
un
les dangers liés à certaines
tâches qu’elles avaient à accomplir au cours de leur
vie. L’opération dans un tel contexte ne devait pas
être aussi anodine qu’il y paraît : “Les femmes ne
sont pas cloîtrées comme les hommes dans des
bâtisses frappées par le tapu lorsqu’elles subissent
cette opération qui est pratiquée sans cérémonie
dans leur propre maison, ou celle de leurs rela¬
tions, en un mot là où cela leur plaît”’".
W. Handy nous
apporte quelques
lumières
tatouage
filles.
et
par
le
sur
des jeunes
Elle
apprit,
âgée ap
à une famille
importante de Hakahetau
à Ua Pou, qu’une case spé¬
d’une personne
partenant
ciale
avait
été
construite
19.
W.Handy, 1938, p.17-19.
20.
G.H.vonLangsdorff, 1813,
21. Père M.G.
p.
118.
Mathias, 1843, p.l31.
dans lequel se passe
rapprocher de ce qui
a été décrit à propos de la “circoncision ” par
W. Leblanc, 1895: “L’opération accomplie, le
taoua déclare la case tabou ainsi que ses habitants
pour atahi méania, c’est-à-dire pour une lune et
dix jours, laissant les enfants à la garde du théou
na qui l’a aidé pendant l’opération..
22. Là
cette
encore
le
contexte
“opération ” doit
Pendant
tout ce
se
temps, personne ne
communiquer avec les
enfants, excepté le taoua et le
théouna.
On leur fait passer,
durant ces quarante jours, leur
nourriture au bout d’une perche de
bambou jusqu’à la fin de lu quaran¬
taine, époque où le taoua lève le tabou. ” p. 96-97.
peut
23. H. Melville.
24. H.
Melville, 1984,
p.
300.
Langsdorff, 1813.
Cf. Les études faites sur la femme marquisienne
et 1990) et J.T. Kirckpatrick (1980).
25. G.H.
von
par
et
vae
kake et hue
Ces deux motifs
a
[im.394
im.l09] représentent symboli¬
quement
les places, tohiia, où
mot,
se
du
les grands événements de la
jouaient, clans les (leux
sens
communauté.
Dessin de D. Tilésius.
que
entretenaient, croyait-on, avec le
monde invisible
Tapu
kake.
N. Thomas (1987
“Mouina”, chef de
Tei’i
vers
couvert
d’un
tatouages
guerre
1813. Son corps est
maillage inspiré de
dont
aucun
exemple
n’a été conservé. Illustration
d’après D. Porter.
Te Patu Tiki
•
L'Art du
Tatouage
aux
Iles Marquises
lorsqu’il avait été
elle de recevoir
temps pour
premiers
ses
famille seule de la
Ce furent les jeunes
vallée qui la construisi¬
nages
à la demande de
té d’habitation du chef
La
tatouages.
de
sa
rent
son
père, à la façon d’un simple
abri
de
couvert
palmes de
cocotier tressées. “On
nous
dit
qu’une petite maison appelée/a’e
(de po’a couverture en palmes
’a
de
cocotier) était construite le long
de la maison familiale pour
le
tatouage d’une fille et toute la
famille vivait dedans
tout
le
temps des opérations où la
principale devenait
alors que le/a’e po’a
maison
tapit,
était
fille
profane
Cette jeune
pouvait avoir alors de
dix à douze
ans
et un
certain
le
particulier de
cette période. Pendant trois ou
quatre mois tous les siens et
nombre de détails marque
caractère très
le maître-tatoueur
dans le bâtiment
Femme de Niiku hiva
D. Porter 1813.
sur
non
le côté de l’babitation
seulement
La
jambe de
illustre bien
l’aspect du tatouage
dTiiie femme de liant rang.
son
oncle maternel
avait là
y
fiancé,
un
petit
épouse
qui prenaient leurs repas avec eux. Les ustensiles
familiaux s’y trouvaient également. Parmi eux Te
garçon,
“Tahiataiiani”
ainsi
déménagèrent
provisoire construit
principale. Il
famille mais
sa
Hono
se
victime
jambe
-
ment
se
que son
souvenait du ivi heana
-
os
“vendetta”, ici
d’une
et son
prélevé
un
os
sur
la
de
la
dont le maître-tatoueur dut très probable¬
servir, selon l’usage, pour réaliser les
peignes nécessaires an tatouage de la jeune fille.
C’est le tuhuna
qui décida des motifs qu’elle porte¬
rait et il reçut en
récompense deux
cochons et
un fusil. Les motifs retenus faisaient
partie du fond
commun aux clans des Naiki
auquel elle apparte¬
nait ; les femmes y étaient tatouées, en particulier
sur les fesses et sur le
pourtour du front, si elles
pouvaient le supporter’^ Dans quelques cas, lors¬
qu’il s’agissait d’une fille de chef ou d’un riche
propriétaire, V. Linton nous apprend, un peu laco¬
niquement,
que
ces
gros
dernières pouvaient être
place sacrée mais il s’agit d’un
témoignage tardif et peut-être exceptionnel. La
place en question pouvait-être une place publique
tatouées
sur
une
commmimautaire,
un
qu’il s’agisse aussi d’un lieu consacré à la
jeune femme, un vahi tapir'^.
peut
tohua où les événements
importants de la tribu étaient commémorés. Il
se
importants pouvait être
cas, sur
ce
où avait lieu les séances de person¬
case
une annexe
de l’uni¬
trouvait souvent,
dans
le pourtour du tohua qui jouxtait
sou¬
et se
les résidences des familles les
plus presti¬
gieuses d’uu clan. Le fait d’ériger une bâtisse
durahle s’explique par l’importance des familles
vent
dominantes,
tant
numériipiement
que par
social, qui amenait le haka^iki à prendre
bien des
opérations de tatouage de
Ces “ salles ” semblent
en
outre
leur rôle
en
charge
son entourage.
avoir
plu¬
connu
fonction des circonstances.
plus souvent la bâtisse consistait en un
simple abri et était plus ou moins adapté aux cir¬
sieurs usages en
Le
constances.
abri
Elle
comptait
ou non un
lieu de travail,
doute
compartimenté de rideaux de
dans lequel les tatoués se retiraient pour se
reposer et un endroit où cuisiner. Selon les lieux et
les époques, ils étaient appelés ha’e oufa’e pati’i ou
patiki, ha’e puta, oho’au patu tiki ou simplement
oho’au ce qui signifie appentis, hangar... ce terme
désignant un abri provisoire.
Dans la plupart des circonstances ces
constructions étaient couvertes de demi-palmes de
cocotier tressées, plus rarement de pandanus, par¬
fois de feuilles d’arbre à pain enfilées sur une fine
baguette car cet arbre est omniprésent dans l’archipeP. La structure portante de l’abri devait être
réalisée le plus souvent en liait {Hibiscus tiliaceus L.)
comme cela se
pratique encore de nos jours. Elle
pouvait l’être également avec une autre espèce,
bien représentée dans la vallée, ou en réutilisant
un
sans
tapa
des matériaux provenant
Cette
ossature
d’encoches
et
d’autres constructions.
était maintenue par
consolidée par
un
système
des liens végétaux
;
derniers, simples et solides, tirés de l’hibiscus
ces
employés mais il
rapidité de construction ne
existe
sont encore couramment
en
d’autres. La
veut pas
qu’elle n’ait pas été effectuée avec soin,
W. Handy le précise. L’aspect final pouvait
être celui d’un simple “hangar sans parois”,
comme L.E. Tautain
(1896) le décrit, ressembler à
dire
comme
hutte
nue
K.
von
sur
ajoute
roseaux
den Steinen
comme un
ou
en
“
...
encore
l’expliqua à
se
présenter
de
pierre. William Leblanc
J’ai été plusieurs fois témoin de l’opé¬
terrasse
ration dn tatouage...
case
bien
on
véritable bâtiment dressé à même le sol
une
:
ou
comme
(elle)
se
fait toujours dans
tabou... Son ameublement consiste
en
une
deux
l’événement
nous
le
s’y préparait activement,
la suite.
et
verrons
comme
par
26. W.
Handy, 1922, p.8et 1965, p.202.
27. W.
Handy, archives du Bishop Muséum
:
boîtes 3
et
4.
probable que des séances de tatouage aient été prati¬
quées sur d’autres sites tapu, soit en raison de leur vocation très spéci¬
fique (sépulture, lieux consacrés à la pêche...) soit parce qu’ils étaient
empreints d’une telle charge émotionnelle et sacrée que leur accès,
comme les ine’ae, en était en fait interdit à tous, à l’exclusion des
prêtres, chefs et parfois des principaux guerriers et tuhuna.
Cependant les pourtours de ine’ae ont accueilli, parfois, des structures
ayant une vocation moins sacrée. Ils étaient plus accessibles à la com¬
munauté. C’était le cas du me’ae l’ipona, de Puamau à la périphérie
duquel se trouvait, entre autres, un pa’ejia’e pour la superincision, un
endroit tapu où étaient déclamés des chants propres à certaines céré¬
monies, un pa’epa’e pour la dessication des morts, etc.
28. Il semble peu
grands «tamtam » et
attacher ceux qu’on
un tronc
d’arbre couché
pour
tatoue et une natte...
collectifs cet édifice était
ou tuhuna,
par les jeunes gens dont le nombre pouvait être très
variable : “(C’) était... un motif de réjouissance...
Une case en bois recouverte de feuilles de pandanus était construite
au
préalable sur le sommet
d’une montagne ou dans le fond d’une vallée.
Quelques habitants de Puamau qui s’en souve¬
naient le décrivirent en substance de cette façon à
W. Handy. Le père invitait ces jeunes, des ka’ioi, à
construire un édifice spécial. Convoqués au lieu de
la fête au son des tambours qui résonnaient dès
l’aube, ces joyeux adolescents au nombre de qua¬
rante à quatre-vingts s’occupaient d’abord de raz¬
zier la propriété du chef et de s’approprier ses
biens en vue des opérations à venir. Pour obtenir
Lors des tatouages
dressé,
sous
la direction du spécialiste
les matériaux nécessaires, bois de construction,
les jeunes se livraient à
d’attaque, fao, sur les bâtiments
annexes
appartenant au père et aux tantes du jeune
homme pour lequel ces séances étaient surtout
organisées^^. Ces souvenirs qui concernent des
événements touchant un premier-né de gran¬
de famille, tama haka’iki ou ’opov?^, entou¬
ré de ses ka’ioi (groupe d’adolescents)
tapa, nattes et nourriture,
un
simulacre
sont
les mieux
connus.
Ces cérémonies
qui survécurent jusqu’à l’extrême fin
du XIX” siècle, étaient l’occasion de
fêtes très
son
prisées
ensemble
;
la tribu dans
partageait
est d’usage très courant. Le pandanus, comme le bana¬
apparaissent dans les récits légendaires.
29. Le cocotier
nier
et
30. W.
le noni
Leblanc, 1885,
31. CIi.L.
de Teahi
32. W.C.
p.
76 et 217-218.
Clavel, 1885', p.24. On retrouve cette situation dans le récit
a
Puaiki.
Handy, 1922,
p.
7 et 1938, p.19.
’Opou [im. 277] est un terme fréquem¬
utilisé par W.C. Handy mais
que ne mentionne pas
33.
ment
R.I. Dordillon
.
Ci-contre
Ornement d’oreille
(le femme,
fragment.
Dessin de K.voiiden Steineii.
Plate-fo rme
de bord de
mer
à l'ombre d’un arl)re sacré.
Compte tenu de
sa
situation elle
devait être consacrée
aux
pêcheurs. Les lieux les plus
sacrés, dont les abords mêmes
étaient interdits à la
plupart des
membres du clan,
trouvaient
au
se
fond des vallées.
National
Library of Aiistralia.
^■■L\>^^n
\K
'U.
ss
La célébration du
•
■
^
^ ^ Æ
I AXilli
"T?YY1^ ï 'i ¥ '?'Y? ^ ï ¥"?"?'?'?§
r
.
(spécialiste) n’était pas qualifié
pour tatouer certaines personnes. Plus ces der¬
nières étaient tapu, plus il était nécessaire de
Tout tuhuna
s’adresser à
maître investi du
un
mana
UüiimiiLÀÜlil.
tatoueur
.
suffisant
Handy fait allusion, pour l’île de Ua Pou, à
spécialisation des tatoueurs, tou¬
jours masculins apparemment, les uns s’occupant
W.
une
des hommes
et
les
autres
limitée
verrons plus tard, indemnes de
particulier au visage. Avant l’occupa¬
tion française, dans ce genre de situation, une délé¬
gation serait allée chercher le tatoueur qui s’impo¬
sait là où il se trouvait. Ce n’est qu’à l’époque des
interdits religieux ou administratifs occidentaux
qu’une telle démarche devint délicate. Nombre de
tatoueurs, du reste, apparaissant dans les récits les
plus anciens appartiennent à une famille de
notables qui compte parmi elle un chef ou un prêtre
et ils exercent jeunes ; ce qui s’explique probable¬
ment par la nécessité,
pour exercer sur les
membres les plus tapu du clan, de posséder soimême un mana suffisant, ce qui n’était possible à
un
jeune âge que par la naissance.
féminin véhiculée à
ainsi,
nous
le
tatouages, en
En dehors de
déterminées par
des
ces
relations
croyances
entre
liées
individus,
au sang et au
la
communauté à laquelle il appartenait, d’accomplir
les tatouages dictés par la règle, sans pour cela en
attendre une récompense directe et immédiate. Le
chef se devait, par sa situation, de porter des
motifs distincts mais s’y ajoutaient aussi ceux qu’il
était amené à prendre en charge pour son clan et
dont il assurait le coût“. Ces occupations confé¬
raient au tatoueur dignité, prestige et quelques
autres avantages. L’existence de lignées de tuhuna
patu tiki, attachées aux grandes familles, peut
avoir été à l’origine de l’établissement et de la
mana,
le tuhuna patu tiki était tenu,
continuité de
nous
le
“styles” locaux,
verrons
plus tard,
ce que
envers
suggère,
une
Papa tikau’e, figuration
éventuelle
“verser ce sang” ; plus encore lorsqu’il
s’agissait de tatouer la tête. Certains grands chefs,
et sans doute de très grands prêtres, demeurèrent
pour
de mouches
et
en Polynésie est très
archipels que dans la gamme
de tatouages qui leur étaient donnés d’exécuter. On
peut se demander s’il en a toujours été ainsi à la
lecture de récits anciens sur les origines de la pra¬
tique. Pourquoi des femmes, au mana et talents
suffisants pour exercer le rôle de chef, grand-prêtre
ou médecin, n’auraient-elles
pu exercer cet art ?
Cette question traduit probablement une modifica¬
tion des mentalités envers l’image du sang et du sexe
de femmes exerçant cet art
fique
tant
dans les
travers
les îles, devenue malé¬
"i.
certaines circonstances. Les tout premiers
en
tatouages,
pratiqués
Ikioani“ à
d’après les récits légendaires, furent
des femmes. Aux Marquises ce fut
la fois déesse protectrice et guérisseuse.
par
Cf. Les exemples bien décrits par J.B. Cabri, J. Coulter ou W. Torrey :
“Torrey's narrative, or the life and adventures of William Torrey, who
for the space of25 months, within the years 1035-37 was held a capti¬
ve of the cannibals of the Marquesas. ” Boston, A. J. Wright, 1848.
Tauakika,
34.
185 : “Le tatoueur, toujouj's
E.Berchon, 1860, écrit : “... C’est aux hommes qu’est
presque absolument réservée la pratique du tatouage aux
Marquises, cbntrairement à ce que le capitaine
Henri Wilson a remai'qué lors de son nau¬
frage* aux îles Peleiv** où cette opéra¬
tion était exclusivement confiée à des
femmes désignées sous le nom “d’ar;
tistes femelles. ” p. 7.
*
En 1783, sur l’Antelope.
35. Père S.
**
Delmas, 1927,
p.
un
plus précieuses
des
formations de K.
Tau
prêtres, familiers
Tatoueur femme
'
des côtes de
Papouasie
Nouvelle-Guinée. Les instru¬
ments,
sur
des
la disposition des motifs
zones
.
^
.
privilégiées
menton, les
ornant
:
front,
longues bandes
le buste,
d’une part,
témoignent,
de la parenté
iconographique et,
de celle du
tatouage entre les différentes
régions du Pacifique.
du fond
d’autre part,
la lecture de
■"âir
'>s
*'i5
1^’
■
(X, ces
Aquarelle de M. Radiguet.
aux
8'*.f
d’in¬
den Steinen.
plus élevée de la société.
la
femmes, c’est une femme, bien
entendu, qui remplit cette fonction.
Cf.également K. von den Steinen,
1925-28, vol. 1, p.51-52.
1
sources
von
dieux, occupent la position
des
H. Lavondès,1975, p.375 : Dans la
légende de Vakauhi celui-ci se dérobe sans cesse
à son fils Taheta qui le cherche. Il change
’
d’âge, de personnalité mais aussi de
visage par le biais du tatouage et
•f
^
c’est une femme, Ikioani, qui le
p
Dans le récit de l’île
Kahi
avec
Hanaupe, à Hiva Oa, Time
Page de gauche
36.
tatoue.
de
homme... ”
Haivaii.
..
maître tatoueur de
Omoa, à Fatuiva, fut
K. vonden Steinen.
1^.
[im.319].
des femmes^\ L’existence
étude attentive des motifs
conservés
tatouage
*
‘
47
Te Patu Tiki
•
L’Art du
Tatouage
aux
Iles Marquises
Comme le remarque
tions sont le
K.
von
den Steinen,
ces
indica¬
signe de l’ancienneté du mythe
quisien, dont
récit est à
ce court
peu
mar-
près tout
ce
qu’il put recueillir. A propos de Tahiti, il relève
que le tatouage précède l’apparition de l’Homme.
Ce dernier et le tatouage tirent tous deux leur ori¬
gine de la même famille dont les membres, de sexe
féminin, appartiennent à la lignée de Hina, divini¬
té de la lumière et des nuages ; lignée resplendis¬
sante sous la parure colorée de l’aurore qui tresse
des nattes chatoyantes et apparaît tantôt claire,
tantôt somhre... Que ce soit à Tahiti ou en
Nouvelle-Zélande, cette origine est lunaire... Hina,
ou Sina, doit être
comprise dans sa signification
polynésienne ancienne comme l’expression de
hlanc, clair
ou
Exista-t-il
Quelques
hrillant
une
comme
le jour’'.
corporation de tatoueurs ?
auteurs rapportent que ceux-ci pou¬
vaient à l’occasion entrer
en
compétition lors de
ces
importantes. Il s’en suivait un climat
d’émulation, mais rien n’indique hien précisément
réunions
“guildes” de
pour un ensemble de tribus, sur une île
on groupe d’îles. H. Melville, dans “Omoo”, le sug¬
gère mais ses informations, lorsqu’elles ne peuvent
être recoupées, sont à prendre avec précautionToutefois, l’existence indéniable de multiples formes
s’il existait des
sortes
de
collèges,
tatoueurs
Mouipu de Hanaïapa,
vallée
Ce
nord de Hiva Oa.
au
tatoueur a
en
K.
von
été
photographié
tenue
de tapa par
den Steinen lors de
passage aux
août 1897
son
Marquises entre
et
février 1898.
Tatoueur des Samoa
préparant
ses
instruments.
Pliotograpliie du déliiit du siècle.
ou
envisageable. Il manque néanmoins
d’éléments précis pour étayer le fait ; une telle
corporation de tatoueurs est, par exemple, assez
bien connue pour les Samoa.
la rend très
trop
Il existait par contre,
miers contacts
avec
dès l’époque des
les Occidentaux,
pre¬
différentes
catégories de tatoueurs plus
ou moins réputés et
chaqne famille princière
nne famille de tatoueurs
qui lui est spécialement
affectée et c’est une dignité qui se transmet de père
en fils, en sorte
qu’à la mort du premier, il faut
souvent attendre plusieurs années T âge compétent
avec la fin des études de tatouage du jeune peintre
qui doit enfin vous appliquer ses pinceaux sur le
corps. Celui que je vis opérer dans la famille d’un
chef appelé Toka et sur lui-même, était un de ses
jeunes neveux, d’une quinzaine d’années, jeune
homme des plus intéressants
Mais “ en dehors
des praticiens réguliers il existe un petit nombre de
tatoueurs itinérants, assez piteux, qui, en vertu de
exigeants. “Il
leur titre,
exerçant
y a ponr
déambulent d’une baie hostile à l’autre,
leur
ouvrage
à deux
sous pour
la
masse.
repèrent toujours les diverses festivités reli¬
gieuses qui rassemblent de grandes foules... Ces iti¬
nérants sont une vraie honte pour la profession,
Ils
“d’associations”, dans la société
plutôt des bricoleurs ne traçant rien d’autre que
des lignes irrégulières et des plaques maladroites et
marquisienne à la fin du
absolument
XVHT' siècle,
sant en
tés
ou
s’organi¬
fonction d’affini¬
de compétences,
incapables d’atteindre les sommets de
messieurs de la faculté.
fantaisie atteints par ces
 côté donc
renommés,
ces
apprentis, sévèrement décrits, constituaient
une
des
maîtres
négligeable de ces tatoueurs itinérants
dont on apprend l’existence dans les années 1840.
Si leur talent ne semble pas avoir été suffisant pour
leur mériter le titre de tuhuna, maître spécialiste,
l’engouement que remarque V. Lallour, à cette
époque, pour le tatouage purement ornemental
leur assurait une source de travail probablement
assez régidière.
part non
a*
i),
Les
apprentis tatoueurs
et ces
humbles artisans du
tatouage vivaient sans
doute
leurs
se
assez
chichement,
exigences devant
limiter à
un
abri
et
de la nourriture. En
période de disette ils
per¬
clientèle, incapable de les rémunérer et
daient leur
marquait l’évolution de l’individu et de
dans la société ; il était donc progressif.
Langsdorff
les habitants de
l’archipel “qui n’avaient que le fruit de
l’arbre à pain comme nourriture, et pas de
cochon à sacrifier”, n’avaient que la solu¬
tion d’accepter d’être tatoués à bas prix
par des tatoueurs de second ordre. Les
de
même
les
à
remarque
G.H.
nourrir !
fortune de la personne
qni passait la commande
et
degré de difficulté
le
motifs
des
Ponr les
demandés.
condition
valent même
paraître désastreux...
rémunération
moins ! Ceci devait
tenir,
non
aux
du
des
seulement à
le constatait R.
Linton,
tatoué était riche de valeur
la société
et
tant
les
le fait d’être
possibilité d’acquérir quelques motifs se
donc, du moins déjà au XVIII' siècle, limi¬
tée en partie par le coût de l’opération. Le père
S. Delmas remarque du reste : “Tous les indigènes
ne
portaient pas ce costume également complet.
Comme il ne s’obtenait pas sans de vives douleurs
ni sans de grosses dépenses (honoraires du
tatoueur, frais des fêtes, etc.), beaucoup se conten¬
taient du strict nécessaire c’est-à-dire de quelques
dessins sur le visage, les mains, les bras, la poitri¬
ne, les cuisses et les pieds. Mais tous, excepté les
trouvait
mode. Un
avoir
était à la
voit
une
jeune homme qui
ébauche, c’était la
en
femmes
charge des jeunes ka’ioi qui,
*
aurait été totale¬
exempt n’aurait pas trouvé de fille pour
l’épouser et nulle personne non tatouée n’aurait
été admise à la table des personnes tatouées”".
Pour les plus aisés, cette exigence représentait plu¬
sieurs dizaines d’années de séances qui s’enchaî¬
comme on
plus
ou
moins régulièrement
car
le tatouage
le
“Le lendemain matin
(après que Kena en ait eut terminé avec ses pre¬
miers tatouages) sa mère fit le tour des gens des
environs. Puis elle dit à
;
fils
son
:
“Retourne (à
gens viendront
les ka’ioi. ” (Cette fête se
situe au lendemain du jour où les jeunes quittent la
maison du tatouage, une fois leur première série de
tatouages accomplie). Le jour des cadeaux, les gens
Atuona
avec
) ! Le jour des cadeaux les
la nourriture pour
vinrent
avec
la nourriture...
:
les cochons
et
les
poissons, le pake et lefekai... Kena la distribua : il
donna à celui qui tient le menton ; il donna à celui
il donna à celui qui tient le
pied. Ainsi étaient réglées les obligations qu’il avait
qui chasse les mouches
;
ment
naient
à
eurent
ici, pouvaient assurer des tâches assez variées
auprès du maître-tatoueur
marquisienne.
en
services
de leurs charmes"*'.
La légende de Kena
évoque la contribution
la plus légère ; celle qui
La
enfants, devaient
travaux ou
payer
répercussion dans
de
pouvait se
don, par
rendus... Parfois même,
maladresse d’exécution mais
comme
moyenne,
traduire par un
égale¬
ment au choix des motifs, puisqu’un bon
nombre était d’un usage bien codifié.
Quant aux individus encore plus pauvres,
trop pauvres pour s’offrir quelques
tatouages, ils semblent avoir été assez
rares. Les membres de l’expédition russe
n’en virent que très peu. Il s’agissait alors
dans la plupart des cas de pêcheurs. Pour
ces personnes particulièrement démunies,
il ne restait que l’éventualité d’être recru¬
tées par quelque novice désireux de se
faire la main, ou par un tatoueur plus
expérimenté soucieux d’étudier de nou¬
velles compositions. Certains prenaient
ainsi le risque d’être “défigurés à vie”,
une
de
la
personnes
moyens apparemment, pour
russe
la
était déterminée par
ce propos que
des membres de l’expédition
place
Habituellement, l’évaluation de la réeompense
von
résultats, très
yeux
sa
Steineri, 1925-28, vol. 1, p. 47-50.
38. Père M.G.
Mathias, 1843, p.131.
c.d
39. H.
Melville, 1847, chap. 8, p.31, réédition anglaise, 1968.
40. Père S.
41. Cette
Delmas, 1927,
p.
183-184.
pratique est également citée
pour
la Nouvelle-Zélande.
La célébration du
tatouage
La transmission des
connaissances
Marquisiens
par
entre
faisait d’abord
se
l’observation puis
par
pratique. Pour répondre
la
aux
interrogations des Européens :
K. vonden Steinen, A. Seale, les
tatoueurs
durent
s’adapter
le
transférer des
à d’autres supports comme
papier,
pour y
motifs.
De haut
a.
49
en
bas
photographique
von den Steinen.
Relevé par A. Seale.
Deux ^‘"Tuhuna originale”
Planche
(67,68) de K.
b.
37. K. vonden
•
transmis à K. vonden Steinen.
Te Patu Tiki
•
Tatouage
L’Art du
aux
Iles Marquises
le tatouage
Kena, qui n’était
qu’un des jeunes gens tatoués en com¬
pagnie des fils du chef, n’avait pas
pour
en
effet à rétribuer le tuhuka mais à
remercier
ses
compagnons
qui
avaient été les assistants.
récompenses, il fal¬
pouvoir assurer l’offran¬
Outre
lait aussi
ces
les divini¬
les plus cou¬
de minimale attendue par
tés.
Si,
pour
les
cas
celles-ci semblent s’être
rants,
contentées de
poissons ou
{Morinda citrifoL.), il était nécessaire, lors des céré¬
souvent
de fruits de noni
lia
monies de clôture des séances de nature
exceptionnelle, d’offrir
une
victime
humaine^^
En
fonction
de
la
situation
des
clients, des circonstances, des époques et
sans
aucun
Casse-tête, ’u’u
symbole
par
excellence des
guerriers, taillé dans le bois de
fer
; eux et
lui portent le même
nom
:
toa.
Ornement d’oreille
féminin, putaiana.
Il
est
devenu motif dans le
tatouage,
cf. Taiana puaina
[im. 387].
également du tatoueur
rétribu¬
tions au fil du temps purent prendre des
aspects très variés'*'*. Dans les archipels où le
tatouage était poussé au niveau d’un art, la
qualité et la difficulté des motifs exécutés
entraient très largement en ligne de compte
ians l’estimation de la contrepartie due au
naître. Mais il est important de noter que le
ùit de ne pas pouvoir dédommager celui-ci
n’interdisait pas totalement le tatouage ;
comme Ch.L. Clavel le remarquait encore à son
époque: “11 paraît... que les chefs enclins à la
générosité aidaient de leur avoir ceux qui ne pou¬
vaient faire face aux exigences du tatoueur”***. La
notion du paiement d’un travail, éxécuté par un
membre de cette vaste famille qu’était la tribu, est
une
apparition tardive qui découle de la nature des
échanges établis avec les Occidentaux.
L’art du tatoueur était le fruit de qualités per¬
sonnelles et d’un long apprentissage. 11 en retirait
le titre d’expert et la reconnaissance de la part des
siens ainsi que le prestige, une réputation et le res¬
pect. Telle était sa récompense, même si la coutume
voulait que des dons en nature l’accompagnent.
C’était quand il y avait déplacement du tatoueur
hors de la vallée à laquelle il était attaché qu’il y
lui-même
50
doute
avait
et
de
“rétribution”,
ses
en
exigences,
ces
Nouvelle-Zélande du
plus grands-maîtres, du reste, ne se
déplaçaient pas. C’était au futur tatoué de se
rendre jusqu’à lui ; peu importe le rang. Le fait
même de “payer” devait avoir quelque chose de
moins. Les
les artisans, quelle que soit leur spé¬
cialité, durent entretenir longtemps une double
attitude : faire payer les étrangers, selon leurs
règles, et appliquer le système traditionnel pour
ceux qui s’y prêtaient. En effet, le succès d’une
création rejaillissait sur l’artiste, par le biais de la
réputation et ceUe-ci augmentant, les “ commandes ”
choquant
et
suivaient le même mouvement. Accroître
son
pres¬
biens. C’est sans
doute une des raisons pour laquelle les artistes cir¬
culaient d’île en île, acquérant ainsi expérience,
références et renommée : “ Les artistes qui possè¬
dent la plus grande invention et la plus heureuse
fantaisie... sont bien payés et hautement considé¬
rés. Dans la vallée qüe nous visitâmes il n’y avait
qu’un vieil homme qui possédât ce talent ”'**’.
J.Coulter poursuit : “Lorsqu’un tatoueur excerce
sur une
personne ordinaire, celui-ci est payé en
tige équivalait à accroître
ses
mais les chefs ont le droit d’être tatoués
nature,
; (les tatoueurs) considèrent cela
grand honneur. Et la population vous
tel, c’est le meilleur, il a tatoué tel ou tel
gratuitement
comme
un
dira d’un
grand chef”*’. Les maîtres tatoueurs en ce tempspour la plupart d’entre eux du moins, étaient
loin de passer l’essentiel de leurs journées à cette
activité. Pour que ce talent soit perçu comme un
gagne-pain il fallut attendre une transformation
des mentalités et des structures de la société, déjà
amorçée au XVIII' siècle^ mais qui ne semble pas
s’être répandue avant 1845-1860. L’effritement de
la perception traditionnelle ne fera ensuite que
croître, de même que l’accentuation du mouvement
d’accumulation de biens en échange du service
rendu. De nombreux témoignages nous présentent
en effet les tatoueurs comme des personnes aisées,
là,
vivant même
au
milieu d’une réelle abondance.
Radiguet considère que “le travail du tatoueur
n’est point désintéressé, le travail se paye en armes,
en ornements, en
provisions, en travaux à son pro¬
fit et le plus souvent aujourd’hui en espèces son¬
nantes ”*“. Ch. L. Clavel, puis K. von den Steinen,
énumèrent les produits reçus ; autrefois il s’agissait
M.
de
cochons, de volaille, d’ornements de tête, de
massues
ou
de tapa ;
plus tard, de munitions, de
tabac, de pièces depareo... et d’argent. En'1860,
profession de tatoueur est
qu’honorable et le prix de
leur office est, le plus ordinairement, un ornement
de plumes nommé tavaha, sorte de grand éventail
demi-circulaire de plumes noires qui se porte sou¬
vent dressé sur le front
qu’il embrasse jusqu’aux
E.Berchon notait
du
reste
;
“La
aussi lucrative
houhou » (‘u’u), ou dans
spéciaux un paekaha, sorte
certains
cas
de diadème
tout
à fait
écaille de
en nacre ou en
tortue.
Ce der¬
rare qu’il n’en existait
plus de trois spécimens dans toutes
les baies de l’île, en 1853... Quelques-unes des
cases des touhoukas les plus renommés sont deve¬
nues, avec le temps, de véritables musées d’orne¬
ments ou d’armes de guerre. Musées dans lesquels
figure également une assez grande quantité de tam¬
bours... Je dois ajouter cependant que les progrès
de la civilisation tendent à faire disparaître peu à
peu ces paiements en nature et à les remplacer par
de l’argent ou des marchandises introduites par les
Européens” et P. Claverie, de passage en 1881-82,
d’ajouter : “ autrefois le canaque payait le tatoueur
nier
présent est toutefois si
peut-être
en
pas
nature :
cochon, bananes,
etc.
et
les riches
Ce prix exorbitant... est
un des motifs
qui font que ce genre d’ornementa¬
tion disparaîtra assez vite, sans compter que le but
primitif a été perdu peu à peu de vue... Quoique les
Marquisiens se fassent bien moins tatouer qu’autrefois et que chez les jeunes gens on ne voit plus
guère que des tatouages incomplets, il n’est pas de
baie qui n’ait son opérateur”". Le montant de la
payaient
pour
rétribution
luer
car
il
les
difficile à bien éva¬
est
en
pauvres.
est rarement
fait
mention. Le terme même induit
en erreur
sur
le
;
les indications précises
paiement
en argent
deviennent'
cependant plus fréquentes
des
trente
XIX' siècle.
au cours
dernières années du
Ch.L. Clavel apprit d’un chef de
En 1881-82,
tempes, un casse-tête «
Nuku
sé à
Hiva, entièrement tatoué, qu’il avait débour¬
effet
cet
cent
piastres, soit cinq cents francs de
l’époque™. Pour
ans
tement
Marquises, ce qui correspondait
quatre-vingt livres de frais en 1883. Les
tatoué
à environ
J.E. Bell estime à deux
nécessaire pour être honnê¬
sa part,
de travail le temps
aux
Steinen, “Marquesanische Mythen ”, In : Zeitschrift für
Ethnologie, Berlin, 1933-34, n°65, p.î-44, 326-373; 1934-35, n°66,
p. 191-240.
42. K. vonden
43. Ce fut Vun des arguments décisifs qui amenèrent les autorités reli¬
gieuses à l’interdire.
Etua-lézard
fit l’expédition russe à Nuku Hiva, en
1804, un grand nombre de marins et d’officiers se firent tatouer leur
nom ou des “motifs-souvenirs”. Le maître tatoueur reçut en échange
des mouchoirs, de la toile, de petits miroirs, des aiguilles, épingles,
ciseaux... ou du fer sous toutes sortes déformés. Cf. G.H. von Langsdorff
et J.F.Blumenbach, 1811, p.42. Mrs J.S. Warren, le l"mai 1857, écrit
que les personnes des tribus qui exercent cette profession deviennent
très riches. On leur donne de la terre, des étoffes, des porcs, des fruits.
Dessin de K. vonden Steinen.
44. Durant la courte escale que
V. Lallour, entre
tent
à peu
47. J.
184^^1^848,
un
f^^sM
Clavel, 1885,
p.
24.
Graaner, 1819,
p.
49.
45. Ch.L.
46. J.A.
près
Coiflter, 1845,
Radiguet, 1859.
49. E.
Berchon, 1860,
deux heures de tatouage coû¬
209.
p.
48. M.
note que
p.
Clavel, 1885,
89
;
P. Claverie, 1894,
p.
52 et 161.
25.
En 1900, une ouvrière célibataire gagnant 3,00 F par jour et occupant
une chambre, avait un revenu annuel de 840,00 F ; cf. F. Pelloutier,
50. Ch.L.
“La vie ouvrière
en
taillé dans l’écaille.
note p.
France
en
1900 ”.
L’éventail
d’autorité
est une
marque
rien d’étonnant à
;
ce
qu’il soit repris dans le tatouage.
Comme l’explique le père
P.G. Chaulet, il
permettait
d’un
de faire exécuter de loin,
geste, un
déplacement,
action, dans
cours
une
foule
une
ou au
d’un affrontement...
Scène de
troc à Hakaui.
L’habileté
technique des
tatoueurs
fut
d’échange
une
pour
monnaie
obtenir objets et
produits européens,
ij; ’-îCr^^vure d’après
h
.
von
Langsdorff.
féminins, habituellement moins coûteux,
talent évalués un peu avant 1860 à dix francs.
Le tatoueur ayant donc été prévenu, un
accord avec la famille stipulait les offrandes et
avantages que le maître, ses élèves, et les divinités
tutélaires du tatouage étaient en droit d’attendre.
Les dons destinés à récompenser le travail des uns et
le courage des autres continueraient à être préparés
et apportés tout au long de la durée des opérations.
et
LeI 1tatoueur, quant
bambou
Peignes à tatouer
Illustration A.
Marin,
vers
1881.
Peigne à lames d’écaille (6),
martelet
(a) et étui
Dessins de K.
en
bambou (c).
von
den Steinen.
qui contenait
à lui, apportait
un
son
étui de
assortiment de peignes
parfois
quelques modèles. De leur côté, le futur tatoué et
son
entourage avaient préparé nombre de tapa, de
nattes et un récipient contenant la quantité de pig¬
ment jugée nécessaire aux futures impressions. Ces
divers préparatifs variaient, dans les détails, selon
l’importance des motifs qui allaient être tatoués et
aux
dents acérées
et
divers martelets
donc selon les circonstances,
et
les îles, les tribus
et
époques. J. Coulter, en quelques mots,
dépeint assez bien l’atmosphère qui les entourait :
bien sûr les
“Lorsque l’on tatoue un homme du commun, la
chose se fait sans grand tapage ; par contre, lors¬
qu’il s’agit d’un chef, c’est toute une affaire !
Le tatoueur, un maître souvent
assisté d’un
plusieurs apprentis, fabriquait lui-même
à moins
qu’il
ne se
fasse seconder
ou
outils
premier
ses
par son
■
Martelets
Matériel de tatouage
complet. Photographie
hawaiien
du
Bishop Muséum.
et peignes
à
tatouer
petits maillets de bois, feo’u
tiki, plus simplement ta, étaient
habituellement de bois bien qu’il soit
parfois question de roseau. De forme
ta
patu
ou
en
abondance,
car une
fête
ne
pouvait être
conditions. Ceci
étant réglé, des messagers annonçaient la grande
nouvelle à la population de la vallée et aux per¬
sonnes concernées
qui résidaient dans d’autres tri¬
bus, parfois fort éloignées.
conçue et
n’avoir de
sens
qu’à
ces
tatoueur
simple et rationnelle, ils consistaient en un bâton¬
cylindrique, dont la longueur, l’épais¬
seur et la ligne générale variaient légèrement en
fonction de l’utilisation et des préférences de l’exé¬
cutant. L’aspect, quant à lui, ne différait guère de
celui d’une baguette qui, pour plus d’efficacité et
un meilleur
équilibre, s’élargissait parfois à une
extrémité ; cette dernière, non percutante, pouvait
s’orner de motifs gravés. Les dimensions variaient
en
moyenne de trente-cinq à quarante-six centi¬
mètres de long et environ un centimètre et demi à
deux centimètres d’épaisseur. Pour les façonner on
utilisait en général un bois “lourd”. Dès 1791, les
documents de l’expédition Marchand mentionnent
le bois de fer, (Casuarina equisetifolia L.), tradi¬
net, souvent
tionnellement associé à la confection d’armes,
en
particulier le fameux casse-tête marquisien. Il est
symbole et métaphore du guerrier, toa
il veille
assistant.
Les martelets
à
semblés,
Le matériel du
■
produits nécessaires au bon déroulement
l’ampleur de l’événement devaient être ras¬
Les
tatouages
ce
et
sur
les crêtes des îles
et est
d’une dureté difficile à
travailler, il
a un
; comme
lui,
d’une résistan¬
entamer.
Difficile à
grain très fin. Plus tardivement
également l’usage du bois
fau dont pratiquement toutes
les observateurs notèrent
d’hibiscus, hau
les
ou
parties sont utilisées,
que ce
soit
des usages
domestiques,
pour
médicinaux
ou
religieux. Il a
en
particulier
•
fonction de délimiter les espaces sacrés et de
signifier un tapu.
Les peignes sont les instruments essentiels du
tatouage. Ils pouvaient être utilisés parfois sans le
martelet. C’est par eux que le pigment pénétrait
dans la peau, le ehoix de la matière revêtait donc
une réelle
importance. Comme en d’autres archi¬
pels, il y eut des instruments fabriqués à l’intention
d’individus distincts, détruits après usage comme
G.L. Winter, dans les années 1840,
pour
les
de bambou utilisés lors des
couteaux
ceux-ci
rités locales
ou en
ou
fonction
consiste
est
en
ainsi
d’une
d’un
mètres environ de
sif,
superinci-
longueur,
frappe
avec un autre
petit bâton, plus
avec
ensuite
K.
von
assez
den
d’os
souvent
Steinen,
ce
de
mas¬
ÏLjÆelville.
on
parlera
poisson. Pour
matériel fait d’arêtes de pois¬
coquillage correspond aux
plus “humbles”. Le gouverneur E. Petit
en donne cette
description : “Kuamua... à Atihén à
bien voulu me montrer... et même (me) donner
d’uu
morceau
de
formes les
ayant cinq centi¬
centimètre de làî-
l’instrument
en
os
de
poisson dont il
servait
se
ce
plus, d’épaisseur.
L’extrémité libre est finement pectinée, l’autre est
fixée à un petit morceau de bambou sous un angle
aigu. Les deux faces de la lamelle sont un peu exca¬
vées pour retenir la matière colorante”**. La lamel¬
le munie de pointes était appelée ta’a. À l’époque
des premières enquêtes ethnographiques, le
manche mesurait en moyenne de dix à quinze cen¬
timètres, mais semble avoir été plus grand à la fin
jour là. Cet instrument est bien simple
du XVIIL' siècle
plus largement utilisé, du moins à l’époque des
contacts, fut cependant tiré de la matière osseuse.
geur et un
Roblet
d’une
et
millimètre,
avec un
à la main gauche, tandis que de la
guise de maillet... ”**. C’est
en
son ou
un
forme de peigne,
qu’apparaissent les dents de requin,
d’individus, de la posi¬
osseuse
en
près, cet os,
préparé, est fixé en longueur à l’extrémité
petit bâton que le tahouka (sic), artiste
droite il
simplicité remarquable. Il
lamelle
édenté,
et
tatoueur, tient
religieuse, etc.
une
corail
sur un
fer tranchant. De dix centimètres à peu
Ch.L. Clavel le décrit ainsi: “L’instrument
essentiel
une
époque de transition : “ (Les Marquisiens) se ser¬
pour l’opération d’un os de volatile, aiguisé
est
tion sociale
et
au
Les lames, dont celles trouvées
J. Coulter décrivent des instruments
l’épaisseur du manche à
Selon la renommée du
un
Suivant les besoins, les formes
recherchées,
doigt.
tatoueur ou
en
;
fouille, pouvaient
également être taillées dans la nacre”. Le matériel le
car
vingtaine de centimètres ; G.H. vonLangsdorff
estime
sonne
il se com¬
pose d’une baguette en bambou au bout de laquelle
est enfoncée, un peu obliquement, une lamelle en os
de poisson, plate et découpée à son extrémité en
pointes fines et aiguës comme les dents d’une scie.
Quelquefois la lamelle en os de poisson a absolu¬
ment la forme d’un peigne en écaille ordinaire
tout au
début du XIX" siècle
tatouage
vent
impossible, à présent, de savoir si
étaient fabriqués en fonction de particula¬
sions“. Il
évoquent
La célébration du
on
utilisait les
tard semble-t-il, des pattes
de la per¬
tatouée, selon l’époque également, la matière
fou
ou
os
ou
les dimensions
des ailes puis, plus
de volatiles tels
l’albatros. A.Raessler
est
un
des
que
le
premiers à
laquelle était taillée le peigne changeait. En mentionner l’usage privilégié de l’os humain dont le
de l’écaille, signalée en 1791 par les
père S.Delmas précise qu’il était prélevé sur une
membres de l’expédition Marchand, J. Cabri,
victime humaine, heana. Plus récemment, à la fin
G.H. von LangsdorfT
parlénf d’os d’oiseau.
D. Porter, une petite dizaine d’années plusTarcl,
51. J. Coulter, 1845, p.208.
parle toujours d’os, mais reste vague. Arrive ensui¬ 52. On souvient peut-être du passage où W. Leblanc parlait du spé¬
cialiste de la. circoncision qui avait préparé autant de couteaux qu’il y
te une période où, avec J. Coulter, les descriptions
avait d’enfants. Ces instj'uments étaient brûlés après l’opération. Les
concernent plus volontiers des lames plates, bien
mêmes principes d’hygiène devaient présider à la confection et à l’en¬
tretien des instruments destinés
tatouage. De même que les lames
que V. Labour fasse exception : “ Les instruments
devaient faire l’objet de “purification ” quand il n’y en avait pas de
dont ils se servent sont de petites pointes réunies
préparées tout spécialement.
comme les
dents d’un peigne et ficelées sur un
53. Ch.L. Clavel, 1885, p.25. Pectine signifie en forme de peigne.
manche très court... Le bâtonnet sert à frapper sur ' 54. V. Lallour, 1843-1849, vol. 4, Cahier 3,J° 17.
les dents de la petite fouëne...
Les os de volatile 55. M. Radiguet, 1967, p.l29 ; G.L. Winter, 1882, p.302 note 1.
56. E. Petit, 1891, p.198-199.
n’ont pas pour autant disparu, mais sont peut-être
Témoignage conjîrmé par G.Cuzent, 1882-83 : “ Leurs outils... consis¬
moins couramment utilisés, en partie parce que le
simple dent de requin ou à défaut d’une arête de poisson
dentelée qu’ils approprient au genre de travail à exécuter. ” p. 81.
style du tatouage évolue vers de larges aplats
57. Des lames de
furent trouvées en fouille par Y.Sinolo du
noirs pour lesquels il est plus intéressant d’utili¬
Bernice Puahi Bishop Muséum et B. Rolett de l’Université d'Hawaii,
ser des
respectivement à Hane, Ua Huka eLlla’atuatua, Nuku Hiva.
peignes larges. M. Radiguet, W. Leblanc et
dans
dehors
se
au
''
^
tent...
en une
nacre
Évocation du martelet,
flans le tatouage ; ce
d’une
est
motif, issu
représentation humaine,
composé d’une superposition
de deux ’enata.
Etui de bambou
avec son
coton et
simple,
bouchon de tapa ou
quelques lames
noircies par
l’encre.
de
encore
53
Te Patu Tiki
L’Art du
•
Tatouage
aux
lies Marquises
siècle, des
'
.
os
de bœufs
et
de chevaux furent
Dans le choix des matières, les anciens
semblent avoir recherché
une
substan-
symbolique qui leur sémapparaît clairement lors des
l’honneur de personnes tapu où les
d’une valeur
rnificative. Cela
ceremonies en
lames étaient soit
écaille de
tortue.
tirés
comme
le
von
den
d’animaux
Steinen,
ou
marins
prestigieux
bien d’oiseaux
par
comme
parle G.H. vonLangsdorfP",
marquisienne, très
et
en
peignes pouvaient être
Mais les
dard, acéré de raies armées, signalé
dont
colombe
humain, ivi heana, soit
en os
rare et tapu, que
le
la
citent
ou
R. Linton’’.
Te
Po, probablement Te Pou,
pilier, originaire de Rarotonga
aux îles Cook. Une des particula¬
rités de son tatouage, en dehors
le
du décor
en
de
Ci-contre
est
le motif
tortue aux
genoux.
bande,
Gravure de G. Baxter,
,
1837, d’après une peinture
de
J. Williams Jr.
Ci-dessus, illustration j
de K.
von
den Steinen.
En fond
Motif
sculpté représen¬
tant une tortue. La tortue
fait
partie des animaux presti¬
gieux, considérés
comme
des
intermédiaires entre le monde
des dieux
et
celui des hommes.
comme
offrandes, notam¬
ment comme
à
d’autres, B. Rolett, dans
article consacré à
un
ce
sujet, “suggère... que la signification religieuse des
dans la culture marquisienne et dans la
tortues,
polynésienne
culture
en
général, est liée à
une asso¬
ciation entre les tortues et la transcendance des
frontières
haut
thèmes
les mondes... Les oppositions
entre
du bas,
et
du côté
communs
les cérémonies
faites durant
à (des) incantations
avec
les
du
du côté terre sont des
mer et
tortues.
Les
tortues
ont
être symboliquement associées aux tau’a
que,
comme leurs correspondances
humaines, elles pouvaient transcender les fron¬
donc pu
parce
exceptionnelle tenue par la tortue, un
peu partout dans le Pacifique, lui valut d’être bien
étudiée, ce qui n’est pas le cas de la raie. Pourtant
celle-ci semble partager avec elle une place majeu¬
re dans le cérémonial, aux Marquises du moins.
G. Dening, qui dépouilla les archives
missionnaires de l’archipel,
remarque
que
ces
deux
espèces étaient utilisées
Représentation du chef
de consommation
réglementées au profit des membres les plus élevés
de la hiérarchie sociale et religieuse. Après
Toutes deux étaient de capture et
une
substitut
victime
humaine™.
tières entre les mondes... Le tau’a
marquisien
capable de communi¬
deux mondes, celui des mortels et
déités... De même, en tant que symbole
était... considéré
comme
quer entre
celui de
de transcendance
entre
avoir été considérée
les mondes, la tortue peut
comme
d’un usage
particuliè¬
approprié dans les cérémonies... dont le
était de favoriser le passage d’un esprit de la
rement
but
terre
à
sa
destination... à
travers
les couches stra¬
hypothèses assez sem¬
blables pourraient être hasardées pour le requin et
pour la raie qui est parfois identifiée, en marqui¬
tifiées de l’au-delà.
sien, à
un
'Des
oiseau™ !
donné à
peignes
la moyenne
étant de cinq à sept. La largeur, quant à elle, était
comprise entre deux millimètres et quatorze centi¬
mètres ! Les peignes de petites dimensions avaient
Le nombre de dents
variait de trois à dix-huit
autour
pointes
de trois centimètres de
ces
;
haut, trois
ou
quatre
large et à peine un millimètre
d’épaisseur. Par contre, les plus grands mesuraient
huit centimètres de long pour environ deux centi¬
mètres de large et à peu près un millimètre et demi
d’épaisseur. D’après nos observations, sur une lar¬
geur de cinq millimètres, l’artisan semble avoir
choisi de tailler de cinq à treize dents, en moyenne.
millimètres
La
de
trousse
du
tatoueur
comptait dix, quinze...
lames conservées, très souvent, dans
parfois orné de motifs pyrogravés. Il est possible que ce chiffre puisse être plus
important mais cet éventail est déjà remarquable.
vingt et
un
une
étui de bambou
Les lames conservées dans les collections sont,
dans
majorité, de formes rectangulaires ou légère¬
ment triangulaires, au sommet arrondi, avec des
leur
bords
légèrement
convexes.
L’extrémité active.
La célébration du
remarque
tatou
âge
Ch.L. Clavel.
Les illustrations anciennes
montrent
de
ces
quelques-uns
emmanchements.
systèmes de fixation
Les
qui étaient définitifs (ce qui
semble être plus souvent le cas à
Hiva), ou tout à fait démontables
(le cas le plus fréquent à Hiva Oa), doivent être,
dans le premier cas, comparables aux laçages pra¬
Nuku
tiqués pour les herminettes®. Les liens utilisés pour
laçages étaient sélectionnés parmi les nom¬
les
parfois légèrement
convexe
ou
plus simplement
droite®, était biseautée, donc très fine,
Clavel,
dents de scie. Le docteur Ch. L.
remarqua que
et
en
taillée
en
1881-82,
les deux faces de la lame étaient légè¬
excavées afin de mieux retenir l’encre®.
rement
parlent de lames diversement
courbes, en particulier pour celles tirées d’os d’oi¬
seaux :
“(Les) tohouka... sont généralement très
breuses
ce
de la finesse. Il faut citer
ou
connues
coco ou
seaux
de
;
;
leurs outils
ils façonnent
petites
sont
faits
avec ces os
avec
des
os
d’oi¬
de petits ciseaux et
dentelées qu’ils font entrer dans
frappant dessus avec un petit bâton de
gouges
la peau en
bois dur”®. Par leur forme certaines
dit-on, de frapper
un
permettaient,
petit motif complet du type
figures de remplissage, ou intercalaires, fré¬
quemment utilisées entre les compositions plus
importantes. Quelques instruments ressemblaient à
un
poinçon. H. Melville explique à leur propos
qu’ils étaient utilisés à la manière de très fins pin¬
ceaux pour les touches finales, ou sur les parties du
corps les plus sensibles ; E.Berchon précise : “On
n’emploie point la baguette faisant office du petit
maillet lorsque l’opération se pratique sur les
paupières, les gencives ou d’autres parties déli¬
cates...”® De manière générale les petites lames
droites étaient utilisées pour tracer les lignes fines,
les plus larges servant à remplir, très efficacement,
de grands espaces : “Les exécutants sont de véri¬
tables experts et certains peignes sont si larges
qu’une large surface est couverte en un laps de
temps bien plus court qu’on ne l’imagine””. Ce
des
médecin observa des lames munies de deux à
une
un
fente
pratiquée
peu de distance de l’extrémité,
le fer d’une hache note le père
La lame était insérée dans
une
manche, à
peu comme
S. Delmas®.
Souvent elle
L’inclinaison donnée était variable.
se
rapprochait de l’angle droit mais
pouvait former aussi
un
angle aigu
comme
le
parmi les mieux
entourant
celles tirées des racines de
souvent
les noix de
pandanus...
fait de roseau, d’où le
qui lui était parfois donné,
dé kakaho
d’hibiscus, également léger,
ou en
bien encore en
bois de fer, nettement plus lourd. La longueur du
manche variait en fonction de l’usage recherché.
H. Melville parle même de “manches courbes
comme si on devait les introduire dans le
tuyau de
l’oreille” !... Il est vrai que le tatoueur avait par¬
fois à tatouer des parties du corps malaisées à
bois
ou
“aborder”.
58.
de
cette
59. R.
60.
62.
lame.
un
dessin
assez
simple
Linton, 1925,
p.
Heiheimanu
léopard, Aeotabis narinari dont le père
exemple, qu^elle était tapu pour la vallée de Pua, à
est possible que cette convexité soit destinée aux lames utilisées
imprimer des lignes qui, pour être parfaites, nécessitent un che¬
vauchement à chaque frappe.
63. Il
pour
d’observation a été fait par E. Berchon, 1860, p.l7,
sur un peigne formé d’arêtes de poisson : ^‘Les dents de l’instrument
sont à chaque instant plongées dans l’huile chargée de suie d’ama... ;
les arêtes de poisson présentent des espèces de cannelures naturelles
qui favorisent à merveille la réussite de ce procédé. ” Cette gorge pou¬
vait être ménagée en polissant la face interne de l’os humain, taillée à
64. Le même type
l’orée du canal médullaire.
65. W. Leblanc, 1895, p.
66. E.
Berchon, 1880,
67. J.
Coulter, 1845,
p.
p.
75.
16.
213.
modifier
un peu
l’image ;
ce
n’est pas ici le peigne qui
porte une perforation, comme le fer d ’une hache, mais le manche luimême. Le peigne, comme une lame d’herminette, est implanté perpen¬
diculairement et non parallèlement à l’axe du manche.
69. Les manches mobiles de Hiva Oa étaient taillés dans des
roseaux
altitude, sur les versarits des vallées (cf.
R.Linton, 1923, p.417). On pratiquait à l’un des bouts une petite
entaille pour y insérer l’extrémité proximale de la lame (tu peigne. A
Nuku Hiva les lames étaient fixées, de façon apparemment durable, à
l’aide d’un tressage ornemental très fin.
qui poussent à
Musée de l’Homnie,
a
la
période, le
particularité d’être
Diversité des matières
la raie
;
au
datant de la dernière
136.
Rolett, 1984, p.1632-1633.
S. Delmas dit, par
Nuku Hiva.
gauche
Matériel de tatouage,
martelet
G.Dening, 1960, p.248.
61. B.
55
En haut à
conservé
G.H.vonLangsdorff, 1811, p.47 reproduit
68. Il faut en fait
douzaine de dents.
dans le
celles de la bourre
Le manche était
nom
leurs
pour
fonction de la durée, de la résistan¬
et ce, en
Plusieurs témoins
habiles
plantes autrefois exploitées
fibres
moyenne
et
des formes Successivement,
étui de bambou
(a), peignes tirés
plats ou tubulaires (6), dards
de raie (c) ; puis exemples de
matières : os (d) et nacre
d’os
(e) provenant de fouilles de
Raiàtea.
Dent de
montée
requin
sur un
manche
sculpté à la façon d’un
éventail.
Te Patu Tiki
Tatouage
L'Art du
•
aux
Iles Marquises
Le
■
Noix de bancoul
enfilées
te
sur une
de bambou
nervure
Lorsque W. Handy interrogea
baguet¬
ou sur
ce
la
suie grasse
de K.
utilisée
pigment. Dessin
comme
von
mère à
C’était
Marquises,
comparable, à une noix tant
par la taille que par l’aspect.
56
un
acte
En fond
[im. 60], repésensymbolique du pandanus.
TïlCLTlCL
Demi-coques
Collection du Musée d’Histoire
comme
en
sacré, marqué
devait s’abstenir de
dn moins
vn, son
Nouvelle-Zélande.
par
le tapu. Le père
tout contact avec
les femmes
et
opérer à l’écart. Le pigment obtehu pouvait être
conservé, comme un bien précieux, sur plusieurs
générations en Nouvelle-Zélande™. Le procédé de
fabrication,
de Berne.
on
ne
allait être tatouée,
est
tation
d’avoir assisté,
Qnelques autres auteurs de la fin du
(E. Berclion, A.P. Lesson...) citent cette
obligation, pour la préparation du pigment, sans
qu’il soit possible de retrouver d’indications plus
anciennes sur la présence d’une jeune vierge.
Le soin de la préparation du pigment, ka’ahu,
qui servait à composer l’encre, ou teinture : hinu,
était donc laissé au père de la jeune personne qui
Le fruit du
Fa ’ci
et
XIX‘ siècle
den Steinen.
aux
préparer les quantités de tapa
sa
souvenait d’avoir
H. Jouan”.
l’imprégner
bancoulier,
’ama
juvénile (elle
aidé
se
ponvait réussir si la pahoe,
jeune vierge, n’avait pas été sage !” précise
d’encre. Dessin de
von
tatouage
ans), celle-ci
“L’opération
y plongeait
régulièrement son
K.
les circonstances
sur
à la collecter™.
tatoueur
pour
informatri¬
père préparer le four à suie de ’ama et l’avoir aidé
Demi-coques de
appelées ipu
peigne
son
son
avait alors donze
nécessaires
den Steinen.
coco
Le
Hakahetan, à Ua Pou,
qui avaient précédé
d’une foliole de
cocotier. Elle fournit
une
de
Marquises, était également proté¬
gé par le tapu ; relativement simple, il nécessitait
cependant que l’on s’y prenne à l’avance. Dans les
cas les plus courants, le pigment était réalisé
par le
premier assistant du tuhuna, ou le tatoueur luimême, un peu avant le début des séances.
Cette préparation, et les techniques adoptées,
variaient en fonction de la quantité de pigment
nécessaire et des particularités locales ou des habi¬
tudes du tatoueur. Lors des enquêtes ethnogra¬
phiques de 1897-98 et de 1920-21, l’usage des
coques de coco et noix de hancoul pour préparer
le pigment de l’encre à tatouer était encore connu,
de même que les procédés de préparation. Les
auteurs anciens parlent le plus souvent de suie et ce
n’est que dans une bien moindre proportion qu’il
est
fait mention de charbon végétal pulvérisé ;
aux
J.F. Blumenbach
parlent de
en
en
coque
également fait mention de l’usage de cendres.
von Langsdorff,
H. Melville y ajoute un suc végétal. L’allusion à ce
procédé est fort rare. J.B. Cabri évoque “un jus
Il
pigment
1804
et
E. Jardin
en
1853-54,
de noix de bancoul et D. Porter,
1813, de la
coque
de
coco.
est
premier à le faire est G.H.
Le
d’herbe à l’intérieur d’un
os creux
” dont
on se ser¬
vit pour
le tatouer™. Dans la plus grande majorité
des cas,
c’est donc la noix du bancoulier,
{Aleurites
’ama
ou
était utilisée.
lieu de préparer une dose
mollucana
L.)
qui
Lorsqu’il n’y avait pas
: “Ils fabriqu(aient) l’encre à tatouer
avec
du noir de fumée obtenu en plaçant une
coquille de nacre au-dessus de la flamme des
amandes huileuses qui leur fournissent la lumiè¬
re
Les noix étaient préalablement torréfiées
importante
afin d’en faciliter l’extraction. Elles étaient ensuite
enfilées
sur
roseau
une
la
ou
mince lamelle
de
bambou, de
centrale d’une foliole de
nervure
palme de cocotier. Une fois allumées,
consumaient lentement
et
ces
noix
se
la suie était recueillie soit
à l’intérieur d’une
ipu patuki,
la
que
flamme, soit
sembler
demi-coque de coco bien polie,
l’on tenait renversée au-dessus de
support qui pouvait
sur tout autre
adapté. Une fois recueillie,
conservée dans
de
un
cette suie
était
tube de bambou fermé par un
de tapa...
plus grandes quantités, R. Linton décrit
un
petit four à suie : amahi ’ama, constitué d’une
large pierre plate appelée pa’e hinu^^. La face où
recueillir la suie était posée en équilibre sur trois
pierres. On déposait ensuite dessous trois longues
brochettes de vingt noix chacune dont la combus¬
tion dégageâit pendant des heures une épaisse
fumée qui venait se déposer sur la paroi supérieure
du four. E. Berchon note que l’on frappait le pa’e
hinu de petits coups réguliers, “au rythme d’un
martelage magique ” pour W. Handy, destinés pro¬
bablement à assurer une répartition relativement
homogène de la suie sur toute la surface de la pier¬
re. Cette suie, très fine et grasse, s’accumulait ainsi
sur une
épaisseur de deux à trois centimètres. La
combustion ayant cessé, la pierre était soigneuse¬
tampon
coton ou
Pour de
retournée
ment
sée
sur une
feuille de bananier
et
expo¬
plus sèche, était ensuite
soleil. La suie,
au
décollée à l’aide d’une lamelle de bamhou.
Lorsque de très grandes quantités de pigment
étaient
nécessaires,
un
immense four, réalisé dans
le même
esprit, était construit. C’était une sorte de
tunnel has, d’environ deux mètres, appelé puho
tutu’i
a
ka’ahu. E. Berchon
surtout, nous en
tion. De
donnent
et
une
grands blocs dont
une
K.
von
den
Steinen,
intéressante descrip¬
des faces, lisse, était
M.G
•
creusée d’un certain nombre de
de huit à dix
cupules profondes
centimètres, parfois moins, étaient
alignement de pierrailles
de canal où étaient déposées
les longues chandelles de ’ama. Tous les interstices
étaient ensuite colmatés par un enduit de terre, à
l’exception de quelques ouvertures ménagées au
renversés
sur un
ménageant
sommet.
double
une sorte
De nouvelles brochettes de noix étaient
poussées à l’intérieur de ce four au fur et à mesure
de leur combustion. Le dépôt de suie se faisait prin¬
cipalement dans les cupules et l’auteur allemand
ajoute qu’une seule nuit suffisait à recueillir plu¬
sieurs kilos de pigment très fin.
Ces pierres à cupules très présentes dans les
anciens lieux d’habitat et dont la
nombre
et
dimension, le
la variété soulèvent bien des
questions,
remplissaient une autre fonction en rapport avec le
tatouage ; lorsque le pigment était préparé à partir
de coco carbonisées, le charbon était
réduit en poudre à l’aide d’un pilon de pierre, dans
ces
cupules qui servaient alors de mortier.
Le pigment était dilué, dans des proportions
variables, soit avec de l’eau de coco qui est stérile,
ou
plus simplement de l’eau dont le docteur
L. Rollin précise qu’elle était tiédie, soit encore
de coques
avec
dit
de l’buile de
coco
dont A. Baessler,
en
1896,
également qu’elle avait été tiédie. Le père
le jeune maître
tatoueur qu’il vit opérer utilisait plusieurs prépa¬
rations : “Le patient était couché sur la paille,
entre les mains de plusieurs compagnons qui le
tenaient comme pour l’opération de chirurgie la
plus douloureuse et le jeune tatoueur, penché sur
lui, ayant à ses côtés ses tasses de diverses teintures
avec ses tablettes et ses
poinçons, espèce d’osse¬
ments de poisson très acérés, lui dessinait sur le
corps mille figures fort jolies, dentelles, broderies,
images de poissons ; puis, après le dessin tracé, lui
enfonçait dans l’épiderme ses aiguilles imbibées
d’une encre indélébile”™. 11 peut s’agir d’une
même préparation diversement diluée ou, peutêtre, de préparations réellement différentes. Une
description du révérend W. Ellis, publiée en 1853,
précise : “La matière colorante est d’un noir de
jais mais à travers la peau, elle donne une teinte
bleue ou couleur d’ardoise. Le visage est quelque¬
fois divisé en différents compartiments dont cha¬
cun reçoit sa propre nuance de couleur”".
En
Mathias
remarqua
que
1860, E. Berchon écrit: “Tous
blent à
ces
dessins
sem¬
première vue d’uue teinte noire uniforme.
plusieurs voyageurs les ont décrits
C’est ainsi que
faute d’examen suffisant ; mais
rien et
est
une
La célébration du
il n’en
observation attentive fait
la nuance
plus souvent qu’à la
disposition, l’agencement du dessin luimême, dont l’effet optique donne le chan¬
ge sur la couleur réelle des hachures
promptement reconnaître que
noire n’est due le
très serrées de certains tatouages.
Ces
lignes
sont,
réalité,
en
d’un bleu
quelques individus
toujours
presque
foncé mais
présentent aussi de petits des¬
sins de couleur de laque
carminée
n’ont
qui
jamais été signalés jus¬
qu’ici”™. P. Pétard
apprend à ce
propos que “le suc
nous
obtenu par
râpage
expression de
et
fraîche
l’écorce
de
la
de
noix
bancoul
ser¬
vait
à
colorer
tapa.
une
le
On obtenait
rouge-brun pratique¬
belle teinte
indélébile. ” Il
ment
ajoute
que ce pro¬
tardivement, à Tahiti,
cédé fut utilisé
le tannage des peaux.
préparations à base de colorants
végétaux étaient nombreuses, bien connues
et
largement utilisées en Polynésie
pour
Les
comme
dans l’ensemble de l’Océanie.
polynésien elles res¬
marginales et sont pro¬
Dans le tatouage
tent
toutefois très
Mise
bablement à attribuer à l’influence de marins
étrangers. Cette remarque permet du moins de rap¬
peler l’usage éventuel de sucs végétaux comme
colorant, usage par ailleurs connu en Amérique du
Sud et dans le Sud-Est asiatique. Le tatouage poly¬
nésien était traditionnellement monochrome mais
d’un
71.
H.Jouan, 1857-58,
72. H.G.
73. J.B.
Robley
,
p.
14.
Cabri, Genève, 1817, p.7
Leblanc, 1895,
75. R.
Linton, 1923, p.417-418.
G.H.
von
Langsdorff, 1813,
possible à Tahiti, elle
pas
En
p.
12
;
P. Pétard, 1986,
118.
p.
195.
à
le
vert
semble
aux
pouvaient être obtenus
partir de
huiles
occasions
En
ne
Marquises.
revanche, le rouge, le jaune
sucs
et
en
de plantes mêlés
utilisés à certaines
peinture corporelle.
fond
’e/lCtfCt, Bambou de
Grenoble.
Ellis, 1853, p.315.
Berchon, 1861,
p.
l’avoir été
Deux
Mathias, 1843, 1^" lettre, p.131-132.
77. Révérend W.
78. E.
p.
;
Maori tattooing” Londres, p.58.
75.
74. W.
76. Père
; or
tatouage en cou¬
partir du Ficus tinctoria, fut
aux
1896, “Mofeo
possible
russe
la question
leur. Si l’obtention du rouge,
à
Handy, 1965, p.202.
l’expédition
de 1804. Elle pose
et
70. W.
couleur d’une
en
gravure de
tatouage
Te Patu Tik
■
Tatouage
L’Art du
aux
Iles Marquises
gradations de ton pouvaient être recherchées,
hien que cela ne soit pas courant ; en dehors des
Marquises, c’était le cas à Mangareva et en NouvelleZélande. Ainsi, en plus de leur génie pour créer
des
de motifs
toutes sortes
tionnel, les maîtres
cer
soit
leurs réalisations
sur
sein d’un cadre tradi¬
cherchèrent à
jouant soit
en
sur
nuan¬
le pigment,
remplissage par le hiais de lignes
moins serrées ou entrecroisées.
le tracé du
fines, plus
ou
Le
■
au
tatoueurs
tapa
Cette étoffe
végétale était utilisée
en
de très
grandes quantités
tout au long des séances : si le sol
jonché des feuillages secs recou¬
verts de nattes, il pouvait parfois, pour
plus de
confort, être agrémenté de tapa et c’était hahituelde l’endroit était
qu’étaient alignés les diverses
se servait d’un :
morceau de
tapa (pour) essuyer l’excédent de
liqueur noire qui se répand sur la peau et empê¬
lement
lames
“
sur
et
tapa
un
peignes du tatoueur qui
...
Effigie
en tapa
du Musée de l'Homme
Elle
est
bicolore
même
Hawaii
et
et
principe
conçue sur
que
le
celles de
de Nouvelle-Zélande.
la
cherait la netteté du dessin
préparer, il fallait observer les
Pour le
usages
dn calendrier lunaire pour faire la
qui en est la matière première, à
un moment
précis correspondant au mouvement de
la sève. Il fallait aussi respecter des nécessités pra¬
tiques afin d’éviter, par exemple, de retrouver sur
la matière travaillée la ligne plus somhre et la plus
lâche du cheminement de l’eau le long du tronc ou
de la hranche. D’autres règles, par contre,
n’étaient que la conséquence de craintes : une
femme ne pouvait l’apprêter pour un homme, que
s’il y avait entre eux un lien de sang, une femme
préparait le tapa de ses fils et neveux, mais ne pou¬
vait confectionner celui de son époux... Enfin
“cette étoffe (était) toujours confectionnée par les
femmes, à l’exception de celle utilisée dans un hut
et
tenir compte
récolte de l’écorce
Ci-dessous
Modèle du Musée
58
de
Parmi les motifs
domine
l'image de deux requins
comparables à
de Colmar
du rocher
vallée de
et
sur
ceux
des bambous
de Toulouse...
ou
les hauteurs de la
Hatiheu, à Nuku Hiva.
Femme
un
Wellington
qui le composent,
enveloppée dans
vêtement de tapa.
Dessin de M. Radiguet.
sacré.
époque ancienne le tapa devait protéger
A
une
contre
les
“
la peau,
esprits qui, profitant des
pratiquées dans
mauvais
ouvertures
”
toutes
sortes
Cette
étoffe
de troubles.
alliait
au
moins deux vertus, aux
des anciens
:
l’écorce
tirée
de
d’un
arbre,
concentrait
tainement
l’énergie de.
'
; comme
concrètement
car
l’écorce, dont celle du hau, peut
être d’une résistance extraordinaire. Cette étoffe
végétale, lorsqu’elle était associée à certains rites,
revêtait une réelle importance que ce soit par la
matière ou la couleur. Le tapa de teinte brunrouge, tiré du banian, était réservé aux chefs et le
tapa parfaitement blanc, associé à la lune et tiré de
l’arbre à pain mais surtout du mûrier, était associé
à de multiples circonstances religieuses car il mar¬
quait le tapiâK Sa valeur religieuse, ou sacrée, se
trouve
bien mise
en
évidence lors des cérémonies de
présentation des jeunes tatoués. Les récits légen¬
daires parlent souvent à cette occasion de naissan¬
ce
d’un être
nouveau.
enfin que le tapa tradition¬
Marquises était le seul, en Polynésie, qui ne
soit orné d’aucun motif décoratif, même pour le
pièces les plus prestigieuses. Les rares tapa avec
ornements sont très particuliers. Ils recouvraient
soit un crâne soit une représentation grossièrement
anthropomorphe et figuraient un tatouage.
Les très rares exemples d’effigies sauvegar¬
dées, destinées à être suspendues, sont habituelle¬
ment considérées comme des objets sacrés ou éven¬
tuellement, comme Françoise Girard l’explique,
Il
nel des
est
à remarquer
des modèles de maître
tatoueur
.
Nous
avons
vu
qu’il existait des sortes de mannequins, tout à
lesquels étaient tracés des motifs exa¬
minés par le conseil des anciens lors de l’attribu¬
tion de nouveaux tatouages. De même, parfois, des
prisonniers prestigieux virent leur “ double
tatoué” conservé dans la maison des guerriers du
aussi
fait tapu, sur
clan victorieux®'^.
79.
V.Lallour, 1843-49, vol. 4, cahier 3, f’ 17.
Crook, 1800, p.4 de son ms. soit p.3 du ms. dactylographié
G.M. Seahan.
P.E. Eyriauddes Vergnes, 1877 : “Quelquefois le iite (mûrier à papier)
avec
lequel on fait des tapa très estimés, vient à manquer. Vite /’ahui
(sorte de tapuj est déclaré pour cinq ans sur cet arbre ; ait bout de
cette période, o7i pourra faire une récolte
magnifique. ” p.36.
80. W.P.
par
Gordon-Cumming, 1882, p. 57, remarque à Tocfunéraires concernant une “prophétesse” de Omoa, à Fatuiva, qu’on lui avait
C.F.
elle
ccr-
81.Mrs2V
plante
même de mieux
pouvaient entrer
dans le corps et y provoquer
yeux
“peau végétale”, elle était à
envelopper et protéger celle, bles¬
sée, de l’être humain. Ce produit, tiré de la
“peau” de l’arbre, contenait en effet une part
essentielle de ses qualités, en particulier la résis¬
tance à la fois symbolique, comme “barrière de
protection” contre les agressions extérieures, et
la
casion des cérémonies
:
construit
tapa
•«syn,
un
bâtiment surmonté d’une banderole de
blanc qui représentait la lune.
Lallour, 1843-1849, Cahier 3,f
17.
’
•
Les modèles
en
La célébration du
tapa
effigies
Ces
constituées de structures de
relativement
tapa,
bois,
petites et tendues de
semblent avoir été
conçues
être suspendues.
pour
L’identification des motifs de
bicolores, qui
de les classer
parmi les représentations
anthropomorphes. La tête, en
relief, appartient au type des
nutu kaha [im. 269]; suit un
motif habituellement porté au
tatouage, souvent
les
ornent
permet
bras, éventuellement à la cuisse
le
:
ipu [im. 131]. hes poka'a
[im.353], présents parfois dès le
du crâne, se
sommet
autour
sur
des
le dos,
répartissent
le torse
ou
lorsque, et c’est la
cas
prolonge suffisamment...
bandeau figurant, plus
tapa se
un
moins
ou
sur
celui du Bishop Muséum, le
pour
Suit
ipu et
schématiquement,
une
générations : che¬
alignement (V’enata
succession de
vrons ou
[im. 42] et d'etua [im. 49] auou au-dessous
duquel
dessus
figure,
le
pour
deux d'entre
torse ou sur
eux sur
le dos, un mata
[im. 226] composé de demi-etua.
Au bas de
ce
“fétiche”, selon
l'expression du XIX'' siècle, les
compositions diffèrent
:
[im. 146], poka'a, raie
ou
ka'ake
requins, mata... L'ensemble tra¬
duit
l'image d'un être important
dont la personne
entière génère
j)robable que
la fécondité. Il est
ces
effigies
fabriquées
lisées
ment
ou
furent jamais
ne
pour
être commercia¬
qu’elles furent stricte¬
destinées à l'usage religieux
et
commémoratif de familles de
l'archipel.
“Effigie
Elle fait
au
chignon”
partie des collections du
Bernice Pauahi
d'Hawaii. La
Bishop Muséum
structure
de bois,
haute de 59cm, est en bois
tendre.
tatouage
Les bambous
Le bambou
récipient
et
pour
bambou,
Dans le
flûtes
et
destinées
an
variés. Il
de
peignes à
:
l’on considère aujourd’hui
que
de motifs de tatouage. Les flûtes,
divertissement, étaient de taille
et
d’nsa-
avait de petits sifflets ki et des flûtes à
y
de
cm
long. Les llûtes nasales
longues de 40
alignés
trous
tandis que
ihu,
quant
à
ornaient
instruments était
ces
pyrogravés
colorant. Ponr
incisés pnis noircis
on
répertoire des tatonages,
an
;
présentent
ne
leur décor suit les règles de dis¬
position des motifs du tatouage
sur
le
corps,
ticulièrement les membres. On observe
succession de dessins ponr
l'épaule à la main
et, sur
bras, de l'aisselle
du
phédone). Grâce à
présenter
ses
eux
en vogue et
motifs réservés
bambous
sur
pour
d’une
d'argile,
objets
dans le
sa
et
maîtrise... Les
corps
ce
ou
on
peut-être le
dessinés
donc
Kanaks
développaient
une
aux
et
décédée.
nn
engonement
production plus soutenue.
Nouvelle-Calédonie, à
bambou, permit
ces
d’honorer la mémoire
présence de la garnison française qni
en
sur
d’ocre. On peut
rôle d'enseigne,
des années 1840
parfois
semblent
fonction de commémorer la fin
personne
Il y ent autour
pour ces
pouvait
d'antres snpports :
sorte
le des¬
tatoueur
parties du
d’nne séance de tatouage ou
un art
nne
se
rendait
époqne où les
de la représentation
Marquisiens d’en être
sans
sur
doute
des témoins indirects. Ces bambons devinrent, un
temps,
se
en
1845 : “...le
lève pour se
anx antres
les
autres
dont le pommeau
et sous
avait
dessiné,
;
sen¬
che¬
...
il avait à la main
en
une
était orné d'une touffe de
le hras
au moyen
tons
case
lienx sacrés... Nous
précédés d'un vieillard coiffé d'nn bonnet
barbes blanches
repas
rendre à la
est tapu comme tous
feuilles de cocotier tressé
canne
festin d'adieu dans la
l'on doit prendre le kava... Le
qui conduisent
étions
l'objet d'nn
Flûte traversière, pu
L.
un
bamhon
sur
lequel
d'un fil de fer rongi
au
les tatonages...”.
L'organisation de
versaux.
A
commerce
d'autant plus apprécié
ihu, Musée d'Aquitaine.
38,5cm, D. 2,5cm.
Des
son
dessin est
en
registres réguliers et trans¬
paires de ipu ’oto sont séparées par des ivi puhi.
l'arrière, le remplissage entre les ipu ’oto est assuré
par
des
plus petits. Ce tatouage était sans doute destiné au bras.
Grenoble
-
(3)
Flûtes et modèle de
Muséum
d'Histoire Naturelle.
proposait les agencements les
qu’en dehors de
ont eu
le tatouage
La
conduit
tatoueur.
en restant
de bananier, dn bois
avec une
considérer
cm.
mins
y
côté
poignet (lectnre boustro-
le maître
autres
aux
troncs
le rocber
48,5
qui
qne
par¬
un
ceux ornant
faisait ainsi état de
avoir été tracés
des
au
plus
sur
le dessns dn bras, de
l’antre,
traeés originaux tont
cadre de la tradition. Il
tapa
tier
de
pas
être nettement plus grands
peuvent
(plus de 60 à 70 cm)
pins
sacrée, c'est là
motifs
objets, très voisins,
perforation et
L.
avec
l’essentiel, les motifs qni les
appartiennent
Ces
Rochelle
parfois déco¬
souvenirs de tatonenrs.
sous
terminé. Chacun
nn
Marquises
par un
qni les rend comparables à la catégorie des modèles
une
aux
Bordeaux - (2)
rée de motifs
ou
vallée de Taiohae
feu, les dessins de
l’autre était naturellement fermée
Lit surface de
ce
F. X. Caillet décrit ainsi
des extrémités était
ouverte,
pouvaient
ne
tatouer eux-mêmes, tant cet art était
on
nœnd.
un
faire
étaient généralement pereées
cm,
; une
pu
se
alors peu connu.
est
fabriqnait également des
on
les Européens qui les achetaient
que
guère
de contenant
cinq trous pu ’akaii (ou pu kakahau) d’envi¬
ou
50
objets
ces
des supports
comme
elles
ou encore
ser¬
pigments, plumes, nécessaire à fnmer.
tatouer,
trois
fusil
nn
protéger les petits objets fragiles
pour
ron
la cnisson à l’étonffée. Il
pour
pendre
comme
la conservation de l’eau
transport et
l’employait
on
vait aussi à
ge
le
était autrefois utilisé
vert
Cannes
(4)
-
Bordeaux
Ouvert à
(6)
-
cm,
D. 3,2
cm.
ceux
registres superposés de paires de ipu ’oto.
Trois
Paris
-
(7)
extrémité. L. 41 cm, D. 4 cm.
une
composé de nombreux motifs agrémentés de
Le dessin est
Ces motifs sont destinés
niho peata.
deux bandes verticales. Celle de
bras et de l'avant-bras. En haut à
i'aisselle et
Paris
-
au
bras et disposés
en
gauche correspond à l'inté¬
l'avant-bras, celle de droite à l'extérieur du
rieur du bras et de
gauche,
se
situe le décor de
haut à droite celui du dos de la main.
en
(s)
Flûte nasale. Musée de l'Homme,
Ethnomusicologie.
section
L. 41cm, D.
4cm.
Collecté à Nuku Hiva.
K.
von
den Steinen
Le dessin est
disposés
raient
cette flûte le "bambou aux
nomme
en
développé
sur
toute la longueur. Les motifs sont
deux registres verticaux. D'un côté
correspondre
au
dessous du bras
kaha du dos de la main et de l'autre, des
sons,
au
dessus du bras ?
—•
Ci-contre
Planche n° 8
de L’Album
polynésien de Ch. Noury, (5).
Commandant
de rétablisse-
I;
militaire
’
de Nuku Hiva,
vers
1848.
Elle
figure
un
casse-tête,
un
manche
d’éventail
et
qui
pour¬
bas le
nutu
ceux
avec en
motifs figuratifs : pois¬
requins, tortues et végétaux. Ce second registre était-il
destiné
ment
pois¬
évoque "l'artiste du bambou aux poissons".
sons" et
le relevé des
deux faces d’un
bambou
gravé
marquisien.
r.
vers
de droite
avec
1840.
correspondent
aux
motifs ornant le
motifs de gauche et extérieur pour
le dessus de la main et des
Le dernier tiers était destiné
Modèle de tatoueur, Musée de l'Homme.
Ouvert à
collectée
bras, côté intérieur pour les
extrémité, deux trous, L. 37
une
d'Aquitaine.
extrémité. L. 69 cm-70 cm, D. 6,5 cm.
Les deux tiers du modèle
Ethnomusicologie.
Ouvert à
une
Pièce ancienne,
Flûte nasale, Musée de l'Homme,
section
(9)
Modèle de tatoueur. Musée
Musée La Castre, Cannes.
Paris
-
aux
jambes.
doigts.
Te Patu Tiki
•
Tatouage
L’Art du
aux
Iles Marquises
Les modèles
En dehors des tikis de bois
et
des
planches représentant
ensemble de tatouage
le tatouage
d'un défunt
d'une
probable¬
forme, de
jambes, à l'époque
pas sous cette
ment
bras
ou
importante, les modèles
bois n'existèrent
en
pu
objet de commémorer
avoir pour
victime
un
qui ont
de
ou
pré-européenne. Le côté durable
ne
pour
présentait guère d’intérêt
les Marquisiens qui arri¬
vaient
mêmes fins
au
sur
des
matériaux moins
contraignants.
La recherche, par
les Européens,
d'objets exotiques
amena, en
revanche, les sculpteurs et les
à
tatoueurs
suite,
ce
leur
type
développer, par la
de support utile à
réputation. Les composi¬
tions variaient selon les clients
il
ne
modèles,
pouvait s'agir,
et
sur ces
de suggérer des dis¬
que
positions classiques.
Lors de la mission du
Muséum,
en
Bishop
1920-21, il fut
ques¬
tion de chefs de famille ayant un
lit surélevé. Certains de
modèles de
tenon,
les
ces
jambes, dotés d’un
furent présentés comme
pieds de
ces
lits... Il s'agit
ce cas, de
probablement dans
créations de
charpentier de
fait école.
marine ayant
“Je puis
tatoueurs
affirmer...
que
les
qui exercent leur art
jDendant les fêtes interminables
ou kohika (sic) des îles océa¬
niennes, apportent ordinaire¬
ment avec eux
vées où
sont
planches gra¬
au
public les
les plus variés.”
des
offerts
dessins
E. Berchon.
en
bois
•
La célébration du
tatouage
Page de gauche
Jambes
du
Il
Le tiki de bois de Lille
Bishop Muséum
Musée d'Histoire Naturelle
s'agit de jambes photo¬
graphiées à Taiohae par
H. Stolpe, lors de son passa¬
ge en
1884, et faisant partie,
semble-t-il, de la collection
Robert
(cf. K.
von
den
Steinen). Les deux paires
présentent
re,
: pour
la premiè¬
des cuisses ornées d'un
grand
nutu
kaha [im. 269]
auquel succède
poVi
[im.352] au-dessus du genou
et un long nutu kaha sur la
un
rotule. Viennent ensuite les
séries de
pahito [im. 290] qui
jusqu'au coup de
pied ; sur les côtés du genou
des kopeka [im.214] enca¬
drent le bas du visage. Le
mollet est tatoué d'un ipu ani
[im. 132] et l'arrière de la
cuisse compte des mata
[im. 226] et des kanake
[im. 146]. Le haut des cuisses
est cerné de larges bandeaux
dont les puhi puha [im. 377]
sont probablement une
s'étendent
variante. La structure reste
assez
voisine de la
précéden¬
te ;
à noter l'emploi de po’Vi
à la
place de kopeka et
les chevilles, et
un
paires de poka’a dans
de damier
sur
sur
usage
des
un
le côté des
jeu
et
d’Ethnologie.
facial rattache cette
effigie aux îles où Ton porte le
ti’apu [im. 408] ; ce n'est toute¬
fois pas Fatuiva puisque la
bande qui passe sur la bouche ne
couvre pas les narines ; reste
Le tatouage
Hiva Oa, Tahuata, Ua
Huka
ou
éventuellement Ua Pou. Les
requins, niho peata
[im. 265] et motifs en losange
prédominent sur les bandes
intercalaires des joues et du
dents de
front. Les bandes du
respondent
moehu
torse cor¬
au groupe
des kahu
[im. 155] et fautai
[im. 66] et le dos est découpé
en
peka tua [im. 329] formé de
grands aplats noirs : po’o
[im. 356], pepehipu [im. 331]...
dont un est ajouré de koniho
[im. 212]
ou îiiho peata.
pepehipu orne la nuque et un
grand po’Vi [im. 352] le dos du
crâne, tandis que deux plus
petits sont placés au centre des
pahito [im.290] du mollet. En
dehors des successions de pahito
sur les jambes, il y a quelques
tracés triangulaires qui gagnent
Un
les hanches ;
cf. hue ’a’o
[im. 110]. La face interne des
jambes et des bras, n'est, en
revanche, pas tatouée.
63
Te Patu Tiki
Tatouage
L’Art du
•
Iles Marquises
aux
Planches
Paris, Trocadéro
dpt.
Musée de l'Homme,
d'Océanie, France,
d'inventaire
:
94 77 1.
Fonction
:
planche
gravée.
“commémorative”
Planche. L. 88cm.
Relevé
:
partiel
Steinen
Historique
:
par
K.
von
den
Pierre Ottino.
;
première mention,
1995, "Trésors des îles
Marquises".
Dessin
:
ces
tinés à la
motifs semblent des¬
jambe
haut des
avec en
représentations figuratives
s'il
ne
avec
peut-être chevaux
j)ersonnages et
s'agit
pas
de chiens. La
planche serait donc postérieure à
l'arrivée des Européens. Celte
large bande figurative ornerait le
haut de la cuisse; la paire de ipu
'oto [im. 138] séparée par une
bainle verticale serait disposée
de part et d'autre du genou, sur
les côtés, les motifs inférieurs
concerneraient la
jambe
et.
bas, la cheville. Les motifs
posent
port
symétriquement
se
plus
dis¬
par rap¬
à l'axe central de la planche
qui correspond à l'axe central et
avant
de la
jambe.
Wellington
The Muséum of New Zealaiid Te
Papa Tongarewa.
N° d’inventaire
du
:
n° 248, PL 117
catalogue de la coll. Oldman.
Dessin
: succession de
visages et
regards: ipu [im. 131], ipu ani
[im. 132] ou po’i’i [im. 352],
[im.226], visages proches
kaha [im.269] et pihao
[im. 336] tpii semblent intégrer le
symbole de l'hameçon, metau
[im.254] ainsi ([ue des koniho
[im.212]...
mata
(les
nutu
XK
•
La célébration du tatouage
LiX.Ulii
nervure
de foliole de
palme de cocotier qui, une
permettait par sa flexibi¬
fois enduite de teinture,
grande souplesse de tracé. Tous les
cependant, ne semblent pas avoir exé¬
cuté d’esquisse préalable.
Les récipients étaient toujours simples et
empruntés directement à la nature. L’encre était
ainsi préparée dans diverses coques de coco ; il
existait par ailleurs des variétés de gourdes ou cale¬
basses bien adaptées à la réalisation de tels usten¬
siles. Ces godets pour l’encre étaient désignés par le
ternie de ipu hinu. Le pigment était conservé, de
même que les lames des peignes, dans des sections
de bambou formant des étuis tubulaires parfaite¬
ment adaptés, qui pouvaient être décorés de motifs
lité
une
tatoueurs,
pyrogravés inspirés des motifs de tatouage. Ils
étaient appelés pukohe ka’ahu lorsqu’ils renfer¬
maient le pigment et pukohe fauu hinu ou pukohe
ta’a patuki lorsqu’ils protégaient les lames
des
peignes.
également un allié
indispensable, manié moins par le
tatoueur que par ses assistants, pour
L’éventail était
lutter
le
contre
mouches. Il existait
également qu’il s’agisse de l’image
ce qui n’est pas incompatible
du reste avec le fait que de tels souvenirs aient servi
plus tard de modèles de référence à leurs descen¬
dants... A. Lavondès rappelle un texte de F. Bennett
(1840) expliquant que, durant leur enfance, les fils
et filles de grands chefs qui devaient être investis
du pouvoir sacré de leurs parents, étaient reclus
dans des sortes de tentes de tapa tendues sur des
gaulettes d’hibiscus ; le devant d’un de ces édifices
était orné de quelques planches peintes de figures
mystiques en noir et rouge. Il exista d’autres genres
de représentations sur bois, des “poteaux” poly¬
chromes, ou sculptés, semblant figurer des
tatouages qui furent sauvés ou photographiés à la
fin du siècle dernier. Très peu hélas !
Il
se
peut
d’un ancêtre déifié,
■
Autres
accessoires
SERVANT au COURS DE
Pour les
vertus
autres
et
produits
l’oPÉRATION
accessoires, l’essentiel de leurs
sorte
un
autre
des
auxiliaire,
parfois nécessaire pour maintenir le patient
lorsque les assistants manquaient. Il s’agissait d’un
tronc on
de
sortes
incontrôlé,
mouvement
D. Porter
:
d’attelles destinés à éviter tout
ce
qui faisait dire à
“Par fierté... ils supportaient tous
les
de cette torture, dont celui d’être attaché
et pénible cours des opérations, pour
ne pas
interrompre le maître tatoueur
Ces
sortes d’étaux étaient, selon les besoins, improvisés
en tronc de bananier ou de facture plus durable et,
aspects
durant le lent
pour
cela, réalisés dans
un
bois plus dur.
quelques écuelles et boîtes,
des nattes, et parfois des compositions sur bam¬
bous, planchettes de bois, tapa probablement ou
des esquisses réalisées au besoin sur la pierre. De
véritables modèles existaient : quelques-uns en
Il faut
encore
citer
pyrogravé furent conservés, de rares plan¬
sculptés ainsi que des représenta¬
complètes des tatouages des bras ou des
bambou
chettes de bois
tions
jambes.
devait être de faciliter le déroulement des
opérations. Pour tracer les grandes lignes ou le
contour de certaines figures, les tatoueurs, lors¬
qu’ils
tournoiement
en
éprouvaient la nécessité, utilisaient une
de fusain
remarque
à
ou
bâtonnet carbonisé. Ch.L. Clavel
ce propos
l’excellente utilisation de la
83. D.
Porter, 1823,
p.
Père S. Delmas, 1927 :
114.
“Afin de pouvoir opérer tranquillement, l'artis¬
des hommes qui avaient pour mission de tenir
du tatoué et de maîtriser les mouve¬
ments de celui-ci so«s le coup de la douleur. Pour plus de sûreté, on le
plotembre,gouver¬
Gallep'
i
n^rdSlint le tatouage dansHould’ar¬
chipel des Mes
rappàtot
■
neur
IV^arquises, poub raison d’hygiène et
19931 lettre clu
Motu\y
[aka
demandant
l’abrogatioii^l de ïl’arrêté du iSviseptembre ^rS^R,
^ommis^^^^e
à l’Association
dejlembrie,
selon l^uell&-l!'arréte es^ offiA
Quand M'' Martin... vint repreiïdi% le
de la mission
ment
le
tatouage en ait beaucoup/pçofité ; il a continué à
//
baisser dans l’estime pûblique... Le 15 septembre
'4898 jtarut nn arrêté deQ’Autorité Civile défendant
la pratique du tatqua;ge dans tout l’archipel mais
lorsqu’on 1901, lé .Commandant Cerminet (sur le
Protêt) passattâns'les îles et qu’on lui demanda si la
de M*' R.I. Dordillon.
dire
presque
cet encoura¬
allé,
UjiliShninistrateui^.F. Tautain,
un
\'^ap-\^\I
))£ltouaVe
comme
DUt^vdes missionnaires qui sont convaincus qu’il
ïtrihue,
les pratiques qui l’accompagnent, et
àUKtdut les idées qu’il rappelle, à écarter les
Marquisiens de la christianisation. Ce que nous
devons remarquer, c’est que le tatouage se fait sur¬
tout à Puamau, dont l’esprit est médiocre, et où la
disparition du cannibalisme est récente”’. ”
L’interdiction du tatouage n’en était pas pour
autant aisée à formuler. Le père Siméon Delmas, en
1927,
se
par
souvenait des hésitations des missionnaires
de celles de l’Administration.
et
n’est
guère plus qu’un
souvenir
Quel fondement
légal donner à une telle interdiction ? “ Quelle loi
permettrait d’intervenir ? - Serait-ce pour “ coups
et blessures ” ?
Mais le patient est volontaire et
p.24.
394.
J.S. Warren,
Mrs
1860,
p.85.
395.
territoriales,
Archives
Dossier 1
bis. Correspondance
Départ du Résident à Taiohae,
Niiku Hiva,
396.
sous
D.Hall
et
série 7 B, 1887.
A.Osbourne, 1901
101. Il s’agit du récit d’un voyage
touristique. Défait qu’il y ait eu lui
texte législatif s’appliquant tout
p.
particulièrement aux femmes
paraît plutôt tenir de ces ,
réflexions plus épidermiques
qu’objectives. Il existe peutêtre, enfoui dans ur
registre oublié, signe
d’une fantaisie d’un
officiel de passsage,
nmis cela
douteux.
-
pour qu’on le traite ainsi ! - Serait-ce
“exercice illégal de la médecine
_ Mais les
tatoueurs (étaient) les seuls chirurgiens de l’archi¬
pel... - Mettre une forte patente sur le métier de
paie même
pour
tatoueur
?... C’était ridicule
et
Mais pour cette coutume,
inefficace
alors qu’à la même
on débattait des problèmes juridiques
qu’elle posait, il était déjà trop tard !*"' Plus “que
menace
de
pitié dégoûta
des
l’excommunication,
peu
à
peu
se
voir considérés de trop
des bêtes curieuses à
en
sourire de
les indigènes... Au contact
blancs, ils commencèrent à ressentir
honte de
on
un
cause
une
certaine
près et
comme
de leur tatouage.
Ne dit-
certains auraient désiré se “ détatouer ”
refaisant l’opération avec inoculation de lait ?...
pas que
Church, 1919,
399.
303.
p.
G.Dening,
1980,
H.Lavondès, 1975, vol. I,
398.
L.F.Tautain,
Monsieur
époque
la
397. J.W.
le
Administrateur
Monsieur
le
Etablissements
p.231;
238.
p.
‘^Rapport de
docteur
des
Tautain,
Marquises à
Gouverneur
des
Français d’Océanie,
Taiohae, T'' avril 1894. “Archives du
Ministère de la Fr-ance d’Outre-Mer
A
131-143.
Cité par
1975, vol. l,p.338.
400. Père S.
401.
:
H. Lavondes,
Delmas, 1927,
p.
188-192.
E.Berchon, 1861, p.22 écrit
:
(chef) de Vaïtahu s’était même
absolument opposé à ce qu’on tatouât
ses
trois fils : Hinao, Tehoueo et
Teapouna... »
“Yotete
402. Père S.
Delmas, 1927,
Pétroglyphe relevé à Omoa
(fatuiva)
Te
par
ipil tel
p.
J.P. Luce.
que
le rencontre
Charles Samuel Stewart,
août 1829.
)J
facteur de résistance culturelle i~'— z393'/ R"' Thompson, 1978,
taWuage que l’on a cherché à interdire est très
fond
Vincennes^ à Taiohae
lae 1894, résumait ainsi l’importance
bort
Ae
dans
il
il
et
En
chape¬
lain du navire américain le
le tatouage
gement,
Haka, le 9
désuétitlle.
pas que
sérieuse : “ Tatouez-vous si cela vous
plaît, rép'bndît-il, et dites que c’est moi qui vous le
permets ! vféMalgré cette licence, nous pourrions
défense était
marquisien s’en est
en
Nous/>né'voyons
..
Réponse du Haut
ciellement-considéré commb^ tombé
gouverne¬
1890, il rapporta la sentence
en
190-192.
en
juillet-
•
styles, réalité
Les
profond que
les modifications qui apparaissent dans
riconographie de la seconde moitié du XX''
siècle, pour aussi importantes qu’elles
Nous
le sentiment
avons
soient, restent inscrites dans la tradition..
Elles
évolution et
réponse à une situa¬
reflètent, peut-être,
sont, sans
doute,
tion nouvelle
une
rapidement à
fin du siècle. Elles
cette
en
trahissent sûrement
un
une
un
désir d'arriver
plus
équilibre de la
parure
sociale,
tout en
révélateur d’une réussite
gardant, malgré le relâchement de la tra¬
dition ,1e souci
pe.
en
d'identification
au grou¬
De tels changements ne pouvaient,
effet, se faire "à la légère", malgré les
bouleversements de la société,
lution des mentalités
ne
car
soit
que ce
de savoirs,
Carte
d'ornements
et
c'est
et
les
île
années
rieurs, à
aux
un
caprice
subit pour un genre nouveau.
Quelle part attribuer à la manière du
moment
ou
au
talent particulier des
tatoueurs perçus comme créateurs de styles
régionaux : styles de Nuku Hiva, de Ua
Pou, de Hiva Oa pour reprendre des classi¬
fications chères à W. Handy, mais qu’il faut
toutefois
K.
nuancer.
von
den Steinen, quant
à lui,
ne se
^y^Haatun
HakauiL^^'^
Taipivai
Hokatu
S.
Ua Pou
Hakahau
..ç
Hiva Oa
Hanaiapa
Canal du Bordelais
Vaitahu^^
Terihi
f
Omoav^
km
;
signalées
au goût
tiennent
par
ou
tatoueurs
Fatuiva
leur
î
goûts
pas
des lieux
gnent
et
de
ne
l'histoire,
comme en
témoi¬
les quelques écrits recueillis à la fin
du XVIII" siècle. D es
modes existèrent de
tendances
tout
temps et,
et
des
proba¬
la fin du XIX'
siècle, du fait d'un accroissement de la
blement
plus
demande.
encore vers
En conclure,
avec
assurance,
proviennent d'un échantillonnage
ou
tenant compte
peintres, repré¬
deux tendances du
art
concerne
alentours
;
Hiva Oa
car
les
continuèrent à y exercer
jusqu'au XXe siècle et à
transmettre
manquèrent certaine¬
de naître et de mourir en fonction
Des
ment
ou quatre
une
conservée
Hanavave
75
en ne
En termes de quantité, l’icono¬
graphie la plus importante a avoir été
Rocher
Thomasset
5°
réellement
siècle dernier !
Motane
Tahuata
de trois
sentant
Puamau
nibles
;
Hiva Oa,
l'île fut
Est-il dès lors
les siècles,
vers
que
visible l'évolution considérable du tatouage
rences
car
prendre conscience de l'ambi¬
guïté d'une telle entreprise, il faut
réaliser que cela équivaut à vouloir
étudier la peinture d'un pays, à tra¬
Vaipaee Hane
les tatoueurs, qu'elles
à la tradition, comme il
le constate pour le style komo'e par
exemple. Ce travail ne rend pas moins
naux
tardifs
assez
Pour
Ua Huka
qu'une évolution des styles s'est faite du
réalisme au géométrique en ne s'appuyant
que sur le faible éventail de données dispo¬
nibles, relève plus d'une volonté illusoire
de classification que d'une analyse sérieu¬
se.
Les éléments iconographiques dispo¬
à déterminer des styles régio¬
il relève avec attention les diffé¬
hasarde pas
concernent
long¬
fréquentée. Quant aux autres
îles du groupe, il n'y a que les témoi¬
gnages très tardifs, recueillis pour une
bonne part à une époque où les habi¬
tants de l'archipel se déplaçaient déjà
beaucoup, d'une île à l'autre, dans un
archipel transformé en désert
sont
possible de parler d'école, de style ?
Nuku Hiva
exté¬
à un
engouement
documents
autres
mais
Motu Iti
les motifs
encore
Les
Hakaui] il n'existe de docu¬
quelques baies de Tahuata.
que pour
.
eux-mêmes
emprunts
ou
[essentiellement
les vallées de Taiohae, de
et
et
humain.
partie vrai dans cette
différences majeures de
seuls
ments
”
bien discernables jusque dans les
1860-1870, ne peuvent donc être
attribuées
Contrôleur2
Hakatea
de sable
U
Eiao
encore en
fin de siècle. Les
genres,
ou pour
de vallées extrêmement restreint.
région sud-est comprise entre la baie du
Hatutu
les échanges
ornements
la
générale des Marquises
des thèmes de chants, de
récits, de procédés
et
En dehors de Nuku Hiva
l'évo¬
fonctionne pas
pour
évidentl."
d'îles
temps peu
rapidement et le système tradition¬
nel de pensée ne pouvait envisager d'em¬
prunter, purement et simplement des
tatouages, propriétés d'un autre groupe.
Il en allait ainsi dans la Polynésie tradi¬
,
est
—•
aussi
tionnelle
en
tions. Crook remarque,
dernières années
perception et l’évolution du tatouage
leurre ?
ou
l'espace de quelques généra¬
dès 1797-98 : "Le
motif en échiquier qui est principalement
tatoué sur les côtés est beaucoup plus gros¬
sier chez les hommes âgés que chez les plus
jeunes, beaucoup plus fin. Un progrès dans
la façon de tatouer depuis les cinquante
marquisien
La
leur savoir à
ceux
des îles
ils avaient alors la réputation
l'archipel. La grande
en particulier, a remar¬
quablement préservé cette tradition, ainsi
que les vallées voisines de Hanaïapa,
Hanapa'aoa, Hanamenu,
où furent
recueillis la plus grande partie des informa¬
d'être les meilleurs de
vallée de Puamau,
tions collectées entre 1897 et 1921. Le tra¬
fut réalisé aurait pu l'être tout
les plus petites îles de Eatuiva,
Tahuata, Ua Huka et Ua Pou, où le séjour
des uns et des autres (K. von den Steinen et
W.C. Handy) fut malheureusement beau¬
vail
qui
y
autant sur
coup
ce
plus court. Ce détail
car
ment
une
en
île
relief
a
au
a son
importan¬
été ainsi mise artificielle¬
détriment des
autres.
165
Te Patu Tiki
•
Tatouage
L’Art du
Iles Marquises
aux
Style de Nuku Hiva
Pourl'expédition
les membres
amé¬
de
“Bayard Dominick
ricaine
Epedition ”
dans
Baie Jlalilieu'
Aiialio
étaient
qui
l’obligation
de
l'archijjel
en
que
la
Handy et
collègues
ses
contrèrent,
sa
22 500 à 19 500
:
1838
:
4 à 5 000 h.
en tout et pour
1875
:
948 h.
1902
:
682 b.
1946
:
737 h.
1983
:
1 797 h.
per¬
Sur
tatouées.
sonnes
179711799
habitants.
ren¬
vingt-cinq
tout, cent
ce
1900, il lui faudra attendre six
ans
popu¬
plus simple expression ; W.
s’intéresse
pour se consacrer, à titre
privé, à 1' étude des données ras¬
semblées sur l'arclîipel et dont la
publication, retardée par la guer¬
re, ne sera possible qu’en 1925-28.
per¬
lation était réduite à
et
1897 à février 1898. Nommé pro¬
mettait de le faire d'autant
plus aisément
Océanie
fesseur de rUniversité de Berlin
qu'ils rencontrè¬
dans
rent
en
plus particulièrement aux îles
Marquises, où il séjourne d’août
systématiser. La
de
tentant
von rien Steinen (18551929) spécialiste en psychiatrie,
voyage autour du monde, mène
des recherclies en Amazonie puis
J. Karl
circule
publier rapidement, il était
situation
1.
TTTTTTTTTTT
2.
Main
de
femme
:
relevé
Haiidy. L’ensemble est
composé (a) d’un mata putona
[im. 242], (b) d’une forme origina¬
le de ke\i [im. 177], (c) d’un mata
i’o [im. 232].
E.S.C.
I'^sî'^Sh^
nombre, d'après ses car¬
nets
de terrain,
une
bonne
partie des motifs relevés
répétés
trouvaient
individus,
sieurs
i66
“imprimés”
même
même
sans
qu'ils avaient
doute parce
été
tatoueur
par
à
ou
un
une
époque et L'essentiel
des personnes
concernées
étaient de, ou avaient
lien
Hiva
avec,
un
Oa. Le
de Nuku Hiva,
tatouage
à lui, était depuis
quant
longtemps battu
trop
se
plu¬
sur
les autorités
brèche par
religieuses
en
et
civiles
pour
beaucoup d'indi¬
compter
vidus
qui acceptent de
livrer
aux
L'équipe amé¬
n'en
ricaine
de curieux
yeux
de passage.
se
retira
pas
moins de fortes certitudes
et
on
peut regretter
parfois
qu’elles soient présentées
comme
des “vérités abso¬
lues”. En revanche, le tra¬
vail
plus riche de K.
den Steinen
moins
est
connu.
beaucoup
Ce médecin
psychiatre allemand,
ché
von
atta¬
jusque-là à l'étude des
cultures
amérindiennes,
découvrit, lors d’un séjour
de six mois,
un
d'une richesse
qu'il s'effor¬
de
ça
univers
comprendre
infiniment
de
Pour cela il
rigueur.
entreprit
travail considérable
traditions, l'âme
des
ception
avec
et
sur
un
les
la per¬
choses
du
peuple marquisien. Il s’in¬
téressa
aux
collections dis¬
persées dans le monde,
tant
il
objets
et
est
vrai
sont
d’enseignements
connaissances.
il
a
riches
et
de
Compte
tenu
l'époque où il
venu,
ces
leur technique de
fabrication
de
que
est inter¬
sauvé, très
cer¬
tainement, de grands pans
de la culture
marqnisienne.
TTTTT7TT?TT
3.
Tatouage des reins,
ou
hope [im. 148], de Tahia o
Kahee, princesse tapu de Hakaui.
ka’ake
4.
Forme ancienne du tatouage
jambes d’homme de
d'api'ès Poriolio.
des
5.
cette
île,
Tatouage des jambes de
Kahee, ha’atepeiu tatouée
Tahia
o
dans
sa
Taheinni.
vallée
par
le tuhiina
•
La
perception et l'évolution du tatouage
167
9.
Main crhomme ornée de
vau
[im.249] ou toake
[im.442], paha niho [im.283],
mata
[im. 84]
W.Handy, 1920-21.
hei kaki Yima
10.
;
relevé
Paheke [im.287], tatouage
facial propre à Nuku Hiva, éven¬
tuellement Ua Pou. Photographie
1920-21.
Planche de motifs relevés
6.
par
le naturaliste de l'expédition
russe
de 1804
:
D.Tilésius.
Habitant de Hakaui
;
de l'Atlas de Krusenstern
:
7.
tion de 1804.
gravure
expédi¬
8. Main tatouée ovnée de ka’otupa
[im. 168], poka’a [im.35.3],
[im.49], toake [im.442] ou
vau
[im.249]. Dessin de
E. Fauque de Jonquières.
etua
mata
^^^f^^^^assique
dessiné
Sicilien par
^^^^pTiaupe (Hiva oa)
âïiÿ^é'ilu
:
en
pour
Kahi, tiihu-
et
sil-
meme personnage remivolume. Dessin de Pat Cal).
Te Patu Tiki
Tatouage
L’Art du
•
Iles Marquises
aux
Cette île, dans les
années 1880,
aujourd’hui
d'une
ment
comme
uniformité
dis¬
pas, ou pas
encore, se
très
grande
qui n'existait
à
tingue nettement de Nuku
la réalité. Une telle homo¬
généité, chronologique
distinction
une
nourrie des différences
confèrent
personnalité.
forte,
pond, du
L’éloigne¬
l'esprit du
une
adminis¬
incapable de faire
tration
observer les interdits, ont
permis
durer
de
per¬
plus longtemps
que
tatouage
au
géographique
sa
tradition orale
ment, une
encore
qui
chacune
à
dans d’autres îles.
plupart
furent
le
-
^
Puainau
1797/1799
;
*
‘
pour
:
37 500 à 32 500
^
habitants.
Mâtafeituîé
1838
:
6 500 h.
1875
:
3 510 h.
1902
:
1 658 h.
1946
:
836 h.
1983
:
1 522 h.
Haiiainate
Baie
Molu Haiiake
-
Baie-des Traîtres
Baie Hananunau
-
-
'
•
mieux
ce sont pour
ses
•
Baie
Hahamem
Hauaotiu
!
motifs
publiés
Hanapaoa
Hiva Oa
et
guère à
reste,
Handy,
conservé,
'
corres¬
“style” étant,
Ce
W.
ne
pays
P.te"Kitikiii
point dans
ce
Hiva
;
Stjle de
la
qui
dans
le
Bulletin n° 1 du Beniice
Pauahi
Bishop Muséum
et
qui, depuis, perpétuent le
Ainsi,
de
Dominick
la
Bayard
Expédition, à
plus
souvent
et
bien
de W.
lodean
riche
Handy, s'attardent
Hiva
Oa
ils
où
néficient de bonnes
d'accueil
tures
de
autorise
struc¬
où
malgré la volonté
Handy,
et
une
complexe
réduite à
culture
se trouve
quelques stéréo¬
types.
le
TTnTT7T?TT
traditions
des
maintien
et
bé¬
l'image du
tatouage marquisien. Ainsi
laquelle appartient Wilà
l68
les
1920-21
en
membres
d’homme de
dans le F" bulletin du Ber-
Hiva Oa tatouée par un
Bishop Mu¬
est complété
plus large sur
l'art, publiée en français à
l’occasion de l’Exposition
Main
1.
fructueuses
tuhuna de Fatuiva
enquêtes. Ce séjour permet
W.
de
2. Willowdean
constituer
riche
un
travail
de motifs iso¬
lés. Mais le travail effectué
rend,
ne
ampleur,
nombre de
sujets
plus petit nombre
les¬
ont
été
encore
tatoueurs
mis à contri¬
De
plus, parmi
ceux
!
qui témoignèrent, la
plupart étaient originaires
ou
avaient
Oa,
Hiva
été formés
Tahuata
à
pour que
l’impression
d'unité créée, laisse croire
à la
prédominance du style
de Hiva Oa
autres
îles.
de 1938.
5.
sur
celui des
Cela
arbitrairement
le
TT5TTTTTTTÏ
Eotafa, au visage barré d'un
ti'apu [im. 408], photographié par
E.S.C. Handy. Il porte sur la moi¬
tié droite du corps un bel ensemble
:
peka tua [ira. 329], fau tai
[im.66] et mata hoata [im.230],
kohe ta [im. 201], keheu [im. 183],
hue fai [im. 113], paka divers
[im.298], pahito [im. 290] et
tapuvae
[im.393], ipu ’oto
[im. 138], niho peata [im. 265]...
3.
ou
Fatuiva. Il n'en faut pas
plus
Celui-ci
d'une étude
petit
sur
relevés, ni de l'infiniment
bution
les tatouages
Pauahi
malgré
du
quels les motifs
de
sur
nice
séum.
malheureuse¬
ment, pas compte,
son
Handy, 1920-21.
relevé
Craighill
Handy publie en 1921 son
catalogue d'ensembles de
tatouages et
;
donne
senti-
3.
^
TTTTTTTTTrj'
4.
Tuuakeena,
personne
qui habitait Aluona
âgée d’environ
65
ans
5.
Tatouage de la jambe gauche de Napueua,
en
1921.
de Puamau, tatouée par le tuhuna Tookohe de
Vaitaliu, à Tahuata. Les petits pahito [im.290]
sont placés aux chevilles, le
grandpoVi [im. 352]
de droite au centre du mollet tandis que celui de
gauche enveloppe le
genou.
Te Patu Tiki
Tatouage
L’Art du
•
aux
Iles Marquises
Fatu Hiva
^88<
Ces quatre îles, que
faute de documenta¬
suffisante
tion
il
faut
réunir, ont chacune
personnalité,
forte
une
encore
et
tatoueurs
de Fatuiva
Tauakika,
disparu¬
Européens, curieux de
impossible
importants de leur savoir,
d'imaginer
trouvèrent
pas
expression bien diffé¬
une
forme d'informations
sous
orales, de transcriptions
renciée dans le tatouage.
de motifs
La variété de cette
ment
est
aussi
évoquée
H.Paulding
pratique
par
“Un petit
:
nombre d'hommes
étaient
tatoués
entièrement
d'autres
le Lt
ne
et
éventuelle¬
ou
de
compositions.
Ceux de Ua Pou, excellents
comme
attestent
en
tatouages
de
Upoko
de Te Hono
ou
Hokati, eurent moins la
Certains
possibilité de pérenniser,
l'écrit, leur tradition.
au
goût le
par
plus capricieux
en
s'étant
Et il y eut encore
piquer dans la chair de
façon indélébile des pois¬
sons,
oiseaux, et autres
animaux...
de
d'autres
tout
le
étaient
de noir,
revers
leur
alors
naissance,
con¬
que
tatoués
d'Européens
qui,
rattache
rels
par
aux
moins
ponr se
l’écho du tatouage
Huka
Baie-de
TTTTSTTVTiT
MalahuÎHii
pour
Baie'
Onia
Omoa'
179711799 :
18 750
à 16 250 h.
1838 : 2 000
à 3 000 h.
1875 :400 h.
1902
:
434 h.
1946
:
224 h.
1983
:
407 h.
'rrrrvîTTTTT
3.
Motif
mes
:
ti'i
.5.
la jambe des hom¬
hoehoe [im. 415],
faire
de Ua
tradition,
se
traits cultu¬
de la côte nord de
Hiva Oa.
Motif relevé
par W. Handy
la face interne du bras : ais¬
selle, ipu ’a’o [im. 133] puis la
série des ipu [im. 131] séparés de
bandeaux : hei [im. 82] et ti’i ooka
[im. 423], de poka’a [im. 353],
etua pooi [im. 51-52], /'a’a mana
[im. 60].
7.
CT
CS
pour
Vahana
s'abandonnaient
fait
les
l'étaient que
légèrement...
,
Vierges
pas sans transmettre
rent
aux
ne
perceptible, dont il est
ne
Taiokai
de Tahuata, tels Porioho
leur monde, des éléments
qu'elles
170
Les
et
'TTTrmTTTT
le tatoua¬
du dos, des bras et des cuisses
(Fhoinmes, composé d’un moho
[im.256] et kohe tua [im.203], de
mata [im. 226], pahito [im. 290] et
ipii ’oto [im. 138].
6. Raies, i’a va’u [im. 117] d’après
5. Ensemble ancien pour
ge
TTTTTTTTTTT
3.
Jambe d’homme tatouée
style de Hiva Oa mais
intégrant des motifs de Fatuiva
composé de kohe ta [im.201],
puto’o [im. 379], pahito [im. 290]
4.
un
tuhuna de Ouia.
dans le
hoata
[ini.230],
[im. 146] et tiki [im.440],
mata vaho [im. 248], pua hue
[im.372], fatina [im.65], hiku
atu [im. 94], tapit vue [im.393],
relevé par W. Haudy.
avec
mata
ka’ake
jusque même
y'/ <
des lèvres...”
■/Tl»
1.
TTTTTTTTTTî
1. Main et
avant-bras de Tetua
écri¬
ture inversée, une inscription hos¬
tile au passage à la nouvelle reli¬
gion. Photographie Louis Grelet.
Ha’a O Te Hono portant, en
2. Mains de femmes
: a) Hma
[im.l23] ornée de ka’otiipa
[iin.168], etua paou [im.50], fee’u
[iin.177], pariho [ini.323] ; au
revers
s’ajoute un tamau [im.391]
et sur le pourtour de la paume des
valia
pariho
;
b) Marthe Ha'atapu, de Hiva
Oa, tatouée par une tuhuna de
Fatuiva, jjorte en dehors d’un
’ama upe’a [im.l7], de poka’a et
etua, plusieurs po’i’i sur le dos de
la main et au revers du poignet. Sa
main est protégée par des fanaua
[im.63], matua hee moa [im.250]
et pariho aux doigts (relevé W.
Handy).
ni
TTTTTrrrTTT
s.
Tatouage ancien de jambe de
composé de koniho
[im.212], mata hoata [im.230],
vai ta ke’etu [im.484], panao ou
ponao [im.354], ikeike [im.l25],
hei po’i’i [im.87], akaaka fa’a
[im.l4], mata ’omo’e [im.233],
pahito [im.290], puha tahi
[im.375], nutu kaha [im.269],
tava [im. 398].
femme
4.Planche,
•
Uapou
Tahuata
Motopu j
179711799
:
4 500 à 3 900
habitants.
1838 : 1 000
à 1 100 h.
1875
:
459 h.
1902
:
332 h.
1946
:
305 h.
1983
:
555 h.
^Hapàtom^
Hanàlèîo
1792/1799
jambe porté
Hapatoni.
2.
:
2 000 à
1875
:
290 h.
1902
:
272 h.
1946
:
684 h.
deux
composent
[im. 49] central.
un
Motu
179711799 :
3 000 à 2 600
habitants.
etua
1838 : 2000
à 3 000 h.
1983:1 791 h.
Papa
1875
:
250 h.
1902
:
184 h.
1946
:
190 h.
1983
:
476 h.
Tatouage de la jambe de
Te Hono
Hokati, tatoué dans le
style ancien de l’île et relevé par
W. Handy. Il se caractérise par
un style spiralé très fin ; ef. vai
me’ama [im.478], mata Vo
[im. 232] et pakiei [im. 313].
MirrrrrrM
5. Main tatouée dont le tatouage,
relevé par W. Handy, est inachevé :
’wia vaha [im.l23]. A la base des
doigts se succèdent des poka’a
[im.353], des poVi [im.352] for¬
mant un regard du type ka’otupa
[im. 169]. Le poignet est entouré
d’une succession depohu [ini.346]
et eia va’u [im.ll7].
3. Motif tatoué
sur
les mains de
deux hommes de Ua Pou où
se
distinguent
un
ka’otupa'
[im. 168], ou mata putona
[im.242], des poka’a [im.353],
des etua [im.49] et demi-efua,
etua paou [im. 50] et pariho
[im.323].
TTTTTTTTTTT
1.
Motif
bras
pour la face interne du
le ipu de l’aisselle est
;
absent par contre
l’espace qui
l’entoure, placé sous la garde
petit etua [im.49] sc termi¬
un
type de ka’ake
[im. 146] particulier où se devine
d’un
ne
la
par
de
terminaison
la
main.
de ipu
[im. 131] sont presque carrées,
symbole de perfection. A chaque
extrémité de la série des ipu ’oto
[im.l38] se retrouve la demi-lune
propre aux tatouages des chefs.
Comme à Ua Pou les paires
2. L’île entretenait des contacts
privilégiés
Nuku
Hiva
Hiva,
avec
et
du
d’une
femme
de
dessin de W.
de J. Cook, 1774.
un
K.
den Steinen, consacrée au
tirée du volume I de
des jambes de femmes ;
photographie, représente les
jambes de Vahana Upoko. La gra¬
tatouage
la
été réalisée à
partir
d’un relevé des années 1840 par
Swanston de la jambe de Tahia
Tahaani, de Hapatoni à Tahuata.
les Taipi, de
la côte nord de
Oaj. ceci est sensible dans le
particulièrement
ti’apu [im.408].
tatouage, tout
; voyage
a
habitants.
1838
Hodges
du bas
l’aisselle relevé
W. Handy ; l’originalité de
cette composition réside dans
l’utilisation du poka’a [im. 353]
pour les visage qui cantonnent
le ipu [im. 131] de l’aisselle, et
la chaîne d”enata [im.42] dont
TTTTTTTTTTî'
Gravure
vure
:
4 500 à 3 900
par
3 000 h.
Tahuata, d’après
von
1. Motif pour
|
''iTTTJTVrm'
2.
XTrrTTTTiTT
par
TTTTTTTrmr
i. Motif pour la
Tahia Tahaani de
perception et Févolution du tatouage
Uahuka
Hâiïateteiia
'
La
visage
:
Te Patu Tiki
•
L'Art du
Tatouage
aux
Iles Marquises
dépréciation de cet art s’était amorçée à
La
partir des années 1830, mais selon
très lent
plus fréquentés,
endroits les
baies du Contrôleur
ou
comme
de Hakaui
Taiohae, les
ou
ressentait les effets des confrontations
important d’équipages de baleiniers et
autres
vallées de l’archipel bénéfi¬
ciaient indirectement des retombées des
de memhres
clan
se
Moaetahi de Hakaui,
Nuku Hiva, relevée
par
K.
en
contient des indications
même et
et
de
ses
:
occasionnels,
avec
sur
noms,
ceux
famille,
sa
d'autres
!?£
vie
sa
1897-98
den Steinen. Elle
von
son
lui-
usuels
et
celui
lesquels il entrete¬
nait des liens
particuliers... C'est
aussi
invitation à résister
une
contre
les propagateurs
nouvelle foi
et
de la
l'abandon
des|
anciens dieux.
Hokaohaaniau,
jeune homme déssiné lors du
passage
de la corvette Ariane
commandée par
B.
von
échanges
possibilités d’ac¬
tatouage d’une partie plus importante de la
population qui, jusque dans les années 1850 et sou¬
vent bien au-delà, continua à apprécier et pra
tiquer cet art. En 1881-82 P. Claverie
constatait : “ Quoique les Marquisiens /
Longue inscription
par
celle de
on
santaliers, les
portée
dans les
flux
Vaitahu,
avec un
un mouvement
mal discernable. Alors que
et
le capitaine
Werner, à Fatuiva et
Nuku Hiva, entre le 5 et le 15
mai 1878.
commerciaux. Ceci avait
cès
accru
les
au
fassent
bien
qu’autrefois
moins
ment
de la
coutume
cette
accidents
à
la société traditionnelle, permit donc au
dans un premier temps, d’atteindre des
sommets de popularité qu’il n’avait jamais connus.
11 devenait en effet beaucoup plus largement acces¬
sible aux groupes humains qui autrefois
n’auraient pu y prétendre faute de
par
tatouage,
relativement
lisante. Ceci entraîna du
ration”,
de
vue
du
pittoresque, je
l’on n’ait
S’il
est
motifs
en
-H
réus¬
si... D’autres causes que l’op¬
position de gouvernement local
agiront plus efficacement enco¬
i.NsüLAiRE
re ; encore deux ou trois
générations et cette mode
aura à
peu près vécu. Ces causes sont les relations
de plus en plus fréquentes des Marquisiens avec les
indigènes des Tuamotou et des îles de la Société ;
pour ceux-ci, en effet, un Marquisien tatoué est un
objet de raillerie””’.
pas
touché,
le
remar¬
au
début,
bien difficile d’établir
premier, compte tenu de la
semble du moins assuré que
cette
lente érosion
atteignit
davantage les hommes
vèrent très
tatouer
que
les femmcs. Celles-ci conser¬
au sud, l’usage de se
DES M-AiiQuisEs.
longtemps, surtout
les lèvres”’.
Il
est
curieux du reste de
le tatouage facial, pourtant si voyant
l’extérieur, survécut jusqu’aux
derniers temps du tatouage, pour les hommes.
A cette curieuse persistance, la conception
maorie apporte sans doute un élément d’explica¬
constater
et
que
mal perçu par
tion.
En
Nouvelle-Zélande,
que ceux
facial servait de
signature
européenne
clairement
identité
qu’attiraient les effets de l’implantation
sur leur île, et les richesses dont ils
pourraient être les bénéficiaires. Dans le même
temps, les constantes infractions aux règles sociales
et religieuses que suscitaient ces contacts, en affai¬
blissant la tradition, facilitèrent la propagation du
tatouage, “esthétique” surtout, par l’assouplisse-
quels
quels styles disparurent
ou
façon sporadique pour ne pas
dire partiale, dont l’infor¬
mation nous est parvenue, il
,
sou¬
Cette dévalorisation n’avait
comme on
quait précédemment.
qui peuvent survenir. Au point
haite que
reste
l’enrichissement de la “ corpo¬
des
rares
d’influence sociale stif-
revenus ou
tatouer
cause
même temps
pour
et que
coutume,
un
perdait de son sens et se vidait de sa
les personnes situées au sommet de la
hiérarchie sociale. lotete, principal chef de Vaitahu
à Tahuata, dès les années 1840, s’opposa, ainsi, à
ce que ses enfauts, du moins les garçons, soient
tatoués™. L’effritement des obligations, voulues
valeur,
chez les jeunes
gens on ne voie plus guère que des
tatouages incomplets, il n’est pas
de baie qui n’ait son opérateur... On
a
essayé officiellement de faire dispa¬
raître
dans
alors que
le tatouage
une
en
effet, le tatouage
chefs ; il marquait si
l’appartenance à un
aux
et
les Européens qui y
séjournaient étaient capables de le reconnaître"". Il
était ainsi intrinsèquement lié à la personne et
garant de son individualité. Ce sont, sinon, les
tatouages des parties cachées par les vêtements qui
groupe ou un rang
social
que
•
perpétuèrent le plus longtemps
se
;
vieille
une
exigé
dame, décédée dans les années 1980 à Nuku Hiva,
furent découverts
petits enfants, que lors de sa
portait de tels tatouages qui
enfants,
par ses
et
dernière toilette. Il fallait “
les
exigences de
imposées
chez la
ne
ruser
à
par
qui vient d’être citée,
Clavel
très révélatrice à
une remarque
cet
Les formes
Pour être tatoué
traite
en
♦
ultimes du tatouage
cependant, à partir des
seul
permis
n’était plus aussi simple. H fallait
mai 1887
s’arranger
le faire loin des autorités civiles et
personnes
pour
lait
on
se
moins accessibles
cas
pas
de
vous
à Hatiheu
secrètes ”
assez
longtemps,
autorités, où
se
Ho’oumi
ou
sud
en
un
chef
ne
dénoncer. Ce semble avoir été
qui surent
comme
les îles du groupe
aux
évangélisées,
Anaho, à Nuku Hiva
et
d’autres vallées
“
risqner d’être dénoncé. Il fal¬
rendre dans des vallées moins
risquait
le
ne pas
faire
et
peut-être
encore
plus
l’île de Ua Pou
et
; pour Hiva Oa, ce fut le cas
dehors des vallées voisines
d’Atuona.
Le 29 mai
1885, le Résident interdisait
plètement le tatouage traditionnel,
comme exutoire aux
Marquisiens que
les caractères alphabétiques:
‘
“Le tatouage qui consiste à
écrire
sur
individu
le bras d’un
son nom
est
ne
les individus de
définitive de barbares”'*’*.
années 1860, ce
religieuses, et
avec
blanche s’accentueront
race
de
égard ; “ Certain
chef intelligent de Nuku Hiva voulant à la fois
sacrifier au goût de ses compatriotes et frayer
“honnêtement” avec les Enropéens, se fit tatouer
tout le corps à l’exception des mains et du visage. Il
était ainsi toujours présentable, selon le costume
est
les relations
que
mesure
davantage... On peut
attribuer cette modification, d’un goût si prononcé
jadis, pour beaucoup à l’influence du métissage,
passablement à celle des missionnaires et des rési¬
dents, un peu aux relations avec les Européens et à
la facilité pins grande des communications avec
Tahiti où les Marquisiens s’exposent aux quolibets
d’un peuple qui, peu généreux à leur endroit, les
celles
le pouvoir colonial. En dehors de
l’anecdote
user
précautions, évidente aujourd’hui
plupart des jeunes chefs et des métis, se
manifestera chez les naturels des classes inférieures
” afin de concilier
coutumes et
ses propres
les circonstances. Cette tendance à
par
de semblables
com¬
laissant
406.
-
-
Lettre du Résident numéro 54 du 29
Vous
qui
aurez
se sont
donc à rechercher
toutes
les
fait tatouer autrement”*’^.
W.P.Ci'ook, p.25 du Mss de Crook, soit p.l8 du Mss. de
G.M.Sheahan.
407. P.
Claverie, 1894,
p.
52.
M.Radiguet constatait: “Aucun de ses enfants n’était tatoué,
lotete s’y étant opposé jusqu’à ce jour.” Ce sont probablement ces
enfants dont Radiguet fera le portrait à Vaitahu en 1843. Ils étaient
trois aînés d’un premier înariage : “ Taheia ” (Tahia, unefdle. Son nom
complet, beaucoup plus long, aurait permis de mieux l’identifier) et les
garçons Timao et Tehoueo. Enfin d’un autre mariage il avait un plus
jeune fds Teapoua.
408.
...
409.
H.Best, 1924, “The Mao7-i” Polynesian Society Memoirs n°5,
vol. 2, p.
555.
du tatouage facial utilisé comme signature et marque
d’appartenance tribal, cf. pour la Nouvelle-Zélande : H.G. Robley,
1896 “Moko; Maori tattooing”, Londres, p.11-16 et fig.5-9 ;
J.S. Polack, 18.38, “ New Zaland : Beitig a Narrative of
410. A propos
Londres, vol. 1, p. 386-387 ;
“Polynesian Researches... ”, vol.
355-356.
traveh and adventures... ”
""
W. Ellis, 1853
3, p.
411. P.
:
Claverie, 1894,
p.
52.
Papeete, Tahiti,
Correspondance de l’Administrateur au
Chef de poste de Puamau, le 21 juin
412. .Archives territoriales de
1887
La
perception et l’évolution du tatouage
Maison J. Hart & C’"
à
Taiohae, Nuku Hiva. En 1872
John Hart {1836-1900} achète
800 hectares à
Tahauku, vallée
voisine de Atuona
(Hiva Oa) et
les fait cultiver par une
main
gilbertine
(archipel des Kiribati). Le
d'œuvre chinoise
domaine ayant
tsunami
en
d'autres
été ravagé
1877
comme ceux
de
et
ses
par un
biens,
beaucoup
colons, passèrent
peu
à
mains de la Société com¬
merciale d'Océanie, filiale de la
peu aux
Scharf und
Hambourg.
Kayser de
Te Patu Tiki
•
L’Art du
Tatouage
La beauté
des
ornements
rèrent les
.aux
et
Iles Marquises
la diversité
marquisiens inspi¬
lithographes, soucieux
de regrouper en
C’est ainsi que se
Ils lisent
des
d’abord,
tée
“planches” les '
populations des parties les plus
reculées du monde.
Page de droite
Cannibale
recueilli par
la
après avoir lui-même
échappé à un clan voisin
Mission
lorsqu'il transportait
une
victime humaine destinée
au
répandit la pratique de tatouer
lettres, qui n’était pas inconnue, mais était res¬
jusque là assez limitée.
site sacré de
sa
vallée
(Hiva Oa). Photographie
1885, Charles Clavel écrivait
En
:
“L’arrivée
Européens... n’a fait qu’apporter de fâcheuses
modifications au tatouage. Avec l’écriture, connue
de presque tous les naturels, s’est introduite une
Vîoutume regrettable au point de vue du Beau. Sur
des
la face antérieure des avant-bras
et
des bras s’éta¬
reconnaissent
et
comme autant
vaient
lire
se
OHOUOH
en
aisément
des
apportait,
sur
de variations
le
et
nom
où ils
sens
visions
différentes
le plan esthétique,
et de significations
et
inversées,
une
réelle richesse
aux
compositions.
Il faut reconnaître
que
nouvelle forme de tatouage,
et
rarement
gracieuse,
ne
cette
banale
retint
guère l’attention des visiteurs. K.
den Steinen avoue n’y avoir pas
von
AVEVHAT
inverse
sens
le
prêté attention pendant
plus grande partie de son
séjour jusqu’à ce qu’il rencontre un
lui-même
indiquent
prénom...
toute
la
TAHUEVA HOUOHO. Les
esprit curieux qui avait retranscrit et
femmes...
collectionné nombre de
affectionnent
particulièrement
Celles-ci,
de tatouage...
Cet
au
du
cours
tuaient
engouement
’écriture tatouée fut
174
différemment, selon le
regardés. Cette faculté de transposer si
étaient
majuscules
en
gros caractères d’imprimerie... La seule origina¬
lité qu’offre ce tatouage nouveau consiste en
ce
que la lecture des noms doit se faire
de droite à gauche, ainsi les mots
lus
de motifs inversés, alors
plus entraînés à embrasser le mot
entier...”"'*. Ce détail a son importance si l’on
considère que nombre de motifs traditionnels pou¬
que nos yeux sont
lent maintenant... d’immenses lettres
suivants
les lettres isolément
pour
général,
parfois
au cours
appelée,
“inversée
au
un
vocation,
Steinen fait
cette
en
à la tradition du
développait un moyen d’ex¬
pression qui ressemble fort à une forme de
tatouage, se
improprement,
von
den
effet remarquer que
manière de
était
tatouer
due,
en
grande partie, à la nouveauté de ces
motifs, pour les maîtres-tatoueurs.
Ceux-ci tatouaient
à la façon de
gauchers, inver¬
sant
les lettres
symétriques
non
comme
les N, culbutant le U
bien
nait
encore
un
le M
W. Sur
ce
on
qui deve¬
point
résistance
de
assez
lire à l’envers
admiration
:
“J’ai été étonné de
laquelle les
indigènes, quels que soient leur âge
ou les sexes,
épellent des mots qui,
pour celui qui les lit étant donné sa
position, sont apparemment la tête en bas.
voir
la facilité
avec
de
rébellion,
une
volonté d’af¬
naient les
unes aux
autres
devenaient de véritables
proclamations. Cette nouvelle forme d’expression
arrivait à point nommé pour exprimer, de la part
de quelques-uns, leur conviction profonde, ce à
quoi ils voulaient rester attachés tout en marquant,
“ouvertement”, une opposition affirmée au nouvel
ordre établi. K. von den Steinen regretta du reste
vivement de n’avoir pas recueilli davantage de ces
déclarations lors de son séjour.
par¬
l’aptitu¬
qu’avaient les Marquisiens pour
avec
ou
comparable à celle qui anime les
taggers d’aujourd’hui ! Ces lettres qui s’enchaî¬
firmation
ticulier, l’ethnologue allemand
observa
somme toute assez conven¬
tionnelle par rapport
du siècle, fut
miroir”. K.
sous
particuliers, de l’appartenance à
groupe... Parallèlement à cette
XIX% dans l’en¬
particularité de lecture inversée,
qui disparut
inscriptions.
grande part, perpé¬
une forme quasi tradi¬
pour une
tionnelle la mémoire d’événements
Polynésie et cette
semble de la
ces
Le tatouage, cette
était pourtant
conclure
a
paragraphe sur le tatouage : “ Ce qui
longtemps c’est l’inscription
bras, peu de choses en réalité...”'**®.
son
persisté
sur
le
413. Ch.L.
414. K.
ultime survivance exceptée,
bien mort et le Père Delmas pouvait
encore assez
Clavel, 1885,
von
p.
30-31.
den Steinen, 1925-28, vol. 1, p.
415. Père Delmas, 1927, p.
192.
94.
♦
La renaissance de
l’art du tatouage
Si
pu
nous avons
resituer,
une dimen¬
plus profonde, nous aurions
aimé, en épilogue à ce long
développement, laisser la paro¬
le aux Marquisiens et aux
ce
sion
enfants
être, le
eux-mêmes.
Célestine, Yvonne
et
Liliane, Antoinette, Mina, Léa, Jean-Louis,
Chanel, Catherine, Jacques, Rua, Damien,
Léon, Peahi, Hahii, Ismaël, Mionne, Toti,
Ben, Roo, Jean-Louis, Puka, Sam, Robert,
Toto...
A’akapa, d’Hapatoni
“Aao/ia Nui]'\
jour, proche,
heures
de Ua Pou,
Nous souhaitons
vous
agréables,
ou
qu’un
puissiez tous passer des
seulement à regarder
non
La renaissance
vue
Je suis Polynésien, si ce nom ou cet
J. Dumont d’Urville a un
prime enfance a gardé les
souvenirs des lagons de Tahaa et de
Tupuai, mon enfance se rappelle de la froi¬
dure des hivers belges et mon adolescence
adjectif fixé
sens,
par
mais, si
ma
de la chaleur des sables des confins du
Sahara. Revenu
en
Polynésie
en
1965, j’y
découvris l’austère beauté des souveraines
îles
mon
Marquises et celle qui y deviendrait
épouse. Depuis, nous avons vécu
ensemble dans bien des îles
nir à la
connus.
gnent
ment
plus belle : celle où
Nos enfants
et
avant
de
nous nous
nos
nombreux
si
qui
y
jour peut-
un
heureux de leurs
sens
C’est à deux ardents
parole” de cette culture
Carnet de
modèles,
rasoir
Peignes à tatouer “traditionnels’
morts
reve¬
étions
témoi¬
de nos haltes. Alors, suis-je légitime¬
polynésien ? Mes connaissances pas¬
plus
dont
subsistait
surprit tant, alors
lançions dans
nous
équipé d’aiguilles à coudre, encre de Chine
(matériel du jeune tatoueur Lorenzo de Nuku Hiva).
modifié
que nous
de
et
rien
un
ou
firent
surgirent des vallées,
de Ua Pou
sent,
ce
elles, à
et écrite
travers
tion occidentale
vent
qui
sans
raideur
forcément
penchent
sur
fait tempérer
sou¬
l’enthousiasme de la découverte pro¬
léguées par ma mère.
C’est donc un peu “ à froid ” que j’essaie de
restituer ce que j’ai perçu autour de moi,
tout en ayant le sentiment d’en être un
observateur privilégié. Mais je me suis sou¬
vent posé la question de savoir si j’en avais
le droit, le véritable maohi s’exprimant
rarement par l’écrit. Je trouve regrettable
cependant que le capital d’expériences hu¬
maines de ces petites communautés îliennes
ne contribue pas davantage au patrimoine
de l’humanité, aussi je pense qu’il faut
savoir léguer un peu de ce que l’on a
fonde des racines
cette
contemporaine”,
en
par Jean-Louis
le filtre d’une éduca¬
me
deux
renouveau du tatouage...
chaque expérience est unique,
différente, et que d’autres se
du
aspects
qui fut une part de la
langue ornementale des anciens, mais aussi
à ressusciter leurs histoires, les lieux qu’ils
images de
qui
long puzzle
vivant ne
ce
de
tracer
nous
ce
que nous
sachant que
ces
“porte-
laissons le soin de dépeindre
j
I nous
de Puamau, d’Hatiheu, de
ceux
:
racines.
l’écrit-papier n’est pas aussi
incitatif que la peau, ou le
bois, et moins “parlant” qu’une agréable
! Aussi, à
qui les entourait
retrouveront,
Malheureusement,
rencontre
de
arbres,
vallons et rivières... pour le
plus grand bonheur des
partie, cet art dans
tatoueurs
dans le respect
et
aucune
en
en
“histoire
paroles et
images.
Candelot
acquis, au-delà de ses enfants et
de ses proches, que ce soit
pour
de
le bien ou l’indifférence
tous.
Il
des faits
est
auxquels on
peut assister, voire même en
de
société
être
partie prenante,
bien
toujours
finalités. Un
teur
et,
temps
logique
cela
veut
avoir
les
spectaeu
le
de percevoir une
évolutive, on se
retrouve
peu
se
sans
sans
en cerner
acteur...
que
tituer dans
C’est
je voudrais
ce
texte.
un
res¬
,
'
Te Patu Tiki
Tatouage
L’Art du
•
La
aux
démarche
Iles Marquises
de la
renaissance
du
Marquises participe de la
populations de
l’archipel, laquelle rejoint dans sa globali¬
té la recherche identitaire des populations
actuelles de la Polynésie française qui ont
compris leurs limites, dans leur environne¬
tatouage aux îles
revendication culturelle des
ment,
face
au
modèle occidental donné
référence par une
renouveau
non
îles
■
Lucien
■
Casimir
vitalité
l’insigne
temps
honneur
d’être
le
Secrétaire Général. “En décembre 1978,
Taiohae
à
tenait
réunissant
un
les
toutes
rencontres se
firent, des idées furent échangées et
“Il
qu’une culture nouvel¬
le s’ébauche aux Marquises ”, et citant le
pape Jean Paul II : “La culture peut,
aujourd’hui, être considérée comme l’en¬
:
est
certain
distinctifs, spirituels et
matériels, intellectuels et affectifs, qui
semble des traits
caractérisent
outre
les
les
lettres, les modes de vie,
les droits fondamentaux de l’être
les
englobe
Elle
société.
une
arts et
humain,
systèmes de valeur, les traditions
proche disparition du patri¬
Rapidement naquit
principe de la création d’une associa¬
moine culturel local.
le
des bonnes volontés décidées à
tion
œuvrer
pour
“Journal
Marquises c'est d'abord
festin ! Avant
cette
toute
un
une
grand kaikai^
chose le ciel
est
fête
un
aux
grand
remercié pour
abondance, puis les fruits de l'arbre à pain, mei,
fois rôtis à la
flamme,
pilon de
la planche en bois d'arbre
à pain, hoaka ou hoana [im. 96], Festival de 1991 à
Hiva Oa ; préparation du mei à Ua Pou.
une
pierre, ke'a tukipopoi,
Le
sont
battus
au
sur
sculpteur Uki Haiti, de Taiohae, Nuku
Hiva, lors du festival de Hiva Oa.
un des premiers, avec
prendre conscience du danger
disparition de cette culture.
Le monde des
sculpteurs fut
celui des instituteurs, à
de
patri¬
de
la
paraît
au
Polynésie
Française ”.
a
pour
but la sauvegarde du
marquisien.
Les membres fondateurs
■
M*'^ Hervé Le
Cleac’h, évêque des
îles
hier,
officiel
ce
1979, la décla¬
ration de cette association
C’est elle qui fait de nous des
êtres spécifiquement humains.”*”
Il me faut ici dire quelques mots de
l’Association “Motu Haka” dont j’eus un
comme
la protection de
moine. Le 30 décembre
Elle
Aujourd'hui
de
efficacité
son
ambassadeurs
preuve
au
un
de
travers
sa
de
Marquises, prési
dent d’honneur.
Georges
Teikiehuupoko,
■
(Toti)
prési
dent.
■
Benjamin
Teikitutoua,
président.
v:
(Piri)
en
sont
:
de leur culture*”.
l’esprit de cette note, je voudrais
signifier l’importance du rôle “ moral ” que
cette association a apporté auprès de la
jeune génération marquisienne pour que
Dans
celle-ci osât s’affirmer
veau
sur
ancêtres.
sa
peau
ce
^
en
arborant à
^
nou¬
la symbolique de
Maintenant, étant
crainte d’une
trimoine
croyances.
une
prise de conscience émergea concernant la
les
et
se
synode catholique
populations de l’ar¬
chipel. A cette occasion des
rait
et
tout
l’archipel, sa
participation au Festival des Arts du
Pacifique, en 1985, en appuyant la mise en
place et la reconnaissance de l’enseigne¬
ment de la langue marquisienne, en valori¬
sant l’artisanat local, sans compter de
nombreux déplacements de ses membres
tant à travers le Territoire qu’à l’étranger
d’ouverture du 1“ Festival des
Marquises, à Ua Pou, décla¬
organisation, la première du
Polynésie à regrouper à travers les
trois Festivals Culturels dans
H. Le
Arts des îles
(Mimio) Puhetini, commissaire.
(Teiki) Tamarii, membre.*'"
archipel éloigné de Tahiti, fait
société importée. Le
comme
178
(Pua) Hokaupoko, secrétaire.
(Huki) Haiti, trésorier.
mêmes revendications culturelles
en
Cleac’h, évêque des
Marquises, le 1" mai 1987, dans son
discours
René
genre en
les plus spectaculaires, mais
le seul
Etienne
■
Cette
de Part du tatouage en est un
des aspects
■
que
narrateur
j’ai observé
ou
ses
de
vécu,
je vais devoir aborder
un
style personnel.
•
Aussi, dès
avec une
attendions-nous
notre retour,
impatience l’occasion de
certaine
lorsque celle-ci se présen¬
n’en éprouvâmes qu’un profond
les revoir. Hélas,
ta, nous
sentiment de consternation... Le program¬
me
dés festivités avait été fixé par un
composé de Marquisiens mais
les
devant être
danses
rikui,
aucun
Par souci de
seurs
haka
lanières,
tant
qu’enseignants
établir définitivement
Nous
venions
et
1981.
en
de passer
sept années aux
Vent
nous sommes
famille à Ua Pou pour nous y
îles du
dans les froides
Australes.
J’y avais été
figuraient
facilité, les
costumes
quelques ornements
plus élaborés avaient été teints en rouge à
l’aide de colorants pour sirop. Aucune
pièce de tapa, ne serait-ce le plus petit
fragment, n’entrait dans la composition de
ces costumes. Quant aux participants des
groupes de danse, la plupart gardaient obs¬
tinément les yeux baissés, probablement
perdus en rêveries dans la
contemplation des superbes
chaussures de football dépa¬
reillées qui ornaient leurs
pieds... si ce n’était dans la
vision du short rouge de leur
que
dont
voisin,
archipel, et tout
particulièrement dans l’île
de Tupuai où j’avais de pro¬
flamboyait
cet
fondes racines
passé antique était quasi
amnésié.
recherche
passait
fierté
les
Bible,
dehors de celle-ci,
en
tacles
du
n’était
ce
que
rares
de
spec¬
la grâce
spectacle. C’est probablement en se
ce critère féminin que le jury,
composé en grande partie de marins ou
d’offieiels de passage réputés pour leur
basant
sur
éminente connaissance de la culture
locale.
“folkloriques ”, de mise lors des fêtes
“Juillet”, étaient d’inspiration tahi-
tienne si
ce
n’est
une
offrande de vivres à
suprême alors représentée
l’Administrateur d’Etat, mais cela
tenait plutôt de la pantomime, voire de la
“grosse farce”. Nous étions loin, très loin,
de l’originalité et de l’authenticité des fêtes
marquisiennes que nous connaissions.
l’autorité civile
par
par
tion du
prévalant de la
Les
jeunes filles
de leurs formes la désola¬
qu’histoire de païens. Pourtant
richesses demeuraient...
en
Aucune
transparaissait.
les
rattrapaient
se partagent
et, toutes se
ne
Seules
Toute
l’archipel
more
“sacs-de-riz”.
fourches caudines de Tune des
cinq religions qui
cramoisi
les lanières
scintillantes, des
par¬
sous
le
sous
synthétiques, blanches et
familiales, le
faitement
des dan¬
tissu synthétique, avaient été
en
désolé de découvrir que,
dans
au menu.
Festival de
Tahuata, 1989
L'union des
renouveau
par
de
Marquisiens
autour
de lïdée de
culturel s'est faite à l'aube des années 1980
le biais de l’association Motu Haka. Son but est
préserver et de promouvoir la langue et la culture
marquisienne.
Etienne
Motu
Hokaupoko,
Haka, Ua Pou et
membre
épouse.
son
fondateur
du
tatouage
arrivait à attribuer des
récompenses aux
lice. Nous assistions à nne
mascarade où les Marquisiens paraissaient
se moquer d’eux-mêmes en revêtant, pour
les exhiber en public, les oripeaux de la
société de consommation qui déferlait sur,
eux. Que s’était-ü donc
passé en nos années
compétiteurs
en
d’absence ?
ru’u,
“sacs-de-riz”, dont les
défibrées, tandis
en
ne
chant
d’otea avaient été confectionnés à la
hâte à l’aide de
En
primées étaient
Aucun
tahitiennes.
toutes
revenus
comi¬
té pourtant
La renaissance de l’art du
première année scolaire allait être
La
suite
une
de
comme
re
constats.
nouveaux
Si la
langue tahitienne
langue officielle avait été une victoi¬
de la
reconnaissance
pour
Interne
les tenants du statut d’Autonomie
au
cours
des années
l’application des textes
416. M'"’ H. Le Cleac’h
:
se
soixante-dix,
traduisait
aux
“Discours d^ouverture du J" Festival
promotion de la Culture et de Fldentité
Marquisiennes”. Ua Pou, P' Mai 1987.
des Arts
en vue
de la
417. Extrait du discours du pape
Jean-Paul II à Mexico
en
1982.
418. Bulletin de l’association Motu haka
o
te
henua eiiana,
n°l, Haere Po, Papeete, 1987.
419. Avec
quelquefois, il
membres, contradictoires
est
vrai, les dérives de quelques
avec
les
statuts,
à tâter du
pou¬
s’agit là d’un problème de dynamique associative,
typique des sociétés îliennes, mais qui ne retire rien du
voir. Il
assez
mérite des
actions
collectives
179
Te Patù Tiki
•
L’Art du
Marquises
Tatouage
Iles Marquises
aux
belli.
la nouvelle donne pédagogique
souhaitât que les enfants soient scolarisés
dans leur langue maternelle dès leur tout
jeune âge, l’administration de son côté ne
connaissait que deux langues officielles : le
français et le tahitien. Que devraient faire
les enseignants Marquisiens ? Par ailleurs,
les textes officiels, certaines épreuves lors
des concours publics, incluaient désormais
une
partie en langue tahitienne, pénalisant
ainsi les candidats des autres archipels,
par une
situation de
casus
Bien que
dont les
enana.
professeur
devait
se
plaisantaient
entre-eux, amèrement, de ce que leur petit
Teiki ou leur petite Tahia mélangeassent les
deux langues en n’en
maîtrisant
Pour
eux,
aucune.
qui bien
souvent
n’avaient pu
suivre
de
scolarité
leur
enfance,
dans
les
deux
systèmes
échap¬
paient complètement.
éducatifs leur
Dans le milieu de l’ensei¬
gnement primaire,
rigoureusement
référer ! Les parents enana
de compétence territo¬
Ils
avaient
toutefois
riale, la revendication à l’enseignement de
la
langue marquisienne était portée
par
la clé de la réussite de
progéniture dépendait de la réussite
bien conscience que
leur
des deux
un
cursus
diplôme
et
scolaires,
se
le départ
tahitien du miracle
traduisant
vers
par
Veldorado
atomique.
Motu Haka ne faisait
guère recette, étant composé surtout de
représentants d’une petite élite intellectuel¬
le locale ; leur message restait confiné à un
petit cercle. J’assistai d’ailleurs, à quel¬
ques reprises, à des contestations de la
démarche parmi la population. Certains
anciens, opposant les symboles de leur cul¬
ture à des arguments religieux, craignaient
que les deux ne puissent se concilier et de
En
ce
temps,
les
retourner
instituteurs membres du Motu Haka.
à
certaine
une
barbarie
qui
les ferait
sor¬
tir du modèle
occidental qui
leur
parais¬
Pourquoi s’intéresser au
passé puisqu’un avenir merveilleux, irré¬
sistible car plein de promesses d’argent
facile pour tous était là, et bien là ! La
sait La Référence.
i8o
norme
était de suivre le
nouveau
modèle
époque, il
la commune embauchait sur
ses listes plus d’une centaine d’employés
(pour 1791 habitants), les services de
l’Equipement et de l’Agriculture, de la
Santé, pratiquement autant et que donc
car
il serait irréversible. A
cette
faut savoir que
étaient
rares
les
hommes
valides
qui
salariés. Aussi l’artisanat
plein déclin, les activités de tres¬
sage pratiquement éteintes, seuls quelques
vieux sculpteurs continuaient à exercer
n’étaient pas
Dans
le
milieu
de
était-il
l’enseignement
secondaire, de compétence d’Etat, c’était
une
levée de boucliers
langue vernaculaire
;
contre
l’usage de la
leur
la plupart des ensei¬
avaient données
Afrique
en
ou au
brèche par
de si bons résultats
de l’utilisation de leur
langue pendant les récréations ou dans
leurs familles ; on parlait d’interdire et on
élabora un règlement dans ce sens. Quand
à la découverte
milieu local, elles
programmes
ou
ne
à la connaissance du
figuraient
pas
dans les
nationaux auxquels chaque
dans l’indifférence des jeunes
manuelles,
por¬
l’expression de l’art local,
devoir être réservées qu’à
sem¬
visiteurs mais les activités
en
pôle Nord, étaient ici battues
l’usage immodéré que leurs
élèves faisaient
art
générations. Pourtant, la demande d’objets
ouvrés restait forte malgré la rareté des
considérant que leurs
pédagogiques personnelles, qui
gnants expatriés
méthodes
en
teuses
blaient
Le tatouage
marquisien
investi la vie quotiPapeete. Sa force
d’inspiration pour les
a
artistes
“Pied
:
carte
et
main
une source
de visite ‘‘Tiki-Mouse” d’A. Detloff.
tatoués”, papier froissé de L. Kijno
(Coll, privée).
Vue des
pics,
ne
qui restaient
en
cause,
de Ua Pou.
remettre
chez les populations marqui-
siennes, la référence absolue
au
modèle du
développement tahitien.
Tout
ou pou,
ceux
en marge.
Divers événements allaient
clienne à Tahiti. Jeune homme de
graphique est aussi
de
d’abord, le retour de quelques
familles installées à Tahiti à l’occasion des
La renaissance de l'art du
•
liaisons maritimes, ou
toutes
aériennes,
plnsieurs semaines. Les secours
partaient en priorité aux îles Sous-le-Vent,
durant
Tuamotu, à Tahiti même. Médica¬
aux
ments, gaz et
carburants, nourriture vin¬
les populations compri¬
rent que dans la difficulté il leur faudrait
désormais avant tout compter sur ellesmêmes. Je pense que c’est à cette époque
qu’a commencé à émerger une certaine
prise de conscience identitaire de l’archipel,
favorisée par des rassemblements inter-îles
de plus en plus fréquents à l’occasion de
manifestations sportives, de réunions reli¬
gieuses ou de camps de jeunesse. On n’en
dira jamais assez sur l’influence profonde
de ces rencontres de jeunes menées à tra¬
vers tout l’archipel à la diligence du père
rent
à manqner et
Gilbert
Parfois
Allain.
forme d’aventure, tel
déserte
un
elles
chanteur à
l
de la chanson
Toti
et
de danse de Ua Pou
marquisiens, à Hiva Oa
au
Festival des
1991.
en
des
chantiers
de
mesures
du
C.E.P.
des
restructurations
nucléaires avaient abouti à
un
“
tous
par rapport au
Tahiti,
azimuts de
en
flatteurs
dégraissa¬
avaient
rons
connu
de
embauches
cisme
des
les bas
ment
connu
ailleurs, ils
ils pouvaient
reve¬
comparer.
cinq cyclones de
L’archipel des Marquises fut relative¬
épargné mais resta privé de presque
Ensuite
1983.
quartiers des envi¬
l’incertitude des
temporaires, un certain ostra¬
autres communautés polyné¬
naient chez eux,
ce
fut la série des
an
sentiment
marquisienne et
ci vis-à-vis du modèle “ centro-tahitien ”
situe
en
de danse Motu Haka, de Ua
Pou, lors du IV“” Festival des Arts et de la
Culture du
Pacifique qui
l’événement avait été bien
la houlette de Toti
Teikiehuupoko et de Tina Klima. Cette
préparé
sous
dame,
localement
Vatican
auprès de Toti les gestes des
celui-ci
ments
dans
elle y
contre
dnit, à
habi¬
son
de la
de la
tenue et
de la
discipline,
qui
man¬
quaient tant
aux
jeunes
Sous leur direc¬
troupe de quatre-vingts personnes
déplaça à Tahiti, y rencontrant un tel
snccès que les années suivantes les goupes
de danse des autres archipels y puisèrent
se
leur
inspiration. Mais snrtout, l’événement
fut diffusé par
la télévision dans tout le
sculpteurs marquisiens à réaliser de véri¬
tables œuvres d’art sacrées pour orner les
larmes
de fierté
églises de l’archipel, voire de la Polynésie.
considéraient
arrachant
aux
souvent
anciens
comme une
dérive
420. Ce poste a
été supprimé
en
1994.
des
qui conti¬
nuaient à être les détracteurs de
concilier la dextéri¬
mêlant
rigueur,
une
Enana,
su
sens
enana.
tion
Fenua
té héritée de leurs ancêtres, eti y
spec¬
tahitiens, le
tacles
en
Les artisans avaient
avait intro-
travers sa propre
expérience des
lenr contribntion
en
ses déplace¬
l’archipel. Par
quêtait à travers
les réunions
une
voie
en
retrouver
danses anciennes que
application des décisions de
II, mais l’évêque était allé plus loin
cette
auprès
jeunes de l’île
les incitant à
joie retrou¬
la
enana,
la valorisant
des
son
pour
culture
incitant les maîtres
dans
par
intérêt
nos
profonde réfor¬
me, l’Eglise s’intégrait davantage
parmi la population en utilisant la langue
enana
dans le rituel liturgique. La
démarche n’était pas neuve qui fut celle de
épiscopat,
tahitienne
d’origine, avait surpris
^
resur¬
les débuts de
tenait à Tahiti.
se
Il fant dire que
Haka, les petits
M®' H. Le Cleac’h, dès
se
1985, à l’occasion de la participa¬
tion du groupe
de rencontre se
place : celle à
d’unité des
avis, le véritable
mon
renouveau
avec
travers
le service
de la culture
de la valorisation de celle-
de la Terre des Hommes,
ainsi, suite à
Papeete,
siennes. Ils avaient
allaient apporter
apportant une
grande île, la plupart
dans la
contrées
Cependant, à
point de départ du
chanteur Rataro. D’autres facteurs
développement
ren¬
de l’Education Territoriale™.
spectacles organisés par cenx-ci et
l’émergence d’une musique nouvelle
d’inspiration marquisienne grâce au
tants
les conditions de vie
en
des membres du Motu
éloignées.
des émigrés étaient loin d’être
envers
également
Des
aide à la réinsertion dans les îles
Les propos
type
nouveau
thèmes culturels à
ge” des effectifs humains, accompagné de
primes incitatives an départ. Par aillenrs,
la politique volontariste du gouvernement
territorial d’alors visait à rééquilibrer les
archipels
enana,
vée. Un
fut enfin officiellement créé par
leurs compa¬
et les regards de tous
participaient
aux
sites
je vis
constitue la
eux
pour
représentation de l’image contemporaine
du divin. Pour clore le tout, un poste de
maître formateur en langue marquisienne
séjour dans l’île
; c’est à l’oc¬
brillaient du même éclat d’une
mettait
embauches massives de main-d’œuvre
débuts
enfants y
qui
ce
prenaient
gir l’antique danse haka, deux de
gnons
Teikiehuupoko, président du Motu Haka
chef du groupe
arts
l’origine de la reconnaissance
marquisienne.
à
abandonnée d’Eiao
et
casion de Tnne de celles-ci que
Rataro
amonr,
tatouage
ce
au
qu’ils
Modèle
i8i
Te Patu Tiki
Tatouage
L'Art du
•
oux
Iles Marquises
polynésienne moder-
de société
Ainsi, la culture marqui-
ne‘“'.
sieiine était
seulement bien
non
vivante, mais soutenait égale
à
ment
avantage
son
comparaison
avec
culture à part
voulu morihonde.
identité
inave
nations du
les
reste
au
travers
de
tatouage
maohi avait pris valeur de modèle
dans la jeune génération
d’une société
du monde
A
reste
ou
d’identité*^’
Pacifique, et
Vis-à-vis du
tatoué
nouveau
Depuis quelques années, à Tahiti, le
les
d’accueil, ils procla¬
quinze jours tout
tatoueur
:
“Nous existons ! ”
du
cet
sition
Marquises allait
prendre alors une image
nouvelle de Polynésie jirofonde, refuge des valeurs que
des
en
l’origine du
de
Territoire, l’archipel
et
gens
En
leur différence à
et
longs cris de
loriques des déléga¬
tions
étrangères.
jeunes
certains eussent
fait, clamant leur
que
maient solennellement à la face des autres
la
démonstrations folk¬
Ces
entière
art, une
mal-être.
renouveau
petite
expo¬
qui présentait à la
Maison
des
Maison
de
Jeunes
la
culture
(devenue depuis OTAC),
en
1977, des dessins de
la moderne société néo-lahitienne avait
vement
un
peu trop
hâti¬
rejetées. Certes, les
membres de celle-ci n’avaient
attendu l’apport mar¬
pour effectuer leurs
propres démarches de retour
aux
sources, mais rins])ira-
pas
quisien
tion
s’essoufflait,
on
allait
chercher bien loin ailleurs
182
pour la plu- /
découvraient pour la pre¬
mière fois la grande île, avaient
jeunes filles, qui
part
démontré,
médias
l’œil
sous
loteve
Tuhipua dit
s'inspire
vures
de
(ci-dessus)
;
les
sentations
du
rares,
vue
Au
le
de
repré¬
dos
tatoueur a
étant
reproduit
de face.
centre
Tapa de hiapo
(jeune banian) peint à Fatuiva de
inspirés
Cartes de
mettant
par
le tatouage.
téléphone
à l'honneur le tatouage
marquisien à partir de l'iconogra¬
phie de K.
von
den Steinen.
Pochette
de tatouages par
par
Tahiti
tatou,
transfert éditée
mais d’ins
piration marcpiisienne.
d’après l’ou¬
vrage classique de Karl von den
Steinen. Mais les réticences à l’égard
de cet art particulier étaient encore si
fortes que les Eglises désapprouvèrent
cette exposition conçue et réalisée par
des jeunes'****. Egalement, par la suite,
la venue de tatoueurs samoans qui, en
démonstrations publiques, gravèrent
gratuitement sur Tépiderme des volon¬
taires des motifs de leur tradition. L’impact
médiatique, sous forme de cartes postales,
de clips télévisés fut la présentation de
loteve Tuhipua. Celui-ci, d’origine marquitatouages marquisiens,
1804
réalisation destinée à être
motifs
on
gra¬
l'Atlas
Krusenstern
une
près. Et tout près
tatouage
des
de
tout
la
insoupçonnée d’une
Son
qui avait toujour'- existé
des
internationaux,
vitalité
Teve.
ce
dépérir ce
obstacle à l’inté¬
gration d’un mirage. Les professionnels du
tourisme ne s’y trompèrent pas, peu de
temps après, malgré les difficultés du voya¬
ge, la destination “Marquises” allait deve¬
nir un “must” pour les “tour operators".
Un pas définitif restait à franchir dans le
renouveau de
l’expression de Tait niarquisien : celui du tatouage. Je ne m’étendrai
pas sur les causes de son éradication dans
l’archipel à la fin du siècle dernier, signa¬
lons simplement que l’acte final signant sa
disparition fut un arrêté du gouveneur
Gallet, du 15 septembre 1898, condam¬
nant à un.e amende et à une peine de prison
avait
cru
hon de laisser
qui paraissait être
un
sienne, “se fit entièrement tatouer,
dehors du
visage,
1982. Il avait
pris
aux
pour
Samoa
modèle
1981
en
en
ou
une gravure
de
guerrier marquisien tirée de l’Atlas
de
Krusenstern
et
reproduite
en
vraie
grandeur. ..”'***’.
Peu
avant
le Eestival de 1985
mençait à rencontrer
des
jeunes filles
naires de
ne,
ou
l’archipel,
venues
en
aux
on com¬
îles Marquises
jeunes femmes, origi¬
ou
d’origine tahitien-
visite dans leurs familles
•
depuis Tahiti, et arborant de discrets
motifs tatoués au poignet ou le plus souvent
bracelets de chevilles. La
en
féminine
coquetterie
toujours le vecteur des
sera
modes !
Tépiphénomène des
celles-ci
et
transformations sociales. Parmi les
pion¬
Tina Klima qni
fit
nières
peut citer
on
tatouer
d’une
sion
se
la cheville droite à Rurutu à l’occa¬
rencontre
accidentelle
1987
“
:
comme
rituel
Que signifient les dessins stylisés
des hiéroglyphes, qu’un tatouage
imprimait dans la chair des hommes,
indéchiffrable
l’élégance des femmes ? Nous
les jugeons si décoratifs et originaux que
leur usage est en voie de devenir le symbo¬
le de toute la Polynésie française*^". ”
on
illustrait d’un message,
pour nous,
s’ornèrent
de
ses
imitant
qu’ils
nous
inter¬
portaient naturelle¬
leur peau
de
à l’aide de
mer
feutre.
n’en dira
En
gri¬
stylos-
îles
mais
sous
forme
cales,
car
on
Etua
nant,
d’es¬
Tatouage d'inspira¬
les jeunes
tion traditionnelle.
Marquisiens avaient réalisé l’au¬
to-censure des motifs de leur art appliqués
fait si les
l’opprobre n’était pas jeté à
qui se tatouaient mais au symbole
à la peau,
d’un
art
antérieur
au
christianisme
“charge magique”,
et
dont
le populaire,
aurait pu réveiller de vieux démons. Je ne
sais par quelle dérive on trouvait par
contre peu dangereux de les reproduire sur
les supports du bois, de la pierre ou du
tapa. Pourtant, l’autorité ecclésiastique
avait adoptée à ce sujet un ton d’apaise¬
la
ment,
une
rayonvariante de
po’Vi [iiu. 352].
volontiers dans la carrière militaire. En
ceux
[hn.49]
s’engagent
enana
assez sur
l’influence
livres
ces
et
la
autre
émission de
télévision, celle
sur
pro-
le puahi
c’est-à-dire le santal, à l’initiative du service des Traditions
de souvenirs de
régiments,
Une
421.
de
symboles hao’e ou
d’inscriptions écri¬
tes,
jamais
gnées, s’y ajoutant à divers documents
subsisté
Marquises
toujours
aux
et
l’archipel ! Les premières copies ont vite
essaimé jusque dans les vallées les plus éloi¬
la
technique du tatouage
a
den Steinen
présence de photocopieuses modernes
dans les établissements publics de
se
réalité
von
de la télévision, de
Eux avaient
contenter
se
îles de
autres
aux
fusion de l’art du tatouage enana on
la
symbolique de leurs
dû
tâche d’huile
Handy sur l’art des
Marquises. Je fus assailli des demandes
de mes élèves pour en obtenir quelques
photocopies des motifs qui les avaient
séduits, puis ma famille de Tahuata
réclama que je leur prête les ouvrages
au
complet. Comme facteurs de redif¬
jeunes de leur âge
ancêtres.
en
de Willowdean
prétèrent à leur retour, et
surtout constaté que les
ment sur
était
accompli et allait s’étendre
fait
référence de Karl
participé au IV‘"''Festival. Là-bas
côtoyé la délégation samoane, en
chant
du tatouage enana
un
l’archipel. Je possède dans ma biblio¬
thèque les classiques ouvrages de
à
ils avaient
un
année, dans l’île de Ua Pou, le
renouveau
reprise dn tatouage marquisien à Ua
au retour des
qui
avaient recueilli
médiatique Teve. C’est
les jeunes toiki trouvè¬
rapidement leur maître pour se lan¬
leurs propres démarches. En
moins d’une
Pou, est bien due
avaient
que
de
la riches¬
parure
par
dans
cer
aux
Samoa”™. Mais la levée des tapu, quant
la
de la
tatouage
les rudiments de l’art du tatouage, en
avec
d’expert-tatoueur
classes
décors le
ses
auprès de lui
rent
Tavana, d’origine polynésienne, “et qui
avait fait
fils du temps
ancêtres, rejoignant ainsi
ses
se
au
La renaissance de l’art du
pour
ainsi Mi" H. Le Cleac’h écrivait
en
Les événements s’enchaînèrent
rapi¬
Depuis quelques temps, un jeune
instituteur marquisien de Ua Pon, Jacques
Dordillon, payant de sa personne, avait
entrepris en autodidacte une démarche
personnelle pour retrouver les gestes des
tuhuka patu tiki d’antan. Il avait expéri¬
menté sur sa peau diverses sortes d’ai¬
dement.
guilles et la recette des
base de suie provenant
d’autrefois à
de la combustion de
encres
’ama, mais devant la réaction de
derme il
en
était
venu
sagement à
son
épi¬
utiliser la
classique encre de Chine. Toujours est-il
que ses bras, ses mollets, puis sa poitrine
Orales du Centre Polynésien des Sciences Humaines, et en
particulier Tiitana Tetuanui, même malheureusement tronquée pour “raison d’antenne ” sut, par la qualité des témoi¬
gnages et la vérité des images, tirer des larmes aux
Marquisiens. Par conti'e, quelle déception, bien au-delà
même... fut le gâchis du reportage sur le festival des Arts des
Marquises de Hiva Oa auquel seules quelques malheureuses
minutes furent consacrées, débitant des fragments décousus,
incapables même de tourner de façon cohérente les quelques
pas et mouvements gracieux d’une danseuse remarquable.
422. H
suite à
aura
une
fallu attendre le 9 décembre 1993
intervention du Motu
pour que,
Haka, le haut-commissaire
République déclare officiellement “qu’aucune person¬
fera l’objet de poursuites pénales sur la base de l’ar¬
rêté dont il/s’agit. ” Dans un bel esprit d’égalité républicaine
cet interdit s’appliquait aux seules populations des îles
Marquises.
de la
ne
ne
423. A.
aux
Lavondès, 1990, “Un modèle d’identité
Orstom, Paris, vol. 26, n° 4,
424.
Ibid,
425.
426.
p.
609.
Ibid,
p.
609.
Ibid,
p.
609.
427. Toiki
le tatouage
p.
605-621.
po’iti ; Les jeunes enfants, la jeunesse,
affectueuse.
ou
une nuance
428.
:
îles de la Société”, Cahier des Sciences Humaines,
H. Le
Bulletin n°l,
Cleac’h, 1987, Motu haka
p.3, Papeete.
o
te
henua
avec
enana,
183
Te Patu Tiki
•
Tatouage
L'Arf du
d’autres
aux
Iles Marquises
n’avaisje fait preuve d’un peu plus de prudence,
en oubliant d’en commenter au
préalable
les dessins, car les textes étant en anglais ou
en allemand
personne ne prit la peine d’en
savoir plus. Ainsi se promènent, dans
quelques îles, les descendants mâles des
guerriers d’autrefois arborant fièrement
sur leur figure des marques
spécifiquement
réservées, par le passé, au sexe féminin.
Une des premières démarches des adeptes
du tatouage enana fut d’essayer de dissi¬
muler les marques plus anciennes issues de
venant
la
culture
Ainsi
Hélas,
sources.
que
les
reliefs
des
ton
les avitres Polynésiens de passage
l’archipel, voire les étrangers, de s’y
pour
dans
lys, croix
Tatoueur
avec
noms
faisant
La
de la
bras
matériel de
tatoueur
prise de conscience face
tatoueurs
quement
soit le
puissance
en restèrent à
plus jeunes allèrent plus loin
tatouer
un
travail
amenage ou en
aux
risques de Sida conduit tous les
famille, beaucoup
stade. Les
au
rasoir
professionnel.
génération mûris¬
sante, en
un
utilisant
sous les
figures de tiki aux
yeux étonnés. Pour
les hommes
moins
on
est
certain de
à
changer systémati¬
d'aiguilles, quel
que
système adopté.
ce
en
volontiers les avant-bras,
on
; pour
épaules. Une étape plus engagée
les tatouages sur les mol¬
lets, puis le haut des cuisses. Il y eut des
d’être de bric
et
deux cultures
enana
plastron,
en
toujours dans la
sur
d’un oiseau
novateurs ne
symbolique personnelle, le néo-tuhuka
tiki d’avoir une nouvelle source d’ins¬
piration. Ma foi, si tout le monde était
content... Cela me rappelle le souvenir
d’un dessin de pétroglyphe™ que j’avais
répertorié dans l’île de
Tupuai dans les années
soixante-dix. Je fus
qu’il avait inspiré la
logo du IV"
Festival du Pacifique.
ter
réalisation du
symboles
supérieurs et en
Je fus par contre inter¬
la poitrine, la représentation
aux ailes
déployées, mais les
loqué
furent pas
view
la
porté de préférence à une seule
jambe. S’y ajoute quelquefois un motif dis¬
cret
sur
l’une des omoplates. Depuis
quelques temps on a vu apparaître les orne¬
Tatouage européen
recouvert
lion de
mes
étonnements
rapidité
avec
a
été
de
laquelle les
su se
semaines ils avaient atteint
remarquable soit
une
dextérité
eux-mêmes, soit sur
des camarades de leur âge ; en quelques
comme
virtuoses, sachant placer les symboles
ma
connais-
qui y déclarait
emphase qu’il s’agis-
sance
avec
*
i^
.
.
sait la de la
^
representa-
“Taaroa supportant
américaine
sur
mois certains étaient considérés
l’inter¬
néo-tuhuna
Le
réapproprier les
gestes ataviques de leur art. En quelques
jeunes tatoueurs ont
découvrant
le monde” !
pétroglyphe des Australes avait été rapi¬
dement réapproprié dans la nouvelle sym¬
bolique polynésienne.
Mais allant plus loin, je fus franche¬
ment amusé, quoique consterné, quand
quelques années plus tard une étudiante
d’oreille, surprenants au premier
abord, mais attirant les regards.
la
de motifs
marciiiisiens.
ments
de
d’un
tahitien de
norme,
Un
en
dans la presse
suivis. Pour la gent
sera
sur¬
pris et flatté de consta¬
d’association des
féminine le bracelet de cheville
constater
peau, tout
patu
affichant des
les membres
sur
de broc. Le résultat fixé
le monde
paraissait satisfait, le tatoué d’arborer une
pour
ou
et
“ maohitude
s’y fait tatouer ; “ tatoo is beautiles impétrants cela comporte
certains risques car le message est indélébile
et l’erreur ne pardonne pas ! Aussi
me fut-il demandé de
temps à autre,
fonction de ma connaissance livresque,
de réaliser quelques compositions de
motifs présentant une garantie d’au¬
thenticité. Je n’y tenais nullement, ne
me sentant aucune
légitimité à mani¬
puler les symboles d’une culture que
j’admire mais dont je ne suis pas
issu. Mais devant l’insistance répétée
des demandeurs il me fallut parfois
céder, les avertissant bien que cela risquait
plus
fuV'
consista à porter
tentatives d’invention
sa
-
propres
se
aux
hao’e.
gammées et
184
appropriés
disparurent
fleurs de
de
muscles
meilleurs effets. Aussi est-il devenu de bon
faire
des
subi aux
Marquises, paraît porteur d’une plus gran¬
sur
de authenticité. Je serais tenté de dire que
tatouer.
Le tatouage enana,
me
déclara doctement,
en me
présentant l’un des symboles des “ designs ”
qu’elle avait pieusement collectés à travers la
Polynésie
Ma
foi, si
:
“ Its Taaroa ivorld’s support"]
tout
le monde
est content
!...
La renaissance de l'art du
•
A Ua
Pou, la réappropriation du
affaire de
tatouage enana a surtout été
jeunes, les tractations entre néo-tuhuka
tiki et candidat
patu
au tatouage se passent
à leur niveau. Curieux d’assister
de l’un
ce
de
mes
au
suppli¬
fils, parmi d’autres
équipé d’un faisceau d’aiguilles à coudre.
utilisateurs, c’est beaucoup
De l’avis des
plus rapide et moins douloureux mais les
puristes estiment que les dessins sont trop
superficiels, ne ressortent pas, et qu’il
faudra toujours souffrir pour être beau !
jeunes, je fus courtoisement mais ferme¬
ment
éconduit. Tout
devienne
du
plus ai-je
début de la séance
ter au
ne
au
pu
assis¬
celle-ci
trop douloureuse. Aux débuts
de
renouveau
avant
que
les
toiki
l’art
sur
épiderme martelets
leur
et
Vendeur du marché
de Papeete. La ville est,
la création de tatouages, à la fois un point de
rencontre et de dispersion.
pour
peignes à tatouer, munis il est
vrai, à la place d’arêtes de pois¬
d’aiguilles
son,
de
vaux
Po’i’f [im. 352] relevé
W. Handy.
tra¬
en
1920-21
par
Mais
couture.
voulant
muettes
pas
de
Pourtant,
ce
supportaient
témoins !
les
Spartiates
nouveaux
ne
aux
certaines parties seront complétées ulté¬
grandes douleurs
les
se
ment ;
rieurement d'un décor intérieur.
acier destinées
en
babituellement
demander
vint
fournir
rétribution...
sont
pas
té de
ne
échelle de l’intensi¬
celles-ci, suivant les motifs
leurs
et
ce
par
moyen sont
consi¬
de la
dérés.
De
d’estimer la valeur du courage et
qui arborait de
nou¬
motifs. Comme l’un des buts avoués
était d’attirer les faveurs
féminines,
que
s’agissait de se démarquer des
plus jeunes, que beaucoup
choisissaient de passer à Pacte avant de
partir pour Tahiti et de quitter leur famil¬
le, pour la jeunesse enana, quelles que
soient les maladresses, il s’agit bien là d’un
rite de passage recréé spontanément par la
nouvelle génération en puisant aux sources
souvent
il
compagnons
de leur culture
temps
ancienne.
Fonction des
modernes et des différentes expé¬
riences, des améliorations ont été appor¬
techniques ancienne ; l’encre de
déjà été citée, l’ensemble marteletpeigne à tatouer se voit remplacé par un
bricolage de vieux rasoir électrique vibrant
tées
aux
Chine
a
quelques-uns se mettre à chanton¬
spontanément dans la belle langue
enana au
rythme des coups de martelet. A
ma connaissance, à Ua Pou, il
n’y a encore
jamais eu de conséquence septique à l’une
de ces opérations. Un régime est conseillé
par le néo-tuhuka patu tiki à ses clients :
diète légère, surtout ne pas boire de bière,
éviter de manger trop de viande de porc
jusqu’à la cicatrisation complète, éviter les
bains de mer. A la suite de l’opération la
peau se boursoufle légèrement aux points
des piqûres, est rosâtre, puis quelques
heures après une sérosité apparaît. Celle-ci
ner
séchant formera des croûtes
brunâtres,
Komoe
tatouages
obtenus
moins
veaux
surprise d’en
phylactiques,
les
emplacements fut vite établie, permettant
résistance de celui
walkman, mais il
la
les
de
et une
d’avoir
sur l’en¬
période la
plus pénible, durant quatre à cinq jours le
sujet est saisi de folles démangeaisons aux¬
quelles ils lui faut résister pour éviter
d’abîmer les motifs. Puis la peau s’exfolie
laissant voir la nouvelle parure dans toute
sa perfection.
L’impétrant retourne chez
son tourraenteur
pour que celui-ci juge de
ses résultats, le rétribue en conséquence et
quelquefois un nouveau rendez-vous est
pris. Dans l’île de Ua Pou divers néo-tuhu¬
ka patu tiki, en dehors de Jacques
Dordillon déjà cité, allaient acquérir une
renommée dépassant le cadre de leur île :
Philippe Hueri, Mitero Taiaipuoho, lo
on
Les douleurs ressenties
feintes,
arrivé
semble des dessins. Ce
petite
une
nier “tube” à l’aide d’un
m’est
puis des plaques transparentes
fois les opé¬
terminées,
rations
autour
les
en
fut bien à l’indésirable
que, une
à traiter. Certains souhaitent le
d’eux, d’autres remplacent
psalmodies des antiques tuhuka patu
tiki à jamais oubliées par l’écoute du der¬
silence
entendre
Le tatouage d’inspiration traditionnelle de Sam
enveloppe un tatouage plus classique. Il n'a que
deux ou trois jours et la peau desquame légère¬
jouaient le jeu, laissant utiliser
du corps
tatouage
que
j’ai
ce
pu
observer des
mesures
pro¬
jeunes ont
et
leur activité
conscience des
ne,
nouveaux que
n’est-il pas
leurs aîués. Ainsi
question d’utiliser d’autres
celles fournies par le candidat
SIDA oblige. Elles sont pas¬
sées à l’alcool puis flambées avant tout
usage, la surface de la peau désinfectée, le
sang qui s’épanche soigneusement essuyé
d’un linge propre, au fur et à mesure, par
l’opérateur qui se lave les mains avant et
après chaque acte. Le client est soit allon¬
gé, soit assis sur un tabouret selon la partie
aiguilles
au
que
tatouage,
la
les frères Motuehitu... Comme
pris plus vite
risques
sera
professionnelle,
les amenait
souvent
à
ou
se
estudianti¬
rendre à
Tahiti, ils contribuèrent là-bas, ayant
“aura” leur
pour
origine, à répandre leur art
parmi les jeunes de la communauté marquisienne
veaux
expatriée. En leur absence de nou¬
adeptes de la maîtrise des aiguilles se
déclarèrent, dont des jeunes filles, mais la
429.
Qu’on me pardonne ce néologisme exotique
chantre de la négritude.
en
homma¬
ge au
Candelot, 1980 : “/Vofe sur les pierres gravées^ de
Tupuai”, Journal de la Société des Océanistes, n° 66-67,
p.î36.
430. J-L.
185
Te Patu Tiki
L’Art du
•
Tatouage
Iles Marquises
aux
qualité des résultats n’en
a pas
toujours été
En 1947, vivaient
de
très heureuse.
l’utilisation contem¬
poraine des motifs enana s’accompagne
d’une authentique connaissance de
leur symbolique, et des étapes
de la vie qu’ils représentaient
Peut-on dire que
également à Motopu, île
Tabuata, deux dames âgées ayant été
tatouées
aux
mains
et
leurs lèvres dans leur
sur
den
contour
jeunesse™. Il
une
VON
le
de
y a eu
rupture
totale
I dans la transmis-
steinen
\RnUESANER|
gjnn de
ce
savoir
autrefois ? J’en doute, même si,
souvent,
il m’a été donné de
cevoir les
per¬
explications
savantes
de Karl
leurs regards
sur
ceux
qui les entouraient,
récents de
sa
motifs
Toujours est-il qu’en 1994, aux
Marquises, la rencontre d’un jeune ou
d’un adulte portant dans sa chair la sym¬
bolique de ses ancêtres ne surprend plus,
même si parfois elle continue à choquer en
surface les
leur
l’archipel, les quarante-soixante
peuvent se souvenir de quelques
grands-parents connus dans leur
font
et
1940 habitait à
L’ouvrage
Tabipani, entièrement tatoué de la
tête aux pieds, et qui, par jeu, for¬
çant son rôle de “sauvage”, effrayait
les jeunes matelots des goélettes tabitiennes venues en quête de coprah*^'.
de K.vondenSteinen
Marquisanei* und ilire Kunst” a été
l’irremplaçable référence du renouveau du tatouage.
“Die
Sculpture d’un bol,
Si à Tahiti,
cœur.
le
en nn
premier
du tatouage fut
l’occasion de témoigner d’une certaine
marginalité face à une société importée,
puis une façon de signer sa “maohitude”,
ici il s’agit plus simplement, pour la jeu¬
nesse de témoigner de sa fierté d’apparte¬
nir à une communauté porteuse de valeurs
spécifiques dans l’ensemble polynésien™.
temps,
Hakamaii, île de Ua Pou, le dénommé
i86
particulière, ces
intégrés à leur person¬
sont
que
ans
vers
la porteuse
montrent pas
partie de leur être sans
cela remette en cause leur parti¬
cipation au siècle et à la religion de
nalité
de
enfance. Ainsi
certain
ostentation
dessins
bleutés
motifs n’en
ces
une
femmes tatoués
et
d’un
tenants
ordre. Le porteur ou
de
ration actuelle n’a pu
derniers hommes
saurions
bien peu.
La jeune géné¬
connaître les
peau.
nous en
îles
photographique, à la vue d’un
faisant rouler de tous
les
des
qui
voulurent bien porter
beau garçon
muscles
voyageurs
et
le commentaires des résidents hao’e
communiquées à des touristes
mûrissantes, tombées en pâmoison
ses
des
gravures
Handy, les
du siècle dernier et
den Steinen
von
renouveau
motif de tiki.
Les premiers "vrais tatoués ” de Tahuata
deuxième Festival des arts des Marquises de Nuku Hiva, en
*
au
Malgré une longue continuité de cet
îles Marquises, puisque les derniers
Marquisiens tatoués de façon traditionnelle
moururent pour la plupart entre la fin des
art aux
années 1960
deux
une ou
et
le début des années 1970,
à
exceptions rarissimes près, la
pratique proprement dite avait subi
une
l’étendue et la finesse de
Il s’agissait de travailleurs
indépendants qui n’étaient pas, comme
beaucoup de leurs camarades, employés
par la municipalité. Nous avons bavardé en
français et ce sont ces idées, échangées sur
le moment, dont il s’agit ici.
remarquer par
leurs tatouages.
C’est
interruption de près d’un siècle. Ce nouvel
disparu
intérêt pour un art
vers
a
commencé
les années 1980, à Tabiti mais, dès le
début, il
a
été fortement influencé
tradition ancestrale
venue
des
par une
Marquises™.
1989, à l’occasion du deuxième
Eestival des Arts des
breux
se
Marquisiens
Marquises, de
venus
nom¬
de tout Tachipel
rassemblèrent à Taiohae, dans l’île de
Nuku Hiva.
jeunes
Dans
gens venus
cette
foule, quelques
de Tahuata
se
faisaient
lisant
un
article de “La
Dépêche de Tahiti”, où l’on précisait que
Marquisiens n’étaient plus tatoués,
qu’ils ont souhaité faire revivre leurs tradi¬
les
tions
se
En
en
sous
cette
tatouer,
forme. Ils
entre eux,
ont
en
commencé à
1987. A cette
faisait partie de
l’association culturelle Motu Haka qu’ils
ne semblaient
pas connaître. Eelix Eii était
le dessinateur du groupe. Il s’inspirait des
dessins transmis par K. von den Steinen et
W. Handy dont les Erères de Ploërmel™
époque,
aucun
d’eux
ne
personnelle de Toti Teikiehuupoko : les
Tahipani, célèbre par sa haute statu¬
re, son sabre d’abattis qu’il tenait toujours soigneusement
affûté et qu’il aiguisait de surcroît au moment de la pesée du
coprah font figure de légendes dans le folklore local.
431. Communication
anecdotes
concernant
432. Communication
les
rencontra,
personnelle du père Gilbert Allain qui
dans les
tout
débuts de
son
sacerdoce dans
l’archipel.
économique qui sévit à travers toute la
Polynésie française et qui est accentuée de plein fouet dans
les archipels éloignés, remet en question bien des choses.
Ainsi des dérives mercantiles se font jour : comme je l’enten¬
dais cette semaine sur les ondes de la Radio Umetai spéci¬
fique à la. Terre des Hommes, certains néo-tuhuka patu tiki
entendent, désormais, transformer en une véritable profes¬
sion libérale, à l’usage des touristes en quête de souvenirs
originaux, l’exercice de leur art.
433. La. récession
434. Anne Lavondès envoya
à chacun de
ces jeunes
leur pho¬
tographie.
435. Voir dans les
quelques détails
436.
textes
sur cette
suivants, de la seconde partie,
réapparition.
frères de Ploëimel, au collège St-Joseph de
en pensionnat une bonne part des gar¬
des vallées de l’archipel qui poursuivent leurs études
Les
Taiohae, accueillent
çons
secondaires.
r
copies. Quand quel¬
leur avaient donné des
qu’un vonlait
faire tatouer, il choisissait
se
parmi les dessins
les modèles
lui pré¬
que
sentait Félix. Ensnite le dessinatenr
traçait
stylo. Mais
les motifs à main levée
avec un
les motifs n’étaient pas
tonjonrs reproduits
indiqué par K. von den
Handy car pen d’éléments sur
les planches le lenr indiquait. C’était ensui¬
te au tour de Georges Barsinas, le tatoueur,
d’opérer. Il se servait d’aiguilles, fixées à
une
baguette, et d’encre de Chine. Le
aiguilles étaient enfoncées sous la peau
à l’endroit du corps
Steinen
on
martelet, mais directement
l’aide d’un
sans
la main. Il
avec
d’infection
n’y eut
particulier. Ils
cament
problème
aucun
ils n’utilisaient
et
aucun
médi¬
contentaient,
se
après chaque séance, d’enduire la peau de
puni puahi (huile de coco parfumée ici au
santal, appelée mono’i à Tahiti)®’. La lon¬
des séances variait, selon le
gueur
patients, d’une demi-journée
des
ral, à
une
courage
en
géné¬
journée entière, parfois.
l’opération, chaque candidat
Avant
prévenu qu’il allait souf¬
qu’il fallait bien réfléchir avant de se
était fermement
frir
et
faire
tatouer.
Le
dessinateur lui disait
aussi:
“Tes
tion”.
Quand l’accord était conclu, les
artistes
se
motifs
vont
l’oeuvre,
mettaient à
l’atten¬
sans
céré¬
à Tahiti, de
dans une connais¬
sance confuse du passé, l’aspect rituel qui
autrefois motivait et accompagnait le tatoua¬
ge. Après les séances, toujours pénibles
monie. Il
n’y avait
attirer
pas, comme
tentative pour retrouver,
même
des méthodes modernes, les
avec
patients étaient contents de voir la beauté
de leurs tatouages
obtenus dans la douleur.
Ces deux notions de beauté
ce
restent-
et
de souffran¬
étroitement associées dans l’es¬
prit de tous
ceux
qui, aujourd’hui,
se
font
tatouer.
ou des proches, les
opéraient gratuite¬
ment. Quand ils tatouaient les étrangers de
passage, tout particulièrement ceux qui
Pour des
artistes
copains,
de Tahuata
Jeunes de Tahuata,
Hiva
en
1989
:
venus au
1. et 6. Toti
Festival tle Nuku
Burns, 2. Félix Fii, 3.
Maxime Toua, 4. et 5. Jean Teiefetii, 7. Kiki Timau,
8.
Triphant Bangelina, 9. et 10. Georges Barff.
La renaissance de l’art du
•
viennent
en
avec
une
ancienne tradi¬
tion, ils acceptaient quelques cadeaux : des
T-shirts par
exemple.
de jeunes célibataires qui avaient
groupe
toutes
sortes
comme
c’est
en
d’activités
commun,
en
la tradition dans les
encore
pratiquaient ensemble la pêche,
vallées. Ils
particulier
langoustes, la chasse
aux
sous-marine, la chasse
cochons
aux
ou
même aux bœufs qui
semi-liberté dans les îles
chèvres sauvages ou
vivent
quasi
en
ou
talents
vu
Ils étaient sinon sculpteurs,
chasseurs, “coprahculteur”™... ; une acti¬
vité pratiquée par beaucoup sur leur
propres terres ou des terres en fermage. Ils
du groupe.
aux
que
ne
réservaient pas
habitants de
des
; ceux
faire
De très forts liens d’amitié unissaient
ce
Ces artistes
yacht jusqu’aux Marquises et
renouaient ainsi
tatouer
autres
Tahnata,
leurs
on
îles pouvaient venir
chez eux, mais
tatouage
l’a
se
ils étaient fiers
les jeunes de Tahuata soient les plus
Lorsqu’ils parlaient du tatouage,
qu’ils “tatouaient des tifei” et
qu’ils étaient des “tatoueurs”. Ils connais¬
tatoués.
ils disaient
le
saient
mot
tuhuna mais l’un
d’eux
employait aussi le mot tahutahu qui est un
équivalent, courant à présent, pour guéris¬
et,
seur
avec
une
petite note peutde
être
bravade,
celui de sorcier.
Tahu
avait
doivent débrousser les cocoteraies où ils
reviennent tous les quatre,
six mois,
ou
plus, selon les endroits. Ils rassemblent
ensuite les
fendent,
cocos
les
l’amande
éparpillées
ouvrent
et
qui est ramassée
au
sol puis les
en
extraient
pour
être mise
à sécher dans des lieux très hien
construits
séchée,
triée
mise
en
ou
est
sac.
en
un
au
sont
sont
descendus à la
noms
ment
anciennes
:
faire
coutumes :
gens qu’on est vrai¬
Marquisien, qu’on a de la volonté et
“montrer
aux
beaucoup de courage ”. Pour eux, il est
clair qu’ils n’ont et ne pensent jamais avoir
de regrets de s’être ainsi tatoués. Un seul
cependant avait l’intention de faire tatouer
ses enfants, quand il en aurait ! De toutes
façons, tous étaient d’accord pour trouver
qu’il ne fallait pas obliger les enfants à se
faire tatouer et qu’il était préférable de
leur laisser le choix. On ne tatouait pas les
femmes
à
ce
renouveau,
stade
aucune
auprès
des
particuliers à l’île qui
n’auraient pas été publiés dans
les parutions dont ils disposaient. Il
faut aussi comprendre la réserve
des personnes âgées après les
sévères interdictions qu’ils avaient connues
et la longue interruption de cette pratique.
Les significations de certains modèles
étaient connues uniquement par les livres.
motifs
les mêmes motivations
les
ce
des anciens pour retrouver
a tou¬
À l’égard du tatouage, ils avaient
revivre
d’anciens motifs. A
recherche n’avait été faite
jours existé !
tous
Centre des Métiers
réaliser
précoce du
habitées. Pour cette génération, le
ramassage
du coprah par un
peu
île,
au
probablement, tout
l’ampleur
qu’allait prendre aux Marquises cette
renaissance. Il ne semble pas que les
Marquisiens les plus âgés soient inter¬
venus autrement que pour indiquer les
seul à aller à l’entrée de certaines vallées
en
quelques autres
savoir-faire,
CETAD de
Jean-Louis Candelot,
comme
ramassés par
bateauj allant d’île
de
et
bien
sans
l’Aranui, le
Taporo et le Tamari’i Tuamotu qui est le
où il
mer
la tâche de Damien Haturau
d’Art à Tahiti.
fonction de la qualité et
Ceux-ci
est
Taiohae
enso¬
le plus souvent des abris
à cet effet. L’amande, une fois
leillés,
Transmettre, faire école, donner
telle
moment-là, seulement des
jeunes hommes de vingt
ans.
été autrefois
un
dieu pour
les ka’ioi des
Marquises. En tahitien, dont le marquisien
actuel
est souvent
“contaminé”, le tahuta-
d’autrefois”.
interrogés en 1989 étaient
tous originaires de Tahnata et catholiques.
La population les appréciait et ni leurs
parents, ni les anciens ne leur avaient vrai¬
hu était “nn sorcier païen
Ces garçons
ment
fait de réflexion. Les missionnaires
Comme
on
reconnus
cement
l’a dit, les motifs
comme
appartenant à un
corps,
pas
empla¬
précis et pouvaient être tatoués
n’importe quel endroit du
vœux
n’étaient
sur
selon les
du candidat. Cette liberté par rap-
catholiqnes, parmi les plus ouverts et les
plus respectueux de ce retour aux traditions,
437. Le santal est, entre autres, un
leur avaient fourni de la documentation
pour
438. Récolteurs de
les huilej'ies.
excellent cicatrisant.
coprah, amande séchée de la. noix de coco
189
Te Patu Tiki
•
Tatouage
L'Art du
aux
Iles Marquises
traditionnel peut être
observée sur des photographies prises en
1989. Les ipu, par exemple, traditionnelle¬
ment plutôt réservés aux bras, ont été
port au tatouage
tatoués
le
sur
de la cuisse
devant
Tiphant Bangelina, renouant
de
pour un peu
famille Peters. Son succès était dû
au
qu’il n’y avait plus du tout de production
de tapa dans les archipels de Polynésie
française, du moins pour le commerce. On
ne
trouvait, et trouve
des tapa en
encore
du
guerre
des Tei’i : Mauina
majorité fidjiens. La reproduc-
.
Le tatouage, tout en ayant
énorme part
de
notamment tont
perdu
une
qni le justifiait, dont
ce
le savoir dn
nom
Louis
des motifs
Candelot,
quelques
pour
“Ce qu’il y a
plus profond dans l’Homme, c’est la
peau...”“’!
Une
boutade que n’au¬
rait pas reniée un
Marquisien, en ces
temps pas si loin¬
Valéry s’amusa à écrire
de
:
“quoi, comment, pourquoi !”...
n’en est pas moins, à l’heure actuelle, un
phénomène de société, à Tahiti comme dans
les îles, qui tente de renonveler un fond
tains. Le tatouage
culturel ancien dont le
montrer
et
de leur
sens a
avait été transmis
par
été oublié.
des
étaient
admirables,
digne, s’y
cet art et ses
motifs
de leur destination
originelle, c’était
assurément
des plantes
leur
et sont
en
risquer
courroux...
En
plei¬
perdition. Des spécia¬
malheurensement
ne
usages
s’en
Détourner
ment.
des fêtes. Les connais¬
multiples
sances
devait
préparer physique¬
ment et psychique¬
n’était qn’nne des nom¬
breuses formes d’attention, portées au
corps, pratiquées autrefois. Il faut citer,
toutes proches, les peintures corporelles
qui étaient autrefois largement utilisées,
surtout au moment
les dieux et
l’on
Le tatouage
190
mots
conclure.
reste, que
l’illustration de Porter du chef de
avec
A la suite d’Anne Lavondès et de Jean
fait
temps,
ces
l’image était
listes connaissaient les
de
teuse
por¬
pouvoir
;
fort nombreuses
elle était mémoire
lités
transmise, garantie
possibi¬
qn’ils pouvaient en
de
tirer et notamment leurs
colorantes,
propriétés
seules
ou
associées, afin
Petit tiki de
pêcheurs de Tahuata
C’était à la fois
simples
peintures éphémères
des colorants
durables. Elles
Marin cuisinier de
mixte
plus guère employées actuel¬
lement
en
dehors du ’eka, bien que
un
peu sur
l’artisanat
à
asso¬
se
marquisien.
Les talents
alliés
les
penchent, à nouveau,
la question avec le renouvean de
ciations d’artisans
la
divers
de dessinateurs,
connaissance
des
motifs
de
renouveau
un
le monde des Hommes
droit d’entrée dans
et une
barrière pro¬
de gra¬
d’inspiration marquisienne, dont celles publiés dans ce livre inesti¬
mable pour les artisans qu’est le “Von den
réel succès commercial. Il
cès, de reconnaissance sociale et d’admis¬
tectrice contre les influences
par
W.Handy.
tion de beaux motifs de tatouage ou
vures
anciennes
Steinen”, fut
est
devenu
un
une
source
de
revenus
et
c’est
depuis Fatuiva, avait
connu un
il faudrait pré¬
On
peut regretter enfin que la vente directe,
par exemple aux touristes, soit toujours
aussi difficile, pour le tapa et bien d’autres
produits, en raison du coût prohibitif des
transports qui les empêche de venir plus
dans les années 1980
grâce à la
nombreux.
les sculpteurs
qui sont très nombreux sur l’archipel, mal¬
gré la raréfaction du bois de qualité et une
politique territoriale toujours axée sur le
pin des Caraïbes, non exploité du reste ! Ils
sont exercés également par les artisans sur
tatouage, sont exercés par
tapa qui,
qui dessert l’archipel.
Page de droite
Main de Peiu Tataikua,
sont
cargo
surna¬
moyen
maléfiques. Il
protégeait l’individu de la maladie, de la
perte de son énergie interne et proclamait
son identité. Le
tatouage était intimement
associé aux grandes étapes de la vie. Il mar¬
quait son appartenance au monde des
Enata : “les Hommes”. Il était gage de suc¬
assez
ne
l’Aranui, le
et
d’enseignement... !
d’en faire de
ou
pouvoirs
turels
très
voir
important. Là
un
encore,
reboisement
en
bois à tapa.
sion dans le clan.
réapparaît au moment même où
l’archipel est sur le seuil d’un nouvel
Univers, au bord d’une immense fracture.
439. P.
Il
Le tatouage y
devient la
marque
d’une volonté de survie, et
sance,
dans la différence.
Valéry,
LTdéefixe”, Gallimard.
profonde
de reconnais¬
&îîî'rîir'*--
S25«î
Index illustré des motifs
Addenda
Situation des motifs
sur
le corps
Miseellanées
Le tatouage
Les
dans les légendes
pétroglyphes et le tatouage
Relevés de bambous
Annexes
Glossaire des
Index des
mots
noms
marquisiens
propres
Bibliographie
Crédits
ieonographiques
Te Patu Tiki
■
L’Art du
Tatouage
aux
Index des motifs
îles Marquises
1. ’A’a ’enana, ’a’a ’enata, ’a^a kenana et
kenana : ce motif, constitué d'une succession de
a
petits "hommes-bâtonnets",
se
situe de préférence
sur
7. ’A’a kiva
: motif intercalaire
simple paire ou chaî¬
qui dérive de la figuration de la tortue. Il semble plus
destiné au visage et appartenir à ces ornements linéaires
intercalaires qui passent sur le nez comme les 'a'a niho et
'a'a t/kau-'e. Cf. ha'a kiva et 'au kohai, kivakiva, kikiva puhi et
ne
le
des pieds ou au poignet : cf. 'a'a kenana
côté des mains,
pour Vahana upoko (Ua Pou). Il apparaît également dans
bandes intercalaires du visage, comme au menton
les
de
mo'oa vaha.
Taniha (a kenana, à Ua Huka).
Le terme est formé de 'a'a : file, suite, rangée... bande et
de 'enata au S.-E., ’enana au N.-O. et kenana à Ua Pou : nom
(cf. ci-dessus) et de kiva : pier¬
roulée par la mer, pierre de fronde, plombée de pêche,
balle de fusil... mais aussi, sous la forme kikiva, un des noms
donnés à la couleur de la lune lorsqu'elle apparaît à l'hori¬
Le terme est formé de 'a'a
re
générique de l'espèce humaine, autochtone. Le sens littéral
est donc rangée d'êtres humains, ce qui correspond au motif
très stylisé recueilli par K. vonden Steinen, W. Handy...
La main placée sous le menton suggère, sur certains tiki,
un rapport à la nourriture ; ce tatouage a
peut-être un sens
voisin. Par le choix de l'emplacement, sur les mains et les
pieds, et le thème iconographique, ce motif est à rappro¬
cher du pa'a n/ho. Il est probable que tous deux eurent pour
vocation de protéger de contacts nuisibles ; l'effet se trou¬
vait renforcé par la succession des silhouettes, rappelant
l'appartenance à une longue chaîne humaine et la puissan¬
ce
qui en découle. Cf. 'enata, pa'a niho.
zon.
Il peut s'agir d'un motif de protection où sont associés
l'allusion, à la carapace, très résistante, de l'animal et la
volonté de se protéger (K. von den Steinen). Les tau'a marquisiens avaient, entre autres, pour charge de sauvegarder
les combattants de l'atteinte des balles
et se tenaient, pour
loin, du champ de bataille. Ils
conjuraient en ces termes les projectiles : "I te 'epo te kiva !
Ite 'epo te kiva !" : À terre les balles ! (ou pierres de fronde)
cela,
8, ’A’a niho
bouche des hommes.
Le terme est formé de 'a'a
/
ÈMM
(cf. ci-dessus) ou de haha (N.bouche et de 'epo : boue, terre, saleté, sale.
et ’a’a hanaua : les motifs, aux¬
den Steinen et W. Handy donnent ce nom,
apparaissent à des endroits très différents : sur la nuque,
9. ’A-’a
sur la face interne du bras deTakao (Hiva
le haut de la cuisse d'hommes de Fatuiva. L'idée
protection, associée aux fanaua,
l'effet de répétition.
renforcée par
Le terme est formé de 'a'a
de fanaua
au
S.-E.,
ou
:
hanaua
se trouve
probablement
4.
’A’a
file, suite, rangée... bande et
N.-O. : femmes décédées
une
hikihiki
:
motif linéaire dont K.
un
la fois motif et variété de crabes
exemple identifié apparaît sur
d'un homme de Fatuiva, dans
fourreau des sabres de marine
von
dé tortues. Le seul
effet, hi'i
-
la face externe de la cuisse
type de motif inspiré du
5. ’A’a hikuhïku
:
possible de hiki - signi¬
rangée, assises de
coco, rang,
mjTfjY
hiku désigne la partie du poisson
K. von den Steinen l'in¬
terprète comrfie des nageoires caudales. Sous une forme
archaïque, précise H. Lavondès, le terme s'applique aussi à
la zone en bord de mer où l'eau n'arrive qu'à mi-mollet ; au
figuré ; enfants, descendants. Ce dernier sens rejoint un
des thèmes importants, souvent très schématisé, de la sym¬
bolique du tatouage ; cf. an; ata, ani a Tiu, ani haupeka, pi'a
'0 Tiu, po'epo'e, po'e vae et ti'i vae tahi.
varie. Au propre,
6. A’a hinena’o
:
puaina,
omua
puaina, vi'i puaika
Le terme est formé de 'a'a
située entre le ventre et la queue ;
ioe hinenau”.
puaika : motif féminin rayonnant autour de
cf. te a’a hinena’o
ou
“te
ou
vi'i puai-
(cf. ci-dessus) et puaika ou
s'inspire directement de la figuration d'un 'enata. Il
sur l'aile du nez ou à l'oreille : cf. papa tikau'e,
patikau'e ettikau'e.
(cf. ci-dessus) et de tikau'e
:
mouche...
Un
rapport à la mort est très sensible.
12. “Aha
’epo.
attachés des ornements de cheveux. Cf.
Le terme est formé de 'a'a
(cf. ci-dessus) et de pateka,
le localise
triangles superposés et inversés, portée par les
l'intègre à un kohe ta. Il est
placé en bandeau au mollet là où, d'habitude, sont
sens
le motif
le tracé
succession de motifs constitués
hikuatu, tava...
(cf. ci-dessus) et de hiku dont
supposer que
11. ’A’a tikau’e : sous ce nom, le maître tatoueur
Tauakika, de Fatuiva, représente une rangée de mouches ;
hommes (cf. koko'o hau). Kahi,
le
a
Le terme est formé de 'a'a
de deux
aussi
laisse
victime humaine.
puaina : oreille.
un
autre forme
large tresse de bourre de
pierres...
: ce nom
comme une
na.
; cf. kohe ta.
(cf. ci-dessus) et de hiki : fuite,
évasion, s'enfuir... mais aussi arrêter la tresse d'une natte, la
fie
dent.
ou
l'oreille. Cf.
Le terme est formé de 'a'a
terminer. En
:
pateka
10. ’A’a
den
alignement de ke'a, à
ou
: ce nom
: une
pate'a : croix, mettre en travers... Il désigne un
groupe d'étoiles et une façon de porter : sur les épaules ou
grâce à un bois de portage... ; pateka heana, signifie porter
au
explique qu'il représente
Pour le dieu les balles !
Le terme est formé de 'a'a
pakeka
du fait de leur grossesse.
Steinen
présente
se
derrière l'oreille et
de
:
succession de lignes entrecroisées
ou,de motifs cruciformes, mais aucune représentation iden¬
tifiée n'est connue. Il pourrait s'agir d'un motif voisin du
pateka ou pate'a tiki.
von
ou sur
du motif
dessus) et niho
fanaua
3. ’A’a
quels K.
Oa),
194
:
non
correspond tout à fait à l'appa¬
rangée de dents. Si le tracé est courbe,
il prend le nom de vi'i 'a'a niho. C'est une variante du niho
peata. Comme lui, il peut être intercalé partout et spéciale¬
ment sur la face, les joues et le nez, comme pour Tai e vau
(Fatuiva), par exemple. Le terme est formé de 'a'a (cf. cirence
’epo : ce nom était donné à l'ensemble qui couvrait les
lèvres, supérieure et inférieure, ainsi que l'intérieur de la
0.), fafa (S.-E.)
lieu élevé,
sur un
"No te etua te kiva !"
ou
’epo, “aha epo”, fafa ’epo, ha’a
’A’a
2.
-
-
13. “Aha
haha poriri.
epo”
:
orthographe ancienne, cf. ha’a
polili”
:
orthographe ancienne, cf.
14. Akaaka fa’a : motif courbe destiné au pied des
femmes, à Fatuiva. I! était considéré comme ancien par le
tuhuna de l'île (Porioho) qui en fit le dessin pourW. Handy.
s'inspire du pandanus, plante très utilisée dans le tressage
activité plutôt féminine - pour ses feuilles ou les fibres
tirées de sa racine (cf. kaka fa'a et muko ha'a). La légende
de l'île aux femmes évoque un tout autre usage de cette
racine ; elle permet de pallier le manque d'hommes (cf.
Il
-
Kae).
; racine des plantes... et fa'a
pandanus ; aux Tuamotu, aka ou akaaka signifie
l'âge où l'on devient solide sur ses pieds (J.F. Stimson).
ne" donné par K. vonden Steinen qui en identifia le "proto¬
type" dans une des figures de l'etua. Toutes les parties
constitutives de ces êtres divinisés que sont les etua ont
leur valeur propre et sont utilisées soit isolément, soit en
association. C'est le cas du ani ata et de ses équivalents : an/
haupeka, ani a Tiu, pi'a 'o Tiu et ti'i vae tahi. Ce motif en
bandeau permet souvent de souligner une composition,
Le terme est formé de a(ra
ha'a
ou
:
15.
’opeka
kopeka, ’ama '’ope’a et ’ama
’Ama
: motif, en forme d'aile, idéalement adaptable à
certaines articulations qui l'animent ; c'est le cas du creux
poplité (à la place du fatina), des muscles fessiers et de la
région coccygienne où ses lignes fines et galbées se déve¬
loppent de part et d'autre de l'anus ; cf. ’ama tikau'e, kope¬
ka. Il
se
retrouve
une
en
(tatouages de Takao)
passant par Hiva Oa
ou sur des modèles en bois sculptés.
Le terme est formé de 'ama : noix de bancoul, la lumière
tirée et de kopeka, ou o'pe'a à Fatuiva : virer,
salangane - Aerodramus ocistus -... Il
faut noter que Kopeka, aux Tuamotu, désigne la Croix du
Sud ainsi qu'une façon d'attacher et un laçage croisé, utilisé
notamment pour maintenir la victime d'un sacrifice ; par
extension, la victime proprement dite, lorsqu'elle est prête
à être offerte... Il pourrait s'agir d'un ancien tatouage de
qui
devient visible
en est
.tourner... nom de la
vengeance.
Une coutume
permettait aux parentes d'un prisonnier de
le visiter dans le clan où il allait être mis à mort : ko'opeka
Segalen dans "Les
l'évoque : "Elle se trace avec du char¬
le front et le ventre puis pleure son
ka'ahu ahi à Nuku Hiva et Ua Pou. V.
immémoriaux" (1907)
bon
une
croix
sur
enfant."
16. ’Ama tikau’e
était destiné
: ce
dessin de Tauakika, (Fatuiva),
nombril. Les mouches y sont
à nouveau
évoquées, peut-être en raison de leur familiarité avec la
mort. Le motif rappelle en effet le nutu kaha dont on ne sait
s'il représente un crâne d'ancêtre, de cochon, de chien im¬
molé, ou le visage d'une victime. Dans ses lignes générales,
il est voisin du ‘ama kopeka ou ‘opeka.
au
Le terme est formé de 'ama
:
noix de bancoul, lumière...
bougie de cire (d'où l'explication parfois donnée pour ce
motif en raison de la ligne verticale au centre) et de tikau'e,
mouche...
S'agit-il de commémorer un devoir de Vengeance à per¬
pétuer, du fait de la proximité du nombril symbole de filia¬
tion ; cf. la tradition pour le cas d'enlèvement de victime
dans une famille Ata et Timoteitei et le motif d'hameçon :
metau. Il se peut aussi que ce soit un "talisman" destiné à
protéger cette "porte du corps”. Cf. les motifs ‘a'a tikau'e,
tikau'e et pa tikau'e qui eurent sans doute la même vertu.
-
-
17. ’Ama upe’a : cette orthographe n'apparaît que
dans l'édition de 1938 de W. Handy. S'agit-il d'une erreur
d'impression - pour ‘ama ‘ope'a - ou d'un nom de tatouage
à part entière ? Ce motif est très différent des 'ama kopeka.
Il fut tatoué par un tuhuna de Fatuiva sur le dos de la main
droite de Marthe Haatapu (Hiva Oa). Il se situe entre le
pouce et l'index et correspondrait à deux noix de coco liées
entre elles.
L'interprétation donnée est très éloignée de ce que sug¬
gère une étymologie - bien sûr délicate à tenter et sujette à
caution car ‘ama correspond à : noix de bancoul, lumière...
mais aussi balancier de pirogue et upe'a, upeka, upena à
-
une
sorte
19. Ani
ou
apparaît.
a
Tapa
placé
sur les doigts ;
mo'oa vaha et papua.
:
motif féminin, fait de courbes,
aux “eata te hae", ipu,
il s'apparente
(cf. ci-dessus) et de a qui peut
de plus sacré ; placé en préfixe, il
indique un rapport de dépendance. Ceci permet de le traduire littéralement par "Ciel de Tapa" d'où ciel d'orage.
K. von den Steinen y voit une allusion au bruit des maillets
frappant l'étoffe végétale, le tapa, associée au fait que Tapa
est la déesse des nuages d'orage et des éclairs. Elle était
aveugle et possédait la "corde des éclairs" (cf. kahakaha
u'ia). H. Lavondès souligne que les réalités écologiques et
météorologiques de l'archipel sont telles que les alizés
chargés de pluie - symbolisés par les nuages - sont gage
d'une abondance ardemment souhaitée et probablement,
par là même, de fécondité.
Le terme est formé de ani
exprimer
®
ce
20. Ani
qu'il
a
y a
Tiu
et
“teia aniatiu”:
ce
motif anthro¬
se confond avec les ani ata, ani haupeka, pi'a ‘o
Tiu et ti'i vae tahi... Il est utilisé en anneau, bracelet, ou pour
pomorphe,
souligner des courbes comme celle du lobe de l'oreille. Les
Pères remarquent qu'il s'étire souvent aussi sous l'ceil, le D'
L. Rollin précise la pomrfiette gauche ; cf. mata toetoe.
Le terme est formé de ani (cf. ci-dessus) et de a qui, là
encore, peut suggérer un rapport de dépendance... ce qui
permet littéralement de le traduire par "Ciel de Tiu", le vent
du N.-Ô. qui amène les nuages de pluie. Comme pour ani a
Tapa, cette évocation d'un vent au régime très capricieux
pourrait correspondre à un souhait de fertilité. Parmi les
noms allégoriques donnés aux chefs, figurent l'orage et les
éclairs.
21. Ani haupeka : ce motif en guirlande, d'origine
anthropomorphe, se confond avec les ani ata, ani a Tapa,
ani a Tiu, pi'a 'o Tiu et ti'i vae tahi... Il est utilisé de la même
façon.
Le terme est formé de ani
(cf. ci-dessus), de hau
:
peka : branche,
puis croiser, croix... et, du fait des entrecroisements, fourré
impénétrable ou s'étendre au loin comme les branches d'un
arbre, s'en aller d'un pays dans un autre... Il pourrait être
traduit par "immensité d'un ciel serein" et faire allusion à la
notion de paix, souvent sous-entendue dans hau.
Hibiscus tiliaceus... mais aussi serein, et de
22. “Aouhoé”
de filet.
part, le fait de lier entre elles des noix de coco
correspond à une façon de les assembler pour les compter,
les transporter... mais aussi l'indication d'un interdit placé
ciel, firmament...
atmosphère, lieu de bonheur... et de ata : image, statue...
ombre ; ce que K. von den Steinen traduit par nuages du
ciel ou ciel nuageux. Ces indications sont à compléter par
celles de J.F. Stimson, pour les Tuamotu, ata : image, appa¬
rence, ombre, reflet, nuage en général mais aussi ce qui
de Fatuiva (motif du tuhuna Putatoutaki), à
Nuku Hiva (dessin du chef Tamo),
courbe musculaire (cf. hue fai).
Le terme est formé de ani, au S.-E. :
:
cf. ’au hoi.
D'autre
sur une
récolte
; un
tatouée fait allusion
rendue tapu
!
kahui. Le
au
nom
même de la personne
fait de rendre tapu ou
d'avoir été
18. Ani ata : il s'agit d'un motif d'origine anthropo¬
morphe issu du thème du tiki, d'où le qualificatif de "tikigè-
23.
“Apihao” : tatouage de l'avant-bras,
au
dessus
poignet. Le ipu 'oto lui fait suite, sur la face interne.
Ce nom, recueilli par Ch.L. Ciavel, probablement mal
orthographié, est à rattacher, comme d'autres noms de
tatouage, à l'idée d'enveloppement : être couvert de... car
api peut signifier qui se couvre d'odeurs ; pi veut dire :
plein ; pi'ao ou pikao : envelopper... et a'o : devant... ou
du
'a'o
:
bas,
sous...
Te Patu Tiki
•
L'Art du
Tatouage
A
aux
Iles Marquises
24. A
puaina
identifiée de
ce
: il n'existe aucune représentation
motif dont W. Handy indique qu'il était
à a kenana, variante
puaika. Toutefois, il ne
s'agit pas ici d'un alignement disposé autour de l'oreille,
mais d'une suite de tracés spiralés (sens de puaina). Cf.
kavi'ipu et kokoata.
Le terme est composé de a : marque, entre autres, du
pluriel... et puaina, au S.-E. : oreille, pampres des plantes.
placé
au
bras. Le terme est à
semble-t-il du 'a'a ‘enana
25.
J
’Atiu
:
comparer
et 'a'a
nom,
sous ce
Tauakika représente des
on peut supposer, par le nom qu'il en donne,
qu'il s'agit de celles d'une plante précise (cucurbitacée ; cf.
feuilles dont
hue...), leur représentation est conventionnelle.
Au-delà de ce sens, et de son aspect purement esthé¬
tique, le dictionnaire comparatif des langues polynésiennes
de E. Tregear apporte un éclairage intéressant en proposant
pour tiu, aux Samoa : partir pour une partie de pêche... et à
Tahiti : aller de porte en porte demander de la nourriture ;
coutume pratiquée, dans l'archipel, notamment par les
tau'a (prêtres) et leurs assistants. Sinon Tiu, aux Marquises,
est
le vent du nord, porteur
plantes et
aux
26. ’Au
récoltes.
de pluies et donc bénéfique
ho’i, “aouho’e”
et
un tatouage porté par les
léole interne. Il est à rapprocher d'une
correspond à
^tion de Fatuiva
appelée ikeike.
Le terme est formé de 'au
igname
sauvage,
ou
de ‘ou
:
’ou ho’i
aux
le motif
la mal¬
ancienne composi-
hommes
:
sur
feuille... et de ho'i
Dioscorea bulbifera, membre viril, sobri¬
le précédent motif, au-delà du sens lit¬
d'igname sauvage" ou feuille sèche pour
K. von den Steinen, il faut probablement chercher le sens
de la métaphore. Le travail de J.F. Stimson est souvent riche
d'enseignement à cet égard. On y relève que au signifie :
aimer, être en accord avec... ou bien encore : moi..., perfo¬
rer, objet pointu..., et nuage, fumée... Le mot hoi a pour
sens : être disloqué, disjoint comme des os... ou apparaître,
Tout
196
:
comme
"feuille
comme une
pour
divinité.
27. ’Au kohai : motif intercalaire, destiné aux joues,
qui figure parmi les premiers qui furent tatoués à Kena pour
qui les séances de tatouage commencèrent par la tête. Il
n'en existe malheureusement aucune représentation.
Le terme est composé de ; 'au : feuille et de kohai :
Erythhna variegata, arbre d'une belle floraison rouge qui,
en plusieurs archipels, marque la saison de pêches particu¬
lières. Il a été dit que les prêtres inspirés de l'archipel (tau'a)
étaient particulièrement entreprenants lors de cette pério¬
de ; c'étaient eux qui bien souvent lançaient la "pêche" aux
victimes humaines, considérées comme poisson des dieux.
Le rapport entre cette plante, une période d'activité parti¬
culière pour les tau'a, et ce tatouage pourrait peut être s'ap¬
pliquer à une personne choisie par un prêtre, ou ayant une
fohction sacrée
28.
:
cf. matua he'e
la marine {kohe ta, kohe tini...). Le couteau de bambou
resta
longtemps en usage, notamment lors de cérémonies
la superincision du prépuce.Cf. un tatouage d'arioi,
comme
aux
îles de la Société
:
‘ohe
mara ou
bambou
sec.
29. ’Au kohuhu
et ’au kohu’u : motif repré¬
petit arbuste utile aux pêcheurs, dessiné par
Tauakika (Fatuiva) pour K. von den Steinen. Son côté figura¬
tif, assez maiadroit du reste, associé au fait qu'il puisse être
placé n'importe où, laisse supposer qu'il s'agit d'un motif
sentant un
tardif. Il semble
conserver une
valeur indicative
-
lien
avec
pêche ? - mais la nécessité de respecter une règle n'exis¬
tait probablement déjà plus lors de sa création.
Le terme est composé de 'au : feuille et de kohuhu :
arbrisseau Tephrosia piscatoria.
Il semble que cette plante ait figuré parmi les végétaux
capables de chasser les mauvais esprits ; c'était du moins
une
plante médicinale susceptible d'être utiliséé pour les
enfants et soigner certaines maladies génitales. Son rôle le
plus important était d'endormir le poisson mais ses fleurs
pouvaient aussi être utilisées comme ornement et la fumée
dégagée par les rameaux éloigne mouches et moustiques.
la
-
30.
’Autupa
:
cf. ka’otupa.
:
quet donné à celui qui se fait tatouer...
téral
l'archipel, d'exemples de longues bandes tatouées
présentant la forme de feuilles de bambou. Par contre, les
relevés faits aux Marquises (entre 1890 et les années 1920)
font fréquemment apparaître le kohe : imitant un sabre de
dans
moa.
’Au kohe
: motif, associé aux ipu ‘oto, koniho
paheke, qui fait partie de ceux que l'on
recommande à un jeune homme originaire de Fla'epapa, à
Flakamoui, pour retrouver le cœur de sa belle (cf. récit de
Fl. Lavondès). Il n'en existe aucune représentation identi¬
haka'eva'eva et tiki
po’o po’o : ce nom, désignant un
figures disposées sur la face antérieure de la
cuisse, fait partie de la liste recensée par M*' R.l. Dordillon
en 1856. On ne sait rien des figures proprement dites.
Le terme semble composé de ava : espace, fissure, pas¬
sage... et po'o : morceau, portion... Ce qui n'est guère
éclairant. Il est possible qu'il s'agisse d'une contraction de
l'expression : ava/ ha'a po'opo'o : faire durer longtemps les
vivres. Cette préoccupation essentielle de la société marquisienne a pu être concrétisée par un signe reconnaissant
des capacités particulières, une charge... Il se pourrait aussi
que le nom ait été formé, à l'origine, à partir de avae, terme
appliqué à des phases de la lune, mois lunaire...
31.
Ava
ensemble de
32. Ave : ce motif correspond à une ligne ondulante
disposée isolément ou à la fin d'une série de petites figures,
les niho peata par exemple ; il peut aussi être intégré à une
composition, de façon à simuler par exemple une bouche
dans un visage.
Le terme est composé soit de ave : bout, morceau ou
toron de corde, morceau de la ligne qui tient l'hameçon,
soit de ‘ave
au
S.-E.,
ou
kave
:
rang,
rangées...
Quelques tracés particuliers et associations remar¬
quables, sur des bambous en particulier, font penser que ce
motif évoque des successions de personnages innom¬
brables, notamment dans le cas d'une suite de triangles le
précédant. Ceci est à rapprocher des aide-mémoire marquisiens utilisés pour se remémorer les chants et généalogies.
K. von den Steinen explique que la figure centrale de ces
aide-mémoire est appelée too mata. Elle est prolongée de
ramifications, les ave, sur lesquelles des nœuds : les pona,
servent de repères. Autant d'éléments qui permettent d'as¬
socier
ce
motif à la tradition orale.
fiée.
Le terme est
composé de 'au : feuille et de kohe
bou, couteau fait de bambou...
:
bam¬
Esthétiquement la feuille de bambou, longue et effilée,
une lame tranchante, qualité du reste bien
connue de cette plante dans le quotidien des îles. Si des
voyageurs signalent, en particulier dans les îles du sud, dès
motifs en forme de feuilles de fougère, on ne connaît pas
évoque bien
33.
“Eata
D.Tilésius
te
hae”
:
motif relevé
en
1804 par
reproduit, un peu différemment, par
G.Fl. von Langsdorff. Il fait partie des compositions utilisant
des arcs, symboles d'un engagement réciproque entre
hommes et femmes, précisent-ils. Il était porté par celles‘ci
et
les mains et par ceux-là aux bras. L'engagement va de la
construction de la maison, aux tâches ménagères et au
les
sur
conjugal. Il est constitué d'une suite d'arcs, associés
paires ; ceux de la rangée du haut s'imbriquent avec
ceux de la rangée du bas et forment un bel ovale. Ce dessin
est à rapprocher du mo'oa vaha ; cf. aussi honu.
Le terme est formé de e : article indéfini qui peut signifier : simplement. S'y ajoutent ata : image, statue... puis te :
le, la... et enfin hae qui marque un état permanent, ou plu-
-
devoir
se
par
de... d'où 'ua ka'o '/ te tiki
ha'e,
tôt
au
N.-O. et fa'e
au
S.-E.
34. “Ehi kokohaou”
35. “Eho
mais
:
maison.
que son
organe
l'art de dire
ou
? Etait-ce
de chanter,
ou au
Eipaoto
37.
:
tatouage
j
l
^
bois
,
:
et
’enana
:
cf.
planche
pages
128 et
43. ’Enata kake
: D. Tilésius, qui se pencha avec
l'aspect et la fonction des tatouages de Nuku
Hiva, note que les ka'ake font partie des signes d'appai^enance à un groupe et que ce motif, en forme d'arc.
témoigne de la participation à un de ces
_,™,
sur
repas évoqués à
des 'enata. J.B. Cabri raconte qu'Tétaitdifficile
d'échapper à ces "banquets" lorsque l'on avait intégré un
clan et participé à l'action. Rien ne semble le distinguer du
propos
'enata u'o
JTjnjm^li^uan^robablement l'autre. Entre deux
rangées de rectangles noirs, deux arcs de cercles non jointifs enserrent un point ; image, peut-être, de ce qui à la fin
d'un affrontement réunissait les vainqueurs. Cette disposition se retrouve avec des personnages plus individualisés
:
le "bambou du Louvre".
sur
Le terme est formé de 'enata
ce
: nom générique de l'espèqui évoque l'idée de courbes et
mouvoir du bas vers le haut... d'où
humaine et de kake
signifiée grimper,
kakea
:
se
sacré...
44.
en un
reprendre
point, telle
une passe
dans
un
lagon
une image de W.P. Crook. Il en existe une
infinité de variantes qui se retrouvent aussi dans la gravure
sur bois. Ils sont nettement apparentés aux
ipu et plus encore aux poka'a. Pour l'étymologie, cf. ipu 'oto.
39. ’E’i
pu’a’o
apparaît dans les notes de
le eipaoto il s'agit d'un motif placé
sous le bras pour lequel aucune représentation n'a été
conservée. Est-ce un motif de la famille des niho peata (cf.
la similitude de signification) ou une variante orthographique de ipu 'oto ?
Le terme est formé de 'e'/ (cf. ci-dessus) et de pu'a'o, au
S.-E. : petit d'un requin.
Handy. Tout
: ce nom
comme
40. E kao tapa : W. Handy le note dans ses carnets
des tatouages de la famille du pasteur hawaiien
Kekela, arrivé jeune dans l'archipel où il fit souche. Elle pré-
à propos
qu'il s'agit d'un motif pour les mains.
Le terme est formé de
e :
article indéfini
;
il peut aussi
signifier : simplement, puis de kao : spirale, sommet, feuil-
’Enata u’o
: figure identique au 'enata kake.
D. Tilésius, il s'agit d'un des ces signes
de dépendance envers “la table" d'un chef. En l'occurrence.
une de ces marques qui rend obligatoire la participation au
prochaio affrontement... et que durent accepter les pre£y|.Qp^gp5 ^ séjourner dans l'archipel s'ils voulaient
être intégrés. D'autres marquaient des formes différentes de
dépendance et pouvaient apparaître sur les casse-tête, aux
bras... ; cf. certains niho peata, "tehou kake", "eu kake"...
Toujours relevé
: ces
documents, sont appliqués par ces derniers aux
motifs de rectangles aux extrémités arrondies, cercles ou
cise
42. ’Enata
J.B. Cabri
cf. Va va’u.
deux termes, le
premier cité par R. Linton (1923) puis repris, éventuellement corrigé en eipuoto, par les personnes qui travaillèrent
W.
motif de
129.
contraire de le sanction-
“Eipoto” et eipuoto
ovales ouverts
iiC* "
remplissage appliqué sur les
après
visage, ses jambes, son cou, sa poitrine, ses bras
dos aient été tatoués. Il n'en existe aucune repré:
cavité, intérieur...
38.
—A
:
d'échasse.
W. Handy inscrit ce nom dans ses
notes en remarquant qu'il est donné à un motif placé soüs
le bras, tout comme le 'e'; pu'a'o qu'elle évoque plus loin.
Malheureusement il n'a été conservé aucune représentation identifiée pour chacun de ces deux termes. Par contre.
la définition correspond à la description d'un ipu 'oto.
Le terme est formé soit de ei : nourriture qu'on prend
après avoir bu une boisson enivrante à moins que ce ne soit
'e'/ : dent de cachalot. Vient ensuite pa : clôture, enclore...
et 'oto
1f
:
ne craint pas les balles. Vient enfin tapa
fragment...
postérieur, une attitude classique de provocation avant un
combat, parfois même sculptée sur quelques étriers
façon de commémorer
36. “Eia vau”
ou couvert
il est tout couvert de tatouages
fini, achevé... et tete : grinpourrait mettre l'accent
sur le côté douloureux de ces tatouages, bien que la
région
fessière ne soit pas'Ia plus sensible. Il est plus probable qu'il
s'agisse de faire frissonner l'adversaire en lui montrant son
s'était définitivement tue, un deuil ? Mais,
ton,
:
des dents, frissonner... Ce nom
cer
de la parole
une voix qui
plus que le menc'est le tatouage de la langue qui était lié au deuil.
une
le
comprendre, caché...
Le terme est formé de 'emu
:
L'expression 'eo ma'ake signifie : voix sans écho... d'où la
proposition de restitution d'orthographe.
Ce ,nom est à la fois évocateur et difficile à interpréter.
L'art de la parole mais aussi le rôle de "mémoire d'une famille", ou d'un clan, était de la plus haute importance.
S'agissait-il, dès lors, d'exorciser le risque de défaillance ?
S'agissait-il de concrétiser un don, reconnu à un maître en
ner
par
peut qu'il s'agis-
se
puis son
sentation. Cf. 'imutete.
au
langue,
puhi : qui
morceau,
difficile à
41. ’Emutete
langue, dialecte, parole... et de ma'a'e : oublier.
:
:
ike). Il
;
fesses de Kena lors de la sixième séance, c'est-à-dire
cf. hei koko’o hau.
donné
Le terme est formé de 'e'o
’eo
étoffe,
tatouage du menton.
en tant que telle n'a
cf. koniho, les dessins du chef Tamo.
ce nom
aussi de ka'o
et ka'o
représentation identifiée
aucune
été conservée ;
ou
:
:
mac”probablement ’eo ma^a’e
V. Lallour recueille
<
épanouies mais aussi canneler (effet obtenu
non
martèlement du maillet rainuré
fS;
r
par
Le terme est formé de 'enata
uho
mcelle des
:
homme et
uo :
zèle, activi-
végétaux... Il est possible d'éclairer
la portée de ce uho, ou u'o, en se reportant aux précisions
qu'apporte J.F. Stimson à propos des Tuamotu. Ce nom
caractérise le potentiel de vie, de force..., le principe de
création divin ou naturel, à distinguer de iho qui implique
un commencement... Le uho est
l'impulsion qui permet la
création, la reproduction, l'évolution, la croissance... Cette
idée contient un dynamisme, un potentiel de création...
Contrairement au iho, attaché à ia personne comme l'ego.
le uho se transmet de génération en génération et peut, de
ce fait, apparaître dans de grands récits cosmogoniques.
Par analogie, il est poétiquement associé à un être primordial, au fait de donner la vie, au cordon ombilical, au phallus
en tant que source de vie...
Cette idée de centre, de mcelle... pourrait être rendue
dans le motif par le point central qui unit autour de lui ; cf.
té...
ou
mata puovo,
:
etc.
Te Patu Tiki
•
L’Art du
Tatouage
aux
Iles Marquises
45. ’Eo ma’ake
'46.
Epootu
47.
Epuao
48.
Epuoto
49. Etna
:
:
:
se rejoignent alors. Par contre, une autre suite d"enata, pra¬
tiquement identique, placée à l'épaule et sur les reins d'un
homme de Omoa (Fatuiva) est appelée etua po'o par K. von
cf. “eho maé”.
d. pootu.
den Steinen. Ces termes voisins posent de réels pro¬
blèmes ; il est indéniable qu'une erreur d'impression a dû
cf. ipu ’a’o.
:
se glisser à leur propos I Le fait est net pour un unique etua
pooi. Il s'agit d'une évolution très géométrique de l"'etua
paou" équivalent au va; '0 Kena, porté autrefois à la.jointure du bras et de l'avant-bras par les hommes de Fatuiva.
cf. ipu ’oto.
cf. planche pages 38 et 39.
:
complexes
motifs
va;
car la juxtaposition d'etua de la famille des
'0 Kena aboutit, parfois, à une sorte de regard
des croissants de lune ; cf. mata
rapprocher de tuu, qui signifie dixseptième nuit de la lune (celle-ci était consacrée semble-t-il
aux mânes des ancêtres), ou d'etua s'il s'agit de personnali¬
tés importantes. Or, parmi les motifs réservés aux membres
de la classe tapu, figurent les croissants de lune. Les autres
participent de la figure de r"homme-bâtonnet" ou, parfois,
au groupe des demi-etua pour l'etua po'ou. Ils semblent
plus prédestinés aux femmes et prédominent sur les mains
et les pieds, à la naissance des orteils, soit des endroits à
protéger tout spécialement de contacts qui pourraient nuire
à la personne ; cf. pa'a niho.
(mata) où sont intégrés
hoata. Ce détail est à
198
51. Etua paou, etuu
po’o et tuu po’o
:
il
s'agit de motifs identiques dont l'orthographe varie proba¬
blement en raison de la difficulté à en saisir la prononciation.
W. Handy précise qu'ils correspondaient à un va; '0 Kena, à
Fatuiva ; cf. les exemples aux pieds de Napueua (Hiva Oa).
Le terme est formé soit de etua :
divinité
divin, très
ou
qui a pour équivalent tu'a ou de e : article indéfini
qui entre dans de nombreuses locutions et particules
conjonctives. Vient ensuite tuu (cf. ci-dessus) ou tu'u : don¬
ner, livrer, offrir... ; nom appliqué, dans le même esprit, à la
structure carrée, entourée de ke'etu, où les prêtres offraient
les victimes et à de petits foyers de pierre dont l'usage
n'était pas domestique. Tuu est enfin t pardonner, congé¬
dier... Il est à noter que J.F. Stimson, aux Tuamotu, met en
relief la notion de : supporter, affermir... et celle de vertica¬
lité : poteau, parties verticales d'une construction, bâton à
fouir ; au figuré, c'est un assistant qui seconde à la guerre.
Pour po'o : portion, morceau... dont fragment d'humérus
ou de fémur appartenant à un ancêtre ou à une personne
prestigieuse, taillé en cylindre. L'/v; po'o était une "perle"
d'os passée dans les cheveux ou placée sur un objet remar¬
quable : pu, tambour... il y était cantonné, la plupart du
temps, de deux graines sphériques noires. Cet os sacré tra¬
habile...
duit
sa
fonction de canal entre deux mondes
:
celui des
hommes et celui des dieux. Pour l'anecdote à propos
de
paou, E. Tregear note en Nouvelle-Zélande pour paoru :
divinité secondaire reptile ; cf. ivi einui.
52. Etua
po’ou, etua pooi et etua po’o
:
pour \A/. Handy l'etua po'ou ou tu'a po'ou correspond à un
demi-etua particulier qui se rattache, d'après elle, aux
pohu. Il apparaît
sur
les mains (à la jointure du
pouce et
de
bras, aux jambes et sur le dessus du pied (à la
base des orteils). Mais il correspond aussi à un type
l'index),
aux
d"'hommes-bâtonnets''
placés, dans l'exemple recueilli, en
comparable à ceux dessinés par
K. von den Steinen et W. Handy
bordure du pouce et assez
Tauakika pour les oreilles ;
(cf. ci-dessus) et de po'ou,
pointé par K. von den Steinen. C'est un équi¬
valent de tapu ou de hihi, tous deux présents dans la
construction de quelques noms de motifs dont le sens est :
sacré. D'où po'ou : sacré, mais aussi étroit et étoffe pour
envelopper les morts, cf. po'o.
Les etua po'o et etua pu'0'0 peuvent être décrits comme
un alignement d"enata. Tauakika les dispose sur le pourtour
du majeur d'une main de femme et en rangée double au
poignet ; légèrement différents aux deux endroits, ils por¬
tent néanmoins le même nom. Bien qu'il s'agisse pratique¬
ment des mêmes motifs que ceux dessinés par Tauakika
pour l'oreille ou ceux portés par Hiaotiu à la main, ils sont
appelés cette fois etuà po'ou ; quant à ceux tatoués à
l'épaule et sur les reins d'un homme de Omoa, ce seraient
des etua po'o !
Le terme est formé de etua (cf. ci-dessus) et de pu'0'0 :
entièrement absorbé, évaporé, desséché, brûlé par le
soleil... À rapprocher de u'o, cf. 'enata u'o...
Des erreurs se sont glissées dans les notes ou lors des
publications. Il faut cependant retenir l'importance de raci¬
nes comme /0, ivi, pu, tu'u ou uo..., les nombreux pororo,
po'o, pu'0'0, puovo... et les notions qu'ils véhiculent : cen¬
tre, creux, vide, tube et passage, fente, poteau, axe ou spi¬
rale... qui transparaîtront dans le tatouage et leurs noms.
Les jeux sémantiques qu'ils permettent ne sont sans doute
pas insignifiants. Il en va de même dans l'iconographie ; ne
négligeons pas les jeux d'opposition, la place dans la com¬
position, l'image qui s'attache.à une forme, leur interpéné¬
tration, les recoupements dans leur évolution... Ici, se joue
Le terme est formé de etua
etua po’ou, tua po’ou,
etua pu’0'0, etua pooi, etua po'o, etuu po’o
ou tuu po'o : nous avons là une série de noms venant
pour la plupart des notes de terrain de W. Handy ; les etua
po'ou et etua pu'0'0 sont évoqués également par K. von
den Steinen. L'allusion à un aricêtre prestigieux y est tou¬
jours sensible ; tous sont apparentés et dérivent d'une figu¬
re anthropomorphe. L'etua paou et le tuu po’o sont les plus
50. Etua paou,
tiré de porou
la transformation entre l'humain, l'enata aux formes sim¬
ples, qui devient plus complexe à mesure qu'il approche du
comme les pohu, puis très travaillé pour devenir
"demi-etua". Parfois, tout ceci s'exprime à travers une
extrême stylisation ; un simple trait vertical est un homme,
un trait double est un chef. Celui-ci devient creux sphé¬
rique : hue, perle d'os : ivi po'o, "tube" : pu, ipu, pahjto...
divin,
53. Etua
po’o
:
cf. etua
paou...
54. Etua
pooi
:
cf. etua
paou...
55. Etua
po’ou
56. Etua
potiki : K. von den Steinen donna ce
:
cf. etua
paou...
nom
partir duquel il lui fut possible d'étu¬
dier l'évolution de la représentation humaine dans les arts
marquisiens : tatouage, tressage, gravure, sculpture... Il
au
schéma de base à
à Puamau (Hiva Oa), à propos d'un bas-relief
remarquable du site de Vipona ; sa traduction est
"enfant dieu". En tant que médecin, il y-reconnaissait une
représentation de nourrisson qui se retrouve dans nombre
de figures où le rapport entre la tête et le reste du corps est
d'environ trois quarts pour un quart. Ce bas-relief est le
point de départ de son tableau sur l'évolution de la figure
obtint
ce nom
sur un
tiki
humaine, de l'etua à \"enata.
Le terme est formé de etua
et de
nom
:
divinité, divin, très habile...
poti'i, po'iti ou potiki : jeune enfant, petit garçon. Ce
est donné au cadet de la
entier, si
ce
famille.
représente rarement l'être humain dans son
n'est dans des figures très schématiques.
Le tatouage
Lorsque ie
mais de
reconnaissable,
s'agit déjà plus d'un simple
personnage est encore assez
plus grande taille, il
ne
mortel mais d'un être divinisé, un etua.
57. Etua
pu’o’o
58. Etuu
po’o et tuu po’o
:
cf. etua
paou...
part et d'autre de l'ouverture béante de la bouche, corres¬
pondent
nature. C'est
:
cf. etua
paou...
à Bâle
au
59. “Eu kake”
“héou”
qualifie
ce signe, visible sur la gravure de ka'ioi de 1804 (au coude),
de "nœud magique" à mettre au rang des marques de
"dépendance". Parmi ces symboles qui indiquent que la
personne appartient à "la table" du chef, d'un prêtre..., on
trouve les ‘enata u'o, kake, mata 'epo, “mata toitoe", niho
peata, tehou (kake) et upoko. Prêtres et chefs portaient ces
motifs auréolés ou visages d'etua, qui sont des variantes de
"nœuds magiques effrayants ou menaçants" indiquant le
pouvoir de vie ou de mort détenu par les hauts dignitaires
sur leurs sujets. Ces tracés se retrouvent sur les casse-tête
et casse-tête
ou
pagaies.
s'apparente à
D.Tilésius
:
le souligne
détruire, fragments, rési¬
du.... et se rapproche de he'u : gratter, racler... dans la
mesure où E. Tregear relève pour hahu, les sens d'exhumer,
en particulier exhumer les os dès chefs, disperser. Il faut
ajouter à cela uhu : pratiquer certaines cérémonies lors de
Le terme ’ehu
R.l. Dordillon. Il
a
puovo, comme
pour sens : se
l'exhumation des restes des chefs
;
les
os
étaient alors net¬
toyés et entourés de soins particuliers avant d'être placés
dans un lieu sacré. Kake, par ailleurs, signifie grimper (façon
classique, dans les récits, d'accéder au ciel ou chez les
dieux), se mouvoir du bas vers le haut... d'où kakea : sacré.
Ces éléments apportent un sens supplémentaire aux
tatouages associés aux "banquets" évoqués par les mem¬
bres de l'expédition de 1804. C'était une façon d'assurer
une "garde d'honneur" au chef mais aussi, probablement,
d'unir les membres d'un groupe autour de devoirs sacrés
envers des morts à qui ils devaient leur puissance, leur bienêtre.... Il faut se souvenir de l'importance des mau tupapaku ou banquets en l'honneur d'ancêtres consacrés au rang
d'etua. J.B. Cabri et Mautai, d'après G.H. von Langsdorff
et D. Tilésius, partageaient des motifs communs ((reeheu,
mata toetoe) ; il est probable que leurs liens de parenté
soient à l'origine de cet “assujettissement" à Kiatonui, ses
ancêtres et "sa table" ! Une relation de ce type, concrétisée
par certains signes marquant des engagements envers les
etua, peut être envisagée pour les prêtres.
F
ha’a
mana ou
mana :
tatouage ancien
de Fatuiva destiné au-dessous du bras, pour
les hommes ; il
y est associé à un vi'i poi'i. Pour les femmes, il apparaît sur
la face interne de la cheville (W. Handy). Tauakika, tatoueur
l'intègre à un motif appelé vaitoe : vagin.
De fait, les trois compositions s'organisent autour de va¬
riantes du poka'a qui représente la matrice, le lieu et parfois
de cette même île,
l'instant de la naissance de la vie.
Le terme est formé de fa'a
danus et de
mana :
d'arbre...
au
sud,
ou
ha'a
puissance, pouvoir,
au
nord
morceau,
:
pan-
branche
pandanus, ou plus précisé¬
ment à sa racine comme le relève R. Suggs (cf. muko ha'a),
fait penser à la légende de l'île aux femmes où celles-ci sup¬
pléaient de la sorte au manque d'hommes 1
L'allusion à
un morceau
de
61.
Fafa ’epo :cf. haha ’epo.
62.
Fafau’a
sud, et hahau'a
au
hahau’a : le terme de fafau'a au
nord, désigne la grande raie manta :
ou
Manta birosths. Les deux
petits appendices représentés de
deux fouets céphaliques qui protègent les
le
cas
dans les bambous conservés à Vienne et
qui semblent correspondre à des ensembles destinés
bras.
Flandy relève un motif isolé au poignet de Tahiakahee
de Flakaui (Nuku Hiva). K.von den Steinen fait de même
W.
pour la pointe du nez de Tapata, habitant de la même
lée ; la raie s'y trouve associée à une bande de tortues
val¬
('au
kphai ou 'a'a k'iva) tatouée dans son alignement, sur la joue.
V. Lallour enfin, à propos du tatouage de la jambe keho vaevae, note qu'il comprenait des représentations de poissons
dont les hahau'a.
K. von den Steinen constate que les dessins zoomorphes
pourraient correspondre à des insignes de clan, notamment
dans les motifs faciaux de Nuku Hiva. Ainsi, alors que les
Taïpi semblent avoir eu une préférence pour le requin et la
raie (cf. les tapa enveloppant des crânes), leurs voisins et
adversaires Hapa'a marquaient une prédilection pour la tor¬
tue ; il ajoute qu'il n'était toutefois plus possible, à son
époque, d'en fournir la preuve irréfutable. En formulant les
mêmes réserves, il serait tentant d'ajouter que la raie repré¬
sentait une entité protectrice à laquelle la personne était rat¬
tachée par le biais de la généalogie du clan ou sa position
sociale.
Dening remarque que la raie manta, comme la tortue,
était utilisée lors d'offrandes importantes aux divinités et
pouvait être substituée à des victimes humaines.
63. Fanaua : ce motif, d'inspiration anthropo¬
morphe, est rarement représenté seul ; cf. 'a'a fanaua. Très
porté par les femmes et parfois par les hommes, ce qui
explique en partie la variété de ses représentations, il va de
la classique figure humaine aux schématisations les plus
abstraites, à partir du triangle. Les fanaua apparaissent sur
le dessus de la main (intégré parfois à un ka'ava), au poi¬
gnet, en bracelet, à l'arrière de l'oreille ou sur les reins, inté¬
gré au ka'ake hope... Chez les hommes, ils sont associés en
particulier aux mata hoata, tels ceux placés à l'extrémité des
bandes couvrant la poitrine comme une étole : les fau tai ou
kahu mo'ehu... Ils se trouvent dispersés, en fait, en maints
autres endroits du corps, alignés sur les reins, l'omoplate...,
juchés le long d'une carapace de ke'a nui ou imbriqués les
uns avec les autres comme des guerriers... Le dessin
semble évoluer sous diverses apparences : celle de l'hom¬
me,
60. Ea’a
aux
yeux et lui permettent de rabattre sa nourriture. La figura¬
tion de cette raie n'est pas rare sur les bambous gravés où
elle est souvent représentée en bande, comme dans la
'enata, de la mouche, tikau'e,
ou
de
ces
que sont les mahitoua...
Le terme est issu de hanau, au N.-O. ou
êtres batailleurs
fanau,
au
S.-E.
:
l'esprit d'une femme morte
couches.
naître, enfanter... Un hanaua est
pendant
sa grossesse ou en
Comme les Maoris en Nouvelle-Zélande, ceux
de l'archi¬
pel accordèrent aux âmes tourmentées de ces femmes une
grande importance. On dit à K. von den Steinen que ces
esprits étaient des sortes de fantômes féminins, souvent
reconnaissables à leur chevelure terminée par une tresse
rendue sur le dessin par une masse triangulaire noire. Ils
avaient
un nom
qui leur était propre ; les plus puissants
(cf. pa'i'o). Ils protégeaient les femmes
étaient héréditaires
et leur descendance contre les
64. Fata va’e
attaques d'autres esprits.
hata va’e : le père P.C. Chaulet
des compositions placées sur le pied,
plus précisément sur le métatarse. Il n'en existe aucune
représentation identifiée.
Le terme est formé de hata ou fata : ramifié et va'e : pied.
Ces mots sont utilisés, par exemple, pour dire : le tatouage
d'un tel monte jusque-lâ : "A4a nei te hata vaevae o".
cite
ce nom
à propos
ou
»
65. Fatina
: ce
motif était, au XIX‘ siècle, une des
compositions favorites des hommes du
sud
groupe
pour
poplité ; il s'étendit au groupe nord, au début
porté, dans les derniers temps du tatoua¬
ge, aussi bien par les hommes que par les femmes. Ses ori¬
gines sont sans doute anciennes mais il connut un plus
grand développement au moment où l'esthétique prima. Il
répondait à la recherche d'effets en négatif, où les parties
orner
le
creux
du siècle et était
laissées
taient
pua, très présents dans le fonds iconographique
et océanien. Il est à rapprocher des pua hue, pua
polynésien
hitu et pua
puaka, aux noms plus traditionnels, qui tous semblent desti¬
nés aux mêmes endroits du corps : les abords d'articulations
comme les chevilles, les
genoux, les épaules.
Ce nom de fe'o'o au S.-E., he'o'o au N.-O. désigne une
boussole, un compas de marine ainsi que les vibrations
d'une alarme I
réserve, souvent ornées de niho peata, ressor¬
un fond sombre. Les jambes (surtout leurs faces
en
sur
postérieures) y étaient ordonnées en grandes
zones sombres, appelées paka, où se détachait la blancheur
de bandes zigzagantes, non tatouées. Le creux du genou
était partagé en quatre paka triangulaires par deux obliques
qui déterminaient les fatina, ou paka fatina, animés par le
mouvement du corps ; cf. vai ta keetu très voisin d'aspect et
le hue tai qui semble être un négatif du fatina.
H
internes et
Le terme est issu de fati
(
: casser,
briser... d'où fatina
:
jointure, articulation, section...
66. Fau tai, fautata’i, fau tataki ou hau
tataki : ce tatouage masculin du cou et du torse est com¬
parable
aux pans d'une écharpe. En dehors de cette appel¬
lation propre au Sud, il était nommé parfois ti'i heke ou toi
ou bien hau tataki et ve'o a'o ; cf. également homae. Il était
apprécié à Hiva Oa, notamment à Puamau, et fut tatoué
sa troisième séance de tatouage. Les deux
pans partent du menton, passent par le cou, la poitrine, le
ventre
pour s'arrêter au pli de l'aine. Ils sont séparés l'un de
l'autre par une bande médiane étroite, non tatouée. Cha-,
cune de
ces^"bandes d'hibiscus" peut être caractérisée par
huit panneaux horizontaux où alternent motifs ornemen¬
taux et fonds unis (pepehipu). Ces derniers sont décorés de
rangées de dents de requins (niho peata) et de person¬
nages anthropomorphes miniaturisés. Un grand mata hoata
les termine toujours.
très
à Kena lors de
ffi æ
Le terme est formé de fau
hau
ou
:
Hibiscus tiliaceus mais
bord, génération, postérité...
ou écoulements qui ont lieu après la mort... Le mot tataki
signifie : sortir de tous côtés, en très grand nombre, foison¬
ner... E.Tregear constate que les sens très variés de hau
s'enchaînent, allant de brise à fraîcheur, de fameux à illustre
aussi serein et de tai
: mer...,
royal, à commander... Lors du haihai heaka,
ou cérémo¬
divinités, le terme de fau
sacré (lanière sacrée d'écorce) était cité dans le chant “ami
et
nie d'offrande de victimes
aux
hune". J.F. Stimson recueillit
riaux
aussi
aux
qui contribuent à étoffer
:
quelques maté¬
données ; fau signifie
Tuamotu
ces
lier, tordre, entrelacer... d'où décorer
lanières flottantes
avec
des
témoignages de
consécration. Ceci conduit au sens de sage, patriarche... Tai
peut avoir également le sens de déclamer, réciter, pronon¬
cer...,
de famille
ou
et
des couronnes,
groupe
ordonné
en
fonction du
autre... Il se retrouve dans d'autres noms de motifs
et
ke'a i'o he tai ; quant
koko'o hau,
veipu fau...
à fau
ou
sexe ou
hue tai
:
hau, il apparaît dans hei
sens possible de ce motif, soulignons
équivalent le ka mo'ehu et kahu mo'èhu dont on
sait qu'il était réservé aux chefs. On pourrait émettre l'hy¬
pothèse que ce tatouage, et l'ensemble qui s'y rattache,
furent attribués à ceux qui s'étaient emparés de captifs ou
au
groupe habilité à useï; du fau sacré, donc à offrir aux
Pour éclairer le
qu'il
68. “Ha’a epo”, haha ’epo, fafa ’epo,
’a ’a ’epo ou “aha hepo ” : ce tatouage, dont le nom
V. Lallour, Ch.L. Clavel, L. Rollin, K. von den
la bouche ; cf. fafa 'epo. Il est à rattacher
au groupe des bandes horizontales qui barrent le visage des
hommes. Non seulement il est appliqué sur les lèvres supé¬
rieure et inférieure mais aussi les gencives et s'étend parfois
jusqu'aux oreilles ; il peut alors correspondre à la bande
inférieure du tiapu. Les Pères notèrent qu'il pouvait, assez
souvent, n'être appliqué qu'au côté droit. À Ua Pou et Nuku
Hiva, il a pour équivalent le kutu 'epo ; cf. haha poriri.
est cité
couvre
Le terme est formé de haha
:
bouche, ouverture... et de
‘epo : boue, fange, sale.
\
E.Tregear note, à propos de haha, qu'en NouvelleZélande le motif pawaha correspond à des lignes de tatoua¬
ge qui vont du nez au menton en passant de chaque côté de
la bouche. Handy, qui travailla surtout à Hiva Oa, n'en parle
pas car il fait partie des termes, légèrement péjoratifs, utili¬
sés par les gens de Nuku Hiva, Ua Pou... pour se moquer de
ceux du sud ; il signifie bouche sale, terreuse.
69.
Ha’aki ti’iki
W.
Handy, correspond à
cas
dans
:
ce nom,
ce
un
motif.
70. Fia ’a kiva
:
V. Lallour et les Pères le citent
67. Fe'o'o
ou
he'o’o
:
dans les derniers temps, ce
fréquemment le tatouage du genou, ou paka
muo, et semble avoir été surtout porté par les hommes, mais
ceci peut être dû au manque de données concernant les
femmes. Il s'agit d'un petit dessin rayonnant qui, par analo¬
gie de tracé, équivaut au terme boussole ou rose des vents.
Il correspond à une variante des motifs en fleur ou en étoile :
com¬
tatouage du nez ; aucune représentation identifiée n'est
connue ; cf. 'a'a kiva.
La façon d'écrire ce nom et d'en interpréter les éléments
me
qu'il est d'autant plus arbitraire de faire un
ou haka qui renferme
l'idée de faire, provoquer... mais il pourrait aussi s'agir de
haha : ouverture au-dessus d'un trou, espace, intervalle...
ou bien de 'a'a :
rangée... ou encoreVigne, exister, être,
version choisie par les Pères. Kiva désigne une pierre rou¬
lée par la mer, pierre de fronde, plomb de fusil...
Si l'on s'attache aux indications les plus appropriées à ce
tatouage, Tregear relève pour ha l'idée de souffle et, pour
est si variée
choix. Le terme est formé de ha'a
motif ornait
tiré des carnets de
motif placé à la pliure du pied,
sur le devant de la jambe de Tuuakeena, selon les goûts en
vogue dans les derniers temps du tatouage à Hiva Oa. Son
apparence le rapproche des ipu ani ; il a pour équivalent
mata ia. Pour V. Lallour, qui résidait à Nuku Hiva, “hatiki"
était un motif destiné au dos du pied.
Le terme est formé de-ha'a ou haka, particule qui précè¬
de un très grand nombre de mots et leur communique l'idée
de faire, causer... puis de ki qui marque le superlatif et
exprime soit un mécontentement soit l'équivalent de
allons! courage !... ou éventuellement de 'iki : petit, étroit...
Quant à ti'i, il indique qu'il s'agit d'un tatouage, d'une
image...
Ce nom de motif pourrait signifier : allons courage I II est
également proche de hahake. Dans ce cas, ke : n'être plus
le même, être différent..., est à rapprocher du ki cité par
J.F. Stimson pour les Tuamotu. Ce dernier note que la parti¬
cule indique le changement, le transfert d'un état à un
autre, et en même temps, la tension extrême des muscles
ou l'idée de plein, mûr... Ce nom est d'autant
plus difficile à
transcrire qu'il joue sur plusieurs sens ; ainsi, ha'a 'iki tiki
évoque le fait de faire un petit tiki... ce qui semble être le
a pour
dieux leurs victimes.
par
Steinen...,
I
Te Patu Tiki
•
L’Art du
Tatouage
aux
Iles Marquises
a'a, le
des provisions, d'où exterminer jusqu'au dernier.
piller, razzier... Ceci, d'une certaine façon, rejoint une préçision apportée par J. Rohr à propos d'un hami de 4 m de
long çollecté aux Marquises vers 1840 ; ce serait, indique-til, une ceinture de guerre, corrélation supplémentaire entre
le port de certains hami et la guerre.
détaché noire. Tandis que kiva, aux Tuamotu, se
sens
dit d'une couleur noire
comme
chatoiement pourpre-(comme
au
plumes). Enfin, ce motif est à rapprocher de 'a'a
certaines
a pour équivalent kikiva puhi. L'allusion aux balles
de fronde laisse supposer qu'il pouvait être attribué à ce
kiva
qui
capacité de protéger des projectiles celui qui le porqui en ferait une marque anciennement destinée aux
guerriers.
tracé la
tait,
ce
71. Hahaka
est cité dans
nom
; ce
76. Hami ’o Tiu
tatouage n'est pas identifié ; son
séances
:
genre
de danse dont le
nom
des espaces
sur
vient de
78. Hatika
largement consacrés à la danse. Ka,
tatouage, dont le nom est cité dans
le dictionnaire de M®' R.l. Dordillon, n'est pas identifié. Cf.
: ce
*
ha'aki ti'iki.
73. Haha
Æ
poriri
ou
“aha polili” : Ch.L. Clavel
ce terme précise qu'il fait allusion à un tatouage circulaire autour de la bouche ; il n'en existe aucune repré-
qui cite
a
cf.
75. Haka hami
respond
aux
du genou.
fafau’a.
figures placées
Le terme est formé de
sur
haka,
:
hommes.
W|^Hr
qui
ua’e.
la divinité suprême
ma
:
il s'agit
du
en ce
nom
qu'elle
a
de dérision
tatouage facial des habitants de Hiva Oa ; il a pour
:
Hibiscus tiliaceus, écorce de
oe humu : lier, attacher... et de ma : pâte
l'arbre à pain fermentée, conservée dans un silo.
puis
du
Sa
traduction équivaut à "ma empaqueté”. La pâte du fruit de
l'arbre à pain est enveloppée dans des feuilles de hau qui
préservent sa fraîcheur. Cf. pakapaka ma. De telles railleries, très volontiers colportées d'une île à l'autre, font partie
de l'esprit facétieux des îles. À Hiva Oa, les habitarits de
Nuku Hiva sont désignés, en raison du paheke, sous le
sobriquet de mata paheke et ceux de Fatuiva, se nomment
eux-mêmes ihu epo.
81. Hau tataki
tataki.
^
-
P nH
multiples dont celui
uiiiuou-^
bnm
L'attribution du premier hami d'un garçon était une étape
importante, en particulier pour les enfants de haka'iki pour
lesquels le tapa était tiré d'un arbre étroitement associé à la
symbolique du chef et des esprits : le banian. H. Lavondès
rappelle que dans les textes mythologiques polynésiens, le
hami était aussi considéré comme un équivalent du pénis, à
la fois par sa contiguïté et en raison de sa longueur. Dans un
haka hami,
au
arbre
longue bande de tapa, cache-sexe porté par les
tout autre
ce nom
hatina : d.fatina oupaka fatina.
Le terme est formé de hau
de faire... d'où l'idée d'action mais aussi de danse, etc. et
de hami
ci. fata
équivalent : ti'ati'a pu.
noté par
aux sens
:
80. Hau huma
donné
les Pères, corle devant des cuisses, près
: ce nom,
den Steinen traduit
79. ^^Hatiki" : V. Lallour en citant ce nom indique
qu'il s'agit du tatouage du dos du pied ; cette précision est
à rapprocher de ha'aki ti'iki.
Le terme est formé de ha qui peut signifier quatre... mais
aussi quintessence... Pour J.K.E. Buschmann, du reste, il
s'agit d'un équivalent de "a, ahou" et oumati : soleil.
E. Tregear, qui le confirme, ajoute qu'aux Marquises notam-
d'abstrait.
les lignes entouraient la
rerepehi. J.F. Stimson enfin, pour les Tuamotu,
remarque que pori signifie : être rond, replet... d'où obésité, plis sur un corps'grassouillet... et que l'expression haka
pori s'applique à une pratique très valorisante au temps où
la maigreur était étroitement associée à la faim. Elle consistait, pour toute famille en mesure de le faire, à gaver un
enfant par une alimentation particulière afin qu'il soit le plus
replet possible.
:
ou
permet de nommer
le
74. Hahau’a
von
renferme aussi l'idée de souffle, tout comme aux
respirer... mais également : très
vénéré, très sacré... jusqu'à la notion de sacré absolu. Ha
tatouage de Nouvelle-Zélande dont
:
Tiu. K.
ment, ha
sentation. il est à noter que
bouche
a
Tuamotu où ha veut dire
W. Handy, à partir d'informatiens, reproduit un tatouage formant un cercle noir qui
couvre une grande partie du visage et que, sur les tiki. il se
trouve souvent une paire de demi-cercles placés à la cornJ®—missure des lèvres.
Le terme est formé de haha : bouche et poriri : circonférence, cercle, rond... anneau, pivot, axe comme dans poriri
fenua : axe de la terre. À noter que J.K.E. Buschmann, toujours avec les difficultés de transcription liées à l'époque où
furent recueillis ces termqs, note "haapolioé" : être délivré.
être sauvé, au sens biblique. E.Tregear, de son côté, cite un
'
cf. ani
77. Hata va’e
enfin, peut vouloir dire voile et hakaa'a signifie voguer.
72. Hahake
;
par "ceinturon de Tiu" ; Tiu étant le vent du N.-O.
amène les nuages de pluie... et donc l'abondance.
virer, tourner... Un certain nombre de motifs ont pour origine la participation aux fêtes communautaires qui se déroulaient
(cf. ci-dessus). Vient ensui-
la
l'univers
déformée mais intéressante, relevée à Nuku Hiva par
J.K.E. Buschmann : "ehaca, vahaca" : danser... venant proment
:
:
préposition 'o qui, devant les noms propres, signifie :
c'est, de... et Tiu : vent du nord. Nord... sous-entendant
éventuellement une allusion aux régions supérieures de
te
dans
bablement de haka
remplissage.
Le terme est formé de hami
hahana signifie : piquant, brûlant... que l'on retrouve
l'expression "mea hahana..." : (les tatouages) sont culsants. Enfin, il ne faut pas négliger la formule, probablesine
le
sur
septième et dernier jour des
de tatouage, quand étaient exécutés les motifs de
finition et de
le dictionnaire de M®' R.l. Dordillon qui
que le mot peut correspondre à un redoublement
de haka dont les sens sont très variés. Une forme assez voi-
indique
motif intercalaire, situé
: ce
bas ventre, fut tatoué à Kena le
l'expression
ordre d'idée, Stimson note pour
aux Tuamotu, le sens d'épuiser complètement,
.
H B
:
cf.
fau tai, fautatai ou fau
82. Hei : ce terme, généralement accompagné d'un
complément, s'applique à des motifs de remplissage issus
souvent, semble-t-il, des ke'a. Ils pouvaient être placés en
divers endroits du corps : le cou, autour des ipu de la face
interne du bras, au pied...
Le terme est formé de he/: collier, guirlande, couronne....
propriétaire, maître... Le travail de J.F. Stimson permet d'en
préciser les sens ; être capturé, encercler comme dans un
filet et marque circulaire... mais aussi : faire face..., accueillir
avec une couronne et être couronné, au sens polynésien du
terme, c'est-à-dire honoré de colliers. Enfin, par extension
poétique : résidence des dieux, ciel, etc. Comme pour 'a'a.
ce terme très général prend tout son sens lorsqu'il est déterminé par une image ou une allusion précise.
Mrs J.S. Warren remarqua que, dans l'archipel, une étroite bande de tapa portée autour du cou ou aux chevilles était
marque de distinction souvent invoquée pour expliquer
les attentions particulières portées à une personne.
une
83. Hei kaki
hei kaki i'ima
et
:
tatouage aux pieds et aux mains ; cf.
hei kaki
vaevae.
Le terme est formé de hei
(cf. ci-dessus), puis de kaki :
désirer passionnément...
Les observations de Mrs J.S. Warren permettent de pen¬
cou...,
ser
qu'il s'agit ici d'une
marque
84. Hei kaki ’i’ima
existe
:
de distinction particulière.
tatouage au poignet ; il n'en
représentation identifiée.
aucune
Le terme est formé de hei et kaki
'ima
ou
'i'ima
:
main, bras.
signifie qu'il forme
L'usage de porter un lien,
Il
laire à
une sorte
(cf. ci-dessus) puis de
de bracelet
bras.
circu¬
au
un anneau, ou une marque
proximité d'articulations est très ancienne et serait, à
l'origine, à associer plus spécialement au désir de protéger
ces
articulations.
85. Hei kaki
vaevae
:
ce nom
a
été donné
au
tatouage placé soit à la cheville, soit au pied. Le témoigna¬
ge du médecin V. Lallour est très précis : tatouage de l'arti¬
culation métatarse
aucune
phalangienne ; cf. hei kaki, il n'en existe
représentation identifiée.
Le terme est formé de hei et kaki (cf. ci-dessus)
vaevae :
puis de
jambes, pieds...
86. Hei koko^o hau
ou
“ehi kokohaou”
pour Lallour il s'agit d'un tatouage sur le ventre ;
Steinen note pour koko'o hau : enlacements de
motifs hikuatu et hiku pona.
Le terme est formé de ehi
:
den
fils. Cf. les
K.
von
: noix de coco ou hei (cf. cidessus) et de koko : enveloppe de l'inflorescence du coco¬
tier, mettre en lanières... enfin de hau au N'.-O., ou fau au
S.-E. Pour
chaînent
:
E.Tregear, les
très variés de
sens
ce terme
s'en¬
royal,
désigne le plus souvent un arbre, l'Hibiscus
écorce et les lanières qui en sont tirées... lier,
de brise à fraîcheur, de fameux à illustre,
commander... Il
tiiiaceus,
son
entrelacer... d'où décorer
avec
des lanières flottantes
et
des
témoignages de consécration mais aussi ce qui
serein, pacifique... Tout ceci aboutissant au sens de
couronnes,
en
plumes de
coq,
(cf. ci-dessus) et de ta'avaha
:
formant diadème.
89. Hena
: petit motif porté aussi bien par les hom¬
les femmes, d'après les Pères et dont K. von
den Steinen donne des exemples situés entre la région
iliaque et l'aine, sur le modèle de femme tatouée de Kahi
(Hiva Oa). Il correspond au quart supérieur d'un corps
humain, divisé longitudinalement comme les ti'i vae tahi. Ce
genre de motif termine certains ka'ake et motifs en guir¬
mes
que par
landes tels
ceux
de la hanche, au-dessous de la courbe des
’otipi qui ornent le postérieur.
Le terme hena signifie : fortement et hehea : écarter for¬
tement les jambes, tandis que hena aux Samoa, d'après
B. Mosbiech, signifie : creux de la cuisse... et henahena
kopu aux Marquises ; extrémité des côtes.
Le côté contrefait, partiel, inachevé... de-certains êtres
est un sujet très présent dans la tradition orale ; dans le
tatouage il se retrouve à propos des ti'i vae tahi, Pohu, etc.
90. He’o’o
:cf.fe’o’o.
91. “Heou”: d'après J.K.E. Buschmann ; espèce de
tatouage ; cf. keheu.
92. Hiamoe
M. Radiguet le tatouage le
de qualité". Il se présente,
selon ses propres termes, comme un bandeau horizontal
qui couvre les yeux ; vient ensuite le paheke. Cf. mata hia¬
:
c'est pour
plus important, "celui des
gens
moe.
93. Hiki a tama : pièce de tatouage dont les seules
représentations connues sont conservées sur quelques
plaques d'écaille sculptées de “diadèmes" paeke'a ou paekaha. Le père P.G. Chaulet note que ce motif était porté sur
le cubitus par certaines femmes. Cf. également "eu kake",
"heou", keheu,.“tuaheu".
Le terme est formé de hiki
mettre en
lambeaux...,
de Porioho, vieux tatoueur de l'île, pour W. Handy. Il pour¬
rait représenter un collier de coquillages.Cf. an; a Tiu...
94. Hikuatu, hikuhikuatu ou ’a’a hikuhiku : ce motif masculin constitué d'une succession de tri¬
privilégié à celle-ci ou bien encore qu'il manifes¬
égard. Les Marquisiens étaient répu¬
tés pour leur savoir en matière de magie, de même que
pour leur aptitude à réaliser des tressages d'une extrême
d'un accès
te le rôle du chef à cet
finesse. Leur façon de solliciter le sort tenait en bonne par¬
tie de l'art des nœuds et de l'entremêlement des fibres. Cf.
eu
kake, koko'o hau.
87. Hei
poi’i’ : motif ancien de Fatuiva porté
femmes au-dessus du
lé kohi'u,
ou
à la cheville
d'après le dessin et les indications
Le terme est formé de hei
pohri : circonférence,
(cf. ci-dessus) et de poi'i' ou
pivot, axe... c'est aussi le
nom du coquillage Turbo setosus (H. Lavondès). D'une
façon générale poli ou pori désigne la rotondité ou une
légère çonçavité...
anneau...,
88. Hei ta’avaha : motif en guirlande, à la base du
poignet, destiné autrefois, aux femmes de Fatuiva et reçueilli
par W. Handy auprès du dernier tatoueur de l'île, Porioho. Il
rappelle un point de broderie ; cf. an; ata, an; a Tiu, pi'ia 'o
Tiu, ti'i vae tahi... Il peut paraître curieux qu'il s'agisse d'un
tatouage féminin si celui-ci est un rappel du droit de porter
'
puis de
: se
par les
poignet, dans-un arrangement appe¬
sage, patriarche...
Il est possible que ce motif soit lié à l'idée d'abondance et
au souci de ne pas manquer de nourriture, qu'il soit le signe
vw\
Le terme est formé de hei
coiffure,
qui peut désigner ce qu'il y a de plus sacré mais
indique aussi un rapport de dépendance, spécialement lors¬
qu'il s'agit de la famille, et de tama : fils, enfant...
Le sens habituel de hiki aboutit curieusement à l'expres¬
sion hiki ';■ te tama : prendre un enfant dans ses bras. Le
père P.G. Chaulet indique qu'être porté sur les épaules était
une très
grande marque de distinction, pratiquée en parti¬
culier pour les enfants de chefs et cheffesses. H. Lavondès
note à propos de ha'a fifi [fifi au S-E., hihi au N-0.) sa rela¬
tion avec le geste qui, pour l'oncle, consiste à placer son
neuveu utérin au-dessus de sa tête... à rapprocher de l'ex¬
pression maorie whaka ihi (E.Tregear) qui signifie rendre
sacré et de ihi qui, aux Tuamotu, a le sens de pouvoir, d'où
haka ihi : investir du pouvoir (J.F. Stimson).
est
AVrV^
prestigieuse coiffe en plumes de coq des guerriers : le
(cf. hopu moa). S'agit-il pour ces femmes d'un
devoir de mémoire, comparable à un tatouage de deuil ?
la
ta'avaha
a
angles opposés, diversement combinés, n'est pas rare sur
les bambous. Souvent disposé en doubles rangées, il appa¬
raît en bracelet ou par petits groupes dispersés sur le visa¬
ge, les bras ou les jambes ; cf. po'epo'e. Il est souvent inté¬
gré, dans les derniers temps du tatouage, aux grands aplats
noirs : fatina, paka et pahito. Au S.-E., ce terme a pour équi¬
valent tava tandis que koko'o hau est aussi utilisé à Nuku
Hiva et Ua Pou.
Pour
hiku, cf. 'a'a hikuhiku. La seconde partie du nom :
atu, désigne la bonite, Scomber pelamys, de la famille des
thons (cf. tava) et marque la supériorité, l'éloignement ou la
crainte... Il
exprime aussi la réciprocité d'action. L'expres-
Te Patu Tiki
•
L’Art du
Tatouage
aux
lies Marquises
tion que D.Tilésius et G.FI. von Langsdorff en donne est
celle d'une courbe composée de quatre lignes ; deux épais¬
sion ue atu ue mai signifie s'entr'aimer, ce qui serait assez
joliment représenté par cette chaîne de triangles unis par un
des sommets
;
cf.
une
certaine similitude
avec
le te a'ahi-
la
rattacher
K. von den Stelnen constate que la zoologie, et tout par¬
ticulièrement le monde marin, a fourni nombre de noms de
qui font allusion à des animaux dont la valeur sym¬
bolique était importante. Le poisson était l'offrande par
excellence faite aux divinités. À la bonite à ventre rayé était
accordée l'image d'un animal de proie ; à celle du tava (nom
du Sud pour les mulets qui se déplacent par bancs et sont
très appréciés) s'attachaient des qualités qui les rappro¬
chaient des humains dont ils comprenaient le langage,
?
possible que, selon la partie du corps où apparaissait
ou tel aspect de ces différents sens l'ait emporté.
jambes, et aux mollets en particulier, semble être atta¬
Il est
le motif, tel
d'agilité et d'efficacité ; à cet emplacement le
illustrer l'aptitude de celui qui le portait, tant
pêcheur que guerrier, à poursuivre sa proie. Une remarque
de D. Tilésius renforce cette idée. Il constate que les Marquisiens exprimaient leur pensée grâce à des images très signifi¬
catives ; ainsi ils comparaient un ennemi qui fuyait à un pois¬
son volant poursuivi par une dorade ou une bonite....
chée l'idée
H
a
95.
pu
orné de chevrons ;
K.
: K. von den Steinen relève ce motif
le pourtour d'un triangle disposé au centre
du front de Neo Fitu, de Ouia, (Fatuiva).
Le terme est formé de hiku
la queue
:
d'où,
204
partie du poisson située
pour K. von den Steinen,
compter.
déjà évoqué à propos
du motif ave, s'apparente à la science des généalogies.
K. von den Steinen souligne la présence de nombreux
motifs inspirés des animaux : les dents de requin, vertèbres
d'anguilles, yeux de crabe, pattes de cent-pieds, queux de
bonites... À chacun est associé une vertu, un trait qui le rap¬
proche de l'homme. La pêche à la bonite dans le vieux
fonds iconographique océanien est associée à la quête de
victimes humaines. Le triangle enfin, présent avec ses déri¬
vés depuis ce lointain passé, est souvent utilisé pour suggé¬
rer des dents (cf. niho peata), quand ce ne sont pas de
petits êtres dont la forme indique le statut divin ; ils sont
petits car ce ne sont que des esprits familiers. Ils courent le
long des paipai'io et paka... Sous la forme de losange, ils
L'art des nœuds et le terme pona,
caractérisent la tête d'êtres "surnaturels" comme les
cf. nafa.
den Steinen remarque que
von
les Polynésiens
com¬
sa puissance, dont celle de guer¬
Parmi les significations relevées par
J.F. Stimson, il faut noter : transpercer, percer comme les
rayons du soleil... zénith. Les hommes qui, au XVIII' siècle,
portaient ces hoka, ont peut-être été considérés comme
frappés par la toute puissance d'une divinité. Dans la pen¬
sée et l'Iconographie, se trouveraient associées l'idée de
frapper et l'image d'un soleil ardent et de ses rayons ; cf.
nageoires caudales et, au figuré, enfants, descendants...
puis de pona : nœud..., manière de compter par quatre,
mot, alliance sacrée. J.F. Stimson complète ces données
par : jointure, articulations... ainsi que : façon ésotérique de
les
damier issus du tressage.
les différentes facettes de
sur
entre le ventre et
en
prenaient ce terme au sens de bâton pointu, traduisant
l'idée de piquer, percer... qui aboutit à celle d'homme, sous
Hikupona
intercalaire
motifs
signifie douleur cuisante, courage, bravoure...
guerrier et jeune garçon ; ainsi, la grande fête de présenta¬
tion des tatouages pouvait être appelée koika tuhi tiki ou
hoka (père P.G.'Chaulet). W.P. Crook relève l'expression
“oka-oka" pour désigner les ka'ioi, à Nuku Fliva.
Les chevrons, dans les représentations humaines sché¬
matiques, évoquent parfois l'image du torse, en simulant les
côtes. K. von den Steinen associe les hoka, en général, aux
tracés en chevrons issus du tressage ; en particulier celui
des éventails qui sont, pour leur forme la plus élaborée, un
insigne de pouvoir. Ces mêmes marques ornaient souvent
les tiki, perpétuant peut-être la coutume, bien conservée en
Polynésie occidentale, d'envelopper de nattes précieuses
les plus hautes personnalités ou les morts (ce décor s'est
conservé en partie sur certains jusqu'à nos jours, mais les
intempéries les altèrent très rapidement). Le père PC. Chaulet
ajoute que les femmes avaient certaines parties du corps
selon d'anciennes traditions.
motif
aux
Le terme
motifs
Aux
et deux fines, interrompues, pour trois d'entre elles, par
répétition régulière d'un demi-etua des plus simples, à
ses
'0.
nea
rier
intrépide.
mata
komo'e, mata toetoe,
uma
oka...
98. “Hoka hima”, hokahoka ’i’ima ou
’i’ima ’oka et ’oka ’i’ima : V. Lallour et P.G. Chaulet
que ce terme désignait le tatouage des avantpère précise qu'il s'agit en principe de raies trans¬
versales et M*' R.l. Dordillon, qu'il était appliqué sur la face
indiquent
bras: Le
externe
du bras.
Le terme est formé de hoka
§
re...,
:
douleur cuisante, bravou¬
guerrier, enfant de sexe masculin et de '/ma ou '/'/ma :
main, bras.
K. von den Steinen
en obtint une composition complexe,
auprès d'un tuhuna de Fatuiva, dans laquelle entrent des
ces tatouages du bras
/ma oka : "... Plus haut, les dessins sont beau¬
chevrons. Ch.L. Clavel décrit ainsi
qu'il
nomme
coup moins déliés ; ce sont des figures géométriques
variées ; carrés, triangles, losanges, rectangles plus ou
fanaua,
les lézards...
allongés, cercles concentriques, etc. séparés par des
lignes droites, courbes, brisées ou ponctuées, figures dont
les parties sont le plus souvent symétriques et correspon¬
moins
96. Hoana
O
s'étalait
se,
de
le dos et
hoaka
pièce de tatouage qui
les côtes représente la planche épais¬
:
cette
dent à des dessins situés
légèrement concave, sur laquelle était battu le fruit cuit
l'arbre à pain, denrée principale et nourriture par excel¬
lence
O
sur
ou
aux
îles
Avec l'arrivée des
duite
Marquises.
figuratif, recueilli par K. von den Steinen
auprès d'un tuhuna de Fatuiva, est figuré tout ce qui était
nécessaire à la réalisation de la popoi : cette planche, le
hoaka puis deux pilons, ke'a tuki popoi, et les deux réci¬
pients ronds, ko'oka, qui contenaient l'eau nécessaire au
pétrissage.
ou ’ofeo : motif inspiré par le symbole du
qui, selon D.Tilésius, maintenait celui qui le portait
dans la subordination à un tau'a ou tuhuna important. Avec
le "nœud magique” (cf. eu kake), il manifestait le pouvoir
conféré à ces derniers et faisait, en outre, partie des mar¬
97. Hoka
ques
d'enrôlement
en cas
d'affrontement. La représenta-
le membre du côté opposé...
aux
Marquises... s'est intro¬
coutume..., sur la face antérieure des
avant-bras
majuscules en
gros caractères d'imprimerie... dont la réunion indique les
noms et prénoms de l'individu... ou ceux de personnes
aimées... Les femmes tout particulièrement affectionnent
ce genre de tatouage".
Vouloir attribuer aux bras la force de frapper comme les
rayons du soleil, ou éventuellement de venger, n'est sans
doute pas absent de l'idée des tatoueurs et de ces tatou¬
ages anciens ; cf. les remarques faites pour hoka, ci-dessus.
s'étalent maintenant... d'immenses lettres
Dans le dessin
lien
une
sur
Européens
'
99. Homae
: le père P.G. Chaulet note que ce terme
motif masculin partant de la gorge pour des¬
cendre jusque sur le ventre.
désignait
un
•
de Fatuiva, désigne un poisson non identifié.
père remarque du reste que le tatouage "des anciens"
représentait souvent des poissons et des cocotiers. L'exem¬
ple obtenu par K. von den Steinen pouvait être placé où
l'on voulait, ce qui semble indiquer que ce tracé, maladroi¬
tement figuratif, était d'inspiration récente. Cf. Fau ta/, hau
Ce terme,
Le
tataki, kahu mo'ehu, teeva, vahana kaki, ve'o a'o...
100. Honona : pièce de tatouage pour la nuque. Le
spécimen porté par Takao (Hiva Oa), correspond à un
champ noir rectangulaire où se détache, dans le bas, une
rangée de motifs en dents de scie appelés koniho.
Le terme honona ou honoka signifie nuque. Il est luimême composé de hono : cri que pousse le prêtre, ou le
tuhuna, en certaines circonstances, cri poussé à l'unisson par
la multitude, puis ka : marquant le superlatif, variété d'oiseau,
plonger, voile d'embarcation ou grosse mer. Aux Samoa, à
Hawaii... hono désigne la nuque. E.Tregear rapproche hono,
aux /Warquises, de honu, la tortue. Les autres,sens de hono
étant : joindre, unir... pouvoir, influence, mana...I.F. Stimson,
précise que ce mot, aux Tuamotu, signifie aussi : retourner un
don
en
nourriture, nourriture offerte à
d'un sacrifice humain
ou
une divinité, la victime
animal..., l'assistant d'un grand prê¬
tournure poétique, il désigne la
prévenir la mise à mort d'un être cher,
venger une offense ou une insulte...
On remarquera l'abondance de sens associant ce terme à
tre... de même que, sous une
tortue, tuer afin de
l'idée d'intercession
avec
101. Honu
G.H
l'au-delà.
Handy en relève un bel exemple sur la face pos¬
jambe de Napueua (Hiva Oa) tatouée par
Tookohe (Tahuata). Il diffère peu de l'arrangement masculin
appelé puto'o.
Le terme est formé de hope : derrière, queue, bout,
fond, demi... et de 'a'o : sous, dessous, bas... L'expression
hope '/ 'a'o désigne la partie inférieure d'un objet long.
J.K.E. Buschmann remarque que le mot “hobe" était parti¬
culièrement utilisé dans le groupe nord de l'archipel et
cuisses. W.
térieure de la
entrait dans des tournures souvent liées à la danse
“hobe te cdica"
ornement
:
danser et “hobe
de danse, cheveux très
104.
Hope ke’a
comme
la moitié
ve
renforcée
;
tains ke'a. Les
.
von
cf. “eata te hae", mo'oa vaha et peut-être cer¬
représentations de tortues ne sont pas rares
pyrogravés... Dans les pétroglyphes, elles
nombreuses aux /Vtarquises qu'aux
Îles-Sous-le-Vent mais eurent leur importance. Cela semble
plus vrai dans certaines vallées que dans d'autres, comme le
remarque K. von den Steinen pour les Hapa'a, à Nuku Hiva,
ou à Fatuiva, pour les ke'a. De même, la place de motifs
zoomorphes, sur le visage notamment (cf. ’a'a kiva), fait
penser qu'ils furent associés plus spécialement à un rama¬
ge, un clan... tout comme certains noms le sont entre un
sur
homme et
un
animal, cf. Honu, chef de Vaitahu (Tahuata),
s'agit que d'hypothèses que certains, comme
Handy, mirent en doute.
etc. Mais il ne
W.
102.
Hope
les Pères, désignant
de ka'ake
hope. E.Tregear relève hopehope en Nouvelle-Zélande :
lignes tatouées sur les cuisses des femmes.
Le terme hope signifie notamment : derrière, fond... En
principe il est utilisé pour les femmes.
un
: nom,
recueilli
par
tatouage des fesses ; il est parfois synonyme
103.
donné
Hope ’a’o
aux
: nom recueilli par les Pères et
motifs féminins placés à la naissance interne des
longs
que
portent les
variante du ke'a (Fatuiva), qui
supérieure du corps de l'etua. L'exemple relevé
placé à l'index droit d'une femme
par K. von den Steinen est
de Puamau (Hiva Oa).
^
hope (cf. ci-dessus) ; J.F. Stimson
pour hope note ; finir, terminer... d'où frontière, limite...,
moitié inférieure du tronc d'une femme, parties génitales
comprises, d'où clitoris. Le mot ke'a, aux Marquises,
désigne habituellement une pierre ou ce qui y ressemble.
Aux Tuamotu, Keha est le nom d'une étoile ; kea signifie :
écume, mousse, toute matière mucilagineuse, semence
humaine... ou tortue luth (Dermochelys coriacea). Par "moi¬
tié", sous ce nom et dans ce dessin, sont probablement
Le terme est formé de
femme, l'animal marin et l'oiseau,
l'homme et le divin.
105.
Kena,
cré
au
Hope nui : motif tatoué au dos des cuisses de
second jour de tatouage succédant à celui consa¬
visage. Ce terme est à rapprocher de /pu nui et ke'a
au
nui. Il n'en existe
aucune
représentation identifiée.
hope (cf. ci-dessus) et de nui :
Le terme est formé de
grand... ;.J.F. Stimson complète ces données par : fameux,
de haut rang, puissant..., difficile, nécessitant de la persévé¬
rance pour être accompli comme une tâche de longue halei¬
ne.
s'agit d'un terme voisin de hope qui probablement
sur la grandeur du tatouage lui-même, qui
couvre une zone
plus importante, soit sur la dimension du
tracé par rapport à sa taille habituelle. Il se peut aussi que
cette importance soit en relation avec la personne ou l'acte
accompli. Ici, Kena, à ce moment du récit, n'est en principe
qu'un ka'ioi.
Il
insiste, soit
106.
les bambous
sont nettement moins
comme
lui, d'un tracé anthropomorphe privilégiant
associés l'homme et la
Langsdorff remarque que ce
tatouage de tortue porté par les hommes, sur le bras plus
spécialement, était dispersé sur le corps, comme d'autres
motifs zoomorphes, souvent entre des compositions plus
importantes ; cf. kivakiva. D.Tilésius note qu'il était, à Nuku
Hiva, un symbole de devoir réciproque. W. Handy retrouve
ce terme à propos d'un tracé du style ancien de Ua Pou
porté par une femme très âgée de Hakahetau : Hono Hokati.
Le mot honu désigne la tortue verte, ou tortue franche,
Testudo ou Chelonia mydas, dont la pêche et la consomma¬
tion étaient réservées aux membres les plus tapu de la
société. K. von den Steinen indique que les tortues étaient
d'importants médiateurs et pouvaient être offertes pour
obtenir la pluie, par exemple ; W. Handy mentionne leur of¬
frande lors des rites de fin de construction d'un paepae et le
départ de l'âme d'un défunt. La réflexion de D.Tilésius qui
rattache le honu à la série des motifs domestiques s'en trou¬
:
:
H
et hobou moa" :
moa
danseurs, plumage porté au postérieur.
dérive,
Index
Hope vehine
: ce
motif remarquable d'Hiva
présente deux versions issues d'un motif anthropo¬
morphe. L'une est pratiquement équivalente au ke'a, la
seconde est de conception cruciforme. Dans les deux cas il
s'agit d'une évolution de l'image d'etua, comme l'a démon¬
Oa
tré K.
von
den Steinen. Le schéma de base connaît
loppement plus important d'une de
un
déve¬
extrémités et
conserve ici, de façon très abstraite, quatre membres alors
que, quelquefois, le tronc et la tête peuvent disparaître. Le
tout s'inscrit dans un carré, allusion possible au sacré.
W. Handy, en 1938, alors qu'elle reprend quelque peu ses
travaux à la lumière de ceux de K. von
ses
den Steinen,
remar¬
motif semble issu du rapprochement de deux
tracés en trident, symboles de figures masculines ; l'union
de deux d'entre eux formant un hope vehine. K. von den
Steinen pense, par ailleurs, qu'une part des pahito est issue
de hope vehine dont les courbes de l'espace interne furent
partiellement noircies. Or le pahito symbolise la place du
que que ce
chef entre les deux strates de l'univers. Autre aspect éton¬
nant de ce motif, qui n'en manque pas, probablement en
rapport avec ce qui précède, l'énorme paradoxe qu'il y a à
évoquer cette partie du corps de la femme considéré
205
Te Patu Tiki
H
•
L’Art du
Tatouage
aux
Iles Marquises
d'impureté par dessus tout. W. Handy
le sexe féminin est très discret, dans
l'art marquisien en général, et abordé essentiellement par
les poka'a, vaito'e et ce motif. Par contre, le désir de fécon¬
dité, intimement lié à toute entreprise dont on attend un
fruit, est omniprésent. On trouve ces hope vehine, pahito
ou ke'a, allant du
postérieur à la cheville, sur des jambes
d'hommes mais aussi sur le tronc, les bras et même les joues
et l'occiput. Ils peuvent être utilisés aussi en motif de rem¬
plissage (cf. le style komo'e) et être intégrés parfois à des
motifs composés comme les vai '0 Kena et vai '0 Tefio.
Le terme est formé de hope (cf. ci-dessus) et de vehine :
comme
source
constate
du reste que
femme, épouse...
Une traduction, au premier degré, donne "postérieur de
femme", mais il faut lui reconnaître plusieurs niveaux de lec¬
ture, comme c'est habituellement le cas que ce soit pour le
nom ou
le motif lui-même I
Hopu : motif porté par les hommes sur les
d'après les Pères ; aucune représentation identifiée
107.
côtes,
n'en
a
été conservée.
hopu signifie : embrasser, saisir au corps, adop¬
prendre, concevoir, être enceinte... mais aussi, albatros.
Le terme
ter,
108. Hopu moa ou ''%obumoa" : D.Tilésius
explique que sur les places des fêtes avaient lieu, pour la
plus grande joie des spectateurs, des compétitions d'échasses, de lutte, des courses, des danses... jusque tard dans la
nuit. Il ajoute qu'amis et ennemis, momentanément réunis
autour de ce que A.J. von Krusenstern nomme des "jeux
olympiques", portaient des tatouages liés à ces grands
moments : "tapuvai kake", hue ata, hue a kake et ce motif. Il
ajoute qu'il n'était pas destiné à être uniquement tatoué mais
aussi à
ao6
orner
les échasses. Cf. ‘emutete et hei ta'avaha.
Compte tenu de l'ancienneté des sourcés, dans les¬
quelles ce nom apparaît, il pourrait être tout aussi bien
orthographié 'opu moa ce qui serait différent. Si l'on tient
compte du contexte auquel il est associé, l'orthographe de
D. Tilésius est justifiée ; si l'on considère la place des jeunes
dans ces compétitions (des aînés, ou 'opu, en particulier), la
seconde n'est pas sans intérêt. Il est possible, là encore, de
jouer sur ces diverses combinaisons, peut-être voulues,
comme le souligne la parenté des sens.
Le terme est formé de hopu (cf. ci-dessus) ou de 'opu, au
S.-E., kopu au N.-O. ; ventre ou fils premier né, selon une
terminologie du sud (W. Handy). Aux Tuamotu hopu signi¬
fie en particulier plonger, saisir un adversaire par les jambes
(phase de certains jeux pratiqués sur le tohua). La traduc¬
tion de moa : poule, serviteur d'un tau'a (prêtre) ou cuit,
doit être éclairée par J.F. Stimson qui note aussi les sens :
être consacré
ou
rendu sacré. J.K.E. Buschmann, enfin,
mentionne le "hobou moa"
comme
"ornement de danse
:
longs que portent les danseurs ou plumage
porté sur le cul" ; le père P.G. Chaulet évoque ces orne¬
ments, plus haut que les ta'avaha, portés indifféremment
sur les reins ou encadrant le visage. Cf. matua he'e moa.
Soulignons, à propos du terme moa, au sens de cuit,
associé à sacré, que l'usage de la poudre de safran cuit : eka
moa avait une valeur symbolique extrêmement importante,
tout particulièrement lors des grandes fêtes communau¬
taires. Les seules représentations concernant ce motif sont
quelques étriers d'échasses de l'extrême fin du XVIII' et du
cheveux très
début du XIX' siècle.
109. Hue
a
kake
ou
'^‘wehakake”
marque pour D. Tilésius une obligation de
tohua ; la réalisation ou remise en état de ces
sant
en
: ce
travail
motif
sur un
derniers
se
fai¬
à la demande du chef. D'après lui, ce qui
activités était un ardent désir de fête et de paix
commun,
motivait
ces
que ces
compétitions permettaient de satisfaire. Cf. hue ata.
Le terme est formé de hue
:
variété de cucurbitacées
(Lagenaha siceraria), d'où tout récipient à large ouverture
et au figuré : chef ; aux Tuamotu, nom donné aux organes
sexuels féminins... (en marquisien, u'e désigne le pénis). Le
son a exprime ce qui est sacré, désigne le jour, le soleil, etc.
Comme préfixe, il marque un rapport de dépendance, spé¬
cialement
ou
kake,
la nourriture
envers
ou
la famille... Quant à (ra'a/re
exprime la notion de monter ; c'est aussi un
mot
ce
important type de tatouage.
Le hue est une image attachée au chef, aux Marquises
comme aux Tuamotu très certainement ; cf. etua paou. Cette
composition est probablement une représentation symbo¬
lique du monde. L'espace central, vaste champ noir et rec¬
tangulaire, selon la forme choisie pour toute structure archi¬
tecturale, est occupé par la succession sans fin de deux
cercles unis par une horizontale allant d'un centre à l'autre.
Les courbes, d'après les notes de D. Tilésius, pourraient être
l'image de ce qui réglait la vie des hommes : un subtil équi¬
libre d'échange et de réciprocité. L'image est valable dans la
vie du couple, dans celle du clan ou, comme ici, envers ces
le monde des humains et celui des
esprits, auquel il est lié. La relation avec les esprits est située
symboliquement sur le tohua (ici le bandeau central), lieu
des échanges du groupe avec ses divinités tutélaires. Cette
composition se trouve cantonnée par deux frises diffé¬
deux entités que sont
ligne claire isolant des espaces
rectangles noirs, image du monde des
humains et, en haut, une alternance de triangles clairs, dont
les centres sont occupés par un motif très fin en T, et de
dents de scie noires (niho peata), symbolisation peut-être du
monde des esprits et de l'opposition entre po et ao.
rentes
bas,
: en
une grecque,
où alternent carrés et
110. Hue ^a’o
:
motif ornant la face interne du haut
L'exemple recueilli par W. Handy à Nuku Hiva
est un équivalent du pahito et du hope 'a'o ; il correspond
au bloc rectangulaire d'un puto'o, sans la partie courbe sous
de la cuisse.
le fessier.
hue est une métaphore
varient selon l'accentuation.
R.l. Dordillon note que
Quant à 'a'o, les
Dans le
ou
de 'a'o
:
sens
tatouage, il s'agit souvent de a'o : sur le devant
dessous, mais les Marquisiens aiment jouer avec
probable qu'il
les mots et il est
au
de chef.
chef et à
une
vision de
y
son
ait ici une allusion cachée
rôle vis-à-vis des vivants.
E.Tregear explique
en effet que Ao personnifie, dans la
mythologie, la lumière et le Monde Supéqeur par opposi¬
tion au Monde Souterrain ; d'où le sens de jour, lumière
opposé(e)s à ténèbres, de monde visible par rapport à l'in¬
visible. Dans la poésie, le terme est utilisé comme équiva¬
lent de chef, ou maître tout puissant, lors d'adresse ou d'in¬
terpellation de dignitaire ou de divinité (J.F. Stimson). En
cela, il est intéressant de rapprocher ce terme d'autres tels
que "apihao", etua paou, ipu 'a'o, hue po, kapu 'a'o...
Si l'on examine les divers équivalents de ce motif, la
notion de passage, contenue dans pu, transparaît, de même
que celle d'axe vertical qu'exprime to'o ; à ces images s'as¬
socient celle du chef traduite dans le pahito qui symbolise
sa position dans le monde. Dans celui-ci, le chef est évoqué
de façon on ne peut plus abstraite, probablement par l'axe
vertical clair. Il est dépeint comme support ou pivot de son
clan,
au sens
de médiateur entre le monde invisible et celui
des ‘enata. Le rôle du chef est de faire passer ce
satisfaire les dieux afin que ceux-ci le rendent en
et fruits abondants aux humains.
111. Hue
motif est,
travail
Le
ata ou
comme
sur un
le hue
tohua
ou
a
“wehata”
kake,
une
taha koina.
:
qui peut
bienfaits
D Tilésius ce
d'obligation de
pour
marque
motif, légèrement différent chez Langsdorff, consiste
en une
étroite imbrication de carrés
inclus dans
un
opposés à des carrés
tracé intermédiaire entre la
courbe, le carré
rectangle. Le jeu, entre parties noires et blanches, fait
figures qui, isolées, se rattachent à l'extrême
stylisation d'un être ayant, soit les deux mains levées, soit
et
le
ressortir des
l'une tournée
le ciel et l'autre baissée
vers
vers
la terre (atti¬
dans les pétroglyphes). Il est possible
que l'on soit encore ici en présence d'une évocation du
monde alors que l'idée d'intercession et d'échange se trou¬
ve suggérée. L'univers
y est présenté comme une combi¬
naison entre l'image parfaite du fenua (carré) et celle où le
chef exercerait son autorité (rectangle). Cette vision serait
rendue par un tracé qui est un compromis entre la courbe
du monde céleste et le rectangle, image de la terre délé¬
guée au chef par les ancêtres du clan. Le rectangle semble
en effet
"appartenir" au haka'iki (cf. ; les ke'etu et la confi¬
guration donnée au paepae des chefs) alors que le carré,
forme associée à l'image de la perfection et du sacré, appa¬
raît dans les paepae des prêtres ou réservés au culte.
tude
qui
se retrouve
Le terme est formé de hue (cf. ci-dessus) et de ata : se
lever, briller pour les astres... paraître... surface... ombre,
image, statue...
iki
chef se retrouve à nouveau {'atai'i ou 'atapolitesse envers le chef, au S.-E). Le mot ata
l'ombre de quelque chose de grand (astre,
obscur comme la nuit, le monde des
esprits, décomposé... mais aussi phallus et, par adjonction
de qualificatifs, le liquide séminal ou le fait de s'accoupler...
Pour ce nom et le suivant, po ou tai, voisinent à la fois ce qui
touche à la mort et ce qui est la vie, l'idée de descendance ;
femme... et pour po :
cf. hue tai.
115. Hue tai
nous
W.
formule de
nord de
une
surface
comme
J.K.E. Buschmann le remarque
l'archipel, à l'idée de "faire bâtir" ou d'établir
parfaitement plane (R.l. Dordillon), ici un ter¬
rain de rencontre
112. Hue
ou
taha koina.
^epo
: ce nom
désigne des hommes
au
visage noirci et paraît correspondre, à Nuku Hiva, à un
sobriquet. Le vieux Tahara de Nuku Hiva, né vers 1840, et
le chef Penapena de Ua Pou confirmèrent à W. Handy que
les Tef'i de Taiohae avaient le visage couvert d'un tatouage
formant un grand cercle couvrant les yeux, le nez et la
bouche ; cette apparence n'a jamais été décrite par les visi¬
teurs qui furent pourtant nombreux dans la baie. Par contre,
cette évocation est à rapprocher des hue po cités par
W.P. Crook à Tahuata.
(cf. ci-dessus) et de 'epo :
sale. Cette locution signifie également : il y a
Le terme est formé de hue
boue,
très
crasse,
longtemps.
113. Hue
donné à Fatuiva à un motif cir¬
culaire pour les fesses. Son équivalent, à Hiva Oa, est kotipi ou 'otipi. La partie supérieure de cet ornement est réser¬
vée à un motif spiralé ; cf. /'a va'u. Les anciens l'interpré¬
taient comme un "poisson"'étrangement stylisé : le vau ou
fai. Celui-ci est souligné par un tracé en guirlande, simple
ou double, qui se présente comme une chaîne anthropo¬
morphe : ani ata. Au centre se trouve parfois un petit mata
: nom
hoata.
Le terme est formé de hue
ou
hai
au
N.-O.
:
(cf. ci-dessus) et de fai
raie armée : aux
S.Tuamotu, c'est aussi :
au
battre, pourchasser..., s'installer ou charmer, envoûter...
Au premier degré, le sens donné à cette expression fut celui
se
"jatte de raie".
qui concernent "le grand Fai de Vàvau", puis¬
sant chef de clan, lui font effectuer des déplacements par¬
fois comparables à ceux d'un astre (cf. Récits anciens
p. 269) ; à ceci s'ajoute le fait que ce motif était aussi appe¬
lé kotipi, allusion à un disque. Autant d'éléments qui font
ressortir un rapport entre Fai, le plus ancien tracé destiné
au fessier masculin (fait de cercles concentriques ; cf. koti¬
pi) et le soleil (cf. va/ me'ama, pour les femmes). Deux
noms de motifs,
composés à partir de hue, semblent se
rapporter au cycle de Fai : hue fai et hue ata. Ces héros. Fai
et Ata, eurent tous deux à accomplir un long périple au
cours de leur vie... Ces tatouages, les hue... furent peutêtre associés à la reconnaissance de l'accomplissement
d'un périple particulier.
de
Les récits
motif de Nuku Hiva
qui pourrait être
qui le dessina
pour
(cf. ci-dessus) et de tai
: mer,
vient d'un tuhuna de Fatuiva
Handy.
Le terme est formé de hue
partie de la terre qui avoisine la
descendants...
ou
mer, époque, génération,
excrétions d'un cadavre. J.F. Stimson
ajoute à l'idée defamille tout ce qui se distingue en un grou¬
pe. Tai signifie également réciter, déclamer, disposer ou
créer, en fonction d'un certain ordre, de façon ordinaire ou
par l'intermédiaire de formulations sacrées.
Différents
noms
de motifs semblent faire allusion
au
trai¬
ici peut être évoqué le récipient destiné
à recueillir les humeurs s'écoulant d'un cadavre (cf. hue
tement des morts ;
‘epo, hue po et ke'a i‘o he tai). E.S.C. Handy et R. Linton
donnent à celui-ci le nom de hue po‘o. A. Gell a une vision
très personnelle de cette pratique et de l'absorption par les
femmes de certaines de
ces
substances. Contentons-nous
l'aspect sacré, associé au souci, pour
qui donne la vie, d'assimiler ce qui a été et d'y voir, ici,
d'en faire ressortir
celle
une
forme d'endocannibalisme. Plusieurs motifs témoi¬
gnent que de la mort peut renaître la vie ; celle-ci est une
boucle, une spirale, un enchaînement, un cycle... sur le
chemin
fai
:
au négatif d'un fatina, placé au creux poplité des
hommes. Il était considéré comme ancien et son illustration
comparé
:
statue) mais aussi,
E.
les hue po, "hommes au visage noir",
guerriers à la face entièrement tatouée qui, au
XVIII' siècle, constituaient un groupe qui partageait la pros¬
périté de Peiteitei, fils adoptif de Teinae, à Tahuata. Leur
existence est encore attestée au XIX', comme le journal du
R'" D. Darling (1835) nous l'apprend à propos de l'entoura¬
ge de lotete, haka'iki nui de l'île. Cf. hue ‘epo.
Le terme est formé de hue (cf. ci-dessus) et de po : nuit,
ténèbres... Il faut y ajouter, pour hue, les sens complémen¬
taires recueillis par J.F. Stimson : grande peur, sexe de la
Le rapport au
fait allusion à
au
114. Hue po :
étaient des
duquel la femme
position cruciale.
Huoikape
116.
talement
occupe une
sur
: motif de poisson, tatoué horizon¬
le dos des hommes ; cf. puhi et le dessin d'un
tuhuna de Fatuiva pour K. von den Steinen.
Le terme est formé de huoi : poisson de très
grande taille
(de la famille des Rhincodontidés) que les
pêcheurs aimaient à chevaucher. La seconde partie peut se
rapporter à kape : taro à grande feuille (Alocasia macrorrhimais inoffensif
za) mais aussi guerrier, tandis que kapekape signifie : gou¬
vernail ou aviron de queue des grandes pirogues.
D'autres motifs se rapportent à de grands poissons paci¬
fiques, complices des hommes dans les légendes de Kae ;
cf. pa'ao'a, terme appliqué aux cétacés, les dauphins en
particulier. La Voie lactée, elle-même, est comparée à un
grand poisson ; la à Hawaii, tka roa en Nouvelle-Zélande ;
cf. inaoa.
I
117. l’a va’u, ika va’u ou ei’a va’u, taina
va’u ou va’u : motif ancien qui appartient au type ani¬
sujet à une extrême stylisation, il varia énormé¬
selon les tatoueurs, l'île et sans doute l'époque. Le
malier mais,
ment
tuhuna Tahieinui tatoua celui, réaliste, de Tahiakahee (Nuku
Hiva),
sur
comme
un
la cuisse droite. Il peut également se présenter
etua aux membres inférieurs étirés, associé à
figure ornée de poka'a dont la courbure s'adapte à
l'emplacement. Il pouvait également être placé sur la face
une
Te Patu Tiki
I
•
L’Art du
Tatouage
aux
Iles Marquises
interne du
mollet,
sur
le bas des reins,
au
poignet
ou
à la
qu'il s'applique à une personne sacrée, un tau'a en particu¬
lier. Il évoque, enfin, ce stade des rituels funéraires où le
corps a subi toutes les étapes du traitement nécessaire à
libérer la part immortelle qui est en lui : l'embaumement.
Alors seulement, les morts quittent les vivants.
main, entre le pouce et l'index...et fut aussi bien porté par
les hommes que par les femmes. À travers certaines figures,
perdure la forme de l'ancien style spiralé (comme équiva¬
lent du hue fai). K.von den Steinen apprit du tatoueur de
Ouia (Fatuiva) que le tracé spiralé correspondait à la repré¬
>
’epo : sobriquet, porté par les hommes de
Fatuiva, qui signifie "nez plein de morve", en raison de la
bande de tatouage qui leur couvre la bouche en passant par
119. Ihu
sentation d'une raie. Au bas des volutes, dont certaines
figurent les nageoires, se trouve la bouche et, parfois, le
dard représenté à l'autre extrémité.
Le terme est formé de ika ou /'a : poisson en général, et
une espèce en particulier, ou bien encore : nom du dieu des
petits enfants et des conjoints jaloux ou ennemi...
J.F. Stimson précise : ennemi vaincu, victime d'un sacrifice,
homme ou animal, habituellement prête à être immolée.
Vient ensuite vau : gros poisson (la raie blanche ou le thon
à dents de chien, Cymnosarda unicolor) mais plus vraisem¬
les narines et la
ti'ati'apu.
Le terme est formé de ihu
se,
: huit... mais aussi racler la peau... Le mot
correspond à une interjection d'encouragement ou
signifie : voici... ou, écrit ‘ei'a : là... Quant àtainga ou taika,
il s'agit du nom donné à ceux chargés de chercher des vic¬
times humaines (à partir de ta et de ika).
Le rapprochement avec un usage associé à la chasse aux
victimes : ika, renforce la valeur donnée à va'u qui évoque
un rituel funéraire. Il consistait, pour les femmes, à préparer
le corps de défunts proches (d'où l'euphémisme : peler le
poisson ?). Lorsqu'il s'agissait d'un défunt important, seules
des personnes tapu, d'un rang élevé, pouvaient accomplir
cette tâche délicate ; on parlait alors de hakapa'a ou e ha'a
pa'a 'i te tupapau... cf. pu'oe. K. von den Steinen remarque
que, parmi les thèmes issus des mondes végétal et anima¬
lier, ceux dont l'image symbolique aura été la plus forte,
208
au cours
:
121. ’l’ima
oka, Hma oka
cf.
planche
Le terme est formé de '/ma
ihi pu^o’o, ihi
mier homme, divinité, statue,
ce nom se
ces mots.
oka ’i’ima
hima"
;
:
main et de tiki
: nom
du pre¬
dessin, tatouage ou créer, en
se
celui de la main droite, dès
masser
123. ’IHma vaha
tie
les cadavres à l'huile de coco..."
ou
Hma vaha :,main
en par¬
privée de dessins, au niveau des doigts ou de la main.
Le terme signifie : main inachevée ou, d'après les infor¬
mations de Ch.L. Clavel
:
"main levée (cf. '/'/ma) ; mouve¬
par la douleur atroce... Aussi n'est-ce point
sentiment de légitime orgueil que les Marqui-
ment motivé
pouvaient
consacrer à un
"L/a hihi tenei..."
apparaissent ivi, pororo ou puovo, mata puovo, ou ceux
composés à partir de pahu, pu, po'o...
Un autre rapprochement peut être fait entre l'ardeur
d'un rayonnement, et le dessèchement, entre "être consa¬
cré" et les rayons du soleil ou de la divinité. Ce motif est un
des rares dont on puisse imaginer, sans autres témoignages.
est
leur est interdit de
Ils
dieu toutes sortes de choses en
disant :
: "je consacre à...". J.F. Stimson,
aux Tuamotu, indique pour7h/ les sens d'ensorceler, char¬
me, pouvoir, d'où haka ihi : investir du pouvoir... Quant à
pororo, puroro ou po'0'0, ces termes équivalents expriment
aux Marquises l'idée de : maigreur, aridité... J.F.Stimson
rapproche pororo de roro : cerveau, monter en spirale. Aux
Marquises, porou veut dire : sacré et au figuré : personne
que l'on ne voit plus. Enfin puovo caractérise ce qui est
consumé par le feu, desséché, creux à l'intérieur... Ces allu¬
sions au creux, au vide, à la maigreur... pourraient avoir un
rapport avec l'état atteint par les chamans, ou tau'a, ces
êtres qui s'absentent mais dont on sait qu'ils sont ailleurs. Ils
devaient devenir un canal "creux" par lequel passait l'inspi¬
ration divine : leur enveloppe charnelle devait se vider et se
transformer en caisse de résonance, comme le pu (flûte ou
conque) ou le pahu, etc. Cf. etua paou, les autres noms où
ou
"le tatouage minimal des fem¬
qu'elles ont atteint l'âge
de douze ans, sinon elle sont exclues de la préparation du
popoi (sic) et on leur interdit également le pakoko... Enfin, il
mes
vide". Le mot ihi
femmes, avaient cette faculté à travers
82 et 83.
parlant des hommes et des êtres organisés, façonner... Il
traduit par "coque de châtaigne
désigne bien la châtaigne de Polynésie,
Inocarpus eduiis, mais veut dire également enlever la
peau... Il pourrait aussi s'agir de i'i : fureur, force, énergie,
faculté... ou de hihi : diverger comme les rayons du soleil et
rendre tapu... P.G. Chaulet note que prêtres et chefs, hom¬
Littéralement
pages
traduit par : "main tatouée".
E. Berchon explique que
visage.
mes ou
120. UHma
tiki, ’ima tiki : nom donné à une
complètement tatouée du poi¬
gnet jusqu'à l'extrémité des phalanges ; le ti'i '/'/ma de
Vaekehu de Taiohae englobe les poignets. Ce mot a pour
ipu puovo : la plupart de ces noms, diver¬
orthographiés, sont cités dans R.l. Dordilion.
D'après l'exemple recueilli par K. von den Steinen, auprès
d'un tatoueur de Fatuiva, le motif était placé sur les côtés du
'
:
122. ’IHma
sement
'
que
nasal
main dont la face dorsale est
du XIX* siècle. Cf. ivi einui et
pororo,
cras¬
tatouage du bras, pour Ch.L. Clavel ; cf. "hoka
piiovo ou
\
mucus
équivalent tumu '/ma.
ihi
'epo : boue,
lection américaine).
puhi.
118. Ihi poro,
et de
le terme signifiant, en Nouvellehupe, correspond à un tatouage
placé juste sous les narines, tandis que pongi ou pongaihu,
qui signifie narines, donne les noms de poniania ou pongiangia qui s'appliquent aux lignes de tatouage situées près
des narines. Le premier portrait de marquisien, Flonu,
esquissé avec soin par W. Flodges, en montre un exemple
raffiné dont il n'a pas été possible d'obtenir le cliché (col¬
E.Tregear relève
blablement va'u
ivi
: nez...
sale...
Zélande,
e/a
survécurent le mieux
pointe du nez. Il s'agit d'une variante du
sans
un
siennes,
plus fières de
manière !".
J24. Ika va’u
125. Ikeike
LUT
:
ou
les hommes, mon¬
qui les gantent à leur
ce tatouage que
trent aux curieux les beaux dessins
cf. i’a va’u.
ke ike
:
motif porté au poignet
par la reine Vaekehu. Ce nom a été relevé, avec ses indica¬
tions, dans les notes de terrain de W. Flandy. Ce tatouage
fait également partie des anciens motifs portés sur les
jambes, à Fatuiva, aussi bien par les femmes que par les
hommes. Pour les femmes, il était placé au mollet ; pour les
hommes, il se rapprochait de la cheville. Ce motif semble
très voisin, pour ne pas dire identique, au 'au hoi.
Le terme est formé de ike : bois pour battre le tapa ; ike¬
ike, au S.-E. : arbuste (Freycinetia sp.) qui fournit des fibres
résistantes. B. Mosbiech note que ike, à Samoa, peut signi¬
fier : voir, connaître, comprendre, connaissance... sens qui
pourrait être sous-entendu dans la forme marquisienne ke :
autre, différent, n'être plus le même, avoir changé...
E.Tregear, par ailleurs, relève que '/e s'applique habituelle-
Te Patu Tiki
•
L’Art du
Tatouage
aux
lies Marquises
tapa, soit à des nattes'très fines ; à chaque fois
objets de prestige pouvant servir de monnaie
d'échange. À Hawaii, il note, en outre, que les feuilles de ie
étaient utilisées pour orner les divinités et que l'expression
fioo-/e/e veut dire être anobli ou magnifié. Aux Tuamotu, ike
signifie, entre autres : détourner un coup, d'où ikeike : avoir
détourné les Coups de nombreuses armes... prendre des
airs d'élégance ou de supériorité (J.F. Stimson).
ment soit au
ce
sont des
126. ’lma oka
127. ’lma tiki
:
:
cf. ’i’ima oka.
cf. ’i’ima tiki.
au bras (cf. ipu iti) ; M*' R.l. Dordillon, par
parle comme des figures tracées à l'intérieur des
cuisses jusqu'à l'aine, ce à quoi le D' L. Rollin ajoute que,
lorsqu'elles se poursuivent jusqu'à la hanche, elles se nom¬
ment po'o keho. Ce motif, ou plutôt cette composition,
apparaît sur de nombreux bambous.
Le terme est formé de ipu (cf. ci-dessus) et ao dont les
sens varient selon l'accentuation. Il s'agit souvent de a'o :
devant ou 'a'o : dessous, mais il peut y avoir une allusion à
Ao, monde des vivants, de la lumière. Le mot pu signifie :
source, origine... et donc son, souffle... À cela, J.F. Stimson
ajoute parmi de nombreux sens liés à la création et à la pro¬
ments destinés
contre, en
création
128. ’lma vaha
129.
:
’lmutete
:
cf. ’i’ima vaha.
nom
les Pères, destiné aux
représentation ; cf. 'emutete.
recueilli par
ne
masculin,
côtes. Il n'en existe aucu¬
d'un tatouage
algue,
(l'expression vehine he'e imu signifie servante) et
Le terme est formé de 'imu : mousse de terre,
lichen...
de tete
À
:
frissonner, trembler...
le tatouage concernait également les captifs
quelque sorte leur sort (cf. D. Tilésius).
noter que
et scellait en
130. Inaoa
: motif placé au centre du genou de
Handy dans ses notes indique que celle-ci
fut tatouée par un tuhuna de Hiva Oa, à la façon moderne
de l'époque. Le motif est une forme de ipu ani.
Le terme est formé de ina, qui signifie au S.-E. chasser,
pêcher aux flambeaux. C'est aussi une ancienne façon
d'écrire poisson : ika ou inga. Vient ensuite 'oa : long, éloi¬
gné..., heure ou mâle ; à moins qu'il ne s'agisse de oa : peur
de... ou o'a : vivres, nourriture... AuxTuamotu, ina signifie :
avoir été insulté et être empli d'une colère juste, brûler de
Tuuakeena. W.
ressentiment, rage...
En Nouvelle-Zélande, la Voie Lactée, mère des étoiles et
épouse de Kohu, était appelée ika ou ika roa ou bien enco¬
re Ika O te Rangi : poisson, grand poisson, poisson du ciel
quand il ne s'agissait pas du grand requin : mango-roa ; à
Hawaii, elle portait tout simplement le nom de la : poisson
(E. Tregear) ; cf. huoikape.
ment
105.
ou
“vibu”
:
cf. planche
page
différents de
K. von den Steinen le décrit comme
un
visage sur le genou des femmes, à Hiva Oa. Il a pour
équivalent, à Ua Huka, le kautupa. Il se rapproche égale¬
ment du komo'e et des po'i'i. Sous ce dernier terme, assez
vague, étaient classés les motifs circulaires dont un type de
visage inscrit dans un cercle. Pour les maîtres tatoueurs de
son époque, le ipu ani ainsi que les ka'ake, les kahu mo'ehu
:
hoata étaient réservés
et mata
aux chefs. Il se présente
visage circulaire encadré de deux courbes sur
Le sommet du crâne et la partie qui lui est oppo¬
comme un
les côtés.
sée sont laissés ouverts. L'ouverture du haut du crâne est
soulignée
par une forme en u, très proche du
Le terme est formé de ipu (cf. ci-dessus) et
poka'a.
de ani au S.E.
ou aki au N.-O. : ciel, d'où la traduction de
"coupe céleste".
Sur l'importance du crâne, P.E. Eyriaud des Vergnes écrit
ceci : "La tête... est une partie du corps considérée comme
sacrée, quoiqu'elle ne soit pas le siège de l'intelligence
(...cette dernière est logée dans les intestins) ; elle n'en est
pas moins considérée comme le membre le plus noble...".
Ce témoignage, parmi d'autres, et cette représentation sou¬
lignent combien la tête était sacrée, particulièrement en son
sommet.
Ipu ’a’o ou epuao : W. Handy et K. von den
présentent essentiellement à son sujet des arrange-
133.
Steinen
ceux
des hommes.
soient légère¬
Compte tenu de la
ipu a'o et ipu ’oto, il semble que, dans le cas
soit donné plutôt au grand ipu placé à l'ais¬
selle (cf. ipu 'atu), comme il apparaît dans le carnet de cro¬
quis de W. Handy. Quand cette partie est absente, et qu'il
s'agit seulement d'une composition faisant se succéder un
série de ipu face à face, le terme ipu a'o ne s'appliquerait
qu'au dessin situé sur le haut de la face interne du bras et
celui de ipu 'oto au motif placé vers le bas, comme cela est
indiqué sur une des planches de K. von den Steinen. Un
dessin de Porioho, de Fatuiva, témoigne pour W. Handy de
du bras,
ce nom
figure ; celle-ci, por¬
les hommes de l'île, est associée à des fa'a
ensemble, ils forment un vi'i po'i'i.
la diversité ancienne que connut cette
tée autrefois par
mana
;
134.
creux
comme
ces
Ipu ’atu, ipu katu
axillaire. Ch.L. Chaulet,
ou
katu : tatouage du
plus précisément, le présente
le motif masculin tatoué autour de l'aisselle. Dans
ipu, l'ouverture est orientée verticalement
à l'horizontale.
Dans
un
au lieu d'être
dessin inhabituel recueilli par
auprès d'un tuhuna de Fatuiva, les ipu,
paires, ne se font pas face mais se superpo¬
sent, l'ouverture tournée vers l'aisselle. Cf. pipikatu.
Le terme est formé de ipu (cf. ci-dessus) et de katu :
écouter en silence et en fixant des yeux ia personne qui
parle, ou de 'a tu ! : ordre de se mettre debout. W. Handy,
K.
von
den Steinen
disposés
par
curieusement, donne
comme
traduction
humidifier les lèvres d'un malade !
135.
Ipu ani
132.
de maître de la connaissance des invocations
similitude entre
assez
Ipu, ipuipu
131.
ceux
du clan, sage qui sait toute chose, divinité...
Il se peut que les ipu destinés aux femmes
:
bol pour
Ipu iti
: nom du motif, tatoué sur l'avant-bras
ipu 'a'o), lors de la quatrième tranche de
tatouage, après le visage, les jambes, le cou et la poitrine ;
de Kena (cf.
elle fut suivie de celui du dos.
ipu (cf. ci-dessus) et de iti : petit...
d'une constellation (cf. iti'iti'i). J.F. Stimson,
Le terme est formé de
C'est aussi le
nom
pour les Tuamotu, mentionne comme autre
manière ésotérique de compter par neuf.
signification
:
Le sens donné à ces différents ipu reste obscur ; toute¬
fois, la façon dont ils s'organisent en espaces courbes, sou¬
vent au nombre de trois, font penser-à une représentation
père S. Delmas (1927), pourrait
comprendre leur importance : "Certains sages disent
qu'il y a sept deux, 'aki ; mais les plus doctes n'en détermi¬
nent que trois, c'est-à-dire trois régions célestes : celle de
de l'univers. Un texte du
faire
l'air, celle des étoiles et celle des dieux... C'est dans cette
dernière que vont
infailliblement... les hommes morts à la
guerre ou pris pour victimes, les prêtres... ceux qui meu¬
rent dans les naufrages, ou en tombant des arbres, ou...
dans les précipices..,., les femmes... mortes en couches et,
enfin, les victimes du nani kaha
ou
maléfice". Cette concep¬
largement répandue en Polynésie. À cet égard, le
témoignage confié à E. Caillot par le chef régent Paiore est
essentiel. Il explique que : "l'univers était comme un œuf...
Il finit par crever et donna naissance à trois plates-formes
superposées, celle du bas supportant les deux autres. Sur la
tion est
plate-forme inférieure demeurèrent Te Tumu (fondation) et
développé ou prêt et un lien avec
qui rapprocherait ce tatouage de ceux
appelés etua pu'o'o, ihi pororo, ipu puovo, mata puovo...
l'idée de mûr, tout à fait
Papa (roc stratifié) qui créèrent l'homme, les animaux et
les plantes..." (T. Henry, 1988). Le dessin qui en a été tiré
fait apparaître une nette séparation entre la gauche et la
le soleil ardent...
aux
dans
Te
: "la droite était réservée aux Dieux, la gauche
esprits humains. Les Dieux pouvaient pénétrer la région
des esprits, mais ceux-ci ne pouvaient aller chez les Dieux".
Ces deux textes permettent de comprendre la division en
sept parties..Il en va de même pour la représentation de
deux mondes, reflets l'un de l'autre, où le septième plan est
au centre, ce qui explique,
peut-être, dans les /pu ‘oto la
représentation de ces deux espaces concentriques face à
140.
droite du ciel
face (cf. hue
136.
a
kake).
Ipu katu
cf. ipu ’atu.
Kena.
du
de
Le terme est formé de ipu (cf. ci-dessus) et de nui :
grand... sens auquel J.F. Stimson ajoute : large, important
ou grandeur, de haut
rang, puissant... mais aussi : sérieux,
difficile, requérant de grands efforts...
Ce nom distingue les ipu tatoués sur le bras, plus grands
(nui), de ceux de l'avant-bras (iti) ; cf. hope nui, ke'a nui.
138. Ipu ’oto ou epuoto : tatouage de la partie
antéro-supérieure de l'avant-bras, selon la définition des
Pères reprise par le D' L. Rollin. P.G. Chaulet précise qu'il
apparaît sur la partie longitudinale et interne du bras des
hommes ; il fut tatoué au bras de Kena lors de sa quatrième
séance de tatouage. G.H. von Langsdorff publie le tout pre¬
mier, en précisant qu'il ne put en obtenir le nom. De rares
bambous et les travaux de K.
von
den Steinen, W.
Handy, les
dessins du chef Tamo, de Taiohae, et du tatoueur de Anaho
(Nuku Hiva) témoignent de leur diversité : mais ce dernier le
nomme epuoto et le destine à la jambe (cf. tiki ipu ‘oto). Ils
général composés de trois paires de ipu. diversement
complémentaires dont certains pourraient
être qualifiés de ipu katu, comme ceux dessinés par un vieux
tuhuna de Fatuiva, portés autrefois par les hommes de l'île.
Le terme est formé de ipu (cf. ci-dessus) et de ‘oto : inté¬
rieur, dans, cavité... ou bien de e et de pu (cf. ipu 'a'o).
D. Tilésius parle de ce genre de ipu à propos des signes
de réciprocité, ou d'échange de services ; ils étaient habi¬
tuellement portés sur les mains par les femmes, sur les bras
et les jambes par les hommes. Il remarque que l'épouse de
Kiatonui : Tahia Taioa, en présentait quantités de varian¬
tes... Situation qui se retrouve, quarante ans plus tard, sur
les mains de Vaekehu. C'est à partir des diverses esquisses
faites des mains de ces deux femmes remarquables que
en
entourés de motifs
K.
von
de
ce
den Steinen établit l'essentiel du tableau des tracés
Ipu pa’ipa’i
:
motif au
R. I Dordilion
Ipu tete
: Tauakika dessina ce motif, placé
puhi, pour K. von den Steinen qui ne semble
pas sûr du nom. Son décor se compose d'un demi anthro¬
pomorphe, proche du Pohu, qui pourrait correspondre à un
autre héros légendaire, Kae, par exemple, qui fut avalé par
kikiva
monstre marin. Ce
demi-etua semble
en
effet inscrit à
dont les membres sont figurés.
(cf. ci-dessus) et de tete : trem¬
bler, frissonner, montrer les dents... J.F. Stimson ajoute le sens
de
posture, se trouver cerné...
éléments, étroitement associés dans la composition
du tuhuna à un thème faisant allusion au fusil (cf. kikiva et
se
trouver en très mauvaise
Ces
supposer que ce motif a, ici, un rapport avec
la guerre, pour conjurer une situation critique...
puhi) laissent
142.
Ipu vaho
: il n'existe aucune représentation,
telle, de ce motif dont le nom et l'in¬
terprétation nous sont livrés par K. von den Steinen. Le sens
de "coupe tournée vers l'extérieur" fait penser qu'il s'agit
d'un tatouage assez semblable au ipu katu, mais orienté dif¬
féremment. Il n'est pas possible d'en avoir la certitude,
d'autant qu'il peut planer un doute sur l'orthographe de
identifiée
vaho
ou
en
tant
que
va'u...
Le terme est donc formé de
vaho
ou
va'o
:
ipu (cf. ci-dessus) puis de
extérieur, fond d'une vallée..., rayures... Aux
Tuamotu, le mot est
employé
pour une
chose préméditée,
préparée depuis longtemps mais aussi une région couverte
d'arbres... ou un long nuage blanc. L'expression "Vao noa"
désigne la Terre prise comme un tout, dont Tiki est le chef,
par opposition à Vao raka qui est une part de l'univers cor¬
respondant à la partie supérieure de la couche terrestre et à
la partie inférieure de la couche céleste, dont Tane est le
maître. S'il s'agit de va'u, huit, mais aussi racler la peau...,
nous avons vu, à propos de /'a va'u, le rapport entre ce mot
et la préparation des corps.
143. Iti’itVi
zoomorphe, allongé, formant un
dans les tatouages de Napuaeua et
Teupoo, toutes deux originaires de Puamau (Hiva Oa), et
tatouées par le tuhuna Tookohe.
Le terme est formé de iti : nom des Pléiades signifiant
aussi diminuer, petit... puis de iti'i autre forme de fiti'i ou
titiki pour : lier, attacher... sens retenu par W. Handy qui en
bandeau
sous
:
motif
le genou
fit le relevé.
Suggs (BSEO juin 1997) remarque que itiiti désignait,
le premier mois de l'année (situé, selon les îles
et les impératifs du calendrier lunaire, entre août et
octobre). Cette période correspond à l'hiver austral et à un
temps de disette qui explique le nom mata iti, ou mata /'/,
donné aux Pléiades. Ce nom, qui se retrouve en maints
endroits du Pacifique, est en effet compris au sens de
"petits yeux", car rapetissés par la faim ! Aux Gilbert, le mot
mata rigi s'apparente en outre à un vers ou à une chenille
légendaire : Rigi, qui sépara la terre et le ciel, dont il subsis¬
te quelques traces aux /Marquises (cf. puhi, tuna et l'allure
"serpentiforme" du motif).
R.
à Nuku Hiva,
type : ipu, papua et poka'a.
139.
Ipu puovo : associé à/h/pororo par
dictionnaire, cf. ihi poro.
l'intérieur d'un corps (le/pu)
Le terme est formé de ipu
137. Ipu nui : motif tatoué sur la partie externe
haut du bras durant la quatrième séance de tatouage
sont
141.
sous un
un
:
son
ce
creux
hommes, d'après le père P.G. Chaulet.
de l'aisselle des
Le terme est formé de ipu (cf. ci-dessus) puis, soit de
pa'ipa'i ou pakipaki, redoublement de paki signifiant : frap¬
per doucement, flatter de la main, mais aussi couvrir..., soit
de paki, au sens de briller comme le soleil, mûr... À moins
qu'il ne s'agisse de pa : barrière..., hameçon à bonites...
suivit de
aux acceptions multiples, dont celle de voir. Aux
Tuamotu, i peut signifier : résonner profondément mais
aussi impétueux, surgir ou bondir comme les poissons à
certains moments de la pêche...
Les constructions à partir de pa, pa'i et pa'i'o figurent à
plusieurs reprises dans le tatouage (cf. pa'i uma, pa'i'o,
pa'i'otiki, pa'ipa'i'i'o...) et sous-entendent la notion de pro¬
tection, contenue dans la racine pa, ou une allusion à des
divinités tutélaires, plutôt craintes, les pa'i'o ou bien encore
144. Ivi einui, ivVivi ou ivi’ivi einui : tracé
zigzaguant dont K. von den Steinen dit qu'il n'était porté
que par les chefs et les guerriers de grande renommée ;
W. Handy note que ce tatouage était très douloureux. Il
apparaissait sur le visage, plus rarement sur le corps, mais
était pourtant tatoué à certaines femmes sur le haut de
Tiki
•
L'Art du
Tatouage
aux
Iles Marquises
l'épaule, transversalement,
comme en
plus importantes des clans ; celles où sont
honorés les mânes des ancêtres et les nouvelles récoltes
les fêtes les
témoigne, à la même
époque, P.G. Chaulet. Un demi-siècle plus tôt, V. Lallour,
l'observe
sur
le ventre. Dans
un
pain. La place de certains puhi sur le corps de la
association ici avec le mot "os" sont autant d'in¬
dices de leurs liens avec l'idée de féconder. L'épouse de
Ivieinui, l"'os sacré" pourrait-on dire, s'appelle Oupu, nom
que l'on pourrait traduire par ventre. Elle est femme et
ventre : matrice fécondée par le "grand os", c'est chez elle
que les héros, la plupart du temps des hommes, vont re¬
chercher une épouse disparue, enlevée par la mort et, sous
d'arbre à
dessin d'un tuhuna de
femme,
des lignes entrecroisées et des
espaces entièrement noircis. Il fait partie des tous derniers
tatouages appliqués à Kena, le septième et dernier jour des
séances, alors qu'il s'agissait d'harmoniser l'ensemble par
Fatuiva, il
se
combine
avec
des motifs de liaison. Il
K.
von
apparaît sur quelques bambous.
den Steinen l'associe à
son
tableau de chevrons et
précise que les Marquisiens l'interprétaient comme des
pattes de "cent-pieds" (scolopendre dont la piqûre est très
cuisante) ou, de façon plus Imprécise, comme des arêtes. Il
souligne un lien probable entre le ivi etnu't et un vers, ou
certaines
quatre
Le terme est formé de ivi'ivi,
redoublement de ivi
:
pensée religieuse qui accorde un rôle important à ces restes
un peu plus durables de l'enveloppe charnelle. L'os, les
arêtes ou la colonne vertébrale de l'anguille (ivi puhi)...
Pour
sa
un
squelette devient un axe.
longs et creux qui sont conser¬
ornements précieux, à l'image d'un dieu:
tenue à un corps ; ce
être
divinisé,
vés et travaillés
en
ces os
tiki, deviennent des médiateurs, des "canaux de transmis¬
sion" (cf. les ivi po'o, l'etua po'o).
145. Ivi
au
ivi einui. K.
puhi
von
: il s'agit d'un motif très comparable
den Steinen constate qu'aux îles Hawaii,
type de tracé est gravé sur des maillets qui servent à
imprimer cette autre "peau" qu'est le tapa.
Le terme est formé de ivi (cf. ci-dessus) et de puhi : souf¬
fler, appeler..., anguille, murène et autres espèces serpentice
formes, fusil
146. Ka’ake
addenda page
arêtes, nervures des feuilles... ;
tefois, de s'immiscer dans la mentalité des anciens, leur
donne
K
très
l'expression
ivi einui désigne un os long de la jambe ou du bras. Vient
ensuite ei ou 'e'/ : dent de cachalot et autres poissons... et
nui : grand ou, aux Tuamotu, important, puissant... alors
que ivinui est le nom d'une variété d'anguille. P.G. Chaulet,
à propos de Ivieinui, dit que c'était un dieu, démon incube,
époux de Oupu et donc gardien de Havaiki-a'o-oa : "loin en
dessous" où n'accédait que l'esprit de "ceux qui... ont eu
beaucoup d'hommes à leur service et beaucoup de
cochons", comme l'expliqua Taetanani, épouse de lotete,
au R”'' père Petithomme.
Sur un plan symboliqde, l'os tient une place extrême¬
ment importante, de même que les dents, la chevelure, les
ongles... Ce nom met en relief un personnage relativement
mal connu de la mythologie marquisienne qui permet, tou¬
os,
ou arme
à feu.
L'épouse d'Ivieinui était Oupu ; Taetanani l'évoque à pro¬
pos de l'usage de dépouiller les défunts de haut rang de
leur enveloppe zébrée de tatouages (à l'image, pourrait-on
dire, de l'anguille que l'on dépouille d'une peau trop noire :
cf. /'a va'u). Dans un récit recueilli par S. Elbert, au pays de
lotete et Taetanani
(Tahuata), deux frères
:
Feke'e et Tea'a,
s'y firent accompagner par un vieillard
aveugle, Tuna Hakaoho, qui vivait dans une grotte. Il était
tatoué de la tête aux pieds et portait sur le dos le tatouage
d'un poisson à l'apparence d'un serpent (cf. huoikape).
Aux Marquises, l'animal terrestre, dont la morsure est la
plus redoutable, est le ve'i (scolopendre). Cette "morsure"
douloureuse, comparable à celle de la murène ou de l'an¬
guille : puhi, est l'équivalent de celle des balles (cf. ’a'a
kiva). Sur un plan, plus symbolique encore, l'image de l'an¬
guille est souvent associée au membre viril, ainsi que l'os :
allèrent à Havai'i et
ivi. La notion de fertilité sous-entendant
abondance, et
ces îles sou¬
mises à des disettes terribles et donc à la faim et à la mort.
donc bien-être, est sans arrêt
La mort et la fertilité sont
présente dans
sans cesse
associées, jusque
dans
encore
qui sert de médiateur et peut donner la vie.
chenille
dur... d'où
N
conditions, la ramène à la vie... La femme
fois, après avoir accueilli la mort, laisse passer la vie.
Entre le monde des morts et celui des vivants, il y a un os...
une
légendaire que combattit Pohu ; un type de
brins est appelé ivi tuna. Tout ceci confor¬
te le rattachement de ce tracé au fonds iconographique issu
du tressage ; cf. iti'iti'i, ivi puhi, kofati, nafapu et puhi.
une
vannerie à
son
ou
kake
261.
147. Ka’ake ’a’o
ou
:
cf. planche page 111 et
kake ’a’o
:
hope.
148. Ka’ake
donné
'KA KETUA
au
hope
ou
cf. ka’ake
ka’ake : est un des noms
tatouage des reins que portaient les
femmes les
plus tapu de la société. Il part des fesses, ou sacrum, monte
jusqu'au dos et s'étend sur la région pubienne nous dit le
père P.G. Chaulet. V. Lallour en parle comme du "tatouage
royal des lombes". Il est également appelé ka'ake ’a'o,
ka'ake tua et parfois hope, bien que ce dernier terme soit
aussi utilisé pour un
autre tatouage.
Compte tenu de la localisation du motif et du tapu entou¬
rant les personnes qui le portaient, les témoignages qui le
concernent sont très rares. Il n'en existe que deux représen¬
tations venant de Nuku Hiva : celui, remarquable, relevé en
1920 par W. Handy et porté par une ha'atepei'u très tapu de
la famille de la "reine" Vaekehu et un croquis fait par un chef
de Taiohae, Tamo, en 1901. Ce dernier parle de kake tua ; il
est possible qu'il ait représenté sur un même plan diverses
versions, dont quelques exemples de ce qui pouvait être
placé au dos et d'autres pour le pubis (dans la partie trian¬
gulaire de son dessin). Ce serait alors le seul exemple dont
nous disposerions pour cette partie du Corps et ce, de la
main d'un Marquisien. Le père P.G. Chaulet, à ce propos
écrit : "Je dois dire que le tatouage des femmes est très indé¬
cent ; les plus pudibondes se contentent... (d'un) hami, ou
simple ceinturon et les autres se font couvrir simplement les
mêmes parties par la main d'une tierce personne".
Nous venons de voir les sens de ka'ake ou kake, quant à
hope, il signifie : fond, derrière, demi... J.F. Stimson ajoute :
partie inférieure du tronc d'une femme, les parties génitales
incluses. Dans le cas où tua est utilisé, son sens est : dos,
échine et s'il s'agit de 'a'o. Il signifie : sous, dessous, bas...
149. Ka’ake tua
hope.
150. Ka’ava
:
il
ou
kake
tua
:
cf. ka’ake
s'agit de la bande de petits motifs
qui partage verticalement le tatouage du dessus de la
main en deux espaces égaux symétriquement organisés.
Le terme ka'ava s'applique au vocabulaire de la construc¬
tion ; il désigne les sablières d'une charpente. En Océanie,
l'habitation comme la pirogue reflète, dans sa structure,
l'image du corps humain et du corps social. Un des ka'ava
d'un bambou de Bordeaux est très parlant à cet égard car il
se présente sous forme de deux chaînes parallèles unies à
une extrémité par un coude (ka'ake). Ces alignements sont
constitués, d'un côté par une succession ininterrompue
cT'enata (cf. ani ata ou an/a Tiu) et de l'autre par la juxtapo¬
sition d'etua intercalés entre quelques 'enata.
151. Kaha
:
cf. nutu kaha.
Kahakahapu
152.
: nom
(cf. ci-dessus),
Le terme est formé de kaha
vae
signifie invincible (vae : pied). E.Tregear relève pour kaha
les sens de : fort, puissant... d'où l'idée de cordage destiné
:
éclair,
té dans
de
ou
une
lignage
uika
ou
de généalogie... Vient ensuite
S.-E. : oscillation. Le terme est répé¬
acclamation poussée à l'unisson par les
au
Marquisiens qui apportent des vivres lors de cérémonies
solennelles. J.F. Stimson note pour uira ou uiranga : faire
invocation aux éclairs ou phallus de Kiho (divinité suprême
pour certains). E.Tregear ajoute à propos d'Uira : person¬
nage mythologique qui descendit du ciel en empruntant la
ligne de Rehua. Aux Marquises, e ua signifie : pluie ; cf. an/
a Tapa : Tapa, déesse des éclairs et des nuages d'orage qui
possédait la "corde des éclairs".
Lorsqu'il est fait allusion à un éclair,
ce
qui est toujours le
dans la tradition orale à propos de tatouages remar¬
quables, le conteur ajoute à chaque fois une formule qui
souligne combien ceux-ci sont dangereux, même mortels,
pour les personnes qui ne seraient pas'en mesure d'en sup¬
porter la vision. À cet aspect redoutable s'ajoute celui attri¬
bué aux liens de fibre de coco (kaha) et au pouvoir de vie et
de mort que détenaient ceux qui confectionnaient les nani
cas
kaha (mauvais sort).
154.
Kahapu
:
d. kahakahapu.
155. Kahu mo’ehu
ou
ka mo’ehu
:
motif mas¬
qui part du dessous du menton et descend jusqu'au
bas de l'abdomen, d'après la description du père
P.G. Chaulet. Il fut expliqué à K. von den Steinen (qui utilise
le premier de ces termes et W, Eiandy le second) que ce
culin
motif était autrefois réservé
chefs, à Nuku Eliva, et
aux
bande verticale couvrant la moitié
consistait
en une
rieure du
buste, l'épaule mise à part. Il pouvait n'être appli¬
supé¬
qué que d'un seul côté ou, éventuellement, sur les deux ;
plusieurs gravures de M. Radiguet l'illustre. Il a pour équi¬
valent,
ou
159.Kak’o
Le terme est formé de kahui
:
mentionné dans le
nom
ignore tout.
régime, assemblage...
on
attacher ensemble, attacher par quatre... et
ou
de kokeneti
:
forte tension mais aussi de limite de terre, de
un
153. Kahakaha u’ia : nom du tatouage féminin
qui, d'après le père P.G.Chaulet, était placé sur les mal¬
léoles ; il n'en existe aucune représentation identifiée.
ui'a
:
poser qu'il s'agissait d'un tatouage dont le nom, au moins,
était d'inspiration récente. La représentation réaliste de la
ces
tatouage.
une
156. Kahui kokeneti
dictionnaire de M*' R.l. Dordillon, dont
kaha
deux mots aboutit à
pouvoir
symbolique très évocateur qui pourrait être accordé à ce
et
ne
l'anglais, signifiant noix de coco.
Le kahui était une forme de tapu, plus exactement une
interdiction provisoire placée sur des biens de consomma¬
tion dans le but d'en protéger ou d'en augmenter la pro¬
duction. Cet interdit pouvait être décidé, en principe, par
tout "propriétaire". Il était souvent matérialisé par un bou¬
quet de feuillage, des palmes disposées d'une façon parti¬
culière ou des cocos liés à une perche, etc.
L'association de
à contenir
priori, associé à une idée très négative ; à moins qu'il
corresponde à la reconnaissance d'un fait de guerre sou¬
vent intimement associé à ces "sociétés". Il pourrait alors
consacrer la capture de prisonniers, ou une action ayant
provoqué la déroute des forces ennemies... Ceci serait ren¬
forcé par l'hypothèse émise pour le fau tai lié, probable¬
ment, au droit de vie et de mort exercé sur les captifs, ou
une allusion approchante.
est, a
d'un tatouage destiné au
dos de la jambe, dessiné par le chef Tamo de Taiohae (Nuku
Hiva), pour A. Seale. Les Pères parlent plutôt de kahapu,
sans redoublement... Par son tracé et son emplacement, il
est à rapprocher des nutu kaha dans la composition des¬
quels sont privilégiés les motifs ka'ake et mata.
Le terme est formé de kaha : pouvoir de vie et de mort
attribué à certains prêtres se servant de nani kaha (sort) et
de pu : source, origine, principe vital..., nom des instru¬
ments de musique par où passe le souffle... À cela, il faut
ajouter bien d'autres sens associés à kaha dans les langues
polynésiennes.
frontière
158.Kak
tatouage dont l'interprétation est d'autant plus difficile qu'il
variante, les hau tataki, homae, fau ta/, ti'i heke,
toi... et ve'o a'O.
Le terme est formé de kahu
:
manteau, couverture...
(équivalent de tapa, au S.-E.) puis de mo'ehu : banni, exilé,
vaincu, esclave, prisonnier de guerre.
La portée de ce type de motif s'éclaire par une réflexion
de D.Tilésius, notamment, qui voit dans les larges bandes,
placées sur la poitrine, les bras et le ventre, des signes cou¬
rants de reconnaissance de ce que l'on nomma des "socié¬
tés de banquet". Le nom relevé par les membres de l'expé¬
dition de 1804 pour ces bandes était "kehu" (cf. keeheu) ou
tuaheu. Cette remarque aide à comprendre la portée de ce
récent, tiré de
mot
L'utilisation de kokeneti, dérivé de coconut, laisse sup¬
coco semble n'être apparue que dans le courant du
siècle, à l'image des tatouages modernes que portaient
noix de
XIX'
d'autres marins
polynésiens,
vement nombreux dans les
comme les Elawaiiens, relati¬
équipages des bateaux faisant
escale dans l'archipel. P.G.Chaulet note, toutefois, que les
tatouages anciens, par rapport à ceux de son époque
(1858-1912), représentaient souvent des poissons et des
cocotiers, dont le nom se retrouve dans : kokeneti, koko
a 'ehi, koua 'ehi.
157. Kaka’a
:
cf. nana’a.
fa’a
:
laçage. K. von den Steinen
dont l'un
est
dû
au
motif géométrique inspiré du
en donne quelqùes exemples
tuhuna Tauakika (Fatuiva) et évoque une
torsade. Les kaka fa'a furent couramment utilisés dans la
gravure sur bois, en particulier sur les poteaux arrières des
cases : les pou. Le motif de base consiste en V emboîtés,
combinés de diverses façons : en s'opposant par l'apex,
verticalement et horizontalement, les V aboutissent à une
figure quadrangulaire ; en se faisant face, ils composent des
losanges encastrés... K. von den Steinen traduit ce nom par
"racines de pandanus", ce qui s'écrirait autrement, mais le
rapproche de akaaka fa'a et de muko ha'a cité par R j Suggs.
Le terme est formé de kaka
loppe...
aux sens
très divers
: enve¬
inviter à guerroyer... et de fa'a au S.-E., ha'a au
N.-O. : pandanus. J.F. Stimson ajoute, à propos de kaka,
qu'il s'applique à une fibre isolée ; pour plusieurs fibres, il
faut dire kakakaka. Ce mot évoque, sinon, le fait d'être cou¬
vert de nombreuses petites craquelures, rides ou fissures...
Quant à ka, sous forme de particule, il souligne le caractère
autoritaire et sans contestation possible d'un ordre exprimé
par une autorité supérieure.
Ce nom pourrait signifier : couvert ou enveloppé de liens
de pandanus. Quant aux tracés, ils évoquent quelques-uns
des effets obtenus par les spécialistes du laçage ; art dont
on a plusieurs fois évoqué l'importance, notamment sur le
plan symbolique. En dehors d'une fonction pratique, il ser¬
vait à agrémenter le support sur lequel il était appliqué, que
ce soit des éléments de charpente, des lames d'herminettes
et autres outils. Ces arrangements variaient selon l'archipel.
sur
ville
le
;
ou
: tatouage masculin, en bandeau, placé
pied juste après les orteils ou au-dessus de la che¬
cf. tikaka'o, ti'i kaka'o.
Te Patu Tik.1
•
L'Art du
Tatouage
aux
K
/0^
Iles Marquises
ré
:
brûler
un
sort humiliant.
: ce motif, auquel seul R.H.Drioults'inspirerait du crabe, ce qui n'est pas
rare dans le tatouage. S'agit-il d'une erreurtypographique ?
C'est possible d'autant que la seule indication qui le con¬
cerne le
rapproche des pakiel, pakipakiei et papa k'ie'i.
167. Ka mo’ehu
émerge l'idée de poche d'un rouge lumi¬
rapprochement graphique avec les poka'a ; il est
possible que, tout comme ce dernier, le kaka'o ait symboli¬
sé la poche maternelle, la matrice. Mais il ne faut pas négli¬
ger, par ailleurs, surtout pour un motif masculin, l'allusion à
des poissons {Sphyraenidés) qui incarnent la voracité.
D'une extrême rapidité, le barracuda se présente comme
un
guetteur qui, embusqué à peu de distance de sa proie,
ne saurait la manquer. Autant de traits dont le guerrier ne
pouvait que s'enorgueillir.
et le
168.
kautupa
:
cf. kahu mo’ehu.
Ka’otupa, “kaoutoupa”, kautuka,
ou ’autupa : motifs qui, pour les plus nets,
s'apparentent soit aux nutu kaha (par la forme générale en
U adoptée par la composition), soit aux /pu ani en raison
d'une certaine similitude avec ces visages. À Ua Huka, cer¬
tains kautupa sont les équivalents des /pu ani.
Le premier terme correspond à un dessin de Tamo (Nuku
Hiva) pour des épaules féminines. V. Lallour emploie le
second pour désigner le tatouage du deyant de l'aisselle. Le
maître tatoueur d'Anaho (Nuku Hiva), emploie le troisième
à propos de son dessin destiné aux épaules et aux jambes
160. Kake :cf. fea’afec.
d. ka’ake ’a^o.
:
des
Kakiei
166.
De tout ceci,
161. Kake ’a’o
un
Gérard fait allusion,
on
balles...
neux
le ciel et le monde des etua. La tête était
crânes d'ancêtres et de leur réserver
peut citer les sens de : sac, poche,
enveloppe.... et pour ka'o : difficile à comprendre ou à rete¬
nir, caché, couvert de... ce qui donne 'ua ka'o ’i te tiki : il est
tout couvert de tatouages ou ka'opuhi : qui ne craint pas les
kaka,
vers
lièrement sacrée. C'était
l'ardeur d'un beau feu.
avec
De la forme
J.F
particu¬
pôles de circulation du mana
et donc le siège d'un pouvoir d'autant plus redoutable que la
personne était tapu. En cas de raid, c'était une prouesse lour¬
de de conséquence que d'enlever, au clan adverse, des
hisser
Le terme kakao ou kaokao désigne les barracudas et
grandes bécunes... mais si l'on s'appuie sur l'intuition qu'en
avait W. Handy, ou les indications qui lui furent données, il
est bon de se pencher sur les significations complémen¬
taires. E.Tregear note pour kaka le sens, communément
admis, de rouge ou flamboyant comme un feu. À.Tahiti, a
correspond à un stade de combustion et aa signifie, au figu¬
de femmes.
derniers, cités par les Pères, K. von den Steinen
Handy, correspondent à un type de tatouage porté
par les hommes au-dessous du poignet et aux jambes
(genou, mollet et tarse), tandis que pour les femmes, il part
Les deux
162. Kakekake
214
i
composition où se reflètent des
paires de ka'ake abritant un demi-etua qui pourrait bien être
féminin ("chevelure" triangulaire). Ses bras retiennent des
grappes de poka'a, comme autant de promesses de vie, audessus d'une succession de petits ‘enata qui, eux aussi,
pourraient être des représentants du sexe dit faible. Le
maître tatoueur de la vallée de Anaho, à Nuku Hiva, qui le
dessina pour A.Seale ne précisa pas l'endroit où il était
porté. Par sa relative ampleur, l'abondance des poka'a et le
caractère très féminin de l'ensemble, il pourrait s'agir d'une
composition comparable à un ka'ake hope ou ka'ake tua.
Le terme kakekake signifie : tatouage entièrement fini.
Pour une étymologie plus significative, cf. ka'ake.
163. Kake ’oto
OM tSs)
lU KE OTe
:
et s'étend sur les hanches. Les représentations
Tupa sont placées au front, quand il s'agit d'un orne¬
ment, alors que dans le tatouage, elles le sont sur les
membres ou partent du sacrum pour s'étendre sur les han¬
ches (cf. ka'ake hope). Souvent, on remarque une corres¬
pondance entre les bras et les jambes, les poignets et les
du
dos de la page concerne le terme de plat creux.
Le terme est formé de kake : monter... (pour plus
de pré¬
cisions, cf. ka'ake) et de 'oto : intérieur, cavité, dans...
tua : cf.
ka’ake
sacrum
de
chevilles
;
cf. fafau'a et keho
vaevae.
légèrement différents, forment la première
partie de ce nom. Kao : spirale, cannelé ; ka'o : côté de la
vallée le plus proche de soi... et aussi caché..., difficile à
comprendre ou à retenir..., couvert de... ; ce qui donne 'ua
ka'o '/ te tiki : il est tout couvert de tatouages ou ka'o puhi :
qui ne craint pas les balles..., cf. kaka'o. Aux Tuamotu,
Stimson relève pour kao : sorte d'hameçon recourbé,
courbe, côte... rigidité, dureté, turgescence à associer au
phallus. K. von den Steinen rapproche kau de karu : l'œil,
dans les langues polynésiennes ; E.Tregear donnant pour
kau : bâton, planchette de bois, ancêtre...
Dans la seconde partie du mot, tupa s'applique à une
Trois mots,
èà n Tî-
—
KAO'T’UPA
dessin (ou ensemble de dessins)
composé de plusieurs éléments dispersés dont un ani a Tiu
et un kaka fa'a. Bien que cela ne soit pas frappant, le nom
donné à ce motif par son auteur, Tamo de Nuku Hiva, le rat¬
tache aux ka'ake. Il est possible que ce rattachement tienne
aux emplacements où il pouvait être placé ; il semble adap¬
té aux courbes, puisque la seule indication encore lisible au
164. Kake
et W.
:
'
variété'de crabe, nourriture des étoiles (K. von den Steinen),
intermédiaire entre deux mondes. Aux Tuamotu, ce mot
désigne : le phallus ou
une peau
upogo”, ka’ake upoko
ou
upo’o :
Langsdorff le mentionne en tant que marque
placée au-dessus de l'œil ; ce à quoi D.Tilésius
ajoute qu'elle allait de l'œil à l'oreille. G.H. von Langsdorff
précise qu'elle était habituellement tracée à l'occasion d'un
grand repas, ou de l'abattage d'un porc, et D.Tilésius qu'el¬
le indiquait l'appartenance à une "société de banquet" et
coïncidait avec l'obligation de servir en temps de guerre.
Le terme est formé de kake : monter... (pour plus de pré¬
cisions, cf. ka'ake) et de upoko au N.-O. ou upo'o au S.-E. :
G.H.
par
von
directement
tête.
Les planches de tatouages de D.Tilésius et G.H von
Langsdorff sont légèrement différentes mais, sur toutes
deux, le dessin fait penser à un arc-en-ciel, voie souvent
empruntée par les héros de récits légendaires soucieux de se
la mer, le soleil.
fécondité, il est
A. Gell a éta¬
parallèle entre le changement de peau et
l'immortalité : deux aspects fondamentaux de la perception
de l'être humain auxquels le tatouage participe étroitement.
intéressant de relever la relation
165. “Kake
abîmée
En dehors de l'allusion à l'astre solaire et à la
tua.
bli, du reste,
avec
la peau.
un
Le récit de l'île
aux
femmes, dont le héros est Kae, illustre
frappante cette idée à travers l'image de l'héroïne,
Hina, comparée à un crabe, comme eux, en tant qu'immor¬
telle, elle n'est pas prisonnière de sa peau. Le héros Tupa,
quant à lui, est un mangeur d'hommes, dont
K. von den Steinen nous dit qu'il est souvent représenté sur
les plaques d'écaille des uhikana ; P.E. Eyriaud des Vergnes
rapporte qu'il "était bien certainement le père des dieux, le
Jupiter du pays... (et que) Nukuhiva paraît avoir été son lieu
d'élection" ; ce à quoi le père S. Delmas ajoute : "Tupa est
l'Hercule marquisien". Sa sœur Ateanua (ou Ao) et lui tra¬
vaillaient uniquement la nuit (en fait sa sœur guettait l'apde façon
parition du jour).S. Delmas précise que Ao personnifiait la
lumière donc le monde supérieur, et qu'elle était souvent
citée dans les lignées de chefs. Ce nom kaoWpa..., pourrait
faire allusion au-passage entre Ao, le jour, et Tupa n'œu¬
vrant que la nuit, entre obscurité et clarté, entre le monde
des mortels et celui des immortels ; thèmes évoqués par le
tatouage en dehors du jeu sur la peau entre blanc et noir.
Le terme Wka, également utilisé, n'apparaît pas dans le
dictionnaire de M*" R.l. Dordillon mais tu'a y est. L'expres¬
sion ha'e tu'a désigne le bâtiment en forme "d'obélisque",
sorte de case d'inspiration où le tau'a se recueillait. Tregear
confirme ce caractère sacré en notant que tua appartient au
langage religieux ; il se substitue à atua et implique un pou¬
voir illimité.
Le kautuka du tatoueur de Anaho est d'une richesse de
symbolisme toute particulière qui mérite que l'on s'y attar¬
de. Toutes les figures géométriques, et leur nombre, expri¬
mant probablement les valeurs essentielles de l'univers,
semblent regroupés dans ce motif où guerriers et 'enata
trouvent une place claire et nettement hiérarchisée. S'agitil ici d'une vision de "l'œil de l'etua" ? Tauakika apporte
question
son
interprétation
l'intermédiaire héréditaire entre le clan et le monde des
170,
“Kaoutoupa” : cf. ka’otupa.
Kapu ’a’o : motif tatoué sur le dos de Kena au
cinquième jour de tatouage. Il n'en existe aucune représen¬
kapu tua.
kapu : puiser, objet servant à pui¬
ser, cercle... et de 'a'o : sous, bas... alors que a'o signifie :
en face, devant... etao : respiration, souffle, nuage, jour (de
l'aurore au crépuscule), aller par mer, règne, ramasser avec
la main... E. Tregear fait ressortir l'image du creux formé par
les mains, mais les données les plus instructives viennent de
J.F. Stimson. Aux Tuamotu, kapu désigne le dessous du
pied, la paume de la main, un demi coquillage ou la carapa¬
ce de certains crustacés, d'où utiliser un objet creux pour
puiser... Kapu roro désigne le bol crânien et kapu ram, l'hé¬
misphère souterrain. Ao personnifie, par contre, la lumière
et le monde supérieur, par opposition au monde souterrain
et, par extension, l'univers.
En poésie, ao se substitue à roi ou maître tout-puissant,
divinité. L'au-delà marquisien se partageait en deux hémi¬
sphères, ou strates : le monde d'en'haut "Papa una" et celui
d'en bas "Papa a'o". Ces divers éléments rapprochent ce
motif de "apihao", hope 'a'o, hue 'a'o, ipu 'a'o, ve'o a'o...
L'image de la carapace est aussi à retenir car elle est sou¬
vent évoquée, en arrière plan, dans les noms de motifs.
Elle fait partie de la notion même du tatouage, au sens
de protection, auquel s'ajoute celui d'encerclement,
d'enveloppement ët peut-être une forme de représentation
tation identifiée. Cf.
Le terme est formé de
de l'univers.
tation identifiée.
kapu, cf. kapu 'a'o et de tua : dos,
premier auquel ii faut ajouter ceux de tu'a,
dont nous avons vu l'importance à propos de ka'otupa. Ce
terme appartient au langage sacré et implique un pouvoir
Le terme est formé de
échine...,
sens
illimité.
173. Katu
ou
“^kato'u”
174. Kautuka
par un
ancêtres.
169.
172. Kapu tua : motif tatoué sur le dos de Kena au
cinquième jour de tatouage. Il n'en existe aucune représen¬
à
dessin qui, selon
lui, est une variante du mata hoata ; ce que le tuhuna
désigne comme un kautupa est l'etua qui occupe la place
des yeux et du nez.
K. von den Steinen identifie, quant à lui, le kautupa à des
"yeux de crabe" ; dans la composition du regard, bien rond,
qui caractérise ces motifs, il observe, tout comme dans celui
des casse-tête, la présence d'etua à la place des pupilles.
Deux demi-efua y sont affrontés, soit horizontalement, soit
verticalement, de façon à former un cercle. Il pourrait s'agir
d'une allégorie de la lutte menée par Atea et Ono afin
d'écarter la voûte des Ténèbres pour que l'aurore paraisse.
Ce motif symbolise probablement quelques traits de la
puissance de Tupa, ou d'une divinité comparable, et mani¬
feste peut-être le lien entre celui qui le porte et l'etua. Il est
aussi fort probable qu'il évoque un "droit", ou une capacité,
à devenir autre, à passer d'un monde à l'autre. Le chef était
cette
171. Kapu ipu ’oto : motif masculin en forme
d'équerre ; le père P.G. Chaulet nous dit qu'il s'étendait en
partie sur l'épaule, en partie sur le dos (kapu tua). Il se rap¬
procherait en cela des ve'o a'o et ve'o tua avéc la différen¬
ce que ces derniers semblent plus longs ; il n'en existe pas
de représentation identifiée. Cf. ipu 'oto.
Le terme est formé de kapu, cf. kapu 'a'o puis de ipu :
jatte, coque... et de 'oto : intérieur, cavité, dans...
175.
Kautupa
•.
ci.
ou
:
ipu '’atu.
cf.
ka'otupa.
'autupa
:
ci. ka’otupa.
176. Kavi’i pu : le terme désigne les spirales,
volutes et enroulements ; il n'en existe pas de représenta¬
tion identifiée dans le
tatouage. Les témoignages au sujet
et anciens, au point d'avoir pu faire
qu'ils avaient existé aux Marquises, aussi bien qu'en
Nouvelle-Zélande ; cf. a puaina et kokoata.
de
ces
tracés sont
rares
oublier
Le terme est formé de kavi'i
:
vrille, enlacer, tourner... le
ayant pour signification : glisser, tourner tout
autour, rouler sur soi-même... tandis que vi'ipu signifie :
tour, circuit, circonférence... L'importance du mot pu fut à
mot vi'i
plusieurs reprises évoquée, avec les sens de : source, origi¬
ne... puis de coquillages dont la spirale est bien marquée ;
les gastéropodes et la conque marine... mais aussi les ins¬
truments de musique par où passe le souffle... À cela,
J.F. Stimson ajoute l'idée de vulve, de source et de procréa¬
tion, d'où : phallus ou bien origine puis fœtus, enfant au
sein de sa mère, descendant, principale ligne de descen¬
dance... mais aussi maître de la connaissance des invoca¬
clan, d'où sage qui sait toute chose, divinité...
qui accompagnait J. Cook, constata, à la fin
du XVIII' siècle, que les hommes adultes avaient pour habi¬
tions du
J.R. Forster,
soigneusement se tatouer le corps et le visage de
spirales, de cercles, de lignes, de damiers... G.H. von
Langsdorff remarque que les motifs étaient composés d'ani¬
maux et autres sujets assez fréquemment liés entre eux par
des courbes, des losanges, des grecques... D.Tilésius nous
laisse le seul témoignage iconographique fiable de ces
volutes marquisiennes - en dehors d'un pétroglyphe de
A'akapa, à Nuku Hiva - grâce au portrait d'"Omudei''.
M. Radiguet et C.A. Vincendon-Dumoulin purent encore
observer que ronds, spirales et dentelures capricieuses s'en¬
tremêlaient et se croisaient en tatouages admirables, peu
tude de
avant ia fin de la seconde moitié du XIX' siècle.
Mais, cet art
d'agencer des courbes très travaillées, comme le montrent
les gravures russes de 1804, dut disparaître progres¬
sivement autour des années 1820. En 1881-82,
Ch.L. Clavel
“le tatouage des vieillards est un
peu différent, avec une perfection dont les jeunes gens sont
jaloux... On voit encore aujourd'hui de rares indigènes ayant
passé la soixantaine et qui font admirer les spirales ou les
anneaux effacés à demi qui ornent les différentes parties de
leur tronc. Ce tatouage antique aura bientôt disparu car il est
actuellement remplacé par de larges bandes...”.
remarque, en
effet,
177. Ke’a
dérive
que ;
: ce tatouage, pour K. von den Steinen,
d'anthropomorphes chers à Fatuiva, interprétés
Te Patu Tiki
•
L'Art du
Tatouage
■■!■■
au-dessus sont très nombreux, "
et
faut citer
:
'ama
kopeka, fa'a
mana
fanaua, hei kaki 'i'ima, hei po'i'i, i'a vau. 'i'ima, 'i'ima tiki,
fatina, feo'o, haka hami, hatika, hati
ikeike, ka'ake, ka'otupa, ke'a, koniho, koua'ehi, kou'u,
na,
hoata, mata i'o, mo'oa vaha, nutu kaha, papua 'auti,
mata
parlho, pi'a
a
o
Tiu, Pohu, po'i'i, poka'a, tamau, tati'i, teia ani
Tiu, ti'i 'i'ima, tove'e et vai
Kena.
o
heo'o, hikuatu
kautupa, kea, kopito, kotipi, mata
hoata, mata komoe, mata mei nei,
mata
■
le
Les motifs
tikaue,
qui apparaissent sur la région dorsa¬
kiva, a'a tikaue,
-.'a'a
au
kopeka et
ama
kohuhu, 'enata,
ama
'opea,
ama
tete, eu kake, hoaka et
emu
hoana, hope, huoikape, ka'ake, ka'ake hope, kake, kake
'a'o, kake tua, kapu 'a'o, kapu ipu'oto, kapu tua, ke'a, keeheu, keheu, kohe ta, kohe tua, kokoata, komoe, kotipi,
mata
komoe, moho, moho vaha, moko, mo'o, niho pe'ata,
'opea, 'otipi, pahito, paio tiki,
hikuhiku'atu,
ou
inaoa, ipu ani, ka'ake, kaka'a, kake,
papua,
peka tua, pepehipu,
vaho, 'otipi, pa'aoa, panao, paka
fatina, paka muo, Pohu, po'i'i, poka'a,
hitu,
pua
hoe, ti'i
hue, puha tahi, ti'i hoe-
pua
totipa
muo,
ou tou
tipa et vi'i
a'a niho.
Les motifs qui apparaissent sur
■
cuisses
:
'a'a fanua et a'a
les
hikihiki, 'a'a hikuhiku,
po'opo'o, etua, hena, hikuhiku, hikuhikuatu, hope nui,
ava
pi’i kohe, Pohu, Pohu etua, Pohu i oto te 'ima, Pohu tu te
hope vehine, hue 'a'o, i'a va'u, ika
po'o, po'o ka'oka'o, po'o pi'i kohe, po'o tua, tahi'i, te
po'o, tino 'omoe, ti'i et tiki pi'i kohe, "tuaheu" et tua
kokomo, koniho, mata hoata, mata io, mata
keheu, vai
nui, paka puha, paka 'oto, papahuetu, papua, Pohu, po'i'i
'ima
o
‘eka, vaitete, ve'o
ao.
Ve'o tua.
Les motifs
qui apparaissent
rieure du tronc
sur
la face anté¬
kake, kea, koheta,
ouna,
nutu
kaha, 'oniho, pahito, pa'ipa'i'io, paka hope, paka iti, paka
pohri, poka'a-, pua puaka, puhi, puhi puha, puto'o,
et
■
vau,
puto'o keikei, tava, ti'i et tiki, ti'i papa hope, uhi puha.
‘enata, etua, fanua, fautai, fautataki,
:
Les motifs qui apparaissent sur les jambes :
kopeka et ‘ama 'opea, aouhoe etauhoi, ava po'opo'o,
hautataki, hei, hei koko'o hau, homae, hope vehine, ivieinui, kahu moehu, kake upogo, ka moehu, katu, kavi'i pu,
■
ke'a, ke'a nui, keeheu, keho, keho vaha, koko'o hau, mahi
etua
po'ou, fatina, haka hami, hatiki, hatina, hei kaki
vae,
hena, hikuatu et hikuhikuatu, hope ao, hope nui, ikei¬
toua, mata
hiamoe, mata hoata, mata io,
uka, mata
una, moemoe,
pa'a niho, pahu tiki,
pa
mata
komoe, mata
moho, moko, mo'o, niho peata,
i
paouhhi, pepehipu, pi'i
uma,
'ama
ke, inaoa, ipu ani, ka'ake,
vae-
kake, kautuka, kea, keho, kohe
kopiko et kopito, kotipi, makamaka tiki, mata hoata,
ta,
kotai, po'o, po'o ka'oka'o, teeva, tahapu, ti'i heke, ti'i
mata
pepehipu, tikau'e, tino omo'e, toi, "tuaheu",
mo'o, niho peata, nutu kaha, pa, pahito, paka'a, paka fati¬
vahana kaki, vai kau kena, vai '0 kena, vai '0 Tefio,
Les motifs pour
hoka,
uma
veo
a'o.
na,
io, mata komoe, mata
paka
muo,
pepehipu,
le
pakiei,
poepoe,
panao et
pakao,
tava, f/fa, tiki,
kaki, ti'i pepehipu, uhi papa mais fréquemment ils appa¬
Kena, vai ta keetu, vi'i'a'a niho.
raissent aillleurs
corps comme
■
Motifs
ka'ake
■
au
moins
en
un
autre
emplacement du
les hei, metau, moko, te vehine
sur
le bas ventre
nau et toata.
■
et
les
parties sexuelles
:
A la cheville,
qui apparaissent
fesses
vaevae,
pua
totipa
sitions propres
hope (femme) et hami '0 Tiu (homme).
Les motifs
keho, "potia hue",
papua, papua enata,
Pohu, po'i'i et pohri, ponao, po'o
hue, puhi puha, ta'a, tapu vaevae,
cou, (en dehors des bandes fau
tai, fau tatai et fau tataki, hau tataki, ti'i' heke et toi) po'o
■
tuhena, moko et
una, momo
ou tou
tipa, vai mata, vai meama, vai o
quelques motifs ou compo¬
à cette partie du corps : ‘auhoi, heikaki
makamaka
se trouvent
ou manamana,
patikaue
ou
papatikaue,
poepoe ou poe vae, tapu vae ou tapu vaevae et
qui
se trouvent
également soit
aux
jambes soit
d'autres
aux
poi¬
:
'ama
kopeka et 'ama 'opeka et 'ama 'opea, ani ata, eia
gnets pour la plupart : ha'aki tiki, hei po'i'i, hope vehine,
vau,
ikeike, kaha, kake, kea, mata hoata, mata ia, mata io, mata
'emuete,
ka'ake
ao,
eu
aux
kake, fatina, hope, hue fai, ia
vau,
ka'ake,
uka et mata una, nutu kaha, pa'a
ka'ake hope, ka'ake tua, kotipi, mata io, 'otipi,
pahu hope, paka, pi'a
0
Tiu, pi'ia
o
Tiu, Pohu, puto'o kei-
kei, ta hope, teia ani a Tiu, vau.
■
Les motifs
qui apparaissent
po'ou, hei kaki, hei kaki
makamaka tiki, ‘oniho,
■
Les motifs
qui apparaissent
au genou, au creux
poplité, sur les côtés de l'articulation ou bien au-dessous
V-
manavaevae,
kakao.
niho, pahito et p/a
vaevae,
0
Tiu.
les pieds
; etua
kakao, ka'otupa, koniho,
pa'a niho,
sur
papua,
pokaa, tamana-
tapu vae, tapuvae kake, tikakao, ti'i kao et ti'i
—•
Matériel
de tatouage
Dessin de
K.
von
den Steinen.
Miscellanées
Le tatouage
Les
dans les légendes
pétrogljphes et le tatonage
Relevés de hambous
Te Patu Tiki
•
L’Art du
Tatouage
aux
Récits anciens
Iles Marquises
Quand Kena décida de
N
faire
se
tatouer
récit de Hiva Oa
Récit recueilli à Hiva Oa par
Karl
von
den Steinen et traduit de i'aliemand par
Jean
Pagès, chercheur ORSTOM et
son
épouse Almut Pagès™.
"li
me
sembie que
le héros
qui
ia description dont
lèges, est
de la légende de Kena,
distinguait
se
plusieurs
pour
par ses
sorti¬
processus
tableau
a66
\
jours
opérations. Les
personnages
Kena
un
épouse Tefio et Tiu,
avec son
:
se
ou
le bain de
"J'y vais !" et les femmes lui dirent
en un
se
construction). Kena
en
mit
petit
vas
garçon
là-bas transforme-toi
!" Il alla
la plage et
sur
ceinture de liane du bord de
une
maison de
pierre
d'y marteler les
train
en
motifs de Pekaha et Tiu.
Kena dit alors
cette crampe
due
mule murmurée à voix basse
qui fit
Kena dit à
magique"
que
nouveau
pour
:
(autre “formule
faire croire
crampe
"ça fait mal,
:
due
Kena dit
"Me voici, me voici, moi
:
Tefio,
sur sa
pianche de surf.
si vilain état, couvert
un
petit là !" Et ils
telèrent
Kena
sur
ces
motifs
:
mar¬
le nutu hue,
motif des lèvres, le ‘au kohai, motif des
joues, le vai mata, motif des
yeux,
le
kokeka, motif du front.
fait mal, cette
Pekaha eut mal et sortit.
aux tatoueurs
l'invitation venait d'eux) : "Me voilà,
voulons tatouer notre
ça
martelement"
au
voulons tatouer l'autre
parents à Ta'aoa, sur ia
ils tatouèrent
pied de Pekaha et Tiu.
Kena dit
"Nous
ses
tatouage d'une
:
haut.
:
partit,
n'est d'ailleurs
s'exclamer
se
jambé du petit !"
tapu vae, ie pahito, le
Et ils martelèrent le
komoe, le hope nui. Il prit du char¬
mata
bon de bois, le
pulvérisa
sur une
que
Premier
jour : le tatouage du visage
est réalisé.
Quand
de quelques
ce
fut fini, Kena prit du charbon
pulvérisa
de bois, le
mêlant à de l'eau et s'enduisit le
laquelle le beau
beauté éblouissante,
sexe ne
pourrait résis¬
qui lui permettrait d'heureuses
retrouvailles avec Tefio. À la tête du
ter, ce
des femmes, celle-ci effective¬
le salua d'un
nouveau
nom."
de cette
pâte afin
sur une
que
les
réveilla ...et entendit les chants des
"hohoi... é". C'était la maison de
gens ne
en
le
visage
le
pieds de Pekaha et, de Tiu. Pour le
tatouage de Tiu, Kena ne dit pas que ça
le tatouage de
Pekaha, Kena dit : “ça fait mal,
cette crampe
nouveau
due
Pekaha et Tiu le fau ta/, motif de bandes
sur
le
au
ça
fait mal,
martelement !" À
Kena prononça :
"Me voilà, moi
cou
et la
Kena dit
mal
Tôt le lendemain matin, ils tatouèrent
tatouage de la
:
jambe.
Le lendemain matin, ils tatouèrent à
voient
pas son tatouage.
devait faire mal, mais pour
de cela fort longtemps : "... Kena
pierre
jour
Troisième
deuxième
biais retrouver
une
pierre
le mêlant à de l'eau.et s'enduisit le
en
S
maria plusieurs fois
éloigné
"Nous
:
visage de cette pâte.
kilomètres de Ta'aoa. Il souhaitait par ce
gens :
en
Tôt le lendemain matin,
l'autre
Kena).
pour
jour
jambe de bas
femme l'abandonna, horrifiée.
Lui-rnême
se
le voient pas.
voulons te tatouer !" et le clan dit
ailleurs, puis se fit tatouer à Atuona, qui
Il y a
que
suspendre l'opération, si
l'artiste fut libre
bien que
le mêlant à de l'eau et s'enduisit
en
Deuxième
l'un des deux tatoués fut saisi de vives
douleurs et dut
sur une
fait mal,
ça
martelement !" (for¬
au
prit du
pulvérisa
visage de cette pâte pour que les gens
le
ne
"ça fait mal,
:
le hope nui,
aux genoux,
Kena ! le clan doit
d'algues décomposées et malodorantes,
ment
visage
motif à l'arrière de la cuisse. Il
"Nous
Il revenait dans
groupe
motif de
charbon de bois, le
tatouage.
motif du pied, le
pahito, motif du mollet, le mata komoe,
mer™, devint tout petit et se rendit à la
Ils étaient
"Nous
:
petit !" Et ils martelè¬
le tapu vae,
rent à Kena
:
journées entières
à
:
moi Kena ! le clan doit s'exclamer
côte sud de Hiva Oa et consacrait des
que sa
:
qui était
Tefio", ani a Tiu "ie ciel de Tiu".
Kena, qui avait épousé sa nièce
vivait chez
des
quelques motifs : les vai
kena, vai '0 tefio "i'eau
Kena et de
noms
principaux de la légende
retrouvent dans
'0
obtenons
; nous y
explicite de la succession des
différentes
dit
des questions. Le
tatouage de tout ie corps ne demande là
que sept
voulons tatouer le
du
tatouage, une source plus sûre que l'in¬
formation obtenue par
Kena ! le clan doit s'exclamer
du chef
"Attends ! Si tu
j'ai recueiili mot à mot ia traduction à
Atuona, à propos
tatouage {pati'i) de Pekaha et Tiu (les fils
avec
ment !"
dit
:
:
poitrine, partant du menton.
"Le
tatouage de Pekaha .fait
cette crampe
Pekaha eut mal
due
au
et se
martele¬
leva. Kena
"Me voici, me voici, me voici, moi,
moi Kena ! le clan doit s'exclamer
voulons tatouer le
fau tai
hoata, motif
un
sur
les côtés des bandes de
ce
"Nous
petit !" Et ils martelè¬
rent
Quand
:
avec un
mata
poitrine.
fut fini, il prit du charbon de
bois, le pulvérisa sur une pierre en le
grandeur normale et descendit chez
mêlant à de l'eau
parents. Quand il arriva devant la maison,
enduisit le fau tai.
en
Quatrième jour : tatouage
et de la
du
cou
poha te ui'a meiao te ka'ake
poitrine.
La mère s'exclama
Tôt le lendemain matin, ils tatouèrent
Le
les bras de Pekaha et de Tiu. C'étaient
des
ipu ’oto, motifs
"Le
forme de calebas¬
en
la face interne du bras, Kena dit
se sur
crampe
due
Pekaha eut mal et
voici,
voici,
me
leva. Kena dit
se
me
tatouer
le
:
"Me
voici, moi, moi Kena !
petit !" Et ils martelèrent à Kena
pi'i kotai,
ce
motif'sur le côté du buste
qui monte jusque
l'aisselle, le ipu
sous
nui, motif d'une grande calebasse au bras
et le
ipu iti, petit motif de calebasse de
l'avant-bras. Quand
ce
charbon de bois, le
pierre
en
fut fini, il prit du
pulvérisa
sur une
le mêlant à de l'eau et s'enduisit
le bras de cette
Cinquième jour
:
tatouage du côté
du bras.
lendemain, ils tatouèrent le dos
d'un
kapu tua, du kapu ’a'o, etc. et Kena
qui dissimula à
nouveau ces
motifs.
Tiahe'e, la mère, monta
Kena).
fils." Alors elle ouvrit la maison.
quel
:
:
"Es-tu
lointain es-tu resté,
pays
mon
venu
Atuona." "Qu'avais-tu
fils
mon
pour rester
longtemps à Atuona ?" Le fils dit
faire tatouer. Je suis
venu
chez
si
:
"Me
vous
deux
la nourriture. Pour chercher
faut pour ma fête, à Atuona :
ce
matin, ils tatouèrent à
les cochons,
des environs. Puis elle dit
viendront
riture pour
maison du
avec
les ka'ioi." (La fête
au
jour des
"Retourne ! (à Atuona) ; Le
se
la
nour¬
situe le
jour où les ka'ioi quittent la
jour des cadeaux, les
gens
poissons et le pake et le fekai parmi
qui tient le
les ka'ioi. Il donna à celui
mouches, il donna à celui
trois sont des motifs de décoration et de
pied.
de bordure
pour
le tronc,
grands motifs exécutés la veille.
: "Le tatouage de Pekaha fait
Kena dit
mal,
avec cette crampe
ment !"
due
Pekaha eut mal et
Kena dit
:
se
au
martèle¬
leva.
moi, moi Kena ! Le clan doit s'exclamer
"Nous voulons tatouer le
;
petit !" Et ils
martelèrent à Kena le hami '0 Tiu, le ivi
einui
qu'il enduisit.
qui tient le
qu'il avait
pour
réglées les obligations
le tatouage. (Ce n'est
pas
qui rétribue le tuhuka, mais Pekaha,
Septième jour
Le soir,
avec
:
tatouage
des
aller à Ta'aoa, chez mon
mère." Il
père et
partit la nuit même, reprit
ma
sa
"Ne provoque
:
bon ! Ta cousine
pas
renverse
d'effroi."
Et, le matin de la fête, la mère
fils
:
un
orna son
plumes (de phaé-
deux touffes de
paekua, diadème de plumes
touffe de barbe de vieillard,
rouges ; une
deux
ornements,d'oreille
couronne
plumes de
de
en
coq.
bois,
une
Avec cela,
prête. Un collier de dents de
la tête était
cachalot, deux plumes pour les doigts, un
hami de tapa
Kena
de banian, deux anneaux de
les chevilles.
rendit
se
Tefio arriva
avec
:
nouveau nom
donné
son
place des fêtes.
la
sur
toutes
s'exclamèrent
les femmes. Elles
"Tonaania, eh !" C'était le
au
beau Kena
après
tatouage : "Cher ange !" Les hommes
ajoutèrent
"Voici ton ornement de pal¬
:
emplirent la place des
mes." Les hommes
frappèrent les tambours. Ils
chantèrent le chant de \apunana, le chant
de
"qui est caché
entonné lors des
lui).
:
aux
Tefio monta
"Je vais chez ta
(Tefio, la fille de
sa sœur,
et
Kena dit
:
en
embuscade", chant
grandes fêtes et destiné
victimes.
aux
côtés de Kena.
“Viens
vers
moi ! Sommes-
.^ous réunis ?"
Tefio dit
:
"Oui !"
épouse de Kena qu'il avait abandonnée
laquelle il voulait à
nouveau
appôrter les palmes tressées."
Et la mère alla voir
Pendant la nuit, Kena dit à Tiu : "Je vais
tomberait à la
en
la mère et le père arrivèrent
chez le fils. La mère dit
cousine
et avec
remplissage.
'pas cela ! Ce n'est
qui l'avait loué le premier. Kena s'était fait' ,à la chasse
s'unir, à présent). Elle viendra ici pour
motifs de
jaillit de l'aisselle
fêtes. Ils
seulement tatouer
"Me voici, me voici, me voici,
men¬
qui chasse les
Il donna à celui
Ainsi étaient
Kena
fils ; "Merveilleux !
son
du fils ; la mère s'exclama
vinrent
les ka'ioi. Kena
la nourriture pour
ton.
ou
de
Merveilleux !"
cheveux pour
tatouage).
Pekaha et à Tiu le emutete, motif des
remplissage
pâte (de charbon). Alors la mère vit la
ton),
Le lendemain matin la mère fit le tour
des gens
fesses, le hami '0 Tiu, le ivi einui, qui tous
entre les
travail et débarbouilla le fils de
beauté du corps
qu'il
pake, le feikai, les bananes mûres."
Le
au
Un éclair de lumière
"À
:
d'important à faire,
:
mit
!"
Kena dit
pour
jour de la fête." La mère
"Demain tôt, au
se
la
"Mais oui I"
distribua la nourriture et les cochons et
Tôt le lendemain
le hami,
la tenue de
:
mon
"Je pense que
fils ? J'ai attendu et attendu. Tu n'es pas
les
avec
les ornements de tête pour
:
avec
jour : tatouage du dos.
Sixième
son
tapu).
à Kena. Le fils dit
lendemain du
Le
une
"Tefio viendra-t-elle ?" La mère dit
nouveau :
cadeaux les gens
du corps et
offrande pour
fête et les apporta
"En
le
patiki étaient
libérer le tuhuka de
le sol du
sur
père dit : "C'est une lumière !"
Kena ?" Kena dit
fils
pâte.
0
"Qu'est-ce donc ?"
La mère vit le fils dehors. Elle dit
"Nous voulons
:
:
dues
La mère dit à
c'est
martèlement !"
au
le clan doit s'exclamer
le
:
tatouage de Pekaha fait mal, avec
cette
jaillit de l'aisselle de Kena (’u
éclair
un
ses
fille de
sa sœur :
les femmes, la
cousin (et
sa
nièce. Elle dit à la
"Apporte,
avec toutes
garniture de palmes du
époux, Kena ; les palmes éten¬
TTŸTTTTTTiirTT
traduction, Almut et Jean Pagès ont pris
parti de respecter le rythme des phrases de K. von den
Steinen ; ce dernier a volontairement adopté un style qui
rend, au plus près, les constructions de phrases et le
440. Dans cette
le
"parler marquisien",
441. Il
comme
le
remarque
H. Lavondès.
peut s'agir d'une sorte de convovulacée qui res¬
semble à un liseron rose à grandes feuilles. C'est une
plante médicinale qui pousse sur les plages, jusqu'à la
limite des vagues. Cf. Pétard. 1986, p. 258.
Te Patu Tiki
•
L’Art du
Tatouage
aux
îles Marquises
Le
Récit recueilli
jeune délaissé de Hakamo’ui, à Ua Pou
auprès de Valentin
Ha'atoua et traduit par
H. Lavondès
la collaboration de Samuel Teikie-
avec
alla. Il
Le fils y
sur
la
se
fit faire des tatouages
partie interne du bras, les tatouages
tiki paheke et
'•'•’i'.'iV.'iV,
V.'ftViV//.
il
vaillait pas ;
Il entendit
richesses, il
faisait
ne
dormir. Cet enfant
à penser aux
iV.V,VAV,S
ses
tra¬
ne
que manger et
grandit et
avec ses
grands-
parents adoptifs, il alla la prendre.
jeune fille tomba
amoureuse
dit. Il arriva
passèrent,
sans
mangé de carné {‘iina'i). Ils
KK
résistance {‘iina'i). Avant,
sa
le ‘iina'i, c'était
parentèle
auprès de ta femme."
Les deux vieux dirent
sa
:
"Avant
on nous
petite-fille vit
on ne nous
avec cet
père lui avait
"Comme tu
beau,
es
fils.
mon
ne
sa
plus attention à lui... La femme
murmurait
lkksss!
ixxx>^p
’ÎXXKÜ'C'
"Je n'ai
:
tâche. Je n'ai
plus de la
cœur
à la
plus de force dans le ventre. "
Lejeune homme s'enfuit plein de hon¬
Son
chez
son
père, à Ha'epapa.
père lui dit : "Te voilà ?"
Son fils lui dit
:
ne
veut
plus de moi !"
Le
Son
:
"Je
me
y a
?"
le demande !"
père lui dit : "Va dans la maison de
tatouage."
mon
fils.
je t'ai enseigné. C'était
ma
son
fils
"Salut,
:
faute, je ne t'avais pas appris à pêcher.
détourna. Le
ses
jeune homme descendit
pleurant chez
Son
son
en
père.
pleurer ?"
Le
Le
"Ma femme
:
ne
du
pas!"
père dit
jeune homme arriva à la maison de
femme et des deux vieux. Il dit
sa
jeune homme dit
veut
me
que
ce
Monte chez ta femme,"
père lui dit : "Qu'est-ce qui te fait
encore :
faire des tatouages aux
"Fais-toi
"Voici
:
poisson !”
Les vieux dirent
:
"Quel festin !"
encore
aisselles : les
La femme entendit
mo¬
ces
propos.
Elle
se
tifs de feuilles de bambou, 'au kohe et les
réveilla, alla prendre son mari dans ses
hachures inclinées, koniho ‘haka'eva'eva.
bras et lui donna
Le
père dit : "Tu
es
très beau,
mon
fils !
Les
montajusque chez sa femme, il siffla.
Sa femme le
dos. Alors le
tant et
rer
son
va
se
iras ensuite
com¬
pren¬
dre ton bain."
mit à pleu¬
plus. Il descendit auprès de
Quand
père dit à son fils : "Qu'est-ce qui
nourrissez-vous
deux ? De quoi
quand
vous
ne
vous
êtes chez
son ventre
pleine de forces
.
pas avec vous
Le
fut rassasié, elle fut
pour
faire l'amour.
jeune homme vit
que ce que son
père lui avait dit était vrai. Le jeune hom¬
me
travailla et tous deux vécurent heu¬
reux.
?"
Le fils
répondit
:
"De popoi et de
:
une
légende, c'est
"C'est tout."
père dit : "Vous
carné ?"
C'est
histoire
qui s'est passée
autrefois à Flakamou'i. Ce n'est pas une
père dit : "Et quoi d'autre ?"
Le fils dit
Le
par manger ; tu
regarda, elle lui tourna le
jeune homme
père.
Le
baiser.
grands-parents dirent : "Va prendre
mence.
Il
un
bain. Mais avant d'aller à la rivière,
un
ka'aku."
père dit : "Qu'est-ce qu'il
Le fils dit
père dit à
Le
regarda. Le jeune hom¬
vous
"Ma femme
poisson. Ils allèrent tous deux à leur
tatouages. Sa femme se
Le
te. Il arriva
pêchèrent tous deux du
lui fit voir
me
donne plus rien.”
femme, elle lui tournait le dos. Elle
faisait
nuit ils
Fais
Quand le jeune homme voulait pren¬
me.
dre
nous
poisson. Quand il fit jour, ils emportèrent
brousse, il sif¬
fatigua du jeune hom¬
se
À la
ce
Ta femme t'embrassera !"
Cette femme
irons toi et
nous
la nuit à Hakateivi,
fla. Sa femme le
Le
plat de résistance {'iina'i).
que notre
homme,
mari,
"Non."
:
maison de Fla'e papa.
s'occupait plus d'elle.
ne
fournissait le
Depuis
un
donnent rien de
père dit : "Demain,
Le
auprès de son père. Son père
Monte
parentèle de Pae'oa qui lui procurait.
Depuis que la belle vivait avec
que son
:
du mei qui leur servait de plat de
gnon
ce
Le fils monta à travers la
mangeaient du ka'aku et c'était le tro¬
e68
le eka
du
qu'ils
Le fils dit
moi passer
lui dit
jeune homme. Ils vécurent ensemble.
aient rien
avec
vous ne vous
pêcherons du poisson à la ligne."
Le fils alla faire
parler d'une jolie femme qui
Deux semaines
bain et frotte-toi
un
commença
femmes.
habitait à Teava'i te 'aki
Cette
prendre
qui sert à enduire le hami."
de ‘iina'i."
carné ?"
père. Son père lui dit : "Va
son
nous sert
père dit : "Les gens qui habitent der¬
Le
jours après s'être fait tatouer, il
Trois
arriva chez
"Non, c'est le trognon du
:
pain qui
rière chez
Hikutini-Candelot.
avec
fruit à
les deux ipu ‘oto.
huupoko, Tahiatuoutini et Célestine
Il vivait
Le fils dit
ne mangez
une
histoire vraie.
C'est Mo'oi'iatehe'etehe'e
rien de
qui l'a
contée à Fiu Samuel et c'est Fiu
racontée.
qui
me
ra¬
l'a
L’étincelant tatonage
S. Elbert le 7 août 1934 et
Recueilli par
l'anglais
traduit de
Marie-Noëlle
par
“Est-ce que tu as
Puaiki était l'un des
gar¬
qu'un plant de bananier et
aussi élancé
aussi droit
qu'un casse-tête marquisien,
'u’u. il avait le teint
clair, des lèvres
délicates, des yeux perçants et ses che¬
formaient
veux
une
bouclée, autour de
avec
son
masse
son
épouse Momea sur
beau
un
nommé Pohotona.
paepae
Chaque jour Teahi
pêche
noire, toute
visage. Il vivait
au
douce pas
hum,
a
petit poisson d'eau
un
"Une belle femme
plus grand qu'un
pouce.
Alors
gâcher ta vie
Regarde
Nous
avons
milliers. Tu
saient-ils. "En
bon à rien" lui di¬
plus c'est
voleur. Il te dit que
les huivi qu'il
rappor¬
te sont à
lui. C'est faux ! En fait il
vole
il les attrape sur nos terres. Une
car
nous
les
jolie femme comme toi, tu n'as rien à faire
à rester
avec
une
loque pareille, cette
natte'"'^ ! Et il est si laid !"
les
que tu ne
dans la vallée ?
le mérites
comme tu
trouves
du
de moins que
pas
toi ! Tu n'as rien
temps avec cet espèce
rien de Teahi
je
et
Puaiki !"
après
un
veux
veux manger
du poisson tous les
sentir
sa
une
I Tu n'as qu'à
fois et tu t'en rendras
compte. Ses cheveux puent I"
Cette nuit-là, alors
due à
ses
emmêlée et
ne
ses
au
après, Teahi
cheveux.
chevelure était
sentait réellement
"Elle s'est enfuie I"
et il
se
mit à
se
dit Teahi
cha les cheveux, se roula
yeux
au
jour suivant, alors que Teahi
nouveau
a
parti à la pêche les deux
méchants hommes revinrent voir Momea
qui était
une
belle femme.
que sa
femme
avait ouvert le plat
tapu en forme d'oiseau, appelé otu'e, qui
contenait les deux rats.
La femme n'avait pas
avec
les deux
été heureuse
mauvais
qui
garçons
l'avaient emmenée, loin dans la vallée,
ne
la nourrisant que
de châtaignes de
Polynésie et du fruit de l'arbre à pain. Pas
de
poisson du tout ! Elle
d'avoir
quitté
heureuse
se
repentait
foyer où elle avait été
son
première occasion elle
et à la
rejoindre Pohatona.'
"Aue...e" dit-elle dans
son
désespoir
lorsqu'elle vit la maison vide.
"Aue...e" hurla-t-elle
les rats dans le
seau,
lorsqu'elle trouva
plat tapu
en
forme d'oi¬
appelé otu'e.
ce
temps, Teahi a Puaiki allait
hasard à travers la brousse. Soudain, il
arriva à
une
d'une petite
clairière et des voix, venant
habitation, l'invitèrent,
"Viens ! Viens ici fils ! Viens ici fils !"
sur
les
L'un
se
nommait Oihi Mei, ["Celui
plat à popoi qui avait
pour nom
au nom
plaça dans
sa
de la
maison
puis ressortit et regarda partout. Il courut
à
chaque buisson. Il
but,
sa
sans
même
erra
ici et là,
sans
regarder où il allait. Tant
peine était grande, elle le rendait fou.
qui
pèle les me/"] et l'autre Tahuahi [“L'al¬
lumeur du feu"]
:
"Quel beau garçon !"
s'exclama Oihi Mei, "Quel beau terrain
poursuivit Tahuahi.
un
barbe sacrée." Il le
Puaiki
comprendre
pour y exercer un
Tapu te Umiumi, "Interdit
Le
Puaiki,
sol. Puis, les
pleins de larmes lui coulant
bon. En fait c'est qu'après la pêche
était à
la
?" C'était la façon mysté¬
joups, il attrapa deux rats et les enferma
huivi il s'était touché les cheveux et
était restée.
te keu I" lui disait
Dans la maison il trouva deux vieillards.
a
pleurer amèrement. Il s'arra¬
pas
mains y
Puaiki s'en
logis, là où il avait connu tant de
aux
ses
a
jours heureux. Il le trouva absolument
dans
l'odeur de
de lui faire
Pendant
désert. Pas de trace de Momea.
"Quelle niaise je fais I" se dit-elle en réali¬
sant. C'est vrai que sa
toute
revint
qu'elle s'était éten¬
côtés, elle senti
me
depuis qu'il parcourait la
était de retour. Elle y
au
Peu de temps
tête
pouvait
qu'avait l'esprit de s'exprimer et
rieuse
allèrent à travers la brousse.
trouves pas
ne
jours ! Donc je viens !" Et les trois s'en
Momea.
ne
Il
sa sœur.
montagne, jour après jour. "Qui souffle
de la conque
petit
l'on m'ai¬
que
arrêt
sans
s'était .enfuie pour
“Oh, je ne trouve pas qu'il soit laid I" dit
"Ah ! tu
"O ai te niho
même endroit. J'ai
au
envie d'aventure. Je
me
a
de discussion. “Je suis lasse de
toujours
rester
que tu
beaux tous les deux ?
comme
"Très bien" dit la femme
moment
temps il était accompa¬
ce
le voir, mais parfois il lui parlait,
pas
:
poisson chaque jour
à travailler. Est-ce
et tu n'auras pas
un menteur et un
pas tous
beaucoup de poissons, des
auras
à faire à passer ton
un
! Est-
poisson tous les jours de la semaine.
Une belle femme
Momea.
pas
I Nos cheveux
un peu
Nous te traiterons
ne nous
"Ton mari est
lave
parfumés. Pourquoi est-ce
sont
nullité
avec une
ne se
viendrais pas avec nous
qu'il était parti, deux hommes mal inten¬
avec
"Je
toi ! C'est de
préfères
que tu ne nous
deux ?
tionnés avaient l'habitude de venir
parler
comme
pareille I II est sale I II
du
Puaiki partait à la
:
voix
la bêtise de
ce
répondit-elle
jamais rien senti d'aussi écœurant de
vie."
ma
les plus beaux d'Atuona. Il était
çons
un
jeunes
Durant tout
gné du fantôme de
“Oh oui ! Pouah !"
n'ai
a
cheveux ?"
ses
demandèrent-ils.
Ottino-Garanger.
Teahi
senti
de Teahi à Puaiki
Teahi
a
peigne de tatoueur !"
Puaiki haussa
légèrement
ses
sourcils et voilà l'assentiment donné"”^ ! Il
n'en fallait pas
plus
pour passer
à l'action.
XTÏTTÏTTTTÏ'
442. Traiter quelqu'un de "natte" est une grave injure.
Cet objet fait partie des plus vils car il est supposé qu 'une
personne, en particulier une femme, s'y est étendue.
_Te Patu Tiki
■
L’Art du
Tatouage
aux
Iles Marquises
Oihi Mei et Tahuahi étaient des maîtres
tatoueurs et leurs
doigts agiles
guissaient de beaux jeunes
ce
à ta¬
gens
languit d'une
touer, comme un homme se
femme. À
lan¬
se
moment-là, Ils travaillaient
tatouage d'un grand groupe de jeu¬
au
d'Atuona, mais pas un n'avait la perfec¬
tion
physique de Teahi
Puaiki. Leur fils,
a
adopté, était heureux
nouvellement
d'endurer la torture que
deux tatoueurs lui
les peignes des
infligeaient. Sa
peau
avait la teinte crème de la chair d'un mei
flamme, mais elle était
rôti à la
nue, sans
tatouage, et donc peu attrayante.
âge c'était honteux de
La durée du
a
que,
dans
tronc
sa
poignets et sa
douleur, il
puisse
ne
se
qu'elle te
choisira. Tu sais le mauvais tour
qu'elle t'a
ages
nouveaux tatou¬
Puaiki
a
L'esprit de
qui n'avait rien.
sa sœur
chez leurs parents.
"Teahi
a
Puaiki est
"Jamais
vail.
n'a
on
aussi merveilleux tra¬
vu un
Lorsqu'on lui retire les feuilles,
matin,
motifs lancent
ses
flammes. Mais Teahi
a
tomber la
sera
ornements" dit
scie. Il martelait la peau
celles d'une
jusqu'à
ce que
le
s'écoule, puis il était plongé dans
l'encre noire faite de la noix du ‘ama
bonisée. La peau se
et Teahi
a
Momea, la traîtresse était de visite
ce
Le noio attrapa
solide et s'envola
a
Lorsqu'il apparaîtra
Puaiki.
La nuit
plaies étaient recouvertes
couches de tapa et de feuilles
de sept
alternées
lorsque
ses
qu'au
veaux
ne
couches étaient enlevées les
a
Puaiki était
complètement caché et l'on
ne
voyait
les éclairs.
son
"Voici de beaux ornements pour
lorsque tu apparaîtras
seras
Mais
vraiment
ces
feuilles
qui sont si laides,
mais, alors qu'il enlevait la septième
a
été
adopté
Il est
d'être tatoué. Sa souffrance est
d'une beauté
fiers de lui !"
en
par
train
grande,
époustouflante.
a
Puaiki disparut derrière
grand éclair.
"C'est
couronne
une
qui
j'ai été la
de
son
si belle
"Oh
ses
se
prélassaient au soleil
sur
Les jeunes filles
qui transportait
une
couronne.
ami le noio" dit Amarante à
mon
l'oiseau. "Laissetomberta
"Oh
bec
Kua Nui "Amarante" et Kua Iti
observèrent l'oiseau
couronne
pour
regarda Kua Nui. Elle était
œil malade.
un
ami le noio" dit Garance à
mon
l'oiseau. "Laisse tomber ta
couronne
pour
mqi !" L'oiseau regarda Kua Iti et vit qu'el¬
généreuse et
pas
son
poitrine était
teint était crème, mais
fade. L'oiseau ouvrit le bec et laissa
tomber la
couronne sur
la chevelure de
Kua Iti.
"A... hu...
e
!" s'exclama la jeune
plaisir "Quelle belle
sera
couronne
choisisse l'homme
ne
identique et
fille de
! Quel
le mien à la fête !"
La coutume voulait que
offre.
>
bonne chose que
qu'elle soit
Atuona. S'élevant
vers
la terrasse du paepae.
beau fiancé
je te voies !"
un
sera
incomparable quand tu
Puaiki
bien !" leur disait-elle, "li
"Garance"
j'aimerais tant voir tes tatouages.
parents, à Atuona. "Votre fils se porte
serez
toi
la place haute.
je serai vraiment fière de toi.
couche, Teahi
mais il
sur
l'accompagner. À la nuit, elle
deux anciens, des sages.
poitrine de la
ce
le était vraiment belle. Sa
tressées.
Oihi Mei retira délicatement les feuilles
a
:
moi !" L'oiseau
fils, dans la montagne. Son corps
le laissait et allait dans la demeure de leurs
Vous
vieille.
enveloppé de palmes de cocotier
était
que
sœur
deux filles
époux. Aucun homme
ou
la
au-dessus de la maison de Fai, il vit
après la mère rendit visi¬
Peu de temps
te à
Retire donc
de Teahi
nou¬
la
bien faite mais avait
danseras et
L'esprit de ia
Marquises
peut refuser le choix de celles-ci, peu
Tu
continuait à
époux."
grandes fêtes, où les
importe qu'elle soit laide
quelques instants Teahi
que
la place
tatouages, les jeunes femmes choi¬
tatouages étincelaient si fort que pour
plus
ces
sissent leur futur
(tapa ‘au tua fitu). Au matin
ces
de
cours
sur
pour
vraiment belle !"
car¬
les fièvres.
couronne sur
fiancée
beauté. Laisse
belle. Fais bien attention à
soir-là. "Je serai heureuse de revoir Teahi
mit ensuite à enfler
Puaiki dut supporter
sa
de beaux ornements !"
gris.
et envole-toi
couronne
rien du tout. C'est honteux !"
jeunes hommes montraient leurs
comme
"Prends cette
en
mère "Ce
mer
ami le no/'o" dit-il à l'oiseau.
une
aux
tiki, et avait dix dents
grand oiseau de
Atuona. Trouve
la coutume
humain, ivi patu
un
mon
qui est le second
C'était
en os
qui était le plus beau, après
pour
"J'irai lui porter ses
de fleurs
Puaiki. Quand il eut terminé il
a
celui
corps et
peigne était
Teahi
qu'il faut de
hommes étaient assis
sang
pavahina,
couronne
tapa. Tous, sauf Teahi a Puaiki. Il n'a rien,
un
présents
ses
correspondant à celle du jeune homme
du groupe
"Oh
pour
Le
Oihi Mei tressa la
appela
uhi kana, leur topepu et ce
Puaiki examina
a
grande satisfaction et bonheur.
des
comme
je le choisirai
que
avec
Puaiki est très tris¬
les autres auront leur
te. Tous
au
n'avoir rien à faire
pour
elle !"
Puis la mère redescendit dans la vallée
pra¬
tiquement entièrement tatoué," dit-elle.
des fêtes,
tendue tandis
avec
et Teahi
s'envola, à la nuit,
Les deux
sur son
joué. Arrange-toi
des tenues de fête, des ornements, tous
débattre et donner des coups.
l'autre travaillait.
P
présentation des
des ka'ioi de la vallée. Tous avaient
sauf Teahi
les liens d'écorce de
de bananier de façon à ce
l'un maintenait la peau
2,70
ses
Momea ! Je l'ai entendu dire
fête de
Puaiki restait étendu
taille étaient liés par
un
son
être tatoué.
ne pas
le sol. Ses chevilles,
fau à
À
tatouage s'étendit sur
deux mois. Teahi
sur
et
des kai'oi parmi les plus beaux
nes,
séances'approchait pour tous
particulièrement les préparatifs de la
La fin des
qui avait
que
la jeune fille
une couron¬
celui-ci accepte
son
.
"ETeina !"
interpella-t-elle son frère "Va
première" dit la mère très fière "Toutes
chercher
les femmes voudront té choisir
lorsque tu
place sacrée où auront lieu les fêtes du
je parte,
tatouage pour que je l'offre à mon fian¬
paraîtras sur le tohua. Avant
encore une
chose
:
que
Fais attention à cette
un
cochon et
cé." Le frère attrapa un
porte-le jusqu'à la
cochon tout mai-
bien misérable, qu'il emporta jus¬
gre,
qu'au tohua
le fiancé de
pour
Tahuahi, fit à son tour
une couronne
fleurs, à l'intention de Teahi
brillait
sa sœur,
de
Puaiki, qui
a
feu. Il
appela alors la
petite hirondelle noire des Marquises.
comme un
"Eh I
qu'elle devienne la fian¬
pour
cée de Teahi
a
Puaiki."
petite 'ope'a
essaya
d'attraper la cou¬
trop lourde. Elle ne pouvait la transporter.
"Attends !" dit Tahuahi "Je vais te l'allé¬
!" et il retira quelques fleurs. Le petit
oiseau
put alors s'envoler avec la couron¬
jusqu'à Atuona. Au-dessus de la de¬
ne
de Fai il vit les deux
meure
prendre le soleil
leur tête et vit
lait
comme
"Oh !
sur
ronne."
le paepae. Il regarda
une couronne
qui étince¬
des millions d'étoiles.
mon
sur
moi ta belle
cou¬
i"ope'a regarda Kua Nui mais
chemin à
passa son
de
cause
œil
son
Kua Iti,
réagissant bien
mit à envier la
couronne
en
femme,
qui brillait
/dessus d'elle. Elle arracha la
couronne
amie
mon
ronne
et
Kua Nui viendra te parler, détache
que
beau fiancé
choisi
par-Kua Iti, celle qui doit être
ta fiancée."
Teahi
son
sa
qui tomba
!" s'exclama
sera
couronne
! Quel
le mien à la fête ! E
un
cochon et
porte-le
jusqu'à la place sacrée où auront lieu les
fêtes du tatouage pour que
je l'offre à
amoureux."
son
cochon
qu'il pouvait à peine le porter afin
sur la place sacrée.
qu'elle l'offre
jour des festivités arriva enfin.
"Maintenant Teahi
a
Puaiki écoute bien
"Catin
elle
présenter
na
a
Teahi
sans
Puaiki, commencèrent à mettre leurs
Puaiki,
son
visage à
sur sa
mirent
marche
en
vers
le tohua.
temps, Teahi a Puaiki attacha
ce
tête la parure
pavahina,
chevilles et
aux
sur ses
poignets il
enveloppée d'un
scintillait à
son
longue traîne.
nacre
front
comme
le
bijou le
éclat se
perdait dans l'étincellante splendeur du
son
"Tu-Tu-Tu-Tu-Tu-Tu
Puaiki fit alors
place sacrée
lumineuse
"Ahue
en
irruption
dansant dans toute
e-e-e-e-e-e-e
l'entrée du tohua
Pendant
ce
coula
vers
les buissons,
Puaiki
poursuivit
le centre de la
sa progres¬
cour
et Kua Nui
apprê¬
tée semblait faire ressortir le voile
obscurcissait
"À
"Vilaine
à
nu ce
Teahi
a
il
qui
regard,
beau-frère !" lui
le congratuler.
borgne !" commencèrent à lui
les fruits du
qui n'était
que
pandanus, mettant
la vérité, mais vite
Puaiki trancha les liens de deux
des fruits
et
son
toi la santé, mon
dit-elle pour
qui tombèrent
sans
âme
au
sol,
poursuivit sa marche.
Là,
se
tenait Kua Iti, le regard embrasé
couronne
flamboyante. Il s'approcha et elle la lui
passa au-dessus de la tête.
la
"Sois mien, Teahi a Puaiki" lui dit-elle.
"Sois mienne, Kua Iti" lui
sa
!"
s'exclama
qui
se
gradins. "Qui ajamais
cueilles quatre fruits de pandanus,
quatre fa'a et noue-les àtataille. Lors des
se
ombre.
le tenue, mais son apparence trop
gloire.
rayonnement ?"
fait incroyable et surnatu¬
répondit-il.
Alors Kua Nui s'enfuit, et Fai, avec
d'étonnement la multitude
les
sur
qui la
s'écartant d'el¬
d'allégresse. Elle lui tendait la
!" tonnèrent les
tambours.
a
vers
en
s'approcha de lui. Elle portait une nouvel¬
qui embrasait l'ensemble de ses
tatoüages fraîchement découverts.
sur
sion
a
murmurer
d'écaille ciselé
et
plus précieux et pourtant
feu sacré
Teahi
qui traînait dans
blancheur immaculée
de honte.
frappée. Elle était maudite et
rel l'avait
res¬
plendissant hami d'un tapa de mei d'une
L'ornement de
le parce que ce
un
doigts, il plaça les
plumes de toake et
jusqu'ici ! Tu
une natte, une pauvre
dérision tout
en
qui brillait de
ses
comme une
tourna
comme une
panache de barbes blanches de véné¬
dos
homme
foi ni loi !
sans
"Oh-ô-ô-ô-ô" s'écria la foule,
furtivement
mille feux, surmonté du
son
deux hommes
d'écaille, le uhi kapa
central
ornement
avec son
un
Puaiki et courut la brousse pour
a
avec
Momea devint rouge
les tambours. Tous, sauf Teahi a
se
panda¬
ribaude, truie de peu, sale garce !"
"Tu-Tu-Tu-Tu-Tu-Tu !" résonnèrent à
nouveau
!"
pudeur ! comment ose-t-
qu'une litière,
n'es
tenues de cérémonies.
ceci !" dirent Oihi Mei et Tahuahi. "Il faut
que tu
fa'a à
Tous, sauf Teahi
ments de tambours.
Teahi
frère attrapa un
nus.
nul
sans cœur
mirent à chanter les fruits de
Comment ose-t-elle venir
aux
>
"Voici venir cette femme
se
mur¬
:
"Tu-Tu-Tu-Tu-Tu-Tu !" firent les batte¬
épaules,
lajeune fille de
pouvait l'ignorer
ne
mirent à
se
à voix si çlaire et distincte que
murer
vivre
au-
comme une
mains heurtèrent les
ses
taille.
de
bec et laissa tom¬
sur¬
juste ! C'est elle ! C'est elle qui abandon¬
Puaiki attacha les quatre
a
Sa taille était
Teina ! Va chercher
Cette fois
pandanus. Alors tu
deux des fruits de
anneaux
cou¬
qu'elle avait méprisé,
triomphe était unanime. Elle
pandanus qui
fruits de
honte. Lors¬
aura
veux.
plaisir." Quelle belle
Le
fait et elle
a
première
pluie d'étoiles au-dessus de Kua Iti.
si gras
qu'elle
implora l'oiseau. "Eh ! toi,
sa couronne
mon
pandanus parleront. Ils dénonceront
se
flamboyante sur mon cœur !" Alors
e
moment-là les fruits
ce
les étonnants ornements de che¬
\"ope'a ! Laisse tomber ta
"A... hu...
place sacrée !
noua
l'hirondelle ouvrit
ber
choisir, mais à
te
rables vieillards. À
malade.
la
sur
Momea, cette mauvaise femme, voudra
Pendant
amie l'hirondelle" dit Ama¬
"laisse tomber
rante
jeunes filles
l'homme
sent
tout que son
s'élança à travers la foule et parvint à l'at¬
elle était
pas car
se¬
teindre. Mais
seras
n'y parvint
mais
fait rien ! Au
fais ton entrée
ce
sur
premier,
cond, mets tes ornements ! Au troisième,
porte-la à la plus belle
son cœur
ger
ne
de
des filles d'Atuona. Laisse-la tomber
ronne
trois appels de tam¬
bours. Au
'ope'a" interpella-t-il "Prends
cette couronne et
La
cérémonies il y aura
pressait
vu un
pareil
temps, Momea surveillait
car
elle convoitait à
pré¬
quelques hommes qu'il désigna, se rua à
poursuite allant, pour elle, jusqu'au
sa
ciel où les hommes n'ont
Ici
se
plus de jambes.
termine le récit de Mahana, de
Vaitahu à Tahuata.
•
L'Art du
Tatouage
aux
Iles Marquises
le^enike tatoué
John Hilljard,
î
L.R. Freeman. “In the tracks ofthe trades".
Hillyard, le menike tatoué !
comment naissent les légendes et
John
Ou
se
noircissent les intentions™.
d'une concession et de bateaux
jamais été exécutée
sur
le
marquisien, vivant
bien
pâle, jusqu'à l'insignifiance,
paraison
ou mort,
belle et indubitablement
autant
qu'on puisse le savoir
en com¬
pre¬
l'ap¬
parition de l'étrange goélette, au début
y est
les présents d'Hillyard
bien qu'elle
Elle accepta
même qu'elle eut terminé, se
placer de lui-même
Mareva survint
l'aiguille.
inopinément lors des
lançant
en
donnant
afin
son
sous
qui s'en suivirent
une
critique, tantôt
;
en
accord, elle pressa les artis¬
qu'ils
ne
faiblissent
pas.
Lorsque l'on eut épuisé les volutes géo¬
ami Mac Crath, le commerçant de Hati-
métriques, les bandeaux et les parallélo¬
qui soigna
la fièvre et
une
étonnant “outcast"
confidences que
sur
fois Hillyard pris
par
qui reçut de la part de cet
(déclassé) plus de
n'importe qui d'autre
D'Hillyard lui-même,
viron soixante-dix
un
ans au
homme d'en¬
corps
entière¬
imagé, vêtu le plus possible et le
ment
grammes,
Mareva elle-même trempa son
index dans la teinture de noix de bancoul
et commença
à improviser des
large poitrine est faite
"Cette
visage entièrement mangé par une barbe
avoir de
plus pictural
que
bien gras, se gorgeant
creux
de
ce
pour un
Elle, et
Nancy Dawson mis en carénage à
Anaho dans les années 1860...
était
un
garçon
de vingt
ans
Hillyard
qui s'était
enfui de chez lui, une colonie de mineurs
en
Californie. Il s'était
engagé à San
des
chez
un commer¬
çant de Taiohae, il devint
rapidement
vaillé
un
certain temps
subrécargue
sur une
goélette de
com¬
jour, alors
que son
était couvert de long en large de
fatigue que
Marquises et après avoir tra¬
sous
s'emparaient eux-mêmes
Au bout du second
breux
aux
lorsqu'il s'évanouissait
aiguilles et s'essayaient à quelque
motifs, ils
se
demeura pourtant
en
si brisé, dans
jamais capable de faire tourner son affai¬
Le résident
re.
français fut
assez
honnête
placer les intérêts d'Hillyard, dans
banque de Tahiti, dont les dividen¬
une
des étaient suffisants pour- permettre,
cette victime
malchanceuse d'un
à
amour
fou, de vivre confortablement.
quarante dernières années
Durant les
qu'il lui restaient à vivré, il
d'autre que
ne
fit rien
simplement exister, devenu
pour
pour
les blancs...
les indigènes et
sur la grève de
bande d'amis, chantèrent
tatouage.
Francisco. Les blancs étaient peu nom¬
survivre,
Taiohae I
hyménées destinées à couvrir les
corps
par
esprit et son corps, qu'il ne fut plus
mangues au
gémissements d'Hillyard lorsqu'il était
la douleur, ils
Il
son
pitié
apprendre...
conscient et,
finir
soins aimablement prodigués
de
les
Déserteur du navire baleinier améri¬
événements, ne
les missionnaires.
par
objet de raillerie
broussailleuse, je n'ai absolument rien pu
cain le
aux
mois pour
un
dos ?"
une
grâce
un
porcs
quelques
de
durant
dessins.
bosquet de bananiers ! Que pourrait-il y
l'île (de Nuku Hiva).
ces
d'un empoisonnement du
vrai miracle ! Il n'en resta pas
sang est un
pour
véritable, je le dois à notre
heu
Qu'Hillyard, après
moins à hésiter entre la vie et la mort
tantôt
Pour le récit
écoulent,
village voit ce qu'il peut faire I"
pauvre en était assez amouraché
pour, avant
tes
y
soit pas mort
sa
toueur du
Le
compte ; et pour
personnalité, la vue de sa
blanche lui déplaisait : "Que le ta¬
apprécie
dit
sur la grève de Taiohae, tout cela est faux.
en
comme
mais lui fit remarquer que
question de cet étrange personnage.
j'en crois à présent ce qu'on
chipie,
un com¬
après tout cela, des jours heureux.
séances de torture
Mais si
qui était réputée très
la suite le prouve.
peau
souvien¬
chapitre "Les naufrageurs". Il
les Tuamotu où ils établirent
d'aur
peut-être d'un homme tatoué,
du
prêcheur, demi-métis, en s'emparant
goélettes d'Hillyard et fit voile
d'une des
paraît
mier résident de Taiohae à découvrir
nent
avec
à leur propre
quesanisé", John Hillyard.
se
rage.
s'enfuit
merce
hiéroglyphes jamais décrits qui furent
réalisés sur la peau d'un américain "marLes lecteurs de Stevenson
qui faisait
vers
les plus invraisemblables
avec
sa pros¬
fièvre
La nuit même, la traîtresse
un
qu'au sommet de
avec une
périté, il rencontra et devint captif des
corps
cun
la Mission
charmes de Mareva
plus pittoresque des réalisations qui
La
qui lui
appartenaient.
C'est alors
ait
longue, le propriétaire
et, à la
merce
désintéressèrent, moins par
de peau suffisan¬
te pour y ajouter quelque impression.
Hillyard demeura dans un semi-coma
par manque
toute une nuit et au matin
fut transporté à
TTF?TÎTTTTr
444. L'histoire de cet homme est
Pou et la
encore connue
à Ua
façon dont ces deux récits sont relatés est bien
caractéristique des effets littéraires d'une époque...
dignes des man¬
sensation ! C'est le cas dans le récit
de l'expédition du Mary Pinchot : Cf Cifford-Pinchot :
"To the South Seas. The cruise of the schooner Mary
Pinchot to the Galapagos, the Marquesas and the
Certaines versions de l'histoire sont
chettes de journaux à
Tuamotu Islands and Tahiti".
N.B.
Pou
:
Une descendante de cet homme est
avec
venue
à Ua
époque et rencontra le
Haka. Toti Teikiehuupoko. Mareva
des documents de cette
Président du Motu
prénom marquisien comme Miriamma (cf.
À leur baptême, les Marquisiens
recevaient un nom de saint dont la prononciation était
adaptée à la langue.
n'est pas un
2*'"' récit), bien sûr.
L.R. Freeman : “Jo le tatoué !". In the tracks ofthe
trades...
•
L
atteignant Nuku Hiva, le "Nancy
En
Dawson" fut mis
en
carénage dans la baie
relâchée...
Il fini par
se.
nuit dans la brous¬
bon, et à s'en aller s'installer à Huapu (Ua
en
provisoire¬
parvenir jusqu'à Taiohae où,
la main-d'œuvre blanche
comme
quait, il obtint
un
emploi chez
merçant français ; le
man¬
un com¬
çon
de temps, il parvint de
errant à laveur de bouteilles
du Tikehau, le
tron
de trente tonneaux
nom
gar¬
puis
pa¬
d'une goélette
principalement utili¬
faire de la réclame à l'entreprise
rappel en vue d'une future
sée pour
battre le
et
campagne
une
âme de vrai
se
dé¬
négociant des
Mers du Sud. Se tenant droit à la proue
pour
déesse. Il n'hésita pas
À
le revoir...
sa
ne se
réjouissait
pas
de
proposition de mariage,
elle éclata d'un rire
bruyant...
au corps
cuivré d'une quinzaine
d'années, si tatoué qu'il en ressemblait à
décor chinois, proposa sa
un
Hillyard l'avait libéralement
pains de tabac et il
ment
disposé
reux
Beretane
tit
À la fin de la semaine, celui qui était le
prétendant de Miriamma avait
fièvre. Ils le mirent
au
lit et
une
forte
l'enveloppè¬
patch¬
d'une des couvertures de
les missionnaires leur avaient
work que
appris à faire. Ils lui avaient bandé le
front.
Lorsqu'à la fin il fut
en
état de
mar¬
froi. Les faisceaux d'arêtes de
malheu¬
en
débat¬
utilisées
d'Hillyard, il
rapidement. Il sortit
y
un
paquet, d'où pointait quelques os, conte¬
poisson
aiguilles avaient laissé
comme
points d'enflure
des
au
long des lignes
qui avaient été tracées...
Tous les blancs n'étaient
noirs, disons des fripouilles I Quant à
remédierait
d'Hillyard.
pourvu en
(britannique). Il
la "médiocrité" de l'allure
couvrir les gémissements
ques notes pour
cher, Hillyard était devenu un objet d'ef¬
envers cet amant
avec sa sœur :
opération et chantaient quel¬
dans cette
médiation.
sentait amicale¬
se
Deux vénérables barbons l'assistaient
rent
Temaki, jeune frère de Mariamma, un
pas
l'époque dorée I Hillyard
C'était
couvrit
commerciale.
signifiait
sa
Pou). Miriamma
Apollon
compétition était tout, sauf pressan¬
te et, en peu
Hiva. Cela
ration de
premier et le plus
ancien de l'île.
La
cabotage qu'autour de Nuku
profita pour)
(Hillyard
déserter et passa une
faire du
ne
log of sn Island Wanderer... "
Hillyard la sépa¬
! Il se
détermina à quitter la compagnie pour de
de Anaho et la surveillance fut
ment
éconduit
amoureux
E. Pallander. “The
Temaki lui-même
craignait
pour son
travail. Cela
prit
un
qu'il n'osa
se
montrer à Miriamma.
certain temps avant
Lorsqu'il le fit, la punition de
vahit
sa
folie l'en¬
jusqu'à l'agonie, Miriamma qui
calebasse, poissante encore de
jusque-là était restée indifférente, était à
premiers voyages furent courts...
teinturç noire. Temaki était l'artiste du vil¬
présent horrifiée... Hillyard ressemblait à
qu'il faisait
sieste digestive à
lage et II brûlait d'envie de le démontrer.
un
faible encablure de Ua Pou, des voix le
Hillyard était totalement éperdu... il
de
son
Les
Alors
navire, il s'enivrait de liberté...
hélèrent du
une
rivage. Il s'agissait de deux
gracieuses silhouettes, vêtues de
se
détachant
nant une
sur
pourpre,
la verdure. L'une était
Miriamma, la fille christianisée d'un chef
dont les
clayonnages de bambous (de la
^donna à Temaki son dernier pain de tabac
et commença
saxonnes,
les frondaisons, la seconde était une cou¬
le
C'était
cœur
pratiquement la fin de l'année
Beretane (britannique, en fait
une
prit ses
l'ouvrage. Il
os
commença par marquer
qui, partant du front,
capable de lui offrir autre chose
volutes
que
de
la
sur
joues et descendaient derrière la
nuque
les visages pâles,
Hillyard l'amusait et l'approvision¬
règle de Staunton, n'était pas proportion¬
de faibles encouragements.
Miriamma n'aimait pas
nait
concentriques
perdaient en
chacune des
se
la poitrine
d'Hillyard d'un échiquier qui, selon la
dant par
mais
le
visage d'Hillyard de larges bandes vertes
dur le dialecte de l'île et cette fois il était
doux hors-d'œuvre ; il fut reçu cepen¬
en
chocolat.
À Taiohae, les biens de
compagnie allaient croissant. Un autre
navire entama le
avec son
commerce
et le
Tikehau,
capitaine, furent contraints de
en
s'élargissant. Il
né et choisit d'orner
guier étalant
deux porcs
déclassé (un
vagues
pluie,
marqua
son
sa ramure
dos d'un
au-dessus de
plantureux qui
des fruits tombés
au
sol.
man¬
se
régalaient
supplice de la
au
il
il pas
nourrissant de toutes sortes de
végétaux. Comment n'en perdit-
la tête est
un
mystère I
réfugier àTaiohae où il trou¬
du travail dans
une
d'être créée et où
tion féminine I
n'étaient pas
nouveauté.
monde,
on
de
apparence
lui valut
auprès de la popula¬
Beaucoup d'entre elles
indifférentes au charme de la
À présent, pour tout l'or du
ne
raconter son
ou
plantation qui venait
son
heureux succès
duit
la vie d'un
marginal), dormant dans de
Il finit par se
un
mena
\
roue.
abris à peine suffisants contre la
se
résidus
va
appointés et se mit à
homme mis
Durant des mois,
fois effacées, peut-être que
de Miriamma s'attendrirait...
Temaki
(prononcer Ma-oo)...
lorsqu'il la revit. Hillyard avait travaillé
origines anglo-
la façon de l'île... Ses
PIritane)
sine mariée, Mau
sérieusement à penser à la
question... Il laisserait Temaki le tatouer à
demeure) étaient à peine visibles derrière
Récits anciens
se
peut le convaincre de
histoire d'amoureux écon¬
laisser
prendre
en
photo I
'TTJ_»1”ÏTTTTï'
beaucoup
le premier récit le laisse entendre avec
complaisance ; le second texte, du reste, en rend comp¬
te avec beaucoup plus de nuances !
L'anecdote est “fâcheuse" mais les intentions
moins noires que
E. Pallander
:
"The
log of an Island Wanderer"
©(6)@
T# Pat U TiKi
Tiiiou.^e
L'Art du
•
aux
lies Marquises
pétroglyiiÿesj
les
X
A.
tn
■
pétroglyphes marquisiens n'ont guère retenu
Les
premiers chercheurs. Depuis 1984, un
l'attention des
d'étude de l'art lithique, entamé
programme
le
pqr
Département d'Archéologie du Centre Polynésien
des Sciences Humaines "Te Anavaharau" et mené par
équipe dirigée par E. Edward et S. 'Millerstrôm,
"'ûhe
permis, sur une dizaine d'année?, de
notamment, a
vallées^
figures individuelles dans 41
6 331
recenser
prospectées sur les six îles (Sidsel N. Millerstrôm'',.
1997
painted rock images in the Mar-
"Carved and
:
..
•
Islands, French Polynesia, Archaeology in
quesas
de
32, p. 181-196). L'ancienneté
Oceania", n“
motifs remonte
sans
doute
aux
ces
premiers Polynésiens.
R.Suggs (1961) estime que les représentations
anthropomorphes, traitées
par
de simples traits, mais
poissons, tortues et chiens remontent à la
aussi les
période d'implantation
l'archipel
sur
;
les visages
—
quant à eux, seraient postérieurs au premier millénai¬
La recherche
re.
cependant
la matière n'est
en
suffisamment avancée pour
plus délicate
pas
^74
leur compréhension et laisse
ne
supposer
facilite
qu'il
ne
s'agit pas de récits individuels mais plutôt de repères,
de supports
tribu, à
mnémotechniques liés au quotidien, mais
religion, à la création,
aussi à la
ses
relations
lieu,
avec un
aux
origines d'une
avec ses
ancêtres...
Quel que soit le type de site, la plupart des pétro¬
glyphes s'inscrivent
sur
de
gros
certains récits anciens, les
Marquisiens eux-mêmes
semblent émaner de la terre,
d'être
en
au
émergent
comme par
souci
plus proche de l'essence du lieu, de rester
harmonie
le
avec sans
perturber ni le transformer.
fLes motifs rencontrés sur les pétroglyphes peuvent,
pour
certains, se retrouver dans le tatouage. Les plus
courants étant
les mata komo'e et des
sées, représentations
de tous et l'autre pas
forcément Certaines analogies
pierre et
pétroglyphes et "tatuglyphes"
entre
figurations styli¬
anthropomorphes et animales,
le tracé
la
sur
en
fonction de lignes maî¬
qui n'a pas de raison d'être sur la roche (excep¬
tion notable
: un
panneau
d'Hatiheu, Nuku Hiva). Sur
les rochers, un agencement est
mais
l'aspect esthétique n'intervient
l'important tient à la
rappelé, etc. C'est
et
parfois perceptible
marque
une
pétroglyphe : le fait
pas
réellement
;
elle-même, l'événement
des différences entre tatouage
que
l'un soit destiné à être
vu
sert à
ou
répertorier les motifs de tatouage. De
même, le cortex de la pierre, à l'instar
de la peau, se
Pour les
durcit,
se
de l'écorce et
patine, s'altère avec le temps.
Marquisiens, les pierres poussent, grandis¬
sent, certains
blocs
se
délitent en couches régulières,
exposées à l'ardeur du soleil pèlent comme
des corps
momifiés... Doit-on
végétales
ou
y
voir une ressemblan¬
supplémentaire entre tatouage et marquage de la
signes imbriqués, dont l'organisation échappe aujour¬
ce
d'hui tant les dessins
pierre, en rapport avec une pratique funéraire (cf. ua
se
superposent.
parenté entre tatouage et pétroglyphe, le
Autre
support et la façon de l'aborder : corps d'un côté,
rocher de l'autre. Tout deux
volume variable, le bloc
comme
le corps
présentant des surfaces
en
rondeur,
motifs qui y sont
inscrits et cer¬
: un creux, une
protubérance qui leur don¬
ou sur
les
masses
musculaires qui
Le travail de marquage
assez
similaire
; on ne
lui-même
en
profondeur ; la
fait
au
moyen
ou
les ani¬
fait de
la
la partie corticale de la roche, éventuelle¬
attaquée
tuations
se
traite que l'extérieur :
ment l'écorce de l'arbre. La matière n'est
se
relief,
plus de réalisme, à la façon des motifs placés aux
ment.
et
en
signes jouent deifces différences et endroits pri¬
vilégiés
nent
caractérisent par un
marque est
donc'pas
superficielle
d'un outil qui travaille
cié la peau
du “tailleur". Que le Marquisien ait
humaine et la
le, à l'exemple du tapa,
évident. C'est
Le
Marquisien qui ressentait vivement la filiation
qui l'unissait
marquer
au
sol de
sa
vallée,
la roche et les arbres,
a
parfois choisi de
comme
lui-même, de
signes qui unissent leur "histoire”.
encore
peau
de l'arbre
avec
asso¬
laquel¬
il protège la sienne, semble
le tapa
TTTTTTTrrrr
Certains sites tapu étaient marqués par la représentation
(l'une face humaine ou d'un regard comme les mata
[im.226]. En dehors de rares motifs circulaires ouverts,
idcnti(jues aux ipu [im.l31] du tatouage, la plupart sont
fermés et correspondent à des yeux auxquels une bouche est
ajoutée. Le visage ou crâne est rarement vu de profil et sou¬
vent sculpté sur un relief ou une arête de rocher pour lui
donner “vie”. Les sites à pétroglyphes de crête ont ])u mar¬
quer un passage entre deux vallées, la limite entre un
territoire connu et un qui l'est moins, le monde des
vivants
esprits.
et
celui réservé
aux
O
par ponc¬
multiples et répétées : le peigne du tatoueur
la pointe
hoe te tiki) ?
humain. Forme et volume donnent
mouvement et vie aux
tains
se
planes et des parties plus
assez
peau, ou
symétrie, sinon systématique,
peau,
crânes
les crêtes
donne à l'ensemble
tresses
—
minérales qui
façon
organisation
—
permis de mieux "démêler" la densité de
effet, suit fatalement les contraintes du corps, ce qui
une
l'encre qui marquait la
pierre n'était pas ou ne devait pas être
rehaussé de couleurs
auraient
auxquels s'ajoutent des /pu. En général, cependant,
les répertoires et l'agencement diffèrent. Celui-ci, en
du moins
frappantes que l'on peut se demander
si, par comparaison avec
articulations
une
peau,
sont toutefois si
rochers. Or, selon
étaient nés de tels rochers. Ces blocs ornés
et
B.
pas
le répertoire des tracés est
que
de variété des motifs
restreint. Ce mqnque
A.
l'affirmer avec certitude.
L'interprétation des pétroglyphes est également
d'autant
Prototypes grossiers de dessins conventionnels.
Pétroglyphes de Hiva Oa, origine inconnue.
Visage censé être îe modèle du motif de tatouage dit poi^i, cercle ou spirale (voir la figure 3, B, a-c).
Figuration linéaire d’un bonhomme, enata (voir figure 3 A).
,
qui la remplace sur les
O
Une autre part iiiiportaiite et plus
variée, de jiélroglyphes se trouve sur
des sites coniimuiautaires, des eiisein-
bles céréinoniels mêlant profane et
religieux, qui associentlohua
et mpd'e. Aux mata jim. 226] s’ajou¬
tent les motifs antiiropomorplies très
stylisés qui représentent des liommcs,
des femmes où des divinités
; ce
sont
plus nombreux. Les tatouages
nous ont nionlré que là différence
entré 'enata [ini. 42 j et ptua [im. 4,9]
pouvait être minime, que les hommes
les
deSjCendaient des dieux et qu’ils
vaient être
4,7
n
2 trous
cm ;
soit 15
cm
Lieu collecte
Historique
Mata
Hahau'a
ou
fafau'a
Puhi
ou
koua'ehi
U
Ipu
ri
Moho
von
et
vol. 2,
Nuku
fig. 210,
D.
;
vol. 1, figure 150
,
nomme
cette^li^
«^1
poissons" et é^
aux
aux
poissons*”(à
des îles
"Trésors
et
Relevé par K. v.
56 n'^1.
p.
d. Steinen et P. Ottino.
développé
sur toute
Motifs disposés
gueur.
cm,
première mention, 1925
:
Marquises" : 1995
:
D.
Nuku Hiva.
Hiva)
Dessin
cm,
déplié.
"l'artiste du bambou
L|J
Demi-etua
:
bien L. 43
; ou
cm
den Steinen
K.
"bambou
4^ ^
87.3T.185.
:
flûte nasale. L. 41
:
la t
en
Demi-etua
registres verticaux, d'un côté
Enana nul
du bras avec, en bas, le nutu kaha du
ceux
qui
pourraient correspondre au dessous
dos de la main, à droite, des motifs
Demi-etua
figuratifs (poissons, requins, tortues et
Val to'e
végétaux). Ce second registre était-il
destiné
au
braSjî
dessus du
Mata toetoe
simple
Po'l'l
Papua
T
'A'a ‘enana
Moho dont
requin
marteau
Val to'e
Iz
Nutu kaha
3îS)
liiilL
Cette succession de motifs
de
poissons et de plantes, qui
peut se
Poka'a
est
Kokeneti
une
lire
comme un
rébus,
invocation à la fertilité.
Les hommes
^
demandent à
leurs ancêtres
la fécondité
les femmes
Ka'ava
les
'A’a hikuhiku
.
et
pour
,
zl-AAJSh
plantes
les
^
espèces
marines.
0
KMîîîlî!!!!!»!
■Iftl
II
IMlti9
•t.
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A
UUMIii
-f
“
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;
J
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Annexes
Glossaire des
Index des
mots
noms
marquisiens
propres
Bibliographie
Crédits
esnsfi
mf.
iconographiqnes
Te Patu Tiki
Tatouage
L’Art du
•
Glossaire
♦
Iles Marquises
aux
A
A
^Ama
_i
et
Cette
zA/eur/fes mo/uccana, bancoulier
:
lumière... Arbre donnant des noix très hui¬
sonne
terme
Amahi ^ama
pierres supportant
un
:
bancou! enfilées
_i
A
toto
Jour de repos
pour
"jour du sang".
entre les séances de tatouage.
C’est alors que
Fa^e
les camarades de la personne
partie dressée
spécialement
synonyme
pour
les séances de tatouage
—\Atua
construit contre l'habitation
d'etua
divinité. En Nouvelle-Zélande.
;
E.Tregear note les
sens
de divinité, être
sur¬
naturel, démon mais aussi personne mali¬
cieuse, rusée ainsi que 14* nuit
Autou
_i
A^ucuna
:
de la lune.
urens
;
_ifa’e pou : abri où le fils d'un chef était
instruit.
_i
de la
ou
tukaka
re
phase des'fêtes du tatouage.
Fanaua
le tatouage.
sont
sur
E
_i
Ehua
étoiles saisonnières
des deux
une
des dix-sept
marquisiennes. C'est
grandes périodes de l'année
le passage de l'hiver à l'été
correspond à la principale des
elle marque
car
austral et
récoltes des fruits de l'arbre à
’Eka
_j
^ena
ou
safran d'Océanie
ou
mélangé à l'huile de
:
pain.
joie, plaisir... et aussi
Curcuma
longa. Râpé et
il servait de
coco,
:
cos¬
métique pour s'oindre le corps, le protéger, le
au
hanaua
: sous ce
terme
parfois confondus l'esprit qui s'acharne
les femmes enceintes, celles mortes en
cours
Antarès, quatrième
:
édifice,
pentu, construit sur le pourtour
_i
pour
:
place publique, tohua, lors de la derniè¬
ou
que
de grossesse, et
leurs lieux de sépultu¬
cheffesse, princesse...
héritière du
de toute une lignée.
ce
si la vallée comptait
type.
Ha’e
mako
:
Ha’e puta ou fa’e puta : abri pour
Haka’iki
:
re", dans la seconde partie
le tatouage... " ou
chant pour "mettre en colè¬
râpé
en
Le 'eka,
grande quantité et délayé dans
humain, le tout était enveloppé dans
feuilles et placé au four traditionnel.
Mélangé à l'huile de coco,
ce
safran cuit était
pour
lequel les séances étaient organisées.
_]
Fau
ou
hau
:
Hibiscus tiliaceus ; il ser¬
Hakapa’a : faire dessécher
devoir- des femmes,
vre :
vait à confectionner les
servait le Tui
"prince" régnant ou celui qui
Tonga, etc. Ch. Noury rapporte,
un
cada¬
les morts,
baumement.
obtenir une sorte d'em¬
Pendant plusieurs jours après le
son
personnes
notables (père
homme
:
:
non
tatoué,
au
sud-est
jeune homme qui n'est
;
pas
:
jeune banian. Ficus prolixa,
une
étoffe brun
à l'usage bien codifié. E. Tregear donne
en
langue maorie, le sens d'écor¬
peau, peau
hiako,
d'un enfant ; à Hawaii, hiapo
est le V' enfant d'une famille. Un peu
retrouve
ce sens se
ou
_J
mata
comme
dans
partout
matahiapo
hiako.
Hinu
encre,
:
suinter... Outre la suie de
y
('ama, le charbon pilé ou les cendres, il est
parfois fait mention d'encre végétale dont
celle tirée du Tephrosia piscatoria, ou de
puis quelques "femmes, désignées par
bourgeons de Mor/nc/a citrifolia, mais cela n'a
leur parenté avec
sa
le mort, le ma5s(aient) for¬
tement" de façon à en
exprimer les liquides
corps (était) égale¬
spécialement préparée
qui aid(ait) à sa conservation et (faisait) res¬
sortir les tatouages.... Cela entraîn(ait) bien
en
lieu sacré, il
fêtes qui suivaient
mai¬
décès, le cadavre était conservé dans
décomposition... Le
à propos
les grandes cérémonies, il parfu¬
Marquises "autrefois la victime était toujours
de
étranglée avec un morceau d'écorce de hau..."
cette
des cérémonies de mise à mort aux
envers
un
qui consiste à les frictionner d'une prépara¬
dignitaires qui s'en enduisaient le
jaune orangé.
rouge
_i
du jeune
des
Hiapo
les bâtiments des parents
vie antérieure.
une case ou un
dont l'écorce sert à faire
ture
avec sa
victime, surtout
:
grand tau'a voulût
tatoué.
_i
tatouage, fa'e pati'i. Cette razzia s'exerçait sur
corps avant
mait et colorait le corps en
He/ie
pour
jeune tatoué
heana
une. comme aux
tama hehe
ce,
aux
réservé
e
d'éloge qui avait précédé, et consacrait la rup¬
du
jeune fils
les hommes.
ou
le tatouage
tatouage, il visait à contrebalancer le chant
conquérant,
était
:
des fêtes du
un
montrer ses
cf. fanaua.
:
profane
fallait
afin d'obtenir les matériaux
gens
des
_j
Heaka
nécessaires à la construction de l'abri de
jeunes
ment enduit
le verdâtre lorsqu'il cou¬
tatouages ; cf. huhe.
’Eka moa ou ’ena moa
_i
_j
"chant très mauvais pour
pour
S. Delmas, 1927).
•
:
Hanaua
en
chef, pouvoir de comman¬
oreilles, le peigne.à tatouer... mais aussi, un
sur
vrait les
:
der, autorité.
danse où
nu
victime humaine... Que le
les séances de tatouage.
-J
par
_i
rendre
—J
le sang
noncée, tirant
appa¬
teinte jaune pro¬
aux
tatouage.
:
longue bande de tapa, cache-
:
portée
sexe,
cf. fa'e
pati' ; synonyme de ha'e ou fa'e puta. oho'au.
tion huileuse jusqu'à
rent. Il donnait à la peau une
patiki
ou
chef dansait
tatouages.
Hami
maison de courtisanes.
pati’i
: cadeaux d'usage reçus
le maître tatoueur après le lever du tapu,
_i
deux bâtiments de
Ha’e
aux
etc. (D. 1904).
mer ;
Haka tihi tiki
de
jeunes femmes : poko'ehu, considéré parfois
comme une
faisaient
que
les rendre favorables, les
à la fin des séances de
aux
_j
offrande
:
Hakapu’a
_i
aux gar¬
bâtiment destiné
port(aient)
les pêcheurs,
pêche, les navigateurs, au dieu
dieu de la
de la
:
gaules écorcées,
blanches et droites, qui marquaient les
emplacements sacrés. À Hawaii, il était
impossible aux gens du commun de couper
ce bois sans la permission du chef. Aux
Tonga, le terme hau désignait une grande
aiguille d'os, des ornements pour le nez et les
parfumer et rendre le tatouage plus
au
par
plus généralement
;
les
tatoueurs, au dieu du tatouage,
femme issue de la classe tapu,
adolescents
ses ossements et on
dieux pour se
H
prestige et du mana
_j Ha’e
ka’ioi : bâtiment destiné
on
le frot¬
lieu inaccessible" (P. Claverie, 1894).
un
Hakapu
_i
"ceinture"de fau.
piller... Simulacre d'attaque mené
les
dans
les tuhuka o'oko qui
—\Haka ’oho
par
crâne et
Noury ajoute, qu'en
qui pouvaient aussi être appelés tokai.
_i Fao
ou
hao : prendre de force,
re
le
_j
Ha’atepeVu
en
position (était) totale,
présidaient au sacrifice, remplaçaient la "cein¬
_i
une case
temps
plus tard, quand la décom¬
on recueill(ait) son
d'huile. Bien
tant
l'on envoie l'âme de la victime
que
certain
un
continu(ait) à entretenir le cadavre
le 7* chant... Ukatia...
souvenir de cet usage,
_i
Fa’e tukau
long"... Alors
Pendant
tapu.
victimes, qui sont
devenues 4 dieux, sont toutes mortes par
çons,
utilisée
noire, qui aurait pu être
du tatoua¬
d'une de leur fille.
appelée papaniao'e, cette liane sert à faire
une encre
familiale, où
s'installait toute la famille le temps
toit élevé et
également
provisoire,
loppé dans le tapa et conservé dans
le père S. Delmas ;
premiers sacrifiés. Ce
que ces
;
de ha'eputa.
: abri couvert de palmes de
cocotier. Nom donné à l'édifice
sens
explique
patiki : abri construit
po’a
ge
chant
ture" de la victime par une
: paepae.
Fa’e patVi ou
_j
maison ;
:
tes 4
sont nommés
dans l'autre monde. Ch.
végétaux sur la plate-forme
l'on chante le Ami
que
Hami Hune, pour
explique
être tatoués à leur tour.
est souvent utilisé dans les textes dans le
au
ce moment
ou
chant, lors des sacrifices, durant lequel
V'
"hau
ha^e
ou
matériaux
en
qui les séances sont organisées peuvent
\ "Nom du 14* jour de la lune ; au
figuré, habile, artiste" (D. 1904). Ce terme
zSd
divinité, ancêtre divinisé et
:
F
lithique
baguette.
sur une
littéralement
:
: per¬
figuré, très habile...
_i
chandelle faite de noix de
kenana
opposition à hao'e, étranger.
la
combustion de chandelles de noix de 'ama.
Ama kiko
en
galet plat, le pa'e hinu.
par
et
C'est à
hune,
originaire de l'archipel marquisien. Le
s'utilise
Etua
_i
four constitué de trois
:
recueillir la suie produite
Procédé pour
—1
^Enana, ’enata
_i
l'éclairage, la suie produite
l'encre du tatouage.
_i
un
monopole de Muake (Nuku Hiva).
leur combustion servait de pigment pour
leuses servant à
par
préparation, strictement tapu, était
entendu
un
d'huile
certain nombre de connaissance,
préparation et de contrainte. Une fois
tâche terminée, le cadavre (était) enve¬
pu
être confirmé. Certains pensent
que
des
plantes dont la sève tâche beaucoup,
auraient pu
Ho’i
servir au tatouage (cf. 'autou).
sauvage, Dfoscorea bu/analogie, testicules... ; sobriquet
donné à celui qui se fait tatouer car la douleur
-J
igname
:
bifera et par
le gagne.
-J
Huhe
:
huile de
soins du corps
coco
clarifiée pour
les
et danse qui s'exécutait en cia-
G/oi50i>e des
•
I
noms
communs
I
P
quant des mains (koika huhe). La préparation
les corps récemment tatoués permettait
peau de bien cicatriser et de ne pas
pour
à la
sécher trop
vite afin d'éviter qu'elle ne se
fendille,
particulier
en
aux
articulations. De
façon générale, elle préservait l'éclat de la
du tatouage.
peau et
’l’ita’a
_j
suite de l'action incessante du
Ika
_]
poisson
:
en
par
tatouage.
général ; offrande habi¬
coco
lier le patua (petites
le calfatage pour le
pour
planches qu'on met
sur
protéger et qui unissent les fargues à la pi¬
rogue)..." (D. 1904).
_iKa’«/iw
se
encre pour
fâcher, engager le combat, faire la
substitue
par
relevés
par
guerre... terme
ancien qui
se
endroit à tapa.
Parmi les
sens
E.Tregear
kahukahu,
pour
en
Nouvelle-
tatouage au maître tatoueur pour les divinités
devenu mauvais
protectrices. Ce don pouvait être, dans
femmes lors de leurs menstrues ; il
plus
digne d'être considérée comme "poisson des
dieux". L'offrande était alors symbolique¬
ment pêchée au moyen d'hameçons sacrés
placés par le tuhuna o'oko lors de la cérémo¬
nie de consécration de la victime
leme'ae
sur
du clan.
Ikoa, inoa
_i
tié,
L'échange du
nom...
: pacte
nom
d'ami¬
contribuait à
sceller des alliances et fut
par
largement utilisé
les Européens, car il répondait en partie à
une attente
locale et
garantissait
nombre de droits, mais aussi, et
d'être
compris
tuiva
sonne
grand
fut loin
'ima toni à Fa-
ou
offrande que
:
un
ce
accepté, des obligations !
ou
’/ma toki
fait,
dieu, la
au
per¬
qui vient d'être tatouée, qui s'est fait
les oreilles, etc. Cette offrande,
percer
vent un
poisson, est mangée
esprit et linge utilisé
près partout
Polynésie,
en
nouvelle fois
tus. Une
par
sou¬
le tuhuka et
de leur adolescence
moment
nouveau
utilisées.
de coco, nacre ou
lequel était recueilli le
pigment pour préparer l'encre à tatouer ;
petit récipient la contenant.
dont
d'une victime humaine
pour
la réalisa¬
plus larges des peignes à
tiki
Ivi patu
ralement
pour
: os
généralement
taillé
en
divisé
:
peigne à tatouer, litté¬
frapper les motifs. C'était
un os
de victime humaine,
forme de lame dont le tranchant était
en
pointes aiguës semblables à celles
d'une scie. La lame porte une
à douze dents
selon le travail à exécuter, souvent droite, elle
forme
parfois
une
courbe. Les
d'oiseaux
os
étaient aussi utilisés et, notamment, ceux
qui
croûte
:
forme
se
sur
les
plaies... cf. ka.
-jKakaho
lus ; par
extension, manche du peigne à
:
: tatouage entièrement fini.
plante, Piper methysticum, qui
une somnolence appréciée...
donne
ce
détail
:
"... La calotte crânienne de la victime, embel¬
plus tard
lie
des sculptures ressemblant
par
aux
dessins du tatouage,
aux
indigènes privilégiés qui buvaient le kava
dans cette tasse
des
ne
servait de récipient
étrange".
po’otu, ke^a vehike’a vehine po’otu :
kaka^a
ou
sur
prenaient place lors de
le tohua, où elles
certaines danses et de cérémonies
crant
_i
Kena
fou à
nyme
_i
consa¬
leur beauté.
pied
fou brun, Sula
:
leucogaster ou
a pour homo¬
Sula sula qui
Kena. le héros.
rouge.
Koika
ou
koina
:
place publique...
Koika huhe
nier tapu
croûtes... d'où 'ua topa
Ka’ae’a
_]
Kaha
:
:
te ka tiki :
sorte d'ocre rouge.
prêtres païens dans
repas avec sa
des
"Pouvoir de vie et de mort attri¬
bué à certains
mais également d'une fête
l’épanouissement et les qualités
objets de culte et ceux où résidaient les tau'a
et
jeunes filles
des
elle pouvait avoir lieu
;
Koina tuhi tiki
tVi
fête de
:
fices
koina tuhi
ou
tatouages ; synonyme de koina pati'i.
Kou’a ou ’ow’a : crevette
tant
du maître tatoueur. Il était
chargé de pré¬
l'arbre à pain,
Ko^u
plète,
ou
les peignes et de tendre la peau.
tiki
patu
ta
synonyme
let du tatoueur
expression
:
Elle
com¬
une
de
se
situe
l'arbre à
baguette de bois dur.
V'* récolte des fruits de
:
la plus importante de l'année.
début de l'été austral.
au
Mei ’omui
_i
de ta. qui désigne le marte-
: une
divinités.
pain, Artocarpus
a/t/7/5, qui était à la base de l'alimentation
dis¬
marquisienne.
^Mei nui
donné
: nom
au
fruit de l'arbre à
:
premier assis¬
parer l'encre,
_i
—iMei
au
ciple, élève...
portait les offrandes les plus
l'on y
et
prestigieuses, consacrées
présentation des premiers
_i
service des dieux. Il pouvait
personnes au
s'y dérouler des rites funéraires, des sacri¬
en
dehors des fêtes de tatouage.
_i
3* récolte des fruits de
:
pain appelée, à Tahuata, kavaia et. à
Nuku Hiva, mata iki, du nom de la constella¬
tion
qui
période.
gouverne cette
M
_!
Ma
pâte du fruit de l'arbre à pain,
:
conservée dans
une
N
—i/Vc’ofic’o
fosse, ‘ua ma ; cuite puis
:
ce
mot
au
fils de prendre
exprime
ce
qui ins¬
fête de présentation
sanc¬
intégration à la communauté
de koina tuhi ti'i.
;
parlant d'une plaie, et fut
utilisé, peut-être dans les derniers temps du
permettait
population et visiteurs lors des
tatoué
lors des périodes de disette
: cette notion fut galvaudée d'où
l'extrême prudence des ethnologues â l'utili¬
ser. Pouvoir, possibilités particulières, force
:
ne'one'o 1 te tiki.
énergie...
ou
_\Oho’au
synonyme
d'une chose... Il
passait de génération en
supérieur à celui de
ses parents ;
quoi, à fa naissance de
chef devenait
_i
une
un
c'est
pour¬
premier-né. le
son
de
sorte
pouvoir
^
les séances de tatouage
;
tapu, se reconnaissaient à la manière
particulière dont les paupières et leur
pour¬
tour étaient tatoués.
iki
:
:
sud, grand plat en forme
au
Gallicolumba rubescens ; les instruments de
tatouage de Pueu comportaient des lames
courbes faites d'os de cet oiseau et permet¬
plus fins.
tant de réaliser les motifs les
P
—jPa’e hinu
galet plat sur lequel se
dépose la suie des chandelles de 'ama des
petits fours à suie appelés amahi 'ama.
_j
des deux
une
;
régent.
: visage, œil... W.P. Crook note
de nombreuses personnes, considérées
Mata
:
colombe tapu des Marquises,
Mata
comme
_i
d'oiseau
tiki
de ha‘e pati'i.
^Otu’e
_i
d'une divinité, d'un ancêtre, d'une personne,
génération, donnant à l'enfant
o/io’aw patu
ou
abri construit pour
caractère sacré émanait
ce
a87
O
.
Mana
grandes
:
Pa^e kaha
ou
pa^e kea
:
diadème
d'écaille.
périodes de l'année, de mai à octobre ; celle
—iPa’e ku\i
où soufflent les vents de sud-est
lune, placée sur le haut du front, à l'arrière de
Ce
nom
est aussi
constellation
un
de
ceux
nom
donnés à la
te tau
:
existaient des
;
les
donné à la 3'
pain,
vers
août.
"Généalogie, histoire
des ancêtres" (D. 1904). "Aux
que ceux
tuatoka.
qui gouverne la période
récolte des fruits de l'arbre à
Mata
:
Marquises...
experts en généalogies ainsi
qui connaissaient particulièrement
légendes, les faits remarquables ou
célèbres, tuhuna
ha'akekai... Les Marquisiens utilisaient des
aide-mémoire, to'o mata, faits d'un cylindre
bien les
:
premiers tatouages des jeunes qui
synonyme
ses
mère.
patVi
tionne leur
der¬
en
grandes festivités et de maintenir la survie du
_i
danse, mais aussi rite
:
qui interdisait
Koina
tombées".
dres¬
fêtes du tatouage,
Pléiades. A Nuku Hiva,
fête, réjouissance,
lors des fêtes du tatouage, mettant fin au
K
se
saient des bâtiments où étaient conservés les
consacrant
que
pierre de présentation des jeunes femmes
vacarme,..,
_]
important. Sur les plus importants
la vulve. Il s'agit de la dernière étape des
groupe
roseau,/Vl/scanfhus fîor/c/u-
:
tatouer.
_j
:
littéralement fête
d'alimenter
dehors des
tatouages.
Kaka
Phaëton aetherus.
"les croûtes du tatouage sont
:
tion et leurs
_i
fous, des albatros ainsi qu'un os de l'aile du
^Ka
relief, le cadre et l'ombre jouaient un rôle
Koina to^e haka
qui consacrait
_iKe’a hakaHa
tatouer.
_i
_i
: espacetapuparexcelience.il
dégageait pas un plan défini mais le
s'en
ne
tatouage, pour parler de quelqu'un de très
en
provoque
particulier
_jMe’ac
présentation des jeunes tatoués ; cf.
de très nombreuses années ; il
sexuelle,
liberté
Ch.L Clavel, à son propos
on se sert en
Koina pou fau : seconde partie des
fêtes de
périodes de tapu où ils recevaient une forma¬
totale
sur
tion des lames les
_i
des cordelettes présentant des
par
pire de l'horreur,
: coque
os
prolongé
séries de noeuds." (A. Lavondès).
mélangée au pilon de pierre à des fruits frais,
rôtis, elle donne \apopoi. Le ma se conservait
Kava
:
le
puberté. Ils n'étaient plus placés sous la
responsabilité de leurs parents mais sous
celle de leurs maîtres et jouissaient d'une
Kake kake
Ivi heana
des foe¬
leur
_i
-J
comme
trouvent associés
se
tapa et une promesse de vie...
-J JtCa’ioi : ensemble
de jeunes gens.
_i
Ipu hinu
les
les caillots étaient considérés, à peu
ciser que
profanes et donc, d'être de
petit réceptacle
par
précise
les deux terme^ sont associés. Il faut pré¬
permet aux mains du "patient" de redevenir
_J
embryon humain
trouvent :
se
fête marquant le
:
mahai, et jeunes filles, poko'ehu, vivant un
ingoa
ou
que
le
vêtement, étoffe, membrane...
:
tiki
Koina patu
début des séances de tatouage.
pour
Zélande,
cer¬
—i
pou.
charbon, suie,
:
tuelle du commanditaire des séances de
tains cas, une victime humaine car la
j
de filament de
mordre,
agitation des membres
:
appelée nan'i kaha ; tresse
leurs cérémonies
tatouage...
—iKahu
I
_i
marquisiens
l'histoire de personnages
creux,
tressé
en
fibres de bourre de
coco.
:
coiffe de
plumes en demi-
laquelle étaient placées les aigrettes de
plumes ou touffes blanches.
Paepae : plate-forme lithiquequadrangulaire, destinée à recevoir une structure
—1
d'habitation
:
le fa'e
ou
—iPahu ana^ana
que
ha'e.
:
très haut tambour
l'on frappait du haut d'un
paepae et
qu'accompagnait souvent une série de trois
plus petits ; les utu, joués notamment lors
des fêtes du tatouage sur le tohua.
_j Pa ka matia,
pa ka makati ou
pa
ka makati
ge ou tatouage
: toute
la croûte du tatoua¬
très profond.
Te Patu Tiki
Tatouage
L’Art du
•
Iles Marquises
aux
P
V
Parti
parfumée tirée de l’amande
râpée, exposée au soleil ; monoi en
tahitien. "Il existait aux Marquises plusieurs
préparations à base d’huile de coco, diverse¬
_i
de
huile
:
coco
colorées
ment
au
safran d'Océanie, ‘eka
‘ena, caractérisant les jeunes gens,
parti,
ka'ioi... Le
fabriqué aujourd'hui, est à base
fortement parfumée... Le
encore
d'huile de
ou
coco
huhe, faiblement additionné de safran, est
destiné à donner
bel aspect
un
brillant à la
peau..." (H. Lavondès, 1975).
_j
Polynésie
en
désigner des chefs importants et per¬
sonnes ne portant pas de tatouage. L'expres¬
pour
signifie
"strate de
:
qui sont
ceux
blancs".
_i
de terrain d'entraînement
présentation des jeunes tatoués
élevé, plus elle étaitsacrée et donc tapu. Ainsi
simulacres de combat, d'autres,
dans
premier-né
patiki
ou
: nom
de dérision
chef : rôle associé à
celle d'axe
te
;
cher
instrument,
un
jouer, projeter
en
avec
que
dans celui
-J
Puaka
les femmes
aux
tatouage, rares occasions où
pouvaient s’en régaler. C'est
l’Épi de la vierge, constellation qui
apparaît à l’époque où
faisait la dernière
se
récolte de mei.
Puho
dus du
i
ka^ahu
a
:
grand four
galerie basse, longue d'envi¬
à suie, sorte de
2'm. dont la partie supérieure était
faite
cupules, où venait se
déposer la suie de très nombreuses chan¬
delles de noix de bancoul
‘amakiko.
;
fau hinu
commun
et
distance entre les indivi¬
ceux
qui jouissaient de
Polynésie). Le tapu était prononcé
prêtre, le chef de clan
par
ou, pour
le
la cécité
des questions
ou une
maladie
la lèpre. Il
ou
y
d'interdits ; celui réglant les
divers types
d'usage alimentaires
trictions
le ^
chef de famille.
L’enfreindre entraînait la mort
grave, comme
par
ou
avait
res¬
écono¬
miques, visant à protéger les récoltes ou l'ex¬
ploitation d'une
Tatu
et
était appelé kahui.
le désigner ; tatou (tatu). paatou (patu)
pour
(ti'i).
e
:
prêtre
ou
prêtresse, grand
répétés" le
laquelle étaient conservés le pigment et les
secs et
lames des
papier.
_i
Patu H
_i
en
_i
Pava
tiki
te
coups secs et
tatouer,
:
répétés"
une
"frapper à
image,
un
tiki.
abrégé donné aux aigrettes
: nom
barbe blanche, ou barbe de vieillards.
Pavahina
:
nom
donné
aux
_j
peignes à tatouer.
Pukohe ka ^ahu
Pehi
:
pukohe fau hinu
patuki
; nom
qui précédait,
-iTa
martelet du tatoueur.
:
Ib’a
tatouage, l’attribution du pati'i. Les femmes
tatouer ;
n'y prenaient
Cf. ivi patu
pas part.
secondaire, d'où
varianape/c/o
:
Peni, pini
récent
ou
: nom
donné, à Nuku Hiva et Ua Pou,
rocouyer
au
Bixa orellana, forgé à partir de pein¬
ture, car le fruit
produit un
Oa, il continue à être
_i
peni pukiki
Poko^ehu
suc rouge ;
à Hiva
appelé mahiha.
et
se
:
regroupaient,
habituellement, autour d’une fille de chef
une
:
ha'atepei'u, et échappaient à la responsa¬
parentale. L’équivalent chez les garçons
bilité
est le mahai. Ces deux groupes
les ka'ioi
—i
ou
constituaient
okaoka.
Po^okeho
couvert
:
terme
qui signifie
: tout
de tatouage.
Popoi : pâte fermentée de saveur
aigrelette, préparée à partir du fruit de l'arbre
à pain frais, rôti à la flamme puis pilé avec une
part de ma. Elle était la base de l'alimenta¬
tion ; kaikai, et s'accompagnait si possible de
noix, amandes, algues... ou mieux, mais rare¬
_i
ment, de viande : ina'i.
_J
Pou
:
fa‘a patuki
poteau arrière d'un édifice, sup¬
port vertical. Ce mot entre dans la tournure
lames d’un peigne à
ou
dans K. von den Steinen.
tiki.
Tahu ahi
serviteur,
:
domestique char¬
_]
;
Tama haka^iki
téralement et, par
héritier"
;
:
"enfant de chef" lit¬
extension, "fils du chef,
il est forgé sur la racine ahki qui
désigne le premier-né d'une lignée. R. Linton
aime à
souligner
que
dans les mythes
quisiens l'histoire d'un héros
naissance de
poursuivant
son
_)
Ta moko
_i
Tapa
premier enfant, le cycle
les aventures de
par
:
mar-
termine à la
se
nom
maori du
ce
se
dernier.
tatouage.
l'écorce de certains arbres tels le banian,
l'arbre à
pain et surtout le mûrier à papier.
L’écorce était
sur
une_
moyen
ner
grattée, mise à tremper, battue
enclume de pierre
ou
de bois,
au
d'un battoir qui permettait d'aggluti¬
les fibres et de "coller" diverses
—iTapu
:
pièces.
"interdiction à caractère magico-
religieux dont la transgression était censée
entraîner
un
châtiment surnaturel... Le tabou
religieuse appliquée à ce
qui est considéré comme sacré ou impur...
est
une
interdiction
encouragement du
patient.
Tona pou :
habitation tapu du fils pre¬
mier-né.
—iTo’o’ata
à laquelle il
personne
:
ne
pièce de tatouage. Le terme
manque aucune
s'oppose à hehe et kikino.
Tu’a : aigrette en plumes de phaéton ;
d'après P.E. Eyriaud des Vergnes il y en avait
_j
de blanches, rouges et saumons.
_i
Tuhuka
ou
tuhuna
truit, artisan, habile, maître,
Tuhuka o’oko
savant, ins¬
:
spécialiste...
chantre, maître de
:
chant, maître de cérémonie.
tiki
propre,
l'humain que
tidieuse, pratiquée dans un endroit tapu par
ou
ti’i
:
"Tiki est à la fois
plates-formes de pierre. Tiki désigne aussi
tout motif, sculpté ou non... tatouer se dit
patu '/ fe tiki, littéralement "frapper des tiki."
Cela n’a rien d'étonnant puisque la plupart
des motifs décoratifs marquisiens... dérivent
de la personne de Tiki. Enfin, tiki, dans cer¬
tains contextes, peut faire référence au phal¬
une
pouvoir de
le tatouage,
était alors enveloppé dans
placé dans
tupapa'u qui lui était destiné.
Ua kao i
’Ua
_i
tiki
te
:
être entièrement
Mosbiech).
tatoué (B.
ma :
fosse-silo où
Uhi
fera
ou
huître
:
nacre,
perlière, Pinctada margaritimatière des-
poursuivre, de génération
désigne aussi
l'art et ta sexualité." (H. Lavondès,
par
Tiki kaka
kaka
—1
croûte
:
tatouage bien marqué ; de
qui se forme sur les plaies.
Tiki patu : tatouage : expression citée
par
—1
:
K.
un
plus anciens
fouille. Uhi
en
instrument tranchant. En
Nouvelle-Zélande, uhi est le
nom
générique
peignes à tatouer. Cf. ta'a.
-iVte : mûrier à papier, Broussonetia
des
1995).
_i
conservait
se
longtemps, à l'abri de l'air, la pâte du fruit
l'arbre â pain. Cf. ma.
très
peignes de l'archipel trouvés
génération,
linceul
un
de cercueil dans l'abri
une sorte
funéraire : fa'e
_!
pour ne
tapa et revêtu de ses .ornements puis
participer à l'œuvre de création et de la
en
longue et fas¬
qu'une chair sèche, de teinte sombre.
Le corps
en
de
en son
activité
parente proche du mort. Elle consistait à
laisser
—i
l'homme,
:
de peau atteintes par
les Polynésiens
en
ki’i
te
"peler" le défunt afin d'enlever les couches
lus... A travers l'histoire de Tiki s'affirme la
plaçaient
maître tatoueur.
:
U
un nom
den Steinen. Cf. tatu, tiki.
von
Toa
:
papyhfera, donnant
_J
’U’u
:
un tapa
blanc et très fin.
casse-tête, souvent taillé dans le
bois très lourd du bois de fer,
ou
toa...
mâle, brave, fort, guerrier ; bois de
fer, Casuarina equisetifoiia.
Tohi ’i te tiki : tenir la peau ferme
V
Vehineha ’e
veinehae
_i
_i
faciliter le tatouage (D. 1904).
: cet espace dégagé, également
appelé taha koina ou koika... était le lieu de
fémi¬
légen¬
daires, elle pouvait se métamorphoser et
avoir une descendance. Il s'agit d'êtres pour
lesquels les rites entourant la mort n'avaient
pu être pratiqués ou n'étaient pas totalement
accomplis, d'où la situation curieuse de cette
pour
étoffe faite à partir du liber de
:
:
Ua hoe
Tiki
confiance universelle que
2"'' mari (polyandrie). A
Hawaii, kahuahi désigne celui qui a la charge
du feu ou de préparer le feu.
son
pokopoko’ehu
jeunes filles nubiles. Elles
_i
pointes
:
gé d'allumer le feu
second mari...
_j
cité par K. von den
T
chant moqueur
:
de
aigrettes
_i
Pekio
: synpnyme
Steinen.
parfois, à la deuxième partie des fêtes du
_j
section de bam¬
:
pigment.
Pukohe ta’a
de barbe blanche.
_i
:
bou, gravée ou pyrogravée parfois, dans
!”
toi
plumes de coqs.
la façade des habitations édifiées sur les
la main...
écrire ; vient de
!
son
_i
_!
diadème de
:
conservé le
"frapper à coups
l'idée de
:
“Toi
Tuhuna patu
Tavaha
_i
hamani
te
plus sacrés,
les membres
que par
_i
prêtre, prêtre inspiré, chaman.
—J
Cf. Tuteanuanua; tantôt maître d'école, tantôt
parer un coup avec
_i
—1
Tau’a
_i
ressource,
tatouage ; J.K.E. Buschmann cite,
:
jeux d'agilité et
aux
tatoués du groupe.
—1
tatoueur.
doigts,
Patu H
^
tatoueur à
bou, parfois gravée, dans laquelle était
_i
_j
fréquentés
n'étaient
de la
celui d'un demi-dieu, plus proche de
du divin toutefois, et un nom
commun qui renvoie à des référents variés. Il
désigne, tout d'abord, les grandes statues
anthropomorphes, de pierre ou de bois, qui
accompagnent les sanctuaires ou marquent
les
section de bam¬
une
pouvoirs supérieurs..." (Dictionnaire illustré
—I
tutu
Pukohe
était maintenue
secondaires,
était étroitement associé
consommer
aussi
couran¬
Sus scrofa. Le droit d'en
porc.
:
autre image
pilier central.
une
de
ou
de dalles creusées de
écrire, dessiner, tatouer... tou¬
ainsi
du
évoque le rôle de médiateur du fils de
ceci
tatoué.
:
fau et
où il était instruit : fa'e pou. Tout
ron
Patu
; pou
de l’habitation tapu
noms
: tona pou,
de l'abri tapu
_i
PatVi
des
un
donné, lors des fêtes de tatouage, au jeune
_i
s88
Autrefois, plus une personne était d’un rang
cérémonies du
Papa tea : titre utilisé
sion
qui désigne la deuxième partie des fêtes de
_i
Tohua
réunion ouvert à toute-la tribu et
breux invités, lors de célébrations
ses nom¬
publiques,
toujours imprégnées toutefois de caractère
sacré. La
place, de forme rectangulaire, était
"gradins", terrasses
pavées qui, à l'arrière, supportaient les abris.
L'ensemble occupait une superficie moyen¬
souvent
bordée de
de 1000 m^ mais pouvait être beaucoup
plus vaste et accueillir plus d’un millier de
ne
personnes.
Certains tohua pouvaient servir
/
nant, spectre...
ou
Fréquemment de
: reve¬
sexe
nin, laide et cruelle dans les récits
femme de la danse de l'oiseafl
en
dehors de chez les siens,
toutes les
qui vit encore,
jusqu'à
ce que
étapes du processus funéraire
aient été réalisées. Leur achèvement la
contraint à
famille.
quitter définitivement sa nouvelle
Index
Index des
♦
A
Ahu
homme dont K.
:
von
den Steinen
auprès du tsar pour qui il entraîne les Cadets
Tiki et Kahu One. De
de
issu Kae et du second
Krondstadt
devenir de
à
meilleurs
photographia le visage tatoué à Puamau
nageurs.
(Hiva Oa).
rejoindre l'archipel, tentant de survivre sur les
Puaiki. Comme pour
foires
épisodes de
—1
Apeku’a, Tahia Apeku’a
cf.
:
Tahia Oko.
—1
Ata
:
personnage
illustre de la mytholo¬
gie polynésienne (Rata, etc.) qui construisit
une
pirogue
pour
partir à la recherche de son
père et connut bien des mésaventures. Aux
Marquises, Ata fait partie de
d'une
héros qui,
ces
Pohu, souffrirent dans
comme
lei^r enfance
image sociale difficile. Grâce à
sévérance,
va une
son
habileté et
sa
sa per¬
montrant
en
ses
tatouages jusqu'à sa
habita Tahuata en 1837.
Coulterjohn M.D. : dans son récit,
_i
le “Stratford", sur
laissa
qu'il
lequel il était médecin, le
1833 dans
en
une
vallée de Hiva Oa
cite pas mais où il avait pour ikoa un
ne
chef, "Toomova".
Dordillon, M‘' René Ildefonse
deuxième
:
apostolique des
évêque des Marquises, nommé
:
en
il avait débarqué à Tahuata en 1846 et
1855 ;
mourut à
Taiohae
en
1888. Avec les autres
_i
accueille A.
Dupetit-Thouars et lui sert d'in¬
terprète auprès de lotete. Il est nommé
évêque
Marquises
_i
décembre 1845 et quitte les
en
en
Bayard Dominick Expédition
expédition dirigée
par
les
1920-21, comprenant
Marquises,
en
_i
K.
:
le Bishop Muséum sur
anthropologie E.S.C. Handy,
Mme Bradera
von
sa
“Duetoiva”
_i
:
pédition
cédant
ses
deHanahi{HivaOa),
sa
C
Jean-Baptiste
1780, il
:
dit aussi
s'embarque à 14
navire corsaire de
assistent
l'État ; fait pri¬
préparatifs pré¬
pilote de Nuku
Hiva. “Il était tatoué des talons à la tête de
les tatouages,
rébus
hiéroglyphiques,^
grossiers : serpent, poisson, insecte
dragon qui pouvaient avoir peuplé une
sauvages.
Même
ses
au
par un tatoueur de Ua Huka.
Haka Pua : petit-fils de Po'ino'ino, fils
d'une vehine ha'e
mortel. Ses
Eri
Vaekehu, Elisabeth
ou
Eri-
1869-1901, fille de Stanislas
:
de Teahi
Hamatakee
:
protectrice du
divinité
tatouage, frère de Kikioani. Il couvrit entière¬
ment
rir
de tatouages
Tu qui désirait reconqué¬
épouse et tatoua également Haua'i
son
Nuku Hiva.
_]
habitant de Taiohae, frère de
:
Poehapa et d'un maître tatoueur qui fut tué et
au
four" à Ha'atuatua,
:
vers
1853.
probablement
un
guerrier
qui cherchait
un
fille de Po'ino'ino,
:
et est
Il y
débarqué, à Nuku Hiva, le 7 mars 1799.
aurait épousé une fille de Kiatonui dont il a
deux enfants et réside dans
une
vallée qui
pourrait être Ho'oumi. Du 6 au 17 mai 1804, il
servit de
guide et d'interprète à Langsdorff. Il
—i
Eriko
F.
Christian, avait adopté la future reine
:
fils de Putona
qui, d'après
époux mais avait honte de
avec une symétrie et une délica¬
remarquable" (M. Radiguet).
_i Hillyard John : héros malgré lui, à la
agençaient
tesse...
connues
histoire d'amour
Hiitao
également
remarqua¬
blement tatoué.
_i
Heato
:
chef de Ua Pou,
appelé parfois
autorité à toute
île,
sans
l'ai¬
comme
exemple de très grand chef dont le visage
n'était pas tatoué, en raison de son importan¬
ce,
de
Taiohae.
_j
“Hemi
son mana.
ake”
ou
te
Il mourut
en
1842.
i ani Tai hoiw Tutu
“Anateatm”
:
polynésien. Dans le recueil de mythes de
K. von den Steinen, il apparaît comme fils de
des Piu
d'une
UaTongi de Ho'oumi (Nuku Hiva), et
sœur
de "Butahaie" (Putahaii), mère de
une
l'épreuve du tatouage.
et
fils de lotete, chef de Vaitahu
:
(Tahuata), qui, comme ses frères et sœurs,
n'était pas
tatoué.
“Hokaye ” : femme de très haut rang,
qui jouissait
"d'une influence et d'un
1840
vers
prestige incroyable".
Issue du clan des Puhioho de Hatiheu (Nuku
—I
Honu
:
l'épouse de Hokiahe,
chef
un
chef de Vaitahu (Tahuata),
en
l'appelle également
"Pepeto Eya" ; frère de Pahu Honu et oncle
du jeune Timoteitei, son portrait fut dessiné
par W. Hodges. Lorsque le “Duff" passa, en
1774
;
W.P. Crook
1797, il était décédé de mort naturelle.
_i
Hootio
:
maître tatoueur
Puamau (Hiva Oa)
Huka ; (W.
_j
Handy).
Huotohetia
Steinen
qui tatoua à
les jambes de Uraria de Ua
:
homme dont K.
von
den
photographia les jambes à Puamau
(Hiva Oa).
I
nièce de Kiato¬
quitte l'archipel malgré lui. Durant la tra¬
versée, il fascine les Russes et est introduit
encore
origine
à Ua Pou et ayant pour
Hiva), elle était
poi¬
nui, fille du chef Tauahakatahaani, du clan
et
famil¬
poissons, les reptiles nageant, rampant s'y
Taipi.
aux
—ifoi: héros légendaire du panthéon
bord de la
sa
concentriques, de dentelures, de
qui la tatoua aux jambes,
“Nadiejda" lors de son départ
est à
enveloppe mortelle
le. "Jamais
Hamatakee
Vaekehu, seconde épouse de Temoana de
F
(W.
;
chef d'Anamiai (Tahuata), ami de
:
probablement membre de
tatouée, aussi fit-elle appel à
Européens. Il est aussi cité
façon de celui de Tahia Kahee.
Hiha
n'être pas
de des
à la
(Hiva Oa)
Handy).
entièrement tatouée,
Haua’i Nu’uhiva
une
Ahutini, il y épouse '"Valmaïki", mais quitte llle
tatoueur de cette vallée
résida J.B. Cabri.
-J
l'archipel à avoir
les reins
habitante de Vaitahu (Tahua¬
—I
son
un tatouage sur
;
important des Ahutini (Tahuata), chez qui
imposé
portait
un
_i
“chef de la garde" du beau-père
mouLet fut le seul chef de
1880. Elle
Hiaotiu
ta) dont les rfiains furent tatouées à Moea par
fin du XIX' siècle, de mésaventures
Hanao
elle est nommée chef de Vaitahu, à.Tahuata,
en
présence de
en
méandres, d'ondulations, les végétaux, les
Puaiki.
1795
clans des
partagé et consommé
spirales,
ou
capitaine Knite et déserte à
aux
le tatouage : koika tuhi tiki,
le tohua Naniuhi de Hatiheu. Il
richement couverte de bandes, de
de Kena
baleinier du
intégré
sur
en
1867 à l'occasion
en
de cercles
comme ceux
Tahuata,
;
offerte
dernière personne
:
des éclairs
"Teato", fils de Nouahitu. Il résidait à Haka-
vers
dit d'elle qu'el¬
tatouages étaient remarquables et lançaient
Moana Tini, chef de Taiohae (Nuku Hiva),
sur
; on
fut plus
par un
Son fils Haka Pua était
tapeta
cadet
son
ne
épousée
gnets, sur le lobe des oreilles et les lèvres.
_i
cousin "Duetowa",
Kuamua, chef et tatoueur de la vallée.
lotete et
pé." (Milo Calkin de
1833).
Here
_i
paupières et ses lèvres n'y avaient pas échap¬
passage en
fut
—I
de Hiva Oa,
par un tuhuna de Fatuiva.
:
habitant de Nuku Hiva tatoué
:
de J.B. Cabri ;
:
—I
visage
"mis
E
den Steinen
von
le
sonnier par
les anglais, il embarquera
aux
premiers tatouages.
imagination des plus
Joseph Kabris, Kabrit, Cadiche... est originaire
en
des fils de
pour un
“English Charlie”
tous
homme dont K.
:
Ha’atapu Marthe
—iHaty
et fier
ans sur un
russe
animaux
de Bordeaux. Né
nomcitéparW.P.Crook
(peut-être Tuhi Toua),
—J
den Steinen relève les motifs de
Cabri
:
femme
jambe droite.
_i
lexique de M®' H. Lecléac'h en 1997.
en
Handy et R. Linton.
W.C.
tion du
marquisien, jusqu'à la paru¬
Kiatonui. En mai 1804, les membres de l'ex¬
1848.
Ha’a
son
le avait 40 pek/'o.
_i
a
dictionnaires de
plus de 20 ans
organisée
Puamau (Hiva Oa).
_j
_i
deux seuls
aux
épousa
I
probablement Tuhi Toua, fils de Kiatonui, de
sacrifice, à Nuku Hiva,
photographia le tatouage de la jambe à
pères de la Congrégation des Sacrés Cœurs
3 février 1839 à Vaitahu. En avril 1842, il
récit sont évoqués dans le
Kiatonui. Elle
d'une fête pour
de Jésus et de Marie, il travailla
1837 et arrive le
ce
a
la légende de Kena, des
H
Sacrés Cœurs de
en
naquirent Ku'a Nui et
tatouage.
Marquises. Il entre dans la congrégation des
Picpus
premier mariage est
héroïnes de l'histoire de Teahi
tatouée à la main
D
Baudichon, M'" Joseph Paul
Ku'a Iti,
—iHaio
force, il retrou¬
B
1" vicaire
vie, il, cherchera à
natif de Dublin, qui
place importante chez les siens.
1812-1882,
sa
fin, misérable, le 23 septembre 1822.
_i Collins
ou
Robinson : irlandais,
_j
—I
Le reste de
son
propres marquisiens
noms
marquisiens
propres
noms
A
_i
Index des
•
_i
Ikioani
tectrice
du
;
nom
^
donnésà'îâ déesse
tatouage,
avec
son
Hamatakee, à Nuku Hiva. Cf. Kikioani.
pro¬
frère
a8g
Te Patu Tiki
Tatouage
L’Art du
•
aux
Iles Marquises
I
M
lotete
_i
Yotete
ou
grand chef de
:
qui contrôlait les baies de Vaitahu et
Tahuata
regroupait
Hanamiai mais
sous son
autorité
les chefs de l'île, d'où le titre que
tous
donnèrent les
lui
Européens, "Le roi de Tahuata
de haute taille et d'un
embonpoint florissant. Sa peau, envahie par
était
le
canaque
un
tatouage, était entièrement bleue." (Max
Radiguet). Il accueillit Abel Dupetit-Thouars
1838
en
signa
avec
qui, ainsi
d'autres chefs, il
que
1842 l'acte de rattachement de son
en
sud à la France.
île et du groupe
J
—I
Joe le Tatoué
de
;
son
vrai
nom
"Joseph Lefèvre, déserteur
en 1832 d'un
fixe... à Vaitahu, puis
HivaOaet... Nuku Hiva... il adopte complète¬
ment les mœurs des Marquises au point de
se tatouer tout le corps d'où son nom...".
anglais (il)
baleinier
se
_i
—I
Kae
dans
:
E.Tregear
les
correspondances
celui de Kae,
particulier l'épisode du
en
dauphin Tutunui apprivoisé
poissons Tinirau
; aux
par
le maître des
Marquises, Tunua Iti
les
Naiki fut à l'origine d'une guerre à Hiva Oa ; le
second, chevauché par Kae, fut Tunua Nui.
le
est
^90
par
Nouvelle-Zélande, celui de
en
Tura offre de nombreuses
avec
recueillis
dauphin dont la mise à mort
Divers traits de la
par
légende sont repris dans le
_i
Kao
l'épaule gauche
écho
—I
aux
Kahi
:
maître tatoueur de
Hanaupe
plusieurs modèles de
(Hiva Oa) auteur de
tatouage pour le corps entier à l'intention de
K.
von
dernier
den Steinen. La contribution de
immense
des
car
c'est essentiellement à
partir
planches de cet auteur allemand, et de
Handy,
celles de W.
connaissance de
_i
ce
actuel du tatouage est
au renouveau
ce
que
les jeunes prirent
patrimoine artistique.
Ka Hou Piau
:
chef qui
pé à la révolte de Hiva Oa et dont le portrait
fut
publié
sage en
par
le lieutenant A. Davin, de
1884. Il le présente ainsi
:
hommes les mieux proportionnés et
tatoués que
sente à
pas¬
"un des
les plus
j'ai jamais rencontré, (il) repré¬
merveille
ces
anciens chefs...
en
tout
temps prêts à combattre...".
_i Kahueinui :
"vieux guerrier tatoué",
photographié
par van
_i
en
1934 à Atuona (Hiva Oa)
den Broek d'Obrenan.
Kahukua
ou
bitante de Hiva Oa dont K.
von
(?)
:
ha¬
den Steinen
reproduit les motifs de la main droite.
_j
Kahutoua
des motifs
portés
:
maître tatoueur, auteur
au
visage
par
Putouhitu
(Hiva Oa) et Kiu de Hokatu (Ua Huka).
l'expédition du Bishop
Muséum. Il avait été tatoué
visage
au
par
également les
O. Kaee Pehevai, et avait
vit
vivant à
ans,
qui avait été tatoué à
—i
Kohumo'etiiii Pierre
de Hoho'i (Ua Pou), c'est
marquisiens du
tatoueurs
Komo’e
:
originaire
des premiers
un
actuel.
renouveau
’Omo^e
chef
_J
Kekela James
hawaiien, il arrive
H.
naturalistes de
son
remarqués
K.
par
Kena
en
longtemps à Hiva
1899. Les tatouages
fils, Emere Samuel, furent
von
héros
:
de
den Steinen.
femmes et du surf
a
fait
classiques marquisiens. Il
ment,
par
_i
amoureux
des
partie des grands
y
incarnait, notam¬
l'image d'un jeune homme transfiguré
le tatouage.
Kiatonui, Keatonui, Keatanui,
Katanuah
ou
Gattanewa...
: un
des
principaux chefs de Taiohae (Nuku Hiva),
époux de "Taheya Troa", probablement Tahia
familiales,
Taioa de Hakaui. Par les alliances
ancêtres et lui avaient étendu leur in¬
ses
maîtres
bonne moitié de lîle, que ce
sur une
le biais de chefs, de prêtres
ou
de
accrut son
importance. En 1798, il avait entre
40 et 50 ans, et serait mort vers 1818.
_i
Kiipani
ou
Kiihopu
dant à Ua Pou, tatoué au
Ses
:
visage
tatouages des mains étaient identiques à
de Tuumea, c'est-à-dire
ceux
ceux
portés
par
pourrait
traduire
se
proches de
: nom
par
donné, à
du tatouage.
"rougeoiement
comparable à
celui d'une blessure ou rouge de colère et
exprime l'idée d'une douleur cuisante ; sous
la forme de ki'i il signifie peau ; 'art/ ou 'aki :
ciel, firmament... et 'o correspond à : c'est,
céleste" ; kiki désigne un rouge
de...
_i
;
représentant
dans les
visage (également fréquent
un
corps, comme en
-A
Ku’a Iti
choisie pour
témoigne Tauakika,
Kiu
:
cet homme fut tatoué au
visage à
le tatoueur Kaioho
;
fille de Fai. Fort belle, elle fut
:
Kuamua
Teahi a Puaiki.
“Kooamua”
ou
:
habitant de Hakahetau (Ua
de près de 70 ans lors du passage
l'expédition du Bishop Muséum, il avait
:
maître
donna toutes sortes d'informations et
échantillonnage de
ses
un
instruments à Ed.
Petit, alors officier d'administration à bord de
parties...” (F.X.Caillet
Tavayié
française (1842-48)
; son nom se
traduit par
portait de
jusqu'à
nombreux tatouages ;
le secret de
_i
Maniihu
ses
"le
:
juin
explique : "J'ai
long séjour à Nuku Hiva pour
mon
renseignements précis
faisant
la coutume du tatouage... en
sur
causer
les chefs... et surtout le vieux Kuamua... 60
ans...
très
le corps
grand, pourvu de biceps énormes,
complètement tatoué à l'ancienne
mode ; le chef... a une
la
physionomie typique,
figure tatouée obliquement porte les
marques
de la petite vérole.’
à
M
_i
“Mahéono”
:
de lotete
neveu
—I
Mapiau
publié
plus célèbre tatoueur de
en
fait de E. Fauque de Jonquières
qui est
vers
de
homme dont le portrait a été
:
A. Marin. A propos de ce dessin,
1880, il écrit
qu'il rencontra
Hanaiapa alors qu'il
avec
_j
“Marnoo”
se
A. Dupetit-
par
ans.
La
disposition de son'
tatouage dont les bandes horizontales lui
la bouche,
noire et frisée... donnait à
naturellement
re
offerte
aux
dure du me'ae
certain caractè¬
Radiguet). En
:
habitante de Hakahetau
von
den Steinen reproduit
gauche,
déplacer d'une vallée à l'autre
figure, fond olivâtre, était ren¬
la quantité de
due bleue d'un côté par
tatouages qui s'y trouvait. Du reste, tout son
corps que nous
n'avait pas
de
étions â même de voir,
pagne,
de Ua Huka, trois de Ua Pou et trois de Hiva
articulations ; les
Oa, dontToainunamu.
dissaient
en
par
sans
être
avec une élégance remarquable,
magnifique arbre sur le dos.
-J Martin Joseph : 1849-1912, nommé
évêque des îles Marquises en 1892, il y
demeurajusqu'àsamort en 1912. Il est inhu¬
mé à Atuona, non loin de Paul Gauguin décé¬
agencés
dont
un
dé
en
_i
Mata hai
1903.
_j
:
:
habitant de Nuku Hiva qui
visage
au
par un
tuhuna de
cf. le motif mata ai.
Mataora
fondateur d'un
:
du tatouage en,
renouveau
Nouvelle-Zélande. Dans les
récits maoris, il est dit
quil utilisait un peigne
d'albatros, appelé Uhi a Mataora.
Mate : chef âgé et puissant de la vallée
en os
_i
de Hiva Oa où
se
situe le récit de J. Coulter.
dernier ait accepté de se faire
tatouer et de remplir les fonctions de "chef de
guerre. Mate lui donna son propre couvrechef quil porta en plus de quinze batailles...".
Après
que ce
_iMate
Hevi
ou
“Maté hévi”
:
Nuku Hiva)
qui, à la mort du grand prêtre
Teiapu, autour des années 1860-65, accéda à
la fonction de
pekio de Paetini, ancien chef de
:
évoqué
accoucheuse de la tribu des Taioa (Hakaui,
i'ipona, à Puamau.
Mahiatiu
Maki
chevelure
physionomie
les Pahatai, sa tête fut dépecée
dieux sur un paepae en bor¬
les motifs de la main
_]
sa
capturé à Ututehe (Hiva Oa), il est
mis à mort par
_j
un
de fierté et d'audace" (M.
avril 1880,
et
expressive
sa
vieillard
inquiété, il portait de superbes tatouages,
Tahuata
Thouars. Il était alors chef de Hanatetena et
personnage
:
ce
rendait à^un grand
pour une fête à
se
Melville, dans "Taïpi". Il était tapu et pouvait
(Tahuata), l'acte de prise de possession du
avait "de 25 à 30
vers
par
fut tatoué
sud de l'archipel
il pré¬
séjour de M. Radiguet,
Tahuata" lors du
qui il signa, le 1" mai 1842 à Vaitahu
groupe
sa mort
origines normandes.
rassemblement tribal
demander... des
chef des Atitoka,
"oiseau blanc" (Manu Tavaie). Il
Tahauku (Hiva Oa).
profité de
:
l'époque de l'occupation
de (Nuku Hiva), à
1881 et février 1882. Celui-ci
Pou) ; âgé
tuhuna
des gants et des bas de
ces
l'aviso le "Mistral", de passage entre
de
été tatoué à Ta'aoa (Hiva Oa) par un
que
1840.
chef de Hatiheu (Nuku Hiva) ; il.
Taiohae. "Sa
Handy).
Koaruu
qu'on aurait juré
serva
devenir l'épouse du héros de la
fête du tatouage,
_]
d'un motif
nom
pétroglyphes) et celui d'un type de
(Ua Pou) dont K.
cf. Ikioani.
Hokatu (Ua Huka) par
—I
perdue. C'est aussi le
couvraient le nez,
les femmes.
Kikioani, Ki’ioani
Fatuiva, à la déesse protectrice
Il
homme rési¬
par Kaioho.
s'y concentrer. Maki
pieds si bien tatoués
Manou
:
ses
ses com¬
avait les mains et les
_i
Européens qui abordèrent cette côte sud,
qui
Aux reins, des lignes courbes par¬
ou ceux
position élevée parmi
du dos venaient
gieux de Fatuiva dont la mémoire s'est à pré¬
spécialistes. Il fut le principal contact
la seule à offrir des baies bien abritées, ce
pagnons.
1843).
tatoueur et
légendaire, le récit des
jeune sportif
ce
missionnaire
1854 à Fatuiva, puis
en
s'installe à Tahuata et reste
Oa. Il rentre à Hawaii
:
sa
en
ou
de
ses
ancêtres,
presti¬
—I
hauts faits
pelaient
soie...couvraient
tatouage de Fatuiva qui couvrait tout le
par un
poitrine, différents signes gravés rap¬
la
sur
tant
H. Melville.
(W.
Kahukuna
originaire de Hiva Oa, il habitait
:
tuhuna de la vallée.
_i
“Karky” : nom fantaisiste du tatoueur
de Taipivai qui, vers 1842, tenta de tatouer
_i
avait partici¬
Kohu
Ua Huka lors de
sent
des
poka'a et po'/'/...
motifs
se
l'administration.
âgé de 70
Atuona (Hiva Oa),
soit par
semblent faire
1887, et
en
amende par
une
homme
:
qui travailla à
tatoueur
:
Hanapa'aoa (Hiva Oa)
condamné à
_i
_i
jambes tatouées.
Kaitoua
qui assistent les parturientes : Po
noms
par
Penapena.
fluence
Haha et Po Hihi dont les
pré¬
W. Handy à Hakahau
chefs porté à la cheville
propre aux
tatouage : les racines de pandanus, les êtres
surnaturels
par
il tatoua, entre autres, lepatikau'e
;
aventures
récits
maître tatoueur dont la
:
évoquée
est
(Ua Pou)
_i
K
Kaioho
sence
car
il
était tatoué jusqu'aux
lignes de tatouage s'arron¬
suivant les contours des cuisses ;
grande prêtresse grâce à
sa
personnalité et à ses connaissances.
_i
Mate Omo
ou
“Mate Oumo ”
"prince de l'île de Nouka Hiva",
ce
:
jeune
homme, frère du chef "Vavanouha" à Taiohae,
fit l'admiration de J. Dumont d'Urville.
_i
Matia
:
Pou) dont K.
habitant de Hakahetau (Ua
von
den Steinen reproduit le
tatouage du visage.
Index des
•
noms
propres marquisiens
P
M
—1
“Mauina”
“Mouina”
ou
:
chef des
guerriers Tei'i de Taiohae (Nuku Hiva), dessi¬
se
distingua durant la
W.P.Crook (1797) nous
:
Ua
vers
Muake
"Mowattaeeh", il était chef du clan
Hapa'a des "Nieekee" (Naiki) à la tête de 1200
guerriefs. Il avait épousé la fille aînée de
Kiatonui, "Tahhatabbu Fettutinne" (TahiaTapu
tatouage facial-et devait lui rappeler le
Hitutini). D. Tilésius fit
meurtre
_i
Mehiahana
:
portrait en 1804.
de la danseuse de
nom
E. Fauque de Jonquières dessi¬
Hiva Oa que
d'une fête à Atuona
Moa
te
tahi
face interne des bras
homme
cet
une
très
contient des indications
de membres de
sa
longue inscrip¬
den Steinen, qui
sur
lui-même et
famille, de
sa
son
clan et
lesquelles il entrete¬
d'autres personnes avec
nait des liens
portait sur la
usuels et occasionnels, ceux
: ses noms
particuliers... C'était aussi
invitation à résister contre les
une
propagateurs
de la nouvelle foi et l'abandon des anciens
dieux. Il
appartenait au clan des Naiki et habi¬
tait Hakaui. Un frère de "Butahaie" (Puahaii)
se
nommait "Moatetahhe" selon l'ortho¬
graphe de W.P. Crook (Moatetahi) et était le
pekio de l'épouse de Tamati.
—1
Moana Tini
:
de
qui s'ajoute
au
père Pahu Honu commis à
son
Nuku Hiva.
Napueua
habitante de Puamau (Hiva
Oa) dont les jambes furent tatouées par
—I
:
Stanislas, dit Taniha, fils
“Nateaitepu”:
_j
nom
difficile à déchif¬
frer d'une femme tatouée dont la
conservée
photo est
l'iconothèque du Bishop
à
Muséum.
—iNeno
homme dont K.
:
fit à Puamau (Hiva Oa) la
von
den Steinen
photographie des
tatouages du dos et de lajambe.
-J
Neofitu
dont K.
habitant de Ouia (Fatuiva)
reproduisit le
:
den Steinen
von
tatouage du visage.
—iNiehitu, “Niéitu”, “Néahidoo”
Hiou
ou
qui
de
ses
des chefs Tei'i de Taiohae,
un
la régence lorsque Temoana,
assura
neveu, se
:
trouvait
funérailles
a
son
Angleterre. Une scène
en
été décrite et
représentée
de Taiohae, Temoana, et de
Apeku'a, sœur de Vaekehu. Marié à
Tahiautooho, il eut deux filles ; Tahiatutuaki,
.grande campagne de
tatouages. Radiguet s'y trouvait au même
moment et laisse le portrait des trois chefs et
leurs noms : Opehue, Tohetohue, Totika.
"princesse" de Hakaui, et Eri Vaekehu, "cheffesse" de Vaitahu et "reine de Tahuata". En
1880, c'était "un homme d'environ 40 ans, de
donne
sujets, complètement tatoué, à
des mains et du visage"
(P. Claverie). Pierre Loti esquissa rapidement
l'exception
les tatouages
de
1841 et mourut
Mouipu
Il serait né
son torse.
en
vers
Steinen,
_i
; tatoueur
en tenue
:
nom
donné
au man¬
nequin féminin présenté lors de l'Exposition
Universelle de 1900, à Paris. Le
tout à
tatoué,
présentait
une
_i
il
sans
a
_i
:
qui tatoua
Pou).
vieux maître tatoueur du
Puaiki
; son
compagnon
s'ap¬
de Puamau (Hiva Oa)
:
maître tatoueur
qui tatoua dans la val¬
de Peiu Tataikua, sa nièce, ainsi
qu'un homme de Vaipaee (Ua Huka) ; vers
1900, il tatoua le visage de Kohu, de Hiva Oa
portait au bras
un tatouage
traditionnels
res¬
ou
Hopehue
vigueur mais intégraient des lettres
d'imprimerie. Certains des motifs furent des¬
: un
chefs de Hanamenu (Hiva Oa)
des trois
au
visage
Radiguet fit le
portrait en 1842. Cf. Tohetohue, Totika.
—iOta’a
:
maître tatoueur de Ho'oumi
(Nuku Hiva) qui tatoua Tahara ; (W. Handy).
_j
Oupu
pays
vice
eu
ou Upotonohiti : déesse du
des morts qui veille à l'accès de Havaiki
début du XIX' siècle.
au
Parurn
chef du fond de la vallée de
neur
:
Ed. Petit, de passage aux
Paetini, “Piteenee”
Vahiné
:
Ha’apa
ou
qu'elle soit la fille de
il semble
Tapu Hitutini, fille aînée de
Mautai et de Tahia
_i
“Patekee”
ou
Patiki
en
fit le
portrait entre le 19 août et le 2 sep¬
tembre 1814.
—I
Patnpe
: homme dont K. von den
photographia à Puamau (Hiva Oa) les
Steinen
Akapehi, partie de Taiohae où D. Porter s'éta¬
blit. En 1813, cette "élégantejeune fille d'envi¬
tatouages du dos et du bras.
—iPantn Teikiheekna
beaucoup plus pâle de teint qu'à
18 ans,
compagne
d'un de
majestueux" devint la
officiers. Plus tard,
ses
J. Dumont d'Urville la rencontre
femme de 30
environ, d'un
ans
:
"C'est
une
embonpoint
Taiohae, décédé
en
1997, qui
:
grandes mémoires de cette vallée
dernières
(Nuku Hiva).
-J
Pein Tataikna
(Hiva Oa)
:
habitante de Puamau
jambes furent tatouées, alors
; ses
qu'elle avait 25
bras étaient couverts d'un
merveilleux tatouage, hiéroglyphes bizarres,
poissons fantastiques, arabesques uniques
sans type nulle part, dessinés purement en
belles lignes bleues sur sa peau lisse. Sa
majesté fut très affable à notre égard et nous
mère et Tookohe. Elle avait 50
épaules et
ses
laissa admirer et toucher à volonté
sa
parure
ineffaçable". En 1839 elle recevait les mission¬
naires
catholiques dont le père M.G. Mathias.
Elle semble être née
55 et 60
E.A.
ans.
vers
1798 et mourir entre
Goupil,
dessine un por¬
le 3 septembre 1838,
en
publié dans l'Atlas de J. Dumont d'Urville.
E.Le Guillou, de la même
publie une version
—t
Pahatai
ou
un peu
expédition,^ en
différente.
Pa’ahatai
clans de Puamau (Hiva Oa)
:
des
un
qui, à la suite des
21 et céda à
mémorable, unissant pratique¬
Hiva Oa. Pueu,
leur dernier maître tatoueur,
fut, par le biais de ses enfants, un des impor¬
informateurs de la
Bayard Dominick
outils sont conservés
Bernice Pauahi Bishop Muséum.
Expédition
_i
; ses
Palm Honn
ou
“Pahonhonon”
frère du chef Honu que rencontra
Tahuata,
en
curer
au
frère de
ans en
sa
1920-
filsde chef avec Tiu, pour qui
cours
se
joignit. Ce n'est qu'au
Kena
des séances le concernant que
qui les rendait insuppor¬
usait de la formule
tables, afin d'être tatoué à son tour.
_i
Penapena
chef de Hakahau (Ua
le
:
Pou) dans les années 1920, tatoué par
maître Kaioho et ami d'enfance de Samuel
Kekela.
_i
Piaehua
de
Jonquières fit le portrait à Hiva Oa, lors du
_i
marquisien dont E. Fauquç
du "Cuichen" entre 1880 et 1882.
: un
des plus grands maîtres
passage
_i
:
Piko
Hapa'a (E. Berchon)
des
Poe Ei Nni
Il fut le 1" à
se
:
suivi par
son
d'autres. Âgé de 29
révoqué
pour
il tatoua
chef investi de Atuona.
faire tatouer
défenses administratives, et
fut
;
épouse de Temoana.
pour
incitation
malgré les
exemple fut
ans en
1887, il
au tatouage et
diverses raisons plus importantes.
Pohn
légendaire né à Hekeani
les sports. Il était
le 13' enfant et dernier fils de Apo Apo et de
_J
:
héros
(Hiva Oa), doué pour tous
:
J. Cook à
1774 et père de "Timoteitei". Il
qu'il était allé se
:
auxquelles Kena
Tahia Oko,
les clans de la côte nord-est de
un
organisées les séances de tatouage
furent
tatoueurs
ment tous
Kaee,
l'expédition du Bishop Muséum
—iPekaha
à la fin du XIX' siècle le seul de cette vallée.
Naiki, ils les chassèrent lors
ans, par
des ornements familiaux.
multiples déchirements que connut lîle, resta
d'une guerre
de
conteur
figure parmi les
majestueux et ayant la peau assez blanche ;
ses
chef d'une
:
lequel J. Shillibeer,
avec
Kiatonui. Elle était chef de Hikoei et de
ron
en
qu'il vit l'épisode de la
personne écartée d'un plat de popoi parce
qu'elle n'avait pas la main droite tatouée.
lieutenant du "Briton", se lia d'amitié (ikoa), il
P
_j
gouver¬
Marquises
1881-82. C'est chez lui
vallée de Taiohae
fut tué à Nuku Hiva alors
W. Handy rencontra à Ua Huka.
Opehue
lui permit
pouvaient accéder "que ceux
beaucoup d'hommes à leur ser¬
et beaucoup de cochons".
qui... ont
tants
O Kaee Pehevai
que
tache pour qu'elle
baigner dans son lac et de vivre sur ses
se
Ennemis des
maître tatoueur
:
Oihi Mei
récit de Teahi
_i
marquisien caractéristique de la période
en
une
entièrement tatoué et dont M.
:
charnière où les tatouages
taient
principal de Hanamenu (Hiva
Te Hono Hokati de Hakahetau (Ua
corps.entiè-
fait libre de motifs tant féminins que
Muhaoe
Oaterea
composition
masculins...
_i
H. Melville
O
_j
lée les jambes
traditionnelle de tapa.
“Mounatini”
rement
que
nom
pelait Tahuahi.
1893.
de Hanaiapa (Hiva
Oa) photographié en 1897-98 par K. von den
_i
chef
Oa) où eut lieu
ropéenne, ce qui n'empêch(ait) pas quil soit,
comme ses
au
:
toujours strictement vêtu à l'eu¬
haute taille...
mari fut
son
trait, entre le 26 août et
M. Radiguet.
par
—i“Noomai”
du chef principal
principal de
des fils de Kiatonui et chef
Taipivai (Nuku Hiva), à l'époque du
l'habitude... (au) port...
Tookohe, de Vaitahu (Tahuata).
1880.
vers
:
tion, relevée par K. von
vie
l'oiseau, lors
costume de danse de
na, en
_j
son
"Souviens-toi de Nuku Hiva"
un
Taiohae
père Petithomme quil fallait que le corps de
terres où ne
qui lui étaient propres
époux Ivieinui,
tatouage. Taetanani,
_i
Handy rapporta qu'il avait
; les fem¬
mes y étaient tatouées sur les fesses et autour
du front si elles pouvaient le supporter.
—I Naonuguheva : surnom
donné à
"Timoteitei", au sens approximatif de :
informateur de
oa ; son
un
épouse de lotete, expliqua en 1847 au R"'
apprend qu'il
des motifs
à
nom
de
Hapa'a de l'intérieur des terres,
nomme
sur
Havaiki a'o
son
Huka, Ua Pou, Nuku Hiva et Hiva Oa. Un
(Nuku Hiva). A l'époque de D. Porter, qui le
,
important clan disséminé
:
ou
Omu-
ou
"Tahedeiyo" du clan des
était le fils du chef
Naiki
meitai
donne
N
_J
Montai, “Mouwateie”
dei
du père S. Delmas de 1927.
guerre contre
lesTaipi.
_i
vrage
Porter entre octobre et décembre
né pour
1813. Il
M*' T. Jaussen et publiés dans l'ou¬
sinés par
pro¬
du safran cuit, ‘eka moa, d'où le tatoua¬
Nana li. De cette union
enfant
naquirent un premier
qui n'avait que la poitrine, un autre qui
n'avait que
nez, un
des côtes,
un
qui n'avait qu'un
autre le rire ou la luette... et ainsi
jus¬
ge
imposé à son fils.
qu'à la naissance d'un enfant normal, Pohu
_]
Paieua
Makaioma. Prenant
:
marquisien dont le lieutenant
de vaisseau E.
Fauque de Jonquières, de pas¬
sage sur
le “Cuichen" entre 1880-82, fit le
“Pakauoteii”
nom
ses
frères et
sœurs
dans
panier, il participa à de nombreuses com¬
pétitions et, grâce à eux, en sortit toujours
vainqueur.
portrait.
_i
un
ou
Pakou Tei’i
:
probable du père de Temoana ; il était
_J
Poikeho
;
maître tatoueur de Puamau
(Hiva Oa) qui avait tatoué
les jambes d'un
291
Te Patu Tiki
Tatouage
L’Art du
•
Iles Marquises
aux
P
T
quarantaine d'années qui
homme d'une
habitait
ftanaupe (Hiva Oa).
PO ’ino ’ino
_j
Tepoinoino
ou
:
héros
dont la fille, Haua'i Nu'uhiva, fut tatouée par
petit-fils, Haka Pua, était luiremarquablement tatoué.
Hamatakee. Son
même
“Poopie”
_J
Marquisien rencontré
:
habile... Quand arriva à Taiohae l'un des
grands touhouka (tuhuka) du
par
Hapa'a (Nuku Hiva)
ment pour
elle, Poutona déserta bien vite
l'atelier du
premier
second mais elle
té, à
portrait fut exécuté lors du
amie) et à
Porioho
—i
passage
du
Reigersberg" (15-26 avril 1825).
ses
relations
sa
qu'à sa grande beau¬
avec
Taiaoko (parente et
réputation d'esprit... de vaincre
se
situait
qui il éonfia nombre d'informations sur les
—1
Putouhitu
accompagnées de réflexions
qui...
se
fai¬
prier et refusait des clients." Cet épisode
sait
W. Handy et à
motifs anciens,
envahir celui du
pour
dut
ne
la résistance du tatoueur émérite
vieux maître tatoueur de
:
'Omoa (Fatuiva) que rencontra
la cheffesse Taiaoko
que
(Tahia Oko)... avait fait demander expressé¬
le Hollandais C.P. Troost à Nuku Hiva, dont le
"Maria
plus
Piko des
pays,
mars-avril 1844 (E. Berchon).
vers
“Putaihitu”
ou
homme de Ua Pou dont le
visage,
en
:
particu¬
Petithomme rendait visite à la "reine"
de
ta
son
garda durant 30 jours,
ses doigts, la peau du
mort à mesure qu'elle se détachait. Je lui
demandai, depuis, la raison de cette étrange
cérémonie. Elle me répondit que c'était pour
effacer le tatouage". Cf. Oupu, ua ho'e te ki'i.
—i
Tafati : clan d'une vallée au nord de
Hiva Oa entre Hanaiapa et Hanatekua. Il se
distinguait des autres par un langage différent
et parce qu'il ne se tatouait pas (W.P. Crook).
cabane où elle le
sa
occupée à enlever de
Taliamatakee
_i
importantes sur le tatouage en général. Selon
lier, fut tatoué par Kahutoua, maître de
du tatouage, aux
lui, les maîtres de Hiva Oa allaient enseigner
Hanaiapa (Hiva Oa).
_i
dans le groupe
nord, d'où l'insistance de
Robinson
style dominant des derniers temps de cet art.
_i
Les autres îles furent moins visitées et les
Dublin
tatoueurs
devaient
se
cacher pour
pratiquer.
—I
Robarts
difficiles à déchiffrer).
décembre 1798
te mau
a
:
jeune héros d'un
H. Lavondès,
récit recueilli, à Atuona par
auprès de Ha'apunui. Ses parents partent sur
les hauteurs chercher des kuku dont les
plumes orneront
son
pa'eku'a
pour
les fêtes
présentation de ses tatouages.
de
Poufau ; expression, notée à Puamau,
_i
pour
au
la seconde partie des fêtes du tatouage,
cours
tama
laquelle le jeune fils de chef,
de
haka'iki,
un nom
ou
Puamau
—1
Oa pour
de notable, 'opou, recevait
de dérision
:
:
patiki.
vallée
au
laquelle huit clans sont connus, dont
Il arrive
1771.
sur
une
de
ses
lui donne
épousant
filles dont il
Installé à Taiohae, il
et
en
baleinier\"'Euphrates".
le
une
ne cite jamais le nom.
pilote les navires, ce qui
position clef entre Marquisiens
étrangers. Ses préférences,
tant
en
qu'Anglais, sont très marquées et amusèrent
l'expédition de 1804. Il
les membres de
détestait J.B. Cabri, en tant que
"Nous venions de
débarquer
au
Nuku Hiva. Je n'étais pas peu
je
ce
:
étonné lors¬
Pahatai restent les seuls à occuper
passage
de K.
von
la vallée au
den Steinen. C'est,
pour
Pueu
:
dernier maître tatoueur des
Pahatai à Puamau (Hiva Oa). Selon son
ce
derniér que
mes
mains des
C'est à l'épouse de
le Bishop Muséum acheta son
matériel de tatoueur.
_]
Putatouaki
:
Hakaui (Nuku Hiva) dont
Fatuiva ;
auprès de lui, K.
discuter de motifs
_i
Putona
ou
l'épouse était de
von
den Steinen
pu
adaptés à la sculpture.
“Poutona”: épouse de
Haavao Nui Atea, son
fils Eriko fut le père
adoptif de Vaekehu (F.W. Christian, 1910).
"Elle... se fit... illustrer presque toute la super¬
ficie de sa gracieuse personne. C'est un
tatoueur de Roua Houga (Ua Huka) qui avait
commencé les piqûres... Il n'était pas très
qu'elle avait 80
1920-21 alors
paepae tapu
S
Tini
:
Cf.
Moana Tini.
jambes furent tatouées
nui. Il semble que sa
:
Elle vivait
porté
sur
les reins
un
:
habitant de Hakahetau
bras
vers
parTa'aoua.
anciens de
par
Tahiei-
ka'ake hope très voisin
du sien. Sa mère était la fille de Moana Tini.
Tahia
elle est
Oko
à
sa
main droite.
Tahia Tahaani
rang
Hapatoni (Tahuata),
aux
oreilles
de
du XIX* siècle
rendait fréquem¬
cette personne
:
important, vivant au
ment à Atuona
cours
se
(Hiva Oa). où elle fut tatouée
parTaipapau de Moea. W. Handy
précise quelle avait aussi les lèvres, les mains
et
les
jambes tatouées ; K.
von
reproduisit les motifs de
Edge-Partington, dans
une vue
par
nom
album, présente
son
des motifs de la
parfois appelée, Apeku'a (Tahia
qui vers 1875 tatoua
sa sœur
Vae¬
auprès de Temoana. Le
se
den Steinen
main gauche.
sa
jambe de 'Tahia-
rapprocher de
est aussi à
K.
:
"Taetanani" et Tahia O
photographiée
von
en
1897-98 à Puamau
den Steinen qui dit d’elle, qu'elle
était la meilleure conteuse de
la
souvenait que
nos regards bien des beautés
seulement lui cachait les reins ;
épaules étaient couvertes d'épaulettes
pagne
tatouées. Elle avait les mains si bien
piquées
légendes qu'il
rencontra.
Tahia Taioa
: orthographe probable
"Taheya Tioa", épouse de Kiatonui ; cette
partie de
lui venait de
son nom
son
qui était
père
un
des
chefs des Taioa de Hakaui. Les membres de
l'expédition de 1804 la rencontrèrent et rele¬
vèrent les
tatouages d'une de ses mains. Une
des filles de Kiatonui, née
en
dehors de cette
unioTij*portait aussi le nom de Tahia Taioa.
_i
:
reine "livrait à
car un
ses
tatoueur
por¬
tante, Eri Vaekehu, ait
Commandant F.X. Caillet
(Ua Pou) qui avait été tatoué au
:
photographia les deux
1897 et février 1898,
faces de
Te Ani,
ans.
ensemble de tatouages
un
den
von
Steinen. à Taiohae (Nuku Hiva) entre août
Kahee
o
jusqu'au fond de la vallée. Elle
cascade
kehu lui succéda
Ta ’aoua
mars-avril 1844, par
bles, évoquées pour leurs tatouages :
près de la cascade
Apeku'a). Lorsqu'elle mourut,
T
_J
en
Piko, célèbre tatoueur des Hapaa.
_i Tahia
Piamahako : K.
petite-fille
première épouse de
Temoana dont elle eut un fils, Moana Tini,
Moana
Ta ’ainunamu
notamment tatouée
celui de deux autres personnes remarqua¬
(Nuku Hiva) que rencontra W. Handy en
_i
_J
Tahia
bras seraient
son
qui tatoua à
"princesse" de Hakaui
fille de Marianne,
sur un
main et
copiés par nos statuaires." Tahia Oko fut,
l'épouse de lotete
ou
sa
La jambe de cette femme est
sa
tanani". Ce
maître tatoueur
Tahia Kahee
l'île ; ses
1875
chef et tatoueur de
_j
tait
petit-
en propre.
de Ua Pou.
corps.
"Matohomo" (Mate Omo ?)
fils, les tatoueurs avaient des motifs qui leur
appartenaient
;
tuhuna de Nuku
Hakaui (Nuku Hiva) Tahia Kahee,
çais. Je lui posais
Stanislas
autre
un
deTemoana.
siennes. Je devinais
_]
un
Taheinui
à
son
ravissante,
Kahee dont les terres s'étendaient de cette
Handy et R. Linton collectent le plus d'infor¬
—I
Hiva et à
_i
recours
de
Son visage
pas.
l'essentiel, dans cette partie de l'île que les
mations et de matériel.
également
cérémonie
sans
qui lui cachait les traits.
qu'il était le garçon fran¬
froidement quelques ques¬
tions. Quand je fus à peu de distance, je vis
ua autre blanc venir... Je fus informé qu'il
était anglais et je pris la liberté de lui parler."
sacrifiée à Puamau (S. Delmas, 1929). Les
de
Taiohae, Otaa de Ho'oumi pour le visage, il
eut
considérer, elle relève
tapa et découvre toute la richesse des formes
de
Mahéono, capturé par trois guerriers Pahatai,
me
cachette, entre 1880 et
en
1890. Ses tatoueurs furent Timione,
travail
un
lui demande de le
on
_i
Lorsqu'il parla je retirais
offert aux dieux. C'est la dernière victi¬
moins
ou
admirable. Quand
; on ne
regar¬
les Naiki et les Pahatai. Au début d'avril 1880,
y est
premiers motifs
plus
Dennoana roi de "Nou Hiva" est
l'approchait qu'avec infiniment de respect.
Son nom rappelle ses liens avec le dan des
le connaissais
ne
était tout tatoué
Français
sud-est de
prit la main. Je le
personne me
dais mais
la
c'est la personne
ans,
tatouage de la reine Tahiaoko, femme de
"Le
_i
1841, il habitait Taiohae
en
la Bayard Dominick Expédition. Il reçut
vers 1860 et les autres,
par
ses
Marquises
aux
il s'allie à la famille de Kiatonui, en
qu'une
nord-est de Hiva
irlandais de
:
d'origine écossaise, né
marin
:
vers
Pota
Collins
ou
protectrice
Marquises.
né
:
divinité
:
plus âgée, entièrement tatouée, rencontrée
qui résidait à Tahuata en 1837.
Cf. Poikeho (dans les deux cas, les noms sont
_i
Tahara
(Nuku Hiva), A 80
R
Handy à faire du tatouage de Hiva Oa, le
W.
deuil
(lotete)... La reine le reçut dans
corps
son
en
mari, il fut témoin de ceci : "on appor¬
Tahia
Tapu Hitutini
:
orthographe
probable de "Tahhatabbu Fettutinne", fille
aînée de TahiaTaioa et Kiatonui. Elle serait
née entre 1720-30 et était
particulièrement
tapu, vivant à l'écart, entourée de toutes
sortes
fille
de soins,
sur un
préférée de
"régnait"
sur
paepae tapu ;
c'était la
grand-mère Puahaii qui
sa
Meau et Hoata, à Taiohae. Son
époux aurait été Mautai et leur fille : Paetini.
—I
Tahiatutuaki
: nom
marquisien de
Marianne, fille de Stanislas Moana Tini,
sœur
qu'on aurait juré des gants ; ses pieds, de
même, se distinguaient par la finesse des
de Eri Vaekehu,
capitaine H.W. Bruce,
tatouages ; sur ses lèvres on avait tracé des
cinq enfants dont Stanislas, chef du district
de passage en
de Taiohae de 1964 à 1972.
le contour de la bouche.
_i
reine
août-septembre 1837, reçut à
r"/mogène'' la famille "royale" : "La
était magnifiquement et tout particuliè¬
lignes courbes en bleu, suivant verticalement
bord de
lignes dessinaient la taille, s'élevaient
Taainunamu de Hakahetau (Ua Pou).
_i
Taetanani
:
épouse de lotete, chef de
Vaitahu (Tahuata). Le
rement
tatouée, même
avait de beaux yeux,
ainsi que
sur
les lèvres. Elle
très noirs et étincelants
de très bonnes et belles dents
blanches". En 1847, le R”'*
père Amable
sein
:
Quelques grandes
du reste toutes les femmes de
ont ce
ces
au
pays
tatouage bleu uniforme". A la même
époque, Mme de Dombasie et Edmond
Ginoux de la Coche sont reçus par
la reine
:
Hiva). Elle
ha'atepei'u de Hakaui (Nuku
disparut avant
Tahiautooho
son
: nom
père, laissant
marquisien de
Sabine, épouse de Moana Tini. Elle est mère
de Tahiatutuaki et d'Eri Vaekehu.
-jTahipani : célèbre pour sa haute taille,
son
sabre d'abattis
"qu'il tenait toujours soi¬
gneusement aiguisé" et ses tatouages qui le
Index des
•
noms
propres marquisiens
T
T
couvraient de la tête
vers
_i
pieds
aux
;
il habitait
1940 Hakamaii (Ua Pou).
Tahu
protectrice des jeunes
divinité
:
apprentis, du moins à Puamau (Hiva Oa)
cf. Uta
_j
Pupuke.
Tahuahi
Oihi
;
tatoueurs
"L'allumeur du feu", avec
:
des deux vieillards
un
de Teahi
Puaikl à Atuona (Hiva
a
Oa).
_i
Tai
e
vau
habitant de Hanavave
:
(Fatuiva) dont le tatouage
du visage fut
reproduit par K. von den Steinen.
_i
Taiohae
par
la caldeira d'un
ancien cratère où convergent sept
occupées, autrefois,
par autant
vallées
de tribus ; les
étaient le ramage dominant. J. Roberts
y
séjourne plus de 4 mois
E.
Fanning
1798
en
y
A.J.vonKrusenstern
Kiatonui. D. Porter
en
en
1792
dépose W.P. Crook
en
fait,
en
1813,
y
une
ne
_i
du
sacrifices humains offerts
dont la main était tatouée et dont l'avant-bras
nées plus générales et un aperçu de l'ancien
style Komo'e. Comme Kahi, sa contribution à
cesseront
de
le biais de K.
irremplaçable.
savoir, par
Tauata^a
_j
Teahi
fortifie
Son tatouage
—iTeAo
K.
von
par
une
en
s’y relayer car c'est
ma'ître tatoueur de Moea
Taipihuu : jeune
du visage fut reproduit
par
rencontré à Nuku Hiva
:
l'abondance
de
tatouages
ses
par
cf.
;
Teato
_i
orthographe parfois usitée pour
:
désigner le chef de Ua Pou, Heato.
Tefio
_i
son amour par trop
d'incartades et
le surf, il la
un
goût trop prononcé
reconquit grâce
pour
au tatouage ;
cf.
de motif vai '0 Tefio.
Tehono Hokati
—1
d'absences,
cette personne
plus de 70
le
:
nom exact
de
de Hakahetau à Ua Pou, âgée
lors du
de la
homme tatoué,
bastingage dans la baie de
Hanaiapa (Hiva Oa). Son portrait fut dessiné
par E. Fauque de Jonquières sur le “Guichen",
Bayard Dominick Expédition, n'est pas tout à
fait sûr. Arrière-grand-mère de Heeatu, elle
de passage entre
fêtes de
_i
accoudé à
_j
un
Takao
1880 et 1882.
habitant de Puamau (Hiva Oa)
:
du dos sont reproduits par
dont les tatouages
K.
_i
von
den Steinen.
Tamati
était le
frères
cadets
de
épouse s'appelait Kamohei. Il
préféré de
sa
mère et possédait plus
aîné. Il avait le visage orné
de bien que son
d'un mata toetoe et était chef d'un groupe
reconnaissable à
_]
Taniha
motif.
ce
cf. Moana
:
Tini.
—I
Taniha
Huka), tatoué
lorsqu'il
—I
de Vaipaee (?), Ua
visage, avait environ 17
au
reçu sesTatouages aux jambes,
Pou. Il avait 64
du
garçon
: ce
Bishop Muséum,
Tapata
Hiva) dont K.
passage
ans au
en
ans
à Ua
de l'expédition
von
1920-21.
den Steinen reproduit le
tatouage du visage.
Tauakaohu : habitant de Hanavave
_i
(Fatuiva) dont K.
le tatouage
_i
von
den Steinen reproduit
de la jambe.
Tauakika
:
von
tatouage. Elle fut tatouée par le
Oaterea et fut la seule
style de Ua Pou
cien
représentante de l'an¬
que
W. Handy
rencon¬
Elle lui fournit de nombreuses informa¬
tions
la
père prépara les
sur
le tatouage
des filles,
en
particulier
préparation de l'encre, du tapa et de l'abri,
maître tatoueur de ’Omoa
den Steinen
;
il lui donna
éducation
_j
de
jeune frère de Miriamma, et
:
jeune tatoueur.
_i Temoana
de l'occupation française (1842-
du temps
des
humaines avaient été
eut
naissance
sa
1821. Il était
en
un
petits-fils de Kiatonui et épousa successi¬
vement
un
deux
sœurs :
qui il
Tahia Oko (avec
fils, Stanislas Moana Tini) et. à la mort
1842, la France
prenait possession du groupe nord de l'archi¬
en
autres
Mais G.Cuzent rapporte que
Temoana avait pour
Temoana.
qui signifie grande
nom
immensité... fut
qu'il fit
cela des raisons incon¬
Marquisiens : "Le roi de lîle...
des autres
pable
appelé ainsi
Angleterre,
en
suite d'une rébellion dont il
envers
mer,
mémoire du
en
1837, à la
en
rendit
se
cou¬
les trois chefs... Niehitu, Vava i
(Nuku Hiva) et chef dans les faits depuis que
ses parents. Il fut contraint de
réfugier surjjn navire anglais le "Royal
Sovereign" qui le conduisit à Londres
les habitants de Ha'avao avaient déchu le
{Central School of the Bible Society).
ou
:
prêtre très influent de Ha'avao à Taiohae
leur. D. Porter
laisse
nous en
un
portrait des¬
siné entre fin-octobre et mi-décembre 1813.
_i
Teiki
o
Pua
:
maître tatoueur de
bois de bras tatoué
Steinen. Il
reproduit par K.
von
den
pourrait être également l'auteur
des dessins collectés par
A.Seale auprès
"d'un ancien tatoueur de Anaho" (en 1902).
^
Teikipa^anui
; célèbre tuhuka o'o/co
fit part
au père Pierre de nombreux souvenirs des
temps anciens. Sa fonction en faisait le gar¬
dien de la mémoire de
son
clan, mais aussi le
nui et Pakoko
se
Comme il était alors très
Temoana,
je^une,
pendant la traversée,
laver la vaisselle.
ton revint à
alors
en
on
utilisa
lui faisant
Lorsque cet illustre marmi¬
Nuka Hiva. son oncle Niéhitu,
qui
gouvernait la tribu de Tels, lui remit ses
comptes de tutelle ainsi que le pouvoir.
Temoana, le
"sauvage tatoué" qu'on avait
deux pences, ayant
montré à Londres pour
conservé
aux
yeux
de son peuple
tère indélébile de "Nui Akariki"
retrouva, avec le trône, tout son
_i
Teupoo
(Hiva Oa) qui
passage
^^Tetouha Tetini..,^’
chacune de
ses
:
son carac¬
(grand chef),
prestige.
il
"portaitsur
fesses des bonshommes
singuliers d'une hauteur de 30 cm envi¬
principal ordonnateur des cérémonies où laïc
assez
et sacré étaient intimement mêlés. C'est de
ron..." (E. Berchon).
K.
par
von
d'évangélisa¬
: femme originaire de Puamau
habitait Hane (Ua Huka) lors du
de l'expédition du Bishop Muséum.
âgée de 59
Elle était alors
par
ans et
avait
eu
les
le tuhuna Tookohe de
Vaitahu (Tahuata).
‘^The lora
tattoo
”
fantaisiste
: nom
H. Melville, dans "Omo'o", à la
donné par
période où le chef "Noomai" (à Hanamenu,
organisa, à la suite d'une grande
Hiva Oa)
disette, des cérémonies de tatouages offer¬
tes
personnes sans ressources.
aux
—iTiha’ehitu
tatoué
au
:
habitant de Ua Huka,'
bras par un
tuhuna de Vaipaee (Ua
Huka) ; (W. Handy).
_i Tiki ou tVi :
cf. glossaire des noms
communs.
homme de taille
il était bien consti¬
tué, sa tête à l'expression ouverte et franche
garnie d’une chevelure frisée... Il n'était
tatoué que sur les reins" (F.X. Caillet, en
1843). Il fut baptisé, du prénom de Charles,
en compagnie de Vaekehu et de 62 parents
et alliés, le 29juin1853. Les tapu furent tous
abolis à cette occasion. Il décéda de pleuré¬
sie en septembre 1863, avant Vaekehu.
E. Berchon pensait que le tatouage n’était pas
du goût de tous, d'après ce que Temoana lui
tatouages.
Tei’i Tauata^a
_i
_i
un
épouse
tion.
chefs. "C'était
avait dit.
inscription, relevée
une
présence de Temoana et de quelques
moyenne pour ces pays,
nues
portait
den Steinen, hostile aux efforts
_i
principal de Taiohae,
chef
:
48). Cinq victimes
voyage
^^Taivattaa"’
soeur
:
prêtre Taua Pupa, de 'Omoa à Fatuiva,
jambes tatouées
épouse.
Temaki
res¬
d’informations que son
plus jeune
son
pectueuse de la tradition le lui permettait. Il
autant
vingtaine d'années
W.P. Crook, une
fa'epo'a, où vivait la famille de la jeune fille, le
qu'elle subisse ses premiers
temps
(maître de cérémonie) de Taipivai qui
(Fatuiva) auteur de planches modèles à l'in¬
tention de K.
son
passage
-Anaho (Nuku Hiva), auteur du modèle en
habitant de Hakaui (Nuku
:
lorsque
ans
son
ans
_i
Stanislas
ou
avait 12
tra.
des
: un
Kiatonui ; son
de
envi¬
ans
auparavant, mentionne "Teiebo" (Te Ipu ?).
pel,
cousine et épouse de Kena.
:
prince de 8
un
de celle-ci, Vaekehu. Le 2 juin
"Toohoorebooa".
pas¬
chapelain du “Vincennes".
Stewart,
sacrifiées à
Fanning et W.P. Crook, il les frappa
nom
:
cycle de Fai.
fera l'élu de
en
den Steinen.
attention.
(HivaOa) qui tatoua TahiaTahaani et Hiaotiu.
originaire
habitant de Hakahetau(Ua Pou)
:
^^Tearoroo^’
_j
des meilleures baies de
Taipapau
héros
:
resplendissant
dont le tatouage
teur C.S.
ron.
dieux.
juillet et août 1829'pour le
Taiohae entre
fils de Kiatonui et de la
Ku'a'lti.
Ayant perdu
_i
Puaiki
a
Polynésie
française. En 1842, la France s'y installe,
mais Tahiti retiendra plus totalement son
une
(trans¬
Porter) : cf.
'^‘‘Tawattaa^^
ou
aux
Ipu : guerrier Tei'i. dessiné à
Te
_!
Temoana, était alors
nom par
Tei'i Tauata^a.
_i
ce
den Steinen, est
von
position du
;
base
station nommée Madisonville. Les navires
escales
viennent la plus grande partie des
informations concernant le déroulement des
;
1804 rend visite à
anglais et
les baleiniers
contre
lui que
des don¬
d'Atuona (Hiva Oa). dans le
"capitale" administrative des
:
Marquises, constituée
Tei'i y
composi¬
la conservation et la à transmission de
Mei, c'est
Tetua Ha^a O Te Hono
lui transmis de nombreux motifs et
tions dont il était l'auteur ainsi que
Timao
visage
à Ua Huka ;
_J
qui fut tatouée au
de Puamau (Hiva Oa)
(W. Handy).
:
personne
par un tatoueur
Timione
maître tatoueur
:
qui tatoua
Tahara de Taiohae (NKH).
_i
^^Timoteitei”
(cf.
Timaotete
ou
H. Le Cléac’h), dit John
Butterworth
:
ce neveu
de Vaitahu, â Tahuata,
était le fils de Pahu Honu
tomba dans
un
du chef Honu
naquit
vers
qui.
1783. Il
vers
1784,
guet-apens, à Nuku Hiva,
chercher du 'eka moa.
violente et de l'esprit
de vengeance qui devait l'animer, il reçu sur
le visage, ainsi que d'autres membres de sa
famille dont sa sœur, la marque de ceux qui
avaient tué son père. Son portrait fut dessi¬
né, peu avant sa mort, à Londres, en 1800,
alors qu'il devait avoir environ 16 ans. Son
histoire fut publiée par les missionnaires de
la London Missionary Society, à laquelle
appartenait le R''‘^ W.P. Crook qui l'avait
emmené en Angleterre.en 1799, sur le "John
alors
qu'il était allé
En souvenir de
y
sa mort
Butterworth".
^Tinitehitu
:
elle
résidait
à
Taipivai
(Nuku Hiva) lors du passage de l'expédition
Bishop Muséum ; elle avait une main
Tohuku Teiehitu qui avait fait son
apprentissage à Tahuata.
-J
Tipeke ^ou mio : tohua de Hoho'i, à
Ua Pou, proche du littoral où se rencontraient
les Tavaka de Hoho'i et les Ka'avahope'oa de
du
tatouée par
Haka'ohoka, et dont la tradition rapporte que
l'accès était interdit à
ceux
qui n'étaient pas
tatoués.
Tiu
un chef d’Atuona (Hiva
des séances de tatouage
pour lui et son frère Pekaha, auxquelles Kena
s'était joint par ruse. Tiu personnifie la force
-J
:
son
père,
Oa), avait organisé
^93
Te Patu Tiki
Tatouage
L’Art du
•
aux
Iles Marquises
T
w
impétueuse du vent du nord et
d'abondance liée à la
messe
Toainunamu
_i
qui^
maître tatoueur
:
Oa).
le
:
plus âgé des trois chefs
de Hanamenu, à Hiva Oa.
qui
1842 fut
en
M. Radiguet. Cf. Opehue, Pi'ina,
dessiné par
Tohuku Teiehitu
:
tatoueur
formé à
visage
en
au
présence de M. Radiguet dans les
années 1840.
Tona ania
_i
: surnom
de tatouage, pati-
ki, donné à Kena lors des fêtes de présenta¬
tion des
jeunes tatoués : koina tuhi ti'i. Il est
parfois traduit
comme un
"qui
par
beaucoup pleuré
a
nourrisson".
“Too/ioorc6ooa”ou“7earoroo”
—1
important, qui semble avoir
personnage
assumé,
au
;
moins provisoirement,
la respon¬
principal à Taiohae. Le capi¬
taine E. Fanning le rencontre le 29 mai 1798 à
sabilité de chef
"Paypayachee" (sic. Taiohae), "Nuggoheeva"
(Nuku Hiva)
quelque
droit et
294
"le régent... était un homme
:
au-dessus de la
peu
son
possible
pour
_j
Tookohe
:
propres
ses
maître de Vaitahu
(Tahuata)
qui tatoua les jambes de trois femmes de
Puamau
(Hiva Oa) Napueua, Peiu Tataikua et
Teupoo.
_i ^^Toomova^^
chef secondaire et aussi
guerriers de la vallée où J. Coulter
chef des
situe
:
ses aventures ;
il était son ikoa. Son
pourrait correspondre à To'o Mou'a
K.
_i
von
nom
ou. pour
:
le
portrait
en
dont M. Radiguet fit le
1842. Cf. "Noomai", Opehue,
Tohetohue.
(W.
_i
au
au
visage
:
habitant
par un
de
Ua
Pou
tuhuna de Ua Pou
;
légende raconte qu'il avait été
Kopuhoroto'e, une vehineha'e qui
pris les traits de son épouse, Maiotera.
Tutia : homme dont K. von den Steinen
Touiha
:
par un
le corps
entièrement tatoué en s'inspirant
des premières gravures sur
l'archipel. Ce tra¬
vail fut exécuté par un tatoueur samoan.
femme très bien faite,
avait les mains merveilleusement tatouées,
ainsi que presque toutes
_J
Tuuakeena
65
ans
femme
âgée d'environ
de l'expédition du Bishop Muséum
passage
en
:
qui habitait Atuona (Hiva Oa) lors du
elle était tatouée
1921 ;
aux
jambes et aux
oreilles, notamment.
_]
Tuumea
habitant de Ua Pou qui fut
:
tatoué par un
tatoueur de l'île et dont les
tatouages des mains étaient comparables à
ceux
Kiihapani, également de Ua Pou.
de
U
les parties de
royale personne. Aussi se montrait-elle jadis
avec
orgueil... Mais, depuis sa conversion,
l'évêque lui avait sévèrement interdit ce genre
d'exhibition. En sa qualité de médecin de la
reine, notre collègue nous mena chez Vaekeu
de laquelle il sollicita, en notre faveur, la vue
de ses tatouages les plus secrets. Après avoir
instant
un
hésité, la reine demanda à son doc¬
répondait de notre discrétion
teur
s'il
pas
dire à Dordillon" murmura-t-elle à voix
basse, tout
Uhi
os
d'albatros, de Mataora. héros du tatouage
locuteur. Dénouant aussitôt
en
Nouvelle-Zélande.
sant
_j
Uitete
recouvrait
Mataora
le tatouage
:
nom
du
peigne,
en
habitant de Ouia (Fatuiva) dont
:
du visage fut reproduit par K. von
Teiefitu Grégoire, Noël
Uma
mémoires
_J
:
remarquable, parmi les grandes
conteur
vie de Tahuata.
encore en
Vraria
inquiétudes", répondit notre inter¬
sans
femme qui
:
nous
dit-elle alors
Hootio.
nous
met pas
de décrire d'une manière minutieu¬
deux "reines" ; l'une étant la
plus
connue
Temoana, chef principal
de fut nommée,
en
par
petite-fille de
était l'épouse de
de Taiohae ; la secon¬
1880, chef de Vaitahu
D'un
premier mariage
enfant. A la mort de
sa sœur
avec
Tahia
Oko, elle épousa en seconde noce Temoana
et
Upoko
Vahana
von
bien
que
den Steinen releva et
_i
Vaikau Haka’iki
un
maître tatoueur
qui fournit à K.
de Hanavave (Fatuiva)
den Steinen
:
certain nombre d'informa¬
tions et de motifs dont celui
et
nom
von
qui porte
qui devait faire partie de
son
son
fond
personnel.
_j
Vaitahu
:
baie de Tahuata
aussi "Madré de Dios"
A.deMendaha y
que
car
appelée
P.F. de Quiros et
mouillèrent, de même
W.P. Cook, d'où le
nom
de "Resolu-
tion's
Bay". Elle dut sa renommée à la quali¬
donc de les protéger, des
té de
son
M®' R.l. Dordillon et G. Winter,
parti.
personnes tels
un
le mot
vahana signifie homme, époux, il s'agit d'une
:
adopta Moana Tini. Elle "fit ikoa", afin de
les rendre tapu et
soldat
vosgien qui laissa des souvenirs très
intéressants.
Baptisée,
avec son
mari, le 29
missionnaires de
Society de
en
“Vavanouha”
—J
de Mate Omo
qui,
lesquels s'était
jeunesse,
chef, à Taiohae, frère
:
1838, monta à bord de
Dumont d'Ürville fit une
nom est peut-
version déformée de Vava i nui,
une
"Vava le
_i
mouillage, et ses chefs en tirèrent
grand".
“Véahitou”
chef de la vallée d'Hi-
:
koei, à Taiohae, il avait adopté deux soldats
d'infanterie de marine : W. Leblanc et son ami
Jullien (1842-48). C'était "un homme taillé
Hercule. Son tatouage était
en
Vakauhi
:
héros
légendaire de Ua Pou
d'une beauté
remarquable. Comme guerrier, il était
redouté de toutes les tribus de ITIe, même
des fameux
Taipi. L'amitié la plus sincère
unissait à lui ; de son côté, il nous en
nous
témoignait
moins grande, enfin il
d'une prévoyance exception¬
une non
était pour nous
nelle." (W. Leblanc).
Vehine
-J
Tapu Vahi 'Ata I Te
qui portait
:
au
femme de
bras
gau¬
longue inscription mentionnant
filiation, relevée par K. von den Steinen.
che
une
sa
W
Waitangi
par
:
traité signé
en
février 1840
les chefs maoris de Nouvelle-Zélande et
capitaine W. Hobson, représentant la
Grande-Bretagne. Il tendait à mettre un
terme à l'implantation de colons français
le
dans la baie d'Akaroa, où relâchaient les rares
baleiniers s'aventurant dans
blissait
la souveraineté
Nouvelle-Zélande
ces eaux.
anglaise
Il éta¬
sur
la
qui était annexée. En
contre-partie, le gouvernement britannique
s'engageait à
assurer
des maoris
leurs terres, ce que ne respec¬
tèrent
sur
dans
té
le droit de propriété
jamais les colons britanniques. Les tri¬
bus maories
une
se
guerre
trouvèrent alors entraînées
qui dura 10 années. Ce trai¬
enfin, rompait l'accord tacite de non-inter¬
vention
amena
en
qui, orphelin de mère, souffre de l'indifféren-
Missionary
Angleterre.
description enthousiaste. Ce
_i
qui
en
la "Zélée" et dont J.
être
ce
la proposition des
la London
rendre
se
la beauté de
photographia le tatouage des mains et des
jambes. Elle vivait alors à Hakahau (Ua Pou).
porté notamment
l'avait contraint à accepter
_i
femme, dont K.
: nom
des trois chefs, avec
un
:
tatouages, en particulier ceux de la jambe
moins à Puamau. Hiva Oa.
Vaekehu
montra...
tatouage serpentin que la pudeur ne per¬
_i
V
Vava i nui
_i
Hanavave (Fatuiva)
divinité protectrice du
principal assistant du maître tatoueur, du
_i
en
droite.
:
de Vava i nui.
femme du chef de Taiô Haé,
ses
Pupuke
Berchon). Il est possible qu'il s'agisse
Toua Titi Hau Putona
se". Stevenson vanta, lui aussi,
Uta
avec
à l'imi¬
de l'interdit) encourager ses gens
son
ter." (E.
mai-juin 1853 et se souvient que : "Vaikehou,
Huka) lors du passage de l'expédition du
—1
lais¬
également médecin, fit escale
Bishop Muséum. Ses jambes avaient été
tatouées à Puamau (Hiva Oa) par
pareu et
orgueil, le corps entièrement nu, regarde !"...
un
résidait à Hane (Ua
"Tiens,
;
son
gaule de mousseline qui la
tomber la
E. Berchon,
den Steinen.
_j
"Sois
"Lui,
:
regardant craintive...
nous
en
_i
a
sa
chargé de
vieux chef, Vava,
"rebellé" Temoana, dans sa
catholicisme, ainsi que son mari
en
pays
tatouages multiples et qui n'osait plus en (rai¬
intelligente, sachant
enfants, par M®' R.l. Dordillon... Vaekeu
expédition
chef de Taiohae ; Temoana "rail¬
:
autre
un
une
Niehitu et Pakoko, contre
lire, coudre... Elle venait récemment d'être
au
Vava
lait...
lance dans
se
aux
photographia les tatouages du visage et du
mourut
fut le tout premier à avoir
une
:
d'an¬
torse.
et Temaunui.
carrière à Tahiti ; ce
1872.
24 janvier
au
novembre 1850, raconte
en
formes harmonieuses,
et ses
Touahapa'a elle eut une fille, Titahuupoko, qui
Tuhipua loteve, Teve ou
Joseph : danseur marquisien qui fait sa
nées. C'était
convertie
habitant de Ua Pou tatoué
—J
Marquises
avait
tuhuna de Ta'aoa (Hiva Oa);
Handy).
de P. Loti. Ce dernier fit
"Vaekeu... paraissait avoir une trentaine
_j
(Tahuata). La première était la fille de Paetini
Handy).
visage
(W.
séduit par
l'autre. La
Touahoka
tatoué
com¬
maître tatoueur, tantôt comme maître
d'école. La
plus jeune des trois chefs de
Hanamenu (Hiva Oa).
_J
tantôt considéré
:
den Steinen, àTumoa.
Totika
des morts.
pharmacien de Marine de passage
G. Cuzent,
et
pouvoir retrouver son père au
pour
mer
_i
de Moana Tini du 19
ceux
père. Il partage avec Ata des points
son
sa
portrait et releva d'autres tatouages dont
aux
Tuteanuanua
en
de
communs
au
visage et
(Hiva Oa).
de G.Cuzent. Elle
ce
fit en 1848, et 49 environ
F.W. Christian. Son
ses jambes
qu'il était de Puamau
juin 1901.
lorsque Ch.Noury dessina
main droite, s'il le
son
den Steinen et de
ans. en
1823 et aurait donc eut
lors du passage
von
moyenne,...
dépens.
Son visage et ses oreilles étaient défigurées
de tatouages, ce qui était la marque de ses
mérites... Il devait en avoir plus que le plupart
des indigènes que nous rencontrâmes... et
cela avait pour effet de rendre sa peau aussi
foncée qu'un africain..."
visiteurs, même à
ses
ans
contemporain de K.
élégant, d'une force exceptionnelle...
toujours prêt à faire tout
27
en
moment du passage
me
marquisien qui fut tatoué
Vaekehu serait née
aurait eut 25
jeune marquisien pho¬
:
juin 1853, elle mourut à 78
tographié dans l'atelier de F. Homes,
Taipivai (Nuku Hiva).
:
jamais être
grand.
était
Tumamani
__i
Tohutai
ne
pouvait être versé tant
sang ne
car son
son mana
Tahuata et tatoua la main de Tinitehitu de
_i
chef sacré de Tonga qui
:
étaient tatoués ; il est dit
Totika.
_i
tatoué
_!
Tohetohue
_j
_jTu*itonga
présentait la particularité de
visage de Koaruu de Ta'aoa (Hiva
le
tatoua
une pro¬
pluie.
"européenne" dans le Pacifique et
la France à s'installer, aux
Marquises
particulier, afin d'assurer des points de
relâche â
ses
cette zone
du
navires de
Pacifique.
commerce
dans^
Te Patu Tiki
L’Art du
•
Tatouage
aux
Bibliographie
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TA
:
Tahuata
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Fatuhiva
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:
idem, pour 1931
M*'
HVO
:
Hiva Oa
UHK
:
Ua Huka
R”"'
NKH
:
Nuku Hiva
MA
Ua Pou
s.
UAP
:
BPBM
BP
ou
Bishop Muséum : Bernice Pauahi Bishop
Muséum, Hawai'i
monseigneur
:
révérend
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date
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Fait partie de Le tatouage aux Iles Marquises = Te Patu Tiki