B98735210105_212.pdf
- Texte
-
.
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y;,
X.
DE M
SOCIETE
DES ETUDES
OCEKNIENNES
N° 212
TOME XVIII
—
N° 1 / n° 212 Septembre 1980
Société des
Études
Océaniennes
Société des études océaniennes
Ancien musée de
Papeete, Rue Lagarde, Papeete, Tahiti.
Polynésie Française.
B. P. 110
Banque Indosuez
:
-
Tél. 2 00 64.
21-120-22 T
—
C.C.P. 34-85 PAPEETE
CONSEIL D'ADMINISTRATION
M. Paul MOORTGAT
Président
M. Yves MALARDE
Vice-Président
Mlle Janine LAGUESSE
Secrétaire
M.
Trésorier
Raymond PIETRI
assesseurs
Me
Rudolph BAMBRIDGE
Me Jean SOLARI
M. Henri BOUVIER
M. Roland SUE
Mme F. DEVATINE
Dr. Gérard LAURENS
M. Temarii TEAI
Me Eric
M. Maco TEVANE
LEQUERRE
MEMBRES D'HONNEUR
M. Bertrand JAUNEZ
R.P. O'REILLY
M. Raoul TEISSIER
Pour être Membre de la Société se faire présenter par un
membre titulaire.
M.
,
i'/liT rrr
arrivé
:
!
ll
15 DEC 198n
f
-
tNRECISTREMENÎ SOUS
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ
DES
ÉTUDES OCÉANIENNES
(Polynésie Orientale)
TOME XVIII
-
N° 1 / n° 212
Septembre 1980
SOMMAIRE
C. BESLU
La circulation monétaire
en
G. Cadousteau
Polynésie Française
677
Les Te va
727
Comptes rendus d'ouvrages
733
Société des
Études
Océaniennes
i
I
.
Société des
Études
Océaniennes
677
La circulation monétaire
en
Polynésie Française
C'est
française
employée
sans
doute du fait de
son
abondance dans les
eaux
de l'Océanie
la porcelaine "monnaie" (cypraea moneta) n'a jamais été
commfe telle en Polynésie.
que
En effet, si ce coquillage, très répandu et universellement
connu, a
largement servi dans les échanges à l'intérieur de continents comme l'Asie
et l'Afrique, il ne pouvait avoir aucune valeur dans ces minuscules îles ou
le moindre rocher
en
cache bon nombre.
Avant l'arrivée des Européens dans ce pays magique, point n'était
nécessaire de commercer ; un troc des plus simples suffisait amplement
aux besoins très réduits des insulaires.
Lequel des navigateurs occidentaux qui découvrirent et redécou¬
introduisit la première pièce de monnaie : Wallis,
Bougainville, Cook... ?
plutôt Bligh si l'on en croit cet extrait des récits
du commandant de la célèbre Bounty...
vrirent Tahiti y
...
"Teina engage la conversation en me demandant
travailleurs sont rétribués en Angleterre pour leur labeur.
comment
les
Beaucoup, ditil, doivent être employés à la construction des navires et que reçoivent-ils
en échange ? Des porcs, des vêtements, des noix de coco ? Le fait
qu'il ait
vu l'argent du docteur et
que moi-même je lui ai donné un seizième (?) de
dollar me permet de lui expliquer que tout le monde est
payé avec ces
pièces, aussi bien pour un travail effectué que pour des marchandises
Le "Un Peso"
ou
Société des
piastre chilienne de 1877
Études
Océaniennes
678
vendues, qu'elles ont une grande valeur et que tout ce que nous portons,
nous l'avons obtenu grâce à elles. A ces paroles il me répond
d'un air
malin : "Si c'est le cas, je vais apporter ma pièce* à Pettover et acheter une
chemise". Pettover est le canonnier Peckover qui s'occupe du troc pour le
ravitaillement du navire".
La mode de
l'époque voulait que les "Découvreurs" transportent
frappées avant leur départ à l'effigie de leur roi ou
à la leur propre afin de marquer leur passage par une distribution massive
de ces pièces d'or, d'argent, de cuivre mais surtout de bronze, aux rois,
aux chefs et en général à tous ceux qui semblaient détenir une importance
quelconque au sein des sociétés à "apprivoiser".
avec eux
des médailles
De nos jours, la seule véritable "découverte" que nous puissions
faire, c'est celle d'une de ces précieuses médailles et il y en a encore
quelques-unes au fond des tiroirs chez certaines vieilles familles princières
de Polynésie.
Exemple de médaille distribuée
par
Cook
Les
baleiniers, santaliers et autres navires d'aventuriers qui
nos îles avant et après les découvertes "officielles"
n'ap¬
portaient quand même pas avec eux que les maladies et l'ivrognerie, mais
laissaient sans doute des traces moins "polluantes" de leur passage... de
menus cadeaux parmi lesquels il serait fort étonnant
qu'il n'y figura pas
quelques piécettes des pays d'origine ou des pays de relâche des marins et
touchèrent
déserteurs...
Le troc des matières
premières, objets, nourriture etc... se transforma
échanges mercantiles contre du "sonnant et trébuchant" de
toutes sortes dont l'usage était déjà répandu parmi la population
indigène
au début du règne
de Pomare, avant l'arrivée des français.
très vite
en
(») Pièce donnée
en
souvenir,
peu
de temps avant,
Société des
par
Études
le Commandant.
Océaniennes
679
Un des
premiers soins des autorités coloniales fut d'essayer de mettre
l'imbroglio monétaire d'alors. On trouvait en effet des
pièces d'au moins neuf pays différents :
Espagne (ou pièces frappées pour les colonies espagnoles)
États-Unis
de l'ordre dans
—
—
—
—
—
—
—
—
—
Chili
Pérou
Bolivie
Mexique
Angleterre
Italie et État
de
l'Église
Suisse
On retrouve de temps en temps de ces pièces qui sont difficiles
classer faute de pouvoir être replacées dans un contexte sûr.
à
Deux
importantes trouvailles fortuites sont cependant d'un grand
étude car il s'agit dans les deux cas d'une certaine
quantité de pièces enterrées globalement dans un but bien défjni à une
date ne devant pas excéder un an après la date marquée sur la pièce la
plus récente :
secours
pour cette
D'abord la découverte d'une bouteille enfouie dans les fondations du
temple de Mataiea lors de
sa
construction
en
1875... donc pièces datables.
Ensuite celle de 234 pièces d'argent trouvées encore à Mataiea lors de
travaux de réfection sur un terrain appartenant également à
l'Église
Évangélique donc vraisemblablement enfouies
là
pour
les mêmes raisons,
soit l'édification d'un temple mais plus ancien encore puisque les dates
relevées sur les pièces vont de 1800 à 1845, nous indiquant une date
approximative de 1846 pour la mise en terre du sac contenant ce trésor.
C'est à partir de cette dernière trouvaille dont j'ai eu l'honneur et la
chance de faire l'expertise que l'on peut se faire une idée de la proportion
de pièces de chaque pays ayant cours sur le Territoire à sa prise de
possession
par
la France.
TRÉSOR
DE MATAIEA
-
DÉTAILS*
Les
pièces les plus anciennes et incontestablement les plus
sont celles des Colonies Espagnoles (Péru). Ce sont
malheureusement aussi les plus abîmées (1800-1821).
intéressantes
Frappées en Espagne ou dans l'une de ses Colonies avant leur
indépendance elles eurent cours sur presque toute la terre ; soit telles
quelles, soit avec une surcharge particulière au pays utilisateur. Certaines
furent même découpées en plusieurs morceaux, quelquefois en triangle
comme les parts d'une tarte ou trouées à
l'emporte-pièce, le centre et le
tour prenant chacun une valeur différente. On peut dire que les effigies
des deux rois d'Espagne qui figurent sur l'avers de ces pièces, Charles IV
(*) Toutes les pièces de ce trésor sont visibles
Société des
au
Musée de Tahiti & des lies.
Études
Océaniennes
680
fils Ferdinand VII, furent les plus massacrées du monde. De plus
rois eurent le malheur d'essayer de régner à l'époque de "l'aventure
et son
ces
espagnole" de Napoléon 1er et ils furent évincés au profit du frère aîné de
celui-ci : Joseph Napoléon. Cependant, le profil de Ferdinand VII
continua à apparaître plus ou moins officiellement sur les monnaies de
métropole et des Colonies.
Légende
PÉROU (colonie)
Hispan. et Ind. Rex. M. (x) R.J.J. (ou autre atelier)
:
2 Reaies
Année
Lieu de
8 Reaies
frappe
Atelier
Année
Lieu de
frappe
Atelier
1800
Lima
IJ
1813
Lima
RM
1808
Lima
PJ
1817
Lima
JJ
1816
Lima
JP
1820
Lima
JJ
1821
Lima
CG
Avers
10
II
et
Revers de la
12
13
pièce la plus ancienne
14
15
16
Le 8 Reaies le mieux conservé
Société des
Études
Océaniennes
17
18
681
Avers
PÉROU (République)
allégorie de la Liberté
:
Revers
:
armoiries du Pérou entourées de lauriers
Légende
Répub. Peruana. Cuzco (ou Cuz) (x) R.MB,
(ou autre atelier)
:
4 Reaies
Année
Lieu de
8 Reaies
Atelier
frappe
1835
Cuzco
B
1836
Cuzco
B
(-
au
total
:
Année
Lieu de
frappe
Atelier
1833
Cuzco
Bo.Ar
1835
Cuzco
B
1841-42-43
Cuzco
MB
17-4 reaies et
16-8
reaies)
4 Reaies
l|iill|iiii|iiiijmi|i!ii|iiii|imjiiiijiui|""i
Il
12
13
14
15
8 Reaies
H
(CUZCO
Société des
|2
|
en
entier)
Études Océaniennes
|3
|4
15
II
682
qui apporte au trésor le plus grand nombre de pièces
(111) dont curieusement 70 de 1843. Ce sont des 4 et 8 Soles en argent
900/1000°, toutes frappées à Potosi mais dans six ateliers différents
amenant de nombreuses variétés dans la gravure qui représente sur l'avers
le buste de Simon Bolivar, la tête laurée à la façon des Empereurs romains
et au revers deux lamas couchés de chaque côté de l'arbre de la Liberté sur
C'est la Bolivie
un
fond de ciel étoilé. Date
Légende
:
au
revers.
BOLIVIE (République)
Républica Boliviana./T. (x) S. 18xx.LM
(ou autre atelier)
8 Soles
4 Soles
Année
Lieu de
frappe
Atelier
Année
Lieu de
frappe Atelier
1829
Potosi
JM
1835 à 39
Potosi
LM
1830
Potosi
J
1840 à 43
Potosi
LR
1830
Potosi
JL
1844-45
Potosi
R
4 Soles
"
(1830)
16
8 Soles
Société des
(1844)
Études
Océaniennes
17
683
Les 25 pièces du Mexique sont toutes des 8 Reaies ; leurs dates
s'échelonnent de 1835 à 1843 et elles sont issues de quatre lieux de frappe :
Zacatecas, Durango, Guadalajara, Chihuahua (les deux frappées dans
cette dernière ville sont les plus rares du trésor). Six ateliers participèrent
conception de ces pièces ce qui explique,
ait un grand nombre de variétés.
à la
y
comme pour
la Bolivie, qu'il
Elles portent sur l'avers un bonnet phrygien avec l'inscription
"Libertad" en bandeau, sur fond de rayons solaires et au revers l'Aigle
mexicain posé sur un cactus, tenant un serpent dans son bec.
MEXIQUE (République)
Légende : Républica Mexicana
8 Reaies
Lieu de
Année
frappe
(argent 903)
Atelier
Année
Lieu de
frappe
Atelier
1835
Zacatecas
OM
1842
Durango
RM*
1836
Chihuahua
AM
1842
Guadalajara
JG
1837
Durango
RM
1842
Zacatecas
OM
1838-40
Zacatecas
OM
1843
Guadalajara
MC
1841
Chihuahua
RG
1843
Durango
RM
1841
Durango
RM
1843
Guadalajara
JG
(*) 2 pièces de Durango (1842) ont l'avers et le revers dans le
10
II
12
13
Société des
14
Études
15
même sens.
16
Océaniennes
17
18
686
Si le 25 cents des États-Unis de 1831 ne représente qu'un classique
buste de la Liberté, le revers de cette pièce montre un aigle minutieuse¬
gravé. C'est en numismatique (maladie très répandue aux U.S.A.)
pièce recherchée car le tirage des "quarter" était encore très limité à
cette époque. C'était le 1/2 dollar, largement répandu (7 dans le trésor)
qui servait de monnaie de base à toutes les transactions. La dernière pièce
de ce pays qui date de 1837 vit sa frappe affinée et sa teneur en argent
passer de 892,4/1000* à 900/1000*.
ment
une
U.S.A.
Légende
United States of America/25 C.
:
50
Légende
et
dans
:
une
(1824 à 1835)
cents
United States of America/50 C.
banderole
Société des
:
"E PLUR1BUS UNUM"
Études
Océaniennes
687
En
quelle circonstance
234 pièces furent-elles enterrées ?
ces
Certainement, comme nous le disions plus haut, au cours de
l'inauguration d'un édifice religieux. Il est curieux de constater qu'il n'y a
aucune pièce française...! Est-ce le reflet de l'opinion publique de l'époque
...?
en ébullition et Tahiti n'échappait pas au
anti-français était savamment entretenu... Guerre
de religions, guerre tout court.
Le monde entier était
marasme.
Un courant
d'influence, guerre
La monnaie
française eut certainement beaucoup de mal à
la "piastre" restera encore longtemps l'unité commerciale et
même semi officielle puisqu'après des tribulations entre les Pritchard,
Laval et autres Caret, le premier représentant de la France, Dupetit
Thouars, exigea de la reine Pomare, en réparation à l'outrage fait à la
nation française :
"Qu'une somme de 2000 piastres fortes d'Espagne soit versée dans les
24 heures de la présente notification dans la Caisse de la frégate Vénus
pour servir à indemniser..."
s'implanter
;
Le célèbre Pritchard fut d'ailleurs souvent mêlé à des histoires
d'argent. Les appointements alloués par le gouvernement britannique au
représentant de Sa Majesté à Tahiti ne permettaient pas à ce dernier de
subvenir aux besoins de sa famille ; aussi George Pritchard cumulait-il les
fonctions de Pasteur, Consul de Grande-Bretagne et... commerçant (il
avait ouvert
un
petit magasin à Papeete).
Dans son livre "George Pritchard, l'Adversaire de la France à Tahiti"
(Librairie Larose), L. Jore nous donne à la page 111 ce petit commen¬
taire
:
"L'usage de la monnaie se répandit, à vrai dire, assez rapidement,
aussi la petite quantité de celle qui avait été introduite à Tahiti fut-elle vite
très insuffisante pour les besoins normaux. Marc Wilks (Révérend
français) a défendu G. Pritchard d'avoir rapporté avec lui 2.500 Livres
Sterling de pièces de cuivre en vue de faire rentrer dans ses caisses toute la
monnaie d'argent qui se trouvait dans l'Ile, refusant ensuite de la remettre
en circulation... D'après cet auteur Pritchard aurait seulement rapporté
une contre-valeur de 20 Livres Sterling de "sous". Après l'institution du
Protectorat, les autorités françaises se seraient opposées à l'usage de ces
pièces et le Consul aurait en conséquence conseillé aux indigènes de les lui
rapporter, promettant de les échanger contre des pièces d'argent...! Qui
croire ?"
Vincendon
*
Dumoulin, dans
un
des premiers livres écrits sur Tahiti,
"La monnaie la plus appréciée était la piastre espagnole, mais les
habitants ignoraient la valeur de l'argent à un tel degré qu'il n'était pas
rare de les voir offrir deux piastres ternies pour une seule bien brillante et
déclare
:
objets en leur possession, quelle que fut la valeur, étaient évalués
(déformation de dollar en hawaiien) ou "tara" (en tahitien). Un
coco, un régime de bananes, des coquillagess, une lance, un cochon
étaient proposés pour le même prix.
tous les
en
"dalla"
Société des
Études
Océaniennes
688
Les
Chili
échanges commerciaux
la Nouvelle-Zélande
et
se
monnaie officielle, la monnaie
métaux
(surtout
or et
faisaient surtout
avec
argent) qui
ne
portaient
pas une
Correspondance des principales monnaies
en Océanie, vers 1830
CHILI
les États-Unis, le
était la
de tous
l'on peut dire que si le franc
courante était faite de pièces
et
(les plus répandues)
1/2 Real ou médio (argent)
1 Real (1/2 piécette) (argent)
2 Reaies (1/2 piécette) (argent)
1/2 Piastre ou 4 reaies (argent)
frappe française.
en cours,
:
1 Piastre
8 reaies
ou
1/8 Doublon
1/4 Doublon
1/2 Doublon
1 Doublon
ou
ou
ou
ou
1 duro
ou
ou
1 peso
(argent)
16 reaies ou 1 escudo (or)
2 escudos (or)
4 escudos (or)
16 duros
ou
8 escudos
(Le Chili adopta le système décimal
ou
en
1
once
0
0
1
2
5
10
20
40
F.
F.
F.
F.
F.
F.
F.
F.
25
50
00
50
25
00
00
00
84 F. 00
1835. Les deux formes eurent
simultanément)
Centavo (bronze)
cours
1
F.
F.
F.
F.
F.
05
50
00
00
00
8 octavos ou 34 maravedis (argent) 0 F.
(argent)
1 F.
1 Duro ou 1 piastre ou 8 reaies (argent)
5 F.
1 Escudo ou 2 duros ou 16 reaies (or)
10 F.
1 Once ou 8 escudos (or)
84 F.
(après 1810)
1 Pesetas (argent) = 4 reaies (billon)
8 Reaies (argent) = 20 reaies (billon)
50
00
00
00
00
1 Décimo
1
2
1
10 centavos
(argent)
Peso ou 10 décimos (argent)
Pesos ou 1 escudo (or)
Condor ou 10 pesos ou 5 escudos (or)
ou
ESPAGNE
1 Real
ou
:
4 quartos ou
1 Peseta
ou
PÉROU
:
2 Reaies
4 Reaies
1 Peso
2 reaies
(argent)
(argent)
ou
1 Escudo
0
0
5
10
50
1 F. 00
2 F. 50
5 F. 00
10 F. 00
8 reaies (argent)
16 reaies (or)
ou
Société des
Études
Océaniennes
689
BOLIVIE
4 Soles
:
reaies (argent)
ou
1 Peso
2 F. 50
5 F. 00
10 F. 00
8 soles
(argent)
1 Escudo ou 2 pesos ou 16 soles (or)
(adopte le système décimal en 1864)
ou
1 Boliviano
=
MEXIQUE
1 Real
1
:
4 cuartillos
ou
ou
8 octavos (argent)
ou
GRANDE-BRETAGNE
0 F. 50
5 F. 25
10 F. 00
84 F. 00
8 reaies
(argent)
Escudo ou 16 reaies (or)
Once ou 8 escudos (or)
1 Peso
1
100 centavos
:
Penny = 4 farthings (bronze)
Shilling ou 12 pence (argent)
1 Florin ou 2 shillings (argent)
1/2 Couronne (argent)
1 Couronne ou 5 shillings (argent)
1
1 F. 10
2 F. 20
1
1 Livre
(Sovereigh)
ou
2 F. 65
20 shillings (or)
5 F. 30
25 F. 20
ÉTATS-UNIS
:
(avant 1800)
1/2 Penny (Connecticut, Massachusetts, New Jersey,
- cuivre
New
-
York, Vermont, Virginia)
(après 1800)
1 Dime
ou
0 F. 53
10 cents (argent)
2 F. 65
1/2 Dollar ou 50 cents (argent)
1 Dollar
ou
10 dimes
ou
100 cents (argent)
5 Dollars
(or)
10 Dollars (or)
20 Dollars (or)
5 F. 30
26 F. 00
52 F. 00
104 F. 00
qu'une légère plus-value était donnée aux pièces anglocependant, le change pour toutes ces monnaies pouvait varier
de -F 15 à + 30 %, surtout dans les petites valeurs, suivant les époques et
surtout suivant les marchands...!
On voit donc
saxonnes,
apprirent donc à "travailler" au contact (et au profit)
européens, c'est-à-dire à recevoir une rémunération pour un travail
accompli. Leur salaire restait malgré tout très faible et ils continuèrent
encore longtemps à troquer entre eux les produits de consommation
courante. Ils étaient d'ailleurs un peu perdus au milieu de toutes ces
Les tahitiens
des
devises et
se
faisaient facilement rouler.
Société des
Études
Océaniennes
690
La population européenne, comme il était de mise à cette époque,
tenait à garder ses habitudes et sa façon de vivre à l'occidental. Elle
touchait très peu aux produits locaux, préférant faire importer à grands
frais objets et nourriture. Cependant, une certaine classe seigneuriale
locale se croyait obligée, bien influencée en cela par les missionnaires,
d'imiter les popaa*. C'est ainsi que l'on peut voir sur des gravures et
même
des
sur
attifées de
photographies anciennes les familles régnantes poser,
en cap à la mode victorienne dans des habits qui, s'ils
seyants, n'en coûtaient pas moins for cher.
pieds
étaient peu
Le
chapitre consacré aux "petits commerçants" de l'excellent
de Patrick O'REILLY "TAHITI AU TEMPS DE LA REINE
POM ARE" nous permet de citer quelques exemples de prix entre 1855 et
ouvrage
1865
:
(étiquettes traduites
en
a) produits locaux
francs...)
:
F 50 à 2 F le kilo de viande 1er choix
2 F 50 le poulet
1
2 F 50 à 3 F la douzaine d'oeufs
1 F à 1 F 50 le kilo de poisson (1 F la filoche)
0 F 50 à 1 F le paquet de cocos, ignames, taros, patates,
maiore, fei et autres fruits et légumes locaux abondants
sur le marché mais très peu prisés des européens.
b) produits d'importation
:
20 F le vin de Bordeaux (la caisse de 12 bouteilles)
20 F la bière (la caisse de 12 bouteilles)
20 F l'huile d'olive (la caisse de 12 bouteilles)
7 F 50 le kilo de saucisson de Lyon
2 F le kilo de sucre...
20 F
12 F
un
une
ombrelle
12 F
une
21
une
paire de chaussettes...!
paire de chaussures vernies...
F
parapluie
en
10 F pour un repas
850 F
un
675 F
une
Sachant
par
mois
soie
de banquet officiel...
piano
voiture américaine
avec
harnais, à 2 places...
qu'un fonctionnaire gagnait à l'époque entre 160 et 220 F
obligé de constater que la vie était déjà très chère à Tahiti.
on est
Devant la prolifération et le succès des monnaies étrangères, les
autorités françaises tentèrent de redorer le franc aux yeux de la
population locale.
(*) Les blancs.
Société des
Études
Océaniennes
691
Le premier acte officiel est l'Arrêté n° 2 bis du 20 novembre 1843 FIXANT LE COURS DE LA PIÈCE DE CINQ FRANCS DANS LES
ILES DE LA SOCIÉTÉ.
Nous, Gouverneur des Établissements français de l'Océanie.
Considérant que, dans les transactions qui se font dans le pays
pour achat de vivres, de denrées, et généralement toutes les
opérations de commerce, même avec les étrangers, la pièce de
cinq francs est reçue au même taux que la piastre forte ;
Que, quand on a voulu imposer à la piastre forte le cours
de cinq francs quarante centimes, les négociants ou fournisseurs
qui avaient soumissionné pour cent francs ont demandé
cent huit francs ;
Qu'il est de notre intérêt de conserver à notre monnaie
la plus forte valeur qu'elle ait acquise ;
Le Conseil du gouvernement
entendu
ARRÊTONS
La
;
:
pièce de cinq francs, monnaie de France, sera étalon
de monnaie à Taïti, et aura une valeur égale à la piastre forte
dans les transactions du gouvernement, et dans tous les paiements
à effectuer par la trésorerie de la colonie.
Le présent arrêté sera adressé à M. le Chef du service
administratif qui y donnera cours.
Signé
On peut penser en
:
BRUAT
lisant l'article 2 de l'Arrêté suivant du 25 août 1844
MONNAIE
DE
la réserve à l'égard du franc français était toujours
après.
aussi
"ORDONNANT
LA
CIRCULATION
DE
LA
BILLON" que
forte
un
an
1
Les pièces de cinq et dix centimes seront admises comme
appoints dans les paiements.
Art. 2
Toutes les personnes qui exercent un commerce papenté ne
pourront se dispenser de les recevoir.
Le lundi de chaque semaine, depuis sept jusqu'à neuf heures du
Art. 3
matin, on pourra se présenter au Trésor, pour échanger cette monnaie
contre des piastres, à raison de cinq cents centimes par piastre.
Art.
-
-
-
fallu, pour arrêter cette invasion de monnaies étrangères, une
importation massive de pièces françaises ; or, tout au long de cette
histoire de la monnaie ce sont "les fonds qui manquent le plus !" et il
faudra malgré tout compter sur cet argent non national pour arriver à
rétribuer les fonctionnaires indigènes et métropolitains dont le nombre ira
Il eut
sans
cesse
croissant.
L'Arrêté du 29 janvier
1847 "FIXANT LE TAUX DE LA PIASTRE
DANS LES PAIEMENTS A
FAIRE AUX
INDIGÈNES"
en est un
preuve.
Établissements français de l'Océanie,
Société,
Attendu que jusqu'à ce jour les indigènes à la solde
gouvernement ont pu être payés avec des pièces de cinq francs,
Nous, Gouverneur des
Commissaire du Roi
du
près de la Reine des Iles de la
Société des
Études
Océaniennes
692
mais
qu'aujourd'hui la rareté de cette monnaie forcera de les solder
piastres, encaissées au taux de 5 F 25 l'une,
Attendu qu'il importe de ne pas déprécier notre monnaie
aux yeux des indigènes, en donnant à la piastre une valeur
supérieure à celle de la pièce de cinq francs...
en
ARRÊTONS
Art. 1
-
Les
piastres seront données
:
aux
indigènes
au taux
de cinq
francs l'une,
Art. 2
Les paiements n'auront lieu en piastres qu'en
épuisement des pièces de cinq francs.
-
cas
de complet
La caisse du gouvernement était souvent
et de sa cour plutôt dispendieux et il fut
Reine
astuces pour
récupérer de l'argent
ou au
vide, le "standing" de la
nécessaire de trouver des
contraire éviter d'avoir à en
donner.
Tous les
Celui
—
—
—
—
—
petits péchés furent exploitables :
ou celle qui dansera nu = 3 dollars d'amende
Danses répréhensibles, excitant à la débauche, au vol,
à l'ivresse ou à la corruption des jeunes gens... = 50 brasses
de route ou tout autre travail pour le gouvernement
Adultère
:
Homme = 5 cochons ou 10 dollars
Femme = 10 dollars (pas de cochon
?)
7 cochons
femmes qui se rendront à bord des bâtiments
Entremettage
Toutes les
sans
en
=
avoir obtenu l'autorisation devront fournir 10 brasses
d'étoffe
—
indigène
Exportation du gros bétail
sans
autorisation
=
100 à 200 F
d'amende...
...quel travail
pour
les mutoi...
Plus profitable mais aussi plus dangereux était la non observance
d'un statu quo comme celui de Bora-Bora en 1846... "La somme de mille
quatre cent cinquante francs, montant de la caution fournie par ies
habitants des districts de Faanui, est confisquée au profit de l'État ?..."
Il serait fastidieux de donner la liste de tous les Arrêtés pris, au sujet
pièces étrangères, entre 1843 et le 29 décembre 1911 date du dernier. Il
en eut une bonne vingtaine plus autant de lettres moins officielles
des
y
entre le
Gouverneur
Il faut
et le
cependant
en
Ministère de la Marine
citer deux
et des
Colonies.
:
Celui du 10 mai 1847 : FIXANT LE COURS
D'ARGENT ET DE CUIVRE :
LÉGAL DES PIÈCES
Nous
Considérant que l'introduction de la monnaie
française dans les EFO, concurremment avec les monnaies des
républiques américaines, a donné lieu à quelques difficultés
de supputation qu'il importe de lever, en déterminant d'une
manière précise le rapport des différentes pièces en circulation
avec l'étalon de monnaie
fixé par notre arrêté du 20 novembre 1843.
Société des
Études
Océaniennes
693
ARRÊTONS :
pièces d'argent et de cuivre dont la nomenclature est
ci-dessous présentée seront désormais les seules ayant cours dans
les EFO, et leur valeur sera réglée au centième de l'étalon adopté,
d'après le tarif suivant :
Pièces d'argent
50 centièmes
Demi-piastre
40 centièmes
Pièce de 2 francs
Les
25 centièmes
Double réal
Franc
Réal
...
Demi-franc
20 centièmes
12 1 f2 centièmes
10 centièmes
6
Medio
1/4 centièmes
5 centièmes
Quart de franc
Pièces de cuivre
2 centièmes
Décime
1 centième
Pièce de 5 centimes
Signé
:
BRUAT
abrogeant le précédent : ÉTABLIS¬
SYSTÈME MONÉTAIRE DÉCIMAL DANS LES E.F.O.
Et celui du 18 décembre 1847,
SANT LE
Nous
Considérant qu'il y a nécessité d'introduire dans les E.F.O.
le système monétaire décimal ;
Considérant que diverses observations nous ont été adressées
sur le cours actuel de la monnaie en circulation dans lesdits EFO
et sur la dépréciation dont le commerce frappait quelques-unes de
ces
monnaies ;
Considérant, en outre, qu'il est de l'équité, aussi bien que
de l'intérêt des consommateurs et des commerçants, d'établir
règle fixe et invariable dans le taux des monnaies en circulation
Établissements...
ARRÊTONS :
A dater du Tr janvier 1848, lefranc sera étalon monétaire et
Art. 1
aura seul cours légal et forcé, avec ses divisions décimales et ses
multiples, dans les E.F.O.
Art. 2
Toutes dénominations de monnaies, autres que celles qui
résultent du système monétaire décimal, seront interdites dans les
actes publics ainsi que sur les livres et registres de commerce,
annonces et affiches.
Art. 3
La pièce d'or, dite doublon, au titre de 901 m. valant 16
piastres fortes, et ayant le poids légal de 272 décigrammes, sera reçue
et donnée au trésor de la colonie, aussi bien que dans les transactions
commerciales, pour 84 francs.
Ses subdivisions n'auront que la valeur ci-après :
Le demi-doublon
40 F
Le quart de doublon
20 F
10 F
Le huitième de doublon
une
dans les
-
-
-
Société des
Études Océaniennes
694
Art. 4
-
piastre d'argent, dite piastre forte d'Amérique, sera reçue
La
de la même manière pour la valeur de 5 fr. 25 cent.
Ses subdivisions sont fixées comme suit :
2 fr. 50 c.
1 fr.
La
0 fr. 50 c.
Le medio ou demi-réal
0 fr. 25 c.
Art. 5
Les pièces dé billon françaises de 5 et 10 centimes seront
seules admises comme appoints de la pièce de 5 francs dans les
paiements soit au trésor, soit dans le commerce. Personne ne pourra
les refuser sous peine d'une amende de 10 francs.
La
La
demi-piastre
piécette ou double réal
demi-piécette ou réal
-
Signé
:
LA VA UD
très théoriques, ne furent guère efficaces et il fallut
beaucoup d'écrits et de patience pour arriver à donner la priorité à
l'argent français.
Ces mesures,
encore
Pourtant les pièces nationales avaient un meilleur "aloi" que celles
d'Amérique du Sud, particulièrement celles du Pérou et de Bolivie dont la
teneur en métal précieux était des plus fantaisiste.
Le "Messager de Tahiti" du 26 octobre 1856 nous dit :
"Les pièces se composent presque exclusivement de demi-piastres
États. La mode
aux coins mêmes des gouvernements de ces deux
de falsification n'est pas la même au Pérou et en Bolivie ; au
frappées
Pérou, il
proportions de l'alliage ; en Bolivie, on introduit
au centre de la pièce qui se trouve ainsi composée
d'un disque de cuivre recouvert d'une feuille d'argent d'un demimillimètre environ d'épaisseur. Le son de ces fausses monnaies est aigu,
cuivrique, et s'éteint presque aussitôt qu'il est produit, selon le plus ou
moins de perfection obtenu dans l'adhérence des deux métaux qui la
composent".
consiste à changer les
une rondelle de cuivre
Le Messager de Tahiti étant à l'époque un journal simili officiel, ce
n'était peut-être que le l'intox... ? Quoi qu'il en soit l'Arrêté du 14 mars
1857 ordonne le retrait de la circulation des pièces d'or de 5, 10, 20 et 50
dollars
et
fausses
et d'une
des
demi-piastres péruviennes et boliviennes comme étant
valeur intrinsèque au-dessous de leur valeur nominale.
On peut s'interroger sur la raison de la décision ministérielle du 1er
juillet 1880 "Portant défense d'utiliser aux Iles Marquises d'autres
monnaies que celles d'or et d'argent ayant cours légal"... cela veut il dire
qu'on n'y acceptait pas de petite monnaie ?
C'est possible car, en général, les petites pièces étaient boudées par la
population et le Gouverneur Julien ne manque pas de le préciser dqns une
lettre adressée
"
au
Ministre
en
1905
:
qui concerne notamment la mise en circulation des pièces
d'argent françaises de 20 centimes dont un stock d'environ 8000 francs
encombre le caveau du Trésor, Monsieur Coridon estime, avec raison
selon moi, que cette monnaie ne rencontrerait aucune faveur auprès des
indigènes, en raison de ses dimensions extrêmement réduites qui la
En
ce
Société des
Études Océaniennes
695
difficilement maniable. Elle n'aurait donc aucune chance de se
pièce chilienne de 50 centimes dont elle représente à peu
près la valeur et que dans la pensée du Département elle serait appelée à
remplacer dans les transactions commerciales. Sortie du Trésor ou elle
coopérerait au service des payements, elle ne tarderait pas à y faire retour
à la première occasion, avant toutes autres, ou bien elle serait perdue par
ses détenteurs indigènes dont l'insouciance et la négligence ne sont pas le
rendent
substituer à la
moindre défaut... (sic).
L'expérience
en a
été faite
par
Monsieur le Trésorier-Payeur et la
circulation de la pièce de 20 centimes s'est circonscrite entre les guichets
du Trésor et les parties prenantes des mains desquelles elle sortait pour
revenir aux mêmes guichets"....
L'argent "frais" envoyé de métropole n'arrivait qu'au compte-gouttes
obligé de calculer au plus juste pour pouvoir payer les
militaires et les fonctionnaires. C'est le 5 juin 1846 que le Gouverneur
donne l'ordre d'émettre pour trois cent mille francs de traites, dites
le Trésorier était
et
"traites de bord".
Le mouvement est
lancé
;
les émissions de papier iront en
s'emplifiant.
traites de bord ce sont les "traites coloniales" également
en 1847, puis les "traites du Trésor" (primata et
duplicata) envoyés de France.
Après
émises
ces
le territoire,
sur
Les "bons de caisse"
(arrêté du 25 juillet 1865) sont lancés par le
continuent à
Trésor pour échanger contre les "condors" chiliens qui
menacer la monnaie nationale par leur surhausse. La valeur
bons est assurée par ce
ces
métallique de
précieux dépôt.
Qu'advenait-il des pièces étrangères ainsi reversées au Trésor
?
expédiées en France, revendues à des banques privées
refondues. La somme récupérée était retournée au Territoire.
Elles étaient
ou
intégralement reproduite ci-dessous est très
La lettre ministérielle
significative.
Négociation
des pieces r-dor
v,,
du Chili renvoyées en France
,
,
x.
de la Marine
,
.
et
^
,
,
,
des Colonies
Direction
des Colonies
Paris, le 10 mai 1869
A Monsieur le
Commandant des
Établissements
français de l'Océanie,
Monsieur le Commandant,
En
réponse à votre lettre du 29 octobre
Société des
Études Océaniennes
dernier n° 217, j'ai
696
l'honneur de
vous
finances m'a fait
négociation des pièces d'or du Chili
informer que M. le Ministre des
connaître le résultat de la
que vous avez renvoyées en France.
Ces monnaies ont été négociées
&
à MM. Raphaël BEREND
kilogramme et
Cie, banquiers à Paris, au taux de 3093,30 le
ont
produit la somme de 183.021,28.
La refonte de la monnaie n'eut produit au prix du tarif
soit 3089,86 le kilogramme que celle de
182.817,74
Il en résulte pour la colonie une atténuation
de perte de
...:
203,54
Mais, d'autre part, il y a lieu de déduire du prix de vente
(183.021,28) une somme de 470,50 payée par le trésor pour les frais
de transfert de Toulon à Paris, ce qui réduit à 182.550,78 le montant
net encaissé par le caissier payeur central et pour lequel il a été
délivré un récépissé que je vous prie de faire remettre à
M. le Trésorier payeur de la colonie.
Il y aura donc lieu de couvrir ce dernier sur les
local de la différence entre le montant de l'envoi
fonds du service
constaté
par
procès-verbal (194.586 f.) et le montant du récépissé précité
(182.550,78) soit 12.035,22.
Je saisis cette occasion pour vous faire connaître ma manière
en fait de circulation monétaire aux colonies.
général, on doit chercher à n'avoir dans les caisses du trésor
que de la monnaie nationale. Toutefois, il peut arriver que les
transactions commerciales amènent l'introduction dans la colonie de
nombreuses pièces étrangères, et, dès lors, la réception et la cession
de ces monnaies par le trésor deviennent une grande facilité pour
le Commerce. Mais, dans ce cas, il est essentiel qu'elles ne soient
reçues ou délivrées que pour la valeur intrinsèque qui leur est
reconnue par la monnaie de Paris. Car, si pour une raison
quelconque, on se voit obliger de les retirer de la circulation,
le budget local n'a presqu'aucune perte à supporter.
Dans tous les cas, elles ne doivent être reçues ou délivrées
qu'à titre facultatif, car il importe de se réserver toute liberté d'action
à ce sujet.
Tels sont, Monsieur le Commandant, les principes dont je crois
devoir vous recommander l'application.
Recevez, Monsieur le Commandant, l'assurance de ma
considération distinguée.
de voir
En
Signé
d'État
Département de la Marine et des Colonies
:
L'Amiral Ministre Secrétaire
au
la Caisse Agricole est transformée en banque de
bien entendu, l'autorisation d'émettre des bons, garantis par la
valeur du coton et des terrains en sa possession. Imprimés localement sur
papier ordinaire, ces bons furent rapidement réduits à l'état de chiffons et
il y eut de nombreux retirages pour remplacer les défectueux.
Le
prêt
10 avril 1866,
avec,
Société des
Études
Océaniennes
697
prit une importance considérable ; elle émis également des
hypothécaires" garantis par ses immeubles. Tous ces billets avaient
cours au même titre que la monnaie nationale et faisaient évidemment
une sévère concurrence à ceux émis par le Trésor. Une dépêche
ministérielle du 3 mai 1878 s'inquiète de la quantité de bons émis par la
La C.A.
"bons
C.A.
de faire entrer des devises dans le pays
Un autre moyen
"mandat poste colonial" (la
alors frappé d'une taxe très
5 %
était le
mais il était
variable (bénéfice du change...!) entre 1,25 et
Poste fonctionnant depuis 1861)
suivant l'utilisation plus ou moins intensive de ces mandats.
En
1880, il fut décrété que toutes les monnaies étrangères
introduites dans les EFO seraient considérées comme
qui seraient
marchandises et
frappées du droit "d'octroi de mer"...!
pièces étrangères était d'autant
celles-ci avaient été introduites dans toutes les îles et qu'il
était très délicat, par exemple, de faire payer des taxes et impôts à des
gens qui ne possédaient pas de monnaie nationale... ainsi un arrêté de
1893 autorisait les comptables d'Uturoa, de Bora-Bora et de Huahine à
accepter "provisoirement" des piastres chiliennes et péruviennes, au taux
de 2 F l'une, en paiement des impôts.
La lutte contre la concurrence des
plus difficile
En
que
1904, tous les prix de la place
ainsi
que
les salaires des ouvriers,
domestiques étaient encore établis sur la base de la piastre
chilienne. Les droits frappant les monnaies étrangères étaient pourtant
énormes à cette époque là : 15 % de droit de douane et 15 % d'octroi de
manœuvres et
mer
soit
au
total 30 % de taxe.
Ce n'est que le 29 décembre 1911 que l'on interdit formellement et
définitivement l'utilisation de ces monnaies ; les contrevenants s'exposant
à une amende de 100 francs et à 15 jours de prison...
L'inondation de devises étrangères d'une part, la fuite de la monnaie
française engendrée par le déséquilibre entre les importations et les
exportations d'autre part, amenèrent le Gouvernement local et le
ministère des Colonies à se pencher sérieusement sur le problème et à
envisager différentes solutions.
Les
propositions étaient faites par le Gouverneur après consultation
Conseil d'Administration. La décision appartenait
du Conseil Privé et du
au
Ministre.
Par une lettre du 9 mai 1904, le Gouverneur COR propose la
création d'une monnaie locale non-exportable car, est-il précisé :
a depuis longtemps démontré que
France et les monnaies métropolitaines étaient
"l'expérience
les billets de la Banque de
inévitablement destinés à
disparaître de la circulation".
Cette monnaie spéciale devrait servir à
transactions commerciales et de moyen de
la fois d'instrument pour les
libération envers les caisses
publiques.
Société des
Études
Océaniennes
698
—
: Émission de quatre jetons en nickel (2 F., 1 F., 0 F. 40, et
20) et d'une pièce de 5 F. en argent ou en alliage.
Projet
0 F.
monnaie fiduciaire devait avoir la forme extérieure des pièces
chiliennes et une valeur commerciale "à peu près identique". La pièce de 5
Cette
la mention "Établissements Français de
d'une tête tahitienne couronnée produirait une
heureuse impression sur les indigènes".
Dans sa réponse à cette demande du Gouverneur, le Ministre des
Colonies donne le coût d'une telle opération :
1ère hypothèse :
Fabrication de 180.000 jetons de 5 F. en nickel allié, du poids de 15
grammes et du diamètre de 33 millimètre :
Frais d'établissement de coins portant une effigie
6000
Frais de fabrication (matière comprise)
9386
Frais de sacs et d'emballage
243
francs
porterait
l'Océanie"
en exergue
et "la gravure
—
15639
—
2ème
hypothèse
:
Fabrication
en nickel allié de 180.000 jetons de 5 F. du poids de
du diamètre de 33 millimètres ; de 100.000 jetons de 2 F. du
poids de 9 grammes et du diamètre de 28 millimètres ; de 50.000 jetons de
1 F. du poids de 6 grammes et du diamètre de 24 millimètres ; de 100.000
jetons de 0,50 du poids de 3 grammes et du diamètre de 21 millimètres.
15 grammes et
Frais d'établissement des coins portant une
pour
les 4
effigie,
12000
coupures
Frais de fabrication. Pièces de
Frais de fabrication. Pièces de
Frais de fabrication. Pièces de
Frais de fabrication. Pièces de
Frais de sacs et d'emballage
5 F
2 F
1 F
0 F. 50
9396
3447
1269
1419
378
27909
Auxquels il conviendra d'ajouter les frais de transport de Paris à
camionnage au départ de l'Hôtel des monnaies et
l'arrivée au port d'embarquement, soit environ 260 F.
Marseille et les frais de
à
En outre, les
le
frais de transport
poids du métal et
non
par mer devraient être calculer d'après
d'après la valeur attribuée aux jetons.
Tous les frais de
elle est faite
l'opération devront être supportés par la Colonie car
uniquement dans l'intérêt de cette dernière...
Une autre solution envisagée était la création d'une banque ayant la
possibilité d'émettre des traites et des billets locaux négociables en
métropole.
La
Banque de l'Indo-Chine était déjà implantée dans plusieurs
raisons similaires et son introduction à
semblait être la solution, idéale ; celle-ci prenant en charge aussi
Territoires français pour des
Tahiti
Société des
Études
Océaniennes
699
bien les frais que les
bénéfices de l'opération (donc
:
économie
pour
le
budget territorial).
de la B-I à Nouméa (M. MARSOT) est,
Ministère, envoyé en mission à Tahiti pour juger de
l'opportunité de la création d'une telle succursale, et un Arrêté du 20 mai
1904 promulgue le décret du 24 février 1904 "créant une succursale de la
Banque de l'Indo-Chine à Tahiti".
Au début de 1903, un agent
sur
la demande du
La solution était donc trouvée !
C'est
le
30 novembre
1905 qu'eut
lieu l'ouverture de toutes les
opérations.
premiers billets tirés par l'Agence centrale de Paris étaient déjà
il suffisait d'y ajouter le nom de la Colonie (décrets du 21 /01 /1875
3/04/1901).
5 FRANCS
grand billet rouge
Les
prêts
;
et du
—
—
-
20 FRANCS
—
100 FRANCS
2ème
Émission
5 F. type rouge - émission 1914
Format : 140 X 106 mm
(& 1923)
fond blanc
profil de femme casquée
Recto : 2 femmes assises ; inscription PAPEETE à droite
Verso : mention des pénalités ; encadrement de motifs divers
dont un dragon dans le haut.
Couleur
:
Filigrane
rouge sur
:
20 F. type vert - émission 1914
Format : 166 X 86 mm
Couleur
Recto
:
vert sur
:
Filigrane
(1923)
fond blanc
dans le coin gauche
:
sorte
de Bachus à demi couché sur
gauche sous le filigrane
droite réservées aux inscriptions.
dans le coin
100 F. type marron - émission 1914 (une
et 1920 (deux signatures imprimées)
Format
Couleur
Recto
un
:
Verso
l'"Opulence"
parties centrale et
signature manuscrite)
mm
sur
marron
fond blanc
-
jaunâtre
- à gauche et à droite
encadrement de motifs divers
éléphant
et un
aux
:
120
206 X
:
-
-
au
centre : deux
femmes allongées avec un tigre
bœuf
:
au
quatre
centre le
coins
:
cercle du filigrane (profil de tête de
les pénalités.
Société des
Études Océaniennes
femme)
-
700
100 Francs de la 2ème émission
(2 janvier 1920)
BANQUE DE L'INDO-CHINE
PAPEETE
CENT
CENT
FRANCS
FRANCS
monnaie
en
Uu
La
(TAUmi, 1s 2 Janvier 1020.
UAdm'-Directeur,
Administrateur,
banque de l'Indo-Chine était désormais la seule à pouvoir émettre
après la première guerre mondiale, le manque de
des billets pourtant,
les autorités à autoriser la Chambre de Commerce
30.000 F. de coupures de 2 F., 1 F., 0 F 50, et
0 F. 25 (arrêté du 29 décembre 1919).
"BONS" remboursables à vue en billets de la banque de l'Indo-Chine
petites devises
amena
des EFO à émettre pour
—
—
Format
et
—
120 X 75
:
N° d'ordre et
à l'encre violette
Non
filigrané
:
50 centimes
:
1
-
Cachet de la Chambre de Commerce
au verso.
inscriptions noires sur papier fort bleu-gris
inscriptions noires sur papier fort bleu-gris
franc : inscriptions noires sur cartoline beige
francs : inscriptions n-oires sur cartoline beige
25 centimes
2
mm (+ ou - 2 mm)
signatures du Secrétaire et du Président à la plume
Société des
Études
Océaniennes
701
CHAMBRE DE COMMERCE
DES
à*i\*B*.l8«*-a*KTS VX.\rsÇAl9 »* t'OCKASIB
Arr*«* 4*
M
3t>*
1 fr.
stlUK n.
ÏJn franc,
Remboursable à
vu - en
Billets v
«ÊB«E li.
C/j
/f t/fY? ? /
(coll. J.C. Raoulx)
Cette émission se révéla d'une part rapidement trop faible et d'autre
part le papier cartonné utilisé se détériorant facilement, il fut procédé à
une nouvelle émission de 300.000 F de Bons de dessin et de constitution
différents
(arrêté du 30/04/21).
Ils furent retirés
—
—
en
1924
"après réception de métropole de jetons (?)
F, 1 F, 0 F 50, et de pièces de 0 F 25, 0 F 10 et 0 F 05".
de 2
Format
:
127 X 80
mm
signatures du Secrétaire et du Président (quand elles figurent) sont
apposées à l'aide d'un timbre de caoutchouc (encre bleue et noire)
Les
0 F 50
-
vert sur
1 F
-
orange sur
2 F
-
lie de vin
-
fond jaunâtre
fond jaunâtre
N° d'ordre
en
Société des
-
N° d'ordre
N° d'ordre
en rouge
en
noir
Études
Océaniennes
noir
702
(coll. J.C. Raoulx)
Banque de FIndo-Chine et de la Caisse Agricole,
banques privées s'installèrent à Tahiti :
La banque André KRAJEWSKI (et ALLGOEWER) fondée avant
1914 et qui dut fermer pendant la guerre. Elle fit imprimer du papier
monnaie qui n'eut jamais cours légal.
La banque CHIN-FOO qui sombra, elle aussi, dans une énorme
banqueroute mais dont le propriétaire mis un point d'honneur à
En dehors de la
deux autres
—
—
rembourser tous
Banque
non
créanciers.
ses
"ANDRÉ KRAJEWSKI" (1920)
émis
Format
:
118 X 72
mm
la main
gauche, appuyée du bras droit sur un médaillon dans lequel figure la
BON POUR UN FRANC dans le coin droit.
valeur en chiffre
Recto
:
Femme assise couronnée, tenant un rameau dans
-
25 centimes
-
brun
50 centimes
1
franc
-
rouge
2 francs
Au début de ce siècle, le commerce à Tahiti porte essentiellement sur
l'exportation des produits du pays : coprah, vanille, oranges, nacres et
perles acheminés principalement sur les USA, la Nelle-Zélande et le Chili.
balance commerciale était déjà déficitaire. Érronés ou men¬
sont les dires du Gouverneur ROBERT qui écrivait au Ministre
des Colonies en novembre 1919 : "Les importations sont sensiblement
La
songers
moins
importantes
que
les exportations. Elles représentent annuellement
chiffre de 8.000.000 de francs contre 12.000.000 de francs d'expor¬
tation"...?
un
Société des
Études
Océaniennes
703
Les petits épargnants ne plaçaient pas leurs modestes économies à la
banque qui ne leur garantissait qu'un taux d'intérêt des plus minimes (0 %
à la BI, 3 % à la CA) ; aussi vit-on dans les années "30" un important
trafic monétaire donner puissance à des usuriers qui prêtaient à des taux
pouvant aller de 30 à 40 %.
faillites retentissantes comme l'affaire KONG AH
bien du remue-ménage dans notre petite localité. On voit
C'est l'époque des
qui
amena
d'ailleurs souvent revenir les mêmes noms dans ces scandales ou les
dénommés ROUGIER, oncle et neveu (dont le premier fut, pendant un
temps, Président de
part du lion !
la Chambre d'Agriculture) se taillent, semble-t'il, la
Y eut-il des fraudeurs à Tahiti ?
L'application des lois réprimant "le trafic des monnaies et espèces
(arrêté du
14/01 /1920) le laisserait croire. La maladroite destruction des archives du
Palais de Justice de Papeete lors de sa dernière reconstruction ne nous
permet malheureusement pas de dire s'il y eut beaucoup de contre¬
nationales" et "la fonte des monnaies d'or et d'argent"
venants ?
On trouve
malgré tout trace d'un détournement de fond qui aurait
l'expédition en avril 1920 par l'agence centrale de la BI
de trois caisses contenant des formules de billets de banque à destination
été commis lors de
de la succursale de
Papeete.
Ces caisses arrivèrent à Sydney le 21 juin par le SS.
furent acheminées sur Wellington ou elles prirent le
arriva à Papeete
NALDERA puis
SS. TOFUA qui
le 1er août.
qu'il manquait dans deux des caisses :
de 20 fr. (lettre Z, série 5)
coupures de 100 fr. (lettre F, série 7)...
On constata alors
—
—
98 coupures
300
Trois ans plus tard, on arrêtait à Papeete le dénommé PAGE
marin sur le SS. TAHITI, qui tentait d'échanger 58 billets de
Henri,
100 fr.
le N ième revendeur et le
provenant du vol de 1920... mais il n'était que
reste fut considéré comme perdu "corps et biens".
5 F.
—
Banque de l'Indo-Chine (fabriqués par
la Banque de France)
Type polychrome 1927
Format
150 X 94
:
mm
brun-rouge/lilas sur fond bleu pâle
Filigrane : tête de tonkinois vue de profil
Recto : à gauche dans un rond, profil de femme casquée en pendant, à droite, le filigrane
Verso : même disposition des cercles ; filigrane à gauche
et un gros chiffre 5 à droite - article 139 au centre.
Couleur
:
Société des
Études Océaniennes
704
BANQUE DE L'iNOQ-CHiNE
CINQ FRANCS
PAYABLES EN ESPECES
AU
r
PORTEUR
L'ARTICLE 139
DU CODE PÉNAL PUNIT
DES TRAVAUX FORCÉS
CEUX
QUI
CONTREFAIT
AURONT
OU
FAL-
| SI FI É LES BILLETS |
1
DE BANQUES AUTO-
3 RISÉES
20 F.
—
|
ï
Banque de l'Indochine (fabrication B. de F.)
Type polychrome 1928
Format
—
PAR LA LOI.
180 X 94
:
Couleurs
:
Filigrane
:
mm
violacé et vert clair au recto
vert, jaune et brun au verso
à gauche : profil d'une tête de tonkinois
rouge
Recto
:
à droite
Verso
:
PAPEETE verticalement à
Deux versions
:
:
tête de femme laurée
-
valeur
gauche
au
; paon
centre
et papillons
a) signé PRÉSIDENT et DIRECTEUR GÉNÉRAL
b) signé DIRECTEUR et ADMINISTRATEUR
Société des
Études
Océaniennes
705
I BANQUE DEL INDOCHINE
I
PAYABLES EN ESPÈCES AU POKIEUR
]
PAPEETE
LE
100 F.
—
—
—
PRÉSIDENT.
l.R DIRECTEUR
GÉNÉRAL.'
Banque de l'Indochine (fabrication B. de F.)
Type précédent surchargé
Surcharges noires horizontales et verticales
Pas de signature en dessous des surcharges verticales
Le Caissier et Le Directeur
Banque de l'Indochine (fabrication B. de F.)
Type polychrome 1931
100 F.
—
Format
—
205 X 120
:
mm
jaune, vert, marron, lilas - chiffres rouges
Filigrane : profil d'une tête de tonkinois
Recto : au milieu, un buste de femme laurée, Minerve dans la main
Verso : au milieu, temple d'Anghor-Vat dans un grand cercle
Trois versions : a) signé : PRÉSIDENT et DIRECTEUR GÉNÉRAL
b) signé : PRÉSIDENT et ADMINISTRATEUR
c) signé : PRÉSIDENT et VICE-PRÉSIDENT
Couleurs
:
fond
Société des
Études
Océaniennes
706
100 F.
—
Banque de l'Indochine (fabrication B. de F.)
Type polychrome 1931
Le même que le précédent mais imprimé
"NOUMÉA" surchargé
"PAPEETE".
La valeur du franc
pacifique étant la même que celle du franc
métropolitain, certains billets de la B.I. qui ne furent émis que pour
un seul Territoire eurent malgré tout cours
dans tous les autres. C'est
le
cas
100 F.
—
du billet de
NOUMÉA décrit ci-dessous.
Banque de l'Indochine
Type 20 piastres d'Indo-Chine - polychrome (1928)
Valeurs rayées - surchargé "CENT FRANCS" et "NOUMÉA"
Format
156 X 84
:
Couleurs
multiples - chiffres en bleu (rayés) ;
banque en rouge
Recto : femme casquée tenant dans ses mains une couronne de laurier
au centre avec, au fond, 1a silhouette d'un
guerrier grec.
nom
:
de la
Société des
Études
Océaniennes
707
500 F.
—
Banque de l'Indo-Chine (fabriqués
Type polychrome 1927
Format
218 X 150
:
Filigrane
:
-
mm
Émissions
-
:
Couleurs
par
la Banque de France)
27 - 12 - 1927 et 8 - 3
bleu, violet et jaune
-
1938
:
tête de femme de face
à gauche : femme debout, un rameau dans la main gauche,
la droite appuyée sur un écu (coq)
à droite : filigrane entouré de fruit - fond : bateaux au port
Verso : femme debout à droite
à gauche : filigrane entouré
Recto
:
-
de
plantes
-
fond de bateaux
BARQUE, de t'IRiOO CHINE
CINQ CENTS
FRANCS
-.s
PAYABLES EN ESPECES
A VUE. AU PORTEUR
(coll. Mongardé)
Société des Études Océaniennes
708
1000 F.
—
Banque de l'Indochine (fabrication B. de F.)
Type polychrome 1938
Format
—
210 X 120
:
Couleurs
brun
mm
jaune - bleu clair - vert pâle
Filigrane : tête de femme vue de face
Recto & verso : scènes de la vie indigène (marché) - filigrane au centre
Deux versions : signatures "PRÉSIDENT"
et "DIRECTEUR GÉNÉRAL"
signatures "PRÉSIDENT" et "VICE PRÉSIDENT'
:
-
Timbres "PÉCULE" Sp. 4
:
r»A^T^ ikiin
L'ocËANiE
f^U|S£H^îf?
.L'OCEANIE
fïpjpMÊN^
L'OCKANIE
:
C L'OCËANIE Jj
:
fÏBU|S|MÉ^ :
J? :(LL'OCEANIE J? :C1L-oceanie_J? :C1L,OCEANIE^
^DU^MÊf^
J)
(1924-1939)
rABÛipÈN^
L'OCEAN I1E,
^êUSS^ME^
: ^BLÏpïÊ^ : ^BUpM^
L'OCËANIE J? jL L'OCEANIE 13 :kl L'OCËANIE
-
BS 1SS3 iHig
Société des
Études
Océaniennes
^abussemë^
_L'0CEAN1E„
^L'OCEANIE
igss!
.,1
709
Il y eut entre
1920 et 1939 une importante immigration de mainasiatique (phosphates, canne à sucre, coton et autres essais
d'implantation), particulièrement des Tonkinois. Ces gens, comme
beaucoup d'autres marins, avaient touché de nombreux ports avant
d'arriver à Tahiti et avaient obligatoirement au fond de leurs poches
quelques piécettes provenant de leur propre pays ou des pays d'escale et il
n'est donc pas rare de découvrir, oubliées dans un vieux tiroir ou perdues
dans un jardin, des pièces de Chine, des Indes, du Siam...etc... dont les
dates de frappe s'échelonnent entre 1880 et 1920 ; jamais cependant de
grosse valeur.
d'œuvre
immigrants des contrats de
lesquels il était spécifié
qu'une partie du salaire serait obligatoirement prélevée et transformée en
timbres qui, collés sur un livret annexe, seraient remboursés à l'expiration
La Chambre
travail
sous
d'Agriculture délivra à
ces
forme de livrets individuels dans
sur le territoire si l'ouvrier décide de s'installer en tant que
résident libre, soit dans son pays d'origine lors de son retour... ?
En consultant ces livrets on peut se faire une idée des salaires
du contrat soit
pratiqué durant cette période d'avant la deuxième guerre mondiale.
Les timbres utilisés étaient tout simplement des vignettes postales
provenant de vieux stocks sur lesquelles fut apposée la surcharge
//
,
;
.iÉ DIRECTEUR
\ OÊNÊFAt.
RRÏStOENT
DE
DO CONSEIL
SURVEIllANCE.^-
CENTS FRANCS
Société des
Études
Océaniennes
-
722
1000 F.
—
I.E.O.M.
-
Format
Recto
Verso
:
:
160 X 85
:
Filigrane
—
dominante
Type polychrome (couleur
:
profil de Marianne avec
case
:
rouge-orange)
^
ancienne tahitienne
-
^
tête de vahine à droite
église de Vao (Ile des Pins) - case de réunion (Nelle-Calédonie)
Deux versions
:
avec ou sans
la mention
"RÉPUBLIQUE FRANÇAISE".
INSTITUT
fttiHiT
D'ÉMISSION D'OUTRE-MER
0 5040 263
mT1
l
MILLE
'oêuép.Ai
.
^.
FRANCS
11 III II'III IIIWIIIIIIBilliill—llllllll II
INSTITUT
D'ÉMISSION POUTRE-MER
Société des
l
Études Océaniennes
723
5000 F.
—
-
I.E.O.M.
Type polychrome (couleur dominante : vert)
Format
170 X 90
:
Filigrane
:
mm
^
profil de Marianne avec
^
flottille de trois mâts sous filets de pêche Buste de Bougainville à gauche - sextant à droite.
Verso : au centre, une pirogue pontée calédonienne sur fond de pins
colonnaires
Buste de l'Amiral Fébvrier-Despointes à droite.
Recto
:
au
centre, une
-
INSTITUT D'ÉMISSION
D'OUTRE-MER
0 0 0 8 7 5 1 1 2
t
RlèlJBLIOUE FRANCAJ0 r'
MILLE FRANCS
.
T7n°A k
INSTITUT
D'ÉMISSION
D'OUTRE-MER
Société des
Études
HP
Océaniennes
724
VALEUR
ANNÉE
1965
50 C.
*
—
—
—
TIRAGE
500.000
MÉTAL
Aluminium
1 F.
1965
4.300.000
Aluminium
1 F.
1975
2.000.000
Aluminium
1 F.
1977
2 F.
1965
2 F.
1973
2 F.
1975
1.750.000
1.000.000
OBSERVATIONS
avec
I.E.O.M./avers*
avec
I.E.O.M./avers
Aluminium
avec
I.E.O.M.
Aluminium
avec
I.E.O.M.
avec
I.E.O.M.
avec
I.E.O.M.
avec
I.E.O.M.
Aluminium
2 F.
1977
Aluminium
2 F.
1979
Aluminium
5 F.
1965
1.520.000
Aluminium
5 F.
1975
500.000
Aluminium
10 F.
1967
1.000.000
Nickel
10 F.
1972
300.000
Nickel
avec
I.E.O.M.
10 F.
1973
400.000
Nickel
avec
I.E.O.M.
avec
I.E.O.M.
10 F.
1975
1.000.000
Nickel
20 F.
1967
750.000
Nickel
20 F.
1969
250.000
Nickel
20 F.
1970
500.000
Nickel
20 F.
1972
300.000
Nickel
avec
I.E.O.M.
20 F.
1973
300.000
Nickel
avec
I.E.O.M.
20 F.
1975
700.000
Nickel
avec
I.E.O.M.
20 F.
1977
Nickel
avec
I.E.O.M.
50 F.
1967
600.000
Nickel
50 F.
1975
500.000
Nickel
avec
I.E.O.M.
100 F.
1976
Cuivre
avec
I.E.O.M.
I.E.O.M.
=
Institut d'Émission d'Outre-Mer
Essais pour les 10 F., 20 F. et 50 F. en nickel
Piedforts pour les 10 F., 20 F. et 50 F. en nickel; argent et or
Fleur de coin
Société des
Études
Océaniennes
725
Annexe à l'arrêté n° 115
TABLEAU DES MESURES
Loi du 18
germinal
LÉGALES
III
an
NOMS
SYSTÉMATIQUES
VALEUR
Mesures de
Myriamètre
longueur
10,000 Mètres
Kilomètre
1,000 Mètres
Hectomètre
100 Mètres
Décamètre
10 Mètres
Mètre
Unité fondamentale des
poids et
mesures*, dix-millionième partie
du quart du méridien terrestre
Décimètre
Dixième du mètre
Centimètre
Centième du mètre
Millimètre
Millième du mètre
Mesures
agraires
Hectare
Cent
Are
Cent mètres carrés,
carré de 10 mètres de côté
ou
10,000 mètres carrés
Centième de l'are
Centiare
Mesures de
ares
ou
mètre carré
Kilolitre
les liquides et les matières sèches
1,000 litres
Hectolitre
100 litres
capacité
pour
Décalitre
10 litres
Litre
Décimètre cube
Décilitre
Dixième du litre
Mesures de solidité
Décastère
Dix stères
Stère
Mètre cube
Décistère
Dixième du stère
Poids
1,000 kilogrammes, poids du mètre cube
d'eau et du tonneau de
mer
kilogrammes, quintal métrique
1,000 grammes, poids dans le vide
100
Kilogramme
d'un décimètre cube d'eau distillée
à la
Hectogramme
Décagramme
température de quatre
degrés centigrades**
100 grammes
10 grammes
Société des
Études
Océaniennes
726
Poids d'un centimètre cube d'eau
Gramme
à quatre degrés centigrades
Dixième de gramme
Décigramme
Centigramme
Milligramme
Centième de gramme
Millième de gramme
Monnaie
Franc
Cinq
grammes d'argent au
de neuf dixièmes de fin
Décime
Dixième du franc
Centime
Centième du franc
titre
(*) L'étalon prototype en platine, déposé aux archives le 4 Messidor an VII, donne le longueur
quand il est à la température de zéro.
(**) L'étalon prototype en platine, déposé aux archives le 4 Messidor an VII, donne dans le
vide le poids légal du kilogramme.
du mètre
Arrêté du 31 mai 1847 interdisant d'utiliser
le Territoire tous autres
poids et
sur
.indiqués
mesures que ceux
dans le tableau ci-dessus
BIBLIOGRAPHIE
Archives de l'Administration locale
Le "MEMORIAL
POLYNÉSIEN"
Alexandre SALMON
-
-
(1820-1866) et
Papeete
Éditions "Hibiscus"
sa
au temps de la reine
Océanistes n° 37 - Les
Papeete 1978
femme ARIITAIMAI
cations de la Société des Océanistes n° 11
Tahiti
-
-
POMARE de P. O'REILLY
Éditions du Pacifique
-
Standard
Publi¬
Société des
of World Paper Money par Albert PICK
Publications, IOLA WISCONSIN, USA
Standard Catalog
-
Paris 1964
-
Krause
Catalog of World Coins par Chester L. KRAUSE & Clifford
Krause Publications, IOLA WISCONSIN, USA
MISHLER
-
(1750-1850) par William D. CRAIG - Western publi¬
shing Compagny, Inc. - RACINE WISCONSIN, USA
Coins of the World
Société des
Études Océaniennes
727
Les Teva
ancienne
dynastie tahitienne
qu'Adam donna un nom à tous les
primordiale du nom et presque sousentendre que ce qui n'a pas de nom n'existe pas. On peut expliquer cette
sentence à l'ancienne dynastie tahitienne qui, faute d'avoir un nom n'a pas
d'existence pour beaucoup de nos contemporains.
Il est écrit dans la Genèse
animaux. C'est dire l'importance
quoi faut-ilNimputer cette lacune ? tout simplement au fait que
adopté le principe du nom
patronymique. Chaque personne recevait une appellation qui pouvait
remémorer un ancêtre ou un épisode saillant de son existence, et, pour
faire connaître à quelle famille elle appartenait, elle devait réciter sa
généalogie.
A
l'ancienne civilisation tahitienne n'avait pas
Dans les familles
aristocratiques, les
noms
étaient rattachés au marae
titre de
ancestral, le fait de pouvoir se rattacher à un marae servait de
noblesse et de
propriété.
Tu Vairaatoa, qui adopta le
européens. Ainsi, elle a conservé le
nom
qu'un surnom et utilisé les numéros
d'ordre : Pomare II, Pomare IV etc... Remarquons que le principe
européen fut mal appliqué puisque l'on ne dit pas Bourbon IV ou
La nouvelle
nom
dynastie qui
commence avec
de Pomare, a suivi les principes
de Pomare qui à l'origine n'était
Bourbon XIV mais bien Henri IV et Louis XIV.
Cette dynastie étant la dernière en date est aussi la seule connue des
européens. Pourtant son règne n'a pas duré un siècle alors que l'ancienne
dynastie remonte à la nuit des temps ; ses fondateurs sont d'ailleurs
appelés "Arii no te pô", les princes de la nuit.
Parmi les plus
anciens l'histoire a retenu les noms de Taaroa-Tahi(Raiatea), Ofaihonu, et surtout de son fils Vavau le
qui donna son nom à l'île aujourd'hui appelée
Tumu pour Havaiiki
célèbre navigateur
Porapora.
En effet, on trouve à l'origine deux dynasties, l'une établie à
Havaiiki, l'autre à Vavau, elles fusionneront par la suite.
Société des
Études Océaniennes
728
première intronisation d'un souverain retenue pas nos traditions,
La
est celle de
ceignit le
connu,
Teraiho'aho'a-ia-Tane descendant de Taaroa-Tahi-Tumu. Il
le
Vaearai.
maro ura et
le
marae
maro tea
à Opoa
sur
le premier marae royal
les anciens polynésiens le "maro ura" et le
depuis les temps mythiques, correspondent à la
couronne royale des européens. Ce sont des symboles sacrés du pouvoir,
considérés comme d'origine divine, gardés par les grands prêtres dans
l'enceinte du marae royal.
Rappelons
"maro
tea",
que pour
connus
Teriho'aho'a-ia-Tane, Terii-maro-tea épousa la
princesse héritière de Vavau, Tetuanuireia-na-ahu-e-rua o Vaiotaha,
descendante de Ofaihonu, et fonda la dynastie des "Arii Maro tea" de
Le fils aîné de
Vavau.
Avant cette époque des chefs guerriers de Havaiiki avaient effectué la
conquête de Hitinui appelé plus tard Tahiti, alors habitée par les
Manahune, eux aussi des polynésiens, mais de culture inférieure.
Après la conquête, Firiamata o Hiti, fils de Vavau, avait quitté son
(Vavau) pour venir s'établir à Hitinui. Il y épousa Tetuanui i
Vaiari fille d'une puissante famille manahune et qui avait pour père un
chef guerrier de Havaiiki, de leur union naquit Tetoaotemoana alias
Terii te moana rau qui épousa Hiti de Punaauia.
île natale
la dynastie tahitienne des Teva commence
Teriitemoanarau, nommé Tetuna'e nui et
surnommé le législateur. En effet, Tetuna'e le législateur fut le premier
prince de cette lignée à ceindre le "maro ura" et le "maro tea" sur le marae
de Farepu'a qui avait été construit à son intention à Vaiari. Il tenait
légitimement le "maro ura" et le "maro tea" de son grand-père Firiamata
o Hiti fils de Tetuamatatini, princesse héritière de Havaiiki et donc
titulaire des deux "maro", et petite-fille de Taaroa-Tahi-Tumu. C'est le
début du règne des "Arii rahi" à Tahiti, soit vers le Xe siècle.
On peut
véritablement
dire
que
avec
le Fils de
Tetuna'e nui
qui renforça
Hitinui ; en
Les
épousa Heumaiterai i Vaiotaha fille de Teriimarotea, ce
les liens entre les trois dynasties de Havaiiki, Vavau et
fait il s'agit d'une seule et même famille.
encore
conquérants
venus
de Havaiiki avaient débarqué à Vaiari qui
devint le centre politique de Hitinui, puis ils firent la conquête de l'île
entière. Par conséquent, Tetuna'e nui régna sur toute l'île à laquelle il
donna
lois. On peut parler d'un royaume unifié du vivant de Tetuna'e
nui, mais cette situation devait se modifier après sa mort puisqu'il institua
le
ses
principe des
apanages pour ses
petits enfants.
A partir de ce moment, des cadets de la famille royale reçurent des
principautés où ils devinrent pratiquement indépendants, tout en
reconnaissant la suzeraineté de Vaiari. C'est le début du "Hau Matati'a",
c'est-à-dire une organisation du type féodal ou seigneurial.
Société des
Études
Océaniennes
729
Le fils de Tetuna'e nui, Aumoana i Farepu'a épousa Teuraiterai
princesse héritière d'Aimeo (Moorea), fille du grand Marama (Les
Marama sont une famille princière apparentée à la famille royale des îles
sous le vent).
De leur union
marae
naquit Tetuna'e 2ème du
nom, pour
lequel fut édifié le
Tahiti, situé à la limite de Vaiari du côté de la presqu'île appelée
prince fut consacré sur le marae Tahiti, ceint du "maro
tea", et reçut le titre de Terii nui o Tahiti ce qui signifie
le grand roi de Tahiti (Arii nui maro ura sommet de la hiérarchie des
"arii")
alors Hiti-iti. Ce
ura" et du "maro
Terii nui o Tahiti épousa sa petite cousine Terânui i Vaiotaha,
princesse héritière de Vavau (Porapora). Ils eurent plusieurs enfants dont
la célèbre princesse Hotutu qui se maria avec Temanutunu'u grand chef
de Punaauia. De leur union naquit Teriitemoana rau, pour lequel sera
édifié le marae Punaauia (situé à l'embouchure de la Punaru'u)
Temanutunu'u étant parti pour les îles Tuamotu à la recherche de plumes
rouges, ne donna plus de ses nouvelles pendant plusieurs années. Durant
son absence un prince de Opoa Varimatauho'e du marae Vaearai vint à
Vaiari et fut reçu par Iotutu. Celle-ci croyant son mari décédé vécut dans
l'intimité de Varimatauho'e.
lorsque son mari revint des îles. Obligé de la
quitter, Varimatauho'e lui fit ses dernières recommandations : si elle
mettait au monde un fils, il devrait être appelé "Teva" et sa naissance
serait annoncé par l'éclair, le tonnerre, le vent et la pluie.
Elle était enceinte
D'où le célèbre cri de ralliement et de guerre :
Teva te mata'i, Teva te mamari
na Ahurei
Teva la pluie, Teva le vent, Teva les œufs de
Des œufs chers à Ahurei (déesse du vent)
Teva te ua,
Mamari iti
au
poisson,
A la naissance de l'enfant qui était bien un fils, Hotutu fit édifier à
Papara le marae Matao'a, (qui appartient encore à la famille) dont la
pierre de base provenait du marae royal de Farepu'a... Son fils Teva fut
consacré "Arii nui maro tea" sur ce marae et régna par conséquent sur
Papara.
Il eut plusieurs enfants de deux lits et grâce à l'appui de sa mère, il les
fit régner sur différentes principautés :
Feu ou Vaiari sur Vaiari iti (Atimaono), Mataiea sur Vaiuriri,
Afaahiti sur Faahitirai, Vaira'o sur Vaiuru, Hui et Taiarapu ("Une fille)
sur le reste de la presqu'île.
qui ont donné leurs noms à ce qui
la suite districts puis communes. Étant donné cette
situation et la grande notoriété attachée à Teva, on peut fort bien donner
son nom à la dynastie des anciens rois de Tahiti bien qu'il n'en ait pas été
Ce sont donc les enfants de Teva
est devenu
par
le fondateur.
Société des
Études
Océaniennes
730
Teva craignant que des dissenssions ne surgissent entre ses enfants,
demanda à sa mère Hotutu souveraine régnante, d'organiser une grande
assemblée à Papara. A cette occasion fut établi une fédération groupant
les principales principautés et une alliance défensive dont Teva prit la tête,
et connue sous le nom de "Te
Api Nui
o
Teva". (La grande Alliance des
Teva).
Cette fédération comprenait Papara qui en était le centre, Atimaono,
Mataiea, Vaiari, formant le Teva i uta, et Afaahiti, Vaira'o, Hui et
Taiarapu formant le Teva i Tai. Ces huit principautés constituant ce
qu'on appelle "Na Teva e vau" chantées encore de nos jours dans les
Tara va.
A ce propos nous voudrions faire justice d'une formule "le clan des
Teva" utilisée sans discernement par Ariitaimai (mais peut-être est-elle
due à
Henry Adams, de toute façon, le vocabulaire ethnologique était loin
époque là).
d'être fixé à cette
Rappelons la définition du dictionnaire (Robert) : Clan =
Groupement social primitif, que nous compléterons par la rubrique
"clan" de l'"Encyclopédia Universalis" : - Le lien du clan au totem est très
général, mais non pas absolument nécessaire : (On peut trouver des clans
sans totems, mais non des totems sans clan : Marcel
Mauss). Enfin, il ne
faut pas oublier que "clan" fait partie de la terminologie de l'observateur
et non de celle des sociétés étudiées
à l'exception pour une certaine
période de l'histoire de l'Écosse et de l'Irlande.
-
Nous
que les Teva constituaient une grande alliance ou une
l'espèce, le terme de clan est par conséquent tout à fait
avons vu
fédération ; en
impropre.
Après la mort de la reine Hotutu,
succéda à Vaiari mais à la suite de
sa
son
petit-fils Hurimaavihi
;
lui
conduite scandaleuse il fut déchu par
père Teriitemoanarau et le grand prêtre Teao suivant les lois
dynastiques. Teriitemoanarau choisit l'aîné de Teva pour lui succéder ;
mais Aumoana devait remplacer son père à la tête de la principauté de
Papara, et c'est ainsi que le pouvoir politique passa à Papara.
son
Cependant, Vaiari conserve une suprématie de prestige et une
religieuse en tant que berceau de la monarchie et de la religion
avec le marae de
Farepu'a, premier marae royal dont les autres marae
principaux de Tahiti ne sont que des rameaux.
autorité
En
effet,
principaux marae ont été édifiés par des princes issus de
législateur, avec des pierres de base provenant de
Farepu'a ; ces princes régnaient sur l'autre partie de Tahi,ti... Environ un
siècle après la mort de Teva, Teriitua prince de Hitiaa et Tetuanui e
marua i te rai
prince de Punaauia se rendirent à Vaiari où régnait alors
Terii nui o Tahiti, pour demander les mêmes droits
que Papara, c'est-àdire un gouvernement politique
indépendant, tout en reconnaissant la
ces
Tetuna'e nui le
suzeraineté de Vaiari.
Société des
Études
Océaniennes
731
Cette demande fut agréée par le grand conseil de Vaiari présidé par
Terii nui o Tahiti et le grand prêtre Teao. Ainsi furent créées deux
fédérations mineures :1e Teaharoa et le Te Oropaa.
Le Teaharoa comprenait Hitiaa (tête de la fédération) Mahaena,
Tiarei, Papenoo, Mahina et Te Porionu'u - appelés "Te ono e tau" par la
suite. Te Oropaa comprenait Tefana, Punaauia (tête de la fédération) et
Atahuru (Paea).
Depuis cette époque Tahiti fut partagée entre trois fédérations dont
plus importante, tant par son autorité
politique que par sa force militaire. Tant que les Teva demeurèrent unis et
respectèrent les clauses de la Grande Alliance, ils furent imbattables.
celle de Teva demeurait de loin la
c'est-à-dire la féodalité tahitienne reconnaissant
spirituelle et morale de Vaiari et l'autorité politique de Papara,
maintint jusqu'à l'arrivée des européens.
Cet ordre de choses,
l'autorité
se
de la société tahitienne et
Lorsque Wallis débarqua
la reine Purea qui régnait alors à Papara
Celle-ci provoqua un profond ébranlement
l'autorité des "Arii" commença à être contestée.
à Tahiti
avec
en
1767, il fut
reçu par
le roi Amo.
Profitant du trouble causé dans les esprits par la venue des
européens, Vehiatua, prince de Taiarapu et vassal d'Amo, forma une
coalition avec Tutaha de Atahuru (Paea) et Teu de Porionu'u, pour
attaquer Papara. Amo Tevahitua i Patea surpris et ayant à combattre sur
deux fronts fut vaincu et Tutaha s'empara de la ceinture royale de plumes
rouges le "maro ura" qu'il porta à Atahuru sur son marae, le Maraetaata.
après, Pomare, premier du nom, fils de Teu,
à son tour le "maro ura" sur son marae de
Pare. Vers 1791, Pomare fit consacrer son fils Tu, arii nui de Tahiti, ceint
du maro ura. C'est le début virtuel de la nouvelle dynastie, celle des
Pomare, qui est contestée par les principaux arii ; son autorité était forte
quand elle était soutenue par la présence des européens, mais en leur
absence elle se trouvait dépossédée de son pouvoir et de ses richesses.
Environ
vingt
ans
attaqua Atahuru et emporta
En
1807, Pomare II fut obligé de s'enfuir à Moorea, et
Tahiti revint
l'autorité des Teva sous le règne de Opuhara petit neveu du roi Amo
Tevahitua i Patea. Mais Pomare II revint en force à Tahiti en 1815 et en
sous
représentant de la nouvelle religion et de la nouvelle société il
triompha, grâce aux armes anglaises, des défenseurs de l'ancienne
tradition, à la célèbre bataille de Fei pi à Atahuru.
tant que
Opuhara, dernier héros d'une lignée ininterrompue de Arii nui et
à sa foi et à ses ancêtres, est tué à ce combat.
d'illustres guerriers, fidèle
C'est la fin du règne de la
dynastie des Teva. Leur prestige n'en demeura
moins très grand, à tel point que les Pomare eurent le souci constant
de se les concilier notamment par des alliances matrimoniales. Pomare II
alla même jusqu'à proposer à Tati l'ancien, frère de Opuhara, de lui
remettre la royauté de Tahiti ; mais Tati déclina cette offre car il savait
pas
Société des Études Océaniennes
732
qu'il n'était plus possible de gouverner selon l'ordre traditionnel, la
mentalité des tahitiens étant complètement bouleversée
depuis l'arrivée
des européens et du christianisme.
Suivant la politique constante
Pomare IV maria tous ses enfants
de la nouvelle dynastie, la reine
sauf un
à un prince et à des
princesses Teva. La dernière reine de Tahiti, Marau Tati-Salmon, et la
reine de Raiatea, Moe Tati-Mai, étaient nées
princesse Teva. Ainsi l'on
peut prétendre que l'ancienne dynastie à continuer de régner par les
femmes jusqu'à la fin de la royauté tahitienne en 1880.
-
-
Depuis cette époque, la lignée des Teva est représentée par les
familles Tati, Salmon, Mai, Lagarde, Fenuaiti,
Le-Gayic, Brémond,
...
G. Cadousteau
de l'Académie Tahitienne
Société des
Études
Océaniennes
733
Comptes rendus d'ouvrages
Tahiti Nui,
Change and Survival in French Polynesia, 1767-1945. Honolulu,
University Press of Hawaii, 1980, 380 p., cartes, illustr., bibliogr., index.
La maison d'édition University Press-Honolulu annonce la parution de cette
Histoire de Tahiti, par le Professeur Colin Newbury, de l'Université d'Oxford et
membre
correspondant de notre Société.
documentation abondante et utilisant pour la première fois
originelles en tahitien, ce livre présente une étude approfondie de
l'évolution économique, sociale et politique de la Polynésie Française.
Fondé
sur une
des archives
Tous les
Océanistes, ou simples amateurs de l'histoire du Pacifique y
nouvelle interprétation de la société à travers son passé, et un
portrait exact des personnages qui ont construit ce territoire.
trouveront
une
Robin, Pétron et Rives, Les Coraux. Les Éditions du Pacifique Papeete. 1980.
19 X 13,5 cm., 144 p., index., très nombreuses illustrations.
On cherche vainement les défauts de ce
qu'il
présente à nos
ne
yeux, que
petit
des qualités.
ouvrage, ce
qui revient à dire
sur la naissance et le développement du corail, l'histoire
le corail, la place des coraux dans la vie de l'homme, les
différentes espèces (150 variétés sont reproduites, mais il en existe 2500),
constituent des chapitres présentés simplement, avec un vocabulaire scientifique
réduit au minimum, agrémentés de schémas didactiques.
Des données claires
du monde racontée par
pratiques sont donnés aussi bien pour les blessures faites aux
collecte, le traitement et le transport des coraux (les formes
seront noyées parmi la sciure ou le riz, mais il faut une boîte
Les conseils
hommes, que pour la
arborescentes
rigide...).
La
région la plus exubérante est constituée par l'Indo-Pacifique : Philippines,
Grande Barrière australienne 80 genres et 500 espèces, la Calédonie
300 espèces, et la Polynésie Française 35 genres et .120 espèces.
64 genres, la
60 genres et
ce sont les plus connues et les plus courantes qui nous
proposées, celles que tout promeneur sous-marin pourra identifier, donnant
un intérêt supplémentaire à sa découverte du jardin des mers.
Fort heureusement
sont
ainsi
pourrait qualifier les nombreuses
enthousiasmant.
Un seul mot
photographie
:
pages
P.
S.ociété des Études Océaniennes
réservées à la
Moortgat
734
ivIénard
Philippe, Les problèmes du développement à l'échelle d'une société
polynésienne. Le cas des îles Wallis. Paris, I.E.D.E.S., 1978. 98 + 8 f., cartes,
tableaux, bibliogr., 30 cm. (Thèse pour le doctorat III cycle, PanthéonSorbonne).
L'auteur, ingénieur I.S.T.O.M. passa une année à Wallis comme volontaire
technique. Utilisant comme données de base les rapports des ingénieurs
Gaudillot (1959), Poissenot (1962) et Pasquelin (1968-69), il tente de cerner les
perspectives dans lesquelles se poursuit l'action de mise en valeur de ce modeste
territoire français du bout du monde.
de l'Aide
au
Wallis compte 6 019 habitants et Futuna 3 173. "Une
farniente qu'à l'action". Le climat de
population plus disposée
type équatorial connait de fortes pluies
d'octobre à mars, avec 3 ou 4 mètres de
précipitations annuelles. La température
varie entre 20° et 34° 5. Ce climat, humide et chaud, ëst heureusement
tempéré par
les alizés. La superficie de l'île est de 75 km2. 45
% des sols sont incultivables ou
sans mise en valeur
possible ; 30 % fournit une réserve forestière ; 25 % sont
occupés par des villages ou des cultures vivrières plus ou moins intensives,
associées ou non au cocotier. L'île comporte 10.000 têtes de volaille
; 8.000 porcs,
élevés à la bonne ; et quelques centaines de chevaux
qui se voient peu à peu
remplacés par des véhicules automobiles. L'électrification de l'île se poursuit. Un
hôpital a été mis en service. Un artisanat local se manifeste par la fabrication de
nattes, éventails et autres objets de vannerie. L'art du tapa
est stimulé par les
écoles ménagères des religieuses et devrait trouver un débouché sur
le marché
touristique calédonien.
L'habitat traditionnel est en pleine évolution :
adoption du plan rectangulaire
européen à la place de l'ovale polynésien, remplacement du bois par le parpaing et
le ciment, substitution de tôles aux feuilles de
pandanus pour le toit.
L'île, convertie au catholicisme par Mgr Bataillon en 1840, a conservé la foi.
grandes fêtes annuelles de Wallis sont des fêtes paroissiales des trois
districts. L'encadrement religieux est essentiellement
polynésien. On compte 9
prêtres, 3 frères et 32 religieuses originaires de l'île. Et c'est un évêque wallisien qui
en assure la direction
depuis 1974.
Les trois
Il faut noter la présence d'une importance
colonie de Wallisiens en NouvelleCalédonie. Ils sont venus là attirés par le besoin de main-d'œuvre du "Nickel". Ces
wallisiens de l'extérieur sont du reste plus nombreux - environ 15 000
-
de l'île. Ils forment
que ceux
homogène qui a conservé ses façons de vivre il
envoie chaque année des sommes importantes aux
parents demeurés sur l'île
natale : 30 millions CFP en 1973 par la
poste, sans compter l'argent rapporté par
les migrants revenant dans l'île en vacances
; il participe aux mêmes offices
religieux, fait venir par voie maritime et aérienne des produits vivriers - taros,
ignames, arbre à pain, ananas - qui ne poussent pas en Calédonie.
L'ouvrage
un
groupe
termine par une "liste des importations" pour 1976, p. 99 et 100,
céréales, boissons, matériaux de construction, combustibles,
appareils mécaniques, voitures automobiles, etc..., et une "bibliographie" de 28
références. Puis-je faire remarquer à l'auteur que j'avais, en son
temps, compilé
une
bibliographie de Wallis et Futuna qui lui aurait évité bien des recherches et
l'aurait mis en présence de documents et de sources
qu'il semble ignorer ?
surtout
farine
se
et
P. O'Reilly
Société des
Études
Océaniennes
735
Blixen Olaf, "Figuras de hilo tradicionales de la Isla de
salmodias" MOANA - Estudios de Antropologia
Vol. 11 n" 1,
Pascua correspondantes
Oceania - Montevideo -
1979, 106 p., bibliogr., illustr.
Le Directeur de cette publication d'Études d'Anthropologie
résidant à Montevideo - Uruguay, publie dans ce numéro quelques
recherches faites par lui-même à l'île de Pâques dans les années 1971,
Océanienne,
résultats des
1973 et 1978.
Olaf BLIXEN a recueilli, avec l'aide des plus vieux informateurs locaux, les
figures de ficelle (dénommées KaiKai à l'île de Pâques), leurs méthodes
d'exécution ainsi que les psalmodies et récits traditionnels associés à leur
exécution.
Ce travail épuré est très significatif, spécialement par l'analyse comparative et
critique qu'il fait de ses propres recherches ainsi que celles des autres spécialistes.
L'auteur estime que
l'île de Pâques a conservé près de 30 figures à caractère
pré-européen. Le nombre de figures plus important, trouvé par
d'autres chercheurs, est le résultat de contacts postérieurs avec les îles de la Société
et le produit de quelques créations contemporaines. Elles témoignent de' la
conservation d'une certaine capacité créative des insulaires malgré une très forte
acculturation, dont les causes ne font pas l'objet de cette étude.
traditionnel
Mr BLIXEN fait l'examen et
l'interprétation des textes des psalmodies qui
jeux de ficelle. Il souligne que ces jeux, dont on ne comprend
plus une partie des textes en raison de leur archaïsme (et/ou déformations) sont
actuellement réduits à un simple passe-temps. Pourtant, à l'époque pré¬
européenne, elles furent des activités extra-ludiques avec un caractère magique si
grand, qu'on leur attribuait un facteur de "puissance" ou "mana" capable
accompagnent ces
d'influencer la nature.
Certains de
ces
récits sont
dépositaires de la mythologie locale et de quelques
événements de l'histoire des luttes tribales de l'île de
Cette intéressante étude, est
Pâques.
accompagnée d'une importante bibliographie.
Maeva Navarro
Département de Français de l'Université du Pacifique sud.
Ce département créé depuis trois ans constitue le seul organisme public
d'enseignement du français à Fidji. A côté des cours destinés aux étudiants
résidant sur le campus de Suva (215 inscrits), il exerce les tâches normalement
dévolues à une Alliance Française ou à un Centre Culturel.
rappeler que l'Université du Pacifique sud n'est pas un
fidjien, mais une institution régionale desservant onze États et
physiquement implantée dans sept pays du Pacifique sud anglophone, sous forme
d'annexes ou de campus. Chaque annexe est reliée par satellite au Centre d'Études
Il est bon de
établissement
Société des
Études Océaniennes
736
correspondance (Extension Services) dont dépend également le département
français. Pour toucher son public, le Centre d'enseignement par corres¬
pondance dispose de moyens technologiques considérables (centres émetteursrécepteurs radio et vidéo, ordinateurs, téléscripteurs, reproduction à distance de
documents illustrés, studios d'enregistrement de programmes,
etc...) mis en place
par les États-Unis, qui ont gracieusement donné à l'Université par l'entremise de
la Nasa, l'usage du satellite géo-stationnaire ATS-1
(programme Peace). Le
département de français a recours à tous ces moyens modernes pour toucher un
public clairsemé dans les autres pays anglophones de la région.
En ce qui concerne l'enseignement du français
par correspondance, le
développement d'un matériel spécifique (leçons enregistrées sur cassettes et vidéo¬
cassettes) a commencé avec la production d'une méthode adaptée au contexte
local, French Language for the Pacific, et se poursuivra en 1981, avec la
nomination d'un troisième professeur détaché sur le
campus. Cet enseignement
par correspondance est complété par des stages linguistiques de courte durée,
organisés dans les différentes îles.
par
de
aux
Dans une deuxième étape, le département de
français s'efforcera de répondre
besoins des pays anglophones du Pacifique sud, dans les domaines suivants :
formations de professeurs locaux - formations de
secrétaires-interprètes bilingues,
et stages intensifs pour fonctionnaires. Un Institut de
Langues est prévu à l'annexe
universitaire de l'USP de Port-Vila (Vanuatu).
Thar She Went
: an interim index to the Pacific Ports and islands
visited by
American whalers and traders in the 19th
century, being a supplement to
"American Whalers and Traders in the Pacific : A Guide to Records
on
Microfilm". Edited by Robert Langdon - Pacific
Manuscripts Bureau.
Research School of Pacific Studies. Australian National
University.
Canberra 1979.
Société des
Études
Océaniennes
.
Çociété des
Études Océaniennes
Le Bulletin
Le Bureau de la Société accepte l'impression de tous les articles
qui paraissent dans le Bulletin mais cela n'implique pas qu'il
épouse les théories qui y sont exposées, ou qu'il, fait sien les
commentaires et assertions des divers auteurs qui, seuls, en
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Aux lecteurs de former leur
Le Bulletin
ne
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réservé ses droits, peuvent être traduits et reproduits, à la
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a
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-
pays
étranger
-
15 dollars US
Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 212