B98735210103_002.pdf
- Texte
-
BXJLHi^iTinsr
LA
DE
»
Société d'Etudes Océaniennes
(POLYNÉSIE OKIENTALE)
publié
le patronage du (Gouvernement
français deG'(€}céanie,
'S
sous
des (Etablissements
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1
-
SEPTEMBRE
Anthropologie
—
•
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N° 2.
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)}
.
1917
Ethnologie
Philologie.
,
Histoire
—
des
Institutions
et
Antiquités
populations maories.
VW>AWWWWV
Sciences naturelles.
IMPRIMERIE
ft
t
DU
GOUVERNEMENT
PAPEETE
^TftHITl)
B XT HL LETT IN¬
DE
Société
LA
d'Etudes
(POLYNÉSIE
iv» 2.
—
Océaniennes
ORIENTALE)
septembre
1917
SOiMIiMI-A.IIR.IE
Pages
Arrêté constituant le bureau de la Société d'Etudes Océa¬
niennes
37
Arrêté organisant la conservation des monuments et
objets
ayant un caractère historique ou artistique intéressant les
Etudes Océaniennes, et interdisant
l'exportation des
frag¬
objets de même nature
38
Arrêté affectant provisoirement l'ancienne caserne d'Infan¬
terie au logement des Chambres de Commerce et
d'Agri¬
culture, de la Société d'Etudes Océaniennes, de leurs ar¬
ments
ou
chives et collections
39
Conseil d'administration.
Réunion du
juin 1917
linguistique et ethnographique sur l'île Uvea, ou
Halgan, de l'archipel des Loyalty, par M. A. Leverd
Moeava, ou le grand Kaito Paumotu, par le Rd. P. Hervé
—
2
41
Etude
Audran
43
53
Fragments d'Histoire contemporaine: La fin d'un corsaire. 62
Descriptions et voyages : Excursionnisme de montagne à
Tahiti
71
Variétés: France-Tahiti, par M. H. Michas
78
Correspondance.
Notice bibliographique
Nécrologie
Enquêtes et demandes
80
84
86
de
renseignements
89
DOCUMENTS OFFICIELS
ARRÊTÉ constituant
le bureau de la Société d'Etudes
Océaniennes.
(Du 27 mars 1917.)
Le Gouverneur
l'Océanie, Officier
des
Etablissements français
de la
Légion
de
d'honneur,
!
Vu le décret
organique du 28 décembre 1885, concernant le
Colonie;
Vu l'arrêté local du 1er janvier 1917, créant la "
Société d'Etu¬
des Océaniennes", et notamment l'article
3, paragraphe 2, relatif
Gouvernement de la
à la constitution du bureau de la dite Société
;
Considérant que les membres de cette Société
semblée
inaugurale du 22 mars 1917
sociétaires devant composer
ont ratifié la
le premier bureau,
Arrête
Article 1er.
présents à l'as¬
désignation des
:
Est confirmée ainsi qu'il suit
la constitution du
bureau de la Société des Etudes Océaniennes :
—
Président:
M.
Simon, Lieutenant de vaisseau en retraite, Chevalier de
la Légion d'honneur, Chef du Service de la
Navigation à
Papeete.
Secrétaire
M.
':
Sigûgne, Docteur
en
droit, Avocat Défenseur à Papeete.
Trésorier
M.
0.
à
:
:
Walker, Employé à la Compagnie des Phosphates
Papeete.
La
désignation d'un archiviste-bibliothécaire est réservée jus¬
cet emploi soit d'opportunité reconnue.
*
Art. 2.
Le présent arrêté sera enregistré,
publié et communi¬
qu'à
ce que
.
—
qué partout où besoin
sera.
Papeete, le 27
mars
G. JULIEN
1917,
38
—
—
ARRÊTÉ organisant la conservation des monuments et objets ayant
un caractère historique ou artistique intéressant les Etudes Océa¬
niennes, et interdisant V exportation des fragments et objets de
même nature.
(Du il juin 1917.)
Le
Gouverneur
l'Ôgéanie, Officier
Va le décret
Etablissements français de'
des
de la
Légion d'honneur,
organique du 28 décembre 1885, concernant le
Gouvernement de la Colonie ;
Vu, à titre documentaire, la loi du 30 mars 1887, relative
conservation des monuments et objets d'art ayant un intérêt
torique et artistique
Vu l'arrêté du 1er
à la
his¬
;
janvier 1917, créant à Papeete une Société
d'Etudes Océaniennes ;
Considérant qu'il y a
de la
ques
utilité urgente de préserver de la ruine et
disparition les quelques vestiges de monuments mégalithi¬
ou autres existant encore dans nos Etablissements,
Arrête
Article 1er.
—
Les immeubles
ou
:
monuments d'un caractère pou¬
vant intéresser
l'histoire, l'archéologie ou
océaniennes seront inventoriés et classés par
l'art des populations
voie d'arrêté : 1° d'of¬
fice, s'ils font partie du domaine de la Colonie ; 2° avec le consen¬
tement et d'accord avec les propriétaires, s'ils sont situés sur des
immeubles particuliers.
Art. 2.
—
Le classement
tion des dits monuments
Art. 3.
ou
a
exclusivement
en vue
la
conserva¬
immeubles.
Le monument
ou l'immeuble classé ne
pourra être
partie, ni être l'objet de restauration, réparation
ou modification
quelconques, qu'après autorisation écrite du Gou¬
verneur sur avis donné par la Société d'Etudes Océaniennes.
—
détruit, même
en
Les effets du classement suivront le monument
en
ou
l'immeuble
quelques mains qu'il passe.
Les litiges survenant après classement seront tranchés
par
les
tribunaux administratifs.
Art. 4.
dépense
ce
—
Si la Colonie
ou
pour un monument
monument
sera
la Société d'Etudes n'a fait
classé appartenant à
un
particulier,
déclassé de droit dans le délai de six mois après
la réclamation que le
propriétaire pourra adresser au
Art. 5. — L'exportation hors de la Colonie des
monuments
aucune
mégalithiques
ou
Gouverneur.
fragments de
de pierres portant des inscriptions,
—
dessins
ou
traces
est interdite sauf
Les
39
—
quelconques de l'industrie ou de l'art
autorisation spéciale du Gouverneur.
primitif,
objets exportés en fraude et qui viendraient à être décou¬
confisqués et déposés parmi les collections de lu So¬
verts seront
ciété d'Etudes Océaniennes.
Art. 6.
—
Dans toute l'étendue des Etablissements
français de
cité plus haut intéressant l'ar¬
chéologie mégalithique, l'histoire ou l'art, si elle a lieu sur des
immeubles du Domaine ou concédés
par la Colonie à des Etablis¬
sements publics ou des particuliers, est réservée à la
Colonie.
Art. 2.
Le présent arrêté sera
enregistré, communiqué et
publié partout où besoin sera.
Papeete, le 11 juin 1917.
l'Océanie toute découverte du
genre
—
G. JULIEN.
ARRÊTÉ affectant provisoirement l'ancienne caserne
d'Infanterie
au
logement des Chambres de Commerce et d'Agriculture, de la
Société d'Etudes Océaniennes, de leurs archives et collections.
(Du 24 octobre 1917.)
Le Gouverneur
l'Océanie, Officier
des
Etablissements français
Légion d'honneur,
de
de la
Vu le décret organique du 28 décembre
1885, concernant le
Gouvernement de la Colonie ;
Vu le bail passé entre l'Etat et la
Colonie, pour une durée de 3,
6 ou 9' années,
qui ont commencé à courir le 1er
janvier 1911, de
d'infanterie, coté A au plan général des anciens
immeubles militaires, suivant acte administratif en date du 11 no¬
vembre 1910, approuvé en Conseil privé le 12du même
mois;
Vu la décision du 27
juillet 1914, autorisant la remise par le
Service des Domaines et des Travaux publics, au Service militai¬
re, de certains immeubles dont la caserne d'Infanterie désignée
ci-dessus, pour y loger un détachement d'infanterie dont l'arrivée
l'ancienne
caserne
à Tahiti était imminente
;
Vu la
dépêche ministérielle du 25 juin 1914, arrivée à Papeete
le 2 août
cien
1914, prescrivant d'installer ledit détachement dans l'an¬
quartier d'artillerie, entièrement occupé par les services de
la Justice ;
Vu le procès-verbal en date du 19 avril 1916, de la commission
nommée par décision du Gouverneur, en date du 13 avril 1916,
40
—
—
proposant d'affecter les anciens locaux du quartier d'artillerie au
détachement d'infanterie, en conservant pour les besoins de la
Justice le 1er étage du grand bâtiment, ce qui pratiquement ne gê¬
ne en
rien le détachement,
largement logé dans la partie restée
libre ;
Considérant
qu'il
à loger les Services des Cham¬
d'Agriculture, ainsi que les collections im¬
portantes que possède la Colonie ;
Vu d'autre part la délibération du Conseil d'Administration, en
y a urgence
bres de Commerce et
date du 13 août
1917, mettant
une somme
de dix mille francs à la
pour réfection de l'im¬
disposition du Service des Travaux publics
meuble militaire sus-visé ;
Qu'il
saurait,
l'état actuel des choses, être question de
qu'il est au contraire indiqué de tirer
parti de ceux que la Colonie a pris en charge avec engagement de
pourvoir è leur entretien,
ne
en
bâtir des immeubles mais
Arrête
Article 1er.
—
est et demeure
Art. 2.
—
La décision du 27
:
juillet 1914, sus-mentionnée,
rapportée.
Le bâtiment
b, dépendant de l'ancienne
caserne
d'In¬
fanterie et comprenant un rez-de-chaussée surélevé d'un
étage
avec "vérandah sur la façade et couverture en
tuiles, sera provisoi¬
rement affecté
au logement des Services dès Chambres
d'Agricul¬
ture, de Commerce et de la Société d'Etudes Océaniennes, ainsi
qu'aux collections, archives et bibliothèque en dépendant.
Art. 3.
Le Secrétaire Général et les Chefs des Services des
Domaines et des Travaux publics sont
chargés de l'exécution du
•—
présent arrêté, qui
où
besoin
sera
enregistré, communiqué et publié partout
sera.
Papeete, le 24 octobre 1917.
G. JULIEN.
,
Parle Gouverneur:
Le Secrétaire Général p.
A. Solari.
i.,
Le
Chef du Service des Domaines,
E. Vermeersch.
Le''Chef du Service des Travaux
publics p. i.,
J. L. MARCtLLAC.
PROCÈS-VERBAL
d© la réunion du 2
L'an mil neuf cent
juin 1017.
dix-sept et le 2 juin à seize heures, MM. les
membres du bureau de la Société d'Etudes Océaniennes se sont
réunis, sur l'invitation de M. le Gouverneur, en la salle des déli¬
bérations du Conseil d'Administration.
Sont
présents: M. Simon, Président, M. Sigogne, Secrétaire.
Excusé: M. O.
Walker,
MM. Vermeersch et
en voyage.
Mainguy, membres de la commission d'in¬
Guftton, assistent également à la
ventaire des collections Allain
réunion.
M. le Gouverneur expose
installer dans
qu'il
a
proposé la présente réunion
fonctions lebureau de la Société d'Etudes
Océaniennes et lui remettre les archives de la Société, mainte¬
pour
nant que
ses
toutes les formalités constitutives ont été accomplies.
Le nombre
toujours croissant des adhésions montre que la
création d'un centre intellectuel répond à un véritable besoin et
donne dès maintehant toute certitude en ce qui concerne la vi¬
talité de la
jeune société.
Le don
généreux de la belle collection Allain Guitton met
pièces
soin et
une patience
dignes des plus grands éloges et qui, sans cela, eus
sent été probablement perdues pour la postérité.
immédiatement la Société en possession de nombreuses
de musée intéressantes, recueillies dans le passé avec un
Un inventaire
collection,
par
sera
ses
au
a
dispositions
M. le Gouverneur
sée et
avec
soin des
la commission qu'il
Cette commission
arrêter
fait
été
a
pièces composant cette
nommée à cet effet.
appelée à la présente réunion
de cet inventaire.
pour
en vue
espère que la construction destinée au Mu¬
pourra être entreprise dès l'année
siège de la Société
42
_
—
prochaine mais, en attendant, il serait préférable de laisser ladite
collection où elle se trouve actuellement, si ce local peut
être
laissé à la disposition de la Société.
M.
Mainguy s'empresse de répondre favorablement à
cette
demande.
La commission arrête
dispositions pour procéder à l'inven¬
collection, les pièces anatomiques, de conservation
seront pas, pour l'instant, comprises dans cet inven¬
ses
taire de cette
difficile,
ne
taire.
M. le Gouverneur donne ensuite connaissance
aux
membres
du bureau du
procès-verbal de l'Assemblée générale constitu¬
tive, des divers arrêtés pris pour la constitution de la Société
et de la matière du bulletin n°
Il remet
i.
également
au bureau les imprimés qu'il a fait prépa¬
lettres, circulaires aux membres honoraires et corres¬
pondants qui patronneront notre jeune Société et aux Sociétés
avec lesquelles nous désirons
échanger des publications, ces
échanges devant constituer pour nous un fond de bibliothèque
des plus précieux.
rer comme
Il
a
fait
préparer également les carnets de quittance pour le
rappelle que l'imprimerie du Gouvernement conti¬
effectuer gratuitement les travaux
d'impression de la
Trésorier et il
nuera
à
Société.
M. le Gouverneur termine
en
souhaitant
périté à la Société d'Etudes Océaniennes.
longue vie
et pros¬
Les membres du Bureau remercient M.
le Gouverneur de la
confiance qu'il a bien voulu leur
témoigner en les appelant à
préparée avec tant de soins.
continuer l'œuvre qu'il a fondée et
Le
Président,
J. SIMON.
Le
Secrétaire,
L. SIGOGNE.
ETUDE LINGUISTIQUE ET
sur
l'Ile UVEA
ou
ETHNOGRAPHIQUE
HALGAN
(Archipel des Loyalty.)
Contribution à l'étude des tribus
polynésiennes de la
lisière mélanésienne.
Les îles
Loyalty sont situées à l'Est de la Nouvelle-Calédonie
un
archipel corallien assez étendu, composé de trois
grandes îles :
Mare ou Nengone, ou encore Britannia...
65.000 hectares.
Lifu ou Chabrol
115.000
—
Uvea ou Halgan
16.000
Du petit groupe Beaupré ou Heo, et des
petites îles Ndoundure
ou Molard,
Tiga ou Boucher, Leliogat ou Hamelin, Ouo ou
et forment
—
Laine, et Vauvilliers.
Ces îles sont orientées du Nord-Ouest
au Sud-Est, comme
archipels de la Polynésie, bien qu'elles se rattachent au
australasien. Elles forment une chaîne
parallèle à celle de
tous les
socle
la
Nouvelle-Calédonie, distante
d'environ 100 kilomètres et dont
par des fonds qui dépassent 3.000 mètres.
Elles sont toutes de formation
coralligène assez ancienne,
apparues sans doute à l'époque pléistocène ou quaternaire an¬
elle est
séparée
cienne, analogue à celle de Makatea. Ce sont, en effet, les grandes
du moins, d'anciens atolls soulevés à
plusieurs reprises, de la
même façon que cette dernière.
Le sol est du carbonate de
chaux, « tantôt semé de sables calcaires, tantôt hérissé de blocs redressés; ce calcaire gros« sier a été
perforé par l'eau de manière à avoir à la surface l'as«
pect de roches madréporiques, mais ce n'est qu'un calcaire
«
coquillier où l'on trouve des bivalves pétrifiés et, ça et là, de
« rares
madrépores empâtés dans la masse et dans les fissures. »
(Jouan, Revue maritime et coloniale, 1861, p. 365.)
Mare et Lifu surtout, offrent
donc, comme Makatea, l'aspect
de plateaux isolés, aux falaises
escarpées, au-dessus desquels
l'on voit encore
l'emplacement des anciens lagons. La masse
des îles est partout
percée de grottes et de galeries souterraines
où se trouve de l'eau saumâtre. 11
n'y a guère de point dépassant
60 ou 80 mètres
d'élévation, tandis qu'à Makatea le point culmi«
—
44
—
nant dépasse ioo mètres. Au flanc des falaises se voient très
distinctement les traces des anciens niveaux de la mer, indices
de soulèvements successifs.
«
A Lifu l'horizontalité des couches
est bien
gardée. » (Jouan, ouvrage cité. )
11 n'en est pas de même à Uvea qui semble avoir subi un
mouvement de bascule dans son soulèvement. La partie Est est
bien émergée et analogue à Lifu et Mare, la partie Ouest de
l'atoll, dessinée par une série d'îlots appelés les Pléiades et for¬
mant un cerde complet, est presque entièrement restée sous les
flots. Le centre forme un lagon peu profond et sableux.
Il existe à Mare, dans la région Est ( à 10 kilom. environ du
rivage ) une petite éminence de formation toute particulière,
appelée Rawa: "Terre" en maréen.
Reposant sur une base de roches d'origine volcanique, elle
est recouverte de terres d'alluvion argileuses, tout-à-fait diffé¬
rentes de la nature du sol de l'île.
Cette.butte, sur laquelle une tribu s'est fixée, est d'une ferti¬
particulière.
A cinq ou six kilom. de Rawa (direction Sud-Est), il existe trois
éminences semblables juxtaposées et de même formation : Pe'olité toute
rawa.
Selon l'avis de M. Davis, professeur
américain (ex-professeur
Sorbonne) quia visité Mare en 1914, ces deux élévations, qui
ont une altitude de 15 mètres environ au-dessus du plateau
maréen (soit 65 ou 70 mètres au dessus du niveau de la mer),
seraient les vestiges d'un continent disparu dont les deux som¬
mets les plus élevés, Rawa et Pe'orawa, seuls n'auraient
pas été
engloutis.
Au pied de ces buttes on reconnaît très visiblement les traces
que laisse la mer sur un rivage plat, comme le littoral calédonien
par exemple.
Les îles Beaupré ou Heo terminent la chaîne au Nord-Ouest et
forment l'ébauche d'un autre atoll de dimensions
plus restreintes.
à la
Ethnographie. — Les populations des îles Loyalty, comme
sait, contiennent une assez forte proportion de sang poly¬
nésien, Erskine estime que les cheveux crépus et les cheveux
l'on
lisses y seraient en nombre à
peu près égal. Les indigènes de ces
îles sont plus grands, plus forts et moins sombres de teint
que
ceux de la Nouvelle-Calédonie. Ils sont
aussi plus intelligents.
Les Polynésiens sont certes, aux
Loyalty, dans une proportion
plus forte qu'en Nouvelle-Calédonie où leur présence a pourtant
—
45
—
été constatée à
Hienghene, Wagap, Touho, Pouebo, Canala
(Deplanche, Ethnogr. calèd., p. 4.)
Pour certains, à Lifu et à
Mare, aussi bien d'ailleurs qu'à l'Ile
des Pins située
au S.-E. de la
Nouvelle-Calédonie, cette propor¬
tion serait d'un quart et le type
polynésien se retrouverait sur¬
tout dans les familles de chefs. Cette dernière
assertion nous a
parue exacte, car nous avons vu des enfants de chefs,
jeunes
filles et jeunes gens de Mare, offrant le
type polynésien à peine
mêlé.
Mais c'est à Uvea que la
proportion est la plus forte. Là, sur
3.000 habitants, 11 y aurait 2.000 métis. (Glaumont, Revue
d'Ethnogr., 1888, p. 139).
En réalité, à la population
primitive d'Uvea, analogue sans
doute à celle de Mare et de
Lifu, est venue se juxtaposer, à une
époque récente, une population purement polynésienne partie
des lies Wallis ou Uvea selon les uns, des
Tonga, selon les au¬
tres, et une population purement mélanésienne partie de la
Nouvelle-Calédonie.
La tradition a conservé le souvenir d'une
nésiens aux Loyalty. Les
migration de Poly¬
Tongans ( Journal of the Polynesian
John Martin, Hist, des Naturels de Tonga,
Society, 1892, p. 107.
trad, franc. Paris 1817, t. 1,
pp. 91 et 325) qui avaient, dit-on,
l'habitude d'étendre leurs voyages jusqu'aux Iles
Santa-Cruz,
à une distance de 1.800
milles, peuplèrent d'abord Uvea des
Wallis. Puis des indigènes venus soit d'Uvea des
Tonga, soit
Wallis, s'établirent dans la plus septentrionale des
Loyalty, à laquelle ils donnèrent le nom d'Uvea et où ils implan¬
tèrent leur langage. Cette
migration remontait à une ou deux
générations d'après Erskine (Journal, pp. 339,340), 5 ou 6 d'a¬
près de Rochas et Deplanche ( Ethnogr. calèd., p. 4 ), 80 ou 100
ans
d'après Jouan (Mèm. Soc. Gèogr. Cherbourg, 1865, t. XI, p.
140; Meinicke, L, p. 240; Revue de Linguistique, 1882, p. 300.)
Erskine prétend avoir recueilli de la bouche d'une vieille fem¬
me, seule survivante, le témoignage authentique d'une migra¬
tion des Tongans à Mare. M.
J. Garnier parle d'une migration
des Fidjiens à Lifu, mais le
renseignement est peu sûr.
« Les
Tongans, peu nombreux selon toute apparence, qui ont
« abordé dans
l'archipel canaque, se sont établis d'abord dans
« les îlots
qui entourent la Grande-Terre et dans la plus petite
« des îles
Loyalty, Uvea. Il est remarquable que les Polynésiens
« ont
agi dune manière analogue dans les autres archipels mêlad'Uvea des
—
46
—
nésiens où on les trouve à l'état sporadique, notamment aux
Nouvelles-Hébrides, et il faut bien croire qu'ils obéissaient en
« cela à des nécessités de défense qui ont été connues de tous
« les peuples colonisateurs et des Eurppéens. » (Aug. Bernard,
L'Archipel de la Nouvelle-Calédonie, Paris, 1895.)
L'aspect et les mœurs des Loyaltiens sont décrits d'ailleurs
dans la notice de Jouan plus haut citée.
«
«
Langue.
— Aux Loyalty, d'après Gabelentz (Die MelanesisSprachen, Leipzig, 1873) les langues sont mélanésiennes,
mais contiennent des mots polynésiens, surtout à Lifu. Il y a,
selon les renseignements que nous avons personnellement
re¬
cueillis, deux langages à Mare qui diffèrent beaucoup l'un de
l'autre : le langage commun et la langue dite "du chef", qui est
employée pour marquer le respect dû à un supérieur. 11 y en a
2 très différentes à Lifu, deux à
Uvea, dont une polynésienne
(CoDRiNGTON, The Melanesia-it languages, Oxford, 1885 ; Turner,
Nineteen Years, p. 511 ; Du même : Samoa,
p. 337 ; R. Cust, Les
langues océaniennes, trad, franç., Paris, 1889, p. 13).
cben
11 résulte encore de nos informations
que: i° Les dialectes de
Lifu et de Mare sont différents, mais
que les racines en sont les
mêmes et qu'ils ne forment en réalité
qu'une seule langue con¬
tenant quelques rares mots
polynésiens ; 20 qu'à Uvea, il existe
deux langues et deux populations
hétérogènes.
Il existe actuellement à Uvea deux
qui
races :
l'une autochtone,
a conservé sa
langue et ses coutumes, et une population
wallisienne immigrée à une date relativement récente.
Lors de la prise de possession, le Gouvernement
Français,
trouva l'île divisée en chefferies
indépendantes, et cet état de
choses fut consacré par le Gouverneur Guillain
qui délimita, aux
termes d'un arrêté du 23 juin
1865, les territoires soumis à l'au¬
torité des 3 grands chefs :
Bazit, district d'Uvea;
Ouenegay, district de Faiahue
Doumai, district de Muli.
;
La
population wallisienne prédomine dans les districts d'Uvea
elle est presque nulle dans celui de Faiahue qui con¬
tient, à lui seul, autant d'habitants que les deux autres.
et de Muli ;
L'île
d'Uvea fut longtemps
appelée Halgan. Les indigènes qui
parlent la langue de Faiahue l'appellent Ate ; les autres Uvea, en
souvenir, sans doute, de leur origine.
Cette dernière dénomination
prévalut dans la pratique.
—
47
—
Si les
indigènes ne sont pas d'accord sur l'époque à laquelle
produisit l'immigration wallisienne, ils reconnaissent tous,
les Wallisiens y compris, que ceux-ci sont arrivés dans l'île en
suppliants, et qu'ils ont été accueillis par l'aïeul du grand chef
Bazit, du district d'Uvea, qui leur a donné des terres en qualité
de vassaux et à charge d'hommage.
Actuellement encore, les Wallisiens établis à Uvea paient au
se
chef Bazit, non seulement les tributs ordinaires
sur
les récoltes
et les
produits de la pêche, mais encore des redevances symbo¬
liques (mulets et graines de palétuvier) destinées à perpétuer le
souvenir des circonstances dans lesquelles ils sont venus.
Le district de Faiahue et l'îlot de Lekin sont habités par des
Mélanésiens dont la langue est inintelligible aux Polynésiens
habitant le Nord, dans la partie appelée Uvea. Les petites îles de
Muli et Faiava au Sud, et presque tous les îlots dénommés les
Pléiades, qui forment la partie ouest de l'atoll, sont peuplés éga¬
lement de,Polynésiens qui parlent la même langue que celle
d'Uvea proprement dite. L'îlot Oniaf, seul de ces Pléiades, au¬
rait une population semblable à celle de Faiahue.
La population mélanésienne reconnaît d'ailleurs être originaire
de la Grande-Terre. Le dialecte parlé à Faiahue ne ressemble nul¬
lement
au
Mare
ou au
Lifu.
Il
résulterait, à notre sens, de ces diverses constatations, que
Loyalty, comme les Hébrides, n'auraient jamais été peuplées
exclusivement de Polynésiens, mais se seraient trouvées en de¬
hors de l'itinéraire de leurs migrations qui, rencontrant des po¬
pulations mélanésiennes nombreuses, les aurait évitées en se
portant plus à l'Est vers les Tonga, et en passant par Sikaiana,
Taumako, Rotuma. Ce ne serait que par suite d'expéditions
maritimes fréquentes et de la nécessité de se procurer le jade
vert, que les Polynésiens, venus alors des archipels situés à
l'Est, auraient occupé certaines îles de petite étendue et se se¬
raient en quelque sorte infiltrés dans les îles plus vastes par des
les
apports continuels mais minimes.
Seuls les habitants des îles au large des Salomon et les popu¬
lations du sud de la Nouvelle-Guinée nous semblent être des
fragments détachés directement des migrations venues de Ma¬
laisie.
Dialecte
La
polynésien d'Uvea.
partie polynésienne de la population d'Uvea parlerait, aux
dires des auteurs qui ont écrit sur cet archipel, un dialecte poly.
—
48
—
nésien
aujourd'hui fortement modifié par le voisinage mélané¬
sien, à tel point qu'il en serait devenu très différent des autres
dialectes congénères.
Aucun travail n'ayant encore, à notre connaissance, été publié
sur ce dialecte, il était
important, au point de vue de l'étude des
migrations polynésiennes, qu'il fut connu.
Or, il apparaît nettement, lorsqu'on l'étudié, que, malgré quel¬
ques emprunts, faciles à distinguer, faits au mélanésien, ce dia¬
lecte est resté franchement polynésien. 11 présente même un in¬
térêt incontestable en ce qu'il montre le
processus d'infiltration
du mélanésien dans un dialecte
polynésien et comment s'altère
le polynésien au contact du mélanésien.
De plus, les récentes études de M.
Sydney H. Ray, parues
dans le Journal de la Polynesian Society, sur les dialectes
poly¬
nésiens des îles Nuguria, Tauu ou Mortlock, Nukumanu ou Tasman, Fead ou Abgarris, Leua Niua ou Lord Howe, Sikaiana ou
Stewart, Mo-Ngiki ou Bellona, et Mo-Ngawa ou Rennell, si¬
tuées dans le voisinage des Salomon, appelaient un
complément
en l'étude des autres dialectes des
populations situées sur la li¬
sière polynéso-mélanésienne.
L'alphabet d'Uvea se compose de 18 lettres polynésiennes et
de différents sons qui ne se rencontrent
que dans les mots mé¬
lanésiens.
11 y a 5 voyelles polynésiennes : a, e, i, o, u,
Comme toujours en polynésien l'e se prononce é fermé et Vu
se prononce " ou".
Nous avons trouvé 2 voyelles mélanésiennes : onn, et û. La
première se prononce comme le génitif pluriel des mots grecs
en
ôn., et la seconde n'est autre que l'u français dans "vu".
Ex. : Pasonn, air de chant niu
;
ua hulù, jeune coco.
11 y a 13 consonnes polynésiennes: b
(rare), d, f, g, b, k, l,
m, n,p, s, t, v, et nous avons trouvé 5 consonnes mélanésien¬
nes, savoir :
hh, analogue au khi grec et qui est un k suivi d'une forte as¬
piration. C'est encore la "jota" espagnole.
gn, le gn mouillé français comme dans magnifique ou n tilde
espagnol, Nous avons indiqué ce signe par gn.
le mb, le dj, et le curieux
thr, qui se rapproche du th anglais
doux de " the", mais suivi d'un r difficilement
perceptible.
Ex : faikhuanina, continuer;
môgni, colère ; tchamba, boîteux;
djok, canard ; tbritbra, père ; ulu Jitcha, cheveux frisés.
—
Ces dernières
40
—
consonnes ne se rencontrent
que dans les mots
purement mélanésiens et ces mots sont en minorité. Ces mêmes
mots ont des syllabes terminées
par des consonnes, ce qui n'a
jamais lieu en polynésien. Ex. : djok, canard.
Le b est assez rare. 11 est une évolution du p
polynésien. Il
n'existe guère en Polynésie qu'aux Tonga et il semble dû à l'in¬
fluence mélanésienne. 11 est d'ailleurs souvent difficile à Uvea de
distinguer le p du b.
Le d remplace souvent le t polynésien qui d'ailleurs est inter¬
médiaire entre les sons du d et du / européens.
Le g polynésien nasal (ng) ne l'est pas toujours à Uvea ; il a
souvent le son du g dur simple, comme dans
gâteau, mais il l'a
devant toutes les voyelles. Nous avons rendu ce son par ng par¬
tout où il nous a semblé avoir le son nasal et
par g simple où
il nous a semblé avoir le son de gu. Le g simple remplace souvent
le k polynésien, ce qui est, croyons nous, unique en polynésien.
Ex: de, le, article, pour te; do, de, préposition, pour to; gi, à,
préposition, pour ki.
p remplace souvent l'b polynésien, comme dans les dialectes
des Samoa, Wallis, Tonga et Tahiti. L'b existe pourtant dans
nombre de mots, au contraire des Samoa. Ex : nifo, dent, pour
nibo.
Enfin
remplace souvent aussi \'h polynésien comme aux Sa¬
songi, sentir, embrasser, pour bongi.
le v existe mais il est souvent remplacé par f : ex : fafo, de¬
hors, pour vaho; fafine, femme, pour vahiné.
17, remplace IV, comme dans les dialectes samoan, tongan et
sandwichien, mais IV, nous semble exister aussi, bien qu'il soit
difficile de distinguer entre ces deux lettres. IV polynésien, pro¬
noncé du bout de la langue, étant intermédiaire entre ces deux
lettres, surtout à Uvea. Ex: velavela: chaud(pol. vera), urura,
bleu, noir (pol. uriuri).
En somme, il est résulté du contact mélanésien à Uvea un en¬
richissement en sons, lesquels sont en nombre restreint en po¬
lynésien, et de nombreuses formes d'évolution qui permettent
de saisir sur le vif le procédé de différenciation.
Au reste, à part le changement du k en g, tous les autres chan¬
gements se retrouvent en polynésien et surtout aux Samoa et
aux
Tonga. Il n'y a point, par contre, d'exemple de changement
de g enn comme aux Sandwich, et aux Marquises (groupe S.-E.)
ni de / en k (Sandwich et Maupiti, Iles-Sous-le-Vent) et pas damoa.
Ex
s
:
—
80
—
vantage de suppression de \'h ou de I'/ comme aux Iles Cook,
de \'r
comme aux
GRAMMAIRE.
ou
Marquises.
L'article.
L'article est de, qui n'est au¬
le te polynésien. Le pluriel s'indique au moyen de uke
suivi de l'article. Ex : de faie, la maison ; uke de fale, les maisons.
—
—
tre que
Pronoms personnels.
sonnels
qui offrent
lanésiennes;
On
ne
Il y a trois séries de pronoms per¬
mélange de formes polynésiennes et mé¬
un
saurait mieux
—
comprendre l'emploi qu'avec le verbe
Exemple : verbe inu, boire :
en
Indicatif présent.
Sing.
i.
»
2.
»
3.
duel
»
»
»
»
plur.
Imparfait
et
Passé défini
gude inu nei
gide inu nei
nogu
iakoe inu
»
ide
iaia
»
inu nei
gida inu nei
exclusif: gi maua inu nei
inclusif : gi taua inu nei
2.
goulua inu nei
3. gi Iciua inu nei
inu
:
anafi (hier)
inu
1.
»
1.
exclusif
»
inclusif :
»
2.
»
3.
Futur.
gi matou inu nei
gi tatou inu nei
goutou de inu nei
gi latou de inu nei
:
gi maua
gi taua
goulua
gi laua
inu
inu
inu
inu
gi matou inu
gi tatou inu
goutou inu
gi latou inu
»
»
»
»
»
»
»
»
Le futur
emploie les mêmes pronoms que le pré"
lieu de nei, un adverbe tel que agefogi,
bientôt, ou atabata, demain : Ex : gude inu agefogi, je boirai bien¬
tôt. Il est mieux d'ajouter l'adverbe de direction
ifo.
—
sent. L'on
ajoute,
au
Parfait.
Sing.
1.
ogu
»
2.
oge
oti inu
Duel: gi maua oti inu, etc.
oti inu
Pluriel : gi matou oti inu, etc.
»
3. goia oti inu
Ainsi, au présent, les pronoms personnels ne sont polynésiens
qu'au duel et au pluriel et ils sont précédés de g ou gi, marque
du datif. A l'imparfait, ils sont bien
polynésiens, mais ils sont
précédés de no, ia, gi.
Enfin au parfait, ils sont, sauf la 2me
personne oge, véritable¬
ment polynésiens et ne sont pas, au
singulier, prédédés de gi.
Au datif les pronoms personnels deviènnent :
,
—
gia te
nous
au, à moi ;
deux ; etc.
51
—
gia to koe, à toi ; gia teia, à lui ; gia gi
maua,
à
Pronoms possessifs. — rre
pers., dogu; 2me, dou; 3me.
dona; duel inclusif, Ier pers., do maua; etc.
Pronoms
interrogates
et
autres
interrogates. —
gi fea ? i fea ?
Qui ? ko ai? Quoi ? hea ? Pourquoi ? vélidea ? Où ?
Comment? nafea? Combien? e fia?
Pronoms démonstratifs.
—
Ce, celui-ci: ia nei; celui-là:
ia la.
Pronoms indéfinis.
Quelqu'un : tenea.
les temps étaient indiqués par des
adverbes : le présent par nei, le futur par ifo ou
agefogi, placés
après le verbe, le parfait par oti, placé avant, et tous par des formes particulières du
prénom.
Le participe passif est
indiqué par le suffixe a, na, ou fia. Ex.
fili-a, entremêlé; afi-na, enveloppé; faga-mauli-fia, guéri,qu'on
a guéri.
Le préfixe causatif est faga, qui sert à former des verbes d'ac¬
tion. Ex. fagaefa, agrandir.
Le préfixe désidératif est fia. Ex.fiakai, affamé
; fiainu, assoiffé.
Les suffixes du participe et les préfixes du causatif et du dési¬
dératif sont du pur polynésien.
Verbes.
t
L'on
—
Adverbes.
a vu
—
que
De direction
: mai, vers le
sujet ; ge (pol. ke) en
s'éloignant; ifo, en descendant; i tafatai, du côté de la mer; i
uta, du côté de l'intérieur; i luga, dessus ; i lalo, dessous,
de temps : nei, maintenant; anafi.
hier; atahata, demain,
de situation : loto, dedans ;
Jafo (pol. vabo) dehors,
—
de rang: moa
(pol. mua), avant; muli, après.
Prépositions. — gi, à, par, marque du datif; o, de, pour,
génitif. Ex. : de fale o nene, la maison de la mère ; ogu, mien.
Conjonctions. — mâ. Ex. tagata ma de fafine, l'homme et la
femme.
Numérations— La numération est devenue quinteale, c'est
à dire qu'elle va de cinq en cinq :
Les cinq premiers nombres sont purement polynésiens ;
i, tabi, 2, lua, 3,
L'on suit ensuite
tolu, 4,fâ, 3, lima.
système bien particulier :
6, tahiatupu, 7, luaonatupu, 8, toluonatupu, 9, fâonatupu, 10,
limaonatupu, 11, tabi a koje, 12, lua ona koje, 13, toulu 0 na
koje, 14, fâ 0 na koje, 15, lima 0 na koje, 16, tabi a hano, 17, lua
un
—
o na
vo,
52
—.
bano, 18, tolu o na bano, 19,fâo na bano, 20, lima 0 va ha40, lua te benua,... moitié : dai fast.
N. B.
—
P.
Quelques mots du langage d'Uvea:
indique le dialecte polynésien pur; S, Samoa
Tahiti, Pa. le Paumotu.
homme (P. tagata) tangata.
femme (P. vahine) fafine, (S.
fafine).
fille (P. tamahine)tamahine.
garçon (T. tamaroa) tama.
petits enfants (P. tamariki) ta¬
ma
ivtki.
frère
(T. tuane) soa.
père (T. metua tane) thrithra.
mère (T. metua vahine, P. kui)
nene.
ancêtre
(P. tupuna) popâ.
chef (P. ariki) aliki.
tête (S. ulu) ulu.
cheveux (T. rouru, S. la ulu)
laulu.
front
(P. rae) lae.
(P. ihu, S. isu) isu.
dent (S. nifo) nifo.
lèvres, bouche (P. gutu) ngutu.
langue (T. arero) fagalelo.
oreille (P. tariga) talinga.
yeux (P. mata) faim ata.
joue (P. papariga) tbrasi.
cou (P. kaki) ûa.
corps (T. tino) nua
ventre (P. kopu) tinae.
main (P. rima) lima.
pied (P. vae) vae.
ongle (P. nlaikuku) maninia.
ancre
(T. tutau ) tau la. (T. taura,
corde),
pirogue (P. vaka) vaka.
balancier (P. ama) ama.
traverse de balancier (P. kiato)
nez
kiato.
cocos
T.>
de différentes dimensions
(T. poniu,
niu
;
ua
ouo,
niâ)niuiviki,
biilù, niu mata. (T.
omoto) niu ua tbraleji.
(T. haari opaa)niu leu.
coco
germé (T. ûtô) niu somo.
banane (T. meia) futi (S. futi)
taro,talo.
burao (hibiscus) (T. purau, fau)
coco sec
huee.
patate (P. kumara) kumala.
igname (T. ufi) ufi.
pierre (T. ofai) fatu.
gravier de corail (T. iriiri) Jaifatu.
rocher (T. papa) mata outu.
rocher de corail (T. toa) anatu
kalekale.
sable (P.
one) one.
long (P. roa) loa.
court (T. poto) totoe.
bien, bon (T. maitai) malie.
mauvais, mal (T. ino) ngaeo.
petit (P. iti, riki) ivihi.
grand (P. nui, T. rahi)efa.
soleil (P. râ) là.
lune (S. masina) masina.
jour (T. ao) ao.
nuit (P. po) pô.
étoile (P. fetu) fetu.
ciel (P. ragi) langi.
nuage (T. ata) maiao.
manger (P. kai) bai.
boire (P. inu) inu.
four (P. kumu) tbralau.
cuire (P. tunu) tunu.
53
—
mât
(T. tira, fana, beaupré) fa¬
(T. ie) la.
corde de cocotier
eau
(P. vai) tai.
arbre (P. rakau) mala lakau.
maladie (P. maki)
Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 02