B98735210103_029.pdf
- Texte
-
Bulletin
DE
il
in
société des
la
e
o
1
0
V
N°
TOME
29
(N° 7)
III
FÉVRIER
Anthropologie
Histoire
—
des
—-
1929
Ethnologie
Institutions
—
et
Philologie.
Antiquités
populations maories.
Littérature et Folklore.
Astronomie
—
Océanographie
—
Sciences naturelles
Tourisme.
É
IMPRIMERIE
DU
GOUVERNEMENT
A PAPEETE
(TAHITI)
Les articles
publiés dans le Bulletin, exceptés ceux dont l'au¬
réservé ses droits, peuvent être traduits et reproduits
condition expresse, que l'origine et fauteur en seront men¬
teur y a
à la
tionnés.
Toutes communications relatives
la Société.
doivent
Bulletin
au
être adressées
au
Président.
au
Musée
Boîte
ou
à
no.
Papeete, Tahiti.
Le Bulletin est envoyé
Prix de ce numéro
Prix de
gratuitement à tous
Membres.
ses
6 fr.
chaque N° déjà paru:
12
fr.
ou
2/- d.
Cotisation annuelle des Membres résidents
Cotisation annuelle des Membres résidents
30 francs.
en
pays français
Cotisation annuelle des
étrangers.
2
50.
ou 50 cents.
dollars
ou
40 francs.
8 shillings.
SOUSCRIPTION UNIQUE.
Membre à vie résidant
Membre à vie
en
résidant
France
à
ou
dans
ses
colonies. 500 fr.
l'Etranger, six livres sterling
trente dollars.
ou
,
Avantages de se faire recevoir Membre à vie pour c#te som¬
versée une fois pour toutes. (Article 24 du
Règlement Inté¬
rieur. Bulletins N" t.7 et N° 29).
i° Le Bulletin continuera à lui être adressé, quand bien même
me
il cesserait
2°
ne
d'êtçe Membre résidant à Tahiti.
C'est la seule manière de recevoir le Bulletin pour ceux qui
résident pas
dans la Colonie, puisqu'on
ne
reçoit
pas
d'abon¬
nements.
L'intérêt de cette modique somme assure à la Société un
supérieur à la cotisation annuelle de 30 fr.
40 Le Membre à vie n'a plus à se piéoccuper de l'envoi ou du
paiement de sa cotisation annuelle, c'est une dépense et un souci
30
revenu
de moins.
En
conséquence : Dans leur intérêt et celui de la Société,
sont invités à devenir Membre à vie:.
TOUS CEUX qui, résidant hors Tahiti,
désirent recevoir le
Bulletin.
TOUS LES
jeunes Membres de la Société.
qui, quittant Tahiti s'y intréressent quand même.
TOUS CEUX
Société des .Études Océaniennes
DE
SOCIÉTÉ
LA
D'ÉTUDES
(POLYNESIE
ORIENTALE)
TOME III
IV
2î>.
—
OCÉANIENNES
(No 7)
FÉVRIER 1D29.
S OIYCIMI-A. T IR/IE
T AGES
Assemblée Générale.
Compte rendu de l'Assemblée Générale du 14 jan¬
vier 1929
179
Histoire.
Journal de Maximo Rodriguez (traduction de
M. Ch.
187
Pugeault) (suite)
Liste des Membres de la Société au Ier
janvier 1929 •
209
Bibliothèque.
Echanges
1
Société des
Études Océaniennes
219
COMPTE
de l'Assemblée
RENDU
générale de 1929.
des Etudes
Le 14 janvier a eu lieu, dans la Salle de Lecture
Océniennes, l'Assemblée Générale annuelle, sous la présidence
d'honneur de M. le Gouverneur Bouge et la présidence effective
de M. l'Abbé Rougier.
La séance est ouverte à 17 h. 15.
Le Président lit immédiatement le rapport suivant :
Monsieur le Gouverneur,
Chers
Collègues,
première fois, depuis la fondation de notre Société, il
de remercier son Patron et Tuteur, en
l'occurrence, M. le Gouverneur BOUGE, d'avoir bien voulu aug¬
menter la modeste allocation de la Société. Cette augmentation
est représentée par 2.000 frs. soit un tiers de plus. Elle est évi¬
demment insuffisante, aussi, nous ne voulons voir que votre
geste, M. le Gouverneur. Vous êtes le premier à avoir compris
que nous faisions œuvre utile et qu'il était de votre devoir de
nous encourager. La Société vous en est profondément recon¬
naissante, et elle fait le vœu que les finances de la Colonie vous
permettent plus tard de nous donner l'aide que, sans nul doute,
vous auriez voulu nous donner.
Cette tâche de gratitude accomplie nous allons passer en revue
les diverses activités de la Société.
Son Bureau : Votre Bureau, chers Collègues, s'est ac¬
1°
Pour la
incombe à son Président
—
quitté avec dévouement de tout son devoir dans la mesure de
ses capacités.
Ses réunions mensuelles (le ior mardi qui précède le départ du
courrier, à 17 h.) ont été très régulières et en l'absence du Secré¬
taire, le Vice-Président M. Deflesselle,en a fait scrupuleusement
procès-verbaux. Il est bon de vous donner un aperçu
procès-verbal de la dernière séance est lu et
signé, puis le Président donne lecture des acquisitions du Musée
et de la Bibliothèque durant le mois
Disons en passant qu'à toutes les séances, sans exception au-
tous les
de
ces
réunions. Le
iociéfé
—
cune, le Musée a reçu des
table du Bureau. Quant à
180
—
dons qui sont toujours déposés sur la
la Bibliothèque, elle a eu chaque fois
longue liste.
Après que le Secrétaire a lu sa correspondance, le Président
communique toutes les lettres du mois.
Vous serez peut-être étonné d'apprendre qu'il a reçu ou en¬
voyé plus de 300 lettres dans le courant de cette année.
Ensuite vient la présentation des nouveaux Membres suivie de
de la discussion et approbation de la rédaction du Bulletin en
une
très
cours.
questions à l'ordre du jour ou soulevées terminent la
a duré environ une heure et demie de travail solide.
Il vous est rappelé ici que les Membres de la Société peuvent
assister aux séances, ils y seront toujours les bienvenus.
2°
Ses Membres : La Société n'a eu à enregistrer aucune
démission, mais fatalement elle perd tous les ans un certain
nombre de Membres Résidents qui disparaissent de notre milieu.
Au début de l'année elle avait 214Membres Résidents, iSsont
partis, mais elle a reçu 65 Membres nouveaux ce qui porte notre
nombre actuel 3261. Nous sommes loin des 63 Membres que ce
Bureau a trouvés lors de sa nomination en 1926.
Les
séance. Elle
—
Et
ces
membres sont bien vivants.
très actifs, ils savent faire un effort,
quand la Société s'adresse à eux, té¬
moins les magnifiques succès de la Tombola et des soirées au pro¬
fit de la Bibliothèque et du Musée.
Pour les Membres d'Honneur, nous avons appris avec regrets
la mort de notre distingué Collègue M. Paul Dislère.
De par ailleurs, nous saluons avec joie l'arrivée au Ministère
des Colonies, d'un de nos plus anciens Membres d'honneur M.
Maginot.
Quant aux Membres Correspondants ils se sont accrus de 4,
les Membres à vie ont passé de 8 à 11 et les Sociétés Correspon¬
dantes sont 39 au lieu de 37.
Nous sommes donc en progrès sur toute la ligne.
3°
Son Bulletin : Grâce au dévouement du personnel
de l'Imprimerie, le Bulletin a toujours paru à sa date, c'est-à-dire
En effet, sans paraître
voire même un sacrifice,
—
tous les deux
mois.
premiers numéros du Tome III. Chaque tome
composé de 12 numéros, sauf le Tome 1. qui n'eut que 10
numéros couvrant les années 1917 à 1923.
Ce sont les six
étant
Société des Études Océaniennes
—
Si
est
nous en
181
—
jugeons par les demandes d'échanges, notre Bulletin
de nombreusess Sociétés savantes. Parmi celles-ci
estimé par
signalons avec un certain orgueil, le Muséum
National d'Histoire
Naturelle de Paris.
efforcés de ne publier que de l'inédit et de
sortir
buts
jamais
des
que s'est proposée la Société.
Il y a tout lieu de croire que notre Bulletin continuera à plaire
et à instruire. La publication commencée du journal de Maximo
Rodriguez en est une garantie.
A noter que le Bulletin a été enregistré comme Périodique, ce
qui sera une économie, puisque la Poste le reçoit avec un timbre
Nous
nous sommes
ne
,
de
0.02 au
lieu de o. 15.
Sa
—
Bibliothèque: Son catalogue n° 2, a paru au
dé¬
but de l'année.
Français ont augmentés de 114 et cependant les 33
National, ne comptent
que pour un seul, étant tous inscrits sous le numéro 204.
La littérature anglaise par contre n'a augmenté que de 8 ou¬
Les Livres
volumes d'Histoire Naturelle du Muséum
vrages.
Ne sont pas
compris comme ouvrages numérotés, les divers
imprimés de nos Sociétés correspondantes, telles que B. P. Bishop
Muséum, Woods Hole, New-York Muséum, ou des Revues an¬
glaises et australiennes, etc, etc.
Le premier Bulletin de chaque année contient la liste de ces di¬
verses Sociétés et ceux que cela intéresse, sont pries de s'y re¬
reporter.
n'avions qu'une seule Bibliothèquepossédons actuellement 4 de plus, toutes plus
grandes que la première. A 1929 de les remplir....
Je saisis cette occasion pour vous rappeler que désormais les
Membres Résidents peuvent emporter chez eux n'importe quel
ouvrage ou revue, à condition de signer préalablement un BON
Au début de l'année nous
vitrine, nous en
de perte.
Enfin, je ne terminerai pas le Chapitre
sans
mentionner notre très actif et très érudit Membre Correspondant
de Paris. M. René Bruneau, dont le nom a paru plusieurs fois
dans le Bulletin au cours de cette année. Notre Bibliothèque lui
en cas
BIBLIOTHÈQUE
doit
5°
déjà beaucoup.
une
Son Musée : Le Musée en 1928, s'est enrichi de la col¬
BUTTEAUD, pour laquelle nous avons organisé et réussi
—
lection
Tombola,
—
Nous
avons
reçu
482
—
du Musée de New-York 21 spécimens d'oi¬
(Whitney South Sea Expédition)
N. Y. qui nous les a gracieuse¬
collectés ici par M. B Becke
et c'est le Dr. R. C. Murphy de
seaux
ment offerts.
Capt. D L. Mitchell a identifié un requin donné au Musée
M. Ch. Brown comme le " RH1NEDON TYPICUS", espèce
géante, très rare. Six autres Musées seulement en possèdent un
rpécimen.
De nombreux Membres ont prouvé leur activité et solidarité
en faisant des dons au Musée et parmi eux nous devons remer¬
cier tout spécialement : MM. P. Colombani, Ch. Brown, Ch. Pugeault, A. Hervé, Forest Brown, E. Dupont, Gentil, E. Rougier,
Capitaine V. Brisson, MUe Marie Raoulx, etc, etc.
Cinq grandes vitrines ont été ajoutées au Musée.
Le Grand Livre a été recopié et un numéro donné aux divers
spécimens exposés au Musée.
Sur le Livre des visiteurs 306 nouveaux noms ont été inscrits.
Souhaitons en passant que ceux qui ont charge de l'instruction
des enfants s'ingénient à trouver au moins quelques heures par
an pour faire visiter le Musée à leurs pupilles.
Enfin il faut signaler qu'une demande de subsides pour le Mu¬
sée et la Bibliothèque a été adressée à l'Institut Carnegie avec
quelques chances de succès.
Le
par
6° Salle «le Lecture et de Conférences: Cette salle que
M. le Gouverneur mit à notre
disposition en janvier 1928, a été
plusieurs fois dans le cours de l'année, avec notre per¬
mission, pour des commissions ou réunions particulières et une
fois seulement pour nous-mêmes lors du passage du " DANA ".
Nous n'y avons pas de Bibliothèque, mais une grande table sur
laquelle sont déposés des revues et des journaux que le Chef de
Cabinet du Gouverneur envoie, quelques uns viennent aussi, de
la Société. C'est donc également une salle de lecture de pério¬
diques. Ceux-ci sont changés à chaque courrier et leur destina¬
tion finale est Orofara, chez les lépreux.
Il est important de faire remarquer que cette salle n'est pas ré¬
servée aux seuls Membres, le public y est admis à n'importe
quelle heure jusqu'à 20 heures.
Ceci étant exposé, il est évident que cette Salle mérite notre
attention pour 1929, ainsi que celle du Public qu'elle intéresse.
Elle manque de périodiques choisis et surtout de confortable.
Il n'y a pas de sièges. On s'assied sur 4 sofas empruntés au Muutilisée
été des
Çtudi
—
183
—•
aménager la salle pour qu'elle soit
salle de lecture et de conférences, dont actuel¬
sée. Il faut remédier à cela et
VRAIMENT
une
lement elle n'a que
le nom.
question étant à l'ordre du jour, sera discutée dans quel¬
Cette
instants.
ques
7°
Ses Finances:
—
Voici le relevé de compte signé par
Trésorier M. Machecourt :
notre
Comptes de la S. E. O. arrêtés au
31 décembre 1923.
DÉPENSES
RECETTES
Solde encaisse
au
1er
janvier 1928
Membres Résidents
Bulletin
2.883 60
»
4.820
»
409' i»'
807 75
2.035 93
(Ventes et abonnements
»
4.262 50
48 35
4.655 10
14.459 70
6.081 90
380.20
16.902 65
5.326 20
2.950
Fête du Folklore
Musée
61
Bibliothèque
Soirée du 9
mars
1929
Tombola Butteaud.
75 40
)>
Pisciculture
S0
Allocation du Gouvernement
))
406 50
60 95
Divers
Solde
»
en
caisse au 31 décembre 1928
3.713 10
)>
37.150 45
37.291 40
Totaux
Compte des Membres à vie, au 31
décembre 1928.
En dépôt 5°/o
»
»
3.712 IO
Le Trésorier,
MACHECOURT.
8°
—
Son
Budget 1929: Le Bureau vous propose le
get suivant:
Recettes
Reliquat de 1928
Allocation du Gouvernement
3.713 10
6.000
Souscription des Membres
5.220
.
Vente des Bulletins
500
Divers
300
Total
(1) Sur cette somme mille francs sont
en
Bud¬
route.
15 - 733
(1)
10
dus pour commandes
—
184
—
Dépenses
Achat de Livres
3.000
Achats divers pour le Musée
Frais d'imprimerie (heures extra)....
2.500
3 .ooo
Envoi du Bulletin et
Correspondance
Aménagement de la Salle de Conférence....
Frais généraux et divers
Total
Soit
un
500
15.000
500
24.500
déficit de
8.766
10
Vous remarquez que cette année il n'est
pas prévu de dépenses
pour la fête du Folklore. Le Bureau a pensé que cette fête en
1929 devrait être conçue d'une autre façon, de telle sorte que les
dépenses ne devraient pas dépasser les recettes.
Vous avez noté aussi que les dépenses nous
laissent en face
d'un DÉBIT de 8.766 francs.
Je vais vous demander dans un moment de vouloir bien sug¬
gérer et approuver une manière de changer ce DjcBIT en CRÉDIT.
En terminant le BUREAU demande à M. le Gouverneur de
vouloir bien
envisager la possibilité de trouver parmi ses nom¬
breuses connaissances dans le monde savant, un ERUDIT.
qui
aurait le temps et les moyens de
gérer avec compétence, soit la
Bibliothèque, soit le Musée, soit les deux
Le Bureau aspire à voir se terminer son rôle de PRÉCURSEUR.
Le
Président,
Emm. ROUGIER.
M. le Gouverneur
tions et
du
ses
prend la parole pour adresser
remerciements
au
Président et
aux
ses
félicita¬
autres Membres
Bureau, qui ont su donner un regain de vie à la Société.
ajoute qu'il fera son possible pour augmenter encore le
maigre subside actuellement accordé.
Il est d'avis que l'aménagement de la salle de lecture en salle
de conférence s'impose et il assure la Société de l'aide de
l'Ad¬
ministration dans ces travaux. Il dit en
substance, qu'il faudrait
que cette salle offrit du confortable et des commodités aux per¬
sonnes qui viendraient
pour lire ou prendre des notes.
M. le Gouverneur suggère que cette salle une fois achevée ser¬
ve à une
exposition de peintures, ou de tableaux anciens et nou¬
Il
veaux.
48o
—
—
Cette suggestion est vivement approuvée
présents.
par
les Membres
Enfin, M. le Gouverneur
possible
pour trouver
démarches à ce sujet.
assure le Président qu'il fera tout son
l'érudit demandé et que déjà il a fait des
Le Président propose l'approbation du
mis dans le rapport qu'il vient de lire.
Budget tel qu'il l'a
sou¬
Adopté à l'unanimité.
un projet de fêtes à donner parla Socié¬
té en 1929, afin que le produit serve a défrayer une partie des
dépenses que va nécessiter l'aménagement de la salle de confé¬
Il met ensuite à l'étude
rences.
Après échange de vues on accepte à l'unanimité que soient
organisés, une soirée cinématographique et plus tard un Bazar
public dans cette salle même, lors de son inauguration.
Les dates et le détail à en être fixés plus tard par le Bureau.
Le Président lit ensuite le vœu suivant émis par le Bureau dans
sa séance du 9 octobre dernier:
Vu la stabilisation du franc, il y a
lieu de fixer de nouveau les
prix de cotisation et de vente des Bulletins, amendant les clauses
20 et 34 du Règlement intérieur de la Société qui
ne prévoyait
qu'une classe de Membres Résidents, Cotisation fixe 20 frs.
(Clause 20) et fixait a 300 frs. le versement unique des Membres
à vie, (Clause 34). C'était en 1917, le franc valait cinq fois plus
qu'aujourd'hui.
Le Bureau propose
le tarif suivant:
Vente du dernier Bulletin
:
6 fr. 30 ou 1
shilling
ou 25 cents.
2sh.ou 50 cents.
Cotisation annuelle des Membres résidents à Tahiti..
23 fr.
des xMemb. résid. en pays français.
30 fr.
des Etrangers 2 dollars ou 8
"
de tout Bulletin antérieur
: 12
fr. 30011
shillings.
MEMBRES A VIE
Cotisation unique pour pays français
pour pays Etrangers 30
6 livres sterling
Le Bulletin
auront
servi
500 fr.
dollars
ou
gratis et franco de port à tous
payé leur cotisation.
sera
ceux
qui
—
186
—
L'Assemblée après discussion est unanime à adopter cette
proposition, sauf qu'elle porte la Cotisation des Membres rési¬
dents à 30 francs au lieu de 23 et celle de ceux résidents en pays
français à 40 au lieu de 30.
Conséquemment, les clauses
20 et 34
du règlement intérieur
seront amendées comme il est dit ci-dessus et le nouveau tarif
sera
proclamé
comme
d'habitude dans tous les Bulletins.
Le Président demande à l'Assemblée que la conservatrice ac¬
tuelle du Musée, M me Louise Goupil, absente en France, pour un
temps indéterminé, soit remplacée par Mme E. Laguesse qui a
déjà fait preuve de beaucoup de zèle et de dévouement pour la
Société.
A l'unanimité l'Assemblée
nomme
Mme E.
Laguesse,
conser¬
vatrice.du Musée.
Le Président
suggère ensuite
taire archiviste actuel, commute
que
ses
M. E. Ahnne notre Secré¬
fonctions
avec
M. Yves Ma-
lardé, actuellement Secrétaire de Rédaction.
Adopté à l'unanimité.
La parole est ensuite donnée aux Membres.
M. C. Machecourt émet l'idée d'une Exposition locale: pein¬
tures, sculptures, tresses etc., qui pourrait se faire sous les aus¬
pices de notre Société dans la Salle nouvelle de Conférence.
M. le Gouverneur pense qu'il serait mieux de se spécialiser
dans une exposition-de peintures artistiques.
Le Président est également de cet avis et
propose que la salle
actuelle de lecture soit aménagée non seulement en salle de
Conférence mais aussi en salle d'Exposition. Cette transformation
se ferait en
1929. En 1930 aurait lieu l'Exposition de tableaux ou
peintures couleurs locales et avant la fin de l'année, celles qu'au¬
rait choisies une Commission nommée ^ hoc, seraient
dirigées
sur Paris
pour l'Exposition Coloniale Universelle.
L'Assemblé à l'unanimité se range à cette proposition et M. le
Gouverneur tient à dire qu'il est persuadé que le Gouvernement
de cette Colonie, se chargerait de l'emballage, de l'assurance, de
la vente (si l'exposant le désirait) et du retourdes tableaux ou de
leur prix de vente.
Le Président prend acte de cette déclaration et en remercie
M. le Gouverneur.
L'Exposition artistique est donc décidée pour se tenir en
son organisation, tard ici
qu'à Paris,
laissés à-la Commission qui sera nommée ultérieurement.
mais les détails de
Société des
Éttides
Océaniennes
1930
sont
187
—
—
jour étant épuisé et personne ne
parole, la Séance est levée à 18 h. 30.
L'ordre du
demandant la
Le Président,
E. ROUG1ER.
Le Vice-Président,
J. f. de
Secrétaire.
C. DEFLESSELLE.
JOURNAL DE
Premier Européen
MAXIMO RODRIGUEZ
ayant habité
Tahiti (Tautira).
(Suite.— Voir n° 28.)
(22
décembre).
A la pointe du jour, au moment de monter en pirogue et de
rejoindre Ohatitura, je vis des gens qui transportaient le cadavre
le long de la plage et ayant demandé où on le portait, le fils du
décédé, qui suivait le convoi avec quatre chefs et un tahua, me
répondit qu'ils allaient au maraeoù ils devaient réciter des prières
et qu'après cela ils rapporteraient le corps à la maison, tout près
de laquelle le lieu de sépulture était déjà préparé. Le marae se
trouvait à une distance environ de dix "quadra" (1).
(23 décembre).
de Taitoa vinrent travailler au toit de la maison. Re¬
n'étaient pas nombreux et qu'ils n'avançaient
pas beaucoup, je fus chercher quelques petits couteaux dont je
leur fis cadeau, pour les encourager au travail. Rien d'autre à si¬
gnaler aujourd'hui.
Les gens
marquant qu'ils
(26 décembre).
Les ouvriers du
bord étant venus à terre,
quelques marins du
Jupiter après en avoir obtenu la permission allèrent dans la vallée
pour laver leur .linge. Une chemise et des caleçons furent
à un matelot. 11 questionna bien des fois pour connaître le cou-
volés
(1) Le quadra vaut
environ 140 mètress
Société des
Études Océaniennes
—
188
—
pable, mais les indigènes répondaient uniformément qu'ils
ne
savaient rien.
11
empoigne alors l'un d'eux et le ligote, puis cogne sur un
me dire ce
qu'il avait fait. Je lui dis qu'il ferait mieux
d'attendre que Taitoa et moi fassions l'enquête mais il ne voulut
rien écouter et retourna. Un moment après nous entendons le
bruit d'une dispute et je me précipite de ce côté. Je vois un groupe
d'indigènes, qui transportaient le même marin, évanoui d'un
coup de pierre qu'il avait reçu, Puis je vois les indigènes décam¬
per de tous côtés par mer et par terre, et dans toutes les direc¬
tions. On aperçoit l'affaire de la frégate et le commandant envoie
quatre soldats pour renforcer le poste de quatre hommes qui y
était déjà. Le lieutenant d'infanterie de marine vint aussi.
Ce renfort en arrivant trouva le matelot déjà embarqué dans
le canot du Jupiter et le dirigea vers la frégate pour être soigné.
Puis nos officiers allèrent trouver Vehiatua qui leur déclara qu'il
ne partirait pas et ferait rechercher le
coupable.
Et en effet il partit dans la vallée pour se mettre à sa recher¬
che. Mais un des capitaines de Vehiatua nommé Tetumamua
avait fait cacher le coupable. Vehiatua envoie donc ses gens le
autre et vient
rechercher et ils reviennent
au
bout d'un moment
en
emmenant
homme
qui se déclarait le coupable. Les serviteurs
de Vehiatua ajoutèrent que ce capitaine Tetumanua contrecarrait
avec eux un
tous
ses
ordres.
Le lieutenant Don Thomas mit
l'indigène sous bonne garde et
dépêcha le lieutenant Don Nicolas de Toledo pour rendre compte
commandant de l'événement et demander des instructions.
Cet officier revint et de la part du commandant dit à Vehiatua
que puisqu'il montrait si peu déconsidération à l'égard de notre
Souverain et malgré l'exemple que nous lui avions donné en pu¬
au
nissant
pitié nos matelots qui s'étaient mal conduits, les
voulaient pas rester chez un peuple si peu digne de con¬
fiance et que des ordres allaient être donnés pour démonter la
maison mais qu'on attendrait jusqu'au lendemain, à condition
Pères
sans
ne
que les outils soient réintégrés à bord et que la maison reste fer¬
mée. Et l'officier dit à Vehiatua de prendre bien garde qu'aucun
vol n'eut
lieu, parce que
raient mal pour lui.
dans le
cas
contraire les choses tourne¬
Après cela nous rentrâmes à bord.
Les indigènes Pautu et Maititi devinrent mélancoliques et dé¬
clarèrent qu'ils s'enfuiraient nus à terre ; qu'ils ne demandaient
Société des
Études
Océaniennes
—
189
—
rien, ni habits ni autre chose, mais qu'ils voulaient absolument
rester dans leur pays, et ces paroles nous montrèrent le degré de
leur
ingratitude.
(27 décembre).
partit pour Guayurua au lever du soleil comme nous
l'apprit Taitoa qui vint vers nous dans l'après-midi.
11 nous dit que cet Arii l'avait envoyé vers nous pour nous pré¬
venir que celui qui avait frappé le marin était maintenant garotté
et que si le lieutenant Don Thomas, Don Diego Machao, moimême, Pautu et Maititi venaient à Ga'yurua il nous livrerait le
prisonnier. Après ces franches explications de Taitoa le com¬
mandant donna l'ordre à Don Thomas, à Don Diego, à Pautu et
à moi-même d'aller à l'endroit où se tenait Vehiatua. En arrivant
à terre Don Thomas m'envoya vers Vehiatua avec Pautu disant
qu'il suivrait ensuite. Mais à ce moment un indigène vint à moi
et me dit qu'à la suite de quelques paroles que Pautu avaient
dites à Vehiatua, ce dernier s'était enfui à Oyaotea.
Avec un indigène comme guide, je partis néanmoins pour me
rendre compte si c'était vrai. Après avoir marché pendant un bon
moment je rencontrai deux indigènes qui transportaient un mou¬
ton qu'ils avaient volés et ayant demandé où ils le transportaient,
ils me répondirent que ce mouton était pour Otu. Je ne fis au¬
cune réflexion.
Au bout d'une lieue mon guide s'aperçut que j'étais fatigué et
offrit de me porter sur son dos, mais je n'acceptai cette proposi¬
tion que pour me rendre jusqu'au rivage pour voir si nous trou¬
verions pas une pirogue pour me transporter.
Ce que voyant les deux indigènes qui transportaient le mou¬
ton dirent qu'ils avaient une autre pirogue avec eux et je montai
dedans tandis que mon guide suivait par le rivage, parce que la
pirogue était trop petite pour transporter une autre personne.
Chemin faisant nous rencontrons la mère de Maititi qui venait
dans l'intention d'enlever son fils, comme je l'appris par la suite.
Après la maison de Pautu un indigène qui se trouvait sur les ré¬
cifs cria à mes pagayeurs de faire chavirer la pirogue.
Je lui criai d'une voix calme: De quoi es-tu fâché? Et il me
répondit par un hurlement. Ensuite voila que mes deux pagay¬
eurs ont peur qu'Otu ne les punisse pour m'avoir transporté.
Alors je leur dis qu'ils n'avaient rien à craindre parce qu'Otu
Vehiatua
était
mon
Un peu
frère.
plus loin nous arrivons à l'endroit où les pirogues de
—
Vehiatua étaient amarrées. Je
190
—
demande où il se trouve et on me
répond qu'il est avec Otu et qu'il doit aller le lendemain à OayJe demande aussi où se trouve Pautu et on me répond qu'il
autea.
est resté à sa
maison.
j'arrivai à l'endroit où se trouvaient les
de joie car ils se con¬
sidèrent comme
avoir raconté ce que
je viens de dire, ils promirent de revenir avec moi le lendemain
matin et je passai la nuit avec eux.
Au coucher du soleil
deux Arii et ils
reçurent avec des larmes
mes parents, et après leur
me
(28 décembre.)
petit jour, je fus avec Otu, sa mère et Hinoi pour décider
avec nous à Ohatitura, mais en approchant du
rivage je vis que Pautu était assis dans la cabine de la pirogue
de Vehiatua. 11 portait une chemise et une jaquette mais cette
dernière retroussée de façon à montrer les épaules découvertes.
En m'apercevant il couvrit l'épaule qui était de mon côté mais
laissa l'autre à découvert. Vehiatua vint avec nous, il était de très
bonne humeur. Je fis monter la mère d'Otu dans la.pirogue de
Vehiatua. Nous avions parcouru une bonne distance quand nous
rencontrons Itari un capitaine de Vehiatua, qui nous parle en
très bons termes des nôtres disant que la veille il avait été à bord
où on l'avait reçu très amicalement. 11 ajouta que Vehiatua n'avait
rien à craindre. Vehiatua ordonna d'activer la marche, mais en
arrivant en face de la maison de Pautu un grand nombre d'indi¬
gènes vinrent sur le bord du rivage et crièrent à nos pirogues de
ne
pas poursuivre notre route parce que nous voulions nous em¬
parer de Vehiatua et de Pautu.
Sur ce, Vehiatua, influencé par Pautu fut repris de crainte. Je
demandai alors à Pautu ce qui lui faisait dire de pareilles choses ;
il me répondit sèchement qu'il ne désirait pas que Vehiatua aille
plus loin. Ainsi donc Vehiatua fit signe aux pirogues qui trans¬
portaient Otu et sa famille de retourner à terre,
Je cherchai par toutes sortes d'arguments de détruire l'effet
de crainte que les paroles de Pautu avaient fait naître dans l'es¬
prit de Vehiatua, mais ce dernier hésitait toujours, ne sachant
qui croire de Pautu ou de moi. Un autre capitaine de Vehiatua
survint et blâma avec beaucoup de franchise son çhef de ne pas
ajouter foi aux bons arguments et aux paroles loyales que je ve¬
Au
Vehiatua à venir
nais de prononcer,
à quoi d'un air défiant Pautu répondit qu'il
Société des
Études
Océaniennes
—
491
—
aucun marchandage avec nous et que son chef
bord.
gagné davantage par les raisons de Pautu me de¬
manda d'aller à bord et de demander à Don Thomas, de venir
sans armes, à ce même endroit, accompagné de Don Diego et
de Maititi et qu'alors il me croirait et irait à bord.
Je' partis donc à la frégate et rendis compte au commandant.
Don Thomas, Don Diego et moi partons en bateau pour en fi¬
nir avec Vehiatua. On jugea bon de me transporter à terre dans
une pirogue qui vint à passer, car Taitoa nous avertit que Ve¬
hiatua en voyant le bateau pourrait bien prendre la fuite. Je partis
donc en avant avec ladite pirogue et le bateau fut ancré dans une
crique et en attendant que j'arrive à l'endroit où se trouvait Ve¬
hiatua, des indigènes furent envoyés parterre pour annoncer les
bonnes nouvelles à Vehiatua, qui à leur réception dépêcha un
homme à Don Thomas pour lui dire que son bateau pouvait venir
où il se trouvait. Vehiatua me reçut entouré d'un fort groupe de
ses gens dont quelques-uns étaient armés de harpons, mais un
peu après en voyant venir-l'embarcation il les fit mettre de côté
et le groupe de nos officiers reçut la bienvenue et tout le monde
parut très satisfait.
Vehiatua dit qu'il viendrait à bord le jour suivant. Il nous fit
présent d'un cochon et de cocos en signe de réconciliation. Mais
nous remarquons que ni Otu ni sa famille n'étaient présents. D'a¬
près les renseignements que je reçus, Pautu en voyant le bateau
venir avait pris Otu par la main et l'avait emmené en toute hâ¬
te. Soupçonnant qu'il ne pouvait être bien loin, Don Thomas
envoya des coureurs à sa récherche, mais comme on ne put le" dé¬
couvrir nulle part et que le jour commençait à baisser l'ordre fut
donné de retourner à la frégate.
Vehiatua demanda à Don Thomas de me faire coucher à la
maison des Pères et qu'il me donnerait Taitoa comme compagnon.
En arrivant à la frégate le commandant fut mis au courant de
tout ce qui s'était passé et il m'envoya coucher à terre et fit re¬
venir les quatre hommes de garde. La nuit se passa sans incident.
ne
voulait faire
n'irait pas à
Vehiatua
(29 décembre).
indigènes apportent une grande quantité de feuil¬
l'après-midi Vehiatua arriva avec
d'Otu et de Hinoy. Une bonne partie du toit fut recou-
Ce matin les
les de cocotiers tressées. Dans
la mère
Société des Études Océaniennes
—
m
—
verte aujourd'hui. Les soldats partirent au coucher du soleil et
je restai seul à la maison. La nuit se passa sans incident.
(30 décembre).
Ce matin
gros groupe d'indigènes sur l'ordre de Vehiatua
vint travailler à la toiture de la maison et à dix heures il me de¬
manda de
un
l'accompagner à la frégate
sceller la réconciliation et
renouer
avec
amitié
Bayere et Hinoy
avec
pour
le commandant.
Le commandant les reçut
très amicalement. Ils dirent ensuite
qu'ils allaient partir pour Oayautea pour recevoir des indigènes
de Raiatea qui étaient venus en visite de cette île et étaient déjà
arrivés à Oayautea.
J'appris aujourd'hui que Pautu avait jeté tous ses habits et
n'était plus couvert que du maro.
La toiture de la maison est terminée
au
coucher du soleil le
poste de garde rentre à bord. Rien à signaler pour la nuit.
(31 décembre).
En ouvrant la maison ce matin, je la trouve pleine de rats. Je
parvins à en tuer 73 sans compter ceux que je manque et qui
s'échappèrent. Les provisions, les meubles et ustensiles de cui¬
sine dés Pères missionnaires furent débarqués aujourd'hui et les
Pères prirent possession de la maison, et y passèrent la nuit.
Mois de
janvier 1775.
(Ier janvier).
Le premier jour de ce mois, à huit heures du matin, une gran¬
de embarcation amène à terre les soldats d'infanterie de marine
en
uniforme; aussitôt débarqués les soldats s'alignent
sur
le ri¬
vage.
Un moment
après, la CROIX, accompagnée de tous nos offi¬
ciers, arrive dans un autre bateau et les Pères s'avancent à l'ac¬
costage pour la recevoir. La procession une fois formée, les Pères
entonnent les Litanies des Saints et les soldats tirent
une
pre¬
mière salve.
En arrivant à l'endroit où la Croix doit être
ment même où on la met
me
érigée et au mo¬
debout, les soldats tirent une deuxiè¬
salve.
Ensuite
une
première
messe est
dite à laquelle assiste le lieu¬
tenant Raimundo Bœnacorsi. A la fin de la
N
Société des
messe on
Études Océaniennes
chante le
—
193
—
"Salve Regina" et les soldats tirent une troisième salve et la fré¬
gate "Aguila" répondit par un salut de 21 coups de canon (r).
Juste à ce moment, Opo, mère de Vehiatua, arrivait de Papara-,
avec son mari Titorea, où elle avait été à des funérailles, comme
je l'ai raconté plus haut.
(2 janvier).
On
la nuit
là
barrière tout autour de la Mission. Pendant
découvre deux indigènes cachés dans les coursives de
commence une
on
frégate.
quoique bons nageurs
parvient à les attraper et on leur administre une bonne fessée.
Pas d'autre incident pendant la nuit.
Aussitôt découverts, ils sautent à l'eau ;
on
(3 janvier).
'
dit d'aller lui chercher
district
de
Vaiaotea.
du lait, au
On met une pi¬
rogue et deux indigènes à ma disposition et je pars en emmenant
avec moi une chèvre que je devais laisser à la place de celle que
Le commandant
une
me
fait appeler et me
chèvre ayant
je trouverais.
Je passe la nuit à Taiarapu où je rencontre les Arii et leurs fa¬
milles se disposant à partir le lendemain matin pour Tautira.
Otu m'invite à partager la cabine de sa pirogue et la nuit se pas¬
se sans
incident.
(4 janvier).
j'arrive vers midi à Vaiaotea où je suis
On donna aussi du poisson à mes deux indigènes.
J'expose le but de ma visite, et on me répond qu'il n'y*a pas
actuellement de chèvre ayant du lait mais qu'ils en ont une qui
est pleine et prête à mettre bas.
Parti de bonne heure
très bien reçu.
Pour bien montrer leur bonne volonté au commandant, ils
donnent la chèvre
pleine et je laisse à la place celle que j'ai ap¬
portée.
je retourne à Tayarapu et je passe la nuit chez
je suis très bien reçu.
Le soir même
Teieie où
(1) La Croix portail l'inscription suivante : Christus Vincit Carolus Tertius
Imper at.
En 1777 Gook vit celte croix et Ja fit transporter à son bord. Du coté oppo¬
sé à l'inscription des espagnols il lit graver dans le bois: Georgius Tertius
Rex, Annis 1767—1769—1776—1774—1777. La croix fut alors replantée
au
même endroit.
Société des
Études
Océaniennes
—
194
—
(5 janvier).
Je quitte Tayarapu pour Tautira où j'arrive avant
midi. Je dé¬
livre la chèvre au commandant et retourne ensuite à terre.
Dans l'après-midi tous nos officiers viennent à terre et
après
l'île, (sauf Otu, qui en raison
d'une légère indisposition ne put venir) on procède à la rédaction
d'une convention et je fus chargé d'expliquer la teneur des di¬
vers articles, au nom de notre Souverain.
Tous les chefs acquiescèrent à cette convention avec enthou¬
avoir rassemblé tous les chefs de
siasme et
proclamèrent le Roi d'Espagne, Arii suprême de toute
l'île.
Nous nous rendons tous ensuite chez TArii Otu, pour lui com¬
muniquer la convention à laquelle il consentit également. Otu
désigna deux indigènes pour le service spécial des Pères, (i)
(6 janvier).
Un groupe de pirogues arrive ce matin d'une île que les indi¬
gènes appellent Teuroa (Tetiaroa). Cette île fait partie des do¬
maines de l'Arii Otu. Les pirogues apportent toutes sortes de
provisions.
La frégate tire un premier coup de canon : Jc'est le signal de
l'appareillage.
Un portrait de notre souverain est fixé sur la façade de la mai¬
son de la Mission : les indigènes poussés par Otu, qui avait vu
le portrait, l'avaient réclamé avec insistance.
Dans l'après-midi la frégate tire un deuxième coup de canon
qui est le signal du départ.
(7 janvier).
"Aguila" et le "Jupiter" partent pour Orayatea (Raiatea).
la frégate a
se
en
profondes
est
très diffi¬
perdue. Cette ancre
trouvant
eaux
cile à retirer. Vehiatua vint avec ses gens et ses pirogues pour
L'
Une embarcation s'attarde à retirer une ancre que
faciliter le travail.
(8 janvier).
Les Pères missionnaires distribuent six haches au nom du Roi.
Titorea voyant que nous
en
le
étions continuellement incommodés
(1) Le texte de la Convention de Tautira se trouve au volume 2 du "Quest"
espagnol et en anglais. Le procès-verbal de cette convention fut rédigé par
Trésorier-payeur de la Frégate, Don Freyre de Andrare.
Société des
Études Océaniennes v
—
19o
—
de faire une barrière de
par la foule des indigènes entreprend
bambous tout autour de la Mission.
(9 janvier).
I,
grande foule d'indigènes arrivent des districts pour assis¬
ter à de grandes fêtes qui vont avoir lieu en l'honneur de la vi¬
site de gens de Raiatea.
Une
(10 janvier).
Pautu est
venu
aussi. Je vais le voir
près de la maison d'Otu.
pour tout vêtement un "maro". Il me salue à genoux
versant des larmes. Le voyant si contrit je lui ouvre mes
11
a
et en
bras.
Je lui demande s'il préfère ce costume sommaire à ses habits
d'autrefois et il confesse qu'il a mal agi. Je lui conseille d'aller
voir les Pères, ce qu'il fait.
Les Très Révérends Pères le reçoivent avec joie et versent des
larmes sur lui. Ils lui demandent s'il veut remettre ses habits.
répond que oui, mais il part sans l'avoir fait et sans doute par¬
prendre part aux danses avec les autres; en tous cas on ne
le revit plus de la journée.
11
tit
(il janvier).
accompagné de l'Arii Vehiatua. 11 demande qu'on
lui remettre sa malle et ses habits. A peine les a-t-il reçus qu'il
en fait cadeau à Vehiatua. Mais les Pères ont eu soin d'enlever
les objets appartenant à un chrétien, de peur que l'image de
Dieu soit profanée. Vehiatua laissa la malle à la garde des Pères.
Pautu revient
(12 janvier).
Des femmes revêtues d'une
grande quantité de vêtements in¬
se présentent devant les chefs, se mettent à se dévêtir
et à offrir ces vêtements aux dits chefs. A la fin il ne leur reste
digènes
plus qu'un "maro" qui cache leur nudité. Cette fête s'appelle un
"taurua", elle est suivie d'un " parauparau
sorte de conversa¬
tion ordonnée dont le thème principal est la guerre contre Moorea.
l'occasion, je vou¬
et je leur réponds
l'autorisation de mes chefs.
Les chefs m'appellent et me demandent, si, à
drais faire la guerre avec eux contre Moorea
que cela ne me sera pas possible sans
Ils parurent très surpris de ma réponse.
(13 janvier).
Otu
tour
me
fait envoyer
quelques plats fins de son repas. En re¬
je lui fais cadeau de menus objets que je possède dans m'a
196
—
case.
-
L'après-midi j'ai une discussion avec Vehiatua au
sujet des
lui avions reti¬
de Lima et qu'il disait lui
appartenir. Je fis venir Pautu devant moi et lui prouvai qu'il no¬
tait qu'un menteur et les indigènes eux-mêmes lui donnèrent
mensonges de Pautu. Celui-ci avait dit
ré des armes à feu qu'il avait apportées
que nous
tort.
(14 janvier).
grand convoi.de pirogues, venant d'Opare,
Un
domaine d'O-
tu, arrivent ce matin, chargées de victuailles pour Otu et Vehia¬
tua. Ce dernier me demande d'aller au bord de la mer pour em¬
pêcher le pillage auquel il sont accoutumés en
tances. j'y fus et tout se passa comme il faut.
pareilles circons¬
(15 janvier).
pirogues d'Opare repartent. J'ai une discussion avec les
indigènes me disant qu'il ne faudra pas allumer de feu le lende¬
main matin parce que c'est un jour d'"epure" ou de prières au
marae où ils disent que leur dieu va se montrer.
Je leur réponds que j'allumerai quand même du feu et que je
désirerais beaucoup faire connaissance de leur dieu. Ils me disent
que dans ce cas, il me faudra marcher tout doucement, les bras
collés au corps et revêtu du seul maro.
Les
(16 janvier).
La cérémonie du
retard
je
ne
marae a
lieu de très bonne heure. Arrivé en
vois rien. Toutefois j'assiste à la danse
qu'ils exécu¬
circonstances.
Arrivé à l'endroit où devait avoir lieu la danse on me dit d'en¬
tent devant les chefs en ces
lever
mes
vêtements, mais je répondis sur un ton
sérieux
que
je
Peu après Vehiatua et les gens
de la suite me dirent d'aller à la Mission éteindre notre feu, mais
je ne voulus pas y aller et ils parurent stupéfaits (1).
n'en ferai rien. On n'insista pas.
( 17 janvier).
Il y eut
aujourd'hui
un
grand rassemblement de tireurs à l'arc
façon dont ils manient l'arc m'a vivement
comment les;choses se passent.
La
Tout d'abord
un
prêtre adresse à leur dieu une
la journée soit riche en prouesses et
"tahua"
prière où il demande que
intéressé. Voici
ou
nous sommes stupéfaits de l'attitude de Maximo. Mais il faut
la chose se passe il y a 150 ans. Depuis les esprits ont fait
quelque progrès dans le sens de la tolérance.
(1) Nous aussi
se
souvenir que
Société des
Études
Océaniennes
—
197
—
remplie de succès pour les archers. Aucun feu ne doit être allu¬
mé dans le voisinage, sinon, disent-ils la prière ne sera pas exau¬
cée.
injonction est sévèrement puni et
lui.
Les basses classes ne participent pas à ce jeu mais seulement
les grands chefs. Ceux-ci tant qu'ils sont sur le marae doivent res¬
ter épaules nues.
Au son du tam-tam, les archers commencent à tirer leurs flè¬
ches et chaque tir est accompagné des cris de spectateurs perchés
dans les arbres pour examiner quel est le plus habile (2). ;
Celui qui perd dans ce tournoi, doit, à la fin de la journée .ou
du délai fixé d'avance, régaler les autres, organiser des danses
et d'autres réjouissances pour bien marquer qu'il reconnaît la
supériorité du gagnant. Ils procèdent de la même façon dans
d'autres exercices comme je le dis plus longuement dans l'Extracto qui suit ce journal (3).
Tout contrevenant à cette
amendé et
en
outre la
colère du dieu s'appesantira sur
.
(18 janvier).
Je pars pour Irimiro. A cet endroit nous avions un taureau
faisait beaucoup de dégâts et effrayait toute la population.
qui
Je réussis à le rejoindre mais sa capture m'a bien amusé.
Dès qu'un indigène s'approchait de lui pour lui lancer une cor¬
de le taureau fonçait. Les indigènes étaient furieux. Enfin pen¬
dant que le taureau fonçait sur un groupe une autre bande réus¬
sit à lui lier une patte derrière et une patte de devant. La bête fut
amarrée à un poteau pour être emmenée le lendemain.
Je passe la nuit chez Vehiatua, arrivé tard dans la soirée avec
sa
suite.
(Ig janvier).
j'aperçois la frégate qui revient de son exploration
Parayso, alias Raiatea. Cette île est à 80 lieues d'Otahiti (peut-être moins, peut-être davantage)..
Avec une pirogue double et à la pagaie j'essaie d'aller à la ren¬
contre de la frégate. Mais le courant est si fort que nous n'avanD'irimiro
de l'Ysla de
(2) Le Commandant Andia y Varela qui assista à ce concours de tir à l'arc
plus complet que Maximo. (Voir Vol. 2 du Quest page. 268 et s.)
(3) Cet Extracto était un supplément au journal écrit par Maximo où il par¬
le des coutumes, rites et usages des Tahitiens, tels qu'ils les a observés. Mal¬
heureusementce document a été égaré peu de temps après son retour à Lima.
est bien
—
çons pas; en outre comme
rentrer à 1 ri moro.
Les gens
198
—
la nuit va venir, je juge prudent de
de ce dernier district ont préparé 99 paquets
de ro¬
pour la barrière de notre jardin.
Nous emmenons le taureau que nous avons
seaux
attaché par les
pied pour l'empêcher de foncer sur les gens et
nous arrivons à Atinua où habitent les parents de Manuel Tetuanui et nous passons la nuit à cet endroit.
cornes
et par un
(20 janvier).
Tautira avec le taureau.
acclame. A midi j'arrive à la
Nous partons pour
chemin
on
nous
frégate arrive au
midi la
Tout le long du
Mission. L'aprèsport et nous apprenons que notre com¬
mandant Don Boenechea est très
malade.
(21 janvier).
A trois heures du
99 paquets de roseaux. Ils
ont
d'Irimiro arrivent avec leurs
travaillent à la barrière du jardin et
matin les gens
terminé à midi.
Nous donnons à chacun des deux chefs
ceau
d'étoffe et
un
de chantier, un mor¬
petit couteau.
(22 janvier).
f
un morceau d'étoffe et un petit cou¬
teau à chacun des deux chefs de chantiers qui ont fait couper les
Nous donnons
également
roseaux.
(23 janvier).
particulier aujourd'hui. A chaque instant nous crai¬
d'apprendre la mort de notre commandant. Les Pères vont
frégate pour recommander son âme à Dieu.
Rien de
gnons
à la
(24 janvier).
J'ai une discussion avec le père de Maititi dont le fils a
à Vehiatua, en guise de tribut, le peu de vêtements qu'il
dait.
Je crois
y
voir
un
indice
que
Maititi
sera un
donné
possé¬
apostat comme
Pautu.
(25 janvier).
ce matin avec une bonne brise d,u Sud.
échangeons notre taureau contre une vache appartenant
Thomas Gayangos : le reste du bétail que transportait le
Il fait beau
Nous
à Don
Jupiter
a
péri pendant le
voyage.
—
L'après-midi
199
-
des Pères missionnaires part à bord pour veil¬
agonie.Les indigènes se montrent
mort prochaine.
un
ler le commandant entré en
anxieux de cette
(26 janvier).
indigènes exécutent une grande danse. Après
quoi Vehiatua, Otu et quelques uns de leurs serviteurs partent
pour Oyari (Vaiari). Cet endroit se trouve du côté opposé de
Ce matin les
l'île.
Les arii allaient visiter un chef
malade nommé Opeti, oncle
d'Otu...
Cet
son
après-midi, notre vénéré commandant rendit son
créateur et tout le monde fut en
âme à
deuil.
(27 janvier).
pleut ce matin. Dès que la pluie cesse, l'infanterie de marine,
uniforme, débarque. Le corps de notre commandant est ame¬
né dans une embarcation et accompagné de tous les officiers sans
Il
en
exception. Nous lui rendons les
mieux. Les soldats tirent une
tits canons de la
derniers honneurs de notre
salve à laquelle répondent les pe¬
frégate. Les indigènes paraissaient frappés de
manière d'enterrer
surpris que le corps fut revêtu de son uniforme, avec
son épée et son bâton de commandement.
On enterra le commandant devant la maison delà Mission, au
pied du cocotier qui avait tué un matelot, comme je l'ai dit plus
haut. Sur ce pied de cocotier, qui sert de piédestal à la Croix,
marque de souveraineté de notre monarque sur l'île, fut placée
l'épitaphe du commandant Don Domingo Boenechea.
Après les funérailles les soldats retournent à bord et les ma¬
rins tant de la frégate que du Jupiter se mettent au travail, car au
petit jour le lendemain les vaisseaux doivent partir.
Il fait beau cette nuit mais les indigènes paraissent bien tristes
en entendant les chants des matelots occupés à hisser les voiles.
terreur.
Ils examinèrent attentivement notre
et furent
(28 janvier).
De très bonne heure je vais
de
son
à la frégate. Là je trouve un ordre
Gayangos (maintenant comman¬
honneur Don Thomas
chef) m'enjoignant de faire rechercher deux matelots qui
absentés la nuit. Avec l'aide d'indigènes je les découvre
les ramène à bord.
dant
en
se son
et
L'
"Aguila" et le "Jupiter" gagnent aussitôt la haute mer. J'ai-
de à retirer
une ancre
perdue par la frégate qu'une embarcation
ramène à bord.
Les
indigènes sont accablés de chagrin en voyant partir leurs
solitude, nous n'avons plus
amis et nous, maintenant, dans notre
d'autre refuge qu'en Dieu.
La nuit
se
passe sans
incident.
(29 janvier).
Nous apercevons encore nos
navires pris dans les calmes.
Je pars avec Taitoa pour le district de Vaiari. Je pensais bien
revenir le jour même, mais il n'en fut rien, car en arrivant au
district d'Afaahiti, Taitoa me dit qu'il fallait maintenant aller à
pied.
Nous allons donc par voie de terre accompagnés par un inten¬
dant nommé Tetuamaneia et
ses
hommes et
nous
arrivons à
un
lagon où nous embarquons de nouveau, parce que, dit Taitoa,
beaucoup de bandits sur cette piste qui n'hésiteraient pas
il y a
à
me
voler
mes
habits
sur
le dos.
Je réponds à Taitoa que je n'ai pas peur mais il ajoute que ces
bandits pourraient aussi me tuer et m'emporter dans le fond de
la forêt qui est très épaisse en ce lieu.
Cet endroit s'appelle Taravao. 11 y a de grands espaces pour y
établir des maisons et y faire de la culture, car au-delà de l'étroite
langue de terre, vallées et montagnes s'étalent de droite et de
gauche et il y a de très bons trous d'eau. Outre l'arbre à pain, il
y a de très beaux bois de construction grands et solides.
L'endroit est peu habité parce que les indigènes disent qu'on
y voit continuellement le Tupapahau, (qui est leur diable).
11 y a aussi des plantations de bananiers et d'un autre arbre
qu'ils appellent " aute ", qui leur fournit les fibres dont ils font
leurs vêtements.
Dans
l'après-midi nous arrivons chez Vehiatua, après avoir tra¬
lagon, très large qui s'étend de l'autre côté de l'île.
Ce lagon, s'il était profond, pourrait faire un bon port mais il
est parsemé de rochers (1).
Vehiatua me reçoit avec cordialité mais je suis bien fatigué par
la foule qui m'entoure.
versé
un
Vehiatua
me
fait raconter les funérailles de notre commandant.
Quand j'eus terminé, il a une longue conversation
(1) Il s'agit du port Phacton.
Société des
Études
Océaniennes
avec
les gens
déclare que notre manière d'enterrer
supérieure à leur coutume d'exposer les cada¬
vres sur des claies, puisque ces cadavres, qu'ils placent presque
toujours à proximité de leurs maisons répandent une puanteur
insupportable. (11 aurait pu aussi parler des mouches qui vont
sucer les cadavres pour aller ensuite terminer leur repas sur les
de
sa
suite dans laquelle il
les morts est bien
aliments).
Je vais ensuite voir Otu
qui est très content de me voir. 11 me
grands oncles qui est
très malade. Nous partons et trouvons l'invalide couché sur le
sol le corps recouvert de la taille aux pieds d'un morceau d'étoffe
indigène. Des serviteurs l'éventent avec de grands bouquets de
demande d'aller visiter avec lui un de ses
feuilles d'uru.
Je dis à ces gens de cesser de l'éventer mais ils me disent qu'il
indispensable qu'ils continuent, pour qu'Eatua,
leur dieu puisse descendre ; (car il paraît qu'il vient dans un tour¬
billon d'air).
J'arrive tout de même à les faire cesser, leur disant qu'il ne
faut pas croire de pareilles choses et pour leur prouver qu'ils se
trompent je leur demande de me laisser soigner le malade à ma
façon et qu'ils verront qu'il s'en trouvera bien.
On consentit à me confier le malade et je leur demandai de me
l'amener à Tautira près de la Mission.
Je retourne ensuite chez Vehiatua accompagné par de nom¬
breux indigènes. Je passai là une bien mauvaise nuit, sans dor¬
mir, car Vehiatua et ses intimes ribotèrent toute la nuit en bu¬
est absolument
vant de 1'
"ava".
Oojanvier).
qu'il est impossible de partir ce matin pour
Tautira parce qu'il faut recueillir divers tributs, cochons et uru.
Je lui demande de me prêter une pirogue pour aller visiter les
districts de Vaiuru et Mataoae. Il m'accorde la chose bien volon¬
tiers et donne des ordres aux serviteurs qui m'accompagnent de
pousser jusqu'à Vaiaotea pour lui ramasser la plante qui sert à
faire leur breuvage enivrant. Au retour ils me prendraient pour
Vehiatua
me
dit
chez lui à Vaiari.
avant Vaiari. je mets
me ramener
Un peu
pied à terre et quand je passe
près des cases les indigènes viennent me saluer et m'offrir toutes
sortes de présents : étoffes, cochons, bananes, cocos.
Je ne voulais rien accepter mais en voyant leurs mines décon¬
fites je me vis obligé de ramasser tous mes cadeaux.
202
—
-
J'arrive chez l'Arii Tuivirau. Lui aussi m'accable de présents.
Pour ne pas l'offenser j'accepte une pièce d'étoffe. Tuivirau me
fait asseoir près de lui et me demande de lui raconter ce qui se
passe dans mon pays. Après lui avoir dit tout ce qui se présen¬
ta à mon esprit, je hâtai mon départ car j'étais presque suffoqué
par les gens qui se pressaient autour de moi.
Je demande où se trouvent les parents de feu Franscisco Heiao,
mais personne ne peut me renseigner.
Toujours suivi d'une masse d'indigènes je me rends par terre
à Mataoae. On m'accueille avec joie et on me conduit vers la de¬
meure de l'Arii Tutea, oncle de Vehiatua. En. approchant de la
maison,
mes
hôtes s'avancent
vers
moi
en
découvrant leurs
épaules, puis ils déposent à mes pieds une pousse de bananier
en me disant que je suis leur Arii.
Je décline le titre d'Arii et leur dis que je veux qu'ils me con¬
sidèrent comme leur sincère ami, mais ils ne paraissent pas con¬
tents.
Dans cet endroit la foule est
en
avoir le
cœur
net et que
je
également si grande que je veux
de les compter aussi
veux essayer
exactement que
possible.
je demande aux indigènes de se porter dans un ter¬
rain découvert qui est près dé là. Ils acceptent avec joie et s'y
précipitent en se tordant de rire et j'en comptai plus de deux
Pour cela
mille.
Pendant
ce
temps l'Arii Tutea organisait une"heyba" en mon
neuf femmes et deux hommes commencent
honneur et voici que
à danser.
A la fin de la danse ils ont coutumes de
leurs vêtements
se
dévêtir et de mettre
tas ressemblant à une
pyramide.
appellent cela un "e vihi". Ces vêtements sont offerts au
personnage en l'honneur de qui la danse a lieu.
Mais, je ne voulus pas qu'ils fassent cela, pour moi, leur di¬
sant qu'ils n'étaient que de pauvres gens qui n'avaient que ces
vêtements pour cacher leur nudité tandis que moi j'avais une
grande quantité d'habits de rechange.
Alors ils se mirent à parler de ma générosité ainsi que de celle
des gens de nos vaisseaux et .ils se montraient entre eux les ca¬
deaux qu'ils avaient reçus.
Le soir je me retire dans la maison de l'Arii Tutea et lorsque
la pirogue revint de Viaotea pour me ramener à Vaiarii chez Ve¬
hiatua Je dis aux voyageurs que je désirais rester là jusqu'au lenen un
Ils
Etudes Océaniennes
—
203
—
demain matin parce que je me sentais fatigué et avais mal à la
tête. En m'entendant ils parurent ennuyés et peinés de me laisser'"
derrière
Je leur demandai de me donner un peu de la plante
je leur demandai, pour moi-même, car ils1'
sont très chiches de cette plante et j'en fis cadeau à l'Arii Tutea
qui fut bien content.
Après avoir soupé de poissons frais et d'oursins et avoir fait
honneur au repas avec mes hommes, je passai une bonne nuit
eux.
dont ils font l'"ava" ;
.
sans
incident.
Ce district est très
-
agréable à habiter. Le sol est très riche et il
très dense.
y a beaucoup de plantations. Aussi la population est
Malheureusement il n'y a pas de port.
(31 janvier).
Par voie de terre
je rejoins Vaiuru où je pensais trouver une
pirogue pour atteindre Vaiari. L'arii Tuivirau met une pirogue
à ma disposition et m'accompagne lui-même. En cours de route
de grosses averses tombent et je suis trempé jusqu'aux os. Jç
suis obligé, en arrivant chez Vehiatua, de me revêtir d'habits in¬
digènes pour faire sécher mes vêtements.
Et mon retour fut encore retardé jusqu'au lendemain.
Sur leur insistance, je fais cadeau aux gens de la suite d'Otu
et de Vehiatua de tous les vêtements indigènes que j'ai reçus
pendant mon voyage. Nuit sans incident.
Mois de février 1775.
(1er février).
•
Le premier jour de ce mois, les arii Otu, Vehiatua, le malade
accompagné de sa famille et moi, nous partons pour Tautira.
En route on me montra une pirogue double remarquablement
construite. Elle pouvait avoir 7 varas de long (1) et était ornée
tout autour de sculptures telles que leurs fantaisie en produit.
Vehiatua
me
montra aussi une chaise
concave
creusée dans
pierre très noire et merveilleusement polie. Sa forme était
même que celles qu'ils taillent dans le bois, mais Vehiatua me
dit qu'elle avait était apportée de Raiatea (2).
Nous traversons le lagon dont j'ai parlé plus haut. Avec les
chefs nous quittons les pirogues et suivons le sentier de Taravao
une
ja
(1) Environ 6 métros.
(2) Qu'est devenu cette chaise? Maximo qui était collectionneur chercha en
vain à l'avoir. Mais il n'eut pas la chance de l'obtenir. C'eut été un pendant
superbe pour l'Umete Sacre, qui repose actuellement au Musée de Madrid.
—
et
204
—
ce temps les pirogues sont traînées par terre pendant
lieue et demi. Le malade, lui étant incapable de marcher,
pendant
une
reste dans la couchette de sa
pirogue. Pour traîner les pirogues
pièces de bois parallèles ce qui permet de
faire glisser plus aisément les pirogues et surtout évite de les
abimer. Cependant la piste est très bonne.
ils
se
servent de deux
A midi
nous
arrivions du côté
mer.
Nous faisons halte pour
de Afaahidu mieux
qu'il peut et nous passons la nuit à cet endroit car il est impos¬
sible de pousser plus loin à cause de la pluie et du mauvais temps.
manger et dans l'après-midi nous arrivons au district
ti ou Tahiari exerce le pouvoir. Ce chef nous reçoit
(2 février).
Impossible de partir de bonne heure : Vehiatua n'a pas encore
reçu un certain nombre de cochons que ses gens doivent lui four¬
nir. Vers midi nous partons pour Tautira où nous arrivons dans
l'aprés-midi.
En approchant de terre avec Otu nous apercevons un "tahua"
et le père d'Otu qui viennent recevoir l'arii au débarquement.
Otu s'assied
avec son
frère et les cérémonies commencent
avec
la pousse
de bananier déposée aux pieds d'Otu, l'offrande d'un
petit bâton recouvert de plumes jaunes et d'un petit cochon dé¬
posé à terre.
Puis le "tahua" adresse à Teatua une prière dans lequel il re¬
mercie le dieu de l'arrivée saine et
cie
de n'avoir pas
l'avoir soustrait au danger
sauve
de leur arii. Il le
remer¬
permis que sa pirogue chavire et de
d'être dévoré par un requin. Il remer¬
cie également un autre Teatua, dieu de la mer.
Le petit cochon est offert à l'arii comme marque de la joie sin¬
cère que son peuple éprouve à le revoir.
Cette cérémonie terminée le père d'Otu s'avance et embrasse
affectueusement son fils. Puis Otu se lève et se dirige vers sa
mère, qui à son tour le couvre de baisers.
Je dois ajouter qu'on voulait m'associer à toutes ces cérémo¬
nies, mais je leur dis que je ne pouvais y participer.
Ils parurent étonnés et me demandèrent, si dans nos pays on
ne faisait pas la même chose.
Je répondis que dans nos contrées nous remercions Dieu de
tout ce qui nous arrive, mais sans toutes ces cérémonies et que
par ailleurs nous ne reconnaissons qu'un seul Dieu et non plu¬
sieurs comme eux. Et ceci les fit réfléchir profondément.
encore
xAprès cela, je me rends à la Mission. Je pensais que les Pères
seraient contents de me revoir et je m'avance pour les saluer.
Mais tout au contraire ils commencent à me demander pourquoi
j'avais tant tardé à rentrer. Je leur raconte alors mon voyage et
leur dis la difficulté que j'avais eue de trouver une pirogue pour
me ramener. Pour toute réponse ils me disent que si je l'avais
voulu il m'aurait été facile de rentrer par voie de terre.
J'objectai que je n'avais pas but ce déplacement pour mon plai¬
sir mais que le but de mon voyage était d'aller voir les chefs et
de les ramener pour qu'ils donnent des ordres et qu'on termine
les travaux en cours, entre autres la barrière du jardin, puisqu'ils
savaient bien que sans leur présence aucun travail sérieux n'é¬
tait fait.
Alors ils
me
disent qu'un
indigène leur
a
rapporté
que
j'avais
qu'en outre à Tayarapu, j'avais passe la nuit avec
Mais il me fut facile de réfuter cette dernière asser¬
bu du "ava" et
une
femme.
puisque j'avais fait le yoyage par Taravaoet, en compagnie
je voulus que les chefs viennent témoigner
•de la fausseté de cette dernière accusation, ce qu'ils firent. Maigré cela les Pères ne voulurent rien entendre et dirent que leur
-opinion sur moi était faite. Et je passe sous silence d'autres re¬
proches, car, à mon tour, je ne voudrais pas être vexant.
Vent de N. O. la nuit. Les indigènes appellent ce vent"toerau".
tion
des deux Arii. Mais
(3 février).
Même vent du N. O. et houle dans le port.
Nous fondons nos bougies qui étaient inutilisables.
Plus tard
les passerons au moule.
Otu.et sa famille viennent nous rendre visite à la Mission mais
nous
on ne les reçoit pas : à quoi bon avoir des rapports avec des in¬
digènes qui peut être nous tueront (i).
Même vent cette nuit. Ciel nuageux. Pluie.
(4 février).
matin, mais moins violent.
Vehiatua nous avait donné à son retour avec
plusieurs régimes de bananes fut tué. Nous avons une forte al¬
tercation avec les indigènes du district que nous avons vus à plu¬
sieurs reprises poursuivre et chasser nos cochons.
v
Même vent du N. O. ce
Un cochon que
il) Pointe d'ironie de Maximo vis-à-vis des Padres. Maximo n'a pas digéré
reproches de la veille.
les
—
Nous leur
206
—
demandons pourquoi ils ont
ainsi agi et ils nous
disent que ces animaux font toutes sortes de dégâts qu'ils en¬
trent dans les maisons et vont déterrer les aliments qu'ils con¬
servent sous terre.
Malgré ces explications, l'un des nôtres est si hors de lui-mê¬
que se précipitant dans le sentier il se met à lancer des pier¬
res sur les indigènes. Ceux-ci se réfugient dans leurs cases mais
comme il les poursuit jusque là, fugitifs et occupants des cases
s'enfuient pêle-mêle, la plupart ignorant ce qui arrive.
Quelques-uns secoués pendant qu'ils dormaient s'enfuient
tout nus ainsi que pas mal de femmes qui en raison de l'inclé¬
mence de la saison s'étaient complètement mises à leur aise.
L'incident terminé, toujours avec la même personne (i), je
me rends chez Vehiatua et là je fus chargé de dire à cet arii que
nous voulions aller habiter ailleurs par ce que les gens qui nous
entourent n'ont ni égards ni considération pour nos animaux.
A peine retourné à la Mission toujours avec le susdit person¬
nage, voici venir Vehiatua, sa mère, son beau-père et un tas de
gens de sa suite. Tous viennent déposer à nos pieds des pousses
de bananiers en signe de paix et de soumission. Ils disent tout
en larmes qu'ils sont très peinés de notre colère qui leur a fait
si peur. Aussi ils sont résolus à partir pour un autre district mais
qu'auparavant ils avaient voulu déposer ces pousses de bana¬
niers à nos pieds en signe et gage de leur bonne volonté et qu'ils
nous suppliaient de ne pas dire, lorsque nos vaisseaux revien¬
draient, qu'ils avaient été mal disposés à mon égard.
Je traduis le tout aux Pères et Vehiatua est prévenu qu'à l'ave¬
nir il devra veiller à ce qu'on ne nous trouble en aucune sorte et
qu'on ne fasse pas de bruit autour de la Mission par ce que les
Pères désirent vivre dans le plus profond silence (2).
me
Après ces diverses explications tout rentre dans le calme.
se retire avec sa suite mais vers midi il m'envoya chercher
par un de ses serviteurs car il venait de tomber subitement ma¬
lade. Avec l'autorisation des Pères je vais me rendre compte de
L'arii
(1) Il s'agit du bouillant Père
Narciso.
(2) Vivre dans le plus profond silence, de nos jours à Tahiti, est chose peu
aisée. J'imagine que la chose était encore plus difficile il y a 160 ans, puisque
il y avait beaucoup de monde. Les bons Pères se croiént encore dans les cloî¬
tres de leur monastère d'Acopa au Chili.
Société des
Études Océaniennes
/
ce
qu'il
a.
Je le trouve étendu par terre la
tête reposant sur les
peine. Il y avait
genoux de sa mère en pleurs et tout le monde en
aussi un tahua près de sa tête avec deux pousses
de bananiers.
priait Teatua de rendre la santé à l'Arii. De chaque côté de
Vehiatua des serviteurs l'éventaient sans arrêt avec des bouquets
de feuilles d'uru. je leur dis de cesser mais ils ne veulent pas
m'obeir par ce qu'iis disent qu'ainsi ils incitent leur dieu à des¬
cendre et que ce dieu redonnera la santé à leur chef.
Malgré cela je suis mon idée et je donne des ordres pour qu'on
apporte une des pirogues couchette de Vehiatua. Je la fais placer
dans la maison et la couvre d'étoffes indigènes et prépare un lit.
Il
J'ordonne aussi de bien couvrir le toit de la maison avec des
Après cela je prends Vehiatua dans mes bras
et, aidé de son beau-père, je l'installe dans la couchette. Puis je
me retire en recommandant à Titorea de ne pas déranger le ma¬
feuilles de cocotier.
lade.
On suivit bien mes
conseils et dans la soirée Vehiatua allait
redevint joyeux et ils disaient que leur
mieux. Tout le monde
de chose puisqu'il n'avait apporté aucun sou¬
lagement au malade tandis que le nôtre était autrement puissant.
.dieu était bien peu
jour 50 poissons frais.
Géronimo me demande de sortir avec
lui. Il désire faire une promenade. Nous retournons pour vêpres
et en revenant nous apercevons des indigènes vers les marae.
Les uns battent du tambour d'autres poussent des hurlements
pour inviter leur dieu à se montrer. Grosses averses la nuit,
vent N. O. Tam-tam aussi toute la nuit.
On
nous
envoya ce
Dans la soirée le Père
(5
février).
est dite de bonne heure.
permission des Pères part pour 7 jours chez ses
C'est dimanche. La messe
Manuel avec la
mère serait malade.
l'après-midi la famille d'Otu vient à la Mission. Dans deux
jours ils partiront pour d'autres lieux et ils viennent prendre con¬
parents : sa
Dans
gé de nous.
demande qu'on lui donne deux petits cochons, un mâle
femelle de la portée que nous venons d'avoir. Il essuie un
refus. Otu est d'autant plus vexé que presque toutes nos truies
nous ont été données par Taitoa et Titorea.
Otu
et une
'
Il fait beau Ce
soir. La nuit se passe sans
Société des
Études
incident.
Océaniennes
—
208
—
(6 février).
Ce matin
je nettoie les deux émerillons et les épées qui étaient
piteux état. Le çoir nous moulons 198 chandelles.
Les indigènes nous donnentdu poisson ressemblant à un con¬
dans
un
gre.
Vehiatua rechute de
nouveau :
c'est
sans
doute l'effet du "ava"
qu'il boit continuellement.
Beau temps par vent de S. E. Ils appellent ce vent "mahoae".
(7 février).
x
indigènes du fond de la vallée viennent ce matin pour ter¬
en bambous de notre jardin potager. Mais il
manque des bambous : ils disent qu'ils finiront le lendemain.
Il s'en faut de 20 varas pour que tout soit terminé (peut-être
un peu moins pour être juste).
Un des Pères me dit qu'il va falloir que je m'occupe de la cui¬
sine. Je prendrai ce service une semaine sur deux, alternative¬
ment avec le matelot qu'on nous a laissé. Le matelot sera alors
employé au jardin.
Je réponds que je n'ai guère envie de devenir cuisinier, mais
que je ne demande pas mieux de me rendre utile en n'importe
quoi, puisque nous vivons tous ensemble et que tout le monde
en bénéficiera, mais je fais remarquer que j'ai pas mal d'écritures
Les
miner la barrière
à faire et de notes à
prendre.
répondent qu'ils n'avaient reçu aucune instruc¬
tion à ce sujet et que j'avais été mis purement et simplement à
leur service quitte à eux de m'employer comme bon leur sem¬
Les Pères
me
blerait.
Quant
aux
notes et écritures les leurs suffiraient.
mettent à
se moquer de moi en disant qu'il leur
parait étrange, qu'avec mon instruction, je n'avais encore ;eu
aucune promotion, d'où ils concluaient que je devais être coté,
comme jeune homme de mauvaise conduite. Ils firent d'autres
insinuations mais je préfère ne pas les relever ici.
L'après-midi le Père Géronimo me demande de l'accompagner
-en promenade dans les environs et près de la maison de Vehia¬
tua qui est encore malade. Notre promenade dure jusqu'à la nuit.
Vehiatua me prie de venir le voir et d'examiner comment se com¬
porte son pouls. Je lui conseille de rester couché bien à l'abri de
l'air mais il me répond qu'il ne veut pas parce que son dieu
Teatua lui a lancé une maladie dans la tête et que tout cela est
Puis ils
se
Société des
Études Océaniennes
—
arrivé parce que
209
—
le Tahua en allant sur les collines environnan¬
descendre et de guérir leur arii, a fait
tes pour supplier le dieu de
la rencontre du Père Géronimo.
On
nous
de N. O. toute la journée,
de pluie encore que le ciel soit
apporte des bananes. Vent
passage au N. Pas
couvert. Nuit sans incident.
avec
parfois
(à suivre).
LISTE
des Membres de la Société d'Etudes
1 er
Océaniennes
au
janvier 1929.
Membres d'honneur.
MM. le Président de la
République.
Julien, Gouverneur, fondateur de cette Société, iiô,
Rue Lecourbe, Paris.
E. Senart, Membre de l'Institut, 18, Avenue François ier,
G.
Paris.
,
;
.
j.,
Française, Paris.
Maginot, Ministre des Colonies, Paris.
Grandidier, Guillaume, 53, Avenue Montaigne, Paris.
Ducet, Commissaire E. F. O. Exposition C. I. 1931, Paris.
Maréchal Lyautey, Académie
Membres
Bienfaiteurs et à vie.
(Les Membres à vie sont ceux qui paient une fois pour toutes
somme de cinq cent francs.
MM. Bodin H. Fakahina (Tuamotu).
Crossland, Cyril Dept. of Zoology Cambridge, England.
L. R. Gratama, chez Jan KalffCie, 170, Singel Amsterdam,
la
Hollande.
t
Nordhoff, Papeete.
P. V. Rougier
:
Rougier Frères, 32, Boulevard de la Bastille,
Paris.
Rougier P. E. Ile Christmas.
Bishop Muséum, Hoholulu.
Honolulu.
Gagneux, A. Makatea.
Ropiteau, A. Meursault, (Côte d'Or).
Zane Grey, Altadina, Californie.
M. G. Wilder, Bernice Pauahi,
Mme G. Wilder,
—
•
:,i-
■
'Membres
-
210
—
correspondants.
Dr Barton, Warren Evermann,
Francisco.
Steinhart, Aquarium, San-
Mgr. Blanc, Tonga Islands.
MM.
Bruneau, René, 72, Rue de Gergovie, Paris.
Berland, Lucien, 45 bis, Rue Buffon, Paris.
P. A. de Cassagnac, iio, Rue Saint-Maur, Paris.
Coryell J. R. 235, Montgomery St. San-Francisco.
R. P. Siméon Delmas, Taiohae (Marquises).
Doubrière, Directeur de l'Ecole Coloniale, 2, Avenue de
l'Observatoire, Paris.
Kenneth Emory, (M. et Mme) Bishop Muséum, Honolulu.
Alex. Hume Ford, Pan Pacific Union, Honolulu.
Dr Elleson E. P.
Rarotonga, Cook Islands.
Bishop Muséum, Honolulu.
Handy, Bishop Muséum, Honolulu.
T. A. Jaggar, H. V. Observatory, Volcano House, P. O.
Dr H. Gregory, Director,
Hawai.
Lacroix, Musée, Rue de Buffon, Paris.
Mgr. David Lecadre, Vicaire Apostolique, (Marquises).
University of California. Berkeley.
Sydney H. Ray, Fale Ula St. Augustine, Ave Thorpe Bay,
Essex, Angleterre.
Dr Richard, Directeur Institut Océanographique, Monaco.
Dean Elmer D. Merril,
Dr Risbeck, Nouméa.
I.)'' Rutlege, British Muséum, London.
Prof. Schmidt, Directeur du Laboratoire de
mark.
Carlberg, Dane¬
,Ralph Strange, 904, Oceanic Building, San-Francisco.
Mllu Verrier, Marie-Louise, Muséum National, 57, Rue'
Cuvier, Paris.
W. F. Wilson, P. O. Box, 3235, Honolulu.
J. Yoyng, Meramee, Warren N. S. W: Australie.
Sociétés et
Bibliothèques correspondantes.
Académie Malgache, Tatianarive,
American Muséum of Natural
Madagascar.
History, 77 th. Street and Cen¬
tral Park N. Y.
American
New-York.
Gcographical Society, 156 th. Street Broadway,
Rue du Mont-Thabor, Paris..n-.; ./••
Anthropos St. Gabriel Nodling, près Vienney Autriche. . uv-':
Archives, Bibliothèque du Ministre des:Colonies&'
.
'
-
'
Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 29