B98735210103_183.pdf

Texte

BULLETIN
de la Société
des Etudes Océaniennes
POLYNÉSIE ORIENTALE

JUIN

1 97 3 -TOME

XV- N° 10-N° 183

CONSEIL d'ADMINISTRATION
Président
Vice-Président
Secrétaire
Trésorier

Mr. Henri JACQUIER
Mr. Yves MALARDÉ

Melle Janine LAGUESSE
Mr. Paul MOORGAT

ASSESSEURS
Mr.

Adolphe AGNIERAY

Me Rudolph BAMBRIDGE
Mr. Eric LEQUERRÉ
Me

Jean SOLARI

Mr. Raoulx TESSIER

Mr. Temarii TEAI
Mr. Maco TEVANE

MEMBRES
Wlr.

REVEREND

D'HONNEUR

BERTRAND
PERE

JAUNEZ

PATRICK

O'REILLY

Pour être reçu Membre de la Société se faire
membre titulaire.

présenter

par

un

Bibliothèque.
Le Conseil d'Administration informe ses membres qu'ils
peuvent emporter à domicile certains livres de la Bibliothèque
en
signant une reconnaissance de dette au' cas où ils ne ren¬
draient pas le livre emprunté à la date fixée. Les autres peu¬
vent

La

être consultés dans la Salle de lecture du Musée.

Bibliothèque

et la

membres de la Société
le Dimanche.

salle de lecture sont ouvertes aux
les jours, de 14 à 17 heures, sauf

tous

Musée.
Le Musée
à 17 heures.

est

ouvert tous

les

jours, sauf le dimanche de 14

BULLETIN
DE

LA

Société des Etudes Océaniennes
POLYNESIE

JUIN
TOME

ORIENTALE

1973

XV- N° 10- N° 183

SOMMAIRE

ARCHEOLOGIE

Structures préhistoriques d'une vallée des Marquises
Hanaiapa, Hiva Oa

Franpis Moeava PELTIER

Société des

Études

Océaniennes

STRUCTURES PREHISTORIQUES D'UNE VALLEE DES

MARQUISES, HANAIAPA, HIVA OA.
Françis-Moeava PELTIER

L'expédition archéologique 1967-68 du Bishop Museum aux
Marquises à laquelle nous avons eu la chance de pouvoir
participer, s'inscrivait dans le cadre des recherches effectuées
précédemment dans ces îles. Ces recherches ont permis d'établir
des séquences culturelles et de déterminer le sens des migrations
dans la Polynésie orientale (fig. 1).
Les premières fouilles archéologiques effectuées aux Mar¬
quises le furent par le Dr. Robert Carl Suggs qui procéda en 1956
et 1957 à des recherches dans l'île de Nuku Hiva qui
appartient au
groupe nord de l'archipel des Marquises. Suggs put établir, à par¬
tir du matériel recueilli et des dates obtenues au RC, une
séquen¬
ce culturelle pour cette île (fig.
2). Cependant, malgré le fait que
lies

ces

recherches

avaient été

effectuées dans

une

île du

groupe

nord, Suggs crut bon de considérer sa séquence comme valable
pour l'ensemble de l'archipel en partant de l'hypothèse que toutes
les îles avaient dû être peuplées à peu près à la même
époque.
En 1964 et 1965, le Bishop Museum envoya le Dr. Yosihiko
Sinoto aux Marquises afin d'effectuer de nouvelles recherches.
Sinoto, accompagié de son assistante Mlle Marimari Kellum de
l'Université d'Hawaii, effectua une série d'excavations dans
l'île

de Ua

Uka

et

des "excavations test"

à Nuku Hiva.

Ces

permirent à Sinoto de présenter une séquence culturelle
le groupe nord des Marquises, séquence qui recoupe appro¬

travaux
pour

ximativement celle de Suggs

(fig. 3). Pour sa part, Sinoto préfé¬
séquence à tout l'archipel avant que des
recherches n'aient lieu dans le groupe sud.
Le but de la nouyelle expédition du Bishop Museum de 1967rait

ne

pas

étendre

sa

1968 était donc d'établir

une séquence culturelle
pour le groupe
sud, puis d'en faire la comparaison avec celle élaborée précédem¬
ment pour le nord. Cette expédition, à nouveau
dirigée par le
Dr. Sinoto, se situa sur la côte nord de l'île de Hiva Oa. Cette
fois-ci, le Dr. Sinoto bénéficiait de la présence de trois assis¬
tants. Tout d'abord de Peter Bellwood de l'Université
d'Oxford,

puis de Mlle Francine Mayer de l'Université de Montréal, et,
enfin, de l'auteur du présent article, également de l'Université de
Montréal.-

272

Société des

Études

Océaniennes

Fig. 1 - Etapes du peuplement de la Polynésie oriéntale, telles
qu'elles sont suggérées par les découvertes archéologiques ré¬
centes (d'après K.P. Emory et Y.H. Sinoto, 1965).
Extrait de Sinoto (1970)

273

Société des

Études

Océaniennes

EXPANSION

PERIOD

Fig. 2

-

ARTIFACT

Schematic chart of Marquesan prehistory, showing cha¬
period.
D'après Suggs (1962)

racteristic kinds of artifacts and structures for each

274

Société des

Études

Océaniennes

Correlation

150 B.C.

of dates and cultural periods of the
and

A.D. 100

A.D. 800

Settlement

A.D

Nukuhiva

Uahuka

I

Early

Develop. 1

A.D. 850

I

Develop.

j

A.D. 1790

1400

j_

Expansion

A.D.

j

Classic

•

Classic

A.D. 1650

(Sinoto)

A.D.
Uahuka

(Sinoto)

I
MUH2, and

<

I

MUH5



>

MUH1: Vn VI V

♦Culture assemblage of site NHo 3. Level I, assigned by Suggs at Late
is clearly distinct from that of the early Developmental assemblage of NHaa
is in reality closer to that of the Expansion period.
Tentative

(Suggs)

Nukuhiva

J

Developmental

Cultural

Nukuhiva

A.D.

1600

Expansion

A.D. 1150

Settlement

I

A.D.

A.D. 1100
Late0

A.D. 1300

700

Developmental

A.D. 700

sites

Developmental,
1, Level II, and

Horthora

Ferio'.s(SuBga):

isttle., Deval.. Itcpan.

Cowrie scrapero
Coconut

graters

Whale-tooth

pendants

Pig-tooth pendants
Fishhook types:
Curved shank

Rotating
Eont upper

shark

Obtuce rocorred

I I ; ffT

Acuto recurvsd

pt.
pt.

lleavy shank

Conpniind shank
Open Jabbing

IAÎ1)
2A(1)1
XA3B(X)
132(1)1

Fast Poly.
Octopus sinkers
Coffee-bean

Pottery
types:
Type 2A

Ada

Hatlhsu

Ha'e'eka
Hal
A'a
Koahl

Reel

J
Flexed

I

11

Tr

Secondary burials
Burial

——

Fig. 3
quence,

offering

Hane, Uahuka

Tentative Northern Marquesan Prehistoric Cultural Se¬
correlating Nukuhiva and Hane sequences.
D'après Sinoto (1966)

-

275

Société des Etudes Océaniennes

Grâce aux quatre membres de cette expédition,
de diversifier les tâches et d'effectuer deux
types

il fut possible
de recherches.
Le Dr. Sinoto, assisté de Peter Bellwood,
procéda à une série
d'excavations le long de la côte de l'île, aux environs de la
vallée d'Hanaiapa choisie comme point de base. Par
contre,
l'auteur du présent rapport fut chargé, avec Mlle
Mayer, d'effec¬
tuer le relevé des ruines archéologiques des vallées
d'Hanaiapa
et

d'Hanatukua. Le but de

ces

relevés était de dresser des

cartes

et

plans qui puissent servir à établir des séquences de schèmes
d'établissement, ces schèmes devant alors être comparés à ceux
qui seront obtenus à partir des relevés de 1964 effectués à Ua
Uka par Mlle Kellum. Les structures relevées pourront
également
être comparées à celles exposées dans les travaux de Suggs et de
l'expédition norvégienne dirigée par Thor Heyerdahl vers 1963
ainsi qu'à celles notées dans l'ouvrage de Linton de 1925.
Nous devons cependant mentionner qu'il n'existe à l'heure
actuelle pour les Marquises que très peu de relevés de sites aussi
complets que ceux de cette mission. Il est donc à souhaiter qu'il
soit possible que d'autres relevés du même type soiént effectués
en
divers points de ces fies. A Hanaiapa, nous avons relevé
approximativement 150 structures, sans compter les réseaux de
murs et d'enclos et les structures du haut de la
vallée, alors que
Linton, vers 1920, n'en avait noté que 3. Pour arriver à enregistrer
toutes ces structures, il nous a fallu préalablement les dégager
de l'épaisse végétation tropicale qui les recouvrait et les dérobait
à la

vue.

L'étude du matériel excavé et des sites relevés se poursuit
actuellement au Bishop Museum et fera l'objet de publications de
cet

organisme. La première qui

a paru

en

février 1972

les schèmes d'établissements de la vallée d'Hanatukua

de celle

d'Hanaiapa) et

a

été préparée

Un certain nombre de documents
en

anglais et

par

(voisine

P. Bellwood.

présentés dans cet article sont

nous nous en excusons.

276

Société des

concerne

Études

Océaniennes

VALLEE D'HANAIAPA,

H1VA OA

Nous ne procéderons donc, dans cet article, qu'à une des¬
cription sommaire des principales structures préhistoriques de la
vallée, laissant au Bishop Museum le soin de présenter un rapport
global précisant les schemes d'établissements.
Nous présentons en annexe la définition de quelques termes
marquisiens, une carte générale de'la vallée ainsi que des cartes

sectorielles.

LES STRUCTURES

:

nommé Touhi est une grande plateforme rectangu¬
laire, d'environ 15 mètres de long par 7 mètres de large, ayant
Le paepae

près de 2 mètres de haut. La photo 2 montre le mur nord de cette
structure, tandis que la photo 3 présente une vue du beau pavage
en gros blocs de basalte.

Photo 2

277

Société des

Études

Océaniennes

Photo 3

Le

petit paepae qui porte le nom de Vaukia et qui se trouve
près du piquet 4-2, est une structure élevée de forme carrée. Ses
murs

nord et ouest sont bien conservés mais ils sont
légèrement

obliques. La figure 6 illustre

ce paepae.

N. 0.

figure 6-<

4

m

Le paepae

nommé Tapuhue situé près du piquet 4-3 consiste
pavée qui en possède par dessus une plus petite.
pavage de cette plus petite structure est constitué de pierres

en une

Le

structure

278

Société des

Études

Océaniennes

celles utilisées pour le reste de la structure. A
endroits, le pavage a été abimé et enlevé ce qui permet
de voir que l'intérieur du paepae est rempli de pierres beaucoup
plus petites. Il semble donc très net que la construction d'un
paepae devait comprendre trois phases principales : érection de
murs d'enceinte en grosses pierres, remplissage de cette enceinte
par des pierres plus petites, pose enfin d'un pavage de grosses
pierres.
Le paepae nommé également Tapuhue et situé près du piquet
4-9 est très intéressant car il possède trois niveaux de terrasses.
De plus, son orientation est perpendiculaire à la pente alors que
généralement, les plateformes s'érigent successivement dans le
sens de la pente. Voir figure 7, ainsi que photos 4 et 5.
plus

grosses que

certains

279

Société des

Études

Océaniennes

Photo4

Le personnage se trouve devant le mur de la
plateforme à hauteur
de 160 cm, la gaule se situe à la plateforme de niveau 230
cm.

Photo 5
Le personnage se trouve devant le
par

le sentier.
280

mur

qui

a

été

en

partie détruit

Les paepae
ce

qui portent les

d'entassements de rochers

ensemble, c'est le
mieux construit et

La

noms

d'Avena utilisent la présen¬

dans leur construction.

Parmi

cet

situé près du piquet 6-10-3 qui est le
utilise le'plus efficacement son environnement.

figure 8 illustre

paepae

alors

la photo 6 nous montre
paepae ; le personnage
sur la photo se trouve sur le
pavage près du piquet 6-10-3 et à sa
droite se situe une dépression entourée d'un mur de pierre circu¬
laire. Cette dépression est un ancien trou de "ma". Le "ma"
est une pâte fermentée obtenue par pilage du fruit de l'arbre à
pain. Cette pâte était conservée dans des silos creusés dans le
sol et tapissés de feuilles, et pouvait servir en cas de famines.
Le "ma" pouvait se conserver de nombreuses années et était donc
très utile également pour les longs mois de navigation qui permi¬
rent aux Marquisiens d'aller peupler des terres aussi éloignées
que l'île de Pâques, la Nouvelle-Zélande ou les Hawaii (voir
figure 1, page 273).
ce paepae,

l'entassement de rochers à l'avant de

que
ce

281

Société des

Études

Océaniennes

Les structures nommées Huah.ua
consistent

et

situées près du piquet 6-3

série de terrasses (voir

figure 9) qui sont, en
fait, le pendant de celles qui se retrouvent de l'autre côté du
ravin, à Vaukia, près du piquet 4-1-1. Le petit paepae nommé
Vaukia, situé près du piquet 4-2 dont nous avons parlé à la page
11 correspond exactement à celui situé près du piquet 6-4 et
nommé Huahua. Nous avons là, vraiment un scheme d'établisse¬
ment qui se retrouve identiquement à Vaukia et
Huahua, de part et
en

une

d'autre d'un ravin, vraisemblablement

petit

paepae

un

ancien

cours

d'eau. Le

Huahua est illustré à la figure 10.

O

9-

282

Société des

Études

Océaniennes

I

Z

C t ft- i

figure 10-

283

Société des

Études

Océaniennes

La structure nommée

Vaipae et située près du piquet 6-1 est
très belle plateforme de près de 20 mètres de long par 10 de
large et 1.50 de haut. Ses façades et son pavage sont constitués

une

par
sur

de très beaux et gros blocs de basalte qui sont bien visibles
photo 7 ci-dessous.

la

Photo 7

Située à l'est du piquet 6-5, se trouve une petite structure
nommée Faemutuveu. Elle possède deux plateformes dont la plus
élevée est délimitée par une façade en pierre rouge taillée en
blocs rectangulaires. L'utilisation de cette sorte de piérre dénote
structure à caractère sacré. Etant donné la petitesse de ce

une

paepae et sa

hauteur, nous

sommes sans

nul doute

en

présence

c'est-à-dire d'une structure sur laquelle étaient
les
morts.
La figure 11 et la photo 8 illustrent ce paepae
exposés
d'un "tupapau",

tupapau.
284

e:

2-

tTiguT3 11

285

Société des

Études

Océaniennes

m

-etres

Photo 8

Nous

présentons maintenant, dans l'aire nommée Vaioia, le
te au te feke'\ Il
s'agit en fait d'une des plus
grandes structures religieuses de la vallée
d'Hanaiapa. Vers
1920, Linton avait été incapable de s'en approcher tellement
fameux "me'ae

l'endroit était

encore "tapu".
Cependant, il y a vingt ou vingt
chercheur de tiki aurait bouleversé cette structure
d'une manière considérable à la quête de ces
objets. Nous avons
essayé de faire ressortir dans notre relevé toute la série de ter¬

cinq

ans, un

rasses
ne

et de

plateformes qui caractérisaient

fut pas facile

car tout

l'ensemble

ce

temple. Le travail
plants de
ainsi que d'arbres

est recouvert de

café qu'il

ne nous était pas possible de couper
tropicaux tel que le banian qui était un arbre sacré. Il ne
que trois tiki (illustrés à la photo
1 page 302 ) que le

n'a pas emmenés. Ce dernier

s'accaparant des
milieu

aurait, de plus, détruit
jetant pêle mêle les

ornements et

des racines d'un arbre du

une

reste

pilleur
sépulture,

ossements

au

(voir photo 11, où l'on
distingue 2 crânes au pied de l'arbre de gauche). Toute la struc¬
ture est illustrée par la figure 12.
marae

286

Société des

Études

Océaniennes

287

Société des

Études

Océaniennes

Photo 9

Cette photo représente la petite structure
(a) visible
12. Le grand arbre à l'arrière est un banian

("aoa")

(b). Il est possible
d'une habitation de

que

sur

la

figure

poussant

en

la petite structure soit le soubassement

prêtres.

288

Société des

Études

Océaniennes

Photo 10

Cette

photo représente la base du banian indiqué en (b) sur la
figure 12. La façade de pierre est celle visible sur la figure 12
en (b).

289

Société des

Études Océaniennes

Photo 11

Au

creux

des

deux crânes,

racines

de l'arbre de

gauche,

on

(cf. figure 12, (c)).

290

Société des

Études

Océaniennes

peut apercevoir

Près du piquet 23,

nous trouvons une

intéressante structure

nommée paepae
trous

pour

nui qui forme un complexe d'habitation avec deux7
le "ma" et une série de terrasses encerclées. Nous

certainement en présence des ruines d'une belle demeure
marquisienne. Cet ensemble est représenté par la figure 13.
sommes

291

Société des

Études

Océaniennes

Dans l'aire nommée

Tauiti,

nous

trouvons deux "pa", deux

forts. Nous allons décrire ici celui qui se trouve en

face du piquet

20. Faisons remarquer que sur la rive sud de la rivière qui parcourt
la vallée d'Hanaiapa, nous trouvons une sérié de fortifications.
Tout

d'abord, dans la zone Pae (près du piquet 7-3), ensuite dans
(en face des piquets 17 et 20), et enfin dans la
région Faepapa (piquet 26). Une bonne partie de ces fortifications
ont été construites en fonction de l'usage du fusil car on y trouve
des meurtrières ; dans ce cas, il s'agit d'ouvrages du début de la
colonisation européenne, ouvrages généralement construits par
les marquisiens pour résister à la pénétration étrangère. Il faut
rappeler que les marquisiens étaient un peuple guerrier qui prati¬
qua les sacrifices humains et le cannibalisme.
l'aire de Tauiti

292

Société des

Études

Océaniennes

Fig. 11

-

Ce fort fut construit

des meurtrières dans le

mur

l'usage du fusil car on retrouve
sud-est qui a conservé une grande

pour

hauteur

pavée

(3 mètres). A l'intérieur du pa, on retrouve une plateforme
sur laquelle devait être érigé un logement pour les combat¬

tants. Une série de murs et de murs de soutènement relie ce fort
une

série d'autres structures dont trois plateformes pavées.
293

Société des

Études

Océaniennes

à

Photo 12

Le

"pa" de Tauiti (réf.

extérieur du

mur

page

292 ).Cette

vue

sud-est haut de trois mètres

et

illustre l'aspect

qui possède des

meurtrières.

294

Société des

Études

Océaniennes

Photo 13

Cette
mur

vue

de la même fortification permet d'apercevoir au fond le
vu de l'intérieur du fort, tandis que nous voyons au

sud-est

premier plan le

mur

nord-ouest partiellement détruit.

295

Société des

Études

Océaniennes

Faute de temps, il ne nous fut pas possible d'effectuer le
relevé des structures de l'arrière vallée. Nous avons cependant

plusieurs structures intéressantes, en particulier deux ou
qu'un tohua, cette fameuse plateforme de
danse. Sur un éperon rocheux pénétrant la vallée d'Hanaiapa,
nous avons pu admirer un très beau pa
pré-européen. N'ayant pu
le relever, nous ne présentons ici qu'une esquisse de cette très
belle fortification qui correspond peut-être à la phase d'expansion
dont parle Suggs (voir figure2, page 274).Durant cette phase en
effet, les sommets se couvrirent de fortifications isolant chaque
vallée dans son territoire. La fortification en question possède
plus ou moins une forme triangulaire qui suit la conformation de
l'éperon rocheux ; deux des murs suivent l'abrupte tandis que le
troisième barre l'accès vers l'intérieur. La photo 14, illustre un
des murs qui suit l'abrupte ; à droite se trouve l'intérieur du fort,
tandis qu'à gauche commence l'escarpement qui est peu visible à
cause de la densité de végétation.
reconnu

trois autres me'ae ainsi

Photo 14
Le personnage est
ron

appuyé

rocheux du reste.

e:

sur

le

mur

qui isole la pointe de l'épe¬

L'accès
ouverture

au reste du promontoire n'était
possible que par une
étroite et basse pratiquée au milieu du mur du fond.

Les guerriers devaient donc pénétrer
pratiquement en rampant ce
qui plaçait un intrus en très mauvaise position. La photo 15 illus¬
tre cette ouverture, tandis que la
figure 15 veut représenter un
schéma de l'allure générale d'une telle fortification.

Photo 15 "

Société des

Études

Océaniennes

Photo 16

.

Paepae de Makiri ; très belle structure qui sert encore actuelle¬
plusieurs autres, de soubassement à une habitation.

ment, comme

Photo 17

Près de

Pakikua, magnifique
298

mur

de soutènement.

Photo 18

Le très beau paepae

de Aahuti.

En

guise de conclusion, nous souhaitions que ces quelques
descriptions auront su intéresser le lecteur et què la parution pro¬
chaine

du

comblera

global du Bishop Museum
espérances,

rapport

ses

sur

cette

Québec, décembre 1972

299

Société des

Études Océaniennes

vallée

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Bull.
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,

No. 23

300

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in B.P. Bishop Museum, polycopié.

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Marquesas Islands, French

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Journal of the Polynesian Society,
Vol. 75, Wellington, New-Zealand
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Le rôle des fies

Marquises dans le
plement de la Polynésie orientale,

peu¬

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12), Sept-déc. 1970
Steinen, K.

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Marquesaner und ihre Kunst.
Berlin, Vol. 1, Tatuierung

1928

Die Marquesaner

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und ihre kunst.
Berlin, Vol. 2, Plastik
Berlin, Vol. 3, Die Sammlungen

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Islands, French Polynesia.
Anthropological Papers of the American
Museum of Natural History, New York,
Vol. 49

1962

:

Part 1

The Hidden World of

Polynesia.

Harcourt, Brace & World Inc., New-York.

301

Société des

Études Océaniennes

QUELQUES TERMES
"tiki"

le

tiki est la

représentation d'une divinité polyné¬
Généralement, le tiki est représenté par une
sculpture dans la pierre (cf. photo 1).

:

sienne.

Photo

1

"pa"

:

le

"tohua"

:

le tohua

"me'ae"

:

le me'ae

pa est une

fortification.

est une
ou

plateforme de danse.

taha tapu est

un

temple

ou une

structure

religieuse marquisienne.

"paepae"

:

le paepae consiste en une plateforme ou une terrasse
délimitée par un pavage ou des façades de pierres.
Cette structure servait de soubassement aux habita¬
tions
une

marquisiennes. Les plus élaborées possédaient
avant, alors que sur celle arrière plus

terrasse

élevée s'érigeait l'habitation. Généralement, la terras¬
arrière

possédait une dépression sur sa partie la
plus reculée, dépression qui était recouverte et remplie
de nattes qui servaient de matelas. Cette partie en
se

302

O

dépression est appelée généralement par les archéo¬
logues de langue anglaise "sleeping quarter". Pour
notre part, nous la qualifions du terme "partie dortoir",
(cf. figure 4).

Fig.
Cross
Stairs

4

a -

Native Marquesan house on stone paepae platform.
shows arrangement of interior posts and beams.
a post-European addition. (After von den Steiiien, 1928).
Extrait de Suggs (1962)

section
were

303

Société des

Études

Océaniennes

Fig. 4b- Coupe sagittale d'un "Haé hiamoe". 1, Paepae. —
2, Keétu. — 3, Puako. — 4, Haiki. — 5, Pou. - 6, Katika haé.
(Rollin 1929 : 112)
Extrait de Kellum-Ottino (1972)
Selon les

époques, les paepae ont revêtu des formes diverses. Les
principales ont été définies par Suggs (1961) et par Bellwood
(1972) ; nous les présentons à la figure 5 (a et b).

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Études

Océaniennes

BX

aa'oa

-

Fig. 5b- Major types of platforms in Hanatekua Valley,
platforms ; d. Type B platform.

A

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Études

Océaniennes

a-c.

Type

Fig. 5 a - Structural types. A. Paved Paepae. B. Transitional
Paepae. C. Terraced Paepae. D. Megalithic Paepae. E. Rectangu¬
lar platform.
D'après Suggs, 1961

306

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Études

Océaniennes

307

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Études

Océaniennes

Le'gende des cartes
mur

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