B98735210103_193.pdf
- Texte
-
BULLETIN
de la Société
des Etudes Océaniennes
TOME XVI N° 6/NUMERO 193/DECEMBRE 1975
MOHOTAN I
direction
des vents
dominants
Orttom
1975
D'ADMINISTRATION
CONSEIL
Président
M. Henri JACQUIER
M. Yves MALARDE
Vice-Président
Mlle Janine LAGUESSE
M. Paul MOORGAT
Secrétaire
Trésorier
ASSESSEURS
AGNIERAY
BAMBRIDGE
LEQUERRE
M. Adolphe
M. Rudolph
M. Eric
Me Jean SOLARI
M. Raoul TESSIER
M. Temarii TEAI
M. Maco TEVANE
MEMBRES
D'HONNEUR
M. BERTRAND JAUNEZ
R. P. PATRICK O'REILLY
M. GEORGES BAILLY
Pour être Membre de la Société se faire
présenter
par un
membre titulaire.
Bibliothèque
Le Conseil
peuvent emporter
en
d'Administration informe
ses
membres qu'ils
à domicile certains livres de la Bibliothèque
où ils ne ren¬
le livre emprunté à la date fixée. Les autres peu¬
être consultés dans la Salle de lecture du Musée.
signant une reconnaissance de dette au cas
draient pas
vent
La
Bibliothèque et la salle de lecture sont ouvertes aux
jours, de 14 à 17 heures, sauf
membres de la Société tous les
le Dimanche.
Mu sée
Le Musée est ouvert tous
14 à 17 heures.
les jours, sauf le dimanche de
BULLETIN
DE LA
SOCIETE DES ETUDES OCEANIENNES
(POLYNESIE ORIENTALE)
No. 193
-
DECEMBRE 1975
SOMMAIRE
Décès de
notre
Président M. Henri Jacquier.
Botanique
Une île protégée aux Marquises par
J. C. Thibault
Dons
et
M. H. Sachet, P* A. Schafer et
Acquisitions
Musée de
Papeete de 1966 à 1971
par
Anne Lavondès.
Hi stoire locale
Quelques commentaires à propos des "Souvenirs d'un Gouverneur"
dans le Bulletin de la Société des Etudes Océaniennes (Tome
XVI
no. 2
no. 187 - no. 1808 - Juin - Décembre 1974) par le Dr E.
parus
-
-
de Curton.
COMPTE
Jean
-
RENDU
Fagès
Punaauia - Contact ville campagne et croissance
Ouest de Tahiti.
urbaine de la côte
Recti fi catif
De M. G.
Pigier.
553
Société des Etudes Océaniennes
DECES DE M. HENRI JACQUIER
C'est
avec
une
grande tristesse qui
sera
ressentie
par
membres de notre Société que le Conseil d'Administration
part du décès
survenu
tous les
vous
fait
le 9 Novembre 1975 à Papeete, de son président
M. Henri Jacquier.
En hommage
à
sa
mémoire notre prochain bulletin lui
sacré.
555
Société des
Études
Océaniennes
sera con¬
"
„
'
1
!"
■
'
556
Société des
Études
Océaniennes
MOHOTANI
: UNE ILE
PROTEGEE AUX MARQUISES
PAR M. H. SACHET*,
P. A. SCHAFER** ET J. C. THIBAULT***
Mohotani (Motane) et trois autres îles de l'archipel des Marquises
(Ei'ao, Hatutu et Motu One) ont fait l'objet d'une mesure de classe¬
ment sur proposition de la Commission des sites de la Polynésie
française (arrêté no. 2559 du 28 juillet 1971). La valeur scientifique
inestimable de
son avifaune et de sa végétation justifie pleinement
action, néanmoins, la mesure de classement est contrecarrée
la présence de moutons qui détruisent le couvert végétal et me¬
cette
par
nacent ainsi l'avenir de toute la biocénose.
L'île,
dont le contour est grossièrement celui d'une banane
sur 2 km 600, est située par 9° 57' S et 138° 48' W.
Elle appartient au groupe sud de l'archipel des Marquises et se trouve
au sud de Hiva Oa (à 26 km du port d'Atunoa). Une coupe à travers
l'île donne successivement du NW au SE (1) la morphologie suivante :
une falaise côtière de 30 à plus de 100 mètres d'altitude, puis une
pente douce sur trois quarts de l'île et enfin, de la crête, dont le
point culminant est à 520 m, jusqu'à la mer, une pente rocheuse très
raide. Mentionnons aussi que la partie septentrionale est plus basse
que les parties centrale et méridionale (altitude supérieure à 300 m).
Enfin, l'accès de l'île est rendu difficile par l'absence de plage et
la présence soit de côtes rocheuses soit de falaises autour de l'île.
(cf. carte) de 8 km
Mohotani et trois autres îles de l'archipel (Fatu Huku, Eiao et
Hatutu) ont la réputation d'être des "îles sèches" (DECKER 1971 et
1973) ; certes, Mohotani a une altitude insuffisante pour posséder une
forêt humide (cloud-forest) mais
aussi importante que
sa
pluviosité est très probablement
celle des basses pentes des autres îles marqui-
siennes.
Mohotani
a
reçu
la visite de plusieurs naturalistes
:
Expédition
P. H. Whitney (nov. 1922), Pacific Entomological Survey (1929), Mis¬
sions Museum-Dircen (fév. 1972 et mars 1973). Enfin, on ne peut
omettre de mentionner qu'un Français, Guillaume LE BRONNEC,
naturaliste averti résident autrefois à Atuona, y avait fait plusieurs
Washington DC 20560, USA.
*
Smithsonian Institution,
**
Institut de
***
ORSTOM, Centre de Papeete B. P. 529, Tahiti et M.N.H.N. Hautes
Antenne de Tahiti, B. P. 562 - Papeete.
Botanique, 5 rue Auguste Brossannet, 34000 Montpellier
M.N.H.N. Hautes Etudes, Antenne de Tahiti, B. P. 562 - Papeete.
(1) Voir T
sur
la
carte.
557
et
Etudes,
visites dans la première moitié du
siècle, collectant du matériel entomologique et botanique à la suite de sa collaboration avec le Pacific
Entomological Survey.
Mohotani n'a pas fait
l'objet de publication spéciale, seules des
collectes et des observations sont mentionnées dans quelques travaux
importants : MURPHY & MATHEWS (1928), BROWN & BROWN (193135), ADAMSON (1936 et 1939), AMADON (1942), RIPLEY & BIRCKHEAD (1942), HALLE (à paraître) et SACHET (à paraître). La présen¬
te note est un premier aperçu de nos observations effectuées lors de
quatre séjours en février, mars, avril et août 1975.
PRESENTATION DE LA VEGETATION
A
l'exception de l'extrémité nord de l'île (a) (2) qui est basse et
probablement moins arrosée, et des hauts plateaux de la partie méri¬
dionale (c) qui sont soumis à une érosion récente très intense, l'île
supporte une végétation arbustive et arborée. Cette végétation témoi¬
gne du peuplement végétal primitif des basses et moyennes pentes des
îles Marquises.
La végétation, formée d'arbustes bas et épars et de quelques
sur le versant oriental (b), très raide et exposé au vent, est
arborée sur la majeure partie de l'île. Le long d'une ligne partant du
herbacées
point de débarquement dans la baie de Mata'ai et qui se dirige vers le
sud-est pour atteindre la crête dans la partie centrale de l'île, on
observe l'étagement suivant : d'abord une petite falaise côtière d'une
cinquantaine de mètres qui supporte des touffes d'Eragrostis sc/erophila et de Cyperus javanicus. Ensuite, on arrive sur le versant occi¬
dental qui présente une pente douce. Dans sa partie inférieure, il
montre une "brousse" ressemblant à la garrigue méditerranéenne.
Dans une première zone (d), elle est très ouverte et composée de
bosquets bas et épars de Pisonia grandis, de buissons d'Eugenia
rariflora et de Cordia lutea. On trouve également une population d'un
petit arbre (souvent inférieur à deux mètres) : Lebronnecia kokioides.
Comme herbacées, on remarque Asclepias curassavica et Cassia occi¬
dentals, cette dernière espèce est d'ailleurs la seule herbacée ren¬
contrée dans les étages supérieurs.
En montant, la végétation devient plus dense (e), les arbres sont
plus élevés et la flore plus riche (Ixora marquesensis, Thespesia
populnea, Cordia subcordata). Lebronnecia kokioides se cantonne le
long des ravins d'érosion pour disparaître vers 200 m.
(2) Les lettres incluses dans le texte correspondent
ques indiquées sur la légende de la carte.
aux
unités biogéographi¬
558
Société des
Études
Océaniennes
Lebronnecia kokioides(Fosb.)
Genre monospécifique endémique
des Marquises
559
Société des
Études
Océaniennes
LEGENDE
a
-
Partie basse du versant occidental, végétation herbacée réduite.
b
-
Versant oriental,
c
-
Région des plateaux érodés, cocoteraies
végétation basse
f
-
Haute forêt dominée par Pisonia grandis.
g
-
Partie dégradée de la forêt à Pisonia grandis (couvert inférieur à
h
-
i
-
30 %).
et ouverte.
vers
leur limite septen¬
trionale.
-
"Brousse"
élevée.
dominée par Eugenia rariflora, partie dense et plus
Terihi
:
îlot rocheux couvert partiellement d'une végétation herba¬
cée dense.
d- "Brousse" dominée par Eugenia rariflora, partie.ouverte et basse.
e
Végétation arbustive très ouverte.
S
-
Source d'eau douce.
T- Direction
Société des
Études
approximative du transect botanique.
Océaniennes
A
couvert
forme 50 % du
de 20 a 25 mè¬
grand arbre Cordia subcordata (moins
partir de cette altitude (f), Pisonia grandis
végétal et les arbres atteignent des hauteurs
tres. On rencontre
comme autre
de 10 % de recouvrement). Une strate inférieure (4 à 6 m) est compo¬
sée à'Ixora marquesensis et d'Eugenia rariflora. On trouve çà et là
des groupes
de Pandanus tectorius atteignant 8 à 10 mètres.
C'est seulement
vers 250 mètres que la forêt de Pisonia grandis
les arbres atteignent 35 à 40 mètres, et formait un
couvert végétal supérieur à 75 % avec cependant d'importantes clai¬
rières par endroit. A l'approche de la crête, les arbres, taillés
parle
vent, deviennent plus bas et dépassent à peine 2 mètres. La lisière
est surtout formée de Cordia subcordata et d'E
ugenia rariflora. Sur le
versant oriental, on remarque les fleurs blanches du Nicotiana
fatuhi-vensis, espèce crassicaule bien adaptée à l'effet désséchant du vent
et qui forme des buissons rabougris.
devient pure ;
L'intérêt particulier de la végétation de Mohotani provient en
premier lieu de la très belle forêt de Pisonia grandis dont les
sujets
ont des troncs recti! ignés
qui dépassent souvent 20 mètres de hauteur
1,5 m de diamètre. Cette forêt est unique car on ne trouve nulle
part ailleurs en Polynésie un peuplement aussi important, tant sur les
atolls que sur les îles volcaniques.
et
La "brousse" de la partie inférieure du versant
occidental est
également remarquable car bien que l'espèce dominante, Eugenia
rariflora, soit bien répandue, il s'agit d'un groupement végétal éliminé
des Des habitées par l'action directe de l'homme
ou par la concurrence
exemple.
On peut aussi attirer l'attention sur des
plantes rares comme le
"Tabac des Marquises" Nicotiana fatuhivensis ou Ixora
marquesensis,
petit arbre endémique à Mohotani. Une autre plante, Lebronnecia
kokioides (fig. 1) est particulièrement intéressante ;
quelques indivi¬
dus seulement ont été trouvés dans l'île voisine de Tahu'ata
par G.
LEBRONNEC et l'espèce n'a été décrite que récemment (FOSBERG &
SACHET 1966). Ce petit arbre de 6 mètres de hauteur au maximum
d'espèces introduites
co'mme
Eugenia cumini
par
existe donc aussi à Mohotani où il forme des
peuplements bien déve¬
loppés. Il possède des fleurs de couleur blanc-ivoire qui deviennent
plus tard jaunâtres. Les capsules mûres s'ouvrent pour libérer des
graines (1 à 3, rarement 4) couvertes d'une véritable fourrure de
longs
poils bruns. Enfin, l'île possède des peuplements importants de Thespesia populnea et de très beaux spécimens de Cordia subcordata. Leur
protection est d'autant plus souhaitable
ploités sur les autres îles.
561
o
que ces
arbres sont très
ex¬
PRESENTATION
DE L'AVIFAUNE
L'avifaune de Mohotani est, à l'échelle polynésienne, relativement
: 10 espèces d'oiseaux
riche et variée. Actuellement ont été recensées
de
nicheurs, 5 espèces terrestres nicheuses, dont 3 migratrices et
mer comptent peu d'éléments intéres¬
sants, la plupart étant pan-pacifiques ou circum-tropicaux, l'avifaune
terrestre nicheuse est assez remarquable ; à part l'Aigrette sacrée
Egretta sacra dont la distribution est fort étendue en Polynésie, les
quatre autres sont bien représentatives de l'avifaune marquisienne.
Deux formes (Acrocephalus caffer consobrinus et Pomarea mendozae
mer
2 introduites. Si les oiseaux de
motanensis) sont d'ailleurs
Parmi
endémiques à l'île.
les oiseaux de mer,
la Sterne blanche Gygis alba est
l'espèce la plus abondante. Elle niche par milliers de couples dans
la forêt de Pisonia grandis. Les noddis (Anous stolidus et Anous
tenuirostris) sont moins nombreux que l'espèce précédente ; A. stoli¬
dus niche dans les Pandanus et A. tenuirostris dans les Pisonia. Une
importante colonie de frégates (Fregata ariel et F. minor) se trouve
dans la partie sud-ouest de l'île. Les oiseaux établissent leurs nids
dans les Pisonia, comme les Fous à pieds rouges Sula sula, mais ces
derniers restent peu nombreux. Deux espèces, la Sterne fuligineuse
Sterna fucata et le Fou brun Sula leucogaster, nichent sur le sol dans
la
partie sud-ouest de Mohotani et sur l'îlot Terihi mais la superficie
occupée est très restreinte.
Chez les oiseaux terrestres, le plus abondant mais aussi le plus
est sans conteste le Monarque pie Pomarea mendozae,
intéressant
espèce voisine du Monarque de Tahiti P. nigra. Si la forme nominale
aujourd'hui très rare à Hiva Oa, la sous-espèce motanensis est
trouvée dans toutes les parties encore boisées de Mohotani. C'est un
petit passereau insectivore sans cesse à la recherche de proies qu'il
capture aussi bien à terre que dans la frondaison des Pisonia à 20 ou
30 mètres du sol. Dans les zones où la végétation est basse (crêtes
et régions inférieures), on trouve la Fauvette à long bec Acrocephalus
caffer consobrinus. Le Ptilope de Dupetit-Thouars Ptilinopus dupetithouarsii, très chassé autrefois, n'est plus très abondant, mais présent
dans toutes les régions boisées. Si la Salangane de Polynésie Collocalia leucophaea ocista est très rare à Hiva Oa, elle reste assez
est
abondante
sur
Mohotani. Elle chasse les insectes au-dessus du couvert
végéta], souvent dans les clairières de la forêt à Pisonia grandis.
On
connaît qu'une seule espèce disparue des îles Marquises
(Ptilinopus mercierii) mais plusieurs formes ont accusé depuis un
siècle et demi, une régression de leur aire de répartition dans l'archine
562
pel. Parmi celles-ci, la Tourterelle terrestre des
Marquises Gallicolumba rubescens dont la distribution actuelle se limite à
deux petites
îles, Fatu Huku et Hatutu, habitait peut-être autrefois toutes les îles
de l'archipel. Il est possible
qu'elle ait disparu de Mohotani peu après
la suppression du tapis herbacé
par les moutons et l'introduction d'a¬
nimaux, tel le chat, pour qui ces oiseaux peu farouches constituent
des proies faciles à capturer. Une autre
espèce, la Marouette fuligi¬
neuse Porzana tabuensis,
présente dans la majorité des fies Marquises
dont Hatutu a pu habiter l'île et
disparaître pour les mêmes raisons
que l'espèce précédente.
ACTION
DE L'HOMME
A notre connaissance, il n'existe
pas de relevé
archéologique de
Mohotani. Linton(1925) indique que l'île était habitée
par une "tribu".
Il précise aussi qu'il n'y aurait eu
qu'un seul village dont les pae pae
sont semblables à ceux de Hiva Oa. Lors de nos
séjours, nous avons
observé des structures archéologiques à la
crête, près du point culmi¬
nant.
Il
semble
aussi
que
l'on trouve fréquemment
(herminette, pilon). Il est
ait résidé
sur
de l'outillage
donc certain qu'une population permanente
l'île dans les temps anciens, les problèmes d'eau ne se
posant pas puisque les sources d'eau douce (S) ne se tarissent pas,
même après de longues périodes de sécheresse. Il y a
quelques di¬
zaines d'années, le coprah était exploité mais la très faible
superficie
de la cocoteraie ne permettait pas une récolte
importante et Mohotani
n'était habitée que d'une façon temporaire. L'introduction du mouton
a donné lieu aussi à des visites
plus ou moins régulières au cours
desquelles les animaux étaient chassés mais depuis quelques années,
elles semblent plus rares.
Si Mohotani n'a jamais été une localité très
peuplée, les Marquisiens et les occidentaux résidant aux Marquises ont tout de même
modifié cette île par un certain nombre d'introductions.
Introduction de
végétaux
On rencontre
sur l'île plusieurs plantes introduites
par l'homme,
nucifera, Pandanus tectorius, Inocarpus edulis, Aleurites
moluccana, Terminalia catapa dont les graines lourdes n'ont pu être
apportées que par les anciens Marquisiens (3). Mis à part le Pandanus
comme cocos
(3) S'il est vrai que la plupart de ces espèces ont des graines ou des fruits
qui peuvent fort bien flotter, elles n'ont pas pu s'implanter naturellement
sur cette fie, aux côtes rocheuses et abruptes.
563
VAleurites qui se retrouvent dispersés dans toute la partie centrale
l'île, les trois autres espèces sont cantonnées à la limite de la
forêt, vers le plateau où se trouve la cocoteraie. On doit noter aussi
Cassia occidentalis et A s cl épias curassavica qui sont de "mauvaises
et
de
herbes" d'introduction ancienne
en Polynésie. Cependant, dans l'en¬
semble, la végétation de Mohotani reste dominée par une végétation
naturelle.
Introduction de mammifères
Trois espèces de mammifères ont été introduites
sur
l'île
:
a été lâché dans la seconde moitié du 19ème siècle
les résidents français. Son introduction est fâcheuse dans un
milieu si peu adapté aux herbivores où les prédateurs sont absents.
Déjà, les expéditions scientifiques des années 1920-1930 mentionnent
son influence sur la végétation. Si ADAMSON (1936)
remarque que les
moutons ont commencé à détruire le sous-bois dans certaines parties
Le mouton
par
de la
fijrêt, nous sommes actuellement devant le fait accompli : ni la
forêt de Pisonia grandis, ni la brousse basse ne possèdent de sousbois ou de tapis herbacé et, de plus, l'érosion est très active sur toute
l'étendue de l'île. Même si la voûte forestière paraît encore considé¬
rable vu du large, les "trous" sont déjà nombreux. Parmi les arbres,
Cordia subcordata est le plus vulnérable mais les Pisonia grandis et
les petits arbres de la zone inférieure sont également attaqués. En
fait, le mouton
a une
double action
:
d'une part, il mange tout ce qui lui est comestible sur le sol et
les arbres jusqu'à une hauteur de 1 à 1,50 mètre (feuilles, jeunes
-
sur
pi an tu] es, fruits, graines, racines aériennes descendant des
Pandanus tectorius et des Ficus marquesensis) et même les écorces
en cas de sécheresse
prolongée, gênant donc la croissance et empê¬
chant le renouvellement de la forêt. Seul, Thespesia populnea, Lerameaux,
bronnecia kokioides et quelques herbes toxiques, sont délaissées par
les moutons.
d'autre part, en détruisant la végétation basse, le mouton provo¬
érosion intense qui déchausse même les grands arbres ; cette
érosion visible sur toute la surface de l'île est très accentuée dans
la région des plateaux.
-
que une
Si l'action du mouton continue
avec
la même intensité, on doit
prévoir la disparition de la végétation naturelle
plantes toxiques.
au
profit de quelques
Une population de chats, retournés à l'état sauvage, exercent une
importante prédation sur l'avifaune, en particulier sur Gygis alba et
Anous tenuirostris.
564
Société des
Études
Océaniennes
Le Rat polynésien Rattus exulans, probablement d'introduction
pré-européenne, est semble-t-il la seule espèce de rongeurs sur l'île.
Ses dégâts sur l'avifaune sont nuls et ceux sur la flore indigène né¬
gligeables.
Introduction d'oiseaux
De nombreuses espèces d'oiseaux ont été introduites
sie et les îles
Marquises n'ont
pas
en
échappé à cette idée fixe
Polyné¬
apporter
de nouveaux éléments dans une avifaune
jugée trop pauvre. Le coq
Gallus gallus et Lonchura castaneothorax sont les seules
espèces
d'oiseaux introduites, alors qu'une île proche, Hiva Oa, ne
compte pas
moins de six espèces. Il faut donc remarquer
que Mohotani conserve
une certaine originalité
faunistique à côté des autres îles du groupe
:
sud.
RESUME
Mohotani est une des rares îles protégées de Polynésie
française.
Une brève description des principaux éléments de la flore et de
l'avi¬
faune souligne l'intérêt de l'île. Cependant, elle n'a
pas
l'influence humaine
:
échappé à
le mouton introduit à la fin du siècle dernier
sensiblement dégradé le milieu.
565
a
REFERENCES
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Bishop Mus. 139 : 1-73.
Adamson, A.M. (1939)
-
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159 : 1-93.
and discussion of its origin. Ibid.
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Polynesia, Part. II, Pteridophytes. Bull. B.P. Bishop Mus. 89: 1-123
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Decker, B.G. (1971) - Plants, man and landscape in Marquesan val¬
leys, French Polynesia. Univ. of California, Berkeley, Ph. D. Eco¬
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Decker, B.G. (1973)
Unique Dry-island Biota under official protec¬
Marquesas islands. Biological conservation.
-
tion in Northwestern
5
:
66-67.
Fosberg, R.H. & Sachet, M.H. (1966) - Lebronnecia, gen. nov. (Mal¬
Adansonia, n. s. 6 ( 3) : 507-510.
vaceae) des îles Marquises.
Hallé, F. (à paraître)
-
Arbres
et
forêts des îles Marquises.
Linton, R. (1925) - Archeology of the Marquesas islands. B.P. Bi¬
shop Museum. 23 : 1-187.
Murphy, R.C. & Mathews, G.M. (1928) - Birds collected during the
Whitney South Sea Exp. Amer. Mus. Novit. 337 : 1-18.
Ripley, S.D. & Birckhead, H. (1942) - On the fruit-pigeons of the
Ptilinopus purpuratus group. Amer. Mus. Novit. 1192.
Sachet, M.H. (1975)
-
Flora of Marquesas islands.
I, Ericaceae-
convulaceae. Smithsonian contributions to Botany 23.
Institut
Géographique National (1971)
-
Couverture de photographies
aériennes.
Service Hydrographique de la Marine Nationale (1957) - Cartes mari¬
times, Iles Marquises, feuille îles Hiva Oa, Tahuata et Motane.
1/70.000 ed. 3.
566
Société des
Études
Océaniennes
INDEX DES NOMS DE PLANTES ET D'OISEAUX
cités dans le texte
NOM SCIENTIFIQUE
NOM MARQUIS! EN
FAMILLE
Acrocephalus caffer
(Sparrman)
KOMAKO
Sylviidae
Aleurites moluccana
(L.) Willd.
•AMA
Euphorbiaceae
Anous stolidus
NOIO
Laridae
NOIO
Laridae
(Scopoli)
Anous tenuirostris
(Temminck)
Asclepias curassavica URU URU NATE PUKEHUA As cl epiadaceae
L.
Cassia occidentalise.
PA'O'OTANI
Cocos nucifera L.
E'EHI
Palmae
Collocalia leucophaea
(Peale)
KOPE'A
Apodidae
Cordia lutea Lam.
MA'O MA'O
Boraginaceae
Leguminosae
99
Cordia subcordata Lam. TOU
Cyperus javanicus
Egretta sacral Gmel in)
Eragrostis xerophila
MOU'U
Cyperaceae
MATU'U
Ardeidae
muhe tai
Gramineae
PISITAI
Myrtaceae
F. Br.
Eugenia cumini (L.)
Dru ce (4)
Eugenia rariflora
99
IKE IKE
Benth.
Ficus
AOA
Moraceae
MOKOHE
Fregatidae
Fregata minor (Gmelin) MOKOHE
Fregatidae
Gallicolumba albes¬
cens (Vieillot) (4)
Columbidae
marquesensis
F. Br.
Fregata oriel (Gray)
Gallus gallus
L.
Gygis alba (Lesson)
Inocarpus fagiferus
MO'A
Phasianidae
KOTA'E
Laridae
IHI
Leguminosae
(Park.) Fosb.
567
Ixora marquesensis
F. Br.
Lebronnecia kokioides
Rubiaceae
FA'UTEA
Malvaceae
VINI
Ploceidae
Nicotiana fatuhivensis
F. Br.
PU'AMOMONA
Solanaceae
Pandanus tectorius
FA'A
Pandanaceae
Pisonia grandis R. Br.
PU'ATEA
Nyctaginaceae
Pomarea nigra
'OMAMA'O
Muscicapidae
Pomarea mendozae
(Hartlaub)
KOMAKO ATUA
Muscicapidae
Porzana tabuensis
(Gmelin) (4)
KOAO
Rallidae
Ptilinopus dupetit-
KUKU
Columbidae
KUKU PETI
Columbidae
Sterna fuscata L.
TARA
Laridae
Sula leucogaster
( Boddaert)
KENA
Sulidae
Sula sula (L.)
HAUHE'E
Sulidae
Terminalis catapa
L. forma ? (5)
KO'A'IT
Combretaceae
Thespesia populnea
MI'O
Malvaceae
Fosb.
Lonchura castaneothorax
(Gould)
Park. (s. 1.)
(Sparrman) (4)
houarsii (Neboux)
Ptilinopus mercierii
(Des Murs et Prévost)
(4)
(L.) Sol.
ex
Correa
(4) Espèce absente de Mohotani.
(5) Il s'agit de la,plante à petits fruits considérés
formellement nommée par F.
fruits plus grands est appelée : MA'I'I.
mais
non
forme indigène
la plante typique, à
comme une
Brown (1935)
;
568
Société des
Études
Océaniennes
"
-
Poteau
en
bois trouvé à Papara, Tahiti.
570
Société des
Études
Océaniennes
MUSEE DE PAPEETE
DONS ET ACQUISITIONS
DE 1966 à 1971
Depuis les objets marquisiens (plus de 150) donnés au Musée de
Papeete par les habitants des Marquises et par M. Henri Lavondès,
depuis l'achat de la collection Joseph Otcenasek, transmise par
M. Bengt Danielsson en octobre 1966 et dont la plus grande partie a
été décrite dans le Bulletin de la Société des Etudes Océaniennes
(voir Bull. No. 164, sept. 1968 et No. 165, déc. 1968), de nombreux
objets sont entrés
au
Musée
:
1) Un poteau en
bois provenant, comme la collection Otcenasek,
pièce, qui est probablement l'objet en
bois le plus ancien' possédé par le Musée de Papeete, a été trouvé en
profondeur dans la boue. D'autres poteaux ou fragments de poteaux se
trouvaient dans le même site, mais n'ont pu être sauvés, tant ils
étaient en mauvais état. Les objets en bois trouvés dans des zones
inondées et entièrement gorgés d'eau, doivent subir des traitements
spéciaux qui empêchent la contraction, les fentes et les déformations
au séchage. Comme ils sont très lourds, souvent leur propre poids
suffit à les casser quand on les sort de l'eau ou de la terre humide où
ils semblaient bien conservés. C'est pourquoi, en cas de découverte
d'objets de bois imbibés d'eau, il est nécessaire de prévenir les spé¬
cialistes au plus vite, soit l'O.R.S.T.O.M., soit la Société des Etudes
Océaniennes au Musée de Papeete. La meilleure méthode dans ce caslà est de placer une planche sous l'objet en bois pour lui donner un
point d'appui aussi grand que possible, de le sortir avec précaution,
puis, s'il n'est pas trop volumineux, de le mettre dans un récipient où,
couvert d'eau, il se conservera sans se détériorer davantage. Les
grands objets seront enveloppés de journaux et de chiffons que l'on
conservera humides. Mais il ne faut, en aucun cas, laisser l'objet se
sécher rapidement.
du district de Papara. Cette
revenir à
l'objet trouvé à Papara (No. 1802), il s'agit
servaient à supporter les plates-formes sur
lesquelles étaient disposées les offrandes dans l'enceinte du marae.
Joseph Banks décrit ces plates-formes sous le nom de ewhatlas ou
whatterow (fata rau) et donne les dimensions des poteaux. Ce type de
poteau; bien reconnaissable grâce à un élargissement caractéristique à
Pour
d'un
des
en
poteaux qui
571
rai-hauteur, est nettement visible sur la célèbre gravure de l'Atlas de
Cook, montrant un sacrifice humain (Cook, 3è voyage, peinture de
Webber) : il s'agit du poteau gauche de la plate-forme portant des porcs
sacrifiés. On en trouve également un dessin très parlant dans les
"Polynesian Researches" de William Ellis.
2) La collection de M. Teanuhe Apoo, de Punaauia (No. 1817 à
1873) achetée et transmise également par M. Bengt Danielsson en
1966, présente un intérêt particulier car elle se compose en grande
partie d'herminettes en très bon état dont certaines sont de types
archaïques. Ces herminettes offrent également une grande variété,
puisque les types propres à plusieurs îles ou archipels sont représen¬
tés : îles de la Société, Marquises, Australes ou Cook,
Tupu'ai, île de
Pâques.
Seule une enquête permettrait de préciser l'origine exacte de ces
objets, car il semble douteux qu'ils proviennent tous d'un même site,
à Punaauia, même si on considère qu'à certaines
époques Tahiti a pu
être un lieu de passage pour les Polynésiens de différents archipels.
3) Un don de Monsieur François Oilier, qui a offert au Musée en
1968, une collection d'herminettes et de poids de pêche (No. 1874 à
1903), dont la plupart proviennent des îles de la Société. Un des
mérites de cette collection est que, sauf quelques
exceptions, les
objets sont nettement localisés.
Signalons parmi les plus intéressants
-
:
herminette à tenon caractérisée par une lame et un tranchant très
étroits par rapport à la longueur de la pièce ; elle est en parfait
une
état
et
-
-
-
provient de Faaa à Tahiti (No. 1877).
herminette roulée trouvée dans la rivière de Tautira, probablement
d'un type ancien (No. 1878).
une
une petite herminette
simple à section transversale rectangulaire,
malheureusement détériorée, provenant de Maupiti (No. 1896).
un
ciseau
en
basalte, de la même
provenance,
lui aussi
cassé.
-
plusieurs herminettes
ou
en
partie
fragments d'herminettes trouvés à Maruapo,
avec les pièces
Punaauia, qu'il est intéressant de mettre en parallèle
de la collection de M. Teanuhe Apoo de
Punaauia,
car on y trouve
des formes présentant les mêmes caractères. Dans les deux
cas,
des herminettes très classiques, à section transversale
triangulaire
avec arête dorsale, sont caractérisées
par un tenon à coupe trans-
572
Société des
Études
Océaniennes
poteau
GdWRlr'aempvbaurqèues.
dAhCutmlink. peolaftra-fonsrdmes.
làsuaascrniiftee asuportn
Co k
-
2
gauche
3
-
Pilons et herminettes de la collection Teanuhe Apoo.
574
4
-
Herminettes de la collection Oilier.
575
Société des
Études
Océaniennes
5
-
Iles
Marquises
-
Uapou
:
tête de pilon.
576
Société des
Études
Océaniennes
versale
arrondie, dont les arêtes latérales et dorsales sont très
émoussées
-
-
une
ou
supprimées.
tête de pilon tahitien à barrettes (No. 1902).
herminette à tenon (No. 1901), avec
épaulement bien marqué et de
Elle est caractérisée par la
suppression de l'arête dorsale et par la coupe transversale arrondie
du tenon dont les arêtes ont également disparu. Le sommet est très
aminci et de surface convexe. Cette herminette est du type 3 F
(Tubuai) de Figueroa et Sanchez. Elle a été trouvée à Me'eti'a, mais
provient certainement de Tupu'ai ou des îles Cook.
une
section transversale sub-tri an gui aire.
-
quatre petites herminettes
blement aussi de Tupu'ai.
en
bon état, venant des Australes, proba¬
Il faut remercier chaleureusement Monsieur Oilier pour ce don
généreux et pour ces objets, qui, dans le cadre du nouveau Musée,
pourront tenir une place très honorable dans une exposition consacrée
à l'outillage dans la Polynésie ancienne.
toutes ces acquisitions est venue s'ajouter une nouvelle
d'objets rapportés des Marquises et donnés au Musée par Henri
Lavondès. Parmi ces pièces, citons les plus intéressants : un grand
poids de pêche à tête double, une très belle herminette roulée, une
tête de pilon marquisien bi-fronts avec ornements d'oreilles spiralés,
un pendentif en coquillage imitant la dent de cachalot, intéressant
parce qu'inachevé : le trou par où passait le collier soutenant le
pendentif, n'est pas entièrement percé. On voit très bien comment
étaient pratiquées ces perforations, puisque les deux creux opposés,
en forme d'entonnoir, sont d'égale profondeur mais ne se rencontrent
pas encore. Ces pièces proviennent de Uapou.
4) A
série
5) On
ne
peut poursuivre cette énumération sans rappeler qu'en
1967, M. Yosihiko H. Sinoto, du Bernice P. Bi¬
octobre et novembre
shop Museum de Honolulu, a fait parvenir au Musée de Papeete, une
partie importante et très représentative des objets qu'il a trouvés aux
îles Marquises pendant ses campagnes de fouilles de 1964 et 1965.
public a pu admirer, lors de l'exposition "le Polynésien et la
Mer", un grand nombre de ces objets, choisis parmi les plus intéres¬
sants : un fragment de poterie, des herminettes et des ornements
anciens, de très nombreux hameçons et des têtes de harpons en os et
en nacre. On trouvera des photographies de ces très beaux objets aux
pages 6, 10, 24 et 26 du catalogue "le Polynésien et la Mer". Sont
entrés en même temps au Musée : des poids de pêche, des ancres, des
plats en pierre, un tiki etc... tous prévenant des Marquises.
Le
577
Société des Etudes Océaniennes
6) Il faut signaler aussi les entrées
périodiques et régulières de
objets recueillis aux îles Sous-le-Vent et à Moorea par
M. Tihoti Russell. Ces pièces, parmi lesquelles on dénombre surtout
des hameçons ou fragments d'hameçons en nacre, des herminettes
entières ou incomplètes, des ébauches d'herminettes, des outils di¬
vers, des pilons, des poids de pêche etc..., sont très précieuses pour
les chercheurs qui veulent étudier la typologie des biens mobiliers :
en effet, les objets trouvés au cours des travaux
archéologiques sont
très rares aux îles de la Société. Jusqu'à présent, cet archipel a révélé
peu de sites propices aux fouilles stratigraphiques, à la différence des
îles Marquises. Les fouilles effectuées aux îles de la Société ont
surtout concerné les marae, et ceux-ci comme on le sait, ne contien¬
nent jamais d'hameçons ou d'outils en pierre. Par contre, les objets de
surface sont nombreux et souvent bien localisés, d'où leur importance
aussi bien pour le chercheur que pour le muséologue : beaucoup de ces
objets sont en très bon état et leur valeur esthétique pourrait être
utilisée avec bonheur au cours d'exposition sur divers thèmes. Plu¬
sieurs d'entre eux avaient d'ailleurs pris place dans l'exposition sur
"le Polynésien et la Mer" (voir Catalogue p. 27).
très nombreux
C'est également parmi le matériel recueilli aux îles Sous-le-Vent
par M. Tihoti Russell qu'a été découvert un objet en pierre très rare
aux îles de la Société et dont la forme est très proche de celle des
patu archaïques de
des Océanistes No.
la Nouvelle-Zélande, (voir Journal de la Société
30, mars 1971, p. 55-58). D'autres pièces rares ou
anciennes ont été ainsi
révélées
ces
dernières années
:
des grat¬
toirs (?) plats à tranchant concave ; des herminettes de types anciens
;
pierre en forme de poisson ; un ornement en nacre identique à ceux
qui ont été trouvés par M. Sinoto au cours de ses travaux archéologi¬
ques à Uahuka, aux Marquises ; une gouge en coquillage (Conus),
objet très rare en Polynésie orientale, mais que l'on trouve en plus ou
moins grande abondance entre les Samoa et la Nouvelle-Guinée.
une
Signalons
toutes les pièces recueillies ou transmises
cataloguées et conservées
Musée de Papeete (1).
M.
que
Tihoti Russell
sont actuellement
par
au
(1) Un inventaire de
ces pièces et un classement ont été publiés.
A. LAVONDES : "Les collections archéologiques de surface aux fies de
la Société : leur intérêt pour la recherche et pour l'exposition".
IXth International
Congress of Anthropological and Ethnological Sciences,
Chicago, U. S. A., 1973, No. 0320-1.
578
6
-
Iles de la Société
:
quelques objets de la collection Tihoti
Russell.
579
Société des
Études
Océaniennes
7
-
Iles Marquises - Uahuka Hane : quelques objets de la collec¬
tion Sinoto : ornements en dent de cachalot, os et nacre ;
peigne à tatouer.
580
Société des
Études
Océaniennes
7) Des dons isolés ont été faits
au
Musée
ces
dernières années
:
trois pilons de Raivava'e.
-
très belle herminette de Huahine, transmise par Y. H. Sinoto et
une
-
qui
a
été présentée
au
public durant l'exposition "le Polynésien et
la Mer".
outil curieux en coquillage (Mitra), trouvé dans le sol de l'îlot de
Tevairoa, à Bora Bora au cours de travaux de drainage et donné au
Musée de Papeete par M. Fi chaux du Service de l'Agriculture.
un
-
des poteaux
-
deux
-
modernes de Guam donnés par Mme Bopp Dupont.
pilons tahitiens, dont un pilon à barrettes médiane et latérale,
le Pasteur Henri Vernier en 1970.
donnés par M.
en bambou avec des liens de 'ie'ie (Freycinetia) ainsi
qu'un modèle réduit de pirogue, donnés par M. Tutaha Salmon.
-des viviers
grand filet de fabrication locale, usagé, avec flotteurs de purao,
Eliza (Pointe Vénus) pour l'exposition "le Polyné¬
un
-
donné par Mama
sien et la Mer".
une nasse
-
à chevrettes et
Parmi les achats faits
en
à langoustes (dons A. Lavondès).
1970-71, citons
:
en parfait état, des poids de pêche, des herminettes,
pilons complets et incomplets, un polissoir etc..., achetés à
petit ciseau
un
-
une nasse
des
M. Tautu Temarii et à Madame Tahuhuterani à Paea.
-
objets achetés à M. Jean-Jacques Laurent pour l'exposition "le
Polynésien et la Mer", et le Musée de Papeete, et comprenant :
des
-
-
-
-
une
deux boites à
une
-
hameçons des îles Tokelau
écope décorée de Samoa
des leurres à pieuvre de Samoa et Tonga
-un
pointe
pagaie sculptée de Raivavae
en
hameçon composé de Tonga en os de baleine et nacre, avec
écaille de tortue
des hameçons
simples et composés de Mélanésie, Micronésie,
Polynésie.
581
Société des
Études
Océaniennes
la liste précède ont donné lieu à la rédaction, en
de 227 fiches muséographiques descriptives, qui portent à
2006 le nombre d'objets ethnographiques et archéologiques actuelle¬
ment enregistrés au Musée de Papeete.
Les objets dont
1971,
Mais dans
ce
catalogue général,
les objets provenant
-
ne
sont pas compris :
des fouilles de M. Sinoto aux
îles Marquises.
M. Tihoti Russell. Ceux-ci, en effet, sont
communes au Musée de Papeete et au
Bishop Museum, et dont chacun reçoit un exemplaire. 642 pièces, pro¬
venant surtout des îles Sous-le-Vent, ont été cataloguées en 1971 sur
ce type de fiches.
-
les objets
inventoriés
recueillis
sur
par
des fiches
Anne LAVONDES
0. R. S. T. 0. M.
582
Société des
Études
Océaniennes
-
Octobre 1975.
8
-
Pagaie
"cérémonie!le" de Raivavae. Détail du manche.
583
Société des
Études
Océaniennes
584
Société des
Études Océaniennes
Quelques commentaires, a propos des "Souvenirs d'un Gouver¬
le Bulletin de la Société des Etudes Océaniennes
(Tome XVI, No. 2, No. 187 - 189, Juin-Décembre 1974).
neur" parus dans
première partie (1937-1940) de ces "souvenirs" du Gouverneur
agréable à lire. L'auteur y exprime avec
bonheur les sentiments que lui ont inspirés ce séjour océanien et
relate avec humour quelques unes de ses expériences en Polynésie.
La
J.
Chastenet de Géry est
partie, qui couvre la période de guerre et plus préci¬
qui ont suivi la capitulation et conduit au
ralliement de Tahiti à la France Libre, confirme dans ses grandes
lignes le récit plus détaillé que j'en ai fait (1) et le recoupe, du moins
quant à la matérialité des faits. Je,ferai toutefois à ce propos quelques
commentaires dont un au moins, le dernier, me paraît fondamental.
La deuxième
sément les événements
1
et
qui forent ses amis (pages 401 et 421)
(Quièvrecourt, Grange, etc.) concordent singulière¬
déplorables amis, piètres adversaires !
-
ment
Nos jugements sur ceux
adversaires
nos
:
2-parmi les annexes se référant à cette
j'ignorais l'existence :
période j'ai noté deux
documents dont
a-le
no.
il était facile d'ironiser en effet.
qu'écrit Monsieur de Géry, il ne fut jamais
11 à propos duquel
Mais contrairement à
ce
publié.
b
-
le
no.
17 bis qui serait un document de
première importance
...
s'il était complet. Mais, seules, les dépositions des gradés embarqués
avec Monsieur de Géry sur le Limerick y sont reproduites. Pourquoi
faut-il que les "mémoires" demandés par Monsieur de Géry à chaque
officier (voir page 445) aient été omis ? Cette omission est très regret¬
table
...
Il aurait été
en
effet capital de savoir ce qu'ont écrit en
quittant Tahiti en septembre 1940 le Commandant de
l'ingénieur Hue, le lieutenant de vaisseau Lahaye.
la Marine Grange,
- Récit du ralliement à la France libre des
français d'Océanie (Publication de la Société des OcéaMusée de l'Homme, Paris 1973).
(1) Emile de CURTON, Tahiti 40
Etablissements
nistes, No. 31
-
585
Société des
Études
Océaniennes
à propos de cette partie "historique", une
explication de la contradiction régnant vers le 20 Juin 1940
entre les demandes d'armistice du Maréchal Pétain et les appels à la
résistance de son ministre de la Marine Darlan - d'où sur place une
attitude divergente du Gouverneur et des officiers de Marine.
3-Je note encore,
curieuse
explication à cette confusion
qu'il détenait et selon laquelle les Allemands utili¬
saient depuis le 20 Juin le code naval français pour diffuser de faux
ordres attribués à Darlan (page 401). Comment accepter cette explica¬
tion? Pourquoi les Allemands auraient-ils émis de faux ordres, invitant
la Marine à poursuivre les combats
contre eux !! Le contraire eut
été plausible, si les faux ordres avaient tendu à démoraliser la résis¬
tance de la Marine française. Mais tel n'était pas le cas.
Monsieur de Géry croit trouver une
dans l'information
...
concernant ce chapitre, Monsieur de
défend (page 409) d'avoir, le 31 Août, donné son accord à
l'organisation d'un référendum.
4
Géry
-
Dernier point essentiel
se
assisté à la réunion du 31 Août. Mais pourquoi le
aux membres de la délégation qui lui avait été
envoyée : "Prouvez-moi que vous avez la population avec vous".
C'est moi qui cite, mais c'est lui qui écrit (page 409) : "la délégation
finit par se retirer en m'informant de son retour le surlendemain 2 sep¬
tembre". Pourquoi faire, sinon pour apporter cette preuve, le résultat
Je n'ai pas
Gouverneur aurait-il dit
du référendum ?
"Référendum qui s'était poursuivi la veille en dépit de mon oppo¬
sition" continue Monsieur de Géry.
Quelle opposition ? Comment s'est-elle manifestée ? Il est vrai
Monsieur de Géry écrira plus loin (page 421) "le 1er septembre1
donc, alors que se déroulait le plébiscite truqué ... j'essayai en vain,
toute la journée, d'entrer en relation avec Broche. Il ne répondit pas à
mes convocations et resta introuvable". Pas un mot de Grange qui
commandait la garnison, du chef de la police, d'autres subordonnés ou
notables que le Gouverneur aurait pu alerter. Tous étaient introu¬
que
vables !!
Cette solitude d'un Gouverneur
en
poste depuis 3 ans, a quelque
chose de poignant. N'avait-il donc aucun appui chez les notables et
les fonctionnaires, aucun soutien chez les Chefs de district ? Faut-il
en conclure qu'il n'avait personne avec lui à ce moment décisif ? Et
cet isolement du Chef de la Colonie n'est-il pas
la preuve même de
population "qui fut, écrit
Monsieur de Géry (page 414) impudemment câblée à Londres le 2 sepcette adhésion totale et enthousiaste de la
586
tembre et que, consommant jusqu'au bout
Londres crut ou feignit de croire" ?
l'imposture le Comité de
Pour me résumer et conclure sur cette 2ème partie, je dirai que,
malgré les quatre points que je viens de souligner et qui ont leur im¬
portance, le récit du ralliement par le Gouverneur de Géry confirme
très largement celui que j'en ai fait.
ait été écrit et que nos lecteurs
deux récits parallèles se recoupent large¬
Je suis donc heureux que ce texte
puissent constater
que nos
ment.
récit de Monsieur de Géry est une interpré¬
événements et de leur
signification. Il n'est donc pas surprenant que, là, nous ne soyons
plus d'accord, et je ne crois pas utile d'argumenter ou de polémiquer à
propos de points de vue évidemment inconciliables. Je me contenterai
donc de quelques remarques de portée limitée quoique significatives.
La troisième partie du
tation
des acteurs et de leurs mobiles, des
:
Monsieur de Géry insiste à plusieurs reprises sur les senti¬
républicains des auteurs du ralliement, qu'il s'agisse de ceux
qu'il accuse d'avoir voulu imposer une gérontocratie, ou des jeunes :
Gilbert, Sénac, de Curton, etc...
1)
-
ments
Je lui
en
donne acte très volontiers. Oui,nous étions
républicains,
qui en République ne me paraît nullement scandaleux. Comme il ne
me paraît pas sectaire de répondre "Vive la France et Vive la Répu¬
ce
blique" à ceux qui disaient "Périsse la France
République" !
pourvu que
périsse la
2) Parlant de ses tournées des districts à la veille de l'armistice,
(page 400), Monsieur de Géry note "qu'une sorte de panique, infondée
et contagieuse, faisait redouter aux indigènes une annexion par l'An¬
gleterre". Ni Sénac, ni Fred Ahnne, ni moi, administrateurs au contact
de la population n'avions décelé de telles craintes chez nos adminis¬
trés
Il est vrai que nous n'étions jamais consultés par notre Gou¬
...
verneur
!
Cependant Monsieur de Géry reprend cette idée sous une autre
418) consacre deux longs paragraphes à tenter de dé¬
montrer que, parmi les partisans du ralliement, il y avait un conflit, un
divorce entre ceux qui prônaient le ralliement "à de Gaulle" et ceux
qui voulaient le ralliement "à l'Angleterre". C'est là une affirmation
toute gratuite : jamais la question ne s'est posée et "l'éclatante
rupture avec Lagarde" a eu pour simple raison la mutation de sa fille
du secrétariat du gouverneur à un autre service.
forme et (page
"
587
Société des
Études
Océaniennes
3-Monsieur de Géry "reste confondu" devant ce qu'il appelle
en face des exigences de
"le désarroi" des auteurs du ralliement
Broche (formation d'un corps expéditionnaire
en donne cette explication : "dans toute leur
de 1000 hommes). Et il
propagande, les auteurs
du coup de force n'évoquèrent que la France libre, mais jamais la
France Combattante (page 423). Il suffirait de préciser que l'appella¬
tion "France Combattante" n'a été décrétée qu'au début de 1942
comment en aurions-nous parlé en 1940 ? Mais comment oublier aussi
que des centaines de volontaires venus de Tahiti combattaient depuis
longtemps dans les armées de la France Libre avant que celles-ci
prennent le nom de Forces Françaises Combattantes ?
...
ce même ordre d'idées, Monsieur de Géry s'emploie à mini¬
participation des Etablissements français d'Océanie à l'effort
de guerre (page 423). Je pense que seuls les Anciens du Bataillon du
PaciSique et les marins et aviateurs partis de Tahiti pour rejoindre les
F.N.F.L. et les F.A.F.L. ont le droit de dire ce qu'ils pensent d'une
telle affirmation. Je sais pour ma part que l'Océanie française, compte
tenu de sa population, a fourni un effort qui n'a pas eu d'égal dans
aucun autre territoire français.
Dans
miser la
Dr. E de Curton
Ministre Plénipotentiaire
Ancien Gouverneur des
Etablissements Français
588
d'Océanie
COMPTE
Jean PAGES
:
Punaauia-Paea
-
-
RENDU
Contact ville campagne et croissance
urbaine de la côte Ouest de Tahiti. Travaux et Documents de l'O.R.S.
41. Paris 1975
106
pages, 18 figures, 6 planches photo¬
graphiques, 3 photographies aériennes, 3 cartes hors texte.
T.O.M.
no.
-
publication, réalisée par J. FAGES, géographe de l'ORSTOM, aborde un des problèmes fondamentaux de la Polynésie Fran¬
çaise, puisque son but est de décrire et d'analyser les processus et
les conséquences de la croissance urbaine à Tahiti. L'étude propre¬
ment dite porte sur deux communes (Punaauia et Paea) soumises à une
influence pressante de la ville (Papeete) et sur lesquelles les phéno¬
mènes de transformation et de déstructuration agissent efficacement et
produisent les effets les plus spectaculaires.
Cette
Après avoir replacé le phénomène d'urbanisation de Tahiti dans le
régional, celui des îles du Pacifique, le chapitre d'introduc¬
tion met en valeur ce phénomène; analyse les causes qui l'expliquent
et retrace les grandes lignes de l'évolution socio-économique du
contexte
territoire
au cours
de la décennie écoulée.
Dans le chapitre
II, l'auteur aborde la présentation du cadre phy¬
sique, puis passe à l'analyse géographique du paysage des communes
étudiées. Pourquoi cette analyse ? Parce que les éléments du paysage,
qui sont là sous nos yeux aisément perceptibles, sont des révélateurs
immédiats de la nature et du degré de l'urbanisation, de l'utilisation
et de l'aménagement de l'espace. En effet, les marges urbaines sont
un lieu de rencontre entre la ville et la campagne ; l'analyse du pay¬
sage permet de faire ressortir les différents aspects, urbains ou Turaux,
de ces communes et de montrer les formes de passage d'un milieu à
l'autre. Les renseignements obtenus par cette méthode ont alors servi
à l'élaboration d'une typologie des différentes formes d'utilisation de
l'espace et à leur localisation débouchant sur une cartographie des
grands traits du paysage.
en milieu rural entraîne de profondes modifi¬
touchent non seulement le paysage, c'est-à-dire l'environ¬
nement, mais encore les hommes. Dans les chapitres III et IV l'auteur
traite alors du "contenu humain" de ces communes et analyse les
modifications intervenues au plan de la population (accroissement,
mise en place, origine et composition de la population) de ses activi¬
tés et de ses genres de vie. L'utilisation des résultats du dernier
recensement permet ainsi de rendre compte des mutations démographi-
La diffusion urbaine
cations qui
589
et socio-économiques provoquées par l'installation dans ces
des migrants venus des îles ou de la métropole. De milieux
de vie largement autonomes, les communes sont devenues de véritables
"communes dortoirs" de plus en plus dépendantes de Papeete tant au
ques
communes
plan du travail qu'aux plans des approvisionnements, des services et
équipements. La formation progressive d'une véritable banlieue a eu
de ce fait des effets radicaux sur les genres de vie.
diffusion urbaine et quels sont les fac¬
qui l'ont rendu possible ? J. FAGES répond à cette question
dans le chapitre V. Il s'attache en effet à montrer que la réunion de
facteurs favorables et l'absence de facteurs contraignants ont facilité
l'urbanisation de ces communes. La structure foncière en particulier a
été un élément déterminant dans la mesure où elle a facilité ce pro¬
cessus : présence de grands domaines formant une immense réserve
foncière et dotée d'un statut juridique (absence d'indivision) la rendant
aisément transférable. En outre, l'existence de structures financières
satisfaisantes, du moins pour les catégories socio-économiques les
plus favorisées, a permis la création urbaine dans ces communes.
Comment s'est opérée la
teurs
VI et VII présentent alors les modalités et les ré¬
L'auteur y met
l'extension de l'espace bâti et les conséquences que
Les chapitres
sultats de la diffusion urbaine dans ces communes.
l'accent
sur
la répartition géographique de la popula¬
urbaine au
plan des équipements communaux et des infrastructures qui sont large¬
ment insuffisants. Pour l'instant, cette banlieue correspond à une
phase d'inorganisation urbaine car l'essentiel de la croissance urbaine,
cette extension provoque sur
tion. Il termine enfin
s'est effectué dans
en
une
montrant l'impact de la croissance
liberté voisine de l'anarchie. Il est donc urgent
de structurer cet espace et
de l'intégrer dans
un
dispositif d'urbanisme
plus vaste.
En résumé, cette étude qui fait le point sur les problèmes et les
modalités de la croissance urbaine de Tahiti, intéressera ceux qui
s'intéressent
aux
bouleversements actuels de la vie insulaire.
590
Calédonie" par
(Bulletin de la Société des Etudes Océaniennes, Tome XVI
Rectificatif concernant "la Découverte de la Nouvelle
G. Pigier
no. 3 et 4
nos. 190 - 191 - Mars Juin 1975).
reproduction du portrait de Cook en page 487 du bulletin cité en
référence a provoqué de la part de l'auteur le commentaire suivant
"Pour une raison que je ne m'explique pas, vous avez substitué au
portrait de Cook que je vous avais envoyé un autre portrait, je n'y
verrais aucun inconvénient si vous aviez également modifié la légende.
Mais vous avez conservé la mienne, ce qui fait que vous attribuez à
Nathaniel Dance un portrait dont l'auteur est Webber. Au surplus vous
précitez qu'il s'agit du portrait de Cook le plus ressemblant (ce qui est
le cas du portrait de Dance) alors que le portrait de Webber est consi¬
déré pour les contemporains comme loin de ressembler au capitaine."
Nous déplorons cette erreur et nous prions, M. Pigier, de nous en
-
La
excuser.
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Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 193