B987352101_O1725.pdf
- Texte
-
/
lïXI’OSlïION^ COLONIALE DE MADSEILLE
/
/
SECTION DES
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^EMENTS FRANÇAIS DE L’OCÉANIE
ÉTiV
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M. Charles IIkgismanskt.
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ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS
DE
L’OCÉANIE
PARIS
Augustin
CHALLAAIEL, Editeur
17,
RUE
JACOB
Librairie Maritime et Coloniale
190G
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TAHITI
ET
LES
ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS
DE
L’OCÉANIE
I
APERÇU HISTORIQUE
Les nombreuses îles
dispersées dans rOcéaii Pacifique Sud,
espace immense compris entre les 8”® et 27“' degrés
de latitude australe et les 136“' et 155“' degrés de longitude
sur un
occidentale, et dont l’ensemble forme les Etablissements
français de l’Océanie ou Polynésie française, sont groupées
plusieurs archipels, qui ont chacun une histoire particu¬
: 1" les îles de la Société, comprenant l’archi¬
pel de Tahiti et Moorea et l’archipel des lles-sous-le-Vent ;
2” l’archipel des Tuamotu ; 3" l’archipel des Marquises ; 4=° l’ar¬
chipel desGamhier; 5' les îles Raivavae, Tuhuai, Rürutu,
Rimatara, Rapa ; cette dernière île étant la plus australe de
nos
possessions en Océanie.
en
lière, à savoir
__
6
—
Les îles du groupe
sud de l’archipel des Marquises sont
qui furent visitées les premières par les Européens ;
Mendana aborda dans les îles du
groupe sud-est en 1595 et
leur donna le nom de Marquises, en riionneur de la
Marquise
de Mendoça, femme du vice-roi du Pérou,
qui avait ordonné
cette expédition ; Marchand découvrit les îles du
groupe nordouest, en particulier Pile Nuka-Hiva, en 1791 et les nomma
Iles de la Révolution, dénomination
qui n’a pas subsisté.
En 1842, le contre-amiral du Petit-Thouars en
prit posses¬
sion au nom de la France ;
peu après il établissait le protec¬
torat du gouvernement français sur Pile Tahiti et ses
dépen¬
celles
dances.
En
1853, la Nouvelle-Calédonie, qui venait d’être annexée
France, Tahiti et ses dépendances et les Marquises
formèrent les Etablissements
français de l’Océanie. La
à la
Nouvelle-Calédonie fut dans la suite constituée
ment distinct (décret du 14 janvier
en
Etaljlisse-
1860).
Iles de la Société.
Beaucoup d’auteurs admettent c[ue
Société, en particulier Tahiti, furent découvertes
par Quiros, ancien pilote de Mendana, qui partit en 1606 du
Pérou, traversa les Tuamotu et alla jusqu’en Australie ; Qui¬
ros aurait abordé à
Vaiuru, dans la presqu’île de Taiarapu.
Moerenhout ne partage pas cette opinion et
pense que la
Sagittaria du navigateur espagnol est l’une des îles Tuamotu
—
les îles de la
voisines de Tahiti.
’
Quoi qu’il en soit, l’île Tahiti fut visitée\par Wallis, en
1767; celui-ci, après un combat avec les indigènes terminé
a son
avantage, réussit à passer quelques semaines en bonne
intelligence
avec eux.
dénomination de
Bougainville y aborda
Nouvelle
en
1768 et la
Gythère » qu’il lui a donnée est
restée célèbre. Le
capitaine Cook y fit trois séjours successifs,
en 1769, 1773 et 1777
; il visita l’archipel des Iles-sous-leVent, auquel il donna le nom à'Iles de la Société, en Phon«
neiir
de la Société
royale de Londres. Forster’ctendit plus
tard cette dénomination
Les mutins de la
aux
iles Tahiti et Moorea.
Bounty », qui ont peuplé File Pitcairn,
y firent également un séjour de quelques mois.
La Société des Missions de Londres y envoya, en 1797, sur
le conseil de Cook, le navire « Duff » avec des missionnaires
chargés d’évangéliser ces iles.
«
Les missionnaires
tard,
en
1836,
Ils eurent
catholiques
y
arrivèrent beaucoup plus
nombre de deux, venant des iles Gambier.
au
les missionnaires
protestants des difficultés
qui déterminèrent l’amiral du Petit-ïrouars à intervenir une
première fois, en 1838, et à établir finalement, en 1842, le
protectorat de la France sur ces iles et leurs dépendances.
avec
A la suite de l’insurrection de
que les lles-sous-le-Vent
clause fut sanctionnée par
1846, la reine Pômare obtint
resteraient indépendantes ; cette
la convention de 1847 avec l’An¬
gleterre.
En
îles
1880, le roi Pômare V abandonna tous ses droits et les
Tahiti, Moorea et leurs dépendances (îles Tuamotu)
furent annexées à la France.
Iles-sous-le-Vent.
mars
en
Les lles-sous-le-Vent furent annexées
1888, par le gouverneur Lacascade, à
arrangement
avec
Iles Tuamotu.
est
—■
la suite d’un
l’Angleterre.
—
Le
premier navigateur qui visita ces îles
Quiros. Puis vinrent Bougainville, Cook, qui leur donnèrent
tenir compte de ceux sous lesquels les indi¬
gènes désignaient leurs iles, ce qui amena dans la suite une
certaine confusion : File Hao, par exemple, est File de l’Arc
des noms, sans
(Bow Island) de Cook, File de la Harpe de Bougainville. Ces
depuis
quelques années, les îles étant désormais désignées sous les
noms qui leur sont donnés par leurs habitants.
dénominations ont heureusement été abandonnées
Bougainville avait
appelé l’archipel des Tuamotu archipel
8
—
—
dangereux, à
cause des difficultés de la navigation au milieu
îles basses ; les Tahitiens connaissaient ces îles sous le
nom de Paumoiu
(îles soumises), ce qui n’était pas sans
blesser l’amour-propre de leurs habitants; en 1852, ces der¬
de
ces
niers demandèrent que
leurs îles prissent le nom d’îles Tua¬
(îles lointaines), dénomination qui est devenue officielle
depuis.
Les populations des îles orientales de
l’archipel des Tua¬
motu sont en grande partie
catholiques ; dans les autres îles,
au contraire, la
religion des Mormons domine, les protes¬
motu
tants étant
en
nombre intime.
Iles Gambier.
—
Les îles
Gambier, découvertes
Wilson, commandant le « DutF
Londres, ont été nommées ainsi
par
»,
en
1791
navire des missions de
en
l’honneur de Lord
Gambier.
Beechey les visita
officiers, mais
ces
en
1826 et leur donna les
noms
de
ses
dénominations n’ont pas subsisté.
Cet
archipel fut d’ahord évangélisé par deux missionnaires
protestants, qui n’eurent aucun succès. En 1834, les mission¬
naires catholiques vinrent s’y installer et ne tardèrent
pas à
avoir une grande influence sur les
indigènes. En 1844, ceux-ci
demandèrent le protectorat de la France; le
régime du pro¬
tectorat dura jusqu’à l’annexion
qui eut lieu en 1881. Le
code mangarévien fut
abrogé en 1887, sur la demande du
grand Conseil mangarévien et remplacé par notre code.
Iles australes.
—
L’île
Rapa, découverte
par
Vancouver
1791, fut annexée à la France, en 1867, par le capitaine
Quentin, commandant le « Latouche-Tréville ». L’importance
en
de cette annexion n’a
pas
échappé aux navigateurs anglais et
particulier, paraît la déplorer beaucoup, et accuse
le commandant du « Latouche-Tréville » d’avoir
acquis la
souveraineté de cette île pour
quelques gallons de rhum et
quelques vieux habits.
Hall,
en
—
9
L’île
Rapa parait appelée à prendre une grande impor¬
économique après le percement de l’isthme de Panama
par le trafic des navires qui viendront y relâcher.
Les îles Tulniai et Raivavae, qui dépendaient de la souve¬
tance
raineté des
Pômare, ont été annexées
en
même temps que
Tahiti.
Le gouvernement français a établi, en 1889, le protectorat
les îles Rurutu et Rimatara qui furent ensuite annexées,
sur
la
première en 1900, la seconde en 1901.
Les habitants des îles australes professent tous
la religion
protestante.
Iles
voisines. Relations commerciales.
—
Les îles les
plus voisines des Etablissements français de l’Océanie sont
des possessions anglaises.
Les plus importantes forment l’archipel de Cook, annexé
à l’Angleterre il y a quelques années. Rarotonga, l’île
prin¬
cipale de cet archipel, a les mêmes productions naturelles
que Tahiti.
L’ile Penrhyn ou Tongareva, de
l’archipel Manihiki,
située au nord de Tahiti, par 161“21’ de longitude ouest et
8“58’ de latitude sud, possède des pêcheries d’huîtres perliè¬
res; la nacre pêchée dans cette île est amenée à Papeete.
L’île
des îles
Pitcairn, située à trois cents milles à l’est-sud-est
Gambier, est
rocher très escarpé, d’un accès dif¬
célébrité aux mutins de la u Bounty »,
un
ficile; cette île doit sa
corvette anglaise qui était venue à Tahiti chercher des arbres
à pain pour les introduire dans les colonies anglaises ;
après
avoir abandonné leurs officiers dans une barque, ils y vinrent
avec ce navire et
s’y installèrent.
Rapanui, la grande Rapa, plus connue sous le nom d’île
de Pâques, est à 1.500 milles de nos possessions et
appartient
au
Chili.
Papeete, le chef-lieu des Etablissements français de
rOcéanie, est
en
communication régulière
cisco par un vapeur américain qui
avec Auckland (Nouvelle-Zélande)
avec San Fran¬
fait dix voyages par an et
et Sydney (Australie) par
fait treize voyages.
Paris à Tahiti, avec traversée de l’Amérique
New-York à San Francisco, n’excède pas vingt-
vapeur qui
Le trajet de
un
du Nord de
sept jours.
Les services directs de voiliers
français entre Papeete et
Bordeaux ont cessé
depuis quelques années. Les voiliers qui
façon irrégulière vont compléter leur
chargement dans d’autres iles, en particulier en Nouvelle-
viennent à Tahiti d’une
Calédonie.
Les
archipels sont en rapport avec le chef-lieu par des
goélettes du commerce. Les elibrts faits pour aboutir à la
création d’un service de communications régulières, par
goélettes à gazoline, n’ont pas réussi jusqu’à présent.
Commerce de la colonie.
Les
principaux produits expor¬
la Colonie sont le coprah, la nacre, la vanille, les
biches de mer, le fungus, etc. Autrefois le coton donnait lieu
à un commerce d’exportation très inq^ortant.
La Colonie se procure sur les marchés européen et améri¬
cain la presque totalité des matières premières destinées à
l’alimentation, des conserves et presque tous les objets manu¬
—
tés par
facturés.
En
1904, les imporlaüons
el les
exporlalions
Soit
Population.
—
se
sont élevées à
un commerce
total de
rivée
.
.
F.
3.568.458
3.221.555
.
.
.
F.
6.790.013
La population de la Polynésie française
n’atteint pas
ment
.
y
30.000 habitants, d’après le dernier recense¬
(juin 1902). Elle était beaucoup plus dense avant l’ar¬
des Européens ; CooK avait estimé la population de Tîle
Tahiti à environ 100.000 habitants,
11
—
Tableau résumé de la
—
population des Etablissements français
de l’Océanie.
D’après le recensement du 30 juin 1902.
TOTAL
CIRCONSCRIPTIONS
HOMMES
FEMMES
(a)
Commune de
Tahiti
Moorea
746
243
203
403
151
68
3.427
711
2.250
1.673
2.013
635
251
188
361
149
94
15.306
13.404
847
Iles-sous-le-Vent
2.376
1.890
2.281
Marquises
Tuamotu.
.
.
.
.
Gambier
Tubuai
Rimatara
Rurutu
Raivavae
Rapa
Tot.xux
(a) Il
y a
1“ Ville de
1.652
2.068
4.030
Papeete
lieu d’ajouter
Papeete
:
aux
chifTres ci-dessus
Troupes de terre et de
Population llottante
3.720
7.457
1.558
4.626
3.563
4.294
1.381
494
391
764
300
162
■
28.710
;
377
128
mer
505
2° Ile de
Maiao,
non
200
recensée, environ
3° Districts de Hitiaa et Ativaia
4“
—
de Avera
(Borabora), non recensés, environ .
(Uturoa), Opoa, Vaia, Ilauino (Opoa) et Nina
.
.
200
(Tahaa), environ
Total
1.155
28.710
Report du total ci-dessus
Total
250
général de la population de la colonie
—
Diminution de la
_
population depuis 5
ans
en
1902
en
1897
.
.
.
.
29.865
30.438
573 habitants.
12
DÉNOMBREMENT
^
.
Français.
.
.
i Européens.
( Indigènes .
<
r
i-
.
-
.
477
26.685
Allemands
74
Américains
l'J3
Annamites
1
Anglais (a)
432
PAR
—
NATIONALITÉS
27
Danois
15
Espagnols
Hollandais
.........
4
Mexicains
Autrichiens
8
Portugais
4
Sandwichiens
25
.
Suédois et
Chinois
412
Suisses
Iles Cook
121
Turcs.
(a) Dans
Cook.
ce
183
Océaniens divers
Belges
Chiliens.
5
3
Italiens
4
Norvégiens.
22
...
•.
.
.
8
6
1
chiffre de 432 sont compris les indigènes d’origine anglaise des lies
II
NOTIONS
GÉOGRAPHIQUES
Structure
des
îles.
Climat
français de l’Océanie comprennent plus
d’une centaine d’îles, situées dans la zone tropicale de l’océan
Les Etablissements
Pacifique sud, réparties èn six archipels, généralement très
éloignées les unes des autres, et s’étendant du 8“'' degré de
latitude sud (île Eiao, de l’archipel des Marquises) au 27“38’
(île Rapa) et du 136“58’ de longitude occidentale (île Temoe)
juscjue près du 155"“' degré (île Scilly).
peut grouper ces îles, au point de vue orographique,
catégories qui paraissent, au premier ahord, avoir
une origine bien dillerente : les îles hautes, d’origine volcanicjue, à reliefs généralement très accusés, et les îles basses,
d’origine corallienne, à peine élevées de cjuelques mètres audessus du niveau de la mer, et formées d’une ceinture d’ilots
boisés très étroits, entourant un lac intérieur ou lagon.
Les îles de la Société, comprenant Tahiti, Moorea et les
Iles-sous-le-Vent, les archipels des Marquises et des Gambier, et les îles australes (Tubuai, Rurutu, Raivavae,
On
en
deux
Rapa), appartiennent à la première caté¬
gorie ; les îles Tuamotu et les îlots de Scilly, de Bellings-
Rimatara, Maria,
hausen et
la seconde.
de Mapihaa
(Iles-sous-le-Vent), appartiennent à
—
ILES
Tahiti
i4
HAUTES
et
Moore a
Ces (leux
îles, situées à neuf milles rime de l’autre, sont
plus importantes de nos possessions de l’Océanie.
L’île Tahiti, comprise entre 17"29’3()” et 17“4:7’ de latitude
sud, 151"29’o3” et 151 “36’ de longitude ouest, est formée de
deux presqu’îles, ïahiti-nui
(grand Tahiti) ou Porionu, et
Tahiti-iti (petit Tahiti) ou
Taiarapu, réunie par risthme de
Taravao, de 2.200 mètres de largeur; la forme de la grande
presc|u’île est presque ronde, celle de la petite est ovoïde.
En réalité, comme nous le verrons
plus loin, ces deux pres([u'îles sont deux îles volcanicpies distinctes réunies ultérieu¬
rement par un isthme d’origine sédimentaire
; la délimitation
des deux prescju’îles n’est
pas indiquée d’une manière exacte
dans les cartes marines : l’isthme est formé
par des sédi¬
ments vaseux, peu élevés au-dessus du niveau de la
mer,
occupés par des marécages, partant de la haie de Mitirapa,
au sud de Port
Phaéton, passant au sud du village et du fort
de Taravao et rejoignant la route
qui mène du village à la
côte est de l’île ; le ballon
Faarei, la grande baie de Port
Phaéton et le village de Taravao
appartiennent à la grande
les
île.
Tahiti est très accidentée et couverte de hautes
montagnes,
dont les
plus élevées sont l’Orohena (2.237 m.) et l’Aorai
(2.065 m.); ces montagnes descendent en pente rapide vers la
certains endroits, elles finissent en abrupts sur lescjuels une étroite chaussée est établie; ailleurs-leur hase est
mer; en
cachée par des sédiments
formant une zone dont la
marins et des alluvions fluviatiles,
largeur peut atteindre, trois kilo¬
mètres, zone très fertile sur larpielle sont établies les cultu¬
res; en certains endroits, en particulier sur la route de Faa,
l’épaisseur de ces alluvions, résultant de la déGomposition
Phot. G. Couîoii.
Taliilien |)orlaiil des
Iruits.
(Tare), l'ei, ananas, l'rnit à jiain.)
place et de la désagrégation des roches
sur
l’action des
Les
eaux
de ruissellement, est très
montagnes sont couvertes, sur leurs
de terre
volcaniques sous
grande.
flancs, d’une assise
végétale, de même origine que les alluvions, sur
laquelle une riche végétation s’est établie. Le massif monta¬
gneux présente des vallées plus ou moins profondes ; la plus
importante, celle de Papenoo, est une grande coupure dont
l’orientation est sensiblement nord-sud et qui s’avance très
loin au delà du centre de File ; cette vallée, très fertile, est
la rivière Vaituoru et ses affluents, rivière
qui devient très dangereuse après quelques jours de fortes
parcourue par
pluies.
La vallée du Punaruu est
également
une
vallée très
pro¬
celle de Papenoo par le col de
Papenoo; la rivière du Punaruu descend du mont Orohena.
La vallée de Fautaua, qui s’ouvre en face la passe de Taunoa,
un peu au nord-est de Papeete, communique également avec
la vallée du Punaruu. Les autres vallées principales sont celle
de la Vaihiria, celle de la Papeiha (sur la côte Est) et celle de
fonde, qui communique avec
Tautira, dans la
presqu’île de Taiarapu.
Une des curiosités
naturelles les plus remarquables de
situé à 432 mètres au-dessus du
Tahiti est le lac Vaihiria,
niveau de la mer,
entouré de hautes montagnes, et mesurant
500 mètres de diamètre.
On y
accède
en
partant de Mataiea et en remontant la val¬
passant par la grande vallée
lée de Vaihiria, ou encore en
de
Papenoo et la vallée
de la rivière
secondaire du Vainavenave, affluent
principale Vaituoru.
récif-barrière, inter¬
rompu de la pointe Vénus aux îlots de Tiarei; ce récif est
coupé de passes qui permettent aux navires de faible tonnage
de pénétrer dans la portion de mer ainsi protégée de rOcéa,n;
il est à remarquer que le récif-barrière est interrompu en
L’île de Tahiti est entourée par un
—
16
face des
grandes vallées qui entaillent l’île. Par places, ce
présente des îlots coralliens couverts de végétation.
Moorea ou Eimeo,
beaucoup plus petite que Tahiti (son
périmètre est de 48 kilomètres), est encore plus pittores¬
que que cette dernière; les montagnes y sont plus escar¬
pées; le sommet le plus haut, le Tehivea, atteint 1.212 mè¬
tres (‘). L’île, de forme
triangulaire, est échancrée dans sa
partie méridionale par deux haies profondes : la haie de
Papetoai et celle de Cook ou de Paopao.
Moorea, de môme que Tahiti, est entourée d’un récif-bar¬
rière interrompu de place en
place par des passes ; cette
ceinture de récifs présente plusieurs îlots coralliens ou motus
récif
boisés.
L’île Mehetia, située à l’Est de
Tahiti, est un volcan éteint
dont la forme est très bien conservée.
Iles Marquises
L’archipel des îles Marquises, situé entre 7"50’
latitude sud et 140°4d’ et 143°05’ de
prend
dont
et 10°33’ de
longitude ouest
îles très élevées, hérissées de crêtes
sept sont habitées.
L’île
onze
principale, Nukahiva,
mesure
et de
com¬
pics,
32 kilomètres dans
sa
grande longueur du nord au sud et 19 de l’est à l’ouest, et
atteint 1.178 mètres de hauteur; Hiva-Oa mesure 39 kilo¬
mètres de l’est à l’ouest et 19 du nord
au sud et atteint
1.260 mètres de hauteur ; les autres îles habitées de
l’archipel
sont ; au nord-ouest Uapu, Uauka et Eiao et au
sud-ouest
Tauata et Fatuhiva. Ces
îles, très accidentées, sont entail¬
lées de haies
profondes; il n’y
de récifs les protégeant
celle-ci vient déferler sur les
abrupts de roches basaltiques formant les côtes ; l’accosa pas
de la haute mer, en sorte
que
(1) Le Mauapula (inonlagnepercée), clonl rallilude est de 790 mètres, est
quable par un trou qui traverse celle montagne de part en part.
remar¬
il
—
tage des bateaux n’est possible que dans les baies où les
mouiller, et même dans quelques-unes de ces
navires vont
large s’y fait tellement sentir qu’elle rend
débarquement très dangereux.
baies la houle du
le
Archipel
des
Gambier
(').
L’archipel des îles Gambier est formé de dix îlots élevés,
d’origine volcanicj[ue, dont les quatre plus grands, Mangareva, Aukena, Taravai et Akamaru sont habités. L’île
Mangareva, la plus importante, est allongée du nord au sud
et présente dans sa partie méridionale une muraille basal¬
tique verticale dont les points culminants sont le Mangareva
ou mont Dulï (441 mètres) et le Mokoto (425 mètres). L’en¬
semble de
ces
îlots est entouré
Fait partie de Tahiti et les établissements français de l'Océanie