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Bulletin
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DE
Société
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des.il
ÉTUDES OCÉANIENNES
N°
15.
OCTOBRE
Anthropologie
Histoire
—
des
—
1926
Ethnologie
Institutions
—
Philologie.
et
Antiquités
populations maories.
Littérature et Folklore.
Astronomie
—
Océanographie— Sciences naturelles.
Tourisme.
ÏNIPRIMERIE
A
Si
l
DU
GOUVERNEMENT
PAPEETK
(TAHITI)
@
BUREAU constitué le 28 décembre 1925.
Président
Vice-Président
Conservatrice du Musée
Bibliothécaire
Trésorier p. i
M. A. Wolff
Secrétaire-Archiviste
Secrétaire de rédaction
Pour être reçu Membre
membre titulaire.
Abbé Rougier
M. Deflesselle
Mme L. Goupil
M. Ably
de la Société
M. O. Walker
M. E. Ahnne
se
faire présenter par
un
toujours les bienvenus aux réunions du
qui ont lieu chaque Jeudi qui suit le départ des Courriers,
à 17 heures, dans la salle de la Société, Avenue Bruat (Sous le
Musée).
Les sociétaires sont
Bureau
Tous les membres de la " Société d'Etudes Océaniennes" sont
cordialement invités à
lieu
historique
ditions et les
se rencontrer une fois l'an, en quelque
Marae pour y commémorer les anciennes tra¬
et coutumes louables du Pays tahitien.
ou
us
DE
LA
D'ÉTUDES
SOCIÉTÉ
(POLYNÉSIE
OCÉANIENNES
ORIENTALE)
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ÏV°
15.— OCTOBRE
192G
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Pages
Folk-Iore.
Première Fête du Folk-lore Tahitien
109
Légende des Teva (Papara).
Légende de Teriitaumatatini (Paea).
Correspondance.
a) Exploration de la grotte de Rurutu (Collombat).
b) Les anguilles en œufs
Musée de
.
125
129
Papeete.
Catalogue du Musée (suite)
Société des
Études Océaniennes
130
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prophétie de Vaita s'est accomplie
l'histoire nous rap¬
que
termes :
Un vieillard (c'est l'image de l'ancien
arrivé à L'extrême limite de la vieillesse,
d'une peau pendante, le nombril tourné
'
Tahiti à son déclin:)
squelette enveloppé
du côté du dos : «Ua
huri te pito i te tua », n'ayant plus de souffle. Soudain, ce
corps prêt pour la tombe s'anime avec l'impétuosité du corps
d'un jeune homme. Il se lève et le bras allongé, pointant du
doigt l'horizon, lesveuxfixes,il s'écrie: «Je vois venir au loin
une
pirogue sans balancier, conduite par les enfants du Tetumu
blanc de peau. Prenez garde ! Lorsque la peau blanche viendra
en contact avec la peau brune, ce contact renversera les vieilles
«
«•
—
passèrent et l'ombre- de l'oubli enveloppa les
fants de Tahiti.
Et la
avec
»
Les années
.
s'endormit
Pipiri imposant son grand
Monte, monte, ô mon Arii,'
de l'Orofena, abri du soir, ô Toi l'aimé des
et
plaintes des épforés.
fondations.
»-.
122
..Tu,, le. chef intrépide est mort trop tôt pour accomplir sa tâ¬
che, pour réaliser cette évolution. La transition fut trop brusque;
-le terrain insuffisamment préparé.
Tahiti fut alors comparé a une
■.pirogue
sans
balancier.
C'est à cette
époque que Tati frère d'Opuhara. voyant que son
pays courait à la ruine, se rendit compte de la nécessité de se
Rallier à un principe d'autorité
plus ferme et de rechercher un
•protectorat étranger. 11 avait a choisir entre la France et l'Angle¬
terre. 11 opta pour la France. Il fut
l'instigateur incontestable du
'Protectorat français.
C'est un point d'histoire et c'est désormais l'histoire du Tahiti
moderne et de l'influence
française. Puisqu'aussi bien nous fê¬
tons en ce jour cet événement mémorable,
qu'il
me
soit permis.
Comme un
hommage à la vérité historique, de rappeler la part
qu'a prise le Grand Tati, mon grand-père, dans les prodromes
qui précédèrent ce grand événement.
Lorsque le 19 juin 1839 fut posée par le Commandant Laplace
•augrand conseil de la Reine, sous forme d'ultimatum, la question
d'accepter ou de refuser les propositions concernant, notamment,
ie droit de la France d'être traitée sur le
pied de la nation la plus
favorisée, c'est Tati qui par son prestige personnel, par son au¬
torité, assit le Protectorat français sur des bases indestructibles.
5e ne ferai que citer un historien, Vincendon Dumoulin :
Quelques chefs timorés avaient d'abord pris la parole, opipour une acceptation immédiate de l'ultimatum, quand
Tati, jaloux de sauver la dignité de
l'assemblée, monta à la
tribune. A l'instant le plus profond silence s'établit. Tati déplora l'aveuglement dans lequel les chefs avaient vécu jusqu'
alors sur le compte de la France. 11 parla de la nécessité d'accorder une réparation à une nation puissante
; puis, par un
mouvement oratoire du plus
grand effet, il déclara que voter
à l'étourdie serait justifier la réputation de
légèreté que les tahitiens avaient trop souvent méritée par leur conduite. « Songcz. dit-il. en frappant sur la tribune, que vous délibérez aujourd'hui sous les yeux des représentants de trois grandes
puissances. Ne tranchez rien sans y avoir mûrement, réfléchi.
Vous de mandez-qu'on vote par acclamation, -et moi je demande
qu'on se sépare sans avoir l ien décidé. Que chacun médite cette
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Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 15