B98735210105_232.pdf

Texte

BULLETIN
DE LA SOCIÉTÉ

DES

ÉTUDES OCÉANIENNES

MORUROA 1767-1964
CHRISTIAN BESLU

N° 232
TOME XIX

—

N° 9 /

Société des

Études

Septembre 1985
Océaniennes

Société des

Études Océaniennes

Fondée
Rue

Lagarde

-

en

1917.

Papeete, Tahiti.

Polynésie Française.
B.P. 110

Tél. 42.00.64.

-

Banque Indosuez 21-120-22 T

—

C.C.P. 8348508 PAPEETE

CONSEIL D'ADMINISTRATION
M. Paul MOORTGAT

Président

Me Eric

Vice-Président

LEQUERRE

Secrétaire
Trésorier

Mlle Jeanine LAGUESSE

M. Raymond

PIETRI

assesseurs

M. Yvonnic ALLAIN

Mme Flora DEVATINE

M. Robert KOENIG

M. Roland SUE

MEMBRES D'HONNEUR

M. Bertrand JAUNEZ
R.P. O'REILLY

Société des

Études

Océaniennes

BULLETIN
DE LA SOCIÉTÉ
DES

ÉTUDES OCÉANIENNES
(POLYNÉSIE ORIENTALE)

N° 232

-

TOME XIX

-

N° 9 SEPTEMBRE 1985

Christian BESLU

MORUROA 1767-1964
SOMMAIRE
Préface à l'aperçu
Noms,

1
4
8
18
20

historique

positions et orthographes de Moruroa

1767
- 1792
1826

Philip Carteret à Osnaburgh

-

Naufrage du baleinier "Matilda"
Beechey descend à terre
Le rocher de
La Société

-

Mathilde selon Moerenhout

-

Noël llari visite Moruroa en

29

1834

française des Cocotiers des Tuamotu

-

1910

32
34
38

1939

Etat-civil et archéologie

Légende du trésor de Moruroa
Bulletin de naissance du C.E.P., le 19 mars 1963

39

du Général Thiry
commission permanente
l'Assemblée territoriale du 6 février 1964

44

Les promesses

41

La délibération de la
de

49

51

Bibliographie

Société des

Études

Océaniennes

.

Société des Études Océaniennes

1

APERÇU HISTORIQUE
Depuis une vingtaine
nésienne sont braqués sur

DE MORUROA

d'années, les feux de l'actualité poly¬
Moruroa, avec des effets d'éclairage

estompés.
expériences atomiques qui s'y produisent périodique¬
depuis 1966 font l'objet de polémiques, chacun sachant

alternativement violents et
Si les
ment

réellement, bien peu se font une
le passé, avant l'installation
(Centre d'Expérimentation du Pacifique).

mieux que l'autre ce qu'il s'y passe
idée de ce que pouvait être l'atoll dans
du C.E.P.

Parmi les directeurs

qui

se

sont succédé

à la DIRAM-Pac

(Direction des applications militaires - Pacifique) quelques uns ont
essayé d'avoir une meilleure connaissance historique de cet atoll,
particulièrement M. Bernard Voyer, qui a fréquenté quelques
bibliothèques à Londres et à Paris, et sans l'aide duquel je n'aurais
jamais pu. réaliser la synthèse de tout ce qui a été vu, fait et dit de ce
minuscule point du Grand Océan.
Qu'il en soit ici grandement remercié.

Société des

Études

Océaniennes

2

3

Les cartes antérieures à 1800, manquent par
trop de précision
pour que nous puissions repérer les îles qui nous intéressent. Sur la
carte de l'Atlas Universel de 1826, qui
expose de façon très détaillée

orthographe est la seule valable, nous l'adopterons donc,
corriger celle utilisée dans les différents articles que
reproduisons in-extenso.

toutefois

sans
nous

la

Polynésie, Moruroa est nommée "Ile d'Osnabrug, probab. Récif
; c'est en effet sous ces deux appellations qu'elle le sera le
plus fréquemment désignée. Le nom de Mururoa apparaît pour la
première fois sur la carte des "Paumotu ou Tuamotu" dressée en
1871 par Bouquet de la Grye et il en sera ainsi jusqu'à nos jours, y
compris sur les cartes postales. Ce n'est que vers 1910 que l'on
commence à trouver le nom
orthographié Moruroa sur certains
papiers officiels. Les linguistes s'accordant pour dire que cette

L'atoll de Moruroa

apparaît sur cette carte dressée par
la double appellation de Hitte-Tamaroo-Eiree et
d'Osnabrug. Impossible de savoir d'où vient le nom de Moruroa
dont l'étymologie s'avère incertaine. Moru voudrait dire "secret"

Mathilde"

Ce

Forster,

"filet de pêche" en dialecte mangarévien, mais il pourrait
également signifier une île lointaine, ou une île en forme de nasse,
ou une île qui a son secret... ?
ou

Qnatrelages, les Polynésiens

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écrit :..
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Iles Administratives ratMangareva (dont Moru-

et

deS-Bernard

ni

les Deleri

Qo-Kima Uirra&t

MOROUROA.A
(prononcé : MOROU¬
ROA) est le vrai nom de l'île où se
font les tirs nucléaires. c'est un
facile à prononcer.
vous prie de ne voir en ces lignes
le désir de ne plus entendre es¬
tropier le nom d'un atoll dont le re¬
nommée est désormais mondiale.

OA,

JRUROA n 'a aucun sens.

devrait savoir qu'il n'y
usure. Tous les u des mots
•siens doivent se prononcer :
omme en italien et en espaprononcé comme le mot

Qo-Weeka 5i

râ 58

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n G» o-Natgya
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MORUROA :

cent et cent
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s



sous

Imp

Haagarl-Maugé a Pans

4

DIFFÉRENTS

NOMS

POSITIONS ET ORTHOGRAPHES
DE MORUROA
Relevés

•

sur

les cartes et dans les récits antérieurs à

OSNABRUCK

22°S-141°34'O

-

CARTERET

1767

-

•

HITTE-TAMAROO-EIREE/OSNABRUG

•

MATILDA ROCKS

•

I. OSNABRUCK

Carte de TUPAIA

21°55'S-138°36'0
22°S-141°0
•

-

et

FORSTER

1775

-

ARROWSMITH

-

1798

(R. Matilda)
-

DUPERREY

-

1824

OSNABURG
Carte Société des Missions Londres

•

1900

OSNABURGH or MATILDA REEF
21°50'S-138°52'O
BEECHEY
-

-

1830

-

1825

•

MATILDA' ROCK (Osnaburg ?)
2l°50'S-141°50'0
MOERENHOUT

•

VAIRAATEA

•

MURUROA

-

1829/34

-

(Osnabrugh)

2l°51'S-14l°ll'O

-

Carte Marine Frse

-

1857

Carte Marine Frse

-

1871

(Osnabrugh)

2105l'S-l41°l2'0
•

I. MURUROA

•

MURUROA

•

MATEA

2l°50'S-l41°O

-

-

Carte de LOREC

2J°50'S-138°52'O

-

Carte Marine

-

1881

1900

-

(Bulletin de la S.E.O.)
•

HITI-TAUTAU-MAI
TAHITI AUX TEMPS ANCIENS
(Le

(Légendes)

de MORUROA n'apparaît dans les écrits officiels qu'au début
de notre siècle ; on le voit également s'orthographier maintenant
nom

MOURUROA & MOUROUROA

Société des

Études

...

Océaniennes

?)

5

MORUROA

138° 50' de

longitude ouest, 21° 50' de latitude sud

Ce grand atoll du groupe Actéon se
Tuamotu à l'extrémité orientale de la grande

situe au sud-est des
ride de Darwin dont
la formation peut se situer au début de l'ère tertiaire. Plus proche
de l'archipel des Gambier que de celui des îles Tuamotu, une
division artificielle l'a placé administrativement dans ces dernières.
Sa formation géologique est celle de tous les atolls : île haute
volcanique s'enfonçant progressivement sous son propre poids,
subissant les effets de l'érosion et de la dérive des plaques
océaniques dont il ne reste plus au bout de quelques millions
d'années que la couronne récifale qui, elle aussi, s'enfonce mais se
renouvelle continuellement en surface, le tout remodelé au rythme
des périodes glaciaires et interglaciaires. Les forages effectués ces
dernières années ont confirmé cette formation (galets basaltiques
de rivière, bombes volcaniques, cristaux de calcite, corail
cristallisé, etc...)

Société des

Études

Océaniennes

6

L'atoll

mesure

28 kms dans

sa

plus grande longueur et 11 kms

plus grande largeur. Sa bande émergente fait environ
(65 kms de circonférence au bord extérieur), avec une
largeur maximum de 280 m et une moyenne de 50 m. Point
culminant : 6 m - profondeur moyenne du lagon 35 m - une grande

dans sa
50 kms

passe

principale s'ouvre au N-O et des hoa plus ou

moins

importants en parsèment le tour.
Distant de 1250 kms de Tahiti et de 430 kms de
entouré de fosses marines qui peuvent dépasser les 4

Hao, il est

000 m.

tropicale humide (80 à 85 % d'humidité), la
température moyenne y est de 24°8 (extrêmes : 16° & 32°). La
direction des vents est très variable. Ceux qui soufflent du sud ou
du sud ouest durant l'hiver austral sont froidement ressentis.
L'amplitude des marées s'établit en général entre 40 et 70 cm,
cependant l'action conjuguée des vents et des grandes marées peut
amener de fortes et dangereuses variations.
C'est l'anglais Philip Carteret, capitaine du Swallow accompa¬
gnant le Dolphin commandé lui-même par le grand explorateur
Wallis, qui signale le premier dans son journal de bord au 11 juillet
1767 la présence d'un atoll par 22° de latitude Sud et 141° 34' de
longitude Ouest. Il lui donne le nom d'Ile de l'Évêque d'Osnabrugh
"en l'honneur du second fils de Sa Majesté", nom également
attribué à une autre île découverte par Wallis aujourd'hui Mehetia
(gravure de Mehetia/Osnabrugh).
Le récit de cette découverte est rédigé par J. Hawkesworth
d'après le journal de Carteret et publié avec l'édition officielle du
premier voyage de Cook dans un livre intitulé "Relation des
voyages entrepris par ordre de Sa Majesté britannique"... (1774)
dont nous reproduisons plus loin les pages qui nous intéressent.
La description de l'île est aussi curieuse que sa position : petite
(?), à fleur d'eau et couverte d'arbres verts ... Quant à l'erreur de
longitude, il semble, d'après les explications du commodore de
Krusenstern dans le Recueil de mémoires hydrographiques ...
imprimé à Saint Pétersbourg en 1824, que Carteret soit parti sur
une base fausse depuis sa sortie du détroit de Magellan, lorsqu'il
s'est trouvé brutalement séparé de Wallis, puisqu'il place également
l'île Pitcairn, qu'il a découverte 9 jours plus tôt, avec la même
erreur de 3° trop à l'Ouest (voir extraits ci-joints).
Situé dans la

zone

Il est regrettable que Carteret n'ait pas abordé l'atoll ; une
description plus complète de celui-ci aurait évité les doutes
concernant sa découverte mais, comme il le relate lui-même, le
temps n'était pas propice à une exploration et tout relevé cartogra¬
phique est difficile à effectuer sans descendre à terre.

Société des

Études

Océaniennes

7

Certains historiens n'hésitent d'ailleurs pas à avancer qu'il
s'agirait plutôt de l'atoll de Tematangi que de celui de Moruroa.
Arrow Smith, dans sa carte des routes parcourues par les
navigateurs, à travers le Pacifique, avant 1800, fait une très nette
distinction entre Matilda Rocks et Osnaburg
(Le seul extrait de
cette carte en notre possession est malheureusement peu lisible).
...

MURUROA

ou

MORUROA

ou

MATEA

Grand atoll des Tuamotu (SE).
Contrairement à ce qui est indiqué tant dans les publications que sur les cartes la
découverte du 11 juillet 1767 de Carteret (île baptisée Bischop of Osnaburgh's

island) n'est pas Mururoa mais Tematangi (a small flat island) (d'après Sharp).
25 février 1792, Weatherhead y fait naufrage avec ta Matilda d'où l'appellation de
Matilda's Rock et la découverte de Mururoa.
(Bulletin ite ta S.E.O.

Société des

Études Océaniennes

-

N" 171

-

juin 1970)

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raccommoder.
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12

CARTERET

...

Wallis

a eu sous ses

:

ordres

UN VRAI MARIN

un

homme, dont l'admirable courage et

persévérance aurait pu donner tout autre aspect à ce voyage. Il s'agit,
bien entendu, de Philip Carteret, le capitaine de Swallow qui, sur son
navire lent, petit et vermoulu, a été abandonné avec une cruelle
désinvolture par son chef le 11 avril 1767 à la sortie du détroit de
Magellan. Pendant trois semaines le Swallow va se battre contre plusieurs
sévères tempêtes et même perdre une partie de son gréement. Au lieu de
faire demi-tour, Carteret fait escale à Masafuera, remet son navire en état
et repart vers l'ouest. Respectant à la lettre les ordres de l'Amirauté, il
garde une route très au sud et ne retrouvera jamais le Dolphin.
la

au sud des Tuamotu et de Tahiti et
Pitcairn, Tematangi, Nukutipipi et Anuanurunga. Carteret attend jusqu'au 22 juillet pour mettre fin à son inutile
recherche de la Terre Australe. Lorsqu'il met un cap au nord, la situation
est dramatique à bord car l'équipage décimé par le scorbut est si faible
que les hommes ne peuvent plus grimper dans la mâture.

ses

C'est ainsi que le
seules découvertes

Swallow passe
sont

ce voyage sont loin d'être terminés
surmontés, pour enfin arriver en Angleterre
après le Dolphin, serait trop long à raconter ici. Cependant, il ne

Les

dangers et les épreuves de

mais comment Carteret les
un an

fait

aucun

dû être le

a

doute que, des deux hommes, c'est Philip Carteret qui aurait
chef suprême de l'expédition, et non pas Samuel Wallis.
(Danielsson

Société des

Études

Océaniennes

-

Mémorial Polynésien)

13

WALLIS ET

CARTERET, 1766-1769

Dolphin était accompagné par le Swallow (l'Hirondelle), sloop
ans et délabré, dont Carteret n'accepta le commandement
que sous la promesse de l'échanger aux Malouines contre une frégate
doublée en cuivre. L'équipage de Byron ayant souffert du rationnement
des vivres et du scorbut, l'expédition fut pourvue des remèdes nécessaires
et escortée par un ravitailleur, le Prince Frederick. La frégate promise ne
se trouvait pas au rendez-vous et Carteret, désespérant de son bâtiment,
proposa de rentrer en Grande-Bretagne. Wallis refusa et, afin de ne pas le
perdre, demanda au Swallow de prendre la tête en passant le détroit de
Magellan, ce qui prit quatre mois (décembre 1766-avril 1767). Mais, alors
qu'on allait déboucher dans le Pacifique, le Dolphin, poussé par le
courant et par un fort vent, dépassa le Swallow et se trouva obligé de
poursuivre seul sa route.
Le

vieux de trente

En

juin, Wallis arrivait aux Touamotou, dont il visita plusieurs îles.
au 19 juin, la brume enveloppa le navire qui dut mettre
en panne. Au lever du soleil, les marins s'aperçurent avec stupeur qu'ils
étaient entourés d'une centaine de pirogues. Quelques insulaires
montèrent à bord. Une chèvre qui se trouvait sur le pont frappa l'un d'eux
par derrière à coups de cornes. Épouvanté devant cet animal irrité dont il
n'avait jamais vu le semblable, l'homme s'enfuit avec ses compagnons.
Mais les naturels revinrent, tandis que les marins cherchaient un
mouillage.
Dans la nuit du 18

L£ 24, au moment où le Dolphin s'apprêtait à y jeter l'ancre, les
indigènes, jusqu'alors amicaux, assiégèrent le vaisseau, montés sur plus de
ILES

GAKBIER
*44

Société des

Études

Océaniennes

14

pirogues, et se mirent à lancer des pierres. Il y eut quelques
blessés à bord et l'on dut ouvrir le feu, tuant un homme et en blessant un
autre. Les insulaires tentèrent une seconde attaque. Puis on fit la paix et
trois cents

peu

à

peu

Wallis et

ses

hommes gagnèrent la confiance des habitants. Le

premier lieutenant étant souffrants, le second
lieutenant, Tobias Furneaux prit possession, au nom du roi, de l'île qui
commandant

et

son

fut appelée île du Roi-George. C'était Tahiti.
La reine Obéréa, s'étant rendue à bord, fit transporter Wallis dans sa
demeure, où il fut massé par ses suivantes. L'île, avec ses montagnes et ses
frais vallons, regorgeait de fruits et la mer de poissons ; cochons et
volailles prospéraient ; les Tahitiens menaient la vie la plus insouciante ;
les femmes et les filles, fort peu farouches, "se vendaient contre des clous
plus ou moins grands selon leur beauté". Quand, le 23 juillet, le Dolphin
quitta ce séjour enchanteur, la reine Obéréa ne put retenir ses larmes, et
elle ne fut pas la seule. Après avoir traversé les îles Tonga et séjourné à
Tinian, Wallis prit la voie du retour par Batavia, Le Cap et SainteHélène. Le Dolphin rentrait aux Dunes le 19 mai 1768. En vingt et un
mois de voyage, Wallis n'avait pas perdu un seul homme ; son rapport fut
communiqué au capitaine Cook qui se préparait à partir.
De

côté,

son

sur son

décidé de continuer
milieu des

mauvais rafiot, Carteret avait courageusement
Or, entrepris dans les pires conditions, au

sa route.

équipage sous-alimenté et dévasté par le
moins aussi profitable que celui de Wallis.
Carteret découvrit une île déserte, Pitcairn, retrouva les Santa Cruz de
Mendana, baptisa Gower, du nom de son premier lieutenànt, une île dont
il ne se douta pas qu'elle appartenait à l'archipel des Salomon. Ayant
abordé en Nouvelle-Bretagne, il en prit possession au nom de son

scorbut,

tempêtes,

son

souverain

et

voyage

avec un

fut

au

Nouvelle-Irlande l'île du Nord.

nomma

Dans le même

archipel, il découvrit une troisième île, la Nouvelle-Hanovre et donna
groupe exploré par Tasman le nom d'îles de l'Amirauté.
Lorsqu'il arriva

en

au

novembre 1767 à Macassar, dans les Célèbres, le

Swallow était dans un état lamentable, la moitié de son équipage était
mort ou mourant. Il ne fut rétabli qu'en novembre 1768 à Batavia, où l'on
dut passer quatre mois pour radouber le navire. Le Swallow approchait
des côtes d'Angleterre quand il fut rejoint par un bâtiment français

beaucoup plus rapide que lui. Son commandant avait trouvé la lettre
laissée par Carteret, dans une bouteille à l'île de l'Ascension. Un Français
vint à bord du Swallow, il apprit à Carteret que deux navires étaient
partis à sa recherche, le Dolphin étant rentré en Angleterre depuis près
d'un an, puis il lui posa toutes sortes de questions auxquelles l'Anglais ne
répondit que de fort mauvaise grâce: Ce personnage qui dissimula son
identité était Bougainville. Il se garda bien de révéler qu'il venait lui aussi
de faire le tour du monde. Le 20 mars 1769, le Swallow arrivait à
Spithead. Il avait perdu plus de la moitié de ses hommes, mais ce voyage
de trente et un mois, pour l'intrépide résolution de son commandant,
devait demeurer sans équivalent dans l'histoire de la marine.
"Les

tours

du monde des

Société des

explorateurs"

Études

Océaniennes

-

J. Brosse

-

Ed. Bordas

15

RECUEIL
DE

MÉMOIRES HYDROGRAPHIQUES,
POUR

D'ANALYSE ET

SERVIR

D'EXPLICATION

(jjll)7

A L'ATLAS
DE

L'OCÉAN PACIFIQUE,

P.LR

LE

COMMODORE

DE

KRUSENSTERN.

SAINT-PETERSBOURG

,

DE L'IMPRIMERIE DU DEPARTEMENT DE L'INSTRUCTION

i

Société des

Ô12 4-

Études

Océaniennes

PUBLIQUE.

Carteret

en

«767.

Archipderel uqièure lecsomislmees
queue.d'LeO. ,snsaeburlumcokyle'enr etuu. r que
longitudécdelaolopuvngirérsitteun9detojoitduuernsel'piselluretôeOstu.rCetlateIMloatnliglittued, evaeissteparuécait¬¬
minute, ce qui prouve

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O
snabruck;
i
l
décr
louéestar et l'isle n 1 ✓•>/. ._
petite, rase et tel ement à fleur d'eau,
11 la place par 220 00'S et i4t° 34' O.
cette longitude est d'appliquer à l'isle
trouvons à l'isle de Pitcairn, et qu'il
J'aurai occasion de prouver, qu'alors la
3° trop Ouest; il faudra donc diminuer
nahruek tie 3°, ce qui donnea i38° i,\'.
plus tard que
celle de Fécueil, où périt en 1792
Leurs latitudes correspondent aussi à une
Capitaine
Carteret
—ct,