B98735210103_005.pdf
- Texte
-
BXJLLETIIT
DE
LA
Soeiété d'Etudes Océaniennes
(POLYNÉSIE OKIENTALE)
publié
le patronage du (Gouvernement
sous
des (Etablissements
A°
5.
—
français de Vffcéanie.
MARS
Anthropologie
—
11*19
Ethnologie
Philologie.
Histoire
—
des
Institutions
et
Antiquités
populations maories.
Sciences naturelles.
IMPRIMERIE
a
DU
GOUVERNEMENT
Papeete
(Tahiti)
Société des Études Océaniennes
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Études Océaniennes
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AÂ
(POLYNÉSIE ORIENTALE)
—3-W-S—■—
Placée
sous
le Haut patronage
de
MM. le Président de la
République et le Ministre des Colonies
N' 5.
—
MARS
1919
soivrivr^x^aE
Pages
créant dans la Colonie un
emploi de Conservateur du Musée de Papeete
Arrêté du 28 décembre 1918,
Correspondance. — Adhésion de membres d'honneur et
de membres correspondants
Communications diverses et demandes de renseigne¬
ments
Pages oubliées, de M. F. X. Caillet (suite)
glais
Notes
par
sur
4
5
,
De Pitcairn à
3
7
Fakarava, par Jack London, traduit de l'an¬
Outsider (suite)
le dialecte Paumotu, par
Etude linguistique
le même
15
le Rd. P. Hervé.
.....
30
du dialecte particulier de Napuka, par
36
Megalithic monuments of Tonga,
le Commandant J. F. Robins, de la R. N
A Short account of the
par
Un inédit de Gauguin
Un glorieux
Hervé
(Extrait du journal "La Vie ")
42
43
épisode de la vie de Moeava, par le Rd. P.
46
Epitaphe du tombeau du Rd. Henry Nott, à Arue, Tahiti..
53
bibliographique : "Atlantis "/-par le Commandant
J. F. Robins, de la R. N
54
Notice
Variétés
—
:
" Tahiti Nui"
"
La
(rêverie océanienne), par Outsider.
Nouvelle-Cythère " (cantate),
par
M. H.
58
Michas
—
"
Sur le Récif", par
Publications et ouvrages
57
M. E. Salmon
reçus..'
Nécrologie
59
59
61
Observations
météorologiques faites ? l'Observatoire de
l'Hôpital de Papeete, pendant le 20 semestre 1918
62
DOCUMENTS OFFICIELS
ARRÊTÉ créant dans la Colonie
Musée de
un
emploi de Conservateur du
Papeete.
(Du 28 décembre 1918.)
Le Gouverneur des Etablissements français
de
l'Océanie, Officier de la Légion d'honneur,
Vu le décret du 28 décembre 1885, concernant le Gouvernement
des Etablissements français de l'Océanie ;
Vu l'arrêté du 1er janvier 1917, créant la Société d'Etudes Océa¬
niennes et lé Musée historique, ethnographique et économique y
annexé 5
Yu la nécessité d'assurer
Ia^conservation, la classification mé¬
thodique, la répartition et la détermination scientifique
de collection ;
des objets
ft
d'adjoindre à cette institution un service orga¬
propagande, de statistique, d'analyse et d'exposition des
produits naturels végétaux, minéraux, marins, etc.
Vu la consultation à domicile faite auprès des membres du Con¬
seil d'Administration sur l'opportunité de cette création et l'avis
unanimement favorable exprimé par eux ;
Vu les disponibilités budgétaires,
Yu la nécessité
nisé de
Arrête
Article 1er.
—
Il est créé
au
:
Gouvernement des Etablissements
français de l'Océanie un emploi de Conservateur du Musée de Pa¬
peete.
Art. 2. — Relèvent de la compétence et de la responsabilité du
Conservateur, la réception, la garde et le classement de tous objets
de collection, la propagande sous toutes ses formes, soit au point
de vue scientifique, économique, artistique ou touristique ayant
trait à nos Etablissements d'Océanie; la diffusion, parole moyen
statistiques, graphiques, tracts, photographies ou dessins, des
renseignements propres à aider à la connaissance des richesses et
possibilités de cette colonie.
Le Conservateur du Musée de Papeete pourra être éventuelle¬
ment chargé des fonctions de Biblidthécaire-Archiviste de la So¬
de
ciété d'Etudes Océaniennes.
Art. 3.
Le Conservateur du Musée de
Papeete relèvera, au
point de vpe administratif et disciplinaire, exclusivement de l'au¬
—
torité du Secrétaire Général.
Art. 4.
Le Secrétaire Général est
—
présent arrêté, qui
tout où besoin
sera
chargé de l'exécution du
enregistré, communiqué et publié par¬
sera.
Papeete, le 28 décembre 1918.
G. JULIEN.
Par le Gouverneur:
Le Secrétaire Général
p.i.,
R. Chazal.
CORRESPONDANCE
Adhésion, de Membres d'honneur et de Membres
correspondants.
1918.26 octobre.
—
26
id.
—
Acceptation de MM. Marius et Auguste Leblond, hommes de lettres.
id.
—
de M. A.
Bavay, Pharmacien
en
chef de la marine, en retraite.
—
—
—
6 novemb.
—
id.
du Prince Roland
17 novemb.—
id.
de M. G.
2décemb.
id.
—
Bonaparte.
Grandidier, Drès-sciences, Explorateur.
de M. Henri Froidevaux, Archi¬
viste-Bibliothécaire de la So¬
ciété de Géographie.
1919.
3
janvier.
—
id.
de M. Léon Réallon, Adminis¬
id.
—
id.
du Dr B. Glanvill
trateur des colonies.
—
19
Corney, de
Londres.
—
20
id.
id.
-
de M.
Ch,ayet, Chargé d'affaires
Légation de France au
de la
Guatémala.
9
—
—
—
28
id.
6 février.
6
id.
—
id.
de M. Colman Wall, Curateur du
Musée des Iles Fidji.
—
id.
de M. L. Lechortier.
—
id.
de S. A. S. le Prince de Monaco.
Société cles
Études
Océaniennes
\
$
8
S
—
1919.
4 février
.
—
—
Acceptation du Commandant Henri de Ville¬
neuve.
8
—
mars
—
Lettre
proposant à M. Repiquet, Gouverneur
de la Nouvelle-Calédonie et
Dépendances,
correspondant.
Lettre proposant à M. Joulia, Secrétaire Gé¬
néral de la Nouvelle-Calédonie, le titre de
membre correspondant.
le titre de membre
8
—
id.
—
Communications diverses et demandes de
Monsieur Colman
renseignements.
Wall, Curateur du Musée des Iles Fidji,
considérant que les documents intéressant l'histoire de la Poly¬
nésie étant publiés dans des langues diverses ne peuvent être lus
de tous les intéressés, autorise la Société d'Etudes
à traduire et reproduire les articles parus dans les
de la
Océaniennes
publications
"Fidjian Society", cela à titre de réciprocité.
*
*
*
Si A. S. le Prince Bonaparte, Président de la Société de Géo¬
graphie, fait part à la Société d'Etudes Océaniennes de la nomi¬
nation de M. G. Grandidier, Dr ès-sciences, comme Secrétaire
Général de la Société de Géographie.
*
*
*
M. A.
Bavay, Phaitnaçien en chef de la marine, en retraite, à
(Morbihan), serait heureux de recevoir des sables coquilliers marins des. côtes de Tahiti et des Archipels, dans le but
de poursuivre des études de Micromalacologie.
Arradon
*
*
Le Prince
ne
re
l'Océanie
*
Bonaparte, désireux de compléter, en ce qui concer¬
française, un herbier de fougères renfermant à l'heu¬
actuelle 350.000
pondance
avec
spécimens, serait heureux d'entrer en corres¬
des botanistes de bonne volonté.
*
*
Nous
*
publions ci-dessous une lettre de M. le Gouverneur
Delâfosse, qui, vu l'importance des problèmes qu'elle pose et
du
large champ d'investigation qu'elle ouvre aux membres de la
ne pourra que vivement les intéresser tous.
Société,
Paris, le 3 novembre 1918.
Monsieur le Président de la Société d'Etudes Océaniennes,
à Papeete.
,,
Monsieur le
Président,
Permettez-moi de faire appel au concours éclairé de la Société
d'Etudes Océaniennes pour aider à la solution d'un problème qui
intéresse à la fois I'Océanie et l'Afrique. Il s'agit de l'origine des
populations africaines de race noire.
Vous n'ignorez pas que deux hypothèses, car nous en sommes
réduits encore à cet égard à des hypothèses, ont été mises en
avant, dont chacune a ses partisans.
La plus ancienne suppose que les nègres sont autochtones
dans la partie du continent comprise, d'une façon générale, en¬
tre le Sahara au
nord et le désert du Kalahari
su°d, ou, pour
parler autrement, dans l'Afrique intertropicale. De là, ils se se¬
raient répandus vers l'est dans TAustralie et les îles de la Méau
lanésie.
L'autre théorie,
plus récente et plus généralement admise, veut
que les véritables autochtones de l'Afrique non méditerranéenne
aient été des négrilles, dont il subsiste encore quelques éléments
plus ou moins métissés dans l'Afrique Centrale ou Equatoriale,
et que les nègres proprement dits ne se seraient introduits que
plus tard dans le continent africain, venant d'un autre continent
en partie disparu aujourd'hui et dont les restes seraient consti¬
tués par l'Australie et les îles mélanésiennes.
Afin de pouvoir se prononcer entre ces deux hypothèses et
une troisième qui reposerait sur une absence de communauté
d'origine entre nègres et mélanésiens, ceux que la question inté¬
resse se préoccupent de rechercher quelles analogies et quelles
différences existent entre les mélanésiens actuels (Papous, Aus¬
traliens, etc.) et les nègres africains. J'ai pensé que votre Socié¬
té, bien que se consacrant plus spécialement à la Polynésie Orien¬
tale, pourrait aider puissamment-à la solution du problème, puis¬
que certains de ses membres s'adonnent aux études mélanésien¬
nes, comme me le prouve la lecture du 30 numéro de votre Bul¬
letin.
Aussi
vous
serais-je frès reconnaissant de vouloir bien mettre
jour des études à entreprendre par votre Société
comparatif de l'anthropologie, de l'ethnographie et de
la linguistique des Mélanésiens d'une part (et plus spécialement
des Mélanésiens demeurés; le plus à l'écart des Polynésiens) et
de l'anthropologie, de l'ethnographie et de la linguistique des nè¬
gres africains d'autre part (et plus spécialement des nègres les
moins influencés par les civilisations méditerranéennes, c'est-àdire les nègres dits Bantou).
Des communications intéressantes pourraient être échangées
à cet égard entre la Société d'Etudes polynésiennes et le Comité
d'études historiques et scientifiques de l'Afrique Occidentale,
communications qui, en plus de leur intérêt scientifique, présen¬
teraient celui de resserrer les liens déjà existants entre deux So¬
ciétés qui ont des membres communs.
Dans l'espoir que ma'proposition recevra un bon accueil, je
vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'assurance de mes
sentiments les meilleurs et les plus dévoués.
à l'ordre du
l'examen
Maurice DELAFOSSE,
Gouverneur des colonies, membre correspon¬
dant de la Société d'Etudes polynésiennes,
vice-Président du Comité d'Etudes histo¬
riques et scientifiques de l'A. O. F., 54,
Vaneau, Paris, VIIe.
rue
PAGES OUBLIÉES
DE
M.
Fr.
X.
CAILLET
(Suite.)
est décidément
manquée.
moque de nous. Le plus maladroit des sauvages est plus
fort que nous pour construire sa maison.
Un indigène se charge de faire notre case pour 35,francs. Nous
acceptons ; il commence par briser tout ce que nous avons fait
et dans 3 jours nous livre un domicile bien abrité.
Le grand chef Manoa ou Temoana qui est lui-même un ancien
baleinier d'un navire américain (il parle l'anglais et boit comme
un matelot), se dispute avec des matelots d'un baleinier améri¬
cain et sur sa plainte on arrête ce navire qu'on relâche immé2 décembre 1844.
On
—
Notre
case
se
y
-
8
-
diatement après avoir entendu leurs explications. Le
grand chef,
furieux, fait mettre le tabu sur ce navire américain et les femmes
ne vont
pas à la nage à bord de ce bâtiment comme elles le fai¬
saient
précédemment.
7 décembre.
Le taio du
Commandant, grand prêtre de
Haapaa, vient passer quelques jours à bord ; à son départ, il confie
en
pleurant son fils au Commandant en lui disant : « Soigne-le
bien, ce fils que j'ai adopté deviendra un grand chef. » Ici comme
dans tous les pays maori, le fils adoptif
l'emporte sur les enfants
naturels, lorsqu'il est né d'un ventre plus noble que ceux-ci ; en
un mot ce ne sont
pas toujours les fils naturels ou légitimes qui
succèdent à leur père, c'est souvent le fils
adopté.
Il y a dans ces îles bien d'autres
usages qu'il serait intéressant
de connaître, mais
je ne sais que quelques mots de la langue
maori; les indigènes ont d'ailleurs une telle défiance des Euro¬
péens, qu'il nous est très difficile de leur arracher des réponses
aux
—
questions que
nous
leur posons sur leurs
mœurs et cou¬
tumes.
11 décembre.
Le grand canot armé en guerre part
pour
la baie de Taioa. Cette baie dont l'entrée est un
goulet étroit, est
située à l'ouest de la baie de Taiobae; elle est
—
"
profonde et divisée
branches, correspondant chacune à une vallée. Mais la
plus importante de ces deux vallées est celle de gauche en regar¬
dant l'intérieur. Elle contient une population de 4
à 500 per¬
sonnes. Le fond de cette vallée
pittoresque aboutit à une cascade
de plusieurs centaines de mètres.
Le grand canot avait pour mission d'amener les chefs de Taioa
pour les interroger sur un meurtre qu'ils auraient commis, au
dire des Taïs, dans le haut de la vallée Collet.— Ils
prétendent
même que la victime est un Nouveau-Zélandais devenu Taïs
par
ses alliances. Le canot revient le soir avec deux
grands chefs de
Taioa; ceux-ci interrogés par le Commandant du bord, déclarent
que ce ne sont pas les Taioa qui ont commis ce crime, mais bien
les Taïs qui ont même mangé cette victime. Ils
ajoutent que le
chef Temoana, en imputant ce crime aux
Taioa, espérait entraîner
les Français dans une guerre en dehors de Taiohae, ce
qui per¬
mettrait aux Taïs et à Temoana de piller
l'établissement de Sauen
deux
murville.
Le soir de
ce jour, le Rhin, corvette de
charge commandée par
capitaine de vaisseau, commissaire du roi, mouille en dehors.
Ce bâtiment vient de
Valparaiso et se rend en station en NUeZélande, dans le port nommé Akaroa. Il paraît que l'amiral
un
Hamelin est
route pour Tahiti et doit passer aux Marquises.
Salué le Rhin de 11 coups de canon, cette
rend 9.
en
12 décembre.
corvette
en
—
Le grand canot retourne aux Taioa pour y reconduire les deux
grands chefs de cette vallée ; il est de retour le soir même.
13 décembre.
Départ du Rhin pour Akaroa.
14t décembre.
Arrivée de la frégate de 52 canons Virginief
portant le pavillon du contre-amiral Hamelin. Salué l'amiral de
13 coups de canon, la frégate en rend 9.
—
—
15 décembre.
—
En revenant de faire
une
tournée
avec
chirurgien de 3mô classe, Brou et ..., j'entrai dans une case
indigène, dans l'obscurité de laquelle je n'aperçus pas tout
d'abord les personnes qui s'y trouvaient ; je me mis à plaisanter,
mais étonné du grand silence, je me frottai les yeux pour mieux
voir; quel fut mon étonnement en apercevant l'amiral en grande
tenue, son chef d'état-major et ses aides de camp en aiguillettes.
Je me retirai promptement en faisant un grand salut et je vis un
sourire moqueur sur les lèvres des aides de camp.
Le soir le Commandant me dit que l'amiral avait été enchanté
devoir les jeunes gens de la Meurthe aussi gais dans une station
...,
aussi triste.
16 décembre.
^
Départ de la Virginie pour Tahiti. Arrivée
de la goélette de guerre Papeete venant de Tahiti en 63 jours.
25 décembre.
Départ de la Papeete pour Tahiti.
—
—
28 décembre.
—
Le maillon d'affourche
se
détache.
—Je vais à la voile dans le grand canot pour
la pointe et la sentinelle de l'ouest. Ce n'est pas
toujours facile à faire. La consigne kst renouvelée à bord de ne
pas faire d'excursion au delà des crêtes qui entourent la baie de
29 décembre.
passer entre
Taiohae.
Les Taioa
ne
paraissent plus ici depuis que
pas écoutés à propos de leur dispute avec les
Nouveau-Zélandais tué dans la vallée Collet.
Les
Taipis ont surpris et mangé
un
nous ne
Tais,
homme et
les avons
sujet du
au
une
femme de
la tribu de Taioa.
30 décembre.
Arrivée de
plusieurs navires de commerce,
anglais avarié. Le brick XAnna vient
de Vahitahu. Le Commandant de ce navire nous annonce que le
25 décembre, jour de Noël, le roi de Tauata a été baptisé ; il y a
eu à cette occasion une-grande fête indigène ; coups de canon,
danses, chants et beaucoup de cochons abattus. Plus de 500
—
entre autres d'un baleinier
habitants des îles environnantes assistaient à cette fête.
—
31 décembre.
une
—
10
—
M. Scojfîn,
baleinière porter une demande
missionnaire à Uapu, envoie
de secours au Commandant ;
d'après le Révérend, les indigènes s'étaient soulevés et voulaient
le manger. On expédie immédiatement XAnna et la chaloupe du
bord armée en guerre et 30 hommes de la compagnie de débar¬
quement. Le corps expéditionnaire est sous les ordres de M. Dubuisson, enseigne de vaisseau.
1er janvier 1845. — L'Anna et la chaloupe reviennent à
Taiohae. Voici en résumé ce qui s'est passé dans cette ile : Une
baleine s'était échouée sur la plage d'une des baies de Uapu ; la
grande prêtresse de l'île déclara que c'était l'âme de l'ancien roi
qui revenait sous cette forme réclamer 8 victimes non tatouées;
or, pour avoir 8 victimes non tatouées, il fallait sacrifier le mis¬
sionnaire et les 7 européens plus ou moins colons de l'île. Le
missionnaire avait des partisans ; mais l'esprit religieux est telle¬
ment fort chez les Maori que ni la Reine, ni les chefs, ni le peu¬
ple, n'auraient osé désobéira la grande prêtresse.
C'est dans ces conditions que M. Scotfin s'empressa de nous
demander du secours.
de peine à persuader à la reine et aux
le Missionnaire était sacré et que si on mena¬
M. Dubuisson n'eut pas
chefs
d'Uapu
que
çait ce prêtre, ils verraient promptement revenir les forces fran¬
çaises pour les punir. Depuis le ier de ce mois nous avons en vue
dans le sud une jolie comète.
10 janvier. — Un baleinier harponne en rade un énorme
requin femelle. Ce monstre rôdait depuis plusieurs jours dans la
baie. Lorsqu'elle fut amenée à la plage, elle fut dépecée et dévo¬
rée en an rien de temps par les indigènes très friands, paraît-il
de cette chair nauséabonde. On lui trouva dans le ventre 27 pe¬
tits tout vivants et 2 pieds.
11 janvier. — Nous recevons des dépêches de France, datées
du 10 septembre dernier. Elles sont tellement importantes, que
nous nous empressons de faire nos préparatifs de départ pour
Tahiti.
Je vais dans le haut de la vallée française
indigène dans laquelle je suis
reçu comme l'enfant de la maison.
Je m'arrête un instant sur la plage à regarder des enfants
luttant avec la lame qui déferlait avec force sur les galets de la
partie de la baie où est située la maison de Temoana, chefde l'île.
En remontant la vallée j'entends partout le bruit cadencé et mo¬
notone des maillets frappant l'étoffe. J'arrive à la case de mon
12
faire
janvier.
mes
—
adieux à une famille
ami.
Après nous être humé le nez
l'un et l'autre, ce qui est la
manière de s'embrasser de ce pays, on me
demande si le bruit
qui court de notre départ est vrai. Sur ma réponse affirmative,
'on tient à me donner un festin d'adieu. Je visite l'intérieur de la
Je vois dans un coin
creusés
pour voir éi quelque curiosité me tenle :
des hameçons montés en nacre, deux grands tambours
dans un tronc de cocotier et recouverts d'une peau de
case
requin,
conque ornée de chevelure, un casse-tête en bois dur, de 4
pieds, le manche terminé par une masse plate arrondie à la base
et sculptée, une flûte en bambou dans laquelle on souffle par le
nez et dont on tire des sons très doux, et enfin beaucoup de tapas
(étoffe du pays faite avec des écorces d'arbres), blanches et de
couleur, des chevelures et de grandes plumes fixées à des tres¬
ses. J'allais oublier les paquets
Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 05