B98735210105_247.pdf
- Texte
-
BULLETIN
DE M
SOCIETE
DES ETUDES
OCEKNIENNES
é
N° 247
TOME XX
—
Société des
N° 12 / Juin 1989
Études
Océaniennes
Société des
Études Océaniennes
Fondée
ORSTOM
-
en
1917.
Arue
-
Tahiti.
Polynésie Française.
B.P. 110
-
Tél. 43.98.87
Banque Indosuez 012022 T 21
—
C.C.P. 834-85-08 PAPEETE
CONSEIL D'ADMINISTRATION
M. Paul MOORTGAT
Président
Me Eric LEQUERRE
Mlle Jeanine LAGUESSE
Vice-Président
Secrétaire
M.
Trésorier
Raymond PIETRI
assesseurs
M. Yvonnic ALLAIN
M. Robert KOENIG
Mme Flora DEVATINE
M. Roland SUE
MEMBRES D'HONNEUR
M. Bertrand JAUNEZ
Société des
Études
Océaniennes
BULLETIN
SOCIÉTÉ
DE LA
DES
ÉTUDES OCÉANIENNES
(POLYNÉSIE ORIENTALE)
N° 247
-
TOME XX
N° 12 JUIN 1989
-
SOMMAIRE
Heva
tupapa'u
Spectacle
:
mort : Agnès Rotschi
pour un
Navigation, art et histoire en Polynésie Orientale
:
Anne Lavondès
La
13
propriété déclarée
Les
:
Le Tomite
:
Christine Hangen
Marquises : Pierre et Marie-Noëlle Ottino
L'histoire
1
démographique de Papeete
Recensement de la
population
Publications du R.P. Patrick
en
François Sodter
:
1988
O'Reilly
:
22
29
40
57
Serge Kakou
62
Comptes rendus
Nicolas Bricaire de la Dixmerie
avec un
envoi
au
Christian Genet et Daniel Hervé
Douglas Oliver
:
Dumont d'Urville
Le sauvage de Taïti aux Français ;
:
philosophe ami des
:
sauvages
Pierre Loti, l'enchanteur
Return to Tahiti, Bligh's Second Breadfruit Voyage
:
Voyage pittoresque autour du monde
Société des
Études
Océaniennes
79
80
82
83
1
HEVA
Spectacle
TUPAPA'U
pour un mort
Un des
objets océaniens les plus spectaculaires et fascinants
deuil tahitien porté au
plus étranges, Yheva
tupapa'u (1) et dont environ une vingtaine ont été rapportés entre
la fin du XVIIIème et la première moitié du XIXème siècle. Les
plus beaux exemplaires sont conservés au British Museum de
Londres, au Pitt Rivers Museum d'Oxford, au Royal Albert
Museum à Exeter, à l'Institut fur Vdlkerkunde der Universitât à
Gôttingen, au Museum fur Vdlkerkunde à Berlin, au Bishop
Museum d'Honolulu, au Musée d'Anthropologie et d'Ethnologie à
Florence et au Rijksmuseum voor Volkenkunde à Leyde.
nous soit parvenu est un costume de
cours d'une cérémonie fuhéraire des
qui
LE COSTUME
Ce costume extrêmement complexe ne semble pas avoir été
désigné à Tahiti par un terme vernaculaire, car les Forster père et
fils, qui accompagnèrent James Cook au cours de son second
voyage, le décrivirent en détail, obtinrent la dénomination exacte
de chacune des pièces le composant (J.R. Forster, p. 450, 451) mais
ne
signalèrent pas de nom d'ensemble.
Il
se
•
le ta-oopo
des éléments suivants :
(ta'upoo) : capuchon de tapa ou de natte de feuilles de
compose
(I) heva
:
deuil
;
tupapa'u
:
fantôme, esprit, cadavre.
Société des
Études
Océaniennes
2
pandanus entourant étroitement la tête, retombant sur les épaules
comme une cape et décoré de bandes ou de motifs
triangulaires
collés en tapa rouge, brun ou jaune. Cette coiffure est surmontée
par une couronne de plumes noires et retenue autour des épaules
par une grande quantité de cordelettes en fibres végétales appelées
moyho.
•
le
paraè (parae) : masque facial composé de deux valves
perlière (Pinctada margaritifera) polies, dont l'une est
parfois remplacée par une pièce de mêmes dimensions d'écaillé de
tortue ou de coquillage (Pinna nobilis ?). Une des deux valves, en
général la droite, est percée d'une petite ouverture rectangulaire ou
circulaire ne laissant au porteur qu'une vue limitée. Ce masque est
d'huître
surmonté par :
•
le
pa-téea (pati'a ?) : formé de plusieurs morceaux de nacre, de
coquillage ou d'écaillé de tortue dont l'agencement, variant d'un
exemplaire à l'autre, témoigne toujours d'un grand souci décoratif,
cet élément vertical, pouvant atteindre 30 centimètres de hauteur,
s'orne sur son pourtour de plumes d'oiseau des Tropiques
(Phaeton aethereus) disposées en rayons.
le pa-ooto
hauteur des
•
(pa'utu) : large croissant en bois d'arbre à pain porté à
épaules, peint en noir sur sa surface extérieure et
décoré de cinq nacres polies. Les deux nacres des extrémités sont
bordées de plumes noires et à chaque bout de la planche pendent
de longs glands de plumes noires s'évasant vers le bas et appelés
ôrro-ôrro (oro oro).
•
l'hoopa : couvrant la poitrine et l'estomac, c'est techniquement
l'élément le plus remarquable du costume. Cette sorte de tablier,
cousu au bord inférieur du pa'utu,
se compose de dix à quinze
rangées horizontales de petits rectangles de nacre de 1 à 5 cm de
long, 2 mm de large et 1 mm d'épaisseur soigneusement découpés
pour s'intégrer à l'ensemble et s'adapter à la convexité de la
planche. La hauteur de cet ornement variait probablement en
fonction de la richesse de son ou ses possesseurs. Le plus grand et le
plus beau hoopa connu est conservé au Musée de Wellington ;
rapporté par Cook, il se compose de plus de 3 000 morceaux de
nacre assemblés en dix-neuf
rangées. L'ensemble parae, pati'a,
pa'utu et hoopa était considéré par les Tahitiens comme un de leurs
ornements les plus précieux (2).
(2) Rodriguez (p. 380) signale qu'en 1774-1775
Société des
Études
une nacre
s'échangeait contre
Océaniennes
un
cochon.
3
•
l'ahu aiboo
•
le naoù naoù
•
l'ahu rope
(ahu apu ?) : tiputa en tapa blanc, porté comme un
poncho, renforcé sur l'envers par une natte en feuilles de pandanus
et décoré sur le devant d'une dizaine de rangées verticales de
petites
plaques de coque de noix de coco aux formes très variées. Ce
vêtement est enfilé sur deux autres tiputa plus larges, blancs,
rouges ou bruns.
épaisse corde de tapa et de fibres végétales
torsadés, parfois décorée de petites plumes noires, servant à
resserrer autour du
corps les différents tiputa. Elle est en partie
cachée par un long rectangle de tapa blanc enroulé de façon à ce
que ses extrémités retombent sur les hanches et les jambes.
:
(ahu rupe) : cape en fibres tressées recouverte de
plumes noires. Si l'on est sûr, comme en témoigne son nom (rupe :
pigeon) que ce manteau se compose invariablement de plumes de
pigeon, de même que le pati'a est décoré de plumes de phaéton,
l'identification des autres plumes composant le costume est le
moins incertaine. Ainsi, la couronne surmontant le ta'upu est
décrite tantôt en plumes de coq (Plischke, p. 8), de frégate (Giglioli,
p. 126) ou de pigeon (J.R. Forster, p. 450 ; il signale également la
présence de plumes rouges ou jaunes) ; les plumes bordant Tes
nacres du pa'utu sont tantôt de frégate (Giglioli, p.
126), de pigeon
(J.R. Forster, p. 450) ou de coq (Plischke, p. 6) et la même diversité
apparaît dans les descriptions des oro oro (3). De nombreux
oiseaux étant considérés à Tahiti
comme
l'émanation des Dieux
(Henry, p. 395-399), il conviendrait de pouvoir identifier avec
précision les espèces utilisées car le choix systématique de telle ou
telle plume à tel ou tel emplacement, si cela s'avérait être le cas,
pourrait révéler un symbolisme auquel nous n'avons pas accès dans
l'état actuel de
nos
connaissances.
Les différents éléments composant ce costume semblent
n'avoir été portés qu'ensemble et seulement pendant Yheva
tupapa'u bien que Morrison (p. 93) vit Pomare II revêtu d'un
de plumes noires dans d'autres circonstances.
manteau
L'origine de ce costume n'est fixée par aucune tradition
et, considérée ensemble ou séparément -que ce soit le
masque, la planche de bois, le tablier de nacre ou le tiputa décoré
de coques de noix de coco- aucune de ces pièces n'a d'affinité
technique ou conceptuelle avec d'autres objets océaniens, toutes
témoignent d'un développement local. Cependant on ne peut
connue
un pati'a (FE 5245) qui, outre
entouré d'un mince bourrelet de petites plumes rouges.
(3) Le Musée de Wellington possède
est
Société des
Études
Océaniennes
les plumes de phaéton,
4
omettre
de
signaler
gardant d'en tirer des conclusions
un costume offrant d'étranges
similitudes avec Yhoopa : le costume mortuaire de la Dynastie
chinoise des Hans de l'Ouest (fin llème siècle avant J.-C.).
Réservés aux Empereurs et aux Nobles de très haut rang, ces habits
rarissimes recouvrant entièrement le corps se composent de petites
plaques de jade cousues par des fils d'or, d'argent ou de bronze.
-en se
hâtives- hors du monde océanien
LA MORT ET SES SYMBOLES
En Polynésie, le port d'un élément ou d'un costume symbo¬
lisant le deuil atteint son expression la plus spectaculaire et la plus
élaborée dans ce costume dont le composant principal, la nacre,
semble avoir été à Tahiti le matériau privilégié pour le symboliser.
En effet, Morrison (p. 182) en 1790 et Wilson (p.
décrivent des ornements de deuil de très grand
157) en 1797
prix qui se
composent de morceaux de nacre et d'ongles de morts enfilés sur
des cordelettes de fibre de coco. Et la nacre apparaît également sur
le taumi, pectoral traditionnellement porté par les guerriers mais
utilisé aussi dans des cérémonies funéraires (Morrison, p. 183 ;
Parkinson, p. 118 ; Vivès, t. 2, p. 243).
L'observation attentive de
opposition constante du noir
ces
costumes de
deuil révèle
une
et du blanc,
probablement liée à la
mort. Noirceur de l'écaillé de tortue, du coquillage, de la planche
de bois, du manteau et des glands de plumes et des
disques de
coque de noix de coco qui répond à la blancheur de la nacre, des
plumes de frégate et du tapa de Yahu apu. Ce même contraste
anime la conception du taumi où le noir des plumes de
pigeon
s'oppose au blanc des rondelles de nacre, des dents de requin et des
poils de chien le décorant.
VHEVA
TUPAPA'U DANS SON CONTEXTE
Ce fascinant costume était
porté au cours de la cérémonie
tupapa'u dont il convient pour mieux la comprendre de la
replacer parmi les autres rites funéraires dont elle ne peut se
heva
dissocier. La société tahitienne était très hiérarchisée
et
et
le nombre
l'importance des cérémonies funéraires dépendaient du
rang
du
défunt.
La mort d'un individu était suivie d'une
jours au
pleurer,
se
femmes
et
période de un à quatre
de laquelle sa famille et ses amis se réunissaient pour
lamenter et se livrer à Yotohaa, coutume réservée aux
cours
consistant à
se
taillader la tête et la
Société des
Études
Océaniennes
poitrine à l'aide de
6
dents de requin. Le sang ainsi versé était recueilli sur des
offert à la famille. Si le mort était de haut rang, ces dons
pagnaient de nattes, de plumes
rouges,
de
pousses
étoffes et
s'accom¬
de bananiers
...
Pour les classes inférieures, le corps était enterré sans, autres
formes de cérémonies, mais pour les autres était édifiée une
sépulture provisoire, le fata (autel)
ou
le fare (maison) tupapa'u (4).
Si la mort avait été provoquée par une maladie, un ou
plusieurs prêtres étaient chargés d'en découvrir la cause et d'éviter
la contagion.
Au terme du deuil domestique, le corps était conduit au
de la mer ou au marae où des prières étaient récitées puis il
bord
était
exposé sur son lieu de sépulture. Les femmes se rassemblaient et,
durant deux ou trois jours recommençaient à pleurer et se taillader
et les étoffes imprégnées de sang étaient déposées
sous la bière
contenant le mort. Si celui-ci était un ari'i, son corps était
embaumé et pouvait se conserver plusieurs mois.
Deux
trois jours après l'exposition du cadavre, était
exécuté, matin et/ou soir Yheva tupapa'u. Un homme, ou plusieurs
à tour de rôle, revêtu du costume de deuil prenait la tête d'une
procession composée d'individus appelés neva neva (fou, dérangé)
qui partait du lieu de sépulture et traversait le district dont le
défunt était originaire. Les neva neva, presque nus, le corps peint
de charbon, d'argile blanche ou rouge, étaient armés de massues et
frappaient sauvagement les personnes se trouvant sur leur chemin,
essayant de les retenir jusqu'à l'arrivée du chef deuilleur qui les
blessait alors mortellement avec son paeho, bâton de bois à lame
courbe dont un côté est garni de dents de requin. La population
était prévenue de son apparition grâce aux claquements des tete,
deux valves de nacre polies qu'il utilisait comme des
castagnettes.
Cette cérémonie pouvait être recommencée durant cinq mois mais,
en fait, sa durée
dépendait du rang social du défunt et, partant, du
temps de conservation de son corps.
ou
Quand le mort était un ari'i les populations des districts
voisins, amis ou alliés venaient lui rendre hommage (Rodriguez,
p. 238) et ces manifestations dégénéraient parfois en combats
meurtriers. Puis le corps était transporté dans tous les districts où
sa
famille possédait des terres et, dans chacun, Yotohaa était
renouvelé.
(4) Ces sépultures sont décrites tantôt à proximité de l'habitation du mort (Cook, t. 4,
p. 222 ; Banks, t. 1, p. 289 ; Vancouver, p. 157), tantôt sur le marae (J.R., Forster,
p. 458 ; Henry, p. 288 ; Moerenhout, p. 547). Leur emplacement dépendait
probablement du rang du défunt.
Société des
Études
Océaniennes
7
Après complète décomposition du cadavre, les
os
étaient
familial et le crâne était conservé par la
famille ou caché dans la montagne, pour éviter qu'il ne tombe entre
des mains ennemies.
enterrés dans le
marae
HISTORIQUE
Bien
qu'abondamment décrit et commenté, Yheva tupapa'u,
plus exactement une cérémonie associée au port du costume de
deuil (5), ne fut réellement observé que rarement et durant un laps
ou
de temps assez court.
En
1768, dans le district de Hitiaa Bougainville et ses
assistèrent à une telle cérémonie exécutée probable¬
ari'i car le corps décrit est embaumé (Bougainville,
Nassau-Siegen, p. 53 ; Commerson, p. 48).
compagnons
ment pour un
p.
31
;
En
1769, les Anglais assistèrent, trois soirs de suite, à Pare, à
tupapa'u destiné à une parente de Y ari'i de Fa'aa,
Tupura'ai Tamaiti (Banks, t. 1, p. 288-289, Cook, t. 4, p. 229-233).
heva
un
En 1773, lors du second voyage de Cook, J.R. Forster (p. 462)
vit à Tahaa une cérémonie qu'il ne décrit pas mais signale que le
costume était porté par une femme.
Le 6 Août 1775 meurt Yari'i Vehiatua II. Rodriguez qui assista
cérémonies succédant à ce décès vit le chef d'Atahuru, venu
rendre hommage au mort, portant le masque du costume de deuil
aux
(p. 338). Les Espagnols quittèrent Tahiti le 12 Novembre et avant
départ, ils furent témoins d'une manifestation associée au
costume de deuil exécutée pour Vehiatua II (Corney, t. 2, p. 471).
leur
On peut supposer que
tupapa'u qu'il décrit
Morrison (p. 194) assista à Yheva
séjour à Tahiti meurent les ari'i
car durant son
Tetoofa et Vehiatua III.
En
1798, les missionnaires anglais virent une cérémonie
Teri'irere Temarii (Oliver, t. 1, p. 504).
donnée pour
L'étude de ces récits révèle qu'une description synthétique de
Yheva tupapa'u est limitative car elle ne peut rendre compte de la
multiplicité des réalités. Ainsi, si sa durée et son importance, le
nombre et l'identité de ses participants dépendaient du rang social
que les témoignages soient parfois difficiles
le costume de deuil ait pu être, entièrement ou en partie,
(5) En effet, bien
venant
rendre hommage
à
un
à interpréter, il semblerait que
porté également par des chefs
ari'i décédé.
Société des
Études
Océaniennes
du
défunt, la cérémonie était exécutée différemment selon qu'elle
ou longtemps après la mort. Par ailleurs,
avait lieu immédiatement
ils mettent en évidence
provoquée
une
évolution des coutumes funéraires
partie par le contact occidental -l'utilisation des
cercueils est signalée dès 1789 (Bligh, p. 177)- mais aussi par une
transformation interne de la société tahitienne qui coïncida avec
l'arrivée des Européens.
en
Ainsi, en 1792 meurt, à Pare, l'an'/ de Mo'orea. Vancouver
(t. 1, p. 151-157) décrit très précisément toutes les cérémonies
succédant à ce décès. Son témoignage est important car il introduit
une notion nouvelle de cérémonies
secrètes, cachées, une diffé¬
renciation entre les choses à voir et à ne pas voir. Et en 1798, dans
la cérémonie observée par les missionnaires
anglais, le costume
n'est pas porté, seul est signalée l'utilisation des tete.
Cette transformation
également sensible dans la valeur qui
les Tahitiens. Dans un premier temps,
ils refusent de s'en séparer, quelle que soit la contre-partie
proposée. En 1773, ils acceptent de les échanger contre des plumes
rouges servant à façonner les effigies de leurs Dieux et les insignes
du pouvoir. Dès 1775, sans devenir des objets de commerce, il est
possible d'en acquérir contre des draps et des haches. Et par la
suite, ils sont surtout considérés comme des signes de prestige et de
puissance, des cadeaux nationaux offerts par un roi à un autre
roi (6).
est accordée
au
est
costume par
Au début du XIXème siècle, la cérémonie ne semble
plus avoir
été observée sous une forme ou une autre. Pomare II se convertit
Christianisme en 1815, suivi par la
anciennes coutumes sont abandonnées
passe à Tahiti dans les années 30, décrit
au
majorité des Tahitiens. Les
Fitz-roy (t. 2, p. 522) qui
et
sans l'identifier un costume
deuil, signalant qu'il n'était plus utilisé depuis si longtemps
qu'un Tahitien de trente ans n'en connaissait pas sa fonction.
Néanmoins, Yheva tupapa'u continue à exciter l'imagination des
Occidentaux et donne lieu à des conjectures parfois fantaisistes et
quand il n'est pas décrit comme la manifestation d'une société
secrète, réservée aux seuls initiés (Lesson, p. 406), il est diabolisé
(Henry, p. 299-300 ; Ellis, t. 1, p. 253-254) ou "commercialisé"
(Moerenhout, t. 1, p. 547-548).
de
(6) Ainsi, Pomare offrit, en 1774, un costume au Capitaine Cook, en 1789, deux à Bligh et
en 1791, trois à Vancouver. Cette
progression dont le don est très probablement liée à
l'ascension politique de la famille Pomare.
Société des
Études
Océaniennes
9
ANALYSE DES SOURCES
Comme en ce qui concerne le costume, l'origine de cette
cérémonie n'est hélas pas fixée par la tradition orale et le seul
matériau dont nous disposons pour tenter d'en comprendre le ou
les sens est à puiser dans la littérature ethno-historique. Mais ces
informations sont difficiles à interpréter car, hormis le fait que les
témoignages directs soient rares, elles sont souvent lacunaires ou
profondément imprégnées des préjugés propres à chacun et
nombreux sont ceux qui, consciemment ou non, ont voulu
expliquer par leurs propres systèmes de valeur un symbolisme dont
ils ne possédaient pas les clefs. A cet égard, le témoignage de
Bougainville (p. 111) est exemplaire : "Au reste, il en est à Tahiti
comme partout ailleurs dans le monde, on abuse des coutumes les
plus respectables. Aotourou m'a dit que cet attirail de deuil était
favorable aux rendez-vous intimes, sans doute avec des femmes
aux maris peu complaisants. Les castagnettes, dont les sons très
respectés dispersaient chacun et le voile qui cache le visage, assure
aux amants, secret et impunité".
H EVA
TU PA PA'U
:
SPECTACLE POUR UN MORT
On a prétendu que cette cérémonie renforçait les liens entre le
monde des vivants et celui des morts, que le costume de deuil
symbolisait l'esprit du mort et que les neva neva représentaient une
meute de fantômes ou, qu'inspirés par la douleur, ils étaient
chargés de venger les offenses faites au mort durant son vivant et
de châtier ceux qui ne manifestaient pas suffisamment de respect à
sa dépouille.
Quel qu'en ait été le -ou les- sens originel, à la fin du XVIIIème
peut-être oublié des Tahitiens car J.G. Forster (t. 2,
p. 74) qui obtint des détails très précis sur le déroulement de cette
cérémonie ne put jamais s'en faire expliquer la signification. Ce
silence peut témoigner d'une volonté d'occulter l'information tout
autant que d'un savoir perdu.
siècle il était
Quoi qu'il en soit, Yheva tupapa'u, tel qu'il fut observé par les
Européens, semble avoir été -sans la prétendre profane- une
cérémonie avant tout familiale et plus particulièrement masculine,
peut-être le pendant de la coutume féminine d'auto-mutilation. Il
n'était exécuté que pour les ari'i et les membres, hommes ou
femmes, de leur famille. Plus Yari'i était puissant, plus nombreux
étaient les participants car s'ajoutait aux parents la population. Si
des prêtres y participaient, ce n'était que ponctuellement, ils n'en
étaient pas les ordonnateurs.
Société des
Études
Océaniennes
10
Ce
qui fut donné à voir ressemble singulièrement à un
spectacle un peu formel -contenant sans contenu- tant se dégagent
dans l'exécution de Yheva tupapa'u un goût de la mise en scène et
de l'effet visuel : choix de la semi-pénombre (lever du jour
ou
coucher du soleil) pour lui conférer un caractère
mystérieux et
effrayant ; choix d'un costume spectaculaire sans connotations
anthropomorphes ou zoomorphes ; contraste percutant entre les
neva neva nus, grimés,
gesticulants et le chef deuilleur, splendide
figure hiératique, cheminant lentement à cause du poids et de la
rigidité de son costume mais inexorablement, chaque morceau de
nacre réfléchissant la lumière comme autant de
prismes et le
transformant en une statue métallique, un être de lumière
pres-
qu'inhumain.
Banks (v. 1, p.
heva tupapa'u
288-289) qui participa, en tant que neva neva, à
signale que les Tahitiens demandèrent aux
Anglais l'autorisation de se rendre à proximité de leur Fort, preuve
que le trajet de ces cérémonies, convenu à l'avance, n'était pas tenu
secret, de même qu'étaient connus de tous les moments invariables
de leur exécution. Si les violences censées y être
perpétrées avaient
été effectives -et Banks précise qu'elles n'avaient
rarement, sinon
jamais, lieu (7)- alors les Tahitiens, forts de tous ces rensei¬
gnements, pouvaient ne pas y assister. Leur présence ne peut
s'expliquer qu'en admettant qu'ils étaient en réalité spectateurs
"obligés", participants indispensables à l'exécution de Yheva
tupapa'u. Et l'on peut imaginer que cet étonnant spectacle dans
lequel chaque exécutant tenait un rôle défini à l'avance -les neva
neva étaient
chargés de faire fuir mais en même temps de retenir le
"public", le chef deuilleur devait répandre symboliquement le sang
et les autres devaient mimer la terreur,
voir avant de s'enfuir- était
destiné à l'âme du mort dont les Tahitiens pensaient
qu'elle errait
autour du corps jusqu'à sa
décomposition pour observer les actes
un
des vivants.
Agnès ROTSCHI
Attachée
au
Département Océanie du
Musée de l'Homme.
(7) Banks indique que le seul ordre donné
les Tahitiens présents.
Société des
aux neva neva
Études
dont il fait
Océaniennes
partie est de disperser
11
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A missionary voyage to the Southern Pacific Ocean
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Société des Etudes Océaniennes
13
"NAVIGATION, ART ET HISTOIRE
EN
POLYNÉSIE ORIENTALE"
PAGAIES SCULPTÉES DE RAIVAVAE
ET HERMINETTES
CÉRÉMONIELLES DE MANGAIA
pagaies sculptées des îles Australes comme celle qui se
une vitrine
du^ Museum d'Histoire Naturelle de
Perpignan, comptent parmi les objets polynésiens les plus connus.
Elles sont probablement presque aussi nombreuses à elles seules,
dans nos musées et dans les collections particulières, que tous les
autres objets provenant des îles de la Société et des Australes.
D'autres pièces, tout aussi appréciées des collectionneurs-«t
presque aussi fréquentes, sont des herminettes dites "de cérémonie"
provenant de l'île de Mangaia, aux îles Cook. Elles sont carac¬
térisées par un manche sculpté. Pendant longtemps, il y eut une
certaine confusion sur leur provenance exacte, comme si elles
n'avaient pas toujours été échangées ou achetées dans leurs îles
d'origine. Dans les musées français, on considérait souvent que les
deux types d'objets, à cause de la ressemblance de leurs décors
sculptés, venaient des îles Hervey ou îles Cook. C'est par
comparaison avec d'autres objets de ces îles et d'après les écrits des
missionnaires anglais, qu'ils ont reçu leurs attributions définitives.
Les
trouve
dans
Les collectionneurs et les
muséologues accordent,
pour
la
eux, une grande valeur à ces objets qu'ils
considèrent comme très anciens. Ils pensent en plus qu'ils ont été
utilisés à des fins religieuses ce qui leur donnerait une importance
plupart d'entre
plus grande. Pour beaucoup d'ethnologues, en revanche,
sculptures ont été faites uniquement pour la vente et ces pagaies
seraient que des "curios" un peu plus anciens que les autres. Il
encore
ces
ne
Société des
Études
Océaniennes
14
qu'aujourd'hui encore, nous ne savons pas avec certitude qui
ces pagaies et ces manches d'herminettes
sculptés, où et
quand ; et surtout si, au XVIIIe siècle, ces pièces ont eu réellement
reste
a
fait
des fonctions utilitaires ou rituelles. S'il n'existe pas encore
d'accord sur leur âge et leur fonction tout le monde, au moins,
admire la qualité et la finesse de ces sculptures sur bois. Ces pagaies
herminettes sont si .connues qu'il n'est guère nécessaire de les
décrire. On rappellera cependant qu'il en existe plusieurs types que
l'on peut classer suivant leurs formes et leurs décors.
et ces
1
Pagaie sculptée. Iles Australes. Type à motifs géométriques en losanges.
Type à décor en cercles concentriques : voir le catalogue des objets
du Museum de Perpignan.
2
des
Herminettes à manche sculpté illustrées par John Williams dans
"A Narrative of Missionary
enterprises", 1839, pour montrer l'habileté
sculpteurs de Mangaia,
technique
aux
John Williams n'a fait
îles Cook. Ce
aucune
sont
des herminettes à manche long et droit.
mention des herminettes à
Société des
Études
Océaniennes
large "piédestal".
15
pagaies des îles Australes sont toujours entièrement
de sculptures depuis la poignée, généralement formée
d'une frise circulaire de huit personnages aux visages triangulaires,
jusqu'à la pelle de contour presque ovale et dont les deux faces sont
légèrement dissymétriques. Les motifs décoratifs sont principa¬
lement géométriques et angulaires, constitués d'assemblages de X
et de K qui déterminent des petits carrés, des losanges, etc... On
trouve aussi des séries de petits triangles "en dents de requins" ou
de lignes courbes. La plupart des pagaies sont ornées de ce genre de
Les
recouvertes
motifs. Une autre sorte d'ornementation est faite de cercles
concentriques rehaussés ou non par des indentations triangulaires.
Ces motifs sont moins fréquents et se trouvent presque toujours en
association avec les petits dessins géométriques, mais ils sont
parfois majoritaires, au moins sur la pelle, comme sur la très belle
pagaie du Museum de Perpignan.
Sur les manches d'herminettes de Mangaia, les petits motifs
géométriques dessinés à partir des X ou des K sont les plus
nombreux. On n'y trouve pas de cercles concentriques. Il existe
donc une grande parenté entre les motifs des pagaies et ceux des
herminettes de Mangaia. Et pour la forme, il y a aussi une forte
ressemblance entre les mahches de pagaies et les manches
d'herminettes sculptés quand ces derniers sont du premier type et
sont formés d'un long cylindre. Le deuxième type d'herminette est
plus rare. Il a été appelé "à piédestal" parce que le manche,
cylindrique ou de section carrée, s'élargit vers la base et peut tenir
debout sur de nombreux petits pieds. Ces constructions avec
piédestal ont une particularité qu'on ne retrouve sur aucun autre
objet polynésien parvenu jusqu'à nous, sauf quelques très beaux
tambours des îles Australes : elles sont en partie creuses et des
sortes de "fenêtres" sont découpées en rangées régulières tout
autour de la paroi.
rien de la préhistoire de ces objets. Une
pagaie a été trouvée dans un marécage à Tupuai, mais c'était
encore une ébauche et elle n'avait pas de sculptures. En 1769, le
Nous
ne savons encore
Capitaine Cook était passé à Rurutu et il avait aperçu Tupuai en
1777. Nous savons par lui et par James Morrison un des mutinés
de la Bounty, que les pirogues de Tupuai étaient particulièrement
belles et d'exécution soignée : l'avant portait une sorte de cheville
sculptée pour la fixation d'une figure rapportée et l'arrière était
élégamment relevé et tout sculpté. Ces pirogues ressemblaient
beaucoup à celles des îles Cook, notamment les pirogues de
Mangaia et de Manihiki. En revanche, au XVIIle siècle, personne
Société des
Études Océaniennes
16
n'a fait de remarques sur
les pagaies de ces îles : seule leur forme a
précision. La seule pagaie des Australes rapportée
par le Capitaine Cook provenait de Rurutu. Elle a été perdue et il
n'en reste qu'un dessin. Il montre que si cette pagaie était
sculptée,
ce n'était que très discrètement, sur la
pelle. Alors qu'en NouvelleZélande, à cette époque, il existait des pagaies sculptées ou très
joliment peintes en rouge et blanc. A Tahiti, seule la poignée était
sculptée comme celle des pilons, probablement pour les pagaies
appartenant à des chefs.
été décrite
avec
Il faut attendre les années 1820 pour que
les pagaies sculptées
soient mentionnées et dessinées. Les missionnaires signalent qu'à
Raivavae, elles ont
eadeaux
aux
une
grande valeur et sont données comme
échangées contre des biens
visiteurs de marque ou
3
Herminette à manche sculpté en "piédestal". Mangaia. Iles Cook. On
remarque autour
des "fenêtres" des
sculptures
en
Société des
chevrons
Études
assez
typiques de l'art tahitien.
Océaniennes
17
importés. C'est à LEJEUNE, l'artiste du voyage de la Coquille, en
1823, que nous devons les premiers dessins de ces objets qui servent
de marques de prestige aux chefs de Tahiti. Un des lieutenants du
Blossom a aussi recueilli une pagaie à la même époque : elle se
trouve en Angleterre, au Musée d'Exeter. On sait que les habitants
de Raivavae qui étaient très nombreux et qui avaient peuplé l'île de
Tupuai, furent décimés dans les années 1820 par de très sérieuses
épidémies. Il est probable aussi que certains d'entre eux s'étaient
installés à Tahiti, car jusqu'en 1840, on trouvait des pagaies des
Australes aux îles de la Société et jusqu'aux Tuamotu. En 1846,
une pagaie à manche carré fut encore trouvée à Rimatara, aux
Australes, mais il semble bien qu'après 1850 ces objets étaient
devenus rares ou introuvables. L'histoire connue des pagaies de
Raivavae est finalement très courte et ne couvre qu'une trentaine
d'années.
Mais
revanche,
qu'à l'époque des voyages du
Capitaine Cook, les habitants des Australes avaient des tatouages
en forme de cercles concentriques avec des indentations. Ce type de
tatouages était connu aussi aux îles de la Société au début du XIXe
siècle et jusque dans les années 1840. Les tatouages ont été très tôt
interdits par les missionnaires, ce qui ne veut pas dire que les motifs
n'en aient pas été conservés sur d'autres supports que la peau,
comme le tapa, ou des pagaies peintes et sculptées. Ces pagaies
existaient aussi aux îles Cook, à Mangaia et des relevés de motifs
de tatouages circulaires et de motifs peints sur les pagaies montrent
de grandes similitudes.
en
nous savons
L'histoire révèle
qu'il existait en Polynésie une tradition des
sculptées,
probablement antérieure au XVIIIe
pagaies peintes et
siècle, mais il est possible que nous ne connaissions jamais leurs
fonctions exactes. Beaucoup d'hypothèses ont été formulées sur ce
thème, mais toutes restent des conjectures. Nous savons cependant
que la circulation des biens entre les îles de la Société, les Australes,
les îles Cook et les Tuamotu était plus intense qu'on ne le croyait
jusqu'à maintenant et que, d'autre part, des pagaies et des mâts
étaient dressés dans les lieux de cultes, aux îles de la Société et aux
les
sait pas, en
détail, comment étaient ces objets, ni
pirogues sacrées destinées à transporter les représentations
Australes. On
d'ancêtres
ou
ne
de divinités. Ces dernières servaient aussi à recevoir
les corps des vaincus, tués dans les combats navals. Enfin le jeune
fils d'un chef principal y voyageait avant son investiture, car sa
était extrêmement sacrée et aurait rendu inutilisable
embarcation. Ces quelques arguments plaident en
d'une fonction rituelle ou sacrée de ces pagaies, avant
personne
toute
faveur
autre
Société des
Études
Océaniennes
18
l'influence des missionnaires. Mais nous ne saurons probablement
jamais si elles étaient vraiment décorées, et comment, et si elles ne
faisaient pas tout simplement partie des objets de prestige plus ou
moins décorés que les chefs échangeaient ou se transmettaient en
héritage. On peut être à peu près sûr, au moins, que les pagaies
avaient une relation directe ou indirecte avec les pirogues
et la
navigation.
Pour les herminettes à manche sculpté de
Mangaia, cette
relation est moins évidente et leur histoire est encore plus
lacunaire. Nous savons par un informateur du
Capitaine Cook que
de très belles herminettes provenant de l'île de Raivavae arrivaient
jusqu'à Raiatea,
aux îles de la Société. (J.R. Forster : Observa¬
tions, 522). Mais ce renseignement trop imprécis n'a pas retenu
l'attention des nombreux auteurs qui se sont intéressés à cette
question. Il faut dire qu'une autre information, beaucoup plus
récente puisqu'elle date de 1834, est donnée avec une assurance et
une autorité suffisantes
pour emporter l'adhésion. D'après le
missionnaire John Williams, au tout début de la christianisation
des îles Cook, les habitants de Mangaia
fabriquaient des
herminettes avec des manches merveilleusement sculptés. Et il
montre, sur une illustration, deux exemples avec des manches
4
Rassemblement des pirogues de guerre à Arue en 1774. Gravure de W. Woollett
d'après
un
et
dessin de Hodges. Atlas de Cook, 1777. On
distingue les ti'i sculptés à la proue
à la poupe, et, à l'avant de la grande
pirogue double, la plate-forme sur laquelle
se tiennent les chefs de
guerre et les tahu'a.
Société des
Études
Océaniennes
19
sans "piédestal". La fabrication de ces objets pour la vente
duré au moins un siècle, puisqu'en 1929 l'ethnologue Peter
longs,
aura
Buck Te Rangi Hiroa avait observé qu'un sculpteur de Mangaia en
faisait encore. Nous ne savons pas quelle part les missionnaires ont
pris dans le commerce de ces objets. D'après P. Buck les pièces les
plus décorées auraient été sculptées uniquement pour la vente,
mais elles dériveraient probablement des anciennes herminettes de
travail, peu décorées, qui étaient la propriété des chefs. Il ne nie pas
toutefois que certains de ces objets aient pu avoir autrefois une
fonction rituelle et il cite l'exemple des artisans, bâtisseurs de
maisons ou constructeurs de pirogues qui "endormaient" ou
"réveillaient" leurs herminettes avant d'abattre des arbres et de
faire des planches. Il pense que les herminettes à piédestal seraient
plus récentes que les autres. On peut se demander maintenant si
elles correspondent tout à fait à la même tradition et si ce n'est pas
sur les pirogues elles-mêmes qu'il faut chercher les réponses à
quelques énigmes. On a tendance à oublier, encore aujourd'hui, ce
qui correspondait à une certaine tradition guerrière chez le^
anciens Polynésiens, mais aussi tout, ou presque, de ce qui se
rapportait à la technologie des grandes pirogues et à l'art de la
navigation. Il est vrai que déjà au moment des voyages de Cook, les
très grandes pirogues commençaient à tomber en désuétude, au
moins à Tahiti. Mais aux îles Sous-le-Vent, et en particulier à
Raiatea, on fabriquait encore de très belles pirogues de voyage ou
de guerre. On sait qu'au cours de leur deuxième voyage dans le
Pacifique, Cook et ses compagnons ont pu observer à plusieurs
reprises des parades navales impeccables ou des préparatifs de
combat avec 160 grandes pirogues doubles parfaitement alignées et
plus de 300 pirogues d'accompagnement diversement décorées. Les'
pirogues des îles Sous-le-Vent avaient de hautes proues relevées en
courbes élégantes parfois avec des terminaisons fourchues.
D'autres avaient l'avant et surtout la poupe
surmontés de poteaux
sculptés et de représentations humaines appelées ti'i. La plate¬
forme qui supportait les guerriers en armes, revêtus de leurs plus
beaux ornements, reposait sur des piliers qui étaient sculptés eux
aussi d'après les descriptions anciennes, beaucoup de ces poteaux
étaient sculptés "à jour" et des guirlandes de plumes noires,
blanches et rouges étaient fixées aux interstices. Sur le plan d'une
de ces pirogues de guerre, qui n'a malheureusement pas été décrite
en détail, on distingue un peu les sculptures géométriques des
poteaux qui supportent la plate-forme de combat. L'artiste
anonyme qui a fait le dessin a laissé quelques notes. Il désigne la
plate-forme à l'avant de la pirogue pour les chefs et les guerriers et
au-dessous, pour la supporter, les piliers qui sont placés sur la
Société des
Études
Océaniennes
20
plate-forme inférieure qui réunit les deux coques. Ces piliers, dit-il,
étaient décorés de motifs en chevrons, et ils étaient creusés à
l'intérieur. Sur le dessin, on distingue bien qu'à leur extrémité
supérieure, ils se terminent par une partie convexe en forme de
dôme, qu'on ne voit guère sur d'autres objets, à l'exception des
herminettes à piédestal de Mangaia, qui, avec leurs motifs en
chevrons, étaient peut-être tout simplement de Tahiti.
Pour que ces
détails paraissent plus convaincants, il faut
qu'en Polynésie les chefs montraient peu de marques
extérieures de richesse et de pouvoir. Ils n'avaient ni couronnes ni
palais. Mais être capable de réunir les pirogues de plusieurs
savoir
H
,
t.
J
U ~ ' TT
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LL.JI°
U
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TT
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Om
/tfçTwo tu tiic l'lan;thcir Distance betngfrom out te Cuts
tasb 'd together with Stnnct made c/ (vera Sut fia/s.
5
Plan d'une
du
pirogue de
tahitienne relevé durant le deuxième voyage
Capitaine Cook. Détails des poteaux sculptés qui supportent la plate-forme de combat
(face et profil). Ces piliers étaient creusés et décorés de motifs en chevrons.
guerre
Société des
Études
Océaniennes
21
districts, chaque division ayant ses marques en tapa de couleur et
ses
sculptures tribales, devait représenter pour un chef la plus belle
démonstration de puissance. Aux îles de la Société, les pirogues,
avec leurs ornements et tout leur
apparat, étaient ce que la
civilisation polynésienne pouvait montrer de mieux, pas seulement
en apparence, mais comme une réalité
profonde. Les Polynésiens
étaient restés au XVIIle siècle des navigateurs émérites, même si
nous ne savons presque rien de leur science dans ce domaine. Les
missionnaires n'étaient pas des marins et les grandes pirogues de
guerre avaient à peu près disparu quand ils commencèrent à
étudier la culture polynésienne. Le missionnaire William Ellis dit
n'en avoir vu qu'une seule en bien des années de séjour.
C'est donc dans les
légendes et les mythes qu'il faut rechercher
opération compliquée qu'était la construction
d'une pirogue, depuis les dons en nature qu'il fallait faire aux
propriétaires de l'intérieur pour avoir l'autorisation de choisir et de
couper de beaux arbres, les offrandes aux esprits de la montagne,
jusqu'au travail d'abattage, de façonnage de la coque et des
planches, la descente jusqu'au bout de la mer par des sentiers
périlleux, le tout exécuté sous la direction de spécialistes à la fois
experts en construction et en divination, lecture des présages ou
amadouement des puissance^ supérieures, ancêtres divinisés ou
dieux. Chaque expert avait sa part de travail et ses secrets de
fabrications. Ces artisans étaient très respectés. Ils portaient des
tatouages qui commémoraient peut-être des exploits passés,
mythiques ou historiques, ou racontaient leurs propres mérites.
Mais on dit que les peuples sans écriture n'ont pas d'histoire. Les
objets qui sont parvenus jusqu'à nous, avec leurs signes et leurs
antiques symboles, n'en sont pas moins les témoins d'une histoire
muette. Il ne faut pas les regarder comme de simples curios, mais
comme des œuvres d'art, bien sûr, et aussi des messages venus du
fond des âges, car c'est probablement sur ces objets portables et
facilement négociables qu'ont été transférées en partie les
des détails
sur
cette
connaissances ancestrales et l'habileté des anciens artisans
polynésiens.
Anne LavondÈS
Ingénieur de recherche de l'ORSTOM
Docteur en Ethnologie
Société des
Études
Océaniennes
22
LA
PROPRIÉTÉ DÉCLARÉE
:
LE TOMITE
Notre précédent article* a situé dans son contexte social la
notion traditionnelle de propriété qui, pour chaque membre du ati,
n'est autre que le droit d'user de terres inaliénables.
Alors que la propriété dans la société polynésienne est, nous
l'avons vu, communautaire et hors commerce, qu'elle se perd par le
non-usage et que la seule descendance n'y donne pas accès, un
fondamental va s'instaurer qui permet de comprendre
contresens
cette
"peur pour les terres" et l'immense défiance instinctive à
l'égard de l'appareil juridique, dont nous ressentons encore les
effets. Cette défiance tient pour l'essentiel au fait
que si la tradition
polynésienne comme le droit français reconnaissent l'usage, la
présence, la résidence -la prescription trentenaire- comme droit
d'accès aux terres, en revanche, le droit français "donne des terres à
manger" à des individus qui depuis fort longtemps ne résident plus.
Inutile de préciser que depuis quelques 144 ans de pratique du code
civil très nombreux sont ceux qui ont compris comment en retirer
le meilleur profit et bien évidemment aux
dépens des autres
membres du ati.
Ainsi, profitant de
cette double confusion relative "à la
distinction des droits réels
et potentiels et des droits de
propriété et
les éléments les plus détachés de la tradition, se
sont empressés en
produisant des titres de revendication tomite
(appuyés en bonne et due forme sur des généalogies vérifiées en
justice) de se faire reconnaître dans toutes les lignes toutes les
de
*
simple
usage,
B.S.E.O. N" 246
-
Mars
1989.
Société des
Études
Océaniennes
23
propriétés auxquelles ils pouvaient prétendre en vertu de leur seule
descendance (on peut remarquer qu'ils ignorent en même temps
par là, le principe restrictif des trois sangs qui a pour effet de
limiter les revendications aux patrimoines des grands parents)" (1).
Donc, après avoir, dans notre précédent article, donné un
de la valeur sociale de la terre, il convient maintenant
aperçu
d'examiner les conditions
valeur économique.
LE CONTEXTE
juridiques de
son
glissement
vers une
JURIDIQUE
L'application du code civil et autres codes
...
prèmière instance et le conseil d'appel
appliqueront les lois civiles françaises (c'est-à-dire le code civil)
modifiées soit par des ordonnances royales, soit par des arrêtés
locaux, soit par les usages du pays".
"Les tribunaux de
Tel est le contenu de l'article 5 de l'ordonnance
royale
justice aux îles Marquises et les
pouvoirs spéciaux du gouverneur, datée du 28 avril 1843.
concernant
l'administration de la
avec le Régent Paraïta, cette ordonnance est
îles de la Société le 13 avril 1845 par arrêté n° 49.
Suivent trois arrêtés nos 50, 51 et 52 qui créent la justice de paix, le
tribunal de première instance, soit en tribunal civil soit en tribunal
de police correctionnelle, la cour d'appel. Ils fixent la composition
De concert
étendue
de
ces
aux
différentes instances
qui sont chargées d'appliquer le code
civil, le code de procédure civil, le code de commerce, le code pénal
d'instruction criminel.
et le code
précisé que "dans les causes mixtes, c'est-à-dire
indigènes seront engagés avec ceux des Français
ou des étrangers, la composition des tribunaux sera modifiée de la
manière suivante : si l'affaire est portée devant la cour d'appel, par
l'adjonction du Régent et du Président de la Haute Cour indigène ;
Si l'affaire est de la compétence du tribunal de première instance,
par l'adjonction de deux "raatira fenua" (juges de district) nommés
par le Régent et agréés par le commissaire du Roi ;
S'il s'agit d'une affaire de justice de paix, par l'adjonction du juge
tahitien de Papeete au juge de "paix" (2).
Il est
en
outre
où les intérêts des
complétés les 20 et 22 avril 1850
Ces textes modifiés et
(1) Ottino, Rungiruu, Edt. Cujas,
(2) B.O. 1845,
p.
1972,
p.
442.
38 à 45.
Société des
Études
Océaniennes
24
prennent le titre de "Code de Procédure du Protectorat à Taiti" (3).
...
Le
Confirmée par
le premier statut du territoire.
premier statut du Territoire intitulé
:
"Convention du 5
août 1847 entre la Reine et le commissaire du Roi des
Français"
portant organisation des îles de la Société dispose dans son article
29 : "Toutes les lois publiées en 1842 (ce sont les lois codifiées ou
Code
Pomare) n'ont pas été abrogées par celles de 1845, ou
auxquelles ces dernières n'ont apporté aucune modification,
continuent à être en vigueur, aussi bien que la décision prise
par le
commissaire du Roi antérieurement à cette époque. Ont également
force de loi tous les arrêtés qui ont été pris de concert entre le
commissajre du Roi et le Régent Paraïta".
Ceci concerne donc les arrêtés du 13 avril 1845 et fait entrer le
"Code de Procédure du Protectorat à Taïti" dans l'ordonnance
juridique local.
Ce statut constitue la loi XXIII du Code Pomare de 1848,
B.O. 1847-1849, p. 75.
Ainsi, le code civil s'applique dès 1843 aux îles Marquises, dès
aux îles de la Société c'est-à-dire :
Tahiti, Moorea, Meetia,
Tetiaroa, les Tuamotu : Anaa, Kaukura, Makatea. Et l'on
comprend mieux que la Haute Cour tahitienne y fasse référence én
1866 dans un arrêt interdisant toute appropriation des lagons à
propos d'une contestation de Tomite entre deux familles, alors que
c'est un arrêté du 27 mars 1874 qui servait de référence
pour dater
l'application du code civil. Cet arrêté (B.O. 1874, p. 141),
promulgue, "en tant que besoin est", tout un ensemble de textes :
codes, lois, décrets, ordonnances métropolitains et les textes
locaux déjà publiés en leur temps. Ceci laisse donc à penser
que la
formule "en tant que besoin est" n'est pas une figure de
style et qu'il
s'agit avant tout de lister l'ensemble des textes constituant l'ordre
juridique applicable. J'en veux pour preuve que parmi cette liste,
figurent l'arrêté du 13 avril 1845 et l'arrêté du 10 octobre 1852 qui
promulgue le décret du 27 mars 1852 par lequel Napoléon III
ordonnait que le Code Civil reprît sa dénomination de Code
1845
Napoléon.
L'ENREGISTREMENT DES TERRES
Si l'on en juge par le nombre de textes
réglementaires
imposant la déclaration des propriétés, l'affaire n'a pas dû être
(3) B.O. 1850,
p.
26 à 35.
Société des
Études
Océaniennes
25
aisée ; l'administration elle-même a hésité sur le mode
a commencé par la constatation des droits de
tout
à adopter et
propriété
a
posteriori.
La
propriété individuelle
posteriori
a
Le premier arrêté date du 26 janvier 1844. Il soumet à
autorisation du Gouverneur, commissaire du Roi, les ventes,
cessions, donations, locations d'immeuble, le Gouverneur se
réservant le droit de s'opposer à la vente ou d'exercer un droit de
préemption, tandis que c'est le juge du district du lieu de situation
du bien qui atteste que la propriété vendue appartenait bien au
vendeur (B.O. 1845-1847, p. 10).
définit, dans un texte plus
complet de 38 articles, les règles du jeu en cette matière et complète
les principes posés par le précédent en assurant la publicité de la
vente, location, donation, par des affiches apposées pendant dix
jours à Papeete et au lieu de situation du bien. La propriété est
également constatée a posteriori par le juge du district et plus
intéressant, les droits des indivisaires sont réservés. Le titre IV de
Un autre arrêté du 13 octobre 1845
intitulé "Réserve
cet arrêté est
connus,
lorsqu'il n'y
"Article 26.
:
a pas ep
en
faveur des ayants-droits non
de jugement".
La vente et la location d'un immeuble ne
pourront être définitives qu'après une location préalable de quatre
années, afin que, s'il se présentait une personne élevant des
prétentions, elle put faire valoir ses droits. Les ventes et locations
auront leur plein et effet face à l'expiration des quatre années de
location, sans qu'il y ait besoin d'un nouveau contrat.
Article 27.
:
Si,
pendant
ces quatre
années de location,
personne élève des prétentions sur la propriété, elle sera
les faire valoir et s'adressera à cet effet au juge du district.
suivra
son
Mais
au
cours..." (B.O.
ce
moment
1845-1847,
p.
une
admise à
L'affaire
58 à 63).
type de procédure constatant les droits de propriété
où ils étaient transférés ne pouvait autoriser un
inventaire complet des propriétaires dans les îles de la Société,
aussi l'idée vînt-elle d'un système déclaratif de propriété.
La
propriété déclarée
L'arrêté n° 118 du 13
septembre 1847 impose la déclaration
pour les citoyens français et les étrangers. Cette
déclaration était assortie de la certification du juge du district du
lieu de "situation du bien et soumise à l'enregistrement au bureau du
des
propriétés
Société des
Études Océaniennes
26
Trésor et
au
versement
d'un droit
La loi tahitienne du 24
(B.O. 1845-1847,
p.
153 à 155).
1852
impose le système déclaratif
pouvoir vous
proposer une loi qui assurât la propriété et qui mît fin à ces éternels
procès de terres qui désolent les familles. Cette loi est celle qui
ordonne l'enregistrement des terres. Mais je ne dois pas vous
dissimuler, pour assurer son exécution il faut au moins deux ans
d'efforts constants de la part de celui qui dirigera les affaires ; j'ai
mars
natifs des îles de la Société
aux
donc dû laisser cette tâche à
:
mes
"J'aurais voulu
successeurs, me contentant
de
poser la première pierre de cet édifice destiné, par la suite, à assurer
les droits et les propriétés de chacun" (Discours d'ouverture du
Commissaire de la République Bonard à la session de mars
l'Assemblée Législative, B.O. 1851-1852, p. 320 à 324).
1852 de
L'article premier précise son ambition :
d'un cadastre régulier dans les terres
"Jusqu'à l'établisse¬
du Protectorat, les
propriétés immobilières seront inscrites sur un registre public.
L'inscription fera connaître le nom, les limites et la contenance
approximative des terres inscrites".
ment
La déclaration de propriété se fait dans une assemblée de
district convoquée, au moins un mois à l'avance et devant une
commission de cinq membres comprenant :
-
"le Toohitu de la subdivision territoriale dont le district fait
partie, président
-
-
-
-
;
le chef du district ;
le juge du district ;
le
plus ancien huiraatira du district ;
Darling, interprète du gouvernement, secrétaire du gouver¬
nement
et
conservateur
responsable du registre public"
(article 3).
M.
terre
Si la déclaration est agréée par l'assemblée, l'inscription de la
se fait immédiatement, si elle est contestée l'inscription est
ajournée jusqu'au prononcé des tribunaux. Le registre public est
tenu en tahitien par le secrétaire de la commission, une copie en
langue française est déposée au bureau du directeur des Domaines
à Papeete. Un droit de trois francs est versé pour la première
déclaration de terre, les déclarations suivantes du même individu
s'effectueront à moitié prix.
Mais cette loi n'a pas
visiblement atteint l'objectif fixé puisque
propriétaires dans les districts de Papeete, Faaa, Arue,
Paea, Papara, Mataiea et Papeari se sont déclarés (les districts
proches de Papeete de par l'influence de l'administration et les
districts proches de Papara de par l'influence du chef Tati,
seuls les
Société des
Études
Océaniennes
27
président de l'assemblée législative). Aussi bien, un arrêté du 30
avril 1857 (B.O. 1857, p. 162) témoigne du peu d'empressement des
populations à satisfaire aux obligations de la loi du 24 mars 1852 :
"à dater du 1er juin 1857 l'inscription des terrains sera reprise
simultanément dans tous les districts" (Article 1er).
La procédure est du même type que celle instaurée précédem¬
ment, toutefois les propriétaires devront planter des piquets et
bornes pour déterminer la forme et l'étendue de leur terrain avant
de se présenter devant le conseil de district assemblé qui dresse
procès-verbal de la déclaration de propriété. La déclaration est
publiée dans le "Vea".
Trois mois après, la propriété est inscrite dans le registre
public d'inscription. Enfin, "lorsque l'inscription des terrains sera
terminée dans tous les districts, une commission, composée du juge
de paix et de quatre "Toohitu", fera une tournée dans tous les
districts pour faire le relevé des registres d'inscriptions et juger sans
appel les contestations qui n'auraient pas pu être réglées par le
district..." (Article 4).
Comment l'auraient-elles pu
? De querelles de limite comme le
rapporte Moerenhout en 1835 dans Voyage aux îles du grand
océan, elles deviennent des Querelles d'appropriation. La valeur
symbolique de la terre est telle que nul ne veut abandonner ses
parcelle. Mais aussi sa valeur économique quand la
plantée de taro, d'arbres fruitiers ; ces aménagements
sont la propriété exclusive de leur auteur et comme le note Allan
Hanson (4), "quelque soit leur emplacement, et que celui-ci
possède ou non la terre "fenua" sur laquelle ils se trouvent". Le
planteur s'en déclarera propriétaire.
droits
sur une
terre a été
Ainsi, par l'établissement des Tomite il est créé une propriété
individuelle, propriété pleine et entière qui n'est reconnue dans la
tradition polynésienne "que fictivement à des individus morts qui,
eux-mêmes, de leur vivant, ont toujours ignoré l'étendue réelle de
leurs droits. Cela signifie qu'à l'exception des fatu tomite, non
indivisaires qui, pour se conformer aux exigences du droit français,
ont dû revendiquer une fraction des terres indivises à titre
personnel, la propriété réelle n'existe jamais du vivant des
personnes
qui pourraient
y
prétendre
;
aussi longtemps qu'elles
vie, elle n'est reconnue qu'à des corporations ne leur
laissant que des droits d'usage" (Ottino, page 405).
sont
en
(4) RAPA, Société des océanistes, n° 33, Paris 1974.
Société des
Études
Océaniennes
28
conditions la création d'une
propriété individuelle ne
faire sans heurt : non seulement déclarer la propriété
d'un usage a conduit quelquefois à des incongruités (tomite de la
montagne au lagon, sur les trous à thon ou les pêcheries) mais en
outre, la mesure des terres en pas, en brasses et multiple de brasses
donne des résultats cocasses qu'a relevé Ottino : "Pour trois îlots de
Rangiroa, la superficie résultant de l'addition des superficies des
parcelles décrites par les tomite, dépasse de moitié la superficie des
îlots et de leur support récifal" (p. 48).
Dans
pouvait
ces
pas se
Christine Hangen
Société des
Études
Océaniennes
29
LES
MARQUISES
Bref aperçu d'une ancienne société polynésienne. Sa
conception des aménagements de l'espace grâce aux
données de l'archéologie et de la littérature.
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE L'ARCHIPEL
L'archipel des îles Marquises est composé d'une douzaine
répartis, sur 350 km, en deux groupes nord-ouest et
sud-est, séparés par une distarice maritime de 111 km. Les îles sont
en général petites, Ua Pou par exemple fait 15 km de long sur
10 km de large, sa superficie est de 105 km2. La surface totale des
terres émergées de l'archipel est quant à elle de 1 300 km2, mais le
relief rend inhabitable de nombreuses parties des îles.
d'îles et d'îlots
Six îles sont actuellement habitées, il s'agit, pour le groupe
nord, de Nuku Hiva, Ua Huka, Ua Pou et, pour le groupe sud, de
Hiva Oa, Tahuata et Fatu Hiva. D'au moins 20 000 habitants aux
temps des premiers contacts, la population chuta à 2 000 dans les
années 20-30 de notre siècle pour lentement se relever et atteindre
7 500 habitants à la fin des années 80.
Dans la partie centrale de la Polynésie orientale, et près de
l'équateur, cet archipel est l'un des plus isolés du globe. Ceci ne
l'empêcha pas d'être découvert par les Polynésiens quelques siècles
avant J.-C., puis redécouvert par les Européens à la fin du XVIème
siècle. Cet isolement, par rapport aux îles et continents est extrême.
Les terres les plus proches sont les atolls les plus septentrionaux
des Tuamotu, à 450 kms ; les îles de la Ligne, plus au nord, et
Tahiti, au sud, sont à environ 1 000 kms. L'île de Pâques est à
3 000 kms et les Hawaii à 3 500 kms. Le continent américain quant
à lui est à 5 000 et 6 000 kms pour respectivement les côtes basses
de Californie et celles de
l'Équateur.
Société des
Études
Océaniennes
30
Cet isolement se traduit par un endémisme relativement
important de la flore et de la faune ; cette dernière est, comme sur
la plupart des îles polynésiennes, relativement pauvre. En ce qui
concerne les animaux terrestres, les Polynésiens
y apportèrent le
porc, le chien et le poulet. La faune marine est quant à elle
abondante et constitue l'essentiel de la nourriture carnée des
Marquises
avec,
bien sûr, quelques oiseaux.
L'alimentation des Marquises était en fait essentiellement
végétarienne et les espèces locales ou importées étaient judi¬
cieusement utilisées. Le fruit de l'arbre à pain constituait la
nourriture de base, venait ensuite les taros et divers types de
bananes pour ne citer que l'essentiel. D'autres végétaux offraient
tout ce qui était nécessaire à l'existence des habitants :
plantes
médicinales, fibres, écorces pour les "étoffes" de tapa, bois de
construction, etc...
L'archipel des Marquises supportait une couverture forestière
qui fut bien entamée par les pratiques d'aménagement de l'espace,
l'horticulture et les guerres
et surtout, aux temps européens, par
l'introduction d'herbivores qui transformèrent de vastes espaces en
véritables déserts. Cette forêt était en effet fragile.
...
L'archipel se trouve dans la zone équatoriale (138 à 140° long,
ouest, 7 à 10° lat. sud), mais une zone équatoriale sèche. Le régime
des pluies y est également très irrégulier et des sécheresses
récurrentes provoquèrent des famines parfois sévères qui eurent
sans doute des répercussions sur les pratiques alimentaires des
Marquisiens et même, probablement sur leurs émigrations et
départs pour coloniser, connaître et reconnaître des terres
nouvelles.
Les précipitations oscillent entre 1 et 3 mètres en moyenne,
mais les variations locales sont importantes en fonction de la
latitude, de l'altitude et du type d'île : basse et plate ou
montagneuse et élevée, en fonction également de l'orientation aux
alizés de l'est porteurs d'eau. Les côtes ouest sont peu arrosées et
leurs cours d'eau souvent intermittents, contrairement à ceux,
mieux alimentés des côtes est. Les alizés, en soufflant du nord-est,
est et sud-est selon les saisons, rendent toutefois les côtes orientales
des îles particulièrement difficiles à aborder. Les vagues y battent
en
effet constamment et les baies abritées y sont rares.
Un autre trait
caractéristique des Marquises tient en effet à sa
géomorphologie. Les îles sont volcaniques et jeunes : Eiao fut créée
il y a 6,3 millions d'années et Fatu Hiva, au sud, il y a 1,2 millions
d'années.
Société des
Études
Océaniennes
31
L'érosion alliée aux phénomènes volcaniques y a découpé un
relief très accentué. Les vallées semblent enchâssées dans des
versants
particulièrement abruptes et les crêtes qui les séparent
constituent souvent des barrières difficilement franchissables... Les
côtes sont très découpées et bordées de falaises hautes et verticales.
Pour aborder ces îles, il ne reste que quelques rares baies, percées à
l'ouverture de vallées étroites et qui sont bordées parfois de sable
mais bien plus souvent de galets. (30 à 60 cm).
L'abordage de
ces
îles est rendu plus difficile encore par le
manque de formations récifales. Les beaux récifs-barrières qui
abritent les îles de la Société sont inexistants, comme le sont, par
conséquent, les lagons si importants pour la pêche et la facilité des
communications à l'abri du grand océan.
Les plaines littorales sont également absentes ou peu
développées. L'espace habitable se réduit donc aux vallées isolées
et isolantes qui acquérirent aux Marquises une importance qu'elles
n'ont guère ailleurs. C'est véritablement le territoire, la terre, le
henua ou jenua des Marquisiens qui y développèrent des
communautés jalouses de leur indépendance et qui furent particu¬
lièrement réfractaires à tout pouvoir central.
DÉCOUVERTE OCCIDENTALE DE L'ARCHIPEL
ET PREMIÈRES INFORMATIONS ETHNOHISTORIQUES
Les Marquises ne nous sont connues que depuis l'extrême fin
du XVIème siècle. C'est en Juillet 1595 que l'expédition espagnole
Neyra découvre le groupe sud de l'archipel.
baptisées "Las Marquesas de Mendoça" en l'honneur
du Marquis de Canete, gouverneur du Pérou, à qui avait été remis
le commandement de l'entreprise. Mendana et son pilote en chef
portugais de Quiros, nous laissèrent une succinte mais vivante
description des quinze jours environ que durèrent leur escale aux
Marquises.
d'Alvaro Mendana de
Elles furent
près de deux siècles pour qu'à nouveau il soit
Il s'agit d'abord de la très courte
James Cook, en 1774, dont les
membres rapportèrent les premiers objets marquisiens répertoriés
dans les grandes collections océaniennes de par le monde. En 1791,
Il faut attendre
ces îles polynésiennes.
halte de la seconde expédition de
question de
marseillais "Le Solide", commandé par
Marchand, faisait halte quelques jours dans les îles du groupe
sud ; il se dirigea ensuite vers le nord et découvrit ainsi le 21 Juin
Ua Pou qu'il quitta le 23 pour reconnaître les autres îles du groupe
nord, au large desquelles l'américain J. Ingraham était passé peu de
le navire commercial
E.
Société des
Études Océaniennes
32
temps auparavant. Si le manuscrit du
capitaine ne fut jamais
intégralement publié, Claret de Fleurieu fit imprimer, entre 1798 et
1800, un important ouvrage de compilation réunissant les travaux
du capitaine en second Chanal et du chirurgien Roblet
ceux-ci
avaient été de remarquables observateurs. Vient ensuite l'escale
d'une dizaine de jours, à Nuku Hiva, de l'expédition exploratoire
russe, de 1804, placée sous le commandement de l'amiral de
Krusenstern. Ce séjour fut fort bien mis à profit. En dehors des
nièces ethnographiques, encore en grande partie conservées dans
les collections russes, ce voyage fut admirablement illustré et
documenté grâce au travail des savants du bord, comme
Langsdorf, mais également grâce aux connaissances transmises par
deux "laissés-pour-compte", si l'on peut les appeler ainsi, de la
marine sur ces îles. L'un est écossais, et son journal a été publié
récemment, il s'agit d'Edward Robarts, l'autre est bordelais,
Joseph Cabri. Il publia un court récit de son expérience. Tous deux
introduisirent les membres de cette expédition auprès des habitants
et résidèrent dans cet archipel, entre 1798 et 1806.
A ces documents exceptionnels, s'ajoute un rapport très
circonstancié du premier occidental à avoir séjourné là-bas, le
jeune artisan missionnaire de la London Missionary Society
:
William Pascoe Crook, en 1797-1798.
Parmi les autres textes essentiels à l'étude de l'archipel
figurent, en 1813, les souvenirs du commodore américain David
Porter qui, au cours des six semaines de son séjour, entrepris une
guerre contre l'une des plus redoutables tribus de Nuku Hiva, celle
des Taïpi qui fut immortalisée, une trentaine d'années plus tard,
par un autre
américain, Herman Melville, dans
son
charmant et
pittoresque "Taïpi".
C'est en 1838 que l'expédition scientifique française de
Dumont d'Urville aborda, pour environ une semaine, l'île de Nuku
Hiva. La postérité conserve de ce passage quelques belles planches,
un
ouvrage général de
curiosité" rapportés par
Vincendon-Dumoulin et des "objets de
l'équipage. C'est surtout à partir de 1842
que les témoins muséographiques, iconographiques et littéraires se
multiplient en France.
De cette époque date en particulier nombre de collections
rançaises constituées par les membres de la flotte d'occupation de
l'amiral Dupetit-Thouars et un très bel ouvrage, malheureusement
toujours publié sans la très belle série iconographique de l'auteur,
secrétaire de ce même amiral, Max Radiguet. Si en France
paraissent donc "Les derniers sauvages", en Angleterre et aux
Société des
Études
Océaniennes
33
États-Unis
publiés "Taïpi" et "Omoo", d'H. Melville. Le Père
catholique français, Mathias Gracia, rédige un ouvrage moins
diffusé mais très documenté, faisant part de son expérience
personnelle de cinq années de résidence.
sont
Il est
impossible, dans un bref article, d'entrer plus en détail
possibles de l'étude de cet archipel. Je songe aux
récits de navigateurs ou de missionnaires. Pour une grande
majorité, ces ouvrages sont difficiles à trouver en bibliothèque ;
ceci est particulièrement vrai, en France, pour les écrits de
voyageurs ou missionnaires de langue anglaise, mais aussi parfois
pour des articles français publiés dans des revues anciennes ou
locales. Les objets rapportés durant ce premier siècle de contact
sont conservés le plus souvent en France, en Angleterre mais
surtout aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande, d'où, pour les
amateurs et chercheurs français, l'inestimable valeur scientifique
des collections océaniennes françaises ; d'autant plus que les objets
polynésiens anciens, en matériaux périssables ont à peu près
complètement disparu du patrimoine local polynésien.
sur
les
sources
Si les
levé par
Marquises entrent, de 1880 à 1930, dans un oubli à peine
les chefs d'œuvres de Gauguin, on dispose de notes et
travaux
intéressants des Pères missionnaires des Sacrés-Cœurs et
de
quelques "officiels". Il s'agit surtout des articles de l'adminis¬
trateur Tautain et des documents rassemblés par les Pères Chaulet
et Delmas auxquels s'ajoutent les dictionnaires de Monseigneur
Dordillon.
L'étude
approfondie de la culture marquisienne ne commence
qu'avec Karl von den Steinen, entre les années 1897 et
1928. Les chercheurs américains du Bishop Museum de Hawaii, le
couple Handy et Ralph Linton, entre 1920 et 25, complétèrent en
quelque sorte le travail d'enquête ethnographique remarquable¬
ment lancé par l'auteur allemand et y ajoutèrent un certain nombre
réellement
de relevés de surface.
De la fin du XIXème siècle jusqu'à
pratiquement la veille de la
mondiale les travaux en Sciences humaines menés
aux
Marquises porteront essentiellement sur l'ethnographie, la
linguistique et l'anthropologie physique. L'analyse historique
reposait alors essentiellement sur l'étude des légendes et
généalogies. Celles-ci offraient en effet la possibilité de discerner
certaines phases de migrations et apparemment de remonter à la
fois jusqu'à l'arrivée des premiers habitants des îles et de suivre
parfaitement les filiations de quelques unes des plus importantes
familles. Ceci eut pour conséquence de laisser supposer que la
Polynésie orientale était une zone de peuplement très tardif ou
seconde guerre
Société des
Études
Océaniennes
34
aucun
phénomène de colonisation
millénaire. L'autre aspect de ces
évidence des relations entre la
pouvait être antérieur à un
recherches fut de mettre en
Polynésie, la Mélanésie et
ne
l'Indonésie.
L'archéologie quant à elle apparaissait comme une activité
marginale ne pouvant étudier un passé bien ancien et donc limitée
à des relevés de surface. Entre 1957 et 1965, les travaux des
américains Suggs et Sinoto puis les fouilles françaises de 81 et 84
démontrèrent que ce passé pouvait être repoussé à l'aube de notre
ère et probablement à un ou deux siècles auparavant, si ce n'est
plus.
BREF
APERÇU DE LA SOCIÉTÉ MARQUISIENNE
Lorsque l'on se rend aux Marquises on découvre un monde
compartimentées par de hautes lignes de crêtes en une
d'îles
succession de vallées toutes assez différentes. La vallée constitue un
tout essentiel à la compréhension de l'originalité de la culture
marquisienne. Les rares plateaux et les crêtes restèrent une "zone
tampon", pratiquement inhabitable, en partie en raison de la
nature
des sols
ou
du relief mais aussi à
cause
de l'état de guerre
endémique. Encore actuellement l'univers connu d'un Marquisien,
celui où il vit, s'exprime par un terme -fenua- et correspond, pour
lui, à l'espace d'une vallée.
La société était autrefois articulée, au sein de ce fenua, en deux
unités se recouvrant : d'une part l'unité tribale -le mataeinaa- et de
l'autre, la maisonnée du guerrier -le hae toa- qui regroupait les
occupants d'une habitation et de ses annexes. Chaque vallée, sur
un modèle similaire,
possédait un système social propre au sein
duquel la lignée des chefs -papa hakaiki- et le collège des prêtres
-taua- tenaient les rôles les plus déterminants.
Si des différences d'allure, de
logement, etc... distinguaient,
des Européens, les plus aisés des plus défavorisés, aucune
manifestation de prestige ou de respect particulier ne semblait
désigner d'office un chef ou un prêtre, en dehors des prêtres
inspirés de très haut renom, très redoutés mais vivant en reclus le
plus souvent. Les nuances hiérarchiques, tout à fait réelles
pourtant, se manifestaient par un réseau de multiples droits et
tapus, avantages le plus souvent très concrets mais aussi devoirs
parfois très lourds, qui constituaient la marque des chefs. Ces
derniers semblent l'avoir porté inscrit sur leur peau par le biais du
tatouage, extrêmement développé dans l'archipel.
aux
yeux
Société des
Études
Océaniennes
35
importante de la société jouissait de sortes de
monopoles sur un large éventail d'activités : fabrication d'objets,
d'outils, réalisation de certaines choses, finition de certains détails,
etc... En fait tous ou presque possédaient un savoir-faire presque
unique et formaient ainsi les maillons d'une chaîne vitale pour
Une part
l'ensemble du groupe.
11 n'en restait pas moins qu'un petit nombre de familles, par
leur filiation ancestrale et le savoir ainsi accumulé, jumelé aux
alliances et au jeu politique, avaient concentré autour d'elles la
force de la communauté et la majorité des terres sur lesquelles
vivaient les membres de la tribu. Le chef, par son autorité sur ces
plus importante des fruits de l'arbre à
pain -mei-. Ceci le mettait, lui et ses alliés, à l'abri des pénuries.
Mais il avait la responsabilité du bien-être de sa tribu et, en tant
que principal détenteur des récoltes, il assurait les distributions lors
des fêtes et des disettes, ce qui renforçait sa position centrale.
terres, contrôlait la récolte la
Dans la vie de la communauté le personnage le plus craint et le
plus respecté était le prêtre, ou la prêtresse, inspiré(e), le taua. Il
parlait et agissait au nom des divinités. Son pouvoir sur les
décisions déterminantes pour la vie de la tribu, telles l'entrée en
guerre, les trêves ou le parti de s'expatrier était de toute première
importance.
*
plus exactement les escarmouches et
occasions de paix et les rassemblements
festifs étaient également innombrables. Ils pouvaient être dus à
l'inauguration d'une saison d'activité, la célébration d'une récolte...
ou, au contraire à la nécessité de faire cesser une calamité. La plus
importante de ces cérémonies étant la fête à la mémoire d'un chef
ou prêtre divinisé. Toutes ces manifestations se déroulaient en
partie sur la place communautaire -le tahua-. La tribu qui invitait
avait entièrement à sa charge ses hôtes. Pendant des mois la
population s'y préparait. Toutes les ressources de la vallée, et
parfois de l'île, pouvaient y être consommées. Circonstances
d'échanges, de rencontres, et facteur d'unité ces efforts et ces
festivités dépendaient de la cohésion de la communauté et
Si les guerres
tribales,
ou
rapts étaient perpétuels, les
contribuaient à la maintenir.
ORGANISATION DU TERRITOIRE
D'UNE
VALLÉE MARQUISIENNE
Entité sociologique et territoriale, lieu de résidence et de
travail, la vallée s'organisait en espaces spécifiques. Habituelle¬
ment seule par vallée, il pouvait arriver que lorsque cette dernière
Société des
Études Océaniennes
36
était
particulièrement vaste plusieurs tribus se la partagent.
Chaque tribu, dans ce cas, possédait un domaine rigoureusement
limité et ses structures collectives. L'équilibre était alors précaire et
tenait à la bonne entente des groupes, chacun dépendant de l'autre
pour se procurer des biens inexistants sur son territoire.
Il apparaît en fait que dans les cas les plus courants, et en
raison du genre de vie des Marquisiens, le territoire était organisé
en fonction de trois facteurs
qui sont respectivement l'usage et la
surveillance de la mer, le noyau communautaire et enfin l'horti¬
culture. Il existe en outre, bien entendu, d'autres aspects tout aussi
vitaux
mais ayant une influence moins déterminante sur
l'aménagement de la vallée ; tels sont les facteurs religieux, la
puissance de la chefferie et la vitalité de ses entreprises, le respect
des morts, des êtres, et des choses ayant un caractère surnaturel,
etc... Si l'on se limite aux données géographiques et sociales les
plus simples, il est possible de schématiser en trois espaces la
partition du territoire s'étendant de part et d'autre du torrent
principal d'une vallée et constituant le fenua d'une communauté
marquisienne.
PREMIER FACTEUR
L'ACCÈS
:
A LA MER ET SA SURVEILLANCE
C'est ici le domaine de
qui savent et peuvent exploiter la
qui
échangent ou distribuent les produits avec ceux vivant
plus à l'intérieur des terres. C'est aussi une zone de contact où
l'étranger à la vallée peut aisément débarquer, c'est donc là que
séjournent ceux qui règlent les relations et les échanges qui
découlent de ces rapports amicaux ou hostiles. L'embouchure des
vallées des Marquises sont en effet des espaces précaires, en partie
à cause des raz-de-marée qui les bouleversent régulièrement mais
surtout parce que lieu privilégie des accrochages et enlèvements
mer,
ceux
en
inter-tribaux.
A Hakaohoka les habitants du bord de mer sont membres des
Kaava hope oa, dont ils forment l'une des branches "nobles". Sur
le littoral se situe ainsi l'habitat de guerriers et, sur un autre
espace,
s'élèvent les structures en rapport avec la mer. Dans de telles
vallées, la plupart des hommes prenaient part aux campagnes de
pêche sous l'égide de spécialistes, et ce, lors de périodes établies
avec soin. Ils se rassemblaient au
préalable sur un lieu de résidence
provisoire, situé près de la grève et des structures religieuses où se
déroulaient les rites liés à leur activité du moment.
Société des
Études
Océaniennes
37
Au retour de la pêche, et après avoir obéi à un certain rituel,
pêcheurs remontaient la vallée avec leurs prises, sans oublier
d'en déposer une part à chaque upe ou paepae important devant
lesquels ils passaient. Avant d'arriver à la place commune (tahua)
les
ils plaçaient leur dernière offrande sur un
tahua.
où s'effectuait le partage,
bloc rocheux proche du
DEUXIÈME FACTEUR
:
LES ESPACES A VOCATION HORTICOLE
Les
Marquisiens, à
cause sans
doute du caractère capricieux
climat, étaient très attentifs à leur environnement et
connaissaient en détail les propriétés et qualités de leur terre.
de leur
Certains espaces
étaient conservés
en
"réserves" où croissaient
espèces dont ils n'avaient qu'épisodiquement besoin (plantes
médicinales, nourritures possibles en période difficile, etc...).
des
Pour les espèces dont ils pratiquaient la culture, le lieu où les
plantes étaient entretenues variait en fonction des besoins physio¬
logiques de celles-ci (sol, fraîcheur, humidité, etc...), de l'intensité
des soins à leur apporter et de la fréquence de l'usage qui pouvait
en être fait. Les besoins amenèrent ces populations à exploiter le
plus de terrain possible, à contrôler les phénomènes de ravinement,
d'érosion, de débordement des torrents... Les terrains aisément
inondables ou bien alluvionnés, avaient été dégagés du maximum
de roches. Des parcelles furent constituées et encloses de murets, de
façon à protéger ces espaces de culture des dégâts des eaux ou du
passage des porcs élevés en semi-liberté. L'épierrement fournissait
un abondant réservoir de matériaux et rationalisait l'utilisation de
l'espace. Ces lieux nécessitant une surveillance et un entretien
régulier (des canaux et canalisations, des terrasses, etc...) on y
trouve fréquemment un habitat associé à des aménagements liés à
l'exploitation des productions dont principalement des pavages et
des fosses-silos.
TROISIÈME FACTEUR : LE LIEU OU SE CONCENTRE
L'ESSENTIEL DE LA POPULATION
C'est là où se trouve la plus forte densité des plates-formes
d'habitation et de petits enclos. Ces structures sont accompagnées
d'un ou plusieurs espaces, liés à la vie communautaire publique et
religieuse : ce peut être un espace sacré (un meae), ce peut être un
"fort" (un pa), sorte de point de refuge ou de résidence pouvant
abriter la totalité ou une partie de la population.
Société des
Études Océaniennes
38
A
Hakaohoka, ce centre se situe, comme c'est souvent le cas,
bonne distance de la côte, et avant d'arriver aux parties trop
encaissées de la vallée. Dans cette zone se trouvent la résidence
à
une
encore connue
du chef et les structures
s'y rattachent. Le terme de
moyenne
publiques et religieuses qui
vallée s'applique bien à cette
localisation.
En dehors de
communauté
la vallée et
se
ces
trois entités
ramifiait,
appuyait
nous
l'avons
principales, la vie de la
vu, sur tout
le territoire de
équilibre sur une réelle spécialisation de
l'espace. Les endroits moins fréquentés ne doivent pas être pour
autant occultés ; les flancs escarpés, les lignes de crête et les
points
encaissés du lit des torrents sont certes des espaces marginaux sur
la carte, ils n'en sont pas moins indispensables.
son
Par la fréquentation quotidienne de la mer les habitants des
vallées étendaient jusqu'à l'horizon le monde qui était le leur. Ils
entretenaient souvent des liens plus étroits avec ceux des vallées
"d'en face" qu'avec certaines de leur propre île. S'ils connaissaient
parfaitement tous les points même les plus escarpés ou "désolés" de
leur territoire terrestre, il en va de même pour tous les hauts fonds
de leur territoire marin, les "trous à thons", les moindres rochers
ou abris dans les falaises
qui fournissaient des points de relâche, de
temporaires ateliers, un espace sacré ou un abri funéraire.
Les
Marquisiens ont longtemps reculé à l'idée d'enterrer leurs
Si certaines reliques étaient conservées dans le upe
d'habitation et certains os utilisés pour façonner des objets
morts.
particuliers, une partie des ossements, au bout d'un certain temps,
étaient déposés en des lieux secrets, souvent nichés au creux des
falaises ou des ravins, cachés sous des amas rocheux ou dans les
racines innombrables du figuier des banyans. Les morts se
trouvaient ainsi disposés au cœur même de leur famille, sur le meae
familial ou tribal, et sur les points les plus extrêmes du fenua
comme autant de
gardes surnaturels.
Cette présentation bien rapide et schématique ne doit pas faire
oublier toutes les variantes possibles sous la pression du milieu, des
événements, de l'originalité du groupe humain... Cette organi¬
sation type peut-être modifiée ou perturbée par des contraintes
telles que des incursions ennemies... L'implantation en altitude sur
des zones assez difficiles d'accès s'expliquent souvent ainsi.
Dans le cas de tribus voisines et alliées, en temps habituel, il
existe également des espaces communautaires communs, en
particulier près du littoral. Entre Hakaohoka
Société des
Études
et Hohoi il y a
Océaniennes
ainsi
39
un
très
une
grand tahua, auquel sont rattachés des récits légendaires et
prestige qui n'est pas encore tout à fait effacée.
auréole de
L'occupation traditionnelle de l'espace se modifia à l'époque
historique, il se développa alors un habitat côtier qui, autrefois,
dépendait beaucoup des saisons de récoltes ou de pêche. C'est le
passage des navires, qui favorisa, dans certaines baies, la fixation
d'une population par des échanges commerciaux de plus en plus
recherchés et ce sur des points ne réunissant plus toujours les
meilleures conditions d'installation mais offrant un mouillage
favorable.
Pierre et Marie-Noëlle Ottino
orstom
Société des
Études
Océaniennes
40
L'HISTOIRE
DÉMOGRAPHIQUE
DE PAPEETE
UN RETOUR AUX DOCUMENTS
Alors que la commune de Papeete va célébrer Tannée
prochaine son centenaire, il semble utile de revenir sur un aspect de
son histoire, celui de la croissance de sa population.
La plupart des
auteurs ayant analysé ce phénomène se sont en effet appuyés
depuis plus de trente ans sur des séries de chiffres disparates ou
inexacts.
Disparates parce qu'ils concernent des unités géographiques
différentes - le district de Pare, la ville de Papeete ou la commune
de Papeete - ou des populations différentes - la population
tahitienne ou océanienne, l'ensemble de la population municipale
ou la population totale
qui comprend alors également la
population flottante.
Inexacts parce qu'ils comportent des erreurs de lecture ou
d'impression, d'addition, de datation, ou, plus grave, parce que
certains chiffres
ont
été établis
sur
des bases fallacieuses.
LES ERREURS
Le tableau 1 regroupe un certain nombre de séries de chiffres
l'évolution de la population de Papeete entre le milieu du
XIXème siècle et 1946, relevées parmi les principales études démo¬
sur
graphiques, historiques
de géographie urbaine des cinquante
qui reprennent une série déjà publiée,
introduire de modifications, n'ont pas été cités.
ou
dernières années. Les auteurs
sans
y
A l'exception de Robert C. Schmitt (1966) qui donne avec
précision la population totale de Papeete entre 1892 et 1946, les
auteurs présentent des séries inexactes. François Ravault (1986) est
conscient des imperfections de sa série et les signale par des notes
sans avoir pu les résoudre.
Société des
Études
Océaniennes
1.Tableau
lEtsaud-er
Pdéampocgerroisthaiqnue
12423
3720
h
d
Figure
1p2.
12428
1 614
8456
7061
5569
3617
4225
h
d
12428
8456
4451
h
b
c
cf
12428
4551
4149
5272
3224
3285
h
e
C
3720
4282
7595
d
12647
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b
6274
7456
12417 7595
7061
8456
1 641 1 614
8456
7061
f
b
db
12417
8436
7081
b
b
b
12417
7436
7081
5503
b
5503
d
d
5272
3720
3617
4*8S
5569
3617
3720
e
(1c8 0) 3229
1444
3285
3224
c
acg
1444
3285
5272
?
5569
cf
cf
4282
5509
b
4601
?
4601
4282
c
d
4601
4551
4028 3617
4225
4149
4288
3224
1541
1148
C
4601
b
d
e
(1c890)
acg
C
3224
4601
3285
3224
5272
3720
?(1910) 4511
f
Texte, An exe
acg
4451
1p?S. 6 8 1epentrt. ITSapblea.u, T2apbl5ea.u, 1p.4 S1,p. T7apb8le1a.u, 2T1ap7bl0e6a.u, 7T3,apb4lea.u 3T4ap8b-lea5u2.x, 9Tapb-l1e0au4.x,
8456
b
Source Tableau, Tp.exte,
1946
1941
1936
7061
5659
1931
19*6
b
d
d
d
3224
1541
C
1444
1444
1148
Jul ien
cf
Auzele Tes ier Tes ier
1Va9len4zia0 V1al9en4zia 1950 1953a 1953b D1au9ve5rgn 1963 S1c9h6mit N1e9w8b0ury T1et9ia8r0hi T1e9tia8r3hi T1e9tia8r4hi
3720
3617
4099
4604
O
1921
1911
1907
1902
1897
1892
18 1
1863
1848
An ée
b
b
b
?
d
d
74
10690
Figp.ure,
1 641 1 614
8132
12417
8456
6754
b
7061
7061
5281
1876
4288
4149
d(~) 4225
4028
(***) 4551
n.d.
1648
3304
3686
3720
3617
4099
4601
acg n.d.
n.d.
C
c
eD
n.d.
d
5569
4601
4099
3720
3285
3224
(1e890) 5272
cb
acg
C
1444
1986 Population totale Population municpale
Ravault
d'erus
Types
e
g
il
h
c
il
y
les s'agit
ne tous
f
b
ceporminspt fdux taochéianeie àPépfts rovie
a
la la il
d
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flopntpo'aaeulsatitn flocepooamsunplatétien dlqsa'eauulagtioint Tdétrahnegts dréprsobueallamnt
()
■C-
Notes
la signale qsigunael
Les
(**)
(**")
dereur er ur er ur dereur a préosuultar Unnotee Unnoete
date indc'oorigunee d'aiton dletypocogtreuarhi Pdlapeseconnfturctsi
L(csaipteule'ansr)t
d
recnsmtdfuutaaphrpineobluinsél"Efetmcti".sfolpeaemaiulneltsirs
Edl1'3àAdlp8.ntFa1eoip86ebous6e3aO3,gursi5rnvTM13dceta8stéb2pb60utlem2bér con.
42
Outre les erreurs de lecture ou de typographie, les erreurs les
plus fréquentes consistent dans l'amalgame d'effectifs de popu¬
lations se rattachant à des unités géographiques différentes ou
n'étant pas constituées des mêmes éléments.
Bien que
l'Administration ait dû définir les limites de la ville
premières années du protectorat, Papeete n'a constitué une
unité administrative territoriale qu'à partir de la création de la
dès les
en
1890. Les recensements antérieurs à cette date
n'avaient donc pas pu mesurer la population de
Papeete mais
seulement celle de l'ensemble du district de Pare. Ce district
commune
englobait bien la majeure partie de la ville mais il comprenait
également un certain nombre de "villages" (1).
Le recensement de
1881 a pourtant distingué la ville de
du
du
district
Papeete
reste
de Pare. La population de Papeete
ainsi mesurée n'est cependant pas comparable avec les résultats
fournis par les recensements postérieurs à 1890, la superficie
de la
commune
excédant notablement celle de la ville.
La
plupart des auteurs ont associé dans une même série des
à certaines dates sur la population normale ou
municipale et à d'autres dates sur la population totale de Papeete.
Cette population totale est la somme de la population
municipale
et de la population
généralement appelée, à l'époque, population
flottante, qui correspond en gros à l'actuelle population comptée à
part et n'ayant pas d'autre résidence sur le Territoire.
données portant
La
population flottante comprenait essentiellement les
mer, les équipages des navires de commerce,
ainsi que les personnes vivant dans les prisons coloniales, dans les
asiles d'aliénés et les hôpitaux, dans les pensionnats et dans les
communautés religieuses. Certaines années, elle a même
compris
troupes de terre et de
les
immigrants des dépôts coloniaux. La population flottante
énormément varié
pour
a
du temps. Ces variations étaient dues
part, aux mouvements des troupes et des
au cours
la plus grande
navires de guerre.
Certains auteurs ont même joint à leurs séries des chiffres
portant sur la seule population tahitienne ou océanienne (Teissier
1953 a et Tetiarahi 1980 pour 1848 et 1863,
Dauvergne 1959 et
Newbury 1980
La
source
pour
des
(1) On avait l'habitude,
au
1946).
principales
siècle dernier, de parler de villages
de l'habitat à Tahiti. L'Administration
les habitations
en
autres erreurs rencontrées dans les
véritables
tenta
d'ailleurs,
en
sans
villages dans les années 1860.
Société des
Études
Océaniennes
dépit du caractère dispersé
grand succès, de regrouper
43
articles récents semble être l'article de Raoul Teissier, paru en
en
1953.
Cet auteur donne deux chiffres pour la population de Papeete
1863, l'un de 1 541 habitants dans le tableau de la page 18,
l'autre de 3 285 dans le tableau de la page
25.
Au-delà de l'erreur de date, les deux chiffres se rapportent en
fait au district de Pare et le premier ne concerne que la population
tahitienne. Le second est le résultat de calculs hasardeux.
Pour obtenir la
population de Papeete en 1863 figurant à la
Teissier a dû soustraire de la population totale de
soit 9 486 habitants, la population tahitienne des
autres districts, soit 6 201 personnes (chiffre résultant d'une erreur
d'addition, cette population étant en réalité de 6 101, chiffre qui
figure bien dans le tableau de la page 18).
page 25, Raoul
l'île de Tahiti,
Ce calcul revient à considérer que tous
les Français et les
les troupes, soit 370 personnes, et
les fonctionnaires, soit 30 personnes, résidaient dans le district de
Pare. Si cette hypothèse peut s'accepter pour les troupes et les
fonctionnaires, il n'en est pas de même pour les 1 444 civils non
Étrangers, soit 1 444
personnes,
Tahitiens.
Les effectifs
surestiment
indiqués par Raoul Teissier pour 1881 et 1892
également la population de Papeete.
Les 3 224 habitants de 1881 constituent
en
effet la
population
totale du district de Pare. L'erreur de Raoul Teissier est excusable
puisque c'est le chiffre
que
les rédacteurs des Annuaires des
Établissements français de l'Océanie (E.F.O.) de l'époque (2)
attribuaient à Papeete, bien que le tableau paru dans le Messager
de Tahiti du 23 février 1882 ait distingué la population totale de la
ville de Papeete, soit 1 876 habitants, de celle du reste du district de
Pare, soit 1 348 habitants. C'est à l'occasion du recensement de
1887, donnant 2 035 habitants à Papeete, que l'erreur fut reconnue
et qu'une note signala aux lecteurs que "les recensements
précédents indiquaient un chiffre de population de plus de 3 000
habitants parce que la population du district de Pare était comprise
dans celle de la ville de Papeete" (3).
Le chiffre de 5 272 habitants
1892 surestime de
près de 23 %
population de la commune de Papeete, puisque les troupes et la
population flottante, soit 984 personnes pour l'ensemble des
E.F.O., ont été comptées deux fois. Trompé sans doute par l'usage
des recensements ultérieurs qui, à partir de 1897, comptabilisaient
en
la
(2) Annuaires des E.F.O. de 1885 à 1887.
(3) Annuaire des E.F.O. pour 1889.
Société des
Études
Océaniennes
44
à part ces populations spéciales,
la note du tableau résumé de la
"dans
ces
chiffres sont
Raoul Teissier n'a pas pris garde à
population en 1892 signalant que
comprises
Le chiffre de 5 659 habitants donné par Carlo Valenziani
(1940) pour 1926 semble dû à la prise en compte d'une erreur
typographique du tableau résumé de la population, paru au
Journal officiel (4). Ce tableau, qui comporte d'ailleurs d'autres
erreurs, indique qu'il y aurait eu à Papeete 1 196 hommes
célibataires au-dessus de 14 ans alors que le chiffre de 1 106 devrait
être retenu pour conserver la cohérence avec les autres tableaux
statistiques parus dans ce même Journal officiel.
Le chiffre de 12 428 habitants à Papeete en 1946 paraît être un
résultat provisoire. Jean Poirier, qui donne ce même chiffre dans
un article publié
en décembre 1950 (5), indique que sa source est
l'Annuaire Statistique d'Outre-Mer de 1949. Nous n'avons pas pu
retrouver ce document mais les résultats officiels ne sont
parus
qu'en 1950 (6). Si les chiffres globaux sont très proches (la
différence n'est que de 11 habitants), les répartitions par âges et par
nationalités varient énormément entre les résultats donnés par
Jean Poirier (1950) et Robert Auzelle (1950) et ceux de la
publication définitive.
Tableau 2.
-
La
population de Papeete
Sources
en 1946
selon différentes
(1)
sources
(2)
(3)
(4)
Nationalités
Français européens
Français océaniens
Anglais
Américains
Autres
Européens
Chinois
Japonais
Non déclarés
Ensemble
463
463
463
1 396
8610
8 608
7595
7 595
117
49
117
75
50
99
50
38
77
98
77
312
3 092
3 092
3 092
2 924
19
19
19
19
58
12 428
12 428
11 413
12417
Sexe
masculin
féminin
Ensemble
5 903
5 903
6 419
6 525
6 525
5 998
12 428
12 428
12417
Sources
(1) POIRIER 1950.
(2) AUZELLE 1950.
(3) POIRIER. LEROI-GOURHAN 1953.
(4) Bulletins mensuels de statistique dOutre-Mer n° 11 et n° 12.
(4) Journal officiel des Etablissements français de l'Océanie, 1er juillet 1927, p. 264.
(5) Poirier 1950.
(6) Bulletins mensuels de statistique d'Outre-Mer n" 11 du 15 juillet 1950 et n" 12 du
1er novembre 1950.
Société des
Études
Océaniennes
45
LES LIMITES DE PAPEETE
Les limites de Papeete ont changé au cours de son histoire.
Avant que Papeete ne devienne une unité administrative lors de
son érection en commune, l'administration avait dû définir ce
qu'était la ville afin de pouvoir appliquer des règlements
la partie urbaine de l'île de Tahiti.
propres
à
Bruat, Commissaire du Roi, donna à la ville ses premières
en octobre 1845 (7) afin de compléter un règlement de
limites
l'année
précédente
sur
les constructions. Son arrêté précisait
que :
"La ville de Papeete s'étendra, en suivant la plage,
depuis et y compris le camp de l'Uranie, à l'ouest, jusque et
y compris la pointe des Cocotiers (8) à l'est.
Elle sera limitée, d'un côté, par la mer ; de l'autre,
depuis le jardin public, par le pied des mornes, jusqu'au
ruisseau de Pape-Ava (9) à la hauteur du blockhaus de la
30e, et depuis ce ruisseau, par une ligne qui joindrait le pont
sur le Broom-road, à l'extrémité de la première crique sur la
route de Taunoa, à partir de la pointe des Cocotiers".
La ville, ainsi définie, s'étendait à cheval sur le district de
Faaa, pour une petite partie, et surtout sur le district de Pare, la
limite entre les deux districts se situant à Paofai, aussi appelé
Vaitiarea.
En 1863, un arrêté, portant règlement sur la grande et petite
voirie et l'usage des eaux dans les Établissements et le Protectorat,
fixa à la ville de nouvelles limites, celles-ci ayant dû "nécessaire¬
ment varier depuis 1845, où elles ont été une fois déjà établies" (10).
L'arrêté précisait que la ville était limitée ainsi :
"Au nord par la mer
batterie de l'Embuscade
depuis l'extrémité ouest de la
jusqu'au pont sur la rivière
Papeava près Fare-Vte (11), à l'est, de ce pont à l'extrémité
actuelle du rempart de l'est en suivant ce rempart, de cette
extrémité en suivant la ligne de fortijication projetée reliant
ce rempart au fort du mont Faïere. Au sud par le fort du
(7) Arrêté n" 65 du 30 octobre 1845.
(8) Il s'agit de la pointe de Fare Ute.
(9) La rivière Papeava suivait encore son cours naturel pour se jeter dans la baie de Papeete
à peu près entre les actuelles rues Paul Gauguin et des Ecoles.
(10) Rapport du capitaine du génie Directeur des ponts et chaussées du 20 mai 1863.
Bulletin officiel des Etablissements français de l'Océanie, année 1863, n" 13, pp. 114116.
en 1847 d'une seconde enceinte à l'est, suivant
Bruat avait fixé à la ville de ce côté, la rivière Papeava avait été détournée
(11) Du fait de la construction
et
se
jetait désormais à l'est de la pointe de Fare Ute.
Société des
Études
Océaniennes
la limite que
dans le fossé
46
Faïere. A l'ouest en suivant le rempart projeté,
l'extrémité sud de Sainte Amélie, la batterie projetée du
mont
mont
Urura, l'extrémité
cade"
(12).
ouest
de la batterie de l'Embus¬
Il n'y avait en fait que peu de modifications par rapport aux
limites de 1845. A l'est, elles étaient les mêmes et, à l'ouest,
l'exclusion du camp de l'Uranie du périmètre de la ville ne
changeait guère l'étendue de celle-ci. Au sud les nouvelles limites
permettaient au village de Sainte Amélie de faire partie de la ville.
Ces limites furent conservées jusqu'en 1890 où le décret du 20
mai donna à la commune une beaucoup plus grande extension,
bien qu'en décembre 1886 le Conseil général, appelé à se prononcer
sur
la délimitation de la
conserver
rejoignant
commune
de
Papeete, ait été d'avis de
1863 (13),
les limites fixées par l'arrêté du 30 juin
ainsi les vues de l'Administration. Ce décret
"Une
limites
commune
qui
a pour
instituait
chef-lieu Papeete
:
et pour
:
1) A l'Est, le
cours
de la rivière Faulaua, depuis
son
embouchure jusqu'au fort du même nom (14) ;
2) A l'Ouest, la route actuelle du cimetière, prolongée
jusqu'à la mer ;
>
3) Au Nord, la mer ;
4) Au Sud, une ligne qui, partant du fort de Fautaua
aboutirait à la route du cimetière prolongée à un
kilomètre dans l'intérieur des terres" (15).
La limite Est de Papeete était repoussée jusqu'à la rivière
Fautaua, comme Gaudin, un des conseillers généraux, l'avait
proposé en 1886, englobant en particulier les quartiers de Patutoa
et
Vaininiore
Le recul
en
croissance continue.
le sud de la limite de Papeete, jusqu'au fort de
Fautaua, augmentait notablement la superficie de la commune
mais n'y incorporait guère de zones habitées. L'essentiel de la
surface ajoutée était constitué de montagnes ou de vallées
vers
inhabitées à la fin du XIXème siècle
alors
comme
la vallée de
Tipaerui,
appelée vallée de la Reine.
(12) Extrait de l'article 20 de l'arrêté du 20 juin 1863. Bulletin officiel des Etablissements
français de l'Océanie, année 1863, n" 13, p. 120.
(13) Procès-verbaux des séances du Conseil général 1886-1887. Imprimerie du
ment, Papeete, 1887, pp. 491-492.
(14) Ce fort
est
gouverne¬
maintenant appelé fort de Fachoda.
(15) Extrait de l'article 1 du décret du 20 mai 1890. Bulletin officiel des Etablissements
français de l'Océanie, année 1890, p. 501.
Société des
Études
Océaniennes
47
Les limites du
Papeete actuel sont toujours celles du décret de
1890, malgré des projets du début des années 1950 qui proposaient
de nouvelles limites à la commune, suivant à l'est la vallée de
Hamuta jusqu'au Fare Rau-Ape, puis passant en ligne droite par le
fort de Fachoda, le plateau de l'Artillerie, le plateau de Pamatai
pour aboutir par la route de Pamatai à la côte ouest.
LE
DÉVELOPPEMENT
DE PAPEETE
Il serait vain d'espérer d'écrire avec précision la croissance de
Papeete avant 1881. Les cinquante premières années ne peuvent
qu'être devinées au travers de descriptions dont la précision
numérique est sujette à caution.
Lorsque le missionnaire protestant William Pascoe Crook
Tahiti, en mars 1818, une nouvelle station qu'il appela
Wilks harbour, il ne semble pas que la baie où il s'installa fût très
peuplée.
ouvrit à
Pierre-Adolphe Lesson, qui visita la station en 1823, nous dit
qu'à cette époque "Le temple de Papiti, que dessert M. Crook
est
petit, mais il suffit aux besoins de la population, peu nombreuse,
qui est éparse à l'entour" (16). Bien qu'il considère que "La crique
de Papiti est la meilleure rade de cette partie des côtes
o-taïtienne" (17), c'est dans la baie de Matavai que son navire,
La Coquille, fût ancré et il nous apprend que les marins anglais
préféraient encore le port de Taone.
...
C'est pourtant au cours des années 1820 que les marins
européens et américains prirent progressivement l'habitude de
fréquenter la rade de Papeete et que quelques négociants s'y
installèrent.
siège du pouvoir politique, situé sous Pomare II à Papaoa
fut également transféré à Papeete à cette
époque. W. W. Bolton fixe ce déplacement en 1827, année où
l'assemblée législative tahitienne se réunit pour la première fois à
Papeete.
Le
dans le district d'Arue,
indique par ailleurs qu'une gravure représen¬
Papeete en 1828 montre une douzaine de boutiques (18).
Moerenhout, revenant à Tahiti en novembre 1830, constatait
"Avec étonnement tous les changements qui s'étaient opérés
W. W. Bolton
tant
(16) Lesson 1839,
p.
(17) Lesson 1839,
p.
(18) Bolton 1935,
p.
445.
252.
442.
Société des
Études
Océaniennes
48
partout, non seulement
depuis
ma
première visite (19), mais même
mon départ pour le Chili, dans une courte absence de quatre
mois. Le commerce des îles s'étendait graduellement (20)... avec les
depuis
navires
qui les visitaient, et qui, maintenant, devenaient chaque
jour plus nombreux ; tout cela avait déjà donné à cette localité une
importance qui y attirait des étrangers de toutes les classes" (21).
Il
ne
faut toutefois pas
exagérer
ce
développement. Lorsque
Pritchard, qui avait succédé à Crook à la station de Wilks harbour,
en compta la population au début de 1830 (22), il ne trouva que
1 140 habitants en tout, pour une station qui regroupait les gens de
Faaa et d'une partie de Pare ainsi que quelques étrangers. Caroline
Ralston (1961) estime qu'avant 1842 la population étrangère de
Papeete n'avait
pas
dépassé 70
personnes.
Il s'agit des résidents
permanents.
Lors de son passage à Tahiti, en novembre 1835, Charles
Darwin notait que "Le port de Papiéte, où réside la reine, peut être
considéré comme la capitale de l'île ; c'est là aussi que se trouve le
siège du gouvernement et
bâtiments" (23).
que se
rendent
presque tous
les
En
septembre 1838, Dupetit-Thouars, assistant à une réunion
temple de Papeete, trouva "La salle remplie de la population de
Papeïti, de tous les habitants des environs, que l'on avait
convoqués à cette occasion, et enfin, des principaux chefs que l'on
avait pu faire venir des autres parties de l'île ; je pense qu'il pouvait
y avoir de trois à quatre cents personnes tant hommes que femmes
ou enfants" (24).
au
Ce chiffre diffère
beaucoup des 1 500 habitants que le
Roquemaurel, second de l'Astrolabe lors de
l'expédition de Dumont d'Urville, aurait attribué à Papeete à la
même date (25). L'estimation de Roquemaurel nous paraît
beaucoup trop forte et ne correspond guère avec la description que
commandant de
(19) Moerenhout était
(20) 11
y a sans
venu pour
la première fois à Tahiti
en mars
1829.
doute quelque fatuité dans les propos de Moerenhout car il ajoute "Je
avais moi-même
lui
imprimé quelque mouvement" avant d'énumérer ses entreprises dans
les îles.
(21) Moerenhout 1959, t. 1,
(22) Davies 1961,
pp
309-310.
251.
(23) Darwin 1982, p. 203.
(24) Dupetit-Thouars 1841, p. 398.
(25) Roquemaurel, Pôle Sud IV, pp. 313-314, cité à la page 12 des "Débuts de la mission
catholique à Tahiti (1841-1842) - Extraits du Journal en Ephémérides du P. Saturnin
Fournier".
consulter
p.
Rome,
cet
ie
21
décembre 1968. Nous n'avons malheureusement pas pu
ouvrage.
Société des
Études
Océaniennes
49
Dupetit-Thouars faisait de Papeete. "Papeïti, chef-lieu et résidence
d'O-Taïti n'est point une ville, ce n'est pas non
plus un village, ce serait plutôt un hameau : cependant ce n'est rien
de tout cela, le nom espagnol de pueblo me paraît mieux définir ce
genre d'établissement" (26).
du gouvernement
De
son
côté, Casimir Henricy, qui avait séjourné quelques
temps à Tahiti en 1839 lors de l'échouage de L'Artémise sur
laquelle il était matelot, donnait 500 à 600 habitants à Papeete. Il le
décrivait ainsi "Papéïti, le village le plus important de l'île, capitale
de l'archipel, n'a que cinq à six cents habitants. Il se compose d'une
centaine de maisons, celles-ci blanches et construites à l'euro¬
péenne, celles-là semblables à de grandes volières, la plupart
alignées le long de la plage" (27).
Les estimations suivantes de la
population de Papeete sont
postérieures à l'instauration du protectorat de la France sur le
royaume des Pomare et à la création de l'établissement français à
Papeete (28).
La célèbre voyageuse
Ida Pfeiffer ne comptait plus que 300 à
Papeete, qu'elle visita en 1847. Sa description de la
ville nous montre bien la situation quatre ans après les débuts de
l'établissement français. "Papeïti était rempli de troupes françaises,
et plusieurs vaisseaux de guerre se trouvaient dans le port. La ville
renferme trois ou quatre cents habitants, et se compose d'une
rangée de petites maisons de bois, placées le long du port et
séparées l'une de l'autre par de petits jardins. Il y a dans le fond une
belle forêt où sont encore disséminées plusieurs huttes.
400 habitants à
Les
principaux édifices sont : la maison du gouverneur, les
magasins français, la boulangerie militaire, la caserne et la maison
de la reine, qui n'était pas encore entièrement terminée. On
construisait en outre beaucoup de petites maisons composées, la
plupart, d'une seule pièce, pour remédier le plus tôt possible au
manque de demeures : car, du temps de mon séjour à Taïti, des
officiers supérieurs même étaient obligés de se contenter des plus
misérables cabanes indiennes" (29).
Robert Dauvergne assigne, pour sa part,
habitants à Papeete en 1847 sans citer sa source
(26) Dupetit-Thouars 1841, p. 433.
(27) Henricy 1845, p. 335.
sujet l'excellent article de Dauvergne (1959).
pp. 125-126.
(30) Dauvergne 1959, p. 136.
(28) Voir à
ce
(29) Pfeiffer 1865,
Société des
Études
Océaniennes
plus de 2 000
(30). Il pourrait
50
s'agir de l'estimation, antidatée, de G. Cuzent. En effet, le
recensement de 1848 ne donnant que 1 444 habitants (Océaniens et
Étrangers) pour l'ensemble du district de Pare, le chiffre indiqué
par Ida Pfeiffer est beaucoup plus vraisemblable que celui de
Robert Dauvergne.
La baisse de la population de Papeete entre la fin des années
1840, où elle était estimée par Casimir Henricy à 500 ou 600
habitants, et 1847, où Ida Pfeiffer ne comptait plus que 300 à 400
habitants, est probablement due au départ de la ville d'une partie
de la
population tahitienne opposée à l'occupation française.
A cette
époque Papeete est plus un camp militaire qu'une ville.
quelques centaines d'habitants, on trouvait en effet
des troupes fort nombreuses. L. Lecucq nous indique qu'au 1er
janvier 1848, un an après la fin de la guerre franco-tahitienne, la
garnison de Tahiti se composait de 10 compagnies d'infanterie,
2 compagnies d'artillerie de marine, 75 ouvriers d'artillerie de
marine et 50 sapeurs du génie (31). A ces quelques 1 600 hommes,
dont une partie occupait il est vrai des ouvrages extérieurs à la ville
(forts de Fautaua et de Punaauia, postes de Tapaï, Hapape et
Tahara, camp de Faaa), il faut ajouter les équipages des navires de
la station locale. Ces troupes diminuèrent rapidement au cours des
années suivantes. En 1859, là garnison de Tahiti ne comprenait
plus que 279 hommes dont 95 répartis dans les postes extérieurs de
Taravao, Papara et Fautaua (32).
A côté de
ces
Avec la
son
paix retrouvée, la ville de Papeete pouvait reprendre
développement.
G. Cuzent estimait la
population de Papeete à 2 000 habitants
environ, Européens compris à la fin des années 1850 (33). C'est ce
chiffre rond qui va être cité pendant quelque temps. On peut ainsi
lire en 1865 dans la Revue maritime et coloniale à propos de
Papeete : "Cette ville, susceptible de contenir 20 000 habitants dans
ses limites militaires, ne compte pas plus de 2 000 âmes. Il faut y
ajouter le personnel de la garnison et de la station navale,
550 hommes environ" (34).
Papeete semble avoir
connu une
croissance rapide
au
(31) Lecucq 1849, p. 90.
(32) Décision du 20 novembre 1858. Messager de Tahiti, 28 novembre 1858.
(33) Cuzent 1860, p. 51.
(34) Revue maritime
et
coloniale, tome 14, 1865, p. 525.
Société des
Études
Océaniennes
milieu
51
des années 1860. Si
population
disposons pas de mesure précise de sa
période, nous en avons une de l'habitat. Le
nous ne
pour cette
Commandant commissaire
impérial annonçait ainsi le 17 janvier
"Papeete compte 288 maisons. Depuis 1860 jusqu'à la fin
soit 5 ans, il n'en a été construit que 26. Depuis 1865
jusqu'à ce jour, soit 3 ans, 39 maisons ont été terminées" (35).
1868 que
de 1864,
A
partir de 1881, nous disposons d'une série de recensements
donnent à intervalles réguliers la population de Papeete
(Tableau 3). Rappelons que les chiffres indiqués pour 1881 et 1887
se rapportent à la ville de Papeete, telle qu'elle avait été délimitée
qui
en
nous
1863 et
à la
non
commune.
Par ailleurs les chiffres de 1921 et 1946 posent des problèmes.
En effet les documents consultés ne précisent pas si ces chiffres
concernent la population municipale ou la population totale.
Les résultats du recensement de 1921 n'ont jamais été publiés
officiellement ; ils ne furent donnés qu'ultérieurement et de façon
partielle comme compléments des résultats du recensement de
1926 (36). C'est avec la population totale en 1926 qu'ont été
comparés les 4 601 habitants de 1921 et nous avons suivi cette
indication.
La même incertitude existe pour
de
Papeete
Nous
en
la définition de la population
1946.
avons
considéré
qu'il s'agit de la population totale.
Les commentaires porteront
essentiellement sur l'évolution de
population municipale qui paraît mieux représenter les
tendances profondes du développement de la ville.
la
Papeete se développa rapidement entre 1881 et
Le taux d'accroissement annuel moyen de la population
La ville de
1887.
municipale était en effet de 3,6 % au cours de cette période.
Papeete continua à croître, dans ses nouvelles limites communales,
jusqu'en 1897, bien que cette croissance ait été un peu moins
rapide, soit 2,2 % par an en moyenne.
Les dix
ans
qui suivent, 1897-1907, virent
une
(35) Rapport du Commandant commissaire impérial en conseil sur
fin de 1867. Messager de Tahiti, 18 janvier 1868, p. 8.
stagnation de la
la situation du
pays à
la
(36) Bulletin de la chambre d'agriculture des E.F.O. Procès-verbal de la séance du 30 juillet
1927.
Sasportas 1931,
p.
65.
Société des
Études
Océaniennes
LT3.ablae-au
PdPd18ais4epapot-euerula9ctti6n
Pare 1d'a8v9n0t
Population flotante
Population flotante
Population totale
municpale
Ddeistrict Population
limites
Pare
Population totale
Population municpale
Population flotante
Population totale
P1d'a8p9rè0s opulatin muicpale
Ddeistrict
limites
Pape te
An ée
2
228
2
444 915 996
1
224
3
228
1
(b)
700
3
3413 440
f
463
095
4
558
4
0
409
409 480
984 463 505 411 452
4
288
307 324 924
690
11
943
614 12417
10
6
281 754 8132
5
3304 3686 720 3617 099
3
1648 2035
4288 4149 4225 4028 4551 601 5569 7061 8456
4
1876(a) 3735
1848 1876 1881 1887 1889 1890 1892 1897 1902 1907 1911 1921 1926 1931 1936 1941 1946
Notes
L(eas)
(b)
Le
Nous
tâbleau avons
itaeclhqifnures indqrésuume lf'hypaotèsiqti
Pdlaaacnevcpooemirtut.àTflidn1oas9p7tvh0uunises.ldàP'éaprqcrpécqeiuumnt,
53
population de Papeete. Le taux d'accroissement annuel moyen ne
fut que de 0,2 % entre 1897 et 1902 et la population
de Papeete
diminua même de 103 habitants
en
entre
1902 et 1907.
Si le cyclone de 1906 a pu être une cause de cette stagnation,
détruisant une partie de la ville et en incitant certaines familles à
migrer à
plus grande distance de la rade (37), ce ne fut pas la
le phénomène se dessinait déjà entre 1897 et 1902. Cette
stagnation pourrait être due, pour une part, à l'émigration vers les
seule,
une
car
districts
d'une
fraction
de
la
population
européenne, qui
agricoles à la
(38). On observe en
augmentation de la population des districts de
commença à investir ses capitaux dans des domaines
fin du XIXème et au début du XXème siècle
effet
une
nette
Tahiti entre 1897 et 1902. Le taux d'accroissement annuel moyen
de l'ensemble des districts était de 2,5 % ; et ies districts
pour
lesquels
on
dispose du chiffre de population
en
1902,
parce que
les
rédacteurs des annuaires des E.F.O. les citent parmi les
principaux
centres de population, avaient pour la plupart des taux d'accrois¬
sement annuel élevés au cours de la
période - 6,3 % à Vairao et
5,2 % à Tautira dans la presqu'île, 4,6 % à Mataiea et 3,2 % à
Papara au sud-ouest de l'île principale, 3,3 % à Pare et 2,3 % à
Faaa les deux districts encadrant la ville de
Papeete.
Une reprise de la croissance démographique de Papeete
s'amorçait à la fin des années 1910 quand la guerre, et plus encore
la terrible épidémie de grippe qui frappa la colonie à la fin de 1918,
entraînèrent une nouvelle stagnation.
Le taux d'accroissement annuel moyen de Papeete était de
2,8 % entre 1907 et 1911, alors que la population des districts
diminuait en moyenne de 2,3 % par an. En l'absence de définition
certaine de la population recensée et d'évaluation de la population
flottante en 1921, il est impossible de quantifier précisément
l'évolution de la population de Papeete entre 1911 et 1921 et entre
1921 et 1926. Si la population recensée en 1921, soit 4 601 per¬
sonnes, avait été la population municipale, le taux d'accroissement
annuel moyen aurait été de 1,2 % entre 1911 et 1921. Il est plus
probable qu'il s'agissait de la population totale et, en faisant des
hypothèses sur l'importance de la population flottante, on obtient
un taux d'accroissement annuel
moyen de 0,5 % avec une
population flottante de 300 personnes et de 0,25 % avec une
population flottante de 400 personnes.
La ville de
(37) "1 etiarahi 1983,
p.
Papeete avait donc
pu,
grâce à
351.
(38) Communication personnelle de P.-Y. Toullelan.
Société des
Études
Océaniennes
son
dynamisme
54
à l'attraction qu'elle exerçait sur les
archipels périphériques, résorber plus
rapidement que ces régions le choc de la grippe de 1918 (l'état civil
de Papeete avait enregistré environ 600 décès au cours de
l'épidémie).
démographique
propre et
districts de Tahiti et sur les
La croissance démographique de Papeete s'amplifia au cours
des années 1920 et se poursuivit à un rythme élevé jusqu'aux
années 1940. Le taux d'accroissement annuel moyen entre 1921 et
1926 était au moins de 2,8 % (39). Il atteignit 5,3 % entre 1926 et
1931 et 5,5 % entre 1936 et 1941, après avoir baissé à 3,9 % entre
1931 et 1936 au moment où les effets de la crise économique
mondiale se faisaient ressentir dans la colonie.
La croissance de
Papeete semble s'être ralentie à nouveau au
mondiale, bien que l'on ne puisse pas
mesurer exactement ce phénomène, le recensement de 1946 n'ayant
pas été réalisé de la même façon que ceux de l'avant-guerre.
cours
de la seconde guerre
La ville continua à croître après la seconde guerre mondiale,
mais moins rapidement qu'entre 1920 et 1940, et sa croissance était
nettement inférieure à celles des deux districts, Pirae et Faaa, qui
constituaient sa proche banlieue. Les taux d'accroissement annuels
moyens de Papeete étaient respectivement de 3,9 % entre 1946 et
1951 et 3,3 % entre 1951 et 1956 pour descendre à 1,6 % entre 1956
et 1962 (40). Au cours des mêmes périodes, les taux d'accrois¬
sement de Pirae étaient de 12,3 %, 7,1 % et 9,3 % ; ceux de Faaa
étaient de 5,7 %, 5,3 % et 5,7 %.
La
de Papeete semble avoir atteint dès le milieu des
seuil de saturation. Le bouleversement de la vie du
début des années 1960, avec l'ouverture de l'aéroport
commune
années 1950
Territoire
au
un
de Faaa et
l'implantation du Centre d'Expérimentation du
Pacifique, provoqua bien une reprise de la croissance démo¬
graphique de Papeete, mais les effets se firent surtout sentir sur les
districts environnants, progressivement intégrés dans une agglo¬
mération qui, en 1988, comprend sept communes et regroupe plus
de 100 000 habitants.
François SoDTER
ORSTOM
-
Tahiti
(39) En calculant ce taux par rapport aux 4 601 recensés de 1921 et à la population
municipale de 1926.
140) Ces taux ont été calculés sur les effectifs de population totale sans les doubles comptes.
Société des
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Société des
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Océaniennes
RECENSEMENT
DE LA POPULATION
EN 1988
Les commentaires
ont
dans notre
Société des
été
publiés
précédent Bulletin.
Études
Océaniennes
L/1
OO
1e98t
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Taux
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1983
1988
d'acroisemnt moyen 1983-198
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Population double
et
asociée
Com unes comunes
Taux
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1983
1988
d'acroisemnt moyen 1983-198
sans
et
Com unes comunes
Pléopgulaatioen docuombplete
IdVd1lpeoe9uu8lansti3nt asociée
en%
en%
2,72
341
140
123
069
3,45
1,76 2,93 4,92
920
1233 1411
3,56
-
4090
207 1002 1420 1785 4854
4
3564
Hitiaa
TEVAI
586
4,63 2,16
2834 2020
2271 1819
2094 1774
1763 1538
Mah ena Papeno Tiarei
919 547
1136
4,42 1,42 3,58 2,96
Toahotu Vairao Mat iea Papeari
0HITIA
4,59
9032
3,64 5,15 4,85
1010
Maiao
190
231
6,01 3,34 4,07
998
1864 2010 2413 1328 1186
1572 1914
7249 1565
Afare itu Haapit Paopao Papetoai Teav ro
23
13
12
15
12
PUNAUI TAIRPU-EST
496 023 414 5317
23
323 9052 6199 555 366 781 6602
4
954 7733 788
MAHINA PAEA PA RA PA E TE PIRAE
8
10
2,95 3,27 5,42 0,05 2,19 5,02 4,52
TAIRPU-OEST Teahupo UTA MOREA-I
048 5590
4
927 767
21
24
2,82 1,90 3,31
7732
747
6
ARUE FAAA
VENT RTEA
DUILES
4,96 4,62 3,58 4,65
2378 1033 1428 1763
1202 1411
828
1876
Pueu
Tautira
Afa hit Fa one
1e98t3
IdVlpsoeeoulauntint
Taux
an uel
1983
1988
d'acroisemnt moyen 1983- 8
légale compte
sans
Population double
et
asociée
Com unes comunes
Taux
an uel
1983
1988
d'acroisemnt moyen 1983- 8
sans
légae compte
Population double
et
en%
en%
3,19
232
22
060
19
ILES
101
0
2977 1851 1025
101
4,05 3,31
874
3,64
1524
2499
Opoa
682
3,26
824
4,87
2002
2719
6,45
Fa nui Nunue
653
Anau
583
Puohine
Avéra
TAPU EA
5,58
225
4
3238
BORA
L-a Comunes acosmocuinéees LVSOEEUNST BORA
AIn ex
'
2,83
2485
2168
TUMAR
2,99
4479
3877
HUAHINE
1,39 3,83 3,31
735
2,38
927 655
1087
336 327
314 272
Fetuna Tehurvi Tevaitoa Vaia u
2,59
098
3
733
2
UT ROA
480 701 370
393
417 387
2,43
846
359 622 315
6,11 2,47 3,34 1,22
339 939
748
2,88 3,30 2,55
801
Fitii
Tefarei
344
295
Fare
Haapu Maeva Maroe Parea
Faie
751
3
4005
4,02 1,35
963
794
MAUPIT TAHA
478 476
364
400
444
Ruutia
Tapuamu Vaitoare
451
1,72 2,57 0,57 0,37 1,28 1,52 1,11 1,94
431
684
328 845
363
604 319 830 405
Niua
334
Hipu
Fa aha Ha men Iripau
An ex
Taux
an uel
1983
1988
d'acroisemnt moyen 1983- 8
légale compte
sans
Population double
asociée
et
Com unes comunes
Taux
an uel
1983
1988
d'acroisemnt moyen 1983- 8
légale compte
sans
Population double
et
LIa-I Comunes acosmocuinéees
MdAd1uaeep9soreqtruu8anliasltt3in
en%
en%
2,41
358
7
548
6
MARQUISE
0,72
509
6
283
6
AUSTRLE
522
1
1671
4,16 1,93
497
407
VA
HI
-
346
376
1,99 1,71
1295
1176
3,31
3,23
2100
797
1
NUKU
339
1157
1421
324
340
1,45 4,29 0,99
316
969
1,49 1,20
516
RIMATRA
480 914
RAPA
1953
1971
RURUT
1
-
606
-
0,53
1312
622
2,39
1169
0,83
Hak hau Hak mai
-
Moerai
383 874
Avéra Hauti
714
701 342 910
0,37 2,29
UA
791
1918
2,72 2,57 1,41
UA
476
633 539
555
354
-0,19
TAHUAT HUKA POU
338 277
Anapot Mut aur
346
Amam
312 256
1,65 1,62 0,47
Atuona Puamau Hatiheu Taiohae Taipvai
0,96
502 339
Raima Vaiuru
409 479 289
384
1,28
HIVA OA HIVA
FATU
0,82
225
1
177
1
RAIV AE Anatonu
1,20
1846
741
1
Al
BU
TU
558
1,69 0,89 1,33
420 868
Mat ura Ta huai
387 831 523
Mahu
198
Taux
sans
an uel
1983
1983
1988
moyen 1983-198
an uel
1988
d'acroisemnt moyen 1983- 8
légale compte
sans
Population double
asociée
et
Com*unes comunes
Taux
légae
Population double
compte
Tu1ameeo9t-G8ntb3lr d'acroisemnt
des
poulatin
et
en%
en%
0,99
12
374
793
11
La asociée TUAMO-GBIER
IAnV-ex Comunes comunes
5,49
591
455
MANIH
2,11
648
585
ANAA
2,73 6,65
185
0,61
341
331
NAPUKA
663
761
2,86
2,43
297
264
-
-
1,57
62
67
3,02
288
-0, 7
296
297
0,44
142
139
567
651
2,86
-
3,39
76
90
2,84
78
68
874
1674
1
3,34 2,33
195
166
163
196 147
240
2,10 4,22 2,13
248
224
Niau
FANGTAU
251
306
4,13
6,30
58
43
199
1169
1305
279
312
1,73 2,27 2,31
183
333
HAO
1315
1
0,28
Mat iva Rangiroa Tikehau
-
GAMBIER
582
620
0,50 1,30
161
165
Fak hina Fangat u
86
145
11,26
NUKTAVE Nuktavke Vahitahi Vairate PUKA RANGIROA Maktea
6,81
290
249 210
FAKRAV
Apat ki Arutua Kauk ra Fak rav Kauehi
204
183
2,19
Manihi Napuka Tepoto
313
162 429
142
Ahe
1,29
'3,79
400
Faaite
426 222
Anaa
ARUT A
-1,05
452
476
REAO
4,60
157
126
Amanu
-
-
209
211
309
465
8,71
162
396
20,03
Tak pot Tak roa
1,23
86
81
Hikueru Marokau
130
123
-
3,62
219
184
MAKEMO
631
831
5,78
-5,83
2186
934
2
Katiu
0,73
373
20,73
166
66
2,13
92
83
Makemo Raroia Taenga
122 360
200
10,62
TAK ROA TA KOT TUREIA
471
861
0,80 1,21 13,1
-
Reao
295
174 278
181
Pukarua
-
Herh tue
22
20
0,19 1,93 -0,19 1,12
1156
1167
Hao
HIKUERU
62
PUBLICATIONS
DU R.P. PATRICK O'REILLY
Nous établissions la liste des
O'Reilly, lorsque
Nous le
ce
publications du R.P. Patrick
travail de M. Serge Kakou nous est parvenu.
publions ici
en
remerciant l'auteur de son amabilité.
Notre gratitude va aussi à Mr Brou, Président de la Société
d'Études Historiques de la Nouvelle-Calédonie qui nous a accordé
spontanément l'autorisation de la reproduction.
NOUVELLE-CALEDONIE
1
-
Un missionnaire naturaliste. Xavier Montrouzier, 1820-1897.
(Revue d'Histoire des Missions, Paris,
mars
1931, p. 5-27, bibliogr.)
2 - Mission géologique en Nouvelle-Calédonie,
ciété des Océanistes, Paris, t. 2, 1946, p. 228).
(Journal de la So¬
Un pic néo-calédonien emmanché de la collection Oldman.
3
(Journal de la Société des Océanistes) Paris, n° 4, déc. 1948, p. 154-156,
ill.).
-
4
-
Voteront-ils ? Le Statut des
indigènes de la Nouvelle-Calédonie.
(Missions des Iles, Paris, n° 12, sept. 1948, p. 132-134, ill.).
5
-
Les différentes éditions des "Contes de Poindi" de Jean Mariotti.
(Journal de la Société des Océanistes, Paris, n° 5, déc. 1949, p. 191-192).
6 - Le pasteur Maurice Leenhardt à l'Académie des Sciences Colo¬
niales. (Journal de la Société des Océanistes, Paris, t. 5, 1949, p. 185-186).
7
Deux sites fortifiés du District de La Roche, Maré, îles Loyalty,
Nouvelle-Calédonie. (Journal de la Société des Océanistes, Paris, n° 6, déc.
-
1950, p. 87-93, plan).
8
-
Océanie.
Qu'y-a-t-il
comme
musée en Nouvelle-Calédonie. (La
vie de la France et de 1*U.F., Paris, n° 10, 1950).
9
-
Georges Baudoux, prospecteur et écrivain, calédonien. (Journal
Société des
Études
Océaniennes
63
de la Société des Océanistes, Paris, n° 6, déc. 1950,
p.
9 bis
-
184-206, bibliogr.).
id. Tiré à part : Paris, Société des Océanistes, 1951, 29
p.,
port., fac-similé, 27,5 cm.
10 - Petit esai de bibliographie des ouvrages exécutés à Nouméa et à
Saint-Louis et sortis des presses de l'Imprimerie catholique de la Mission
de Nouvelle-Calédonie. 1885-1939. Paris chez l'auteur
rard) et à Nouméa, Imprimeries Réunies, 1951. 47 p.,
(104,
fig., 22
rue
de Vaugi-
cm.
11
Un curieux objet d'origine et d'usage
inconnus recueilli à
Hienghène en 1897. (Journal de la Société des Océanistes, Paris, n° 8, déc.
1952, p. 288-289, ill.).
-
12
Deux
-
jours chez le Père Luneau, missionnaire à Canala, Nou¬
velle-Calédonie. (Climats, Paris, n° 336, 21 mai 1952).
13
-
Pèlerin du Ciel. François Luneau, soldat nantais et mission¬
naire calédonien, 1890-1950. Présentation de
éditions Alsatia, 952. 240 p., ill.,
Mgr Francis Trochu. Paris,
front, portr., carte repliée, pl. f.-t., 18,5
cm.
14
-
Chronologie de la Nouvelle-Calédonie. 1774-1903. Journal de
25-53).
la Société des Océanistes, Paris, n° 9, 1953, p.
15
-
Calédoniens. Répertoire
bio-bibliographique de la Nouvelle-
Calédonie. Illustrations de Jean Lebedeff. Paris, Société des Océanistes,
1953. X, 308 p., portr., fig., 25 cm. (Publication de la Société des Océanistes,
n° 3).
16
Nouvelle-Calédonie. Documents iconographiques anciens.
Paris, Nouvelles Editions Latines, 1953, 126 p., ill., fac simile, cartes, 23
-
cm.
En collaboration
17
-
avec
Jean Poirier.
Le Centenaire de la Nouvelle-Calédonie et la presse
française.
(Journal de la Société des Océanistes, Paris, n° 9, 1953, p. 359-362) Sous le
pseudonyme de Philippe Viel.
18
-
L'évolution du costume
(indigène
en
Nouvelle-Calédonie de la
prise de possession à nos joirs). (Journal de la Société des Océanistes,
Paris, t. 9, 1953, p. 151-169, ill.). En collaboration avec Jean Poirier.
19
en
-
Un
projet australien de colonie à charte en Nouvelle-Calédonie
362-264).
1842. (Journal de la Société des Océanistes, Paris, t. 9, 1953, p.
20 - Le français parlé en Nouvelle-Calédonie. Apports étrangers et
vocables nouveaux. Archaïsmes et expressions familières. (Journal de la
Société des Océanistes, Paris, n° 9, 1953, p. 203-228).
21
-
Le teacher
velle-Calédonie,
rarotongien Taunga, qui tint chez les Tuauru, Nou¬
1842, un 'journal" encore inédit est aussi l'auteur des
deux premiers ouvrages imprimés dans une langue néo-calédonienne.
(Journal de la Société des Océanistes, Paris, t. 9, 1953, p. 364-366).
en
22
Paul Feillet, gouverneur de la Nouvelle-Calédonie, 1894-1902.
(Revue d'Histoire des Colonies. Paris, 1954, p. 216-248. Bibliogr.
-
Société des
Études
Océaniennes
64
23
A propos
-
(Tropiques, Paris, 52°
24
et
des danses du centenaire de la Nouvelle-Calédonie.
n° 368, déc. 1954, p. 51-59, 111.).
an.,
La Nouvelle-Calédonie et la littérature.
-
financière, édition illustrée, Paris, 7°
25
Un siècle de
-
an.,
(L'Opinion économique
n° 18, août 1954, p. 25, ill.).
présence française
en
Nouvelle-Calédonie, 1853-
1953. (Etudes, Paris, mars 1954, p. 356-361).
26
Bibliographie méthodique, analytique et critique de la Nou¬
Ûl., 24 cm. (Pu¬
-
velle-Calédonie. Paris, Musée de l'Homme, 1955, IX, 361 p.,
blications de la Société des Océanistes, n° 4).
27
Le Père Louis Guillaume.
-
tobre 1957, p. 116-118, ill.,
(Missions des Iles, Paris, n° 76,
oc¬
port.).
28
"Aperçu ethnographique et folklorique", dans : NouvelleCalédonie, des Loyauté, île des Pins, Paris, 1964, p. 28-31. (Les Guides Bleus
illustrés).
-
29 - Le Père Apollinaire, prêtre calédonien.
des Océanistes, Paris, t. 25, 1969, p. 189-199).
(Journal de la Société
30 - La Nouvelle-Calédonie au temps des cartes postales. Société
des Océanistes, Musée de l'Homme, Paris 1973, 156 p., 235 reproductions
fac-similé héliogravure, 25 x 24 à l'italienne.
31
-
"Melanesia 2000". Un festival d'art calédonien. (Courrier de la
Compagnie Générale Maritime, Paris, n° 4 (nouvelle série), hiver 19751976, p. 50-53. En français et en anglais.
32
La Nouvelle-Calédonie vue par le photographe Allan Highan il
cent ans. Photographies de Nouvelle-Calédonie. Paris, Nouvelles Edi¬
tions Latines, 1978, 142 p. (69 p. de texte + 83 p. d'illustrations), bibliogr.,
-
y a
cartes, 17,5
33
x
-
22,5 à l'italienne.
Calédoniens.
-
Répertoire bio-bibliographique de la Nouvelle-
Calédonie. 2° édition. Illustrations de Jean Lebédeff et Chantai Dessirier.
Paris, Société des Océanistes, 1980, (II), 419 p., ill., 25 x 20 cm. (Société des
Océanistes
publication n° 41). Jaquette de René Dessirier.
34 L'Art au Bagne à Nouméa. (Bulletin de la Société dEtudes His¬
toriques de la Nouvelle-Calédonie, Nouméa, n° 55, 2° trimestre 1983, p. 3-
17, ill.).
35 - Le Père Antoine Tayac, missionnaire aux Nouvelle-Hébrides,
1871-1902. Annales de Marie, Lyon, t. 6, 1932, n° 67, p. 428-433 ; n° 69, p.
491-500 ; n° 70, p.
35 bis
-
539-550, ill. portr.).
id., tiré A part : Lyon,.Impr. E. Vitte. 1933, 31 p., 21,5
cm.
36
Prophétisme aux Nouvelles-Hébrides : le mouvement Jonfrum
à Tanna, 1940-1947. (Monde non chrétien, Paris, nouv., sér., n° 10, avril-
juin 1949, p. 192-208).
37 - Les Nouvelles-Hébrides au Musée de la France d'Outre-Mer. (La
vie de la France et de l'Union française, Paris, 47° an., n° 8, sept. 1949,
p.
101).
Société des
Études
Océaniennes
65
38
Une
-
sculpture des Nouvelles-Hébrides (Vao)
au
Musée de la
France d'Outre-Mer. (Journal de la Société des Océanistes, Paris, n° 4, déc.
1949, p. 192-194,
39
pl.).
Visite
-
aux
Big Nambas des Nouvelles-Hébrides. (Missions des
Iles, Paris, 1949, n° 23, p. 132-137, ill.).
40
"Jonfrum" is New Hebridean "cargo cuit". (Pacific islands
monthly, Sydney, v. 20, n° 6, jan. 1950, p. 67-70 ; n° 7, Feb. 1950, p. 59-65).
-
41
Mégalithes hébridais. Une sépulture de chef et deux autres
Nagire, île d'Aboa. (Journal de la Société des Océanistes, Paris, t.
7, 1951, p. 175-180, ill.).
-
tombes à
aux
42 - Travaux inédits de linguistique des missionnaires Maristes
Nouvelles-Hébrides. (Journal de la Société des Océanistes, Paris, n° 7,
déc. 1951, p.
249-253, bibliographie).
43
Nouvelles-Hébrides, Mallicolo. Sculpture de faîtage en racine
fougère. (Journal de la Société des Océanistes, Paris, t. 8, déc. 1952, p.
-
de
289-290, pl.).
44
Hébridais.
Répertoire bio-bibliographique des NouvellesMi¬
ill.,
(Publications de la Société des Océanistes, n° 6).
-
Hébrides. Portraits de Jean Lebedeff. Illustrations de Georges Guiraud,
chel Lablais et Roland Mascart. Paris, Musée de l'Homme, 1957, 292
p.,
25
cm.
45
-
Naissance et
développement de Port-Vila, capitale des Nou¬
56-67, 72, ill.,
velles-Hébrides. (Missions des Iles, Paris, n° 74, 1957, p.
carte, croquis et plans).
46 Les Nouvelles-Hébrides et la littérature. (Résonances, Revue du
d'expansion culturelle de la France d'Outre-Mer, Paris, 1957, p. 45-
Comité
47. ill.).
47
-
Bibliographie méthodique, analytique et critique des Nou¬
facsim., 25
velles-Hébrides. Paris, Musée de l'Homme, 1958, XII, 304 p., ill.,
cm. (Publications de la Société des Océanistes, n° 8).
48 - Notes sur les Wallisiens
des Océanistes, Paris, n° 19, 1963, p.
aux
Hébrides. (Journal de la Société
189-196, tabl.).
49 - Une belle figure hébridaise, M. Gabriel Gomichon des Granges,
1904-1971. Société des Océanistes, Musée de l'Homme, Paris, 1972, 8 p., ill.,
portr., 27
cm.
49 bis
-
D'abord paru : Journal
de la Société des Océanistes, t. 18, n°
34, p. 86-90.
SALOMON
50 - Sorcellerie et civilisation européenne aux
La sorcellerie dans les pays de mission, Bruxelles,
1936, p. 142-148.
îles Salomon, dans :
Desclée de Brouwer,
51 - Mission en Océanie. Les Maristes aux Iles Sàlomon (Texte
d'une conférence accompagnant des projections fixes) Bloud et Gay, Paris,
(1936), 30 p.. 19 cm.
Société des
Études
Océaniennes
66
52
Visite à un correspondant du Muséum (le Père Poncelet, mis¬
mariste) dans l'Ile de Bougainville en Mélanésie, (La terre et la
Vie, Paris, juillet 1936, p. 221-231, ill.)
-
sionnaire
53
Description sommaire d'une collection d'objets ethnographi¬
de l'île de Bougainville, groupe des îles Salomon. (Annali Lateranensi,
Rome, vol. 4, 1940, p. 163-198, ill.)
-
ques
54
-
Missions
en
Océanie. Les Maristes
les
aux
indigènes. 2°) A la mission. (Commentaires
Paris, Bloud et Gay, 1945, 36 p., 17,5 cm.
Iles Salomon. 1°) chez
pour
projections fixes).
55 - Un outil néolithique des îles Salomon. (Journal
des Océanistes, Paris n° 4, déc. 1948, p. 156-157, ill.).
56 - Bokata, un indigène évolué de
sion des îles, Paris, 1948, p. 146-148, ill.).
de la Société
Rorovana, îles Salomon. (Mis¬
57
Malaîta, Iles Salomon. Un exemple de revendications indi¬
gènes. (Missions des îles, Paris, n° 15, sept-oct. 1948, p. 149-152).
-
58 - Jaunes, Noirs et Blancs. Trois années de guerre aux Iles Salo¬
Paris, éditions du Monde nouveau, 1949. 225 p., planches, portr.,
cartes, 19,5 cm. (En collaboration avec Jean-Marie Sédès.
mon.
59
-
7° an., n° 6,
Kapunu, potière mélanésienne. (Les Musées de Genève, Genève,
juin 1950, ill.). Sur la fabrication de la poterie à Bougainville,
îles Salomon.
60 - Somuk. Un curieux cas de spontanéité artistique
mitif océanien. (LaCroix, Paris, vendredi 13 juillet 1951, ill.).
61
-
chez
un pri¬
Art mélanésien. Somuk. Hicot. Tsumomok. Tsimè Ketanon.
Paris, Nouvelles éditions latines, 1951. 46 p., ill. en noir et en couleur., 22
cm.
62
Mythes de Buka. Cycle du Totopiok. Cycle de la Tubun. Mythes
d'origine. (Journal de la Société des Océanistes, Paris, t. 8, 1952, p. 27-80,
-
ill. ; t. 11, 1955, p. 35-95, ill. ; t. 14, 1958, p.
avec le Père Paul Montauban.
51-86, ill.). En collaboration
63 - Paul Montauban (1866-1958), missionnaire à Buka, (Missions
des Iles, Paris, Janvier 1959, N° 87, p. 12-19, ill.).
64
tâche
aux
Le père Guillaume Servant. Un auvergnat cinquante ans à la
îles Salomon (Missions des Iles, Paris, n° 100, mai 1960, ill., p.
83-85, 93).
mon
65 - Bibliographie des presses de la mission mariste des Iles Salo¬
méridionales. (Journal de la Société des Océanistes, Paris, n° 25, déc.
1969, p. 257-292, pl. h.-t.).
66
Bibliographie des ouvrages publiés par les Missions maristes
en particulier par les presses missionnaires de Visale,
Honiara, Banony Bay et Tsiroge. Paris, Société des Océanistes, 1972, 67 p..
-
des îles Salomon, et
Société des
Études
Océaniennes
67
ill. h.-t., 26 cm. (Publications de la Société des Océanistes, n° 29). En colla¬
boration avec Huch Laracy.
67
Les îles Salomon. Encyclopédie de la Pléiade, Ethnologie Ré¬
gionale I, Afrique, Océanie, Paris, Gallimard, 1972, p. 1174-1195, ill.,
carte, bibliographie.
-
MELANESIE
-
PAPOUASIE
-
FIDJI
68 - Observations concernant la tache pigmentaire
congénitale en
Mélanésie. (Revue Anthropologique, Paris, 48° an., n° 7-9,
juil.-sept. 1938,
p.
213-217).
69 - Préface à : La croix dans l'archipel des Ficyi, par
J.M. Sédès. Paris, éditions Spes, 1943, VI, 222 p., 17,5 cm.
70
Sur
-
un
conte mélanésien.
pratique des Hautes-Etudes le 19
Paris, avril 1964, p. 99-107).
71
Un
-
Sténogramme d'un exposé à l'Ecole
1942. (Les cahiers de la Pléiade,
mars
évêque musicoloque
C. Destable et
en
Papouasie, Mgr André Sorin, (La
Croix, Paris, 5 juin 1947).
72 - Les chrétientés mélanésiennes et la guerre. (Neue Zeitschrift
fur Missionswissenschaft, Beckenried, 1947, fasc. 2, p. 106-117).
73
La collection Turner, à Suva, et sa
-
(Journal des Océanistes, Paris, n° 5, déc. 1949,
p.
pirogue double de Fidji.
189-191).
74
Un émule du P. Damien. Le P. Léon Lejeune,
et pensionnaire de la léproserie de Makogaï
(Fidji). (La
dredi 6 juillet 1951).
-
mariste, aumônier
Croix, Paris, ven¬
75 - Abri sous roche à gravures, Nailou, district de
Cakaudroye,
Vanua Levu, îles Fidji. (Journal de la Société des Océanistes, Paris, n° 10,
déc. 1954, p. 178-179).
76
Imprints of the Fiji Catholic Mission, including the Loreto
1864-1954. London, F. Edwards Ltd. ; Suva, Catholic Mission, 1958.
pl., 22 cm. Edition limited to 160 copies.
-
press,
60 p.,
OCEANIE
-
PACIFIQUE
77
La Société de l'Océanie, 1844-1854. (Revue d'Histoire des Mis¬
sions, Paris, t. VII, 1930, p. 227-262).
-
78
-
Essai de
bibliographie des Missions maristes
1932).
en
Océanie Occi¬
dentale. (Revue d'histoire des missions, Paris, juin
78 bis
79
-
-
Tiré à part :
Le
Paris, Paul Geufhner, 1932, 32 p.,
chanoine
Paulmier
de
Courtonne
et
son
projet
d'évangélisation des Terres Australes (1663). (Revue d'Histoire des Mis¬
sions, Paris, sept., 1932, 25 p.).
79 bis
-
Tiré à
part : 15 p., 25 cm.
Société des
Études
Océaniennes
68
80
-
Henri de
Solages et les missions de l'Océanie. (Revue Monta»
lembert, Paris, n° 208, fév. 1933, p. 380-388).
81
Victor Segalen et l'Océanie. Images composées et gravées par
Jacques Boullaire. Paris, l'auteur, 1944 (81) p., front., planches gravées
hors texte, 23,5 cm. Tiré à 310 exemplaires numérotés.
-
81 bis - Réédition 1985, avec
chard, daté de Papeete, 12 mai 1984.
un
avant-propos de Jean-Claude Tou-
82 - Expédition norvégienne : Thor Heyerdahl.
ciété des Océanistes, Paris, t. 3, 1947, p. 109-110).
83 - Personnalités océaniennes de passage
Société des Océanistes, Paris, t. 3, 1947, p. 130-131).
84
p.
-
Notre Dame, Reine de l'Océanie.
(Journal de la So¬
à Paris. (Journal de la
(Missions des Iles, Paris, 1948,
100-105, ill.).
85 - Le "Documentaire" ethnographique en Océanie. Etude suivie
d'un répertoire analytique et critique de vingt-cinq films. (Journal de la
Société des Océanistes, Paris, n° 5, déc. 1949, p. 117-144).
86 - Douceur de vivre
let-août 1949, p. 17-19).
87
-
au
Pacifique. (Elites Françaises, Paris, juil¬
Jeunesse de l'Art Océanien. (Missions des Iles, Paris, 1949, p.
avec le P. Podevigne, le Pasteur Maurice Leen-
26-48, ill.) (en collaboration
hardt, etc.).
88
Conséquences de la guerre dans les missions du Pacifique Sud,
l'âge de pierre à l'âge atomique. (Annales de la Propagation de la Foi,
-
de
Paris, 2° trimestre 1951).
89
-
En
Océanie, le "bon sauvage" nait à la vie moderne, (Explora¬
tions outre-mer, La Documentation Française, Paris, 1953, p. 127-137,
ill.).
90
Bloud et
sur
Les religions de l'Océanie dans : Histoire des Religions, Paris,
Gay, 1953, Vol. 1, p. 272-299. En collaboration avec Jean Poirier.
-
91 - La dévotion à la Sainte Vierge en Océanie, dans : Maria, Etudes
la Sainte Vierge, publiées sous la direction d'Hubert du Manoir, t. 5,
Paris, Beauchesne, 1956, p.
483-492.
92
Mouvements messianiques en Océanie. (Rencontres, éd. du
Cerf, Paris, N° 48, 'Vitalité actuelle des religions non chrétiennes", 1957, p.
145-154).
-
93
Premiers résultats de la recherche archéologique dans le Paci¬
fique insulaire. (Comptes-rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles
-
Lettres, Paris. 1958, p. 272-277, 24,5 cm).
94 - Marcel Pottier, médecin aux Messageries Maritimes et peintre
de l'Océanie. (Courrier des Messageries Maritimes, Paris, n° 53. nov.-déc.
1959, p. 19-21, ill., portr.).
Société des
Études
Océaniennes
69
95
La Collection du Capitaine Fuller au Museum d'Histoire Natu¬
Chicago. (Journal de la Société des Océanistes, Paris, t. 16. 1960, p.
-
relle de
103-104).
96
Bibliophiles de la Société des Océanistes. Bulletin trimestriel.
-
Musée de l'Homme, Paris, n° 1 à 7, été 1960-hiver 1966, 4
p., 21,5 cm, im¬
pression en couleur sur papier ivoire. Comporte des rubriques de bibliophi¬
lie et l'annonce de livres susceptibles d'intéresser les
bibliophiles océa¬
niens.
97 - La dernière traversée du Pacifique d'Alain Gerbault. (Journal
de la Société des Océanistes, Paris, n° 17, déc. 1961, p. 48-52).
98
La maison en Océanie, dans
monde, Bruxelles, 1963, t. 1, p. 81-98, ill.).
-
99
:
(Aspect de la maison dans le
La "Société des Océanistes" et la
-
bibliographie du Pacifique.
(VF Congrès international des sciences anthropologiques et ethnologi¬
ques, 1960, Paris, 1963, t. 2, Ethnologie V-I, p. 221-224).
100
-
De la notion de "faux" dans les collections
d'objets océaniens.
(Journal de la Société des Océanistes, Paris, t. 26, n° 26,
mars
1970, p. 33-
38).
101
-
Littératures Océaniennes, dans : Histoire des littératures, t. 1,
Littératures anciennes, orientales et orales. Paris, 1977,
Pléiade, p. 1509-1544, ill.
-
En collaboration
avec
encyclopédie de la
Jean Poirier.
102
Préface, p. XIII-XIV et Notes marginales, p. 309-330, de : Bou¬
gainville et ses compagnons autour du monde, 1766-1769. Journaux de na¬
vigation, établis par Etienne Taillemite, t. I, Paris, Imprimerie Nationale,
-
1977.
103
-
Die Katholische Presse Ozeanièns
:
Versuch eines Uberblicks.
(Zeitschrift fur Publizistik in Kirche und Welt, Schôningh, 1979,1, p. 5258).
104
-
Félix Marant-Boissauveur, un marin dessinateur dans le Pa¬
cifique dans les armées quarante du siècle dernier. (Bulletin de la Société
des Etudes Océaniennes, Papeete, t. XVIII, n° 9, septembre 1979, p. 508-523,
ill., portr.).
105
Anciennes religions, arrivée des Missionnaires p. 121-135,
ill., notations musicales, cartes; portr. dans Sillages Polynésiens, Paris
-
1985, Ed. L'Harmattan, 29
cm.
TAHITI
106
Tentative d'évangélisation de Tahiti par les Franciscains es¬
pagnols, 1772-1775. (Revue d'Histoire des Missions, Paris, sept. 1933, p.
380-409). Tiré à part : 29 p., 25 cm.
-
107
Portrait d'André Ropiteau, 1904-1940, Dijon, impr. Darantière, 1940 (219) p., front., pl., portr., carte. 21 cm. Réédition, sous le titre :
-
Mlle Beriot.
Société des
Études
Océaniennes
70
107 bis Vignes, Voyages, Vahinés ou le Bonheur de Maupiti. Avec
préface de Georges Duhamel, Paris. 1950, 229 p., front., portr., carte, 19
-
une
cm.
108 - Une statuette de bois découverte à Tahiti et conservée au
Musée d'Ethnographie de Neuchâtel, Suisse. (Bulletin de la Société Neuchâteloise de Géographie, Neuchâtel, t. 55, fasc. 2, 1948, p. 77-81, ill.).
109 - Le "pahi" tahitien de voyage, d'après une aquarelle inédite
conservée au British Museum. (Journal de la Société des Océanistes, Paris,
déc. 1950, p. 234-235, pl. h.-t.).
110- Deux souvenirs tahitiens (cabas à bible et service de Cène) du
Musée
Ethnographique de Genève. (Les Musées de Genève, Genève. 8°
l.janv. 1951, p. 3, ill.).
111
an.,
n°
Bonjour Tahiti (La vie quotidienne à Papeete ; Mgr Mazé ; le
etc...) (Missions des îles, Paris, n° spé¬
cial, n° 81, mars 1958, p. 41-72, ill.).
-
Gouvernement ; les écoles ; la poste,
112
Printemps à Tahiti (Ti fai fai tahitiens). (L'Officiel de la
Mode, Paris, 1959, ill. coul.).
-
113
Notes sur les ti fai fai tahitiens. (Journal de la Société des
Océanistes, Paris, n° 15, déc. 1959, p. 165-177, ill., pl. en coul.).
-
114
Edgar Leeteg (1904-1953) et la peinture sur velours à Tahiti.
(Journal de la Société des Océanistes, Paris, n° 15, déc. 1959, p. 372-375).
-
115 - La seule photo que l'on connaisse de Gauguin à
nal de la Société des Océanistes, Paris, t. 15, 1959, p. 380-381).
Tahiti. (Jour¬
116 - Le centenaire de l'école des Frères à Papeete, 1860-1960.
sions des Iles, Paris, août-septembre 1960, n° 102, p. 134-139, ill.).
(Mis¬
117
Un peintre tahitien méconnu, Charles Alfred Le Moine, 1872(Courrier des Messageries Maritimes, Paris, janv.-févr. 1959, p. 1719, ill.).
-
1918.
118 - Les Frères de l'Instruction chrétienne en Polynésie française,
1860-1960. Cent ans au service de la jeunesse tahitienne. Papeete, Ecole La¬
mennais, 1960, 96 p., 21 cm.
119 - La dernière traversée du Pacifique d'Alain Gerbault.
de la Société des Océanistes, Paris, n° 17, déc. 1961, p. 48-52).
120
-
(Journal
Iconographie de Pomare, Reine de Tahiti (1817-1877), juillet
1962, tiré à part, 27 cm.
120 bis
-
et Bulletin de la Société Le vieux
papier, Paris 1963,
p.
289-304, (ill.).
121
-
Le
français parlé à Tahiti. (Journal de la Société des Océa¬
nistes, Paris, t. 18. 1962, p. 69-81).
122
A propos de la "Reine Pomaré", celle du bal Mabille et du bon
Théophile Gautier. (Journal de la Société des Océanistes, Paris, n° 18, 1962,
-
Société des
Études
Océaniennes
71
125-126). Sous le pseudonyme de Philippe Viel.
p.
Tahitiens. Répertoire bio-bibliographique de la Polynésie
123
française. Portraits de J. LebedefT. Illustrations de Jacques Boullaire.
Paris, Musée de l'Homme, 1962, XVI, 536 p., ill., portr., 25 cm. (Publications
de la Société des Océanistes, n° 10). Voir réédition en 1975.
-
124
Pavillons de Tahiti et de la» Polynésie française. Paris. Bi¬
bliophiles de la Société des Océanistes, 1963, 77 p., pl. en coul., 14,5 x 22,5.
(Série documentaire n° 2). Tiré à 100 exemplaires.
-
125
sept. 1963,
-
p.
Gauguin à Papeete. (Cahier du Pacifique, Paris, n° 5
3-7, ill., pl. h.-t. en noir et en coul.).
Un musée
Tahiti proposé comme modèle à la jeunesse française en l'an
République. (Bulletin de la Société d'Etudes Océaniennes, Papeete,
12, n° 145, déc. 1963, p. 305-310).
126
-
XII de la
t.
127
Gustave Viaud, premier photographe de Tahiti. 25 photogra¬
phies inédites. Paris, Société des Océanistes, 1964. (19) p. de texte, 24 pl. h.t., 26 x 32 cm. En collaboration avec André Jammes.
-
128
En mission à Tahiti au temps de la Reine Pomaré : Edmond de
Gignoux (Courrier des Messageries Maritimes, Paris, n° 79, 1964, p. 23-29,
-
ill.).
préliminaire, p. 153-154, à l'Index de l'édition française
rédigées par Heniy Adams, Paris, Musée de
l'Homme, 1964. (Publications de la Société des Océanistes, n° 12).
129
-
Note
des Mémoires d'Arii Talmai,
130 - Préface, p. V1I-X, et Tableau
cendance d'Alexandre Salmon, face à la p.
généalogique dépliant de la des¬
200, dans : Alexandre Salmon,
1820-1866, et sa femme Ariitaimai, 1821-1897. Deux figures de Tahiti A
l'époque du Protectorat, par Ernest Salmon, Paris, Société des Océanistes,
Musée de l'Homme, 1964. (Publications de la Société des Océanistes, n° 11).
131 - Gauguin journaliste à Tahiti et ses articles des Guêpes. (Jour¬
nal de la Société des Océanistes, Paris, n° 21, déc. 1965, p. 1-53, tabl. dépl.,
10 pl. h.-t.) En collaboration avec Bengt Danielsson.
131 bis
28
-
id.
-
tiré A part. Paris,
Société des Océanistes, 1966, 55
p.,
cm.
132 Gauguin dans ses meubles ; Musée Gauguin à Tahiti. (Courrier
Messageries Maritimes , Paris, n° 89, Noël 1965, p. 34-38, ill.). Texte en
français et en anglais. Sous le pseudonyme de Philippe Viel.
-
des
133 - Military mails
du C.E.P. (French Polynesia
in French Polynesia to-day. Histoire postale
newsletter, Zeist, Holland, n° 43, 1965, p. 98-
101, ill.).
134 - Pomaré Vahiné IV, reine des îles de la Société (1827-1877) et
l'évolution des institutions tahitiennes. Revue Historique de l'Armée,
Paris, n° spécial, V. 21, n° 3, 1965, p. 61-72, ill., pl. en coul.).
La maison de la Reine Marau à Papeete. (Courrier des Messa¬
135
geries Maritimes, Paris, n° 87, juil.-août 1965, p. 10-15, ill., portr., plan).
-
Société des
Études
Océaniennes
72
136 - La mort de Gauguin et la presse française. (Bulletin de la So¬
ciété Le Vieux papier, Paris, t. 24. avr. 1965. p.
225-247, ill.,
portr.).
137
Note
préliminaire, dans : Le musée Gauguin (A Papeete). Tahi¬
ti. Paris, Fondation Singer-Polignac, 1965, p. 5-11.
-
Tahitiens. Supplément. Répertoire bio-bibliographique de la
138
Polynésie Française. Illustrations de J. Lebedeff. Paris, Musée de l'Homme,
Société des Océanistes, 1966, IV, 104 p., ill., index, 25 cm. (Publications de
-
la Société des Océanistes, n° 17).
139
-
Le musée Ashton Lever de Londres et
tiennes à la fin du XVÏÏP siècle.
déc. 1966, p.
ses
collections tahi-
(Journal de la Société des Océanistes), t. 22,
11-23
140
Art ancien et moderne de Tahiti. (Bulletin D.A.M., numéro
spécial "La Polynésie Française et le centre d'expérimentation du Pacifi¬
que", Paris, mai-juin 1966, p. 35-39, ill.).
-
141
Catalogue du musée Gauguin. Papeari, Tahiti. Paris, Fonda¬
Singer-Polignac, 1966, 143 p., ill., carte, portr., 23 cm. La couverture
couleur, est la reproduction de la palette du peintre.
-
tion
en
141 bis
-
D'abord paru
dans les Cahiers du Pacifique, Paris, n° 8,
1966, 139 p., ill., cartes, tableau généalogique.
142
-
A la recherche du P. Laval
(Missions des Iles, 20°
143
-
n° 2, 1967, p.
144
-
an.,
n° 142,
:
"Escales
janv.-fév. 1966,
au
p.
Tahiti d'aujourd'hui",
10-17, ill.).
Un musée
Gauguin à Tahiti. (Museum, UNESCO, PARIS, V. 20,
77-89, ill.). Texte en anglais et en français.
Bibliographie de Tahiti et de la Polynésie Française. Paris,
Musée de l'Homme, Société des Océanistes, 1967, 2 vols., XV + 1048 p.,
index, 25
ration
(Publications de la Société des Océanistes, n° 14). En collabo¬
cm.
avec
Edouard Reitman.
145
Il y a 200 ans Bougainville "découvrait" la Nouvelle Cythère.
(Courrier des Messageries Maritimes, Paris, Juillet-août 1968, n° 105, p. 1619, ill.).
-
146 - Lucien Gauthier photographe à Tahiti au
letin de la Société des Etudes Océaniennes, Papeete, t.
début du siècle. (Bul¬
14, n° 3, n° 164, sept.
1968, p. 74-89, ill.).
147
-
L'écriture de
Gauguin, étude graphologique. Paris, Société des
Océanistes, 1968, 55 p., fac-sim., 27,5 cm. En collaboration avec Mme B.
Tavernier.
148 - Eisa Triolet passa un an à
ciété des Océanistes, Paris, t. 24, 1968, p.
149
-
Les
Tahiti en 1920. (Journal de la So¬
149-152).
premières années d'un jeune musée français du Pacifique
Sud. Musée Gauguin de Tahiti. (Comptes rendus mensuels des séances de
l'Académie des Sciences d'Outre-Mer, t. 28, 1968, p. 375-384).
150
-
Les
photographes à Tahiti et leurs
Société des
Études
oeuvres,
Océaniennes
1842-1962. Paris,
73
Société des Océanistes, Musée de l'Homme, 1969, 85 p.,
27
ques,
x
ill. photographi¬
34 à l'italienne. Tiré à 500 exemplaires.
150 bis
-
Réédité à
l'identique
en 1981 par
les Editions du Pacifi¬
que, Papeete.
151
Le Tahiti catholique. Paris, Société des Océanistes, Musée de
l'Homme, 1969, 32 p., ill., cartes, 19 cm. (Société des Océanistes, Dossier S).
-
152
Jean
Les artistes de
-
Polynésie (Yves de Saint-Front, Frank Fay,
Guillois, Jean Masson, Jean Charles, Jean-Charles Bouloc) à
l'honneur sur les timbres de Tahiti (Courrier des
Paris, mai 1971, p. 10-17, ill., portr.).
153
-
La "Cour" de la Reine Moé. Une
Messageries Maritimes,
photographie
presque
(Journal de la Société des Océanistes, Paris, t. 27, n° 30,
p. 398-401, 2 ph.).
naire.
mars
cente¬
1971,
154 - Un nouveau musée en France. Musée des Missions d'Océanie,
La Neylière, Saint-Symphorien-sur-Coise, Rhône. (Journal de la Société
des Océanistes, Paris, t. 27, mars 1971, p. 297). Sous le pseudonyme de Phi¬
lippe Viel.
155
Les "Notes et Récits" tahitiens du Commissaire de Police.
-
(Journal de la Société des Océanistes, Paris, t. 27, n° 30,
mars
1971, p. 58-
59).
156 - Petits trésors inconnus concernant la Polynésie française.
Manuscrits du capitaine de Bovis, d'Isidore Pancher, de Valéry Lallour.
(Journal de la Société des Océanistes, Paris, 1971, t. 27, p. 298).
157
-
Rébus
pier, Paris, 72°
an.,
sur la reine Pomaré. (Bulletin de la Société Le Vieux Pa¬
fasc 241, juil. 1971, p. 262).
Harrisson Willard Smith fondateur du Jardin Botanique de
158
(Langues et Techniques. Nature et Société, Paris, Klincksieck, 1972,
299-301).
-
Tahiti.
p.
159 - Jardin botanique de Papeari. Société des Océanistes, Musée
de l'Homme, Paris. 1972, 32 p., ill. coul., cartes, fac-sim., 19 cm. (Société
des Océanistes, dossier 9). En collaboration avec Jacques Barrau.
160
Notes préliminaires à une histoire de la carte postale à Tahi¬
(Bulletin de la Société des Etudes Océaniennes, Papeete, t. 15, n° 178,
-
ti.
mars
1972, p.
102-135, ill., tabl. repl.).
161
Festival 1971 de peinture tahitienne et de philatélie (Pierre
Heymann, André Dobrowolski, Nicolaï Michoutouchkine, Isabelle Wolf,
Françoise Morillot-Sély (Courrier des Messageries Maritimes, Paris, mars
1972, p. 14-19, ill.).
-
162 - Tahiti au temps des cartes postales. Société des
Musée de l'Homme, Paris, 1975, 137 p., ill., 24 x 25 à l'italienne.
Océanistes,
163
Tahiti et l'aviation. Histoire aéronautique de la Polynésie
Française. Société des Océanistes, Musée de l'Homme, Paris, 1974, 194 p.,
200 ill., portr., cartes, tables, fac-sim., 33,5 x 26,5 à l'italienne.
-
Société des
Études
Océaniennes
74
164
Tahitiens. Répertoire
biographique de la Polynésie française.
corrigée et augmentée. 111. et Portr. de J. Boullaire, Ch.
Dessirier, J. Lebedeff, J.L. Saquet. Paris, Société des Océanistes, Musée de
l'Homme, 1975, IV + 670 p., 25 cm. (Publications de la Société des Océa¬
-
2° édition revue,
nistes n° 36). 22.05.85.
hiti
en
165 - Le Carnet de dépenses de Maurice Merlo, fonctionnaire à Ta¬
1903. (Bulletin de la Société des Etudes Océaniennes, Papeete, t. XVI,
n° 192, 1975, p.
166
536-551, port.).
Tahiti au temps de la Reine Pomaré. Société des Océanistes,
l'Homme, 1975, 240 p., 25 cm. (Publication de la Société des Océa¬
nistes, n° 37). Sous jaquette couleur avec portraits de la Reine Pomaré.
-
Musée de
167 - Henri Jacquier, l'écrivain et le raconteur d'histoire. (Bulletin
de la Société des Etudes Océaniennes, Papeete, t. 16, n° 194, mars 1976, p.
1
623-631, ill.).
168 La Princesse Takau Pomaré Vedel. Adieu à une amie disparue.
(Bulletin de la Société des Etudes Océaniennes, Papeete, t. 16, n° 196, sept.
-
1976, p. 593-598, portr.).
169
-
P. Charrier, un
magistrat photographe à Papeete dans les an¬
16, N°
nées 20. (Bulletin de la Société des Etudes Océaniennes, Papeete, t.
196, sept. 1976, p. 606-616).
170
-
Petite histoire du vieux bloc Vaima, à
Papeete, (La Dépêche de
Tahiti), 2è décembre 1976).
171
p., +
-
La danse à Tahiti. Nouvelles éditions latines Paris, 1977, 32
pl. h.-t. coul., 19
172
déc. 1977,
-
cm.
(Dossiers Tahitiens, n° 22). Existe
Le Pasteur Daniel Mauer.
en
anglais.
(Le Semeur Tahitien, Papeete. 11
portr.).
173
-
l'arrivée des
Introduction p. 5-13, à : l'Etat de la société tahitienne A
par Edmond de Bovis. Papeete, 1978. (Société des
Européens,
Etudes Océaniennes, Publication n° 4).
174
Préface, p. 5, à l'Index des articles du Messager de Tahiti,
1852-1883, édité sur microfilm par Raoul Teissier, Service International
de Microfilms. Paris, 1978.
-
Charles Alfred Le Moine. Catalogue des oeuvres exposées du
juil. 1978, au Musée Gauguin de Papeari, précédé d'une Notice
biographique sur le peintre. Musée Gauguin, Tahiti, 1978, 36 p., ill., pl. et
175
22
avr. au
couverture
-
31
en
176
-
couleur, 20
La carte
cm.
postale
en
couleur à Tahiti. Etude documentaire.
Paris, Le Vieux Papier, 1978, 20 p., pl. coul., 27 cm.
177
p.,
-
Peintres de Tahiti. Nouvelles éditions latines, Paris, 1978, 35
ill. noir et coul. 19
178
-
cm.
(Dossiers Tahitiens, n° 23). Existe
anglais.
Tahitiens d'autrefois. Nouvelles éditions latines, Paris, 1978,
34 p.,
avec
en
ill. noir et coul., 19 cm. (Dossiers Tahitiens, n° 24). En collaboration
J. Garanger et J. Poirier.
Société des
Études
Océaniennes
75
179
p.,
A.B.C.
-
sur
ill. noir et coul., 19
Tahiti. Paris, Nouvelles Editions Latines, 1980, 34
(Dossiers Tahitiens n° 28).
cm.
180
Bois Légendaires de Mara, sculpteur tahitien, Papeete, Ha¬
Pacifique, 1980, 45 p., ill., port., 25 cm.
-
chette
181
La Vie de
-
chaque jour à Tahiti. Nouvelles Editions Latines,
1982, 322 p., cartes, index, 19 cm.
WALLIS ET FUTUNA
-
Plusieurs articles parus
dans le Journal de la Société des Océa-
nistes n° 19, Paris 1963.
182
-
a) Chronologie de Wallis et Futuna, p. 11-45, tabl.).
183
-
b) Le Maire et Schouten à Futuna
en
1616. p.
57-80, pl. hors-
texte, tabl.).
184
-
et Futuna. Un
Sous le
c) L'Américain James Toutan Proctor, commerçant à Wallis
épisode de vie économique et politique en 1876. p. 129-136.
pseudonyme de Philippe Viel.
185 - d) Premiers travaux des presses de la mission catholique à
Wallis. 1845-1849.
186
e) Le naufrage du "L'Hermitte" à Wallis en 1874 et la naviga¬
baleinière, de Wallis à Futuna, de l'enseigne de vaisseau E. Boisse. p.
-
tion
en
208-210. Sous le
187
-
pseudonyme de Philippe Viel.
f) Actes juridiques concernant les rapports avec la France.
Evolution des relations entre la France et les des Wallis et Futuna. p. 213225.
188
-
g) Liste des Résidents français
aux
îles Wallis et Futuna.
p.
227-228.
189 - h) Bibliographie méthodique, analytique et critique des îles
Wallis et Futuna. Paris, Musée de l'Homme, 1964, 68 p., 25 cm. (Publication
de la Société des Océanistes, n° 13).
189 bis
-
D'abord paru
dans le Journal de la Société des Océanistes,
Paris, n° 19, déc. 1963, p. 228-296.
POLYNESIE
190
Georges Goyau, Historien des missions. (Revue Montalembert, Paris, janvier 1981, p. 1-16, bibliog.).
-
191
La religion des Polynésiens, dans : A. Quillet, Histoire géné¬
religions, Paris, 1937, p. 139-155, ill., 31 cm.
-
rale des
Le picpucien Honoré Laval et l'ethnographie des îles Gambier.
192
(Revue d'Histoire des Missions, Paris, t. 15, 1938, p. 360-384).
-
Société des
Études
Océaniennes
76
193 - Une mission hydrographique aux Tuamotu.
Société des Océanistes, Paris, n° 2, déc. 1946, p. 229).
(Journal de la
194
Paul Gauguin, peintre de la Vierge en Océanie. (Missions des
fles, Paris, n° 21, 1949, p. 108-109).
-
revue
195 - Pour un art indigène dans le Pacifique français.
des troupes coloniales. Paris, n° 327, déc. 1950, p. 90-95,
196 - Découverte humaine de la Polynésie : du
Commission du Pacifique Sud. (Etudes, Paris, juillet-août
197
la
Royale,
-
Visite
avec
(Tropiques,
ill.).
père Chanel à la
1954, p. 95-104).
aux fles
Marquises sur le Dumont d'Urville
le gouverneur Toby en Juillet 1957.
un
aviso de
198 - Avant-propos à : Mon ne Maupiti. Extraits des carnets in¬
times d'André Ropiteau. Pointes sèches de
Jacques Boullaire, Paris, les
yachtsmen bibliophiles, 1957,
199
p.
5-8.
Robert Gibbings (1889-1958), graveur anglais et illustrateur
polynésiens. (Journal de la Société des Océanistes, Paris, t. 14,
1958, p. 9-21, ill., bibliogr.).
-
de livres
déc.
200 - Charles Alfred Le Moine, peintre de la Polynésie Française,
1872-1918. (Bulletin de la Société des Etudes Océaniennes, Papeete, n° 126,
mars
1959, p. 1-27, ill., pl. h-t.).
201
Le Gouverneur Bouge, 1878-1960. Bibliographie de ses publi¬
(Journal de la Société des Océanistes, Paris, n° 16, déc. 1960, p. 6-
cations.
8).
202
Essai
d'évangélisaztion des Marquises par la Société Mis¬
(1832-1880). (Journal de la Société des Océanistes,
Paris, n° 17. déc. 1961, p. 25-34).
-
sionnaire de Hawaii
203
"Les amours d'un vieux peintre aux Marquises" ou Paul Gau¬
guin héros d'une comédie en vers écrite de son vivant. (Journal de la Société
des Océanistes, Paris, n° 18, 1962, p. 113-120.
-
204
Le vrai
-
raires, Paris, 40°
205
-
an.,
Gauguin ; séjour aux des Marquises. (Nouvelles Litté¬
n° 1822, 2 août 1962, p. 8, ill.).
Early missionary letters from Polynesia, 1834-1870, leur
Polynesia newsletter, Zeist, Holland, n° 41, 1965,
histoire postale. (French
p.
86-92).
206 - Military mails in French Polynesia to-day. Histoire postale
du C.E.P. (French Polynesia newsletter, Zeist, Holland, n° 43, 1965, p. 98-
101, ill.).
207
Introduction, p. XI-CXLII, aux Mémoires pour servir A
ère chrétienne, 1834-1871, édités par C.W. Newbu¬
ry et P; O'Reilly. Paris, Société des Océanistes, Musée de l'Homme, 1968.
(Publications de la Société des Océanistes, n° 15).
-
l'histoire de Mangareva,
208
-
Aperçu sur l'histoire de Mangareva. (Cahiers du Pacifique,
Paris, 1974, t. 2, n° 18, p. 121-130).
Société des
Études
Océaniennes
77
HAWAI
NÏIe-ZELANDE
-
209
-
Le
-
SAMOA
Bishop Museum d'Honolulu et la (seconde) guerre mon¬
Océanlstes, Paris, 1945, t. 1. p. 134-135).
diale. (Journal de la Société des
210
Statuette bicéphale masculine de l'île de Pâques conservée à
(Journal de la Société des Océanlstes, Paris, n° 3, déc. 1947, p.
118-121, ill.).
-
La Rochelle.
211 - Des " copies" anciennes des tablettes de l'île de Pâques.
nal de la Société des Océanlstes, Paris, t. 16, 1960, p. 102-103).
(Jour¬
212
Dixième Congrès Scientifique du Pacifique à Honolulu, août
1961. (Journal de la Société des Océanlstes, Paris, t. 17, 1961, p. 42-45).
-
213 - Une nouvelle version de la Bible à Samoa. (Journal de la So¬
ciété des Océanlstes, Paris, n° 25, déc. 1969, p. 306).
214 - La "Madonna and Child" du Musée d'Auckland. (Journal de la
Société des Océanlstes, Paris, t. 28, n° 34, mars 1972, p. 356-357, 1 photo h.t. noir et blanc).
215
-
Bibliographie des publications de la mission mariste des Iles
rue de Vaugirard), 1977, 53 p., pl. h.-
Samoa, 1862-1976, Paris, l'auteur (104
t., fac-sim., 25 cm.
216
-
La
production artistique de l'île de Pâques, Bulletin de la So¬
13-18.
ciété des Etudes Océaniennes, n° 234, mars 1986 (n° 11), pages
LA SOCIETE DE MARIE
217
-
Les études missionnaires
l'Eglise de France, Paris, t. 17, avril 1931,
218
-
en
Catéchuménat missionnaire
France. (Revue d'histoire de
1-19).
p.
:
article dans (Dictionnaire de
Sociologie, Paris, Beauchesne, 1938).
219
p.,
15,5
fondateur, le Père Colin. Missions des îles, Paris, 1962, 24
-
Un
-
Discours de
cm.
DIVERS
220
Réception à l'Académie des Sciences Coloniales.
Eloge de Henri Froidevaux. (Comptes rendus mensuels des séances de
l'Académie des Sciences Coloniales, Paris, t. 16, 1956, p. 251-265).
Société des
Études
Océaniennes
78
NOTICES
NECROLOGIQUES
221
Alain Gerbault, 1893-1941. Notice
nécrologique.
la Société des Océanlstes, Paris, n° 2, déc. 1916,
p. 218-220).
(Journal de
222 - Jean Dorsenne, 1892-1944. Notice
nécrologique.
la Société des Océanlstes, Paris, n° 2, déc. 1946, p. 220-221).
(Journal de
-
223 Stephen Chauvet, 1885-1950. (Journal de la Société des Océa¬
nlstes, Paris, n° 7, 1951, p. 219-222, bibl.).
-
224
Capitaine de frégate Jean Cottez, 1894-1961. Notice nécrolo¬
gique. (Journal de la Société des Océanlstes, Paris, n° 17, déc. 1961, p. 41-42
+
bibliogr. de ses publications).
-
225 - Alfred Métraux, 1902-1963. Notice nécrologique.
la Société des Océanlstes, Paris, n° 19, 1963, p. 305-306).
(Journal de
226 - Pierre Bompard, 1890-1962. Notice nécrologique.
la Société des Océanlstes, Paris, n° 19, 1963,
p. 304-305).
(Journal de
227
-
BJarne Kroepelien, 1890-1966. Notice nécrologique. (Journal
102-103).
de la Société des Océanlstes, Paris, t. 22, 1966, p.
228 - Martial Iorss, 1891-1966. Notice nécrologique.
Société des Océanlstes, Paris, t. 22, 1966, p. 102).
(Journal de la
229
Le pasteur Charles Vernier, 1883-1966. Notice nécrologique.
(Journal de la Société des Océanlstes, Paris, t. 22, 1966, p. 101-102).
-
230 M. le Pasteur Emile Schloesing, 1888-1971.
ciété des Océanlstes, Paris, 1971, t. 27. p. 211).
-
(Journal de la So¬
231
Le R Père Jean-Baptiste Podevlgne, s.m., 1902-1972. Notice
nécrologique. (Journal de la Société des Océanlstes, Paris, t. 28, n° 34, mars
1972, p. 308-309).
-
232 - Silhouette d'André Japy, 1904-1974. (Revue du Secrétariat Gé¬
néral A l'Aviation Civile, Ministère des Transports, Paris, n° 146, 15 déc.
1972, p. 149-158, ill.).
233 La Princesse Takau Pomaré Vedel. Adieu à une amie disparue.
(Bulletin de la Société des Etudes Océaniennes, Papeete, t. 16, n° 196, sept.
1976, p. 593-598, portr.).
-
234 Jacques Boullaire. Hommage à un ami disparu. (La Dépêche,
Papeete, samedi 9 octobre 1976, p. 1 et 7, ill.).
-
RAPPELS
•
N° 10
n° 99
-
BIBLIOGRAPHIES
n° 15 - n° 26 - n° 33 - n° 44 - n° 47 - n° 65 - n° 66 - n° 78 et 78 bis - n° 96
n° 123 - n° 138 - n° 144 - n° 164 - n° 189 et 189 bis - n° 201 - n° 215.
Société des
Études
Océaniennes
79
COMPTE-RENDU
Nicolas BRICAIRE DE LA DIXMERIE
Le sauvage de Taïti aux Français
philosophe ami des sauvages.
Réédition commentée et illustrée par
119 pages, Papeete 1989.
en
; avec
un
envoi au
les Éditions Perspectives Maohi,
Annoncé depuis deux ans déjà, cet ouvrage, édité une première fois
1770, quelques mois seulement après la célèbre lettre de Philibert
Commerson
sur la découverte de la Nouvelle isle de Cythère ou Taïti
(nov. 1769), est enfin sorti des presses de l'imprimerie tahitienne
Polytram. La superbe maquette du livre est dûe à Ariette Deligny, qui a
finement redonné à l'ouvrage une facture ancienne.
11 faut d'abord signaler que ce livre fort important par son contenu,
mais aussi par sa date de parution, peu de temps après le retour de
Bougainville de Tahiti, est souvent mentionné voire commenté par la
critique littéraire océanienne, sans avoir forcément été lu. Il fait donc
partie de ces ouvrages fondamentaux qu'il était particulièrement utile de
rendre à
nouveau
L'éditeur
accessibles.
s'est pas
contenté de republier le texte intégral (en
l'orthographe et en adaptant parfois la syntaxe -une étude
attentive des transformations subies par le texte serait à mener-), il y a
ajouté des contributions fort intéressantes.
ne
modernisant
Alfred René Grand rappelle d'abord les conditions diverses qui ont
présidé à cette publication puis quelques jugements portés sur cette œuvre
par la critique. Suit une très brillante préface du professeur Jean-François
Mattéi de l'Université de Nice (qui avait donné au Centre universitaire de
Pirae lors d'une mission une conférence sur le sujet : l'exotisme et la
raison). Usant de la dialectique du même et de l'autre, Mattéi démontre,
notamment, l'ambiguïté de la démarche des philosophes des Lumières
Société des
Études
Océaniennes
80
le sauvage et sa représentation à travers l'exotisme
qui
fonctionne grâce à la raison -faculté de penser-, comme un mode
d'annexion de l'autre, tout en s'en défendant au nom de la relativité
concernant
culturelle ; en fait perçu
ainsi le
sauvage
n'est plus
un sauvage...
Le livre de Bricaire de ,1a Dixmérie est découpé en trois
séquences :
d'abord un avis de l'éditeur signé le Sauvage qui est une présentation
rapide de Tahiti et de sa société ; puis le corps du livre est constitué de la
lettre du Sauvage de Taïti aux Français, bâtie sur le
type des Lettres
persanes de Montesquieu. La dernière partie intitulée envoi au
philosophe ami des sauvages est une réflexion sur les rapports entre
nature et culture qui dénonce les différentes théories et thèses de
Jean-Jacques Rousseau.
En
postface, Jean Guiart revient sur la troisième partie du
la notion d'utopie sociale qu'il traite en mettant en
perspective Rousseau, Claude Lévi-Strauss et Emile Durkheim.
livre
et
une courte
médite
sur
Ce livre appartient donc à la mode de la littérature "sauvage", écrite
intention polémique bien marquée ; ultime utopie
géographique,
les îles du Pacifique sud ont disputé la première
place aux autres régions
traditionnellement magnifiées.
avec une
Cet ouvrage intéressera non seulement le public qui cherche à
comprendre la naissance du mythe océanien, mais aussi le lecteur attentif
qui se réjouira des multiples allusions aux grands textes des philosophes
des Lumières (principes de parodie et d'intertextualité).
C'est
premier,
une
heureuse initiative de
au moment
nous
où Tzveian Todorov
proposer
nous
aujourd'hui
donne à lire
aux
ce texte
éditions
du Seuil
son dernier
ouvrage "Nous et les autres", la réflexion française
la diversité humaine, étude des principaux textes traitant des relations
entre l'occident et les autres civilisations, du
16e au 20e siècle.
sur
Daniel Margueron
Christian GENET et Daniel HERVÉ
Pierre Loti, l'enchanteur.
500 pages,
éditeur La Caillerie, Gémozac (Charente maritime), 1988.
Qui aurait pensé, il
nouveau autant sur
y a
quelques années,
que
l'on
se
pencherait à
l'écrivain Pierre Loti ? Le chantre de la littérature de
voyage traînant de colonies en ports d'escale à travers les océans du globe,
un moi souffreteux habité
par la mort de l'Autre, menant à bord des
navires de la Marine une vie de mondain éclairé et jouisseur, le maître de
l'exotisme à la française, des amours furtives et malheureuses où se
confondent et s'éparpillent visages de villes et paysages de femmes, le
bourlingueur dans les "romans" duquel domine l'impression qu'il
Société des
Études
Océaniennes
ne se
81
rien, cet écrivain oublié du public, mais adulé par une poignée
d'admirateurs cosmopolites, Pierre Loti émerge depuis peu et fait parler
passe
de lui.
Cet auteur, qui avait depuis quelques décennies disparu des dictées
l'enseignement secondaire, avait pourtant intéressé Roland Barthes ; ce
dernier avait consacré une étude à son premier et archétypal roman
"Aziadé" en 1972. Le célèbre critique avait perçu en Loti un "hippy
dandy" proche des préoccupations de la génération soixanthuitarde (goût
de "l'expatriation et du travestissement") et en son écriture certains
aspects de la modernité ("l'écriture, venue du Désir, frôle sans cesse
l'interdit, désitue le sujet qui écrit, le déroute"). Après ce signe dans la nuit
lotienne, ont surgi deux biographies, l'une très littéraire (1), au sens où
elle sollicite voire invente une figure de l'écrivain, l'autre plus histo¬
rique (2), linéaire et donc plus traditionnelle. Depuis peu l'ensemble de
l'oeuvre de Loti est tombé dans le domaine public : on doit s'attendre ainsi
de
à de nombreuses rééditions.
C'est dans
cette atmosphère de renaissance, de redécouverte, de
pourquoi pas d'équivoque, qu'est proposé un livre, un
somptueux album devrais-je plutôt écrire, tout à fait nouveau dans sa
conception et fort bien adapté au personnage de Loti, un Loti par l'image
qui se déroule en 500 pages, à la manière du film d'une vie découpée en
relecture et
tranches fixes.
Les auteurs ont rassemblé
une
iconographie étonnante
par sa
qualité,
diversité et son abondance, comme si Loti avait lui-même constitué et
classé ses archives et veillé scrupuleusement à la diffusion de sa propre
sa
image. C'est là
réside le bonheur de
livre
myriade de clichés
le divertissement, un
homme dont les frasques légendaires brillent comme des facettes
témoignant d'un narcissisme poussé à la marge, un homme qui cherche le
masque, le déguisement autant que le dépaysement dans le temps et
l'espace, un homme doué pour le dédoublement que recèle l'écriture, un
homme qui manie le crayon avec art lorsqu'il s'agit de brosser les statues
de l'île de Pâques ou le portrait de Polynésiens, et dont les propres clichés
manifestent le don de l'observation et du reportage au sens moderne du
d'un homme à
que
la recherche de
son
ce
: une
double par
terme.
Il est extraordinaire d'observer à quel point il se dénude à chaque fois
qu'il apparaît dans un accoutrement insensé, et comme il se démasque
lorsqu'il veut paraître plus grand qu'il n'était en réalité. Loti vivait au
milieu d'une forêt d'objets, tel un sorcier fétichiste au cœur de la jungle.
Une image, une seule image en dit bien davantage qu'un long et
métaphorique discours. Et, en refermant le livre, on est bien tenté de
croire que toute cette mise en scène n'est que façade, dissimulation,
mensonge, qu'il existe un autre homme, celui des angoisses et de
l'écriture, secret au plus haut point, celui que ni les voyages, ni les
(1) Lesley Blanch, Pierre Loti, Seghers 1986.
(2) Alain Quella-Villeger, Pierre Loti l'incompris, Presses de la Renaissance 1986.
Société des
Études
Océaniennes
82
femmes, ni la renommée ou les costumes n'ont pu apaiser et qui a confié
tout au long de sa vie à son Journal intime le soin de révéler comment
"chaque esprit qu'on trouve puissant commence par la faute qui le fait
connaître" (3).
Julien Viaud, archiviste de Pierre Loti, tel est le sous-titre
qu'auraient
pu
donner à leur superbe album les
auteurs du livre.
Daniel Margueron
Centre universitaire de Pirae
Douglas OLIVER
Return to Tahiti, Bligh's Second Breadfruit
Melbourne University Press, 1988, 281 p.
Voyage.
Nombreux
sont ceux qui attendaient, avec une
impatience certaine,
de Douglas Oliver dont on connaît l'excellence des travaux
précédents tels les trois volumes à"Ancient Tahilian Society publiés aux
Presses Universitaires de Hawaii ou encore, parmi d'autres, The
Pacific
cet ouvrage
Islands
Presses Universitaires de Harvard. Livre attendu car l'on
quatre coins du monde ce Professeur émérite en possession des
copies des journaux de bord de la Providence et de sa conserve,
Y Assistante, dont les originaux, sous leurs formes
diverses, sont détenus
savait
aux
aux
la Mitchell Library de Sydney et le Public Record Office de Londres.
car une suite, que n'aurait
pu imaginer Hollywood,
allait être donnée au premier séjour tahitien de
Bligh et de l'équipage de la
Bounty. Lors de celui-ci, Bligh avait consigné sur son journal de bord,
avec beaucoup de minutie, toutes ses observations de la société
tahitienne,
effectuées tout au long des mois pendant lesquels il avait
séjourné à
Tahiti. 11 y était venu surtout pour mettre en pot des
plants d'arbres à pain
destinés aux esclaves des plantations dans les Antilles
britanniques.
Arrivant à la mauvaise saison pour entreprendre cette
opération, Bligh
s'était vu contraint de patienter. L'histoire de ce
séjour et de la mutinerie
qui s'ensuivit est trop connue, même si c'est de façon erronée, pour qu'on
y revienne ici. Rappelons cependant que les plants d'arbre à pain ne
purent être conduits à bon port aux Antilles et qu'il fallut, à la suite du
retour de Bligh à Londres
après son extraordinaire odyssée en chaloupe
de Tonga en Indonésie, tout recommencer. Commanditaire de
l'opéra¬
tion, la Société Royale, en la personne de Sir Joseph Banks, la confia à
nouveau à William
Bligh. L'expédition allait durer deux années et le
séjour tahitien seize semaines, d'avril à juillet 1792.
par
Livre attendu aussi
La relation de
qu'elle soit publiée
ce
sans
séjour à Tahiti -Bligh lui-même avait souhaité
parvenir à convaincre le ministère de la Marine à
(3) Paul Valéry, Monsieur Teste.
Société des
Études
Océaniennes
83
la financer-
ne provient
pas uniquement des journaux de bord de Bligh
mais aussi des carnets tenus par certains de ses
compagnons comme le
lieutenant Tobin, à qui Ton doit la plupart des belles illustrations en
contient cet ouvrage, Nathaniel Portlock, le commandant de
Y Assistante, Francis Bond ou Matthews Flinders.
couleur que
En
quelque 250 pages, Douglas Oliver nous fait revivre l'existence à
1792 grâce à ces divers écrits auxquels il ajoute des commen¬
taires explicatifs qui les précisent et les développent tout en formant, dans
une parfaite complémentarité, une somme
ethnographique des plus
complètes sur la société polynésienne de cette époque. On y découvre
aussi un William Bligh curieux de mieux
comprendre la société qu'il
retrouve et qui tire profit des connaissances
déjà acquises lors de son
premier séjour pour améliorer sa perception et ses analyses pénétrantes de
la culture polynésienne qu'il prend en affection. On le ressent bien tout au
long de cette lecture.
Tahiti
en
Celle-ci est très agréable tant un effort a été consenti sur le plan
financier par une fondation privée de Melbourne pour permettre le
recours à diverses formes
typographiques et éviter les notes en bas de
pages par une
en
intégration complète des divers textes (Bligh
en 1988).
en
1792, Bligh
1788, Oliver
Cet ouvrage sera une
collaboration
cette
des références sur Tahiti : Oliver a servi Bligh et
qui échappe au temps a donné au Tahiti d'antan sa
pleine dimension.
Paul De Deckker
Université de Bordeaux 11
DUMONT D'URVILLE
"Voyage pittoresque autour du monde".
Ed. Haere Po
-
Papeete, 1989. Bibl., ill., cartes.
Fac-similé de la première publication de 1834, agrémenté de notes,
d'une table de concordance relative aux noms des îles qui ont changé
depuis le 19ème siècle, d'une table actualisant les mots polynésiens utilisés
dans le récit, et d'un index botanique.
L'idée était bonne de sélectionner à l'intention de
ses
habitants les
relatives à Tahiti & à la P.F., dans ce volumineux "Voyage
pittoresque", si populaire au siècle dernier. Le succès populaire était bien
l'objectif de Dumont d'Urville qui écrivait : "En un mot mes collabo¬
rateurs et moi, nous ferons en sorte que la lecture de notre "Voyage
pittoresque" soit à la fois instructive et amusante, but essentiel de tout
ouvrage destiné à une masse nombreuse de lecteurs".
pages
Dans
au
un
article
début du 19ème
érudit, P-Y. Toullelan évoque l'Histoire du Pacifique
siècle, les dernières années du royaume tahitien, les
qualités de Dumont d'Urville explorateur scientifique.
Pour
Histoire
et
part, Daniel Margueron, dans un court chapitre "Entre
Littérature" nous livre quelques réflexions sagaces.
sa
Société des
Études
Océaniennes
'
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