SPAA_48W_376.pdf
- Texte
-
5 septembre 1952
-S-I-S-I-l-
Vous m’avea demandé d’étudier lé
projet de création d’un Institut
Supérieur du pacifique, envisagé par la Commission du Pacifique sud et des*
tins à répondre aux besoins des territoires dispersés dans l’immense éten¬
due du Pacifique qui trouveraient ainsi un terrain de rapprochement et de
coopération.
J’ai pu m’entretenir du problème avec les autorités et les per¬
sonnalités compétentes à NOUMEA, à PAPEETE, à SUVAj mon séjour aux Iles
Fidji m’a permis, ayant pu visiter les principales institutions britanni¬
dams l’He, d’observer sur place, les ressources culturelles de cette
possession britannique. J’ai enfin pris connaissance des documents qui m’ont|
été communiqués par M. l’inspecteur Général Lasealie Sere, Premier-CcamBlssaire pour la France à la Commission du pacifique sud.
ques
IM document
important m’a été remis depuis peu à mon retour de
mission. C’est le rapport Barlow, destiné à la Commission du Pacifique qui
constitue en définitive un véritable avant-projet de création d’un Insti¬
tut central technique du Pacifique| j’ai eu aussi communication d’une
qui3se d’un projet français qui envisage la création à Nouméa d’un Institut
Supérieur d’études du type universitaire. C’est sur la base du projet Har¬
low que je fonderai mon examen du problème de la Formation technique supé¬
rieure dans les Territoires du Pacifique et mon avis sur l’évolution cul¬
turelle des territoires français du Pacifique qui sont éventuellement af¬
fectés par ces projets.
SITUATION CULTURELLE DSS PAYS DU PACIFIQUE SÜD.Uhe
géographie tyrannique s’impose à tous les territoires du
Pacifique, dispersés, essaimes dans l’Océan en une multitude d’archipels,
d’ilots ou de guirlandes insulaires. En dépit des relations actives dont
témoigne l’histoire des migrations dans le Pacifique, l’Insularité impose
aux territoires et aux populations un Isolement dans
l’espace et un contin¬
gentement dans l’expansion qui ont fait des sociétés du Pacifique de petltes|
communautés isolées, vivant sur elles-mêmes, en économie à la fois fermée
et spécialisée. Si l’on excepte l’archipel de Hawaï qui restera en raison
sa
situation et de son caractère d’Stat américain en dehors de notre
propos, nulle part la population étroitement assujettie aux dimensions et
aux ressources des lies ne
peut parvenir à fonder les bases et les éléments
de
d’un état qui
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puisse avoir d’autres caractères que ceux d’u e autonomie
de type
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Service du Patrimoine
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la Nouvel le—Calédonie ©t ses dépendances ont une
population
pour chacun
qui
àm deux groupes ne dépasse pas 60*000 habitants. Nous aamm dans des
pays
de l’ordre de l'arrondissement. U n'est
pas possible de les faire vivre sur
le plan des Etats»
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Cependant, l’étude de la situation à Tahiti, aussi bien qu'en
Nouvelle-Calédonie, montre qu'il est nécessaire de franchir un© étape nou¬
velle et de doter nos établissements
français dans le lacifiqua des institu¬
tions culturelles nécessaires de manière à former
parmi
les
populations
de la Nouvelle-Calédonie et de 1' Oceania
cadres indispensables^!
Française
les
à leur développement- économique ©t social ©t de
notre pré¬
maintenir
façon
à
sence intellectuelle ©t à
répandre notre longue et notre culture, ce qui ast
bien la justification ©t la raison d'être de notre
dans le Grand
présence
Océan® les raisons qui fondent le programs»© de développement culturel qui
tit au projet Barlcw ne sont pas moins agissantes en Nouvelle-Calédonie et
à Tahiti que dans les territoires du Pacifique soumis h l'influence
anglosaxonne®
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Beut-on, dans cet ordre d'idées, envisager la création d'institut
dans la ©one française qui seraient même capables non
pas seulement
tiens
de former des techniciens et des cadres moyens, mis d'exercer une attrac¬
tion sur les pays voisins® En un mot, an face du
projet d'institut techni¬
que central des Fiji, peut-on envisager une sorte d'Bistitut dê hautes
études, qui serait créé à Noméa et qui bénéficierait de la présence de 1'
Institut Fronçais d’Océanie, créé depuis 1946, avec le concours de l'Office
de la Kacherche
scientifique coloniale et dont le succès est si remarquable»
Un projet d'institut d'études supérieures a été élaboré et semble avoir été
soumis à la Conmisaion du pacifique sud* A la
il est certes néces¬
vérité,
saire de former des cadres moyens, d'ouvrir aux élèves des territoires du
Iacifiqu© des débouchés dans la vie économique et technique, de créer un
centre de vie et de rayonnement culturel dans nos
possessions du Pacifique*
Doit-on, pour atteindre ces objectifs, aller jusqu'au niveau de l'enseigne¬
ment supérieur ? Il ne le semble pas,, du moins pour
la période actuelle*
Une institution d'enseignement supérieur pour
son nm a besoin
mériter
d'un personnel de maîtres, d'une installation
et t
de
scientifique,
débouchés
un effectif d’étudiants qui font et feront
longtemps défaut à nos terri¬
toires du Pacifique® Bien plus, il serait sans doute regrettable en
dévelop¬
pant des institutions régionales de rompre le contact plus indispensable
encor© pour la population d'origine
de la Nouvelle-Calédonie, avec
française
les établissements de la métropole* G'est en
nos Facultés et
France,
dan®
nos écoles supérieures, que nous devons
envoyer les étudiants calédoniens
Hobridais ou Tahitiens, capables d'aborder les études supérieures» C'ast
la solution qui politiquement se défend le mieux* Las étudiants destinés
aux cadres ma jews doivent
ecæaplétar leur formation dans la Métropole»
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Devenus
médecins, ingénieurs, professeurs,
agronomes, techniciens, ils
leurs pays d'origine dans la nature des
auront la faculté de revenir dans
débouchés offerts, à la fois pourvus de titres professionnels indiscutables
et enrichis d'une culture française
Us auraient aussi faculté
authentique®
de poursuivre leur carrière dans 1 'Union
Française si, comme il est proba¬
ble, les débouchés propres du Pacifique se trouvent rapidement saturés* U
convient aussi de laisser aux citoyens français de 1 'Union le
plein accès
aux études et aux carrières
pour lesquelles leur aptitude est démontré© par
les titres requis* C'est dans ce sens que s'orientent les deux
gouvernements
de Calédonie et de l'Océanie Française,
en 1952 comptent respecti¬
qui,
vement 51 et
boursiers dan» la Métropole*
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Kala, il n’en demeure pas mins que pour animer m enseignement
technique du 2è®o degré, pour préparer et sélectionner convenablement les
étudiants de 1 ’ Enseigneoient Supérieur, pour défendre nos positions culturel¬
les françaises contre une attraction des institutions de langue anglosaxonne, un programme est à étudier qui, à mon avis, devrait comporter un
effort dans les directions suivantes que je vais tenter de déterminer.
1°) Bcur Renseignement technique
du 2èiae degré
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H 3*agit de la section technique du projet Harlow pour former
les techniciens et les spécialistes. Le Collège technique de Nouméa est on
mesure de
répondre aux besoins. XL faut achever sa réalisation, compléter son.
équupement, organiser
ses diverses sections, améliorer, semble-t-il, 1© recrue
tement d© sas élèves. La préparation au baccalauréat technique assurera la
liaison avec l’enseignement supérieur. L’effort fait par le Fidè» a rempli
son rSle. la liaison devrait être faite avec les
grandes activités du pagre,
notamment avec l’Industrie minière. Il serait indispensable d’organiser à
Tahiti m centre d’apprentissage avec section s bois, fer, mosaïque générale*
électricité dont les élèves les mieux doués pourraient compléter leur forma¬
tion à Nouméa Jusqu’au brevet industriel et au baccalauréat technique.
2°) Agriculture
$
La
question de la formation d’un cadre de techniciens en agriculture
n’est pas à abandonner. On pourrait, san3 doute, envisager la création d’une
section agricole qui serait rattachée au Collège technique de Nouméa et qui
comprendrait dans son programs des stages dans la ferme école dont l’jouvarture est prochaine, lie personnel enseignant serait
aisément trouvé parmi les
fonctionnaires du servie© agricole et la collaboration pour des conférences et
dos stages des membres de l’Institut Français d’Océanie pourrait être recher¬
chée. A Tahiti, l’enseignement à orientation agricole n’existe pas et ne
semble guère en honneur. Ch pourrait crier au centre d’apprentissage de
Papeete un© section agricole qui serait installée dan® une ferme de la ban¬
lieue t quelques écoles importante® (Tar&vao, Papeari, Halatoa) pourraient
aussi être pourvues d’une section agricole postscolaires Quelques éléments
choisis seraient
envoyés à Nouméa.
I 30)
la section des Etudes sociales que prévoit M. Harlow correspond à la
formation des instituteurs et auxiliaires de l'administration et de la Santé.
La formation des instituteurs et des institutrices doit être fait® dans le
Territoire même, nous l’avons déjà dit, H faudra tendre à l’organisation
d'une véritable école normale, en transformant et en améliorant les cours
de Papeete et de Neuville. Cette section normale, rattachée à l’enseignement
secondaire, pourra être asses facilement organisée avec 1© personnel du lycée
ou du
Collège, Former dos instituteurs préparés à leur tâche dans le 2%ciflque
no requiert pas une
collaboration extérieure et un appui technique d’un Ins¬
titut Central, la tache est à notre portée et dans nos moyens, si nous fai¬
sons l'effort nécessaire.
Le
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perfectionnaient d’instituteurs choisis qui seront dé futurs
directeurs d’écoles est une nécessité pour y parvenir, j’estima qu’il est
Indispensable avant tout de relier cette formation h notre basa métropolitainej
Je préconise à cet effet t 1° l’octroi pour Tahiti et la Nouvelle Calédonie
de deux bourses par an pour une Ecole normal© métropolitaine de garçons ©t
de filles; 2°) l’envoi on stage dans la Hëtrppele de quelques instituteur»
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jeunes, déjà
service* Le stag© serait d'un anj 3°) la participation des
btabllaaemonts Français xi&nèas&a du Pacifique par la désignation de
quelques
Instituteurs au stage a nnuel d'information des professeurs et des Instituteur
qui a lieu à l’Ecole Normale supérieure de St-Cloudj 4°) l’organisation éven¬
tuelle d'une conférence périodique do 1 * enseignement
oà la coopération ave®
en
les pays voisins pourrait être
réalisée ©t utilisée.
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ïbur le formation d'auxiliaires dé l'administration» secrétaires de
mairie» assistants pour las questions sociales» il semble que la aussi le
but peut être atteint par line organisation locale Au
College de Nouméa et de
ï&peete, pourrait être organisée une section complémentaire de formation ad¬
ministrative» ouverte aux candidats possesseurs du brevet du 1er cycle» cette
«action aurait un niveau comparable au cours normal des
institureure, S'il
s'agit de bachelière» un stage de formation et de perfectionnement pourrait
être créé, comportant l'étude des problèmes du Pacifique et des
questions
locales.
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Toutes
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les carriers de la médecine et de la Santé, la formation
de médecins au niveau de 1 ' Ohivarsite ne
peut être actuellement réalisée que
dans la .Métropole. Mais la présence de nombreux médecins
spécialisés
permettra
certainement d'organiser à Nouméa et à Papeete des cours de formation d'assis¬
tants d'hygiène qui seraient les auxiliaires dans les lies et les
postes
de
brousse des médecins résidents. "'enseignement des Sciences
Biologiques serait
confié à des professeurs de lycée.
diverses institutions impliquant l'organisation solide
de 1'enseignement secondaire qui
leur fournirait à la fois les élèves ©t le
personnel, en mkù& temps qu'il assure et consolide la culture française d©
l'élite. Des établissements d'enseignement secondaire existent à Nouméa et à
Papeoto. Le colège de Nouméa est» dès à présent,
établissement
importent
dont les effectifs» l'importance et le role dans le pays m font un
établisse¬
ment correspondant à un lycée
français moyen § Nouméa a 293 élèves du 2«me
degré. C'est l'effectif do beaucoup de lycées de province. Rappelons le prest:
qui s'attache à nos lycées de province» à quelquos-uns de nos vieux collèges»
Nouméa a la fonction le rSle d'un lycée. Il n'en a pas en ce moment
1'organ!:
tion, le personnel, l'équipement» les bâtiments. H faut faire eu collège la
Pérouse, un lycée national» pourvu du personas! spécialisé» indispensable avec
quelques profsasaurs agrégés pour les matières importantes» capable de jouer
1©
un
rêle moteur que j'ai tonte de définir. A Papeete» la situation d'est
pas
tout à fait du même ordre, cependant sans
le
courant
interrompre
conduit
qui
des boursiers vers la
Métropole, il est indispensable de créer à lape©ta u
véritable établissement du 2èiae degré qui sera d'abord m collège classique et
moderne avec sa section technique et sa section nosmLe» Un tel établissement
devra
posséder au moins cinq ou six professeurs licenciés ou assimilés qui lui
permettront d'acquérir la qualité d'un collège métropolitain qui pourra ulté¬
rieurement, quand il sera nécessaire» être prolongé jusqu'à la classe de pre¬
mière. In préparation du Baccalauréat ne doit pas être écartés à priori» mais
ajournée pour des raisons d'ordre pratique et d'opportunité. Ainsi donc, un
lycée fronçais à Nouméa* un collège à Papeete seront les foyer© et les centres
culturels autour desquels p®orront se développer les sections techniques
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Service du Patrimoine
ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS
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RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
LIBERTÉ-ÉGALITÉ-FRATERNITÉ
Papeete,
LE GOUVERNEUR
DE
L’OCÉANEE,
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DES ETABLISSEMENTS
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FRANÇAIS
Lé©i©n d!1omeors
Priera à M* MA.ILIAC de
seignements suivants :
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Nombre des élèves reçus au B.E.P.C. aux deux sessions
annuelles de 53 et 52 en décomposant par institutions
(Ecole Centrale, Ecole des Frères, Ecole des Soeurs,
Ecole Vienot)«
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Papeete le 5 mars 1954
R. PSTITBON
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REPUBLIQUE F RA N C A ! S E
ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS
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UTE- FRATERNITE
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Publique*
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6 mars
LE CHEF DU
SERVICE DE L * INSTRUCTION
à Monsieur
le Gouverneur des
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PUBLIQUE
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PAPEETE
élèves reçus au B E.P.C. 1ère et
2ème session 1952 et 1953,
du 5 mars 1954)
(Satisfaction à votre demande
Tableau des
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Total
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Collège P. Gauguin
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11
18
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Fait partie de Projet de création d'un institut technique central du Pacifique : rapport de l'inspecteur général Charton au ministre, septembre 1952