B98735210103_041.pdf
- Texte
-
Bulletin
DE
I
Société
la
des
S
ÉTUDES OCÉANIENNES
IV0
41
(N°7)
TOME IV
*2™
Anthropologie
Histoire
—
des
SEMESTRE 1932
—
Ethnologie
Institutions
et
—
Philologie.
Antiquités
populations maories.
Littérature et Folklore.
Astronomie
—
Océanographie
—
Sciences naturelles
Tourisme.
IMPRIMERIE
A
DU
GOUVERNEMENT
PAPKETK
(TAHITI)
Société des Etudes Océanienne
Les.aticles publiés dans le Bulletin, exceptés ceux dont l'au¬
a réservé ses droits,
peuvent être traduits et reproduits
teur
à la condition expresse,
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tionnés.
Toutes communications relatives
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colonies. 500
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trente dollars.
Avantages de
versée
se
faire recevoir Membre à vie
fois pour toutes.
rieur. Bulletins N° 17 et N" 29).
me
une
(Article
24
pour cette som¬
du Règlement Int¬
i° Le Bulletin continuera à lui être adresse,
il cesserait d'être Membre résidant à Tahiti.
20
L'intérêt de cette
revenu
quand bien même
modique somme assure il la Société
supérieur à la cotisation annuelle de 30.fr.
un
Le Membre à vie n'a plus à se préoccuper de l'envoi ou du
sa cotisation annuelle, c'est une dépense et un souci
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Société des
Études
Océaniennes
DE
SOCIÉTÉ
LA
D'ÉTUDES
OCÉANIENNES
(POLYNÉSIE ORIENTALE)
TOME IV
N- 41.
—
(N° 7)
2° SliMESTRE
lORI.
SO JVElvt A. X ZR/ZED
.
II istoire
et
F AGES
Géographie.
Découverte du
GroupeN-0des Marquises,
Del mas
par
P. Siméon
*
191
Archéologie.
The Cook's "
marae", par Kenneth P. Emory
195
IlisloiiT.
Attributs royaux, par Yves Malardé
204
Biologie.
Un
sujet d'actualité
R. Pomel
—
Perles Fines et perles de culture,
par
211
Tourisme.
Enric
Blanco,
par
Aurora Bertrana
214
Avis.
Ouvrages et périodiques
reçus
217
Acquisitions du Musée
Société des
219
Études
Océaniennes
bistosrsb 33^
Découverte du
groupe
Kord-Ouest des Marquises.
qui le premier avait découvert le groupe
Marquises : un Français ou un Américain, en
vérité celui qui eut cet honneur n'en cherchait pas la gloire : il
préférait des pelleteries.
Incontestablement le Capitaine lngraham de Boston comman¬
dant le " Hope", au commencement du mois de mai 1791 fut le
premier à voir le groupe Nord Ouest de l'Archipel des Marquises ;
car s'étant arrêté à Vaitahu il attribua à un seul groupe neuf îles
aperçues dans ces parages; mais il passa outre courant après
q aelque chose jugé plus utile pour lui.
Le Capitaine Marchand de Marseille, sur le" Solide" comman¬
dé par le Capitaine Chanal, arrivé un mois après, soit le 21 juin
de la même année, s'arrêta dans chacune des trois îles du groupe
Nord-Ouest, fixa les positions, et recueillit beaucoup d'utiles ren¬
seignements sur les lieux et sur les gens.
Ce n'est pas tout. Selon Marchand vol. III p. 423, citant un ex¬
trait du lieutenant Hergest, pris du Vancouver's Voyage vol. II
p. 85, 93, 91, le lieutenant Hergest, d'Angleterre, commandant
le "Doedalûs ", arrivé à la Madré de Dios (Vaitahu-Tahuata) le
22 mars 1792, en repartit quelques jours après, et serait arrivé le
30 du même mois en vue d'autres îles qui sont celles du groupe
On s'est demandé
Nord-Ouest des
Nord-Ouest.
qu'une erreur de copiste sans doute
octobre mais il retient le 30 mars pour ne pas chan¬
ger sans raison l'intervalle de quelques jours en intervalle de
quelques mois. De plus, s'il fallait lire 30 octobre Hergest aurait
trouvé quelqu'un à Vaitahu, et il serait étrange qu'il n'en dit rien.
Le Capitaine Robert de Boston commandant le " Jefferson
parti le 29 novembre 1791, relâcha à l'île de. St. Ambroisc le 23
juillet, s'y arrêta deux mois, arriva à Vaitahu vraisemblable¬
ment en Septembre, s'y arrêta quatre mois à monter les pièces
d'un navire de 93 tonnes, et partant pour les Sandwich prit un
vieillard qu'il devait porter à l'île Uahuka (Massachusetts) mais
Marchand fait observer
fait lire le 30
Société des
Études Océaniennes
—
192
—
qu'il déposa à Newheve (Nukuhiva) pour ne pas modifier sa
route. 11 ne toucha pas ailleurs au
groupe Nord-Ouest et ses
canots n'allèrent même pas à terre à Nukuhiva.
Les trois premiers de ces
navigateurs, de bonne foi, se sont
attribué l'honneur de la découverte.
En vérité ceux qui suivaient, allaient sans secours aucun de ce¬
lui qui l'avait précédé, puisque aucune publication n'était faite.
Transportons-nous maintenant à Macao où Marchand fit es¬
cale
cinq mois après avoir quitté les Marquises. 11 y rencontra un
birg Américain dont le capitaine malade, fit appel à Roblet chi¬
rurgien du " Solide ". Marchand le lui envoya. Des conversations
qui eurent lieu, il apparut certainement que ce navire, le "Hope",
était passé dans les parages du Nord-Ouest des
Marquises, et
que le Capitaine Ingraham avait vu de loin, en mai de l'année
précédente, les îles que Marchand avait visitées un mois après.
La question de priorité ainsi entendue n'est
pas contestable ;
l'un voit, l'autre voit et visite sans relation réelle entre les deux.
Les navires anglais passaient là fréquemment. Marchand
pro¬
fita de l'un d'eux pour envoyer à ses armateurs la carte dressée
soins des îles du groupe Nord-Ouest des Marquises décou¬
lui, avec un rapport conforme. Ses armateurs, la Mai¬
son Baux de Marseille en fit
présent à l'Assemblée Nationale qui
en décréta la mention honorable au
procès-verbal de ce jour. Le
Capitaine Chanal s'en fit délivrer plus tard la copie suivante:
par ses
vertes par
Archives de la
République Française : Extrait du proavril 1792, An 4 de la
cès-verbal de l'Assemblée Nationale du 17
Liberté.
Un membre
présente à l'Assemblée
une carte
de plusieurs îles
nouvellement découvertes dans les mers de l'Inde
par le sieur
Marchand de Marseille, Commandant du navire le " Solide" ex¬
pédié par MM. J. et D. Baux armateurs pour la Mer du Sud. 11
demande que mention honorable soit faite de cette offre. La
pro¬
position est décrétée.
Collationné et trouvé conforme à l'Original déposé aux Archi¬
de la République Française, par moi, garde des
Archives; en
foi de quoi j'ai signé et fait apposer le sceau des dites Archives.
A Paris, le 7 Ventôse an Cinq de la
République française une
et indivisible.
ves
Signé à l'Original
Société des
Études
:
Le CAMUS.
Océaniennes
—
193
—
Hn 1794 parut à Londres le planisphère de Arrowsmith men¬
tionnant les îles du groupe Nord-Ouest pour
une carte si nous
exceptons le phénomène
la première fois sur
Tupia, mais il faut
attendre les années 1798, 1799, pour voir publier les récits de
quatre célèbres navigateurs que j'ai mentionnés.
En l'an VI, (1798) dans le Vancouver'Voyage publié à Londres,
on trouve bien comme j'ai dit au second volume l'extrait du
jour¬
nal du lieutenant Hergest. En même temps il se publiait à Paris
le Voyage dans les Etats-Unis
par Larochefoncaul-Liancourt où entrent les notes du Capitaine Robert prises en fin
1792
et commencement 1793. A ce moment aussi le
Voyage de Mar¬
chand était sous presse, an Vil (1799) et les deux premiers vo¬
lumes avaient paru quand on apprit les publications de Londres.
Je ne sache pas que Ingraham ait jamais rien publié de sa dé¬
couverte du groupe Nord-Ouest des Marquises. Si Marchand ne
s'était pas porté découvreur en donnant ses observations détail¬
lées, sans cacher qu'il avait été devancé d'un mois dans ces pa¬
rages, et que ceux venus après lui, eussent gardé la même discré¬
tion, la découverte de ces îles serait encore non pas à faire, mais
à publier.
Ingraham ne donna pas de nom à ces îles; Robert, qui pouvait
ne pas
leur en connaître, en donna bien quelques uns qui n'ont
jamais été populaires, mais il fut bien inspiré en faisant connaître
les noms indigènes, moins bien en les orthographiant comme
il dit. Marchand et Hergest pour le même motif qu'ils ne savaient
si ou comment elles étaient baptisées se portèrent parrains, de
sorte qu'en ajoutant les noms de Tupia on a plus d'abondance
que de précision. A voir les circonstances il n'y a pas à s'étonner.
Quand Marchand sut à Paris ce qui venait de se faire à Londres
ces noms étaient déjà fixés dans son
premier volume paru, mais
il mentionna tout dans des additions ajoutées à la fin du IIIe vo¬
lume.
Ainsi chacun
selon
son
multiples de
goût peut s'appliquer à identifier les
marquises,
ces îles et, si les Marquises sont
c'est leur sort d'avoir plusieurs noms.
noms
P. Siméon DELMAS.
Missionnaire.
—
Société des
Études
Océaniennes
ilutASsahorep1ieosa-7pdfccnrn,tf
htuahowfmieenrsinggVo3yarged.
Cok's
Coak in
Capt.
pearing
ï he
marae
a
at which
Gapt. Cook witnessed
rite of hum an sacrifice.
Kenneth P.
EMORY.
possible to identify with certainty the ruins of
nt which Capt. Cook witnessed a cercmony
of human sacrifice in the year 1777, those ruins would become
a
historical monument equal in interest to any in Polynesia.
Through rich associations with the life of the pure Tahitian cnvironment and the stirringdays ofEuropean exploration, those
ruins would furnish a concrète starting point for those who
would essay to look into the facinating, mysterious, and little
understood pastofthese islands.
Awareof the value to Polynesian archaeology of a marae ruin
concerning which wehave history and detailed accounts of céré¬
monies these performed, 1 have made a spécial effort to locate the
site of the Cook marae. The investigation lias fmally led to a cer¬
tain marae ruin in the district of Paea, and the évidence for thisbeingthe marae in question is in amount and character sufficicnt,
I think, to make its identity with the Cook marae highly proba¬
Should it be
the Tahitian
marae
ble if not certain.
Corney (4, p. 180) was led by the statements in the diary of
Spaniard, Maximo, to believe this marae, called Taputapuatea by the Spaniard, was in the district of Punaauia. Corned published this diary in 1 q 1 s and 1 believe that what one hears today
in Tahiti about the marae on Punaauia point being the Cook
the
marae, goes no further back than to this date. Maximo seems
explicit enough : he enters under date july 10, 1775, (4, pp. 169170).
"The marae in question is called Tuputupuatea ; the god to
whom the bowl [the property of Tu] was dedicated is ' Oro ' ;
and the locality is Teypunaguiya".
The marae to which Maximois referring is, lie says a few li nés
before, "in the district ofAtehuru" and the marae " whereat
they swear him [Tu] in as arii". And thus is the samc marae
Capt. Cook visitée! with Tu in the division " Attahooroo
Société des
Études Océaniennes
which
—
i96
—
the namc for Paea and Punaaauia districts combined. We
know this to be the fact because at this marae Capt. Cook
saw
was
brought forth Tu's insignia of sacred chieftenship, a maro lira,
or red-and yellow feather girdle. While Cook
does not mention
the naine of the marae, Capt. Bligh, who had been with Cook
on this
voyage when he visited the marae, refers to it fifteen
years Iater as Taputapuatea (8, pp. 90-95).
Three vveeks after Maximo had written in his diary that the
marae was in Punaauia district, he mentions it
again for the last
time, saying (4, pp. 180-181) he was " informed tl
had been conveyed to the district of.
Otu's dominions, where the principle temple of £
Tuputupuatea
It hardly seems likely that Maximo here left a blank for the
name Punaauia because he had forgotten it, for the naine occurs
in two places a few pages back in his diary. There exist the probability that he has learned he was mistaken in calling the dis¬
trict Punaauia.
No other of the
early writers, so far as 1 cand find, located the
specifically than within the division Atehuru, except
a lieutenant of Capt. Beechy, in
repeating a story he learned in
1826 (1, pp. 301-303). The account relates that a marae in Puna¬
auia, which was located "at the place where the battle was
fought which decided the cause between Christianity and Pagariism", was built by Tu for the réception of the idol of Oro tamarae more
ken from Mahaiatea
marae.
Now the place where this battle was
fought is located variously anywhere from Punaauia village southward to Paea village
(9, end chap. XV; bul. S. E. O. n° 15, p. 110). Rev. Wm. Ellis
(5, vol. 2. p. 116) merely states it was a place called Narii, near
the village of Punaauia, in the district of Atehuru.
From what 1 have found, it appearsthat the marae was known
to the early visitors as Taputapuatea, that it was
certainly loca¬
ted in Atehuru, butasto which ofitstwo divisions, Paea or Pu¬
naauia, is not made certain. While Punaauia is mentioned, one
writer
seems to
have found this
an error, and the other to have
approximation.
The ruins of a great marae on Punaauia point in the district of
the same name are today pointed ont by the chief of the dis¬
trict ansome others (Bul. 15, S. E. O.) as those of the principle
given this location only
as an
Société des
Études
Océaniennes
f97
-
—
give Taputapuatea as tlie naine of
Though it is not at ail impossible that the chief ma¬
rae of Punaauia may have been rcferred to by this naine, in lists
drawn from early and authoritative sources, the naine Taputa¬
puatea does not occur among the names or the marnes of this
district. The principle marae of Punaauia is called marae Punaauia. There can be no doubt this marae enjoyed great prestige.
marae
the
of the district and they
marae.
In the chants of
the Tuamotus
allusion is made to it
under the
Punakau, as the great marae ofTahiti. In généalogies 1 have
noted that the marae was always referred to by the naine Pu¬
naine
naauia.
the possibility of the marae on
I visited the ruin several
attempt to make out the
and thus to see it Cook's description
Bearing in mind, nevertheless.
Punaauia point being Cook's marae,
times in 1925, and again in 1929, in an
original lay of the marae
might fit it.
Ail it was possible to détermine of the original state of the ma¬
rae on Punaauia point was this : It occupied an area on the point
beginning about thirty meters back from the beach and exten-
be in-
ding over a strip of irregularly paved ground which could
cludcd in a rectangle eighty by fifty •meters. The location of the
ahu, that is, of the stepped-platform of the marae. could not be
determined, but this much was certain : it was faced with finely
wrought stones some of which are the largest of their
which I have ever had occasion to see. Two of these stones are
now in the Papeete Muséum. If this ahu matched in length
the width of the pavement, which is the rule with a marae of
this type, then the ahu was of unusual lcnght. The average
kind
length of the ahu of co,astal maraes is twenty meters.
Capt. Cook describes the marae he saw (3. p. 32) as differing
little from the common ones except in extent. Its principle part
[i. e. the ahu which does not show in the illustration] is a large,
oblong pileof stones, lying loosely upon each other, and twelve
or fourteen feet high, contracting towards the top". Then Cook
goes on to a description of " square areas " on each side, and a
place on the side towards the sea on which stood altars, a house,
a stone platform, and upright stones. ail these other parts are
not the " principle part
or as he refers to it in another (3. p 44)
"the most conspicious part".
We might suppose Capt. Cook meant by "extent" the length
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Études
Océaniennes
—
198
—
of the ahu, or
stepped-platform, and thcrefore that this ahu was
longer than the average. But he gives the hcight of the ahu as 12
to 14 feet, which isthe average apparent hcight of the ahu of an
ordinary coastal marae. It is clear, however, from Cook's des¬
cription, that when he uses the word "extent" he is rcferring
not to the length of anahu, but to the extent over which spread
the group of structures bcfore him.
Capt. Cook had carefully noted the uncommonly large and
well tooled stones at Marae Mahaiatea (2, pp. 83-84), one might
suppose he would have remarked at the unusually large and beautifully worked stones of the marae on Punaauia point were this
the marae of which he now gives us a detailed description. But
he speaksof the principleand most conspicious part of this ma¬
rae
only as a large, oblong " pile of stones".
My investigation of the claim that the Cook marae was the
marae on Punaauia point, did
notyield enough evidence to make
convincingly probable, such an identity. 1 was the thcrefore open
to consider other claims.
Madame Marau-Taaroa holds ail
Taimai, that it
was
Taata. that the
maro
through her Memoirs of Arii
to Tutaha's marae in Paea. called Marae-
tira'was taken, from
marae
p. 109) that
that here it
Mahaiatea (9.
here Tu was elevatcd to an arii rahi (9. p. 89. and
was Capt. Cook saw the maro in 1777 (9. p. 109) ;
and that here it rcmained from 1768 to 1790, when it was rc'moved to Pare (9, p. 1,09).
While it is ccr ain that the Cook marae was known to early
European visitors by the mime Taputapuatea, this name is one
that could, it would seem, be applied somewhat generally to
maraes at which rites were performed to invokc the war
god
Oro. The marae might have had an other name or other names.
The maro lira at this marae was formerly at marae Mahaiatea
in Papara. It is significent that Capt. Wilson writesthe name of
this last marae on his map as Taputapuatea (10). 1 he marae in
Pare where the maro lira was finally taken in 1790. was called
Taputapuatea (8, p. 9091).
Now, the marae which Capt. Cook visitcd was clcarly a group
of maraes. Although he does not seem to have realized this. his
descriptions make it certain. The platform beforc which the hu¬
mait sacrifice
was buried, shown in Webber's drawing,
has
three upright stones against its face and upright stones on the
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Études
Océaniennes
—
199
—
place as a complété and dis¬
might well have been called
of marnes gone under a diffé¬
space before it, which marks this
tinct marae. This particular marae
Taputapuatea and yet the group
rent
naine.
Madame Marau-Taaroa refers to the marae as
Tutaha's marae
had pointed out to him
in the large marae immcdiately behind the marae whcre the cé¬
rémonies were performed the place where Tutaha was buried'.
Marae-Taata may have been the naine of this large marae, or the
naine ot the whole group, or both at the same time. In the authoritative lists of the great maraes of Paca (7, p. 78), the naine
Marae-Taata occurs, but marae Taputapuatea does not.
Thcrefore, the fact that Madame Marau callsthe marae MaraeTaata, and the early visitors, when they do give the namc, give
it as Taputapuatea' does not procludethe possibility of both rein Paca,
called Marae-Taata. Capt. Cook
ferring to the same marae or group of maraes.
When I learned from the late Mr. Wilson that the ruins of
Marae-Taata existed ncar his home and four hundred meters
from the beach on the propërty of Madame Irène Salmon, in
Paea district, and a little distance from the Punaauia boundry, I
visited them (january 1931 ) to study and compare them with
Capt. Cook's description. I was fortunate in having the Compa¬
ny and help ofMr. H. D. Skinner, ethnologist of Otago University of New-Zealand. When. through the agency of Mr. Wilson,
the ruins had been cleared of the dense bush in which they had
been concealed for years, we traced out their plan. We discovered three enclosed maraes lying side by side and in front of them,
on the side towards the sea, a low rectangular platform facing
on a wide pavement. The central of the three enclosed maraes
possessed a stepped-platform ahu of three steps. originally at
least ten feet high (the ahu always appear much higher than
they are found to be upon measurement),
The two flanking maraes possessed the low. inconspicious
platform of the inland maraes of Tahiti. (I have never encountered) this combination of a coastal marae with a marae of the
inland type on each side, and having in front a marae without
the usual enclosure.
of three enclosed maraes of Tahitian type would
support Madame Marau-Taaroa's statement(9, p. 7s) that
Marae-Taata had " three heads : (i)Pouira, theTevahitua-i-Patea ;
The group
seem
to
Société des
Étiides
Océaniennes
200
—
—
(2) Tctooha, theTauraatua i Patea ; and (3) Punuaaitua. " And het*
statcmcnt that "Tevahitua protestedand rcfused toallow Tu to takehisscat and wearthe maro ura on his partofthe marae "would
seem to account for the addition of a fourth marae for thc use of
Tu, when he wasadmitted to wearth emaro ura al Marac Taaia.
Now, Tu's claim to wear the maro ura was based on his con¬
nection with marae Taputapuatea at Opoa, Raiatea, through his
mother who was a daughter of the high chief of Raiatea. It
would not be so surprising therefore that if a spécial marac was
built for him in which to wear thc maro ura during certain rites,
that this
marae
the Raiatea
should be
patterned somewhat afterthe style of
maraes.
maraes are not enclosed by a wall.
working out the original plan of Marae-Taata. Mr. SkinMr. Wilson, and myself read through Capt. Cook's dcsciip-
The Raiatea
After
ner,
tion of the
marae
he visited.
description of the " most conspicious part " ot the ma¬
rae is that of an ordinary ahu of a coastal marae. The most con: picious part of Marae-Taata is an ordinary ahu of a coastal marae.
On either side of this ahu, there was, says Cook (3, p. 3-), a
square area....under which thebones of thechief'sare buried".
Cook's
"
Now,
on
either side of the coastal ahu of Marae-Taata, is a rcc-
tangular enclosure ; at one end of each enclosure is a low,
inconspicious platform ahu of the inland type of marae. Next
to one of these platforms not more than t. 5 feet in height, is
a small platform altar which has a head stone and looks for ail
the world like a grave-as these altars are frequently mistaken
to be, even by the natives. Cook continually labored under the
impression that the maraes were grave yards, as, indecd, they
mightcasily appearto be to a European.
When Cap. Cook came to the vicinity of the marae he found
the canoë carrying thc sacrifice in the wash of the sca ''on the
beach... fronting the marac. Two of the priests with some of
their attendants were sitting by the canoë, the others were at the
marae". Cook's Company, consisting of himself, Ornai (who had
been taken to England), Mr. Andersen, and the artist Webber,
"stopped about twenty or thirtv pages from the priests" at the
marae. Tne ceremonv nowbegan one.ot thc priests sente 1 at the
marae " facing those who were upon the beach... began a 'ong
prayer, and at certain times sent down plantain trecs which were
iaid upon the sacrifice".
Société des
Études Océaniennes
the expression "sentdown" implies some distance at least
beach. as also the expression " vvent and
sat down by those upon the beach " in the following account
(3. pp. 33-34):
Cap. Cookgoeson to tell that " at a little distance " towardsthe
sea, is the "place where sacrifices were offered, [see Plate] which,
fora considérable extent, is also loosely paved... one place, more
particularly than the rest, is a heap of stones before which the
sacrifices were offered.... (on this are laid the skulls of ail the
human sacrifices....) just above them are placed a great number
of pièces of wood".
The «heap of stones» Cook is describing is the platform figured by Webber in the accompanying Plate. Surgeon El lis (27,
vol. 1, p. 140) describes this platform as» a kind of altar formed
of stones and raised about two fect from the surface of the
ground». At little distance (ten meters in fact ) towards the sea
from the coastal marae at Marae-Taata is a stone platform 2 feet
7 inches high and fronting on a roughly paved area.
While describing the ceremony. Cook mentions that pigs
brought for sacrifice were confined in «a sty hard by ». Attached
to the southernmost ofthethree enclosed maraesand Marae-Ta¬
ata is an old peu, an unusual feature of maraes.
«As soon as the prayers were ended, the priest at the morai,
with their attendants, went aud sat dow by those [i. e. who
were not at the marae ] upon the beach.... it [ the human sacri¬
fice ] was now taken out of the canoë... the priests placed themselves around it.
the body wasthen carried a little way with
the chief priest prayed alone...
its head towards the morai.
Then ail the tufts of feathers were laid upon the bundle ofcloth,
which closed the ceremony at this place. The corps was then
carried up to the most conspicious part of the morai [ i. e. to the
marae proper : the ceremony now described is at the place shown
from the marae to the
...
...
in the
illustration ].
likely to get the impression from Cook's account 3. pp.
32-34) that the marae isquite near the beach, notât a distance of
four hundred meters. But an assembling of ail the bits of descrip¬
tion that throw light on the distance of the marae from the beach
makes it clear that the marae was not right on it (as is the ma¬
rae on Punaauia point), but some distance from it.
Capt. Cook's détailed description fits the most unusual conv
One is
Société des
Études
Océaniennes
This can hârdly be a coïn¬
disposed to accept Madame Marau-
bination of structures at Marae-Taata.
cidence. I
am
therefore quite
long standing assertion, based on native tradition, that
the marae at which Capt. Cook witnessed a ceremony
of human sacrifice and other cérémonies, in 1777. The claim
could be settled beyond any possibiiity of dispute were human
bonestobe found under the pavement of the unenclosed marae.
The untimely death of Mr. Wilson a few weeks after he guided us to this marae, leaves to be carried out by someone else,
his plan to clear the marae, make excavations to establish the
proof of its identity, and to restore it to its original appearance
in the time of Cook. It is to be hoped that meanwhile the marae
Taaroa's
this
was
will be
guarded against further destruction.
observed at the marae, 1 rereading with Cook's description ( 3 pp. 31-45, 6668) of Miss Henry's account (7) of these rites (mate a rites, p.
301-302; pure arïi rite p. 303 ; taumi-i-te-bau rite, pp. 314-315).
The Memoirs of Arii Taimai (9) give the fu 11 est account of the history of the marae. A détailed plan of Marae-Taata will shortly
appear in my « Archaeology of the Society Islands ».
For those interested in the rites
commend the
referred to.
Works
the Pacific,
1.
Beechy, F. W. Capt.,
Narrative of
2.
Cook, Capt. James.
Jour, of Endeavour : edited by Capt.
a voyage to
London, 1811, 2 vols.
J. L. Wharton, R. N. London,
1895.
W.
3.
Cook, Capt. James.
A voyage to the Pacific Océan in the
years 1776-1780, vol. 2, London
4.
Corney, Bolton Glan-
The questand occupation of Tahiti by
1785vil.
emissaries of Spain, London, 1915,
Ellis, Win.
Polynesian researches, London, 1831,
3
5.
6.
vols, vol. 3.
vols. 1-4.
Ellis, Win. (Surgeon). Voyage performed by Capt. Cook
Capt. Clerke, 2 vols., second
London, 1783.
Société des
Études
Océaniennes
and
éd.,
—
7.
Henry, Teuira.
203
—
Ancient Tahiti,
Bish. Mus.
bul. 48,
Honolulu, 1928.
8.
Lee, Ida, Capt.
Bligh's second voyage to the South
Seas. New-York, 1920.
9.
Marau-Taaroa.
by Hen¬
Adams and published privately in
Memoirs of Arii Taimai, edited
ry
Paris, 1901.
10
Wilson, James.
Missionary voyage to the Southern Pa¬
cific Océan in the ship " Diiff", London, 1799.
Société des
Études
Océaniennes
20 i
—
ËEXSEOIXIE
ATTRIBUTS ROYAUX
Cinquantenaire de l'annexion
doute, grâce à ses fêtes auxquelles
chacun tenait à prendre part aussi dignement que possible que
la Société des Etudes Océaniennes a pu faire l'acquisition de
C'est à l'occasion des Fêtes du
de Tahiti à la France et, sans
quelques objets historiques qui se trouvaient encore dans le grand
salon de réception de l'ancienne résidence royale à Arue.
grand tableau en pied de la reine
portrait à l'huile de Pomare V, 2 sabres, une épée
et des décorations: tels sont les objets qui ont pris place dans
notre Musée de Papeete où ils auraient dû figurer depuis long¬
Une couronne, un sceptre, un
Pomare IV, un
temps :
Restait à les identifier; à
que
savoir d'où ils venaient, de quelle épo¬
ils dataient? ce qui n'est pas toujours facile en ce pays des
1m mémoriaux.
royale et le sceptre surtout excitaient notre cuiiofiguraient, il est vrai, d'après les photographies que pos¬
sède notre Musée sur le catafalque du dernier roi Pomare V, mort
en 1891. D'autre part le dernier descendant de la famille royale
nous affirmait qu'ils avaient été remis à son père, le prince Hinoi
par le Gouverneur François qui arriva à Tahiti en 1908.
Nous allâmes aux renseignements auprès de Madame Marautaaroa Salmon veuve du dernier roi Pomare qui, avec sa bonne
grâce coutumière nous donna les explications suivantes :
De tout temps, elle avait vu la couronne et le sceptre dans le
palais royal et avait toujours entendu dire que ces objets avaient
été offerts par la Société des Missions de Londres à l'occasion du
couronnement du jeune roi Pomare 111 (22 avril 18*4).
A la mort du roi Pomare V, ils avaient sans doute été remis au
Gouverneur de Tahiti mais comme ni le Musée, ni la Société
d'Etudes Océaniennes n'existaient alors, on les avait probable¬
ment rangés dans quelque armoire d'où le Gouverneur François
les avait retirés pour les rendre au Prince Hinoi.
Divers auteurs : Ellis, Vincendon-Dumoulin, Moerenhout don¬
nent le récit du sacre de Pomare III. Qu'on nous permette de citer
ce dernier qui relate avec force détails cette cérémonie.
La couronne
sité. Ils
Société des
Études
Océaniennes
—
205
—
(i) Préalablement à la cérémonie, le Code avait été revu, et
avait ajouté plusieurs articles, du consentement des prin¬
cipaux chefs et représentants du peuple d'O-taiti, etd'Eimeo, qui
avaient tenu, dans ce but, une assemblée générale C'était aussi
alors qu'ils avaient fixé le jour du couronnement, qui devait avoir
lieu le 22 avril 1824.
Ce jour arrivé, plus de deux mille personnes étaient réunies,
dès le matin, à Papaoa, où le couronnement devait avoir lieu.
C'étaient principalement le peuple d'O-taiti et d'Eimeo, les prin¬
cipaux chefs des autres îles, et quelques personnes de leur mai¬
l'on y
son.
vers sept heures du matin, dans l'or¬
réglé comme il suit, par les chefs et par les missionnaires.
On partit de la maison de la reine, afin de se rendre au lieu fi¬
xé pour la cérémonie, qui était une plaine à environ un mille de
La cerémoniecommenca
dre
en avant avec des corbeilles
remplies de fleurs dont elles jonchaient la route; puis venaient
les femmes çt les filles des missionnaires, suivies de Mahaine;
et les missionnaires, portant une grosse Bible; puis Tati et Otomi
le premier chargé de la couronne, et le second de la constitution
distance. Des femmes marchaient
et du
code des lois.
après cette première partie du cortège, venait
jeune roi, assis dans une chaise, porté par quatre Indiens, et
entouré de tous les membres de sa famille, dont quelques-uns
portaient une table et une petite fiole. La foule du peuple fermait
la marche, et tous s'acheminaient d'un pas grave et dans un silence
tel que celui que commanderaient des obsèques.
A l'arrivée dans la plaine, le jeune monarque fut placé sur une
grande chaise placée en guise de trône, sur une plate-forme. Il avait à ses côtés ses plus proches parents, les principaux chefs,
et les
missionnaires ; devant lui, sur la table, étaient la couronne,
la Bible, le Code des lois, et la petite fiole. Sur la partie la plus
élevée de la plate-forme siégeaient les femmes et les enfants des
missionnaires ; au bas, les chefs, les juges, leurs femmes et leurs
enfants. Le peuple se tenait tout autour, dans toutes les directions.
La cérémonie commença par le chant des hymnes et par des
Immédiatement
le
(1) Mocrenhout, Voyage aux
îles du Grand Océan - Tome II, P. 490 et sui¬
vantes.
Société des
Études Océaniennes
—
200
—
prières; après quoi, M. Nott entreprit d'expliquer à la multitude
que c'était que le couronnement, chose fort nécessaire; car,
jusqu'alors, le plusgrand nombre ignorait encore ceque tout cela
signifiait.
ce
Un autre missionnaire
prit, alors, la petite fiole; et l'on appiit
cela voulait dire, que c'était l'huile
de l'onction (2). 11 en versa un peu sur la tête de l'enfant; après
quoi, M. Nott prit la couronne et la posa sur la tête du roi, en
prononçant ces mots : "Pomare, je vous couronne roi d'O-taiti,
Moorea, etc." ; formule à laquelle il ajouta ces paroles, plus con¬
sans
toutefois savoir
ce
que
venables dans la bouche de
ce
vénérable vieillard
:
«Puisse Dieu
accorder la
prospérité, la santé, une longue vie, et la grâce
justice et dans la crainte de Dieu ! ». Et le
peuple fit, à plusieurs reprises, retentir l'air du cri officiel : "Vive
«vous
«
de gouverner avec
le roi ! vive le roi !
*
*
La
*
possédons serait donc, suivant Madame
Marau, celle dont parle ici Moerenhout. Mais fut-elle envoyée
spécialement pour cette circonstance ou appartenait-elle déjà au
roi Pomare II? c'est ce que nous ignorons.
Quant au sceptre, comme il n'en est pas fait mention dans la
cérémonie du couronnement, il est probable qu'il fut donné plus
couronne
que nous
tard à la reine Pomare IV. Mais
n'avons
renseigne¬
origine.
Long de 80 centimètres environ il est fait d'un bois brun foncé
ressemblant à du chêne. Sur la moitié de sa longueur en com¬
mençant par sa base, il est sculpté de volutes s'enroulant sur la
hampe. Il se termine par une couronne de lauriers dans laquelle
est posé un oiseau aux ailes éployées que l'on peut à la rigueur
prendre pour un aigle. Oiseau et couronne semblent être en cui¬
vre doré. Le tout est élégant et fin.
La couronne royale n'est pas d'aussi bon goût. Elle se rappro¬
cherait vaguement des couronnes de vicomte et paraît être en
cuivre doré comme l'aigle du sceptre.
Tout autour de la couronne court une guirlande de feuilles de
chêne et de glands ; Sur le devant, en lettres majuscules de 5
nous
aucun
ment sur son
(2) Les Aréoïs avaient, pourtant, cette cérémonie, soit pour recevoir un
candidat, soit en se visitant.
nouveau
Société des
Études
Océaniennes
centimètres environ le mot TAHITI. Au-dessus de la
de
guirlande,
en place, des feuilles de trèfle et des boules. Dans quel
feuilles de trèfle ont-elles été mises là? Peut-être, comme
place
but
ces
le veut la croyance populaire?
est percé d'une quantité de petits trous
qui indiquent évidemment qu'elle était autrefois pourvue d'une
doublure, probablement en velours. Ce n'est certes pas une œu¬
vre d'art, mais placée sur la tête du souverain elle devait faire un
certain effet surtout auprès d'un peuple qui n'avait aucune idée
porte-bonheur ainsi
Le bas de la
que
couronne
de la valeur des métaux.
*
*
*
Le
plus petit des deux tableaux qui mesure environ ^o1""1 sur 30
peinture à l'huile représentant le roi Pomare V en uni¬
forme d'officier, la croix de la Légion d'Honneur sur la poitrine.
La toile bien conservée malgré un léger accroc nous montre une
figure expressive où semble flotter un vague regret, une mélan¬
est
une
colie indécise et indéfinissable. Le double menton donne un air
de
gravité au visage. Les joues sont pleines, les traits plutôt fiers.
Un bel ensemble.
Le deuxième tableau mérite toute notre attention
il est certai¬
représente la reine Pomare IV, la
grande reine. Née le 18 février 1813, elle monta sur le trône à la
mort de son frère en 1827. Elle avait alors quatorze ans.
Elle devait régner près d'un demi-siècle et son long règne fut
fertile en événements politiques. Elle mourut dans sa soixantecinquième année le 17 septembre 1877.
Elle est représentée de face et presque de grandeur naturelle.
La toile mesure im 70 de hauteur sur im 30 environ de large.
Elle est entourée d'un large cadre aux ors pâles et ternes. C'est
un portrait ancien et historique.
Prenez "Le Mariage de Loti" ouvrez-le à la page 160 et vous
nement l'œuvre d'un artiste. Il
lirez
:
Au fond du salon
portrait en pied d'elle-même où
peinte, il y a quelque trente ans, belle
et poétisée, était assise la vieille reine, sur son trône doré, capitonné de brocart rouge. Elle tenait dans ses bras sa petite fille
mourante, la petite Pomare V qui fixait sur moi ses grands
yeux noirs agrandis par la fièvre. La vieille femme occupait
toute la largeur de son siège par la masse disgracieuse de sa
«
« un
«
«
«
«
«
«
sous un
artiste de talent l'a
personne.
Elle>était vêtue d'une tunique de velours cramoisi;
Société des
Études
Océaniennes
£08
—
« un
bas de jambe nue s'emprisonnait tant bien que mal dans une
bottine de satin.
«
Et
—
»
peu plus loin : « Dans cette vieille figure
encore de la grandeur. »
Et Loti continue, dans son style enchanteur la
«
un
ridée, il
y
avait
description de
la Reine.
Pomare IV avait alors 60 ans
dont parle Loti et qui
est le nôtre représente une Pomare de
38 ans, dans toute la pléni¬
tude de sa beauté, de sa force, de sa majesté; l'artiste qui l'a
fixée ainsi sur la toile en 1831, Charles Gérard ou Géraud car le
nom est sombre sur noir, a-t-il travaillé
d'après nature ou est-ce
la reproduction de quelque esquisse? Nous l'ignorons : toujours
est-il qu'il a fait œuvre d'art et que sa toile a conservé une richesse
de coloris remarquable. Depuis 80 ans, les teintes se sont seule¬
ment un peu affaiblies, mais le temps en y mettant sa
patine
leur a donné cette douceur et cette beauté qui vont si bien aux
cette soirée de novembre
1872
au palais de
: le portrait
vieilles choses.
Et
en contemplant ce portrait on ne peut
s'empêcher de penser
jugement de Loti : « De belles créatures, les Tahitiennes ; pas
de régularité grecque dans les traits, mais une beauté originale
qui plaîtplusencore, etdes formesantiques
Au fond, des
femmes incomplètes que l'on aime à l'égal des beaux fruits, de
à
ce
l'eau fraîche et des belles fleurs.
»
La pose s'apparenterait un peu à celle de Louis XIV de Rigaud,
à cela près qu'au lieu d'avoir la main sut le sceptre, le coude droit
est'posé sur une console et la main tient un éventail de plumes
(1). Cette main longue et fine montre des doigts admirables où
brillent deux seules bagues. La toilette est de satin ivoire. La
figu¬
re est fine, intelligente
non sans noblesse avec un mélange de
dédain et de bonté, d'autorité et de faiblesse. La coiffure s'orne
.
d'une fleur d'hibiscus à
chaque oreille; une couronne de roses,
posée sur les cheveux. Le front est haut, vaste; les yeux sont
expressifs, avisés, scrutateurs. Et pourtant, une ombre de mélanest
(1) D'après M. Teriieroo. Chef de Papenoo, cet éventail aurait été donné
Pomare IV à la reine d'Angleterre Victoria et il se trouverait actuellement
au British Muséum. Comme la plupart des objets
appartenant à une personne
royale, il avait un nom propre qui était "Nunaehau".
par
Note de la Rédaction.
Société des
Études
Océaniennes
—
209
—
répandue sur ce visage impassible, marmoréen.
déjà la fin de sa race, la déchéance des siens?
Le fond du tableau est couleur de nuit, de nuit tahitienne, avec
cette demi-clarté qui affine et poétise les choses.
A l'arrière plan, les formes imprécises d'une île, la mer, un
coin de ciel, et sur le côté, des feuillages sombres. Facture sobre,
recherche d'une mise en scène appropriée à la Majesté qui régissait
alors les destinées d'îles minuscules perdues en un immense
colic semble
Pomare verrait-elle
Océan.
Yves
MALARDÉ.
Secrétaire archiviste de ta S.E.O.
—«.
lYote de la Rédaction.
Jore auquel nous avions communiqué l'arti¬
bien voulu nous fournir les renseignements
suivants touchant l'auteur du portrait de la reine Pomare IP\
à Monsieur le Président de la Société
M. le Gouverneur
cle de M. Malardè
a
des Etudes Océaniennes.
PAPEETE
Monsieur le Président,
J'ai pris connaissance de l'article que vous comptez publier sur
objets provenant de la famille Pomare et qui a pour auteur
les
M. Ma lardé.
l'orthographe du nom de l'auteur du por¬
qui l'a peint est Ch. Giraud, néen 1819,
décédé à une date que je ne puis préciser. Dans l'ouvrage de
Delessert (Voyage dans les Deux Océans), il est question de lui
(page 2S0).
Je fis rencontre a Tahiti d'un compatriote que je vis avec un
sensible plaisir : c'est M. Ch. Giraud. peintre de grand mérité
envoyé dans l'île parle Gouvernement français Dans la visite que
je lui fis. je le trouvai travaillant à un délicieux tableau de genre ;
tout auprès de lui se tenaient deux jeunes femmes, deux sœurs;
elles lui servaient probablement de modèles. C'étaient deux fort
jolies personnes à peine âgées de quatorze ou quinze ans; elles
étaient gracieusement posées sur une même natte, et elles lisaient
la Bible, traduite dans leur langue. A mon arrivée, elles quittéCelui-ci hesite sur
trait de laReine. L'ai liste
''
Société des
Études
Océaniennes
—
210
—
rent leur livre pour venir
rn'interroger ; malheureusement mon
vocabulaire était très pauvre de mots et la conversation devenait
difficile: elles m'accablaient de questions que M. Giraud
prenait
la peine de me traduire.
Lorsqu'elles furent suffisamment édifiées
histoire, elles reprirent leur lecture, qu'elles continuè¬
ainsi pendant les trois quarts de la
journée. La langue tahitienne est extrêmement douce, elle
s'apprend
sur mon
rent
facilement; aussi
aux étrangers
quelques mois de séjour dans l'île permettent-ils
de suivre
une conversation avec les Tahitiens.
L'intérieur de cette case eût été le sujet du plus beau tableau
tahitien que Giraud eût pu faire, et
qu'il m'assura vouloir entre¬
prendre avant son départ. Que mon lecteur, s'il est quelque peu
artiste par l'âme, se figure une case tout à fait
indigène en bam¬
bous et recouverte de feuilles de cocotier. Au fond, un rideau
négligemment pendu servant à séparer la chambre à coucher du
salon, qui est en même temps l'atelier; deux,
peut-être trois
chaises, un buffet, une table sont dans un coin, couverts de
dessins et d'objets de peinture. Ici, se trouvent des modèles,
des
croquis, des pochades, des tableaux ébauchés ; plus loin les deux
jolies personnes dont je viens de parler, nonchalamment couchées
sur leur natte.
Auprès de la porte est placé Giraud, peignant un
groupe de Tahitiennes: derrière lui, une fabuleuse collection de
pipes et de curiosités de toutes sortes. Mettez dans cet intérieur
un ordre sans monotonie, une
propreté recherchée, grâce aux
deux fées qui lisent la Bible ;
ajoutez devant la porte un petit, tout
petit jardin couvert de fleurs, et vous aurez une idée de l'atelier
d'un peintre à vingt-cinq mille kilomètres de France.
Dans un incendie qui occasionna de
grand ravages à Tahiti, il
y a trois ans, M. Giraud perdit le fruit de précieux travaux ; mais
il ne s'est pas
découragé. 11 possédait au moment de mon voya¬
ge une riche collection, que la gravure et la lithographie repro¬
duiront un jour, je l'espère,
pour l'agrément et l'instruction de
nos compatriotes, je
pus examiner a l'aise les travaux de cet ha¬
bile artiste; j'y aurais passé la nuit, si on ne fût
pas venu me
prévenir qu'il fallait retourner à bord."
J'ai essayé, il y a quelques mois d'obtenir des renseignements
plus complets sur Ch. Giraud, je ne les ai pas encore reçus.
Il m'a semblé que ceux que je vous envoie vous intéresseraient.
L.
Société des
Études
JORE.
Océaniennes»
Un
sujet d'actualité
Perles Hne.s et
Roses, blanches
perles de culture
à reflets noirs, du Golfe Persique, desTua
Chine, les perles sont formées suivant le
même processus physiologique. Un ver ou tout autre parasite,
un
grain de sable, pénétrant dans l'huître, à travers ses branchies
ouvertes pour le passage des aliments, provoque sur la membra¬
ne
épithéliale recouvrant le corps du mollusque comme un man¬
teau, une irritation semblable à celle que produit une poussière
motu ou
des
ou
mers
de
pénétrant dans l'œil.
Ht de même que les glandes de nos paupières, pour écarter le
parasite de notre muqueuse, sécrètent un liquide abondant, les
glandes de i'épithélium, qui s'invagine pour entourer le parasi¬
te, sécrètent une substance faite de carbonate de chaux, qui se
cristallisera pour enrober lé corps étranger.
Ha réaction du mollusque contre l'irritation est vive dans les
débuts ; les premières sécrétions sont relativement abondantes
et continues pendant plusieurs années ; elles formeront un noyau
de matière opaque, dont le diamètre atteindra généralement la
moitié de celui de la perle.
L'épuisement des glandes épithéliales marque un temps d'ar¬
rêt dans cette sécrétion désordonnée, qui se fera plus espacée,
en fournissant périodiquement une quantité minime de matière
periière, recouvrant le nucleus primitif de couches minces et cris¬
tallines, indépendantes les unes des autres. La superposition de
ces couches à reflets contrariés, teintées par des sels métalliques,
donne cette irisation qu'on nomme l'orient de la perle.
Ce processus de formation, d'apparence très simple, mais com¬
plexe comme tout phénomène physiologique, est donc déclanché par une cause accidentelle, due au hasard, un parasite péné¬
trant dans l'huître. Il apparaît alors, que ce déclanchement peut
être volontairement provoqué, et obtenu en introduisant un corps
étranger sous le manteau du mollusque pioducteur. C'est ce qu'a
pensé un biologiste japonais, qui a obtenu, après vingt années
de recherches, une perle absolument identique à la perle fine,
Société des
Études
Océaniennes
introduisant dans les tissus du mollusque, un noyau de
entouré d'une parcelle du manteau de l'huître. Cette
par¬
en
nacre
celle de
l'épithélium remplit les mêmes fonctions que celle enro¬
parasite, dans la formation de la perle accidentelle. Les sé¬
crétions se font à l'intérieur de ce sac perlier, en déposant autour
du noyau, des couches de même matière que celle
constituant la
perle fine.
Mais s'imagine-t-on les difficultés de l'opération très délicate
du greffon, opération qui renferme en elle-même, tout le secret
de la méthode, dont M1K1MOTO a tenu à
profiter personnelle¬
ment. Ce savant est actuellement le seul producteur à fournir le
marché mondial en perles de culture, et ses centres
d'élévages
sont installés au Japon, sur l'emplacement même d'anciennes
pê¬
cheries, aménagées à cet effet. Ces installations sont constituées
principalement par des parcs marins, où sont recueillies les jeu¬
nes huîtres,
qui sont triees et déposées dans des paniers métal¬
liques, immergés pendant trois années, au cours desquelles, la
croissance du mollusque fait l'objet d'une surveillance constante.
Après ce laps de temps, les huîtres sont transportées dans les
salles d'opération, où des spécialistes greffent, dans les tissus du
mollusque, le sac renfermant le noyau de la perle. Elles réintè¬
grent ensuite les paniers métalliques, et sont immergées pour le
nombre d'années nécessaires à l'enrobage du noyau primitif par
la matière perlière.
Chaque opération ne fournit pas le résultat désiré, et le déchet
est assez important ; mais il n'en est
pas moins vrai que ce com¬
merce sans concurrence,
produit un chiffre d'exportation impo¬
bant le
sant.
Il est maintenant fort
rer
;
probable que ce monopole ne saurait du¬
des biologistes français se sont attelés à un travail de recher¬
ches, actuellement très avancées, et des réalisations vont pren¬
dans cette Colonie même, où certains lagons des Tua-
dre corps
constituent de merveilleux parcs naturels.
Mais il est à retenir que quelques lagons seulement sont pro¬
pres à l'ostréiculture, et en admettant que la ques.ion très déli¬
cate des concessions soit tranchée
; il serait souhaitable, afin que
motu
les
expériences soient multipliées sous l'effet d'impulsions di¬
qu'il n'y eut pas accaparement, si j'ose dire, des seuls
champs réunissant les conditions requises. D'autant plus que
cet accaparement peut être envisagé dans un but tout autre
que
verses,
Société des
Études
Océaniennes
—
213
—
celui
prétexté, de la culture des perles, si on songe que les seuls
lagons propres à cet effet, sont précisément ceux où la pêche des
huîtres perlières est la plus intense. Mais ceci est une autre his¬
toire et nous y reviendrons.
Nous n'avons tenu, dans ce premier
exposé, qu'à vulgariser
un sujet de
biologie expérimentale; la seule documentation exis¬
tant à ce sujet, à la
bibliothèque des Etudes Océaniennes étant
pauvre, pauvre.
R. POMEL
Société des
Études
Océaniennes
—
i\k
Enric BLANGO
Le 24 février 1931, un nouveau navigateur espagnol, le
BLANCO-ALBER1CH part sur sa petite goélette de
seur
nes,
profes¬
36 ton¬
à la conquête du Pacifique.
11 est seul
avec un
matelot et
sa
fillette de sept ans.
Enric BLANCO était
professeur d'espagnol à l'Université de
IOLE (Etat Unis d'Amérique).
11 vivait en petit bourgeois, bien tranquille, bien confortable¬
ment. Mais dans son âme vivait une inquiétude vivace : le besoin
de voyager.
11 n'était donc pas
heureux : Quelque chose manquait à son es¬
prit énergique et aventurier.
Vieillir dans une ville quelconque, répéter aux élèves, pendant
quelques heures par jour, les règles de Grammaire et d'Ortho¬
graphe, le soir manger la soupe sous la lampe familiale.... et liré les derniers journaux!...." Puis, le dimanche faire une petite
excursion à la campagne et recommencer les mêmes choses le
lundi.... Dieu ! quelle vie affreuse pour un homme d'action, in¬
quiet et curieux!
Né à Barcelona, dans un quartier de pêcheurs et d'ouvriers,
son enfance s'était passée à vagabonder au bord de la mer, sa
compagne de prédilection.
Apprit-il à lire? Je ne crois pas. 11 passait ses journées pieds
nus, sur la plage, se chauffant au soleil, ramassant des restes hé¬
téroclites et inutiles qui traînaient sur le sable, nageant, péchant
des coquillages.
A treize ans, il s'embarque sur un vilain cargo où il lui fallait
faire les travaux les plus rudes ; Mais il était content car il allait,
enfin!, connaître des pays exotiques, des îles lointaines, des pay¬
sages nouveaux dont il avait tant rêvé sur le sable de son pays
natal! 11 désirait tellement s'habituer à la mer, partir sur cette
belle Méditerrannée bleue et douce...
En réalité il n'était pas tout
à fait ignorant : il savait qu'il exis¬
plus grandes, mystérieuses et magnifiques. As¬
surément elles n'étaient pas de la même couleur! L'Atlantique
devait avoir une teinte toute triste ; le Pacifique, il ne pouvait
tait d'autres'
mers
Société des
Études
Océaniennes
l'imaginer autrement que vert, d'un vert clair et transparent
d'émeraude.
Et c'est ainsi que
l'aventure fut, pendant quelques années, l'u¬
nique but de sa vie.
Quant à l'amour il dût être pour
lui
un
breuvage souvent trop
amer.
voyageait toujours, attendant "La femme". Vivant de voyage
mourait d'un infini désir de tendresse à jamais satisfait. Mais
il se grisait de la mer: Il vivait. (Désirer et souffrir n'est-ce pas la
plus intense des formes de la vie?)
Un jour il trouve une femme. Etait-ce la vraie compagne?Je
ne le pense pas; mais se croyant très sûr, il l'épouse, se crée ainsi
11
il
se
foyer, une famille, fait des études et devient bourgeois.
10LE, il n'est cependant pas heureux! Les années s'écou¬
lent sans qu'il se rende compte du motif de sa grande tristesse,
quand un jour, enfin! l'appel irrésistible de la mer retentit dans
son âme, si tort, si puissant qu'Enric BLANCO y répond immé¬
un
Fixé à
diatement.
Il
dépense toutes ses
l'Université,
sur la mer.
Il laisse
veau
Les
économies pour se faire faire un bateau.
son
traitement, ses élèves; il part de nou¬
longues années de sa vie bourgeoise n'ont été qu'un "acci¬
maintenant ce qu'il avait été toujours : Un
dent" fâcheux. Il est
grand rêveur, un vagabond, un homme simple qui aime à avoir
les pieds et la poitrine nus, qui adore l'air du large, les chansons
mélancoliques, la chaleur du soleil...
Après avoir traversé l'Atlantique sur sa petite goélette Enric
BLANCO, reste quelques mois à Barcelone où célèbre et cajolé,
il écrit un livre intitulé "De Boston à Barcelona".
jour, à l'étalage d'une vitrine, il voit notre ouvrage "Paral'achète, le lit et quelques jours après m'écrit
lettre aussi simple que timide m'exprimant le désir de me
Un
disos Océanics". Il
une
connaître pour
Nous dînons
parler de l'Océanie,
ensemble à la "Residencia d'estudiants" de l'Uni¬
le Directeur, et pendant toute la soirée, cet
hommejeune etdoux, plein d'inquiétude ne se lasse de me ques¬
tionner sur l'Océanie, sur les îles du Pacifique que je connais. "Je
suis fou de ce pays" me dit-il ; il faut que j'y aille"... et je ne l'ai
versité, invités par
plus revu.
Société des
Études
Océaniennes
—
21G
—
Simplement, silencieusement, sans reportages, un beau matin
de février, de ce doux février
méditerranéen, il est reparti.
A peine les admirateurs sportifs en ont eu connaissance. A
peine deux ou trois journaux en ont donné la nouvelle, quelques
lignes perdues entre une annonce de chaussures de "foot-ball" et
le résultat du dernier combat de boxe.
Avec indifférence les gens
goélette frémir et palpiter
lis ont suivi d'un regard
du port ont vu les voiles de cette jo¬
d'un silencieux désir.
inattentif et morne ce petit navire
gracieux qui partait pour la lointaine Océanie. Mais moi, qui n'ai
pu lui souhaiter un heureux voyage, qui aurais voulu serrer sa
main avant le départ (cette main
qui touchera le corail de ma
Polynésie aimée) je lui dois une introduction.
Aux amis des Etudes Océaniennes,
je présente ce navigateur
espagnol, amoureux fervent, comme tant d'autres, des belles
lie
îles d'Océanie.
Peut-être, ne le verrez-vous jamais arriver ; la chance peut ne
lui sourire ; mais si un jour il débarque après la traversée de
l'Atlantique et du Pacifique; accueillez-le, je vous prie, avec un
peu de sympathie, car c'est un nouvel amoureux de ce beau
pays de rêve.
pas
Aurora BERTRANA
Barcelona
Mai 1931
—
Société des
Études
Océaniennes
—
217
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â¥I S
OUVRAGES
De Paris
ET
PÉRIODIQUES
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et
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1930.
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Naturelle,
1931.
Bulletin de la Société
Mémoire de la Société
Zoologique, 1931.
Zoologiquc de France
1931.
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Française, 1931.
Exposition Coloniale Internationale de Pa¬
ris
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plus sain des sports.
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Ernest Leroux.
Adrien
Maison-
neuve.
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De Nouméa
De
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Le Bulletin de la Chambre de
1931
Le Bulletin de la Chambre
1931
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d'Agriculture,
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Société des
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219
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BIBLIOTHÈQUE
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A
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Exposition Colo¬
Voyage to the South Seas, 1740 174 r,
John Bulkcley & John C...
The South Seas of To-Day, Major A. J. A.
Douglas & P. H. Johnson.
Tahiti et ses Archipels, Dr Sasportas et M.
niale Interna¬
Ducet.
tionale.
"Océania"
(Légendes et récits extraits du
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TheReduced Building-power and other Va¬
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Cyril Crossland.
Proceedings Hawaïan Academy of Science,
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De l'auteur.
De Honolulu.
Second Annual of Science.
Proceedings Hawaïan Academy of Science,
Fourth Annual of Science.
De Smithsonian
The Ancient culture of the Fremont River
in Utah,
Institution.
Notes
on
Noël Morss.
archacology of the Kaibito and
plateous in Arizona, Noël
the
Rainbow
Morss.
Explorations in Northeastern Arizona, Sa¬
muel James Guernsey.
ACHATS
d'Urville, Camille Fergniol.
Jack London.
de Paradis, Robert Chauvelot.
Dumont
Contes des Mers du Sud,
Iles
2
Manuscrits de la Reine Pomare IV.
M us
É1:
lions.
Du
Bishop Mu¬
séum
de
1
grande embarcation Paurnotu de Vahitahi
en planches cousues,
Société des
Études
Océaniennes
220
—
Honolulu.
—
maillet à tapa.
i
de Hawaii,
2
penus
i
hachette
Marquisienne.
haches de Hawaii.
4
palet (ulumaika) pour le jeu " Maika" de
1
Hawaii.
pierres
2
De M. Paul
i
Photo
pour
la pêche.
(coucher de soleil à Tahiti)
Nordmann.
Echanges.
La
Casquette d'Amiral de Pomare V.
L'épée d'Amiral de Pomare V.
Achats.
Un
grand " umete" de la famille royale.
" de Rapa-iti.
Une couronne de chef Marquisien.
Une huître perlière renfermant une
petite
anguille recouverte de nacre.
Un lot de " penus
Société des
Études
Océaniennes
BUREAU DE LA
SOCIÉTÉ
M. E. Ai-inne.
Président
Vice-Président
M. C. Bérard.
Trésorier
M. A. Cabouret.
Secrétaire-Archiviste
M. Y. Malardé
Bibliothécaire et Conservatrice du Musée Mlle E. Bodin.
Pour être reçu Membre
membre titulaire.
de la Société se faire présenter par
un
BIBEIOTIIÈQU®.
Le Bureau de la Société informe ses Membres que
sormais ils peuvent emporter
la
à domicile certains livres de
en signant une reconnaissance de
rendraient pas le livre emprunté à
Bibliothèque
où ils ne
fixée.
Le Bibliothécaire
cas
dé¬
dette au
la date
présentera la fôrmule à signer.
Bibliothèque est ouverte aux membres de la Société
et à leurs invités tous les jours de 9 à 11 heures et de 15
à 17 heures.
Le Dimanche de 14 à 17 heures.
La
MUSÉE.
Jeudi et le Dimanche de 14 à 18 heures ;
Jours d'arrivée et de départ des courriers. Mêmes heures.
Le Musée est ouvert le
et les
Pour tout achat de Bulletins,
s'adresser
au
échanges ou donation de livres
Président de la Société, ou au Bibliothécaire du
Musee, Boîte 110. Papeete.
LE BULLETIN
accepte l'impression de tous les articles
li paraissent dans le Bulletin mais cela n'implique pas qu'il
epo jse les théories qui y sont exposées, ou qu'il fait sien les
commentaires et les assertions des divers auteurs qui, seuls, en
prennent toute la responsabilité.
Aux lecteurs de former leur apprécia'ion.
Le Bureau de la Société
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La Rédaction,
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Socicfe des Eludés Océaniennes
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Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 41