B98735210103_053.pdf
- Texte
-
Bulletin
f1-1
DE
il
SE
©
Société
la
des
I
1
ÉTUDES OCÉANIENNES
N®
53
TOME Y (N°
MARS
Anthropologie
—
12)
1935
Ethnologie
—
Philologie.
VWWMWVWWV^
Histoire
—
des
Institutions
et
Antiquités
populations maories.
Littérature et Folklore.
Astronomie
—
Océanographie
—
Sciences naturelles
Tourisme.
IMPRIMERIE
A
DU
QOUVERNEMEXÎ
PAPEETE
(TAHITI)
Société des Études Océaniennes
Les articles
teur
réservé
a
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CEUXqui, quittant Tahiti s'y intéressent quand même.
DE
SOCIÉTÉ
LA
D'ÉTUDES
OCÉANIENNES
(POLYNÉSIE ORIENTALE)
TOME V
IV" 53.
—
(N° 12)
MARS 1335.
SOIMIIM: A.I IR-IE
Pages
Histoire.
Note
The
sur
Kotzebue, par J. Cottez
beginnings of Papeete,
par
W. W. Bolton
425
437
Ethnographie.
Maré et la
Polynésie,
par
Rey Lescure
443
Tourisme.
Dans la vallée de
Tautira, par Y. Malardé
450
Eittéralure.
La
Zélée, sonnet,
par
R. P
459
Divers.
Liste des Membres de la Société
460
Bibliothèque et Musée
468
Société des
Études
Océaniennes
2EEISTOX3IS
Note
Kotzebue
dition
sur
Otto de Kotzebue
reprend la
mer en
1823
(suite et fin) (I),
pour une
troisième expé¬
autour du monde.
Dans la
préface de la Relation de son voyage, il nous dit:
je fus nommé par sa Majesté l'Em¬
pereur Alexandre 1er au commandement du vaisseau "Predpriatic" (entreprise) qui n'était pas encore terminé : il était
destiné à un voyage d'études scientifiques.
Je devais prendre à Cronstadt un chargement de matériel
pour le Kamchatka, faire route ensuite pour la côte Nord-Ou¬
est d'Amérique, protéger les établissements russes contre le
trafic illicite auquel se livraient de nombreux bâtiments
étrangers. La durée de notre séjour sur la côte américaine
«
en mars
de l'année 1823
était fixée à
une
année et ensuite
nous
devions revenir à
Cronstadt par un autre chemin. Aussi bien à l'aller qu'au
retour le choix de la route était laissé à mon entière liberté.
Le bâtiment fut terminé
en mai: c'était une frégate de
seulement 24 canons de six pouces pour
ne pas la surcharger.
L'Etat-Major-comprenait, outre le Capitaine, 4 lieutenants,
8 midsliipmen, 3 pilotes, 8 sous-officiers, 115 matelots, un
aumônier, un médecin et plusieurs savants(2) en tout 145 per¬
moyen rang portant
sonnes.
Le bateau arriva
juin à Cronstadt: le 14 juillet ancien
style (style que nous observerons toujours au cours de ce
voyage) il se balançait fin prêt sur rade.
en
Ce
jour là le tonnerre des canons de terre el de la flotte au
mouillage nous annonça l'arrivée de l'Empereur et nous eû¬
mes
le bonheur de le. voir visiter notre bâtiment, Il nous ex¬
prima
son
contentement, donna
une somme
d'argent à l'équi-
(1) Voir le Bulletin des Etudes Océaniennes n°
49
du mois de dé¬
cembre 1933.
(2) Médecin de Sigewald
nome
- naturaliste professeur Erscholtz, astro¬
Preus, physicien Lenz, minéralogiste Hoffmann.
—
page, nous
426
—
fît remettre pour moi et
mes
officiers
un
témoi¬
gnage de satisfaction. Après nous avoir souhaité bon voyage,,
le Monarque Bien aimé quitta le bord accompagné de nos
burrahs enthousiastes. Nous
ne nous
doutions pas que
c'é¬
tait la dernière fois que nous Le voyions. A notre retour son
âme élevée avait rejoint l'infini et II avait été remplacé par
son
Frère Bien aimé
».
#
*
#
Le
"Predpriatic" appareille le 28 juillet de Cronstadt: le
près de l'Ile de Bornholm il rencontre l'escadre russe
qui croisait sous les ordres de l'Amiral Crown.
« Nous saluâmes l'Amiral de neuf
coups de canon : il nous
répondit par le même nombre et continuâmes notre course
8 août
toutes voiles dehors
».
Retardé par des vents contraires
sur rade de Portsmouth le 25 août.
il mouille heureusement
Un rapide voyage à Londres lui permet de se munir des
cartes, chronomètres et instruments astronomiques néces¬
saires à son expédition. Rentré à bord le 2 septembre il at¬
tend des vents favorables: il appareille définitivement le 6-
septembre. Il voit disparaître peu à peu derrière l'horizon
: après avoir lutté contre la
tempête
il atteint le 22 septembre le parallèle de Lisbonne, perd un
homme qui tombe par dessus bord, passe à proximité de
la petite île Salvage et jette l'ancre à Santa Cruz de Ténérif'fe.
Son ravitaillement en vin terminé, il reprend la mer: bien¬
tôt il rencontre les vents alizés, les marsouins, les premiers
poissons volants.
Kotzebue traverse la ligne le 25 octobre, par 25° de longi¬
tude Ouest de Greenwich, avec le cérémonial traditionnel,
aperçoit le 1er novembre la tête du Cap Frio et mouille le len¬
demain à Rio de Janeiro. Sur rade il remarque de nombreux
bâtiments négriers. Il échange les visites d'usage, fait la
connaissance, en la personne du pilote major du port, d'un
descendant authentique de Vasco de Gaina, complète ses
vivres, appareille le 28 novembre 1823 pour doubler le cap
les hauteurs de Portland
Horn et faire route
vers
les côtes du Chili.
Le 15
janvier 1824 le navigateur russe reconnaît l'Ile SainteMarie-le 16, il se prépare à entrer dans le port de Talcahuano-
Société des
Études
Océaniennes
—
lorsqu'il est pris
par
427
le câline
:
«
—
A minuit l'homme de veille
remarque une grosse embarcation qui
essayait de s'appro¬
prudence et qui restait à portée de fusil. Comme la
•colonie était en guerre avec la métropole, cette approche dans
l'obscurité me parut suspecte. Aussi ne pouvant savoir qui
composait l'équipage du bateau et quelles étaient ses intententions, nous tenions nous prêts à combattre en cas d'atta¬
que. Je commandai au factionnaire de héler le bateau. Mais
-à cet instant on nous arraisonna, d'abord en espagnol puis
aussitôt après, en anglais, pour savoir à quelle nation nous
-appartenions, d'où nous venions, où nous allions. A notre
réponse : « Nous sommes Russes et bons amis », l'embarcalion se rapprocha et un officier équipé de sabres et de
pisto¬
lets monta à bord : il fut si surpris en voyant nos
prépara¬
tifs de combat qu'il ne put d'abord prononcer un mot,
puis
•constatant que nous avions bel et bien des têtes de Rus¬
ses il reprit de l'assurance: la raison de sa
frayeur était
qu'une frégate espagnole croisait le long de la côte : ce guer¬
rier intrépide était un Anglais, au service de la République
du Chili premier Lieutenant d'une corvette en station à Tal•cahuano, Il fut plein d'amabilité par nous, nous recommanda
de liisseC un fanal en tête de mat, pour calmer la
frayeur des
habitants mis en grand émoi par notre arrivée et nous faire
reconnaître pour amis ». Kotzebue apprend que Freire, le
premier Président de la République, se trouve à Conception ;
•dès le lendemain il va le saluer, débarque ses malades, les
installe à terre, procède à un grand ravitaillement de son
bateau et consacre ses loisirs à quelques réceptions. Peutcher
être
avec
se
-droit à
remémore-t-il le bal si réussi, donné dans
son
ce
môme
en-
passage précédent. Peut-être rencontre-t-il quel¬
des sémillantes jeunes fdles d'autrefois, épanouies,
plantureuses mères de famille, peut-être, évoque-t-il, avec
un peu de mélancolie quelque ancienne amourette.
Cepen¬
dant cette agréable relâche arrive à son terme, Kotzebue fait
voile pour l'Archipel Dangereux.
ques unes
en
#
Son but est de déterminer
îles découvertes lors de
■
#
avec
précision les positions des
dernier voyage. Sa route le fait
passer entre les Iles Juan Demandez, Félix et Ambroise. Au
son
cours
«
Le 2
d'une
tempête il perd
un autre matelot, tombé en mer retrouvâmes les vents abzés qui nous ra¬
mars nous
menèrent le beau
tre Réaumur
ne
temps. Il faisait très chaud, (le thermomè¬
descendait pas la nuit au-dessous de
Cependant tout l'équipage était
24°).
bonne santé. Le soir de
ce même jour nous nous trouvions
par 15° 15" de latitude
Sud et 139 40" de longitude Ouest et le soleil allait presque
se coucher sur l'horizon, lorsque l'homme de vigie signala
la terre droit devant : la joie d'une nouvelle découverte à
faire mit toutes les longues vues en mouvement: un vent
frais nous poussa assez rapidement pour nous permettre,
avant qu'il fasse complètement nuit de reconnaître distinc¬
tement du pont, une partie d'une île très basse et fortement
boisée. Comme aucun navigateur, à ma connaissance n'avait
été à cet endroit, comme sur les cartes les plus nouvelles cet
espace était vierge de toute terre, nous crûmes être en droit
de nous considérer comme les premiers à avoir découvert
cette île à laquelle je donnais le nom de notre bateau "Precljjriatic" (1),
La nuit venait... Nous virâmes de bord pour nous écarter
de l'île et louvoyâmes pendant la nuit dans son voisinage.
A l'aube nous fîmes voile de nouveau vers l'île qui fut re¬
cherchée par toutes les longues vues avec la curiosité la plus
vive: par un mirage de l'imagination chacun croyant y dé¬
couvrir quelque chose qui n'avait pas été aperçu par le voi¬
sin. Cependant nous reconnûmes par les colonnes de fumée
qui s'élevaient que l'île était habitée, Bientôt nous pouvions,
du haut des mats distinguer l'île dans toute son étendue.
Sur le récif de corail d'une blancheur aveuglante se déta¬
chaient des massifs d'un vert violent au dessus desquels
s'élevait une forêt de palmiers. Au milieu de l'île il y avait
un grand lagon sur
lequel nous pouvions voir évoluer des
pirogues. Nous arrivâmes bientôt assez près de terre pour
pouvoir distinctement reconnaître à l'œil nu, l'île dans tous
ses détails. Les sauvages d'une taille élevée,
complètement
nus et fortement bronzés étaient en grande
agitation. Ils se
rassemblaient sur le rivage et regardaient le vaisseau avec
un air étonné.
Quelques-uns armés de lances ou de bâtons
en
(i) Faka.hina dans rArchipel des Tuamotu.
Société des
Études
Océaniennes
s'agitaient de ci de là, d'autres allumaient des piles de bois
vraisemblablement pour alerter les îles voisines par la fu¬
mée faite et leur demander
mais
vu.
secours
contre
un
monstre
ja¬
A l'ombre des arbres à
pain se cachaient de gen¬
tilles buttes de feuillages tressés, d'où des femmes, quel¬
ques unes avec des enfants autour de leur cou, sortaient avec
précipitation pour aller se cacher dans la forêt. C'est nous
qui avions mis tout ce petit peuple dans un tel émoi.
Cependant il se trouvait aussi des héros parmi eux, qui,
armés de très longues lances, avaient le courage
de courir le
long du rivage et de nous menacer, mais aucune de leurs
pirogues dont quelques unes étaient tirées sur le récif ne fu¬
rent mises à l'eau et dirigées vers nous :
d'après la gran¬
deur et la bonne coupe de la voilure de ces pirogues, les in¬
sulaires peuvent aisément communiquer d'une île à l'autre
et même atteindre des terres assez éloignées.
Nous fîmes, à la voile le tour de notre île sans pouvoir trou¬
ver un endroit pour débarquer. La mer était
agitée, le res¬
sac partout très haut et très violent et nous dûmes abandon¬
ner l'espoir de fouler le sol de l'île,
malgré tout notre désir
de faire connaissance avec les "Predpriaticiens". Le ciel pur
et l'horizon entièrement dégagé nous permirent de détermi¬
ner la latitude et la longitude de cette
petite île, qui s'étend
sur
4 milles de l'Est Nord-Est à l'Ouest Sud-Ouest dans
plus grande longueur. Son centre est situé
par
sa
15° 38" Sud
et 140° 11" Ouest.
Kotzebue continue
navigation dans l'Archipel dange¬
précision les positions du groupe
Araktcheif, puis Romanzoff, Spiridoff, lies du Roi Georges,
revoit les îles Carlshoff découvertes en 1722 par
Roggevveen,
reconnaît au passage les îles Palliser et de là fait
route.pour
reux
et détermine
sa
avec
Tahiti.
«
Par
un
beau et clair
matin, le 12
mars, nous eûmes la
joie de voir apparaître l'île, comme un très léger nuage sur
l'horizon dégagé : tout ce que nous pouvions rêver de beauté
était réalisé et dépassait même l'imagination ; il
y avait en¬
core 70 milles avant d'atteindre la côte mais
déjà trois som¬
mets de deux îles différentes étaient sortis de l'eau. Le
poirit
—
430
—
le
plus haut, situé à 8000 pieds au-dessus de la mer est le
montagne facilement reconnaissable par sa
forme en pain de sucre : une brise légère faisait éclater no¬
tre patience et nous pouvions seulement voir lentement se
rapprocher la belle île cpii déroulait progressivement devant
nous ses attraits. Les
légers nuages devenaient peu à peu
plus hauts, plus larges et plus foncés et bientôt nous recon¬
naissions les grosses masses rocheuses des hautes terres qui
offraient un caractère romantique. Bientôt nous retrouvâmes
sommet d'une
la nature brésilienne dans l'exubérance des
arbres, même
les hauteurs rocheuses les
plus élevées, et le charme de
la Malaisie dans de ravissantes vallées déboulant jusqu'au
rivage avecleurs massifs d'arbres à pain, leurs cocotiers,
leurs orangers, leurs régimes de bananes, leurs petits champs
d'ignames et de taro ».
Arrivé à une paire de milles de la pointe Vénus, Kotzebue
fait hisser son pavillon en l'appuyant d'un coup de canon,,
pour demander un pilote.
Il voit monter à bord un Européen et il a la surprise del'entendre s'exprimer en russe : « c'était un Anglais nomméWilliams qui avait longtemps servi dans les établissements,
de la Compagnie Russe d'Amérique et s'était finalement éta¬
sur
bli à Tahiti
».
Avec l'aide du
pilote il double la pointe Vénus où flotte le
pavillon Tahitien "rouge avec une étoile blanche en son mi¬
lieu" et jette l'ancre à deux cents brasses de terre.
Pendant son séjour à Tahiti il recueille d'intéressantes ob¬
servations sur le langage, l'état social et politique des habi¬
tants. L'ensemble de ses remarques ainsi que le détail de
ses relations avec les missionnaires (Wilson et Nott, la fa¬
mille royale, les habitants, sort du cadre de cet article et fera,
l'objet d'une étude particulière.
Bornons nous à dire aujourd'hui que ses indigènes furent;
très cordiaux : il a soin de noter: « dans les premières visi¬
tes à bord
ne se
suite
n'en
nous
trouvait aucune personne du sexe : dans la
vîmes que très rarement: encore se com¬
la plus grande décence »,
astronomiques précises lui permettent
longitude de ses découvertes antérieures fai¬
portèrent-elles
avec
Des observations
de rectifier la
tes
avec
le "Rurick" erronées de 5 milles, et celles de Bel—
linghausen fausses de trois milles.
431
—
«
—
Après une relâche de douze jours il faut reprendre la nier.
Le matin du 24 mars notre tente de la Pointe Vénus fut dé¬
montée, les instruments astronomiques ramenés à bord et
mêmes dûmes abandonner nos habitations à terre. No¬
nous
tre
appareillage était prévu
l'après-midi. LesTaliitiens
apportaient des présents en
vivres, autant qu'ils avaient pu en rassembler. Les indigènes
étaient très tristes de nôtre départ et ne voulaient
accepter
aucun cadeau, en retour, pour nous faire connaître leur ami¬
tié désintéressée, ils nous accompagnèrent dans leurs
piro¬
gues jusqu'à l'ouvert de la baie et voulaient même nous sui¬
vre jusqu'en haute mer, quand une
brusque et violente rafale
les obligea à regagner en hâte le rivage. Nous avions
perdu
notre voilure et la proximité de la terre nous mit
pendant
quelques instants dans une situation critique: mais l'intré¬
pidité et l'habileté des officiers ainsi que celle des matelots
nous permirent de surmonter heureusement ce
danger. Au
entouraient
mon
navire et
pour
nous
bout d'une demi-heure
nous retrouvâmes les vents alizés
bien établis, et après avoir fail des vœux chaleureux pour les
bons Tahitiens, nous vîmes peu
charmante derrière
à peu disparaître leur île
nous ».
Kotzebue
parcourt alors les lles-Sous-le-Vent- « Le 26 mars
temps clair nous permit de faire des observations préci¬
ses et bientôt après nous vîmes la terre. C'était de nouveau
le
des îlots de corail
au ras
de l'eau, couverts de broussailles
épaisses reliées par des écueils, avec dans leur centre un
lagon. Sur toutes ces îles, au-dessus des broussailles basses,
aucun cocotier n'était visible. Comme nous
approchions nous
finies partir avec un bruissement d'ailes une foule d'oiseaux
de mer: ils sont les seuls habitants de ce groupe d'îles, qui
s'étend du Nord au Sud sur un espace de trois milles avec
une largeur de deux milles et demi, D'après les observations
de midi faites peu de temps auparavant, sa latitude est 15°
48" Sud et sa longitude 154° 30"- Comme ce groupe d'îles
n'avait encore été vu par personne nous lui donnâmes le nom
de notre compatriote "Bellinghausen"..
« Le 2 avril
cependant nous vîmes de nouveau la terre:
une petite île inhabitée un peu plus haute
que les atolls de
corail n'apparaissent généralement. Sa latitude est 14° 32"
et sa longitude 168° 06" Ouest. Je la pris alors pour une nou¬
velle découverte aussi lui donnais-je le nom de mon premier
jciété des
Étm
—
432
—
Lieutenant Kordinkoff.
Cependant à mon retour j'apprisqu'elle avait déjà été découverte (1) par le Capitaine Frey-
cinet
en
1819 dans
sa
traversée des îles Sandwich à la Nou¬
velle Hollande. La relation de
son voyage n'était pas encore
publiée à mon départ d'Europe. La position qu'il donne decette île correspond exactement à mes observations.
Kotzebue continue
sa
route à
l'Ouest,
au
milieu des Iles
des
Navigateurs (Archipel Samoa) « Nous arrivâmes bien¬
tôt en vue de l'île Olajava et comme nous étions dans son
voisinage à environ 7 milles nous découvrîmes des petitesîles d'où sortirent plusieurs pirogues qui vinrent à notre ren¬
contre malgré la distance et la nuit qui tombait : c'étaient de
joyeux pêcheurs qui nous entourèrent, dans leurs petits ca¬
nots faits avec beaucoup de soin et d'élégance, décorés de
jolis coquillages ; ces embarcations portaientseulement deux
ou trois hommes
qui s'en allaient de compagnie à la pêche
avec de gros hameçons en nacre taillée et de
longues gaules,
minces : les pirogues étaient pleines de poissons vivants*,
dans le genre des maquereaux. Les visages de ces
sauvages
respiraient la franchise. Le commerce de troc fut animé par
leurs rires et leur gaieté. Ils donnaient leurs poissons, atten¬
daient tranquillement ce que nous voulions leur offrir en
échange et paraissaient toujours contents. Le bateau rete¬
nait beaucoup leur attention : ils l'examinaient
depuis la flot¬
taison jusqu'à la pomme des mats et échangeaient leurs im¬
pressions avec une chaleureuse admiration. Quand ils vo¬
yaient aux mats ou aux vergues quelque chose d'inconnu ils
le montraient du doigt et discutaient pour savoir à quoi cela
pouvait servir. Pour ces gens qui étaient des marins nés, tout
ce qui concernait la
navigation offrait le plus vif intérêt. Leur
attitude modeste contrastait si vivement avec l'indiscrétion
hardie des habitants de Maouna, que nous étions portés à
croire que ces naturels appartenaient à une autre race : par
ailleurs ils
ne se différenciaient en rien de ceux-ci, si ce
n'est,
rigueur, par une coiffure particulièrement soignée. Ce
détail frappe beaucoup quand on songe à la tenue sâle et
négligée de nos pêcheurs européens : nous devons dire que
pour les insulaires des mers du Sud la pêche n'est, pas un
à la
(i) L'île Rose.
Société des
Études
Océaniennes
433
—
-
travail forcé niais
un passe temps
récréatif, de même que
poursuite du gibier dans les chasses gardées :
"Tameamea le puissant roi des Sandwich était lui-même un
pêcheur très habile et un amateur de parties de pêche, exac¬
•chez
nous
tement
la
comme
chez
prince européen peut être un
joyeux pêcheurs nous quittè¬
rent lorsqu'il faisait déjà si
complètement nuit que nous ne
pouvions plus voir la terre, en entonnant un chant cadencé
que nous entendîmes longtemps résonner au loin.
Comme la petite île qu'ils habitent n'est portée
sur aucune
•carLe, elle n'a été vue d'après nous par aucun navigateur
jusqu'à ce jour, il 11e m'avait pas été possible de savoir com¬
ment les habitants la nomment : aussi
donnais-je à cette île
•extérieure au groupe de trois îles qui gisent plus au Nord et
•déjà remarquées par Laperouse le nom d'Ile des Pêcheurs :
Elle s'élève de la mer, à peu près à
pic jusqu'à une hauteur
remarquable, et est presque entièrement couverte de bois
•épais ».
•amateur de chasse
au
nous
un
cerf. Ces
Au début d'avril 1824, Kotzebue
quitte le groupe des Iles
Navigateurs pour aller explorer les îles de la Chaîne Radack (1) déjà entrevues lors de son voyage précédent: fin
•des
mai il fait route vers le Kamchatka. Il reste au
mouillage de
Saint-Pierre et Saint-Paul du 7 juin au 20 juillet, s'y répare
■et
s'y ravitaille puis appareille
mérique et la Californie.
pour
la côte Nord-Ouest d'A¬
A
San-Francisco, il rencontre fin novembre la Frégate du
Lazareff(2), passe deux mois aux Sandwich, re¬
tourne aux établissements de la Compagnie Russe
jusqu'en
septembre - Après un court séjour aux Sandwich il poursuit
l'exploration des îles Radack, où il découvre un certain nom¬
bre d'îles nouvelles passe par les Mariannes, atteint Manille
Lieutenant
au
début de Novembre 1825.
Il relâche
aux Philippines jusqu'en
janvier 1826 pour repo¬
équipage, surmené par les longues navigations, quit¬
te Manille le 10, sans un malade à bord, passe
par Sumatra,
Java, le Cap. A Saint-Hélène, la moitié de son équipage
ser son
(1) Archipel Marshall.
(2) Officier russe qui a découvert les îles Souvarof en 1813-1816 et
commandé le "Mirrti" dans l'expédition
polaire de Bellinghauseu.
Société des
Études
Océaniennes
dont le Médecin du
bord, est de
le flanc
nouveau sur
:
il dé¬
barque ses malades qui reviennent rapidement à la santé :
et ne perd qu'un seul matelot. Le 12 mars il atteint les Açores, le 3 juin Porsmouth, le 10 juillet, trois ans moins quatre
jours après en être parti, Kotzebue jette enfin l'ancre devant
Cronstadt.
Kotzebue est promu
Capitaine de 2me Rang en 1827 : il de¬
pendant quelques temps aide de camp de l'Amiral Spiridoff, exerce ensuite le commandement du Vaisseau "Em¬
pereur Pierre lcv " puis est détaché à la garde Impériale.
Nommé Capitaine de Vaisseau en 1829, il part presque aussi¬
tôt en retraite pour raisons de santé et se retire à Reval : il
passe les dernières années de sa vie en Estlionie où il fait
valoir ses terres. Il obtient d'ailleurs de remarquables résul¬
tats dans ses exploitations agricoles et est cité à cette époque
comme l'un des meilleurs propriétaires de la région. Mais sa
santé ébranlé par les fatigues de ses expéditions reste chan¬
vient
celante
:
il meurt
en
février 1846.
Kotzebue est enterré dans la cathédrale de Reval à côté de1 Amiral
sur sa
Greigh
-
un
beau monument de marbre
a
été élevé
tombe.
Son portrait se trouve dans la relation de son voyage du
"Ruric/c "- Divers articles de 1' "Invalide Russe" lui ont été.,
parait-il, consacrés.
Sa mort semble avoir fait peu
de bruit. Nous n'avons dé¬
nécrologique, sur ce navigateur, ni dans
les bulletins de la Société de Géographie, ni dans les Anna¬
les Maritimes et Coloniales, ni même dans les premiers bul¬
letins de la Société de Géographie de Saint-Petersbourg. Pris
couvert
aucun
article
entre l'éclatante renommée de l'illustre Amiral Krusenstern
(mort lui aussi en 1846), et la gloire naissante du Contre-Ami¬
ral Lutke (1), Kotzebue est à peine cité dans le discours pro¬
noncé à la séance inaugurale de cette compagnie savante en
1849, encore a-t-on soin de noter que l'Amiral Krusenstern
rédigea les instructions de ses voyages, l'aida de ses con¬
seils et le traita véritablement
comme un
fils
».
On a reproché a Kotzebue son caractère difficile ; il a eu
des démêlés pénibles, après sa dernière exploration, avec le
poète de Chamisso
: cet
écrivain s'est amèrement plaint que
q»i) Célèbre par ses découvertes dans les Carolines.
ses notes aient été publiées par
le chef de l'expédition. Ce
procédé d'ailleurs n'est pas exceptionnel parmi les explora¬
teurs de l'Océanie
Cook et
son dessinateur Parkinson, ou
dernier, (car Parkinson était déjà
mort), ont été divises par une querelle semblable. Le Docteur
Lesson, le célèbre compagnon de Duperrey et Dumont d'Urville, a vu ses observations exploitées avant la lettre, sans
aucune vergogne, parDomeny
de Rienzi auteur d'un impor¬
tant ouvrage de compilation sur l'Océanie. L'illustre et scru¬
puleux Moerenhout enfin, a discrètement servi de tremplin,
à de nombreux littérateurs aujourd'hui sur le pavois.
Si repréhensible qu'ait été sa conduite, Kotzebue à côté de
•certaines défaillances a fait preuve de très belles qualités.
Six années de sa vie passés en explorations qu'il commande
en chef, la découverte de plusieurs îles, la détermination
plus précise d'un grand nombre de positions, la reconnais¬
sance hydrographique d'une partie de lacôte du Kamchatka
•et de la pointe Septentrionale de la côte Nord-Ouest d'Amé¬
rique, la révélation de deux archipels importants de l'Océan
Pacifique - groupes Radack (1) etRalick (1)- constituent des
titres certains à une gloire durable.
Pour nous Français, les découvertes faites par Otto de Kot¬
zebue parmi les Iles Basses et les Iles-Sous-le-Vent- lie Ro:
du moins la famille de
ce
manzoff
(Tikei), cliaine du Rurick (Arutua). Iles Krusenstern
(Tikehau), Predpriatic (Fakahina). Ile Bellinghausen- ainsi
que ses intéressantes observations sur Tahiti méritent à elles
seules que nous lui réservions une place de choix dans l'his¬
toire de
nos
Etablissements d'Océanie.
(i) Groupes des Iles Marshall.
Capitaine de Corvette J. COTTEZ,
Membre de la Société de
Membre
Géographie,
correspondant de la Société des E. O.
Iî i h I i
Journal clés voyages.—
■Grande
o
g ra p
hi
e.
Années 1818-1819.
Encyclopédie.
Krusenstern.— Relation d'un voyage autour du monde -18031807.
Société des
Études Océaniennes
—
Bulletins de là Société de
436
—
Géographie- 1852.
Kotzebue.— Voyage de découvertes dans les Mers du Sud —
3 volumes. Weimar et Saint-Petersbourg- 1821.
Kotzebue.— Nouveau voyage autour du monde pendant les
années 1823-1826
2 tomes - Weimar et Saint-Peters¬
-
bourg
-
1930.
Domini de Rienzi.— L'Océanie- L'Univers
de Chamisso.— Relation d'un voyage
tomes - Berlin.
-
Paris
-
1836.
autour du monde
-
2'
Choris.— Relation pittoresque d'un voyage autour du mondeParis. 1820-1822.
Annales maritimes et coloniales. 1846-1850.
Der grosse
Brockhause— Leipzig - 1931.
bibliographie du Pacifique. Du-
Gouverneur Jore.— Essai de
chartre- Paris
Instructions
Dictionnaire
-
1930.
nautiques.— Pacifique - S. H. N° 939.
bibliographique russe.
Bulletins de la Société de
Géographie de Saint-Petersbourg..
1849-1850.
Collection de voyages
Mac
de Mac Carthy (Océanie).
Carthy.— Choix de
monde
-
Paris
-
voyages
dans les quatre parties du.
1820-1821.
Société des
Études
Océaniennes
437
—
The
and ils
—
Beginnings of Papeete
Foundiny
as
thc Capital of Tahiti.
Among Works consulted
Missionary
"Transactions of the
London 1797 onward
Society"
"Polynesian Researches"
"Voyage to the Pacific"
Sea life 60 years ago"
Ellis 1817-1822
Capt. Beechey 1831
Capt. Bailev 1885 (i.
1825)
"
"Command Papers
e.
presented to
the British Parliament"
1822-1847
Maps.
Capt. Cook's
—
Research in the above
1.
Was "
The Duff's
answers
—
tlie
Boenechea's,
following Questions
Papeete" the original name of the présent town?
Answer. No : the name was "Nanu".
brought the change from Arue about?
graduai change, made chiefly during the
Regency for thé Boy King (Pomare III): his mother Terito
(Teremoemoe) and his sister Teretaria (Pomare vahine) the
latter succeeding Ilitoto as the actual Regent, living from the
death of their common husb'and (December 7, 1821) on the
Pape-ete property of the Pomare Family in "Nanu".
3. When was Papeete finally established as the Capital ?
Answer. Ai; the time of and by the holding of tlie Parlia¬
ment in 1827 in place of Arue as heretofore.
4. If "Nanu" was the original name of the Water front
how did the name "Papeete" absorb it?
Answer. Alike from PastRecords and Présent day Usage,
itis évident Lhatstretching round theshore line of Nanu (from
présent day Shipyards to the Colonial Prison) were strips of
private Family property, running back from the waterfront
to a line whicli may be roughly outlined as "The Ramparts"
2. Who
Answer. It was a
Road to "The Barracks" and so to "The Prison". These Fa¬
mily strips of property were as follow :
(-1) Fare-Ute, (2) Vaininiori, (3) Arupa, (4) Torupure (5) Pa¬
pe-ete, also known as Vai-ete, (6) Paofai, (7) Tipaerui.
Société des
Études
Océaniennes
Number 5
and
wholly the family property of the Pomaresroughly extended from theDiademe Hôtel to the llospi-
tal in width
was
:
and from the Avater front to the Barracks in
depth. They had also proprietory rights in some of the rest.
N° 2 Avas Swampland and Avas reclaimed for a habitable
site by the embankment later rnade to divert the streams
from the hi 11 s into
Orivini
one
cliannel to the
sea.
back of
Torupure - did not seemingly reach theAvater front : whilst Umapua - back of Paofai - is clearlv from
its meaning (Lime Kiln) a much later addition.
Tliese 7 Family Properties were are Ave knoAV in early days
distinct, and are still used colloquially by natives as Avhere
they résidé in the présent ToAvn ; Avhilst 2 of Lliem are used
Officially and by Outsiders - Fare-Ute and Papeete.
When a Town began to arise, business alone required one
name not 7, and the
Property of the Royal Family naturally
took precedence. " Nanu" Avas lost by the fréquent, use of the7, and the 7 Avere absorbed by the one - "Papeete".
-
Making researchby Dates for proof s of the chose,
we
find
as
to "Nanu".
(1) 1797. Maps. Captain Wilson of the Duff reporting lus
voyage Avith the Pioneer Missionaries - landing them in
Mardi 1797
entitles thus : "Accordingto the survey taken
by Captain Cook 1769, corrected by his later observations.
The name of the places near the sea by W. Wilson ". Cook's
earlier maps mustbe examined remembering this note as to
his later corrections. Tliese maps show "Matavai
Bay" "Papaouah", Taunoa is named " Atteroomah" and where Pape¬
ete stands today is marked "Nawnoo".
(2; 1802. The missionaries report a party of refugees from
Eimoo (Moorea) having taken refuge " on the small island
that stands in Nannoo Bay" which the above
maps show as
Motootoo (Motu-Uta).
(3) The Spaniard Boenechea's map of 1772 is an entireblank both as to Harbour and Papeete,
though he sent his
armed launch under the command of Lieutenant
Gayangos
on a complété circuit of Tahiti,
starting from Tautira. The
trip covered from the 5th to the lOth of December.
Gayangos toucbed at Matavai, then " brought up in a bay
-
Société des
Études
Océaniennes
—
-439
—
"having 14 fathoms and fine black sand " the Pirae beach of
-today: then "proceeded to coast along inside the reef until
we saw an opening " the Taunoa Pass of
today and " thence
kept to the open sea" missing présent day Papeete Harbour
altogether.
As to the Water front properties.
1. (1776), The Diary kept by Maximo Rodriquez - the young
enterprising Spaniard left by Boenechea who made a com¬
plété tour of Tahiti, starting from Tautira.
July 5 lie reached Matavai. July 6 lie reached "Opare". July 7 and 8 lie stayed with Tu (The first Pomare).
July 9 "I started off by land - I saw the whole of Opare.
We arrived about midday at the place tliey call E-fare ura.
I had to stay tlie night there owing to rain coming on
July 10 lie reached Faaa.
Ura and Ute (accent on the U) mean alike : i. e. Flame, Fire,
Red and the results of Flame. Ute (accent on the E) means
Song. Old natives are still to be met with who call Fare-ute,
Fare-ura, nobody calls it Fare ute i. e, Singing Ilouse. As a
fact, the "Long House" of the maps was there, either stained red by the use of the Mati and Touplant's juices, or once
burned down ; and was whereTemarii lost his life by an ex¬
plosion of gunpowder in 1797.
3. (1838) There beingno "Ordnance" Maps in purely Tahitian days nor till the French began to résidé upon the island, those after 1828 drawn up are no "proof" as to what
was long years before, though correct at the date of their
drawing. They are to lie studied as not " the last word " as
to what was before their days. " Papeete " had for years ab-
sorbed the other 6 when Bruat arrived.
3. Their continued
common
use.
The British Consulate
building
was in
wrote an
Paofai on the same spot as today. Queen Po¬
mare
appeal to lier people from there, dated lOth
January 1844 lieading it "Paofai" though she lived in the
town of Papeete, lier home being on the Family property close
by the présent day Treasury Building. The Custom continues
today.
As to the graduai dèvelopement 17&7-1803
Years of the First Pomare.
*
Throughout these years as recorded by the early Missio-
Sociétédes
Études
Océaniennes
.
naries, Nanu
the
by whicli alone présent day Pa¬
peete was known to them, lo visiting sailors, and to natives..
was
name
1803-1821.
-
Up to this period Nanu
vessel to enter the Pass is
tlier Wallis
of
or
or
Ru le
of Pornare II
was
a
closed harbour. The first
a
matter of
so
far
conjecture. Nei-
Cook, Bligh or Vancouver raade any mention
concerned themselves at ail withit.
The most
were
were
likely ones to dare the then extra narrow way
wbalers whose Gaptains dared anything : and fliese
(around 1810-1820) beginning to regularly fréquent thè¬
waters, with Huahine their first headquarters, lying as it
clid on the whale track to and frorn the Antartic. With Whase
lers there followed of
necessity Traders and a Seulement,
gradually to evolve into a Town.
(1815) With Pomare it's settled position as Paramount
Chief and War over at last, lie though résident in Arue (Papaoa) made steady use of Motu-uta as a Pœtreat during bis
lastyears and had raised a housein Papeete. This little islet.
was part of the
Family property of "Papeete" and the latter's
became now an established and recognized fact, accepted by ail, as is to be seen from the following witness.
(1818) Ellis corning to Tahiti from Huahine in April "I directed their attention to the mountains in the
Vicinity of Matavai and Papeete" On the same run after
landing at Punaruu "After about 4 hours
rowing between the reefs and the
shore, reached Papeete'.
Ellis reports a Missionary stationed "ai Papeete" and tliat
a Cliurch had been built. He
speaks of "500 présent at a ser¬
vice" and tliat "On the brow of a hill"
(wliere today is theSémaphore and the Mission House) "M1- Cook had erected
name
his abode.. .inconvénient
on
account of its distance from the-
settlement".
Ile shows further Lhat sliips were
by then using the har¬
bour, writing of the arrivai from England of "The Tuscan",
of its anchoring at Matavai
(the usual spot) but the next m orning the ship proceeded to Papeete".
1822-1827.
During the Regencg (for the Bog King)
(1824) Ariitaimai's Memoirs speaking of lier mother
"The Marama" of Moorea but résident ât Papara
upon her
-
1.
Société des
Études
Océaniennes
inarriage willi tlie second TaLi, noies lier reluctance to hâve
anytliing to do with Papeete. "No native Tradition or dignity
was associated with Papeete whicli
grew into conséquence
onlv
011
account of its harbour"
2.
(1825) Captain Bailey anchored bis vessel at Papeete
"opposite the Church" Hehad ancliored the "Saint Patrick"
at Matavai
but
"raoved to Papeete" where
Américain vessels and
there
were
2
Englisli Wlialer.
3. (1826) Captain Beecliey says thattheQheen Regent lived
at Papeete but tliat tlie Britisli Consul, several other Europeans and sorae of the missionaries lived at Taunoa.
Note. Captain Charlton of tlie Schooner "Active" was the
first British Consul•Government
a
an
résident of Hawaii, In 1825 the British
appointed liim "for tlie Havaiian Georgian Is-
lands"
and lie sailed between the two groups
liere over botli bis long absences and bis
till trouble
trading in
liquor, the missionary George Pritchard being given bis
post inl837. Wallis had narned Tahiti and Moorea "The Geor¬
gian Islands" Cook named tlie Sous le Vent separately "The
Society Islands" and did not include Tahiti and Moorea as
is done incorrectly today.
4. Beecliey further says tliat tlie best port is neither Mata¬
vai nor Papeete but in "OParre, Papawa anchorage" (the
Papaoa of today). It was at Papaoa tliat Bligli anchored the
Bounty to load bis bread fruit plants, after bis leaving Ma¬
tavai. Teuira Ilenry rs in error or tbere is a misprint as to bis
moving from Matavai to Papeete.
At Bliglïs date (1789) there was no Papeete.
arose
Papeete from 1827 Omcard
Raie of Qaeen Pomare IV
(January) the boy King wlio had passed bis few
of cbildbood in Moorea at the Missionaries Scliool was
brought over to Papeete to die at tlie Home whichhad been
raised for sonie years and which was succeeded by a more
In 1827
years
substantial
one
erected
on
the
sarne
site in 1838, bôth stan¬
ding between and slightly back of the présent day Treasury
Building and tlie Governor's office, tlie liuge foundation ston-es
today lying loosely about near the Treasury.
Queen had lived for several years with lier
Here tlie young
Société, des
Études
Océaniennes
mother and her Aunt the
ned
ge,
Queen Regent and liere she remaithroughout lier life. Arue was to lier only a country chan¬
thougli busines would oftimes follow lier there as hap-
pened with lier firts interview wilh the R.C. Fathers Laval
and Caret. Pomare IV
stamped Papeete from the very firts
as (1) The permanent
Royal résidence and (2) Her Seat of
Power. The one stepleît to create it the Capital
immediately
followed: Parliament
was
transfered from Arue which had
heen heretofore where the Laws
foundation of
were
made, the essential
Capital.
In 1828 an engraving of
Papeete of that year shows some
dozen Store Houses scattered
along the Water front.
In 1829 Moerenhout
(later to become the firts U.S. Consul
and later the first Frencli
one) landed as he says "At the
Port of Papeete"
There is
a
no
tliat time
need to
proceed further in the years as by
Papeete's position
As to the
as o
Town
was
assured.
first "Parliament" at Papeete
In 1824- under the
Laws drawn up under
med by "a General
Regency for Pomare III- the
Pomare II in 1819 which
Code of
were
conflr-
Assembly" of Chiefs and the public in
that year at Arue
(Papaoa) were revised and enlarged at a
similar gathering again lield at Arue on
February 23. Two of
the most important changes made were
(1) The Monarchy to
he a Limited not an Absolule one.
(2) A Parliament-not a
General Assembley- to meet
annually: this to be attended
not by the Public but
by ail the Chiefs and 2 représentatives
to be elected from each District to hold office
for 3 years.
In 1826 this first Tahitian Parliament
(or Législative As¬
sembley- not a General Assembley as above noted) met at
Arue in the largely rebuilt
Royal Mission Cliapel at Papaoa,
whilst the next and ail
succeeding ones were held at the
new Center of Power
Papeete: thus stamping it from the
year 1827 as the Capital.
W. W. ROLTON.
Société des
Études
Océaniennes
Maré et la
Polynésie
L'archipel des Iles de la Loyauté ou Loyalty (d'où vient ce
nom?) situé à l'Est, de la Nouvelle-Calédonie et, courant pa¬
rallèlement à elle dans la direction S-E
N-O,
a
ceci d'inté¬
qu'il forme le pont entre la Mélanésie et la Polynésie.
Il semble être le point extrême de la Polynésie vers l'Ouest
Les géographes auraient dû, à mon avis, faire passer leur
ligne de démarcation entre les Loyauté et la Nouvelle Caléressant
donie.
Je sais que
la race qui habite cet archipel n'est ni franche¬
polynésienne ni franchement mélanésienne mais l'ap¬
port polynésien reste fort malgré la proximité de la Grande
Terre de Nouvelle-Calédonie qui n'est séparée que par un
bras de mer de 100 kilomètres de large environ.
Cet Archipel se compose de 3 îles principales. Au Nord,
Ouvéa, peuplée de polynésiens venus dans les temps histo¬
riques d'Ouvéa des Wallis ; ce sont eux qui ont fait aban¬
donner le nom des vieilles cartes qui était Halgan. Ils vivent
ment
au
nord de l'île et voisinent
avec
les mélanésiens des districts
du sud
V0uvéa : 2000 habitants environ)
Lifou. la plus grande des 3 îles (6000 habitants) porte
les vieilles cartes le
nom
sur
de Chabrol.
Enfin Maré, au
sud, (3240 habitants).
plus particulièrement les
caractères polynésiens de cette île où j'ai vécu pendant 18
mois, et dont la connaissance de la langue m'a permis de
Je m'attacherai à faire ressortir
faire les
quelques observations suivantes.
point de vue géologique, Maré est un vaste plateau
horizontal corrallien dont aucune partie ne dépasse 100 mè¬
tres d'altitude. Les mouillages y sont rares et peu sûrs ; il
n'y a pas d'atoll et la mer vient se briser sur le rebord côtier
plus ou moins large et parfois môme inexistant qui est le
socle de ce plateau.
Au centre dé l'île se trouve une butte appelée Rawa où se
trouvent quelques roches éruptives; c'est le seul point qui
ne soit pas de formation madréporique.
Au
les
La
première hypothèse qui vient à l'esprit est que cetteinitial autour duquel, les madré¬
pores sont venus travailler. Ce devait être un sommet émergé,
ou près
de la surface de la mer; le piton a fini par être en¬
robé dans la masse, et, des séismes aidant, il a dû être ex¬
haussé comme le montrent plusieurs terrasses visibles au
pied du plateau, ou, peut être aussi, a-t-il été en partie en¬
glouti, les terrasses visibles n'étant que le reste d'autres
plus nombreuses.
Mais si l'on retient cette hypothèse, la plus commode, il
faut alors expliquer, comment le peuplement s'est fait;
par
les vagues? les vents? l'homme? l'île la
plus proche et la
plus grande est à l'Ouest, la Nouvelle Calédonie (100 km) or
il y a à Maré des espèces
malayo-pacifiques qui ne se trou¬
vent pas dans la grande île, par
exemple, le serpent de terre
qui existe aux Loyalty et pas en Nouvelle Calédonie.
L'autre hypothèse voudrait que cet archipel soit le reste
d'un archipel plus vaste ou même d'un vaste
plateau se di¬
rigeant dans la direction N-0 et englobant les Nouvelles Hé¬
butte devait être le noyau
brides et les Salomons. En effet, dans
pels
comme à
celle de Rawa
Maré,
;
on
ces différents archi¬
trouve la même roche éruptive que
il devait s'y trouver des volcans.
de formation récente mais
Cet archipel ne serait donc pas
appartiendrait plutôt au Tertiaire.
Cette hypothèse de cet ancien plateau expliquerait
peut
être le peuplement, au moment de la dissémination venant
de l'archipel malais, et l'apport de plantes et d'animaux d'o¬
rigine malayo pacifiques.
Habitants.— Nul ne sait à quelle époque Maré fut peuplée ;
les occupants vinrent-ils du N-O, ou de l'Est, de la
Polynésie
proprement dite ?
Ce que l'on sait c'est qu'on se trouve en
présence d'une
race parlant toute la même
langue et ayant les mêmes mœurs.
Ce n'est qu'au bout d'un certain temps
que l'on s'aperçoit,
de certaines différences. On peut alors diviser la
population
en
3.
D'abord les Eletok qui se disent les premiers possesseurs
de l'île ; ils sont rares et habitent la région Sud ; ils ne savent
pas d'où ils viennent; leur pigmentation est
ils ont des cheveux ondulés. On
plus sombre ;
prête à cette race dans le
—
passé
445
—
grande force et un grand courage ; elle était, légen¬
pourrait-on les rapprocher de cette race
mystérieuse, dont personne ne garderait plus le souvenir si
elle n'avait laissé derrière elle les pétroglyphes des falaises
et des ruisseaux calédoniens, dont le sens n'a encore pu être
•élucidé. Les Eletoks de Maré ne se rapprocheraient-ils pas
une
daire. Peut être
des Panianiania calédoniens?
Après les Eletoks, on pourrait diviser le reste de la popu¬
en deux, d'après leurs indices anthropologiques en se
basant sur les différences de pigmentation, de langue et de
taille. Les gens de l'Est sont plus petits, ont le teint plus
sombre et ont une langue qui varie quelque peu.
Quels sont ceux qui font partie de la première immigration?
lation
•ceux
de l'Est
ou ceux
de l'Ouest? sont-ils
venus
successive¬
ment ou simultanément? ces
immigrations étaient-elles tou¬
tes deux polynésiennes et n'y en avait-il pas, une d'origine
mélanésienne? En tous cas il devait y avoir des différences.
On peut invoquer aussi la question de religion. Les protes¬
tants sont groupés a l'Ouest et dans le Nord ; c'est là que la
population était la plus dense et que les premiers évangélistes polynésiens qui christianisèrent l'Ile abordèrent. Le
catholicisme fut introduit plusieurs années après et fut ac¬
cepté par les habitants de l'Est qui étaient restés païens jus¬
que là ; pourquoi? sinon qu'ils n'avaient pas accepté les mê¬
mes chefs qu'ils vivaient séparémentcomme un peuple d'une
autre race. Les guerres religieuses qui suivirent furent plu¬
tôt le fait de haines de races que de questions de culte.
Malheureusement personne n'a pu me dire quelque chose
•de clair sur ce passé et je ne connais aucune légende s'y rap¬
portant.
Donc le
anéantis
se fit d'abord par les Eletok bientôt
absorbés par de nouveaux venus; ceux ci furent
peuplement
ou
ils deux
peuples distincts? mais les Mélanésiens ne venaient
forcément de la Nouvelle Calédonie, ils pouvaient venir
soit des Nouvelles-IIebrides et des Salomons au Nord, soit
des Fidji à l'Est.
Maré est proche de la Grande Terre, mais si les Maréens
pas
allaient souvent
en
Calédonie, les Calédoniens n'avaient rien
à faire à Maré.
Les
Loyal tiens étaient tributaires de la grande île pour
446
—
—
s'approvisionner de haches de pierre et de marmites en terre,
ou d'écorces de niaoulis
pour calfater leurs pirogues, tandis
que les Calédoniens se suffisaient à
ils n'étaient pas de hardis
eux
navigateurs
mêmes. Bons marins
comme les Maréens.
Voici quelques faits qui me semblent parler
en faveur des
l'immigration polynésienne ;
1) D'abord les vents qui de novembre à février soufflent
dans la direction Est-Ouest
;
2) les courants, particulièrement celui de Rossel
des branches remonte vers le N-0
Les Maréens ont le souvenir de
en
direction des
pirogues poussées
dont
une
Loyalty.
la tem_
pête et venant de Tonga.
3) le Maréen est plus svelte, plus vif que le Calédonien ;
son nez est moins
épaté, les arcades sourcilières moins proé¬
minentes; il a les cheveux facilement bouclés et ondulés et
par
très noirs.
4) parmi les vestiges de cases qui restaient à l'époque on
pouvait encore trouver ceux des cases polynésiennes, alors
que, depuis, il y a eu la case ruche d'abeille calédonienne et
la case rectangulaire
d'origine européenne.
5) le Maréen ne possédait pas de marmite en terre ; pour¬
tant
au
Sud de l'île
se
trouvait
un
lieu qui offrait de la terre
utilisable.
Il
ne
devait pas savoir les faire
car l'on sait que le polyné¬
la marmite. Aucune rivière ni ruisseau
n'existant à cause de la perméabilité du sol corallien, il était
nécessaire d'avoir des récipients pour recueillir l'eau.
6) les squelettes que l'on retrouve couchés dans les caver¬
nes sont
allongés, les genoux légèrement relevés, le crâne
resté attaché; or, en Nouvelle
Galédonie, les squelettes sont
accroupis et le crâne déposé ailleurs.
7) on ne trouve pas de bois sculptés autochtones, flèches
sien
ne
connaît pas
de cases,
talés,
mascarons
etc, si courants
sur
la Grande
Terre.
8) les cocotiers étaient plantés sans ordre autour de l'ha¬
sans symétrie, mais
peut être cela venait-il aussi du
bitation
sol rocheux à l'extrême.
9) l'arbre à pain est répandu alors qu'il est rare en Nou¬
ne se trouve
que là où il y a eu des colonies
loyaltiennes.
velle Calédonie et
Société des
Études
Océaniennes
10) Maré ne veut rien dire dans la langue du pays. L'indi¬
gène appelle son pays : Nengone. D'où vient le nom de Maré,
que veut-il dire? il a un sens dans la langue maorie.
11) L'indigène a un nom pour la terre qui est àRaua, il
l'appelle: Raua, par opposition à la terre environnante; pour¬
quoi, appeler ces roches éruptives "la vraie terre" s'il ne
gardait la réminiscence delà patrie ancienne dont le sol était
formé de cette matière?
12) Il existe dans la partie orientale de l'île au bord de la
falaise qui domine le rebord coder et, le bord du
plateau cen¬
tral un tumulus formé de pierres de corail entassées en for¬
me de cône et surmonté d'une
grande pierre plantée.
Certains disent qu'il s'agit, d'un observatoire, d'autres,
que chaque pierre est
population de l'île.
En
ce cas
une
unité et représente l'ancienne
elle aurait été excessive
vu
l'exiguité de la terre
arable.
Au
fond, personne n'en connait la signification,
ou ne veut
la donner.
J'émets l'hypothèse que ces tumuli, il en existe plusieurs
dans le sud, étaient peut être des rriarae
polynésiens. Au¬
jourd'hui ils ne sont plus bâtis, les pierres ne sont plus ali¬
gnées, il faudrait renverser cette masse pour avoir son secret.
A l'époque de la christianisation ces autels ont
pu avoir été
bouleversés.
13) Quand le "Camden", le vaisseau de la Société protes¬
tante
des Missions de Londres arriva
Commandant dut rester
en vue
de Marè,
son
la réputation de canniba¬
lisme de l'île était nettement établie ; la côte était
peu hos¬
pitalière. Mais une pirogue s'approcha du navire et un rarotongien nommé Taufa monta à bord. Poussé par une tem¬
pête il avait abordé à Maré; c'était le plus facile; le plus
difficile était de ne pas faire les frais d'un repas de chair hu¬
maine. Il eut la vie sauve, parce que probablement,
lui, po¬
lynésien, avait dû retrouver des gens de même race que lui.
Les évangélistes ne subirent pas non plus le sort des étran¬
gers parce que, eux aussi, étaient de même race, alors que
plus au Nord aux Nouvelles Hébrides les polynésiens étaient
massacrés et qu'en Calédonie même ils furent obligés de
s'en aller.
perplexe
;
—
448
—
14) la dynastie régnante des chefs de l'Est, celle des Naisavoue être étrangère an
pays et ne pas se souvenir de
son lieu d'origine, elle aurait
usurpé la place de la famille
Parepu, de consonnance maorie.
Je ne sais si ces quelques constatations jettent une
grande
clarté sur le problème, en tous cas elles sont intéressantes
quant au peuplement de l'île.
Examinons maintenant la langue. A l'oreille elle a
plus de
rapport avec le maori qu'avec le mélanésien, le calédonien
par exemple. Tous les mots se terminent par une voyelle.
La Bible en contient certains qui ont une consonne linale
par
exemple : celuaien (frère). Mais les missionnaires anglais qui
ont fixé la langue auraient aussi bien pu ajouter l'e
muet, ils
ont dû le supprimer pour faciliter l'élision au lieu.de dire:
celuaiene ni nubone (son frère), il est plus facile de dire:
celuaieni nubone et vulgairement: celiaieni bone.
On trouve le ng de Nouvelle Zélande, le th
anglais, le c se
prononce tch ou lie. A part quelques mots nous ne trouvons
pas de ressemblance avec les deux seules langues fixées de
siline
Nouvelle Calédonie: le Houailou et le Pati. Si l'on avait le
temps de bien examiner le maré on trouverait de grands
rapports avec le maori.
Reprenons le mot: celuaien qui se prononce tchelouaien
ou mieux tielouaien.
Changeons le lie en tu, la terminaison
ien en in, nous retrouvons le mot maori : tuahine. En faisant
subir à la langue une opération
analogue, et qui n'est pas
arbitraire tant qu'elle reste dans certaines limites, on trou¬
verait de nombreux rapports.
Une difficulté se présente. L'évangélisation de l'île a été
faite par des polynésiens, principalement
par des Samoans
et des Rarotongiens; ceux-ci ont
apporté des mots nouveaux
contenus dans leur Bible
polynésienne et qui n'existaient
pas dans l'île. On retrouve les mots samoans de Tusi : livre;
xiwamomon: écrire; talofa : saluer; kumala.
patate; malamala: fenêtre. Us avaient apporté
le premier livre, avaient
appris à écrire, avaient importé les patates et avaient peut
être percé les premières fenêtres dans les cases obscures.
Il n'y avait pas de mots pour ces
objets nouveaux, ils ont
été importés du maori.
Dans quelle proportion ont ils enrichi la
langue? il est dif-
—
449
—
ficile de le savoir;
l'indigène se préoccupe peu de garder la
pureté de sa langue il aime les mots nouveaux.
Voici quelques mots courants dontles analogies sont
frap¬
pantes
:
français
ma
ré
récipient
k il me te
fenêtre
malamala
porc
poka, puaka
patate
k uni al a
maori
umete
maramarama
u m ara
cocotier
nu
clief de guerre
foie
foa, tok
toa
gu-ate
ate
ni u
ciel
aw
aller
bue
haere
papa
papa maro
sec
deux
ao
rue, rewe
branche
(lumière)
puaa
raua
omen
(duel)
amaa
etc
Que conclure sinon qu'à Maré l'apport polynésien a été
important et qu'il vaut mieux regarder à l'Est plutôt qu'à
l'Ouest si on veut l'étudier. Il reste encore bien des points à
éclaircir mais cela devient de plus en plus difficile du fait
que la civilisation change tout très vite; on ne saurait trop
demander aux gens que le passé intéresse de noter ce qu'ils
remarquent afin d'accumuler des matériaux qui permettent
de se faire une image plus juste de ces peuples en voie de
transformation,
REY LESCURE.
Société des
Études
Océaniennes
—
450
—
Une journée dans la vallée de Tautira
La vallée de Tautira est la
plus grande vallée de l'île après
Papenoo. Elle déroule ses longues sinuosités sur des
kilomètres de profondeur, s'élevant en
pente douce jusqu'à
la chaine centrale de
montagnes qui parcourt la presqu'île
celle de
de bout,
en
bout.
Cette chaine franchie,
ne
de "
nom,
on
versé la
Vaiaravaet
se
retrouve
au
grand effort, on arrive au mor¬
descendant la vallée du même
district de " Teahupoo",
ayant tra¬
sans
en
presqu'île dans
sa plus grande largeur, en une
journée de marche.
Depuis des mois déjà, je projetais une excursion dans cette
vallée de Tautira. Mais le débit de la rivière "
Vaitepiha
qui la parcourt étant très irrégulier et sujet à de fréquentes
crues, il fallait attendre le jour propice et ensoleillé où la
caravane pourrait s'ébranler vers la
montagne.
J'ai attendu des mois...
jusqu'à Pâques de cette année.
L'attente d'une chose désirée ardemment fait
apprécier
celle-ci encore plus lorsqu'on l'atteint enfin.
Une lettre du chef de district est venue
m'apporter la bonne
nouvelle: temps radieux, ciel bleu, rivière basse.
Il fallait partir, et sans retard.
Pâques tombaità point.
Mais partir, ô Dorgelès,
partir... c'est, même pour quelques
jours, pressurer dans une valise un tas d'effets inutiles et
encombrants, c'est faire sa provision de cigarettes ou de
tabac, c'est courir, aller, venir, refaire cent fois la même
chose pour oublier l'essentiel.
Partir... c'est mettre l'auto
vingtkilomètres de
route
en
état de faire
ses
cent
quatre-
c'est penser à ceci, ne pas oublier
cela; se munir du kodak et des films, qui nous feront revivre
plus tard, bien plus tard au long des heures grises et mornes
de solitude, les merveilleux tableaux et les heureux
souve¬
nirs d'une lumineuse
journée.
;
Partir, c'est tout cela. Et l'on part enfin
de route poudreuse, flambant
dans le soleil de trois heures. La
joie au cœur. Un chant aux
....
Quatre-vingts kilomètres
Société des
Études
Océaniennes
—
451
—
lèvres. Les kilomètres
s'ajoutent aux. kilomètres, s'évaépaisse poussière blanche.
Le crépuscule tombe sur Tautira
lorsque nous atteignons
la corniche qui précède le radier. Dans la
lumière bleuâtre
du soir, le village, pelotonné au creux d'une
large baie tran¬
quille, s'endort au bercement sourd et lointain de l'océan.
Les filets des pêcheurs ceinturent la
plage d'une longue
ligne blanche. Une petite case s'adosse à un groupe de pandanus dont les fleurs blanches, les
liinano, embaument la
nouissant derrière
nous en
nuit.
Accroupie près d'un feu rougeoyant, une femme indigène
prépare le repas du soir. Autour d'elle deux enfants s'amu¬
sent avec
un
chien.
Le calme est partout. Il règne sur tout
infiniment douce.
ce
paysage une paix
Nous franchissons le pont radier et, en
quelques minutes,
à l'habitation du chef du district.
C'est chez lui que nous allons passer la nuit en attendant
sommes
le
départ
tenir
avec
pour la vallée. Je profite de la soirée pour
le pasteur de l'endroit, et recueillir
m'entre-
quelques
seignements.
ren¬
Et c'est la nuit... La nuit avec son merveilleux clair de
lune,
idéalisant les choses les plus laides. De ma chambre
j'en¬
tends pleurer les guitares et chanter les ukelele. Les " taurearea " du district s'amusent en faisant de la
musique et
en chantant.
Amour et musique sous un clair de lune
belle vie, dans l'insouciance de la jeunesse.
#
*
féérique, quelle
#
C'est lundi matin enfin. Le petit jour a
pointé, déroulant
le travers du ciel ses longs rouleaux de
gaze blanche.
Nous sommes tous debout avant le soleil. C'est l'heure ma¬
tinale et fraîche ou l'on aimerait à flâner au
long d'une plage
de sable blanc et tendre. Mais il faut se
dépêcher, ne pas
perdre une minute, partir avant le lever du soleil.
sur
Depuis hier au soir nos préparatifs sont faits. Provisions
etbagages ontété soigneusement répartis en paquets égaux,
dont chacun doit porter sa part. Puis nous sellons les
che¬
De l'habitation du chef à la
rivière, puis le long de
vaux.
Société.des
Études
Océaniennes
celle-ci
jusqu'au premier embranchement à traverser, il y a
bien trois kilomètres. Nous ferons donc celle route à
cheval,
et nous abandonnerons ensuite ceux-ci à la
garde d'un
fant. Nous
nous
mettons
selle. Nous
en¬
huit cavaliers.
Le reste de la caravane, car c'en est véritablement
une, sui¬
vra pédestrement. Comme à mon habitude
je suis tombé sui¬
te cheval le plus capricieux des huit. Aussitôt en
selle, il se
met à ruer, hennir, cavalcader dans tout l'enclos. J'ai
toutes
les peines du monde à ne pas faire le saut
périlleux. Il me faut
appeler
au secours.
en
sommes
Mes camarades m'encadrent
et nous par¬
tons ainsi.
Le chemin
longe d'abord la rivière. C'est un sentier très
praticable et qui suit les sinuosités capricieuses de la " Vaiiepihci ".
Nous
ches
nous
nous
suivons
file indienne. Au passage les bran¬
visage. Il faut se courber sur l'enco¬
en
fouettent le
lure des chevaux. De place en
place, des clairières où les
ont été abattus. Le terrain éclairci, on a
planté des feis, des bananiers, des taruas. Dans la terre grasse
bois de " mape
et vierge, les plantations viennent à merveille et sont d'un
grand rapport. L'herbe à vache, " maapape " monte jusqu'au
poitrail des chevaux.
Tout est vert, d'un vert lisse, uni, brillant,
gai.
Nous pénétrons à nouveau sous bois. Des "
mapes" gigan¬
tesques forment une voûte de verdure presque impénétrable
à la lumière. Une demi-obscurité, une fraîcheur
humide, ré¬
gnent sous cette voûte. Plus un bruit, seul le pas des che¬
martelant la terre noire et molle. Traversant
par en¬
silencieuse, le soleil pose des points d'or sur
le sol.
vaux
droits l'ombre
Dans l'obliquité des rayons, les moucherons
mènent une
sarabande effrenéé et folle. De grosses et noires
araignées
tissent des toiles démesurées, tendant d'arbre en arbre un
véritable réseau de communications.
Un quart d'heure sous bois et nous
atteignons le premier
gué. C'estici que
nous abandonnons nos chevaux. Nous atten¬
dons le reste de la caravane avant de continuer
notre route.
Mais pour attendre sans ennui, il faut
s'occuper à quelque
chose. A quelque pas de nous des
orangers ploient sous le
poids de leurs fruits. Ceux-ci, dorés à point, semblent avoir
Société des
Études
Océaniennes
—
433
—
capté quelque rayon d'un soleil disparu. Nous en faisons une
ample récolte et les entassons entre les racines d'un énorme
"
mcipe
pour les retrouver ce soir, au retour.
Mais voici venir sans doute nos
compagnons, car dans le
lointain on entend chanter une voix. Cela se
rapproche peu
à peu,
et les voici tous enfin. Nous chargeons chacun notre
nous
engageons dans la rivière. Depuis long¬
temps il n'y a pas eu de forte crue. Les pierres sont glissan¬
tes et traîtresses. Plus d'un s'allale dans
l'eau, au grand
baluchon et
amusement des autres; mais bah!
on est jeune, gai, le so¬
de mal. Nous suivons maintenant la
rive gauche. Au fur et à mesure
que nous avançons la nature
se fait plus
belle, plus sauvage.
leil brille, et il
n'y
apas
Nous traversons à
étranglement de
violent. L'un de
la rivière. Cette fois c'est à un
de sorte que le courant est plus
nouveau
son cours,
le
plus agile, réussit à passer. 11 taille
"purao" qu'il nous tend. Ainsi nous
pouvons tous traverser l'eau, sans danger de chute, et avec...
armes et bagages. Une immense forêt de bambous
sauvages,
couvre à cet endroit la vallée dans toute sa
largeur. Nous
marchons sur un tapis de feuilles mortes el pourries,
qui
une
nous,
forte branche de
amortissent et étouffent le bruit de nos pas.
Une vie intense fourmille sous cet amas de
chacun
de
feuilles.
A
des centaines d'insectes et de larves,
grouillent et s'agitent désespéremment. ils naissent, vivent
nos
pas
et meurentà l'ombre de
Le sentier
ces
bambous.
serpente entre les troncs qui montent droits
vers
le ciel.
Puis à
nouveau
la clairière.
Des poules d'eau passent, rasant l'eau en
cri
jetant leur long
guttural.
Et tout à coup,
à un détour du chemin, c'est devant nous
spectacle merveilleux, féerique, unique sans doute.
Nous nous trouvons dans une plaine immense,
verdoyante,
entourée de montagnes de presque tous côtés.
Aux flancs de ces montagnes abruptes, des cascades dé¬
ploient leur long ruban d'argent.
Il y en a partout, par dizaines, par centaines. De
partout
elles déversent leur eau claire et fraîche. On ne
peut les comp¬
un
ter. C'est la vallée des mille et
Société des
une
Études
cascades.
Océaniennes
—
454
—
Une végétation folle et luxuriante
s'accroche aux rochers,
escalade les murailles de
pierre lisse où l'eau coule. Des
oiseaux passent, jetant leur trille
mélodieux.
Là-haut,
sur un
pic dénudé,
un
fuite des nuages dans le ciel.
Nous zigzaguons dans la
exubérante,
on nous
de Jérusalem.
Plusieurs fois
est
arbre solitaire marque la
plaine. N'était cette végétation
prendrait pour des pèlerins sur la route
encore nous
capricieux et suit l'une
traversons la rivière. Le chemin
l'autre rive.
ou
Et c'est à nouveau des sous-bois
ombreux, frais, silen¬
cieux. On est émerveille devant toutes
ces jolies
fougères,
ces fines capillaires, ces mousses
ouvragées. Aux branches
d'énormes " oahas" du "maire " des "
ripe ne"
divers, laissant pendre leurs longues feuilles
artistiquement
contournées.
C'est une profusion de plantes
bizarres, étranges, incon¬
nues. Depuis
toujours, elles sont là, toujours aussi elles
y
des arbres,
resteront.
Après trois heures de marche, nous atteignons enfin le lieu
du campement.
C'est juste à l'embranchement de la "
Vaitepiha " et delà
Vaitia ' '.
'
'
Une petite plage de sable fin à l'ombre
de vieux " Puraos ".
Nous déballons le contenu de nos sacs
respectifs. Pendant
les
uns prépareront le
déjeuner, d'autres feront la pêche
natos, et les derniers la récolte des
oranges. Je suis de
ceux-ci. A quelques pas de
notre halte, deux magnifiques
orangers mirent leurs fruits d'or dans l'eau claire. Je n'ai
qu'à secouer les branches, et par dizaines, les beaux fruits
jaunes tombent à l'eau. Plus bas, mes camarades
les cueillent
au passage.
La pêche aux " natos " est
également fructueuse. Les beaux
poissons argentés sont déjà enfilés en grappe. Tout-à-l'heure
nous les grillerons sur un feu
de bois de goyavier qui
les par¬
fumera délicieusement.
que
aux
Dans les anfractuosités de la rive
et sous le " maa
pape",
qui baigne dans l'eau, nous ramassons de belles chevrettes.
Macérées dans le jus des citrons
que nous cueillerons tout
jLrès dans un instant, elles nous feront un
plat succulent et
apprécié.
Société des
Études
Océaniennes
—
C'est la saison des
qui son! à maturité.
de Tautira. C'est le
4o5
"uru", et j'ai la chance d'en
11 y a
vraiment de tout dans
paradis terrestre retrouvé.
Onze heures et demie. Nous
le repas.
Nous
—
nous
trouver
cette vallée
rassemblons tous pour
pris soin de disposer la table-feuilles
de bananier et de "purao
posées à même le sol entre deux
feux de bois vert. La fumée
légère qui s'en dégage, fait fuir
les moustiques et les
petits moucherons de rivière, nous
évitant ainsi la gêne de leurs
piqûres et de leur bourdonne¬
avons
ment. Ce n'est pas
compliqué maisencore fallait-il y penser.
plus appétissantes: grillades
au jus de citron, chevrettes
cuites surlabraise, "
uni", bananes, oranges; puis,comme
renfort les conserves
apportées de la ville, mais auxquelles
nous ne touchons
guère. Le déjeuner est animé, plein d'en¬
train. La marche nous a ouvert
l'appétit.
De notre place nous voyons dans le fond de la
vallée le
morne de " Vaiarava ", s'élevant
à pic à 722 mètres de hau¬
teur sur la chaine centrale de
montagnes de la presqu'île.
C'est une curiosité que cette
pointe de roche lancée hardi¬
ment vers le ciel. Elle semble même
légèrement contournée
offrant ainsi un véritable
prodige d'équilibre.
Sur la table, les choses les
de " natos
chevrettes crues
Dès notre repas terminé, le chef nous mène un
peu plus
loin, au lieu dit: " Herercta oura ". C'est un énorme bloc de
rocher de plusieurs tonnes, écroulé a demi dans
la rivière. 11
s'y rattache une légende que j'aurai peut-être plus tard l'oc¬
casion de raconter. Nous excursionnons un
moment de droite
et de
gauche etrevenons ànotre campement prendre un
peu
Les uns font la sieste, les autres fument ou s'amu¬
à graver leur nom surl'écorce des arbres.
Pour moi, je
de repos.
sent
m'intéresse aux allées et venues des "
opea
petites hiron¬
delles que l'on trouve encore en assez
grand nombre dans
les vallées. Elles vont,
viennent, passent à se frôler nullement
effrayées du voisinage de l'homme Elles semblent se deman¬
der ce que nous sommes venus faire dans
leur sauvage
retraite.
Le soleil droit dans le ciel, calcine les
galets de la rivière.
Bain de soleil. Le
corps se fortifie sous ses chauds rayons.
Je suis intrigué par un arbre dont
j'ai déjà vu en venant, de
spécimens. Je demande au chef ce que c'est. Il
m'apprend que c'est le " hotu ". Avec lés graines de cet arnombreux
—
456
—
bre. râpées, puis jetées en boulettes dans
l'eau, on endort le
poisson, pouvant ainsi ensuite le prendre plus facilement.
Le Tahitien possède ainsi bien des
secrets dont on ne se
cloute pas. Ce n'est qu'en
causant longuement avec lui qu'on
les apprend.
Vers trois heures après-midi, nous descendons
bas que notre campement. La rivière fait à cet
.
coude, et offre
ce
peu plus
endroit un
un
qu'on appelle communément ici un " bain
bleu étrangement bleu, comme
je
La nappe d'eau, d'un
n'en ai d'ailleurs encore
jamais
vu au cours de mes courses
en
montagne, s'étend sur une longueur de quinze mètresenviron, et sur presque autant de largeur.
La
plage de sable où se reposent de grosses chevrettes aux
d'or descend graduellement, offrant un fond d'environ
trois métrés à trois mètres
cinquante contre la paroi grani¬
tique qui forme un des bords du bain. Les longues
grappes,
or et rose des "
opuhi ", se mirent clans l'eau calme. Les fou¬
gères y trempent l'extrémité de leurs longues feuilles dente¬
lées. Nous plongeons dans cette eau claire et
glacée. Quelles
délices de s'y mouvoir. Nos rires se
répercutent longuement
aux parois de
granit. On a peine à sortir de l'eau. Il est
pourtant l'heure de reprendre le chemin du retour. Nous
rebouclons nos paquets. Ils sont moins
lourds, Dieu merci,
qu'à l'aller. Et nous refaisons en sens inverse le chemin
yeux
parcouru ce matin.
Que de choses l'on revoit qui nous avaient
échappées en
Fougères délicieusement et artistiquement décou¬
pées ; " nalies" gigantesques et dont les feuilles froissées
dégagent un parfum très agréable ; rochers moussus aux
venant.
formes bizarres. Par moments nous
C'est ainsi que nous traversons une
changeons de sentier.
épaisse forêt de hauts
"opulii ", que nous n'avions pas vus ce matin. Sous le soleil
qui décline vers l'horizon, leurs longues grappes de fleurs
roses se dorent
magnifiquement. Au passage, notre guide
abat quelques tiges, et la sève
qui en découle lentementembaume toute la forêt.
Qui dira jamais cette symphonie de couleurs irréelles,
cette
profusion d'essences rares, de fougères
aromatiques qui
peuplent nos vallées.
—
ioT
—
Il est des instants où le ciel semble déverser
ture
sur
cette
na¬
exubérante toute la gamme des couleurs
du prisme.
Qu'un peintre les reproduise, et les profanes crieront bien
vite au mensonge. Certes, si l'on ne trouve
pas toujours en
vallée les couleurs vives qui se voient sur la mer au
crépus¬
cule, on y retrouve par contre, une infinie variété de teintes
pâles el tendres qui sont un enchantement pour les yeux.
Devant nous, féerie de la perspective des mille cascades.
Sur nous, l'arôme
Derrière nous, la
pénétrant des fougères piétinées.
fantasmagorie des couleurs que le soir
jette
sur la vallée.
Nous cheminons lentement,
voir
nous
arrêtant souvent pour
détail
inaperçu ce matin.
Nos poumons respirent avec délices l'àcre odeur
qui se dé¬
gage du sol humide et vierge. Ils rejettent tous les miasmes,
les poussières de la ville et font leur provision
d'oxygène.
un
Nous
aussi
gais au retour qu'à l'aller. On éprouve
pourtant le regret de ne pouvoir prolonger cette échappée
de vie au grand air. Mais on a aussi l'espoir de revenir
plus tard, de reprendre dans quelque temps le même chemin.
sommes
La traversée des
gués est amusante. L'eau vous clapote
nous, fatigués, glissent
sur les pierres et
prennent des bains forcés. Il semble que
l'on aille plus vite en revenant qu'en allant, Sans doute
parce
qu'ayant des points de repère on se dirige mieux. Simple
illusion d'ailleurs, car nous mettons le même temps
à attein¬
dre le premier gué de notre halte de ce matin. Nous retrou¬
vons intact notre tas d'oranges
entre les racines du " mape
Nous nous les partageons séance tenante. Pour chacun de
contre les
jambes, et certains d'entre
nous, elles seront en ville un souvenir de cette belle journée.
Nos chevaux sont là. somnolents, après une
journée passée
dans le "
pape", jusqu'au poitrail. Ils lèvent vers nous
regard étonné, qui semble dire "Gomment, déjà de re¬
tour? " Ils 11e se lasseraient
pas de manger.. C'est avec sa¬
maa
un
tisfaction que nous nous mettons en selle. Les derniers kilo¬
mètres auraient été durs à faire pédestrement.
Tandis
est bien
qu'ainsi installés, au pas lent de chevaux repus, il
agréable de jouir de la belle fin de jour qui s'offre à
nous.
Lorsque
nous
débouchons à quelque deux cents mètres
en
amont du radier nous avons
Le ciel
sur
l'horizon
se
vue
jusqu'à la
mer.
colore de toutes les teintes du
me.
pris¬
Dans l'encadrement sombre de
la verdure de la
vallée,
féérique. L'eau se teint e de rose pâle, et sur l'écran
du ciel, les cocotiers
jettent leurs longues silhouettes déchi¬
l'effet est
quetées.
Nous arrivons. C'est Tâutira, le
village, la maison du chef,
figures amies de toujours. Et nous descendons....
les
Tautira, c'estle district
le plus accueillant de Tahiti.
Après
passé des vacances dans chaque district, c'est Tau¬
tira qui m'a séduit
par son charme, lanetteté de ses rues, la
gentillesse de ses maisons bien peintes,
l'hospitalité de ses
avoir
habitants.
Une antre chose m'attire
encore dans ce lointain
village de
presqu'île. C'est que j'y ai retrouvé la trace de Robert Louis
STEVENSON, ce merveilleux romancier des mers du Sud.
Qui de nous n'a pas lu son livre " Dans les
Stevenson a vécu quelque
mers
du Sud " ?
temps à Tautira. Il a regardé
avec les mêmes
yeux qui avaient vu les Marquises et les
Tuamotus, ces couchers de soleil splendides, ces cascades
que l'on voit dévaler par temps clair tout le
long de la côte,
vers Pueu. Il s'est
empli l'esprit de ces paysages de beauté.
Il les
a
aimés. Il les aurait
grand plaisir dans
un
autre
la mort n'était
sans doute fixés
pour notre plus
livre, si, quelques mois plus Lard,
venue l'enlever aux Samoa.
Un reporter français
que nous connaissons tous, de nom
du moins, Titayna, est venu à
Tautira, il y a quelques années,
pour voir le cadre dans lequel Stevenson avait
vécu. Ses rê¬
ves ont-ils été les mêmes
que ceux du disparu? Peut-être
nous le dira-t-il
quelque jour.
C'est la nuit, succédant
Il
brusquement
au
crépuscule.
faut quitter Tautira, reprendre le
chemin du retour.
Au revoir.
Poignées de mains. Nous reviendrons.
Les phares trouent la nuit de leur
jet lumineux.
En route vers la ville, le
nous
progrés, le travail, la vitesse, la
civilisation
Pâques 1931.
Yves MALARDÉ.
Secrétaire de la S. E.O.
Société des
Études
Océaniennes
459
—
—
3L3STE,É32&ikï£,,U2fcjE
"ZÉLÉE".
I A
Dans leurs
triples palans cent drisses retenues
Etreignent les deux mâts qui craquent sous Veffort,
Et les voiles, que
lencl
furieux essor,
l'ouragan dans leurs panses ventrues.
Maîtrisent
un
Trente
jeunes cols bleus penchés au, même bord
Regardent Tahiti s'estomper sous les nues ;
La mer, d'un blanc sillon par
Cou vre insensiblement
Le
canon
Pointe
de
son
chaque détail du port.
l'avant, pacifique apanage,
œil d'airain
Où dans des corps
Filant
l'ètvave fendue,
vers
les lointains
brunis vivent des
rivages
cœurs
français.
le soleil
tropical, la "Zélée
Coquette ambassadrice à robe immaculée,
Va parler d'amitié, de patrie et de paix.
sous
R. P.
Société des
Études
Océaniennes
—
460
—
LISTE DES MEMBRES DE LA S. E. O.
Membres (l'Honneur.
MM. le Président de la
République.
G. Julien. Gouverneur, fondatateur de la S. E.
0.
Rue Recourbe. Paris,
le Ministre des colonies, Paris.
Grandidier, Guillaume
Ducet
-
-
116
53, Avenue Montaigne, Paris.
Chevreul, Paris XIe.
Tastes Délégué de Tahiti au Conseil
Supérieur
-
1 Rue
Lionel de
des colonies.
Membres bienfaiteurs
et
MM. T.R.P. Bernardin Caslanié, Préfet
à vie.
Apostolique
-
Raro-
tonga.
Bouge L., Gouverneur de la Guadeloupe.
Crossland, Cyril - England,
L. R. Gratama C
o
Jan Kalfï Cie-170
Lingel el Amster¬
dam, Hollande,
Jzrastsoff, Constantin, Monaco.
Princesse Kawananakoa
B.
-
Honolulu.
Kroepelien, Poste box 137
Teriierooiterai T. Chef de
P. V.
Rougier
-
Oslo
-
Norvège.
Papenoo.
Rougier Frères -32 Bd
:
de la
Paris.
Rougier P.E.
-
Tahiti.
M. G. Wilder- Bernice Pauahi
lulu.
M1116
G. Wilder
-
MM. Ropiteau A.
Bastille,
Bishop Muséum, Hono¬
Honolulu.
Meursault (Côte d'Or).
Altadina, Californie.
Bodin Henri
Papeete.
Zane
Grey
-
-
-
Guild Eastham
Nordhoff
-
Paea.
Papeete.
Smith Harrison
Papeari.
Gagneux A. - Paris.
Jore L. Gouverneur, Secrétaire Général
Madagascar.
-
-
Nordmann P. I. Tahiti.
Mgr. Lecadre, Vicaire Apostolique
-
Atuana
ses.
Société des
Études
Océaniennes
-
Marqui¬
461
—
—
Charles Van Den Broek d'Obrenan, 28 Rue François Ier
Paris VIIIe.
Membres
MM.
Correspondants.
Monseigneur Blanc Tonga Islands.
Bruneau René
72 Rue de Gergovie, Paris.
Kenneth Emory - Bishop Muséum, Honolulu.
-
Théo Meier
-
Basel
-
Suisse.
L. Staehelin, Missionstrasse 15
Dr Métraux
-
Basel -Suisse.
Musée
d'Ethnologie - Paris.
Vaohery, Conservateur du Musée du Cinquan¬
Dr de la
-
tenaire
-
R.P. Maurice
Bruxelle.
Desmedt, Maison Mère des P. du Sacré-
Cœur Braine-le-comte
Alain Gerbault.
(Belgique).
Dr H.
Gregory, Director - Bishop Muséum, Honolulu.
Handy- Bishop Muséum, Honolulu.
T. A. Jaggar II.V.
Observatory, Volcano House, P.O.
Hawaii.
.T.M.A. Ilott-Corner Jervois
Quay, HarrisSt. Wellington.
Lacroix, Musée - Rue de Buffon, Paris.
Elmer D. Merril, DrBotanical Garden-Bronx Park, N.Y.
Dr Richard
-
Directeur Institut
Océanographique
-
Mo¬
naco.
D1' Risbec- Rue de la Poste
à
Sauzé-Vaussais, Deux-
Sèvres.
D' Rollm
Dr
-
Rutlège
Tahiti.
-
British Muséum, London.
Prof. Schmidt Directeur du Laboratoire de
Carlberg,
Danemark.
Mlle
Verrier Marie-Louise
-
Muséum
National, 57 Rue Cuvier,
Paris.
M"10
Choffat-Bertrana
-
Avenide 14 Abril 319, Barcelonne
(Es¬
pagne).
MM. W. F. Wilson -P. O. Box 3235, Honolulu.
D1' Rivet
Muséum National, 57 Rue Cuvier, Paris.
R.P. Siméon Delmas-Taiohae,
Marquises.
-
R.P. Alazard Ildefonso
Séminaire des Missions, Chateaudun, Eure-et-Loire.
Pat
-
O'Reilly-Procure des Missions de l'Océanie, 6, Rue
de Bagneux, Paris VIe.
Société des
Études
Océaniennes
462
—
—
Capitaine de Corvette Collez 4 Square de la Tour Maubeuge, Paris, VIIe.
G. Robin, Ingénieur
Agronome 152 R. Michelet Alger.
-
-
Sociétés
et
bibliothèques eorrespondantes.
Académie Malgache - Tananarive,
Madagascar.
Américan Muséum of Natural
History-77 th Street and
Central Park New-York.
Archives de l'Institut oriental de
Prague -Tcheco-Slovaquie.
Librairie Leroux, 28. Rue
Bonaparte Paris VIe.
Musée d'Histoire Naturelle de Bàle,
Augustmergosse
(Suisse).
American Geôgraphical
Sociéty-156, th. Street ^Broa¬
dway, New-York.
Annales
Coloniales 34, Rue du
Mont-Thabor, Paris.
Anthropos -St Gabriel Nodling, près Vienne, Autriche,
Archives Bibliothèque du Ministre des
Colonies.
Asialic Sociéty of Bengal
-1, Park Street, Calcutta.
-
-
Auckland Institute- 8 Muséum Auckland,
N.Z.
Australian and New-Zealand for the
Advancement of
Science, c/o Council for Scientific and Industrial
Research, 314 Albert Street, East, Melbourne-Australia,
Australian Muséum
Sydney.
-
R. Batavia
Society (Muséum)
West, 12 Batavia, Java.
-
Library Konings plein
Bernice Pauahi Bishop Muséum, Ilonolulu T. H.
British Muséum (Natural
Ilistory)
London, S. W. 7.
Bulletin du Comité d'Etudes
-
Cromwell Road,
Dakar, Sénégal.
Bibliothèque du Musée d'Histoire Naturelle 8
-
-
Rue de
Buffon, Paris Ve.
Bulletin du Commerce
-
Route 1 Nouméa.
California
Academy of Science -Golden Gâte Park, SanFrancisco.
Comité de l'Oceanie Française
- 94, Rue de la Victoire,
Paris.
Dominium Muséum Wellington N.Z.
-
Ethnological Survey Manila
Société des
-
Études
Philippine Islands.
Océaniennes
—
463
—
Fidjian Society - Suva Fiji.
d'Ethnologie - "191, Rue St Jacques, Paris.
Institut Ethnographique International - 28, Rue Bona¬
parte. Paris.
Kiningliglit Institut-14 Van Galenstraat, La Haye. Hol¬
Institut
lande.
Marine
Biological Library- Wooés Ilole Mass. E.U.A.
57, Rue Cuvier, Paris.
Monde Colonial (illustré) - II, Rue Keppler, Paris.
Na Mata Editor Suva, Fiji.
National Muséum Library - Washington U.S.A.
New-Zealand Institute-Wellington.
Peabody Muséum of Archeology -Haward, Cambridge,
Muséum d'Histoire Naturelle
-
U.S.A.
Polynesian Society - Box 523, Wellington N.Z.
Queensland Muséum - Brisbane, Queensland.
Institute fiir volkerkunde der University Wien, I Neue
Hofburey, corps de logis, Vorstand.
Natural Ilistory Muséum - Balboa Park - San Diego, Cal.
Institut des recherches biologiques de Perm, Zainika
U.S.S.R. Russie.
Royal Geographical Society, Kensinglon Gore, London
S.W.7.
Royal Colonial Institute
-
Northumberland Avenue,
London W.C. 2.
Royal Geographical Society-Kintore Avenue,
Adélaïde
S.A.
Royal Atropological Institute 52, Upper
Bedford Place,
London W.C.I.
Science
Library-Kensington, London S.W. 7.
Smitbsonian-Washington U.S.A,
Societa Italiana
d'Anthropologia
e
Ethnologia via del
Proconsolo 12 Firenze, Italie.
Société
Zoologique de France-195, Rue St Jacques,
Paris.
Géographie de Paris-Bd St Germain/Paris.
Geographie-Neuchatel Suisse.
University oE California-Library Exchange department,
Berkeley, Cal.
Société de
Société Neuchàteloise de
Société des
Études Océaniennes
—
464
—
Vanedrbilt Marine Muséum
Hutington-Long Oslancl E.
U.A.
Hocken
Library-University Muséum, King St Dunedin,
N.Z.
Société
d'Océanigraphie de France
-
15 Rue de Tivoli,
Bordeaux.
Président du
Syndicat d'Initiative de la Colonie de Ta¬
hiti, Papeete.
University of Washington Library-Seattle.
Musée d'Ethnographie du Trocadero.
Geographical Society of New South Wales-Sydney.
Membres résidents de droit.
MM. le Gouverneur des E. F.O.
;
Patron etTuteur de la S.E.O.,
Papeete,
le Procureur de la
République - Papeete.
Papeete.
le Chet du Service de l'Enregistrement, Papeete.
le Chef des Travaux Publics et des Mines, Papeete.
le Chef du Service de l'Enseignement, Papeete.
le Directeur de l'Ecole des Frères de Ploërmel, Papeete ;
Centrale, Papeete.
Française Indigène des Gar¬
çons, Papeete.
Mraes la Supérieure de l'Ecole de St Joseph de Cluny - Papeete.
la Directrice de l'Ecole Communale, Papeete.
Française Indigène des jeunes
filles, Papeete.
le Chef du Service de Santé
—
—
—
—
—
—
Membres résidents
MM.
-
en
France
ou
à
l'Étranger.
Bogat René, Basse-Terre, Guadeloupe.
Branquier L. 202, Bd. de la Madeleine, Marseille.
Brisson Victor, New-port Yacht Club, Balboa, California.
Brouland, Jean, Mussey, Meuse.
Brunet Jean, Ministère des Colonies, Paris.
Cury L. Président du Tribunal Supérieur d'Appel, Nou¬
méa Nlle. Calédonie.
Gallais
Alph. 3, Rue de l'Hôtel de Ville à Vermenton
(Yonne).
Société des
Études
Océaniennes
—
465
—
M"103 Genin
MM.
Georges.
Goupil Louise.
Lebon Emile, Capitaine Aviateur, 46, R. StDizier Nancy.
Le Saint, Commissaire de la Marine 12° Escadrille de
sous-marins, Toulon Var.
Nordmann, France.
Mme
C.A.
MM.
Moquet C.F.P.O., 2 Rue Lord Bvron. Paris.
Négrié Louis Administrateur des Colonies, Conakry,
Guinée
Française.
Nijoffs Marlinus Lange Voorliout, S'Gravenhage,
Hollande.
Dr
Perrin, 27 Rue de la Garde Toulon Var.
Henry, 212 Addison Road, Riverside,
Silverthorne
Illinois U.S.A.
Byron, Paris VIII0.
Washington University U.S.A.
Vedel E. Montereau (Seine et Oise).
Touze, C.F.P.O. 2, Rue Lord
Claraz
(Thomas de), 93 Rue de Maubeuge, Paris.
Jaubert France.
Jourdain P. Paris.
Membres résidents à Tahiti,
MM. Alinne Edouard
Ahnne
MM.
Bouby
Bourne J.
Georges.
Adams Emile.
Bouvier, Paea.
Alfonsi.
Bouzer Emile
Brault Hartmann
Assaud Léon
Mme
Mme
Assaud Pierre
MM. Brault
M"°
Auffray Hélène
Bambridge Georges
Bambridge Lionel
Bambridge William
Bambridge An ton y
Mme
Banzet
MM.
MM.
MUe
Léonce, fds
Bredin Williams
Brisson Emile
(Gambier)
Brown Charles
Dr Bouisset
Bouisset
Bunkley T.E.
Burnand
MM. Barwholth
Barrier Marcel
Cabouret'Alfred
Bolin Paul
Chabanat
Bol ton W. W.
Carpenter G.
Bonno A.
Charousset
Boubée Yves
Charpier
Société des Études Océaniennes
—
460
MM. Cliin Foo Asam
—
MM.
Cléments J. Morgan
Closier
Mme
Marquises
Lévy J.
Lévy Ch.
Closier
Lherbier
MM. Cowan J.
M,n0
Le Bronnec
Liauzun
Coulon Michel Christmas
Malardé Yves
Coppenrath Clément
Coppenrath Clément
Malinowski Ladislas
Manlies Ch.
MM. Cruishank
Curtis
Mme
Haapape
Manlius
Marquises
MM. Maraetefau Ch.
Czernieswski Wachv S.
Marcantoni Pascal
Dr
Marchai Frédéric
Daspect
Davis II. Paea
Mme
Martine
Mme
Deflesselle
MM.
Martin Emile
MM.
Deloye
Demay H.
Mme
MM.
Martin Yves
Millaud Jules
Drollet Alexandre
Miller Pedro
Etilagé Edouard
Mme
Miller Pedro
Ferrand Jean
MM.
Nappé (Orofara)
Ferman
Noble
Fondeur Robert
Pailloux René
Frogier Marcel
Frogier Marcel
Pambrun
Georges
Parai ta
Tehanai
Godelroy
M"10
Paris
Grand Henri
Mlle
Perrier
Gravière
MM. Pierson
Gueho R.
Pomel Robert
Halligan Ch.
M1|e
Hervé F.
MM. Poroi Alfred
Pougès René
Iorss Martial
Rey Lescure
(Psse)
Raoulx Louis
Rivnac
Jardel
Mme
Jay M. Makatea
MM. Salzani
Juventin A.
Rost.
Smith
Krainer M.
MM.
Pomare Terii
Heymann Hérald
Iloppenstedt II.
Jacquier
Mine
a
Irwing
Sigogne
MM. Sin Kung Po
Spitz Georges
Stergios Alexandre
M,ne
Laguesse E.
Laguesse Emile
Lagarde George
Société des
Études Océaniennes
—
M"1-
Stergios Alexandre
4G7
—
MM.
MM. Stimson Franck
Szëkely Ed. (Prof.)
M1|es Tabanou Jeanne
Tabanou Louise
MM. Tain brun Emile R.
Vidal Paul
Viénot Edmond
Mme
Viénot Edmond
M.
Villierme Henri
Mme
Vinot Marie
MM. Walker Edmond
Tavae Anahoa
Walker Isaac
Tauraa
Wanègue
Temarii
Hugues
a
Weber Erwin
Te ai
Temaurii Henri
Wilmet Jean
Thirel
Williams Johnston
Ton don
(Gambie r)
Mme
Williams Johnston
Vernier Charles
Membres abonnés à la
M.
Lidin
bibliothèque.
(Commandant)
Société des
Études Océaniennes
468
—
—
BIBLIOTHÈQUE
Dons de
:
Institut d'EtliMfr Darnand.
Conquête spirituelle du Mexique - Robert
Ricard.
La forêt qui s'illumine - Aux Samoa - Msr
Rey Lescure.
Géographie de la Nouvelle-Calédonie-Rey
nologie.
Darnand.
Le se ure,
Force et Vie
Gouverneur L.
Bouge.
Rey Lescure.
Testacées Marins des E.F.
L. Bouge.
-
Les Mollusques
0.
-
Discours
la
2ri Session du Conseil Général de
-
Guadeloupe - L. Bouge, Gouverneur
Guadeloupe.
de la
Landrieu.
Nouvelle France
-
Colonie libre de Port-
Breton.
Ildefonse Alazard.
Essai de Bibliographie
fonse Alazard.
Picpucienne
-
Ilde-
Supplément à l'essai de bibliographie
Picpucienne.
L. Berland (So- Contribution à l'étude du Peuplement Zoociété deBiogralogique et Botanique des Iles du Pacifiphie.
que (Divers auteurs).
Les araignées de Tahiti - L. Berland.
Ch. Vernier et Grammaire de la langue tahitienne - Ch.
1er
Alex. Drollet.
M?r Doucéré.
Vernier et Alex. Drollet.
La Mission
Catholique
aux
Nllos Hébrides
-
Mgr Doucéré.
A. Cabouret.
L'Orient lointain
-
Dr J.J.
Matignon.
■
Shangaï.
J. Risbec.
Le cocotier
en
Nlle Calédonie
-
J. Risbec.
Administration Les Forces
des E.F.O.
Bernice P. Bi-
sliop Muséum
Honolulu.
Spirituelles (Recueil de Discours) 1934.
Manual of Ilawaiian Mosses
-
Edwin Bar-
tram.
New
and
Crilical Plants from ldaiatea
-
John W. Moore.
Tuamotu
Religion - J. Frank Stimson.
Archeology of Oahu-J. GilbertMc. Allister.
Société des
Études
Océaniennes
461)
—
—
Geology of Tahiti, Moorea and Maio
-
IIu-
wel Williams.
Report of tlie Director for 1932
-
Herbert
Gregory.
Hawaii
Pearls and Hernies Reef
P. S.
-
Galtsoff.
Jungle Fowls from Pacific Islands
ley G. Bail.
Native Music of the Tuamotu
-
-
Stan¬
E.G. Bur-
rows.
Geologie of Galapagos, Cocos and Easter
Islands
-
L.J. Chubb.
The cuit of Kiho-Tumu
-
J. Franck Stimson.
Revision of the Hawaiian
ronia
species of Pipe-
T.G. Yuncker,
-
The lizards of
Marquesas Islands
-
K.P.
Schmidt & W.L. Necker.
Lysimachia, Labordia, Scaevola and Pulchea Hawaiian plant studies.
Cryptochirus of Central Pacific - Ch. Ho¬
ward Edmonson.
New
Species of Amastridae- C. Montagne
Cooke Jr.
Some Allis of the
Migratory period
-
Bruce
Eartwrigth.
Note
on
Pteralyxia
The exotic Birds of
-
Edward L. Camu.
Hawaiian
-
Edward L.
Camu.
Arehaeologie of Kahoolawe
-
J. Gilbert Me
Allister.
Stones Remains in
the Society Islands
Kenneth Emory.
Astelia and Piptures
of Hawaiian
-
-
Cari
Skottsberg.
The Flora of Makat.ea
-
Gerrit Parmile
Wilder.
Report of the Director for 1933
E. Gregory.
Some
Hawaiian
Herbert
Oribatoidea (Acarina)
Arthur P. Jacot.
Société des
-
Études Océaniennes
-
470
—
—
Mangaiian Society
-
Te Rangi Hiroa
-
P.H.
Buck.
Geology of Vitilevu Fidji - Harry S. Ladd.
TuamotuStoneStructures-KennethEmory.
•
AuroraBertrana. Peikea
W.W. Bolton.
-
Aurora Bertrana.
Intimate Papers of Colonel Hauses
Seventy Years in Archeology
-
(2 vol.).
Flinders
Petrice Kt.
Dr A. Métraux.
Revista del Instituto de
Ethnologia de la
(Texte en fran¬
Universitad de Tucurnan
Institut Ethno-
logique de
çais du Dr Métraux).
Sumatra, Its History and People
-
E. M.
Loeb.
Vienne.
Achats:
Mariage de Loti (Edition illustrée
Loti et Robaudi).
L'Huitre Perlière et la Perle
-
par
P.
F. Hervé.
Géographie Universelle - Mexique et Amé¬
rique Centrale.
GéographieUniverselle-AmériqueduSud.
Mythologie Asiatique Illustrée - P.L. Cochoud.
L'ancien et le Nouveau Tahiti
Contribution à
niens
-
L.
Marehurehu
l'Etude
des
Teparii.
pilons Océa¬
-
Bouge.
Marc Chadourne.
-
Sculptures Africaines etOcéaniennes-Glouzot et Revel.
Les Albums d'art
Cahiers d'Art
L'Homme
-
-
Paul
Gauguin.
Consacré à l'Art Océanien.
Publication Larousse.
-
Tahiti and Frencli Océania
-
S. Russe!.
"Argus de la Presse" Coupures des Arti¬
cles parus sur la S. E. 0. et la Polynésie
Orientale.
Société des
Études
Océaniennes
BUREAU DE LA
SOCIÉTÉ
Présidant
M. E. Ahnne.
Vice-Président
M. G. Lagarde.
Trésorier
M. A. Cabouret,
Secrétaire-Archiviste
M. Y. Malardé
Bibliothécaire et Conservateur du Musée M. H. Bodin.
Pour être reçu Membre
membre titulaire.
de la Société
se
faire présenter par
un
BIBLIOTHÈQUE
Le Bureau de la Société informe
sormais ils
la
ses
Membres que
en signant une reconnaissance de
rendraient pas le livre emprunté à
Bibliothèque
cas
où ils
dé¬
peuvent emporter à domicile certains livres de
ne
dette au
la date
fixée.
Le Bibliothécaire
présentera la formule à signer.
Bibliothèque est ouverte aux membres de la Société
et à leurs invités tous les jours de 15 à 17 heures.
Le Dimanche de 14 à 17 heures.
La
MUSÉE,
Le Musée est ouvert le Jeudi et le Dimanche de 14 à 18 heures
et les
jours d'arrivée et de départ des courriers. Mêmes heures.
Pour tout achat de
s'adresser
au
Bulletins, échanges ou donation de livres
Président de la Société,
ou
au
Bibliothécaire du
Musée, Boîte 110. Papeete.
LE BULLETIN
Le Bureau de la Société accepte
l'impression de tous les articles
qui paraissent dans le Bulletin mais cela n'implique pas qu'il
épouse les théories qui y sont exposées, ou qu'il fait sien les
commentaires et les assertions des divers auteurs qui, seuls, en
prennent toute la responsabilité.
Aux lecteurs de former leur appréciation.
La Rédaction.
mmmg
m'f-v
Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 53