B98735210103_112.pdf
- Texte
-
BULLETIIST
DE
LA
SOCIÉTÉ DES ÉTUDES OCÉANIENNES
No
112
-
TOME
IX
SEPTEMBRE
Anthropologie
Histoire
—
des
—
(N° 11)
1955
Ethnologie
Institutions
et
—
Philologie.
Antiquités
populations maories.
Littérature et Folklore.
WW^WWVNAA^
Astronomie
-
PAPEETE
Océanographie
—
—
Sciences naturelles
IMPRIMERIE DU GOUVERNEMENT
CONSE/L
D'ADMINISTRATION
Prêsidcnt
M. H.
Vice-Président.
M. Rey-Lescure.
Secrétaire-Archiviste
Melle laguesse,
Jacquier.
M. Liauzun
Trésorier
Assesseur..
M. le Com1 PauCELLIER.
.
Zlssesseî/r
M.
Assesseur
M. Ter ai B red in.
Rudolphe Bambridge.
Assesseur
M. Martial Iorss,
Assesseur
M. Siméon Kkauser.
Assesseur
M. Yves Malak-dé.
Secrétaire-Bibliothécaire du Musée Mlle Natua.
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17 h.
Les
à
LE BULLETIN
Le Bureau de la Société accepte l'impression de tous les articles
qui paraissent dans le Bulletin mais cela n'implique pas qu'il
épouse les théories qui y sont exposées, ou qu'il fait sien les
commentaires et les assertions des divers auteurs qui. seuls, en
prennent toute la responsabilité.
Aux lecteurs de former leur appréciation.
Le Bulletin
ne
fait pas
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La Rédaction.
BULLETIN
DE
LA
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES OCÉANIENNE
(POLYNÉSIE ORIENTALE)
TOME IX
Vo
1 1 2.
-
(N« 11
SEPTEMBRE
19 5 5
SO MMAI IRE
Pages
llislo ire Soc:»le.
Les "Informations" du
Messager de Tahiti de
1853/1855 (J.L.)
427
Tahiti il y a cent ans. Aperçu rétrospectif des
Cadres Maoris des Iles Tahiti et Moorea vers
1855
An!
434
(Cdt J. Coltez)
Itropologie.
Le carbone 14
en
Archéologie et en Préhistoire
461
(Dr. A Nègre)
Société des
Études
Océaniennes
-
.
.
.
.
'
'
■
.
'
-
.
Société des
Études
Océaniennes
HISTOIRE
Les
"
LOCALE
Informations " du Messager
de Tahiti
de 1853 / 1855
( suite )
ARRIVEE DU GOLDEN AGE
Dans l'éventualité de la
portant
tous
les
prochaine arrivée du
«
Golden Age »
passagers, le Gouverneur prévient les chefs
districts de Tahiti et de Moorea qu'ils doivent
750
de
se
prêts à fournir les approvisionnements en fruits, légumes,
volailles, cochons, etc... nécessaires à un accroissement de po¬
pulation si soudain et si considérable. C'est dans le courant de
la semaine (21/28 mai 1854) que ce navire est attendu ; les
énormes frais auxquels il est assujetti ne lui permettent pas de
prolonger son séjour dans notre port au-delà du strict nécessaire
pour embarquer son charbon, cinq à six jours au plus.
tenir
Il serait
superflu de rappeler
aux
résidents européens qu'il
des dispositions à prendre pour assurer à de si nombreux
passagers le logement et la table. L'arrivée du « Golden Age »
est un événement qui n'intéresse pas moins les particuliers que
la chose publique.
Mercredi 24 mai à dix heures du matin, le « Golden Age »
a mouillé sur rade, après une traversée de 14 jours de Sydney.
C'est la plus rapide qui ait été exécutée dans ces mers. Il
appartenait au pionnier de l'Océan Pacifique de tracer ainsi la
route en maître. Tous les passagers sont dans l'admiration de
ce
navire dont la machine, à mouvement direct, semblable à
celles qu'on emploie sur les fleuves d'Amérique, inspirait
d'abord une certaine appréhension mais dont la régularité a
y a
bientôt rassuré tout le monde. Pour trouver
un
terme
de
com¬
gigantesque navire il faut remonter de vingt
siècles dans les âges : on croirait voir reparaître la galère à
quatre rangs des Ptoinélées, tant il domine de haut la rade.
Les trois charbonniers accostés le long de ses flancs semblent
comme autant de chaloupes le long d'un vaisseau à trois ponts,
en six jours
il aura embarqué son charbon. Mardi sans doute
il reprendra le chemin de Panama et nous ne tarderons pas,
tout nous l'assure, à le voir revenir pour se rendre à Sydney.
paraison à
ce
Société des
Études
Océaniennes
—
Nos
vœux
l'accompagneront
à l'avenir de
428
—
car son nom
est désormais attaché
Tahiti.
OUVERTURE DE LA NOUVELLE ROUTE DE PAPENOO A
TIAREI
Deux massifs de
lèvent
entre
montagnes séparés par un étroit vallon, s'é¬
Papenoo et celle de Tiarei. Ces mas¬
la vallée de
sifs à
base ondulée projettent des promontoires qui viennent
abruptement se terminer dans la mer. L'ancienne route suivait
capricieusement le flanc de ces mornes, tantôt suspendue sur
les crêtes du récif, tantôt se repliant dans les vallons intérieurs
par des rampes très roides, où les rayons du soleil à la fois
directs et réfléchis par des cirques de montagnes donnaient le
vertige au voyageur qui s'y exposait au milieu du jour. Dans
le cours de cette saison les habitants de Papenoo conduits par
leur chef Ori ont résolument abordé le premier de ces massifs
et taillé dans ses flancs une route magnifique qui forme une
longue corniche au-dessus des flots. La route est assez large
pour qu'une voiture légère y puisse passer, la pente en est
extrêmement douce et se déroule sur une longueur d'environ
3 kilomètres. On reste stupéfait à la vue du travail presque
gigantesque exécuté si rapidement par un seul district.
Les habitants tenaient à ce que le Gouverneur vint lui-même
ouvrir leur route. Vendredi, le Commissaire Impérial s'est
rendu à Papenoo ; reçu par la population tout entière en habits
de fête il a fait ouvrir les barrières qui défendaient le passage
au
milieu des hurrahs cent fois répétés. D'un bout à l'autre
de la route, le long du bord qui forme le précipice au pied du¬
quel la mer brise avec violence, les habitants avaient tendu
une barrière en
poupépous avec des pavillons et des banderoles
flottant de distance en distance. Le Gouvernement après avoir
complimenté ces braves gens de leur admirable ouvrage, leur
a accordé une amuraamaa où la joie
la plus vive, celle qui ré¬
sulte de la satisfaction d'un grand travail accompli, n'a pas
cessé de régner. Papenoo peut être fier de sa route, c'est un
modèle à donner à l'île entière.
UN INCENDIE
Mardi dernier, 26 septembre à midi et demie, le feu a
pris dans les bureaux du génie situés près des ateliers et des
magasins de cette direction. Quelques flammèches échappées
de
la
cheminée
de la
scierie et portées
par
un vent
Société, des
Études
Océaniennes
429
—
—
frais ont enflammé la toiture en paille de cet établissement.
Les temps secs que nous avons depuis plusieurs mois rendaient
facile l'embrasement. En moins de deux minutes les flammes
ont envahi le toit et menacé tout le voisinage. Par bonheur
arrivés
promptitude. Les
de l'artillerie et celles des navires sur rade, trans¬
portées presque instantanément sur le lieu du sinistre, ont
arrêté les progrès de l'incendie. On en eut été quitte pour les
les
secours
sont
avec
une
extrême
pompes
quelques
petit dé¬
pôt de peinture, d'essence et d'huile à peinture, destiné aux
besoins journaliers du service. Le feu s'est communiqué à ces
matières inflammables et a pris une force inattendue contre
laquelle les pompes ne pouvaient rien car chaque jet d'eau
en cendres et pour
chevrons noircis, s'il ne se fut trouvé au-dessous un
feuilles de la couverture réduites
faisait éclater
et
en
l'air
une
sorte
de feu d'artifice et augmen¬
danger. Il fallut l'étouffer sous des monceaux de terre
sable. La population accourue au premier signal, a
tait le
de
admirable. Les femmes indigènes
signalées ; c'était merveille de les voir former
la chaîne le long de la rue qui sépare l'établissement du rivage
de la mer, les unes en robes de barrège, les autres en robes
de satin, de mousseline ou d'étoffes de couleurs éclatantes, les
seaux
provenaient en grande partie du magasin de M. Guillon
qui avaient généreusement mis toutes ses ressources à la dis¬
position de l'administration. Les troupes, les employés du génie
montré
un
surtout se
et de
empressement
sont
l'artillerie ont rivalisé de zèle dans cette circonstance ;
dévouement de tous que nous devons d'avoir échap¬
et c'est au
un danger que le voisinage de
éminemment combustibles pouvait
pé à
tant de bois et de matières
transformer en véritable
désastre.
COMMERCE EXTERIEUR DE TAHITI
les tableaux de commerce et de
navigation du port de Papeete pour l'année 1853 et ce qui
frappe au premier abord c'est un accroissement sensible dans
le nombre de grands navires qui ont relâché et celui des
passagers qui atteint le chiffre de 1694.
Il y a augmentation aussi bien dans les produits importés
des îles voisines que dans les marchandises venues de l'étran¬
ger. Quant aux exportations la maladie qui a frappé les oranges
en
a fait baisser le chiffre considérablement. Comme en 1852
la plus grande partie est allée en Californie, il est remarquable
de constater l'augmentation sur Sydney, en 1852, sur 6.400.000
Nous
avons
sous
les yeux
Société des
Études Océaniennes
—
nous
n'en
1853
sur
430
—
l'Australie, et en
731.000. Le jus de ci¬
tron a subi également une baisse et aussi l'huile de coco, mais
il y a augmentation dans l'exportation de la nacre.
La branche du commerce où le mouvement a été le plus sen¬
sible et qui donnera peut-être son caractère à l'avenir de Ta¬
hiti ce sont les huiles de baleine. Il n'en est entré que 24.150
barils en 1852 tandis qu'en 1853 le chiffre s'élève à 55.285
barils. Nous n'avons pas besoin d'appeler l'attention des négo¬
ciants sur ce fait, tout le monde en sent l'importance. Chacun
a
pu voir quel mouvement d'affaires entraîne après soi tant en
navires qu'en magasins, en travaux de tonnellerie et de ma¬
nœuvres, un dépôt d'huile de baleine. Tahiti est aujourd'hui un
admirable point de relâche et d'entrepôt pour les baleiniers ;
nous
espérons que ce caractère sera maintenu. Tahiti est main¬
tenant
un
centre d'affaires important et
qui ne peut que
croître de jour en jour. Nous nous reposons avec confianca
dans cette pensée que l'avenir de Tahiti est fixé et que sors
importance se révélera chaque jour d'une manière de plus en
plus tranchée.
avons
expédié
1.951.000 il
en
que
a
81.000
pour
été envoyé
MORT DU PRINCE ARIIAUE
Le
est
prince Ariiaue, fils aîné de Sa Majesté la Reine Pomare,
dans la nuit du 12 au 13 mai ; après une longue
mort
et
douloureuse
et
en
maladie, il s'est éteint presque sans souffrance
jusqu'au dernier moment sa lucidité d'esprit.
Le dimanche 13, les bâtiments sur rade et les édifices pu¬
blics
conservant
le pavillon à mi-mât ; les obsèques du jeune prince
avoir lieu que le mercredi 23.
Pendant les derniers jours de la semaine précédente, tous
les habitants de Tahiti et de Moorea sont venus processionnellement, portant leurs drapeaux, faire à la Reine leur visite de
condoléances ; ils étaient vêtus d'habits de deuil, les femmes
avec
les cheveux coupés, les hommes avec la tête rasée et
portaient des présents en nourriture de toute espèce.
ont
eu
n'ont pu
et
Lundi matin sont venus les districts de Faaa, de Punaauia
de Paea au grand complet. Après l'allocution de l'orateur
les
a
jeunes
récité
gens ont
une
chanté l'hymne de Pomare et
Le mercredi 23 ont été célébrées les funérailles
la
du
un
ministre
prière.
avec
toute
permettent les moyens dont le Gouvernement
Protectorat dispose. C'eût été une belle et imposante céré-
pompe
que
Société des
Études
Océaniennes
—
431
—
une
pluie battante qui n'a pas cessé de tomber
continuelles depuis le matin jusqu'à huit heures
environ. Dès le coup de canon, les Indiens étaient sur pied
inonie
en
sans
averses
prendre leur place dans le cortège. A six heures et quel¬
minutes, tout étant disposé et les troupes se trouvant
rangées dans la cour de Sa Majesté, Mr le Commissaire Im¬
périal est sorti de son hôtel suivi d'un nombreux état-major et
s'est rendu chez S.M. en traversant une double haie d'indigè¬
nes, respectueusement découverts sur son passage.
Bientôt après le cortège s'est mis en marche et a pris la
route de Papaoa. A ce moment la corvette la Moselle a fait
lentement une salve de 21 coups de canon en apiquant ses ver¬
gues et en mettant son pavillon en berne ; elle a continué de
tirer jusqu'au coucher du soleil un coup de canon de demiheure en demi-heure ; toui les bâtiments sur rade ont eu
pendant toute la journée leurs couleurs à mi-mât.
La marche était ouverte par un piquet de gendarmerie à
pied et à cheval commandé par un brigadier ; puis venaient
les sapeurs, les tambours et les clairons.
Le Révérend M. Orsmond, chef de l'Eglise tahitienne, suivi
de tous les ministres indigènes ;
pour
ques
Les enfants
blanc
Les
de
l'école des
Sœurs uniformément vêtues
de
;
jeunes
de l'école catholique avec une bannière
garçons
de deuil.
Le corps placé sous un dais tendu
chefs ; les quatre cordons du poêle
chef du service administratif, M. le
de noir et porté par dix
étaient tenus par M. le
capitaine directeur d'ar-'
tillerie, les chefs Ariipaea et Ariipeu.
Le cercueil
était suivi par
le reste des chefs attendant de
le porter.
Marchaient
Sa
de
sa
ensuite
:
Majesté la Reine en grand deuil, accompagnée des dames
famille et de sa suite, d'Ariifaite, son mari, et du Ré¬
gent Paraita,
Monsieur le Commissaire
Impérial,
Monseigneur d'Axiéri ayant à ses côtés MM. les Consuls
d'Angleterre et des Etats-Unis,
Les chefs de service, les commandants des bâtiments de la
subdivision, les officiers de toutes armes, fonctionnaires et
employés du Gouvernement,
Société des
Études Océaniennes
—
Les
432
—
notables, négociants et commerçants de
Enfin toute la
population indienne,
au
Tahiti,
nombre de plus de
6.000 personnes.
Les troupes
a partir de
artillerie de marine,
formaient la haie
la tête du cortège
compagnie de dé¬
barquement de la Moselle, infanterie de marine et compagnie
indigène.
dans Tordre
suivant
:
1/4, le cortège s'est arrêté au pont de la rivière
Impérial a pris congé de
Sa Majesté et est rentré en ville avec Mgr d'Axiéri, MM. les
Consuls et la majeure partie des officiers de sa suite. Vers
8 heures 1/2 la tête du cortège est arrivée a la pointe de
Papaoa où le corps a été déposé entre le caveau funéraire et
la chaire élevée en plein vent pour les prédicateurs ; les trou¬
pes se sont rangées en bataille sur le rivage, faisant face à
A 7 heures
de
la
Fautaua où M. le Commissaire
mer
et
le défilé des districts
a
commencé. Line décharge
mousqueterie a annoncé le commencement de la cérémonie.
Après quelques paroles dites par le ministre indigène Maheanuu, de Faaa, le R.M. Orsmond est monté en chaire. Une
seconde salve de mousqueterie a précédé le sermon prononcé
par le Révérend M. Darling qui a ensuite occupé la chaire ;
il a été remplacé par M. Howe qui a fait un autre sermon
mais la faiblesse de son organe Ta empêché de se faire bien
entendre des assistants dont l'attention commençait du reste
à être un peu fatiguée. Le corps d'Ariiaue a été déposé près
de celui d'Aimata, sa fiancée ; il a été reçu par les quatre
gardiens des tombeaux portant l'antique costume des Tahitiens ;
ces quatre hommes, les seuls avec la Reine qui puissent péné¬
trer dans cette maison, ne peuvent y entrer avec les vêtements
qu'ils portent ordinairement et ils ont dû, a l'occasion des fu¬
nérailles, rester 24 heures sans boire, ni manger, ni parler.
Alors ont commencé à défiler toutes les troupes, chaque hom¬
me
déchargeant son fusil en l'air en passant devant la porte
du caveau ; vers 11 heures tous les invités ont pris congé
de S.M. qui, pendant toute la durée de la cérémonie, n'a pas
quitté une petite maison où elle s'était retirée à son arrivée ;
les troupes se sont mises en marche pour revenir et la majeure
partie de la population a repris la route de Papeete.
de
MORT DE MARE
Nous
rea,
avons
orateur
a enregistrer la mort de Mare, de MooGouvernement près l'Assemblée Législative,
encore
du
Société des
Études
Océaniennes
—
Procureur
tenait à une
et
433
—
Impérial près de la Cour des Toohitu ; il appar¬
ancienne famille
des Iles Sous-le-Vent et était;
plus instruits de Tahiti. Le Gouvernement
perd en lui un sujet dévoué sur les lumières et la fidélité duoueJ il savait pouvoir compter et qu'il remplacera difficilement.
l'un des hommes les
( à suivre )
Société des
Études Océaniennes
—
TAHITI
IL
434
Y A
—
CENT ANS (1)
Aperçu rétrospectif des Cadres Maoris
des Iles Tahiti et Moorea
vers
1855
de découvrir, vers 1952,
cahier, écrit par un rédacteur
inconnu, — sans doute le chef des Affaires Indigènes de
l'époque, — destiné à renseigner les autorités françaises sur
les cadres Maoris qu'elles étaient appelées à rencontrer, dans
Nous
au
leurs
eu
avons
cours
de
nos
bonne fortune
la
voyages,
un
tournées, à Tahiti, et à Moorea.
renseignements généraux semble remonter à
a dû être utilisé par le Comte Pouget, Com¬
mandant particulier de Tahiti, en 185? et 1858.
Rappelons, incidemment, qu'à cette époque, un Capitaine
de Vaisseau, Chef de Division Navale, d'abord basé aux Mar¬
quises (1853-1854), puis dont le siège de commandement avait
été transféré à Tahiti, exerçait les doubles fonctions de Com¬
missaire Impérial auprès de Pomare, Reine des Iles de la
Société, et de Commandant des Etablissements Français en
Ce
1852
cahier de
1853. Il
ou
Océanie.
à se déplacer, il était secondé,
Commandants Particuliers, sédentaires,
Appelé
deux
localement,
par
établis l'un
à
Tahiti, l'autre en Nouvelle-Calédonie.
A la date considérée, le Chef de cette Division Navale était
le
en
Capitaine de Vaisseau du Bouzet. (Il devait être
1859 par le Capitaine de vaisseau Saisset).
Les Commandants particuliers étaient alors :
remplacé
le Chef de Bataillon Testard (1855) de l'In¬
puis, en 1856, le Capitaine de Frégate Roy
(1856) et à partir de 1857, le Capitaine de Frégate Pouget.
2°) en Nouvelle-Calédonie : les Chefs de Bataillon Testard
( 1856-5? ), puis Durand ( 1858 ... ).
1°) à Tàhiti
:
fanterie de Marine,
Nous
ne
croyons
commettre aucune
indiscrétion
(1) Suivre les localités sur les cartes de Piquenot. —
E.F.O.
—
Paris 1900.
Société des
Études Océaniennes
en
livrant,
Géographie
—
435
—
maintenant, à un public restreint, et qualifié, les appréciations
émises, il y a plus de cent ans, sur les cadres Maoris de ces îles.
Elles reflètent l'optique particulière à cette époque, avec ses
luttes politiques et querelles religieuses, encore vives, apaisées
aujourd'hui.
Nous pensons que les descendants directs de ces chefs pren¬
dront, à cette lecture, un certain intérêt ; ces notes projettent,
outre, pour les Océaniens, encore férus d'histoire locale,
quelques lueurs nouvelles, dans l'obscurité d'un passé, aujour¬
d'hui, centenaire. Nous nous excusons, à l'avance, des erreurs
qui pourraient être relevées dans les noms propres, souvent mal
écrits sur le manuscrit, et toujours difficiles à lire pour un
popa'a ».
en
«
Gdt J. COTTEZ'
Capitaine de Frégate (R)
TAHITI il y a cenf ans
Aperçu Rétrospectif des Cadres Maoris
des Iles Tahiti et Moorea
vers
d'après
présenté
I)
LA REINE
II)
GRANDS FONCTIONNAIRES
un
par
1855
vieux manuscrit,
le Cdt. J. COTTEZ.
A) Le Régent
B) La Cour des Toohitu (Juges Suprêmes)
III)
CHEFS DE
DISTRICTS ET FONCTIONNAIRES
DIVERS
A) Tahiti
B) Moorea
Société des Etudes Océaniennes
—
I
436
—
LA
—
REINE
Poinare, la reine actuelle de Tahiti, est née en 1813
fille de Pomare II, et de Tetupaia ( Teremoemoe ).
;
elle
est
Teremoemoe
est fille de Tarnatoa, roi de Raiatea, ÛLort en
du roi actuel, ainsi que de Teriitaria, reine dé¬
trônée de Huahine (deux sœurs sont mortes, dont l'une Taavea
était mère d'Ariifaite, mari actuel de la reine, en sorte que
1831, et
Pomare
sœur
et
son
mari sont cousins
germains ). Le mari de Taavea
était
Hiro, grand chef de Huahine. Le frère aîné de Hiro s'ap¬
pelait Taoata ; il épousa Teriimaevarua, fille de Tapoa, le roi
actuel de Borabora.
Pomare
suivant :
1°
II
eut
de
Teremoemoe
—
Aimata
2°
—
Pomare III mort
3°
—
Teina était mort
trois
enfants, dans l'ordre
( la reine actuelle )
en
en
1827
1818.
Pomare II
est mort en 1821, et son fils Pomare III lui a
préjudice de sa fille aînée Aimata : il a régné six
et est mort en 1827, à l'âge de onze ans.
succédé
ans,
au
Pomare IV fut alors proclamée reine (1827) ; quinze ans
après, un traité signé ( 9 août 1842 ) par l'Amiral DupetitThouars, d'une part, et la reine Pomare, d'autre part, plaça
les îles de la Société sous le protectorat français.
Le 6 novembre
1843, la reine ayant refusé d'exécuter toutes
Traité, l'Amiral Dupetit-Thouars prend posses¬
Tahiti et de ses dépendances, mais cette prise de
les clauses
sion
de
du
possession n'ayant pas été ratifiée par la France, il fût con¬
venu
qu'on s'en tiendrait au Traité de Protectorat pur et sim¬
ple : en 1844, insurrection, combats de Taravao, de Mahaena,
Haapape, etc... La reine part pour Raiatea, à bord de la cor¬
vette le «Carysford» (mai 1844).
En 1846, le 24 novembre, la prise
Tahitiens insurgés h se rendre. La
soumission le 17 février
Pomare
de
onze
s'est
en
mariée, une première fois, en 1824, à l'âge1
à Tapoa, roi honoraire de Borabora, ( l'autorité
les mains de deux grands chefs, Mai et Tefaaora);
ans,
étant entre
aucun
de Fautaua détermine les
reine, elle-même, fait sa
1847, et la pacification est complète.
enfant n'est né de
ce
premier mariage, qui
a
été
rompu
1829, parce que le mari fit la guerre contre Tamatoa, père
Société des
Études
Océaniennes
437
—
de Teremoemoe, et par
—
conséquent, grand-père maternel de la
d'autres prétendent que c'est parce que l'on pensait
qu'il ne naîtrait aucun enfant de ce mariage.
En 1831, la reine s'est remariée avec le fils de Hiro, (Tenania )
Ariifaite actuel, son cousin germain. Ce mariage fut
l'occasion d'une guerre à Tahiti : une partie de la population,
(les gens de Taiarapu et de Moorea ) se prononça en faveur
de l'ancien mari, et une autre en faveur du nouveau (1832).
reine
;
le nouveau mariage fut maintenu ;
mariage sont nés 9 enfants dont trois sont morts.
voici les noms, par ordre de primogéniture :
Nonobstant cette guerre
de
ce
En
fils
Ariiaue
aîné
1837
en
Teriimaevarua née
1839
1840
Tamatoa
1842
Teriitapunui
Tuavira (Teriitua)
1846
1848
Teriitaria
II
—
GRANDS
A
—
FONCTIONNAIRES
Régent
Régent, fils de Terii Tanoa, «
Paha, de la famille de Temailiuatea,
Paraila—
et
de
les anciens rois du pays,
été
( cétait
tenait ayant
ancêtres
reconnu
un
E iatoai » (1) (chef),
très puissante sous
le dernier chef à qui le nom appar¬
indigne d'occuper la charge de ses
Tutaeauri), elle fut donnée à Paraita, le
plus proche héritier de cette famille, quoi que peu propre à
parler en public.
Ce fonctionnaire jouit, aujourd'hui, d'une influence énorme,
qu'il étend tous les jours, avec une habileté et un esprit de
suite qu'on ne reconnaît qu'a la longue. Très dévoué au gou¬
vernement du Protectorat dont il est un des fondateurs et
sait que la retraite des Français serait non une cause de ruine,
car il est
causerait
rusé pour en conjurer les conséquences, mais
ébranlement, qu'il redoute. Malgré l'obésité de
assez
un
l'enveloppe c'est, peut-être, l'un des esprits les plus déliés
qu'il y ait parmi les Indiens. On peut lui confier certaines
(1) E iatoai : notable, propriétaire, personne
de situation aisée.
Sociéié des Études Océaniennes
—
438
—
délicates. Son dévouement et son habileté les font
aboutir. Son principal défaut est la rapacité, mais il sait néan¬
missions
moins être
généreux, au besoin. Sa nature et ses fonctions en
antagoniste, presque naturel, de la Reine à qui il fait
contrepoids.
Paraita n'a pas de brillantes qualités, il est peu apte à parler
en
public.
font
un
B
—
Cour des Toohitu
(Juges suprêmes)
Tairapa, Président de la Cour des Toohitu, fils de Nou de la
famille des Arii d'Afareaitu et de la famille Teriifaatau, sou¬
che royale de Huah'ne, à l'arrivée des Français il était Toohitu
( Nou avait
com bats
).
Tairapa a
tout
charge cle conducteur des guerriers dans les
une
eu deux grands démêlés avec
lieu de croire qu'il l'exècre dans son
la reine et il
for intérieur.
y a
Taamu Toohitu
Taamu, fils de Hiapo, Hui-Raatira de Papenoo, et de Marna,
de Hui-Raatira, de Papenoo.
A l'arrivée des Français, Taamu était juge du district de
famille
Taunoa. Il
a
été
un
des
premiers adhérents
au
Gouvernement
Protectorat, et était Membre de la Commission indigène qui
assistait Mr Carpegna dans l'établissement du protectorat, après
du
le Traité du 9 Août
1842.
Depuis sa fidélité ne s'est jamais
grand juge Hitoti, Mr Bruat nomma
Taamu à sa place. C'est un de ceux qui s'honorent d'avoir été
du parti français, depuis le traité de 1842. On peut compter
sur son dévouement, il n'est pas
sans habileté et peut rendre
des services dans toutes les circonstances où il y aura à lutter
contre l'antagonisme du parti anglais. Il est particulièrement
démentie. A la mort du
l'adversaire des Missions de la Société de Londres. Pendant
l'insurrection il était constamment en démarches pour recruter
des adhérents au Gouvernement ; il a souvent obtenu des sou¬
missions
importantes.
1
ï
Nuutere
Nuutere, fils de Tahitu,
Tahitu
était
revêtu
«e
d'une
iatoai » d'Arue et de Mahina.
charge redoutable : lorsque les
grands prêtres avaient désigné les victimes qui devaient être
sacrifiées aux Dieux, il était chargé de les conduire au lieu du
sacrifice, où il les exécutait lui-même.
Société des
Études
Océaniennes
—
et
439
—
Nuutere avait deux frères et deux sœurs
dont il a hérité ( tous les biens de la
mains
qui sont tous morts
famille sont en ses
).
juge du district d'Arue. Sa grande in¬
provient plutôt de son éloquence que de son emploi,
ou du
rang de sa famille.
Quand la reine fit le voyage des îles Sous-le-Vent, en 1839,
il était capitaine dans sa garde.
Lors de l'établissement du Gouvernement du Protectorat,
Nuutere hésita longtemps à se prononcer, il allait, néanmoins,
se décider pour le Gouvernement Français, lorsqu'une lettre de
la reine changea sa détermination. Sa vanité se trouva flattée
de la démarche de sa souveraine, qui l'invitait particulièrement
à se prononcer pour elle. Teatoro et Ohio s'étaient déjà pro¬
Nuutere fut nommé
fluence
noncés.
constamment parmi les insurgés, et y jouissait
grande influence. Au siège de Haapape, il a eu son fils
tué. Il a emporté lui-même son corps, et il a fait sa soumission
en
Janvier 1847. Le Gouverneur connaissant l'importance de
cet homme le nomma Grand Juge.
Il est resté
d'une
Le gendre de Nuutere, Manua, fils de Paofai, était également
parmi les insurgés, avec la qualité de Chef de Tiarei. Les in¬
surgés reconnaissaient Manua et le Gouvernement du Protec¬
torat reconnaissait Hitoti. A la mort de Hitoti, la femme de
Maitui, sœur de Manua, et fille de Paofai, fut nommée Chefesse. Elle est toujours restée avec les Français jusqu'à sa mort,
en 1847. A cette époque Maitui fut nommé Chef, pour son fils
Hitoti, parti pour la France.
Nuutere est sincèrement rallié : il explique lui-même ses
raisons pour être dévoué au Gouvernement du Protectorat.
Autrefois, dit-il, j'étais un tout petit personnage dont on faisait
peu de cas. Aujourd'hui >le Gouverneur m'a fait Grand Juge,
et toutes les fois qu'il y a des affaires importantes, je suis con¬
sulté. Je suis devenu un personnage. C'est la réalité. — Habile,
éloquent, assez rusé, quoique très vaniteux, on peut obtenir
énormément de lui, en s'y prenant convenablement.
Ote Toohitu
Ote est le fils de Pifao, Hui-Raatira de son district,
d'école. C'était un des disciples les plus dévoués de
mond,
en
et maître
Mr Orsil était
1845. Tavini étant mort, Ote lui succéda, et
toujours resté étranger à
Société des
l'insurrection. Monsieur Orsmond
Études
Océaniennes
—
440
—
désigna à Mr Bruat comme un homme sûr et probe. Sa
ne
s'est jamais démentie : homme d'une droiture et
d'une rigidité de mœurs peu commune parmi les Indiens, esprit
assez
pénétrant, parlant avec clarté, dépouillant assez bien une
question difficile, mais son éloquence est froide. Ote peut en¬
traîner et même convaincre, mais il n'entraîne pas comme Orahio qui, avec un jugement peut-être moins sain, produit tou¬
jours beaucoup plus d'effet dans les assemblées politiques.
le
fidélité
Farchau Toohitu
Farehau descend d'une famille puissante de Raiàtea, marié à
Tetuarae, fille des anciens chefs de Papeuriri, dont elle est la
seule
héritière,
sans
enfants.
La femme de Farehau était chef fesse de
vée des
Français. Farehau
se prononça, un
Papeuriri, a l'arri¬
des premiers, contre
en
Novembre 1843. Farehau, Pitomai,
Penene tiennent une assemblée à Papeuriri
Tarivi,
dans la¬
quelle l'insurrection est résolue. Farehau prit part à tous les
combats livrés contre les Français et notamment à celui de
Taravao 21 Février 1844
l'un des instigateurs les plus fa¬
natiques de l'insurrection, blessé à la cuisse au combat de
le
Protectorat
Fanouere
et
—
Mahaena.
Lorsque le Phaëton parut devant Papeuriri,' Farehau et tous
se réfugièrent à Taravao. De là, Pitomai et les
principaux chefs expédièrent des messagers pour faire rallier
les gens des autres districts. A fait sa soummission après la
prise de Fautaua. Sa femme avait été remplacée, comme cheffesse, par Ravaai — n'est ralliée qu'à demi. Toujours plein de
défiance, incline pour la Mission de Londres.
les adhérents
Tariirii Tooh'tu
Tariirii, chef de district de Haapape, et Toohitu, fils de
Penene, et de Tehauraro, famille puissante de
a
eu
7
Taiarapu. Penene
enfants, dont cinq garçons, dont voici les noms (1), par
ordre de
primogéniture
:
Aifenua, l'aîné, Haavare, Mce, chef de Haapape. Ce chef ayant
destitué, Ariipaea le remplaça quand Tariirii se rendit aux
Français. Mr Bruat le nomma chef de Haapape. Haavare
avait été tué à Mahaena, le quatrième fils est Vani et le cin¬
quième Motu qui vient de mourir, dernièrement, en France.
été
Société des
Études Océaniennes
—
441
—
Tariirii commandait
combat de Ilaapape. Sa femme, fille de Mr Nott,
lui persuade que l'Angleterre ne se prononcera pas en faveur
de Tahiti, qu'il n'y a rien à attendre de ce côté. Il reconnaît
l'impossibilité de lutter avec avantage, de plus sa vanité était
blessée de ce que les insurgés réunis à Papenoo ne lui accor¬
daient pas une suprématie assez marquée. Il négocie son en¬
trée dans le Protectorat, et fait sa soumission! à Mr Bruat, qui
Les trois frères aînés étaient à Mahaena.
chef,
en
le
au
Haapape, le 7 janvier 1845, en remplacement
chef de
nomma
elle-même, h Moe, des¬
ivrognerie. Penene avait été jugé, et destitué pouiavoir péché de la nacre, aux Tuamotu, sans l'ordre de la reine.
Depuis ce temps, jusqu'à la fin de l'insurrection, il a toujours
combattu dans nos rangs, avec un courage qui a excité l'ad¬
Teremoemoe, qui avait succédé,
de
titué pour
miration des
La reine
ne
Français.
lui a jamais pardonné sa défection.
Archu, Tooh'tu et orateur
Arahu, fils de Tafai, de Taiarapu, Hui-Raatira de Teahupoo,
de Teameo, d'une famille d'« e iatoai » de Taiarapu. Ses
fonctions dans le district étaient celles de pêcheur du roi, hé¬
et
raut dans les
combats.
Français, il était orateur de Moorea, n'ayant
jamais pris part à l'insurrection, toujours dévoué aux Français.
A l'arrivée des
La reine
ne
lui
pas non
a
plus pardonné.
Le 1er mai 1844, le Gouverneur Bruat ayant apprécié la va¬
leur de cet homme se l'attacha définitivement en lui accordant
une solde annuelle de 600 Fr. Depuis cette époque son dévoue¬
ment ne s'est jamais démenti. Son talent et son influence comme
n'ont fait que grandir et c'est aujourd'hui sans contre¬
premier orateur de ces îles. Le Gouverneur Bonard l'a
nommé Toohitu, le 12 mars 1851, et a porté ses appointements
orateur
dit le
à 900 Frs par an.
Tloaore, Chef des To Ji'tu Tauluru
Motu, et de Taata Maitai, famille
puissante de Huahine, établie à Moorea par suite du mariage
d'Avac Motu avec Taata Maitai, qui était de Huahine.
Hoaore est fils de Avae
Français, Hoaore n'avait aucun emploi. Sans
faveur des Français, ouvertement, il n'a jamais
pris part à l'insurrection. Le district de Papetoai, sous l'ad¬
ministration de la famille Mouea, était entièrement désorgaA l'arrivée des
se
prononcer en
Société des
Études Océaniennes
—
442
—
nisé, lorsqu'il fut choisi, en janvier 1851, pour tuteur du jeun©
Mouea, enfant mineur, au nom duquel il administre le district.
Dès ce moment, Hoaore se révèle comme un homme hors ligne.
l'occasion de l'apprécier, pendant la
.législative de 1851, l'a nommé Tooliitu Tauturu. C'est
aujourd'hui un des meilleurs chefs, et l'un des Toohilu les plus
éclairés, et les plus droits.
Le Gouverneur ayant eu
session
Mare, Auvaha Ture, orateur, et Commissaire du Gouvernement
Mare, fils de Mare, TIui-Raatira de Raiatea.
A l'arrivée des Français, Mare faisant partie de la Cour des
Toohîtu, était l'orateur de la reine. Ce fut lui qui, récitant un
qui lui avait été dicté par Pritchard, vint protester
l'occupation française, au moment où Mr d'Aubigny or¬
donnait d'amener le pavillon de la reine, et de hisser le pa¬
villon français. Le pauvre Mare avait à peine commencé sa
harangue, quand Mr de Bréa, commandant les troupes leva son
épée : à ce signal vingt tambours se mirent à rouler, et Mare,
décontenancé, fut obligé de renoncer à faire entendre son dis¬
discours
contre
cours.
Vahia, Greffier de la Haute
Cour
Papaiparau
Vahia
ra »
est
fils de Vahia, et de
du district de
Tahari, familles de «Huiraati-
Haapape.
Français, Vahia était sans emploi. Cependant
parlait bien, il avait de l'influence parmi les « hui-
A l'arrivée des
il
comme
raatira
»
dont il était l'orateur habituel.
Toujours dévoué
aux
Français, il
a
constamment suivi les
grand chef très dévoué à la France. Le Gou¬
récompensa, en le nommant orateur officiel,
et en le reconnaissant chef d'une subdivision du district de
ilaapape ( Ahonu ).
conseils de Hitoti,
verneur Bruat le
qu'il avait une écriture très lisible,
Indigène (Toohitu) en qua¬
greffier, le 19 janvier 1845.
Plus tard
et il
on
remarqua
fut attaché à la Haute Cour
lité de
Société des
Études Océaniennes
—
III
443
—
Chefs de Districts et Fonctionnaires
—
A
—
divers
Tahiti
Districts cle Pare et Arue
et
Ariipaea, chef des deux districts de Pare et Arue (Papeete
Papaoa — chefs lieux), fils de Vairaatoa, (Toohitu) et de
Haururu.
Vairaatoa est frère cadet de Pomare
1er, grand père de la
actuelle, oncle de Pomare II, et grand oncle de la Reine
Pomare
Ariipaea est donc le cousin germain de Pomare II,
et l'oncle second de la reine actuelle. Ariipaea a une sœur,
reine
—
nommée
( Teeva ) ; Ruatupao, autre fils.
Français, les deux districts de Pare et d'Arue
l'administration de la sœur de Teremoemoe, Terii-
Faterau
A l'arrivée des
étaient
sous
et en même temps Reine de Huahine. Le chef actuel
était alors sans emploi. Chef d'Atânaono, il suivait, habituelle¬
taua,
ment
Ariifaite, dont il était, à peu près,
Lors de l'insurrection, il se prononça
l'aide de camp.
immédiatement contre
; sa parenté avec la Reine lui donna une certaine
parmi les insurgés, bien qu'il fût peu éloquent.
Dans un voyage qu'il fit à Raiatea, avec Mr Salmon, Ariitaimai alla le voir, et lui persuada de faire sa soumission au
Protectorat. Il se rendit, et Mr Bruat le nomma chef en rem¬
placement de Ariipaea, sœur de Teremoemoe. Pendant quelques
temps on parla de le nommer Roi, attendu qu'en sa qualité de
prince de sang royal il était un des plus proches héritiers de
la Couronne, si Pomare était définitivement écarté.
les
Français
influence
Tariirii, Chef de
District de
La notice
parmi les
«
Ilaapape, Tooh'tu
Haapape
biographique qui concerne ce chef figure à la page
Toohitu », dont il fait partie.
District de Haururu
ou
Papenoo
Ori, Chef de District
Ori est fils de Tati et de
Tati
eu
a
géniture
7 fils, dont
...
voici les
noms, par
ordre de primo-
:
Tepau, marié à Marama « e
Société des
Études
iatoai », mort en 1834 ;
Océaniennes
—
Faitohia, Chef de Tau tira
Ori, Chef de Papenoo ;
444
—
;
Tapufaua, tué à Mahaena, le 17 avril 1844 ;
Otu, mort en 1850 ;
Hareotahi, Chef Mutoi, à Atimaono ;
Fenuaiti
;
Onohi.
Français, Arata était Chef de Papenoo. Il
sa femme Vehiatua en mariage à Ori.
Arata se rangea du côté des Français auxquels il a toujours été
fidèle, mais son gendre, Ori, se prononça pour l'insurrection.
A pris partj à tous les combats livrés contre les Français. Les
insurgés prononcèrent la déchéance de son beau-père ; Arata
étant mort en 1846, des propositions lui furent faites pour se
A
l'arrivée
des
avait donné la fille de
rendre
au
Gouvernement du
Protectorat. Gomme il avait h
gens de Papenoo,
chef de district, le 21
plaindre des
nomma
a
donc
précédé celle des
District de Tiarei
M anua
—
on
gens
il
se
se
rendit, et Mr Bruat le
novembre 1846. Sa soumission;
de
son
district.
Tene Aniehiti
Chef
Moa, et de Marurai, famille puissante de
(Moa est aujourd'hui Toohitu, et chef de district à
Pluahine ) ; Marurai était de Tahiti, fille de ... et de Papaiau vahine ; .famille puissante.
Manua a été marié, d'abord, à Uraore, fille aînée de Paofai,
frère de Hitoti, et Président des Toohitu. Il est devenu habitant
de Tiarei, et de ce mariage sont nés :
ITitoti, adopté par le grand chef Hitoti, élevé en France ;
Manua est fils de
Huahine
Faua
Aru
fille ;
:
:
Paorai
garçon ;
:
garçon.
A l'arrivée des
Français, Hitoti était grand chef de Tiarei.
ja¬
dévouement au Gouvernement du Protectorat ne s'est
mais démenti. Les insurgés prononcèrent la déchéance de
Son
toti et nommèrent, à sa
Paofai.
place,
son neveu,
Hi¬
Manua, fils aîné de
En 1846, HLoti mourut, et sa mère Uraore, femme de Maitai,
qui était toujours restée dans nos rangs, fut nommée Cheffesse. Elle mourut, elle-même, vers la fin de l'année, et son
Société des
Études Océaniennes
—
445
Hitoti, adopté par le grand
fils
—
chef de
ce nom,
fut nommé
qu'on l'enverrait en France pour y
être élevé, et que son père administrerait le district. Le jeun©
Hitoti est revenu à Tahiti en 1851. Il est aujourd'hui employé
au Bureau des Affaires Indigènes et son père continue à admi¬
Mais il fut décidé
chef.
nistrer le district de Tiarei.
Note
au
crayon :
(Hitoti n'est plus au bureau. Sa conduite crapuleuse
inapte à diriger la chefferie).
Meluaaro
—
Deuxième
le rend
chef de Tiarei
de Tcuira, famille puissante.
Français à Tahiti, Metuaaro était sans em¬
ploi. Il se prononça un des premiers pour l'insurrection, prit
part aux combats de ... n'avait pas une grande influence par¬
mi les insurgés, a fait sa soumission avec les gens de Papenoo.
Mr Bruat, à la mort de Hitoti, fit appeler Manua, et Metua¬
Metuaaro est fils de Paofai, et
A l'arrivée des
Teave, chez Mr Mœrenqu'ils avaient pris
les insurgés. Alors Uraori fut nommé.
aro, pour
leur proposer la chefferie de
hout.
ne
des
Ils
voulurent pas accepter parce
engagements avec
District de Mahacna
Roura
Vahine
—
Roura Vahine est
Cheffesse
fille de Fanaue, Chef de
Mahaena, et de
Ruapupea, fille de Moe, famille royale de Matavai.
A l'arrivée des Français, Fanaue était chef de Mahaena, et de
Vairao. Il avait été destitué de Vairao, pour des démêlés avec
la Reine ( nacre des Paumotu ) mais il avait été réintégré peu
de temps après. Il se prononça, un des premiers, contre les
Français : ce fut un des prédicateurs les plus ardents de l'in¬
surrection. Il était de cette Assemblée de Papeuriri (1), où l'on
résolut de chasser les Français, l'un des plus violents ennemis
des Français. Il avait un très grand ascendant sur les insurgés,
et fit décider, malgré l'avis contraire de tous les chefs, quq
l'on établirait la fortification sur le rivage, et non dans la
vallée, comme le voulait d'abord la majorité. L'échec des in(1) Assemblée de Papara et non
de Papeuriri.
(dans le texte original, en marge) : (Erreur) Ce fut Pitomai,
Afaitaata, cousin de Prraita, qui firent préférer le rivage à la vallée.
Note.—
et
Société des
Études
Océaniennes
—
446
—
surgés, à Mahaena, le déconsidéra un peu
qu'il s'était médiocrement battu, pendant
Sa fille, Roura Vahine, était également
avec son mari.
Après la prise de Fautaua,
parmi eux, d'autant
le combat.
parmi les insurgés,
il fit sa soumission,
et Mr Bruat le nomma Chef de Mahaena, le 1er
janvier 1847.
Mais quatre mois après, il donna sa démission, en faveur de
Roura, sa fille, qui fut nommée cheffesse, et qui administrai
le district depuis cette époque.
District de Hitiaa
Teihu
—
Teohu
est
sont
peu
Chef représentant de Tuavira (Teriitua)
un
homme de basse extraction, dont les ancêtres
Il était né à Maujpiti, petite île dépendante
connus.
de Borabora. En 1835 la Cheffesse
Teriitua, du district de Hi¬
tiaa, ayant été bannie aux Iles Sous-le-Vent pour offense en¬
vers
la Reine, Teohu devint successivement l'amant et puis
l'époux légitime de la Cheffesse bannie ; quatre ans après, la
Reine lui fit grâce, et la rétablit dans sa chefferie.
À l'arrivée des Français, Teriitua appartenant à la race royale
( fille de la sœur de Tapoa vahine, et tante du Roi actuel de
Borabora, et de la Reine Pomare, à un degré plus éloigné )
avait
Elle
un
joua
grand ascendant sur la population de son district?.
rôle considérable dans l'insurrection, ainsi que son
un
mari.
sa soumission. Elle mourut le 3
chefferie à Tuavira, fils de Pomare, à la
condition que son mari Teohu serait son représentant dans le
district, et appointé comme tel. Telle est la combinaison qui a
En
Juin
janvier 1847 elle fit
1849, laissant
sa
conduit Teohu à la chefferie de Hitiaa.
District de
Afaahiti
Àriiaue, représenté par Mairi Vahine.
est le fils aîné de la Reine Pomare, et
par conséquent
présomptif de la Couronne.
A l'arrivée des Français, il était représenté dans le district
par Mairi Taui, homme du peuple qui n'a jamais eu la qualité
de chef, pas plus que sa femme.
Lors de l'insurrection, il se prononça contre les Français,
mais ni lui, ni sa femme ne jouèrent un grand rôle parmi les
insurgés. Ils firent leur soumission après le combat de Taravao.
Ariiaue
l'héritier
Société des
Études
Océaniennes
—
447
—
Districts de Pueu et de Ahavini
Maraetaata Vah'ne
—
Cheffesse
Maraetaata Vahiné descend d'une famille de
« e
iatoai
»,
Papara. Elle fut mariée au frère cadet de
(famille puissante). Ce frère cadet fut nommé chef de
du district de
chefs
Utami
Pueu.
Utami fut noimné chef de Punaauia.
Français, Maraetaata Tane étant mort, sa
cheffesse, et fut confirmée dans sa charge, par
Mr Bruat, le 1er novembre 1845. Son fils ayant refusé de se
rendre à l'invitation de Mr Bruat, persista à rester parmi les
A
l'arrivée
des
femme devint
insurgés.
l'insurrection, les
Au moment de
gens
de
son
district prirent
part au combat de Taravao, mais elle ne persévéra pas long¬
temps. Elle ne s'est jamais montrée personnellement hostile, et
a cherché à détourner de la guerre les grands de son district
;
a
fait sa soumission une des premières et s'est toujours mon¬
trée, depuis, très dévouée au Gouvernement du Protectorat.
Elle s'est remariée, et est redevenue veuve en 1848.
District de Tautira
Faitohia
—
Chef
Faitohia est le deuxième fils du
fiile d'un chef de
grand chef Tati et de Tehea,
Borabora.
Français, Faitohia n'avait pas d'emploi. Le
appartenait à Teremoemoe, où il était gardé par Arata,
chef du même district, qu'on avait dépouillé, pour le
A l'arrivée des
district
ancien
donner à Teremoemoe.
son voyage à Taravao,
Mr Bruat nomma Faitohia
Tautira, district qu'il habitait, dont il était «iatoai».
Seul avec Taoahue, il était resté à Taravao pour attendre le
Gouverneur. Depuis il est resté continuellement fidèle aux
Lors de
chef de
Français.
Il
a
les
été nommé chef parce
qu'il était
«
iatoai » de ce dis-1
les chefs du district étaient dans les murs,
insurgés. Tati était « iatoai » de Tautira.
trict, et
que
District de
parmi
Teahupoo
Penene Vehiatua
—
Grand Chef
Penene descend de la
famille des anciens Rois de Taiarapu,
Société des
Études Océaniennes
448
—
Il
—
le fils de Tootoo, prince allié à la famille de
Pomare,
Raaa, descendant d'une famille puissante de Haapape où
Moenanu, sœur de Penene, était cheffesse, appointée par Po¬
mare II, vers 1818.
est
et de
A l'arrivée des Français, Penene se
prononça, un des pre¬
miers, pour l'insurrection. Il fit partie de l'Assemblée tenue à
Taravao, en Décembre 1843, où la guerre fut résolue. Prit
part au combat de Taravao où il commandait aussi dans le
camp de Mahaena, où il perdit son fils, le chef de Haapape.
Il tomba malade peu de
temps avant le combat et quit'.a les
insurgés pour aller se soigner à Teahupoo. Tavini, grand juge
de Teahupoo, et partisan des Français
parvint à le décider à
faire sa soumission au Protectorat, qui eut lieu le
1844.
Tavini étant mort fut
remplacé par Oti.
...
District de Matavai
Taoahcre Chef ( Moe
)
Taoahere
est fils de Moe, Chef de Matavai, famille
puissante
presqu'île. Roihua, famille « iatoai » de Iiitiaa.
A l'arrivée des Français, le chef de district était
Puna, frère
cadet de Moe, dont il avait remplacé le fils, destitué
pour avoir
participé à la guerre de Taiarapu. Puna ayant pris part à l'in¬
surrection, Mr Bruat lui ota sa charge, et la donna à Taoahere,
de
la
dans
n'a
une
assemblée de district le
jamais pris part
Puna
est mort de
Taoahere
marié
est
...
Janvier 1844. Taoahere
l'insurrection ; vers la même époque
maladie parmi les insurgés de Punaauia.
a
a
la
toujours été très dévouée
sœur
aux
de Paraita.
Cette famille
a
Français.
District de Vairao
Iiuruino, Chef
Huruino
fils de Pahutiti, qui avait été nommé chef de
(Vairao) par Pomare Vahine, qui destitua Fanaiu,
père de Roura Vahine, de Mahaena ; la mère appartenait à
est
district
ce
une
famille de
A l'arrivée
«
huiraatira
»
de Vairao, son nom est Tuaroa.
des
Français, Pahutiti était mort, laissant trois
fils, et trois filles. L'aîné de ses fils était chef : il se prononça
pour l'insurrection, mais après le combat de Taravao il fit sa
soumission, une infirmité ( hua rahi ) ne lui permettant guère
du reste d'aller vivre dans le
camp des insurgés. Des deux
Société des
Études
Océaniennes
—
449
—
frères, à la mort de l'aîné, qui était
C'est un homme tranquille,
voué, sans zèle, médiocre enfin.
nommé.
District (le
sans
peu
enfants, Huruino fut
intelligent, assez dé¬
Papeari
Pitomai, Chef
Fils de Puhiri, famille de
tera,
«
iatoai
également d'une famille de
»
«
à Papeari et de Teriiiatoai », dans le même
district.
Teravero était chef du district avant lui, mais Tcravero
fut destitué, lors du grand remaniement qui eut lieu en, 1818,
après les guerres de religion. Pitomai fut nommé à cette épo¬
de Pitomai, qui l'avait puis¬
guerres. D'une valeur témé¬
raire, d'une fermeté opiniâtre, il a toujours, comme guerrier,
exercé un grand ascendant. Dans les premiers temps de l'occu-<
pation française il se prononça résolument contre nous ; malgré
son grand
âge fut un des chefs les plus actifs de l'insurrection.
que.
Pomare II faisait grand
cas
secondé dans toutes
ses
samment
Il
fait
soumission
après la prise de Fautaua et s'est
des hommes sur lequel
La bienveillance qu'ont
eu pour lui les
différents gouvernements l'a pénétré de recon¬
naissance. Il se repent aujourd'hui d'avoir fait la guerre à ses
bienfaiteurs-, et de son aveuglement, avec une vivacité d'ex¬
pression qui n'est jamais exempte d'invectives pour les insti¬
gateurs connus de la guerre civile. Antagoniste déclaré de la
Mission de Londres, dont il voudrait renvoyer les membres,
sans être éloquent, il parle avec une telle véhémence qu'il pro¬
duit toujours une vive impression sur les assemblées. Plein de
a
sa
rallié sincèrement aujourd'hui. C'est un
le Gouvernement peut le plus compter.
bon sens, assez clairvoyant, doux et bienveillant dans
normal, il devient effrayant dans la colère.
District de
son
état
Papeuriri
Ravaai, Chef
est fils de Aroa, descendant des chefs de Papeuriri,
qui fait de Ravaai un parent (neveu) de Farehau Vahine.
Ravaai est frère de Parai ta, et de Taohue Vahine.
Ravaai
ce
A l'arrivée
son
et
des Français, Farehau Yahine s'étant, ainsi que
mari, prononcée pour l'insurrection, Mr Bruat la destitua,
comme Ravaai était un des plus proches héritiers, de cette
Société des
Études
Océaniennes
—
450
—
femme, qui était, du reste, sans enfants, il fut nommé chef,
sa
place, en 1844.
A l'arrivée des Français, Ravaai n'avait pas d'emploi. Au
moment de l'insurrection, sa parenté avec Paraita .dont il était
le beau frère, le fit se prononcer pour les Français. Il suivit
Mr Bruat à Mahaena, ou il enleva le drapeau des insurgés. Mr
Bruat lui fit donner la croix pour ce trait d'audace, et puis
il le fit nommer chef de Papeuriri, mais il ne put aller prendre
possession de la chefferie, qui était au pouvoir des insurgés.
Toujours suivant les différentes expéditions des Français contre
les insurgés, il montra son audace en allant prendre possession
de son district, où il arriva seul, avec sa femme, sans défense.
à
Il
Paoraa. D'un caractère facile à
subjuguer, les Mis¬
le faire
entrer dans leurs intérêts, contre nous. Cependant, après quel¬
ques crises, il a ouvert les yeux, et a compris qu'il s'alliait à
nomma
sions de la Société de Londres avaient
ennemis contre
ses
ses
amis, et il
a
su
le capter, et
définitivement
rompu avec
Susceptible de certains éclairs d'éloquence, qui étonnent
quelquefois, au milieu de l'incohérence de ses discours, a be¬
soin qu'on s'occupe de lui, pour se souvenir de ce qu'il doit aux
Français.
eux.
District d'Atimaono
A
Teriifaatau
Teriifaatau
et
rame
ue
est fille de
Faaterehau
romare, et cte
Vahiné, sœur de Ariipaea
Tahitoe, cousin du Roi Tamatoa, de
Raiatea.
A l'arrivée des
Français, Ariipaea, sous le nom de Variaotau,!
qui était administré par Terai Arue,
le père d'Ariipaea. Ariipaea s'étant prononcé pour l'insurrec¬
tion, le district fut provisoirement confié à Tati, jusqu'à la
paix. En 1847, la jeune Teriifaatau, nièce d'Ariipaea, fut
nommée cheffesse, sous la tutelle de Taevau, vieux serviteur
de la famille. Taevau était parmi les insurgés ; sa tutelle n'a
duré que deux ans. La Reine demanda sa destitution, parce
qu'il prétendait s'approprier la solde de Teriifaatau.
Cette jeune fille est assez mal entourée, et malgré son bon
naturel, elle ne promet rien de bien précieux pour le Pro¬
tectorat, dont on lui apprend à se défier.
était chef de
ce
district
Société des
Études
Océaniennes
—
District de
451
—
Papara
Tati, Grand Chef
Tati
est fils de Iioroi, et de Tetaio. Horoi était frère cadet
Amo, descendant des anciens rois du pays. La famille de
Tati, est, avec celle de Pomare, la plus ancienne, et la plus
de
illustre du pays.
District de Paea
Tetoofa, Cheffesse
Tetoofa
est fille de Hopoie et de Yivirai. Hopoie était cou¬
Tati, et descendait aussi d'Amo. Vivirai était descendante
d'une famille de chefs de la presqu'île (Afaahiti et Mataoae).
A l'arrivée des Français, Noho Vahine, parente du Ârii, était
cheffesse. Cette femme était fille du chef Noho, nommé par
Pomare. Elle était représentée, dans son district, par Paparau.
En 1845, Pohearu Vahine, descendante de la famille dépos¬
sin
de
sédée par Pomare,
Noho et Paparau
fit sa soumission à Mr Bruat, tandis que
s'étaient prononcés pour l'insurrection. Mr
Bruat la nomma cheffesse. Peu de temps après, elle passa,
elle-même, aux insurgés, à l'instigation de son fils aîné qui
était dans le camp de Punaauia. Destituée à son tour, elle
fut remplacée par Ruarii, frère de Tetoofa Vahine, neveu de
Tati, qui venait de faire sa soumission en 1846 (juillet), à la
sollicitation de Mr Darling, son taïo. Ce dernier est resté chef,
jusqu'en 1848, époque à laquelle Mr Lavaud le destitua, pour
ivrognerie. Il était marié à une cousine de Mr Nott, remplacé
par la sœur de Tetuarahi (Tetoofa Vahine), femme dissi¬
mulée, acceptant les bienfaits du Gouvernement, sans beau¬
coup de reconnaissance, toujours prête à se défier des autres,
et à tromper elle-même.
Elle a une prédilection pour ce que dans le pays on appelle
le parti anglais. Cependant elle garde une certaine réserve,
et s'efforce de passer pour dévouée. Son district a été un des
principaux foyers de l'insurrection, et c'est aussi celui ou l'on
trouve encore quelque vieux levain d'antipathie pour les Fran¬
çais. Tetoofa Vahine n'est cependant pas une femme négligente,
et si la Société de Londres cessait, pour un motif quelconque,
d'exercer
un
son
influence
hostile
et
occulte
sur
des districts les mieux administrés.
Société des
Études
Océaniennes
elle,
ce
serait
—
452
—
Papaiau ( Chef Mutai )
Papaiau est fils d'un
«
huiraatira » de Papaoa, allié à la fa¬
mille de
Meia, orateur des anciens Rois du pays, marié avec
une
femme de Paea, sœur de la mère de Maitui, famille
d'« iatoai » de Paea, étant sans enfants et ayant adopté la
fille de Noho, dont il était l'ami. Il fut nommé représentant de
celle-ci, pendant sa minorité, et acquit une grande influence
dans le district.
A l'arrivée des
Français, il était donc chef, représentant de
JNfoho. Il se prononça, un des premiers, pour l'in¬
surrection, fit une première fois sa soumission à Mr Bruat, et
femme
sa
avant
l'affaire de Mahaena. Mais il repassa aux
le chef Utami
un
parti
insurgés quand
sépara des Français. Il voulut même conduire
faire diversion du côté de Faaa, pendant que
se
pour
Mr Bruat était à Mahaena.
Le
30
juin 1844, Utami étant malade, les
gens
de Paea,
Punaauia, et Faaa mirent en exécution l'idée de Papaiau, ap¬
pelé aussi Maio, et vinrent attaquer le camp de 1' « Uranie »
et
brûler la maison des Missionnaires. Mr Bonard voulait les
la nuit, elle ne
Utami n'avait su s'opposer à ce ^mouvement. Les
insurgés l'emportèrent, malade, dans le camp.
attaquer, mais son expédition ayant eu lieu
réussit pas.
Après la prise de Fautaua, il voulut aussi diriger, avec les
de Penene, un coup de main contre les Français qui oc¬
cupaient le col du Diadème, qu'il voulut attaquer par la mon¬
tagne Mouaroa, mais la constance Jui manqua ; ils arrivèrent
en si
petit nombre qu'ils n'osèrent pas attaquer ; ils apprirent
du reste que les chefs étaient en joourparlers avec les Fran¬
çais pour faire leur soumission. Papaiau s'est soumis également
homme tracassier, ambitieux, sans com iction ni conscience,
n'ayant pour boussole de conduite que son intérêt, ou sa pas¬
sion, mais par son audace et son opiniâtreté, il a conquis un
grand ascendant dans le district de Paea. Aujourd'hui l'allié
le plus chaud du Gouvernement, et l'adversaire déclaré de la
Société de Londres, uniquement, peut-être, pour que la cheffesse penche pour les opinions contraires.
Membre ce l'Assemblée Législative, il appuie toujours les
motions les plus hostiles à la Reine et à l'ancien ordre des
choses. Néanmoins, un revirement est très possible, avec un
gens
—
homme de
son
caractère.
Société des
Études
Océaniennes
—
453
—
District de Punaauia
Pohuetea Vahine
Pohuetea Valiine est fille de Teiha
(Pohuetea), et de ...
grand chef de Ptaiatea.
Teiha était le descendant le plus direct des anciens chefs
de Punaauia. Pomare II, père de la Reine actuelle, après la
guerre de religion, voulut les renommer chefs dans le district
de ses ancêtres, dont ils avaient été dépossédés pendant la
guerre de religion, mais il resta à Raiatea, étant devenu
amoureux de
avec laquelle il s'est marié. Pomare donna
alors le district à Utaini, descendant aussi des anciens chefs du
pays, comme fils adoptif d'un Pohuetea.
Utami appartient à la famille royale de Raiatea.
A l'arrivée des Français, Utami était chef de Punaauia ; au
moment de l'insurrection il se prononça pour les Français, et
reçut même des appointements ( 5.000 Frs ) de Mr Bruat. Il
retint les gens de son district, aussi longtemps qu'il le put ;
mais après l'affaire de Faaa, à laquelle il n'avait pu s'opposer,
étant malade, les gens de son district l'emportèrent, malgré
lui, dans le camp de Punaauia, où il est resté jusqu'à la paix,
malgré les fréquentes invitations de Mr Bruat. La Reine lui
enjoignait de ne plus rejoindre les Français. Fatigué de ces
tentatives inutiles, Mr Bruat nomma Pohue, frère cadet de
Aifenua Vahine, chef de Punaauia (toujours du côté des
Français) ; destitué pour inconduite par Mr Bruat, il est
remplacé par sa sœur Aifenua Vahine, cheffesse actuelle des
districts, mariée à Aifenua, frère de Tauirii, qui, après avoir
été, d'abord, parmi les insurgés, a fait sa soumiss'on, en 1845
et, depuis, a toujours combattu avec son frère Tahirii, dans
nos rangs
contre les insurgés.
Aifenua Vahine est une femme assez intelligente, dévouée
aux Français, à qui elle doit beaucoup, mais elle est d'un ca¬
ractère fort inégal. Elle passe brusquement de la pratique
de la dévotion la plus exagérée aux excès du libertinage le
plus éhonté. A besoin d'être sévèrement réprimandée parfois,
fille d'un
...
sans
cela elle braverait le scandale.
District de Faaa
et
Ali au Vahine,
Cheffesse
Atiau Vahine
de Muliaopa.
( Teriivaetua ), cheffesse, est fille de Taipoto,
Société des
Études Océaniennes
—
454
—
Taipoto était chef de Haapiti et de Teavaro, famille puis¬
de Moorea, la sœur, cousine de Taipoto, était femme
de Vairaatoa, prince, frère de Pomare II, et grand père de la
Reine actuelle, ce qui fait d'Atiau Vahine, une tante de Po¬
sante
mare.
Muhaopa était fille de Ture, prince de Papeari, et de Faaa,
proche parente de Pomare. Taipoto et Muhaopa n'eurent qu'un
enfant, qui est Atiau Vahine, qui s'est trouvée aussi héritière
de la chefferie des quatre districts de Papeari, Faaa, Haapiti,
Teavaro.
et
Dans le district
de Papeari, elle était représentée, d'abord,
Teravero, « huiraatira » de Huahine ; à la mort de ce
dernier, la Reine a choisi pour représentant Pitomai, guerrier,
compagnon d'arme, et ami particulier de Pomare II.
par
Dans
le district de Faaa, elle a été représentée, pendant
minorité, par Tetahua, son père nourricier, et à la mort de
ce dernier, sa femme lui a succédé,
jusqu'à l'arrivée des Fran¬
çais, époque à laquelle Atiau Vahine a pris èlle-même l'admi¬
sa
nistration de
son
district.
Dans les districts de
Haapiti, et de Teavaro, elle est repré¬
huiraatira » de Taiarapu, qui a pris le titre de
Marama, nom du chef de ce district, et qui n'appartient
réellement qu'à Atiau Vahine. Mr Bruat l'a confirmée dans
cette charge,' et lui a accordé des appointements.
A l'arrivée des Français, le district était administré par la
femme de Titoa ( Tupuaetefau ) ; au moment de l'insurrec¬
tion, cette vieille femme s'étant prononcée contre les Fran¬
çais, Mr Bruat engagea Atiau Vahine à prendre elle-même l'ad¬
ministration du district, mais elle refusa pendant longtemps,
ne voulant
pas' être nommée par les Français, qu'elle n'aimait
pas. Cependant Mr Bruat l'ayant menacée si elle persistait
de donner son district à quelqu'un d'autre, et d'un autre côté,
sa
fille et son gendre Ariitaimai lui ayant conseillé de faire
sentée par un «
soumission, elle
sa
Elle
se
rendit enfin.
été mariée,
d'abord, à Tuati, fils aîné de Tati, et de ce
mariage sont nés Ariitaimai, Maite et Tomatiu décédée en 1834.
a
Elle s'est remariée avec le fils de Tetuamatau, « huiraatira » de
Faaa. Son beau père et son beau frère étaient dans le camp
des
insurgés.
chez cette femme, assez bonne, au fond, des senti¬
ments qui se combattent. Celui de la reconnaissance
pour les
Français qui l'ont comblée de bienfaits, et d'égards, et celui
Il y a
Société des
Études
Océaniennes
—
455
—
de rattachement à l'ancien ordre de
vorable
choses, qui était plus fa¬
puissants. Pour elle,
d'autres, la différence de religion est
de
et
savent
aux
gens
Les Membres
de
la
que trop
bien exploiter
ses
sentiments contre
District cle
beaucoup
cause d'antipathie
Société de Londres ne
défiance.
B
nous.
Ile Moorea
—
Papetoai
Manea, Chef (
Il
comme pour
une
sous
la tutelle de Hoaru )
le fils de Manea, chef du district,
lequel descend luipremier chef nommé de ce district par Pomare II,
après la guerre de religion, sa mère étant fille d'Otooa (1),
Toohitu, et orateur de la Reine Pomare, à Papaoa.
À l'arrivée des Français, Manea, le père, était chef du dis¬
trict de Papetoai : au moment de l'insurrection, il hésita à se
prononcer. Cependant après le combat de Faaa, Papaiau ayant
envoyé des messagers dans les districts de Moorea pour en¬
gager les gens de Moorea à prendre part à l'insurrection, quel¬
ques chefs étaient sur le point de se laisser ébranler, de ce
est
même du
nombre était Manea.
Mais le chef
assemblée
Pee, du district de Maatea, convoqua une grande
Afareaitu, et avec l'assistance de Taiarapu, et
à
d'Arahu, il parvint à retenir les gens, à Moorea, dans leurs de¬
meures.
Il fut décidé
Protectorat.
Manea,
qu'on
se
revenu
soumettrait
au
Gouvernement du
de cette première hésitation, se
résolument pour les Français, qu'il suivit même dans
plusieurs expéditions, notamment a Papenoo.
Sous le gouvernement de Mr Lavaud, Manea malgré son dé¬
vouement fut destitué pour ivrognerie, et sa fille Unaura fut
nommée à sa place, en 1849. Manea est mort la même année.
Destituée elle-même, parce qu'elle s'est trouvée enceinte,
n'étant
pas mariée, elle a été remplacée par son jeune
frère, âgé de dix ans, qui a eu, d'abord, pour tuteur
Nohono, deuxième mari de sa mère ; mais Nohono ayant
été destitué pour inconduite, Monsieur Bonard a donné pour
tuteur au jeune Manea, Nooou « huiraatira » des districts, des¬
cendant d'une grande famille de Huahine, établie à Moorea,
par suite d'alliance : homme intelligent, et actif, qui administre
parfaitement le district. Remarquable par l'indépendance de
prononça
son
caractère.
(1) Devrait être d'O Tu
surnom
Société des
donné à cet orateur, je le crois.
Études
Océaniennes
—
456
—
District de Varari
Màhine, Chef fesse
Mahine Valiine
est. fille de Tohone, parent de Yairaatoa, et
grand chef de Varari, marié à la fille d'un « huiraatira » de
Faanui. Mahine, la cheffesse actuelle est leur héritière ; elle
est mariée à un homme de Raiatea nommé
qui était venu
...
Tahiti à la suite de la Reine Pomare. Il fut chassé de Ta¬
hiti par la famille de la Reine, étant accusé d'avoir eu avec
à
elle, des relations illicites, d'où serait née
une
fille qui serait
aussitôt sa naissance. Des bruits d'avortement courùrent,
l'amant fut exilé, et les complices vrais, ou supposés de l'avortement, exilés à Maatea, après jugement des Toohitu, pré¬
morte
sidés par
hine
se
Paofai. Pendant
maria
son
séjour à Moorea la jeune Ma¬
lui.
avec
A l'arrivée des
Français, la jeune Mahine était sous la tu¬
Mr Lavaud l'a nommée cheffesse. Depuis
ce
temps, elle administre le district. Pendant l'insurrection,
le district est resté paisible. Mahine Vahine est une femme
tranquille, sans zèle, mais dévouée.
telle
de
sa
mère ;
District de Morua
Teautia, Chef
Teautia, chef, est fils de Taramea, parent de Teautaia,
grand chef héréditaire de Morua. Pomare le nomma chef,
comme
plus proche héritier de Teautaia.
A l'arrivée des
Français, il administrait le district, et re¬
toujours d'aller dans le camp des insurgés. Il se rendit
à la grande Assemblée d'Afareaitu où les chefs, sur la pro¬
position de Pce, Tauapa, et Arahu décidèrent qu'ils se sou¬
mettraient au Gouvernement du Protectorat. Toujours dévoué,
mais sans zèle et peu intelligent.
fusa
District d'Atinonoha
Tauirua, Chef
Tauirua, le chef actuel, est originaire
familles étaient alternativement « arii » de
la famille de Tauirua, et de Teana.
A la nomination
Teana
comme
générale des
«
Tavana
de Huahine. Deux
ce
district. C'étaient
»,
Pomare II plaça
chef, à la mort de Teana, Pomare, la Reine
Société des
Études
Océaniennes
457
—
—
cheffesse la femme Aumau, fille de Teana.
chef actuel, originaire de Huahine ( famille « hui-raatira » ) qui avait épousé la dernière
héritière de Teana, et Tauirua.
A l'arrivée des Français, la fille de Teana, mariée à Tau¬
mau, était cheffesse sous le nom de Tauirua. Dès le commen¬
cement de l'insurrection, elle se prononça, ainsi que son mari,
contre les Français, et lors de l'invitation de Papaiau, ils se
actuelle,
nomma
Taumau
était
frère aîné du
rendirent à Punaruu.
Mr Bruat les destitua, et nomma chef le frère de Taumau,
le «Tavana» actuel, qui a toujours été dévoué au Gouverne¬
ment du Protectorat. Il a même pris part à certaine expédi¬
nos rangs. Actif, industrieux, sachant tirer
propriétés, ami des améliorations, toujours prêt a
essais, bon homme, administrant assez bien son
tion, étant dans
parti de
faire
ses
des
district.
District de Maatea
Pee, Chef
grand chef Pee,
Vahine.
chef actuel, jouissait d'une très grande
Pee, le chef actuel, est fils de la sœur du
nommé par Pomare
Ce Pee, oncle du
influence
à
Moorea.
influence était dûe à
Cette
son
carac¬
énergique, et à son intelligence. Lors du premier traité
de protectorat, il se déclara partisan des Français. Il comprit
que la prospérité du pays n'avait qu'à gagner en se donnant
tère
pour protecteur
semblées tenues
peuple puissant. Dans les premières as¬
un
Novembre et Décembre 1843,
en
Pee, bien
éloquent, parla toujours, d'une manière bien sensée,
des avantages du protectorat, et se fixa à Papeete. (1)
Lorsqu'on apprit que Papaiau avait envoyé un messager à
Moorea, et que certains chefs de district de cette île se dis¬
posaient à prendre part à l'insurrection (juin et juillet 1844),
il passa, en toute hâte, à Moorea, convoqua une grande assem¬
blée à Afareaitu, et là, aidé de Tauapa, et d'Arahu, il fut dé¬
cidé que les chefs de Moorea reconnaîtraient le Gouvernement
des Français ( lettre saisie par Arahu sur son fils ) ; son
neveu
Pee, le chef actuel, peu mêlé aux affaires, habitait
alors Papeete, et marchait, quelquefois, dans nos rangs contre
les insurgés, en compagnie de Pee, son oncle, qui fut blessé
que
peu
Jans la vallée de Fautaua.
Pee
étant
mort
en
(1, Note de l'auteur
1848,
son
: ce passage
Société des
neveu
fut désigné pour lui
est contesté.
Études Océaniennes
—
succéder.
458
—
Monsieur
Lavaud, connaissant alors peu les cou¬
laissa dépouiller le nouveau chef de toutes
les terres de chefferie. La Reine qui gardait rancune à Pee,
pour avoir empêché les gens de Moorea de se prononcer
en sa faveur, fit
appeler le nouveau chef Pee, et lui déclara
qu'elle reprenait les terres de chefferie, que Pomare II avait
données à son oncle Pee. Cet arrangement clandestin eut son
effet, et la Reine s'empara des terres de chefferie du district
et les garda jusqu'au mois de Mars 1851, époque à laquelle
Mr Bonard ayant appris que Pee s'était laissé dépouiller des
terres de chefferie de son district, fit porter l'affaire devant
les Toohitu, qui décidèrent que les terres de chefferie étaient
inaliénables, et que Pee avait outrepassé ses droits, ou cédé à
une
crainte pusillanime, en les donnant à Pomare. Il fut,
conséquemment, rétabli dans la possession de ces biens, au
grand mécontentement de la Reine.
Assez intelligent, très dévoué, mais peu zélé, ayant besoin
d'être stimulé... Un peu ivrogne.
tumes
du
pays,
District de Haumi
Taero, Chef
Fils de Tauirai
(famille d'arii de Manotahi), et de Tuahu
de Haumi ) ; avant, Taero Haumuna était
chef de ce district où il avait été placé par Pomare II, au>
préjudice des descendants des chefs.
Haumuna, après avoir administré le district, pendant trois
ou
quatre ans, vint à Punaauia, amenant Taero, le chef ac¬
tuel, l'héritier le plus direct de la famille dépossédée. Il de¬
manda à Pomare II, qui vivait encore, de rendre la chefferie
aux héritiers
légitimes. Les ressentiments qu'avaient provoqués
les guerres de religion commençaient a s'affaiblir. Le vieux
Roi consentit, et Taero fut reconnu chef de Hau ni.
Lors de l'établissement du Gouvernement du Protectorat,
Taero se prononça pour les Français, et sa fidélité ne s'est
jamais démentie, bien qu'il n'ait jamais donné de grandes
preuves de dévouement. Aujourd'hui Taero est un vieillard
de soixante ans, presque aveugle, s'occupant fort peu de l'ad¬
ministration de son district. Homme peu intelligent, mais
( famille
sobre
et
d'arii
droit.
Société des
Études
Océaniennes
—
District
459
—
*
cl'Afareaitu
Hapoto, Cheffesse
Hapoto, le père de la cheffesse actuelle, était fils de Nioo,
de « huiraatira » d'Atiue, district de Punaauia, et de
Tehaamarere, fille d'un « iatoai » du district d'Afareaitu, et
sœur de Vara, qui fut chef de district, au temps des guerres
de religion.
Pomare l'avait nommé à cause des honneurs qu'il lui avait
rendus, ( il avait immolé son propre frère pour le mettre
sous les pieds du Roi). Vara étant mort vers 1835, la Reine
actuelle nomma, pour lui succéder comme chef de district
d'Afareaitu, Hapoto, neveu et fils adoptif de Vara.
famille
Ilapoto était chef à l'arrivée des Français, et se prononça
des premiers. Sa fidélité ne s'est jamais démentie,
et malgré les pressantes sollicitations de plusieurs personna¬
ges, il n'a jamais youlu prendre part à l'insurrection. A la
mort de Pee, chef du district de Maatea, Mr Lavaud nomma
Hapoto, grand juge, à sa place.
Hapoto est mort, lui-même, en 1850, et sa fille aînée a été
nommée chef fesse par Mr Bonard : cette jeune fille, élevée
chez les Sœurs de St Joseph, donne de belles espérances :
elle est intelligente et d'un excellent naturel apprenant avec
facilité. Le district est administré pendant la minorité de la
jeune fille par sa mère, la veuve Hapoto, femme assez légère,
qui ne mène pas très bien le district.
La nomination de la jeune Hapoto a été vivement contestée
par la Reine Pomare, qui voulait le district pour un de ses'
enfants. Aussi Hapoto Vahine est pleine de reconnaissance
pour le Gouvernement du Protectorat, qui a empêché qu'on la
dépouillât. Il est à regretter qu'à son dévouement pour les
Français elle ne joigne pas un peu plus de zèle pour son
district, et plus de réserve dans sa conduite.
pour eux, un
Districts
cle
Haapiti et Teavaro
Marama, Chef
pas le chef
Haapiti et Teavaro formant l'apanage d'une famille puis¬
sante dont Atiau Vahine se
trouve l'unique héritière. Ma¬
rama, l'administrateur, n'est donc que le représentant d'Atiau,
d'après les vieilles coutumes nationales. Il est fils de Vaipua,
L'administrateur
de
ces
deux
districts
n'est
réel.
Société des
Études Océaniennes
—
460
—
famille des
« Hatia
Vea» (ambassadeurs) des Vehiatua, rois
Taiarapu, et Teahupoo, et de Hina, fille de Teahupoo : il
se maria
à Marevarira, fille d'un « iatoai » puissant de Haapiti.
Lorsque la Reine actuelle accéda au trône, Atiau Vahine
délégua tout son pouvoir à Marama, qu'elle nomma son repré¬
sentant, dans les districts de Tlaapiti et Teavaro.
A l'arrivée des Français, il était donc chef de ces deux dis¬
tricts. Il se prononça, sans hésitation, pour le Gouvernement
du Protectorat, et lui fut toujours fidèle. Il n'a jamais rendu
de grands services, parce que c'est un homme médiocre, sans
zèle et sans beaucoup d'intelligence, mais il n'a jamais causé
de
d'embarras.
District de Teaharoa
Taiih'.ro, Chef
Fils de Turaivaru, « huiraatira » de Pari à Taiarapu, et de
Porai, fille d'un « iatoai » de Papetoai.
Maamea était chef de district de Teaharoa, où j.1 avait été
placé par Pomare II, dont il était l'ami et le compagnon dé¬
voué. Plus tard, il avait été destitué pour avoir violé la loi
les « Upaupa », et sa femme fut nommée cheffesse. De¬
sur
venue
veuve, elle épousa Tauhiro, le chef actuel. A la mort
de cette femme, Tauhiro a été nommé chef. Dépourvu d'in¬
telligence, d'un caractère sauvage et abruti, il a été le seul
des chefs de Moorea qui soit toujours resté parmi les insurgés.
11 ne semble de rien dans son district. Son incapacité est re¬
connue du Gouvernement, comme des Administrés.
Société des
Études
Océaniennes
—
461
—
ANTHROPOLOGIE
Le Carbone 14
en
par
On sait que
du
et en
Préhistoire
le Dr André NEGRE
le carbone possède
Les chimistes
des seules
Archéologie
siècle
un
dernier
propriétés chimiques de
poids atomique
avaient
déduit
=
12.
ce
chiffre,
ce corps.
Depuis, la Microphysique est venue nous apprendre ce que
signifiait ceci : le carbone possède normalement, dans
son
noyau atomique, 6 protons et 6 neutrons, soit au total 12
corpuscules intranucléaires.
cela
En
Irène et Frédéric Joliot-Curie découvrirent la
Artificielle, ce qui leur valut un prix Nobel y
on sait
que leurs ascendants, Pierre et Marie Curie s'étaient
illustrés, à l'orée de ce siècle, en découvrant la Radioactivité»
Naturelle, découverte retentissante qui leur avait également
rapporté un prix Nobel ; puis, fait unique dans l'histoire de
1934,
Radioactivité
ce
prix, Marie Curie remportait
prix Nobel...
encore, peu
après,
un
deuxième
d'Irène et Frédéric Joliot-Curie établissait,
choses, que la plupart des éléments simples de la
chimie, ordinairement non radioactifs, pouvaient être rendus
découverte
La
entre autres
transitoirement radioactifs.
Ainsi, on pouvait transformer le carbone 12 en carbone 14
( 6 protons et 8 neutrons ) ; ce carbone 14, radioactif donc
instable, se désintégrait lentement en redonnant du carbonne 12.
On
s'aperçut ensuite très vite de ce que, dans la nature, il
toujours une faible proportion de carbone 14, constante,
sans
doute parce qu'il se produit en permanence, dans l'at¬
mosphère, sous l'action des rayons cosmiques.
existe
On sait
sède
en
aussi, actuellement,
que
toute matière vivante pos¬
très discrète radioactivité qui dépend de son contenu
carbone 14. Pendant la vie, le métabolisme de l'être vivant
une
maintient constante la
14 que
quantité de carbone 12 et de carbone
comporte son organisme, par suite de l'équilibre des
entrées et des sorties.
Actuellement,
on
sait
que
Société des
dans la matière vivante, il
Études
Océaniennes
se
dé-
—
462
—
sintègre 12,5 atomes de carbone 14 par minute
de carbone inclus dans la matière vivante.
et par gramme
La
période de demi-transformation du carbone 14 en carbone
ans, plus ou moins 30 ans ; ce qui veut dire
que, après 5600 ans, plus ou moins 30 ans, la moitié des
atomes de
carbone 14 s'est désintégrée. Après 5600 x 2 —
11200 ans, plus ou moins 60 ans, il ne reste donc plus que
le quart de la quantité initiale.
On peut donc dire que, après 5600 ans, en gros, il ne se
désintègre plus que 6,25 atomes de carbone 14, par minute
et par
gramme de carbone ; après 11200 ans, il ne s'en
désintègre plus que 3,125, etc...
Après la mort d'un être vivant, l'apport nouveau en carbone
12 et 14 est tari ; on peut alors mesurer la radioactivité rési¬
duelle des restes de cet être, avec un Compteur de GeigerMiiller ; on arrive ainsi à compter littéralement le nombre des
atomes de carbone 14 qui se désintègrent par minute et par
gramme de carbone étudié ; on peut, de cette manière, évaluer
12, est de 5600
assez
sont
la date de la mort de l'être dont les restes
exactement
étudiés.
En
fait, la méthode, appliquée à des échantillons de date
s'est révélée assez exacte. Elle est applicable à tous
les restes fossiles d'origine végétale ou animale : charbon de
bois, tourbes, fragments de nattes ou de tissus, cendres de
foyers, restes animaux et humains, quels qu'ils soient.
connue,
On
devine
le nombre ex¬
qui se désintè¬
grent par minute, rend la méthode très délicate, donc incer¬
taine. En fait, à cette ancienneté, la marge d'erreur peut at¬
teindre 1000 ans. Toutefois, la méthode se perfectionne sans
cesse
; améliorée, elle permet maintenant d'analyser jusqu'à
30.000 ans en arrière, avec une marge d'erreur qui n'excède pas
2000 ans. Ceci est fort intéressant, car on sait que pour certains
faits préhistoriques, et par d'autres méthodes, on n'est souvent
pas d'accord, à 30.000 ans près.
Cependant, des préhistoriens éminents, comme l'abbé Breuil,
s'élèvent contre les chiffres indiqués par cette méthode ; dans
son
livre « Quatre cents siècles d'art pariétal ; les cavernes
ornées de l'âge du Renne », Breuil affirme que, à son avis;
cependant
trêmement réduit
ces
chiflres sont
que,
des atomes
passé 2030
de
carbone
nettement au-dessous
ans,
14
de la réalité, même pour
le
Nagdalénien moyen. Or, si les méthodes d'investigat'on phy¬
sique et mathématique sont, en principe, incapables de se trom-
Société des
Études
Océaniennes
—
463
—
les hommes qui les Expliquent sont faillibles ; et c'est
peut-être là qu'il faut voir l'origine de cette divergence d'opi¬
nion entre un préhistorien de la classe de Breuil, et la méthode
encore jeune du carbone 14.
per,
Voici quelques chiffres donnés,
carbone 14, en préhistoire :
Magdalénien
moyen
jusqu'ici,
par
,1a méthode du
13897+1200
de Saint-Marcel
Charbon de bois de Lascaux
Foyer Levalloiso-Moustérien de Haua Fteah
.
ans
+ 900
ans
32050+2800
ans
13566
La méthode
perd un peu de son intérêt lorsque l'on arrive
rapprochées de la période historique, car la marge
d'erreur peut encore être de 200 ans ; deux siècles, c'est
beaucoup lorsque l'on étudie des faits qui se seraient passés
il y a 800 ans.
aux
dates
Ainsi, pour prendre un exemple polynésien, l'île de Pâques
a-t-elle été colonisée au Xlle siècle, comme l'estime Métraux,
ou bien Hotu
Matu'a y a-t-il débarqué vers 1575, comme l'a
calculé le R.P. Sébastian Englert ? Une réjoonse à 200 ans'
près
ne nous
satisferait guère.
Néanmoins, répétons-le, la méthode est susceptible de
perfectionnements et les marges d'erreur s'amenuiseront.
Alors, les Océanistes pourront envoyer des échantillons
fins d'analyse par le carbone 14.
Le Commissariat à l'Energie Atomique
créer un laboratoire spécialisé à cet usage.
vient
en
gros
aux
effet de
La France se devait, la première en Europe, d'imiter l'Amé¬
rique. La science atomique est née chez nous, et jusqu'en 1939,
savants montraient le chemin aux autres, dans cette ma¬
tière. Elle est née chez nous le jour où Becquerel (Prix Nobel)
nos
découvrit
l'uranium, il
y a un demi-siècle environ. Depuis,
des prix Nobel, la France a fait avancer
cette science à pas de géant avec Pierre et Marie Curie, Jean
Perrin, Langevin, Louis de Broglie, Irène et Frédéric JoliotGurie ; d'autres, bien qu'ils n'aient pas encore obtenu la grande
distinction Scandinave, méritent largement d'être cités : Mau¬
rice de Broglie, Francis Perrin, et enfin, Jean Thibaud, qui
inventa et construisit lui-même le premier cyclotron, en T930,
c'est-à-dire avant l'Américain Lawrence, et alors qu'il n'avait
pas lui-même 30 ans.
et pour ne
citer
La guerre et
que
l'occupation allemande ont entraîné
Société des
Études
Océaniennes
un
lourd
—
464
retard,
que nous comblons vite,
cières et industrielles moindres.
—
malgré
possibilités finan¬
nos
Les échantillons que les Océanistes
devront être adressés au « Professeur
voudront faire analyser,
Vaufrey, Institut de Pa¬
léontologie Humaine, Paris». Toutefois, un certain nombre
de conditions préalables ( les mêmes que celles posées par
les Américains ) devront être remplies, pour que l'échantillon
soit examiné (1) :
1°) Envoi d'un préavis, avec une fiche portant le nom du
gisement, sa stratigraphie ( avec croquis ) et, s'il y a lieu, le
faciès industriel du niveau contenant l'échantillon ;
2°) Ce dernier
glaciation ;
ne
devra
pas
être antérieur à la dernière
3°) Après accusé de réception, l'échantillon
pédié, avec un double de la fiche ci-dessus.
4°) Les quantités approximatives à envoyer, sonjt
Charbon de bois
Tourbe
:
être
pourra
ex¬
:
65 gr ;
200 gr ;
:
Lignite, produits végétaux, produits d'origine épilermique, poils,
laine, etc...
:
Coquilles
700
Dents
:
200
gr ;
gr ;
2.500 gr.
:
5°) Ces échantillons ne devront avoir été l'objet d'aucune
préparation, quelle qu'elle soit ;
6°) Ils seront enveloppés dans un papier métallisé, ou dans
cellophane, a l'exclusion du papier ordinaire, de paille, de
copeaux de bois, de sciure, de laine ou de coton, etc... c'està-dire à l'exclusion de toute matière d'origine végétale ou ani¬
male susceptible d'apporter, par contact, quelques atomes de
du
carbone
14
boites
en
gique,
sans
Telles
aux
échantillons. Le
métal.
Sur le
valeur
sont
tout
sera
enfermé
un
des
paquet, inscrire «Echantillon géolo¬
».
les recommandations faites par
lui-même, dans
dans
le Prof. Vaufrey
des derniers numéros de «L'Anthropologie».
A. NEGRE.
(1) L'Anthropologie. T. 58, No 5-6,
Société des
Études
p.
565, 566, 567. R. Vaufrey.
Océaniennes
Les articles
teur
publiés, dans le Bulletin exceptés ceux dont l'au
ses dioits,
peuvent être traduits et reproduits,
expresse que l'origine et l'auteur en seront men¬
réservé
a
à la condition
tion nés.
la
Toutes communications relatives au Bulletin, au Musée ou à
Société, doivent être adressées au Président. Boîte 110,
Papeete, Tahiti.
Pour tout achat de
s
adresser
Musée. Boîte
110.
Le Bulletin est
Prix de
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au
donation de livres
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Membres.
numéro
ce
60 F.P.
Cotisation annuelle des Membres-résidents
Cotisation annuelle des Membres résidant
français
Cotisation annuelle des
étrangers
en
200
F.P.
200
F.P.
pays
4 dollars
SOUSCRIPTION UNIQUE.
Membre à vie résidant
Membre à
150
en
vie résidant
France
à
ou
dans
l'Etranger,
ses
30
colonies. 2000F.P.
livres sterling
ou
dollars.
Avantages de
versée
se
faire recevoir Membre a vie pour cette som¬
(Article 24 du Règlement Inté¬
fois pour toutes.
rieur, Bulletins N° 17 et N° 29).
me
une
i° Le Bulletin continuera à lui être
adressé, quand bien même
il cesserait d'être Membre résidant à Tahiti.
2°
Le Membre à vie n'a
paiement de
sa
plus à se préoccuper de l'envoi ou du
cotisation annuelle, c'est une dépense et un souci
de moins.
lîn
conséquence: Dans leur intérêt et celui de la Société,
sont invités à devenir
Membre à vie:
TOUS CEUX qui. résidant hors de Tahiti, désirent recevoir le
Bulletin.
TOUS LES
jeunes Membres de la Société.
TOUS CEUX qui, quittant Tahiti, s'y intéressent quand même.
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Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 112