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Société des

Études

Océaniennes

Société

des Etudes océaniennes
fondée le 1er

janvier 1917

Service des Archives territoriales

vallée de

Tipaerui

B.P.110

Papeete - Tahiti
Polynésie française
tél. (689) 41 96 03

Banque Westpac : 01 20 22 T 21

—

C.C.P. : 834-85-08 Papeete

CONSEIL D'ADMINISTRATION
M. Robert KOENIG

Président

Mlle

Vice-Présidente
Secrétaire

M.

Jeanine LAGUESSE
Raymond PIETRI

M. Yvonnic ALLAIN

Secrétaire-adjoint

M.

Trésorier

Philippe MACHENAUD
M. Jimmy LY

Trésorier-adjoint

ASSESSEURS
Mme Louise PELTZER

M.

Mme Annie SAVOIE

M. Christian BESLU

Mme V. MU-LIEPMANN

M. Michel BAILLEUL

Guy SUE

Bernard SALVAT

membre

correspondant près la Société des Océanistes
MEMBRE D'HONNEUR
M. Bertrand

Société des

JAUNEZ

Études

Océaniennes

BULLETIN
DE LA SOCIETE

DES

ETUDES OCEANIENNES
(POLYNESIE ORIENTALE)
N° 265-266 Tome XXIII N° 3-4

Mars-Juin 1995

SOMMAIRE
Le mot du Président

p.

2

Capitaine ARGOD:
De l'origine des Polynésiens

p.

4

p.

15

p.

31

p.

43

p.

47

p.

68

Société, des Australes et des Cook

p.

80

publications

p.

92

-

Louise PELTZER:
-

La Mort dans la tradition

polynésienne

Hervé DANTON:
Une

petite histoire des énergies dans les E.F.O.
Bengt DANIELSSON:
L'arrivée à Tahiti pendant le Protectorat du premier
bateau suédois et du premier consul de Suède
Raymond Vananga PIETRI:
Papeete de jadis & naguères (2ème partie)
-

-

-

Daniel MARGUERON:

Segalen entre marae et menhirs
Christophe MORHANGE:
Essai de typologie géomorphologique des archipels
-

-

de la

Liste des

1
Société des

Études

Océaniennes

llf

(Je Ja ^eete-Jé (Jeà JJjurJeà- JJcéasiïe/is/el

LE MOT DU PRESIDENT

L'Assemblée générale de la Société des Etudes océaniennes s'est tenue
dans la

grande salle du Service des Archives à Tipaerui le 22 novembre
Conseil d'administration élargi à douze
bureau et son douzième président depuis

1994 pour élire un nouveau
membres ainsi que son vingtième
1917.
La nouvelle équipe
confiance pour atteindre
-

-

remercie tous les membres de la Société qui lui font
les objectifs fixés en Assemblée générale:

faire paraître trois Bulletins par an et, en particulier, préparer
général des auteurs et des articles parus depuis 1917
classement géographique, thématique et chronologique,
réaliser l'inventaire de

ses

un Index
avec un

diverses collections,

fêter en 1997 le quatre-vingtième anniversaire de la Société avec un
timbre postal et une exposition de tableaux et d'ouvrages rares, objets
acquis par ou plus généralement donnés à la Société.

-

En gardant ainsi le
regard fixé sur le passé, nous pouvons constater que le
siège de la Société s'est beaucoup déplacé: si la première réunion a eu lieu le
23 mars 1917 au Palais-Théâtre de
Papeete, elle a disposé à partir du mois
d'octobre de deux pièces au premier
étage de la caserne d'Infanterie coloniale
"avec vérandah sur la façade et couverture en tuiles", à côté du Service de la
Justice. Ce provisoire cesse dès 1935 et, comme l'écrit joliment le Bulletin n° 14,
"Thémis, chassée de la caserne par les militaires, expulse à son tour le Musée
qui fut logé à Mamao dans l'ancienne résidence des Secrétaires généraux". En
mars .1956 la Société effectue un
"déménagement précipité" de l'hôtel de
Mamao, qui doit être démoli pour laisser place à l'hôpital, vers le centre ville,
rue
Bréa-Lagarde, dans l'immeuble Bailly. En mars 1986 la Société effectue un
deuxième déménagement très précipité
et trouve un havre à l'Orstom-Arue.

Depuis le lundi 26

1990 le Service des Archives accueille la S.E.O.
verre et de béton, il suffit de suivre la
vallée de Tipaerui et de
prendre à droite, en face de la limonaderie, la
servitude Alexandre, petite route goudronnée
aux quatre dos d'ânes, jusqu'en
Pour

se

haut et

rendre dans

ce

mars

bâtiment de

jusqu'au bout.

2
Société des

Études

Océaniennes

N° 265-266 Tome XXIII N° 3-4

Le bureau est ouvert tous les
se

fera
Le

un

Mars-Juin 1995

jours ouvrables de 08h à 15h, et la secrétaire
vous guider.

plaisir de vous recevoir et de

prêt des

ouvrages de la S.E.O. suit la règle commune des Archives
une convention signée en octobre 1990: consultation sur
salles du bas, l'une réservée aux chercheurs et aux étudiants,

territoriales, selon

place dans les
l'autre au grand public.
Pour

pouvoir continuer à publier le Bulletin envoyé gratuitement aux 250
institutions
annuelle et

membres résidents, aux 150 membres étrangers et à plus de 50
locales et internationales, le Bureau a dû augmenter la cotisation
l'a fixée à 5.000 F CFP pour 1995.

La S.E.O. siège aux Conseils d'administration de plusieurs Etablissements
publics du Territoire, en particulier du Centre Polynésien des Sciences
Humaines (70% des objets du Musée de Tahiti et des îles ne lui appartiennentils pas?), de l'Office Territorial d'Action culturelle, du Centre des Métiers

d'Art; elle vient de retrouver, à titre d'invitée, la Commission des Monuments
et des Sites qui l'avait quittée en 1991 (n'avait-elle
pas été, pourtant, en 1952, à
l'initiative du classement des 182 marae, meae, tohua, pétroglyphes,
fortification, tombes, monuments, belvédères, cascades, pointes, sur les 193
sites

protégés

en

1995 ?)

Tout cela et bientôt d'autres surprises, un cycle de conférences
par
exemple, témoigneront de la vitalité de la Société des Etudes océaniennes,
grâce à la vôtre,
R.

Koenig

Des gens de qualité nous ont quittés récemment, nous pensons notamment au
capitaine Teai et à sa femme Hélène qui nous avaient si longtemps et si souvent
ouverts les portes de leur maison et de leur bibliothèque, mais nous devons aussi
saluer la mémoire de Renée Heyum, bibliothécaire de Pacific Collection à l'Université de
Hawai'i, une des âmes de la monumentale Bibliographie du P. O'Reilly, bibliophile
avertie et exigeante, à l'extraordinaire mémoire des hommes, des
gravures et des
lettres, amateur d'art et beaucoup plus encore, amie fidèle, malicieuse, attentive et
bonne dont les cendres ont été dispersées le 21 décembre 1994 à la surface du Grand
océan qu'elle aimait.

3
Société des

Études

Océaniennes

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S

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gagné la région Pacifique, 2.041 tonnes sont
importées de Nouvelle-Zélande, soit - 30 %. De même, seules 2.032 tonnes en
1942 et 945 tonnes en 1943. Moitié moins pour une production de phosphates
qui se réduit de seulement 15 % en 1942.
Seule l'arrivée de charbon australien dès l'année 1944 permet la
poursuite de la production de phosphates à Makatea : 7.558 tonnes en 1944,
5.402 tonnes en 1945, 3.090 tonnes en 1946 et 6.528 tonnes en 1947. La
consommation est en fait moins saccadée que les importations en raison de la
En 1941,

la guerre ayant

temporisation que procure un stock-tampon sur

le port de Papeete et à

Makatea.

prix sont cependant fluctuants, 460 F/tonne en 1938, 420 F/tonne
puis 270 F/tonne en 1941 et 1942 pour
retourner encore à F/tonne en 1943, et atteindre 900 F/tonne en 1944,
redescendre à 680 F/tonne en 1946, 720 F/tonne en 1947, 580 F/ tonne en 1948
Les

1939 mais 570 F/tonne en 1940

en

et

grimper à 1.590 F/tonne en 1949. Parallèlement, l'importation de
celle de pétrole lampant

carburants fluctue entre 1937 et 1940, sauf pour
stable autour de 550 m3 par an.

L'importation d'essence décroît de 1.207 m3 en 1940 à 1.040 m3 en 1941.
prix quant à eux grimpent : 970 F/m3 en 1937, 1.490 F/m3 en 1938, 1.800
F/m3 en 1939, 2.070F/m3 en 1940, 2.400 F/m3 en 1941 et 2.930 F/m3 en 1942.
L'importation de gazole croît de 1.319 m3 en 1938 à 1.761 m3 en 1939
pour décroître à 1.329 m3 en 1940. Les prix quant à eux grimpent : 360 F/m3
en 1937, 710 F/m3 en 1938, 800 F/m3 en 1939, 920F/m3 en 1940, 1.070 F/m3
en 1941 et 1.550 F/m3 en 1942 et 2.960 F/m3 en 1944.

Les

La deuxième guerre mondiale se déclare et le président de la
République Albert LEBRUN signe un décret le 20 mai 1939 en matière de
réserves nécessaires

aux

besoins de la défense nationale, utilisables dans

la

remplacement. Ce décret publié au Journal
Officiel des Etablissements Français de l'Océanie du 15 juillet 1939 ainsi que
le rapport en préambule du Président du Conseil et Ministre de la Défense
Nationale et de la Guerre Edouard DALADIER signalent que les « colonies »
devront faire face à leurs besoins propres en carburants, d'une part en raison
du poids de ces carburants sur la balance des paiements et d'autre part en
raison de l'irrégularité en temps de guerre de l'approvisionnement.
Il s'agit là de réserver les matières combustibles afin de les mettre au
service de l'économie de guerre qui s'impose à la métropole comme aux
territoires éloignées en cette période troublée de 1940-1945.

fabrication de carburants de

signe alors un arrêté (arrêté
1939) obligeant la déclaration des stocks de carburants

Le Gouverneur CHASTENET de GERY
n°806 d.n. du 24 août

36
Société des

Études Océaniennes

N° 265-266 Tome XXIII N° 3-4

Mars-Juin 1995

liquides et des huiles de graissage. Cet arrêté ne s'applique pas aux
particuliers mais vise les dépôts de capacité supérieure à 1 m3. La vente reste
libre mais aucun transfert de plus de 100 litres ne saurait être effectué sans
autorisation du chef du service des travaux publics ou du chef de
circonscription administrative ou du chef de poste. En outre les quantités
vendues devront être comptabilisées.
Ainsi, les mesures prises pour contraignantes qu'elles sont ne sont pas
drastiques. Cet arrêté publié le 31 août 1939 soit 6 jours après sa signature par
le Gouverneur provoque cependant un tel vent de panique que les autorités
sont obligés de renforcer rigoureusement la mesure dès le lendemain de cette
publication.
Dès le 1er septembre 1939, le Gouverneur doit signer un nouveau texte
(arrêté n°849 d.n. du 1/9/39) pour étendre l'obligation de déclaration de
stock à tout le monde et descendre le seuil de déclaration à 20 litres. La
déclaration est en outre à renouveler chaque mois.
Il faut imaginer le vent de panique entre la signature du premier arrêté
le Gouverneur le 24 août 1939, sa transmission par le Secrétaire Général à
l'Imprimerie Officielle et la publication au su et au vu de tous le 31 août 1939.
La nouvelle s'est propagée rapidement et chacun s'est précipité sur son bidon
d'essence ou de pétrole lampant afin de compléter sa réserve au seuil des 100

par

litres autorisés

transport.
panique irraisonnée qui se reproduira d'ailleurs pour d'autres
causes mais selon les mêmes effets lors de la crise internationale de l'énergie
en 1973 et lors des grèves dans les dépôts d'hydrocarbures en 1990, prouve
que la 5ème décennie de ce siècle est d'ores et déjà marquée par le sceau des
au

Cette

carburants.

le vent de panique. Ainsi,
n'est possible que sur présentation d'un bon
d'achat délivré par l'autorité administrative. Les prix sont fixés par le chef du
service des travaux publics. Les déplacements des véhicules eux-mêmes sur
La

mesure

de restriction est aussi forte que

l'achat de carburant et d'huile

de

longues distances (on imagine de Papeete à Taravao) sont soumis à une
les exceptions détenant une autorisation

autorisation individuelle sauf

permanente délivrée par
Le

le Gouverneur.

régime de l'économie de guerre est

donc bien établi le 1er septembre

matière de réglementation. Pour ce qui concerne la consommation, il
semble bien qu'elle continue sans souci jusqu'en 1941, soit pendant près de 2
ans, en raison fort probablement du déclenchement plus tardif de la guerre
1939,

en

nipp o-américaine.
37
Société des

Études

Océaniennes

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