Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 12
- Titre
- Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 12
- Description
-
Histoire - Notice sur les Iles-Sous-Le-Vent. (X. Caillet) 23
Archéologie
- Archaeology in the Society Islands. (K. P. Emory.) 29
- Liste des Marae les mieux conservés 33
- Marae des îles Tub-uaiet'Raivavae. (Rd. P. H. Audran) 35
Membres visiteurs
- Alain Gerbault 37
- Dr H. B. Guppy 38
- Dr JOS SCHMIDT 38
Pisciculture - Notes 40
Correspondance 41
Membres de la S. E. O. 43 - Date
- 1926
- Date de numérisation : 2017
- Format
- 1 volume au format PDF (32 vues)
- Identifiant
- PFP 3 (Fonds polynésien)
- Langue
- fre
- Editeur
- Société des Études Océaniennes (SEO)
- Relation
- http://www.sudoc.fr/039537501
- Droits
- Les copies numériques des bulletins diffusées en ligne sur Ana’ite s’inscrivent dans la politique de l’Open Data. Elles sont placées sous licence Creative Commons BY-NC. L’UPF et la SEO autorisent l’exploitation de l’œuvre ainsi que la création d’œuvres dérivées à condition qu’il ne s’agisse pas d’une utilisation commerciale.
- Source
- Société des Études Océaniennes (SEO)
- Type
- Imprimé
- extracted text
-
PptpPUIF'"
Bulletin
S"
if
°E
m la Société des f
1I
.
©
ÉTUDES OCÉANIENNES
IV0
12.
AVRIL
1926
Anthropologie — Ethnologie — Philologie.
WVWWWWW/V
Histoire
Institutions et Antiquité
populations maories.
Littérature et Folklore.
—
des
Astronomie
—
Océanographie — Sciences naturelles.
Tourisme.
IMPRIMERIE
A
DU
GOUVERNEMENT
PAPEETE
(TAHJTl)
Société des Études Océaniennes
©
Société des Études Océaniennes
DE
SOCIÉTÉ
LA
D'ÉTUDES
(POLYNÉSIE
OCÉANIENNES
ORIENTALE)
Î-Jfr-Ï
N° 12.
—
AVRIL 1926
SOIMIIIVC^AXIR-IE
Pages
Histoire
Notice sur les Iles-Sous-Le-Vent. (X. Caillet)
23
Archéologie.
Archaeology in the Society Islands. (K. P. Emory.).
Liste des Marae les mieux conservés
—
..
...
Marae des îles Tub-uaiet'Raivavae. (Rd. P. H. Audran).
29
33
35
Membres visiteurs :
Alain Gerbault
37
Dr H. B. Guppy
38
38
Dr JOS SCHMIDT
Pisciculture.
Notes
40
Correspondance
41
Membres de la S. E. 0
43
Société des Études Océaniennes
L'Etude que nous publions ci-dessous
fait partie de ces très
intéressants papiers du Lieutenant de Vaisseau Xavier Caillet
dont le Bulletin a déjà publié
plusieurs documents.
NOTICE
SUR LES. ILES SOI S-LE-VEXT.
ou
Groupe X. O. (le l'archipel taliiiieii ou des maoris,
(Extrait des papiers de Xavier CAILLET.)
écrits vers
1890.
Découverte.— Ce groupe dont l'île principale n'est
qu'à 122
milles dans le N. 70'' O' de la pointe Vénus,
près de
laquelle
juin 1767 n'a été découvert que le 16
juin 1769 par le Capitaine Cook. Ce célèbre navigateur a donné
Wallis était mouillé le 18
à sa découverte le nom d'Iles de la Société.
Aspect et description.— Ce groupe comprend les 6 îles mon¬
tagneuses : Huahine, Maiaoiti, Raiatea, Tahaa, Borabora, Maupiti, l'îlot de verdure Tupuai et les 3 attols en formation Mapihaa, Ururutu et Fenuaura. Les îles montagneuses que nous ve¬
nons de nommer, sont
d'origine volcanique, ainsi que l'attestent
les cratères éteints de Matarere à Huahine et du Temebani à
Raiatea. Elles présentent tels que Tahiti et Moorea des massifs
de verdure, brusquement interrompus par des
dans lesquelles les eaux bondissent pendant
gorges profondes
l'hivernage et chan¬
gent les ruisseaux des vallées en torrents fougueux.
Ces sombres vallées dominées par
les pics et les rochers de
l'on aperçoit du large ; serpentent entre de
hautes murailles basaltiques et aboutissent en
s'élargissant vers
forme bizarre que
■la
mer.
Dans une grande partie de leurs contours, ces îles sont
proté¬
gées de la houle du large par une digue de corail, éclatante d'é¬
cume, en dedans de laquelle on trouve des ports et des bassins
naturels, plus ou moins accessibles aux navires. L'eau dans ces
Société des Études Océaniennes
—
24
—
bassins, souvent calme et transparente, permet de voir sur les
une profusion de coraux de toutes nuances et de
toutes variétés dont les tiges paraissent former des parterres
hauts fonds,
de fleurs sous-marines et des buissons entre les feuilles des¬
quelles se jouent des milliers de petits poissons
aux
couleurs
vives et tranchantes.
Sur certains points, la digue extérieure de récifs est bordée de
bouquets de cocotiers ; de belles passes permettent aux bâtiments
de toutes dimensions d'entrer dans certains ports de ces îles et
de circuler dans une partie de leurs canaux intérieurs. Une
plaine boisée et d'une grande fertilité, s'étend de la plage abritée
au
pied des montagnes ; c'est sur ce terrain plat que les indigènes
élèvent leurs habitations, à l'ombre des orangers et des arbres à
pain. Mais là où le récif extérieur n'est qu'à l'état de banc sousmarin, le pied des contreforts est terminé en falaises abruptes
que la mer bat constamment en brèche.
Etats indépendants. — Les Iles-Sous-le-Vent ont de tout temps
formé des petits Etats indépendants les uns des autres.
Huabine et Maiaoiti, composent le royaume de l'Est.
HUAHINE.
—
Cette île est divisée en 2 massifs élevés de 8 à
900 mètres, séparés par un isthme noyé mesurant environ 1 mille
de largeur. Le massif du nord est Huabine nui (la grande Hua¬
bine). Le massif du Sud est appelé Huabine iti (la petite Huabine).
L'aspect enchanteur de cette île a séduit les navigateurs espa¬
gnols contemporains de Cook qui l'ont inscrite sous le nom de
Hermosa dans le catalogue.
On y trouve de bons mouillages ; l'un à Fare et l'autre entre
les deux îles.
Point culminant : 700 mètres.
Superficie : 73 kilomètres carrés.
Chiffre de la population: 1200.
Nombre des districts: 10.
Le siège du Gouvernement Fare, est vis-à-vis de la passe. Ce
chef-lieu est bien entretenu, chaque maison y est entourée d'un
enclos. La Résidence royale est une belle habitation, située près
du warff. Elle est séparée de la rue par une place couverte de ga¬
zon, et de la mer par une
plate-forme pavée en larges dalles de
corail.
MA1AO-1T1.
(Tupuai-Manu) est un charmant petit groupe
d'îlots de verdure, dominé par deux collines dont la plus haute
—
est de 250 mètres environ.
Société des Études Océanienne
—
25
—
On trouve une passe pour embarcation dans la partie sud du
récif qui enveloppe ce groupe.
Point culminant 250
mètres.
Superficie 10 kilomètres carrés.
Chiffre de la populaiion 200.
Nombre de district:
1.
Bien que ces petits îlots soient isolés
à 64 milles dans le sud
de la Pointe Vénus, ils ont paraît-il, toujours été sous la
dépendance de Huahine.
Raiatea-Tahaa forment le royaume du Centre.
RÀIATEA.
Autrefois loreteà et Hawai est la plus impor¬
tante des îles du groupe N. O. par son étendue et sa situation
82° o,
—
centrale.
Sous le rapport maritime cette île est très favorisée, on y trou¬
ve
8 passes, de bons ports et des canaux navigables.
La supériorité de Raiatea sur toutes les autres îles de l'archi¬
pel est traditionnelle, ainsi que la supériorité de ses guerriers,
explique l'étendue de cette île sur la carte faite par
le Commandant Espagnol Boenechea, d'après les données four¬
nies par l'imagination tahitienne en 1772.
C'est dans un des districts de cette île sainte à Opoa que se
trouve le plus ancien marae de toute cette partie de la Polynésie.
Le fondateur de ce célèbre lieu de sépulture royale et de sacrifices
humains estun héros légendaire, nommé HIRO, quifit du Maroura le symbole de la
royauté.
Raiatea était reno mmé pour lesfètes qu'on y célébrait. Cook
raconte qu'il y a vu sur la scène des femmes élégantes lesquelles
représentaient avec grâce des poèmes mimiques.
Les crêtes de Raiatea paraissent dénudées, mais les plaines et
les vallées y sont d'une grande fertilité.
c'est ce qui
Au centre de Raiatea domine le mont Temehani dont le sommet
est souvent couvert de
nuages; d'après la tradition tahitienne,
c'était sur ce sommet que se trouvait le Rohutu noauoa (le Para¬
dis odorant)
des âmes privilégiées.
Le versant oriental de cette montagne, est le Temehani ave arii
(le Temehani côté royal), l'autre versant est le Temehani uteute
(côté rouge). Sur le haut de chacun de ces deux versants, on voit
un
large puits, pénétrant dans l'abîme ; celui du côté royal appelé
Apohihinra (habitation des oiseaux à la gorge rouge). Les plumes
de cet oiseau servaient à garnir le Maroura) communique avec
la mer par une cavité, nommée
Toopipihia (qui vomit en gerbes)
Société des Études Océaniennes
—
26
—
creusée dans un petit récif isolé, vis-à-vis la passe
de Avarua ;
dans le district de Tufenua. La houle en s'engouffrant dans cette
cavité, lance avec bruit des gerbes d'eau écumante et refoule l'air
intérieur avec une telle violence que, si dans ces moments, on
jette dans la bouche du cratère des petits paquets d'étoffe, ils
sont d'abord vivement aspirés et relancés ensuite en morceaux
jusqu'à l'extérieur.
Le gouffre du versant occidental communique avec la mer sur
un
petit récif situé près de la passe de Tiario, dans le district de
Tevaitoa.
Les indigènes appellent ce gouffre Te vai toti Iota toti totata,
qui imite le bruit que fait une pierre lancée dans ce cratère, en
rebondissant d'un bord à l'autrè. Ce bruit d'abord intermittent
finit par un roulement quand la pierre s'avance dans l'abîme.
C'est sur les versants du Temehani qu'on trouve le curieux Tiare
Apetahi (fleur au regard penché) elle ressemble à un gardénia
qui n'aurait qu'un 1/2 calice et des pétales que d'un côté; elle
s'ouvre en éclatant au lever du soleil.
Point culminant:
1.000
mètres.
Superficie: 194 kilomètres carrés.
Chiffre de la population : 1.200.
Nombre de districts : 9.
La résidence royale est à
Uturoa. Ce lieu est aussi le centre
du commerce de tout le groupe. Nous y avons un administrateur,
un
instituteur et un détachement d'infanterie.
La ville d'Uturoa s'étend le long de la plage, sur une longueur
de près de
deux milles.
Dans la partie nord de ce chef-lieu, au pied du mont Tapioi,
on a la vue de presque toutes les lles-Sous-le-Vent. Huahine borne
l'horizon à l'Est ; vers l'Ouest à gauche des montagnes de Tahaa
le rocher Borabora paraît être un château fort sorti de la mer;
plus loin dans la même direction, les dentelures de Maupiti brisent
la ligne de l'horizon.
TAHAA, autrefois Uporu est unegrosse masse boisée, séparée
de Raiatea par un canal navigable dans un bras de mer de 2 à 3
milles de largeur. Ces deux îles jumelles soudées par un isthme
noyé à une grande profondeur sont entourées d'une même cein¬
ture madréporique. Les marées y sont si peu sensibles que dans
les baies, les indigènes élèvent des cases sur pilotis dans la mer
à un mètre au-dessus du niveau des eaux.
Il y a quelques années,
la mission de Londres à supprimé le
Société des Études Océaniennes
—
27
—
séminaire de Tahaa d'où sont sortis les apôtres qui ont évangélisé
les cannibales de l'Océanie, et tout dernièrement ceux de la Nou¬
velle-Guinée.
Tahaa n'a pas toujours appartenu à la dynastie d'Opoa. En
1769 elle était soumise au Chef PUNI de Borabora.
Lorsque tout l'archipel fut converti au christianisme: Tahaa
devint un boulevard du paganisme. Le prince FENUA PEHO qui
y régnait pourTAPOA, roi de Borabora, se fit aimer et respecter
pour son énergie à défendre les dieux de son pays, contre les
forces supérieures des chrétiens de toutes les autres îles.
En 1831, Fenua peho périt en mer surpris dans une pirogue par
du mauvais temps entre Tahaa et Borabora.
Les indigènes de ces îles sont persuadés que son âme bienveil¬
lante habite un énorme requin qu'on aperçoit rôder dans l'ar¬
chipel pour sauver les malheureux naufragés de la voracité des
autres squales.
C'est vers cette époque que TAMATOA IV reprit Tahaa sur
Tapoa.
Deux passes permettent d'arriver du large directement sur
Tahaa.
Point culminant: 600 mètres.
Superficie: 82 kilomètres carrés.
Chiffre de la population: 800.
Nombre de disiricts:
4.
Le chef-lieu de Tahaa Vaitoare s'étend en face de Uturoa sous
de délicieux ombrages.
De cette concentration, on a une vue magnifiquedes montagnes
de Raiatea, au pied desquelles les édifices de la capitale semblent
sortir de l'eau. Ce paysage est saisissant lorsqu'il est animé par
une
foule de petites voiles qui se rendent d'une île à l'autre.
BORABORA, MAUPITI, forment avec l'îlot Tupai et les 3 attols
précités, le royaume de l'Ouest. Borabora, autrefois Vavau. Tous
les navigateurs qui ont visité cette île, sont unanimes à la trou¬
ver charmante. Le mont Pahia, cet énorme bloc que l'on voit de
loin, présente d'un côté une crête déchaussée, une sorte de forte¬
resse immense mais de l'autre il s'appuie sur des contreforts en¬
caissant des vallées, le tout couvert d'une végétation luxuriante
au-dessus de laquelle percent les sommets de deux pics en forme
de clochetons.
Borabora est entourée d'une guirlande
de verdure formée au
nord'par la partie du récif extérieur, couverte de végétation et
Société des Études Océaniennes
—
28
—
plantée de cocotiers et au Sud par l'îlot Tupuai, boisé et ondulé.
large, il est vrai, donne accès dans l'intérieur
Une seule passe,
du récif.
Otitre la rade de Nwnie, il y a l'anse Vaiotaha dans
laquelle on
peut mouiller.
Les
indigènes vous montrent près de cet ancrage les restes d'un
îlot, balayé en 1848 par un ouragan. yaiotaha est célèbre dans la
tradition du pays par le marae royal de Faanui.
C'est encore sous ce nom de Faanui
qu'on désigne même au¬
jourd'hui le rude gouvernement de Borabora. Cette île guerrière
a
toujours été la rivale de Raiatea. Les exercices militaires y sont
restés en honneur. Un des chefs de Borabora, PUNI a fait au siècle
dernier la conquête de Tahaa et d'une grande
partie de Raiatea.
Lorsque Cook visita ce guerrier il fut étonné de le trouver si vieux
et si
décrépit.
D'après les traditions mythologiques de-ces îles, le Dieu de la
guerre se serait servi d'un arc-en-ciel pour descendre du mont
Pahia et se rendre à Faanui
épouser Vairaumati, la belle mortelle.
C'est vers cette époque que l'on fait remonter l'institution
par
ORO, de l'ordre des Arioï, communauté religieuse dont les mem¬
bres devaient pratiquer le célibat, ce
qui les a conduit à tous les
désordres et même à l'infanticide. Le
grand-maître de cet ordre
résidait à Opoa (Raiatea).
Point culminant: 725 m.
Superficie: 40 kilom.
Chiffre de la population: 800h.
Nombre de districts:
8.
Le siège
du gouvernement est Nunue. C'est un village dans
un bois d'arbres
fruitiers, au pied des flancs escarpés de la som¬
bre masse du mont Pahia. De la rade on
aperçoit le warff, le
temple et la maison royale. Cet ensemble, comme travail, fait
honneur au gouvernement
indigène.
MAUPITI autrefois Maura a est comme
Borabora, un rocher
dominant des îlots de cocotiers. Du côté du Sud-Est ce rocher
présente une haute muraille basaltique, dans les autres direc¬
tions, il s'incline en pente douce vers la mer. Le récif
qui enve¬
loppe cette jolie petite île, est boisé dans la partie nord et forme
avec les îlots de la
partie sud une ceinture verdoyante, en dedans
de laquelle l'eau est calme et
profonde mais pour pénétrer dans
ce
port abrité, il faut prendre un long boyau très
dangereux à
suivre avec une grosse houle ou de forts
courants. Maupiti ou
Société des Études Océaniennes
—
29
—
Mania (piti et rua, veulent dire
deux) a conservé le culte des
anciens dieux jusqu'en 1817. A cette
époque elle a été évangélisée par 2 indigènes de
Borabora, île dont elle était tributaire. Elle
a
depuis, plusieurs fois secoué le joug de Faanui mais elle est en¬
core retombée en
1877 sous la griffe de ce gouvernement de fer.
Point culminant : 213 m. Superficie : 20 kilomètres carrés.
Chiffre de la population : 400
Le chef lieu Tafarerii est
propre et bien aligné, mais sans édi¬
fices, cependant on vient d'y construire un temple.
TUBUA1. (sur la carte Motu-iti) est un
petit îlot boisé et situé à
milles dans le nord io°o, de Borabora. Ce
point est rarement
visité, les indigènes n'y abordent pas sans une certaine
frayeur,
car c'est une île hantée
que cet ancien séjour des âmes des tré¬
12
passés.
Les 3 attols en formation :
Mapihaa,
Ururutu et Fenua sont
marqués sur la carte : Mopélia, Scilly et Bellingbausen et servent
de lieux de
déportation au
gouvernement de Faanui. On trouve
plages des œufs de tortues, et dans les lagons des huîtres
nacrées du genre pintadine. En
1877 les indigènes de Borabora
et ceux de
Maupiti se sont battus pour la possession de Mapihaa.
Maupiti a succombé dans la lutte.
sur ces
(A suivre).
ARCJ53É302L0G3E3E
Archaeology in the Society Islands
By Kenneth P. Emory.
"
There is far more of interest to the
archeologist in the Society
Islands than has generally been
supposed — a greater variety of
stonework, some evincing most skillful craftmanship, and a
larger variety of temple forms. Many temples are still in excel¬
lent state of préservation
Cyclopean masonry, similar to
that of the lnca culture of Peru, is found. "
The above was written
by Dr. E. S. C. Handy, who was here
for seven months in
1922-1923, and appears on page 7 of the
Report ofthe Director for 1923, Bernice P. Bishop Muséum Bulle¬
tin 10.
Société des Études Océaniennes
—
30
—
Familiar with this statement when good fortune brought me
to these islands
the first
of January
1925, by the yacht
Kaimiloa, I was therefore highly interested in the prospect of
seeing these ruins and especially of comparing them with those
which I had studied in the Hawaiian Islands and on Fanning,
Christmas, Malden, and Penrhyn Islands, which are most likely
to lie on any migratory route between Tahiti and Hawaii.
The welcome opportunity came of remaining sometime to visit ruins throughout the Society Group, and now, at the end of
ten months, I have been to ail the larger islands of the Archipelago, and 1 have made records at many sites on Porapora, East
Raiatea and Tahaa, Huahine, Moorea, and for Tahiti, the coast
on
and the interior.
I am impressed with
the abundance of ruins. In any district
may inquire of the first native where is a marae, and often
within a few minutes walk he will be directed, if he is on Tahiti
one
or Moorea, to an enclosure with a ruined pyramid at one end,
and scattered about, neatly tooled stones, both large and small,
which once fitted into the structure. If one is
on Popopora or
Raiatea, the marae will be without an enclosure and in place of
the stepped platform he will see a great, narrow platform, faced
with mightly slabs of coral breccïa or stone, set on end. In the
vacinity one is likely to find upright stones set in conventional
array, house platforms with an oval line of stones embedded in
the pavement (an exact record of the ground plan of the house
which occupied it), and ncat stone-platforms with a concave
front, the monting place for archers in the famous national sport
of archery. Frequently some traditional site is pointed out with
a few but precious détails of the tradition,
given : such as the
dancing floor of Turi at Faaroa, Raiatea, the Turi who is suspected of being identical with the great ancestor, Turi, of New-Zealand maoris, and who lived twenty-two générations ago.
If oneis taken into the interior ofthevalleys he is almost sure
to meet with village ruins and maraes in profusion, and many
ofthe inland sites are perfectly preserved, as ruins go. At the
site of Urufaro village, on Tetamanu plateau, Punaruu valley,
there are eleven maraes. In Papenoo Valley, Mr. Talbot Patrie
and I visited eleven village sites and recorded ten maraes.
Not only are the numbers of ruins a révélation of the great
populations once in the Society Islands and of the extent to which
the interior of these were inhabited, but the change of character
—
31
—
of the ruins from coast to interior and from island to island is so
great in some instances as to mark them off as connected to pultlires which were of a somewhat différent order.
For example, the coast maraes of Porapora, Tahaa, and Raiatea
(but not also Maupiti), are distinctly characterized by a single,
very narrow, rectanguiar platform, faced with upright slabs.
There is no enclosure or orientation to cardinal points. The
shore maraes of Tahiti-nui and Moorea are represented by two
orthree platforms, some times ten, set one upon the other and
giving the appearence ofa stepped pyramid.
This structure closes the end of a rectanguiar pavement, the
other end, and one or both sides of which, are closed by a stone
wall about three feet high. These maraes are quiteoften oriented,
but to any one of the cardinal points. The facing of the steps of
the building and of the outside of the walls of the enclosure is
as follows : the fîrst course, rectanguiar squared blocks; the
uppcr courses, small wrought stones of one size, almost square
in cross section and havinga convex outer face. Where the fîrst
course is of gleaming white coral blocks and above stretch six
or seven even rows of what appear to be squared balls of bluishgrey basait, interspersed here and there by a red bail, the ornamcntal effect is extremely pleasing and the immense labor, skill,
and patience of the builders calls forth admiration. I estimate
that in the lowest step alone of the ten steps of the great marae
at Mahaiatea, Papara, there were at least 6,500 of the rounded
stones ; and if one man could collect and shape two of these an
hour, it would require 375 days, to préparé them working 10
hours each day.
The inland maraes of Moorea and Tahiti, on the other hand,
havea very low, single platform, often not a foot high and never
over four feet. the platform is set at one end of a rectanguiar
pavement usually surrounded by a very low wall. lt does not
touch the back or the sides of the rectanguiar area.
On the back edge of the platform and midway between the
ends is an upright stone, 1 to 3 feet high, and at either end is
another. The face of the platform, and the sides, are sheathed
with thin rectanguiar pièces of coral set on edge, and not more
than a foot away from the face stand a central and side uprights.
The facings of the masonry are of stones of uneven sizes and
shapes, but carefully fitted together, and in some cases wrought
so as to join perfectly, so that the outside face shall appear
—
32
—
smooth. The area of these maraes is
nearly always exactly twice
or three times the
width, and a common measurement is 5 by
10 fathoms, or 10
by 20 fathoms. Like the coast maraes, there
seems to be some orientation to
the cardinal points.
It follows that the distinct
différences in the
temples of the
worship and
therefore of the culture of the
people who employed them and
inhabited these areas. It is possible that these
différences were
originally linked with seperate migratory groupsto these islands
régions mentioned are correlated with différences of
and that on Tahiti and Moorea the
inland ruins are
an
survivais of
early culture introduced by an early migration.
Culture, we know, may be altered locally or by a few
but the above features are
which are about equal,
travellers,
very strongly uniform intheir areas,
showing that they were deeply founded,
dealing with worship. whose forms are tenacious and usually modified
very slowly by priests within or from
and also
we
are
without by visitors otherthan
conquerors who must perforcebe
of large numbers and therefore
group.
likely to represent a migratory
If we accept the evidence and
conclusions of Dr. Sullivan's
monumental
study of the physical types in Hawaii, Samoa,
Tonga, and the Marquesas, (*) that in ail the large island groups
of Polynesia there are two or
three and perhaps more distinct ra¬
cial types and that at least two of these
mixed in the islands
themselves, we must expect earlicr and later corners
bearing
différent features of
body, and surely of culture also. As the
physical types have not had time to merge into
homogenity
or to be
everywhere equally mixed, neither should we
expect
their cultures to havcdone so. We should
believe we would find
exactly what is found ; namely, différences of culture which
rise above normal, local variations.
Howcvcr, the interprétation of the facts I have given nécessi¬
tâtes a careful comparison with
the religious structures elsewherc in Polynesia and on the
continents, and Ieads at once into
the whole, vastly
complex theory of the origin and the succession
of the Polynesian
migrations. This sort of archeological material
(*) Sullivan, Louis R., New light on the Races of
Polynesia, Asia,
January, 19211 ; and Marquesan Somalology with
Comparative
Notes on Sa¬
moa and
Tonga, Memoirs of The Bernice P. Bishop Muséum, Volume
Number 2, 1923.
IX,
—
33
—
is of such great value in solving these
problems because it is to
be had everywhere, even on islands uninhabited when discove-.
red ; and it is concrète, in situ, and thefacts
indisputable.
archaeological investigations is accurate,
detailed définitions of each type of ruin and the
discovery of
What is needed in
its distribution : it is the fine détails which settle with assurance
the relationships of one culture with another. In the
Society Is¬
material whose profitable persuit
will last for years to corne. Just the site of Tahinu
village in the
depths of Papenoo valley, is worth a summer. I can only hope
to make a général survey of the
Society Group and to gather
detailed, surface descriptions of a comparatively few ruins.
Archaeological discovery in the Pacific is everywhere in its
lands there is archeological
infancy.
Liste cles îiiarae les mieux conservés.
(Tahiti, Moorea et Iles-Sous-le-Vent).
Mars 1926.
M. Kenneth Emory après un an de recherches nous donne une
liste précieuse des derniers monuments tahitiens
assez bon état.
I.
—
qui restent en
Ce sont :
Tahiti et Moorea, (Marae du rivage, type spécial).
Marae Araburahu à Paea, 23e kilomètre.
Marae Tepo a Mio terre "Tepo" a Haapape, Moorea. Situé à
mètres du
marae
marae
Fareïa
400
qui est sur le rivage et au sud du
Nimpure.
Marae Nuupure à Haapape,
(Moorea), pas loin de chez Teroo
Xavier,
Marae Tetii terre "Tetii" à Afareaitu, Moorea. Situé à
tres du débarcadère.
II.
—
Tahiti et Moorea, (Marae de
Marae
sur
l'intérieur, type spécial).
terre "Ieiefaatau". Situé dans la vallée
Tahinu,
la rivière Papenoo, à deux
Marae
jours de marche à l'intérieur.
Tetiaroa terre "Titiroa" à
Opunohu,
heure de marche à l'intérieur.
(Moorea),
Marae Teroro à Tearataha, Afareaitu, Moorea. A
30
du rivage.
500 mè¬
une
minutes
Marae Tahiti sur la terre "Te Ara o Tahiti". Dans la vallée du
Punaruu (Tahiti). A 2 kilomètres à l'intérieur et sur la rive droite
de la rivière.
—
Marae
34
sur la terre de
—
M. Liot, vallée de la Fautaua,
suivre le chemin allant à la cascade et à la fin de
ce
chemin, 50
mètres en dessous de la case du gardien.
III.— Type de maraes des Iles-Sous-le-Vent.
Marae Anini. Tout à fait au sud de Huahine iti.
Marae Mauminu et F are tau à Maeva, Huahine.
Marae TAPUTAPUATEA. Opoa (le plus célèbre dans le Pa¬
cifique) et marea Tainu'u à Tevaitoa, Raiatea.
Marae Fareopu à Faanui et marae Nonohaura à Anau, dans,
l'île de Borabora.
Traduit d'une liste fournie par
M. Kenneth P. Emory.
Société des Études Océaniennes
—
35
—
Marae des Iles Tubuai et Raivavae
(Extrait d'un manuscrit du R. P. Hervé AlJDRAN).
Ile Tubuai
N° i.
Ronopai.— Terre "Atiahara'', district de Matama. Encein¬
te formée de pierres brutes,
de dimensions diverses, plantées en
terre à distances inégales ne comportant aucune sculpture ou tra¬
vail quelconque.
N" 2.
Tonohaeata.— Terre"Ativa", district de Matama. Même
description que le n° i.
N°3. Pupiihi-Papara. — Terre
lieu dit Huahine. En¬
ceinte de grosses pierres plates plantées en terre, une partie de
ces pierres gisent à terre. Aucune trace de sculpture ou travail
quelconque.
N°4°. Tairoma. — Terre "Vaiomana" sise à Haramea.
Même description que le n° 3.
N° 5. Tairiura.— Terre "Tairima", sise à Mahu.
Même description que le n° 3.
N°6. Faariiura.
Terre "Faariiura", sise à Tamatoa.
Même description que le n° 3.
N°7. Oropo. — Terre "Oropo", sise à Tamatoa.
Ce marae est le plus grand de tous ceux qui existent à Tubuai.
Sur deux des pierres formant l'enceinte et sur la face intérieure
on remarque
quelques dessins, qui d'après quelques indigènes
âges dateraient de l'ancien temps.
Tous les marae de Tubuai ont à peu de chose près une forme
rectangulaire identique mais de dimensions variables.
Les indigènes n'attachent aucune importance, ni aucun inté¬
rêt à ces vestiges qui sont en général couverts par la brousse.
Ils sont en outre incapables de donner une explication exacte
sur les us et coutumes de leurs ancêtres ; cependant, quelques
personnes âgées déclarent avoir entendu dire par leurs parents,
que les indigènes se réunissaient autrefois sur ces emplacements
pour leurs prières.
,
—
Ile Raivavae
N° 1. Moanàheiata. — Terre "Fenuaite", district deRairua.
La plupart des pierres qui formaient l'enceinte sont tombées.
Deux statues représentant un homme et une femme se trouvent
au
milieu de l'enceinte.
îen
Ces statues hautes de deux mètres environ de hauteur,
parais¬
leur poids.
Les indigènes ignorent ce que représentent ces divinités.
Lieu de prières des anciens: d'après
quelques indigènes âgés,
le peuple se tenait en dehors de l'enceinte et le sorcier seul
pé¬
sent difficilement transportables, vu
nétrait à l'intérieur.
N° 2.
Pomavao, — Terre "Mataharina", district de Rairua,
Raivavae. Lieu de prières.
Au centre de l'enceinte une pierre servait de
siège à l'officiant.
Il existait autrefois une statue au milieu de ce marae
; elle'a été
brisée sur l'ordre des premiers pasteurs venus à Raivavae.
N° 3. (Sans nom).— Terre "Tetahua",
Pas de marae proprement dit.
district de Rairua,
Il a été placé sur cette terre une statue de femme
par ordre du
Teriiaitahiti, mais il a été impossible de savoir à
quelle occasion et pour quel, motif.
Il reste quelques vestiges de la demeure du Roi.
N° 4. Unurau.— Terre " Fenuaura", district de Rairua, Pas
de statue. Pierres énormes plantées en terre, un chemin dallé
en
pierres plates sur environ 100 mètres conduit à la plage.
Roi de Rairua,
Il existe en outre à Raivavae de nombreux autres marae ordi¬
naires, sans statue ou ornements quelconques.
Comme à Tubuai ; les indigènes ne font aucun cas de ces ves¬
tiges des temps anciens.
Presque tous ces marae sont recouverts par la brousse.
Nota : Ces énumérations et descriptions, le R. P. Hervé
Audran, les aurait
certainement complétées, s'il n'avait été emporté par la
grippe de 1918.
Depuis, M. Jhons, J. Stokes, Chef de l'expédition scientifique aux lies Aus¬
trales a visité et étudié ces Marae en 1922.
Ce distingué ethnologiste en rapporta une ample
moisson de pièces très
curieuses, dont la moitié fut laissée au Musée et l'autre moitié fut expédiée à
Honolulu avec promesse du Bishop's Muséum de nous les retourner en 1927.
Il est superflu de faire remarquer
que l'étude de ces maraes.par un tel
érudit, sera pour nous du plus grand intérêt. Dès la publication du résultat
et des conclusions de cette
Expédition, les Etudes 11e manqueront pas de re¬
venir sur ces Maraes, ici décrits, puisque notre
Musée pourra en montrer,
grâce au Bishop's Muséum, les derniers vestiges, les seuls d'ailleurs préservés
et préservables.
E. R.
Société dés Études Océanienne
—
37
—
Membres correspondants de la S. E. O. de
passage à Tahiti.
Alain Gerbault à Tahiti.
Le
18 mars
dernier, à ia nuit tombante, le yacht Firecrest
New-York, via Pana¬
ma, Galapagos, les Gambier, les Paumotu, les Marquises et por¬
tant à son bord
propriétaire, capitaine, équipage réunis en
entrait dans le Port de Papeete, venant de
—
une
seule personne — ALAIN GERBAULT.
Joueur de tennis international, aviateur de chasse durant la
quasi
égalable: la tra¬
versée sur un petit bateau d'environ 10 tonneaux
( l'actuel Fire¬
crest) de l'Atlantique-Nord d'est en ouest. En fait, jamais
homme naviguant seul, n'avait encore traversé
l'Atlantique à
une latitude aussi élevée et dans cette direction. Le récit
qu'il a
publié de cette entreprise pleine de périls et de difficultés maté¬
rielles, récit basé sur son journal de bord, a obtenu en France
sous le titre de " Seul à travers
l'Atlantique" un très grand suc¬
cès de librairie et a été traduit en plusieurs
langues étrangères :
l'édition anglaise, notamment. 11 est à noter que
cette.version a
été contée directement en anglais par son auteur
qui peut, fait
rare, écrire indifféremment dans les deux langues. L'intrépidité,
l'endurance du narrateur, se font jour à travers ce récit comme
aussi, pour les initiés, sa connaissance approfondie de l'art
de la navigation à voile.
La Société des Etudes Océaniennes s'honore
aujourd'hui, sur
l'initiative de son président, de compter Alain Gerbault
parmi
ses membres correspondants actifs.
Il nous a, en effet, promis
de donner sous peu à" la Revue, des notes sur les
migrations des
anciens polynésiens, notes prises après comparaison et témoi¬
gnages recueillis, lors de ses brefs séjours dans les archipels.
Alain Gerbault, à tous ceux qui l'approchent, laisse
l'impres¬
sion d'une personnalité, aussi bien organisée
pour l'étude et la
méditation qu'elle est trempée pour d'extraordinaires aventures
Il n'est pas pressé, il ne voyage,
selon ses propres paroles, ni
dans le dessein d'acquérir plus de célébrité, ni dans un but inté¬
ressé, mais d'abord pour son plaisir, parce qu'il aime passion¬
nément la mer, ensuite pour apprendre, pour connaître des hom¬
mes et des
pays nouveaux. Il pense avoir achevé vers le milieu
guerre, Alain Gerbault conquit en 1923, une renommée
universelle par un exploit sportif difficilement
de 1927 sa circumnavigation du globe terrestre — ou plutôt ma¬
rin— et il en publiera l'histoire.
En suite de quoi — s'il plaît à Dieu —
il reviendra, avec un
yacht (sa maison), vivre, voyager, étudier en cette Océanie française, qu'il préfère, dit-il, atout autre lieu du monde.
Acceptons en l'augure. Nos vœux pour un heureux voyage et
pour l'intégral accomplissement de ses projets accompagnent
nouveau
Alain Gerbault.
P. A. H.
Papeete, 2 avril 1926.
Dr H. B. GUPPY.
Ce vétéran de la Flore polynésienne, un des plus distingués
botanistes du monde a passé un mois parmi nous.
Le Dr Guppy est venu tout exprès d'Angleterre pour voir avant
de mourir trois de nos plantes qui sont le Fitchia Tahitensis
(Toromeho) le Fitchia Nutans (Anei) et le Apetahia (Tiare Apetahi) qui ne se trouve que sur leTemehani (Raiatea). Hélas, terras¬
sé par la maladie dès son arrivée il a du repartir emportant seule¬
ment l'espoir que MM. Dcflesselle et Tu Temarii Nadcaud, pour¬
ront les lui envoyer.,..
Je me suis permis de lui demander de me donner par écrit son
opinion sur l'origine des Polynésiens, basée sur ses Etudes de la
Flore de presque tous les archipel de l'Océanie. Voici sa réponse :
«Toutes les plantes utiles des Polynésiens sont d'origine Malaise
et ont des noms Malais ou
Indochinois, et il en est de même de
la plupart de
leurs arbres et arbrisseaux. Au contraire les trois
Amériques ne sont presque pas représentées dans la Flore poly¬
nésienne. Concluez. »
E. R.
D' Jos
SCHMIDT.
Le Docteur Jos. Schmidt, Chef du
Laboratoire de Carlsberg,
Membre de l'Académie des sciences du Danemark est arrivé à
Tahiti par le courrier d'Australie de mars dernier. On sait que de
patientes et persévérantes études qui durent depuis vingt ans
environ, ont permis à notre éminent hôte de mettre au point le
problème resté insoluble jusqu'à lui de la reproduction des an-
Société des Études Océaniennes
—
39
—
guilles d'eau douce d'Europe. Grâce à une croisière de douze mois
à travers l'Atlantique, sur le "Dana", le Dr J. Schmidt put, en
effet, démontrer que les Anguilles viennent, à époques régu¬
lières, se reproduire aux environs des Antilles, dans la mer des
Sargasses, d'où les larves repartent pour rejoindre les cours d'eau
d'Europe, qu'elles atteignent après un voyage de trois ans envi¬
ron.
C'est pour essayer de résoudre à son tour l'énigme posée^par
la reproduction des anguilles du Pacifique que le D1' Schmidt a
entreprise cette année la tournée qu'il effectue dans nos régions.
11
a
trouvé à Tahiti le meilleur accueil. Parmi les nombreux
exemplaires qu'on lui a apportés de tous côtés le Dr Schmidt a pu
reconnaître les espèces principales déjà cataloguées par lui : l'An¬
guilla obscurci appelée ici anguille des marais, Y Anguilla Mauritiana ou des rivières, Y Anguilla Otabeitensis espèce qui serait
plus particulière à Tahiti et qu'on trouverait surtout dans les
montagnes.
Ayant rassemblé et étudié toutes les observations qu'il re¬
cueille, le Dr Schmidt compte en tirer des conclusions intéres¬
santes qu'il viendra contrôler au cours
d'une croisière nouvelle
qu'il espère pouvoir entreprendre, dans le Pacifique cette fois.
On l'attend incessamment en Amérique où il doit faire une
conférence à son passage à Washington et à New-York.
Le Dr Schmidt, qui est officier de la Légion d'Honneur et Mem¬
bre Correspondant de l'Institut de France, a bien voulu accepter
d'être Membre correspondant de la Société des Etudes Océanien¬
nes qui le remercie et lui adresse ses meilleurs vœux pour le suc¬
cès de ses recherches.
S.
Société des Études Océaniennes
—
40
—
Pisciculture
Rectifications.
M,n0 Marau m'a fait
remarquer que le poisson
le nom de tiahua dans le N° précédent s'ap¬
pelle Apiri et nom Tiabua et c'est dit-elle, le Hina devenu adulte.
Voilà qui rend encore ce
poisson plus intéressant, car comment
et pourquoi va-t-il
frayer en mer, pour remonter ensuite nos cours
d'eau par centaines de millions.
—
que j'ai désigné sous
Autre rectification : Les hina ne seraient
pas des
civelles mais les apiris ci-dessus
anguillettes
nommés, car l'anguille (au
ou
moins une espèce) naîtrait bel et bien en eau douce.
Les fils Lévy ont, en effet,
capturé dans la vallée de Tipaerui
des anguillettes si menues et
transparentes qu'il est impossible
de les rattacher aux hinas et de croire à leur
origine maritime.
Le Dr Smidt auquel ces minuscules
specimens ont été offerts en
a été
plus qu'étonné,
j'allais dire désorienté.
IVos
Grenouilles.
acquisitions.
Le "Makura", du mois de mars à
apporté 34
grenouilles qui ont été immédiatement lâchées, bien vivantes, en
—
contre bas des Sources de la
on en a
Reine, chez M. le Gouverneur ; or,
pas revu une seule.
Poisson anti-moustiques. — Nous en avons de deux
sortes :
lesguppy ou arc-en-ciel ou encore million fisbes et les gambusia
affinis. Les premiers introduits par M. Guild de Maraa et les au¬
tres envoyés par l'aquarium de San Francisco
(Steinhart Aqua-'
rium)ànotre Société. Ces deux sortes sont minuscules, la fe¬
melle qui atteint deux fois la
grosseur du mâle, n'a guère que 4
à 5 centimètres.
Elle est vivipare et très friande de sa
progéniture, mais il s'en
sauve, sans cela ce ne serait pas le million ftsb.
Il semble que 1 £
guppy se
reproduise ici plus vite que le gam¬
moustique et c'est sur¬
tout au canal de Panama
qu'ils ont acquis leur réputation mon¬
diale en y détruisant
complètement l'anopheles, le moustique de
busia. Tous les deux sont l'ennemi né du
la malaria.
On peut se procurer de ces
poissons chez
vants de notre Société : MM. le Président et
les Membres sui¬
Vice-Président, Emile
Lévy et Barrier.
Société des Études Océaniennes
—
41
—
Carpes et basses.— Continuent à faire espérer que ce sera un
succès, ni mort, ni maladie, et elles grossissent très vite.
Poissons-chats (silures). — La douzaine introduite semble
moins se plaire à notre climat que les carpes et il faut s'en
réjouir
car celles-ci valent mieux
que ceux-là.
Un premier envoi de nos poissons d'eau douce au Steinhart
Aquarium n'a pas réussi et le Makura vient d'emporter un nou¬
vel essai.
Que va nous rapporter le Makura : tanches, carpes ou truites?
E. R.
■■iigi CJ *m-m
CORRESPONDANCE
To the Editor of the Bulletin des Etudes
The Muséum, Papeete.
Océaniennes,
Papeete, March gth 1926.
Sir
I have just read four numbers of the Bulletin with much interest and think
it
possible that the following noies may be of
interest.
Sept. 1922.— Correction intlic orthography ol Taliitian
Chart names are rather more
frequently incorrect than
naines.
correct ail over the world,
and the rectification of rnistakes once
by print and popular usage is most difficult, a sad
commentaryon human nature. As regards the list given may
an ignorant stranger ask for an addition ? I understand that te
island commonly known as "Moorea" is
properly Eimeo. The
connections is difficult to trace. Are they alternatives
equally
I suppose the publication of a small scale chart with correct
sanctified
correct ?
nomenclature would be too costly for the Society ?
L'eau potable clans les Attols,is of the
greatcst interest in
my own work. It may interest your readers to know that even in
the almost rainless coast of the Red Sea I have seen wells
where the sand and coral gravel
dug
joins the Consolidated rock of
the same material alongthe shore. In that climate it isneedless to
say that such wells are only occasionally usefull, and their exis¬
tence is kept secret by the natives as far as
possible.
Dec. 1924.— Croissaiicetleseoraox.The influence of fresh
Société des Études Océaniennes
—
42
—
water upon coral growths
may be exagerated. Witness thc overflow from the washing tank in Papcete,
surrounded
which is
by
healthy corals. Also the mouth of the Fautaua and Hamuta Rivers
have little influence upon the coral reef over which
sea.
The origin of the reef passes, 1 am not at
they reach the
présent prepared
to account for, ail the usual
explanations seem to me unsatisfactory but 1 believe that ail are now deepening, and widening
Papeete Pass is peculiar in its shallowness.
As regards the reef known as "
Dolphin Bank" in Matavai Bay,
Professor Agassiz in 1903 pointed out that thisis no
longer a
growing reef, and with this conclusion my own examination
agréés. It is probably becoming lower, not higher, but this
process mustbe one of extreme slowness.
1 am Sir,
Yours
sincerly,
Cyril CROSSLAND.
IVote «le la Rédaction.
MOOREA, est actuellement et depuis longtemps le nom adopté. Le pii (voir
Bulletin N° 11) est la cause de l'abandon du beau nom de EIMEO.
EAU POTABLE DANS LES ATTOLS. Voudriez-vous avoir la bonté de
faire bénéficier le Bulletin d'un
peu de vos travaux sur ce sujet ainsi que
sur
les coraux.
E. R.
Société des Études Océaniennes
—
Membres «le la Société
43
au
—
1er mai 1!)26 et Sociétés
corrcspoiitlantes.
Dos erreurs ou omissions se seront peut être glissées dans la liste suivante,
mais les intéressés n'auront
qu'à s'adresser
au
Président,
pour
qu'il soit
fait droit à leur réclamation.
Membres d'honneur.
MM. le Président de la République,
le Ministre des Colonies.
G.
Julien, Gouverneur, fondateur de cette Société, 116,
Lecourbe, Paris.
E. Senart, Membre de l'Institut, Avenue François
Ier, 18,
rue
Paris.
Paul Dislère, io, Avenue de l'Opéra, Paris.
Pavie, Ministre Plénipotentiaire, io. Avenue Kléber, Paris.
Maréchal Lyautey, Académie Française, Paris.
Maginot, Chambre des Députés, Paris.
Grandidier, Alfred, Membre de l'Institut, 26, Rue Marceau,
Paris.
Grandidier, Guillaume, 53 Avenue Montaigne, Paris.
Membres de Droit.
MM.
le Gouverneur, Patron et Tuteur de la Société,
le Procureur de la République,
Papeete.
Papeete.
le Chef du Service des Domaines et de
l'Enregistrement,
Papeete.
le Chef du Service de Santé, Papeete.
Membres Bienfaiteurs et à vie.
MM. P. V. Rougier :
Rougicr Frères,
32,
Boulevard de la Bas¬
tille, Paris.
Barton Warrcn.
Francisco.
Evermann, Steinhart Aquarium,
San
Membres
MM. Paul Boyer,
Correspondants.
Ecole des langues Orientales, 2, Rue de Lille,
Paris.
Lacroix. Musée, Rue de Buffon. Paris.
Marius Leblond,
10, Rue du Cardinal
Doubriére. Directeur de l'Ecole
Lemoine, Paris.
Coloniale, 2, Avenue de
l'Observatoire, Paris.
]. Brown Macmillan, Holmbank, Fcndelton, Christchurch,
N. Z.
Société des Études Océaniennes
W. F. Wilson, 627, Prospect St, Honolulu.
M. et Mrs Handy, Bishop Muséum, Honolulu.
MM. Dr H. Gregory, Director, Bishop Muséum, Honolulu.
Alex Hume Ford, Pan Pacific Union, Honolulu.
Rutlege Dr,
British Muséum, London.
Prince Ratu Sukuna, Suva Fiji.
Rue Comt Caudron à Toulouse, France.
Secretan, Bureau du Travail, Société des Nations, Genève.
L. Schmidt, 17,
Ralph Strange, Fjatiron Building, MarketSt.San-Francisco.
J. R. Coryell, 235, Montgommery St., San Francisco.
Kenneth Emory (M. et Mmc) chez Me Thuret, Papeete.
Dean Elmer D. Merrii., University of California, Berkeley,
Californie.
•
Australian Muséum, Sydney.
Prof. Schmidt, Directeur du Laboratoire de Carlberg, Hol¬
Prof. Charles Hedley,
lande.
H. B.
Guppy, Botanist Red House Fowey, Cornwall, En-
gland.
T. A.
Jaggar, H. V. observatory, Volcano House, P. O.
Hawai.
Monseigneur Blanc, Vie. Apos. des Tonga, Wallis & Futuna, Maofaga, Tonga, Isds.
Alain Gerbault, en mer.
Sociétés et Bibliothèques correspondantes : (échanges)
Académie Malgache-Tananarive,
American Muséum of Natural
Madagascar.
History, 77 th St & Central
Park, New York.
American Geographical Society,
136 th Street Brodway, New
York.
Auckland Institute & Muséum,
Auckland N. Z.
Australasian Association for Advancement of Science,, 5,
zabeth Street, Sydney.
Eli-
Bataviaasch Genootschap Koningsplein West, 12 Batavia, Java.
Bishop Muséum Honolulu, T. H.
Canadian Institute, Ottawa, Canada.
California Academy of Sciences,
Golden Gâte Park, San Fran¬
cisco, Cal.
Comité de l'Océanie Française, 94, rue de la Victoire, Paris.
Ethnological Survey, Manila, Philipinas Islands.
InstitutEthnographique International, 28, rue Bonaparte, Paris,
Koninglight Institut, 14, Van Galenstratt, La Haye, Hollande.
Société des Études Océaniennes
—
48
—
Museo Nazionaledi Anthropologia, ViaGino Gapponi,
Floren¬
ce, Italie.
Na Mata Editor, Suva, Fiji.
Fijian Society, Suva, Fiji.
National Muséum Library, Washington, U. S. A.
New Zealand Institute, Wellington.
Peabody, Muséum of Archœology&Ethnology, Harvard, Cam¬
bridge, U. S. A.
Polynesian Society, New Plymouth, N. Z.
Queensland Muséum, Brisbane, Queesland.
Royal Colonial Institute, Northumberland Avenue, London.
Royal Anthropological Institute otGreat Britain, 52 Upper Bedfor Place. London W. C.
Royal Geographical Society, Kensington Gar. London. S. W.
Société de Géographie de Paris, Boulevard S^Germain, Paris.
Société Neuchâteloise de Géographie, Neufchâtel, Suisse.
Union Coloniale française, 11 rue Lafayette, Paris.
University of California, Library Exchange Département, Ber¬
keley, California.
Annales Coloniales (échanges), 34, rue du Mont Thabor, Paris.
Bulletin du Comité d'Etudes, Dakar, Sénégal.
Asiatic Society of Bengal, 1, Park Street, Calcutta.
Smithsonian Institution, Washington, U. S. A.
Archives-Bibliothèque du Ministre des Colonies, Paris.
Membres résidents.
MM. Ahnne Ed., Papeete.
Bérard Charles, Papeete.
Brander Norman,
Papeete.
Me Brault Léonce, Papeete.
MM. Brown Charles, Papeete.
Bunkley T. E., Papeete.
Drollet Alexandre, Papeete.
Gillet Maurice, Papeete.
Guého R., Papeete.
Mgr. Hermel Papeete.
MM. Hervé, Apataki, Tuamotu.
Homes Franck, Papeete.
Lagarde Georges, Papeete.
Leboucher Albert, Papeete.
Marcantoni Pascal, Papeete.
Société dés Études Océaniennes
—
46
—
Paraita a Tehanai, Papeete.
MUes
Perrier, Institutrice, Papeete.
Pomare, Princesse Takau.
MM. Raoulx Victor, Papeete.
Abbé Rougier, Papeete.
Mme Marau Taaroa, Papeete.
MQ Sigogne Lucien, Papeete.
MM. Solari J. B., Secrétaire Général, Papeete.
Spitz Georges, Papeete.
Stimson Frank, Papeete.
Teriieroo a Teriierooterai, Papenoo.
Me Thuret, Notaire, Papeete.
MM. Touze E., Papeete.
Ch. Vernier, Raiatea.
P. L., Vernier, Papeete.
Walker, Orsmond, Papeete.
W. Williams, Johnstone, Papeete.
Antier, (Juge), Papeete.
D1' Cassiau, Papeete.
MM. Brander, Wini, Papeete.
Deflesselle, Constant, Papeete.
Eymeric, Instituteur, Papeete.
Gentil, Secrétariat Général, Papeete.
Capitaine Legahic, Papeete.
Brisson, V., Papeete.
Mme
Grey, Moorea.
Langlois, Papeete..
Rascalon, Papeete.
Renneteaud, Papeete.
Dr Sasportas, Papeete.
MM. Tischenbach, Papeete.
Marcillac, Papeete.
Hayem, Papeete.
Barrier, Papeete.
Ably, Papeete.
MUe Goupil Jeanne, Papeete.
MM. Leralle, Papeete.
Marx, Compagnie des Phosphates, Papeete.
Monin, Papeete.
Richter, Papeete.
Mereau,
—
MM.
Société des Études Océaniennes
—
47
—
Tu Temarii, Hitiaa.
Mme Goupil Louise, Papeete.
MM. Maraetefau Charles, Papeete.
Duchateau, Papeete. Directeur de la Banque de l'Indo-chine
Cabouret, Papeete.
Gundersen, Moorea.
Askowitch, Papeete.
Vidal Paul,
—
Levy Emile,
—
Gourdon, Chef du Service de l'Enseignement, Papeete.
Irving Smith, Arue.
Bambridge Georges, Papeete.
Pugeault Charles, Huahine.
Saget Henri, Fr., Raiatea.
Bayol, Banque de l'Indochine, Papeete.
Tavae Anahoa, Pape'ete.
Distel, Papeete
Brugiroux, Papeete.
Crossland Cyril, Papeete.
NoRDHoff, Papeete.
Le Bulletin est envoyé gratuitement à tous les membres de la
Société ainsi qu'aux Sociétés correspondantes à titre d'échange.
Seuls les membres résidents paient une cotisation annuelle de
20 francs.
AVIS IMPORTANT.
La clause 15 du Règlement intérieur de la Société a été ainsi
modifiée : Le Sociétaire dont la cotisation annuelle sera en retard
d'une année, sera rayé de la liste trois mois
avertissement par écrit resté infructueux.
de plus
Papeete — Imprimerie du Gouvernement.
Société des Études Océaniennes
après un
Société des Études Océaniennes
BUREAU constitué le 28 décembre 1925.
Président
Vice-Président
Abbé Rougier
Conservatrice du Musée
Mma L. Goupil
M. Ably
M. Deflesselle
Bibliothécaire
Trésorier p. i
Secrétaire-Archiviste..
.
Secrétaire de rédaction
Le
M. Bayol
M. O. Walker
M. E. Ahnne
Bulletin de la Société est servi gratuitement à tous ses
Membres.
Cotisation annuelle des Membres résidents,
Prix de ce numéro
20
francs.
5 francs.
Il est en vente au Musée,
Pour être reçu Membre de
membre titulaire.
la Société se faire présenter par
un
Les articles publiés dans le Bulletin,
exceptés ceux dont l'au¬
droits, peuvent être traduits et reproduits
à la condition expresse, que l'origine et l'auteur en seront men¬
teur en a réservé les
tionnés.
Tontes communications relatives au Bulletin doivent être
adressées au Président de la Société d'études Océaniennes.
Société des Études Océaniennes
- Médias
-
B98735210103_012.pdf
- Collections
- Bulletin de la Société des Études Océaniennes
Fait partie de Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 12