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BULLETIN
DE
Société des
LA
Etudes Océaniennes
f
N°
152- 153
Septembre
TOME XIII
Anthropologie
Histoire
—
—
—
Décembre 1965
(N° 3-4)
Ethnologie
—
Institutions et Antiquités des
Philologie
Populations Maories
Littérature et Folklore
Astronomie— Océanographie—Sciences
naturelles
�Conseil d'Administration
Président
Vice-Président
M. Henri JACQUIER.
M. Bertrand JAUNEZ
Mlle Janine LAGUESSE.
M. Yves MALARDE.
Secrétaire
Trésorier
Assesseur
Assesseur
Assesseur
Assesseur
Assesseur
...
Assesseur
Assesseur
...
...
Secrétaire-Bibliothécaire
Pour être reçu
M. Cdt PEAUCELLIER
M. Rudolphe BAMBRIDGE
M. Terai BREDIN.
M. Martial IORSS.
M. Siméon KRAUSER.
M. Raoul TESSIER.
Commandant JOURDAIN
du
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Mlle
NATUA.
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se
membre titulaire.
un
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Le Bureau de la Société informe ses membres que désormais
ils peuvent emporter à domicile certains livres de la Bibliothèque
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où ils
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rendraient
pas
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La
présentera la formule à signer.
Bibliothèque est ouverte aux membres de la Société et à
jours, de 14 à 17 heures, sauf le Dimanche.
leurs invités tous les
La salle de
lecture est
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public tous les jours de
14 à 17 heures.
Musée
Le Musée est ouvert tous les jours, sauf le lundi de 14 à 17
heures. Les jours d'arrivée et de départ des courriers : de 9 à
11 heures et de 14 à 17 heures.
La Couverture
représente Aa, divinité de Rurutu
(Courtoisie du Bristish Museum)
�BULLETIN
de la
SOCIETE DES ETUDES
OCEANIENNES
(POLYNESIE ORIENTALE)
TOME XIII (N° 3-4)
N°
152-153
SEPTEMBRE-DECEMBRE 1965
SOMMAIRE
Pages
Géologie.
Observations
sur
le volcanisme tertiaire et
quaternaire de quelques îles de la Polyné¬
sie Française, par E. AUBERT de la RUE
533
Ethnographie.
Description de quelques vanneries des Iles
Australes, par P. VERIN
549
Archéologie.
Curiosités
archéologiques des îles Marqui¬
par H. VOISIN
Gisements archéologiques étudiés en 19601961 aux Iles de la Société, par Y. SINOTO et P. VERIN
Contribution à l'étude du régime alimen¬
taire des Anciens Polynésiens des Iles Aus¬
ses,
trales,
de
par
D. CHABOUIS
.
...
(Ce numéro a été réalisé au Centre d'archéologie
Madagascar sous la direction de Pierre Vérin)
561
567
599
de l'Université
�Société des Études Océaniennes
�OBSERVATIONS
QUATERNAIRE
SUR
DE
LE
VOLCANISME
TERTIAIRE
ET
QUELQUES ILES DE LA POLYNESIE
FRANÇAISE
Par Edouard
AUBERT DE
LA RUE, maître de Recherches au C.N.R.S
Tahiti et des îles volcaniques de la Polynésie
déjà donné lieu à de nombreuses études et nous
est bien connue dans ses grandes lignes. Il convient de mentionner
ici tout spécialement les travaux de P. MARSHALL (1913-1915),
J.P. IDDINGS (1916), L.J. CHUBB (1924), HOWEL WILLIAMS
(1928) et T.S. STARK (1936). Plus récemment, J.M. OBELLIANE
(1953) a poursuivi dans le groupe des recherches intéressant
spécialement les îles Marquises et les Australes. Je n'aurai garde
non plus d'omettre l'œuvre importante de A. LACROIX qui,
de son côté, a examiné et décrit, entre 1902 et 1933, de très nom¬
breuses laves et roches intrusives associées, rapportées de l'ensem¬
ble de ces îles par différents
voyageurs.
Ayant été chargé par l'Inspection Générale des Mines et de
la Géologie du Ministère de la France d'Outre-Mer de procéder,
en 1955, à un inventaire des ressources minérales des archipels
de la Polynésie orientale, j'ai été conduit à faire diverses obser¬
vations apportant quelques précisions sur la géologie de certaines
îles. Elles intéressent plus spécialement Hiva Hoa aux Marquises,
Moorea, Huahine et Raiatea dans l'archipel de la Société, Rurutu
et Rimatara dans le groupe des Australes.
En ce qui concerne l'âge des éruptions au cours desquelles
se sont édifiées ces îles volcaniques, nous devons toujours nous
en tenir à l'hypothèse émise par HOWEL WILLIAMS à propos
La formation de
française (1)
a
(1) Cet article publié initialement dans le Bulletin Volcanologique. Série II
XIX.— 1958, Naples — pp. 159-177, avec 5 planches doubles est
reproduit ici avec l'aimable autorisation de l'Auteur, avec un addendum
de mise à jour en 1964. Les reproductions photographiques n'ont pu mal¬
heureusement êtie adjointes.
tome
Société des
Études
Océaniennes
�—
534
—
de Tahiti et de
l'archipel de la Société, en se fondant sur leur
degré d'érosion plus ou moins avancé. Aucun de ces volcans
insulaires, selon lui, ne serait antérieur au Pliocène, la majorité
des éruptions datant du Pléistocène, sauf l'apparition de Meetia
et de quelques petits cônes de scories à la périphérie de Tahiti,
datant du Quaternaire récent. En ce qui concerne les autres
groupes, tous présentent un état de destruction aussi avancé,
sinon davantage dans le cas des îles Australes, dont on peutraisonablement admettre que leur demi ère période d'activité se situe
au Pliocène, si même elle n'est pas antérieure dans certains cas.
Une difficulté
majeure se présente pour qui veut étudier un
détail les formations volcaniques de ces îles : l'absence
complète de cartes topographiques convenables, une lacune qui
sera prochainement comblée, au moins, pour les îles
de la So¬
ciété. Il faut compter également avec la rareté des affleurements
des laves fraîches, du fait de l'ampleur des phénomènes de latéritisation,qui ne permettent guère d'observer de contacts et d'établir
l'ordre de succession des différentes éruptions.
HIVA HOA (Iles Marquises). — C'est sans doute là l'île du
groupe dont on est demeuré le plus longtemps sans renseignements
précis. Les principales indications sont celles réunies, au cours
d'une brève visite, par L.J. CHUBB, auxquelles s'ajoutent celles
de J.M. OBELLIANE pour la partie orientale. Mes itinéraires
se rapportent
plus particulièrement à l'Ouest de l'île, d'une
configuration extrêmement tourmentée, reste d'un puissant ap¬
pareil basaltique où CHUBB a reconnu trois cratères accolés,
alignés Nord-Sud, tous largement ouverts à l'Est. Les choses
ne m'ont pas
semblées aussi nettes, car le rôle de l'érosion, dans
la formation de ces trois cirques, est évident. Le plus septen¬
trional s'ouvre sur le plateau central ; le second, limité par des
escarpements impressionnants, entoure Atuona, tandis que le
troisième, séparé du précédent par le mont Temetiu (1.190m),
coïncide avec la baie des Traîtres. Si leur origine demeure
incertaine, du moins peut-on délimiter avec assez de précision
la portion périphérique d'une très vaste caldeira, ouverte à l'Est,
peu en
s'étendant des hauteurs
au
Nord de la baie des Traîtres à celles
proches de la baie d'Hanaiapa.
Aux laves
signalées par CHUBB dans la région d'Atuona
porphyriques et des trachybasaltes (basaltes
andésiniques), il y a lieu d'ajouter d'importantes formations de
brèches basaltiques, fortement consolidées, très développées à
la base des montagnes, tant le long de la côte, notamment en
surtout des
basaltes
�--
535
—
face de l'îlot d'Anake, que dans la vallée d'Atikua, branche
orientale du cirque d'Atuona. Le nombre des filons basaltiques
brèches d'explosion est considérable. On les
nombreux, minces et irréguliers, se
recoupant les uns les autres, notamment dans les falaises de
Fatu Eki, à travers les épanchements de basalte de toute l'extré¬
qui recoupent
ces
retrouve d'ailleurs
tout aussi
mité sud-ouest d'Hiva Hoa.
Parmi le grand édifice basaltique formant la partie occidentale
de l'île doivent exister quelques dykes de trachyte à biotite et
plagioclases. Ils n'ont pas été vus en place, mais des galets de la
plage d'Atuona semblent indiquer leur présence proche. La seule
lave acide observée directement est un dacitoïde gris-clair, à
pâte vitreuse et fluidale, sur laquelle se détachent des cristaux
automorphes de hornblende et d'oligoclase. Cette roche est en
relation, sans doute sous forme d'un dyke, avec les brèches basal¬
tiques du fond de la vallée d'Atikua.
trachytique, le mont Ootua (800m), d'un
très boisé, occupe exactement le centre d'Hiva
Hoa. Quelques escarpements de sa face ouest montrent un débit
vertical grossièrement prismatique. La lave, compacte et assez
leucocrate, très cristalline, a une texture porphyrique. Elle est
formée par des cristaux de plagioclases et d'autres, plus rares,
de feldspath alcalin, accompagnés de biotite corrodée par de
la magnétite. Trop altérée pour être utilement analysée, on peut
considérer cette lave comme un trachy-andésite. Des types voisins,
à pâte plus fine et légèrement vacuolaire, s'observent sur la face
ouest de la montagne, vers la cote 650.
Un ancien volcan
profil
assez mou,
Quelques discrètes manifestations d'un volcanisme très atténué
pentes inférieures du mont Temetiu, entre
Atuona et Taaoa, près de ce dernier village. Il s'agit de la petite
soufrière de Fatu Eki, située dans une tranchée naturelle d'une
centaine de mètres de longueur, qu'emprunte la route, et placée
sont visibles sur les
à moins de 100m. au-dessus du niveau de la mer. Parmi des
basaltes complète décomposés et privés de végétation, on note
deux petites zones solfifères. La lave est finement imprégnée
de pyrite et ses craquelures enduites de soufre. On ne constate
actuellement aucune émission de vapeur, ni la moindre élévation
température en ces endroits, mais à une centaine de mètres
plus à l'Ouest existe une mofette, au voisinage de laquelle
les
argiles superficielles renferment des incrustations de
soufre déposées par d'anciens dégagements d'hydrogène sulde
Société des
Études
Océaniennes
�—
536
-
furé. Non loin de là, d'autres émanations de gaz carbonique
sont visibles à marée basse le long de la grève, également à la
température ambiante.
volcaniques anciennes.
En remontant la vallée de la Papenoo, j'ai observé, parmi
des galets de laves et de roches instrusives d'une grande fraîcheur,
décrites par les auteurs précédemment cités, quelques blocs roulés
de roches verdâtres, altérées, qui paraissent beaucoup plus an¬
ciennes. Ces dernières, d'ailleurs rares, ont été trouvées en divers
points de la vallée, jusqu'au confluent de la rivière Vaitamanu
Ce sont des roches calcifiées et épidotisées, les
vers l'amont.
unes porphyriques, dont les grands feldspaths sont entièrement
transformés, qui ont pu être des andésites, les autres correspon¬
dant à des brèches éruptives d'une grande cohésion, à petits
éléments anguleux andésitiques ou basaltiques.
TAHITI—Présence de laves et de brèches
Sans doute faut-il voir dans ces fragments de roches volca¬
niques, d'un type inusité à Tahiti, les témoins d'une période
éruptive ancienne, impossible à dater, antérieure peut-être à la
formation du grand cône d'où proviennent toutes les laves décrites
jusqu'à présent. Sans doute ces brèches verdâtres et les laves
associées proviennent-elles d'un affleurement restreint, non repéré
encore et situé quelque part dans le fond du grand cirque central,
où la rivière de Papenoo prend ses sources.
(Addenda de l'auteur 1964) : On peut cependant se demander
si ces laves vertes à faciès ancien ne seraient pas, en réalité, con¬
temporaines des laves ayant participé à l'édification du grand
volcan central de Tahiti, mais ayant été fortement modifiées
par les intrusions de roches grenues syénitiques et autres, mises
en place tardivement dans les profondeurs du volcan.
ARCHIPEL
DE
LA
SOCIETE.
—
Présence d'intrusions de
gabbro dans le fond de quelques anciens
cratères.
qu'une série très complète de roches intrusives profon¬
des, allant des syénites néphéliniques aux essexites-théralites, est
connue en place dans la haute vallée de la Papenoo, où elles
On sait
forment un relief notable : le chaînon d'Ahititera (Alt. 822m.)
mis en évidence par l'érosion dans le fond de l'ancien cratère
central de Tahihi. Ces types grenus sont accompagnés par tout
cortège de roches filoniennes rares (tinguaïte, monchiquite,
camptonite, etc.). Le massif d'Ahititera, qui devait se trouver
primitivement à 1500 m. au moins sous le fond de l'ancien
un
�537
—
cratère, n'est
pas
—
le seul point où l'érosion ait mis à jour des
roches grenues profondes. J'ai rencontré des affleurements de
moindre importance à 6 km à l'Est de là, montrant des monzonites et des gabbros, dans le ravin où descend la rivière Vainavenave,
affluent de droite de la Papenoo.
Des roches intrusives grenues
semblables à celles de la Papenoo,
mais dans l'ensemble plus basiques et représentées surtout par
des théralites, sont également connues au cœur du volcan voisin
de Taiarapu. Elles n'ont encore été observées là qu'à l'état
remanié, roulées dans le lit de la rivière Vaitepiha, qui provient
des pentes nord du mont Roniu (1323m.).
A
Tahiti, de même qu'à Taiarapu, les roches profondes dé¬
rivent du même magma que les types effusifs au milieu desquels
elles ont fait intrusion. Il en est de même des pointements de
gabbro
j'ai découverts
que
au
fond de certaines des grandes cal-
deiras d'érosion situées dans la partie centrale des autres îles
de l'archipel de la Société. Il s'agit d'intrusions de gabbro à
augite et olivine, avec un peu de biotite et en général une forte
proportion de magnétite titanifère. Ces roches existent à
Moorea, à Raiatea et à Tahaa, au centre de chacune de ces îles.
Des gabbros à olivine semblables étaient déjà connus à Pora
Pora et à Maupiti, mais à la périphérie de chacune des îles. Ils
avaient été signalés anciennement par ELLIS qui avait pris ces
intrusions pour du granite.
A Moorea, le gabbro se rencontre à la cote 50, dans le haut
de la petite vallée d'Opunohu, au pied du versant méridional
du mont Rotui. La roche se présente en boules résiduelles au
milieu de l'argile latéritique. Elle contient un peu de calcite et
de calcédoine secondaires, dues sans doute à des phénomènes
d'altération pneumatolytique.
Dans le
cuvette de
de Raiatea, les affleurements se situent dans la
Faaroa, à 3,500 km. en ligne droite au Sud-Ouest
cas
du font de la baie du même
A
Tahaa,
une
nom
et à la cote 20 environ.
intrusion de gabbro est visible dans le fond
de la baie de Haamene (cote 10), à 200 m. à l'Est du village. Une
roche assez semblable, mais plus doléritique, a été trouvée en
bloc isolé, à 1200 m. du fond de la baie de Hurepiti, sur le chemin
conduisant à Haamene, également dans la partie centrale de l'île.
Elle constitue un terme intérmédiaire entre le gabbro précédent
largement cristallin, et le basalte doléritique formant le grand
dyke vertical, orienté N 50° E, large d'une dizaine de mètres,
traversant les agglomérats basaltiques de la baie de Rae.
�—
538
—
Les divers gabbros rencontrés, le plus souvent en boules rési¬
duelles au milieu d'argiles latéritiques, forment des affleurements
imprécis, ne se signalant sur le terrain par aucun accident topo¬
graphique. On ne peut dire s'il s'agit de dykes, ou, ce qui paraît
plus vraisemblable dans la majorité des cas, de culots.
ET LES PRODUITS DE
PROJECTION DES ILES DE LA SOCIETE.
Les laves de Moorea, comme aussi celles de Huahine et de
REMARQUES SUR LES EPANCHEMENTS
Raiatea, font partie de la série intermédiaire de A. LACROIX,
composée de types à néphéline, au moins virtuelle et d'autres
feldspathoïdes, alors que celles de Tahiti prennent place
sa série néphélinique. D'autres îles, telles que Pora Pora
et Maupiti, uniquement basaltiques, appartiennent à la série sans
néphéline.
Alors que les deux grands cônes voisins de Tahiti et de Taiarapu,
relativement récents, conservent un profil assez caractéristique,
Moorea et les îles Sous le Vent ne sont plus que des ruines de
volcans, tant elles sont profondément érodées. On parvient
néanmoins à reconnaître encore, pour chacune d'elles, l'empla¬
sans
dans
cement de
l'ancien cratère central.
On sait que Moorea est surtout basaltique, les
trachytes et les phonolites n'ayant une extension notable que
dans le district de Papetoai au Nord-Ouest. Ces mêmes roches
doivent exister pourtant aussi en certains points des hauteurs
dominant la côte ouest, car il arrive d'en trouver des fragments
roulés dans les torrents. Enfin, un trachyte à biotite et amphibole
est visible sur la côte méridionale, à 3 km à l'Ouest de Maatea.
La relation entre trachytes et phonolites d'une part, et les basaltes
de l'autre, n'apparaît pas clairement. En ce qui concerne ces
derniers, il y a lieu d'insister sur l'extension des coulées bréchoïdes
et des agglomérats, ceux-ci ayant acquis une très forte cohésion,
dans les hauts escarpements limitant la grande caldeira d'érosion
centrale. Ceci montre le rôle important qu'ont eu les phénomènes
explosifs dans l'édification de la partie subaérienne de l'île. Leur
ampleur est également indiquée par la présence de brèches très
grossières sur les pentes sud-ouest.
Les coulées, tantôt massives, tantôt très huileuses et scoriacées,
correspondent à des ankaramites et à des océanites. Les multiples
fissures qui ont affecté tardivement l'édifice volcanique de Moorea
ont été injectées par des filons de basalte, minces et irréguliers.
Aucun de ceux-ci n'a été observé recoupant les épanchements
trachytiques, ni réciproquement.
MOOREA.
—
Société des
Études
Océaniennes
�—
539
—
massifs volcani¬
entourés par le même récif-barrière. Au Nord, Huahine
Nui, le plus considérable, et au Sud Huahine Iti. Un bras de mer
d'une largeur et d'une profondeur très variables, les sépare.
HUAHINE.
—
Huahine est formée par deux
ques
MARSHALL et IDDINGS ont visité antérieurement ces îles,
mentionnant la présence de basaltes labradoriques, de trachytes
phonolitiques et de phonolites.
Les laves de beaucoup les plus répandues sont des basaltes
à olivine, en coulées compactes généralement minces (1 à 2 m),
alternant avec des agglomérats très développés. De même qu'à
Moorea, ces édifices basaltiques sont parcourus par de multiples
petits filons de basalte, souvent très contournés, dont les plus
larges n'excèdent guère 2m. Daus l'île du Nord, Huahine Nui,
les monts Matoereere (595 m) et Turi (690 m) représentent le
rebord septentrional de l'ancien cratère, qui se montre divisé
par une crête médiane. Etant donné l'état de démantèlement
de ce volcan basaltique, il est difficile de dire si l'érosion seule
est responsable de ce seuil, ou s'il existait à l'origine, séparant
deux cratères accolés.
été possible, ici non plus, d'établir l'âge relatif
éruptions basiques et acides, ces dernières paraissant pour¬
tant plus récentes. Il s'agit de trachytes phonolitiques et de pho¬
nolites, qu'on ne peut distinguer sur le terrain, correspondant
à des laves très cristallines et compactes, d'un noir-verdâtre.
Elles doivent leur aspect mélanocrate, fréquent chez les laves
semblables de Moorea et de Raiatea, à l'abondance de l'aegyrine.
Ces trachyphonolites sont massives et homogènes et il est habi¬
tuellement malaisé de discerner des coulées successives indivi¬
dualisées. Le seul endroit ou une telle succession puisse s'observer
nettement correspond aux escarpements de la rive ouest de la
baie de Maroe, où, vers la cote 80, de part et d'autre de la cas¬
cade de Vehi, les phonolites sont grossièrement prismées.
Il n'a pas
des
Des trois massifs de
trachyphonolites délimités sur Huahine
Nui, le plus typique est le mont Tapu (426 m), en forme de cône
tronqué très raide, s'appuyant sur les pentes nord-est du grand
basaltique central. Le flanc nord-est de ce relief volca¬
nique, assez suggestif, est fortement échancré, au point de se
demander s'il n'y a pas là un vestige de cratère. Un second mas¬
sif, moins élancé, mais aux versants raides également, ayant
toutes les apparences d'un cumulo-volcan, haut de 180 m., se
situe juste au Nord de Fare, dans l'angle nord-ouest de l'île.
Le troisième massif, également peu élevé, s'allonge du fond de
massif
�—
540
—
la baie de Cook à celle de Maroe. Des
diquent
que
galets phonolitiques in¬
d'autres affleurements, plus restreints, existent pro¬
bablement dans les hauteurs dominant
au
Nord la baie de Fare.
Quant à Huahine Iti, seule sa pointe méridionale, à l'Ouest de
Parea, est de nature phonolitique.
Une remarque
et
importante au sujet des éruptions trachytiques
phonolitiques de Huahine, que soulève également l'étude des
affleurements de laves semblables de Moorea et de Raiatea, est
l'absence de produits de projection. 11 est habituel que 1'extrusion
de laves aussi acides soit accompagnée par l'émission de maté¬
riaux pyroclastiques. Or, ceux-ci manquent aux îles Sous le Vent,
comme
d'ailleurs aussi à Tahiti. J'ai l'impression qu'ils ont
existé, mais
que légers et peu cohérents, ils ont été totalement
l'érosion qui a déjà si profondément dégradé ces
vieux volcans. De longues recherches m'ont finalement permis,
en effet, de découvrir, dans un point de Huahine Iti, un
petit
lambeau de cinérites grises, très fines, avec de place en place
quelques fragments de ponce trachytique. On peut l'observer
sur la rive nord-ouest de la baie de Haapu, s'étendant du niveau
enlevés par
de la
mer
à la cote 5 environ. Il n'existe
aux
alentours immédiats
des basaltes, qui semblent antérieurs, bien qu'aucun contact
ne soit visible, mais on peut admettre
que ces projections légères
ont subi un transport aérien de quelques kilomètres et provien¬
que
nent de l'un
ou
l'autre des volcans acides cités.
RAIATEA.
Les renseignements, assez fragmentaires, sur
Raiatea sont dus également à MARSHALL et à IDDINGS.
Les basaltes, entendus dans un sens large, sont les laves domi¬
nantes. Ils sont généralement riches en augite et en olivine, pas¬
sant à des ankaramites-océanites, et les empilements de minces
coulées qu'ils forment comprennent, ici aussi, de fréquentes
intercalations d'agglomérats. Le tout est souvent haché de dykes
—
basaltiques.
Alors
les agglomérats paraissent correspondre le plus
d'explosions ba¬
saltiques véritables ont, comme l'a indiqué IDDINGS, un im¬
portant développement dans les montagnes centrales.
que
souvent à
des coulées bréchoïdes, les brèches
Les éruptions de trachyte franc, de trachyte phonolitique et
plus rarement de phonolite, ont joué un rôle important dans
la moitié nord de Raiatea. Ces laves font défaut, ou n'ont pas
pu être observées, au Sud d'une ligne allant de Tevaitoa, sur
la côte occidentale, au fond de la baie de Faaroa, du côté opposé
�—
de l'île. Ailleurs, elles ont
541
—
édifié notamment deux
reliefs
remar¬
Tapioi (295 m)
en forme de cônes tronqués : les monts
et Orataio (474 m), se dressant respectivement à l'Ouest et au
Sud d'Uturoa, dans le Nord de Raiatea. Ces pitons sont formés
quables,
des trachytes phonolitiques leucocrates et, à cette légère
près, sont absolument comparables au mont Tapu
de Huahine, d'autant plus que sur le flanc sud de chacun des deux
s'ouvre également une dépression cratériforme. Cette forme
conique, et l'apparence de cratère observée chez ces trois reliefs,
incite à les considérer comme des appareils volcaniques rela¬
tivement bien conservés. A Raiatea, comme dans les îles précé¬
dentes, l'érosion paraît avoir également déblayé tous les maté¬
riaux de projection meubles qui pouvaient entourer ces volcans.
TAHAA.
Tahaa, l'île voisine de Raiatea, émergeant dans
le même lagon, m'a produit l'impression d'être entièrement
basaltique et de correspondre à un grand appareil unique, très
érodé. Toutes deux ont subi, comme d'ailleurs aussi Moorea
et Huahine, un affaissement notable depuis la fin de l'activité
volcanique, qui a permis à la mer d'envahir toutes les vallées
radiales. Ces baies sont particulièrement accusées à Tahaa, où
elles pénètrent dans le Sud jusqu'au cœur de l'île, sur l'empla¬
cement du cratère primitif dont les monts Ohiri (590 m) et Purauti
(549 m) forment, avec d'autres reliefs, la paroi nord. L'ancien
volcan de Tahaa a été surtout édifié par des coulées basaltiques
par
différence
—
minces et très nombreuses, fréquement bréchoïdes, doucement
inclinées vers la périphérie de l'île. Les produits de projection,
si même ils existent, ne jouent ici qu'un rôle très effacé. De nom¬
breux dykes basaltiques recoupent en tous sens cet édifice.
PORA PORA. — Pora Pora, volcan basaltique en ruine, a
été étudié par J.T. STARK et je n'ai guère de faits nouveaux
apporter concernant cette île. Les coulées, comprises entre
quelques décimètres et 5 m au maximum, ont des textures très
variables. Les niveaux d'agglomérats sont fréquents, mais les
carrières ouvertes par les Américains et les travaux faits par
eux autour de l'île permettent de se rendre compte que beaucoup
de coulées se sont épanchées également dans un état de grande
fluidité. Il faut insister, ici aussi, sur l'absence de tufs et de brèches
de projection, de même que sur la présence d'un nombre très
élevé de petits filons basaltiques. Leur refroidissement rapide
se traduit par une frange d'obsidienne,
épaisse de 1 à 2 cm. sur
la partie externe de beaucoup d'entre eux.
L'ancien cratère de Pora Pora, très élargi par l'érosion, n'a
pas moins de 4 km. de diamètre. Son emplacement est aujourd'hui
à
�—
542
—
partie occupé par la mer. Il se situe dans la partie méridionale
de l'île, là où s'étend la baie de Tuuraapuo et les pentes qui l'en¬
tourent. Son rebord
nord correspond aux escarpements des
monts Paia (668 m) et Otemanu (725 m), tandis que les îlots
en
Toopua Iti et Toopua indiquent partiellement son rebord ouest,
situé à un niveau très inférieur. Rappelons qu'une intrusion
de gabbro doléritique à olivine est connue à la pointe méridio¬
nale de l'îlot Toopua. De forme elliptique, mesurant une cen¬
taine de mètres dans sa plus grande dimension, elle correspond
probablement au remplissage d'une ancienne cheminée.
MAUPITI.
En plus petit, Maupiti rappelle assez Pora Pora.
C'est également un ancien volcan basaltique, vaguement réduit
à la forme d'un croissant par la disparition de sa partie méri¬
dionale. Une partie du cratère primitif se devine encore, avec
une ouverture de 2 km., environ, sur la côte sud. La ligne de
crête actuelle, qui culmine au mont Tiriano (379 m), marque
la bordure nord du cratère. De même que Tahaa et Pora Pora,
—
Maupiti a été construit par des basaltes francs (basaltes
andésiniques et labradorites à olivine), d'une structure variable,
souvent bréchoïde. Les coulées sont peu épaisses et se sont épan¬
chées paisiblement, Elles sont traversées, plus ou moins vertica¬
lement, par une multitude de dykes, également basaltiques.
Un dyke vertical, beaucoup plus important que les autres,
dirigé N 35° W, affleure sur le flanc nord-est d'un petit piton :
la Roche Taataufi, dominant la côte nord-ouest. C'est une in¬
trusion de gabbro à augite et olivine, avec un peu de biotite
et une forte proportion de magnétite. C'est cette roche qu'ELLIS
avait prise jadis pour un granite et dont A. LACROIX a montré
la
nature
véritable.
Dans le Sud-Ouest de Maupiti
le mont Paharae (104 m), séparé
s'allonge un chaînon modeste,
de la masse principale de l'île
par une échancrure très accusée. Sans doute doit-on le consi¬
dérer comme le vestige d'un petit appareil adventif, de caractère
surtout explosif, car on note le long du rivage, dans les parages
de la pointe Tereiavarua (extrémité ouest de Maupiti) la présence
de tufs palagonitiques accompagnés de brèches basaltiques à
éléments de toutes dimensions, non classés. Ces blocs de lave
paraissent avoir été arrachés aux coulées du volcan primitif,
par des phénomènes explosifs tardifs, probablement sous-marins.
Aucun autre type de lave n'a pu être observé parmi ces formations
pyroclastiques.
�—
543
—
On peut supposer que la disparition de toute la
du volcan est le résultat d'une explosion, plus que
d'une
partie sud
le seul fait
longue période d'érosion.
REMARQUES SUR LES ILES AUSTRALES.
RIMATARA.
On est demeuré lontemps sans renseignements
précis sur la nature de Rimatara, la plus à l'Ouest des îles volca¬
niques du groupe des Australes. Par suite d'indications erronnées,
qui lui avaient été communiquées, L.J. CHUBB la considérait
comme formée par une série ancienne de roches métamorphiques,
point de vue mis avec raison en doute par A. LACROIX.
—
De forme circulaire, Rimatara se présente comme un appareil
uniquement basaltique, très usé, plus ancien apparemment que
les îles de la Société, datant probablement du Pliocène, où les
laves fraîches sont rarement visibles, tant sont profonds les phé¬
nomènes de latéritisation. L'île est partiellement entourée par
soulevé de 10 à 12 m. qui protégeait autrefois
un récif calcaire
un lagon discontinu, aujourd'hui comblé par les apports terrigènes
provenant de l'érosion du volcan. Avec de légères ondulations
dans sa partie centrale, qui n'atteint pas 100 m. au mont Uahu
(83 m), le point le plus élevé et ses pentes très douces, où s'ouvrent
de petites vallées radiales, elle offre un profil très applati. Aucun
vestige de cratère n'est reconnaissable. Si la forme générale de
Rimatara conserve encore une certaine analogie avec ce qu'elle
était primitivement, il semble que l'on puisse considérer cette
île comme la partie terminale très surbaissée d'un volcan-bouc¬
lier typiquement hawaïen. Cette opinion se fonde également
sur l'absence de matériaux pyroclastiques. Les seules laves ren¬
contrées sont des coulées basaltiques, d'ailleurs très rarement
visibles. J.B. OBELLIANNE a signalé un affleurement de ba¬
salte à augite et olivine parmi les petites collines centrales. J'ai
retrouvé ce même type de basalte dans le Sud-Est, en quelques
points entre Amaru et Mataura, ainsi qu'un basalte très altéré
sur la plage d'Anapoto, empâté dans des calcaires récifaux de
formation plus récente. Il ne me semble pas que l'on puisse voir
là, comme l'admet J.M. OBELLIANNE, une émission de lave
en relation avec une reprise d'activité tardive du volcan, qui
aurait succédé à une période de repos et de subsidence impor¬
tante. On ne voit du reste pas ce qui autorise à admettre l'existence
d'un tel mouvement négatif.
Il
me
fois l'activité du volcan de Rimatara
soit plus rallumée et que le seul mouvement
semble qu'une
éteinte, celle-ci
ne se
�—
544
—
survenu depuis lors a été l'exhaussement de 10 à 12 m.,
témoignent les formations récifales qui s'appuient sur la
périphérie de l'île.
notable
dont
RURUTU. — Cette île correspond à la partie orientale d'un
vieux volcan basaltique complexe, fortement démantelé, dont
l'activité a vraisemblablement pris fin au Quaternaire ancien,
peut-être même déjà à la fin du Tertiaire. Dans sa partie centrale
s'ouvre un vaste amphithéâtre, mesurant environ trois kilomè¬
tres de large, entourant le village d'Avéra sur la côte ouest. Il
est dominé, au Nord, par le chaînon escarpé du Manureva,
haut de 360 m., point culminant de Rurutu, et fermé à l'Est
par la crête médiane de l'île, qui n'atteint pas 200 m. de haut
et au Sud par un relief d'égale importance. Le cirque, ainsi dé¬
limité, m'a semblé correspondre à l'ancien cratère central, évidement très élargi par une longue période d'érosion.
Les hauteurs du Manureva sont formées par des agglomérats
de peu de cohésion, résultant d'explosions stromboliennes qui
ont sans doute marqué la phase finale du volcanisme actif de
Rurutu.
Des calcaires récifaux, formant un certain nombre de tables
caractéristiques, dont huit principales, d'inégale étendue, nette¬
ment séparées les unes des autres et soulevées à une altitude qui
atteint au maximum une centaine de mètres dans le Nord-Est,
se succèdent tout autour de la périphérie de l'île en s'appuyant
sur des brèches palagonitiques. Ces formations calcaires soule¬
vées datent probablement du Quaternaire ancien et sont posté¬
rieures à toute action volcanique. Elles débutent généralement
à la base par des conglomérats formés de galets basaltiques
réunis par un ciment calcaire. Ces conglomérats sont bien visi¬
bles en de nombreux points et spécialement dans les vastes grottes,
d'origine marine, ouvertes dans ces entablements calcaires.
Au pied des falaises, entre Avéra et Vitaria, sur la plateforme
d'abrasion côtière, qui se confond vers son bord externe avec
le récif-frangeant actuel, on remarque parmi ces conglomérats
des pseudo-filons bréchoïdes, formés par l'accumulation de gra¬
viers basaltiques, dans les fentes du calcaire, et qui ont acquis
une certaine
cohésion. Par endroits, on pourrait croire qu'il
s'agit réellement de basalte injecté dans le calcaire, ce qui n'est
nullement le
cas.
dans l'ensemble très décomposées
grande épaisseur en argile rouge latéritique.
Les laves de Rurutu sont
et transformées sur une
�—
545
—
Cette altération est très gênante pour observer les contacts entre
les différents épanchements de lave, les brèches et les tufs pala-
gonitiques qui ont construit Rurutu. Néanmoins, les affleurements
ne manquent pas sur les
versants tant soit peu escarpés de l'île
et montrent des basaltes d'aspects divers. Les plus abondants
sont microlitiques et compacts, affectant parfois un débit gros¬
sièrement prismé. La lave est très brisée aux affleurements, qui
correspondent habituellement à des éboulis chaotiques, résultant
de la démolition de puissantes coulées, ainsi sur les pentes domi¬
nant Unaa, Moerai et Nairoa à l'Est. A l'Ouest, on retrouve
notamment ces mêmes basaltes dans la région de Vitaria, parmi
lesquels L.J. CHUBB a trouvé jadis une téphrite à olivine. En
somme, ces basaltes aphaméritiques et compacts jouent un rôle
important dans la partie sub-aérienne du volcan de Rurutu.
Des types plus cristallins, passant aux ankaramites et aux océanites, dont on retrouve surtout des boules résiduelles dans l'argile
rouge, à l'Est d'Avera et au Nord d'Hauti, occupent également
une certaine place dans cet édifice.
Indépendamment de
ces termes
effusifs, dont
on ne peut
pré¬
ciser l'extension du fait des phénomènes d'altération superficielle,
le volcanisme de Rurutu a été le siège de phénomènes explosifs
certainement très importants, probablement répartis sur plusieurs
périodes. La plus ancienne est représentée par des brèches.tou¬
jours très altérées, visibles de place en place un peu à travers
toute l'île, spécialement du côté de Narui, où quelques petits
gisements de manganèse, résultant de concentrations secondaires,
leur sont associés. Des phénomènes explosifs plus récents ont
donné lieu à la formation de brèches palagonitiques, riches en
fragments anguleux de basalte vitreux. Ces brèches ont, suivant
les points, des aspects quelque peu variés. Localement, comme
dans la zone médiane du Sud de l'île, à la cote 80 environ, entre
Narui et Nairua, elles sont très riches en éléments et même en
blocs calcaires assez volumineux, les plus gros pouvant avoir
jusqu'à 40 cm. de diamètre. Il s'agit d'un calcaire blanc, compact,
contenant parfois de rares et mauvais débris organiques, des
restes de coraux en particulier. Ces calcaires sont très semblables
à ceux qui forment les récifs soulevés, précédemment cités et
qui entourent Rurutu.
Un peu au
Nord d'Avera, ces brèches d'explosion basaltiques
de fragments calcaires à première vue, mais
il y a une forte proportion de calcite secondaire remplissant
les interstices de la roche. Les dépôts qu'elles forment là ont
ondulée et
sont recouverts par d'anciens récifs
une surface
ne
contiennent pas
�—
soulevés. A moins de 1 km.
au
546
—
Nord-Ouest de Moerai, les brèches
palagonitiques forment également le socle d'une grande table
calcaire.
gros
Il
Ces brèches m'ont livré ici le
moulage interne d'un
gastéropode.
ne
semble pas douteux que ces
roches pyroclastiques soient
partout antérieures aux calcaires soulevés. La présence, dans
certaines d'entre elles, de fossiles ou de fragments de calcaire,
prouve la nature sous-marine des éruptions qui ont participé
à leur formation et indique que les explosions se sont produites
sur un seuil proche de la surface, recouvert de calcaires résultant
de la trituration par la houle et les vagues de coraux et d'autres
organismes associés vivant à proximité. Le fait que les brèches
basaltiques contiennent par endroits, en plus ou moins grande
quanti é, des enclaves d'un calcaire très - semblable aux calcaires
soulev+s, n'infirme en rien cette façon de voir. Ces enclaves
proviennent simplement, on vient de le voir, de constructions
récifales plus anciennes que celles formant les hautes falaises
littorales calcaires. On doit admettre que ces calcaires récifaux
d'une période antérieure nous sont aujourd'hui totalement dis¬
simulés par les matériaux des éruptions suivantes. En conclusion,
ces enclaves nous indiquent qu'au cours de sa croissance et avant
de devenir sub-aérien, le volcan primitif de Rurutu a eu des
périodes de repos !>jffisamment prolongées pour que des colonies
de coraux aient pu s'établir sur le seuil faiblement immergé
qu'il constituait alors et à travers lequel se sont produites, par
la suite, les explosions qui ont donné lieu à la formation des
brèches basaltiques.
Je ne crois donc pas pouvoir partager le point de vue de J.MOBELLIANNE qui, s'appuyant sur la présence de ces enclaves
calcaires, admet que les plateaux voisins de même nature sont
antérieurs à une dernière phase d'activité volcanique. Cette
éruption tardive aurait donné lieu, selon lui, à des brèches d'ex¬
plosion et à des épanchements de lave recouvrant ces tablescalcaires, surtout dans le Sud de l'Ile. Le même auteur admet
que le morcèlement de celles-ci et leur absence en divers points
(Moerai, Avéra) tient aux dislocations produites par la dernière
phase d'activité volcanique, opinion qu'il m'est difficile de parta¬
ger après avoir visité les lieux. L'absence de tables calcaires de
place en place, autrement-dit d'anciens récifs-frangeants exhaus¬
sés, n'a rien à voir, me semble-t-il, avec le volcanisme, mais tient
aux conditions physiques du milieu marin (plus faible salinité
de l'eau et présence de vase en relation avec la proximité d'em¬
bouchures de rivières).
Société des
Études
Océaniennes
�—
547
—
Voici, très schématisée, la façon dont je crois pouvoir inter¬
préter l'histoire de volcan de Rurutu :
1) Edification d'un appareil sous-marin, les dernieres éruptions
atteignant le niveau de la mer et ayant même pu avoir un cara¬
ctère sub-aérien.
2) Accalmie volcanique et destruction, au moins partielle, par
partie sub-aérienne du cône de Rurutu (érosion
terrestre et marine). Construction de récifs coralliens sur le seuil
ainsi formé et dépôt de calcaires compacts par suite de la des¬
truction de ces organismes par la mer.
3) Phase de subsidence, suivie d'une reprise de l'activité vol¬
canique. Phénomènes explosifs sous-marins donnant lieu à de
puissantes projections de tufs palagonitiques, riches localement
l'érosion de la
en
enclaves
calcaires.
4) Poursuite des éruptions et édification d'un nouvel appareil
sub-aérien, recouvrant éventuellement les ruines du premier et
les dépôts calcaires formés précédemment. Epanchements de lave
explosions stromboliennes formant le grand appareil central
(strato-volcan), dont le chaînon du Manureva (360 m) est le
témoin le plus élevé.
5) Fissuration de cet édifice basaltique et injection d'un nombre
considérable de minces filons basaltiques, diversement orientés,
et
et
se
recoupant en tous sens.
6) Fin de l'activité volcanique, coïncidant probablement avec
l'effondrement sous la mer de toute la partie ouest du volcan.
Ouverture d'une large brèche dans le cratère central.
7) Erosion marine et torrentielle très active de ce qui subsiste
récif-frangeant discontinu, pré¬
vallées principales. L'énorme
quantité de galets basaltiques pris dans ce récif et formant de
véritables conglomérats, visibles aujourd'hui à la partie inférieure
des tables calcaires, témoigne de la vigueur de cetta érosion.
du volcan, avec formation d'un
sentant les lacunes devant les
8) Subsidence d'au moins 100 m. et peut-être même de 200 m,
si l'on admet le point de vue de CHUBB, d'après lequel le plateau
de Tetuanui, haut de 200 m. environ qui s'étend dans le Nord
de l'île serait une ancienne surface d'abrasion marine , ce qui
,
rigoureusement prouvé.
9) Surrection de l'île d'une hauteur apparente équivalente à
la subsidence indiquée, suivie d'un temps d'arrêt suffisamment
prolongé pour permettre la formation d'un nouveau récif-fran¬
geant, au niveau actuel de la mer.
n'est
pas
Société des
Études
Océaniennes
�—
548
—
CONCLUSIONS
Après avoir connu une très grande activité dans la dernière
période du Tertiaire et au début du Quaternaire dans cette partie
du Pacifique oriental où sont dispersés les archipels de la Poly¬
nésie française, le volcanisme y est complètement apaisé de nos
jours. Ses ultimes manifestations se limitent à de rares sources
thermales qui existeraient encore à Nuku Hiva (Marquises), à
de faibles émanations sulfureuses, d'ailleurs en voie de dispari¬
tion, à Hiva Hoa (Marquises), et à la présence de légers dégagegements de gaz carbonique dans cette dernière île de même
qu'à Raiatea (vallée de Faaroa) et à Tahiti (Vallée de Papenoo).
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RUE, E.
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Geology of Tahiti, Moorea and Maiao. Bernice
Bishop Museum, Bull. 105, Honolulu, 1933,
P.
�DESCRIPTION
DE
DES
Par Pierre
VANNERIES
VERIN, Faculté des Lettres et Sciences Humaines de
Lors d'un
une
QUELQUES
ILES AUSTRALES
Madagascar
séjour dans l'île de Rurutu, nous avons pu recueillir
qui comprend des objets traditionnels
série de vanneries
(nattes et paniers), mais aussi des objets traduisant des besoins
d'importation européenne (chapeaux, sacs) ou modifiés par ces
influences occidentales.
(1)
profit par les artisanes sont, le plus fré¬
quemment, les feuilles du pandanus inerme, mais aussi le bambou
et les palmes de cocotier pour les paniers, ainsi que l'écorce de
la stipe de ce même cocotier pour les ouvrages à éléments très
fins dits «vannerie de Manihiki».
Les matériaux mis à
villages des Australes occidentales (îles de Rurutu
Rimatara) la préparation des feuilles de pandanus néces¬
site un travail important auquel contribuent les femmes et les
enfants ; les pandaneraies forment de véritables plantations au¬
tour des villages et poussent dans les sols les plus infertiles.
Il convient de noter que les plantes inermes qui les composent
sont quelque peu différentes de la variété épineuse connue en
français sous le nom de vacquois qui sert à confectionner les
tuiles végétales (rauoro) des toits des cases mais est impropre à
la vannerie, car il risquerait de blesser les doigts des tresseuses.
Dans les
et de
Le
pandanus inerme vert (pa'eore ota) est
sectionné à l'aide
d'un coupe-coupe, puis mis à sécher (tara'i maro) sous les véran¬
das des maisons environ trois semaines. Les feuilles allongées,
une fois desséchées, sont enroulées (pipita) par 7 ou 8. Ainsi
préparées, elles peuvent être exportées vers d'autres îles ou les
tresseuses sont démunies de ce matériau, mais le plus souvent
elles sont stockées pour alimenter le travail local.
Les rouleaux bien secs doivent être ensuite aplatis avec la
lame d'un couteau (pa'u'u i te tipi) puis refendus (pVae) en cinq
ou six brins ( '«'a) d'égale largeur. Ce sont ces brins qui forment
les éléments des nappes de vannerie, des nattes, des paniers et
des coiffures.
Le plus souvent, l'entrecroisement est d'un type très simple,
rattachant à ce que H. BALFET appelle «le tissé» dans son
article fondamental sur la classification des vanneries dans le
monde (paru dans le volume 56, pp. 259-280 de la Revue française
se
L'Anthropologie année 1952, publication qui fait autorité
en
(1) Nous adressons nos vifs remerciements à Tamau Vahine de Moeral
Tairi Vahine de
Vitaria pour les renseignements qu'elles nous ont
et à
aimablement fournis.
�(Rurt) dlRMareapndoveusgitscr)
àMpoanedraus'i dliéeentsoatlsenim
Vérin)
(Cliché
ltresan
Fem e
celihté
(Le
��—
552
—
�—
la matière dans l'ancien et le
dans
553
—
nouveau
monde où elle est connue
les
Papers on California Archaeology 1947-1949,
par M.A. BAUMHOFF). L'entrecroisement des brins
les nattes du genre «un pris, un sauté» et la variété
surtout des formes. Les pièces sont, soit rectangulaires,
mité arrondie, soit circulaires (fig. 1,2,4).
traduite
est dans
provient
à l'extré¬
Cependant, des fantaisies apparaissent aussi par rapport à
simple appelé localement panapana.
En effet, le bord laisse dépasser les extrémités des brins qu
sont frangés aux ciseaux (fig. 1) ou bien repliés après tressage
complet (fig. 3). Un élément de variété est aussi introduit lorsqu'on
combine les gros brins à l'intérieur avec les plus fins sur le pour¬
tour (fig. 2). Il est, en outre, fréquent que des nattes soient faites
de manière entièrement ajourée ou qu'elles incluent des sillons
ou des espaces à jours (fig. 4), ce qui rompt heureusement la
monotonie de la pièce.
l'entrecroisement
La vannerie ajourée connue localement sous
lin» (car les brins vont en sens divergents)
innovation venue d'Europe.
le nom de «mou¬
pourrait être une
Les nattes faites en petits brins(peu'e orara'i) ou en gros éléments
de pandanus ont jusqu'à 7 pieds de longueur et nécessitent au
moins trois jours de travail. Un modèle de natte simplifiée à
gros brins mais de
les Tahitiens et les
petite surface est très demandé à Papeete
Européens pour la table (fig. 5).
par
La confection des
chapeaux demande un peu plus d'habileté.
(papani) est à cinq ou six brins dans chaque
sens entrecroisés perpendiculairement. Lorsque le fond est terminé,
il faut descendre le travail ('a'apou) le long des bords verticaux
d'une forme en bois (a'era) puis reprendre horizontalement les
visières ('a'apare). Les entrecroisements utilisés peuvent être
très variés (trois pris, un sauté ou deux-un, deux-trois, troistrois). La figure 10 représente une série de papani. Celui de la
pièce 63-12-4 est destiné à devenir une natte de table ; en revanche,
les autres sont destinés à des chapeaux. Celui de 63-12-3 est un
spécimen de «vannerie de Manihiki» caractérisé à la fois par
Le début de l'ébauche
la finesse du matériau et de l'entrecroisement des brins. Ceux-
ci proviennent del'écorce delà stipe du cocotier (niau'pu) bouil¬
lie dans l'eau (tunu i te val), aplatie au couteau et puis séchée.
Il faut au moins trois jours pour faire un chapeau de ManihikiCeux-ci très recherchés en Océanie coûtent 1.500 francs pacifique
pièce et sont portés
par
les pasteurs et autres notabilités.
�Société des
Études
Océaniennes
�Société des
Études
Océaniennes
�—
556
—
Il
existe quelques vanneries, nattes essentiellement décorées
des couleurs (apupure). Notamment, on utilise la sève violette
très tenace des 'ei (Musa Fehi), mais elles deviennent rares.
avec
raphia et les joncs sont certainement des matériaux qui
teignent facilement. Ce qui n'est peut-être pas le cas du pandanus. Ceci explique pourquoi la vannerie polynésienne est
Le
se
rarement teintée.
assez
La série des quatre paniers (fig. 6, 7, 8, 9) faits à Rurutu est
très diverse ; 62-6-39 de la figure 6 copie des formes européennes
et sa solidité est assurée par la présence d'une nappe double à
gros
brins de pandanus.
panier de la figure 7 est en bambou, matériau bien familier
populations des autres régions malayo-polynésiennes. Le
modèle est à entrecroisement en diagonale trois pris, trois
sautés. Il sert à transporter les taros arrachés dans les taroLe
aux
dières.
Les
figures des pièces 7 et 8 sont des objets très simples faits
seule palme de cocotier. Ils sont très faciles à confection¬
ner et sont prêts d'ailleurs en quelques minutes sur-le-champ
lorsqu'on éprouve le besoin de transporter quelque chose ; la
simplicité de la fabrication explique d'ailleurs qu'à Tahiti où
l'artisanat traditionnel a disparu, cet objet soit encore fait et
employé couramment. Le panier rond (oini) en palme de cocotier
est courant sur certaines côtes de Madagascar. Nous l'avons
nous-mêmes retrouvé à Irodo, au sud de Diégo-Suarez où il
porte le nom de lombo.
avec une
En
observant à Tananarive
ces
modestes
œuvres
artisanales
depuis les rives les plus lointaines du monde indo-océa¬
nien, les visiteurs malagasy ne se sont pas sentis dépaysés. Peutêtre ont-ils ressenti en présence de ces témoignages la commu¬
nauté de civilisation qu'ils partagent, même si l'odyssée de leurs
ancêtres et celle des Polynésiens ont conduit les deux peuples,
issus d'un tronc commun jadis enraciné dans l'Asie du Sud-Est,
en des directions opposées, vers une expansion qui a failli faire
perdre à ses participants la conscience de leur unité linguistique
venues
et
culturelle.
�-
557
—
C|PiERs]|ai|KH«BlHB
MSRliERlIIVeHfienERBEIDHIN
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«■»*m3W3ras«5aiiîii3»n|.silii
B rj 8 pi*
Société des Études Océaniennes
��559
—
Société des
Études
Océaniennes
�CURIOSITES
Par Hubert
ARCHEOLOGIQUES DES ILES MARQUISES
VOISIN, Médecin-Commandant du Service de Santé de la F.O.M.
dizaine d'années les Marquises font l'objet de
archéologiques importantes menées par SUGGS,
C. SMITH, Y. SINOTO et M. KELLUM. Nous souhaitons
que cette liste de hauts-lieux compilée par un Médecin résident
leur permette de localiser des sites de fouille.
Depuis
une
recherches
ILE DE
UA POU.
Au Sud Est de l'île, près du lieu dit Haamokoe, il existe une
grande grotte taillée dans le basalte et où pénètre la mer jusqu'au
fond. Selon une légende rapportée par le Dr ROLLIN dans son
livre sur les Iles Marquises il existerait au fond de cette grotte
deux tikis sculptés par TUPA l'Hercule marquisien. En réalité,
il n'en est rien. La grotte est très belle, formée de 3 salles suc¬
cessives octogonales. Dans la dernière il y a deux petites plages
de galets où se brisent les flots et au milieu de cette troisième
salle il y a un pilier médian naturel, formé par l'érosion de la
mer et dont la forme rappellerait vaguement celle d'un tiki double.
La largeur totale de la grotte est de 52 brasses ; on peut y
pénétrer facilement à la nage ou même en pirogue ; de préférence
au soleil levant car alors ses vagues jouent dans ses rayons, faisant
un effet féérique.
Au sud de l'île, entre Hakatao et Vaitaitai, il y a une grotte
peu profonde, mais très sèche au fond de laquelle se trouvent
trois petits tumuli anciens recouvrant des ossements presque en¬
tièrement réduits en poussière.
Sur Motu Oa, l'ilôt désertique qui est
Sud de Ua Pou, il existe des paepae.
situé à deux milles
Au Sud Est encore, à Vaitaitai, il existe un souterrain
s'enfonce assez profondément dans la montagne et selon
vieux ressortirait à Hohoi ; il contiendrait des ossements.
A Hohoi
:
est formé de
munies de
au
qui
les
le soubassement de la maison du Chef de vallée
très belles pierres meulières taillée en rectangle et
marche-pieds.
Sur l'une d'elle est sculpté un tiki.
A Hakahao, au fond de la
de très nombreux paepae très
vallée et à 500 mètres d'altitude,
bien conservés et des places pu¬
bliques montrent que ce lieu aujourd'hui désert fut autrefois
très peuplé.
Société des Études Océaniennes
�—
562
—
A Hakahetau, dans la vallée sud, à mi-vallée, sur le
che de la montagne se trouve une grotte contenant des
anciens.
Au
une
flanc
gau¬
ossements
pied du pic dit Pumaka se dresse un ancien mea'e avec
grande pierre à sacrifice. On note des ossements à l'en¬
très
trée.
A
se
Hakamahii, au fond de la vallée, sur les crêtes qui la ferment
ancien lieu sacré de fabrication de tikis avec des
trouve un
ébauches.
A Hakamaoui
rain.
: un
très grand paepae sous
lequel est
un souter¬
A Paumea : un très grand paepae, une tête de tiki de un mètre
de hauteur. Enfin à Ua Pou, partant le lopg des côtes, au sommet
des falaises, dans des anfractuosités très difficiles à déceler subsis¬
tent des caches contenant des cercueils, très difficiles d'accès
et contenant
de nombreux objets sculptés ou en
cheveux.
légendes relatent qu'au centre géographique de l'île, il
un bassin naturel d'où partirait dans la direction des
principales vallées un filet d'eau pour chacune d'elles.
Les
existerait
NUKU
HIVA
L'emplacement le plus célèbre est le mea'e de Taipivai avec
ses 9 tikis en tuf dont un a deux têtes. Au sommet du Cap
Martin, il existe l'emplacement d'un ancien lieu sacré (petit
paepae).
presqu'île séparant les baies de Taïpivai et de Hoomi
le mea'e Ataea, sans grand intérêt. Dans cette même
presqu'île sur le versant de Taïpivai, à mi-hauteur, est une en¬
trée de grotte à l'orifice de laquelle se trouve un vieux tambour
marquisien en ruine. Selon la tradition dans l'intérieur de cette
grotte, assez difficile d'accès, se trouveraient de nombreux tikis
dissimulés là par les Haapa lors de la conversion.
Sur la
on trouve
Haapa qui s'ouvrent dans la baie du
des paepae dont peu ont été fouillés.
Les deux vallées des
Contrôleur regorgent
On y trouve
également des places publiques.
Dans la baie du Contrôleur,
un
la grotte d'Haua Maria contient
paepae.
A Taiohae même, dans la vallée de Oata, sur une crête descen¬
dant du sommet dans la vallée, au flanc Ouest de la baie, on
�—
563
—
paepae en gradins aux nombreuses
pierres sculptées et en particulier un très beau poisson taillé dans
une roche basaltique.
trouve
une
succession
de
Au fond de la vallée de Meau
(toujours à Taiohae) se trouve
accroupis et envelop¬
grotte dans laquelle sont des squelettes
pés de bandelettes de tapa.
une
en
A Hakapehi, on trouve au-dessus de l'Hôpital
ruine avec des herminettes de pierre.
Dans la vallée de Pakieu
Taipivai, à l'Ouest,
quelques
paepae
(à Taiohae), le long de la route de
très belle place publique.
se trouve une
Enfin, l'emplacement de la Mission Catholique fourmille de
vestiges archéologiques intéressants, ramenés au jour lors des
travaux de fondation de l'Internat et rassemblés au Musée de
la Mission.
de la vallée de
Haopu et s'étendant jusqu'à la crête qui surplombe la vallée
de Motuee, il existe de très nombreux emplacements de tombes.
Sur les crêtes se trouvent étagés des paepae, dont un, un peu
plus grand (probablement poste de guet). Il existe également
A la Terre déserte de Nuku-Hiva, au-dessus
ce
en
les
lieu des
paepae
emplacements d'anciens villages, très primitifs et
n'ont qu'un étage. Le tout est assez
étendu
;
il s'agit
peut-être d'un ancien emplacement tribal.
Dans la vallée même de Haopu, à mi-hauteur, sur la rive sud,
il existe une curieuse grotte à orifice semi-circulaire de 1,50 m de
hauteur et 1,50 m de largeur se prolongeant aux mêmes dimen¬
sions sur 10 m. rectiligne, puis tournant vers l'Ouest pour dé¬
boucher sur 2 salles dont le sol est recouvert de grandes dalles
plates. Le fond de ces salles se
continue
par
des galeries vers
l'intérieur mais elles sont éboulées.
une grotte à mi-hauteur de la falaise, au-dessus
Pua et Nohue, grotte dédiée à Tohor Tika, le
dieu du Tonnerre et qui possède des ossements. Cette grotte
A Pua, il
existe
de la mer, entre
contient du gaz
carbonique.
deux vallées de Pua et Motua contiennent
recèlent de nombreux vestiges.
Les
et
un
paepae
fourmille de vestiges du passé ; plusieurs
contiennent de nombreux crânes. Il y a
un petit paepae en contrebas de la maison du Chef de vallée
trou à ma de popoi bien conservé.
A Akaapa, la vallée
dans le village même,
sur
des
�—
564
—
dressée sur une ancienne place publique et une
très imposante place
se trouve au-dessus d'elle dans
la vallée avec une immense pierre à sacrifice.
L'école est
autre
Dans la
partie centrale au fond de la vallée, on trouve de nom¬
sur lesquelles sont dessinés
des tikis et des
breuses roches
animaux. (1)
Enfin, au-dessus de la vallée d'accès très difficile et dans la
partie Ouest se trouve, à 30 m. d'altitude environ, soit à mipente une grotte à l'entrée de laquelle on voit quelques feis.
Cette grotte est le lieu de refuge des habitants autrefois en cas
de danger. Ils y accédaient par des cordes après avoir gravi par
un sentier très escarpé la falaise. Il parait que cette grotte con¬
tient de nombreux objets, souvenirs du passé. Mais l'accès est
réservé aux bons alpinistes.
A HATIHEU. Il existe sur la route de Taiohae, à 200 mètres
la mer, sur la droite de la piste, à 10 mètres, sur un paepae
de
où
pousse un citronnier, un intéressant poisson sculpté ; l un peu
plus haut, dans les premiers lacets et toujours sur la droite de la
route en allant vers Taiohaeu un tiki de petite taille sur un paepae.
Au fond de la vallée
de Hatiheu, une ancienne grande place
publique à laquelle on
effondré de nos jours.
accédait
par
un
passage
souterrain
Au fond de la vallée, il y a également, au-dessus
d'adduction d'eau une grotte remplie d'ossements.
du bassin
A HATUATUA, la grande zone sableuse facile à fouiller recèle
de nombreux ossements et vestiges du passé. (2) Sur la partie Est
de la baie, au flanc de la montagne, il existe une grotte à l'orifice
étroit et contenant des ossements.
A HAKAHUI.
visiter.
ILE
DE
Il y a le refuge
de Aneo qui est intéressant à
HATUTU.
dépourvue d'eau, on y trouve
et sur le versant regardant Eiao.
Près d'Eiao. Bien que
paepae, assez rares
quelques
(1) Voir une photographie de ces pétroglyphes dans le Bulletin
Etudes Océaniennes n° 135, Juin 1961, p. 282 ter
Société des
(2) Site étudié par Suggs.
Société des
Études
Océaniennes
de la
�—
565
—
EIAO.
L'île contient de nombreux vestiges du passé, en particulier
de très nombreuses haches de pierre soit taillée, soit polie. En
certains endroits, on les trouve en si grandes quantités qu'on
dirait un atelier.
Les paepae sont assez
nombreux.
Au-dessus da la cascade de la baie de Vaitua, il y a une
en belles pierres plates taillées.
plate
forme
ILE
DE
UA
HUKA.
A Hokatu, il existe au fond de la vallée, 3 tikis en bois
Un phallus de pierre déposé maintenant au bord de
de Hane a été trouvé par les habitants dans la vallée.
HANE.
A
Il existe
un
très
les pandanus
par
avec
joli mea'e malheureusement entièrement envahi
au fond de la vallée et un peu sur la hauteur
3 beaux tikis
en
latérite.
Toutes les dunes de sable de Hane contiennent des
et
sculptés.
la route
des
vestiges du passé.
squelettes
(1)
nord de la vallée
plate forme à laquelle on accède en grimpant par un banyan
sur laquelle sont disposés en demi-cercle des cercueils en bois.
A Anehi, sur la côte Est, il existe au flanc
une
et
vallée, il y a une grotte qui contenait
objets, ossements et tapa ; mais elle a été fouillée
pillée par des touristes.
Au fond de la même
de nombreux
et
A
HATUTU
L'Ile
ou
FATU
de Hatutu
ou
HUKU
Fatu
Huku
est
très
difficile d'accès
cependant près de l'arche naturelle, à sa racine, il existe un
lieu où l'on peut débarquer et de là par des gradins
taillés
dans le roc monter jusqu'au sommet qui est creusé en cuvette.
A mi hauteur, on trouve des amas de pierres rassemblées qui
ressemblent à des tombeaux. Il existe une petite source près
du sommet.
.;bmg •)
A
HIVA
HOA
Sur la côte Nord : à Puamau, il y a le très classique et
intéressant mea'e bien connu avec ses grands tikis.
(1)
Site fouillé récement
par
Société des
Y. SINOTO et M. KELLUM
Études
Océaniennes
très
�566
—
—
dans le village, chez le chef de district, on trouve
jolis tikis ; en face de la maison du chef, chez un parti¬
culier, un petit tiki. Tout cela en pierre. De l'autre côté de la route
d'Atuona, en face du marae, le tombeau de la dernière reine
de Puamau est orné de 2 tikis en pierre relativement anciens.
En outre,
2 très
A Hanapaoa qui ressemble avoir été un haut lieu marquisien, il existe sur une crête descendant du sommet vers la
la vallée, au flanc Ouest et'près de la mer, une succession depaepae,
un gradin renformant des tas d'objets anciens en os humain,
dents de cachalots, etc..., et de très nombreux ossements. Sur
l'un de ces paepae, se trouve un tiki de toute beauté dont la coif¬
fure a une forme particulière.
se
Au sommet de ces gradins,
trouvent entassés de très
dans des anfractuosités des falaises
nombreux ossements.
En contrebas de cette crête, vers le Sud, se trouvent des
banyans renfermant des crânes en quantités impressionnantes.
sur la côte Nord
Ouest, la vallée aujourd'hui
jadis très peuplée ainsi que le montrent les nombreux
paepae et places publiques qu'on y trouve. Cette vallée est d'ail¬
leurs décrite comme habitée par Melville dans son roman «OMOO»
A Hananenu
déserte fut
long des parois de la vallée en aval, se trouvent des grottes
anfractuosités contenant des ossements et des objets anciens.
Le
ou
A Atuona tout a déjà été fouillé, exploité, pillé et en dehors
d'une très belle place publique, il ne reste plus grand chose à
trouver ou
voir, à moins que de fouiller le sol.
semble avoir peu de curiosités archéo¬
alors le mode de vie y était différent. Les paepae y
sont en effet assez rares. Cependant, les vallées de la partie SudOuest sont intéressantes à visiter, car inhabitées actuellement,
elles le furent jadis.
L'ILE DE TAHUATA
logiques
A
ou
MOTANE,
inhabité aujourd'hui, on trouve des
traces d'un habitat
A FATU HIVA
:
les vallées de la côte Est aujourd'hui inha¬
bitées renferment d'intéressants
que
a
paepae
ancien.
vestiges archéologiques ; de même
le fond de toutes les vallées de l'île, vers les hauteurs. Il n'y
d'emplacements sacrés particuliers.
pas
�ARCHEOLOGIQUES
GISEMENTS
AUX
ILES DE
MUSEUM
(Avril I960
Par
Yosihiko
Faculté
SINOTO,
des
ETUDIES EN
1960
—
1961
SOCIETE PAR LA MISSION BISHOP
—
O.R.S.T.O.M.
Décembre 1961)
—
Bishop Museum Honolulu et Pierre VERIN,
Sciences Humaines de Madagascar
Lettres et
Bishop Museum aux lies Hawai et celles de
Marquises ayant amplement démontré ce que
l'archéologie moderne pouvaient apporter à
exploration systématique de la préhistoire polynésienne, les
Les fouilles du
de R. Suggs aux
les techniques de
une
recherches étaient étendues dès avril 1960 aux Iles de la Société
sur l'initiative du Professeur Emory. Il s'agissait alors de loca¬
liser et de fouiller des sites afin de reconstruire le lointain passé
tahitien et d'établir ainsi des liens avec les cultures préhistoriques
MAUPITI
BORA-B0RA
--
19
T AHAA
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HUAHItlE
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MAIAO
17*40
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ISO*
Fig. I, liste des sites. I : ana Tahara'a, 2 : ana Ihe, 3 : site de la
Punaru'u, 4 : «trésor» de Pae'a, 5 : site Savoye Puna'auia, 6 : terre Terua,
7 : abri Fa'aana Va'ira'o, 8 : abri Pa'aia, 9 : plage et abri de Ma'atea, 10 :
site d'Afareaitu, Il : motu Ahi, 12, : abri de Parea, 13 : Tipaemaua et Opeha,
14 : îlot Ha'aiao, 15 : carrière de Va'itopatapata, 16 : ana Teheva, 17 : îlot
Toahotu 18 : site d'Ahuna, 19 : pointe Mat ira, 20 : ana Taua'a, 21 : îlot
Tiapa'a.
(1) Cette période devait être révélée par la découverte du site de l'îlot
Pae'ao à Maupiti en 1962. Voir sur ce sujet le «rapport préliminaire de l'expé¬
dition du Bishop Museum : découverte et fouilles d'un site funéraire
préhistorique à Maupiti» par K.P. EMORY in B.S.E.O. n° 146-147 de mars,
juin 1964, p. 378-383 et du même auteu r «Les conséquences des récentes
découvertes archéologiques en Polynésie Orientale» in B.S.E.O. n° 148 de
septembre 1964, p. 406-413.
�—
568
—
antérieures et dérivées. L'un d'entre nous (Vérin, 1960 et 1962)
retracé brièvement le déroulement des recherches de cette mis¬
a
Bishop Museum-ORSTOM. Il nous suffit de rappeler que
l'archipel de la Société furent prospectées, sauf
l'atoll de Tupa'i et l'île haute de Huahine que Sinoto visita en
sion
toutes les îles de
1963.
Ce rapport
archéologique préliminaire rend compte des
pros¬
pections et des sondages effectués dans les diverses îles de l'ar¬
chipel entre avril 1960 et mai 1961, puis de fouilles plus impor¬
tantes menées dans le courant
de 1961. Aucun de
ces
sites n'ap¬
partient à la période archaïque de la préhistoire tahitienne, ce¬
pendant nombre d'entre eux fournissent d'utiles enseignements
qu'il convient de faire connaître. Pour chaque île figurent les
grottes et abris, puis les sites à ciel ouvert.
SITES DE
FOUILLES
PROSPECTÉS
L'ANNÉE
TAHITI
:
SONDÉS
ET
PENDANT
I960
,
Ana Tahara'a
il s'agit d'un
petit abri sous roche situé au
pied de la Pointe de Tahara'a, à environ 8 km. à l'Est de Pape'ete.
L'excavation naturelle a 4,60 m. de largeur et sa hauteur maxi¬
mum
atteint 2,60 m. dans la partie centrale de l'entrée. Le
plancher de l'abri affecte l'allure d'une surface triangulaire con¬
stituée de dépôts de sable et de terre dont la largeur maximum
mesure 4,10 m. Dans le fond de l'abri, là où la roche compacte
fait place au sol, la hauteur du plafond n'est plus que de 1,70 m.
L'opverture fait face à l'ouest et laisse voir la plage à environ
7
m.
en
:
contrebas.
Un
sondage
fut pratiqué dans le
site
en
mai 1960.
tranchée de section carrée de 90 cm. de côté orientée
est-ouest et creusée dans la partie centrale du plancher, révéla
Une
la stratigraphie suivante : d'abord un sable de plage très propre
jusqu'à une profondeur de 13 cm., puis une couche de sol argiloSableux de 10 à 13 cm. d'épaisseur, elle-même superposée à
une autre couche de sable fin reposant sur le bed-rock de l'abri
à une profondeur de 2,25 m.
Cette seconde couche avait
son épaisseur maximum près de L'entrée et se réduisait progres¬
sivement en allant vers le fond de l'abri. Quelques débris d'os,
peut-être humains, calcinés furent découverts mais aucun ves¬
tige de foyer et d'outils. La.morphologie des couches de la grotte
permet de supposer que les dépôts y ont été apportés par l'ac¬
tion naturelle des, éléments marins qui ont pu aussi y introduire
.
les débris
osseux
rencontrés lors de la fouille.
Société des
Études
Océaniennes
�—
Ana Ihe
569
—
Cette grotte
est immanquablement remarquée par
rendent en embarcation de Teahupo'o à Tautira
en suivant le lagon qui borde cette côte rocheuse du sud-est de
l'île. Jules Garnier (Garnier, 1875 p. 355-356) a relaté sa visite
à ce site dans les termes suivants : «...Pendant que notre balei¬
nière longeait cette côte tourmentée, nous aperçûmes une cavité
immense qui entaillait profondément la partie inférieure d'une
haute falaise basaltique ; une serie de mamelons coralligènes à
ceux
qui
:
se
fleur d'eau
en
abritait l'entrée. Sur le sol de cette caverne, à
peine élevée de quelques pieds au-dessus des eaux, une famille
indigène nonchalamment couchée, regardait passer notre em¬
barcation. Curieux de voir de près cette étrange compagnie
nous pénétrâmes dans le petit port qui s'ouvrait devant la grotte
et nous mîmes pied à terre. Cette visite inattendue causa plus
d'étonnement que de crainte à ces hommes qui vivaient ainsi
exilés du reste du monde dans une hutte naturelle de rocher,
d'où l'on ne pouvait sortir que par mer. Une pirogue était mouil¬
lée dans le petit havre au moyen d'une grosse pierre et d'une liane;
deux autres avaient été halées dans la grotte elle-même, qui était
profonde et spacieuse. Ces gens ne vivaient que de poissons
et de coquillages ; leurs nombreux filets et leurs flèches acérées
les parois de
couvraient
ce
véritable repaire de fauve.
Il me semblait être reporté en arrière de plusieurs milliers d'an¬
nées ; j'avais devant moi l'homme primitif dont nous trouvons
chaque jour enterré dans le sol quelques débris d'os ou de gros¬
siers instruments...»
Lors de notre visite à
ce site en juin 1960, nous pûmes cons¬
la base de la grotte, à peine plus haute que le niveau
moyen de la mer, avait été recouverte de débris coralliens et de
coquillages récents. Un sondage sommaire montra que ces débris
stériles constituaient toute l'épaisseur du plancher du site. Ainsi,
bien que les conditions naturelles offertes par l'abri aient été
souvent mises à profit par les pêcheurs d'autrefois, il n'est plus
possible d'en retrouver les vestiges anéantis par l'érosion marine.
tater que
Autres sites couverts : l'ancienneté des reliefs
de la plupart des Iles hautes de l'archipel de
ainsi
que
l'importance de l'érosion due aux
volcaniques
la Société
conditions
climatiques doivent être tenues pour responsables de la rareté
des surplombs naturels pouvant offrir des possibilités à l'habitat.
Hors les deux abris qui viennent d'être mentionnés et celui de
Fa'aana à Vaira'o, découvert et fouillé l'année suivante, il ne
semble pas qu'il existe d'autres grottes ayant été habitées sur
Société des
Études
Océaniennes
�—
le
570
—
pourtour côtier de Tahiti ; les abris de l'intérieur, notam¬
indiqués par Emory dans la haute vallée de la Papeno'o,
qui ont peut-être joué le rôle de lieux de refuge, n'ont pu enencore être étudiés. En revanche, les
grottes funéraires connues
sont multiples ; les plus facilement accessibles à Punaauia, Pa'ea
(près du marae Arahurahu), Mataiea (grotte Vaima) et Tautira
ont été fréquemment dépouillées par des vandales. Ces grottes
funéraires sont en général de petites dimensions et d'un accès
difficile. Une de plus grande taille est située sur la rive gauche
de la rivière de la «vallée de la mission», et à un peu plus d'une
heure de marche depuis l'orée des bois qui couvrent la vallée
au sud de Pape'ete.
La grotte, perchée à plus de 2,50 m. audessus du niveau moyen de la rivière a 3,50 m. de profondeur,
2 m. de largeur et 1,80 m. de hauteur maximum. Un entasse¬
ment artificiel de galets retenu par une murette compartimente
l'excavation en deux dans le sens de la largeur; sur l'entassement
ment ceux
et
de 75 cm. de haut subsistent des débris d'ossements humains ;
à 10 cm. de profondeur apparaît une couche de cendres sans
que
l'on puisse toutefois
assurer que
celles-ci sont associées
aux
ossements.
Site de la
berge d'un petit affluent de la basse Punaru'u
La rivière Punaru'u
:
jette près de la route de ceinture à en¬
vestiges d'ancien¬
nes plateformes parsemant ses rives lorsqu'on remonte son cours
et c'est en recherchant celles-ci que Sinoto eut son attention
attirée par une coupe de la berge d'un petit affluent de la rivière.
La sécheresse qui régnait alors facilitait l'observation : deux
fours de pierres poreuses hima'a associés à quelques coquillages
apparaissaient à la base d'un lit de graviers eux-mêmes recou¬
verts d'un dépôt de sol rougeâtre d'un mètre d'épaisseur sur
lequel on notait une couche d'humus superficielle de 30 à 45 cm.
Bien que le sondage n'ait pas révélé d'outils, il est assuré que
les fours et les poches de cendres auprès soient d'origine humaine
car ils n'auraient pu être déposés intacts
par le cours d'eau dans
se
viron 15 km. de Pape'ete ; on rencontre des
l'état où ils ont été retrouvés.
Une datation au radio-carbone
les échantillons de charbon de bois prélevés permettra éven¬
tuellement de connaître l'âge de ce site.
sur
Site de «chercheur de trésor» de Pa'ea : La croyance à de
fabuleux trésors enfouis demeure encore fort vivante à Tahiti.
Les «spécialistes» se mettent fréquemment en quête sur la foi
d'indications reçues en rêve qu'interprètent les tahu'a (devinsguérisseurs). Un collectionneur de Tahiti, Henri Picard, décou-
o
éi
�—
571
—
vrit, à l'occasion de travaux de fouilles faites par un chercheur
de trésor de Pa'ea, un intéressant spécimen de plombée de leurre
à pieuvres, pièce fort commune aux Hawaï, mais rare aux Iles
de la Société. Une tranchée adjacente à l'excavation du «trésor»
ne montra aucune couche culturelle dense.
Terrassement
cembre 1960, la
une
du Km. 9, propriété Savoye, Punaauia : En dé¬
construction d'une maison au km. 9 mit à jour
sépulture enfouie à la base de la colline à une
mètres du rivage. Le site avait
les terrassiers lorsqu'il nous fut
vingtaine de
été partiellement détruit par
donné de l'observer et il n'a
été possible de connaître dans quelle position le défunt avait
inhumé. Un pilon bulbulaire (T 6-5) fut retrouvé auprès
et un sondage de la partie terminale du site resté intact mit à
jour entre 80 et 95 cm. de profondeur des traces de foyer, des
débris de coquillages et d'épines d'oursins.(l) Les échantillons de
charbon pourront être analysés et le squelette a fait l'objet d'une
étude du Dr. Terakado. de l'Université d'Osaka, venu en mission
à Pape'ete en 1961.
Sites de la terre Terua, propriété Bonno, Arue :
pas
été
propriété distante d'une centaine de mètres du bord
d'habitat et de marae. Le sol est
jonché de fragments d'objets lithiques et de débris de nacre.
Nos sondages ne rencontrèrent aucune couche culturelle dense
sur ce terrain fortement érodé mais atteignirent un ancien four
polynésien de grande taille (umu) à 75 cm. de profondeur d'où
furent prélevés des échantillons de charbon ; cet umu situé à
proximité de la maison d'habitation a une dizaine de mètres
de longueur.
Cette
de
mer
contient de vestiges
MOOREA
Abri de Ma'atea
:
La falaise de roches
rivage et que longe la route
éruptives parallèle au
de Ma'atea à Ha'apiti, présente
à
quelques centaines de mètres au sud de l'actuel village de Ma'
atea une série de cavités naturelles ; la plus grande d'entre elles
fut sondée par une tranchée de 60 cm. sur 90 cm. Un tamisage
jusqu'à l'assise rocheuse à 1,20 m. de profondeur ne produisit
aucun débris d'origine humaine. Il est remarquable de constater
qu'en dépit des avantages qu'il présente (protection parfaite,
proximité de la mer), cet abri ait été négligé par des habitants
d'autrefois.
(1) Voir Tahiti-Magazine 1961 une
pilon bulbulaire.
photographie de l'inventeur TANE
tenant le
Société des
Études
Océanienne
�—
572
—
Abri Pa'aia : Ana Pa'aia est situé dans la propriété de Me
Richecœur, à la limite des districts de Ha'apiti et de Ma'atea.
L'abri est à peine éloigné d'une quinzaine de mètres de la
plage
qu'il domine de 4 m. 8 carrés entiers et 4 carrés fractionnés furent
fouillés. La partie du site comprise entre le fond de l'abri et
l'entrée protégée par le surplomb contenait un sol culturel
meuble,
abondant en débris sur une profondeur d'un mètre. Une analyse
du contenu du carré C 7 donne une idée de la nature des débris
retrouvés ; les profondeurs sont en cm. et les quantités en gram¬
mes.
Zone Fouillée
Fa/aise
Plan
de Ana
Paia.
Poussière
Superficielle
Humus noir
»—
Fertile
Epaisse couche
de cendres
—i
Couche FerUle
10
i
—
»
cm
noirâtre
Gros turbo
Pierre
Charbon
du
pavatre
Sable
Coupe de C8, ?ace nord.
Fig. 2, Ana Pa'aia, plan et
Société des
Études
coupe.
Océaniennes
�—
Carré C 7
Profon¬
Scuta-
deur
pargia
0-15
20-35
35-50
50-65
19
2
2
5
15
34
65-80
80-95
17
32
7
11
87
59
Profondeur
573
—
analyse quantitative complète.
drupe
cyma-
nerita
eau
ri
nerita
cone
4
2
2
31
20
20
patelle
tium
2
2
15
10
27
56
57
4
5
11
Nacre
pipi
4
2
14
1
1
14
17
164
9
3
87
Strombus
Turbo
Bivalve ah i
0-15
20-35
2
29
2
59
195
35-50
50-65
65-80
15
2
422
254
2
215
117
80-95
2
204
32
1349
530
9
5
6
62
arêtes
crustacés
0-15
20-35
35-50
50-65
7
2
27
5
1
65-80
80-95
20
30
5
91
8
2
15
85
164
117
épines
rameaux
d'oursins
de corail
1
55
7
15
4
10
os
d'origine
animale
2
10
15
75
12
180
2
Aucune couche de morts-terrains n'était intercalée entre
ces
dépôts culturels ; des poches de cendres et de charbon appa¬
raissaient entre 30 et 40 cm. de profondeur ainsi que dans les
interstices d'un pavage fruste disposé sur bed-rock. Une analyse
Société des
Études
Océaniennes
�—
574
—
d'un échantillon prélevé dans le niveau le plus profond de C 8
effectuée par le laboratoire de Groningue (Grn-2960) a donné
une ancienneté de 550 années (plus ou moins 55) plaçant ainsi
l'occupation première du site
vers
1410
ap.
J-C.
L'abri dont la
cm. de
largeur n'excédait pas deux mètres avait entre
profondeur ; sa portion habitable (c'est à dire
celle protégée par le surplomb) limitée par des dalles de 70 cm.
de long mise bout à bout ; c'est entre cette série de trois dalles
et le fond de l'abri qui leur est grossièrement parallèle, que furent
découverts une douzaine de spécimens archéologiques : deux
ébauches d'hameçons en nacre, quelques fragments d'herminette
et des limes en corail.
A 20 cm. en dessous de la surface, un
bouton de nacre de fabrication ancienne a pu appartenir à une
coiffure type paeka.
Le faible nombre d'objets retrouvés
et les dimensions restreintes de l'abri permettent de penser que
le site a été utilisé plutôt qu'habité, sans doute par des pêcheurs.
40 et 50
de plage de
basse et plate
Site
Ma'atea : l'emplacement se situe sur une
à sol sablonneux, du côté sud de la passe
de Ma'atea, entre la route de ceinture et la pointe Nu'upure
où subsistent encore les ruines du marae du même nom (Emory
1933, p. 101). C'est là que furent découverts pour la première
fois in situ aux Iles de la Société des fragments d'hameçons et
zone
d'ébauches
en
nacre
taillée.
puits furent creusés là où la concentration de nacres tail¬
Une couche de sable noir mêlée d'arêtes
place à 43 cm. de profondeur à de la
vase qui, elle-même, recouvrait une assise corallienne rencontrée
à 64 cm. ; le niveau de l'eau sous-jacente oscillait autour de
56 cm. Les 4 fragments d'hameçons, les 50 morceaux de nacres
taillées ainsi que les 4 éléments d'herminette découverts ont
Des
lées semblait importante.
et de coquillages faisait
été recueillis en surface. L'absence de stratification peut être
attribué aux remaniements du site par l'action de la mer.
Site de Motu Ahi
:
l'îlôt de Motu Ahi s'étend
sur
le récif dans
lequel s'ouvre la passe d'Afareaitu. A peine élevé de plus de
1,50 m au-dessus du niveau de la mer et couvert de lantana et
de cocotiers dont les fruits ne peuvent arriver à maturité, il a
été jusqu'à une époque récente un lieu de séjour temporaire.
La découverte de fragments d'hameçons en nacre de l'époque
tardive permet de supposer que des pêcheurs polynésiens l'avaient
aussi fréquenté. Cependant, la couche culturelle des dépôts a
Société des
Études
Océaniennes
�—
575
—
épaisseur si minime (5 cm.) qu'on doit estimer que l'occu¬
pation n'y a jamais été très prolongée à moins que l'érosion
marine ou éolienne n'ait fait obstacle à la constitution des gise¬
une
ments.
MAIAO, MEETIA, TETIAROA
Ces îles ont été visitées lors de la prospection générale et dans
chacune d'elles, le relevé des structures de surface a pu être ef¬
fectué ou complété. Aucun abri sous roche habité n'y existe
et les possibilités de fouilles de sites ouverts ont été brièvement
indiquées à la suite des relevés des ruines de surface (Vérin 1962
a p. 35-45, 1962 b p. 59-80, 1962 c p. 103-124)
RAIATEA
Abri
refuge de Parea, Ha'apapara : il est niché sur la face
l'aiguille d'Ha'apapara, à environ 200 m., au-dessus du
niveau de la mer ; cet abri est étroit en profondeur mais se pour¬
suit sur une largeur de 40 m. le long de la pente de la montagne.
Les gens du lieu affirment que ce refuge a été utilisé à la fin du
siècle dernier lors de la guerre avec les Français. Des papayers
et des arbres à pain croissent vigoureux un peu à l'extérieur.
Un puits de sondage placé à un mètre du fond de l'abri indiqua
que la couche archéologique avait une épaisseur de 60 cm. en¬
tre le bed-rock basaltique et la surface. La couche montrait
trois poches de cendres à divers niveaux ainsi que des débris
de coquillages marins et d'arêtes de poissons. Deux outils
furent découverts à l'occasion du sondage : la lame d'une petite
herminette et une coquille de cauri percée ayant fait partie d'un
leurre à poulpe pate fe'e. Notre guide nous précisa qu'il existait
un
autre refuge dans l'intérieur d'un accès plus difficile que
celui auquel nous venions de rendre visite.
est
de
Ilôt de Tipaemaua et pointe Opeha : l'ilôt Tipaemaua ou Ellis
aborda lors de sa première visite (Ellis 1829), actuellement pro¬
priété de Ch. Higgins s'étend sur 800 m. de longueur et a une
largeur maximum de 250 m. Il fait partie du récif corallien qui
entoure l'île et dans lequel s'ouvre à proximité la passe Maire,
dite aussi Iriru du nom d'un petit ilôt qui émerge par son tra¬
vers. A Tipaemaua subsistent des vestiges de structures lithiques
ainsi qu'un ancien parc-piège à poissons de grande taille. Dans
la partie nord-ouest de l'ilôt qui fait face à la passe une coupe
de la
berge montrait en profondeur un ancien four hima'a ;
Société des
Études
Océaniennes
�—
576
—
le
sondage livra un hameçon de nacre complet en surface, puis
terre un fragment d'herminette associé à des os de porc et
des arêtes de poisson.
en
nacre
pointe Opeha est-elle même riche en vestiges lithiques de
autour desquels sont dispersés des débris d'outils de
et de pierre, mais aucune fouille n'a pu encore être prati¬
quée
sur
La
surface
Ilôt
cette zone.
de Ha'aia'o
: Faiblement escarpé,
il borde la passe de
actuellement propriété de M. Guillot, il était selon
les dires de ce dernier, occupé jadis par plusieurs dizaines d'ha¬
bitants autochtones ; on remarque sur le pourtour d'anciens
sites de maisons ; à l'emplacement de l'un d'eux fut prélevé
un hameçon de nacre complet et une herminette archaïque de
section ovale. Des sondages superficiels furent peu productifs,
mais ont été repris en 1963 avec de meilleurs résultats.
Fetuna ;
Carrière de pierres
Notre
à herminettes de Vaitopatapata
guide à Raiatea
nous
conduisit à
une
carrière de pierres
herminettes, située environ à 2 km de la Baie de Faatemu vers
le nord-ouest. Cette carrière est sur l'une des étroites crêtes du
à
est du Pic de Vaitotapatapa (204 mètres d'altitude).
emplacement, où se trouvait un certain nombre d'herminettes
inachevées, avec des blocs et des morceaux épandus sur le bout
étroit de la crête, mesurant environ de 20 à 25 mètres de long
sur 12 m de large. Les grands noyaux et morceaux avaient dévalé,
principalement sur le côté Nord-Est de la crête. L'emplacement
est à l'heure actuelle, recouvert de pandanus, mais, à un endroit
découvert, plusieurs pierres plates et oblongues furent trouvées,
gisant sur le sol. Autour de ces pierres plates étaient les maté¬
riaux dégrossis et épars pouvant être employés à la fabri¬
cation d'herminettes, des morceaux de celles-ci et des ébauches
inachevées. Bien que cet endroit ait été, avant nous, visité par
quelques Tahitiens, les pierres plates apparurent comme devant
être les enclumes encore en place. Vraisemblablement, la roche
basaltique utilisée pour la fabrication des herminettes était
recueillie dans le lit du cours d'eau, environ 20 mètres plus bas,
le long du bord de la crête.
versant
Cet
Quelques puits de sondage furent creusés au sommet de la
crête, afin de savoir à quelle profondeur les débris sont enfouis.
Toutefois, ces débris ne purent être localisés à une profondeur
de plus de 30 cm.
Société des
Études
Océaniennes
�—
577
—
Dans une vallée d'un des affluents multiples de la rivière qui
descend à la baie, se trouve au-dessus d'un cascade, une plate¬
forme ronde dont la fonction n'a pu être étudiée.
TAHAA.
Ana Teheva
(Ta 1)
Ce site se trouve environ à 2 km au Nord du village de Tiva,
sur la pointe Otuone. L'abri a 8,60 m. de longeur à son ouverture
et s'étend vers l'intérieur à une profondeur de 6,40 m. Le plancher
de l'abri a une couche de terre, couvrant la moitié de sa super¬
ficie, l'autre moitié étant du
hauteur de l'abri à
son
roc
nu
légèrement surélevé. La
entrée est d'environ 3 mètres. Au fond
de l'abri, il y a une petite ouverture, de 1,40 m de hauteur, 90 cm.
de largeur et 3 m. en profondeur. Le plancher de cette ou¬
verture subsidiaire est seulement recouvert d'une mince couche
de fine poussière. (1)
Nous avons fouillé l'abri à fond. La partie basse est en forme
de cheminée, son point le plus profond étant au centre, 79 cm.
au-dessous de la surface. La couche supérieure, de 20 cm. était
de sol argileux, assez solide, avec des coquilles, des os de porc
et des arêtes de poissons. La couche suivante était de 10 cm.
d'humus noir, contenant des vestiges de nourriture et des mor¬
ceaux de charbon de bois. Au-dessus d'elle, il y avait une autre
couche de 20 cm. de sable rugueux et rougeâtre, qui semblait
être de la lave décomposée, avec des cendres lenticulaires. Ces
trois couches étaient nettement parsemées de débris humifères.
Au-dessus de la couche de sable rouge, le plancher de l'abri
se rétrécit rapidement et l'on y trouve un grand fourneau de
terre. Son diamètre est d'environ 1 mètre et sa profondeur d'en¬
cm. Dans sa cavité, nous trouvâmes 2 fragments d'ha¬
de
nacre de très petite taille, si petits en fait que leur
meçons
type ne put être déterminé, et, dans la couche supérieure se trou¬
viron 28
triangulaire d'herminette, dans l'humus. Bien
l'abri soit petit, nous espérions y trouver plus de vestiges
d'outils, en raison de la présence de sol décomposé et de la nette
stratification des couches. Il y avait 2 petits fours près de l'en¬
trée de l'abri, dans la couche rougeâtre. Cet abri était probable¬
ment utilisé comme lieu de campement, d'abord en raison de
la construction d'un four de terre et d'un foyer, et par la suite,
des groupes de pêcheurs ou de voyageurs purent y avoir
séjourné. Du fait que cet abri soit à environ 30 m. au-dessus
vait
un
morceau
que
(1) Voir le plan
aux
archives du département d'anthropologie du Bishop-
Museum.
Société des
Études
Océaniennes
�—
578
—
qui suit la plaine côtière, il y a moins de probabilités
qu'il ait été employé comme habitation permanente. Une data¬
tion au RC 14 donna une ancienneté de 598 années plus ou moins
75 années.
(Voir annexe)
de la route
: Cet ilôt barre la baie de Faaha en un lieu où
d'intéressants parcs-pièges. Une couche superficielle
Ilôt Toahotu
se
trouvent
paraît extrêmement riche en débris accumulés par l'homme et
sur sa surface furent trouvés deux hameçons simples entiers en
nacre.
Les fouilles
peuvent entreprises en raison de l'opposition
site, la seule que la mission ait rencontrée
ne
du propriétaire du
durant son séjour.
BORABORA.
: ce site se trouve sur l'Ilôt Ahuna. Ce petit ilôt
près de la Passe Te Ava Nui, au large de la côte de Tevaitapu. De petits fours (himaa) et des roches volcaniques sont
épars sur l'ilôt. Le long du côté de l'ilôt donnant sur le lagon,
il y a des dépôts considérables d'humus, mais quelques endroits
ont été érodés par l'action de la mer. Un puits de sondage fut
creusé là où l'un des fours avait été mis à jour par l'érosion.
La couche supérieure consiste en 18 cm. de sol sablonneux,
avec de nombreuses racines de cocotiers. La couche suivante,
de 18 cm., était de sable propre stérile. Cinq fragments d'outils
ont été trouvés dans ce puits. Une branche d'hameçon courbe
de nacre cassée dans la couche supérieure, une petite nacre tra¬
vaillée dans la couche d'humus et un appât avec trou, à 80 cm.
de la surface. Ce dernier spécimen provient probablement des
couches supérieures, puisqu'il a été trouvé au fond d'un trou
de crabe, en même temps qu'un crabe de grande taille, vivant.
Site d'Ahuna
est situé
Pointe
Matira
:
Une berge érodée
laissait voir une couche
le RC 14,
moins 60).
charbonneuse vers 70 cm. de profondeur. Datée par
elle a révélé une ancienneté de 680 années (plus ou
MAUPITI.
roche situé au Sud de l'actuel
village de Maupiti. Le sondage révéla que les couches de ce
site sans doute occupé anciennement avaient
été remplacées
à une époque récente par une épaisse couche de cendres.
Ana Taua'a est un
abri
sous
Site de l'Ilôt Tiapaa : Ce site est un four érodé qui se
le côté Ouest de l'Ilôt Tapea, dans la passe Onoiau.
sur
>ct
trouve
�—
Près de
ce
four fut trouvé
un
579
—
petit hameçon de
nacre,
complet,
Toutefois, aucune trace de déchets, de vesti¬
ges ou de quelques structures pouvant avoir un rapport quel¬
conque avec ce four, n'ont été trouvés en creusant des puits
de sondage aux alentours. L'ancienneté pourrait être de cinq
à sept siècles.
(Voir la liste des dates au RC 14 à la fin de cette note).
en un
seul
morceau.
ATOLLS DES ILES SOUS LE VENT
Mopelia, Scilly et Bellingshausen sont des lies basses, situées entre
16°52' et 15°48' de latitude Sud d'une part et entre 156°20' et
157°05' de longitude Ouest d'autre part. Ces trois îles produisent
environ 6001. de coprah par an dont 450 t. pour Mopelia seul
exploitées par la Compagnie Française de Tahiti (C.F.T.)
maintient une vingtaine de personnes.
A Scilly et Bellingshausen pendant les courts séjours de pros¬
pections passés à terre (une demi journée dans chaque atoll)
aucun vestige n'a été remarqué.
Les ouvriers qui travaillent
dans les cocoteraies assurent n'avoir jamais trouvé un outil
ou remarqué un marae. Il est vrai que les ouvriers originaires
des Iles du Vent ou des Australes ne sont guère familiers avec
les monuments type Iles Sous le Vent dont l'existence aurait
pu leur échapper. Le nom polynésien de ces Iles, Manua'e (Scilly)
et Temiromiro (Bellingshausen) donne à penser qu'elles étaient
naguère visitées, mais il ne semble pas qu'elles aient constitué
relai dans les migrations qu'amenèrent de l'Ouest ceux qui
un
devaient ultérieurement peupler les Iles hautes de l'archipel de
et sont
qui
y
la Société.
Mopelia (Maupiha'a) fut sans doute habitée depuis les îles
hautes et même y accueillit des établissements de plus longue
durée. L'accès de son lagon est plus facile qu'à Scilly et Bellings¬
hausen. Des ouvriers du coprah ayant autrefois fréquenté cette
île affirment y avoir vu un marae et recueilli une herminette qui
fut plus tard donnée ou vendue. A 300 m. au Sud du village,
sondage a révélé un emplacement où était taillée la nacre.
dépôt a 25 cm. d'épaisseur. Il paraît improbable qu'il s'agisse
d'un lieu où des nacriers du lagon aient taillé le produit de leur
pêche à une époque récente.
un
Le
Il
—
SITES FOUILLES PENDANT L'ANNEE
1961.
Après ces premières missions de prospection générale et de
sondage, la deuxième mission archéologique du Bishop Museum
ORSTOM aux Iles de la Société, en 1961, a concentré ses acti-
�—
580
—
l'étude détaillée de deux sites : un site d'abri (Fa'aana à
Vairao) et celui, à ciel ouvert, d'un ancien village (Afareaitu) ;
tous les deux découverts en février-mars 1961.
vités
sur
Un des principaux objectifs de cette expédition était de lo¬
caliser des sites contenant une grande quantité d'outils de pêche,
c'est-à-dire d'hameçons ou des outils servant à les faire, en vue
d'une étude comparative avec ceux des sites des Iles Hawaii.
En même temps, de profiter au mieux du fait que ces vestiges
aient été trouvés sur les lieux mêmes, dans les couches stratifiées.
ce qui est de nos recherches de l'année antérieure, les ré¬
gions avoisinant les côtes des îles où nous avons creusé des puits
de sondage, ne s'étaient pas avérées fertiles en sites nettement
stratifiés. En général, la plaine côtière est basse, et, même à en¬
viron 150 mètres dans l'intérieur des terres, son niveau ne dépas¬
se guère de plus de 65 à 100 cm.
celui de la mer. Cette plaine
côtière est édifiée sur le récif de corail, de sable et de sol érodé
provenant des collines. Des coquillages, du corail mort et des
coques d'oursins vides sont épandus sur toutes les bordures
côtières, de la plage au bas des collines.
Pour
phénomène incite à croire que la plaine côtière a été con¬
et recouverte par l'eau de mer pendant les
tempêtes ou les «tsunami ». En raison de cette action des eaux,
les aires à la surface et immédiatement au-dessous de surface,
ont été perturbées. La plus grande partie de nos découvertes,
d'hameçons et autres instruments, avait été faite sur la plaine
côtière, dans les plantations de cocotiers. Les habitants de Tahiti
travaillent depuis de nombreuses années à la récolte des noix
de cocos et au nettoyage des terrains. C'est presque par miracle
que les menus et fragiles hameçons de nacre furent trouvés par
nous gisant encore à la surface du sol, et parfois même, en bonne
condition, sur le parcours des sentiers. Ces hameçons ou autres
instruments auraient pu, maintes fois, être mis à jour et, peutêtre, ultérieurement ré-enfouis sous le sable par l'effet des vagues
ou de quelque immersion. Ils auraient pu, par la même occasion,
être
transportés loin de leur emplacement originel. Il
faut également tenir compte, en ce qui concerne les vestiges
de surface, des habitudes des crabes de terre. Ils sont légion
dans les plaines côtières. Ils creusent des trous jusqu'au niveau
de l'eau et, en ce faisant, ramènent vers le haut du sable ou de
la terre, avec d'autres matériaux. Quelques-unes de nos trou¬
vailles en surface furent faites dans les tas de sable ou de terre
adjacents aux trous de crabes.
Tel
stamment battue
Société des
Études
Océaniennes
�—
R. Green
a
noté aussi le
de terre, dans ses
fouilles
581
—
gêne que lui occasionnèrent les crabes
sites de Papetoai, à Moorea.
aux
D'un autre côté, la couleur des tas rejetés par les crabes, et
les matières qui y furent décelées, indiquent la nature des dépôts
au-dessous de la surface du sol. Si ces tas sont de sable blanc,
il n'y a aucun dépôt provenant de sites archéologiques,
mais s'ils sont constitués par de l'humus de couleur foncée,
avec des matières résiduaires, nous pouvons alors conclure que
pur,
c'est
un
dépôt provenant de cultures archéologiques.
Tenant compte de ces conditions physiques, nous fîmes un
effort pour creuser un site d'abri et en comparer les dépôts avec
ceux d'un site à ciel ouvert. Nous nous étions attendus à ce que
le site souterrain contienne une plus grande quantité de matières
résiduaires et un dépôt plus profond que celui du site à ciel
ouvert. Nos fiches de renseignements recueillis spécifiaient aussi
les types, ainsi que la quantité et la proportion relative des
coraux et coques d'oursins, en vue d'une comparaison
statistique des matières découvertes dans des sites à ciel ouvert
de la plaine côtière. Notre analyse quantitative de ces renseigne¬
ments nous amena à envisager des méthodes plus appropriées
pour les fouilles ultérieures dans les Iles de la Société.
coquillages,
T 9
—
SITE D'ANA FA'AANA,
VAIRAO, TAHITI.
1) — Emplacement et particularités du site :
Ce site fut découvert par l'un d'entre nous, Pierre Vérin.
Il fit creuser une tranchée de sondage dans le centre de l'abri
et y trouva des
matières résiduaires et plusieurs vestiges. Ce
site est dans un endroit escarpé sur la Terre Vaihonu, près de
la rivière Fa'aana, au district de Vairao, dans la presqu'île de
Tahiti Iti, environ à 5 km. au Sud de Taravao. L'abri est à en¬
viron 30 mètres du pont sur la rivière Fa'aana, du côté de Ta¬
ravao,
et est orienté vers 'e Sud-Est. La colline, de rocher
sédimentaire, sur laquelle il se trouve, a été coupée, à son extré¬
mité Sud, pour la construction de la route, et le plancher de
l'abri s'étend presque jusqu'en bordure de la dite route. De son
extrémité Sud-Ouest jusqu'à la mer, il n'y a que 20 mètres. La
rivière Fa'aana coule d,u Nord-Est et l'étendue qui se trouve entre
l'abri et le pont est marécageuse et bourbeuse.
petit cours d'eau s'écoule au long de la colline et s'incurve
face de l'abri, du côté montagne du pont, et se jette dans
la rivière Fa'aana principale.
Un
en
Société des
Études
Océaniennes
�—
Le
582
Surplomb de Fa'aana
—
( Cliche .Sinolo )
a été construite sur un talus surélevé qui bloqua l'écoulement
petit cours d'eau et en changea le lit. Il en résulta que 1 eau refoulée
entre le petit cours d'eau et la rivière principale, forma cette aire marécageuse.
Telle circonstance fit que le fond d'un four dans la terre découvert dans l'abri
fut trouvé au-dessous du niveau de l'eau. Un mur de soutènement en pierre,
construit le long de chacun des deux côtés de la route, de la colline au pont,
fut, pendant un certain temps, au cours de nos fouilles, pris par erreur pour
une portion de la structure de l'abri.
La route
du
�—
583
—
La longueur de l'abri est de 11 mètres et sa profondeur, du
bord du plafond au fond de la cave, est d'environ 3 mètres. La
hauteur du plafond, à la lisière extérieure, est de 3 mètres, et,
à 2 mètres en arrière de cette lisière, elle n'est que d'un mètre.
La sut face du plancher de l'abri va en penchant de 28 cm de
son extrémité Sud-Ouest à celle du Nord-Est. L'extiémité SudOuest est environ à 1,60 m. au-dessus du niveau de la mer.
Il n'y a aucune structure sur le plancher,
cm. de
longueur environ, et 12 cm. de
côté en l'air, sur le plancher, au coin Nord.
54
2)
—
sauf une pierre de
largeur, trouvée le
Histoire de l'abri.
Lorsque l'on construisit le pont en 1918 l'abri fut utilisé
magasin à outils. Du corail des environs fut brûlé pour
faire du ciment, et le ciment en excès fut répandu sur le plan¬
cher de l'abri. Il en résulta qu'une épaisseur de ciment de 4 à
13 cm
fut observée sous la surface du sol qui, elle, mesure de
2 à 8 cm d'épaisseur. Avant la construction du pont, l'abri
fut occasionnellement utilisé par des pêcheurs, comme lieu de
comme
,
campement.
Dans les années 1920, l'oncle de l'un des ouvriers y vécut
pendant environ deux ans. Cet endroit est bien connu et apprécié
par les jeunes gens du village, qui y voient un coin à rendez-vous
discrets.
3)
—
Fouilles.
eurent lieu du
19 juin au 2 juillet 1961. La partie prin¬
de
l'abri
fut
dégagée,
excepté une portion réservée pour
cipale
des investigations ultérieures. Une grille de 90 cm. fut d'abord
étendue sur le plancher, et 36 carrés au total furent fouillés.
La couche superficielle, au-dessus du ciment, renfermait quel¬
ques coquillages, mais pas de vestiges, sauf des fragments mé¬
talliques et des tessons de bouteilles de verre. La couche prin¬
cipale d'humus noir contenant des matières résiduaires, se trou¬
vait sous le ciment. Au bas du site, il y avait un plancher plat,
presqu'horizontal, et dur. Sur ce plancher, il y avait deux
petits âtres, l'un au milieu, et l'autre à l'extrémité Nord-Est.
Celui du milieu présentant quatre pierres, grossièrement placées
en carré, et un dépôt
de cendres à l'intérieur et à l'extérieur
du trou. L'autre foyer était plus grand et comprenait plu¬
sieurs pierres en place, mais seulement sur le côté Sud du trou.
Entre ces deux fours, s'étendait un sol brunâtre, sablonneux
Elles
�—
et
584
—
stérile. En dehors de la ligne, au long de la lisière du plafond
un trou de pilier et l'on y trouvait aussi des dalles du corail
était
qui pouvaient bien avoir été utilisées comme base de fondation
pour des poteaux. Le trou de poteau avait 55 cm. de diamètre
et 40 cm. de profondeur.
Une dalle corallienne était placée au
bas, et plusieurs pierres s'alignaient le long de la paroi du trou,
probablement afin de soutenir le poteau. En trois endroits, sur
le côté Nord-Est de l'abri, il y avait des dalles de corail et des
pierres, disposées en rangs. S'il s'agissait de bases pour les pi¬
liers, le haut de ceux-ci s'appuyait probablement le long de la
bordure du plafond.
SURFACE DU SOL
SECTION-FACE A-B
D.L. = PlAN
DE REPERE
Fig. S, Fa' aana,plan et coupe de l'abri.
Au-dessous de la couche de terre noire
habitée,
se trouve
le
qui renfermait les restes de deux grands
fours de terre. L'un est à l'extrémité Sud-Ouest (N° 1) et l'autre
à celle de Nord-Est (N° 2). Le four de terre N° 1 mesurait 180 cm.
par 140 cm. et 40 cm. de profondeur. Le four N° 2 était consol brun sablonneux
Société des
Études
Océaniennes
�—
585
—
sidérablement
plus vaste. Ses dimensions atteignaient 4 mètres par
cm de profondeur. Les deux fours étaient
remplis
de gravier lavique poreux. De la cendre, des morceaux de charbon
de bois, des os de porc et des arêtes de poissons, furent aussi
trouvés. Particulièrement dans le grand four, il y avait des blocs
de charbon de bois et de matières végétales calcinées, semblant
être des tiges de feuilles de cocotiers. Le fond de ce four était
2 mètres et 45
à environ 22
4)
91
—
Vestiges
vestiges
au-dessous de l'eau.
cm.
:
total furent trouvés dans la couche principale
qui s'étendait au-dessous de cette dernière.
Toutefois, plus de la moitié de ces objets sont des fragments
d'herminettes (voir la table).
au
et dans celle de sol brun
V
e s t
i g e s
Couche noire
Couche brune
Fragments d'herminettes
et
Umu
4
Tranchants
Limes de basalte
Pierres polies
Limes en branches de corail
19
30
Hameçons de nacre
Coquilles de nacre
Hameçons en turbo
Ebauches en turbo
Grattoir en cauri
Nacre travaillée
Dents de requin percées
Dent de cochon limée
Nacres taillées
Total
2
I
12
:
45
+
Aucun de
46
=
91
ces vestiges, à
l'exception des dents de requin percées
complets. Un des fragments d'herminette est un corps
d'herminette inachevé brisé et présentant une section quadrangulaire. Il a été trouvé dans la couche principale. C'est la pre¬
mière herminette quadrangulaire trouvée dans un site stratifié
des îles de la Société. Les deux dents de requin percées sont iden¬
tiques et ont deux trous à leur base. Les dents de requin sont
connues pour être employées dans
la décoration du costume
des gens en deuil, comme le montre l'illustration de la planche
ne
sont
N° 20 de la Collection Oldman.
Société des Études Océaniennes
�—
586
—
Elles étaient aussi utilisées pour orner
la massue portée par
derniers
deux dents
«ébauche
le puits de sondage creusé sur le
l'année précédente, cette ébauche
le tahu'a lorsqu'il revêtait le costume de deuil, mais ces
étaient probablement de plus grande taille que les
trouvées dans le site. Bien que nous eussions trouvé une
d'hameçon en turbo» dans
motu Ahuna, à Borabora,
d'hameçon courbée en turbo
était la première de cette nature
(1).
5) — Matières résiduaires :
Les coquillages étaient très abondants parmi ces matières,
puis venaient ensuite les arêtes de poissons et les os de porc,
mais en beaucoup plus petite quantité. Les dites matières se trou¬
vaient en grande partie dans les couches principales et dans les
fours. La couche superficielle, au-dessus du ciment, en contenait
un peu, mais également mélangés à elles, il y avait des fragments
métalliques et des débris de verre. Ces éléments, datant de l'époque
post-Européenne, n'ont' pas été trouvés dans la couche centrale,
ni inférieure, mais seulement dans la partie supérieure.
découverte
étaient en grande abondance
En tout,
décelées.
Le poids de ces coquillages par carré, dans la couche principale,
est de 140 à 522 grammes avec une moyenne de 295.
Toute¬
fois, la couche superficielle n'en contenait environ que 40.
Le grand four en contenait de 140 à 507 par carré. Des arêtes et
des écailles de poisson furent trouvées presque dans chaque
carré de la couche principale et dans les fours. La plupart des
arêtes, si l'on doit en croire nos ouvriers Tahitiens, proviennent
du totara (poisson-coffre) et quelques-unes d'entre elles étaient
des mâchoires de poisson perroquet, mais toutes les autres devront
Les
coquilles «turbo» en tridacne
dans le site. Les coquilles de Mytilis venaient ensuite.
environ huit différentes familles de coquillages furent
être identifiées
par
les ichthyologues.
Résumé
A l'examen des résultats de la fouille de ce site, l'abri fut d'abord
utilisé dans des occasions particulières, probablement un grand
banquet. Des repas ordinaires ne justifient pas un si vaste umu
(four de terre). Suivant notre informateur, pour les préparatifs
d'une cérémonie nuptiale, ou pour d'autres réunions particu¬
lières, les habitants avaient l'habitude de faire de grands umus
dans lesquels on préparait la nourriture des invités pour une
semaine ou dix jours.
(I) R. Green
de
ses
fouilles à
a
lui aussi trouvé des hameçons en
Papetoai, Moorea.
Société des
Études
coquillage turbo lors
Océaniennes
�—
D'habitude,
587
aussi grand
—
servait qu'une fois, et
umus dans
cet abri, ses derniers occupants ont dû les couvrir, faire un
plan
cher horizontal, creuser un trou pour poteau dans le sol brun
sablonneux, entasser des dalles de corail pour combler le four,
et utiliser l'endroit comme lieu de campement ou d'habitation,
avec deux petits fours.
Nous ne savons pas quand l'abri fut
abandonné en tant qu'habitation, mais il fut utilisé à nouveau
dans les premières années de la décennie 1920-1930.
un
était ensuite abandonné.
umu
ne
Après avoir utilisé les deux
La quantité relativement peu considérable de matières résiduaires, de vestiges et de leurs rejets, indique que l'abri a
été utilisé plutôt comme campement que comme résidence
permanente. Toutefois, les deux dents de requin percées sont
des vestiges que nous ne nous attendions pas à trouver dans un
lieu de campement.
Des échantillons de charbon de bois prélevés à dilférentes
profondeurs ont été soumis à l'épreuve du radio-carbone. Le
peu d'ancienneté obtenu (voir infra la liste) laisse présumer
contamination.
une
Tous
ces
vestiges sont soigneusement conservés
au
Musée de
Papeete, Tahiti.
M4
1)
—
—
SITE D'AFAREAITU, MOOREA.
Emplacement et nature du site
:
C'est un ancien village de pêcheurs
kilomètre au Nord du village actuel
un
res
qui est situé environ à
d'Afareaitu, sur les ter¬
Mavete, Vaitorea, Vaioperu, Ofatuao, Pahini, dans la partie
Sud-Est de Moorea. Les
maraes
antique village s'étendent,
au
et les sites d'habitations de cet
long de la côte,
sur une
superficie
de 30.000 mètres carrés. P. Vérin, alors qu'il prospectait sur
le petit îlot corallien de Motu Ahi, au large en face de cette côte,
trouva un hameçon et des nacres travaillées. Il trouva également
un
fragment d'hameçon et des ébauches, près de la route,
en
face du Motu-Ahi. En 1961, Vérin et Sinoto entreprirent des
recherches à cet endroit. Nous y avons trouvé un petit marae
et
plusieurs
maraes
détruits, à l'intérieur des terres, de l'autre
fragments d'hameçons
côté de la route, où Vérin avait trouvé des
et des ébauches.
�—
588
—
Pierre au-dessus du pavage
Fig. 4.
central.
Aire paveé d'Afareaitu.
2) — Fouilles :
Le principal objet de nos recherches à cet endroit, était de
trouver des matières résiduaires. Bien qu'il n'y en eut pas de
signes de présence définitifs, nous choisîmes un endroit où le
Société des
Études
Océaniennes
�—
589
—
sable était foncé par de
mier puits de sondage,
petit
marae.
et 100
çon
cm.
l'humus, et nous y creusâmes notre pre¬
180 cm. en carré, du côté Nord d'un
Deux autres puits furent creusés, environ à 60 cm.
à l'Ouest
du
marae
où
nous
avions trouvé
un
hame¬
et des nacres à la surface.
Deux autres
puits furent creusés sur la plage, en vue d'études
comparatives de leurs contenus.
Des matières résiduaires et des vestiges d'outils furent trouvés
à moins de 45 cm. au-dessous de la surface. A la profondeur
de 65 cm. nous atteignîmes le niveau de l'eau. Nous trouvâmes
un petit pavage de pierre, avec une margelle également de pierre,
entre 15 et 18 cm. au-dessous de la surface, du côté Est du marae.
A l'extrémité Sud de ce pavage, une autre structure de pierre,
ayant l'apparence d'un mur, superposée au pavage, faisant que
ce dernier est plus ancien que le marae, lequel est érigé à la surface.
A la profondeur de 45 cm. il y avait trois ou quatre pierres,
placées comme si elles eussent été destinées à servir de bases
une direction Est-Ouest, du puits de sondage N° 1 au puits sui¬
vant. La présence de ces structures de pierre et de ruines, indique
que le site a dû être occupé au moins à trois époques différentes.
3) — Vestiges
Un total de 94 vestiges fut trouvé dans les excavations et à
la surface.
Vestiges trouvés dans les fouilles d'Afareaitu en 1961
Vestiges
Surface
0-
1
1
10
6
33
1
2
4
1
3
2
1
1
3
1
1
1
4
1
3
7(1)
8
3
5
5
12
2
2
rbo)
Grattoir (?)
Herminette
Pilon
TOTAL
16
Hameçons de nacre
Hameçon en Mao'a (tur¬
bo)
Coquilles de Mao'a (tur¬
bo)
Immerseurs en Mao'a (tu¬
Nacre travaillée
Mao'a travaillées
Pointe en os
3045cm.
30cm.
Fragments d'herminettes
Pointes d'herminettes
Limes en corail
Pierre à polir
Pierre en corail à frotter
15-
IScm.
1
3
13
13
3
3
1
1
1
2
1
triangulaire
1
2
(compl.)
(compl.)
39
I
34
22
(I) dont 2 hameçons àbonite.
Société des
Études
Océaniennes
8
93
�—
Il
590
—
pas de couches nettement distinctes dans ce site,
vestiges et matières résiduaires furent mécaniquement
répartis à chaque profondeur de 15 cm. Toutefois, les vestiges
du pavage en pierre, de 15 à 18 cm. de profondeur sont compris
dans les vestiges de 0-15 cm. du niveau.
n'y avait
donc les
Les
sont
herminettes peuvent être identifiées comme typiques et
des pièces complètes trouvées à la surface. La première
pièce de pierre à polir trouvée dans une excavation de sable
pierreux, a des surfaces concaves sur deux côtés. Elle était pro¬
bablement utilisée pour l'aiguisage des petits ciseaux en pierre,
des gouges et des outils en os. Un des hameçons est le premier
de son genre, en nacre, complet, d'une seule pièce, à être trouvé
dans les fouilles faites dans les Iles de la Société. Cet hameçon
est entièrement différent de ceux jusqu'à maintenant connus
dans ces Iles. Il a 2,8 cm. de hauteur et une pointe incurvée.
Le moyen
d'amarrage est une large bosse, en forme d'oreille,
le bord extérieur de la hampe. Ce type d'hameçon
est de très près comparable à quelques hameçons mangaréviens.
Il y a deux hameçons à bonite à pointes, un provenant de la
surface, et l'autre de la fouille. Chaque pointe a une projection
distale et un trou à la base. Celui trouvé à la surface présente
placée
sur
renflement à l'extrémité extérieure de sa base. Les immer«en turbo » sont vaguement de forme ovale, avec des en¬
coches aux deux extrémités. Ils étaient probablement employés
un
seurs
la pêche à la ligne, du récif. La pointe en os d'oiseau, bien
brisée, présente un petit trou qui devait être destiné à per¬
mettre de la suspendre ; ce trou montre des traces d'usage.
pour
que
4)
—
Leur
Matières résiduaires
:
analyse nous a fourni de précieux renseignements utiles
le travail ultérieur dans les Iles de la Société. Nous avons
recueilli beaucoup d'échantillons à chaque profondeur de 15 cm.
des puits de sondage. Ces matières ont été triées, identifiées
et pesées. Nous basant sur les résultats de cette analyse, nous
pouvons établir ce qui suit :
Il y a une indubitable corrélation entre la quantité des matières
résiduaires et le nombre des vestiges recueillis. Tel phénomène
est encore plus net pour les profondeurs à des niveaux au-des¬
sous de 15 cm. Si le poids total des coquillages est de
plus de
lkg. par 80 cm. sur 180 cm. et 15 cm. de profondeur (quel¬
ques carrés produisent de 2 à 4 kg.) l'endroit pourrait être
une aire de rebut, et donc vraisemblablement susceptible de
pour
�—
591
—
fournir des
vestiges. Les carrés, dans l'aire de rebut, contenaient
plus de 15 (au minimum) et une moyenne de 20 différentes sortes
de coquillages (identifiés en ce qui concerne leurs familles). D'au¬
tres aires contenaient moins de 10 et une moyenne de 8 sortes
de coquillages différents. Le turbo est le plus abondant, suivi
par les cauris, strombus, terebre, tridacne, et mytilis, cités en
ordre décroissant.
Comme il a été mentionné plus haut, tout endroit
côtière peut avoir des coquillages, du corail, des arêtes
de la zone
de poisson
et des os de porc répandus à sa surface. Les seules matières
symptomatiques, cependant, sont les coquillages. Même des os
de porc ont été trouvés dans des puits de sondage creusés sur la
plage. Cependant, la quantité d'os et arêtes trouvés dans le puits
à l'intérieur du petit marae, reste exceptionnelle. Le poids total
des os et arêtes recueillis est de 622 gs., chiffre douze fois
plus élevé que celui des os trouvés dans n'importe quel autre
puits. (Os de porc 418 gs., arêtes 204 gs). Cette énorme quan¬
tité d'os amène à penser que la petite structure, qui présente
une grande et une petite pierres dressées à son extrémité Nord,
n'était pas un marae, mais une plate-forme de festin (tahua
umu pua'à).
L'endroit de rebut de ce site se trouve à environ 10 m. au
Nord du pavage. La plate-forme de festin est orientée en direction
Nord-Sud, mais le pavage à l'Est de la plate-forme est orienté
dans un sens Nord-Est—Sud-Ouest. Il restait douteux de savoir
si l'aire de rebut appartenait à l'une des structures ou aux
deux. De toute façon, l'aire de rebut est située en arrière, c'est-à-
dire,
vers
le côté des collines,
en
partant des structures.
Des échantillons de charbon de bois ont été prélevés dans
les puits, à diverses profondeurs. Le plus ancien a donné un
âge de 940 années (plus ou moins 90).
Tous
ces
Conclusions
vestiges sont également gardés au Musée de Papeete.
:
plus d'objets de pêche dans le
de Ana Fa'aana, mais, au con¬
traire, nous avons trouvé plus de couches bien stratifiées, avec
des matières résiduaires, dans le deuxième site. Les recherches
effectuées au site d'Afareaitu nous ont fourni le plus de rensei¬
gnements notamment en ce qui concerne :
Nous avions espéré trouver
site d'Afareaitu que dans celui
�—
592
—
a) la disposition d'une partie de l'aire d'un village, avec ses
types de structures variées et leur
par rapport aux autres.
position respective les
unes
b) L'emplacement de l'aire de rebut par rapport aux stru¬
qu'elle dessert.
ctures
c) Les contenus en matières
l'aire rebut et de l'aire vierge.
résiduaires des structures, de
d) Un aperçu de l'âge relatif de la structure, basé
profondeur et leur position.
sur
leur
III. MONUMENTS DE SURFACE LOCALISES,
RELEVES OU DECRITS.
Bien que l'objet du programme d'archéologie 1960-1961 ait
été délibérément orienté vers la prospection et la fouille des
sites stratifiés, les monuments de surface ont été localisés ou
étudiés chaque fois que l'occasion en a été donnée. Les îles dont
les monuments étaient inconnus ou peu connus ont fait l'objet
d'un relevé systématique. Ces sites s'ajoutent à ceux découverts
Emory avant 1939, par Green à Moorea en 1960-61 et par
Garanger dans la presqu'ile de Tahiti en 1962-63. Les monu¬
ments localisés ou étudiés.sont les suivants :
par
A TAHITI.
—
—
—
—
—
—
petit marae dans la boucle de la route de Fare
Hamuta, Pirae.
Marae sur la terre Terua (16,20 x 20 m., avec sites de maisons
dans le voisinage) et structure sur les collines, Arue.
Tiki sur la rive droite de la Tuauru, en amont du pont de
Ha'apape.
Série de marae et de plate-formes le long de la crête de Tevaiaoroa vers 500 m., d'altitude, Ha'apape (voir Journal
de la Société des Océanistes, 20, 1964, p. 22-27).
Restes de marae, bord de mer, Rarouri, propriété Bordes
ainsi que restes du marae Apa'i contre la colline, Afa'ahiti.
Marae Paevai, terre Taharoa avec tiki en position non ori¬
ginelle, propriété Ara'i Teotahi ; dans la montagne voisine
Restes d'un
Rau Ape à
structures sur les terres
—
—
Marae Tiria,
de l'ancien clan Havini, Pueu.
propriété Tarona Parker, Tautira.
Marae, rive droite de la rivière Vaipohe, Vaira'o.
Société des
Études" Océaniennes
�—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
593
—
Pierre dressée
royale, Vavi, Vaira'o.
Tefuaupa'i, Vaira'o.
Restes de marae, terre Ra'i Pua, propriété Vivish, Toahotu.
Restes de marae sur l'ilôt Mapeti, Mataiea.
Grand marae de type côtier, terre Atifa'ahe'a, embouchure
de la rivière Tuna, Papara.
Nombreux vestiges de marae et de sites de maison sur la
terre Eugénie, propriété Sylvain Millaud,
Papara.
Restes de deux marae dont un côtier de grande taille près
du marae de Mahaiatea, Papara.
Grand marae de type côtier sur la terre Ativavae km. 19,
Propriété Taaroa Salmon, Pa'ea.
Restes de marae, propriété Jaunez, Maruapo, Punaauia.
Tiki limitant 3 propriétés derrière la maison d'Edouard
Lucas, près de l'église catholique, Punaauia.
Nombreux sites de maisons et pavages, rive droite de la basse
Marae Fare Ha'ama, terre
Punaru'u.
—
Marae
propriété Bernardeau, km. 6, Fa'a'a.
A MO'OREA
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
Marae, nord du village d'Afareaitu, propriété Stella.
Tiki in situ
Afareaitu.
et
grotte funéraire, propriété Moke Shigetomi
Plateforme et deux marae
Vehitua Vahine, Afareaitu.
sur
la terre
Vaitorea, propriété
Plateforme surélevée et terrasses, terres Te Apa et Fare Ra'
aau
vallée intérieure d'Afareaitu.
Tiki in situ
Tapuata et pétroglyphe de tortue auprès, Ha'umi.
terre Teruapo, propriété Po'ia Vahine,
Grotte funéraire,
Ha'umi.
Ancienne
plateforme, propriété d'Aimata Torea, Ma'atea.
lithiques, propriété d'Albert Terorotoa, Ma'atea.
Marae Tapuhute, Ha'apiti.
Tiki provenant de Ha'apiti, propriété Montluc, Maharepa.
Restes
Tiki
Mito, Teavaro.
A TETIAROA :
A ME'ETIA
:
(voir l'étude déjà
(voir l'étude déjà
Société des
parue au
B.S.E.O. N° 140)
parue au
B.S.E.O. N° 139)
Études
Océaniennes
�—
594
—
Vérification et addition de renseignements nouveaux au
d'Emory fait
A
MAI'AO
MAKATEA :
A
RA'IATEA
—
—
—
relevé
1930.
(voir l'étude déjà parue au B.S.E.O. N° 138)
:
A
—
en
(voir étude spéciale consacrée surtout aux grottes
funéraires parue au B.S.E.O. N° 139)
(sur le marae Raiupu dans Asian Perspectives
vol. VIII—N° 1, p. 212-215)
:
Tipaehapa dite Pufau, Tevaitoa.
la terre Hauma, pointe Atonu, Tevaitoa.
Marae, Terre Tehurui, Tevaitoa.
Marae à l'embouchure de la rivière séparant Farevai de
Marae
sur
Bel ahu de
la terre
marae sur
Marahi, Vaia'au.
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
Teavarua, Vaia'au.
Pointe Arairea, Vaia'au.
dans l'intérieur de fond de la baie de Vaihuti, Vaia'au.
Marae Te Umaano, terre
Restes d'un ahu de marae,
Marae
Restes d'un marae, terre
Faao, sud de la baie
Vaihuti, Vaia'au.
Long ahu de marae, Pointe Tuurere, Fetuna.
Marae dans la baie de Uturoto et vestiges de marae entre
ce lieu et la pointe précédente. Fetuna.
Marae à
proximité du quai de la pointe Putete, Fetuna.
Marae, terre Terapa, Fetuna.
Marae, terre Faoaitu, Fetuna.
Deux marae, l'un sur la terre
de la rivière Ataroi, Fetuna.
Aihau, l'autre sur la rive gauche
Vestiges d'un marae, pointe Mapehava, Fetuna.
Marae Vainana, propriété Hutchinson, Fetuna.
Restes d'un marae dans le village de Puohine.
Plateforme de
de Fa'arahi.
pierres taillées (ahu?), propriété
Vestiges d'un marae, propriété Paro Jules,
Restes d'un ahu, Pointe Taihao.
Marae sur la côte de Hapapara.
Lemoine, Baie
Baie de Fa'arahi.
Vestiges de marae, Baie de Ha'ape.
Marae et site de maison associé, propriété Ahnne, Vaiorie.
Restes d'un marae, près de l'embouchure de la rivière de la
baie de Fareparahi.
�—
—
Marae, Faremehoiti
595
—
Faremehorahi
et
un
rieur à Averarahi.
—
—
—
Restes du
Restes du
raiti.
Marae
non
dans l'inté¬
Aivia à Avérait i.
marae
marae
peu
arii Fareute dans la
terminé dans les
eaux
pointe Utufara à Aver-
du
rivage de la baie de
Vairahi, Averaiti.
—
A
—
—
—
—
—
—
—
Pétroglyphe de tortue et tiki de Huahine, Résidence, Uturoa.
TAHA'A
:
Marae
au
2
fond de la baie de Fa'ata'oto.
vestiges de
de part et d'autre de l'embouchure de
marae,
la rivière de Motu Tiairi.
Restes d'un petit marae à la pointe nord de Motu Tiairi.
Marae sur la rive sud de la baie de Ha'amene et un peu plus
à l'est marae enclos Farepatu.
Restes d'un
marae
la rive nord de la baie de Fa'aha.
sur
Restes du marae Hamau dans la partie sud-est de la bait
de Fa'ahue à Hipu. Un autre marae existerait en amone
de la Fa'ahue.
Dyke de basalte planté
en
face du lieu dit hameçon de Hiro
à l'ilôt Rauoro.
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
Restes d'un
à la
pointe Tupenu.
Vaihioti, Patio.
2 marae contigus sur le rivage de la baie de Pueheru.
Reste d'un ahu au sud ouest de la pointe Fareroi.
Restes du marae Fa'anui, Murifenua.
Marae, fond de la baie de Vaiore.
Marae, sud de la baie de Tapuamu.
Marae Fareva'a, terre Tepuna, Tiva.
Marae Ti'ivai, Baie d'Otuone, Tiva.
Restes d'un marae au sud d'Otuone, Tiva.
Restes d'un marae, dans la partie nord de la baie de Hurepiti.
Restes de 2 marae dans la pointe sud de la baie de Hurepiti.
Restes de 2 marae (dont l'un est Teahutupu) entre Hurepiti
Restes d'un
marae
fond de la baie
marae
au
marae
à l'ouest de la
et Patii.
—
Restes d'un
pointe Apo'opuhi.
�—
—
A
Marae
Naimai, Vaitoare.
BORA
BORA :
596
-
Une liste de 27 marae
(dont 10 méritent
par K.P. Emory et communiquée à
la Commission des Monuments et des sites en 1963. Sous son
protection)
de Vaitape a pu être restauré. (1)
MAUPITI : Le relevé complet a été effectué par K.P. Emory
1963 et 1964. Il est archivé au Bishop Museum.
impulsion
A
en
été établie
a
un marae
TUPAi
Cet atoll n'a jamais été visité par un archéologue,
cependant, des documents d'archives communiqués par André
Ropiteau au Bishop Museum il y a 25 ans donnent une bonne
idée des structures de cette île. Le travail de Ropiteau a été publié
A
au
:
B.S.E.O. N° 139.
*
*
*
Ces deux premières années de recherches montrèrent les dif¬
ficultés d'exploration de la préhistoire tahitienne par des fouilles.
Des résultats notables avaient été acquis, mais rien de capital
sur la période la plus archaïque. En 1962, le Bishop Museum
continuait avec succès les fouilles du village ouvert d'Afareaitu
et découvrait le site «pré-moa-hunter» ' de Maupiti. En 1963,
le cimetière archaïque de Maupiti produisait des résultats capi¬
taux pour
l'histoire des migrations de la Polynésie orientale. La
même année, des données importantes étaient recueillies par des
fouilles à Taputapuatea, Raiatea. De son côté, J. Garanger,
mettait à jour d'importants complexes religieux dans les hautes
vallées de la presqu'île de Tahiti-iti.
*
*
Annexe
:
dates
au
Description de l'échantillon
TRC—I
Moorea, charbon du carré
C-8
sous
*
RC-14 effectuées en
Numéro du
1960-1961
Age en
Date
(après J-C)
Laboratoire
années
Grn-2960
550 + 55
1410
Grn-2902
680+60
1280
Gak-654
Gak-655
670 + 75
1291
493+69
1448
prélévé à 75 cms
en des¬
de la surface àAnaPaia
TRC—2 Borabora, échantillon à la
base d'un
site de rivage
érodé par la mer, Pointe
Matira, 70
cms
en
dessous
de la surface
TRC—3
Maupiti,
charbon
hima'a d'un
par
(1)
la
mer,
d'un
rivage entamé
Ilôt Tiapaa
Sur les marae de Bora Bora voir l'article de K. P.
n° 146-147 de mars-juin 1964, p. 368-377.
B.S.E.O.
Société des
Études Océaniennes
Emory in
�—
597
TRC—4 Tahaa, charbon du
Gak-216
puits de
sondage 4, base de la 2 eme
couche
fertile,
27,5
—
0
+ 100
cms
dans Ana Teva
TRC—5 Tahiti, charbon du site T9
Ana Fa' aana, Vairao, carré
Gak-652
598
Gak-214
180
+
75
1363
+ 60
1762
D 10, I 12 cms en dessous de
la ligne de référence ; point
du site le plus profond
dessous de l'eau.
en
TRC—6 Tahiti, charbon du site T9,
carré E 7, 60-65 cms, au des¬
sous de la surface ; échantil¬
lon aussi atteint par l'eau
dont le niveau commence
52 cms en dessous de la sur¬
face.
0 + 100
Gak-215
TRC—7 Moorea, site M5 Afareaitu,
contaminé
sondage 16, charbon sous
un
pavage à 15 cms sous sur¬
face. (En 1962 un nouveau
prélèvement plus profond
a
révélé des niveaux du Xle
siècle)
BIBLIOGRAPHIE
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133-134, Déc.
archéologique de l'île de Maiao, B.S.E.O. no 138, Mars
35-45.
Relevé
p.
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139, Juin,
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1962 b
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1962
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no
140, p. 103-124.
c
sur
Société des
Études
no
Océaniennes
p.
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*<KïAl ar
;
,
:., ,
.
'
.
-
-
,
f
Société des
-Vv
-
.
Études
,.
'
'
..
Océaniennes
�CONTRIBUTION
DES
A
ANCIENS
L'ETUDE
DU
POLYNESIENS
REGIME
DES
ILES
ALIMENTAIRE
AUSTRALES
Par Daniel CHABOUIS
Centre
d'Archéologie de l'Université de Madagascar.
Cette note a pu être réalisée à l'aide des récoltes des
lons faites dans l'Ile de Rurutu par P. Vérin et mises
disposition
pour
échantil¬
à notre
analyse.
Les débris alimentaires que nous avons étudiés sont essentiel¬
lement des débris de mollusques, tant gastéropodes que lamel¬
libranches. Des ossements de poissons et de petits mammifères
ont été retrouvés de façon assez constante dans les quarante
sacs récoltés.
Dans le comptage des différentes espèces, nous avons séparé
le nombre des exemplaires entiers et le nombre des fragments.
poids ont été mesurés après un lavage soigneux suivi d'un
séchage et sont donnés au décigramme près.
Les
Les résultats de ces déterminations, des comptages et pesées
effectués ont été tabulés (voir quelques exemples en annexe) (I).
Cette
quinzaine de kilogrammes de débris alimentaires étudiés
un échantillon très homogène. On y trouve une très
majorité de Turbo et Bivalves comestibles.
constitue
grosse
en
Les conclusions apportées ne sont certainement pas générales
raison du poids relativement modeste de
l'échantillon :
13377,2
grs
et en raison de la localisation
très stricte de cette
récolte.
En feuilletant les fiches la
première constatation est la constance
laquelle se retrouvent certaines espèces. En
les 13377,2 grs pesés, nous trouvons :
quasi-parfaite
effet,
—
—
sur
3497,7
—
grs
avec
de coquilles de Turbo,
4666,3 d'Opercules de Turbo (soit en tout 56% du
total de l'échantillon)
3031 de
coquilles de Bivalves comestibles.
(I) Les collectes faites dans les carrés de lm de côté ont été exhaustives
pour
le site de Yitaria. (voir sur les fouilles, la thèse de doctorat de 3e cycle
Rurutu par Pierre Vérin, Université de Paris,
l'Ancienne Civilisation de
décembre
1965)
,
�—
600
—
En plus de ces grosses quantités, nous avons également trouvé
certain nombre de pinces de Portunidés; ces crabes faisaient
sans doute partie de l'alimentation des Polynésiens anciens.
un
La
majorité des patelles retrouvées étant travaillée par l'hom¬
il est possible qu'elles aient eu d'autre objet que l'alimen¬
me,
tation.
Quantité de petites coquilles de Gastéropodes trouvées dans
grand nombre de sacs ont pu être amenées parmi les débris
alimentaires par des petits pagures.
un
Des coquilles d'Aplisies se trouvent en petite quantité; il est
possible que ces Gastéropodes à coquille interne, soient entrées
dans l'alimentation des anciens habitants de Rurutu bien qu'il
semble en avoir actuellement disparu.
Reprenons l'étude des espèces dominantes. Pour essayer de
poids de substance comestible que représente cette
déterminer le
partie majorante de l'échantillon, nous avons pensé à peser le
poids d'eau salée contenue dans une coquille vide en bon état.
Nous avons choisi un lot de coquilles intactes correspondant
sensiblement à l'échantillonnage total étudié, tant en poids qu'en
nombre.
1620 grs de coquilles de Turbo contiennent
Etant données les approximations inévitables on
sans
483
grs
d'eau.
peut admettre,
préciser davantage que la partie comestible chez le
correspond en moyenne à un quart du poids de la coquille.
oser
Turbo
Pour les Bivalves comestibles (y compris les moules et les
Bénitiers tridacnes) un échantillonnage correspondant à celui du
lot étudié donne 278 grs d'eau pour 741 grs de coquilles. Soit
avec la même approximation 2 grammes de substance comestible
pour
—
—
5
grs
de coquilles.
3034 grs
1214 grs
de coquilles de Bivalves correspondant en moyenne à
de substance comestibles.
3494 grs
de coquilles de Turbo donnant 873 grs de nourriture.
Malgré les approximations nécessaires, nous pouvons admet¬
l'apport protéinique dans l'alimentation des Polynésiens
anciens de Rurutu provenait plus des Bivalves que des Turbo,
bien que les débris de Turbo soient plus importants en nombre
et en poids.
tre que
Société des
Études
Océaniennes
�601
—
—
Site TEHAUTAMATEA 3
carré F. 12 ; profondeur
—
—
IDENTIFICATION
Nb.
d'exempl.
entiers
en
Codakia, Asaphis tahitiensis
1
Asaphis
VITARIA
0 à 25
cm.
Nb. de
Poids
fragments
20
53,7 g
93
35,3
18,1
Venus reticulata
2 valves
Mytilus sp.
Cardium
8
6
—
—
Dactylopodites de pince de
crabes
1
1 gros
1 valve supérieure
5
0
8
2
0
15
10
21
0
15
Spondylus varians
Acmaea patelle
Cerithès
Conus
Strombus
Benitier tridacne
«paua»
0
Cyprea
sp.
Astralium
1
3
1
0
1
12
1 valve
Melanella
Area ventricosa
Natica sp.
0
Coquille interne d'Alpisie
Turbo «maoa» opercules
«—
coquilles
Corail porites
20
2
—
8
4
45,9
3,9
14,2
18,6
48,2
112,3
4,2
8
—
—
—
—
—
—
—
—
—
2,8
—
3
—
3
2
—
1
0,9
—
2
143
38
108
5
petits blocs très usés
—
—
—
friables
Ossements (poissons & pts. mammifères)
Brisures de petite taille à dominante Mytilus sp. et
Turbo «maoa»
3
7,3
—
—
Site TUITUIAROA 8, VITARIA
Carré H 4,
IDENTIFICATION
profondeur de 0 à 20
Nb.
en
Venus
reticulata,
tahitiensis
Turbo
«maoa»
Nerita
Patelle
Conus sp.
Strombus
Benitier tridacne
Spicules d'oursin
Mytilus
Cyprea
Ossements
Divers
d'exempl.
entiers
fragments
Poids
Asaphis
coquilles
opercules
Drupa
cm.
Nb. de
1
1
18
venus
1
0
3
0
2
1 valve
4
0
0
14
29
21,7
57,1
—
0
75,3
—
1
6,2
4,6
21,9
17,5
10,1
24,7
21,8
7,2
11,1
14,5
12,4
1
6
3
1
0
0
12
1
g
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
—
�—
602
—
Site TUITUIAROA 8,
carré
H 4,
VITARIA
profondeur de 20 à 40
Nb.
IDENTIFICATION
Nb. de
d'exempl.
en
cm.
entiers
21,8 g
1 1
Codakia, Venus reticulata
0
Asaphis tahiensis
Turbo «maoa» coquilles
Turbo «maoa» opercules
0
7
4
0
Conus sp.
Area
Bénitier tridacne
tes
1
2 valves
3 peti¬
valves
6
58,4
39,7
19,1
24,2
0
29 7
9,8
18,5
18,1
9,1
13,3
9,3
3
Cerithès
1
0
Spicules d'oursin
4
1
0
0
1
Strombus
Cyprea
Poids
fragments
4
Ossements divers
Divers
non
identifiés
Site TUITUIAROA
carré H 4,
Nb.
en
Turbo
Turbo
Mitra
—
—
—
—
—
—
—
—
—
8, VITARIA
profondeur de 40 à 60 cm.
IDENTIFICATION
Venus reticulata,
tahitiensis
—
—
d'exempl.
entiers
Nb. de
Asaphis
coquilles
«maoa» opercules
pontifîcalès
«maoa»
Poids
fragments
4
0
1
0
7,3
21,3
18,7
14,3
0
1
0
6
g
—
—
—
Strombus
Benitier tridacne
I
0
4
0
2
Mytilus
0
17
21,1
3,
6,5
—
0,5
—
Ossements
Divers
Site
carré
TUITUIAROA 8,
H 4
profondeur de
Nb.
IDENTIFICATION
en
Turbo
Turbo
«maoa»
«maoa»
coquilles
opercules
Benitier tridacne
d'exempl.
entiers
VITARIA
60 à 70
—
Nb. de
Poids
fragments
1
2
2
0
0
1
21
14,4
7,4
1
Les «maoa» dominent nettement le lot tant en
volume de taille toujours très variable.
Études
—
cm.
Divers
Société des
—
nombre,
Océaniennes
en
g
—
—
—
poids qu'en
���Le
Bureau
de
la
Le
Bulletin
Société
accepte
l'impression de tous les
qui paraissent dans le Bulletin mais cela n'implique pas
articles
qu'il épouse les théories qui y sont exposées, ou qu'il
les commentaires et les assertions des divers
auteurs
fait sien
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Le
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pays français
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200 F.P.
étrangers
4 dollars
�Souscription Unique
Membre à vie résidant enFranceou dans la communauté, 2.000F.P.
Membre à vie résidant à
Avantages
somme
de
Intérieur.
1°
Le
ou
40 dollars.
faire recevoir Membre à vie pour cette
fois pour toutes. (Article 24 du Règlement
se
versée
l'Etranger, 15 livres sterling
une
Bulletin
Bulletin
N°
17
continuera
et
N°
à
lui
29).
être
adressé, quand bien
même il cesserait d'être Membre résidant à Tahiti.
2° Le Membre à vie n'a
du
paiement de
sa
plus à se préoccuper de l'envoi
cotisation annuelle, c'est une dépense et
ou
un
souci de moins.
En
conséquence
:
Dans leur intérêt et celui de la Société, sont
invités à devenir Membre à vie
TOUS CEUX
:
qui, résidant hors de Tahiti, désirent recevoir
le Bulletin.
TOUS LES Jeunes Membres de la Société.
TOUS
même.
CEUX
qui, quittant Tahiti, s'y intéressent quand
Imprimerie Luthérienne, Tananarive—Dépôt légal
N° 502
—
1966
�
Dublin Core
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La Société des Études Océaniennes (SEO) est la plus ancienne société savante du Pays. Depuis 1917, elle publie plusieurs fois par an un bulletin "s’intéressant à l’étude de toutes les questions se rattachant à l’anthropologie, l’ethnographie, la philosophie, les sciences naturelles, l’archéologie, l’histoire, aux institutions, mœurs, coutumes et traditions de la Polynésie, en particulier du Pacifique Oriental" (article 1 des statuts de la SEO). La version numérique du BSEO dispose de son ISSN : 2605-8375.
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
2605-8375
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A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Établissement
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Title
A name given to the resource
Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 152-153
Description
An account of the resource
Géologie - Observations sur le volcanisme tertiaire et quaternaire de quelques îles de la Polynésie Française, par E. Aubert de la Rue 533
Ethnographie - Description de quelques vanneries des Iles Australes, par P. Verin 549
Archéologie
- Curiosités archéologiques des îles Marquises, par H. Voisin 561
- Gisements archéologiques étudiés en 1960-1961 aux Iles de la Société, par Y. Sinoto et P. Verin 567
- Contribution à l'étude du régime alimentaire des Anciens Polynésiens des Iles Australes, par D. Chabouis 599
Ce numéro a été réalisé au Centre d'archéologie de l’Université de Madagascar sous la direction de Pierre Vérin.
Source
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Société des Études Océaniennes (SEO)
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Société des Études Océaniennes (SEO)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1965
Date de numérisation : 2017
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PFP 3 (Fonds polynésien)