B98735210103_122.pdf
- Texte
-
N° 122
X
MARS
Anthropologie
Histoire
—
—
Institutions et
PAPEETE
—
--
1958
Ethnologie
—
Philologie
Antiquités des Populations Maories
Littérature
Astronoirtie
(N° 9)
et
Océanographie
Folklore
—
Sciences naturelles.
IMPRIMERIE DU GOUVERNEMENT
ConseiS
d'Administration
Président
M. H.
Vice-Président
.
.
JACQUIER.
M. JAUNEZ
.
Secrétaire-Archiviste
Melle LAGUESSE.
Trésorier
M. LIAUZUN.
Assesseur
Assesseur
.
Assesseur
PAUCELLIER.
M.
Cdt.
M.
Rudolphe BAMBRIDGE.
M. Terai BREDIN.
Assesseur
.
M. Martial IORSS.
.
Assesseur
M. Siméon KRAUSER.
Assesseur
M. Yves
Secrétaire-Bibliothécaire
Pour être reçu Membre
membre titulaire.
'Musée
du
de la Société
se
MALARDE.
Mlle
NÀTUA.
faire présenter
par
un
Bibïâofhèque.
Le Bureau de la Société informe
ses membres que
désormais
à domi iie certains livres de la Bibliothè¬
que en signant une reconnaissance de dette en cas où ils ne
rendraient pas le livre emprunté à la date fixée.
ils peuvent emporter
Le Bibliothécaire
La
leurs
présentera la formule à signer.
Bibliothèque est ouverte aux membres de la Société et à
invités tous les jours, de 14 à Î7 heures, sauf le
Dimanche.
La salle de lecture est ouverte
au
public tous les jours de
14 à 17 heures.
Husée.
Le Musée est ouvert tous les
heures. Les
jours, sauf le lundi de 14 à 17
jours d'arrivée et de départ des courriers : de 9 à
11 heures et de 14 à 17 heures.
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES OCÉANIENNES
(POLYNÉSIE ORIENTALE)
TOME X
No 122.-
(N° 9 )
MARS
1958
SOMMAIRE
Pages
Histoire locale
Les
«
Informations
du
»
Messager de Tahiti
en
1859/60
747
( J. L. )
Histoire
Un pays
de dieux
:
Atiu ( Rey-Lescure )
....
Rétrospective des pavillons océaniens ( Gdt J. Gottez )
Société des
Études
Océaniennes
.
757
762
Société des
Études
Océaniennes
HISTOIRE
LOCALE
LES "INFORMATIONS DU MESSAGER DE TAHITI"
EN
1859/60 (J. L.)
LETTRE D'UN ANGLAIS SUR LA FETE DU 15 AOUT.
Le Commissaire
sident
Impérial a reçu la lettre suivante d'un ré¬
anglais qui habite Tahiti depuis de longues années.
Monsieur,
J'ai l'honneur de
vous
adresser
quelques observations
que
j'ai
eû l'occasion de faire durant les dernières fêtes.
Fendant les deux premières semaines de ce mois, les indi¬
gènes ont été, tous et de diverses manières, occupés à faire
leurs préparatifs pour honorer et glorifier le personnage dis¬
tingué que le 15 août porte si haut devant nous : l'Empereur.
Les nombreux indigènes venus des îles lointaines de l'Archi¬
pel de la Chaîne (Tuamotus) 400 milles de distance, la Reine
de Bora-Bora, les chefs de Raiatea, Tahaa, Huahine et Maupiti, venus de l'ouest, la population de Tahiti et de Moorea,
se sont réunis de cœur et
d'esprit par une union rarement vue
et pas encore surpassée, afin de concourir a la cérémonie du
15 août et de recevoir dignement l'hospitalité du Commissaire
Impérial.
Le 15
a
été annoncé par
le bruit du
canon,
21 coups tirés
le Railleur et 21
coups par la terre. La même salve a été
tirée à midi et au coucher du soleil. A 7 heures du matin, un
Te Deuin solennel était célébré par l'Evêque du diocèse assisté
par
de
deux
prêtres, dans l'enceinte décorée pour la circonstance.
était considérable, aucun sentiment de bigoterie
n'a mis obstacle aux désirs ardents de tous ceux qui étaient
réunis afin de prier le Tout-Puissant de protéger la famille
Impériale et de donner le succès aux armes de la France.
La
réunion
A 9 heures les chefs de Tahiti et de Moorea et
chipel de la Chaîne,
ceux
de l'ar¬
groupés et ont prêté individuelle¬
l'Empereur des Français et
à S.M. la Reine Pomare. Cette partie de la cérémonie s'est
terminée par la remise, par le Commissaire Impérial, à chaque
Chef d'un Drapeau du Protectorat surmonté d'un Aigle.
ment
serment
de
se sont
fidélité à S.M.
Société des
Études
Océaniennes
—
A midi le Commissaire
la Reine Pomare
assister
se
748
—
Impérial
sont
avec son
Etat-Major et S.M.
rendus à bord du
«
Railleur
»
pour
des
pirogues et des embarcations. Les pre¬
mières mesurant de 16 à 30 mètres de long et montées par
28 à 52 hommes, ont toutes été construites à l'occasion de la
fête. C'est un beau et rare spectacle que de voir ces magnifiques
embarcations maniées par de vigoureux Indiens, revêtus de
leurs anciens costumes, filer jusqu'à 10 nœuds par heure. J'ai
entendu dire qu'après les courses toutes ces pirogues avaient
aux
courses
été offertes à S.M. la Reine Pomare.
A trois heures de l'après-midi, après être entré dans le
grand salon du gouvernement, j'ai vu derrière l'hôtel, à l'om¬
bre d'orangers et d'autres arbres, un carré garni de tables ins¬
tallées pour plus de 200 convives. A quatre heures le dîner
étant servi, S.M. la Reine et le Commissaire Impérial qui la
conduisait, sont venus prendre place à table. A ce moment nous
étions surpris par une salve de 21 coups de canon tirée par
le yacht anglais le « Dart », appartenant à Mr Urmaneta et
qui mouillait en rade ce qui donnait un nouvel éclat à cette
scène déjà si animée. La soirée a été terminée par la musique
et la danse de personnes dont je parlerai dans le paragraphe
suivant.
Une des scènes les
plus amusante^ de la fête était, peut-être
construit
par les habitants de ce district. Ce navire quoique ne réunis¬
sant en aucune façon les lignes symétriques et belles de l'ar¬
chitecture navale actuelle, était une véritable curiosité, à cause
du travail immense qu'avait dû exiger cette construction qui
représentait un vapeur de 300 tonneaux avec sa cheminée, ses
roues, etc. Les épaulettes des officiers découpées dans le bois,
leurs chapeaux et leurs sabres étaient aussi leur ouvrage. Le
tout prouvait que c'était de tout cœur qu'ils s'étaient préparés
l'arrivée
en
rade d'un semblant de bateau à vapeur
à cette fête.
En passant
devant le « Railleur », le vapeur a tiré une salve
après celle de midi. Avec une longue vue on
voyait se promener sur la dunette, pleins d'une dignité ima¬
ginaire, l'Amiral, le Commandant et les Officiers. J'ai vu sur
le beaupré une personne prenant la hauteur et une autre qui
sondait dans les porte haubans. Une députation du bateau à
vapeur a fait une visite à la Reine ; l'orateur a dit que leur
voyage avait été très long, que le navire était devenu complè¬
tement impropre à la navigation et qu'il demandait pour lui
et ses compagnons à être admis dans la famille tahitienne et
immédiatement
Société des
Études
Océaniennes
749
—
à
avoir
quelques
mandes
morceaux
été
ont
—
de terre à cultiver. Ces deux de¬
favorablement
accueillies.
Tous les Tahitiens ont
pris part pendant ces journées à l'hos¬
pitalité de M. le Commissaire Impérial et la plus grande con¬
venance a toujours été observée. Une ferme
persuasion morale
pouvait seule produire cette unanimité dans la conduite par¬
faite des Indiens dans toutes les position,». Il a été ainsi donné
au
Commissaire Impérial d'étudier dans un tableau étendu le
caractère des Indiens et qu'aucune occasion pareille n'avait
permis de faire à ses prédécesseurs.
Le
saire
me.
15, à 1 heure de l'après-midi, S.M. la Reine, le Commis¬
Impérial et son Etat-Major se sont rendus à l'hippodro¬
25 à 30 chevaux étaient engagés, ils couraient par 5 et 6
à la fois et faisaient deux tours. Ensuite les
vainqueurs de ce»s
préparatoires ont lutté entre eux pour les prix qui,
comme le jour
précédent ont été justement décernés à ceux
qui le méritaient. Une course au trot et une course de piétons
à laquelle prenaient part 30 Tahitiens ont terminé cette
par¬
courses
tie de la
fête
et
tout
le monde s'est retiré
en
bon
ordre et
joyeux. La fête a été close le soir par un nouveau repas of¬
fert à la population indigène par le Commissaire Impérial.
J'ai eû l'occasion de
avec bien du monde, de de¬
la fête et surtout sur la con¬
duite des Tahitiens et des Indiens des autres îles et l'opinion
invariable qui m'était exprimée était une grande
surprise de
l'excellente conduite des indigènes qui les avait élevés dans l'es¬
time de tout un chacun. Quant à moi jamais aucun doute n'é¬
tait entré dans mon esprit, connaissant trop bien cette
popu¬
mander à chacun
son
converser
opinion
sur
lation.
J'ai l'honneur etc...
PRIME POUR LA PRODUCTION DE 25.000 KILOS DE SUCRE
Nos lecteurs liront
avec intérêt le
rapport ci-dessous, cons¬
les Sieurs Lerouge et Johnston viennent de pro¬
duire 25.000 kilos de sucre et par suite, de mériter la prime
promise par l'Administration locale le 22 août 1857.
tatant
que
Monsieur le Commissaire
Suivant
s'est
vos
réunie
Impérial,
ordres, la commission
sur
l'habitation
Société des
que vous
aviez désignée
Lerouge et Johnston
Études
Océaniennes
pour
cons-
—
750
—
quantité de sucre produite par leur usine ; et pour
avait lieu, de leur accorder la prime que le
Gouvernement réserve à ceux qui, aux termes des arrêtés lo¬
caux, auront, chez eux brassé assez de cannes pour donner
25.000 kilogrammes de sucre.
la
tater
établir
s'il y
pu en procédant par un examen minutieux,
seulement le chiffre du sucre produit s'ékilogrammes mais qu'il dépasse encore cette
La commission
s'assurer
lcve
que
25.000
à
a
non
quantité.
D'après le relevé des registres de la douane en effet, il ré¬
que 10.670 k 500 grammes de ce sucre, ont été déjà
livrés à la consommation et qu'il en existe encore en magasin
15.150 kilog. savoir : 7.280 kilog. en paniers, 3.500 lcilog.
dans une grande cuve, 4.050 kilog. en barriques et 320 kilog.
en sacs, ce qui donne un total de 25.500 k 500 grammes.
sulte
*
La
commission fait remarquer : que
cette
uniquement le résultat des cannes de
et Johnston, et qu'elle en a éloigné les
quantité de
su¬
l'habitation Lerouge
produits des di¬
verses
manipulations pratiquées pour les différents planteurs
qui leur apportèrent leurs cannes à brasser.
Aussi, la commission pense qu'aux termes du règlement MM.
Lerouge et Johnston ayant rempli les conditions exigées, il y
lieu de leur accorder la prime fixée par l'arrêté du 22 août
1857 qui dit : Il sera alloué une prime de six mille francs à
celui qui le premier aura brassé sur son usine : 25.000 kilo¬
cre
est
a
grammes
de
sucre.
de ressources qu'offre la localité où
travailleur exige un salaire de 60 à 75 frs par
mois. Quand on réfléchit aux moyens imparfaits que faute de
mieux on est obligé d'employer à Tahiti ; si l'on tient compte
des exigences d'une entreprise de ce genre et des difficultés
inhérentes à la création d'un premier établissement, on ne
Quand
le
on pense au peu
moindre
peut s'empêcher d'admirer, de louer les efforts et la persévé¬
rance des entrepreneurs et les résultats auxquels ils sont arrivés.
Pour
nous
qui avons eu l'occasion de voir,
d'assister à dqs
le disons sincèrement notre crainte
avait été jusqu'à ■ce jour de voir la volonté des planteurs se
briser sur les difficultés incalculables contre lesquelles ils
avaient à lutter. Aussi n'est-ce pas sans une joie sincère que
nous avons pu constater les heureux, les brillants résultats ob¬
tenus par ces messieurs. Si en effet nous réfléchissons un instentatives de
ce
genre, nous
Société des
Études Océanienijes
—
tant
aux
751
—
conséquences de cette réussite, nous la voyons
de sui¬
le Gouvernement, des plus vives sa¬
tisfactions puisqu'il a tant fait pour soutenir et encourager
cette culture, en même. temps qu'elle apparaît pour le pays,
comme la lueur d'un avenir nouveau, qui doit être pour lui
la source sérieuse de ses richesses et de sa prospérité.
te
comme
:
la cause, pour
des encouragements de toutes sortes, le gouvernement
le mérite d'avoir contribué au développement de cette
industrie, celui d'aujourd'hui tout en revendiquant sa part de
participation au succès de l'opération, a encore la mission im¬
portante d'en couronner les résultats, et dans la pensée de la
commission c'est là un acte d'un puissant intérêt. Si la déli¬
vrance de la prime, en effet, est la récompense des efforts per¬
sévérants, obstinés des planteurs, elle a encore une destinée
bien autrement élevée : elle doit servir à relever le courage des
populations, en dissipant chez elles les doutes et les hésitations
qui jusqu'à ce jour ont enchaîné l'essor de l'industrie ; elle
doit être pour elles le gage de tout l'intérêt que le gouverne¬
ment attache au développement des ressources du sol à Tahiti,
et l'expression des efforts qu'il fera toujours pour défendre,
protéger et soutenir les hommes bien intentionnés qui s'atta¬
chent ici au développement des industries utiles.
Si par
passé
a
conséquence, qu'on ne saurait donner
grande solennité, et ex¬
La commission pense, en
à la délivrance de
la prime une trop
prime le vœu que cette cérémonie publique soit l'objet d'une
fête générale, puisqu'elle sera pour tous l'aurore d'une ère
nouvelle où Tahiti doit trouver désormais sa richesse et sa
prospérité.
Les membres de la commission :
P. Lances,
LETTRE
DE
Mr
Laharrague, Guillasse.
TRASTOUR SUR LA CULTURE
DE LA
VANILLE.
Le Commissaire
Impérial
la lettre suivante et l'avis
se fait un plaisir de faire insérer
qui l'a motivée.
Monsieur le Commissaire
Impérial,
à tout effort tenté dans
développer les cultures propres à mettre en relief
admirables ressources du sol tahitien, je viens vous prier
vouloir bien faire insérer au Messager de Tahiti l'appel
Connaissant l'intérêt que vous prenez
le but de
les
de
Société des
Études Océaniennes
—
je fais
752
—
Colons français de
livrer à la culture de la
précieuse plante.
Après la culture de la canne à sucre, aucune culture n'est
appelée à un plus brillant avenir que celle de la vanille. En
que
vanille
aux
se
leur offrant des boutures de cette
en
effet le sol riche
et
chaud du littoral de notre
établissement
qui semble convenir à merveille au vanillier, la culture agréable
et facile dont cette
plante est l'objet, et les ressources assurées
et lucratives qu'elle promet aux colons, semblent
l'appeler à
prendre de grands développements.
La vanillière que j'ai établie au village de Ste Amélie n'a
que 4 ans d'existence et cependant la récolte de 1858-1859 m'a
procuré environ 15 livres de fruits dont l'arome délicieux est
au moins
l'égal de celui de la meilleure vanille d'Amérique.
En vous envoyant prochainement un échantillon de ma récolte
destinée à figurer à l'exposition coloniale de Paris, je me
propose d'y joindre un opuscule qui pourra servir de guide
aux
colons à cause des renseignements et des conseils utdes
qu'il contiendra sur cette culture à Tahiti.
Je
suis
etc
.
.
.
L'aide commissaire de la marine,
H.
TRASTOUR.
PROMENADE AU LAC DE TAHITI.
Si l'Islande
s'être
élevées
mêmes
a
ses
à de
geysers dont les eaux tumultueuses après
très hautes distances retombent sur elles-
se terminer par une superbe girandole ; si le
attirer de nombreux curieux aux bords de ses ca¬
taractes, dont la plus merveilleuse a été tant de fois chantée
pour
Canada
a
pu
décrite
et
sous
le
nom
de
Cataracte
ou
mieux
de
Saut
du
Niagara, Tahiti, cette perle jetée comme par hasard au milieu
d'un vaste océan, renferme également une curiosité, moins con¬
nue
peut-être, mais digne d'exciter le plus vif intérêt des
voyageurs moins avides de connaître les phénomènes actuels que
d'étudier les causes qui les ont produits ; il s'agit du lac de
Vaihiria.
La Reine ayant
fixé son départ pour le lac à 7 heures, nous
diligence, pour être des premiers au rendez-vous. Aussi
heures et demie, perdions-nous de vue les dernières cases
fîmes
à 6
de Mataiea.
On suit fort peu
tôt dans
un
de temps la route,
on
disparaît tout aussi¬
sentier tortueux où la marche est rendue difficile
Société des
Études
Océaniennes
—
par
753
—
les nombreuses racines qui font saillie
cessitent
l'attention
continuelle
du
au
dehors, et né¬
voyageur.
Nous entrâmes bientôt dans le vallon, et le bruit du torrent
l'approche du sacrifice à accomplir ; il s'agit de
plus à la légère et de se disposer à passer 67 fois
la môme rivière, dont les eaux resserrées entre deux montagnes,
décrivent une foule de zigzags qu'il est préférable d'éviter. Ce
chiffre 67, bien que l'expression de la réalité ne doit point
effrayer ceux qui désirent voir l'un des curieux résultats de
dislocation de l'écorce solide du globe.
Le cours d'eau est rapide mais il est peu profond et à la
température extérieure de 28 à 30°, on ne redoute plus de
transition brusque, la sensation qu'on éprouve est au contraire
fort agréable
nous
se
annonça
vêtir le
Joignez à cela
un
sentier complètement ombragé qui
vous
dérobe le
ciel, le bruit continuel des galets roulés par le tor¬
rent, le plus vif désir de rencontrer la rivière pour diminuer
d'autant le nombre de fois à franchir, la joie des femmes, les
cris des enfants, tout est réuni pour donner de l'attrait à une
course que l'on appréhende quand on ne l'a point
faite mais
qu'on
recommence
toujours
avec
plaisir.
Le vallon semblait
plus étroit, les eaux roulaient avec plus
de fracas, sans cependant augmenter de profondeur, lorsque
la vue d'un arbre, dénudé de son écorce, fut le signal de la
halte : nous étions alors à moitié route. Cette dernière partie
nous
effrayait davantage car lorsqu'il n'y aurait plus de ri¬
vières à passer, il nous resterait encore plus de 400 mètre^
de montagne a gravir et Dieu sait quelle montagne.
Bientôt les rochers isolés devinrent
sions
plus fréquents, nous n'o¬
plaindre, à la vue d'enfants, à peine
ans, qui, comme autant de petits chimpanzés,
avec la même aisance
que s'ils eussent été sur
cependant
âgés de 7 à 8
sautillaient
pas nous
une
voie ferrée. Deux ou trois cascades, descendant d'une
montagne voisine, laissaient voir au loin deux vastes sillons
rubanés, de couleur blanche, sur lesquels les rayons du soleil
se
répétaient, pour faire jaillir des milliers de gouttelettes
irisées et chatoyantes, simulant autant de brillants d'une riche
parure, et retombaient sous forme d'une abondante rosée.
Un certain
seule
nous
rieux.
enfants
mouvement de la
à franchir.
reste
L'enthousiasme
se
est
disputent le
t
â
foule
C'est
son
passage,
indique que la montagne
spectacle des plus cu¬
un
comble
hommes, femmes et
c'est à qui montera le pluis
:
Société des Études Océaniennes
—
754
—
vite à l'assaut. Le sentier difficile et
abrupt, est uniquement
l'ouvrage de la nature et ressemble à ce qu'elle enfanta lors
de ses cataclysmes : aussi n'est-il pas rare,
après quelques
minutes d'ascension, de rencontrer un bloc de plusieurs mètres
cubes, qui semble avoir roule du sommet de la montagne et
auquel il faut se cramponner, sans s'inquiéter un instant si les
genoux et les mains ont été donnés à l'homme pour un tel
usage.
A
près de 300 mètres de hauteur, à droite du sentier, dans
ravin, on aperçoit une vaste excavation surplom¬
bée à l'avant par une forte portion de rocher, de telle sorte
que les pierres lancées au fond de la voûte retombent avec
fracas, et pendant sept secondes environ, ne rencontrent au¬
cun
obstacle. J'appelai, mais en vain, mon compagnon de
route pour jouir de l'aspect
de ce nouveau cratère, je le
vis revenir pâle et défiguré, il s'était évanoui de
fatigue et
avait recouvré complètement ses sens en avalant à
longs traits
l'eau d'un coco qu'une Tahitienne amie s'était
empressée de
les flancs du
lui offrir.
Notre guide nous apprit qu'à une époque fort
des guerres fréquentes entre les différents chefs
caverne servait aux
vainqueurs pour y
ancienne, lors
de l'île, cette
précipiter les vaincus,
après leur avoir préalablement coupé les oreilles.
A notre arrivée au lac, de nombreux Indiens nous avaient
précédés, pour construire une vaste case, destinée à la Reine
de Borabora. En peu d'instants chaque Tahitien s'est mis à
l'œuvre : qui à faire le feu, qui à passer le lac à la nage sui¬
des troncs de feïs pour aller explorer la colline voisine et re¬
chercher des vivres pour la journée ; la cime des cocotiers est
bientôt couverte d'indigènes armés de haches et les feuilles
détachées volent de tous côtés.
Le
plateau
sur lequel nous étions appartient à la montagne
venions de gravir, son élévation est de 400 et quelques
mètres, les Indiens le nomment Terai-Otupu. L'observateur
placé de façon à considérer le lac tout en tournant le dos au
ravin, a, à sa droite une montagne que les indigènes appellent
Poutara. Sa végétation n'a rien de remarquable, sa base est
séparée du lac par un étroit sentier. En continuant toujours
de droite à gauche, la seconde montagne est l'Oruaa. Lors des
grandes pluies deux sillons tracés dans les flancs de la mon¬
tagne déversent sous forme de cascade leur trop plein dans
le lac. La troisième montagne est l'Aaioro
qui est surmonté
d'un pic appartenant au Tuuera ; une énorme vallée
sépare
que nous
Société des
Études
Océaniennes
—
cette
nière
755
—
montagne de la suivante appelée Paaroa. Enfin la der¬
placée à gauche de d'observateur est désignée sous le nom
de Vahite.
L'espace compris entre toutes
vaste
entonnoir
et
sert
ces
montagnes
à retenir les
eaux
du
a
la forme d'un
lac de
Tahiti.
Sur
l'escarpement de l'un des bords, tout près d'une petite
roche qui semble insignifiante, se trouve l'orifice d'un canal
servant de déversoir au
trop plein du lac, dont les eaux se
rendent ainsi à lu mer, au dire de nombreux Indiens
qui as¬
surent avoir trouvé à la
plage les objets jetés dans le lac :
de telle sorte que lors des fortes crues, par suite de
pluies tor¬
rentielles qui tombent des montagnes voisines, le lac de Vaihiria est un lac dans toute l'acceptation du mot et n'est
plus
comme
aujourd'hui un vaste étang dont les eaux verdâtres,
sans
écoulement, atteignent à peine la base d'un petit monti¬
cule assez verdoyant d'où l'on domine
presque toutes les par¬
ties saillantes du voisinage.
Trois heures avaient suffi pour
faire d'un lieu agreste un
plus riants. Plus de douze cases de différente gran¬
deur et d e formes les plus bizarres avaient été élevées comme
par enchantement. Quelques instants plus tard, un déjeuner
confortable faisait oublier à chacun qu'il était à plusieurs cents
site des
mètres au-dessus du niveau de la
mer.
Pendant toute la
journée les himénés n'ont pas cessé de se
l'exemple de la Reine qui nous avait
à ses côtés, nous nous étendîmes sur
des lits de feuilles sèches et dans un demi-sommeil, les
yeux
tournés vers le lac, nous pûmes repasser en nous-mêmes les
événements de la journée tout surpris
de nous trouver a une
pareille fête, qui avait pour nous le mérite et le charme de
l'imprévu et de la nouveauté.
faire entendre. Aussi, à
offert de prendre place
A la tombée de la
de
nom
en
nuit, toute la suite de la Reine
souvenir de l'excursion
au
lac. Tel homme
a
a
changé
pris le
nom
d'une montagne voisine, telle femme celui du lac luimême, etc... Cet usage peut plaire aux Indiens en leur rap¬
pelant les moments de plaisir mais ces minces avantages ne
sauraient compenser les nombreux inconvénients
qui peuvent
en
résulter.
La Reine fatiguée de l'excursion voulut
passer
hiria et ne descendre de la
montagne que le
la nuit à Vailendemain. Le
plaisir et le charme des himénés, l'aspect étrange d'un pano¬
rama aussi varié
qui se déroule à la lueur blafarde des va-
Société des
Études
Océaniennes
—
756
—
cillantes
veilleuses, ne sauraient détruire le sentiment pénible
fait naître une rosée froide et pénétrante qui vous glace.
pendant une semblable excursion, on a éprouvé quelques
sentiments de fatigue, ils sont vite oubliés au retour, tandis
que les souvenirs de ce que l'on a vu, soigneusement recueillis,
doivent former un agréable feuillet du livre de l'existence hu¬
maine, où dans les moments d'ennui on est très heureux de
jeter un coup d'œil afin de détruire par une lecture amusante
d'un passé plein de charmes, la sombre monotonie du
présent
que
Si
souvent
fort triste.
A. BARION.
( à suivre )
Société des
Études
Océaniennes
—
757
—
HISTOIRE
Un nommé W. Wyatt Gill B.A. domicilié à
Magaia a fait
paraître dans un Magazine anglais « Leisure Hour » en 1874
plusieurs article? concernant le groupe Hervey, dans le Pacifi¬
que, que nous appelons communément l'archipel de Cook.
Des
échanges fréquents et des liens de famille existant entre
archipels, nous croyons intéressant d'apporter quelques
points à la documentation déjà existante.
ces
deux
Nous
avons
piroguiers
nous
ne
traduit
se
cet article de
prêtant guère à
l'anglais mais le chant des
traduction en français,
une
le donnons tel que.
P. REY-LESCURE.
*
*
*
L'île
Atiu, appelée Wateeoo par le capitaine Cook git à 120
Nord de Magaia. Celles-ci sont les îles jumelles du
Groupe Hervey par leur conformation géologique, leur hauteur
et leurs produits.
milles
au
On peut remarquer que le grand navigateur, en venant de
Nouvelle-Zélande avait découvert successivement Magaia, Atiu,
Takutea (appelée par Cook Gtakootaia dans ses
Manuae, et
«Voyages»)
dernier Palmerston, mais il ne parlait pas des
deux îles les plus riches et les plus fertiles
Rarotoga et Aitutaki qui, pourtant, étaient seules capables d'assurer les besoins
urgents de la « Resolution » et de la « Discovery ».
en
Lors d'une récente visite à Atiu je m'enquis
auprès des
vieillards de ce que leur avait raconté leurs pères sur le
passa¬
ge
du capitaine Cook.
Leurs récits
avec, en
concordaient
avec
les relations du
«
Voyage
»,
plus, quelques autres détails.
Atiu fut en vue le 31 Mars 1777. Le jour
suivant le Lieu¬
Gore de la « Discovery » aborda au Sud dans une anse
tenant
appelée Orovaru,
que les natifs mêmes firent voir. Les visiteurs
furent conduits à l'intérieur
par un chemin passable et tous
les honneurs leur furent rendus. Il est certain
que les insulaires
auraient retenu plus
longtemps leurs hôtes à peau blanche
s'ils n'avaient pas été effrayés par les choses extraordinaires
Société des
Études
Océaniennes
—
758
—
démontrant i'habiieté
montrées par
des européens et
Ornai, l'interprète.
par
les
armes
à feu
Les natifs d'Atiu prétendirent être grandement
surpris à la
question posée de savoir s'ils consommaient de la chair hu¬
maine. Beaucoup d'entre eux confessèrent s'en être
repus à
l'époque. Un homme de l île voisine, Mauke, me raconta qu'en
1819 la plupart des habitants furent abattus et
mangés par les
Atiu victorieux. Les gens de Mitiaro furent traités de la même
manière par les Atiu « à la douce figure » comme ils se nom¬
ment eux-mêmes.
Jadis il
n'y avait qu'un seul chef dans l'île. Lors de la visite
deux, égaux en puissance : Tiaputa et Taga-
de Cook ils étaient
potolo.
Cook ne descendit pas à terre. Les chefs demandèrent à
Gore : es-tu un des glorieux fils de Tetumu ? Es-tu un fils de
la Grande Racine et de la Grande Cause dont les enfants sont
mi-humains mi-divins ? Selon leur
mythologie Tetumu était le
père des dieux et des hommes ainsi que le père de toutes
choses. La blancheur de la peau des visiteurs, leurs beaux
vêtements et leurs armes, tout indiquait une origine divine.
Aucune réponse ne fut donnée à ces questions, selon toute
probabilité elles seraient restées inintelligibles à Mai aussi bien
qu'au lieutenant.
En ce jour mémorable les anglais furent les hôtes de Tia¬
puta qui donna des danses et toutes sortes d'amusements. On
but du kava, le nectar polynésien, et- la fête tourna à l'extra¬
vagance. 40 porcs, petits pour la plupart, avaient été tués, cuits
et présentés aux hôtes qui furent conduits au marae où se tint
un
vague office religieux pour les enfants favoris de Tetumu.
Les Atiu maintinrent que les navires de Cook restèrent 3
jours devant leurs îles tandis que les «Voyages» ne parlent
que d'un seul jour. Mais si nous considérons que l'ilôt inhabité
de Takutea où les anglais prirent un
supplément de noix de
coco
est regardé comme partie
intégrante du territoire des
Atiu, séparé seulement par un étroit chenal de 14 mines, la
différence n'existe plus. Atiu fut reconnue le 31 mars et le
départ fut pris de Takutea le 3 avril, cela prouve la sûreté de
ia tradition indigène.
Une prophétie païenne assez curieuse avait cours dans le
pays avant la découverte d'Atiu par Cook. Un dieu nommé
«Tane mei tai » visiterait un jour le pays.
Cette divinité nouvelle parlerait un langage étrange, intro-
Société des
Études
Océaniennes
—
duirait des
objets et des
759
coutumes
—
nouvelles et maltraiterait
les
indigènes.
Les vieux de
Rarotoga donnent invariablement
nisme
l'oracle suivant : là-bas loin sont les
flottant sur l'océan comme des oiseaux qui
palmes de cocotiers. Quelques-uns sont
en
au
enfants
Christia¬
de
Dieu
voyagent sur des
avant, les autres
les suivent.
Ce premier oracle fut appliqué aux visiteurs, de sorte
qu'un peu de crainte ou de méfiance empêcha les insulaires
du plaisir de voir les anglais.
Tane était regardé comme un des glorieux fils de Tetumu,
de là les questions posées à Gore, à son arrivée.
Pour la
tence
première fois les Àtiu eurent connaissance de l'exis¬
d'une
autre
race
entièrement
différente
de
la
leur.
Beaucoup de dons furent offerts aux insulaires en remerciement
pour leur hospitalité, des clous, des couteaux, des haches etc.,
le tout correspondant exactement à ce
qui avait été remis à
Kirikovi, le chef de Magaia.
Le plus gros présent fut le chien de Mai, le
premier qui
ait jamais été vu dans l'île.
Note.— des
chiens furent introduits
quelques années après
s'aperçurent
à Aitutaki venant d'Atiu, Les insulaires d'Aitutaki
très
leurs
rapidement de la quantité de puces qui se trouvaient dans
poils et difficiles à attraper tant elles étaient prêtes à
cacher. Ils
se
Cook
en
conclurent que ces puces étaient des esprits.
exprima son étonnement pour l'incroyable ignorance
qui appelaient «oiseaux» les moutons et les chèvres
trouvaient à bord de la « Résolution ».
des Atiu
qui
se
Gr le mot
polynésien employé est «manu» qui indique tout
qui se meut sur la terre et dans les airs. Le terme est em¬
ployé même pour l'homme, de sorte que le dire des insulaires
ce
restait correct.
Il est très
n'aient fait
regrettable
aucune
que
le grand navigateur et
allusion à l'existence du seul
ses
officiers
et de
l'unique
l'évangile fut introduit
à Atiu par le martyr
d'Erromanga (John Williams).
Les idoles si
longtemps aimées et servies comme représenta¬
tions visibles des invisibles
glorieux fils de Tetumu furent
abattues. Certaines furent brûlées, beaucoup furent
envoyées
Dieu. Ce
au
n'est que
46
ans
après
que
Musée de la Société des Missions à Londres. Parmi
Sociéfé des
Études Océaniennes
ces
der-
—
nièces le fameux
Terogo
sur
760
le
—
marae
duquel les anglais furent
conduits.
On dit qu'Atiu fut le nom du premier homme de l'île. Un
étrange mythe en fit l'Adam d'Atiu.
Un pigeon, l'oiseau favori de Tagaroa était venu du pays des
esprits et se reposa un moment dans une grotte connue sous le
nom de Fontaine du
Pigeon. L'eau tombait goutte à goutte de
la voûte et occasionnait de petits remous dans la transparence
de l'eau. Comme le pigeon se rafraîchissait, il remarqua une
ombre femelle d'une grande beauté dans la fontaine. Le pi¬
geon de Tagaroa était en réalité un des dieux, il embrassa bien¬
tôt l'ombre jolie et s'envola ensuite dans le pays inférieur.
L'enfant ainsi conçu se nomma Atiu, premier fruit, premier
né, et son nom fut donné à l'île toute entière.
C'est
de
«
d'après ce récit qu'ils donnèrent à l'île l'appellation
des dieux» s'estimant eux-mêmes des sortes de divi¬
possédant l'esprit des dieux.
pays
nités et
Un
chant
de
piroguiers
Les doubles canots d'Atiu avaient ordinairement 50
long
faits
mât et des voiles
avec un
d'écorce
enfants
d'hibiscus.
pouvaient s'accommoder de
ces
vaisseaux.
On peut encore entendre au moment du
rapportant au séjour de Cook dans l'île.
solo
Tuku ake
0
au
e
ariua, o Tu papa,
kua oti
o
I sail to great
Tagaroa
Mea o,
Tahiti
O ye divine Tu and Tagar
Be propitious and I am O
chorus
e
chorus
Tug
away
solo
E te
tupu
o,
solo
kua oti
Friends'tis done
chorus
Retie
départ, l'air
solo
Tahiti nui
Retie
pieds de
nattes. Les cordages étaient
150 personnes hommes, femmes et
en
e
Société des
chorus
Tug
Études
away
Océaniennes
se
solo
Tangl mai te pupui, te pupui
Te pupui iea ?
Hark, the
guns are
What
there
Te
Terrible weapons
pupui i teimaa
e
are
I teimaa iea ?
Whom do
I
The whole
teimaa i nga tamariki
Tuoro mai i te pai o Tute ra e
te
«
firing
puffers »
they terrify ?
pf the people cal-
ling
That Cook's vessels
Ritana
are
arri-
ved
chorus
Tug
Ae, ritana, ritana
away
solo
solo
Tuorontuoro atu iea ?
To Whom do these guns
Tuoro atura i te kiato
mua
ia
To the
speak
offspring of divine Tu
Otu
Tangi mai i te tangotango
Taku rakau mai apitia ;
•
Mei ia tauae te vaka
Tavai te
rue
Tavai te
rue
Startling even spirit world
sleepers are slipping
The canoë is upsetting
Right her.
Ah the
e
chorus
chorus
Right her.
solo
Tavai
mea
Ko
te
rue
solo
i te
ko
rakau,
Steady her, ail of
you
ra
vaka,
o
teurekareka,
o
paia
Gur noble
ship is afloat
taia
chorus
chorus
Aea,
e
pai
Brava, ship
e
Décembre 1957
Société des
Études
Océaniennes
—
762
—
Rétrospective des Pavillons Océaniens (i)
( COMPLEMENT )
NOUVELLES
-
HEBRIDES
Les manifestations
qui se sont déroulées, le 24 mai dernier,
( Musée de l'Homme ) pour commémorer
le Cinquantenaire du Condominium des
Nouvelles-Hébrides,
m'incitent, après les nombreux discours, sinon entendus, du
moins proférés, à cette occasion, à élever, à mon
tour, père
inconnu d'une science encore
trop méconnue — « l'insignologie » — ma faible voix, en l'honneur de cet archipel, et de
l'histoire des pavillons qu'il a, successivement,
pu arborer, au
cours des siècles
passés.
Palais de Chaillot
au
Evidemment connaissant le stade
par
encore très
primitif atteint
régions — surtout aux époques con¬
peut être tenté de sourire a l'évocation de signes
le rappel peut paraître à certains, à la fois■».•
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Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 122