B98735210103_186.pdf
- Texte
-
BULLETIN
de la Société
des Etudes Océaniennes
POLYNÉSIE ORIENTALE
TOME XVI N°1
N°186
Société des Etudes Océaniennes
CONSEIL d'ADMINISTRATION
Mr. Henri JACQUIER
Président
Vice-Président
Secrétaire
Trésorier
Mr. Yves MALARDÉ
Melle Janine LAGUESSE
Mr. Paul MOORGAT
ASSESSEURS
Mr.
Me
Adolphe AGNIERAY
Rudolph BAMBRIDGE
Mr. Eric
Me
LEQUERRÉ
Jean SOLARI
Mr. Raoulx TESSIER
Mr. Temarii TEAI
Mr. Maco TEVANE
MEMBRES
Mr.
D'HONNEUR
BERTRAND
REVEREND
PERE
JAUNEZ
PATRICK
Pour être Membre de la Société
membre titulaire.
se
faire
OREILLY
présenter
par un
Bibliothèque.
Le
Conseil
d'Administration
peuvent emporter à
informe ses membres qu'ils
domicile certains livres de la Bibliothèque
signant une reconnaissance de dette au cas où ils ne ren¬
draient pas le livre emprunté à la date fixée. Les autres
peuvent
être consultés dans la Salle de lecture du Musée.
en
La Bibliothèque et
membres de la Société
le Dimanche.
la salle de lecture sont ouvertes aux
tous les jours, de 14 à 17 heures, sauf
Musée.
Le Musée est
à 17 heures.
14
ouvert
tous
les
jours, sauf le dimanche de
BULLETIN
de la Société
des Etudes Océaniennes
POLYNÉSIE ORIENTALE
TOME XVI n° 1
-
n° 186
MARS 1974
SOMMAIRE
-Compte rendu de l'Assemblée Générale du 9 avril 1974.
-
Anthropologie
L'évolution politique à Tahiti et
pologie expérimentale
par
aux Samoa
F. Allan Hanson.
: un
excercice d'anthro
-Sciences naturelles
Adusta (Cribaria) Bernard
des Iles de la Société et
par
sp. n. (Mé so gastropoda, Cépraeidae)
les porcelaines de Polynésie Française
-
G. Richard.
357
Société des
Études
Océaniennes
•'.Vr
.
■
'
'
358
Société des Études Océaniennes
Compte-rendu de'l'Âssemblée Générale du 9 Avril 1974.
L'Assemblée
ce
est
tions
eu
a
ouverte
à
lieu dans la salle de lecture du Musée. La séan¬
17h.30, 28 membres
sont
présentes et 15
Etaient
présents
par
les membres du conseil d'administration
M.
Jacquier
Président
M.
Y. Malardé
Vice-Président
Mlle J.
M.
M.
Secrétaire
Assesseur
Bambridge
R. Teissier
Absents
M.
Laguesse
Agnieray
Me R.
Eric
Me P.
:
Lequerré
en
voyage
it
Moorgat
Me J. Solari
M. T. Teai
M.
procura¬
déposées.
Excusé
M. Tevane
"
Le Président donne lecture de
son
rapport de fin d'exercice.
359
Société des
Études
Océaniennes
Mesdames, Messieurs,
Je
viens
ciété durant
une
fois de plus vous rendre compte des activités de notre So¬
écoulée ainsi que de ses problèmes et de ses projets.
l'année
Je m'excuse tout d'abord d'avoir convoqué cette assemblée générale avec
près de trois mois de retard. En effet, des circonstances indépendantes de no¬
tre volonté ont fait que le Bureau a décidé de reporter la date tant que nous n'¬
aurions pas en main le nouveau texte régissant le "Musée de Tahiti et des lies"
Je vais vous l'exposer dans quelques instants.
bientôt dix sept ans et où il n'est
conférences où la projection de photos
ou de films est
quasimentimpossible,l'activité de notre Société se mesure aus¬
si à la qualité de son Bulletin. C'est je crois, son plus sur baromètre. Les qua¬
Dans ces locaux que nous occupons depuis
guère
possible d'organiser réunions
tre numéros annuels
régulièrement
non
:
182
-
183
tout au moins
ou
184 et 185 (ce dernier double) ont
à la cadence de 4 par an.
-
paru si¬
Tous les articles originaux qu'ils contiennent sont comme vous l'avez re¬
marqué d'une valeur scientifique certaine en même temps que d'une présenta¬
tion et d'une tenue impeccable.
-
Découverte
de 3 Tikis en bois
à Moorea
-
Nous espérons que bientôt installés dans les nouveaux locaux du Musée de
Punaruu, nous pourrons alors entreprendre des conférences avec projections
qu'il est impossible de faire ici.
Et puisque nous parlons
voyons
où
en est cette
d'un sujet qui nous intéresse au plus haut point,
question du "Musée de Tahiti et des Iles".
Tout d'abord je dois vous dire que le projet de convention entre la Socié¬
té des Etudes Océaniennes et le Territoire qui avait été adopté lors de la der¬
nière assemblée générale du 12 janvier - projet que j'ai signé par la suite
d'accord avec Mr le Gouverneur ANGELI - n'a pas eu de suite car le princi¬
pe même de la création d'un centre d'études a été repris sur des bases diffé¬
rentes et
7
mars
a fait l'objet tout récemment de la délibération no 74-77 en date du
1974 par la Commission Permanente de l'Assemblée Territoriale.
Comme
dans
vous pouvez le
voir, cette décision change notamment les conditions
lesquelles notre Société va se trouver.
En
réalité, c'est en quelque sorte, une sorte d'office - genre Office du
qui va gérer l'ensemble de tous ces bâtiments dont le Musée cons¬
titue l'un d'entre eux mais à l'intérieur même de ce musée, nous
ne serons pas
les seuls. En effet, un projet déjà ancien de musée des missions s'est fait jour
et le 19 décembre, a été fondé l'Association dite "TEN ETE
"qui a pour objet
Tourisme
-
360
Société des
Études Océaniennes
je cite
:
tion
public de tous
la recherche, la réception, la réunion, la conservation et la présenta¬
documents, pièces, meubles et objets concernant le pas¬
sé traditionnel de Tahiti et des Iles depuis l'arrivée des premiers missionnai¬
res. Le Gouvernement nous a fait savoir que
ipoursuivant un but qui prolon¬
gerait en quelque sorte celui que nous nous sommes fixés cette Société "TEau
NETTE" avait
sa place sous le même toit
que nous. Personnellement, je ne vois
pas d'objection de principe mais plutôt des avantages ; en
effet, je pense que
les promoteurs de cette association,
Mgr COPPENRATH, Mr le Pasteur RA.A—
POTO, le Révèrent Père O'REILLY
auront à coeur de faire valoir tant aux Di¬
Missionary à Londres qu'au Musée des Mis¬
Braine-le-Comte,
Belgique qu'au Musée du Vatican à Rome tout l'¬
intérêt que nous aurions à voir le retour ici, dans ce musée modèle, de certai¬
nes pièces
ethnologiques importantes qui furent sauvées justement grâce à l'¬
intelligence et à la compréhension d'éminents missionnaires comme le Révé¬
rend ELLIS ou Mgr Tepano JAUSSEN.
recteurs du Musée de la London
sions de
en
Ces
dant la
objets pourraient être en dépôt
propriété des musées précités.
au
Musée
de Tahiti et demeurer cepen¬
Au
sujet de l'agencement intérieur du musée, il a été adopté, en grande part
au R.P. O'REILLY, une idée assez révolutionnaire en matière de
muséologie. En effet, grâce à la collaboration de Mr DESSIRIER, décorateur
connu et de Madame
LAVONDES, muséologue, il a été décidé de présenter les
pièces d'une façon beaucoup plus vivante que dans la plupart des cas où il faut
bien le dire, on visite un musée mort. Il n'est pas question pour autant de fai¬
grâce
tie
re un
musée Tussand
musée Grevin.
ou un
La seule présence de Madame et de Monsieur LAVONDES
qui sont ethnolo¬
complètement - car il ne faut pas oublier
que nous sommes avant tout un musée d'ethnologie -. La manière remarqua¬
ble dont elle devait réaliser il y a deux ans l'exposition "Le Polynésien et la
Mer" nous a montré ses qualités éminentes de muséologue.
gue
et
muséologue
nous rassure
Actuellement, les travaux ont repris d'une façon intensive
au
Musée de Pu-
naruu,- bulldozer et scraper ont débroussé et nivelé tout ce qui doit constituer
le Parking. Le site est à n'en pas douter admirable maintenant et le coup d'oeil
à l'Est sur la vallée de Punaruu et l'Orohena, à l'Ouest sur Moorea, est un
des plus beaux que l'on puisse rencontrer à Tahiti.
sur
le bâtiment s'accélèrent rapidement et l'architecte Mr
qui a bien voulu venir ici ce soir, vous donnera certaines précisions
que je ne pourrai pas fournir moi-même. Je crois donc qu'en toute conscience
que la prochaine assemblée générale annuelle pourrait se tenir enfin dans ce
Les
travaux
PREVOT
nouveau
En
musée attendu depuis 40 ans
ce
qui
concerne les occupations intérieures du
bâtiment,
nous avons
particulièrement insisté auprès de Mr le Gouverneur VIDEAU afin
que tout
ce qui
constitue la propriété des Etudes Océaniennes pièces
ethnologiques
ou
archéologiques - livres et tableaux, ne soient en aucun cas mélangés
avec
les autres choses
qu'un local spécialement aménagé soit affecté
à la bibliothèque, au secrétariat et
qu'un bureau soit réservé pour la biblio¬
-
-
thécaire et le Président de la Société.
De
plus, étant donné que les bâtiments administratifs ne feront l'objet
d'une deuxième tranche de travaux dont
Je montant n'est pas encore
voté, nous allons nous trouver sans aucun bâtiment affecté à la réserve.
que
361
Société des
Études
Océaniennes
conditions
ces
vent
disparaître
permettre
nous
et dans ces conditions je demanderai au Gouverneur de
d'occuper ce bâtiment tant que celui de Pimaruu ne sera
édifié.
pas
Dans
instant
un
notre Vice
,
-
Président qui a bien voulu TSmplager
voyage, vous fera un exposé de la àtuatipn financière gui
pourrez le constater est saine» Nous ne dépensons Pas beaucoup d'ar¬
Trésorier
le
seul coup tout ce que nous possédons ici me paraft
hasardeux pour le sort de beaucoup de pièces qui peu¬
d'un
Déménager
dans
vous
en
guère de livres
gent car nous n'achetons
Evidemment
soin
cela
car,
où las
entrepeser
?
Ids nouveaux locaux et notre premier
environ 500 ouvrages supplémentaires pour les¬
changera avec
sera de nous procurer
quels des crédits seront nécessaires.
Je
de
la
mars
donnerai
ensuite
lecture
pour approbation de la délibération
l'Assemblée Territoriale en date du 7
1974 portant création d'un établissement public territorial dénommé
vous
Commission
"Musée
de
Tahiti
permanente
de
dés Iles
et
Plus exactement des articles nouveaux
qui diffèrent de ceux que vous avez déjà approuvés lors de l'Assemblée
générale du 22 janvier 1973.
M. Paul Moorgat, Trésorier étant absent, M. Yves Malardé expose em
suite la situation financière qui se résume ainsi.
Report disponible
au
1.1.73
Frs 3.373.778
Recettes de l'Année 1973
1.290.909
4,663.687
Dépenses de l'Année 1973
Disponibles au 1.1.74
1.067.633
3.596.054
L'Assemblée approuve les comptes et donne quittas au repré¬
du Trésorier; ce dernier donne lecture du projet de budget
sentant
1974.
pour
Le
renouvellement du conseil d'administration étant à l'ordre
du jour, il est ensuite passé au vote.
Le renouvellement du conseil d'administration a donné les
résultats suivants : Suffrages exprimés 43.
M. H. Jacquier,
M. Y, Malardé,
Mlle J. Laguesse,
M. P. Moorgat,
M. A. Agnieray,
Me R. Bambridge,
Ces résultats
Président
42
V/Président
41
Secrétaire
Trésorier
Assesseur
42
42
42
42
»
sont
M. E. Lequerré,
.
Assesseur
Me Solari,
M. T. Teai,
M. R. Teissier,
»
M. M. Tevane,
»
.
publiés et représentent le
»
»
nouveau
42
42
42
42
42
conseil
d'administration.
Le Président remercie les membres de la confiance
à accorder au conseil d'administration.
qu'ils conti¬
nuent
Personne
a
été
est
n'ayant fait d'objections sur fa maniéré dont le vote
conduit, les bulletins de vote sont incénérés et la séance
levée à 19 heures.
3612
Société des
Études
Océaniennes
L'EVOLUTION POLITIQUE A TAHITI ET AUX SAMOA
UN EXERCICE D'ANTHROPOLOGIE EXPERIMENTALE
:
F.ALLAN HANSON
UNIVERSITE DE KANSA.S(1)
TRADUIT DE L'ANGLAIS PAR MR BERTRAND JAUNEZ
On
estime
souvent que la méthode expérimentale appartient au domai¬
sciences naturelles. Pour
privé des
ne
beaucoup, elle est à l'origine des
fabuleux progrès et de l'exactitude des sciences
naturelles, par opposition
à la méthode plus intuitive et aux progrès à
pas mesurés d'une discipline
telle que
l'anthropologie sociale. Et pourtant, le theme de ce papier est
que
la
méthode
expérimentale
est
loin
d'être
le monopole des sciences
naturelles.
Je
pour
m'efforcerai de démontrer qu'elle peut être utilisée avec efficacité
résoudre également certains problêmes de sciences sociales.
Le véhicule de cette démonstration est ua
problème d'ethnologie Poly¬
nésienne. Deux hypothèses distinctes sont disponibles pour servir à l'ex¬
plication du problême. Ainsi
luerons les
soumettre
hypothèses
à
un
par
que pour
la méthode
"test crucial", crucial dans le
sens où, en corroborant
fausse l'autre hypothèse ( Hempel 1966
on peut concevoir deux expérimentations de ce genre, l'une
une
hypothèse, l'expérimentation
25
26) En fait,
-
faisant
appel
comparaison
les sciences naturelles, nous éva¬
expérimentale. Il est possible de les
aux documents historiques et l'autre utilisant la méthode de
contrôlée (Eggan 1954). Ces tests, démontreront
, nous l'es¬
pérons , que la Polynésie est, en effet , comme Keesing (1947 : 39 et
)
Mead (1957) l'ont appelé un laboratoire humain.
(1) Cet
article
a
paru
dans
"Ethnology" volume XII
-
no
1
-
janvier 1973
LE PROBLEME
Les cultures Polynésiennes se sont
développées de manières tout à fait
différentes dans la période post-européenne.
Beaglehole (1957 : 237-238)
écrit : "Si l'on
pen se en premier lieu à Tahiti, aux Marquises et aux Ha¬
waii, l'on peut être amené à penser que l'évolution sociale est une carac¬
téristique de la Polynésie. Si, au contraire, on pense aux Cook, aux Tonga,
Sa.moa, et à la Nouvelle Zélande, c'est une résistance aux changements et
un effort de conservatisme
qui frappe le plus".
^
Il n'est pas de meilleur exemple
que le sort différent des organisations
politiques à Tahiti et aux Samoa. Dans le Tahiti d'aujourd'hui, stratifié
par lequel le rang et le privilège du pouvoir étaient déterminés par une
ascendance noble et par le droit d'ainesse,
A
et
sa
place on trouve un système d'inspiration française
de conseils
d'assemblées élus au suffrage universel, et des administrateurs colo¬
niaux
nommés par
conservateurs
(West 1961 : 66-69). Mais les Samoans, "Les
Polynésiens" (Keesing 1937 : 14) ont conservé
presqu'intacts leur système politique local, basé sur les représentants
des familles nobles, les conseils de
villages, et de districts (West 1961
136 ; Beaglehole 1948 : 63 ;
Keesing 1934a : 47 -52 ; Stanner 1953 : 314
plus
Paris
des
363
Société des
Études
Océaniennes
315). Le problème qui se pose aussitôt et pour lequel j'espère élaborer
solution utilisant la méthode expérimentale est le suivant : Pourquoi
l'organisation politique a-t-elle tellement changé à Tahiti et si peu aux
une
&moa ?
Une remarque avant d'aller plus loin : parmi les différents spécialistes de
Polynésie, beaucoup ne traiteront pas le problême de la même manière. Ceux
qui s'intéressent surtout aux Samoa demander ont: "pourquoi les Samoa ont-el¬
les si peu changé?'-', tandis que pour ceux qui s'intéressent à Tahiti, la question
sera : "pourquoi Tahiti a-t-elle tellement changé ?" Etant avant tout étudiant
de la Polynésie Orientale, le lecteur ne sera pas surpris si j'accorde une pla¬
ce beaucoup plus importante à Tahiti qu'aux Samoa.
la
HYPOTHESE 1
:
LA CONVERSION AU CHRISTIANISME.
A
Tahiti, la religion avait une signification toute différente de celle qu'elle
Samoa, dans les cultures pré-européennes. La première hypothèse
tend à établir que pour cette raison, la conversion au christianisme a eu un im¬
pact tout à fait différent suivantl'une ou l'autre société, et ceci expliquerait les
différents degrés d'évolution politique.
avait
aux
La religion
était la base essentielle de l'ancienne société tahitienne. Au dé¬
19ême siècle, peu de temps avant la conversion, Tahiti était divisé en
quinze ou vingt districts semi-autonomes ; dans ces districts et leurs subdivi¬
sions, le pouvoir résidait dans des fonctions exercées par des familles de haut
rang et transmises par la règle stricte de primogéniture. Chaque district et
sous-district avait un marae, un enclosoù se déroulaient les cérémonies re¬
ligieuses. A l'intérieur de cet enclos se trouvaient plusieurs dalles dressées
contre lesquelles venaient s'adosser les notables pendant les rites religieux, à
chacune de ces dalles, était attaché un titre particulier . Le notable justifiait
son droit au titre, aux terres et prérogatives politiques qui y étaient attachées
en venant s'asseoir dans le m ar ae au point précis qui lui était destiné. La no¬
tion essentielledel'autoritépolitiquedansl'ancien Tahiti reposait sur une sanc¬
tion divine symbolisée par le marae. C'est ainsi que Ari'i Taimai ( Adam s
1910 : 43) appelle le m ara e : "les archives de titres et de rang à travers tout
le Territoire". Tati Salmon 91910 : 43) l'appelle l'acte officiel établissant le
rang et Henry (1928 :141)ajoute : "au marae étaient attachés les noms hérédi¬
taires de la famille, sans lesquels il s étaient dans l'impossibilité de justifier la
possession de leurs terres". Ajoutez à cela que les attributs de haut rang tels
que les ceintures de plumesjauneset rouges étaient des ornements religieux et
que les alliances politiques étaient souvent basées sur le fait que les alliés avaient le même Dieu (Newbury 1967b : 479-480) ; il parait donc clair qu'à Tahi¬
ti, la religion validait l'organisation politique.
but du
Aux
Samoa, le role de la religion - par rapport à Tahiti - était extrême¬
réduit. "Sur le plan du développement religieux", écrit Mead (1928 : 494)
"Hawaii, Tahiti, la Nouvelle-Zélande et les Marquises surpassent de loin Sa¬
moa en variété et richesse de pratiques religieuses et de
croyances, ainsi que
dans le role que joue lareligion dans la vie des habitants". Aux Samoa, le gou¬
vernement local était surtout constitué par un ensemble de fonctions dépendant
de groupes de familles et réparti d'après le rang des unes et des autres. Les
titulaires étaient élus par leurs groupes familiaux qu'ils représentaient dans le
conseil de village (fono). Dans cette assemblée de village, l'influence de cha¬
que membre dépendait en grande partie de l'importance de son titre. Certains
membres du conseil du village représentaient ce dernier dans des conseils plus
ment
364
Société des Etudes Océaniennes
importants tels que le sous-district, le
district, l'alliance entre districts etc...
(Keesing 1934a ; 48-52).
système politique de titres et de conseils était pratiquement indépendant
religion. Ainsi qu'un vieux chef le déclarait à Margaret Mead : "aux temps
anciens, la population avait deux Dieux importants, Tagaloa et le village, et le
village étaitleplusimportantdes dèux"(cité par Stanner 1953 : 317). Dans cet¬
te prédominance de la religion sur la
politique aux Samoa, il est assez symptomatique de constater que le "m alae "(l'équivalent du "marae" tahitien)n'était pas une structure religieuse, mais seulement une place de
village où se te¬
naient les réunions politiques importantes
(Keesing 1934a : 49, 399). En effet,
les liens existant aux Samoa entre l'organisation
religieuse et politique, mettent
l'accent sur la dépendance de la religieuse vis à vis de la
politique, alors que c'
était l'inverse à Tahiti (Keesing 1934a :
399-400). C'est ainsi qu'après la con¬
version, les coutumes des Samoa semblent avoir transformé le Christianisme
plutôt que d'avoir ététransforméespar lui. Comme le déclarait un missionnaire
à Stanner (1953 : 292) :
Ce
de la
Au lieu
d'accepter le Christianisme et de lui permettre de les remodeler
image, les Samoans se sont emparés de s^ pratique s religieuses qui
leur avaient été
enseignées, et les ont adaptées à l'intérieur des coutumes
de leur pays, lesassimilantainsià leur culture
indigène...Le Christianis¬
me, au lieu d'avoir fkit exploser le cadre de la vie ancienne, a été absor¬
à
son
bé par celle-ci 1
Munis de
ces données, il nous est maintenant possible
d'énoncer formelle¬
première hypothèse. A l'époque pré-européenne, l'organisation politi¬
que dépendait de la religion à Tahiti, mais pas aux Samoa. C'est pour cette rai¬
son que la conversion au Christianisme
sapa les fondements du système politi¬
que tahi tien, en en faisant une proie facile pour toute force qui se dresserait con¬
tre elle, tandis qu'aux
Samoa, la conversion n'eut aucun effet affaiblissant sur 1'
organisation politique. C'est ainsi qu'aTahiti, s'écroulèrent les structures poli¬
tiques alors qu'aux Samoa,ellesdemeurèrenttrês proches de leur forme tradi¬
ment la
tionnelle.
A
ma
connaissance, les premiers à énoncer
sionnaires
John
Davies
et
John
Williams.
cette hypothèse furent les mis¬
Davies écrivait (1961 : 328) :
"La situation de s Tahi tien s était telle que sans la destruction de leur
systèm e
religieux, ils ne pouvaient changer leurs coutumes, ou, en d'autres
termes adoptée lesmaniêresetlesformes de la
civilisation, car leur reli¬
gion était totalement incorporée à toutes leurs activités, leurs coutumes,
distractions, et à leurs affaires de gouvernement".
( 1837 : 126 )
les habitants des Cook :
s'exprime dans le même sens sur les Tahitiens
"Leur forme de gouvernement étant intimement
liée à leur idêlatrie , le renversement de l'une amenait la destruction de 1'
autre , tandis que les anciennes coutumes, fidèles à l'esprit de leur religion
tombaient de ce fait en désuétude, dès que la population se trouva sous lin
fluence apaisante des principes de l'Evangile".
Williams
et
Cette
hypothèse
a
également été avancée
pour les Samoa.
montré le rôle secondaire de la religion dans l'organisation
la culture des Samoa, Keesing ( 1934 : a 400) écrivait :
Après
politique
avoir
,
dans
Ce fait
prit toute signification dans l'évolution des Samoa. Tandis que
dans d'autres
régions , comme les Hawaii par
ex...,l'écroulement du
365
Société des
Études
Océaniennes
système religieux ébranlait jusque dans
ses fondations l'organisation
existante, préparant la voie de transformations profondes dans
cadre culturel de la vie
indigène, aux Samoa, les chefs et les orateurs
contentaient de rejeter un ensemble d'interprétations et de cérémo¬
sociale
le
se
nies pour en adopter un
ordre existant.
autre, sans porter atteinte
aux
fondements de 1'
Mander ( 1954 :8C) écrit : "La vie politique et sociale n'était pas dominée
par la religion , et l'introduction du Christianisme ne provoqua pas de crises
dans les institutions sociales comme ce fut le cas pour d'autres
régions du
Pacifique.
Ainsi nous pouvons constater que la première hypothèse a été énoncée
depuis longtemps et adoptée par des personnes assez différentes. Elle est
plausible, et attrayante, particulièrement à ceux dont l'esprit fonctionnel est
seksible aux rapports de renforcement et d'interdépendance dans les
usages
et institutions sociales. Notre problême,
toutefois, est susceptible de rece¬
voir une explication alternative.
HYPOTHESE 2
:
L'EXPERIENCE COLONIALE
La seconde hypothèse est liée aux développements historiques de la pério¬
post- Européenne. Tahiti et les Samoa eurent des expériences toutes dif¬
férentes des mains des puissances coloniales et ces différences
expliquent
les différents degrés de l'évolution
politique dans l'un et l'autre de ces terri¬
de
toires.
Les
maftres
coloniaux de Tahiti étaient
(et sont) les Français. Cette asso¬
en 1842 avec l'établissement du
protectorat Français. Bien que le protectorat stipulât que les affaires inté¬
rieures restaient aux mains des indigènes,
en fait, les Français s'efforcè¬
rent
dès le début de transformer la société tahitienne. Ils pratiquèrent une
politique dite du pouvoir direct, dont le but est d'intégrer les populations
locales à la société métropolitaine .En théorie, c'est une
politique bienveillan¬
te (bien qu'ethnocentrique) qui
tend à mettre à la disposition des Tahitiens
et autres populations colonisées les bénéfices et bienfaits de la citoyenneté
et de la civilisation
françaises. Pour mettre en place une telle politique,
il était évidemment nécessaire de remplacer les institutions
indigènes po¬
litiques et sociales par leurs équivalents Français. Ainsi que West (1961:99)
ciation
a
duré plus d'un
l'a déclaré
siècle, ayant débuté
:
En
pratique, l'assimilation signifie qu'a Tahiti les institutions permettant
sont nettement Françaises. Depuis le début du
Gouvernement colonial, les Français ont ignoré les institutions tradi¬
tionnelles ; ils n'ont certainement pas tenté d'utiliser l'ancien système
de rang et d'autorité, et la où ils ont maintenu un semblant de fonction
traditionnelle, comme le chef de district, c'est en fait une fonction
moderne purement administative et pas du tout traditionnelle
qu'ils ont
l'évolution politique
mise
en place. La loi-cadre représente l'assimilation administrative
institutions Françaises métropolitaines qui ont été mises à la dis¬
position de l'Union Française tout e entière, étant bien entendu que la
aux
société à l'intérieur de laquelle ces institutions existent est domin ée
les valeurs Françaises, l'éducation et la culture Françaises. En
quelques mots, on estime
que les Tahitiens sont Français et que la
promotion politique sera distinctement Française et non Polynésienne.
par
366
ociété des
Études O
L'expérience des Samoa fut toutàfait différente. Tout d'abord Samoa ne de¬
vint officiellement une colonie qu'en
1900, beaucoup plus tard que Tahitit. Ce
n'est pas faute d'intérêt de la part des puissances
métropolitaines, bien au con¬
traire. Pas moins de trois nation s, l'Allemagne, l'Angleterre et les Etats-Unis
faisaient valoir leurs droits sur les Samoa et si celles-ci ne devinrent
que très
tardivement une colonie, c'est uniquement parce qu'aucune des puissances inté¬
ressées n'était disposée à accorder un tel avantage aux autres.
D'autre part, lorsque les Samoa devinrent une
colonie, elles ne furent pas, à
différence de Tahiti, soumises à une politique d'assimilation. En 1900 les
Samoa Occidentales passèrent sous contrôle Allemand tandis que les
Samoa
Orientales étaient occupées par les Etats-Unis (l'Angleterre abandonna ses
droits en échange de concessions coloniales autre part). Au début de la
premiè¬
re guerre
mondiale, la Nouvelle-Zélande enleva aux Allemands les Samoa Occi¬
dentales. Les troisnations qui ont exercé un pouvoir colonial aux Samoa ont sui¬
vi une politique d'action indirecte plutôt
que directe. C'est-à-dire que plutôt que
la
de tenter de
remplacer le s institution s et usages indigènes par leurs équivalents
les institutions et les coutumes locales, se
contentant d'exercer le pouvoir à travers ce s institutions. Bien
sûr, des change¬
ments furent opérés au niveau gouvernemental le plus élevé
pour remplacer ce
qui avait étédes alternances de conflits et trêves précaires entre des factions
métropolitains, elles conservèrent
rivales, en
une administration stable, soumise au contrôle métropolitain. Tou¬
tefois les Allemands de même
que les Américains et les Néo-Zélandais main¬
tinrent au niveau des districts le système traditionnel des conseils de
villages
(f on o) où siégeaient les représentants (m a tai)élus parmi des groupes de fa¬
milles (Keesing 1934b ; Lowe et Airey
1943).
D'où notre deuxième hypothèse : l'organisation
politique a beaucoup plus
changé à Tahiti qu'aux Samoa parce que la politique coloniale Française de
pouvoir direct rendit la société méconnaissable, alors
que la longue période
d'indépendance des Samoa pendant tout le dix-neuvième siècle suivi de la poli¬
tique de pouvoir indirect des Allemands, Américains et Néo-Zélandais, per¬
mit au système politique traditionnel de fonctionner à l'échelon
local, sans in¬
tervention d'origine étrangère. De même
que la première hypothèse, cette der¬
nière a également un certain nombre de
partisans, comprenant Beaglehole (1948:
63, 67-69), Stanner (1953 : 316), West (1961 : 73) et même l'éclectique Keesing
(1934a : 74-75) cité plus haut à l'appui de la première hypothèse.
La position de Keesing nous permet de penser
que nos deux hypothèses ne
sont pas nécessairement exclusives l'une de l'autre. Il
paraft cependant possi¬
ble d'imaginer des tests expérimentaux nous permettant de choisir
entre les
deux.
TEST 1
:
RAROTONGA
La qualité de "laboratoire humain" delà Polynésie se prête admirablement
problême du choix entre nosdeux hypothèses. La multiplicité des lies consti¬
tue un terrain fertile pour la méthode d'Eggan de comparaison
contrôlée, car en
Polynésie , tout un nombre de variantes écologiques, coutumiêres ou historiques
peut être isolé et analysé par rapport au cadre général d'une culture Polynésien¬
au
ne semblable
dans ses grandes lignes.
Pour le problême
quinouspréoccupe, l'Ile de Rarotonga, du
dans le Sud-Ouest de Tahiti, occupe une position
chemin de Tahiti et des Samoa.
séduisante
367
Société des
Études
groupe des
et instructive
Océaniennes
Cook,
à
mi-
A l'époque
pré-européenne, l'organisation politique et sociale de Rarotonga
était très semblable à celle de Tahiti. Ainsi que Beaglehole (1957 : II)
l'indique:
"de même que les habitants des Cook par leur aspect physique semblent être
plus proches des populations des fles de la Société que de tout autre groupe, de
même la culture des Cook s'apparente étroitement à celle de la -Polynésie Cen¬
trale". Crocombe (1965 i8-15 ; 25-37) décrit un système pré-européen à Raro¬
tonga, basé sur les districts et les sous-districts, chacun avec son chef héré¬
ditaire par succession dans la lignée masculine par
primogéniture, avec ses
m ar ae
où étaient célébrées lescérémoniesreligieuses et où les grands chefs
sièges personnels. Ceci est essentiellement la même organisation
décrite plus tôt pour Tahiti, et nous souscrivons volontiers à la con¬
de Crocombe quand il déclare que ces aspects de la société
Rarotongiendérivés d'un prototype Tahitien (1964 : 25).
avaient leurs
que celle
clusion
sont
ne
même que Tahiti et les Samoa, Rarotonga fut convertie au Christianis¬
Missionary Society. Les missionnaires commencèrent leur
campagne sur l'île en 1823,et,à partir de 1830, avaient à peu près entièrement
extirpé le paganisme (Buzacott 18 66 : 30 56).
De
me
par la London
-
Alors que la culturetraditionnelledeRarotongaressemblait à celle de Tahi¬
ti, leur expérience de la colonisation fut beaucoup plus semblable à celle de Sa¬
moa. De même qu'aux Samoa,
la colonisation vint tard à Rarotonga. Dès 1820
et 1830 les missionnaires,
les commerçants et les baleiniers y étaient déjà ac¬
tifs mais ce n'est qu'en 1888
que les Anglais établirent leur protectorat sur le
Territoire.
En 1900, ce protectorat fut remplacé par l'annexion à la Nouvelle-Zélande
(Beaglehole 1957 : 101, 110-114). Toujours comme aux Samoa, les Anglais et
les Néo-Zélandais adoptèrent à
Rarotonga une politique de gouvernement indi¬
rect, en exerçant le pouvoir par l'intermédiaire des institutions locales exis¬
tantes (Crocombe 1964 : 100-128).
Considérons maintenant l'incidence de Rarotonga sur nos deux
hypothèses
concernant l'évolution politique à Tahiti et aux Samoa. En
fait, Rarotonga repré¬
sente une expérience dont le résultat conduit à un choix précis entre les
hypothè¬
première hypothèse est que Tahiti a plus changé que les Samoa, parce
qu'à Tahiti les liens beaucoup plus étroits entre l'organisation religieuse et l'¬
organisation politique eurent pour résultat d'affaiblir considérablement l'orga¬
nisation politique après la conversion au Christianisme. Si cette
hypothèse était
exacte, nous aurions des raisons de croire à un changement également radical
à Rarotonga, puisque nous avons constaté que l'organisation religieuse et politi¬
que de Rarotonga et de Tahiti étaient analogues.
ses.
La
La deuxième
hypothèse est queTahitia plus changé que les Samoa en raison
politique Française d'assimilation, par opposition à la relativement longue
période d'indépendance des Samoa, suivie d'une politique coloniale de gouverne¬
ment indirect. Si cette hypothèse était
exacte, nous pourrions penser que l'orga¬
nisation politique de Rarotonga a relativement peu
changé, parce que son histoi¬
re coloniale est beaucoup plus
comparable à celle des Samoa qu'à celle de Tahi¬
de la
ti.
Il s'ensuit que
l'histoire de Rarotonga constitue un test crucial pour nos deux
que chaque hypothèse annonce ( ou infirme ) des développe¬
ments différents. Si nous examinons les
faits, nous constatons que l'organisa¬
tion politique de Rarotonga changea relativement peu.
"L'examen de plus d'un
siècle de contactsculturelsàRarotonganous laisse plutôt une solide impression
hypothèses, du fait
368
de ténacité culturelle etde conservatisme obstiné
qu'une impression de trans¬
(Beaglehole 1957: 237). En fait, loin de trouver
la conversion suivie d'un écroulement de l'organisation
politique et du pouvoir
des chefs, on découvre que les pouvoirs des chefs
Rarotongiens ont plutôt aug¬
menté au cours destroisquartsde siècle qui ont suivi la
conversion (Crocombe
1964 : 63-94).
formation profonde et durable".
Le premier test confirme donc nettement la deuxième
hypothèse concernant
le gouvernement colonial et réfute la première
quant aux effets de la conversion.
TEST 2
:
HISTOIRE DE TAHITI
Nos deux candidats pour expliquer lesraisons des transformations
politiques
sont la conversion au Christianisme et le système colonial
Français.
Ces deux conditions ne s'étant pasprésentées
simultanément, un ordre chrono¬
logique semble nécessaire pour permettre de faire un choix entre les deux.
à Tahiti
La conversion de Tahiti
au Christianisme com m en
ça vers 1815, tandis que le
colonial Français ne se fit sentir qu'après l'établissement du protecto¬
rat. Si maintenant la conversion était responsable du
changement politique, nous
système
aurions du constater des signesdedétérioration entre 1815 et
la conOersion et avant l'installation du système colonial
1842, c.a.d. après
Français. Par contre,
système colonial Français était le responsable des changements, nous n'au¬
rions pu espérer découvrir des affaiblissements
politiques qu'après 1842. De
plus, l'examen plus attentif des événements historiques liés aux changements
si le
doit permettre de discerner si ces
événements
sont liés
à la
conversion ou
au
colonialisme.
Bien que les
firent aucun
missionnaires delaLJW. S. aient été sur place depuis 1797, ils
visible jusqu'aux environs de 1812. C'est au cours de
cette année que Pomare II, undes principaux chefs de Tahiti et
personnage im¬
portant dans les rivalités et lesguerres qui dominaient cette
période, manifes¬
ta pour la première fois sa dévotion à Jehovah
(Gunson 1962 : 210). En 1815,
Pomare vainquit les principaux chefspaiens aucombat de Punaauia. Ce combat
fit de Pomare Illechef qe plus puissant de Tahiti et il s'empressa
de consolider
sa position en se faisant le chef supreme de toute l'fle. C'était
la première fois
qu'un chef avait atteint cet objectif de la centralisation du pouvoir.
ne
progrès
Un des premiers actesde Pomare fût de proclamer le Christianisme
comme
étant la seule religion officielle de Tahiti, et d'ordonner la destruction des idoles
paiennes et des marae. Etant donné le rôle crucial joué par le m ar ae dans la
culture Tahitienne - ainsi qu'il l'a étédécritplus haut - cette dernière mesure
eut certainement pour résultat d'affaiblir considérablement le rôle des
chefs et
le
système politique tout entier ; et c'est, en effet, précisément
hypothèse.
selon notre premiere
ce
qui arriva,
La vérité
historique est toutefois différente. Il n'était pas dans les intentions
système politique mais seulement de con¬
centrer le pouvoir entre ses mains. La période précédant l'arrivée des Fran
çais était autant un effort de conservation des formes anciennes qu'un besoin d'
installer le nouvel " A tua " (Dieu) qui avait remplacé "Oro et les anciens
Dieux" (Newbury 1967a : 14 ; voir aussi Newbury 1967b : 498-499). C'est ainsi
que Pomare conserva intacte l'organisation politique traditionnelle des districts
et sous-districts dirigéspar des titulaires de haut
ranf se succédant par primode Pomare II de révolutionner tout le
-
369
Société des
Études
Océanienne
géniture. Bien qu'ayantrécompensé quelquesfidèlesalliés avec des postes enle¬
aux ennemis, Pomare conserva la plupart des titulaires dans les fonctions
qu'ils occupaient (Davies 1961 : 200 ; Newbury 1967 b : 499). Le but de Pomare
n'était pas de détruire le système politique traditionnel,
mais seulement de se
mettre à sa tête.
vés
Pomare II mourut
en 1821 et son fils, alors un petit
enfant, lui succéda. A sa
1827,Aimata, fille de Pomare II, monta sur le trône avec le titre de Po¬
mare IV et régna pendantprèsde cinquante ans. Ces changements dans la mo¬
narchie eurent peu d'effet sur le système politique, sauf
que les chefs accrurent
leur pouvoir et leur indépendance, en partie du fait que les successeurs de Po¬
mare II n'avaient pas sonhabiletéà conduire un gouvernement central puissant.
(Gunson 1962 : 222-232 ; Newbury 1967a : 16).
mort en
Pendant la période de 1815 à 1842, le système politique traditionnel fut ren¬
forcé par la mise en vigueur d'un code de lois qui fixait le montant des tributs
ou taxes que la population devait payer
aux chefs et à la monarchie (Newbury
1967a : 15).De plus, la position et le pouvoir des chefs furent renforcés par leur
nomination aux fonctions de juges chargésd'appliquer la loi (Bouge 1952
; Gun¬
son
1962
:
222).
Il est, évidemment, exact que la conver sion fit disparaître la très importante
consécration religieuse des chefs et du système politique traditionnel et notre
première hypothèse attache une grande valeur à ce fait. Toutefois, au lieu de
perdre le pouvoir à la suite de ce changement, l'histoire nous apprend que la
consécration religieuse fut simplement remplacée par une autre : les chefs de¬
vinrent des diacres et des membres laiques de la nouvelle Eglise Chrétienne
(Gunson 1962 : 213 ; Newbury 1967a : 15 ; 1967b : 499). Ainsi, l'histoire de Ta¬
hiti, de 1815 a 1842, n'apporte aucun argument en faveur de l'hypothèse selon la¬
quelle la conversion au Christianisme aurait affaibli l'autorité des chefs et ame¬
né la dissolution de l'organisation politique traditionnelle.
Par contre, les événements postérieurs à 1842 montrent clairement
que la
désagrégation du système politique Tahitien résulta du système colonial Fran¬
çais. Le traité de 1842, établissant un protectorat Français sur Tahiti stipulait
que les affaires intérieures devaient demeurer entre les mains de la population.
Il apparut cependant bientôt que les gouverneurs
Français avaient l'intention de
participer aux affaires locales, fin voici un exemple : de 1843 à 1846, les Tahitiens combattirent les Françaisde manière intermittente et sans
succès, dans 1'
espoir de retrouver leur indépendance ;â la fin de cette période, le gouverneur
Français remplaça un certain nombre de chefs de district qui s'étaient opposés
aux
Français, par deshommesdontil espérait une plus grande loyauté (Newbury
1955).
Au
cours
des décennies
suivantes, les Français introduisirent un certain
qui affaiblirent considérablement le système politique tradi¬
tionnel. En 1848, le système de tribut payé aux chefs par la population fut rem¬
placé par un traitement payé aux chefs par le gouvernement Français, tran chant ainsi le lien existant entre la population et les
chefs, et rendant ces der¬
niers dépendants des Français. Dans ce
processus, toute une classe de petits
chefs fut éliminée, ayant perdu le tribut qu'elle percevait et ne recevant
pas de
traitement. En 1852, une loi électorale fut passée selon laquelle la succession
par primogéniture au titre de chef de district était abolie, les chefs de district
étant dorénavant élus parmi les parents du chef
précédent, par les chefs infé¬
rieurs du district. La reine Pomare IV
tenta, mais en vain, de s'opposer à cet¬
te ingérence Française dans les affaire s intérieure s. C'est ainsi que
la loi élec
nombre de réformes
370
Société des Etudes Océaniennes
torale ne fut
Salmon 1964 ;
même pas présentée à sa signature (Newbury 1967a
100-101, 106-108, 115-121).
Les tribunaux Tahitiens étaient le meilleur moyen pour
:
17-20
;
E.
les chefs de mani¬
fester leur
autorité, du fait que les juges étaient choisis parmi les classes di¬
rigeantes. Vers 1860, les Français firent de gros efforts pour étendre la ju¬
risdiction des tribunaux Français au détriment des tribunaux Tahitiens. Dès
1874, ils avaient si bien réussi que dans presque tous les procées, y compris
ceux qui étaient soutenus entre
Tahitiensi "l'intervention de la justice devint
automatique et son but était toujours le meme : éliminer les lois locales" (Panoff 1966 : 126, ma traduction). On en arriva au point où les tribunaux Tahitiens
s'adressèrent aux tribunaux Français pour faire vérifier les titres héréditaires
et les généalogies I
Au moment de la mort de la reine Pomare, en 1877, les titres de chefs étaient encore aux mains des vieilles familles (E. Salmon 1964 :
173), mais les
titres et le système politique qu'ils représentaient étaient maintenant vides de
signification ; "la partie occupée des fies de la Société constituait en
tous points une colonie Française, sauf pour le nom" (Newbury 1967a : 17). La
fiction d'un protectorat intérieurement autonome fut abandonnée en 1880
toute
lorsque
à Tahiti et assuma officiellement le contrôle total du territoi¬
Français étaient maintenant àmême de poursuivre plus ouvertement et
vigoureusement leur politique d'assimilation et, vers 1897, le principe des titres
de chefs détenus par les familles de haut rang avait cessé d'exister. Au niveau
du district, le gouvernement était confié à un conseil de district de
jj membres,
tous élus au suffrage universel. Cependant, le pouvoir était plutôt entre les
mains du gouverneur que dans un corps élu quelconque.
la France annexa
re.
Les
Ainsi que
l'écrit West (1961 : 98) : Les conseils de districts ont très peu
d'initiative à l'intérieur du district, l'administration ayant
une tendance très marquée à les utiliser comme instruments
officiels, non
pas tellement pour exécuter une politique que pour exercer un contrôle as¬
sez superficiel sur des aspects très limités de gouvernement
; en fait, ils
dépendent de l'admin: stration centrale et reflètent ses vues et ses désirs,
plus qu'ils n'existent on tant que représentants des villages.
de pouvoir et
Cette forme de gouvernement a,pour
l'essentiel, persisté jusqu'à
nos
jours.
Les résultats de nosdeux testsexpérimentaux
concordent, et, en conséquen¬
ce, le choix entre les deux hypothèses est clair. Le système politique tradi tionnel des Samoa a été en grande partie conservé tandis que celui de Tahiti a
disparu, non en raison des effets différents de la conversion au Christianisme,
mais plutôt parce que les Samoa connurent une période relativement longue d'
indépendance suivied'un régime colonial d'intervention indirecte, tandis que Ta¬
hiti était soumise à une politique coloniale ayant pour but d'amener les Tahitiens
à la civilisation et à la nationalité
Bien
cette
Françaises.
que
Français, elle
grande partie l'ancienne culture Tahitienne
réussi à faire des Tahitiens de véritables
di spar afire en
le système politiqrj.
politique n'ait pas
a certainement fait
et particulièrement
NOUVEL EXAMEN DE LA CONVERSATION
Bien que n'étant pas responsable de la destruction de l'ancien
système po¬
litique, la conversion au Christianisme provoqua un impact brutal sur la so -
371
Société des
Études
Océaniennes
ciété Tahitienne d'une autre manière. A mon
avis, (et je suis loin d'être le pre¬
à le dire) ce fut la conversion qui permit à Pomare II d'établir
pour la
première fois dans l'histoire Tahitienne, un régime stable, centralisé, pour tou¬
te l'fle de Tahiti et-quelques fles environnantes.
mier
Pomare
ne fut pas le premier à tenter d'unifier Tahiti
; vers la fin des an¬
1760-1770, une tentative fut faite en faveur de Teri'irere, le jeune chef du
district de Papara. Cependant une coalition de chefs s'opposa aux
partisans de
Teri'irere et refusa la proposition. Pomare lui-même avait
fait, dans le passé,
quelques tentatives infructueuses pour s'emparer du pouvoir dans l'fle toute en¬
tière. Il réussit en 1807 à conquérir une grande partie du territoire, mais
l'an¬
née suivante, ses ennemis s'allièrent pour mettre un terme à ses ambitions
(Davies 1961 : 96-130). Dans l'ensemble, la période comprise entre 1760 et
1815 fut troublée et sanglante. Une
faction^ puis une autre, se mettait à rêver
d'expansion et faisait la guerre avec succès pendant quelque temps, pour être
nées
finalement vaincue par une coalition d'ennemis. Aucun chef n'était assez fort
conquérir toute l'fle, car dès que ses alliés s'apercevaient qu'il devenait
trop puissant, ils se joignaient souvent à ses ennemis pour mettre un terme à
ses ambitions.
pour
Une situation analogue existait aux Samoa. Les deux factions
rivales^ les
Pule et les Tumua, se livraient une lutte sanglante pour le pouvoir
supreme.
Cette rivalité empêchait le développement d'une centralisation
politique, car 1'
appui d'une faction en faveur d'un roi possible, déclenchait automatiquement 1'
opposition violente de l'autre faction. Au 19ème siècle, la situation aux Samoa
était rendue encore plus compliquée par la présence de trois puissances métro¬
politaines (l'Allemagne, les Etats-Unis et l'Angleterre) qui manifestaient leur
rivalité en venant en aide à l'une ou l'autre des factions
1934
:
131-193 ;
Davidson 1966
:
indigènes (Masterman
15).
Il y a cependant entre Tahiti et les Samoa
une différence que voici :
aux^Sales luttes durèrent tout au long du 19ème siècle et ne cessèrent qu'à la
prise de possession par l'Allemagne et les Etats-Unis, tandis qu'à
Tahiti, le
Chef local Pomare II réussit à rassembler la communauté sous son
pouvoir après 1815 ; mais, cette victoire n'aurait pas suffi, seule, à unifier Tahiti. Nous
avons vu que d'autres
chefs, comme Pomare lui-même, avaient remporté des
succès, pour être défaits un peu plus tard. Qui avait-il donc de si particulier
moa,
dans la victoire de Pomare
en
1815 ?
Les
Tahitiens au combat se sentaient impuissants sans l'aide des Dieux. La
sanction desDieux était un élément essentiel de toute
entreprise, et surtout de la
guerre. En voici un exemple : une bonne partie des intrigues politiques et des
combats du début du 19ème siècle étaient
provoqués par la question de savoir où
il fallait abriter l'image du puissantDieu Oro et
qui aurait accès auprès de lui
pour s'y livrer à des sacrifices (Davies 1961 :
XXXVII-XXXVIH, 41-47). Pou voir se prévaloir de l'aide d'Oro était une des toutes premières
préoccupations
pour un chef ayant des ambitions politiques et militaires.
La caractéristique essentielle de la victoire de
Pomare en 1815 est qu'il défit
seulement sesennemishumains.maisen même
temps les anciensDieux. La
victoire de Jehovah sur lesdivinitéspaiennes
non
était, de toute évidence, totale, car
elles avaient étéincapablesd'offrir la
moindre résistance ou d'exercer la moin¬
dre vengeance lorsqu'à
l'issue de combats, Pomare donna l'ordre de détruire
leurs
images et leurslieux sacrés(mar a e). Il était clair
que Jehovah était in¬
finiment plus puissant qu'Oro et les autres Dieux
locaux. Il apparaissait aussi
non moins clairement
que Jehovah était le Dieu de Pomare, car c'était lui
qui,
372
Société des
Études
Océaniennes
après
sa victoire, avait décrété que le Christianisme était dorénavant la seule
religion du territoire, et qui, dans les années qui suivirent, tenta (à la grande
consternation des missionnaires) de se mettre a la tête de l'Eglise Tahitienne
aussi bien qu'à la tête du territoire Tahitien.
En discréditant les anciens Dieux et
rendant Jehovah
inséparables de son
divine efficace qui au¬
cette sanction était in¬
yeux des Tahitiens, aucune opposition organisée ne se forma et
en
propre règne , Pomare rendit impossible toute sanction
rait pu dresser une coalition contre lui. Etant donné que
dispensable
aux
Pomare put ainsi asseoir
son
pouvoir central.
Les missionnaires Williams et Threlkeld avaient du avoir
un
aperçu de ces
événements, quand il s déclarèrent qu'en 1821, Pomare II avait essayé de prendre
le pouvoir dans toutes les flesvoisines,
sous prétexte de les christianiser (Da1961:233-234). En 1849,1'ex-missionnaire Orsmond, désillusionné et amer
(relaté par Daviesl961: 350-351)décrivait en ces termes la conversion à Tahi¬
vies
ti
:
"Le Roi changea ses
Dieux, mais c'était pour seule raison de consolider
Après sa conquête, ilest vrai qu'il s'en fut par petites
étapes, montrer son autorité, recevoir desprésents de ses sujets nouvel¬
lement acquis, boire en abondance les breuvages enivrants, pour ensuite,
en pleine
ivresse, aller démolir leur M ar ae et jeter leurs Dieux à bas ;
par ce stratagème, enlevant à toute rébellion future la puissance des ido¬
les, qui commandaient toujours au combat. Voilà Tahiti, une race de goin¬
fres fainéants. Sanguinaires à l'extrême".
son
Cette
gouvernement.
descriptiondépeintprobablement Pomare comme beaucoup plus cynique
qu'il n'était en réalité (voir Newbury 1967 b : 498-499), mais le point essentiel
demeuré du fait de
la conversion, il était impossible de s'opposer avec une
chance de succès au gouvernement central de Pomare. Goldman (1970 ; 20-21,
27, 542) a émis l'hypothèse d'une dynamique inhérente à la culture Polynésien¬
ne, par laquelle le système politique tend à devenir encore plus étendu et plus
diversifié, si l'on en juge parles tentatives de centralisation politique que nous
avons constatées à la fois à Tahiti et aux
Samoacependant, Tahiti fut la seule à
réaliser cette centralisation sous Pomare II, tandis qu'aux Samoa les luttes de
clans rivaux pour l'accès au pouvoir se poursuivirent jusqu'à l'occupation du
territoire par
la conversion
les AllemandsetlesAméricains en 1900. Nous avons soutenu que
Christianisme était en grande partie responsable de la centra¬
lisation à Tahiti ; si la conversion ne donna pas le même résultat aux Samoa, c'
est probablement parce que la religion n'était pas une structure de l'organisation
politique, comme c'était le cas à Tahiti.
au
conduit à une conclusion plutôt
surprenante, à savoir qu'à Tahiti,
l'organisation politique, la conver sion au Christianisme favorisa
son
évolution. Selon Newbury (1967 a - 23) : "dans un sens, l'introduction du
Christianisme fut le prolongementd'unprocessusdynamique...Les implications
politiques de ces changementsdanslareligion furent la transcendance des chefs
de lignée unique
et le concept de gouvernement interinsulaire".
Ceci
nous
loin d'affaiblir
Ce qui revient à dire que la conversion permit à Pomare de faire sortir la
politique du cercle vicieux de s rivalité s entre chefs pour la mettre sur un autre
plan permettant à un gouvernement centralisateur, puissant et étendu, d'être mis
en
place.
Jetant
une
dernière
foi s
un
coup d'oeil sur le
373
"laboratoire Polynésien", nous
situation analogue aux Hawaii, fin 1819, peu avant l'arrivée des
missionnaires, le roi Liholiho (Kamehameha IQ, nouvellement intronisé, et ses
conseillers, défièrent dè façon flagrante un certain nombre de restrictions reli¬
gieuses séculaires. Cette liquidation du système des "kapu" marqua la fin de la
religion traditionnelle Hawaiienne, religion qui, de même qu'à Tahiti, était la
base de l'organisation politique etdela_majeure partie de la culture Hawaienne
aborigène (Davenport 1969 :7-9).Demême que pour l'analyse de Tahiti présen¬
tée ici, ces transformations aux Hawaii ont été interprétées comme étant liées
à la consolidation d'un régime centralisé, et au passage à un autre niveau de 1'
organisation politique Hawaiienne (Davenport 1969 : Webb : 1965).
trouvons une
A ceux qui croient encore que les cultures forment toujours un tout harmo¬
nieux, ces considérations apporteront quelques désillusions. Dès le début du
19ême siècle, Tahiti et Hawaii semblentavoir le stade où la religion tradition¬
nelle entravait l'évolution politique. Seule, l'abolition de l'ancienne religon et son
remplacement par une nouvelle,permitàl'évolution politique de se poursuivre;
NOTES
-
1
à l'université de Pittsburg de m'avoir accordé une
postdoctorale derecherchesau cours de laquelle la ver¬
définitive de cet essai fut décrite.
-
Je suis reconnaissant
bourse Andrew Mellon
sion
-
2
-
-
3
-
Keesing indique un parallèle entre Tahiti et Hawaii. Il en
question à la fin de cet article.
Ce passage de
sera encore
Ceci était
dû principalement à la domination de plus en plus grande des
règles qu'ils édictaient dans le commerce avec les
chefs sur les terres et aux
Blancs.
4
A ce propos, il est intéressant de noter que lorsqu'un groupe de chefs
inférieurs tenta en 1829 de contrecarrer le pouvoir grandissant des grands chefs
de Rarotonga, ce mouvement était ouvertement anti-chrétien et associé à un ré¬
-
-
veil du paganisme
(Buzacott I860
:
40-47
;
Beaglehcle 1957 : 30-37).
BIBLIOGRAPHIE
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376
Société des
Études
Océaniennes
ADUSTA (CRIBRARIA) BERNARDI.
SP. N.
(MESOGASTROPODA, CYPRAEIDAE)
DES ILES DE LA SOCIETE ET
LES PORCELAINES DE POLYNESIE
PAR G. RICHARD
Une
petite, mais ravissante porcelaine, d'une coloration jaune-beige à lacu¬
blanches qui permet de la situer à vue dans le groupe Cribraria, nous fut
confiée pour détermination en avril 1973par m. BERNARD, amateur éclairé de
nes
conchyliologie demeurant à Papeete-Tahiti.Après recherches bibliographiques
plusieurs lots de toutes les espèces du
groupe Cribraria connues à ce jour, et même des groupes voisins, il apparaft
clairement qu'il s'agit d'une espèce nouvelle.
et confrontation de cette porcelaine avec
très heureux de dédier cette jolie petite coquille, apparem puisqu'il nous a été communiqué l'existence de trois spécimens
seulement, à M. BERNARD qui a bien voulu faire don de lliolotype au Muséum
National d'Histoire Naturelle de Paris ; qu'il veuille bien trouver ici l'expres¬
Nous sommes
ment fort rare
sion de
nos
plus vifs remerciements.
1) POSITION SYSTEMATIQUE.
Les
mers
quelques 200
espèces de porcelaine vivant actuellement dans toutes les
du monde ont été
réparties par plusieurs auteurs dans de nombreux taxa
supraspécifiques, d'autres spécialistes préférant s'en tenir au genre Cypraea de
Linné. Pour notre part, bien que convaincus de la subjectivité de plusieurs de
ces divisions, il nous apparaft nécessaire de fragmenter le genre Cypraea.
C'est pourquoi, faute de divisions plus adéquates, nous considérons que les
treize sous-familles de STEADMAN et COTTON (1946), reprises par ALLAN
(1956) sont suffisamment définies les une s par rapport aux autres, comme le
sont chacun des genres
Par
types de ces sous-familles.
coquille lisse, petite, pyriforme,
légèrement ombiliquée,
aux dents
latérales peu prononcées, la
plan de pigmentation dorsa¬
fond ocreparsemédelacunes blanches, permet de classer la nouvelle es¬
sa
peu étendues sur une base arrondie et aux callosités
nouvelle porcelaine appartient au genre Adusta.Le
le, un
pèce dans le sous-genre Cribraria.
2) DESCRIPTION DE L'HOLOTYPE.
Pyriforme, lliolotype mesure 12 mm de longueur, 7 mm dans sa plus grande
mm de hauteur. La porcelaine de BERNARD a le dos pigmenté de
tons allant du brun clair à l'ocre jaune, à l'exception de la zone médiane, la plus
large, où l'on distingue deux petites plages saumonées ; l'ensemble est saupou¬
dré de petite s lacune s circulaires,d'un blanc-laiteux de deux tailles différentes,
en quantité à peuprès égale mais irrégulièrement réparties sur la surface de la
coquille. Un sillon dor sal bien net, de couleur jaune sale, traverse le dos en po¬
sition légèrement latérale.
largeur et 6
377
Société des
Études
Océaniennes
plages allongées, sommairement rectangulaires, d'un blanc ivoire, à
mêmes érosions cir¬
culaires que sur le dos, situent les callosités latérales peu développées dans
cette espèce. Le côté gauche, bien arrondi, est prolongé sans frontière par la
base tandis que le bord droit marque un angle avec cette dernière.
Deux
l'intérieur desquelles on distingue imperceptiblement les
Sur la base fortement convexe, l'ouverture presque droite est bordée par
19 dents labiales et 16 dents columellaires,
plus fines ; parmi ces
légèrement
dernières, les 5 dentslesplusantérieures et les 4 les plus postérieures débor¬
dent très légèrement sur la base, comme toutes les dents labiales tandis que les
limitées à l'ouverture. La fosdéveloppée, les dents et les-interstices sont de couleur blanche
comme la base, et l'ouverture est relativement étroite comparativement aux es¬
pèces du même groupe.
7 dents médianes columellaires sontles seules
sula est peu
3) LOCALITE TYPE.
été récolté le 23 janvier 1972, avec un autre exemplaire de
lagon de la côte est de Tahiti à la limite de la forma¬
tion récifale barrière. L'espèce vivait par un mètre cinquante de profondeur,
sous des tables de coraux morts recouverts de petites algues et empilées les
unes sur les autres. L'animal, que nous n'avons pas observé, nous a été décrit
avec un pied et un manteaude couleur rose, sans détail sur les différentes par¬
L'Holotype
a
Adusta bernardi, dans un
ties.
4) DEPOT DE L'HOLOTYPE.
L'Holotype
a
été déposé dans la collection générale des Cypraeidae du labo¬
ratoire de Malacologie (Biologie des Invertébrés marins, section Malacologie)
du Muséum National d'Histoire Naturelle et porté au livre d'inventaire sous le
numéro 441, année 1974. Le second spécimen, récolté avec l'Holotype,
servé dans la très belle collection privée de M. et Mme. BERNARD, à
5) RAPPORTS ET DIFFERENCES AVEC
est con¬
Papeete.
ESPECES VOISINES
espèces suivantes : Adusta cribraria (Linné, 1758), Adusta eson(Duclos, 1833) et Adusta cribellum (Gaskoin, 1849) n'ont en commun avec
la nouvelle A.bernardi que les caractères du sous-genre Cribraria, en parti¬
culier le plan général de pigmentation de la face dorsale. A. Esontropia et A.
cribellum s'en distinguent immédiatement par la présence d'une ceinture de
petites taches chocolat-foncé sur les bords de la coquille et A. cribraria par
l'absence d'un sillon dorsal bien tranché.De plus, ces trois espèces sont beau¬
coup plus grosses que A. bernardi (pour les échantillons utilisés dans l'étude
présente, les dimensions moyennes sont les suivantes : A. esontropia: 23 mm
A. cribellum : 16 mm, A. cribraria : 21 mm, contre 12 mm pour A. bernardi),
elles ont la fossula beaucoup moins développée et leur forme s'éloigne du type
de forme Adusta selon le sens suivant : esontropia, deltoide - cribraria, ovale cribellum, subcylindroide.
Trois autres espèces se rapprochent davantage de A. bernardi ; ce sont
Adusta gaskoini ( Reeve, 1846), Adusta cumingii (Sowerby, 1832) et Pustularia dillwyni ( Schilder, 1922) . A. gaskoini et A. cumingii ont une taille
et une forme très voisines de celles de A.bernardi
bien que A. cumingii
Les trois
tropia
,
378
Société des
Études
Océaniennes
Adusta (Cribraria) bernardi sp.n.x5
nolotype, longueur 12 m/m
Société des
Études
.
Océaniennes
soit plus
allongée et A.
gakoini plus globuleuse. Les dents de A.bernardi
intermédiaires entre celles de A„ gakoini ( plus grosses) et celles de
A. cumingii (plus fines ) et lat fossula, bien que plus courte chez A. bernardi
est comparable dans les trois espèces. La principale différence immédiate¬
entre ces deux espèces réside dans la présence, chez A. gasment visible
koini et A. cumingii, d'une rangée périphérique dorsale de taches
brunes,
comme chez A. esontropia et A. cribellum
En outre, les lacunes dorsales
de A. cumingii , comme celles de A. gaskoini, sont teintées de jaune ou de
sont
,
crème et généralement cerclées d'un liseretbrun, le sillon dorsal étant luimême parfois souligné de bordures brunes analogues. Bien que généralement
classée dans un autre groupe, P. dillwyni est peut-être l'espèce qui se rap¬
proche le plus de A. bernardi par la forme. Toutefois, P. dillwyni a les ex¬
trémités davantage proéminentses et marquées de taches brunes alors.que
A. bernardi est affectée de
plages blanches aux extrémités. De plus, la
coquille de P. dillwyni est plus légère, globuleuse, les dents sont plus fines,
plus courtes dans la partie médiane du péristome et limitées à l'ouverture ;
enfin, le sillon dorsal est beaucoup moins marqué chez P. dillwyni et les
plages latérales font totalement défaut. Au demeurant, la texture des deux
coquilles est totalement différente.
6) LA FAMILLE DES CYPRAEIDAE EN POLYNESIE FRANÇAISE.
Dans
1970
littérature
la
concernant
la
famille
des
Cypraeidae
(BURGESS,
ALLAN, 1956 - SCHILDER, 1952) ou les mollusques testacés de cette
région (DAUTZENBERG et BOUGE, 1933), 56 espèces de porcelaines ont
été citées de Polynésie Française. Compte tenu du manque de certitude qui
entoure la provenance de sept espèces, de la répartition
mondiale que nous
leur connaissons aujourd'hui et des efforts vains déployés
depuis plusieurs
années
pour les retrouvér, ou sur le terrain ou simplement dans l'une des
collections privées de
Polynésie^ nous avons de bonnes raisons de penser
qu'une erreur de localité est a l'origine de ces sept citations. Ce sont :
Erosaria labrolineata (Gaskoin, 1848), Erosaria spurca (Linné, 1758), Mauritia histrio (Gmelin, 1791), Naria oweni
(Sowerby, 1837), Adusta lutea (Gronov,
1781), Erronea erronés (Linné, 1758) et Erronea cylindrica (Born, 1870).
ont
-
En revanche, plusieurs spécimens de Mauritia Grayana
été récoltés dans l'archipel des Tuamotu, ces dernieres
récemment
,
Schilder, 1930
années et, tout
nous avons pu examiner trois exemplaires de Adusta Contami-
nata provenant de
l'archipel des Marquises.
Adusta Bernardi est donc la 52 ème espèce de porcelaines
lynésie Française. Ces espèces sont les suivantes :
Cypraea
Cypraea
Cypraea
Cypraea
Cypraea
Cypraea
Cypraea
Cypraea
Cypraea
tigris Linné, 1758.
aurantium Gmelin, 1791.
carneola Linné, 1758.
leviathan Schilder et Schilder, 1937.
schilderorum (Iredale 1939).
ventriculus Lamarck, 1810
lynx Linné, 1758.
mappa Linné, 1758.
vitellus Linné, 1758
Erosaria erosa (Linné, 1758).
380
Société des
Études
Océaniennes
connue
de Po¬
Erosaria
Erosaria
Erosaria
Erosaria
Erosaria
Erosaria
Mauritia
Mauritia
(Linné, 1758).
(Linné, 1758).
poraria (Linné, 1758).
cernica (Sowerby, 1870).
moneta (Linné, 1758).
obvelata (Lamarck, 1810).
mauritiana (Linné, 1758).
arabica (Linné, 1758).
caputserpantis
helvola
Mauritia maculifera
Schilder, 1932.
Mauritia depressa (Gray, 1824).
Mauritia grayana Schilder, 1930.
(Gmelin, 1791).
(Gray, 1828).
Naria fimbriata (Gmelin, 1791).
Naria serrulifera (Schilder et Schilder, 1938).
Naria minoridens (Melvill, 1901).
Naria punctata (Linné, 1758).
Adusta ziczac (Linné, 1758).
Adusta cribraria (Linné, 1758).
Adusta bernardi Richard, sp. n.
Adusta esontropia (Duclos, 1833).
Adusta gaskoini (Reeve, 1846).
Adusta cumingii (Sowerby, 1832).
Erronea chinensis (Gmelin, 1791).
Erronea teres (Gmelin, 1791).
Erronea subteres (Weinkauff, 1880).
Erronea latior (Melvill, 1888).
Erronea goodalli (Sowerby, 1832).
Talparia talpa (Linné, 1758).
Talparia isabella (Linné, 1758).
Talparia testudinaria (Linné, 1758).
Staphylaea staphylaea (Linné, 1758).
Staphylaea nucleus (Linné, 1758).
Staphylaea cassiaui (Burgess, 1965).
Pustularia bistrinotata Schilder et Schilder, 1937.
Pustularia cicercula (Linné, 1758).
Pustularia margarita (Dillwyn, 1817).
Pustularia globulus (Linné, 1758).
Pustularia mariae Schilder et Schilder, 1927.
Pustularia dillwyni (Schilder, 1922).
Pustularia childreni (Gray, 1825).
Mauritia scurra
Naria irrorata
La richesse en espèces à l'intérieur de la Polynésie Française varie
beaucoup d'un archipel à l'autre
; il en est de même de la composition
quantitative des différents stocks par archipel puisque, si l'on excepte Rapa
où
uniquement trois espèces (Cypraea carneola, Cypraea schilderomoneta), onze seulement ont été récoltées dans tous les
archipels. Le tableau ci-dessous fait le point de la famille des Cypraeidae
pour l'ensemble de la Polynésie Française et pour chacun des archipels.
vivent
rum
et
Erosaria
381
Société des Etudes Océaniennes
ABC
POLYNESIE FRANÇAISE
52
7
7
SOCIETE
43
6
1
MARQUISES
33
5
1
TUAMOTU
44
5
0
AUSTRALES
13
1
0
GAMBIER
18
0
0
3
0
0
RAPA
A
=
Nombre total
B
=
C
=
Nombre
Nombre
d'espèces présentes.
d'endémiques à l'échelle de la Polynésie française.
d'endémiques dans l'archipel considéré.
espèces endémiques de Polynésie Française sont : Erosaria
(Société, Marquises, Tuamotu, Australes), Erronea subteres, Pustularia dillwyni et Adusta cumingii (Société, Marquises, Tuamotu), Naria
serrulifera (Société, Tuamotu), Staphylaea cassiaui (Marquises), et Adusta
bernardi (Société). Les autres espèces ont généralement une large répar¬
tition mondiale, 30 d'entre elles en particulier sont connues à travers toute
Les
septs
obvelata
la province
Indo
-
Pacifique.
LABORATOIRE DE BIOLOGIE MARINE ET DE MALACOLOGIE
ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES
55, rue de BUFFON
-
75.005 PARIS.
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE ET HAUTES ETUDES
ANTENNE DE TAHITI - B.P. 562 - PAPEETE, Tahiti.
382
Société des
Études
Océaniennes
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WENZ
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Gebruder Borntraeger. Berlin.
Vol.
I, 2, P. 965
-
1000.
383
Société des
Études
Océaniennes
Gastropoda.
Nikolassee,
.
.
-
-
.
'
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Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 186