B98735210103_168-169.pdf
- Texte
-
Société des Etudes Océaniennes
TOME XIV No 7 et 8
No 168 et 169
Septembre/Décembre 1969
Société des
Études
Océaniennes
CONSEIL d'ADMINISTRATION
Mr. Henri
Président
JACQUIER
Mr. Bertrand JAUNEZ
Vice-Président
Mei:" Janine LAGUESSE
Secrétaire
Mr. Yves
MALARDÉ
ASSESSEURS
Trésorier
:
Mr. Terai BRED1N
Me.
Rudolph BAMBRlDGE
Cdt Pierre JOURDAIN
Mr. Raoulx TEISSIER
Mr. Temarii TEAi
Mr. Maco TEVANE
Mr. Paul MO ORG AT
Pour être reçu Membre de la Société
membre titulaire.
se
faire
présenter
par
un
Bibliothèque.
Le Conseil d'Administration informe ses membres
qu'ils
peuvent emporter à domicile certains livres de la Bibliothèque
en
signant une reconnaissance de dette atf cas où ils ne ren¬
draient pas le
vent
livre emprunté à la date fixée. Les autres peu¬
être consultés dans la Salle de lecture du Musée.
La Bibliothèque et
membres de la Société
le Dimanche.
la salle de lecture sont ouvertes aux
tous les jours, de 14 à 17
heures, sauf
Musée.
Le Musée
est ouvert tous
les
jours, sauf le dimanche de 14
à 17 heures.
Société des
Études Océaniennes
BULLETIN
LA
DE
Société des Etudes Océaniennes
POLYNESIE
ORIENTALE
TOME XIV No 7 et 8
No 168 et 169
—I
Septembre/Décembre 1969
SOMMAIRE
ARCHEOLOGIE
Restauration de Marae
aux
Iles de la société par Yosihiko H.
Iles
de
Sinoto
L'archéologie
et
les
Don de Monsieur le Pasteur
Société des
la
société
par
J. Garanger.
Philippe Rey-Lescure.
Études
Océaniennes
SocV été
£UV des Océ» Ade« A\es
RESTAURATION DE MARAE
AUX ILES DE LA SOCIETE
PAR YOSINIKO H.SINOTO
Peu
l'archéologue José GARANGER (CNRSl'impor¬
préserver les marae cjui se sont détériorés rapide¬
après
que
ORSTOM) eut mis l'accent dans son rapport, sur
tance
de
ment
sous
la nature,
la double action dévastatrice de l'homme et de
l'Office de Développement du Tourisme à Papeete
(Tahiti) proposait, en 1966, un programme de restauration
pour les sites de marae aux Iles de la Société et aux Mar¬
quises.
objectifs : 1.- restaurer les
l'industrie touristique, et
2.- restaurer et préserver les marae les plus importants
en
tant que partie de l'héritage culturel de la Polynésie
Française. Cependant, les travaux actuels de restauration
ont donné également aux archéologues une excellente occa¬
Le
marae
programme avait deux
pour encourager
d'étudier les marae, non seulement extérieurement,
intérieurement et-ils ont fourni des renseigne¬
ments significatifs sur le plan archéologique en ce qui con¬
cerne les techniques de construction et les structures suc¬
sion
mais aussi
cessives des marae.
Les travaux actuels
du programme ont été menés par
l'auteur à la demande de l'Office du Tourisme depuis jan¬
vier 1967 et ils continuent toujours.
Le travail de
ses en
restauration
sera
étendu
aux
1969.
236
Société des
Études
Océaniennes
îles Marqui¬
Le premier projet du programme était concentré sur le
village de Maeva dans l'île de Huahine, où l'auteur a passé
un
total de trois mois en 1967 et quelques semaines en
1968.
village de Maeva est un lieu unique en Polynésie
1). Ici tous les chefs de l'île vivaient ensemble,
entretenant leur propre marae familial, aussi bien que les
Marae de communauté Manunu situé sur l'ilot de corail
opposé au village de Maeva (Fig. 2 et 3).
Vingt trois marae au total sont maintenant restaurés
Le
(voir Fig.
La restauration du Marae de communauté Anini
4) à la pointe Tiva à Parea (Huahine Iti) est achevée
également et la maison de Oro, décrite par les missionnaires
Tverman et Bennet qui visitèrent le marae en 1831, a été
localisée. Deux constructions authentiques ont été faites, une
maison ovale (fare potee) au Marae Manunu et une maison de
type ancien (fare taupee) au Marae Tahaa à Maeva. On a
aménagé des sentiers conduisant aux marae et posé des pan¬
à
Maeva,
(Fig.
neaux
indicateurs.
passé deux mois et demi dans l'île de Raiatea,
les structures complexes des marae
de Opoa et Tevaitoa. Ont été ainsi restaurés : le célèbre
Marae Taputapuatea (Fig. 6), trois marae plus netits, une
plate-forme de "longue maison" et une plate-forme de tir à
L'auteur
en
1968,
a
nour restaurer
l'arc à la pointe Matahivaterai
à Opoa.
de restauration du plus grand marae des
Société, le Marae.Tainuu de Tevaitoa, sont pres¬
achevés. Six marae dans l'île de Bora Bora, dont cinq
Les
travaux
lies de la
que
avaient été
P. EMORY
ont
partiellement restaurés en 1963 par Kenneth
et un marae dans la vallée d'Opunohu à Moorea,
été terminés
en
1968.
Une des découvertes les plus intéressantes de ces tra¬
vaux de restauration a été faite au Marae Taputapuatea. Le
actuellement a été construit par¬
plus ancien. Ce dernier avait un ahu (pla¬
te-forme) à deux degrés qui fut enfoui
parla suite sous
l'ahu de la structure actuelle du marae. EMORY signala
en 1933 le double mur de l'ahu en considérant que le marae
actuel avait certainement été formé par agrandissement d'une
structure
plus ancienne. Les fouilles ont révélé que les
murs de l'ahu du marae le plus ancien étaient faits de dalles
de corail soigneusement découpées et bien ajustées. Cha¬
cune
d'elles avaient été placées solidement dans le sol.
On avait construit le degré supérieur du marae primitif
au centre vde la plate-forme inférieure. Lorsqu'on a agrandi
la structure, de grandes dalles de corailetdeux très grosses
pierres plates en basalte ont été simplement appuyées contre
des murs de l'ancien ahu et l'intérieur a été ensuite rempli
de blocs de corail qui recouvraient complètement la structure
primitive.
L'ahu actuel n'est pas beaucoup plus long ni plus large
que celui qui le précède, mais il est considérablement plus
marae
que
dessus
Un
nous voyons
marae
haut.
237
Ce
marae
est
un ahu à
Vent. L'une
qui ait
la
première
deux degré s et la
structure
troisième
trouvée à Raiatea
pour les Iles sous
est le Marae Manunu à Maeva (Fig. 2 et 3)
l'autre le Marae Anini à Tiva (Fig. 4), toutes les deux se
trouvent dans l'île de Huahine. Et, il est intéressant de le
noter, ces trois marae avaient fonction de Marae nationaux.
La découverte d'un ahu ancien à deux degrés à l'inté¬
rieur du Marae Taputapuatea nous éclaire sur les construc¬
tions successives et sur la typologie des marae aux Iles
le
et
sous
le
Vent.
reconstituer le
Ces
pourront nous aider à
marae dans toutes les Iles
connaissances
développement des
la Société et même dans les autres parties de la Poly¬
nésie Orientale.
L'aide bienveillante et efficace de l'Administration, des
de
populations locales et des travailleurs qui savent tirer or¬
gueil de leur héritage culturel, ont rendu possible les pro¬
grès rapides de ces travaux de restauration.
Yosihiko H. SINOTO
B.P. Bishop Museum
Honolulu
(Traduction A. LÀVONDES)
238
Société des
Études Océaniennes
239
Société des
Études
Océaniennes
240
Société des
Études
Océaniennes
241
Société des
Études
Océaniennes
242
Société des
Études
Océaniennes
243
Société des
Études
Océaniennes
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245
Société des
Études
Océaniennes
L'ARCHEOLOGIE
ET LES ILES DE LA SOCIETE
i GARANOER
PORT-VILLA
Archipel central de la
-
JANVIER 1967
Polynésie Orientale, les îles de
Société furent depuis longtemps considérées (et les tra¬
ditions
s'accordaient sur ce point), comme le premier
centre
de dispersion des Polynésiens orientaux. Depuis la
la
seconde
guerre
mondiale, les archéologues s'attachent
à
l'étude du passé océanien, il paraissait particulièrement
nécessaire de déchiffrer la Préhistoire de cet archipel avec
les
moyens
modernes d'investigation
archéologique. Les
résultats espérés devaient intéresser non seulement la Pré¬
histoire de ces îles mais encore celle du Pacifique oriental
et, par voie de conséquence, celle de l'ensemble du Pacifi¬
Sud.
que
De telles recherches
entreprises en i960 par le Bishop
ce jour avec la contribution
anglo-saxonnes et celles d'insti-
jusqu'à
Museum et poursuivies
de diverses universités
tuts^de recherche français (l'ORSTOM et le CNRS), n'ap¬
portèrent pas tous les résultats espérés, ces efforts ce¬
pendant furent loin d'être vains les difficultés rencontrées
elles-mêmes la matière d'une profitable réflexion
l'orientation d'une nouvelle stratégie de la recherche
archéologique dans ces îles, certains résultats - en tout
point positifs - éclairent d'un jour nouveau la Préhistoire
océanienne ; l'archéologie des îles de la Société, enfin, par
le rapprochement de chercheurs d'origines et de formations
offrent
sur
différentes, a grandement profité de cette confrontation nou¬
velle des idées, des hommes et des méthodes. Nous pouvons,
après ces premiers tâtonnements de quelques années, ces
efforts, ces succès, ces échecs et à la lumière des contri¬
butions de chacun, nous arrêter un moment sur le bord de
la route, considérer le chemin parcouru et entrevoir celui
qui reste à parcourir, tel est le propos des notes qui vont
suivre.
(1) Cet article a déjà paru en anglais dans Polynesian Cul¬
History. Essays in Honor of Kenneth P. Emory. Bishop
Museum Press. Honolulu 1967.
ture
246
Société des
Études
Océaniennes
LES TRAVAUX EFFECTUES AVANT LA SECONDE
GUERRE MONDIALE
Avant
était
la
seconde guerre mondiale le passé polynésien
abordé par la voie des études linguistiques et
des traditions. La culture matérielle n'était pas né¬
mais intéressait surtout en tant qu'objet de collec¬
surtout
celle
gligée
ethnographiques et muséographiques, les différencia¬
typologiques remarquées dans l'espace ne laissaient
pas soupçonner une différenciation dans le temps. La ci¬
vilisation polynésienne, considérée comme urj phénomène ho¬
mogène relativement récent, intriguait sans doute lesesprits
curieux de sa première origine mais il n'apparaissait pas
tions
tions
utile d'aller rechercher dans le
culturelles non différentes de
vable en surface.
Nous
travaux
travaux
devons
sol les témoins de
celle
à Handy et à
qui
K.P.
était
encore
phases
obser¬
Emory les premiers
archéologiques effectués aux îles de la Société,
archéologiques au sens large oït ils concernaient
l'étude de
structures monumentales ruinées, celle desMarae
particulier, témoins durables d'une civilisation en voie
d'aculturation rapide ; travaux archéologiques encore en ce
sens
que de telles recherches, patiemment et longtemps
poursuivies par Emory, conduisirent cet auteur à préciser
une
classification systématique de ces monuments reli¬
gieux (Emory ; 1933), classification d'abord fonctionnelle
mais avec un deuxième plan, plus proche des véritables
préoccupations de l'archéologue : celui d'une différenciation
de ces structures dans l'espace et dans le temps. "Stone
regains in the Society islands" apportait ainsi, non seu¬
en
lement
une
somme
irremplaçable d'informations (240 sites
étaient localisés qui groupaient souvent chacun plusieurs
structures) mais il se dégageait de cet inventaire les grands
cadres d'une classification quadripartite qui restera à la
base de tous les essais ultérieurs :
Marae des îles Sous le Vent,
Marae des îles au-Vent
:
intérieurs,
intermédiaires,
côtiers.
Par
ailleurs, l'étude encore possible des anciennes tra¬
ditions aussi bien que
ses connaissances linguistiques per¬
à Emory de rendre vie à ces monuments, de jeter
entre des informations orales - souvent décon¬
certantes sinon inintelligibles par leur richesse même aux
multiples facettes - et ces témoins sans parole que sont les
ruines monumentales. "Stone remains in the Society islands"
reste, dans ce domaine encore, la bible des chercheurs nou¬
veaux venus et ses informations (identification nominale et
fonctionnelle des différents éléments constituant ces struc¬
tures lithiques aussi
bien qu'onomastique des sites) sont
d'autant plus précieuses aujourd'hui que les traditions
s'effacent à grands pas dans ce monde Polynésien de plus
mettaient
des ponts
247
Société des
Études
Océaniennes
plus rapidement ouvert aux mondes qui lui sont étran¬
Le premier chapitre de ce livre ne négligeait pas
non plus le relevé et la description despétroglyphes (Emory,
1933 pp 171-179), premier débroùsaillement, encore, d'un
domaine de l'archéologie plein de promesses lorsqu'il s'agit
en
gers.
des civilisations du
Pacifique-Sud.
LES RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES EFFECTUEES
DEPUIS LA SECONDE GUERRE MONDIALE
L'archéologie polynésienne ne prit son
réel essor qu'a¬
près la seconde guerre mondiale et dans les fies fort éloi¬
gnées des îles de la Société : Nouvelle-Zélande et fies Ha¬
waii.
Les fouilles y révélèrent des couches stratifiées,
l'affinement de la typologie comparée (citons en particulier
les travaux de Duff : 1959, d'Emory, Bonk et Sinoto : 1959 ;
de Green : 1961a, 1962a et b ; de Sinoto : 1962), permettait
de différencier avec certitude ce s couche s archéologique s mi¬
ses au jour
et la méthode dite "du carbone-radioactif",
nouvelle venue en Polynésie, permit bientôt d'assurer le s ca¬
dres d'une chronologie absolue. Les civilisations polyné¬
siennes apparurent beaucoup plus complexes qu'on ne les
_
croyait jadis.
Les
îles de la
Société, origine légendaire des
popula¬
Nouvelle-Zélande et des îles Hawaii, apparaissaient
alors comme l'une des zones polynésiennes les plus impor¬
tantes à connaître pour la compréhension des processus de
peuplement du Pacifique-Sud (Emory : 1953), elles furent
tions de
telle au Xème congrès des-Sciences du Pa¬
Dès le mois d'Avril i960, K.P. Emory et Y.H.
Sinoto entreprenaient, sous l'égide du Bishop Museum, l'ex¬
ploration systématique des îles-au-vent et des fies sousle-vent avec l'assistance de P. Vérin de l'ORSTOM et de
Marimari Kellum. Ils furent bientôt rejoints par R. Green
définies
cifique,
comme
Université d'Haward)
(National Museum of Natural History et
assisté de R. et A. Rappaport, puis, en
1961-1962, de J.M.
(Université d'Auckland). Ces dernières recher¬
ches, centrées sur l'étude exhaustive d'une vallée de Moorea,
avaient en un certain sens des préoccupations différentes
(mais complémentaires) de celles de la mission du Bishop
Museum. L'archéologie des îles de la Société bénéficiait
ainsi, dès ses débuts, des deux tendances méthodiques qui
partagent les archéologues et l'archéologue lui-même : la
stratigraphie verticale et la stratigraphie horizontale.
Davidson
RECHERCHE DES
SEQUENCES
STRATIGRAPHIQUES
»
préoccupation de la mission du Bishop Mu¬
seum
mettre au jour les témoins de l'activité des
anciens polynésiens dans les îles de la Société afin d'assurer
au plus vite les cadres indispensable s à une chronologie rela¬
tive et absolue. Les signes ainsi dévoilés, avec tout l'appa¬
reil critique d'une stratigraphie verticale rigoureuse et ceLa
grande
était de
248
Société des
Études
Océaniennes
lui de la typologie comparée, devait
pouvoir
la première occupation de ces îlës
préciser l'âge
et les
avatars successifs de la civilisation
qu'il y développa jus¬
qu'à l'arrivée des européens. La comparaison des signes
ainsi mis au jour avec ceux
déjà recueillis dans les autres
archipels devait, enfin, éclairer les anciens mouvements
de population à travers le
Pacifique-sud et, plus particu¬
lièrement, préciser le rôle joué par les Polynésiens des
de
par
îles de la Société dans la colonisation de la
Polynésie orien¬
tale.
En
Océanieplus qu'ailleurs échange
sairement
le
migration,
dévoilent,
non
et
plus
est
ou
un
ce
signifie
pas
néces¬
monde, tel que les ethnologues nous
tissu
moins
ne
l'homme
de relations
durables
entre
-
réciproques
ou
groupes sociaux
des autres, une habitude
y ait pour autant trans¬
-
plus
ou moins éloignés les uns
technique se transporte sans qu'il
port nécessaire d'une ethnie, une simple
pirogue qui dérive
peut apporter, très loin, un objet à imiter et ses
occupants
disparaître, absorbés
au sens le plus brutal du terme
-
-
les habitants accidentellement rencontrés. On
conçoit
la nécessité d'augmenter
au maximum la fréquence
des signes à
interpréter, la nécessité d'une prospection
intensive et de très nombreux
sondages : travail long et
travail laborieux
auquel s'est d'abord attachée l'expédition
du Bishop Museum.
Les abris sous-roche et les sites côtiers des îles Hawaii
avaient permis de mettre au
jour les nombreux témoins très finement stratifiés
de l'activité préhistorique dans
ces îles. Ces sites de
pêcheurs avaient livré en particulier
une abondante
collection d'hameçons, l'étude de ces hame¬
çons, nouveaux fossiles directeurs dans le Pacifique depuis
les
travaux des chercheurs du
Bishop Museum (Emory,
Bonk et Sinoto : 1959), avait grandement aidé à déchiffrer
la Préhistoire de
l'archipel Hawaiien (cf. Emory et Sinoto
1961, et Sinoto : 1962). Cette heureuse expérience guida les
premiers pas des archéologues d'Honolulu dans l'archipel
des îles de la Société. En 1962, K.P.
Emory exposait les
résultats de leurs deux première s année s de recherche (Emo¬
ry, 1962) : ils n'étaient pas aussi satisfaisants qu'Emory et
Sinoto les avaient espérés. L'abandon de l'intérieur de ces
îles depuis la colonisation européenne et la concentra¬
tion de l'habitat sur les régions côtières
expliquent la rareté
et l'extrême pauvreté des sites
archéologiques, les structures
de surface y sont ruinées aussi bien
que la stratigraphie
profonde. Les zones elles mêmes moins troublées par
l'activité contemporaine - et elles sont peu nombreuse s - le
sont par celle de
la végétation et de la faune des plages,
celle des tupa en particulier. Les
vestiges mobiliers sont
pratiquement inexistants, depuis longtemps misaujour auhasard des travaux agricoles ou de
terrassement, ils sont
aujourd'hui dispersés dans les collections publiques ou pri¬
vées : malgré une prospection intensive, Emory et Sinoto ne
purent recueillir à la surface du sol de Tahiti que quatrepar
donc
-
249
Société des
Études
Océaniennes
vingt-deux
pièces archéologiques en quatre ans, les autres
recherche ne furent pas plus heureuses.
de
missions
abris sous-roche ne fut guère plus profi¬
la prospection des plaines côtières. Contrairement
sites hawaiiens de ce type, les grottes et abris sousaux
roche tahitiens - beaucoup plus rares - ne sont générale¬
ment pas propices à l'installation humaine, les voûtes sont
en effet instables du fait de la grande altération des roches.
Un seul abri (à Vairao), fouillé en juin 1961 par Sinoto et
Vérin, révéla les témoins d'occupations temporaires suc¬
La fouille des
table que
cessives
cent quatre
:
pièces archéologiques diverses furent
stratifiquement recueillies , éclats lithiques et coquilliers
pour la plupart mais aussi trois fragments d'hameçons et
quatre fragments
dant peu
d'herminettes. Un tel mobilier
comparable, en
quantité et
en
était cepen¬
qualité, avec ce que
l'on avait découvert dans les abris sous-roche hawaiiens et
les échantillons de charbon prélevés ne dataient les ni¬
veaux profonds que de deux siècles environ.
l'expédition
îles
Assez déçue de ces premiers résultats,
du
Bishop Museum dirigea ses recherches vers les autres
de la Société : Moorea et les Iles sous-le-vent. Emory et
Sinoto viennent de présenter un rapport préliminaire sur
les travaux qu'ils y effectuèrent de
1962
1964 (Emory
et
Sinoto : 1965), il serait hors de propos d'analyser ici
l'ensemble des résultats qui s'y trouvent exposés avant
à
publication définitive, on se doit pourtant de s'attar¬
le plus important d'entre ceux-ci ; la découverte
et
l'exploitation du site de Maupiti (Emory et Sinoto :
1964 ; Emory et Sinoto, opus cité : 1965).
leur
der
sur
Il
s'agit d'un ensemble de
sépultures fortuitement
révé¬
lées et minutieusement étudiées par Emory et Sinoto en
1962. et 1963. Seize squelettes furent mis au jour sous un
sédiment superficiel épais d'une trentaine de
Le mobilier funéraire qui leur était directement ou indi¬
centimètres.
rectement
associé
:
quelques soixante dix
pièces (hermi-
témoigne d'une cul¬
hameçons, ornements, etc...),
ture
matérielle identique à celle des premiers occupants
de la Nouvelle-Zélande. Les datations par l'analyse des car¬
nettes,
satisfaisantesdufaitd'unecontamination
mais celle des collagènes situe
ces
sépultures entre les années 860 (plus ou moins 85)
et
1190 (plus ou moins 90 ) après J.C. Ces dates sont les
plus anciennes de celles qui nous sont actuellement connues
pour la Préhistoire des îles de
la Société. Lesautres dates
déjà obtenues, aussi bien par les chercheurs du Bishop
Museun que par l'équipe de R. Green ou par la mission
ORSTOM-CNRS, sont postérieures au 13ème siècle, si l'on
excepte un seul site, a Moorea (Afaeraitu : Emory et Sino¬
to, 1965, p. 51) qui se révéla avoir été occupé aux environs
bonate s ne furent pas
certaine des échantillons
de
l'an mil
après J.C.
250
Société des
Études
Océaniennes
Une
époque,
relativement ancienne, de la Préhistoire des
Société était enfin précisée et sa découverte
intéresse également la Préhistoire
d'archipels aussi éloi¬
gnés de Tahiti que la Nouvelle-Zélande et les îles Hawaii,
Elle confirme, d'une part,
l'origine légendaire des chas¬
seurs de
moa de Nouvelle-Zélande
(l'outillage et les or¬
îles
de
la
nements
de
leurs
sépultures
sont
identiques à
ceux de Mau-
piti), d'autre part, l'absence dans les sites hawaiiens de ce
même mobilier funéraire laisse
supposer une immigration
tahitienne plus tardive dans cet
archipel (vers 1300-1500?)
intrusive dans
une population
d'origine probablement mardernier point, en contradiction avec les in¬
formations légendaires selon
lesquelles le premier peuple¬
ment des Hawaii est
originaire de Tahiti, semble bien con¬
firmé par les résultats
archéologiques obtenus tant aux
îles Hawaii qu'aux îles
Marquises (Emory et Sinoto, 1965)
confirmé également par les travaux de
glottochronologie
en
cours
(sur cette question, voir en particulier
: Green,
1966). Ces Tahitiens, qui avaient alors modifié leurs coutu¬
quisienne.
Ce
funéraires, provoquèrent une discontinuité dans l'évo¬
typologique des hameçons hawaiiens (Sinoto, 1962)
et, fort probablement, l'apparition des marae de
type tahitien découverts par
Emory à l'île Necker (Emory, 1928).
mes
lution
L'absence de ces structures religieuses en Nouvelle-Zélan¬
de, incline à penser, par déduction,
que les marae tahitiens,
tels que nous les
connaissons, sont postérieurs à
de
l'époque
Maupiti.
LA STRATIGRAPHIE HORIZONTALE
ETHNO-ARCHEOLOGIE DES SURFACES OCCUPEES
jet
Trop souvent moins spectaculaire aux
rare ou richement signifiant, ou que
nement
inattendu du découverts par
profanes que l'ob¬
les indices d'un évé¬
l'étude verticale de la-
stratigraphie
profonde, l'étude minutieuse des structures
horizontales permet mieux d'appréhender
"l'homme" à tra¬
vers les témoins des
civilisations qu'il crée et qui meurent.
Cette quête de "l'homme",
plus que celle de l'événement,
la grande
est
préoccupation de l'archéologie pour qui les
techniques empruntées aux sciencesexactesetnaturelles sont
des outils precieux mais
l'humanisme, et les humanismes
différents, une fin.
De telles recherches, associées à
l'étude des séquences
stratigraphiques verticales, n'ont pas manqué d'être pour¬
suivies par les différentes missions
qui travaillèrent ces
dernières années dans l'archipel. Les îles de la
Société,
riches en structures
lithiques, offrent une abondante ma¬
tière à de tels
tures
travaux. Dans les zones
côtières,
ces struc¬
maintenant isolées de leur ancien environnement
par l'occupation humaine contemporaine, l'étude de leur
agencement lithique et de celui des autres
vestiges qui leur
sont associés n'en offre
pas moins une masse de documents
sont
251
e:
à caractère "ethno-archéologique" aussi bien que des infor¬
mations d'ordre chronologique. L'activité moderne rend leur
état précaire en surface, en ce qui concerne du moins les
structures d'habitat (et l'on voudrait pouvoir affirmer la
pérénité des marae !), ce caractère de
les scrupules du chercheur qui peut, après l'enregistrement
fidèle des documents superficiels et lorsque différentes
précarité atténue
en
superposition, déblayer les surfaces
étudier chaque niveau profond d'une manière
non
moins exhaustive que les précédents. Certaines zones
de l'intérieur - ainsi à Moorea et dans la péninsule de Taiarapu à Tahiti - non perturbées par l'activité contemporaine,
sont
structures
successives et
offrent
domaine
un
d'investigation plus vaste.
Le paysage
ethnologique d'une ancienne collectivité polynésienne peut y
être en partie recréé par l'étude des vestiges de l'orga¬
nisation de l'espace naguère occupé par l'analyse des for¬
mes et de la répartition de ses habitats et de ses construc¬
tions socio-religieuses, par l'étude des traces de son ac¬
tivité artisanale et agricole. Tels furent les travaux de
l'équipe de R. Green dans la vallée d'Opunohu Moorea et
il ne fait nul doute que leur publication sera une précieuse
contribution pour la connaissance des anciennes civilisations
à
polynésiennes. Pour lentes et peu productives qu'elles puis¬
sent paraître en ce qui concerne la récolte des pièces ar¬
chéologiques (la densité de tels objets s'est révélée des
plus faibles dans le sol des îles de la Société), de telles
études sont d'un inestimable intérêt et d'amples possibilités
leur sont ouvertes dans l'intérieur montagneux des îles de
l'archipel.
STRUCTURES RELIGIEUSES :
LES
LES MARAE
leur nombre, leur originalité
diversité, l'un des phénomènes les plus
caractéristiques des civilisations de la Polynésie centrale.
L'analyse de leur structure intéresse la science, leur com¬
plète restauration, souhaitable pour les plusimportantsd'entre eux, leur redonnerait vie ; l'archéologie sauverait ainsi
de la destruction et de l'oubli une part considérable du pa¬
sont, par
Ces monuments
qui n'exclue pas
trimoine
culturel de
attractifs,
ments
la
la
Polynésie, en
rendant des monu¬
l'archéologie contribuerait par
ailleurs
développement de l'économie des îles de la Société pour
Nous nous
qui le tourisme reste la vocation la plus
attarderons quelque peu sur les problèmes posés par ces
structures religieuses, bien que,
nous l'avons vu,
au
évidente.
des
structures
trois missions
d'habitat n'ait
archéologiques.
l'étude
été négligée par aucune des
de l'expédition du Bi¬
l'étude des marae des
précédentes publications de K.P.
Il n'était pas dans les intentions
shop Museum d'aborder spécialement
îles
de
Emory
ne
de
la
Société, les
(Emory, 1933 et
1943) rendant moins urgent ce domai¬
l'archéologie. Cependant. Emory
Kellum et
,
Vérin relevèrent les plans de
Sinoto, Marimari
nombreux marae,
252
Société des
Études
Océaniennes
tant
aux
Sinoto
et
îles Au-vent qu'aux îles Sous-le-Vent (cf, Emory
:
1965 ; Vérin : 1962 a, b, c), certains de ces mo¬
avaient
numents
complétaient
ce
déjà été inventoriés (Emory, 1933), d'autres
précédent inventaire. Quelques uns de ces
fouillés, d'utiles précisions furent ainsi recueil¬
seulement sur l'organisation même de ces struc¬
sites furent
lies,
non
tures
mais encore sur leur âges et les témoins mobiliers
qui leur étaient associés. Ces travaux sont exposés dans le
rapport
préliminaire d'Emory
donc ici que
rons
a)
-
et
Sinoto, nous ne mentionne¬
les plus importants.
Moorea (Aferaitu), site M5-3. Ce marae de type côsur
les ruines d'un ancien marae, lui-
fut construit
même construit à
tier
l'emplacement d'un ancien site d'habitat.
L'analyse d'un échantillon de charbon de bois situe la cons¬
truction du marae côtier à une époque légèrement posté¬
rieure à l'année
1470 (plus ou moins 240) après J.C, La
date est précieuse en ce qu'elle est en concordance avec un
résultat obtenu par Green à propos d'un marae côtier de la
vallée d'Opunohu (1600 plus ou moins 350). La présence,
dans le site, d'un squelette de chien de la petite race polyné¬
sienne est aussi à signaler,
: Taputapuatea et Hitai, Le célèbre
Taputapuatea et de ses environs fut à nou¬
veau étudié, le plan,
publié par Emory en 1933 (opus ciré),
précisé et augmenté de plusieurs structures mises au jour
par Sinoto : une plateforme rectangulaire et deux plate¬
formes d'archer notamment, L'ahu du grand marae fut con¬
solidé et en partie restauré, il fut pour la première fois
photographié dans toute son extension. Des essais de data¬
tion concernant Taputapuatea semble indiquer que ce marae
fut édifié vers ies débuts du 17ème siècle, ce qui s'accorde
avec l'une des traditions concernant sa fondation (Emory et
Sinoto, 1965, page 63). 11 ne fait aucun doute que ce célèbre
marae, l'un des plus importants de l'histoire des îles de
la Société, mériterait une étude exhaustive et une restaura¬
tion complète, ceci supposerait des moyens plus impor¬
tants
que
ceux dont peut disposer une simple mission
de recherche et la possibilité de fouiller le site, sans aucune
entrave, dans toute son étendue (*).'
b)
site
-
du
Le
Raiatea (Opoa)
marae
précieux travail d'Emory (Emory, 1933)
nous a trans¬
résultats d'une longue et patiente reconnaissance des
structures rapérables en surface, L'auteur ne pouvait, seul,
boussole et carnet de poche en mains, assurer le relevé
mis les
des
sites
comme
le
aussi
qu'il l'aurait souhaité
minutieusement
peut faire,
aujourd'hui
une
et
équipe.d'archéologues
suffisamment outillée. Ce n'était d'ailleurs pas le but de ce
travail de pionnier, il s'agissait d'apporter des matériaux
(*)
Plusieurs
Taputapuatea
1967
et
marae
ont
des
îles
été fouillés
et
sous
le
vent,
restaurés
dont le marae
Y, Sinoto en
par
1968.
253
Société des
Études
Océaniennes
.ithaT
arituaT
eélaV(
ed
al
.)ahipetV
ear M
"rueiétn
etiS(
T
T
)21
"VeLÔdEai'uritnep.gmpase:htanrucf)h,x
({dVael$é,
Taufir 9A),
Tahit. (TTSite
256
Société des
Études
Océaniennes
d'ouvrir
et
la
voie
broussaillement
total
à
de nouvelles recherches. Sans déde la surface et décapage du sol ar
un relevé des structures lithiques^ (toujours
partiellement désorganisées et en partie fossilisées par le
temps) ne peut être complet. En ce qui concerne leurs zones
non lithiques,
seule une fouille conduite avec tout l'appareil
critique dont nous disposons aujourd'hui peut révéler en
sus du
mobilier, des foyers ou des sépultures aisément
repérables, tous les indices, plus fugaces, nécessaires à
la compréhension de l'ancien agencement fonctionnel de ces
structures religieuses. Les travaux conduits dans ce sens
par Emory et Sinoto, Green et son équipe et la mission
ORSTOM-CNRS furent profitables. De tels travaux sont, par
nature, fort lents et leur lenteur détermine la valeur de
leurs résultats, il s'en faut donc de beaucoup qu'ils aient
déjà apporté tous leurs fruits et ils sont nécessairement à
poursuivre, leur multiplicité seule permettrait d'assurer un
nombre suffisant d'informations à mettre en comparaison
pour pouvoir interpréter le sens exact de l'extrême diver¬
sité de ces structures et les modalités de leur évolution.
chéologique,
telle diversité fut notamment mise en évidence par
remarquables travaux de R, Green à Opunohu ou deux
cents sites, groupant souvent plusieurs structures, ont été
analysés (cf. Green : 1961 b et c ; Green et J. Davidson :
1964), il est apparuque la classification quadripartite d'Emory
sans
que sa valeur fut çour autant diminuée, doive être
Une
les
a l'intérieur des cadres précédem¬
problème chronologique de l'évolution de
n'est, lui-même, pas encore parfaitement élucidé :
considérablement nuancée
ment
établis. Le
ces
types
relation
entre marae "côtiers" et marae "intérieurs"
particulier devoir être vérifiée, l'antériorité des
seconds par rapport aux premiers n'étant peut-être pas
aussi certaine qu'on le pouvait penser. La construction d'un
grand marae "intérieur" de la vallée de Tautira fut daté
des débuts du 18ème siècle, par ailleurs, comme à Opu¬
nohu, un marae "côtier" fut construit non loin de ce marae
"intérieur". S'agit-il de deux cas exceptionnels ? Le marae
la
semble
en
"côtier" de la vallée de Tautira est-il le témoin de l'ins¬
tallation (peu vraisemblable dans ce district) d'une famille
de rang social plus élevé que celui des habitants de cette
haute vallée ? Cela n'est pas impossible mais seule une
prospection intensive des zones de l'intérieur, difficilement
aujourd'hui, permettrait d'infirmer ou de confir¬
mer cette hypothèse. Plus qu'un problème d'évolution dansle
accessibles
peut-être, celui d'une spécialisation fonc¬
marae "intérieurs", "intermédiaires" ou
"côtiers" ayant été datés par
la méthode du carbone 14,
se sont en effet révélés comme ayant été édifiés dans les der¬
temps
se
pose,
tionnelle, tous les
niers
(Voir
tiens).
siècles de la civilisation tahitienne pré-européenne.
fin d'article les datations de quelques sites tahi-
en
257
Société des
Études
Océaniennes
La nature et l'âge des murae de l'intérieur des îles
Sous-le-Vent, l'éclosion des marae classiques des zones
côtières de ces îles et leur influence sur les marae "côtiers" des îles Au-Vent sont encore autant de problèmes
qui sont à résoudre par les moyens propres à l'archéologie
leur solution éclairerait non seulement la préhistoire de cet
archipel mais également celle de ses contacts avec les
archipels éloignés, la comparaison entre les marae tahitiens "inférieurs" et les marae hawaiiens de l'île Necker
n'offrent qu'un exemple de ce qu'une telle étude pourrait
nous apporter.
L'étude de ces monuments religieux peut ne
pas paraître urgente si l'on considère leur caractère im¬
muable
le
et
fait
qu'ils
seront -ainsi toujours disponibles
pour la science. Leur étude se révèle beaucoup plus urgente
si l'on considère la rapide évolution économique et sociale
des îles de la
Société, il n'est que de parcourir, "stone
islands" en main, les plaines cô¬
l'importance du nombre de
ces monuments totalement ruinés sinon -entièrementdisparus
depuis les années 30, c'est une perte considérable pour la
science, c'est également une atteinte, difficilement excusa¬
ble, au patrimoine culturel de la Polynésie.
remains
tières de
in
the
ces
Society
îles pour mesurer
PROBLEMES RESOLUS ET PROBLEMES A RESOUDRE
LES
SEQUENCES CULTURELLES.-
L'archéologie des îles de la Société a donc remarquable¬
progressé depuis 1960. la connaissance des structures lithiques s'est enrichie et affinée, un nombre considérable
d'objets mobiliers ont été recueillis "in situ" ou en surface,
mesurés et catalogués et leur étude, autant que celle des
structures lithiques, nous offre une vision assez claire de la
dernière période de la Préhistoire de ces îles. Une période
plus ancienne nous fut révélée par la découverte du site de
Maupiti. 11 semble maintenant que les recherches doivent
se poursuivre selon trois orientations principales :
ment
a) - Etude de la période la plus récente,, qui s'étend de¬
puis la fin de l'époque culturelle révélée à Maupiti jusqu'aux
premiers contacts européens : "épocjue des marae" s'il
faut lui donner un nom et c'est bien 1 extrême prolifération
de ces structures et leur épanouissement architectural qui
caractérisent le mieux cette période. S'il est probable que,
comme dans toute la Polynésie, les périodes plus anciennes
n'ont pas manqué d'emplacements organisés pour les mani¬
festations à caractère socio-religieux, nous pouvons penser
en nous référant à
ce que nous savons des premiers Poly¬
nésiens de Nouvelle-Zélande, qu'autels et places de réunions
y étaient encore distincts. Les zones les moins troublées
l'activité contemporaine (hautes vallées de l'intérieur
plaines côtières peu accessibles comme l'est par exemple
Ta çôte orientale de Taiarapu) sont les plus prometteuses
pour cette étude, elles offrent, nous l'avons vu, d'excellents
par
et
258
Société des
Études
Océaniennes
matériaux pour une meilleure connaissance des structures
lithiques, leur variété et leur évolution, ainsi que des ensem¬
bles non perturbés permettant d'utiles travaux sur l'orga¬
nisation générale de l'espace occupé par d'anciennes collec¬
tivités polynésiennes, La culture matérielle de cette période,
connue
surtout
par les pièces récollées en surface et les
collections publiques ou privées, gagnerait à être précisée
par une récolte "in situ" plus abondante.
b
L'heureuse découverte de Maupiti nous a révélé
l'existence d'une autre phase culturelle que l'on pourrait
-
distinguer de la première
nom "d'époque de Maupi¬
cependant connue que par
ses
sépultures, nous ignorons la forme de ses habitats
(cases rectangulaires ou ovales ?) et la nature de ses em¬
placements de culte, il serait également souhaitable de dé¬
couvrir d'autres sites du même type (aux fies Au-Vent comme
ti".
Celle-ci
ne
nous
est
par
le
encore
îles Sous-le-Vent) pour connaître l'extension géographi¬
que et chronologique de ces pratiques funéraires, la prospec¬
tion de nombreux "motu" dans l'archipel pourrait aider à
aux
préciser
les
cette
lieux
de
isolés des
se confirme, qu'à cette époque,
sépulture étaient organisés dans des îlots
question s'il
zones
d'habitat.
Le dernier problème - et non le moindre - est celui
l'existence, aux îles de la Société, d'une période plus an¬
cienne que celle de l'époque de Maupiti et qui s'étendrait de¬
puis l'installation des premiers polynésiens dans cet archi¬
pel jusqu'à la seconde période, d'où venaient ces colonisa¬
teurs, comment leur civilisation évolua-t-elle, connaissaientils la poterie ainsi que le suggérait Golson (Cloison, 1959) et
comme c'était le cas des premiers Marquisiens(Suggs, 1961,
Sinoto et Kellum, 1965), une telle période, même, a-t-elle
existé ? Nous aurions probablement intérêt à prospecter et
à sonder, dans les zones abandonnées par l'habitat récent,
les petites plaines alluviales légèrement surélevées, situées
c
-
de
débouché des rivières montagnardes et non désorganisées
profondeur par l'homme ou les agents naturels comme le
sont les plaines côtières proprement dites.
au
en
LES [LES DE LA SOCIETE ET LE PEUPLEMENT
DU
PACIFIQUE-ORIENTAL
suite de la découverte du site de Maupiti et en fonc¬
résultats obtenus récemment dans les autres archi¬
pels polynésiens, Emory et Sinoto (1964 et 1965) estiment
que nous devons considérer maintenant les îles Marquises
comme le premier foyer de peuplement du Pacifique oriental,
les îles de la Société, peuplées à partir des Marquises,
occupant la
seconde place et perdant ainsi le rôle pri¬
mordial
qu'on leur attribuait jusqu'ici. Les étapes suc¬
cessives de ce peuplement seraient les suivantes (Emory
A
la
tion des
et
Sinoto
:
opus
cités)
:
259
Société des
Études
Océaniennes
1
-
Polynésie occidentale
2
-
Iles Marquises
3
-
Iles
-
Iles
4
Marquises
de
la
-
Iles Marquises
-
Iles de la Société
-
Ile de Pâques
Société
-
Nouvelle-Zélande
Maupiti)
5
-
Iles
Marquises
-
Nouvelle-Zélande
6
-
Iles Marquises
-
Iles Hawaii
7
-
Iles de la Société
(époque de
Iles Hawaii
-
Fondé
sur
la connaissance que nous avons
maintenant
Préhistoire marquisienne, hawaiienne et néo-zélan¬
daise, ce schéma général ne saurait être mis en doute pour
ce
qui est des étapes 3 à 7, mais qu'il nous soit permis
d'être plus réservé en ce qui concerne les deux premières
étapes. Il semble, d'une part, que la chronologie Marqui¬
de
la
sienne
de
Suggs (Suggs, 1961) doive être rajeunie a la
lumière des résultats récents obtenus par Sinoto dans ce
même archipel (Sinoto et Kellum, 1965) ; d'autre
part, igno¬
rant
tout
encore
de l'existence
éventuelle^ d'une culture
tahitienne
quiétude
de
de
pré-Maupiti,
nous
ne
pouvons
décider
en toute
les Iles Marquises et non les Iles
la Société qui furent les premières colonisées à partir
la Polynésie occidentale. Ce problème de l'existence d'une
culture
que
ce
tahitienne
sont
"pré-Maupiti"
ou
"proto-tahitienne",
est
important. Il intéresse non seulement la Préhistoire
cet archipel mais celle de l'ensemble du Pacifique oriental.
donc
de
POUR UNE NOUVELLE STRATEGIE
Préhistoire des Iles Marquises (archipel riche en
et moins troublé par l'activité contem¬
poraine), nous sera bientôt aussi claire que celle des Iles
Hawai ou de la Nouvelle-Zélande et ceci, en particulier,
grâce aux remarquables travaux que Sinoto y a entrepris
et qui
compléteront les premiers résultats de- Suggs. Les
îles de. la Société, au contraire, sont un monde
qui reste
en partie à découvrir,
malgré les efforts qu'y déployèrent
La
sites
trois
archéologiques
missions
archéologiques, C'est
1 archéologie ta¬
du monde,
il convient d'envisager les moyens de l'en
guérir, ce qui
ne
saurait se faire sans l'aide des hommes
qui habitent
aujourd'hui cet archipel.
hitienne souffre d'un mal
commun
à
que
maints pays
Les conditions de la
découverte de Maupiti sont riches
de prospection intensive n'avai¬
ent pas permis de déceler un site d'une ancienneté satis¬
faisante, que ce soit aux îles au-vent ou aux îles Sous-le-
d'enseignement. Deux années
260
iide:
céaniennes
Vent, un coup de pioche permit de mettre au jour un crâne,
herminettes et deux pendentifs, un site très ancien
était enfin découvert et ce n'était pas la découverte d'un
deux
archéologue : heureux hasard ? Sans doute.. .mais qui n'au¬
rait porté aucun fruit si l'inventeur n'avait songé à avertir
Emory et Sinoto de sa trouvaille et si, pendant deux ans,
ces deux chercheurs
n'avaient déployé tous leurs efforts
pour attirer l'attention des habitants sur l'intérêt, pour la
science, de signaler toute découverte fortuite d'Antiquité.
Il s'en faut pourtant qu'il en soit toujours ainsi, nombre
d'amateurs,
plus
ou
moins constants et
obstinés, s'oc¬
à détériorer des sites pour en extirper quelque
enrichir leur collection personnelle, ceux-ci
pèchent par ignorance qui considèrent l'archéologie comme
un aimable violon d'Ingres et l'objet archéologique comme
simple objet de collection. Beaucoup moins pardonnables
sont ceux, qui comme ce fut maintes fois le cas pendant ces
cinq dernière s année s, détruisent délibérément des site s cons¬
truits (maisons et marae) pour en utiliser les matériaux
ou parce que ces structures les gênaient dans l'organisation
cupent
objet et
de leur terrain.
Cet intérêt pour les "curiosités" - et il est ancien explique en grande partie que les pièces archéologiques
soient maintenant, aux îles de la Société, si rare s en surface,
si rares donc les indices qui permettraient de détecter
des sites non construits. Les chercheurs du Bishop Mu¬
seum
nous ont encore donné
l'exemple de l'aide que l'on
peut attendre des collecteurs locaux qui, avertis par leurs
soins de l'intérêt scientifique de ces objets, ont recueilli
la plus grande partie des mille-neuf cents pièces archéo¬
logiques récoltées en surface par cette expédition. Ces
mêmes chercheurs ont pu également cataloguer près de
quatorze-cents pièces conservées dans des collections pri¬
vées et ceci grâce à la compréhension de leurs propriétai¬
res mais
quel est le nombre des pièces dispersées, illicitement exportées par
les nombreux voyageurs attirés
par le mirage des "mers
dues pour la science ? Au
du Sud" et
cours de
en 1956,
définitivement per¬
la conférence générale
l'UNESCO adoptait la
réunion d'ex¬
perts internationaux.
Cette "recommandation" soulignait
l'urgence des mesures à appliquer par tous les états pour
sauvegarder leur patrimoine archéologique, elle suggérait
en particulier les mesures suivantes (cf, R. Brichdt, 1961)
qu'elle
tînt
à New Dehli
célèbre "recommandation"
élaborée
par une
d'un service des fouilles chargé :
contrôler les découvertes fortuites, de réprimer
destruction des sites et la dégradation des monuments
a) La création
de
-
la
et
d'en
assurer
-
cement
-
illicite
la conservation et
l'entretien
d'opérer des fouilles archéologiques dont le finan¬
assuré par l'Etat
D'empêcher les fouilles clandestines et la vente
des objets d'intérêt archéologique.
serait
261
Société des
Études Océaniennes
b) La conservation du produit des fouilles et des décou¬
fortuites dans le territoire de
vertes
à
cet
Etat
et
leur affec¬
musée local, étant entendu qu'une partie des col- 1
lections recueillies pourrait être conservée par le fouilleur
à charge pour lui de la confier à un musée accessible à
tation
un
chacun.
c) L'éducation du public afin de
et son
La
attachement pour
développer
son respect
les vestiges du passé.
Polynésie Française
"recommandation"
par
a depuis longtemps devancé cette
la création d'une commission des
et celle d'un musée (1917). Depuis
monuments et des sites
nombre d'années la "Société des Etudes Océaniennes" s'at¬
tache à préserver les collections de ce musée et à publier tout
qui peut intéresser les anciennes civilisations polyné¬
Ce ne sont donc ni le s texte s législatifs ni les bonnes
volontés qui font défaut et nous nous trouvons devant une si¬
tuation paradoxale : les îles de la Société sont riches d'es¬
prits éclairés, soucieux de l'épanouissement culturel de leur
pays et l'administration y est armée d'une législation
sage, fille de la législation française qui est l'une'des plus
précises et des plus prévoyantes du monde en la matière :
or, il se tourve que l'archipel soit l'une des zones du Paci¬
fique-Sud dont la Préhistoire est la moins bien connue et la
plus difficile à connaître. Un tel paradoxe est fréquent dans
les pays les plus anciennement ouverts à la curiosité in¬
tellectuelle, il est particulièrement dangereux dans un ter¬
ritoire peu étendu et au développement économique et social
Sa faible extension géographique et son niveau
accéléré
culturel relativement élevé devraient cependant permettre,
mieux que partout ailleurs, de résoudre un tel paradoxe, pour
peu que les moyens d'action soient simplifiés et affermis et
ce
siennes.
.
les
efforts
I
LE MUSEE DE PAPEETE
-
Abrité
tendus
dans
trois
domaines
depuis trop longtemps dans
inconfortable et fort peu attirant, ce
efficacement les fonctions propres
dire :
un
complémentaires.
immeuble exigu,
musée
à
un
ne peut assurer
musée, c'est à-
a) la conservation des monuments mobiliers,
b) l'information et l'éducation du public par
l'exposition
représentatives, agréablement etpédagogiqueprésentées,
de collections
ment
c) Un rôle scientifique en offrant un espace suffisamment
grand et bien équipé pour l'étude - sur place - des maté¬
riaux recueillis par les différentes missions de recherche
venant travailler en Polynésie Française. Ce dernier point
est particulièrement important dans un territoire du Paci¬
fique, relativement fort du point dé vue économique et dé¬
mographique mais qui ne peut cependant assurer seul,
sans la collaboration internationale, la conduite
scientifique
de toutes les fouilles indispensables.
262
Société des
Études
Océaniennes
d) un lieu adapté aux activités des Sociétés savantes
(Société des Etudes Océaniennes en l'occurence).
problème d'un tel musée, longuement débattu au
Le
ces dernières années, paraît heureusement abou¬
à une solution prochaine (cf. H. Jacquier in : Lavondes,
1966).
de
cours
tir
2
PROTECTION DES FOUILLES
LA
-
ARCHEOLOGIQUES
et des sites, chargée
(meubles et immeubles),
historiques ou pittoresques, est com¬
pétente pour tout ce qui est des décisions et des procédures
de classement.
Le problème de la protection des fouilles
archéologiques est un problème différent, il relève, en Fran¬
ce
métropolitaine, d'un service particulier : le Bureau des
Fouilles et Antiquités qui dépend directement du Ministère
des Affaires Culturelles et est représenté au Conseil Supé¬
rieur de la Recherche Archéologique (loi des 29, 1/64 et
23/4/64). Ce bureau délègue, dans chaque circonscription
archéologique, un Directeur régional des Antiquités, repré¬
La
des
commission
de la protection des
des sites artistiques,
le
sentant
d'une
Ministre dans sa
telle
tences
monuments
monuments
direction,
prévues çar
avec
circonscription. Les services
les responsabilités et compé¬
la loi, seraient, sans aucun doute, des
plus profitables a la Polynésie Française comprise comme
"une région archéologique". Sa mission (cf.. Meroc, 1966)
serait notamment de
veiller
-
à
glementation
:
l'application de la législation et de la ré¬
sur
les fouilles et découvertes archéologi¬
ques,
délivrer
-
des
autorisations
de
sondage valables un
mois,
autoriser les fouilles de sauvetage urgentes,
instruire les demandes d'autorisation de fouilles,
-
-
contrôler les fouilles autorisées,
recevoir et centraliser les déclarations de découvertes
-
-
fortuites,
habiliter
-
tions
signaler
-
certaines
systématiques
aux
ne
personnes à faire des prospec¬
comportant ni fouille ni sondage,
autorités compétantes les fouilles clan¬
destine s,
tenir à jour la carte des gisements et fouilles de sa
circonscription,
apporter son concours à la conservation et à l'étude
-
-
collection'archéologiques,
des
-
tivité
orienter et coordoner,
des sociétés locales
dans sa circonscription, l'ac¬
s'occupant de recherches ar¬
chéologiques.
263
Société des Etudes Océaniennes
3
L'ACTIVITE DES SOCIETES SAVANTES LOCALES ET
DES ARCHEOLOGUES BENEVOLES
-
En
Polynésie, comme en tout territoire relativement
petit et isolé, l'archéologue ne peut être qu'un spécialiste
en
mission temporaire ; la France ne dispose que d'une
quarantaine d'archéologues de métier pour les fouilles mé¬
tropolitaines et les chantiers français disséminés dans-tou¬
tes les parties du
monde, la collaboration de chercheurs
étrangers est donc indispensable en Polynésie. Ces mis¬
sions sont fort coûteuses du fait de l'éloignement des états
qui les financent, il semble donc peu sage qu'elles aient
à consacrer la plus grande partie de leur temps à la col¬
lecte laborieuse des rares objets repérables en surface, à
l'inventaire des- collections privées, à la prospection sys¬
tématique des sites. De tels travaux ne sont pas nécessaire¬
ment travaux de
spécialistes en missions temporaires et
ceux-ci devraient
pouvoir uniquement se consacrer aux
leur sont propres : l'étude scientifique des gi¬
réel intérêt, et la restauration de ces monu¬
ments
(marae) en grand péril de disparition, alors qu'ils
sont l'une des richesses culturelles les plus évidentes de
l'archipel. L'archéologue amateur, à qui l'on doit tant
tâches qui
sements
de
en
de
découvertes importantes
Polynésie,
un
à
travers
rôle à jouer et de
le monde, a donc,
premier plan
:
L'information du public.Les
sociétés savantes aussi bien que les milieux uni¬
pourraient, grâce à des facilités administra¬
versitaires
et financières plus larges,
intensifier leur action :
multiplier leurs contacts à l'occasion de réunions inter¬
nes et programmer des questions de préhistoire polynésienne
à débattre en commun ; informer le public et l'éveiller
à la curiosité intellectuelle du passé polynésien par des
contacts personnels, des conférences itinérantes ou radio¬
télévisée s.
tives
La
La
prospection.prospection des sites (sans fouille ni sondage) peut
être organisée à l'échelon local. Deux zones sont a consi¬
dérer : les zones actuellement habitées et les zones de
l'intérieur difficilement accessibles. 'En ce qui concerne
les premières, le travail d'information entrepris par K,P.
Emory aux îles Sous-le-Vent devrait pouvoir être systé¬
matiquement organisé dans les cadres administratifs actuels
et jusqu'à l'échelon des districts. L'école semble devoir être
le premier et meilleur foyer d'une telle action et les trou¬
vailles de surface et les découvertes fortuites de sites y
être centralisées, l'instituteur pourrait également organiser
des promenades de prospection. L'histoire de leur passé,
encore à découvrir, serait pour les enfantsetles adolescents
un
aliment culturel agréable et de grand prix . Les zones
264
Société des
Études
Océaniennes
l'intérieur, difficilement penetrable s, très rarement visi¬
tées mais jadis très densément peuplées, constituent, du fait
de leur isolement mène, des réserves de sites qu'il convient
d'inventorier et de préserver ; encore intacts, ces sites
disparaitront dès que des routes traversières permettront la
pénétration aisée et l'occupation de ces zones, cequi ne sau¬
de
rait
tarder.
pections
Ces
régions pourraient faire l'objet de pros¬
a plus grande échelle par les sociétés
Océaniennes, clubs de montagne, mouvements
L'armée pourrait également y contribuer,
organisées
locales (Etudes
de
ainsi
jeunes).
qu'il le fut recommandé
générale de l'UNESCO.
De
telles
coordonnées
et
à
cette
même conférence
actions, pour être efficaces, devraient être
leurs résultats centralisés par une autorité
responsable qui pourrait être le Conservateur du
ou le Directeur des Antiquités de la circonscription.
Musée
.Etablir à Papeete un musée digne de ce nom , assurer
l'efficacité dans le domaine de la protection des fouilles
et des sites archéologiques, multiplier et coordonner l'action
bénévole de ceux qui ne désirent que se dévouer à la quête
temps passé, vo ci trois conditions indispensables à la
sauvegarde du patrimoine de la Polynésie et a l'enrichisse¬
ment
de son potentiel culturel et touristique. Cette triple
action, concertée avec celle des archéologues profession¬
nels, contribuerait à faire progresser notre connaissance
de la Pré-histoire de l'archipel et celle de l'ensemble du
du
Pacifique-Sud.
José GARANGER (C N R S)
Mission
archéologique ORSTOM-CNRS
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Société des
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Etudes
269
Société des Etudes Océaniennes
138,
pp.
35-
Datation de quelques sites de Polynésie
par
échantillons
Les
sous
ont
été
prélevés
archéologiques conduites
sions
Française
la méthode du C 14
en
au
cours
Océanie
en
des mis¬
1963-1965
l'égide de l'OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFI¬
QUE ET TECHNIQUE OUTRE MER et du CENTRE NATIONAL
DE
RECHERCHE
LA
effectuées
| G X | soit
soit
par
les GEOCHRON LABORATORIES
l'Université de BERNE
par
,
SCIENTIFIQUE. Les analyses ont été
;
Professeur H.
Oeschger^B , j soit par l'Université de GAKUSHUIN : Pro¬
fesseur Kuni Hiko
Kigoshi G A K
POLYNESIE FRANÇAISE
TAHITI (vallée
(cf. Garanger 1964 a et b)
de Tautira)
GAK 449
que
-
Age maximum
:
240 ans
plus récent
1710 ap, J-C.
prélevé sous la cour d'un marae de type
(TT-9), à la base des terres rapportées pour
compenser la pente naturelle du terrain et assurer l'hori¬
zontalité du pavage superficiel.
Charbon
bois
de
"intérieur"
.
GX
1271
-
Age
:
255- ou
-
95 ans
date
:
Tô^a^J-C.
Echantillon
à
prélevé dans les mêmes conditions que GAK 449,
GX 1271 et GAK 449 sont
65 centimètres de profondeur.
270
Société des Etudes Océaniennes
deux déviations
"intérieur"), de
dix-septième siècle.
concordants compte tenu de la valeur des
standards. Ils datent ce.marae TT-9(de type
la fin du
seizième siècle
1269
GX
-
ou
Age maximum
du début du
plus récent
200 ans
:
1750 ap. J-C.
que
Charbon de bois prélevé à cinquante-cinq centimètres
fondeur sous la cour du marae TT-12A (Cf. Garanger
pages
de pro¬
1964 a,
12-15 et 18). Le poids trop faible de cet échantillon
résultat qui n'est pas satisfaisant du point de
explique un
vue stratigraphique. La couche archéologique
correspond en effet à une zone d'habitation
autres
surface, eux-mêmes
sites de
dont il pi'ov en;
antérieure aux
datés de la fin du sei¬
zième siècle,
747
B
-
Age
:
410 -t ou
-
100 ans
date
:
1540
J^C.
ap.
centimètres de profondeur, à la
Charbon de bois prélevé à 80
base du mur d'enceinte du marae
TT-14A (niveau II, Garan¬
plan encarté) ; marae de type "intérieur"
(Emory 1938) par son plan mais de type "côtier" par sa cons¬
truction (groupe 3 M de R. Green ; 1966).
1964
ger
B
748
-
a
;
Age
:
330+ ou
-
80 ans
date
:
1620
ap. J-C.
Charbon de bois
prélevé à soixante centimètres de profon¬
superposés de la structure an¬
supérieure est contemporaine
les deux pavages
nexe TT-14B. La plateforme
de la construction de TT-14A.
deur
B
entre
747
et
B
748
sont
des résultats concordants compte tenu
l'époque
de la valeur des deux déviations standards et situent
de la construction de ce marae TT-14A aux environs
de
l'année 1700 ap. J-C.
GX
ap.
1270
-
Age
;
275 + ou
-
95 ans
date
;
1675
J-C.
Charbon de «bois (Mara : Nauclea Forsteriana), prélevé a
cinquante sept centimètres de profondeur dans un foyer situé
à l'intérieur d'une structure d'habitat ; double case rectangu¬
laire précédée d'un pavage (TT-13B, cf. Garanger 1964 a,
plan encarté).
Ce résultat comparé aux précédents confirme la relative
contemporanéité de l'ensemble des sites TT-9, TT-12,
TT-13 et TT-14 (1700 après J-C environ).
271
Société des
Études
Océaniennes
Don de Monsieur
Philippe Rey
1
-
Convention
Lavaud
ou
acte
de
-
le Pasteur
Lescure
Protectorat
de
1842. 40 articles.
Copie manuscrite, 12 pages
2
-
Notes
sur
les
événements à Tahiti de
1842 et 1843. par Xavier
Caillet. 11 pages manuscrites,
3
4
-
-
Notes
sur
les événements à Tahiti de
Caillet. Remarques de l'auteur. Copie
Notes de Monsieur Xavier
1842 et 1843, par Xavier
dactylographiée. 8 pages.
Caillet, Inspecteur des Affaires
Indigènes,
10 pages manuscrites.
5
-
Boissy d'Anglas. député de l'Ardèche, dans
du projet de loi portant demande d'un crédit
extraordinaire pour des Etablissements français dans l'Océanie.
chambre des Députés. Séance du 9 juin 1843. Extrait du moniteur
Universel, du 10 juin 1843. Imprimerie Panckoucke, 6, rue des
Discours de Monsieur
la discussion générale
Poitevins. 8 pages.
6
-
Extrait d'une requête de Monsieur Alexandre Salmon soumise à son
Altesse Impériale le Prince Napoléon, chargé du Portefeuille du
de l'Algérie et des Colonies.
manuscrites.
Ministère
pages
7
-
Mort de Mano Vahine, cheffesse de
chef Tati, en août 1882, par Xavier
Paris, Juillet 1858. 15
Tautira. petite-fille du grand
Caillet. 2 pages manuscrites.
272
Société des
Études
Océaniennes
8
-
Lettre du Lieutenant de Vaisseau. Commandant la Dorade, résidant
au Commandant du Poste deMangareva(Iles
Gambier),
datée du 5 février I860, Copie manuscrite. 2 pages,
des Gambier.
9
-
Lettre
du Commandant. Commissaire de la
Pomare,
date du 23 décembre 1876,
en
au
République à la Reine
sujet de la marche de la
Justice devant la Cour des Toohitu et de la délimitation des terres.
Vis-à-vis du texte français la traduction en tahitien. 10 pages ma¬
nuscrites.
10
-
Lettre de Monsieur le Directeur des Affaires
Reine
la
11
Lettre
-
Pomare.
Indigènes à Sa Majesté
datée du 9 janvier 1877. 3 pages manuscrites,
de Monsieur
le Commandant en Chef de la Division Navale
de l'Océan
de la
Pacifique à Sa Majesté la Reine Pomare, Reine des Iles
Société et Dépendances, datée du 15 septembre 1877, 2 pages
manuscrites.
12
-
Observation faite par
Aitoa, lors de la réunion chez le Roi Pomare V
des
membres de l'Assemblée Législative, en 1881, quant à l'inexé¬
cution des conditions de l'acte du 29 juin 1880 et la réponse du Com¬
mandant
13
Chessé,
par
Xavier Caillet, Copie dactylographiée. 3
Récompenses accordées
-
pages.
par le Gouvernement
Français, le 22 avril
Taatarii a Tairapa, Hauore et
d'argent à MM. Daniela, Aitu
Messager de Tahiti, Papeete. Imprimerie
1881, (Médailles d'or à MM. Poroi,
Teiti a Tavana Vahine
Médailles
-
et
Tute). Supplément
au
du Gouvernement. 1 page.
14
15
10
-
Note
au
teur
des
Copie photographique de 2 lettres autographes du Roi Pomare V à
Taie c'est-à-dire Arriporoi (M. Xavier Caillet), datées du 13 octo¬
bre 1887, l'une de 4 pages, l'autre de 3.
-
Etablissement du Protectorat de la France
1889). Imprimé. 1 page.
-
17
-
18
-
-
sur
l'île Rurutu (27 mars
Etablissement du Protectorat de la France sur les îles
Rurutu,
Rimatara et Dépendance (Ile Maria). Imprimerie du Gouvernement,
8 pages, pp. 5. 6, 7 et 8 traduction
du procès-verbal en tahitien.
Lettre de Monsieur le Résident des Iles sous le Vent à Monsieur
le
Gouverneur des Etablissements
Français de l'Océanie, datée du
11
19
sujet de Pito (TeimuriaTeotahi),par Xavier Caillet, Inspec¬
Affaires Indigènes, Papeete 1882. 2 pages manuscrites.
juin 1889. Copie manuscrite. 4
A propos de
bord du s/s
Clipperton,
par
pages.
André Ropiteau (Océan Pacifique, à
2 pages dactylographiées.
Maunganui, 28 décembre 1935).
20
-
Présentation d'un hameçon de l'île de Pâques, par le Dr StenphenChauvet. Extrait du Bulletin de la Société Préhistorique
Française,
No
3, année 1935. Le Mans, Imprimerie Charles Monnoyer.
3,4, 5, 6 et 7.
21
-
pp.
Lettre de Monsieur Henri Bodin à Monsieur le Président de la Société
des Etudes Océaniennes, datée du 24 février
1950, au
de
sujet
l'origine
Pologne (aujourd'hui rue Paul
dactylographiée.
de la dénomination de rue de la Petite
Gauguin, de Papeete, Tahiti). 1
page
273
Société des
Études
Océaniennes
22
-
Coupure d'un journal contenant : "Le Journal Officiel a publié hier,
sur la proposition du Ministre de la Marine deux décrets définis¬
sant les attributions du Gouverneur des Etablissements Français de
l'Océnnie et instituant un conseil général conformément au voeu des
populations",
23
-
Gallet-Rousselle est bon enfant.
Papeete. 1
24
25
-
Une
Imprimerie G. Coulon, rue de l'Est,
page,
légende de Raivavae.
par
L. Lherbier. Coupure d'un journal.
des Voyageurs Modernes
-
Pages
183-208
2G
-
Pages
219-226 des Voyageurs Modernes
27
-
Mendana et Queiros
:
:
Biographie de Queiros
Pages -285, 287-318 des Voyageurs Modernes
:
Biographie de Bou¬
gainville
28
-
Pages 1-4 des Voyages autour du Monde
29
-
Pages
27-30.
263-326
:
Biographie de Krusenstern
des Voyages autour .du Monde : Biographie
de Kotzebue
30
-
Page 214 du Missionary Voyage
:
Extract of a letter from a Lieute¬
nant in the Navy who had cruised in the Pacific Ocean, and visited
Otaheite and other islands. His letter is dated Rio de Janeiro. Nov,
30,1814.
31
-
-
Account of the island of Eimeo.
Pages 212-214 de la Missionary Chronicle for May 1815, Entre autres
Pitcairn's island, otherwise called Incarnation, - Extract
Log Book of Captain Folgar. of the American ship Topas,
articles :
from the
of Boston.
32
-
Pages 161-162 de la Religious
Intelligence
:.
The Mutineers of the
Bounty
33
-
The
Marquesas Islanders, Coupure de
1'Illustrated London News,
du 11 février 1843
34
-
New
conquest by
France in the Pacific, Coupure de
l'Illustrated
London News, du 25 mars 1843
35
36
-
-
37
-
38
-
Captain Cook's visit to Atiu. Page d'un livre.
Reported tenor of a proposed treaty beween the German Goverment
on the one part, and the Governments of the Leeward Islands on the
other part, proposed by the Captain of a German ship of war
called the Bismark which visited those islands during the month of
April 1879. Translated by M, Barff. the Senior Interpreter of the
Government. 6 articles. Copie manuscrit * nages,
Copie du traité de Huahine conclu avec les Allemands ..traduit
par M, Barff, ministre anglais. 6 articles. 2 pages,
Etablissement
du
les Iles
1888. Copie manuscrite. 1 page.
Protectorat de la Grande-Bretagne sur
Cook, Proclamation du 20 septembre
274
Société des
Études
Océaniennes
39
Lettre
-
Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 168-169