B98735210103_021.pdf
- Texte
-
jmprjmer.ie
du
qouvernemekî
A PAPEETE
Société des
(TAHITI)
Études
Océaniennes
publiés dans le Bulletin, exceptés ceux dont l'au¬
réservé ses droits, peuvent être traduits et'reproduits
condition expresse, que l'origine et l'auteur en seront men¬
Les articles
teur y a
à la
tionnés.
Toutes communications relatives au
la Société.
doivent
Bulletin
au
être adressées au Président.
Musée
Boîte
ou
à
no.
Papeete, Tahiti.
gratuitement à tous ses Membres.
5 francs..
de chaque NJ déjà paru: 10 fr. ou 2/6 d. ou 50 cents.
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trois livres sterling ou quinze dollars.
Membre à vie résidant à
nouvelle décision,
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versée une fois pour toutes. (Article 24
me
rieur. Bulletin N°
10
à wT pour cette som¬
du Règlement Inté¬
17).
Le Bulletin continuera à-lui être adressé,
quand bien même
résidant à Tahiti.
C'est la seule manière de recevoir le Bulletin pour ceux qui
il cesserait d'être Membre
20
ne
résident pas
dans la Colonie, puisqu'on ne reçoit pas d'abon¬
nements.
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supérieur à la cotisation annuelle de 20 fr.
40 Le Membre à vie n'a plus à se préoccuper de l'envoi ou du
paiement de sa cotisation annuelle, c'est une dépense et un souci
30
revenu
de moins.
conséquence : Dans leur intérêt et celui de
devenir Membre à vie:
TOUS CEUX qui, résidant hors Tahiti, désirent
Eu
la Société,
sont invités à
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Bulletin.
TOUS LES jeunes
TOUS CEUX'qui,
Membres de la Société.
quittant Tahiti s'v intéressent quand même.
.Société des
Études
Océaniennes
DE
SOCIÉTÉ
LA
D'ÉTUDES
(POLYNÉSIE
OCÉANIENNES
ORIENTALE)
—2-^-S—
IV» 21.
—
OCTOBRE
1927
SOMMAIRE
Pages
Folk-lore.
I.
II.
Compte rendu de la 2° Fête du Fol-klore à Papara
par M1Ie F. Brault
Légende de Honoura par le Pasteur Teraitua
289
300
Histoire.
The Curved Club from
P.
a
Rurutu Cave par
M. Kenneth
Emory
304
Sciences naturelles.
Les Mousliques
A. Buxton
de Tahiti et Moorea par le Dr Patrick
306
Bibliothèque.
Index des Etudes et Faits notoires
le
Messager de Tahiti
Errata.
qui ont paru dans
309
312
DEUXIÈME FÊTE DU FOLK-LORE TAHITIEN
11
septembre 1927.
journée est splendide et le beau soleil contribue à mettre en
qui se rendent à Papara.
De nombreux automobiles les y transportent et les couleurs
tahitiennes qu'ils arborent, donnent un air de gala à l'île entière.
La
fête les heureux sociétaires de la S.E.O.
Les voici à
Papara.
pavillon tahitien in¬
dique le lieu du festin et comme pour réserver une surprise, la
maison cache les apprêts de la fête. Mais la brise n'est pas aussi
discrète et jusqu'à la route, elle apporte un mélange de senteurs
qui chatouillent agréablement l'odorat et taquinent l'appétit. Ce¬
pendant, il n'est pas encore l'heure de s'arrêter et l'on continue
jusqu'à ce qu'un autre drapeau rouge et blanc montre le chemin
du marae Taputuarei. Il est à deux kilomètres dans la vallée, le
soleil est de feu et le chemin cesse bientôt d'être praticable pour
es automobiles, mais rien ne rebute les plus vaillants de nos so¬
ciétaires; ils veulent voir le célèbre Marae dont ils vont entendre
Devant la maison du vieux chef Tati, un
bientôt l'histoire.
11 h.
30, tout 1 emonde est de retour au lieu des agapes. No¬
sympathique Gouverneur, Monsieur Solari est salué à son
arrivée par Madame Marautaaroa organisatrice de la fête et par
Monsieur l'Abbé Rougier, Président de la Société.
Cependant les plus curieux s'empressent d'aller jeter un coup
d'œil indiscret dans la salle improvisée du banquet.
Tout près du rivage, face à la passe, le traditionnel bâtiment
A
tre
de fête
se
dresse toit
en
feuilles de cocotiers tressées, soutenu
par des poteaux en "burao". L'extérieur est banal,
clamations admiratives lorsque chacun y pénètre.
est faite avec un
mais que d'ex
La décoration
goût exquis.
qui surveille d'un
d'un
précis
ton calme et net. Ces
La Princesse Teriinuiotahiti Pomare est là,
air entendu et donne des ordres
jeunes personnes couronnées de fleurs qui sont si
affairées, lui sont presque toutes apparentées et ont été ses zélées
charmantes
Société des
Études Océaniennes
—
290
—
collaboratrices, Tout marche à souhait
et l'on n'a
qu'une chose
à faire: admirer.
Le toit
disparaît sous les fougères que l'on y a fixées et tout le
long de son arête sont suspendues des boules fleuries d'hibiscus
aux couleurs chatoyantes et
de frangipanes odorantes. Le long
des côtés, est fixé une ravissante frange blanche et jaune faite en
fibres dë'burao (hibiscus tiliaceus) ; cette frange atténue la réver¬
bération du dehors. On a pensé à tout.
Aux poteaux recouverts de feuillage sont fixées des tiges de
bambous remplies d'eau; un roseau qui y est introduit laissera
s'écouler l'eau Lorsqu'on enlèvera le bouchon. Ainsi chacun a
une petite fontaine à portée
de sa main.
Cette fois la terre ne sera pas la table, comme selon l'habitude
des repas indigènes. Un tréteau élevé de 30 centimètres au-des¬
sus
du sol permettra
sur
les nattes
de s'installer confortablement une fois assis
qui servent de siège. Cette table, si l'on peut appe¬
ler cela table est recouverte entièrement de feuilles de "burao" et
de "rauti".
De place en
place, des sections de troncs de bananier (Dracœna)
garnis de fleurs, de feuillage et de "revurcva"\ ce sont les
bouquets des ancêtres. Des corbeilles remplies de belles oranges
dorées sont placées de distance en distance; des calebasses, des
sont
"umete" contiennent boissons et aliments.
A la place de chaque convive sont disposés: une noix de coco
polie, un gobelet de 13 centimètres de haut, fait d'un morceau de
bambou dont un nœud sert de fond; une écuelle en feuilles de
"burao" contient le poisson cru et le "taioro pahua". Un petit
plat avec anse, en feuilles tressées offre l'habituel assortiment de
légumes indigènes: igname (ufi), fruit à pain cuit sur la braise
(uru tunu)
banane, umara tahiti, crabes, chevrettes, lan¬
goustes mettent une note gaie parmi tout cela.
A quelque distance, à l'ombre des "burao" a lieu l'ouverture
des fours et la préparation du "poë". A cette odeur les gourmets
envahiraient la salle du festin si elle n'était gardée par deux
athlètes tahitiens, selon l'antique tradition.
Enfin! ils brandissent leurs lances, proclament l'ouverture du
"ta-maaraa" et s'écartent pour laisser passer l'organisatrice de la
,
fête suivie de M. le Gouverneur et de tous les Sociétaires.
11 était dit-on d'usage, à une certaine période des
temps anciens,
que
les dames soient toutes du même côté de la table avec les Mes¬
sieurs
en
face. M. le Gouverneur s'installe donc
ociété. des Études Océaniennes
au
centre et en
—
291
—
face de lui Mme Marautaaroa. Les autres s'attablent
sympathies les messieurs d'un coté
Me Bertrand
se
lève et énumère
au
gré des
et les dames de l'autre.
aux
convives, les vins de fruits
qui seront servis : vin d'ananas, vin de bananes, vin d'oranges et
surtout le fameux kava ou ava. Cette
plante le Piper mettrysticum était
mastiquée, râpée ou triturée. Pour la circonstance elle
est râpée. Autrefois la mastication était
obligatoire. Le ava a des
propriétés si astreingentes que les glandes salivaires ne pouvaient
plus fonctionner.
Quand on boit le ava, il est de bon ton de boire d'un trait sans
déguster d'abord et j'ai le regret de dire que peu de convives se
conformèrent au Bon ton. Il était pourtant délicieux
d'après les
connaisseurs.
Enfin, chacun commence à savourer les mets appétissants qu'il
devant lui pendant que, discrètement, des
jeunes filles déposent
sur les têtes, une couronne
parfumée de fleurs et de fougères.
La fourchette d'Adam est à l'honneur ; ceux
qui se servent d'ustensibles européens sont des profanes.
a
Les calebasses de vins et de
ava
circulent, chacun
veut
ter.
en
goû¬
Des
coquilles de" otava "(grosse mollusque jambonneau) rem¬
placent les assiettes ; elles contiennent d'abord du poulet à la
sauce coco parfumé
au " rea" (cucurma longa) puis du "pota"
(épinard indigène) du porc rôti et pour finir des" poë" à la ba¬
nane. Tous sont
exquis et on y fait honneur.
Pendant que tous ces vins et ces mets délectent notre
goût, les
accents d'un chœur, le himeneTeva, charment nos oreilles. Les
choristes sont vivement applaudis et trois fois des
"tapiti" redou¬
blés leur font recommencer ces chants où se
perpétuent les tra¬
ditions de la
On
est
race.
oranges et c'est l'heure des toasts. Toutes les
se sont tues. Notre Président ouvre le feu par
l'allocution suivante :
en
aux
langues fatiguées
Allocution du Président de la S. E. O.
Monsieur le Gouverneur, Patron et Tuteur de notre Société !
avec un extrême
plaisir, qu'au nom de tous les Membres
de la Société d'Etudes Océaniennes, ici
réunis, je vous salue et
vous dis toute notre
joie et notre gratitude, de vous voir
C'est
der notre
Nous
banquet fraternel.
nous empressons de saisir cette occasion
prési¬
pour vous re-
—
292
—
mercier, de toutes les sympathies dont nous ne cessons de sen¬
tir les effets: Témoins les améliorations récentes que vous avez
apportées au Musée et à la Bibliothèque.
exprime ses meilleurs
plus sincères remerciements.
Madame ! C'est à vous maintenant que j'adresse les plus vives
félicitations de cette Assemblée. Il vous appartenait, à vous la
descendante du grand Tati, de faire revivre ici même, chez lui,
chez vous, le souvenir des fastes de la civilisation Tahitienne, de
son Folklore. Nul plus que vous, n'était qualifié pour cela et je
suis sûr d'exprimer l'opinion générale, en disant que vous l'avez
fait royalement.
Madame, de grand cœur, merci !
Mesdames, Messieurs, en un mot: Chers collègues!
Vous n'attendez pas, je l'espère, que je vous félicite, ni d'être
venus, puisque vous n'avez fait que votre devoir, ni d'avoir fait
honneur à ce repas pantagruélique? Heureux Sociétaires !
Mais vous attendez de votre Président, qu'il vous dise deux
mots de notre Société et de cette fête. Notre Société, vous le vo¬
yez, vit et.... mange bien, et étant jeune, elle croît et évolue..
Sa croissance est manifeste. Regardez et comptez ! 132 ont pa¬
yé leur écôt et 73 se sont inscrits empêchés ! Donc plus de 200.
Son évolution est moins visible et elle demande que j'attire sur
Monsieur le Gouverneur, la Société vous
vœux
et ses
elle votre attention.
A
ses
débuts, et même jusqu'à ces
dernières années, elle n'a¬
des dames, seulement trois Sociétaires! Ou,
qui les tenait pour incapables de s'intéresser à
questions intellectuelles, telles que, par exemple, les us et
vait pas la faveur
était-ce la Société
des
coutumes de notre Tahiti?
évolué. Ses portes vous sont grandement ouvertes
son Bureau vous tendent leur bras.
L'une de vous, ne préside-t-elle pas au Musée et avec quelle com¬
pétence ! et une autre, n'est-elle pas l'Ange de la Bibliothèque?
Livres et collections, avaient besoin de mains habituées à prodi¬
guer des soins diligents, d'ordre et de propreté.
D'ailleurs, que sont notre Musée et notre Bibliothèque, sinon
les hôpitaux où nous devons diriger tous nos chers vieux livres
et nos plus précieux souvenirs. Mais à qui confie-t-on d'ordinaire
le soin des vieillards et de ceux qu'on aime, sinon à des femmes
Or, elle
a
Mesdames! et les fauteuils de
de tout dévouement.
Félicitons-nous donc de cette évolution. Les Dames sont vrai-
293
—
—
place dans notre Société, vouée qu'elle est, au culte
épaves d'un glorieux passé.
J'ai encore à vous donner une autre raison pour laquelle, à
mon avis, les dames devaient faire partie de notre Société. Elle
ment à leur
des
est tirée de l'histoire
même de
ce
pays.
été frappés, en lisant les Cook, les Bougainville, les Dumont d'Urville, et autres, que seuls parmi les Poly¬
nésiens, les Tahitiens ont eu, dès l'origine des temps historiques,
des femmes respectées et remarquables. Partout ailleurs la fem¬
me était la bête de somme. Seul, Tahiti produisit une Oberea et
réserva à la femme une place dans sa société, place que nous
serions mal inspiré de lui refuser dans la nôtre.
Mesdames soyez donc les bienvenues!
J'en arrive à la Fête et à ma conclusion.
La fête du Folklore, vous le sentez tous, répond à un besoin,
d'où, son succès. Toute famille qui a un passé glorieux tient à
le faire revivre et c'est pour cela que nous nous sommes réunis,
comme pour apporter des fleurs sur ces vieux Marae, qui, tels
de grands tombeaux, recellent l'histoire de tout un peuple.
N'avez-vous pas
Nous y avons vu que
l'herbe envahissante avait couvert le Ma¬
l'arbre du Folklore planté et cultivé par tant de généra¬
tions était menacé de périr sous la brousse : 85 ans de négligence
ont fait leur œuvre ! A nous d'arracher ces herbes, de cultiver cet
arbre, généalogique pour beaucoup, historique pour tous, et de
tâcher de recueillir encore des fleurs et des fruits.
Pour cela, chers collègues, je vous invite, plus que cela, je
vous supplie, de ne pas borner votre collaboration àaofr. par an
et à ces agapes annuelles, mais d'apporter, tous et chacun, votre
pierre, à l'édifice que nous reconstruisons, soit au Musée, soit à
la Bibliothèque. ToutTahitien est né généreux! Allez-y! Vive
rae, que
notre
Société !
Monsieur le Gouverneur,
la
ora na !
Après de vifs applaudissements M. le Gouverneur se lève à
son
tour :
Allocution de M. Solari.
C'est le Ier janvier 1917 que
M. le Gouverneur Julien, soucieux
juste titre de perpétuer les souvenirs du passé de ce beau pays,
d'en rechercher les origines et d'en conserver les vestiges, consti¬
à
tua par un
les moyens
arrêté, la Société des Etudes Océaniennes et lui donna
de vivre. J'étais à ses côtés et dix ans se sont écoulés
—
294
—
depuis lors. La Société naissante est devenue depuis un organis¬
me vivant, agissant, actif et elle a apporté la preuve que, contraire¬
ment à ce qu'ont pu dire certains esprits chagrins, tout ce qui,
dans ce pays a un but utile, répond à un besoin certain, ne doit
pas forcément sombrer un beau jour sous les regards indifférents
de
habitants.
ses
Mais pour réussir ici comme ailleurs, il faut des hommes de
bonne volonté, tenaces, décidés à s'occuper sans relâche de tout
qui peut intéresser le bien public. Ces concours là n'ont pas
fait défaut à la Société des Etudes Océaniennes et tous, aujour¬
ce
d'hui
sa
nous
route
lité. Elle
pouvons constater que non seulement elle a poursuivi
heurts mais encore qu'elle a affirmé sa personna¬
sans
donne
éclatante par la belle mani¬
été conviés aujourd'hui.
11 convient que nous en félicitions hautement tous ceux qui,
depuis les débuts de la Société jusqu'à ce jour ont eu à cœur de
la diriger, de bien la guider, en faisant un véritable centre d'étu¬
des et de rayonnement de la pensée colonisatrice de la France
dans cette partie du grand Pacifique sur laquelle flottent nostrois
couleurs glorieuses. Je croirais manquer à tous mes devoirs de
représentant de la France dans cette belle possession si je n'a¬
dressais tous mes compliments et aussi mes bien sincères félici¬
tations au Président de votre Comité, le très distingué Abbé Rougier, et à tous ses collaborateurs ainsi qu'à Madame Marautaaroa
Salmon qui a bien voulu se charger d'organiser cette belle réu¬
nion si réussie, la deuxième en date et qui sera suivie de beau¬
coup d'autres d'année en année selon le vœu sincère que nous
nous en
festation à
laquelle
une
preuve
nous avons
formulons tous ici.
Les chaleureux
M. Bertrand
applaudissements se sont à peine apaisés que
prend la parole au nom de Mme Marautaaroa Salmon.
Les Marae de
Monsieur le
Parara, leur histoire
Gouverneur,
Messieurs les Membres de la Société des Etudes Océaniennes,
A tous ceux ici présents, européens ou tahitiens qui ont ré¬
pondu
en
grand nombre à notre appel,
Merci.
La fête du Folklore tahitien de l'an
passé qui eut lieu à Paea
—
295
—
fut
une inauguration et une révélation de l'intérêt
que l'on était
susceptible d'apporter au réveil des anciennes traditions, de la
légende et de l'histoire de Tahiti.
C'est pour entretenir cette idée que nous nous trouvons à nou¬
réunis à Papara dans un des districts les plus riches en
veau
souvenirs d'histoire sinon le
plus riche
comme nous
allons le
voir.
C'est dans
munier
un
cadre aussi
avec vous
dans le
approprié que nous espérons com¬
passé.
Comme
organisatrice de cette manifestation annuelle j'avais
pensé faire revivre sous vos yeux une partie fort curieuse de nos
coutumes, celle des repas pris en commun et en grand corps.
Les difficultés matérielles de réalisation ne m'ont pas permis de
le faire comme je l'eusse désiré, surtout avec le faible laps de
temps dont je disposais. Quoi qu'il en soit, j'ai fait de mon mieux.
Ce pourra être plus tard l'occasion de tenter une reconstitution
plus rapprochée de la vérité historique.
Pour le moment notre ambition
se
borne à
vous
faire
un ex¬
posé d'ensemble de l'histoire de Papara et de ses marae.
Papara qui aujourd'hui esta l'honneur, puisqu'il vous reçoit;
fut autrefois le berceau de la grande famille des Teva, enfants de
Teva, leur fondateur. Ils régnèrent sur les principaux districts de
l'île et répandirent sur tout Tahiti une gloire dont les derniers
rayons éblouissent encore la mémoire des anciens.
Aussi loin que l'on puisse remonter dans l'échelle des temps,
que nous rapporte l'histoire connue de Tahiti, sans doute à plus de
soixante générations, nous trouvons comme chef incontesté des
grands districts de l'île, Tetunae i Farepua, souche des Teva. Ce
prince, premier Arii nui de Tahiti, fut aussi le prince le plus sage et
aussi le plus grand législateur. Il eut comme fils Teriitemavaerau,
époux de Teuraiterai de Eimeo et comme petit-fils en descen¬
dant, Te-tunae Raimatitinoa appelé après sa consécration sur le
marae de Tahiti à Papara : Te; iinuiotahiti. C'est en effet à cette
époque que remonte la création du marae de Tahiti fondé par
Tetunae i Farepua en l'honneur de ce petit-fils. Avant, l'île s'ap¬
pelait Hitinui. A l'occasion de cette cérémonie de consécration
Tetuane déclara que l'île s'appellerait désormais Tahiti et que son
petit-fils serait désigné sous le nom du nouveau marae Teriînuiotahiti. Ce fut le premier prince de ce nom. C'est de lui et de son
épouse Hinareiteupootinitini o Taaroa qu'est née la belle prin-
—
296
—
dans les douleurs
jour à cette enfant chérie des dieux.
Il résista à la mort jusqu'à ce qu'il eut connu celle à qui en
même temps qu'il exhalait son dernier souffle il donna le nom
de Hotutu i Farepua qui veut dire rejeton consacré de Farepua.
Tout le monde connaît la jolie histoire d'amour de cette princesse
Hotutu avec le roi de Raiatea Varimatauhoe. Elle vous a déjà été
cesse
Hotutu II
se
mourrait lorsque sa femme
de l'enfantement donna le
contée l'an dernier à l'occasion des fêtes du Folklore de Paea. Pour
qui ne la connaissent point rappelons succintement que la
princesse Hotutu régnait à Vaiari (Ancien Papeari), qu'elle était
la plus belle du monde, que demi veuve de Temanutunuu, chef
de Punaauia, son mari partiauxTuamotu à la recherche dé plu¬
mes fabuleuses pour le couronnement de son fils Teriitemoanarau, elle fut de la part de Varimatauhoe, grand admirateur de sa
beauté, l'objet d'une cour pleine de flammes. L'absence de son
mari se prolongeant, moins confiante ou moins constante que
Pénélope attendant Ulysse, elle finit par céder à ses instances.
Le dénouement de ces amours fut tranché brusquement par le
retour inopiné du mari précédé de son chien fidèle Pihoro. Vari¬
matauhoe se jeta dans la mer à la pointe de Taravao et la légende
veut que dans son sillage, son amante éperdue ait vu comme
une queue de poisson. Mais avant de fuir, et parce que Hotutu
portait dans ses flancs un descendant de sa race, comme si égale¬
ment le souvenir de leurs amours troublées devait se perpétuer
dans l'avenir, il lui dit parlant de ses fils : Tu l'appelleras, Teva
te ua, Teva la pluie ; Teva te matai, Teva le vent ; Teva te mamari no Ahurei, Teva le frai de Ahurei (nom d'une déesse tahitienne du vent du sud). Il ajouta aussi. Tu ne pourras le conser¬
ver près de
toi, car ton mari sera jaloux, mais tu le feras porter
à Papara où tu feras bâtir pour lui un marae auquel tu donne¬
ceux
ras
le
nom
de Na Mataoa
o
Tahiti.
fait, l'histoire nous rapporte que Hotutu mit au monde,
alors que le ciel était plein de tonnerre, de pluie et de vent, le
fameux Teva protégé de la déesse Ahurei, fondateur de la dynas¬
tie desTeva, célèbredans les fastes de l'histoire tahitienne à cause
de la largeur de ses vues directrices et parce qu'il sut assurer
l'unité politique de son pays. La légende s'exprime ainsi: Le ciel
cria, les nuages étaient en flammes lorsque Hotutu ouvrit ses
flancs pour donner le jour à l'enfant. Rien ne paraissait l'appeler
à jouer un rôle si prépondérant. La descendance légitime de Hotu¬
tu i Farepua, sa mère, était représentée par Hurimavehe, petit-fils
Et de
Société des Études Océaniennes
—
de cette dernière par son
297
—
père Teriitemoanarau. C'est Hurima-
qui régnait sur Tahiti et qui aurait continué de régner s'il
n'avait commis une faute et si le grand conseil présidé par son
père Teriitemoanarau ne l'avait pour cette raison déchu de ses
droits politiques et remplacé parTeva, son oncle utérin, déjà ré¬
puté pour sa sagesse. Hurimavehe conserva son rang de préséan¬
ce sociale mais politiquement sans pouvoir, cefutTeva, Chef de
Papara qui devint ainsi le véritable Ariinui de Tahiti.
Sa mère Hotutu se conforma alors au vœu de Varimatauhoe.
Elle fit érige, en l'honneur de ce fils prédestiné le marae de Mataoa i Tahiti que vous avez visité et qui veut dire les yeux per¬
çants de Tahiti, sur lequel Teva fut consacré.
Teva eut de deux sœurs jumelles cinq enfants qui furent, Mataiea, Afaahiti, Vairao, Hui et Taiarapu qui furent les grands
chefs des circonscriptions de Tahiti auxquelles ils donnèrent leur
nom. Ici se place l'histoire de la grande alliance des Teva.
Malgré les liens de parenté qui unissaient avec lui-même les
chefs de ces circonscriptions, Teva nourrissait des appréhensions
au sujet du maintien de la paix. C'est pourquoi il convia dans
une réunion plénière historique les huit districts assemblés sa¬
voir, les quatre districts dits de l'intérieur : Papara, Atimaono,
Mataiea, et Vaiari et les quatre districts, dits de l'extérieur : Afaa¬
hiti, Vairao, Hui et Taiarapu. Cette assemblée eut lieu à Papara,
sur cet emplacement même que nous occupons et qu'on nomme
le Tahua d'Apateae (l'emplacement royal d'Apateae). Là, il dé¬
montra l'intérêt d'une paix durable, basée sur des sentiments de
fraternité et d'affectueuse concorde. Il établit solennellement le
Api de Teva, c'est-à-dire la Grande Alliance des Teva. Papara fut
reconnu tête des huit districts et appelé Papara nui a Oro huarea
vehe
Papara, le grand fils de Oro, tête des huit. Le groupement de ces
huit districts fut déclaré un et indivisible. En souvenir de son
fondateur il prit dans l'armoriai emblématique de l'histoire de
Tahiti les noms accolés de Teva la pluie, Teva le vent, Teva le
frai de Ahurei.
sont passés à la postérité, rapportés de bouche en
parle chant de plus de cinquante générations. Ainsi s'est
réalisé le vœu en même temps que la prophétie de Teva lorsqu'il
disait à cette assemblée, à propos de cette alliance qu'il fôndait:
Elle sera un roc indestructible qu'assiégeront en vain les vagues
de la mer et résistera de génération en génération.
Marae cadet, le marae de Mataoa devint donc ainsi par la splenCes
noms
bouche
—
deùr de
ces
298
événements politiques
—
un
des
sinon le plus glorieux de Tahiti. 11 fut la
de là dynastie des Teva.
les plus glorieux,
pierre et le fondement
marae
Les
grandes limites acquises à la domination des Teva depuis
temps jusqu'à nos jours sont bornées comme suit :
Du côté de Paea par une source d'eau douce
qui se trouve dans
la mer à proximité du rivage et qu'on
appelle Vainiania et quia
donné son nom à cette
limite; du côté de Hitiaa et depuis cette
limite de Vainiania elles s'étendent jusqu'à une
pierre appelée
VaioaU, située au bas de Taravao. Ces deux limites de Vainiania
là nuit des
èt de Vaioau forment
celles des Teva de l'intérieur.
Les limites des Teva de l'extérieur sont celles
comprises entre
celles de Vaioau et un roc qu'on dénomme
Rapae, du côté du
Teahupoo et de Tautira.
L'étendue considérable de ces limites à chacune
desquelles est
attachée une histoire a fait qu'on a
appelé son territoire les Teva
de longtie enjambée.
Lefnàrae de Taputuarai, autre marae de
Papara, a été fondé
pour la consécration du prince Tuiteraiarorua, fils de Teriiriuiotahiti, prefnierdu nom, et arrière-petit-fils de Tetunae i Farepua.
La légende rapporte qu'il avait comme
gardien tutélaire le dieu
Meho qui se manifestait sous la forme d'un lézard. On raconte
qu'il apparut à certaines occasions, soit qu'il annonçât la mort
d'un membre de la famille du marae, soit
qu'il prévint d'un
malheur qui menaçait Papara.
De ce marae furent extraits deux
pierres qui servirent de fon¬
dement à deux marae. L'un fut celui
que fonda Tetoofa i TaputUârai de Papara pour son fils Ruareiarii i Patea et
qui est le marocher Pari à la limite de
Patea situé à Paea.
L'autre est celui que la princesse Tevahineairorotua i Ahurai
dite Purea épouse de Tevahitua i Patea dit
Amo, fit construire
pour la consécration de son fils Teriirere i Outu rau ma Tooarai
et qui est le dernier marae de
Papara dont je vous parlerai. C'est
le marae de Tooarai.
Ce marae de Tooarai fut édifié à la
pointe de Outu Manomano
ràe de
à
l'emplacement dit de Mahaiatea. On se souvient que c'est la
Princesse Purea et son mari Amo qui
reçurent Wallis et Cookà
la Pointe Vénus etque c'estleur
fils, le petit PrinceTeriirereque
Cook vit porter sur les épaules des
hommes, selon le protocole
du temps, avec des marques de
respects extérieurs extraordinai¬
res
qui
ne
manquèrent
pas
de frapper sa curiosité. Le
marae
de
—
Tooarai avait
avait été
tea de
comme
transportée
Raiatea
299
—
dieu protecteur
grande pompe
en
Oro dont l'image sacrée
du marae de Taputapua-
sur ce marae.
d'après les mémoires du temps
qui nous sont rapportés et notamment par ma mère, Ariitaimai,
grande Cheffesse dePapara, était de 267 pieds de haut, (environ
90 mètres) de 87 pieds de long (environ une trentaine de mètres).
La hauteur et la largeur de chaque marche ou degré étaient de 4
pieds (environ un mètre trente). Cela donne une idée des propor¬
tions de ce monument mégalithique bâti en forme de pyramide
tronquée plus large en bas qu'en haut. Bien que de fondation
relativement récente, il ne reste presque plus rien de l'architec¬
ture grandiose de ce marae détruit pierre à pierre par des pioches
impies. On dit que les dieux punissent parfois, sinon plus tard,
dans leur descendance, les profanateurs des pierres sacrées. L'a¬
néantissement de ce marae à la construction duquel toute la po¬
pulation de l'île avait contribuée est une perte irréparable.
Que de légendes encore sont attachées à chaque marae et que
ne puis-je vous les conter toutes, faute de temps !
Ainsi l'histoire de Tahiti est toute entière intimement liée à celle
des familles des grands Chefs et à celle de ses marae.
La pierre peut se détruire, les institutions disparaître, la civi¬
lisation peut niveler de fond en comble la société, mais les tra¬
ditions, et la légende de nos îles ne veulent point mourir, elles
sont entretenues et conservées de génération en génération dans
le cœur des tahitiens et dans leurs chants. Ces chants vont s'é¬
Les dimensions de
ce marae
lever tout à l'heure.
Ecoutez les ces himene,
c'est tout le charme et c'est toute
l'his¬
toire de Tahiti !
Vive Tahiti !
Vive la France !
MARAU
TAAROA I TAHITI.
applaudissements qui soulignèrent ce discours étaient à
peine éteints que ce fut le tour de M. Teriieroo, Chefde Papenoo,
l'un de nos meilleurs orateurs indigènes. Son langage vif et poé¬
tique charme même ceux qui ne comprennent pas le Tahitien.
11 peut être fier des applaudissements qu'il recueille,
Monsieur Quinn, au nom des étrangers, se lève pour féliciter
et remercier l'organisatrice de la fête et toutes ses collaboratrices.
L'attention recueillie de l'assemblée prouve combien les sociéLes
—
taires
apprécient
ces
ditions.
300
—
discours pleins de faits historiques et de tra¬
11 est 14 heures. La liberté est enfin rendu
nières sous les tables. On vase
ranger pour la
venir.
Le déclic de
l'appareil clôt la
jambes prison¬
photographie-sou¬
aux
2rae fête du Folklore.
A
1928!
France BRAULT.
LÉGENDE
Par
DE HONOURA I TE PII MARINA.
TERAITUA, Pasteur de Maupiti, communiquée par M. l'Administrateur
BOULARD, traduite par M. TAVAE ANAHOA.
Honoura était un descendant du
grand géant MALJI.
Son premier exploit consista à vaincre AUROA
qui avait vaincu
VAVAU de HIVA-OA.
AUROA était un grand poisson au museau
allongé et pointu
(sans doute un espadon), qui habitait entre les limites marines
MEETU TUHUA1TIOAN A de la mer
salée, MATIETU TEMAHURU OFA1TAAUHUNU1 A HOA et FER1AO MATAOHITI.
Pour
distinguer l'approche de AUROA, il fallait connaître trois
espèces de vagues qui se succédaient et qui
l'annonçaient: les
vagues furieuses, les vagues qui courent et les vagues lentes du
sillage de
son nez.
Au bas de la montagne
" MOU A TAMA1TI ", habitaient deux
Ruahine, (deux sorcières), qui s'appelaient l'une TAUAUR1 et
l'autre TAUATEA.
Un jour Honoura partit avec ses
guerriers. Sa troupe partit
d'abord sur leur pirogue TU1TUI AMA
HAVA1, et Honoura par¬
tit ensuite sur la sienne qui
se nommait ARATA1 HAV1NI. Après
le départ de Honoura et de sa
troupe, le vent mollit et la pirogue
des guerriers dériva tandis
que Honoura resta seul en pleine mer
pour rencontrer AUROA.
AUROA ne tarda pas à se montrer et adressa le
premier la
parole à Honoura et lui dit "Je te piquerai avec mon nez".— et
Honoura lui répondit: "Je te crèverai le ventre de ma
lance".
(Faahipahipa io Toa).
Sur ces mots le poisson
furieux, d'un coup sec de sa queue-
Société des
Études Océaniennes
—
301
—
sortit de l'eau et fonça sur Honoura
qui para le coup avec sa lance.
Deux fois Auroa essaya de
transpercer
Honoura, mais celui-ci,
frayeur de la maîtrise
sortant de l'eau pour la troisième
calme, para le coup. Auroa eut
et de
une
telle
l'adresse de Honoura que,
fois, il partit dans la direction de MOU A TAMAITI
pour chercher
secours
chez les deux
Ruahine. Mais il s'envola si rapidement
qu'arrivé à la montagne Moua Tamaiti, il ne put s'arrêter et
piqua du nez sur le pied de la montagne. Malgré ses efforts
désespérés pour se dégager il n'y parvint pas et y mourut.
Après le départ de Auroa, Honoura alla à la recherche de ses
guerriers. 11 les retrouva sur une terre inconnue à laquelle il donna
son nom
"HONO" etcelui du vent qui mollit "RURU"
HONOLULU.
(lulu):
Ayant retrouvé ses guerriers, il partit à la recherche de Auroa
dans la direction de Matietu Temaru Ofaitahuhunui a Hoa.
Arrivé au pied delà
montagne Moua Tamaiti, il vit Auroa fiché
en terre, mort. Il dit d'un air de
mépris: Te pohe a te maa e".
(tas de nourriture perdue).
Fatigué, altéré, Honoura désira aller se baigner à la rivière de
Taharuunui ite Amaamamanu. J'irai " Nane"* dit-il.
Il y avait, pour se jeter dans la
rivière, trois étages à la paroi
delà montagne: un premier situé à
mi-hauteur, "te haaporiraa",
un deuxième
ptès de la crête de la montagne, "te Faahuahua",
et un troisième, le
"taputo" qui partait du sommet de la mon¬
tagne.
Tous les géants qui étaient venu "Nane" à cette
rivière, et qui
s'étaient jeté du haut d'un de ces trois
paliers, s'étaient tués.
Les deux sorcières qui savaient
que lesgéants se tuaient quand
il se baignaient dans cette
rivière, avaient fixé là leur demeure,
parce qu'elles avaient pris l'habitude de faire leur feu avec leurs
os; elles aimaient beaucoup le parfum qui s'en
dégageait quand
ils
se calcinaient.
Avant de monter
sur
branche Auti
la
montagne Honoura
se
munit d'une
(dracoena) et d'une grande feuille de"Oaha"
(Asplenium nidus).
Arrivé au premier palier il
jeta sa feuille d'oaha dans la rivière.
Au bruit que fit la feuille lesdeux Ruahine
crurentqu'un géant
s'était jeté à la rivière et
qu'il s'était tué. L'une des deux dit à
l'autre: "Va un peu voir".
*Nane "
le
:
c'est-à-dire
se
laisser tomber dans l'eau les
postérieur et faire ainsi gicler l'eau de chaque côté.
jambes croisées
sous
—
302
—
Elle revint disant à l'autre: "Ce n'est rien, une
feuille de oaha
est tombée dans l'eau".
palier, il jeta sa branche de auti : l'eau
gicla jusque sur la maison des Ruahine.
L'une des deux sortit voir à la rivière, puis rentra disant : " Aita '
Arrivé
au
deuxième
Ce n'est rien.
Honoura étant arrivé
sur
les deux vieilles et leur dit
maison
sur
la montagne,
:
le sommet de la montagne,
appela
"Vous feriez bien de transporter votre
si
vous ne
voulez pas que les eaux de
emportent quand je m'y jetterai".
« Qui es-tu
pour nous parler ainsi, taata io ore (homme sans
chair), de Marina ; le moindre vent te courbera comme une feuille
de Ape (olocasia macrorrhiza). Veux-tu te taire? »
« Si vous ne voulez pas être noyées, emportez votre maison
vous dis-je. »
Elles ne répondirent pas, le considérant avec dédain.
Du "taputo", Honoura se jeta dans le vide: arrivé au milieu,
il tourna sur lui-même, puis croisa les jambes pour vraiment
nane" et arriva dans l'eau qui fusa en deux énormes gerbes.
Honoura nageait quand, derrière lui, tout un pan de la mon
tagne s'écroula dans la rivière; celle-ci déborda et emporta à la
mer tout ce qui était sur ses rives.
Le géant parvint à se dégager du courant. Mais les Ruahine,
ainsi que leur maison, furent entraînées jusque dans le bleu de
la rivière
ne vous
"
l'Océan.
jambes, aperçut les deux naïades
qui nageaient au milieu des débris que la rivière avait emportés.
Il attrapa les deux naïades et les mit à terre. Là elles devinrent
deux gros rochers, un noirâtre qui s'appela TAUARI et l'autre
Honoura s'étant dressé
sur ses
blanc TAUATEA.
Ces deux rochers ont été laissés dans la vallée de Taharuu par
voir.
TAUATEA sont devenus deux
quatres districts de Teva 1 Uta : Te oro i Papara, Te oro i
Honoura ; l'on peut encore les y
Ces deux noms, TAUAURI et
des
Tauauri et Tauatea.
partit de là pour Hui et y rencontra ses frères qui
revenaient de Honoruru (Honolulu) et qui le cherchaient. Ils
restèrent ensemble pendant quelques temps.
Un jour, ils projetèrent d'aller dans la vallée de Ata,*abondamA ta ou Ataaroa veut dire vallée du dieu Taaroa. Pas loin de l'embouchure
de cette rivière, se trouve le promontoire deTatatua où s'élevait le marae de
Vaiari,
o
Honoura
*
Orotaua du dieu Oro,
fils de Taaroa.
—
303
—
ment pourvue
d'oiseaux, d'anguilles, de fei, de pota etc... pour
s'y reposer et y bien manger. Honoura étant allé chercher des
chevrettes, un Varua ino (mauvais esprit) lui jeta un rocher pour
faire fuir les chevrettes ; mais Honoura ramassa le rocher et
s'assit dessus. Comme le Varua ino continuait, il prit sa canne
(tootoo) comme bâton et l'enfonça dans le sol si énergiquement
qu'on peut encore voir le trou qu'elle y fit.
Le Varua ino eut peur et s'enfuit.
Honoura éprouvait de la répugnance à chercher et préparer sa
nourriture. Aussi il n'aidait jamais ses frères à faire la cuisine.
Ceux-ci, furieux ne lui donnèrent plus rien à manger, afin de
l'obligera se nourrir lui-même et à faire le Ahi maa (four tahitien).
Or, un jour que ses frères se. moquaient de lui, il leur dit:
"laissez-moi faire le four".
Il enfonça donc son tootoo dans
le rocher et en fit tomber d'énormes blocs qu'il prit pour couvrir
le four. Jusqu'à ce jour, personne n'a pu enlever ces rochers de
—
dessus le four des frères de Honoura.
L'une des causes qui fit qu'Honoura se rendit dans cette vallée
de Ata c'était pour être candidat au Pori.
Le pori consistait à enfermer deux jeunes gens, une fille et un
chacun dans sa case respective. Là, ils devaient rester
vierges, s'engraisser le plus possible et ne voir que la seule per¬
sonne qui leur apportait la nourriture. Quand les Tahua
(prêtres)
jugeaient que les concurrents devaient être gras à point, ils les
garçon,
faisaient venir tous les deux, et honoraient du titre de "Pori ",
celui des deux
qui avait le plus engraissé. Or, Honoura avait été
très mal nourri par ses frères, de telle sorte que lorsqu'il parut
devant les prêtres, sa concurrente gagna le prix.
Honoura honteux se sauva au bord de la mer, près de l'embou¬
chure de la rivière qui traverse la vallée de Ata êt là, triste, il se
coucha la
figure contre terre. Ses frères continuaient à ne pas lui
donner à manger. Alors affamé, mourant de faim, le pauvre
Honoura se mit à chercher des déchets de la nourriture de ses
frères, et
comme cela ne lui suffisait pas, il mangea les branches
pourries que la rivière chariait ; enfin il avala des cailloux
pour calmer ses crampes d'estomac. Mais les cailloux ne pouvant
plus sortir il tomba malade.
Ses frères, alors pris de pitié, le purgèrent, et aujourd'hui on
peut encore voir le tas de cailloux à Pofatuvaa qui en fut le résul¬
d'afbre
tat.
Quelques temps après, étant guéri, Honoura projeta de faire
—
304
—
grand voyage avec ses frères sur pirogue à voile. Leur voile
grande qu'elle cachait constamment le soleil, et qu'ils
naviguaient toujours à son ombre.
Lorqu'ils abordèrent sur une terre, l'ombre de la voile de leur
pirogue s'imprima sur la falaise, sur le sol et sur le corail, qui tous
devinrent noirâtres, ce qui fît surnommer cette terre: Te maru
o Tahiti (l'ombre de Tahiti.
Honoura s'établit là, sur cette terre avec ses frères et prit le
nom de Tihi (Pierre fondamentale, souche).
C'est là qu'il mourut et qu'après sa mort il devint un dieu.
un
était si
The curved club from
a
Rurutu
cave.
Kenneth P. EMORY.
in 1926, in a refuge
highly important discovery,
The curved club of Casuarina wood found
cave on
as
the island of Rurutu, is a
it is authentic, ancient, and, to my
knowledge, theonly one
light in Polynesia outside of Niue and Tonga*.
In Tonga, the curved clubs must be rare for I do not recall
having seen any in muséums, but they are typical of Fiji and
occur widely in Melanesia. The Rurutu specimen is clearly related to the Fiji curved clubs** in its dimensions, curve, material
and style of workmanship : the head, however, is distinctive. It
is not known that any clubs were used in Rurutu and certainly
nothing resembling this specimen has ever found its way into
the large muséums. Therefore, I think it safe to assume that
ever
to corne to
curved clubs
were
not présent among
the Rurutu inhabitants at
discovery or since, and that the club belongsto
period and to a culture not Polynesian but Mela-
the time of their
some
remote
nesian. This would suggest previous inhabitation ofRurutu by
a différent people with Melanesian affinities. The form of the club
Two différent curved clubs from Tonga are figurcd in Plate 33, Atlas du
Voyage à la recherche de la Pérouse, Paris, 1797.
.** For a description of Tongan and Fiji clubs, see : Churchill, William ;
Club Types of Nuclear Polynesia, Washington, 1917.
*
Société des Études Océaniennes
—
305
4—
points to a connection with or through Fiji, not the Fiji of historic times bccause their curved clubs have distinctly différent
heads, more elaborate and specialized, but to Fiji of an earlier
time when curved clubs were probably more simple and plain
and thus more close to this Rurutu form of the weapon.
significant that the club is from a cave undoubtedly
sought out for refuge. Two fire place were found around a cor¬
ner and 15 meters from the mouth of the cave. The glow from
their tires would not betray the inhabitants at night. Another 15
meters beyond, is a sort of bed 4 m. 80 long, o m. 80 wide, and
om.70 high, bordered by rocks and filled with earth which
seems to have been carried there, for such earth was not found
elsewhere in the cave. Monsieur Collombat and Captain Brisson
explored the cave and Monsieur Collombat has given an excellent
description, appearing in Bulletin 15, October 1926. They penetrated the tube for 360 meters and excavated the platform or bedIt
seems
no further human traces.
lay 8 or 9 meters from the entrance. It is not said
how deeply it was buried in the dust. In the dry dust of such
caves in the Hawaiian islands, I have picked up objects of soft
wood and coconut-fiber cord remarkably preserved afterat least
but discovered
The club
150 years.
A club of Casuarina
wood under similar conditions
might last for centuries.
Madame Louise Goupil has kindly gone to much
trouble to
with notes, drawings, and a photograph ofthe club.
Our active Président, Abbé Rougier, has also sent me a photo¬
furnish
me
graph which he himself took. From this data 1 am able to give
the accompaniyng illustration and the following description :
Club from
(A topview of the
aJItarutiÇcavc, Austral
Islands.]
tinv- knôb~on the head is shownin the upper-left corner,
t greatly'enlarged.)
tms
j
The Rurutu club is 93 cm.
from the tip of the head to the butt,
—
306
—
measuring along the outer
the inner
curve.
curve; and 87 cm., measuring along
The butt is plain and convex, the handle round
and 4,3 cm.
in diameter near the butt. The handle was originallv
wrapped with sinnet braid of which a little, in a very rotted con¬
dition, was adhering at the time of discovery.
The inner surface of the haft flattens as it approachesthe head,
being almost flat at the juncture of haft and head. The inner face
ofthe head is absolutely flat. It measures 8,5 cm. wide at the
base. On the outer face of the head is a tiny, irounded knob
7 mm. in diameter, and from this, rises a square point, (see il¬
lustration). No other carviing appears on the club.
Sur les
moustiques de Tahiti et du Groupe des lies de la Société
Par le Docteur Palrick A. BUXTON
de PEcole
d'Hygiène et de Médecine Tropicale de Londres.
Si nous faisons exception des espèces introduites par les na¬
vires, toute la faune de la Mélanésie et de la Polynésie est venue
de l'Ouest, et, l'on peut considérer les îles du Groupe comme un
poste avancé de l'Asie. Ceci admis, il s'ensuit que cette faune
diminue de plus en plus à mesure que l'on s'avance à l'Est de la
Mélanésie, parce que chaque étendue de mer devient une insur¬
montable barrière pour certains animaux. Pour ces raisons les
Iles de la Société ont relativement
une
petite faune,
en
dépit de
leur fertilité.
Si
nous
considérons les
moustiques
nous trouvons que
Tahiti
que deux espèces indigènes, deux autres espèces ont
été certainement introduites par le commerce européen. Les
ne
possède
moustiques du genre " Anopbeles" sont inconnus dans ces îles,
ce qui explique l'absence de toute fièvre paludéenne (Mala¬
ria). Il est heureux que l'Anopheles, soit également absent de
toutes les Fiji et de la Polynésie. Les spécimens de cette dange¬
reuse espèce vivants le plus près de Tahiti se trouvent aux Nou¬
vel les-rHébrides. J'ai étudié la Malaria aux Nouvelles-Hébrides, et.
c'est
—
307
—
les
que Y Anopheles, se multipliait surtout dans
ma¬
rais où poussent les taros, et, que rien n'est tenté, même dans
la cité de Vila, pour empêcher son développement. A mon avis,
il y a là un danger léger, mais certain, pour Tahiti, parce que des
j'ai constaté
bateaux
quelquefois, viennent directement de Vila. Ceci est très
grave, car quelques moustiques de cette espèce, introduits, trou¬
veraient un merveilleux terrain de développement dans les tarodières de Tahiti.
laria
Il s'en suivrait une sévère
épidémie de
ma¬
jamais
plus* susceptible.
gravité de l'épidémie de l'Ile Mau¬
qui avait été probablement occasionnée par l'introduction
parmi la population indigène, et, comme elle n'en a
souffert, elle y serait d'autant
Il faut se rappeler l'extrême
rice
de Y Anopheles,
venant d'Afrique.
Les quatre sortes de moustiques
connaissance sont les suivantes:
i°
Cul ex
qui se présentent à notre
fatigans.
espèce d'un sombre brun rougeâtre n'a riende remarqua¬
déposés en radeaux qui affectent la forme d'un
cigare, sur les eaux ménagères, barriques, récipients et endroits
similaires. Elle se reproduit également dans les flaques d'eau.
Ce moustique est inoffensif enOcéanie, il n'en est pas de même
en Chine et autres contrées tropicales où il est le propagateur de
la Filaria, laquelle provoque l'éléphantiasis. Ce moustique im¬
porté par les navires est encore inconnu, dans la plus grande par¬
tie du Pacifique. Il a été trouvé à Tahiti, en 1925, par Mademoi¬
selle L. E. Cheesman, et, je ne connais actuellement aucune per¬
sonne qui l'ait capturé avant cette date.
Cette
ble. Les œufs sont
20
Culex
nigriceps.
Cet insecte récemment décrit par Edwards est, sauf à Tahiti,
inconnu dans le monde entier. Mon ami, Monsieur Harrison W.
possède de nombreux spécimens à Papeari, et, sans
on doit en trouver dans d'autres parties de l'île. Il
est d'un noir sombre comme couleur avec des taches blanches,
autour des yeux, mais sans aucune marque blanche sur le corps
Smith
en
aucun
doute
ou
les pattes.
Stegomyia (Aedes) argent eus.
moustique et celui de la quatrième espèce sont distincts des
deux premières, ils sont noirs avec de brillantes marques argen¬
tées sur les pattes et le corps. Ce qui les Eut distinguer l'un de
3°
Ce
—
l'autre
308
—
argentées de leur thorax. Sur le Sit*
gomyia argenteus entre les ailes au milieu du dos, l'on voit deux
fines lignes argentées. Sur la 4e espèce (S. Variegatus) il y a une
ligne semblable, mais elle est large et bien visible.
Le Stegomyia argenUus, est le moustique qui propage la fièvie
jaune dans l'Amérique Centrale, vraisemblablement il n'y a pas
à s'en inquiéter pour Tahiti. La femelle dépose ses œufs dans
tous les récipients où l'eau séjourne. Près des maisons, elle choi¬
sit communément des bouteilles et touques vides et aussi les
gouttières qui sont obstruées de feuilles mortes. L'espèce est d'in¬
ce
sont les bandes
troduction récente à Tahiti. Il
en a
été trouvé à Tahiti, Raiateaet
Borabora. Parmi les nombreux
moustiques de Papeari que M.
parvenir je n'en ai pas vu un seul. 11 est probable
qu'il est encore confiné dans le voisinage du port.
Smith m'a fait
4°
Stegomyia variegatus.
L'aspect de ce bel insecte a été décrit ci-dessus. Il se reproduit
petites pièces d'eaux naturelles, de préférence aux eaux
artificielles. Ainsi, on trouve fréquemment des larves dans les
cavités des arbres, dans les coques vides de cocos, dans lesgousses de cacao rongées par les rats et autres endroits similaires.
C'est cet insecte qui est le propagateur de la Filaria, aux Fiji et
dans presque toutes les parties de la Polynsie, il est la cause
indirecte d'abcès dans les muscles, on lui est redevable de nom¬
breux cas d'hydrocèle et d'éléphantiasis. Comme il se reproduit
dans d'innombrables petites cavités, il est impossible de le sup¬
primer radicalement, mais si la brousse est coupée autour des
maisons, le nombre de ces moustiques peut être énormément
dans les
réduit.
(Traduit
par
M. Barrier).
—
309
—
BIBLIOTHÈQUE
Études et faits notoires qui ont parus
Messager de Tahiti " et qu'on peut consulter
INDEX des
dans le "
à la
Bibliothèque :
1° Flore et cultures de Tahiti
Messager de Tahiti 1856 Nos
loba) et dans ce
11, 12, 13. Sur le taro par Cuzent.
14, 15, 16, 17, 18. Bancoulier (Alexirites tfiN° 18, notre érudit compatriote donne un résumé des
—
—
Nos
plantes à cultiver ici.
Messager de Tahiti 1857 N°
N° 10. Etude des gommes
9. Inocapus edulis (mape).
de Spondias dulcis (vi) et du Fci (Musa Fei).
Sorgho (holcus Sorgum).
(Ficus tinctoria) et sur feuille détachée étude du Rocou (Bixa orellana). Etude également de l'Indigo, de l'Aleurites Triloba et
Casuarina equisetifolia (Toa ou Aito). Tout ce n° 14 est consacré aux ma¬
N° 12. Sur le
N° 14. Baies du Mali
tières colorantes.
pinnatifida) et Taro (arum esculentum.)
supplément : Artocarpus incisa, (maiore).
Le kava. (Piper metkysticum).
Encore le kava. Là finissent les études de Cuzent publiées au Mes¬
N° 15. Fécules de Pia (tacca
N° 18. En
N° 19.
N° 47.
sager.
Messager de Tahiti 1858 N°
—
47. Le Ahia (Eugenia Malaccensis) et sa gale :
par A. Barion.
1859 N° 25. Le caoutchouc par
N° 32. Le coton par le
1860 N° 12. La vanille par
—
—
Nadeaud.
Dr O'Borke.
Ch. Belanger, ainsi que les
numéros 42 et 44.
Café.
1858. On annonce : DICTIONNAIRE DE LA FLORE
TAHITIENNE, en 2 vol. 25 frs. par E. de Varennc, Interprète.
La S. E. 0. désirerait acheter ces S volumes.
1862 N° 46. Vanille et cocotiers.
N° 48. Plantes tinctoriales, Morinda Citrifolia, (no—
—
Nos 13 et 14. Le
Dans le n° 2 de
—
—
—
1863
—
—
—
Il0 Etudes et
—
—
—
—
no), parL. Lavigerie.
tinctoriale du Fei. Lavigerie.
N° 48. Plantes médicinales. Pages 229.
N° 45. La vanille. Sa culture comme à la Réunion.
N° 2. Valeur
descriptions géologiques ; excursions.
1854 N° 9. Ile Meetia.
—
—
—
No 15, He Matea.
N° 18. Ile Rairoa.
N°* 27 à 30. Ile Anaa.
—
310
—
Messager de Tahiti 1854 N° 44. Ile Faaite.
1856 N° 3. Ile de la Dominique.
—
—
—
—
—
—
—
—
N0' 48 à 52. Iles-Sous-le-Vent
1857 N° 1. Borabora. Par
: Opoa et Huahineet
l'Enseigne E. Hardy.
1860 NoS 4 à 10. Excursion
au
lacVaihiria.
1862 Nos 7 à 14. Promenade militaire autour de Tahiti.
1866 NcS 9 à 17. Les
—
Marquises, par Burnel.
Exploration géologique, par Garnier.
NoS 40 à 42.
I. M.
—
—
—
—
1867 N° 26.
—
—
1869
Bapport sur l'île Bapa, par Alex Quentin.
Bapport du Lieut. d'Art. Mery sur le char¬
bon de Rapa.
NoS 37 à 42. L'île Rapa, par Mery.
N° 1. Ile Tahiti 1845 à 1850, parle MajorBouffier
N° 35.
du Gassendi.
—
1878 N°s
39, 40, 41, 42. Une semaine dans les vallées
Fautaua, avec projet de chemin,
par Dupuy. Conducteur des Ponts et Chaussées.
du Punaru et
III0
—
—
—
Quelques faits notoires.
1854 N° 29 et 39. Mort du
1855 N° 31.
1855 N° 20. Mort de Ariiaue fils aîné de
à
—
grand Tati.
Epidémie qui enlève l/7mede la population.
1857 N°
Pomare, enterré
fiancée.
33. Massacre du " Surah Ann" à l'île deBlight
Papaoa, à côté de Aimata
sa
(Tematangi).
—
—
1860 N° 52. Une fête tahitienne.
1861 N° 23. Dénombrement de la
Moorea soit 8.283 pour
en
—
—
population de Tahiti et
les deux contre 9.454
1848.
1862 Noï 39 à 42.
Rapport
sur
la lr# Exposition Agricole.
1863 N° 9 et suivants. Traite des noirs dans
des bateaux
nos
îles par
péruviens. Les Rapa s'emparent du
Cord.
—
1863 N° 48.
Statistique des animaux et rapport du Co¬
Agricole. (Plantes médicinales etc.)
N° 13. Le 2 avril, arrêté réglementant l'immigration
de mille Chinois agricoles pour Suarez & Co.
(Atimaono).
N° 5. Mariage du prince Ariiaue avec la princesse
mice
—
—
1864
1875
Joanna-Marau.
—
—
N° 52. Bénédiction des cloches et consécration de
la Cathédrale.
—
1877 N° 38. Avènement de Pomare Y.
Société des Études Océanier
—
Messager de Tahiti 1877 N°
311
—
46. Première discussion sur l'empiétement chi¬
le Comité d'Agriculture et de Commerce.
9. Cyclone du 6 février aux Tuamotu.
nois par
—
—
1878 N°
—
N° 46. Première Foire de
Papcete.
/VQ Publications diverses.
—
Voyages des Espagnols à Tahiti (Essai
d'évangélisation, de Tautira, par 2 Pères Espa¬
gnols (1772-75).
N°s 7 et 9, 10, 11, 13.
N°! 14, 15, 25, 26. Relation de ce qui arriva à ces
1866 N° SI et 52.
—
1867
—
1874
missionnaires.
—
de la Commission chargée de la vi¬
plantations à Tahiti et Moorea.
N° 22. Programme de la Fête du Protectorat du 9
sept, et du Concours agricole et industriel.
N° 44. Le Messager commence la publication d'un
1879 N° 5. Rapport
site des
—
—
—
1880
choix des contes de Charles Perrault.
—
—
—
—
—
N° 27.
Tahitijcolonie française.
Conseil Colonial.
Projet de création d'une Banque de Tahiti
élaboré par M. Pallu de la Barrière et présenté
au Conseil Colonial par M. L. Langomazino.
N° 40. Première session du
1882 N° 6.
Société des
Études
Océaniennes
—
312
—
Errata au Bulletin n° 20, page 273.
Au
lieu
de
INVENTAIRE. lledeMoorea.
Marae.TEPO A MIO sur terre Tepo à Haapape,
Lire à HAAPITI.
Et
au
lieu
de Marae NUUTERE
toujours à Haapape,
Lire à HAAPITI
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Société des
Études Océaniennes
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Société des
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Océaniennes
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BUREAU DE LA
SOCIÉTÉ
Abbé RougieR
Président
Vice-Président
M. deflesseli.e
Conservatrice du Musée
Mme L. Goupil
Mlla F; Bl^AÛbT
Bibliothécaire
Trésorier p.
.,, .
M. C. Machecourt
Secrétaire-A rch iviste
N.
Secrétaire de rédaction
M. E. Ahnne
Pour être reçu
un
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..
Membre de la Société se faire présenter par
membre titulaire.
3K-
A
La Société
rachèterait
S'adresser à M.
f
20
VBS
francs
le n6 6 de Ses Bulletins.
Machecourt, Trésorier de
la S" E O. à Papeete,
/
iété des Etudes Océaniennes
Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 21