B98735210103_165.pdf
- Texte
-
§^;Kte
'
i".
■
165
Décembre 1968
CONSEIL (('ADMINISTRATION
Mr. Henri
Président
JACQUIER
Mr. Bertrand JAUNEZ
Vice-Président
Me,:" Janine LAGUESSE
Secrétaire
Mr. Yves
MALARDÉ
Trésorier
ASSESSEURS
Mr. Terai BRED1N
Me.
Rudolph BAMBRlDGE
Cdt
Pierre JOURDAIN
Mr. Raoulx
Mr. Temarii
TEISSIER
TEAl
Mr. Maco TEVANE
Mr. Paul MOORGAT
Pour être reçu Membre de la Société
membre titulaire.
se
faire présenter par
un
Bibliothèque.
Le Conseil d'Administration informe ses membres
qu'ils
peuvent emporter à domicile certains livres de la Bibliothèque
en signant
une reconnaissance de dette atf cas où ils ne ren¬
draient pas
vent
La
le livre emprunté à la date fixée. Les autres peu¬
être consultés dans la Salle de lecture du Musée.
Bibliothèque
et
membres de la Société
le Dimanche.
la salle de lecture sont ouvertes aux
tous les jours, de 14 à 17 heures, sauf
Musée.
Le Musée
à 17 heures.
est
ouvert tous
les
jours, sauf le dimanche de 14
BULLETIN
DE
LA
Société des Ëtudes Océaniennes
POLYNESIE
ORIENTALE
Tome XIV -N° 4
N° 1 65
Décembre 1968
SOMMAIRE
ALGOLOGIE
:
Les
Algues
en
Polynésie
par
Michel
DENIZOT.
ARCHEOLOGIE
;
La collection
OTCENASEK
sée de Papeete par
Société,des
Études
au
Mu¬
Anne LAVONDES.
Océaniennes
'
■
Société des
Études
Océaniennes
LES ALGUES EN POLYNESIE
par
Michel DENIZOT
Maitre-assi stant
au
Museum
d'Histoire
Naturelle PARIS
nécessaire, avant de traiter le sujet
particulier des algues polynésiennes, d'exposer aussi
exactement que
possible ce que sont les algues en
général, et quel rôle elles jouent dans l'économie
naturelle ou industrielle.
Les algues sont des vé¬
gétaux très mal connus du grand public et même de
nombreux botanistes chevronnés qui ne se sont pas
spécialement intéressés à la Cryptogamie, c'est-àdire à l'étude des plantes sans fleurs. Il s'agit
Il
en
effet
est
d'un
ensemble
touffus
et
été
confus,
dont les
dégagés que peu à
peu et où les mots eux-mêmes sont souvent emplo¬
yés à tort et à travers. Le terme même de Cryp¬
togamie est déjà fâcheux; étymologiquement, il s'a¬
git de l'étude des plantes sans fleurs, mais on en
exclut maintenant, très généralement, l'étude des
fougères et groupes affins, dont lesreprésentants
ne
portent pourtant pas de fleurs. L'aspect des
plantes dites cryptogames est souvent trompeur et
surprenant. C'est, par exemple, chez les algues
que l'on trouve les végétaux les plus grands et les
plus petits ; un à deux millièmes de millimètres
pour certaines algues bleues,
plus de 150 mètres
pour les algues brunes, les bull kelp ou giant kelp
caractères
des
essentiels
n'ont
Américains.
119
Société des
Études
Océaniennes
DEFINITION
DES
ALGUES
Aucune définition
simple des algues n'est pos¬
dire que ce sont des végé¬
taux aquatiques, car certaines algues ne le sdnt pas
et d'autres plantes, par contre, le sont.
Il faut donc
partir, même pour l'usage courant, d'une définition
purement botanique.
Les algues sont des végétaux munis de chloro¬
phylle, dont le corps végétatif est un thalle et dont
les cellules femelles ne sont pas contenues dans un
archégone. Voici ce', que signifie cette définition :
La
nature végétale d'un organisme est
parfois
difficile à définir de façon précise lorsqu'il s'agit
d'espèces assez peu évoluées. Dans le cas qui nous
occupe, on peut assez bien se fonder sur la colora¬
sible.
Il
tion que
ne
suffit pas de
donne la chlorophylle
aux
organismes, mais
la couleur
toujours verte de ce pigment est souvent
masquée par d'autres pigments, l'ensemble donnant
des
teintes
assez
variables.
On connait ainsi
des
de couleur en réalité carmin ou pour¬
pre,
et des algues brunes;, d'autres, qualifiées de
sont plus généralement bleu-vert ou même
bleues,
violacées. Il faut cependant noter que certaines al¬
gues unicellulaires sont dépourvues de pigments
et
donc d'assimilation chlorophyllienne,
- mais
les formes volumineuses sont toujours colorées. Ce
point est important pour distinguer ces végétaux des
champignons, organismes assez voisins mais cons¬
tamment dépourvus de chlorophylle et dont la nature
végétale n'a pu être établie que par analogies.
Presque toutes les algues ont leurs cellules
protégées par une membrane de' cellulose et ce fait
est également typiquement végétal,
malgré les ex ceptions et malgré la présence possible de cellulose
algues
rouges,
-
chez
certains
animaux.
D'autres
caractères
comme
la
tendance
constamment
Les
algues
dans
à
la
peuvent être utilisées,
fixation qui
les formes
un
peu
se
manifeste
compliquées.
être vraiment libres et auto¬
dans les formes unicellulaires.
Le cycle vital de ces plantes les
distingue
également bien des animaux. Tand-is que, chez ces
derniers, le cycle est relativement simple, il revêt
ne peuvent
motrices que
de
multiples formes chez les algues.
Chez
presque
120
Société des
Études
Océaniennes
tous
les
végétaux
en eifet,
on trouve des
spores qui
donnant des individus porteurs des élé¬
ments sexués; le
cycle typique des animaux ne con¬
naît
cette phase qui complique singulièrement
pas
l'étude des plantes.
germent
en
Dans
l'ensemble
des
végétaux, les algues se
caractérisent, comme les champignons, par leur
corps végétatif relativement simple que l'on appelle
un
thalle. Les formes prises par ce thalle sont très
variées, mais dans tous les cas on ne peut rien re¬
trouver de comparable aux
tiges, racines, et feuilles
des plantes plus évoluées. La même
simplicité se
retrouve dans la reproduction, et il n'existe
jamais
de fleurs; nous avons vu
que cette absence définit
les plantes cryptogames. Il faut même
ajouter, pour
ceux
qui en auraient entendu parler, que le "thalle"
rencontré
nes
des
chez
certaine
s
^Hépatique s (plantes voisi¬
Mousses)
est en fait
dérivant de formes dressées
pas
un
ou
ensemble
complexe
rampantes et n'est
l'homologue du thalle des algues.
Enfin, la cellule femelle portée
par les algues
incluse dans cet organe si caractéristique
plantes plus évoluées et que l'on appelle l'ar-
n'est pas
des
chégone. C'est
de
bouteille à col plus ou
l'on retrouve, mais seulement sous
forme de vestiges, chez les
plantes supérieures.
Ici, il n'y a jamais rien de comparable, même s'il
existe des enveloppes autour des
organes femelles.
moins
long
une
sorte
que
1 21
Société des
Études Océaniennes
A
N
I
M
L
HEePAtTIcQU.S, VASCULIRE spulpaénriteés)
EUCARYOTS
VEGTAL
REGN
REGN
et
MOUS E , PLANTES (Fougères
Champignos)
ROCAYTES Ablleguuess rouges verts brunes CHAMPIGNOS Al=g+ues THALOPYES
Algues /Algues Algues
^
BACTERIS
"X
ALGUES\
(LICHENS
CLASSIFICATION
ET
PLACE
DES
Le
très
groupe
DANS
PLANTES
des algues,
dans
hétérogène et leurs affinités
tableau suivant résume très
rapprochements et
L' ENSEMBLE
totalité,
multiples.
sa
sont
est
Le
succinctement les divers
coupures que
l'on doit faire.
On voit que
si certaines algues ont des affini¬
ou avec les bactéries,
d'autres pourraient bien être à l'origine des autres
plantes. Sans entre _■ dans 1-es détails, on peut en
effet distinguer quatre grands groupes à l'intérieur
de l'ensemble des algues.
Les algues bleues (Cyanophycées) montrent des
tés
avec
affinités
le
règne animal
très
nettes
les bactéries, car leurs
de noyau morphologique¬
ment différencié. On appelle Procaryotes l'ensemble
de ces organismes. Ajoutons
que,
par leur pullulation, leur aptitude à vivre dans de nombreux milieux,
leur grande activité, les algues bleues sont encore
comparables aux bactéries.
Cependant, ces dernières ont un équipement
enzymatique et antigénique infiniment plus développé;
de plus,
les algues bleues renferment de la chloro¬
phylle habituelle et des pigments rouges et bleus qui
cellules
leur
ne
donnent leur
Tous
avec
contiennent pas
les
couleur.
autres
groupes d'algues sont des
Eucaryotes. c'est-à-dire que leurs cellules renfer¬
ment des noyaux
ges possèdent
bien définis.
Mais
en commun avec les
les
algues rou¬
alguet bleues ces
dans ce cas, leur
pigments rouges et bleus qui,
ouleur tirant habituellement
communiquent un'
le
carmin.
bien
vers
D'un autre
qu'incolores,
rouges par leur
tion.
côté, certains champignons,
rappellent fortement; des algues
structure
et
surtout
123
Société des
Études
Océaniennes
leur
reproduc¬
Les algues vertes possèdent les pigments qui
caractérisent les plantes plus évoluées.
Les
algues dites brunes constituent un grand
ensemble
hétérogène. Certaineà d'entre elles
exemple) ont des caractères ani¬
maux.
Les
Phéophycées, par contre, qui regrou¬
pent toutes les grandes formes marines d'algues
assez
(Péridiniens
par
brunes, constituent
La
un
conclusion
définitions
est
à
ensemble
tirer
de
assez
ces
cohérent.
remarques
et
les algues sont un grand tout,
plus complexe à lui seul que toutes les plantes vasculaires, plus complexe même que les champignons.
Dans ces conditions, que reste-t-il d'une telle clas¬
sification, dans quelle mesure ce regroupement
n'est-il pas une erreur, il est important de le sa¬
voir actuellement et il est plus simple de s'en con¬
tenter pratiquement.
La question de
savoir dans quelle mesure il
s'agit d'organismes primitifs est aussi insoluble.
Les fossiles, trop rares, ne permettent pas
de con¬
clure, et tout le reste n'est qu'hypothèse.
que
124
Société des
Études
Océaniennes
REPARTITION
EN
DES
POLYNESIE
ALGUES
FRANÇAISE
La
Polynésie française couvre une surface très
les diverses iles présentent entre elles
des
différences morphologiques notables. Aussi
n'est-il pas étonnant de trouver dans ces régio:
des flores très diverses. Cependant, dans l'ensem¬
ble, la Polynésie est pauvre en espèces, même si
le n'ombre des individus et l'importance de leur re¬
couvrement
sont
très grands; ces caractères' sont
assez
communs
en
eaux
chaudes, mais ici ils sont
particulièrement marqués vu l'éloignement et l'iso¬
lement des
Les algues bleues et les algues
îles.
rouges sont les plus nombreuses; les brunes et les
vertes ne sont par contre représentées que par très
peu de formes. Cette pauvreté,
qui n'intéresse que
le nombre d'espèces, n'empêche pas que, ici com¬
me
ailleurs, les algùes jouent des rôles essentiels
grande
et
dans
nature.
la
On trouve des
algues à peu près partout. Cer¬
poussent dans le sol et constituent une partie
importante de la microflore des sols, avec des bac¬
téries et des champignons. D'autres sont aériennes
ou
subaériennes, beaucoup vivent ainsi, dans ces
pays où l'air est toujours très humide, sur les
taines
troncs
des
arbres
ou
sur
les
rochers.
douces, courantes
Les
eaux
ou stagnantes, renferment surtout
algues rouges et de nombreuses algues bleues,
mais il faut signaler l'abondance dans le lac Vaihiria
d'une
algue verte filamenteuse, qui constitue cette
sorte d'étoupe dans laquelle se cachent les fameuses
anguilles.
La mer reste cependant le lieu de prédilection
des algues. Beaucoup d'entre elles sont calcifiées et
nous reviendrons
sur
le rôle exceptionnel que ces
espèces jouent dans les constructions coralliennes.
On trouve d'autres algues, molles,
sur le récif; on
en trouve
également dans les fonds de' lagon ou sur
les côtes des îles hautes,
avec des populations dis¬
tinctes selon l'état du fond, vaseux,
sableux ou ro¬
cheux, et la proximité des eaux douces. Enfin, on
sait que le plancton est partiellement composé d'al¬
des
gues
.
125
Société des
Études
Océaniennes
Une curieuse
signalée ici.
localisation des algues doit être
Ces coraux et les
Bénitiers, en effet,
unicellulaires brunes, les Xanthelles,
qui sont des Péridiniens
non mobiles.
Ces algues vivent en symbiose, c'està-dire qu'elles sont liées de façon stricte à leur
hôte; elles ont perdu leur reproduction sexuée et ne
se multiplient plus que par
division simple; de plus,
elles sont digérées par leur hôte dans la profondeur
renferment dans leurs tissus
des algues
couche à
profondeur de la surface des animaux, sont
responsables notamment des belles couleurs que
prennent les tissus mous des Bénitiers; ces couleurs
proviennent du pigment propre des algues, mais sur¬
Ces
tissus.
des
constituant une
algues,
faible
des
tout
interférences que leur présence provoque,
des couleurs, leur brillance et leur
d'où la variété
Il est certain que la présence de
algues est un puissant facteur trophique pour
les animaux et c'est à ce fait que l'on attribue la
brièveté du tube digestif de ces mollusques.
aspect métallique.
ces
ces algues
? Leur action
l'équilibre
de
principale dans
la nature leur est
toutes les autres plantes; grâce à
commune
avec
leur chlorophylle,
elles utilisent l'énergie solaire
pour fabriquer des aliments organiques qui serviront
Quel est l'intérêt de
douces
eaux
la
à
nourriture
de
tous
les
marines,
ou
êtres
vivants.
principale fraction de la population
seront
donc
à la base de
fut-il carnassier,
Dans les
où les algues constituent
la vie
végétale, elles
et tout
organisme,
utilisera l'énergie qu'elles auront
transformée.. Ceci est aussi valable p'our les
gran¬
algues fixées que pour les formes microscopi¬
ques du plancton.
Les algues
ont également un rôle épurateur.
Elles enrichissent les eaux en oxygène et les appau¬
des
vrissent
en
putréfactions. On
par contre fait jouer un rôle dans la toxicité
poisson; la chose est possible, mais aucune preu¬
n'a pu encore être apportée.
dans
ment
leur
du
ve
carbonique. Elles peuvent encore
composés nocifs et agissent efficace¬
gaz
fixer certains
Les
Ceci
que
les
stades
finaux
des
a
nous
algues fixent des composés minéraux.
du rôle le plus manifeste
amène à parler
les algues jouent en Polynésie.
126
Société des
Études
Océaniennes
CONSTRUCTION
Les
DES
RECIFS
algues jouant
un rôle dans la construction
algues rouges calcifiées qui sont
de véritables pierres; aussi sont-elles méconnues ou
baptisées "coraux" par beaucoup. Ces algues encroû¬
des récifs sont des
le
tent
substrat et peuvent atteindre
épaisseur,
soit
morte,
une
grande
partie profonde est toujours
l'algue croisse en épaisseur, soit
mais
que
la
des thalles successifs se superposent, le plus
superficiel étant seul vivant. Ce sont ces algues
qui donnent à la partie supérieure du récif sa belle
couleur rouge, qui tranche si nettement avec le
que
bleu
de
l'océan.
Elles
fixent
surtout
du
carbonate
de calcium et du carbonate de
magnésium et, à bien
du carbonate de strontium.
Comme organismes constructeurs, ces
algues
agissent en collaboration avec les Coraux. Ce sont
ces derniers qui fournissent la
grande majorité des
moindre
degré,
matériaux calcifiés dont
sont édifiés les récifs,
les
lagons et, dans leur totalité, les atolls.
Les algues,
par contre,
sont des organismes très
résistants à la violence des vagues; la crête à al¬
gues apparaît donc comme le rempart sur lequel se
fonds
de
brisent les lames.
Les Coraux vivant dans
supérieure du récif sont petits, étalés
leur
rôle
n'est
constructeur
que
la
partie
massifs et
ou
localement impor¬
tant; les algues, par contre, vivent essentiellement;
dans la zone où l'eau est très agitée. Plus bas, les
Coraux peuvent se
barrière.
développer ainsi qu'à l'arrière de
la
Cette crête,
lorsqu'elle est bien vivante, s'a¬
grandit constamment. On a pu évaluer, en un point
qui était peut-être privilégié, une croissance vers
l'extérieur de
est
des
se
des
l'ordre
et
centimètre
par
an,
ce
qui
évidemment,
-phénomènes de mortification et de dissolution
mais on doit penser que l'origine
produisent,
passes
est
croissance dont
Le
du
considérable. En d'autres endroits,
schéma
montre
plus
les
suivant
la
place
souvent
causes
résume
que
dans
nous
la
une
absence de
échappent
structure
les algues
y
occupent.
127
Société des
Études
souvent.
d'un
Océaniennes
atoll
(MEMORTGU)
TER
ATOL
SHEMA
INTERET
TECHNIQUE
L'utilisation
DES
alimentaire
ALGUES
directe
des
algues,
parle beaucoup depuis quelques années, est
jusqu'ici décevante. Il y a eu l'époque de la Chlorelle, nous sommes à celle de la Spiruline, mais, quel
que
soit le rôle trophique essentiel que les algues
jouent dans la nature, nous sommes incapables de
dont
les
on
consommer
directement
autrement
que
comme
épaississants ou comme com¬
plément pauvre, par exemple aux Mcirquises. On
s'en servirait plutôt
pour fabriquer des "aliments
pour maigrir" que pour autre chose,
Léur
rôle
épurateur a été mis à profit dans
l'installation desbassins destinés à purifier les eaux.
Celles-ci pourrissent d'abord dans des filtres à
bactéries, puis des passages successifs sur des al¬
gues bleues et des algues vertes permettent d'obte¬
amusement,
nir
de
l'eau
En
comme
propre.
certaines
régions, on drague les fonds
d'algues calcaires (Maerl de Bretagne) pour extraire
un amendement
de sol. Les fonds de lagon à sable
blanc de
Polynésie peuvent servir à la même chose,
mais ici ces
fonds ne sont constitués en majorité
d'algues que sur des espaces très limitées.
On utilise aussi, pour l'agriculture des algues
décomposées (varechs ou goémons). Cet usage, très
rentable près des eaux froides où existent de grandes
algues, est sans intérêt en Polynésie.
Parmi les usages industriels, il faut enfin si¬
gnaler la production d'agar-agar et surtout d'alginates, mais l'obtention
ces
du
soude
ue
plantes est maintenant à
domainè
de
pas possible
rentables de
Nous
de récolter
plantes.
espérons
permettront de
l'intérêt
l'histoire.
que
se
faire
les algues
peu
ù'ioae
a.
ue
il
ne
serait
Polynésie de-s quantités
ces
une
quelques
présentent
Études
remarques
idée plus juste de tout
en
Polynésie,
129
Société des
paxux
près complètement
Là encore,
en
que
ou
Océaniennes
mais
même
de la prudence avec laquelle
espoirs que d'aucuns veulent
mettre en elles.
Il doit rester que le plus beau
milieu que l'on puisse rencontrer dans ces îles est
constitué en grande partie d'algues et pour finir
nous remercierons particulièrement nos accompagna teurs polynésiens qui nous ont initié à son explora¬
tion et sans lesquels nous n'aurions admiré que bien
partiellement ses richesses.
il
faut
en
temps
recevoir
les
130
Société des
Études
Océaniennes
LA COLLECTION OTCENASEK
AU MUSEE DE PAPEETE
collection OTCENASEK comprenait,
La
les
décrits
pilons
bles
(voir Bulletin de
précédemment
la Société des Etudes Océaniennes
outre
N
164 )
un
ensem¬
d'outils, qui se répartit ainsi :
-
67 lames d'herminettes
complètes
(n* 1664 à 1731)
3 ébauches d'herminettes
(n- 1731, 1732, 1734)
fragment d'herminette
1
(n° 1733)
éclat de taille
1
n°
Tous
aménagé
en
grattoir
1735)
ces
outils
ont
été taillés dans
une
roche
volcanique dure et dense, à grain très fin et de
couleur allant du gris clair au gris très foncé.
Presque tous sont abrasés plus ou moins finement,
sur
une
ou
plusieurs surfaces : dans beaucoup de
cas, les marques de taille ne sont plus visibles.
Si la collection ne contient pas de très belles
herminettes de grande taille, elle n'en est pas moins
intéressante à plusieurs égards :
-
nettes
l'ensemble est
entières
sont
détériorée
en
assez
intactes
bon état,
ou
s.
1 31
Société des
Études
les hermi¬
partiellement
Océaniennes
homogène
collection est
la
-
:
comme
les
la plupart des herminettes proviennent du
Papara à Tahiti et beaucoup d'entre elles
été retrouvées dans la propriété OTCENASEK à
pilons,
district de
ont
Atimaono.
ront
certaines de ces herminettes,
enfin,
-
de leurs
qui
se¬
sont intéressantes à cause
caractères anciens sinon archaïques.
décrites
plus bas,
morphologique de ces herminettes
grands groupes (1) :
L'étude
permet de les classer en quatre
I
GROUPE
-
ou à tenon, de
quadrangulaire :
(n° 1664 à 1668).
simples
Herminettes
section transversale
5
GROUPE
II
herminettes
simples, de section
triangulaire ou subtrian gulaire :5 herminettes (n°l669 à 1673).
Herminettes
-
transversale
GROUPE III
(apex)
externe de
l'herminette
se
7 herminet¬
:
(n° 1678 à 1685).
à
Herminettes
-
section
L'are t e
trouve sur la face
sommitale
tes
IV
de
tenon,
triangulaire.
transversale
GROUPE
à
Herminettes
-
tenon,
de
section
triangulaire ou subtrian¬
gulaire. L'arête sommitale se trouve
transversale
sur
Dans
ce
la face interne
dernier
types différents
groupe,
:
on
49 herminettes.
distingue deux
:
A) Le sommet du triangle facial fait saillie
au-dessus
reste
de
l'arête
de
la
sommitale
interne
face
si
ou
l'arête
au-dessus
du
sommitale est
supprimée (7 herminettes).
B) Le sommet du triangle facial est dans le
prolongement de l'arête sommitale.
Le
type
herminettes
(1)
-
B est le mieux représenté : 42
64% des herminettes de la collec-
IV
soit
Les caractères analytiques ainsi que la ter¬
minologie descriptive sont empruntés à
■T.
GARANGER
(1964).
132
Société des
Études
Océaniennes
tion
en
font partie. Il s'agit du type tahitien clas¬
sique, le plus répandu aux Iles de la Société.
Le Groupe I réunit un des types les plus ca¬
ractéristiques de la Polynésie (n° 1664) et des herminettes à caractères divers, ne constituant pas des
types proprement dits.
Le
1664
herminette à tenon, de section
quadrangulaire.
L'épaulement est
bien marqué et sur la face externe le tenon fait
un
angle léger avec la lame. Les deux faces de
la lame sont de même largeur. La face externe
est plane, la face interne a un profil longitudinal
légèrement concave. Les côtés convergent faible¬
n°
est
une
transversale
ment
le-
vers
sommet.
rectangulaire,
surface
La
sommitale
la
trapèze
avec
une
arête
sommitale bien marquée, mais
tranchant et biseau sont détériorés par deux en¬
lèvements accidentels. Le trançhant paraît droit.
face interne.
Il faut
du
plane,
Le
biseau
l'absence
noter
oblique et inclinée
est
est
de
en
forme
mentonnets
vers
de
au
sommet
La
tenon.
longueur totale est de 176 mm, la
largeur à l'épaulement de 38 mrn. La largeur à
la base est de 45 mm, la largeur au sommet de
34 mm; l'épaisseur à l'épaulement est de 33 mm.
i.e.
DUFF
17
=
Si
(1).
l'on
se
référé à la
classification de
Roger
(1956),
cette herminette appartient au type I,
variété A. Ce type est commun à toute la Polynésie
orientale où il est largement répandu,
surtout dans
les îles et
archipels excentriques : Hawaii, Marqui¬
Pitcairn, Rapa, Nouvelle-Zélande. Il est plus
ses,
rare
aux
nettes
Le n°
(I)
-
du
Iles
de
groupe
1665
est
la
Société
où dominent les hermi-
IV.
une
herminette
à
tenon
avec
épaule-
(i.e.) indique le rapport
plus grande largeur et l'épaisseur de
l'a lame au niveau de l'épaulement.
épaisseur à l'épaulement x 10
demi-largeur à l'épaulement
Pour les herminettes dont l'épaisseur est très
grande par rapport à la largeur, l'indice d'é¬
paulement dépasse 20.
L'indice d'épaulement
entre
la
133
Société des
Études
Océaniennes
134
Société des
Études
Océaniennes
marqué. Elle est de section transver¬
quadrangulaire avec une face externe plus
large que la face interne. Le profil transversal
est très convexe pour le tenon,
légèrement con¬
vexe pour la lame.
Les côtés convergent vers le
sommet.
La surface du sommet est plane, en
forme de trapèze. Au sommet du tenon, on dis¬
tingue un mentonnet peu développé, le mentonnet
jumeau manque.
Le biseau n'est pas limité au sommet, mais sa
surface est en continuité avec le reste de la la¬
me.
Le tranchant est droit, mais l'angle du côté
ment bien
sale
droit
est
Longueur
externe
au
cassé.
sommet
i.e.
mm;
mm;
32
=
largeur à l'épaulement, face
= 25 mm; largeur
épaisseur = 32 mm.
face interne
mm;
16
=
s'agit peut-être d'une herminette
Il
à section
quelle
125
=
=41
se
classique
triangulaire, dont la face interne, sur la¬
trouvait l'arête sommitale, a été fortement
abrasée.
Il existe
de forme très
au
voisine,
gent vers le tranchant.
exacte
de
cette
Papeete, une herminette
mais dont les côtés conver¬
Musée de
Malheureusement, l'origine
herminette n'est pas connue.
épaulepeu marqué, de section transversale qua¬
drangulaire. La face interne est moins large que
la face externe
et les côtés convergent vers le
sommet. Le sommet du tenon est cassé. Le
tranchant est droit, légèrement détérioré par
deux enlèvements
accidentels (côté gauche). Le
biseau a une forme de trapèze avec une arête
sommitale droite bien marquée. La face externe
du tenon n'est pas' abrasée.
Longueur = 95 mm; largeur au tranchant = 46 mm,
largeur à l'épaulement = 42 mm; largeur au som¬
met = 37 mm; épaisseur = 16 mm,
i.e. 7; i.t. = 109; i.b. = 43 (1)
Ce type d'herminette caractérisé par une gran¬
Le n°
1666 est
une
herminette à tenon,
avec
ment
largeur par rapport à l'épaisseur (indice d'épaufaible) n'est pas fréquent sous cette for¬
me, mais il se rapproche beaucoup d'un type d'her¬
minette s simples à section quadrangulaire (type 2 A
de
lement très
1 35
Société des Études Océaniennes
de
Roger DUFF), répandu
Polynésie orientale.
d'épaulement marqué
tenon est ébauché, soit que
en
Ces herminettes n'ont pas
mais presque toujours un
talon soit laissé brut pour donner une meilleure
adhérence au point d'attache, soit qu'il ait été plus
le
de
effilé
moins
ou
la
face
quises, le
Ce
(cf. DUFF,
externe
et
161),
(cf.
p.
côtés
des
par
réduction
pour
les Mar¬
groupe 3 de Y. SINOTO et M.
dernier
KELLUM).
bien
est
représenté par le n° 1664,
simple, de section transversale quadrangulaire. La lame se rétrécit progressivement
sur la face externe
et sur les côtés pour former
un tenon
aminci, de section quadrangulaire, mais
dont les angles supérieurs sont arrondis.
Les
cas
herminette
côtés
l'herminette
de
met et les
deux faces
des
terne.
de
le som¬
largeur. Le
est plat. Le
vers
même
forme de trapèze,
droit, mais légèrement détérioré
enlèvements accidentels sur la face ex¬
sommet,
en
tranchant
par
convergent
sont
est
Le biseau est de
forme
rectangulaire avec
droite, bien marquée. Seu¬
le, la face interne n'est pas complètement abraarête
une
sée.
sommitale
Les dimensions de cette
suivantes
Longueur = 106
largeur au
mm;
sez
=
112,
large
c'est-à-dire
par
lame. i.b.
la
les
au
tranchant = 45
épaisseur =
mm;
n°
1668
que
le tranchant est
as¬
rapport à la largeur au sommet de
=
100.
petite herminette (longueur 88
mm), à section quadrangulaire, de facture fruste.
côté
Le
est
une
gauche du tenon
afin de recevoir
(1)
sont
mm.
i.t.
Le
largeur
=' 24
sommet
mm;
22
herminette
:
-
un
a
été réduit,
emmanchement
peut-être
latéral.
Mais
L'indice de tranchant (i.t.) mesure le rapport
entre la largeur du tranchant et la largeur au
sommet
de
la lame;
largeur du tranchant
x 100
largeur du tranchant.
Si i.b. est plus grand
que 100,
élevé par rapport à la largeur
Si i.b.
est plus petit que 100,
tranchant est plus grande que
^
_
.
le
du
la
la
biseau est
tranchant.
largeur du
hauteur du
biseau.
136
Société des
Études
Océaniennes
l'état du tranchant qui
est détérioré
enlèvements
hypothèse
ne
permet
de
pas
plusieurs
par
confirmer cette
.
Le
groupe II est composé d'herminettes sim¬
à tenon mal dégagé et sans épaulement mar¬
qué. Leur section transversale est triangulaire ou
sub-triangulaire. Dans ce dernier cas, il n'y a pas
d'arête sommitale. La face sur
laquelle devrait se
trouver llarête
sommitale est alors
plus ou moins
aplanie ou arrondie dans le sens transversal.
ples
ou
L'herminette n° 1669 est à section transversale sub¬
triangulaire. L'arête sommitale arrondie se trou¬
ve sur la face interne.
La face externe est
réduite
et
le haut par
vers
Le sommet est cassé.
le
sommet.
forme
est
les
Les
Les
côtés
convergent vers
droit. Le biseau
au sommet arrondi. Sa surface
tranchant
triangle
un
plane.
sont
Le
plane
quelques enlèvements.
est
dimensions
suivantes
de
cette
herminette
:
Longueur = 148 mm; largeur du tranchant
largeur au sommet = 35 mm; épaisseur
=
mm;
=
5.3
27
mm.
i.t.
Le
1670
n°
a
i.b.
est
75.
=
petite herminette dont
légèrement réduit sur la face externe.
est
te
151;
=
une
sommitale
été
face
qui
est
est
On
trouvait sur la face interne
le profil transversal de cette
convexe.
un
Les
qui est plat,
la face externe.
triangle
trouve
côtés
convergent vers le
puis oblique et incliné
Le tranchant est drbit. Le
au
comme
Le
n°
=
1671
avec
face
152;
i.b.
est
l'arête
externe
à
=
section transversale
Le sommet est
=
38
mm
78.
sommitale
est
vers
biseau
sommet arrondi.
dimensions :
Longueur = 72 mm; largeur du tranchant
largeur du sommet = 25 mm.
i.t.
talon
L'arê¬
se
supprimée,
sommet
le
sur
triangulaire,
la face
interne.
La
à
profil transversal convexe.
plat, oblique, incliné vers le côté
droit. Les côtés convergent vers
le
sommet.
Le
triangle facial est très allongé (50 mm), le
1 37
Société des
Études
Océaniennes
1 38
Société des
Études
Océaniennes
tranchant est droit.
La
surface
du biseau
est
lé¬
gèrement concave. L'objet tend vers l'herminette gouge. Ses dimensions sont les suivantes :
Longueur = 109 mm; largeur du tranchant = 35
mm, largeur du sommet = 24 mm; épaisseur =23
mm.
L'herminette n°
1672 diffère des
précédentes
par
le
fait que l'arête sommitale qui a été supprimée se
trouvait sur la face externe. La section transver¬
sale est
sub-triangulaire,
Le talon est réduit
à
sur
presque
semi-circulaire
la face externe de manière
profil longitudinal oblique, incliné
La face interne est plane. Les
côtés convergent vers le sommet. Gelui-ci est
sans
épaisseur, réduit à une" très petite surface.
Vu du côté interne, son profil est convexe. Le
tranchant est en mauvais état, le biseau peu net.
Longueur = 172 mm; largeur du tranchant = 54
mm; largeur
au sommet de la lame = 52 mm;
largeur au sommet = 42 mm; épaisseur = 38 mm.
prendre
le
vers
Le n°
un
sommet.
1673 est de taille
grossière, avec des formes
irrégulières. La pierre-est de couleur grise pâle
partie du cortex encore visible. Sa sec¬
quadrangulaire ou sub-triangulaire. La face externe est plus large que la
face interne. Les côtés convergent fortement vers
le sommet. Ce dernier est très réduit, linéaire.
avec
une
tion transversale est
Le
biseau
chant
est
mal
limité
au
sommet.
Le
tran¬
est
large, droit.
Longueur = 102 mm; largeur du tranchant = 60
mm;
largeur du sommet = 23 mm; épaisseur =
28
Les n"
mm.
1671 peuvent être classés parmi
générales du type 3* de DUFF (cf.
PC 30 A et 30 B,
13, 14, 15). Ces formes sont
beaucoup plus fréquentes aux Marquises qu'aux
Iles de la Société. De nombreux exemplaires de
ce
type ont été trouvés en surface, à Ua Pou (par
exemple, les n° 825, 831, 835, 869 du Musée de
les
1669,
1670,
formes
Papeete).
D'autres herminettes
lies
par
de ce type ont été recueil¬
position stratigraphique à Hane-Uahuka,
l'expéditiorf SINOTO du Bishop Museum
en
1 39
1 40
Société des
Études
Océaniennes
(MUHI R 108-83; MTJHI 0 108-7; MUHI M 88-26)
1672 qui appartient au type 4 de DUFF et se
rapproche de la variété C de ce groupe, trouve
également des homologues parmi les herminettes
marquisiennes. Les n° 671, 832, 868 du Musée
de
Papeete peuvent être comparés au n° 1672,
mais il ne semble pas que cette forme soit très
fréquente, même aux Marquises. Elle ne semble
pas figurer
parmi les types définis par SUGGS
Le n°
(1961,
1.05-112).
p.
Le
Comme le n° 1672, les her¬
III sont à section transversale
triangulaire avec l'arête sommitale sur la face ex¬
terne.
Une des caractéristiques principales de ces
herminettes est une grande épaisseur de la lame par
rapport à la largeur (i.e. est supérieur à 20). La
lame est à section transversale quadrangulaire parce
que le triangle facial est très important et que son
III.
groupe
minettes
du
groupe
sommet atteint le
du
nettes
ment
niveau
groupe
du
talon.
Mais
III sont à tenon,
avec
les hermi¬
un
épaule-
généralement bien marqué. Le profil externe
du tenon fait
un
angle plus ou moins prononcé avec
profil de la lame et il peut être très concave.
Il y a parfois un mentonnet peu marqué à l'épaule ment
(au sommet du triangle facial) ou au sommet
le
du tfenon.
La
Souvent les deux mentonnets coexistent.
face
interne
le
plus souvent à profil
mais ce qui caractérise aussi
ces
herminettes, c'est l'angle prononcé que fait le
biseau avec le reste de la face interne, ce qui rend
leur profil très proche de celui des herminettes
longitudinal
est
concave,
quadrangulaire s à tenon (type I A de DUFF).
Ces
herminettes,
classent dans
riété
B.
le
DUFF
appelées 'orna à Tahiti,
variété A et
type 4 de DUFF,
établit
en
effet
une
distinction
se
va¬
vur
type entre herminettes à- tranchant large et her¬
minettes
à tranchant étroit.
Le type koma défini
par SUGGS pour les Marquises (p.
111) a un tran¬
chant très étroit.
ce
Sur les
NASEK
7
herminettes
appartenant
tranchant
étroit
à
(n°
ce
de
la
groupe,
collection
une
seule est à
1679). L'indice de tranchant
n'est
que de 45, alors que
plaires, il varie de 80 à 125.
pour
les autres
141
Société des
OTCE-
Études
Océaniennes
exem¬
1679 est caractérisée par un tran¬
L'herminette n°
d'épaulement :
continuité avec
lè triangle facial. La face interne est piano-con¬
cave. Le sommet est plat,
oblique, incliné vers la
très étroit et par l'absence
l'arête sommitale du tenon est en
chant
à surface piano-convexe
arête peu marquée.
Le biseau,
face interne.
est
limité
Le
tranchant
sommet par une
au
est
droit.
Longueur = 150 mm; largeur du tranchant = 20
mm;
largeur au sommet de la lame = 44 mm;
largeur
i.t.
au
=45;
de
L'angle
biseau
155".
40
sommet =
i.b.= 250.
du biseau
sommet
avec
Cet
face
la
angle
épaisseur
mm;
interne
est
de
140°
(angle
de la
pour
=
42 mm;
que
fait le
lame) est de
l'herminette
quadrangulaire n° 1664, pour les herminettes
simples à section triangulaire ou sub-triangulai¬
re (n°
1669 à 1671) il va de 150° à 160°.
Le
n°
1685 est comme le 1679, sans épaulement'
marqué, mais le tranchant est plus large (35 mm;
i.t. = 87). La face interne est plane. Le biseau
fait avec elle un angle de 140°. Les dimensions
sont un peu moindres (longueur = 110 mm.)
(155
mm) par rapport à sa largeur (31 mm à l'epaulement; 24 mm au sommet).
L'épaulement est
très bien marqué (i.e. = 24) avec une ébauche de
mentonnet. Le tenon est très court (40 mm) avec
un
profil externe très concave. Le sommet est
triangulaire, la pointe antérieure formant un
mentonnet peu développé. La face interne est
piano-convexe à la base, piano-concave dans la
moitié supérieure. Le tranchant n'est pas aiguisé
L'herminette n°
biseau est inexistant.
et le
inachevée.
être
i.t.
Le
n°
1680 est beaucoup plus longue
=
bien
que
de très petite taille
type même du 'orna,
marqué
mm;
L'herminette est peut-
tranchant est large
(30
mm;
125) et droit.
1681,
est le
Le
i.e.
concave
avec
(95 mm)
épaulement bien
grande épaisseur à l'épâulement (31
24), le tenon a un profil longitudinal
avec un mentonnet peu marqué 'au
somet
=
1 42
Société des
Études
Océaniennes
rectangulaire, est très important
angle de 140° avec la face interne.
Cette dernière est à profil longitudinal fortement
concave.
Les côtés convergent légèrement vers
le sommet,La largeur au tranchant (28 mm) n'est
pas très différente de la largeur à l'épaulemeit
(25 mm) et au sommet (2 0 mm).
Le biseau,
met.
fait
et
Les
un
I68Z, 1683, 1684, sont très semblables, par
n'
= 94 mm, 94 mm, 91 mm)
épaulement bien marqué et gran¬
de épaisseur à l'épaulement (32 mm et i.t. = 25
pour les trois objets). Le profil interne des n°
1683 et 1684 est concave,
le biseau faisant un
angle de 140° avec le reste de la lame.
Le biseau du n° 1682 est plus long (40 mm) et
leur taille
(longueurs
la forme
et par
:
le reste de la face interne est
Les n°
plat.
1683 et 1684 sont cassées à la base,
mais
bon état; il est
1682
est
droit et relativement
large
(28
On
1682 provient de Mataiea et
tranchant
le
du
.
n°
peut noter que le
non de Papara.
en
mm; i.t. =
112).
IV ont été classées des hermide section transversale triangulai¬
Dans le groupe
à
nettes
tenon,
sommitale ou son équivalent, sur
L'épaulement est toujours bien mar¬
ayant l'arête
re,
la face interne.
qué
:
sur
la
tenon est
le
face
rétréci
par
rapport à la lame,
Les côtés de
et latéralement.
externe
généralement parallèles, mais certains
spécimens, caractérisés par une faible épaisseur et
un tranchant large ont des côtés
qui convergent vers
le
sommet. L'importance du biseau ou triangle fa¬
cial est variable, mais son sommet atteint parfois
la lame sont
le niveau du tenon
1694, 1696,
(n° 1693,
1702). Le
droit. Le sommet est le plus
triangulaire, plat, oblique, incliné vers la
tranchant est toujours
souvent
face interne.
herminettes de ce type peuvent être très
abrasées, surtout sur la face externe de la
Le tenon est plus grossièrement uni, souvent
Les
finement
lame.
par
piquetage fin.
Les herminettes
du groupe IV A sont
caractéri¬
différence de niveau plus ou moins
grande entre le sommet du biseau et le reste de la
sées
par
une
1 43
Société des
Études
Océaniennes
1 44
Société des
Études
Océaniennes
interne.
face
nettement
en
Le sommet du biseau petit être très
saillie au-dessus de l'arête sommita-
le.
SEK
La
OTCE-
Sept des herminettes de la collection
appartiennent à ce groupe.
pjus grande
(n° 1689)
mesure
210 mm. Le trian¬
facial n'est pas très important (100 mm) et
son
profil longitudinal est convexe. Le sommet
du triangle forme un mentonnet peu développé
qui domine l'arête sommitale. Celle-ci est bien
gle
marquée, aiguë, à profil droit. La différence de
biseau et arête sommita¬
niveau entre sommet du
le est d'environ
8
mm.
La face externe de la lame
est à
profil transver¬
légèrement convexe et quelques enlèvements
légèrement modifié les bords. Des
mentonnets
jumeaux peu marqués se trouvent au
sal
accidentels ont
sommet
du tenon.
Le tranchant n'est pas en
bon état.
largeur à l'épaulement est de
seur de 55 mm également,
La
Le
i.e.
=20
n°
1691
est
tirés
plus petite taille
de
niveau
entre îe
semblable
au
55
min;
l'épais¬
n° 1689, mais
(141 mm). La différence de
sommet et l'arête
sommitale,
très faible. L'arête sommitale est marquée,
profil droit. La largeur et l'épaisseur
paulement sont de 37 et; 2 9 mm.
i.e. =16; i.t. =94; i.b. = 157,
un
Le
n°
1711
a
une
forme
plus
trapue
(43
est
avec
à l'é¬
mm
de
large pour une longueur de 134 mm) et son as¬
pect général la fait appartenir au groupe IV B.
Mais comme pour les deux herminettes précé¬
dentes, il y a discontinuité entre le sommet du
iiseau et une arête sommitale bien marquée.
Le biseau, de contour triangulaire est très im¬
portant et son sommet atteint presque 4a
de
hauteur
l'épaulement.
1690 et 1694 sont des herminettes de section
L'arête sommitale
est très
arrondie et même aplanie dans le cas
du n° 1690. Cette dernière est longue, avec une
Les n°
transversale sub-triangulaire.
145
Société des
Études Océaniennes
146
Société des
Études
Océaniennes
lame étroite
parallèles (longueur de la
côtés
aux
largeur = 40; épaisseur = 40).
Malheureusement, le sommet du tenon de cette
belle herminette, est cassée. Les indices de ces
lame
130 mm;
=
deux herminettes
1690
1694
n°
n°
suivantes
les
sont
i.e.
=
20;
i.t.
=
; i. e.
=
19;
i.t.
=
:
i.b.
150;' i.b.
100;
:
=
225
=
160
(n° 1692 et 1693) ont une face in¬
plane.: l'arête sommitale a été supprimée
Deux herminettes
terne
et
remplacée
par
une
surface rectangulaire pla¬
La section
moins large que la face externe.
ne,
transversale
de
l'herminette
est
réalité tra¬
en
Dans un cas (n° 1693) le biseau est
important et de forme triangulaire avec un som¬
pézoïdale.
arrondi
met
terne
Le
dominant le
et
reste
différence
La
du biseau
1692
du n°
biseau
droit.
et
le
reste
court
est
biseau et
le
le
niveau entre
de
la face
de
la fâce
in¬
nombreux
sommet
le
interne
est
l'herminette
concave.
caractères
sommet
un
très
La face interne en¬
de
sommet
très
profil longitudinal
avec
de
importante (plus de 20 mm).
tre
de
.
a
un
Si elle n'avait
communs
avec
les
her¬
IV A, et si elle n'était fa¬
briquée visiblement suivant les mêmes techni¬
ques, l'herminette n° 1692 pourrait être classée
dans le groupe I avec les herminettes de section
quadrangulaire à cause de sa forme générale,
sans épaulement latéral,
et de la forte concavité
minettes
de
sa
du
face interne.
Ces deux
163
n"
groupe
herminettes
et
184
1692
:
respectivement
mesurent
:
mm.
largeur à l'épaulement = 40 mm; épai'sseur au sommet du biseau = 47
épaisseur à l'épaulement
mm;
=
35
mm.
i.e.
n°
1693
:
=
17;
i.t.
110;
=
i.e.
=15;
i.t.
=
98;
Les herminettes du groupe
sommitale continue
saillant.
nombre
i.b.
=
150
largeur à l'épaulement = 53 mm; épais¬
seur
à l'épaulement = 42 mm.
sur
la
face
i.b.
=
210
IV B ont une arête
interne, sans relief
Ce groupe est le plus important par le
d'objets (42). Les dimensions des herminet-
1 47
Société des
Études
Océaniennes
tes
très
sont
74
mm
variables
compte
:
18 de 100 à 150
gueur
moyenne
est
bien
parallèles
sommet
ne
ou
ou
de
mm
pour
et
9 de
étant de
150
121
de
à 2 00 mm'; la lon¬
mm.
ce
sont
groupe
mogènes. Dans la majorité des
tale
va
plus
mm
herminettes
Les
la longueur
petite herminette de ce type
la plus grande (n° 1698).
15 herminettes de moins de 100 mm;
la
pour
(n° 1725) à 200
On
puisque
assez
ho¬
l'arête sommi-
cas,
marquée, les côtés de la lame sont
très légèrement convergents vers le
vers
la
base.
La
face
externe
est
pla¬
.
La
largeur à l'épaulement est plus grande que
l'épaisseur au même niveau, ce qui se traduit par
un
indice d'épaulement plus .petit que 200. La mo¬
yenne pour i.e. est de 15 (moyenne calculée sur 40
herminettes ayant un épaulement frontal
marqué.
Seules trois herminettes ont une épaisseur
équiva¬
lente à la largeur
: n°
1686 (i.t. = 20); n° 1713
(i.t. = 21); n° 1715 (i.t. = 19). Mais 28 herminet¬
tes
ont un indice d'épaulement
égal ou supérieur à
15.
Le tranchant est droit
de
largeur moyenne.
26 herminettes
dont le tranchant est en bon état) varie de 74 à
120, la moyenne étant de 102, ce qui donne une
largeur de tranchant pratiquement égale à la lar¬
geur de la lame à l'épaulement.
La hauteur
du biseau,
par contre, n'est pas
L'indice
de
constante
Maiis
dans
et
l'indice
et
(calculé
tranchant
de
l'ensemble
le
pour
biseau varie
biseau
est
de
78
à 236.
élevé par rap¬
au tranchant
puisque la moyenne est de 120;
distingue peu de variantes à l'intérieur dé cegroupe. Mais plusieurs herminettes ont des carac¬
tères particuliers.
Trois d'entre elles (n° 1675 à
1677) se différencient par une grande largeur et une
faible
épaisseur à l'épaulement (i.e. = 10 et 11),
ainsi que par un tranchant large (i.t.
= 112 à 116).
L'épaulement est marqué sur la face externe
et latéralement. Il
n'y a pas d'arête sommitale sur
la face interne qui est presque plane.
port
On
L'her minette
frontal, mais
avec
1674 est
n°
sans
épaulement
rétrécissement latéral du tenon.
Sa section transversale
est
quadrangulaire
1 4 8
Société des
Études Océaniennes
avec
une
épaisseur très faible par rapport à la largeur
(i.e. = 8). La base de la lame est cassée, mais
les côtés qui restent sont parallèles.
Deux
section t
1686 et 1687) sont de
sub-triangulaire : le profil
la face interne est très convexe.
transversal
de
herminettes
Les
(n°
herminettes
r a n s v e r s a
de
1
e
ce
groupe
ont des caractères
et relativement uniformes.
précis
nent nettement
Bien que
au
groupe
3 de R.
Elles appartien¬
DUFF (variété A).
le type représenté par le groupe IV B
ait
développement particulier aux lies de la So¬
ciété, il n'est pas absent des autres archipels (Mar¬
quises, Australes, Cook). Mais sa diffusion semble
être restreinte aux groupes les plus proches des Iles
de la Société,
en
car cette forme est très rare
Nouvelle-Zélande et à Hawaii (cf. DUFF, p. 171 eu
un
172).
Par
sont bien
variante
avoir
contre,
les herminettes du groupe IV A
particulières aux Iles de la Société. Cette
ne
paraît pas s'être développée ou même
existé
ailleurs.
Ces
herminettes à double
épaulement sont presque toujours en bon état, avec
des formes très régulières et un aspect soigné : on
peut donc penser qu'il s'agit d'une étape tardive de
l'herminette triangulaire adaptée à Tahiti peut-être
à des fins précises que nous ignorons et pour un
mode d'emmanchement particulier : le double épau¬
lement pouvait faciliter la préparation du manche et
assurer une
plus grande solidité à l'assemblage. Il
permettait aussi de conserver une grande épaisseur
à la base de la lame, alors que le tenon était ré¬
duit le plus possible.
On
nette
peut classer dans le groupe IV une hermi-
(n°
1730),
différente par ses proportions de
classique, mais qui est aussi à tenon
épaulement et de section transversale triangu¬
l'herminette
avec
laire
avec
l'arête
L'épaujement est
sommitale
peu
sur
la face
interne.
marqué. Les côtés convergent
qui est très étroit. Cette herminette en forme de pic est caractérisée par une lon¬
gueur et une épaisseur importantes par rapport à
la largeur.
Le biseau est très petit et comme le
reste
de l'herminette il n'est pas abrasé. Les di-
vers
le
tranchant
1 49
Société des
Études
Océaniennes
Ce choix n'était
peut-être pas
nous
n'avons
type
d'objet
pas
les
moyens
de
arbitraire, mais
savoir pourquoi un
était choisi de préférence à un autre
modifié, perfectionné jusqu'à atteindre son
haut degré de réussite
esthétique et fonction¬
pour être
plus
nelle
.
L'opinion d'EMORY
159)
rejoint
commentaires
à
celle
sur
Maupiti, dans
des Iles de la
le
de
et SINOTO
(1964, p.
E?UFF lorsqu'ils font
les herminettes
152leurs
qu'ils ont trouvées
site
archéologique le plus ancien
(860 ± 85 après J.C. et 1190
Société
90
après J.C.); "Les quinze herminettes
prove¬
sépultures de Maupiti présentent une
grande
variété de
-
nant
des
(ormes, couvrant probablement celles de
période" (p. 152). "Des herminettes de forme
intermédiaires entre les herminettes de
Maupiti et
les
cette
formes
historiques
enregistrées
fortement
des Iles de la Société ont été
le Bishop Museum. Elles
suggèrent
les formes historiques ont évolué à
par
que
partir des formes telles
contrées
dans
les
que
celles
qui ont été
ren¬
sépultures de Maupiti. Ces her¬
minettes anciennes montrent des
formes non établies
et d'une variété
plus grande que les herminettes plus
tardives" (p.
157).
Les six formes
distinguées par les auteurs se
ailleurs, mais l'une d'elles (forme 4) est
prototype de l'herminette tahitienne classique.
retrouvent
le
La collection OTCENASEK
ne
contient
pas
d'-
herminettes vraiment archaiques comparables a
cel¬
les de Maupiti, herminettes à section
transversale
quadrangulaire avec des angles arrondis
gulaires avec la face interne plus large
quadranla face
ou
que
(DUFF, type 2, var. C). Mais on y trouve
quelques herminettes anciennes ou de types anciens
qui n'ont pas reçu un grand développement aux Iles
de la Société et
y restent donc plus ou moins rares.
externe
Parmi les herminettes
minette
(n° 1664),
la
!
son
à
tenon
avec
est comme
Polynésie.
ancienneté
Elle
ne
trouvait à Wairau,
on
est
fait
en
quadrangulaire s, l'her¬
épaule mont bien marqué
l'a vu, répandue dans toute
très
pas
élaborée
et
cependant
de doute,
puisqu'elle se
Nouvelle-Zélande, à l'époque
150
Société des
Études
Océaniennes
mentions de cette herminette sont les suivantes
:
Longueur - 173 mm; largeur du tranchant - 20 mm;
largeur à l'épaulement = 34 mm; largeur au som¬
met = 27 mm; épaisseur = 34 mm.
i.e. = 20; i.t. = 58; i.b. 150.
faut noter la présence dans la col¬
ébauches d'herminettcs : (n° 1731,
et d'un éclat de taille (n° 1735) de 80
Enfin,
lection
de
1734)
1732,
mm
il
trois
de
concave
large dont
servi
a
côté aménagé
un
à- peler ou
tranchant
en
racler.
L'herminette inachevée
n°
1731
de
grande
herminette triangulaire
à tenon.
La face externe est -plane et lisse, mais
non abrasée : il
s'agit de la surface naturelle de la
pierre . Le tenon est juste amorcé par piquetage et
par un grand enlèvement plat vers le sommet. Les
côtés sont taillés par grands enlèvements et l'arête
sommitale en position interne est déjà bien mar¬
quée.
(247 mm). C'est
taille
Le n°
1732 est
est une courte
le
91
lame
une
très informe. Le n° 1734
à section transversa¬
encore
et
est
mince
quadrangulaire et aux côtés parallèles (longueur
mm; largeur = 38 mm; épaisseur = 17 mm).
=
O
o
Les herminettes
n'ont
de
été trouvées
la
o
collection
OTCENASEK
position stratigraphique,
il est donc impossible de leur donner un âge précis.
Pour déterminer approximativement à quelles gran¬
des périodes elles appartiennent,
il faut les compa¬
rer
avec
des exemples pris ailleurs.
pas
en
Roger DUFF écrit que "la gamme très large
forment les variétés d'herminettes dans les zo¬
nes marginales nous rappelle
qu'à sa période la plus
ancienne, la culture polynésienne de l'herminette
comprenait une variété de types, dont la plupart ont
que
réussi à atteindre
Pitcairn
était
ou
la
(DUFF,
p.
aires
aussi
Nouvelle-Zélande,
arbitrairement
modification et
des
choisi
dans
éloignées
mais dont
chaque
élaboré, à l'exclusion de
168).
151
Société des
Études
Océaniennes
un
que
seul
centre de
tout
autre"
152
Société des
Études
Océaniennes
c'est-à-dire
Moa,
de
chasseurs
des
vers
1150
a-
près J.C. (DUFF, p. XII et p. 146-147) en assez
grande abondance. Mais c'est surtout à Hawaii que
cette forme a pris une extension considérable,
jus¬
majeure
de,s
qu'à constituer la
partie
herminettes
hawaiiennes.
Sans y être rare, elle est beaucoup
moins fréquente
à Tahiti.
Les autres
herminettes
de
section quadrangu-
dégagé (n° 1666 et 1667) ont
également une très large diffusion. Encore rudimentaire, cette forme n'est pas fixée et présente de
grandes variations dans les détails : épaisseur plus
ou
moins grande, différences dans la manière dont
talon est réduit,
le
hauteurs variables du biseau,
forme du sommet (cf.
DUFF, type 2, variété A,
fig. 35).
laire
à
et
mal
tenon
D'après DUFF (p. 161) ces nerminettes sont
proches des herminettes quadrangulaire4 à te¬
non,
mais elles sont généralement trop petites et
trop minces pour qu'un épaulement frontal y soit
aménagé. L'origine de ce type est ancienne, puis¬
qu'il était le plus abondant dans le site de Wairau.
très
Il
des herminettes
même
de
est
en
du groupe
à section triangulaire ou sub-triangulaire, dont
l'arête sommitale est sur la face interne. EMORY
II,
qui ont trouvé cette forme dans les sé¬
pultures de Maupiti (1964, Plate 6), y voient le pro¬
totype probable de la forme tahitienne la plus com¬
et
SINOTO
mune
(p.
156).
Le n°
de
sa
1671
avec
face externe
a
profil transversal convexe
aspect ancien : une plus ou
le
un
moins forte convexité de la face
une
des
externe
est
en
effet
caractéristiques des herminettes archaïques
ou de Maupiti.
de Wairau
L'herminette
n°
1672
forme
à
elle
seule
un
groupe à part. Si elle peut être rapprochée de
l'exemple de DUFF trouvé à Wairau (type 4, varié¬
té C) et de celui des sépultures de Maupiti (EMORY SINOTO, 1964, pl. 7 et p. 156) elle est de type ar¬
chaïque.
externe
Mais le
Ces herminettes ont un profil longitudinal
et un tranchant également convexe.
n° 1672 ne constitue pas un exemple assez
convexe
1 53
Société des
Études
Océaniennes
sûr pour
être mis valablement en comparaison : la
pas en bon état et la face externe est
légèrement aplanie. Cette herminette paraît être
intermédiaire entre les herminettes de type samoan
(cf. EMORY, 1968, fig. 3) dont elle a la face in¬
terne et celles du type 4 de DUFF.
base
n'est
On
peut donc dire que les herminettes des
I et II appartiennent à des types d'origine
ancienne, mais cela n'est pas suffisant pour dater
groupes
les
herminettes
chéologiques
elles-mêmes.
Les
recherches
ar¬
avancées aux
Iles de la Société pour que l'on sache à quelle pé¬
riode
et pendant combien de temps,
tel type a co¬
existé
avec
ne sont pas
tel
On sait
encore
assez
autre.
cependant
des herminettes de type
et B de DUFF) sont
anciennes, mais qu'elles étaient encore fabriquées
à date historique en même temps que l.'herminette
tahitienne classique.
Un prototype de cette forme
apparaît déjà dans les sépultures de Maupiti (cf.
EMORY et SINOTO,
p.
156 et. fig. 4 C), mais le
profil longitudinal externe du tenon est droit, et sans
mentonnet
sommital alors
que
sa forme a évolué
dans les herminettes plus tardives. Cette herminet¬
te était aussi présente à Wairau en grande abondan¬
ce. Elle
est d'ailleurs répandue dans
presque toute
la
Polynésie et à toutes les époques, bien qu'aux
îles
Marquises elle ait eu un développement assez
tardif (SUGG,
p.
111 et SINOTO et KELLUM, p,
22). Cette large diffusion et cette persistance pour
raient s'expliquer par uni: spécialisation de cet ou¬
'orna
(groupe III
til dans
et
une
SUGGS,
et
que
types 4 A
fonction déterminée
112). SUGGS
(cf. DUFF,
p.
178
le site de
carrière Nhuu ne contenait que des débris d'hdrminettes de types Mouaka et Koma : ces
types ont donc
pu servir à tailler la pierre.
p.
Enfin,
Société
l'herminette
remarque
classique
que
des
Iles
(groupe IV), semble n'avoir trouvé
son
de la
vrai
développement qu'assez tardivement. Elle était l'her¬
à tout faire que les découvreurs européens
ont trouvé en usage à Tahiti et dont ils ont
pu rap¬
porter des spécimens emmanchés, ceux que l'on
minette
154
Société des
Études
Océaniennes
dans
voit actuellement
les
musées.
Mais
cette
four¬
longue évolution depuis' les formes
triangulaire avec talon très peu réduit (par
exemple n° 1669) comme les prototypes découvërts
dans les sépultures de Maupiti (EMORY et SINOTO ,
forme 4, pl. 6 a et b).
me
suivi
a
une
à section
En
tion
conclusion,
d'herminettes
on
peut dire
que
si la collec¬
l'on vient d'examiner n'est
pas exhaustive, elle est tout au moins assez repré¬
sentative des principaux types des Iles de la Socié¬
té. Elle montre également des rapports de nombre
entre les principaux types : par exemple,
79% des
herminettes
de
collection OTCENASEK
la
herminettes
à
sommitale
la
sur
que
section
face
triangulaire,
interne,
alors
sont
avec
que
des
l'arête
ce
type
par EMORY et SINOTO (1965, p. 158)
parmi de grandes quantités d'herminettes est moins
fortement représenté : 56% à Moorea, 51,9% à
Maupiti, 55,4% à Raiatea. Les herminettes à section
triangulaire, mais dont l'arête sommitale se trouve
sur
la face externe se répartissent ainsi : collec¬
tion OTCENASEK = 11% de l'ensemble de la collec¬
tion; Moorea = 26%; Maupiti = 17%; Raiatea = 26,8%.
Ces résultats seraient peut-être modifiés par
des études statistiques systématiques qui, pour les
Iles de la Société, n'ont pas encore été faites. Le
Musée de Papeete ne possède pas encore le maté¬
riel nécessaire pour
ce
type de recherches : les
herminettes cataloguées avec certitude comme pro¬
dénombré
des
venant
Iles
nombreuses
de la Société
et
surtout
sont
encore
trop peu
trop peu représentatives
ces spécimens ont été donnés
leur valeur esthétique à des fins
d'exposition, ou au contraire parce qu'ils n'étaient
pas assez beaux pour intéresser le collectionneur
puisque
au
beaucoup de
Musée
pour
privé.
pourquoi il ne faut pas croire que' le
Papeete est bien assez riche en hermi¬
nettes,
comme
on l'entend
dire parfois. Il faudra
au
contraire, attendre encore longtemps avant que
les herminettes bien localisées et non plus les plus
C'est
Musée
de
beaux
spécimens
soient
assez
ou
les rebuts, mais le tout-venant,
au Musée
de Papeete pour
nombreuses
155
être étudiées
suivant des méthodes
statistiques. Car
les herminettes comptent avec les
hameçons, parmi les objets les plus importants
pour la compréhension et le décryptage de la pré¬
histoire et de la proto-histoire des Polynésiens.
il faut savoir que
Des
recherches
de la Société sont
des
sur
herminettes
actuellement
en
P. Bishop Museum de
Honolulu.
tés d'herminettes
été
place
ont
cours
De
recueillies
au
des
Iles
Bernice
grandes quanti¬
ou
cataloguées
les soins du Bishop Museum de Hono¬
lulu (plus de 2. 000 en 1964,
cf. EMORY et SINOTO
1965, p. 83, 84 et EMORY, 1968, p. 158) et en
particulier par le Dr. K. P. EMORY qui travaille
depuis longtemps sur des herminettes des Iles de la
sur
par
Société. Une partie de ces résultats a déjà été
sentée à l'occasion du Congrès de Tokyo de
(EMORY,
pré¬
1966
1968).
Lor sque les résultats complets
seront
publiés, ils ne manqueront pas d'apporter
des
éléments précieux de classification, ainsi que
des connaissances
pes
représentés
nouvelles
aux
Iles
sur
de
l'ensemble
la Société
variations locales.
A.
LAVONDES
O.R.S.T.O.M.
1 56
Société des
Études
Océaniennes
et
des
sur
ty¬
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1 57
Société des
Études
Mar¬
French Polynesia,
Océaniennes
*
Société des
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