O1648_Les Polynésiens, leur origine, leurs migrations, leur langage. T.I.pdf
- Texte
-
JÆ1&
POLYNÉSIENS
Leur
Origine, leurs Migrations, leur Langage
PAR
LESSON
Lie
ANCIEN
MÉDECIN
EN
CHEF
MEMBRE
PUVRAGE
r^ÉDIGÉ
Par
DE
ÉTABLISSEMENTS
DES
d’aPRÈS
LÉ
Ludovic
MEMBRE DE LA
FRANÇAIS
l’OCÉANIE,
DE
SOCIÉTÉ d’aNTHROPOLOGIE
LA
SOCIETE
TOME
^VlANUSeRIT
DK
L'ytOTEUI\
MARTINET
d’aNTHROPOLOGIE
PREMIER
PARIS
ERNEST
LIBRAIRE
DE
DES
LA
LEROUX,
SOCIÉTÉ
LANGUES
28,
ÉDITEUR
ASIATIQUE DE_PARIS,
ORIENTALES
EUE BONAPARTE,
1880
VIVANTES,
28
.
DE
ETC.
l’ÉCOLÉ
^
T.- ào ^
ir4Q'ik2^‘^
POLYNÉSIENS.
LES
absolument
comme
il
se
îles
prononce
polynésiennes. Nous
question (1).
avons
dans l’une
ou
l'autre des
déjà traité amplement cette
Nous pensons avec presque tous les
sont les îles de la Société
129
ethnologues,
que ce
qui ont peuplé les îles Sandwich,
mais aidées parles Tunga ou les
Samoa, de même que nous
croyons qu’elles l’ont été également par les îles Marquises.
Nous avons même cru pouvoir dire,
d’après certains mots,
et particulièrement
d’après le mot Manihini (2), que les Ta¬
hitiens ont dû y arriver les premiers ; mais
cela, nous le
reconnaissons, est très hypothétique. Ce qui l’est moins,
c’est que. les Ses Sandwich donnaient à
quelques-uns de
leurs dieux des noms qui se rapprochaient
plus des noms
des mêmes dieux de THawahiki que de ceux de la
Polyné¬
sie. Ainsi, pour n’en citer que
quelques-uns, les dieux qui,
en Hawahiki, .étaient
appelés 0-Rongo, Rongomai, Maru,
Tangaroa portaient aux îles Sandwich, les noms de O-Lono,
Lono (3) Malu, Tanaloa.
Parmi ceux-ci, le mot Malu doit surtout
appeler l’atten¬
tion. Maru était le nom donné au dieu de la
guerre dans
THawahiki quand les émigrants abordèrent Tlle-Nord de la
Nouvelle-Zélande.
Ils
remplacèrent ce nom par celui de
Tu, qui fut ensuite porté en Polynésie aux Tunga, à Tahiti,
etc. (4). Ainsi, Tu resta le nom du dieu de la
guerre à ITle(1) Vol. III,
p.
(2) Voir vol. II,
(3) Oa sait que
aux
îles
187 et suiv.
p.
ce
Sandwich,
sième vojage.
166.
fut
sous ce nom que Cook fut un instant adoré
comme il le raconte lui-même dans son troi¬
(4) Ce fut plus tard, que, dans les îles de la Société, par
exemple,
Oro fut substitué à Tu. Ce mot Oro semble être
le mot 0-Rongo
de la Nouvelle-Zélande; ce
qui semble le prouver, c’est qu’on le
prononçait Koro, alors que la langue était partout la même, c’està-dire à l’arrivée des émigrants. Du
moins, c’est ce qui résulte
d’un passage de J. Williams
(p. 51) quand il rapporte la demande
qu’était devenu
Mais, si ce n’est pas le mot
0-Rongo de la Nouvelle-Zélande, élidé, il pourrait bien se faire
que ce fût la première sjllabe consacrée du grand chef
étranger.
faite par le chef Tamatoa d’Aïmtaki
pour savoir ce
à Raiatea, le dieu de la guerre Koro.
III
9.
*
130
LES
POLYNÉSIENS.
pendant que Maru était celui
(1).
Toujours est-il qu’aux Sandwich, le dieu de la guerre
n’éiait ni Tu, ni Oro, mais bien Maru, comme en Hawahiki
avant le départ des émigrants pour l’Ile-Nord, et comme
dans ITle-du-Milieu de nos jours encore.
•
Une pareille coïncidence entre deux points si extrêmes et
pour ainsi dire sans intermédiaires, est bien remarquable.
Elle soulève l’un des problèmes polynésiens les plus intéres¬
sants et les plus difficiles à résoudre ; elle intéresse directe¬
ment la question de savoir si c’est, comme nous le soute¬
nons, la Nouvelle-Zélande qui a peuplé la Pfilynésie, ou si
c’est, comme le croient Dieffenbacli et tant d’autres,irarcbipel
des îles Sandwich qui a peuplé les îles polynésiennes et la
jNord de la Nouvelle-Zélande,
du même dieu dans rile*du-Milieu
Nouvelle-Zélande. Nous
le mot
Maru,
ce
nous
bornerons à constater ici que
qu’on n’avait jamais remarqué jusqu’alors,
toujours été le nom du dieu de la guerre dans l’Ile-ducomme en Hawahiki : c’est donc une présomption
très forte en faveur de la thèse que nous soutenons, puis¬
a
Milieu
l’Hawahiki et l’Ile-du-Milieu ne font qu’un.
NOqs avons fourni ailleurs assez de témoignages en fa¬
veur de l’autochthouie des Maori ; les ethnologues, de leur
que, pour nous,
en ont assez donné en faveur du peuplement des îles
Sandwich surtout par les îles de la Société, pour qu’il soit
utile de chercher de nouveau à défendre ici l’opinion à la-
côté,
qui, d’après Fornander, s’était fixé à Eaiatea et était connu aux
Sandwich, où il était allé sous le nom d’Olopana. De même, aux
Tunga, ce ne fut que plus tard que Tu fat remplacé par Taleï-Tubo,
dieu des armées, protecteur des familles royales. Mariner, t. II,
p. 175.
(1) Maru, dit Taylor (p. 35), était un dieu ressemblant à Mars :
mangé sur la terre, mais sa divinité remonta au ciel,
et, de sa couleur ardente, la planète Mars fut appelée Maru. Oe
dieu avait une foule de noms exprimant ses mauvaises qualités ;
il ne s’occupait qu’à faire du mal. Trop paresseux pour chercher sa
nourriture, il s’indignait quand on ne lui en apportait pas abon¬
damment, et de la meilleure. Il doit, ajoute Taylor, avoir été un
Dieu très estimé par ses prêtres, qui engraissaient à son service.
Il fut tué et
Voir appendice 1 Tawhaki.
LES
POLYNÉSIENS.
quelle nous nous sommes arrêté
pour but de faire accepter.
et que
131
tout notre travail
a
Toutefois, nous ne croyons pas devoir terminer cette indi¬
origines partielles des habitants des îles polyné¬
siennes, sans dire encore quelques mots sur le peuplement
cation des
des îles Carolmeset Mariannes. On
à
a vu
que, contrairement
l’opinion de Forster et de tous ses partisans, nous avons
supposé que ce peuplement a plutôt été opéré par les Poly¬
nésiens que par tout autre peuple. Nous avons montré
qu’il
y avait eu de bonne heure contact entre ces émigrants et
des populations de races différentes. Ainsi
s’expliquent les
modifications survenues dans quelques-uns des caractères
physiques des Carolins et des Mariannais, de même que le
variété des dialectes parlés
par eux. Nous croyons avoir dé¬
montré que les différences admises entre eux et les
Poly¬
nésiens actuels sont
beaucoup moins grandes qu’on ne l’a
dit, et que les ressemblances sont, au contraire,
beaucoup
plus prononcées qu’on ne le pensait (1).
De quelles îles étaient
partis les Polynésiens? Il est diffi¬
cile de le dire exactement. Il est
cependant bien probable
que celles qui en ont le plus expédié, celles qui,
peut-être
même, en ont seules fourni, sont les îles Tunga et Samoa..
On a vu que des ressemblances
frappantes dans les cou¬
tumes, les usages et les caractères physiques ont été signa¬
lées par les observateurs les
plus compétents entre les Garolins surtout et les
Polynésiens, et que les caractères diffé¬
rentiels égalements indiqués trouvent leur
explication toute
naturelle dans la venue, de bonne
heure, soit des Chinois
et des Japonais, soit des
Tagals et des Mélanésiens. Cette
venue ne peut
pas être mise en doute, après ce que nous én
avons
rapporté.
Sans revenir
que nous avons si longuement dit
précédemment, nous signalerons ici les îles Hogoleu dans
les Carolines, où l’on trouve
encore, d’après le navigateur
Morrell, deux races bien distinctes ; l’une plus blanche, se
rapprochant « si elle n’est pas la même, » dit-il, de la race
sur
ce
(1) Voir dans le
vol., p.
îles Carolines et Marianne.^.
301 et suiv., le chapitre relatif
aux
132
LES
■
POLYNÉSIENS.
ou cuivrée; l’autre plus noire, sc rapprochant
mélanésienne. Fait à noter, la première, d’après
polynésienne
de la
race
lui, occupe, les îles de l'Ouest, et la deuxième celles
l’Est. Disons-le en passant, ceci n’existerait pas si les îles
ce
de
de
quelques-
groupe avaient été peuplées par l’Est, comme
le soutiennent, mais il devait en être ’uinsi, au con¬
uns
traire, si les Polynésiens sont partis du Sud-Ouest ou du
On sait que Morrell a décrit les
Hogoleu ou Hogolous comme les plus
indépendantes, les mieux considérées, les plus jolies, les
mieux faites, les plus spirituelles, les plus aimables, en un
mot, de toute l’Océanie.
A cette occasion d’Urville l’a taxé d’exagération : « les ha¬
bitants d’Hogoleu, dit-il, (1) n’ont rien de remarquable. »
Mais cette appréciation de d’Urville n’était que le résultat
de son état physique et moral et des circonstances environ¬
Sud
comme nous
le croyons.
femmes du groupe
nantes.
Quand
nous vîmes
rendions de Vanikoro à
les habitants de
Guam;
nous
ces
avions
îles,
nous nous
encore
le pont
l’entrepont de l’Astrolabe, encombrés de convalescents
ou de malades des fièvres contractées dans la première île ;
l’abattement était général. Pourtant, nous pouvons l’assu¬
rer, loin de n’avoir rien de remarquable, les habitants de ces
îles vus par nous, en ce moment, étaient généralement bien
et
faits et musculeux ;
étaient grands ; loin
loin d’être d’une taille médiocre, ils
d’être affligés de maux dégoûtants et
de beaucoup d’infirmités, ils étaient bien proportionnés,
actifs, à large poitrine et à front élevé ; par conséquent, lenr
intelligence ne devait pas être bornée. L’appréciation du
commandant d’ürville dépendait si bien de son méconten¬
tement, de son état de souffrances, et l’on sait combien un
pareil état influe sur le jugement du voyageur, qu’il en four¬
nit lui-même presque aussitôt la preuve. En parlant des in¬
sulaires des îles Tamatam, Fanadik et Ollap :« Ceux-là, ditil (2), sont vigoureux, alertes et bien constitués ; gais dans
leurs allures, probes et honnêtes dans leurs échanges ; ces
(1) Voyage pittoresque, 1834,
(2) Loc. cit.,
p.
477,
p.
469.
LES
POLYNÉSIENS.
133
étaient loin de nous présenter les formes souples
dégagées, les physionomies douces et gracieuses, les
sauvages
et
manières décentes et réservées des habitants d’Otdia, de
üualan et même d'Hogoleu. »
Les îles
Éogoleu (1)
sont placées, comme
limite extrême des Carolines
vers
on
le sait, à la
l’Est ; or, à la limite la
plus occidentale, se trouvent les îles Pelew, tant vantées
par le sensible chevalier Keate, et, dont les habitants, mal¬
gré leur langage tout mélanésien, attestent, par leurs ca¬
ractères physiques, la venue de
Polynésiens. C’est ce que
ne permet
pas de mettre en doute le portrait du jeune LeeBou (Lipu), fils du chef Abba-Thulle, des îles Pelew et mort
en Angleterre où Wilson l'avait amené
(2j
Ce sont, en effet, les grands
yeux des Polynésiens, leur
nez gros et
aplati, leurs grosses lèvres. Le père lui-même a
les grands yeux et les g-randes oreilles des
Polynésiens ;
nous
croyons seulement que le nez est trop bien fait et que
les mentons des deux portraits ne sont
pas assez arrondis.
On a, d’ailleurs, retrouvé aux îles Pelew
plusieurs des usa¬
ges de la Polynésie : réunion en conseil des chefs ; général
ou Toa ; ablutions dès le matin, etc.
Enfin, on a décrit les
habitants des Pelew comme étant
robustes, bien faits, de
taille moyenne, de couleur cuivre-bronzé, mais non
pas
noire, avec des cheveux noirs, longs, flottants et disposés à
friser.
IL est certain
qu’ils ont reçu de bonne heure des visites
peuples qui les ont modifiés au physique, et qui ont
modifié aussi sans nul doute, leur langage
primitif ; ces
peuples sont probablement les habitants de Mingidanao, la
terre la plus voisine des Pelew dans l’Ouest
; mais ce n’é¬
taient pas des Malais, comme on l’a dit,
puisque le Malais
que Wilson avait à son bord n’était pas compris quand il
d’autres
(1) 0x1 dit généralement que les îles Hogoleu furent découvertes
par Quiros et nommées d’abord îles Quirosa, puis îles Torrès par
les Espagnols. Nous doutons qu’elles aient été vues
par Quiros.
(2) P. Wilson, Relation des îles Pelew, etc. Trad. de l’anglais de
George Keate. Paris, 1788, p. 344. P. 198 est le portrait de Ludi,
l’une des femmes d’Âbba-Tliulle.
134
LES
parlait
POLYNÉSIENS.
langue ; il ne put se faire comprendre que grâce
naufragé depuis longtemps sur les îles
et ayant eu le temps d’en
apprendre le langage (1). Quelques
mots de Mingidanao se
rapproclient peut-être, en effet, de
quelques mots des îles de Pelew. mais il n’y a ^as le moin¬
dre rapprochement à faire pour le reste. Tant
qu’on n’aura
pas quelque bon vocabulaire de ces îles (2), il faudra rester
dans le doute, quant à l’origine de la
langue de leurs babi
à
un
sa
autre Malais
-
tants.
Après Mindanao, la terre la plus proche des Pelew est
(3), d’où ces îles auraient également pu recevoir
l’île Gilolo
des colonies ;
peut-être même auraient-elles pu
en recevoir
Philippines qui, par rapport à elles, gisent dans le
Nord-Ouest, tandis que Gilolo est dans le Sud-üuest. Du
temps de Pigafetta, cette dernière île était peuplée a de
Maures et de Gentils, ■=> c’est-à-dire de Javanais ou Malais
et de ce qu’il appelle Papua ou Mélanésiens de nos
jours;
nous ignorons si la
langue de ces Papua se rapprochait
plus que celle de Mingidanao du langage actuel des Pelew.
Quant à celle des Tagals, nous ne croyons pas qu’elle ait
contribué à la formation de ce dernier
langage (4).
Nous ne parlerons pas des îles élevéesUalan et Ascension
laPuinipet des indigènes, dans les îles Carolinès : nous nous
en sommes occupé ailleurs; mais nous dirons encore ici
quel¬
ques mots sur le groupe des îles King’s mill, dans l’archi¬
pel Gilbert. On sait que, d’après M. Haie, qui le tenait de
deux déserteurs trouvés par le capitaine Wilkes dans ces
îles, elles auraient été peuplées par deux colonies distinctes
venant de deux points opposés. La
première serait partie
de l’Ascension ou Puinipet (5), située au Nord-Ouest de
des
(1) Voy. ci-dessus, vol. I,
p,
373.
(2) Voy. celui que nous avons cité, vol. I, p, 332.
(3) Gilolo est l’île appelée Giailolo, par Pigafetta, vis-à-vis celle
qu’il appelle Tadore, la Tidor d’aujourd’hui.
(4) Pigafetta, on l’a vu par le tableau que nous avons donné, a trou¬
vé à Gilolo, à Tidor et à Bachian, un plus grand nombre de mots
polynésiens qu’il ne paraît en exister aujourd’hui.
(5) La Faloupet du P. Gantova, la Fanope de Kadu, etc.
LES
POLYNÉSIENS,
135
l’une des principales îles King‘’smill et comme
presque toujours, à la suite de guerres civiles ; l’autre serait
venue dans deux canots d’une île située au Sud-Est, qui au¬
rait été appelée Amoï. Ou sait que M. Haie a regardé ce
dernier mot c»mme celui de Samoa, modifié avec le temps
par les indigènes. Cette interprétation est admissible d’au¬
tant qu’on trouve un village du nom d’Amoa sur l’île Savaii.
Mais il faut pourtant reconnaître que ce mot Amoï est le
nom d’un village sur la côte orientale de la Nouvelle-Calé¬
donie et qu’il y a également un Amoy en Chine (2). Si l’île
était située au Sud-Est, il est bien probable qu’il ne s’agis¬
sait, en effet, que de l’Amoa de l'archipel Samoa, puisque
les derniers venus avaient le teint plus clair, qu’ils étaient
plus beaux que les émigrants venus de l’Ascension et qu’ils
parlaient un autre langage. Le récit apprend qu’ils furent
bientôt tous tués par les émigrés de l’Ascension, et que les
femmes seules furent épargnées. La population mixte des
îles King’s mill proviendrait donc de ces femmes unies aux
meurtriers de leurs compatriotes. A quelle époque approxi¬
mative se serait passé ce fait? Rien ne le laisse supposer ;
Toujours est-il qu’il prouve bien ce qui a du arriver, sinon
toujours, du moins, assez souvent : On a déjà vu que c’est
ce qui est surtout arrivé dans les îles Fiji les plus orien¬
Tarawa (1),
tales.
Il n’est pas
plus bruns
ment entre
que
moins vrai que les Carolins ne sont guère
les Polynésiens quand on compare seule¬
eux ceux
des îles hautes et des îles basses des
régions. Pour s’en convaincre, il suffira de jeter les
les portraits reproduits dans les voyages de Choris,
Freycinet, Kotzebüe, etc. Il est même certain, comme nous
croyons l’avoir montré, qu’il existe entre les Polynésiens et
les Carolins infiniment plus de traits de ressemblance
qu’on ne le croyait, depuis d’Urville surtout. Si le fait rapdeux
yeux sur
(1) Tarawa, en Maori, signifie « ligne ou balustrade sur laquelle
suspend quelque chose; suspendre sur. » Ce mot est doue po¬
lynésien, et même tout maori, comme on voit, s’il a bien été
on
donné ainsi à M. Haie.
(2) Port et ville importants.
136
LES
POLYNÉSIENS.
porté par M. Haie est bien exact, les habitants des îles
King’s mill ne seraient que de purs métis de Polynésiens et
de Mélanésiens ; ils devraient
tères
avoir exactement les
carac¬
anthropologiques que nous avons dit distinguer les des¬
cendants des Tongans avec les femmes fijiennds, caractères
quine sont pas tout à fait les mêmes que ceux des descendants
de femmes Tuaga avec les Fijiens. Ont-ils ces caractères?
nous n’oserions le dire,
pas plus que nous ne pourrions
avancer quelle est leur langue véritable.
En ce qui concerne celle-ci, nous avons pris note, dans la
Gazette des îles Sandwich de 1830, de quelques mots donnés
comme appartenant au
langage des îles King’s mill; nous
croyons devoir les citer, tout en n’ayant en eux qu’une mé¬
diocre confiance. Ces
noms
sont
:
Bon, ZeZe; mauvais, kakino-, homme, kaunga; chef, aliki;
feu, te ahi ; navire, kaipuke. Tous sont polynésiens et maori ;
mais
gner
kaunga n’est certainement pas le
l’homme : il ne signifie en maori,
village fortifié,
mauvais
se
» en
dit kino
nom
qui sert à dési¬
palissade d’un
que «
y ajoutant roa. A la Nouvelle-Zélande,
:
ka kino,
c’est mauvais, » et, navire
s’y rend par kaïpuke. Les trois autres mots sont bien des îles
Samoa et-Tunga, excepté, peut-être encore aliki,
qui ne se¬
rait que le mot maori, dont la lettre r aurait été
rempla¬
cée par Z,
Nous croyons que ces mots ont été obtenus par
quelque
Américain ou Anglais à l’aide d’un matelot maori. Si
pour¬
tant ils étaient vraiment des King’s Mill, ils
témoigneraient
grande ressemblance de la langue de ces îles avec
Polynésie, et ce serait une raison de plus pour
admettre la part prise par les Polynésiens au
peuplement
de la
celle de la
de
ce
Il
par
vés
groupe.
reste plus maintenant qu’à dire comment ou
quelle voie les Polynésiens, suivant nous, seraient arri¬
ne nous
en
Malaisie.
LES
POLYNÉSIENS.
137
déjà dit : deux voies au moins leur étaient
détroit de Torrès et celle inverse à la
route qu’on suppose g’énéralement avoir été suivie par les
émigrants de la Malaisie vers la Polynésie, c’est-à-dire les
Fiji, les Salomon et la partie Nord de la Nouvelle-Guinée.
Il est bien probable que les émigrants ont pris la voie par
le détroit de Torrès, ainsi que semble l’attester le grand
nombre de mots polynésiens trouvés par les compagnons de
Cook, dans une île voisine de Timor, la petite île Savu (1).
On sait que c’est par cette voie que Thompson faisait passer
les émigrants de Sumatra, se rendant aux Samoa et, de là,
à Rarotonga et à la Nouvelle-Zélande. Mais si la position
du détroit de Torrès, par rapport à toutes les îles de la Poly¬
nésie vraie, permet de comprendre l’arrivée jusque-là des
émigrants les plus proches, il s’en faut, croyons-nous, que
ce détroit ait pu être atteint facilement par ceux qui par¬
taient des îles les plus éloignées, et surtout par le plus
grand nombre. Il semble, en outre, que si la majorité fût
arrivée sur ce point, la côte orientale de la Nouvelle-Guinée
d’abord, puis la côte Est de la Nouvelle-Hollande auraient
dû retenir quelques-unes des colonies ayant plus ou moins
besoin de relâcher. Or, c’est ce qui n’a jamais été signalé
par les observateurs, soit de l’une, soit de l’autre contrée.
Pourtant ce fait aurait pu avoir lieu si, comme nous le sou¬
Nous l’avons
ouvertes; celle par le
tenons, les Alfourous de la Nouvelle-Guinée et les Austra¬
liens à cheveux lisses sont les descendants directs
ou
indi¬
Polynésiens (2).
Toutefois, nous préférons admettre que c’est par lesNouvelles-Hébrides et par les îles Salomon que le plus grand nom-
rects des
(1) Voy. vol. I,
p.
296.
(2) Admettre la réalité de
ces
arrivages
Nouvelle-Hollande et à la Nouvelle-Guinée
mieux, il faut
ou
entraînements à la
expliquerait peut-être
convenir, la formation des Australiens aux che¬
Papous de la Nouvelle-Guinée, que la supposi¬
tion que nous avons faite de la venue des Alfourous des îles Ma¬
laises ; mais dans les deux cas les Papous ne sont bien que des
métis de Papua et d’Alfourous ainsi que l’établissent leurs indi¬
veux
ces
lisses
et
crâniens.
en
des
138
LES POLYNESIENS.
bre des
émigrants de la Polynésie
Malaisie. Nous
de vents
avons
a passé pour sé rendre en
la certitude que, sans une longue série
propices,les Polynésiens n’auraient pas
les contrées occidentales
:
ces
pu
atteindre
vents étant les alisés du Sud-
Estqui soufflent une partie de l'année, llétait nécessaire que
plupart allassent aborder plutôt à l’Est de la Nouvelle-
la
Guinée et aux îles dé la Nouvelle-Bretagne et de la Nouvellequ’au détroit de Torrès, entraînés qu’ils étaient
Irlande
malgré
doute,
le Nord, par les vents et les courants. Sans
partant des îles Tunga ou Manaia, les émigrants
eux, vers
en
faisant route à l’Ouest auraient pu atteindre
parfois facile¬
ment le détroit de Torrès; mais il n’en est
pas moins vrai
qu’il leur était encore plus facile, en se laissant entraînerpour
les vents du Sud-Est, d’arriver à la NouvelleIrlande,par exemple,où comme ona vu,se retrouvent encore
dans le langage des habitants
quelques mots polynésiens,
ainsi dire par
comme
on
en
rencontre
nombreux
sur
la
route, mais d’autant moins
qu’on s’éloigne davantage du Sud-Est, c’est-àdire de la Polynésie. Les Samoans et les Tahitiens
placés
plus au Nord, n’auraient pas été dans le même cas : car les
vents tendaient à les faire passer au Nord des îles
Salomon,
et par conséquent à les
diriger encore d’emblée vers la Nou¬
velle-Irlande. Ce qui nous ferait supposer, ainsi
que nous
l’avons déjà dit, que ce seraient eux, avec les
Tongans, mais
surtout les Samoans qui auraient
peuplé les îles Caroliues
et fourni quelques colonies même aux îles
Pelew, involon¬
tairement
sans
doute
(1).
Cependant, il faut le reconnaître, si le voyage n’eût pas
sous la dépendance des vents, aucun autre
groupe d’îles
n’eût été mieux placé que le groupe Samoa
pour arriver
directement au détroit de Torrès ; puisque la différence de
latitude, qui n’est que de quelques degrés, se fût trouvée
compensée par la dérive. Quand les Polynésiens voulaient
aller d’une île à uné autre île dont la
position leur était bien
connue, ils partaient d’un point exactement fixé, et même
été
(1) Voir
Carolines,
ce que nous en
disons dans le chapitre relatif aux îles
LES
POLYNÉSIENS.
139
jamais sûrs, quand la distance était un
peu grande, d’arriver à leur destination. Mais nous ne
croyons pas qu’ils prissent de pareilles précautions dans le
cas qui nous occupe. Contraints presque certainement de
s’éloigner, soft pour fuir l’extermination ou les disettes, soit,
comme plusieurs savants le soutiennent (1), à la suite de
quelque grand bouleversement terrestre, les Polynésiens
ne songeaient probablement qu’à une chose,' profiter des
vents que l’expérience leur avait appris durer plus long¬
temps que les autres dans une même direction. Ils devaient,
en outre, d’autant mieux les préférer, que ces vents les rap¬
prochaient des contrées, d’où étaient venus leurs ancêtres,
d’après les traditions. Cela expliquerait, à notre avis, et le
grand nombre de Polynésiens qui paraît s’être transporté
vers l’Ouest, le Nord-Ouest et surtout en Malaisie, et, par
contre, le petit nombre de leurs traces dans les îles inter¬
médiaires, où ne se seraient arrêtés probablement que ceux
qui n’auraient pas pu faire autrement. Mais que cela soit ou
non, il est certain qu’en se servant des vents le plus ordi¬
nairement régnants pour aller cbercber une nouvelle patrie,
les Polynésiens devaient arriver, comme ils l’ont fait, tantôt
un peu plus à l’Ouest direct, tantôt un peu plus vers
le
Nord, suivant les contre-temps de la navigation. C’est aussi
ce qui explique leur répartition dans les petites îles si nom¬
breuses de l’arcbipel Carolin.
Telle est, croyons-nous, la voie que, préférablement à la
alors ils n’étaient
(1) On sait que, de nos jours encore, M. Oweu {Mémoire sur les
physiques et psychiques des Mincopies) considère les îles
de l’archipel Indien comme les débris d’un continent englouti pen¬
dant la période tertiaire, contemporaine du soulèvement de l’Himalaya et les Mincopies comme les descendants des témoins de
cette catastrophe. De même, M. Grandidier, après avoir trouvé, à
Madagascar, des os d’un oiseau gigantesque (rOp[ornîsma.rimns, de
Geoffroy St-Hilaire) proche parent du Dinoruis de la Nouvelle-Zé¬
lande, décrit par M. Owen, ainsi qu’une carapace de tortue de cinq
mètres, regarde comme probable que l’île Madagascar actuelle se
rattachait à un vaste continent, dont quelques points, tels que les
Mascareignes, la Nouvelle-Zélande, restent seuls émergés aujour¬
caractères
d’hui.
140
LES
POLYNÉSIENS.
première, ont dû suivre les Polynésiens, Leur route, il est
vrai, aurait été un peu plus courte par le détroit de Torrès,
puisqu'ils n’auraient eu qu’à suivre la chaîne d’îles qui, de
Timor, s’étend jusqu’à Sumatra; mais la distance par l’autre
voie ne peut pas être regardée comme une (difficulté bien
importante, puisqu’ils cherchaient à se rapprocher de
l’Ouest dès que cela leur était possible. D'un côté, il devait
être plus difficile aux Polynésiens d’atteindre l’entrée du
détroit de Torrès que de se laisser entraîner pour ainsi dire ;
de l’autre, et bien que quelques-unes des îles
qui s’étendent
de Timor à Java présentent, comme Savu, des traces du
pas¬
sage des Polynésiens, il faut remarquer que c’est dans tou¬
tes les îles de l’autre
ligne qu’on trouve et reconnaît encore
aujourd’hui les Alfourous, les Dayaks et les Battaks, qui sont
pour nous des descendants de Polynésiens.
En somme, deux routes auraient pu servir aux migrations
polynésiennes vers la Malaisie et les continents asiatique et
africain. Peut-être y en aurait-il eu une troisième,
plus
courte encore que les deux autres, s’il est vrai, comme
Bory-de-St-Vincent n’était pas éloigné de le croire, que la
Nouvelle-Hollande n’a été exondée qu’après la NouvelleZélande. Dans ce cas, en effet, il y aurait eu probablement
une
succession de terres
reliant la Nouvelle-Zélande à la
Nouvelle-Guinée, à la Malaisie et au continent asiatique.
Les migrations parties du groupe de la Nouvelle-Zélande
seraient alors arrivées promptement et facilement à l’une
des îles malaisiennes les plus méridionales, tellement
rap¬
prochées, comme on sait, qu’il est impossible de passer sans
les voir. Il eût suffi pour faire ce trajet, de profiter de
quel¬
que coup de vent de Sud-Est, vents qui ne sont pas rares,
même à la Nouvelle-Zélande, comme nous l’avons expéri¬
menté nous-même
avec
Dumont d’Urville
sur
VAstrolabe
en
jours pour nous rendre de port Jackson au détroit
de Cook. Mais cette supposition est trop hypothétique dans
l’état actuel de la science pour que nous nous y arrêtions
plus longtemps.
Nous croyons donc que les Polynésiens sont arrivés
jus¬
qu’en Malaisie et aux continents, plutôt par la route des îles
mettant 25
LES
141
POLYNÉSIENS.
Salomon et le Nord de la
Nouvelle-Guinée que par la voie
malgré ce que cette hypo¬
directe de la Nouvelle-Zélande,
spécieux. Nous ne saurions, en effet, admettre que
se seraient éloignés à la suite de l’engloutisse¬
ment de quelque continent attenant à la Nouvelle-Zélande,
ainsi que soet disposés à le croire les missionnaires anglais
W. Williams et Taylor, MM. J. Garnier et Grandidier.
Les traditions ne font absolument allusion qu’à une con¬
trée identique aujourd’hui encore à celle dont elles parlent ;
on ne les comprendrait pas, si l’on rapportait ce qu’elles
disent à quelque continent disparu ; enfin, elles établissent
nettement que c’est à la suite de guerres intérieures que les
thèse
a
de
les Maori
Maori ont du
émigrer.
comprendrions davantage que les Maori aient pu ar¬
river eux-mêmes en Malaisie par le détroit de Torrès. Il leur
eût été facile et même beaucoup plus facile qu’aux Polyné¬
siens d’atteindre ce détroit en profitant eux aussi des vents
du Sud-Est. Dans ce cas, ils auraient eu naturellement à
longer la côte orientale de la Nouvelle-Hollande, où, semblet-il, ils auraient dû parfois laisser quelques colonies; d’autre
part, ils seraient arrivés d’emblée justement à la chaîne
Nous
d’îles que
comprend Java, où nous avons cru reconnaître
quelques mots de forme maori. Auraient-ils donc été ce
peuple inconnu, » dont Crawfurd signale la venue à une
époque reculée, et que nous avons regardé nous-même
«
comme
l’auteur des Javanais et des
Malais,
par son
croise¬
noire de petite taille, première occupante
de Java? Il est sans doute bien difficile de l’assurer, mais,
ment
avec
après tout
ment rien
Dans
ble
:
maori
ce
la
race
ce que nous avons
d’impossible.
cas, une
l’absence
sur
dit à ce sujet, cela n’a certaine¬
inexplica¬
de tout vestige
seule chose pour nous serait
complète,
en apparence,
la côte orientale de la
Nouvelle-Hollande. Cette
absence, nous l’avons attribuée à l’impossibilité pour les
émigrant vers la Polynésie, d’aborder à la NouvelleHollande, à cause des vents qui les emportaient et qui
Maori
étaient presque
d’un autre côté,
le contraire des vents de Sud-Est ; mais,
on réfléchit que les émigrations n’au-
quand
142
LES
POLYNÉSIENS.
raient eu lieu qu’à une époque fort reculée, et que les Aus¬
traliens à cheveux lisses ne sont bien probablement, comme
dit, que des métis de race noire et de race
jaune, on pourrait peut-être supposer que les Maori et leur
lang-age auraient disparu avec le temps, absorbés par la
l’avons
nous
race
noire
prépondérante.
e
Quoi qu’il en soit, nous croyons préférablement que les
Polynésiens ont gagné les îles de l’archipel Indien par la
voie des îles Salomon et du Nord de la
Nouvelle-Guinée;
adoptons cette supposition, parce que c’est de ce côté
qu’on trouve lés mots se rapprochant le plus, par la forme
et la prononciation de ceux des archipels Samoa et Tunga,
et que c’est là enfin qu’existent encore, comme plus au nord
également, les populations, dites Malaisiennes, qui ressem¬
blent tant aux Polynésiens.
Inutile d’ajouter que les migrations, si elles avaient eu
lieu de ces deux points différents, se seraient probablement
effectuées à des époques différentes aussi, et que celles de
la Nouvelle-Zélande auraient précédé de beaucoup les émi¬
grations de la Polynésie proprement dite.
nous
Telle aurait donc été, suivant nous, la marche suivie par
les migrations depuis leur sortie de l’Hawahiki. Toutes se
seraient faites du Sud-Ouest vers le Nord-Est, c’est-à-dire
le côté où le soleil
lève,
peuplant successive¬
générale cha¬
que archipel rencontré ; puis, involontairement parfois ou
par voie d’entraînement, un certain nombre de petites îles
isolées dans toutes les directions autour du point de départ
secondaire. Mais, nous le répéterons, cette dernière voie est
loin d’avoir contribué, autant qu’on paraît le croire, au peu¬
plement des îles par la race polynésienne. A n’en juger que
parles faits venus à la connaissance des Européens,,elle ne
l’aurait fait même que dans des îles très rares; puisque
presque toutes ces îles où elle a été entraînée étaient déjà
habitées par une autre race : telles étaient Tanna dans les
Nouvelles-Hébrides; Uvea dans les îles Loyalty, etc.
On a vu que les vents qui soufflent le plus .fréquemment
■ét avec le plus de force à la Nouvelle-Zélande sont les vents
«
vers
se
»
en
ment et volontairement dans cette direction
.
LES
POLYNÉSENS.
143
partie de l’Ouest, du Sud-Ouest au Nord-Ouest. Ce
ces vents qni ont entraîné de cette contrée les pre¬
miers émigrants et qui les ont portés successivement jus¬
qu’aux limites les plus orientales de la Polynésie. Si les îles
les plus méridionales de l'océan Pacifique ont pu être peu¬
plées à l’aide des mêmes vents, il est, au contraire, très
probable qu’une île comme celle" de Pâques, par exemple,
ne l’a été que par des canots entraînés par les vents de
de la
sont
îles Sandwich, il est à supposer
qu’on ne s’y est rendu que poussé par des vents de SudOuest au Sud-Est et assez tard, croyons-nous, après le peu¬
Nord-Ouest.
Quant
aux
plement des archipels Tunga, Hapaï, Samoa et Manaia.
On le voit, c’est snrtout avec des vents de la partie de
l’Ouest que les émigrants paraissent s’être éloignés. Dès
lors, non seulement la direction devait être la même; mais
elle tendait à les confiner, pour ainsi dire, tout d’un côté de
l’océan Pacifique. Qu’on jette les yeux sur la carte et l’on
verra que c’est, en effet, ce qui est arrivé. Ce fait, h notre
avis, n’a pas été assez remarqué ; car, à part les petites îles
que nous avons dit et que l’on sait avoir été peuplées par
des
entraînements involontaires, telles que
Tukopia, Rotu-
quelques autres, il n’y a pas d’îles peuplées par les Po¬
lynésiens plus à l’Ouest que les Tunga dans la Polynésie.
Pour qu’un pareih4ait existe, il faut nécessairement admet¬
tre qu’une cause générale Ta déterminé : cette cause est la
direction des vents qui ont servi aux migrations.
Quand on regarde la carte, on voit parfaitement marquée
une ligne séparative qui s’étend de Tlle-Nord de la Nouvelle-Zélaqde aux îles Sandwich. Cette ligne de démarcation
semble élevée comme un mur empêchant les émigrants de
se rapprocher plus de l’Ouest et les contraignant à se dissé¬
miner dans toute la partie orientale de l’océan Pacifique.
Nous sommes surpris qu’en voyant une pareille répartition,
les ethnologues n’aient pas été frappés comme nous, non
seulement de la nécessité absolue de vents venant de l’Ouest,
ma
et
que tous semblent reconnaître aujourd’hui, mais aussi
d’un point de départ différent de celui qu’ils ont admis, pour
ce
pouvoir expliquer un pareil état de choses. Il est certain, en
144
LES
POLYNÉSIENS.
effet, que, si les émigrants fussent partis des îles asiatiques,
ils le croient, avec des vents de la partie de l’Ouest,
il y aurait eu plus d’une île peuplée par eux entre le point
de départ et la lig’ne de démarcation que nous avons citée :
or, il n’y en a pas une seule, à l’exception des petites îles
qu’on sait avoir été peuplées assez tard par des entraîneiD.ents venus de la Polynésie. Oii n’y a, pour ainsi dire, trou¬
vé jusqu’à présent aucun vestig-e important de leur passage,
même dans le langage. Bien mieux, il n’en existe que dans
les îles qui, comme Vanikoro, avoisinent les petites îles in¬
cidemment peuplées par la race polynésienne, et il n’y en
a aucune, quand on se rapproche plus de l’Ouest.
Un pareil fait ne pouvait s’expliquer qu’en supposant le
point de départ, toujours dans l’Ouest ; mais au lieu de
l’être dans l’Ouest direct, comme on a cru, il fallait qu’il fût
comme
situé à la limite extrême
Sud-Ouest,
vers
le Sud, c’est-à-dire dans le
le soutenons, à l’Ile-Nord de la
là, avec des vents d’Ouest, il était imrapprocher davantage qu’on ne l’a fait
comme nous
Nouvelle-Zélande. De
ossible
qu’on pût
de l’Occident.
Il est bien
se
plus facile de comprendre
ce
peuplement,
en
acceptant l’hypothèse que nous proposons, c’est-à-dire le
peuplement de la Polynésie par les Néo-Zélandais à l’aide
des vents de la partie de l’Ouest, que par toute autre hypo¬
thèse. Seule elle explique comment aucun Polynésien n’a été
rencontré plus à l’Ouest que le 180” degré de longitude ;
seule, elle fait comprendre la localisation de la race entière,
pour ainsi dire, dans la moitié orientale de l’océan Pacifique
seule, elle explique pourquoi les émigrants de la NouvelleZélande ne se sont jamais arrêtés à la Nouvelle-Hollande,
et pourquoi ceux qui seraient venus, comme on croit, de la
Polynésie, n’y ont jamais été rencontrés ou n’y ont jamais
laissé de traces, même dans le langage.
partisans de l’origine asiatique objecteront peut-être
que la Nouvelle-Zélande n’a pas été peuplée directement
par l’Asie, mais bien indirectement par des colonies passant
d’abord par la Polynésie. Cette objection tombe d’ellemême. Cela eût été impossible avec les vents ordinairement
Les
LES
POLTNÉSIENS.
parages oeciclentaux de
lande ; ces vents ont été ceux dont se sont
régnants dans les
145
la Nouvelle-Zé¬
toujours servi et
Polynésiens pour se porter aux îles qui sont
plus orientales que les leurs ; assurés qu’ils sont, à un mo¬
ment donné, de pouvoir revenir à leur point de départ. En¬
fin la Nouvelle-Zélande est l’île à population polynésienne
la plus occidentale de toutes, et elle se trouve séparée des
Samoa par les Tunga. Sans doute d’Urvilleadit que c’est avec
les vents de Sud-Est que les Tahitiens auraient envoyé leurs
colonies peupler la Nouvelle-Zélande ; mais, vu la distance
à parcourir, tout marin y croira difficilement (1) ; surtout
s’il remarque qu’aucun canot n’a jamais été entraîné à la
Nouvelle-Hollande. On reconnaîtra, d’ailleurs, qu’en outre
de la distance, la traversée des îles Samoa n’aurait prohahlement pas été aussi facile que paraissent le croire les par¬
tisans de M. Haie, entre autres, puisqu’il aurait fallu tra¬
verser, ou du moins ranger d ) très près, les îles Tunga pour
éviter les Fiji, îles qui sont, les unes et les autres, à 300
et quelques lieues de la Nouvelle-Zélande, et qui barrent,
pour ainsi dire, la route. Mais les eùt-on facilement doublées,
qu'il serait toujours resté l’obstacle des vents ordinairement
régnants de la Nouvelle-Zélande, vents qui soufflent parfois
se
servent les
avec
tant de violence.
l’hypothèse d’une origine asiatique, ou compren¬
colonies eussent pu, avec de^
aussi, soufflent parfois avec in¬
tensité, franchir, sans s’y arrêter, les Tunga et les Fiji, et
Dans
drait certainement que ces
vents de Nord-Est qui, eux
arriver directement à la Nouvelle-Zélande. Mais il faudrait
alors admettre que cette terre était connue des habitants
des Samoa ; or, rien absolument ne le prouve. Il eût été
(1) TTn officier de marine, qui ne croyait, même pas qu’il fût possi¬
ble d'Haller loin dans
un sens ou dans un autre, M. deBjvis a dit de¬
Quel est le maria qui voudra accepter que des pirogues,
quelque perfectionnées qu’elles fussent sous le rapport nautique,
aient pu franchir des distances de cinq ou six cents lieues et plus,
sans but, sans moyen
de diriger leur route, autre que la course
assez variable des vents généraux et la marche du soleil qui, selon
les époques de l’année, donnent des ruinbs de vent assez distants
l’un de l’autre? » (Annuaire Tahiti, année 1863.)
puis : «
IV.
10.
146
LES
POLYNÉSIENS.
plus naturel qu’elle fût connue par les Tung’a, qui en sont
plus voisines; mais rien non plus dans les traditions
de ces îles ne le laisse soupçonner. Dans cette supposition,
du reste, comme dans la précédente, il faudrait admettre
que c’est en suivant une route opposée à celle g’énéralement
suivie en Polynésie, que la Nouvelle-Zélande aurait été
peuplée, et il est difficile de l’admettre quand on sait que
tous les ethnologues reconnaissent aujourd’hui que c’est
avec des vents d’Ouest, et en allant du Sud-Ouest vers le
Nord-Est, que les migrations volontaires se sont opérées.
Une pareille exception ne se comprendrait pas.
Enfin il suffit de jeter les yeux sur la carte pour recon¬
bien
naître que ces
colonies n’auraient pu, avec des vents d’Est,
transporter à la Nouvelle-Zélande en partant directement
des îles Samoa ; car la force des vents et des courants les
se
eût entraînés dans l’Ouest et leur eût, presque
certainement,
fait manquer les côtes de la Nouvelle-Zélande. C’est sans
doute cette difficulté, jointe aux précédentes, qui a porté
Thompson, et après lui M. de Quatrefages, à supposer
que les colonies des Samoa, avant d’atteindre la NouvelleZélande, ont commencé par se rendre aux îles Manaia, et
par s’y arrêter, spécialement à Rarotonga. Il n’y avait cer¬
tainement pas de meilleur moyen, pour éviter la difficulté
et placer les émigrants dans la position la meilleure possi¬
ble pour arriver sans obstacle au groupe de la NouvelleZélande ; en effet, sur la route directe de Rarotonga au cap
Waiapu (cap Est de TIle-Nord), il n’existe pas une seule île,
pas un seul rocher, et on n’eût rencontré les petites îles
Espérance, Macauley, Curtis, que si on eût été fortement
entraîné vers l’Ouest. On sait, du reste, que les Manaia,
bien que plus éloignées que les îles Tunga, ne sont pas à
une distance exagérée. Il est inutile de revenir sur toutes
les raisons qui nous ont fait rejeter cette opinion ; nous
nous bornerons seulement à demander s’il est admissible
que des émigrants venant du Nord-Ouest, puisque les Sa¬
moa sont dans cette direction par rapport à Rarotonga,
eussent préféré revenir presque sur leurs pas, en se lançant
dans le Sud-Ouest à la quête d’une terre qui leur était prèsM.
LES
POLYNÉSIENS.
147
que certainement aussi inconnue qu’elle était éloignée,
plutôt que de continuer leur' émigration vers l’Est ou le
Nord-Est, où ils auraient rencontré, à petite distance, les
îles de la Société, et, un peu plus loin, les îles Paumotu les
plus méridionales. Il aurait fallu, d’ailleurs pour se rendre
des Samoa aux Manaia, qu’ils profitassent des vents de NordOuest et d’Ouest, et il leur eût été certainement
plus natu¬
rel de
se servir des mêmes vents
pour s’éloigner de Rarotonga que des vents du Sud-Est et d’Est, qui, sans doute,
auraient pu les ramener dans leurs îles, mais
qui pouvaient
aussi, dans leur course vers la Nouvelle-Zélande, les entraî¬
dans l’Ouest
jusqu’à la Nouvelle-Hollande.
répéterons, ce n’est absolument qu’en
plaçant le point de départ des émigrants dans la NouvelleZélande qu’on aplanit toutes les difficultés, et
qu’on parvient
également à comprendre pourquoi tous les Polynésiens,
quelle que soit la position de leur île, s’accordent tous à
placer leur lieu d’origine, leur aima mater dans l’Ouest.
ner
En résumé, nous le
IJn seul lieu situé de la sorte
assentiment
général, c’est le
pourrait permettre un pareil
de laNouvelle-Zélande.
groupe
Nous allons maintenant examiner si les îles abordées
par
émigrants de l’Hawahiki étaient habitées ou si elles
étaient désertes.
les
Pour la
plupart des ethnologues,
tées par une autre
race,
ces
terres étaient habi¬
celle des Mélanésiens. Les Polyné¬
siens, à leur arrivée, les auraient expulsés, détruits ou sou¬
mis pour prendre possession du
sol, et auraient fini par les
absorber. Telle était l’opinion de
Forster, et telle a été, de¬
puis, celle de d’ürville, de Rienzi, de Moërenhoüt et d’une
foule d’autres écrivains, mais sans la moindre
preuve à l’ap¬
pui, du moins pour la Polynésie.
On a bien dit que les îles de la Société
possédaient, avant
la venue de Cook, une
population plus noire et plus sau¬
vage ; mais nous avons montré que cette assertion n’avait
rien d’exact, et qu’elle était démentie
par l’absence de toute
148
LES POIAN. SIE.SS.
trace d un
langage différent de celui de Tahiti et par un
témoignages contraires.
également, et c’est ce que soutenait M. de Quatrefages, que les îles Sandwich étaient occupées à l’arrivée
certain nombre de
On
a
dit
des colonies tahitiennes, comme l’était la
Nouvelle-Zélande
O
voyait une popula¬
tion primitive aux Sandwich, dans les esprits qui habitaient
les cavernes au moment de la venue des émigrants de Ta¬
hiti; ces esprits n’étaient, pour lui, que des Mélanésiens ar¬
rivés avant les Tahitiens. Voici ce qu'il dit à ce sujet (1) :
à l’arrivée des Hawahildens. Ce savant
premier de ces archipels, les Micronésiens à
précédé les Tahitiens. Mais ce que les
traditions locales rapportent de ces esprits, qui habitaient
les cavernes, montre qu’il ne s’agit que de populations fort
peu nombreuses. Ce fait ressort encore plus clairement des
détails circonstanciés que nous possédons sur la NouvelleZélande. Il est clair que la race mélanésienne n’avait là que
de rares représentants. »
En somme, M. de Quatrefages n’accordait à ces deux ar¬
chipels qu’une très faible population primitive; mais il re¬
connaissait, comme nous le faisons, que les autres émi¬
grants polynésiens semblaient avoir trouvé entièrement
libres les îles abordées par eux, telles que les King’s Mill,
Rarotouga, Mangareva, Tubuaï, les Paumotu,!etc. Il ajoutait
seulement, pour les dernières, qu’elles étaient en grande
partie désertes à l’époque des découvertes, et qu’elles le sont
encore de nos jours, malgré les facilités qu’y présente le
rapprochement des terres (2). Nous avons montré ailleurs
que cela tient à la stérilité de ces terres, et surtout aux
guerres meurtrières qui y étaient à chaque instant faites
par les populations d’Anaa. Quant aux Marquises, M. de
Quatrefages fait observer avec raison qu’elles devaient être
désertes, ainsi que l’atteste la pureté de la race. Il en était
certainement de même, d’après tous les documents connus,
pour les îles Tunga et Samoa lors de l’arrivée des premiers
a
Dans le
teint foncé avaient
(1) Ouvrage cité. Aes Polynésiens, etc,, p. 175.
(2) Meme
page.
LES
POLYNÉSIENS.
149
émigrants, quel qu’ait été d’ailleurs leur véritable point de
départ.
A l’exception des Saudwicli et de la Nouvelle-Zélande,
d’après M. de Quatrefag-es lui-même, toutes les îles auraient
donc été troiivées dései-tes à l’arrivée des émigrants dans la
Polynésie. Quant à la Nouvelle-Zélande, il ne lui accordait
que de rares représentants de la race mélanésienne. Nous
croyons avoir démontré que non seulement ces représenlants d’une autre population n’étaient pas aussi rares qu’on
l’a cru, mais qu’ils appartenaient à la même race que les
émigrants eux-mêmes, c’est-à-dire à la race maori ; qu’ils
parlaient le même langage, et qu’ils étaient bien probable¬
ment venus de la même contrée qu’eux, plus ou moins long¬
temps auparavant, s’ils n’étaient pas eux-mêmes autocli•
tlioues.
On
pourrait donc réduire à un seul groupe, celui des
Sandwich, les îles occupées par une population autre que la
race polyné.sieDne à la venue de ses colonies; mais nous
croyons qu’il est permis de douter que te petit nombre,
«
d’esprits » dont parlent les traditions, puisse être consi¬
déré comme une population primitive « de Micronésiens à
teint foncé
»,
c’est-à-dii'e de Mélanésiens.
D’après cela,
nous
serions disposé à considérer presque
toutes, sinon toutes les îles de la Polynésie, comme étant
désertes à l’arrivée des
émigrants. L’Ile-Norddela Nouvellepeine fait exception, puisque
les populations qu’on y a trouvées étaient de même race que
celles qui venaient de s’emparer du sol.
Ce qui atteste le mieux, à notre avis, que les émigrants
n’ont dû rencontrer que bien rarement des îles déjà habitées
à leur arrivée en Polynésie, c’est que les linguistes n’ont
jamais signalé la moindre trace de langage mélanésien
dans les dialectes polynésiens. Si l’on y a trouvé quelques
mots adoptés et employés pour remplacer des mots polyné¬
siens, ce n’est seulement qu’à titre étranger, et sans qu’ils
se soient fondus dans le langage. Tels sont, aux îles Tunga,
par exemple, les mots Tuiet Bulotu. Si l’on admet, comme
le font presque tous les ethnologues, que la race primitive
Zélande aurait elle-même à
150
LES
POLYNÉSIENS.
a été en partie exterminée, et
quelle n’a été qu’asservie, il faut nécessairement ad¬
mettre aussi qu’il serait resté quelque vestige de la langue
des vaincus ; c’est ce qui a eu lieu, par exemple, pour les
Polynésiens dans les îles mélanésiennes, où les coups de
vents les ont entraînés, telles que Tanna, la Nouvelle-Ca¬
lédonie, Vanikoro, et surtout les Fiji. En effet, une langue,
quelle qu’elle soit, ne disparaît pas aussi facilement que
quelques savants semblent le croire. Or, nous le répétons,
nulle part on n’a rencontré de vestiges d’une langue méla¬
nésienne quelconque, pas plus aux Tunga qu’aux îles de la
Société et ailleurs ; au contraire, on a trouvé un grand
nombre de mots polynésiens usités dans les îles mélané¬
siennes et faisant pour ainsi dire partie de la langue, aux
Fiji particulièrement.
Ce fait de l’absence presque complète de mots mélané¬
siens dans les îles polynésiennes, alors que les mots polyné¬
siens se trouvent en grand nombre dans les îles mélanésien¬
nes, est bien digne de fixer l’attention. Pour qu’il ait eu
lieu, pour qu’il se présente surtout là où les deux races
sont le plus voisines, là où elles auraient pu se mêler da¬
vantage par leur long contact ou leurs rapports plus fré¬
quents, comme aux Fiji et aux Tunga, il faut presque fiécessairement admettre qu’il dépend de la supériorité réelle
que la race polynésienne possède sur la race mélanésienne.
Quoi quTl en soit, ce fait existe ; il est surtout apparent
aux Fiji et aux Tunga, où, en raison du voisinage, il eût
semblé plus naturel que le mélange fût réciproque. Que l’on
accepte l’hypothèse de Haie, qui faisait peupler les Tunga
par une colonne malaise, arrêtée d’abord aux Fiji, puis ex¬
pulsée et allant soumettre celle venue des Samoa ; que l’on
adopte celle de M. de Quatrefages faisant arriver cette co¬
lonne aux Tunga directement de Bourou, on aurait, semblet-il, dû trouver presque autant de mots fîjiens aux Tunga
que de mots polynésiens dans les Fiji. Or, c’est à peine si
Ton retrouve quelques mots fijieus dans les îles Tunga,
tandis qu’on rencontre aux îles Fiji encore plus de mots po¬
lynésiens que ne l’ont cru les ethnologues, et particulièrede
chaque île rencontrée
même
c
LES
POLYNÉSIENSl
151
l’a dit M. Haie, qui pourtant en élève le nom¬
cinquième.
Que ce fait soit dû seulement à la provenance des émi¬
grants, comme quelques ethnologues semblent le croire,
qu’il ne soit dû, comme quelques autres le soutiennent,
qu’au voisinS,ge des deux races ayant de fréquents rapports
ensemble, et surtout à la supériorité d’une race sur l’autre,
comme nous serions assez disposé à le croire, il laisse néan¬
moins planer un doute qui fait de cette question l’un des
problèmes polynésiens les plus difficiles à résoudre. 11 est
aussi inexplicable en admettant l’origine maori des Polyné¬
siens, qu’en les faisant venir de Kalamatau avec de Rienzi,
ment que ne
bre jusqu’au
ou
de Bourou avec Haie’.
Nous
avons
déjà cherché à élucider cette question lorsque
étudié l’antagonisme et les rapports des Polyné¬
siens et des Mélanésiens. Nous ne reviendrons donc pas ici
nous avons
sur
des considérations que nous avons
pées ailleurs (1).
longuement dévelop¬
qu’une foule de mots de la langue polynésienne
Malaisie; d'autres l’ont été non
seulement à Madagascar mais même en Afrique, en Améri¬
que et dans l’Inde. Ainsi s’explique jusqu’à un certainpoint,
On sait
ont été retrouvés surtout en
général des ethnologues pour en attribuer
à la co*ntrée qui en présente le plus, c’est-àdire à la Malaisie. Nous avons déjà montré combien d’obs¬
tacles s’opposent à l’admission d’une pareille provenance ;
il est inutile de nous y arrêter de nouveau ici. Il nous suffira
de dire qu’il eût été impossible aux Malais et aux Javanais
de fournir un pareil langage, puisque les langues qu’ils par¬
lent diffèrent elles-mêmes par le fond de la langue polyné¬
sienne. Sans doute, on a trouvé en Polynésie un certain
nombre de mots qu’on regarde comme malais ou javanais ,
on y aurait même trouvé, croit-on, quelques mots sanskrits.
Il faut donc absolument admettre, pour expliquer ce fait.
l’accord presque
la provenance
(l) Vol. II, liv. III, ch. I.
O
]52
LES
POLYNÉSIENS.
des Malais ou des Javanais ont été entraînés jusqu’en
Polynésie, ou bien que des Polynésiens, après avoir été en
Malaisie sont revenus en Polynésie et ont fait connaître ces
mots à leurs compatriotes. Déjà nous avons dit, en réfutant
la théorie de l’orig-ine asiatique ou malaisienne des
Poly¬
que
nésiens,
que
des entraînements de la Malaisie
ont pu
avoir
Polynésie, tout comme il y en a certainement eu
de la Polynésie vers la Malaisie. En outre des
voyages vo¬
lontaires, nous n’avons pas à revenir ici sur la possibilité
de ces voyages, dans un sens ou dans l’autre; mais s’il existe
vraiment quelques mots sanskrits en Polynésie, ils n’ont
pu y arriver que par l’une des deux voies que nous venons
d’indiquer- Or, nous avons vu précédemment (1) que l’exis¬
tence de ces mots était douteuse, et que Buschmann soute¬
nait qu’il n’en existait qu’un seul. Quant aux mots
malais,
ils ne seraient probablement que des mots polynésiens con¬
servés par les Malais et les Javanais lorsqu’ils créaient leur
race et leur langue au contact des
peuples asiatiques. Il
faudrait donc les attribuer aux Malaisiens eux-mêmes
qui
les auraient portés en Polynésie, soit, comme on est
dispo¬
sé à la croire, en émigrants colonisateurs, soit à la suite de
quelque entraînement involontaire. On expliquerait de la
même façon la présence des mots sanskrits, s’il en existe en
Polynésie : seulement les Malaisiens ne seraient alors par¬
tis de l’Archipel, qu’après l’arrivée des colonies indiennes
qui possédaient ces mots. Cette explication du reste est pu¬
rement spécieuse, et elle ne repose que sur des conjectures.
Seule,ranalogie des caractères physiques et celle d’un certain
nombre de mots pourrait faire admettre que les Malaisiens
se sont portés vers la
Polynésie, à une époque qui aurait
lieu
vers
la
été nécessairement antérieure à la formation de la nation
malaise, et postérieure au contraire à l’arrivée des peuples
de l’Inde. Rien
plus n’indique le rôle important qu’ils
joué en Malaisie, s’ils en eussent
été les autochthones et s’ils fussent
partis, volontairement
ou non, pour aller coloniser la
Polynésie. Il est évident que.
non
auraient nécessairement
(1) Vol. I, p. 157.
O
LES
POLYNÉSIENS.
153
dans
ce dernier cas, le souvenir de leur
départ eut été con¬
servé par les traditions javanaises ou autres ; car ce départ
n’aurait pu avoir lieu au plus tôt que vers le 3“ ou le 4‘ siècle
de notre ère. Or, les annales
javanaises n’en disent absolu¬
rien, et naturellement les chroniques malaises n’en
parlent pas Savantag-e ; au contraire, des souvenirs tradi¬
ment
tionnels établissent
qu’un peuple est arrivé à Java long¬
temps avant les Javanais et les Malais, et que ce peuple
avait justement les caractères de.s Malaisiens, qui sont re¬
gardés, encore aujourd’hui, par les Malais et les Javanais,
comme plus anciens
qu’eux dans toutes les îles où ils ont
été rencontrés. En outre, il faudrait surtout se demander
comment ces Malaisiens, partant à une époque si reculée,
n’auraient pas occupé quelques-unes des îles les plus voi¬
sines delà Malaisie, aujourd’hui habitées par la race noire,
qui se trouvaient sur leur route, ou du moins, comment ils
auraient pu doubler ces îles, ainsi que les îles intermé¬
diaires, sans être dans la nécessité d’y toucher, et d’y lais¬
ser de plus importantes traces de leur passage. On l’a vu, il
est admis par Haie et ses partisans, que, parties les derniè¬
res, ces populations malaisiennes auraient chassé devant
elles les
populations mélanésiennes, premières occupantes
quelques-unes des îles où elles se seraient arrêtées, et
telle est particulièrement l’opinion de M. de Quatrefages ;
mais, nous le répéterons, que seraient devenues dans ce
cas, les populations mélanésiennes, chassées par des émi¬
grants venant de l’Ouest ? On le sait, aucune île plus méri¬
dionale et plus orientale que celle où ce fait se serait passé
de
n’en
a
conservé la trace ; toutes, au contraire,
et dans
pure.
Pour
l’Est, sont peuplées
par
la
race
dans le Sud
polynésienne la plus
raisons, comme pour toutes celles déjà données
ailleurs, il n’est donc pas plus admissible que la Polynésie
ait été peuplée par les Malaisiens que par les Malais et les
Javanais ; mais il faut reconnaître que les Malaisiens, s’ils
avaient été les émigrants vers la Polynésie, expliqueraient
mieux, non pas seulement la présence des quelques mots
sanskrits qu’on dit exister dans la langue polynésienne.
ces
154
LES
POLYNÉSIENS.
Tusage général d’une langue, qui
qu’exceptionnellement partout ailleurs. Il
ne serait plus nécessaire, en effet, de supposer, avec Thomp¬
son, que les émigrants parlaient une langue malaise diffé¬
rente de celle actuelle, lors de leur départ, et que cette lan¬
gue aurait donné naissance, avec le temps, à la’ langue po¬
lynésienne. Elle y serait arrivée toute faite, et elle n’aurait
eu à subir que les légers changements que nous avons in¬
diqués pour les différents archipels. Il est également inu¬
tile d’attribuer aux Malais les quelques mots communs aux
deux langues (1), puisqu’ils n’auraient été que des mots
malaisiens apportés par les émigrants et pris en Malaisie
même par les Malais avant leur départ.
mais
encore
et surtout
n’a été retrouvée
Nous l’avons dit, il y a un moyen
beaucoup plus simple,
cela même plus probable, d’expliquer l’existence de
tant de mots polynésiens en Malaisie, comme en tant d’au¬
tres lieux, c’est d’admettre que les Polynésiens se sont ren"
dus en grand nombre en Malaisie, probablement volontaire¬
ment, ou tout au moins par des entraînements involontai¬
res répétés. Une pareille supposition fait mieux comprendre
que toute autre la disparition de la plus grande partie du
langage primitif des populations dites aujourd’hui inalaisiennes ; elle explique mieux le refoulement de ces popula¬
tions dans l'intérieur des terres ; elle donne en même temps
et par
l’e.vplication de la tradition qui rapporte la venue d’un
peuple inconnu à une époque,si éloignée, que le souvenir
en est à peine conservé.
En résumé, nous croyons qu’il faut admettre, avec Cïawfurd,que tous les mots polynésiens trouvés en Malaisie
surtout (2) sont des mots étrangers, importés par des popu-
(1) On l’a vu, 50 à 75 mots ont été regardés comme des mots,
malais, et nous avons dit que ce nombre a même été exagéré.
(2) Nous avons montré que dans la partie de l’Asie, qui est la plus
voisine des îles malaises, se trouvent non seulement quelques mots
qui ont une apparence toute polynésienne, mais, en outre, des
peuplades qui, de nos jours encore, ont conservé tous les caractè¬
res des Polynésiens, malgré qu’elles soient entourées
de peuples
différents par la race ; nous voulons parler plus particulièrement
LES
POLYNÉSIENS.
155
qui parlaient le lang-ag-e dont ces mots faisaient
partie, de même que ces populations en ont porté un plus
ou moins g-rand nombre d’autres, comme nous allons le
faire voir, jusqu’en Afrique, en Asie et en Amérique. C’est
lations
au
contact
d^ ces populations, et à une époque fort reculée,
alors que la nation javano-malaise se formait, que ces mots
auraient été adoptés par les Javano-Malais. Nous sommes
complètement de l’avis de Bory de Saint-Vincent, qui
déjà, à une époque où il n’y avait guère d’autre tra¬
vail complet sur les Océaniens que celui de R. P. Lesson;
« Trouver des indices de leur passage au pays de Siam
ou
du Cambodge, ou bien chez les Bayas de l’intérieur de
Bornéo, n’est que la preuve de l’émigration de quelque fa¬
mille océanique vers ces contrées (1). »
Qu’on admette ou non l’explication que nous venons de
donner de la présence des mêmes mots en Malaisie et en
Polynésie, il est bien certain, comme l’avaient reconnu
d’Urville, Moërenlioüt et tant d’autres, que ces mots, re¬
trouvés à la fois dans des contrées si éloignées, indiquent
que des rapports ont nécessairement existé entre elles,
D’Urville, avec raison, n’y voyait que cela, et il ajoutait (2)
qu’il y avait trop de différence dans les caractères physiques
des deux peuples pour qu’on pût supposer que les Polyné¬
siens n’étaient qu’une colonie malaise. Pour Moërenlioüt (3),
la présence de plusieurs mots semblables chez des peuples
séparés par de si grandes distances, était la preuve, sinon,
d’une origine, du moins de la préexistence entre eux d’un
commerce ou de relations plus ou moins intimes, plus ou
moins prolongées. Et, comme on a vu (4), il a même fini
par reg’arder les Malais comme les descendants directs des
enün
disait
des Stiengs, enveloppés aujourd’hui par les Annamites, les Cam¬
bodgiens, les Siamois et les habitants du Laos; peuplades signalées
par
M.Mouhot.
(1) Bory de Saint-Vincent, l’Homme, t. I, p. 312.
(2) Mémoire sur les îles du Grand-Océan, p. 17.
(3) Voyages aux îles du Grand
(4) Voy. vol. II, p. 5 etsuiv.
Océan, t. II, p. 227,
J
156
LES
Polynésiens,
cru
au
jusque-là.
Il est inutile
POLYNÉSIENS.
lieu d’être leurs ancêtres
comme ou
l’avait
doute, après tout ce que nous venons
dire, de faire remarquer combien notre opinion se rap¬
proche de la sienne, tout en en différant par lerfond.
de
sans
CHAPITRE
DEUXIÈME
LES MAORI EN AFRIQUE, EN
AMÉRIQUE
ET EN ASIE.
Traces de la civilisation polynésienne à
Madagascar. — Egypte. — Rapprochements entre les langues de Vanikoro, copte et mandingue. — Autres preuves de la venue des Poly¬
nésiens en Afrique et à Madagascar. — Comparaison du maori et du
langage des Antalotes des Comores. — Les Polynésiens en Amérique.
Analogies et coïncidences. — Ressemblances de mœurs, coutumes,
industries, langage. — Autres analogies. — Les Polynésiens en Asie.
Considérations linguistiques. — Direction des vents régnants. ;—
Cambodge et Laos. — Comparaison avec les Stiengs. —Affinités entre
le Malayou et le Polynésien. — Japon. — Caractères physiques des Ja¬
ponais. — Comparaison avec les Maori. — Conclusi ons générales.
Recherches de M. d’Eichthal.
—
—
—
Jusqu’à présent, nous n’avons parlé que delà dissémina¬
ou répartition des Maori dans les îles polynésiennes,
et dans quelques-unes des îles mélanésiennes qui les avoi¬
sinent le plus ; mais, grâce aux recEerches si érudites de
tion
primitive des races océaniennes
allons pouvoir les suivre mainte¬
nant, non seulement jusqu’en Afrique dans l’Ouest, jus¬
qu’en Asie dans l’O.-N .-O., mais jusqu’en Amérique dans
l’Est, jusqu’à Formose dans le N.-N.-O., et bien plus loin
encore, dans les îles Aléoutiennes et Kouriles au Nord.
Chemin faisant, nous ferons quelques remarques critiques
indispensables, pour relever plusieurs erreurs, dues seule¬
ment aux documents sur lesquels l’auteur a dû s’appuyer, et
M. d’EicEtlial
sur
et américaines
(1),
l’histoire
nous
(1) Mémoires de la Société
d’ethnologie, t. II,
p.
151 et suiv.
15«
LES
terminerons
POLYNÉSIENS.
qu’il n’est guère probable que
particulièrement, et à plus forte raison, la Germanie,
aient eu des rapports de quelque importance avec l’Océanie.
Des études si savantes de M. d’Eicbtlial, il résulte d’abord
que la civilisation primitive de l’Océanie a coijimencé dans
la Polynésie, et que c’est de là qu’elle s’est
portée vers Ma¬
dagascar. Mais, ne se bornant pas à admettre une ancienne
communication entre la Polynésie et cette île, M. d’Eichthal
semble même croire que les Malgaciies avaient une
origine
polynésienne. C’est du moins ce qui résulte de la note de
la première page de ses études, dans
laquelle il dit : « Il y
a
longtemps que l’affinité du Madécasse avec la famille des
langues malaisiennes et polynésiennes a été aperçue. La
nous
en
montra,nt
l’Inde
coïncidence d’un certain nombre de mots madécasses
des mots
malaisiens,
déjà été indiquée
a
par
avec
Reland et
Hervas ; mais ce fait ne prouve autre chose
que l’intro¬
duction accidentelle de ces mots, et ne démontre nullement
la communauté
d’origine des deux peuples. C’est ainsi que
s’exprimait Vater dans le Mithridate (t. III, p. 256.) Quel¬
ques années plus tard, l’inspection de documents plus com¬
plets rendit au contraire le fait de l’origine polynésienne
des Madécasses évident.
i>
Quelle que fut sa véritable opinion à cet égard, il ressor¬
tait, disait-il, une même conséquence de tous les faits obser¬
vés ou relevés par lui : « C’est
que la Polynésie ou un conti¬
nent aujourd’hui détruit, mais qui était situé dans la même
région du globe, paraissait avoir été le foyer principal de
l’ancienne civilisation
polynésienne qui, de là, avait rayonné
vers l’Amérique, l’Asie et l’Afri¬
que. » Il ajoutait même: « Peut-être est-ce un germe émané
de ce foyer qui, tombant dans la vallée du
Nil, y a fait
surgir, ou bien a fécondé l’antique civilisation égyp¬
tienne (1). » Son opinion était, en
somme, celle de Forster et
dans toutes les directions
(1) Nous ferons remarquer que, d’après M. Moreau de donnés,
a dû être primitivement identique à l’Indo-Polyné¬
sien. Il est à croire, ajoutait-il, que tous les deux ne
faisaient
u’un type unique, originaire de l’extrême Orient.
l’Égyptien pur
159
LES POLYNlTSIENS.
amplifiée et motivée. S’il ne confondait pas
Polynésiens avec les Mélanésiens, c’était bien
premiers qu’il attribuait les rameaux répandus dans les
mélanésiennes, l’archipel indien, et jusqu’à Mada¬
de Moërenlioüt,
les véritables
aux
îles
gascar.
^
Nous allons exposer le plus brièvement
uns des résultats auxquels il est parvenu.
possible quelques-
D’après M. d’Eicbthal (1), les Polynésiens
rapports, non seulement avec Madagascar,
mais même avec l’ancienne Egypte.'
La première coïncidence qu’il cite, et qui est sans contre¬
dit des plus remarquables, est l’identité du nom du soleil
dans les deux langues : c’est là seulement qu’on le tronve
sous la forme polynésienne pure.
En effet, ce mot se rend
par ra, re, ree, en Egypte , ra, à la Nouvelle-Zélande ;
laa, aux îles Tunga; raa, à Tahiti ; ra, à Tukopia (2) ;
Afrique.
anraient
eu
—
des
la, à Hawaï, etc.
également une coïncidence entre
premier est le nom de la déesse
ténèbres primitives en Egypte ;
elle y était surnommée la mère des dieux. Le second, en
Polynésie, représente aussi la nuit primitive qui, fécondée
par l’Etre suprême, a donné naissance aux dieux et à tous
Le même savant trouve
les mots louto et po : le
de la nnit, du chaos, des
les êtres. Il trouve aussi une coïncidence entre
la grande
égyptienne Neith ou Nees et la déesse polynésienne^
Hina, ainsi qu’entre le mot polynésien tabou, et les .mots
coptes toubo (3), tebo, qui veulent dire « sacré ».
Sans nous arrêter à une pareille interprétation, nous nous
divinité
(1) Troisième étude,
p.
188.
(2) D’Bichtbala dit, d’après Gaimard, que le mot
dait par lera ou tera à
turaliste de l’Astrolabe
en
avait fait
un
soleil
se ren¬
Tukopia ; mais c’était une erreur du na¬
qui, entendant prononcer te ra « le soleil »,
seul mot.
(3) Remarquer qu’aux Tunga, toubo est le nom du premier
par
origine légitime.
chef
lt)0
LES
POLYNÉSIENS.
ici qu’en polynésien, ce n’est
tabou, mais bien tapou ou mieux tapu.
Si on joint à cette ressemblance, dit M. d’Eichthal, l’usag-e des constructions pyramidales, celui des momies, la
bornerons à l'aire reinaniuer
pas
«
division de la nation
en
famille souveraine, en classes sag
cerdotale, militaire et populaire, et si l’on compare ce que
Moërenhoüt rapporte du culte des divinités dans l’Egypte
et en Asie,on reconnaîtra qu’il y a plus d’une ressemblance,
.“ans
la
parler de certains dogmes relatifs à la vie future et à
des peines et des récompenses après la
distinction
mort
».
Nous
sommes
de
son
avis ; mais nous ferons remarquer
que la ressemblance sur laquelle
contente de mettre en note (1)
se
il insiste le moins, et qu’il
est, suivant nous, la plus
importante.
En effet, si Oro et Maui étaient, comme le pensait Moë¬
renhoüt, les deux grandes divinités solaires de la Polyné¬
sie, leurs noms se retrouvent dans ceux des dieux égyp¬
tiens, Hor ou Har, (Orus des Grecs) etMoui, tous deux aussi
solaires, et tous deux alliés. Il résulte d’une note de M.
Champollion, envoyée à M. d’Eicbthal,que Hor-Obré (Orus,
soleil), Hor-Meu ou Hor-Moui (Orus identifié avec le dieu
Moui) est fils du dieu suprême Amou-Ra et de la grande
déesse Nees. a Or, dit M. d’Eichthal, nous avon.s établi l’analog'ie de la déesse Nees avec la grande déesse polynésienne
Hina ; et comme Oro était considéré comme le fils de cette
déesse et du dieu suprême polynésien, ce trait complète la
similitude entre les dieux Oro-Maoui
tuellement
:
d’une part et Hor-
11 ajoute en note : « Champollion dit tex¬
«Le nom de Hor-Mui (Hor-Moui) signifie Horus
Moui de l’autre.
«
véridique, ou plutôt Horus identifié avec le dieu Meu
et frère de T’meï, la justice ou la vérité. Meu, en copte, si¬
gnifie vrai ; la co'incidence de ce mot avec le nom du dieu
Meu ou Moui est très probablement accidentelle : c’est ce
le
■qu’indique l’observation de Champollion. »
M. d’Éichthal ne savait probablement pas qu’en Polynésie
(1) Loc. citât.,
p.
192.
LES
et à Tahiti
rité.
POLYNÉSIENS.
particulièrement,
mau
signifie aussi
Oette coïncidence est très curieuse.
»
161
«
vrai, vé¬
Après avoir fait remarquer que, en dehors du cercle des
religieuses, les coïncidences de mots deviennent
proportionnellement moins nombreuses, et après en avoir
choses
cité
certain nombre, à notre avis fort incertains, et que,
un
pour
cela,
encore en
toutes
ses
nous ne
rapporterons
pas,
M. d’Eichthal rejette
une remarque bien plus importante que
citations. Il résulte, de cette note, que parmi les
note
(1)
peuples appartenant à des pays voi¬
l’Egypte, noms qu’on a déchiffrés sur les anciens
monuments de cette contrée, on en a rencontré quelquesuns qui-sont polynésiens ou qui ont complètement la'phy¬
sionomie polynésienne. Tels sont, dit-il, parmi les peuples
vaincus par Sésostris, les noms de Rohou, de Toroao, de
Taônou ; parmi les chefs nubiens, les noms de Mehi, de
Pohi, de Maï, etc. (2).
On ne peut, certes, en voyant de pareils mots, avoir une
autre opinion que celle de M. d’Eichthal ; car ils sont com¬
plètement polynésiens. Ainsi, en maori, ao, lumière, jour ;
_po nuit. Mais il faut pourtant convenir qu’il n’y a d’autre
analogie que celle de la physionomie, ainsi que l’on peut
s’en convaincre par la traduction littérale ci-dessous.
M. d’Eichthal, du reste, ne cherche nullement à établir
entre l’Egypte et diverses régions de l’Océanie, le fait d’une
d’homme et de
noms
sins de
(1) Troisième étude,
195.
(2) En maori :
Ro, fourmi, dans : hu, marais, boue, silencieux.
Toro, nom d'arbre,brûler ; s’étendre,se déployer; visiter,regarder.
Ao, lumière, jour, faire.jour, monde ; ramasser.
Tao, lance ; cuire dans un four indigène ; mcü, ici ; vers ; nom
d’arbre, de moule.
pronom ; de toi.
Me, avec, et ; si, soit.
Hî, pêche, pêcheur; diarrhée, avoir la diarrhée.
Poi, nuit, saison.
Hu, V. ci-dessus.
Non
Pohi, chanson.
IV.
U.
162
LES
POLYNÉSIENS.
communauté de races, mais
seulement l’existence de cer¬
indirectes ; ‘communica-
taines communications directes ou
tions
qui ont pu être le résultat des migrations,
peut-être d’une initiation religieuse.
du com¬
merce,
les analogies un peu for- '
qu’il signale entre la langue copte et les dialectes de
l’archipel malais, pas plus que sur les ressemblances de
coutumes qu’il a cru exister entre l’Egypte et cette partie de
l’Océanie. Nous avons montré ailleurs combien facilement le .
fonds commun des peuples permet d’établir des rapproche¬
ments de cette nature ; et nous sommes de l’avis du savant
ethnologiste lorsqu’il ajoute que
ces ressemblances, celles
même linguistiques, peuvent toutes être dérivées d’un sim¬
ple contact, non point de race mais de civilisation. »
Nous n’insisterons donc pas sur
cées
Il
en
est de même pour
les similitudes que M. d’Eichthal
de Yanikoro, la langue
cherche à établir entre le langage
ainsi qu’il le fait remarquer,
l’existence d’an¬
elles n’indiquent
aucune communauté de races. Nous nous bornerons à exa¬
miner rapidement celles d’entre elles qui semblent présen¬
copte et celle des Mandingues ;
similitudes peuvent être attribuées à
ciennes relations entre ces peuples, mais
ces
le
ter
plus de vraisemblance.
Mandingue, dit M. d’Eichthal (1), chef se dit tighi,
se dit bien, binni, benne. Certes, il serait difficile de
deviner dans ces mots, si l’on n’y était conduit, les racines
«
et
En
flèche
polynésiennes répandues si aü loin : arihi, alihi, {ariki,
arii) chef, et pana, flèche. Cependant, à Tonga, aZi/ii est de¬
venu ephi, et à Vanikoro, nous voyons ce mot présenter les
transformations alighi, taligki : or, eghi et taligui condui¬
sent tout droit au tip/ii mandingue. D’un autre côté, nous
voyons le radical pana présenter à Vanikoro les transfor¬
mations abione, pouene, pounene ; or, ceci ressemble com¬
plètement aux formes mandingues : bien, benne, binni, et,
si Ton tient, compte de toutes les concordances précédentes,
ne permet guère de douter que ces formes mandingues ne
soient une dérivation du radical polynésien pana. '■»
(1) Lûc. cit. Quatrième étude.
(1)Voir
■
i
LES
POLYNÉSIENS.
Depuis Mariner, il est vrai, eghi est le mot qui passe
163
pour
g’uifier chef aux Tung’a ; mais c’est à tort : ce mot est tout
au plus e-iki,
abrég-é d'ariki. Si, à Vanikoro, on dit alighi,
talighi, c’est par défaut de prononciation : talighi n’est là
nlighi, l’ariki, le chef. C’est un mot étranger
Tukopiens, mais mal orthographié par les
Européens et mal prononcé par les insulaires de Vanikoro.
Nous trouvons, dans nos notes sur Tukopia, que, dans cette
île, le.chef s’appelle ariki, comme le dit Gaimard, qui l’a
visitée avec nous en 1827 (1). Suivant nous, le mot tighi
mandingue ressemblerait davantage au tiki ou tii poly¬
que pour te
emprunté
aux
nésien.
Nous
ne
qu’exigerait
pouvons
entrer ici dans les développements
pareille question; nous avons déjà cherché
ailleurs à établir que les Polynésiens doivent avoir reçu
indirectement l’usage et le nom de l’arc, dont le nom est
essentiellement malais (2), et nous nous bornerons à faire
remarquer que c’est parce qu’on compare deux races àlangue
et à origine différentes qu’on trouve si peu de similitude
dans les mots comparés. Il est certain qu’on retrouve à Va¬
nikoro un assez bon nombre de mots polynésiens ; mais ces
mots sont dus aux rapports avec les peuplades
polynésien¬
nes et presque spécialement avec celles
qui peuplent Tuko¬
pia et les îles Duflf, qui, bien qu’à toucher les îles à popula¬
tion mélanésienne, ont réussi jusqu’à ce jour à se préserver
de tout mélange avec cette race. Tous les autres mots
ap¬
partiennent à une langue bien distincte et qui n’est qu’un
de
ces
une
dialectes si variés des langues mélanésiennes.
En raison de la différence des
langues, nous ne nous ar¬
M. d’Eichthal a cru
rêterons donc pas aux concordances que.
voir entre le
copte et le dialecte de Vanikoro ; concordances
qui, à notre avis, sont tout à fait hypothétiques et quij
d’ailleurs, répète-t-il lui-même, n’autorisent point à suppo¬
ser un degré quelconque d’affinité entre la race des anciens
Egyptiens et celle des Polynésiens proprement dits. Mais
pour
Tukopia
(2) Vol. I, page 461.
ou
Tikopia le vocabulaire de Dumont d’Urville^
104
LES
POLYNÉSIENS.
devoir insister sur celles qu’il a constatées
polynésien et le manding’ue et qui lui paraissent, au
contraire, témoigner d’une affinité assez grande entre les
deux langues. D’après lui, le nombre des mots d’origine
évidemment polynésienne qui se rencontrent dans la langue
mandingue est tellement grand qu’il n’est pas permis de
supposer un seul instant que cette coïncidence entre les
deux langues ne soit qu’un effet du hasard.
L’existence de ces mots, dit-il (l), ne peut être que le
résultat d'un contact plus ou moins prolongé entre les deux
nous
croyons
entre le
«
races.
ou
Mais où
ce
bien serait-ce
seraient-ils
une
contact a-t-il eu lieu? Est ce en
Afrique?
dans l’Océanie même ? Les Mandingues
tribu de noirs océaniens qui, après s’être
ancienne
avoir été peut-être expulsés par eux,
seraient venus, comme les Foulahs, chercher un refuge en
Afrique ? Cette supposition, indiquée- par des analogies
linguistiques semble pouvoir se baser aussi sur des affinités
physiques. iGolbery, dans son voyage au Sénégal, a fait la
remarque que la physionomie des Mandingues se rapproche
beaucoup plus de celle des noirs de l’Inde que de celle des
noirs de l’Afrique. Ne peut‘-on pas se faire à l’égard des an¬
ciens Egyptiens eux-mêmes , quoiqu’avec un degré bien
moindre de probabilité, une question semblable ?
Evidemment, si les analogies qu’indique M. d’Eichthal
sont réelles, ce n’est qu’en Afrique que le contact a pu avoir
lieu puisqu’on ne retrouve aucun mot mandingue en Po¬
lynésie; mais nous l’avouerons en lisant attentivement les
voyages dé Caillé etdes autres explorateurs de l’Afrique, nous
n’avons pas constaté que les ressemblances fussent aussi
grandes et aussi nombreuses que le dit M. d’Eichthal. En
outre, les mots ordinaires diflférént complètement : Ce qui
atteste, du moins, que le contact n’a pas été bien prolongé.
Comme il est démontré que deux races ont e.xisté en
Egypte, la blanche et la noire, M. d’Eichthal s’est demandé
si la race noire, qui a fait partie de cette population,n’appartrouvés
en
rapport avec les Polynésiens dans leur
patrie, après en
(1 IL'id., 4“
étude, p. 210.
LES
POLYNÉSIENS.
165
à la racé noire océanienne et si elle n’a pas été
Egypte par le même mouvement Je migration qui
conduisit les Polynésiens à Madagascar, les Foulalis et, peutêtre aussi, les Mandingues en Afrique. « Les Egyptiens, ditil, ont dù certainement sortir de l’une ou l’autre région ; or,
comme jusqu\ présent il à été
impossible de les rattacher
à une souche africaine, il est parfaitement rationnel et légi¬
tenait pas
portée
en
time de chercher les traces d’une filiation de leur
race avec
celle de l’Océanie.
Même
»
Et il termine
en
disant
: «
en
dehors des
langues foulah, copte et mandingue, on trouve,
dans d’autres idiomes africains, des traces incontestables de
l’influence océanienne.
Nous n’osons dire
■
»
lui que ces
traces sont incontes¬
fait qui lui était inconnu' vient
appuyer son opinion : on trouve dansl’intérieur de l’Afrique,
surtout près des sources du Nil, beaucoup de mots identi¬
ques, par le son et souvent par l’orthographe, aux mots po¬
lynésiens.
Qu’on lise, par exemple, le Voyage de Speke autour du
Nil, et l’on y remarquera des mots tels que les, suivants :
Hongo, Onganga, Kiranga-runga, Kirongo, Makoutanirô,
Mcroro, Horihori, Makaka, Ponga, Ouriki, Uthenga,
Kiwera, Chongi, etc. Or ces mots se retrouvent tous, bien
qu’avec des significations différentes, dans le langage de la
Nouvelle-Zélande (1).
avec
tables ; mais pourtant un
(1) Ainsi en Maori :
Ongo-nga, — filet.
Ongaonga, — ortie, être piquant.
Ki, —prép. à, suivant ; adv. très ; s. parole, pensée.
Eanga, — arracher, déraciner ; banc de poissons, etc.
Eunga, — dessus, au-dessus.
Ki,
—
V.
Eongo,
ci-dessus.
—
paix
;
écouter, obéir.
Maku, — pr. pour moi ; humide, humidité, mouillé.
Taniro, — bordure de manteau, vêtement.
Maroro, — poisson volant ; être fort.
Horihori, — mensonge, fausseté, mentir.
Makaka, — plié, courbé, plante de marais.
Ponga, — fougère.
Uri, — vestige, postérité.
166
LES
POLYNÉSIENS.
Certes, après ce que nous avons rapporté des noms polyné¬
sur les monuments de
l’Egypte, ces nouvelles
coïncidences sont dignes de la plus sérieuse attention. Il
faut pourtant en convenir, ce sont des témoignages insuffi¬
sants pour conduire à une conclusion raisonnée et probante.
Tout ce qu'on peut en inférer, c’est que ces mo*is ont pu être
apportés de la Polynésie ; mais quand et comment ? on l’i¬
siens trouvés
gnore.
récemment, M. Rab'ourdin (1), dans son excursion
première mission transsaharienne de l’infortuné
Flatters, a trouvé sur l’atelier de Hassi-Ratmaia une caurî
[cyprœa moneta) et un fragment de hache polie en jade
néphrite verte que M. Ramour assimile au jade .néphrite de
la Nouvelle-Zélande. Cette découverte, rapprochée de plu¬
sieurs autres faits, tels qu’identité d’espèces botaniques
entre l’Asie méridionale et l’Afrique intêrtropicale, parenté
de langue entre le Foulah et les dialectes malaisiens, etc.,
Plus
avec
a
la
conduit M. Rabourdin à admettre
«
comme
très
probable
l’existence d’une communication des peuplades sahariennes
de l’âge de pierre avec l'Asie méridionale et la Malaisie. »
coquilles de l’océan Indien ont également été
des chotts sahariens,
entre autres par MM. Parisot et Thomas. On sait que la
cauri abonde dans la mer des Indes, mais qu’elle est rare
dans l’Océanie. Quant-à la hache polie de l’atelier de HassiRatmaia, elle ne saurait provenir de la Nouvelle-Zélande où
D’autres
découvertes dans les mêmes parag'es
les haches
jade étaient inconnues et où existaient seule¬
rnere qui sont bien différents. Seul
le jade néphrite pourrait en provenir, mais il pourrait tout
aussi bien provenir de l’Egypte où on en a rencontré des
gisements, comme nous l’avons dit plus haut (2).
ment
une
en
herminetteet le
Ki, — v. ci-dessus.
Utunga, — action de payer.
Utuhanga, — action de vider l’eau.
Ki, — V. ci-dessus.
Wera, — brûlure, brûler : -chaud, être brûlant.
Hongi, — salut avez le nez.
(1) Bulletin de la Société d’Anthropologie, 1881; p. 130 à 164.
(2) Liv. III., p. 418.
LES
En somme,
ces
POLYNÉSIENS,
167
trouvailles, curieuses et intéressantes,
la question qui nous oc¬
n’ont rien de bien concluant pour
cupe.
Un seul fait certain résulte de cette étude, c’est
que les
nombre assez considérable, ont du s’établir
sur File de Madagascar et y résider pendant assez long¬
temps, puisqu’ils y ont laissé des traces nombreuses et pro¬
fondes de leur langue
On sait aujourd’hui, et le travail
comparatif de d’Urville n’a fait que le confirmer (1), que l’a¬
nalogie des langues polynésienne et madécasse n’est point
due à l’intermédiaire de la langue malayou, puisqu’il existe
entre les deux premières une foule de mots communs qui
ne se retrouvent pas dans la deimière. C’est ce qui a porté le
même écrivain à dire, après Forster, que cela semble con¬
firmer l’hypothèse que tous les langages polynésiens déri¬
vent d’une langue très ancienne
aujourd’hui perdue » ;
mais que nous avons retrouvée, comme on l’a vu, à la Nou¬
velle-Zélande, quoiqu’il ait constaté moins d’identité entre
le madekass et le mawi, comme il appelle la langue maori,
qu’entre le madekass, le tongan, le tahitien et l’hawaien. Il
suffit, en effet, de comparer le dictionnaire de Madagascar,
qu’on lui a donné à l’Ile-de-France et qui remplit le premier
volume de sa Philologie, et un dictionnaire malais avec
ceux de Tahiti ou de la Nouvelle-Zélande, pour s’assurer
que les derniers possèdent plus de mots analogues à ceux
du premier qu’à ceux du dictionnaire malayou, malgré ce
qu’il a cru voir. Du reste, la citation suivante montrera la
prudence qu’il faut apporter dans l’adoption des assertions
de d’ürville(2) : « De ce que la comparaison du madekass au
Polynésiens,
en
faut
pas conclure que le madekass soit plus voisin du hawaïi que
du tonga, car ce résultat serait contraire à la vérité. L’é¬
hawaïi donne
un
chiffre de 0,21 pour
lévation du chiffre d’identité est due
(D Voii’ Considérations sur la langue
gie du voy, de VAstrolabe, p. 275,
(2) Considérations sur la langue
note.
l’identité, il
ne
à la grande diminution
polynésienne dans la philolo-
polynésienne, Philologie, p. 271,
,
16S
l.ES
POLYNÉSIENS.
qui exprimé le nom des mots comparés, etc. » De
qu’on peut se demander à quoi bon, dès.lors, de pareil¬
les comparaisons.
On comprend très bien que, de Madagascar, il aurait été
facile aux Polynésiens de pousser jusqu'en Afrique ; si les
preuves sont insuffisantes, elles aident du moins à le faire
de celui
sorte
supposer.
Comme
témoignage de l’arrivée des Polynésiens à Mada¬
gascar, nous ajouterons ici quelques mots de la langue des
Antalotes qui.sont regardés, dans les îles Comores, comme
la seule
VEssai
race
sur
les
purement indigène. Nous les empruntons à
Comores,publié en 1870, à Pondichéry, par
Gevrey, ancien procureur impérial. Le studieux écri¬
les Antalotes proviennent du croisement des
Sémites avec les premiers Africains venus dans les Como¬
res (1).
D’après lui, on comprend aussi sous ce nom les
descendants des Malgaches,qui se sont croisés avec les Ara¬
M. A.
vain pense que
bes
ou avec
croisés
avec
les Africains, et les descendants des Antalotes
les Africains. Toutes les
nuances
originaires,
ajoute-t-il, se sont fondues avec le temps, en un type parti¬
culier qui se. caractérise par ;
Une grande taille ; un teint jaunâtre; des cheveux cré¬
pus; la barbe rare ; les muscles bien dessinés; le front
haut, mais fuyant ; là tête s’effilant un peu au sinciput;
les veines saillantes ; l’œil vif ; les lèvres un peu épaisses,
mais sans exagération ; le nez légèrement arqué avec les
narines dilatées.
grande Comore, et à Aujouan, le sang sé¬
mitique domine chez les Antalotes ; à Mayotte et surtout à
Mohéli, ils se rapprochent davantage du type éthiopique
Suivant lui, à la
par un teint foncé, un nez épaté et de grosses
Fait curieux, les Antalotes portent le nom
lèvres.
de Mahoris,
Maouris (Maures) comme les Arabes croisés de la côte d’A¬
frique. Une pareille appellation est frappante, et c’est même
elle qui nous donna l’idée de rechercher si la langue ’ des
Antalotes présentait quelque analogie avec l’un des dialec(1) Probablement de la peuplade de la côte de Mozambique, appe¬
lée Zambara.
LES
.
tes de la
POLYNÉSIENS.
Î69
Polynésie. Or, cette analog’ie existe non seulement
dans la numération,
mais encore dans
une
foule de mots du
lang-ag-e ; si la plupart des mots sont déformés, ils ont en¬
ainsi dire le même son. En voyant que le l, y
le f ie k, etc, on peut même supposer que
ce ne sont pas les mots de la Nouvelle-Zélande, mis en re¬
gard, qui les ont fournis, mais bien ceux qui auraient pu
provenir des îles Timga ou Samoa. Il y a donc là un nou¬
veau témoignage que les Polynésiens se sont rendus, à une
époque fort reculée, aussi bien à Madagascar et sur les îles
voisines que dans les îles de la Malaisie, et successivement
core
pour
remplace le^r,
dans les continents.
La
véritable langue.nationale
langue des Antalotes, la
composé de mots souahélis et malga¬
ches ; elle renferme, en outre, plusieurs mots cafres.
Cette langue est relativement parlée dans les campagnes
et les villages ; les villes parlent souahéli ; mais le souahéli
des Comores n’est qu’un patois de celui de Zanzibar (Gevrey).
des Comores, est un
NUMÉRATION
1
!
1
2
3
4
ANTALOTE
Modjia
Kaki
Kohi
Mainoukou
Effati
Bill
Kai'ou
Né
Tsano
Sita
^
G
10
20
50
100
IC 00
Miia
Alf
—
—
-
Tom
Wha
Rima
Ono
Fitu
Walu
Tcliouta
Pitou
Valou
Tsivi
Foulou
Eohifoulou
Mamoukou
Iwa
Ngahui’u, tekau
Ruatekau
Torutekad
Païpoufoulou
Rimatekau
Arivou
Mano
Koumi-na-mod] ia
Mingobili-na modjia
Mingone-ra-rera
Tahi
Rua
■
Mingobili
Mingorai’ou
Mingotsano
30
NOUVELLE-ZÉLANDE
Taïpou
Saba
Nané
Tchinda
Koumi
^
8
9
11
21
43
souAHÉrn
Satou
—
—
—
Rau
Foulou-naraki.
Roliifoiiloa-na-raki, etc.
EssatifouloLi-üa-mantoukou. î
170
LES POLYNESIENS.
Quelques mots extraits de l’Essai sur les
Comores par
Amitié
Arc
Boire
Bois
Bon
Bras
Chaud
Chauvesouris
Chemin
Chien
Coco
Dent
Eau
Femme
Feu
Homme
Langue
Mort
Nez
Oiseau
NOUVELLE-ZÉLANDE
Niango
Fakatia
Houta
Minou
Hoa, taua
Tcharé
Kounoua
Miti
Guéma
Moukouo
Àri
Dema
1
Kofou
Baba
Dogo
Kidogo
Djioué
Terre-
Intchi
Voua
Moudgi
Madchou
—
Kuri
Ara
Nîu
•
Mahamahi, Afou
Luïlciï
Galoua
Amérique.
Lala
Fandoka
Moto
Pirogue
Yeux
Pekapeka
Vaniou
Hihi
Dégué
Pluie
Mahana
Fanihi
-iVrahetaka,Ranou
Mohenaraoume
Ouloumi
Koufa
Poua
P6U
Pierre
Ringa-ringa
Tanga
Mafana
Magi
Manauke
Petit
Inu
Kari
Paï
Maheva
Djia
Nafi
Meno
Kopéré
Mi ri
Boua
*
Village
PCT.YNÉSIKN
ANTALOTE
Père
j
Pondicliéry, 1870.
SOUAHÉLI
Ongle
1
M.Gevrey,
Ainbifafl
I.éla
Mate
Ourou
Vourou
Hohou
Baba
Keli
Nihü
Waï
Wahine
Ahi
Tangata
Arero,
Maté
reo
Ihu
.
Kelikeli
Vatou
Laka
Malé
Tani
Tana
Massou
(Polynésie)
Manu
Kuku
Ruarua,
■
j
Ba,Bapa,Matua-tane j
Ili
Torutoruj
Kohatu
j
Henua
j
Waka
Ua, awha
Kainga, Pa
Kanohi, Karu
C’est surtout en Amérique que M. d’Eichthal
indiquant une communication entre la
Polynésie et lecontinent américain.Comme Ini, nous croyons
que les rapprochernents cités sont incontestables ; ils prou¬
vent qne des rapports ont dû exister entre les deux contrées
atrouvé des faits
à
une
époque reculée ; mais,
comme
il a cru trouver. en
/
LES
POLYNÉSIENS.
171
temps des ressemblances ling-uistiques qu’on n’ad¬
généralement, et qu’il s’est particulièrement appuyé
pour soutenir son opinion sur les rapprochements un peu
forcés d’Ellis et sur une affinité plus qu’incertaine entrevue
par Guillaume de Humboldt, nous croyons devoir'entrer ^ à
ce sujet dans d’assez longs développements..
On sait, dit-il (1), que plusieurs auteurs ont admis l’exis¬
tence d’anciens rapports entre la Polynésie et l’Amérique ;
même
met pas
même, comme on l’a vu, qui font peupler les îles
polynésiennes par l’Amérique, tel que Zuniga ; d’autres qui
font peupler l’Amérique par les îles polynésiennes, tel que
Dunmore Lang. Mais c’est àEllis surtout que M. d’Eichthal
demande des témoignages, sans paraître avoir remarqué
qu’on trouve dans cet écrivain à peu près tous ceux qu’on
lui demande, comme nous croyons l’avoir démontré ailleurs.
Ellis, en effet, dit qu’il y a des points nombreux de res¬
semblance, sous le rapport des langues, des mœurs, des
coutumes, entre les insulaires de la mer du Sud et les habi¬
il y en a
tants des
îles Kouriles
et des îles Aléoutiennes, dont la
chaîne s’étend dans la direction
forme le lien
'
du détroit de ' Behring et
qui unit l’ancien et le nouveau monde. Il
que les mêmes ressemhlances existent entre les Poly¬
nésiens et les habitants du Mexique et de certaines parties
ajoute
l’Amérique du Sud.
D’après lui, ces ressemblances consistent dans les caractères
du visage ; la couleur de la peau ; la pratique du tatouage,
qui se retrouve chez les Aléoutiens et quelques-unes des tri¬
bus d’Amérique ; les ^procédés pour embaumer les corps
morts des chefs et l’usage de les exposer ; la forme et
de
la structure des masses
pyramidales de pierres qui servent
temples et de tombeaux ; le jeu des échecs qui se re¬
trouve chez les Ar^icaniens ; le nom de Dieu, Te'w ou Ter ;
de
l’exposition des enfants ; l’usage des plumes pour la coiffure;
le nombre des mots semblables que renferment quelques
langues américaines et celles de Tahiti; l’usage
certains vêtements, et notamment du poncho.
Il
enfin de
ajoute même que la légende de l’origine des Ineas
(I) Sixième, étude.
n’est
172
LES
POLYNÉ'IENS.
sans ressemblance avec celle de l’orig-ine de Tii qui
était, lui aussi, descendu du ciel (1). Pour M. d’Eicbthal, toutes ces analogies sont loin d’être
fondées, et on a vu ailleurs ce que nous en pensons; mais
pas
ne l’empêelie pas de
reconnaître que quelques-unes
sont incontestables, notamment celles qui sont relatives à
cela
la couleur de la peau, au mode de sépulture, aux construc¬
tions pyramidales ; il confirme en outre ce que dit Ellis
.sujet des affinités polynésiennes qui se rencontrent chez
populations voisines du détroit de Behring.
C’est ainsi, dit-il, qu’on trouve, dans le vocabulaire de la
langue koiirilé (3) les mots ape, feu, et idou, nez, qui sont
des mots polynésiens ou plus exactement malaisiens ; les
mots fouri, foukourou, rouge, pa, tête, vaka, vaeha, eau,
rappellent les mots aura, koura, rouge ; oupo, oupolio, tète,
vaï, eau, de la Polynésie orientale. Une autre ressemblance
encore plus frappante et plus significative, ajoute-t-il, « est
l’existence parmi ces populations de la coutume essentielle¬
ment polynésienne qui consiste à donner le salut par le
frottement du nez contre le nez. Choris, qui accompagnait
le capitaine Kotzebüe dans son voyage d’exploration de la
mer du Sud, raconte
que plusieurs habitants de l’île SaintLaurent, à l’entrée du détroit de Behring-, étant montés à
bord, voulurent employer à leur égard ce mode de salu¬
au
les
tation
»
(3).
Toutefois, tout
en confirmant ce que dit Ellis, lorsqu’il
affirme que différentes langues américaines contiennent un
certain nombre de mots communs à la langue de Tahiti,
M. d’Eichthal fait lui-même remarquer que cet observateur
a omis de donner aucune
preuve à l’appui de cette assertion
qu’il est impossible de savoir sur quoi elle est fondée (4).
ailleurs, cette assertion n’était fondée
que sur lés rapprochements pour ainsi dire sans valeur de
Zuniga.
et
Nous l’avons dit
(1)
(2)
(3)
(4)
Ouvr. cité, t. I, p. 119.
Inséré dans l’Asie polyglotte de Klaproth.
Choris, Voyage autour du monde, p. 5.
Sixième étude, p. £30.,
LEi
POLYNÉ-IENcl.
173
Il est vrai que Guillaume de Humboldt, dans son ouvrage
la langue kawi, trouvait qu’il y avait quelque affinité
sur
langues de l’Amérique et celles de la Polynésie.
existe, dit-il, entre ces deux groupes de langues, cer¬
tains traits remarquables de ressernblance.
Pour en indiqufr un exrâiple frappant, il citait la double forme de la
entre les
«
Il
première personne du pluriel, indiquant que la personne à
qui on s’adresse est comprise dans le « nous » ou bien en est
exclue, comme étant rencontrée dans un grand nombre de
langues américaines, où on l’avait même considérée jusquelà comme un caractère spécial; quoique ce cara.ctère se ren¬
contre dans la plupart des langues malaise, pbilippinoise
et polynésienne. « Dans les dernières, disait-il, il s’étend
même au duel, et telle y est d’ailleurs sa forme particulière
que, si nous pouvions nous guider uniquement par des con¬
sidérations
logiques, il faudrait regarder
ces
langues com¬
patrie de cette forme
grammaticale. Hors de la mer du Sud et de l’Amérique, je
ne la connais pas ailleurs que chez les Mantchoux (1).
Mais ce n’en est pas moins avec l'àison que M. d’Eichthal
s’est refusé à reg’arder ces analogies comme décisives en
faveur d’une communauté d’origine ou de civilisation ; elles
prouvent seulement que des contacts se sont opérés entre
les Polynésiens et les peuples cités. Tel était l’avis de Marsden, qui disait lui même (2) : i On a vainement tenté de
trouver l’origine des dialectes polynésiens dans un des con¬
tinents voisins : leurs mots presque tous dissyllabiques
sont entièrement sans rapport avec les monosyllabes de
l’Asie orientale; bien qu’on puisse reconnaître quelque res¬
semblance dans le système grammatical. »
Déjà, avant lui, Forster, en 47 mots pris dans divers dia¬
lectes polynésiens et dans la langue du Chile, dû Pérou et
du Mexique, n’avait trouvé aucune correspondance, et il
me
étant le berceau et la véritable
avait conclu à leur différence.
Moërenhcüt
(3j
a
soutenu la même opinion ; c’était égale-
(1) Tome III, p. 421*.
(2) Mélanges, p .5,
(3) Ouvr. cité, t. II, p. 247.
,
174
POLYNÉSIENS.
LES
ment celle
d’ürville, qui disait (1) : « Nous n’avons pu
rapport satisfaisant entre le grand-polyné¬
sien et aucune des langues des deux continents voisins
;
pas une de celles de l’Amérique n’offre le moindre point de
de
trouver
aucun
contact
avec
le
polynésien. »
c*
l’opinion généralement adoptée par les
hommes les plus compétents d’après les faits
connus, quand
M. d’Eichthal est venu
ajouter à ces faits quelques coïnci¬
dences vraiment remarquables entre le
polynésien et quel¬
ques langues de l’Amérique, particulièrement la langue
caraïbe ; coïncidences qui, à notre avis comme au
sien, ne
prouvent d’ailleurs rien de plus que l’existence d’anciens
'
Telle était donc
rapports entre la Polynésie et l’Amérique.
Pour M.
d’Eichthal, les principales analogies paraissant
prouver ces rapports sont :
La ressemblance dans les modes de
sépulture ;
Celle dans le mode de fabrication des étoffes ;
Celle des Constructions pyramidales ;
Enfin les ressemblances
linguistiques qu’il a découvertes.
En raison de l’intérêt que présentent ces
analogies, nous
nous arrêterons un instant à chacune
d’elles.
La
première similitude, citée par M. d’Eichthal et qu’il
Vail, est que les Indiens de l’A¬
mérique du Nord plaçaient les cadavres assis dans une fosse
dit avoir été démontrée par
ou
dans des cavernes, ou un sol
dans la
rangés
province de Mapimi
par
couches dans
au
salpêtré.« On sait,dit-il,que,
Mexique, les cadavres étaient
une
lui-même et ramené à force de
enfant dans le sein de
mère.
g’rotte, le corps doublé sur
ligatures â la position d’un
D’après Rochefort, les Ca¬
pliaient les jambes des cadavres contre les cuisses, les
coudes entre les jambes, et appuyaient le
visage sur les
mains; de sorte que tout le corps était à peu près dans la
même position que l’enfant a dans le ventre de la mère.
Au
fond de la fosse, ils mettaient un
petit siège sur lequel on
asseyait le corps, lui laissant la même posture qu’ils lui
avaient donné incontinent après’ la mort ;
d’après d’Orbiraïbes
(1) Philologie,
p.
298.
sa
»
LES
175
POYNÉSIENS.
gny, à la mort d’un Quichua, on reployait les membres, dans
l’attitude d’un homme assis : « On enterre, dit ce voyageur,
les
jambes reployées, les genoux appuyés sur la poitrine,
les bras croisés de manière à ce que le corps se trouve exac¬
tement au tombeau dans la position qu’il occupait au sein
de
sa
mère avant la naissance.»
'
L’anglais Slieldom, qui avait fait la même observation,
expliquait autrement cette position: d’après lui, le corps
était .accroupi comme ils ont coutume de s’accroupir autour
du feu ou de la table, avec les coudes-sur les genoux, et les
paumes des mains sur les joues..
Cette coutume existait aussi, d’après levoyageur Stephens,
chez les nations qui avaient construit les anciennes villes
du Yucatan; on l’avait retrouvée également chez les Chichimèques qui avaient conquis le Mexique sur les Toitèques.,
Enfin, ajoute M. d’Eichthal, cette similitude existait dans
l’Amérique eritière.
Or, cette coutume a été retrouvée, à Tahiti (1) : là, du
'moins,
les mains étaient attachées
sur
les genoux ou sur
était descendu incliné dans une fosse
peu profonde. Mais, si l’analogie dans ce lieu est assez
grande, ce que M. d’Eichthal cite lui-même de. Moërenhoüt
prouve qu’aux îles Mangareva, au lieu d’être accroupis et
d’avoir les mains liées au-dessus des genoux, le corps était
couché, les jambes étendues et les bras collés de chaque côté
sur les flancs (2). On sait, du reste, que quelques peuplades
de l’AMque ensevelissent leurs morts toujours accroupis, et
Clapperton nous apprend que cette position est employée à
Katunga, capitale du Yarriba. Mais il serait trop long d’indiquer les variétés dépositions données aux cadavres suivant
les
jambes, et le
corps
les lieux.
qui n’avons vu que la Polynésie, nous dirons
si l’on trouve en Polynésie et en Amérique la même es¬
pèce de foése sépulcrale, et peut-être les mêmes procédés
Pour nous,
que
(1) Voy. Moëi'enhoüt, t. I,
p.
553 à 556.
(2) Voir notre Voyage dans les îles Mangareva t
176
de
LES
dessiccation,
ce
dont
POLYNÉSIENS.
nous
doutons, il n’est pas moins
n’est pas complète¬
àTaliiti, et étendu
certain que l’attitude donnée au corps
ment la même, puisqu’il est
accroupi
Mangaréva ; et nous croyons pouvoir assurer que le
système d’enveloppes diffère lui-même à peu près complè¬
aux
tement.,
*■
Ce sont,
toutefois, ces ressemblances qui, dès 1817, nous
apprend M. d'Eicbthal, avaient porté le docteur Mitchell,
de la-Société des antiquaires de l’Amérique, à soutenir, dans
un mémoire,
que la race des anciens habitants de l’Améri¬
que du Nord, aujourd’hui disparus, n’était autre que la race
polynésienne qu’il appelait, suivant la langue du temps,
«
race
malaise
».
Mais nous
sommes
loch, (1) nous ne pensons pas que
soient bien démonstratives.
de l’avis de M. Mac. Cul-
de pareilles comparaisons
Ce qui serait plus concluant, ce serait d’avoir des crânes
comparés, et particulièrement ceux des Alleghanis qu’on a
supposés être cette race polynésienne, et dont on croit avoir
trouvé des traces en Amérique.
En attendant, si le fait est bien réel, il n’est pas moins re¬
marquable qu’on ait retrouvé au Mexique les mêmes étoffespapier, qui étaient employées autrefois dans toutes les îles
polynésiennes, et qui sont fabriquées encore dans un grand
nombre, sinon dans la plupart.
A cette similitude incontestable, on peut ,ajouter le fait
curieux rapporté par M.- de Castelnau, de l’absence dans les
tumulus érigés surtout,par les anciens habitants d’Améri¬
que, des têtes de tous les corps. C’est en effet ce qui a lieu
aussi en Polynésie, aux Mai’quises et dans les îles de la So¬
ciété, particulièrement à Tahiti autrefois. Les crânes étaient
conservés dans les Maraë ou dans la maison, et, après un
certain temps, les corps étaient jetés dans les Anaa ou ca¬
vernes destinées à les recevoir, ou dans des
précipices pro¬
fonds comme aux Marquise,s.
Mais, nous le répéterons, il s’en faut que les momies po¬
lynésiennes offrent une analogie remarquable avec les mo-
C) Mac Culloch, Recherches philoso^.hiquss.
LES
POLYNÉSIENS.
177
d’Eg-ypte. D’abord, elles sont accroupies dans plusieurs
qui sont droites, comme en Egypte,
ne sont pas entourées de bandelettes ;
après avoir vu les
unes et les autres
nous sommes presque certain qu’il n’y a
aucune ressemblance entre les procédés d’embaumement
mies
îles ; mais même celles
,
quoi qu’en ait dit Moërenboüt. Nous
rapporté ailleurs comment on dessèche le corps (1).
Plusieurs mois sont nécessaires, et, en cela seulement, la
préparation ressemblait à la troisième méthode dont parle
Hérodote pour les Egyptiens.
En résumé, de même que M. d’Eichthal, nous regardons
des deux cofttrées,
avons
ces
lés
faits, ainsi que beaucoup d’autres que nous avons signa¬
ailleurs, comme prouvant l’existence d’anciens rapports
entre les
Polynésiens et l’Amérique, mais seulement des
rap¬
ports et non une communauté d’origine ou de civilisation,
quelques écrivains l’ont cru. Ces faits prouvent euxmêmes, à notre avis, que les relations n’ont été ni intimes,
ni même fréquentes. On ne peut même les concevoir qu’en
admettant, contrairement à l’opinion de Moërenboüt, que
les Polynésiens ont été entraînés par des coups de vents
dans les continents d’Asie et d’Amérique sur leurs propres
pirogues qui, loin d’être frêles, comme on l’a dit, étaient
capables de faire de longues courses et étaient dirigées par
le peuple le plus navigateur qui ait existé. Mais, encore une
fois, cela n’indique pas que les Américains et les Polyné¬
siens aient la même origine. 11 est certain, d’après tout ce
que nous avons dit, que les uns et les autres forment une
comme
race
spéciale.
plus curieuse est celle que M. d’Eichthal
trouvée dans l'identité d’un certain nombre de mots poly¬
La similitude la
a
nésiens et caraïbes. On sait que d’ürbigny n’a vu dans les
Caraïbes qu’une branche de la grande famille Guarani, tant
ils lui ressemblent par
les caractères physiques et par l’or¬
ganisation sociale ; et, malgré Indifférence complète delà
plus grande partie des racines de leur langue, le savant
ethnologue a cherché à le démontrer à l’aide d’un certain
(I) Voir le procédé que nous avons
tion d’un chef des îles Marquises.
IV
décrit de visu
pour la conserva¬
12.
178
LES POLYNESIENS.
nombre de mots similaires rencontrés par
lui dans les lan¬
gues caraïbe et polynésienne.
Il a extrait ces mots des Dictionnaires de
Breton, de
Rocbefort, et du Dictionnaire Galibi de M. de la Sauvage j
soient mal orthographiés, et nous
plaçons en regard les véritables mots polynésiens usités à la
Nous les citons, quoiqu’ils
Nouvelle-Zélande.
Sœur
Chien....
Porc..,..
Lé:{ard,.
Corps
...
MAORI
Oua, t’oua (R.O.G.)
Anli (B.R.) Ori
(maypure).
Boueke, Poueka
(B. G.)
Ouymaka (B. R.G.)
Niamou (B.) Tou-
Toua (mawi)
Ouri (Tahiti)
Tuahine
Kuri
.
Cœur
Tête,....
Oreille...
Ne^
Dent
Langue
.
Pied.....
...
Pluie
Eau
Igname
..
Trois....
Poaka
Owi, wi (Tahiti,
Tonga)
Iri (Tahiti)
Ngako (mawi)
Iwi, whéua
Oupoupou (G.R.)
N’aricae, t’aricae
(B. R.)
Ichiri (B. R.)
Oupoko(T ah.Haw.)
Taringa (mawi)
Upoko
Taringa
Ihu
lepa, n’iepa (B.)
Ihiou, issou (maw.
Tukopia)
Nifo(touga,tukopia)
(maypure)
Ora
(B. R.)
N’iouanni, Nanihi
(B. R.)
N’ourou
(G.)
Oupou. Iepou(B.G.]
Nono
(B.R.G.)
(B.R. G.)
TonaiB. R. G.)
Mabi (B.)
Ouli (B. R.)
Ouerou (G.)
Oia
Deux
(Tonga)
Mokomoko, tuatara
Kapou, Kahoru
(B. G.)
Ciel
Bouaka
Moko (marquises)
Tinana (mawi)
lepa {G.R.)Abo (R)
Peau....
Noir
POLYNESIEN
ouana
Os
Terre
caraïbe
Oroua
Sans insister
sur
(G. B.)
Ererou (Hawaii)
Avae (Tahiti) et-
Tinana
Kiri
Ngakau
Niho
Arero
Waewae, pied de
cochon
Tahiti Baibi
Rangi(kapua signi'
Kapoua (maw.
fie nuage)
Tahiti)
Whenua
Henoua, honoua
(haw. etc)
Ua
Oua (mawi)
Onou (mawi)
Wai, honou
Uwhikaho
Ouwi (mawi)
Ouli (Tonga,n.h.)
Mangu
Rua
Oua, roua, doua
(archip.)
Toru
Torou (Tahiti)
apoue
l’orthographe incomplète des mots poly¬
plus grande simili¬
deux peuples : tels
que : ori, ouri, kouri; boueke, bouaka et -pooka) oupoupou,
oupoho et oupoko (1). Aussi est-ce avec raison que M. d’Eich(1) Nous écrivons ici ces mots comme l’a fait M. d’Eichthal ;
nésiens choisis, on ne peut nier que la
tude n’existe entre plusieurs mots des
mais il est inutile de
répéter qu’en maori Vu se prononce ou.
LES
thaï
POLYNÉSIENS.
179
dit que ces coïncidences
apparaissent comme le résul¬
tat et la preuve des
rapports qui ont existé autrefois entre
les
a
Polynésiens et les Caraïbes.
effet, quand il n’y aurait que
En
quelques ressemblan¬
hasard de pareilles
concordances, d’autant plus remarquables que c’est en vain
que l’auteur en a cherché de semblables dans les autres lan¬
gues américaines. Mais l’organisation grammaticale de ces
dernières langues étant, comme le reconnaît M. d’Eicbtbal
lui-même, radicalement différente de celle des langues poly¬
nésiennes, et en tenant compte surtout de la différence des
caractères physiques des populations, on doit seulement con¬
clure avec lui qu’il y a eu, à une
époque quelconque, contact
entre les Caraïbes et les
Polynésiens.
Commentée contact s’est-il opéré ? Est-ce la race caraïbe
qui
est allée en Polynésie ou la race
polynésienne qui est allée
en
Amérique ? Il est difficile de le dire. Nous croyons pour¬
tant que les Caraïbes n’ont
pu aller jusqu’en Océanie, parce
qu’ils auraient eu contre eux les deux vents principaux SudOuest et Ouest qui, au contraire, étaient favorables à l’arri¬
vée des Polynésiens en
Amérique. En outre, si les Caraïbes
fussent allés en Océanie, où la race aime tant à s’assimiler
les termes étrangers, on
y aurait trouvé beaucoup plus de
mots de leur langue que ceux de la
Polynesie trouvés chez
les Caraïbes. En admettant que c’est la race
polynésienne
qui est allée enAmérique, on comprend mieux enfin le petit
nombre de mots polynésiens trouvés
parmi les mots caraï¬
bes (1) ; car les Polynésiens n’ont
jamais dû. arriver en Amé¬
rique que peu nombreux et entraînés par des coups de vent
de Sud-Ouest et d’Ouest, comme ils l’ont
été, d’après une
foule de preuves historiques ou
traditionnelles, par ceux de
Sud-Est et d’Est jusqu’aux Kouriles, aux
Carolines, aux
Mariannes, à Hawaï, à Célèbes, à Madagascar, et même
ces,
ces
il serait impossible d’attribuer
au
(1) Sur 450 mots des Esquimaux de la côteN.-O. d’Amérique pu¬
Beecbey, un seul offre quelque analogie avec ceux de la
Polynésie : c’est le mot ta-lima, cinq^ qui se rend en Polynésie;
par rima, lima, nimai
bliés par
180
LES
POLYNÉSIENS.
jusqu’en Afrique, ainsi que cela semble résulter des études
précédentes de M. d’Eicbthal.
Reste toutefois une g-rande difficulté à expliquer : en ad¬
mettant que les Polynésiens se soient rendus en Amérique,
comment comprendre qu’ils aient pu se mettre emcontact sur
la côte Ouest de ce continent avec les Caraïbes qui habitent
sur la côte Est du même continent? Il est probable qu’à une
époque peu reculée, les deux Océans communiquaient ensem¬
ble par l’Atrato, et que l’isthme américain n’était pas com¬
plètement formé ; mais, de toute façon, il faut admettre que
ces peuplades avaient des relations faciles avec celles qui
peuplaient le côté Ouest, si elles n’appartenaient pas à la
même famille.
sait, en effet, que les Chinois ont émigré sur cette côte
jusqu’au Pérou à une époque très reculée (1). Or, fait bien
curieux, les Caraïbes ressemblent aux Chinois. Spix et Martins (2) leur ont trouvé une ressemblance frappante, et d’Orbigny (3), qui leur donne les mêmes traits qu’aux Galibis,
décrit ainsi les deux nations : « Couleur jaunâtre, mêlée d’un
On
et
de rouge très pâle. Taille moyenne, 1"',60; formes mas¬
sives; front non fuyant, face pleine, circulaire ; nez court,
peu
bouche moyenne, peu saillante;
souvent obliques, toujours relevés à
l’angle extérieur; pommettes peu saillantes; traits efféminés,
physionomie douce. »
Rochefort, qui leur avait donné les mêmes caractères,
avait dit, de plus : Que les yeux étaient noirs, un peu petits,
et que le front et le nez étaient aplatis, mais par artifice et
pas naturellement. »
On ne peut donc mettre en doute cette ressemblance qui,
à notre avis, expliquerait comment les Caraïbes et les Galibis
ont dû avoir des rapports avec les Chinois émigrants, et, par
suite avec les Polynésiens nouveau-venus à la côte Ouest
et Sud-Ouest d’Amérique; mais des rapports de contact
étroit; narines étroites ;
lèvres minces, yeux
de Guignes.
(2) Pritchard, Histoire naturelle de l'homme, t. II, p.
(3) D’Orbigny, l’Homme américain, t. II, p. 265.
(1) Voir Humboldt,
223.
LES
POLYNÉSIENS.
181
seulement; car les différences des langues comme celles des
prouvent qu’il n’y a pas eu la moindre communauté
d’origine entre les deux peuples. En effet, les Polynésiens,
comme on a vu et comme il n’est peut-être pas inutile de le
répéter, sont grands, bienfaits; ils ont la bouche grande,
les lèvres grosses, le nez aplati naturellement, et leurs yeux
surtout sont remarquables par leur grandeur. Or, sous tous
ces rapports, il est impossible d’établir, entre eux et les Ca¬
raïbes et les Guaranis, la moindre ressemblance.
En résumé, comme l’a dit M. d’Eichtal, il y a concordance
de quelques mots entre les Caraïbes et Polynésiens, mais
traits
avec complète différence du système grammatical des deux
peuples, et nous ajouterons complète différence des carac¬
tères physiques.
M. d’Eichthal (1) a trouvé encore quelques autres concor¬
dances entre le guarani et les langues de la Polynésie ; de
même qu’entre ces dernières et le mocobi ainsi que quelques
autres peuplades pampéenues (d’après Balbi), également à
l’Est du continent américain. Il faudrait donc supposer que
les mots
polynésiens
ne
sont parvenus là que par le même
moyen, c’est-à-dire par l’arrivée
niennes poussées par de grands
de quelques pirogues océa¬
vents d’Ouest ou de SudOuest. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’au Chile, d’après
Molina, existait une tradition qui attribuait l’importation des
cochons et des chiens à des navigateurs venant de l’Ouest.
Mais quelle que soit la difficulté que l’on ait à expliquer
ces rapports, il n’est guère possible de les mettre en doute.
borné à montrer que la
Polynésie a eu des rapports avec l’Afrique et l’Amérique, il
a de plus, cherché à démontrer (2) que l’Océanie en a eu
avec l’Inde et les peuples germaniques.
Les nombreux points dé contact qu’offrent dans leurs
coutumes et dans leurs langues les îles de l’archipel indien
avec l’Inde et le sanskrit ne prouvent qu’une chose, dit-il,
Asie,
—
M. d’Eichthal
ne
s’est pas
i
(1) Histoire et origine des Foulahs, p. 115.
(2) 5= Etude, p. 213.
182
LES
POLYNÉSIENS.
qu’ils proviennent des communications qui, de temps
». Et il re¬
pète à cette occasion que « cela ne suppose nullement une
communauté primitive d’origine, ainsi que le démontrent les
diflérences dans les caractères de race et dans le système
grammatical des langues. »
Puis, il ajoute : « Quand on entre dans la Polynésie pro¬
prement dite, ou ne trouve plus de traces de contact avec
l’Inde, et d’ürville, en effet, excepté le mot eau, vaï en poly¬
nésien et vari en sanskrit, n’a pu découvrir aucun rapport
entre le sanskrit et le polynésien. Toutefois est venu
M. Guillaume de Humboldt, qui a fait remarquer que le
pronom polynésien ahou, aho, ako, qui se retrouve aussi
dans les dialectes de l’archipel, semblait être le même que le
sanskrit aham, et qui a été frappé de la ressemblance des
noms de nombre deux et trois, doua, torou en polynésien ;
c’est
immémorial, ont existé entre l’Inde et l’archipel
dwi et tri
en
sanskrit.
»
remarqué que cette observation de
tout à fait exacte. Car en poly¬
nésien, en effet, ce n’est pas par ahou, aho et ako, que se
rend le pronom, mais bien par aw (I’m prononcé ou). A la
Nouvelle-Zélande, au ; au, aux Sandwich ; au, aux Marqui¬
ses; au et vau à Tahiti. Ako est seulement malayou ou javano-malais ; et ce mot, par parenthèse, nous semble assez
peu ressembler à aham. En outre, doua n’est pas polyné¬
sien mais malayou. Deux, en polynésien, se rend aux Mar¬
quises par ua ; à Tahiti par rua et piti ; à la Nouvelle-Zé¬
lande par rua ; aux Sandwich par lua. Dans le premier lieu
trois se dit tou; dans le second, toru; à la Nouvelle-Zélande,
toru ; et à Hawaï, kblu ; tandis qu’en malayou, trois se rend
par tiga : ce mot nous paraît ressembler encore assez peu à
dwi et tri du sanskrit. Certes, d’après ces derniers mots, il
y aurait une plus grande analogie entre le sanskrit et l’an¬
glais qu’entre le polynésien et le sanskrit; car le mot anglais
three s’en rapproche plus que toru.
Buscbmann, ancien professeur de la Bibliothèque de Ber¬
lin et collaborateur de G-, de Humboldt, soutient (1) qu’aucun
M. d’Eicbtbal n’a pas
M. de Humboldt n’était pas
(1) Aperçu sur la langue lahitienne et celle des î/es Marquises,
LES
mot sanskrit
ne se
183
POLYNÉSIENS.
trouve dans les langues
polynésiennes,
l’exception du mot linga, phallus, dans les îles Tonga. »
ajoute : « On ne saurait s’imaginer à
quel degré d’illusion le hasard peut porter la ressemblance
entre les mots de deux langues. » Il le prouve bien lui-même,
car ce mot, ainsi que l’a fait remarquer Mariner, n’est qu’un
mot vulgaire, ordurier, employé pour le mot nima a main »
comme instrument. A ce titre, il n’y aurait donc aucun mot
«
à
Et à cette occasion il
sanskrit dans les langues
polynésiennes. Mais on a vu que
tel n’est pas l’avis de plusieurs autres
rement de Williams, Thompson, etc.
écrivains, particuliè¬
(1).
Pour qu’on puisse expliquer la présence des quelques mots
sanskrits que plusieurs écrivains ont cru retrouver dans la
langue polynésienne, et les mots malais ou javanais qui
s’y trouvent véritablement, il faut admettre ou que ce
sont des mots polynésiens adoptés et transformés par les
Malais et les Javanais, ou supposer, soit que les Polynésiens
ont reçu quelques visites, volontaires ou non, de Malais ou
de Javanais, soit que quelques-uns des émigrants po¬
lynésiens en Malaisie ont pu retourner en Polynésie. ;
On sait, du reste, aujourd’hui, et cela résulte amplement
de notre étude, que Malais, Javanais ou Malaisiens, auraient
pu se rendre en Polynésie presque aussi facilement que les
Polynésiens en Malaisie, tant les difficultés soulevées par les
antagonistes de la provenance asiatique ou malaisienne,
étaient moins sérieuses qu’ils ne le croyaient, ainsi que l’ont
démontré La Pérouse, J. Williams, Dillon, etc., et plus ré¬
cemment M. de Quatrefages. Si, malgré cela, nous n’admet¬
tons pas qu’ils se soient rendus en Polynésie, en nombre
assez grand pour peupler les îles polynésiennes, ce n’est
pas, nous l’avons déjà dit, parce que les raisons données jus¬
qu’ici par les auteurs contre la possibilité de leur venue nous
paraissent suffisantes ; ce n’est pas non plus parce qu’ils ne
l’auraient pas pu ; mais bien parce que, pour les Malais et les
Javanais du moins, les caractères physiques et le fond de la
précédé d'une introduction sur l’histoire de la
quises. Berlin, 1843, p. 42.
(1) Voy. vol. II, p. 119.
géographie des Mar¬
184
LES
POLYNÉSIENS^
lang-ue sont tels que, fassent-ils venus en nombre plus
grand encore qu’on ne dit, ils n’auraient jamais pu donner
aux Polynésiens les caractères
anthropologiques qu’ils pos¬
sèdent et la langue qu’ils parlent. Seuls, les Malaisiens au¬
raient pu le faire ; et c’est sans nul doute cette possibilité
qui a porté les écrivains modernes à préférer cette origine à
l’origine malaise, si généralement admise autrefois, et qui
est encore acceptée par beaucoup de personnes.
Sans revenir sur tout ce que nous avons déjà dit de con¬
traire à cette opinion, il faudrait admettre, dans ce cas, que
les émigrants seraient partis pour la Polynésie à l’époque
où ils auraient parlé seulement le polynésien pur; il faudrait
ensuite rechercher où ils auraient puisé ce langage. On ne
voit pas, en effet, à moins de les supposer autochthones en
Malaisie (1), où ils auraient pu le prendre; puisque, dans
l’Inde et le reste de l’Asie, on n’a jamais cité un peuple qui
le parlât usuellement; en outre, on n’a guère trouvé d’ana¬
logie physique avec les Malaisiens que dans des tribus iso¬
lées qui, par leur petit nombre, semblent prouver qu’elles
(1) Cette supposition paraît être de M. Vivien de St-Martin. Voir
qu’il dit à ce sujet : {Année ge'ogr.,1870-1871, p. 93.) « Il résulte,
des faits connus, l’existence jusqu’à présent inaperçue d’une
grande
race primordiale, qui semble avoir eu
pour siège primitif les îles
de l'archipel asiatique depuis Sumatra jusqu’à Célèbes et aux Phi¬
lippines, où elle a encore ses représentants inaltérés, les Dayaks,
les Bataks, etc. »
ce
Pour lui, cette race est blanche avec les traits absolument caucasiques : cheveux lisses, nez droit, yeux tout à fait européens, vi¬
sage ovale ; en un mot il retrouve tous ces caractères dans les
Battaks, les Dayaks, les Tagals de Luçon et les Bissayas de Min¬
danao. Mais nous avons assez parlé des caractères de cette race,
pour qu’il soit nécessaire d’y revenir.
Le fait d’une race distincte, ajoute-t-il, est connu depuis
long¬
temps ; mais ce qu’on n’a pas vu, c’est qu’elle n’est pas circon¬
scrite dans les limites de l’archipel, et qu’elle a deux ramifications
principales, l’une au Nord, l’autre à l’Est, en revenant au S.-O.
jusqu’à la Nouvelle-Zélande. Le premier rameau s’est répandu,
d’après lui, jusqu’à Pormose, l’île Haï-nan, les îles Lieu-Khieoa,
l’île Nyphon et autres terres du Japon, l’île Yeso, les Kouriles. Na¬
turellement le deuxième
en
rameau
passant par la Polynésie.
s’est rendu à la Nouvelle-Zélande
LES
POLYNÉSIENS.
185
jamais dû jouer un bien grand rôle. D’un autre côté,
s’ils avaient été autocbthones en Malaisie, comment auraientu’ont
ils pu perdre l’usag-e de leur
tement que la plupart, sinon
langue primitive aussi complè¬
tous, paraissent l’avoir fait ? On
comprend tnès bien ce résultat, au contraire, si l’on admet
qu’ils sont arrivés en nombre nécessairement restreint d’a¬
bord, dans des îles qui avaient probablement déjà de fortes
populations et qui, plus tard, en ont reçu de nouvelles bien
plus envahissantes et bien plus dangereuses pour eux.
Quoi qu’il en soit, M. d’Eicbthal était si convaincu de
l’exactitude de la remarque de G. de Humboldt, qu’il dit :
« M. de Humboldt a fait
plus ; il a trouvé dans une autre
analogie de langage une présomption plus forte encore
d’une communauté primitive, inexplicable dans l’état actuel
de nos connaissances, entre l’Inde et la Polynésie (p. 214).
Cette présomption était que le sanskrit avait hérité de l’Inde
l’usage du salut qui consiste à se toucher mutuellement le
Il est certain, en effet, que cet usage est
dans toutes les îles polynésiennes et à la Nouvelle-
nez avec
connu
le
nez.
s’appelle hongi; à Hawaii hoki; aux Marquises,
à Tahiti, hoi, et en Malaisie, tchium « flairer. »
M. d’Eichthal ajoute qu’en javanais, cet acte se rend par
ngambung ; en madécasse orouc/ie'pour baiser, et oroue pour
odorat (d’après Boze, c’est oroufc pour baiser, et oroun, ouroun et ourou pour odorat) ; et qu’aux Tonga, suivant Mari¬
ner, ouma signifie baiser, embrasser, contact avec le nez
(nous croyons que c’est une erreur). Il dit encore que dans la
langue tagale le mot baiser se dit halie, et il croit que ce
mot est le même que le madécasse ourou. Enfin il rappelle
que M. de Freycinet a retrouvé ce mode de salutation à
Timor, et ce qui est encore plus remarquable, chez Tes Pa¬
pous, et que le malheureux Ohoris, assassiné au Mexique,
l’avait trouvé, lorsqu’il était sur le Rurick, chez les popula¬
tions voisines du détroit de Behring, dans l’île Saint-Lau¬
rent en Amérique.
Zélande. Il
honi ;
Il fait à cette occasion les réfiexions suivantes
ments
: œ
Ces élé¬
polynésiens retrouvés par M. de Humboldt dans le
sanskrit, doivent nécessairement être considérés comme les
186
les
traces d’une civilisation
krit s’est trouvé
en
polynésiens.
polynésienne avec laquelle le
contact
sur
le sol même de l'Inde.
sans¬
Car,
dit ailleurs {Histoire des Foulahs,
vents et des courants a sans cesse
poussé vers l’Est la population polynésienne av^ec sa civili¬
sation et sa langue ; tandis qu’elle a, au contraire, fermé le
chemin de la Polynésie à toutes les influences de l’Ouest,
par conséquent à celle de l’Inde et même de la Malaisie. »
ainsi que nous l’avons
ch. XI), la direction des
Ici
craignons bien que M. d’Eichthal n’ait pas exac¬
pesé ce qu’il semble avancer,puisqu’il a adopté l’opi¬
nion de Moërenhoüt, c’est-à-dire la prédominance des vents
d’Est. En effet, si la direction des vents et des courants a
sans cesse poussé vers l’Est, il est évident que les vents en¬
traînant dans cette direction n’auraient pu être que des vents
d’Ouest, vents qui expliquent si bien, comme on a vu, les
migrations vers la Polynésie. Or, ce qui prouve que
M. d’Eichthal n’a voulu parler que des vents d’Est, c’est
qu’il prétend qu’ils ont fermé le chemin des îles polynésien¬
nous
tement
nes
à toutes les influences de l’Ouest. Dès lors il devient dif¬
comprendre ce qu’il a voulu dire, car on ne voit pas
partis, d’après lui, les Polynésiens. Des Tunga
peut-être ? Mais alors, comment en allant toujours à l’Est,
la Nouvelle-Zélande aurait-elle pu se peupler ? Déjà, du
reste, nous avons assez dit quelle a été la cause de l’erreur de
tous les ethnologues à ce sujet, pour n’avoir pas besoin d’in¬
sister sur celle qui n’est probablement ici qu’un défaut
ficile de
d’oïl seraient
d’attention.
Il est bien certain que les vents d’Est et de Sud-Est sont,
le dit M. d’Eichthal, un obstacle, la plus grande par¬
comme
émigrations de l’Ouest vers l’Est. Mais on
aujourd'hui, par de nombreux faits, que les vents sont
parfois tellement forts qu’ils entraînent fort loin dans l’Ouest,
comme ils l’ont fait par exemple vers les îles Rotuma, Anuta,
ïukopia, etc. On peut dès lors très bien comprendre qu’ils
ont pu entraîner les Polynésiens non seulement jusqu’en
Malaisie, Java, Sumatra, Bornéo, presqu’île de Malacca,
mais même jusque dans l’Inde et l’Indo-Chine ; ainsi que
tie de l’année, aux
sait
LES
les voyag'es
POLYNÉSIENS,
des explorateurs modernes
ques témoignages.
C’est le courageux
187
en
ont fourni quel¬
et regretté naturaliste Mouliot qui, le
premier, a fourni à la science des présomptions de l’arrivée
probable des Polynésiens à une époque reculée, ^ dans ce
qu’on appelle diijourd’lini les royaumes de Cambodge et de
Laos (1). En effet, non seulement on retrouve dans le Kambodge un kampong ou village qui porte le nom de Savaï ;
mais dans le Laos, ou, pour parler plus exactement, entre
les royaumes de Siam, du Cambodge et d’Annam existent
des populations qui, si elles ne sont plus nettement polyné¬
siennes, semblent du moins s’en rapprocher beaucoup. Les
plus dignes d’attention sont les Stiengs. Voici comment en
parle M. Moubot, après avoir vécu trois mois parmi eux(2) :
« Les
sauvages Stiengs sortent probablement de la même
souche que les tribus des plateaux et des montagnes qui sé¬
parent les royaumes de Siam et de Cambodge de celui d’An¬
nam, depuis le IP degré de lat. nord jusqu’au delà du 16",
entre les 104" et 116" 20’ de long, orientale du méridien de
Paris. Ils forment autant de communautés qu’il y a de villa¬
ges et semblent être d’une race bien distincte de tous les
peuples qui les entourent. Quant à moi, je suis porté à les
croire aborigènes ou les premiers habitants du pays, et, à
supposer qu’ils ont été refoulés, jusqu’aux lieux qu’ils occu¬
pent aujourd’hui, par les invasions successives des Thibétains qui se sont répandus sur le Laos, le Siam et le Cam¬
bodge; et, en tout cas, ajoute-t-il, je n’ai pu découvrir au¬
cune
tradition contraire.
»
plus loin, il les décrit de la manière suivante :
O Le
Stieng n’a pas plus de rapports dans les traits avec
l’Annamite qu’avec le Cambodgien; comme le premier cepen¬
dant il porte la chevelure longue, tournée en torchon, mais
fixée plus bas par un peigne de bambou. Sa taille est un peu
Un peu
(1) Laos, d’après M. Mouhot, signifie ancêtres. Savaï est dans
grand lac Bien.
(3) P. 152. Le texte du voyage de M. Mouhot a d’abord paru dans
le Tour du Monde ; puis, après avoir été revu par M. de Lanoyé, pu¬
blié en 1873, sous le titre de Voyage dans le royaume de Siam, de
l’Est du
Cambodge et de Laos.,
0
188
LES
POLYNÉSIENS.
au-dessus de la moyenne; sans être fort, il est bien propor¬
tionné et a une apparence robuste. Ses traits sont en général
bien fournie,
quand il ne s’arrache pas les poils des joues, lui donnent un
air grave et sombre. »
^
M. Mouhot ne parle ni des yeux, ni du nez ; mais, à en ju¬
ger par le sauvage Stieng représenté page 158, les yeux sont
grands, les lèvres grosses et le lobule des oreilles toujours
percé... « Son front, ajoute-t-il, est généralement bien déveveloppé.
«
L’unique vêtement du Stieng est une écharpe.
Les mœurs des Stiengs sont hospitalières ; ils n’ont ni
temples ni prêtres ; cependant ils reconnaissent l’existence
d’un Être Suprême, auquel ils rapportent tout bien ou tout
mal, et qu’ils appellent Brâ (1). Les mariages sont accom¬
pagnés de réjouissances, et, aux funérailles, on pousse des
réguliers ; d’épais sourcils et
une
barbe
assez
«
cris lamentablfes.
Les hommes portent un bracelet au-dessus du coude
poignet; ils aiment beaucoup la parure.
« La
polygamie est en usage chez eux.
«
ou
au
a
Un de leurs amusements favoris est de lancer des cerfs-
volants, auxquels ils attachent un instrument de musique.
« Leur mémoire est courte
; leurs guerres sont fréquentes
entre villages, et ils cherchent à se surprendre,
a
On peut dire que leur caractère est doux et timide. »
D’après une pareille description, on ne peut nier qu’il n’y
ait une grande ressemblance entre les Stiengs et les Poly¬
nésiens. Même chevelure, même faciès, même simplicité
dans le vêtement, même amusement favori que les Nouveaux-Zélandais, même manière de faire la guerre que les
Marquésans, etc. Mais il y a aussi des différences, qui
peu¬
vent, il est vrai, être attribuées aux populations qui les ont
l’habitude de porter un
bracelet, celle de la polygamie, etc. Nous Joutons seulement
que les Stiengs aient un nez aussi aquilin que semble l’inrefoulés dans l’intérieur, telles que
(1) Evidemment la première syllabe de Brama, et la seule chose
qu’ils paraissent avoir retenue de la religion de ce Dieu,qu’on avait
sans doute essayé de leur inculquer.
LES
POLYNÉSIENS.
180
diquer le portrait donné par M. Mouhot, et que M. Figuier
représenté p. 372 de ses Races humaines. Il est bien à re¬
gretter surtout que leur observateur ait omis de donner
quelques mots de leur langue.
Le même voyageur ne trouvait pas, d’ailleurs, que les
Stiengs fussent les seuls à, ressembler aux Polynésiens. Pour
lui, les habitants de Laos n’avaient pas moins de ressem¬
blance. Voici comment il a décrit ces derniers (1) :
«
Les hommes et les femmes de Laos vont nu-pieds ; leur
coiffure est celle des Siamois, comme à peu près leur habil¬
a
lement.
généralement mieux faites que celles
(2). Elles portent une seule et courte jupe et parfois
un morceau d’étoffe sur la poitrine. Elles nouent leurs che veux en torchon derrière la tête. Les petites filles sont sou¬
«
Les femmes sont
de Siam
gentilles, avec des petites figures chiffonnées et
avant 18 ans, leurs traits s’élargissent, leur
se charge d’embonpoint ; à 35 ans, ce sont de vraies
vent fort
éveillées ; mais,
corps
sorcières, presque toutes
affectées de goitres.
Quant aux hommes, qui sont pour la plupart exempts
de cette infirmité, j’ai remarqué parmi eux un grand nom¬
bre d’individus bâtis comme des athlètes et d’une force her¬
«
culéenne.
®
description montre les analogies frappantes qui exis¬
tent, en effet, entre cette population et celles des Tunga,
Cette
des Sandwich et de la
les
Nouvelle-Zélande. Pour M. Mouhot,
qu’il trouvait que toute cette
analogies étaient si grandes
(1; Oavr. cité, p. 325.
(2) Si cette assertion est exacte, et il n’est guère permis d’en
douter, puisque M. Mouhot a pu comparer pendant assez longtemps,
et d’un autre côté, si les portraits de femmes de Siam, que M. Fi¬
guier (dans les Races
humaines, p. 366) a donnés sous le nom de
sont exacts eux-mêmes, il faut reconnaître
qu’il est difficile de voir une plus grande ressemblance avec les Po¬
lynésiennes. En les voyant, nous avons reconnu vingt visages aper¬
çus ou remarqués par nous aussi bien à la Nouvelle-Zélande qu’aux
Tunga, à Tahiti, aux Sandwich, etc. De plus, elles ont absolument
le même regard, la même attitude, les mêmes ornements, le même
a
femmes de
Bankok
épatement du nez,
»,
le même ovale, etc.
190
LES
POLYNÉSIENS.
population, hojnmes, femmes et enfants, lui rappelait « les
types du Nord de la Polynésie, tels qu’ils sont représentés
dans les grandes publications des marins français de 1820 à
1840. » Et il disait en terminant : Certes, s’il avait été donné
à l’illustre Dumont d’Urville d’explorer les rives du Mékong-,
il aurait été fixé sur les origines des Carolines, des Tagales
de Luçon et de ces Haraforas de Célèbes, qui lui ont apparu
comme les ancêtres des Tongas et des Tabitiens. »
On le voit, M. Moubot n’bésitait pas, avec la plupart des
écrivains, à donner une origine asiatique à ces diverses po¬
pulations et à en placer le berceau plus particulièrement
dans le Laos : ce qui, croyons-nous, n’avait point encore été
fait. Mais ici encore, malheureusement, manquent les preu¬
ves linguistiques : aussi, malgré les analogies indéniables
qu’il a fait connaître, pensons-nous qu’on ne doit considérer
ces analogies comme indiquant seulement la venue de colo¬
nies polynésiennes ou malaisiennes, jusque-là, dans des
temps très anciens et bien antérieurs à l’arrivée des colonies
malaises, dont la présence paraît être attestée, dans cette
partie de l’Asie, par les quelques mots malais qu’on y
trouve (1). Il est évident que le fait constaté par lui que « les
traditions des habitants de l’Indo-Cbine
ou
du Laos
conser¬
du Sud, et qui au¬
raient refoulé l’ancienne race dans les montagnes, » est plps
contre son opinion qu’en sa faveur ; car il semble prouver
qu’il ne s’agit que d’émigrants malais habitués, comme on
sait, à refouler, partout où ils s’établissaient sur le littoral,
les premiers habitants du pays.
De son côté, M. Hamy rapproche les Stiengs des Hindous.
Mais suivant M. Thorel, le compagnon de M. de Lagrée dans
son exploration du Mékong, ce ne seraient pas les Stiengs,
mais les Lolo qui représenteraient le type caucasique (?)
rencontré dans le bassin du Cambodge. Voici comment il
décrit ces derniers: grands, vigoureux ; figure énergique;
traits accentués, profil droit ; yeux horizontaux et bien ouvent le souvenir de
migrations
venues
(1) Poulo-Condor, île voisine dés bouches du Mékong ; Sambok,
Purang; peut-être Kampoi, Panompeng, Oudong, Kampong, etc,
mais quand tous ces mots seraient malais, c’est peu sans doute.
LES
POLYNÉSIENS.
191
verts; nez droit, assez développé,parfois busqué; pommettes
peu saillantes ; visage presque ovale ; front assez haut ; barbe
souvent frisée et plus abondante que chez les peuples voisins;
dessinés ; teint brun.
modernes s’accordent pour
trouver à pÆsieurs tribus du Laos une « apparence caucasique.
Cette ressemblance ne proviendrait-elle pas plu¬
tôt de l’élément polynésien qui s’est infiltré dans ces régions
dont l’ethnographie est encore mal connue ? En effet le
Polynésien est l’Européen de l’Orient. Les Tsiams ou
Chams, par exemple, une des populations les plus ancien¬
nes et les plus intéressantes de la Cochinchine, dont le pays
est généralement appelé Tsiampa ou Ciampa, semblent,
d’après les observations de M. le D” Alf. Reynaud (1), se
rapprocher beaucoup des Polynésiens. Aujourd’hui, ils
sont fortement métissés ; mais une partie d’entre eux doit
être assimilée aux Dayaks et aux Battaks des îles de la
Sonde. On peut aussi rapprocher des Tsiams les Ba-nis ob¬
servés par l’évêque Tabart.
Le D"' Kern, professeur à l’université de Leyde, est par¬
venu à traduire les inscriptions cambodgiennes rapportées
par le Dr Harmand. Il en résulte qu’elles ont beaucoup de
rapports avec le kawi ou javanais ancien, et que la civilisa¬
tion de Java et de Sumatra semble être venue principale¬
ment du Cambodge.
D’un autre côté, le professeur P. J. Weth, dans son étude
sur « les Langues et la Littérature de Java, » montre que le
Kandâ, le poème kawi le plus ancien, dont malheureusement
on ne possède pas le texte primitif, est un récit ou tradition
mythologique, qui établit un syncrétisme étonnant de repré¬
sentations polynésiennes, brahmaniques et bouddhiques. Il
en conclut que ce syncrétisme i loin de faire preuve d’un âge
reculé, nous fait plutôt croire à une origine relativement ré¬
cente. X) Le contraire serait probablement plus vraisemblable.
En tout cas, cela recule considérablement la civilisation po¬
lynésienne (2).
formes accusées ; muscles bien
La plupart des voyageurs
(1) Les Tsiams, thèse de Paris, 1880.
(2) Voy. Annales de l’Extrême-Orient, 1880, p. 95 et 1203.
V32
LES
Ainsi,
tout
au
ce
POLYNÉSIENS.
serait dans l’Inde même, comme on le dit, ou
moins dans les royaumes
de Cambodg’e, de Siam et
de Laos, que le sanskrit ou le pâli se serait trouvé en con¬
tact avec la langue polynésienne. C’est ce qui a porté le cé¬
philologue Bopp à affirmer que ce qu’il appelle le
des langues malaises-polynésiennes*-) n’est qu’un
rejeton du sanskrit. Pourtant, nous ferons remarquer ici
que le nom seul qu’il donne à ces langues prouve qu’il con¬
fondait les langues malaises et la langue polynésienne
proprement dite, qui, suivant nous, sont aussi différentes
par le fond, que les caractères physiques des deux peuples
difl'èrent eux-mêmes entre eux. Telle n’étaitpas l’opinion de
Guillaume de Humboldt. On sait en outre parfaitement à
quelle époquelesanskrits’estintroduitdansl’anciennelangue
de l’île de Java. Il est d’ailleurs un fait certain, c’est qu’en
examinant attentivement les 200 mots malais et polynésiens
réunis par M. Bopp, et qui se retrouvent d’après lui, dans le
sanskrit, M. d’Eichthal n’en a trouvé que deux appartenant
à la véritable Polynésie (1). Ces mots sont, dit-il : le pronom
lèbre
«
rameau
du singulier : ia, polynésien, dia,
malais, et non ii/a ; si/a, sanskrit, ou bien na, polyné¬
sien, na, pâli, ana, sanskrit (et polynésien ajouterons-nous):
enfin, l’adjectif grand, maha à la Nouvelle-Zélande, mahat
en sanskrit. En ce qui concerne ce dernier mot nous ajoute¬
rons qu’il nesignifie à la Nouvelle-Zélande, que : œ être con¬
tent, satisfait, grande quantité, grand nombre, abondant,
être abondant, etc. » Grand, en maori, se rend par nui et
rahi, comme dans tout le reste de la Polynésie.
En résumé, dit M. d’Eichthal, c'est à la ressemblance
des pronoms de la première et de la troisième personne, à
celle des noms de nombre 2 et 3, à celle du substantif eau,
de l’adjectif grand et du verbe saluer, que se réduisent les
affinités entre le sanskrit et le rameau polynésien proprement
djt. Elles ne suffisent certainement pas pour établir un rap-
de la troisième personne
ya,
«
(1) Deux mots sur 200 ! on conviendra qu’il faut vouloir se con¬
tenter
soutenir, à l’aide d’un pareil témoignage, qu’une
dérivé de l’autre.
de peu pour
langue est
un
I.ES,
POLYNÉSIENS.
193
port intime de parenté entre les deux langues ni entre les deux
races. » Nous sommes
complètement de son avis, et nous le
partageons encore quand il dit en terminant : « L’exemple
de cette tentative nous fournit une des
preuves les plus re¬
marquables que noua puissions rencontrer du danger de la
philologie Abstraite, c’est-à-dire de ceile qui procède sans
avoir soin de vérifier les résultats
qu’elle découvre par le
concoui’s des considérations
historiques et géographiques. »
Voici, du reste, quelques-unes des affinités rencontrées par
M. d’Eichthal entre la langue de
l’archipel malais et celle
du rameau indo-européen. Nous écrirons les mots tels
qu’ils
l’ont été par lui-même en nous bornant à donner à chacun
d’eux la véritable orthographe des mots
polynésiens :
ARCHIPEL.
(Tahiti)
(N"” Zélande)
Lani, Rani(Hawaïi
Rahi
Rangi
Cielj
Langhi
Afi
»
Feu..
POLYNESIE.
Ouranos(Grec)
Rai (Tahiti)
Rangi (N"" Zélande)
Lai, Lani (Hawaïl
Langit (Archipel)
Ani, Aki (Marquises)
(Archipel)
(Polynésie)
(Tahiti)
(N‘'° Zélande.
(Marq’”,Hawaï)
(Malaisie)
»
(Madécasse)
(Polynésie)
) U'wa!(Lainpong,Bouguis)
)
Ayer (Malaisie)
Weh (Javah)
»
GREC, etc.
Ahi
»
»
.
Eau.
.
Waï
—
(N"” Zélande)
'
(Javanais)
IOure(Malai,
(Polynésien)
Bouton)
Pénis
Peli
Peler
(
I
j'■
Rakau
Huu, Huku
Hulu
j
t
(N"” Zélande)
Raau ITahiti)
Lakau
(Tukopia)
Lekki (Foulah)
Puaa (Tahiti)
Pohi (Tukopia)
/
Porc
Ure
Huruhuru
(Marquises)
(Hawaï)
{Noussa(Madecasse)
(Javanais)
(Polynésien)
Nosse
Motu
.
Fulu
Huruhuru(Tahiti,N'‘°Z°j
Huu, Huku
Hulu
iBois.
(queue)
Foulou (Tonga)
Voulou
(Javanais)
Voul (Madécasse)
Voulou (Malai-Bouguis)
Poil.
Ile...
Oura
Buaka
Babi
IV
(Tonga)
Porcus
(Latin)
Pig (Anglais)
(Malaisie)
13.
U
194
LES POLYNESIENS.
Comme il serait
sans
utilité d’énumérer toutes les affinités
M. d’Eiclitlial cite en¬
les mots poisson, peau,
pierre, lune, soleil, etc., ainsi qu’une foule d’autres, bien
connus aujourd’hui, et dont on peut voir la liste la plus
complète dans le livre du révérend Taylor (1). Pour nous,
nous ne voyons pas qu’il y ait plus de rapport entre les
mots pig, porcus et bouaka, qu’entre ce même mot, et le
mot français porc. Nous ignorons si les Grecs ont tiré leur
mot oura, queue, de Voure polynésien, ou réciproque¬
ment. Il en est de même pour le mot lune que M. d’Eichthal
croit pouvoir être dérivé du mot boulan, woulan, oulan, et
qui désigne la lune, dans l’archipel presque entier; de même
aussi pour le mot grec helios, soleil, qui nous semble assez
peu ressembler au ra, polynésien. Nous reconnaissons notre
insuffisance en pareille matière.
Ce que nous croyons seulement devoir encore faire remar¬
quer, c’est que les mots qui forment ces coïncidences sont
tous, à l’exception de vaï, étrangers au sanskrit et au zend,
qui cependant sont les langues ayant fourni aux idiomes
germaniques et gréco-latins, le plus grand nombre de leurs
racines. D’où il faut conclure que les idiomes germaniques
et gréco-latins ont reçu des racines d’une ou de plusieurs
langues autres que le sanskrit et le zend.
En résumé, M. d’Eichthal a lui-même fait remarquer, qu’à
mesure qu’on entrait dans la Polynésie proprement dite, on
ne trouvait plus de traces de contact avec l’Inde. Si cepen¬
dant il a cru voir, d’après les observations de G. de Humboldt, quelques analogies entre le sanskrit et le polynésien,
c’est que, comme tous ses devanciers, il a confondu, à son
insu, la Polynésie avec la Malaisie, et que cette dernière
contrée, par son voisinage, a nécessairement eu de bonne
heure quelques rapports avec l’Inde ; rapports même si inti¬
mes, comme on a vu, dans l’île de Java, que la langue an¬
cienne des habitants de cette île était, d’après plusieurs
écrivains, aux trois-quarts composée de mots sanskrits.
trouvées,
core
nous
dirons seulement
que
les ressemblances fournies par
(1) Te Ika a Maui, p, 180, 198.
LES
Nous
POLYNÉSIENS.
195
rapporté précédemment (1) l’opinion de Taylor
rapports ayant existé jadis entre les Japonais
et les Maori. Le savant missionnaire
anglais croyait à la
venue de jonques
japonaises à la Nouvelle-Zélande. Pour
nous, nous serions plutôt porté à admettre la présence au
Japon de colcfnies polynésiennes. Il est certain, quoi qu’on
en ait dit,
qu’une foule de mots, ayant les mêmes significa¬
tions, sont identiques chez les Japonais et les Néo-Zélandais.
Nous nous bornerons à citer les suivants : ika, awa,
ikij
rako, iruku, kaki, etc.
En outre, la légende relative à la création du monde offre
certains rapports avec celle de Maui. Au Japon,
Izanaquino-Mikoto, quand il créa la terre, plongea son javelot dans
la mer qui s’étendait au-dessous de lui, cherchant s’il
n’y
avait pas un monde submergé. Le j avelot souleva des
gout¬
tes d’eau salée qui, en se solidifiant, formèrent Tîle à’Onokoro, les colonnes du monde (2).
relative
avons
aux
Voici,en effet, comment Lesson (3) décrit les Japonais, aux¬
quels il trouvait une physionomie générale de Tahitien ou
de Sandwichois; ce qui lui faisait supposer
que c’est le Ja¬
pon qui a peuplé, dans les temps les plus reculés, les îles
océaniennes.
Les Japonais, dit-il, ont le nez gros,
épaté, avec de larges
aîles ; la bouche a les lèvres bien faites mais
grosses ; le
menton est rond et large ; les oreilles sont
«
lées; leurs cheveux tirent
geâtre.
au
brun
amples et décol¬
ou
même
au
brun
rou¬
Les habitants des terres sont de nuance plus claire
que
peuplades riveraines adonnées à la pêche et à la naviga¬
tion. Ces derniers sont petits, vigoureux; les
agriculteurs
sont grands, à large ossature. Les femmes sont
blanches,’ et
même une légère teinte incarnat nuance les
joues des jeunes
«
les
filles.
»
Pour
de
lui,
on
son rameau
le sait, la famille japonaise était la première
mongol-pélagien.
(1) Vol. III, p, 90.
(2) Voy : Annales de l'Extrême-Orient, 1880,
{ÿ) Tableau des races humaines, 'ÿ. 59;
p.
109i
0
196
LES
POLYNÉSIENS.
Plus récemment, un auteur, ayant résidé au Japon assez
longtemps, en a fait la description suivante :
Les Japonais en général sont de moyenne stature. Ils ont
la tête grosse, la poitrine large, le buste long, les hanches
charnues, les jambes grêles et courtes, les pieds petits et les
mains fines. Chez les personnes qui ont le front très fuyant
et les pommettes particulièrement larges et proéminentes,
la tête, vue de face, présente plutôt la forme géométrique du
trapèze que celle de l’ovale ; les yeux sont plus saillants que
chez l’Européen, et même quelque peu bridés. L’effet géné¬
ral n’est pas celui du type chinois ou mongol. La tête du
Japonais est plus grosse ; la figure plus allongée et, à tout
prendre, plus régulière. Le nez est plus saillant, mieux des¬
Œ
siné.
Toute la population a la chevelure lisse, épaisse et d’un
noir d’ébène. La barbe est assez forte. La couleur de la peau
«
varie, suivant les ^lasses
de la société, depuis le blanc mat
le soleil des habitants de l’Europe méridionale,
jusqu’au teint cendré et basané de l’habitant de Java. La
nuance dominante est le brun olivâtre ; jamais elle ne rap¬
pelle la teinte jaune des Chinois. Les femmes ont le teint
plus clair que les hommes.
Hommes et femmes ont les yeux noirs, les dents blan¬
ches, excepté les femmes mariées (1). >
Voici ce que disait, des Japonais, l’un des premiers obser¬
vateurs, le savant Kaempfer, ordinairement si exact (2) :
Les Japonais en général, surtout le peuple de Nipon, sont
laids, petits, fort basanés ; ils ont les jambes grosses, le nez
plat et les sourcils épais. Leurs yeux noirs sont moins en¬
foncés que chez les Chinois. Toutefois les nobles ont la taille
plus majestueuse. Celle-ci varie d’ailleurs suivant les pro¬
vinces. La tête des habitants de JMipon est grosse ; leur nez
plat. Ils sont disposés à l’embonpoint. Ceux de Saïkoki sont
déliés, petits, bien faits. »
ou
bruni par
»
c
(1) Extrait de l’ouvrage de M Humbert, dans les Races humai¬
de Figuier, art. Japon.
(2) Histoire naturelle, civile et ecclésiastique du Japon, par Eugelbert Kaempfer, 1732, p. 151., vol. II,
nes
LES
POL-ÏNÉSIENS.
197
physique, Kaempfer admet de
lui, les Japonais venaient
Babylone, et l’on connaît l’explication curieuse qu’il en
Vu l’extrême différence
nombreux croisements; mais, pour
de
donne.
Japon d’hommes de belle
ag-réable, à tête rasée, sans barbe, et
ayant trois trous dans chaque oreille : ils venaient de Patan,
Il cite le fait de la venue au
taille, d’un physique
l’une des
Philippines.
quelques siècles avant son anâvée, les
Japonais avaient découvert auNord du Japon uneîle appelée
Genkai Sima, peuplée par des noirs appelés Oni, qu’ils
avaient exterminés. Ces noirs avaient les cheveux longs,
tombant sur les épaules, des chapeaux élevés ou pointus.
Kaempfer supposait qu’ils étaient Malais.
Il cite encore d’autres histoires rapportant que des noirs
furent trouvés dans quelques-ünes des îles du Sud du Japon ;
il croit encore que c’étaient des Malais ou des habitants des
Moluques jetés par les tempêtes. Cela est possible; mais à
notre avis, c’étaient plutôt des Carolins. Les Japonais au¬
raient donc vraisemblablement du sang polynésien dans les
veines, de même qu’ils ont dans leur langue un certain
nombre de mots polynésiens.
La race japonaise, dit, de son côté, M. Masana Maeda(l),
est une race mêlée : c’est là un fait acquis pour la science
ethnographique. Il y a en elle du sang chinois, mongolien
et coréen, peut-être même du sang malais ; ce qui s’expli¬
querait par des immigrations, à une époque donnée, de peu¬
ples des îles de la Polynésie. » Il semble évident, en effet,
que la race japonaise a du sang non pas malais, comme le
dit M. Maeda qui regarde les Polynésiens comme des Ma¬
lais, mais bien du sang polynésien et par conséquent
Il dit aussi que,
ï
maori.
peut le nier, il y a d’assez nombreuses ressemblan¬
Japonais et les Maori, dans la direction de leur
front, le volume apparent de la tête, l’ampleur de la poi¬
trine, la longueur du buste et des membres supérieurs rela¬
tivement au reste du corps, et la brièveté, au contraire, des
On
ces
ne
entre les
(1) La Société japonaise, in Revue
scientifique, 10 août 1878.
198
LES
POLYNÉSIENS.
extrémités inférieures,
d’après Thompson ; dans la petitesse
pieds et la finesse des mains, toujours d’après cet écri¬
vain; dans la forme de la bouche, la longueur de la lèvre
supérieure, la nature et la couleur des cheveux, la forme des
oreilles, du menton, du nez parfois, etc,. Maié, s’il est vrai
que les ressemblances existent, surtout d’après M. Thomp¬
son, qui semble pour ainsi dire avoir pris une partie des
caractères physiques des Japonais pour décrire les Maori, il
ne l’est pas moins
que des différences assez nombreuses et
importantes séparent les deux peuples. C’est ainsi que, chez
les Maori, la face est large souvent, le front large au lieu
d’être étroit, le nez large, épaté, quelquefois très bien fait,
mais le plus souvent court ; que les yeux sont grands, nul¬
lement bridés, les pommettes modérément saillantes. Car,
malg'ré ce qu’en a dit Taylor, les Maori n’ont pas les yeux
bridés des Japonais ; ils n’ont»pas une couleur aussi foncée,
aussi basanée qu’eux ; seulement comme la leur, elle varie
suivant le rang des occupations, des soins que l’on prend, etc.,
de même que la taille varie suivant les localités, la famille,
etc. L’indice céphalique des Japonais est de 79,01, celui des
Polynésiens de 76,18. Enfin les deux peuples n’ont ni les
mêmes croyances religieuses, ni le même langage : ce qui
nous semble plus que suffisant
pour qu’on doute de leur com¬
munauté d’origine.
Nous croyons du reste que M. Thompson,qui nous fournit
en partie les rapprochements que nous venons de faire, a
exagéré quelques-uns des caractères anthropologiques,
tels que la brièveté du pied et la petitesse des mains, etc.,
des
chez les Maori.
Ces conclusions ont été
pleinement confirmées par une
qui s’est élevée au sein de la Société d’anthro¬
pologie, dans la séance du 3 novembre 1881. « sur les Origi¬
nes japonaises ». M. Metchnikoff, se basant sur le caractère
tropical de certaines coutumes et habitudes japonaises,
telles que la tendance qu’ont les hommes et les femmes des
classes inférieures à se passer de vêtements pendant la
saison d’été, telles que la pratique du tatouage « l’habit de
l’homme nu », etc., rattache les Japonais aux Malayo-Podiscussion
LES
POLYNÉSIENS.
199
lynésiens. Il montre que, d’après la tradition, le fondateur
de l’empire japonais descendit à Takatriho, sur le massif
volcanique de Kirisima, dans le sud-ouest de l’île de Kiusiu.
Or, ce point du territoire japonais est, par sa situation g-éog’raphique,inaccessible à des émigrés du continent asiati¬
que ; mais il se trouve sur le parcours des Kouro-Sivo,
du grand i courant noir » de l’océan Pacifique, qui vrai¬
semblablement a conduit les émigrants.
De son côté, M. de Quatrefages explique que l’on peut
constater au Japon trois types principaux : l’élément noir,
l’élément jaune et l’élément blanc. Ce dernier est de deux
sortes : il est représenté en première ligne par les Aïnos ;
mais un autre élément blanc est venu se mêler au précé¬
dent ; « O’est, dit le savant professeur, celui qui, parti de
l’île Bouro et des îles voisines, a conquis toute la Polyné¬
sie à l’est, s’est répandu dans diverses îles et archipels en
tous sens ; qui a été rencontré aux Philippines par la Gironnière : qui vient d’être retrouvé à Mindanao par M, Montano.
>
dit jusqu’ici prouve que l’élément
l’appelle M, de Quatrefages,
qui, BOUS la conduite de Zin-Mou, opéra la conquête du Ja¬
pon.sur les Aïnos, vers le milieu du septième siècle avant
notre ère, était une colonie de véritables Polynésiens ve¬
nant par migrations volontaires ou involontaires, en sui¬
vant le courant du Kouro-Sivo et aidés sans doute par les
vents du Sud-Ouest qui, durant l’été, soufflent régulière¬
Tout
blanc
«
ce
que nous avons
indonésien,
ment dans
ces
»
comme
parages.
0
CONCLUSIONS
GENERALES
Polynésiens ne sont point les restes d’une popu¬
préexistant sur un immense continent, qui aurait été
en partie englouti
par un cataclysme quelconque;
Il ne sont pas les descendants des
peuples asiatiques ; ils
ne sont pas
davantage ceux des Malaisiens, des Javanais ou
des Malais, dont ils seraient plutôt les ancêtres directs ou
1.
—
Les
lation
indirects ;
Ils ne sont pas non plus des émigrants de
l’Amérique ;
Enfin ils n’ont pas été créés dans les îles de la
Polynésie
proprement dite
; mais ils sont, bien probablement, le pro¬
spontané de l’une des îles où on les a trouvés, et qui,
vraisemblablement, est le reste d’une terre plus étendue.
2.
C’est par voie de migrations volontaires ou non, ou
par voie de disséminations involontaires, qu’ils sont arrivés
dans les îles polynésiennes où on les a
rencontrés, et de là
duit
—
ensuite
3.
Malaisie.
en
Le lieu
d’origine première était appelé Hawahiki par
émigrants ; il se trouvait sur l’Ile-du-Milieu de la Nou¬
velle-Zélande, dont le nom maori estTawai ouKawai; peutêtre même occupait-il cette île tout entière.
—
les
4.
—
On retrouve dans cette île la
semblable
moraux et
aux
Polynésiens
par
souche, tout à fait
les caractères physiques,
race
intellectuels, et par le langage que ceux-ci par¬
l’origine. La population y était même beaucoup
laient dans
plus nombreuse que ne le croyaient Cook et d’ürville, ainsi
que l’attestent toutes les traditions.
la
5.—
LES
POLYNÉSIENS.
201
La
première étape, en quittant l’Hawahiki, a été, pour
majorité des émigrants, l’île que les traditions désignent
les
sous
noms
de Nuku-roa, Aotearoaou
c’est-à-dire l’Ile-Nord de la
lors, une
loigner.
C’est
encoreIka-na-Maui,
Nouvelle-Zélande; mais, dès
partw des émigrants paraît avoir continué à s’é¬
avec
les vents d’Ouest et de Sud-Ouest que
les émi¬
sont éloignés de l’Hawakiki, quand ils n’ont pas
fait le trajet à l’aide des pagaies seulement, et leur route,
grants
se
d’après les traditions,
Est.
a
toujours été
vers
l’Est
ou
le Nord-
Plusieurs départs successifs paraissent avoir eu lieu, mais
il y en eut un surtout considérable par le nombre.
Des populations assez denses existaient déjà sur l’Ile-Nord
à l’arrivée des
émigrants de l’Hawabiki ; quelques-unes les
empêchèrent même d’aborder et les contraignirent d’aller
s’établir ailleurs.
6.
—
Forcée à
son
tour d’abandonner
Aotearoa, à la suite
dissensions, une partie des émigrants d'Hawahiki, sans parler de ceux qui n’avaient pas pu s’imposer.aux
populations primitives, ni de ces populations elles-mêmes,
dut se diriger vers la Polynésie ; ils n’avaient, en effet, pour
ainsi dire pas le choix de la route, car ils ne pouvaient son¬
ger à retourner vers l’Hawahiki, d’où leurs ancêtres avaient
été expulsés et il fallait, pour s’éloigner, qu’ils profitassent
des vents régnants.
7.
Les mêmes vents, qui avaient facilité le voyage des
émigrants d’Hawahiki jusqu’à Aotearoa, sont ceux qui ont
servi aux émigrants vers la Polynésie, c’est-à-dire les vents
d’Ouest et de Sud-Ouest qui poussaient toujours dans une
même direction, vers l’Est et le Nord-Est. C’est ce qui expli¬
que si bien pourquoi les Polynésiens n’occupent pour ainsi
dire que le côté oriental et méridional de l’océan Pacifique,
et pourquoi on n’a jamais rencontré ni Maori, ni Polyné¬
de nouvelles
—
siens
8.
sur
—
la Nouvelle-Hollande,
Ce sont les
émigrants d’Hawahiki fuyant aussi l’Ilepeut-être avant eux, les
Nord de la Nouvelle-Zélande, et
populations primitives de cette île, populations identiques
202
LES
POLYNÉSIENS.
l’Hawahiki, qui ont peuplé successivement les
polynésiennes, et qui ont assez modifié leur apparence
à celles de
îles
extérieure
intertropicales, pour
qu’on ait cru y voir d’abord, mais à tort, une race différente
appelée depuis race polynésienne, de son besbitat dans les
îles de la Polynésie.
9. —Les premières îles rencontrées en Polynésie par les
émigrants ont étélesTunga, et presque en même temps pro¬
bablement les îles Hapaï, qui les touchent ; ce sont ces îles
qui,, successivement, ont envoyé leurs colonies vers le NordEst et l’Est, peupler d’abord les îles Alu-Fatu, Niua et les
Samoa ; puis, les entraînements involontaires aidant, elles
peuplèrent toutes les autres îles polynésiennes, soit directe¬
ment soit indirectement, c’est-à-dire que les colonies s’y
rendirent d’emblée ou qu’elles commencèrent par toucher
aux îles Manaïa, qui, peut-être elles-mêmes, ont reçu des
émigrants directs de la Nouvelle-Zélande.
10. —lExcepté les populations primitives trouvées à
Aotearoa par les émigrants, populations qui étaient de même
race qu’eux, parlaient le même langage et n’avaient proba¬
blement fait que les devancer en venant de l’Hawahiki, si
elles n’étaient pas elles-mêmes autochthones, les îles de la
Polynésie paraissent, pour la plupart, avoir été trouvées
entièrement désertes. Car si Quiros d’abord, puis Cook,
d’Urville, et tant d’autres après eux, ont admis une race
noire préexistante à l’arrivée des Polynésiens, non seule¬
ment les traditions se taisent à ce sujet; mais, de plus, la
langue, les coutumes, les croyances religieuses, tout, en un
mot, indique que le fait n’a pu exister. Sans doute il y a eu
des entraînements vers plusieurs des îles à population méla¬
nésienne et l’on a trouvé des colonies de Polynésiens dans
les îles Hébrides (Tanna et Futuna), dans les îles Loyalty
(Uvea) et dans quelques autres, telles que Tupua, Vanikoro.
Mais ces colonies n’ont jamais été que tolérées ; elles ont
vécu presque isolées, et ne sont arrivées d’ailleurs qu’à des
époques pour ainsi dire modernes dans la plupart des îles où
au
contact des influences
elles existent.
Quant
aux
entraînements tant invoqués par les ethnolo-
LES
POLYNÉSIENS.
203
g-ues pour expliquer le peuplement des îles polynésiennes,
il faut bien reconnaître aussi qu’ils n’expliquent pas grand’
excepté le cas cité par Beechey, d’un entraînerpetite île déserte, celui cité par Ellis, sur l’île
Tubuai, et qtielques autres aussi insignifiants, et pour ainsi
dire tout modernes, tous les autres ne se sont opérés que
sur des îles qui étaient déjà habitées soit par la race noire,
soit par la race polynésienne.
11.
Les migrations, dont le souvenir a été conservé, ne
paraissent pas remonter à une époque bien éloignée, c’est
certain ; mais si on cherche à déduire, des généalogies de
chaque île ou archipel, la date approximative de la première
occupation, pas une ne s’accorde. Ainsi dans la même con¬
trée, sur l’Ile-Nord de la Nouvelle-Zélande, le nombre des
générations varie de 15 à 26, d’après les indigènes eux-mê¬
mes, soit de 450 à 780 ans ; en Polynésie, ce sont les archi¬
pels qu’on dit avoir été peuplés par les îles de la Société,
qui comptent justement plus de générations que les derniè¬
res : tels sont les archipels des Sandwich et des Marquises ;
AuxTunga etaux Samoa, qu’on regarde généralement comme
ayant peuplé toutes les autres îles, après l’avoir été ellesmêmes, dit-on, par la Malaisie, on ignore au contraire abso¬
lument quel a pu être le nombre de générations ; aux Mangareva, on n’est pas plus fixé sur ce nombre qu’à l'Ile-Nord de
la Nouvelle-Zélande, puisque une tradition semble indiquer
567 ansj et une autre six à sept cents ans; enfin, aux Manaia,
on compterait plus de générations qu’à la Nouvelle-Zélande,
c’est-à-dire 29 au lieu de 15 ou 26. Mais, quand on voit tant
de divergences, il est vraiment impossible de rien conclure
d’exact à l’aide de pareilles données. Il est surtout impossi¬
chose. Car,
ment
sur une
—
ble d’accorder la moindre attention sérieuse
culs faits par
çues,
quand
conserver
les écrivains
pour
aux
divers cal¬
soutenir leurs idées précon¬
on sait que des sauvages ne peuvent guère
dans leur mémoire qu’un nombre de générations
restreint et pour ainsi dire borné à 15 ou 20 ; quand
sait surtout que chaque, usurpateur du pouvoir suprême
avait l’habitude, non seulement de s’emparer Me la renom¬
assez
on
mée de
quelque grand chef,
son
prédécesseur, et de l’intro-
204
LES
duire dans
de
sa
POLYNÉSIENS.
famille, mais
encore
qu’il n’aimait
d’appeler l’oubli sur les
l’avons vu
pas ; ainsi que nous
faire dans les îles de la Société et aux Tunga.
noms
ceux
Il est certain, comme on l’a
dit, que les migrations étaient
déjà faites depuis longtemps en Polynésie, quànd Quiros y
aborda pour la première fois, avec Mendana, en 1595, et,
plus tard, en 1606. Mais c’est tout ce qu’on en sait, et cela
n’aide guère, on on conviendra, à fixer l’époque de l’arrivée
des Polynésiens.
N’y avait-il que trois cents ans comme quelques-uns le
supposent; faut-il'croire avec d’autres qu’il y avait davan¬
tage, et, pour les îles de la Société, par exemple, qu’il y
avait plusieurs milliers d’années? Tout cela est bien conjec¬
tural, et mieux vaut ne pas s’y arrêter.
12.
De l’évidence, parfaitement démontrée pour nous,
que Kawaï ou autrement l’Hawahiki a été le berceau des
Polynésiens, découlent les propositions suivantes :
A.
La race mélanésienne, première occupante des îles
Fiji, du Saint-Esprit, Salomon, Nouvelle-Calédonie, etc.,
vient, sinon d’Asie et des grandes îles asiatiques, du moins
de la- Nouvelle-Guinée, et peut-être de la Nouvelle-Hol¬
—
—
lande.
B.
Il y a eu mélange mélano-polynésien dans un cer¬
tain nombre des îles mélanésiennes intermédiaires à la Ma¬
—
Polynésie ; mais il est beaucoup moins grand
qu’on ne l’a cru, et il est seulement plus apparent dans les
îles qui avoisinent le plus la Polynésie. Ainsi il existe sur¬
tout dans les îles les plus orientales des Fiji, à la NouvelleCalédonie, dans les Loyalty, à Tanna, Erronan, Vanikoro,
etc.; mais de très petites îles, comme enclavées dans les îles
mélanésiennes, telles que Tukopia, Anuta, Taumako, Mame^
les îles Duff, etc., sont restées jusqu’à ce jour peuplées par
la race polynésienne : en un mot, le mélange semble d’au¬
tant moins apparent qu’on se rapproche davantage du NordOuest, mais il se laisse reconnaître encore, aussi bien à
Santa-Crux et aux Pelew dans les Carolines, qu’à la Nou¬
laisie et à la
velle-Zélande.
C.
—
Il y a certainement eu contact des
Polynésiens
avec
I,ES
205
POLYNÉSIENS.
Madagascar, et probablement à la suite
d’entraînements, à une époque fort reculée; puis avec ceux
de l’Afrique et même de l’Egypte, comme le démontrent,
pour la première contrée, tous les travaux des ethnologues,
et comme le font supposer pour les autres les savantes re¬
cherches lingiiiistiques de M. d’Eichthal.
D.
11 y a eu de même des rapports entre les Polynésiens
et les Asiatiques de l’Inde, de Siam, du Cambodge, du Laos,
peut-être de quelques autres points, et particulièrement des
îles Philippines et du Japon.
E.
Enfin il y a eu aussi quelque contact des Polyné¬
siens avec certains tribus d’Amérique, et notamment avec
les Caraïbes, comme cela semble résulter des recherches de
plusieurs écrivains pour les côtes baignéespar l’océan Atlan¬
tique, et de celles de M. d’Eicbtbal pour les anciens habi¬
les habitants de
—
—
tants des Antilles.
Mais
ce ne
sont
là, pour ainsi dire, que
de purs accidents
qui ne peuvent avoir exercé la moindre influence sur le
peuplement de l’Océanie; puisque presque tous n’ont pu être
produits qu’à l’aide de vents tout autres que ceux qui
avaient entraîné les habitants d’Hawabiki vers la Poly¬
nésie.
En
résumé, nous dirons en terminant :
ancêtres des Polynésiens ;
Les Maori sont les
La
de la
»
langue maori est la langue
Polynésie.
mère de tous les dialectes
«
APPENDICE
HISTOIRE NATURELLE DE LA
CHAPITRE ?'■.
—
, 1753,
Buchner. L’homme selon la scien¬
ce, trad. Letourneau. Paris,
1872.
Bounty, Irad. par , Lescallier, Bulletins de la Société d’Anthroin-8. Paris, 1790.
pologic de Paris.
Blondel. Etude historique, ar¬ Bulletins de la Société de Géogra¬
phie de Paris.
chéologique et littéraire. Paris
Leroux, 1875.
Blumenbacu. De generis humani
variclate naliva. Gothingue,
in-12. 1795.
Bopp. Sur les langues malayo-po-
lynésiennes. Berlin, 1844.
DE S.lINT-ViNCBNT (Ic
COlo-
Boav
nel). L’homme, Essai zoolo¬
gique sur le genre humain,
2 vol. in-12. Paris, 1827.
BouGAiNvn.r.E (L.Antoine de). Vo¬
yage autour du monde sur la
Société
graphie.
d’Ethno-
BüscHMANN,aperçu de la langue des
îles Marquises et de la langue
tahitienne, etc. Berlin 1843.
(le commodore John), l*'
Voyage autour du monde, pu¬
blié en 1748 ; trad. par Cantwell. Paris, an Vlll.
2® Voyage autour du monde,
Byron
—
en
1766 ; traduit par
uard, Paris, 1767.
et Byro.n. Narrative of the voyage
frégate du roi la Boudeuse
flûte l'Etoile, 1760-1769,
la
2= ed. Paris 1772.
Boubgarel. Des
—
Bulletins de la
races
de l’Océanie
ublié
M. Ship Blonde, to
Sandwich islands,
in 1824of H.
1825. London, 1827.
française et de la Nouvelle- Cantova (le P.) Lettres édifiantes.
Calédonie. Paris, thèse.
Carli(J. Renaud de). Lettres aSur les crânes des Néo-Calé¬
méricaines, Boston 1788, trad.
doniens
et
Paris, 1860.
des
Polynésiens.
Bovis (de). Mémoire sur l’état de
la Société tahitienne à l’arri¬
vée de.s Européens.
(Revue
coloniale 1855).
Recherches sur la Société
tahitienne (annuaire do Tahi¬
—
1863.)
(P.) Dictionnaire FrançaisMalais, 2vol. in-12, 182.5.
Brainne, La Nouvelle-Calédonie.
ti
Boze
Paris 1851.
Brenchley,
Joltin^
par
Castanheda
toria do
Broca
(Paul). Mémoires d’anthro¬
pologie. Paris, Reinwald.
descobrimento
e con-
1551.
Castera. Vie de Cook. Voy. Kippis
Chamisso (Adelbert de). Mémoires
du Grand Océan, de ses îles
et de ses côtes, trad. par R. P.
Lessoii. Extrait du vol. II du
Voyage de Kotzebüe, 3 vol.
Londres 1821, (annales mariti¬
mes
et coloniales, 1825, 2®
partie).
Voyage sur le brick le Rurick, etc., 2 vol. in-12. Lcip-
cruiso of the Curaçoa, 1869.
Breton (Raymond). Diclionnaire
Caraïbe-Français, etc., in-12.
(FernâoLopcz de.) His-
questa da India pe los Portuguezez, etc., in-4“. Coimbra,
during the
Auxerre, 1865-66.
Lefèvre de Villobrune. Pa¬
ris, Buisson.
—
—
si^Remarks
1836.
and
opinion of the
LES
naturalist of
lhe
POLYNÉSIENS.
expédition
into
in a Yoyage of discovery
Ihc South sca and
slrait. T. II and 111.
Be"hring
Cheever (le Rev. H. T.) Life in
thc Sandwich islands, London
1851.
Chil y Naranjo*(D. Grégorio). Estudios de las islas Canarias.
Paris, Ern. Leroux, ISIG et suiv.
Choris (Louis). Voyage pittoresque
autour du
dot, 1822.
monde. Paris, Di-
Clapperton (liug.) Voyages, etc.
Trad. française par La Renaudière et Eyriès, 2 vol. in-8.
1829.
Ci.ABET
DE
Fleuriku
(Cliarlcs Pier¬
re). Découvertes des Français
dans le Sud-Est de la Nouvel¬
le-Guinée en 1768 et 1769, in4" 1790.
381
the South
pôle and round the
World, 1772-75. 2 vol. 1^4»
London, 1777.
CoRTAMBERT .Tableau do la Cochin-
chine, in-8“. Paris, 1867.
Court de Gebelin
monde primitif,
4». Paris 1774.
(Antoine). Le
etc. 9 vol. in-
Abrégé de l’Ilistoire natu¬
—
relle de la parole, Paris. 1776.
CoüTHouY (J. P.) Romarks upon
coral formation in the Pacific,
in-8° Boston, 1842.
CouTo (Diego do), Historia da In¬
dia, in-f“. Lisboa 1602.
CowLEY.
Voyage to the South sca,
London, 1699, trad. fran¬
çaise de André Sharp ; Voya¬
ge aux terres Magellaniques,
etc.
in-12. Rouen, 17H.
Crawfürd
(J.) History of the In¬
dien Archipelago.Edinburgh.3
vol. in-8" 1820.
Voyage autour du monde
pendant les années 1790 à Crozet. Nouveau voyage à la mer
du Sud,etc.rédigé sur les jour¬
1792, par Etienne Marchand.
naux de M.
Crozet, par Ro¬
4 vol. in-4» Paris, an VI.
chon. Paris, 1783.
Colin (E. P.) Histoire des Philip¬
Croise (Major Richard A.) Jour¬
pines.
nal of ten month’s résidence
CoLE.NSo (William). On the Maori
—
fait
of New-Zcaland (Tran¬
sactions and Proceodin gsl837. )
in New-Zealand.London, 1823.
CüNNiNGHAM (Allan). Flora insularum Novœ-Zelandiœ.London
ment des Sciences.
CuzENT. Tahiti :
races
Comptes rendus de l’Association
britannique pour l’avance¬
Comptes rendus de l’Association
française pour l’aTancement
des Sciences.
CoNDAMiNE (delà).
Journal du vo¬
ordre du roi à
l’Equateur,in-4" Paris, 1751.
yage
fait
1838-1839.
etc. Rochefort,
Dalrtmple
1860.
(Alex.). Mémorial d’A-
rias sur les découvertes à faire
dans l’hémisphère austral, in4". Edimbourg, 1773.
par
Congrès international d’anthro¬
pologie et d’archéologie préhis¬
Considérations
géologiques, météorologiques,
—
Vopge dans la mer du Sud
parles Espagnols et les Hol¬
landais, trad. de l’anglais par
toriques. Paris, 1867.
,
de Fréville, in-8". Paris, 1771.
Congrès international des sciences
Dampier (Guillaume). Voyage aux
géographiques. Paris, 1875.
terres australes. Amsterdam,
Gook (Jacques). 1er Voyage (1768),
Marret, 1723.
rédigé parHawkesworth,Lon¬
trad. par Smith. Dana (James Dwigth). On coral
reefs and islands, in-8". New2' Voyage
York, 1853.
(1772), rédigé
par lui en 1777 : traduit par Dard. Dictionnaire français-wolof
et francais-hambara.
Paris,
Suard. Paris 1778.
1825.
3® Voyage autour du monde
dres l’i73,
Paris 1774.
—
—
(1776-1780;, rédigé par King en
1784 : Traduit par Demeunier.
Paris 17S5.
Gook (.lames).
V^oyagos towards
Darwin. The structure and dis¬
tribution of coral reefs, in 8".
—
London, 1842.
Voyage d’un naturaliste, etc.
S82
LES
POLYNÉSIENS.
trad. Barbier. Paris, Rcinwald,
1876.
Davis (Barnard), On the
rOcéanie sur les corvette?
l’Astrolabe et la Zélée, 13 vol.
in-8». Paris, 1841-1848.
osteology
and
pecuiiarities of lhe Tas- Dunmore-Lang (Voy. Lahg’s Dunmanians. Haarlem, 1874.
more).
Debrosses (le Président Charles). Dupetit-Thouars
(Abel). Voyage de
Histoire des navigations aux
Terres
la Venus
australes, 2 vol in-S».
autour du monde,
pendant les ar.nées 1836-39,3
Paris, 1756.
vol. Paris, 1841-1849.
Demeunibr. Esprit des usages et Düperrey.
Voyage autour dumondes coutumes des différents
de, exécuté par ordre du Gou¬
vernement sur la corvette la
peuples. Londres, 1776.
Desborough Cooley (W) Histoire
Coquille, en 1822-25. Paris,
1826.
générale des Voyages, trad.
par Joanne et Old Nick, 3 vol. Doponceau. Mémoire sur le sys¬
in-12. Paris, 1840.
tème grammatical des langues
Desgraz (V. Vincendon Dumou¬
de quelques nations de l’Amé¬
lin).
rique du Nord in-8". Paris 1838.
Desmoulins. Histoire naturelle des Dwight (Théod.) Sketch
otthepo.
races
humaines
du N.-E. de
lynesianlanguage. New-York,
l’Europe. Paris, 1826.
1850.
Dibble (Rév. Sheldon). History of Earl. Narrative of nine months
the Sandwich islands. Lon¬
résidence in New-Zealand in
don, 1843.
1827. London 1827.
Dictionnaire encyclopédique des Eael (W.). The eastern seas, or
sciences médicales.
voyages and adventures in the
Dieffenbach (Ernest). Travels in
Indian archipelago. London.
New-Zealand,
London, 1843,
etc., 2 vol.
Dillon (Peter). Voyage aux îles de
la mer du Sud et relation delà
découverte du sort de la Pérou¬
se,
Dixon
1837.
On the leadin characteristics of the papuan, austi alian
and malayu-polynesian na¬
tions. Singapore. 1850.
The native races of the In¬
dian
archipelago. London,
—
2 vol. in-8“. Paris, 1830.
—
(John). Voyage round the
1853.
World, 1785-88. Trad. parLehas, in-l». Paris, 1789.
Edwards (Edward). Voy. Hamil-
Doudart
de
Voyage d’ex¬
Indo-Chine, 1866-
Lagrèe.
ploration
68, 2 vol.
on
gr.
in-4». Paris, 1873.
Drake (sir Francis). The famous
voyage into the South sea, etc.
London, 1600. Trad par Lou-
vencourt, in-S». Paris, 1627.
Dülaurier.
Chronique du
royau¬
d’Atcheh, dans l’îlë de
Sumatra, traduite du malais.
Impr. royale, 1839.
Dumont d’Urville. Voyage de dé¬
me
—
—
—
couvertes de la corvette î’Astrolabe pendant les années
1826-1829. Paris 1830 et suiv.
Mémoire sur les îles du Grand
ton.
Bichthal (G. d’) Etudes sur l’his¬
toire naturelle et primitive des
races océaniennes
et améri¬
caines. Paris, 1845.
Elus (W.). Narrative of a tour
through Hawaii
*
—
or
Owhyhec.
London, 1826.
Polynesian researches during a résidence of nearly six
years in the South sea islands.
2 vol. in-8". London, 1829.
Entrbcasteaux
ge
(Bruny d’). Voya¬
à la recherche de La Pey-
; relation faite par le ca¬
pitaine de Rossel, 2 vol. inOcéan. (Société de Géographie
4°. Paris, 1808.
de Paris. Décembre, 1831.)
ËciLLA (Alonso de). La Araucana,
2 vol. in-8". Madrid, 1776.
Voyage pittoresque autour
du monde. 2 vol. Paris, 1834. L’Explorateur.
Voyage au Pôle Sud et dans L’Exploration.
rouse
LES
POLYNÉSIENS.
du Sud aux côtes du Chili et
du Pérou, fait pendant les an¬
nées 1712-14,
in-4’. Paris,
1732.
(J. B.). Abrégé des voya¬
ges modernes depuis 1780, 34
vol. in-S». Paris, 1822-1824.
JtîYRiâa
Voy. Wied de Neuwied.
—
Eyriés et Malte-Brün.
Annales
desVoyages, 1808-1826.
Eyzagüirb
383
Feùberville (Eug. de). Note sur
nie de Madagascar. Bull,
la Société de Géographie
de
de
Paris, 1839. (Voy. Leguèvel
de la Combe).
Gabelentz (tou). Grammaire de la
vilisations. Paris, Garnier.
Eavee (le Rév.) Notice sur les tri¬
langue Daya. Leipsig, 1852.
bus sauvages de la péninsule Gage. Relation concernant les vo¬
malaise. Impr. lmp. Paris,
yages de Thomas Gage dans la
(l’abbé).
Histoire du
Chili, 2 voS in-d». Paris, 1855.
Faliés (Louis). Etudes sur les ci¬
1865.
Ferrés (le P.). Arte de la
Nouvelle-Espagne,
4’
éd.
Amsterdam, 1720.
general de los Indios de Cbile. Garoilaso de la, Vega. Histoire
1765.
générale du Pérou, trad. par
Ferüssao. Bulletin des Sciences
Baudouin, 1633.
Commentaires royaux, etc.
géographiques, etc., 28 vol.
Trad. parDalibard, 2 vol. inParis, 1824.
Figuier ^Louis). Les races humai¬
12. Paris, 1744.
nes. Paris Hachette.
Garniee (Jules). Les migrations
lingua
—
Voyagé d’exploration
Beagle, 1832-36. Londres,
Fitz-Roy
du
polynésiennes,
.
1839.
Flacourt (de).
Histoire
de
count of the polynesian race,
its origin and migrations, and
the
ancient
history of thc
Hawaiian people to the times
of Kamehameha
I. 2 vol.
London, 1880.
Eorrest (Th.). Voyage aux Molu-
ques et à la
Nouvelle-Guinée,
10-4». Paris, 1780.
Forster
(Jean-George-Adam).
Voyage autour du monde
Nouvelle-Calédonie.
la
grande île de Madagascar. Pa¬
ris, 1661.
Fornander (Abraham). An ac-
sur
leur origine,
leur itinéraire, leur influence
sur les
Australasiens de la
—
1870.
La
Paris,
Nouvelle-Calédonie, les
Loyalty et Tahiti, 2 vol. in-
8o. Paris, 1871.
Gaussin. Du dialecte de Tahiti, de
Marquises et en
général de la langue polyné¬
celui des îles
sienne, in-8'>. Paris, 1853.
Gemelli Carrkri (Jean-François).
Il giro dcl mondo, trad. par
Dubois de St-Gelais, 6 vol. in12.
Paris, 1719.
Gebvais. Histoire des îles San¬
dwich
Gbvrby (A.). Essai sur les Como¬
.
le vaisseau la Résolution,com¬
mandé par le capitaine Cook
res, Pondichéry, 1870.
dans les années 1772-1775, ^ Giglioli (Henri H.). Viaggîo invol in-4». Londres, 1777.
torno al globo neglianni 1865-
Forster (J. Reinold). Observations
1868, etc., in-4' Milano, 1875.
pendant un voyage dans Gironibre (de la). Aventures d’un
l’hémisphère austral et autour
gentilhomme breton aux îles
du monde, sur la géographie,
Philippines. Paris, 1857.
la physique, l’histoire natu¬ Gomara (Lopez de.) Histoire géné¬
rale des Indes occidentales,
relle, etc. Trad. en français
etc. Trad. franç., 2 vol. Pa¬
parPingeron,! vol. in-4»,1778.
Freycinet (de). Voyage autour du
ris, 1587.
faites
monde
sur
la corvette
l’Ura¬
nie, 1817-20.6 volin-4. Paris,
1824-44.
Frézier (Amédée-François). Re¬
lation du voyage de la mer
Gosselin. Mémoire sur la rose des
vents, publié en tête de son
Strabon.
Gray (G. R.) List of généra of
birds.
384
lÆS
POLYNÉSIENS.
clc). Le royaume de
Grehan (A.
Siam,in-8». Paris, 1869.
Gret (Sir George). A Vocabulary
of the dialcet of South
Wes¬
by their priests
and
Catalogo do las lenguas de
las naciones
conocidas. Ma¬
drid, 6 vol. in-4». 1800-1805.
Histoire
générale des voyages.
London, 1841. Hochstetter (Ferd. de). NewZcaland, its physical geograPolynésien Mythology and
ancient traditional historyt of
phy, etc., trad. angl. par
the New-Zealand race, as l'urEdwardSauteq. Londres, 1869.
tern Australie.
—
—
nished
chiefs, in-8 London, 1855.
Guignes
(Joseph de). Recherches
les navigations des Chi¬
nois du côté de l’Amérique,
sur
et
(quelques peuples situés
sur
Hodges (Voy. Langlès).
Hombron, Notes du voyage au
Pôle Sud de Dumont d’Urvillc. Paris, 1842.
Hooker (Sir William). Flora No-
with plates ;
puhlished by the Admiralty.
væ-Zélandiæ,
à l’extremité orientale de l’A¬
sie. Paris, 1761.
—
London, 1853.
Voyage à Pelnng, Manille, Hovelacque (Abel). La Linguisti¬
etc., en 1784 à 1801, 3 vol.
que. Paris, 1877.
IlüMBOLDT (Guillaume de). Gram¬
maire Kawi, 3 vol. in-4». Ber¬
Zephyritis Taitensis.
lin, 1836-1840.
(Annales des sciences natu¬
Humboldt (Alexandre de). Essai
relles, t. VI et VIL)
Hale (Horatio). On ethnography
politique surlaNouvelle-Espaand philology of the United
gne, 4. vol. in-8". Paris, 1825.
Ironside
State’s expédition, duringthe
(le Rév. S ). New-Zealand
and its
aborigines. Svdncy,
years 1838-1842, under Gh.
1863.
■\Yilkcs. Philadelphia, 1845.
Migrations in the Pacific IsERT (le D'). Voyages en Guinée.
Paris, 1793.
océan, etc. London, 1846.
Grammar and vocabulary of Jaryes (James Jackson). History
in-8».
Paris, 1808.
Guillemin.
—
—
ail the
Hamilton
of.the Hawaiian
polynesian languages.
Philadelphia,
1846.
(D»). a Voyage round
the World in H. M.
fregate
Pandora, performed under
direction of captain Edwards,
in the years 1790-92. Berwick, 1793.
(Ern.) Etude sur le Cam¬
bodge.
Hawkbsworth (le Dr John). !»■■
Voyage de Cook en 1768. Lon¬
dres, 1773, trad. par Smith.
Voy. Wallis.
Hazlewood (le Rév. D.) A feejeean and english dictionary. 3
vol. Wewa Feejee, 1850.
Herman de los Rios (le colonel).
Hamy
—
Relacion de las
islas
Molu-
cas.
Herrera (Antonio). Historia ge¬
neral del mundo, etc., trad.
de la Coste, 3 vol. Paris,
1660-71.
Hervas (le P. Lorenzo). Idca dcl
l’Universo.21 vol. in-4» 177S87.
or
Sandwich
islands, 2Ȏd. Boston, 1844.
Journal des voyages.
Journal of the ethnological
ciety of London.
Journal
du
flambourg.
Journal delà
musée
Godefroy,
Société de
phie de Londres.
So¬
Géogra¬
Journal sur Terre et sur Mer.
Join-nal de la Marine.
Journal de la Société asiatique.
JuLiEM. Courants et révolutions de
l’atmosphère de la mer. Paris,
1849.
JuRiEN de la Gravière. Voyage
de la corvette la Bayonnaise
dans les mers de Chine. 3-édit.
O
Paris, 1872.
Kakmpfkr
(Engelbert). Histoire
na¬
turelle, civile et ecclésiasti¬
que
La
Kéatk,
del’empire du Japon,trad.
Schenchzer, 3 vol. in-13.
Haye, .1732.
Relation des îles Polcw,
par
etc., 2 vol. in-8». Paris, 1793.
Kendall. Grammar of the lan-
LES
POLYNÉSIENS.
of Ncw-Zcaland, compilcd by professer Lee, in-8“.
London, 1820.
Kerguelen (do). Relation de deux
■voyages dans les mers aus¬
trales des Indes, l'771-74. Pa¬
ling their aneient discovery
guilge
ris, 1782.
,
Kerhallkt (Ch. Philippe de). Con¬
sidérations générales sur l’O¬
céan Pacifique. Paris, 1856.
Kippis(D'-). Vie de Cook, trad.par
Castera. Paris, 1789.
Ki.aproth. Asia polyglotta. Paris,
1823.
Koibe.
Description du cap de Bon¬
ne-Espérance. Amsterdam,
1742.
Kotzebue
(Otto von). Voyage
du
monde, en
182G. Trad.. anglaise,
tour
Londres, 18,30.
au¬
1823-
2 vol.
385
and
progressive scttlomcnts
the continent of America.
on
London, 1834.
Ne’w-Zealand in
—
1839. Lon-
don, 1839.
.
Lapelin (conlre-amiral de). L’ile
de Pâques, ou Rapa-Nui (Rev.
marit. et colon., nov.-déc.
La
1872).
Pérouse. Relation du Voyage
do La Pérouse 1785-88, publiée
par Milet dc Mureau, 4 vol.
in-S”,
Laplace.
an
V.
Voyage dc la Favorite do
1830 à 1833. Paris, 1834.
L.arclausr (do). Une journée chez
les Moi! dc la Cochinchinn
(Rév. mar. et col., t. II, 1881.)
Las Casas. Relation des Voyages
et découvertes que les Espa¬
KnüsENSTERN (A.-J. dc). Voyage
gnols ont faits dans les Indes
autour du monde, 1804-1806.
occidentales. Amsterdam, 1098.
Trad. par Eyriès, 2 vol. Pa¬ Latiiam. On lhe varieties of Man.
Le Blanc (Vincent). Les Voyages
ris, 1821.
Labat (le P.). Nouveau voyage aux
îles dc l’Amérique, 6 vol. in12.
fameux du sieur
Vincent Le
Blanc, Marseillais, rédigés
Paris, 1722.
P.
Labillardièrb. Relation du voya¬
Rergeron, fidèlement
par
sur
ses mémoires, 1658.
delà recherche de La Pérou¬ Ledyart (John). Travels and adse, fait par ordre de l’Assem¬
ventures, in-8». London, 1834.
blée constituante en 1791-1794, Lèbnt (Van). Contributions à la
ge
2 vol. in-4'. Paris, an VIII.
Laboullaye-Legouz. Les voyages
observations d’un gentil¬
homme angevin. Paris, 1653.
Laet (de). Descriptions du Mogol,
etc. 62 vol, in-32. 1645.
Laharpe. Abrégé de l’Histoire gé¬
nérale des voyages, 24 vol.
géographie médicale des
sessions
néerlandaises
Indes orientales, trad.
et
Paris, 1816.
Lambert (l’abbé). Histoire générale.
Langlès et Lamark. Voyage êc
C.-P. Thunberg au Japon, par
le cap de Bonne-Espérance, les
lies de la Sonde, etc., 4 vol. in8».
Paris,
an
IV.
fran¬
çaise dc l’auteur, 1867.
Los possessions néerlandai.’îos
dos Indes orientales, Célèbes
(Arch. de méd.
—
Notes
tova).
Voyage et avonlurcs de
François IjCguat et de ses com¬
Legubïkl
gin and migrations of the
Leguillon
po-
lynesian nations, demonstraIV
:
—
(Voy. Relation des voyages
faits par les Arabes, etc.)
Lakg’s Dunmoee. View of the ori-
nav. 1871.)
Sumatra
l'ilc dc
méd. nav. 1874.
Le Gobien (le P.). Histoire des Mariannes. Paris, 1701.
Lcltres édifiantes, les 8 pre¬
miers volumes. (Voyez CanLéguât.
vol. Paris, 1805.
sur
géographie médicale (,-\rcVi. de
(L. Mathieu). Voyage pit¬
toresque de l’Inde fait dans
les années 1780-83, par Hodges, peintre. Trad. par. — 2
Langlès
—
—
pos¬
des
pagnons en deux îles désertes
des Indes orientales, 2 vol. in18.
London, 1720.
de la
Combe.
Madagascar et
res
2 vol.
monde
Voyage à
aux lies Como¬
in-H». Paris, 1811.
(Elle). Voyage autour du
sur
VAstrolabe et la
386
POLYNÉSIENS,
LES
Zélée,
pendant
dais, aux Indes Orientales, 2»
éd. Amsterdam, 1619.
les années
Sceaux, 1842.
■1837-1840.
LÉRY(Jean de). Histoire d’un vo¬
yage en la terre ferme du Bré¬
Logan. Journal of the Indian
sil, autrement dit Amérique,
in-8”. Paris, 1578.
Lbscarbot. Histoire de la Nouvel¬
48. Nouv. séries, 1857.
The ethnologf of the IndoPacific islands of the Indian
—
le-France, in-8». Paris, 1612.
Lesson
Archipelago, 4 broch. in-8».
Singapore, 1850-56 (from the
Journal of the Indian Archipelago.)
Ta¬ Lutke. Voyage en Océanie sur le
(D' a.). Voyage manuscrit
du Pylade, 1840.
Documents inédits sur les îles
—
Marquises.
—
—
Documents inédits
hiti.
Mémoire
inédit de
géographique.
—
voyage aux
(R.
autour
1829.
P.). Voyage médical
monde, 1822-25.
mencés
ses
en
Journal d'un
voyage
pitto¬
autour du monde, in8». Paris, 1830.
Traité d’ornithologie, in-8»
1831.
Voyage autour du monde
entrepris par ordre du gou¬
vernement
sur
la corvette
la
1786.
Mallat (J.).
sidérées
—
et
finis
Les Philippines
au
en
con¬
tique, in-8». Paris, 1843.
géographie
Malte-Brun. Précis de
universelle. Nouv. édit., 6 vol.
in-8». Paris, 1841.
Manlky Hopkins. Hawaii ; the
past, présent and future of its
Islands
Kingdom. London,
1862.
et oisaux nouveaux,
précé¬
dée d’un tableau des races hu¬
maines. Paris, 1847.
aventures des pays
Description des mammifères Mandetille.
tant par
(Jehan).
Grandes
étrangers,
mer que par terre.
Lyon, 1840.
(W.B.). Address
the
Pro-
Spécus des mammifères bi¬
manes et quadrumanes. Paris,
Mantbll.
Mémoire lu à la Société
d’Histoire naturelle de Paris,
M^bchal. Abrégé de l’ouvrage de
en
juin, 1826.
Lesson KT Gabnot. Mémoire sur
les Papua ou Papous. (Â.nnales
des Sciences naturelles, 1827.)
Leïden (D»). Notice sur Bornéo.
(Transactions bataves, t. VII,
1817.)
—
1777
nuscrit.
1848.
—
en
point de vue de
l’hydrographie et de la linguis¬
Coquille, 1822-1825, 2 vol. in8», Paris, 1838 ; 3» vol. ma¬
—
Voyages en Europe,
en Afrique, com¬
Asie et
1781, trad. de l’anglais. Paris,
du
resque
—
française. Paris, Didot, 1826-
Makintosh.
Paris, 1829.
—
Moller et le Seniavine. Trad.
critique
habitants.
Vanikoro et
Paris, 1876.
Lïïsson
sur
Nautical, theHawaiian
îles Mangareva. Magaqine
or Sandwich islands. 1758.
Rochefort, 1844.
—
—
ar-
chepelago and Eastern Asia,
2. vol. in-18. Singapore, 1847-
A si ati c rescarches.
.Ligtvoet
(Ann.
(A). L’empire do Bouton
de l’Extrême Orient,
1878).
Linschotkn (J. Hug. van). Histoi¬
re de la
navigation de Jean
Hugues de Linschot, Hollan¬
Maori (Transact. and
ceed. of New-Zealand.
on
1869).
Sir Raffles et de Crawfurd.
Marchand (Etienne). (Voy. Claret
de Fleurieu).
Marco Polo. Voyage dans l’Inde
et à la Chine en 1270, trad.
fi-ançaise, recueil deBergeron.
—
Les récits de Marco Polo, ci¬
toyen de Venise, etc. Texte
rajeuni et annoté par Henry
Bellanger, in-16. Paris, 1878.
Mariner. Histoire des naturels dos
îles Tonga ou des Amis, ré¬
par John Martin, sur les
détails fournis par William
Mariner. Trad. de l’anglais
digée
LES
POLYNÉSIENS.
387
par de
et 1789. Trad. parde
Fauconprct. 2 vol.
Billecoq.
3 vol. in-S». Paris, an III.
Paris, 1817.
Mabion. Nouveau voyage à la mer Mémoires de la Société d’Anlhro-
du sud de Marion,
rédigé d’a¬
pologic de Paris.
près la relation de Crozet, par Mémoires de la Société Asiatique
Alexis §.ochon, suivi d’un ex¬
de Calcutta.
trait du voyage de do Surville. Mémoires de la Société
d’EthnoParis, 1783.
logie.
Marsden (W.). Histoire do Suma¬ Mémoires de l’Académie des Ins¬
tra. Trad. de
l’anglais par
criptions.
Parraud, 2 vol. in-S». Paris Mendana. Voyage aux terres aus¬
1786.
—
A
grammar of the
languagc, with
tion and
an
malayan
introduc¬
trales. 2 vol. Madrid, 1880.
Mérat et Dei.ens. Dictionnaire
universel de matière médicale.
praxis, in-4‘>. Lon¬
Paris, 1834.
don, 1812.
Méredith. Tasmania during a ré¬
A dictionary of the malasidence of nine vears, 2 vol.
1839.
you language, in-4‘’. London,
1819.
Mertens. Mémoire sur l’archipel
Miscellaneous Works, indes îles Carolines et
particu¬
4“. London, 1834.
lièrement sur les îles Basses.
Marsden (le Rév. Samuel), Pro(Bibliothèque universelle 1834ceedings of the Church Mis1835).
Milet
de Mubeau
sionary Society, 1821-1822.
(Voyez. La Pé¬
Journal
—
—
of
—
a
visit to New-
rouse).
Zealand, London, 1822. (Voy. Milne-Edwards.
Nicholas).
Mauïin (John). An account of the
natives of the Tonga islands,
compiled
on
the extensive
Les
physiologiques dos
sidérées dans
avec
1829.
communications of W. Ma¬
riner. 2 vol. in-8“. London,
1817. (Voy. Mariner).
Martin (W.). Catalogue
l’hisioire,
caractères
races
con¬
leurs
rapports
in-8». Paris,
Mhsionnary register.
Mitchell (D» Samuel). Mémoire
lu à la Société des
antiquaires
d’Amérique, 1817.
d’ouvra-|
ges relatifs aux îles Hawaii ;} Mithridate, ou tableau universel
essai de bibliographie hawaii¬
des langues, par J.-S. Vater.
enne.
Martin
Paris, 1867.
New-Zcaland
(D').
1842.
in
London, 1842.
Matériaux pour l’Histoire primi¬
tive et naturelle de l’homme.
Mathias Gracia (le P.). Leltrcs%ur
les îles Marquises, in-8». Pa¬
ris, 1861.
Maunsell (le Rév.). Grammar of
the New-Zealand
language.
1842.
Mauby (Alfred). La terre et l’hom¬
me.
Mauby (le Comm.). Géographie
de la mer.
Mater. An historical wiew of the
Berlin, 18] 3.
Moebenhodt (J. A.).
Voyages
îles du Grand-Océan,
in-8». Paris, 1836.
Molina(J. Ign.). Essai
sur
aux
2 vol.
l’his¬
toire naturelle du Chili, trad.
par Gruvel. in-18. Paris, 1789.
Montano (D‘'). Etudes sur les crâ¬
Boughis et Dayaks du Mu¬
naturelle, inParis, Masson, 1878.
Montemont (Albert). Voyage dans
les cinq parties du monde,
nes
séum d’Histoire
8».
Paris, 1828.
—
Bibliothèque universelle des
voyages, 46
vol. in-8'. Paris,
1833-1836.
Philippines islands, etc by
J. M. Zuniga. Trad. Angl. 2 Moreau
(César). Population de la
vol. in-8". London, 1814.
Nouvelle-Zélande. Londres,
Mbares. Voyage de la Chine à la
1827.
côte N. 0. d’Amérique en 1788 ’ Morbell
(Cap. Benj.). Narrative
,
a88
LS3
of four voyages
POLYNÉSIENS.
Pedro
de). Lima
fundada, 2 vol. in-4°. Lima,
(l’abbc Goniface). Voca¬
bulaire océanien-français et
Mosblkch
français-océanien, in-12. Pa¬
Oarnuevo Rocha y
Peralta (lo D*'
Benavides
lo Ihc South
Soa, 1822-31. New-York, 1832.
1732.
■
Peron
(François). Voyage dos dé¬
couvertes
ris, 1843.
Mouhot. Voyage dans lo royaume
do Siam, do Cambodge et de
aux
Terres Austra¬
les, 1800-1804, continué par
L. de Freycinet, 4 vol., 2 cd.
Paris, 1824.
Laos, revu par Forçl. de LaPfeiffer
(Mad. Ida). Voyages
noye. Hachette, 1872.
—
Travels in the central part
of Indo-China. Camhodia and
Laos, 1853-1861,2 vol.,
1864.
Murray.
London,
Encyclopédie des Géo¬
graphes.
Nayarette, Tratados historicos,
politicos, cthicos y religiosos,
de la monarchia de China, in-
f“. Madrid, 1676.
Nicholas (John Liddiartl. Narra¬
tive of a voyage to New Zea-
—
—
d’une femme autour du mon¬
de. Paris, Hachette.
Mon second voyage autour
du monde. Hachette.
Voyage à Madagascar.
(D'). The races of mon,
Philadelphie, 1848.
PiGAFKTTA (Antoine). Premier vo¬
yage autour du monde sur
f escadre de Magellan, pendant
PioKERiNG
etc.
les années
par
1519-1522. Trad.
Amoretti, in-S». Paris,
an IX.
land, porformed in the years1814 and 1815, in company Pingre (le P.). Mémoires sur les
decouvertes faites dans la mer
with the Picv. Samuel Marsdu Sud avant Bougainville
den. 2 vol. London, 1811.
et Cook, in-4. Paris, 1778.
Noceda f'Juan de), y el Padre Pedro
de SAN Lucar : Vocabulario do Pinto (Meniez), ses voyages et
la
lengua Tagala, in N. Val-
aventures
—
fnlèlcmcnt traduits
portugais en français, par
Figuier, in-4 1628.
L’homme
Le Japon
américain de l’Amérique mé¬ Plauchut (Edmond).
ridionale. 2 vol. in-8°. Paris,
(Voy. Rév. des Deux-Mondes).
PoLLACK. Résidence in Nevv-Zea1839.
land from 1831, to 1837.4 vol.
Voyage dans l’Amérique
London, 1838.
méridionale, exécute de 1826 à
du
Bd
ladoliü, 1832.
ÜRiiiGNY (Alcide d').
I8;i3. 7 vol. 111-4°. Paris, 18351819.
ünTisoA. Késumen historico del
—
Manners and customs of the
New-Zoalanders, 2 vol. Lon¬
don, 1840.
primer viage hechoalrcdedor Polynesian (the) of Honolulu,1862.
det mundo, emprendido por
(Voy. Rae).
Hernando de Magallancs. Ma¬ Pfi^TT. A Samoan dictionary Endrid, 1789.
glish and Samoan,
etc." Sa¬
(Gonzales Hernandez de).
Histoire générale et naturelle
1862.
Pritchard. Rescarches into the
tersbourg, 1786.
Proceedings. of the royal géographical Society of London.
CviEDO
moa,
physical history of mankind .
des Indes occidentales, etc.,
5 vol. in-S”
London 1837Trad. de Jean Poleur. Paris,
1847.
1555-1556.
OwEN (Sir R.). The Andaman is- Pritchard. (W. T .). Polynesian
réminiscences, or life in the
landcrs. London, 1862.
South Pacific islands. Lon¬
Palla.s. Vocabulaire comparatif
don, 1866.
des langues du Globe. St-PéParkiUson
tour
vour,
Paris,
(Sydney). Voyage au¬
du monde sur ÏEndeatrad. par Henry, 2 vol.
an
V.
Quatkbfaües (de). Etudes sur
la
Polynésie. Revue des DeuxMondes, 1864.
LES
Les Polynésiens et leurs mi¬
grations, in-8“. Paris, 1866.
—
—
la
—
Etude
race
S89
POLYKESiiTNS.
les Mincopios et
négrito on général,
sur
{llovue d’Antliropologie,lS72}.
Sur les races Moriori. (Iles
Ohalharn) et Maori (Nouvolle-
Zélandoj? Revue d’Etlmologie,
1873.
L’Espèce humaine.Paris, Ger¬
Baillière, 1877.
Quatrefages
(del et Hamy.
Grânia cthnica, les crânes des
races humaines, etc. Paris, .1.
B. Baillière, 1878-1882.
Quiros. Historia del deseuhrimionto do las regiones Austriales
heeho per cl general E'ernandez de Quiros, publicado por
don Justo Zaragoza, 1876-80.
Quoy et Gaimakd : Zoologie de
—
mer
VUranü.
Zooloo'ie A&\'Astrolabe.
li.AElD'' John). The Polynesian
—
—
lia Moalelo Hawaii, Histoire
de l’Archipel Hawaiien, trad.
par J. Remy, 1862.
Revue d’Antliropologie.
Revue d’Ethnologio.
Revue des Deux-Mondes.
Revue Géographique internatio¬
nale.
Revue dos Cours scicntitiqucs et
Revue scientifique.
Revue maritime et coloniale.
Revue et magasin de Zoologie.
Reynaud (D‘' Alf.) Les Tsiams,
thèse de Paris, 1880.
Ric.ard. (Ad.). L’amour, les fem¬
mes et le mariage. Paris, Gar¬
nier, 1862.
Richard. (A). Botanique
de VAstrolabe.
Richardson
du voyage
(le Cap.). La Nouvelle-
Zélande.
Rienzi (Domeny
de). L’Univers
pittoresque ; Océanie ou 5“
partie du monde, 3 vol. Didot,
1836.
of Honolulu, 1862.
Baffles (Stamford). The hislory Ripalda fie P.). Catéchisme Tagal.
of Java, 2 vol. London, 1817. Rochas (de). Mémoire sur
Caledoniens. Paris, 1860.
Raffi.es et Craavfubd. Descrip¬
tion géographique, historique Rochefort. Histoire naturelle et
morale des îles Anlillcs de l’A¬
et commerciale de Java, etc.,
IcsNéo-
Trad. par Marchai. Bruxelles,
1874.
Ramusio (D. g. b.). Recueil des
mérique, in-4“.
1658.
Rotterdam,
(Alexis). (Voy. Marion).
Voyages aux Indes-Orienta¬
les et en Afrique, in-S", nSl.
Roggewebn. (Voy. Behrons.)
Rosenreug (C. b. H. von). Dor
Malayische archipel, etc. (Sou¬
venirs de l’Archipel Malais).
Sumatra. Leipzig, 1S78.
Rosny (L. do). Les peuples de
l’Archipel indien connus des
anciens géographes chinois et
siècle de Père chrétienne, ti^te
japonais. Paris, 1872.
arabe imprime en 1811, parles
soins de M. Langlès, etc., par Ross (sir John). Voyage in the Pa¬
cific. London, 1841.
Renaud, membre de l’Institut.
navigations et voyages, etc.,
trad. franc, de J. Temporal.i
Lyon, 1566.
Raoul) Sélection de plantes de la
Nouvelle-Zélande, Paris, 1846.
RELAND.Dissertationcs miscellanæ.
Relation des voyages faits par les
.Arabes et les Persans dans
l’Inde et la Chine, dans le 9»
Paris, 1849.
(Abel de). Recherches sur
le.s languestartarcs, etc. Paris,
impr. roy., in-4». 1820.
Nouveaux
mélanges asiati¬
ques, etc. 57 mémoires, 2 vol.
Rémusat
—
in-fo. Paris, 1829.
Remy (J.). Histoire des
wich, 1851.
—
Récits
îles Sand¬
d’un vieux sauvage,
Châlons-sur-Marne, 1859.
Rochon
—
Ru.mphius Manuscrit trouvé à Amhoine ; extraits par Stavori-
(Voy. Stavorinus).
nus.
Salvertb (Eusèbe). Essai histori¬
que et philosophique sur les
d’hommes, de peuples
lieux, etc. 2 vol. in-8».
Paris, 1824.
Samoan reporter.
noms
et de
Savage
(John). Some aecount of
New-Zealand, particularly the
390
LES
POLYNÉSIENS.
Bay of Islands, in-8». London,
18U7.
ScHBREE. Recherches
1824, trad. par Setier, 3 vol.
in-8». Paris, 1823.
Tahitian and English dictionary
historiques
le Nou¬
(a), printed at London misveau-Monde, in-?». Paris, 1777.
sionary society’s press, 1851.
SÉNÈQUE, le philosophe. Ques- Tasman. (Voy. W. Desborough
et
géographiques
sur
tiones naturales.
Gooley).
Sheldon. An aecount of the Ca¬ Taylor (le Rev.). Lea;f from the
Wornster, Massachus¬
sets, 1820.
Shortland (Edward).The Southern
raïbes ;
history of New-Zea¬
land,Wellington, 1849.
natural
Te Ika na Maui, or New-Zea¬
land and its inhabitants. Lon¬
—
districts ol New-Zealand. Lon¬
don, 1851,
Traditions and
don, 1856.
Superstitions
Ternaux-Compans. Archives des
of Now-Zealanders, with illus¬
voyages, 2 vol. in-8°. Paris,
tration of their manners and
1843.
customs. London, 1854.
Thevet (André). Singularités de la
A short sketch of the Maori
France antarctique, autrement
—
—
(Transac. and Proc, of
New-Zealand, 1869).
SiGLüLo (H. H.), Studi sullo razza
negrito. Firenze, 1876.
Sous (P. Antonio de). Histoire de
la conquête du Mexique ou
de la Nouvelle-Espagne. Trad.
par Cytry de la Guette, in-4».
Paris, 1691.
SoNNBRAT. Voyage à la NouvelleGuinée, in-8». Paris, 1776.
Voyage aux Indes-Orientales
et à la Chine, 2 vol. in-8». Pa¬
nommée
races.
Amérique, petit in-4».
Paris, 1558.
Thompson
(Arthur). The Story of
New-Zealand, past and pré¬
sent, savage and civilized, etc.
2 vol. London, 1859.
Thorbl. Notes médicales du voyage
d’Exploration du Mékong et
de la Gochinchine, in-8°. Pa¬
ris, 1870.
(Ch.-Piorre). Voyage au
.lapon, par le cap de BonneEspérance, traduit et annoté
ris, 1806.
par Langlès et Larmark. Pa¬
SoTO (Ford. de). Histoire delà con¬
ris, an IV.
quête de la Floride, 2 vol. Topinard. L’anthropologie. Paris,
Thunberg
—
1731.
SouTCovoY. Vocabulaire
français-
Reinwald, 1877.
—
Mémoire
sur
les Tasmaniens.
Mémoire sur les races indigè¬
japonais. Paris, Challamel.
South australian registrer.
nes de l’Australie.
Sparmans. Voyage au cap de Bon¬ Toequemada (Juan de). Monarquia
Indiana, 3 vol. in-f». Madrid,
ne-Espérance et autour du
1723.
monde, trad. par Letourneur,
3 vol. in-8». Paris, 1787.
Tour du monde (le). Nouveau jour¬
Spekb. Voyage aux sources du
nal des voyages.
Transactions do Batavia ; annales
Nil, trad. par Forgues.
des rois de Java.
Stavorinus. Voyage à
Batavia,
Samarang, etc.,de 1774 à l778. Transactions and Proccedings of
2 vol. Paris, an Vil.
New-Zealand institut.
Voyage par le cap de Bonne- Transactioxis of Philological Socie¬
Espérance dans l’archipel des
ty.
Moluques, de 1763 à 1771 et de Tugault (Alfred). Eléments de la
1774 à 1778, trad. par .lansen,
langue malaise ou malaye,
3 vol. Paris, 1305.
impr. Impér. Paris, 1868.
Grammaire de la langue ma¬
Stephens (John). Incidents of travels in Yucatan, 2 vol. Newlaye ou malaise. Paris, 1868.
Tüenbull. Voyage fait autour du
York, 1843.
monde de 1800 à 1804, suivi
Stevenson. Séjour de 20 ans dans
d’un extrait du voyage
l’Amérique du Sud, de 1804 à
de
—
—
—
LES
Grant à la Nouvelle-Hollande,
trad. par Lallemand, in-8».
Paria, 1807.
Lîlloa(D. Jorge et Juan d’).Relatation historique du voyage à
FAmérique-Méridionale, trad.,
par Mauvillon. 3 vol. in-4‘>.
Âimsterdaln 1758.
Ulloa (Antonio de). Noticial americanas, in-4'>. Madrid 1772.
Univers pittoresque
(F). (Voy.
Rienzi).
Vail.
Notice
sur
les Indiens de
l’Amérique du Nord.
Valeijtyn. Description de FlndeOrientale ancienne et
ne,
9 vol. in-fo.
391
POLYNÉSIENS.
moder¬
Amsterdam,
1724.
Vancouver. Voyages de découver¬
tes au Nord de l’Océan Paci¬
fique, trad. par Henry, 5 vol.
in-S». Paris, an X.
Varigny (do). 14 ans aux îles Sand¬
wich. Paris, 1874.
Vasconcbllos (Simon de).
Vater. (Voy. Mithridate).
Verreaux (J.)et 0. Des Murs.Des¬
cription d’oiseaux nouveaux de
la Nouvelle-Calédonie (Revue
et magasin de Zoologie 1860).
Viajero général.
ViBRo Y Velasco (Rodriguez de).
Voyage au Japon.
ViLLACASTiN (lo P.ïliomas de).Tra¬
duction tagale, par le P. Aguino de Belen, in-S». Marseille,
1760.
Vincendon Dumoulin et Desgraz.
Iles Marquises ou Noukahiva,
Wallis (Samuel). Voyage autour
du monde sur le Dauphin
(1766-1768), publié dans le re¬
cueil de Hawkeswoorth, 3 vol.,
in-4°. London, 1773.
White (John). Voyage à la Nou¬
velle-Galles du Sud, àBotanyBay, au Port-Jackson, en
1787-1789, trad. de l'anglais
par
Charles Pougens, in-4».
Paris,
White
an
III.
(John). Maori Superstitions.
Auckland, 1856.
Whitmeb (lo Rév). On some charactei’istica of the Malayo-Po-
lynesian. London, 1878.
DE Neüwied.
Voyage au
Brésil, 1815-1817, traduit par
Eyriès, 3 vol. in-8°. Paris,
WiED
1821.
WiLKES (Charles). Narrative of the
U. S. Exploring expédition
executed in the years 1838 to
1842, etc., 5 vol. gr. in-4o.
Philadelphia, 1845. (Voy.Haie).
(John). A narrative of
missionary entnrprises, in the
WiLLAMs
South
sea
1837.■
islands.
London,
Williams (William).
Dictionary
and Grammar of thoNew-Zoaland
language. Auckland,
1852.
WiLLAMS (Thomas).
Fiji and Fi-
jians, 2 vol. London,
1866.
(James). A missionary
voyage to the Southern Paci¬
Wilson
océan, porformed (17981798) in the Ship Duff, in-4‘’.
London, 1799.
histoire, géographie, mœurs,
Wilson (H.). Relation des îles
etc. Paris, 1843.
Pelew, etc., trad. de l’anglais
Iles Taïti, Eguisscs histori¬
de George Keate. Paris, 1793.
ques et géographiques, etc.,
in-8». Paris, 1844.
(Voy. Keate).
»
ViNSON (E.), chirurgien-major de la YATE(theRev. William). An account of New-Zealand and of
Prévoyante. Thèse soutenue
the formation and progrès?
pour le Doctorat en médecine.
of the church missionary Socle
Paris, 1858.
ty’s mission in he Northern
ViREY (Jules-Joseph). Histoire na¬
island, in-8°. London, 1835.
turelle du genre humain, 1801
fic
—
et 1824.
—
Dictionnaire des Sciences mé¬
dicales, art. Homme.
Vivien de Saint-Martin. L’année
Géographique.
(A. IFussel). The Malay
Archipelago, London, 1872.
Wallace
Zaragoza (Voy. Quiros).
Zarate. Histoire de la
du Pérou, trad. par
Amsterdam, 1700.
conquête
de Broe.
Dernier voyag du
capitaine Cook, etc., trad. pa
Roland. Berne, 1782.
Zimmermann.
392
LES
POLYNÉSIENS.
Zimmermann(E. A. W. de). Des¬
cription de l’Australie, etc.
Hambourg, 1811.
ZüNiGA. Historia de las islas Phili-
pinas compuesta por cl R.-P.
Joaquim Martinez de
Zuniga, dcl orden de San Au¬
gustin, ex deflnidor de su proleclor
X'incia, calificador del santn
oficio, y curarcgular dcl pueblo de Baranaque, con las li¬
cencias necessarias, Impresso
en
Sampaloe, por Fr. Pedro
Arguelles de la Conccpcion,
religioso francisço, anno de
1803. (Voy. Maver.)
Table des Matières
DU
PREMIER VOLUME
PRÉifACE
I
PREMIÈRE
ETHNOLOGIE
OCÉANIENNE
CONSIDERATIONS
Recherche des
PARTIE
GÉNÉRALES.
origines
ethniques plus difficile pour les races
races Européennes. — Iles hautes et
Leur inégale distribution. — Ces
îles sont habitées par deux races
différentes, la race Polynésienne
et la race Mélanésienne. —Différences
physiques et morales qui
séparent ces deux races. — Signification des mots Polynésie et
Polynésiens, Mélanésie et Mélanésiens. — Cantonnement des
deux races. —Propositions principales qui seront développées
et marche qui sera suivie dans le cours de
l’ouvrage
Océaniennes que pour les
basses des mers du Sud.
—
LIVRE
RACK.S
i
PREMIER
MlilgANÉSIENNES.
Divergences des voyageurs et des auteurs sur les caractères phy¬
siques et le lieu d’origine des races Mélanésiennes. —Deux races
admises par les Anthropologistes modernes : la race Négrito et
la race Papua
i3
CHAPITRE pr
NÉGRITO.
RACE
Extension
géographique des Négritos,
l’humanité.
ques.
—
—
Leur
habitat
des races primitives de
Leurs’^caractères physi¬
caractères
une
actuel.
Tableau récapitulatif de
ces
17
matières.
table des
394
CHAPITRE II
RACE
PARU A.
I
c
PAPOUS.
Confusion résultant du mof Papou mal
défini.
Caractères phy¬
—
les auteurs an¬
ciens : Quoy et Gaimard ; R. P. Lesson ; Bory de SaintVincent ; de Rienzi ; Dumont d’Urville ; Hombron ; .lacquinot.
D'après les voyageurs et les auteurs modernes ; A.-B. Meyer ;
siques des Papous, d’après les voyageurs et
les Naturalistes du
Challenger
;
Topinard.
—•
Les Papous sont
Papua et d’Alfourous. —Existence des Alfourous
Nouvelle-Guinée. —- Les caractères crâniens des Papous con¬
des métis de
en
firment la conclusion
qu’ils sont des métis de Papua et d’Alfou¬
rous
2“)
II
PAràA VRAIS.
Signification du mot Papua, —Populations appartenant à la.race
Papua. — Habitat actuel desPapua. —Leurs caractères physiques,
en général, d’après Lesson. —Arfaki de la Nouvelle-Guinée. —
Description des Papua de la Nouvelle-Irlande ; du Port-Praslin ;
de l’île Bouka ; de Pile d’York; des îles Salomon ; des îles
Hébrides ; des îles Hogoleu, Carolines, Pelew ; de la NouvelleCalédonie ; de Vanikoro ; des îles Fiji ; du Continent Asiati¬
que. — Résumé de la race Papua. — Tableaux linguistiques
42
CHAPITRE III
TASMANIENS.
Description des Tasmaniens d’après Labillardièrc ; Pérou ; Quoy
et Gaimard ; R. P. Lesson. — Leurs caractères anthropologiques
f»
d’après B. Davis ; Topinard ; de Quatrefages et Hamy. — Les
Tasmaniens formaient
connues.
—
une race
Leur extinction.
dessinateurs.
—
—
distincte
de
toutes
Le type tasmanien
Tableau linguistique
comparé
les autres
d’après les
CHAPITRE IV
AUSTRALIENS.
Description des Australiens d’après les observateurs anciens :
Dampier ; Cook, Parkinson et Banks ; Péron, Dupuch et
Ransonnet; de Freycinet, Quoy et Gaimard; R. P. Les¬
son ; A.
Lesson. — Divergences d’appréciation chez les an-
83
ciens observateurs.
—
395
MATIÈRES.
TABLE DES
Observations modernes.
—
Australiens à
cheveux lisses et à cheveux crépus ;
Leurs caractères crâniens. —
Les Australiens semblent être des métis de Papua et d’Alfourous.
Antérieurement les Négritos ont dû également contri¬
buer à leur formation,
Les Australiens n’ont pas une descen¬
dance asiatique; ils ne forment pas une race une et primi¬
—■
—
tive.
—
Résumé
Résumé des Australiens
général des
races
Mélanésiennes
89
106
LIVRE DEUXIÈME
RACES
CARACTÈRES
POLYNÉSIENNES.
EXTERIEURS DUS
POLYNESIENS.
race Polynésienne, d’après
M. de QuatreLa description faite par ce savant est incomplète;
observations à ce sujet. — Il n’existe dans les îles Polynésiennes
ni noirs, ni blonds. — Caractères crâniens des Polynésiens. —
Leurs caractères physiques extérieurs d’après nos observations .
Traits distinctifs de la
fages.
—
109
CHAPITRE
MALAIS.
1
CONSIDÉRATIONS
GÉ.NÉRALES.
Opinions contradictoires émises sur les peuples de la Malaisie.—
Divergences des auteurs sur les caractères distinctifs et suri e
lieu d’origine des Malais. — Opinion de R. P. Lesson. — Opi¬
nion de Mr de Quatrefages. — Les Malais sont une race hété¬
rogène qui ne saurait être regardée comme typique
12a
n
CARACTÈRl* PHYSIQUES.
d’après R. P. Lesson ; de Rienzi; Bory de
Van Leent ; Ida Pfeiffer ; Topinard. — Résumé des
Caractères des Malais
St-Vincent ;
descriptions précédentes. — Les caractères anthropologiques et
crâniométriques des Malais les différencient complètement des
Polynésiens
III
CARACTÈRES
LINGUISTIQUES,
Langue malaie : son origine, ses règles fondamentales, ses
cipaux dialectes. — Langue polynésienne : ses caractères
prin¬
prin-
laq
O
396
TABLE DES MATIERES.
Différences et analogies entre le Malayou et le Poly¬
naalaie ne peut pas avoir été la mère de la
langue polynésienne, qui est une langue primitive. —Les Po¬
lynésiens ne proviennent donc pas des Malais. — Tableaux lin¬
guistiques
cipaux.
—
nésien.
—
La langue
;,Q. ;
CHAPITRE II.
J.4lVANAI.S.
1
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
L’origine des Javanais est fort obscure. —Opinions
res
des auteurs à
sujet.
ce
—
contradictoi¬
Peuple inconnu de Crawfurd
lyo
II
CARACTÈRES PHYSIQUES.
d’après Thunberg ; Linschot ; Leblanc ;
Barow ; Ida Pfeiffer. — Leurs caractères
Ces caractères rapprochent les Javanais des Malais,
différencient des Polynésiens. — Types Javanais...
Caractères des Javanais
Raffles ;
Stavorinus
crâniens.
;
—
mais ils les
178
III
CAIl.tCTÈaBS LINGUISTIQUES.
Langue javanaise ; Javan ancien ; Basa-Krama ; Javan vul¬
gaire. Los langages javanais se rapprochent du Malai, mais
s’éloignent du Polynésien. — Le Javanais est une langue mélan¬
gée renfermant des racines Polynésiennes
187
IV
ORIGINE DES MALAIS.
formé, dès le principe^' un seul peuple avec les Ja¬
Raisons militant en faveur de cette opinion. — Les
ne sont que des Javans expatriés
■
Les Malais ont
vanais ;
Malais
197
V
ORIGINE DES JAVANAIS.
formés par le croisement des émi¬
Polynésiens avec une race noire autochthone et d’autres
faces jaunes asiatiques. — Existence d’une race noire première
occupante de Java. — Peuple inconnu. — Races asiatiques. —
Les Javanais sont des métis
grants
Siamois.— Tableaux
linguistiques.
202
MATIÈRE-;.
TABLE DES
CHAPITRE III.
MALAISIENS.
Populations
que^l’on doit considérer comme malaisienncs
I
BATTAKS.
Lieu d’habitat des Battaks.
Marsden
Ida Pfeiffer ;
:
—
Leurs caractères
physiques, d’après
Van Leent ; le Rév. Favre.
—
Les Bat¬
taks, les Redjangs et les Lampongs ont une origine commune
avec les Dayaks. — Langage battak. — Tableau linguistique
II
DAYAKS.
Dayaks de Bornéo, d’après R. P. Lesson ; Ida
Van Leent ; Forrest. — Origine des Dayaks. —
Langue daya. .— Les Dayaks sont des émigrants polynésiens. —
Populations appartenant à la race dayaque. — Tableau linguis¬
tique
Caractères des
Pfeiffer ;
III
BOÜGUIS.
Bouguis de Célèbes, d’après Stavorinus ; de
Pfeiffer ; Dumont d’Urville ; Quoy et Gaimard ; Jurien de la Gravière. — Opinions contradictoires
sur les Bouguis. — Ce sont des métis d’Alfourous ou Dayaks et
de Javanais ou Malais. — Ressernblances entre le Bougui et le
Caractères
des
Rienzi ; Ida
Polynésien.— Caractères linguistiques du Bougui et du Mangkasara.
Ces ressemblances prouvent que la civilisation poly¬
nésienne s’est étendue jusqu’à l’Inde. — L’ancienne langue
bouguise était une langue polyné^enne
—
IV
ALPCUROUS.
Lieu
d’habitat
des Alfourous.
—
Contradictions des observa¬
— Haraforas
de Min¬
Alfourous des. Moluques, d’après
Rumphius ; Stavorinus ; Forrest ; Ligtvoet ; Ida Pfeiffer ; de Ro¬
senberg ; Van Leent ; Ratfray; Teysman. —Alfourous des Phi¬
lippines. — Alfourous de la Nouvelle-Guinée, d’après les voya¬
geurs anciens et modernes. — Les Alfourous sont des Poly¬
teurs ;
de Rienzi
;
Dumont d’Urville.
danao, d’après Forrest.
nésiens
—
398
MATIÈRES.
TABLE DES
V
RÉSUMÉ
DES MALAISIENS.
Les Malaisiens
proviennent descolonies polynésiennes. — Raisons
l’opinion qu’ils sont les descendants et
les ancêtres des Polynésiens
militant
non
en
faveur de
CHAPITRE IV
CAROLINS ET MARIANNAIS.
Exposé général de la question
1
ILES
CAROLINBS.
Description de l’Archipel des Carolines.
—
Caractères physiques
des Garolins.—Leurs connaissances
nautiques. — Langue des
îles Carolines ; ses nombreux dialectes
;
le
ses
analogies
avec
Polynésien ; Tableaux linguistiques. — Lieu d’origine des
Garolins: Opinions de de Chamisso ; Dumont d’Urville
; de
Rienzi ; Lesson ; Lûtke. — Mélanésiens des îles
Puynipet et Pelew.
La généralité des Garolins ofi're le
type polynésien
—
Il
ILES
MARIANNES.
Aperçu géographiqüe. — Caractères physiques des anciens Mariannais, d’après Le Gobien ; Gemelli Carreri ; Dampier ;
Pigaffetta. — Lieu d’origine des Mariannais. — Langage Mariannais ; ses ressemblances avec le
Malai, le Tagal et surtout
le Polynésien. — Chants mariannais
•
Itl
RESSEMBLANCES DBS CAROLINS
ET
DES MARIANNAIS AVEC LES
POLYNÉSIENS.
Ressemblances de religion, de superstitions, de
croyances, de pré¬
jugés
Ressemblances d’industrie.— Ressemblances de mœurs,
coutumes, usages, état social. — Ressemblances de maladies, de
cérémonies funèbres. — Autres analogies. —Différences existant
entre
les Garolins
rences sont
,
et
Mariannais
bien moins
et les
importantes
Polynésiens.
les
—
Ces diffé¬
ressemblances.—
Les Polynésiens sont les ancêtres des Garolins et des Marian¬
nais.
Tableaux linguistiques...
—
que
TABLE DES
MATIÈRES.
DEUXIÈME
PARTIE.
LIVRE PREMIER.
•
ORIGINE
IDENTITÉ
Les
DES
DES
POLYNÉSIENS.
POLYNÉSIENS
ENTRE EUX.
Polynésiens
sont les tribus dispersées d’une môme nation. —
étépeuplées par voie de migrations. —Point de dé¬
part de ces migrations- — Divergences des savants à ce sujet. —
Trois théories principales ; Provenance d’un continent submer¬
gé ; Provenance américaine ; Provenance^asiatique
Leurs îles
ont
CHAPITRE !=>■
PREMIÈRE THÉORIE
PROVENANCE
d’üN
ANCIEN
.
CONTINENT
SUBMERGÉ
.
Faits
principaux motivant cette hypothèse. — Examende l’opi¬
nion des savants qui l’ont soutenue : Quiros ; Buache ; de
Brosses ; Cook ; Dalrymple ; Vancouver; les deux Forster ;
Carli ; Dumont d’Urville ; Moêrenhoût ; Ellis ; Guillemin ; Beaudichon ; deBovis. — Discussion entre MM. Périer, Broca et de
Quatrefages ;—Brulfert ; Dana ; d’Omalius d’Halloy ; Jules
Garnier.
Objections qui rendent inadmissible l’hypothèse
d’un ancien continent submergé
—
CHAPITRE il
DEUXIÈME THÉORIE
ORIGINE
Bases
AMÉRICAINE DES
POLYNÉSIENS
.
lesquelles repose cette hypothèse. —Elle est formulée
la première fois par Zuniga. — Opinions d’Ellis. — Ex¬
posé et réfutation des arguments présentés en faveur de l’origine
américaine des Polynésiens : Refsemblances de religion, d’in¬
dustrie, de mœurs ; autres analogies ; langage ; caractères phy¬
siques. — Communications entre l’Amérique et les îles de la
mer du Sud ;
opinions de Crozet ; Molina ; Dunmore-Lang ;
Jules Garnier ; de Bovis. — Les Polynésiens n’ont pu provenir
de l’Amérique
sur
pour
Table des Matières
DU
SECOND VOLUME
DEUXIÈME PARTIE.
LIVRE PREMIER.
CHAPITRE in.
TROISIÈME TIIÉOEIE.
ORIGINE
Bases
ASIATIQUE DES POLYNESIENS.
lesquelles repose cette hypothèse : révélation biblique ;
usages, coutumes, langues ; direction des vents ; proximité plus
grande, les unes des autres, des terres avoisinant l’Asie. — Ex¬
posé, par ordre chronologique, de l’opinion de tous les auteurs
partisans de l’origine asiatique ou malaise des Polynésiens : de
Guignes ; de Bougainville ; Court de Gebelin ; Cook ; R. Forster ; de La Pérouse ; Marsden
; Molina ; Claret de Fleurieu ; de
Chamisso ; Raffles ; Crawfurd ; R. P. Leeson ; Balbi ; Bory de
Saint-Vincent ; Beechey ; Lütke et Mertens ; Ellis ; Dumont
d’Urville ; Dunmore-Lang ; de Rienzi ; J. Williams ; Dieflénbach ; H. Haie ; Gaussin ; W. Earl ; Shortland ; de Bovis ; sir
Grey ; Taylor; Thompson ;deQuatrefages. ^ Objections oppo¬
sur
sées à cette
tous
ne
théorie
;
J. Garnier.
descendent ni des Malais
et
ils sont
plutôt les ancêtres des
linguistique
LIVRE
HE CHERCHE
EE
des
uns-et des
Les théories
l’oRIGINE RÉELLE
jusqu’ici émises
sur
autres.
—Tableau
DEUXIÈME
CONSIDÉRATIONS
sont
Résumé des opinions de
générales : les Polynésiens
Javanais, ni des Malaisiens ;
—
les auteurs cités.—Conclusions
d’origine des Polynésiens
insuffisantes. —Nouvelle théorie basée
:
POLYNÉSIENS.
GÉNÉRALES.
le lieu
les données anciennes et récentes
HES
sur
l’étude de toutes
anthropologiques
;
philologi¬
ques ; traditionnelles ;spécialcE.— Marche suivie dans cette étude.
TABrÆ DES
MATIÈRES.
401
CHA.PITRE PREMIlCR
ILES SANDWICH OU HAWAII
Considérations géographiques et
historiques. — Epoque des pre¬
mières visites des Européens. — Caractères
physiques des Ha¬
waiiens.
"Sraditions favorables à
une
origine polynésienne et
d’étrangers polynésiens : Paao, Manahini. —
Traditions relatives à l’arrivée
d’étrangers européens. — Voya¬
ges lointains des Hawaiiens : Kamapiikai. — Examen et discus¬
sion des légendes. — Chant de Tauai.
Les premiers émigrants
—
relatives à l’arrivée
—
fixés dans les îles Sandwich semblent
Société.
—
Iles existant
entre
être
venus
les Sandwich
et
des îles
de la
Tahiti
i5t
CHAPITRE DEUXIÈME
ILES
MARQUISES
Caractères
physiques des Marquésans, d’après A. Lesson ; Le Bâ¬
tard.
Leurs caractères crâniens.
—Légendes relatives à l’ori¬
gine des habitants des îles Marquises. — Havaïki.
Voyages
lointains des Marquésans : carte de
Tupaia. — Légende de Maui ;
origine du feu. — Origine des jours et des nuits. — Légende de
Tiki.
Origine des cochons et des poules. — Origine des chiens
et des chats.
Origine des cocotiers. —Origine des rats. — Ori¬
gine de la première femme. — Origine des arbres à fruits co¬
mestibles.
Traditions diverses.
Texte polynésien de la lé¬
—
—
—
—
—
—
gende de Maui. — Mumu marquésans. — Les Marquésans sont
venus de
Tahiti, des Tunga, et probablement aussi des Samoa.—
Leur pays originaire était situé
plus à l’Ouest que l’archipel des
Marquises
igS
CHAPITRE TR0ISIÈ.\1E
ILES PAUMOTU ET MANGAREVA
I
ILES
PAUMOTÜ
Caractères
de
OU
TUAMOTU
physiques des habitants des îlesPaumotu.
Ce sont
véritables Polynésiens,
qui semblent être anciennement venus
de Tahiti.
—
—
Etymologie du
mot Paumotu...'
abS
il
ILES M.ANG.AREVA OU GAMBIER.
Considérations
géographiques et historiques : Juan Fernandez.
physiques des Mangaréviens, d’après A. Lesson ; Beechey. — Les habitants des îles Gambiersont des émigrants Poly¬
nésiens venus d’archipels
plus occidentaux. — Etymologie du
mot Mangareva
—
Caractères
IV,
20.
I
260
402
TABLE DES
CHAPITRE
ILE DE
MATIÈRES,
QUATRIÈME
PAQUES,
historiques. —Caractères physiques des habitants
Ces caractèresles rangent parmi les Poly¬
nésiens, et les rapprochent surtout des Néo-Zélandais. — Ils s’en
différencient par la distension lobulaire des oreilles et l’usage
de la poterie, d’origine mélanésienne. — Discussion à ce sujet. —
Traditions relatives à Pile de Pâques. — Le langage de l’île est
polynésien et se rapproche surtout du Maori. — Liste des rois
de Pâques. — Description des statues et autres monuments de
Pâques. — Les habitants de Pâques sont des émigrants d’îles
polynésiennes situées plus à l’Ouest, et probablement des îles de
Considérations
anciensetmodernes.
la Société
et
—
de Raiatea
CHAPITRE
ILES
CINQUIÈME
TAHITI
ET
MANAIA.
I
TAHITI.
Exposé général.
—
Vents régnants à Tahiti. —Caractères phy¬
siques des Tahitiens. --Couleur de leur peau. — Forme de
leur tête et de leur .nez. —Type des habitants de Tahiti. —
Leurs caractères crâniens. —Traditions relatives au peuplement
de Tahiti.
Création du premier homme ; Tii. — Création de
l’île ; Maui.
Lieu de provenance des Tahitiens : Oro. - Dis¬
—
—
cussion
Havaï.
Considérations linguistiques. —
habité par une race mélanésienne avant l’arri¬
émigrants polynésiens. — Pifcuves à l’appui de cette as¬
sur
le
mot
—
Tahiti n’était pas
vée des
sertion.
—
Tahiti
a
été peuplée par Raiatea.
—
Chants Tahi¬
tiens
II
ILES MANAIA.
L’archipel des îles Hervey a joué un rôle intermédiaire dans lé
peuplement de Raiatea et de Tahiti. — Aperçu géographique.
Considérations philologiques.— Caractères anthropologiques,
Croyance des habitants des Manaia en un Avaiki, patrie origi¬
naire, située plus à l’Ouest encore que leurs îles..
—
-r-
TABLE DES
LIVRE
RECHERCHE
DU PAYS
MATIÈRES.
403
^TROISIÈME
d’oRIGINE
DES
SAMOANS
ET DES
TONGANS.
,
CHAPITRE PREMIER
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES ARCHIPELS
SAMOA, TUNGA ET FIJI.
Considérations préliminaires. — Les deux
archipels Samoa et
Tunga diffèrent géographiquement et
îles
Tunga
et
Fiji
ne
historiquement.
sauraient être confondues
dans
un
—
Les
même
groupe. — Situation relative des terres occidentales
par rapport
aux Samoa et aux
Tunga. — Ces terres ne sont
me
relation
géographique
avec les deux
pas
dans une mê¬
archipels
Syi
I
DESCRIPTION PARTICULIÈRE DES TROIS
GROUPES.
Aperçu géographique sur les trois groupes : Iles Samoa
; vents
régnants. — Iles Tunga ; vents régnants. — Iles
Fiji ; vents ré¬
gnants. — Caractères physiques des
Samoans, d’après Bougain¬
ville ; La Pérouse
; Roggeween ; Hamilton ; d’Urville ; A. Lesson.
Caractères physiques des
Tongans, d’après nos propres obser¬
vations ; d’après Pritchard.
Caractères physiques des
Fijiens,
d’après A. Lesson ; Quoy et Gaimard ; Pritchard. — Des diffé¬
rences profondes
séparent les Fijiens des Samoans et des Ton¬
—
—
gans
378
II
ANTAGONISME ET RAPPORTS DES
POLYNESIENS ET DES
Influence
anglais
thones
Fijiens
MÉLANÉSIENS.
réciproque des deuxraces.
Opinion des missionnaires
l’originedes Fijien*. — Les Fijiens se disent autoch; légendes relatives à ce
sujet. — Peuples visités par les
—
sur
ou
les deux
qui les
races :
volontaires.
ont
ces
visités.
—
Succession des rapports entre
rapports ont été d’abord
involontaires, puis
Traditions rapportées par Mariner. — Loi d’ex¬
termination.
Métis dus au
mélange des deux races. —Les mé¬
tis
Tunga-Piji n’existent que dans quelques-unes des îles
Fiji ;
réfutation de l’opinion contraire de IVt.
de Quatrefages. —
—
—
La race
polynésienne n’est pas une race conquérante. —Les Po¬
lynésiens n’ont pas assujetti les
Fijiens ; ils n’ont jamais été
complètement assujettis par eux. — Traditions relatives à ce
su¬
jet ; guerres entre les Tongans et les Samoans :
origine des co¬
chons
au
Samoa.
—
Conclusions
4o3
404
MATIÈRES.
TABLE DES
III
RECHERCHES
Différences fondamentales
LI.NGLTSTIQUES.
Fijien et le Polynésien. — Il
langue fijienne une grande quantité de mots poly¬
nésiens.— Tableaux linguistiques. — Dialecte des îles SaiLoa.
Chants Samoans.
La philologie prouve que les Polynésiens
ont civilisé les Fijiens et qu’ils sont restés longtemps en contact
entre
le
existe dans la
—
—
avec eux
IV
TRADITIONS
ET
lÉgENBES.
Témoignages d’entraînements desTongans et des Samoans aux Fiji.
Traditions relatives à ces entraînements rapportées par Pritchard.
Légendes ; Sina ; Rorandini ; origine des cocotiers ;
origine dutaro; origine du feu ; origine des serpents aux Samoa.
Autres analogies communes entre les trois archipels. —
Croyance en un même Burotu ; discussion sur ce mot. — Conclu¬
sions générales
—
—
—
CHAPITRE DEUXIÈME
PEUPLEMENT DES ARCHIPELS SAMOA ET TUNGA
I
PEUPLEMENT DES ILES
Les Samoans viennent-ils
SAMOA.
de l’Est ? Examen
de
l’hypothèse de
Légendes relatives à la création de l’homme aux Sa¬
moa.
Les premiers habitants des îles Samoa n’ont pas eu
une provenance orientale. — Viennent-ils du N-0 î Traditions
rapportées par Mariner. — Bulotu. — Réfutation de l’hypothèse
de Haie et de ses partisans. —^ Les Samoans Deviennent pas du
N.-O. —Viennent-ils de l’Ouest ? Marche des émigrants, d’a¬
près Haie et de Quatrefages. — Le peuftlement des Samoa par
l’Ouest est impossible. — Les îles Samoa n’ont pu être peuplées
par l’O.- S.-O, ou l’Australie. — Leurs premiers habitants vien¬
nent du S.-O., c’est-à-dire des îles Tunga. — Preuves à l’appui
de cette assertion.
Traditions relatives à ce sujet
Pritchard.
—
—
—
II
PEUPI.EMENT DBS ILES
TUNGA.
hypothèses opposées: provenance orientale ; pro¬
— La première hypothèse n’est pas admis¬
sible.— Les Fiji auraient été un obstacle presque insurmontable
à une provenance occidentale de la Malaisie.— Réfutation de l’o-
Examen des deux
venance
occidentale.
TABLE DES
iJATIÈHES.
4('5
pinion de M. de Quatrefages. — Eïamen critique des traditions
recueillies parMariner et Pritchard.— Ces
traditions ne justifient
en
rien les conclusions
qu’en ont tiré les ethnologues modernes.—
Polynésiens n’est pas admissible.
La provenance malaisienne des
—
par
érgigrants polynésiens sont venus du Sud-Ouest. C'est
la Nouvelle-Zélande qu’ont été peuplées les îles
Tunga, puis,
Les
successivement les
—
autres îles
Polynésiennes
624
Table des Matières
TROISIÈME VOLUME
i
Avant-Propos
TROISIÈME PARTIE
LIVRE
NOUVEL
CONSIDÉRATIONS
Réflexions
PREMIER
le;-ZÉLANDE
GÉNÉRALES
SUR iLA
NOUVELLE-ZÉLANDE
i
préliminaires
CHAPITRE PREMIER
GÉOGRAPHIE ET HISTOIRE NATURELLE.
Aperçu géographique et topographique sur le groupe de la Nou¬
velle-Zélande. — Trois îles principales. — Description de
l’Ile-Nord — Description de l’Ile-du-Milieu. — Examen des
noms donnés par les premiers navigateurs. —
Recherches lin¬
guistiques ; Pounamu ; Kawai ; Kaikoura ; Pakeha. — Météo¬
rologie. — Vents régnants. — Noms des vents. — Tempêtes. —
Température. — Tableaux météorologiques. — Géologie. —
Constitution volcanique. — Iles disparues. — Botanique.
Nature et espèces des différentes p}.antes. — Le groupe delà
—
Nouvelle-Zélande constitue un centre botanique.
Mammifères terrestres : Kuri ; Kiore ; Kaurehe.
—
—
Faune. —
Oiseaux :
l’extinction des Moa. — Ruru ;
— Amphibies. — Poissons. —
La géologie, la faune et la flore prouvent que les
Kiwi ; Moa : Remarques sur
Kakapo. —Reptiles ; Lézards.
Coquilles.
îles delà
—
Nouvelle-Zélande sont un centre de création
CHAPITRE
DEUXIÈME
MAORI
Population de la Nouvelle-Zélande. — Evaluations contradictoi¬
res faites par les [voyageurs. —
Recensements. — Extinction
4
TABLE DES
MATIÈRES.
407
graduelle des indigènes.— Etymologie du mot Maori.—• Divi¬
sion des Maori en nations, tribus-et sous-tribus. — Opinions de
Shortland et de Thompson. — Iwi ; Hapu. — Devises caracté¬
ristiques des tribus. — Signification du mot Ngati. — Unité de
race à la Nouvelle-Zélande.
Examen critique des opinions
—
contraires,
Caractères physiques des Néo-Zélandais d’après
-j-
les différents
observateurs
:
Crozet; d’Urville ; Moërenhoüt ;
Dieffenbach ; Shortland ; Taylor ; Thompson. — Les Maori ne
forment qu’une seule race et ne parlent qu’une même langue.
Les variétés signalées parmi eux ne sont que de simples
—
nuances.
—-
Caractères
nous-même.
Zélandais.
—
physiques des Néo-Zélandais, d’après
Leurs caractères crâniens.
Les
Maori
étaient
—
Portraits des Néo-
plus beau type de la race
polynésienne. — Comparaison de leurs caractères physiques et
moraux au commencement du siècle et à notre
époque ; Quoy ;
Marsden ; Thompson
—
le
53
DEUXIÈME
LIVRE
NOUVELLE-ZÉLANDE
d'oRISINE
LIEU
des
REMARQUES
POLYNÉSIENS.
PRELIMINAIRES.
Analogies du Tahitien et du Maori.— Usage de l’arc et des flèches.
Premiers partisans de l’origine Néo-Zélandaise des Polynénésiens ; Banks ; Crozet; Bory de Saint-Vincent
—
jio
CHAPITRE PREMIER
EXPOSÉ
ET
RÉFUTATION
DES
OBJECTIONS.
Objections faites contre le peuplement de la Polynésie par la
Nouvelle-Zélande.
Pirogues Néo-Zélandaises. — Existence à la
Nouvelle-Zélande de canots doubles et de pirogues à balancier.
—
—
Absence des
Kawa.
—
Maori
Cochons
et
à
la
poules.
Nfcuvelle-Hollande.
—
—
Uwhi.
—
Direction des vents.
uy
CHAPITRE DEUXIÈME
TÉMOIGNAGES
Légende de Kendall.
aux
deux contrées
Rama et
Tiare ;
Vea-iti. —Jade
—
Maori ;
—
vert.
Absence des colonies
velle-Hollande
Chant cité
Taylor. — Mots communs
Maui ; — 0-tu ; — Tina ; —
Motu et Fatu ; — Ariki ; —Tui-Tunga ; —
—
;
FAVORABLES.
—
par
—
Coutume d’avaler l’œil de la victime.
polynésiennes
ou
—o
zélandaises à la Nou¬
140'
408
TAULE DES
CHAPITRE
E.\AMEN
MATIÈRES.
TROISIÈME
LINGUISTIQUE.
Comparaison du Maori et des dialectes polynésiens. — La langue
Maori est la langue polynésienne la moins altérée.
Ôpinion
de M. Gaussin.
Opinion de M. John Williams.
Tradition
relative au peuplement de Rarotonga.
Chant d’Oromea.
Le Maori était la langue primitive
des Polynésiens. —Alpha¬
bets des principaux archipels polynésiens : Nouvelle-Zélande
;
Tunga ; Samoa; Raiatea ; Tahiti; Mangareva ; Paumotu ;
Marquises ; Sandwich. — Ces alphabets dérivent tous de celui
—
—
de la Nouvelle-Zélande.
Le Maori est la langue-mère des dia¬
polynésiens. — Les noms de lieux en Polynésie ont une
origine Néo-Zélandaise. — Conclusions. — Fables Néo-Zélan¬
—
lectes
daises
LIVRE
ORIGINE
Distinction à établir
Nouvelle-Zélande.
entre
—
TROISIÈME
DES
les îles
Traditions
NÉO-ZÉLANDAIS.
composant le groupe de la
relatives à l’origine des Néo-
Zélandais, rapportées par Cook ; Ulimaroa.
gers à l’Ile-Nord. — Heawise. — Opinion
Vincent ; de R. P. Lesson. — Principales
—
Arrivée
d’étran¬
de Bory de Sainthypothèses émises
l’origine des Néo-Zélandais
Origine tahitienne : Dumont d’Urville ; son opinion sur les
langues polynésiennes ; son explication du peuplement de la
Nouvelle-Zélande. — Réfutation de cette hypothèse
2° Origine hawaïenne : Dieffenbach ; les Hawaïens sont venus à
la Nouvelle-Zélande en passant par l’Ile de Pâques ; arrivée de
trois canots ; introduction des Kumara à l’Ile-Nord. — Réfuta¬
tion de cette hypothèse
.*.
3“ Origine samoane ; H. Haie ; Savaii, première étape des émi¬
grants malais et point de départ des colonies polynésiennes ; re¬
cherches linguistiques : Savaii dérived’Hawahiki. — Réfutation
de cette hypothèse
4* Origine samoane indirecte : Gaussin. — Exposé et réfutation
de cette hypothèse."
5* Origine hawaïenne et samoane ; Shortland. — Exposé et ré¬
futation de cette hypothèse.— Erreurs d’interprétation ; Vansur
1“
gaparaoa
6“
Origine samoane indirecte par Rarotonga : Thompson ; raisons
lesquelles repose cette hypothèse ; réfutation des preuves
sur
TABLE DES
invoquées
les Néo-Zélandais
Samoa ; un
:
;
croyance
de l’Hawahiki
direction de l’Hawahiki ; route
ges aux
Samoa
titudes de
40^
.
différences existant entre les Malais et
en un Hawahiki dans les îles
seul Hawahiki ; localités voisines de l’Hawahiki ;
en sa
faveur
MATIÈRES.
;
époque des migrations.
—
l’qjavrage de Thompson
;
chiens
sauva¬
Erreurs et inexac¬
indirecte : de Quatrefages ; sa première opi¬
nion ; sa deuxième opinion ; raisons sur lesquelles elle est ap¬
puyée ; Rarotonga n’a pu peupler la Nouvelle-Zélande ; consi¬
dérations linguistiques. — Réfutation de cette hypothèse
293
7° Origine samoane
Nécessité d’une
hypothèse rationnelle
LIVRE
824
aqi
QUATRIÈME
HAWAHIKI
CHAPITRE PREMIER
BECHEKCHE
Heawise de Cook.
—
DE
l’hAWAHIKI.
Traditions relatives à l’Hawahiki
par sir Grey et Taylor.
Ce qu’était l’Hawahiki.
—
—
publiées
Conséquences qui en découlent. •—
Erreurs résultant de la confusion
qui composent le groupe delà Nouvelle-Zé¬
lande.— L’Hawahiki était placé à l’Ouest et fort près d’Aotearoa ou Ile-Nord de la Nouvelle-Zélande. — Les émigrants de
l’Hawahiki ont tous vécu vers la même époque et se sont ex¬
patriés pour les mêmes motifs. — Voyage de Kupe. — Itiné¬
raire de Turi : Version de sir Grey ; version de Taylor. —
faite
entre
les îles
Voyage de Ngahue ; Version de sir Grey ; version de Taylor.
Voyage à la Nouvelle-Zélande d’après sir Grey : Itinéraire d*
VArawa ; itinéraire du Tainui ; itinéraire du Tokomarii. —
Conséquences tirées de ces itinéraires : l’Hawahiki se trouvait
—
situé dans l’IIe-du-Milieu de la
Nouvelle-Zélande
CHAPITRE
DEUXIÈME
Il.E-DU-MIt.IEU.
Témoignages fournis par l’étude des cartes géographiques. —
Examendes localités situées sur les deux îles principales. —
Ces localités se retrouvent toutes dans les chants historiques
émigrants. — Autres preuves : Phormium tenax ; Phoques ;
Neige ; Piopio ; Kumara ; Hekenga-Mai ; Jade vert. — L'Hawahiki ne pouvait être situé en Polynésie : ;Preuves à l’appui. —
Situation de l’Hawahiki sur l’Ile-du-Milieu. — Point de départ
des
342
410
TABLE DES
de Turi.
du
mot
MATIÈRES.
Tribus existant dans l’Hawahiki.
—
Hawahiki.
—
—
Kawai
Signification
404
CHAPITRE TROISIÈME
PEUPLEMENT
DE
l’iLE-NORD.
Opinions à ce sujet de d’Urville et de Kendall ; de Dieffenbach ; de
Taylor ; de Thompson ; de de Quatrefages. — Indigènes trouvés
à Aotearoa
par
les Hawahikiens ; Preuves à l’appui. — Maero
Ngati-Mamoe ; Patu-Paearehe ; Mere Punanamu ; étymologie
du mot
Tunga jNgati-Kahungunu. — Résumé général
et
CHAPITRE
439
QUATRIÈME
PROVENANCE DES HAWAHIKIENS.
Les Hawahikiens étaient autochthonessur Kawaï.—
Spécialité de la
faune des îles de la
mêmes îles.
—
Isolement dans
L’île Kawaï
a
Nouvelle-Zélande.—Spécialité de la flore de ces
Spécialité de la race humaine de ce groupe. —
l’espace des terres de la Nouvelle-Zélande.
été le centre de création de la
—
race
Maori
474
Table des Matières
DU
QUATRIÈME VOLUME
QUATRIÈME PARTIE
LIVRE I
MIGRATIONS.
CHAPITRE PREMIER
PREUVES
DES
MIGRATIONS,
Témoignages nouveaux en faveur des migrations. — Carte de Tupaia. — Son importance et son exactitude. — Connaissances
géographiques des Polynésiens en général. —Examen détaillé de
la carte de Tupaia. — Carte des îles Carolines
CHAPITRE
Causes des
migrations.
—
du S. E
au
N. O et
;
insuffisance du sol;
Exemples d’entraînements sur¬
du N. O au S. E. — Nécessité des mi¬
—
grations. — Vents qui ont servi aux migrations. •— Tradi¬
tions témoignant en faveur d’une provenance occidentale. —
C’est du S. O vers le N. E qui se sont effectuées les migrations
volontaires
CHAPITRE
33
TROISIÈME
— Divergences
des auteurs à ce sujet. —
chaque archipel.— Iles Sandwich. —Iles
Marquises. — Paumotu. — Mangareva. — Hervey. — Tahiti. —
Nouvelle-Zélande. —Renseignements contradictoires.— Impos¬
sibilité de fixer exactement la daÆ des migrations. — Conclu¬
Date des
i
DEUXIÈME
Guerres intestines
entraînements involontaires.
tout
•
migrations.
Etude détaillée de
sions
»
LIVRE II
MARCHE DES
CHAPITRE
MIGRATIONS.
PREMIER
DISSÉMINATION DES MAORI.
Première étape des émigrants de l’Hawahild. — Populations trou¬
vées sur l’Ile-Nord de la Nouvelle-Zélande. — Motifs qui ports-
8i
412
TABLE DES
MATIÈnES,
sèrent les Maori de l’Ile-Nord à
Est seule ouverte aux nouveaux
rencontrées
Rarotonga.
émigrer. — Route du Nordémigrants. — Premières îles
Tunga, Hapai, Manaia. — Dialecte de
par eux :
Iles peuplées par les Tunga. — Disséminations
involontaires. —Iles peuplées par Tahiti. —
Peuplement des
îles Marquises.
—Peuplement des îles Sandwich. —*Iles Carolines et Mariannes.
Voies suivies par les
—
Polynésiens
—
teindre la Malaisie.
Toutes
pour at¬
migrations se sont opérées du
Sud-Ouest vers Nord-Est.
Les îles
polynésiennes n’étaient gé¬
néralement pas habitées lorsde l’arrivée des
émigrants. —Preu¬
ves
linguistiques. — Fréquence des mots polynésiens en Malai¬
sie ; rareté des mots malais en
Polynésie. — La Polynésie n'a pu
Ctrepeuplée par des populations Malaisiennes
—
ces
—
CHAPITRE
LES
MAORI
SECOND
AFRIQUE, EN
EN
Recherches de M. d’Eichthal.
log
AMÉRIQUE
ET EN ASIE.
Traces de la civilisation
polyné¬
Madagascar. — En Egypte. — Rapprochements entre
les langues de
Vanikoro, Copte et Mandingue.— Autres preuves
de la venue des Polynésiens en
Afrique et à Madagascar. —
Comparaison avec le Maori et le langage des Antalotes des Como¬
res.
Les Polynésiens en
Amérique. — Analogies et coïnciden¬
—
sienne à
—
— Ressemblances
dans les modes de
sépulture ; dans le mo¬
de de fabrication des étoffés
; dans les constructions pyrami¬
dales ; dans le langage. — Autres
analogies.— Les Polynésiens en
Asie. — Considérations
linguistiques. — Direction des vents ré¬
ces.
Cambodge.—Laos. —Comparaison avec les Stiengs.
entre le
Malayou et le Polynésien.— Japon.— Carac¬
physiques des Japonais. — Comparaison avec le Maori..
gnants.
—
—
Affinités
tères
Conclusions générales
r
iSy
200
APPENDICE
LIVRE I
HISTOIRE
NATURELLE
DE
LA
NOUVELLE-ZELANDE.
CHAPITRE PRE-MIER.
ZOOLOGIE.
Mammifères. —Oiseaux.
—
Crustacés.
sectes
—
—
Reptiles.
Mollusques.
—
— Amphibies. — Poissons.
Radiaires.— Annelés.
In¬
—
2oG
TABLE
413
DESMaTIÈKES.
DEUXIÈME.
CHAPITRE
BOTANIQUE.
Nouvelle-Zélande.
Flore de la
des differentes familles.-- La
•
—
description
Nomenclature et
Nouvelle-Zélande est
un centre
bo-
5
237
tanique
LIVRE
MYTHOLOGIE
DE LA
CHAPITRE
MYTHOLOGIE
Création du Monde.
l’homme.
—
—
NOUVELLE-ZÉLANDE.
PREMIER
ET
lÉGB.NDES.
Principales divinités. — Généalogie de
Dieux, à la Nouvelle-Zélande et dans les
Noms des
archipels Polynésiens.
—
II
Wahie-roa.
—
—
Kai Tangata.
Rata. —Maui.
—
—
Hemo.
Tawhaki.
—
Tinirau.— Légendes de la
apprivoisée.— Kae. - Tuhuruhuru. —Tuwhakararo.
Whakatau.
Légendes de Tihi-manono et de Wharekura.
Légendes de Matuku
leine
—
CHAPITRE
ba¬
—
—
266
DEUXIÈME
TRADITIONS.
départ des canots. — Liste des canots. —
des capitaines. — Liste des principaux émi¬
Kupe. — Ngahue. — Houmai. — Tawhiti. — Uenuku
Tradition relative
Liste des
canots et
grants. —
Manaia.
—
—
Tradition concernant le Tainui.
lative à VArawa.
hungunu.
sur
Index
—
—
Chants zélandais.
—
—
Tradition
Ngati-Awa.
—
alphabétique des matières
—
Notes
33i
379
bibliographique
chapitres
re¬
Ngati-Ka-
Nga-Puhi. — Rarawa. — Ngati-Mamoe.
— Guerres de Rauparaha
Rauparaha.
Table des
Table
au
^
3g3
414
TABLE
ALPHABÈTIOUE DES ilATlEBES
Aetas, Caractères physiques des— Analogies grecques et polynésien¬
I, 23.
nes, I, 483.
Afriqiie. Les Polynésiens en — Animaux. Absence d’
malfai¬
rV, 158.
Aitutaki. Cre'ation d’— II, 369. —
Ile du groupe Hervey III, 201,
203.
Alfourous. Existence des
—
dans
sants à la
III, 477.
—
Nouvelle-Zélande,
Antalotes. Rapports
des — avec les
IV 168.
du langage
Polynésiens,
la Nouvelle-Guinée I, 36. Les
Anurangi,'KMmwa. del’Hawahiki,
ont contribué à la forma¬
III, 412.
tion des Australiens, 103,105. Aotearoa. Habitants d’— anté¬
Habitat des — 266. Caractè¬
rieurs aux émigrants, III, 322,
res des
267, 292. — de
364, 374,
—
—
Célèbes, 249, 259.
—
de Min¬
danao. 269. —des Moluques.
272. — de Bouton, 276 — do
Bourou, 277.
453, 464.
396, 399,
446, 450,
Ile-Nord do la
Nouvelle-Zélande, 346, 350.
Les
—
émigrations de FHawahiki
ont eu lieu vers —, 346.For¬
de Céram,
278. Langage dos — do Cé¬
me d’ —, 357.
Los habitants
ram, 281. — de Gilolo, 282.
primitifs d’—étaient des Maori,
—dos Philippines 283. — de
450.
la Nou-volle-Guinéo, 284, 291.
Aparima, Nom de lieu de FHa¬
de Port-Moresby, 286. —
wahiki, 111, 3C4, 442.
de Dorey, 289. Les —sont des
Appendice, IV, 206.
malaisiens, 293.
Araqo, cité, I, 242.
Alphabet. Absence do F — en Araucahs. Différences
linguistiues des—avec les
Polynésie, 11, 103.— des prin¬
Polynésiens,
cipaux archipels polynésiens,
489. Différences physiques
111, 207 et suiv., 212.
des—avec les Polynésicns,492.
—
—
,
Alu-Fatu. Iles
ou
Niua,
474, 11, 384.
Amboine. Habitants de Pile d’
—
1,
Caractères physiques des —
492, 494.
Arahiira, nom de lieu sur Flle-du—
—
L ,272.
Milieu, III, 383, 388.
Américaine. Hypothèse de l’ori¬ *Arawa. Itinéraire de F
—111,391;
gine— des Polynésiens, 1,430,
tradition relative à F— IV,351.
449 et suiv.
Amérique.
Ressemblances
des
les Océa¬
Voyage de F — 352.
fruits. Origine des
aux
Marquises, II, 231.
Arbres à
—
habitants de 1’— avec
niens, I, 449 et suiv., 500 et Arc et flèches. Absence de — en
suiv., 506. —Visitée par les
Polynésie, I, 461 ; Ht, 112,
Polynésiens, 514. Différence
114, 115.
des dialectes de F
et de Arfaki. Description des —
1, 45,
FOcéanie, 489, 490, 492, 502.
271, 284, 289.
Les Polynésiens en — IV, Arias,
cité, I, 291 ; II, 264.
170.
Arilci. Signification du mot —,
Amirauté. Habitants de File de
III, 158, 168.
F— I, 35, 58.
Arioi, secte de la Polynésie, 1,
Amphibies, de la Nouvelle-Zé¬
359; IV, 35.
lande, III, 49 ; IV, 219.
Asiatique. Hypothèse de l’origine
—
TABLE
ALPHABÉTIQUE
415
MATIÈRES.
DES
des Polynésiens, II, I et Biographiques. Notes — IV, 280.
suiv. Partisans de l’origine — Blancs Non existence des — en
des Polynésiens, 9. Résumé
Polynésie, 1, 115.
des opinions relatives à l’ori¬ Bornéo. Population de — 1, 240.
—
gine —, 135
Dayaks de — 240.
Papua de 1’— I, 17. Les Po¬ Bory de Saint-Vincent. Opinion
de
sur l’origine des Poly¬
lynésiens en*— IV, 181.
Assentiment. Signes d’ — 1, 467,
nésiens, II. 51. Opinion de —
sur le peuplement de la Poly¬
IV, 185.
Astronomie des Carolins, T. 306.
nésie par la Nouvelle-Zélande,
Ata, île pêchée par Maui, II, S23,
III, 117. Opinion de — sur
l’origine des Néo-Zélandais,
324.
Ati. Signification du mot — 111.
234."Cité, I, 129, 135, 320,
Asie.
—
^
68.
■
Atkin, (le Rév.), cité, I, 58.
Australie.
430 ;
II, 52
Botanique de la Nouvelle-Zélande,
deP—
1. 104.
IV, 237 et suiv.
106. Papua Bougainville (de), cité, 1, 54; II,
en —, 105. Absence des Po¬
11, 315, 360, 390.^
lynésiens en — 111, 183. L’ — Bouguis. Ancienneté des — I,
n’a jamais été réunie à la
246, 247. Caractères des —
347. Les
se rapprochent des
Nouvelle-Zélande, 478.
Australiens. Caractères physiques
Alfourous de
Célèbes, 251.
des
Les
sont des Métis d’Al1, 89, 96. Caractères
crâniens des —, 99. Les —
fourous et de Javanais, 254.
sont des Métis, 100. — de
Langue des — 255. Ses rap¬
Georges Sound, 93. — de
ports avec le Polynésien,360.—
a été apportée en Malaisie par
Port-Western, 93. —^de Jervis
les Polynésiens,264.
Ray, 94. — de Port Jakson,
95. Absence des
à la Nou¬ Bouka, Papua de File — I, 51.
Boürgarel, cité, I, 66.
velle-Zélande, 111, 185.
Bourotou. II, 503 ; lit, 266. —
Azaba (d’) cité, I, 473.
Balbi. Opinion de — sur l’origine
est une île des Fiji, 11,506.
des Polynésiens.— cité, I, 148, Bourou. Harfours de —I, 277.—
Races
Négritos
en
—,
—
—.
—
—
264, 346, 440 ; II, 13, 60, 51.
Banks. Opinion de — sur le peu¬
plement de la Polynésie.— ci¬
té,!, 90 II. 315 ; m, 82, 112.
,
Baptême en Polynésie, 1, 469.
Barbosa (Odoardo), ri(é, I, 171.
Barnard-Davis, cité, 1, 64, 85.
Barros, cité, 1, 124, 173.
B ARROW, cité, I, 180.
Basakrama, 1, 189, 190.
^
Populations considérées
est une île des
502.
Bouton Alfourous
Bovis (de). Opinion
Moluques, 11,
de
I, 276.
de - sur l’o¬
rigine des Polynésiens, 1, 513;
—
II, 91. CitéI, 413, 513; 11,93;
III, 138, 191.
Brainne, cité, I, 483.
Brooa, cité, 1, 201, 373, 414, 416,
418.
(de), cité, I, 342, 391
74, 477.
1, 230. Caractères
physiques des —, 232 et suiv. Brdlfert, cité. 1,420.
Langage des — 328. Les — Buchanan, cité, 1, 126.
étaient anthropophages, 230. Büchner, cité, 1, 176.
Battaks.
Brosses
comme —,
;
111,
Les
semblent dériver des Bulotu. Paradis fljien, II, 483,
Dayaks, 239.
508, 532, 540.
Bbauvoir Me), cité, I, 175.
Buschmann, cité, I, 157, 193.
Beechey. Opinion de — sur les Busk, cité, I, 75.
Mangaréviens. Il, 270. Cité, I, Cambodge. Les Polynésiens au—
—
447 ;
II, 53, 270, 28ü
;
IV, 59,-
IV, 187, 191.
Canots polynésiens, 11, 79; Point
(de) cité, 11, 2.
d’arrivée des
à l’Ile-Nord,
Biblique. Révélation — II, 1.
111, 284. — doubles des érniBibliographique. Index—IV, 379.
Bellecombe
—
416
TABLli
ALniABÉTIQUE
grants do l'Hawahiki, IV, lll.
relative au départ
Tradition
DES
MATIÈRES.
Christmas. Ile — II. 195.
Claret de Fi eubibu, cité,
1,51;
IV, 16.
Caraïbes. Analogies do coutumes Cochons. Origine des — aux Mar¬
entre les
et les Polynéquises, 11, 219. Origine des —
aux
Samoa, 436. Introduc¬
sien.s, IV, 174. Analogies de
tion des
en,Polynésie, 437.
langage entre— 177. Ressem¬
des
—
133, 335.
II, 27
:
—
—
blance des — avecles Chinois,
179. Caractères physiques des
180.
Caku cité, I, 399 et suiv.
Caroline. Ile — II. 192.
Carolines. Papua dos îles — I, 60.
—
Archipel des îles — 302. Ja¬
ponais aux — 323. Mélané¬
siens aux— 326. Castes des
îles — IV, 32. Peuplement des
îles — 131, 133.
Carolins. Caractères
physiques
des — I, 303. Astronomie dos
305. Langage dos — 308.
Lieu d’origine des — 315.
Les — sont des Polynésiens,
335. Ressemblances des —
et des Polynésiens, 355 et suiv.
Différences des — 367 et suiv.
—
— à la NouvelleZélande II, 438 ; III, 134.
Absence des
Origine des — aux
Marquises, II, 223, 224. Ori¬
gine des — aux Samoa, 475.
Combats singuliers, 1, 467.
Cocotiers.
CoMMKRSON. cité, II, 354.
Comores- Habitants des îles
IV, 168.
—
Conclusions générales, IV, 200.
Constructions en commun,!, 466.
CottiinenMnslm/submergé. Hypo¬
thèse d’un
I, 385, 395,402,
403, 406, 407, 412, 414, 420,
423, 425, 499 ; IV, 52, 261.
CooK, cité, I, 55, 62, 89, 359, 395 ;
II, 14 ;1II, 124, 227; IV, 5.
—
Coquillages de la Nouvelle-Zé¬
_
lande, III, 50 ; IV, 226.
Corail. Iles de — I, 402.
Castéra, cité, I, 396, et suiv.
Castes, à la Nouvelle-Zélande, III, Costume. Simplicité du — 1, 463,
504.
155.
aux Carolines, IV, 82.
Castor, à la Nouvelle-Zélande, Coucous à la Nouvelle-Zélande,
III, 414.
111, 38.
Célèbes, I, 246. Alfourous de — Court de GÉbeun, cité, II, 11.
Coutumes. Analogie de — juives
I, 249, 259.
—
Céram. Alfourous de — I, 278.
Chamisso (de), cité, 1, 155, 174 ;
II, 30.
Chants mariannais,
polynésiennes. Il, 104.
do — sur l’o¬
rigine des Polynésiens, II, 31.
Cité, I, 147, 174 ; II, 35,
et
Crawfurd. Opinion
I, 348, 351.—
36, 40.
Maori, 1, 469 ; III, 141. 145,
220 ; IV, 357, 358. — Hawai¬ Crozet. Opinion do — sur l’ori¬
gine des Polynésiens, I, 496 ;
iens, II, 179. — Tahitiens, II,
359.
IV, 116,234. —sur les races
Marquésans, II. 249,
de la Nouvelle-Zélande, IV,
v51,253.— Samoans, II, 455,
70. Cité, IV, 70, 111, 134.
455.
Chats. Origine des —
aux îles Crustacés de la Nouvelle-Zélande,
—
—
’
Marquises, II, 221, 223.
Cheveux chez les Mélanésiens, I,
IV. 225.
CuzENT, cité, I, 398.
14, 33. Couleur artificielle des Dalrymple, cité, I, 388.
—
chez les Maori, Dampier, cité, I, 49, 89, 272.
—.116.
Dana, cité, I, 423.
des — aux Mar¬ Daya. Ressemblances du — et
du Polynésien, I, 236. Le. —
quises, II, 221. Caractères des
III, 78.
Chiens. Origine
_
—
polynésiens. 11,222.— Sam¬
et Néo-Zélandais, III,
oans
àla Nouvelle-Zélande,
419.
Chinois. Croisements des— avec
les Polynésiens, 1, 509.
3!6.
—
n’est pas un
sien, II. 122.
dialecte polyné¬
Dayaks. Caractères physiques des
1, 231. Les — ressemblent
aux Polynésiens,
234. — de
Bornéo, 240. — de la Ma—
T
Fait partie de Les Polynésiens, leur origine, leurs migrations, leur langage. Tome premier et Tome deuxième