B98735210103_162.pdf
- Texte
-
ULLETIN
DE
LA
Société des Etudes Océaniennes
TOME XIV
(N°- 1 ) N°- 162 MARS 1968
CONSEIL ((ADMINISTRATION
Mr. Henri
Président
JACQUIER
Mr. Bertrand JAUNEZ
Vice-Président
Mel!e Janine LAGUESSE
Secrétaire
Mr. Yves
MALARDÉ
ASSESSEURS
Trésorier
:
Mr. Terai BRED1N
M&.
Rudolph BAMBR1DGE
Cdt
Pierre JOURDAIN
Mr. Raoulx TEISSIER
Mr. Temarii TEA!
Mr. Maco TEVANE
Mr. Paul MOORGAT
Pour être reçu Membre
membre titulaire.
de la Société
se
faire présenter
par
un
Bibliothèque.
Le
Conseil
d'Administration
membres
qu'ils
la Bibliothèque
en
signant une reconnaissance de dette au cas^où ils ne ren¬
draient pas le livre emprunté à la date fixée. Les autres peu¬
informe
ses
peuvent emporter à domicile certains livres de
vent être
consultés dans la Salle de lecture du Musée.
La Bibliothèque et
membres de la Société
le Dimanche.
la salle de lecture sont ouvertes aux
tous les jours, de 14 à 17 heures, sauf
Musée.
Le Musée est
à 17 heures.
ouvert tous
les
jours, sauf le dimanche de 14
;
.
r
-,
'-vi.-m :"W'i
.s-
1
"
Société des
Études
Océaniennes
;
'
BULLETIN
DE
LA
Société des Etudes Océaniennes
POLYNESIE
ORIENTALE
TOME XIV N° 1
N° 162 MARS
1968
sommaire™™™
La
conversion
Iles
des
nésie française et ses
Australes
conséquences
par
(Poly¬
Pierre
VERIN.
Histoire
de
Koruroa
par le
Capitaine de
frégate LEFAS.
Le
Messager
de
(1890
TAHITI
à
1906)
par
Raoul TEISSIER.
BIBLIOGRAPHIE
(Hiroski
HATANAKA, Sachiko
Kflnayi^q ni te.
Société des
:
KUKl)
Mina
Études
Taiheivoo
Océaniennes
no
.
'
.
'
'
'
Société des
Études
Océaniennes
Société des
Études
Océaniennes
LA CONVERSION
DES ILES AUSTRALES
Polynésie Française
ET SES CONSEQUENCES
par
Dans
document
édité
Pierre VERIN (l).
célébrer le cente¬
prise en charge de la communauté protes¬
tante
de
Polynésie française par la Société des
Missions évangéliques de Paris, la conversion de ces
terres océaniennes est présentée comme suit :
naire
un
pour
de la
"C'est
aux missionnaires anglais
de la "London
Society"
Missionary
que revient l'honneur d'avoir in¬
troduit, au prix de grandes épreuves, le christia¬
nisme
et la civilisation
occidentale à Tahiti.
"Arrivés
en 1797»
ils durent attendre jusqu'en
premiers fruits de leur travail. Mais lors¬
que le plus grave et le plus zélé d'entre eux, Henry
Nott, eut réussi à toucher quelques uns des princi¬
paux chefs, le roi Pomare II et le grand - prêtre Pat
II notamment,
il se produisit une conversion en
masse, sociologique pourrait- on dire, de
sorte que
Tahiti et Moorea
pouvaient déjà être considérées
comme terres chrétiennes vers 1830.
1815 les
"Les îles Sous-le-Vent connurent
une
évolution
John Williams, l'apStre du Pacifique, y
protestante en 1818. BientSt l'àeuessaima...". (2)
parallèle.
fonda la mission
vre
(1)
Cet article
a
paru
Avril-juin 1966,
dans "Le Monde non chrétien"
78, et est reproduit avec
n°
l'autorisation de l'auteur.
(2)
L'Eglise Evangélique de Polynésie Française,166
ans d'histoire,
Imprimerie de Tahiti, Papeete
1963) p. 1.
1
Société des
Études
Océaniennes
La propagation des nouvelles croyances chez les
Polynésiens des autres archipels est à peu près com¬
plètement escamotée alors qu'elle représente un épi¬
sode
quasi spontané, presque providentiel selon
certains. L' évangélisation de Tahiti avait été un
phénomène autant politique que religieux, celle des
Australes
comme
événement
à
îles
des
celle
Cook
constitue
un
peu près exclusivement religieux.
Las
nouvelles structures sociales qui naitront par suite
de
bouleversements
ces
Les
de
îles Australes
l'atoll
le
sous
seront
bien
différentes
à
îles les plus méridionales.
Tahiti et dans les
Toubouai
sont
composées
Tupua'i et Ra'ivavae, alignées
du Capricorne selon un axe nordou
Rurutu,
tropique
ouest sud-est
distant
d'au moins 600 km
de
Tahiti.-
il faut ajouter l'île de Râpa, beaucoup
plus méridionale, presque aussi éloignée des autres
Australes que cet archipel l'est de Tahiti.
A
ce
groupe,
îles
comptent aujourd'hui un peu plus de
mais elles ont connu, avant les
épidémies qui accompagnèrent la venue des Européens,
une population beaucoup plus nombreuse. La seule île
de Rurutu, qui avait, vers 1560, environ 1.200 habi¬
en
aurait compté environ 6.000 avant la
tants,
grande saignée démographique du début du XIXe siècle.
Ces
4.000 habitants,
LES CONTACTS
ENTRE LA DECOUVERTE
EUROPEENS
ET L'EVENGELISATION
J. Cook
découvrit Rurutu lors de son premier
1769 et Tupua'i lors de son troisième voy¬
age en 1777. Ra'ivavae fut
touchée pour la première
fois par Gayangas en 1775,
puis redécouverte par
Broughton en 1791. La même année, Vancouver fit
connaître Rapa. Rimatara aurait été vue en premier
par le
capitaine S. P. Henry en 1811, mais ne fut
réellement connue qu'à partir de la conversion de
Rurutu, lorsque des relations maritimes assez régu¬
voyage
en
lières s'établirent
entre
les
îles
de la Société et
des Australes.
2
Société des
Études
Océaniennes
des navires étrangers furent
tout
fréquentes jusqu ' en 1815. A partir de
cette date,
les navires qui faisaient le voyage
entre Port-Jackson et Tahiti touchaient occasionnel¬
Les visites
d'abord
lement
peu
Australes, situées
aux
leur itinéraire„
sur
Quelques Européens s'y établirent à demeure; les
premières épidémies commencèrent alors. L'objet d'é¬
change le plus recherché par les naturels était
alors le fer avec lequel ils pouvaient confectionner
des hameçons plus robustes que ceux faits
avec le
coquillage et la nacre.
entourée
Tupua'i,
récif et située
au
d'un
centre
lagon
de
protégé par un
l'archipel,
semble
que ses
plus fréquemment visitée, bien
le ravitaillement des navires aient
été bien inférieures en qualité et en quantité à
celles qui existaient aux
îles Rurutu et Rimatara,
mieux pourvues, mais
privées de mouillages convena¬
bles.
Ra'ivavae, d'accès facile, était déjà trop
excentrique, tout comme Rapa, cette dernière de sur¬
été la
avoir
ressources
croît
pour
assez
Tupua'i reçut la visite des mutins du
qui dévastèrent l'île lors des conflits
qu'ils suscitèrent.
1789,
En
Bounty
armés
pauvre.
Les
baleiniers
ont
très
têt
accosté aux
Aus¬
dispose que de peu de documents à
il est vraisemblable qu'ils furent as¬
sez
peu nombreux avant 1B15, sauf peut-être à Tubua'i. Ultérieurement, le rêle assez néfaste qu'ils
eurent l'occasion de
jouer dans d'autres parties du
Pacifique ne put. guère s'exercer aux Australes où
ils rencontrèrent des structures
politiques cohé¬
rentes que les missionnaires avaient aidé à se cons¬
tituer et à s'épanouir.
trales
leur
;
sujet
on
ne
;
LES EVENEMENTS DE LA CONVERSION
par W. Ellis pour
les Révérends Tyerman et
Ceux-ci sont relatés
les
Australes,
par
3
toutes
Bennet
les- îles où ils se rendirent en
et par Williams qui, dans sa
relation des entreprises missionnaires, accorde
une
place plus importante aux événements des îles Sousle—Vent et des îles Cook, mais narre aussi sa propre
expérience avec les convertis de Rurutu qu'il ren¬
contra à Raiatea, Quelques renseignements complémen¬
taires sont en outre fournis par Moerenhout qui vi¬
sita certaines des Australes.
Cependant, la source
la plus
importante demeure les archives largement
inexploitées de la "London Missionary Society" à
L ondres.
Il y aurait beaucoup à dire sur les Austra¬
les
:
en effet,
ces missions n'ont pas eu le privi¬
lège d'avoir leur historien comme i.l en a été pour
en
ce
qui
concerne
/visite d'inspection,
la mission
tahitienne
Rurutu
fut
avec
J. Davies
le
premier territoire
gagné à la
dans des circonstances bien specta¬
culaires qui parurent à leurs auteurs émaner de la
divine Providence.
Vers la fin de l'année 1B0D, une
épidémie terrifiante, sans doute introduite par des
navires visiteurs, fit son apparition dans l'île. Un
groupe d'environ 25 habitants,
sous
la conduite du
prince Auura, décida de fuir leur patrie pour l'île
voisine de
Tupua'i où ils espéraient également se
procurer du fer.
Quelques semaines plus tard, ils
cherchèrent à regagner Rurutu,
mais une tempête les
poussa
jusqu'à Maupiti, dans l'archipel des îles
Sous-le-Vent. Ils reçurent une cordiale hospitalité,
puis se rendirent à Raiatea qu'ils atteignirent le
6 mars 1821.
Ils ne manquèrent pas d'être surpris
des profonds changements religieux, sociaux et éco¬
nomiques intervenus, et Auura se montra le plus dé¬
sireux
d'adopter la nouvelle religion. Il fit de
tels progrès qu'après trois mois, il en avait assi¬
milé l'essentiel et commençait à lire l'évangile de
saint Matthieu en tahitien.
nouvelle
cause,
Auura
let
et
de la même
compagnons repartirent le 5 juil¬
année è
destination de Rurutu qu'ils
ses
atteignirent trois jours plus tard. Ils y furent
transportés par un navire anglais, le "Hope", de
passage à Raiatea, qui emmena également deux ins¬
tructeurs raiatéens,
Mahamana et Pura. Le jour de
l'arrivée, Auura envoya sa propre idole à Raiatea et
les nouveaux convertis transgressèrent
publiquement
un certain nombre d'interdits,
priant sur l'endroit
sacré le vrai Dieu
et
y
faisant cuire leur repas
4
Société des
Études
Océaniennes
qu'ils partagèrent
avec
les femmes.
juillet, lors d'une réunion où l'on dis¬
conversion, des prêtres apparurent et
menacèrent de châtiments surnaturels ceux qui ose¬
raient renier les croyances des ancêtres.
Le lende¬
main eut lieu,
en
présence de la population, un
repas - test au
cours duquel on consomma des nourri¬
tures
interdites,
en
ignorant le caractère sacré
d'un
emplacement religieux et la séparation des
hommes et des femmes au repas.
Aucun décès ne s'en¬
et
le
même
suivit
jour, les temples-marae furent
démolis, les idoles jetées à bas, les maisons sa¬
crées brûlées.
Un
certain
nombre d'effigies reli¬
gieuses furent envoyées comme trophées à Raiatea où
Le
elles
sées
le
12
de
cutait
la
arrivèrent le
au
musée
9 août 1821.
Elles furent expo¬
temple, puis la plus remarquable, Aa,
des Missions de Londres. (I)
Le christianisme
fit
désormais
gagna
de
grands pro¬
grès à Rurutu et l'année suivante, en septembre-oc¬
tobre 1822,
lorsque les inspecteurs des missions,
Tyerman et Bennet,
accompagnés d'Ellis, visitèrent
l'île, ils y trouvèrent une chapelle bien construite
dans laquelle une
chaire monumentale était décorée
des lances des guerriers, désormais inutilisées. Peu
à peu,
les villages s'édifièrent en pierres ; un
quai fut bati à
de
des goélettes construites,
Moerai,
nouvelles cultures
et
techniques introduites.
Le
royaume de Rurutu devint un petit état prospère, mo¬
dèle de la réussite missionnaire
dans le Pacifique.
Une société missionnaire
de
soutien
y
fut créée et
produit de ses efforts, vendu à Londres (huile de
surtout), servit, à financer la conversion des
îles encore restées païennes.
le
coco
Les changements survenus à
Rurutu
traîner la conversion des îles voisines
et
de
Tupua'i
avec
allaient en¬
de
Rimatara
lesquelles Rurutu entretenait des
relations.
(1)
Elle fut ensuite transférée
elle
trouve
au
British Museum où
W, Fllis l'a appelée Taaroa, du nom d'un dieu majeur des îles de la So¬
ciété. Le nom de Taaroa est inconnu à Rurutu et
se
encore.
il convient de la
désigner
par
Aa,
J. Williams.
5
Société des
Études
Océaniennes
indiqué
par
Ellis
signale
ler de Rimatara
qu'on n'avait guère entendu
avant la
par¬
des
naufragés de Rurutu à Raiatea. A la conversion de juillet
1821, dea
Rimatarans en visite à Rurutu furent instruits et,
l'année suivante,
des missionnaires de Bora-Bora y
furent envoyés.
Au début de la mission à Rimatara ,
un Américain résidant
à
Rurutu,
prénommé Robert,
transporta entre les deux îles des livres religieux,
mais se perdit au retour et mourut en mer.
En 1823,
Williams constatait que l'idolâtris avait été répu¬
diée et,
deux ans plus tard, le missionnaire Bourne
rendait compte1'que les progrès se poursuivaient.
Les écrits
venue
publiés
des missionnaires anglais
événement assez remarquable
qui aurait préparé l'introduction du christianisme à
Rimatara.
Selon Moerenhout,
plusieurs années avant
la visite des
missionnaires à Rimatara, il y avait
abordé une embarcation venant de Tahiti, Dans celleci, on avait trouvé une jeune femme qui, seule,
avait survécu
lors du voyage à la dérive.
Elle fut
épousée par un des chefs de l'île.:
elle lui
parlait du dieu des étrangers venus d'O-Taîti,. le
passent
sous
'silence
un
lui
dépeignait comme la plus puissante de toutes les
divinités 'contre laquelle
toutes les divinités des
îles ne pouvaient
rien, puisque ses adorateurs bra¬
vaient
et insultaient impunément,
jusque dans les
maraïs, les prêtres et les devins, Dro et les autres
dieux. Ayant appris son nom,
le chef,
réduit à la
dernière extrémité,
construisit aussitôt un grand
maraî au dieu des
étrangers ou à Jëhova. Le temple
achevé, il rassembla les guerriers et leur tint un
discours, leur dépeignant le pouvoir du dieu étran¬
ger avec une énergie propre à frapper les esprits ;
aussi, se croyânt invincibles sous sa protection,
ils demandèrent
à marcher,
emportèrent tout dans
leur enthousiasme
et
te
ce
.
Le
maraî
de
gagnèrent
une
victoire complè¬
CloVis de Rimatara subsistait
lorsque
encore
missionnaires
les
arrivèrent dans
et.l'on peut juger de leur étonnement .
quand
ils reconnurent, parmi les dieux les
plus révérés du
pays,
celui-là même
dont ils venaient lui annoncer
la parole et les lois.
l'île
;
"Le culte et l'adoration n'en étaient
pas, sans
doute, parfaitement identiques, mais cette circons-
6
Société des
Études
Océaniennes
aplanit bien des difficultés ;
car les
comme
acceptèrent facilement
dieu unique
celui qui les avait si bien servis et qui avait mon¬
tré sa supériorité sur les autres
en leur assurant
des triomphas„..".
tance m§me
habitants
La. conversion
Rurutu avait
de
eu
aussi
un re¬
laquelle étaient entre¬
tenus des contacts.
Ce
territoire insulaire avait
connu,
plus que toutes les autres îles des Austra¬
les, des visites des
étrangers : les mutins du
Bounty d'abord,
puis des Européens, dont certains
déserteurs.
L'apparition d'épidémies s'y manifesta
assez t8t
et la catastrophe démographique se préci¬
pita après la conversion*
tentissement
à
Tupua'i
avec
convertis, originaires des Tuamotu occiden¬
contribuèrent- à inciter les habitants à chan¬
Des
tales
ger
,
de
ments
croyance.
de Rurutu,
Ceux-ci, influencés
envoyèrent,
en
par
mars
les événe¬
1822, une
députation à Tahiti pour demander des instructeurs.
Trois mois plus tard,
des évangélistes .débarquaient
sous la conduite de H.
Nott qui présida, le 13 juin,
à
entre
les
deux
chefs rivaux
le point d'entamer les hostilités.
médiation
une
l'île,
sur
de
Tupua'i fut désormais visitée régulièrement par
de
Tahiti qui en contrSlaient
1'évangélisation : les inspecteurs de la députation
en 1824,
Davies en 1826, Pritchard et Simpson en
1829.
Tous constatèrent que les progrès dans le do¬
maine religieux furent assez lents,
sans doute en
raison des divisions politiques,
dES épidémies, et
aussi
des
querelles religieuses auxquelles Moerenles missionnaires
hout fait d'ailleurs allusion.
Lorsque
le voyageur
la population ne dé¬
en 1830,
passait pas 200 personnes.
L'affaiblissement sociobelge visita Tupua'i
politique de Tupua'i a nui à sa cohésion religieuse
étonnant que les premiers mission¬
naires mormons y aient trouvé,
quelques années plus
tard, un terrain favorable pour leur prosélytisme.
et il n'est pas
Ra'ivavae
La conversion de
venue
dans
connaître
l'île
du
roi Pomare
fut préparée par la
qui vint y faire re¬
laissa un agent poli¬
allégeance. Il y
tique, Para, auquel fut aussi confiée l'instruction
religieuse des habitants. Il semble que cette évanson
7
Société des
Études
Océaniennes
gélisation par Un non-spécialiste ait réussi,
car,
lorsque le capitaine Henry visita l'île un dimanche
de janvier 1821, il y nota une
chapelle de vastes
dimensions où une assistance de 848 personnes sui¬
vait le service.
Le remplacement de Para ayant été
des instructeurs originaires de Moorea fu¬
rent envoyés en 1822. En
janvier 1823, les Révérends
Tyerman et Bennet constataient l'existence d'une
chapelle dans chacune des deux principales agglomé
rations et la présence de 1.300 fidèles.
Ellis, en
1825, Davies l'année suivante, et Pritchard et Simp¬
son en
1829» rendirent visite à l'île. Mais lors de
l'inspection de 1829, les deux missionnaires consta¬
taient qu'une fièvre maligne anéantissait la
plupart
des habitants.
Moerenhout rapporta qu'il n'en exis¬
tait plus que 90 ou 100 en 1834.
demandé,
Rapa, l'île, la plus éloignée,
fut la première
évangélisée. Un côtre du chef Tati, voyageant aux
Tuamotu, passa à Rapa et amena deux habitants à Ta¬
hiti.
Ceux-ci
furent bien traités par les gens de
Papara, le district tahitien de Tati, et par Davies,
le .missionnaire résident. Ils furent ensuite
envoyés
à Rapa et le côtre
qui les ramena fut bien accueilli
dans l'île
et
fit
une
pleine cargaison
de bois de
santal.
En
janvier
1826, une expédition missionnaire
évangélistes tahitiens de l'église
de Papara, un maître d'école, un
travailleur manuel,,
et dirigée par Davies, se rendit dans l'île. Ils fu¬
rent accueillis correctement, mais avec
réserve, car
les habitants
avaient interprété
les épidémies qui
comprenant
deux
sévissaient alors dans l'île
du
courroux
blis
avec
des dieux,
une
manifestation
par les
contacts éta¬
comme
irrités
Tahiti.
En
1829, Pritchard et Simpson notaient l'exis¬
quatre chapelles dans les différents vil¬
lages de l'île et la progression normale de l'en¬
seignement religieux.
tence de
Les
terminées
tribulations
Rapanais n ' étaient pas
l'instauration de l'ère
Trois Européens vinrent s'y installer
pour autant
missionnaire.
des
avec
8
es
Etudes Océanie
et introduisirent
la
méthode
de
distillation
de
(cordyline). En 1834, lorsque Moerenla population ne comprenait que
300 .habitants,
c'est-à-dire 5 à 7 fois moins qu'à
l'épcque des premiers contacts.
l'alcool de ti
hout aborda .à Rapa,
CONSEQUENCES DE LA CONVERSION
LES
Disparition de l'ancienne religion
et établissement du protestantisme
premier résultat est évidemment de nature
religieuse puisque le but poursuivi était l'aboli¬
tion du paganisme.
Dans cette évangélisation des
Australes, les premiers convertis des iles de la So¬
ciété ont joué un rêle très important.
Rapa a été
évangélisée par des missionnaires de Papara, Tupua'i
par des représentants d'un autre district de Tahiti,
celui de Matava'i,
Ra'ivavae" par les gens d'Eimeo
(Mcorea), F.urutu par des instructeurs raiatéens et
Rimatara par des Boraborans.
Le
européens accompagnaient par¬
expéditions.d'évangélisation, mais leur sé¬
jour ne se prolongeait pas
et ils regagnaient les
îles de la Société
par le même bateau qui les avait
amenés.
L'essentiel de l'oeuvre a donc reposé sur
l'activité
des
évangéiistes
tahj-tiens. Comme l'a
très .bien
vu
P. Buck,
on
connaît fort mal les
croyances et les mythologies anciennes de ces îles,
car,
à la différence des missionnaires blancs, "les
pasteurs indigènes et les nouveaux convertis n'a¬
vaient à rendre de comptes à personne dans le reste
du monde
;
ils détruisirent sans merci les objets
matériels et supprimèrent des enseignements qui n'a¬
vaient pour eux aucune valeur intrinsèque", (l)
Les missionnaires
fois
(1)
les
Buck-Les migrations des Polynésiens
1552, p. 116.
P.
9
Société des Etudes Océaniennes
-
Payo.t
Toute
riode
notre
lointaine
documentation
de
l'histoire
écrite
sur
des Australes
cette
pé¬
provient
des
rapports des missionnaires en tournée. Encore
rapports contiennent - ils surtout des renseigne¬
ments sur le nombre de convertis, la taille des cha¬
les progrès enregistrés
pelles,
dans la voie de la
civilisation ;
sauf chez Ellis, on trouve relative¬
ment peu d'observations sur les croyances et la cul¬
ture des temps pré - européens. Les conditions socio¬
logiques de la conversion sont oubliées. La présence
d'un syncrétisme chrétien
semble avoir
à
Rimatara
ces
été délibérément omise.
Il est important de consta¬
ter que
les épidémies ont hâté la venue du christia¬
Rurutu, mais qu'elles ont ralenti son déve¬
loppement ailleurs, là où l'arrivée des missionnai¬
res
a coïncidé ou
a été suivie de maladies
qui (pou¬
vaient être interprétées
comme émanant de la fureur
nisme
des
à
dieux.
l'ensemble, 1'evangelisation s'est enraci¬
profondément dans toutes les Australes,
sauf à Tupua'i» beaucoup plus soumise aux influences
extérieures.
Les
églises insulaires sont devenues
très rapidement
capables de progresser par elles
elles ont même pu contribuer matérielle¬
seules
et
Dans
née
ment
très
à
christianisation
la
païens.
difficultés
d'autres
territoires
les missionnaires ont
la religion chrétienne
n'ont pas été considérables ; à peine peut-on signaler
pour Rurutu le défaut d'observation du repos domini¬
cal par suite de 1' insouciance de1l'instructeur Puna.
Les
rencontrées
Le
pour
bouleversement religieux
cependant
une
n'a pas
disparition définitive des
anciennes. Dans notre étude
tion de
que
propager
sur
montré que les divinités
tutélaires des temples européens
continuent d'être
connues et parfois craintes
(l); Elles ont été re¬
converties en "esprits mauvais" auxquels on continue
d'attribuer une existence.
Cette transposition est
d'ailleurs attestée parle discours du diacre Tuahine
le jour de l'exposition à Raiatea des divinités ru¬
rutu confisquées: "Ainsi, que les dieux faits par les
mains périssent. Les voilà attachés avec des cordes ï
(1)
Rurutu,
entraîné
croyances
l'ancienne civilisa¬
P. Vérin
sous
-
presse,
nous
avons
L'ancienne civilisation de Rurutu
chop. XVI.
10
Société des
Études
Océaniennes
-
Oui !
Leurs noms mêmes sont aussi changés !
Oui !
Autrefois, on les appelait "Te mau Atua", ou les
dieux ; maintenant, on les appelle ; "Te mau varu
ino", ou les mauvais esprits...".
La
conception que
siècle de
l'au-delà
est
se font les Rurutu au XXème
souvent bien différente des
chrétiennes, ce qui .prouve que 1'évangélisaaboli tout le vieux fond religieux tra¬
ditionnel.
A Rurutu,
continue à attribuer aux
on
pasteurs des pouvoirs de nuire aux paroissiens qui
entrent en conflit avec eux, et ces facultés étaient
notoirement.reconnues aux ara'ia, les prêtres parens.
L'héritage dans ce domaine s'est facilement trans¬
mis, puisque la plupart des pasteurs du XIXème ou du
XXème Siècles
sont
originaires du lignage Vaérota
dans lequel étaient choisis les arai'a.
normes
tion n'a pas
BOULEVERSEMENTS TECHNIQUES
ET ECONOMIQUES
Les
premiers contacts avec les Européens n'a¬
guère changé la vie économique insulaire. Le
fer était introduit,
mais la vie traditionnelle se
poursuivait, assez peu modifiée.
vaient
dans
En
revanche,
ce
domaine
1'oeuvre morale
la
christianisation
va
apporter
véritable révolution.
En effet,
devait nécessairement Stre associée
une
à
des.progrès matériels pour jouer le rôle civilisa¬
En
outre, les missionnaiips anglais
ont fréquemment
exprimé leur satisfaction de voir
que les îles nouvellement policées offraient des dé¬
bouchés au commerce de leur pays d'origine.
teur attendu.
La révolution
technologique, économique, indis¬
pensable complément de la transformation morale,
prenait place simultanément. Ainsi, lorsque Davids
et
ses
compagnons
missionnaires s'en allèrent à
Rapa,
"... ils emportèrent avec eux,
non seulement
des livres de lecture et des exemplaires des traduc¬
tions tahitiennes des Ecritures,
mais aussi un as(2)
J. Williams - A narrative of missionary enter¬
prise, London 1B37, p. 44.
11
Société des Etudes Océaniennes
sortiment d'outils
d'instruments agricoles,
et
des
plantes utiles,
ainsi que du bois
pour la chapelle et des portes, etc... pour les mai¬
sons des évang élis tes .
(l.)
semences
et des
En matière de
bord
sur
pidement
naires
les
construction, l'effort porta d'a¬
édifices
du culte,
mais aussi très ra¬
les maisons des habitants. Lès mission¬
anglais avaient été très
défavorablement
sur
impressionnés
la promiscuité qui existait dans
Sous-le-Vent.
Aussi, ils avaient, dans cet archipel, suscité la construction
de demeures rectangulaires divisées en
pièces cloi¬
sonnées et .munies d'un mobilier européen (lit
prin¬
cipalement). L'innovation fut reprise aux Australes
dent
les habitants
connaissaient pourtant des mai¬
sons
beaucoup plus salubres 'qu'aux îles Sous-leVent,,
Les anciennes maisons indigènes
de Rurutu ales
maisons
vaient
par
îles
des
forme
une
dies
et étaient
vées
entourées
rectangulaire à
dressées
de
sur
des
beaux pavages
extrémités
arron¬
plateformes suréle¬
basaltiques. A l'in¬
térieur, une cloison séparait les hommes des femmes.
changement consiste dans la modification du plan
Le
et
dans la transformation des matériaux.
Comme aux
îles Sous-le-Vent,
on apprit
à construire des murs
en dur avec la chaux de corail.
Les
maisons conti¬
nuent
d'Stre
construites ainsi
aux
qu'aux îles de la Société, on en ebt
lisation des matériaux végétaux.
Au début de
la
Australes
revenu
christianisation,
alors
à l'uti¬
les convertis
de Rurutu avaient tant travaillé è l'édification des
chapelles et des maisons que les embarcations tradi¬
négligées et laissées à pourxir. Cette décrépitude des pirogues de jadis hata le
développement d'embarcations de type européen. Sti¬
mulés par les charpentiers
venus
avec les jmission¬
naires, les habitants de Rurutu et des autres Aus¬
trales devinrent rapidement des experts en construc¬
tion- de baleinières et de goélettes. Au XIXe
siècle,
bon nombre
de
paroisses possédaient une goélette
avec -laquelle
elles faisaient du commerce avec les
tionnelles avaient été
îles de la Société et les îles Cook.
(1)
W. Ellis - Polynesian Recherches
Lew York 1B33 - Vol. 111.
-.Harp's Ed.
12
Société des
Études
Océaniennes
Moera'i, le trafic maritime prit une telle
importance qu'il nécessita l'édification d'une jatée
de corail longue d'un quart de mille.
A
L'évolution du costume
fut
tout aussi brutale
que celle de l'habitat. Les cotonnades
duites et la fabrication des vêtements
en
tapa
régressa
rent à coudre' et
graduellement.
à
furent intro¬
traditionnels
Les fEmmes appri¬
confectionner les
bonnets lancés
dans
1*.archipel, des Sous-le-Vent par Mesdames Barff
Ellis, nouvelle mode aux îles, qui, pour les mis¬
sionnaires, représentait un succès important,
et
La
ce
nom
conception qui exige qu'un chrétien digne de
soit nécessairement habillé reste
encore
per¬
ceptible de nos jours. A l'occasion d'une prière en
plein air, avant un repas par exemple, les Rurutu ne
manquent jamais de se couvrir le buste, car, selon
leurs propres mots, une prière prononcée dans la te¬
nue d'un "sauvage"
("etene", de l'anglais heathen)
ne peut être agréable à Dieu.
On manque
de documentation pour déterminer à
qui le mérite revient d'avoir apporté aux Australes
certaines plantes ou animaux utiles, mais il ne fait
pas de doute que les missionnaires ont encore joué
dans ce domaine un rôle capital, en particulier pour
plusieurs variétés d'orangers, de citronniers, le
tabac, le coton, le café et l'indigo. J. Williams
apporta des chevaux ainsi que du bétail de Raiatea à
Rarotonga, et il est probable que ces animaux utiles
parvinrent aussi aux Australes depuis Mataiea.
Le cocotier,
connu des Tahitiens, devint cultivé
grande échelle, et les insulaires apprirent
à tirer parti de la canne à sucre en extrayant le jus
d'une façon rationnelle.
sur
une
Le moulin à canne inventé par Williams et
re¬
présenté à la page 166 de son ouvrage "Missionary
Enterprises", est certainement le même que le commer¬
çant Lucett aperçut à Rurutu lors de sa brève visita
(I)
(l)
Lucett. Rovings in the Pacific from 1837 to 1849
a Glance
at California by
a Merchant Long
Resident at Tahiti.
Londres 1851, chap. VI, p.
163;
13
•
with
Société des
Études
Océaniennes
LE CHANGEMENT DES INSTITUTIONS
Lbs missionnaires
de 1'ancienne
elle
structure
contredisait
les
favorisèrent
sociale
nouveaux
et moraux.
Les sacrifices
Australes,
mais
l'effondrement
dans tous les
cas
où
principes religieux
humains,
assez
rares
aux
qui existaient au moins à Tupua'i,
furent bannis
;
les ario'i,
jeunes- guerriera qui
vivaient de façon libertine dans de longues demeures
spécialisées, cessèrent leurs activités. Là femme
accéda à une égalité de principe avec l'homme
; elle
partagea désormais ses repas ; à Rimatara, les mis¬
sionnaires cherchèrent à convaincre
les
hommes de
ne
la laisser supporter seule les fardeaux des tra¬
vaux de la terre.
pas
La
disparition des
devait contribuer
vavae
guerres
au
à Tupua'i et à Ra'i-
redressement
démographi¬
que ultérieur ; mais celui-ci doit surtout être at¬
tribué à la législation moralisatrice
qui contint la
d'étrangers indésirables.
venue
L'art
la
aux
pudibonderie
manifestations propres à
des missionnaires
de
effaroucher,
l'époque fut
dans l'ensemble proscrit ou "défonctionnalisé". Les
pagaies décorées firent l'objet d'un grand commerce,
mais la symbolique s'étant
une
perdue,
dégradation
rapide s'ensuivit.
Les
tatouages furent
danse, jugée trop érotique.
La
suppression des
duit les manifestations
de la.civilisation des
interdits tout
activités
qui
comme
la
avaient pro¬
esthétiques si remarquables
temps pré-européens s'effec¬
tuait d'ailleurs
elle-même à partir du moment où la
population consacrait une grande partie de son temps
à la production dé nouveaux
biens, à l'apprentissage
et à
l'approfondissement de la foi ainsi qu'à l'ins¬
La nouvelle organisation,
centrée sur la
truction.
paroisse
îles
le
et son temple,
facilita dans toutes les
regroupement das habitants dans des bourgs.
Sur
le
plan politique, l'action missionnaire
général pour effet de confirmer les roitelets
dans leurs prérogatives. Le code des lois de Rurutu
et de Rimatara
respecte une certaine stratification
social^ en assurant par des sanctions juridiques
eut
en
14
Société des
Études
Océaniennes
'
l'inviolabilité
de la personne royale et de sa fa¬
Là
où
des
antagonismes anciens entre les
chefferies étaient
très forts,
on décentralisa les
mille.
paroisses
en fournissant un évangéliste à chacun des
rivaux.
A Ra'ivavae,
l'évar.gélisation alla de pair
avec
de
l'établissement
la
suzeraineté du roi de
Tahiti.
L'utilisation du dialecte tahitien pour la tra¬
des Saintes Ecritures
et
la diffusion des
documents traduits aux Australes préparèrent la pro¬
duction
pagation du Tahitien comme lingua franca d'une par¬
tie
de
la
Polynésie orientale. Les habitants des
Australes, qui ne possèdent pas le h tahitien, l'o¬
mettent fréquemment
sans pour autant
écrire le son
qui lui correspond (coup de glotte). L'évolution
linguistique a-conduit les gens à croire d'eux-mêmes
qu'ils parlaient une forme incorrecte de tahitien.
Sur le plan
juridique, les missionnaires propa¬
gèrent des codes de lois analogues à ceux institués
à Tahiti en 1819, à Raiatea en 1820 et à Huahine en
1823.; Nous avons d ' ailleurs (l) étudié Ja législa¬
tion de Rurutu et de Rima-tara qui
demeura
(avec
quelques modifications) appliquée jusqu'en 1945. Ces
lois
contiennent
des
dispositions moralisatrices,
mais aussi prévoient les règlements de conflits de
nature économique relatifs au
bétail.et aux terres,
ainsi que l'organisation d'un système judiciaire. Le
contenu civil des codes répondit convenablement aux
besoins des insulaires,
mais les dispositions péna¬
les furent plus difficilement applicables.
En 1829,
la peine de mort
contre deux criminels ne pouvait
être
appliquée à Tupua'i et les missionnaires lui
préférèrent le bannissement.
Un siècle et demi
après la conversion des Aus¬
trales, on constate que toutes les îles, sauf Tu¬
pua'i, sont restées fidèles dans leur immense majo¬
rité à la religion protestante
(1)
qui succéda
aux
Note socio-économique sur l'île de
(Folynésie Française); Cahiers de l'I.S.
P; Vérin.
Rurutu
croy-
E;A. Série Humanités n° 145, pp; 112-113;
15
Société des
Études Océaniennes
ances
polynésiennes.
parce
que la christianisaticn
des
institutions
ment
Cette
persistance
s'explique
installé non-seule¬
s
religieuses,
mais aussi un
croyances. Selon
les propres termes des.
protestants français, auteurs
de la plaquette sur l'histoire
évangélique de Poly¬
nésie française,
il fallut tenir compte de "certai¬
nes, traditions héritées des Anglais
: respect absolu
du repos dominical,
port d'habits très "couvrants",
ordre social
en
érection
chaires monumentales
trades
de
dans
conformité
les
avec
les
sur
de vastes
es¬
temples,
etc...,
enseignement en
tahitien. .(l). Il faudrait aussi ajouter
que ces tra¬
ditions
héritées
des
Anglais furent souvent modelées
états et que l'on
conserve
aujourd'hui la nostalgie de ces indépen¬
dances du XIXème siècle,
même si elles ne sont plus
viables
dans un monde moderne.
Ce n'est certes pas
à
un
l'intérieur de véritables petits
hasard si,
féraient
en
1945, plus de 60 % des Rurutu pré¬
conserver
le statut de
sujets défini par la
législation héritée
des
temps missionnaires. A
l'heure actuelle,
la connaissance de la sociologie
politique de la Polynésie française ne peut ignorer
dans certaines zones .l'histoire
de
ses habitants.
Les pourcentages ■très impartants
de votes négatifs
obtenus
aux
le-Vent et
récents
référendums
dans
les
îles Sous-
(sauf à Rapa) doivent être,
dans une certaine mesure,
compris comme un regret
des structures politico - sociales mises
en place au
aux
Australes
XIXème siècle.
(1)
Eglise Evangélique de Polynésie Française, 166
ans d'histoire.
Op. cit. p; 7.
16
Société des
Études
Océaniennes
HISTOIRE
DE
MORUROA
MORUROA semble;
1767
avoir été découvert par CARTERET
du
voyage d'exploration qu'il en¬
bord du "SWALLOW". Il nomma cet atoll
"BISHOP OF OSNABURG", en l'honneur du second fils du
roi Georges III d'Angleterre.
en
au
cours
treprit à
Le 25 février 1792, un
baleinier américain, la
"MATILDA", captain MATHEW WEATHERHEAD,y fit naufrage
de nuit,
mais les survivants réussirent à gagner
0-TAHITI.
WILLIAM BLIGHT en entendit parler et rap¬
porta en Angleterre la position de cet atoll (22°
Sud, 139°45'W) qui apparut en 1798 sur les cartes
d'ARROWSMITH
sous
le
nom
FREDERICK WILLIAM
cet atoll
bord
à
du
de
"MATILDA'S ROCK".
BEECHEY fit la recherche
de)
"BLOSSOM" et l'identifia le 28
janvier 1826 grâce aux débris de la MATILDA. L'atoll
était
en
partie boisé, mais IEECHEY n'y vit pas
d'habitants.
Il
reconnut
le lendemain
FANGATAUFA
qu'il appela "COCKBURIM".
MOERENHOUT, consul des Etats-Unis aux îles
océaniennes, nous raconte qu'en 1832, une "barque de
Valparaiso s'y présenta, y trouva des cases, ce qui
laisse supposer que
"MATILDA'S ROCK" avait des habi¬
tants, mais ceux-ci se cachèrent si bien qu'on n'en
put voir aucun."
plus tard, en 1834, un bâtiment de Ta¬
son tour. Sa conduite imprudente lui
fit avoir avec les huit insulaires, qui, cette fois,
ne craignirent pas
de se montrer, une querelle oè la
moitié de ces derniers périrent.
Deux
ans
hiti l'aborda à
17
Société des
Études
Océaniennes
En parcourant l'île, les
hommes de
un
certain
nombre
d'objets
l'équipage
qui prove¬
dont une clo¬
trouvèrent
naient manifestement de la
"MATILDA",
qui leur faisait défaut à bord. Ils ne se firent
pas scrupule pour l'enlever, en y-joignant, proba¬
blement, beaucoup d'autres objets.
che
Soit qu
' ils attachassent quelqu'idée supersti-,
possession de cette cloche, soit qu'ils
fussent
indignés de se voir dépouillés, les indi¬
gènes guettèrent le moment pour se venger. Et dès
qu'ils virent les embarcations partir à la pêche,
ils attaquèrent à
1'improviste une femme, un vieil¬
lard et quelques enfants du navire, qui étaient res¬
tés à terre. La femme et les enfants parvinrent à se
sauver, mais le vieillard fut atteint et tué.
tieuse
à la
Aux cris de la
son
secours
et
les
femme,
une
embarcation vint è
habitants
de
l'île, ayant eu
l'imprudence de faire résistance, furent décimés.
MOERENHOUT visita l'île peu
va
plus
aucun
après et
n'y trou¬
habitant.
On
comprend les craintes des navigateurs à
époque à visiter les Tuamotu, lorsqu'on sait
que
le cannibalisme
était élevé à l'état de reli¬
gion. Le dernier des cas connu paraît être celui
rapporté par G. CUZENT, pharmacien de Marine, dont
furent
victimes
les
17
rescapés de la goélette
"SARAH-AWN" qui se perdit sur l'atoll de TEMATANGUI,
en allant prendre
un chargement de nacre aux Gambier.
cette
,
18
Société des
Études
Océaniennes
Moruroa
temps modernes
aux
DOHAMIALITE
Lorsqu'on 1847» la reine POMARE accepta le pro¬
de la France,
l'administration entreprit
l'inventaire des possessions de la Reine et fixa un
tectorat
délai
de
aux
occupants
pour
faire valoir leurs droits
propriété.
Apparemment,
cet atoll
personne
ne réclama
domaniale
en
devint
terre
MORUROA, et
1881, après
l'abdication du dernier roi de Tahiti, POMARE V.
L'exploitation de la cocoteraie et du lagon fu¬
à -différents locataires qui devaient
s'engager à les exploiter sous certaines conditions.
rent
affermés
Le
premier
date fut M. MANSON, qui obtint le
en
octobre 1878 une concession pour 99 ans. La cccoteraie
fut
malheureusement
dévastée
(apparemment
25
Sans
pertes de vies humaines) lors du fameux cyclone
qui ravagea les Tuamotu, et M. MAN5QN obtint
de 1906
la résiliation de
En
1910,
son
bail.
M. VINCENT
obtint la concession pour
plusieurs sociétés se sont succé¬
soit pour exploiter le coprah,
soit pour y faire pêcher la nacre.
30 ans, et depuis,
dées .,sur l'atoll.,
Par délibération de l'Assemblée
la
Polynésie française
Territoire
a
cédé
à
territoriale
de
en date du 6 février 1964, le
l'Etat français, en toute pro¬
priété, MORUROA et
FAMGATAUFA, à charge pour celuiqui en avait la
concession.
Il est
en
outre stipulé qu'en cas de
cessation des expériences, les atolls et leurs cons¬
tructions feront retour gratuit au Territoire.
ci d'indemniser
Ici
société TAHITIA
19
Société des
Études
Océaniennes
TOPONYMIE
dialecte
mangarévien,
"MORU" signifie "se¬
pêche"; Et le terme "MORU-ROA"
peut vouloir désigner SGit une île ayant la forme
d'une nasse de pêche, soit encore une île lointaine.
Il peut y avoir une
troisième explication qui tient
plus de la légende que de l'histoire et dûnt nous
entretiendrons nos lecteurs
dans
un prochain arti¬
En
cret"
cle .:
"filet de
ou
"L'île
au
trésor caché".
Quoiqu'il en Soit, il est maintenant admis
responsables de la toponymie qu ' il est
tous
les
roné
d'écrire "MURUROA"
et
par
er¬
d'utiliser l'abréviation
"MURU".
Le
village était autrefois installé à MARTINE,
ou point d'eau
saumêtre, et s'appelait TAUNOA.
Le mouillage habituel des goélettes de passage
se situait à
FAUCON que l'en nommait alors PREFAKI ;
il y avait à terre un tumulus qui contenait un
sque¬
lette géant de 2,50 m (sans tête).
non
loin
POPULATION
Au
cours
ble pas
permanente
les
la
des
,
sociétés
ait
y
eu
sur
concessionnaires
récolte du
KENETH
cent dernières
années, il ne sem¬
l'atoll de population
les travailleurs y étaient amenés par
qu'il
coprah
EMORY,
1930 et 1934, et
en 1934 et
1936,
selon
les
ou de la pêche à la
besoins
de
nacre.
du BISHOP MUSEUM, qui y passa en
Monseigneur MAZE qui y fit escale,
n'y virent
personne.
Le
capitaine de frégate VALLAUX vint en recon¬
hydrographique en 1950, 1951 et 1952, et y
rencontra deux couples d ' indigènes qui vivaient à
KATHIE, près d'un hangar à coprah.
naissance
20
Société des
Études
Océaniennes
LA
En 1942
PETITE
HUTTE
sur l'île que
homme, sa femme
et l'amant,
qui vivaient en bonne intelligence selon
un processus
cie travail et de joie qui a déjà été
dépeint avec humour par André R0US5IN dans "LA PETITE
trois
ou
1943,
il n'y
polynésiens
avait
travailleurs
:
un
HUTTE".
Malheureusement, dans
manières brutales
les
du
le cas qui nous occupe,
mari vis-à-vis de sa femme
mirent l'amant dans
celle
rien
l'obligation d'agir en faveur de
qui l'implorait.
Discussions, remontrances,
n'y fit, et le propriétaire légitime émit'fina¬
droit
lement le
de
à
une
utilisation
très
personnelle
l'objet tant convoité.
L'amant
l'entendit pas
ne
de cette oreille, si
et,
rendu furieux par
finit par lui planter un
le crâne.
l'on peut ainsi s'exprimer,
les vexations de son rival,
crochet à
coprah dans
Le malheureux
vivait
lorsque, les deux
paté de corail (du nom
de KARENA TAUIMUA) pour y être mangé par les requins,
traînèrent
le
amants
L'histoire aurait
encore
sur
un
dû
s'arrêter là,
Mais
barre les
le
la
sur
goélette
retour, l'homme de
sur le pont,
et
la police en arrivant à
de
entendit discuter la
capitaine
les
livra
à
il n'y
jurésde
cer
avait pas de témoins et les amants s'étaient
dire que la victime avait disparu en mer.
nuit
Papeete.
La
légende du trésor
de Moruroa
Voici l'histoire
cemment
un
de
mes
telle que me l'a racontée ré¬
vieux amis tahitiens, Rodolphe
WILLIAMS, bien connu à Paea
sous
le
pseudonyme de
RDDO.
21
Société des
Études
Océaniennes
RODO et son père TUKO avaient armé, en 1945, la
goélette "RAVA-RAVA" et avaient obtenu une conces¬
sion de pêche à la nacre dans le lagon de MORUROA.
Ils
n'eurent
pas
trop de difficultés à embaucher
huit hommes d'équipage et dix plongeurs' dont
deux
scaphandriers, tous polynésiens.. Le vcyage et l'ins¬
tallation à M0RUR0A\ se firent sans histoire,
les
•Mais
difficultés commencèrent peui après j
scaphandriers prirent prétexte du grand nombre
de requins pour refuser de plonger ; ils craignirent
ensuite
que
leurs camarades chargés des pompes ne
profitent de leur présence au fond pour couper les
tuyaux d'air.
les
Bref,
ils refusèrent de travailler et RODO dût
organiser la plongée libre tandis que ses deux sca¬
phandriers passaient leur temps à terre.
allées
Leurs
et
venues
la terre l'intri¬
avec
guaient, jusqu'au jour où il apprit que les scaphan¬
driers
n'étaient
pas
du tout venus pour plonger,
mais pour chercher un trésor
que la tradition disait'
enfoui dans
des
un
"motu"
de la partie
sud.
"Il y avait une fois un navire à trois mâts
faisait
le transport,
entre le Pérou et
qui
l'Espagne,
des
trésors récupérés par les
conquérants espagnols.
L'affaire était trop tentante
pour que le capitaine
décida
ne
de
prendre
le
large
sans
attendre
son
escorte,
"Il mit donc à la voile par une belle
lune
il
et
se
dirigea
vers
nuit sans
les lieux peu fréquentés où
risquait le moins de se faire arraisonner par des
corsaires
des
ou
"Un combat
dont
navires du Roi.
eut
l'équipage fut
néarmoins lieu
fait prisonnier
contre
et
un sloop
embarqué à
bord.
"Après des journées,
mâts atterrit
à
cap
à l'Ouest,
ce
trois-
MDRUROA dont le lagon permettait un
mouillage sûr, pour faire de l'eau et des vivres.
capitaine prit alors la décision de cacher à
partie de son trésor et chargea son lieu¬
tenant et deux hommes de faire préparer par les pri¬
sonniers un trou suffisamment grand
pour y contenir
"Le
terre
les
une
coffres.
22
Société des
Études
Océaniennes
"Au
cours
de
l'opération, les prisonniers
voltèrent et tuèrent le
lieutenant et
ses
se
ré¬
hommes.
"La rebellion fut vite matée et le capitaine,
furieux, tua tous.les prisonniers qu'il enfouit avec
ses
coffres dans le trou qui avait été préparé.
"Ce capitaine
et aon navire
n'eurent pas de
chance, car il sombra peu après, et personne n'a en¬
core
retrouvé, sur le "MOTU TE PARA"
le trésor
qui se trouve caché à douze
pas dans l'ouest d'un signe représentant une main".
Je
vrait
celui
sais
qu'il y a de vrai dans cette
demande si l'ètoll ne lui'depas son nom,
qu'il faudrait interpréter comme
d'une île qui a son secret.
légende,
ne
mais
pas
je
ce
me
Capitaine de Frégate LEFAS,
17
octobre
23
Société des
Études
Océaniennes
1S67.
LE MESSAGER
DE TAHITI
La première partie
(années 1852-1880) de cet
dans le numéro
107
du mois
de
juin
1954 ;
la deuxième (années 1880-1890) a été
publiée
dans le numéro 111 de
juin 1955.
INDEX
a
paru
ANNEE 1890
N° 49
-
49
-
53
-
Attributions
Installation
(suite)
du
maire
du
premier
-
Police
municipale.
municipal.
conseil
Arrêté concédant à titre gratuit à la
ne
de Papeete différents immeubles
commu¬
apparte¬
nant
à
la
colonie.
ANNEE
1891
Conseil, du Contentieux
torales municipales.
-
Protestations élec¬
14
-
Inauguration du pont de la Taharu'u.
24
-
Décès
28
-
Fête
29
-
Naufrage à l'île Marokau
30
-
Fetes
31
-
Conseil d'Etat
seil
33
-
de Sa Majesté le roi Pomare V.
nationale du 14 juillet à
Papeete.
du
14
juillet
-
de l'aviso
"Volage".
îles Tuamotu.
Election d'un délégué'Con¬
aux
supérieur des Colonies.
Ouverture
de la session ordinaire
du Conseil
général.
36
-
37
-
51
-
51
-
Décès de Mgr
Tepano Jaussen, évêque d'Axieri.
Obsèques de Mgr Tepano Jaussen.
Arrêté créant des catégories de concessions
au
cimetière de Papeete.
créant une
taxe
Arrêté
sur
les
revendeurs.
24
Société des
Études
Océaniennes
ANNEE
N°
IB
-
Concession
res
34
-
de
1892
gratuit
passage
originai¬
aux
congé.
en
Ouverture
de
la session
ordinaire du Conseil
général.
ANNEE
N°
5
—
Lettre du
re
45
-
1B93
gouverneur
de Manille
sur
l'affai¬
Rorique.
(Supplément)
Visite des plantations de Tahi¬
ti et Moorea.
47
-
Ouverture de
la
session
ordinaire du Conseil
général.
ANNEE
i°
1B
-
Arrivée
46
-
Ouverture
1B94
du Gouverneur
Papinaud.
de la session ordinaire du Conseil
général.
ANNEE
N°
10
-
1B95
Société Badot et
Paquier pour fourniture du
électrique.
Fête nationale du 14 juillet à Papeete.
Arrivée de M. Chessé, délégué de Tahiti, en
courant
29
-
32
-
3B
-
Notice
39
-
Réunion de Huahine
41
-
Règlement
42
-
mission.
-
la vanille.
et Porapora à
la France.
l'administration des îles
Huahine et Porapora.
pour
Décision mettant
en
43
sur
état
de
Mouvement
les
commercial
ANNEE
N°
17
-
27
-
30
-
46
-
îles
Raiatea
et
Tahaa
siège.
et
maritime
en
1B94.
1B96
Séance de la Chambre de Commerce
tion chinoise (l).
-
La ques¬
Distribution des prix le 27 juin à l'école
des Frères de Ploërmel.
Séance de la Chambre de Commerce - La ques¬
tion chinoise
Ouverture
(suite).
de la session ordinaire du Conseil
général.
25
Société des
Études
Océaniennes
ANNEE
N°
4
-
L'île Masse
1B97
(Marquises), lieu de déportation
des
33
-
45
-
51
-
insurgés de Raiatea,
Rapport sur la maladie
général.
Réorganisation des
Conseils
ANNEE
N0
1
-
19
-
24
-
31
-
32
-
32
-
37
—
44
-
45
-
46
-
des
vanillières
-
District de Mataiea.
Ouverture de la session ordinaire du Conseil
de
districts.
1898
La culture du cacaoyer.
Opérations militaires de Raiatea
Récompenses aux volontaires.
Loi
déclarant
en
1897
-
îles
les
Sous-le-Vent partie
intégrante du territoire français.
La fête du 14 juillet à Papeete.
Inauguration du monument de la Marine - Ci¬
metière de l'Uranie.
Rapports sur l'élevage et l'industrie sucri¬
ers
(Chambre d'Agriculture).
Interdiction du tatouage
dans
les îles Mar¬
quises.
Approbation des lois indigènes des îles Sousle-Vent (code).
Rapport sur 1'industrie de la bière (Chambre
de Commerce).
Ouverture
de
la session ordinaire
du Conseil
général.
ANNEE
N°
1899
7
-
Rapport sur les cultures
(Chambre d'Agriculture).
7
-
Rapport
sur
des
la culture du maïs
îles Australes
(Chambre d'A¬
griculture ).
7
-
16
-
Introduction et recherches sut l'arbre à
outchouc (Chambre d'Agriculture).
Question
chinoise
Impôt
-
de
ca¬
capitation
(Chambre de Commerce).
18
38
Question
-
Naufrage
Maupiti.
chinoise - Lettre de M. Coupil.
la "Mary-Ann" dans la passe de
de
26
Société des
Études
Océaniennes
ANNEE
N° 15
Rapport
-
des
16
sur le fonctionnement
excursionnistes.
Conseil sanitaire
-
peste
17
peste
-
peste
-
Protection
-
Séance du 31
contre
la
contre
la
contre
la
contre
la
mars.
Protection
-
Séance du 21 avril.
Protection
-
Séance du 3 mai.
Prise de
-
la société
Protection
-
Conseil sanitaire
-
35
-
de
Séance du 10 février.
Conseil sanitaire
-
18
-
Conseil sanitaire
-
peste
18
1900
l'île Rurutu
possession de
par
la
France.
46
-
Ouverture de la session
50
-
général.
Promulgation du
Ile de Rurutu.
code
ANNEE
ordinaire du Conseil
des
lois
indigènes
-
1901
Acquisition du Palais du Roi - Conseil géné¬
ral
Extraits des procès-verbaux.
Voyage du gouverneur Petit autour de l'île.
Voyage du gouverneur Petit aux îles Sous-le-
10
-
17
-
36
-
Prise de
47
-
Ouverture
Vent.
possession de l'île Rimatara et dé¬
pendances.
de la session ordinaire
du Conseil
général.
ANNEE
N°
8
-
Comité
5
45
-
d '
Hygiène
-
1902
Sur la lèpre
-
Séance du
février.
Ouverture de la session ordinaire
du Conseil
général.
48
-
Résultat
tion
50
-
des
observations météo
de Rikitea
Résultat
des
-
Résultat
tion
des
—
-
Novembre.
27
Société des
la sta¬
de
la sta¬
Septembre, octobre.
observations météo
de Rikitea
de
Août.
observations météo
tion de Rikitea
51
-
Études
Océaniennes
de
la sta¬
ANNEE
"N'
3
!
-
Observations
par
4
-
7
îles basses
les
des
Gambier
L.S. Seurat.
Modification
codifiées
7
sur
1903
des
des
articles 1er et 2 des lois
îles 5ous-le-Vent.
îles Tuamotu - Cyclone du 11 au
-
Désastre
-
17 janvier 1903.
Documents concernant
aux
le
cyclone
de
janvier
1903.
10
15
21
-
5tation météo
de
Rikitea
-
Observations de
-
décembre 1902*
Station météo de
Rikitea
-
Observations de
février 1903.
Station météo
Rikitea
-
Observations de
-
de
et avril.
Observations sur
mars
23
-
24
la
structure
de
l'île
Timoe
par L.S. SEurat.
Observations sur la
structure
de l'île
Timoe
L.S. Seurat.
Suppression du Conseil général.
par
25
-
28
—
Station météo
mois
de
de
Rikitea
du
29
-
La fête
30
-
Création d'un Conseil d'administration local.
33
-
34
-
nationale
46
-
du
5tation météo de
Rikitea
—
novembre
-
19
-
et
Observations des
Conseil d'adminis¬
-
Observations des
décembre.
-
Rapport observa¬
1903.
en
5tation météo de
mois de
-
1904
Station météo de Rikitea
tions faites
16
du
Station météo de Rikitea
mois de
14
Papeete.
des E.F.O.
ANNEE
-
juillet à
juin et juillet.
Séance d'installation
tration
13
14
Cyclone des Tuamotu - Discours prononcé à la
Chambre par P. 'Gouzy.
mois de
N°
Observations
-
mai.
Rikitea
-
Observations des
janvier et février 1904.
Observations
sur
1 ' île Marutea
du
Sud par
L.S. Seurat.
25
-
Le
28
-
Observations
duc
35
-
Station météo
des, Abruzzes à Tahiti,
sur
l'évolution
par P... E...
de
l'huître
perlière des Tuamotu.
de Rikitea
28
Société des
-
Observations des
,
Études
Océaniennes
mois de mars,
50
-
avril et mai 1904.
Observations
par
sur
ANNEE
N° 31
-
quelques îles des Tuamotu,
L.S. Seurat,
1905
Observations anatomiques sur
lière des Tuamotu - Seurat.
1 1 huître per-
ANNEE 1906
N°
B
-
Cyclone du
des
12
-
B février
îles Tuamotu.
Rapport
-
37
-
38
-
39
-
Liste
des victimes
le cyclone de 8 février, par M.
Tuamotu.
Rapport sur le cyclone du 8 février, par M.
Marcadé
Iles Tuamotu.
Marcadé
17
-
sur
-
Iles
-
Manuel de
météorologie
dé, administrateur.
Manuel de météorologie
dé, administrateur.
Manuel de météorologie
dé , administrateur.
R.
par M. Charles Marca¬
par M.
Charles Marca¬
par M.
Charles Marca¬
TEISSIER
( à suivre )
29
Société dès
Études
Océaniennes
HATANAKA Sachiko
(Sur
:
Minami Taiheivoo
no
Kansvoo ni te.
atoll dans le Pacifique
un
Iwanami'Sinsycî
n0
Sud)
653,
Iwanami
Syoten Publishing Co., Tokyo, Japon,
août,
3967» 222ppp., 51 monochromies, 3 cartes, 4 diagram¬
mes, En Japonais, Prix : ¥ 150,
Hiroshi Kuki
Département des Langues Asiatiques et Pacifiques
Université de Hawaii
Honolulu, Hawaii,
livre, qui constitue le n° 653 de Iwanami
qui correspond au Japon à la collection "Que
sais-je ?" en France, ou au "Penguin Books" en An-.
gleterre,
est un compte-rendu de Mlle Sachiko Hata-.
naka sur ses
travaux 4'an"thropologie
accomplis au
cours
d'un séjour sur l'atoll de Pukarua, dans les
Tuamotu de l'Est, de mai 1962 à juin 1964, L'auteur
est un des rares spécialistes en ce .domaine, avec le
Dr Sinoto (Bishop Museum, Honolulu)
et Mlle Aoyagi
(Tokyo Christian Womens ' s College, Tokyo), qui se
soit récemment consacré à des
études
importantes
dans cette partie du monde.
Née à Osaka,
au Japon,
en
.1930,. elle prépare un doctorat d'anthropologie à
l'université de Tokyo
et
projette également une
troisième expédition en Polynésie orientale.
Ce
Svnsyo,
Voici les titres
des
chapitres
de
son
livre
Chap, I,
A la recherche des Polynésiens
lynésie française.
Chap, II,
Le coprah ou la population d' abord
De Tahiti à l'atoll de Pukarua,
30
Société des
Études
Océaniennes
-
:
la Po¬
?
-
Chap. Ill
Tes
biens sont aussi les
miens
-
Une
pe¬
tite communauté.
Chap. IV.
Le temps oublié
Chap, V.
Un hSte inattendu
de
la
-
Un monde déserté.
-
La
grande
Chap. VI,
Le soleil se déplacé autour
L'homme.est immortel.
Chap. VII.
Une fois
Les
Chap. VIII.
Il
Pukarua
-
qu'ils ont pris leur décision
-
errants
n'y
sans
ce
ressources.
rien qui ressemble
a
Retour
vitalité
humaine.
race
au
à
Pukarua
-
vieux "O'Tahiti".
Un
exposé préliminaire parut dans le Minzoqukaku
(Etudes folkloriques, Tokyo, Japon) en dé¬
cembre, sous le titre : "Etude' de l'évolution socioéconr^ique sur l'atoll de Pukarua" (pp. 203-216).
Pour
es
lecteurs de
langue anglaise, le résumé
donné au début de ce papier pourrait servir
d'aperçu succinct de ce livre qui fut publié pour le
grand public japonais après la parution de l'exposé.
(En dehors de ce compte - rendu, il n'existe malheu¬
reusement rien pour les lecteurs de langue
anglaise).
Kenkyuu
Dans
livre
son
écrit
en
langage courant,
l'au¬
teur expose avec
bonheur les résultats de ses tra¬
vaux assidus et prolongés sur le
terrain, ainsi que
ses
aventures en Polynésie française ;
les spécia¬
listes
aussi
bien
que
les profanes le trouveront
plein d'intérêt. Parmi tant de guides pour touris¬
tes, pleins de remarques superficielles et erronées,
voire
de
mensonges,
ce livre sans prétention, sin¬
perspicace, tout en conservant son caractère
scientifique, brillera pendant de nombreuses années
cère
à
et
venir.
Dans cette
critique, les mots japonais en carac¬
orthographiés suivant la méthode
semi-phonémique de E.J. Jordan, couramment utilisée
aux Etats-Unis, sauf pour quelques noms
propres tou¬
jours orthographiés incorrectement dans la plupart
des publications européennes,
tels que Tokyo, Osaka
(qui devraient être orthographiés Tookyoo et Oosaka)
tères
et le
romains
nom
HIROSHI
sont
de famille
de l'autEur
lui-même.
KUKI
Department of Asian and Pacific Langages.
University of Hawaii.
Société des
Études
Océaniennes
'
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-
Société des
Études
Océaniennes
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Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 162