B98735210103_048.pdf

Texte

Bulletin

1EEL

DE

%

©
0

société

la

des

1

ÉTUDES OCÉANIENNES
IV0

48

TOME V

(N° 7)

SEPTEMBRE

Anthropologie
Histoire

—

des

—

1933

Ethnologie

Institutions

—

Philologie,

Antiquités
populations maories.
et

Littérature et Folklore.

Astronomie

—

Océanographie

—

Sciences naturelles

Tourisme.

IMPRIMERIE

A

DU

OOUVBRNHMBNT

PAPEETE

(TAHITl)

'

Les articles

teur

a

publiés dans le Bulletin, exceptés ceux dont l'au¬
ses droits, peuvent être traduits et reproduits
expresse, que l'origine et l'auteur en seront men¬

réservé

à la condition

tionnés.

Toutes communications relatives
la Société,

Papeete, Tahiti.

*

Le Bulletin est
Prix de
Prix de

au

doivent être adressées

ce

Bulletin

au

Musée

Président.

au

ou

Boîte

à

no,

.

envoyé gratuitement à tous ses Membres.

numéro

6 tr. 50

chaque N° déjà paru:

12

fr. ou 2/-d. ou 50 cents.

Cotisation annuelle des Membres rèsi lents
Cotisation annuelle des Membres résidents

en

étrangers...

2

francs.

40

francs.

pays

français
Cotisation annuelle des

30

dollars

ou

8 shillings.

SOUSCRIPTION UNIQUE.
Membre à vie résidant

en

Membre à vie résidant à

France

ou

dans

ses

colonies. 500

l'Etranger, six li/res sterling

fr.
ou

trente dollars.

Avantages de

faire recevoir Membre a vie pour cette som¬
(Article 24 du Règlement Inté¬
rieur, Bulletins N° 17 et N" 29).
me

versée

une

se

fois pour toutes.

i° Le Bulletin continuera à lui être

adressé, quand bien même

il cesserait d'être Membre résidant à Tahiti.
20

L'intérêt de cette

revenu

modique somme assure à la Société
supérieur à la cotisation annuelle de 30 fr.

un

30 Le Membre à vie n'a plus à se préoccuper de l'envoi ou du
paiement de sa cotisation annuelle, c'est une dépensé et un souci
de moins.
Un

conséquence

:

Dans leur intérêt et celui de la Société,

sont invités à devenir Membre à vie:

TOUS CEUX

qui, résidant hors Tahiti, désirent recevoir le

Bulletin.

TOUS LES
TOUS

jeunes Membres de la Société.

CEUXqui, quittant Tahiti s'y intéressent quand même.

DE

LA

SOCIÉTÉ D'ÉTUDES

OCÉANIENNES

(POLYNÉSIE ORIENTALE)

TOME

IV" 48.

-

V(N°7)

SEPTEMBRE 1838.

SOMMAIRE

Pages
Histoire.
Note

sur

Voyage

Bellinghausen, par J. Cottez
Océanie (fin), par Mullot

en

209

217

Tourisme.

Excursion à

l'Aorai, par Y. Malardé

226

Littérature.

Tahiti, (Sonnet), par Guy Mazeline

233

Divers.

Ouvrages et périodiques reçus
Acquisitions du Musée

Société des

Études

234
235

Océaniennes

*•

ESÏSE'OISRSS

Note

sur

Bellinghausen (1).

du Sud, j'ai eu le
de jour" de l'officier en se¬
routier du Pacifique. Mes
yeux sont parfois tombés sur le dessin du petit atoll de Bellinghausen isolé, perdu dans le Grand Océan, tout à fait à
Au

temps où je naviguais dans les mers

loisir, pendant le fameux "quart
cond, de scruter longuement le

l'Ouest des Iles-Sous-le-Vent.
J'ai été amené à

me

demander ce qu'il pouvait

Nautiques (Iles du Pacifique
trale et Partie Est) ont satisfait ma curiosité.
J'ai pu y lire en effet :

Les Instructions

représenter.

—

Partie Cen¬

ILE BELLINGHAUSEN. — Découverte par Kotzebue en
1824, cette île n'est qu'un atoll sur lequel s'élèvent quatre îles
basses inhabitées couverte de cocotiers et de quelques au¬

parfois servi de lieu de déportation.
Perspective engageante ! Que le lecteur se rassure — Ce
n'est pas de l'atoll dont je veux aujourd'hui l'entretenir,
mais de l'homme dont il porte le nom.
tres arbres. Ces îles ont

#

*

#

Fadeevitch) est né le 9 sep¬
jeune dans la Ma¬
rine. Il prend part aux voyages de l'Amiral KRUSENSTERN (2), le premier marin russe qui fait le tour du monde,
est chargé de dresser les cartes de cette expédition.
Plus tard il commande en qualité de Capitaine, une ex¬
pédition au Pôle Sud. Il publie le résumé de ses observaBELLINGHAUSEN (Fabien,

tembre 1778 à Hohenheide. Il entre très

(i) Trois cartes dressées par l'auteur accompagnent cet article. A notre
grand regret il ne nous est pas possible de les reproduire. Elles sont déposées
à la Bibliothèque de la S. E. 0. où les personnes qui le désirent peuvent les
consulter.
(Note de la Rédaction).
(2) « Lé Baron Bellinghausen, mon cinquième lieutenant, fut choisi par
moi, sans que je le connaisse personnellement : ce choix me fut dicté par la
réputation qu'il avait d'officier habile et instruit. J'ai pu l'apprécier et ai
trouvé cette réputation parfaitement méritée » — {Voyage de Krusenstern}.
.

Société des

Études Océaniennes

—

210

—

tions dans

un ouvrage russe intitulé : «
dans l'Océan Glacial Sud et Voyage autour

Deux expéditions
du monde— SaintPétersbourg 1831 — (deux parties et un atlas). Dans ces cam¬
pagnes, les marins russes pénètrent jusqu'au 70° de latitude
Sud, découvrent plusieurs terres qui reçoivent des noms
russes.

Pendant la guerre contre

la Turquie

1828, Bellinghausçn
la Mer Noire
pendant ses
années, Gouverneur de Cronstadt où il meurt en
en

prend part à
et

sur

un certain nombre de combats sur
le littoral. Il est nommé Vice-Amiral et

dernières

1852.
Une statue lui est élevée dans cette ville.
%

Son

expédition

au

%

Pôle Sud mérite de retenir particulière¬

ment l'attention.
Entre 1819 et

1821, le Capitaine Bellinghausen fait en com¬

pagnie du Lieutenant Lazarefï (1), un voyage d'explorations
maritimes remarquable par l'importance de ses résultats
pour l'hydrographie du Pacifique et de l'Antarctique.
Malgré de nombreuses investigations, il ne nous a pas été
possible de mettre la main sur une relation complète soit en
français, soit en anglais de cette expédition. .
Au cas où ils auraient échappé aux destructions de la ré¬
volution bolchevique, je pense qu'on pourrait découvrir 4ans
les archives de l'ancienne Amirauté Impériale de Saint-Petersb.ourg des documents originaux, sur ce glorieux périple..
Parmi les "aficionados" de l'Océanie, je conserve le souve¬
nir de plusieurs Russes érudits : lequel d'entre eux se ha¬
sardera à faire le voyage de Leningrad pour le plaisir de re¬
monter

aux

de la documentation? A défaut de tru¬

sources

chement

convenable, nous avons dû nous borner, pour l'ins¬
tant, à rassembler les renseignements recueillis dans les an¬
ciens bulletins de la Société de

(1) LAZAREFF
en

1813-181G

un

—

Géographie, ainsi

Lieutenant de la Marine Impériale Russe

voyage

dans le Pacifique

au cours

que

—

dans

Avait fait

duquel il découvrit les

iles Souvarof.
Termina

sa

carrière

avec

le

grade d'Amiral,

comme

Commandant

(Je la Flotte de la Mer ÏNoire.

Société des

Études

Océaniennes

en

Chef

.

—

une

241

—

intéressante communication faite par le prince Galitzine
Compagnie Savante, en 1852.

à cette

#

#

#

Le 3

juillet 1819, les deux vaisseaux russes le " Vostok"
(Orient) et le "Mirai" (Paisible), commandés par le Capitaine
Bellinghausen et le Lieutenant Lazareff quittèrent' Cronstadt
pour les mers polaires. Les deux bâtiments allèrent d'abord
relâcher à Copenhague, puis ils

gagnèrent Portsmoutli d'où

ils firent route pour Ténériffe. Le 8 octobre
par 4'51' de lati¬
tude Nord et 28°50' de longitude occidentale, ils
passèrent

l'endroit où un bas-fond fut découvert par les Français
Cependant nos navigateurs n'en trouvèrent pas trace.
Le 18 du même mois Bellinghausen
pénétra dans l'hémis¬
phère austral et se dirigea aussitôt vers le Cap Frio : le 2 no¬
vembre il jeta l'ancre dans le port de Rio de Janeiro.
Ici, le Commandant dut s'occuper des préparatifs indis¬
pensables au marin qui a le projet de se lancer dans les pa¬
par
en

1796.

rages redoutés du pôle.
Le 15 novembre ils découvrirent la
ils découvrirent et fixèrent la

Géorgie du Sud, le 22
position d'une nouvelle île vol¬
canique nommée Traversé par la latitude de 5215' Sud et la
longitude de 22:40 Ouest de Greemwich. Le volcan lançait de
la fumée. Puis faisant route autour de la terre Sandwich ils

poursuivirent à l'Est l'espace de 400 milles

sur

la parallèle

de 60J Sud.
A

partir du méridien 187J ou 7J Est, ils firent route droit
sans difficulté,
l'espace de 600 milles jusqu'au pa¬
rallèle de 70° ou une barrière de glace les empêcha
d'avan¬
cer plus loin vers le Sud, de là ils se
dirigèrent à l'Est le
plus souvent au dedans du cercle polaire aussi loin que le
44me degré de longitude Est où la
glace les obligea à remon¬
au

Sud

ter

au

Nord.

Par la latitude de 62° ils avancèrent

rapidement à l'Est,
ayant atteint le méridien de 90° Est le 5 mars 1820, les vais¬
seaux laissèrent
porter sur Port Jackson (1) pour s'y réparer.
D-urant l'été dé cette année, 17 /les nouvelles
furent découvertes
par Bellinghausen dans VOcéan Pacifique.
(1) Sydney.

Société des

Études

Océaniennes

—

Les bâtiments

212

—

avaient tellement fatigué dans

leur course

prolongée que force fût de les décharger pour les abattre en
carène et procéder à un récalfatage général. Cette opération
retint Bellinghausen à Port Jackson pendant près de deux
mois. Enfin le 31 octobre l'un et l'autre Sloop levèrent l'an¬
cre et mirent à la voile pour faire de nouveau une pointe
dans l'Océan

Glacial.

Bellinghausen traversa la parallèle 60° par 163° Est et pour¬
suivit à l'est entre les parallèles de 64° et 68' aussi loin que
le 13° de longitude Ouest.
Le 2 décembre au soir des indices d'ouragan se firent voir:
ils étaient si menaçants que Bellinghausen se dépêcha de
mettre cap au Nord pour s'éloigner en toute hâte de la côte
redoutée. Bien lui en prit d'adopter ce parti car l'orage éclata
avec une furie épouvantable. Sans le plus léger doute les deux
sloops eussent été brisés sans ressource, s'ils fussent restés

proximité des glaces.
Quand le calme se rétablit dans l'air, Bellinghausen prit le
chemin du Sud et il navigua ainsi jusqu'au 14 décembre. Ce
jour-là une nouvelle banquise intercepta le passage. Les bâ¬
timents se trouvaient alors sur le 67° parallèle. Après avoir
navigué quelque temps dans la direction du Nord, Belling¬
hausen mit cap à l'est et continuant vers le Sud atteignit le
■7 janvier 1821 la latitude de 69"48'. Puis le 9 janvier il attei¬
gnit la latitude de 70°, point le plus avancé vers le Sud.
Le jour suivant, une île fût découverte par la latitude de
69°30' Sud et la longitude 90° Ouest et nommée Pierre 1er (1).
A 15" plus à l'est et presque sur la même parallèle on dé¬
couvrit une terre qui fût nommée Alexandre 1er (2) distante
à

(1) Les iles d'Alexandre l01' et de Pierre l3t' dont les positions
sont

:

L

=

69° 30' Sud

—

G

=

L

==

69° 30' Sud

—

G

=

respectives

75 Ouest.
90° Ouest,

le Capitaine Bellinghausen qui vient de revenir d'un
voyage de découvertes exécuté par deux frégates russes. Le Capitaine ne put
approcher de ces iles de plus de quelques lieues et seulement du côté de
l'Ouest à cause des glaces qui les environnaient. (Bulletin de la Société de
Géographie — lre série — Tome V — page 671).
lt) Au mois de décembre 1819, le Capitaine Bellinghausen de la Marine
Impériale de ltussie reconnut les terres trouvées par Cook, plus tard l'île Macquarie qui est très loin au ShO de la Nouvelle-Zélande et en janvier 1821, il
ont été découvertes par

Société des

Études Océaniennes

—

213

—

de 200 milles seulement, dans le Sud de la terre de Graham.
Le mauvais état des bâtiments et l'extrême fatigue des

équipages décidèrent alors Bellipgliausen à mettre fin à ses
explorations et à effectuer son retour en Russie. Les navires
firent route au Nord sans voir la terre de Graham,
passèrent
au Sud des Shetland du Sud, et
atteignirent de nouveau la
Nouvelle Géorgie en février, etCronstadt en juillet 3821 pré¬
cisément deux ans après leur départ, ayant perdu seulement
trois hommes sur un équipage de deux cents hommes.
Cette vingtaine (1) d'îles nouvelles découvertes par Bellinghausen se trouvent dans le groupe des Tuamotu et forme
ce que l'on appela la chaîne
russienne. Nous allons exami¬
ner dans le tableau joint
les principaux anneaux de cette
chaîne et reconnaître
de cet

N[|uméro

sous

leurs

noms russes

les atolls actuels

archipel.

Nom

Nom actuel

russe

Position dél erminée par
Bellinsdiausen
Latitude

Longitude
(Paris)

4

lies Moller

A manu

17

2

Araktchcff

Angatau

15 • 51'

3

Yolkonsky
Barclay de Toi h
Nighira

Takume

15 • 47'

144- 31'

Raroia

J5' 05'

144- 39'

16- 42'

145- 05'

6

Yermalov

Taenga

16- 21'

145* 26'

7

Koutousof Smolenski

Makemo

10- 30'

145

45'

8

Raeffski

Hiti-Tunake-Tepofo

16- 43'

146

31'

9

Oslène-Sakene

Katiu

16

146

38'

10

Tchitchagoff

Tahaéna

16- 50'

147- 13'

11

Miloradovitch

Faaito

10

147- 33'

4
0

Nihiru
ou

llolt

découvrit les îles Pierre Ie1' et Alexandre l"1' par

49'

28'

47'

143

•

143- 10'

1)9" 30' Sud, toutes deux à

peu près au Sud de
série — Tome XX

l'Amérique. (Bulletin de la Société de Géographie — ll'e
p. 342!.
(i) Dans ses mémoires hydrographiques sur l'Océan Pacifique, l'Amiral
Krusenstern réduit d'ailleurs ce nombre à onze, il est certain
que plusieurs
—

de ces îles avaient été vues par d'autres
navigateurs en particulier par les
Espagnols— Mais il appartient du moins à Krusenstern d'avoir fixé la posi¬
tion de ces terres, surtout quant à la longitude, avec
précision.

Société des

Études

Océaniennes

—

214

—

Position déterminée par

o

Bellinghausen

•S

Nom

£

Nom actuel

russe

5?

Latitude

12

Witgenstein

13

Elisabeth (2e

Palliser)

Longitude
( Paris)

Fakarava

16- 20'

147

Toau

15 • 50'

148- 16'

•

53'

14

Greigh

Nia u

16- 11'

148

15

3tf Palliser

Kaukura

15' 45'

148- 58'

Nous

-

36'

peindrons aucune de ces îles : leur caractère gé¬
trop connu— atolls— récifs de corail— lagons —
cocotiers— elles se rattachent toutes au
type décrit par Roggeveen, Cook, Bougainville, lorsqu'ils parlent des îles Per¬
nicieuses ou de l'Archipel des îles Dangereuses.
Mais les découvertes de Bellinghausen ne s'arrêtent pas
là. Après réparation, les navires quittent Port Jackson au dé¬
but du printemps 1820, traversent comme nous venons de le
voir, les îles Basses et arrivent le 22 juillet à Tahiti. Nos na¬
vigateurs russes reprennent la mer cinq jours après et font
voile au Nord. Dans cette course qui a pour
objet de vérifier
la situation de plusieurs îles, Bellinghausen fait la découverte
ne

néral est

de l'île Lazareff
'

(1) (Matahiva).

Le 3 août il rencontre

île demeurée inconnue à la¬
quelle il donne le nom de Vostok (2). Enfin trois jours après
une troisième île est reconnue,
qu'il appelle Ile du Grand
Duc Alexandre

(L Matahiva

une

(3) (Rakhanga).

L'ancienne Lazareff gît dans l'Ouest de Tikehau : c'est un
elliptique boisé sur tout son pourtour excepté à la coupure de la passe.
L'île n'est habitée qu'occasionnellement
par les gens de Tikehau. (Instruc¬
tions Nautiques).
(2) Vostok — Cette île basse et boisée, est de forme triangulaire. Elle se
—

atoll

....

trouve dans le Nord-Ouest de l'île Flint. Elle est entourée de brisants

qui in¬
diquent l'accore de son étroit récif de bordure. (Instructions Nautiques).
(3) Rakhanga— Située à peu de distance dans le Nord-Ouest de Manahiki,
elle lui ressemble mais elle est moitié moins
grande. La population est d'en¬
viron 370 habitants. (Instructions
Nautiques).
Ces deux dernières îles, sous le protectorat
Britannique depuis 1889. sont
des dépendances du Dominion de la Nouvelle-Zélande.

Société des

Études

Océaniennes

Les bâtiments
bord font à

ne

poursuivent pas plus loin et virant de

nouveau

route

vers

Port Jackson.

c

Position
Nom

a

.Nom actuel

russe

£

Latitude

16

Ile Lazareff

Malnhiva

17

lie Vostok

Ile Vostok

O

18

Ile du Grand Duc Ale¬

Rakhanga

10-

xandre

Les

Longitude
( Paris)

14* 36' Sud 130- 59' 0.

0 z>c

1

—

134* 37'

—

163- 30'

-

de

Boug linville, Lapérouse Dumont d'Urville,
Dupetit-Thouars, ont été rendus familiers aux Français par
leurs découvertes en Océanie ou la part qu'ils ont
prise aux
travaux préliminaires à notre établissement dans ces archi¬
pels: le même privilège mériterait d'être accordé au navi¬
noms

gateur russe.
Il est d'ailleurs

assez

curieux, de signaler un parallélisme

étonnantentre le voyage de Bellingliausen etcelui de Dumont
d'Urville (1) au Pôle Sud (1837-1840). Mêmes tentatives con¬
tre la barrière de glace, attaquée à peu près parles mêmes
longitudes, même genre de découvertes dans l'Antarctique
et dans la poussière d'iles au Sud de l'Amérique. Au cours
de leurs campagnes respectives, entre deux pointes intré¬
pides vers les mers polaires, mêmes randonnées dans le
Grand Océan, mais pour Dumont d'Urville sans découverte

d'iles nouvelles.
Dumont d'Urville dans de
diffusé le résultat de

ses

copieux volumes a longuement
travaux, et, qu'on nous permette

l'expression—vulgarisé

sa gloire—Bellingliausen paraît
plus discret.
Aujourd'hui nous sommes Dabi tués à faire des succès fa¬
ciles et une publicité tapageuse aux voyageurs qui avec des
avoir été

— On sait que Dumont d'Urville s'est illustré par trois
voyages dans
Pacifique, le l-1' de 18:22 à 1823, comme second cle la Coquille comman¬
dée par Dupcrrey.

(1)

le

.

Le second de