B98735210105_238.pdf
- Texte
-
BULLETIN
DE M
SOCIETE
DES ETUDES
OCEKNIENNES
N° 238
TOME XX
—
Société des
N° 3 / Mars 1987
Études
Océaniennes
Société des
Études Océaniennes
Fondée
ORSTOM
-
1917.
en
Arue
-
Tahitii
Polynésie Française.
B.P. 110
-
Tél. 43.98.87
Banque Indosuez 012022 T 21
—
C.C.P. 834-85-08 PAPEETE
CONSEIL D'ADMINISTRATION
M. Paul MOORTGAT
Président
Me Eric LEQUERRE
Mlle Jeanine LAGUESSE
Vice-Président
M.
Trésorier
Secrétaire
Raymond PIETRI
assesseurs
M. Yvonnic ALLAIN
Mme Flora DEVATINE
M. Robert KOENIG
M. Roland SUE
MEMBRES D'HONNEUR
M. Bertrand JAUNEZ
R.P. O'REILLY
Société des
Études
Océaniennes
BULLETIN
DE LA SOCIÉTÉ
DES
ÉTUDES OCÉANIENNES
(POLYNÉSIE ORIENTALE)
N° 238
-
TOME XX
-
N° 3 MARS 1987
SOMMAIRE
1
Langue tahitienne et écriture : Yves Lemaître
Permanence d'un mythe : Daniel Margueron
requin à Napuka (Tuamotu) : Eric Conte
Pêche ancienne au
expéditions maritimes européennes
Polynésie Française
7
13
Premières
en
L'agriculture tahitienne
en
1862
Index synonymique des toponymes insulaires
de Polynésie orientale et de l'île Clipperton : Ivan
Notes de lecture : Essai sur la littérature
d'Océanie
:
30
36
Ineich
42
française
Thierry Walker
Hommage à Marie-Hélène Sachet : R. Koenig
52
57
Comptes-rendus
Alain
Quella-Villeger
:
Pierre Loti, l'incompris
Eric Vibart : Tahiti, naissance
d'un paradis
au
siècle des lumières
E.H. Me Cormick : Ornai
Th. de Montbrial : Institut
V.
français des relations internationales
Lebot, P. Cabalion : Les Kavas de Vanuatu
Ch. Teriiteanuanua Manu-Tahi : La
dans l'histoire et la
de la nourriture aux
Nicole
62
63
64
fleur polynésienne
65
légende
Eric Conte : Techniques
60
61
de cuisson et de préparation
66
Tuamotu
Pigeot : Nouvelles recherches sur le site de Fa'ahia-Huahine
Société des
Études Océaniennes
66
1
LANGUE TAH1TIENNE ET
ÉCRITURE
m'ayant été demandées à plusieurs reprises sur
langue tahitienne est, ou a été, écrite et sur les
raisons de choisir une solution plutôt qu'une autre en la matière,
j'ai pensé qu'il ne serait peut-être pas dépourvu d'intérêt de
présenter cette information dans le Bulletin de la S.E.O. Je m'effor¬
cerai de ne pas abuser du jargon technique de la linguistique. Ce
qui sera éventuellement perdu en précision sera gagné en clarté, du
moins j'ose l'espérer. Mon but n'est autre que de transmettre une
information sur ce sujet. Je ne cherche pas à imposer un point de
vue particulier, mais à situer cette question du choix d'une graphie,
dans un cadre théorique un peu plus large que le cadre des
discussions habituelles, souvent trop simplistes. Mes remarques
sont naturellement dépourvues d'intentions polémiques.
Des précisions
la manière dont la
Les linguistes savent analyser les langues, à partir de leurs
formes parlées, en unités minimales appelées "phonèmes". Ce sont
les unités dites aussi de "première articulation". On les note habi¬
tuellement à l'aide des lettres de l'alphabet. Elles servent à
manifester les distinctions de forme entre les différentes unités de
"deuxième articulation" souvent appelés aussi "morphèmes". Les
mots les plus simples comme "chant" contiennent un seul
morphème. Ainsi
•
on
:
peut opposer en français le phonème "b" au phonème "p" à
de l'existence de mots comme "bile" et "pile" qui sont
cause
distincts par
•
leurs
sens.
tahitien, on ne peut pas opposer "b" et "p". Il n'y a pas, par
exemple, deux mots distincts (donc de sens différent) qui
seraient "tabu" et "tapu", et ceci malgré les premiers essais
en
Société des
Études
Océaniennes
2
orthographiques des missionnaires. On dit que l'opposition entre
consonne sourde et sonore de "b" et "p" n'est pas pertinente.
Cette
analyse phonologique, dont je n'ai donné qu'un
aperçu,
permet d'établir le système phonologique de la langue : la liste des
phonèmes avec les complications qui peuvent se présenter.
En tahitien
•
9
ces
phonèmes sont
:
consonnes
f, v, h, ' signe de l'occlusive glottale
voyelles brèves et 5 voyelles longues
p, t, m, n, r,
•
5
a, e, i, o, u,
â, ë, I, 5, û
Dans le lexique que j'ai publié, je me suis efforcé de noter tous
phonèmes qui entrent dans la composition des différents mots.
Ce qui veut dire que l'information écrite est, si l'on se limite à ce
point de vue, la même que l'information transmise oralement. Les
mots distingués dans la parole sont les mêmes que ceux que
distingue l'écrit. Pour les linguistes cet aspect des choses est parti¬
culièrement important. Les écritures traditionnelles ne sont
généralement pas des écritures de ce type; une phrase caractéris¬
tique est parfois citée en français :
les
"les dindes du couvent couvent"
Une telle
orthographe ne permet évidemment pas la lecture
la simple considération des caractères alphabétiques qui
composent les mots. Elle résulte d'un long processus historique
d'évolution des traditions de la lecture et de l'écriture, dont la
continuité fait que cette écriture est encore utilisable aujourd'hui.
Or en tahitien, l'écriture introduite par les missionnaires de la
L.M.S., celle de la traduction biblique, ne note pas tous les
phonèmes (ce qu'on ne saurait leur reprocher). Elle présente deux
par
insuffisances notoires
•
la
:
"occlusive
glottale" n'est pas régulièrement notée,
apparaît dans la graphie sous forme d'une virgule renversée
(ou apostrophe) mais de manière irrégulière.
la longueur des voyelles n'est pas régulièrement notée. Un accent
circonflexe est utilisé, mais il sert aussi à noter l'occlusive
glottale, ou la combinaison occlusive glottale plus voyelle longue
consonne
elle
•
suivante.
En
conséquence, si les insuffisances de cette graphie n'em¬
pas de lire une lettre ou un texte biblique, grâce au
contexte qui éclaire le sens des mots difficilement identifiables,
pêchent
Société des
Études
Océaniennes
3
elles stérilisent
grande partie les œuvres didactiques telles que
dictionnaires, où précisément le but est présenter au lecteur un
terme qui lui est inconnu. Le but n'est pas atteint puisque le lecteur
est incapable de lire le mot examiné. La tradition orale qui lui
donnerait le minimum d'informations nécessaires pour la lecture,
est interrompue pour la majorité des mots d'un dictionnaire tel que
en
les
celui de Davies.
se
L'écriture pratique couramment employée par les tahitiens ne
soucie pas des occlusives glottales et des voyelles longues, sauf
exceptions dans les
cas
où des confusions seraient inévitables. Elle
suffisante pour un usage de l'écrit confiné à des tâches telles que
les lettres familiales, les notices d'utilisationn, la littérature journa¬
est
listique simple etc...
Une remarque : pour le linguiste la manière dont sont notés les
phonèmes est secondaire. Elle dépend par exemple des caractères
disponibles sur les machines à écrire les plus courantes et cette
question n'a pas d'intérêt scientifique particulier. Habituellement
on ne s'y
attarde pas quand on décrit une langue. Je pourrais ainsi
noter l'occlusive glottale, qui est une consonne, par la lettre "q". Le
résultat serait plus visible, mais aurait l'inconvénient de rompre
assez profondément avec les habitudes. J'écrirais alors :
qaia au
lieu de 'ata "rire" (comparer
ata
"nuage")
Pour le public, par contre, toute modification de la
écrite est ressentie comme une perturbation pour la simple
forme
raison
qu'elle change les habitudes acquises et nécessite une nouvelle
adaptation. Pour les puristes c'est même un sacrilège, on dit que la
langue est "déformée". Les avantages de telle ou telle réforme
linguistique sont moins susceptibles d'être perçus que la désorientation suscitée par les changements.
La possibilité suivante se présente pour le choix des caractères
à adopter dans l'écriture du tahitien. Pour noter les 9 consonnes,
on utilise les caractères alphabétiques latins, plus l'apostrophe (ou
la virgule renversée anglosaxone) pour noter l'occlusive glottale
qui est une consonne comme nous l'avons noté plus haut. Les
voyelles sont notées par les lettres ordinaires bien connues, mais si
elles sont longues, on place au-dessus de la voyelle un trait appelé
"macron".
ta'i
"pleurer"
;
pârau "nacre"
Donc si l'on veut noter clairement le tahitien et le lire
sans
ambiguité 15 signes sont nécessaires et suffisants : 9 pour les
consonnes, 5 pour les voyelles et 1 pour la quantité vocalique.
Toute dérogation à ce principe ne peut qu'entraîner la redondance
Société des
Études
Océaniennes
4
si on augmente le nombre de
diminue.
Un coup
signes,
d'œil circulaire chez
nos
ou
l'insuffisance si
on
le
voisins du Pacifique nous
montre que leurs langues posent des problèmes d'écriture qui ne
sont pas très différents des nôtres. Dans les publications officielles
à but
didactique, ils ont été résolus très exactement de la manière
qui vient d'être exposée. On ne s'étonnera pas si cette démarche a
été aussi celle d'un autre organisme officiel, de Tahiti cette fois :
l'Académie Tahitienne Fare Vana'a. Voici quelques exemples des
graphies adoptées dans différents pays autour de Tahiti :
-
1. Samoa
publication conjointe du Gouvernement de Western Samoa
et du Gou¬
de American Samoa
tau'a'ao "... Present"
tauànau "... Entreat"
vernement
2. Hawaii
publication de l'Université de Hawaii
Kupe'e "... Bracelet"
3. Rarotonga
publication du Gouvernement des Iles Cook
ridge of a house"
ta'u'u "... the
tâvare "to deceive..."
4.
Maori Government Printer,
Mâtua "... First"
5.
Fidji publication du
"gently..."
Wellington, New Zealand
gouvernement de
Fidji
mâlua
D'autres modes d'écriture ont été
je crois pouvoir présenter,
vante
en
-
8
proposés, dont celui-ci que
de la manière sui¬
sans me tromper,
:
tout 16
signes (au lieu des 15 signes des phonèmes)
les consonnes analogues à celles du
caractères latins pour
français,
-
-
5 caractères pour les voyelles (a e i o u),
1 accent aigu au-dessus de la voyelle si elle est précédée
occlusive glottale (ou accent grave en dactylographie sur
d'une
"u" et
"a"),
-
-
1 trait au-dessus des voyelles longues,
1 accent circonflexe au-dessus des voyelles
d'une occlusive glottale.
longues précédées
L'effet recherché en adoptant cette écriture semble être
d'obtenir une écriture plus compacte de la langue tahitienne. Ce
resserrement est obtenu en écrivant 3 signes possibles au-dessus des
voyelles
aigu ou accent circonflexe ou trait horizontal, ceci
signes consécutifs dans les deux premiers cas. De plus,
quand deux voyelles identiques se suivent, on n'écrit pas d'accent
aigu ou circonflexe sur la deuxième.
: accent
évite des
Société des
Études
Océaniennes
5
Pour
•
ma
part j'y vois les inconvénients suivants :
consonne est représentée sous la forme
graphique d'un
accent, c'est-à-dire comme la simple modification d'une voyelle,
alors que la place que lui assigne l'analyse de la langue est celle
d'une consonne à part entière (peu importe si du point de vue
une
phonétique elle réalise aussi une modification de la voyelle).
Donc cette forme d'écriture suggère une représentation inexacte
du système phonologique de la langue et nuit à la compréhen¬
sion des mécanismes linguistiques par les utilisateurs de ce type
d'écriture. Il est facile de s'apercevoir, par exemple, qu'elle ne
rend pas compte de la formation des syllabes en tahitien. Une
voyelle telle que "e" apparaît sous quatre formes :
"e, ê, é, ê"
Une voyelle précédée d'une consonne forme une syllabe en
tahitien. Donc si cette forme d'écriture était adéquate, il pourrait
exister des mots tahitiens tels que :
te, të, té, tê
Les deux
premières combinaisons existent effectivement soit
séparés, soit à l'intérieur d'autres mots car "e"
représente ici une voyelle. Mais les deux autres combinaisons
sont absurdes en tahitien car elles aboutissent à produire deux
consonnes consécutives, ce qui est contraire à la formation des
comme
mots
syllabes.
•
système augmente la complexité de l'écriture en augmentant
signes utilisés.
les "accents" écrits au-dessus des voyelles, et plus généralement
les signes diacritiques qui se placent au-dessus ou au-dessous
d'autres lettres ont mauvaise réputation. On essaye de les éviter
dans les systèmes pratiques d'écriture parce que dès qu'il est
nécessaire d'écrire vite, ils sont les premiers négligés et laissés de
côté, et ceci au détriment de la clarté de la graphie.
Il convient assez mal aux machines à écrire habituelles, à cause
des accents aigus qui ne sont pas disponibles pour toutes les
voyelles (de même que les accents graves). L'accent circonflexe
ne peut pas être un signe de substitution
pour le macron des
voyelles longues, puisqu'il a ici un autre sens.
Le fait de ne pas écrire toutes les occlusives glottales rend cette
écriture impropre à représenter une possibilité de la langue tahitienne : la possibilité non négligeable de distinguer entre la
rencontre deux voyelles identiques avec ou sans occlusive
glottale intermédiaire :
ce
d'une unité le nombre des
•
•
•
Société des
Études
Océaniennes
6
fa'aara "éveiller"
a'aa'a "radicelles..."
Si
•
simplement écrits faaara et aaaa, des listes
"d'exceptions" doivent être apprises par cœur pour que la
prononciation puissent restituée à la lecture et qu'on ne lise pas
fa a'ara et a'a'a'a.
Enfin, ce type d'écriture utilise les signes d'accentuation de la
langue française : accents aigu, circonflexe, et parfois en dacty¬
lographie l'accent grave. Il particularise la langue tahitienne
parmi les langues voisines du Pacifique, car il s'éloigne des
graphies adoptées ailleurs. On peut le constater dans les
exemples cités plus haut et tirés de publications officielles. Cet
aspect des choses, à l'échelle régionale, est à prendre en considé¬
ration à un moment où le rayonnement de la langue tahitienne
est à l'ordre du jour et où l'on souhaite aller dans le sens d'un
rapprochement des peuples du Pacifique.
ces
mots
sont
Yves Lemaitre
Société des
Études
Océaniennes
7
PERMANENCE D'UN MYTHE
"Quand on se crée une utopie, on ne tient pas compte ni
du passé, ni de l'histoire, ni des faits, ni des mœurs, ni du
caractère, ni des préjugés, ni des passions : enchanté de
ses propres rêves, on ne se prémunit point contre les
éléments, et l'on gâte les plus belles destinées".
Chateaubriand
A l'issue d'un voyage
dans les livres, où les îles tiennent lieu de
personnages et les hommes qui y vivent ou les traversent, de
nous avons constaté qu'un compagnon s'était discrète¬
ment retiré de notre paysage littéraire, comme si sa présence ne
figurants,
paraissait plus indispensable à la continuation de l'écriture
océanienne, ce compagnon des premiers jours, c'est le mythe.
Si l'on fait crédit aux analyses qui ont été développées tout au
long de cet essai, il faut bien convenir que, né dans un livre et par
un livre, le mythe océanien s'en est rapidement échappé : nous
pensons, qu'après une phase éclatante à la fin du XVIIIème siècle,
le mythe philosophico-littéraire s'est éclipsé des œuvres, par contre
l'opinion qu'on intériorisait des îles, l'idéologie en quelque sorte,
était si puissante que chaque ouvrage, publié à partir des années
1850, était toujours situé et lu dans le sillage de ce mythe, devenu
une évidence immuable. On a l'impression que l'Europe n'a cessé
d'avoir besoin des îles heureuses. C'est ainsi, croyons-nous, que des
lectures filtrantes ont rendu méconnaissable l'écriture océanienne.
Société des
Études Océaniennes
8
Combien d'écrivains n'ont-ils pas vécu et analysé ce trouble
les saisissait : pris en étau entre la réputation continentale des
qui
îles, l'éblouissement des paysages océaniens, le délabrement
physique et culturel de la population, ils ont traduit cette étrange
situation par un constant mélange de naïveté, d'incrédulité,
d'enthousiasme puéril et de conformité au modèle existant.
Les
Loti
grands
romans
océaniens dits exotiques, tels le Mariage de
Vasco, ne peuvent se fondre dans le mythe : le thème de
l'échec, la présence obsédante de la maladie voire de la mort,
l'incompréhension des êtres, la violence de la nature, suffisent à
ou
écarter cette
éventualité, qui fut pourtant une certitude officielle et
qui demeure, encore aujourd'hui solidement ancrée dans l'esprit de
beaucoup de Français. Un magazine de Nouvelle-Calédonie*,
d'ailleurs, a, durant quelques mois de l'année 1982, interrogé des
écrivains français en leur demandant d'écrire ce qu'évoquait pour
eux
l'Océanie.
Les textes qu'ils ont remis à ce journal sont non seulement
intéressants, mais utiles à notre démonstration, car ils confirment
bien que la permanence du mythe se situe en
Europe. Pourquoi ce
continent, de vieille civilisation, et qui se méfie de tout, a-t-il
toujours besoin de cultiver ailleurs un jardin secret ?
Bernard Clavel voit l'Océanie à travers les toiles de Gauguin et
de Reverzy*, Le passage. Leur image est si forte,
qu'il
redoute d'entreprendre le voyage qui révélerait la réalité : l'Océanie
le
roman
reste un
haut lieu de
l'imaginaire (soleil et mer), assimilé à
l'espérance.
"Enfant, j'ai beaucoup pensé au voyage. Bien avant
de connaître l'œuvre de Gauguin, bien avant de dévorer
Le Passage et de devenir l'ami de Reverzy, j'avais ima¬
giné,
non point telle ou telle île, mais ces pays fabuleux où
le soleil et la mer me semblaient constituer l'essentiel de la
vie. Si j'ai de la chance, un jour, de poser le pied sur ces
terres de lumière, ce n'est pas à mes rêves
d'enfance que je
penserai tout d'abord. C'est à Reverzy et à Gauguin.
Mais trouverai-je, en arrivant, ce que ces
m'ont laissé
hommes
espérer ?
Il est des artistes qui, par le verbe et la couleur,
brossent pour nous des univers d'une force telle que nous
redoutons toujours que leur modèle ne nous déçoive.
Je porte en moi des îles qui se sont installées sur
l'océan de mes espérances. J'y suis à ce point attaché que
Société des
Études
Océaniennes
9
presque dire qu'elles
de mémoire. Elles sont un
font déjà partie de mes
chapitre de ma géogra¬
phie sentimentale. Non point au même titre que le Jura de
mon enfance, que le Rhône de mes vingt ans ou le Québec
qui m'a ouvert ses neiges. Elles existent par l'amitié et
l'admiration, par les puissances secrètes de l'art.
je pourrais
terres
Pour Didier
Decoin, l'Océanie s'identifie au roman de Jean
Giraudoux, Suzanne et le Pacifique. Lieu lointain des rêves
humains, c'est du Pacifique que cet auteur attend l'espoir pour
demain, sans se méprendre sur la réalité présente, à laquelle,
pourtant, il ne veut pas croire.
Si j'en
crois les lettres que vous ne m'écrivez pas et les
ai pas rendues, on ne sait plus très
visites que je ne vous
bien
sur
quel pied danser sur la
Nouvelle-Calédonie,
comme
vague.
On m'assure
que
la
la nostalgie, n'est plus ce
qu'elle était. Qu'on trouvera demain matin les premières
fleurs fanées au bord des plages de Tahiti. L'Ile des Pins,
et elle toute seule, semble encore échapper à la contagion,
aux miasmes de peur, de morosité, de haine - tous venus
du Froid, ou du Tempéré. On me pose un Pacifique en
termes de problèmes, qui vont du nickel à l'I.R.P.P. en
passant par la pollution des retombées atomiques. C'est
vrai, aussi, qu'il ne peut pas y avoir que des jeunes filles
nues et des ornithorynques bien élevés sur 180 millions de
kilomètres carrés...
référence à Giraudoux, à sa Suzanne et à
Pacifique me semblent aujourd'hui si importantes,
c'est que dans tout univers qui se déconstruit, qui se
démantibule (et nous en sommes là, mon Dieu !), ce sont
les rêves, toujours, qui se délabrent d'abord. De même
qu'une maison laissée à l'abandon commence par souffrir
de sa porte qui se déforme et se fend du haut jusqu'en bas,
de ses fenêtres qui se tordent et qui éclatent sous les coups
de boutoir des tempêtes et des oiseaux. Les portes et les
fenêtres, que l'imaginaire, la littérature, et plus récem¬
ment l'image cinématographique, ont ouvertes sur le
Pacifique, sur ses paysages du dehors des plages et du
dedans des âmes, ne doivent pas être arrachées brutale¬
ment par les rafales saumâtres de la violence, du mépris.
Je veux dire en somme qu'il faut garder aux terres, aux
vagues et aux enfants du Pacifique cette puissance des
songes qu'ils ont fait naître.
Mais si la
son
Société des
Études
Océaniennes
10
De
son
côté, Paul Guth rappelle l'origine de son attirance
expérience qu'il partage avec de nombreux
pour l'Océanie ;
hommes.
"Au temps
Lot,
une
de
mes études, au collège de Villeneuve-surje restais en classe après l'heure. Grisé par
vieille carte : la seule partie du monde dont le nom
souvent
naissait des
Il rêve enfin
aux
flots".
charmes immuables de
l'Océanie,
en
ayant
largement
recours aux lieux communs, aux images d'Epinal. Paul
Guth vit le mythe océanien dans toute sa tradition exotique et
ethnocentrique.
"La nuit, je rêvais d'atolls de corail, de lagons, de
cocotiers. Des vahinés plus belles que le jour, couronnées
de fleurs, dansaient pour moi au son de l'ukulélé. En
dormant je me berçais de ce mot : "ukuléié". Je le suçais
comme un bonbon. Je me jurais de
m'éveiller le matin en
le disant. J'ai tenu ma promesse, puisque je le répète
aujourd'hui,
en
souvenir du paradis".
Claude Michelet* (1) décrit parfaitement l'espace symbolique
imaginaire des îles d'Océanie. A elle seule, cette page mérite de
figurer dans une anthologie : tout y est dit et fort bien, ce qui
prouve que l'authentique Océanie n'est pas dans le Pacifique mais
dans les mots, les paysages évoqués par les écrivains, l'art de vivre
et les aventures qui s'y rattachent et telles
qu'elles ont été
rapportées.
et
"Les Iles du Pacifique vues d'ici, c'est-à-dire de ce
petit hameau du Limousin, ce sont d'abord des mots qui
chantent. Des mots qui fleurissent, des mots que l'on se
plaît à faire fondre sous la langue comme une friandise,
des mots qui font rêver. Car le seul fait de prononcer, par
exemple : tropique du capricorne, îles de la Société, îles
Marquises, Nouvelles-Hébrides, évoque aussitôt le chant
des cordages, des poulies et des haubans grinçant dans les
gréements des grands trois mâts de jadis. Et ces noms
ressuscitent tous ces explorateurs, fous de curiosité et
d'audace qui, après des mois et des mois de navigation,
de
tempête et de recherche jetaient enfin l'ancre dans des
criques vierges qu'ils baptisaient aussitôt avec le superbe
aplomb des conquérants.
(1) Auteur du
roman
:
Des grives
aux
Société des
loups, prix des libraires, 1980.
Études
Océaniennes
11
Dieu, qu'elles sont loin ces idées évocatrices de soleil,
de lagons, d'atolls, de fleurs éclatantes et enivrantes,
d'oiseaux étranges et chatoyants, de coquillages baroques
et de poissons multicolores. Elles paraissent si belles et si
riches de couleurs qu'on ose à peine en parler, par crainte
d'en briser le charme qui en
émane, par peur d'apprendre
les îles de la Polynésie resteront synonymes de
beauté et de douceur de vivre. Après tout, qu'y puis-je si
l'on a fait par exemple à Tahiti la réputation d'une sorte
d'anti-chambre du paradis ! Et pourquoi ne croirais-je
pas ceux qui m'affirment que les habitants de ces si loin¬
taines contrées sont des gens charmants et d'aimable
que,
caractère ?
plus, est-ce ma faute si les aventures de Robinson
(qui pourtant ne devraient pas être gaies ni
excitantes) loin d'inciter le lecteur à ne jamais mettre les
pieds dans ces îles du bout du monde, donnent au
contraire envie d'aller passer quelque temps au calme
sous les cocotiers ! En serait-il ainsi si ce pauvre bougre
de Robinson avait échoué sur un quelconque rocher de
l'Atlantique Nord cerné par la banquise ?"
De
Crusoé
Enfin, prenant à plaisir le contre-pied des opinions admises,
Philippe de Saint-Robert oppose l'Europe, pays des rêves, à
l'Océanie pays du réel, de l'infini.
"Mais le
Pacifique, mais l'Océanie, voilà le pays du réel,
la contrée où le temps et l'espace échappent à leur
dimension ordinaire, s'étirent et se dispersent pour
donner sinon une idée de l'infini, du moins une suggestion
de
l'infini, une image de
rembarque.
ce
qui toujours recommence et
nous
Références littéraires nombreuses, monde
d'espérance, univers
crainte de découvrir le réel, ainsi apparaît encore
l'Océanie, dont les mots pour la dire ont été arrêtés il y a bientôt
deux cents ans et qui semblent survivre aux modes et aux lassi¬
tudes : l'Océanie paraît sortir indéfiniment neuve de la plume des
de la beauté,
écrivains.
Ces
témoignages montrent à l'évidence, qu'aujourd'hui
hier l'image que l'on véhicule de l'Océanie, non seulement
s'est bâtie sur peu de réalité, mais en plus n'a pas besoin d'elle pour
comme
reproduire. Le mythe réside là où il a été inventé, c'est-à-dire en
Europe. Certes il n'alimente qu'une partie de la littérature
se
Société des
Études
Océaniennes
12
océanienne, mais cette dernière est,
son
que
une
toujours saisie par
appropriés l'événement inouï
constituait l'arrivée dans les îles océaniennes et ils ont suscité
légende dont l'un des ressorts est d'ignorer l'histoire.
truchement. Les écrivains
se
par contre,
sont
Si le mythe océanien est une donnée
il faut y trouver là aussi les raisons
typiquement européenne,
de
son
élasticité, de
sa
flexibilité.
En effet, la
Polynésie a tour à tour été identifiée au thème du
à la perfection d'un système social, à la liberté
sexuelle, à une forme de sensibilité romantique, à l'exotisme
bon
sauvage,
colonial et enfin à l'idéal de fuite de la civilisation industrielle.
Ce qui réunit ces attributs peu superposables,
émanent de la projection de désirs étalés dans le temps
c'est qu'ils
(2 siècles) et
qu'ils ne s'appuient pas sur la réalité historique de Tahiti pour
s'affirmer. Toutefois, ce qui les lie d'une époque à l'autre, c'est la
place prépondérante que tient la vahine, seul élément permanent
depuis l'origine du mythe.
La notion souterraine vers laquelle convergent les différentes
faces du mythe océanien, s'appelle le bonheur. En effet, c'est parce
que notre recherche du bonheur a pris depuis le XVIIIème siècle
une grande acuité,
que l'on a créé, intellectuellement et artifi¬
ciellement des lieux repères, des lieux référents et l'Océanie en est
un.
Ainsi, le mythe océanien s'inscrit dans la triple recherche du
bonheur social, du bonheur individuel et du bonheur affectif. La
littérature s'est alors emparée de fictions locales, adaptées aux trois
cas de figure, a produit des œuvres
que les successives modes ont
fait ternir et qui ont chacune donné naissance à un triple désen¬
chantement. Si le titre Iles paradis, îles d'illusion n'avait déjà été
donné au récit de l'Anglais Robert Fletcher
il figurerait parfai¬
,
tement
comme
frontispice à la littérature océanienne française.
Daniel Margueron*
Voir
*
compte-rendu de la thèse dans les
au collège Viénot.
notes
de lecture.
Professeur
Société des
Études
Océaniennes
13
PÊCHE ANCIENNE AU REQUIN
A NAPUKA
(Tuamotu).
jours, les musées conservent d'impressionnants hame¬
la capture des requins. Ces derniers
des atolls, comme des autres Polyné¬
qui, non seulement se nourrissaient de leur viande et profi¬
De
nos
çons en bois dur ayant servi à
étaient fort prisés des habitants
siens
taient des vitamines A et E concentrées dans leur foie, mais aussi
utilisaient leur peau pour les tambours, comme abrasif pour le
travail de la nacre et du bois, etc. et leurs dents pour la confection de
divers instruments tranchants.
ces hameçons de bois a perduré jusque vers les
vingt de ce siècle dans certaines îles de Tuamotu, ce qui
explique que les instruments connus proviennent souvent de cet
archipel. Si la capture des requins selon la technique traditionnelle
n'est plus pratiquée de nos jours, elle était encore courante en
certains lieux il y a à peine une trentaine d'années, avec toutefois un
hameçon métallique de grande taille façonné par les pêcheurs
L'emploi de
années
eux-mêmes.
pêche au requin, telle qu'elle se pratiquait
1982,
monsieur Pine a Arai a accepté de la
Napuka où, le 4 mai
refaire en ma présence. Cette présentation de la technique de capture
sera suivie de celle de la préparation culinaire du requin.
Je voudrais décrire la
à
Conditions naturelles
Napuka, le requin se péchait soit dans le lagon, soit à partir
frangeant. C'est à cette deuxième méthode, destinée à des
espèces plus appréciées des habitants de l'atoll, que nous allons nous
intéresser. Cette technique porte le nom de tata pakoa, tata étant le
terme désignant le geste du pêcheur qui répand l'hameçon ou jette
A
du récif
Société des
Études
Océaniennes
14
hameçon etpakoa le nom générique sous lequel sont regroupées
plusieurs espèces de requin ; la principale est le requin gris (Carcharninus menissorah, Mùller et Henle), communément nommé
pakoa ruruki, mais dont le nom particulier à Napuka est pakoa
mahe ao. De ce requin, on distingue deux variétés : l'une composée
d'individus trapus, et gras, ce qui les faisait apprécier des Napuka
(qualifiée de ingot kore ou de tipapa ngaere), l'autre, de taille plus
imposante, nommé taka heru est surtout attrapée aux dernières
lueurs du jour, au moment où elle se rapproche du récif. Plus
rarement, les pêcheurs prenaient aussi des requins aileron noir
(Carcharhinus melanopterus, Quoy et Gaimard) qu'ils appellent
pakoa vaki vaki, à l'ordinaire capturés dans le lagon.
son
Cette
pêche au requin était réalisée en des endroits précis, situés
large sur le récif frangeant. Chacun de ces lieux, encore
connus des anciens, est identifié par
un nom. Partout, la période
favorable pour la pêche se situe entre août et octobre quand les
poissons, et notamment les perroquets, s'attroupent, circulent dans
le lagon et en sortent pour pondre. Les requins faisant leur proie de
ces poissons venus du large, sont très gras
à ce moment tout autour
de l'île. En dehors de ce moment propice, le requin peut être capturé
à longueur d'année, mais à des endroits différents selon l'époque.
du côté du
La
au requin se pratique à la tombée de la nuit ou avant le
à marée basse et par mer calme afin que le déplacement
sur le récif soit
possible et peu périlleux. Il est préférable qu'il n'y ait
pas de vent, mais le cas échéant, celui-ci ne saurait être fort.
pêche
lever du jour,
Matériel de
pêche, appât et
amorce
Afin de pêcher le requin à partir du récif, on employait une ligne
à main munie d'un hameçon et d'un flotteur. La figure 1 présente ce
dispositif avec le
un
à
nom
de
ses
éléments constitutifs qui seront décrits
un.
ronaki
kariko
kakau
pakoa
poito
Figure 1
Société des
Études
Océaniennes
15
L'HAMEÇON A REQUIN (Kariko pakoa)
Les personnes âgées de Napuka ont vu leurs parents utiliser les
anciens hameçons (cf. figure 2), ce qui confirme l'information don¬
née par
K.P. Emory (1975:206) selon laquelle ces
engins furent
en
usage jusque vers 1920. Ils étaient en bois de ngiengie (Pemphis
acidula J.R. & G. Forst) ou de nga vari vari (Suriana maritima. L),
taillés dans une branche fourchue, d'une seule pièce si cette dernière
s'y prêtait ou bien en
constituer le dard.
ajoutant
un autre morceau
de bois ou d'os pour
Monsieur Maono a Arai vit son oncle pêcher avec un hameçon
bois et donne une information très intéressante sur son mode
d'action: le dard ne traversait pas la joue du requin, comme le
faisaient les hameçons plus récents en métal, mais ressortait par les
en
pénétrer, le dard des engins en bois formait d'ailleurs
angle droit avec la pointe. La proie était donc juste accrochée et,
précise-t-on, même si le dard ne parvenait pas à passer par les ouïes,
ouïes. Pour y
un
Société des
Études Océaniennes
16
l'hameçon se mettait en travers et il était encore possible de ramener
la prise. C'est en mesurant son hameçon avec sa main comme le
montre la figure 3 que le fabricant pouvait confectionner un engin
adapté à la gueule du requin et au mode d'action indiqué ci-dessus.
Notons à ce propos que les hameçons en bois étaient de taille
supérieure à celle de leurs homologues réalisés par la suite en métal.
L'empile confectionnée en fibre de noix de coco qui reliait l'hame¬
çon à la ligne était recouverte par une enveloppe (takai kariko) faite
en peau résistante de karevareva (Alutera scripta, Obseck/robe de
cuir) ou de raie (Chorinemus toi, Cuvier et Valenciennes/carangue
leurre) qui la protégeait des dents des requins. Ces peaux étaient
maintenues par une ligature confectionnée avec des fibres de onga
onga (Laportea ruderalis, Forst. f). L'hameçon lui-même était muni
d'un fil (kereka), réalisé dans le même matériau, pour la fixation de
l'appât.
Figure 3
Société des
Études
Océaniennes
17
LE FLOTTEUR
(poito pakoa)
Long d'une trentaine de centimètres et de section semicirculaire, il était taillé dans du bois de tou (Cordia subcordata
Lam). Il permettait de garder l'hameçon assez près de la surface. A
chaque extrémité du flotteur, un fil (taura takai), le fixait à la ligne
de pêche.
LA LIGNE DE
PÊCHE (ronaki aveke)
Avant l'introduction du coton, les lignes utilisées pour cette
technique étaient en fibres de racines de pandanus (aveke) qui
présentaient l'avantage de flotter et donc de contribuer, avec le
flotteur, à maintenir l'hameçon entre deux eaux, sans qu'il s'ac¬
croche au corail du récif. Le pêcheur emportait une trentaine de
mètres de fil.
APPÂT
ET AMORCE
La chair de murène ou les intestins de gros poissons qui ont
l'avantage d'être résistants constituaient les appâts les meilleurs;
mais il était aussi possible d'employer de la chair de perroquet ou de
tropicale (Bothus mancus, BroussonetI tiki tiki).
Un amorçage était également nécessaire durant cette pêche, à
l'aide de petits poissons écrasés ou d'intestins de poissons.
Stratégie de pêche
sole
je l'ai indiqué précédemment, je dois à l'amitié de
a Arai (né en 1912) d'avoir eu la chance d'assister à
une pêche au requin. Celui-ci avait cessé de pratiquer cette technique
depuis une trentaine d'années. Cette pêche, exclusivement mascu¬
line, peut se faire en solitaire, mais il est préférable d'être deux, le
second pêcheur n'étant qu'un aide qui s'avère utile en cas de néces¬
sité. Aussi Pine demanda-t-il à son fils Vero (âgé d'une quarantaine
d'années) de l'accompagner. Pour ce dernier, ce fut, en quelque
sorte, une initiation à cette pêche. En effet, quoique bon pêcheur,
très instruit des secrets de son père, il n'avait jamais vu pratiquer
cette technique, tout en ayant déjà consommé du requin car, quand
son père arrêta de pêcher le requin, Vero était trop jeune pour avoir
pu réaliser cette activité qui présente certains risques.
Son matériel préparé (*), Pine a Arai se rend sur le lieu de pêche
nommé O Heko, situé à proximité du village. En route, il ramasse
Comme
Monsieur Pine
a Arai, emploie, comme le faisaient les pêcheurs de son
métallique fabriqué par lui et une ligne en coton.
(*) Pine
Société des
Études Océaniennes
époque, un hameçon
18
trois
pierres (qui sont nommées patua) choisies
assez
lourdes et
grosses pour bien raisonner au contact de l'eau. Nous verrons plus
loin leur rôle dans cette pêche. Il prend également une autre pierre
destinée à réduire en bouillie les
amorce. A cet effet, on pourrait
petits poissons utilisés comme
d'ailleurs se servir de l'une des
pierres précédemment récoltées sur la plage.
Arrivé sur le récif, au niveau du lieu de pêche, Pine s'arrête à un
endroit légèrement en retrait et au sec pour préparer son matériel et
son appât. L'amorce
(noka) est constituée en écrasant les petits
poissons avec la pierre. S'approchant de l'eau, Pine jette l'amorce en
balayant le lieu de pêche. Ce geste du "semeur" se dit "kupa".
L'amorçage se répète plusieurs fois afin d'attirer les requins dans les
parages.
Pine découpe un filet dans un poisson perroquet et le fixe à
l'hameçon à l'aide de la petite ficelle (kerekà). Le dard est également
recouvert. Pendant qu'il fixe l'appât à l'hameçon, le pêcheur parle,
murmure des mots pour attirer le
poisson. Il s'adresse au requin et à
la divinité de la mer Tu Horo Punga. Il ne s'agit pas de prières ou de
formules codifiées et apprises, mais plutôt de paroles improvisées.
Chaque fois pourtant, le thème est le même : le requin doit mordre,
la divinité doit donner la chance, favoriser la pêche...
Puis, Pine se saisit des trois pierres nommées patua et s'ap¬
proche du bord du récif, suivi de son fils Vero qui porte le matériel de
pêche. Il lance les trois pierres (figure 4) selon la disposition montrée
par la figure 5.
3
2
pêcheur
Figure 5
Société des
Études
Océaniennes
Figure 4
Société des
Études
Océaniennes
20
Il prononce une
formule en lançant chaque pierre :
première : "te patua i runga"
Le patua d'en haut.
A la deuxième : "te patua i raro"
Le patua d'en bas.
A la troisième : "te patua a Tu Horo Punga"
Le patua de (ou pour) Tu Horo Punga.
Par ces trois pierres, on veut attirer l'attention du requin et
l'exciter. Les pêcheurs disent que, quand le requin est présent, à la
première, il croit qu'un poisson a sauté. Il se précipite et parfois
happe la pierre elle-même. Dès que la deuxième a atteint l'eau, il se
dépêche, excité, vers l'endroit où elle est tombée. De même, il ira là
où la troisième pierre parvient et essaiera de s'en saisir juste au
moment où l'hameçon touche l'eau.
Mais les pierres ont une autre fonction qui est d'éloigner (taku
taku) les mauvais esprits, indésirables en surface et au fond de l'eau.
Les formules prononcées signifient donc que ce qui est en haut et ce
qui est en bas appartient à Tu Horo Punga et, par elles, on lui
demande d'exercer son pouvoir sur la surface et le fond du lieu de
pêche. Selon les pêcheurs interrogés, il fallait prononcer ces mots
pour connaître la réussite et toujours ils firent ainsi.(*)
Après avoir lancé les pierres, Pine se saisit de son matériel et
jette l'hameçon à environ dix mètres de lui, au point d'impact de la
dernière pierre.
Il arrive que l'hameçon touche à peine l'eau au moment où le
requin s'en empare, ne lui laissant même pas le temps de s'enfoncer ;
-
A la
-
-
s'il en est autrement, le flotteur le maintient entre deux eaux. En cas
de tentative vaine, il est inutile de laisser l'hameçon longtemps
immergé ; il est tiré à terre avant d'être lancé à nouveau.
Pine cède sa place à son fils Vero et tient l'extrémité de la ligne
pendant que celui-ci pêche. Quand l'homme est seul, la ligne est
(*) La stratégie employée qui associe les vibrations provoquées par l'impact des pierres sur
l'eau, à l'odeur de l'amorce et de l'appât coïncide bien avec les observations que font les
scientifiques à propos des sens des requins. Ainsi Johnson (1983:30) dit que l'audition (définie
comme la perception à distance de toute vibration) est "chez les
requins... le sens dont la
portée est la plus étendue". Quant à l'olfaction (définie comme la perception des odeurs nées
dans l'eau), "elle est très développée chez le
requin au point de lui avoir valu le surnom de "nez
nageur" (p. 36). L'auteur ajoute (P. 39) que comparée à l'orientation auditive, l'attraction
ollactive a des limites directionnelles et s'exerce mieux après un stimulus d'initiation", rôle
que jouent les pierres par rapport à l'appât de l'hameçon. Enfin, ce qui a été dit du requin qui
peut confondre la pierre avec un poisson concorde bien avec la remarque que fait Johnson à
propos de la vision : "leur point faible paraît résider dans l'aptitude à évaluer les détails des
objets" (p. 39).
Société des
Études
Océaniennes
21
accrochée à
sa
taille. Vero
recommence
inlassablement les mêmes
récupérant l'hameçon. De temps à autre, les
pêcheurs jettent de l'amorce et vérifient l'état de l'appât, le chan¬
geant si nécessaire. Cependant le jet de pierres n'a lieu qu'une fois, au
début de la pêche.
gestes, lançant et
Figure 6
Pine
remplace
son
fils qui à
son tour
l'assiste. Il s'agite beau¬
était emparé,
coup, marmonne, tire la ligne comme si un requin s'en
s'adresse à lui pour lui demander de manger l'appât.
Enfin, après de nombreuses tentatives infructueuses, un requin
l'hameçon. Il s'en empare en se retournant, avale l'hameçon
entier et, de suite, part en sens contraire pour emporter sa proie.
mord à
tout
C'est alors
ferre à la joue.
Notons que les pêcheurs interprètent de plusieurs façons le
comportement du requin au moment où il est pris : s'il plonge après
avoir mordu à l'hameçon, il s'agit, disent-ils, d'une femelle grosse
(faka torire) ; quand un requin, dès qu'il a mordu à l'appât, ne cesse
de sauter (peke) hors de l'eau, on pense qu'il est habité par l'esprit
d'un défunt et, de ce fait, empoisonné ce qui, comme on le verra plus
loin, conduit le pêcheur à effectuer certaines pratiques d'exorci¬
qu'il
se
sation.
Société des
Études
Océaniennes
22
Pine
travaillé
un peu le requin en lui laissant du mou. La prise
de très grande taille, il n'est pas nécessaire de la fatiguer
longtemps. Pine attend une vague favorable pour la hisser {rend) sur
le récif. Puis, il la tire au sec à un endroit situé en retrait sur le récif,
dans une cuvette {puka roto).
Ce requin est de dimension assez modeste, 1,30 m environ.
Signalons un indice que l'on croit déceler dans le comportement de
l'animal : si, quand on vient de le remonter, il se tourne et se retourne
(comportement désigné sous le terme de taka veke veke) et s'il
secoue la tête en ouvrant la bouche pour se débarasser de l'hameçon
(façon de faire nommée taruke), le pêcheur a l'impression que le
requin se moque de lui ; il interprète cela comme un signe que sa
a
n'étant pas
femme est
train de le tromper et rentre
immédiatement chez lui...
poisson dans la cuvette. Il ne le tue pas car son
sang et l'odeur du poisson mort se répandraient, faisant fuir les
autres requins et souillant le lieu de pêche pour toute la saison. C'est
d'ailleurs pour être à l'abri de tels problèmes que l'on emporte le
requin en retrait par rapport au lieu de pêche et qu'on le met dans un
en
Pine laisse le
creux.
le requin se débat (tavekeveke ou
mouvements il libère {tutu) l'hameçon que
Une fois dans la cuvette,
tarukeruke) et dans
ses
récupère pour pouvoir continuer à pêcher. Quoi qu'il en
soit, le requin meurt rapidement ou bien est tellement épuisé qu'on
peut, sans risque, se saisir de l'hameçon.
Après cette première prise, Pine continue à pêcher, par intérêt
et par goût, mais aussi parce que, dit-on, les requins vont en couple
(pa piti), mâle et femelle ; aussi, une fois un individu capturé, il
arrive fréquemment qu'on puisse prendre le deuxième.
Avant de relancer l'hameçon à la mer, il l'appâte et le traîne
{kumiri) le long du dos du requin qu'il vient de capturer, en partant
du sommet de la tête et en allant jusqu'à la queue. Les pêcheurs
précisent que s'ils prennent plusieurs requins, ils font toujours cela
sur le dernier péché.
Pine accroche un second requin, mais ce n'est pas un pakoa
mohe ao ; il appartient à l'espèce vaki vaki.
La pêche se termine après cette seconde capture, la mer deve¬
nant un peu haute d'une part, et Pine estimant, d'autre part, avoir
assez de poissons. On pêche pour
la consommation de la famille, en
principe pas plus de quatre requins (deux couples). Ce jour d'ailleurs
Pine, jugeant la taille de ses prises trop modeste, ne fut pas satisfait.
Il arrive fréquemment que des petits requins soient pris, le plus
l'homme
Société des
Études
Océaniennes
23
pêche, tôt dans la soirée. Cela n'est guère
apprécié des pêcheurs qui les appellent d'ailleurs rere hava (rere
signifie qu'ils se jettent sur l'hameçon et hava qu'ils le souillent). Les
hommes ne se découragent pas pour autant car, selon eux, les gros
ne se sont pas encore rapprochés du récif et la présence des petits
requins va les attirer. Au moment où tombent les derniers rayons du
soleil, ce sont en principe ceux de taille supérieure qui mordent.
souvent en
début de
Traitement des
LES
requins après capture et préparation culinaire
REQUINS SONT
La
VIDÉS (konae
ou
kopana)
pêche proprement dite terminée, Pine rassemble son maté¬
à un autre endroit du récif, plus proche
riel et transporte les requins
du village, afin de les vider.
Ils sont nettoyés loin du lieu de pêche
toujours dans le même souci de ne pas le souiller. Pine ouvre le
ventre des requins afin d'en retirer les parties non-comestibles, les
intestins notamment.
C'est encore pour éviter de polluer la mer à cet endroit que ces
déchets sont jetés à terre et non dans l'eau. Par contre, le foie,
morceau fort goûté des Napuka, est conservé ; il importe, cepen¬
dant, d'en extraire le sang qui parfois est empoissonné. Pour cela,
Pine entaille les extrémités du foie de chaque requin et les presse
pour que
havene.
le
sang
s'écoule. Cette opération se nomme faka tehe te
Il est prévu de manger les requins le jour suivant en leur faisant
subir la préparation traditionnelle. Les foies sont mis à tremper dans
l'eau saumâtre pour éviter leur dessèchement et les requins sont
accrochés à la branche d'un arbre.
lendemain, dans la matinée, Pine a Arai, son frère Maono, la
petite-fille, une parente plus éloignée sont réunis
pour la préparation des requins. L'aspect familial de cette activité se
retrouve lors de la consommation de la chair qui sera répartie entre
Le
fille de Pine, sa
plusieurs maisonnées apparentées. Car si le pêcheur peut à l'occa¬
sion distribuer un éventuel surplus de poisson, la viande cuite est
partagée entre ceux qui participent à sa préparation.
LE
DÉCOUPAGE DES REQUINS (kotikoti
oupaherehere)
se chargent du dépeçage. Pour l'exemple, voici
découpage suivi par Maono pour l'un des requins (fig. 7).
Ensuite, le requin ayant été éventré la veille lors de son net¬
toyage, Maono prolonge l'incision déjà pratiquée et entame la face
Pine et Maono
l'ordre de
Société des
Études
Océaniennes
24
l'intérieur du ventre. Puis il découpe à partir du dos, en
regard de l'entaille interne. Il obtient trois filets dont l'un porte
dorsale par
accrochée la colonne vertébrale
qui est retirée et jetée.
Figure 7
De chaque filet on fait trois morceaux sur lesquels la peau est
laissée. Détail intéressant, à plusieurs reprises durant l'opération,
Maono a affûté son couteau sur la peau du requin.
PRÉPARATION DU FOIE,
Le foie de
requin comporte deux parties reliées entre elles à
nommée ka atoa est plus large et plus épaisse que
l'autre, appelée pa'paa.
Sur chaque partie, on distingue trois zones (figure 8).
leurs bases ; l'une,
turei
takoro vaenga
tapu tongi
i
i
ka'toa
IJL
pa'paa
noko
—!
i
1
Figure 8
Société des
Études
Océaniennes
^
25
Les foies sont retirés du
relativement
commun
pour
récipient où ils trempaient. Caractère
les foies des petits requins, ils sont de
bonne taille.
Quand une seule famille se partage un requin dont le foie est de
normale, ce dernier est, à l'accoutumée, sectionné en trois
parties dont les limites correspondent aux trois zones définies pré¬
cédemment et qui sont désignées des mêmes noms. Lorsque, comme
dans le cas présent, le foie est de grande taille, le découpage se fait en
quatre morceaux qui alors n'ont pas de noms. Le morcellement du
foie permet son traitement, nomméfaka tehe, tel qu'il va être étudié ;
de plus, il rend possible l'attribution aux enfants, des parties qui,
dans un éventuel foie empoisonné, sont les moins toxiques. Notons
que cette dernière remarque ne vaut que pour les époques fort
récentes où les jeunes furent parfois autorisés à consommer du foie.
Les deux parties sont séparées, et Maono enlève la bile (kona
ou kahora) sur celle nommée pa'paa. C'est une opération délicate
car, si la bile éclatait, il faudrait jeter la portion de foie souillée. Le
pa'paa est découpé en quatre morceaux; on fait de même avec le
ka'toa. Le second foie est traité de manière identique.
grosseur
morceaux sont pressés {faka tehe). Les femmes se chargent
opération ; elles les déposent dans de l'eau et les pressent en
avançant les mains vers la partie terminale de la chair pour en
exprimer complètement le sang qui y demeure encore. Cette opéra¬
tion a plusieurs raisons d'être : extraire le sang qui parfois est
toxique, éliminer aussi une certaine odeur désagréable qui pourrait
affecter le foie après sa cuisson ; enfin, ce traitement ramollit le foie
et ainsi sera-t-il plus fondant au moment de sa consommation.
Les
de cette
CUISSON
participent à la préparation du four. Il
aussi bien être allumé avant même le dépeçage des
requins ou à un autre moment afin que, compte tenu du temps
nécessaire pour qu'il chauffe, soit un peu moins d'une heure, la
viande et le foie puissent y être déposés aussitôt découpés. De même,
d'autres personnes auraient pu le préparer pendant que se dérou¬
laient ces découpages. La succession des opérations présentée ici
n'est donc que l'une parmi celles qu'il est possible d'adopter.
Un trou n'est pas creusé pour la circonstance, on utilise la
cuvette {kopiha ou kopihe) d'une cuisson précédente, profonde de
25 cm pour environ 70 cm de diamètre.
Durant le chauffage du four, quatre kapora, sortes de plats en
Hommes et femmes
aurait pu tout
Société des
Études Océaniennes
26
palmes de cocotier, sont tressés ; ils vont être employés pour la
couverture du four, puis, après l'ouverture de celui-ci, comme
récep¬
tacles de la nourriture cuite.
Les
de foie sont
enveloppés, seuls ou par deux selon
dans des lanières de palmes de cocotier. Ces enve¬
loppes sont appelées ropi, comme l'opération d'y disposer le foie.
morceaux
leur grosseur,
Quand il estime que les morceaux de corail sont assez chauds,
Maono retire les combustibles qui n'ont pas été consumés et dame
(tute) la surface du foyer. Sur les pierres sont posées des feuilles de
hora (Morinda citrifolia. L) isolant la nourriture à cuire. Les mor¬
ceaux de chair sont dressés au centre, sans autre
protection que leur
peau, surmontés des ropi contenant les portions de foie. Sur l'en¬
semble sont disposées des palmes de cocotier destinées à créer un
espace entre les aliments et la couverture qui va être placée par
dessus. Cela favorise la circulation de l'air, indispensable à une
cuisson convenable. Des kapora viennent ensuite en couverture sur
les palmes et, comme on en a pris l'habitude de nos jours, des sacs
humides sont disposés sur ces derniers afin d'assurer à la fois une
bonne conservation de la chaleur et une meilleure protection des
aliments contre la terre qui ensuite recouvre l'ensemble.
Passée une heure, le four est ouvert par Maono, harcelé par les
chiens que l'odeur de la viande attire. Il dégage bien la terre du
pourtour du foyer afin d'éviter qu'elle ne tombe sur la nourriture. Le
four est ensuite démonté en enlevant un à un les éléments
qui avaient
été accumulés lors de
Les
sa
fermeture.
kapora d'éléments de couverture deviennent des plats où la
morceaux de foie sont déposés
séparément.
chair et les
TRAITEMENT ET CONSOMMATION DE LA CHAIR ET DU FOIE
Tous s'installent autour de palmes de cocotier tressées
dispo¬
sées sur le sol. Une fois la peau retirée des morceaux de viande,
Maono malaxe la chair pour la réduire en miettes
(action nommée
taheto) tandis qu'un aide l'arrose abondamment d'eau saumâtre.
Cette opération se fait dans deux kapora
superposés afin d'empê¬
cher que des fragments de chair ne partent avec l'eau
qui sert au
rinçage. Deux termes sont employés, qui en fait détaillent l'opéra¬
tion
:
le mot taheto décrit l'action de retourner la chair dans le
kapora tout en l'aspergeant d'eau et ropu désigne le fait de prendre
une partie de la chair dans la main et de la
presser pour en extraire
l'eau et la fragmenter. Si les deux mots
peuvent être employés pour
désigner l'ensemble de l'opération, taheto est le plus usité.
Société des
Études
Océaniennes
27
Ce traitement a pour but d'éliminer l'odeur et le goût amoniaqués de la chair du requin. De temps à autre, Maono sent cette chair
pour en estimer l'odeur et décider du moment où il conviendra de
cesser; à plusieurs reprises, la chair est à nouveau arrosée, et
malaxée. Il
aura
fallu
une
dizaine de minutes de traitement pour que
Maono soit satisfait. Réduite
en miettes, la chair du requin s'appelle
procédé ; Maono en exprime l'eau (kumu
kumu) en repliant sur elle le kapora qui la contient et en exerçant
une forte pression. Ainsi obtient-il une chair sèche et propre à la
consommation (hene henë).
Le foie du requin risquant d'être empoisonné, il importe de le
goûter (paore) avant de le consommer. C'est généralement à un
ancien expérimenté que cette tâche est confiée; Maono en est
chargé.
Prenant l'extrémité (noko noko) du morceau nommé tapu
tongi de l'une des deux parties du foie, le goûteur la pose sur sa
langue. S'il ressent une brûlure (yeyera ou hana hand), il estime le
foie toxique et celui-ci est jeté. En cas de test négatif, un bout de foie
est absorbé ; si sa saveur est jugée convenable, on en mange un
second en guise de contrôle supplémentaire avant de le déclarer
propre à la consommation.
La chair et le foie peuvent être absorbés séparément ; cependant
la chair étant très affadie par le traitement subi, l'habitude est de la
mélanger avec les morceaux de foie dont la saveur est relevée.
taheto tout
comme
le
Règles de consommation
Contrairement à
:
qui a été fait en ma présence, en cas de
requin à la tombée du jour, la coutume voulait qu'il fût
cuit et mangé le soir même. Nul risque de voir les enfants endormis
réclamer du foie que les parents seraient obligés de leur refuser. Ce
refus était d'abord motivé par les dangers d'empoisonnement plus
graves pour les jeunes que pour les adultes. Toutefois, si le lende¬
main il restait du foie que l'on savait d'une parfaite innocuité puis¬
que personne n'avait été malade durant la nuit, on n'en donnait pas
pour autant aux enfants car ils risqueraient d'aller sur les konga
raka ; les konga raka sont des endroits, comme les marae, où des
esprits de défunts pourraient être dérangés. On pense que si les
esprits étaient gênés par les enfants, il leur serait loisible d'utiliser le
foie consommé par ceux-ci pour leur nuire et les empoisonner,
même si à l'origine le foie n'était pas toxique. Les enfants man¬
geaient donc de la chair de requin, mais pas du foie.
ce
capture d'un
Société des
Études Océaniennes
28
Récemment, peu avant l'abandon de la pêche au requin, les
enfants furent autorisés à consommer du foie, mais seulement des
nommés turei et takoro yaenga qui, si le foie est empoi¬
sonné, renferment moins de toxines. Un code utilisant des nœuds
faits sur les enveloppes (ropi) permettait de reconnaître les diffé¬
rentes qualités de foie contenues à l'intérieur.
morceaux
Les
causes
de
l'empoisonnement
par
le foie et les remèdes
:
Si les
pêcheurs établissent nettement la relation entre l'empoi¬
provoqué par le foie et l'action de toxines, la présence de
ces toxines est due, selon eux, à l'incarnation d'un esprit pernicieux
dans le corps du requin. D'ailleurs, durant la pêche, les hommes
prétendent reconnaître à certains indices un tel animal : ainsi, un
requin qui au moment où il est ferré ne cesse de sauter. Le pêcheur
essaie d'agir en sorte qu'il se décroche lui-même. S'il n'y parvient
pas, il le haie à terre et le brûle en exécutant certaines pratiques (raye
peu) destinées à anéantir l'esprit malfaisant afin qu'il ne revienne
plus hanter le lieu de pêche. De même, un requin qui possède les
orifices des ouïes en nombre impair (7 ouvertures par exemple)
risque, dit-on, d'être empoisonné. Dans un cas comme dans l'autre,
le requin était détruit. Cependant, signe d'une défiance récente
envers les croyances
anciennes, les hommes de la génération de mes
informateurs prirent l'habitude de n'en rien faire ; c'est seulement
quand le foie était traité que l'on décidait s'il pouvait être mangé : si,
quand on le pressait, beaucoup de sang s'écoulait, il n'était pas
consommé (mais on mangeait la chair), alors que s'il contenait peu
de sang, ne provoquait pas de brûlure sur la langue et était savou¬
reux, certains se risquaient à en manger, même s'il provenait d'un
sonnement
animal ayant eu un comportement suspect.
Si
raison d'une
d'appréciation du goûteur, un foie
toxique est absorbé, les consommateurs souffrent de brûlures a
l'appareil digestif et perdent leurs cheveux. Mais, assure-t-on,
jamais cet empoisonnement n'a provoqué la mort.
en
erreur
En cas d'intoxication, un remède (rakau) est appliqué: on
prend une poignée de feuilles de nau (Lipidium bidentatum) ; il faut
également décortiquer une noix de coco au stade nommé rehi, où
l'amande commence juste à se former dans la noix. Les feuilles de
nau sont
enveloppées dans la bourre de coco et le tout est écrasé. On
presse et le jus est donné à boire. Pour être efficace, la potion doit
être administrée dans l'heure qui suit les premiers symptômes. Ce
médicament cause des vomissements. Le malade est rétabli, en
Société des
Études
Océaniennes
29
général, au bout de trois jours environ; il
poisson pendant un temps.
ne
devra
pas manger
de
Mais si la douleur, réfractaire aux remèdes, persiste au-delà des
délais habituels, on est persuadé que le malade est victime d'un sort
(raupeka)
que
seul
un expert en
sorcellerie (tahunga)
pourra
exorciser.
Éric Conte
Enquête réalisée
*
en collaboration avec Jean Kape
Président de l'association Tamariki Te Puka Maruia
*
Département Archéologie
-
Musée de Tahiti et des Iles.
Société des Etudes Océaniennes
30
PREMIÈRES EXPÉDITIONS
MARITIMES EUROPÉENNES
EN POLYNÉSIE FRANÇAISE
Il subsiste encore des incertitudes quant au véritable
découvreur de certaines îles... les méthodes de navigation
d'autrefois étaient imprécises, les journaux de bord n'ont pas tous
été publiés et leur interprétation soulève parfois plusieurs
hypothèses.
Certains
courant
navigateurs
suivaient d'assez près, sans être
se
au
des découvertes antérieures, et
parfois le récit de leurs
voyages était publié avant celui de leur prédécesseur. Par exemple
Wallis, qui fut le premier à aborder Tahiti en 1767 ne fit publier la
relation de son voyage qu'en 1773, alors que la première édition du
voyage de Bougainville date de 1771.
En outre la plupart des îles, plusieurs fois "découvertes" ont
plusieurs fois "baptisées".
Selon une règle dont il ne se départit jamais, Dumont d'Urville
recueillait le nom indigène de chaque île, de chaque village, et il
l'imposait à la carte confectionnée par ses officiers, sans souci du
nom de baptême choisi
par les navigateurs qui l'avaient précédé, et
en cela il suivait
l'exemple qu'avait donné La Pérouse. C'est à ce
sujet qu'il écrira :
été
"Cook était trop
éclairé, il opérait avec trop de jugement et de
la valeur réelle de ses découvertes...
mais par une faiblesse déplorable dans un homme d'un ordre si
supérieur, il ne respecte presque jamais les droits des premiers
découvreurs, il se permit d'imposer de nouveaux noms à des terres
déjà connues, et quelque fois ces noms sont de mauvais goût... (1).
Toutes les fois que nous pûmes nous procurer le nom
employé par
les indigènes, nous n'hésitions pas à l'adopter et à le substituer à
précision
pour se tromper sur
(1) Par exemple Cook appelle Taharaa "One Tree Hill", colline de l'arbre unique.
Société des
Études
Océaniennes
31
tous ceux
qui avaient été proposés, quel que fut le navigateur d'où
il provenait. Mais lorsqu'il nous fut impossible de connaître les
noms des naturels, alors nous conservâmes
religieusement le nom
du premier découvreur, pourvu que ses droits fussent avérés".
Wallis, Bougainville et Cook, trois noms illustres associés
; ils président à l'Histoire Moderne de Tahiti et
rejettent dans l'oubli les découvreurs européens des autres îles de
Polynésie Française. Ce sont ces "oubliés" que nous voulons
évoquer ici.
machinalement
Puisse
1521
:
ce
travail
imparfait, présenter quelques aspects utiles.
MAGELLAN, Portugais au service de l'Espagne.
3 bateaux entrent dans le Pacifique : Trinidad, Conception
Victoria, commandé par de El Cano, qui sera le seul à
revenir en Espagne avec 18 hommes d'équipage. Le 24
et
1595
:
janvier 1521, découvre San Pablo, qui pourrait être
Fangahina ou Puka Puka.
MENDANA (Espagne).
Santa Isabel, navire amiral d'Alvaro Mendana de Neyra,
le premier pilote de l'escadre, Pedro Fernandez de
avec
Quiros.
San Felipe, galion, Santa Catalina, frégate, et le San
Jeronimo.
Découverte de
Fatu-Hiva, Motane, Hiva-Oa, Tahuata.
1605-1606 : QUIROS (Espagne).
San Pedro y San Pablo, navire
San Pedrico, commandé par Luis
amiral de Quiros.
de Torres, et le Los Très
Reyes. Découverte de Marutea, de Vairaatea, Hao,
Amanu, Raroia, Takume, et du groupe Actéon.
Il est actuellement reconnu que l'île baptisée Sagittaria par
de Quiros n'était pas Tahiti.
1616
:
LE MAIRE ET SCHOUTEN
De Eendracht
(Hollande).
(la Concorde) ; chef de l'Expédition Jacob
le Maire.
Capitaine Willem Schouten.
Découverte de Puka-Puka, Takaroa,
1722
:
Takapoto, Manihi,
Rangiroa et découverte possible de Ahe.
ROGGEVEEN (Hollande).
Arend, vaisseau amiral Jacob Roggeveen.
Thienhoven, commandé par Cornelis Booman, et la
Afrikaansche Ga/ei.
Société des
Études
Océaniennes
32
Découverte de
Tikei, Apataki, Arutua, Makatea, et peut-
être Ahe.
Bora Bora et
1765
:
Maupiti (juin 1722).
(Angleterre).
H.M.S. Dolphin, Capitaine John Byron, et second
BYRON
lieutenant Ph. Carteret.
Découverte de Tepoto et Napuka.
1767
:
WALLIS
H. M. S.
(Angleterre).
Dolphin, commandé
par
Samuel Wallis, second
lieutenant T. Furneaux.
Découverte de Pinaki, Nukutavake, Paraoa,
Manuhangi,
Nengo-Nengo, Mehetia, Tahiti, Moorea, Tubuai-Manu,
Mopelia, Motu One.
1767
:
CARTERET
(Angleterre).
H.M.S. Swallow, commandé par Ph. Carteret.
Découverte de Tematangi, Anuanu-raro.
1768
:
BOUGAINVILLE
La Boudeuse,
(France).
frégate, commandée
par
L.A. de Bou¬
gainville.
L'Etoile, flûte, commandée par Chesnard de la Giraudais.
Découverte de Vahitahi, Aki-Aki, Hikueru, Reitoru,
Haraiki, et Anaa par l'Etoile.
1769
:
COOK (Angleterre) ; 1er voyage : H. M.S. Endeavour,
capitaine James Cook.
Découverte de Huahine, Raiatea, Tahaa, de Tupai et
Rurutu.
1772
:
BOENECHEA
El
(Espagne). 1er voyage.
Aguila, frégate commandée par Domingo de Boenechea.
Découverte de Tauere.
1773-1774
: COOK. 2ème voyage.
H.M.S. Resolution, capitaine James Cook.
H.M.S. Adventure, capitaine Tobias Furneaux.
Découverte de Tekokoto, Marutea (Nord), Motutunga,
Fatu-Huku, Toau, Kaukura.
1774-1775
: BOENECHEA, 2ème
voyage, puis Gayangos.
Aguila, capitaine Domingo de Boenechea, second Thomas
Gayangos.
Jupiter, gabare, appartenant et commandée par Don José
Andia y Varela.
Découverte par Boenechea de Tahanea
par Varela de Tatakoto
par Gayangos de Raevavae.
Société des
Études
Océaniennes
33
1777
COOK.
:
3ème voyage.
H. M.S.
Resolution, capitaine James Cook (parmi les
officiers
se
H.M.S.
Discovery, capitaine Gierke.
trouvent Vancouver et
Bligh).
Découverte de Tubuai.
capitaine Sever, en provenance de Botany
débarqué des convicts.
1788-1789 : BLIGH. 1er voyage (Angleterre).
H.M.S. Bounty, commandé par William Bligh.
1788
LADY PEURHYN,
:
Bay où il
1791
EDWARDS
:
a
(Angleterre).
Pandora, commandé par le capitaine Edward
H.M.S.
Edwards.
Découverte de Tureia.
1791
INGRAHAM
:
(Amérique).
Hope, brick commandé par Joseph Ingraham.
Découverte de Ua Huka, Ua Pou, Motu Oa, Nuku Hiva,
Hatutu, Eiao (Groupe N.O. des Marquises).
1791
MARCHAND
:
(France).
Solide, trois mâts, commandé par Etienne
Marchand, second Prosper Chanal.
Nicolas
N.O. des Marquises, identifié 2 mois
Ingraham.
Redécouvre le groupe
auparavant par
Découverte de Motu Iti.
1791-1792
:
VANCOUVER
(Angleterre).
Discovery, commandé par Georges Vancouver.
Chatham, capitaine Broughton.
Daedalus, capitaine Hergest, bateau de ravitaillement.
Découverte de Rapa.
1792
:
1792
:
1792
capitaine de la Jenny.
(Angleterre).
Providence, capitaine Bligh.
Assistance, capitaine Portlock.
BAKER,
BLIGH.
:
2ème voyage
MATTHEW WEATHERHEAD,
faisant
1792-1793
naufrage
avec
découvre Moruroa,
en y
la Matilda.
(Amérique).
Jefferson, capitaine J. Roberts, navigue dans les Marquises.
1797
:
:
ROBERTS
(Angleterre).
Duff, navire missionnaire de la L.M.S., commandé par le
capitaine James Wilson.
Découvre Timoe, l'archipel des Gambier, Puka Ruha.
WILSON
Société des
Études
Océaniennes
34
1798
:
FANNING
(Amérique).
Betsey, commandé par Edmund Fanning, navigue dans les
Marquises.
1800
:
GEORGE BASS découvre Marotiri
(îlots à 45'dans le S.E. de
Rapa).
1803
:
Margaret (Angleterre), capitaine John Buyers.
Découvre Makemo, Taenga, Faaite.
1804
:
(Russie).
(l'Espérance), commandé par Adam
Krusenstern (cadet Otto von Kotzebue et chargé des cartes
Bellingshausen).
KRUSENSTERN
Naddiejeda
Neva, capitaine
1811
:
Le
1813
:
PORTER
Lisiansky, navigue dans les Marquises.
capitaine HENRY découvre Rimatara.
(Amérique).
Essex, frégate commandée par David Porter.
1816
:
Navigue dans les Marquises.
KOTZEBUE. 1er voyage (Russie).
Rurick, brick commandé par Otto
von
Kotzebue.
Découverte de Tikehau.
1820
:
BELLINGSHAUSEN
(Russie).
(l'Orient) commandé par Fabian Gottlieb von
Bellingshausen.
Mirni (Le Pacifique), commandé par le lieutenant Lazareff.
Découverte de Katiu, Fakarava, Niau, Matahiva, Motu
Vostok
One.
1822
:
Le navire
1823
:
DUPERREY
1824
:
anglais Brittomart découvre Hereheretue.
(France).
Coquille, commandée
par
Louis Isidore Duperrey.
Second : Jules Sébastien Dumont d'Urville.
Découverte de Reao.
KOTZEBUE. 2ème voyage (Russie).
Predpriatie (l'Entreprise) frégate commandée
capitaine Kotzebue.
par
le
Découverte de Aratika.
1824
:
G.W. GARDNER
Maria
sur
le baleinier américain Maria découvre
(Australes).
1825-1826 : BEECHEY (Angleterre).
H.M.S. Blossom, capitaine Frédéric, William Beechey.
Visite approfondie des Gambier et de la partie Sud des
Tuamotu.
Découverte de Vanavana, Fangataufa, Ahunui.
Société des
Études
Océaniennes
35
1829
:
MOERENHOUT, découvre
Navire marchand
1835
:
Maria (Tuamotu).
Volador.
(Angleterre).
Beagle, capitaine R. Fitz Roy.
FITZ ROY
H. M.S.
Découverte de Taiaro et de Kauehi.
(Charles Darwin fait partie de l'expédition).
1836
:
RUSSEL
(Angleterre).
H. M. S. Act aeon, commandé par Lord Edward Russel.
Relève le "groupe Actaeon" (Tenaruga, Vahaga, Tenararo)
découvert par
Quiros.
(France).
La Vénus, frégate commandée par Abel Dupetit-Thouars.
Première mission politique française à Tahiti.
1838 : DUMONT D'URVILLE (France).
L'Astrolabe, commandée par Dumont d'Urville et Second
G. de Roquemaurel.
La Zélée voyage dans les Gambier, les Tuamotu, les îles de
la Société. (Capitaine Jacquinot).
1939 : LAPLACE (France).
L'Artémise, commandée par Cyrille Laplace.
1832-1842 : WILKES (Amérique).
Vincennes, Peacock, Porpoise, Relief, Sea Gull, Flying
Fish, The United States Exploring Expedition.
Commandée par Charles Wilkes.
Cette expédition chargée de l'exploration des Mers du Sud
reconnaît en particulier et de façon approfondie les
Tuamotu, dont elle baptise diverses îles.
1838
:
DUPETIT-THOUARS
Société des
Études
Océaniennes
36
L'AGRICULTURE TAHITIENNE EN 1862
L'agriculture locale connaît un renouveau d'intérêt, & il nous
d'évoquer le comice agricole de 1862. Ce
concours, une nouveauté pour le pays, créa la surprise par
l'ampleur du résultat : 291 exposants, dont 152 pour la section des
animaux (440 animaux exposés) et 139 pour celle des
produits
agricoles et industriels.
semblé instructif
a
L'effort de production était d'autant
plus remarquable que la
population n'était pas importante, 9 086 habitants pour Tahiti,
dont 7 642 tahitiens, 507
français, 144 anglais, 111 américains,
79 européens de divers pays, 705
océaniens, 98 immigrants.
Irc CLASSE.
2
«
Exposants
Oranger,
Miro,
Bois de fer,
variétés.
Tamanu,
—
Bois.
Pandanns,
Sandal.
2° CLASSE.
3
"
Exposants.
variétés.
S
•—
Textii.es.
Corde de Bnrnn,
Id.
de Cocotier.
Ecorce de Burao, pour
Société des
Études
envelopper les cigares.
Océaniennes
37
CLASSE.
Laines.
—
3 Exposants.
4° CLASSE.
'
S
Exposants.
variétés.
r.
|
j
Coton
Cotons.
—
longue soie,
i(j
Nord Amérique (Bomba*),
]t,
Taïtien.
ÏJe CLASSE.
—
Teintures.
Fruits de Mali,
Racine de ÏS'ono,
8
s
Exposants.
matières
Id.
co¬
lorantes,
et ont 3
de Curcuma,
Craines de
appli¬
de Mati et
Id.
ances.
Diri,
Matière violette tirée du Foi,
Id.
6« CLASSE.
Rocou,
Teinture de Rea et Nono.
—
id.
rouge
Matières oléagineuses, Huiles et Essences.
(Stéarine,
Huile de Bancoul.
-
.
tatictes.
j
v
Id.
j;ssence
d'oranges,
Arachides.
7e CLASSE.
i
9
*
Exposants.
variétés.
—
Farines
et
Fécules.
Fécule de Manioc,
)
Farinc de
)
pécule de Pia.
Manioc,
Société des
Études
Océaniennes
38
8e CLASSE.
3
Exposants.
4 variétés.
—
Sucres et Gommes.
échantillons
de Cassonnade,
|] Deux
Gomme
de l'Evitier,
\
i
Id.
de l'Oranger,
Id.
de Maiore.
9e CLASSE.
/
—
Alcools et Sucs végétaux.
Deux échantillons
Suc
Id. de Citron
3 Exposants.
Id.
Alcool
Id.
conservé,
d'Évi,
Eau-de-vie
7 variétés.
d'Oranges,
d'Évi,
d'Oranges.
-10e CLASSE.
4
Rhum,
d'Oranges conservé,
Exposants.
—
—
4
CAFÉ.
Échantillons.
IIe CLASSE.— Tabac.
3
2
Exposants,
variétés.
.
t
Exposants.
j Trois échantillons de Tabac taïtien,
\
Cigares faits
12e CLASSE.
avec
—
le tabac de Taïti,
Vanille
et
S} Trois
échantillons Vanille,
Epices de l'Inde.
Société des
Études
Océaniennes
ërices.
39
15* CLASSE.
I
Graines, Fleurs, Fruits, Légumes, etc.
—
Graines de
Id.
Maïs,
de larmes do
Job,
Pois
d'Angole,
Id. de Courbaril,
Fleurs variées,
Tubercules de
Id,
Pia,
de Manioc,
Id.
de Pommes de
IJ.
de Patates
Id.
de Taro.
Fruits et gousses.
59
Exposants.
6
terre,
douces,
Prunes (deux variétés),
Mangues,
Avocats,
Sapotilles,
Ananas,
Maiores,
Kepnigues de Perse,
Tamarins,
Gommier d'Arabie,
Grenades,
Figues,
Oranges j
J
séries.
Feis,
Bananes,
Cocos,
Gombauts.
Légumes
Asperges,
Garrottes,
Poireaux,
Navets,
Oignons,
Tomates,
Giromons,
Concombres,
Haricots.
Fourrages.
.
.
Luzerne de
Provence,
Sydney,
Méliiot blanc,
Id.
Coracan,
Alpiute.
1
Champignons.
Société des
Études Océaniennes
de
40
44e Classe.
8
Exposants»
—
Produits
de
pêche.
Nacres,
Perles (Un lot d'une valeur de plus de 50,000 fr., expose
par M. Brander).
Coraux,
\
6 sortes de
<
produits.
j
Tripang,
Poissons
curieux,
Écaille de Tortue.
45e CLASSE.
—
Industrie taïtienne
66
et
Curiosités.
Exposants.
Paille de Bambou
préparée,
Chapeaux de Bambou, pour homme et pour femme.
Couronnes de
l'ia,
Monoï,
Confitures de Goyaves,
Gargoulettes,
Instruments de
Industrie du
pays.
pèche,
Maillets pour battre les
étoffes,
Tapahi, instrument
Étoffes de Maiorc,
Id.
de Oro,
bois pourfendre le Maïorc,
en
INaltcs du pays,
Sacs de
Burao,
Cocotier,
Sièges taïliens,
Plats en Tamanu,
Calebasses,
Bols à Kava,
Filets,
Paniers
en
Broderies provenant du
Pensionne^ des Soeurs.
Annuaire de Taïti.
/
Curiosités•
Armes de toutes sortes
provenant de toute l'Oceanie,
J
Modèles d'embarcations,
i
Cuvettes,
\
Poteries.
Société des
Études
Océaniennes
41
,6e CLASSE.
—
Machines
ft
instruments
13 Exposants.
Id.
enlever la pulpe du Café.
le parchemin du Cale.
Deux machines à égrainer le Maïs,
pour
Id.
id
! Machine à vapeur pour broyer la Can e.
Deux tours à
pédales
pour râper
le Coco,
Machine pour couper le foin (Hachc-paillc).
Machine pour nettoyer le Coton.
Machine pour extirper le
Machine à coudre.
Goyavier,
Instruments drvers pour l'Agriculture : Hroueltcs.
Pelles, pioches, Haches, etc.
Société des
Études
Océaniennes
charrettes, Chauuo.
42
INDEX
SYNONYMIQUE
DES TOPONYMES INSULAIRES
POLYNÉSIE ORIENTALE
DE
ET DE LTLE DE CLIPPERTON
Acteon,
Adams
groupe
(voir
Ua
(arch,
des
Pou
Nuku
Agakauitai
(arch,
Ahe
(arch,
des
Ahi
(voir
Ahii
Ahunui
Aimeo
Tuamotu)
atoll
*
Hiva)
"h 1
*
14'30'SUD
haute
e
146*20'OUEST
(arch,
Ahunui)
Tuamotu)
des
atoll
*
Moorea)
(voir
Moorea)
Akamaru
(arch,
des
Gambier)
23*08'SUD
Aki
(arch,
des
Tuamotu)
19*17'40"SUD
Aki
Akiaki
(voir
Aki
Aki)
Amanu
(arch,
des
Tuamotu)
Amati
Isla
Anaa
atoll
*
Ahe)
(voir
(voir
Ai"mi"o
Tuamotu)
Gambier)
Ahe)
(voir
Ahounoui
ou
des
d'
(arch,
(voir
des
17*43'SUD
134*55'30"OUEST
138*42'OUEST
140*39'OUEST
*
*
i* 1
#
atoll
e
haute
atoll
Tahiti)
Tuamotu)
17*30'SUD
145*30'OUEST
*
atoll
Anegada
Angatau
(voir Ducie)
(arch, des Tuamotu) * atoll
Anguilles,
fies des (voir Mututunga)
Anou-Anouraro
(voir
Anou-Anourounga
Anuanuraro
Arakcheev
Aratika
(arch,
(voir
Arutua)
(arch,
Augier,
Aukena
atoll
(arch,
Au-'ura
Aura
(voir
(voir
atoll
15*30'SUD
Tuamotu)
Aroutoua
Arutua
*
146'20'OUEST
(voir
des
d'
des
15*33'25"SUD
atoll
146*39'OUEST
*
atoll
Hao)
Thomasset)
Tuamotu)
(voir
15*10'SUD
1 46 * 40'20"OUEST
Tatakoto)
Gambier)
*
fie
haute
Kaukura)
Kaukura)
AUSTRALES,
Aventure
*
Fangatau)
des
Arci fie de 1"
Ariane, rocher
(voir
atoll
«
Tuamotu)
Tuamotu)
des
(voir
Tuamotu)
des
(arch,
(arch,
Apataki
Anuanurunga)
des
(arch,
Anuanurunga
Anuanuraro)
(voir
arch, des
(voir Motutunga)
Société des
Études
Océaniennes
*
atoll
comblé
43
Barclay
floti
Basil
(voir
Tolly
de
Raroia)
Vanavana)
(voir
Barrow
da
Marotiri)
(voir
rochers de (voir Bass)
Baux (voir Nuku Hiva)
Bedford (voir Tenararo)
Bait)
Be 11inghausen (voir Bellingshausen)
Bellingshausen (arch, de la Société)
Bird (voir Reitoru)
Blake (voir Tupai)
Bola Bola (voir Bora Bora)
Bonne
Bora
Reka Reka)
Société) 16'27'SUD
Mehetia)
(voir Société)
de
(arch,
Le (voir
Bourboni archipel
Bow (voir Hao)
Boudoiri
Byam
(voir
Martin
Cadmus
(arch,
Carlshov
Carolinasi
Carshov
(voir
Aratika)
Société)
Tureia)
Anaa)
de
(voir
la
Anaa)
(voir
Hatutu)
Charles
Saundersi
Me (voir
Chichagov (voir Tahanea)
Clermont
Tonnerre
Clipperton
(Me
(voir
Cockburn
Coral
isolée)
(voir
Archipelago
*
Tuamotu)
Haraiki)
Haraiki)
(voir
Cumber landi
i"> 1 e de (voir
(voir Tahiti)
Cyterre
1 09 4 1 3 ' OUEST
10'18'SUD
Ahunui)
(voir
(voir
Crocker
Maiao)
Reao)
(voir
Hiti)
Atoll
Croker
Me haute
Gambier)
des
(voir
Me
Chafnei
Clute
•
Ahunui)
Islas (voir
Aratika)
(voir
Chanal
151 '52'45"OUEST
(voir
Carysfort
Chain
la
Kotzebue
de
154*30'OUEST * atoll
(voir
Espérance
Bora
15'50'SUD
Nengo)
Nengo
Dangereux i archipel (voir Tuamotu)
De Lostange (voir
Nengo Nengo)
Deans
(voir Rangiroa)
Mes de la
Désappointement i
Mes
(voir Tuamotu)
du (voir Tepoto
Décept ion.
Désolationi
Dominica
Duc
Mes
(voir
de
(voir
Ducie
(groupe
i* 1
t
(arch,
Eiau
(voir
Eimeo
Eliza
Anuaruraroi
Anuanurunga
Me haute
124°48'OUEST *
Vairaatea)
08'02'SUD
Henderson
ou
fois
Mes
d'
(voir
Fa'aau
(voir
Faaite
(arch,
Fakahina
24'40'SUD
Marquises)
Hiti
deux
Estancélin
(voir
140 * 41 ' OUEST
*
Me
haute
Moorea)
Toau)
(voir Raiatea)
Marquises)
sacrée
(voir
Maturei
Vavao)
l'Océanie
de
(POLYNESIE
FRANÇAISE)
Niau)
Tuamotu) 16'45'SUD
Tuamotu) * atoll
Fakahina)
des
(arch,
(voir
ou
Tepoto)
français
Etablissements
Fakaina
-Mes
du
Nukutipipi)
(voir
d'
(voir
Emeraudei
Napuka)
Oa)
t
Pitcairn)
des
(voir
Eloignée
et
Tuamotu)
Eiao)
(voir
Elisabeth
(voir
Ducie )
e
Eiao
la
Hiva
Gloucester
Ducei
Egmont
de
145°10'OUEST
des
Société des
Études Océaniennes
*
atoll
et
44
Fakarava
(arch,
Fakarawa
(voir
Fakarava)
Fakareva
(voir
Fakarava)
Fangahina
Fangahiva
des
Tuamotu)
(voir
Fakahina)
(voir
Fakahina)
16*10'SUD
Fangatau (arch, des Tuamotu) *
Fangataufa (arch, des Tuamotu)
Fanua
Ura
Fatou
Hiva
Fat
Houkou
ou
(voir
S
(voir
c
Fatu
Fatu
Hiva
(arch,
des
Fatu Huku
(arch,
des
Fatuhuku
Fatu
Fatu
(voir
Huku)
Nuku
Hiva)
(voir
*
i*-l
e
haut
138'56'OUEST
*
-M
e
haut
Scilly)
Fetuku (voir Fatu Huku)
Franklin (voir Tupai ou
Freycinet
138'40'OUEST
Fatuhuku)
Fatu
(voir
Furneaux
10e24'SUD
09426'SUD
Hiva)
(voir
Freemantle
Huku)
Marquises)
Marquises)
Fédéral
Ura
atoll
#
Hiva)
Fatuuku
Fenua
atoll
Hiva)
Fatu
(voir
(voir
(voir
atoll
*
i 1 1 y )
Fatouhiva
Fatuhiva
145'35'OUEST
(voir
(voir
Nuku
Hiva)
Eiao)
Amanu)
(voir
Marutea)
Gambieri i*1 e (voir Mangareva)
GAMBIERi archipel des
George III (voir Tahiti)
Gloucester)
Gloucester)
1
de
e
i^les
(voir
Duc
Paraoa)
(voir
Anuanuaroi
Anuanurunga
et
Nukutipipi)
Greg (voir Niau)
Gr eig
(voir Niau)
Hagemeister
(voir Apataki)
Hagenmeister
(voir Apataki)
Hancock
Hao
(voir
(arch,
Hao-rangi
Hatutu)
des
Tuamotu)
(voir
Haou
(voir
Hao)
Hapu
(voir
Ua
Haraiki
Ha
r
Harpe
des
(voir
(arch,
Hatutu
Hau
(voir
Havai
(voir
des
(voir
des
Marquises)
Fakarava)
Pitcairn)
(groupe
(voir
(arch,
Hiaou
Eiao)
(voir
(voir
Hikueru
Hiva
(voir
(arch,
Hiti
(arch,
Hiti
(voir
Hi t
128°19'OUEST
t-1
*
e
haute
Hereheretue)
des
Tuamotu)
19552'SUD
145'OUEST
*
atoll
Eiao)
(voir
Hikouerou
24°25'SUD
Haraiki)
Hereheretue
Hiau
iMe-haute
*
Fakarava)
(voir
Héréhérétoué
Hiavaoa
Marquises)
Raiatea)
(voir
Havaiki
Heraiki
Hatutu)
Hao)
Havai'i
Henderson
atoll
*
Hatutu)
(arch,
(voir
Tuamotu)
Hao)
(voir
Hatu
Hatutaa
atoll
*
Hao)
Hatoutou
Iti
140'55'OUEST
Pou)
(arch,
(voir
p
18°15'SUD
Hao)
Oa)
Hikueru)
des
des
Tuamotu)
Tuamotu)
*
atoll
16M5'SUD
144"08'OUEST
*
Tahiti)
i-Ai-Te-Rang i
Hiti-Tautau-Mai
(voir
(voir
PaTques)
Moruroa)
Hititeairagi (voir Pâques)
Hitte-Tamaroo-Eiree (voir Moruroa)
Société des
Études
Océaniennes
atoll
45
Hiva
Hoa
Hiva
Oa
Marquises)
09'47'SUO
Hiva
Tau
Aro
(voir
Tuamotu
de
l'Ouest)
Hiva
Tau
Tua
(voir
Tuamotu
de
l'Est)
Hivaoa
(voir
Hiva
(arch,
Hiva
(voir
(voir
Taenga)
Hood
(voir
Fatu
Iti
Houahine
Noui
Houahouna
Houai'ne
haute
e
Fatu
ou
Hiva
?)
Huahine)
(voir
(voir
t- 1
*
Huahine)
(voir
(voir
Houapou
Huku
(voir
Houahine
1 38 * 47'OUEST
Oa)
Holt
Houahinelti
Oa)
des
Ua
Huahine)
Huka)
Huahine)
(voir
Ua
Pou)
How
(voir Mope 1ia )
Howe
(voir Mopelia)
Huaheine
Huahine
(voir
Huahine)
(arch,
de
la
Société)
Huahine-iti
(voir
Huahine)
Huahine-nui
(voir
Huahine)
Huahuna
Huapu
Hull
(voir
(voir
(voir
Imaia
Kairagi
Kamaka
Katiu
(arch,
Katui
(voir
des
Kawehe
Gambier)
des
(voir
Tuamotu)
des
Knox
(voir
Kon
Tiki
e
haute
27' 38'20"SUD
16*31'SUD
144•12'10"OUEST
15*59'48"SUD
des
Tuamotu)
(voir
15*43'SUD
146*50'36"OUEST
Taiaro)
Takapoto
et
Takaroa)
Eiao )
Raroia)
(voir
Makemo)
(voir
Tikehau)
Kruzenstern
(voir
Tikehau)
La
Dominica
(voir
Hiva
La
Encarnacion
(voir
Oa)
Ducie)
Labyrinthe, Le (voir Tuamotu)
Lancaster, récif (arch, des Australes)
(voir
Lazareff
Hatutu)
(voir
Mataiva)
Lazarev
(voir
Mataiva)
Lincoln
(voir
Motu
Lointaines,
f-les
Lord
How
Lord
Howe
Low,
Archipel
Lucie
(voir
(voir
Madalena
One)
(voir
Tuamotu)
Mopelia)
(voir
(voir
Luna-Puesta
Maatea
*
atoll
1 45 * 09'30"OUEST
Kauehi)
Krusenstern
Langdon
14 4 * 18'4 0"OUEST
Mopelia)
(voir
Tuamotu)
Ducie )
(voir
Ducie)
Makatea)
(voir
*
atoll
Kaukura)
(voir
Koutouzov
1
Australes)
Tuamotu)
King (voir Taiaro)
Kings,
island (voir
George
des
Katiu)
(voir
King
Australes)
Pou)
(arch,
(arch,
Kaukura
des
Katiu)
(arch,
Kaukoura
hauti
Parques)
motu
(voir
Kauehi
e
Tahiti)
(voir
(arch,
Katiou
arch,
Ua
(voir
Karaporo,
iM
Moorea)
(voir
Kahiki
*
Pou)
Maria,
(voir
Jefferson
1 51 * OS ' 45 "OUEST
Huka)
Ua
Ua
16'43'SUD
Fatu
Hiva)
Société des
Études
Océaniennes
*
atoll
46
Maettia
(voir
Magdalena
Mahetia
Mehetia)
(voir
(voir
Maiao
(arch,
Maiao
Iti
la
de
Hiva)
(voir
(voir
Société)
17°40'SUD
des
Gambier)
*
fie
Makatea
(arch,
des
Tuarriotu)
*
atoll
Makemo
(arch,
Maxima
(voir
Re
Manihi
(arch,
Manuae
des
Gambier)
Tuamotu)
(arch,
des
des
Nengo
Mapihaa
(voir
Mopelia)
(voir
Ua
Pou
Australes)
Maria
(arch,
des
Tuamotu)
(arch,
(voir
Maroutea
Sud
des
Marquise
de
Mendozai
(arch,
Nord
Sud
ki
te
Mataiva
fies
Tuamotu)
Marutea)
Rangi
Maura
atoll
Pfques)
des
14°53'30"SUD
148°43'30"OUEST
*
atoll
de
la
Société)
ou
Meatia
(voir
Mehetia)
Meetia
(voir
Mehetia)
(arch,
(voir
*
atoll
la
de
(voir
(voir
(arch,
Mobidie
(voir
152°15'OUEST
*
fie
haute
148°05'OUEST
*
fie
haute
?)
17°53'SUD
des
Faaite)
Faaite)
Gambier)
*
fie
haute
Maupiti)
(voir
Maria,
(voir
Motane)
Mohotani
(voir
Motane)
Moller
(voir
Amanu)
Môller
(voir
Amanu)
(arch,
Tepoto
Société)
Mohotane
(voir
16°27'SUD
Maupiti)
Pï-ques)
(voir
M i 1oradowitch
Minerve
ou
Hikueru)
Mi 1oradov i tch
Mopéha
136°28'QUEST
Mopelia)
Maupiti
Moorea
21°27'SUD
Vavao)
Marutea)
Mopelia
Metakiteragi
Tuamotu)
Maturei
(voir
Mopelia
*
Moruroa)
(voir
Maurua
Moerenhout
143°20'OUEST
atoll
Parques)
(arch,
(arch,
Melville
*
H.iika )
Ua
Tuamotu)
(voir
(voir
(voir
Mehetia
Marquises)
Mehetia)
(voir
Maupiti
16°54'SUD
Tuamotu)
(voir
des
Rocher
Vavao
Maupihaa
(voir
Hiva)
Matai va)
(voir
Matureivavao
Mauitea
haute
Moruroa)
(voir
Maturei
des
(voir
(arch,
Matilda,
fie
*
la
de
Nuku
des
(voir
(voir
Mattea
atoll
Eiao)
Matakiterani
Matea
*
Sud)
(voir
(arch,
Massachusetts
136°20'OUEST
atoll
*
Australes)
Sir Henry (voir
MARQUISES, archipel des
(voir Maupiti)
Marua
Marutea
21°53'SUD
Marutea
Martini
Marutea
?)
atoll
Marutea)
(voir
Marutea
haute
Hiva
*
Tuamotfu)
des
(arch,
Maroutea
Matahiva
haute
atoll
*
Nuku
ou
des
Mata
-fie
Nengo)
(arch,
(voir
23°08'SUD 134°55'30"OUEST *
145°55'OUEST * atoll
fie
*
Maria
Masse
atoll
*
14e30'SUD
Tuamotu)
Gambier)
(voir
Mopelia)
Marotiri
143°56'OUEST
Manuhangi)
(voir
Marokau
soulevé
16°26'SUD
Mangareva)
Mapetia
Marchand
haute
Scilly)
(arch,
Manu 1 rang i
Tuamotu)
des
(voir
(voir
Manuhangi
haute
Makemo)
(arch,
Manouhangi
Manui
des
(voir
va
fie
Maiao)
(arch,
Manga
*
Mehetia)
Makaroa
Mangareva
15Q°38'OUEST
Maiao)
(voir
Maiaoiti
Maitea
Fatu
Mehetia)
de
la
arch,
Société)
des
Tuamotu)
17°34'15"SUD
150°00'30"OUEST
*
Mopelia)
(arch,
de
la
Société)
Société des
16°52'SUD
Études
154°00'OUEST
Océaniennes
*
atoll
fie
haute
47
Morane
Morea
(arch,
(voir
Tuamotu)
des
atoll
*
Moorea)
Morêe
(voir Moorea)
Moruroa (arch,
des Tuamotu)
Mosesi
récif
(arch,
Motane
Motou
(arch,
Iti
Motouiti
(voir
Motoutounga
Motu
(voir
Motu
Iti
Motuiti
(voir
(arch,
(voir
Motu
Teiku
Iti
ou
e
haute
Tupai)
Marquises)
des
*
Y'lot
*
Y 1
sable
de
Bellingshausen)
(arch,
des
Gambier)
Motutunga
Motutunga)
(arch, des Tuamotu)
Mourouroa
(voir
haute
e
(voir
(voir
Moruroa)
Muzuroa
(voir
Moruroa)
(arch, des Tuamotu)
Rangiroa)
Nahuhangi
*
atoll
*
atoll
Moruroa)
Mururoa
(voir
(voir
Napouka
Napuka
Naquka
Rangiroa)
(voir
Napuka)
(arch,
(voir
Narcisse
York
Nganati
(voir
Niau
(arch,
des Tuamotu)
Nengo Nengo)
atoll
atoll
*
Ahunui
?)
Niau)
des
Tuamotu)
(voir
Nihiru)
Nihera
(voir
Nihiru)
Niheru
(voir
Nihiru)
(voir
Nouka-Hiva
(voir
146*22'OUEST
*
atoll
Nuku
142°53'OUEST
16 * 41 'SUD
*
atoll
Hiva)
Nuku
(voir
Noukoutawake
Tuamotu)
des
(voir
Noukouhiva
16*11'SUD
Nihiru)
(arch,
Noukahiva
*
Eiao)
Nigeri
Nihirou
141 412150"OUEST
Ha tutu)
(voir
(voir
14 01014 0"SUD
Tatakoto)
(voir
(voir
Nian
Tuamotu)
(arch,
Nengo-Nengo
Nexsen
des
Napuka)
(voir
Nengo
Nihiru
iM
*
Motutunga)
Hatu
One
New
138*56'OUEST
Tupai)
One
Nengo
atoll
Tetiaroa)
Motu
Naisa
*
Tupai)
Motu
Nairsa
138*48'OUEST
Tupai)
(voir
(voir
Motutanga
SUD
10*SUD
Marquises)
des
(voir
21*49'
Australes)
des
Hiva)
Nuku
hiva)
Nukutavake)
(voir
Noukoutipipi
(voir Nukutipipi)
Nouvelle Cythère
(voir Tahiti)
Nukahiva
(voir Nuku Hiva)
(arch,
Hiva
Nukuhiva
Nukutipipi)
(voir
Nukitipipi
Nuku
(voir
08*57'SUD
Marquises)
des
Nuku
Nukutavake
(arch,
des
Tuamotu)
*
atoll
Nukutipipi
(arch,
des
Tuamotu)
*
atoll
O-Taiiti
Obeteroah
(voir
(voir
Rurutu)
(groupe Pitcairn)
Oheteroa (voir Rurutu)
Oh iti
Ono
(voir
Oropaa
(voir
(voir
Osnaburg
Osnaburgh
24*00'30"SUD
130 * 4 0'OUEST *
Rurutu)
Hiti)
Oeno)
(voir
Osnabrug,
comblé
Tahiti)
Oeno
Oheteroah
140"15'OUEST *
Hiva)
Tikehau)
Y 1 e haute d'
(voir Moruroa)
(voir
(voir
Mehetia)
Mehetia)
Société des
Études Océaniennes
atoll
Y11
e
haute
48
Osnalbrucki
fie
Osten
Sa ken
(voir
Otaha
(voir
Tahaa)
Otaheite
(voir
Otahiti
Otaiti
(voir
(voir
Quahouka
Ouai'ne
Oura
Tahiti)
Raiatea)
fies
i
Pallisier
(voir
(voir
Tuamotu
(arch,
Pararo
(voir
Pascua,
des
(voir
de
(voir
Passioni
fie
Peard
1 09 * 26 1 OUEST
Tuamotu)
haute
Pâques)
de
(voir
(voir
la
Clipperton)
Ahe)
(voir
de
la
Pinaki
Boudeuse
(arch,
Pitcairn
Pomoti
des
(groupe
PITCAIRN!
Pomotu
(voir
Bora
(voir
Pukapuka)
Pukarua)
Président
Henry
récif
Henr i
i
(arch,
fie du (voir
(voir Pukapuka)
(arch,
(voir
Pukarua
(arch,
Australes)
(voir
Nengo
Nengo)
Manuhang i)
14®48'SUD
Tuamotu)
138'49'OUEST
atoll
*
Pukarua)
des
Raeffskyi
fies
Raevavae
(arch,
Raiatea
(arch,
Rai'atia
(voir
(voir
des
des
du
"Me
(
Pukaroa
Rangiatea
Fakahina)
Thiersi
Prince
Raivavae
Pukarua)
(voir
Guillaume
Pukapuka
haute
Pukarua)
(voir
Prince
Puka-Puka
e
Bora)
(voir
(voir
Predpriatie
f1
*
Bora)
Bora
Pouka
Poukarouha
1 30 * 09123"OUEST
d'iules
Pouka-Pouka
Rouha
comble
25 " 03'37"SUD
Tuamotu)
(voir
Poukaroua
atoll
*
Tuamotu)
(voir
Porapora
Mehetia)
Tuamotu)
Tuamotu)
(voir
Pora-Pora
(voir
Tuamotu)
Pitcairn)
groupe
(voir
Pomotou
Rairoa
e
Parques)
Mangareva)
Pernicieus es i
Isles (voir
Philipps (voir Makemo)
Pic
f 1
*
atoll
*
Paraoa)
Isla
Passeers
Peacock
Nord)
Niau et Kaukura)
Bellingshausen)
(voir Makatea)
Papahena (voir Tureia)
Pâques i
f 1 e de 27°10'SUD
Paraoa
du
Toaui
(voir
Papa-iti
Papa-tea
Huka)
Ua
Huahine)
Takapoto)
(voir
Pal liser
Moruroa)
Tahiti)
(voir
Oui ietea
(voir
Katiu)
Tahiti)
(voir
(voir
d'
Tuamotu)
(voir
Tuamotu
centrales)
Australes)
des
de
atoll
*
la
Société)
23'55'SUD
16'50'SUD
1 47 * 48'OUEST
151525'OUEST
*
#
f1
f 1
haute
e
e
haute
Raiatea)
Rangiroa)
(voir
Raevavae)
(voir
Rangiroa (arch,
Rapa (arch,
des
Raiatea)
des
Tuamotu)
Australes)
15*05'15"SUD
26'36'SUD
147'58134"OUEST
1 44 *22'QUEST
*
fie
*
Rapa, Grande (voir Pa'ques)
Rapa Iti
(voir Rapa)
Rapa Nui
(voir PeTques)
Raraka
(arch,
des
Tuamotu)
16'08'SUD
1 45 * 00'40"OUEST
Raroia
(arch,
des
Tuamotu)
15'56'SUD
142c22'OUEST
Ravahere
(arch,
Ravaivai
(voir
des
Tuamotu)
*
atoll
Raevavae)
Société des Etudes Océaniennes
*
*
atoll
haute
atoll
atoll
49
Reao
(arch,
des
Récréationt
Tuamotu)
iMe
Reine
Charlotte)
Reine
du
(voir
Reitoru
Reka
(arch,
(voir
Rober t
Ua
atoll
Nuku
Hiva
ou
Nukutavake)
Tahiti)
atoll
*
Tuamotu)
atoll
*
de
(voir
la
des
Marquises)
Australes)
1 535 25 1 OUEST
22*40'SUD
f-1
*
haute
e
Huka)
Ua
Huka)
Eiao )
(voir
Roberts
(voir
*
?)
Rimatara)
(voir
Roahonga
la
Tuamotu)
des
iMes
Rimitara
(voir
136*28'OUEST
Makatea
Rimatara)
Rimatara
ou
de
(voir
des
(arch,
(voir
Révolution)
18*28'SUD
(voir
Reitoru)
(arch,
Remitara
Ri
t^le
Pacifique
Reitorou
Reka
la
de
(voir
Eiao)
Roggewin
Roi
Roi
(voir Makatea)
Georges)
f* 1 e du (voir Tahiti)
Georges) i^les du (voir Takapoto
Rurick
(voir
Rurutu
(arch,
Russes)
iMes
des
Australes)
(voir
Is 1 e de (voir Motu
Sagittaria (voir Tahiti)
(voir
San
Carlos
San
Juan
San
Pedro
San
Valerio
Santa
(voir
de
t^les
(voir
(voir
Fatu
(arch,
(voir
Nuku
Ua
atoll
de
Huka)
Tuamotu)
Société)
*
des
Tuamotu)
16*52'SUD
(voir
la
Tahiti)
Tahiti
Nui
(voir
Tahiti)
de
Société)
Tahouata
(voir
Tahuata)
Tahu
(voir
Tahuata)
(arch,
atoll
*
la
Iti
(arch,
Hiva)
Takapoto)
des
Tahiti
Taiti
*
Tuamotu)
Tahiti
Taiaro
154543'OUEST
Tahuata)
(arch,
Tahuata
16'31'SUD
la
(arch,
Ata
Maiao)
Hiva)
Société)
(voir
(arch,
Tahanea
la
Martin
Taapouta
Tahaa
ou
Pukarua)
Taahuata
Taenga
Maupiti
Tahuata)
(voir
archipel de
f11 e du (voir
Soumises)
(voir
Tahuata)
(voir
(arch,
(voir
Solidet
Henderson)
Pukarua)
(voir
Henry
haute
One)
Charles
(voir
Cristina
Sir
e
Henderson)
Sir
Magdalina
SOCIETE)
(voir
(voir
-Me
Santa
Serle
i*-1
*
Motane)
(voir
Santa
Scilly
151 * 20'25"OUEST
PaT-ques)
Christina
Sarles
22°29'SUD
Katiu)
Bautista
Sanders)
Takaroa)
Tuamotu)
Sable)
Saken
et
Arutua)
des
des
i"-1
haute
e
144*58'OUEST
17'38'SUD
Marquises)
1 49*30'OUEST
atoll
*
*
f-1
e
09 ' 56 1 21 "SUD 139t06'OUEST *
1 44 * 371 OUEST * atoll
haute
i'le
hauti
15®46'SUD
Tuamotu)
(voir
Takapoto
Takaroa
(arch,
Takouma
Takoumé
Takume
Tahiti)
(arch, des
des
Tuamotu)
Tuamotu)
(voir
Takume)
(voir
Takume)
(arch,
des
Tuamotu)
Takurea
(voir
Takume)
Taouéré
(voir
Tauere)
Taravai
(arch,
Tatakoto
Tauere
Taumotu
des
(arch,
(arch,
(voir
des
15 * 39 ' 30"SUD
Gambier)
des
-Tie
*
Tuamotu)
Tuamotu)
14°32'08"SUD
14*22'10"SUD
*
*
145 * 14'30"OUEST
1 44 * 58 ' 30"OUEST
1 42 * 06'15"OUEST
haute
atoll
atoll
Tuamotu)
Société des Études Océaniennes
*
*
*
atoll
atoll
atoll
50
Tchitschag (voir Tahanea)
Tchitschagof (voir Tahanea)
Te
Pito
Teapi
Te
Henua
(voir
Tehaena
des
atoll
*
Tuamotu)
atoll
*
Timoe)
(arch,
Tenarunga
Tuamotu)
(voir. Bel 1ingshausen)
(voir
Tenararo
Piques)
des
(arch,
Temiromiro
Temoe
(voir
(arch,
Tematangi
Piques)
Tahanea)
Tekaouhangoaru
Tekokoto
(voir
Piques)
(voir
des
(arch,
Tuamotu)
des
(voir
Takaroa)
Teoukea
(voir
Takaroa)
136'441 OUEST
21°18'SUD
Tuamotu)
Teookea
Tepoto Nord (arch, des Tuamotu)
Tepoto Sud (arch, des Tuamotu)
*
Tetiaroa
WOO'SUD
(arch,
de
la
Société)
(arch,
ThomassetI rocher
Thrum Cap (voir Akiaki)
Tikahau
Tikai
(voir
(voir
Tikehau
(voir
(voir
Toau
Tuamotu)
des
des
(voir
Todos
Tuamotu)
14'52'SUD
Los
Tovau
Gambier)
des
des
Tuamotu)
Santos
(voir
(voir
(voir
TUAMOTUi
Tuanake
Tubai
(voir
*
f-1
15°58'SUD
Ua
Manu
(voir
Anaa)
Tuamotu)
Brothers
Pu
Uapu
la
Société)
(voir
Uliethea
Uporu
Vahanga
Vahitahi
ou
Maiao)
Tupai)
1 49 * 35135"OUEST
151°50'OUEST
*
Marquises)
1 38 * 30'OUEST
08'55'SUD
09°24'SUD
*
fie
haute
atoll
Huka)
Raiatea)
Raiatea)
Tahaa)
(arch,
(arch,
des
Tuamotu)
des
Tuamotu)
Société des
atoll
*
*
atoll
Études
atoll
1 39 * 341 OUEST
Pou)
(voir
*
140°05'OUEST
Pou)
Ua
Ua
20°47'SUD
Marquises)
des
des
(voir
(voir
16*15'SUD
Maiao)
(voir
Ua
(voir
Ulietea
2 3421 '45"SUD
ou
Tuamotu)
(arch,
(voir
atoll
Maiao)
des
(arch,
Uahuka
extérieur
Tupai)
(arch,
Ua
flot
*
Australes)
Tupuaemanu (voir Maiao)
Tupuai (voir Tubuai)
Tupuai manu (voir Tupai
Pou
134°52'OUEST
Tahuata)
de
(voir
Huka
23°'Q6,SUD
*
Australes)
Tupaia (voir Tupai)
Tupea Manno (voir Tupai
Ua
atoll
Pou)
des
(voir
(arch,
Ua
*
des
des
(voir
Tubuai
Two
1 4 5 * 4 9 ' 30 "OUEST
Tupai)
fies
Tureia
haute
e
Tubuai)
archipel
(arch,
Tupia
comblé
Toau)
Tubuai
Tupai
atoll
Tuamotu)
(voir
(voir
Tuhuata
atoll
*
Tureia)
(arch,
Tubuai,
143 * 19'15"OUEST
Tupai )
(voir
Trevennen
*
20°35'35"SUD
Tongariki (voir Parques)
(voir Tupai)
Toopbai
Totegegie (arch, des Gambier)
Toureia
1 48 01 5 111 5 "OUEST
atoll
Takaroa)
(arch,
Tobia
Toubouai"
*
Tikei)
(voir
Touamotou
1 4 9 • 34 " OUEST
Marquises)
des
Tikei)
(arch,
Tiokea
atoll
Tikehau)
(arch,
(arch,
Tikei"
Timoe
atoll
*
Tikei)
Tikei
Tiku
atoll
*
atoll
*
Océaniennes
*
*
fie
fie
haute
haute
Vaihou
Parques)
(voir
Vai'hu
(voir
Parques)
Vairaatea
(voir
Moruroa)
Vana
(voir
Vanavana)
Vana
Vanavana
(arch,
des
Tuamotu)
Vathu
(voir
Parques)
Vavau
(voir
Bora
Vavitao
Vavitu
(arch,
(voir
Vertes,
iMes
Vincennes
Vliegen
*
Bora)
des
Australes)
Raevavae)
(voir
(voir
Tuamotu)
Kauehi)
Rangiroa)
(voir
Volkhonski
(voir
Takume)
Wainwright
(voir
(voir
Akamaru)
Ua Huka ou Ua
(voir Napuka)
Wilkes,
i* 1 e (voir Raraka)
Witgenstein (voir Fakarava)
Wittengenstein (voir Fakarava)
Washington
atoll
Pou)
Whytoohee
Wittgenstein
Wolkonski
Yermolov
(voir
(voir
(voir
Yeux
dans
York
(voir
le
Fakarava)
Takume)
Taenga)
les
ciel,
Moorea)
(voir
Piques)
Ivan INEICH
Université de
Laboratoire de
Antenne
Montpellier 3
Zoogéographie
Muséum/EPHE
MOOREA
Société des
Études
Océaniennes
52
Notes de lecture
ESSAI SUR LA
LITTÉRATURE FRANÇAISE
D'OCÉANIE*
La littérature à Tahiti et dans la Polynésie Française
de la fiction. Ce pays débat souvent de l'importante
souffre des
question du
mythe, mais doit considérer toujours l'impossible tâche de se voir décrire,
de se lire décrire, parce qu'en écriture, à Tahiti, la substance de la vérité ne
se fixe pas aux textes, et la description elle-même est imprenable, comme
si Tahiti résistait à l'exercice de l'écriture, étonné devant le style et stupéfié
face à l'image. Cette négation du texte dresse un procès à l'écriture qui
n'est que mensonge, fiction qui ne fixe pas, et qui parle faussement. Mais
ne s'agit-il pas d'un faux
procès, et d'un faux débat : la négation du texte
peut-être aussi l'effet de l'accommodation d'un regard, qui ne sait pas
observer la vérité que parle le texte. Alors le latin fictio n'est plus à
prendre au sens de mensonge et de la fallacieuse part du mythe, mais au
sens premier et sculptural de modelage, érection et création.
maux
Devant
paysage littéraire qui se refuse à exister parce qu'interdit à
Loti est trop exotique et les Immémoriaux sont un roman,
le texte de Daniel Margueron se révèle fort de son savoir, d'une extension
totalisante, et d'une compréhension des oeuvres nourrie par la
connaissance pratique de son objet : avec lui la littérature française
d'Océanie s'affermit sur sa base, se dresse et nous dit sa parole.
De fait, la notion de parau, qui est la parole et le papier, traduit
l'ambiguïté d'un discours qu'il est malaisé de tenir, que Daniel Margueron
a tenu, tel un pari, comme on
relève un défi. Et l'on sait combien en
Polynésie l'objet littéraire étouffe entre l'oral et l'écrit, les chansons d'ici et
les textes d'ailleurs, autant de matière fuyante que le chercheur a dû
replacer dans son contexte d'origine, textes polynésiens d'expression
française, presque mourants ailleurs et qui retrouvent ici la sève
polynésienne de leur inspiration.
l'existence,
ce
car
(*) Thèse Je doctoral. Paris XII. Val de Marne, 1986, 738
Daniel Margueron est professeur au collège Viénot.
Société des
Études
p.
Océaniennes
53
A rencontre du "tirara
parau" des lettres de Rarahu,
avec cet ouvrage
Dès lors nous assistons à la création d'un genre, puisque
la thèse de Jean Simon intitulée La Polynésie dans l'art et la littérature de
l'Occident (1939), et les articles de Henri Jacquier parus dans le B.S.E.O.
tout commence.
titrés: "Le mirage et l'exotisme tahitiens dans la littérature" (19441945) présentaient des textes français dans un contexte littéraire occiden¬
tal. Daniel Margueron inaugure une littérature d'Océanie (Polynésie
Française), insistant sur l'appartenance (littérature de l'Océanie), ou le
lieu d'origine (depuis l'Océanie) : s'instaure un nouveau lien pour un
langage auquel cet ouvrage offre un peu plus de voix.
L'objectif de ce texte vise l'éventail le plus large de la production
littéraire en Polynésie Française, et signe un "contrat de lecture" (p. 35).
Sont alors représentées et classées toutes oeuvres qui touchent au sujet
traité : textualité à sujet vernaculaire, en langue véhiculaire. Alors la tâche
du chercheur se grève d'un trop de matière et d'un peu de qualité. Mais
cette exigence méthodologique de la totalité permet à l'auteur d'appro¬
cher avec le plus d'efficacité possible la constitution structurée d'une
littérature, d'un recueil chronologique des phénomènes textuels majeurs.
De plus, une autre difficulté s'annonce : l'impossible concentration
du genre littéraire, qui subit un constant éclatement sur toute l'étendue
des Sciences Humaines. C'est alors revenir à l'ancien débat du rejet de la
littérature-fiction, inapte à porter la flamme de la Raison. Mais l'ouvrage
de Daniel Margueron passe outre et utilise, en raison, les lieux de
l'histoire, de l'ethnologie et de la sociologie, puisque la littérature n'est pas
métadiscours, discours sur la représentation du monde, elle est la
représentation vivante elle-même, in médias res, dans le feu de l'acte, et se
dit et se questionne elle-même toujours, par l'expression de voix diverses.
Du reste, le premier chapitre de cet Essai, intitulé : "Corpus et
méthode", nous propose une conduite de lecture, où s'inscrit l'attitude
d'un lecteur génial sensible à la profondeur textuelle, où se trahit la
circulation humaine des formes du vivant. En page 33, l'ouvrage nous dit :
"A notre sens, la littérature océanienne dépasse les étiquettes qu'on lui
attribue un peu facilement : c'est pourquoi il faut s'arracher aux lectures
de surface, perception exotique ou coloniale des faits littéraires, et aller à
la rencontre de cheminements humains, complexes, tortueux et sereins, à
l'image de ces êtres qui ignoraient où l'aventure des mers et des îles les
conduirait". A ce titre, la littérature française en Polynésie relève presque
toujours d'un lien profond de l'auteur avec le milieu, que l'on étiole lors
d'une lecture superficielle. Tout concourt à dire qu'il faille laisser aller
l'élan créateur et le suivre en profondeur pour dépasser le cliché : suivre le
fil de la mort chez Loti, chez Reverzy, celui de l'amour, même chez
Segalen, et séparer le sens de ces oeuvres du vernis fixateur qui capte sans
et
cesse
toute notre
attention. Alors le texte
poursuit: "(...) la littérature
intense, dramatique parfois ; elle rejoint
les grandes interrogations humaines qui lui donnent une épaisseur : le
bonheur, l'amour, l'exil, la maladie, la mort, le voyage, etc... C'est par ces
thèmes, par ces élans que s'inscrit, en positif, le fait littéraire océanien.
océanienne
Le réduire
se
révèle
assez
riche
et
équivaudrait à le trahir
Société des
en
Études
donnant une image caricaturale".
Océaniennes
54
Ainsi la
métaphore photographique de la fiction qui ne fixe pas, du
imprenable, apparaît sans cesse dénaturant le vivant et lui
substituant la crispation vulgaire et superficielle du cliché.
Comme de juste, l'histoire se charge de baliser le chemin, en
établissant trois périodes distinctes : "Le primitivisme ou le
Mythe de la
Nouvelle-Cythère (1769-1842)", "Du mythe à la littérature" qui est le lieu
de "L'épanouissement de l'exotisme sentimental tahitien
(1842-1957)", et
enfin "L'ère des ruptures ou la recherche de la réalité (1957-1985)". Daniel
Margueron, dans ce second chapitre synthétique, suggère une mise en
place des formes littéraires à l'intérieur du milieu polynésien, sous forme
paysage
d'une étude d'histoire littéraire.
L'auteur envisage ensuite l'antithèse de l'histoire, et tente dans un
troisième chapitre une "Esquisse de l'univers
imaginaire océanien", habile
contrepoint rétroactif de Villaret à Bougainville, qui présente de plus une
étude précise de la notion d'"île", et l'éventail de ses
significations
littéraires. On y apprend que "les Polynésiens s'offrent comme un
peuplelivre, une création originale sans grande référence au réel (...)" (p. 68). 11
s'agit ici d'une étude d'histoire des idées sur l'imaginaire.
A l'origine de ce mythe, on étudie sans
surprise le "récit de voyage",
tel est l'objet du quatrième chapitre, avec cette réflexion étonnante : "En
définitive, un parcours en Océanie est autant un voyage dans l'imaginaire
qu'un voyage dans l'écriture : échec de l'un, succès de l'autre, bonheur de
l'un, fadeur de l'autre" (p. 220). Ce chapitre est une étude générique
centrée sur un genre : le récit de voyage.
S'ensuit au chapitre cinq une collection de figures, vues
sous l'angle
d'une étude sociopsychologique des personnages, à l'intérieur même des
textes
abondamment cités. Défilent
yeux la vahine ("Tahiti est
îles, la femme blanche, le Chinois, le
sorte de réajustement des vues parfois
occultantes des récits de voyage. Il intervient comme une
exposition de
figures aux multiples facettes découvertes dans l'histoire des oeuvres, qui
né de la femme" p.
230), le blanc
Tahitien. Ce chapitre crée une
offrent
Le
en
sous nos
aux
fin de compte un paysage
paradigmatique exhaustif.
chapitre six, intitulé "Écrivains océaniens", représente lui aussi
une manière de galerie de
portraits, mais au lieu attendu des conceptions
occidentales d'une histoire littéraire. Apparaissent
chronologiquement les
grandes figures de cette littérature de Polynésie Française : Max
Radiguet, Pierre Loti, Victor Segalen, Jean Dorsenne et Jean Reverzy
forment ensemble cette étude littéraire des textes majeurs,
et satisferaient
en dernière
instance, à l'esprit anthologique du recueil de fleurs rares
choisies par le temps.
Cet ordre attendu fait place au chapitre
sept à une recherche
générique des formes littéraires contemporaines : successivement, le
roman policier et
d'espionnage, la bande dessinée, le roman, le récit, la
littérature enfantine, la science-fiction. Bien que variées et évoluant dans
le courant des modes actuelles, cette littérature
contemporaine ne répond
pas aux espérances que l'on formule à son sujet. Le bilan est sévère et
nous semble
juste : "L'expérience du monde des îles ne paraît pas plus
simple aujourd'hui qu'hier à maîtriser : une connaissance vague et
Société des
Études
Océaniennes
55
superficielle suffit
pour
écrire
un
livre océanien. D'époque
en
époque,
l'Océanie demeure un prétexte à écriture : elle fournit un cadre, des
silhouettes en guise de personnages sur lesquels se greffent des aventures
dont
beaucoup pourraient se dérouler ailleurs" (p. 589).
exposé est parachevé par un point de vue sur les effets spéciaux
de la langue. Les chapitres huit et neuf de cet Essai ne concernent plus la
matière en propre de la littérature océanienne désormais vivante, ils
interviennent comme deux volontés de conscience scrupuleuse qui
s'interrogent sur la forme ("La langue française utilisée dans la littérature
océanienne" au chapitre huit), et sur ceux qui travaillent sur la forme ("La
critique littéraire océanienne" au chapitre neuf). Sont étudiées les lettres
de Rarahu, le langage de Segalen, tant de conceptions formelles d'un
autre type universitaire, celui de la matière technique d'approche des
Cet
textes.
Le grand mérite, et ce n'est pas le moindre, de cet Essai essentiel repose
dans la volonté de se tenir aux exigences méthodologiques de la totalité,
et d'observer son
objet pour une vision pluridisciplinaire. Le pacte avec
les sciences donne naissance à toute une somme d'exposés de techniques
diverses. Cette rigueur pédagogique effeuille la saveur des textes en pages
nombreuses aux goûts différents.
La dernière interrogation de Daniel Margueron concerne le cadre
vide de la littérature francophone en Polynésie Française : "Quand donc
une littérature océanienne
d'expression française apparaîtra-t-elle pour se
placer aux côtés de
(p. 646).
ses soeurs
francophones d'Afrique et des Caraïbes ?"
L'absence actuelle de l'écriturè proprement littéraire et autochtone
rejoint, au terme de ce livre, les préoccupations sur l'écrit en général. Ce
vide impressionnant d'un peuple qui ne s'écrit pas, alors qu'il pourrait
s'écrire, est sans doute un symptôme d'une crise latente, dénoncée par
l'ouvrage au fil ténu de son discours. Comme le dit l'auteur, nous n'en
sommes plus au temps des Immémoriaux, il
s'agirait aujourd'hui de se
vouloir construire.
Mais au-delà des considérations économiques et sociales qui
représentent le peuple polynésien aux prises avec une modernité dont il
ignore la gestion convenable, il existe un lien spirituel équivoque entre la
mentalité polynésienne de type oral et les structures de l'écrit préten¬
dument occidentales. Le refus de l'écrit entre dans un cercle circonscrit,
donc renfermé, d'une mentalité qui ne lui réserve aucun accueil, parce que
exige la profondeur de l'introspection et l'exaltation de la
transcription, et que cette mentalité empêche l'introspection depuis
toujours et rejette la transcription qui n'est pas de son goût, qui n'est pas
de son type spirituel naturel. Et l'on comprend l'actuel bon accueil du
recueil poétique, qui se parle beaucoup plus qu'il s'écrit. Il y a là un
message lié au fondement spirituel polynésien à traduire et à comprendre.
l'écriture
Il demeure
en
Polynésie Française la situation littéraire décrite par
situation qui paraît bien précaire devant
Daniel Margueron savamment,
Société des
Études
Océaniennes
56
la floraison de textes
scientifiques qui jouissent d'un éternel printemps.
possédons maintenant grâce à cet ouvrage une conception
structurée de la littérature sur ce pays, suffisamment confiante pour
changer nos vues, et nous redémontrer à chaque relecture, l'existence
confirmée de matières littéraires jusque-là occultées, mais dignes d'intérêt,
qu'il nous faut désormais réétudier toujours. Cet ouvrage ignore, avec
bonheur, la parole qui se tait ("tirara parau"), il est le lieu du texte qui
commence, et ne finit jamais de sentir et de vouloir dire, car la littérature
océanienne demeure l'espace d'écriture de l'esprit dans la joie, pour un
temps graver l'esprit, et retrouver toujours le sens plein de la sensation.
Pourtant
nous
Thierry Walker
Société des
Études
Océaniennes
57
HOMMAGE A
MARIE-HÉLÈNE SACHET
1922-1986
Des yeux vifs, un esprit acéré, une mémoire fine, une silhouette un
courteaude, mais surtout de la gentillesse et de l'amabilité qui ne se
laissent pas compter, et beaucoup de courage pour arpenter les vallées et
les montagnes, parcourir les plages coralliennes, voilà Marie-Hélène
Sachet, botaniste française qui a travaillé pendant trente ans à la
Smithsonian Institution de Washington, spécialiste des îles du Pacifique
et qui vient de s'éteindre le 19 juillet 1986; avec elle, s'éteint une grande
amie de la Polynésie.
peu
Marie-Hélène
est née le 19 avril 1922 à Moulins, dans le centre de la
parents qui enseignaient les sciences naturelles elle hérite
peut-être ce goût pour la rigueur et cet amour pour la nature qui la
caractérisent si bien; elle fait des études de botanique à Montpellier et de
France
:
de
ses
géologie à Paris.
Une bourse lui permet de poursuivre des recherches sur les
champignons et la génétique aux États-Unis aux débuts des années
quarante. Elle y rencontre le docteur F.R. Fosberg et travaillera avec lui
au Geological Survey puis au National Academy's Pacific Science Board
sur la flore de la Micronésie: géologue
et botaniste elle sera aussi
bibliographe des atolls. Tous deux entrent à la Smithsonian Institution en
1966.
sur le terrain étudier l'écologie des atolls, la végétation
Pacifique et dépouille les récits des premiers explorateurs qui
décrivent les paysages des îles du Grand Océan. En 1958, elle participe à
une expédition à l'île de Clipperton, et l'Université de Montpellier lui
décerne un doctorat pour son étude de l'histoire naturelle de cette île
fameuse et tragique.
Elle
va
insulaire du
et en 1974, elle effectue deux longues expéditions dans le
Sud des Marquises et dresse l'inventaire de sa flore ; avec le
Dr Fosberg elle étudie la végétation des Tuamotu et des îles de la Société.
Elle parcourt ainsi en 1982 et 1983, Tahiti, Raiatea, Tahaa, Tetiaroa,
Tupai et Moorea.
En 1963
groupe
Société des
Études
Océaniennes
58
Spécialiste des îles coralliennes, Marie-Hélène Sachet anime avec
Fosberg la revue Atoll Research Bulletin et signe avec lui de
nombreux articles; elle participe volontiers à des colloques comme celui
consacré à Y homme et la biosphère. Elle revient pour la dernière lois à
Tahiti en 1985 pour le Congrès des Récifs coralliens et effectue une ultime
collecte de plantes à Maupiti.
F.R.
Avec
Marie-Hélène Sachet
disparaît une grande spécialiste de
l'écologie des atolls du Pacifique dont les connaissances font autorité au
moment où, comme jamais,
l'équilibre de la végétation des îles basses et
hautes est gravement menacé par l'homme.
R. Koenig
ESQUISSE D'UNE BIBLIOGRAPHIE OCÉANIENNE*
DE M.-H. SACHET
1952 St-John & F.R.
Fosberg Végétation et flore de l'atoll de Maria, Revue
scientifique des Bourbonnais et du Centre de la France : 1-6 (traduction
M.-H. S.).
1959 Sachet M.-H. Field report
Clipperton Island Expedition, Aug-Sept. 1958
University of California, Scripps Institution of Oceanography, Progress
Report, (SIO ReJ. 59-13): 6-7.
1959 Sachet M.-H. Vegetation of Clipper ton Island,
International Botanical Congress, 2; 337-338.
1960 Sachet M.-H. Histoire de l'île
Proceedings of the IX
Clipperton, Cahiers du Pacifique n"2: 3-32.
1962 Sachet M.-H. Flora and
vegetation of Clipperton Island, Proceedings of the
California Academy of Sciences, 4°Séries: 249-307, San Francisco.
1962 Sachet M.-H. Monographie physique et
Annales de l'Institut océanographique I
biologique de l'île Clipperton,
XL lasc. I Paris, 107 pp.
1963 Sachet M.-H. History of change in the biota of
Basin Biogeography, a Symposium ed. by J.
Museum Press : 525-534.
1966 Sachet M.-H. Mission
îles
aux
Clipperton Island, Pacific
Linsley Gressitt, Bishop
Marquises, Cahiers du Pacifique n"9; 11-13.
1966
Fosberg F.R. & Sachet M.-H. Plants of Southeastern Polynesian I,
Micronesica 2 (2): 153-159.
1966
Fosberg F.R. & Sachet M.-H. Lehronneciu, gen.
Marquises, Adansonia n. s. 6 (3): 507-510.
now
(Malvaceae) des îles
1969 Sachet M.-H. in Stoddart D.R. Reconnaissance
Rangiroa atoll, with
a
geomorphology ol
list ol vascular flora of Rangiroa by M.-H. S., Atoll
Research Bulletin n° 125
1972
:
33-45.
Fosberg F.R. & Sachet M.-H. Plants of Southeastern Polynesia II,
Micronesica 8 (1-2) : 43-49.
*
Nous remercions J. Florence, botaniste de l'ORSTOM
botanique de Papeari
pour
el
M. Guérin, directeur du Jardin
leur aide précieuse.
Société des
Études
Océaniennes
59
1973 Sachet M.-H. The
discovery of Lebronnica kokioicies, Bulletin of Pacific
Tropical Botanical Garden 3 (3) : 41-43 Hawaii.
1974
1974
Fosberg F.R. & Sachet M.-H. A
logia 28 (5) : 470-472.
new
variety of Fagraea berteriana, Phyto-
Fosberg F.R. & Sachet M.-H. Plants of Southeastern Polynesia 111,
Micronesica 10 (2) : 251-256.
1975
Fosberg F.R. & Sachet M.-H. Polynesian plant studies 1-5, Smithsonian
Contribution to Botany n° 21, 24 pp. Washington.
1975 Sachet M.-H. Flora of the Marquesas 1 Ericaceae
Smiths. Contrib. to Botany n° 23, 33 pp.
-
Convolvulaceae,
1975 Sachet
aux
M.-H., Schafer P.A. & Thibault J-C. Mohotani : une île protégée
Marquises, Bulletin de la Société des Études océaniennes n" 193 :
557-568.
1981
Fosberg F.R. & Sachet M.-H. Polynesian plant studies 6-8, Smiths.
to Botany 47 : 38
pp.
Contrib.
1983 Sachet M.-H. Plantes de l'île de
Maupiti récoltées par J. Raynal, n° 17818 à
17916, document inédit, Laboratoire de phanérogamie du Muséum de
Paris.
1983 Sachet M.-H. &
vernaculaires
n"
223
:
et
Lemaitre Y., Plantes de l'île de Maupiti (noms
botaniques) Bulletin de la Société des Études océaniennes
1336-1340.
1983 Sachet M.-H. Végétation et flore terrestres de l'atoll de
Société des Océanistes, Journal t 49 (77).
1983 Sachet M.-H. Natural
Scilly (Fenua ura)
history of Mopelia, Atoll Research Bulletin n" 274,
37 pp.
1983
Fosberg F.R. & Sachet M.-H. An ecological reconnaissance of Tetiaroa
Atoll Research Bulletin n° 275, 67 pp.
1983 Sachet M.-H.
26 pp.
Botanique de l'île de Tupai, Atoll Research Bulletin n" 276,
1983 Sachet M.-H. Takapoto,
Bulletin n" 277, 41 pp.
1984
1985
terrestrial vegetation and flora Atoll Research
Fosberg F.R. & Sachet M.-H. The identity of Desmodium purpureum
(Roxb.) H. et A., Micronesica 18 (2) : 195-196.
Fosberg F.R. & Sachet M.-H. Santalum in Eastern Polynesia, Candollea
40
(2)
1985 Sachet
:
459-470.
M.-H. Altitude, substratum et
végétation des surfaces récifales
émergées/Elevation, substratum and vegetation of emergent reef surlaces in
Proc. V Intern. Coral. Reef Congress Tahiti vol. V, pp. 103-106.
Société des Etudes Océaniennes
60
COMPTE-RENDU
Alain QUELLA-VILLEGER
Pierre Loti, l'incompris.
Paris, Presses de la Renaissance, 1986, 400 p., bibl.
Alain
sans
Quella-Villeger
nous
doute la meilleure étude
offre
avec son
Pierre Loti, l'incompris
et de l'œuvre de
chronologique de la vie
Pierre Loti.
A observer la
façon dont il est documenté, ce texte est une étude au
plein de ce terme, puisque la bibliographie qu'il apporte se veut
exhaustive, et elle y arrive, avec force des découpures de journaux et de
travaux universitaires. Étude aussi, car nous
possédons enfin un texte
biographique lotien, qui donne tout au long de son discours, les
références précises des citations qu'il avance. Le souci du détail, la
réflexion de l'érudition et le sérieux
méthodologique de ce texte
concourent à un dépistage
systématique des formes de vie et de pensée
sens
lotiennes.
La
chronologie prend ici une autre dimension que celle du Pierre
Lesley Blanch, car nulle part ici n'est redonnée la romance contée
certes une documentation forte ; Alain
Quella-Villeger veut au
Loti de
avec
contraire structurer l'œuvre
la vie de Loti
et
légitimité savante de leur histoire
en
les entourant de la
Alors, la chronologie devient
méthode de collection des faits personnels, politiques,
littéraires, dont
l'interaction façonne la vie et l'œuvre de Loti.
commune.
Pour cela, le
livre se découpe en vingt chapitres, qui s'en vont de
l'auteur, effeuillant les pages de l'œuvre dans le cours
du temps, et se referment à la mort de l'homme. Ces chapitres
dessinent
ainsi ce paysage, mais par périodes successives, qui contribuent de façon
l'amont de la vie de
Société des
Études
Océaniennes
61
efficiente à structurer l'esprit (notons pour l'exemple le chapitre 1, inti¬
tulé : "Prime jeunesse (1850-1867)"... le chapitre 4, "De l'anticolonialisme
au scandale (1880-1885)"... le chapitre
18, "Les débuts d'un écrivain
engagé (1910-1913)" : autant de structures claires qui puisent aux'vertus
des sciences humaines, et en particulier à la rigueur de l'histoire).
Mais il n'a pas
suffi à l'auteur de nous donner, au travers d'une trame
historique et littéraire, un solide ancrage dans les contextes de l'histoire
des
événements, et de l'histoire des idées. Dans
son
livre, il est
encore une
remarquable, une nouvelle exigence thématique, qui apparaît dans
quelques chapitres, et qui s'interroge sur le lien de Loti avec la marine,
l'intellectualisme, la politique orientaliste..., tant de thèmes récurrents,
incorporés dans l'œuvre de Loti et dont on étudie peu la signification et la
vie littéraires. Microdiscours dans le discours, ces petites consultations
thématiques sont autant d'ouvertures respiratoires dans le souffle continu
de l'histoire, et laissent à l'esprit la fraîcheur et l'espérance de ce qui reste à
dire dans des matières voisines, au terme de ces 400 pages convaincantes,
intelligentes, et denses.
vertu
Thierry Walker
Eric VIBART
Tahiti, naissance d'un paradis au siècle des lumières
Editions
Complexe, Bruxelles 1987, vol. n° 202, 252 pages.
Voici un petit livre dont l'objectif est de replacer la
Tahiti et la littérature qui naquit de cet événement, dans
découverte de
le contexte le
plus large possible du 18e siècle.
L'auteur regroupe, étudie les influences -les idéologies pourrait-on
dire-, qui ont contribué à bâtir le mythe océanien. Il rappelle l'histoire des
navigations vers les terres australes et l'apport respectif des pères de la
littérature tahitienne : Wallis, Bougainville et Cook. L'épisode de la
Bounty est également évoqué, tandis que l'arrivée du Duff clôt non
seulement cette première période des relations entre l'Océanie et l'Europe,
mais également l'espace historique du livre. L'auteur aborde le contenu
des textes océaniens, ce qu'il appelle "le conte tahitien ramené par les
voyageurs" fait, selon lui, d'un mélange de goût aristocratique, d'antichristianisme, de libertinage, d'insularité et de convivialité. La dernière
partie du livre renvoie à la deuxième génération des textes polynésiens,
provenant souvent d'auteurs n'ayant pas effectué le voyage dans les mers
du Sud : La Dixmérie, Diderot, Taitbout etc, pour la France, Dalrymphe,
Scott etc. pour l'Angleterre. Une conclusion, consacrée au sens qu'il faut
donner au primitivisme tahitien comme phénomène culturel, clôt cet
intéressant ouvrage de synthèse à la lecture facile et agréable.
Société des
Études
Océaniennes
62
Au-delà des
par
de
mots
monde océanien et
les navigateurs
un
ce
livre,
on
devine
un
homme fasciné par le
imaginaire ouvert
lecteur enthousiaste de l'univers
en
Océanie.
Daniel Margueron
E.H. Me CORMICK
Omai - Éditions Perspectives Maohi
Papeete 1986. 417 p., bibl., ill. Excellente traduction de V.D. Bénard
Il faut
féliciter de l'initiative de l'un de
nos membres C. Grand,
d'édition, qui nous présente en langue française
l'ouvrage consacré à Omai, le tahitien qui découvrit l'Angleterre en 1774.
se
créateur de cette maison
Comme le remarque l'auteur "pour un homme de la vie
duquel on n'a
décrit qu'un peu plus de quatre années, l'importance de ce travail
peut
sembler à
juste titre, quelque peu disproportionnée. Mais Omai était plus
le premier Polynésien à visiter Londres. Il fut une sorte de catalyseur
provoquant la discussion de maints problèmes moraux, philosophiques,
religieux concernant la société du I8ème siècle. Dans sa personne, il
incarna les dilemnes auxquels s'affrontent toujours les
Européens dans
leurs relations avec les peuples du Pacifique. Quoi qu'on puisse apprendre
de l'exemple de Omai, les leçons semblent encore valables.
que
L'intérêt de l'ouvrage est
multiple et cette multiplicité d'aspect
lourde, par des longueurs, des digressions, une
volonté d'épuiser le sujet en utilisant les
journaux de l'époque, les
rapports officiels ou privés, les libellés, en traquant le moindre écrit...
L'auteur semble bien avoir fréquenté tous les matériaux existants
apparaît parfois
concernant
un peu
Omai.
Pas très beau notre Omai. Cook le décrit
"un
parfait vaurien,
Hodges montre un visage polynésien
simple, aux traits irréguliers qui le délivrent de l'accusation de laideur,
mais un membre de l'expédition pensait que le portrait était trop flatteur
"c'est la seule fois qu'il m'ait été donné de voir Hodges "flatter quelqu'un
dans ses dessins". Lors de son séjour à Londres les appréciations seront
comme
noir et laid". Certes le dessin de
nuancées.
Les observations des londoniens
rejoignent maintes fois celles
des
sur
le
parisiens
"trophée vivant" du Pacifique
sur
Ahutoru
:
l'amabilité, la
bonne humeur, la bouderie, une inclinaison
pour la fête et le plaisir, le
sens de la
musique et de la danse, une disposition physique pour
Société des
Études
Océaniennes
63
l'apprentissage rapide de l'équitation et du patinage, un don pour le mime
une grande capacité d'adaptation à une situation nouvelle. Ni l'un ni
l'autre n'avaient rien contre l'admiration qu'on leur portait.
Similitude aussi entre leur vie européenne : présentation à la Cour,
fréquentation des personnalités, des scientifiques, des linguistes, visites
des- monuments etc, mais le gentleman étranger, au cours d'une honorable
partie de campagne, créa une grande surprise en cuisant une épaule de
mouton dans un "four tahitien" qu'il avait lui-même préparé.
supérieur à celui de Ahutoru. Il s'explique par
populaire porté au cours des dernières années aux Mers Australes
et par les nombreux articles des périodiques et journaux. Au début des
années 1770, Otaheite et les Iles de la Société étaient devenus des mots
familiers. Pour certains, Ornai était simplement la vedette du moment ;
pour les scientifiques, il était un spécimen à décrire et à classer et pour les
philosophes, la personnification de "l'homme naturel". Pour d'autres,
plus rares, il était une combinaison des trois.
Le succès de Ornai fut
l'intérêt
Après 2 ans de séjour en Angleterre, Ornai rentre dans son pays
affectionné, en compagnie de Cook, à bord de la Resolution ; le voyage
nous est conté d'agréable façon et voici le passager d'abord à Tahiti, puis
à Moorea, et enfin à Huahine, où il regrettera bientôt sa prodigalité au
cours de sa première escale. Les casseroles, bouilloires, chopes ne furent
pas appréciées, mais un orgue de barbarie et une caisse de jouets
excitèrent une immense admiration parmi la multitude curieuse. Les
détails sur son installation, sur les généreuses donations de Cook en
animaux, volailles et plantes précèdent le dernier et savoureux chapitre
"Ornai en Europe - Les répercussions dans la littérature". Des
publications en vers, satiriques, salaces, ou méditatives apparurent, avec
une avalanche de recensions, d'articles de critique et de pamphlets
chicaneurs. La littérature concernant les Mers du Sud, maigre jus¬
qu'alors, pris des proportions considérables.
Je peux me
ouvrage,
dispenser,
me
semble-t-il, de souligner l'intérêt d'un tel
d'une grande richesse, et qui déborde de beaucoup
le seul aspect
biographique.
Laissons le dernier mot au capitaine Cook "qui avoue avec candeur...
lui et ses compagnons qui avaient rendu visite aux Mers du Sud, ne
pouvaient être sûrs d'aucune information obtenue ou censée avoir été
obtenue, sauf en ce qui concernait les objets tombant sous le sens : leur
connaissance de la langue était si imparfaite qu'ils avaient besoin de l'aide
de leur sens et tout ce qu'ils apprenaient sur la religion, le gouvernement
et les traditions pouvaient être tout à fait erronés.
que
Société des
Études Océaniennes
64
Rapport annuel mondial 1986/1987 sous la direction de
Th. de MONTBRIAL
Institut
français des relations internationales
Editions Atlas Economica, Paris, 1986, 401 p.
L'Institut Français des
relations internationales publie chaque année
rapport, appelé Ramsès, consacré au "Système mondial" et aux
"Stratégies". En quatre grands chapitres (deux d'informations et de
son
réflexions et deux
thématiques), il appréhende la situation du monde.
de cet ouvrage sont consacrées à la situation actuelle qui
prévaut dans le Pacifique-Sud, et sous-titrées la France sur la défensive.
Après avoir rappelé que les territoires français du Pacifique se trouvent à
l'écart de la zone de forte expansion de cette région du monde, l'auteur de
l'article s'étonne du contraste qui existe entre "la discrétion des acteurs
économiques français sur cette vaste scène et l'éclat avec lequel la France
s'affirme comme Etat souverain de la région". L'article présente
successivement les T.O.M., les forces navales et aéronavales présentes
dans le Pacifique, les organisations régionales du Pacifique-Sud, le traité
de Rarotonga voté le 6 août 1985 au cours du Forum, enfin le problème
Huit pages
calédonien.
La conclusion de l'article est consacrée à la
politique menée par la
depuis les élections du 16 mars 1986 : plan Pons pour la Calédonie
("un possible retour des frustrations pourrait entraîner le retour de la
violence") et création d'un secrétariat d'Etat auprès du ministre des
DOM-TOM chargé du Pacifique-Sud, chargé de "mettre en œuvre une
Université française du Pacifique et de mieux faire profiter les microEtats de la région du savoir-faire français dans les domaines scientifiques
et technologiques".
France
Ces quelques pages sont bien documentées et offrent une synthèse
utile à tous ceux qui souhaitent, au-delà de la passion insulaire, réfléchir à
notre situation présente comme à l'image que les autres pays de la région
ont de nous.
V. LEBOT, P. CABALION
Les Kavas de Vanuatu.
Paris 1986, Orstom - 230 p., tab., fig., bibl.
A
comme dans la majeure partie du Pacifique, le kava joue
comparable à celui du vin en Europe méridionale. C'est
dire le grand intérêt que présente cet ouvrage consacré au Piper
methysticum, boisson traditionnelle qui bénéficie d'un regain de faveur et
devient matière première pharmaceutique, tout en conservant sa place
dans la tradition et les échanges coutumiers.
un
Vanuatu,
rôle culturel
Le kava est
phénomène social spécifiquement océanien, que
parfois considérablement bouleversé. Le déclin
contemporain de l'essor de l'alcool, et les deux phénomènes
un
l'influence européenne a
du kava est
Société des
Études
Océaniennes
65
liés. Les restrictions imposées par certaines églises ont eu parfois un
effet inattendu : celui de favoriser la vente des spiritueux. A l'époque pré¬
sont
européenne, les modes de préparation et surtout les rites de consom¬
mation différaient selon les îles, parfois à l'intérieur même d'une île. Boire
le kava est plus un rite qu'un acte de "débauche".
La racine fraîche préparée par mastication ou broyage fournit un
breuyage verdâtre et laiteux, considérablement plus actif que la boisson
otenue à partir de la racine sèche. Prise sans excès, c'est une boisson
pratiquement dépourvue de toxicité et d'effets secondaires. Anxyolitique
et soporifique, elle calme le consommateur, contrairement à l'alcool.
Les auteurs étudient successivement le kava dans la
pharmacopée
traditionnelle, les principes actifs, la structure moléculaire des composés
isolés du kava, l'activité physiologique des kavalactones et leur utilisation
dans les médicaments, avant de passer en revue les classifications
traditionnelles, ainsi que les modes et techniques d'exploitation.
La situation du kava à Vanuatu est examinée grâce à une vaste
enquête statistique et aux données socio-économiques. Le marché
pharmaceutique européen consomme en moyenne 30 tonnes de racines
sèches par an (France et Allemagne de l'Ouest).
Le kava
de nombreux
champs de recherche. Peu de plantes
linguiste, le kava est une trace des
déplacements des populations océaniennes. Pour le sociologue, il
représente un phénomène convivial dont l'ampleur et le développement
laissent rêveur. Pour l'ethnologue, il y a là, lié au kava, un grand nombre
de rites et de magies, de contes ou de légendes à étudier. Le botaniste sera
fasciné par le problème de son origine et la définition de l'espèce. Pour sa
part le généticien s'interrogera sur la variabilité des formes, l'inaptitude
sexuelle de la plante à se reproduire et sa dépendance de l'homme.
L'agronome y verra une espèce peu exploitée, mais parfaitement adaptée
à l'agriculture traditionnelle des Océaniens, la haute valeur unitaire du
kava permettant de le cultiver avec profit, même sur de petites surfaces.
ouvre
soulèvent autant d'intérêt. Pour le
Pour
nos
lecteurs amateurs
d'exception, signalons que la Nile
Zélande, Rapa et l'île de Pâques seraient les seules îles hautes de Polynésie
à n'avoir pas connu la culture et la consommation du kava, à un moment
ou
à
un
autre de leur
histoire.
Ch. Teriiteanuanua MANU-TAHI
La fleur
polynésienne dans l'histoire et la légende.
Ed. Veia Rai
-
Papeete 1986. 195 p., bilingue, ill.
L'auteur nous présente des textes variés sur le thème de la fleur,
provenant essentiellement du livre de ses ancêtres (Puta Tupuna) écrit
vers 1820. Dans la vie polynésienne, la fleur est un symbole multiple, et
elle
se
trouve, en outre, associée à toutes les
légendes originales
nous sont
réjouissances. Quelques
aussi proposées.
Société des
Études
Océaniennes
66
Les illustrations sont nombreuses et fort bien
Dans le Tahiti
venues.
moderne, jamais les fleurs n'ont été si nombreuses, si
variées et cultivées dans tous les milieux sociaux ; ce développement de
l'univers floral est d'ailleurs encouragé par différentes sociétés
d'amateurs.
Eric CONTE
Techniques de cuisson et de préparation de la nourriture
Tuamotu.
Punaauia, Dép. Archéologie, 1986. 25
Les
p.,
aux
tab., croquis, photos.
goûts culinaires, procédés techniques et informations
pro¬
viennent d'observations effectuées dans les atolls de Napuka et de Tepoto.
Le texte se veut une introduction à un projet d'enquête plus vaste, et une
grille d'analyse est fournie
en annexe pour
servir de guide indicatif à la
collecte des données.
Nicole PIGEOT
Nouvelles recherches sur le site de Fa'ahia-Huahine.
Punaauia, Dép. Archéologie 1986. 80 p., bibl., tab., croquis, photos.
Ces travaux font suite à ceux du Dr. Sinoto sur le site de l'Hôtel Bali
Hai de Huahine, et furent entrepris après concertation, en 1983.
Le
gisement se poursuit sur une grande étendue et ses limites ne sont
atteintes. Ce n'est pas nécessairement l'effet d'un phénomène
climatique violent (cyclone, tsunami) qui, recouvrant partiellement le site
aurait contraint les anciens occupants à l'abandon brutal de leur "village".
Il semble que les sédiments d'enfouissement du site se soient déposés en
milieu plutôt calme, dans un contexte de type lagonnaire. Ce serait
l'élévation relative et progressive du niveau de la mer qui aurait conduit
finalement les habitants à déserter cet espace d'habitation. Le site de
Fa'ahia, par son ancienneté constitue une référence et mérite sa
protection absolue et la continuation de recherches prometteuses.
pas
Un
guide méthodologique indique les principes théoriques et
pratiques de la fouille archéologique.
Société des
Études
Océaniennes
Le Bulletin
Le Bureau de la Société accepte
l'impression de tous les articles
qui paraissent dans le Bulletin mais cela n'implique pas qu'il
épouse les théories qui y sont exposées, ou qu'il, fait sien les
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Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 238