B98735210103_078.pdf
- Texte
-
SOCIÉTÉ DES ÉTUDES OCÉANIENNES
9MP
IV» 78
-
TOME VII
MARS
Anthropologie
Histoire
—
des
—
(N° 8)
1947
Ethnologie
Institutions
—
Philologie.
et
Antiquités
populations maories.
Littérature et Folklore.
Astronomie
—
Océanographie
PAPEETE.—
IMPRIMERIE
Spciété des
—
Sciences naturelles
DU GOUVERNEMENT.
Études Océaniennes
BUREAU DE LA
SOCIÉTÉ
M. Rey-Lescure.
m. h. jacquier.
f^elle laguesse.
M. A. CABOURET.
M. leCom1 Paucellier.
Président
Vice-Président
Secrétaire-Archiviste
Trésorier
Assesseur
M. Terai Bredin.
Secrétaire-Bibliothécaire-Conservatcur du
.
Pour être reçu
un
Musée M1Ie A. Natua.
Membre de la Société se faire présenter par
membre titulaire.
BIBLIOTHÈQUE.
Le Bureau de la Société informe ses Membres que dé¬
sormais ils peuvent emporter à domicile certains livres de
la Bibliothèque en signant une reconnaissance de dette en
cas où ils ne rendraient pas le livre emprunté à la date
fixée.
Le Bibliothécaire présentera la formule à signer.
La
Bibliothèque est ouverte aux membres de la
invités tous les jours, de 14 à 17 heures,
et à leurs
Dimanche.
La salle de lecture est ouverte au
de 14
Le Musée est ouvert tous
public tous les jours
.
à 17 h.
à 11 et de 14
les jours, sauf le lundi de 14
jours d'arrivée et de départ des courriers :
à 17
sauf le
à 17 heures
MUSÉE.
Les
Société
de 9
h.
Pour tout achat de
Bulletins, échange ou donation de livres
Société, ou au Bibliothécaire du
s'adresser au Président de la
Musée, Boîte 110, I^apeete.
LE BULLETIN
Le Bureau de la Société accepte
l'impression de tous les articles
qui paraissent dans le Bulletin mais cela n'implique pas qu'il
épouse les théories qui .y sont exposées, ou qu'il fait sien les
commentaires et les assertions des divers auteurs qui, seuls, en
prennent toute la responsabilité.
Aux lecteurs de former leur appréciation.
La Rédaction.
DE
LA
OCÉANIENNES
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES
(POLYNÉSIE ORIENTALE)
TOME VII
\
7 8.—
(N° 8)
MARS
19417.
SOMMAIBE
Pages
Compte-rendu de l'assemblée générale
du 17 décem¬
bre 1946
Décision n° 264/s.g. du 8 mars 1947
constitution du bureau de la S.E.O
277
approuvant la
283
Ethnographie.
Essai de reconstitution des mœurs et coutumes
l'ancien Tahiti d'après le vocabulaire. (R. L.)
de
284
Nnvigat ion.
Au
sujet de la calebasse sacrée
ter B.
des Iles Hawaï. (Ches-
Duryea)
289
Astronomie.
Notes
au
siens.
sujet des phases de la lune chez les
(Janine Laguesse)
Polyné¬
292
Ethnologie.
l'idéogramme en forme d'M arrondi et de son em¬
ploi dans la figuration humaine. (S. Belinsky) '....
De
295
Divers.
Visite du Professeur Gifford
Société des
Études Océaniennes
300
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Vit-
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;
Société (les
Études
Océaniennes
âiiiiiiiii isiÉSNrsÉsPL
si ii
17 Décembre
1946
Lescure, Vice-président et Président p.i.. a
le Gouverneur l'autorisation de réunir
l'assemblée générale avant la date fixée de façon à procé¬
der à une nouvelle élection du bureau qui s'imposait d'ur¬
gence. En effet, par suite de départs, le bureau allait être
réduit au secrétaire et au trésorier.
La séance est ouverte à 17 h. 30. Etaient présents parmi
Monsieur Rey
obtenu de Monsieur
les membres du bureau :
Rey Lescure, Vice-prèsiclent,
Jacquier»
Secrétaire,
Cabouret,
Trésorier,
Poroi,
Assesseur,
M.
M.
M.
M.
Absent
Président p.i.
:
Le Dr Rollin,
Assesseur.
Mr Rey Lescure prend alors la parole
après le rapport qu'il nous a présenté.
#
RAPPORT
#
et nous donnons ci-
*
présenté à l'Assemblée
extraordinaire
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs.
Nous avons à nous excuser de la convocation un peu
pré¬
été qualifiée
La raison de
la situation particulière dans laquelle
cipitée de cette assemblée; elle a d'ailleurs
"d'extraordinaire" par le Bulletin de presse.
cette hâte
provient de
Océaniennes va se trouver du fait de
plusieurs membres de son Bureau.
effet, le Président de Monlezun nous a quitté ; le Vice-
la Société des Etudes
l'absence
En
ou
du départ de
président qui faisait 1 intérim de la Présidence jusqu'à l'As¬
semblée Générale (elle devait avoir lieu en mai) doit pren¬
dre un congé de quelques mois.
M. le Dr Rollin, un des plus anciens membres du Bureau
et non des moindres, car il a fait beaucoup pour nos îles et
notre Société par ses ouvrages, nous a déclaré que son dé¬
part approchait aussi.
Société des
Études
Océaniennes
—
278
—
M. Poroi, devant les nombreuses occupations qui lui in¬
Commune, nous a demandé de le dé¬
combent à la tète de la
charger, de sorte que le Bureau
va
être composé de deux
membres seulement: du Trésorier M. Cabouret et du Secré¬
taire M. Jacquier.
Je sais que
la
qualité
l'on doit en toutes choses rechercher la qualité,
est, mais les statuts désirent aussi la quantité,
y
il faut les contenter.
Le bureau doit donc être reconstitué
pour permettre à notre Société de rester viable. Nous vous
dirons tout à l'heure avec quels noms nous avons
essayé de
remédier
péril imminent.
Gouverneur, qui s'intéresse à notre Société, et dont
regrettons d'autant plus l'absence (il parcourt comme
le savez l'archipel des
Marquises), nous a autorisé à
au
M. le
nous
vous
convoquer cette Assemblée extraordinaire afin de mettre
Lerme à ces difficultés.
La Société des Etudes Océaniennes fondée
en
un
1917 n'a pas
cessé, depuis cette date, de poursuivre la lâche qu'elle s'é¬
tait fixée qui est de faire connaître au inonde la
Polynésie
orientale,
son
passé
en
particulier,
œuvre d'autant
plus
ur¬
gente que ceux qui détenaient les vieilles traditions s'en vont
les uns après les autres, s'éteignent. Leurs
successeurs, en
général, ont peu retenu ou sont honteux du passé, ce en
quoi ils ont tort. Ils ne donnent plus aux curieux que des
faits altérés, édulcorés, parfois insignifiants. Le
passé ne
les intéresse plus, le présent seul
compte. Si donc personne
fait quelqu'effort pour sauver c-e
qui reste des traditions
du folklore et de l'histoire de
Tahiti, il ne restera plus rien
ne
de
qui charma
ce
leurs récits
nos
ou
étonna les premiers navigateurs et par
vieux pays'
d'Europe.
La Société dont vous êtes membres s'attache donc à
ver de l'oubli ce
qui peut encore l'être ; elle est en
avec
toules les
entier
sau¬
rapport
grandes Sociétés
comme vous
sultant les Revues
d'Ethnographie du mondé
pouvez vous en rendre
compte
déposées dans la salle de
en con¬
lecture.
Par son Bulletin, notre Société collabore et
apporte sa
pierre particulière au monument ethnographique que les
pays essaient d'élever, et cela est d'autant plus intéressant
que par cornparaisons, rapprochement et recoupement, ce
qu'on appelle l'unité de la race humaine devient de plus en
plus frappante,
Société des
Études
Océaniennes
—
279
—
Liquidons le vieux passé, qu'on soit, sûr de lui autant que
possible, car, représentez-vous la tâche des savants ethno¬
logues actuels se penchant sur le passé tout neuf, la guerre
tout, brouillé, en Nouvelle-Guinée par exemple, va ap¬
paraître le Papou blond, dans d'autres régions des Euro¬
péens noirs, mais cela est une autre histoire.
aura
Le Bulletin est
ouvert à tous ceux
qui ont quelque chose
original à communiquer sur la Polynésie, car il se
à cette partie du monde. Comme il est
spécifié, il ne fait pas toujours siennes des opinions expri¬
mées, mais cela ne veut pas dire qu'il doit dans l'obligation
d'un peu
cantone seulement
quoi. En effet, si les points de vues ori¬
ginaux sont intéressants, certaines élucubrations peuvent
l'être moins et. peuvent nuire à la bonne tenue du Bulletin.
Il paraissait avant la guerre à raison de 4 fascicules par
an ; il a fallu se restreindre à 2 seulement; nous n'oublie¬
rons pas ici de remercier le Gouvernement de la Colonie
qui aurait pu, au moment de la crise du papier, le suppri¬
mer purement et simplement.
Il n'a donc cessé de paraître et le numéro de décembre
d'insérer n'importe
va
être
sous
presse.
Dois-je avouer aussi qu'il nous aurait été difficile de main¬
tenir le Bulletin à la cadence d'avant, guerre, la difficulté de
rassembler les matériaux suffisants étant devenue un pro¬
blème.
paix est revenue, bien des personnes qui s'intéressaient
repris contact avec nous ce qui facilite grande¬
ment la tâche du Secrétaire chargé de la composition du
La
à Tahiti ont
Bulletin.
Nous faisons un
lonie, possèdent
nouvel appel à tous ceux
qui, dans la Co¬
d'anciens documents intéressants
le pays
qui pourraient servir non seulement à édifier leurs com¬
patriotes mais aussi l'étranger. Il y a certainement dans cer¬
taines anciennes familles des documents vénérables; nous
ne leur demandons pas de s'en défaire mais de nous en lais¬
ser prendre copie.
Nous sommes heureux de dire que les membres de la So¬
ciété résidant à Tahiti sont 150 environ, mais il y a aussi
un fait intéressant, c'est le nombre des abonnés à
vie va
toujours en augmentant. Peut-être ce terme de membre à
et
Société des
Études
Océaniennes
—
vie doit-il
280
—
éclat à ce qu'il peut permettre un
certain rap¬
prochement. avec les 40 qui, en habits verts, bicornes et
épées, siègent sous la Coupole, mais ceux là sont immor¬
tels, ne l'oublions pas; leur Secrétaire est
perpétuel tandis
son
que nous, nous sommes mortels et notre Secrétaire est, com¬
tout le Bureau d'ailleurs, dans une situation
me
précaire
dépend que de vos suffrages. Quant
à notre Coupole, vous
pouvez la contempler, levez les yeux
mais baissez la tête
aussitôt, car le plafond est comme tout
ce qui doit être dans un
Musée, très ancien. Mais le Gouver¬
nement a promis
d'y remédier, remercions l'en.
puisque
fonction
sa
ne
Parlons maintenant Finances
comme le doit tout vrai
rap¬
port. Notre Trésorier, M. Cabouret, vous donnera les chif¬
fres. Nous remercions le Gouvernement de la
Colonie
la subvention de 24 000 francs accordée
un bon appoint
pour nos Finances.,
Nous
elle
pour
dernièrement, c'est
demandé à l'Assemblée
avons
Représentative si
pourrait
elle aussi, financer quelque peu notre
Société car
qui estTahifien ne doit lui être étran¬
ger; il est encore trop tôt pour avoir une réponse, mais nous
comptons fermement, sur sa bienveillance.
ne
pas,
rien de ce
Pourquoi
besoin d'argent direz-vous? le Gou¬
charge le concierge, les Bulletins ne
coûtent rien c'est vrai, mais il
y a tout de même des
vernement
vous
frais
avez-vous
a
pris à
sa
importants.
Les
objets précieux que l'on nous confie, il leur faut des
vitrines pour les préserver. La
Bibliothèque ne peut se con¬
tenter de ce qu'elle possède. Les livres à force de
mains
passer de
mains sont
détériorés, il faut les faire relier ou en
faire venir d'autres, avoir parfois plusieurs
exemplaires des
ouvrages les plus lus afin que le lecteur n'attende
pas deux
ou
en
trois
courant
mois; il faut acheter des nouveautés, se tenir au
publications, en un mot être à la page, contenter le
client.
Notre nouvelle bibliothécaire archiviste, M«"0 A. Natua
est
connue de
beaucoup d'entre vous puisqu'elle appartient à
famille du pays. Nous avons d'autant
plus à nous féli¬
citer de ses services qu'elle à
accepté volontiers ce
une
plus honorifique que rémunérateur, et
Société des
Études
nous ne
Océaniennes
poste
devons pas
—
284
—
abuser de cette situation; c'est aussi là
une question de fi¬
qui vient, de passer les années de guerre
en France, a pu se mettre en rapport avec les Directeurs du
Musée de l'Homme à Paris, dont notre Société devrait de¬
venir une filiale, avec un tel parrainage nous pourrions aller
nances.
Melle Natua
loin.
Mesdames, Messieurs je ne voudrais pas abuser plus long¬
temps de votre patience. Vous n'êtes pas venus pour m'écou¬
te r mais pour voter, et avant de passer à cela, je voudrais
vous présenter sommairement les nouveaux membres du
Bureau que nous avons pensé devoir réunir à vos suffrages.
Les statuts n'ont peut être pas prévu l'introduction des
dames au sein de notre Bureau, mais électrices comme nous,
elles doivent avoir part à notre sollicitude ; offrons-leur
une
place avant qu'elles ne nous en réclament, le beau
geste sera de notre côté. Si le Bulletin ne prévoit pas le cas,
il ne le défend pas, aussi proposerons-nous à vos bienveil¬
lants
suffrages Me"9 Laguesse. MolIe Laguesse a fait ses pre¬
armes dans notre Bulletin par un article remarqué ;
en
correspondance avec beaucoup de personnes dans la
mère-patrie, elle nous a fait beaucoup d'abonnés, ce qui
mières
étend la notoriété de notre Société.
Nous
vous
présentons aussi M. le Commandant Peaucel-
lier. Commandant delà " Zélée" à Tahiti peu de temps avant
la guerre, il a subi le charme de nos îles et y est revenu,
c'est là une preuve qu'il aime le pays. Après voir donné la
majeure partie de ses années à la France, il est revenu par¬
nous. Ses voyages, son expérience, ses connaissances
peuvent être d'un grand secours à notre Société.
Enfin, notrp liste porte encore le nom de M. Terai Bredin ;
mi
vous
le connaissez. Nous tenons à avoir
notre Bureau
Tamarii Tahiti
comme
membre de
peut-être son entrée parmi
pourrait nous amener plus de Tahitiens que nous n'en
avons, qui considèrent notre Société comme une affaire de
Blancs, alors qu'elle devrait être aussi l'affaire des Tahi¬
un
;
nous
tiens.
Quant
membres du Bureau, ils ont eu jusqu'ici
si vous le voulez bien, vous leur conserve¬
rez leurs fonctions. Ils se présentent à vous de nouveau avec
l'expérience acquise.
aux autres
votre confiance ;
Société des
Études
Océaniennes
—
Mais ie système
28â
—
démocratique sous lequel vit notre So¬
ciété veut que l'autorité appartiennent
c'est donc à vous les Membres de la
au
peuple souverain,
Société de vous pro¬
noncer.
Il
ne me
votre
reste
qu'à vous remercier de votre venue
et de
patience.
Le
Vice-Président,
REY-LESGURE.
M. Cabouret nous
expose
ensuite la situation financière
qui se résume ainsi :
Dépenses: îrs 27.129,55
Recettes: frs 29.710,70
Différence à notre crédita la B I.C. frs 2.581,15.
alors au vote. 11 y a 23 membres pré¬
procurations déposées sur le bureau. Le dépouil¬
des bulletins a donné les résultats suivants:
L'assemblée procède
sents et 10
lement
M.
Rey-Lescure,
M.
Jacquier,
Me|le Laguesse,
M. Cabouret,
Président, 33 voix.
Vice-Président, 33 voix.
Secrétaire, 33 voix.
Trésorier, 33 voix.
M. le Commandant
Pauceliier,
M. Terai
Bredin,
Assesseur, 33 voix.
Assesseur, 32 voix.
En conséquence, et sous réserve de l'approbation de M. le
Gouverneur, ces résultats représentent la composition du
nouveau bureau. M Rey-Lescure, Président, se lève pour re¬
mercier l'assistance de sa marque de confiance et ce faisant
parle de son voyage imminent - il devait nous quitter le len¬
demain-, dit tout le bénéfice qu'il compte en retirer pour
la Société d'études océaniennes, entachant de la mettre en
relations
plus intimes avec certaines grandes organisations.
La séance est levée à 18 h. 30.
Société des
Études
Océaniennes
283
-
DÉCISION
n°
264 s.g.,
du bureau de la
—
homologuant les élections
Société des Etudes
des membres
Océaniennes.
(Du 8 mars 1947).
L'Administrateur un
Gouverneur p.t. des
Chef dus Colonies,
Etablissements français ni-:
l'Océanik, Chevalier de la Légion d'Honneur,
Vu le décret organique du 28 décembre 1885, concernant
le gouvernement de la colonie et les actes moditicatifs sub¬
séquents ;
Vu l'arrêté du 1er janvier 1917 créant une Société des Etu¬
des Océaniennes ;
règlement intérieur de ladite société, approuvé le 29
janvier 1917 ;
Vu les résultats des élections au cours de l'Assemblée gé¬
nérale extraordinaire tenue le 17 décembre 1946,
Vu le
Décide
:
des membres du bureau de la
Océaniennes sont homologuées comme
Article Ier.— Les élections
Société des Etudes
il suit:
M.M.
Mlle
Président ;
Vice-président ;
Secrétaire;
Rey Lescure
Jacquier H.
J. Laguesse
Trésorier;
Assesseur ;
M.M. Cabouret
Paucellier
Bredin W.
—
Art. 2.-— La présente décision sera enregistrée, commu¬
niquée et publiée.
Papeete, le 8 mars 1947.
HAUMANT.
Société des
Études
Océaniennes
284
—
—
BïHiroGKjkSFBiE
oses
-
Essai de reconstitution des
moeurs
et coutumes de l'ancien Tahiti
d'après le vocabulaire. (5)
XIII
La Famille
La famille dans le
(1 ).
de
foyer "utuafare".
L'homme, le mâle, "tane". La femme, la femelle, "vahi¬
né". (Pour les animaux le mâle se dit "oni", la femelle "ufa";
La plante mâle "otane").
Les parents "te mau metua". Le père "metua tane", la
mère "metua vahine". Du fait de la coutume très répandue
de l'adoption des enfants, l'enfant a deux pères qu'il faut
distinguer: le père qui a engendré "metua fanau", le père
nourricier "metua faaai" qui fait manger, ou le terme plus
récent "faa amu". Les parents adoptifs "te mau metua tavai"
et ceux qui gâtent les enfants "metua puru".
Depuis le grand-père et au-delà, te terme générique "tupuna" est employé.
Contracter mariage "momoa", "faaipoipo".
"Apurua" est un terme employé pour désigner des rela¬
tions nouvelles établies par le mariage ; par eux, la famille
de l'époux devient "apurua" de celle de l'époux et vice ver¬
sens
sa.
La fête pour
la conclusion d'un mariage "fanai"; la fête
parents du couple marié "fautaitai", et, "punaho" pour toute la parenté. On faisait des présents aux jeunes
époux "faariari, faavari". "Faanonoa" indique le dégoût.,
l'aversion des époux l'un pour l'autre. Le célibataire "taanoa". L'état de virginité "pirimomano" mot rarement em¬
ployé, la licence des mœurs en permettait difficilement l'ap¬
plication ; le terme "paritenia" (du grec) s'applique à l'état
donnée
aux
eclésiastique.
En
ce
"To" la
qui concerne l'enfant nous signalerons les termes •'
conception; "liapu" l'état de grossesse ; "eahitu"
(1) Voir Bulletins 72-73-76-77.
Société des
Études
Océaniennes
285
—
—
l'état de la femme qui semble avoir
mal de
travail
dépassé le temps
nor¬
grossesse; "titohe" les douleurs de la femme en
"ta" les mouvements de l'enfant dans la matrice ;
sa
:
"ititi" les douleurs annonçant
toto" faire avoir le fœtus
;
la délivrance proche; "huil'accouchement "fanau", la nais¬
sance.
Le
nouveau
né "aruaru", la fontanelle "horu". Pour cou¬
le cordon ombilical
gère "amoa".
per
on se
servait d'un
morceau
Le nourrisson "aiu" : celui qui mange le
"utau" la nourrice et "faaote" allaiter.
sein
ou
de la fou¬
le lait(u);
Le terme aiu est souvent
employé comme surnom, c'est
gentillesse porté parfois allègrement par des
personnes énormes.
L'enfant chéri est appelé 'tamahere, fau ai, faurourou".
11 était baigné à l'aide d'une feuille de taro sauvage "ape,,
d'où "rauapevai" (la station de repos en montagne de Papeete "Fare rau ape" désigne la maison recouverte de feuil¬
les de ape).
A la naissance, pour la maladie ou la mort d'un enfant, on
plantait à proximité, un petit drapeau rouge "revahahae",
Les pleureurs pour la mort d'un enfant "hevatama". Soigner
une personne royale après son accouchement "tiete". L'an¬
cienne coutume exigait l'infanticide; tout enfant étranglé
"puaru". Certaines coutumes était exigées à la naissance
d'un enfant "taetaehamoa". La femme prolifique "vahine
pau", la stérile "vahine ui". Le petit enfant était soigné dans
un lieu particulier "naenae"
et était gardé dans un enclos
"pa, apa, aparai". 11 était sacré pour l'enfant royal tant que
le tabou n'était pas levé par la fête "faatoi". Le dernier en¬
un
terme
de
fant d'une branche "tireo".
L'enfant mâle
ou
femelle "tama"
;
le garçon "tama roa",
la fille "tama lrine ; le fils "tamaiti", la fille "tamahine".
Les
degrés de parenté. Assez imprécis après le premier
degré, le frère ainé "tuaana" ; frère ou sœur cadet "teina" ;
frère ou cousin "taeae" ; pour le frère, la sœur était "tuahine" ; une sœur appelait ses frères "tuaane".
Le beau-père "metua hoovai" ; le beau-frère "taoete", le
beau-fils "hunoa". Pour avoir le féminin ajouter vahine.
Les alliés "aupurua". Les termes de parenté aussi proches
Société des
Études
Océaniennes
—
286
—
les nôtres n'existent pas ou ont été créés depuis pour
simplifier.
•lPa, paino" étaient les ternies familiers employés par les
enfants vis-à-vis de leurs parents, ce qui ne les empêchaient
pas de les appeler "ru au." les vieux. "Palea" termes d'ami¬
tié pour les mères et pour les femmes royales.
L'époux "tane", l'épouse "hoa"; la concubine ou la fem¬
me en général "vahine". Parler à un homme marié de sa
vahine est incorrect, il faut dire "hoa", mais lorsqu'on dit:
un homme et sa vahine, il s'agit de sa concubine.
que
XIV
La société.
(1) en 3 classes qui se subdivisaient. La
plus basse était composées des serfs "manahune". Les gens
de petite naissance "buari, rauraimao, hotehote" ; la popu¬
lace "tarihau, erepuahoe".
Au dessus était la classe des "nati raatira" propriétaires
et. chef inférieures. Les grands propriétaires "iatoai". La
Elle était divisée
classe des "arava" était celle des chefs inférieures. Les "liui
arii" étaient les grands chefs.
Le chef le plus élevé "rai", on lui
"uraraununui". Parmi le peuple il était
décernait le nom de
qualifié de "toaroto"
et "ao" tête et cœur du pays. L'essence royale "ihoarii". Ce
qui lui appartenait était sacré "rnahamahamea, teratera".
Il était investi "faarii" du pouvoir par la cérémonie "faaepepa". Il recevait des tributs "an" et les prémices des
champs "o, faaoa, faariari", des mets du pays "aaone" sur
unè place particulière "roitau". Il avait un panier pour ses
fruits "hii". Pour faire la paix on lui offrait une fleur de co¬
cotier "raaineraatiraa". A la levée du tabou on lui offrait le
premier porc "araroa", des étoffes "abutai", un bouquet de
feuilles de cocoliers avant de commencer les danses "ra-
faisait
remplacer à certaines cérémonies par un
bouquet dè plumes rouges "ariihuamanu".
Sa tête "upoo", son sceptre "tootoo", le bâton qu'il tenait
hiri". Il
se
(1) On petit lire avec profit pour les
de la Société Tahilienne à l'arrivée des
détails l'ouvrage de de Bovis
Européens.
—
: Etat
1909 - Imprimerie du
Gouvernement.
Société des
Études
Océaniennes
—
287
—
lors de certaines cérémonies
hiri",
sans,
son
"mahuatoa", son éventail utaoreiller 4 • tu ri a". 11 avait autour de lui des courti¬
des intendants 4,teu". des messagers pour annoncer
son
arrivée "araa", envoyés devant lui "ata, tiatiavea", des
gens
qui parlaient
en son nom
"auvaha". Son parti "piri-
arii".
Toutes sortes de gens
plus ou moins intéressés gravitaient
intérêt ou dévouement "aiarii", pour obte¬
nir quelque office "peehau". 11 y avait un lit près du roi le
"roipoa", y coucher signifiait s'insinuer dans les faveurs
royales en vue de dessins sinistres.
Les campagnes du chef "amafatu", la fille du chef "tetua,
tamahine" les servantes de la reine s,einaa". Un mort royal
autour de lui par
"mate".
XV
Le pays
Le mot que nous
c'est aussi le lieu de
traduisons par patrie, foyer est "aia"
refuge de ceux qui ont quitté leur pays
à la suite des guerres. "Toimoerepo" natif d'un certain en¬
droit. Les ancêtres "hui tupuna", le lieu où ils étaient établis
"anoanomatie
La résidence "anoanotupu".
Le lieu de naissance "araia". Le district "mataeinaa, mano" sa subdivision "patu". L'autochtone "ihotupu".
Les guerres faisaient surgir toutes sortes de situations par¬
ticulières. Coloniser un pays conquis "aihuaarai". La tra¬
duction des termes Etablissements français de l'Océanie a
avec les différents mots que nous avons donné.
été faite
Celui qui vit sur le pays conquis "amuihau". L'étranger
devenu serviteur d'un chef et travaillant pour lui "aifatu".
Une personne
ayant pris possession d'un pays d'un autre
Renvoyer les bannis au lieu d'où ils proviennent
"afai". La contestation des parties conquises pour recouvrer
leur nom "marotaiaupuu".
Lancer une pierre "toa" pour confirmer sa résidence "faatoa". Un étranger qui ne s'intéresse pas au pays qu'il habite
"aifenua''.
"avaetutuee".
Les habitants d'une vallée
supérieure "araaeaivao, aradésignait les habitants de l'intérieur dont
étaient moins policées.
vao". "Taetaevao"
les
mœurs
Société des
Études
Océaniennes
—
288
—
Etranger "apahui noa", d'aucun rang
précis "raufama",
"tarahao".
Le terme le plus courant que l'on donne à l'étranger est le
terme "papaa", le crabe. Jadis ce nom était réservé aux gens
des Tuamotu. L'explication la plus simple que l'on a donné
est celle de crabe, niais quel rapport y a-t-il ? La question
est moins simpliste car on retrouve ce mot de papaa plus ou
moins modifié dans tout le Pacifique. Dans le Pacifique ouest
j'ai entendu le mot de "papalangi" (rangi. rai, ciel) qui re¬
présentait un navire venu de l'horizon dont les mats sem¬
blaient crever le Ciel. C'était ainsi que les naturels-avaient
appelé les premiers grands navires ("vavalangi" aux Fidji).
Lors de mon séjour à Maré (Loyalty) si on appelait les Fran¬
çais les "si oui oui" parce qu'ils disaient toujours oui) les
Anglais étaient appelés les "Si Papale". Pour se rendre
compte des différents sens que ce mot d'étranger peut sou¬
lever, on pourra lire un article à ce sujet dans le Bulletin de
1922 des Transactions of de Fijian Society, page 7.
venu
d'un aulre pays
REY-LESCURE.
(A suivre.)
Société des
Études Océaniennes
—
Au
289
—
sujet de la calebasse sacrée des
îles Hawaï.
Comme suite curieuse et mise au point de l'article " La
navigation chez les Polynésiens d'autrefois", par P. Jour¬
dain, (bulletin de la Société des Etudes Océaniennes, Tome
V, n° 49, décembre 1933), les lettres reproduites ci-dessous
me paraissent dignes d'être publiées.
Je les ai reçues en réponse à deux questions adressées au
De Young Muséum, San-Francisco. L'une était au sujet de
la " Calebasse Sacrée " décrite par le Vice-Amiral Iiugb Rodman et dont P. Jourdain dans son article cité plus haut nous
dorme les précisions. L'autre question était tout simplement
si oui ou non ce musée avait jamais exposé, ou même eû
dans sa possession, un altimètre de navigation de modèle
tahitien dit y avoir été vu personnellement par un marin Tabitien de ma connaissance, et décrit par lui comme étant:
Une calebasse approximativement sphérique dont la par¬
tie supérieure, (qui se rattachait à la tige), était amincie et
prolongée en queue ayant la circonférence percée horizon¬
talement d'un cercle régulier de petits trous, et la queue,
penchée d'un côté du vertical vers l'autre, ayant le petit bout
recourbé dans le sens contraire, les extrémités opposées de
1' " S " trouées de façon à permettre de viser par le tube for¬
mé ainsi de la partie droite de Y l,S" se trouvant entre ces
deux ouvertures.
de se servir de cet instrument on le remplissait
puis on le pendait par une corde attachée de telle fa¬
çon que le cercle de petits trous établissait le niveau. Quant
à l'angle ainsi déterminé de cet altimètre, mon informateur
Avant
d'eau
ne
le connaissait pas.
Chester B. DURYEA Jr.
UNI VERSITY OF CALIFORNIA
Anthropology,
Berkeley, Californie.
Muséum Of
September 25,1946.
Mr C.B.
Cher Monsieur
Duryea, Kil. 21, Paea.
Duryea,
Votre lettre du 24 août adressée au De Young
Société des
Études Océaniennes
Muséum m'a
—
été
un
je
communiquée
pour
290
—
réponse. A mon tour je l'envoie à
expert plus qualifié que moi en questions polynésiennes,
Sir Peter Henri Buck, au Bishop Muséum,
J'espère qu'en temps opportun vous recevrez une
réponse de ce monsieur, concernant la calebasse de l'Ami¬
ral Rodman qui faisait le sujet de votre lettre. Sincèrement
veux nommer
Honolulu.
à
vous.
E.W. GIFFORD,
Professor of
the
Anthropology and Curator of
Anthropological Muséum.
BERNICE P. BISHOP MUSEUM
Honolulu, Hawaï.
October, 11,1946.
Dear Mr
Duryea,
Votre lettre concernant la " calebasse sacrée " m'a
été
communiquée parle professeur E.W. Gifford me demandant
d'y répondre, le supposé sextant étant, paraît-il, au Bishop
Muséum.
Brièvement, la calebasse du vice-amiral Rodman n'avait
d'autre but que de trouver la route de retour de Tahiti à Ha¬
waï. D'accord avec la description originale qu'il me fit per¬
sonnellement et en détails en Nlle-Zélande pendant une vi¬
site de la flotte américaine
en 1925, la calebasse avait 4 trous
angles droits situés à telle distance au-dessous du bord
que, lorsqu'elle était remplie d'eau jusqu'à la hauteur des
trous afin de produire un horizon artificiel, l'angle formé par
l'un des trous avec le bord opposé de la calebasse était de
19° ce qui est la hauteur de l'étoile polaire entre Oahu et Ha¬
waï. D'après l'amiral, les voyageurs de Tahiti à Hawaï de¬
vaient prendre la bordée de tribord contre les vents domi¬
nants et en conséquence, allaient trop loin dans l'est. Pas¬
sant l'équateur et se dirigeant sur l'étoile polaire ils navi¬
guaient jusqu'à l'amener sur le bord de la calebasse. Ils
naviguaient alors vers l'ouest, contrôlant avec l'instrument
chaque nuit, jusqu'à ce qu'ils rencontrent les îles Hawaï dont
à
la latitude est de 19° Nord.
L'histoire était bonne et
Société des
je la
Études
crus en son temps.
Océaniennes
Cepen-
dant, quand Rodman écrivit son article dans la revue "U.S.
Proceedings (1927)" il donna la photo d'une calebasse
du Bishop Muséum (cat. n" B 6958) qui n'était pas une grande
Naval
gourde cylindrique mais lin récipient en bois ayantcette for¬
me. Le spécimen a 2 pieds9.5" de profondeur, 12.5" de dia¬
mètre en sa partie la plus large et 10" au bord. Les trous
autour du bord ne sont pas au nombre de 4 mais de 10 grou¬
pes de 3 trous chacun. L'angle le plus grand formé par n'im¬
porte lequel des trous avec le bord opposé n'est pas de 19°
mais de 11°27'.
Stokes dans
un
Journal "
de sextant.
article paru dans le " Polynesian
nia que ce specimen du Muséum ait pu servir
En dehors du nombre des trous et de l'angle, le
poids de la
remplie d'eau jusqu'à la hauteur des trous, serait
de 100 livres et ne pourrait pas être maintenu pour viser
l'étoile polaire. Plus tard la calebasse fut considérée comme
une sorte de valise (liokeo) dans laquelle l'aristocratie ha¬
waïenne transportait ses masques de plumes et autres ob¬
jets précieux pour les protéger de la pluie. A l'origine la ca¬
lebasse avait un couvercle adapté au-dessus qui était gardé
en position par un filet dontles extrémités inférieures étaient
attachées au bord grâce aux trous mentionnés. Rodman ré¬
pondit aux critiques de Stokes d'une manière très évasive.
La "calebasse sacrée" peut être considérée comme un my¬
the n'ayant en fait aucune ombre, de réalité.
La calebasse tahitienne que votre informateur vous a dé¬
crit, m'apparaît pire que le conte de Rodman et je n'y atta¬
calebasse
che
aucune
Veuillez
foi.
agréer etc...
Peter H.
BUCK,
Director.
Société des
Études Océaniennes
—
292
—
saaggas"
Notes
sujet des phases de la lune chez les Polynésiens.
au
On sait toute
chaient
aux
l'importance que les peuples primitifs atta¬
phases de la lune, son temps de révolution re¬
lativement court et
taient de tenir
un
variations bien apparentes permet¬
ses
véritable calendrier. Plusieurs cérémonies
religieuses nocturnes réservées aux seuls initiés n'avaient,
lieu qu'à certaines époques de la lunaison. La
pèche était
également soumise à ses différentes phases.
Le nom général de la lune était marama, on trouve aussi
mahinaet avae, le plus communément
employé, avae dési¬
gne d'ailleurs aussi le mois.
Leur année
aux
portait le nom de meinui. mataiki, ehua, tau.
Marquises. Aux îles de la Société nous ne trouvons que
le terme
lunes
encore
(avae)
courant de matahiti. Elle
mois, les
se
divisait
en
13
de ces mois sont suffisam¬
ment connus pour que nous ne les
répétions pas. Chacun des
jours du mois portait un nom spécial et pour les îles de la
Société le lecteur pourra consulter les listes données
par
plusieurs auteurs (1) et qu'il serait fastudieux de faire figu¬
rer ici. Pour les
Marquises nous donnons ci-après la liste des
noms des jours et des nuits de
chaque mois. Nous les devons
à l'extrême obligeance de Mgr Lecadre
qui a bien voulu
nous les communiquer.
ou
1 Jour Maàniaàma
noms
2 J. Totohe
Nuit Tunui
3 J. Pukiikii
N. Tuhava
4 J. Uanaa
N. Tuhakahoata
N. Maheamaluatahi
o
.1. Pukenoa
6 .1. Pukcoo
N. Maheamavaveka
(1) Ellis
.—
7 J. Naunoa
Maheamabakapu.
N. Hoekoetuatahii
Polvriesian Researches.
Moerenhout.—
Teuira
N.
Voyages
aux
Iles du Grand Océan.
Henry.— A noient Tahiti.
P. Hervé Audran.— Elude
Société
d'Études
comparative polynésienne.— Bulletin de la
Océaniennes.
Société des
Études
Océaniennes
8 J. Taanoo
10 J. Hekenoa
9 .1. Ta ta mai
N Koekoevave-
N. ivoekoehaa-
ka
il J. Puamai
N. Iluna
N. Aé
pao
12 J. Takenoa
13 J. Hoako
14 .1. Patavai
N. Ua
N. Atua
N. Mahau
H» .1. Tihenoa
N. iMahuto
|
|
17 j. Huamai
18 .i. Taumai
21 J. Tatatava
22 J. lteékeé
N. Taukume
N.
N. Tane
Pupepuke
N. Takahoa
27 J. Hatihati
N. Yehi
Takahoahaapao
29 J. Taunoa
28,.1. Maunoa
N.Tehiau
24 J.
N. T.ia
20 J. Tahalaha
N. Takahoavavoka
20 J. Kakcnoa
N. Matahi
23 J. Onanoa
N. Kumea
25 J. Pukenoa
N. Tunui
19 J. Marnai
N. Akau
N. Tuu
15 J. Mahinahina
30 J. Moenoa
N. Mouikea
N. Okomate
Kikiva
se disait aux
Marquises de la couleur de la lune à
apparition à l'horizon. Nous n'avons pas trouvé de
qualiticaLif équivalent aux îles de la Société.
son
La lune
se
Elle monte
lève:
:
ua
Il fait clair de lune:
La lune
pataa te avae.
eero, ua eeva te marama.
ua
disparaît:
minuit approche : fetui.
vaevae ;
ua
mairi te
La nouvelle lune: mahina
tu,
avae.
avae
api.
Le
premier quartier
La
pleine lune: mahina pi, avae ati.
La fin de la lune
:
:
tutu-mai-te-mahina.
ma'o.
Le dernier
quartier: ua mate te mahina; (la lune qui
s'éteindre), feti potano.
Koufafa était le croissant
aux
va
Marquises.
Kotapa mahina, otapa mahina: demi-lune (Marquises).
Hei
e
ati
te
noa ae
halo autour de la lune (Iles de la
avae :
Société), takooka, viikoma
me chose aux Marquises.
Evidemment les
éclipses
:
o
te meama désignait la mê¬
moai, moaiai, mahina
epo
(Mar¬
quises), poheraa avae, pouriraa avae (Société) retenaient
Société des
Études
Océaniennes
—
294
—
Polynésiens, ils croyaient qu'une divi¬
comprimait l'astre (1) ou le pinçait: natua (2).
Mararna tamai : la lune de guerre, offrait un aspect carac¬
téristique que nous ne connaissons pas et qui devait assez
souvent troubler la tranquillité des insulaires.
En général les Polynésiens croyaient que la lune mourrait
entre le 29e et le 30e jour après sa première apparition et
qu'il en renaissait une nouvelle. Heureux peuple qui tous
les mois pouvait assister à la naissance et à la mort d'un
toute l'attention des
nité
astre.
J.
LAGUESSE.
(1) Moerenhout.— Voyage aux Iles du Grand Océan.
(2) Eltis.— Polynesian Researches.
Bibliographie.
Moerenhout.
—
Voyage aux Iles du Grand Océan.
Histoire des nouvelles découvertes faites
dans la Mer du Sud.
De Fréville.
Ellis.
—-
—
Polynesian Researches.
Mgr Dordillon. — Grammaire et dictionnaire de la langue
des Iles Marquises.
Mgr Tepano Jaussen.
—
Grammaire et dictionnaire tahi-
tiens.
Ancient Tahiti.
Huguenin. — Raiatea la Sacrée.
P. Hervé Audran. —Etude comparative polynésienne. Bul¬
Teuira
Henry.
—
letin de la S.E.O.
P. Mathias Garcia.
—
Lettres
Société des
sur
les Iles Marquises.
Études Océaniennes
—
De l'ideogramme
son
295
—
enferme d'M
arrondi et de
humaine.
emploi dans la figuration
Jean de la Roche " Glyptique Océa¬
l'Histoire " paru dans le N° 75 du Bulletin de
la Société des Etudes Océaniennes (Décembre 1945).
Suite à l'article de M.
nienne avant
#
*
*
Préoccupé nous-mème de pénétrer plus avant dans la com¬
préhension de l'antique culture polynésienne par le moyen
de l'iconographie comparée, notre intérêt a été tout parti¬
culièrement éveillé par l'article de Jean de la Roche paru
dans le dernier numéro du Bulletin de la Société des Etudes
Océaniennes sous le titre " Glyptique Océanienne avant l'His¬
toire " ainsi que par les figures aussi troublantes qu'énigmatiques dont cet article est illustré.
Depuis longtemps engagé dans des recherches sur la No¬
tion de l'Homme chez les Primitifs nous avons pu constater
que l'évolution de l'idéogramme étudié dans ces pages coïn¬
cidait avec certaines acquisitions faites au cours de nos étu¬
des.
Nous voudrions donc qu'il nous soit permis d'ajouter aux
comparaisons et aux réflexions pénétrantes de l'auteur (1)
quelques observations et de nouveaux rapprochements par
lesquels le problème de la figuration généralisée de 1 Hom¬
me par un certain symbole stylisé en forme d'M arrondi acquèrera, à ce qu'il nous apparaît, une ampleur plus vaste
encore tout en s'éclairant d'une plus vive lumière.
Tout d'abord il nous faudra relever ce fait que l'analogie
saisissante des deux séries de stylisations de la forme hu¬
maine présentées par l'auteur, la màrquisienne (fig. 1,2,3,4,
première ligne) et l'ibérique (fig. 5) révèle cependant à l'e¬
xamen critique une différence essentielle, laquelle ne fait
d'ailleurs qu'en augmenter considérablement l'intérêt.
(i) Nous sommes cependant
suite, toutes les vues de M. de
précédent article du Bulletin
loin de partager, ainsi qu'il apparaîtra par
la
la Roche telles qu'elles sont exposées dans un
(Décembre 1939).
Société des
Études
Océaniennes
—
296
—
En
effet, si les deux groupes nous montrent également le
signe étrange M arrondi (placé par l'auteur en fin de série)
l'observation, même rapide, fera aussitôt apparaître que ce
même idéogramme évolué - assez bizarrement d'ailleurs de la partie supérieure, de la tête, de la figuration humaine
marquisienne, se trouve être fig. 5 ce qu'il reste de la figu¬
ration humaine ibérique après amputation d'abord de la tête
(3me dessin), puis du torse, assez semblable par ailleurs à la
■partie inférieure qui finit par subsister seule dans les 6'"° et
7me dessins.
S'il est déjà fort surprenant, certes,
de retrouver le même
signe abstrait et particulier figuré aux Marquises de même
qu'au néolithique ibérique, ici et là, en liaison avec des re¬
présentations analogues de la forme humaine (sans parler
des galets du Mas d'Azil où on le trouve seul) n'est-il pas
de même bien étrange de devoir constater que ce signe mys¬
térieux surgit ici de la représentation de la tête et là de celle
des membres inférieurs et du sexe mâle, lequel est toujours
représenté et exagéré sur les dessins de la même série (ibé¬
rique) tandis qu'il est omis sur ceux des Marquises, n'en de¬
meurant pas moins toujours identique à lui-même quelle que
soit la partie de l'anatomie humaine qui lui a donné naissan¬
ce par stylisation et déformation?
11 y a plus encore, car un autre coup d'œil jeté sur la se¬
conde planche d'illustrations nous fera voir aussitôt que la
figuration de ce même idéogramme à Chaabat-en-Nehklat
(fig. 9) où Mlle de Puygodeau l'a retrouvé en plein cœur du
Sahara nous offre, cette fois, une dérivation, non plus de la
tête seule ou de la partie inférieure du corps, mais bien du
torse et de la tête, ici réduite à un rôle peu important, les
membres inférieurs étant à leur tour supprimés ce qui achè¬
ve
de confirmer, pensons-nous, la constatation que nous ve¬
d'énoncer. En outre il nous paraît curieux de relever la
nons
parfaite i cl en ti té existant enlre la stylisation du torse humain
placé sur le dos d'un quadrupède, réalisée dans cet idéo¬
gramme (considéré par l'auteur comme une variante de l'M
arrondi) et celle, provenant de la grotte de Castillo (Espagne
néolithique), de la partie supérieure (torse) du second des¬
sin de la fig. 7, tandis que la partie inférieure de ce même
dessin présente la plus grande analogie avec celle des signes
Société des
Études Océaniennes,
—
297
—
rupestres, fig. 5 (également du néolithique ibérique), le sexe
y étant de même très marqué et prolongé jusqu'au ni veau de
l'extrémité des membres inférieurs, disposition qui, dans
ces deux derniers cas, aurait été à l'origine du fameux M
arrondi d'universelle existence (voy. fig. 5 et 8).
Compte étant tenu des observations qui précèdent, la logi¬
que ne nous conduit-elle point à conclure que l'idéogramme
en forme d'M arrondi, envisagé en liaison avec la représen¬
tation de la figure humaine, ne peut être considéré comme
provenant d'une déformation par stylisation naturelle et
spontanée de cette dernière, mais qu'il s'agit là bien'plutôt
d'une schématisation systématique provenant d'une inten¬
tion préconçue, laquelle tend à retrouver dans la forme hu¬
maine, ou plutôt dans l'une ou l'autre de ses parties, sur la¬
quelle l'accent est alors mis, pour ainsi dire, quelque signe
estimé d'une grande valeur, avec la signification mystérieu¬
se duquel elle devient apparentée; le résultat étant obtenu
par dos modifications, simplifications, transformations (par¬
ticulièrement frappantes dans le cas de la figuration de la
tète dans certains motifs marquisiens (voir fig. 3) toutes orien¬
tées par la préoccupation de réaliser, en définitive, un cer¬
tain signe prototype auquel il s'agit d'aboutir graphiquement.
Mais voici qu'il nous semble entendre le lecteur qui aura
la constance d'arriver
jusqu'ici, s'exclamer à présent:
joli et non dénué de vraisemblance cer¬
tes, mais ne perdez-vous pas complètement de vue qu'il s'a¬
git de cultures de l'âge de la Pierre et des hommes, qu'ils
aient vécu il y a des milliers d'années en Europe et en Afri¬
que ou il y a quelques siècles seulement en Polynésie, qui
étaient les représentants de ces cultures préhistoriques? »
.Une telle protestation pourra sans doute paraître décisive
à beaucoup mais pour le studieux qui s'est familiarisé avec
les manifestations iconographiques et graphiques des Pri¬
mitifs et qui a pu constater l'étrange penchant à l'abstrac¬
tion et à une sorte de symbolisme dépouillé qui s'y mani¬
feste de si bonne heure, l'argumentn'a en vérité aucun poids.
De fait, l'Homme Primitif, si passionnément et comme
eu
«
Tout ceci est très
amoureusement attaché à la Terre-Mère dont la
vie est
sa
curiosité minutieuse et une avidité
toujours en éveil, jointes à une remarquable ingéniosité,
vie,
en
observe
avec une
Société des
Études Océaniennes
—
298
—
jusqu'aux moindres créations,
en décomposant, analysant
parties en vue de leur utilisation pratique. Dire que
l'ignorance des instruments scientifiques tels que le micros¬
cope, le téléscope, a seule pu l'arrêter dans son appétit de
connaître l'univers qui l'entoure ne serait une boutade qu'à
toutes les
moitié.
Nourries, formées à cette école, ses facultés de représen¬
géométrisent aisément avec la Nature. Ses motifs et
thèmes linéaires préférés ne sont-ils pas le plus souvent ceux
qu'il rencontrait dessinés avec netteté et précision sur les
tation
êtres vivants
au milieu desquels
il vivait: oiseaux, reptiles,
poissons, coquillages, insectes, surtout, ou ceux qui lui
étaient offerts par les organes et éléments des fleurs, des
fruits, des tiges et des feuilles? Il n'est pour s'en convaincre
que de considérer son obsession particulière des séries de
chevrons emboîtés (motif en arête'de poisson ou feuille de
fougère) ou de la ligne spirale, si prédominante dans la vie
de la nature toute entière et dont il semble avoir épuisé tou¬
tes les combinaisons, comme encore de l'attraction domi¬
nante qu'exerce sur lui la symétrie rayonnée, bilatérale ou
à plans superposés.
Nous estimons donc que par les considérations critiques
précédemment développées l'idéogramme en forme d'M ar¬
rondi, dont l'article de M. Jean de la Roche nous présente
réunies les figurations néalitiques africaines, ibériques et du
Mas d'Azil et celles si curieusement proches appartenant à
l'art marquisien, s'impose à nous comme ayant une existen¬
ce autonome et une puissance de rayonnement que l'on pour¬
rait qualifier d'informante.
Ce caractère de symbolisme ésotérique apparaît, nous
semble-til, plus clairement encore dans un document que
nous joignons ici à ceux que nous venons d'étudier. Nous le
tenons pour d'autant plus important qu'il offre d'une part l'in¬
térêt d'avoir été relevé sur la côte de l'Adriatique, au NordEst du bassin méditerranéen, complétant ainsi son encercle¬
ment et d'autre part celui de figurer de même et encore la
forme humaine. De plus une analogie particulière avec cer¬
tains signes de tatouage marquisien évoque une fois de plus
dans ces régions occidentales les îles du lointain Pacifique et
les énigmes de leur peuplement et de leur culture.
Société des
Études
Océaniennes
—
399
—
signe que nous reproduisons ici d'après un article de M.
Lanyon-Orgill paru dans le "Journal of the Polynesian So¬
ciety" (1) fait partie d'une curieuse inscription pétroglyphique relevée sur la côte dalmate de la Yougoslavie où elle fi¬
gurerait sur une pierre que l'on peut voir au bord d'un petit
sentier escaladant une falaise. Le second des quatre idéo¬
grammes dentelle est composée, lequel seul nous intéresse
ici. présente une saisissante similitude avec l'M arrondi des
planches de M. de la Roche et particulièrement avec des si¬
gnes rupestres ibériques (fig. 5) figurant la partie inférieure
du corps humain ; cependant ici le torse manque, ou bien
plutôt ce signe en tient-il lieu car un cercle le surmonte des¬
tiné, semble-t-il, ou les boucles latérales en oreilles, à lui
servir de tête. L'ensemble ainsi réalisé étant remarquable¬
ment proche des pétroglyphes fig. 5. 7, 9, 10 (gauche).
Ce
Une dernière
surprise nous est encore réservée par le com¬
nous le citons ici textuellement: a It.
mentaire de l'auteur;
bcars
(the stone) an evenmore
interesting inscription than
characteris absolutely identical witch
Island. The presence of the second is parti-
the former, for every
those of Easter
culary notable
».
Sans être à même
de nous prononcer en ce qui concerne,
première affirmation, nous ne pouvons qu'être entière¬
ment d'accord sur ce dernier point avec l'appréciation de
M. Lanyon-Orgill.
Et, en terminant, une question se pose : ce signe si vastement diffusé dans le temps comme dans l'espace, si évidem¬
ment chargé de sens, doit-il nous rester mystérieux ?
Riche de la moisson récoltée en plusieurs années d'étu¬
des, nous pouvons répondre nettement : nous ne le croyons
pas; et nous nous proposons, dans un travail ultérieur, de
tenter de résoudre le troublant problème qu'il nous pose.
la
S. BELINSKY.
(1) The Easlor Island Script, by P.À. Lanyon-Orgill,
Polynesian Society, Septcmbcr 1942.
in The Journal of
tho
Société .des
Études
Océaniennes
300
—
Visite du Professeur E.W.
Gifford.
Notre ancien président M. de Monlezun a fait la connais¬
à bord du Thor qui le ramenait à Tahiti de M, E.W.
Gifford professeur d'anthropologie à l'Université de Califor¬
sance
nie et de
sa
femme. M. Gifford
nous
ayant été recommandé
par M. de Monlezun nous avons eû le plaisir de lui faire vi¬
siter le Musée. Il s'inLéresse éminemment à toutes les
ques¬
tions polynésiennes, il a fait de nombreux
Pacifique et
se
rend actuellement
aux
voyages dans le
Fidji chargé d'une
mission.
Nous connaissions
déjà le Professeur Gifford par ses ou¬
bibliothèque. M. Gifford est
très lié avec M. Beck qui a séjourné ici il
y a plus d'une ving¬
taine d'années et à qui le musée doit sa collection d'oiseaux
vrages que nous possédons à la
naturalisés.
Le
professeur et Mme Gifford ont quitté Tahiti le 13 mars
une trop courte escale, tous nos vœux de bon voyage
les accompagnent et nous les remercions de l'intérêt
qu'ils
portent à notre société.
après
Société des
Études
Océaniennes
Les articles
teur
a
publiés dans le Bulletin, exceptés ceux dont l'au¬
ses dioits, peuvent être traduits et
reproduits,
expresse que l'origine et l'auteur en seront men¬
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(Article 24 du Règlement Inté¬
rieur, Bulletins N° 17 et N° 29).
me
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se
fois pour toutes.
i° Le Bulletin continuera à lui être
adressé, quand bien même
il cesserait d'être Membre résidant à Tahiti.
20
Le Membre à vie n'a
paiement de
sa
plus à se préoccuper de l'envoi ou du
cotisation annuelle, c'est une dépense et un souci
de moins.
En
conséquence: DansUeur intérêt et celui de la Société,
sont invités à devenir Membre à vie:
TOUS CEUX qui, résidant hors de Tahiti, désirent recevoir le
Bulletin.
TOUS LES
jeunes Membres de la Société.
TOUS CEUX qui,
quittant Tahiti, s'y intéressent quand même.
Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 78