B98735210103_114.pdf
- Texte
-
BULLETIN
DE
114
No
_
TOM E
MARS
Anthropologie
Histoire
—
des
—
LA
X (No 1)
195R
Ethnologie
Institutions
et
—
Philologie
Antiquités
populations maories
Littérature et Folklore.
Astronomie
—
Océanographie
PAPEETE.—
—
Sciences naturelles
IMPRIMERIE DU GOUVERNEMENT.
Société deS
Études Océaniennes
Les articles
publiés; dans le Bulletin exceptés ceux dont l'au
ses droits, peuvent être traduits et reproduits,
condition expresse que l'origine et l'auteur en seront men¬
teur a
à la
réservé
tionnés.
Toutes communications relatives
Société,
la
doivent
être
au
adressées
Bulletin,jau Musée
au
Président.
à
ou
Boîte 110,
Papeete, Tahiti.
Pour tout achat de Bulletins,
s
adresser
Musée, Boîte
110,
Lq Bulletin est
Prix de
ce
échange
Président de la Société,
au
donation de livres
ou
au
ou
Bibliothécaire du
Papeete.
envoyé gratuitement à tous ses Membres.
60 F.P.
numéro
Cotisation annuelle des Membres-résidents
Cotisation annuelle des Membres résidant
en
F.P.
200
F.P.
pays
français
Cotisation annuelle des
200
étrangers
4
dollars
SOUSCRIPTION UNIQUE.
Membre à vie résidant
en
Membre à vie résidant
40
France
à
ou
dans
ses
colonies. 2000F.P.
l'Etranger, 15 livres sterling
ou
dollars.
Avantages de se faire recevoir Membre a vie pour cette som¬
versée une fois pour toutes. (Article 24 du Règlement Inté¬
rieur, Bulletins N" 17 et N° 29).
me
i° Le Bulletin
continuera à lui êtreadressé, quand
bien même
il cesserait d'être Membre résidant à Tahiti.
Le Membre à vie n'a
plus à se préoccuper de l'envoi ou du
paiement de sa cotisation annuelle, c'est une dépense et un souci
20
de moins.
Kn
conséquence: Dans leur intérêt et celui de la Société,
sont invités à
devenir Membre à vie:
TOUS CEUX
qui, résidant hors de Tahiti, désirent recevoir le
Bulletin.
TOUS LES jeunes
TOUS
Membres de la Société.
CEUXqui, quittantTahiti,s'yintéressentquand même.
BULLETIN
DE
LA
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES OCÉANIENNES
(POLYNESIE ORIENTALE)
TOME X
No
114.-
(No 1)
MARS
1 956
S O 3VC jsa: A. X le, :E
.
Pages
Compte-remiu de l'Assemblée Générale du 28
503
Février 1956
Histoire locale.
Les
"informations" du Messager de Tahiti en
1856
509
( J.L. )
Archéologie.
TapuaeManu ou Maiao Iti ( par Raoul Teissier)
Ile
517
Folklore.
Légende de Terii Namihere de Pahure (Iripau)
Ile Tahaa (communiquée par M. Rey Lescure).
524
Navigation.
De l'Ile de
Pâques aux Iles Cook
Société des
Études Océaniennes
527
¥é?%'
COMPTE-RENDU
de l'Assemblée Générale du 28
Février 1956
L'Assemblée Générale s'est réunie dans line des salles du
musée situé 114 Rue Bréa. La séance est ouverte à
17 h. 30. M. le Gouverneur en tournée dans les îles est repré¬
nouveau
M. Labaysse, administrateur de la F.O.M., 26 membres
présents et 2 procurations déposées.
senté par
sont
Etaient
présents parmi les membres du Conseil :
M.
Jacquier, Président,
Rey Lescure, Vice-Président,
Mlle Laguesse, Secrétaire,
M. Liauzun, Trésorier,
M. Terai Bredin, Assesseur,
M. Siméon Krauser, Assesseur,
AI. Yves Malardé, Assesseur.
M.
Absents
:
tournée
excusé
Bambridge, excusé.
Cdt Peaucellier, en
MM. Martial Iorss,
R.
Le Président donne lecture de
son
rapport de l'année
1955,
ans d'espoirs trop souvent déçu, je suis per¬
partagez avec moi, ce soir, la satisfaction et la
joie de voir notre musée installé dans un bâtiment neuf.
Certes, ce bâtiment ne nous appartient pas et il n'a pas été
non plus construit
dans ce but, mais je suis persuadé que chaque
sociétaire ressentira un immense soulagement en pensant que,
désormais, livres et collections sont enfin à l'abri.
Il est nécessaire, je crois, de retracer brièvement les différen¬
tes étapes et les migrations auxquelles notre musée a été soumis,
«
Après quinze
suadé que vous
comprendre la situation d'aujourd'hui.
de sa fondation en 1918, la Société d'Etudes Océanniennes et le musée ne disposaient que de deux pièces au pre¬
mier étage de la caserne d'infanterie coloniale. Singulier endroit
pense-t'on pour héberger un musée, mais il faut dire que le
reste de l'étage était occupé à ce moment par le service de la
justice, lequel, trônant au-dessus des militaires, semblait vouloir
illustrer l'adage «CEDANT ARMA TOGEA».
Et pourtant, malgré ce voisinage, doublement rassurant, pa¬
rait-il, il est reconnu que de nombreux objets de collection, en
pour
Lors
Société des
Études
Océaniennes
—
504
—
particulier ceux provenant du Frère Alain, disparurent durant
cette période.
Puis, le musée fut transféré dans le bâtiment occupé actuelle¬
ment par le service de la Justice, il y demeura jusqu'en 1935.
date à laquelle Thémis, chassée de la caserne par les militaires
expulsa à son tour le musée qui fut logé à Mamao dans l'an¬
cienne résidence des Secrétaires Généraux. Ce bânment d'allure
convenable était de plus situé dans un beau parc. Malheureuse¬
ment, il nécessitait déjà à cette époque certaines réparations
urgentes qui, différées d'année en année, ne furent, jamais exé¬
cutées. Vous savez ce qu'il en est advenu : aujourd'hui, le bâ¬
timent
menace
de s'écrouler d'un moment à l'autre.
longtemps caressé le projet de voir construire un
nouveau musée soit aux frais du Territoire, soit au moyen du
plan Fides, soit avec l'aide des musées nationaux. Toutes ces
espérances s'avérèrent absolument sans- fondement.
J'avais pensé obtenir du gouvernement la cession du terrain
et du bâtiment sous forme d'un bail emphytéotique. Nous espé¬
rions après cela obtenir les fonds néces: aires pour la construction
par différents moyens : loteries, quêtes et surtout appel à de
généreux donateurs.
Monsieur le Gouverneur Petitbon accepta l'idée et fit pré¬
parer l'acte pour cette location de très longue durée. Il allait
être signé par les deux partis lorsque M. le Gouverneur Toby
qui venait d'arriver dans le Territoire me fit savoir qu'il était
absolument impossible de nous consentir cette cession du fait
que le nouvel hôpital de Papeete allait être construit à Mamao,
en englobant terrain et bâtiment du musée. Notre malheureux
bâtiment était donc doublement condamné, et par l'administra¬
tion et par les termites.
Monsieur le Gouverneur Toby, à qui j'exposais notre situa¬
tion quasi désespérée voulut bien me faire savoir qu'il envisage¬
rait de nous reloger au rez-de-chaussée de l'ancien palais Pomare, aujourd'hui secrétariat général, mais cette opération ne
pourrait intervenir qu'après trois stades c'est-à-dire primo :
construction et achèvement du nouvel hôpital de Mamao, secun¬
do : aménagement de l'ancien hôpital en cité administrative,
tertio : aménagement et transformation du palais Pomare aux
Nous
avons
fins de
son
nouvel usage.
Tout en remerciant le Gouverneur de son attention, je m'em¬
pressai de lui faire remarquer que, bien avant l'accomplissement
de la dernière phase, la toiture du bâtiment de Mamao serait
Société des
Études
Océaniennes
—
505
—
la
proposai alors, comme seule solution acceptable,
ville d'un bâtiment suffisamment spacieux qui per¬
mettrait d'attendre le relogement du musée dans le Palais Pomare. Bien entendu, notre modeste budget ne nous permettait
écroulée. Je
location
en
moindre loyer ; il fallait que le budget du
cette dépense à sa charge.
Monsieur le Gouverneur Toby l'accepta aussitôt et fit inscrire
la dépense au budget. C'est donc grâce à lui que livres et col¬
lections du musée auront pu être non seulement sauvés mais mis
à la disposition des membres et du public dans un bâtiment dé¬
pas de payer le
Territoire prenne
cent situé au cœur
même de la ville.
associerez avec moi pour exprimer
Toby l'expression de toute notre reconnaissance.
Je suis persuadé, d'autre part, que l'Assemblée Territoriale
s'associera à la décision de M. le Gouverneur. En effet on
Je suis sûr que vous vous
au
Gouverneur
apprécie l'état d'évolution et de civilisation d'un peuple à ses
musées et à ses bibliothèques publiques et à ce sujet je dois
vous
dire que depuis quelques années la visite du musée de
Mamao en compagnie d'étrangers qui étaient souvent des pro¬
fesseurs ou des savants connus était, pour le président de la
Société, une épreuve humiliante où, il faut bien le dire, tout le
pays était associé.
Nous espérons que le déménagement pourra être opéré durant
la semaine prochaine. Le rez-de-chaussée entier sera réservé
uniquement à l'ethnologie ; les tikis et les pierres taillées seront
disposés sur la vérandah, le couloir et la cour. C'est la raison
pour laquelle nous avons fait disposer ce treillage métallique,
afin de mettre ces objets à l'abri des passants.
Dans la cour, également nous comptons élever un petit han¬
couvert en pandanus où seront disposés la baleinière et les
pirogues du musée.
Le premier étage comprendra les trois pièces en enfilade
donnant sur la rue : l'une sera réservée à l'histoire naturelle,
l'autre à l'histoire récente de Tahiti (en particulier les souve¬
nirs de la famille Pomare) ; la troisième recevra sans doute le
complément des collections ethnologiques qui n'aura pu prendre
place au rez-de-chaussée.
La salle actuelle sera la salle de lecture laquelle comme
vous le savez avait à Mamao disparu depuis plusieurs années,
gar
également la salle des réunions. La pièce
couloir servira de réserve pour la
Enfin dans le grand couloir du 1er étage resté
Elle
sera
adjacente
de l'autre côté du
bibliothè¬
que.
disponible
Société des
Études
Océanieniles
—
nous
une
506
—
disposerons tous les objets mis en réserve et qui pour
raison
Voici
ou
pour une
autre ne seront pas
exposés.
le détail de l'installation. Il va sans dire que
place et en état de toutes les collections et du
mobilier va nous coûter assez cher, tout au moins pour notre
modeste budget.
Déjà la remise en état du mobilier de cette pièce, nous
revient à plusieurs milliers de francs. Je crains fort qu'en
déménageant certaines vitrines on s'aperçoive qu'elles sont
complètement vermoulues et qu'elles doivent être ou remplacées
ou
réparées.
Notre trésorier, dans quelques instants, vous donnera notre
situation financière qui est saine, fort heureusement, et se
chiffre par un excédent en caisse qui arrive vraiment à propos
la
mise
et
à
en
gros
en
temps.
comprendrez également que, du fait de sa situation
beaucoup plus centrale, des collections mieux exposées et d'une
salle de lecture, notre musée connaîtra un nombre bien plus
important de visiteurs. Je suis persuadé que le nombre de nos
sociétaires dans le territoire augmentera certainement, mais
ceci nous obligera à une surveillance plus attentive du public.
Celle-ci sera assurée au rez-de-chaussée par notre vieux gardien
Augustin et, au premier, par notre secrétaire bibliothécaire
Vous
Mlle Natua.
Je
suggestion que je vous demanderai de
après cet exposé,
Je pense qu'un droit d'entrée modique de 5 frs par exemple
éviterait d'avoir un trop grand nombre de visiteurs, impossible
à surveiller. Cela constituerait, d'autre part, une certaine recette
pour notre budget. Les enfants seraient admis gratuitement, à
la condition expresse d'être accompagnés.
Bien entendu, l'accès en serait libre et gratuit en tout temps
pour les sociétaires.
D'autre part, je pense que l'on pourrait envisager, comme
pour les autres musées, l'admission gratuite un jour par semaine
qui pourrait être le jeudi. Les écoles pourraient donc le visiter,
mais j'insiste encore sur la nécessité de n'accepter que des en¬
fants accompagnés.
D'un point de vue touristique, je suis persuadé cjue le nom¬
bre de visiteurs augmentera très sensiblement ; mais surtout, les
sociétaires pourront, dans un local bien aéré et bien éclairé,
consulter tous les ouvrages, en particulier ceux qui ne doivent
vous
proposerai
une
vouloir bien discuter
Société des
Études Océaniennes
—
507
—
sortir de la bibliothèque parce que trop rares pour être
eu cas de perte.
Un dernier mot au sujet de ce bâtiment : J'espère qu'après
le sacrifice que le Territoire, c'est-à-dire la population entière,
a consenti pour posséder un musée décent, j'espère, dis-je, que
les immeubles et les terrains adjacents au bâtiment, en particu¬
lier ceux de la rue Bréa, ne présenteront pas à la vue du visi¬
pas
remplacés
des
teur
masures
la
détruiront
et
bonne
terrains vagues non entretenus qui
impression qu'il récolterait pendant la
des
visite.
qui représente le signe le
plus évident de notre activité. Il a paru régulièrement, comme
vous avez pu le constater. Cependant, de ce côté, l'avenir me
semble moins réjouissant. Par lettre, M. le Gouverneur a bien
voulu m'informer que, dorénavant, le Bulletin ne pourrait plus
être imprimé par l'Imprimerie du Gouvernement. Le Gouver¬
neur ajoutait qu'il examinerait avec bienveillance une demande
Parlons
maintenant du Bulletin
supplémentaire qui permettrait de le réaliser par
imprimerie locale.
Vous savez à quel point les imprimeries sont généralement
débordées de travail. Cependant, l'une d'elles m'a affirmé pou¬
voir le faire et me donnera ses conditions. J'en ai rendu compte
au Gouverneur mais, depuis ce temps, élant données sans doute
certaines difficultés tant administratives que budgétaires, je
de subvention
une
n'ai pas reçu
où
nous
en
confirmation à ma demande. Voici donc
le point
sommes.
terminant, je souhaiterais que la Population de Papeete
plus largement associée à ce groupement intellectuel, le
seul existant à Tahiti. A une époque où l'on parle tellement de
culture, je m'étonne de voir encore un nombre, choisi peut-être
mais assez restreint de membres de notre Société, et je voudrais
y associer les jeunes, les tout jeunes, ceux qui représentent
l'avenir de notre pays. Je vous proposerai à ce sujet d'étudier
une cotisation « junior » qui serait moins élevée, ainsi que cela
se
fait pour beaucoup d'associations. Je suis persuadé que
beaucoup de jeunes tahitiens seraient heureux de pouvoir étu¬
dier, grâce à nos livres et à nos collections, l'histoire de leur
En
soit
pays.
: au moment où nous avons pu trouver
abriter, je voudrais associer ici le souvenir
de ceux qui ont disparu et qui ont beaucoup fait pour notre
Société, en particulier M. Orsmond WALKER, le père ROU-
Enfin
un
un
dernier mot
toit pour nous
Société des
Études
Océaniennes
—
508
—
GIER, le Gouverneur JULIEN, le frère ALAIN et M. Edouard
AHNNE
Le
».
Trésorier
résume ainsi
caisse
nées
:
ensuite la situation financière qui se
198.252, Dépenses : 162.983, Solde eu
158.603 (y compris les excédents des an¬
expose
Recettes
au 31/12/55
antérieures).
:
L'Assemblée approuve les comptes,
ensuite, est également approuvé.
le projet de budget,
sou¬
mis
Après discussion de divers points de l'ordre du jour, le Pré¬
sident remercie les membres d'être
venus
et
18 h.
Société des
Études
Océaniennes
lève la séance à
—
509
—
LOCALE
HISTOIRE
Les "Informations" du
Messager de Tahiti de 1856
C suite
DINER A BORD DE LA
Mardi
«
DIDO
)
»
dernier, 8 janvier, les Etats majors des bâtiments
de
grand nombre d'officiers de la colonie se
sont rendus à bord de la corvette de S.M. Britannique la « Dido », conviés par MM. les officiers de ce bâtiment à un dîner
qu'ont honoré de leur présence M. le consul Miller et M. le
capitaine Morshead. Toute la partie arrière du bâtiment dis¬
posée pour recevoir les convives était ornée de guirlandes de
feuillage et décorée avec des pavillons de nations au milieu
desquels brillaient l'un à côté de l'autre et dans une union que
nous
espérons bien ne voir jamais dissoute, ceux des deux
grandes nations alliées, l'Angleterre et la France.
La plus grande cordialité n'a cessé de régner pendant tout
le repas, qui a été somptueusement servi. De nombreux toasts
ont été portés à notre souverain l'empereur Napoléon ainsi qu'à
l'impératrice, à sa gracieuse alliée S.M. la Reine Victoria et au
prince Albert, au gouverneur comte du Bouzet, au commandant
particulier, commissaire impérial p.i., à l'alliance de la France
et de l'Angleterre.
La Turquie et la Sardaigne ont eu leur tour, ainsi que tous
les amiraux et généraux en chef, tant ceux dont le courage et
les talents ont été couronnés par les succès brillants dont nous
avons reçu dernièrement la nouvelle et la chute du boulevard
de la puissance russe au midi que ceux qui sont morts en pré¬
parant la voie à leurs successeurs, en accomplissant la part la
plus ingrate de la noble tâche que les armées alliées ont si
glorieusement remplie en Crimée; tant les héros d'Alma et
d'Inkerman que ceux de Malakoff et de Sébastopol.
La santé de Miss Nighlingale dont le dévouement a rendu le
nom si
populaire en Europe et surtout en Crimée, proposée par
la subdivision et
un
l'honorable M. Hort a été accueillie avec enthousiasme et saluée
chaleureusement par une salve de ces hourras britanniques qui,
depuis l'arrivée de la « Dido » font retentir fréquemment les
échos paisibles du port de Papeete.
La fraternisation est à l'ordre du jour plus que jamais. Jeudi
66 officiers de terre et de
un
mer
des deux nations fêtaient dans
banquet nos victoires en Crimée.
Société des
Études
Vendredi l'Etat major de
Océaniennes
—
la
«
Moselle
»
510
—
son bord celui de la « Dido ». Ce bâ¬
souvenirs à Tahiti ; jamais nos officiers
navire étranger, un accueil plus cordial,
recevait à
timent laissera de bons
n'auront trouvé
sur un
plus fraternel, une sympathie plus vraie et plus affectueuse.
Son séjour parmi nous ajoutera un anneau de plus à la chaîne
d'amitié qui unit étroitement les deux premières marines du
monde.
COUP DE VENT DU 22 JANVIER
au mardi de la semaine dernière nous
Papeete les effets d'un coup de vent du Nord
Ouest variable à l'ouest, qui s'est prolongé jusque dans la nuit
Dans la nuit du lundi
avons
ressenti à
pluie abondante pres¬
continuelle. Mardi matin les bâtiments mouillés sur rade
ont dû caler leurs mâts de hune. En plusieurs endroits des ar¬
bres ont été déracinés, des toitures enlevées. Le pont qui con¬
duit au hangar des embarcations de la direction du port a été
presque emporté par les lames ainsi que plusieurs débarcadères
particuliers. La mer qui é'.ait très mauvaise pour un port fermé
comme le nôtre, balayait dans presque toute son étendue la rue
qui borde la plage et allait battre jusqu'au pied des maisons.
Néanmoins nous n'avons pas eu à enregistrer d'avaries graves
suivante
avec
de violentes rafales et une
que
survenues
en
rade.
des nouvelles des districts où l'on signale de nom¬
breux accidents ou dégâts causés par la force du vent : arbres
à pain arrachés, récolte presque perdue, maisons détruites,
A Taravao presque tous les établissements mPitaires ont été
endommagés et demandent de grandes réparations.
Les Ues sous le vent ont eu comme nous à souffrir de la
tourmente. La corvette de S.M.B. la « Dido » qui, lundi aprèsmidi se trouvait dans le N.E. de Raiatea, a eu ses embarcations
enlevées par la mer, qui, tout à coup, s'est faite très grosse.
Pendant la nuit et dans un coup de tangage très violent, le
beaupré étant venu à casser, a entraîné dans sa chute les deux
ancres de bâbord, le mât de misaine, le grand mât de hune
et le mât de perroquet de fougue. Immédiatement on se mit à
l'œuvre pour établir une mâhœe de fortune et le navire presque
désemna'-é remit le chemin de TabLi. Mercredi vers 4 heures,
la vigie du Sémaphore signalait : navire avarié en vue dans le
nord. Tontes les longues vues se b^a^Drent vers le larrçe, mai?
personne alors n'eût pu reconnaître l'é^é^ante corvet+e oui, cruelques jours auparavant, emportant nos vœux et nos regrets,
On
a
reçu
sortait fièrement de notre port,
Société des
inclinant à peine sous sa haute
Études Océaniennes
—
511
—
au souffle d'une brise légère, les nobles cou¬
pavillon de l'escadre blanche. Par un hasard providen¬
tiel la corvette, au milieu de toutes ces avaries n'a perdu per¬
sonne et n'a
pas eu un homme de blessé.
mâture et livrant
leurs du
CULTURE DU SORGHO
Le gouvernement a dernièrement expédié à Tahiti une boîte
remplie de graines de sorgho sucré et a recommandé d'en pro¬
pager la culture, nous recevons à ce sujet une note de M,
Cuzent, pharmacien de la marine à Papeete et nous nous em¬
pressons de la publier.
L'attention publique se préoccupe depuis quelques temps tant
en
France qu'aux colonies des avantages que présenterait la
culture d'une plante originaire de Chine, qui est désignée sous
le nom de Sorgho sucré (holcus saccharatus).
Il ré mite des études faites à ce sujet que cette plante est très
riche en principes saccharins (sucrés) et alcooliques. Le vesou
ou
jus obtenu du Sorgho donne de 8 à 10 pour cent d'alcool
pur sur 16 à 20 pour cent de matière saccharine.
La plante est avidement recherchée par le bétail et elle se
développe dans les terrains secs avec une rapidité remarquable.
Il est urgent que de nouveaux essais de culture du sorgho
soient entrepris. Les colons intelligents qui désireraient cultiver
cette plante qui est préférée par les çhevaux à l'orge ou l'avoine
pourront s'adresser à M. Cuzent p" a mac'e de la marine entre
les mains duquel le gouvernement vient de mettre une certaine
quantité de ces graines qui sont récemment arrivées de France.
L'holcus Sorglium se sème en juin dans les pays chauds et
vient en maturité au bout de 4 mois. A Tahiti on peut faire des
semis toute l'année. La culture de cette plante est d'autant plus
avantageuse à entreprendre qu'elle produit énormément. Ainsi
en 1851 on en planta 25 graines et vers la fin de 1852 notre
colonie en avait déjà récolté un poids de 2500 kilogrammes.
Les épis dépouillés de leurs graines servent à faire des balais
dont le prix est, comme chacun sait, assez élevé à Tahiti et les
tiges sèches enfin fournissent un excellent combustible. Tous
ces
avantages ne peuvent
donc manquer d'être appréciés.
EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1855
Dans
une
dépêche apportée par la corvette « La Bayonnaise ».
de la marine et des colonies a adressé au
impérial la liste des récompenses décernées aux
l'amiral ministre
commissaire
Société des
Études
Océaniennes
—
512
—
exposants de Tahiti par le grand jury international et annonce
en
même temps l'ouverture d'une exposition permanente des
produits de nos colonies.
Nous publions cette liste aujourd'hui, nous réservant de
revenir plus tard sur la question industrielle qui intéresse
vivement l'avenir de nos colonies et en particulier celui de
Tahiti dont les productions végétales ont été hautement appré¬
ciées.
OCEANIE
récompenses décernées aux exposants :
Liste des
2 classe. Art
forestier, chasse, pêche et récoite de
obtenus
sans
produits
culture.
Tauira, médaille de 2 classe
Feutray, mention honorable.
19 classe. Industrie des cotons.
Administration
25 classe. Fabrication
de Tahiti, mention honorable.
d'objets de fantaisie.
Pomare, médailie de 1 classe
Teina Poroï, médaille de 2 classe
Taamu, médaille de 2 classe
Paraita, mention honorable
Parauhia Tcaharoa, mention honorable
Tauirua, mention honorable.
Reine
FETE DE S.M.
BRITANNIQUE
Hier 24 mai la corvette anglaire «Tricomalée» a célébré
l'anniversaire de la naissance de sa majesté britannique.
hissé
pavois et a été aussi¬
les bâtiments de la subdivision. A son grand mât
et à son mât de misaine flottaient côte à côte les pavillons an¬
glais, français et tahitien, symbole de l'alliance étroite qui
unit aujourd'hui les deux premières nations maritimes du
monde, alliance qui dans un bref délai sans doute nous per¬
mettra de conclure une paix désirable, ou nous garantira de
nouveaux succès dans la poursuite d'une guerre glorieuse.
Nos bâtiments portaient le pavillon anglais en tête du grand
mât. Tous les édifices publics de Papeete avaient arboré leurs
drapeaux et à midi la batterie de campagne s'est jointe au
Tricomalée » pour faire une salve de 21 coups de canon en
l'honneur de notre illustre alliée sa majesté la reine Victoria,
Au coucher du soleil, les pavois ont été amenés.
A huit heures du matin elle
a
ses
tôt imitée par
«
Société des
Études Océaniennes
513
—
—
CELEBRATION DE LA NAISSANCE DU PRINCE
IMPERIAL
d'un Prince Impérial, an¬
l'aviso à vapeur le « Duroc », le
impérial ordonne qu'après-demain dimanche 15
demi-journée de solde ainsi qu'une double ration
Pour la célébration de la naissance
noncée
officiellement
commissaire
courant
de vin
une
par
soient accordées
sous-officiers de terre et de
aux
mer,
présents sous les drapeaux et que les pu¬
nitions pour fautes légères soient levées,
A huit heures moins cinq minutes, MM. les officiers, em¬
ployés et fonctionnaires civils et militaires de la colonie ainsi
que de la subdivision sur rade, voudront bien se réunir en
grande tenue à l'hôtel du gouvernement pour accompagner le
commissaire impérial à l'église de 3'établissement où sera dite
à huit heures précises une messe militaire et chanté un Te
Deum. La gendarmerie à pied précédera le cortège.
A huit heures l'aviso à vapeur le « Duroc » et le transport de
l'état 1' «Hérault», seuls bâtiments de la subdivision sur rade,
pavoiseront de tous leurs pavillons, ayant le pavillon français
au grand mât
et au mât d'artimon et le pavillon du protectorat
au mât
de misaine. Les pavois seront amenés au coucher du
marins et
soldats
soleil.
publics à terre arboreront et rentreront aux mê¬
illuminés. A midi la batterie de
campagne fera une salve de cent un coup de canons. La retraite
sera battue à 9 h 1/2 du soir et le coup de canon de retraite
tiré à 10 heures. Il y aura réception au Gouvernement.
MM. les chefs de service, chefs de corps et commandants des
bâtiments de la subdivision sont chargés chacun en ce qui le
concerne de l'exécution du présent ordre.
Les édifices
mes
heures et le soir seront
LA PLAGE DE TAONE
COURSE DE CHEVAUX SUR
l'après-midi tous les amateurs et coureurs
de l'hôtel du gouvernement, le cor¬
tège se mettra en route pour Taunoa dans l'ordre suivant :
1° 1 sous-officier et deux gendarmes à cheval
2° M. le commissaire impérial, les chefs de service et les
A
3
heures de
étant réunis dans la cour
officiers de toutes armes
3° le
4° les
juge des courses
coureurs
et amateurs
des deux
sexes
fermeront la mar¬
che.
Société des
Études Océaniennes
Le
cortège suivra le Broom Roacl et sortira de la ville
par
la
porte de l'Est.
A Taone
tribune couverte sera disposée pour recevoir M,
impérial et les fonctionnaires de la colonie.
Un piquet de 20 hommes d'infanterie et de la compagnie in¬
digène et de deux tambours ou clairons commandé par un offi¬
cier, sera déployé le long de l'hippodrome pour maintenir
une
le commissaire
l'ordre et éviter les accidents. Les deux tambours
seront mis
à la
disposition de MM. les juges des
répéter les signaux et appels.
Les
courses
1ère
Le 1er
dans l'ordre suivant
feront
se
ou
clairons
courses pour
:
course
prix de cent francs.
prix de cinquante francs.
Le 2ème
2ème
Les
dames
course
indigènes vêtues
faire toutes ensemble
sera
une
robe de
3ème
MM. les
une
amazones seront
d'amateurs (le prix
en
course
admises à
des dames
soie).
course
européens seront invités en dernier lieu à
lesquelles ils ouvriront entre eux
des paris. Ces dernières courses demeure ont gous la surveillance
de MM. les juges, eu ce qui concerne seulement la sûreté
personnelle des coureurs. Après 1rs courses, M. le Commissaire
Impérial sera ramené à l'hôtel du Gouvernement, avec le mê¬
me cérémonial
qu'au départ.
coureurs
fournir trois
carrières pour
INTRODUCTION
L'introduction
DE
dans
FAUSSE MONNAIE
établissements
d'un assez grand
depuis quelque temps
fixé l'attention. Les valeurs menn i ées en%o ées chaque année,
par la France à la colonie s'exportent et sont bientôt rem¬
placées par des monnaies de mauvais aloi d'une valeur intrin¬
sèque considérablement au-dessous de leur valeur nominale,
ainsi, une grande partie des demi-piastres en circulation à
Tahiti ne valent pas cinquante centimes, c'est-à-dire le cin¬
quième de la valeur pour laquelle elles sont admises.
nombre de
nos
pièces de monnaie fausses,
a
,
ses monnaies
qui le plus gé é a'ement trouvent accès
Tahiti, viennent du Pérou et surtout de la Bolivie. Elles se
composent presque exclusivement de demi-piastres frappées
aux
coins mêmes des gouvernements de ces deux états. Le
Les fau
à
Société des
Études
Océaniennes
—
515
—
mode de falsification n'est pas le même au Pérou et en
livie ; au Pérou il consiste à changer les proportions de
Bo¬
l'al¬
liage
Bolivie on introduit une rondelle de cuivre au cen¬
pièce qui se trouve ainsi composée d'un disque de
cuivre recouvert d'une feuille d'argent d'un demi-millimètre
environ d'épaisseur. La Bolivie ne frappe ces monnaies que
depuis 1848 bien que les pièces portent la date de 1830 ; cette
circonstance fournit d'ailleurs un excellent moyen de les re¬
connaître : la conservation des reliefs accusant une date plus
récente que le millésime inscrit sur ces pièces. Le son de ces
fausses monnaies est aigu, cuivrique et s'éteint presque aussi¬
tôt qu'il est produit, selon le plus ou moins de perfection obtenu
dans l'adhérence des deux métaux qui la composent.
tre
; en
de la
NOYADE DE SOLDATS
Dimanche dernier
un
accident bien malheureux est
trister notre ville et mettre le deuil dans la
soldats
de
la
3e Cie
d'infanterie
venu
at¬
garnison. Plusieurs
de marine étaient
allés
se
près de Taunoa ; l'un d'eux le nommé Colin
était couché sur la plage, regardant les quatre autres qui
jouaient dans l'eau, la mer était assez houleuse, il y avait ce
qu'à Papeete on est convenu d'appeler un raz de marée ; l'eau
était très trouble et ne permettait pas aux baigneurs de voir
le fond sur lequel ils marchaient ; tout à coup deux hommes
disparurent, l'un Guillet remonta sur l'eau, l'autre Cottret ne
revint pas. Aucun de ces malheureux ne savaient nager, ni ceux
qui se noyaient ni les autres dont la frayeur paralysait les
mouvements, ils ne purent qu'appeler au secours et regagner
la terre où Colin s'efforçait de mettre une pirogue à la mer.
Cependant leurs cris attirèrent l'attention de quelques Mangaréviens qui se promenaient aux environs en attendant l'heure
des vêpres et qui malheureusement n'accoururent pas assez vite
faute d'en comprendre le sens. A peine arrivés, ils se jetèrent
à l'eau, le nommé Anatigono Matamoe ramena à terre Guillet
qui semblait déjà mort et ces indigènes commencèrent à le
traiter comme ils ont l'habitude de faire en pareil cas dans
leur pays. Ils lui frappèrent sur l'estomac pour lui faire ren¬
dre l'eau qu'il avait avalée, le frottèrent et finirent par le
ramener
à la vie, mais là ne se bornèrent pas leurs efforts,
A plusieurs reprises Anatigono et quelques-uns de ses com¬
pagnons, le premier surtout, plongèrent dans le trou où avaient
disparu les deux soldats pour trouver et ramener Cottret mais
leurs peines furent perdues. Le fond, remué par la houle, metbaignejr à la
mer
Société des
Études Océaniennes
—
tait
516
—
mouvement
une
grande quantité de vase qui troublait
plongeurs et les exposait eux-mêmes au danger de
se blesser
grièvement contre les têtes de corail invisibles.
Anatigono se désolait de ne pouvoir sauver le second soldat
en
la
vue
et
il
encore le lendemain
dans sa naïveté : quand les
noieront, s'ils veulent qu'on les sauve il ne faudra
qu'ils choisissent un jour où la mer sera aussi trouble.
blancs
pas
des
disait
se
i
Société des
Études
Océaniennes
ARCHÉOLOGIE
TupuaeIleManu
Au mois de
mars
1947,
un
ou
Maiao Iti
séjour forcé de 4 jours à l'île
MAIAO ITI, au cours d'une tournée administrative avec Mon¬
sieur Charles PASSARD administrateur de la F.O.M., me per¬
mit de visiter la côte Ouest de cette terre du Nord au Sud.
pûmes nous rendre sur la côte opposée.
situés dans cette partie de l'île et pu?
recueillir quelques renseignements les concernant, ainsi que
quelques traditions transmises par le chef actuel et l'un des
plus âgés conseillers de l'île.
Les jeunes, comme partout ici, sont ignorants du passé —
Le chef honoraire, aveugle, descendant direct des chefs coutumiers de Maiao connaissait beaucoup de choses sur les temps
anciens, mais il ne voulut rien dire conservant comme tous les
vieux indigènes un restant de superstition — Si nous avion?
disposé de plus de temps, peut-être aurions-nous pu le mettre en
confiance et peut-être aurait-il été plus loquace. (1)
Les lignes qui vont suivre sont le résultat de ces quatre
jours de recherches et de discussions le soir à la veillée, et je
suis heureux que ces loisirs inattendus me permettent aujour¬
d'hui d'ajouter un tout petit maillon à la grande chaîne de
l'histoire polynésienne.
Elles reproduiront les renseignements recueillis et les choses
observées, avec parfois quelques commentaires de ma part
sans en
affirmer la justesse — D'autres plus compétents que
moi en la matière, jugeront et apprécieront — S'ils y décou¬
vrent des erreurs, je les prie de les rectifier.
Faute de temps, nous ne
Je vis tous les
marae
A 62 milles à l'Ouest de Tahiti et à
50 milles de Moorea.
surgit la petite île de TAPUAE MANU ou MAIAO ITI, ou
encore TEANUANUAITERAI.
(arc-en-ciel) parce que ce phé¬
nomène s'y produit assez fréquemment, en raison de ses deux
lacs intérieurs.
Maiao Iti fut découverte par le capitaine de la marine an¬
glaise WALLIS en 1767 — Le célèbre GOOK la revit en 1769
et le navigateur espagnol BOENECCIIEA en 1774.
(1) Il serait un descendant de TEFAATAU Vahine,
famille
ATUPII.
Société des
Études
Océaniennes
l'aînée de la
—
Cette
Iles
terre
518
—
dépendait de la royauté de Huahine, une des
Sous-le-Vent
—
Elle
était soumise
aux
mêmes lois
et
gouvernée par des chefs, descendants de la famille ATUPII, lignée royale de HUAHINE — Lors de l'annexion de cette
dernière à la France en 1888, Maiao Iti suivit son sort — En
février 1904, elle fut rattachée administrativement à la cir¬
conscription de Tahiti et Dépendances ; auparavant, elle faisait
partie de celle des Iles Sous-le-Vent»
était
population est d'origine polynésienne — Au recensement
septembre 1951, le nombre d'habitants était de 164, con¬
centrés dans un village formé d'une quarantaine de feux, s'étirant sur une longueur de 1 kilomètre environ. Cette agglomé¬
La
de
ration
sentant
située
est
Parmi les
sur
une
la côte Ouest
au
lieu dit MATIRA
—
pouvait remarquer quelques sujets pré¬
chevelure tirant sur le roux et un teint légèrement
habitants,
on
plus clair, particularités témoignant de leur descendance Scan¬
dinave : en effet des baleiniers Scandinaves, en relâche à Hua¬
hine au siècle dernier, laissèrent des descendants parmi cer¬
taines familles de cette île.
A Maiao
Iti, la nature
a
greffé l'atoll à l'île haute.
La
configuration de l'île haute subsiste ; elle a la forme ap¬
proximative d'une biche de mer, longue de 3 à 4 kilomètres du
Nord au Sud
Le plus haut point culmine à 85 mètres —
Des crêtes descendent en pente douce vers les plaines Ouest et
Est, mais surplombent à pic les lacs de l'atoll au Nord et au
—
Sud.
plaines sont d'anciens lagons, qui bordaient la
ferme, et dont les fonds se sont probablement soulevés à
une
époque lointaine, comblés progressivement au cours des
âges, ainsi qu'on peut le voir actuellement dans certaines por¬
tions du lac Roto Rahi, et où la végétation commence à pren¬
dre ses droits
Le sol de ces plaines est composé de débris
Les terres de
terre
—
coralliens.
distingue nettement les anciennes limites des vieilles
de celles plus récentes ; elles tranchent par la couleur
du sol : noire pour les primitives et grisâtre pour les nouvelles.
Dans ces plaines se trouvent deux lacs d'eau salée : ROTO ITI
au Nord et ROTO RAHI au Sud, communiquant tous deux avec
le lagon actuel par des petits chenaux que l'on peut traverser,
en ayant de l'eau à mi-cuisses.
Il existe un seul point d'eau à Maiao Iti, mais ce n'est qu'un
suintement sortant de la falaise dominant le Roto Rahi, à la
On
i
terres
Société des
Études Océaniennes
519
—
pointe MAUREA (2)
—
—
L'eau de pluie est la seule potable,
l'Administration —
Quelques puits existent dans le village qui donnent de l'eau
légèrement saumâtre.
L'île est entourée d'un récif barrière, coupé de deux passes :
l'une AVA REI au Nord, l'autre AYA TE TII au Sud — Elle
possède également un lagon intérieur peu profond.
recueillie dans
une
citerne construite par
MARAE DE LA COTE OUEST
Marae royal de NUUTAPU — Il se trouve au centre du
village, derrière la demeure de l'ancien chef, à 50 mètres en¬
viron de distance et dans un sous-bois — Le chemin qui y
1
—
accède passe en
pleine brousse.
d'enceinte de ce monument n'existent plus — Plu¬
sieurs dalles de soutènement du Ahu sont encore dressées et
sont d'une dimension approximative de 2.50x1.50 — A environ
Les
murs
parois de l'autel se trouve une grande pierre
hauteur au-dessus du sol est de un
mètre
partie de cet édifice est en ruine.
2 et 3
Marae TAPORO et OPU OJIU — Ces deux marae
sont situés en plein centre du village, à proximité de l'école —
Us sont complètement en ruine — Il en reste quelques pierres.
4
Marae AHU TII
Son emplacement est situé sur le
bord du lac Roto Iti dans sa partie Sud, au Nord de l'île ; il est
à 20 minutes de marche du village et à proximité de la piste
5
mètres
fichée
des
en
—
terre, dont la
La plus grande
—
—
—
routière
—
Ce lieu est d'accès facile.
Ce monument
est bien
forme recouverte de
vers
conservé
—
Sa construction, plate¬
pierres partant de la piste et se dirigeant
graduellement pour atteindre une
la rive du lac, s'élève
hauteur
surpTombant l'eau de 2 mètres environ
amoncellement de pierres est retenu dans sa
des dalles de corail dressées verticalement
—
Tout cet
partie haute,
et reliées
elles, leur base plongeant dans le sol vaseux du lac,
5 et 6
Marae AHU TERE et AHU ROA — Face
rae AHU TII, au pied de la montagne, se trouvent les
—
par
entre
au ma¬
vestiges
des maraes ci-dessus désignés — Leur construction est un sim¬
ple assemblage de pierres plates formant plateforme, mais
sans aucune paroi de soutènement et sans mur d'enceinte, tout
au
moins visible.
[2)
ou
MATAHAIRA.
Société des
Études
Océaniennes
520
—
7
Marae
AHU
INO
Ce
—
complètement en
proxi¬
mité de la piste, partant du village et conduisant à l'embarca¬
dère de la passe Nord, à une demi-heure de marche de l'ag¬
glomération — Quelques pierres taillées marquent l'emplace¬
—
ruine
—
Il
se
trouve sur
—
marae
est
la rive sud-est du Roto Iti, à
ment de ce monument.
8
Marae
—
AVA
TII
—
Celui-ci
est
situé
en
face
de la
TE TII, au Sud-sud-Est de l'île — Il est composé de
plateformes de dimensions égales 3x4 mètres environ,
et d'une plus petite se trouvant entre les deux premières déjà
citées ; sa dimension approximative peut être de 1.50 x 1.50
passe
deux
mètres.
L'emplacement de
dans
un
ce marae
est situé à 100 mètres du rivage,
petit bois de pandanus.
Les trois
plateformes qui le constituent sont entièrement cons¬
des matériaux d'origine corallienne : dalles de très
petites dimensions superposées les unes sur les autres, sans
aucune
paroi verticale de soutènement. Hauteur de ces trois
constructions 0 m. 75 environ ; superficie totale 10 x 4 x 0.75
truites
avec
mètres.
Le sol où est édifié
raux
et
TARA
de sable
s'y trouve
—
en
marae, est recouvert de débris de
végétation est celle des îles basses
abondance — Ce lieu est certainement
ce
La
Société des
Études
Océaniennes
co¬
:
le
une
—
521
—
partie de l'ancien récif qui entourait l'île, et il forme actuelle¬
ment la plage où l'on débarque si l'on emprunte Ava Te Tii
pour pénétrer dans le lagon.
Tous les
que j'ai visités, sauf celui de Ava Tii qui se
l'ancien récif de l'île, sont situés à la limite des
vieilles terres, à la base des montagnes qui constituent le centre
de Maiao Iti.
trouve
marae
sur
TRADITIONS
SUR
LE MARAE AVA TII
Les
—
autochtones rapportent
été édifié pour commémorer un débarquement
leurs traditions n'ont pas conservé le souvenir
de plusieurs débarquements — Celles-ci révèlent que la pe¬
tite plateforme, encadrée par les deux grandes, était l'emplace¬
que ce marae a
dans l'île, mais
ment
rituel de l'idole.
Il semble que ce monument soit
dans l'île et ceci pour les raisons
postérieur aux autres édifices
suivantes : son état de con¬
servation est bien meilleur et sa composition en est totalement
différente
Il semble également, que les constructeurs ne
soient pas les premiers occupants de Maiao Iti, ni ceux des
Iles Sous-le-Vent
Je n'ai jamais vu de marae de disposi¬
tions semblables à Tahiti, Raiatea et Huahine — Son édifica¬
tion doit être l'œuvre d'émigrants venus d'autres îles, peut-être
des naufragés des Iles Basses (Tuamotu). La passe située en
face de ce monument religieux porte le nom de AVA TE TII
(Passe de l'idole).
—
—
NOMS ANCIENS
DES LACS
tuellement ROTO ITI,
Celui qui se trouve au
—
Le lac situé
au
Nord,
ac¬
s'appelait autrefois ROTO TERARO.
Sud, nommé actuellement ROTO RAffl
en deux parties
chenal d'une quarantaine de mètres de largeur,
s'appelait dans sa partie Nord ROTO AUAIII ITI, dans sa
partie Sud ROTO AUAHI RAHI.
CULTE PRATIQUE — En général, les marae de Maiao Iti
étaient dédiés au dieu TAAROA
de BOVIS le signalait dans
dans toute
son
étendue, bien qu'il soit séparé
reliées par un
—
sa
notice
sur
les E.F.O.
en
1858.
CIRCONCISION
La circoncision, une des vieilles coutumes
polynésiennes, est là-bas toujours en honneur — A la pointe
Sud du village, on peut voir sur la plage un vénérable ATI sous
lequel des générations sont venues s'asseoir sur une pierre,
qui est toujours là, pour se livrer volontairement au bistouri
du « Tahua », bistouri qui n'était en la circonstance qu'une sim—
Société des
Études
Océaniennes
—
522
—
pie lamelle de bambou bien effilée — L'opération terminée, le
patient allait en courant se jeter à la mer pour arrêter l'hé¬
morragie — Cet emplacement a été abandonné mais non l'opé¬
ration.
Certaines coutumes du Tapu sont encore respectées
jours. Les gens de l'île, qui sont tous chrétiens, en ont
toujours conservé le respect, plus encore qu'à Tahiti — Les
guides par exemple, qui me conduisirent au marae Nuutapu, ne
franchirent pas les limites de l'enceinte de ce monument parce
que ces lieux, au temps jadis, étaient interdits au peuple —
En arrivant là, ils s'arrêtèrent et se découvrirent, en me di¬
TAPU
de
—
nos
sant de
continuer seul
ma
visite.
FORMATION ACTUELLE DE NOUVELLES
PLAINES
partie Nord du lac ROTO RAHI, on constate
niveau s'abaisse progressivement — La rive dans cette
partie, s'est avancée vers le milieu du lac en deux points, à la
suite du dénivellement des eaux certainement produit par l'évaporation.
En visitant la
que son
première phase d'assèchement, a laissé un sol déjà très
composé de débris marins et de détritus végétaux — Des
noix de cocos déposées par le flot, ont pris racine et ces jeunes
cocotiers ont un mètre de hauteur ; des pandanus poussent dans
les mêmes conditions
En général, la flore des atolls com¬
mence à envahir ces nouvelles terres — La seconde phase qui
La
ferme
—
est
toute récente
laisse
un
sol inconsistant et ne porte encore
végétation.
aucune
portion du lac situé à l'extrême Sud, est complètement
asséchée
Je l'ai traversée de part en part à pieds secs — Le
sol est recouvert de vase mélangée à un dépôt de sel marin,
provenant de l'évaporation de l'élément liquide, sous l'action
solaire
Cependant au centre, il n'est pas très solide ; la
marche y est pénible, et l'on enfonce jusqu'aux chevilles.
La
—
—
produit à la suite d'un amoncellement
qui a formé une barre sur toute la largeur du chenal
faisant communiquer la partie en question avec le Roto Rahi
proprement dit — Ce fait a eu pour conséquence l'isolement
compiet de cette portion du lac, en empêchant le flux et le
reflux des eaux
La partie asséchée mesure approximative¬
Cet assèchement s'est
de sable
—
ment 100 mètres
de diamètre.
La carte de l'île Maiao Iti levée
Société des
Études
en
novembre 1930 par les
Océaniennes
—
523
—
géomètres BONYALET et LEHARTEL ne porte aucune indi¬
cation de ce phénomène, car celui-ci paraît-il n'existait pas à
cette époque.
R. TEISSIER
Adjudant de Gendarmerie
Société des
Études
Océaniennes
—
524
—
FOLKLORE
Légende de Terii Namihere (1) de Pahure
(Iripau)
Ile Tahaa
Terii Namihere était
la
un
bel homme. Il avait élu domicile sur
pointe d'AHUTERE. Ce fut là qu:il vit, pour
la première
demanda en mariage.
mariage arriva jusqu'aux oreilles de la prin¬
fois, les beaux yeux d'ARATEMOE. Il la
La nouvelle du
PU'UTIARE de Tevaitoa. Celle-ci avait entendu parler
de Terii Namihere ; elle résolut d'aller le voir.
cesse
de la beauté
avec quelques-uns de ses hommes jusqu'à Apooiti où il
avait plusieurs personnes qui s'apprêtaient à se rendre à Pahu¬
re, assister au mariage du beau TERII. Elle demanda à ceuxci :
Où allez-vous ?
A Pahure, assister au mariage de
Elle alla
y
—
—
ARATEMOE. — Pourriez-vous nous pren¬
dre avec vous ? Ils lui répondirent : — Bien sûr ! venez. Elle
avait le dessein de séduire le jeune homme et de le prendre.
NAMIHERE
avec
s'embarqua, avec ses hommes, sur des radeaux préparés
partirent. Arrivés à Pahure, les noces étaient déjà
commencées. En entendant des appels vers le rivage, Terii se
leva et vit la belle princesse debout sur l'un des radeaux qui
arrivaient. Il courut vers elle, la prit, la porta sur son épaule
dans la maison de noces. Il la mit à table auprès de lui. On
s'amusa jusqu'au lendemain matin. Terii aima PUUTIARE, la
garda chez lui. Il eut deux femmes qui habitèrent dans la même
Elle
d'avance. Ils
maison.
Chaque fois qu'il allait dans sa plantation, il emmenait Puuavec lui. Tandis que l'autre restait à la maison pour faire
la cuisine, et les travaux ménagers. Celle-ci ne faisait que pleu¬
rer parce qu'elle aimait son mari. Or un jour, ne pouvant plus
supporter cette vie malheureuse, elle prit la résolution de
quitter le foyer conjugal.
Un jour que son mari et sa maîtresse étaient partis au fond
de la vallée de Pahure, elle alla à la pointe de Ahutere dans
tiare
l'ancienne demeure de Terii pour y
pleurer.
revenant chez lui, n'y trouva pas sa fem¬
me. Il s'en inquiéta. Il regarda vers l'ouest, personne. Il regarda
à l'est, il vit sur l'autre côté de la baie, à la pointe sa femme
Le
soir, Terii N.,
en
(1) Nom d'une terre à HJPU dans la
Société des
Études
baie de RAAI.
Océaniennes
—
debout
temoe !
525
—
son ancienne case. Il se mit à l'appeler : « AraAratemoe ! te vahine fenua i mutufara e 1 » celle-ci lui
près de
répondit : « Terii Namihere, no Namihere ! eiaha rii oe e
tapapa iaù, eita rii au e roaà ia oe ! na nia rii au te haere e ! »
0 Terii Namihere de Namihere ! mon amour, ne me poursuis
pas ! Tu ne m'auras pas, je vais prendre le chemin des airs ! »
Elle courut sur une montagne et fit un petit bouquet de fieurs
oro »
(fatu ihora i te oro nona). Terii y monta aussi et la vit
le « oro » à l'oreille. Comme elle était belle ! Quand elle l'aper¬
çut, elle répéta : « 0 Terii... des airs ! » Il allait la rattraper,
quand celle-ci lança son «oro» (piu atura i tona oro». C'est
pour cette raison que cette montagne fut appelée depuis : « Qropiu». Elle monta plus haut sur un rocher appelé « Tehaumaramarama ». Elle s'y assit et regarda Namihere monter vers elle,
Terii lui cria : « Cette fois je t'aurai, tu ne m'échapperas plus ».
Elle répondit : « Tehaumaramaraina ! Pahure nui Aratemoe,
Aratemoe, e vahine fenua i mutu fara ! Terii Namihere ! no
Namihere tau here, eiaha rii oe e tapapa ia'u, e ita rii au e
roaa ia oe, na nia rii au te haere ». Elle s'envola sur l'île de
Huahine. Elle se cacha sur une pointe.
Peu de temps après, Terii arrivait aussi par la mer, en ra¬
deau. Il demanda aux gens, s'ils n'avaient pas vu passer une
jeune femme. « Si, lui répondirent-ils, mais elle est partie,
sans doute
qu'elle reviendra bientôt». Il attendit longtemps. La
nuit approchait, quand il se mit à guetter (Faao) sa femme
sur l'autre côté de la pointe. Celle-ci en faisait autant. Quelle
ne
fut pas leur surprise en se voyant épié réciproquement,
Terii eut honte. Aratemoe pleura. La pointe fut appelée de¬
puis : « TEFAAO ».
Dans sa honte Terii s'embarqua sur son radeau et prit la
direction de Raiatea. (On se servait de la courge fixée au bout
d'une perche, pour faire avancer le radeau). Arrivé dans la
passe de Opoa, il vit plusieurs radeaux venir, il s'avança vers
le premier et demanda aux personnes qui y étaient : « Qui
cherchez-vous ? »
«Terii Namihere»
J'y vais avec vous,
Pourquoi le cherchez-vous ? « Notre Maîtresse la princesse
«
«
—
—
Puutiare
nous
nier radeau
fort
».
donné l'ordre de le tuer. Elle est
Il monta sur leur radeau et rama
a
sur
le der¬
(too) aussi
qu'il put.
loin, la princesse avait reconnu Terii. Elle dit à ses hom¬
son côté forçait la leur,
11 savait que la princesse avait deviné sa présence et qu'il serait
rejoint. Puutiare l'appela : « Je te tuerai ». Il répondit : « on
De
mes
d'accélérer leur allure. Terii de
Société des
Études Océaniennes
—
526
—
Il sauta à la mer et se changea en « orie » (petit
mulet) et alla se cacher dans une certaine rivière, qui fut
appelée: « VAIORIE » (rivière du «orie»). La princesse avait
aussi sauté dans la mer et s'était changée en « paaihere »
(carangue) et mangea tous les « orie » qu'elle rencontrait,
Ses gens avaient chacun un harpon et en tuaient de leur côté,
Sachant qu'il devait être découvert dans sa cachette, Terii se
changea en « naonao » (moustique) et fila droit sur un ilôt
situé non loin de là, pour se confondre avec les milliers de
moustiques qui s'y trouvaient. Puutiare sut que Terii s'était
transformé en moustique. Elle donna l'ordre à ses hommes de se
rendre sur l'ilôt et de laisser poser les moustiques sur leur corps
afin de pouvoir les tuer. Le moustique Terii vola très haut et se
dirigea vers la terre. Puutiare lui dit : — « Je te tuerai ». Il
ne
répondit pas. Il savait qu'elle avait plus de pouvoir que
verra ».
lui. Il alla trouver
un
vieux sorcier et lui demanda de le
de la main de Puutiare. L'ilôt est
NAONAO
sauver
appelé jusqu'à aujourd'hui
:
—
La
princesse sachant que Terii était parti de l'autre côté de
y alla avec ses hommes. En passant sur le sentier qui
devait mener à la cachette de Terii, elle vit un homme qui lui
barrait le chemin, c'était le « tahua ». Puutiare lui dit : « Lais¬
se-moi passer. » — Non, tu ne passeras pas. Si tu t'obstines, je
Opoa
te
tue
à l'instant même.
elle bouda (Faa aau)
De chaudes larmes y
coulèrent en formant un petit ruisseau d'où le nom de « Vaiaau » donné depuis
à cet endroit. Terii Namihere retourna chez
lui où il retrouva sa femme Aratemoe. Il l'aima davantage et
ne la quitta plus.
Voyant
et monta
M.
ne plaisantait pas,
colline où elle pleura.
que
le tahua
sur
une
(Relevée par M. Emile Teriieroo Hiro
Rey-Lescure).
—
v
Société des
Études
Océaniennes
communiquée
par
NAVIGATION
De l'Ile de
Pâques
aux
Iles Cook
les Pascuans, encouragés par le succès des deux
précédents (1) soient de plus en plus tentés par les
croisières » vers la Polynésie. 5 d entre eux : Gabriel Tuki
Veri Very, Ambrosio Riroroko Tuki, Israël Riroroko Tuki, et
Orlando Paoa Paoa, s'embarquèrent au début d'octobre dernier
dans l'espoir d'atteindre Tahiti où ils désiraient visiter des
Il semble que
voyages
«
parents.
Ils dérobèrent
un
canot de 7
mètres
assez
semblable
au «
San
n'emportant que quelques litres d'eau et un peu de
pemmican. Ils parcoururent une distance de 2.500 milles,
n'ayant pas suivi, involontairement d'ailleurs, la même route
que les expéditions précédentes, ils manquèrent les Tuamotu et
finirent par arriver après 54 jours de mer à l'île de Àtiu
(archipel des Iles Cook).
Ils prétendent avoir été 24 jours sans nourriture mais ils
ne souffrirent pas trop de la soif, ayant pu à plusieurs reprises
recueillir de l'eau de pluie. Ils semblent avoir très bien suppor¬
té les fatigues de la traversée. A leur grand déplaisir, ils seront
probablement rapatriés, le but de leur voyage n'étant pas atteint
puisqu'après un pareil périple ils n'auront même pas fait la
connaissance de leur parenté tahitienne, vents et courants les
ayant menés par erreur aux Iles Cook.
Pedro»
Janine
(1) Bulletins de la S.E.O. n"6 83 et 109.
Société des
Études Océaniennes
LAGUESSE.
Société des Études Océaniennes
conseil
d'administration
Président
M. H.
Vice-Président
M. Rey-I.escure.
Secrétaire-A rc/i iviste
melle Laguesse,
Jacquier.
Trésorier
A4. Liauzun.
Assesseur
M. le Coin1 Paucellier.
Assesseur
M.
Assesseur
M. Terai Bredin.
Rudolphe Bambridge.
Assesseur
M. Martial Ioess.
Assesseu^
M. Siméôn Kkauser.
Assesseur
M. Yves Malardé.
becrétaire-Bibliothécaire du Musée M.1 Ie Natua.
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sormais ils peuvent emporter
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Le Bibliothécaire
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leurs invités tous les jours, de 14 à 17 heures, sauf le
Dimanche.
La salle de lecture est ouverte
de 14
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17
au
public tous les jours
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MUSÉE.
Le Musée est ouvert tous les
jours, sauf le lundi de 14 à 17 h.
jours d'arrivée et de départ des courriers : de 9 à 11 et de 14
17 h.
Les
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Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 114